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Archive sheds new light on Tutankhamun discovery, 100 years on

By Ijeoma NdukweBBC News

The tomb of the ancient Egyptian king Tutankhamun at Luxor is one of the most famous discoveries in modern archaeology.

A new exhibition at the University of Oxford's Bodleian Libraries - Tutankhamun: Excavating the Archives - marks the 100th anniversary of the discovery by the British Egyptologist Howard Carter and his team.

Dramatically lit images captured by the photographer Harry Burton, along with letters, plans, drawings and diaries from Carter's archive shed new light on the story of the 10-year excavation of the tomb, which was the first known intact royal burial from ancient Egypt.

They also challenge the perception of Carter as a solitary hero, highlighting the contribution of the many skilled Egyptian workers who are often overlooked.

An unnamed Egyptian boy models a heavy, jewelled necklace from a casket within the tomb of Tutankhamun, bringing together ancient and modern Egypt. Several people later claimed to be the boy, including Hussein Abd el-Rassul of Gurna, who helped Carter's team - but none have been verified.

This photo is among a series given centre stage at the exhibition. It shows two foremen and a boy carefully dismantling a partition wall to open up the burial chamber.

Four Egyptian foremen - Ahmed Gerigar, Gad Hassan, Hussein Abu Awad and Hussein Ahmed Said - were named and thanked by Carter in his publications. However, it is not possible to identify them among the workers pictured.

Dr Daniela Rosenow, an Egyptologist who co-curated the exhibition, says more than 50 local workmen were hired by Carter, and that there were dozens more workers, including children, on site.

While their names were not recorded, Dr Rosenow says the images challenge the colonial stereotype of a one-man discovery.

"Through these photographs we can see [the Egyptians'] vital contribution and that makes it clear that what we have here is only one part of the story."

This dramatically and deliberately posed image shows Carter's team opening the doors of a gilded shrine. Carter is crouched, while his assistant Arthur Callender and an unidentified Egyptian stand over him.

The image helped publicise the discovery of the tomb around the world and promoted Carter as an English adventurer.

Burton's intimate view of Tutankhamun's outer coffin focuses on the garland of cornflowers and olives leaves adorning the young king's forehead.

Soon after it was exposed, the natural materials disintegrated. Its existence is now preserved only through this striking image.

British surgeon Douglas Derry makes the first incision into Tutankhamun's mummified body during a "scientific examination" that began on 11 November 1925.

Derry's Egyptian colleague Dr Saleh Bey Hamdi is standing on his right. Carter, the French director-general of Egypt's Antiquities Service, Pierre Lacau, and an Egyptian official are also among the spectators.

Tutankhamun's solid gold mask, found on his mummified body, was one of the most iconic objects discovered in the tomb.

A statue of Anubis, the jackal god of the dead, is the subject of this drawing by Carter, which includes notes and measurements. The son of an illustrator, Carter trained as an artist before transitioning into archaeology without gaining any formal academic qualifications.

Carter named a storeroom located to the east of the burial chamber the "Treasury". In this photograph, Burton uses hidden lighting to produce a deliberately eerie and dramatic effect, spotlighting the shrine of god Anubis.

All images subject to copyright.

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La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.

Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.

La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.

Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.

« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.

A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.

Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.

La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.

Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.

La Slovaquie veut des chars Leopard 2 allemands pour donner ses T-72 à l’Ukraine

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.

Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.

La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.

Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.

« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.

A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.

Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.

La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.

Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.

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Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.

Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.

La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.

Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.

« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.

A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.

Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.

La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.

Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.

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Plusieurs pays européens ont fait connaître leur intention de céder leurs chars T-72 [et dérivés] à aux forces ukrainiennes afin de les aider à contrer l’invasion russe. Tel a été le cas de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovénie. Pour le moment, on ignore si de telles promesses ont été effectivement tenues, étant donné qu’il est compliqué d’avoir la confirmation des livraisons d’équipements militaires destinés à Kiev.

Quoi qu’il en soit, pour les forces polonaises, se séparer de leurs T-72, hérités de la période soviétique, ne leur pose pas de problème particulier dans la mesure où elles recevront prochainement des chars M1A2 Abrams SEPv3 de fabrication américaine et que le Royaume-Uni s’est dit prêt à déployer des Challenger 2 en Pologne afin de combler un déficit capacitaire. Quant à la Slovénie, elle a trouvé un accord avec l’Allemagne pour transférer ses M-84 [version yougoslave du T-72, ndlr] vers l’Ukraine, en échange de véhicules de combat d’infanterie [VCI] Marder et Fuchs ayant appartenus à la Bundeswehr.

La République tchèque a déjà livré à l’Ukraine des T-72 et des VCI de type BMP-1. Cela n’a pas été confirmé officiellement… mais des images montrant ces engins sur des trains en direction de l’Ukraine ont été diffusées sur les réseaux sociaux. Selon le Wall Street Journal, Prague aurait ainsi livré une dizaine de chars.

Cela étant, les fores tchèques ne perdront pas au change… Le 4 mai, lors d’une visite à Berlin où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz, le Premier ministre tchèque, Petr Fiala, a obtenu l’assurance que l’Allemagne aiderait son pays à remplacer les équipements militaires fournis à l’Ukraine.

« Nous voulons travailler en étroite collaboration en matière de livraisons d’armes », a déclaré M. Scholz. « La République tchèque peut fournir des armes de fabrication russe que l’Ukraine peut utiliser immédiatement. Et nous pouvons aider l’armée tchèque à maintenir ses capacités. Nous appelons cela une chaîne d’échange » a-t-il ajouté. De son côté, M. Fiala a confirmé qu’un accord sur un projet de modernisation de l’armée tchèque avait été trouvé avec Berlin. « Un consensus politique sur cette question a été trouvé rapidement », a-t-il dit.

A priori, et si les détails de cette coopération n’ont pas été précisés, l’Allemagne pourrait fournir des chars Leopard 2 à l’armée tchèque… Ce que celle-ci n’avait jusqu’ici pas pu obtenir, notamment pour des raisons budgétaires.

Enfin, ayant déjà livré à l’Ukraine son système de défense aérienne S-300 [hérités de la période soviétique] et immobilisé ses avions de combat MiG-29 en vue de leur éventuel transfert aux forces aériennes ukrainiennes, la Slovaquie voudrait bénéficier des mêmes garanties que la République tchéque pour se séparer de ses trente T-72 en service au sein de ses forces terrestres.

La semaine passée, recevant ses homologues allemande et néerlandaise, à savoir Christine Lambrecht et Kajda Ollongren sur la base aérienne de Silacz, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Nad a confirmé que Bratislava pourrait fournir des T-72 à Kiev… à condition de pouvoir les remplacer. Et d’après la presse slovaque, l’idéal serait des Leopard 2. Reste à voir si Berlin donnera ou non son accord.

Cela étant, cet afflux de T-72 en Ukraine ne règle pas tout. Il ne suffit pas de les livrer aux forces ukrainiennes… Encore faut-il que ces dernières aient les effectifs qualifiés nécessaires pour les utiliser, la manoeuvre blindée n’improvisant pas.

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Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

Un « garimpeiro » brésilien condamné à 130 ans de prison pour le meurtre de deux militaires français en Guyane

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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Le 27 juin 2012, lors d’une mission menée dans le cadre de l’opération Harpie, qui vise à lutter contre l’orpaillage illégal en Guyane, deux militaires français affectés au 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], l’adjudant Stéphane Moralia et le caporal-chef Sébastien Pissot, furent mortellement touchés lors d’une embuscade tendue par une bande criminelle brésilienne dans la région de Dorlin.

Par la suite, plusieurs membres de ce gang furent arrêtés, dont son chef, Manoel Ferreira Moura, dit « Manoelzinho », interpellé un mois après les faits par la police militaire brésilienne à Macapa [nord du Brésil], en compagnie de deux de ses complices, dont un certain Ronaldo Lima, dit « Brabo ». D’autres arrestations suivirent par la suite.

En octobre 2016, quatre membres de cette bande criminelle, dont « Manoelzinho » et « Brabo » furent jugés par la cour d’assises spéciale de Fort-de-France et condamnés respectivement à la réclusion criminelle à perpétuité et à une peine de trente ans de prison.

furent jugés

Seulement, la France n’ayant pas de convention d’extradition avec le Brésil, les deux hommes n’assistèrent pas à leur procès, durant lequel deux de leurs complices, Ronaldo Miranda Carvalho et Itamar Bezerra Alves, écopèrent d’une peine allant de 18 à 20 ans de prison pour tentatives de meurtre, en bande organisée, sur 5 gendarmes et 2 pêcheurs.

Depuis, « Manoelzinho » est décédé d’une insuffisance respiratoire en janvier dernier, soit quelques semaines avant son procès. En revanche, celui de « Brabo » a pu se tenir… D’ailleurs, il vient d’avoir lieu, devant le 4e tribunal fédéral de l’État de l’Amapa. Et, à l’issue de 17 heures de débats, celui-c-i a été condamné à 130 ans de prison, non seulement pour la mort des deux militaires français mais aussi pour 22 tentatives de meurtres.

À noter que selon le juge brésilien qui a rendu ce verdict, le groupe armé dont « Brabo » faisait partie serait probablement toujours actif…

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La marine américaine va entamer les essais de son sous-marin autonome Orca XLUUV

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

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Alors que l’Australie a fait part de son intention de se doter de quatre drones sous-marins autonomes de grande taille [XL-AUV] dans le cadre d’un programme confié au groupe américain Anduril Industries et que, outre-Manche, la Royal Navy a lancé un projet similaire au titre de son initiative « Navy X », la marine américaine vient de prendre un peu d’avance dans ce domaine.

En effet, la semaine passée, le Naval Sea Systems Command [NAVSEA] a indiqué avoir procédé à la mise à l’eau et au baptême du premier sous-marin autonome du projet Orca Extra Large Unmanned Undersea Vehicle [XLUUV], dont la conduite a été confiée en 2019 à Boeing, associé à Huntington Ingalls Industries. La cérémonie a eu lieu à Huntington Beach [Californie], le 28 avril dernier.

Le NAVSEA n’a pas livré beaucoup de détails à cette occasion… alors que cette mise à l’eau marque une étape essentielle pour ce programme, sur lequel il planche depuis 2017.

Initialement, quatre drones sous-marins avaient été commandés au tandem Boeing/HIl il y a maintenant trois ans. Depuis, un cinquième exemplaire a été ajouté, ce qui fait que la valeur totale du programme a atteint les 274,4 millions de dollars. Les livraisons des quatre autres Orca XLUUV devraient être terminées d’ici la fin de cette année.

Pour rappel, la conception de ce drone sous-marin s’inspire de l’Echo Voyager développé par Boeing. Affichant un déplacement de près de 50 tonnes pour une longueur d’environ 26 mètres, l’Orca XLUUV a la capacité de naviguer une profondeur de 3’000 mètres et à la vitesse maximale de 8 noeud [et de 3 noeuds en croisière]. Doté d’une propulsion hybride diesel-électrique [avec des batteries lithium-ion], il pourra parcourir des distances allant jusqu’à 6500 nautiques [10500 km].

Les missions de l’Orca XLUUV seront variées… puisqu’il est question de l’utiliser pour la lutte contre les mines, la guerre sous-marine, la guerre anti-surface et la guerre électronique.

À noter que l’US Navy a également lancé le programme LDUUV [Large Diameter Unmanned Underwater Vehicles], dont l’objet est de mettre au point un drone sous-marin pouvant être déployé depuis un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] appartenant à la classe Virginia. Un premier prototype, appelé « Snakehead LDUUV », a été mis à l’eau en février dernier.

BBC

How much plastic do you use in a week?

By Georgina RannardBBC News Climate & Science

Thousands of people will count their plastic waste for a week in a national survey of how much we consume.

The count, put together by the organisation Everyday Plastic and Greenpeace, starts on Monday.

Only the US uses more plastic per person per year than the UK, research suggests.

Campaigners say the count will shed a unique light on how households consume the environmentally damaging material.

Huge amounts of energy and fossil fuels are needed to make new plastic, and it sticks around in our environment for a long time. It is also only possible to recycle plastic two or three times before it becomes too degraded.

Microplastics have been found everywhere from human blood to Arctic snow.

Around 151,000 households, 96 MPs, and 4,180 classrooms will be tallying up each piece of plastic they use from 16-22 May.

Government figures suggest that UK households recycled 44% of their waste in 2020.

But some plastics put in recycling bins goes to landfill or incinerators, or is even sent abroad where it can be dumped instead. In 2020 BBC News uncovered mountains of plastic waste sent from the UK to Turkey.

"This count is the UK's biggest ever investigation of plastics. Millions of us do our part to recycle but we don't really know where our plastic waste ends up," Greenpeace plastics campaigner Chris Thorne told BBC News.

Everyday Plastic founder Daniel Webb counted his plastic for a year in 2017, filling 40 bin bags with waste.

"This experience changed my life and changed how I understood the problem. Then I thought, what if other people did the same experiment as I did?" he told BBC News.

Participants in the Big Plastic Count receive a pack explaining how to count the plastics they use, broken down into 19 categories. They then tally up each type of plastic waste before putting it in the bin or the recycling.

The data will be analysed by Everyday Plastic and Greenpeace to produce a national picture of plastic waste.

The campaigners say radical action by government and supermarkets is required to reduce how much plastic is produced and to improve recycling rates.

Maria Hughes, who lives in Newport, Wales with her husband and two children, said she is taking part because she feels we are "drowning in plastic".

"I can't achieve the change needed alone. Ultimately we need manufacturers and supermarkets to change the packaging our food is in," she told BBC News.

Nadiya Catel-Arutyunova, Sustainability Policy Advisor at the British Retail Consortium, told BBC News: "Retailers have been committed to removing single-use packaging for some time. Many have signed up to the Plastics Pact, working with suppliers to eliminate problematic or unnecessary single-use plastic packaging. UK supermarkets are also investing in their reuse/refill offerings to radically cut down on packaging."

The government is considering plans to introduce a deposit return scheme and other measures to reduce plastic waste.

This video can not be played

To play this video you need to enable JavaScript in your browser.

Have you signed up to count your plastic waste? Do you already monitor your plastic waste? Email haveyoursay@bbc.co.uk.

Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:

If you are reading this page and can't see the form you will need to visit the mobile version of the BBC website to submit your question or comment or you can email us at HaveYourSay@bbc.co.uk. Please include your name, age and location with any submission.

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BBC

Could solar power solve Puerto Rico's energy nightmare?

One small town in the mountains of Puerto Rico is charting a path to a greener, cheaper future - it could be a template for others.

Miguelina Ramos lives in a concrete shack on the hillside in El Hoyo - a near forgotten cluster of just 26 families, far from the stunning Caribbean beaches that make the US territory famous.

To reach her house, visitors must navigate twisty roads, park in a ditch, then push through the overgrowth, past chickens and dozing cats.

Miguelina has lung problems that mean she needs constant access to a ventilator. Until recently, the 57 year old lived in constant fear of power outages.

Outages have become routine in Puerto Rico, since hurricanes swept through the island in 2017.

Back in March, a community organisation installed solar panels on her tin roof. This meant that when a blackout plunged the island's 3.2 million people into darkness last month, Miguelina - unlike nearly everyone else - never lost her light.

Her solar system was installed by charity, Casa Pueblo, which has been pushing since the hurricanes to expand rooftop solar across the island, as a cheaper, more reliable power source for everyone.

But the work, funded by donations, is slow-going versus demand, which is soaring as people desperately try to find a solution to rolling blackouts that continue to plague the island's fragile grid.

Miguelina was one of just a dozen families selected from hundreds of applications in the most recent round of work.

'We could be a model'

Installing a solar system, with back-up batteries, can cost tens of thousands of dollars in Puerto Rico - a prohibitive sum for most people on the island, where the median income is $21,000 (£16,100).

But after two hurricanes and then a major earthquake, left the island's power grid in tatters, the US government's disaster agency set aside a huge support package of roughly $10 billion (£8.1bn) - an unprecedented amount.

Activists on the island say this is a golden opportunity to dramatically expand rooftop solar power, while transforming a dysfunctional system into a prototype for grids of the future.

"I see a lot of applicability for this elsewhere [in other US states], if we could get this done here," says environmental lawyer, Ruth Santiago, who is also on the White House Environmental Justice Advisory Council. "We could definitely be a model of rapid transformation of an electric grid,"

But the island - which gets just 3% of its electricity from renewable sources currently - is a reminder that even with money in hand, using it to achieve a future less dependent on fossil fuels is no sure thing.

Since the funds were released nearly two years ago, almost nothing has been spent.

Despite widespread consensus on the need to adopt more renewable energy sources - and a law mandating transition - advocates say the plans for rebuilding prioritise reducing reliance on coal by boosting natural gas imports, rather than embracing renewables as a cheaper, more reliable alternative.

"From an environmental, financial, fiscal, economic point of view - probably even a legal point of view, they should be investing in renewable energy as the predominant resource. And they're not," says Tom Sanzillo, director of financial analysis at the Institute for Energy Economics and Financial Analysis.

It's an infuriating situation for Puerto Ricans. "That they fix the system they have, that really doesn't help us," adds Miguelina. "Putting solar panels [in] for everyone is much better."

Strategy for the future

LUMA Energy, is the private company that took over management of much of Puerto Rico's power system last year. It does not run power plants but handles transmission, distribution and customer complaints among other things.

Since June, it has hooked-up more than 18,000 rooftop solar systems for households plus created a map to make it easier for renewable energy companies to connect to the grid.

Yet the firm's boss, Wayne Stensby, says the island can't simply shift to solar without making the system it already has more reliable, which means investments in the traditional grid.

"That idea of a more decentralised grid, with more renewable energy, is part of the future here, for sure," he says. "That doesn't get away from needing a solid, robust electric system, so that you are able to reliably transmit energy across Puerto Rico and effectively integrate those resources."

Mr Stensby started work in 2020 after the previous utility company, PREPA, declared bankruptcy. Much of his work has been crisis management: resolving outages; routing staff past blockades created by the old utility's trade union; ensuring equipment isn't left to rot in warehouses without roofs.

But there is little patience for this among the public, especially as utility bills - already some of the highest in the US - creep ever higher.

"Every day it rises. It's an incredible assault on the people," says Jose Anibal Gonzalez, a 78-year-old former teacher, who lost power for days in the recent blackout. "They're bleeding us dry."

'Blame game'

"I think there's a blame game [over] who's responsible," says Jenniffer Gonzalez-Colon, who represents the US territory in Washington D.C. "From my perspective, nothing has been happening and that's something that makes you angry, when you actually made Congress approve a lot of funds for the island."

While she primarily faults LUMA and PREPA for inaction- neither company submitted any substantive spending proposals to the government until March - her views on rebuilding the grid resemble Stensby's.

Ms Gonzalez-Colon supports renewables, but says the island - especially its manufacturing sector - urgently needs reliable electricity right now.

"We need to take into account that 45% of our economy is pharmaceuticals, medical device manufacturing that requires reliable stable power 24-7, in peak as well as off-peak," she says. "That means you cannot use batteries only. You need to have a mix".

In the meantime, people on the island are taking matters into their own hands.

"The transformation, what we call it, an energy insurrection, a bottom-up approach to transform our energy landscape is happening." says Casa Pueblo's Arturo Massol-Deya.

Down the road from Miguelina in Adjuntas, where the organisation is based, solar panels now light town lampposts and top the roofs of hundreds of homes.

The group's most ambitious project yet - a microgrid connecting 20 businesses and a church around the main square - is set for completion this summer.

Mr Massol-Deya says when Casa Pueblo installed the first solar panels in 1999, they were received as little more than a curiosity. But the hurricanes were a turning point.

Now it's just a question of whether the rest of the island will follow.

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France24 - World

Rwanda scraps mask requirement in public

Issued on: 14/05/2022 - 09:52

Kigali (AFP) – Rwanda has scrapped a requirement for face masks in public, easing its strict coronavirus restrictions.

Rwanda's vaccine rollout has been among the fastest in Africa, and around a third of its 13 million people have got booster shots.

"Wearing face masks is no longer mandatory. However, people are encouraged to wear masks indoors," the prime minister's office said late Friday.

"Citizens and Rwanda residents must be fully vaccinated in order to access public places (including public transport). Fully vaccinated means having two doses and a booster when eligible," the statement said.

The authorities also announced that visitors will no longer have to take PCR tests, but can take antigen tests instead before travel and after arriving in the country.

Rwanda has implemented a rigorous regime of testing and contact-tracing, recording 1,459 Covid-19 deaths since the start of the pandemic.

© 2022 AFP

Opex 360

Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.

L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.

« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».

Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».

D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »

Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.

Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».

Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.

Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.

Photo : SMDR

Le ministère des Armées lance deux projets pour doter l’armée de Terre de « munitions rôdeuses »

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.

L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.

« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».

Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».

D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »

Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.

Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».

Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.

Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.

Photo : SMDR

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« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.

L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.

« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».

Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».

D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »

Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.

Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».

Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.

Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.

Photo : SMDR

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« Munition rôdeuse », « munition maraudeuse », « munition télé-opérée » ou encore « drone d’attaque sacrifiable »… Les appellations ne manquent pas pour désigner un « drone kamikaze », comme les modèles Switchblade et Ghost Phoenix que le Pentagone a fournis aux forces ukrainiennes pour leur permettre d’attaquer les positions de leurs adversaires russes, voire leurs lignes logistiques.

L’efficacité de tels engins fut démontrée lors de la denière guerre du Haut Karabakh [octobre-novembre 2020]. Et un rapport du Sénat, publié quelques mois plus tard, avait préconisé d’en doter les forces françaises.

« Aussi bien les conflits récents que les développements technologiques envisagés par nos partenaires montrent qu’il s’agit d’une capacité d’avenir à ne pas négliger si nous souhaitons que nos armées puissent tenir leurs rangs dans les guerres futures », avait ainsi justifié le sénateur Cédric Perrin, avant d’expliquer que ces drones « sacrifiables » pourraient notamment être « utilisés, à la place ou en compléments des moyens aériens classiques pour pénétrer les défenses aériennes de plus en plus robustes ».

Et d’ajouter : « Nous pourrions envisager d’acquérir : des micro-drones simples destinés à servir de leurre ou à mener des attaques saturantes, des micro-drones armés [non autonomes], des drones d’attaque plus gros [de type mini-drones] capables d’emporter une charge d’explosifs, comme les munitions télé-opérées, qui sont à la frontière des drones et des missiles ».

D’où les deux appels à projets que vient de publier l’Agence de l’innovation de Défense [AID], qui, au passage, préfére parler de de drones dotés de « charges opérationnelles actives permettant une capacité de neutralisation de cibles. »

deux appels à projets

Appelé « LARINAE », le premier appel à projets concerne la mise au point d’un système à bas coût ayant une capacité de « neutralisation de cibles à longue élongation », soit au-delà de 50 km de son point de départ. Le second, baptisé COLIBRI, vise à développer un appareil du même genre, pour viser des objectifs située à seulement cinq kilomètres de distance.

Ces drones devront permettre de neutraliser au moins un véhicule léger avec une précision métrique. Leur mise en oeuvre devra être rapide et « accessible à un homme seul sans formation spécialisée ». En outre, ils devront être insensible au brouillage électronique ou à toute tentative adverse visant à en prendre le contrôle et disposer d’une « fonction robuste permettant d’informer l’opérateur de l’état du système en cas de non utilisation sur la cible ».

Évidemment, qui peut le plus peut le moins… Aussi, l’AID précise que l’analyse des candidatures prendra en compte des « extensions fonctionnelles », comme par exemple des effets sur des cibles de nature différente [véhicule blindé, blindage lourd, infrastructure, navire], une capacité de récupération si la charge n’a pas été actionnée ou encore une autonomie plus importante.

Les projets COLIBRI et LARINAE visent avant tout à préparer « plusieurs opérations d’armement dans le domaine des drones de contact et des drones tactiques », indique par ailleurs l’AID, qui attend des propositions d’ici le 6 juillet prochain et espère procéder à des démonstrations en 2024.

Photo : SMDR

France24 - World

Viral video falsely claims that Finland is sending tanks to Russian border

Issued on: 12/05/2022 - 18:17Modified: 13/05/2022 - 08:53

A viral video circulating on Facebook, Twitter and YouTube features footage that purportedly shows Finnish tanks headed for the Russian border. However, it turns out that the footage actually shows the transporting of tanks taking part in a military exercise in the western part of the country, far from the border with Russia. 

If you only have a minute

  • Internet users have been sharing a viral video that falsely claims Finland is sending tanks to its border with Russia, to the east. 

  • In reality, the video footage shows tanks being transported by train to a military exercise currently wrapping up in the country's west. 

  • Visual clues in the video enabled us to geolocate the scene, confirming that the train was actually travelling from east to west, away from Finland's border with Russia. 

Fact check in detail 

This video, which was posted in French on Facebook on May 4 and garnered 12,000 views, shows a train transporting a dozen tanks. 

English-speaking users shared other versions of the video on Facebook (like this post in English from May 4) and Twitter (like this one posted on May 3) and YouTube (like this one, posted May 3).

In recent months, tensions have been escalating between Helsinki and Moscow. After the fall of the USSR, Finland did not join the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and remained officially neutral.

However, when Russia invaded Ukraine on February 24 of this year, public opinion in Finland swung towards joining NATO, especially as Finland shares a long border with Russia. On May 12, Finland finally announced that it would make its official request to join NATO on May 15.

Tanks transported as part of a military exercise 

The Finnish army tweeted a response to the video on May 4. 

“A video has been circulating online claiming to show tanks being moved to Finland's borders. This is not true. The tanks were being moved to the army mechanised exercise Arrow 22. The exercise takes place in Niinisalo and Säkylä. More info on our website,” the tweet read. 

The Arrow 22 exercise was a military exercise carried out jointly by the United States, United Kingdom, Latvia and Estonia from May 2-13.

A few visual clues in the video help us confirm this. You can see a tower in the background. If you do an internet search for the words "Finland" and "tower", you’ll pull up images of the Näsinneula tower in Tampere, a town in western Finland. It looks just like the tower you see in the background. 

If you look up the tower in Tampere, a town in western Finland, on Google Maps and examine what is around it, you can find where the video was filmed – a set of train tracks alongside Törngren Park.

Looking at this location on Google Earth, you can see elements from the video— the railway bridge above the road, the train tracks, the brick chimney, the white and grey buildings and the vegetation. 

Is is clear that the train is moving west, away from the border with Russia. The tanks were transferred to western Finland for a military exercise, not to the east where the country shares a long border with Russia.  

Download the app

.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-3{fill:#fff;}.cls-2{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}.cls-4{fill:#5bc9f4;}.cls-5{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-6{fill:url(#linear-gradient-3);}google-play-badge_EN FINLAND

Meet the goofy clowns defending migrants in Finland

FINLAND

How a Finnish start-up is teaching refugees to code

FINLAND

Yet another student brags on YouTube before going on a killing spree

France24 - World

US brace for massive abortion rights rallies

Issued on: 14/05/2022 - 09:47

NEWS WIRES

Thousands of activists are gearing up to take to US streets Saturday in a national day of action calling for safe and legal access to abortion. 

The planned nationwide demonstrations are a response to leaked draft opinion showing the United States Supreme Court's conservative majority is considering overturning Roe v. Wade, a landmark 1973 ruling guaranteeing abortion access nationwide.

"Our bodies are our own -- if they are not, we cannot be truly free or equal," says a petition from Bans Off Our Bodies, which was organized by groups including Planned Parenthood and the Women's March.

"Across the country, some politicians are trying to make decisions about our bodies for us," it says. 

"We won't let the abortion bans sweeping the country put our lives and futures at risk, and we won't be silenced while our fundamental right to control our bodies is taken away."

Protesters are expected in New York, Washington, Los Angeles, Austin and Chicago, as well as at hundreds of smaller events across the country.

The leak of the draft opinion has ignited fury over the potential rollback of abortion rights ahead of November's key midterm elections, when control of both congressional chambers are at stake.

Democrats have pushed to codify abortion rights into federal law, a bid to pin down Republicans on the deeply divisive issue ahead of the crucial polls.

The House-passed Women's Health Protection Act would assure health care providers have the right to provide abortions and that patients have the right to receive them.

But Republicans in the US Senate refused to allow a vote on the measure earlier this week.

'We all lose'

The legislative result does not square with American opinion at large: a new Politico/Morning Consult poll has 53 percent of voters saying Roe should not be overturned, up three percentage points since last week, while 58 percent said it was important to vote for a candidate who supports abortion access.

Republican-controlled states already have taken steps to restrict abortion rights in recent months, and overturning Roe v. Wade would grant them far greater latitude to restrict or ban the procedure.

"We ALL lose if Roe is overturned," tweeted Rachel O'Leary Carmona, executive director of the Women's March.

"Even those in small conservative towns like mine in Texas who are grateful for the abortion their wife had during a pregnancy that put her health at risk, or afraid of the one their granddaughter may be unable to access if she were raped," she wrote.

She had earlier tweeted: "If you're angry like me, join us on the streets this Saturday."

I’ll be marching in D.C. tomorrow. But there will be HUNDREDS of marches all across the country.Let’s get in the streets EVERYWHERE to defend abortion access. See you there: https://t.co/CoxPn9mMSC

May 13, 2022

The right to access abortion has long triggered activism, but the Supreme Court leak has spurred an uptick in demonstrations, including outside the homes of justices.

The largely peaceful protests have drawn Republican criticism over privacy rights of court members, but activists have responded by pointing to years of often violent protests outside abortion clinics and at the homes of doctors providing the medical procedure.

And many have cited the pending Supreme Court decision as a far greater invasion of privacy.

"You don't get to take away my bodily autonomy and get enjoy your Saturday at home. You can do one or the other," one protestor, Nikki Enfield, told a local CBS television affiliate.

Police in Washington, still on edge after the US Capitol was attacked by a mob of then-president Donald Trump's supporters in January 2021, have set up temporary fencing around the Supreme Court.

The leaked opinion is also spawning renewed calls by Democrats and progressives to add justices to the nation's highest court, fueled by the possibility that they will not stop with Roe v. Wade and could overturn other landmark decisions. 

(AFP)   

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Constitutional crisis? Bitter battle as US looks set to roll back abortion rights

US Republicans block Senate bill to protect access to abortion

#The 51%

Life after Roe v. Wade, what impact will it have on American society?

BBC

Deborah James made a dame by William at her home

By Mary O'ConnorBBC News

Podcaster Deborah James has had her damehood conferred by Prince William at her family home.

The 40-year-old host of the BBC's You, Me and the Big C said on Instagram she was "utterly honoured" he had joined her for afternoon tea and champagne.

She said the visit was "surreal" and the prince was "clearly passionate" about improving oncology outcomes.

The mother-of-two has raised more than £5m since revealing she is receiving end-of-life care for her bowel cancer.

In an earlier Instagram post, Dame Deborah said she was "completely lost for words" after reaching the milestone amount.

She had only launched the Bowelbabe fund - to pay for research into personalised medicine for cancer patients and to support campaigns to raise awareness of bowel cancer, on Monday - with an initial goal of £250,000.

It came after she revealed she did not know how long she had left to live after stopping treatment and moving to hospice-at-home care.

Dame Deborah is spending her remaining time with her family at her parents' home.

In her latest Instagram post, the former deputy headteacher wrote: "Prince William actually came to our family house today!! I am utterly honoured that he joined us for afternoon tea and champagne, where he not only spent a generous amount of time talking to my whole family but also honoured me with my Damehood.

She added: "It's quite surreal having a royal pop in at home, and yes you can imagine the cleaning antics and preparation went off the scale - but it was all irrelevant because William was so kind and he put us all at ease.

"He is clearly passionate about improving oncology outcomes as the President of the Royal Marsden. It was such a special day for my whole family, making memories to last a life time. He's welcome back any time!"

Damehoods and knighthoods are usually announced as part of the New Year Honours or the Queen's Birthday Honours.

But, in exceptional circumstances, some are announced at other times of the year - as happened with NHS fundraiser Captain Sir Tom Moore's knighthood.

The visit by the duke was arranged similarly quickly, as he had just returned from a two-day visit to the west of Scotland with his wife Catherine.

Dame Deborah has received widespread praise for her no-nonsense approach to talking about her cancer publicly, and has shared her experiences of treatment and daily life with her social media followers since her diagnosis in 2016.

William and Catherine - who donated to Dame Deborah's research fund - said earlier this week that her "tireless efforts" in raising awareness of cancer were inspirational, and thanked her for "giving hope" to those living with the disease.

Dame Deborah began co-presenting You, Me and the Big C alongside Lauren Mahon and BBC Radio 5 Live newsreader Rachael Bland in 2018, with the show earning praise for its frank discussion of cancer.

They spoke to celebrity guests and addressed practical matters, including hair loss, tips for dealing with finances and telling your nearest and dearest about illnesses.

Bland died at the age of 40, six months after the show launched. She had been diagnosed with breast cancer two years earlier.

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L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
France24 - World

Ukraine river ambush shows again Russian military is ‘not up to scratch’

Issued on: 13/05/2022 - 14:50

Sébastian SEIBT

The Ukrainian military demonstrated its prowess once again on Wednesday, when satellite images showed dozens of Russian tanks and armoured vehicles destroyed after failing to cross the Donets River. The episode cost the Russian military an entire battalion – the latest sign that Russia’s pivot to eastern Ukraine is not working as planned.

“Recently, I have accomplished a mission which made huge impact on Russian losses and completely screwed up their plans to encircle Lysychansk,” a Ukrainian military engineer calling himself Max wrote on Twitter on Wednesday, giving a blow-by-blow account of how his company pretty much wiped out an entire Russian battalion a few days previously.

The satellite photos of its aftermath have been a sensation around the world. They show tanks, armoured vehicles and other Russian military equipment destroyed and abandoned on the banks of the Donets River, which runs through eastern Ukraine from the Kharkiv region to the Donbas. The photos suggest the Russians lost between 25 and 30 armoured vehicles in this operation.

“These estimates seem realistic,” said Sim Tack, at analyst at US military consultancy Force Analysis, after verifying the satellite images.

“These images have been relayed so much because they’re so visually impressive and they allow us to see in a very palpable way the damage the Ukrainians are inflicting on the Russians.”

Strategic importance of rivers

The fighting took place in the Donbas region, more than 100 km north of Luhansk, Max wrote. On May 7, he found a place that looked suitable for a Russian attempt to cross the river using a floating bridge. He suggested his unit set up an ambush.

Max recounted the following day’s events on Twitter: “Artillery was ready. We have been able to confirm Russians mounted 7 parts of the bridge out of 8. Russians have even succeeded to move some troops and vehicles over the river. Combats started".

"In ~20 minutes after recon unit confirmed Russian bridge being mounted, HEAVY ARTILLERY engaged against Russian forces, and then aviation chipped in as well. I was still in the area, and I have never seen / heard such heavy combat in my life.”

>> Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

After a day of intense fighting, the bridge was completely destroyed – leaving about 50 vehicles and an unknown number of ground troops with no prospect of retreat, at the mercy of enemy fire.

This extraordinary account on Twitter is “clearly a propaganda exercise, but that doesn’t mean it’s false”, said Jeff Hawn, an expert on Russian military issues and a non-resident fellow at US geopolitical research centre the New Lines Institute.

Ukraine and Russia have fought ferociously over rivers before. The Dnieper, Donets and other rivers form natural defences against the Russian army’s advance – not to mention the strategically pivotal Irpin near the capital, which the Ukrainians prevented the Russians from crossing several times during the battle for Kyiv.

Just like the fighting over the Irpin, the victory Max was celebrating held great strategic significance – principally because it “means the cities of Sieverodonetsk and Lyssychansk, located just to the south, will still be defended”, as Tack put it.

The place where Ukraine ambushed the Russians on the river is also “important for Russia from a logistical point of view”, added Nicolo Fasola, an expert on security in post-Soviet countries at Birmingham University.

“The Russians have a supply line close by and they’re trying to push the Ukrainians back as far as possible to secure it,” explained Glen Grant, a senior analyst at the Baltic Security Foundation. “So far they’ve failed and that makes the situation very difficult for them.”

Russian military ‘not up to scratch’

More broadly, the Ukrainian victory there signals a major setback for Moscow’s military strategy in eastern Ukraine. “The battle for control of the Donets River is a decisive theatre for the outcome of this war,” Tack said,

If the Russians manage to cross the Donets, they would find it a lot easier to encircle crucial cities in the Donetsk Oblast such as Sloviansk and Kramatorsk.

As things stand, “they’ve managed to cross at one single point far to the south, but they’re struggling to take advantage of it”, Hawn said,

Indeed, the Ukrainians concentrated their troops at this point in the river in order to contain the Russian advantage.

But as well as highlighting the Ukrainian military’s tactical acumen, the episode Max trumpeted underlines the sorry state of Russia’s military once more.

“It’s striking how hastily they tried to erect this crossing, even though it’s one of the most complicated military manoeuvres to perform,” Grant said. “Floating bridges have to be constructed quickly, at night to provide cover of darkness, with effective artillery support. Above all, it’s got to take the enemy by surprise. And none of that happened.”

The episode reinforces the fact that Russian soldiers’ training is “not up to scratch”, Hawn put it.

Amid Russia’s shambolic attempt to create a floating bridge, the Ukrainians showed yet again how eager they are to capitalise on their own strengths as well as Russia’s weaknesses: “They showed their ability to make the most of the few advantages they have – in terms of technology, knowledge of the terrain and likely access to US intelligence,” Fasola said.

>> How ‘Babushka Z’ became the unlikely icon of Russian propaganda

The Ukrainians should not get too carried away in rejoicing over this victory.  “Russia’s failure at Severskiy Donets pontoon is likely to weaken their capacity to continue the offensive in the short term, but they will most likely try to bridge this river elsewhere,” said Aliyev Huseyn, an expert on the Ukraine-Russia conflict at Glasgow University. “They still retain offensive capacity in this area. As we have seen, they remain rather negligible of casualties as they are under severe pressures from the top command to get to the Lughansk administrative borders.”

But while this particular Ukrainian victory is unlikely to decide the ultimate outcome of the war, the destruction of an entire Russian battalion is “far from trivial” and will have a “significant impact” on future operations, Hawn said.

Ukraine’s victory means Russia has lost about 50 armoured vehicles used in its eastern Ukraine offensive. It will “diminish even more the morale of Russia’s already unhappy, demotivated soldiers”, Fasola said.

And the operation Max celebrated will only augment the morale of Ukrainian troops – showing how one man’s expertise and initiative was enough to nearly eliminate an entire Russian battalion.

This article was translated from the original in French.

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God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates

France24 - World

Muslim refugees in Athens seek own cemetery

Issued on: 14/05/2022 - 11:22Modified: 14/05/2022 - 11:21

Schisto (Greece) (AFP) – Standing by the tiny grave of his five-year-old son in the Orthodox Christian cemetery of Schisto on the outskirts of Athens, Esfandiyar Fagkiri says he feels a "dual pain".

Not only has he lost one of his five children, but the Afghan family cannot mourn him according to Muslim religious ritual because the cemetery is Christian.

Hasibollah Fagkiri was hit and fatally injured by a truck in January 2021 while playing with other children near the entrance to the Malakassa migrant camp, north of Athens, where he had been living with his family since September 2020.

NGOs and local authorities blamed the accident on the camp's poor safety conditions and said it should be shut down.

After burying their son, the Fagkiris were shocked to be told that his body must be exhumed after three years -- in 2024.

This is standard procedure in Greek cemeteries due to a chronic lack of space -- especially in the greater Athens area where more than a third of the country's population of over 10 million live.

But for Hasibollah's grieving family, it is unthinkable.

Islam does not allow exhumation or cremation and in the Muslim religion, the body remains buried forever, Fagkiri pointed out.

But for people without a paid family grave, "exhumation after three years is mandatory," insisted Dimosthenis Stamatatos, head of an association of municipalities near the cemetery of Schisto.

Growing numbers

The remains of the dead are often kept in a special annex of the cemetery church.

Greece is a predominantly Orthodox Christian country, and Muslim cemeteries can only be found in Thrace, a region in the northeast of the country near the Greek-Turkish border, 750 kilometres (466 miles) from Athens.

The area is home to a centuries-old Muslim minority, a legacy of the Ottoman Empire's presence in the area.

In Athens, the number of Muslims used to be negligible, but this has changed in the wake of the 2015 refugee crisis.

There are now about half-a-million Muslims in the Greek capital after successive migration waves and the arrival of thousands of families from the Middle East, North Africa and the Indian subcontinent fleeing war and poverty.

Thrace is too far away for most families to bury their dead there, and the cost of transferring the bodies is prohibitive.

"Given the high cost of transferring the dead to Thrace, the number of burials of Muslims in Orthodox cemeteries in Athens has increased in recent years," Rezai Mohtar, president of the Afghan community, told a press conference last week.

The Covid-19 pandemic has made things even harder for grieving families, he said.

According to Javed Aslam, a leading member of the Pakistani community in Greece, Muslim migrant communities have long been calling for a cemetery in Athens.

- Section for Muslims -

Municipal official Stamatatos pointed out that in 2016 the Orthodox Church of Greece donated 20,000 square metres (five acres) of land at Schisto cemetery for a section reserved for Muslims.

But a legal dispute with the contractor has delayed the completion of the project.

A senior official at the Greek ministry of education, which also oversees religious matters, said the project has been given the go-ahead and "will be carried out given the large number of Muslims in Athens."

But rights groups and the main opposition leftist party Syriza are not so optimistic, pointing to the current conservative government's strong anti-migration rhetoric amid recurring allegations of illegal migrant pushbacks at the country's borders.

"When it comes to respect for the rights of migrants and refugees, the context in Greece is negative," said Syriza MP, Giorgos Psychogios.

The first official mosque in Athens opened in November 2020, taking more than a decade to complete after running into strong opposition from the Orthodox Church, as well as from nationalist groups.

© 2022 AFP

L'Humanité

Risques de la grossesse, comment s’en prémunir

Actu

Aussi belle que chargée d’appréhensions, la grossesse constitue un moment de vulnérabilités sur le plan immunitaire et toxicologique. Un suivi s’impose durant la gestation et en amont pour éviter les complications.

Théo Gobbi

Tout le monde s’accorde à le dire : avoir un bébé est une aventure en soi. Qu’il s’agisse de la première fois ou non, la grossesse est une expérience singulière. Il arrive malheureusement que des facteurs viennent compliquer le processus : risques de malformations pour l’enfant, fausse couche, accouchement prématuré ou encore grossesse extra-utérine, qui peut provoquer des hémorragies parfois fatales. Il est donc fondamental, pour sa santé et celle du futur nourrisson, d’être suivie tout au long des neuf mois et d’adopter un mode de vie des plus sains. « Les principaux facteurs de risques sont l’hypertension artérielle et le diabète. On pourrait croire que la mère est déjà sujette à ces pathologies avant d’être enceinte, mais pas forcément, car on parle de diabète gestationnel, qui survient après trois mois de grossesse. Ensuite, on parle d’hypertension gravidique qui survient aussi en cours de grossesse. Tout cela nécessite un suivi assidu et une prise en charge », explique Hélène Bourgain, gynécologue. Des paramètres d’autant plus dangereux qu’ils ne présentent pas toujours de signes avant-coureurs. Au même titre, des infections sexuellement transmissibles (IST) comme la chlamydia et la syphilis présentent un haut risque de transmission de la mère à l’enfant. Sans oublier la toxoplasmose, une maladie parasitaire très dangereuse pour le bébé. Pour l’éviter, il est recommandé de manger des viandes bien cuites, de laver les fruits et légumes, et d’éviter le contact avec les chats.

Rubéole et toxoplasmose

Parallèlement aux risques « physiologiques », il y a les problèmes « physiques », comme l’ouverture prématurée du col de l’utérus. On parle alors de béance du col, un risque de prématurité. « Pour l’éviter, soit on met l’utérus au repos, en recommandant à la patiente de s’allonger au maximum, soit on effectue un cerclage, technique qui consiste à attacher le col de manière à ce qu’il ne puisse pas s’ouvrir. On retire le cerclage juste avant le terme », poursuit la spécialiste. En dehors de ces facteurs « incontrôlables », sur lesquels il est possible d’agir médicalement, il y a ceux qui dépendent de l’attitude de la femme enceinte pendant sa grossesse. « Il faut évidemment ne pas fumer, ni boire une goutte d’alcool. Faire de l’exercice de manière modérée, comme la natation ou la marche, mais éviter les pratiques qui engendrent les contractions comme la voiture. Enfin, il y a l’âge qui peut augmenter le risque de fausse couche et de malformations », souligne Hélène Bourgain.

Côté alimentation, veiller, malgré les envies, à ce qu’elle soit équilibrée, car la prise de poids accentue fortement le risque d’hypertension artérielle et de diabète. Pour éviter tous ces potentiels tracas, des examens sont fortement recommandés en vue d’une grossesse : « On contrôle si la personne est immunisée contre la rubéole et la toxoplasmose. On vérifie aussi si le groupe sanguin a des immunisations rhésus. Plus tard, on peut faire une échographie pour s’assurer que l’utérus est bien formé et qu’il n’y aura pas de risques à ce niveau-là. »

Santé
France24 - World

‘I will not wear the burqa’: Some Afghan women defy Taliban edict

Issued on: 14/05/2022 - 11:14

FRANCE 24 Follow

The Taliban earlier this month issued a decree urging women to stay home and ordering those who have to go out to cover their faces with a burqa. But a few brave Afghan women have vowed to defy the restrictive edict.

A day after the Taliban issued a decree on May 7 ordering women to fully cover their faces in public – ideally with the burqa – a group of women took to the streets of Kabul to protest the edict.

One of the women at the protest, who declined to be identified for security reasons, said the Taliban did not let them continue the demonstration.

"They insult us. We can't even reply because they have guns and their fingers are always on the trigger. They don't care that we are women, they don't value women. I am not just defending my own rights, but the rights of all women in Afghanistan," she said.

The decree from Taliban leader Hibatullah Akhundzada also said that if women had no important work outside then it was "better they stay at home", and outlined punishments for their male guardians if they did not comply with the new dress code.

It was a major blow for women’s rights in Afghanistan, following two decades of relative freedom while US-led troops were stationed in the country.

"When you wear this, you can't even breathe. Even if they threaten to hang me, I will not wear the burqa," said another woman.

The decree was issued by the ministry for the promotion of virtue and suppression of vice, a department opened after the August 2021 Taliban takeover of Afghanistan following a chaotic US military exit. On the exterior walls of the ministry, a banner urges Afghan women to wear the proper Islamic veil.

"The proper Islamic dress covers from head to toe, including the face. This order does not come from the Islamic Emirate, but from Allah and the Koran. The implementation of the decree started the day we announced it.  For now, we are explaining things and acting gently towards our sisters," said Mohammad Akif Muhajir, a ministry spokesman.

In some parts of Kabul, there are still women who do not cover their faces in public. But since the decree was issued, their numbers are decreasing.

Click on the video player to watch the full report.

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Taliban chief orders all Afghan women to wear burqa in public

RELIGION AND IDENTITY

School hijab ban targets India’s Muslims as Hindu hardliners eye key vote

TUNISIA

Tunisia bans niqab in government buildings

L'Humanité

Recettes. Le citron, l’agrume à tout faire

Actu

On lui prête des vertus extraordinaires et pour cause, sous sa peau jaune ou verte, le citron est un véritable concentré de vitamines et de minéraux. Il requiert pourtant de prendre quelques précautions avant d’être consommé sans aucun risque.

André Goulven

Le zeste, le ziste (la partie blanche entre l’écorce et la pulpe) ou la pulpe… tout est bon dans le citron. Ou presque. Depuis sa lointaine origine indienne, le meilleur allié du poisson et des tartelettes meringuées s’est imposé au fil des siècles comme un élément incontournable de notre gastronomie. D’abord utilisé comme un médicament, l’agrume cultivé sur les cinq continents a même gardé la réputation d’un remède naturel contre de nombreux maux, des problèmes digestifs au scorbut. Si certaines vertus qu’on lui prête relèvent plus de la légende que de la véracité scientifique, il n’en reste pas moins un bon antioxydant pour complémenter un mode de vie sain. Mais, s’il brille autant de nos jours, c’est surtout par la palette de recettes qu’il sublime.

Gare aux excès

La plupart des citrons que l’on retrouve dans nos assiettes viennent d’Espagne, premier exportateur européen avec plus de 60 % de la production totale du Vieux Continent. Les Français en consomment environ 2 kilos par personne et par an, dont 80 % arrivent depuis l’autre côté des Pyrénées. Comme pour les autres fruits, il existe une multitude de variétés de citron. Toutes se différencient par leur goût et leur forme, mais restent relativement équilibrées dans leur apport en nutriments. On y trouve pêle-mêle du magnésium, du soufre, du potassium, du phosphore, du fer, de l’acide citrique, du fluor et des vitamines C, B et E. Une belle carte de visite qui ne doit pas non plus masquer les quelques dangers d’une consommation excessive du produit.

L’agrume peut, par exemple, provoquer des brûlures au système digestif et est déconseillé aux personnes souffrant d’ulcères à l’estomac. Son fameux effet blanchissant sur les dents est lui aussi à utiliser avec modération, car l’acidité peut attaquer l’émail et favoriser la prolifération de bactéries responsables des caries. Avec peu de pépins et une acidité relativement faible, le plus classique dans nos contrées est le citron Verna. Mais la France peut se targuer d’abriter les cultures du citron de Menton, qui bénéficie d’une Indication géographique protégée depuis 2015.

Côté cuisine, le choix du citron se fait selon l’usage et ne nécessite pas de connaître toutes les variétés sur le bout des doigts. Pour un simple jus, acheter un citron lourd, c’est s’assurer que le fruit est riche en pulpe. À ce jeu, les citrons verts, plus petits et plus acides que les jaunes, sont d’ailleurs les champions. Si l’on envisage une recette nécessitant un zeste, ou un ziste, un citron plus léger et parfumé est recommandé. En tant que fruit complet, le citron peut avoir plusieurs usages, les épluchures, par exemple, se font sécher et réduire en poudre pour de futures recettes. Enfin, pour profiter au maximum des bienfaits du citron, acheter des agrumes issus de l’agriculture biologique est une obligation. Malgré leur peau épaisse, les nombreux produits chimiques qu’ils absorbent dans les cultures industrielles rendent le produit théoriquement plus nocif que bénéfique pour la santé.

Alamy Stock Photo

Le citron farci

Ingrédients pour 4 personnes : 4 beaux citrons jaunes, 15 olives noires, 1 boîte de 280 g de thon au naturel, 5 œufs durs, persil, mayonnaise, gousse d’ail.

  1. Couper le haut du citron, puis vider la pulpe en prenant garde à ne pas trouer l’écorce..
  2. Mélanger 1 cuillère a soupe de pulpe avec le thon égoutté, les olives dénoyautées et hachées, le jaune émietté des œufs durs, puis l’ail et le persil hachés.
  3. Lier le tout avec 4 belles cuillères à soupe de mayonnaise maison  – pour obtenir une mayonnaise allégée, il est possible de réduire l’huile (environ 10 cl pour 4 personnes) et d’ajouter du fromage blanc 0 % (30 grammes).
  4. Ajouter le sel et le poivre à votre convenance.
  5. Mettre la farce dans l’écorce des citrons.
  6. Servir accompagné d’une salade fraîche et de quelques crevettes.

Sans se presser. Facile et diététiqueCuisiner comme un chef au quotidien. En s’imposant les contraintes de 30 minutes de préparation, 10 ingrédients au maximum, peu d’ustensiles et une valorisation des ressources issues du placard, le médiatique chef anglo-israélien Yotam Ottolenghi propose un livre de recettes, d’inspiration méditerranéenne, « simples » et délicieuses, à la portée de tous. « Simple », de Yotam Ottolenghi, éd. Hachette Cuisine, 35 euros.

Recettes. Les 100 faces du citronL’agrume passe-partout décliné en 100 recettes. Dans son livre, la blogueuse responsable des « Gourmandises d’Isa » propose de nombreuses recettes autour du citron. Du sucré au salé, elle brosse un large spectre de l’utilisation du fruit dans la cuisine du monde, du lemon curd jusqu’aux tajines, en passant par le limoncello et la blanquette de sole citronnée. Un incontournable pour tout connaître de ce produit si particulier. « Citron », d’Isabelle Lambert, éd. Modus Vivendi, 24,95 euros.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bon et sainfruitscitron
France24 - World

Live: Ukrainian forces advance in Kharkiv region

Issued on: 14/05/2022 - 07:45Modified: 14/05/2022 - 09:18

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Russia’s hopes of swift gains in northeastern Ukraine appeared to have stalled as Ukrainian troops managed to push Russian troops out of Kharkiv, the region’s largest city, according to Ukrainian authorities. Follow FRANCE 24's live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2). 

11:07am: Russia suspends electricity to Finland: Finnish grid operator

Russia suspended electricity supplies to Finland overnight after its energy firm RAO Nordic threatened to cut off supplies over payment arrears, according to an official for Finland's grid operator.

The supplies "are zero since midnight," Timo Kaukonen told AFP.

RAO Nordic had said it would suspend supplies, citing problems with payments, as Helsinki prepares to announce its application for NATO membership in the wake of Moscow's invasion of Ukraine.

9:15am: Erdogan’s ‘opportunistic’ opposition to Finland, Sweden NATO bid

Reporting from Ankara, FRANCE 24’s Jasper Mortimer says Turkish President Recep Tayyip Erdogan’s expressed opposition to Finland and Sweden joining NATO “appears to be opportunistic”.

Erdogan on Friday accused Finland and Sweden of harbouring “terrorist organisations” and said Turkey did not have a “positive opinion” on the Nordic nations’ NATO membership bid.

Mortimer explains that the “terrorist organisations” Erdogan referred to appeared to be the Kurdish PKK and DHDKP-C groups, and the Gulenists, a group accused of masterminding a failed 2016 coup attempt. “These groups are present in other European countries as well,” explained Mortimer. “Erdogan’s picking on Finland and Sweden appears to be opportunistic. I think what’s going on here is Erdogan is saying a big “no” in order to gain concessions, to get the governments in Helsinki and Stockholm to promise to crack down on the PKK.”

8:05am: Moscow-administered Kherson to ask to be included in Russia: UK 

The Russian-imposed military-civilian administration in Ukraine's Kherson region said it will ask Russia to include it in the Russian federation, according to the British defence ministry. 

If Russia carries out an accession referendum in Kherson, it will almost certainly manipulate the results to show a clear majority in favour of leaving Ukraine, Britain said in a regular Twitter bulletin.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

May 14, 2022

7:43am: Duma deputy head visits Ukraine's Russian-occupied Kherson: reports

Senior Russian lawmaker Anna Kuznetsova visited the Russian-occupied region of Kherson in Ukraine to discuss social and healthcare needs of the local population, the state RIA news agency reported on Saturday.

The report could not be independently confirmed.

Kherson is the first region set to be annexed after Moscow said in April it had gained full control of the region, which has seen sporadic anti-Russian protests.

Kuznetsova, deputy head of Russia's Duma or lower house of parliament, discussed the supply of foodstuffs as well as medical and other products needed for children, RIA reported.

4:33am: Heavy fighting in Donbas region

Intense fighting is raging in Ukraine’s eastern Donbas region, according to a local officials.

"There is heavy fighting on the border with the Donetsk region, near Popasna," said Lugansk regional governor Sergei Gaidai in a Facebook post late Friday. There were heavy losses in personnel and equipment on the Russian side, he added.

The British ministry of defence on Friday said Ukrainian forces had "successfully" repelled a Russian attempt to cross the Siverskyi Donets river west of Severodonetsk.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

Analysis

War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

AS IT HAPPENED

Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

L'Humanité

Écouter ce qu’on n’entend jamais

Nos recommandations culturelles

création musicale Avec Essaimées, partition présentée ce week-end avec le concours de 200 adolescents, le compositeur Nicolas Frize poursuit son travail sur l’univers sonore en se fondant dans la vie d’un lycée populaire.

Clément Garcia

Le lycée Paul-Éluard de Saint-Denis est un établissement à part, vrombissant, indompté, à l’avant-garde des différents mouvements qui mobilisent la jeunesse. Une mèche permanente qui ne manque jamais de s’allumer, contre Parcoursup, la réforme des retraites, les violences policières… Une école où tout n’est pas rose, loin s’en faut. De multiples actes de violence y sont dénombrés, conduisant les forces de l’ordre à assurer une présence pesante à ses abords. De fait, l’établissement fait peau commune avec le nord de la nécropole des rois : un condensé des tensions et solidarités, fêlures et espoirs, luttes et troubles qui caractérisent ce fragment de la France populaire.

C’est ici que le compositeur Nicolas Frize a posé ses bagages, l’hiver dernier, avec son association les Musiques de la Boulangère, pour une création musicale baptisée Essaimées, qui sera présentée au public ces 13, 14 et 15 mai. L’œuvre prendra la forme, lors d’ « un grand concert de plusieurs concerts », d’une déambulation sonore jusque dans les moindres recoins du bâtiment. Un travail au long cours comme les affectionne Nicolas Frize, fruit d’une résidence de cinq mois, véritable plongée dans les us et coutumes de la vie scolaire. Le compositeur s’est, à de multiples reprises, essayé à ces résidences immersives qui finissent par définir une méthode. Et une démarche créatrice. Déjà, en 1984, il prenait ses quartiers dans l’usine Renault du site de Billancourt. Il répète l’expérience dans la Manufacture de Sèvres en 2006, trois années durant, puis dans l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis ou l’usine PSA de Saint-Ouen. À chaque fois, les salariés des différents lieux sont confrontés, à travers les sons collectés puis ordonnés, aux réalités cachées de leur labeur. C’est donc cette fois un lycée, lieu de transmission des savoirs et carrefour de la vie sociale, que Nicolas Frize a décidé d’investir en mobilisant des classes de seconde, de première et de terminale dans son vaste projet musical. « Leur projet », serait-on tenté de dire, tant les élèves sont appelés, avec leurs professeurs, à donner de leur corps et de leur intelligence pour réaliser une œuvre qui entend offrir aux matières enseignées un horizon extrascolaire.

communiquer par la musicalité d’une intonation

Professeure d’histoire-géographie, Camille Taillefer travaille cette année avec ses élèves de terminale autour du concept de frontière. Un thème qui fait écho aux langues parlées, comprises comme autant de barrières qu’un usage musical briserait. «  Ce lycée est un lycée international au sens réel, avec parfois vingt langues parlées dans une seule classe, sans que les élèves osent le dire », remarque-t-elle. Lucie-Rose est l’une de ces élèves, investie à fond dans le projet. Née au Congo d’une mère portugaise, la jeune fille parle, en plus du français, le portugais, le lingala (langue bantoue), l’italien et l’espagnol. Un pan de la tour de Babel à elle seule. Elle a fière allure lorsqu’elle se lève pour nous faire une démonstration, déclamant sur tous les tons « J’ai mal à la tête » en portugais, avant de modifier sa voix pour exprimer une colère en italien : « J’explose ce que j’ai en moi ! » Jolie formule qui lui sied parfaitement. « Je joue comme si c’était la première fois, comme si j’allais mourir. » Elle évoque immédiatement son grand-père, Doudou Ngafura, figure majeure du théâtre congolais. Le but, ici, n’est pas tant pour les élèves-créateurs de se comprendre que de communiquer par la musicalité d’une intonation, d’une expression, « en faisant dialoguer l’intime des langues maternelles avec la langue vernaculaire », comme le souligne Nicolas Frize. Une autre élève, Yasmine, relève « la nouveauté de faire un projet sur la culture. L’idée, c’est de partir d’une notion et d’en dire tout ce qu’on peut. On questionne les traditions, comment la culture a changé depuis nos parents et quel est son rôle au sein de la société. »

Une idée qui prend tout son sens pendant le cours de philosophie, où le thème de la culture est ausculté sous ses différents aspects. Des citations d’auteurs sont imprimées sur une large fresque où trône, au centre, celle, étrange, d’un élève : « La culture nous afflige…  » Les citations ­s’afficheront le long d’une structure d’où sortiront divers sons. Mais lesquels ? La discussion s’engage : « Une lettre d’amour susurrée ? » D’accord, mais aux élèves de trouver le texte. « Des mots du quotidien ? » souffle le compositeur qui enjoint les élèves à enregistrer leurs aïeux. « Mais ce serait bien d’avoir des voix d’enfants, de vos petits frères et petites sœurs. » « Des sons de manifs ? » soumet ­encore Nicolas Frize. Pas si évident. Doumia ­s’interroge : « C’est quoi, le rapport avec la culture ? » Revient alors à la mémoire d’une de ses camarades le dernier blocus du lycée, en novembre 2020, lors du premier confinement. Un événement que les élèves n’ont pas manqué d’enregistrer à l’aide de leurs téléphones rivés à toutes les mains.

Lors d’une répétition dans l’amphithéâtre du lycée, une quinzaine d’élèves en classe de sciences de la vie et de la terre (SVT) sont assis deux par deux devant des partitions, symboles des allers-retours entre l’écrit et l’oral, centraux dans la genèse d’ Essaimées. Le compositeur dirige mais précise : « Vous le ferez sans moi la prochaine fois ! » Les élèves frottent leurs vêtements, tapent leur peau et claquent la langue en suivant la partition. « Il s’agit, pour ces jeunes, d’utiliser les sons comme un instrument. La peau de l’homme devient la peau de l’instrument, comme d’autres peaux sur les instruments percussifs. » La gêne est palpable. Faire parler son corps relève de la gageure à une étape de la vie où « le réflexe, c’est plutôt de le faire disparaître », relève Nicolas Frize. « Avec cette création, on écoute le corps, ce qui est rare dans la vie quotidienne, où il est plutôt l’objet des regards. » Écouter ce qu’on n’entend jamais, voilà qui définit la méthode Frize et attise la curiosité. Ils seront plus de 200 élèves à essaimer, ce week-end, dans l’ensemble du lycée Paul-Éluard, décidément à part.

nicolas frizelycée paul-eluardsaint-denisMusique
France24 - World

Replenishing US arms supplies a matter of ‘urgency’ amid huge shipments to Ukraine

Issued on: 14/05/2022 - 05:09

Tom WHEELDON

The US is expected to amplify its military assistance to Ukraine in the coming days as the Senate is anticipated to pass a bill giving Kyiv billions of additional weapons and military assistance. But the sheer extent of US arms donations has sharply reduced its own supplies – and analysts warn it will take time to replace a lot of this equipment.

Washington has sent more than $3.5 billion worth of arms since Russia invaded – including Javelin anti-tank missiles, shoulder Stinger anti-aircraft missiles, M777 howitzer artillery pieces, and the novel Switchblade and Phoenix Ghost kamikaze-like drone systems. Now the $40 billion bill the House passed on Tuesday will take all this military assistance to another level after its expected passage through the Senate.

The new package includes $6 billion for defence assistance including weapons and training; $8.7 billion to replenish supplies of US military equipment Ukraine has already received; and an extra $11 billion in the Presidential Drawdown Authority, which allows the White House to send emergency supplies without Congress’s green light. Much of the remaining money will go to non-military purposes like humanitarian assistance for refugees and economic help for Ukraine.

Concerns on Capitol Hill

The magnitude of these arms transfers to Ukraine has prompted questions about whether the US is depleting its stockpiles – especially given the need for contingency plans in case tensions with North Korea, Iran or even China spiral out of control.

Two senior House Armed Services Committee members have expressed concern about the US’s Stinger inventory running down. The Pentagon has not purchased any more of them in nearly two decades, while manufacturer Raytheon has warned it has finite supplies of the necessary parts.

The committee’s chairman, Washington Democrat Adam Smith, and its highest-ranking Republican, Mike Rogers of Alabama, wrote to Defence Secretary Lloyd Austin and Chairman of the Joint Chiefs of Staff Mark Milley in March, saying that there was an “urgency” to the Stinger inventory issue.

“I’ve been asking the DoD [Department of Defence] for almost two months for a plan to replenish our Stinger stockpile as well as our Javelin launch units,” Rogers told Associated Press in early May. “I worry that without a readily available replacement or fully active production lines, we could leave Ukraine and our NATO allies in a vulnerable position.”

‘We can double production every year’

“The US has sent about a third of its inventory of Javelins and Stingers; I did my own calculations and the DoD confirmed them,” said Mark Cancian, a former US Marine colonel and government expert on Pentagon budget strategy, now a senior adviser at the Center for Strategic and International Studies in Washington DC.

The US has sent a big proportion of its stocks of the two novel drone systems Switchblade and Phoenix Ghost, Cancian went on, saying that this is not unusual because they are relatively untested and Washington would like a clearer idea of how they work: “They’re new systems – they’re almost experimental – so it’s not surprising that we would have sent just about all of our inventory.”

“We haven’t sent a large number of the towed cannon M777 artillery system, but we don’t have a lot of spares; the 90 that we’ve given are about all of the inventory we have, so if we sent any more it seems we’d have to take them from reserve units – and that’s very sensitive,” Cancian continued.

Of all these weapons, the Javelin has earned the biggest symbolic importance. Indeed, Biden visited Lockheed Martin’s Javelin factory in Alabama at the start of the month as he made the case for the new military assistance package – praising the anti-tank missiles for “making a gigantic difference” for the Ukrainian military.

Cancian warned it will take some time for the US to replenish these supplies: “We’re building about 800 Javelins a year – with maybe another 200 going abroad in foreign sales – and we’ve sent about 5,500 to Ukraine. My guess is that we can probably double production every year. But there’s about a 24-month lag when increasing production – so it’s maybe another four or five years before we can rebuild our stocks.”

Historically, defence companies and their staff tend to make the necessary adjustments when an absolutely pressing need arises, noted Trevor Taylor, professorial research fellow in defence management at the Royal United Services Institute in London: “The companies themselves do this; the staff can make extra effort to boost their output, by moving to weekend working for example. People who work in that industry tend to recognise that they’re contributed national security, so they respond when national security imposes certain pressures. You could see that in Britain during the Falklands War, when the Union Jack went up at defence factories.”

‘We’re going to have to adapt’

The US has a rich history of ramping up its defence industry’s output when circumstances require it – most memorably when it entered the Second World War and threw its manufacturing might into the creation of a military machine.

However, analysts say it is much more difficult to boost defence production in the current economic context. Vexed by skills shortages, supply-chain crises and signs of overheating, today’s situation is a far cry from the aftermath of the Great Depression – which left the US economy with huge spare capacity for turbocharging military production.

The challenge is much bigger today than it was then, said Michael O’Hanlon, a senior fellow and director of research in foreign policy at The Brookings Institution in Washington DC: “It’s not just that defence contractors are having a hard time getting people working for Starbucks to work for them, it’s that the people working at Starbucks don’t have the skills needed; the US has a deficit of about 6 million people who have the skills necessary for the economy as a whole.”

“In theory the defence industry can resolve that problem by paying people more, by luring away well-trained workers that way,” O’Hanlon continued. But that would still leave the problem that the US defence sector “can’t generate the subcontractor base it should have at home, which has in many cases moved overseas, so that we’ve come to realise we’re too dependent on foreign supplies”.

For its part, the Pentagon is trying to iron out supply-chain issues, holding weekly meetings with defence companies to help them solve problems – finding new suppliers for elusive parts, for instance.

And the US military has lots of different weapons providing the same capabilities, Deputy Defence Secretary Kathleen Hicks pointed out to The Economist: “People walk around the street talking about Javelin, but the reality is that we’re providing our anti-tank systems,” she put it.

This factor allows the US the flexibility it needs to keep supplying Ukraine with weapons, Cancian said: “We still have to give Ukraine weapons and not endanger our security. We’re going to have to adapt what we give them. We can give them TOW anti-tank missiles instead of Javelins, we can give them older howitzers instead of newer ones, and our European allies can do the same.”

‘You’d hate to see us take away that option’

At the same time, in an increasingly unstable and unpredictable world – where the war in Ukraine is the most pressing among many defence and security challenges confronting the US – O’Hanlan said its military must ensure it keeps up its varied arsenal: “We’d have other means to shoot planes down than Stingers. But you’d hate to see us take away that option.”

The House Armed Services Committee’s Smith and Rogers are “correct” to worry about the US running down its inventories, O’Hanlon said. When people say that even though its stockpile is reduced, the US could be developing a new version of its four-decade-old Stinger system, for example, “it should not be a source of solace to hear that argument”, he argued.

“This is a question of some urgency; a question of what we can do in the next 12 to 14 months,” O’Hanlon concluded. “Nobody should feel like it’s an adequate response to say we’re producing new weapons systems, because – even if we already have skilled workers, even if it’s a capacity question as to one of technical know-how – it already takes about two years to do so.”

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Polish offer to donate MiG-29 jets to Ukraine takes US officials by surprise

Live updates

Live: EU ramps up military aid to Ukraine as diplomatic efforts intensify

UKRAINE CRISIS

US deploys more troops to eastern Europe amid Ukraine standoff

L'Humanité

Procès France Télécom. Éric Beynel : « Le jugement va continuer à se propager lentement »

Entretien

Un an après le début du procès de France Télécom, emblématique de la souffrance au travail, le livre la Raison des plus forts remet en lumière ces deux mois d’audiences, émaillés de moments forts, grâce aux regards d’experts. 

Cécile Rousseau

Éric Beynel Co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires

Partie prenante dans la procédure judiciaire contre l’opérateur au nom de l’Union syndicale Solidaires et coordinateur de cet ouvrage de chroniques (1), Éric Beynel revient sur la genèse de ce projet original, mais aussi sur la portée de ce jugement dans l’histoire collective.

Comment l’idée du livre a-t-elle germé ?

Éric Beynel Pendant le procès France Télécom qui s’est déroulé du 6 mai au 11 juillet 2019, nous avons publié quotidiennement des chroniques sur le blog la Boîte à outils. Un jour, c’est un réalisateur qui assistait à l’audience et, le lendemain, un sociologue ou une avocate. Nous avons ensuite réalisé un travail éditorial pour qu’on puisse lire cet ouvrage comme un roman policier ou une tragédie. Cette multiplicité des regards a permis de rendre compte du caractère universel de ce moment judiciaire. Ce ne sont pas des accusés anodins qui ont comparu, mais bien l’une des plus grosses entreprises du CAC 40, son ex-PDG, Didier Lombard, ses anciens bras droit et gauche, Louis-Pierre Wenès et Olivier Barberot (ancien DRH). Grâce aux juges d’instruction, à la présidente du tribunal, aux procureures de la République et aux avocats des parties civiles, les dysfonctionnements de cette société et ses conséquences dramatiques ont pu être mis à jour. L’idée du livre, c’est de permettre à tous ceux et celles qui n’ont pas assisté à ces deux mois et demi d’audiences de comprendre ce qui s’est joué, mais aussi de rendre hommage aux victimes. Ce sont des héros comme tous ceux qui ont permis que ces condamnations arrivent (les trois dirigeants ont écopé d’un an de prison, dont quatre mois ferme et 15 000 euros d’amende. Ils ont fait appel, contrairement à l’entreprise qui a été condamnée à payer 75 000 euros – NDLR).

Parmi ces contributions de chercheurs ou d’artistes, lesquelles sont les plus marquantes ?

Éric Beynel En fonction du planning des audiences, nous avons essayé de trouver le ou la bonne chroniqueuse qui pouvait apporter une expertise ou un regard original. Je ne peux pas distinguer une seule contribution, elles forment un tout. L’avocate Rachel Saada a montré à quel point l’animation de ce procès par la présidente, Cécile Louis-Loyant, a revêtu un caractère exceptionnel. Il y a la sensibilité de l’écrivain Arno Bertina lorsque le tribunal évoque le suicide d’un salarié, Camille Bodivit, à travers le témoignage de sa veuve. Quant à l’humoriste Audrey Vernon, elle est venue avec beaucoup d’empathie envers les accusés, mais n’a pas réussi à les trouver appréciables… Plusieurs interventions d’auteurs de polars ont aussi émaillé ce procès, comme celle de Marin Ledun, un ancien salarié de France Télécom qui a vécu la crise et s’en est sorti par l’écriture.

Pourquoi avoir choisi ce titre ?

Éric Beynel La lutte des classes était tellement présente dans ce procès qu’il fallait que toutes celles et tous ceux qui n’ont pu y assister puissent le voir. Nous constations tous les jours la morgue des prévenus et de leurs avocats. On pense à maître Veil, l’avocat de Didier Lombard, qui était sans cesse dans la provocation. Ou quand l’accusé Jacques Moulin venait à la barre avec ses mots creux de DRH. Lors d’audiences éprouvantes où l’on avait parlé de suicides, les voir rigolards à la sortie du tribunal était insupportable. Ils restent dans le déni parce que, pour eux, ce qu’ils font est forcément bien, peu importe les dégâts. Quand l’ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès a émis des regrets, il pleurait avant tout sur lui-même. Jamais ils n’ont eu un mot de compassion pour les victimes ou leurs familles. Comme l’a dit Didier Lombard, « on leur a gâché la fête », on est venu piétiner la soi-disant réussite du plan Next (22 000 suppressions d’emplois en trois ans – NDRL).

Un an après le procès-fleuve, six mois après son jugement historique, comment ce moment judiciaire a-t-il infusé dans la société ?

Éric Beynel Ces pratiques managériales sont loin d’avoir disparu. Entre le dépôt de plainte par SUD PTT et le procès, ce sont presque dix ans qui se sont écoulés. Le jugement va donc continuer à se propager lentement. Au mois de janvier, j’ai été invité à un séminaire à Bruxelles. Nous avons raconté ce procès devant des syndicalistes de toute l’Europe. Cela m’a surpris de voir à quel point il avait eu un retentissement au-delà de nos frontières. Nous nous battons contre l’invisibilisation de ce qui se passe dans le monde du travail, notamment en matière de conditions de travail et de santé des salariés. Dans ce combat, ce moment judiciaire et ce jugement sont des leviers d’une puissance extraordinaire. Face aux patrons, beaucoup de représentants du personnel s’en servent comme d’un point d’appui pour mener des luttes. Souvent, on nous pose la question : « Est-ce que le syndicalisme sert encore à quelque chose ? » Il sert notamment à ça.

Procès France Télécomsouffrances au travaileric beynelEntretiens
BBC

Why the volatile price of aluminium matters

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

At a small brewery in Nevada in the US, thousands of stockpiled aluminium cans sit waiting to be filled.

Until they're topped up with beer and shipped out to retailers, they won't earn Wyndee Forrest, co-founder of the CraftHaus Brewery any money. But she says the business was forced to hoard the cans.

"We are now sitting on a good three months of stock as an insurance policy," she explains.

The firm used to keep just one month's worth supply of cans in stock but given the turbulence in the aluminium market, she is worried suppliers will not be able to meet delivery dates.

The price of the containers has risen roughly 18%, a headache for Ms Forrest and her colleagues, who have also faced soaring delivery costs.

Aluminium is used in a bewildering variety of products - from door frames to aircraft.

While the benchmark price for aluminium traded on the London Metal Exchange has dropped back in the last two months, it remains more than 65% above pre-pandemic levels.

Demand for aluminium fluctuated during the pandemic. Sales of the metal fell at the start during lockdowns as workers had to stay at home but then ratcheted up again as many countries exited lockdown, says Uday Patel, senior research manager at Wood Mackenzie.

That left stocks of aluminium in warehouses depleted.

More technology of business:

Russia's invasion of Ukraine has tightened supplies further and pushed the price higher still.

"A lot of buyers of aluminium in Europe are almost self-sanctioning and refusing to touch Russian aluminium if they can," says Mr Patel.

But even prior to the conflict, soaring energy prices were already causing headaches at aluminium smelting facilities - the invasion worsened the situation.

US firm Alcoa recently decided to shutter one smelting facility in Spain for two years, until 2024, because of what it called "exorbitant energy prices". Other smelters have shut down or reduced output in recent months, too.

Mr Patel says consultancy, Wood Mackenzie, estimates that Europe will lose about 900,000 tonnes of primary aluminium production in 2022.

"Unlike some of the other base metals, aluminium is highly susceptible to shifts" in energy prices says Keith Wildie, head of trading at metals recycling firm, Romco Group.

This is because nearly half of the price of primary aluminium comes from the energy costs incurred in producing it, he says. The electrolysis process, is energy intensive - electricity is used in the extraction of aluminium from aluminium oxide, which itself comes from the aluminium ore, or bauxite, mined out of the ground.

It is difficult to overstate how important aluminium is to the global economy, it is vital in the production of energy efficient vehicles, for instance.

"Sorry, it's gone up, it's gone up again!" - this is what Colin Shorney, managing director at Dudley's Aluminium, a Welsh manufacturer of windows, doors and facades, says he has found himself telling his clients recently about the cost of his core material.

"I've been in the industry 30 years," he tells BBC News. "I've not ever seen anything like this in terms of the instability of the raw material price."

Mr Shorney's products go into all kinds of buildings, from schools to police stations. But one major hotel chain, he says, is putting an upcoming project on hold because of the rising cost of materials.

And at the same time businesses are facing other cost increases that compound the aluminium problem.

Back in Nevada, Ms Forrest, for one, explains that she used to routinely buy her cans from a supplier in California.

"It was about $300 (£239) to ship one pallet of cans to us," she says. "We ordered another pallet of cans, five days later, it was $3,000… That was shocking."

CraftHaus has since switched to ordering cans from a supplier based closer to home instead - to try and ensure shipping costs remain manageable for the firm.

So, what is the outlook for the rest of the year? Mr Wildie thinks supply constraints of aluminium will likely continue for some time. Firms such as his, that recycle aluminium are "filling the gap" at the moment, he explains. Romco Group's revenue surged 330% year-on-year in 2021.

Although the global aluminium supply continues to be tight, demand could potentially cool significantly in the coming months. Fears of a coming recession have already spooked some aluminium buyers in the US and Norsk Hydro, a large Norwegian producer of aluminium that clocked record profits in the last quarter, says the outlook is tinged with "uncertainty".

Mr Patel adds that Wood Mackenzie too is forecasting a slowdown in the global economy, which naturally could reduce demand and production of aluminium on a large scale.

The weather is, admittedly, already stormy, for practically anyone trying to get hold of this important metal for a project.

"I'm personally experiencing this," adds Mr Patel. "We're planning to put a big sliding door in our extension."

While he put the order for the aluminium-framed door through months ahead of time, he says he can't be certain when it will arrive.

Reflecting on this, and the current hefty cost of construction materials in general, Mr Patel adds, "When these things happen, you start panicking a little bit."

L'Humanité

Éditorial. France Télécom et la réforme des retraites

Éditorial

L'éditorial de Christophe Deroubaix.  Le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. 

Christophe Deroubaix

Il n’a pas déclenché d’incontrôlables torrents de commentaires de la part des professionnels du genre (alias les éditocrates). La trêve de Noël est un sujet autrement porteur au pays du poujadisme inversé où le monde du travail n’apparaît que lorsqu’il joue les trouble-fêtes. Et pourtant, le jugement du tribunal correctionnel de Paris fera date. Assumons : il est historique. Le harcèlement moral managérial est certes une notion reconnue par la Cour de cassation depuis 2009. Mais, avec le procès France Télécom, le harcèlement moral institutionnel a été décortiqué, analysé et… condamné. Justice est rendue aux victimes du plan Next, peau anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale que la présidente du tribunal a caractérisée à l’aide d’une citation de Jean de La Fontaine : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ».

Si le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure, il n’est pas interdit de rappeler que ce sont plusieurs gouvernements qui ont présidé à cette violente et traumatique mue, transformant un fleuron des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales de « killers » désormais condamnées.

L’histoire de France Télécom ne se résume évidemment pas aux agissements de trois de ses dirigeants, condamnés à un an de prison, dont huit mois avec sursis. Elle est surtout celle d’une stratégie : sortir l’entreprise de la logique solidaire du service public. Sans créer de relations artificielles, le procès France Télécom et la réforme des retraites ont une forme de filiation commune : cette volonté d’en finir avec modèle social forgé après la Seconde Guerre mondiale, dans l’esprit du programme du Conseil national de la Résistance, où l’on travaillait de manière égale au service du public et non des clients, où l’on pouvait profiter de quelques années de repos du juste en bonne santé après des décennies de travail. Il apparaît, sans doute à la surprise des gouvernants, que ce vieux monde-là a quand même la peau dure.

Procès France Télécomdidier lombardSuicides au travailharcèlement moral
BBC

SANS TITRE

In its daily update, the Ukrainian military said that Russian troops are focused on withdrawing troops from the city of Kharkiv.

Efforts focused on maintaining occupied positions and supply routes, the general staff of the armed forces said.

Russia's "main goal is to establish full control over the territory of Donetsk, Luhansk and Kherson oblasts and ensure the stability of the land corridor with the temporarily occupied Ukrainian Crimea," it said on Facebook.

It's just after midday in Ukraine. If you're just joining our coverage, or want a recap, here's a summary of how things stand:

Stick with us as we follow developments.

Sophie Williams

Reporting from Lviv

The governor of the Kharkiv region in the east of Ukraine says that armed forces are pushing back the Russians and people are beginning to return to their homes.

But Oleh Synyehubov also warned that the situation there is still dangerous and people should consider their safety before returning.

He added that Russian troops had heavily mined the region.

Synyehubov also said that Russian troops did not attack the city but targeted other communities in the region.

"This indicates that it is too early to relax," he said. "I urge everyone to respond adequately to alarms and not to be on the streets unnecessarily."

Russia has warned that Finland and Sweden's widely-expected bid to join Nato would lead to "militarisation" of the region - and that Moscow would respond if Nato deployed nuclear weapons near its borders.

Deputy Foreign Minister Alexander Grushko said Russia knows that Nato wants to "militarise everything within reach", Interfax news agency reported, while another Russian news outlet, RIA, quoted him as saying that the proposed Nato expansion would cause a "political reaction" from Russia.

That reaction would be based not on emotion, but on a thorough analysis of the situation, he said.

As we've been reporting, Sweden and Finland are both expected to attend a Nato meeting today as guests, with their decision on whether to apply expected in the next few days.

The Kremlin has threatened some sort of response to such an application - but has been vague about exactly what that might look like.

The head of Ukraine's military intelligence has said the war with Russia will reach a turning-point in mid-August and is likely to be over by the end of the year.

In an interview with Sky News, Major General Kyrylo Budanov said that "the breaking point will be in the second part of August" and "most of the active combat actions will have finished by the end of this year."

"As a result, we will renew Ukrainian power in all our territories that we have lost including Donbas and the Crimea."

He added that Russia losing the war will lead to a coup against Russian President Vladimir Putin, which he claimed was already underway. The BBC has not verified this claim.

He also claimed that President Putin was in a "very bad psychological and physical condition and he is very sick." Such a claim has not been substantiated.

More now on reports that Ukraine has forced Russian forces to withdraw from Kharkiv - apparently "winning the battle" for the city, as a respected US think tank describes it.

The latest agency reports lend some credence to the claim, with a spokesman for the Ukrainian General Staff quoted by AFP as saying that in the region, the "enemy's main efforts are focused on ensuring the withdrawal of its units from the city of Kharkiv".

Meanwhile, Reuters journalists say the north-eastern city has been quiet for about two weeks.

Moscow is still reported to be bombarding nearby areas, however - including Dergachi, some 10km north of Kharkiv - and late on Friday, reports in the Russian media said Russian forces had hit an arms depot in the region.

Capturing Kharkiv was a key Russian objective, and city was heavily shelled during the invasion, leading to hundreds of civilians being killed. In his latest video address, President Volodymyr Zelensky said Ukraine's forces were doing everything possible to liberate the country.

This was the moment the BBC's Laura Bicker and team were forced to run for cover from Russian shelling in the Zaporizhzhia region.

The crew were filming in a village in the country's south east, not far from the front line.

Additional Ukrainian forces have been deployed to the area in recent weeks to prevent Russian troops from advancing.

The fact that Russia has only succeeded in imposing a pro-Russian leadership in one Ukrainian city - Kherson - highlights the failure of Russia's invasion to make progress in terms of its political objectives in Ukraine, according to the UK's Ministry of Defence.

In its latest update, it says that the Russian-imposed military-civilian administration in Kherson has announced it will ask for the region to be included into Russia through holding a referendum.

It says that if such a referendum is carried out, Russia will "almost certainly manipulate the results to show a clear majority in favour of leaving Ukraine".

However, the fact that Russia has only succeeded in imposing a pro-Russian local leadership in one Ukrainian city, it adds, highlights the failures of its original plan to place "the majority of Ukraine's regions under long-term pro-Russian authority".

Joe Inwood

BBC News, Lviv

Ukraine has "likely won the battle of Kharkiv" - according to the Institute for the Study of War.

In its latest assessment of the conflict, the respected military analysts say Russia was prevented from encircling Ukraine's second city - and has now given up on attempts to do so.

Kharkiv, in the north east, is sometimes called a fortress city. In this war, it has earned that name.

Since the start of the invasion, capturing it has been a key strategic aim of Russian forces.

But more than two months in, not only have they failed to do so - but according to the US-based think tank - they have abandoned the attempt all together.

Ukrainian troops are believed to have pushed them back to the international border, with claims their proxy forces - those from the self-proclaimed Donetsk and Luhansk "people's republics" - are being delayed from entering Russia.

But, this does not appear to be a full-blown retreat - as was seen around the capital Kyiv.

An important moment in the war, rather than a turning point.

Nick Beake

Reporting from Brussels

For decades, Finland and Sweden have been Nato's closest partners without being inside the organisation.

Membership would mean if Russia were to attack them it would be treated as an attack on all Nato countries. A final decision is expected from the Finns and Swedes in the coming days.

If they join, Russia would face Nato member states from the Arctic down to the Black Sea.

Moscow claims further Nato expansion would be a hostile move and represent a further threat to its security - and is promising to respond. Finland and Sweden’s applications would have to be approved unanimously by the current 30 Nato members.

So far Turkey has been the only one to speak out against such a move – claiming both countries harbour “terrorist organisations” – which is taken to be a reference to Kurdish militant groups.

It’s unclear whether this is temporary opposition from Ankara or a potentially bigger hurdle in a Nato expansion process.

Sweden and Finland are attending an informal meeting of Nato foreign ministers in Berlin later today.

Despite not being members of the Western military alliance, both countries are expected to apply for membership in response to the invasion of Ukraine and so have been invited to attend the meeting.

Moscow has said it would view either country joining the alliance as a threat. It would bring an end to decades of neutral status by Sweden and Finland that dates back to the Cold War.

Turkey, another Nato member, is also attending today's meeting.

But on Friday, it became the only member state to voice opposition to Sweden or Finland's potential membership.

Some more now from the address delivered by the Ukrainian president a few hours ago.

Zelensky referred to the blockade of Ukraine's Black Sea ports, something experts say could trigger a global food crisis.

That's because - prior to the invasion - Ukraine exported a large amount of agricultural products around the world.

Zelensky repeated his accusation that the blockade was part of a deliberate strategy by Moscow to cause chaos.

He said Russian officials were "openly threatening the world that there will be famine in dozens of countries".

Directly addressing Western leaders, he asked: "What political instability and migration flows will this lead to? How much will you have to spend then to overcome the consequences?"

Ukraine's president delivered his usual late-night address earlier, and spoke about a range of topics including the situation in Mariupol.

Taking the port city in the south is key to Moscow's war aims - it is strategically positioned and so Russia's military has been bombarding it for months.

The city's final defenders have been holed up in the Azovstal steelworks, and Zelensky said a "large number" of wounded needed to be evacuated.

"Very complex negotiations are under way on the next phase of the evacuation mission - the removal of the badly wounded [and] medics," he said.

"We are doing everything to evacuate all the others, every one of our defenders," Zelensky said.

He added that Kyiv was using "influential intermediaries" in the negotiations, but did not give further details.

We're resuming our live coverage of the war in Ukraine. As the country wakes up on Saturday, there appears to be little sign of a resolution to the conflict. Here's the latest:

We'll bring you updates and analysis here throughout the day.

L'Humanité

En Palestine, les journalistes informent au prix de leurs vies

Actu

La mort de la journaliste palestinienne Shireen Abu Abkeh, abattue mercredi par l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine, a suscité une onde de choc. Secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Anthony Bellanger craint qu’une fois l’émotion retombée, tout continue comme avant. 

Antoine Poncet

Shireen Abu Abkeh était une journaliste de terrain, parfaitement identifiable. La vedette de la chaîne panarabe Al-Jazeera portait un gilet siglé « presse » lorsqu’elle a été tuée par balle, mercredi 11 mai, alors qu’elle couvrait des affrontements à Jénine en Cisjordanie occupée. « C’est un drame, une consœur a été assassinée délibérément par l’armée israélienne », tonne Anthony Bellanger, secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Aux côtés de Shireen Abu Abkeh, le journaliste Ali Al-Samoudi a également été touché par un tir. Il attribue sa blessure à l’armée israélienne, malgré le démenti des autorités. Le premier ministre israélien, Naftali Bennett, a suggéré que la journaliste avait succombé à un tir palestinien. Une position qu’Anthony Bellanger juge « tout simplement incroyable ». Quelques heures après cette déclaration, Benny Gantz, son ministre de la Défense, a fini par admettre : « Le tir est peut-être venu de notre côté, nous enquêtons. »

Le secrétaire général de la FIJ se rend régulièrement sur le territoire palestinien. Il maintient un contact régulier avec les syndicats locaux de journalistes, qui déplorent une situation « catastrophique » pour la liberté d’informer. « Le gouvernement israélien alimente la haine envers les journalistes palestiniens, les qualifiants de terroristes, s’indigne encore Anthony Bellanger. C’est pour ça que les militaires ouvrent le feu sur eux. Alors quoi ? Les 2700 journalistes palestiniens membres de la FIJ sont des terroristes ? »

Chaque année, plusieurs centaines de journalistes palestiniens sont victimes d’exactions. Cela représente plusieurs cas par jour, d’après les syndicats locaux de journalistes. Pour l’ONG Reporters sans frontières (RSF), « en Cisjordanie, les journalistes sont victimes de violations doubles, à la fois de la part de l’Autorité palestinienne et des forces d’occupation israéliennes ». À cause du conflit avec Israël, les reporters palestiniens subissent régulièrement des arrestations, des destructions de matériel ou des poursuites judiciaires lorsqu’ils couvrent des manifestations. Anthony Bellanger fustige, pour sa part,  « un Etat d’Israël colonial, qui mène une politique d’apartheid ». De l’autre côté, il dénonce « une Autorité palestinienne qui enraye le processus démocratique ». Mahmoud Abbas, le président palestinien, n’a plus organisé d’élections depuis 2006.

Après l’assassinat de Shireen Abu Abkeh, de nombreux pays réclament une enquête transparente. « Une procédure va être lancée auprès de la Cour pénal internationale. Hélas, ça ne sera pas la première fois. Trop de journalistes palestiniens ont été assassinés ces dernières années », soupire le secrétaire général de la FIJ. Il regrette que ces exactions soient devenues monnaie courante, au point de n’intéresser que ponctuellement la presse internationale. « Aujourd’hui nous faisons face à l’assassinat choquant d’une journaliste et les médias du monde entier ont leurs caméras braquées sur le territoire palestinien, ajoute-t-il. Mais demain ce sera fini et les journalistes locaux seront plongés dans l’oubli. »

Antoine Poncet

palestineFIJanthony bellangerjournalisme
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Quelles réalités politiques derrière la tripolarisation ?

Le débat

Trois blocs électoraux sont apparus au premier tour de la présidentielle. Conséquence du mode de scrutin, cette situation est aussi le fruit du rejet des partis traditionnels.

Pierre-Henri Lab

La tripolarisation est une construction artificielle. Chaque pôle est en fait un conglomérat regroupant différents électorats.

Patrick Lehingue, professeur de sciences politiques à l’université de Picardie

La tripolarisation est une construction artificielle et paresseuse, largement induite par un mode de scrutin qui ne laisse en lice au second tour que deux concurrents et oblige chacun à se plier à ce classement imposé. Le premier tour étant moins contraint, on peut lui préférer un classement en quatre « blocs » qui, le 10 avril révélait une quasi-équivalence numérique : 11,2 millions de voix pour les candidats de gauche, 11,5 pour Macron et Pécresse, 11,3 millions de voix pour les trois candidats d’extrême droite, à quoi il faut toujours ajouter abstentionnistes et bulletins blancs ou nuls, les plus nombreux (13,6 millions).

Moins artificiel, un peu plus fondé politiquement, ce type de présentation n’en reste pas moins critiquable, agrégeant des bulletins, des électorats, des situations et des histoires de vie très disparates. D’un certain point de vue, la distribution des voix entre les douze candidats n’est pas sociologiquement arbitraire ou erratique. Les électeurs de Marine Le Pen sont moins diplômés, beaucoup plus modestes, plus jeunes, davantage concentrés dans les petites bourgades que ceux d’Éric Zemmour, qui relèvent davantage d’une bourgeoisie aisée, littéralement réactionnaire, qui jusqu’alors ne se reconnaissait pas dans les entreprises partisanes des Le Pen, jugées trop vulgaires ou opportunistes.

« Seul le bloc de droite est sociologiquement assez homogène. » 

Si sociologiquement l’électorat de Jean-Luc Mélenchon est partiellement structuré par des critères d’âge, de revenus, de confession, de perception de leur position sociale par les enquêtés s’en réclamant, on ne trouve pas de telles prédéterminations sociales du vote chez les électeurs de Yannick Jadot, d’Anne Hidalgo ou de Fabien Roussel. De ce point de vue, seul « le bloc de droite » est sociologiquement assez homogène, ce qui est à la fois la cause et l’effet du siphonnage de l’électorat LR par Emmanuel Macron. En fait, c’est la notion même de « bloc », souvent employée ces derniers temps, qu’il faudrait réfuter, tant il connote l’idée de rassemblements homogènes, et « obéissants » « comme un seul homme » à tel ou tel leader ou mot d’ordre.

Les électorats sont davantage, et de plus en plus, des conglomérats. Ordinairement, un conglomérat désigne une roche formée par des «  fragments agglomérés » (des segments sociaux plus ou moins disparates, l’alliance improbable de l’atelier et de la boutique, disait-on auparavant du FN). Un assemblage informe de choses. C’est précisément le rôle du parti ou de ses porte-parole que de donner forme et de prêter vie et sens à l’agrégation de « ses » électeurs. Comme l’indique le sociohistorien Michel Offerlé quand il travaille sur les premiers groupes socialistes à la fin du XIX e siècle, un électorat désigne « tout à la fois » – on serait ici tenté d’ajouter : « et en même temps » mais dans des proportions variables – « une collection d’individus, un artefact statistique », les quatre blocs évoqués ci-dessus , « et un rassemblement de groupes mobilisés ».

Le rejet des partis tels que le PS et LR est à l’origine de la tripolarisation. La nouveauté lors des législatives est constituée par l’union de la gauche.

Philippe Marlière, professeur de sciences politiques, University College London

Qu’il est loin le temps de la « quadrille bipolaire » ! Dans les années 1970, le champ politique était facile à déchiffrer : il y avait une gauche et une droite de force à peu près égale (bipolarisme) et, à l’intérieur de chaque camp, deux partis aux scores électoraux similaires : PS et PCF à gauche, et UDF et RPR à droite. La récente élection présidentielle a consacré la tripolarisation de la scène électorale. En 2017, celle-ci couvait, et elle n’apparaît nettement qu’en 2022, avec la chute vertigineuse de la candidate conservatrice (Valérie Pécresse n’a recueilli que 4,7 %). Le paysage électoral se trouve bouleversé avec l’émergence de trois blocs de taille comparable : un bloc libéral-conservateur sous la direction d’Emmanuel Macron, un bloc d’extrême droite et un bloc des gauches.

Le réalignement en profondeur du champ politique français est essentiellement la conséquence du recoupement de deux facteurs : la candidature Macron à la suite du forfait de François Hollande, et le rejet latent, puis manifeste du PS et de LR qui ont, tour à tour, gouverné la France ces quarante dernières années. Macron a, dans un premier temps, fatalement affaibli le PS en attirant à lui une part significative de l’électorat socialiste, qui lui est resté fidèle en 2022. Avec un total de 32 % (contre 27 % en 2017), la gauche demeure dans ses basses eaux historiques. Dans un deuxième temps, il a asséché l’électorat conservateur. Une partie de celui-ci, radicalisé, s’est déportée vers Éric Zemmour ou d’autres candidats de droite.

« Cette période de réalignement est volatile, et une surprise est donc possible. » 

Le « en même temps » a vécu : le macronisme n’est ni de centre gauche, ni même centriste. Il penche à droite et forme une nébuleuse libérale-conservatrice regroupant les catégories économiquement aisées et âgées. Que Renaissance (ex-LaREM) fasse cohabiter en son sein des électeurs qui voteraient dans tout autre pays européen pour des partis sociaux-démocrates, libéraux, chrétiens-démocrates ou conservateurs est unique. Cette situation exceptionnelle est avant tout le reflet d’une époque (le dégagisme anti-PS et anti-LR), la conséquence d’un système électoral majoritaire qui impose des regroupements parfois contre nature, et de la centralité de l’élection présidentielle dans le système politique.

Le macronisme est le point central de cette recomposition politique, puisqu’il rassemble des électeurs de centre gauche, de centre droit et de droite. Les blocs des gauches et a fortiori de l’extrême droite auront fort à faire pour remporter l’élection législative. Il ne s’agit pas d’exprimer un jugement de valeur, mais de constater qu’en l’absence d’une gauche et d’une droite fortes la nébuleuse macroniste devrait attirer l’électeur médian et décrocher la majorité. Cette période de réalignement est volatile, et une surprise sous la forme de la victoire de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale (Nupes) est donc possible. Ce n’est cependant pas l’hypothèse la plus probable. La tripolarisation en trois blocs égaux et minoritaires en voix devrait favoriser le bloc macroniste, certes de droite, mais central.

À lire.  Le vote. Approche sociologique de l’institution et des comportements électoraux, de Patrick Lehingue, Paris, la Découverte, coll. « Grands repères », 2011, 287 pages.

On peut suivre Philippe Marlière sur Twitter : @PhMarliere

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BBC

Violence at Al Jazeera journalist's funeral procession

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Israeli police clashed with crowds at the funeral procession of Shireen Abu Aqla in East Jerusalem.

Officers were seen hitting mourners of Abu Aqla and at one point her coffin almost dropped to the floor. Israeli police say they were reacting to stones being thrown at them.

Thousands of people gathered for the late reporter, and the funeral was able to proceed calmly after the violent scenes.

Shireen Abu Aqla's killing has been widely condemned after she was shot dead while reporting on an Israeli operation.

L'Humanité

Sécurité alimentaire: le dernier coup fourré du gouvernement

Actu

En plein scandale Buitoni et Kinder, l’exécutif déshabille en catimini la Répression des fraudes pour créer une «police de la sécurité alimentaire», sous l’autorité du ministère de l’Agriculture réputé plus perméable aux lobbies de l’agroalimentaire.

Stéphane Guérard

Dernier méfait avant départ. Juste avant de démissionner, le gouvernement Castex a officialisé un rapprochement de deux services administratifs de contrôle. Une initiative qui pose question. « Le cabinet du Premier ministre a acté la création d’une police unique en charge de la sécurité sanitaire des aliments par le transfert de compétences du ministère de l’Économie et des finances » vers celui de l’Agriculture, a annoncé la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), jusqu’alors rattachée à Bercy, dans un courrier daté de mercredi et dévoilé par l’AFP.

Concrètement, 60 emplois de la direction de la répression des fraudes seront absorbés par la direction générale de l’alimentation (DGAL) au 1er janvier 2023. Alors que les scandales sanitaires se multiplient, tous plus gros les uns que les autres (pizzas fraich’Up de Buitoni, Kinder…), ce rapprochement est justifié par le fait d’unir les forces des deux entités de contrôle compétentes sur ces affaires, afin d’améliorer l’efficacité de leurs actions.

Mais cette « police sanitaire unique » pose de sérieux problèmes. Solidaires CCRF & SCL, premier syndicat de la DGCCRF, dénonce même une mesure qui casse « le service public de la sécurité sanitaire des aliments, en dehors de tout débat public ».

Une expertise qui va au-delà du seul enjeu sanitaire

Passe encore que les personnels aient appris la nouvelle par un courriel de la directrice générale de la DGCCRF, envoyé le mercredi 11 mai à 19 heures, quelque temps après un comité interministériel réuni autour du premier ministre, avec le ministre de l’économie Bruno Le Maire et celui de l’agriculture Julien Denormandie, validant le rapprochement alors que ces porteurs de maroquins faisaient leurs cartons.

Après le décès de son fils des suites d'une contamination : «Chaque scandale me fait revivre un cauchemar»

« Cette décision ne tient pas compte d’un élément décisif concernant les infractions en matière de sécurité de l’alimentation, déplore le syndicat. Si des fraudes sont commises, c’est bien parce qu’elles génèrent des profits financiers. Aussi, l’expertise des agent.es de la DGCCRF ne se bornant pas à la seule question sanitaire, leur retirer ces missions est impensable. »

Autre gros souci souligné par l’organisation : « Il est de notoriété publique que le ministère de l’agriculture entretient des liens privilégiés avec les lobbies de l’agroalimentaire, aussi on peut légitimement s’interroger sur les conflits d’intérêts que ce transfert sous-tend. »

Bouc émissaire administratif

« Y aurait-il des choses à cacher derrière cette prise de décision ? Et à qui profite-t-elle ? », se demande Solidaires qui met en cause l’affaiblissement de la DGCCRF. Privée de moyens humains et amputée d’une partie de ses missions, celle-ci ne pourra plus coupler contrôles sanitaires et de loyauté économique et financière au sein d’une même entreprise.

« Les crises alimentaires se suivent, sans réaction de gouvernements qui préfèrent le mot de compétitivité à celui de sécurité et se satisfont du sacrifice d’un bouc émissaire administratif plutôt que pointer du doigt les industriels défaillants. On retrouve une nouvelle fois la bonne vieille technique du «il fait trop chaud, cassons le thermomètre»! », résume le syndicat.

Stéphane Guérard

À lire aussi Scandales alimentaires, décryptage d’une chaîne de contrôle en faillite

scandales sanitairessécurité alimentairenestlédgccrf
BBC

Why ‘social eating’ could help beat loneliness

By Sue Quinn

Eating together - even if it's just occasionally - could improve your emotional wellbeing, diet and could also help develop even the fussiest of taste buds. But it's not always easy - especially if you live alone. Here’s how to get the benefits of eating together, even if it's not possible to do so every evening.

For many of us, the last couple of years, with lockdowns and limitations on meeting up, has led to us almost forgetting how to socialise. When dealing with the day-to-day stresses of life, socialising can begin to feel like an effort.

For some it goes further and people can begin to feel isolated from others. This has become such an issue (especially since the pandemic) that the theme of this year's Mental Health Awareness Week (May 9-15) is loneliness.

Yet, could eating with others help? Evidence carried out by the University of Oxford shows that there are wellbeing and mental health benefits from 'social eating'. In fact the research states: "Those who eat socially more often feel happier and are more satisfied with life, are more trusting of others, are more engaged with their local communities, and have more friends they can depend on for support.”

It doesn't have to involve eating at expensive restaurants, an alternative option - which is much more budget friendly - is to arrange a regular get-together at each other's houses where you take it in turns to cook. Alternatively, if you like to host regularly, consider inviting guests to bring a dish each.

Find it hard to get friends to commit? There’s lots of likeminded people wanting to do the same. Keep an eye out for pop-up dinner events near to you. Often these involve guests sitting at a communal table (rather than individual ones) and as such, encourage conversation between diners. In addition, check local groups to find organisations that arrange community meals in your area. There's plenty of them and many are also focussed on reducing food waste, a winning combination.

Benefits for families and young people

Studies suggest that shared mealtimes are a recipe for happiness, as gathering around the dinner table connects us and promotes bonding. Other research shows links between children and teenagers who regularly sit down for meals with others, and a healthier diet, including more fruits, vegetables, and nutrients. There’s even evidence that ‘family meals’ reduce the likelihood of young people becoming overweight or obese.

It’s a highly complex area and some experts argue it’s impossible to isolate the effects of eating together from other potential contributing factors. For example, households that share meals most frequently might have more financial resources to buy fresh food and/or the time, energy, and physical ability to cook, than those that don’t. In addition, some doctors say the idealised ritual of the family meal is impossible for many households to achieve and involves significant stresses.

But psychologists and nutritionists broadly agree that sitting down to eat with others is good for everyone’s physical and emotional wellbeing, especially children and teenagers. “What we know is that when you don’t pay attention to the act of eating, you overeat and eat whatever's in front of you rather than thinking about it,” says Linda Blair, a clinical psychologist and parenting expert. “Being with other people focuses your attention on the fact you're eating, and because we know it's not good to eat without paying attention, the best cure is to eat together.”

Live with fussy eaters? Eating together could help

Catherine Lippe, a Registered Nutritionist specialising in child nutrition, says the foundations for healthy eating are formed at an early age, and enjoying meals around the table with others can play an important part. “It’s all about a child’s exposure to food,” Lippe says. “If you have mealtimes where everyone sits down together to eat, young children will recognise different foods and notice what they look and smell like.”

This exposure helps children learn to appreciate food, especially if they’re ‘picky’ eaters. “If it's a new or challenging food, they may need a lot of exposure to these sensory elements of eating before they get to that final step of wanting to try it themselves,” Lippe says.

Crucially, children also learn how to eat well and socialise by observing others at the table. “This role modelling aspect is really important,” Lippe says. “Sometimes as parents our role modelling is intentional, for example, we eat healthy foods we want our children to eat as a way of demonstrating that it’s safe, enjoyable and part of family life. Sometimes it can be unintentional, too. Just the act of sitting nicely at the table, saying please and thank you, this is all role modelling.”

Shared eating means better communication

Mealtimes are also one of the most effective times to communicate with children and teenagers. “Kids of all ages, but particularly teenagers, are more likely to tell you things they're uncomfortable about or want to clear up if they don't have to make direct eye contact,” Blair says. “When you’re eating with them, they don't have to stare at you, they can look at the food. That’s why they will often say things they wouldn't say if you sat down and said ‘OK, let’s talk’.”

For couples and housemates too, mealtimes are valuable opportunities to connect. “If you're rewarding yourself with food while you talk – and food is a reward for humans – then you’re in a better mood and less likely to snap,” Blair says. “It’s usually a more constructive argument over a meal.”

But for many households, it’s not possible to sit down to eat together all the time. A survey last year by one supermarket chain found that only 28 percent of households shared a meal every night. Most people surveyed (55 percent) struggled to find the time and one-in-five (19 percent) worked too late to eat with the rest of the household. Almost one-quarter (23 percent) of parents said their children ate meals in front of the TV or games console.

So how do you make the most of eating together when it’s not possible every night?

1. Quality not quantity

“Frequency really isn’t important,” says Blair. “As long as you attempt to eat together once or twice a week, that’s what counts.” It’s important to be flexible, especially with teenagers, who are unlikely to communicate well if they’re forced to the table.

“Remember the adolescent brain actually changes physiologically and they're on a different schedule than adults,” Blair says. “They aren't lazy, they really can't get up in the morning and are raring to go late at night. So have a fun brunch on Sunday at midday if that’s when they're getting up. Or sit down and have a hot drink and snack when they come home at night after going out.”

Blair says it’s unnecessary for every household member to share every meal. “For example, if one of your children is at sports practice, that’s a lovely opportunity to sit down with one of your other kids and focus on them.”

2. Make mealtimes an occasion

Blair suggests making shared meals a regular event if possible. “It might be Sunday lunch and pizza night on Tuesday, for example,” she says. But don’t stress about the quality of the meal, she adds, as food isn’t the most important aspect of eating together.

Consider adding a fun element, especially where young children are involved, by bringing the buffet to the table, Lippe suggests. Instead of plating up individual dishes, place different elements of the meal on the table so everyone can help themselves. Noodles, fajitas, tacos or even toast with different toppings all work well, Lippe says. “Children can pick the bits that they want, and you can all have a conversation whilst you're eating together. It can be a great way for children to feel they're a bit more in control.”

Getting children to help with meal preparation can make eating together more appealing, too. Lippe suggests encouraging them to help with cooking, setting the table, serving, and clearing up, depending on their age.” If they feel like they’ve contributed to mealtime, then they might be more likely to sit down and enjoy it as well.”

3. Put devices away

Mounting research suggests there are significant benefits to putting screens and devices away during shared meals. Several studies suggest a link between screen use at the table – by parents, carers, and children – and increased risk of unhealthy eating patterns and obesity. One explanation for this is that you don’t notice when you’re full if you’re distracted by a screen. Another theory is that children can’t learn healthy eating habits from following the example of others if they and/or parents or carers are using their screens during meals.

“Awareness of the meal is so important,” Blair says. “It only takes 15–20 minutes to actually eat a meal. Everyone can spare that time away from the phone.”

4. Think beyond the dining table

According to one survey, 20 percent of British households no longer own a dining table, but that doesn’t make sitting down to eat together impossible. “Think about barbecues or eating outside,” Lippe suggests. “Or especially if there are children involved, throw a rug down and have a carpet picnic. All of those things can make eating together a bit of an adventure.” Even if you’re sitting on the sofa together, just turn the TV off so you can catch-up while eating.

5. Be realistic

Dr Max Davie, from the Royal College of Paediatrics and Child Health, says although there is evidence that eating together has benefits, for many households it isn’t possible. “It's really important that we don't present an unattainable ideal,” Dr Davie says. Households on low-incomes, shift workers, disabled people and individuals with neurodevelopmental disorders were examples of those who struggle to cook and/or enjoy shared meals.

“The idea of the happy family around the kitchen table eating home-cooked healthy foods, presented as an ideal, is unhelpful and counterproductive if people can’t do it,” Dr Davie says.

Originally published February 2022

L'Humanité

Rugby. Champions Cup : des demies aux trois quarts françaises

Actu

Entraînements pointus, infrastructures de qualité et meilleurs salaires que leurs concurrents peuvent expliquer les bons résultats des clubs hexagonaux en coupe d'Europe.

Éric Serres

On a tous encore en tête ce quart de finale, samedi dernier, entre le Munster et Toulouse qui s’est terminé par une séance de tirs au but insoutenable. Les Toulousains s’en sont sortis et joueront leur demi-finale, ce samedi, en Irlande, face au Leinster.

Dimanche, dans l’autre partie du tableau, le Racing 92, qui a dominé en quart Sale (41-22), retrouvera sur sa route La Rochelle à Lens. Après le brillant parcours de l’équipe de France dans le tournoi des Six-Nations et un Grand Chelem dans la besace, c’est donc aux clubs de Top 14 de confirmer l’hégémonie du rugby français sur le continent européen. Trois sur quatre, si ce n’est pas un carton plein, cela y ressemble fort.

Une surprise ? Pas tellement. Il est dorénavant devenu habituel de voir les écuries françaises truster le dernier carré, au grand dam des clubs britanniques qui ne peuvent que constater les dégâts. Une explication ? Alex Sanderson, l’entraîneur de l’équipe de Sale, en a une : « Dans le passé, de manière un peu stéréotypée, les Français s’appuyaient un peu trop sur leurs talents individuels. C’étaient des équipes un peu trop joueuses et c’en était même devenu une blague dans le championnat anglais. Maintenant, elles sont bien entraînées, bien préparées, bien coachées… leurs infra­structures sont au top. »

« Du flair, des stratégies »

De l’autre côté de la Manche, on rigole un peu moins, et ce, même si l’on pointe un fait non négligeable : la différence de plafond salarial entre le championnat anglais (7,4 millions d’euros pour 2021-2022) et le Top 14 (11 millions d’euros). Mais cela ne fait pas tout, continue l’entraîneur anglais : « Cette différence a toujours existé entre les clubs français et les clubs anglais. Quand Toulon avait un salary cap de 20 millions, les Anglais n’avaient que 5 ou 6, et parvenaient quand même à gagner. »

Alors, où se fait dorénavant la différence ? Un championnat âpre, de bonnes infrastructures, des staffs renforcés, des entraînements pointus et des centres de formation qui fonctionnent à plein seraient certaines des clés du rugby « made in France », selon l’ouvreur écossais Finn Russell : « Les centres de formation sont hyper-­importants ici. Ailleurs aussi, mais au Racing 92, on a pas mal de jeunes en équipe première passés par l’académie. »

Reste ce Top 14, tant ­décrié à une époque, qui est devenu l’arme fatale : « Dans le Top 14, il y a du flair, des stratégies… aucun match n’est facile. Il faut être au max. Ici, on se bat tous les week-ends pour rester en Top 14, pour une place en coupe d’Europe… ­Le niveau est incroyable ! » ­termine l’ouvreur du Racing 92. Une grosse différence avec la Premiership, qui a décidé d’annuler les relégations jusqu’à la fin 2024.

coupe d'europe de rugbyrugby
L'Humanité

Arrêt de travail : un scandale de plus

Chronique

Dans la précipitation et sans concertation avec les prescripteurs (médecins, sages-femmes, dentistes), le gouvernement met en place une nouvelle procédure visant à fusionner les certificats d’arrêt de travail et d’accident de travail.

Christophe Prudhomme

L’objectif annoncé est une simplification, avec notamment la mise en place d’un téléservice. Mais, selon des syndicats de médecins, il s’agit d’une nouvelle usine à gaz qui, loin de rendre les choses plus faciles, les complique. En effet, auparavant, le formulaire de déclaration d’accident de travail comprenait l’arrêt de travail éventuel, mais ce n’est plus le cas. Maintenant, en plus de la déclaration d’accident de travail, il faut aussi un arrêt de travail.

Le cas oublié des prolongations...

Par ailleurs, certains cas de figure ont été oubliés. C’est le cas des prolongations après un arrêt de travail, qui sont très fréquentes. Des patients restent en accident de travail, mais peuvent mettre un terme à leur arrêt de travail alors que les soins se prolongent.

Un exemple : les soins de kinésithérapie après un lumbago. Il est alors possible de prolonger l’accident de travail en soins sans arrêt. Dans le nouveau formulaire, ce cas n’est pas prévu, ce qui constitue une perte de droits pour la personne concernée, car les soins liés à un accident du travail sont pris en charge à 100 %.

Morts au travail : un scandale français

Il existe par ailleurs un risque de violation du secret professionnel, car un des volets sur lequel figure le motif médical est susceptible d’être transmis en ligne à l’employeur si ce dernier est l’État ou un hôpital, ces administrations gérant elles-mêmes tout le dossier ! Sollicitée, l’assurance-maladie répond que, « dans le cadre de ce nouveau dispositif, les professionnels de santé ont été informés et seront accompagnés par les conseillers informatiques de ses services ».

L'outil numérique dans les mains de technocrates

Bref, une nouvelle fois, l’informatisation de certaines tâches crée de la complexité et une surcharge de travail administratif, alors que les professionnels de santé se plaignent justement du temps perdu dans ces tâches au détriment de celui qu’ils doivent consacrer aux patients.

C’est désolant, car l’outil numérique devrait justement avoir pour mission de faire gagner du temps et de la performance. Mais, dans les mains de technocrates qui ne prennent pas en compte les besoins et les demandes des utilisateurs, c’est un désastre humain et financier.

Visiblement, l’échec du dossier médical partagé, pour lequel près d’un milliard d’euros a été dépensé en pure perte, ne sert pas de leçon. Peut-être que la cause est en rapport avec le choix fait par le gouvernement de ne plus travailler avec ses administrations et ses services publics mais de faire appel à des cabinets d’audit type McKinsey, qui produisent de coûteux rapports élaborés en vase clos sans prendre en compte les avis ni des acteurs ni des usagers, comme cela a été le cas au début de la crise du Covid.

"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numériquedroit du travailarrêt maladieaccidents du travail
L'Humanité

Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques

Emission

Législatives 2022. Qui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Qui était Solitude, la figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage qui a désormais sa statue à Paris ?

Reportage

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a dévoilé mardi 10 mai, jour de commémoration de l'esclavage, une statue en hommage à l'héroïne de la lutte contre le rétablissement de l'esclavage en Guadeloupe, prénommée Solitude – de son vrai nom, Rosalie –, exécutée il y a 220 ans.

De Solitude, née esclave à la fin du XVIIIe siècle, on connaît d'abord les circonstances de son décès : son exécution le 29 novembre 1802 en Guadeloupe pour avoir participé à la révolte contre le rétablissement de l'esclavage, décrété par le Premier consul Napoléon Bonaparte, qui a secoué l'île quelques mois plus tôt.

"Son enfant à naître était une marchandise dans ce monde-là"

Solitude – de son vrai nom, Rosalie – est vraissemblablement l’enfant d’une esclave africaine violée par un marin blanc. Elle est donc, pour les colons de l'époque, une « mulâtresse ». Ce qui lui a valu d'être très tôt séparée de sa mère et d'être prise comme esclave de maison. Rosalie a une trentaine d’années lorsqu'en 1802, Napoléon Bonaparte envoie des militaires rétablir l’esclavage en Guadeloupe, 8 ans après sa première abolition en France. Enceinte, Rosalie change de nom, devient Solitude et participe à la résistance. Mais les insurgés sont vaincus.

Capturée, Solitude a échappé quelques mois à la potence car elle était enceinte et "son enfant à naître était une marchandise qui avait une valeur dans ce monde-là", a rappelé Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, lors de l'inauguration de sa statue ce 10 mai 2022 à Paris. Mais la jeune femme sera pendue le lendemain de son accouchement.

Serrant la déclaration de Louis Delgrès

La statue du sculpteur Didier Audrat représente Solitude, un poing levé, serrant la déclaration de Louis Delgrès, autre figure guadeloupéenne de la lutte contre l'esclavage, l'autre main protégeant son ventre rond. Elle est située dans le jardin portant déjà son nom, inauguré en septembre 2020, dans le XVIIe arrondissement de Paris.

"Les actes que nous posons doivent avoir du sens par rapport à ceux que nous voulons honorer mais aussi par rapport à l'avenir", a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, expliquant que l'inauguration de cette statue représentait "un acte de réparation vis-à-vis des descendantes et des descendants de l'esclavage", mais également "un message aux générations qui viennent".

Traite négrière et esclavage : peut-on réparer et comment ?

Une légende aux Antilles

Solitude, elle, est passée au rang de légende aux Antilles, notamment grâce à sa biographie romancée par l'écrivain André Schwartz-Bart, "la Mulâtresse Solitude" parue 170 ans après sa mort, en 1972. "C'est une résistante à l'asservissement de l'homme par l'homme et une héroïne pour la liberté" a déclaré Simone Schwartz-Bart, l'épouse du biographe qui a participé à l'inauguration.

Éducation. Quand l’école maltraite l’histoire de l’esclavage

"Des femmes noires en statue, il y en a déjà à Paris, mais il s'agit de statues allégoriques des représentations de l'Afrique, d'un continent exotisé", a déclaré de son côté l'ancien Premier Ministre Jean-Marc Ayrault.

"Une rebelle et une citoyenne"

"Aujourd'hui ce n'est pas l'idée abstraite qui est représentée, c'est une femme dont on connaît le nom et le destin, une femme et une mère, une Guadeloupéenne et une Française, une rebelle et une citoyenne, au moment où le pouvoir avait cessé de croire en la liberté", a-t-il ajouté.

Après avoir rendu un vibrant hommage à cette figure de la lutte contre l'esclavage, la comédienne guadeloupéenne Laurence Joseph a souligné : "Le parcours de Solitude est celui de nombreuses femmes aujourd'hui dans notre société, qui se battent énormément pour atteindre leurs objectifs".

L'abolition de l'esclavage ne sera décrété en France qu'en 1848.

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage
L'Humanité

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se rassemblent au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Un accord électoral, mais surtout programmatique, qui déplace le centre de gravité de la gauche vers la rupture avec le libéralisme. Au grand damn de François Hollande et de la droite...

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VIDÉO: « Si Julian Assange est extradé, l'atteinte à la liberté de la presse sera durable » craint Stella Morris

À l’occasion de la journée mondiale de la liberté la presse, Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange, alerte sur les menaces que font peser les poursuites contre le journaliste sur la liberté de la presse. 

Détenu à Londres depuis 3 ans pour avoir révélé les crimes de guerre commis en Afghanistan et en Irak par les armées américaine et britannique, le fondateur de Wikileaks pourrait être extradé vers les États-Unis, si le ministère de l’Intérieur britannique tranche en faveur de son extradition. Accusé d’espionnage par les États-Unis, le journaliste australien risque une peine de 175 ans de prison sur le sol américain. 

Une telle décision aurait un effet dévastateur sur la liberté de la presse dans le monde et en Europe, craint Stella Morris, avocate et compagne de Julian Assange. 

En cas de décision en faveur de l'extradition, l'avocate assure que la défense portera l'affaire devant la Cour Suprême britannique, puis, en ultime recours devant la Cour européenne des droits de l'homme en cas de nouvelle défaite. 

L'Humanité

Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?

Face à un Emmanuel Macron mal réélu, la gauche espère déjouer le scénario d'une Assemblée nationale acquise au président, lors des législatives des 12 et 19 juin. Mais pour réussir ce tour de force, il faudra serrer les rangs. 

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Législatives. La gauche fait peur, et c’est bon signe

Premier plan

Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

Florent LE DU

L’accord à gauche ? C’est, au choix : « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour. La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner. « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand. Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

Certains signes ne trompent pas. Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir. Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein. « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai.

Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

De la droite à son extrême droite en passant par les dissidents « socialistes », tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche. Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre. «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux. Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner. Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. » Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier. « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique. Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. » Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie . Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions. Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite. Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents. « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin. La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ». Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ». « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre. La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains. C’est stratégique mais aussi idéologique. Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout. Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir », tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

Car, l’extrême droite n’est pas en reste. S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron. Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire. Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes », quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ». Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond. Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat. Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires. Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement. Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ». « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ». « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées. L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion : « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. » Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové. Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ». « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche. D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.

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L'Humanité

Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Actu

La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours, celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Les dates clés

Cyprien Caddeo

C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

Édouard Herriot après la rencontre du Cartel des gauches, le 7 juin 1924. © Bridgeman Images

1924 : le fragile Cartel des gauches

En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

Léon Blum, Maurice Thorez et Roger Salengro, le 15 juillet 1936. © Bridgeman Images

1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

Après la signature du programme commun en 1972. © AFP

1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

Premier Conseil des ministres du gouvernement de la gauche plurielle, le 5 juin 1997. © Gérard fouet/AFP

1997 : de la gauche à la majorité plurielle

21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

2022 : l’heure de la Nupes

La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.

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L'Humanité

La Nupes suscite l’espoir en Europe

Actu

Parlement européen Les eurodéputés de gauche considèrent que le programme de rupture de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale est utile à toutes les forces progressistes de l’UE.

Jean-Jacques Régibier

Strasboug (Bas-Rhin), correspondance.

« Un gouvernement de gauche en France, cela servira tout le monde, y compris la Grèce », estime l’eurodéputé grec Stélios Kouloglou (la Gauche), qui ne désespère pas que se reproduise le scénario de 1981, quand la victoire de la gauche aux législatives du mois d’octobre en Grèce avait succédé à son arrivée au pouvoir en France en mai. L’élu fait partie des nombreux députés européens qui se sont passionnés pour les négociations entre partis de gauche de l’Hexagone ayant abouti la semaine dernière à la création de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. « Ce qui est surprenant, c’est que cet intérêt va bien au-delà du seul groupe de la Gauche. Cela va des socialistes espagnols aux Verts néerlandais, qui tous attendent beaucoup et qui sont assez impressionnés », témoigne l’eurodéputée française Leïla Chaibi (la Gauche), reprenant les mots d’une députée socialiste néerlandaise pour qui ce qui se passe « va avoir des répercussions sur toute l’Europe ».

Si la France suscite autant de curiosité, c’est que la configuration à gauche y est plutôt originale par rapport à ce qui se passe ailleurs sur le continent. « Le Parti socialiste y a été tellement affaibli qu’il est un peu obligé de s’ouvrir à cette unité, mais ce n’est pas le cas en Europe, où la situation est différente  », rappelle la députée européenne suédoise Malin Björk (la Gauche), pensant notamment à son propre pays, dirigé par les sociaux-démocrates, ou à des pays aussi importants que l’Espagne, l’Allemagne ou le Portugal. « Nous sommes dans un contexte où il est très important d’avoir en France un mouvement de gauche fort face à la destruction des alternatives démocratiques. Ce n’est pas seulement l’alliance pour les législatives qui est intéressante, c’est aussi le score de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle », explique la députée européenne Marisa Matias (la Gauche), arrivée elle-même troisième à la présidentielle de 2016 au Portugal sous les couleurs du Bloc de gauche. Et c’est bien cette politique de rupture qu’incarne le programme de la Nupes, qui tranche, en effet, dans le paysage politique européen, caractérisé par ailleurs par une remontée des droites extrêmes.

« L’exemple de l’Espagne nous montre l’importance du centre de gravité » de l’alliance, estime Leïla Chaibi, qui constate que dans ce pays, « il était social-démocrate, ce qui fait que Pedro Sanchez penche plus vers le centre que vers la gauche ». L’eurodéputée fait allusion au gouvernement de coalition entre le PSOE et Podemos en 2019 qui, en raison de l’abandon de certaines mesures sociales ou des critiques contre l’Union européenne, a finalement valu à Podemos ses revers électoraux de 2020. Leïla Chaibi note qu’au contraire, ce qui a prévalu au cours des négociations en France a été d’aboutir à une coalition qui se fasse sur une « ligne de rupture » qui soit en mesure de proposer une alternative, et « non pas sur le plus petit dénominateur commun » que serait « une ligne sociale-démocrate pas très radicale ». « Pour convaincre les socialistes de se tourner vers la gauche, c’est la gauche qui doit être renforcée », estime également Stélios Kouloglou, qui constate que c’est rarement le cas au sein du Parlement européen, où « les socialistes regardent plutôt à droite qu’à gauche ». En Grèce, la victoire de Syriza aux législatives de janvier 2015 avait aussi levé l’espoir, mais s’était heurtée au mur de la pression européenne. L’eurodéputé grec pense cependant que la situation politique en Europe est moins défavorable à un gouvernement de gauche aujourd’hui en France qu’elle ne l’était pour son pays au moment de l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras. « Je ne voudrais pas donner de leçons, mais notre expérience nous dit qu’il faut d’abord un programme précis et se préparer à l’appliquer, tout en sachant qu’il faut s’attendre à des réactions très fortes de la part de l’oligarchie et des médias », détaille le député grec.

l’UE elle-même déroge à ses propres règles

C’est également ce que pense Malin Björk et c’est ce qui, selon elle, rend l’accord passé entre les partis de gauche en France intéressant pour toute l’Europe. « Cela montre concrètement que la gauche au sens large peut se réunir non pas seulement autour d’une table pour discuter, mais pour s’engager dans une démarche politique concrète avec l’objectif de prendre le pouvoir. À un moment donné, les partis voient que les enjeux sont très grands et que si l’on ne s’unit pas maintenant, on n’est pas à la hauteur des attentes des électeurs », estime l’euro­députée suédoise. Cette opinion est partagée par les députés de gauche au Parlement européen. Marisa Matias juge même qu’ « avec l’accord sur un programme commun, le plus important est déjà fait » pour la gauche française.

Qu’en est-il dans ces conditions de la possibilité de « désobéir » aux règles de l’UE si elles allaient à l’encontre de ce que la Nupes considère comme les intérêts du peuple français ? En premier lieu, répondent les députés, l’UE elle-même déroge à ses propres règles quand elle l’estime nécessaire. C’est ce qui vient de se passer avec l’abandon pour répondre à la crise du Covid de la règle selon laquelle le déficit public d’un État ne doit pas excéder 3 % du PIB. En second lieu, cette possibilité de désobéissance n’a rien à voir avec un éventuel retrait de la France de l’UE, contrairement à ce qu’essaient de faire croire la droite, les macronistes ou l’extrême droite. Il s’agit bien au contraire de montrer que les règles actuelles doivent être changées. « Puisque même les institutions européennes ont été obligées de suspendre le pacte de stabilité, ça veut dire que les règles ne fonctionnent pas, ni dans les moments de crise ni dans les moments normaux. C’est une raison très valable pour dire qu’il faut en changer », analyse la députée portugaise Marisa Matias. « Ce n’est pas un étendard, c’est un outil pour un programme qui change la vie des gens, qui redonne de la dignité, du pouvoir d’achat et un emploi pour tous et qui fait la transition écologique, et pour tout ça, à un certain moment, il y aura à désobéir aux traités européens », complète Leïla Chaibi.

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Ce qui est nouveau

Éditorial

Maurice Ulrich

On ne saurait abuser de la formule historique, quand bien même la musique de Lully donnait à la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron pour son deuxième mandat un petit air de sacre. « Qui t’a fait roi ? » avait rétorqué en son temps un certain Aldebert de Périgord à Hugues Capet, lui rappelant ainsi comment il avait accédé au trône. Mais on avait le sentiment, tout de même, malgré ou à cause de la présence de 450 invités, parmi lesquels les deux précédents présidents de la République, qu’il manquait du monde et qu’était occultée un peu trop vite la réalité politique de cette réélection et de son second tour. En clair, le vote de toutes celles et ceux, quelques millions, qui n’ont mis qu’à contrecœur, voire avec au creux du ventre une sorte de rage d’y être contraint, un bulletin Macron dans l’urne.

« Le peuple français a fait le choix d’un projet clair et explicite d’avenir », a cru pouvoir affirmer le président dès ses premiers mots. Avec la retraite à 65 ans ? Et, pour lui, « un peuple nouveau a confié à un président nouveau un mandat nouveau ». Plus blanc que blanc et passé à la machine, mais déterminé. « Nous allons continuer à nous attaquer aux inégalités à la racine », a-t-il assuré. Continuer ? C’est pour le moins osé, quand les actes fondateurs du quinquennat avaient été la suppression de l’impôt sur la fortune et la baisse des APL.

La légitimité du président n’est pas en cause. Mais les chiffres sont là. Les 30 % gagnés au second tour ne viennent pas du ciel ou d’un tour de passe-passe, mais de la gauche, celle des grandes villes et celle, il faut le dire fort et haut, des cités populaires, des banlieues. Aubervilliers, par exemple, en Seine-Saint-Denis. À quelques voix près, 60 % au premier tour pour Jean-Luc Mélenchon et 16 % pour Emmanuel Macron qui recueille 76 % au second tour. 16 plus 60, 76 !

Aubervilliers, avec, samedi, le premier meeting de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, pour la première fois depuis des décennies les formations de gauche et écologistes ensemble. Pour gagner. C’est ça qui est nouveau.

EditorialLégislatives 2022gaucheNupes
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Législatives. Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Altermondialiste, avocate, boulanger, soignant… et bientôt députés ? La Nouvelle Union populaire met en avant la diversité de ses candidats et des luttes qu’ils incarnent. Portraits de quatre d’entre eux.

L’avocate nordiste qui veut un droit pour les générations futures

Sarah Kerrich-Bernard Avocate et secrétaire de la fédération PS du Nord

La théorie des gauches irréconciliables édictée par Manuel Valls, elle n’y a jamais cru. « De là où je viens, dans les Hauts-de-France, c’est impossible d’y apporter du crédit : c’est l’union qui a nous permis d’envoyer à nouveau des élus à la région », assure Sarah Kerrich-Bernard, maintenant candidate socialiste dans une circonscription du Nord. Alors, samedi, sur l’estrade de la convention de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, cette avocate en droit public s’est sentie « galvanisée », car « enfin on a parlé des sujets qui intéressent les gens ». La socialiste de 29 ans a notamment parlé d’écologie et de son souhait de voir naître un « droit des générations futures ». « Nous allons passer des États solitaires aux États solidaires. Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces », a-t-elle annoncé, enthousiasmée par le rassemblement.

 Nous allons créer un nouveau contrat de civilisation que nous inscrivons dans le temps et avec les autres espèces. 

Elle s’est revue en 2010 lorsque, à 17 ans, elle pousse la porte de la fédération PS du Nord pour y adhérer avec « l’envie de participer à un combat plus grand » que soi. Le parti à la rose est alors « celui qui pouvait fédérer » la gauche. Aujourd’hui, à cause des trahisons du quinquennat Hollande, il s’est « désagrégé », au point qu’avec le score d’Anne Hidalgo (1,7 %), Sarah Kerrich-Bernard était au bord de la rupture avec le PS : « Soit le parti faisait le choix de l’union, soit il faisait le mauvais choix et je ne voyais pas comment continuer. » Le conseil national, dont elle est membre après avoir soutenu deux fois l’actuel numéro 1, Olivier Faure, choisit la première option. Et elle décide de relever le drapeau socialiste dans une région qui ne compte plus aucun député socialiste depuis 2017. Après avoir été responsable départementale des Jeunes socialistes puis conseillère régionale, Sarah Kerrich-Bernard est désormais à la tête de la deuxième plus grosse fédération socialiste du pays. D’origine marocaine, cette fille d’enseignants compte maintenant s’asseoir sur les bancs de l’hémicycle du Palais-Bourbon. 

Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Le boulanger solidaire qui ne voulait pas faire de politique

Stéphane Ravacley Artisan

Une grève de la faim comme entrée en politique. En janvier 2021, Stéphane Ravacley, boulanger à Besançon depuis 1985, voit soudain la presse débarquer dans son fournil pour relayer son combat en faveur de son apprenti guinéen, Laye Fodé Traoré. Mineur isolé, celui-ci venait de recevoir, à ses 18 ans, une obligation de quitter le territoire français, et doit sa régularisation à la lutte acharnée de son patron. Ce dernier, qui n’avait « jamais voulu faire de la politique », va alors fonder avec d’autres entreprises dans la même situation l’association Patrons solidaires pour « battre le fer ensemble contre les préfectures » et porter, avec le sénateur PS Jérôme Durain, une proposition de loi. Elle se fracassera sur la « grande déconnexion entre les élus et la réalité du terrain », que le boulanger, candidat dans la 2e circonscription du Doubs, veut « révolutionner » en posant son tablier sur les bancs du Palais-Bourbon.

À l’Assemblée nationale, c’est son parcours, son ancrage sur le terrain et son « humanisme » qui guideraient sa députation. Le boulanger de 53 ans veut poursuivre son combat pour les mineurs isolés, étrangers comme français, en proposant de « les accompagner jusqu’à 25 ans et non 18 ans pour les protéger et les insérer doucement dans le monde du travail ». Il serait aussi un des premiers députés artisans et veut porter « la voix des petites entreprises des villages et petites villes », qu’il veut « redynamiser en réimplantant l’artisanat ». Originaire d’une famille de paysans de Bonnevent-Velloreille, commune de moins de 400 habitants en Haute-Saône, il promet aussi de défendre le monde de l’agriculture, avec le but de le « sortir de sa dépendance vis-à-vis de la grande distribution ».

Investi par EELV, Stéphane Ravacley ne prendra pas pour autant sa carte au parti afin de « garder (sa) liberté de ton et de conscience ». Pour faire de la politique autrement et « pour les gens », il se forme depuis quelques mois à l’Académie des futurs leaders pour apprendre à « construire un argumentaire et savoir rester soi-même dans ses prises de parole, pour ne surtout pas singer le monde politique ». F. L. D.

Un médecin communiste à élire de toute urgence

Loïc  Pen Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise)

Cette fois, il y va pour gagner. Déjà candidat du PCF en 2007 et 2012 dans la 7e circonscription de l’Oise, Loïc Pen se présentait pour faire vivre les idées communistes. En 2022, il a de réelles chances de les porter à la tribune de l’Assemblée nationale . « C’est la première fois qu’on a une gauche rassemblée et crédible pour gagner », assure le médecin de 54 ans. Ce malgré un score important de l’extrême droite dans cette circonscription à la présidentielle, dont il combat l’imposture sociale avec les diverses forces militantes de gauche, qui n’ont pas attendu la Nupes pour s’unir.

Dans cette bataille, il peut compter sur des convictions certaines et intactes depuis près de quarante ans. En 1984, avant ses 16 ans, le tournant de la rigueur du PS et le mouvement pour la libération de Mandela le poussent à adhérer au PCF. Ses idéaux et ses combats se renforceront au fil de son parcours professionnel. Médecin urgentiste à l’hôpital de Creil (Oise), il vit de près « l’austérité qui pèse sur les services publics, aujourd’hui dans un état de déliquescence proche de l’effondrement en ce qui concerne l’hôpital public ».

Lui qui espère, avec la gauche rassemblée, « faire élire des gens qui connaissent les problématiques réelles de différents secteurs » souhaite continuer à exercer à l’hôpital, même dans un temps réduit, s’il devient parlementaire. «  Je ne veux pas perdre cet ancrage et le vécu quotidien, qui est très nourrissant », explique celui qui a aussi été chroniqueur vidéo pour l’Humanité, pendant la crise sanitaire. Comme urgentiste et syndicaliste CGT, Loïc Pen a ainsi développé des idées et des solutions concrètes pour stopper cette spirale mortifère pour les services publics de la santé : « Réinvestir massivement dans l’hôpital, arrêter d’emprunter à des taux pas possible aux banques privées, balayer la tarification à l’activité, repenser la gouvernance pas seulement à l’hôpital mais dans toute la santé… » Actuellement responsable du service de l’unité pénitentiaire rattaché à l’hôpital de Beauvais, Loïc Pen souligne aussi « les liens extrêmement étroits entre la médecine et le social », qui guideraient ses prises de parole et de position à l’Assemblée.

La militante altermondialiste qui a toujours été d’attaque contre le néolibéralisme

Aurélie Trouvé Agronome et ancienne porte-parole d’Attac

Qu’il vente, qu’il neige ou qu’il pleuve, elle ne fait jamais défaut à la lutte. Dans la rue, elle a toujours été là, souvent en tête de cortège ou micro à la main. Pendant quinze ans, Aurélie Trouvé a été l’un des visages de l’altermondialisme, tantôt porte-parole d’un contre-G7, tantôt candidate, « pour le symbole », à la tête du Fonds monétaire international (FMI) face à Christine Lagarde. Mais, début décembre, celle qui est alors porte-parole de l’ONG Attac décide de tourner la page pour entrer en politique. Son objectif ? « La conquête des institutions ». Comment ? En rejoignant la campagne de Jean-Luc Mélenchon. « Psychologiquement, ça a été dur mais je suis convaincue d’avoir fait le bon choix : je suis restée dans la même famille », raconte-t-elle, la gorge serrée.

La candidate se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ».

Aujourd’hui, Aurélie Trouvé, habitante de Seine-Saint-Denis depuis une quinzaine d’années, est candidate dans la très populaire 9e circonscription du département, où la sortante FI Sabine Rubin ne brigue pas un nouveau mandat. Ici, Jean-Luc Mélenchon a tutoyé les 50 % au premier tour de la présidentielle. « C’est là que l’on vit puissance 10 les dégâts sociaux et environnementaux de Macron. Je ne voulais pas aller ailleurs », explique cette agronome de 42 ans.

Dans son dernier livre, le Bloc arc-en-ciel, elle rêvait d’unir « le rouge du syndicalisme et du communisme, le vert de l’écologie, le violet du féminisme, le jaune des insurrections populaires et le spectre multicolore des luttes antiracistes et LGBTQ+ ». Ces dernières semaines, Aurélie Trouvé a été l’une des chevilles ouvrières de l’accord entre les gauches pour former la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale, dont elle préside le parlement de campagne. Inspirée par la première campagne d’Evo Morales en Bolivie, où elle a fait un stage en 2002, elle se réclame de cette « gauche bolivarienne qui a concrètement transformé la vie des gens ». Pour changer la vie des Français, cette coureuse de demi-fond à haut niveau voudrait porter une mesure à l’Assemblée nationale : les cantines bio, locales et 100 % gratuites pour tout le monde.

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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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Législatives. La gauche se donne rendez-vous avec l’histoire

Actu

La nouvelle alliance baptisée Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) a présenté les axes de son programme et plusieurs de ses candidats à Aubervilliers ce samedi. Dans une ambiance joyeuse et déterminée, elle a affirmé son objectif : conquérir le pouvoir lors des législatives de juin.

Benjamin KönigAurélien Soucheyre

Une foule compacte et heureuse, des sourires, un air de retrouvailles et un esprit résolument conquérant : il flottait comme un parfum de rendez-vous historique aux Dock Pullman, à Aubervilliers, pour le lancement de la campagne de la Nouvelle union populaire, écologique et sociale (Nupes) pour les législatives. Le public, fervent, entonne à plein poumons « On va gagner ! » - le leitmotiv de l’après-midi -, lorsque Marine Tondelier, l’opposante historique du Rassemblement national à Hénin-Beaumont et candidate (EELV) de la Nupes, prend la parole avec l’eurodéputée FI Manon Aubry, co-animatrice de la « première convention » de ce rassemblement historique de la gauche.

Législatives : en quoi le rassemblement de la gauche est-il historique ?

Le V de la victoire

« Dans la salle il y a des insoumis, des communistes, des socialistes, des écologistes, tous ensemble ! » lance l’insoumis Manuel Bompard lorsqu’il débute son discours. La cheville ouvrière des négociations de l’accord ne cache pas son contentement devant cette convergence « malgré nos différences, nos histoires respectives, face à l’urgence, pour construire un avenir en commun. » Et de rappeler que « 32 % des votes ont suffi à Emmanuel Macron pour s’assurer une majorité absolue en 2017. 32 % ? Chiche ! » sourit-il, désignant l’objectif d’une « vague d’espoir qui se lève ». Une vague symbolisée par le logo, dévoilé par Marine Tondelier : le V « qui en grec se dit « Nu », rappelle l’écologiste. « Non pas que nous n’ayons plus rien à cacher entre nous », plaisante-t-elle, mais pour « le Nu de la Nupes et le V de la victoire ».

Législatives. Fabien Roussel : « Nous devons répondre à un espoir immense »

Lorsqu’Olivier Faure s’avance vers le pupitre, très applaudi et visiblement ému, le premier secrétaire du PS saisit la portée du moment. Il vient parler de la clarification qui s’est opérée chez les socialistes et revient sur la loi El Khomri de 2016. « Il est où le progrès lorsque l’on prive les salariés de droits qu’ils ont conquis durement ? » dénonce-t-il. Avec humour, il parle des avertissements qu’on lui a lancés : « On m’a dit que vous étiez des sauvages… » ironise-t-il.  « Mais qui sont les vrais sauvages dans ce pays ? Ce sont celles et ceux qui font tout pour que ceux qui exploitent la planète et les gens restent en place. » Celui qui a eu le courage d’arrimer à nouveau le PS à une gauche de transformation résume l’espoir nouveau que lève la Nupes : « Pour une fois, ne votez pas contre, mais votez pour ce que vous croyez ! »

«Nos adversaires sentent que nous pouvons gagner»

Cette joie de voir l’union réalisée est au cœur des discours de nombreux dirigeants : « Nous revoilà ! » sourit Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV, qui insiste : « Si cette union suscite autant de critiques, c’est que nos adversaires sentent que nous pouvons gagner ». « Les communistes sont heureux d’être là ! » lance lui aussi Fabien Roussel. Une satisfaction de voir enfin ce rassemblement qui traverse aussi les militants présents. Sofia regarde les visages des dirigeants qui se succèdent à la tribune, unis, et lâche : « C’est tellement beau ! Si on m’avait dit ça il y a deux semaines… Tant de gens qui ont tant en commun et arrêtent de se diviser pour enfin gagner. Je suis émue ! » Même son de cloche pour Damien, qui ne cache pas sa joie : « Je suis hyper content. À l’intérieur de moi ça chauffe ! Je me bats pour le rassemblement à gauche et j’attends ça depuis tellement longtemps… C’est historique et c’est jouissif ! On peut gagner, chasser Macron et changer la vie », s’enthousiasme-t-il.

Législatives. La gauche ne peut plus se diviser pour laisser Macron mieux régner

De ce rassemblement, le secrétaire national du PCF en parle comme un « événement important pour des réformes de progrès à portée de main ». Le SMIC à 1400 euros net « avec des cotisations pour financer la Sécu », le revenu étudiant dès septembre et « la retraite à 60 ans, enfin, ainsi que le rétablissement des CHSCT et l’entrée des salariés dans les CE et les CA », liste-t-il. Un programme ambitieux qui nécessite aussi une mobilisation populaire, rappelle Aurélie Trouvé, l’ex-porte parole d’Attac et candidate FI en Seine-Saint-Denis : « Nous avons besoin des mouvements sociaux. »

La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot, cible d’abord celles et ceux qui se sont livrés à des attaques outrancières, voire infamantes, contre l’accord à gauche : François Bayrou, Eric Woerth et Jordan Bardella, ou bien… Le Figaro, dont un éditorial dépeint la Nupes comme un « soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ». Puis elle évoque ce qui anime positivement la gauche : « Oui, nous sommes de fervents partisans de l’implication populaire, partout et tout le temps, dans la République ! » Et alors qu’Adrien Quatennens - qui s’insurge notamment « contre la retraite à 65 ans, injuste, cruelle et inefficace » - parle de l’union comme d’un « signal puissant dans tout le pays », Fabien Roussel met l’accent sur la possibilité de « refonder une République sociale, démocratique et laïque, et que la France parle de paix ».

Urgences sociales, démocratiques, écologiques

La convention est aussi l’occasion de la présentation de plusieurs candidats, venus de toute la France, issus de tous les métiers et partis politiques, militants syndicaux ou associatifs. À l’instar de Rachel Kéké, candidate insoumise dans le Val-de-Marne, qui a mené la lutte de 22 mois des femmes de chambre d’Ibis : « Sans nous, il n’y a pas de France ! » harangue-t-elle, devant un public qui lui réserve une ovation. Puis Jérôme Guedj, socialiste candidat dans l’Essonne, n’oublie pas de remercier et faire applaudir tous les candidats qui se désistent pour permettre le rassemblement opéré. Au total, une vingtaine de candidats qui parlent chacun de leur expérience selon trois thèmes centraux : les urgences sociales, démocratiques et écologiques – cette question irriguant l’ensemble des interventions. L’école est également au centre des préoccupations, notamment avec Bruno Nottin, candidat PCF face au ministre Jean-Michel Blanquer, appelle à refonder le service national de l’éducation plutôt qu’à le détruire pour mieux le marchandiser. Il fait huer le ministre de l’Éducation nationale et ajoute : « Notre force, c’est l’union, elle décuple notre pouvoir. »

La Macronie au bord de la crise de nerfs

Les orateurs n’oublient pas, outre le chef de l’État, de décocher quelques flèches à l’opposant préféré de ce dernier : l’extrême droite. « Face à elle, nous répondons : respect, dignité, égalité », martèle Fabien Roussel, qui rend hommage, comme d’autres, à Marine Tondelier, qui subit au quotidien la violence du clan Le Pen à Hénin-Beaumont. Au pupitre, Jean-Luc Mélenchon manie l’ironie : « Le FN, c’est un vote qui ne sert absolument à rien : quand ils sont élus députés, ils ne viennent pas. » C’est le dirigeant insoumis qui clôture la convention, avec un discours placé sous le signe de l’Histoire : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », a-t-il débuté, citant Paul Eluard. Puis il rend hommage aux « plus de 1500 candidats qui se sont retirés pour une cause plus grande que (leur) personne ». Mais également à tous les candidats de gauche à la présidentielle : « Personne dans notre famille n’a été en dessous de la tâche qui lui avait été confiée », mesure-t-il, avant de réaffirmer qu’i l « faut jeter la rancune à la rivière », car la Nupes est une « nouvelle façon de faire l’histoire ».

Une nouvelle page

Précisément, c’est ce moment historique sur lequel s’est attardé le discours de celui que l’accord à gauche a désigné comme premier ministre en cas de victoire : « La Nupes, c’est la gauche qui s’unit, mais c’est une nouvelle page. Il va falloir, travailler, créer, expliquer (…) Et ça se fera pas la discussion et la fraternité », poursuit-il, ajoutant que « notre problème n’est pas la compétition, mais l’émulation » avec un objectif à portée de main : remporter les législatives, et gouverner le pays. Comme à son habitude, il ponctue son propos de traits d’humour : « On s’est bien fait à LaREM, alors pourquoi pas à la Nupes ? » Jean-Luc Mélenchon rappelle surtout le sens profond du combat de la gauche, face à un « capitalisme de notre époque incapable de se corriger car il profite des turpitudes qu’il provoque ». Sans oublier la guerre, dédiant « au peuple ukrainien notre ferveur d’aujourd’hui ». Et de finir par une citation de Victor Hugo : « Tenir bon, tenir tête, voilà l’exemple dont les peuples ont besoin. » Après avoir entonné une Marseillaise à pleins poumons, le public se retrouve devant l’entrée, puis repart gonflé à bloc. Pour beaucoup vers l’arrêt de métro voisin. Son nom : Front populaire.

VIDÉO. Législatives: est-ce que la gauche peut prendre le pouvoir ?A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale.

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Législatives. Le conseil national du PS valide l’accord à gauche

Actu

Les près de 300 membres du conseil national du Parti socialiste ont confirmé par 167 voix contre 101 et 24 abstentions un accord historique à gauche. Insoumis, écologistes, communistes et socialistes partiront unis dans la bataille des législatives. Le PS, profondément divisé, renoue un peu plus avec la gauche et tourne le dos aux années Hollande.

Aurélien Soucheyre

C’est avec 62 % des voix, après trois heures de débat, que l’accord programmatique et électoral défendu par Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a été validé par le conseil national de la formation. Le parti rejoint donc, c’est désormais certain, la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux côtés de la FI, d’EELV et du PCF. Tous partiront groupés aux législatives des 12 et 19 juin dans le but de conquérir l’Assemblée nationale.

La gauche renoue avec ses fondamentaux

Rien n’était gagné d’avance tant cet accord divise le PS, arrivé à un carrefour de son histoire. D’un côté, les défenseurs du bilan de François Hollande et d’une ligne social-libérale, hostiles à une union impulsée par la France insoumise. De l’autre, la direction actuelle du PS, qui regarde davantage à gauche, et tire des résultats à l’élection présidentielle (21,95 % pour Jean-Luc Mélenchon contre 1,75 % pour la candidate socialiste Anne Hidalgo) l’enseignement que les électeurs de gauche veulent son rassemblement.

« C’est la première fois que la gauche se retrouve depuis très longtemps. Nous ne sommes pas irréconciliables, nous sommes même en train de démontrer que nous sommes conciliables », a déclaré Olivier Faure après le vote. « Ce soir, c’est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons. Avec Macron ou avec Jean-Luc Mélenchon, les écologistes et les communistes ? Nous disons que nous sommes dans un espace politique qui est celui de la gauche et que nous n’en bougerons pas », a-t-il conclu.

« Nous gardons notre boussole de gauche »

De nombreux ténors du PS avaient auparavant attaqué ou fait savoir leur rejet de cet accord. Dont François Hollande, deux de ses anciens premiers ministres (Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve qui a claqué la porte du parti), mais aussi l’ancien premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, et les actuels présidents de région Loïg Chesnais-Girard (Bretagne) et Carole Delga (Occitanie). En cause : l’accord programmatique passé avec la Nupes et la répartition des circonscriptions, dont 70 sont prévus pour le PS. Mais quatre circonscriptions de députés PS sortants n’ont pas été réservées aux socialistes. Celle où Lamia El Aaraje était élue à Paris notamment. Une motion a été votée pour que le PS retourne négocier avec la FI concernant cette circonscription.

Le sénateur PS Rachid Témal a lui appelé à présenter des candidatures dissidentes contre celles de la Nupes. « Il va falloir que Jean-Luc Mélenchon et ses partisans acceptent l’insoumission, soyez candidats si vous le souhaitez, c’est ça aussi l’insoumission », a-t-il lancé aux socialistes hostiles à l’accord. Olivier Faure a prévenu qu’un tel acte serait « toujours un choix risqué », avec de possibles exclusions du PS à la clé.

Le premier secrétaire a également balayé les accusations de « radicalité » portées à son encontre. « Mitterrand, c’était ça la radicalité, et pourtant nous l’avons fait. À force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité. » Il entend désormais participer à « réveiller l’espoir », et appelle à battre la Macronie aux législatives pour envoyer la gauche au pouvoir. Ainsi s’est achevé l’un des conseils nationaux les plus importants de l’histoire du PS depuis au moins quarante ans.

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Une clarification des idées

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Parfois, l’accélération de l’Histoire a quelque chose de fascinant et de vertigineux. Qui aurait cru cela possible, il y a encore si peu de temps ? Oui, qui pouvait imaginer qu’une alliance historique à gauche se scellerait en quelques jours, sur des bases claires et solides du côté du programme partagé ? Après EELV et le PCF, la FI et le PS ont annoncé avoir trouvé un accord total, ce mercredi. Cette union parachève la construction d’une nouvelle union populaire de la gauche pour les législatives. Une séquence politique inédite s’ouvre. Elle suscite un tel espoir que la prochaine bataille électorale, les 12 et 19 juin, ne ressemblera à aucune autre.

Si beaucoup considèrent, à juste titre, que cet accord signifie que la gauche dans son ensemble « redevient » la vraie gauche, oublions néanmoins quelques instants les schémas anciens. En vérité, et ce n’est pas moins enthousiasmant, les premières pages d’un nouveau livre viennent de s’écrire – un livre qui peut s’avérer dense et prometteur. Une sorte de chapitre I qui ne présage pas un futur déjà rédigé. Tout reste à construire dans la durée, avec exigence et ambition, dans le respect des forces en présence, des différences et des divergences sur certains sujets, reléguées à l’arrière-plan par intérêt général.

Autant le dire. Si le conseil national des socialistes confirme que le PS entre dans l’alliance, il s’agira d’une étape décisive dans la clarification de la bataille idéologique et des idées à gauche. Le centre de gravité n’est plus le libéralisme ou le « social-libéralisme », mais bien la rupture profonde avec le système. Un événement majeur. D’abord et avant tout pour le peuple, qui attend une gauche ferme sur ses principes.

Rien n’est impossible désormais pour répondre aux attentes populaires et enclencher une dynamique, s’adresser aux 11 millions d’électeurs de gauche du premier tour de la présidentielle et aux 12 millions d’abstentionnistes afin d’élire une majorité au Parlement et battre le bloc raciste de l’extrême droite, comme le bloc libéral de la droite représentée par Emmanuel Macron. Petit rappel : 63 % des Français espèrent que le chef de l’État réélu « ne dispose pas d’une majorité » et 44 % aimeraient le voir cohabiter avec Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

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La gauche renoue avec ses fondamentaux

Premier plan

Législatives Le PS a rejoint, mercredi, l’union entre la FI, le PCF et EELV pour des candidatures et une base programmatique communes aux élections de juin. Une coalition qui crée l’espoir et acte un tournant pour la gauche, dont le centre de gravité ne tend plus vers le centre.

Florent LE DU

La gauche a-t-elle retrouvé ses marqueurs ? Le social-libéralisme enterré, elle redevient profondément et clairement sociale et antilibérale. C’est l’un des principaux enseignements du rassemblement des partis de gauche autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les législatives des 12 et 19 juin. Mercredi, ce rassemblement historique s’est finalisé, avec la signature de la direction du Parti socialiste qui a fini par tomber d’accord avec la France insoumise après d’âpres discussions sur les circonscriptions comme sur le programme. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes mèneront donc pour la première fois campagne commune aux législatives, avec un objectif clair : obtenir la majorité à l’Assemblée nationale.

Une base de programme qui tranche avec la ligne du PS depuis les années 1980

Un tournant majeur dans l’histoire récente du PS, qui doit encore entériner l’accord ce jeudi par le vote de son conseil national. Un virage qui tient à la fois au fait que, pour la première fois depuis plusieurs décennies, l’union ne se fait pas autour de lui, mais aussi parce qu’il adopte une base programmatique plus à gauche que la ligne qu’il représente depuis les années 1980. « Nous avons toute notre place dans cet accord, avec notre histoire, notre singularité, nos marqueurs, notre volontarisme social, se félicite le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Les propositions issues de cette alliance ne remettent pas en cause cette histoire et ces valeurs. » Elles entrent toutefois en contradiction avec l’histoire récente du PS.

Preuve que la gauche met derrière elle le social-­libéralisme, ses principaux partis proposent ensemble, en 2022, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros net, des nationalisations dans l’énergie, les transports et le secteur bancaire, des droits nouveaux pour les salariés, l’impôt sur la fortune… Une base programmatique qui s’est encore élargie, mercredi, avec la volonté actée d’abroger la loi El Khomri, d’imposer l’égalité salariale et « l’égalité réelle dans les territoires ultramarins », ou encore « l’abrogation des lois séparatisme et sécurité globale ». Dans le communiqué commun de la FI et du PS, il est aussi inscrit la volonté de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ».

« Cette base programmatique se fait sur des propositions résolument à gauche, qui tournent le dos au mandat Hollande, remarque le communiste et historien Guillaume Roubaud-Quashie. Et ce qui est inédit, c’est que l’union ne se fait pas entre des partis historiques et autour du Parti socialiste. » Le pivot de la gauche a indubitablement basculé. Ce qui ne plaît pas à tout le monde, surtout au PS, désormais à fronde renversée.

Le parti redore un blason piétiné par les éléphants

Des éléphants résistent à ce déplacement du centre de gravité de la gauche et des socialistes. François Hollande et Jean-Christophe Cambadélis ont dénoncé cet accord autour d’un Jean-Luc Mélenchon et d’une ligne politique qu’ils rejettent. Bernard Cazeneuve a lui claqué la porte du parti. « Cet accord est une remise en cause de l’histoire même du socialisme, de François Mitterrand et ses engagements européens, de Lionel Jospin et sa crédibilité économique et ses avancées sociales », a même osé l’ancien chef de l’État. Pourtant, en signant pour un programme social ambitieux, le PS redore un blason piétiné par ces mêmes figures et retrouve le sens du mot « socialiste ». « Nous ne sommes pas centristes, mais de gauche. Beaucoup parlent d’une clarification nécessaire au parti, c’est le cas avec cet accord », soutient Stéphane Troussel.

« La présidentielle et cet accord entérinent le fait que l’ensemble de la gauche est désormais incarné par son aile la plus à gauche, avec des idées proches du communisme. Ce n’était pas arrivé depuis 1969, année où les socialistes s’écroulent à la présidentielle, ce qui engage leur refonte jusqu’à aboutir au programme commun de 1972 », raconte l’historien Roger Martelli, pointant des similitudes avec l’actualité. Depuis les années 1980 et jusqu’en 2017, le PS a dominé pratiquement sans partage la gauche, amenuisant petit à petit les autres partis, radicaux et communistes. Une période d’hégémonie marquée par le virage de la rigueur décidé par François Mitterrand en 1983. « Il y a alors un alignement avec les choix économiques dominants en Occident, qui va durer jusqu’en 2017, explique l’historien, spécialiste de la gauche et du communisme . S’entame à partir de là un lent processus de glissement vers la droite. Y compris sous Jospin, malgré de premières années avec de fortes mesures sociales. De 1983 à 2017, la gauche est devenue centre gauche et le mandat de François Hollande a parachevé cette évolution en assumant totalement le libéralisme. »

En parallèle à cette droitisation d’une gauche dominée par le PS, va se renforcer au début des années 2000 un courant antilibéral qui trouvera une concrétisation politique en 2005, avec la défense du « non » au référendum sur le projet de Constitution européenne. Jean-Luc Mélenchon, alors au PS, fait déjà partie des principales figures de ce mouvement, avec les communistes. La victoire du « non » ne se concrétisera pas par une victoire à la présidentielle de 2007, loin de là, mais une gauche plus radicale, de rupture avec le libéralisme, commence à réellement s’affirmer en rassemblant au-delà des seuls communistes. Une nouvelle étape, déterminante, intervient en 2009 avec la création du Front de gauche. Celui-ci réussit à franchir les 10 % en 2012 malgré un PS au plus haut et, malgré sa dissolution, verra le courant qu’il représente progresser avec Jean-Luc Mélenchon jusqu’à la présidentielle de 2022, où il obtient plus de deux tiers des voix de gauche. « Le rassemblement de toute la gauche aujourd’hui et son programme s’inscrivent totalement dans cette continuité. Cette affirmation d’une gauche bien à gauche qui n’accepte pas que ses valeurs soient contredites par un alignement sur des positions libérales et sécuritaires. L’union sur une base qui s’inscrit dans cette volonté de rupture constitue un tournant majeur dans l’histoire de la gauche, d e façon très positive », se réjouit Roger Martelli. Un changement profond pour l’ensemble de la gauche. Reste à savoir s’il se concrétisera par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, et s’il se pérennisera dans le temps.

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La nature essentielle

Chronique

Cynthia Fleury

La nécessité de la connexion à la nature n’est pas une découverte récente, pour autant l’expérience de la pandémie et des confinements lui a donné une nouvelle compréhension et prise de conscience, tant « l’expérience de nature » (Pyle) a précisément manqué à beaucoup, à tel point qu’une dynamique de démétropolisation s’est (quelque peu) enclenchée.

Michel Le Van Quyen, dans Cerveau et nature (Flammarion, 2022), revient sur ces bien et lien essentiels que représente la nature pour notre santé mentale et physique. Aujourd’hui, les revues de littérature scientifique recensent leurs bienfaits, objectivement prouvés. Ce que chacun croit relever d’une aptitude poétique ne l’est nullement, au moins pas strictement : se plonger dans la forêt, faire face à la mer, se laisser flotter sur l’eau, accueillir le sentiment océanique, célébrer les premières lumières du jour, éprouver la beauté des couleurs, cultiver ses neurones, vivre à son rythme, croiser le regard d’un animal, laisser les enfants se salir, écouter le silence des montagnes et contempler les étoiles, tout cela permet de protéger notre cerveau des troubles psychiques, d’en faire chuter considérablement le risque. Le contact avec la nature n’est pas neutre. Il est naturellement orienté pour ressourcer notre humanité dans la mesure où nous partageons ce lien irréductible qui unit tout le vivant.

Prenons l’exemple du « bain de forêt » ou de la promenade, « l’activité parasympathique, c’est-à-dire l’activité nerveuse qui régule la détente, connaît une augmentation de 100 % pendant la marche en forêt, par rapport à la marche en ville. La concentration en cortisol, qui est un marqueur du système sympathique, subit une baisse concomitante de 16 % ». Mais il n’y a pas que la détente qui se voit activée lors des marches dans la nature. La randonnée favorise expressément la créativité. Les travaux du professeur David Strayer ont démontré une augmentation de 50 % du foisonnement créatif après seulement quelques jours de marche. Werner Heisenberg, le pionnier de la mécanique quantique, aimait raconter comment une « première discussion sur le monde des atomes » avait surgi entre lac et forêt. Le Van Quyen propose ici un manuel essentiel pour augmenter notre santé individuelle en respectant la formule holistique de l’OMS, mais également quantité d’informations pour orienter nos politiques publiques afin de fonder une santé publique bien plus humaine parce que mieux liée au vivant, et ce en investissant nos lieux de soins, bien sûr (les hôpitaux, etc.), mais aussi les écoles, les universités, l’aménagement urbain, etc.

Que notre cerveau ait évolué en synchronie avec la nature pendant des millions d’années (Wilson) ou que la nature soit le lieu de la « restauration de l’attention » humaine (Kaplan), il est déterminant de poursuivre cette longue histoire commune.

La chronique de Cynthia Fleury
L'Humanité

Élire une majorité de députés pour répondre à l’urgence sociale

Chronique

Patrick Le Hyaric

Entre le mois de mars 2019 et le mois de mars dernier, le prix de l’huile de tournesol est passé de 1,83 € à 2,29 € le litre. Celui de la farine de 0,90 € à 2,29 € le kg. Celui du filet de bœuf de 39,30 € à 43,07 € le kilo, celui des tomates de 2,97 € à 4,09 € le kilo. On pourrait ajouter encore d’autres exemples, comme l’augmentation des prix des carburants pour se chauffer ou se déplacer, notamment pour se rendre au travail. La bouteille de gaz est passée de 34,35 € à 37,30 €. On ne remplit plus sa cuve de fioul de 1 000 litres à moins de 1 560 € alors que la même quantité coûtait 950 € il y a trois ans.

Le litre de super est passé de 1,47 € à 1,96 € tandis que le gasoil affiche en moyenne plus de 2 € contre 1,46 € en 2019. La même tendance s’observe pour le gasoil non routier qu’utilisent les paysans et les pêcheurs.

La vie devient chaque semaine plus dure pour les familles populaires alors que la rémunération du travail, les pensions de retraite et les prestations sociales stagnent. Les prix des matières premières indispensables à la production industrielle, comme le coton, la pâte à papier, le caoutchouc, l’acier, le cuivre, l’aluminium, l’énergie montent en flèche jusqu’à parfois 80 % d’augmentation, renchérissant tous les coûts de production.

Et nous parlons ici du moins mauvais scénarios, celui dans lequel il n’y a pas de pénurie conduisant à ralentir les chaînes de production ou à fermer des usines. D’ailleurs, curieusement, on n’entend plus le disque rayé des économistes de droite se pavanant sur les plateaux de télévision pour expliquer doctement que le fameux « coût du travail » serait la cause fondamentale de notre baisse de compétitivité.

Jamais ils ne soulèvent la question des prix des matières premières importées, des coûts du transport et de l’énergie comme facteurs de dégradation de la compétitivité. S’ils le faisaient, ils seraient contraints de reconnaître les douloureux méfaits de la mondialisation capitaliste financiarisée.

L’abandon de pans entiers de nos productions industrielle et agricole se paie aujourd’hui avec plus de 100 milliards de déficits commerciaux, des pénuries et les augmentations de prix pour les familles populaires.

La relance industrielle et agricole ne peuvent plus être des sujets de beaux discours gouvernementaux mais des priorités. Les familles populaires souffrent, mais les profits des groupes pétroliers montent aussi vite que le prix des carburants et ceux des géants mondiaux des transports battent tous les records.

Ceux de la seule grande multinationale française de fret CMA-CGM dépassent maintenant ceux de Total.

Une part importante des hausses actuelles des prix des carburants n’est pas liée à des difficultés d’approvisionnement mais le résultat de spéculations et d’un jeu géopolitique dangereux dans le cadre de l’insupportable guerre déclenchée par le maître du Kremlin contre le peuple ukrainien. La part des prix du pétrole dans le prix final des carburants est deux fois moins importante que les taxes étatiques.

Il en est de même pour les prix des matières premières alimentaires, particulièrement des pâtes et du pain. Il n’y a pas de manque de blé en Europe. Simplement, le prix du blé est fixé chaque jour à la bourse de Chicago par quatre à cinq firmes transnationales et les marchés financiers qui spéculent sur des anticipations de production liées à la guerre et aux modifications climatiques. La part du blé à 400 € la tonne, ne représente que 8 centimes d’euros dans une baguette de pain.

Il serait donc intéressant de disposer de la décomposition des différents coûts dans la fabrication alimentaire alors que ni le paysan, ni le boulanger ne s’y retrouvent. Cela pourrait être un intéressant sujet d’investigation d’une commission d’enquête parlementaire.

Une nouvelle majorité et un nouveau gouvernement de gauche populaire et écologiste devraient dès juillet prendre des initiatives internationales en lien avec les citoyens, les peuples et d’autres gouvernements pour faire cesser ces spéculations.

Ils devraient aussi, d’urgence, améliorer substantiellement la vie quotidienne de millions de personnes en passant le Smic à 1 800 € brut, en faisant rattraper le point d’indice des agents des fonctions publiques, en augmentant les prestations sociales qui devraient être indexées sur l’inflation, comme les devraient l’être les retraites sur les salaires. Les pensions de retraite ne devraient être inférieures au smic.

Ces décisions pourraient être prises dès le mois de juillet, ainsi qu’un premier blocage des prix des produits alimentaires indispensables et de l’énergie. De même une initiative spécifique, en lien avec les autorités européennes, devrait être décidée pour les 9 millions de personnes qui aujourd’hui ne peuvent manger que grâce à l’action solidaire d’associations tel le Secours populaire français.

Une telle majorité d’union populaire et le gouvernement qui en serait issu devraient préparer rapidement une conférence sociale préparatoire à une loi d’urgence pour le pouvoir d’achat et le travail stable avec la fin des contrats précaires, la création d’emplois stables, un immense effort de formations dans le cadre d’un grand plan de transformation sociale, démocratique et écologique.

À ceci devrait s’ajouter des initiatives nouvelles, en lien aussi avec les institutions européennes dont la banque centrale européenne, afin d’éviter une remontée des taux d’intérêts des prêts bancaires qui renchérirait le prix des crédits, la dette des ménages, celles des entreprises et des collectivités et de L’État.

Le débat pour transformer la construction européenne est bien sur la table, puisque le président de la République vient de proposer de retenir la proposition du Parlement européen de renégocier les traités. Pourquoi alors chercher querelle à la coalition de la nouvelle union populaire ?

Les chantiers de transformation immédiate sont immenses. Ils peuvent vite améliorer la vie quotidienne. Le rassemblement de la nouvelle union populaire écologique et sociale est l’atout à la disposition de chacune et de chacun pour soi et sa famille. Il met ces changements tant attendus à portée de vote, dès le premier tour, dimanche 12 juin.

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Apprendre à gérer l’eau face au réchauffement climatique

Chronique

Le beau temps de ce mois de mai aggrave le déficit hydrique constaté depuis le début de l’année. Les réserves des nappes souterraines sont en baisse sensible dans de nombreuses régions de France. Mais le temps beau et chaud incite à augmenter la consommation d’eau, qu’il s’agisse de l’irrigation des cultures ou de l’envie d’avoir une piscine individuelle devant la maison.

Gérard Le Puill

Ces derniers jours, les journaux télévisés ont beaucoup communiqué sur les risques de sécheresse sévère en France d’ici l’été en raison d’un déficit pluviométrique de 35 % par rapport à la moyenne de ces dernières années. Nous avons vu des céréaliers montrant des épis de blé risquant d’être moins garnis en grains que les années précédentes. Ailleurs, des éleveurs expliquaient qu’ils sont amenés à porter du foin dans les prés pour nourrir les vaches, en raison d’une repousse insuffisante de l’herbe en cette première quinzaine de mai.

Dans une quinzaine de départements, les préfets ont déjà publié des arrêtés pour restreindre l’accès à l’eau pour l’irrigation des cultures et pour les usages domestiques afin de préserver la ressource. L’an dernier, de nombreux arrêts préfectoraux avaient été pris en ce sens, mais ce fut surtout au cœur de l’été. Cette année, ils seront plus nombreux et arriveront beaucoup plus tôt. Cette situation est liée au réchauffement climatique et tout indique que les pénuries d’eau seront de plus en plus fréquentes dans les prochaines décennies.

Quand le beau temps fait vendre des piscines

Après avoir pointé ce risque, il convient de s’intéresser au communiqué que vient de publier la Fédération des Professionnels de la Piscine (FPP). Elle nous indique, qu’en 2021, « La France a dépassé la barre des 3 millions de piscines. L’envie déjà présente chez de nombreux propriétaires de maisons individuelles de profiter d’une piscine à domicile a été accentuée par toutes les restrictions liées à la crise Covid. Pour mener à bien tous ces nouveaux projets, les particuliers peuvent compter sur le professionnalisme, l’agilité et la créativité des entreprises du secteur. Avec le printemps qui pointe le bout de son nez et les beaux jours qui arrivent, les piscines vont bientôt sortir de leur hivernage. Afin que toute la famille puisse en profiter dès le retour du soleil, il n’y a pas de temps à perdre », lit-on dans le communiqué de la FPP.

On s’abstiendra ici de porter un jugement sur les ménages qui ont investi ou qui veulent investir dans une piscine. On peut comprendre que la tentation soit forte pour disposer d’une structure qui permette de se protéger partiellement de la canicule estivale, laquelle devient parfois éprouvante. Mais creuser puis bétonner une piscine revient à émettre une grande quantité de CO2, puis à accroître annuellement sa consommation d’eau. Du coup, continuer de construire des piscines individuelles, puis les alimenter en eau, ne contribue pas à freiner le réchauffement climatique.

Mais cet essor de la piscine est une conséquence de la politique de l’offre, tout comme les livraisons à domicile de toutes sortes de colis commandés sur internet. On risque aussi de découvrir des conséquences du même genre avec la course de vitesse engagée par les marques automobiles dans la conversion à la voiture électrique. Car, outre les délocalisations d’usines dans les pays à bas coûts de main-d’œuvre, on assistera à une surconsommation de métaux rares dont les stocks seront bientôt épuisés.

Redécouvrir la citerne pour stocker l’eau de pluie

Mais évoquons les quelque 18 millions de maisons individuelles que compte la France. Rares sont celles qui disposent d’une citerne pour récupérer l’eau de pluie, alors qu’elle peut servir pour irriguer le potager ou pour arroser la pelouse, voire les deux. Dans presque toutes les villes, des véhicules communaux nettoient régulièrement les rues au jet d’eau. C’est presque toujours de l’eau de ville potable alors qu’il serait possible de récupérer une partie de l’eau de pluie qui tombe sur les bâtiments publics.

Notons enfin que la région Île-de-France ne fut guère concernée ces dernières années par les restrictions d’eau alors qu’elle compte 12 millions d’habitants sur un territoire relativement restreint. Elle doit cette sécurité des approvisionnements aux grands barrages de retenue qui ont été construits sur plusieurs affluents de la Seine voilà plus d’un demi-siècle. Les plus connus sont le Der Chantecoq et le lac d’Orient en Champagne, ainsi que le lac de Pannecière sur le cours de l’Yonne dans le Morvan. Le double intérêt de ces lacs est de limiter les crues de la Seine en Île-de-France quand il pleut beaucoup et de soutenir son débit à la belle saison à hauteur de 60 % et plus. C’est surtout cette eau, pompée dans la Seine, qui alimente les usines de traitement franciliennes, lesquelles nous fournissent une eau potable et buvable d’un bout à l’autre de l’année.

La France peut gérer son eau sans gêner les pays voisins

La géographie de notre pays fait partir beaucoup de ruisseaux, de rivières et de fleuves des zones de moyenne montagne pour couler en direction de la mer. La France peut donc gérer l’eau qu’elle reçoit du ciel sans en priver les pays voisins. Encore faut-il, en ce début du XXIe siècle, accepter l’idée d’en stocker suffisamment quand elle tombe abondamment. Cela peut présenter quelques inconvénients mais les avantages sont beaucoup plus nombreux. « Entre deux maux, il faut choisir le moindre », nous rappelle un vieux dicton. Il sera plus vrai que jamais en ce XXIe siècle déjà très impacté par le réchauffement climatique et on devrait inciter les habitants de maisons individuelles à se doter d’une citerne. A contrario, vouloir mettre la nature sous cloche n’est pas la meilleure manière de préparer l’avenir des générations futures.

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Kafka dans les profondeurs protectrices de l’écriture

Chronique

Voilà l’occasion, grâce à deux volumes de la pléiade, de lire ou relire le fameux Journal et les Lettres de Kafka bien que leur auteur lui-même se soit opposé à leurs publications. Il est d’ailleurs très ferme sur cette question. Ainsi écrit-il à Max Bord : « Tout ce qui se trouve dans ce que je laisse derrière moi (…) en fait de journaux, manuscrits, lettres, écrites par d’autres ou par moi, dessins, etc., est à brûler sans restriction et sans être lu ». Brod n’aura heureusement pas suivi les ordres de son ami. Et nous comptons bien l’imiter — si ce n’est déjà fait.

Vincent RoyJournaux et Lettres de Kafka

D’autant que l’organisation même de ces deux volumes (III et IV des Oeuvres complètes) que nous avons sous les yeux enrichit notre re-découverte : en effet, la correspondance — dont quelques lettres étaient  encore inédites en français —, est ici classée chronologiquement et le Journal qui recèle des ébauches de récits, des brouillons de lettres, des « exercices d’écriture », des notes, des chapitres de romans, des dessins, des nouvelles, est ici non seulement traduit intégralement, mais tel qu’il a été conçu — c’est-à-dire que les nouvelles et récits qui en furent isolés et constituent le tome I des oeuvres de l’écrivain praguois dans la pléiade sont là réintégrés dans le fil chronologique. Quelle aubaine de les relire dans leur éclairage naturel ! Nous prenons conscience de l’intrication des notations intimes, des projets littéraires, des récits, des lettres… En somme, c’est tout un !

Comment doit-on lire ou plutôt comprendre ces pages voulues secrètes ? « Comme un lieu de vie et de survie solitaire dans les profondeurs protectrices de l’écriture, un réseau souterrain de stockage sans cesse ouvert sur des galeries nouvelles, un moyen de lutter contre la peur », comme le note Jean-Pierre Lefebvre dans son éclairante préface. Kafka dialogue avec lui-même : « L’idée me vient de recommencer à m’adresser la parole ». Le Journal est l’espace d’une « sociabilité égotiste, narcissique », mais pas seulement ; car il est « percé » de fenêtres sur le monde, traversé d’observations sur ce monde. Voici, pour part, ce qui en fait le prix. 

La chronique littéraire de Vincent Royfranz kafka
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La poursuite d’une entreprise unique

Chronique

Jean-Claude Lebrun

En avril 2021 paraissait le premier volume d’un cycle porté par une double ambition autobiographique et romanesque. En son centre se trouvait Simon, le double littéraire de l’auteur, né comme lui en 1948 à Tlemcen, en Algérie. Dès 1955, sa famille avait traversé la Méditerranée. Plus tard, elle s’était installée à Champigny-sur-Marne, alors haut lieu de la banlieue rouge. Le récit évoquait de façon singulière et chaleureuse l’enfance et la préadolescence de Simon sous la triple influence de ses origines « pied-noir », de son judaïsme et de l’environnement communiste dans lequel il s’était trouvé immergé. Il a maintenant 16 ans, l’âge de nouvelles découvertes et de l’aiguisement du regard critique.

Dans la France des années 1960, si son horizon immédiat demeure celui de la parentèle et d’une communauté juive dépeinte du même mouvement avec chaleur et ironie, Simon commence à relier cette expérience première avec un savoir nouvellement acquis, par exemple sur les différences de classes et la distinction sociale. Il peut en mesurer la pertinence dans ce qui devient pour lui une préoccupation majeure, sa relation avec les filles. Dans plusieurs scènes savoureuses, Gil Ben Aych le montre confronté à cette donnée inattendue qui ruine ses efforts de séduction mais contribue à son éducation politique. De la même façon qu’il le suit dans un camp de vacances sioniste sur la Côte d’Azur recommandé par une connaissance de la famille, dont il revient passablement désabusé. Son apprentissage peu à peu s’affine. Un engagement futur se précise.

Puis il y eut en juillet 1965 le voyage en Allemagne, autorisé par les parents, de Simon avec son cadet Abram. Un projet éminemment lourd de sens pour tous, même si Gil Ben Aych sur ce chapitre opère par touches subtiles. Par exemple en évoquant la rudesse des auberges de jeunesse. Les deux frères passeront un mois à Karlsruhe, dans le Bade-Wurtemberg. Ils multiplieront alors les rencontres avec une jeunesse cosmopolite. Feront leurs premières expériences professionnelles dans ce qu’on n’appelait pas encore des jobs d’été. Et surtout choisiront d’aller loger chez l’habitant, chez une femme seule avec sa fille. Moment de grâce, de timidité, de naissance du sentiment amoureux et d’ébauche d’échange malgré la barrière de la langue. Des goûts littéraires et des références également s’affichent, dont Simon découvre la diversité. Premier véritable apprentissage de l’autre. Un final superbe et émouvant, en manière d’apogée de ce récit tellement attachant.

LittératureChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
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« Born in the USA »

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Le média politique américain Politico a récemment divulgué un projet de décision de la Cour suprême qui reviendrait sur le droit à l’interruption volontaire de grossesse aux États-Unis, établi en 1973 par l’arrêt Roe vs Wade. Cela signifie que chaque État serait libre d’interdire l’avortement. La juridiction rendra au plus tard sa décision le 30 juin et pourrait, le cas échéant, revenir sur son projet. Si toutefois il était maintenu comme tel, on estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.

La volonté du président conservateur de la Cour suprême, John Roberts, de revenir sur l’arrêt Roe vs Wade n’est ni nouvelle ni dissimulée. En 2020, il avait voté contre une loi de Louisiane qui tendait déjà à supprimer l’IVG dans cet État, en expliquant que l’arrêt Roe vs Wade l’en empêchait. Dès lors, pour que la juridiction qu’il préside puisse valider des lois abolissant l’avortement, il fallait revenir sur cet arrêt : et c’est précisément ce qui est en train de se passer. Le président de la Cour suprême a ainsi confirmé les fuites du site Politico quant au projet de revenir sur cet arrêt, afin de permettre aux États d’interdire l’IVG en toute légalité.

Cette annonce a déjà fait naître des propositions de loi, puisqu’en Louisiane, les républicains se sont empressés de déposer un projet visant à qualifier l’avortement d’homicide et à donner des droits à l’embryon dès la fécondation. Ainsi, il ne serait plus non plus possible de prendre la pilule du lendemain dans cet État.

Ce climat réactionnaire démontre la fragilité de nos droits. Comme le rappelait Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » Le droit à l’avortement est déjà fortement restreint dans de nombreux États fédérés. Au Texas, par exemple, il est interdit d’avorter dès que les battements du cœur sont audibles, soit à partir de six semaines environ, même en cas d’inceste ou de viol.

Restreindre les droits des femmes n’est pas qu’une manie américaine. Dans l’Union européenne, en effet, des lois très restrictives persistent dans certains États, comme en Pologne. Par ailleurs, depuis janvier 2022, le Parlement européen est présidé par Roberta Metsola, elle aussi anti-IVG. Avant son élection, elle s’était déjà positionnée plusieurs fois contre l’avortement, et avait notamment voté contre un rapport incitant les États membres à garantir l’accès à l’IVG, ce qui n’a pas empêché son élection.

Alors que la France vient, a contrario, d’adopter l’allongement du délai d’IVG à quatorze semaines grâce à la députée Albane Gaillot, il convient donc de rester vigilant, face aux menaces réactionnaires pesant sur nos droits si difficilement acquis.

On estime à quasiment la moitié des États fédérés ceux susceptibles de supprimer le droit à l’avortement.

droit à l'avortementÉtats-Unisivgavortement
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Direct. Guerre en Ukraine : Zelensky réprimande Macron, nouvelle aide militaire de l'UE à Kiev, adhésion de la Finlande à l'Otan. L'actualité du 13 mai

  • Au 79e jour de guerre en Ukraine, les dirigeants européens ont annoncé fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev, qui viennent s’ajouter aux 6 milliards de dollars (l’équivalent du budget annuel de la défense ukrainien) annoncés cette semaine par Washington. En parallèle, le G7 est réuni pour trouver les moyens de soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire".
  • Les combats font toujours rage dans l'est et le sud du pays, avec la crainte que le conflit ne se diffuse au-delà des frontières ukrainiennes. A Kiev en revanche, d'où se sont retirées les troupes russes fin mars, près des deux tiers des habitants sont revenus.
  • Les probables demandes d'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan suscitent de nombreuses réactions.

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Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OIT

Actu

L’Organisation internationale du travail a publié, mercredi, un compte rendu édifiant sur les conséquences économiques et sociales du conflit déclenché par Vladimir Poutine : de l’extension de la pauvreté en Ukraine aux risques de pénuries dans le monde.

Lilian Caillat

« Dans l’hypothèse où la crise se prolonge et s’intensifie, 90 % de la population Ukrainienne pourraient être confrontés à la pauvreté ou risquent de l’être. » Cette phrase, extraite du rapport publié hier par l’Organisation internationale du travail (OIT), donne la mesure de l’impact de la guerre sur la population ukrainienne.

Les chiffres mis en avant par l’agence spécialisée de l’ONU sont sans équivoque. Avec 5,3 millions de réfugiés dans les pays voisins, 7,7 millions de déplacés internes, entre 60 et 100 milliards de dollars d’infrastructures endommagées ou détruites, le bilan provisoire est déjà lourd. Ces bouleversements engendrent évidemment des pertes d’emplois : selon l’estimation actuelle, 4,8 millions d’emplois auraient disparu ces derniers mois, soit 30 % de ceux existant avant la guerre.

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En cas d’escalade militaire, 43,5 % des emplois pourraient disparaître. Le système social ukrainien se retrouve également menacé, à la suite de « l’accroissement des dépenses et de la baisse des revenus ». Le rapport d’une dizaine de pages porte aussi sur les conséquences à l’échelle régionale et mondiale. Les pays voisins (Pologne, Roumanie, Hongrie, Slovaquie et Moldavie), qui ont dû accueillir de très nombreux réfugiés, sont aussi touchés de plein fouet par ce conflit. Le simple fait que la guerre s’inscrive dans le temps implique que le marché de l’emploi de ces pays va saturer sur le moyen et long terme, tout autant que leur système social.

Pénuries et risques de famine aigus

Dans un second cercle géographique, les nations d’Asie centrale seront elles aussi, potentiellement, des victimes indirectes de ce conflit. Les sanctions infligées à la Russie pourraient affecter les travailleurs expatriés qui envoient des fonds dans leur pays d’origine. L’OIT estime par exemple que 31,3 % du PIB du Kirghizistan proviennent de ces derniers, un constat quasiment équivalent pour les autres pays de la région.

L’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

L’Organisation internationale créée en 1919 met aussi en avant les répercussions sur l’économie mondiale : hausse des prix de nombreuses denrées alimentaires de base, liée à la l’impossibilité pour l’Ukraine de produire et d’exporter malgré son statut de «  grenier de l’Europe », explosion du prix des combustibles de par l’instauration de sanctions contre la Russie. Le rapport estime que l’inflation mondiale pourrait s’accroître de 2,5 % après une année de conflit.

Au-delà de l’aspect économique, certains pays très dépendants des matières premières ukrainiennes ou russes, tels que l’Égypte ou le Pakistan, subiront de sévères pénuries. Le Programme alimentaire mondial indique que 47 millions de personnes supplémentaires pourraient « être exposées à des risques de famine aigus », s’ajoutant aux 267 millions déjà dans cette situation. Appelant à une mobilisation immédiate, l’OIT préconise la mise en place de « plans de reconstruction et de relance sur le moyen terme, qui se concentreront sur l’aide à l’emploi et à la protection sociale de la population d’Ukraine et des pays voisins ».

Guerre en Ukraine
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Filmer les états d’âme des soldats ukrainiens

Nos recommandations culturelles

Cinéma En 2020, Loup Bureau a posé sa caméra dans un poste de l’armée ukrainienne au Donbass. Il scrute les soldats et le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite. Terrible.

Pierre Barbancey

Présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise en septembre 2021, Tranchées semble coller parfaitement à l’actualité puisque tourné dans le Donbass en 2020. Le documentaire de Loup Bureau se déroule dans cette zone où les affrontements, commencés en 2014, ont redoublé d’intensité depuis le déclenchement de la guerre et l’entrée des troupes russes en février. Mais le jeune réalisateur – il a 32 ans – n’a pas tant cherché à décrire la guerre de façon conventionnelle, avec son lot de cadavres, de vision unilatérale des opérations et de dénonciation du camp adverse. Il nous parle des états d’âme de soldats ukrainiens se trouvant sur un poste avancé.

Pas de politique

La première chose qui frappe dans cette guerre est cette similarité avec le premier conflit mondial. Un affrontement au canon avec son corollaire, les tranchées. Des boyaux, intestins de la ligne de front, qui serpentent et permettent de circuler plus ou moins à couvert.

Ce qui intéresse Bureau, ce n’est pas les « boum ! boum ! ». Il n’a pas voulu traiter politiquement ce qui se passe – des cartons en début et fin balisent néanmoins le propos –, mais humainement. Lui-même a été incarcéré en Turquie pendant cinquante-deux jours alors qu’il se trouvait en reportage près de la frontière irakienne. « Cette épreuve a transformé mon être profond, a-t-il confié. Dans les tranchées, j’ai découvert des similarités avec mon expérience de détenu. L’enfermement psychologique, la peur de mourir ou encore l’incertitude résonnaient différemment depuis ma détention. »

Entre ces plans où on les voit se « détendre » avec des jeux video de guerre et ceux où leur regard est tantôt hagard, tantôt vide, incapable de s’accrocher à rien, on entend les sifflements des obus avant leur fracas destructeur. Une soldate, la quarantaine passée, dit d’ailleurs : « Ce sont des jeunes de 20 ans, l’âge de mes enfants. Ils ont la tête pleine de courants d’air, de vent… » Peu importe le camp, c’est la guerre, et certainement pareil de l’autre côté. Dans chaque image, même les plus sereines, un détail ramène au conflit. La mort n’est pas loin. Comme le dit un des soldats : « Si tu veux rester vivant, creuse ! »

C’est ce qu’il a voulu saisir. Pour cela, il a su faire oublier sa caméra. Celle-ci capte avec force les angoisses et les espoirs de ces soldats, leur façon d’essayer d’oublier le chaos, intérieur et extérieur, qui les habite, leurs (rares) dialogues et leurs réflexions, avec un sens étonnant de la dramaturgie.

Le visage de ces hommes

Loup Bureau a fait des choix essentiels. L’utilisation du noir et blanc, plus apte que la couleur à rendre la tension des situations et des échanges. Et un tournage entièrement en format 4/3 permettant de resserrer l’image autour du visage de ces hommes, quels que soient l’exiguïté de l’espace dans lequel ils évoluent et le type de lumière. Le montage (Léo Gatelier), enfin, sobre et respectueux, construit la structure nécessaire, alors que la musique de Gustave Rudman Rambali sert d’enveloppe. Passe alors un souffle de cinéma russe – Bureau évoque Klimov et Tarkovski –, où souffrance, nostalgie et espoir se lient dans une plainte.

cinémaloup bureauGuerre en Ukraine
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Plus que jamais gagner la paix

Éditorial

Stéphane Sahuc

« La Russie peut perdre la guerre. » De plus en plus de chancelleries occidentales commencent à penser la suite des événements en Ukraine en ces termes. Au centre de ce nouveau paradigme, on trouve l’influence des États-Unis. Washington semble avoir fait fi de toute précaution et annonce des dizaines de milliards de dollars d’aides militaires supplémentaires. Le G7, de son côté, a ajouté un nouveau train de sanctions économiques pour isoler un peu plus la Russie. Un durcissement des États occidentaux qui les rapproche de plus en plus du statut de cobelligérants. Certes, la campagne d’Ukraine est plus compliquée pour la Russie que ce que laissait présager le rapport des forces au démarrage de l’invasion. L’armée russe a été contrainte de se replier au Nord pour se concentrer au Sud et à l’Est afin de sécuriser son contrôle de la mer d’Azov et tenter d’achever la conquête du Donbass. De là à dire que l’Ukraine va gagner la guerre…

D’ailleurs, que signifie gagner la guerre du point de vue des Occidentaux ? La reconquête des territoires perdus depuis le début de l’offensive russe ? La réintégration des républiques autoproclamées du Donbass ? Le retour de la Crimée dans le giron ukrainien ? La capitulation de Poutine ? Un changement de régime en Russie et en Biélorussie ? Et pense-t-on vraiment que ces scénarios puissent se mettre en place sans réaction russe ? Lors du défilé militaire du 9 Mai, Poutine a justifié l’offensive en assurant que l’Ukraine préparait une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulait se doter de la bombe atomique et était soutenue par l’Otan, menace existentielle pour la Russie. Il a également assuré tout faire pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas.

Sans être obligé de le croire, il faut cependant voir dans cette déclaration une base possible pour ouvrir des négociations, à la condition que la Russie s’engage sur un cessez-le-feu. À l’irresponsabilité de Poutine, qui promet le feu nucléaire en cas de menace existentielle pour la Russie, faut-il ajouter l’irresponsabilité de miser sur une défaite militaire russe qui se produirait dans le cadre d’un conflit conventionnel ? Ce genre de pari à haut risque est porteur d’immenses dangers pour le monde.

Guerre en Ukraine
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Union Européenne. Emmanuel Macron pour une révision des traités

Actu

Lors de la remise du rapport de la conférence sur l’avenir de l’Europe, le président français a demandé une convention de révision des textes fondamentaux de l’UE.

Gaël De Santis

L’Union européenne (UE) mettait en scène sa vocation démocratique, ce lundi 9 mai, à Strasbourg, à l’occasion de la Journée de l’Europe. « Notez la différence », a ainsi lancé l’ex-premier ministre belge Guy Verhofstadt. En Russie, « le 9 mai, nous avons une parade, un défilé en armes. Ici, nous avons une réunion avec des dirigeants et des citoyens européens qui réaffirment leur foi en un projet commun ».

C’est justement de projet qu’il était question, lors de la cérémonie de clôture de la conférence sur l’avenir de l’Europe, dans l’hémicycle du Parlement. 800 citoyens des 27 États membres ont rendu un rapport constitué de 49 objectifs, déclinés en 300 propositions et mesures.

Dans son discours, Emmanuel Macron, qui assure la présidence tournante du Conseil, s’est prononcé pour une évolution des traités, afin de mettre en œuvre le « projet d’une Europe maîtresse de son destin, libre de ses choix, ouverte au monde, qui puisse choisir ses partenaires sans dépendre d’eux ». Ce qu’il appelle depuis 2017 la « souveraineté européenne ». « L’une des voies de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités », a-t-il dit, rappelant que le Parlement européen venait de se prononcer en ce sens. Il souhaite que les institutions révisent leurs objectifs pour inclure « la croissance, le plein-emploi, les objectifs climatiques, la justice sociale ».

« D’expérience, quand on commence des exercices aussi ambitieux, si on n’a pas une idée claire au début, il est rare qu’elle le soit davantage à la fin », a-t-il également déclaré, en référence à la convention climat dont il a balayé les conclusions. Et pour cause, le rapport des citoyens contient déjà de nombreuses propositions en matière environnementale, d’indépendance énergétique, mais aussi, en sous-main, une demande de politiques qui ne correspondent pas au credo libre-échangiste de l’UE. Ainsi, il est demandé que le semestre européen, processus aujourd’hui utilisé pour fliquer les dépenses budgétaires des États, se préoccupe désormais de la transition écologique et de la justice sociale. Il est aussi exigé un développement du fret ferroviaire de marchandises, ou encore la construction de logements sociaux.

Le rapport épouse aussi l’idée d’une Europe puissante. Il invite à une révision des procédures, remettant en cause le « vote à l’unanimité » dans certains domaines qui « rend très difficile tout accord », notamment en matière de politique étrangère commune. Cela reviendrait à un abandon de la souveraineté des États dans ce domaine.

La question ukrainienne a traversé les interventions. Emmanuel Macron a cherché, lui, à répondre à la question : comment donner une perspective européenne à l’Ukraine avant qu’elle ne puisse adhérer ? – ce qui prendra « plusieurs années, voire plusieurs décennies ». La question se pose également pour la Moldavie et la Géorgie, candidates à l’adhésion. Il invite pour « organiser l’Europe » à créer autour de l’UE un espace de coopération politique, de sécurité, qui pourrait prendre la forme d’une confédération ou d’une « communauté politique européenne ».

Union européenneEmmanuel Macrontraités européensGuerre en Ukraine
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Ukraine. Vladimir Poutine prépare la Russie à une guerre longue

Premier plan

Après soixante-seize jours de conflit en Ukraine, le président russe a commémoré à Moscou la victoire contre le nazisme. Il a justifié l’invasion et dit vouloir éviter une « guerre globale ».

Vadim Kamenka

Sur la place Rouge, qui borde le Kremlin, le président russe arbore l’ordre de Saint-Georges sur un costume sombre, seul à la tribune devant des milliers de soldats. En ce lundi matin, Poutine est venu célébrer la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai 1945, et mettre à l’honneur le sacrifice de 27 millions de Soviétiques. Chaque année, Vladimir Poutine se sert de cet événement pour illustrer le retour de la puissance russe. Mais cette année, les cérémonies se tiennent en pleine guerre d’Ukraine.

Un défilé qui a réuni 11 000 soldats

Entouré du ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, de l’actuel commandant en chef des forces terrestres, Oleg Salioukov, et de généraux, le chef des armées a justifié dans son discours sa décision d’envahir son voisin le 24 février : une « riposte préventive » car le conflit était « inévitable ». « Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il tenu à rappeler. Selon lui, les autorités ukrainiennes préparaient « une opération punitive » contre les deux républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dans l’est du pays, et contre « la Crimée ».

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En amont du défilé qui a réuni 11 000 soldats, des lance-missiles stratégiques et des chars, le dirigeant russe n’a pas évoqué de grandes victoires ou la libération du Donbass mais sa nécessaire protection et la mort de nombreux soldats russes. Une minute de silence leur a été consacrée. « Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il déclaré aux militaires présents à Moscou, dont une partie revenait du conflit.

Des sacrifices à venir

Vladimir Poutine a également dressé le parallèle avec la victoire de 1945, alors que les soldats de l’armée russe et les forces du Donbass s’affrontent sur les mêmes terres où ont combattu « les héros de la grande guerre patriotique ». « Aujourd’hui comme hier, vous vous battez pour notre peuple dans le Donbass, pour la sécurité de notre patrie, la Russie, (…) et qu’il n’y ait pas de place dans le monde pour les bourreaux, les punisseurs et les nazis », affirme-t-il, alors que 20 000 soldats russes seraient morts en l’espace de soixante-seize jours de combat.

Cette prise de parole attendue semble préparer la population à une guerre longue et d’autres sacrifices à venir. « Les sanctions, les morts, le récit partial des événements, l’interdiction de médias et l’exclusion de plusieurs termes (le Kremlin parle d’opération spéciale et non de guerre – NDLR) pèsent sur les gens. Un certain patriotisme demeure chez une partie des Russes mais pour combien de temps encore ? », interpelle Ania (1), journaliste d’un média russe suspendu. Aucune annonce politique majeure n’a été faite à cette occasion. « Le pouvoir se rend compte aussi d’une forme de fatigue psychologique au sein de la population. Un discours victorieux aurait été mal perçu », poursuit Ania.

Ces dernières semaines ont été propices à la surenchère verbale : possible troisième guerre mondiale, conflit nucléaire… Cette fois, le président russe a préféré entrouvrir la porte à une résolution diplomatique. Ce dernier a proclamé que « notre dette est de garder la mémoire de ceux qui ont écrasé le nazisme (…) et de faire tout pour que l’horreur d’une guerre globale ne se répète pas ». Sagit-il d’un véritable geste diplomatique ? Depuis le début du conflit, Valdimir Poutine ne cesse de souffler le chaud et le froid.

La France veut éviter toute escalade

À Kiev, la population reste sceptique. Le président ukrainien n’a pas souhaité laisser à son homologue russe la symbolique de ces commémorations du 9 Mai. « Nous ne permettrons à personne d’annexer cette victoire. », a lancé Volodymyr Zelensky, lundi. Après avoir tenu un premier discours dimanche à l’occasion du 8 Mai, il a réaffirmé le lendemain qu’après « le jour de la victoire sur les nazis, nous nous battons pour une autre victoire ». « Nous avons vaincu à l’époque, nous vaincrons maintenant. (…) Et très bientôt l’Ukraine fêtera deux jours de victoire », a-t-il conclu optimiste.

Les récentes déclarations du G7 et le soutien sans faille des États-Unis ont modifié la communication des autorités ukrainiennes. L’engagement financier massif de Washington, le partage de renseignements et l’envoi d’instructeurs sur place posent désormais la question d’une implication directe.

Face aux discours de plus en plus optimistes sur une possible victoire et l’affaiblissement de la Russie, un certain nombre de voix aux États-Unis et de diplomates s’élèvent contre cette stratégie. Car cet objectif sous-tend un engagement extrêmement long, risqué et aux coûts désastreux pour l’Ukraine.

Devant cet engrenage, le président français en déplacement au Parlement européen, lundi, a condamné la Russie pour les crimes de guerre. Mais Emmanuel Macron a également rappelé : « Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie. Il n’appartient qu’à l’Ukraine de définir les conditions de négociation avec la Russie mais notre devoir est d’être à ses côtés pour obtenir le cessez-le-feu. »

Le chef de l’État, qui entend éviter toute escalade, a affirmé : « Nous aurons demain une paix à bâtir, ne l’oublions jamais. Nous aurons à le faire avec autour de la table l’Ukraine et la Russie. (…) Mais cela ne se fera ni dans la négation, ni dans l’exclusion de l’un l’autre, ni même dans l’humiliation. » Une manière de ne pas laisser à Poutine le monopole du 9 Mai.

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Russie : les sanctions européennes enrichissent les firmes pétrolières.

Actu

Nous avons eu droit la semaine dernière à de nombreux commentaires sur la volonté de la Commission européenne de réduire les importations des 27 pays membres de l’Union en gaz et en pétrole provenant de Russie. Mais cette stratégie alimente la spéculation sur les prix des énergies et enrichit les firmes pétrolières au détriment du pouvoir d’achat des ménages.

Gérard Le Puill

En présentant le 4 mai son sixième paquet de sanctions contre la Russie devant le Parlement européen, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a notamment déclaré : « nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles des produits raffinés d’ici la fin de l’année. Ce ne sera pas facile, mais nous devons le faire ». Il reste à voir quelles en seront les conséquences pour la population des pays membres de l’Union européenne. Surtout que les pays membres du G7 ont annoncé une décision similaire ce week-end, l’étendant ainsi au Royaume Uni, au Canada, aux États-Unis et au Japon.

Dans Le Monde daté du 6 mai, Virginie Malingre, correspondante de ce journal à Bruxelles, citait un diplomate selon lequel « le délai que propose la Commission est déjà un problème car il menace le marché intérieur » des pays membres de l’Union. Selon ce diplomate, « la Hongrie et la Slovaquie vont acheter du pétrole pas cher quand les autres pays européens devront payer plus cher », le pétrole provenant des pays de l’OPEP.

Le 6 mai, le quotidien « Les Échos » informait ses lecteurs qu’au mois de juin, « l’OPEP se limitera à une hausse de production de quelques 432.000 barils par jour », ce qui est très peu. Dans cet article, Sharon Wajsbtot écrivait que « le statu quo annoncé par l’OPEP devrait continuer de faire grimper les cours. À la suite de la réunion, le prix du baril de brent a quasiment atteint les 115 euros (…) Selon les données compilées par Bloomberg, l’alliance n’a pas mis sur le marché les volumes annoncés le mois dernier. L’Angola et le Nigeria en particulier échouent régulièrement à augmenter leurs volumes ». Cités en fin d’article, les analystes de Rystad Energy affirmaient que « les cours actuels ne tiennent pas encore compte de l’impact de l‘embargo européen sur le pétrole russe. Des prix élevés sont à attendre cet été si la proposition de la Commission est adoptée ».

Faire payer les pauvres pour enrichir BP et TotalEnergies…

Pour parler clairement, les millions de personnes qui doivent utiliser leur voiture pour se rendre au travail paieront la note. Il en ira de même pour toutes celles qui utiliseront leur véhicule pour partir en vacances cet été. La hausse du prix du pétrole pénalisera aussi les entreprises de transport routier, les exploitations agricoles dans la mise en place des cultures et dans la récolte des moissons.

Mais on connaît déjà les gagnants de la décision prise en Europe la semaine dernière. Dans « Les Échos » du 4 mai on apprenait que le premier trimestre de 2022 a été bénéfique pour le géant pétrolier BP. Durant les trois premiers mois écoulés « porté par la flambée des cours du pétrole et du gaz, il a engrangé des bénéfices courants jamais vu depuis 2008. Hors éléments exceptionnels, son bénéfice courant atteint 6,25  milliards de dollars. C‘est plus du double des bénéfices engrangés l’an dernier sur la même période. Pour BP, ces performances sont liées à la flambée des cours des hydrocarbures, à la très bonne santé de la division trading de pétrole et de gaz, ainsi qu’à la hausse de ses marges de raffinage. Profitant de la même tendance, le français TotalEnergies a publié en fin de semaine dernière un bénéfice hors éléments exceptionnels de 9 milliards de dollars au premier trimestre, trois fois plus qu’il y a un an », lisait-on encore dans cet article.

Cette cherté des carburants d’origine fossile est aussi de nature à faire croître la production d’éthanol à partir de la canne à sucre, de la betterave, mais aussi du blé et du maïs. Il en ira de même pour la production du diester pour les moteurs diesel à partir des graines à huile comme le soja, le colza, le tournesol ainsi que des fruits du palmier à huile. Ces cultures énergétiques sont souvent subventionnées, sous prétexte que leur combustion par les moteurs émet moins de CO2 que celle des énergies fossiles. Mais ce calcul ne prend pas en compte le bilan carbone de la mise en cultures, de la récolte et de la transformation de ces plantes en carburants soi-disant verts.

…Et accroître la déforestation en Amazonie

À ce bilan carbone s’ajoute celui de la déforestation Amazonie, en Afrique et en Asie pour multiplier les superficies agricoles réservées à la production d’énergie au détriment des produits alimentaires. Alors que le prix du blé et du maïs a augmenté de près de 50 % en deux mois et que la principale conséquence de la sécheresse en cours dans les pays de l’hémisphère nord risque de se traduire par une baisse de rendements céréaliers en 2022, de nouvelles flambées des cours sont à craindre désormais avec une augmentation des famines dans les pays pauvres. Même en France, les reportages se multiplient actuellement pour faire état des difficultés d’un nombre croissant de ménages qui réduisent leurs achats de produits alimentaires et optent pour les produits de bas de gamme afin de réduire les dépenses.

Sans la garantie d’aboutir à une quelconque efficacité contre la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, les sanctions de l’Union Européenne contre la Russie risquent de coûter très cher aux ménages européens, à commencer par ceux qui se privent déjà en permanence, faute de disposer d’un pouvoir d’achat suffisant.

prix du gazGuerre en Ukraine
L'Humanité

Ukraine : gare au pas de trop vers la guerre totale !

Chronique

Francis Wurtz

« Nous n’avons pas l’intention de nous engager dans des actions qui pourraient être mal comprises ou déformées. Nous reconnaissons, en ce moment de tension, combien il est essentiel que les États-Unis et la Russie gardent à l’esprit le risque d’erreur de calcul et prennent des mesures pour éviter ces risques. » Ainsi parlait John Kirby, le porte-parole du Pentagone, début mars. « Il faut stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », précisait, de son côté, Emmanuel Macron, décidé, pour cette raison, à limiter son aide militaire à Kiev à des armes « défensives ».

Aujourd’hui, ces précautions semblent tenues pour obsolètes par Washington, comme par ses alliés. Le 28 avril dernier, Joe Biden annonçait une énième rallonge de 20 milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, aussitôt suivie d’une avalanche d’annonces de nouvelles fournitures d’armes par les dirigeants de pays européens. À présent, les livraisons d’armements lourds ne sont plus « taboues » : artillerie, blindés et munitions de gros calibre s’ajoutent officiellement aux équipements plus sophistiqués tenus secrets. Significativement, c’est sur leur base militaire de Ramstein, en Allemagne, que les États-Unis ont choisi de présider une réunion de 40 alliés, destinée à peaufiner l’organisation de cette nouvelle phase de l’implication des États occidentaux dans cette guerre porteuse de lourds périls pour la sécurité européenne, voire mondiale.

Pourtant, l’agression russe contre l’Ukraine était, dès son lancement, totalement injustifiable et son bilan humain et matériel est, depuis longtemps, atterrant ! La volonté de sanctionner durement le Kremlin et d’en isoler le chef fut, d’emblée, largement partagée. Et l’objectif premier de la communauté internationale fut de contribuer, autant que faire se peut, à tenter d’ouvrir de vraies négociations, les Ukrainiens devant décider eux-mêmes des compromis acceptables. La question se pose donc : qu’y a-t-il de changé, en l’espace de quelques semaines, en Ukraine, pour justifier, du point de vue des dirigeants occidentaux, que la prudence d’hier laisse place à l’escalade aujourd’hui ?

« Il y a une possibilité pour la Russie de perdre la guerre », a répondu le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. De fait, l’armée russe rencontre de sérieuses difficultés sur le terrain, face à la résistance des Ukrainiens et à l’afflux d’armes occidentales de plus en plus modernes. Il n’y aurait donc qu’à accentuer la contre-offensive occidentale pour obtenir la capitulation de Poutine ? Qu’on souhaite ou non ce type d’issue, pareille hypothèse est, pour le moins, hasardeuse ! Le risque n’est-il pas plutôt que, face à une éventuelle impasse de la guerre actuelle, son initiateur – considérant les fournisseurs d’armes comme « cobelligérants » – finisse par mettre à exécution sa terrible menace de leur faire subir « des conséquences que vous n’avez jamais connues ». On peut, bien sûr, répondre à l’irresponsabilité par l’irresponsabilité, tel Jean-Yves Le Drian déclarant à la télévision française : « L’Otan est aussi une puissance nucléaire » ! Il semble plus sage d’analyser avec sang-froid ce qui est sans doute la situation la plus dangereuse que l’Europe, voire le monde, ait connue depuis la crise de Cuba. Gare au pas de trop vers la guerre totale !

la chronique de francis wurtzGuerre en Ukraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine. Les positions occidentales ne font pas l’unanimité

Actu

Tandis que les États-Unis et l’Europe font front commun contre la Russie, de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Asie restent non alignés, sans pour autant approuver l’agression de Moscou.

Nadjib Touaibia

La guerre qui sévit en Ukraine depuis le 24 février, avec des frappes russes dévastatrices, marque plusieurs tournants. La Commission européenne a proposé, mercredi, un embargo progressif de l’Union européenne (UE) sur le pétrole importé de Russie. Celle-ci décrète un cessez-le-feu de trois jours, les 5, 6 et 7 mai, à partir du site de l’usine métallurgique Azovstal à Marioupol pour évacuer des civils.

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

L’armée russe continue son offensive à l’Est, non sans intensifier les frappes à l’Ouest. Les premiers bilans sont horrifiants. L’agence américaine Associated Press (AP) révèle qu’au moins 600 civils ont péri dans le bombardement du théâtre de Marioupol, le 16 mars. La prise de cette ville portuaire par les Russes serait une victoire importante, permettant de relier le Donbass à la Crimée annexée par Moscou en 2014.

L’UE et l’Amérique font front commun aux côtés de l’Ukraine. Les livraisons d’armes à Kiev s’accélèrent et se diversifient dans ce qui ressemble à une guerre par procuration. L’armée russe est par ailleurs accusée de crimes de guerre. Les soupçons s’accumulent. Mais, dans le reste du monde, en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Maghreb et dans les pays arabes, les positions n’en restent pas moins nuancées.

Dans un entretien publié dans le  Time, mercredi, l’ex-président brésilien Lula da Silva pointe la responsabilité partagée de Zelensky et de Poutine. « Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements (du monde). Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable », souligne-t-il dans les colonnes du magazine états-unien. Lula n’épargne pas non plus Washington et les Nations unies. « Les États-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit (…). Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader », martèle l’ancien président brésilien. Selon lui, « il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU. »

Une neutralité lourde de ressentiment

Les propos de Lula trouvent un écho sur le terrain diplomatique. La résolution suspendant l’adhésion de la Russie au Conseil des droits de l’homme, parrainée par les États-Unis et votée le 7 avril par l’Assemblée générale de l’ONU, a recueilli 93 voix pour, 24 contre (entre autres l’Algérie, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Zimbabwe) et 58 abstentions, dont l’Inde. Dans ce dernier lot figurent la grande majorité des pays africains, certains alliés des américains au Moyen-Orient (Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, etc.). Le quotidien belge le Soir voit dans ce vote « un effritement de l’unité internationale face à Moscou ».

Face à la guerre en Ukraine, nombreux sont les gouvernements qui observent en fait un non-alignement. Une neutralité qui n’en reste pas moins lourde de ressentiment à l’égard des politiques étrangères des États-Unis et des pays européens. Les guerres qui ont dévasté l’Irak, la Libye, la Syrie ont laissé des traces dans les opinions de ces pays. Ces épisodes terriblement meurtriers et la régression provoquée dans ces régions ôtent toute crédibilité aux discours de paix occidentaux. L’Otan n’a pas bonne presse. L’organisation est perçue comme l’agresseur en raison de son élargissement vers l’est de l’Europe. Les récents propos du pape François, évoquant « les aboiements de l’Otan aux portes de la Russie » dans une interview accordée au quotidien italien Corriere della Sera, abondent dans ce sens.

LIVE. Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences

Le traitement privilégié des réfugiés ukrainiens, l’accueil sélectif et les discriminations dressent les contours d’une image lamentable des pays européens. Les Africains ont interrogé « les hypocrisies racistes des médias, des gouvernements et des sociétés occidentales », écrit le journaliste kényan Patrick Gathara dans un éditorial publié par Al Jazeera, cité par l’hebdomadaire Courrier international. Les conséquences économiques constituent un autre facteur de poids. Le spectre de la famine et des émeutes est plus que jamais présent. Un quart des pays africains dépendent de la Russie et de l’Ukraine pour un tiers de leur consommation de blé. Leurs importations se sont chiffrées à 5,1 millions de dollars entre 2018 et 2020.

L’attitude du monde occidental durant la pandémie, l’indifférence manifestée à l’égard des populations du Sud, privées de vaccins à la hauteur des besoins, ne facilitent pas non plus l’alignement sur le bloc États-Unis – Union européenne. Au-delà de ses conséquences à l’échelle internationale, la guerre en Ukraine pourrait rebattre les cartes et bouleverser sensiblement les ­alliances traditionnelles.

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L'Humanité

Opep. Pas de changement de politique des exportateurs de pétrole, malgré la hausse des prix

Actu

Réunis ce jeudi à Vienne, les membres de l’organisation des pays producteurs de pétrole ont décidé une très légère augmentation de la production, en dépit de prix élevés à la pompe et malgré un probable embargo européen sur l’or noir russe.

Les 23 pays de l’Opep + (13 membres de l’Opep et 10 partenaires non-membres) se sont réunis, ce jeudi à Vienne (Autriche). Le cartel, qui a pourtant la mission de réguler le prix du pétrole à l’échelle mondiale, refuse d’augmenter significativement la production. En parallèle, les prix élevés à la pompe plombent le pouvoir d’achat des ménages. Les membres de l’organisation ont seulement convenu « d’ajuster à la hausse la production totale mensuelle à hauteur de 432 000 barils par jour ». Déjà en février, mars et avril 2022, les réunions de l’Opep + avaient donné des résultats semblables.

Le cartel ignore les appels à baisser les prix, lancés notamment par les Occidentaux. Au cours des derniers mois, le président américain et le premier ministre britannique ont fait des pieds et des mains en faveur d’une augmentation de la production par les pays du Moyen-Orient. Mais Ryad a ignoré les appels de Joe Biden et les Émirats arabes unis ont opposé une fin de non-recevoir à Boris Johnson.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie suscite des inquiétudes du côté de l’offre. Encore plus depuis que la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen, a proposé, ce mercredi 4 mai « une interdiction de tout le pétrole russe, brut et raffiné », d’ici la fin 2022. Un coup de massue, quand on sait que l’Europe importe plus de deux millions et demi de barils de brut par jour depuis la Russie.

Mais si le cartel ne cède pas aux pressions des Européens, c’est avant tout pour ne pas froisser Moscou. La Russie, membre de l’Opep +, est le plus grand exportateur de pétrole, après l’Arabie saoudite. Par ailleurs, l’organisation se montre également frileuse à cause du ralentissement de l’activité en Chine. La flambée de la pandémie de Covid-19, qui a entraîné le confinement de Shanghai et de ses 25 millions d’habitants, a eu des conséquences néfastes sur la demande en pétrole. Un grand manque à gagner puisque Pékin est le deuxième consommateur et le plus grand importateur de pétrole au monde.

Toujours est-il que la flambée des cours profite aux exportateurs et aux grands groupes pétroliers. La Russie a vu ses revenus issus du gaz, du pétrole et du charbon doubler depuis le début de la guerre en Ukraine Dans le même temps, TotalEnergies enregistre un bénéfice net ajusté de 9 milliards de dollars (8,57 milliards d’euros). Un record.

Reste à savoir si l’Opep + détient réellement la clé du problème. Entre le manque d’investissement et les problèmes opérationnels que connaissent certains pays membres, le cartel échoue régulièrement à atteindre ses quotas de production. La Libye, par exemple, connaît de grandes difficultés de production en raison de la crise politique qui agite le pays. En outre, certains grands producteurs de pétrole ne sont pas membres du cartel. C’est le cas des États-Unis et du Royaume Uni. Or, les marchés à terme de New York et Londres influencent le cours du pétrole et limitent l’influence de l’Opep +.

Antoine Poncet

Guerre en Ukraineinflationpétroleopep
El País (ESP)

Por qué Florencia es la ciudad a la que siempre volveré

ITALIA

Un extenso museo al aire libre, callejones que resguardan secretos y la máxima expresión del ímpetu artístico humano dan vida a la capital de la Toscana

El tren está a dos minutos de ponerse en marcha y mi trayecto de Roma a Florencia a punto de comenzar. Mientras camino por los pasillos buscando mi asiento, observo a una señora que fija la mirada en el sudor que me escurre por la frente. En la espalda cargo una mochila de 10 kilos y en las manos todo lo que me cabe: dos cámaras, una libreta, mi boleto y un panini. Entre las prisas y la incomodidad, mi voz interna me reprocha: “Mariel, ¿cuándo vas a cambiar?”. En mis 15 años como periodista de viajes siempre me recuerdo así. 

Apenas logro sentarme y desparramar el cuerpo cuando el tren avanza. ¡Cuánta puntualidad!, expreso. Nací en Ciudad de México, una de las metrópolis más caóticas del mundo. Seguramente el ser chilanga forma parte de la raíz que me define: acelerada, intensa, aventada, errante y apasionada. Decidí estudiar Periodismo en un país que considera esta profesión de alto riesgo. A los 19 años nació en mí la incesante necesidad de explorar el mundo para narrar mis historias de viaje en radio y prensa escrita. Al paso del tiempo, y después de desarrollarme en medios tradicionales, comencé una trayectoria en la producción de vídeos profesionales dando un salto a los medios digitales para convertirme en Mariel de Viaje.

¡Qué ganas tenía de volver a Florencia! Mientras camino por las estrechas calles de la capital toscana, veo, bajo el borde de mi paraguas, puestos ambulantes donde venden artículos hechos con cuero: chamarras, bolsas, zapatos, etcétera. Esta no solo es la cuna del Renacimiento, es una de las ciudades donde se fabrican los mejores productos de piel del mundo, elaborados con técnicas milenarias. La marroquinería tiene orígenes en la época de los etruscos, y aunque todavía quedan algunos talleres artesanales de manufactura italiana la oferta dificulta la distinción entre la mercancía auténtica y la importada. 

Me dirijo hacia la Piazza del Mercato Centrale y sigo la ruta de Google Maps para llegar al departamento en el que me hospedaré. Después de subir varios pisos oscuros y conectados por escaleras empinadas, me encuentro con una habitación que bien podría ser la casa de una muñeca: muebles de madera en perfecto estado, floreros, paredes lisas de las que sobresalen algunos ladrillos (arquitectura propia de la Toscana) y un tapanco con una tina, contigua a una sala de lectura. 

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El Duomo es la catedral de Florencia

Pisar Florencia es entender lo que es un verdadero museo al aire libre, es contemplar el arte en su máxima expresión. De las esquinas resaltan esculturas de una belleza abrumadora y construcciones que denotan la eterna presencia de genios como Leonardo da Vinci, Miguel Ángel, Filippo Brunelleschi, Sandro Botticelli, entre otros.

Mi primera parada es la Piazza del Duomo. De forma inesperada, una mujer me pregunta: “¿Sabes cuál es el Duomo y cuál es la catedral de Florencia?”, a lo que le respondo que es lo mismo. La palabra duomo es utilizada para referirse a la catedral principal de una ciudad italiana. Es precisamente la basílica de Santa María del Fiore, o el Duomo de Florencia, unas de las obras maestras del arte gótico, diseñada por Arnolfo di Cambio. Una construcción de mármol blanco, verde y rosa custodiada por la famosa cúpula de Brunelleschi, el campanario de Giotto y el baptisterio de San Juan. Aunque el acceso es gratuito, conocer el interior de estas construcciones históricas tiene un costo. Para la venta de entradas, existe una oficina ubicada a un costado del campanario.

Busco la gelatería en la que años atrás probé el que para mí fue el mejor helado de Italia. Sin anuncios llamativos y apenas visible entre la calle, la ubico. Su nombre es La Strega Nocciola Gelateria y se encuentra en la Via Ricasoli. A diferencia de los gelatos populares, los de este local no tienen colores vibrantes ni conos que parezcan de caricatura. Son más bien de aspecto aburrido, pero con un sabor inmejorable que no endulzan el paladar, lo que los vuelve adictivos. Mi favorito es el de pistache.

Siguiendo por esa misma calle llego a la Galería de la Academia, uno de los museos más visitados del mundo por albergar al David de Miguel Ángel. Al entrar hay una antesala conformada por obras de los siglos XV y XVI. Del otro lado de la pared, los Esclavos de Miguel Ángel, cuatro esculturas que parecen custodiar la obra maestra del artista. Pensaríamos que es la fama del David la que puede obligar al turista a mostrar expresiones de asombro, pero es todo lo contrario, su perfección te dejan genuinamente boquiabierto. No exagero, la piel se me erizó al verlo.

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El ‘lampredotto’ de mis sueños

Entre mis manos escurre la grasa y el líquido verde del pesto. Mis dientes trituran la sal de grano y al darle la primera mordida afirmo: “¡Sí, sabe al que me devoré en mi sueño!”. Cuatro años atrás descubrí que en un callejón sombrío —al que pocos turistas entran— se encuentra una estrecha puerta en la que venden lampredotto, un bocadillo de comida local florentina cuyo ingrediente principal es el cuarto estómago del vacuno. Estas tripas, que en México conocemos como pancita, las preparan con especias y las ponen en medio de un pan que remojan en el mismo caldo en el que las cuecen. Aunque no es un antojo del gusto de toda la gente, después de probarlo por primera vez este bocadillo apareció en mis sueños. El sitio secreto se llama Da'Vinattieri (Via Santa Margherita, 4).

Una vez que salí del que ya apodé como “mi callejón del lampredotto”, hago una parada en la cercana Piazza della Signoria, que a mi parecer es una de las más bellas del mundo. La torre de 94 metros del Palazzo Vecchio sobresale de esta cuadrícula y de las puertas del palacio, las esculturas de Adán y Eva, Hércules y Caco, y la recreación más fiel del David. En una esquina se ubica la fuente de Neptuno, esculpida por Bartolomeo Ammannati y criticada por la exagerada blancura de su mármol. Para rematar, la Logia dei Lanzi, un museo al aire libre conformado por esculturas como Perseo con la cabeza de Medusa, de Benvenuto Cellini, y El Rapto de las Sabinas, de Juan de Bolonia.

Los museos, el denominador de Florencia

Desafiando a las incansables multitudes de turistas que resguardan su turno, entro a la Galería Uffizi, un palacio que alberga algunas de las colecciones icónicas del arte renacentista. Entre esculturas, pinturas y objetos, destacan obras maestras como El nacimiento de Venus, La Primavera y El Retablo de San Ambrosio, todas ellas de Botticelli; además de la Maestà di Ognissanti de Giotto. Recorrer sus salas te puede llevar más de medio día y así como en la mayoría de los museos europeos, el truco para evitar las filas está en comprar las entradas en su página web.

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Desde una ventana del Ufizzi saco la foto de una de las postales más conocidas de Italia: el reflejo del Ponte Vecchio y de las casas amontonadas sobre el río Arno, construcciones a las que precisamente les da magia el deterioro y el desorden. Este puente medieval, construido por los romanos en el año 150 antes de Cristo, es símbolo de la ciudad y uno de los más famosos del mundo. Después de ser una pasarela de madera, se reconstruyó en piedra con arcos rebajados. Actualmente, está repleto de tiendas en las que venden oro, de oleadas de gente que lo cruzan y de dos miradores.

Hablar de la historia de Florencia es mencionar a los Médici, una familia florentina de banqueros que se convirtieron en los amos de la región de Toscana en el Renacimiento. El Corredor Vasariano me conduce hasta el Palazzo Pitti, un complejo monumental que alberga su legado a través de varios museos, como la Galería Palatina con obras de Rafael, Tiziano y Correggio. Además de la Galería de Arte Moderno, el Museo de los Trajes, la Plata y la Porcelana. Detrás de esta residencia se encuentra el jardín de Bóboli, una de las áreas más verdes de la ciudad en la que sienta bien dar un respiro.

Terminar los días en miradores se ha vuelto una costumbre en mis viajes. La hora dorada no solo es la mejor para sacar fotos o vídeos, es un momento contemplativo. Para tener vistas que abarquen toda la ciudad, mis favoritos son el mirador de la Piazzale Michelangelo y la terraza de la Cúpula de Brunelleschi. Desde el primero se puede admirar el río, el Duomo y el Ponte Vecchio, y desde la terraza de la cúpula, el campanario de Giotto y prácticamente toda la capital toscana.

Observando cómo los últimos rayos del sol iluminan los tejados terracota y como el brillo del mármol de las esculturas deja de deslumbrar, pienso en silencio que Florencia es esa ciudad a la que volveré mil veces más.

Mariel Galán es creadora del canal de YouTube Mariel de Viaje y del blog marieldeviaje.com. A través de sus vídeos y reportajes da consejos útiles de viajes e inspira a la gente a recorrer el mundo.

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L'Humanité

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Premier plan

Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, victimes et syndicats n’attendent rien de moins que la confirmation du premier jugement exemplaire.

Cécile Rousseau

Des photos du moment judiciaire historique de 2019 défilent sur le mur. À la veille de l’ouverture du procès en appel des dirigeants de France Télécom, à Paris, l’heure était à la mobilisation, hier, lors d’une conférence de presse organisée par les syndicats.

Ce 11 mai, et jusqu’au 1er juillet, comparaissent à nouveau Didier Lombard, PDG du groupe jusqu’en 2010, et son bras droit, Louis-Pierre Wenès, pour des faits de harcèlement moral institutionnel. En décembre 2019, ils avaient été condamnés à des peines d’un an de prison, dont huit mois avec sursis, et 15 000 euros d’amende pour la période de 2007 à 2008. Du jamais-vu, en la matière, pour des patrons du CAC 40.

De hauts cadres qui espèrent voir lever leur sanction

Les hauts cadres Jacques Moulin, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Cherouvrier et Nathalie Boulanger espèrent aussi voir lever leur sanction de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité. De son côté, Orange, condamnée comme personne morale à 75 000 euros d’amende – le maximum –, n’a pas inter–jeté appel. Quant à l’ex-DRH du groupe, Olivier Barberot, il y a finalement renoncé.

Pour Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, les arguments de la défense promettent d’être douteux. « J’attends avec impatience l’ouverture des débats. L’entreprise a accepté le jugement. Cela voudrait dire que France Télécom est coupable mais pas sa direction ? Ils seraient donc les seuls innocents dans cette affaire ? » glisse-t-il.

Supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte »

Au terme de 300 heures de débats et de dizaines de témoignages glaçants, le procès ouvert en mai 2019 avait démontré de manière implacable « leur rôle prééminent » dans la violence du plan Next, mis en place pour supprimer 22 000 emplois « par la fenêtre ou par la porte », selon les paroles de Didier Lombard. Une « politique à marche forcée », a constaté la juge, à l’aide de moyens « interdits »: des mobilités forcées, des sanctions, des placardisations et des vexations en tous genres. Sans jamais recourir à un plan social.

En interne, la spirale du malaise emporte tout sur son passage. Les fonctionnaires, encore majoritaires parmi les 120 000 salariés du groupe (l’État est passé sous les 50 % du capital en 2004), sont les premières victimes. Dans l’ordonnance de renvoi, 39 cas ont été retenus entre 2007 et 2010, dont 19 suicides, symptômes dramatiques de l’une des plus violentes crises sociales connues par une entreprise.

La lettre laissée par Michel Deparis, architecte réseau à Marseille, qui s’est donné la mort le 14 juillet 2009, est sans équivoque : « Je me suicide à cause de France Télécom. C’est la seule cause. » Entre 2006 et 2011, le service public est piétiné. 21 milliards de dividendes sont distribués aux actionnaires (dont l’État). Face à cette réalité, Jean-Pierre Sébille, représentant de la CGT au CSE central d’Orange, déplore que « les accusés aient tenté de se présenter comme les sauveurs de la patrie. Ils ont sauvé un malade qui était en excellente santé, avec un résultat net de 5,7 milliards d’euros en 2005, le meilleur que l’ex-PTT n’ait jamais connu ! » De son côté, Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, enfonce le clou : « Toute la stratégie était structurée par le capital financier. Nous étions déjà dans l’entreprise quand les collègues ont mis fin à leurs jours. Depuis, il s’est écoulé un temps judiciaire épouvantablement long et douloureux pour tout le monde. »

Une indemnisation minimale de 10 000 euros

Les syndicats, tous partie civile (environ 120), espèrent que les peines seront confirmées en appel. Me Teissonnière, qui a suivi des affaires de ce type, notamment les cas de suicide chez Renault Guyancourt, précise que dans ce dossier « les dirigeants ont voulu jeter intentionnellement des gens dans le désespoir pour qu’ils quittent la société. C’est pour cela que les actes de harcèlement moral institutionnel collent davantage à cette intentionnalité que la caractérisation en homicide involontaire. Les victimes sont l’ensemble des 120 000 salariés de France Télécom ».

Pour Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT, qui a déposé la première plainte en 2009, pas de doute : « Les responsables se sont sentis protégés dans l’exercice de leur terreur. En 2008, le suicide d’un technicien n’avait pas été reconnu en accident du travail. Les gendarmes avaient été voir la famille. L’entreprise, elle, ne l’a jamais fait. »

Si les coupables ont été condamnés à verser 5,7 millions d’euros de dommages et intérêts, 1 800 personnes ont également pu demander une indemnisation minimale de 10 000 euros via une commission de réparation créée par Orange. 21 millions d’euros ont été versés. 20 % des dossiers ont été rejetés mais des recours sont en cours.

Se replonger dans un calvaire

Car, au-delà des compensations financières, les victimes et leurs familles déplorent de devoir se replonger dans ce calvaire qui a brisé leurs vies. Béatrice Pannier, 59 ans, a fait le déplacement depuis Caen (Calvados) pour cette conférence de presse. Cette salariée et ex-déléguée du personnel ne compte pas s’investir autant dans ce deuxième round devant les tribunaux. « C’est un procès au rabais. Je ne reviendrai que pour suivre la fin. Mais je fais confiance à la justice », explique celle qui tenta de mettre fin à ses jours le 26 avril 2011 sur son plateau téléphonique, broyée par des conditions de travail effroyables.

Après une période d’accalmie, le ciel tend à s’assombrir chez France Télécom, devenu Orange en 2013. L’étude triennale présentée en février dernier fait état d’un stress important, notamment lié à la charge de travail. Une situation qui ne devrait pas s’arranger : entre 2022 et 2025, au moins 10 000 départs sont attendus via des temps partiels seniors (TPS). « Après la crise, la société a continué à supprimer 4 000 à 5 000 postes par an et empilé les plans d’économies, détaille Jean-Pierre Sébille. La direction a réussi à éviter un black-out social jusqu’à maintenant. Mais nous n’avons aucune remontée sur les burn-out et les tentatives de suicide. Nous sommes sur le fil du rasoir. »

Pour Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, un jugement exemplaire en appel est plus que jamais fondamental pour adresser ce message à l’ensemble du monde du travail : « Il n’y a pas d’impunité pour les dirigeants. »

france télécomProcès France Télécom
L'Humanité

France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

Portrait

Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, le fils d’instituteurs belfortains a assisté, médusé, à la transformation du service public en usine à cash. Le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est celui qui a déposé la première plainte en 2009. Alors que s’ouvre ce mercredi le procès en appel de cette affaire emblématique de la souffrance au travail, portrait de l'acteur déterminant de ce dossier judiciaire hors normes.

Cécile Rousseau

La qualification de lanceur d’alerte l’agace. Pour Patrick Ackermann, le combat syndical est avant tout une œuvre collective. Pourtant, le représentant de SUD PTT au moment de la crise des suicides chez France Télécom est bien l’une des chevilles ouvrières de ce dossier judiciaire hors normes.

« Tout cela a pris une place prépondérante dans ma vie depuis quinze ans. Ma carrière professionnelle et mon engagement militant ont été structurés par cette affaire », résume-t-il sobrement. Arrivé chez l’ex-PTT en tant que conducteur de travaux en 1987, après avoir été viré de la SNCF pour fait de grève, le fils d’instituteurs belfortains assiste, médusé, à la transformation du service public en usine à cash.

Agents foudroyés

Marqué par la « trahison » du gouvernement Jospin, avec l’ouverture du capital de France Télécom en 1997, il voit les agents progressivement foudroyés par ce changement de logique aux antipodes de leurs valeurs. « Il y a une rupture nette et plus d’espace de dialogue avec la direction, souligne Patrick Ackermann. On constate que des personnels se suicident, mais on ne comprend pas pourquoi sur le moment. Un technicien, qui était venu nous voir pour se plaindre de la pression hiérarchique, finit par se pendre. Les signes annonciateurs sont là. » Le rouleau compresseur du plan TOP, voulu par le PDG Thierry Breton (entre 2002 et 2005) pour résorber les 70 milliards d’euros de dette, enclenche une décennie de souffrance qui atteindra son apogée avec son successeur, Didier Lombard.

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

Recensement des cas de suicide

Dans cette entreprise hybride où le droit public se liquéfie et le droit privé n’est pas encore entré en application, les fonctionnaires sont piégés. Malgré les mobilisations sociales, l’action syndicale est entravée et les nouvelles instances représentatives du personnel balbutiantes. Sidéré par le malaise qui monte crescendo et face à des dirigeants dans le déni, Patrick Ackermann impulse la création de l’Observatoire du stress et des mobilités forcées, avec la CFE-CGC, en 2007. Un questionnaire rempli par 3 000 salariés et le recensement des cas de suicide vont contribuer à quantifier l’ampleur des dégâts.

« Il n’y avait pas le choix, il fallait faire peser sur eux le poids des médias. Le PDG était complètement dénué d’empathie et a validé des choses incroyables », raconte-t-il, toujours estomaqué. Mais, envers et contre tout, le groupe continue de déployer son plan de 22 000 suppressions de postes entre 2006 et 2009, à base de pressions et de mobilités contraintes. « Les gens étaient K.O. debout. On décide alors de porter plainte en décembre pour mise en danger de la vie d’autrui, entraves aux instances représentatives du personnel (IRP) et harcèlement moral institutionnel. Cela a fait débat au sein de ma propre fédération (SUD PTT), mais il fallait qu’il se passe quelque chose. »

S’il a joué un rôle décisif dans l’éclatement au grand jour de cette crise, il cite volontiers d’autres protagonistes, comme l’inspectrice du travail Sylvie Catala, qui a mené une enquête exemplaire en interne. « Elle nous a aidés à constituer un dossier solide en se basant sur les procès- verbaux des inspecteurs du travail et ceux des CHSCT », tient-il à préciser. Après ces années de tourmente, la reprise à temps plein d’un poste entre 2014 à 2019 chez Orange est donc une épreuve. « Même si j’ai tenté de me protéger, c’était dur de revenir. J’étais celui qui avait foutu le PDG au tribunal. »

Un procès comme « thérapie sociale »

Avant le premier procès, en mai 2019, il part en préretraite pour s’y consacrer à 200 %. À la barre, le syndicaliste n’hésitera pas à interpeller des prévenus drapés dans leur suffisance. « C’était une thérapie sociale très émouvante, analyse-t-il . Il y avait une volonté de compréhension de la part de la juge. Mais, entre les dommages et intérêts et les indemnisations versés par Orange, 26 millions d’euros auront été déboursés. Loin du coût d’un plan social pour 22 000 personnes. »

Retraité depuis le mois de janvier, Patrick Ackermann, 62 ans, aspire à profiter de sa famille. Entre le soutien aux parties civiles (il en fait lui-même partie) et l’aide pour les dossiers d’indemnisation, la saturation gagne parfois. Impossible, pour autant, de ne pas s’impliquer dans cette procédure en appel. « Ce jugement doit être confirmé et servir de point d’appui pour rétablir la démocratie dans le monde du travail. » Songeur, il espère qu’une victoire de la gauche unie aux élections législatives puisse rétablir un solide Code du travail. Toujours miser sur le combat collectif.

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L'Humanité

Logiques de l’ultralibéralisme

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

En 2019, le premier procès France Télécom fut exemplaire et le jugement du tribunal correctionnel de Paris entra dans l’Histoire. Le harcèlement moral managérial institué en système fut alors décortiqué, analysé et… lourdement condamné. Nous n’oublierons pas de sitôt les mots de la présidente, empruntant à La Fontaine cette phrase : « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Pour la mise en place du plan Next, novlangue anglo-saxonne d’une véritable machine de guerre sociale ayant entraîné une crise sans précédent, il fut précisé que « les dirigeants » avaient froidement organisé le «choix d’une politique à marche forcée ». Seuls 39 cas de victimes avaient été retenus par les magistrats instructeurs. Dont 19 suicidés…

Comment se déroulera le second procès qui s’ouvre ce mercredi, puisque les dirigeants, l’ex-PDG Didier Lombard en tête, osèrent faire appel ? Des sanctions inférieures seraient perçues, par toutes les victimes, comme un nouveau drame s’ajoutant aux drames qui secouèrent la société française si durablement. Une nouvelle fois, le rôle de l’État a été laissé à l’écart de la procédure. Plusieurs gouvernements successifs ont pourtant présidé à cette violente mue de l’entreprise, transformant l’un de nos fleurons des services publics en groupe du CAC 40 aux méthodes managériales vautours. Car l’histoire emblématique de France Télécom dit d’abord et avant tout les logiques infernales de l’ultralibéralisme poussé aux limites de la négation des travailleurs.

Au seuil de toutes les injustices, quand des femmes et des hommes sont broyés et poussés au pire, que dire encore de la course à la rentabilité, des ambiances délétères, du « time to move » ? Figure là tout ce que nous connaissons de l’évolution du travail au sein de l’économie capitaliste. La pression, la précarisation, la subordination, la concurrence entre salariés, l’individualisation croissante des responsabilités, la désaffiliation, la sauvagerie du chacun pour soi… France Télécom n’a pas été un cas isolé. Le travail a aussi tué ailleurs, dans tous les secteurs : Renault, HSBC, BNP Paribas, La Poste, EDF, Sodexo, Ed, IBM, etc. Ou comment sortir des solidarités du service public jusqu’au sens du travail.

souffrances au travailProcès France Télécom
Le Figaro

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

EN COURS : Mis à jour le 14 mai 2022 à 11:25

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

Lire le reportage de notre envoyé spécial.

Après Kiev, les Russes mis en échec à Kharkiv

Après l’échec de l’armée russe dans sa conquête de Kiev après cinq semaines de résistance acharnée, la contre-offensive ukrainienne autour de Kharkiv devrait marquer un second fiasco majeur pour Moscou. La région de Kharkiv était pourtant l’une de ses cibles prioritaires. Selon la note en date du 13 mai de l’Institut américain d’étude de la guerre, ISW, «l’Ukraine semble avoir gagné la bataille de Kharkiv». Ce think tank, qui suit l’avancée des combats au jour le jour, affirme que l’armée russe n’a pas tenté de résister aux contre-attaques ukrainiennes lors de ces derniers jours, et qu’elle se concentre désormais sur « un retrait ordonné » des troupes plutôt qu’un maintien de ses positions, ce que confirme le porte-parole de l’état-major ukrainien : «La principale activité de l’ennemi dans la région de Kharkiv a été le retrait de ses unités de la ville de Kharkiv.»

«La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l’ennemi», a affirmé vendredi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien, annonçant que la reprise de territoires tombés aux mains des Russes se poursuivait. «A la date d’aujourd’hui, 1015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières vingt-quatre heures», a-t-il assuré en précisant que l’eau, l’électricité, les communications et les transports et services publics y ont été rétablis.

» LIRE AUSSI - À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

À VOIR AUSSI - «Les Russes n’ont pas les moyens de mener plusieurs grandes batailles sur différents fronts», précise Alexis Feertchak

La Russie a cessé ses livraisons d'électricité à la Finlande selon un opérateur finlandais

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais. Les exportations de la Russie vers la Finlande «sont à zéro actuellement, et c'est le cas depuis minuit (21H00 GMT) comme annoncé», a déclaré à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations de Fingrid, l'opérateur du réseau finlandais.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: comment la Russie continue d'acheminer son pétrole dans le monde entier

L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé vendredi son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Le réseau est à l'équilibre grâce à des importations de Suède, selon la carte en temps réel de Fingrid, qui avait dit vendredi pouvoir se passer «sans difficulté» de l'électricité russe. La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, une filiale basée à Helsinki de l'entreprise russe InterRAO, avait justifié vendredi la coupure, en disant ne pas avoir reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai.

Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. L'annonce de la candidature finlandaise est attendue dimanche, lors d'une conférence de presse du président Sauli Niinistö et de la première ministre Sanna Marin.

À VOIR AUSSI - Pour Erdogan, l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan serait «une erreur»

Moscou réagira si l'Otan rapproche les forces nucléaires de la frontière russe

Moscou prendra des mesures de précaution adéquates si l'Otan déploie des forces et des infrastructures nucléaires plus près de la frontière russe, ont déclaré samedi les agences de presse russes citant le vice-ministre des Affaires étrangères Alexander Grushko.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : pourquoi la loi martiale en Russie est-elle à nouveau évoquée ?

«Il sera nécessaire de réagir... en prenant des mesures de précaution adéquates qui assureraient la viabilité de la dissuasion», a déclaré l'agence Interfax citant Grushko.

Moscou n'a aucune intention hostile envers la Finlande et la Suède et ne voit pas de «vraies» raisons pour que ces deux pays rejoignent l'Otan, a ajouté Grushko.

Il a également réitéré la déclaration antérieure du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à une éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité avec laquelle l'alliance déplacera les ressources militaires vers la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: Poutine assure que l'Occident souffre plus des sanctions que la Russie

Plus de 700.000 Ukrainiens enregistrés en Allemagne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, «727.205 personnes se sont inscrites au registre central allemand des étrangers (AZR), dont 93 % détiennent la nationalité ukrainienne», a rapporté le journal allemand Welt am Sonntag.

» LIRE AUSSI - Olaf Scholz, ce «chancelier fantôme» empêtré dans la guerre en Ukraine

«Environ 40% des réfugiés ukrainiens étaient des mineurs et les femmes représentent 81% des réfugiés adultes enregistrés», indique Welt am Sonntag.

À VOIR AUSSI - L’Allemagne accuse la Russie d'utiliser l'énergie «comme une arme»

Selon le chef du renseignement militaire ukrainien, la guerre se terminera en 2022

La guerre en Ukraine connaîtra un «tournant» en août et la Russie sera défaite «avant la fin de l'année», a prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, assurant que Kiev parviendra à reconquérir l'ensemble de son territoire.

La victoire ne sera «pas facile», mais «elle arrivera», a déclaré Kyrylo Boudanov dans un entretien à la chaîne britannique Sky News publié vendredi soir, où il apparaît serein et se dit «optimiste» au vu de l'évolution actuelle du conflit.

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«Le tournant aura lieu dans la deuxième partie d'août» et «la plupart des opérations militaires seront terminées d'ici la fin de l'année», prédit-il. A l'issue de cette guerre, «nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus, y compris le Donbass et la Crimée», a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes pro russes, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Selon Kyrylo Boudanov, l'armée russe «subit de lourdes pertes en hommes et en armements», notamment car l'Ukraine connaît «tout» d'elle, y compris ses plans militaires.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 26.000 hommes, 199 avions et près de 1.200 chars depuis le début de l'invasion le 24 février. Aucune statistique indépendante n'est toutefois disponible.

Kyrylo Boudanov a également affirmé que le président russe Vladimir Poutine était «dans un très mauvais état physique et psychologique», assurant qu'il était «très malade» et qu'il souffrait de «plusieurs maladies en même temps, dont un cancer».

Selon lui, la victoire ukrainienne va amener à un «changement de leadership en Russie», un coup d'Etat pour renverser le président russe étant déjà en préparation en Russie selon lui. «C'est impossible de les stopper», a-t-il affirmé.

«11.000 affaires de crimes de guerre et 40 suspects», selon la procureure générale d’Ukraine

Ce sont les chiffres donnés par la procureure générale Iryna Venediktova. «Nous avons plus de 11.000 affaires de crimes de guerre en cours et déjà 40 suspects. Je suis convaincue que dans un avenir proche, nous verrons d'autres affaires être transférées devant des tribunaux et des auteurs comparaître devant des juges. Nous veillerons à ce que ces affaires soient menées à leur terme», a déclaré la procureure sur Twitter

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: à Boutcha, l'Allemagne appelle à enquêter sur les «crimes contre l'humanité»

Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

» Retrouvez le reportage de Margaux Benn, envoyée spéciale en Ukraine : Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Des bruits de notes prometteurs pour l'Ukraine à l'Eurovision

A l'Eurovision, les bruits de notes montent avant la grande finale de samedi soir en Italie: des loups de Norvège aux favoris ukrainiens défendant les couleurs de leur pays sous la mitraille, le grand concours de la chanson devrait battre de nouveaux records de décibels.

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Comme chaque année ou presque depuis 1956, les candidats hauts en couleur et forts en voix se produiront en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs en espérant prendre les chars d'assaut. Aussi pimpante, bruyante, kitsch et populaire qu'à l'ordinaire, cette 6e édition se tient au Pala Olimpico de Turin (Piémont, nord-ouest).

Parmi les ébouriffants prétendants au titre de pape de la pop cathodique, les Norvégiens Subwoolfer interprètent «Give that Wolf a Banana» (Donne une banane à ce loup), vêtus de masques de grossiers canidés munis de longs crocs blancs, et les Français Alvan & Ahez, dont le titre «Fulenn» s'inspire d'une légende bretonne. La France, donnée en 15e position par le site eurovisionworld.com qui agrège plusieurs sites de paris en ligne, court après sa première victoire depuis celle de Marie Myriam («L'enfant et l'oiseau») en... 1977.

L’Inde stoppe ses exportations de blé

L'Inde a interdit les exportations de blé avec effet immédiat samedi, quelques jours seulement après avoir déclaré qu'elle visait des expéditions record cette année, alors qu'une vague de chaleur torride a réduit la production et que les prix locaux ont atteint un niveau record dans un contexte de forte demande d'exportation.

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Les acheteurs mondiaux misaient sur le deuxième producteur mondial de blé pour s'approvisionner après la chute des exportations de la région de la mer Noire à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine fin février. Avant l'interdiction, l'Inde visait à expédier un record de 10 millions de tonnes cette année.

L'interdiction indienne pourrait faire grimper les prix mondiaux vers de nouveaux sommets et toucher les consommateurs pauvres d'Asie et d'Afrique.

Le vice-président de la Douma se rend à Kherson, ville ukrainienne occupée par la Russie

Anna Kuznetsova, législatrice russe de haut rang, s'est rendue dans la région de Kherson occupée par la Russie en Ukraine pour discuter des besoins sociaux et sanitaires de la population locale, a rapporté ce samedi 14 mai l'agence de presse nationale RIA. Depuis que la Russie a envahi son voisin le 24 février, les rapports confirmés de visites de hauts fonctionnaires russes dans les zones de combat sont rares. Kherson est la première région à être annexée après que Moscou a déclaré en avril avoir pris le contrôle total de la région, qui a connu des manifestations anti-russes sporadiques.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Anna Kuznetsova, vice-présidente de la Douma ou chambre basse du parlement russe, a discuté de la fourniture de denrées alimentaires ainsi que de produits médicaux et autres nécessaires aux enfants, a rapporté RIA. «Nous sommes ici prêts à fournir toutes sortes d'assistance», aurait déclaré Anna Kuznetsova, épouse d'un prêtre orthodoxe et mère de sept enfants. L'agence n'a pas indiqué quand la visite a eu lieu. Reuters n'a pas pu vérifier cette information de manière indépendante. La Russie affirme que son «opération spéciale» en Ukraine était nécessaire pour désarmer l'Ukraine et protéger ses russophones des «fascistes». L'Ukraine et une grande partie de l'Occident considèrent qu'il s'agit d'un prétexte sans fondement pour une guerre d'agression impérialiste.

Kherson, qui abrite une ville portuaire du même nom, constitue une partie du lien terrestre entre la péninsule de Crimée, que la Russie a saisie de l'Ukraine en 2014, et les zones séparatistes soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L’interruption soudaine mercredi par l’Ukraine de la livraison d’une partie du gaz naturel russe transitant par son territoire est venue rappeler combien l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste vulnérable. Mais aussi comment, malgré la guerre, la Russie et l’Ukraine restent liées par la géographie des réseaux de distribution d’énergie, et contraintes de coopérer a minima, y compris en plein conflit.

» Retrouvez le reportage d’Adrien Jaulmes, envoyé spécial à Kiev : Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L'UE envisage de plafonner les prix du gaz en cas de coupure de l'approvisionnement russe

La Commission européenne souhaite déroger aux règles de concurrence de l'UE pour permettre aux gouvernements de plafonner les prix à la consommation en cas d'interruption complète de l'approvisionnement en gaz russe, a rapporté samedi le journal allemand Welt am Sonntag, citant un document de la Commission sur les «interventions à court terme sur le marché de l'énergie».

» LIRE AUSSI - Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

Selon ce document, les États membres de l'Union européenne devraient être autorisés à réglementer les prix à la consommation pendant une période transitoire afin de les empêcher de monter en flèche avant même une pénurie aiguë, rapporte Welt. «Le financement de cette intervention nécessite des sommes importantes», indique le journal qui cite le document.

En mars, l'UE a prévenu que chercher à plafonner les prix de gros du gaz poserait des problèmes et saperait les efforts visant à passer aux énergies vertes. La Commission européenne doit dévoiler ce mois-ci un plan détaillé visant à abandonner les combustibles fossiles russes d'ici 2027, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fournit 40 % du gaz de l'UE.

Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé vendredi organiser le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie. Le «président» Anatoli Bibilov «a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud», ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant «l'aspiration historique» des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe. «Nous rentrons à la maison», a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. «Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes», «l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire», a-t-il ajouté.

» LIRE AUSSI : Fuyant la Russie, des habitants du Donbass racontent leur chemin de croix vers la Géorgie

Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de «président» au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la «continuité» dans les relations avec Moscou. L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires. L'annonce du prochain référendum a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé vendredi RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l'entreprise russe InterRAO. Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. Une intention vue d'un très mauvais œil par Moscou qui a d'ores et déjà menacé d'une riposte «militaro-technique».

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: comment la Russie continue d'acheminer son pétrole dans le monde entier

Basé à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, a affirmé ce groupe dans un communiqué. «Cette situation est exceptionnelle et a lieu pour la première fois en plus de 20 ans», selon le communiqué. «Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai», explique le fournisseur. «Nous espérons que la situation va bientôt s'améliorer» et les livraisons en provenance de Russie reprendront, ajoute le groupe. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, l'opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer du courant russe, qui représente environ 10% de l'électricité consommée dans le pays nordique.«Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège», a déclaré vendredi à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations du gestionnaire du réseau, Fingrid. La capacité d'importation d'électricité russe vers la Finlande est actuellement d'environ 900 mégawatts, a-t-il expliqué.

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

Lire le reportage de notre envoyé spécial.

Après Kiev, les Russes mis en échec à Kharkiv

Après l’échec de l’armée russe dans sa conquête de Kiev après cinq semaines de résistance acharnée, la contre-offensive ukrainienne autour de Kharkiv devrait marquer un second fiasco majeur pour Moscou. La région de Kharkiv était pourtant l’une de ses cibles prioritaires. Selon la note en date du 13 mai de l’Institut américain d’étude de la guerre, ISW, «l’Ukraine semble avoir gagné la bataille de Kharkiv». Ce think tank, qui suit l’avancée des combats au jour le jour, affirme que l’armée russe n’a pas tenté de résister aux contre-attaques ukrainiennes lors de ces derniers jours, et qu’elle se concentre désormais sur « un retrait ordonné » des troupes plutôt qu’un maintien de ses positions, ce que confirme le porte-parole de l’état-major ukrainien : «La principale activité de l’ennemi dans la région de Kharkiv a été le retrait de ses unités de la ville de Kharkiv.»

«La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l’ennemi», a affirmé vendredi soir le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dans son message quotidien, annonçant que la reprise de territoires tombés aux mains des Russes se poursuivait. «A la date d’aujourd’hui, 1015 localités ont été libérées, soit six de plus dans les dernières vingt-quatre heures», a-t-il assuré en précisant que l’eau, l’électricité, les communications et les transports et services publics y ont été rétablis.

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La Russie a cessé ses livraisons d'électricité à la Finlande selon un opérateur finlandais

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais. Les exportations de la Russie vers la Finlande «sont à zéro actuellement, et c'est le cas depuis minuit (21H00 GMT) comme annoncé», a déclaré à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations de Fingrid, l'opérateur du réseau finlandais.

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L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé vendredi son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Le réseau est à l'équilibre grâce à des importations de Suède, selon la carte en temps réel de Fingrid, qui avait dit vendredi pouvoir se passer «sans difficulté» de l'électricité russe. La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe. RAO Nordic, une filiale basée à Helsinki de l'entreprise russe InterRAO, avait justifié vendredi la coupure, en disant ne pas avoir reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai.

Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. L'annonce de la candidature finlandaise est attendue dimanche, lors d'une conférence de presse du président Sauli Niinistö et de la première ministre Sanna Marin.

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«Il sera nécessaire de réagir... en prenant des mesures de précaution adéquates qui assureraient la viabilité de la dissuasion», a déclaré l'agence Interfax citant Grushko.

Moscou n'a aucune intention hostile envers la Finlande et la Suède et ne voit pas de «vraies» raisons pour que ces deux pays rejoignent l'Otan, a ajouté Grushko.

Il a également réitéré la déclaration antérieure du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à une éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité avec laquelle l'alliance déplacera les ressources militaires vers la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

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Plus de 700.000 Ukrainiens enregistrés en Allemagne

Depuis le début de la guerre en Ukraine, «727.205 personnes se sont inscrites au registre central allemand des étrangers (AZR), dont 93 % détiennent la nationalité ukrainienne», a rapporté le journal allemand Welt am Sonntag.

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«Environ 40% des réfugiés ukrainiens étaient des mineurs et les femmes représentent 81% des réfugiés adultes enregistrés», indique Welt am Sonntag.

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Selon le chef du renseignement militaire ukrainien, la guerre se terminera en 2022

La guerre en Ukraine connaîtra un «tournant» en août et la Russie sera défaite «avant la fin de l'année», a prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, assurant que Kiev parviendra à reconquérir l'ensemble de son territoire.

La victoire ne sera «pas facile», mais «elle arrivera», a déclaré Kyrylo Boudanov dans un entretien à la chaîne britannique Sky News publié vendredi soir, où il apparaît serein et se dit «optimiste» au vu de l'évolution actuelle du conflit.

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«Le tournant aura lieu dans la deuxième partie d'août» et «la plupart des opérations militaires seront terminées d'ici la fin de l'année», prédit-il. A l'issue de cette guerre, «nous rétablirons le pouvoir ukrainien dans tous les territoires que nous avons perdus, y compris le Donbass et la Crimée», a-t-il assuré.

Ces déclarations interviennent alors que des combats particulièrement violents sévissent dans la région du Donbass (est), en partie contrôlée depuis 2014 par des séparatistes pro russes, et sur laquelle Moscou se concentre depuis des semaines sans faire d'avancées significatives.

Selon Kyrylo Boudanov, l'armée russe «subit de lourdes pertes en hommes et en armements», notamment car l'Ukraine connaît «tout» d'elle, y compris ses plans militaires.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 26.000 hommes, 199 avions et près de 1.200 chars depuis le début de l'invasion le 24 février. Aucune statistique indépendante n'est toutefois disponible.

Kyrylo Boudanov a également affirmé que le président russe Vladimir Poutine était «dans un très mauvais état physique et psychologique», assurant qu'il était «très malade» et qu'il souffrait de «plusieurs maladies en même temps, dont un cancer».

Selon lui, la victoire ukrainienne va amener à un «changement de leadership en Russie», un coup d'Etat pour renverser le président russe étant déjà en préparation en Russie selon lui. «C'est impossible de les stopper», a-t-il affirmé.

«11.000 affaires de crimes de guerre et 40 suspects», selon la procureure générale d’Ukraine

Ce sont les chiffres donnés par la procureure générale Iryna Venediktova. «Nous avons plus de 11.000 affaires de crimes de guerre en cours et déjà 40 suspects. Je suis convaincue que dans un avenir proche, nous verrons d'autres affaires être transférées devant des tribunaux et des auteurs comparaître devant des juges. Nous veillerons à ce que ces affaires soient menées à leur terme», a déclaré la procureure sur Twitter

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Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

» Retrouvez le reportage de Margaux Benn, envoyée spéciale en Ukraine : Au cœur de l’enfer en Ukraine, les guerres des femmes

Des bruits de notes prometteurs pour l'Ukraine à l'Eurovision

A l'Eurovision, les bruits de notes montent avant la grande finale de samedi soir en Italie: des loups de Norvège aux favoris ukrainiens défendant les couleurs de leur pays sous la mitraille, le grand concours de la chanson devrait battre de nouveaux records de décibels.

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Comme chaque année ou presque depuis 1956, les candidats hauts en couleur et forts en voix se produiront en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs en espérant prendre les chars d'assaut. Aussi pimpante, bruyante, kitsch et populaire qu'à l'ordinaire, cette 6e édition se tient au Pala Olimpico de Turin (Piémont, nord-ouest).

Parmi les ébouriffants prétendants au titre de pape de la pop cathodique, les Norvégiens Subwoolfer interprètent «Give that Wolf a Banana» (Donne une banane à ce loup), vêtus de masques de grossiers canidés munis de longs crocs blancs, et les Français Alvan & Ahez, dont le titre «Fulenn» s'inspire d'une légende bretonne. La France, donnée en 15e position par le site eurovisionworld.com qui agrège plusieurs sites de paris en ligne, court après sa première victoire depuis celle de Marie Myriam («L'enfant et l'oiseau») en... 1977.

L’Inde stoppe ses exportations de blé

L'Inde a interdit les exportations de blé avec effet immédiat samedi, quelques jours seulement après avoir déclaré qu'elle visait des expéditions record cette année, alors qu'une vague de chaleur torride a réduit la production et que les prix locaux ont atteint un niveau record dans un contexte de forte demande d'exportation.

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Les acheteurs mondiaux misaient sur le deuxième producteur mondial de blé pour s'approvisionner après la chute des exportations de la région de la mer Noire à la suite de l'invasion russe de l'Ukraine fin février. Avant l'interdiction, l'Inde visait à expédier un record de 10 millions de tonnes cette année.

L'interdiction indienne pourrait faire grimper les prix mondiaux vers de nouveaux sommets et toucher les consommateurs pauvres d'Asie et d'Afrique.

Le vice-président de la Douma se rend à Kherson, ville ukrainienne occupée par la Russie

Anna Kuznetsova, législatrice russe de haut rang, s'est rendue dans la région de Kherson occupée par la Russie en Ukraine pour discuter des besoins sociaux et sanitaires de la population locale, a rapporté ce samedi 14 mai l'agence de presse nationale RIA. Depuis que la Russie a envahi son voisin le 24 février, les rapports confirmés de visites de hauts fonctionnaires russes dans les zones de combat sont rares. Kherson est la première région à être annexée après que Moscou a déclaré en avril avoir pris le contrôle total de la région, qui a connu des manifestations anti-russes sporadiques.

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Anna Kuznetsova, vice-présidente de la Douma ou chambre basse du parlement russe, a discuté de la fourniture de denrées alimentaires ainsi que de produits médicaux et autres nécessaires aux enfants, a rapporté RIA. «Nous sommes ici prêts à fournir toutes sortes d'assistance», aurait déclaré Anna Kuznetsova, épouse d'un prêtre orthodoxe et mère de sept enfants. L'agence n'a pas indiqué quand la visite a eu lieu. Reuters n'a pas pu vérifier cette information de manière indépendante. La Russie affirme que son «opération spéciale» en Ukraine était nécessaire pour désarmer l'Ukraine et protéger ses russophones des «fascistes». L'Ukraine et une grande partie de l'Occident considèrent qu'il s'agit d'un prétexte sans fondement pour une guerre d'agression impérialiste.

Kherson, qui abrite une ville portuaire du même nom, constitue une partie du lien terrestre entre la péninsule de Crimée, que la Russie a saisie de l'Ukraine en 2014, et les zones séparatistes soutenues par la Russie dans l'est de l'Ukraine.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L’interruption soudaine mercredi par l’Ukraine de la livraison d’une partie du gaz naturel russe transitant par son territoire est venue rappeler combien l’approvisionnement énergétique de l’Europe reste vulnérable. Mais aussi comment, malgré la guerre, la Russie et l’Ukraine restent liées par la géographie des réseaux de distribution d’énergie, et contraintes de coopérer a minima, y compris en plein conflit.

» Retrouvez le reportage d’Adrien Jaulmes, envoyé spécial à Kiev : Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

L'UE envisage de plafonner les prix du gaz en cas de coupure de l'approvisionnement russe

La Commission européenne souhaite déroger aux règles de concurrence de l'UE pour permettre aux gouvernements de plafonner les prix à la consommation en cas d'interruption complète de l'approvisionnement en gaz russe, a rapporté samedi le journal allemand Welt am Sonntag, citant un document de la Commission sur les «interventions à court terme sur le marché de l'énergie».

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Selon ce document, les États membres de l'Union européenne devraient être autorisés à réglementer les prix à la consommation pendant une période transitoire afin de les empêcher de monter en flèche avant même une pénurie aiguë, rapporte Welt. «Le financement de cette intervention nécessite des sommes importantes», indique le journal qui cite le document.

En mars, l'UE a prévenu que chercher à plafonner les prix de gros du gaz poserait des problèmes et saperait les efforts visant à passer aux énergies vertes. La Commission européenne doit dévoiler ce mois-ci un plan détaillé visant à abandonner les combustibles fossiles russes d'ici 2027, en réponse à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui fournit 40 % du gaz de l'UE.

Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d'Ossétie du Sud ont annoncé vendredi organiser le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie. Le «président» Anatoli Bibilov «a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud», ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant «l'aspiration historique» des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe. «Nous rentrons à la maison», a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. «Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes», «l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire», a-t-il ajouté.

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Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de «président» au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la «continuité» dans les relations avec Moscou. L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires. L'annonce du prochain référendum a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine.

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé vendredi RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l'entreprise russe InterRAO. Cette annonce intervient sur fond d'une montée de tensions entre Moscou et Helsinki, qui a annoncé sa volonté d'adhérer «sans délai» à l'Otan sous l'influence de l'offensive russe en Ukraine. Une intention vue d'un très mauvais œil par Moscou qui a d'ores et déjà menacé d'une riposte «militaro-technique».

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Basé à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, a affirmé ce groupe dans un communiqué. «Cette situation est exceptionnelle et a lieu pour la première fois en plus de 20 ans», selon le communiqué. «Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai», explique le fournisseur. «Nous espérons que la situation va bientôt s'améliorer» et les livraisons en provenance de Russie reprendront, ajoute le groupe. L'entreprise n'a pas dit si ces problèmes de règlement étaient liés aux sanctions européennes visant l'économie russe après l'invasion de l'Ukraine.

Interrogé par l'AFP, l'opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer du courant russe, qui représente environ 10% de l'électricité consommée dans le pays nordique.«Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d'importations de Suède et de Norvège», a déclaré vendredi à l'AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations du gestionnaire du réseau, Fingrid. La capacité d'importation d'électricité russe vers la Finlande est actuellement d'environ 900 mégawatts, a-t-il expliqué.

Bonjour à tous

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré à la guerre en Ukraine. En cette nouvelle journée de conflit, nous allons vous accompagner minute par minute pour vous aider à comprendre, décrypter, analyser les enjeux de cette guerre qui s'enlise. Vous pouvez retrouver toutes les informations de la journée d’hier ici.

Ukraine : Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington

D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.

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Confrontée à son tout premier cas de Covid-19, la Corée du Nord décrète un confinement général

Ce premier cas, détecté lors de tests effectués dimanche à Pyongyang, «correspond» au variant Omicron, hautement transmissible, a précisé l'agence officielle KCNA.

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L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

L'Humanité

Procès. France Télécom, un jugement historique

Actu

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, vendredi 20 décembre, l’entreprise du CAC 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit à tout point de vue.

Cécile Rousseau

Une décision historique. Vendredi 20 décembre, le tribunal correctionnel de Paris a reconnu Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, son ancien bras droit, Louis-Pierre Wenès, et Olivier Barberot, ex-DRH, coupables de harcèlement moral institutionnel suite aux 22 000 suppressions d’emplois du plan Next, ayant conduit à une crise massive entre 2007 et 2010 dans l’entreprise. C’est debout, impassibles, qu’ils ont écouté la sentence. Pour les trois principaux responsables, les peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende ont été prononcées, proches du maximum requis par les procureures de la République. L’entreprise Orange, ex-France Télécom, qui comparaissait comme personne morale, est également condamnée à un plafond de 75 000 euros d’amende. Une première pour des dirigeants et une société du CAC 40 pour de tels agissements. Et un pas essentiel franchi dans la reconnaissance du harcèlement moral systémique devant la justice pénale. Les quatre autres accusés, Nathalie Boulanger, Brigitte Dumont, Guy-Patrick Chérouvrier et Jacques Moulin, jugés pour complicité de harcèlement moral, ont écopé, eux, de quatre mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Il faut dire que les extraits du jugement de 343 pages lus sur un ton solennel pendant près d’une heure devant une salle comble sont implacables. Comme le résume la présidente Cécile Louis-Loyant au travers d’une citation de Jean de La Fontaine, « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés ». Pour la mise en place du plan Next ayant entraîné un malaise social d’ampleur, dont seuls 39 cas ont été retenus par les magistrats instructeurs (19 suicides), « les dirigeants font le choix d’une politique à marche forcée ». Rien à voir donc avec les départs « volontaires » répétés à l’envi par les prévenus lors des plus de deux mois d’audience de ce procès hors norme, alors que de nombreuses victimes et familles avaient livré des témoignages poignants et accablants à la barre. Pas de doute pour le tribunal : « Les moyens choisis pour atteindre l’objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »

Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés

Le harcèlement moral institutionnel est donc « parfaitement établi » pour la période du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2008. Ces années ont été marquées par l’activation de « trois leviers » : « la pression donnée au contrôle des départs dans le suivi des effectifs ; la modulation de la rémunération de cadres d’un certain niveau en faisant dépendre, pour partie, la part variable de l’évolution à la baisse des effectifs de leurs unités ; le conditionnement des esprits des “managers” au succès de l’objectif de déflation lors de leurs formations ». Pour la justice, il s’agit bien d’une « politique de déflation des effectifs massive et généralisée à l’œuvre depuis 2006 ; ces actes distincts intervenus concomitamment se sont poursuivis et répétés au cours des deux années suivantes ».

Les juges ont en revanche estimé que la période de l’explosion médiatique de la crise à l’été 2009, avec notamment le suicide de Michel Deparis, ne pouvait être retenue, même s’ils reconnaissent que les répercussions du plan ont continué. Quant aux trois principaux accusés, qui « ont systématiquement reporté la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire », le constat est clair : « leur rôle a été prééminent. (…) L’absence ou le refus de la participation de l’un des trois, telle qu’ainsi définie, n’aurait pas permis la réalisation du délit de harcèlement moral institutionnel ». Ils ont mené « une politique d’entreprise issue d’un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom afin d’accélérer leurs départs définitifs de l’entreprise ». Une spirale infernale traduite par « un climat anxiogène » parmi les 120 000 employés, pour la plupart des fonctionnaires. « C’est une particularité de ce délit de harcèlement moral que de transférer, insidieusement, le poids de la responsabilité des actes sur la victime, qui alors culpabilise, se remet en cause et peine à identifier la cause de sa souffrance, surtout si cette cause relève d’une organisation qui la dépasse. » Pour les juges, il est évident que « le harcèlement moral au travail peut être aussi un phénomène collectif ».

À la sortie, les avocats des parties civiles n’ont pas caché leur satisfaction. Me Sylvie Topaloff estime que « c’est un grand moment d’émotion pour l’ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d’une politique d’entreprise ». Pour Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, qui avait déposé plainte en 2009, enclenchant la procédure, « après dix ans d’attente, c’est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. C’est une journée fantastique. La juge a été magistrale. Pour nous, ce procès est un point de départ ».

L’émotion affleure dans les couloirs du tribunal correctionnel. Raphaël Louvradoux, fils de Rémy Louvradoux, qui s’était immolé le 26 avril 2011, salue le renversement de situation : « Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp. (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont “interdits”, c’était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement. » De leur côté, les avocats de la défense ont déclaré qu’ils allaient interjeter appel. Pour Me Jean Veil, conseil de l’ex-PDG, « c’est totalement démagogique. Cela n’a pas de fondement juridique. (…) Didier Lombard ne se sent absolument pas coupable de harcèlement moral ».

Seule Orange a confirmé qu’elle ne fera pas appel. Les victimes devraient percevoir près de 3 millions de dommages et intérêts versés solidairement sans doute dès le début d’année prochaine. « On espère que cette décision aura un caractère d’exemplarité, tranche Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC, même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparus. » Il fustige ensuite « une attitude de classe de la part des ex-responsables, qui ne rendront rien de ce qu’ils ont perçu pendant des années ». Pour Éric Beynel, porte-parole de Solidaires, « c’est important d’avoir un jugement qui ne mette pas en cause les sous-fifres mais bien ceux qui dirigent les entreprises. On pense à d’autres établissements comme La Poste ».

Car les logiques financières pointées du doigt par les juges sont plus que jamais à l’œuvre sur l’ensemble du marché du travail. Comme le rappelle Christian Mathorel, secrétaire général de la Fapt CGT, « on mène en ce moment un plan stratégique chez Orange supprimant des emplois. Cette souffrance, elle existe partout, elle s’accélère. Il est de notre responsabilité de travailler à ce que cette société soit meilleure ».

Procès France Télécomdidier lombardsouffrances au travail
L'Humanité

Un appel pour de nouveaux droits pour la santé au travail

Actu

Des dizaines de syndicalistes, économistes, sociologues… exigent d’aller plus loin que le jugement France Télécom en matière de souffrance professionnelle.

Cécile Rousseau

« L es patrons tremblent à l’énoncé du verdict », lance Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, vendredi, lors d’une conférence de presse. Car ce jugement historique, qualifié de « bible, (d’)instrument de travail pour l’avenir », par Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles, n’est qu’un point de départ. Dans un appel publié sur Mediapart, les syndicats SUD, CGT, CFE-CGC de l’entreprise mais aussi des dizaines d’économistes, sociologues, juristes… exigent de « nouveaux droits démocratiques pour la santé au travail et l’environnement ». (1)

Tous rappellent que « le débat social sur la souffrance au travail – dont les suicides sont la manifestation extrême – dure depuis plus de vingt ans et dépasse largement France Télécom. Il trouve son origine dans la financiarisation des entreprises et des services publics ». Le texte dénonce « la réalisation méthodique, systématique, de violences similaires mais peu médiatisées, qui continuent à se dérouler au quotidien dans beaucoup de grands groupes et leurs chaînes de sous-traitance ainsi que dans les administrations et services publics ». La tribune rappelle que le harcèlement moral est désormais puni de deux ans de prison (un seul dans le cas de France Télécom au moment des faits) et le Code pénal considère les violences psychologiques en bande organisée comme passibles de vingt ans réclusion criminelle. Mais cet arsenal législatif « doit être mis à jour afin que les dirigeants mesurent les risques qu’ils encourent désormais s’ils pratiquent certaines méthodes de gestion du personnel reconnues comme pathogènes et prohibées ». Pour Emmanuel Dockès, professeur en droit à Paris-Nanterre, un des initiateurs de cet appel, « il était important d’avoir une réaction globale. Une liste indicative d’actions prohibées serait utile dans la loi pour que les employeurs sachent ce qu’ils ne peuvent plus faire ». Quant à la définition même du harcèlement moral, il est proposé de la préciser à la lumière des avancées de la « connaissance publique et scientifique. »

D’autres mesures de salubrité sont également mises sur la table comme spécifier la répression pénale des crimes sociaux et environnementaux, notamment pour non-respect des principes de prévention des risques professionnels. Il s’agirait aussi de limiter le recours à la sous-traitance et de l’interdire sur les sites à risque, en responsabilisant les donneurs d’ordres, qui pourraient par exemple devoir reclasser des sous-traitants devenus inaptes à cause du travail. Quant au droit de retrait, possible en cas de danger grave et imminent au travail, il doit être renforcé, tout comme la médecine du travail et l’inspection du travail, qui doivent gagner en indépendance. Il convient également de repenser le système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles, afin notamment de permettre la réparation intégrale des préjudices subis à « l’égal des autres contentieux de l’invalidité, et pas seulement en cas de reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur ». Du côté des instances représentatives du personnel, dévastées par les ordonnances Macron, avec notamment la suppression des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui avaient joué un rôle déterminant dans le dossier France Télécom, les auteurs proposent que les représentants de proximité, élus directement par l’ensemble des salariés, forment un comité travail-santé-environnement (CTSE) aux prérogatives élargies. C. R.

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Le Figaro

Notre sélection de chambres d’hôtes 2021 dans le Sud-Ouest

La rédaction du Figaro Voyage

EXCLUSIF -Découvrez nos coups de cœur de l’année dans cette région.

1. Havre rétais, Le Clos du Bois Plage

4 chambres, de 250 à 350 €. 121, rue Raise-Maritaise, 17580 Le Bois-Plage-en-Ré, île de Ré. Charente-Maritime (06.70.11.99.71 ; Leclosduboisplage.com).

Imaginez… Des chambres spacieuses (35 m) aux prestations haut de gamme (salles de bains contemporaines et luxueuses, marbre, pierre), agrémentées de 20 m² de terrasse privative. De larges baies vitrées donnant sur le deck d’une piscine dont l’eau est à 30 °C (un revêtement original en inox assure cette température en été). Des bains de soleil qui n’attendent que vous… À l’abri de son clos paré de murs de pierres sèches, cette maison rétaise de plain-pied, simple comme une maison de pêcheur, est disposée en U autour de son patio où un charmant jardinet exotique a pris place. Bornes de recharge rapide pour tout véhicule électrique.

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2. Minimal chic, Maison des Sources

5 chambres, de 140 à 210 €. 1 bis, rue des Meules-à-Grains, 16000 Angoulême, Charente (05.45.23.51.75 ; Sourcesdefontbelle.com).

À 5 minutes du centre d’Angoulême, le chef étoilé Guillaume Veyssière vient d’ouvrir 5 chambres d’hôtes dans l’ancien prieuré situé en contrebas de son restaurant contemporain, Les Sources de Fontbelle. Nichée à flanc de coteau, dans un parc planté d’arbres centenaires où gazouillent des sources d’eau cristalline, la bâtisse a été complètement repensée. Hommage aux anciens occupants, la décoration retranscrit un esprit quasi monacal, mais très confortable. Béton ciré, bois, pierre… choix juste du mobilier, rien n’est laissé au hasard. À l’image de la cuisine du propriétaire, une ode à l’élégance minimaliste et au raffinement.

3. Charme à la française, Le Manoir de Plaisance

4 suites, de 200 à 265 €. Plaisance, 17170 Benon, Charente-Maritime (05.46.35.59.50 ; Manoirdeplaisance.com).

Vigne vierge, glycine et bignone grimpent à l’assaut de ce ravissant manoir du XIXe siècle, situé à l’orée du Marais poitevin et à 30 minutes de La Rochelle. Benjamin et Michael ont restauré avec goût cet ancien relais de chasse et son parc à l’anglaise, agrémenté d’un cours d’eau et de bassins. Des salons aux chambres, ils ont joué la carte du classique à la française. Et choisi de belles matières dans la gamme des gris, beige et blanc pour les grands canapés enveloppants, les ciels de lits et les banquettes. Le tout rehaussé de commodes anciennes, de cabriolets Louis XV… Table d’hôtes tenue par Benjamin, ancien chef (42 €). Piscine et tennis.

4. Belle patine, Maison Lacroix

1 chambre à 110 €. 131, route de Breuty, 16400 La Couronne, Charente(06.23.14.20.18 ; Maisonlacroixcharente.com).

«Cette maison, je l’aime!». Fanny est intarissable sur l’histoire de cette bâtisse du XIXe siècle aux accents anglais. Au sein d’un parc so romantic où coule une rivière, les 850 m de cette ancienne propriété de la famille Lacroix, papetiers angoumoisins et inventeurs du célèbre papier à rouler Rizla +, servent d’écrin à d’innombrables collections d’objets anciens. Philippe, aussi passionné et prolixe que son épouse, saura vous les conter. Rénovée avec soin, la maison a gardé sa belle patine. Sublime cuisine d’époque, salons en enfilade, parquets anciens… un décor digne d’un roman d’Agatha Christie qui n’attendrait que l’entrée de ses personnages. Et des hôtes de passage, évidemment!

5. Slow life, L’Ostréale

4 chambres, de 110 à 160 €. 71, rue de la Seudre, 17390 La Tremblade, Charente-Maritime (06.38.95.17.22 ; Maison-lostreale.com).

Sur la presqu’île d’Avert, au cœur du village où cafés et restaurants ouvrent grand leurs terrasses, l’ancien corps de ferme du XIX siècle d’Isabelle et Frédéric est un véritable havre de tranquillité. Dans le chai et l’ancien pressoir, de belles chambres à la déco actuelle, où flotte un air de vacances, s’articulent autour d’une cour-patio et d’un jardin agrémenté d’une piscine. Les plus? Leur cabane ostréicole sur la grève de la Tremblade vous est ouverte, et des «bons plans» sont dévoilés avec brio par ce couple amoureux de sa région. À quelques coups de pédale des plages de la Côte sauvage, proche de Royan et de l’île d’Oléron.

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6. En Ré majeur, Le Lanternon

5 chambres, de 195 à 385 €. 23-25, avenue Victor-Bouthillier, 17410 Saint-Martin-de-Ré. Charente-Maritime (06.63.27.49.00 ; Lelanternon.com).

Au cœur de la citadelle Vauban, cette imposante demeure, coiffée d’un lanternon (la vue à 360° sur les environs est imprenable), est l’une des plus emblématiques du port de Saint-Martin-de-Ré. Érigée en 1885 à la demande d’un propriétaire viticole bordelais, elle exigeait un remaniement total qui n’a pas découragé Jérôme et Sophie. Côté déco, les codes bourgeois sont détournés. Les grandes pièces, aux moulures et lambris anciens badigeonnés de gris, sont ponctuées de canapés et fauteuils chinés des seventies. Le tout dans la sobriété et le confort. Au salon, comme au zinc (bar), la convivialité règne. La nouvelle adresse mythique de Ré?

7. Panorama pyrénéens, l’autre Sud

4 chambres à 109 €. 9, Chemin du Boila, 64260 Lys, Pyrénées-Atlantiques(07.86.41.61.17 ; Lautresud.fr).

Transformer une stabulation en chambres d’hôtes, il fallait oser. Un an et demi de travaux plus tard, ce couple de Belges a réussi son pari. L’ancien bâtiment qui abritait le bétail est devenu une magnifique demeure de plain-pied avec une terrasse courant tout du long. Toutes les chambres bénéficient de grandes baies vitrées avec une vue à couper le souffle sur la chaîne des Pyrénées. Un couloir de nage permet de se détendre après une course en montagne ou la montée d’un col à vélo. La décoration minimaliste associe le béton ciré et de belles teintes douces sur les murs. Les petits déjeuners très copieux à base de produits locaux - les œufs viennent du poulailler de la maison, le miel du village d’à côté - se prennent sur la terrasse au soleil ou bien dans l’immense salle à manger. Table d’hôtes (27 €).

8. Adresse villageoise, Gaïnaa

3 chambres, de 98 à 138 €. 1, rue Hondaa, 64260 Arudy, Pyrénées-Atlantiques (06.63.93.04.55 ; Gainaa.com).

Cet ancien cabinet de médecins, en plein cœur du village d’Arudy, vient d’être rénové par Monique Gain, la nouvelle propriétaire des lieux. Son emplacement à l’entrée du Parc national des Pyrénées en fait un lieu idéal pour rayonner dans la région. Dans la salle des petits déjeuners, les boiseries de l’ancienne salle d’attente ont été conservées et donnent un charme suranné à la pièce, ainsi que le couloir central en bois avec son vieux parquet qui craque sous les chaussures. À l’étage, trois chambres, dont une pouvant accueillir trois adultes ou un couple avec deux enfants, se répartissent autour d’un salon destiné aux hôtes. Coup de cœur pour les têtes de lit avec ces grosses fleurs rappelant le style seventies de Marimekko, la créatrice finlandaise. Piscine à disposition.

9. Palais des mille et une nuits, Château du Bec du Gave

5 chambres, de 185 à 275 €. 2351, route du Bec-du-Gave, 40300 Port-de-Lanne, Landes (07.85.34.36.37 ; Chateaudubecdugave.com).

Bien qu’austère de l’extérieur, cette immense bâtisse de 1800 m, posée le long du Gave de Pau, nous dépayse complètement une fois le perron franchi, avec son style à mi-chemin entre le palais d’un maharaja indien et celui d’un prince arabe. Les propriétaires ont laissé cours à leur imagination et ils ont eu bien raison. Chaque meuble a été minutieusement chiné, les tentures aux fenêtres ont été réalisées en Inde, les salles de bains accueillent des lavabos décorés de feuilles dorées, les toilettes avec leur côté bling-bling méritent le détour. Quant à l’escalier monumental et son lustre orné de milliers de perles de verre, il nous laisse sans voix. Attenante au salon boudoir, une bibliothèque fait office de salle à manger. L’été, les propriétaires proposent des concerts de jazz en plein air. Table d’hôtes (80 € vin compris).

10. Sur la dune, La Maison du Courant

3 chambres, de 115 à 185 €. 100, rue de la Jetée, 40170 Saint-Julien-en-Born, Landes (06.28.29.01.74 ; Lamaisonducourant.com).

Ses boutiques, ses bars en bois et ses rues recouvertes de sable confèrent à Contis, un hameau de Saint-Julien-en-Born, des allures de village de l’Ouest américain, avec la mer en plus. Située à deux pas de l’océan, la Maison du Courant bénéficie d’un emplacement exceptionnel qui ravira les surfeurs. Du balcon de la plus grande chambre (notre préférée), on peut observer à la jumelle aigrettes et goélands dans les marais situés au bord du courant de Contis, la rivière en contrebas. Les deux autres chambres, plus petites, ne sont pas dénuées de charme avec leurs meubles en rotin et leur linge en lin lavé. Une terrasse devant la maison permet de prendre un grand bol d’air iodé au petit déjeuner.

11. Sous les pins, Les Maisons des Sœurs

4 chambres, 1 suite, à partir de 170 € (2 nuits minimum). 140, rue des Muletiers, 40170 Saint-Julien-en-Born, Landes (06.80.59.14.22 ; Lesmaisonsdessoeurs.com).

Enfant, Philippe Demange venait passer ses vacances d’été à Saint-Julien-en-Born, un joli petit village landais. Amoureux de la région, il acheta un immense terrain de plus de 4 hectares pour construire la propriété de ses rêves et quelques maisons d’amis, disséminées dans la verdure. Aujourd’hui, ces trois petites maisons ont été transformées en chambres d’hôtes avec salles de bains et salon, et offrent une véritable indépendance. Deux sont dotées de deux chambres et salle de bains attenante avec un salon à partager. La dernière, comme un grand studio, a des allures de cocon oriental. Florence Géricot, la compagne de Philippe, divine cuisinière, concocte des dîners sur demande (30 €). La plage n’est qu’à 8 kilomètres et se rejoint à vélo par la piste cyclable.

12. Maison de famille, Pomœria

5 chambres, à partir de 320 € (minimum 3 nuits). 1, Chemin de Fongaban, 33330 Saint-Émilion, Gironde (06.22.68.11.77 ; Pomoeria.com).

Cet ancien chai, racheté par Lisa et Stephen Bolger, un couple d’Américains installés dans la région depuis une quinzaine d’années, a été entièrement rénové pour devenir une belle adresse d’exception. Des têtes de lits cannelées aux meubles chinés dans les brocantes de la région, en passant par les salles de bains en marbre, tout est de bon goût. Dans le parc de 2500 m, les matelas de la piscine invitent à la paresse et au repos. Un terrain de croquet permet de découvrir ce sport si cher aux Anglo-Saxons. On en oublierait presque de pousser la porte pour se balader dans les rues de la cité médiévale tellement on s’y sent bien.

13. Terrasse sur le toit, L’Escapade bordelaise Côté Hôtel de Ville

3 chambres, de 120 à 160 €. 29, rue du Temple, 33000 Bordeaux, Gironde(06.45.97.59.36 ; Lescapade-bordelaise.com).

Au cœur du centre-ville de Bordeaux, cette maison fut, dans les années 1960, un hôtel. Il était donc tout naturel qu’il redevienne un lieu pour accueillir des voyageurs. Camille et son compagnon Julien ont rénové de fond en comble ce lieu en gardant un esprit maison familiale. Trois chambres joliment décorées dans un style bobo chic, avec des zelliges aux murs des salles de bains, de jolies tentures de lin aux fenêtres et de belles pièces comme ce vieil escalier en bois noirci, chiné dans les Charentes. Tout en haut, une jolie terrasse donne sur les toits. Un havre de paix pour se détendre après avoir arpenté les rues de la ville.

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14. Hauteurs de Sarlat, Au Clos de Mathilde

2 chambres, 1 suite (quatre personnes), de 128 à 215 €. Impasse de la Source, 24200 Sarlat-la-Canéda, Dordogne (06.16.01.00.27 ; Auclosdemathilde.fr).

On ne peut rêver meilleur accueil que celui d’Olivier et Naïna. Après une carrière professionnelle en Picardie, ces jeunes retraités ont trouvé la maison de leurs rêves en Périgord noir. Dans le plus pur style de la région, la demeure est en vieille pierre de pays, les murs accueillent des tentures moyenâgeuses ainsi que des meubles traditionnels de la région. La chambre Périgourdine, nichée dans la tour, bénéficie d’une salle de bains dans le donjon avec une vue sur la vallée. Dans le parc de 11.000 m², il fait bon se perdre dans le petit bois attenant et la piscine est une véritable invitation au farniente. Table d’hôtes le dimanche soir (30 €).

15. Adresse cosy, L’Intemporelle

4 chambres, de 90 à 150 €. 2, route de Cabans, 24480 Le Buisson-de-Cadouin, Dordogne (06.83.81.33.66 ; Lintemporellebnb.com).

Dans la vallée de la Dordogne, Aurore et Éric ont trouvé leur refuge. Une jolie propriété en pierre avec des dépendances a permis à Éric d’accueillir les antiquités chinées tout au long des années. Restaurateur de meubles et ancien compagnon de France, il saura vous dénicher la perle rare. Dans leur maison, trois chambres décorées avec goût donnent sur un magnifique jardin fleuri. Prenez le temps d’admirer les trésors que le maître des lieux a glissés dans les chambres, des vitraux dans l’une, une lampe étonnante dans le salon, un meuble vasque sculpté dans une salle de bains. Un espace spa vient d’ouvrir avec jacuzzi et table de massage. Quant aux brunchs d’Aurore, ce sont de véritables repas avec une joyeuse association de sucré et de salé.

16. Au milieu des vignes, Château Ormes de Pez

5 chambres, de 145 à 195 €. 29, route des Ormes-de-Pez, 33180 Saint-Estèphe, Gironde (05.56.59.30.05 ; Ormesdepez.com).

De Bordeaux, prenez la route des Châteaux le long de la Garonne jusqu’à Saint-Estèphe. En chemin, vous croiserez les plus beaux des grands vignobles: Margaux, Pauillac… avant de rejoindre la propriété de Jean-Michel Cazes, également détenteur du Grand Cru Classé Lynch-Bages. Ancienne résidence secondaire de la famille, le château Ormes de Pez accueille désormais des hôtes. Ambiance campagne avec des chambres décorées de papiers peints à fleurs, un grand jardin avec des arbres centenaires et une piscine à l’abri des regards. Plusieurs fois par semaine, Gilles de Marcellus, l’intendant du château, organise des dîners dans la salle à manger (48 €). Des visites privées du chai sont également proposées sur place.

Et aussi...

Cœur de ville, Logis de Sèvres

5 chambres dont 3 familiales, de 90 à 150 €. 9, rue de Fontenay, 79000 Niort. Deux-Sèvres (06.87.06.13.24 ; Chambres-hotes-niort.fr).

Cécile a un cœur gros comme ça! Rien n’est trop beau pour ses hôtes. Lorsqu’elle s’est laissé séduire par cette vieille bâtisse et son jardin au centre de Niort, il lui a pourtant fallu une bonne dose de courage et de créativité pour en entreprendre la restauration et créer ses chambres d’hôtes. Les familles et les personnes à mobilité réduite n’ont pas été oubliées. Férue de décoration, cette ancienne conseillère financière réinvente le mobilier chiné, donne un coup de pinceau… Le résultat est actuel, cossu et confortable. Carreaux de ciment, huisseries et boiseries ripolinées de noir, l’entrée de la maison est l’antichambre de ce qui attend l’hôte de passage. Parking.

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Belle bourgeoise, Côté Halles

3 chambres dont 2 familiales, de 81 à 111 €. 2, Grande-Rue, 79800 Pamproux, Deux-Sèvres (07.83.21.20.23 ; Chambres-hotes-cote-halles.com).

Malgré la somme de travaux de restauration à entreprendre, Karine et David, déterminés à changer de vie, ont porté leur dévolu sur cette belle maison bourgeoise du XIXe siècle en plein centre-ville pour y créer des chambres d’hôtes. Une halle du XVIIIe, un prieuré du XVIe et une église des XIIe et XIVe siècles pour voisinage. Le Marais poitevin, le Futuroscope et la Vallée des Singes sont à 30 minutes et la maison offre tout le charme et le confort espérés après une journée d’excursion. Table d’hôtes (20 €).

Concept nordique, Les Chambres de l’Atelier

3 chambres de 50 à 70 €. 3, place d’Armes, 24290 Montignac-Lascaux, Dordogne (07.77.26.19.07 ; Location-dordogne.com).

Après avoir vécu quelques années à Hambourg, Diane Ducruet a posé ses valises à Montignac à deux pas des grottes de Lascaux. Cette ancienne iconographe a d’abord ouvert un atelier de photographie au rez-de-chaussée, puis trois chambres à l’étage. Diane s’est inspirée de ses années en Allemagne pour ce projet, en voulant offrir des chambres pratiques se prêtant aux besoins des nomades et des familles. Une laverie avec machine à laver et un sèche-linge sont à disposition, et une cuisine commune permet aux hôtes de préparer des repas. Une base de petit déjeuner est fournie. Certes, le service est minimaliste mais les chambres sont très confortables. Une adresse idéale pour les petits budgets.

Spa privatif et terrasse, Ker Amice

3 chambres de 95 à 125 €, 38, chemin de Loustalot, 33450 Saint-Loubès, Gironde (07.83.30.28.23 ; Keramice.fr).

Ses enfants ayant quitté la maison, Valérie a transformé une partie de sa maison en trois chambres d’hôtes, dont l’une plus vaste et dotée d’une grande salle de bains, pouvant accueillir quatre personnes. Énorme plus, chaque chambre bénéficie d’une grande terrasse avec salon de jardin et jacuzzi qui donne tout de suite un esprit de vacances, à seulement 20 kilomètres de Bordeaux. Une pièce commune avec kitchenette, grande table, machine à café et salon permet de se détendre, de télétravailler ou encore de prendre ses repas. Si vous voulez garder votre indépendance ou profiter au maximum de votre terrasse, Valérie propose des paniers petits déjeuners qu’elle dépose devant la chambre à l’heure de votre convenance.

Ateliers culinaires, Jardin Meurin

4 chambres à 195 € (2 nuits minimum). 587, route de Camail, 33550 Tabanac, Gironde (07.88.28.78.22 ; Jardinmeurin.com).

Situé dans la région de l’Entre-deux-Mers, le petit village de Tabanac a des allures de Toscane avec ses vignobles Premières Côtes de Bordeaux, disposés sur les vallons. Jardin Meurin est une propriété du XVIIIe siècle qu’un couple d’avocats bordelais vient d’acquérir. De grandes chambres avec beaucoup d’espace, toutes donnant sur les coteaux. Leur fille Marine Jouanneau, passionnée de cuisine et de décoration, propose des ateliers culinaires pour préparer pâtés gascons et confitures de saison. Petit déjeuner traditionnel à la française avec des produits de la ferme d’à côté. Possibilité de cours de yoga sur place. Un lieu idéal pour se reconnecter à la terre. Table d’hôtes (30 €).

Zen attitude, L’Homillon

4 chambres, de 120 à 215 €. 1301, RD 112, 40 230 Saubion, Landes (05.58.77.47.79 ; Homillon.com).

À quelques kilomètres des grandes plages de Seignosse, la propriété de Chrystèle et Franck est un havre de paix sous les pins. Un beau parc avec un petit étang et une cascade artificielle donnent immédiatement le ton, calme et quiétude. Les quatre chambres toutes de plain pied offrent chacune une terrasse privative. Deux d’entre elles sont équipées d’une mezzanine et peuvent accueillir des familles jusqu’à quatre personnes. L’énorme plus de cette maison est sa grande piscine chauffée et couverte qui permet de faire des longueurs même les jours de pluie. Une salle de gym complète le tout. Pendant la saison d’été, un chef pourra venir préparer des diners sur réservation. Des cours de yoga sont également dispensés dans le parc sur demande.

Cocon champêtre, Slow Toki

3 chambres, de 80 à 110 €. 730, Chemin du Sarrot, 64520 Bidache, Pyrénées Atlantiques (09.75.20.73.91 ; Slowtoki.com).

Slow toki, signifie «le lieu où l’on prend le temps» en anglo-basque, c’est exactement ce que l’on ressent quand on arrive par le chemin de campagne valloné qui mène à cette maison basque, propriété de Manu et Lionel. Ce couple belge a bourlingué dans le monde entier avant de se poser ici. Ce lieu est à leur image, des chambres joliment upcyclées avec des portes vintage reconverties en tête de lit, des fenêtres en bois transformées en séparation de pièce… Un petit déjeuner bio, local et zéro déchets avec yaourts, pain et confitures faits maison. Il y a même une petite épicerie sur place pour acheter des produits fabriqués à Bidache et dans les environs et un studio de yoga pour les adeptes.

Côté montagne, La Ferme d’Ika

3 chambres, de 120 à 130 €. Chemin Ithurbidéa, 64500 Saint-Jean-de-Luz, Pyrénées-Atlantiques (06.86.12.75.85 ; Lafermedika.fr).

Cette ancienne ferme typiquement labourdine, avec ses volets rouge sang-de-bœuf et ses murs épais, est à seulement 15 minutes à pied de la plage de Saint-Jean-de-Luz. Face à la Rhune, la montagne mythique du Pays basque, elle bénéficie d’une merveilleuse exposition au sud qui donne envie de lézarder au soleil. Trois chambres, dont une plus petite, mais qui a l’immense avantage d’avoir une terrasse privée. Une décoration dans l’air du temps avec des demi-tons naturels, des chapeaux en paille sur les murs, des bancs vintage d’écoliers… Un petit salon TV est à disposition à l’étage. Les petits déjeuners sont à la carte avec de bons produits faits maison.

Se renseigner

Sur la région: Nouvelle-Aquitaine (Nouvelle-aquitaine-tourisme.com )

Sur les départements et provinces:Béarn, Pays basque (Tourisme64.com) ; Deux-Sèvres (Tourisme-deux-sevres.com) ; Dordogne (Dordogne-perigord-tourisme.fr), Gironde (Gironde-tourisme.fr) ; Poitou-Charentes (Poitou-Charentes-vacances.com) ; Landes (Tourismelandes.com) ; Vienne (Tourisme-vienne.com).

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El País (ESP)

Sabor a un clic de tu casa

Si nuestras abuelas echaran un vistazo a lo que guardamos hoy en nuestra cocina, pensarían que, cuanto menos, les han soltado en una novela de Ursula K. Le Guin. Tarros de sichimi togarashi, za’atar, garam masala, furikake o sansho acompañan a los más tradicionales pimentón, canela, nuez moscada y clavo en las estanterías. Ante ellos, nuestra querida Simone Ortega probablemente exclamaría su “¡es que hacen unas mezclas rarísimas!” antes de tomarse una onza de chocolate negro (aunque después disfrutara de la experimentación de los Adrià).

Montar hoy un especiero en condiciones tiene tela, ya que a aquellas que Magallanes y Elkano trajeron a la península hace 500 años -por las que se pagaron verdaderas fortunas- se han sumado otras que nos ha regalado la diáspora. “El intercambio cultural entre diferentes cocinas nos ha ayudado a hacer nuestros ciertos condimentos. A nadie le sorprende ya que en una casa haya salsa de soja o curry”, nos comenta Blanca del Noval, chef investigadora del Basque Culinary Center.

El que se hayan propagado en nuestras mesas elaboraciones como el kimchi, el ceviche o el hummus ha hecho un poco más nuestras esas otredades, y de paso que los nombres de especias y condimentos como gochugaru, rocoto o zumaque ya no nos sean tan ajenos. El propio Yotam Ottolengui defiende en su libro Jerusalén que las discusiones sobre la propiedad de un ingrediente son inútiles: “Todos [inmigrantes, ocupantes, visitantes, mercaderes] han aportado alimentos de todos los confines del mundo”. Gracias a ellos -y a un montón de tenderos- aquí van algunos de nuestros lugares favoritos en los que especiar tu vida (y tus platos).

MADRID

Black Pepper & Co

Pocas presentaciones necesitan Luis Alcázar y su madrileña Black Pepper & Co, tienda de especias de cabecera de muchísimos gastrónomos y gastrónomas como la chef Clara Pérez Villalón: “Luis sabe muchísimo y además de hacer sus propias combinaciones, no deja de incorporar productos nuevos que complementan su oferta; el trabajo que hace con los fermentados también es maravilloso”, nos comenta. Fueron los primeros en comercializarlos en la ciudad y para muchos son ya imprescindibles su kombucha, su chucrut o su espectacular kimchi.

“La calidad de sus especias es estupenda”, continua Villalón, “aromáticas a tope, y entre sus combinaciones caseras me encanta el curry Vadouvan y su furikake -del que, por cierto, el propio Alcázar nos dio la receta-; cuidado porque ambos son adictivos”. Además de la de Villalón, las formulaciones de Black Pepper & Co también aromatizan algunas de las cocinas más prestigiosas de la ciudad, como la de DiverXo, Estimar o Nakeima. En su catálogo, más de 35 variedades de chile y otras tantas de pimienta dan fe de las posibilidades que se abren tras una visita a este local de Chamberí; afortunadamente, Alcázar ofrece recetas y consejos de viva voz y en su tienda online que ayudan a aliviar el vértigo.

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Black Pepper & Co. C/ Meléndez Valdés, 15, Madrid. Tel. 912 872 212. Mapa.

Spicy Yuli

La primera receta que le enseñó a hacer su madre fue la de cerdo agridulce, lo que ya da pistas de que en la mesa de esta gaditana se trabajaba con más especias que el comino y la canela. Juliana Perpén es quien está detrás de Spicy Yuli, una de las tiendas de especias favoritas de la escritora y periodista gastronómica Yanet Acosta: “Yuli es una mujer llena de energía, optimismo e interculturalidad”, nos cuenta, “además de sabiduría entorno a las especias”. Además, nos cuenta Yanet, “comparte esos conocimientos y te enseña a sazonar”.

La desaparición de muchos puestos de especias de Madrid llevó a Juliana a abrir su propia tienda. Para qué lamentarse. “No era tanto frustración como necesidad”, nos comenta Perpén, cuyo catálogo cuenta con más de 350 referencias. “Aquí no hay límite: es un aprendizaje continuo. Un especiero es algo vivo, en constante cambio, sobre todo si tienes interés en probar más cosas”.

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Ofrece talleres de cocina con especias en la librería y escuela A Punto de Madrid, donde demuestra que el concepto de lo que es tradicional o no varía mucho según quién lo pronuncie: “Para mí, por ejemplo, es costumbre cocinar con cardamomo tanto como con canela”. Una de las responsables de esto fue su tía, casada con un indio a finales de los 50: “¡Fue escandaloso! Pero ahí estaba ella haciendo chai masala sin saber que lo era”. De aquellos barros, estos lodos que, afortunadamente, en Spicy Yuli saben a gloria.

Spicy Yuli. C/ Valverde 42, local izquierda, exterior, bajo, Madrid. Tel. 915 225 828. Mapa.

Casa Serrano

En cualquier mercado de abastos no puede faltar un puesto de especias, y el del Mercado de las Maravillas de Madrid es el favorito de la periodista Alexandra Sumasi: “Casa Serrano es una de tantas maravillas en el mercado del mismo nombre. Es muy fácil acabar comprando algo porque, además, sus precios son mesurados. Está al alcance de cualquiera dar alegría a un plato”.

La gastrónoma destaca su selección de hierbas aromáticas molidas y, sobre todo, el pimentón de la Vera que Javier Fernández, al frente de esta caseta verde que da la bienvenida al mercado madrileño, cuida especialmente, al igual que el azafrán nacional. A pesar de que se trate de un puesto de tamaño reducido, Sumasi admira la variedad con la que cuentan -afirman que más de 80 tipos de especias y hierbas aromáticas- y ofrecen desde hace más de 12 años envasadas en pequeñas bolsitas. Con ellas en las manos es habitual ver al chef Abraham García del restaurante Viridiana.

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Casa Serrano. Mercado de las Maravillas. C/ Bravo murillo 122, puesto 246, Madrid. Tel. 915 53 92 57. Mapa.

BARCELONA

Jaime J. Renobell

Para el director comidister Mikel López Iturriaga, estamos frente a “un milagro hecho tienda, un negocio familiar de tres generaciones que sobrevive vendiendo especias, legumbres, harinas y otros comestibles a granel en un barrio cuyo comercio tradicional ha sido devastado por el turismo masivo”. Según nos cuenta Mikel, aunque se trasladaron al local actual en 1997, los Renobell llevan operando en El Born desde 1945, “sin perder nunca sus señas de identidad: buenos productos, precios razonables, oferta amplia -210 referencias de especias- y servicio cercano”.

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No en vano, la tercera generación de la familia sigue haciendo hincapié en que no se trata de un self-service, sino de un lugar en el que se ofrece una atención totalmente personalizada. Además, el fundador, Jaime Renobell y su mujer, María Dolors, decidieron en 1957 crear su propia marca de especias, La Barcelonesa, que siguen comercializando. Un lugar mítico “al que merece la pena ir solo por verlo, aunque no compres nada”.

Jaime J. Renobell. Passeig de Picasso, 34, Barcelona. Tel. 933 197 636. Mapa.

El Graner

“El Graner tiene el encanto de lo pequeño: una tienda de productos a granel con dos sucursales en barrios no céntricos, que ni es cuqui ni tiene grandes pretensiones, pero vende material de buena calidad y da a los clientes un trato familiar”, nos cuenta Mikel López Iturriaga. “Puedes comprar especias sin miedo al sablazo en las cantidades justas que necesites y, al menos, mi experiencia allí siempre ha sido buena en cuanto a frescura, que las especias no son eternas, y en algunos sitios te endilgan polvos semifósiles sin ninguna gracia ni aroma”.

En sus dos tiendas -una en la zona de la Sagrada Familia y otra en la del Clot- además de tarros de especias se abren sacos de frutos secos, legumbres, arroces, harinas y sales con preferencia por los productores locales. “Fuimos pioneros hace diez años en la venta de productos a granel”, nos cuenta Sergio López, fundador de El Graner junto con su mujer Carolina Cionti. “Solo estaba Jaime Renobell en el Born, y eso, y el trabajar únicamente con proveedores responsables, nos dio aprendizaje”. De entre sus productos, López Iturriaga pone especial atención a su zumaque o sumac, “muy usado en la cocina de Oriente Próximo y capaz de dar un toque ácido delicioso a cualquier plato”.

El Graner. C/ de Rogent, 69 y C/ de Provenza, 495, Barcelona. Tel. 603 792 072. Mapa.

BILBAO

FJ Zuazaga

“El mejor pimentón que puedes comprar en Euskadi lo tiene Javier, y eso que yo soy muy maniático con esto”. El cocinero Álvaro Garrido recorre con frecuencia los 100 metros que separan su restaurante Mina de local de Francisco Javier Zuazaga en el cada vez más animado Muelle Marzana bilbaíno. Él sabe que tras ese escaparate opaco, que bien podría parecer una copistería, se esconde una de las tiendas de especias más importantes de Vizcaya. “Fueron los primeros que me pudieron traer pimiento de Espelette hace 20 años, cuando no era habitual”, nos cuenta Garrido, quien afirma saber reconocer las mezclas de especias de esta casa solo con olerlas.

Sin embargo, lo primero fueron las tripas. Con los intestinos de cordero, cerdo y ternera comenzaron los Zuazaga a comercializar en los 50 para la elaboración de productos cárnicos. En un principio, solo contaban con las especias necesarias en el proceso de fabricar embutidos: “Esto ha cambiado mucho desde que mi padre y mi tío abrieron la tienda. Estamos en una zona de mucho producto y en especias aquí era sota, caballo y rey”, nos cuenta Javier Zuazaga, segunda generación al frente del negocio que ya ha abierto sus puertas al cliente de paso.

“Ahora la gente se desplaza mucho y conoce otras culturas y gastronomías y llegan con el ¿no tendrás…? ¿No tendrás…? ¿No tendrás…? Y eso sumado a la nueva cocina de Álvaro o de Josean de Nerua nos ha hecho ir introduciendo muchos productos”, comenta un amabilísimo Fernández ante decenas de diferentes tipos de curry, algas y cereales como el teff. A él también le mueve la curiosidad: ya ha pisado Turquía, India o la isla de Borneo para buscar directamente a los productores con los que quería trabajar.

FJ Zuazaga. Muelle Marzana, 5 y 7, Bilbao. Tel. 944 162 063. Mapa.

VALENCIA

Almacén de Patraix

“Sergio Mendoza es un lunático”. Así comienza a describir la periodista valenciana Almudena Ortuño a quien está detrás del Almacén de Patraix, su recomendación más especiada de Valencia. “Todo en su vida orbita a velocidad sideral, con dos negocios de restauración y una tienda de barrio en la misma calle. También tiene una floristería, pero eso ya es mezclar mucho”, bromea.

En Almacén de Patraix -o de Estraperlo- hay, según nos cuenta nuestra colaboradora, desde piezas de diseño a ahumados de Rooftop Smokehouse, café de especialidad o especias a granel. “Tiene una sensibilidad especial por los proyectos singulares y los productos artesanos, siempre anda investigando nuevas variedades y lo que te encuentras un día no está al siguiente, así que no me atrevo a enumerarlas. Pero sí me atrevo a decir que Sergio es un agente de Valencia y su tienda, una parada obligatoria.

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Almacén de Patraix. C/ de Jeroni Munyós, 15, Valencia. Tel. 640 658 837. Mapa.

OVIEDO

Fermín de Pas

La tienda de especias favorita de David Remartínez está en Asturias y se llama Fermín de Pas, “como el personaje de La Regenta”, nos cuenta el periodista. Según él, se encuentra entre las mejores de España: “En pocas he encontrado la minuciosa selección y el mimo que profesan Pepe y Beatriz a sus especias. Son discretos, pero si preguntas, te cuentan origen, usos, propiedades y curiosidades con una naturalidad que azuza las ganas de cocinar”.

Ya cuentan con dos tiendas que ‘Remartini’ suele visitar “con una lista de urgencias” que sin quererlo se ve exponencialmente ampliada: “Sus especias son tan frescas y delicadas que se te entusiasma la boca. Cuando llegas a casa, abres los paquetes de papel y la cocina se convierte de golpe en una acera de México, de Extremadura o de Turquía”.

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A pesar de su hipnótico pasillo, reconoce que su momento favorito es el de “pasar las especias recién compradas a tarros de cristal pequeños, deslumbrarme con los colores mientras meto la nariz dentro del tarro hasta mancharme sin darme cuenta. No es raro verme por casa con cúrcuma en la napia después de ir a Fermín de Pas. Y creo que esa imagen es el mejor halago hacia su amor por el oficio que han elegido”.

Fermín de Pas. C/ González Besada, 3 y C/ Mendizabal, 6, Oviedo (Asturias). Tel. 616 451 055. Mapa.

MÁLAGA

El Reloj

A El Reloj de Málaga hay que entrar con las cosas claras, de lo contrario, se corre el riesgo de salir con mucho más de lo necesario. El espacio guarda todo el encanto de un ultramarinos de los ochenta y entre todo tipo de legumbres, cereales y frutos secos a granel que te sirven de forma personalizada (de ahí las cosas que se suelen generar en su puerta), cuentan con más de un centenar de especias y tés que custodian tras un mostrador acristalado.

Su fundador, Antonio Moraleda, comenzó en los 40 repartiendo condimentos mucho más castizos en bicicleta. Formaron parte del primer Mercado de Atarazanas de la ciudad y, tras su renovación, siguen defendiendo ese puesto de tonos ocre al que cada vez es más complicado llegar entre visitas turísticas y terrazas de tapeo.

Hacen sus propias formulaciones cuasi místicas para adobos -estamos en Andalucía- y potajes, y es difícil pillarles en un renuncio: pidas lo que pidas, lo tienen. Aquí lo que ves es lo que hay, y eso se agradece. Cuentan con tienda online, aunque el encanto se esconde en la esquina del Paseo de Santa Isabel que ocupan. El olor no tiene pérdida; el cerdito que señala que tienen “todo para el carnicero” tampoco.

La Tienda de las Especias. El Reloj. Pasillo de Santa Isabel, 16, y en el puesto nº 252 del Mercado de Atarazanas. Tel. 952 229 484. Mapa.

CÁDIZ

Titi & Carpi

Como corresponde a una capital como Cádiz, la tienda Tipi & Carpi vende salero a raudales. Es la tienda de especias y herboristería a la que Inma Garrido va cuando necesita comprar algún sazonador para su despensa “y cuando no tengo que comprarlo, también”. “Según te acercas a la calle que ocupa cerca de la plaza del ayuntamiento vas oliendo a especias y se te va abriendo el apetito. Pilar, quien regenta este negocio, es un personaje particular, muy dicharachero, que además de contarte un montón de cosas sobre los productos sabe venderlos muy bien, y eso es lo que hace que una tienda sea buena”, comenta la colaboradora de El Comidista.

En la cesta de la compra de Garrido no falta nunca un tarro de sus “especias típicas de Granada” que la propia Pilar Villanueva mezcla personalmente. Lleva pimentón, azafrán pimienta, curry, comino, sal, ácido cítrico y ácido ascórbico. “Es brutal, lo uso en todo, en las verduras, en la barbacoa o en un filete a la plancha para darle salero”, nos explica la periodista. Granada está presente en Cádiz porque fue el padre de Pilar, al que llamaban Titi, el que fundó en los ochenta la primera tienda en la capital granadina. También cuentan con un espacio en Córdoba. En cualquiera de las tres se pueden encontrar, además de especias, una gran variedad de tés, mieles y frutas deshidratadas.

Tipi & Carpi. C/ San Francisco, 30, Cádiz. Tel. 622 696 224. Mapa.

ZARAGOZA

Detarros

En Zaragoza, de donde es oriundo, David Remartínez nos recomienda Detarros, “una granelería pequeña, pero con abundante oferta, y preocupada por la sostenibilidad de cuanto comercializa”. Los hermanos Lidia y José Vicente defienden desde 2019 este local que no solo está comprometido con el medio ambiente, sino también con el paladar de sus clientes. Según nos cuenta Remartínez, aquí “puedes elegir casi a ojos cerrados y esa seguridad es fundamental para cualquier granelería, especialmente con las hierbas, que nos hemos acostumbrado a usar resecas cual alpargatas en los tarros industriales de supermercado”.

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A granel venden también un vermú de pueblo que no falta en la cesta de la compra de nuestro colaborador, al que reconoce estar “totalmente enganchado”. Igualmente, a sus “conversaciones animosas sobre cualquier producto. Si no hay cola de clientes esperando, hacen de la visita un rato estupendo”. Además, te animan a que lleves tus propios tarros para que los rellenes. De ahí su nombre.

Detarros. C/ Torre Nueva, 30, Zaragoza. Tel. 976 051 781. Mapa.

PALMA DE MALLORCA

Liagiba, Los Sabores del Mundo

La editora gastronómica María Isabel Torres Siller, mexicana residente entre Palma de Mallorca y Barcelona, nos pone sobre la pista de Liagiba, el puesto de especias que adereza el Mercat de l’Olivar de la capital balear y muchas de las cocinas domésticas y profesionales de las islas. “No deja de sorprenderme lo que Christian, el dueño, sabe en cuanto a orígenes y variedades”, nos explica la gastrónoma.

Los argentinos María Eugenia Pinery y Christian Bustos abrieron en 2006 este pequeño joyero de especias mallorquín en cuya vitrina se alinean casi 20 tipos de curry y otros 20 de sales, por no hablar de las especias únicas y las hierbas aromáticas por las que trabajan con más de 60 proveedores de todo el mundo. Los pequeños sacos de legumbres y cereales, en especial los arroces, tampoco tienen pérdida en Liagiba (Abigail al revés, el nombre de una de sus hijas).

Cuentan con más de 680 artículos en su catálogo y gran parte de los productos que ofrece son ecológicos. Todas las mezclas de especias las elabora él personalmente -tiene pasado en los fogones- y no son pocos quienes al aterrizar en la isla lo primero que hacen es pasarse por su puesto para asegurarse el cargamento de vuelta.

Liagiba. Mercat de l’Olivar, Plaça de l’Olivar, s/n, puesto nº 125, Palma de Mallorca. Tel. 660 021 185. Mapa.

Los confinamientos de 2020 precipitaron que las tiendas de especias se volcaran en los pedidos online, pero no solo eso: muchos emprendedores desempolvaron sus cocinas -junto con miles de españoles- y comenzaron a crear sus propias mezclas de especias en el desierto.

Kondimenta Store

A la pareja de hechiceros que se encuentra detrás de Kondimenta Store no les convenció una mezcla de especias que habían comprado para preparar un auténtico kebab durante el confinamiento. Decidieron mezclarlas ellos mismos y, en la persecución de aquel sabor que habían probado en Egipto, acabaron con un catálogo de más veinte tarros de especias que ahora venden online y en algunas tiendas especializadas del País Vasco (mientras crecen en variedad cada dos meses). Su propio za’atar y su mezcla cajún en la que brilla el pimentón ahumado son sus mayores hits, al igual que el blend que han elaborado para que preparemos golden milk (leche dorada con cúrcuma y otras especias) en casa.

María Villar y Jorge Eizaguirre se abastecen de cooperativas en origen, eliminando intermediarios de la cadena de suministro. “Ahora, por temas de volumen, nos abastecemos de importadores o mayoristas que traen especias de Asia, América Central y Europa, siempre buscando la mejor calidad. La compra de especias la hacemos en grano y luego hacemos la molienda y la mezcla en una cooperativa de pequeños productores de la que formamos parte en Zeberio (Bizkaia)”, nos explican. Defienden el uso de ingredientes naturales, sin colorantes, ni saborizantes, ni harinas.

Todo Especias

"Mi alacena adquirió olor a zoco árabe cuando encontré en internet la web de Todo Especias. Esta tienda online con sede en Alcalá de Guadaíra (Sevilla) tiene un amplísimo catálogo de productos. Nunca el nombre de una empresa fue tan descriptivo: Todo Especias. ¿El Corte Inglés?, ¿qué nombre es ese?”, nos cuenta nuestro compañero Carlos Doncel, que ya escribió sobre la empresa de Jessica Ramos aquí.

Doncel aprueba personalmente la calidad de sus mezclas en proporciones que ellos mismos idean -“la cantidad de botes que da olor a mi alacena da fe de ello”- y valora que vendan sus productos también en pequeñas cantidades y a precio económico, “por lo que puedes probar alguna en concreto sin el miedo de gastarte un dinero en un bote de dos kilos que a buen seguro acabará caducadísimo. Otro motivo es que no cobran gastos de envío. Ninguno. Pides lo que quieras y te lo mandan a casa sin coste añadido, desde 50 gramos de tandoori masala a un palé de cúrcuma”.

Nos recomienda su top ventas, el condimento de la alegría, “un buen aderezo para algunos platos; para aliñar unas zanahorias cocidas me parece fantástico, por ejemplo”. O las especias italianas, “que utilizo para dar sabor al aceite de oliva para un plato de pasta”.

Specials

El nombre de Arnau París puede que te lleve a Masterchef, pero después de probar cualquiera de las mezclas de especias que ha creado junto con sus amigos Joan Ibern -abogado y amante de la cocina doméstica- y Albert Freixa -especialista en marketing y amante de lo que otros cocinan-, lo primero que te vendrá a la mente no será el dichoso programa de televisión, sino los nutridos matices de sus tarros.

La creatividad es el eje principal sobre el que gira esta marca que verá la luz en los próximos meses pero que ya se puede adquirir en preventa. Arnau confesó estar harto de que en cuestión de especias le dijeran “cuáles, cuánto y con qué debía usarlas”, a él y a quienes cocinan en casa. “El ver que durante el confinamiento todo el mundo se lanzaba a la cocina pero que estaba aburrido de hacer el mismo pollo a la plancha todos los días”, les animó a lanzar Specials según nos cuentan desde Barcelona. “La gente ha querido atreverse a salir de la norma, a revolucionar su cocina”.

Así que hacen estallar platos de pasta, ensaladas, carnes y verduras con sus complejas combinaciones, que buscan el equilibrio entre la cocina más clásica y la más inventiva. Su Crispy Spark, al que llaman ‘bienqueda’, es una mezcla de ajo, cebolla, flor de sal, semillas de sésamo, de lino y pimentón dulce que sublima hasta una lechuga iceberg y ante su Citric Fire, nivel tres de cuatro en su línea de picantes, el pescado más blanco entra en calor.

Le Figaro

Macron se rend dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président décédé des Émirats

Conséquence: le premier ministre Jean Castex n'ira pas au Vatican comme prévu, les deux chefs de l'exécutif ne pouvant être hors du territoire en même temps.

Emmanuel Macron se rendra dimanche à Abou Dhabi pour rendre hommage au président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed al-Nahyane, décédé vendredi à l'âge de 73 ans, a annoncé l'Élysée. Conséquence: le premier ministre Jean Castex n'ira pas au Vatican comme prévu, les deux chefs de l'exécutif ne pouvant être hors du territoire en même temps, a précisé Matignon.

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Le chef de l'État français entend «exprimer son soutien à son frère le Prince héritier d'Abou Dabi, Cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nayane, ainsi qu'au reste de la famille et à tout le peuple émirien», a indiqué la présidence. Emmanuel Macron s'est entretenu déjà vendredi avec cheikh Mohammed, dit MBZ, demi-frère du défunt.

Rarement vu en public depuis un AVC en janvier 2014, cheikh Khalifa va être remplacé par MBZ. Ce dernier était déjà considéré comme le dirigeant de facto de cette riche monarchie pétrolière du Golfe. Emmanuel Macron avait effectué une visite aux Émirats en décembre 2021, au cours de laquelle il avait visité l'exposition universelle de Dubaï et avait supervisé la signature de plusieurs contrats, dont un portant sur la fourniture de 80 avions de combat Rafale, une commande record pour l'avion de chasse entré en service en 2004.

Emmanuel Macron devrait revenir à Paris dimanche, alors que la nomination d'un nouveau Premier ministre, suivie de celle du gouvernement, est attendue en début de semaine.

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Départ de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement

En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.

Covid-19 : le masque ne sera plus obligatoire dans les transports en commun dès le 16 mai, annonce Olivier Véran

Le ministre de la Santé a indiqué que le port du masque restait simplement «recommandé» dans les transports en commun à partir de lundi prochain.

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Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

L'Humanité

France Télécom, un jugement historique

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné vendredi 20 décembre l'entreprise du Cac 40 et ses principaux dirigeants pour harcèlement moral institutionnel. Un jugement inédit.

Cécile Rousseau« Il ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés »« les dirigeants font le choix d'une politique à marche forcée. » « Les moyens choisis pour atteindre l'objectif fixé des 22 000 départs en trois ans étaient interdits. »France télécom. Le procès historique de la souffrance au travail

« Ces années ont été marquées par l'activation de trois leviers : une pression dans le contrôle des effectifs, la modulation de la rémunération des cadres (en fonction des objectifs de suppressions d'emplois-NDLR) et le conditionnement des esprits des managers. » « d'une politique massive et généralisée, d'actes qui se sont poursuivis et répétés les années suivantes en forçant au départ. »« qui ont reporté systématiquement la culpabilité sur la hiérarchie intermédiaire »« leur rôle a été prééminent »"une politique d'entreprise issue d'un plan concerté pour dégrader les conditions de travail des agents de France Télécom fin d'accélérer leurs départs définitifs de l'entreprise""C'est un grand moment d'émotion pour l'ensemble des victimes. Le harcèlement moral peut être le résultat d'une politique d'entreprise" "Après dix ans d'attente, c'est quand même un soulagement, cela va faire jurisprudence. Pour nous, ce procès est un point de départ."« Les prévenus sont arrivés détendus au procès. La peur doit changer de camp (…) Les mots de la présidente qui dit que les moyens utilisés par les prévenus sont "interdits", c'était le sens de ce procès. Cela doit être le début d un changement." «  Cela n'a pas de fondement juridique. C'est totalement démagogique. »« On espère que cette décision aura un caractère d'exemplarité,même si ça ne fera pas revenir nos collègues disparusorangeProcès France Télécom
L'Humanité

France télécom. L’attente d’une décision exemplaire

Actu

Le jugement du procès historique de la société du CAC 40 et de ses dirigeants pour harcèlement moral institutionnel sera rendu ce vendredi. Les victimes et les syndicats espèrent qu’il fera date.

Cécile Rousseau

L’heure du verdict a sonné. Après un procès-fleuve de plus de deux mois, la centaine de parties civiles et victimes de la crise sociale entre 2007 et 2010 chez France Télécom attendent le jugement qui sera rendu, ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Paris. Dix ans après les faits, sept responsables, dont l’ancien PDG Didier Lombard, son ex-bras droit Louis-Pierre Wenès et l’ex-DRH Olivier Barberot, sauront s’ils sont condamnés pour harcèlement moral institutionnel, à la suite de l’instauration des plans Next et Act ayant entraîné 22 000 suppressions de postes et un malaise massif dans une entreprise majoritairement composée de fonctionnaires. Contre ces trois dirigeants, premiers du CAC 40 à comparaître devant la justice pour de tels motifs, les peines maximales d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende avaient été requises par les deux procureures de la République, Françoise Benezech et Brigitte Pesquié. La société, également sur le banc des accusés en tant que personne morale, risque quant à elle 75 000 euros d’amende. Pour les 39 victimes et leurs familles, dont 19 cas de suicides retenus dans l’ordonnance de renvoi, la sentence, à défaut d’être lourde, se doit d’être exemplaire. C’est aussi le souhait de l’ensemble des syndicats.

« Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès »

Comme l’explique Patrick Ackermann, représentant de SUD PTT, organisation qui avait porté plainte dès septembre 2009 : « Nous attendons les peines maximales même si ce n’est pas assez. Le jugement doit aller dans le sens de l’importance de ce procès. » Pour Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange, une condamnation serait « une première, avec la reconnaissance du caractère systémique du harcèlement, le fait que toute l’organisation est coupable et pas seulement les supérieurs hiérarchiques directs ». Tout en se déclarant « sans illusion : ce n’est pas trois semaines de bracelet électronique ou une peine en cellule VIP qui va les traumatiser ».

Lors des audiences, l’heure était loin d’être à la repentance du côté des prévenus. Didier Lombard, l’ex-PDG avait réfuté, dès le deuxième jour du procès, le terme de crise sociale, évoquant une « crise médiatique » et assurant que les chiffres des suicides avaient été « gonflés ». Seul l’ex-numéro 2, Louis-Pierre Wenès, avait exprimé des regrets le dernier jour. Plus de 300 heures de débats, de paroles d’experts, mais aussi de témoignages accablants, comme celui de la fille de Rémy Louvradoux, fonctionnaire qui s’était immolé par le feu le 26 avril 2011, ont déjà fait de cette affaire un moment judiciaire et sociétal historique. Pour la CFDT, le jugement doit faire jurisprudence « afin que les dirigeants d’entreprise tentés par ces méthodes de management sachent désormais qu’il n’est plus possible d’agir en toute impunité ».

Comme le rappelle Patrick Ackermann : « Les négociations avec Orange continuent jusqu’en juin 2020 pour l’indemnisation des victimes. Mais il faut aussi une évolution de la loi sur le harcèlement moral et renforcer les instances représentatives du personnel ! Aujourd’hui, dans une entreprise ayant les mêmes pratiques que France Télécom, les CHSCT (comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sont tellement affaiblis de puis les ordonnances Macron qu’on aurait du mal à arriver jusqu’au procès ! » De son côté, Sébastien Crozier alerte contre une possible relaxe qui pourrait « déclencher des crises d’angoisse chez certains salariés. On a très peur que les fêtes de fin d’année soient très mal vécues si les peines ne sont pas à la hauteur », redoute-t-il alors qu’Orange a mis en place un numéro d’appel et une cellule de veille.

Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures

Au-delà du drame humain et social, une condamnation serait un signal fort à l’ensemble du monde du travail. Pour maître Jean-Paul Teissonnière, avocat des parties civiles et de SUD PTT, « avec le harcèlement moral systémique, c’est la question des conditions de travail, du management toxique, qui arrive au cœur de l’actualité. Le droit pénal va enfin s’y intéresser. Le jugement peut être extrêmement important en la matière, en traçant des lignes à ne pas franchir pour les entreprises ». Le verdict est attendu ce vendredi, à 10 heures. Dans tous les cas, Orange a assuré qu’elle ne ferait pas appel de la décision.

Procès France Télécomsouffrances au travaildidier lombardSuicides au travail
Le Figaro

Mon mari, ce suiveur : «Dans notre vie sociale, si je ne fais rien, il ne se passe rien»

Pascaline Potdevin

TÉMOIGNAGES - Ils improvisent, elles organisent… Les clichés ont la peau dure ! En 2022, ce sont généralement les femmes qui animent et planifient la vie amicale, familiale et professionnelle du couple. Et si la répartition des rôles se jouait aussi là, dans l'agenda ?

Trois enfants de 1 à 8 ans, des métiers à responsabilités (cadre supérieure dans l'audiovisuel pour elle, associé d'un office notarial pour lui), et des amis qu'ils sont heureux de retrouver : Marie et Julien ont une vie bien remplie. Week-ends, dîners, virées au restaurant, goûters avec enfants : l'été imminent s'annonce riche de promesses et du désir de renouer avec une vie sociale abîmée par les multiples confinements. Pour chaque sortie, c'est Marie qui planifie. Julien, lui…, suit le mouvement. Non que l'envie lui manque : «Mon mari est toujours volontaire pour faire des choses, moins pour les organiser, explique cette jeune femme de 39 ans. Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations. Et quand on lui en propose une, il est incapable d'y répondre sans me consulter : il n'a pas notre “agenda” en tête, ne sait jamais si l'on a déjà un dîner, ou pas, de prévu.»

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Même cas de figure chez Aloïse, 30 ans, chargée de recrutement et son compagnon, Jérémie, 28 ans, qui a repris ses études : «Je programme nos activités communes, j'entretiens nos liens avec les autres. Voir des amis, partir en week-end… Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper.» Camille, 42 ans, éditrice, doit elle aussi gérer jusqu'aux menus détails de la vie sociale de son couple : «Si l'on prévoit un restaurant entre amis, c'est moi – seule ou en compagnie des autres convives féminines, évidemment– qui suis implicitement chargée de trouver une bonne adresse, et de réserver.»

Si l'on veut voir des amis, c'est moi qui lance les invitations

Et si l'envie folle les prenait d'être moins bonnes élèves ? De mettre en sourdine leurs notifications Whats­App ? «On ne ferait pas grand-chose le week-end, s'exclame Marie. Les enfants non plus : quand leur père les emmène faire une activité, c'est souvent moi qui en aie eu l'idée. On ne sortirait pas beaucoup, ou alors à la dernière minute, après avoir croisé quelqu'un qui nous propose de venir prendre un verre au pied levé.» Chez Jérémie, même goût prononcé pour l'improvisation : «Lui laisser les commandes ? Je n'ai jamais testé, confesse sa compagne, Aloïse. Peut-être irait-on déjeuner avec des amis prévenus deux heures plus tôt, si par miracle ils sont disponibles. Mais le fait qu'il attende le dernier moment pour le leur demander me stresse trop.»

Si je veux que les choses arrivent, je dois les anticiper

Parfois, cette prise en charge des relations publiques s'étend à la sphère professionnelle. Marie se souvient d'un week-end organisé par une chambre régionale de notaires (la profession de son mari) auquel les conjoints étaient conviés : «J'y suis allée parce que le voyage m'intéressait. Comme Julien vient de prendre ses nouvelles fonctions et que le Covid a rendu les rencontres, le réseau, plus difficiles, il ne connaît pas forcément tout le monde dans son nouveau cabinet. Il compte donc sur moi pour faciliter la conversation. Je lui apporte cette aisance sociale – l'un de mes points forts. Cela peut également arriver lors de la rédaction de certains e–mails, lorsqu'il doit, par exemple, organiser un repas de fin d'année pour ses collègues. La plume du message, c'est moi : parce que j'ai un côté moins strict, moins formel, un goût pour la communication.»

Valorise ton conjoint…

Bien sûr, l'époque où les épouses désœuvrées devaient entretenir des liens pour favoriser les rencontres professionnelles entre leurs maris (comme dans The Gilded Age , série retraçant l'âge d'or de la haute société new-yorkaise au XIXe siècle, où contrats et plans de chemins de fer se décident après un dîner raffiné) est révolue. Tout comme celle, façon Mad Men, où Madame passait des heures aux fourneaux pour recevoir le patron de Monsieur. À l'inverse, le modèle du power couple, valorisé dans les années 1990 et 2000, semble bien avoir fait son temps. Comme si, porteur de rivalité, de compétition, de sentiment d'injustice au sein du couple et de son entourage, il ne collait plus aux besoins plus «doux» de notre époque. «Aujourd'hui, la plupart des couples préfèrent marquer la différence entre la vie amicale, intime, et celle qui implique du networking professionnel, constate ainsi Anne-Cécile Sarfati, auteure de Nous réussirons ensemble. Couple à double carrière : les freins, les pièges, les clés (Éditions Albin Michel, 2021). Il arrive occasionnellement qu'ils puissent s'entraider, se faire la courte échelle, partager leurs réseaux. Ils se valorisent l'un et l'autre auprès de leurs relations. Mais ils veillent à ce qu'il n'y ait pas de mélange des genres.»

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Liberté ou renoncement ?

Pourquoi alors l'organisation de la vie sociale reste-t-elle à la charge des femmes ? «Je pense que cela tient au fait qu'elles sont davantage encouragées à créer du lien, à ménager les sensibilités et à se rendre disponibles, analyse Marie. On valorise le fait d'être présentes pour ses amis, de se rassembler. Dans nos amitiés féminines, on tient à être là les unes pour les autres, à se voir, souvent. Certains hommes, en revanche, n'ont aucun problème à ne pas se croiser pendant des semaines, voire des mois. Ils sont davantage centrés sur leur plaisir individuel.» Malgré les progrès sociétaux, les études le montrent : «Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime, souligne Laëtitia Vitaud, spécialiste de l'évolution du travail et auteure d'En finir avec la productivité, critique féministe d'une notion phare de l'économie et du travail (Éditions Payot, 2022). Ce qui explique que, à carrière égale avec les hommes, elles soient beaucoup plus fatiguées. Quand elle a des enfants, une famille, une belle-famille, on peut considérer qu'une femme est déjà à temps partiel.»

Les femmes restent toujours celles qui, de la sphère amicale et familiale au monde professionnel, prennent en charge l'intime

«Dans le couple hétérosexuel, creuse Anne-Cécile Sarfati dans son ouvrage, la construction de la féminité se traduit encore par une disponibilité et un oubli de soi des femmes. À cela s'ajoutent des siècles de rhétorique bourgeoise qui les ont rendues responsables de la construction du foyer comme un lieu pacifique, beau et harmonieux. Publié en 2018, On ne naît pas soumise, on le devient (Éditions Flammarion), écrit par Manon Garcia, docteure en philosophie et professeure à Harvard, analyse les ambivalences des femmes et leur consentement, parfois, à leur propre soumission. “Les femmes sont prises en tension entre le désir et l'angoisse de la liberté, entre la volonté de se projeter dans le monde et la tentation de l'abdication.”» Liberté, renoncement : dans ce mouvement de pendule, se retrouve-t-on alors au commandement général de la vie sociale du couple par choix ou en réponse à une assignation venue de la nuit des temps ?

Question de mesure

Et si les deux étaient liés ? Pour Nadège Dazy, membre de l'association Parents et Féministes et formatrice consultante en matière d'égalité hommes–femmes : «L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat, qui a historiquement figé l'image de la ménagère chargée de s'occuper de son foyer pendant que son conjoint gagne de l'argent. Lorsqu'on le transpose à la vie sociale, elles s'occupent de ce qui procure du confort et des loisirs, permettant aux hommes de se détendre après leur journée de travail.» Ces constructions culturelles continuent à sous-tendre, de manière insidieuse, les comportements. «La progression des femmes dans la sphère professionnelle n'a pas changé la répartition du temps, elles continuent, on le sait, à se charger de la maison, des enfants…, mais aussi à lancer les invitations», analyse Nadège Dazy. Autant de tâches et d'énergie déployées qui ne sont pas valorisées. Ni même mesurées.

L'idée selon laquelle les femmes seraient davantage tournées vers l'empathie et le social est issue de tout un système : celui du patriarcat

Ainsi, aucune étude chiffrée ne se penche sur le temps passé à planifier la vie sociale du couple. Un sondage publié le 7 avril par l'Observatoire Ifop–Consolab indiquait que 57 % des femmes déclaraient effectuer «plus de tâches que leur conjoint» (contre seulement 16 % des hommes). Dans ces «tâches» figuraient notamment le repassage, le ménage, faire les lits, la cuisine et les courses. Pas un mot sur la planification des week-ends ou les soirées à organiser. Une zone flottante qui s'explique, selon Nadège Dazy, par le fait que ces tâches appartiennent à la sphère du plaisir, du loisir, et non de la «survie». «Elles ont donc d'autant plus tendance à être invisibilisées. Certes, il est agréable de prévoir des sorties, mais à petites doses, surtout si la femme est la seule dépositaire de ce rôle. Sinon, on n'est plus dans le plaisir, mais dans la contrainte.»

En couple à la ville comme à l’écran

La contrainte, qui, malgré un sentiment paradoxal et parfois grisant de toute–puissance, peut aller jusqu'au ressentiment, voire à la frustration. Nourrie, en arrière-plan, par cette question latente : que se passerait-il si les hommes prenaient leur part du marché ? Qu'est-ce qui, dans nos vies, s'en trouverait libéré ? Probablement du temps, d'abord, pour penser davantage à soi, et s'offrir ainsi la possibilité de développer sa carrière, ses idées, sa créativité. Mais aussi, une certaine forme de joie : celle de vivre «en pleine conscience» (pour reprendre un terme contemporain) un moment justement dévolu à la détente. Et de savourer l'inattendu, découvrir un nouveau lieu, faire des rencontres inédites, celles qui permettent d'ouvrir l'horizon, de se réinventer. «J'ai cette soif d'une ouverture sur le monde qui serait d'autant plus enthousiasmante qu'elle ne viendrait pas de moi, confirme Camille. Je rêve que mon conjoint organise une soirée où il me présenterait de nouveaux amis, comme un territoire à découvrir. Dans lequel je pourrais lâcher prise, me laisser guider, pour une fois.»

Je rêve que mon conjoint organise une soirée

Favoriser le dialogue

Pour rétablir l'équilibre, de nouvelles voies sont à explorer. Les outils numériques, bien sûr, changent la donne – l'utilisation des agendas partagés ou des messageries de groupe ne permet plus d'ignorer de quoi seront faits demain et le week-end prochain. Mais Anne-Cécile Sarfati conseille surtout d'ouvrir le dialogue, d'explorer ces mécanismes qui assignent chacun à un rôle dont il n'est parfois pas conscient : «C'est important, parce que plus on est dans le ressentiment vis-à-vis de l'autre, plus on le rend responsable d'un dysfonctionnement qui parfois le dépasse largement.»

À écouter : le podcast de la rédaction

On peut aussi se rappeler, ensemble, tout ce qu'il y a à gagner dans le fait de sortir de chez soi. «Très souvent, dans les couples à double carrière, la vie amicale passe à la trappe parce qu'on doit travailler, s'occuper des enfants. Mais c'est une erreur de se replier sur soi ou sur sa famille, parce que se lier aux autres permet justement de sortir de cette philosophie du “devoir”, selon laquelle on se doit à son travail, à sa famille, sans laisser beaucoup de temps au plaisir. Parfois, lorsqu'on a de jeunes enfants ou qu'on est en pleine ascension professionnelle, on n'a pas forcément la force de sortir. Mais c'est nécessaire pour recharger ses batteries. Se voir entre adultes, parler d'autres choses que du bureau ou des enfants redonne une place en tant qu'être humain. Et pas juste en tant que professionnel et parent.» Raison de plus pour se répartir les rôles. Équitablement.

«C'est comme si nous étions déjà mortes» : les Afghanes dans la rue pour protester contre l'obligation de porter la burqa

Désormais contraintes de se couvrir le visage en public, en raison de nouvelles restrictions imposées par les talibans, une dizaine de femmes ont manifesté dans les rues de Kaboul, le mardi 10 mai.

Dans l'enfer d'une expatriée confinée à Shanghai : «J'ai vu des cas positifs se faire emmener de force, enveloppés de scotch»

INTERVIEW - Depuis le 30 mars, la ville chinoise est soumise à un confinement strict dans le cadre d'une stratégie «Zéro Covid». Une situation mettant à bout de nerfs les expatriés, qui ont interdiction de quitter le pays.

Pilule du lendemain, accès à l'IVG : les ONG viennent en aide aux Ukrainiennes victimes d'agressions sexuelles

Les organisations internationales se mobilisent depuis le début de la guerre en Ukraine pour venir en aide aux réfugiées victimes de violences sexuelles n'ayant pas accès à l'IVG dans leurs pays d'accueil. La Pologne est en première ligne.

Le Figaro

Corée du Nord: 21 nouveaux morts en pleine épidémie de Covid

Kim Jong-un s'est dit «convaincu» de pouvoir «vaincre cette maladie infectieuse malveillante dans les plus brefs délais».

Vingt et un décès supplémentaires dus à la «fièvre» sont survenus en Corée du Nord, deux jours après l'annonce officielle du tout premier cas de Covid-19, a affirmé samedi 14 mai le média d'État KCNA. Quelque 174.440 nouveaux cas de fièvre ont été recensés vendredi, dont 21 menant au décès, a déclaré l'agence officielle, sans préciser combien de personnes sont mortes du coronavirus. «Le nombre total de malades dans le pays est de 524.440, dont 234.630 sont complètement guéris (...) et le nombre de décès à ce jour est de 27», a détaillé KCNA. Selon plusieurs experts, ces chiffres pourraient sous-estimer l'étendue de la propagation du virus, le pays ne disposant pas des capacités de tester massivement sa population.

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Jeudi, ce pays reclus avait fait état de ses premiers cas de coronavirus, déclarant passer en régime de «prévention d'urgence maximale des épidémies» - ce qui implique des mesures de confinement -, après que des personnes avaient été testées positives au sous-variant BA.2 d'Omicron. Il a également annoncé son premier mort. La Corée du Nord, qui a été l'un des premiers pays au monde à fermer ses frontières en janvier 2020 après l'apparition du virus dans la Chine voisine, s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance. Elle n'avait jusqu'alors signalé aucun cas confirmé de Covid-19 à l'OMS. La presse officielle a déclaré que ces premiers décès étaient «dus à la négligence, notamment à une surdose de médicaments, en raison de la méconnaissance des méthodes de traitement scientifiques».

C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire. »

Le dirigeant Kim Jong-un est apparu pour la première fois à la télévision portant un masque, après avoir présidé jeudi une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique. Il avait alors ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus. «C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire», avait-il dit selon l'agence étatique.

Lors d'une réunion samedi, le dirigeant nord-coréen a promis une «distribution rapide de médicaments d'urgence» et a assuré vouloir introduire «des méthodes de traitement pour les patients, y compris ceux ayant des constitutions spéciales», a rapporté KCNA. Kim Jong -un s'est dit «convaincu» de pouvoir «vaincre cette maladie infectieuse malveillante dans les plus brefs délais», ajoute le rapport. Mais le système de santé du pays - l'un des pires au monde - est en ruine et manque de médicaments et d'équipements essentiels, alertent les experts.

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Le dirigeant nord coréen a annoncé qu'il adopterait le modèle chinois de lutte contre le coronavirus. «Nous devrions tirer les leçons des expériences et réalisations fructueuses du Parti communiste chinois et de son peuple dans la prévention du virus», a-t-il déclaré. La Chine, seule grande économie du monde à maintenir une politique zéro Covid, est cependant aux prises avec de multiples foyers d'Omicron en dépit de stricts confinements et de dépistages massifs à travers le pays. Autre défi de taille pour la Corée du Nord: aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le coronavirus, Pyongyang ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.

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L'Humanité

La construction médiatique de la guerre par l’image

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Informer, dénoncer… quitte à mettre en scène et manipuler. Le musée de l’Armée à Paris retrace l’histoire des rapports complexes entre guerre et photographie.

Pierre Barbancey

Il existe deux façons de parcourir l’exposition « Photographies en guerre » actuellement présentée au musée de l’Armée, à Paris. La première consiste à déambuler devant les clichés. Ils sont nombreux, depuis ceux réalisés artisanalement pour produire des daguerréotypes, jusqu’à l’utilisation d’une caméra infrarouge explorant ainsi la trace humaine à travers une signature thermique. Au total, plus de 300 photographies. Paysages de ruines, chaos des combats, cadavres abandonnés, joie de victoires et désespoir de défaites, portraits de soldats ou de civils… Les images sont bien là, passées déjà, pour certaines, dans la mémoire collective. Ainsi en est-il du « Drapeau rouge sur le Reichstag », d’Evgueni Khaldeï, ou encore de « The Terror of War », de Nick Ut (la petite fille nue et brûlée fuyant l’horreur du napalm au Vietnam).

De la véracité à la perte de légitimité

Ce qui est proposé va bien au-delà. Car il ne s’agit pas simplement de montrer des conflits, mais de s’atteler à la représentation de ceux-ci par un médium : la photographie. Le reportage de guerre n’en est qu’une partie. Même si, par objectif interposé, on entre dans l’histoire. Du XIXe au XXIe siècle, voilà une pratique en expansion. Pour l’accompagner, la photographie évolue, en même temps qu’elle aide au développement de la presse illustrée, devenant moyen de communication et enjeu politique. Que l’on songe, par exemple, au travail presque sans entrave des photojournalistes lors de la guerre du Vietnam comparé à la limitation de la liberté de la presse décidée par les États-Unis lors de la guerre du Golfe de 1990-1991. L’esprit même du photographe a changé. La perception de son geste se trouve différente parce que sa fonction a évolué. Sa production s’est même déplacée dans l’espace-temps avec l’évolution des techniques et la rapidité de l’information. À l’inverse, « la photographie est une mince tranche d’espace autant que de temps », écrivait Susan Sontag.

La photo, un temps passée aux yeux du public comme « intrinsèquement vraie », a en partie perdu de sa légitimité. On sait combien le recadrage permet de détourner une scène de sa signification réelle, voire d’en donner une vision opposée. La reconstitution est l’un des moyens utilisés – sans toujours l’avouer – pour montrer des batailles de Verdun pourtant infilmables, surtout de face ! L’exposition présentée pourra peut-être permettre une « lecture critique des images de guerre », pour reprendre l’expression d’Anthony Petiteau, évoquant dans le catalogue le travail d’Émeric Lhuisset. Dans « Théâtre de guerre, photographies avec un groupe de guérilla kurde, Irak, 2011-2012 », Lhuisset propose une photo léchée, comme on dit vulgairement, tant dans la composition que dans la lumière et les couleurs. Et pour cause. Dans les montagnes kurdes, il a demandé aux combattants d’interpréter leur propre rôle. Pour rappeler que beaucoup d’images iconiques ont été mises en scène. C’est cette série qui ouvre le parcours. Un acte audacieux de la part des commissaires de l’exposition et qui en donne toute l’importance. À ne surtout pas manquer.

musée
Le Figaro

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

Nicolas Barotte

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

La guerre n’est pas terminée, mais il est déjà temps d’en tirer quelques leçons. «Ces premières semaines d’affrontement ont d’ores et déjà livré de nombreux enseignements», a écrit le chef d’état-major des armées, le général Burkhard dans un «ordre du jour», une lettre adressée à tous les militaires, datée du 22 avril. Le plus haut gradé de l’institution souligne trois exigences: le besoin «d’entraînement» à la guerre de haute intensité, la nécessité de cultiver des «forces morales» pour tenir face aux menaces, et enfin le «devoir de vérité». «Le devoir d’un militaire, qu’il soit chef ou subordonné - car on est toujours l’un et l’autre - est de dire la vérité ; dire les choses, sans chercher à enjoliver la situation, par peur, flatterie ou paresse intellectuelle. Face aux chefs, il consiste à présenter, en toute franchise, les limites et les faiblesses qui peuvent être les nôtres. Il implique, naturellement, de proposer des solutions. Envers nos subordonnés, il impose de donner du sens, à la mission comme aux sacrifices demandés, et consentis», écrit le général Burkhard en rappelant une cause des revers de Moscou: «Les chefs militaires russes ont menti.»

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L’exercice de lucidité sera-t-il mené jusqu’à son terme au sein de l’armée? «Il ne faut pas perdre de temps dans l’analyse» du conflit, recommande un gradé de l’armée de terre, où la guerre ukrainienne est suivie à la loupe. Les militaires ne veulent pas accuser un retard tactique ou stratégique lorsque la France se trouvera aux premières loges d’une crise. «Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Chacun doit faire le nécessaire pour s’y préparer. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous», écrit le général Burkhard.

La guerre a toutefois souligné quelques lacunes et faiblesses du modèle français: faille du renseignement militaire qui, dans une analyse trop rationnelle, n’avait pas cru en l’invasion russe ; contraintes sur les effectifs alors que les armées sont largement employées au Sahel ou sur le territoire national ; limites capacitaires, qu’il s’agisse du stock de munitions, des moyens de guerre électronique ou du retard pris dans le domaine des drones tactiques, ceux qui ont fait la différence dans le Haut-Karabakh ou en Ukraine… En réaction immédiate à l’usage, avec succès, de munitions rôdeuses et de drones à «longue élongation» par l’Ukraine, l’Agence d’innovation de défense a ainsi publié début mai deux appels à projet «Larinae» et «Colibri» pour se doter de systèmes équivalents au Switchblade américain.

Toutes les armées sont interpellées par le réveil des armes. La marine compte ses frégates comme l’armée de l’air compte ses avions. «Les combats pour la supériorité aérienne sont une réalité», écrit le chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, le général Mille dans la vision stratégique qu’il a publiée en avril. Dans ce document, préparé avant le conflit, il prend acte d’un changement de monde pour l’aviation occidentale qui ne pourra plus se reposer sur une suprématie aérienne. Lors d’un exercice l’année dernière en Israël, l’armée de l’air s’était notamment entraînée à percer des défenses sol-air, comme celles dont font usage les Ukrainiens avec succès.

Ce que nous apprend la guerre en Ukraine, c’est que nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux. Le moment venu, nous n’aurons pas le droit de ne pas être au rendez-vous

Les réflexions de l’armée française ne se limitent pas à des questions de nombre ou de matériels. Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont aussi une source d’inspiration pour les experts militaires français. Le commandement décentralisé des forces ukrainiennes constitue l’une des clés de leurs succès initiaux. «La supériorité potentielle réside dans la subsidiarité», assure un gradé. Contrairement aux forces russes, les armées occidentales doivent être «capables de faire confiance» aux échelons inférieurs, poursuit-on.

A un fonctionnement vertical des opérations pourrait se substituer une approche en réseau où les unités disposent de compétences étendues. Les unités sur le terrain devraient disposer des capacités cyber minimales qui doivent aller plus loin que le combat «connecté» développé dans le cadre du programme Scorpion. «Une unité doit pouvoir neutraliser un réseau de caméras de surveillance» pour ne pas être repérée. «Le soldat de demain devra être muni d’un fusil et d’un smartphone», ajoute le militaire. Grâce à son téléphone sécurisé - qui suppose d’en protéger les vulnérabilités -, le soldat pourra participer à la «guerre informationnelle», géolocaliser les adversaires, assurer un relais de télémédecine… Dans un conflit de haute intensité, les unités devront être en mesure d’agir en autonomie, poursuit-on, sans attendre un soutien planifié à l’avance. Face à la menace des drones, la question d’un «dôme tactique» est posée. Toutes les réponses aux interpellations de la guerre en Ukraine n’ont pas encore trouvé de réponse.

En ouvrant la réflexion dès maintenant, l’institution militaire espère aussi peser sur les orientations du futur gouvernement. Il faut «gagner la prochaine loi de programmation militaire avant son vote», souligne un observateur du monde des armées.

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La combinaison et la superposition des champs de bataille - terre, air, mer, cyber, espace - sont depuis longtemps réfléchies au sein des états-majors. Mais au «multimilieu multichamp», certains veulent ajouter la dimension humaine du combat. «C’est la guerre par la maîtrise du milieu social», résume un gradé: formation des soldats, capacité d’initiative, discernement… Ce qui manque aussi aux forces russes.

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Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

Guerre en Ukraine : «Comme en 1945, la victoire sera à nous», déclare Vladimir Poutine

Le président russe a multiplié les références au «nazisme» dans ses vœux adressés le 8 mai aux pays de l'ancien bloc soviétique et de l'Asie centrale, ainsi qu'aux régions séparatistes de l'est de l'Ukraine.

Le Figaro

Mort de la légendaire cantatrice Teresa Berganza à 89 ans

Bertrand Guyard

DISPARITION - Herbert Von Karajan éprouvait pour celle qui fut une Carmen de légende une immense admiration. La grande mezzo-soprano espagnole est décédée le 13 mai à Madrid.

Herbert von Karajan aimait à dire qu'elle «était la plus grande Carmen de l'opéra». La légendaire diva espagnole Teresa Berganza est morte aujourd'hui 13 mai à Madrid, à l'âge de 89 ans. Adulée de son vivant, elle était considérée par les mélomanes comme l'une des plus grandes cantatrices du XXe siècle.

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Depuis l'annonce de sa disparition, ses partenaires ont aussitôt voulu lui rendre de vibrants hommages. Le ténor José Carreras, sur Twitter, a dit un premier «adieu à l'inoubliable mezzo-soprano espagnole». Un autre monstre sacré de l'opéra, Placido Domingo a exhumé quatre photos prises avec elle sur scène en y ajoutant ces quelques mots : «C'était une merveilleuse chanteuse et artiste, un grand être humain et surtout une amie et une collègue.»

De son côté la chanteuse Karine Deshayes a écrit un bel éloge à son talent : «Une grande Rossinienne, une grande Mozartienne très aimée et respectée. Autant abordable professionnellement qu'en dehors de la scène et qui a su gérer sa carrière sans brûler les étapes.»

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Teresa Berganza est née le 16 mars 1935 à Madrid. Après avoir étudié le piano dans son enfance, elle suit l'enseignement du Conservatoire de la capitale espagnole. En 1954, elle est couronnée du premier de la prestigieuse école lyrique.

Dès 1957, son talent explose au Festival d'Aix-en-Provence dans Cosi Fan Tutte de Mozart. Elle interprétera merveilleusement Dorabella. Sa carrière internationale est lancée et bientôt elle fera le tour du monde sous la direction des plus grands chefs d'orchestre dont le légendaire maestro autrichien Herbert von Karajan.

En 1989, pour le bicentenaire de la Révolution, Teresa Berganza, Barbara Hendricks, Ruggero Raimondi et Placido Domingo sont les vedettes lyriques du concert d'inauguration des commémorations, le 13 juillet, à l'Opéra-Bastille. Dans ce lieu symbolique, l'immense cantatrice reprendra les chants du Carmen de Georges Bizet, qui de son vivant l'avaient rendu immortelle... Un instant d'éternité.

Teresa Berganza, Carmen de Georges Bizet, en 1989

Avant son album, Kendrick Lamar change de visage dans un nouveau clip

Kanye West, Will Smith, O.J. Simpson... Dans le clip du nouveau morceau The Heart Part 5, le rappeur californien utilise la technique du morphing pour prendre la physionomie de figures afro-américaines, dont plusieurs controversées.

Notre critique de Métèque, de Renaud: massacre en règle de la chanson française

CRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.

Le Figaro

Dépakine: Sanofi condamné pour manque d'informations sur la notice

Le laboratoire français a été condamné jeudi par le tribunal de Nanterre à indemniser à hauteur de 450.000 euros une famille dont la fille est née avec des malformations.

Sanofi a été condamné jeudi par le tribunal de Nanterre à indemniser à hauteur de 450.000 euros une famille dont la fille, exposée à la Dépakine in utero, est née avec des malformations. Le tribunal a estimé que le risque de troubles autistiques en lien avec la Dépakine était connu du laboratoire, au moins en 2005, et qu'en conséquence il avait le devoir de le mentionner dans la notice, selon le jugement consulté samedi par l'AFP.

La mère, suivie pour des crises d'épilepsie, a pris ce médicament depuis 1982. En 2004, au cours de sa grossesse, elle prenait 4 comprimés par jour. À l'âge de sept mois, sa fille a été hospitalisée pour une bronchiolite. Il a alors été noté un «retard d'acquisitions global». Des retards de développement psychomoteurs ont été ensuite observés durant toute son enfance. En 2016, ses parents ont assigné Sanofi devant la justice.

Une condamnation qui marque un tournant

Utilisé depuis 1967 dans le traitement de l'épilepsie et des troubles bipolaires, le valproate de sodium (principe actif de la Dépakine) augmente le risque de malformations physiques (absence de fermeture de la colonne vertébrale, anomalies cardiovasculaires...) et de troubles neuro-développementaux (retard de langage, troubles du spectre de l'autisme...) chez les enfants exposés dans le ventre de leur mère.

«Cette décision de condamnation du laboratoire marque un tournant pour la reconnaissance individuelle de chacun des enfants exposé à la Dépakine», a réagi auprès de l'AFP, l'avocat de la famille, Me Charles Joseph-Oudin, appelant le groupe à «changer de comportement dans toutes les procédures». Selon lui, le laboratoire «doit désormais se ranger à la raison et prendre en charge dignement les familles durement touchées» par le médicament.

Selon le jugement, le laboratoire a reconnu que dès 2003 il avait connaissance des risques en particulier neuro-développementaux, il avait donc dès lors le devoir d'informer les patients dans la notice. C'est seulement en 2006 que la notice déconseillera la Dépakine pendant la grossesse et préconisera la consultation rapide d'un médecin en cas de découverte d'un tel état, précise le jugement.

D'autres jugements à venir

À Nanterre, ce dossier est le premier d'une longue série à être jugé au fond. En tout, le tribunal est saisi de 23 dossiers dont un regroupant 272 demandeurs, selon une source judiciaire.

Une action de groupe lancée en 2017 par l'association de victimes Apesac a été jugée recevable par le tribunal judiciaire de Paris, qui a estimé le 5 janvier que Sanofi avait «commis une faute en manquant à son obligation de vigilance et à son obligation d'information». Le laboratoire a annoncé un appel.

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Le Figaro

Nuit des musées: notre sélection d'escape-game, chasse aux trésors et jeu de piste en France

Léna Saint JalmesBleuenn Robert

La nuit européenne des musées sera sous le signe du jeu samedi 14 mai jusqu'à minuit. Les musées ont redoublé d'efforts pour proposer des activités ludiques et gratuites partout en France.

Jeu chrono-défi au musée des Plans-Reliefs (Paris)

Le fil du temps a été chamboulé et les siècles se sont mélangés. Le musée invite le public à remettre en ordre les grandes dates de l'histoire de France.

Samedi, 19h00 à 23h30. Gratuit et sans inscription, rendez-vous directement au 4e étage de l'Hôtel des Invalides. Plus d'informations: ici .

Crime au musée de la Préfecture de police de Paris

La Banque de France a été braquée, un crime a été commis au sein du musée de la Préfecture de police. Dure journée pour l'institution parisienne. Les visiteurs se glissent dans la peau d'enquêteurs et tente de résoudre le mystère à l'aide des outils de la police.

Samedi, 15h30 et 17h30. Gratuit, réservation obligatoire. 4 rue de la Montagne Saint-Geneviève 75005 Paris.

Jeu de piste pour les petits au musée d'art et d'histoire du Judaïsme de Paris

Le musée d'art et d'histoire du Judaïsme, installé dans l'un des plus beaux monuments historiques du Marais, l'hôtel de Saint-Aignan, ouvre ses portes à l'occasion de la nuit des musées. Un jeu de piste a été spécialement imaginé pour plus petits, à la recherche des Papillons brodeurs.

Samedi, 18h à 22h, 71 rue du Temple 75003 Paris, 01.53.01.86.53. Plus d'informations: ici .

Cluedo géant à Mantes-la-Jolie

Une intrigue autour d'un vol archéologique au XIXe siècle mènera petits et grands à la rencontre de personnages mystérieux et d'indices. À vous de retrouver le coupable pour gagner un lot !

Samedi, 14h30 à 16h30 et 18h30 à 21h. Gratuit, places limitées, réservation conseillée: 01.34.78.86.60, patour@manteslajolie.fr ou reservation.patour@manteslajolie.fr.  1 rue Thiers, 78200 Mantes-la-Jolie. Plus d'informations: ici .

Un escape game aux secours des Archives de Créteil

Un archiviste fou a décidé de détruire toutes les archives du Val-de-Marne. Un escape game palpitant permettra aux visiteurs de sauver le seul et unique document restant. L'activité ludique invite ados et adultes à changer leur regard sur les archives et les différents métiers qui s'y déploient.

Samedi, gratuit sur réservation. Groupe de 3 à 6 personnes. 10 Rue des Archives, 94000 Créteil. Plus d'informations: ici .

Sur les traces de Nicolas Buffe à la Cité de la céramique de Sèvres

Le public part à la recherche des œuvres dessinées par Nicolas Buffe dans un jeu-enquête organisée par la Cité de la céramique. L'artiste français allie la culture classique antique et la culture populaire contemporaine.

Samedi, 18h à 21h, sur inscription. 2 place de la Manufacture 92310 Sèvres 01.46.29.22.00. Plus d'informations: ici .

Le musée d'Art et d'Histoire d'Isle-Adam au secours de l'humanité

Des chercheurs devenus fous sont sur le point de créer une race de plante hybride qui pourrait détruire l'humanité. Le musée d'Art et d'Histoire Louis Senlecq cherche des volontaires pour mener l'enquête afin de déjouer leur plan.

Samedi à partir de 18h. 31 Grande Rue, 95290 L'Isle-Adam. Plus d'informations: ici .

Plongée au cœur d'un mouvement de la Résistance à Lyon

Le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation organise un jeu de plateau coopératif pour découvrir les figures, grands événements et anecdotes de la Résistance lyonnaise. Les participants se lancent dans une course contre la montre pour éviter l'arrestation et le démantèlement du réseau qu'ils incarnent jusqu'à la Libération.

Samedi, 19h à minuit (en continu de 19h30 à 23h). Durée: 1h, dès 11 ans. Plus d'informations: ici .

Chasses au trésor du musée archéologique de l'Oise

Deux scénarios d'escape games sont prévus plusieurs fois dans la soirée: L'étrange bureau de Théodore Monod et Le trésor caché de Cayo Francès. Des énigmes à résoudre en équipe dans un temps limité.Samedi, toutes les heures de 18h à 22h. 8 participants par créneau horaire de 45 minutes. Réservation recommandée: accueil@m-a-o.org ou 03.64.58.80.00. Les Marmousets, 60120 Vendeuil-Caply.

Enquête nocturne à la Mine Gréasque près de Marseille

Muni d'un livret-jeu, chaque visiteur, seul ou en groupe, devra trouver les indices nécessaires pour résoudre une enquête, à la lueur d'une lampe de poche. Une façon ludique et accessible à toute la famille d'apprendre les divers métiers et conditions de travail des mineurs de charbon.

Samedi, 20h à 23h, gratuit. Sur inscription uniquement, dès 8 ans. Puits Hély d'Oissel 13850 Greasque. Plus d'informations: ici .

@minemusgreasque

Ouverture des inscriptions pour la Nuit des Musées du samedi 14 mai. Tel 04 42 69 77 00. Nouveau cette année, un escape game dès 8 ans avec des énigmes à résoudre. #nuitdesmusees #greasque #museedelamine #museeminegreasque #myprovence #regionsud #escapegame #patrimoine #histoire #decouverte #geologie #galeriedemine

Up and Away (Vocalese) - GHOSTLAND

Mystère chez les Arvernes près de Clermont-Ferrand

En parallèle de l'exposition Eclats Arvernes au musée départemental de la céramique de Lezoux, un escape game est proposé au public. Cela fait trois semaines que le chargé d'expositions du musée est porté disparu. Chez lui, on a saisi plusieurs objets liés à l'exposition. Le musée fait appel aux visiteurs pour résoudre ce mystère.

Samedi, 14h30 à 23 heures, gratuit avec un ticket d'entrée au musée.Groupe de 8 personnes maximum, jeunes de moins de 15 ans accompagnés d'un adulte. Durée: 30 minutes, réservation obligatoire. 39 rue de la République, 63190 Lezoux. Plus d'informations: ici .

A la rescousse des animaux près de la frontière allemande

Diane, déesse mythologique de la chasse s'est réveillée et s'est mise en quête des animaux présents dans le musée. Les courageux devront la défier pour sauver les animaux qu'elle traque.

Samedi, 18h00 à 22h00, réservation fortement conseillée à archives@wissembourg.fr. Dès 6 ans, durée 30 min. Mairie de Wissembourg, 10 rue du chapitre, 67160 Wissembourg. Plus d'informations: ici .

Les archéologues normands à la recherche des Calètes de Juliobona

Un programme de fouilles entend révéler et, à terme, valoriser, le passé gallo-romain méconnu de Lillebonne.

Au château de Versailles, le tourisme «refleurit» malgré l'absence des touristes asiatiques

Les Chinois, Hongkongais et Taïwanais, habituellement le troisième groupe de touristes le plus présent, manquent toujours à l'appel. Mais le monument historique enregistre une reprise progressive de ses visites depuis le début de l'année.

Découverte exceptionnelle de deux torses de boxeurs de l'âge du fer en Sardaigne

Les statues, datées entre 950 et 730 av J.-C., ont été découvertes dans la nécropole de Mont'e Prama à Cabras, un site de culture nuragique.

Le Figaro

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

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REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Margaux Benn

Dans son petit abri creusé dans la terre et surmonté d'une bâche, Tetiana Chornovol veille sur l'horizon. Cette ancienne journaliste, devenue députée puis ­militaire, commande une poignée d'hommes sur une position stratégique au nord de Kiev. Son rôle : tirer sur les chars ennemis qui avancent, en ce mois de mars, sur la capitale. « Jusqu'à présent, j'en ai dégommé deux », se félicite cette jeune femme solaire, qui affiche en permanence un grand sourire franc.

À 42 ans, Tetiana Chornovol est ­habituée à se battre sur des fronts ­différents, mais tout aussi périlleux. En tant que reporter d'investigation, d'abord : en 2013, elle est victime d'une tentative d'assassinat après la publication d'enquêtes révélant des affaires de corruption dans lesquelles trempent des membres du gouvernement de Viktor Ianoukovitch. En qualité ­d'activiste, aussi : en 2014, elle est l'une des figures de proue de la révolution de Maïdan, pendant laquelle des dizaines de manifestants ­proeuropéens sont blessés ou tués. Et puis, enfin, en tant que politique : après la révolution, elle est nommée au bureau anticorruption du gouvernement, avant d'en ­démissionner quelques mois plus tard, déplorant le manque de bonne ­volonté de Kiev concernant l'attaque réelle du ­problème.

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Elle finit par être élue ­députée au sein d'un parti ­nationaliste et conservateur. Mais sa bataille la plus âpre fut aussi la plus inattendue : « En 2014, mon mari, qui était militaire, est mort en combattant les séparatistes prorusses. Non seulement j'ai perdu l'homme de ma vie, mais je me suis aussi retrouvée seule pour élever nos deux filles », se souvient-elle, avant de ­montrer une ­photographie sur son­ ­téléphone portable : « Il était très beau, non ? »

Détruire les chars russes

À présent, elle revêt le treillis de l'armée nationale ukrainienne. « C'est juste une autre manière de me battre », lâche modestement cette jeune femme au visage doux, qui garde toujours près d'elle la kalachnikov de son défunt mari, « un porte-bonheur utile ». Estimant que Moscou préparait une offensive, à la fin de l'année 2021, Tetiana Chornovol a ­demandé à s'enrôler. Sa formation à l'utilisation de missiles antichars s'est achevée deux jours seulement avant le début de l'invasion russe, le 24 février… « Juste à temps ! » ­lance-t-elle, gardant un œil sur l'écran qui affiche la route en face, par laquelle pourraient arriver les chars ennemis.

Au bout de seulement quelques ­minutes, il faut partir. En chemin, Tetiana Chornovol ramasse un ­débris. Son sourire devient énigmatique : « Ce sont des bouts du premier char que j'ai détruit. » Est-elle sortie indemne de cette première frappe ? « La principale raison pour laquelle je n'ai pas voulu m'engager dans l'infanterie, c'est la crainte d'avoir à me confronter au visage d'un ennemi, confie-t-elle. C'est plus facile de viser un gros véhicule en acier qu'un jeune homme à peine plus âgé que mes filles. Et puis, pour m'aider à garder la tête froide et ne pas être triste, je m'imagine que je combats des dragons ! »

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Avec ses cheveux blond platine plaqués derrière des oreilles ornées de perles blanches, sa veste de tailleur rose, son maquillage soigné, Kira Rudik ressemble à une femme d'affaires en route pour le bureau. À un détail près : la jeune femme de 36 ans s'attelle à l'assemblage d'un fusil dans son salon, flanquée de deux ­colosses en treillis. « Voici Andriy et Maxim », présente-t-elle. Le premier, crâne rasé, épaisse barbe noire et ­tatouages maculant ses avant-bras, est un vétéran des forces spéciales ukrainiennes. Sur son tee-shirt, on peut lire, en écriture gothique : « Zéro tolérance envers les envahisseurs. » Le second, en plus de son ­fusil AK-74, porte un pistolet à la ceinture, et a fait partie d'une unité spéciale de la Garde nationale. ­Depuis le début de l'invasion, ­Andriy et Maxim forment la garde rapprochée de Kira Rudik, et se sont ­improvisés instructeurs de tir. ­Au-dessus de la table des repas, leur protégée répète les différentes étapes que ses formateurs lui ont apprises : « Rester bien campée sur les jambes… Recharger… Prête… Viser… Tirer ! » s'exclame-t-elle. « Il s'agit d'un AK-SU, énonce-t-elle doctement. C'est une arme plus compacte, je la préfère aux autres qui sont plus lourdes. C'est Andriy et Maxim qui me l'ont conseillée ! »

Un mois plus tôt, Kira Rudik n'avait aucune idée du nom de ce ­fusil, ni même de son existence, et n'aurait jamais pensé savoir l'utiliser. Passionnée d'informatique, elle a cofondé, il y a quelques années, une entreprise qui fabrique un système d'alarme pour porte d'entrée, vendue à Amazon pour un milliard de dollars. Après sa carrière d'entrepreneuse, elle s'est muée en députée « pour mener un combat qui me tient à cœur : la transformation numérique de l'Ukraine ! » À la tête du parti Voix, elle a fait voter au Parlement plusieurs lois en ce sens.

Défendre jusqu'à la mort

« Et puis, les Russes sont arrivés », poursuit-elle. « Le premier jour de l'invasion, le 24 février, nous nous sommes rassemblés à 5 heures du matin au Parlement avec de nombreux autres députés ; à 7 heures, nous avons voté la loi martiale », se rappelle-t-elle. Et puis, il a fallu « faire plus »; en d'autres termes : se battre. « Des membres de mon parti politique, ainsi que d'autres députés se ­demandaient comment participer à l'effort de guerre. Alors, moi, je leur ai répondu : “Il faut prendre les ­armes !” C'était une idée folle, car aucun d'entre nous ne savait tirer, mais en temps de guerre, la politique ne suffit pas. »

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La jeune femme a donc organisé des séances de cours de tir dans son ­jardin, avec pour instructeurs ­d'anciens militaires et policiers. Le groupe informel, qui compte une trentaine de membres, a rapidement été intégré à la Défense territoriale, une organisation nationale de ­volontaires civils armés. Mission : patrouiller dans les rues et « être prêts à riposter au cas où les Russes entreraient dans Kiev. Je défendrai mon quartier jusqu'à la mort », jure Kira Rudik, en ce début de mois de mars, alors que l'armée russe frappe régulièrement certains quartiers de Kiev et menace encore d'y pénétrer.

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Soudain, elle reçoit un appel. Un missile russe s'est écrasé sur un complexe d'immeubles résidentiels dans le quartier de Podilsky, à une quinzaine de minutes de là. La jeune femme saute dans son 4 x 4 noir, à la place du passager. Ses gardes s'y ­engouffrent à leur tour, l'un d'eux se met au volant. Sur le chemin, ­personne n'ose parler. Kira Rudik ­applique une couche supplémentaire de maquillage, comme pour se donner une contenance…

Les miraculées de Kiev

Car elle sait que, sur place, l'attendent des caméras de journalistes. À l'arrivée, elle étouffe un cri de surprise. Des gens à l'air hébété errent dans un spectacle apocalyptique. Certains ont le visage en sang, d'autres sont encore vêtus d'un ­pyjama. Le souffle de la frappe a écorché les façades ; les appartements, dont le mur extérieur a été démoli, sont autant de plaies béantes sur les gigantesques immeubles qui, il y a encore quelques heures, hébergeaient la vie.

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À peine sorties des décombres ­fumants, Olga et sa fille âgée de 3 semaines, Victoria, sont des mira­culées. Quand la déflagration s'est fait ­entendre, la jeune femme de 27 ans s'est jetée par-dessus son bébé pour le protéger des éclats. « Elle lui a sauvé la vie », murmure Ira, l'une des infirmières de l'hôpital Okhmatdyt de Kiev, où les cinq blessés ont été amenés.

Du bout des doigts, Ira vérifie le bandage qui entoure le crâne d'Olga d'un nattage poisseux de cheveux et de gaze. Mutique, la mère allaite l'enfant qu'elle a failli perdre, en même temps que tout le reste, pendant cette horrible seconde qu'a duré l'explosion. Ira est flanquée d'Inna Shuljak, la chirurgienne. Les deux femmes n'ont pas quitté l'hôpital depuis le début du conflit. Elles y dorment sur des matelas à même le sol, y mangent grâce à des paniers-repas apportés par des bénévoles, et espèrent ne pas devenir la cible des prochaines frappes. Le mari d'Inna est lui aussi médecin. Alors, il a fallu envoyer leur fille adolescente vivre chez ses grands-parents à l'ouest du pays, plus préservé des combats. « Notre attitude au travail a changé. Le métier a pris le pas sur tout le reste. Mais, même si nous sommes ­séparés de nos proches, notre groupe de collègues est devenu comme une grande famille », explique Inna Shuljak.

Pour autant, le confinement et l'angoisse générée par les frappes erratiques qui s'abattent, en ce mois de mars, sans discrimination sur des maisons, des immeubles ou des usines à vélos, sont difficilement supportables. « Sans compter que je n'avais jamais été confrontée à des blessures de guerre, à des enfants aux membres déchirés par les éclats d'obus, à des femmes comme moi, qui pourraient être mes sœurs, mes filles ou ma mère, méconnaissables juste parce que, quelque part, un Russe a appuyé sur un bouton », s'émeut la jeune femme de 38 ans, passant ­mécaniquement une main tremblante dans ses cheveux blonds.

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Normalement, Okhmatdyt est un hôpital spécialisé dans l'oncologie pédiatrique : « On est habitués aux histoires tristes, à l'injustice, mais pas à ­recevoir des bébés couverts du sang de leur maman », lâche-t-elle. Olga, la jeune mère, sera sauvée et sortira de l'hôpital une semaine plus tard. De nombreuses autres n'ont pas cette chance.

Pour se prémunir des bombardements, une grande partie de la population ukrainienne se terre dans des caves, sous-sols, bouches de métro et autres abris de fortune. Dans le nord de Kiev, la station Obolon est l'une des plus grandes et, en ce mois de mars, elle loge des dizaines d'habitants effrayés par les frappes qui continuent de s'abattre sur certains quartiers de la capitale et de sa périphérie. À l'entrée, il faut montrer ses documents d'identité à des policiers qui filtrent les familles portant des couvertures et des sacs de couchage. Deux dames d'une cinquantaine d'années, opulentes et fardées, postées près des tourniquets à l'arrêt, font office de cerbères et notent, comme les policiers, les noms de chaque entrant. Ce sont elles, et seulement elles, qui peuvent appeler la directrice du métro. L'un de leurs ­téléphones sonne, faisant résonner une chanson patriotique ukrainienne : « Madame la directrice » a accepté de nous rencontrer.

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Nella Charaitchuk apparaît. À 57 ans, elle s'enorgueillit d'avoir passé toute sa carrière « dans le métro ». « Je me rappelle mon premier jour en tant que contrôleuse : c'était le 13 janvier 1983. Et aujourd'hui, je gère toute la station Obolon ! » dit-elle fièrement.

«Les Russes ont tout volé»

Au début de la guerre, elle a reçu pour instruction d'accueillir tous ceux qui le voudraient, en priorité les familles, raconte-t-elle au milieu de la bouche de métro aux couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien, alors que sur un écran de télévision accroché à un poteau s'exprime le président Volodymyr Zelensky. Par terre, des matelas en mousse ont été apportés par des bénévoles. « Avant la guerre, je veillais au bon fonctionnement des trains, à la propreté des sanitaires, à l'aération… Aujourd'hui, j'organise les distributions de nourriture, d'eau, j'assure la sécurité. Les gens viennent avec leurs animaux de compagnie… J'ai même vu des perroquets en cage ! »

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Veuve depuis deux ans, elle habite seule, elle aussi, dans le métro : « Il y a trop de travail, je dois être ici en permanence. » Mais elle s'estime chanceuse : « Ma cousine habite dans un village occupé par les Russes. Quatre jeunes soldats, âgés de 18 et 19 ans, sont entrés chez elle. Ils grelottaient de froid et étaient affamés, alors elle leur a offert du thé et à manger. En revanche, chez sa voisine, les Russes étaient bien plus méchants : ils ont tout volé, même les affaires du bébé ! »

Au même moment, dans un minuscule hameau près de Boutcha, cette ville en périphérie de Kiev, devenue le symbole des crimes de guerre commis dans toute la zone par les troupes russes, Darya Boyko ne se cache pas sous terre, mais dans le grenier. Lorsque la guerre a éclaté, les parents de cette jeune serveuse ont décidé de se réfugier dans leur datcha (maison de campagne) avec leurs filles Darya, 18 ans, et Alina, 8 ans, ainsi qu'Anna, 17 ans, une amie de la famille. « L'endroit n'est même pas sur la carte, on pensait que jamais les Russes ne nous y trouveraient », explique Darya Boyko.

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Un jour, alors que son père tente de capter une connexion internet dans le jardin, il aperçoit des hommes en uniforme. Pensant qu'il s'agit de soldats ukrainiens, il leur lance : « Gloire à l'Ukraine ! » Ce à quoi, normalement, il faut répondre : « Gloire aux héros ! » Mais les inconnus l'ignorent. Pris d'un pressentiment, l'homme court ordonner aux jeunes filles de monter au grenier. À peine la trappe refermée, voilà qu'une voisine accourt à son tour : les hommes en uniforme se sont présentés chez elle. Il s'agit de soldats russes, à la recherche de ce qu'ils ­appellent des « saboteurs » : autrement dit, des résistants.

« Le lendemain ou le surlendemain, c'était le 8 mars : mais au lieu de célébrer, comme à notre habitude, la Journée internationale pour les droits des femmes autour d'un repas, ma ­famille était divisée : nous dans le ­grenier, mon père guettant à la ­fenêtre. Ma mère, qui tentait à son tour de capter du réseau internet dans le jardin, a vu une roquette survoler sa tête et exploser chez un voisin », ­raconte Darya. Un autre habitant est tué à bout portant par des soldats russes en allant inspecter les dégâts dans la ferme de ses parents, elle-même détruite par un missile.

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Quelque temps après, une poignée de soldats fait irruption dans la ­maison de la famille. Ils sont commandés par un certain Alexandre, « un homme qui se plaisait à jouer avec nos nerfs ; par exemple, il ne faisait que répéter que nous n'avions rien à craindre, tout en tapotant son arme ou en maniant ostensiblement des grenades… Ils étaient tous armés jusqu'aux dents et voyaient qu'on avait peur. Je pense que ça leur faisait plaisir d'avoir ce pouvoir sur nous », ­raconte la jeune femme. En fouillant la maison, les intrus décèlent la ­cachette des filles et confisquent les téléphones portables de tous les membres de la famille.

Viols et crimes de guerre

La maison de Darya devient un point de rendez-vous quotidien des soldats : « Ils y passaient la journée, du matin jusqu'à environ 17 heures. Ils faisaient comme s'ils étaient chez eux, prenaient ce qu'il y avait à ­manger, mais nous faisaient goûter les boissons et aliments devant eux pour s'assurer que nous ne tentions pas de les empoisonner. » Et, souvent, ils buvaient jusqu'à être ivres. Alors, ils devenaient terrifiants : « D'ordinaire plutôt calmes, ils pouvaient se transformer en animaux », raconte-t-elle. À plusieurs reprises, le chef, Alexandre, hurle : « J'ai tellement envie de tuer ! »

« Quant à moi, je me pliais en quatre pour accéder à toutes leurs volontés : je leur cuisinais des plats, leur offrais le thé, et discutais de tout et de rien… En fait, je m'employais surtout à ­détourner leur attention des filles. J'avais trop peur de ce qui pourrait arriver », souffle la mère de Darya. Celle-ci ose dire plus crûment ce que la quinquagénaire est trop pudique pour mettre en mots : « Maman faisait tout pour qu'ils ne nous violent pas. »

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Depuis que les troupes russes se sont retirées de la périphérie de Kiev, libérant les populations – et leurs paroles –, de nombreuses allégations de crimes de guerre émergent. À la date du 10 avril, le bureau de la procureur générale d'Ukraine en avait recensé 5600… Un chiffre qui ne représenterait, selon les ­enquêteurs, que la partie émergée de l'iceberg. « Beaucoup d'autres localités sont toujours sous la coupe des Russes, ou bien en proie aux combats et donc inaccessibles. Après la ­victoire, quand tous les Russes seront partis, nous découvrirons l'ampleur des horreurs qu'ils ont commises dans notre pays », souligne Kateryna ­Haliant, une psychologue qui prend en charge de manière bénévole des jeunes filles et des femmes qui ont été victimes d'abus sexuels, ainsi que de violences physiques et psychologiques de la part des Russes.

Darya est l'une de ses patientes : « Heureusement, Alexandre et sa bande ne nous ont pas fait de mal… Mais ces jours où ils nous ont pris en otage, je ne dors plus vraiment la nuit », explique la jeune femme. Son calvaire a duré trois semaines, jusqu'à ce que la famille s'échappe en voiture, et que le village soit libéré. Les autres patientes de Kateryna Haliant sont si traumatisées, tant physiquement que mentalement, qu'elles sont presque incapables de parler, même à leur thérapeute.

De nos envoyées spéciales Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos)

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L'Humanité

« Lawrence d’Arabie », archéologue charmeur et espion de sa majesté

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THÉÂTRE Une très belle mise en scène d’Éric Bouvron, avec une dizaine de comédiens démultipliant les rôles raconte cette aventure hors du commun.

Gérald Rossi

Sur le plateau, pas de décor, et seulement quelques accessoires, des tapis, deux ou trois malles en ferraille, une théière… et surtout signalons les lumières d’Ewin Garnier qui traduisent les ambiances, la douceur du temps, comme le soleil brûlant du désert, ou la froideur des nuits. Pour les costumes, Nadège Bulfay a choisi à la fois le réalisme, pour les tenues des Bédouins, des militaires et des explorateurs, avec seulement quelques accessoires permettant de passer de l’un à l’autre, le tout dans la légèreté inventive qui porte tout le spectacle.

Cette version de la véritable histoire de « Lawrence d’Arabie », de son vrai nom Thomas Edward Lawrence est une adaptation de Benjamin Penamaria et Eric Bouvron, ce dernier signant aussi la mise en scène. Créé d’abord pendant la pandémie avec son cortège de salles fermées au public, le spectacle s’est pointé au dernier festival d’Avignon, dans les Halles d’Alain Timar, toujours bien inspiré dans ses choix de programmation. Ce « Lawrence d’Arabie » a depuis repris vie et trouvé un public mérité.

L’aventure a donné lieu à un film désormais considéré comme un classique du genre, réalisé en 1962 par David Lean, avec Peter OToole dans le rôle-titre, Alec Guinness, Anthony Quinn, Omar Sharif. C’est l’histoire vécue à partir de 1910 par un jeune archéologue charmeur et talentueux, recruté par les services secrets de « sa majesté » dans ce qui était alors l’Empire britannique. Thomas Edward Lawrence, né en 1888, a été l’artisan des alliances entre plusieurs dirigeants arabes pendant le premier conflit mondial. La romance théâtrale simplifie l’histoire et si l’on apprend que Lawrence finalement s’engage dans la Royal air force, après bien des hésitations et ses regrets de voir triompher d’autres choix politiques que ceux qu’il a soutenus, on ne sait pas bien qu’il meurt en 1935 dans un accident de la route. Mais qu’importe.

Sur la scène, sans une minute de répit, les comédiens Kevin Garnichat (Lawrence), Alexandre Blazy, Matias Chebel, Stefan Godin, Slimane Kacioui, Yoann Parize, Julien Saada, Ludovic Thievon se partagent les rôles. Soit pas moins de plusieurs dizaines, avec la gravité nécessaire et qui sonne juste, dans la douleur de la guerre, mais avec aussi beaucoup d’humour. On retiendra par exemple la séquence impayable du chameau…

Sans image, à part une étrange carte du monde porté à bout de bras, sans projection de dunes dorées dans le soleil couchant, « Lawrence d’Arabie » se pare en revanche du très bel habillage musical interprété en direct, la musique n’étant pas une illustration mais devenant elle-même personnages avec l’accordéoniste Julien Gonzales, le violoniste Raphaël Maillet, et la mezzo-soprano aux colorations envoûtantes Cecilia Meltzer. En dépit de sa légèreté apparente, cette tranche de récit colonial n’ignore pas la domination européenne sur des peuples et des États qui ont depuis recouvré leurs indépendances, sans se départir toujours des pièges qui leur ont alors été tendus.

Théâtre
Le Figaro

Guerre en Ukraine : quel sort pour les régions sous contrôle russe ?

Elisabeth Pierson

DÉCRYPTAGE - Les autorités prorusses de Kherson ont déjà demandé leur rattachement à la Fédération russe. Entre autonomie, État-tampon ou annexion, quel sort attend les régions gagnées par Moscou ?

La guerre bat son plein en Ukraine et nul n'ose encore en évoquer le bout, que les autorités de Kherson lâchent déjà le mot : «annexion». Dans cet oblast aux portes de la Crimée, sous contrôle des forces russes depuis début mars, l'administration installée par Moscou semble prendre les devants du Kremlin en annonçant, mercredi, sa volonté de devenir «sujet à part entière de la Fédération de Russie». D'ici la fin de 2022, «tout le cadre législatif sera prêt», a assuré Kirill Stremousov, chef adjoint de l'administration locale.

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À ce jour, Kherson est encore la seule région entièrement sous contrôle russe en Ukraine, en plus des deux républiques autoproclamées du Donbass, Louhansk et Donetsk. «À certains égards, cette demande d'annexion semble prématurée au vu de la guerre en cours», soulève Paul d'Anieri, professeur à l'université de Californie et spécialiste du monde post-soviétique. D'ailleurs, le porte-parole du Kremlin a lui-même réagi en rappelant que «de telles décisions doivent avoir un contexte juridique absolument clair, une justification, être absolument légitimes, comme ce fut le cas pour la Crimée».

Jusqu'à présent, de tous les territoires étrangers occupés par la Russie, seule la Crimée a été annexée. Quel sort attend les zones militairement gagnées depuis le 24 février ? «Cette réponse sera certainement établie à l'ouverture des négociations post-conflit», explique Frédéric le Moal, professeur au lycée militaire de Saint-Cyr. «Le rapport de force dépendra largement du gain militaire de chaque partie sur le terrain». Dans cette perspective, trois hypothèses sont envisageables.

1) La fédéralisation

Chaque prise militaire russe étant un poids de plus dans la balance des négociations, Moscou pourrait user des régions contrôlées comme d'une monnaie d'échange dans le cadre des discussions, pour réclamer par exemple la neutralité, ou une fédéralisation forcée de l'Ukraine. «On reviendrait en quelque sorte à une situation ante bellum», explique Frédéric le Moal, la logique russe d'avant-guerre de parcelliser son voisin pour l'affaiblir. En ce sens, les accords de Minsk faisaient de l'Ukraine un État fédéral pour «conférer aux régions prorusses une véritable influence, voire une possibilité de blocage dans les décisions du gouvernement central», explique le géopolitologue.

«C'est ce que la Russie a choisi de faire dans le Donbass ces huit dernières années, laissant le statut de la région en suspens», abonde Florent Parmentier, chercheur associé au Centre de géopolitique de HEC. Un moyen de maintenir «un pied dedans, l'autre dehors», illustre-t-il. Très nette avant la guerre, cette logique n'est toutefois plus vraiment d'actualité au vu du rapport de force actuel. «Si c'était le cas, la Russie se serait arrêtée à la déclaration d'indépendance du Donbass, sans déclencher l'invasion. De toute évidence, ses objectifs de guerre vont plus loin», estime Frédéric Le Moal.

2) L'État tampon

Autre possibilité, les régions contrôlées sont reconnues indépendantes par Moscou et reliées pour constituer un territoire tampon entre le camp Occidental et la Russie. «Des régions arrachées à leur état d’origine, indépendantes et sous protection russe, non reconnues par la communauté internationale», explique Frédéric Le Moal. Une situation similaire à l'Ossétie du Sud, séparée de la Géorgie au terme d'un affrontement soutenu par la Russie en 2008 et reconnu jusqu'à présent par une poignée de pays, dont l'Abkhazie, la Transnistrie, la Syrie ou le Nicaragua. «Cela amputerait l’Ukraine d’une part de son territoire, mais d’un point de vue cynique, elle serait ainsi débarrassée du cheval de Troie russe», souligne le professeur en géopolitique.

3) L’annexion

Enfin, comme en Crimée, les régions sous contrôle russes pourraient être intégrées à la Fédération russe. À ce titre, toute intervention ukrainienne ou occidentale serait perçue comme une «atteinte à l’intégrité du territoire» et à «l'intérêt vital du pays», ouvrant les portes à une dangereuse escalade.

«Continentaliser» l'Ukraine

Pour les différents spécialistes interrogés par Le Figaro, cette dernière hypothèse est la plus probable. «Tant que les États ne dépendront pas de la Russie, il restera toujours à l'Ukraine la tentation de les récupérer. Vu de Moscou, ce serait la perpétuation de la guerre», explique l'historien et ancien journaliste Pierre Lorrain.

L'annexion laisserait un atout majeur pour Moscou : constituer un corridor allant de la frontière russe à la Transnistrie en Moldavie, que la Russie occupe depuis 1991. Outre l'aspect géopolitique de priver l'Ukraine de l'accès maritime et «continentaliser» le pays, l'enjeu est également économique, la région de Kherson abritant le canal qui fournit en eau à la Crimée.

Un enjeu enfin historique, puisque ce «couloir» correspondrait peu ou prou au projet de Novorossia (Nouvelle-Russie) datant de 2014, qui consistait à couper l'Ukraine de Kharkiv à Odessa. Pour cela toutefois, il manque encore à la Russie de faire sauter le verrou d'Odessa, région qui résiste farouchement. Les troupes russes concentrées dans le Donbass sont encore loin d'une telle victoire.

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L'annexion est-elle faisable ?

«Pour les élites locales acquises à Moscou, l'annexion est un point d'arrivée», juge Joseph Martinetti, maître de conférences en Géographie et spécialiste de l'Ukraine. «Le statut quo a coûté pendant huit ans aux populations du Donbass d'être prises entre deux feux. La Crimée, elle, depuis son annexion, est restée en paix puisque intouchable».

Côté juridique, les modalités restent encore à établir. Si les autorités de Kherson souhaitent procéder par décret, le Kremlin a souligné qu'il tenait à légitimer la décision par un vote populaire. «Pour la Russie, invoquer le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes permet de mettre les Occidentaux face à leurs contradictions : le même argument était invoqué par les Occidentaux pour reconnaître le Kosovo», rappelle Frédéric Le Moal. L'indépendance du Kosovo, proclamée au détriment de la Serbie en 2008 lors d'une session extraordinaire du parlement, avait été reconnue dans la foulée par les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN.

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D'ailleurs, l'annexion est déjà un fait au Donbass. Dans les régions de Donetsk et Louhansk, «la Russie n'a plus besoin de ses chars d'assaut pour annexer les zones qu'elle contrôle déjà depuis 2014», expliquait début février Olivier Baumard, ancien observateur international déployé en Ukraine de 2019 à 2021. Le rouble y fait office de monnaie courante, la population est invitée à obtenir un passeport russe à grands coups de campagnes publicitaires, peut voter aux élections russes. «Une simple relève de l'administration, un changement de quart aux checkpoints et un vote au parlement russe suffiront», concluait l'observateur.

Kherson va droit dans le chemin de ces deux oblasts, où la part des Ukrainiens hostiles à Moscou a probablement fui. Un responsable local y a affirmé sa volonté de créer une «zone rouble», et de rouvrir les écoles enseignant un programme russe.

L'historien Pierre Lorrain envisage ainsi le scénario suivant : «La Russie va sanctuariser l’indépendance des deux républiques autonomes de Donetsk et Louhansk, et étendre ce statut à Kherson. Ainsi formée, la confédération, ou fédération d’entités nationales, sera intégrée par référendum à la fédération de Russie». Une hypothèse envisageable dans les mois ou années à venir.

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Le Figaro

Marine Le Pen au Figaro: «Les Français m’ont choisie comme première opposante»

Charles Sapin

ENTRETIEN EXCLUSIF - Trois semaines après son échec au second tour de l’élection présidentielle, Marine Le Pen livre ses ambitions pour les législatives et dévoile son souhait de faire émerger «une nouvelle élite», en vue de 2027. «Sauf événement exceptionnel», elle ne se représentera pas à la présidentielle.

LE FIGARO. - Qu’est-ce ce qui n’a pas marché, qu’est-ce qui a manqué dans cette présidentielle?

Marine LE PEN. - Il n’est pas encore temps d’aborder ce sujet. La séquence électorale n’est pas terminée. Au mois de juillet de la dernière présidentielle, nous avons posé et discuté de ce qui n’avait pas fonctionné. Et pris en conséquence des décisions courageuses. Nous verrons les difficultés qu’il nous reste à surmonter une fois la course terminée. Et nous en tirerons les conséquences pour pouvoir gagner la prochaine fois. Nous avons tout de même assisté à un certain nombre de choses étonnantes durant cet entre-deux-tours. Tous ces élus qui assuraient pendant des mois, voire des années: «Pas une voix pour Emmanuel Macron» et qui se sont précipités pour appeler à voter pour lui.

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Je pense que le caractère irrationnel des attaques, cette caricature dont nous avons été victimes lors du second tour démontre la solidité de notre projet. En huit mois de campagne, aucune attaque n’a pu être formulée contre nous sur le fond. Étant entendu que nombre d’éléments du bilan d’Emmanuel Macron ont été masqués par des mensonges grossiers du gouvernement. La réalité de l’inflation ou de la croissance a été niée avec un aplomb incroyable par Emmanuel Macron, durant le débat d’entre-deux-tours notamment. Maintenant, la présidentielle terminée, tous ces mensonges ont été éventés. Ce sont autant d’arguments supplémentaires pour nous qui avons fait l’effort de transmettre aux Français la réalité de la situation économique du pays.

Quelles sont vos ambitions pour ces élections législatives? Quelles différences identifiez-vous avec les précédentes?

La situation est fondamentalement différente de celle de 2017. Nos électeurs ne sont pas dans le même état d’esprit. Ils sont mobilisés avec le souhait d’aller voter. Mon ambition, c’est d’obtenir la traduction de la présidentielle. Lors de ce scrutin, les Français m’ont choisie comme première opposition à Emmanuel Macron. Ce que je souhaite, malgré le mode de scrutin, c’est que la démocratie puisse nous donner les capacités, les pouvoirs, qui sont ceux de l’opposition. Il ne s’agit pas seulement d’avoir un groupe. Mais d’avoir l’intégralité des moyens qui sont mis à la disposition de l’opposition dans une démocratie vivante. Comme, par exemple, le pouvoir de saisir le Conseil constitutionnel. Ce qui veut dire au moins soixante députés.

Nous pouvons avoir de très bonnes surprises. Il est aujourd’hui très difficile d’évaluer le nombre de députés que nous aurons. De la participation dépend le nombre de triangulaires. Et du nombre de triangulaires dépend notre capacité à gonfler notre représentation. La vraie question n’est pas combien de députés va avoir le Rassemblement national, mais quelle démocratie pour la France. Le président de la République ne peut pas nous expliquer que tout va changer et continuer de trouver normal que la première force d’opposition se retrouve, comme ces cinq dernières années, avec seulement six députés. Il faut retrouver un fonctionnement démocratique normal, exigeant et mature.

Dans ce délitement généralisé, le Rassemblement national apparaît comme le seul parti qui refuse les magouilles d’appareil

Jean-Luc Mélenchon semble s’être installé comme premier opposant à Emmanuel Macron…

C’est une illusion portée par un certain nombre de médias qui adorent la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. La réalité est bien différente. J’ai pris un peu de recul, pour voir comment débutent ces élections législatives et se termine cette élection présidentielle. Cette période est marquée par la déliquescence de la vie politique française. Tout d’abord avec la disparition du parti Les Républicains. Il y a désormais, chez eux, les vendus et les demi-vendus. Ceux qui ont rejoint Emmanuel Macron et ceux qui préfèrent négocier avec lui de ne pas avoir de candidat contre eux. Il y a ensuite cette gauche qui s’est vendue à l’extrême gauche. Dans ce délitement généralisé, le Rassemblement national apparaît comme le seul parti qui refuse les magouilles d’appareil. Qui refuse de vendre son âme ou les intérêts de ses électeurs contre des places ou des mandats supplémentaires. Je suis très fière de cela. C’est cette droiture, aussi, qui nous a permis d’être au second tour de la présidentielle.

L’enjeu, c’est: quelle opposition à Emmanuel Macron? On me critique pour avoir dit que le président aurait une majorité. Depuis le quinquennat, il n’en a jamais été autrement. C’est ainsi. Je ne suis pas pour mentir aux électeurs. Lorsqu’on est le premier groupe d’opposition, en revanche, le président est obligé d’en tenir compte. Plus l’opposition est forte, plus le pouvoir du groupe majoritaire est limité. Or, c’est cela le véritable objectif: limiter le président et l’obliger à prendre en compte le poids politique du Rassemblement national. Le vilain mensonge de Mélenchon, laissant croire qu’il pourrait être premier ministre, ne tient pas la route. Dans cette tripolarisation de la vie politique, il est impossible pour lui d’avoir la majorité des députés. Jean-Luc Mélenchon joue le fou du roi. Il s’agite, il surjoue l’insolence et fait de grands moulinets avec les bras. Tout cela pour faire oublier qu’il a appelé à voter Emmanuel Macron et contribué, avec ses alliés, à son élection. Cette faute politique lourde, cette trahison de ses électeurs, les Français ne l’oublieront pas. Nous y veillerons.

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N’est-ce pas parce que lui fait l’union quand vous entretenez la division, avec Reconquête! notamment?

Jean-Luc Mélenchon fait l’union de ceux qui défendent les black blocs, qui veulent désarmer la police, qui veulent ouvrir les portes des prisons, qui veulent le burkini à la piscine et qui veulent 270 milliards d’impôts sur le revenu en plus. Le tout avec des divergences idéologiques majeures entre eux. Cela s’appelle une manœuvre d’appareil. Je considère que l’union avec Éric Zemmour n’était pas possible. Parce que nous n’avons pas la même vision stratégique. Nous avons une responsabilité historique: ne pas laisser tomber une partie des Français entre les mains des racialistes, des indigénistes et des wokistes qui expliquent à l’ouvrier au smic qu’il est un oppresseur. Nous voulons rassembler, en même temps, les électeurs du camp national, les patriotes de gauche et la droite bonapartiste. Éric Zemmour délaisse toute une partie de cet électorat à Jean-Luc Mélenchon.

Il laisse tomber l’électorat populaire au risque de venir gonfler une vague rouge qui viendrait transformer l’Assemblée nationale en ZAD. Il a un positionnement irresponsable et n’est pas dans une position de rassemblement. De surcroît, je me sens une responsabilité à l’égard des gens qui ont voté pour moi. Certes, il y a l’insécurité et l’immigration, mais il y a aussi la politique sociale. Il me paraît difficile de demander aux électeurs du RN d’aller voter pour des députés qui voteront la retraite à 65 ans. Il n’y a là aucune rancune. Mais ces divergences stratégiques sont trop importantes.

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Souhaitez-vous revenir à la tête du Rassemblement national? Est-ce l’heure du passage de flambeau à Jordan Bardella?

J’évoquerai ces sujets-là après les législatives. Nous allons fêter les 50 ans, le jubilé, de notre mouvement qui a, depuis, beaucoup évolué. La société, le pays ont beaucoup évolué aussi. Nous sommes à l’heure de toutes les grandes transitions: démographique, économique, écologique et technologique. Les mouvements doivent s’adapter à ces nouveaux enjeux, défis et même dangers. Le rôle de notre mouvement dans les années qui viennent est, d’une part, de concevoir le projet national du XXIe siècle, et, de l’autre, faire émerger une nouvelle élite. Jordan Bardella me paraît très bien placé pour ce faire. C’est d’ailleurs un des grands échecs d’Emmanuel Macron. Il n’aura fait émerger personne de nouveau. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les images de son investiture: c’est l’ancienne élite.

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Vous aviez confié en février dernier au Figaro qu’«a priori» c’était votre dernière présidentielle. Êtes-vous toujours dans ce même état d’esprit?

J’ai une pensée construite et linéaire. J’essaye de peser mes mots. Quand je dis «a priori», cela veut dire sauf événement exceptionnel. A priori, donc, je pense que trois présidentielles, c’est déjà un parcours. Qui m’a permis de faire monter nos idées de 18 % à 42 %. Ce qui, en dix ans, est une belle dynamique. Je sais que cette dynamique n’est pas terminée pour nos idées. La question, c’est qui les portera dans cinq ans. Il est beaucoup trop tôt pour en parler. Mais j’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite.

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Le Figaro

Les 15-24 ans prêts à payer plus cher leurs billets d'avion pour limiter leur empreinte carbone

Théo GIANGRÉCO

La Génération Z est de plus en plus sensible aux questions environnementales, même si elle continue à largement utiliser l'avion, selon le nouveau rapport de la Chaire Pégase.

On pourrait résumer le rapport qu'entretient la «Génération Z», soit les 15-24 ans, au transport aérien par un seul mot : paradoxe. De plus en plus conscients des effets négatifs de l'avion sur le climat, ils sont aussi encore nombreux à l'utiliser. Entre conscience environnementale et envie irrépressible de découvrir le monde, la jeunesse est au cœur des nouvelles problématiques qui concernent ce secteur. Le nouveau rapport de la Chaire Pégase, chaire consacrée à l'économie du transport aérien, publié le 9 mai dernier, a essayé de les comprendre.

38% des jeunes Français ont «honte de prendre l'avion»

Bien que les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées au transport aérien aient diminué, en France, de 49,3% entre 2000 et 2020, celles-ci s'élèvent toujours à 10,3 millions de tonnes, soit 4,6% de l'ensemble des émissions de GES françaises [3,8% pour le trafic international et 0,8% pour le domestique]. À l'échelle mondiale, celles-ci ont, au contraire, augmenté de 130% entre 2001 et 2021, dans un contexte où le nombre de passagers est passé de 1,66 milliard à 4,56 milliards entre 2001 et 2019. Au regard de ces chiffres, l'avion constitue un moyen de transport éminemment polluant. C'est dans ce contexte qu'est apparu en Suède, en 2018, le concept de flygskam ou «honte de prendre l'avion», qui fait que de plus en plus d'individus souhaitent drastiquement limiter leur usage de l'aérien, de par son impact environnemental.

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Selon un sondage réalisé par JAM pour Allianz Travel en 2019, 75% des jeunes Français seraient ainsi «préoccupés par l'impact du tourisme sur l'environnement», tandis qu'ils sont 38% à ressentir du flygskam. Steven, étudiant parisien de 22 ans, le ressent pleinement. «C'est par conscience environnementale que j'essaye de réduire au strict minimum mes déplacements en avion. La dernière fois que je l'ai pris, c'était pour aller à Istanbul dans le cadre de mes études. Depuis, je ne privilégie que des destinations où je peux aller en train, en voiture ou en bateau depuis la France». L'étude de la Chaire Pégase montre en effet que 74% des 15-24 ans considèrent le secteur aérien comme «polluant». «Les 15-25 ans sont la première génération qui a pleinement baigné dans la problématique environnementale. Ils s'identifient donc beaucoup à des leaders d'opinions, comme Greta Thunberg, qui ont particulièrement mis l'accent sur l'impact écologique de l'avion » explique Paul Chiambaretto, Professeur à la Montpellier Business School et directeur de la Chaire Pégase. Les 15-24 ans sont même prêts, en moyenne, à payer 14% plus cher leurs billets d'avion [contre 8% de plus pour les 25-25 ans], pour les inciter à limiter leur empreinte écologique.

Une relation paradoxale des jeunes avec le transport aérien

Les 15-24 ans entretiennent pourtant un rapport paradoxal avec le transport aérien. Malgré une véritable prise de conscience générationnelle autour de l'impact de ses habitudes de consommation sur le climat, cette classe d'âge reste la deuxième génération à prendre le plus l'avion. En effet, elle réalise 1,46 vol par an, juste derrière les 25-35 ans [1,65 vol/an], mais devant la Génération X [nés entre 1968-1987], qui réalise 1,34 vol/an, ou les «1946-1967» [1,015 vol/an]. 80% de la Génération Z a d'ailleurs déjà pris l'avion au moins une fois. Et la «performance environnementale de la compagnie», soit sa capacité à limiter son empreinte carbone en proposant un service plus «vert», ne constitue que le 7ème critère de choix - sur 10 - dans l'achat de billets d'avion pour les 15-25 ans. Le premier critère d'achat étant le prix, la sécurité, la réputation de la compagnie ou encore le confort. D'ailleurs, un sondage réalisé dans le cadre de l'étude montre que 36% des jeunes ne considèrent pas l'environnement comme un critère important dans le choix de leurs modes de transport et que 48% ne souhaitent pas vraiment moins prendre l'avion pour préserver l'environnement. «Même si on retrouve chez elle de fortes valeurs environnementales, les 15-24 ans ne sont pas la génération à avoir les gestes les plus écoresponsables qui soient» précise Paul Chiambaretto. «Le fait d'avoir des valeurs fortes qui ne se concrétisent pas forcément dans les comportements fait partie de l'ADN de la Génération Z. On peut expliquer ce paradoxe par le fait qu'elle est moins ancrée sur l'achat de biens matériels, mais souhaite vivre des expériences uniques, au sein desquelles les voyages occupent une place centrale».

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Plus qu'une «flygskam générationnelle», la Chaire Pégase montre qu'au lieu de véritablement limiter leurs déplacements en avion - étant donné qu'ils restent 52% à l'utiliser pour les trajets de 1000 km et plus - la Génération Z cherche plutôt à adopter des habitudes de consommation courante leur permettant de compenser leurs voyages en avion. Ils sont ainsi 51% à trier leurs déchets ou 39% à utiliser des transports moins polluants dans leur quotidien. «Ce que notre étude a surtout bien montré, c'est que les 15-25 sont toutefois prêts à payer plus cher leurs billets d'avion pour privilégier une compagnie plus respectueuse de l'environnement. Ainsi, on pense, qu'à terme, les jeunes ne vont pas moins voler mais voler mieux en choisissant de manière plus pertinente leur compagnie» détaille Paul Chiambaretto. «Centrer son offre sur des critères environnementaux ou sociaux devrait d'ailleurs prendre de plus en plus d'ampleur et devenir un moyen fondamental pour se différencier de ses concurrents» conclut-il.

Guerre en Ukraine : les sanctions européennes sont-elles «en train d'enrichir la Russie» ?

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La DGCCRF alerte sur une arnaque financière au téléphone

Une nouvelle technique d'escroquerie se propage. Cette fraude, relativement simple, repose sur une usurpation d'identité.

Le casse-tête du financement de l’Eurovision… pour son futur vainqueur

Comme le veut la tradition, le pays gagnant de l’édition 2022 de l’Eurovision devra se charger de l’organisation de l’événement en 2023. Un véritable casse-tête tant l’événement peut s’avérer coûteux. D’autant plus si l’Ukraine remporte le concours.

Le Figaro

Air Austral a besoin de nouveaux propriétaires pour survivre

Jean-Yves Guérin

DÉCRYPTAGE - Des entrepreneurs réunionnais proposent d’acheter la compagnie locale à condition que sa dette soit annulée.

Le compte à rebours a commencé. Il reste jusqu’à fin juin pour sauver Air Austral. La compagnie de La Réunion suivie de près par le Ciri (Comité interministériel de restructuration industrielle) croule sous plus de 200 millions d’euros de dettes. Elle vient d’enchaîner son troisième exercice déficitaire avec encore quelques dizaines de millions de pertes en 2021-2022.

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C’est la Commission européenne qui a fixé l’échéance de fin juin: en janvier, elle a accepté que l’État verse une énième subvention de 20 millions à Air Austral à condition que ce transporteur présente un plan de restructuration garantissant sa pérennité. Car cette compagnie de l’océan Indien, qui dessert la métropole mais aussi des destinations régionales (Afrique du Sud, Mayotte…), a besoin d’argent frais.

Un rapprochement avec Corsair privilégié

Deux schémas opposés sont envisagés pour remettre à flot Air Austral. Premier montage: un consortium mené par un fonds d’investissement rachèterait à la fois Air Austral et Corsair, qui n’est pas non plus en grande forme. L’opération ferait sens car ces compagnies sont sur le même segment (long-courrier avec des classes éco et affaires) et desservent toutes les deux La Réunion à partir de Paris.

Un temps tenté par l’opération, l’américain Pimco a jeté l’éponge. Le français Tikehau Ace Capital est toujours sur les rangs. Il envisagerait de reprendre les deux entités pour 70 millions. Cette opération ne consisterait pas à fusionner les deux compagnies. Air Austral et Corsair garderaient chacune leur identité. Simplement, le holding qui chapeauterait les deux transporteurs générerait des économies de plusieurs dizaines de millions grâce à des synergies. Contacté, Tikehau Ace Capital n’a pas souhaité réagir.

Le premier ministre a confirmé que le rapprochement entre Air Austral et Corsair fait partie des scénarios privilégiés

Cette solution a la préférence du gouvernement Castex. «Le premier ministre a confirmé que le rapprochement entre Air Austral et Corsair fait partie des scénarios privilégiés», indiquait début avril Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer. Il n’y a pas de raison a priori pour que le nouveau premier ministre, dont on attend la nomination ces prochains jours, soit sur une autre ligne.

Craintes sociales

Mais cette approche n’est pas du goût d’Huguette Bello, présidente du conseil régional de La Réunion. Or, via une société d’économie mixte, la Sematra, cette collectivité locale possède 74 % d’Air Austral. En fait, si le centre de décision de la compagnie n’est plus sur l’île, cette élue craint un sévère plan social chez Air Austral, qui compte 790 salariés. Dès novembre 2021, elle misait sur la reprise de cette seule compagnie par des acteurs locaux. «La Réunion a besoin d’un véritable patriotisme économique», déclarait-elle. Elle a été entendue.

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Des entrepreneurs réunionnais emmenés par Michel Deleflie, exploitant de neuf cliniques à La Réunion, se proposent d’acheter la majorité du capital d’Air Austral pour 60 millions. La Sematra garderait 34 %. Ces potentiels repreneurs posent une condition sine qua non: l’annulation des dettes de la compagnie. On saura vite de quel côté penche l’État, ultime décisionnaire. La direction d’Air Austral a fait son choix: «Une solution où nous resterions indépendants a ma préférence», affirme au Figaro Marie-Joseph Malé, le PDG de la compagnie.

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La Foire de Paris se tient du 28 avril au 9 mai. Le Figaro s'y est rendu pour vous dresser un portrait des articles les plus originaux.

Le roi du spritz veut relancer le Picon bière

Un fleuron français de l’apéritif passe sous pavillon italien. Le groupe Campari a racheté mardi Picon pour 119 millions d’euros au leader mondial des spiritueux Diageo, son propriétaire depuis 1995.

Avec Accor aux commandes, le Lido va perdre sa revue

Le groupe hôtelier a annoncé la suppression de 157 postes (artistiques et en salle surtout) sur 184.

L'Humanité

Jazz à Saint-Germain-des-Prés, expériences soniques et sensorielles en haute compagnie

Nos recommandations culturelles

Le festival parisien met à l’honneur les swing ladies – telles Marion Rampal, Airelle Besson, Sophia Domancich – et agit pour la prévention des violences sexistes.

Fara C.

Les engagements de Jazz à Saint-Germain-des-Prés en faveur de l’égalité femmes-hommes, Donatienne Hantin et Frédéric Charbaut les renforcent, résolument. Le tandem qui a cofondé le festival met en place une formation du personnel à la prévention des violences sexistes et sexuelles, ainsi qu’un protocole s’adressant également aux artistes et aux publics (recueil du témoignage, intervention, etc.).

Vidéo Marie Buscatto, « Marginalisation des femmes instrumentistes dans le monde du jazz »

Pionnier par son attachement à une meilleure représentation des femmes artistes dans sa programmation, le festival confirme sa démarche en 2022 à travers plusieurs actions, dont la table ronde Quelle place pour les femmes dans le jazz (18 mai), à laquelle participeront notamment la sociologue Marie Buscatto (auteure du livre Femmes du jazz, musicalités, féminités, marginalités, ), Alex Dutilh (France Musique) et la trompettiste Airelle Besson.

Podcast Live à Fip 100 % filles ou presque, FIP invite Fara C à établir cette programmation célébrant les jazzwomen (Airelle Besson, Rhoda Scott & Lady Quartet, Naïssam Jalal, Carla Bley…)

L’art de conter des histoires

Souffleuse des plus inspirées, Airelle Besson investira la superbe Maison de l’océan (le 21), pour un ébaubissant duo avec l’accordéoniste Lionel Suarez : audace et délicatesse, pour la délectation des mélomanes ! Par ailleurs, il faut absolument écouter l’album Try ! (l’Autre distribution), qu’Airelle Besson a enregistré en haute compagnie, avec le pianiste Benjamin Moussay, le batteur Fabrice Moreau et l’élégante acrobate des cordes vocales Isabel Sörling, lauréate, comme elle, d’une Victoire du jazz. La compositrice et discrète virtuose de la trompette partage, avec ses camarades, l’art de conter des histoires, non pas avec des mots, mais à travers le mystère qu’insuffle l’insondable langue de l’imaginaire.

Vidéo Airelle Besson, Benjamin Moussay et Fabrice Moreau, dans Après la neige (de l’album Try !)

Une exceptionnelle expérience sensorielle

Même soir, même lieu, avec Dan Tepfer, nous aurons l’opportunité de vivre, pour la première fois à Paris, une exceptionnelle expérience sensorielle : nous immerger à la fois dans le son de sa musique et dans les images (sur grand écran) que le pianiste franco-américain créera en direct et « en résonance » simultanée, pourrait-on dire, avec son exécution pianistique. Ceci, grâce à un dispositif informatique et selon un procédé dont il a conçu lui-même les algorithmes. Hallucinant… À aucun instant, la musicalité n’est sacrifiée, comme en témoigne son subtil et fascinant CD, Natural Machines (chez Sunnyside Records).

Vidéo Dan Tepfer, Natural Machines (album entier)

Mention spéciale aux ladies du jazz figurant à l’affiche, Sophia Domancich (le 19), Marion Rampal (le 18), qui invitera deux étoiles (Naissam Jalal et Piers Faccini), mais aussi Camille Bertault. Cette chanteuse, autrice et compositrice a sorti l’ébouriffant CD Le tigre (chez Sony), entre brise bossa nova et griffures d’ironie. Le 16 mai à l’Odéon-Théâtre de l’Europe, Camille Bertault sera, aux côtés d’Ibrahim Maalouf et Hugh Coltman, la « guest » du fameux contrebassiste et compositeur Kyle Eastwood, pour inaugurer en beauté cette 21e édition, qui compte, parmi ses sommités, Henri Texier (le 19 mai). Ce magistral contrebassiste, compositeur et improvisateur présentera Heteroklite Lockdown (sorti sur Label bleu), opus somptueux qui « rallume les étoiles ».

Fara C.

www.festivaljazzsaintgermainparis.com

Vidéo Jazz à Saint-Germain-des-Prés 2022, avec Kyle Eastwood, Marion Rampal, Sophia Domancich/Simon Goubert, Henri Texier, Noé Clerc

Pour télécharger l’enquête sur la représentation hommes-femmes dans le jazz et les musiques improvisées, réalisée par AJC Grands Formats, la FNEIJMA et Opale en coopération avec l’ADEJ.

jazzfestival
L'Humanité

La VOD de la semaine - « The Assistant » de Kitty Green

Nos recommandations culturelles

Le quotidien de l’assistante d’un patron d’une société de production cinématographique. Mis en scène avec une sobriété rare, ce film analyse de façon transversale et distanciée le processus de la prédation sexuelle

Vincent Ostria

Étrangement, « The Assistant » de Kitty Green n’a pas eu l’honneur d’une sortie en salles en France. Cela peut sans doute s’expliquer par la désorganisation qu’a causé la fermeture des cinémas pendant de longs mois. Toujours est-il que s’il y a un petit chef-d’œuvre décrivant les prémices du phénomène #MeToo, c’est bien celui-ci. Kitty Green, cinéaste féministe, n’a pas choisi le traitement le plus spectaculaire et rentre-dedans du sujet. La situation de départ ressemble fortement à celle qui a déclenché le scandale : le directeur d’une société de production de films consomme de jolies jeunes filles innocentes à l’insu de leur plein gré. L’histoire est filmée du point de vue d’une jeune assistante, Jane, corvéable à merci, qui, si elle n’est pas la proie du prédateur, se tient aux premières loges de ce ballet sournois. La réussite du film, qui a rebuté certains spectateurs peu férus de sobriété, provient de sa description routinière et répétitive du travail de l’assistante, petite souris dévouée qui doit arrondir les angles et subir les humeurs des uns et des autres — notamment du patron ou de son épouse s’inquiétant des frasques de celui-ci. Soit une chronique très factuelle, feutrée et presque monotone, dont la retenue a quelque chose de bressonien (ou akermanien, si l’on pense au film « Jeanne Dielman, 23, quai du commerce… »). Autre caractéristique remarquable : le boss, qu’on suppose calqué sur Harvey Weinstein, n’apparaît jamais à l’écran. On entend juste sa voix au téléphone. Et il n’est pas nommé par son nom. Tous les employés parlent de lui en permanence à la troisième personne en le désignant uniquement par le pronom « il ». Cela renforce le mystère inquiétant du patron tout-puissant et abusif. En même temps, le film ne se contente pas de faire planer le mystère et de décrire les tâches journalières de la jeune assistante. Il analyse le système d’omerta bureaucratique sur laquelle repose cette société de production. Voir le génial entretien de Jane avec le DRH mielleux, qui lui fait comprendre très clairement qu’elle a intérêt à fermer les yeux sur les abus du chef si elle tient à son job. Bref, une formidable vue en coupe d’un phénomène qui a défrayé la chronique, effectuée avec une mise en scène retenue et minimaliste qui donne très envie de découvrir les autres réalisations de cette cinéaste méconnue.

« The Assistant » de Kitty Green. États-Unis, 2020, 1 h 28

À voir sur universcine.com

cinéma
Le Figaro

Législatives 2022 : Xavier Bertrand reprend du service pour son camp à Paris

John Timsit

L'ancien prétendant de la droite a décidé de s'engager en vue du scrutin de juin. Il était vendredi matin en visite dans un EPHAD, en soutien à Jean-Baptiste Olivier, candidat LR dans la 9e circonscription de Paris.

La scène a de quoi faire sourire. Vendredi matin, sur le coup de 8h45, Xavier Bertrand arrive dans le 13e arrondissement de Paris - pas loin du quartier de Port-Royal -, pour la visite d'une institution pour personnes âgées, accompagné du Conseiller de Paris Jean-Baptiste Olivier qui brigue la députation. À l'entrée de l'établissement, le président de la région des Hauts-de-France s'inscrit sur une tablette comme tous les visiteurs...mais ne trouve pas son passe vaccinal, encore obligatoire pour les organismes de santé.

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L'ancien ministre, pris au dépourvu, cherche, tapote son smartphone, se rend dans la rubrique «photos» et dans les différents canaux de discussions pour déceler ce fameux QR Code, qui n'est presque plus demandé dans les lieux publics. «Vous n'êtes pas encore enregistré chez nous ?», l'interpelle innocemment une secrétaire aux deux tablettes sous le bras. «Non, je n'ai pas encore l'âge nécessaire...mais bientôt», réplique, grinçant, Xavier Bertrand qui finit par retrouver le précieux sésame pour pouvoir rentrer.

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Les habits d'ancien ministre de la Santé

Après sa sèche défaite au Congrès LR, Xavier Bertrand s'était engagé dans la campagne de Valérie Pécresse. À un mois des élections législatives, l'ancien ministre de la Santé se rend ici ou là apporter son soutien à certains candidats qui aspirent à siéger sur les bancs du Palais Bourbon. Son équipe confirme même au Figaro qu'il s'agissait de son treizième déplacement sur la cinquantaine qu'il compte entreprendre jusqu'aux élections. Supporteur de l'ex-prétendant lors de la bataille de la droite à l'automne 2021, Jean-Baptiste Olivier lui en est reconnaissant : «Je sais que son emploi du temps est surchargé. Donc j'ai sauté sur l'occasion.»

Une fois entré dans l'institution, Xavier Bertrand, souvent bras croisés, va de salle en salle, discute avec le personnel, pose tout un tas de questions, retire et enlève son masque au fil du parcours, préparé par la directrice, Romy. Crise sanitaire, âge des résidents, conditions de travail du personnel, le patron de la région des Hauts-de-France reprend son ancien costume de ministre. Quitte à éclipser son protégé et à ne plus savoir qui bat le plus la campagne. Notamment lorsque le Nordiste s'en va parler, seul, à une femme en train de passer la serpillière dans la grande salle centrale. Une démarche qui amène Jean-Baptiste Olivier à le suivre aussitôt.

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À l'étage, la petite équipe vient saluer dans sa chambre Marguerite, une résidente de 97 ans, assise, toute pimpante, et maquillée pour l'occasion. Devant elle, la télévision allumée sur une chaîne d'informations en continu. Si le candidat aux législatives tente lui-même d'expliquer les raisons de sa visite, celle qui est lilloise d'origine reconnaît Xavier Bertrand, président de sa région familiale. «Je ne vote plus. Depuis Mitterrand, on ne vote plus pour quelqu'un, mais contre quelqu'un», lance la nonagénaire qui tient à rappeler sa traversée de «la guerre, de la libération et des trente glorieuses...». Avant de défier, avec un certain toupet, les personnalités qui se trouvent face à elle : «Il faut faire ses preuves ». «Pour faire ses preuves, il faut faire confiance aux gens», rétorque du tac au tac Xavier Bertrand. «La gauche est dispersée. La droite est dispersée...On ne sait plus pour qui voter», répond celle qui est née en 1925. «Le plus important, c'est de savoir sur qui on peut compter», renvoie l'élu régional. Un dialogue au bout duquel Marguerite ne se démonte pas : «C'est plus facile à dire qu'à faire...»

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Car si Xavier Bertrand n'hésite pas à faire campagne pour son poulain, il ne rate jamais une occasion pour défendre...le projet qu'il incarnait lors du Congrès LR, notamment sur la question du travail et du pouvoir d'achat des classes moyennes. «Une obsession», selon lui. Sans dire quoi que ce soit sur son avenir, Xavier Bertrand esquisse un sourire en coin lorsqu'il croise par hasard un couple, dont la femme vient de perdre sa mère de 90 ans. «À très bientôt Monsieur Bertrand. On espère...», lui lancent-ils. «Merci beaucoup», répond sobrement, mais avec des arrière-pensées, un Xavier Bertrand aveuglé par la lumière matinale du soleil et dont les réactions sont souvent dissimulées derrière son masque.

Avant de repartir à Saint-Quentin, le patron des Hauts-de-France passe dans un café à quelques mètres de là pour enrôler militants et élus du quartier. Une rencontre aux accents beaucoup plus politiques. «C'est une élection partielle qui va se jouer. On sait que le score de Valérie (Pécresse), malgré sa combativité, ne représente pas notre poids réel», affirme Xavier Bertrand. Et d'ajouter que «dans cette circonscription, la participation sera faible. Il faut mobiliser tout le monde.» Une mobilisation générale sonnée notamment face au parachutage électoral de Sandrine Rousseau, ancienne finaliste de la primaire écologiste et originaire du Nord. «Je vous la laisse», commente-t-il ironiquement.

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Législatives 2022 : Roussel demande à La France insoumise de «revoir» la candidature de Taha Bouhafs

Le secrétaire national du Parti communiste français, désormais membre de La Nouvelle union populaire écologiste et sociale, était l'invité de France 2.

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Le Figaro

Éric Naulleau: «Je ne me reconnais dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles»

Alexandre Devecchio

GRAND ENTRETIEN - Dans un nouvel essai intitulé «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d’échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. S’il continue à se définir comme étant de gauche, Éric Naulleau n’en dénonce pas moins la dérive «sectaire»,«communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.

LE FIGARO.- Un accord historique vient d’être scellé entre le PS,Europe Écologie Les Verts, le parti communiste et Jean-Luc Mélenchon. Est-ce le début d’une renaissance pour la gauche ou la poursuite d’une décomposition?

Éric Naulleau. - Si cet accord est historique, c’est alors l’Histoire à la portée des caniches. De quoi est-il question au juste? De mettre sous le tapis, le temps d’une élection, tous les différends qualifiés de fondamentaux hier encore par les intéressés eux-mêmes - et fondamentaux ils le demeurent bel et bien, qu’il s’agisse de la République, de l’Europe, de la laïcité, de l’âge du départ à la retraite, du nucléaire ou du rapport à la Russie poutinienne -, dans le seul but de sauver quelques sièges à l’Assemblée nationale. Le PS, Europe Écologie Les Verts et le PC ont capitulé en rase campagne (électorale) devant les exigences d’un Jean-Luc Mélenchon qui n’a jamais caché son mépris à leur endroit et sa volonté de les effacer du champ politique à son seul profit hégémonique. Il ne pouvait sans doute imaginer que ses vassaux de gauche contribueraient avec tant d’enthousiasme à leur propre disparition. Que reste-t-il des socialistes et des Verts, une fois que les premiers ont sacrifié la République au profit du communautarisme incarné par La France insoumise et que les seconds abandonnent l’Europe inscrite dans l’intitulé même de leur parti au profit d’un Frexit qui ne dit pas son nom? Un syndicat d’élus dépourvus de toute conviction, privés de toute colonne vertébrale - ce qui facilite certes l’exécution des courbettes devant leur nouveau maître, mais c’est bien le seul avantage de l’amputation. Dès le lendemain du second tour des législatives, il apparaîtra non seulement que la poussière n’a pas disparu sous le tapis et que deux gauches restent inconciliables (sinon pour la galerie), mais aussi que cet épisode en aura encore aggravé le processus de décomposition avec une scission au sein de chaque parti entre républicains et anti-républicains, entre la gauche de responsabilité et l’extrême gauche d’irresponsabilité. En ce sens, le marchandage de la Nupes rime avec marché de dupes.

Que vous a inspiré la campagne de Jean-Luc Mélenchon? Qu’est-ce qui vous inquiète chez lui et son entourage?

Ce qui m’a frappé dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon, laquelle a en fait commencé dès le soir de sa défaite en 2017, reste la manière dont celui-ci a mis en pratique les recommandations théoriques contenues dans la fameuse note produite par le think tank de gauche Terra Nova en 2011. Ce document prenait acte du divorce consommé entre la gauche et la classe ouvrière (coupable de mal penser, de ne pas adhérer aux évangiles progressistes) et prônait une manière de grand remplacement électoral en lui substituant un agrégat urbain (jeunes, minorités ethniques, sexuelles…). Jean-Luc Mélenchon n’a cessé de racoler cette nouvelle clientèle communautaire au prix d’une démagogie sans limites. La France insoumise s’est non seulement affichée en compagnie d’islamistes notoires dans certaines manifestations, comme celle contre l’islamophobie en 2019 où une partie de la foule scanda «Allahou Akbar!» à proximité du Bataclan de tragique mémoire, mais son chef ne vit aucun inconvénient à joindre son nom aux signataires d’une pétition qui dénonçait les «lois liberticides» relatives aux signes religieux à l’école et au port de la burqa - et rappelons que le programme présidentiel du parti inclut l’abrogation de la loi contre le séparatisme adoptée après l’assassinat de Samuel Paty par un terroriste islamiste. Ce glissement islamo-gauchiste correspond en réalité à une stratégie soigneusement pensée et développée par Jean-Luc Mélenchon et un entourage de plus en plus anxiogène. Il est pour le moins inquiétant d’entendre Raquel Garrido déclarer que le but du procès des attentats du 13 Novembre est de «réconcilier la France et les terroristes», il est non moins troublant d’apprendre par la bouche d’Alexis Corbière qu’un professeur devrait s’abstenir d’évoquer l’homosexualité d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine car cela pourrait choquer certains lycéens (tant il est vrai que cette orientation sexuelle n’est guère populaire dans les cités?), et plus généralement que Samuel Paty n’a pas bien fait son travail d’enseignant en prenant des caricatures de Charlie pour supports d’un cours sur la liberté d’expression. Je ne saurais non plus classer parmi les nouvelles rassurantes le fait que La France insoumise accorde son investiture à Taha Bouhafs [ce dernier y a finalement renoncé, NDLR] - condamné en première instance pour «injure publique à raison de l’origine» après avoir qualifié une syndicaliste policière d’«Arabe de service» et qui qualifie la rédaction de Charlie de «pouilleux». C’est sans doute Houria Bouteldja, fondatrice des Indigènes de la République, qui a le mieux résumé la situation: «Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon. Il a fait un choix, on revient de loin. C’était une espèce de laïcard de dingue, il dit des choses qu’il n’aurait jamais dites il y a quinze ans.» La trajectoire récente de Jean-Luc Mélenchon s’apparente selon moi à une lente dérive hors du champ républicain.

Vous êtes-vous davantage reconnu dans la campagne des écolos?

Jamais les périls liés à l’environnement n’ont à ce point occupé nos esprits, jamais la pensée écologique n’a paru aussi nécessaire et jamais l’écologie politique n’a pourtant semblé aussi faible. Il serait insuffisant d’invoquer un problème d’incarnation ou l’inadéquation de la culture politique des Verts avec la personnalisation que suppose par nature une candidature présidentielle. Qu’avons-nous observé durant cette campagne? À peine Yannick Jadot l’avait-il emporté sur Sandrine Rousseau lors de la primaire écologiste que tout se passait comme si le résultat avait été inverse. C’est la seconde nommée, représentante d’un progressisme dont nous pensions que seuls des campus nord-américains pouvaient nous offrir une version aussi grotesquement caricaturale, qui donnait le ton du débat, décochait des œillades appuyées en direction de La France insoumise et décapait la couche de vert pâle écologique qui dissimule le rouge vif de ses convictions d’extrême gauche. Un choc de clarification est nécessaire au sein d’EELV afin de distinguer ceux qui pensent que l’écologie consiste à défendre la planète et ceux qui estiment que l’écologie consiste à soutenir Assa Traoré.

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Comment expliquez-vous le score historiquement bas du PS?

Depuis la déroute de 2017, quoique le score de Benoît Hamon prenne rétrospectivement des proportions himalayesques en comparaison de celui obtenu par Anne Hidalgo en 2022, le PS aurait dû mettre à profit ces cinq années pour renouveler son corps de doctrine, consentir un effort de réflexion théorique, en un mot travailler. Rien de tout cela n’eut lieu, pas l’ombre d’une idée dont se prévaloir le moment présidentiel venu. Dans le même temps, la social-démocratie connaissait ailleurs en Europe un regain de forme dont il n’aurait pas été inutile d’examiner les raisons. Au premier rang desquelles la prise en compte de problèmes jusqu’alors occultés par la vision de gauche du monde, comme ceux qui se rapportent à l’immigration - le constat par exemple qu’à partir d’un certain niveau d’immigration, le changement quantitatif induit un changement qualitatif: échec de l’intégration, formation de ghettos ethniques, montée du séparatisme, insécurité culturelle…

Vous étrillez tous les partis de gauche. Dans ces conditions, peut-on dire que vous êtes toujours de gauche? Que répondez-vous à ceux qui, dans votre propre camp, vous accusent d’être un homme de droite?

J’ai toujours été et je serai toujours de gauche, mais je ne me reconnais en effet dans aucune des nuances de rouge actuellement disponibles sur le marché politique. Et surtout pas dans celle que je rebaptise la «gôche» dans mes échanges épistolaires avec Michel Onfray, celle qui a jeté par-dessus bord la République et la laïcité entre autres principes fondateurs pour hisser le pavillon du communautarisme et de l’islamo-gauchisme entre autres égarements idéologiques. Plutôt que de me répondre sur le fond, on m’accuse d’être un représentant de l’extrême droite: toujours le même manège antifasciste où des indignés professionnels, faute de pouvoir avancer le moindre argument, montent sur leurs grands chevaux de bois. À tous mes détracteurs, je réponds très simplement que celui que vous qualifiez aujourd’hui de fasciste aurait été sur la base des mêmes convictions qualifié d’authentique homme de gauche voilà quarante ans. C’est la gauche qui a changé, pas moi.

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Peut-on être un homme de gauche et avoir pour ami Éric Zemmour?

Je ne renierai jamais mon amitié avec Éric Zemmour, je dirais même que nous sommes unis par une relation fraternelle, cela relève de la part non négociable de moi-même. Nous avons en commun certaines convictions, comme celle que dix mille heures de présence à la télévision ne vaudront jamais d’avoir écrit une page de Proust ou de Chateaubriand. Nous partageons aussi une même inquiétude quant à une possible disparition de la France telle que nous l’aimons, même s’il n’aura échappé à personne de bonne foi que cette angoisse existentielle appelle chez l’un et chez l’autre des réponses différentes.

Votre livre peut se lire comme le droit d’inventaire de la gauche contemporaine. Que lui reprochez-vous?

Je lui reproche son sectarisme, repérable dans son indulgence envers les tyrannies, pourvu qu’elles soient de gauche. Je lui reproche son hypocrisie, celle qui consiste notamment à vanter la mixité sociale tout en contournant la carte scolaire afin que sa progéniture soit protégée des possibles effets indésirables de cette généreuse conviction. Je lui reproche de vivre dans un monde parallèle et imaginaire où le niveau scolaire ne cesse de monter, où l’insécurité est un ressenti et non une réalité, et surtout d’abandonner les classes populaires dans l’autre monde, le monde réel où existent les ghettos scolaires, où certains habitants des quartiers demandent l’autorisation de rentrer chez eux aux trafiquants qui tiennent boutique dans le hall de leur immeuble. Je lui reproche sa complaisance et parfois sa complicité avec l’islam politique par calcul politique et coupable indifférence envers les musulmans respectueux de la République. Je lui reproche de soutenir la GPA, c’est-à-dire la marchandisation du corps de la femme au nom d’une conception dévoyée du progressisme, c’est-à-dire une nouvelle forme d’esclavage. Inventaire non exhaustif.

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Les attentats de «Charlie Hebdo» et les réactions d’une certaine gauche ont-ils été un tournant dans votre prise de distance avec votre camp?

Indiscutablement. Dans un premier temps, j’ai éprouvé comme des millions de Français un sentiment d’horreur pure, encore amplifié par les liens d’admiration et parfois d’amitié que j’entretenais avec certaines des victimes de l’attentat du 7 janvier 2015. Mais à l’horreur se sont bientôt mêlées la consternation et la colère quand une certaine gauche s’est efforcée de justifier l’injustifiable, et plus encore quand j’ai lu dans Les Inrocks, organe de gauche comme de juste, cette déclaration d’amour pour les frères Kouachi sous la plume de Virginie Despentes: «J’ai aimé aussi ceux-là qui ont fait lever leurs victimes en leur demandant de décliner leur identité avant de viser au visage […] Je les ai aimés dans leur maladresse - quand je les ai vus armes à la main semer la terreur en hurlant “On a vengé le prophète” et ne pas trouver le ton juste pour le dire.» Par ces propos ignominieux, par son statut de rebelle institutionnelle, un pied dans l’extrême gôchisme, un autre dans le système (ex-membre du jury Goncourt, représentée par le plus grand agent littéraire de la place parisienne, livres adaptés par Canal+, etc.), nul ne symbolise mieux à mes yeux que Virginie Despentes cette gauche à laquelle j’aurais pu me contenter de tourner le dos, mais que j’ai plutôt décidé de combattre. Quoi qu’il m’en coûte.

Vous fustigez aussi bien la «gauche woke» que la «gauche libérale». Quelle est votre gauche?

Ma gauche est républicaine, laïque, sociale et antitotalitaire. Ma gauche est celle d’Albert Camus, de George Orwell. Et de Michel Onfray.

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Le Figaro

Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa est mort

Paris a salué un «dirigeant respecté de tous», tandis que le président américain Joe Biden a rendu hommage à «un vrai partenaire et ami des États-Unis».

Le président des Émirats arabes unis, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, est décédé vendredi 13 mai à l'âge de 73 ans, après avoir accompagné ces deux dernières décennies l'ascension fulgurante de son pays sur la scène internationale. Paris a salué un «dirigeant respecté de tous» tandis que le président américain Joe Biden a rendu hommage à «un vrai partenaire et ami des États-Unis».

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«Nous saluons son profond attachement à la stabilité et à la paix dans la région et dans le monde. Ses efforts pour apporter des réponses durables aux enjeux globaux ont été constants», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, saluant son rôle dans le «partenariat stratégique franco-émirien».

«Nous allons honorer sa mémoire en continuant à renforcer les relations anciennes entre les gouvernements et les peuples des États-Unis et des Émirats arabes unis», a de son côté déclaré le président américain dans un communiqué en présentant ses «condoléances» après le décès du dirigeant.

Rarement vu en public depuis un AVC en janvier 2014, cheikh Khalifa devrait être remplacé sous peu par son demi-frère, le célèbre prince héritier d'Abou Dhabi Mohammed ben Zayed, dit «MBZ», qui était déjà considéré comme le dirigeant de facto du pays. «Ses positions, ses réussites, sa sagesse, sa générosité et ses initiatives se trouvent dans tous les coins du pays», a déclaré sur Twitter Mohammed ben Zayed. «Khalifa ben Zayed, mon frère, mon mentor et mon professeur, que Dieu t'accorde sa miséricorde».

«Deuil officiel»

Le gouvernement a décrété «un deuil officiel et les drapeaux mis en berne» pour une durée de 40 jours, a indiqué l'agence de presse officielle WAM. Les trois prochains jours à compter de vendredi seront non travaillés, a-t-elle ajouté. Les médias émiratis ont rapidement interrompu leurs programmes habituels pour diffuser des images et des articles en hommage à cheikh Khalifa. Son portrait est affiché vendredi partout dans les rues, les institutions et même les hôtels de cet État du Golfe.

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Né en janvier 1948, cheikh Khalifa a succédé en 2004 à son père, cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, président et père-fondateur des Émirats arabes unis, riche État pétrolier du Golfe regroupant sept émirats dont Dubaï et la capitale Abou Dhabi.

Autres grands alliés des Émirats, le roi Salmane d'Arabie saoudite et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont exprimé leur «grande tristesse», dans un communiqué commun. L'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani lui a également rendu hommage. Le premier ministre israélien Naftali Bennett, dont le pays a normalisé ses relations avec les Émirats en 2020, a présenté ses condoléances. Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui aussi présenté ses «sincères condoléances» au peuple «frère» des Émirats, en dépit de relations glaciales depuis la normalisation entre les Émirats et Israël. L'Égypte, la Jordanie, le Pakistan et l'Inde notamment ont également présenté leurs condoléances.

Influence grandissante

Après l'établissement en 1971 de la fédération, cheikh Khalifa a été désigné vice-premier ministre du nouvel État. Il a présidé ensuite le Conseil supérieur du pétrole, organisme doté de larges pouvoirs dans le domaine énergétique.

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Sous le mandat de cheikh Khalifa, les Émirats ont connu un rapide essor économique, portés par les richesses pétrolières d'Abou Dhabi, qui concentre 90% des réserves de la fédération, et l'affirmation de Dubaï comme hub de la finance, luxueuse destination touristique ou encore carrefour du transport aérien. Mais à l'instar de son président, les Émirats sont restés relativement discrets sur la scène internationale, se rangeant généralement derrière son grand allié, l'Arabie saoudite, mastodonte du Golfe et du monde arabe dont elle reste la première économie.

Selon les observateurs, c'est sous l'impulsion du prince «MBZ» que le pays sort progressivement de son habituelle discrétion, en particulier depuis les années 2010 en gagnant une influence grandissante au Moyen-Orient et en Afrique. Abou Dhabi participe même à des interventions militaires contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie, puis au Yémen aux côtés des Saoudiens pour combattre les rebelles Houthis, proches de l'Iran.

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Le Figaro

Ces Français qui s’exilent parce qu’ils «ne reconnaissent plus la France»

Stéphane Kovacs

ENQUÊTE - Insécurité, incivilités, communautarisme, «cancel culture»… Dans la part croissante de nos concitoyens qui s’expatrient, un certain nombre y est poussé par dépit.

Ils ne reconnaissent plus la France. Celle de leur jeunesse ou celle que leur racontent leurs parents. Agressions, cambriolages, incivilités, trafics, montée du communautarisme, mais aussi la «fracture de la société», dénoncent-ils, ou cette «cancel culture» qui fait table rase de leur passé… Inquiets d’une «grande métamorphose» - bien décrite par Jérôme Fourquet dans L’Archipel français ou La France sous nos yeux (1) -, ce pays qu’ils aiment, ils ont pourtant choisi de le quitter. «L’une des conséquences de la mondialisation, c’est qu’une part croissante de nos concitoyens s’expatrie, analyse le directeur du département opinion à l’Ifop. Leurs motivations sont très différentes: économiques, fiscales, et puis aussi des questions de qualité de vie, de sécurité, d’identité. Typiquement, dans certaines destinations touristiques, comme Bangkok, Manille, Miami ou Lisbonne, on remarque un vote Zemmour très supérieur à sa moyenne nationale: le vote d’une petite communauté française plus ou moins âgée, expatriée par dépit, qui pense que notre pays fout le camp…».

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Des filles «qui se font violer en pleine rue», des gamins «qui se tuent à coups de couteau», des policiers, des pompiers, qui se font attaquer, des cités qui s’enflamment, une adolescente comme Mila «sous protection policière», une femme «brûlée vive parce qu’elle voulait vivre normalement», le burkini «qui devient un “non-sujet” (pour le maire de Grenoble, NDLR)», sans parler des attentats… «Ce qui fait peur, c’est qu’il n’y a plus de limites, qu’on a l’impression que tout peut arriver», se tourmente Christophe, 60 ans, conseil en finances. «Je crois qu’ici notre mode de vie est menacé: les “murs porteurs de notre civilisation”, comme le dit Philippe de Villiers, commencent à trembler, nos élites sont déconnectées, affirme-t-il. Le corps préfectoral a été démantelé, le corps diplomatique aussi. Regardez l’effondrement de la France dans le classement Pisa! Élève à Sciences Po, avec des profs comme Alfred Grosser ou Georges Vedel, je me suis senti hissé vers le haut. Qu’est devenu cet établissement, qui reprend la ligne des facs américaines?» En 2019, ce Parisien se fait agresser dans le métro. «J’ai réalisé que même le 16e arrondissement de Paris n’était plus un sanctuaire, regrette-t-il. Originaire de Nantes, j’ai vu cette ville sombrer dans la délinquance

«Je privilégie la qualité de vie»

Sensibilisé par des campagnes de presse pour le Portugal, il y passe ses vacances, et jette les premiers jalons. «Je me suis senti en phase avec les Portugais, très francophiles, attachés à la préservation de leurs traditions et dotés d’une identité très forte, énumère-t-il. Catholique pratiquant, j’ai retrouvé un aspect de la France que je ne voyais plus chez moi: celle des Trente Glorieuses, marquée par une vie paisible, une culture, une école solide, l’importance de la famille. La beauté de la ville aux sept collines, les petits troquets, la mer et les azulejos ont fait le reste. Alors que, au début de ma vie active, j’avais privilégié le salaire et l’évolution de carrière, aujourd’hui, je privilégie la qualité de vie: si une opportunité de travail à Lisbonne ou de télétravail se présentait, je la prendrais tout de suite.»

La Hongrie a elle aussi ses attraits. Tout a commencé après une petite phrase prononcée par Viktor Orban en 2017: «Nous laisserons entrer, évidemment, les vrais réfugiés: les Allemands, les Néerlandais, les Français, les Italiens, les politiciens et les journalistes terrorisés, s’était exclamé le premier ministre hongrois. Des chrétiens contraints de fuir leur pays, qui veulent retrouver chez nous l’Europe qu’ils ont perdue chez eux.» Rédacteur en chef au Visegrad Post, un site d’informations conservateur, Ferenc Almássy reçoit régulièrement des «demandes de renseignement» de Français envisageant de s’installer en pays magyar. «Ces cinq dernières années, j’en connais une douzaine qui sont venus pour des raisons de sécurité, assure-t-il. Un phénomène mineur mais révélateur. En Hongrie, nous ne sommes pas confrontés à l’immigration. Il n’y a pas d’attentats. Avoir peur de prendre le bus la nuit, on ne connaît pas. Mais je mets toujours en garde: changer de vie, apprendre le hongrois, reprendre sa carrière à zéro, c’est parfois très dur! Il y a aussi des gens qui reviennent sur leurs pas…»

«Si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté»

Laure (2), en tout cas, n’est «pas près de revenir». «C’est la France qui m’a obligée à partir!, fulmine cette native d’Aix-en-Provence. Je suis très en colère contre mon pays… Y a plein de gens qui ne veulent pas respecter nos lois, mais c’est nous les parias: on aime la France, et il faut qu’on s’en aille!». À 48 ans, mariée en deuxièmes noces à un Franco-Hongrois, Laure s’est installée en Hongrie fin 2019. «On pensait éventuellement y emménager pour nos vieux jours, raconte la mère de famille. Mais, à Nîmes, on a subi plusieurs tentatives de cambriolage. Mon fils s’est fait voler son scooter. Il ne pouvait pas prendre le bus seul. Ma fille se faisait interpeller par une bande de racailles qui la poursuivait en lui lançant: “T’es bonne!”… Je ne vivais plus.» L’été dernier, ses enfants sont rentrés en France pour quinze jours. L’aînée s’étant fait agresser, les vacances ont été écourtées. Aujourd’hui, les deux jeunes se voient faire leur vie à Budapest: «Ma fille de 23 ans a trouvé un bon job dans un groupe américain, indique Laure, qui elle, est devenue prof de français. Tandis que mon fils poursuit ses études d’informatique. Et tout ce poids que j’avais en tant que maman dès qu’ils avaient dix minutes de retard, tout ce poids s’est évaporé! Quand on regarde les infos sur les chaînes françaises, on ne regrette absolument pas notre choix.»

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Dans le village où la famille a élu domicile, près du lac Balaton, «il y a des Italiens, des Néerlandais, des Allemands, des Autrichiens, décrit la quadragénaire. Quatorze familles étrangères ayant quitté leur pays pour les mêmes raisons. Dont des amis qui se sont fait cambrioler neuf fois en Seine-et-Marne… C’est malheureux, car nous étions les “forces vives” de la France, et vous, vous récupérez des gens qui ne sont intéressés que par les allocs.» La vie dans ce joli coin résidentiel? «Je ne verrouille même pas la porte de ma maison quand je pars faire mes courses, décrit Laure. Quand on boit un verre en terrasse entre amies, habillées comme on veut, on peut laisser notre portable sur la table. Quand je vais à la plage, je peux rester une heure dans l’eau sans me retourner, mon sac sera toujours là. Je ne peux pas me sentir tout à fait hongroise, j’ai grandi avec la France dans mon cœur! Mais je sais ce que la Hongrie me donne et ce que la France ne m’a pas donné: si on n’est pas en sécurité, on n’a pas de liberté.»

On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie ! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions

Pour Paul (2), 47 ans, le déclic a eu lieu un soir de 2016, alors qu’il emmenait sa compagne au restaurant, à Nantes. «On s’est fait braquer pour une histoire de cigarettes, couteau sous la gorge, se souvient-il. C’est aussi arrivé à plusieurs de nos amis. Et, trois mois auparavant, ma compagne s’était fait voler son portable.» Un an plus tard, les voilà à Naxos, une île grecque qu’ils avaient adorée en vacances. «On a commencé par des petits boulots, le temps de voir comment on était acceptés par la population locale, raconte le couple. On a d’abord gardé notre appartement en France pour y revenir l’hiver. Le plus dur, c’est le premier pas. Mais franchement, maintenant, on se sent chez nous en Grèce!»

Paul a quitté un bon emploi dans la grande distribution pour devenir serveur: «J’ai perdu 2000 euros de salaire, mais il m’en reste quand même plus à la fin du mois!, souligne-t-il. On bosse 70 heures par semaine, mais on trouve le temps d’aller se baigner. Et quelle qualité de vie! Énormément de solidarité, aucun stress, pas d’agressions. Les gays peuvent se promener tranquillement main dans la main, tout le monde se dit bonjour, se respecte et personne ne se plaint. Je me déplace à trottinette, je peux la laisser des heures devant un commerce sans qu’elle soit volée, je ne me demande jamais si j’ai bien refermé ma fenêtre… Tous nos amis nous envient, un couple s’apprête même à nous rejoindre.»

«Je vois la France perdre son âme!»

Parmi les Français de confession juive, la tentation est encore plus grande: 46 % d’entre eux ont déjà envisagé de quitter la France, selon une récente enquête de la Fondapol. Les deux tiers des personnes interrogées témoignant avoir fait l’expérience de «propos vexants». En 2021, 3500 Français ont fait leur alyah, le chiffre le plus élevé depuis 2017. «Ça fait des années que je ressens un malaise en France, confie Daniel Knoll, 65 ans, négociateur immobilier en région parisienne. Mes enfants sont partis en Israël, il y a plus de vingt ans, avec mon ex-épouse.» Bien avant que sa mère, Mireille Knoll, ne soit la victime d’un meurtre antisémite, en mars 2018.

«Je vois la France perdre son âme!, s’émeut le sexagénaire. On s’oriente vers un scénario à la Soumission, de Houellebecq. À force d’entendre ce qu’on entend tous les jours, des coreligionnaires insultés ou agressés en portant la kippa, ces gens poignardés aux cris d’Allah akbar, le fait qu’on ne parle même plus français dans certains quartiers, j’ai l’impression que la maison n’est plus tenue. J’attendais Sarkozy et son Kärcher, j’attendais Valls, en fait, aucun gouvernement ne réagit, et les extrêmes continuent de monter. Certes, il y a maintenant une allée Mireille-Knoll (dans le 11 arrondissement à Paris). Qu’est-ce que ça va changer?» Les deux fils de l’octogénaire assassinée soupirent: «Maman aimait tellement la France…» Chacun, aujourd’hui, a fait un choix opposé: tandis que Daniel et son épouse, Jovita, préparent leurs valises, l’aîné, Allan, martèle: «Je suis chez moi, ce n’est pas à moi de partir.»

(1) Éditions du Seuil, 2019 et 2021. (2) Les prénoms ont été modifiés.

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La France approche du million de cas possibles de réinfections par le Covid-19, avec la flambée de contaminations liées au variant Omicron, a indiqué vendredi 13 mai Santé publique France. «Les résultats obtenus sur les prélèvements compris entre le 2 mars 2021 et le 24 avril 2022 montrent 961.550 cas possibles de réinfection identifiés, dont 96,7% depuis le 06 décembre 2021», selon l'agence sanitaire.

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Santé Publique France parle de réinfection possible lorsqu'un premier épisode de Covid-19 est suivi d'un deuxième, à condition qu'ils soient espacés d'au moins 60 jours. Deux catégories ont été plus touchées: les adultes âgés de 18 à 40 ans, et les professionnels de santé. C'est le possible reflet d'une plus grande exposition au risque, d'une moindre adoption des mesures de prévention ou d'une moindre couverture vaccinale.

Les femmes ont été un peu plus réinfectées que les hommes. L'écrasante majorité des deuxièmes épisodes est survenue lors de la cinquième vague de la pandémie. Le variant Omicron, très contagieux, est en cause dans une quasi-totalité des réinfections possibles (près de 93%), selon les résultats de criblage disponibles et interprétables.

Manque de données cliniques

«Après une courte stabilisation début janvier 2022, la proportion des cas possibles de réinfection rapportés à l'ensemble des cas de Covid-19 a régulièrement augmenté» et a représenté 6,9% la semaine du 19 avril, a noté Santé publique France. Le rebond de la circulation du Sars-Cov-2 au printemps et l'émergence du sous-lignage d'Omicron BA.2, plus transmissible que BA.1 et devenu majoritaire, sont «deux facteurs pouvant jouer un rôle dans la tendance actuelle à l'augmentation du nombre de réinfections».

«Il semble de plus vraisemblable que la diminution de la protection immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale au cours du temps dans la population française amplifie ce phénomène», écrit SPF. Le délai moyen entre les deux épisodes d'infection est d'un peu plus de 7 mois. Santé publique France a rappelé les limites sur ses évaluations de réinfections, par manque de données cliniques, virologiques ou épidémiologiques.

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Au regard de la description des cas de réinfections précoces dans le monde, l'agence française s'est aussi interrogée sur un abaissement à 30 jours du délai pris en compte entre deux épisodes de Covid-19. Mais «l'analyse des réinfections possibles survenues entre 30 et 59 jours montre qu'il est délicat de les prendre en compte». «Le plus probable est que ce soit des cas d'infection prolongée plutôt que des cas de réinfection», a précisé SPF lors d'un point presse.

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L'Humanité

À Vierzon, la question sociale explose sur les écrans

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Événement Le premier Festival du film de demain se tiendra du 2 au 5 juin, dans le Cher, à l’initiative de Louis-Julien Petit, Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond.

Grégory Marin

Louis-Julien Petit est un cinéaste engagé. De son premier long métrage, Discount (2014), au dernier, la Brigade (2022), ses films relatent des combats à la dure pour se sortir de la misère sociale. Mineurs isolés, femmes SDF, salariés broyés par le système, ce sont ces réalités, empruntées à son cinéma et à d’autres, que le Berrichon a rassemblées pour créer, avec Camille Carteret et Mathieu Petit-Bonnefond, le Festival du film de demain (FFD). Il se tiendra du 2 au 5 juin à Vierzon (Cher), au Ciné Lumière, « dans la ville dont le maire (le PCF Nicolas Sansu – NDLR) a été le premier à (lui) tendre la main ».

Le cinéaste a voulu mettre en avant ces « réalisateurs acteurs de la société civile » qui ont « le souci de faire avancer la société ». En posant des débats qui « prolongent l’intention des films », dit-il, se remémorant des tournages impliquant des sans-abri, des migrants, des ouvriers licenciés renvoyés à leur quotidien après le clap de fin. « Quand on fait un film, surtout sur des sujets de ce genre, on peut se sentir frustré. Sur Carole Matthieu, par exemple (sur les suicides dans un centre d’appels – NDLR), j’aurais aimé qu’il y ait plus de débats dans les salles et dans la société. » Discount avait été un des déclencheurs d’une loi sur le gaspillage alimentaire votée en 2020, comme les Invisibles ont contribué à parler de la situation des femmes à la rue.

« Décloisonner la création »

Chaque film présenté (lire ci-contre) sera parrainé par une association et fera l’objet d’un débat introduit par une personnalité. La première d’entre toutes, qui présidera le jury, est une habituée des films de Louis-Julien Petit, Corinne Masiero. Pour Touchées, d’Alexandra Lamy, le débat se déroulera sous les auspices de la Maison des femmes, une association pour laquelle la réalisatrice milite, qui construit des lieux d’accueil pour celles qui doivent être mises à l’abri des violences. Lyes Louffok, membre du Conseil national de la protection de l’enfance, présentera l’Enfant de personne, un film basé sur sa propre histoire, adapté de son livre Dans l’enfer des foyers… Cette exigence, à la fois sur la teneur des films et sur l’obligation de discuter avec le public, était un désir de l’équipe créatrice, auquel les réalisateurs, « des cinéastes engagés, qui, par leurs œuvres, éveillent ou renforcent la conscience citoyenne », ont souscrit, conscients d’une impérieuse nécessité.

Mais l’engagement social ou sociétal n’est pas la seule boussole des promoteurs du FFD. Ils entendent aussi « décloisonner » la création : entre les œuvres créées pour le cinéma, la télévision ou les plateformes, il y a souvent peu de différence de casting et de qualité. « On ne veut plus être catalogués alors qu’on passe sur tous les supports », lâche Louis-Julien. Peu importe le débouché – salle, plateforme, chaîne historique ou à péage où le spectateur verra le film –, « ce qui importe, c’est le sujet ».

Le 1er juin, une projection en plein air de Discount marquera le début du festival, officiellement ouvert par une création de l’humoriste La Bajon et avec pour maîtresse de cérémonie l’actrice Pauline Lefèvre. Du 2 au 5 juin, neuf films seront diffusés au Ciné Lumière, départagés par Corinne Masiero (présidente du jury), Julie de Bona, Axel Auriant, Naidra Ayadi et Xavier Legrand : À la folie, d’Andréa Bescond et Éric Métayer ; Costa Brava, Lebanon, de Mounia Akl ; l’Enfant de personne, d’Akim Isker ; De l’autre côté du ciel, de Yusuke Hirota ; Je tremble, ô matador, de Rodrigo Sepulveda ; Aya, de Simon Coulibaly Gillard ; Flashback, de Caroline Vigneaux ; Neneh Superstar, de Ramzi Ben Sliman ; Brillantes, de Sylvie Gautier. Quatre films seront aussi proposés en avant-première : Menteur, d’Olivier Baroux ; Touchées, d’Alexandra Lamy ; Irréductible, de Jérôme Commandeur  et la Dégustation, d’Ivan Calbérac. Enfin, le coup de cœur des programmateurs : C’est toi que j’attendais, de Stéphanie Pillonca. Des rencontres avec le public auront lieu avec le compositeur Laurent Perez del Mar, les comédiennes Julie Ferrier, Anne Parillaud et Audrey Lamy, les cinéastes Coline Serreau et Louis-Julien Petit. Un casting pour trouver « la révélation de demain » sera organisé, ainsi qu’un concours de création présidé par Fatou Kaba, ouvert aux 15-25 ans : il s’agit de réaliser, en 48 heures, un film de 5 minutes sur le cyberharcèlement. G. M.

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Le Figaro

Volodymyr Zelensky «sans voix» après la destruction du musée du philosophe Grigori Skovoroda

Alexandre Plumet

Dans la nuit du 7 mai, dans l'oblast de Kharkiv, plusieurs tirs de roquettes russes ont détruit l'institution liée à la mémoire du poète ukrainien, mais pas ses collections, qui ont été déplacées en lieu sûr au début de l'invasion.

Tout un pan de la culture ukrainienne est parti en fumée. Dans la nuit du 7 mai, dans le village de Skovorodynivka situé à l'est de l'Ukraine, plusieurs tirs de roquettes russes ont frappé de plein fouet le musée national dédié à la mémoire du poète et philosophe ukrainien Grigori Skovoroda, endroit où il a été enterré à sa mort en 1794. Des actes qui ont laissé «sans voix» le président Volodymyr Zelensky.

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Déclaré à 23 heures, le feu a malheureusement eu le temps de consumer le toit de la bâtisse et d'exploser ses fenêtres et portes avant l'arrivée des pompiers. Pour prévenir ces éventuelles attaques, le directeur du musée avait décidé au préalable de déplacer les œuvres les plus précieuses de ce manoir du XVIIIe siècle. «Heureusement, la collection n'a pas été endommagée. Il a été déplacé plus tôt pour éviter que le patrimoine culturel ne soit détruit en raison des actions hostiles de la Russie», a déclaré Oleksandr Tkachenko, ministre ukrainien de la Culture, sur Telegram. Mais si l'attaque n'a pas endommagé beaucoup d'œuvres, le fils du directeur, présent sur place pour protéger le reste des collections, a été quant à lui blessé à la jambe suite à une chute de gravats.

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«Chaque jour de cette guerre, l'armée russe fait quelque chose qui me laisse sans voix. Mais le lendemain, il fait autre chose qui vous fait ressentir à nouveau la même chose», a déclaré Volodymyr Zelensky dans un discours vidéo tard dans la nuit, rapporte Reuters. «Des frappes ciblées contre des musées - même les terroristes n'y penseraient pas. Mais c'est le genre d'armée contre laquelle nous nous battons», a poursuivi le Président.

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«Cette année marque le 300e anniversaire de la naissance du grand philosophe», a déclaré le gouverneur régional de Kharkiv. D'origine cosaque ukrainienne, Grigori Skovoroda était un poète et philosophe influent du XVIIIe siècle, qui a travaillé notamment sur la théorie des trois mondes. Il était surtout connu pour son recueil d'une trentaine de poèmes intitulé Le Jardin des chants divins et Fables de Kharkov. Et pour toutes ces contributions, le village où le poète a grandi, Ivanovka, a décidé de se renommer Skovorodynivka en sa mémoire, a expliqué à Reuters le gouverneur de Kharkiv. Avant de conclure : «Les occupants peuvent détruire le musée où Skovoroda a travaillé pendant les dernières années de sa vie et où il a été enterré. Mais ils ne détruiront pas notre mémoire et nos valeurs.»

Nuit des musées: notre sélection d'escape-game, chasse aux trésors et jeu de piste en France

La nuit européenne des musées sera sous le signe du jeu samedi 14 mai jusqu'à minuit. Les musées ont redoublé d'efforts pour proposer des activités ludiques et gratuites partout en France.

Découverte exceptionnelle de deux torses de boxeurs de l'âge du fer en Sardaigne

Les statues, datées entre 950 et 730 av J.-C., ont été découvertes dans la nécropole de Mont'e Prama à Cabras, un site de culture nuragique.

Les archéologues normands à la recherche des Calètes de Juliobona

Un programme de fouilles entend révéler et, à terme, valoriser, le passé gallo-romain méconnu de Lillebonne.

L'Humanité

Cyrille Martinez chante la multitude des coureurs de fond

Nos recommandations culturelles

récits Fondeur par tradition familiale, l’auteur du Poète insupportable met en littérature les vies minuscules et les petites foulées.

Alain Nicolas

« C ’ est dégoûtant, la course de fond », se disait le jeune Cyrille quand, à 5 ans, il voyait passer « avec leur chevelure épaisse, leur barbe impressionnantes, leur corps en souffrance » les concurrents du Marvejols-Mende, le premier des semi-marathons français. « Ils grimacent comme des singes, ils respirent comme des chiens, ils crachent comme des lamas, ils sont gluants comme des truites. » Face à ce bestiaire halluciné, l’enfant se sent terrifié comme par la statue de la Bête du Gévaudan, les squelettes de l’hôpital. Pourtant, la course à pied, dans la famille Martinez, est une seconde nature. Père, mère, frères, oncle, tante et cousines, tout le monde court. Seul transfuge, un cousin, devenu professionnel de handball. Où l’on court quand même pas mal.

Cyrille s’y est mis à 9 ans, en assistant à l’entraînement de ses parents dans un stade pourri de la périphérie d’Avignon. Abandonné par les treizistes, il accueille les coureurs de toute distance et l’enfant multiplie les tours. Peu importent les quolibets des rugbymen et des footeux, il est entré dans la course, le running comme on dira plus tard. Un monde peuplé de rêves, d’histoires lamentables ou glorieuses. Celle de Michel, qui un jour, comme par désœuvrement, ne s’arrêta de courir dans ce stade délaissé qu’à la 42e boucle de 1 kilomètre, suivie des 195 mètres réglementaires jusqu’au parking. Celle de Serge, qui vivait comme un professionnel, tyrannisant sa famille, à l’écoute de la moindre fibre de son corps, mais qui ne fit jamais le moindre résultat. Celle de Yacine, l’extraterrestre qui gagna le championnat de France de 5 000 mètres mais qui, Algérien, fut privé de médaille.

Et celle de Jean-Claude, évidemment. Jean-Claude voulait gagner un marathon pour séduire Hélène. Pour s’entraîner il courut jusqu’à 42 kilomètres de chez lui avant de s’apercevoir qu’il n’avait rien prévu pour le retour. Et dut en faire un second avant de s’écrouler, vaincu par les crampes et la déshydratation.

Le Marathon de Jean-Claude, huitième livre de l’auteur, est, comme les sept qui l’ont précédé, impossible à classer. Essai, chronique autobiographique, histoire du sport, observation de terrain anthropologique, il est tout cela et plus encore. Cyrille Martinez propose un chant fraternel dédié à Martine, Jean-Pierre, Rachid, François, figurants, champions, tricheurs, victimes, héros de ces épopées épatantes où la gloire naît de dérisoires défis : « Courir pour rien. »

Littératurepoésiemarathonathlétisme
Le Figaro

Le procureur et les narcos: lune de miel tragique en Colombie

Patrick Bèle

RÉCIT - Le procureur antidrogue du Paraguay, Marcelo Pecci, a été abattu alors qu’il était en voyage de noces sur une plage paradisiaque de l’île de Baru, dans la région de Carthagène.

Marcelo Pecci, procureur spécial contre le narcotrafic, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme au Paraguay et Claudia Aguilera se sont mariés le 30 avril à Carthagène. Le couple avait choisi cette ravissante cité balnéaire de la côte caraïbe très prisée des touristes, notamment pour sa vieille ville coloniale. Marcelo et Claudia étaient descendus à l’hôtel Decameron qui bénéficie d’une superbe plage de sable fin baignée par les eaux chaudes et turquoises de la mer des Caraïbes, sur la péninsule de Baru, loin du brouhaha de la ville touristique. L’île de Baru est un endroit retiré et calme, protégé par sa mangrove, une forêt qui pousse les pieds dans la mer et rend son accès difficile. Il faut quarante minutes en bateau pour la rejoindre depuis Carthagène. Les «nègres marron», esclaves ayant échappé à leurs propriétaires au XIXe siècle y ont trouvé refuge et leurs descendants y vivent toujours.

Ce mardi 10 mai, Marcello et Claudia poursuivaient leur lune de miel sur la plage de l’hôtel, prenant des photos pour immortaliser leur bonheur et les poster sur les réseaux sociaux. L’une d’entre elles montrait leurs deux mains enlacées portant de petits chaussons rouges à lacets de bébé. Ils annonçaient ainsi que Claudia était enceinte.

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Mais tout à coup ce moment idyllique a tourné au cauchemar. Un jet-ski a accosté sur la plage avec deux hommes à bord. Ils se sont dirigés directement vers Marcello Pecci et lui ont logé trois balles de 9 millimètres dans le corps. Un garde de l’hôtel qui a tenté de s’interposer a été blessé. Les tueurs sont repartis par la mer. Il ne leur a fallu que treize minutes pour louer le scooter, venir sur la plage de l’hôtel Decameron, tuer le procureur paraguayen, revenir chez le loueur sur la Playa Blanca, voisine de l’hôtel, et lui rendre l’engin, loué une demi-heure pour 50 dollars.

Balle dans la tête

«L’un des hommes est descendu du scooter et sans rien dire a tiré deux fois sur Pecci, qui a reçu une balle dans la tête et une autre dans l’épaule, a raconté Claudia Aguilera au quotidien colombien El Tiempo. Il est mort sur le coup.»

Le président paraguayen, Mario Abdo Benitez, a condamné «le lâche assassinat du procureur Marcelo Pecci en Colombie qui endeuille toute la nation paraguayenne». La procureur générale du Paraguay, Sandra Quiñonez, a rappelé que Marcelo Pecci avait obtenu «des condamnations importantes pendant ses onze années de lutte contre le narcotrafic et le crime transnational… Il voulait juste profiter de sa lune de miel dans l’intimité et c’est pour cela qu’il n’avait pas de gardes de sécurité. C’était un grand ami… Il m’avait annoncé que sa femme attendait un bébé.»

Apparemment, les tueurs sont colombiens mais les commanditaires sont probablement paraguayens

Le chef de la police colombienne, le général Jorge Luis Vargas, a immédiatement pris la direction de l’enquête et dépêché cinq enquêteurs sur place. Mardi soir, il a publié la photo d’un homme portant un short noir, des lunettes de soleil et coiffé d’un panama, qui serait l’un des deux tueurs. La photo a été prise près de la plage de l’hôtel. «Il est très important de localiser cette personne», a expliqué le général Vargas, annonçant une récompense de 488.000 dollars pour toute information sur les assassins. Le général a également indiqué que ses équipes travailleraient en étroite collaboration avec la police paraguayenne, la DEA (l’agence antidrogue américaine) et le FBI. L’enquête cherche à savoir si les tueurs avaient des complices dans l’hôtel, employés ou clients, pour les informer de ce que faisait le couple et choisir le moment le plus propice pour assassiner le procureur paraguayen.

L’hélicoptère du pasteur

«Apparemment, les tueurs sont colombiens mais les commanditaires sont probablement paraguayens, estime Ariel Avila, ancien directeur de la fondation colombienne Paix et Réconciliation et élu sénateur en avril dernier. Les mafias colombiennes sont en relation avec les mafias du monde entier car la Colombie fournit de la cocaïne à tout le monde. La route d’exportation du Sud qui passe par le Paraguay s’est beaucoup développée ces dix dernières années. Ce pays est devenu un distributeur de cocaïne à grande échelle à destination de l’Europe et de l’Asie. Asuncion, la capitale du Paraguay, s’est convertie en un centre important de distribution de drogues. Y sont présentes les mafias mexicaines, italiennes et d’Europe de l’Est. La drogue est transportée sur le fleuve Parana jusqu’aux ports uruguayens de Montevideo et argentin de Buenos Aires.»

Le 1er février 2021, seize tonnes de cocaïne ont été saisies dans le port de Hambourg. Les cinq conteneurs dans lesquels elles étaient cachées venaient du Paraguay. Sept tonnes de cocaïne, toujours en provenance du Paraguay, ont également été saisies en février 2021 en Belgique. La valeur de la marchandise saisie atteint plusieurs milliards de dollars.

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Le procureur Pecci s’est fait connaître au niveau international en traitant l’affaire du footballeur brésilien Ronaldinho, qui était entré au Paraguay avec des faux papiers. Le Brésilien avait passé cinq mois sous les verrous, de mars à août 2020, sur ordre du procureur Pecci. Mais cette affaire très médiatique reste anecdotique par rapport au travail de fond que le Marcelo Pecci a accompli depuis 2009.

En 2019, il a permis l’extradition vers les États-Unis du Libanais Nader Mohamad Farhat. Cette extradition avait été demandée par le tribunal du district sud de la Floride pour blanchiment d’argent. Plus récemment, le procureur Pecci avait lancé l’opération A Ultranza Py, une grande enquête qui s’intéresse au trafic de drogue utilisant le Paraguay comme base. Ces investigations avaient mené à l’arrestation des frères Insfran, Miguel Angel, alias «Tio Rico», et son frère, José, pasteur qui a effectué de nombreuses visites à des «églises sœurs» de Colombie. Quelques jours après l’arrestation des frères Insfran, leur cuisinière, Fatima Rejala, était assassinée. Pecci a déclaré que cet assassinat avait été ordonné pour le clan pour la punir de sa collaboration avec la police.

José Insfran a construit un temple protestant dans la ville paraguayenne de Curuguaty. Il a adhéré à la congrégation internationale Avivamiento. Il y dispose d’un hélicoptère et de 18 bus à air conditionné pour transporter les fidèles. Les témoins évoquent de nombreuses visites de Colombiens venus en avion privé. L’un des membres d’honneur de la congrégation Avivaminento est le député Juan Carlos Osorio. Il est soupçonné d’appartenir à une bande de narcotrafiquants qui exportent la cocaïne venue de Colombie et de Bolivie. «On ne peut établir pour l’instant un lien direct entre lui et le narcotrafic, estime Juan Alberto Martens Molas, docteur en criminologie et directeur de l’Institut de sciences sociales et pénales, l’Inecip. Mais son implication dans le trafic de cocaïne venant de Bolivie et de Colombie pour l’exporter par le fleuve Parana vers les ports de Buenos Aires et Montevideo semble de plus en plus crédible. Le procureur Pecci travaillait activement sur ce dossier. Historiquement, le Paraguay est exportateur de drogues. Pendant la dictature de Stroessner, des avions partaient directement vers les États-Unis pour exporter la marijuana produite dans notre pays. Mais le trafic a ensuite évolué. Ce qui est sûr, c’est que des députés ont été condamnés aux États-Unis pour trafic de drogue. Il y a des liens avérés entre le Parti colorado et les trafiquants. Nombre d’élus ont été arrêtés pour narcotrafic.» Selon le criminologue, la plupart des enquêtes pour trafic de drogue impliquent des politiques paraguayens. S’il n’y a aucune accusation contre le président actuel, le précédent est lui aussi soupçonné d’avoir favorisé les activités illégales. «L’assassinat du procureur Pecci montre que ces groupes délinquants possèdent des structures transfrontalières qui rendent difficile le travail de la justice de chaque pays contre le crime organisé», estime l’universitaire.

Une zone de non-droit

La région est souvent présentée comme un territoire de non-droit où tous les trafics sont possibles: contrefaçon, véhicules volés, drogues, trafic d’êtres humains. Les trois frontières partagées par le Brésil l’Argentine et le Paraguay accueillent en effet une faune qui trempe dans toutes les activités illégales. Le Hezbollah y aurait des entités actives permettant de financer les activités du groupe terroriste. Les attentats antisémites que l’Argentine a subis dans les années 1990 auraient été organisés depuis cette région avec l’appui des services secret iranien. «On fantasme beaucoup sur la région des trois frontières, estime Juan Alberto Martens Mola. Mais toutes les activités illicites sont pilotées depuis la capitale du Paraguay, Asuncion. C’est là que sont les commanditaires.»

Le procureur a payé de sa vie de s’être intéressé de trop près aux activités illicites des mafieux et des politiciens paraguayens. Mais les pays importateurs, en Europe et en Amérique du Nord, ne peuvent s’exonérer de leur responsabilité car, sans demande, il n’y aurait pas d’offre.

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Le Figaro

Le Figaro lance son application de cuisine

Claudia Cohen

Elle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.

Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.

Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.

» TÉLÉCHARGER - Découvrez la nouvelle application Le Figaro Cuisine

Le Figaro enrichit son offre Premium

Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.

Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.

Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.

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Les Français, champions mondiaux de la production audiovisuelle

DÉCRYPTAGE - Entre Banijay, Mediawan, Newen et Federation, quatre groupes tricolores se placent dans le Top 15 des plus gros producteurs de programmes TV à l’échelle mondiale.

Banijay, le géant français du divertissement, entre en Bourse

DÉCRYPTAGE - Stéphane Courbit utilise un Spac pour faire coter Banijay et Betclic sur la place d’Amsterdam.

Le gouvernement va supprimer la redevance audiovisuelle dès 2022

Emmanuel Macron en avait fait une promesse de campagne.

Le Figaro

Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro

John Timsit

Le profil du prochain premier ministre, l'avenir politique d'Éric Zemmour et la future réforme des retraites étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue de faire vivre débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Jean-Yves Dormagen, président-fondateur de Cluster17. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Bertille Bayart, rédactrice en chef au service économie du Figaro, d'Alexandre Devecchio, rédacteur en chef adjoint des pages Débats du Figaro, et de François-Xavier Bourmaud, grand reporter au service politique du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?», «Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?», et «Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?»

Quels sont le nom et le profil du prochain premier ministre ?

Réélu il y a plus de deux semaines, Emmanuel Macron n'a toujours pas révélé le nom de son prochain premier ministre. Si le président de la République a indiqué en début de semaine depuis Berlin qu'il l'avait déjà choisi, le chef de l'État a bien l'intention de prendre son temps jusqu'à la fin officielle de son premier mandat, le 13 mai, pour précéder à sa nomination. D'autant que le président en a dressé un portrait-robot : quelqu'un attaché à la «question productive, environnementale et sociale».

Éric Zemmour et Reconquête! ont-ils un avenir politique ?

Encore sonné par leur score à la présidentielle, le parti nationaliste mise sur les futures législatives pour tenter de s'implanter localement sur l'ensemble du territoire. Si Reconquête! présentera 550 candidats, quid de l'avenir politique et électoral d'Éric Zemmour ? Si sa candidature n'est pas encore tranchée, elle devrait l'être dans les prochains jours. Quoi qu'il en soit, celui qui a récolté 7,07% à la présidentielle entend bien rester dans le jeu.

Emmanuel Macron peut-il ne pas faire la réforme des retraites ?

C'est la promesse de la campagne présidentielle qui a fait couler le plus d'encre : le relèvement du seuil de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, voulu par Emmanuel Macron. Si celui-ci espère mener des consultations pendant plusieurs mois pour faire adopter la réforme début 2023, le président de la République sait qu'il est attendu au tournant. Et que la mise en œuvre de cette promesse, qui fait déjà face à une forte opposition, sera un des marqueurs de son mandat.

» Voir l'émission du mardi 10 mai :

Législatives : deux Français sur trois veulent une cohabitation mais pas de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre

Selon un sondage BVA pour RTL, 64 % des Français souhaitent une cohabitation lors des élections législatives. Ils sont presque autant à ne pas vouloir de Jean-Luc Mélenchon comme premier ministre.

Burkini en piscine : «Sa croisade contre le voile, Laurent Wauquiez peut la mener dans ses trains régionaux», attaque Éric Piolle

Tandis que la municipalité de Grenoble s'apprête à délibérer de l'autorisation du burkini à la piscine, le maire EELV déplore une «polémique» autour d'un «non-sujet».

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Départ de Castex: la nomination du nouveau gouvernement attendue prochainement

En attendant, l’identité du prochain locataire de Matignon alimente les discussions.

L'Humanité

témoignages La mémoire d’enfants après-guerre

Nos recommandations culturelles

Valère Staraselski

« J’ai gardé un souvenir lumineux de mes séjours dans les lieux d’accueil de la Commission centrale de l’enfance… Ma mère demanda et obtint de nous y placer, ma sœur et moi, pendant un an alors qu’en l’absence de mon père, déporté et décédé à Auschwitz, il lui fallait reconstruire les moyens de sa vie de famille », relate l’ancien ministre d’État Charles Fiterman. Près de 12 000 enfants juifs de France furent assassinés par les nazis. À la Libération, parallèlement aux projets unitaires, les juifs communistes n’avaient pas renoncé à la création d’une structure de prise en charge de l’enfance. Joseph Minc annonce, en février 1945, la fondation de cette entité. « Pour la première fois de ma vie, je découvrais un monde juif qui me rendait heureux », témoigne Boris Cyrulnik.

mémoire2ème guerre mondiale
Le Figaro

Pourquoi l'adhésion de la Finlande à l'Otan est un bouleversement géopolitique majeur

Paul Sugy

FOCUS - La décision sera prise dimanche, mais le secrétaire général de l'Otan promet déjà que la Finlande «sera chaleureusement accueillie». Ce serait la fin de la neutralité historique pour ce pays frontalier de la Russie.

Le président et la première ministre de la Finlande se sont dits favorables jeudi 12 mai à une adhésion «sans délai» à l'Otan, précisant que la décision du pays nordique devrait être annoncée dimanche à l'organisation. La France et l'Allemagne ont déjà publiquement exprimé leur soutien à cette initiative, et le secrétaire général de l'Alliance atlantique a fait savoir que si la Finlande confirmait son intention, «elle sera(it) chaleureusement accueillie au sein de l'Otan et le processus d'adhésion se déroulera(it) sans heurts et rapidement».

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  • Pourquoi la Finlande ne faisait-elle pas partie de l'Otan ?

La Finlande est historiquement un pays neutre, à tel point que l'on parle même de «finlandisation» pour décrire sa stratégie de compromis avec son voisin russe, sans entrer dans une alliance militaire.

Après avoir été longtemps sous domination suédoise puis, dès 1809, russe, elle est devenue indépendante en 1917. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le pays est attaqué par l'URSS, qui ne parvient pas à l'annexer mais s'empare tout de même de la Carélie, une bande de terre au nord de Saint-Pétersbourg qui sépare le golfe de Finlande, en mer Baltique, du lac Ladoga.

Comme le rappelle Guillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et maître de conférences à Sciences Po, la Finlande sort meurtrie de cette guerre et pleure la perte de 87.000 de ses hommes. Dans le même temps, un dixième environ de sa population se retrouve contraint au déplacement forcé pour fuir la Carélie. Mais à ce moment, la Finlande est isolée sur la scène internationale.

En effet, alors que l'Allemagne nazie, alliée de fait avec la Finlande au sein de l'Axe puisque les deux pays combattent l'URSS (pour des raisons différentes), commençait à perdre la guerre, la Finlande s'est retournée contre elle, a signé la paix avec Staline et repoussé la Wehrmacht. Les dirigeants finlandais choisissent donc de ne plus s'opposer frontalement à l'URSS, faute de pouvoir se protéger d'une tentative d'agression soviétique, et conserve l'indépendance tout en acceptant d'importantes concessions à l'égard de la politique étrangère russe.

Cette neutralité est consacrée par le traité finlando-soviétique de 1948, ou Traité YYA, un accord d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle, qui garantit notamment qu'aucun des deux pays ne participe à une alliance dirigée contre son voisin. En conséquence, la Finlande ne participe pas au Plan Marshall et ne signe pas le Traité de l'Atlantique nord, qui acte la création de l'Otan l'année suivante.

«Ce statut ne repose sur aucune base juridique contraignante. Il ne s'agit pas d'une neutralité permanente comme la pratique la Suisse, régie par le droit international et inscrite dans sa Constitution», détaille Guillaume Lagane, qui souligne que cette stratégie a permis à la Finlande, comme à son voisin suédois, d'acquérir «un rayonnement diplomatique sans commune mesure avec leurs poids réels».

  • Pourquoi le pays veut-il adhérer ?

«Être membre de l'Otan renforcerait la sécurité de la Finlande. En tant que membre de l'Otan, la Finlande renforcerait l'alliance dans son ensemble», ont affirmé le président finlandais Sauli Niinistö et la première ministre Sanna Marin dans un communiqué commun.

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La guerre en Ukraine a complètement retourné l'opinion publique finlandaise en seulement quelques mois. Sur les 5,5 millions d'habitants, 76% de la population est désormais en faveur de l'adhésion, selon un sondage publié lundi, soit le triple de son niveau d'avant-guerre. Une très large majorité des 200 députés au Parlement est acquise, avec des opposants tombés autour d'une dizaine, et la plupart des partis sont désormais favorables. Mardi, la commission de défense du Parlement finlandais avait conclu que l'Otan était «la meilleure option» pour la sécurité du pays. «L'Otan est la plus grande alliance militaire de l'histoire de l'humanité, elle regroupe un milliard d'êtres humains, c'est un bouclier considérable», commente le général (2S) Bruno Clermont.

«Si avant le conflit en Ukraine, l'opinion finlandaise était favorable au statu quo, c'est que jusqu'ici la situation d'entre-deux lui paraissait tenable, mais la guerre en Ukraine a prouvé que les Russes n'hésitent pas à mener une guerre classique sur le sol européen, et la menace qu'ils représentent apparaît bien plus concrète», analyse Guillaume Lagane. «Heureusement, la Finlande n'a pas de contentieux territoriaux avec la Russie, mais elle se méfie de plus en plus, et les Finlandais voient bien à quel point faire partie de l'Otan crée une différence majeure pour garantir l'intégrité du territoire d'un pays». En 2016, un projet d'adhésion à l'Otan avait échoué face au rejet de la population, inquiétée par des déclarations intimidantes de Vladimir Poutine. Le gouvernement avait reculé mais souhaitait intensifier sa collaboration avec les Américains.

  • Est-ce que cela bouleverse les équilibres géopolitiques en Europe ?

La Finlande partage 1300 kilomètres de frontière avec la Russie. Son adhésion constituerait donc une extension importante de la frontière de l'ensemble de l'Alliance atlantique avec son rival russe.

Ce basculement symbolique renforce indéniablement la puissance militaire de l'Otan. Malgré son faible nombre d'habitants, la Finlande dispose d'une armée moderne et efficace. Sa neutralité n'a jamais signifié que la défense serait laissée de côté. «La Finlande, c'est la nation en armes, on ne plaisante pas avec eux. C'est, avec la Suisse, l'un des deux seuls pays qui soit prêt à faire la guerre en Europe, sa population est incroyablement résiliente», commente un fin connaisseur de la défense des pays européens. Les Finlandais disposent d'une réserve opérationnelle d'un million de personnes, qu'elle peut mobiliser et armer à tout moment, et qui disposent d'une formation militaire.

  • Quelles sont les réactions internationales à cette adhésion ?

Du côté de l'Alliance atlantique, la décision finlandaise était préparée et attendue. L'annonce faite par l'exécutif a été accueillie avec enthousiasme, notamment par Emmanuel Macron et Olaf Scholz. Des élus du Sénat américain ont par ailleurs promis de soutenir cette adhésion. Seule voix dissonante parmi les pays membres de l'Otan, la Turquie d'Erdogan a désapprouvé cette adhésion, comme elle l'avait déjà fait pour la Grèce. «Les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d'hôtes pour les organisations terroristes», a déclaré Erdogan.

Sans surprise, enfin, les Russes ont critiqué énergiquement ce choix : «L'élargissement de l'Otan et le rapprochement de l'Alliance de nos frontières ne rendent pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr», a déclaré Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, à la presse, répondant «assurément» à la question de savoir si la Russie considérerait une entrée de la Finlande dans l'Otan comme une menace. La réponse de la Russie dépendra «des retombées pratiques de ce processus, de l'avancée des infrastructures militaires vers nos frontières».

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«Si l'on s'en tient au discours occidental, l'Otan n'est qu'une alliance défensive, il n'y a rien de supposément agressif dans l'adhésion de la Finlande, analyse Guillaume Lagane. Mais les Russes voient l'Otan comme une extension de la puissance américaine, avec une politique agressive.» Faut-il alors s'attendre à des représailles ? «Tout au plus des provocations, comme on en voit déjà beaucoup en mer Baltique, et des attaques indirectes, par exemple informatiques ; mais une fois que la Finlande sera sous le bouclier de l'Otan, les Russes ne peuvent guère aller plus loin».

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Le Figaro

Eurovision 2022: les 25 chansons, l’ordre de passage et les favoris de la finale

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 13/05/2022 à 14:55
  • Publié le 13/05/2022 à 12:19

VIDÉO - Après les deux demi-finales, place à la grande finale de la 66e édition du concours international de la chanson samedi soir, en direct sur France 2, sur la scène du PalaOlimpico de Turin en Italie.

Qui succédera au groupe de rock italien Maneskin, vainqueur en 2021 avec le titre Zitti e buoni ? Samedi soir, à partir de 21 heures en direct sur France 2, 25 pays vont se succéder sur la scène du PalaOlimpico de Turin avant de laisser place à une phase de votes des téléspectateurs puis à l’égrainage des points attribués par les jurys professionnels des 40 pays engagés dans cette 66e édition du concours. Par rapport à l’an dernier, le Monténégro et l’Albanie ont fait leur retour. En revanche, l’Union européenne de radio-télévision (EUR) a pris la décision de disqualifier la Russie en raison des événements qui se déroulent actuellement en Ukraine.

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Le présentateur Alessandro Cattelan et les chanteurs Laura Pausini et Mika se chargent de l’animation de la cérémonie. Les 20 qualifiés issus des deux demi-finales réalisées mardi et jeudi ont rejoint les représentants du «Big Five» (les cinq plus gros contributeurs financiers du concours que sont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie). La France est représentée cette année par le groupe breton Alvan & Ahez avec le titre Fullen, vainqueur le 5 mars dernier sur France 2 du concours national «Eurovision France, c’est vous qui décidez!».

L’Ukraine en tête chez les bookmakers mais pas chez les fans

Qui sont les favoris de cette édition 2022 de l’Eurovision? Les bookmakers privilégient clairement le contexte politique aux aspects artistiques en plaçant l’Ukraine largement en tête de leurs prédictions avec une cote démesurée de 59%. Suivent le Royaume-Uni (11%), la Suède (9%), l’Italie (6%) et l’Espagne (4%). Dans un peloton de 1% ou moins, la France est placée 14e. Du côté des amateurs de l’Eurovision, la consultation du site Eurovision-fr.net place la Suède en tête devant la Pologne et la France. Le sondage en ligne du site Wiwibloggs.com, avec plus de 23.000 votes, plébiscite l’Espagne (11,2%) devant la Suède (9,3%), l’Italie (8,8%), la Pologne (7%) et le Royaume-Uni (6,5%).

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Découvrez les chansons de la finale de l’Eurovision 2022 dans l’ordre de passage.

1- République tchèque: We Are Domi avec Lights Off

2- Roumanie: WRS avec Llámame

3- Portugal: MARO avec Saudade, saudade

4- Finlande: The Rasmus avec Jezebel

5- Suisse: Marius Bear avec Boys Do Cry

6- France: Alvan & Ahez avec Fulenn

7- Norvège: Subwoolfer avec Give That Wolf a Banana

8- Arménie: Rosa Linn avec SNAP

9- Italie: Mahmood et Blanco avec Brividi

10- Espagne: Chanel avec SloMo

11- Pays-Bas: S10 avec De diepte

12- Ukraine: Kalush Orchestra avec Stefania

13- Allemagne: Malik Harris avec Rockstars

14- Lituanie: Monika Liu avec Sentimentai

15- Azerbaïdjan: Nadir Rüstəmli avec Fade to Black

16- Belgique: Jérémie Makiese avec Miss You

17- Grèce: Amanda Tenfjord avec Die Together

18- Islande: Systur avec Með hækkandi sól

19- Moldavie: Zdob şi Zdub & Advahov Brothers avec Trenulețul

20- Suède: Cornelia Jakobs avec Hold Me Closer

21- Australie: Sheldon Riley avec Not the Same

22- Royaume-Uni: Sam Ryder avec Space Man

23- Pologne: Ochman avec River

24- Serbie: Konstrakta avec In corpore sano

25- Estonie: Stefan avec Hope

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L'Humanité

Roman Errance dans les rues du Caire en toute licence

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Muriel Steinmetz

Né au Caire en 1979, Muhammad Aladdin a plusieurs recueils de nouvelles à son actif et six romans, qui lui ont valu, dès le premier, l’Évangile selon Adam (2006), d’être reconnu comme l’un des écrivains les plus novateurs de sa génération. Au début, Ahmad, le héros, s’envoie en l’air, comme il peut, dans une voiture prise dans un embouteillage. Jeune Cairote, diplômé en lettres, il écrit sur commande de brefs récits pornographiques (au moins 500 mots) en arabe, destinés à un site d’Afrique du Sud. Dix histoires par jour ! Ahmad, lorsqu’il n’écrit pas à la chaîne, nous entraîne dans les rues du Caire, où l’on goûte à plein le parler cru du petit peuple et de marginaux hauts en couleur, qui gravitent autour de l’écrivaillon. L’auteur brosse en creux, sous forme de saynètes au rythme haletant, le tableau de toute une génération grandie dans les années 1990, désœuvrée, indifférente aux injonctions religieuses et volontiers suspendue au monde virtuel.

Le Figaro

«Mask Singer»: Qui a remporté la saison 3?

  • Par  Cécile Brelot
  • Mis à jour le 14/05/2022 à 09:23
  • Publié le 14/05/2022 à 09:23

Vendredi soir, TF1 diffusait l’ultime épisode du divertissement animé par Camille Combal et dévoilait par la même occasion l’identité des trois derniers participants, dont la grande gagnante.

Le 1er avril à 21h10 , «Mask Singer» faisait son grand retour sur TF1 après presque deux ans d’absence. Pendant sept vendredis, le quatuor d’enquêteurs composé de Kev Adams, Alessandra Sublet, Anggun et Jarry ont tenté de deviner qui se cachait sous les douze costumes de cette troisième édition. Après avoir démasqué, Maud Fontenoy (le poisson corail), Alain Bernard (le Bernard-l’ermite),Pierre Palmade (le cosmonaute),Yves Camdeborde (le cochon), Gilbert Montagné (l’arbre) ou encore Sylvie Tellier (le caméléon), trois personnalités étaient encore en lice sous les traits de la banane, du papillon et du cerf. Hier soir, les derniers masques sont tombés et c’est une gagnante qui a rejoint le palmarès de l’émission après Laurence Boccolini (la licorne saison 1) et Larusso (le manchot saison 2).

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Après des dizaines d’indices sur le trio encore en jeu, les pronostics des téléspectateurs et du TVMag se sont avérés justes. Laurent Ournac, comédien phare de la série Camping Paradis , a été éliminé en première partie de soirée. Caché sous le costume du cerf, l’acteur révélé dans «Mon incroyable fiancé» a été félicité par les quatre jurés et termine à la troisième place du classement. Pour la banane qui affrontait le papillon,ses efforts n’ont pas porté leurs fruits. À l’heure de la révélation, les téléspectateurs ont pu découvrir, Valérie Bègue. L’ancienne miss France s’incline face au papillon après une nouvelle prestation vivement saluée par les enquêteurs.

La gagnante habituée des victoires sur TF1

Pour achever cette dernière soirée de «Mask Singer», le papillon a ôté son masque. Les enquêteurs ont retrouver un visage bien connu de la chaîne TF1 puisque il s’agit de Denitsa Ikonomova. La danseuse participe depuis 2011 au programme «Danse avec les stars». Cette championne d’origine bulgare avait remporté quatre éditions du concours de danse et en est même devenue jurée, l’année dernière aux côtés de Jean-Paul Gaultier, François Alu et Chris Marques.

La troisième saison de «Mask Singer» finit en beauté avec une finale très serrée. Le divertissement présenté par Camille Combal a proposé des moments télé inédits, comme la double prestation de l’imitateur Marc-Antoine Le Bret ou encore la participation de deux stars internationales. Cette année sous le costume de la coccinelle, l’actrice américaine Teri Hatcher est venue se prêter au jeu tout comme le chanteur britannique Seal mais en cow-boy.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine: comment la Russie continue d'acheminer son pétrole dans le monde entier

VU D'AILLEURS - Les ports européens sont considérés comme officiellement fermés aux navires russes. Seuls les transports exceptionnels sont autorisés. La réalité, cependant, est tout autre. Le commerce du pétrole, par exemple, est redevenu aussi florissant qu'avant le début de la guerre. Une nation européenne en particulier viole notoirement les accords conclus.

Par Daniel Wetzel (Die Welt)

En annonçant son cinquième paquet de sanctions le 8 avril dernier, l'UE semblait avoir définitivement plongé l'économie de guerre russe dans la tourmente : l'Union européenne a en effet décidé que les 2873 navires de la flotte commerciale russe ne pourraient plus faire escale dans des ports européens.

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Quelques exceptions étaient tout de même possibles pour les États membres, par exemple en ce qui concerne les denrées alimentaires, les transports médicaux ou les importations d'énergie. « Les États membres », avait toutefois rappelé la Commission européenne, ne devaient accorder ces exceptions « que de façon limitée et les interpréter de manière stricte ».

Des transports de pétrole presque sans entraves

Quatre semaines se sont écoulées depuis l'adoption de ces mesures et on ne peut pas vraiment parler d'une interprétation stricte du régime de sanctions : en effet, le pétrole des multinationales énergétiques russes Rosneft et Lukoil, en particulier, continue de transiter par les ports européens sans aucune entrave. « Depuis le début de la guerre le 24 février dernier, on estime que 4,5 millions de barils de pétrole brut d'une valeur d'environ 509 millions de dollars américains quittent le pays chaque jour », indique la Lloyd's List londonienne, qui fournit chaque jour des informations sur les transports maritimes.

Les exportations de pétrole de Moscou se situent donc au même niveau qu'avant la guerre. Une situation que la Russie doit avant tout à la Grèce, comme l'écrivent les experts : « Alors que de nombreux négociants, groupes pétroliers et compagnies maritimes européens et américains ont cessé tout contact avec les opérateurs de flotte russes, des armateurs grecs ont continué à développer leurs activités en Russie. »

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Pour les vendeurs de pétrole russes, la voie maritime a gagné en importance depuis que le volume de pétrole passant par les pipelines est en baisse. Les raffineries allemandes, par exemple, ont déjà réduit drastiquement leur approvisionnement en matières premières via l'oléoduc russe Droujba. C'est pourquoi désormais, Rosneft & Co sont souvent contraints de faire traverser la moitié du globe à leur or noir pour trouver des acheteurs.

Ainsi, fin avril, le superpétrolier grec « Nissos Rhenia » a embarqué du pétrole brut russe de type Urals dans le port de Rotterdam et a pris la mer en direction de Singapour, rapporte la Lloyd's List. De plus en plus de pétroliers ont désormais l'Inde, la Chine et la Corée du Sud pour destination. Les taux de fret pour les pétroliers ont déjà augmenté de 230 pour cent en raison de la guerre en Ukraine.

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Une part de marché multipliée par trois

La Grèce, le plus grand gestionnaire de flotte au monde, en profite en conséquence. Selon les chiffres de la Lloyd's List, 190 pétroliers, dont 76 sous pavillon grec, ont largué les amarres dans les ports pétroliers russes de Primorsk, Novorossiisk, Oust-Louga et Saint-Pétersbourg au cours du mois d'avril. Les Hellènes ont ainsi multiplié leur part dans le transport de pétrole russe par trois par rapport à l'année précédente.

Richard Meade, qui travaille pour la Lloyd's List, observe ce qui se passe sur le marché des pétroliers depuis Londres. Il est en contact direct avec de nombreux armateurs grecs et décrit leur perception d'eux-mêmes en ces termes : « Nous sommes d'humbles chauffeurs de taxi qui vont simplement là où on nous envoie. » De son point de vue, la servitude pour les exportateurs de pétrole russes ne constitue pas une violation formelle des sanctions de l'UE.

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En Ukraine cependant, on voit les choses différemment. À Kiev, un Russian Tanker Tracking Group s'est formé avec la participation de membres du gouvernement ukrainien. Il utilise des données en ligne librement accessibles pour recenser méticuleusement chaque trajet de pétrolier en provenance et à destination de la Russie.

« Les entreprises qui continuent à financer sciemment les crimes de guerre russes par le biais de contrats d'achat de combustibles fossiles doivent savoir que l'Ukraine examine toutes les possibilités qui s'offrent à elle pour les attaquer en justice », déclare Oleg Ustenko, le conseiller économique du président ukrainien Volodymyr Zelensky, via la plateforme Global Witness. Dans une interview accordée à la Lloyd's List, Iryna Venediktova, la procureure générale d'Ukraine, a indiqué qu'elle préparait déjà des actions en justice contre les entreprises et individus impliqués dans des transactions pétrolières avec la Russie.

Mise au pilori des pétroliers

Toutefois, tant que les livraisons d'énergie seront explicitement exclues de l'interdiction portuaire de l'UE, il est peu probable que cette démarche ait une base juridique. C'est pourquoi le Tanker Tracking Group tente actuellement d'exercer une pression publique supplémentaire par le biais du site Internet « blood-oil.today ».

Les organisateurs ukrainiens y retracent les mouvements de navires observés quotidiennement. Des pays comme les Pays-Bas, la Chine, la Turquie ou l'Inde, qui, selon les données de suivi, sont les pays qui attirent le plus de pétroliers russes, sont ainsi cloués au pilori dans un classement du « prix du sang ».

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Les lobbyistes convertissent la valeur des exportations de pétrole russes depuis le début de la guerre en matériel militaire. Pour des recettes pétrolières de 509 millions de dollars par jour, la Russie aurait donc théoriquement pu acheter 21.000 chars, 31 millions de fusils d'assaut de marque AK47 ou 83 milliards de munitions. Avec un achat quotidien de 85.506 barils (baril de 159 litres) de pétrole à la Russie, l'Allemagne occupe la 14e place de ce classement.

L'argent transféré à Moscou à cet effet suffirait à acheter 469 chars, peut-on lire sur le site. Pas étonnant donc que la livraison, décidée vendredi dernier, de sept obusiers blindés allemands ne satisfasse guère les critiques en Ukraine.

La Grèce annonce son opposition

On ne sait pas si c'est cette pression qui a décidé l'UE à préparer un sixième paquet de sanctions, mais selon les propositions présentées cette semaine par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, toutes les importations de pétrole en provenance de Russie devraient être interdites d'ici six mois, que la matière première soit livrée par oléoduc ou par pétrolier.

Lors de la réunion des ambassadeurs de l'UE qui s'est tenue à Bruxelles le mercredi 4 mai, la Grèce a annoncé qu'en raison de l'importance de l'industrie des pétroliers pour le pays, elle s'opposait à cette décision : il n'y aurait pas grand-chose à gagner à ce que des armateurs asiatiques se chargent du transport de pétrole pour la Russie. L'émissaire d'Athènes s'est cependant abstenu de mentionner qu'avec ses 716 pétroliers, la Grèce exploitait une flotte plus importante que la Chine, le Japon, la Corée et Singapour réunis.

Si l'UE s'accorde toutefois sur un embargo total, la Russie pourrait avoir du mal à écouler son pétrole d'une autre manière. Car les pétroliers se feront alors rares et chers. Les économistes estiment que l'impact de l'absence de revenus pétroliers sur le budget de l'État russe serait trois à quatre fois plus important que celui de l'absence de revenus gaziers.

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Poutine réagit donc avec sévérité : il a déjà signé un décret mettant en place des « sanctions économiques de représailles » contre l'Occident. Ainsi, plus aucun produit ou matière première russe ne peut être vendu aux individus et entreprises figurant sur la liste des sanctions du Kremlin ; tout engagement pris envers des partenaires commerciaux occidentaux peut dès lors être rompu. Le Kremlin devrait bientôt annoncer quelles entreprises sont concernées.

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REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans

STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.

À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Cyrille Louis

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Envoyé spécial à Bakhmout

L’artillerie russe a frappé à l’aube en lisière de Bakhmout, une ville du Donbass située vingt kilomètres en retrait du front mais qui voit depuis peu la guerre se rapprocher. Quelques heures après l’explosion, une dizaine de soldats quittent le bâtiment au toit de tôle éventré et chargent leurs bardas à bord d’un minibus vert olive. Non loin, un technicien de la compagnie locale d’électricité s’active au sommet d’une grande échelle. Son collègue, Mykol Nikolayev, commente: «Le câble a été sectionné par un éclat de projectile. Ça arrive presque chaque jour en ce moment.» Aux premiers jours de guerre, plusieurs équipes ont été constituées pour répondre en urgence à ce type d’incident. «Ces interventions sont assez stressantes, parce qu’on sait qu’une seconde frappe peut tomber au même endroit, mais notre société nous accorde une petite prime de risque. Et puis, on ne peut pas laisser sans électricité tous ces gens qui ont fait le choix de rester ici…»

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À Bakhmout, comme ailleurs en l’Ukraine, ce genre de scènes n’étonne plus grand monde. En deux mois et demi de conflit, le pays s’est découvert une résilience qui dépasse largement le seul cadre militaire. Au tout début de l’invasion russe, elle s’est incarnée dans l’engagement sans faille de la société nationale de chemin de fer, qui a maintenu la majorité de ses liaisons et organisé l’évacuation d’environ trois millions de civils loin des zones de combat. Depuis, de Lviv à Kramatorsk et d’Odessa à Kharkiv, cette capacité à fonctionner en mode dégradé se retrouve dans chaque région, chaque ville. Au point qu’on en oublie parfois les circonstances extrêmes qu’affronte le pays.

Devant la mairie de Bakhmout, ce matin-là, le printemps semble vouloir chasser les ombres de la guerre. Des couples s’attardent sur les bancs publics, une odeur d’herbe coupée flotte dans l’air et des trolleybus verts glissent sur le macadam. «Ils viennent tout juste d’être remis en service après trois semaines d’interruption forcée», se félicite Maksym Soutkovyi, le premier adjoint au maire. Fin mars, lorsque l’armée russe a annoncé qu’elle allait évacuer la région de Kiev pour concentrer ses efforts sur le front du Donbass, des milliers d’habitants affolés ont quitté la ville. Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires dont le directeur des transports municipaux et un certain nombre de ses conducteurs. Mais lorsqu’ils ont vu que l’ennemi peinait à percer les lignes ukrainiennes, une partie d’entre eux sont revenus et le maire les a priés de rétablir le trafic. Quatre lignes fonctionnent désormais au lieu de sept avant la guerre. Les itinéraires desservant les quartiers les plus exposés, à l’est de la ville, ont été fermés ou modifiés.

«Pas de panique»

La sirène résonne, une explosion retentit au loin. Les bombardements, dont la cadence s’intensifie nettement depuis fin avril, ont tué deux personnes âgées le week-end dernier. Dans son bureau au premier étage de la mairie, Maksym Soutkovyi rajuste sans ciller son blazer bleu nuit. «C’est vrai que les combats se rapprochent. Mais nos plans sont prêts en cas de menace immédiate sur la ville, et nous faisons une entière confiance à l’armée ukrainienne. Alors, pas de panique!» Contrairement à la plupart de ses homologues, le maire de Bakhmout refuse de transformer son hôtel de ville en place forte ou de laisser les militaires s’y établir. Ses administrés, assure-t-il, restent les bienvenus et ceux de ces agents qui le souhaitent peuvent venir y travailler. Seul un policier à la mine débonnaire contrôle l’accès principal.

Certains services, bien sûr, ne sont plus assurés. L’état civil, par exemple, dont le fichier électronique a été désactivé dans les oblasts de Donetsk et Louhansk pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi. «En 2014, raconte le premier adjoint, les séparatistes avaient fait main basse sur tous nos registres et en avaient profité pour délivrer des passeports ukrainiens à des citoyens russes, qu’ils ont ensuite pu utiliser comme infiltrés.» Depuis le 24 février, les naissances et les décès qui surviennent à Bakhmout sont enregistrés à Dnipro, quelque 250 kilomètres plus à l’ouest. Quant aux mariages, seuls les commandants d’unités militaires déployés dans le Donbass sont actuellement habilités à les homologuer…

Continuer à prendre soin de notre ville comme en temps de paix, c’est une façon d’apaiser nos concitoyens et de clamer bien fort que les Russes ne nous empêcheront pas de vire normalement

Si le diable, tout particulièrement en temps de guerre, se niche dans les détails, l’élu met un point d’honneur à ne laisser aucun problème sans solution. «La dizaine de bijouteries de la ville est fermée en ce moment à cause de la menace sécuritaire, dit-il. Alors, quand un officier peine à trouver une alliance pour marier deux de ses soldats, je me débrouille pour en faire venir de l’arrière.» De même, il s’est mis en quatre pour pallier la fermeture des sociétés de pompes funèbres. L’un de ses collaborateurs est allé se procurer du bois dans la région de Dnipro et un menuisier a été réquisitionné pour produire des cercueils…

À Bakhmout, on estime qu’il reste aujourd’hui 40.000 habitants sur les 100.000 recensés avant la guerre. La plupart des magasins sont fermés et de longues files d’attente signalent les distributeurs d’argent liquide. Dans la cour de l’hôpital des ambulances militaires déchargent des blessés en provenance du front de Sieverodonetsk, une soixantaine de kilomètres plus à l’est. Mais chaque matin, des employés municipaux vêtus de chasubles orange balaient les carrefours, débroussaillent les trottoirs et taillent les rosiers sur les plates-bandes de l’avenue principale. «Continuer à prendre soin de notre ville comme en temps de paix, c’est une façon d’apaiser nos concitoyens et de clamer bien fort que les Russes ne nous empêcheront pas de vire normalement», dit Ivan Khromov, sécateur en main et casquette vissée sur le crâne.

Sur la voie ferrée qui arrive de l’arrière, quatre techniciens promènent une machine sur les rails, à la recherche d’éventuels défauts. «On profite du calme relatif pour faire ce travail indispensable à la sécurité des trains», explique Serhiy, le chef d’équipe. Depuis qu’une frappe russe a fait une cinquantaine de morts devant la gare de Kramatorsk, début avril, le trafic ferroviaire est réduit à sa plus simple expression. Seuls un à deux convois de marchandises passent ici chaque jour. Quant aux trains d’évacuation, ils partent désormais de Pokrovsk, une centaine de kilomètres plus à l’ouest. L’armée russe multiplie depuis plusieurs semaines les frappes contre le réseau ferroviaire, sans doute pour compliquer le transfert de matériel militaire vers le front.

N’oubliez pas que nous autres, habitants du Donbass, sommes en guerre depuis 2014. Alors, on a eu le temps de s’organiser en prévision de cette grande offensive

«N’oubliez pas que nous autres, habitants du Donbass, sommes en guerre depuis 2014, sourit Pavlo Dyatchenko, le porte-parole de la police de Bakhmout. Alors, on a eu le temps de s’organiser en prévision de cette grande offensive.» À l’entendre, pas un agent n’a fait défection depuis le début de la guerre et les forces de l’ordre occupent le terrain davantage encore qu’en temps de paix. «La délinquance ordinaire est en nette baisse, à l’exception de quelques petits malins qui vendent de l’alcool à la sauvette malgré l’interdiction édictée par nos autorités», poursuit le policier. Il assure aussi que deux «collaborateurs» ont été démasqués à l’occasion de banals contrôles d’identité. Dans leur téléphone, les enquêteurs auraient découvert des messages signalant aux services secrets russes la localisation de positions militaires ukrainiennes. «On pense qu’ils ont fait ça un peu par sympathie prorusse, un peu par appât du gain», confie Pavlo Dyatchenko.

Les établissements de soins, dans cette région exposée aux plus violents assauts russes, s’organisent aussi pour opérer en situation dégradée. Certains, désertés par leurs employés, ont dû suspendre leurs activités chirurgicales. C’est notamment le cas dans la petite ville de Droujkivka. Quant à l’hôpital militaire de Lyssytchansk, il s’est en partie replié il y a deux semaines vers l’arrière quand l’étau russe s’est resserré sur la ville. À Kramatorsk, un calme irréel flotte dans les couloirs de l’hôpital numéro un. Selon le docteur Viktor Krikliy, qui dirige le service de chirurgie, seule une trentaine de lits sur cent sont actuellement occupés. «On reçoit régulièrement des blessés du front mais nous avons instruction de les transférer vers l’arrière dès qu’ils sont stabilisés, explique le médecin, pour éviter un engorgement.» Début avril, dans les heures qui ont suivi le bombardement de la gare, la précaution a permis à cet établissement de taille moyenne de prendre en charge une cinquantaine de patients dans un état grave. Vingt-quatre heures plus tard, la majorité d’entre eux avaient été transférés vers les hôpitaux de Dnipro.

Dans les localités touchées de plein fouet par la guerre, cette forte mobilisation des services publics n’empêche pas une partie de la population de se sentir abandonnée et de critiquer vertement ses élus. Mais Pavlo Kyrylenko, le chef de l’administration militaire dans la région de Donetsk l’assure: «Préserver les services publics essentiels est pour nous une priorité.» Ses services, dit-il, veillent tout particulièrement à coordonner la fourniture d’aide humanitaire, les livraisons d’essence aux stations-service et l’approvisionnement des distributeurs de billets. Sans oublier le versement de leur pension aux milliers de retraités qui sont désormais pris au piège sur la ligne de front.

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Le Figaro

Jugé trop libéral, le sujet de bac de SES fait polémique

Par Victor Merat • Publié le 13/05/2022 à 20:28 • Mis à jour le 14/05/2022 à 09:56

L’épreuve composée du bac de SES du jeudi 12 mai a fait réagir de nombreux enseignants. Certains le jugent trop «libéral».

«Montrez que le travail est source d’intégration sociale», «à partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance» et «vous montrerez que l’action des pouvoirs publics en faveur de la justice sociale peut produire des effets pervers». Ces sujets de spécialité donnés au bac 2022 sont conformes au programme de terminale générale. Et les élèves pouvaient y répondre à partir de leurs connaissances acquises au lycée. Sauf que sur les réseaux sociaux, beaucoup d’internautes ont réagi trouvant le sujet «trop à droite».

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Ce n’est pas la première fois que le programme de SES enseigné depuis 1967 agace. Sauf que par le passé, il a longtemps été jugé... trop à gauche. C’est ce que rappelle dans un article publié dans la revue Tracés, Sylvain David, ex-président de l’Association des professeurs de SES (Apses). Il rappelle notamment que le programme de 2007 avait été largement dénoncé (par exemple dans Le Figaro, en 2008) par les milieux politiques et économiques comme donnant une «image pessimiste, incomplète, réductrice de l’entreprise, bref, antibusiness».

Une des polemiques concernant les sujets de bac de SES 2022 porte sur la question qui présente l'innovation comme solution pour repousser les limites de la croissance. Un symptôme de l'insuffisante prise en compte des questions environnementales dans les programmes: https://t.co/TamMFDbNB4

May 13, 2022

Des épreuves qui ne poussent pas à la confrontation d’idées

«Ce qui pose problème c’est surtout la forme des épreuves. Notamment l’épreuve composée qui incite à la restitution des connaissances sans appeler à la nuance, explique Olivier Louail, secrétaire général adjoint de l’Association des professeurs de SES (Apses) qui représente environ 40% des enseignants dans cette matière. Notre position aurait été la même si les trois questions avaient été différentes et dans le sens inverse». Si le programme de SES est «beaucoup plus nuancé que ce que laissent croire ces trois questions, certaines parties manquent de pluralisme théorique et donc de pluralisme politique», regrette Olivier Louail, lui-même professeur de SES à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). C’est le cas notamment pour celles se référant à la question sur les limites écologiques de la croissance. Selon lui, c’est ce qui pousse les élèves à choisir massivement (à 75 %), l’épreuve composée. Alors que la dissertation permet de mieux confronter les théories. «Ces sujets reflètent le nouveau programme dont l’esprit est plus libéral, avec la volonté de transmettre un enseignement de consensus. Ce qui frustre un certain nombre de professeurs qui auraient préféré qu’une diversité de points de vue soit exposée», résume un enseignant de SES à Montpellier.

Difficile de se remettre au travail après les examens

Autre problème, la réforme du bac et le passage des enseignements de spécialités en mars - ils ont été reportés en mai cette année à cause du Covid-19 - complique l’apprentissage des lycéens. Selon l’Apses, il faudrait mettre les épreuves de spécialité en juin et revoir la teneur de l’épreuve composée. Il y a douze chapitres au total mais seulement huit à assimiler pour les épreuves de mars. «Après, il est très compliqué de remobiliser les élèves. On met donc l’accent sur le Grand oral, ce qui provoque un appauvrissement de l’apprentissage» et donc des débats d’idées, déplore Olivier Louail. La partie consacrée à la lutte contre le chômage ou celle sur les actions publiques pour lutter contre les problèmes environnementaux passent peu ou prou à la trappe. Le programme de terminale est aussi de plus en plus calqué sur celui de l’enseignement supérieur, donc plus difficile et technique. «Cela pose problème, car si l’entrée en section ES était sélective, ce n’est plus le cas. Depuis la réforme, tout lycéen peut choisir les SES en spécialité, même s’il n’a pas le niveau. Et beaucoup d’élèves ont des difficultés pour suivre», ajoute l’enseignant qui déplore également de classes beaucoup plus chargées avec le nouveau bac, avec plus de 35 élèves par classe.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 77e jour, la pression russe dans le Donbass s'accentue, les Ukrainiens contre-attaquent à Kharkiv.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser, mais lentement, tandis qu'un peu plus au nord de leur dispositif, les Ukrainiens ont lancé avec succès une contre-offensive dans la région de Kharkiv. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.

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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.

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Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

À l'est du pays, les forces russes desserrent leur étau dans la région de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants. Ils avaient déjà abandonné l'ambition de prendre la grande cité russophone, hors de portée pour eux, mais ils maintenaient aux alentours une forte pression pour y fixer les forces ukrainiennes et pour protéger leurs lignes d'approvisionnement plus au sud dans le Donbass. Face à la contre-offensive réussie lancée depuis trois semaines par les Ukrainiens, les Russes semblent se retirer progressivement de l'oblast - nom des régions administratives ukrainiennes - de Kharkiv.

Un mouvement qui n'est pas sans rappeler le retrait russe de la région de Kiev début avril [cf. infra]. Les Russes se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers la capitale ukrainienne.

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Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et environ 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées entre 40% et 60% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.

Au Nord, cette manœuvre, qui s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets, s'est matérialisée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Moscou contrôle malgré un certain nombre de localités, non stratégiques, mais leur prise traduit une percée progressive vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.

En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr

La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Les Russes y maintiennent une forte pression, mais n'avancent plus réellement, faute de forces suffisantes.

Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.

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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais, comme à Zaporijié, manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.

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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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Echec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.

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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.

Un recours croissant à l'artillerie

Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur stock en la matière. Les Russes seront-ils bientôt à court de ces «munitions complexes» ou ces estimations étaient-elles minorées ? Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Les drones sont également utilisés par la marine ukrainienne, notamment dans l'île aux serpents au sud d'Odessa, contrôlée par les Russes, mais dont les forces subissent le harcèlement des TB2. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens. A l'inverse, l'un des principaux avantages de Kiev semble être le soutien occidental - et notamment américain - en termes de renseignement : satellites, radars et avions de reconnaissance offrent aux Ukrainiens une meilleure appréhension de la situation tactique.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Près de 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.

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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».

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REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

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Le Figaro

La météo du week-end : entre grand soleil et quelques orages

Le Figaro

Le soleil brille sur une majeure partie de la France samedi, même si quelques orages éclatent sur la moitié sud. En revanche, le temps est davantage mitigé dimanche, avec l'arrivée d'une perturbation pluvieuse par l'Ouest.

C'est un week-end ensoleillé qui s'annonce pour une majeure partie du territoire, selon La Chaîne Météo *. Samedi, le soleil brille dès le matin sur toute la France, à l'exception de la Normandie où quelques brouillards matinaux sont à prévoir. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, même si quelques nuages gris font leur arrivée sur la Bretagne. À noter quelques orages en fin de journée sur le Mercantour et sur le Pays basque. Les températures, quant à elles, sont estivales, et passent localement la barre des 30°C en Nouvelle-Aquitaine.

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Le temps est davantage mitigé pour la journée de dimanche. Si le soleil continue de briller en région parisienne et dans l'Est, des averses sont à prévoir dans l'Ouest, de la Normandie à la Charente-Maritime, en passant par la Bretagne. Le vent souffle aussi sur le littoral atlantique et sur les Pyrénées-Orientales, tandis que quelques brouillards se forment dans les Alpes-Maritimes. Les températures demeurent néanmoins élevées.

La météo dans votre région

Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le temps est changeant d'un jour à l'autre. Samedi, le soleil brille dès le matin, accompagné d'un léger voile nuageux. À noter quelques brouillards matinaux qui se forment en Normandie. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, même si quelques nuages gris font leur arrivée. Des orages éclatent également sur le littoral atlantique, entre les Pays de la Loire et le sud de la Bretagne. Les températures, quant à elles, sont particulièrement élevées. Il fera notamment 25°C à Rennes et 27°C à Nantes.

Le temps est davantage perturbé dimanche, avec quelques averses attendues dans tout le Nord-Ouest. Le vent souffle sur les côtes bretonnes, avec des rafales allant jusqu'à 45 km/h. Les températures demeurent néanmoins estivales.

Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est un week-end ensoleillé qui s'annonce dès la journée de samedi. Le matin, un grand soleil est attendu en région parisienne, tandis que de belles éclaircies se forment dans le Nord. Le soleil continue de briller l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux et de températures dignes d'un mois de juillet.

Dimanche, le beau temps se maintient, même si quelques nuages gris peuvent se former dans le nord de la France. Les températures, quant à elles, demeurent particulièrement douces.

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Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme pour l'ensemble du week-end. Samedi, le soleil brille dès le matin, de l'Alsace à la métropole lyonnaise. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, même si quelques orages peuvent éclater en fin de journée sur les Alpes. Les températures, quant à elles, repartent à la hausse. Il fera notamment 25°C à Strasbourg et 28°C à Lyon.

Le temps reste ensoleillé la journée de dimanche. Un beau soleil brille sur toute la façade est du pays, accompagné de températures estivales.

Dans le Sud-Ouest, le week-end s'annonce mitigé. Le temps est ensoleillé la journée de samedi, avec de belles éclaircies qui se forment le matin sur le littoral atlantique. Si le beau temps se maintient l'après-midi dans une majeure partie du Sud-Ouest, quelques orages éclatent en fin de journée dans les Pyrénées, et dans la soirée sur le Pays basque. Il fait lourd, avec des températures en hausse et pouvant atteindre localement les 31°C.

Le ciel est davantage couvert dimanche. Si de belles éclaircies se forment dans les terres, quelques gouttes de pluie peuvent tomber dans les environs de Bordeaux, accompagnées de rafales de vent allant jusqu'à 50 km/h.

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Dans le Sud-Est, de belles éclaircies sont attendues tout le week-end. Samedi, le soleil brille dès le matin sur le littoral méditerranéen, accompagné d'un léger voile nuageux dans les Alpes-Maritimes et en Corse. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que les températures sont dignes d'un mois de juillet. Il fera notamment 25°C à Marseille et 27°C à Perpignan.

Les éclaircies se maintiennent pour la journée de dimanche, en dépit de quelques bancs de brouillards qui se forment dans les Alpes-Maritimes. La douceur reste néanmoins de mise, même si le vent souffle jusqu'à 60 km/h sur les Pyrénées-Atlantiques.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du mercredi 11 mai : la journée la plus chaude de la semaine

Si quelques nuages et brouillards matinaux se forment sur le littoral atlantique, le soleil brille sur l'ensemble du territoire, accompagné de températures particulièrement élevées pour la saison.

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La météo du mardi 10 mai : soleil et forte chaleur

À l’exception du Nord où quelques nuages gris se forment dans la journée, le temps est ensoleillé sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.

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La météo du jeudi 12 mai : le retour de la grisaille et des averses

Si le temps demeure ensoleillé sur la moitié nord et dans le Sud-Est, la grisaille s'invite sur le territoire, accompagnée de quelques averses en Auvergne et Franche-Comté.

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Le Figaro

«Charles de Foucauld, une vie de feu»

Etienne de Montety

L’éditorial du Figaro, par Étienne de Montety.

Saint: quel chemin parcouru pour le lieutenant noceur qui défraya la chronique de son temps, et pas par ses exploits militaires. Cent ans après, le voici élevé sur les autels: saint, comme avant lui Paul de Tarse, Augustin, François d’Assise, tous ces hommes frappés un jour par la grâce, autant de fils indignes devenus des piliers de l’Église catholique.

Quelque cent ans après sa mort, c’est au pape François qu’il revient de proclamer la canonisation. Cette vie de feu doit lui plaire: il citait déjà Charles de Foucauld dans son encyclique Fratelli tutti, le comptant parmi les grandes figures contemporaines de la fraternité universelle.

Plus profondément, l’ermite de Tamanrasset a de quoi séduire François par sa radicalité: un homme qui renonce à la vie facile et tente d’imiter au plus près l’exemple de Jésus-Christ, jusqu’à l’abaissement et au retrait, quelle figure! Incompréhension des hommes, signe de Dieu. Foucauld choisit un ministère au cœur de ce que le pape appelle les périphéries. Qui l’ignore, l’officier explorateur découvrit Dieu en traversant le Maroc musulman déguisé en Juif. Ses innombrables écrits le montrent, il voulait témoigner auprès des Touareg de l’amour du Christ, les évangéliser par le seul exemple de sa vie: la conversion du monde passera par la conversion de chacun. Par son «apostolat de la bonté», sa mort violente et la fécondité de sa spiritualité, il est le précurseur des moines de Tibéhirine et des dix-neuf bienheureux martyrs d’Algérie.

Le théologien Urs von Balthasar écrivait: «Aux questions brûlantes du temps, l’Esprit donne la réponse opportune et la solution, (…) en faisant surgir un saint qui présente d’une manière vivanteà son temps le message du ciel.» L’Église catholique propose donc le frère Charles en modèle à tous les catholiques, et les apostrophe: Quand te fais-tu serviteur? Es-tu fidèle à l’exigence évangélisatrice, indissociable de l’amour des autres?

Dépouillement, sollicitude, appel spirituel, l’interpellation, pressante, dérangeante même, n’épargne pas non plus notre société.

«Comme l'a dit Thierry Henry, Saint-Denis n'a pas grand-chose à voir avec Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ancien attaquant de l'équipe de France a déclenché une polémique en insistant sur le fait que «Saint-Denis n'est pas Paris». Pour Guylain Chevrier, ces propos ont le mérite de rappeler la réalité de la délinquance et du communautarisme dans cette ville.

«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La maire de Paris a présenté le 11 mai un projet visant à végétaliser davantage la célèbre avenue parisienne. Le journaliste et écrivain Jonathan Siksou s'inquiète de cette démarche. Selon lui, la municipalité a, avant tout, le devoir de protéger et de préserver le patrimoine de la capitale.

Un scandale nommé Covid: les «vérités» de l’épidémiologiste Laurent Toubiana

EXTRAITS - Dans un essai décapant, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, le chercheur Laurent Toubiana explique pourquoi et comment les autorités ont, selon lui, menti aux Français pour leur faire accepter l’inacceptable.

Le Figaro

Législatives 2022 : quels sont les candidats déjà déclarés ?

Nicolas MondonFIG Data

FIG DATA - Alors qu'Éric Zemmour vient officiellement de se lancer dans le Var, explorez la liste des autres prétendants à l'aide de notre outil mis à jour régulièrement.

Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats ont jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les candidatures officielles seront validées et annoncées dans la foulée, le lundi 23 mai. D'ici là, les alliances continuent de se nouer et la carte des candidatures pour la XVIe législature de la Ve République se complète progressivement.

Le Figaro vous propose une carte mise à jour régulièrement des candidatures déclarées par circonscription.

Vers un hémicycle tripartite ?

Les états-majors de deux des trois grands blocs - le centre, avec la majorité présidentielle «Ensemble» ; et la gauche, de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale appelée «NUPES» - semblent plus à l'aise pour désigner des candidats dans les circonscriptions urbaines. Celles où les résultats devraient leur être les plus favorables, mais également celles où la concurrence est la plus rude.

Pour la NUPES, derrière Jean-Luc Mélenchon, l'équation n'est pas simple. Il convient de ménager chaque camp d'une alliance disparate, entre les socialistes, les écologistes, les communistes et les Insoumis. Le risque est grand de perdre une partie d'un électorat qui ne se retrouverait pas dans cette entente dont les termes tiennent plus aux circonstances qu'à une proximité idéologique avérée.

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Côté Rassemblement national, où une trentaine de circonscriptions «prioritaires» ont été identifiées, les choix se portent principalement sur les territoires où Marine Le Pen est arrivée en tête lors de la dernière présidentielle : le Nord et le Grand Est. Le refus d'une alliance avec Reconquête!, sans cesse répété par Marine Le Pen, complique la situation dans le Sud-Est. Ce fief historique du RN a enregistré une forte percée d'Éric Zemmour au premier tour de la présidentielle - au point d'encourager le nationaliste à s'y présenter lui-même -, et connaît actuellement de vives tensions internes.

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Autre donnée à prendre en compte : la perspective d'une forte abstention. Un phénomène habituellement défavorable au Rassemblement national, dont le principal électorat se situe chez les classes populaires, parmi les premières à déserter les isoloirs.

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Vers un important renouvellement de l'hémicycle ?

Après le scrutin de 2017, qui avait vu 415 (sur 577) nouveaux députés siéger, la tendance d'un fort renouvellement de l'Assemblée nationale semble se confirmer. À ce jour, environ 375 députés sortants briguent leur succession. Un chiffre encore provisoire à mettre en perspective avec les 357 députés sortants candidats en 2017.

Deux groupes parlementaires affichent actuellement un faible taux de candidature. Pour La République en marche, il s'agit souvent d'un retour à la vie civile pour un contingent en partie formé de novices en politique. Après un rude quinquennat, beaucoup veulent tourner la page ou s'investir autrement : Gaël Le Bohec en Ille-et-Vilaine, Alice Thourot dans la Drôme, Anne Blanc en Aveyron, ...

Si toutes les investitures ne sont pas encore connues côté Républicains, la déroute historique du parti à la présidentielle  en fait hésiter beaucoup à se lancer dans une épreuve qui s'annonce difficile. Certains optent pour une investiture par la majorité présidentielle : Constance Le Grip (Hauts-de-Seine) et Robin Reda (Essonne) notamment.

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Invitée sur RTL, la leader nationaliste a de nouveau écarté tout rapprochement avec son rival.

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L'étrange changement de pied des Insoumis sur l'inéligibilité des coupables de propos racistes

Autrefois favorable à l'inéligibilité des personnes condamnées pour incitation à la haine raciale, LFI s'apprête à investir aux législatives le journaliste Taha Bouhafs, reconnu coupable d'injure raciale.

Législatives 2022: l’arrivée des Insoumis à des postes clés de l’Assemblée inquiète déjà les députés LREM

Certains Marcheurs imaginent les gauches devenir la première force d’opposition. Et pourvoir des postes clés à l’Assemblée nationale, comme celui de la présidence de la commission des finances.

Le Figaro

Contesté, sourd aux critiques... «Fin de règne» solitaire pour le pape François

Jean-Marie Guénois

ENQUÊTE - Gouverner l'Église catholique n'est pas une sinécure, mais diriger le Vatican est encore plus périlleux. Malgré ses talents de fin politique et son fort caractère, François, 85 ans, se heurte comme jamais, en cette dixième année de pontificat, à une série d'adversités.

Envoyé spécial à Rome

Jamais le pape François n'a encore ­affronté une telle ­adversité. En cette année 2022, dixième de son pontificat, tout semble se liguer contre lui. Rome, toujours prompte à brûler ce qu'elle adore, est en émoi. Certains discernent une phase de ­maturité du pontificat. D'autres une « fin de règne », selon une expression courante dans la Ville éternelle. Beaucoup pensent déjà à la suite. Mais François, 85 ans, très combatif, est loin d'avoir dit son dernier mot. Un grand jubilé chrétien mondial est en vue pour 2025. Surtout il prépare sa réforme capitale : celle de la « synodalité » pour 2024.

Il espère convertir l'Église, pyramidale, centralisée et cléricalisée, en une communauté plus démocratique, décentralisée où le pouvoir sera davantage partagé avec des laïcs. Y parviendra-t-il ? Cette ambition suscite soutien et admiration chez les uns et un épais scepticisme chez ceux qui connaissent bien les arcanes d'une institution bimillénaire édifiée sur la centralisation. Ce pontificat, réformateur, flamboyant et… Clivant, connaîtrait-il son ­apogée ou entrerait-il en déclin ?

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Tous les pontificats connaissent cette même courbe ascendante puis descendante. Ce qui compte pour l'Église est la portée d'un pontificat. De ce point de vue, ceux de Jean-Paul II et de Benoît XVI, avec leurs qualités et leurs défauts, sont encore très vivants.

Haute tension au Vatican

N'ont-ils pas marqué, et pour longtemps, des générations de fidèles et de clercs ? Il en est et en sera de même pour François. Dans le milieu ecclésiastique, personne ne se risque donc à juger prématurément le cours des choses. « Les phases de crise ne sont pas forcément les pires, observe un jeune cardinal, homme de Dieu, en poste au Vatican ; elles ouvrent à des réalités de l'Église que nous ne pouvons pas voir à présent. Le Seigneur n'abandonne pas son Église. »

L'Espérance est là, surtout chez les chrétiens, mais le mot « crise » est tout de même concédé. Elle est ouverte depuis l'élection de François pour certains. Elle est plus récente pour d'autres, y compris parmi les soutiens du pape. Tous s'accordent sur le climat de haute tension qui ­règne au Saint-Siège et dont l'intensité ne faiblit pas, en contraste avec l'image de bonhomie véhiculée dans le monde et qui a changé l'image de l'Église. Il y a évidemment, avec François, des antagonismes puissants, liés à sa forte ­personnalité ­réputée « clivante ». Son caractère « tranchant », son style « autoritaire » sont le lot quotidien d'un ­Vatican où l'on entend ces qualificatifs. Il y a aussi des « colères » ­papales et beaucoup se disent « terrorisés ». Il y a aussi, plus objectivement, une­ ­série de dossiers difficiles qui jettent une lumière parfois crue sur le pontificat. Un observateur ­italien de ­longue date, qui a beaucoup vu et ­entendu dans la cité du Vatican, les synthétise d'un mot : « confusion ». Une confusion « à la latino-américaine », précise-t-il, que des « mentalités européennes » ont de plus en plus de mal à saisir.

Dans ces tourbillons domine une première question, celle de la santé du pape. Un genou l'immobilise. « Cela ne devrait pas durer », assurent ses ­médecins sans en être toutefois certains. L'idée d'une intervention chirurgicale a été envisagée, mais elle apparaîtrait jusque-là trop risquée. N'en pouvant plus de souffrance – le pape a fait ses premières confidences à ce sujet à la fin du mois de janvier –, François a fini par accepter des infiltrations le 3 mai. Il souffre d'une ­gonalgie, inflammation aiguë des ­ligaments au genou droit, conséquence directe de son problème structurel de sciatique à la hanche qu'il corrige à chaque pas. Il s'est dit « humilié » par cette immobilisation. Il a même longtemps refusé d'apparaître en public avec une béquille et pire, en chaise roulante. Mais un pas devenait un supplice. Lors de l'audience générale du 4 mai, il s'est fait encore aider en donnant le bras à ses assistants pouvant à peine mouvoir sa jambe droite. Le 5 mai, il a fini par céder et se laisser conduire en fauteuil roulant devant les caméras, ce qu'il faisait avant mais hors champs des objectifs.

Il est ­déplorable que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée

Quant aux suites de l'opération aux intestins subie le 16 juillet 2021, elles ne sont pas vraiment connues. Le ­Vatican bruisse des rumeurs les plus alarmantes à ce sujet car ce fut une très lourde chirurgie, bien plus difficile que prévu. Impossible d'y voir clair, faute d'informations fiables. Le pape a objectivement assumé tous ses engagements depuis la fin de sa convalescence de l'été 2021. Dont trois voyages internationaux, ­Hongrie et Slovaquie, puis Chypre et Grèce, l'île de Malte, enfin, début avril. Mais les grands déplacements internationaux prévus, Soudan du Sud notamment en juillet, Canada en septembre, sont à confirmer. Quant au Liban, il vient d'être officiellement « annulé » mais jamais le Vatican ne l'avait confirmé en raison de l'instabilité politique. On ne peut donc rien ­déduire pour l'heure. Dans un livre de dialogue, Des pauvres au pape, du pape au monde publié au Seuil le 1er avril, François a confié : « Jusqu'à il y a trois ans, je mangeais de tout. Maintenant, malheureusement, j'ai une sérieuse complication intestinale, une diverti­culite aiguë, et je dois me nourrir de riz bouilli, de pommes de terre bouillies, de poisson grillé ou de poulet. Du simple, simple, simple… »

La Russie s'est fâchée avec lui

Du simple, mais les choses se compliquent sur d'autres plans. À commencer par le redoutable dossier russe et ukrainien où le chef de l'Église ­catholique concentre sur lui une ­incompréhension mondiale en ­ménageant la Russie et en reprochant à l'Otan ses « aboiements » en Ukraine qui auraient « fâché la Russie ». En pape, il plaide pour la paix par la négociation. Il fustige la guerre, mais sans dénoncer l'agresseur. En pacifiste convaincu, François s'attaque à la course aux armements et l'usage des armes mais refuse de se prononcer sur la légitimité de la ­défense armée ukrainienne. En aucun cas, il ne veut avaliser la ­fourniture d'armes. Surtout venant des États-Unis… Une position intenable dont François paie le prix fort. Il sait aussi qu'on lui reprocherait son silence s'il se taisait.

Il vient toutefois de réussir à fâcher la Russie le 3 mai, avec qui il ne voulait pas couper les ponts. Ce jour-là, dans une interview exclusive au Corriere della Sera, François a demandé de rencontrer Poutine à Moscou pour lui signifier d'arrêter la guerre. La même requête avait été formulée sans succès par les canaux diplomatiques du Vatican à la mi-mars. Le pape voulant cette fois prendre le monde à témoin. Ce qui a exaspéré la Russie. Le gouvernement russe a d'ailleurs sèchement répliqué : « Ce genre de question devrait passer par les canaux diplomatiques. » Plus dure encore fut la riposte du patriarcat orthodoxe de Moscou que François avait publiquement impliqué dans cette interview à la suite de leur échange en ­visioconférence le 16 mars : « Il est ­déplorable, a expliqué le patriarcat de Moscou, que le pape ait choisi un ton aussi inapproprié pour mettre sur la place publique une conversation réservée. »

Voilà donc le pape et le Vatican isolés sur la scène diplomatique. Ce qui ­indique une baisse d'influence de l'Église catholique. Un expert latino-américain en poste à Rome commente : « Ce pape s'imagine qu'il pourrait, par sa seule présence lors de voyages, régler des problèmes géopolitiques. Une présence passagère, même charismatique, console un jour mais n'a jamais rien réglé. Il y a une prétention vaticane à se penser capable de ­régler les conflits de la planète. »

Une curie court-circuitée

Il se dit que François n'avait pas forcément consulté sa diplomatie, pourtant très cultivée sur le dossier russe et ukrainien, avant de prendre dans le premier quotidien italien une telle position géopolitique. La fameuse curie romaine, naguère redoutée, est régulièrement court-circuitée par François. Là aussi, François a voulu bousculer un ordre établi en lançant, dès 2013, une vaste « réforme de la curie ». Sa réforme va entrer en ­vigueur ce 5 juin, jour de la Pentecôte. Aux dernières nouvelles, et avant sa mise en œuvre, la réforme suscite « beaucoup de résistances ­internes » confie un haut cadre, avec « une forme de grève du zèle ».

Cette petite histoire en dit long : beaucoup se sont émus le 19 mars dernier, jour de la Saint-Joseph, de voir publier au Vatican sans aucun préavis ni conférence de presse, le texte officiel de cette réforme de la ­curie. Un texte pourtant attendu ­depuis des années, la nouvelle « constitution apostolique » intitulée « Praedicate evangelium », c'est-à-dire « Annoncez l'Évangile ». C'était la cinquième fois, en deux millénaires, que l'Église catholique réformait ainsi son gouvernement central. Au lieu d'un document fini, ce fut un texte bourré de fautes et comportant des erreurs de fond qui a été ­publié au grand dam des juristes du Vatican. Même les services de communication du Vatican furent pris de court. En réalité, François, l'avant-veille, décida seul de publier, le 19 mars – jour de saint Joseph pour qui il a une grande dévotion – sans ­tenir compte de son état d'achèvement. Un comportement « typique », assure un cadre du Vatican, où le pape gère en direct une quantité de choses « sans toujours prendre conseil, ses services devant exécuter ».

Un vent d'égalité souffle

Une telle anicroche est un détail face à la portée de la réforme. Celle-ci ­apporte des changements notoires. Le plus important est de placer, sur le même plan, tous les ministères de la curie romaine. La Congrégation pour la doctrine de la foi, qui était le ministère le plus haut en dignité et en importance, se trouve reléguée derrière le dicastère de l'Évangélisation et juste avant un nouveau dicastère dédié à la charité et aux actions ­humanitaires. Ce qui signifie une abolition des hiérarchies au sein des ministères du Vatican. Tous sont considérés à égalité. Tel est le nouvel esprit voulu par le pape : avant de parler de la doctrine, l'Église doit être « pastorale » et aider les gens. À la manière dont un berger prendrait soin de son troupeau. Et non sur le modèle d'un professeur de vertu qui corrigerait ses élèves. Autre point clé, imposé par le pape, mais actuellement âprement discuté par des cardinaux d'importance, le fait qu'un laïc, homme ou femme, puisse désormais diriger un ministère du Vatican. Cette charge était jusque-là réservée à des évêques et des cardinaux pour des raisons théologiques fondamentales touchant à la constitution même de l'Église catholique.

Autre évolution de taille : celui qui était jusque-là un premier ministre, premier serviteur du pape mais également ­patron de la curie romaine, va garder son titre de « secrétaire d'État », mais il devient en réalité un simple secrétaire général du gouvernement dont le seul pouvoir sera la coordination des ­ministères. Il ne sera plus au-dessus. Dans cette réforme, le pouvoir du pape est donc très nettement renforcé. En définitive, c'est lui qui décide quasiment de tout. La curie romaine telle qu'elle était, administration centrale de pouvoir, semble décapitée.

Dernier point clé de cette réforme qui institue, au passage, un contrôle ­économique rigoureux : la décentralisation. Le Vatican reste le ­Vatican, mais il se place au service et non plus en surplomb des confé­rences épiscopales, structures ­nationales de l'Église dans le monde. Hormis les questions « de doctrine, de ­discipline ou de communion de l'Église », les conférences épiscopales pourront décider de sujets locaux sans référer à Rome. Ce que le pape appelle dans sa nouvelle constitution « une saine ­décentralisation ». Il ­résume sa ­réforme d'un mot : ­ « l'esprit synodal ».

Effervescence synodale

Le « synode » est effectivement la grande réforme de François. Le mot signifie « assemblée ». Il s'inscrit dans la plus ancienne tradition chrétienne où toutes les décisions étaient prises collectivement sous la conduite du chef de la communauté. Les Églises orthodoxes ont gardé cette tradition. Un patriarche – c'est le titre de leur chef d'Église – aussi puissant soit-il, ne peut rien décider sans le vote de son saint-synode composé des ­évêques. Cet esprit collectif, démocratique, associant les fidèles, ­hommes et femmes, François veut l'insuffler à tous les niveaux de gouvernance de l'Église catholique, ­paroisse, diocèse, conférence épiscopale, Saint-Siège. Il a lancé pour cela, en 2021, un synode spécial sur la­ ­« synodalité » dans toute l'Église ­catholique. Il se déroule en 2022 dans tous les diocèses. Une ­session finale et décisive aura lieu à Rome en ­octobre 2023. Elle votera des propositions que François entend mettre en œuvre à l'aube de 2024.

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Inspiré de la gouvernance des Églises orthodoxes mais aussi des Églises protestantes, cette « révolution », si elle advient, serait un changement de culture complet du monde catho­lique habitué à suivre les décisions de la hiérarchie. Elle inquiète profondément à Rome, au vu de l'expérience en cours d'un synode local dans l'Église allemande qui rivalise d'audaces réformistes sur les dossiers sensibles : mariage des prêtres, ­accueil des personnes homo­sexuelles, place des femmes. Le ­Vatican veille, mais il semble avoir perdu le contrôle sur cette initiative. Le pape François a mis en garde l'Église allemande contre une éventuelle sortie de route, mais il a curieusement nommé au poste clé de ­ « rapporteur » du prochain synode romain sur la « synodalité » un prélat qui soutient les orientations… Du ­synode allemand. Il s'agit de l'archevêque du Luxembourg, Mgr Jean-Claude Hollerich, un jésuite très ­proche de François créé cardinal en 2019. Il s'est prononcé à plusieurs ­reprises en faveur d'une évolution du discours de l'Église sur l'homosexualité – « les positions de l'Église sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées », pense-t-il –, estimant que le prochain ­synode devra aussi revoir la façon de parler des questions éthiques. En janvier dernier, il confiait à La Croix que « les prêtres homosexuels » devraient pouvoir « en parler à leur évêque sans que ce dernier les condamne ». Il se ­posait aussi cette question : « En ce qui concerne le célibat dans la vie sacer­dotale, demandons franchement si un prêtre doit nécessairement être ­célibataire ? »

Des propos qui lui ont valu les protestations publiques d'un autre cardinal qui n'a pas sa langue dans sa poche, le cardinal australien George Pell. Mi-mars, il a sommé la Congrégation pour la doctrine de la foi d'intervenir officiellement contre les propos du cardinal Hollerich et contre les prises de position similaires du président de la conférence des évêques allemands, Georg Bätzing, qui pilote le fameux synode allemand ­devenu, en réalité, une sorte de laboratoire d'Église.

Contre le retour en arrière

Des visions de l'Église s'opposent et se combattent ouvertement sous ce pontificat. Le pape ne se pose pas en arbitre. Il est dans le parti de la réforme, comme il l'a confié en septembre dernier à des jésuites slovaques qu'il rencontrait à Bratislava. Il leur a dit sa « souffrance » de voir s'installer dans l'Église « l'idéologie du retour en arrière » spécialement « dans certains pays » parce que « la liberté fait peur », ­estimait-il.

C'est le combat contre cette « idéologie du retour en arrière » qui a aussi motivé, leur a-t-il confié, sa décision de donner un coup d'arrêt réglementaire en juillet 2021 afin de stopper le développement des paroisses selon le rite tridentin, un phénomène français et américain. Ce qui n'est pas passé dans le monde traditionaliste. Il sera toutefois intraitable. « Je continuerai dans cette voie », a-t-il confié à ces jésuites, s'insurgeant contre les jeunes prêtres qui, « à peine ordonnés » demandent l'autorisation à l'évêque « de célébrer en latin ». Il faut les faire « atterrir sur la terre », a-t-il martelé.

La ligne est dure. Un groupe français d'une trentaine de mères de prêtres, âgées entre 60 et 70 ans, vient de se rendre à pied de Paris à Rome pour demander un adoucissement de cette réforme. Une seule a pu saluer le pape le 4 mai, lors de l'audience générale hebdomadaire, au même titre qu'une centaine d'autres personnes. Une ­minute pour des mères de cet âge qui ont marché de tout leur cœur pendant huit semaines en parcourant 1500 kilomètres, c'est tout de même peu donner pour un pape qui prêche « la miséricorde ».

«Je suis encore vivant»

Illustration également française de cette volonté papale de contrer « l'idéologie du retour en arrière », des nominations comme celle du nouvel archevêque de Paris, Mgr Laurent Ulrich. Il est dans la ligne de François sur beaucoup de sujets, dont l'immigration, et rompt de facto avec l'héritage du cardinal Lustiger. La ­première décision de Mgr Ulrich sera sans doute de lancer un synode à ­Paris comme il le fit à Lille et à Chambéry, ses deux précédents diocèses. Ce choix du pape a mis sous le choc une majorité des 500 prêtres de Paris, les jeunes en particulier. Or, ces ­prêtres ne seraient pas là sans l'action prophétique du cardinal Lustiger issu du judaïsme qui reprit de 1981 à 2005 un diocèse en perte de vitesse laissé par le cardinal Marty. Sans Lustiger et son héritage, l'Église ­florissante de Paris – qui a aussi ses gros défauts – pourrait être compa­rable aujourd'hui, à celle, crépus­culaire, de Bruxelles qui opta pour le progressisme, notamment sous la conduite du cardinal Godfried ­Danneels. Mort en 2019, très actif au conclave de 2013, ce dernier fut l'un des hommes clés de l'élection du pape François. Il le plaça d'ailleurs à son côté lors de sa première apparition ­publique sur le balcon de la basilique Saint-Pierre, le soir du 13 mars 2013.

Deux visions de l'Église, donc. Certainement complémentaires mais plutôt opposées actuellement avec, au centre, la question du sacerdoce. À Rome, beaucoup se demandent si cette Église catholique synodale, moins ­pyramidale, pourra remédier à la chute des vocations sacerdotales. ­Elles se maintiennent seulement en Afrique et dans certains pays d'Asie, mais elles ont baissé de 28 % depuis dix ans en Italie… Soit une alerte rouge au royaume du catholicisme et maintenant au Vatican.

Un Vatican qui va mal, à vrai dire. Il y a tous ces dossiers et puis il y a une autre affaire qui empoisonne l'atmosphère. Une affaire de trop. C'est le ­procès en cours au tribunal du Vatican du cardinal Angelo Becciu, ancien ­numéro 3 du Vatican, démis par le pape en septembre 2020 pour un ­investissement immobilier à Londres. Les séances font apparaître que ce haut responsable avait agi, pour cet inves­tissement imprudent, sous les ordres du… Pape. Le verdict est loin d'être prononcé, mais dans ce petit monde du Vatican, « la confusion » est effectivement à son comble.

Dans cette atmosphère délétère de « fin de règne » certains cardinaux préparent l'avenir ou plutôt… Le prochain conclave. Le pape François lui-même l'a reconnu devant ses amis jésuites ­slovaques. Ses propos, enregistrés et publiés dans la revue jésuite de référence, La Civiltà cattolica, sont certains : « Je suis encore vivant, leur a-t-il dit, nonobstant ceux qui voudraient me voir mort. Je sais que se sont tenues des rencontres entre prélats qui pensaient que le pape allait plus mal que ce que l'on disait. Ils préparaient le conclave. ­Patience ! Grâce à Dieu, je vais bien. »

Déjà des «papabili»

Ce pape est redoutablement bien ­informé, car il sait en prendre les moyens. Ce qui crée aussi au Vatican un irrespirable climat de suspicion. De fait, plusieurs réunions de ce genre ont eu lieu. Comme de normal du reste. En 1998, quand le parkinson de Jean-Paul II fut reconnu, le même scénario se produisit. Ces réunions dénoncées par François ne concernent toutefois pas que des « conservateurs ».

À l'initiative d'un jésuite américain, le père Mark Massa, une réunion qui se voulait très discrète, voire secrète, s'est tenue par exemple à Chicago les 25 et 26 mars avec d'éminents cardinaux et prélats du monde entier. L'idée était de comprendre « l'opposition à François ». Le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga qui s'y trouvait a confié ­ensuite au National Catholic Reporter : « Cette “opposition au pape” essaye de construire des murs, de revenir en ­arrière, de regarder l'ancienne liturgie ou des choses d'avant Vatican II. »

Le père Massa milite pour la « synodalité ». C'est « la chose la plus importante », elle permettra « d'éliminer le processus de recours à Rome » et ­précise : « Nous voulons montrer que l'opposition au pape François est dans une large mesure une opposition au concile Vatican II. » Propos carica­turaux où personne ne se reconnaît à Rome. L'Église est plus subtile que cette vision en noir et blanc. Cette initiative américaine souligne l'enjeu du synode sur la synodalité qui ­s'annonce effectivement comme la dernière et grande bataille du pape François, fut-il immobilisé.

Quant aux listes de papabili, elles commencent à circuler à Rome. C'est une habitude. Elles n'ont ­jamais contribué à élire un pape. Deux noms reviennent pour l'heure avec insistance : le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de ­Bologne, issu de la communauté de Sant'Egidio et très proche de François. Et, étonnamment, le cardinal de Budapest, Péter Erdo, plutôt conservateur. Ce ne sont que de ­pures spéculations. Une chose est en revanche certaine : avec la prochaine promotion de cardinaux que nommera François cet automne ou au printemps prochain, ce pape aura choisi les deux tiers des cardinaux du prochain conclave. Soit la majorité nécessaire pour élire un successeur. « François suit tout, au détail près », prévient l'un des collaborateurs.

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La cour a sensiblement diminué la sentence prononcée en première instance.

L'Humanité

La journaliste Shireen Abu Akleh victime d’un tir israélien à Jénine

La reporter de la chaîne arabe Al-Jazeera, qui couvre le conflit israélo-palestinien depuis plus de deux décennies, a été tuée mercredi, dans un raid de l’armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.

Nadjib Touaibia

La journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l’armée israélienne alors qu’elle couvrait des affrontements dans le secteur de Jénine, en Cisjordanie occupée, rapporte l’AFP. Le ministère palestinien de la Santé et la chaîne Al-Jazeera ont, dans la foulée, confirmé l’information. Un autre journaliste a été blessé lors de ces affrontements, ont indiqué des sources hospitalières.

Ce drame intervient près d’un an jour pour jour après la destruction de la tour Jalaa, où étaient situés les bureaux de la chaîne qatarie dans la bande de Gaza, lors d’une frappe aérienne israélienne en pleine guerre entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsIsraël-PalestineAl-Jazeera
L'Humanité

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civils

Actu

La coalition gouvernementale aux commandes en Israël donne carte blanche aux soldats, qui se livrent à une répression aveugle. Exactions, exécutions sommaires, colonisation sauvage... Tel-Aviv ouvre la voie à un nouvel embrasement.

Nadjib Touaibia

Un an après la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, le quotidien s’écrit à nouveau en lettres de sang en terre de Palestine. L’affrontement le plus meurtrier depuis la guerre de 2014, entre Israël et le Hamas, avait alors fait plus de 243 morts côté palestinien, dont 66 enfants et 39 femmes. Plus d’une vingtaine de familles avaient été décimées par les frappes israéliennes, 15 000 habitations détruites, dont 205 tours résidentielles, et environ 91 000 Gazaouis avaient été déplacés. Le cessez-le-feu conclu après ce terrible bilan a épargné des vies. La situation n’en reste pas moins explosive. Elle illustre plus que jamais le désespoir de la jeunesse palestinienne à l’horizon bouché, prise en étau entre la répression sanglante israélienne et la désunion persistante des organisations dirigeantes (Hamas, OLP), du pain bénit pour Tel-Aviv.

À Jérusalem : nouvelles provocations israéliennes sur l’esplanade des Mosquées

Dans ce contexte, Israël entretient le feu. La répression s’intensifie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Les arrestations se multiplient, ainsi que les démolitions de maisons. La colonisation se poursuit sous des formes inédites. Dernier fait en date : une douzaine de villages palestiniens et environ un millier de personnes, des bergers et des agriculteurs, sont sous la menace d’expulsions à Masafer Yatta, au sud de la Cisjordanie, pour céder les terres à l’armée qui désire en faire un champ de tir. Le tout avec la bénédiction de la Cour suprême. « L’expansion des colonies, les démolitions et les expulsions sont illégales au regard du droit international. L’UE condamne de tels plans et demande instamment à Israël de cesser les démolitions et les expulsions, conformément à ses obligations en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme », a déclaré à ce propos le porte-parole de Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Palestine. Omar, 80 ans, mort sous les coups de l’occupation

Une période propice au déchaînement

Cette violence permanente aux multiples facettes pousse les jeunes Palestiniens à des actes désespérés en territoire israélien et à des affrontements perdus d’avance avec des soldats lourdement armés. Un Palestinien âgé de 18 ans a été tué, mercredi, dans la ville d’Al-Bireh, en Cisjordanie occupée. De nouveaux cycles d’embrasements sont prévisibles dans les jours qui viennent : le 15 mai, jour de commémoration de la Nakba (catastrophe, mot qualifiant l’exode palestinien de 1948) ; le 28 mai, pour l’occupation de Jérusalem-Est et, le 5 juin, pour l’annexion de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et du Golan syrien. Une période propice au déchaînement des discours et des ambitions d’expansion coloniale.

La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. » GHADA KARMI, UNIVERSITAIRE

Nul doute que les provocations s’enchaîneront, qui déclencheront des réactions d’une jeunesse aux mains nues, acculée, dans l’indignation, la colère et la révolte. Les deux jeunes qui ont ciblé des civils israéliens au hasard n’appartiennent à aucun groupe, ni à aucun réseau, selon l’armée et l’Autorité palestinienne. Mais ils sont originaires de Jénine, de triste mémoire, où les troupes israéliennes se sont livrées, il y a vingt ans, à un massacre dans un camp de réfugiés. « Ce sont des Palestiniens normaux, des Palestiniens en colère, qui se sont sentis humiliés par Israël et qui ont réagi aux attaques quotidiennes de l’armée contre leur communauté », estime le gouverneur, Akram Rajoub . «  La résistance palestinienne à l’occupation israélienne et à l’apartheid n’est pas du terrorisme. (…) Israël, c’est un État qui tue des enfants, assiège des innocents et construit des colonies sur la terre d’autrui », rappelle de son côté l’universitaire Ghada Karmi.

En Cisjordanie, un trou dans l’occupation

Depuis les attentats qui ont fait 14 morts en Israël, les militaires ont carte blanche pour réprimer aveuglément dans la ville de Jénine, qui est quasiment assiégée. La punition collective systématique est une opération courante. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a dénoncé des exactions contre des civils. Des Palestiniens ont été tués à bout portant. Au mois d’avril, les autorités israéliennes ont lancé une répression massive à Jérusalem-Est. Selon un rapport publié par le gouvernorat de Jérusalem, la police a arrêté 894 Palestiniens, imposé une assignation à résidence à 37 autres, banni 590 personnes de la mosquée Al-Aqsa et blessé 463 personnes.

Sous la pression de  Benyamin Netanyahou en embuscade

« Le problème réside dans le fait que le gouvernement israélien actuel est fragile et qu’il se voit contraint de faire des concessions pour les colons et les partis de droite israéliens », analyse le politologue palestinien Ghassan Al Khatib. En effet, depuis le 1er janvier 2021, près de 400 Palestiniens ont été tués. La coalition Bennett-Lapid prend soin de fermer les yeux et de faire protéger par la police l’extrême droite raciste et les hordes de colons qui traquent les fidèles musulmans sur l’esplanade des Mosquées, notamment durant le mois de ramadan. « La solution au problème des réactions palestiniennes violentes n’est pas d’utiliser la force militaire, mais plutôt d’atténuer les provocations contre les Palestiniens, d’améliorer la situation économique et de leur donner l’espoir d’un avenir politique », ajoute Al Khatib.

Palestine. L’OLP dans l’impasse, Abbas organise sa succession

Le gouvernement israélien, sous pression de Benyamin Netanyahou en embuscade, dont le retour tient au basculement de quelques voix à la Knesset, ne va sûrement pas dans ce sens. Il semble plutôt bien disposé à précipiter un affrontement direct avec le Hamas. La guerre en Ukraine, qui occupe l’opinion internationale, lui offre une marge de manœuvre à l’abri du silence fort probable des États-Unis. Israël paraît aussi déterminé à tirer profit des travers de la résistance palestinienne, considérablement affaiblie.

En perte de vitesse, l’OLP, enlisée sous la direction de Mahmoud Abbas, semble incapable d’offrir à la jeunesse des raisons d’espérer. La nébuleuse islamiste n’apporte pas davantage de réponse autre que l’affrontement armé qui saigne les Gazaouis et dévaste le territoire sous blocus. L’épisode meurtrier de la guerre des Onze-Jours, en mai 2021, a toutefois scellé l’unité dans la société civile. « Les Palestiniens à l’intérieur d’Israël ont ressenti la même chose que les Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. C’est une mauvaise nouvelle pour Israël », résume Ghada Karmi. La donne pourrait en effet changer.

Israël-Palestine
Le Figaro

Henri Guaino: «Nous marchons vers la guerre comme des somnambules»

TRIBUNE - Dans un texte de haute tenue, l’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l’état de l’Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l’agresseur et l’agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s’alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

J’emprunte cette image au titre du livre de l’historien australien Christopher Clark sur les causes de la Première Guerre mondiale: Les Somnambules, été 1914: comment l’Europe a marché vers la guerre.

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«Le déclenchement de la guerre de 14-18,écrit-il, n’est pas un roman d’Agatha Christie (…) Il n’y a pas d’arme du crime dans cette histoire, ou plutôt il y a en a une pour chaque personnage principal. Vu sous cet angle, le déclenchement de la guerre n’a pas été un crime, mais une tragédie.» En 1914, aucun dirigeant européen n’était dément, aucun ne voulait une guerre mondiale qui ferait vingt millions de morts mais, tous ensemble, ils l’ont déclenchée. Et au moment du traité de Versailles aucun ne voulait une autre guerre mondiale qui ferait soixante millions de morts mais, tous ensemble, ils ont quand même armé la machine infernale qui allait y conduire.

Dès le 7 septembre 1914, après seulement un mois de guerre, le chef du grand état-major allemand qui avait tant plaidé pour que l’Allemagne attaquât avant d’être attaquée écrivait à sa femme: «Quels torrents de sang ont coulé (…) j’ai l’impression que je suis responsable de toutes ces horreurs et pourtant je ne pouvais agir autrement.»

«Je ne pouvais agir autrement»: tout était dit sur l’engrenage qui mène à la guerre. Engrenage qui est d’abord celui par lequel chaque peuple se met à prêter à l’autre ses propres arrière-pensées, ses desseins inavoués, les sentiments que lui-même éprouve à son égard. C’est bien ce que fait aujourd’hui l’Occident vis-à-vis de la Russie et c’est bien ce que fait la Russie vis-à-vis de l’Occident. L’Occident s’est convaincu que si la Russie gagnait en Ukraine, elle n’aurait plus de limite dans sa volonté de domination. À l’inverse, la Russie s’est convaincue que si l’Occident faisait basculer l’Ukraine dans son camp, ce serait lui qui ne contiendrait plus son ambition hégémonique.

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En étendant l’Otan à tous les anciens pays de l’Est jusqu’aux pays Baltes, en transformant l’Alliance atlantique en alliance anti-Russe, en repoussant les frontières de l’Union européenne jusqu’à celles de la Russie, les États-Unis et l’Union européenne ont réveillé chez les Russes le sentiment d’encerclement qui a été à l’origine de tant de guerres européennes. Le soutien occidental à la révolution de Maïdan, en 2014, contre un gouvernement ukrainien prorusse a été la preuve pour les Russes que leurs craintes étaient fondées. L’annexion de la Crimée par la Russie et son soutien aux séparatistes du Donbass ont à leur tour donné à l’Occident le sentiment que la menace russe était réelle et qu’il fallait armer l’Ukraine, ce qui persuada la Russie un peu plus que l’Occident la menaçait. L’accord de partenariat stratégique conclu entre les États-Unis et l’Ukraine le 10 novembre 2021, scellant une alliance des deux pays dirigée explicitement contre la Russie et promettant l’entrée de l’Ukraine dans l’Otan, a achevé de convaincre la Russie qu’elle devait attaquer avant que l’adversaire supposé soit en mesure de le faire. C’est l’engrenage de 1914 dans toute son effrayante pureté.

Comme toujours, c’est dans les mentalités, l’imaginaire et la psychologie des peuples, qu’il faut en chercher l’origine. Comment la Pologne, quatre fois démembrée, quatre fois partagée en trois siècles, comment la Lituanie annexée deux siècles durant à la Russie, la Finlande amputée en 1939, comment tous les pays qui ont vécu un demi-siècle sous le joug soviétique ne seraient-ils pas angoissés à la première menace qui pointe à l’Est? Et de son côté, comment la Russie, qui a dû si souvent se battre pour contenir la poussée de l’Occident vers l’Est et qui est déchirée depuis des siècles entre sa fascination et sa répulsion pour la civilisation occidentale, pourrait-elle ne pas éprouver une angoisse existentielle face à une Ukraine en train de devenir la tête de pont de l’occidentalisation du monde russe? «Ce ne sont pas les différences, mais leur perte qui entraîne la rivalité démente, la lutte à outrance entre les hommes» dit René Girard. Menacer ce par quoi le Russe veut rester russe, n’est-ce pas prendre le risque de cette «rivalité démente»?

L’Occident voit trop la nostalgie de l’URSS et pas assez, le slavophilisme, c’est-à-dire la Russie éternelle telle qu’elle se pense avec ses mythes. Alexandre Koyré a consacré un livre profond (1), à ce courant dont sont nées la grande littérature et la conscience nationale russes au début du XIXe siècle quand «le nationalisme instinctif aidant, un nationalisme conscient avait fini par voir entre la Russie et l’Occident une opposition d’essence». Le slavophilisme, ce sentiment de supériorité spirituelle et morale face à l’Occident, est dans le cri du cœur de Soljenitsyne devant les étudiants de Harvard en 1978: «Non, je ne prendrais pas votre société comme modèle pour la transformation de la mienne.» Cette Russie-là ne voit peut-être pas la guerre en Ukraine comme une guerre d’invasion mais comme une guerre de sécession. Sécession du berceau du monde russe, de la terre où s’est joué tant de fois le sort de la Russie, où elle a repoussé les Polonais et les armées de Hitler. Sécession politique, culturelle et même spirituelle depuis qu’en 2018 l’Église orthodoxe ukrainienne s’est affranchie de la tutelle du patriarcat de Moscou. Et les guerres de sécession sont les pires.

Une chose en tout cas est certaine: cette guerre est, à travers l’Ukraine martyrisée, une guerre entre l’Occident et la Russie qui peut déboucher sur un affrontement direct par une escalade incontrôlée. La guerre, c’est, depuis toujours, la libération de tout ce qu’il y a dans la nature humaine de sauvagerie et d’instinct meurtrier, une montée aux extrêmes qui finit toujours par emporter malgré eux les combattants comme les dirigeants. Ni Churchill, ni Roosevelt, n’avaient pensé qu’un jour ils ordonneraient de bombarder massivement les villes allemandes pour casser le moral de la population, ni Truman qu’il finirait en 1945 par recourir à la bombe atomique pour casser la résistance japonaise. Kennedy en envoyant quelques centaines de conseillers militaires au Vietnam en 1961 ne pensait pas que huit ans plus tard l’Amérique y engagerait plus d’un demi-million d’hommes, y effectuerait des bombardements massifs au napalm, et serait responsable du massacre de villages entiers.

Si la guerre froide n’a pas débouché sur la troisième guerre mondiale, c’est d’abord parce qu’aucun de ses protagonistes n’a jamais cherché à acculer l’autre. Dans les crises les plus graves, chacun a toujours fait en sorte que l’autre ait une porte de sortie. Aujourd’hui, au contraire, les États-Unis, et leurs alliés, veulent acculer la Russie.

Quand on agite devant elle la perspective de l’adhésion à l’Otan de la Finlande, de la Suède, de la Moldavie et de la Géorgie en plus de celle de l’Ukraine, quand le secrétaire américain à la Défense déclare que les États-Unis «souhaitent voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine», quand le président des États-Unis se laisse aller à traiter le président russe de boucher, à déclarer que «pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir» et demande au Congrès 20 milliards de dollars en plus des 3 milliards et demi déjà dépensés par les États-Unis pour fournir en masse des chars, des avions, des missiles, des canons, des drones aux Ukrainiens, on comprend que la stratégie qui vise à acculer la Russie n’a plus de limite.

Mais elle sous-estime la résilience du peuple russe, comme les Russes ont sous estimé la résilience des Ukrainiens. Acculer la Russie, c’est la pousser à surenchérir dans la violence. Jusqu’où? La guerre totale, chimique, nucléaire? Jusqu’à provoquer une nouvelle guerre froide entre l’Occident et tous ceux qui, dans le monde, se souvenant du Kosovo, de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, pensent que si la Russie est acculée, ils le seront aussi parce qu’il n’y aura plus de limite à la tentation hégémonique des États-Unis: l’Inde qui ne condamne pas la Russie et qui pense au Cachemire, la Chine qui dénonce violemment «les politiques coercitives» de l’Occident parce qu’elle sait que si la Russie s’effondre elle se retrouvera en première ligne, le Brésil qui, par la voix de Lula, dit «une guerre n’a jamais un seul responsable», et tous les autres en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique qui refusent de sanctionner la Russie. Tout faire pour acculer la Russie, ce n’est pas sauver l’ordre mondial, c’est le dynamiter. Quand la Russie aura été chassée de toutes les instances internationales et que celles-ci se seront désintégrées comme la SDN au début des années 1930, que restera-t-il de l’ordre mondial?

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Trouver un coupable nous conforte dans le bien-fondé de notre attitude, et dans le cas présent, nous en avons un tout désigné, un autocrate impitoyable, incarnation du mal. Mais le bien contre le mal, c’est l’esprit de croisade: «Tuez-les tous et Dieu reconnaîtra les siens.» Au lieu de faire entendre sa voix pour éviter cette folie et arrêter les massacres, l’Union européenne emboîte le pas des États-Unis dans l’escalade de leur guerre par procuration. Mais que feront les Européens et les États-Unis au pied du mur de la guerre totale? Avec les obus nucléaires et les armes nucléaires tactiques de faible puissance, la marche n’est plus si haute. Et après? Après, tout peut arriver: l’engrenage tragique de la violence mimétique que personne n’aurait voulu mais auquel tout le monde aurait contribué et qui pourrait détruire l’Europe et peut-être l’humanité ou la capitulation munichoise des puissances occidentales qui ne voudrons peut-être pas risquer le pire pour l’Ukraine, ni même peut-être pour les pays Baltes ou la Pologne. Souvenons-nous de l’avertissement du général de Gaulle en 1966 lors de la sortie du commandement intégré de l’Otan: «La Russie soviétique s’est dotée d’un armement nucléaire capable de frapper directement les États-Unis, ce qui a naturellement rendu pour le moins indéterminées les décisions des Américains, quant à l’emploi éventuel de leur bombe.»

Où est la voix de la France, de ce «vieux pays, d’un vieux continent qui a connu les guerres, l’occupation, la barbarie», qui le 14 février 2003 à l’ONU disait non à la guerre en Irak, qui en 2008 sauvait la Géorgie et s’opposait à l’adhésion de celle-ci et de l’Ukraine à l’Otan et qui plaiderait aujourd’hui pour la neutralisation d’une Ukraine qui n’aurait vocation à n’entrer ni dans l’Otan, ni dans l’Union européenne, en écho à l’avertissement lancé en 2014 par Henry Kissinger: «Si l’Ukraine doit survivre et prospérer, elle ne doit pas être l’avant-poste de l’une des parties contre l’autre. Elle doit être un pont entre elles. L’Occident doit comprendre que pour la Russie l’Ukraine ne pourra jamais être un simple pays étranger.» C’est par sa neutralisation que la Finlande a pu demeurer libre et souveraine entre les deux blocs pendant la guerre froide. C’est par sa neutralisation que l’Autriche est redevenue en 1955 un pays libre et souverain.

Faire aujourd’hui des concessions à la Russie, c’est se plier à la loi du plus fort. N’en faire aucune, c’est se plier à la loi du plus fou. Tragique dilemme. Un dilemme comme celui-ci, vécu dans la Résistance par le poète René Char (2):

«J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé! Nous étions sur les hauteurs de Céreste (…) au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête (…) Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix. Qu’est-ce qu’un village? Un village pareil à un autre?» Et nous, que répondrons-nous aux regards qui nous imploreront d’arrêter le malheur quand nous l’aurons fabriqué?

Nous marchons vers la guerre comme des somnambules.

(1) «La philosophie et le problème national en Russie au début du XIXe siècle» (1978).(2) «Feuillets d’Hypnos», fragment 138 (Gallimard, 1946)

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Emmanuel Navon: «Face à Poutine, l’Amérique va demander à ses partenaires de choisir leur camp»

ENTRETIEN - Pour le chercheur franco-israélien, l’invasion de l’Ukraine par Poutine marque une rupture tectonique d’une ampleur comparable au 11 septembre 2001. L’événement, dit-il, va forcer les démocraties à revoir leur politique «d’équilibre» et «renforcer la démarcation entre démocraties et autocraties».

Pierre Servent: «La Russie brandit la menace du nucléaire pour faire craquer l'Occident»

ENTRETIEN - Lors du défilé commémoratif du «jour de la Victoire», ce 9 mai, Vladimir Poutine a fait étalage des forces armées russes, notamment nucléaires. Le spécialiste des questions de défense y voit une stratégie qui vise à effrayer l'opinion publique occidentale, et montre les difficultés rencontrées par la Russie.

L'Humanité

« C’est l’histoire de toutes les minorités opprimées »

Entretien

Cinéma Un village arabe bouclé et la vie de Sami, Palestinien et citoyen israélien, bascule. Le bourgeois bon teint révèle ses failles intimes lors d’une journée de tous les dangers dans le nouveau long métrage d’Eran Kolirin, réalisateur révélé par la Visite de la fanfare.

Michaël Mélinard

Eran Kolirin Cinéaste

L’heure est à la fête dans un village arabe en Israël. Sami, installé avec femme et enfant à Jérusalem, retourne dans sa famille, le temps d’assister au mariage de son frère. L’occasion pour son père de le convaincre d’intégrer la maison qu’il fait construire pour ses proches. Malgré les encouragements de son épouse, Sami n’ose lui avouer qu’il refuse d’abandonner sa confortable existence citadine. Sans préavis, le village est bouclé par l’armée israélienne. Sami ne peut plus repartir ni joindre, dans cette zone blanche, le monde extérieur, mettant ainsi en péril son équilibre émotionnel. Eran Kolirin, révélé par la Visite de la fanfare, récit du voyage lunaire d’une troupe de musiciens égyptiens perdue dans le désert israélien, adapte le roman Et il y eut un matin, de Sayed Kashua. Ici, le cloisonnement devient le révélateur des troubles intimes et la matière d’une réflexion sur les rapports hommes-femmes, la lutte des classes et le poids écrasant des liens familiaux. Rencontre avec le cinéaste israélien.

Vous êtes un citoyen juif israélien. Qu’est-ce qui vous a poussé à raconter cette histoire palestinienne ?

Ce voyage très personnel a commencé quand Sayed, l’auteur du roman, m’a demandé d’adapter son livre. Il m’a ouvert une porte. Je connais la radicalité des critiques postcoloniales. Mais ces théories s’appliquent à une vue d’ensemble. Il faut savoir saisir les opportunités telles que celle offerte par Sayed. Il est palestinien et citoyen israélien. Il écrit ses livres en hébreu. On peut se rencontrer sur des zones grises. Il n’y a pas de lieux prohibés. Le travail d’un grand écrivain a provoqué un dialogue entre son livre et mon point de vue. Le sentiment kafkaïen qu’un jour le gouvernement peut tout vous prendre ou vous faire est vraiment ancré dans les traditions juives. Dans leur propre État, les juifs ont oublié cette histoire. Et qui réécrit cette même histoire aujourd’hui ? Les Palestiniens. Ils se retrouvent un peu comme Chaplin, un petit homme face à une grosse machine. Des pensées sont remontées avec cette œuvre. J’ai essayé de m’y connecter sans m’interdire de m’attacher à cette histoire de petite ville dont la vie est soudainement bouleversée. Ce n’est pas que l’histoire de Palestiniens, mais de toutes les minorités opprimées, de tous ceux qui pensent que le monde ne leur appartient pas.

Avez-vous interrogé votre légitimité à raconter cette histoire ?

Bien sûr. Je savais à quoi j’allais être confronté. Avec tout le respect que je dois aux théories postcoloniales, il y a dans 99,9 % des films un défaut de représentation. Mais un Palestinien dont je ne conteste pas la « palestinianité » a écrit un livre sur ce lieu. Il m’a dit : « J’aime vos films, donc adaptez mon livre. » Je me suis senti autorisé à le faire. Je sais d’où je viens, mais je ne crois pas en un monde limité à son propre environnement, où personne n’est autorisé à parler d’autre chose que de soi. Faire un film prend sept ans. On ne se lance dans cette aventure que si on a des réponses.

Que raconte votre film du sentiment d’appartenance à un territoire ?

Dans tous mes films, j’ai une relation particulière avec l’architecture et l’homme dans son environnement. D’une certaine manière, il y a cette séparation effective des territoires avec ce mur. Mais le mur est toujours là. Comme autour de Paris où il y a ce mur d’argent qu’on ne voit pas. Mais le film n’exprime pas une nostalgie pour un territoire. Ce n’est pas le sujet. Il interroge l’idée d’un chez soi d’une manière plus abstraite. Ce mot de territoire me met mal à l’aise. C’est comme l’affirmation de quelque chose qui devrait être naturel. Ici, la maison familiale est aussi une forme de prison. C’est un lieu où l’on vous accepte, mais dont on veut aussi parfois s’éloigner. Rentrer à la maison peut être troublant. On retourne à sa famille, à son enfance, à des gens qui projettent des choses sur vous. Tous ceux qui ont passé des vacances en famille peuvent le comprendre. Au bout d’un moment, on a envie de retourner chez soi.

Pour quelles raisons la question de la présence de l’armée israélienne est-elle traitée majoritairement hors champ ?

Dans le livre, il n’y a pas de soldat. L’armée est une sorte de présence abstraite. J’ai eu l’intuition qu’il fallait un militaire dans le film. Ce personnage, c’est un peu moi. Il essaie d’être cool. Ce n’est pas forcément un mauvais gars, mais il ne fait rien. À la fin, il tue parce qu’il a une arme et le pouvoir dans une issue dramatique tchékhovienne plus grande que lui. Ce choix tient à mes interrogations sur l’identité. Au plan historique, beaucoup de mauvaises choses viennent non pas de la méchanceté ou d’une bonté excessive, mais du conformisme. Je ne voulais pas d’un saint, mais d’un homme médiocre avec de bonnes intentions qui, à la fin de la journée, devient un assassin.

Pourquoi le conseil municipal palestinien s’apparente-t-il à une petite mafia ?

Des gens profitent de l’occupation pour collaborer. D’autres ont le courage de résister et une majorité de gens, dont je ferais probablement partie, ont trop peur et attendent que l’occupation se termine. Ce sont des archétypes classiques de l’état de siège valables pour des juifs, des Français et des Palestiniens. Il y a une part d’opportunistes, de brutes qui se prétendent patriotes mais ne s’intéressent qu’au pouvoir, et des personnes qui veulent juste continuer à vivre.

Comment avez-vous travaillé les rapports de classe entre la bourgeoisie palestinienne et les Dafaouis (Palestiniens de Cisjordanie), les sans-papiers arabes ?

Je voulais absolument garder cet aspect du livre. Quand on enferme une catégorie de gens, elle s’en prend à une autre moins puissante. Dans une situation d’oppression émergent toujours des personnages détestables. Elle fait ressurgir leur violence. Prenons le Covid en Israël. Il n’a pas fallu cinq minutes pour que des gens accusent les juifs orthodoxes d’en porter l’entière responsabilité, parce qu’ils ont peu d’argent, beaucoup d’enfants et habitent souvent dans des petits appartements. C’est la même chose avec ces familles bourgeoises qui veulent se distinguer des Dafaouis.

cinémaIsraël-Palestine
Le Figaro

Où dormir à Barcelone à moins de 150 euros la nuit ? Nos dix hôtels préférés

LA SÉLECTION DU FIGARO - Avec ses immeubles Art Nouveau et Art déco, dont ceux Gaudi, ses boutiques, ses marchés et la mer proche, Barcelone s'impose pour les escapades d'un week-end voire d'une semaine. Pour concilier plaisir et budget, voici dix adresses aux tarifs très abordables.

Generator Barcelona, auberge pour tribus

Situé dans le quartier de Gracia, à 500 m du Passeig de Gràcia, sa déco hétéroclite est l'un de ses charmes. On aime ou pas ! Et son approche à la fois hôtel avec des chambres et suites, certaines prolongées de grandes terrasses et Hostel pour adultes- obligation d'avoir plus de 18 ans avec des minidortoirs de quatre à huit lits. L'ambiance s'en ressent, très cool. À savoir : une clim un peu bruyante perturbera les allergiques au bruit.

Les plus : ses vues splendides depuis les terrasses élevées et le penthouse. Son bar (assez kitsch) où l'on peut, quasi à tout heure, boire et savourer quelques mets locaux.

Le prix : chambre individuelle à partir de 99 €, en dortoir 29 €.

Generator Barcelona, Carrer de Còrsega, 373, 08037 Barcelone. Tél. : +34 932 20 03 77.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

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Room mate Carla Fan, parfaitement minimaliste

Autant l'avouer d'emblée, on adore cette collection d'hôtels urbains fondée il y a dix ans, par quatre amis d'enfance qui systématiquement font appel à des architectes de renom, autochtones pour qu'ils s'emparent des codes de la ville. Ici, Tomás Alía. Les 88 chambres très claires, peu de mobilier, aucune déco superflue, mais ultra-confortables déclinent des couleurs sobres. Super bien situé, au cœur de l'Eixample, quartier historique à quelques minutes de la Sagrada Familia, toujours en construction, de la Plaça Catalunya et des Ramblas.

Les plus : le petit déjeuner (compris dans le prix) - pantagruélique et délicieux, servi jusqu'à midi et l'«Honesty bar» avec des cocktails… Waouh !

Le prix : à partir de 145 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Room Mate Carla, Carrer de Mallorca, 288, 08037 Barcelone. Tél. : +34 934 76 33 96.

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Sercopel Caspe, design et convivial

De l'espace, une déco dite moderniste et une localisation fabuleuse pour arpenter la ville à pied, rejoindre en quelques minutes le quartier gothique, la Sagrada Familia, le Passeig de Gràcia, et le quartier du Born. Un bon classique pour un séjour sans souci. Les 141 chambres, sobres et bien insonorisées, de ce quatre-étoiles sont vastes.

Les plus : la cafétéria en rooftop, la salle de fitness et le parking.

Le prix : à partir de 110 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Sercopel Caspe, Carrer de Casp, 103, 08013 Barcelone. Tél. : +34 932 46 70 00.

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Melia Barcelona Sarrià, friendly pour la planète

Appartenant à la plus grande marque hôtelière d'Espagne, ce quatre-étoiles de 20 étages abrite 333 chambres dévoilant pour la plupart un panorama grandiose. Légèrement excentré mais très bien desservi par les transports en commun, bus notamment, il offre un service comparable à celui d'un 5-étoiles. Belle table méditerranéenne, le «Nonna Maria», réputée entre autres pour ses pizzas décalées. Les amoureux des boutiques hôtels confidentiels passeront toutefois leur chemin.

Les plus : son spa YHI son espace forme et ses efforts en matière de développement durable qui lui valent d'être certifié EarthCheck par le Global Sustainable Tourism Council.

Le prix : à partir de 139 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Melià Barcelona Sarria, Av. de Sarrià, 50, les Corts,08029 Barcelone. Tél. : +34 934 10 60 60.

Hotel Atlantis by ATBCN, l'accueil

Non loin de la place de Catalogne, des Ramblas et du marché de la Boxera, ce trois-étoiles vaut d'abord par sa situation. Loin de bouder ses 50 chambres très classiques, un rien démodées, les hôtes apprécient leur calme et leur taille. Bravo aux réceptionnistes prompts à donner leurs adresses de boutiques, de restos, de lieux insolites. Le café bar s'anime le soir chacun y échangeant spontanément ses bons plans.

Les plus : le généreux petit déjeuner en buffet, compris dans le prix, le room-service 24/24, rare dans un trois-étoiles et la possibilité de retenir une place de parking.

Le prix : à partir de 120 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Atlantis by Atbcn, Carrer. de Pelai, 20, 08001 Barcelone. Tél. : +34 933 18 90 12.

Hotel Barcelona Universal, et plouf !

Zou, avant de se balader ou en rentrant, on grimpe au dixième étage pour étirer ses muscles et se rafraîchir dans la piscine de belle taille, formant un coude. Les mercenaires iront aussi parfaire leur silhouette au fitness center avant de s'exhiber sur la plage, pas si loin du centre. Les chambres épurées, lumineuses, sont au-dessus des normes d'un quatre-étoiles urbain, quasi luxueuses.

Les plus : le solarium et les deux terrasses pour prendre à la fois le soleil, un pot et… des photos. Influenceur (se) bienvenue !

Le prix : à partir de 100 € avec petit déjeuner.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Barcelona Universal, Av. del Parallel, 76-80, 08001 Barcelone. Tél. : +34 935 67 74 477.

Arc La Rambla, à la rencontre de Christophe Colomb

Dominant la célèbre promenade des Ramblas, ce trois-étoiles invite à les parcourir de la Plaça de Catalunya aux Drassanes, anciens arsenaux royaux, chantiers de construction navals désormais désaffectés. On salue au passage Christophe Colomb ou plus exactement sa statue perchée en haut d'une colonne érigée là où le navigateur débarqua d'Amérique, en 1493. Au retour, on apprécie la sérénité de l'Arc, de ses 98 chambres dont 32 avec balcon et vues sur les Ramblas. Les plus grandes peuvent accueillir 2 adultes et 2 enfants.

Les plus : l'organisation de visites sur-mesure dans la ville et aux alentours grâce aux connexions des concierges et le solarium très cosy au 5e étage.

Le tarif : à partir de 120 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Hôtel Arc La Rambla, La Rambla, 19, 08002 Barcelone. Tél. :+34 933 01 97 98.

Hôtel Seventy Barcelona, un bel accord

On craignait d'être déçu n'aimant pas trop les hôtels affichant un nombre de chambres conséquent, 144. Comme quoi les a priori sont néfastes puisqu'on a succombé aux charmes de ce quatre-étoiles où tout matche, un décor très sympa, un accueil plus que parfait, un lobby énorme et étonnant de 1500 m2, vitré. On a fréquenté assidûment The Kitchen & Timeless à la cuisine très saine, très fraîche et moins, The Cors pour des cocktails. Bien évidemment on a usé et abusé de la piscine au 7e étage et pour repartir lisse comme un pétale de lys on s'est offert un petit, petit soin au spa.

Les plus : « The patio » ombré d'oliviers pour prendre un verre, flâner et le jardin solarium planté d'herbes folles.

Le prix : à partir de 140 €.

Lire l'avis d'expert

Hôtel Seventy, Barcelona, Carrer de Còrsega, 344, 352, 08037 Barcelone. Tel. : +34 930 12 12 70.

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BB Hotel Barcelona Viladecans, prix mini et maxi efficacité

Fondée par des Bretons pour contrecarrer Airbnb, entre autres, cette chaîne d'hôtels baptisée, pour donner le change, B&B, concilie prix imbattables, design et sens du service. Celui-ci, situé près de la gare Renfe, donc pas en ville, permet d'accéder au cœur de Barcelone en 15 minutes, 20 en voiture. Réception et café avec thés et café gratuits, ouverts 24/24, 216 chambres très spacieuses, et le matin un petit déjeuner appétissant pour bien commencer la journée.

Le plus : un parking couvert, surveillé gratuit et un personnel très dispo.

Le tarif : à partir de 54 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

BB Hotel Viladecans, Avinguda Olof Palme, 08840 Viladecans, Barcelone. Tél. : +34 932 993 658.

Olivia Balmes Hotel, à quelques centimes près

Un coup de cœur tel qu'on le sélectionne malgré sa première chambre qui dépasse, sauf promotions fréquentes, de 3 € le prix plafond qu'on s'était fixé mais c'est justifié. Cet hôtel design, quatre-étoiles au cœur de l'Eixample, de 128 chambres sur huit étages, parfaitement insonorisées, lumineuses, assurent un sommeil réparateur.

Les plus : au « Seventeen », son restaurant, on se régale d'assiettes généreuses catalanes. Et surtout... on se détend à fond dans sa grande piscine découverte !

Le prix : à partir de 153 €, grande suite familiale pour 3 à partir de 209 €.

PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM

Olivia Balmes Hotel, Carrer de Balmes, 117, 08008 Barcelone. Tél. : +34 932 14 41 63.

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Le Figaro

Quatre nouveaux restaurants à découvrir d’urgence à Nice et ses environs

Alice Bosio

LA SÉLECTION DU FIGARO - À trois jours de l’ouverture du Festival de Cannes, tour de piste de ces tables orchestrées par des trentenaires qui dynamisent la région niçoise.

Longtemps, la scène gastronomique de Nice et ses environs a fait figure de belle endormie, coincée entre la cuisine de terroir et les étoilés élitistes. Depuis quelques années, la donne a changé. Une nouvelle génération de chefs, passée par les capitales du monde, y pose ses couteaux avec des tables créatives qui tirent le meilleur des produits de saison de la Riviera comme de l’arrière-pays, s’efforçant de maintenir des prix accessibles.

• Les Agitateurs (Nice)

C’est justement l’inertie de la gastronomie niçoise qui a poussé Juliette Busetto, Samuel Victori et Pierre-Jean Arpurt à nommer - sans prétention - leur table, lancée il y a quatre ans à deux pas du port, Les Agitateurs. Pas même trentenaires, les trois amis des bancs de l’Institut Paul Bocuse cherchent à revenir dans le Sud, dont ils sont originaires. Ce sera finalement Nice, la ville de Pierre-Jean, qui de retour de Shanghaï prend en charge la gestion administrative, la salle et les vins. Samuel et Juliette, en couple comme en cuisine, sont passés par la maison Troisgros à Roanne, Le Bristol, d’Éric Frechon, La Pinède, La Réserve de Beaulieu ou encore Passage 53 et son chef nippon, à Paris.

«Quand nous sommes arrivés à Nice, nous avons eu envie de faire bouger les lignes, d’agiter la foodosphère. Dans une ambiance simple, sans chichis, en s’appuyant sur les producteurs locaux», détaille Samuel, qui dirige désormais seul les cuisines - Juliette se chargeant de la communication et du Garde-Manger, leur seconde adresse, voisine, à la fois bistrot, traiteur, salon de thé et épicerie fine. Résultat: une étoile décrochée au Guide Michelin pour Les Agitateurs en 2021, confirmée cette année. Dans un cadre décontracté mais élégant, aux tons clairs, on déguste «un pied dans la Méditerranée et la garrigue, l’autre tourné vers l’horizon et le voyage.»

À l’image, le soir de notre visite, d’excellents amuse-bouches voguant entre le Sud, l’Asie et le Levant: tartelette ultracroustillante garnie de taboulé bardé d’herbes fraîches à la libanaise ; beignet au chèvre, miel et lavande qui concentre la Provence en une bouchée ; brochette de poulpe grillé, crème de sésame et katsuobushi ; pomme dauphine, mayo et dernière truffe de la saison. La suite, au gré d’un «petit» menu en huit services, est à l’avenant: jeux de textures, gourmandise, générosité, fraîcheur et associations surprenantes sont au rendez-vous, comme pour ces asperges vertes pochées, sauces curry vert et kimchi, pickles et cacahuètes - un shot de Thaïlande -, cet assortiment de bouchées de la mer, dont une raviole de pomme de terre safranée et soupe de poissons de roche façon bouillabaisse ou ce rouleau de printemps aux gamberoni de San Remo ; ou encore cette pintade cuite à basse température, sauce Albufera, foie gras poêlé, jus et chapelure de peau de volaille, champignons - ultrasapide.

Les desserts sont à la hauteur: rhubarbe, meringue et huile d’olive tout en fraîcheur et acidité ; chocolat sous toutes ses formes, glace lait ribot et caramel café, parfaitement équilibré. «J’aime cadencer le repas entre plats réconfortants et assiettes aux accords plus audacieux, explique le chef. 80 % des produits que nous utilisons viennent d’ici, mais nous ne nous interdisons pas les épices, les fruits exotiques et les goûts d’ailleurs. Notre but est de faire voyager les clients tout en restant dans un restaurant niçois.» Pari gagné.

Les Agitateurs. 24, rue Bonaparte (Nice). Tél.: 09 87 33 02 03. Tlj sf mar., mer. et sam. (déj.). Menus: 49, 75 (déj.), 95 et 135 €.

• Mallard (Nice)

À dix minutes de là, plus au nord, le bistrot Mallard, un an d’âge lui aussi, reconnaissable à sa devanture bleu pétant, ne désemplit pas de toute la semaine. Pourtant ce quartier un peu terne du Palais des expositions rivalise difficilement avec les abords du vieux port susmentionnés, gratifiés de «petit Marais niçois» en référence à celui de la capitale. Mais la chaleur communicative de Guillaume Tran-tu, chef et propriétaire, et le réconfort procuré par les assiettes qu’il mitonne avec son copain Nino Vergez, rencontré au Louis XV, d’Alain Ducasse (Monaco), valent le détour!

Ainsi nommé en référence à la locomotive à vapeur Mallard 4468, le restaurant envoyait dernièrement, dans un cadre moderne et chaleureux (tables en bois clair, déco chinée), de belles et grosses ravioles aux crevettes, bisque épicée et herbes fraîches, d’incontournables barbajuans crousti-moelleux (les raviolis frits aux blettes et ricotta monégasque), un scotch egg ultracroustillant, un modèle de saucisse purée, un vol-au-vent majestueux aux ris de veau, morilles et asperges vertes et des desserts canailles (riz au lait et rhubarbe, baba à l’armagnac). Un sans-faute qualité-prix.

Mallard. 6, rue Maraldi (Nice). Tél.: 09 85 04 99 17. Tlj sf dim. et lun. Carte: 35-65 €.

• Spelt (Tourrettes-sur-Loup)

Mais la dynamique gastronomique de la région ne se limite pas à la capitale azuréenne. S’en convaincre au cœur du charmant village médiéval de Tourrettes-sur-Loup, où le vençois Raphaël Grima et Marion Luque-Bouvier ont inauguré leur Spelt il y a deux ans. Passé par de belles maisons - en cuisine chez Gérard Besson, Michel Rostang, Taillevent, à Paris et Londres, pour lui ; en pâtisserie au Meurice, au Raphaël, chez Taillevent et Robuchon pour elle - le couple s’est installé «pour se rapprocher de la nature, un retour aux sources, mais aussi pour ouvrir le restaurant dont (ils) rêvai(en)t: simple, de saison, à des prix accessibles, mais bien fait, basé sur des ingrédients de qualité, sans gaspillage.»

Avec une vue splendide sur les collines et montagnes alentour, le lieu au cadre élégant et lumineux, doté d’une terrasse fleurie, fonctionne à double détente: bistrot raffiné avec formule à prix doux au déjeuner, table gastronomique le soir. Ce midi-là (la carte change tous les quinze jours), chaque assiette démontrait une réelle maîtrise des sauces et des jus qui donnait envie de revenir tenter l’expérience du dîner en six temps: vitello tonnato, câpres et noisettes ; asperge blanche mimosa, sauce hollandaise ; lieu jaune, carottes et sauce agrumes ; suprême de volaille rôtie, purée de brocoli, asperges vertes et jus de volaille… Qui culminait avec le plat signature de la maison, servi midi et soir, toute l’année: le risotto d’épeautre au homard, créé à l’époque du 110 de Taillevent London (spelt signifiant «épeautre» dans la langue de Shakespeare) - la céréale à la mâche enivrante baignant dans une bisque moelleuse et parfumée.

Des assiettes délicates, au dressage soigné, tout aussi réussies côté sucré, comme cette mousse au chocolat 70 % tiède et sorbet chocolat, ou ce clafoutis et son sorbet à la rhubarbe d’une fraîcheur acidulée. Marion sert aussi, le soir, une mignardise signature, le kalamansi en trompe-l’œil, à la manière de Cédric Grolet, pour qui elle a travaillé. D’ici janvier, le duo, qui se fournit pour l’instant chez une maraîchère du coin, devrait lancer son propre potager avec un paysagiste du village: «Tourrettes a un microclimat plus frais qu’en bord de mer, on va pouvoir faire pousser tout un tas de légumes et choisir nos variétés, même des avocats!»

Spelt. 6, Grand’Rue (Tourrettes-sur-Loup). Tél.: 09 86 26 63 79. Tlj sf dim., lun. et mar. Menus: 24, 29 € (déj.) et 58 €.

• So’Mets (Beaulieu-sur-Mer)

Retour au bord de la grande bleue, à Beaulieu-sur-Mer. C’est ici qu’Anne-Sophie Sabini, 34 ans, a inauguré en janvier So’Mets (traduction: «les mets d’Anne-Sophie»). La jeune chef originaire de Lyon affiche elle aussi un solide CV: Robuchon à Paris, La Pinède avec Arnaud Donckele à Saint-Tropez, puis La Table, le bistrot de La Réserve, déjà à Beaulieu. «Après six ans à La Table, j’ai eu envie de faire la même chose, mais chez moi. Et de montrer qu’on pouvait ouvrir un restaurant moderne et convivial proposant de bons plats à partir de produits de qualité, souvent bio, à des prix honnêtes, adaptés au plus grand nombre.»

Deux ans de réflexion et quatre mois de travaux - qu’Anne-Sophie a gérés elle-même, jusque dans la décoration de la salle - ont été nécessaires pour ouvrir ce bistrot haut de plafond au chic épuré, où les légumes et l’huile d’olive jouent les vedettes d’une cuisine généreuse mais légère, portée par des jus et des bouillons voyageurs pleins de saveurs: pizzettes à pâte fine richement garnies ; asperges vertes, céleri-rave confit, fraises, épi de maïs grillé et sauce aux agrumes ; cabillaud rôti, crevettes marinées au gingembre, gnocchi et jus de crustacés aux herbes, ou encore cette spectaculaire île flottante ultra-aérienne, créée à l’époque de La Réserve, qui nécessite de battre les blancs d’œufs pendant 40 minutes avant cuisson. Un nuage à croquer qui n’attend que vous.

So’Mets. 5, rue du Lieutenant-Colonelli (Beaulieu-sur-Mer). Tél.: 09 88 33 82 45. Tlj sf lun. et mar. Menus: 19 et 23 € (déj.). Carte: 40-60 €.

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La mairie de Paris a annoncé le verdict de son concours annuel, remporté par Damien Dedun, de la boulangerie-pâtisserie Frédéric Comyn. Il pourra fournir l'Élysée pendant un an.

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REPORTAGE - Jour J pour la capitale bourguignonne: sa Cité internationale de la gastronomie et du vin a enfin ouvert ses portes, ce vendredi. Le pari semble réussi.

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Le Figaro

Alexandre Brasseur, la comédie en héritage

Nathalie Simon

PORTRAIT - Le fils de Claude Brasseur et petit-fils d’Odette Joyeux et Pierre Brasseur, héros de la série Demain nous appartient sur TF1 vient de publier Additionne, un livre de confidences sur son illustre famille.

On dirait qu’Alexandre Brasseur, issu d’une dynastie d’acteurs datant de 1820, a réussi à se faire un prénom. Dans Additionne, un livre qu’il a écrit avec Mathieu Souquière (Éditions Plon), il parle de son héritage familial. Le titre est emprunté à un conseil que lui donna Georges Wilson: «Additionne les expériences». Le fils de Claude Brasseur et petit-fils d’Odette Joyeux et de Pierre Brasseur a surmonté sa réserve naturelle pour revenir sur son parcours fait de hauts et de bas. J’ai voulu exercer ce métier pour des raisons artistiques, mais également pour vivre des aventures humaines, je parle de ceux que j’aime et qui m’ont porté , explique l’acteur, qui souhaite rester dans une «nostalgie joyeuse».

«Il n’a pas été élevé comme “fils de” tout en étant “fils de”. Il ne se met jamais en avant», admire Cristiana Reali, qui lui a donné la réplique dans La Locandiera, de Carlo Goldoni. Pour Chloé Lambert, sa femme dans la série Tombé du ciel en 2006, et sa fiancée dans Mon père avait raison, la pièce de Guitry, Alexandre Brasseur a parfois manqué de confiance en lui: «Il a été courageux d’affronter ce nom», estime-t-elle. Le garçon sait à peine marcher quand il suit son père sur les plateaux. Se souvient du tournage d’Un éléphant, ça trompe énormément et de Nous irons tous au paradis, d’Yves Robert, avec «Claude». Et plus tard, de La Boum, où il aperçoit Sophie Marceau dans le plus simple appareil.

«Fasciné par les coulisses»

Cet enfant de la balle n’appelle jamais son célèbre géniteur «Papa». Sans doute par pudeur. Ce dernier est mort en décembre 2020, avant la sortie de son livre. «Alexandre est à la fois fier et encombré de sa descendance, il vit le poids du père et du grand-père, auquel il ressemble physiquement», observe Cristiana Reali. «Je suis le fruit de l’éducation silencieuse que j’ai reçue, avec Pierre (Brasseur) avec lequel j’ai établi une relation fantasmée, répond l’intéressé. J’étais aussi proche de Papilou, mon grand-père maternel, fou d’histoire, et d’Odette (Joyeux), ma grand-mère qui m’a ouvert à l’art, la littérature et la philosophie.» «Il a eu la chance d’avoir un père exigeant, intelligent et qui ne lui a pas fait de compliments, souligne Chloé Lambert, mais Alexandre ne doit rien à personne, il a sa nature au départ.»

J’ai appris à dérégler mon pas sur celui de mon père ! Tu vas à gauche, moi à droite, ça ne m’empêche pas de t’aimer. Ma place est particulière parce que je fais le même métier que lui

Une nature pas forcément attirée par la scène. «Ce qui me plaisait, c’était la chaleur humaine qui se dégageait de l’ambiance à la cantine et dans les décors, la partie technique, raconte-t-il, j’avais toujours mon couteau suisse pour bricoler quelque chose. Encore aujourd’hui, je suis fasciné par les coulisses.» C’est pourtant adolescent, en voyant son père incarner Georges Dandin - un rôle qu’Alexandre Brasseur endossera lui-même plus tard - que germe le désir «encore informulé» de comédie. «On est ce que nous sommes par la sédimentation de ceux que les autres ont été, l’addition des personnalités et des expériences», souligne-t-il. «Son père a voulu qu’il fasse comme tout le monde, apprenne ses classiques», rappelle Cristiana Reali.

Alexandre Brasseur exerce de «petits boulots», se forme au cours d’Andreas Voutsinas et au cirque, apprend l’anglais. En 1998, il a une «révélation» en découvrant Je règle mon pas sur le pas de mon père, le film de Rémy Waterhouse, avec Jean Yanne et Guillaume Canet. «J’ai aussi appris à dérégler mon pas sur celui de mon père! s’amuse-t-il. Tu vas à gauche, moi à droite, ça ne m’empêche pas de t’aimer. Ma place est particulière parce que je fais le même métier que lui.» Cela n’a pas toujours été facile. Après l’avoir vu au théâtre dans La Côte Sauvage, de Jean-René Huguenin, son paternel le tacle: «Tu ne peux pas jouer comme ça… On dirait un pantin désarticulé.» Alexandre Brasseur n’a pas tout à fait 20 ans, il n’a rien oublié, mais prend le reproche comme un «conseil».

Autodictate heureux

«Alexandre se remet toujours en question, il a réussi à trouver sa place», assure Cristiana Reali. Son ami n’aura de cesse d’apprendre, de travailler et de progresser. «Depuis le début, il a beaucoup d’humilité», poursuit l’actrice brune. Comme une forme de réconciliation, il campe le fils de son père dans Mon père avait raison. «On s’est rapproché, disputé aussi, mais c’était sain et constructif, un apaisement», se remémore Alexandre. Chloé Lambert tempère: «Son père était adorable, mais Alexandre se débrouillait tout seul. Son père lui doit beaucoup!» «Claude» sera ému aux larmes quand son rejeton remplacera au pied levé un comédien dans Joyeuses Pâques au Théâtre des Variétés. Une idée de Jean-Paul Belmondo, le directeur de l’époque, qui avait baptisé une loge du nom de Pierre Brasseur.

Devenu indépendant et père son tour - de Jeanne et Louis, qui ont choisi d’autres voies que la sienne - Alexandre Brasseur accomplit son chemin, a pris de l’assurance. «Il aime ce métier pour les bonnes raisons», affirme Cristiana Reali. Depuis 2017, il est souvent arrêté dans la rue par des fidèles de la série de TF1 Demain nous appartient. Chloé Lambert le constate avec justesse: «Le nom condamne à réussir, le succès donne du talent.» «J’ai appris sur le tas, je suis un autodidacte, rappelle Alexandre. Je n’ai pas de blessures, je peux garder la tête haute, je suis heureux de vivre.» Celui qui a gagné ses galons de comédien est en train de tourner Meurtres à Pont-Aven, de Stéphane Kappes pour France 3. Il n’attend pas que les choses arrivent: «Je veux acheter les droits d’un livre pour l’adapter à la télévision», précise-t-il. En 2023, il devrait par ailleurs se retrouver sur une scène nationale dans une pièce contemporaine.

«Surestimé et pompeux» : Johnny Depp en prend pour son grade avec Brian Cox

Dans ses mémoires Putting the Rabbit in the Hat, l'acteur britannique règle quelques comptes avec ses collègues, dont Quentin Tarantino, Ed Norton, Steven Seagal et Michael Caine. Saignant.

Marion Barbeau, en tête et en corps

PORTRAIT - Issue de l’Opéra de Paris, elle explose comme danseuse et comédienne dans «En corps», le dernier film de Cédric Klapisch, qui a dépassé le million d’entrées.

Notre critique de Métèque, de Renaud: massacre en règle de la chanson française

CRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.

Le Figaro

Entre ciel et mer, lumière sur le défilé Croisière 2023 de Louis Vuitton à San Diego

Mitia Bernetel

Au cœur d'un monument brutaliste californien, Nicolas Ghesquière livre une collection futuriste éclatante, vecteur de ses réflexions sur l'avenir.

Ciel infini, mer miroir et béton armé. L’ambiance crépusculaire est lunaire, ce jeudi 12 mai 2022 au Salk Institute of Biological Studies de San Diego, où la Croisière 2023 Louis Vuitton a choisi de faire escale. Ce centre de recherche de pointe niché dans un monument d’architecture brutaliste signé Louis I. Kahn sert d’écrin à une collection toute aussi radicale. Métaphore des «esprits éclairés» qu’il abrite, ce promontoire éclatant donne vie aux créations du directeur artistique Nicolas Ghesquière, elles aussi tournées vers la lumière.

En vidéo, retrouvez le défilé Louis Vuitton Croisière 2023

Dans les étoiles

Des silhouettes de nomades stellaires, drapées d’étoffes cossues, s’avancent dans la cathédrale minérale californienne. Caressées par les rayons de la golden hour, les textures en jacquard métallisé révèlent toute leur profondeur. Magistraux, ces premiers passages laissent place à des silhouettes modernes aux notes futuristes voire, urbaines : crop top carré aux épaules marquées, capuche altière, pantalon bouffant à empiècement de cuir et ceinture portée à même la taille. Un répertoire à la Dune où la poésie d’un lin drapé se conjugue à la dureté métallique d’un cuir, comme emprunté à la carlingue d’un vaisseau spatial. Presque sur orbite, l’allure est taillée pour rejoindre les déserts galactiques comme les skateparks de Los Angeles. Avec sa planche monogrammée, s’il vous plaît.

Défilé Louis Vuitton printemps-été 2023 Croisière

Un âge d'or

Avec ce défilé, Louis Vuitton explore une certaine idée du futurisme, en dialogue avec les éléments, en conversation avec son environnement. Un message écologique que la maison ne manque pas une occasion de véhiculer, comme récemment, lors de l’édition 2022 du Met Gala. Le directeur artistique s’est avancé sur le tapis rouge entouré des égéries de la maison, toutes vêtues de tenues déjà portées par le passé, comme Emma Stone et sa robe de mariée. Mais il défend aussi l’idée d’une mode plus inclusive, en faisant défiler le mannequin militant aux prothèses d’or Lauren Wasser, amputé des deux jambes suite à un choc toxique. Le message de Nicolas Ghesquière est clair : sa mode à lui s’avance vers un avenir lumineux. Un vrai coup d’éclat.

Ce qui se cache derrière le tee-shirt «Girl dad» du prince Harry

Le vêtement à message parental, une pièce engagée et un véritable phénomène de société.

Met Gala 2022 : les looks toujours plus fous du tapis rouge le plus mode de l'année

Le thème promettait l'âge d'or de l'Amérique. Pour son grand retour en mai, l'édition 2022 du Gala du Met a tenu ses promesses avec un tapis rouge extraordinaire.

Lauren Wasser, le mannequin aux jambes d'or, défile pour la collection Croisière Louis Vuitton

À San Diego, Nicolas Ghesquière a fait briller l'or et l'argent. Ainsi qu'une cause plutôt méconnue.

Le Figaro

La France à l’épreuve d’une sécheresse très précoce

Vincent Bordenave

DÉCRYPTAGE - Le niveau des nappes phréatiques est particulièrement bas pour la saison, après un automne et un hiver peu arrosés.

Le mercure monte, le ciel est sec et les sols commencent déjà à craqueler. Ce début de mois de mai a des allures estivales. Les températures ont dépassé les 30 °C à Agen (Lot-et-Garonne), Auch (Gers) ou à Saint-Yan (Saône-et-Loire). Si cet avant-goût d’été n’est pas forcément déplaisant, le début de sécheresse associé est plus inquiétant. Très précoce, il met en fait en lumière le niveau très faible des ressources en eau du pays après un automne et un hiver peu arrosés. «Le cumul des pluies enregistré de janvier à avril est le quatrième plus faible depuis 1958», explique Simon Mittelberger, climatologue et spécialiste du suivi des ressources en eau à Météo-France. «Si on regarde sur toute la période de septembre à mars, il y a un déficit de 18,4 % de pluie sur toute la France.»

Avec les températures qui grimpent, ce manque d’eau devient rapidement critique. «La chaleur actuelle augmente la consommation en eau des végétaux et celle liée aux activités humaines», explique Laurence Gourcy, hydrogéologue et responsable de l’unité évaluation et valorisation des connaissances sur l’eau au BRGM. «Cela aggrave l’état de sécheresse en pompant l’eau de surface. Mais la situation resterait très inquiétante, notamment pour l’agriculture, s’il faisait 5 °C de moins.»

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Le premier ministre, Jean Castex, a d’ailleurs voulu montrer son soutien au monde agricole ce jeudi lors d’un déplacement dans le Vaucluse. Le gouvernement a par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l’eau pourraient dépenser 100 millions d’euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s’adapter ou créer des retenues d’eau. Le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a aussi rappelé jeudi que «la priorité est d’arrêter de laver les voitures et d’arroser les golfs pour nourrir les Français», notamment dans la quinzaine de départements déjà soumis à des restrictions.

Les nappes n’ont pas pu se recharger correctement, les pluies ont quasiment cessé au mois de novembre

Sur les deux tiers du pays, les sols sont déjà secs à très secs, et la situation est particulièrement compliquée dans le Sud-Est, mais aussi dans les Pays de la Loire et dans l’Ain. «Les nappes n’ont pas pu se recharger correctement, les pluies ont quasiment cessé au mois de novembre, explique Laurence Gourcy. La situation est assez inégale sur le territoire, puisque les fortes pluies d’avril dans le Languedoc ont permis d’y recharger les nappes. Mais, globalement, les niveaux sont souvent inférieurs à ceux des autres années et la tendance évolutive est à la baisse.»

Rappelons que l’on distingue plusieurs types de sécheresse. La sécheresse météorologique correspond à un déficit prolongé de précipitations. La sécheresse des sols, dite «agricole», se caractérise par un déficit en eau des sols superficiels (entre 1 et 2 m de profondeur), suffisant pour altérer le bon développement de la végétation. Enfin, la sécheresse hydrologique se manifeste lorsque les lacs et les rivières montrent des niveaux anormalement bas.

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«Les deux premiers niveaux, voire les trois, sont atteints dans les départements les plus touchés», explique Simon Mittelberger. «Si les pluies d’avril ont permis leur réhumidification partielle, des records de sécheresse des sols ont été battus dans le Grand Est au mois de mars. On va avoir tendance à contrebalancer ces sécheresses en irriguant, ce qui induit une consommation plus importante des stocks d’eau.» Le danger est que l’épuisement des nappes débouche sur l’assèchement des lacs et des rivières et dégrade ainsi considérablement les écosystèmes.

Le réchauffement climatique, responsable?

La situation n’est pas encore désespérée pour autant. En 2012, le pays avait connu un printemps particulièrement sec, mais de fortes pluies en juin avaient permis d’éviter une sécheresse estivale et de sauver les récoltes. Si des pluies se produisent à la fin du mois de mai et au-delà, elles pourront humidifier superficiellement les sols pour certaines parties du territoire et compenser partiellement le déficit hydrique et les effets de l’évaporation. En revanche, «pour la plupart des nappes phréatiques, la période de recharge est passée, prévient Laurence Gourcy. Quelle que soit la météo des mois à venir, elles resteront donc à des niveaux bas.»

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De toute façon, MétéoFrance ne prévoit malheureusement pas de pluies importantes ces deux prochaines semaines. «Les scénarios les plus probables pour la fin du printemps prévoient des températures plus élevées que la normale sur tous les territoires, et des précipitations en baisse dans le sud du pays, explique Simon Mittelberger. Mais il ne s’agit que de scénarios.»

Faut-il imputer la situation actuelle au réchauffement climatique? Si les températures sont déjà en augmentation, la situation n’est pas aussi tranchée pour les sécheresses. «On manque un peu de recul pour les nappes phréatiques, mais il ne semble pas que ces aridités soient plus fréquentes pour le moment, analyse Laurence Gourcy. Les années 2020 et 2021 ont été particulièrement humides, par exemple, et les nappes avaient pu se recharger correctement ces années-là, sans que l’on connaisse de sécheresse, même en surface. À l’inverse l’année 2017 avait été particulièrement sèche.»

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Covid-19 : 133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le premier cœur animal greffé sur un homme était infecté par un virus porcin

DÉCRYPTAGE - C’est probablement la raison pour laquelle David Bennett est décédé deux mois après cette opération inédite.

Covid-19 : près d'un million de possibles réinfections en France

Santé Publique France parle de réinfection possible lorsqu'un premier épisode de Covid-19 est suivi d'un deuxième, à condition qu'ils soient espacés d'au moins 60 jours.

Le Figaro

Ligue 1 : cinq questions sur une 37e journée qui s'annonce torride

Thomas Djezzane

Course à l'Europe, lutte pour le maintien, temps de jeu des jeunes, l'avant-dernière journée du championnat est pleine d'enjeux.

Mis sous pression par l'AS Monaco, l'Olympique de Marseille conservera-t-il sa place de dauphin ?

C'est l'un des grands enjeux du multiplex de ce samedi soir. Deuxième de Ligue 1 avec trois points d'avance - et exactement la même différence de buts - sur l'AS Monaco, l'Olympique de Marseille a la pression. Pour deux raisons. La première, c'est que les Phocéens affrontent le Stade Rennais, l'une des meilleures équipes du championnat ; un Stade Rennais sans doute revanchard après sa défaite au Stade de La Beaujoire mercredi soir (2-1), et qui doit absolument s'imposer pour encore croire à une qualification pour la prochaine édition de la Ligue des champions, ou pire, pour éviter de ne pas être européen la saison prochaine. La deuxième, c'est que les hommes de Jorge Sampaoli sont directement mis sous pression par le club du Rocher, la formation en forme du moment qui reste sur huit succès de rang et qui affronte le Stade Brestois, un adversaire largement à sa portée, lors de la 37e journée de Ligue 1. Autant dire que les Marseillais - privés de Dimitri Payet et possiblement d'autres éléments importants - n'auront pas le droit à l'erreur samedi soir s'ils veulent conserver leur destin entre leurs mains.

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L'OGC Nice et le Stade Rennais peuvent-ils encore croire au podium ?

Statistiquement, l'OGC Nice (4e, 63 points) et le Stade Rennais (5e, 62 points) peuvent encore terminer à la deuxième place du classement détenue par l'Olympique de Marseille (2e, 68 points). Mais il faudrait un incroyable concours de circonstances pour que les Aiglons ou les Rouge et Noir y parviennent. En revanche, ils peuvent légitimement encore croire au podium puisque l'AS Monaco ne possède respectivement que deux et trois points d'avance sur eux. La première étape, bien sûr, est de s'imposer ce samedi. Les hommes de Christophe Galtier, défaits samedi dernier en finale de Coupe de France, doivent confirmer leur victoire face à l'AS Saint-Etienne (4-2) en milieu de semaine en prenant les trois points face au LOSC. Les joueurs de Bruno Génésio, pour leur part, doivent réagir après leur revers contre le rival nantais mercredi dernier (2-1). Pour eux, la tâche s'annonce un peu plus difficile puisqu'ils affrontent l'Olympique de Marseille. Gagner ne sera toutefois pas suffisant, aussi bien pour l'OGC Nice que pour le Stade Rennais. Pour espérer remonter sur le podium, les deux équipes doivent aussi compter sur un faux pas du club de la Principauté qui est opposé samedi soir au Stade Bretois... qui ne joue plus rien en cette fin de championnat. Difficile, mais pas impossible.

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Le RC Strasbourg Alsace retrouvera-t-il les places européennes ?

Il y a encore quelques semaines, le RC Strasbourg Alsace, équipe surprise de la saison, était européen. Désormais, les joueurs de Julien Stéphan (6e, 60 points) ne le sont plus mais restent en embuscade puisqu'ils possèdent seulement deux unités de retard sur la cinquième place, occupée pour le moment par le Stade Rennais, et trois sur la quatrième place, détenue par l'OGC Nice. Et ils pourraient bien profiter de cette 37e journée de Ligue 1 pour récupérer des points sur leurs adversaires directs, voire les devancer. Car si l'OGC Nice a bien réagi contre les Verts (4-2) après sa désillusion en finale de la Coupe de France, il a montré des signes de fragilité en première période, concédant deux buts. Mais aussi car le Stade Rennais reçoit l'Olympique de Marseille, trois jours après avoir perdu face au FC Nantes (2-1). Pour espérer retrouver les places européennes, les Alsaciens ne devront pas se contenter d'attendre une contre-performance de ses concurrents. Ils devront également s'imposer à domicile face au Clermont Foot ; un adversaire inférieur, sur le papier.

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Les Girondins de Bordeaux seront-ils officiellement relégués ce samedi soir ?

C'est quasiment acté. Bons derniers de Ligue 1 avec quatre points de retard sur le barragiste, les Girondins de Bordeaux ont de grandes chances, sauf grand retournement de situation, d'être relégués en Ligue 2 au terme de la saison. Leur descente pourrait d'ailleurs devenir effective ce samedi soir, à l'issue de la 37e journée de championnat. Concrètement, si les Marine et Blanc ne s'imposent pas face au FC Lorient - qui joue également sa survie parmi l'élite française -, ils diront adieu à leurs espoirs de se maintenir. Mais un succès n'est pas suffisant pour le club bordelais qui doit en outre espérer que l'AS Saint-Etienne (18e) ne décroche pas les trois points face au Stade de Reims. Dans les faits, tout est donc encore possible. Mais les hommes de David Guion n'ont plus gagné depuis plus d'un mois et une victoire à domicile face au FC Metz (3-1). Ils restent par ailleurs sur une lourde défaite face à Angers SCO (4-1) et semblent avoir lâché prise, comme s'ils s'étaient résolus à accepter leur destin. Leur avenir sera l'un des enjeux importants de ce multiplex.

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Le Paris Saint-Germain fera-t-il jouer ses jeunes ?

Beaucoup avaient l'espoir de voir les jeunes du Paris Saint-Germain avoir un temps de jeu considérable, que ce soit en tant que titulaires ou remplaçants, le week-end dernier face à l'ESTAC (2-2). Il faut dire que les Rouge et Bleu, déjà officiellement champions de France,ne jouent plus rien en cette fin de championnat et qu'habituellement, dans de telles situations, les entraîneurs aiment bien récompenser les joueurs en devenir en leur donnant pas mal de minutes. Mais finalement, seul Ismaël Gharbi a eu du temps de jeu ; et encore, il est entré à la toute fin du temps réglementaire. El Chadaille Bitshiabu est resté sur le banc des remplaçants tandis qu'Edouard Michut et Xavi Simons, présents dans le groupe, ont dû prendre place dans les tribunes du Parc des Princes pour laisser sur la feuille de match des joueurs beaucoup plus expérimentés.

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Mauricio Pochettino, l'entraîneur parisien, s'est justifié après son choix de ne pas faire confiance aux jeunes contre Troyes : «Je n'ai pas dit qu'ils allaient jouer, j'ai dit qu'ils auraient peut-être des minutes. On a construit un effectif avec plus de trente joueurs confirmés. Un effectif pas modifié en janvier. La place pour les jeunes n'est pas grande. Ils doivent mériter ces moments de jeu, a-t-il expliqué. Ils s'entraînent avec nous depuis le premier jour. C'est un premier pas. Il faudra voir la composition de l'effectif à l'avenir pour savoir s'ils peuvent gagner du temps de jeu.» Ce samedi soir, contre Montpellier, il est certain que sa gestion des jeunes sera de nouveau scrutée. Leur donnera-t-il davantage de temps de jeu ?

«Emiliano sous l'eau...»: le chant consternant et déplacé des supporters niçois insultant la mémoire d'Emiliano Sala

L'OGC Nice a condamné un chant très douteux des supporters des Aiglons, à l'occasion de la réception de Saint-Etienne ce mercredi.

Ligue 1 : les supporters Nantais épinglés à leur tour pour un chant sur Xavier Dupont de Ligonnès

Après les terribles chants entendus à l'Allianz Riviera de Nice mercredi soir, des vidéos de supporters nantais avec un chant consacré à la «tuerie de Nantes» refont surface.

Foot : Marcelo mis à l'écart à Lyon après des flatulences

LE SCAN SPORT - L'ancien défenseur de l'OL aujourd'hui à Bordeaux aurait eu un comportement très inapproprié dans le vestiaire des Gones, ce qui aurait poussé Juninho à l'écarter du groupe.

Le Figaro

Le Mans : un élève transgenre de 15 ans se suicide en se jetant du troisième étage de son lycée

L'élève n'a pas pu être réanimé malgré l'intervention des secours. Une cellule psychologique a été mise en place.

Drame au sein du lycée Bellevue au Mans. Un élève transgenre de quinze ans s'est suicidé ce vendredi 13 mai en se jetant du troisième étage de son établissement scolaire, ont rapporté nos confrères de France Bleu et du Maine Libre. Malgré une tentative de réanimation par un enseignant et l'intervention des secours, l'élève est décédé.

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Les faits sont survenus vendredi matin. L'élève semblait perturbé à son arrivée, et n'avait pas voulu se confier à ses camarades, selon Le Maine Libre. Aux alentours de 10 heures, l'adolescent a demandé la permission de se rendre aux toilettes, avant d'enjamber un balcon situé au troisième étage.

Cellule psychologique

Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves et le personnel scolaire, et les cours ont été banalisés pour la journée. Selon des témoignages recueillis par nos confrères, la victime avait entamé une transition de genre, et était considérée comme un garçon par ses amis. Cette transition suscitait des tensions avec sa famille.

Dans un communiqué relayé par Ouest-France, le maire du Mans Stéphane Le Foll dit s'associer «à la peine de la famille et de ses proches, ainsi que celle des enseignants du lycée», ajoutant qu'il veut «apporter son soutien à la communauté éducative».

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Val-de-Marne : l'homme suspecté d'avoir crevé les yeux de sa compagne hospitalisé en psychiatrie

Le pronostic vital de la jeune femme, âgée de 37 ans, était toujours engagé en milieu de soirée dimanche, selon le parquet de Créteil.

Cergy : un étudiant agressé à la tronçonneuse par son colocataire

Les pompiers ont confirmé être intervenus pour un homme «blessé à la tronçonneuse» découvert dans le hall de l'immeuble, situé dans une rue proche de l'établissement.

Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique

Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.

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L'Humanité

L’armée israélienne multiplie les raids en Cisjordanie occupée

Actu

Proche-Orient Le gouvernement de Naftali Bennett a lancé, depuis samedi, plusieurs opérations meurtrières, notamment à Jénine, en représailles aux attaques perpétrées en Israël.

Nadjib Touaibia

La ville de Jénine en Cisjordanie occupée sous le feu des forces israéliennes… Celles-ci ont lancé, lundi à l’aube, une série de raids, de perquisitions et d’arrestations sur plusieurs zones. Ces attaques font suite à celles de dimanche qui ont coûté la vie à Mohamed Zakarneh, un Palestinien de 17 ans. Blessé par des balles israéliennes, il a succombé dans la nuit, selon le ministère de la Santé palestinien. Des milliers de personnes ont assisté à ses funérailles dans le camp de réfugiés de Jénine, lundi matin. Une quadragénaire veuve et mère de six enfants a été tuée près de Bethléem, ciblée par les tirs des soldats israéliens au motif qu’elle se dirigeait vers eux de façon « suspecte » après des « coups de semonce ».

Les groupes armés palestiniens sont en « état d’alerte » pour une « mobilisation générale » afin « d’affronter une incursion » des forces israéliennes, a déclaré, dimanche, leur porte-parole Abou Mouadh. Dix-sept Palestiniens ont été arrêtés, lundi, par les forces ­israéliennes en Cisjordanie, a rapporté l’agence officielle palestinienne Wafa. Des grèves générales sont par ailleurs organisées, en signe de deuil à Jénine et à Bethléem, où deux Palestiniens âgés de 20 ans et de 45 ans ont été tués dans des incidents séparés, précise de son côté l’Agence France Presse (AFP).

L’offensive israélienne a été déclenchée en représailles à quatre attaques menées depuis le 22 mars. Les deux premières ont été perpétrées par des Arabes israéliens liés à l’organisation djihadiste « État islamique » et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine. Treize Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués depuis cette date selon un décompte de l’AFP. Une quinzaine de Palestiniens ont trouvé la mort à Jérusalem ou en Cisjordanie depuis le début de l’année.

un durcissement de la colonisation

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné les attaques qui ont fait 5 victimes près de Tel-Aviv. « Le meurtre de civils palestiniens et israéliens ne fait qu’aggraver davantage la situation alors que nous nous efforçons tous d’atteindre la stabilité », a-t-il déclaré dans un communiqué publié par l’agence Wafa. Ce nouveau cycle de violences intervient dans le contexte d’un durcissement de la colonisation israélienne. L’auteur de l’attaque du 22 mars est un Bédouin de la région du Néguev. Ces populations résistent aux autorités israéliennes qui envisagent de déplacer certains villages. Le gouvernement israélien a ainsi validé la construction de deux nouvelles colonies dans cette zone.

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Le Figaro

Communautarisme, déclassement... À Brignoles, plongée dans la France périphérique

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REPORTAGE - Dans cette commune du Var, située au nord de Toulon, le centre-ville est paupérisé, le communautarisme omniprésent et le déclassement palpable. Marine Le Pen a convaincu près de 60 % des votants aux dernières élections. Carte postale sociologique.

Sur la place Caramy, devant l'hôtel de ville de Brignoles, les voix de Jacques Higelin et d'Étienne Daho, des Beatles et de Starmania résonnent à pleins tubes. Sortant des haut-parleurs accrochés au sommet des pylônes, elles troublent la vie paisible des habitants.

Assis dans son bureau du premier étage, fenêtre fermée, Guillaume Lesage, le directeur de cabinet du maire, sourit de notre étonnement : « C'est souvent comme ça dans les villes du Sud, on met de la musique sur les places publiques. On diffuse des playlists de variétés, des tubes des années 1980, des musiques de tous styles, en plein air. » Son bureau comme celui du maire, sis dans un bel hôtel particulier XVIIe, donne sur un théâtre fascinant, celui d'une ville de Provence pleine de charme mais paupérisée, où la douceur de vivre se mêle à une inquiétude diffuse.

Mines de bauxite

En bas, les trois terrasses de la place sont loin d'être combles. Des hommes s'attardent devant une tasse de café, seuls ou à plusieurs, d'autres pianotent sur leur téléphone. Peu de femmes circulent en cette fin de journée, avant la fermeture des cafés, prévue à 20 heures. « Mon patron m'a demandé de ne plus servir après 19 h 30, tranche Christophe, qui tient Le Provence. C'est une consigne ferme. » Comment l'expliquer ? Est-ce lié à l'épisode du Covid, au faible pouvoir d'achat des riverains, au creux de la saison touristique, à l'insécurité ?

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Non loin de la dizaine de tables métalliques, trois hommes âgés dis­cutent sur un banc. L'un porte une veste marron foncé au tissu élimé, son compagnon a posé son menton sur sa béquille, le troisième est coiffé d'une casquette à la mode d'une autre époque. Ces anciens employés des mines de bauxite, dont la dernière a fermé en 1989, parlent de leur vie, de leur famille, du bled, et du score de 58,7 % remporté ici par Marine Le Pen à la dernière élection, dans une langue qui mélange le français et l'arabe. Ils tournent le dos à la chaussée étroite sur laquelle des voitures font parfois irruption, suivant l'ancien tracé de la nationale 7 qui traversait Brignoles de part en part, à côté de la jolie fontaine ronde en pierre dans laquelle l'eau ne coule plus.

Cette ville de près de 20.000 habitants, ancienne demeure des comtes de Provence et qui fut longtemps riche et prospère grâce à l'agri­culture et à la viticulture, connaît un déclassement accéléré qu'aucun maire n'est parvenu à enrayer. « Nous avons été abandonnés, déplore une habitante en faisant la queue à la boulangerie. Brignoles était un paradis, regardez ce qu'elle est devenue. » Derrière elle, une jeune mère ajoute : « Je ne conseillerais à personne de venir vivre ici. C'est d'un ennui… Pour aller faire un bowling, il faut aller à Saint-Maximin, pour acheter un tee-shirt à moins de 40 euros, c'est sur Amazon ou bien à Toulon, à quarante-cinq minutes de voiture… Pour un rendez-vous de médecin ou de pédiatre, il y a six mois d'attente », égrène-t-elle comme si la liste pouvait s'allonger davantage.

Derrière son plexiglas, la boulangère acquiesce et évoque leur « désert médical » : deux médecins de ville sur six partent à la retraite sans être remplacés. Sa voix, couverte par le bruit de la trancheuse, conclut : « On est de plus en plus traités comme des machines. Les clients entrent ici, ils disent “une baguette” sans un bonjour ni un merci. »

Dans une rue voisine, Babeto, trentenaire désœuvré avec des dents en or plein la bouche, un diamant à l'oreille, son chapeau Gucci vissé sur la tête et des lunettes noires, lance, entre deux Snapchat lus sur son écran de téléphone fissuré : « Il n'y a aucun divertissement ici, on dirait une prison décapotable ! »

Retour de l'emploi

Le maire actuel, Didier Brémond (DVD), entend bien faire mentir ces rumeurs urbaines. Arrivé en 2017 en cours de mandat, fort de son score qui tutoie les 80 % de suffrages exprimés en 2020, il souhaite attirer dans le centre les habitants dotés d'un bon pouvoir d'achat. « Nous avons permis que rouvrent déjà 13 commerces en centre-ville, ce qui n'était pas arrivé depuis vingt ans. Et la librairie, Le Bateau Blanc, a été sauvée », gage-t-il à propos d'une commune où près de la moitié des commerces affichent un « bail à céder » en devanture. « Les Brignolais se considèrent toujours orphelins de ces mines qui ont permis leur prospérité pendant plus d'un siècle. Lorsque je suis arrivé, les marchands de sommeil avaient envahi le cœur de ville, la population se sentait délaissée. Une chose peut inverser la tendance : le travail, travail, travail. »

J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal remplaçant les magasins

Dans sa chemise au blanc éclatant, qui met en valeur son teint hâlé, cet ancien maire LR, devenu LREM compatible, explique combien la manne de 16 millions d'euros promise par Olivier Véran pour l'hôpital, la mue de l'école de musique en conservatoire et surtout le développement de la zone économique de Nicopolis, à l'entrée de la ville, sont les pièces maîtresses pour attirer les cadres supérieurs. « On a déjà 3300 emplois dans cette zone, mon objectif est d'en créer 1500 de plus dans les deux prochaines années, affirme-t-il. Nous sommes la seule commune de la Provence verte qui attire des travailleurs. »

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Sa campagne de réhabilitation des hôtels particuliers du centre-ville commence à peine mais déjà, les peintures, les balcons, les volets de certaines rues ont été rafraîchis. « Mon objectif est que s'installent entre 1000 et 1500 nouveaux habitants en cœur de ville », explique-t-il avec un large sourire. Le défi est de taille : avec ses volets fermés, balcons vétustes, rap à tue-tête, effluves de cannabis, tatouages qui dépassent des survêtements, chiens féroces tenus court et djellabas séchant aux fenêtres, ce quartier ressemble par endroits à une médina dépeuplée.

Centre-ville monotone

Aucun commerce de proximité n'en rompt la monotonie. « C'est aussi la faute du capitalisme qui tue les petits commerces en installant les hypermarchés à la périphérie de la ville », analyse l'essayiste Fabrice Hadjadj, qui a vécu dix ans à Brignoles jusqu'en 2012, où il a eu six de ses neuf enfants, tout en enseignant la littérature et la philosophie aulycée Sainte-Jeanne-d'Arc. « J'ai connu le Brignoles communiste, avec des salafistes qui s'installent et les snacks halal qui remplacent les magasins des rues commerçantes. L'été dernier, j'ai constaté aussi que le marché du samedi matin s'était transformé : auparavant, on y vendait des tropéziennes et des produits provençaux, aujourd'hui deux stands proposent des voiles islamiques. Il existe des liens de cultures réels entre la Provence et le Maghreb, conclut-il d'un ton serein. Après tout, les Maures ont conquis un temps une partie de ce territoire avant d'être repoussés. »

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Un vieux passant en déambulateur éructe, en désignant un monticule d'ordures sur une coquette place ensoleillée : « Vous trouvez les façades jolies. C'est vrai, mais les incivilités continuent. Les gens n'ont pas honte de laisser leurs vieux matelas et leurs machines à laver cassées sur les trottoirs. » On croise alors un architecte, diplômé de l'École de Chaillot, occupé à conseiller la propriétaire d'un immeuble datant du XVIe siècle, qui jouxte l'imposante église Saint-Sauveur du XIIe siècle.

Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée

« Entre 20 et 30 % du montant des travaux d'embellissement et de mise aux normes de ces bâtisses va être pris en charge par la collectivité, explique Damien Vuillard, qui passe d'un chantier à l'autre depuis un an. La ville et la communauté d'agglomérations participent financièrement pour sauvegarder l'harmonie esthétique, et l'architecture typique que l'on trouve ici. » Mille trois cents immeubles du cœur historique de Brignoles devraient être ainsi restaurés, grâce à la concession accordée pour dix ans à Var Aménagement Développement (VAD).

« Autour de l'église, les édifices datent du XVe siècle. La ville se développe ensuite de façon concentrique aux XVIIIe et XIXe siècles. » Et puis plus rien. Ou plutôt si, des pavillons en crépi par centaines à l'est de la ville. Il y a deux ans, le centre a été classé secteur sauvegardé. « Le ministère de la Culture a estimé qu'il relevait d'un site patrimonial remarquable, ce qui permet de défiscaliser la revente des appartements, et constitue un outil d'encouragement pour les promoteurs qui investissent dans la pierre. »

Femmes voilées

Des religieuses, appartenant à la Congrégation des Sœurs apostoliques de Saint-Jean, habitent la vieille ville depuis trente ans. L'une d'elles sort les poubelles de son couvent et salue en chemin ses voisines, souvent voilées, qui passent avec le sourire. « Contrairement à une touriste qui se baladerait en minijupe dans la vieille ville, moi je me sens en sécurité parce que je suis voilée, laisse-t-elle échapper avec espièglerie. Depuis 1991, nous sillonnons le quartier. Mais récemment, avec les cinq autres sœurs, nous avons préféré déménager à côté de l'église parce que notre couvent de la rue Saint-Joseph se trouvait en face d'une mosquée salafiste. C'était compliqué »,murmure-t-elle sans vouloir en dire davantage. À trois rues, en effet, une grande affiche blanche où l'on peut lire « Mosquée de l'unicité » traduit en langue arabe, surplombe une porte sur laquelle pointe une caméra de surveillance rafistolée.

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Difficile de décrire le mélange de déshérence et de calme qui flotte sur cette ville au lustre déclinant. Au-delà des remparts, pavillons, villas et maisons ont poussé à l'ombre des cyprès, hébergeant des estivants, des officiers à la retraite, des viticulteurs. George Clooney, Brad Pitt et le réalisateur américain George Lucas ont désormais leur vignoble dans l'immédiat voisinage. Ces mondes disparates se rencontrent peu, et mal. La jeunesse autochtone et immigrée se mêle sur les bancs de l'école et parfois au sein des associations qui fleurissent dans la ville. Cependant, chacun sait à quelle communauté il appartient.

L'heure du berger

Le Secours catholique organise des distributions de « paniers potagers solidaires » aux plus nécessiteux. Des bénévoles chrétiens, juifs et musulmans, des religieuses et l'imam de la deuxième mosquée de la ville viennent tous les mercredis prêter main-forte à quelque 30 familles bénéficiaires. Le panier coûte 6 euros au lieu de 18 et les produits sont locaux.

Juste à côté, dans le centre paroissial, quelques-uns des 100 immigrés demandeurs d'asile hébergés à Brignoles, apprennent le français grâce à l'association Accalmie. Depuis cinq ans, 40 jeunes, âgés de moins de 16 ans, mineurs isolés étrangers, sont logés à l'hôtel Ibis Budget qu'on aperçoit à la sortie de l'autoroute. Certains vont à l'école ou suivent un apprentissage. Ils arrivent du Bangladesh, de Guinée, du Mali, du Tchad, « parfois dans leur tenue de migrant avec seulement leur téléphone portable », explique une agrégée de lettres à la retraite qui leur fait cours avec quatre autres femmes bénévoles. Sur sa liste, 20 noms sont inscrits. Seuls quatre garçons, l'air un peu perdu, sont venus cet après-midi. « Le problème, c'est qu'ils ont la télévision dans leur chambre à l'Ibis. Ils préfèrent y rester que de venir », se désole-t-elle.

Au bar Mireille, proche du centre des finances publiques et de l'ancienne gare routière, Paul Martin, appelé « Popaul », distille sa bonne humeur du haut de ses 91 ans. « Ma famille est la mémoire vivante de Brignoles, clame cet ex-dirigeant d'entreprise dont le père a été huissier au tribunal civil. La fin de la bauxite nous a foutus en l'air. Et Marine Le Pen, elle nous prend pour des fadas ! Elle nous emmerde avec l'Algérie française ! » En face de lui, le député candidat RN qui espère détrôner la députée Valérie Gomez-Bassac (LREM) au prochain scrutin, est presque gêné de ce franc-parler.

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« Vous imaginez, on représente plus d'un Brignolais sur deux et on est totalement ostracisés, s'indigne Frank Giletti. Ici, on est typiquement dans une France périurbaine, celle des Français qui ont fui les métropoles et le littoral où les prix se sont envolés. À Brignoles, la classe moyenne est en train de perdre ses avantages parce qu'on n'a plus les moyens d'intégrer les nouveaux arrivants. » Le vieil homme, qui attend « l'heure du berger » pour commander son pastis, analyse : « L'équilibre des communautés a basculé dans les années 2000, quand le centre-ville a été laissé à l'abandon. Il y a peut-être un peu trop de bronzés par ici, mais avec le nouveau maire qui trouve des sous, on va relancer Brignoles pour en refaire une ville où il fait bon vivre. » Frank Giletti rétorque : « Moi, je n'ai rien contre eux, j'en ai, en revanche, beaucoup contre le laxisme des hommes politiques. »

L'éventuelle candidature d'Éric Zemmour dans le Var ne suscite pas un grand enthousiasme sur cette terrasse ombragée. Dans le département, Marine Le Pen a recueilli 55 % des voix le 24 avril, et le candidat de Reconquête 13,25 % au premier tour. « Zemmour nous explique comment vivre en bons Français, ça me fait bien rire. Ma famille était déjà en France quand ses parents élevaient des chèvres en Kabylie. Et regardez : il nous considère comme des étrangers », s'exclame Mohammed, élégant homme né à Aubagne en 1951 de parents algériens arrivés dans la région en 1930. En l'écoutant parler avec émotion de ses deux fils, diplômés d'HEC et d'une grande école d'ingénieur, qui font de belles carrières à Paris et New York, on songe qu'il fut un temps où la machine à intégrer fonctionnait.

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L'Humanité

Israël. Contre Salah Hamouri, un acharnement sans fin

Homme du jour

Lilian Caillat

Cible de longue date du gouvernement israélien, Salah Hamouri est à nouveau victime de la politique d’apartheid. Ce lundi 7 mars, il a été arrêté et jeté dans les geôles du pouvoir, dans la prison d’Ofer, située en Cisjordanie, entre Ramallah et Giv’at Ze’ev. 

Ce n’est pas la première fois que l’avocat franco-­palestinien, fervent défenseur des droits des Palestiniens et des prisonniers politiques, est incarcéré sans fondement. Depuis plus de vingt ans, les actions de Tel-Aviv contre Hamouri et sa famille n’ont pour autre but que de faire taire une voix qui s’élève contre l’occupation israélienne. Mis en prison pour la première fois à l’âge de 19 ans, il a depuis enchaîné les séjours en détention, dont une incarcération de six ans entre 2005 et 2011. Il était accusé de tentative d’assassinat sur un rabbin et d’appartenance au Front populaire de libération de la Palestine. On apprendra quelques mois après sa libération que le dossier d’accusation était vide, preuve s’il en fallait du caractère arbitraire de l’acharnement d’Israël.

En 2016, sa femme, alors enceinte, est expulsée de l’aéroport de Tel-Aviv et interdite de retourner en Palestine, pourtant son lieu de résidence. Après plusieurs passages en détention, son assurance-maladie obligatoire lui est retirée. Le ministère de l’Intérieur israélien annonce le retrait du statut de résident permanent de l’avocat, le 18 octobre 2021, confirmant la volonté du gouvernement de le forcer à quitter le pays. L’Association France Palestine Solidarité appelle l’État français à intervenir contre les autorités israéliennes dans les plus brefs délais pour mettre fin à ce harcèlement.

Salah HamouriIsraël-Palestineprisonniers palestinienshomme ou femme du jour
Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

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L'Humanité

Proche-Orient. Amnesty International dénonce le régime d’apartheid d’Israël

Décryptage

Au terme d’une enquête de quatre années, l’ONG britannique conclut que les Palestiniens sont traités comme un « groupe racial inférieur ».

Pierre Barbancey

C’est un rapport complet et détaillé de 182  pages. Il s’intitule : « L’apartheid d’Israël contre la population palestinienne : un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ». Quatre ans de travail d’enquête et d’investigations pour les chercheurs d’Amnesty International, pour mieux comprendre et analyser ce que cette organisation non gouvernementale (ONG) appelle un « système ». Car, malgré son poids international, Amnesty connaissait les écueils à éviter pour faire saisir au monde entier que le but n’est pas la remise en question d’Israël, mais bien le respect des droits humains.

1. Un rapport minutieux et rigoureux

Il montre, exemples à l’appui, que les saisies massives de biens fonciers et immobiliers palestiniens, les homicides illégaux, les détentions administratives, les transferts forcés, les restrictions draconiennes de déplacements, ainsi que le refus de nationalité et de citoyenneté opposé aux Palestiniens (tous genres confondus) sont autant de facteurs constitutifs d’un système qui peut être qualifié d’apartheid, en vertu du droit international. Amnesty évite les comparaisons avec l’Afrique du Sud.

Proche-orient. Un lourd silence face aux exactions au cœur de Jérusalem

Non sans un certain courage, s’agissant des terres, le rapport note : « En 1948, les individus et les institutions juives possédaient environ 6,5 % de la Palestine mandataire, tandis que les Palestiniens possédaient environ 90 % des terres privées. En un peu plus de soixante-dix ans, la situation s’est inversée. » Comme le souligne l’Association France Palestine Solidarité, c’est d’autant plus intéressant que cela « confirme ce que les ONG palestiniennes de défense des droits humains ont démontré en décembre 2019 dans leur rapport  au Cerd (Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU) », mais aussi des ONG israélienne (B’Tselem) ou internationale (Human Rights Watch).

 La population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits.

Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

La secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, insiste : « Notre rapport révèle la véritable ampleur du régime d’apartheid d’Israël. Que ce soit dans la bande de Gaza, à Jérusalem-Est, à Hébron ou en Israël, la population palestinienne est traitée comme un groupe racial inférieur et elle est systématiquement privée de ses droits. Nous en avons conclu que les politiques cruelles de ségrégation, de dépossession et d’exclusion mises en œuvre par Israël dan s tous les territoires sous son contrôle constituent clairement un apartheid. »

2. De nouvelles révélations

Au-delà de ce qui est dénoncé, l’intérêt réside dans la volonté de donner une image complète, d’hier à aujourd’hui. Pour Amnesty, l’apartheid qui s’est installé au Proche-Orient n’est pas obligatoirement consubstantiel au régime sioniste, mais les choix faits ont tracé le chemin de la ségrégation. « Depuis sa création en 1948, Israël a poursuivi une politique explicite d’établissement et de maintien d’une hégémonie démographique et la maximisation de son contrôle sur la terre au profit des Israéliens juifs tout en minimisant le nombre de Palestiniens, restreignant leurs droits et en entravant leur capacité à contester cette dépossession. En 1967, Israël a étendu cette politique au-delà de la Ligne verte, à la Cisjordanie et à la bande de Gaza, qu’il occupe depuis. Aujourd’hui, tous les territoires contrôlés par Israël continuent d’être administrés au bénéfice des Israéliens juifs, au détriment des Palestiniens, tandis que les réfugiés palestiniens continuent d’en être exclus. »

Palestine. À Cheikh Jarrah, la résistance ne faiblit pas

Sont concernés les Palestiniens des territoires palestiniens occupés (Gaza et la Cisjordanie), les réfugiés dans d’autres pays et ceux qui vivent en Israël même. Il ne s’agit plus seulement de l’occupation de territoires, mais de gestion de populations en vertu de leur appartenance ethnique, religieuse et communautaire. C’est ce sentiment, vécu jusqu’à l’étouffement, qui explique que les manifestations de mai 2021 soient parties de Jérusalem-Est (avec l’expulsion de familles dans le quartier de Cheikh Jarrah), se soient étendues à la Cisjordanie et à Gaza, puis se soient propagées parmi les Palestiniens vivant en Israël. De même, en 2018, la discrimination contre la population palestinienne a été inscrite dans une Loi constitutionnelle qui, pour la première fois, définissait Israël comme étant exclusivement « l’État-nation du peuple juif ». Cette loi encourage également la construction de colonies juives et retire à l’arabe son statut de langue officielle.

3. Les recommandations et les implications

Amnesty International liste des recommandations nombreuses et précises sur la manière, pour les autorités israéliennes, de démanteler le système d’apartheid et la discrimination, la ségrégation et l’oppression qui l’entretiennent. L’ONG estime que « l’ampleur et la gravité des violations recensées exigent un changement drastique de la position de la communauté internationale vis-à-vis de la crise des droits humains qui se déroule en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO) ». Pour cela, elle lance un appel au Bureau du procureur de la Cour pénale internationale pour qu’il examine l’applicabilité du crime contre l’humanité de l’apartheid dans le cadre de son enquête sur les crimes commis dans les TPO. Amnesty pense que « l’Assemblée générale des Nations unies devrait rétablir le Comité spécial contre l’apartheid, qui a été créé à l’origine en novembre 1962 ».

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

4. La réaction des autorités israéliennes

Avant même la publication de l’enquête, le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, a appelé Amnesty à ne pas diffuser ce rapport jugé « antisémite », accusant l’ONG de ne « pas être une organisation de défense des droits humains, mais une organisation radicale ». Le Congrès juif mondial a, lui, accusé Amnesty de « diaboliser » Israël. En revanche, l’organisation israélienne B’Tselem s’est félicitée de ce que Amnesty « appelle le régime d’Israël pour ce qu’il est : apartheid ». Interrogé par l’Humanité, mardi matin, le ministère français des Affaires étrangères s’est contenté de répondre que « les services du ministère de l’Europe et des affaires étrangères examineront attentivement ce rapport », tout en renvoyant aux déclarations générales d’une solution à deux États.

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Quelle maison d’architecte réinvente au mieux le patrimoine existant?

Actualité

EN IMAGES - Les architectes s’intéressent aussi à la revalorisation de biens déjà construits. Découvrez huit projets illustrant ce thème et participant au concours d’architecture Archinovo. À vous de voter.

Par Marine Richard

Mis à jour le 14/05/22, 05:00

Publié le 14/05/22, 05:00

  • Paris 8ème (75)
  • Appartement
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  • Maussane-les-Alpilles (13)
  • Maison
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  • Saint-Pierre-de-Mézoargues (13)
  • Maison
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  • Mouriès (13)
  • Maison
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  • Nézignan-l'Evêque (34)
  • Villa
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Ces huit maisons d’architectes privilégient le réemploi sur le neuf dans une démarche écologique et dans un principe d’économie de moyens. Le Figaro vous propose de voter pour le prix Archinovo 2022 jusqu’au 31 mai afin de récompenser la plus belle maison d’architecte de France.

» LIRE AUSSI - Le toit de cette maison est amovible!

Cabanon LC155 à Marseille (13)

Cet ancien cabanon de pêche a connu une extension et une rénovation en profondeur. Il a ainsi gagné 7m² de surface habitable. Une réinterprétation contemporaine d’une construction locale donc, l’agence d’architecture Regain étant sensible à l’esprit des lieux qu’elle investit. Pour loger une famille de cinq personnes dans cet espace, les pièces ont été rendues modulables par la création de parois coulissantes. Quant à l’aménagement de l’intérieur, le célèbre cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin a servi de modèle, notamment en ce qui concerne la gamme de couleurs chaleureuses qui décoraient ce bien.

Chai de la Borderie à la Salles-sur-Mer (17)

C’est un ancien chai à l’abandon qui a été réhabilité cette fois. Il possédait une dépendance inoccupée que les architectes ont reliée au chai par une extension neuve. Afin de mettre en relief le caractère de la maison originelle, les architectes ont conservé les encadrements des baies en pierre de taille. L’extension apporte une note contemporaine par sa façade vitrée coulissante en aluminium donnant sur le jardin. Office Zola pense à tous les usagers en assurant une accessibilité aux personnes à mobilité réduite par des espaces de plain-pied et l’intégration d’une rampe.

Chapelle à Beauvais (28)

Cette maison de campagne comprend un corps de bâtiment datant de plus de 60 ans et une étable. L’étable a été transformée en pièce de vie et prolongée par une grande terrasse pour gagner en superficie. Les matériaux d’origine ont été conservés et mis en lumière: le sol est en tomettes d’époque, l’un des murs en meulière, l’autre en colombage. L’Agence Camille Archilla & Nicolas Guerin Architectes ont travaillé ensemble sur ce projet de résidence secondaire en restant fidèles à leurs principes de réemploi et d’amplification de l’existant.

L’Onde à Murat (15)

Cette maison rend hommage aux anciens toits de lauzes par la courbe de son toit. Au sud, la toiture en zinc se soulève pour capter les rayons du soleil et au nord elle s’abaisse pour se protéger du vent. Le bois domine et les matériaux sont volontairement laissés apparents. Cette architecture sobre est l’apanage de l’agence Arba qui réalise essentiellement des maisons individuelles. Les espaces sont modulables comme dans le salon où une porte coulissante permet de créer un espace de travail isolé ou une chambre d’amis.

Le Pré aux Pierres à Rambouillet (78)

Trois corps de ferme situés dans les Yvelines sont devenus une maison principale, une maison d’invités et une galerie d’art. Pour harmoniser l’architecture des trois bâtiments, un mur-rideau en aluminium vitré a été apposé sur les trois maisons. Les anciens matériaux ont été réutilisés. Ils ont juste changé de fonction principale: les poutres en bois du toit se prolongent en colonnes jusqu’au sol et les parois reprennent le parement de tuile en terre cuite du toit. David Apheceix s’est associé avec l’architecte d’intérieur Vincent Le Bourdon pour conférer ces nouveaux usages aux matériaux.

Surélévation Wilson à Bordeaux (33)

Ce projet se caractérise par la surélévation d’une ancienne échoppe urbaine d’un niveau supplémentaire. Ainsi une cinquantaine de mètres carrés habitables ont été ajoutés et dans cette surélévation prend place une suite parentale. Les murs maçonnés de la surélévation sont habillés d’un parement en pierre de Bourg, afin d’unifier cette annexe avec les façades voisines. Le nouveau salon se prolonge d’une terrasse en caillebotis, offrant une vue dégagée sur le jardin.

Topless House au Pouliguen (44)

Le toit de cette maison est amovible ce qui donne l’impression de brouiller les frontières entre intérieur et extérieur. À l’image d’une voiture décapotable, cette maison permet de vivre à ciel ouvert. Les détournements habiles sont la spécialité d’Avignon Architecte qui a transformé une ancienne véranda délabrée en une extension rétractable. Plus loin, un plateau de terrasse, lui aussi amovible, couvre et découvre un escalier menant au pied des remparts et offrant un accès direct à la plage.

Tout voir mais n’être que deviné à Carantec (29)

Cette maison se fond dans le paysage. De couleur gris marron, il est presque difficile de la distinguer de la roche. Aucun risque ici de dénaturer le paysage. C’est comme si la maison faisait partie du monticule sur lequel elle s’élève. À l’extrémité de deux grandes plages, cette bâtisse offre une vue panoramique sur la mer sans être devinée depuis l’extérieur. Elle se présente comme un déroulé de façades rideaux en verre, très discrètes.

France24 - Monde

En direct : dans la région de Kharkiv, "la ligne de front a bougé en faveur des Ukrainiens"

Publié le : 14/05/2022 - 07:09Modifié le : 14/05/2022 - 10:57

FRANCE 24 Suivre

Alors que les forces russes semblent marquer le pas dans le Donbass, malgré des "efforts significatifs" dans les régions d'Izioum et de Severodonetsk, la situation est en train de basculer en faveur des Ukrainiens dans la région Kharkiv. Suivez en direct les évènements du samedi 14 mai.

  • 10 h 31 : la Russie a cessé de fournir de l'électricité à la Finlande

Les exportations d'électricité de Russie vers la Finlande ont cessé durant la nuit de vendredi à samedi après une annonce en ce sens d'un fournisseur russe, a dit à l'AFP un responsable de l'opérateur du réseau électrique finlandais.

L'entreprise responsable des ventes d'électricité russe à la Finlande, RAO Nordic, avait annoncé son intention de cesser ses livraisons à minuit, invoquant des impayés, au moment où la Finlande s'apprête à annoncer sa candidature à l'Otan. 

La Finlande importait jusqu'ici environ 10% de sa consommation électrique totale depuis son grand voisin russe.

  • 9 h 06 : dans la région de Kharkiv, "la ligne de front a bougé en faveur des Ukrainiens"

L'offensive russe dans l'est de l'Ukraine marque le pas tandis que la contre-attaque ukrainienne au nord-est de Kharkiv gagne encore du terrain, avec la reprise de petites localités de cette région frontalière. Les précisions du correspondant de France 24 en Ukraine, Gulliver Cragg, sur la situation militaire dans la région de Kharkiv et sur la polémique qui fait hausser le ton entre Kiev et Paris.

  • 8 h 46 : la Russie ne restera pas silencieuse si l'Otan se rapproche de ses frontières

Moscou prendra des mesures si l'Otan déploie des forces et des dispositifs nucléaires près de sa frontière, rapportent plusieurs agences de presse russes qui citent le vice-ministre des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko.

"Il sera nécessaire de répondre (...) en prenant les mesures de précaution adéquates qui garantiraient la viabilité de la dissuasion", écrit Interfax citant le vice-ministre. Moscou ne nourrit aucune hostilité à l'égard de la Finlande et de la Suède et ne voit pas de véritable justification pour que ces deux pays rejoignent l'alliance de l'Otan, a ajouté Alexandre Grouchko

Il a également réitéré la position du Kremlin selon laquelle la réponse de Moscou à l'éventuelle expansion de l'Otan dépendra de la proximité des moyens militaires de l'Alliance avec la Russie et des infrastructures qu'elle déploiera.

  • 8 h 05 : les autorités prorusses de la région de Kherson vont demander une annexion à la Russie, selon Londres

Les autorités prorusses installées par Moscou dans la région ukrainienne de Kherson, occupée par les Russes depuis début mars, vont demander l'annexion de ce territoire par la Russie, selon le ministère britannique de la Défense.

Si Moscou organise un référendum sur ce point  précis à Kherson, il est presque certain qu'elle manipulera les résultats pour qu'ils montrent une majorité claire en faveur d'un rattachement à la Russie, selon le ministère.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 14 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/tAa8K8A12w🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/Ya1mzfvjY4

May 14, 2022
  • 4 h 33 : combats nourris dans la région du Donbass

Des combats particulièrement intenses sévissent dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), sur laquelle Moscou se concentre sans avancée significative.

"Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna", a commenté, vendredi soir, sur Facebook, Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, faisant état de nombreuses pertes en matériel et en personnel du côté russe.

Le ministère britannique de la Défense (MoD) a précisé que les forces ukrainiennes avaient repoussé "avec succès" une tentative russe pour traverser ce cours d'eau près de Severodonetsk, occasionnant aux troupes de Moscou de lourdes pertes.

Un responsable américain de la Défense, s'exprimant sous couvert d'anonymat, a confirmé que l'activité russe la plus importante actuellement se déroulait dans le Donbass. "Et, en gros, nous continuons de voir que les Russes ne font pas de prise significative" dans cette région, a-t-il indiqué.

"L'artillerie ukrainienne contrecarre les efforts russes pour gagner du terrain, y compris leurs efforts pour franchir la rivière Donest (...) ce qui affecte leur capacité à envoyer des renforts importants dans le nord du Donbass", a poursuivi cette source.

 

Avec AFP et Reuters

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Guerre en Ukraine : le chef du Pentagone demande à Moscou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

GUERRE EN UKRAINE

Le blocus d’Odessa, enjeu mondial

GUERRE EN UKRAINE

La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

L'Humanité

Jérusalem occupée. « Quiconque quitte sa maison est un traître »

Actu

À Cheikh Jarrah, une famille a menacé de s’immoler par le feu si on l’expulsait. Ce drame concerne des milliers de Palestiniens à Jérusalem-Est.

Pierre Barbancey

Lorsque la police est arrivée autour de sa maison, dans le quartier de Cheikh ­Jarrah, à Jérusalem-Est, le sang de Mohammed ­Salahiya n’a fait qu’un tour. Il est monté sur le toit de sa maison avec ses enfants et de jeunes adultes. Il a rempli des jerrycans d’essence et a lancé : « Quiconque quitte sa maison est un traître. Nous ne serons pas expulsés de la maison. Soit nous mourrons, soit nous vivrons. Je vais me brûler ! »

Des heurts ont éclaté lorsque les policiers ont voulu utiliser la force pour évacuer la maison. Mohammed Salahiya a proposé que la municipalité s’engage à ne pas l’arrêter, lui et sa famille, et ne les expulse pas. Mais les autorités municipales, dans un premier temps, s’y sont refusées, avant, finalement, d’accorder un délai, ne voulant visiblement pas envenimer la situation dans un quartier régulièrement sous les feux de l’actualité. Dans la partie orientale de Jérusalem, occupée, des centaines de familles palestiniennes vivant sur place depuis des décennies sont confrontées à des ordres d’expulsion. En mai 2021, des manifestations de soutien à Cheikh Jarrah avaient dégénéré en heurts avec des colons et la police israélienne, prémices d’une flambée de violences meurtrières en Israël et dans les territoires palestiniens. Dans le cas présent, ­Mohammed Salahiya et son épouse, Lital, qui est juive, vivent là depuis longtemps. Le père de Mohammed a acheté la terre avant 1967. Depuis cinq ans, la famille mène une bataille juridique pour éviter son expulsion, mais elle n’a pas été en mesure de fournir un acte de propriété. Mais, même si cela avait été le cas, la municipalité a le pouvoir d’ordonner l’expropriation. D’autant que le prétexte invoqué, cette fois, est la construction d’une école. Un motif qui paraît fallacieux, si l’on en croit Laura Wharton, conseillère municipale à Jérusalem. « L’école aurait pu être construite sans expulser de familles. Il y a suffisamment de place », a-t-elle affirmé.

Le « droit de propriété »

Mais la loi est ainsi faite en Israël que, si des juifs parviennent à prouver que leur famille vivait à Jérusalem­-Est avant la guerre de 1948 et la création d’Israël, ils peuvent demander que leur soit rendu leur « droit de propriété », souvent avec l’assentiment bienveillant des tribunaux. Ce n’est pas le cas pour les Palestiniens qui ont perdu leurs biens durant les nombreuses guerres. Plus de 300 000 Palestiniens et 210 000 Israéliens vivent aujourd’hui à ­Jérusalem-Est, ces derniers dans des colonies illégales au regard du droit international.

jérusalem-estIsraël-Palestine
L'Humanité

Israël. Après 141 jours de grève de la faim, Hisham Abou Hawash arrache sa liberté

Le prisonnier palestinien avait cessé de s’alimenter depuis plus de quatre mois et ne pesait plus que 39kg. Face à l’émotion internationale, Tel Aviv a cédé et a annoncé la libération de Hisham Abou Hawash pour le 26 février. Près de 500 des 4550 détenus palestiniens sont toujours incarcérés par Israël sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

Pierre Barbancey

Après 141 jours de grève de la faim à l’article de la mort, Hisham Abou Hawash va enfin être libéré. « Il a accepté de finir sa grève de la faim. Il a bu du thé il y a une dizaine de minutes et tout va bien », a déclaré tard mardi soir son avocat Jawad Boulos, qui lui a rendu visite à l’hôpital israélien où il reste sous surveillance. Selon l’accord obtenu entre responsables palestiniens et israéliens, Hisham Abou Hawash sera libéré le 26 février, date de la fin de sa détention administrative de six mois qui ne sera pas reconduite, a indiqué son avocat, évoquant une « victoire » pour l’homme, dont la famille célébrait la future libération dans le village de Doura, près de Hébron, en Cisjordanie occupée.

Hisham Abou Hawash avait cessé de s’alimenter il y a plus de 140 jours. Arrêté le 27 octobre 2020, il était emprisonné sous le régime de la détention administrative. Une loi datant de l’époque coloniale britannique et largement utilisée par l’occupant israélien. En clair, les faits qui lui sont reprochés sont secrets, le prisonnier ni même son avocat ne peuvent avoir accès au dossier et l’enfermement peut être renouvelé tous les six mois autant de fois que nécessaire aux yeux de l’occupant israélien.

Pour obtenir sa libération, Hisham Abou Hawash, âgé de 40 ans père de cinq enfants, avait décidé de mener une grève de la faim. Intraitable, l’administration israélienne l’avait laissé dépérir. Ces dernières semaines, sa santé s’était considérablement dégradée et il tombait dans le coma par intermittence. Les équipes médicales qui lui ont rendu visite l’avaient trouvé dans un « état critique », selon les termes du Comité international de la Croix-Rouge (CIRC) qui se disait « préoccupé par les conséquences irréversibles pour sa santé et sa possible mort tragique ». Il pesait moins de 39 kg, contre 86 kg avant sa grève. Aïsha Hrebat, son épouse, indiquait que « sa situation est très dangereuse (…) il ne parvient plus du tout à parler et n’est plus conscient de ce qui se passe autour de lui. Même s’il met fin à sa grève, il aura de graves problèmes de santé ».

Sa détention administrative a été renouvelée deux fois depuis son arrestation, dont une alors qu’il était en grève de la faim depuis 70 jours. Ses codétenus administratifs ont lancé un boycott collectif des tribunaux militaires israéliens à partir de la nouvelle année, comme annoncé le 20 décembre par la Commission des affaires des prisonniers, la Société des prisonniers palestiniens et l’association Addameer de soutien aux prisonniers et de défense des droits de l’homme. Une initiative qui suit celle de Bashir al-Khairy, avocat palestinien de gauche qui a demandé à son avocat de ne pas le représenter devant le tribunal militaire d’Ofer. Al-Khairy est âgé de 79 ans et il est détenu depuis le 29 octobre 2021.

Georges Ibrahim Abdallah : pourquoi la France s'acharne sur le plus ancien prisonnier d’Europe

Les autorités d’occupation israéliennes ont émis un ordre de détention administrative à son encontre pour 6 mois, jusqu’au 28 avril 2022. Il a déjà passé 15 ans dans les prisons de l’occupation israélienne de 1968 à 1984. « En tant qu’avocat et homme de loi, je considère la procédure de mon transfert en détention administrative – quelle que soit sa durée – comme contredisant le droit humain le plus fondamental de se défendre et de connaître les accusations portées contre lui, en violation du droit international, a-t-il déclaré. Devant ces tribunaux fascistes et oppressifs, afin de préserver ma dignité nationale et mes convictions, je boycotterai et refuserai de comparaître devant le tribunal militaire, et je rejetterai tout jugement émis par celui-ci. » À l’heure actuelle, environ 500 des 4 550 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés sans inculpation ni procès dans le cadre de la détention administrative.

La semaine du 15 au 22 janvier 2022 a été décrétée semaine d’action pour la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont Marwan Barghouti et Ahmed Saadat, respectivement leaders du Fatah et du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) auquel il convient d’ajouter Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné en France depuis 1984, soit plus de 37 ans aujourd’hui.

Hisham Abu Hawashgrève de la faimIsraël-Palestinegeorges ibrahim abdallah
Le Figaro

Ligue 1 : Montpellier-PSG, le «Vacancico»

Christophe Remise

Relâchés depuis quelques semaines, Montpelliérains et Parisiens s'affrontent dans un match sans enjeu ce samedi (21h), lors de la 37e journée.

Bientôt la quille. Avant d'affronter respectivement Angers et Metz lors de l'ultime journée de la saison, le week-end prochain, Montpellier et le PSG vont en découdre ce samedi (21h), à La Mosson, pour le compte de la 37e levée d'un championnat de France dans lequel aucune des deux équipes n'a plus rien à craindre ou à gagner. Les hommes de Mauricio Pochettino sont d'ores et déjà champions de France, tandis que ceux d'Olivier Dall'Oglio occupent la 14e place au classement. «Il n'y a pas beaucoup d'enjeux pour les deux équipes mais l'important est de bien se préparer, bien jouer et de faire les choses de manière professionnelle. On joue pour les trois points, mais aussi pour la fierté et l'orgueil», martèle le coach argentin, dont l'avenir à Paris est d'ailleurs tout sauf assuré en vue de la saison prochaine. «Je suis encore l'entraîneur du PSG, non ?», s'est-il agacé vendredi, lorsqu'il a été questionné sur son implication dans les décisions pour 2022-23. Reste à savoir jusqu'à quand.

En attendant, il est question de terminer 2021-22 de manière respectable plutôt que de penser à la prochaine campagne. Et Dieu sait que les deux clubs ont hâte que la saison se termine… Deux clubs qui ont souffert ces dernières semaines, ce n'est rien de le dire.

Et Montpellier dégringola...

Départis de leurs deux meilleurs buteurs à la toute fin du mercato estival en 2021, Gaëtan Laborde et Andy Delort, les Héraultais ont longtemps squatté le haut de tableau, un peu à la surprise générale il faut bien le dire mais sans rien voler, avant… de dégringoler. Ils n'ont remporté qu'un de leurs onze derniers matches de L1 (contre Bordeaux), et aucun des sept derniers. Parcours de relégable… «Ce n'est pas de la déception, c'est de l'incompréhension», a récemment tempêté le président Nicollin sur les antennes de RMC. Un trou d'air qui n'étonnera personne à Montpellier, tant c'est devenu une habitude. «Je ne sais pas pourquoi», souffle Dimitry Bertaud au sujet du coup de la panne de début d'année calendaire au sein du MHSC.

Une chose est sûre : l'habituelle doublure de Jonas Omlin dans les buts sait bien que le compte n'y est pas. «Bien sûr que ça nous touche… On fait une fin de saison médiocre et on veut donc se racheter samedi pour le dernier match à la maison, faire plaisir aux supporters et tout donner sur le terrain», promet le gardien montpelliérain, qui a décelé un certain «relâchement» chez les Parisiens, eux qui restent sur trois résultats nuls. Samedi dernier, Bruno Irlès a bien compris ce qui a permis à «son» Estac de remonter un déficit de deux buts et d'arracher le partage des points au Parc des Princes (2-2) : «Le supplément d'âme». Ce que les Rouge et Bleu, champions depuis la 34e journée et encore groggy après leur élimination en C1, n'ont plus depuis longtemps. «Le match contre le Real nous a tués», a avoué Marco Verratti après PSG-Troyes.

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Un mal dont souffre aussi le MHSC – privé de Savanier, Sakho, Cabella ou encore Wahi ce samedi – depuis de longues semaines… Tout cela ne plaide pas pour imaginer un choc de haute volée sur la pelouse de La Mosson ce samedi. On ne demande évidemment qu'à être surpris et démentis par les joueurs. Chiche ?

Pour ce qui est de la motivation, Dall'Oglio promet toutefois que ce n'est pas un sujet et qu'il n'aura pas à insister auprès de ses ouailles. «On joue le PSG, c'est toujours un phénomène chez nous et une fête parce qu'il y aura beaucoup de monde que d'habitude. Et ça reste un défi pour nous aussi, un défi sportif qu'il faudra relever. À nous de montrer les ressources qu'on peut avoir, ressources mentales et techniques, par rapport à ce match de gala», assure-t-il. Et d'ajouter : «Tout le monde veut jouer ce genre de match. Il y a sans doute aussi une crainte parce qu'en face, il y a quand même des phénomènes… Après, il faudra contenir cette équipe. Même s'il y a un ou deux absents, au niveau offensif, ça reste très difficile… Ça nous permettra de juger où on en est sur ce match mais aussi sur cette fin de saison.»

Kylian Mbappé n'est pas en vacances

Le MHSC passera notamment au révélateur de Kylian Mbappé, lequel «n'est pas en vacances parce qu'il vise le titre de meilleur buteur de la saison», comme le souligne Bertaud. Le crack de Bondy est en effet en tête dans cette catégorie avec ses 24 réalisations, trois de mieux que Martin Terrier (Rennes) et Wissam Ben Yedder (Monaco). Il est aussi en tête chez les passeurs avec 15 offrandes, deux de plus que son coéquipier au Paris Saint-Germain, Lionel Messi. Il n'y aura toutefois pas de «plan anti-Mbappé», comme l'affirme «ODO», voyant en l'intéressé «un danger permanent, on est prévenu». «C'est sûr qu'il sera à fond et il faudra l'arrêter. Qu'on essaie de l'arrêter», souffle Bertaud. À noter que le MHSC n'aura pas à se soucier du cas Neymar, le Brésilien étant suspendu. C'est déjà ça.

Pour les deux entraîneurs, ce MHSC-PSG pourrait aussi être l'occasion de lancer ou relancer certains jeunes, en vue de la saison prochaine. Un sujet brûlant à Paris... En tout cas, «ce n'est pas le moment d'essayer de nouvelles choses» au niveau tactique selon Mauricio Pochettino. «L'important est de rester concentré, de rester dans une dynamique de compétition et d'entraînement. Il faut rappeler que 90% de l'effectif a rendez-vous avec sa sélection à l'issue de la saison et c'est donc important de rester dans un bon état», poursuit l'Argentin. Il sera ensuite temps de se tourner vers la saison prochaine. Avec ou sans Mbappé ? C'est toute la question.

Paris en route pour le Qatar dimanche

Avec une annonce dès dimanche, lors de la cérémonie de remise des trophées UNFP ? «Je n'espère pas parce qu'on sera au Qatar (rires). Blague à part, s'il doit annoncer quelque-chose, on espère toujours que ce sera positif pour le club, mais je ne pense pas que ce sera dimanche…», souffle «Poche». Le Paris-SG a en effet programmé un déplacement de deux jours au Qatar après cette rencontre, dix ans jour pour jour ou presque après l'obtention d'un titre resté dans les mémoires à Montpellier. «J'avais été sur la Comédie avec tout le monde… Ils nous avaient aussi fait rêver en C1 la saison suivante aussi mais toute celle du titre a été incroyable, avec des scénarios de fou», se souvient Dimitry Bertaud. «Les 10 ans ? Ils seront célébrés et ils l'ont été tout au long de la saison. Pour nous, ça reste un véritable enjeu sportif», dit Olivier Dall'Oglio au sujet d'un match en forme de choc des équipes relâchées, un vrai «Vacancico» à La Mosson.

Foot : Marcelo mis à l'écart à Lyon après des flatulences

LE SCAN SPORT - L'ancien défenseur de l'OL aujourd'hui à Bordeaux aurait eu un comportement très inapproprié dans le vestiaire des Gones, ce qui aurait poussé Juninho à l'écarter du groupe.

Chants insultants Sala: Le communiqué lunaire des Ultras de Nice... en colère après la réaction suscitée

Ces «supporters» de l'OGC Nice soutiennent «l'émoi» suscité mais regrettent le manque de compréhension de ce «second degré» avant de s'en prendre à Christophe Galtier.

Ligue 1 : les supporters Nantais épinglés à leur tour pour un chant sur Xavier Dupont de Ligonnès

Après les terribles chants entendus à l'Allianz Riviera de Nice mercredi soir, des vidéos de supporters nantais avec un chant consacré à la «tuerie de Nantes» refont surface.

Le Figaro

Le trophée Lagardère marque le retour du tennis féminin dans la capitale

Romain Schneider

La première édition du Trophée Lagardère qui se déroule à trois kilomètres à peine de Roland-Garros sur les courts de la Croix-Catelan, veut devenir un rendez-vous incontournable du tennis français.

Depuis lundi sur les courts de la Croix-Catelan, le tennis féminin de haut niveau a fait son retour à Paris, huit ans après la dernière édition de l'Open GDF Suez. Le club du Lagardère Paris Racing (13.000 membres dont 7.000 pour la section tennis ), situé au cœur du Bois de Boulogne (XVIe), accueille une épreuve labélisée WTA 125, dont la dotation s'élève à 115 000 dollars. Ce nouveau tournoi es parfaitement placé dans le calendrier à quelques jours des qualifications pour Roland-Garros le 16 mai. «C'est un projet que l'on avait en tête depuis bien longtemps. Il a été retardé en raison de la pandémie. Nous avons modernisé nos infrastructures pour l'occasion, confie Benjamin Boulanger, directeur général délégué du Lagardère Paris Racing. On s'est rapproché de la FFT et on avait une belle fenêtre juste avant Roland-Garros. Dans les 125 (catégorie la plus basse du circuit principal), on n'a pas besoin d'acheter une date contrairement à un 250. Cela nous a donné la liberté de la choisir. On a voulu profiter de cette belle fenêtre pour réunir un plateau de qualité. L'épreuve offre aux joueuses des conditions de jeu similaires à Roland-Garros au niveau des balles et des terrains. C'est notre petit Roland-Garros».

Deux membres du top 60, L'Estonienne Kaja Kanepi et la Polonaise Magda Linette ont notamment foulé les courts parisiens à quelques jours du grand rendez-vous du tennis français. Tout comme la Tchèque Linda Fruhvirtova, annoncé comme une future star du tennis. «On a en plus des conditions optimum avec cette météo incroyable, ajoute la directrice du tournoi, l'ancienne joueuse Stéphanie Cohen-Aloro, lauréate de la Fed Cup en 2003. On a un plateau très dense avec des joueuses entre la 50e et la 130e place mondiale. C'est une première édition. Il y a de très bonnes choses et d'autres à encore améliorer. Mais on est très satisfaits»,

Ciel moins bleu en revanche du côté des Françaises. Vendredi, la lauréate de l'édition juniors de Roland-Garros 2020, Elsa Jacquemot était la dernière représentante des Bleues et elle s'est inclinée en trois manches face à la Brésilienne Haddad Maia. Le tournoi a perdu dès le premier tour, la locale Kristina Mladenovic, licenciée au Lagardère Paris Racing. En manque de confiance, également, Fiona Ferro a, elle, été éliminée dès le deuxième tour, tout comme l'espoir Diane Parry. Cela n'a pas empêché le public de répondre globalement présent.

Un stade de 1100 places a été dressé pour l'occasion. « Le tournoi est réfléchi pour qu'il soit intégré à la vie du club, poursuit la directrice du tournoi. Le Player lounge et les vestiaires des joueuses sont dans le club house. Les membres viennent en semaine. L'ambiance est plutôt bonne, notamment en fin de journée». Stéphanie Cohen Aloro est, comme beaucoup de tricolores de haut niveau, une enfant du club : «Benjamin Boulanger m'a proposé de prendre la direction du tournoi. C'est mon club. J'ai grandi au Racing».

Je pense qu'un tournoi comme celui-là peut aussi faire passer des messages.

Le tournoi a également l'ambition de promouvoir le tennis chez les plus jeunes. «On a ainsi accueilli une centaine de jeunes de quartiers défavorisés, venant par exemple de la Courneuve ou de Tremblay, enchaîne Benjamin Boulanger. Ils passent la journée chez nous, vivre une initiation au tennis et assister aux matchs.». Le tournoi a pu compter également sur la présence de l'ancienne 40e mondiale Pauline Parmentier et le double vainqueur de la Coupe Davis Cédric Pioline ou encore la référence du tennis fauteuil Stéphane Houdet. Et dimanche, un double réunira Pioline et Cohen Aloro, deux « enfants de la Croix Catelan » défieront le showman Mansour Bahrami et Emilie Loit.

En marge du tournoi, ont été aussi organisés cette semaine une conférence sur les abus d'autorité et le rôle des parents dans le sport, une initiation au tennis fauteuil, des ateliers sur l'écologie et le tennis santé... «Je pense qu'un tournoi comme celui-là peut aussi faire passer des messages et on a envie d'être un acteur du tennis français», conclut Benjamin Boulanger.

Tennis : Djokovic voit en Alcaraz le «meilleur joueur du monde» et un «favori» pour Roland-Garros

Battu en demi-finale du Masters 1000 de Madrid par le phénomène espagnol, le Serbe estime que ce dernier n'a pas d'équivalent sur le circuit actuellement.

Le prodige Carlos Alcaraz peut-il remporter Roland-Garros?

ANALYSE - Vainqueur à Madrid, l’Espagnol de 19 ans fait peur à la concurrence à deux semaines du rendez-vous parisien.

À Rome, Djokovic et Nadal doivent encore monter en puissance avant Roland-Garros

En l'absence de l'épouvantail Carlos Alcaraz, les deux géants du tennis, en quête de repères, font figure de favoris dans la capitale italienne.

Le Figaro

La semaine du FigaroVox - «Qui pour nous représenter?»

Alexandre Devecchio

Retrouvez chaque samedi la sélection du FigaroVox: décryptages, points de vue et controverses.

Chers abonnés,

L'ampleur de l'abstention lors de l'élection présidentielle l'a bien montré: le divorce entre la classe politique et une partie du peuple est consommé. Pas sûr que le spectacle de ce début de campagne législative contribue à réconcilier ces Français révoltés ou résignés avec leurs représentants. Si des accusations de violences sexuelles l'ont, in fine, obligé à retirer sa candidature, Taha Bouhafs aura été soutenu presque jusqu'au bout par Jean-Luc Mélenchon et les Insoumis. Et peu importe ses prises de position ouvertement communautaristes, ses propos orduriers à l'encontre de Charlie Hebdo ou le fait qu'il ait été condamné en 2021 pour injure publique en raison de l'origine, après avoir qualifié la syndicaliste policière Linda Kebbab d'«Arabe de service».

Une complaisance coupable dont aura également bénéficié longtemps M'jid El Guerrab. En 2017, le député (ex-LREM) s'était acharné sur le responsable socialiste Boris Faure à coups de casque de scooter. Victime d'une hémorragie cérébrale, ce dernier a passé plusieurs jours dans le coma, il raconte sa violente agression dans nos colonnes. S'il a dû quitter le groupe En Marche, El Guerrab est resté député pendant cinq ans, et s'est même vu confier une mission d'enquête sur «les violences de l'extrême droite» ! Il y a quelques jours, la majorité s'apprêtait à le réinvestir, ou au moins à cautionner sa candidature. Sa condamnation, ce jeudi 12 mai, en première instance, à un an de prison ferme et trois ans d'inéligibilité devrait l'en dissuader.

Mais le mal est fait. Et comme le résume le chroniqueur Benjamin Sire, «cette cuisine politique», à l'heure de la moralisation de la vie publique, ne fait que nourrir « un suicide démocratique » déjà bien entamé. Car la crise de la représentation est aussi alimentée par un mode de scrutin de plus en plus insatisfaisant. Si trois blocs ont émergé lors du premier tour de la présidentielle, il est peu probable que ces derniers soient équitablement représentés dans les travées de l'Assemblée nationale en juin prochain. À la crise sociale et identitaire que traverse notre pays s'ajoute donc une crise de la démocratie pas moins inquiétante.

Bonne lecture !

Alexandre Devecchio

Le grand entretien du Figaro Magazine

Éric Naulleau se considère-t-il toujours comme étant de gauche ? Oui, mais il ne se reconnaît dans «aucune des nuances de rouge actuellement disponibles». Dans son nouvel essai, «La Gauche réfractaire», coécrit sous forme d'échange épistolaire avec le philosophe Michel Onfray, le journaliste et essayiste peint un tableau sans concession de la gauche contemporaine. Il dénonce notamment la dérive «sectaire», «communautariste» et «islamo-gauchiste» de Jean-Luc Mélenchon et de ses alliés.

À lire sur FigaroVox.

Les débats de la semaine

Pourquoi nous marchons vers la guerre: dans un texte de haute tenue, Henri Guaino relève des analogies entre la situation internationale née de la guerre en Ukraine et l'état de l'Europe en juillet 1914. Sans renvoyer dos à dos l'agresseur et l'agressé, et tout en distinguant le bellicisme de Moscou et le discours désormais martial de Washington, il s'alarme du durcissement des positions en présence qui ne laisse aucune place à une initiative diplomatique et à une désescalade.

Le jusqu'au-boutisme de la Chine contre le covid cache-t-il un objectif politique? Alors que Shanghai est confinée depuis le 30 mars et que la Chine persiste dans sa stratégie «zéro covid», le sinologue Jean-Philippe Béja analyse les conséquences de la politique de Pékin.

Pourquoi adhérer à l'Otan serait un tournant historique pour la Suède et la Finlande: À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Stockholm et Helsinki devraient demander leur adhésion à l'Otan. Renoncer à leur neutralité serait rompre avec un principe cardinal observé par ces deux pays, explique l'agrégé d'histoire Guillaume Lagane.

Les jeunes sont-ils lésés en raison du vieillissement de la société française? C'est la première fois depuis la Libération qu'une nouvelle génération doit affronter des conditions économiques moins favorables que les précédentes, soutient l'essayiste Maxime Sbaihi pour qui les choix collectifs de la France se font au préjudice de sa jeunesse et au bénéfice des baby-boomers.

La proportionnelle à l'Assemblée est-elle vraiment un remède au rejet du politique ? La proportionnelle intégrale entre listes nationales - la meilleure proportionnelle qui soit pour atteindre l'objectif de représentativité - serait aussi celle qui distendrait le plus le lien entre l'électeur et l'élu, argumentent Jean-Éric Schoettl, ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, et Jean-Pierre Camby, professeur associé à l'université Versailles-Saint-Quentin.

Mais où sont passés Les Républicains? Après l'échec de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle, le parti Les Républicains se fait discret à l'approche des législatives. Maxime Tandonnet y voit l'aveu d'échec d'une droite de gouvernement qui peine à convaincre de son rôle, pourtant essentiel.

Le livre de la semaine

Contre-attaques, un recueil de textes où Jean Cau, l'ancien secrétaire particulier de Sartre devenu réactionnaire déploie sa verve pamphlétaire contre la gauche et le progrès, vient d'être republié. L'occasion de se rappeler que la hantise d'une décadence de notre pays est partagée par de brillants esprits depuis déjà longtemps, écrit notre journaliste Eugénie Bastié.

À découvrir sur FigaroVox.

Valeurs Actuelles

[Albert] Au secours, la gauche redevient la gauche

[Albert] Faut-il maintenir le débat présidentiel d’entre-deux-tours ?

[Albert] Le Front républicain contre la République

[Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

[Albert] 60 ans des accords d’Évian : le grand renoncement

[Albert] De la fin du tabou nucléaire au retour de la dissuasion

[Albert] L’esprit de sacrifice à l’épreuve du conflit ukrainien : le retour du panache ?

[Albert] Poutine, continuateur de l’empire soviétique

[Albert] Critiques contre le meeting de Valérie Pécresse : la politique est-elle un concours d’éloquence ?

Pie XII et les juifs, la parole et les actes

Le Figaro

«Je dis maintenant que j'ai les cheveux poivre et sel» : Andie MacDowell continue d'assumer ses cheveux gris

L'actrice affiche régulièrement sa chevelure bouclée et grisonnante. Le moyen de s'affranchir du jeunisme imposé à Hollywood, a-t-elle affirmé à l'édition américaine du magazine Marie Claire.

Souvenez-vous. En juillet 2021, au Festival de Cannes, la Croisette était subjuguée par l'apparition d'Andie MacDowell sur le tapis rouge. Celle que l'on avait toujours connue arborant une cascade de boucles brunes affichait désormais une longue chevelure argentée. Un an plus tard, l'égérie L'Oréal Paris persiste et signe. «Je dis maintenant que j'ai les cheveux poivre et sel», a-t-elle confié dans un entretien accordé à l'édition américaine du magazine Marie Claire, dans son numéro du mois de mai.

Ces cheveux gris, l'actrice explique en avoir eu envie depuis longtemps, et les avoir adoptés durant la pandémie et les confinements. «Je ne suis pas anti-couleur ; on doit faire ce qui nous rend heureux, précise-t-elle. Je pense juste que c'est aussi une belle option.»

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La peur de vieillir inculquée aux femmes

Récemment, on a vu l'iconique actrice de Quatre mariages et un enterrement, jouer aux côtés de sa fille Margaret Qualley dans la série Maid sur Netflix. Depuis le 6 mai, elle est aussi à l'affiche de Along for the ride, de Sofia Alvarez et diffusé sur la même plateforme. Derrière ce retour sur le devant de la scène et le succès dont elle semble auréolée, Andie MacDowell y voit son âge. «Je pense que le fait d'être à l'aise avec mon âge est bénéfique, affirme-t-elle. Il y a beaucoup de résistances. Vous ne savez pas comment cela va être traité à Hollywood. Nous sommes tellement habituées, en tant que femmes, à être définies par le fait d'être sans âge. On nous inculque cette peur de vieillir.»

L'actrice rappelle également l'importance de s'affranchir du jeunisme et des diktats de la beauté. Alors qu'elle dit haut et fort ses 64 ans, Andie MacDowell conclut : «Ça me met mal à l'aise d'essayer de prétendre que je suis plus jeune. Cela me fait peur. Et être à l'aise vous rend également plus confiant.»

Tout savoir sur le microneedling, le traitement efficace pour lutter contre la chute de cheveux

Des experts nous disent tout sur cette méthode de stimulation du cuir chevelu, qui a fait ses preuves pour booster la pousse des cheveux.

Coiffée "comme jamais" : Jennifer Garner ne jure que par ce sérum qui a profondément modifié sa chevelure

L’actrice a dévoilé le produit préféré de sa routine capillaire, celui qui a réellement «changé» l'état de sa chevelure.

Brun profond et brushing ultra-lisse : Kate Middleton inaugure un nouveau look capillaire

La Duchesse de Cambridge a troqué son style capillaire traditionnel et sa coiffure bouclée châtain contre un brushing plus raide et une coloration plus foncée.

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Déficits, endettements, hausses d’impôts : Macron, monsieur 3 000 milliards de dette

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Pouvoir d’achat, le grand enfumage

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Le Figaro

Enfant à haut potentiel, savoir l'identifier pour mieux l'accompagner

La saison 2 de la série HPI (pour «haut potentiel intellectuel») a commencé ce jeudi 12 mai. L'occasion de se pencher sur le cas des enfants. Nathalie Favre, psychothérapeute et coach (1), décrypte leur profil.

Comment définir le "haut potentiel" ?

Baptisé aussi surdoué ou précoce, l'enfant «haut potentiel» bénéficie d'un QI de 130 ou plus, validé par le Wisc V (test pour les 6-17 ans). Il se distingue par une pensée non linéaire, dite «en arborescence», souvent fulgurante, et il ne raisonne jamais en passant d'un point A à un point B, d'où la difficulté à suivre les consignes scolaires. Il est hypersensible, à fleur de peau, et rencontre parfois des difficultés relationnelles. Ses sens (vue, olfaction…) sont souvent exacerbés.

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Y a-t-il des troubles associés (dys, tdah…) ?

Souvent, cet enfant souffre de dyslexie, dysgraphie (difficulté à former les lettres), dyspraxie (grande maladresse) ou de troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité. Il arrive que ce manque de concentration soit déjà un début de décrochage dû à l'ennui. Selon les chiffres, un tiers des enfants précoces sont en échec scolaire.

En vidéo, le cerveau des enfants accros aux écrans semble modifié

Comment l'accompagner ?

Face à cet habile négociateur, il faut maintenir un cadre ferme (savoir dire «stop» à leur argumentation, rester cohérent). On peut l'aider à développer des habiletés sociales et émotionnelles, en décodant pour lui les codes sociaux. Ne le surchargez pas d'activités, mais privilégiez les loisirs créatifs (y compris sur le plan scientifique). Ne perdez pas une occasion de souligner le positif.

Un tiers des enfants précoces sont en échec scolaire

Lui faut-il un établissement spécialisé ?

Si l'enfant est heureux scolairement, mieux vaut le laisser dans le cursus normal, en privilégiant au besoin un saut de classe. Les structures spécifiques (classe «haut potentiel» au sein d'un établissement ou collège spécialisé hors contrat) sont conseillées quand il est en tout début de décrochage. Ce sont des parenthèses destinées à lui permettre de raccrocher.

(1) Co-auteure avec Béatrice Lorant de Mon enfant est précoce - Guide à l'usage des parents désorientés, (Leduc.s Pratique), 192 pages, 16 euros.

Plus d'informations sur www.coachlavie.com.

Le Figaro

Assises d'Indre-et-Loire : l'ex-pompier accusé d'avoir étouffé une vieille femme avec une madeleine acquitté

Une résidente dans une unité Alzheimer d'un Ehpad tourangeau avait été retrouvée morte il y a trois ans.

Alors que le parquet avait requis vingt ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un ancien pompier accusé d'avoir étouffé une nonagénaire avec une madeleine, ce dernier a été acquitté vendredi soir à Tours par les assises d'Indre-et-Loire. Yvette B., 92 ans, résidente dans une unité Alzheimer d'un Ehpad tourangeau, avait été retrouvée morte le 13 mai 2019, dans son lit, des morceaux de gâteau dans la bouche.

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L'accusé venait de lui rendre visite, apportant un paquet de madeleines industrielles. Le passionné de moto avait verrouillé la porte de la chambre, un comportement qui avait suscité des interrogations chez le personnel soignant. L'ancien pompier de Paris avait contracté un viager en 1995 sur une maison de famille de la victime.

Cergy : un étudiant agressé à la tronçonneuse par son colocataire

Les pompiers ont confirmé être intervenus pour un homme «blessé à la tronçonneuse» découvert dans le hall de l'immeuble, situé dans une rue proche de l'établissement.

«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées

Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.

Marseille : un père de famille attaqué au couteau à proximité d'une école catholique

Le suspect de 23 ans, Mohamed L., aurait déclaré «avoir agi au nom de Dieu». La victime est grièvement blessée et une enquête est en cours.

Regarder la vidéo
Le Figaro

«Toute la confiance pourrait s'évanouir» : au cœur de la tourmente des cryptomonnaies

DÉCRYPTAGE - Les cryptojetons indexés sur le dollar ou une autre monnaie (stablecoins) sont au centre de la crise actuelle des cryptomonnaies. Ils posent des risques systémiques pour le système monétaire.

Alors que les cryptoactifs ont généralement perdu entre la moitié et le quart de leur valeur cette semaine, la plupart des stablecoins sont restés dans le vert, protégés par leur arrimage au dollar américain. Toutefois, l'effondrement du stable coin Terra/Luna (UST) a été tellement spectaculaire qu'il a jeté un doute sur toute cette classe d'actifs. Les inquiétudes montent sur le plus important stablecoin Tether, qui représente environ 80 milliards de dollars en circulation. «Si Tether vient à sauter, toute la confiance dans les cryptos pourrait s'évanouir», analyse Stéphane Reverre, fondateur de Sun Zu Lab, un cabinet d'analyse financière sur les cryptoactifs et leur liquidité, récemment financé par Elaia Partners.

Dans un scénario catastrophe, un tel choc pourrait avoir sur les cryptoactifs, dont la valeur totale est généralement estimée à quelque 1 500 milliards de dollars, un impact comparable à celui de la faillite de Lehman Brothers en 2009 sur le système financier mondial. L'ordre de grandeur est certes bien inférieur, mais la question de la stabilité monétaire internationale se pose déjà. «Les cryptos comme le bitcoin forment évidemment une classe d'actifs volatile et risquée, comme chacun sait», observe-t-on à Bercy, «mais c'est surtout par le biais des stablecoins, avec leur apparence de stabilité toute relative, qu'une utilisation à large échelle, notamment dans les paiements, ferait courir un risque à la stabilité financière».

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Deux types de stablecoins

Il existe, dans les grandes lignes, deux manières pour fixer la valeur d'un coin à une monnaie publique (ou «fiat», selon l'anglicisme latin). La première s'apparente à la gestion d'un fonds monétaire : l'opérateur met en réserve autant de dollars (ou d'euros, etc.) qu'il émet de jetons. C'est le système annoncé par Tether, le premier et le plus contesté des stablecoins. Il annonce détenir des bons du Trésor américain pour plusieurs dizaines de milliards de dollars. Cependant, en l'absence d'un audit indépendant, «aucun investisseur institutionnel n'accepterait les documents que produit Tether pour justifier de ses réserves !» s'exclame Stéphane Reverre, pour qui «Tether pourrait bien s'avérer être l'arnaque du siècle, plus importante encore qu'Enron et Madoff». Hier 12 mai, Tether a été attaqué et a décroché du dollar pour la première fois depuis 2018, s'approchant brièvement des 90 cents.

Ces attaques deviennent possibles si les réserves liquides du fonds monétaire – ici, du stablecoin – sont inférieures au nombre de titres ou de jetons émis. La règlementation est très stricte dans la finance traditionnelle, mais ces règles ne s'appliquent pas dans les cryptos. S'il s'avère que Tether se comporte en fait comme une banque, émettant plus de monnaie qu'elle ne dispose de réserves, elle s'expose à la panique de ses déposants – et à ceux qui spéculent sur cette dernière – sans bénéficier du soutien d'une banque centrale.

C'est une offensive de ce genre qui a emporté Terra, un stablecoin émis par le coréen Terraform Labs. Il stabilisait son taux de change avec le dollar grâce à un algorithme qui émettait, achetait ou revendait des tokens baptisés Luna, dont la valeur face au dollar pouvait varier librement. «Le fruit ne demandait qu'à tomber : le retour promis sur Luna, pour attirer de nouveaux acheteurs, avait atteint 20%», témoigne Pierre Noizat, fondateur de Paymium, la première plate-forme française où s'échangent bitcoins et éthers (un CEX, dans le jargon, comme Coinbase ou Binance). Quand il ne s'est plus trouvé d'acheteurs, la liquidité s'est asséchée, Luna a perdu 90 % de sa valeur et l'arrimage de Terra au dollar a sauté mardi dernier. Le risque est maintenant que Terra et Luna ne puissent jamais sortir de cette «spirale de la mort».

Les créateurs de ces stablecoins «algorithmiques», comme Do Kwon pour Terra et Justin Sun pour Tron, revendiquent publiquement de pouvoir créer de la monnaie «décentralisée», hors de la surveillance des banques centrales. On entend dans leurs discours l'écho de la «Vraie concurrence des monnaies», théorisée par Friedrich-Augustus von Hayek dans les années 1970 et l'on peut voir dans leurs stablecoins l'incarnation technologique des «monnaies privées autodéclarées» imaginées par le grand économiste libéral. Mais alors que celui-ci imaginait des banques libres d'émettre de la monnaie, les structures derrière la finance décentralisée sont plus fantomatiques. «De nombreuses entités dans les cryptos sont encore dépourvues de personnalité juridique» remarque l'avocat Hubert de Vauplane, qui a accompagné l'implantation de Binance en France.

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Pour se démarquer, les concurrents de Tether – notamment Circle, qui a émis des stablecoin USD-C pour quelque 50 milliards de dollars, mais aussi par exemple TrueToken – ont adopté le statut de trusts américains. Ils mettent l'accent sur leur transparence, en se préparant au futur cadre réglementaire évoqué mardi par Janet Yellen, secrétaire d'Etat américaine au Trésor, lors de la chute de Terra.

L'Europe veut réguler ces actifs

Dans le projet de règlement européen Mica, un statut d'établissement de monnaie électronique sera nécessaire pour émettre des stablecoins, plaçant les émetteurs sous l'autorité de la Banque Centrale Européenne. «Avant même son entrée en vigueur, la règlementation bancaire a dissuadé bien des créateurs de stablecoins», observe Pierre Noizat. De fait, ceux-ci sont assez rares : ni l'EurB de la banque allemande BVDH, ni l'EurS de Stasis, ni le Par de Mimo Capital n'ont réellement percé. En France, le groupe Casino teste depuis l'an dernier un stablecoin euro, le Lugh, développé avec la Société Générale et destiné à faciliter les paiements en crypto dans ses magasins.

C'est en effet bien par le commerce électronique que les liens entre l'économie réelle et les cryptomonnaies se développent le plus rapidement, plutôt que par l'épargne. «Les crypto actifs sont essentiellement détenus par des particuliers», rappelle Stéphane Reverre, «car les conditions de liquidité et de transparence nécessaires n'ont pas encore été atteintes». En revanche, en Chine, les réserves allouées aux services financiers qui accompagnent les transactions sur Tencent et Alipay avaient atteint l'an dernier quelque 300 milliards de dollars. Les autorités financières ont imposé une règlementation plus sévère, qui a débouché sur une répression tous azimuts des cryptos. Les paiements se trouvaient aussi au coeur du projet Libra de Facebook, qui devait s'appuyer sur un ensemble de stablecoins puis, rebaptisé Diem, sur un stablecoin dollar. L'opposition des régulateurs en Europe et aux Etats-Unis a conduit Meta à renoncer à l'idée.

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Triple problème

Le développement des stablecoins pose, en résumé, un triple problème aux autorités financières. Comme la création monétaire privée est potentiellement illimitée, si des pseudo-banques l'arriment aux monnaies fiat, ce tsunami pourrait aggraver l'inflation, déstabiliser les échanges et, surtout, menacer le monopole de l'émission de la monnaie, point central de souveraineté. Ainsi par exemple, quand la Grande-Bretagne déclare vouloir autoriser les paiements en stablecoins, elle les entoure en réalité de conditions extrêmement strictes.

La réponse générale du système financier consiste à préparer des monnaies numériques de banque centrale (MNBC). «C'est un véritable enjeu géostratégique», analyse Hubert de Vauplane : «Passe que le Salvador et la République centrafricaine adoptent le bitcoin, mais comment devrions-nous réagir si la Serbie adoptait l'e-yuan ?». Une hypothèse loin d'être théorique, considérant l'ampleur des investissements chinois dans le monde, la Route de la soie numérique pourrait se doubler d'une Route de la soie monétaire.

La Chine et l'Europe semblent en avance sur le sujet. Même si l'administration Biden a battu le rappel par un executive order en fin d'année dernière, le marché américain semble plus accommodant et pourrait faire une place à des stablecoins régulés. «Une MNBC, c'est une solution qui attend un problème», déclarait ainsi par exemple Dante Disparte, ancien dirigeant de Libra devenu directeur de la stratégie de Circle, à une conférence londonienne.

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Les monnaies numériques des banques centrales

Dans le monde français de l'innovation, le déploiement des MNBC fait encore débat. Pour l'investisseur en capital-risque Alban de La Bretèche, partner de Ring Capital, aucun doute : «D'ici à quelques années, les MNBC remplaceront les stablecoins» estime-t-il. Mais de nombreux problèmes se posent encore, notamment sur la programmabilité de la monnaie. «Grâce aux NFT, les DAO sont devenues des hauts lieux de la créativité, aussi bien du point de vue de la technologie que de l'art», observe par exemple le consultant Xavier Dalloz : «Les stablecoins sont absolument nécessaires à leur financement, car on imagine mal une monnaie numérique de banque centrale présenter la souplesse nécessaire pour favoriser l'innovation dans les smart contracts.» Le DAI de MakerDAO, une organisation décentralisée sur Ethereum, s'appuie par exemple directement sur des bitcoins et des éthers. On peut se demander ce qui se passerait si le bitcoin et l'éther, qui ont perdu 30% de leur valeur cette semaine, continuent leur chute. MakerDAO prévoirait de demander, en ce cas, à ce qu'on mette à jour ce collatéral. Ce seraient là, probablement, les premiers appels de marge de l'histoire des cryptomonnaies. Une perspective qui a en tout cas permis à DAI de braver la tempête. Jusqu'à présent.

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Le célèbre baladeur numérique, qui a révolutionné l'industrie musicale au début des années 2000, restera disponible dans les points de vente de la marque jusqu'à épuisement des stocks.

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États-Unis : grande journée de mobilisation nationale pour défendre le droit à l'avortement

Publié le : 14/05/2022 - 09:21

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Quelque 400 cortèges sont organisés, samedi, à travers les États-Unis, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles, pour défendre le droit à l'avortement. Un droit menacé par la Cour suprême américaine qui semble prête à mettre fin à ce droit constitutionnel.

Des milliers de manifestants sont attendus, samedi 14 mai, dans les rues des États-Unis pour défendre le droit à l'avortement, menacé par la Cour suprême qui semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG.

Quelque 400 cortèges sont organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles, selon les organisateurs de cette journée d'action.

Même s'il est soutenu par une majorité de la population, selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique Roe v. Wade de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse.

"Samedi, nos dirigeants élus, les juges de la Cour suprême, les sociétés qui financent les intérêts anti-avortements vont nous entendre", a affirmé Sonja Spoo, une responsable de l'organisation féministe UltraViolet, qui promet d'autres actions.

En attendant l'arrêt de la Cour, qui doit intervenir d'ici fin juin, "nous sommes préparées à affronter ce moment, que ce soit en manifestant dans les rues, en faisant des demandes aux élus, quoi qu'il en coûte", a-t-elle dit dans un communiqué à l'AFP.

L'institution est dans la tourmente depuis début mai et la révélation, par le site d'informations Politico, d'un projet d'arrêt qui, s'il est adopté tel quel, accordera aux États américains le droit d'interdire ou d'autoriser les IVG.

La possibilité d'avorter est déjà restreinte dans 23 États dirigés par les républicains et d'autres attendent la décision de la Cour suprême, désormais résolument ancrée dans le conservatisme, pour à leur tour limiter les avortements.

Une vingtaine d'États conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal, certains même en cas de viol ou d'inceste, ce qui forcerait les femmes à voyager plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.

Depuis les révélations de Politico, des groupes - plus ou moins denses - viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage.

"Mon corps, mon choix"

Et certains manifestants protestent aux cris de "mon corps, mon choix" jusque devant le domicile de juges conservateurs de la Cour dans les banlieues cossues de la capitale.

Si l'arrêt est annulé, "cela va être horrible" a prédit à l'AFP Linda Coffee, qui représentait à l'époque Jane Roe, et qui aujourd'hui fustige une "minorité très bruyante" d'opposants à l'avortement.

Les élus démocrates au Congrès, qui ont promis de protéger le droit à l'avortement dans les États où ils sont majoritaires, ont eux aussi appelé, vendredi, à une mobilisation d'ampleur en se rassemblant sur les marches du Congrès qui fait face à la Cour suprême.

"Nous n'arrêterons pas de nous battre jusqu'à ce que tout le monde, et je dis bien tout le monde, ait accès à des avortements sûrs et légaux, quels que soient ses revenus, son code postal ou son origine ethnique", a promis l'élue Barbara Lee, qui a par le passé évoqué publiquement son propre avortement clandestin.

Sans la Cour suprême, les options pour protéger ce droit à l'échelle fédérale sont minces. La Chambre a bien voté, à l'automne dernier, une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays. Mais ce texte ne parvient pas, pour l'heure, à passer l'étape du Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante.

Pour les progressistes, le soutien pourrait aussi venir du monde économique. De plus en plus d'entreprises, qui ont longtemps évité ce sujet, prennent position pour le droit à l'avortement avec l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants aux attentes différentes.

La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également mis en garde contre les conséquences "très néfastes sur l'économie" si le "droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants" était remis en cause.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement

ANALYSE

Cour suprême américaine : haro sur le droit à l’avortement et plus encore ?

États-Unis : la Cour suprême prête à annuler le droit à l'avortement

Le Figaro

États-Unis: grande journée de mobilisation pour défendre le droit d'avorter

De grandes marches doivent se tenir à Washington, New York, Chicago, Austin ou Los Angeles, alors que la Cour suprême semble prête à revenir 50 ans en arrière.

«Pas touche à nos corps!»: des milliers de manifestants sont attendus samedi dans les rues des États-Unis pour défendre le droit à l'avortement, menacé par la Cour suprême qui semble prête à revenir en arrière, 50 ans après sa décision historique de protéger l'IVG. Quelque 400 cortèges sont organisés à travers le pays, dont des grandes marches à Washington, New York, Chicago, Austin et Los Angeles, selon les organisateurs de cette journée d'action.

À lire aussiÉtats-Unis: le droit à l'IVG menacé par la Cour suprême

Même s'il est soutenu par une majorité de la population (de l'ordre de 70%), selon de récents sondages, le droit à l'avortement est un sujet de société très clivant depuis l'arrêt historique «Roe v. Wade» de janvier 1973, qui protège le droit des Américaines à interrompre leur grossesse. «Samedi, nos dirigeants élus, les juges de la Cour suprême, les sociétés qui financent les intérêts anti-avortement vont nous entendre», a affirmé Sonja Spoo, une responsable de l'organisation féministe UltraViolet, qui promet d'autres actions.

En attendant l'arrêt de la Cour, qui doit intervenir d'ici fin juin, «nous sommes préparées à affronter ce moment, que ce soit en manifestant dans les rues, en faisant des demandes aux élus, quoi qu'il en coûte», a-t-elle dit dans un communiqué à l'AFP. L'institution est dans la tourmente depuis début mai et la révélation par le site d'informations Politico d'un projet d'arrêt qui, s'il est adopté tel quel, accordera aux États américains le droit d'interdire ou d'autoriser les IVG.

Une «minorité très bruyante»

La possibilité d'avorter est déjà restreinte dans 23 États dirigés par les républicains et d'autres attendent la décision de la Cour suprême, désormais résolument ancrée dans le conservatisme, pour à leur tour limiter les avortements. Une vingtaine d'États conservateurs ont déjà promis de le rendre illégal, certains même en cas de viol ou d'inceste, ce qui forcerait les femmes à voyager plusieurs milliers de kilomètres pour se faire avorter.

Depuis les révélations de Politico, des groupes - plus ou moins denses - viennent tous les soirs crier leur colère devant le temple américain du droit, imposant bâtiment de marbre blanc désormais protégé par un grillage. Et certaines manifestantes protestent aux cris de «mon corps, mon choix» jusque devant le domicile de juges conservateurs de la Cour dans les banlieues cossues de la capitale.

À lire aussiLe Sénat américain échoue à adopter une loi garantissant l'accès à l'avortement

Si l'arrêt est annulé, «cela va être horrible» a prédit à l'AFP Linda Coffee, qui représentait à l'époque Jane Roe, et qui aujourd'hui fustige une «minorité très bruyante» d'opposants à l'avortement. Les élus démocrates au Congrès, qui ont promis de protéger le droit à l'avortement dans les États où ils sont majoritaires, ont eux aussi appelé vendredi à une mobilisation d'ampleur en se rassemblant sur les marches du Congrès qui fait face à la Cour suprême. «Nous n'arrêterons pas de nous battre jusqu'à ce que tout le monde, et je dis bien tout le monde, aie accès à des avortements sûrs et légaux, quels que soient ses revenus, son code postal ou son origine ethnique», a promis l'élue Barbara Lee, qui a par le passé évoqué publiquement son propre avortement clandestin.

Sans la Cour suprême, les options pour protéger ce droit à l'échelle fédérale sont minces. La Chambre a bien voté à l'automne dernier une loi garantissant l'accès à l'avortement dans tout le pays. Mais ce texte ne parvient pas pour l'heure à passer l'étape du Sénat, où les démocrates ne disposent pas de la majorité suffisante. Pour les progressistes, le soutien pourrait aussi venir du monde économique. De plus en plus d'entreprises, qui ont longtemps évité ce sujet, prennent position pour le droit à l'avortement avec l'émergence d'une nouvelle génération de dirigeants aux attentes différentes. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a également mis en garde contre les conséquences «très néfastes sur l'économie» si le «droit des femmes à décider quand, et si, elles veulent avoir des enfants» était remis en cause.

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Tollé international après la charge de la police israélienne aux funérailles de Shireen Abu Akleh

Publié le : 14/05/2022 - 07:26Modifié le : 14/05/2022 - 09:30

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La communauté internationale a dénoncé l'intervention violente de la police israélienne, vendredi, aux funérailles, à Jérusalem, de la journaliste Shireen Abu Akleh. De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a "fermement condamné" le meurtre  de la reporter et réclamé "une enquête immédiate, approfondie, transparente et impartiale" sur cette affaire.

Des milliers de Palestiniens ont enterré, vendredi 13 mai, à Jérusalem, Shireen Abu Akleh, l'une de leurs journalistes vedettes tuée au cours d'une opération israélienne, lors de funérailles marquées par une charge de la police israélienne au départ du cortège funèbre, incident largement critiqué.

L'Union européenne a condamné "l'usage disproportionné de la force et le comportement irrespectueux de la police israélienne à l'encontre des participants au cortège funèbre", selon son chef de la diplomatie, Josep Borrell.

"Atterré par les scènes observées aujourd'hui en marge des funérailles et l'usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre", a également commenté sur Twitter Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l'UE auprès d'Israël.

Dismayed by the scenes witnessed today at the margins of Ms Abu Akleh's funeral and the disproportionate and disrespectful use of force on a funeral procession. Maintaining public order can be done by other means.

May 13, 2022

Du côté de Washington, la Maison Blanche s'est dite "profondément troublée" par les images des obsèques de la journaliste.

"Nous avons tous vu ces images, elles sont profondément troublantes", a déclaré la porte-parole Jen Psaki. "Nous déplorons l'intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme", a-t-elle ajouté.

"Nous avons demandé du respect pour la procession funèbre, les proches de la défunte et la famille dans ce contexte sensible", a-t-elle poursuivi, en rendant hommage à la "journaliste remarquable" tuée mercredi lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée.

"Nous avons été profondément troublés de voir les images de l'intrusion de la police israélienne au sein du cortège funéraire" de la journaliste, a dit de son côté le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, dans un communiqué.

We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

May 13, 2022

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit lui aussi "profondément troublé" par le comportement "de certains policiers" israéliens, et son "trouble" concerne également les "affrontements entre les forces de sécurité israéliennes et les Palestiniens rassemblés à l'hôpital Saint-Joseph", a indiqué un porte-parole, Farhan Haq.

À la sortie du cercueil de cet hôpital à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par l'État hébreu, la police israélienne a fait irruption dans l'enceinte de l'établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens.

Le cercueil a failli tomber des mains des porteurs bousculés par des policiers mais a été rattrapé in extremis, selon des images retransmises par des télévisions locales qui montrent également les policiers faisant usage de matraques.

Le Conseil de sécurité unanime

"Si vous n'arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d'avoir lieu", a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.

D'après le Croissant-Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles. La police israélienne a fait état de six arrestations.

Mercredi, la journaliste américano-palestinienne d'Al-Jazira, la TV du Qatar, a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait un raid militaire israélien dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Elle portait un gilet pare-balles siglé "presse" et un casque de reportage.

Ce meurtre a suscité, dans la nuit de vendredi à samedi, une déclaration unanime du Conseil de sécurité de l'ONU, qui l'a "fermement condamné".

Initiée par les États-Unis, cette très rare position unanime du Conseil de sécurité sur un sujet concernant Israël s'accompagne également d'une demande d'"enquête immédiate, approfondie, transparente et impartiale" sur ce meurtre. Elle souligne "la nécessité de garantir une mise en responsabilité" de son ou ses auteurs, selon le texte obtenu par l'AFP.

Dans un premier temps, Israël a affirmé qu'elle avait "probablement" succombé à un tir palestinien. Mais l'État hébreu a ensuite dit ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. L'Autorité palestinienne, Al-Jazira et le gouvernement du Qatar ont accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.

"Profondément choquantes"

La représentation française à Jérusalem a qualifié de "profondément choquantes" les "violences policières" à l'hôpital Saint-Joseph.

"Les forces d'occupation ne se sont pas contentées de tuer Shireen (...) mais elles ont terrorisé ceux qui l'ont accompagnée vers sa dernière demeure", ont affirmé les Affaires étrangères du Qatar.

Après l'intervention de la police, la foule a accompagné le cercueil vers une église de la Vieille Ville où une messe a été prononcée, avant de se rendre au cimetière.

Les funérailles de la journaliste de 51 ans ont eu lieu alors que de nouveaux heurts se sont produits dans et près de Jénine.

Un policer israélien a été tué lors d'une opération de l'armée israélienne à Burqin "contre des terroristes", selon un communiqué officiel. Le groupe armé palestinien Jihad islamique a indiqué que ses combattants l'avaient tué.

Dans le camp de réfugiés de Jénine, 13 Palestiniens ont été blessés, selon le ministère de la Santé palestinien.

L'armée israélienne a affirmé avoir lancé plusieurs opérations pour appréhender des Palestiniens recherchés dans le camp de Jénine, un bastion des factions armées palestiniennes d'où étaient originaires des auteurs d'attaques meurtrières ces derniers mois en Israël.

Enquêtes

Le décès de Shireen Abu Akleh a suscité une vague d'émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis. Plusieurs appels à une enquête "transparente" ont été lancés.

Selon un communiqué du bureau du procureur palestinien à Ramallah en Cisjordanie vendredi, "les premiers résultats de l'enquête sur le lieu du crime ont montré que la seule origine du tir était les forces d'occupation" israéliennes.

Avant lui, l'armée israélienne a indiqué qu'il n'était pas possible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir d'après les résultats préliminaires de son enquête. Le tir pouvait aussi bien être d'origine palestinienne qu'israélienne, selon elle.

Les autorités israéliennes réclament que leur soit remise la balle afin de réaliser un examen balistique. Elles ont proposé que des experts palestiniens et américains soient présents lors de l'examen.

Mais le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a refusé une enquête conjointe avec Israël. "Les autorités israéliennes ont commis ce crime et nous ne leur faisons pas confiance."

Des protestations contre la mort de la journaliste ont eu lieu dans plusieurs pays et dans les Territoires palestiniens.

Sur le toit d'un immeuble de la place centrale de Ramallah en Cisjordanie, l'immense panneau publicitaire affiche désormais un portrait de la journaliste, accompagné d'un sobre message : "Au revoir Shireen, au revoir la voix de la Palestine".

Avec AFP

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À Jérusalem, des violences avant l'inhumation de la journaliste Shireen Abu Akleh

Jour de funérailles à Jérusalem pour la journaliste Shireen Abu Akleh

PORTRAIT

Shireen Abu Akleh, icône du journalisme palestinien tombée sous les balles

L'Humanité

Pegasus. Qui coupera les ailes du terrorisme d’État israélien ?

Écoutes via le logiciel espion Pegasus, tortures, harcèlement judiciaire... Les autorités israéliennes sont prêtes à toutes les attaques pour faire taire les ONG qui s’opposent à la colonisation et se battent pour les droits des Palestiniens.

Pierre Barbancey

Le 19 octobre, le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, annonçait que six ONG palestiniennes – Al-Haq, Addameer, le centre de recherche et de développement Bisan, Défense internationale des enfants-Palestine, l’Union des comités du travail agricole (UAWC) et l’Union des comités des femmes palestiniennes (UPWC) – étaient désormais inscrites sur une « liste terroriste » pour leurs liens avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

Israël. Une offensive contre des associations « digne des régimes totalitaires »

L’ancien chef d’état-major israélien pensait que son attaque contre ces associations de défense des droits humains et des prisonniers politiques allait être sans conséquences. Un mauvais calcul. La réprobation est mondiale et unanime. Même « l’allié indéfectible », Washington, a demandé à Tel-Aviv des preuves de ce qu’il avançait. Le 2 novembre, le ministre irlandais des Affaires étrangères ainsi que celui de la Défense, Simon Coveney, en visite en Israël, expliquaient au « Jerusalem Post » : « Nous avons demandé, tout comme l’UE (Union européenne – NDLR), la base de preuves pour désigner ces ONG. Mais nous n’avons obtenu aucune preuve crédible pour lier les ONG au terrorisme, certainement pas dans ce que j’ai vu. » Pourtant, l’armée israélienne a, depuis le mois de mai, multiplié les raids dans les locaux de Ramallah d’au moins trois des associations, saisissant quantité de documents et de disques durs. Visiblement sans résultat.

Un argumentaire hallucinant

Les journalistes Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport ont pu consulter l’argumentaire classifié des autorités israéliennes et celui, « allégé », fourni aux Américains et aux Européens, censé prouver le lien entre les six ONG palestiniennes et le FPLP. Dans un article publié le 4 novembre sur le site +972, ils démontrent que le dossier émanant du Shin Beth (les services de renseignements intérieurs) n’avance aucune preuve rattachant ces associations au terrorisme ou à la violence.

Le principal argument utilisé est ahurissant. Le FPLP, membre de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et signataire des accords d’Oslo avec Israël, reste sur la liste des organisations terroristes de pays de l’UE et des États-Unis, les auteurs du rapport reviennent sur les actions de l’organisation depuis les années 1970. Ils poursuivent en arguant que le FPLP a créé des organisations de la société civile pour servir de groupes de façade. Le site +972 explique que « selon le document, bien que certaines de ces ONG aient des objectifs ­humanitaires, une partie des dons sont parvenus à l’organisation terroriste elle-même ». Les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni, la Suède et l’Espagne sont mentionnés comme financeurs de ces ONG. Ce à quoi Bruxelles et La Haye rétorquent que le dossier ne contenait « même pas un seul élément de preuve concret ».

Des accusations fondées « sur des hypothèses générales »

L’enquête de Yuval Abraham, Oren Ziv et Meron Rapoport établit que les agents du Shin Beth s’appuient exclusivement sur l’interrogatoire de Said Abdat et Amro Hamuda. Les deux hommes travaillaient pour les Comités de travail pour la santé (Health Work Committees), une ONG qui ne figure pas parmi les six désignées comme terroristes, mais dont ils ont été tous deux licenciés pour cause de malversations financières. Le document envoyé aux Européens est fondé quasi entièrement sur leurs propos pour prouver que les six ONG faisaient partie d’un réseau géré par le FPLP et que les fonds reçus étaient utilisés pour ses activités armées.

Les journalistes du site israélien soulignent qu’« un examen des “preuves” du dossier et des résumés des interrogatoires répétés d’Abdat et de Hamuda » révèlent qu’ils ont fondé la plupart de leurs accusations « sur des hypothèses générales ». Ainsi, ils développent un argumentaire sur des idées « de notoriété publique » ou « des informations qu’ils prétendaient être largement “connues” ». On apprend tout au plus que « certaines de ces organisations étaient impliquées dans des activités civiques et publiques telles que des événements étudiants, l’aide aux malades et des cours de poésie qui font partie du travail du FPLP en tant que mouvement dans la société palestinienne ».

Des heures pieds et mains attachés

Labib Habib, le défenseur d’Abdat, cité par +972, souligne également que son client a subi des pressions pour témoigner à la suite de méthodes d’interrogatoire susceptibles de « constituer de la torture ou des mauvais traitements ». Il affirme de plus que les agents israéliens ont fait pression à plusieurs reprises sur Abdat pour qu’il incrimine les six autres organisations en affirmant qu’elles appartenaient au FPLP. Ils l’ont menacé d’arrêter sa femme et les membres de sa famille en cas de refus. Et Said Abdat aurait été interrogé parfois pendant vingt-deux heures d’affilée. À d’autres moments, ils le mettaient en position dite « shabah ». En gros, les tortionnaires attachent les pieds et les mains de leur victime avec des liens extrêmement serrés à une chaise en position assise. Et ils la maintiennent dans cette posture durant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Mêmes accusations de Khaled Al Araj, l’avocat d’Amro Hamuda. « Il n’y a pas une seule phrase dans l’enquête dans laquelle Hamuda prétend avoir transféré de l’argent au FPLP… (Les enquêteurs) ont déformé son témoignage afin de persécuter les organisations de défense des droits humains – c’est quelque chose qu’ils font depuis des années. » Autant d’éléments fortuitement oubliés par le Shin Beth dans le paquet remis aux diplomates européens.

Pire, ce dossier ne repose sur aucune preuve. Contrairement aux déclarations du ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, rien ne démontre que des fonds alloués aux six ONG palestiniennes ont fini dans les caisses du FPLP et servi à des activités considérées comme violentes. L’organisation israélienne B’Tselem dénonce « un acte caractéristique des régimes totalitaires, avec pour but clair de fermer ces organisations. Mais la guerre n’est pas la paix, l’ignorance n’est pas la force – et le gouvernement israélien actuel n’est pas un gouvernement de changement, mais plutôt une continuation du régime violent d’apartheid, en place depuis de nombreuses années entre le Jourdain et la mer Méditerranée ».

Pas sans l’aval du régime

Parallèlement, du Mexique à l’Arabie saoudite en passant par la France, Pegasus, le logiciel espion développé par le groupe israélien NSO, sévit depuis des années. Des pratiques qui apparaissent au grand jour. Jusque-là, la responsabilité d’Israël n’a pas été prouvée bien que l’exportation des licences d’espionnage cybernétique de NSO doive recevoir le feu vert des plus hautes autorités. Mais, à chaque fois, NSO Group s’est refusé à tout commentaire, affirmant qu’il ne divulguait pas le nom de ses clients et ne disposait pas d’informations sur les personnes ciblées. Depuis le 16 octobre, la situation se présente autrement. Ce jour-là, la Fondation internationale pour la protection des défenseurs des droits humains, basée en Irlande, Front Line Defenders, avertie par l’organisation de défense des droits humains Al-Haq, révélait que le logiciel espion avait été installé sur les téléphones de personnes actives dans six ONG palestiniennes.

Espionnage. Pegasus contre les défenseurs palestiniens des droits humains

Dans la foulée, le ministère palestinien des Affaires étrangères annonçait, le 11 novembre, avoir détecté des logiciels espions de type NSO sur les téléphones de responsables de cette administration, et pas n’importe lesquels. Ils étaient chargés de préparer les plaintes contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI). Ahmed Al Deek, le vice-ministre palestinien des Affaires étrangères pour les affaires politiques, a déclaré qu’une « institution palestinienne professionnelle » avait inspecté plusieurs téléphones et détecté Pegasus sur trois d’entre eux. Son ministère a blâmé Israël pour le piratage, le qualifiant de « violation flagrante et immorale du droit international », et a appelé à un boycott international de toutes les parties impliquées.

NSO blacklisté par Washington

Dans le cas des six militants palestiniens et du ministère des Affaires étrangères, il suffit de se demander à qui profite cet espionnage pour avoir une idée du commanditaire. Ce logiciel espion peut être installé secrètement sans que la victime ne prenne aucune mesure et donne un accès complet à son téléphone, y compris les communications en temps réel. La concomitance de ces événements ne relève pas du hasard. Bizarrement, on avait peu évoqué un usage de Pegasus à l’encontre des Palestiniens, jusqu’à ce que soit dévoilé, le 16 octobre, le hackage de ces personnalités palestiniennes, dont l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, cible du harcèlement israélien depuis des années. Alors que les États-Unis ont d’ores et déjà placé NSO sur une liste noire, la France « continue ses investigations », comme a répondu le Quai d’Orsay à une question posée par l’« HD ».

Espionnage. Avec Pegasus, Israël tisse son internationale répressive

Ce gouvernement israélien, présenté comme plus fréquentable que le précédent a, en réalité, accéléré le musellement de toutes les organisations palestiniennes et israéliennes qui défendent les droits humains. Il s’attaque à ces voix qui osent dénoncer la colonisation et l’occupation de la Cisjordanie et le blocus contre la bande de Gaza. Dans cet acharnement, Israël ne recule devant rien. Ni les outils modernes d’espionnage, comme le logiciel Pegasus, ni les actes autoritaires, ni les bonnes vieilles méthodes d’interrogatoire, la question – que certains utilisaient en Algérie, d’autres en Irak –, pour extorquer des aveux. 

Israël-Palestineécoutespegasuspalestine
Le Figaro

Après deux ans de crise, la croisière se remet à flot

Mathilde Visseyrias

DÉCRYPTAGE - À l’approche de la saison estivale, les réservations s’accélèrent. Pour attirer les clients et retrouver la fréquentation d’avant-Covid, les armateurs baissent les prix.

Après un énorme trou d’air à cause du Covid-19, la croisière se remet à flot. Depuis plusieurs semaines, les réservations s’accélèrent. Les armateurs retrouvent enfin le moral et espèrent faire le plein cet été.  «Depuis début mars, les volumes de commandes dépassent leurs records de 2019, se félicite Jason Liberty, PDG du géant américain Royal Caribbean. 2022 s’annonce comme une année de transition forte, avec un retour de la profitabilité au second semestre.»

Mi-avril, un paquebot de croisière, le Pacific Explorer, a accosté dans le port de Sydney pour la première fois depuis plus de deux ans, après la levée d’une interdiction destinée à lutter contre le Covid-19. Quelques jours auparavant, le Celebrity Beyond, dernier-né des chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, a été livré à Celebrity Cruises (filiale de Royal Caribbean), pour entamer dans la foulée des croisières en Europe. Accueillant des passagers du monde entier (Américains et Anglais en tête), il devrait être complet en juillet et août, avec des tarifs compris entre 1200 et 1500 euros la semaine par personne.

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«Le secteur a montré sa capacité de résilience et sa faculté d’adaptation, réagit Erminio Eschena, président en France de la Clia (Cruise Lines International Association, regroupant pratiquement tous les armateurs mondiaux) et directeur des affaires publiques du groupe MSC France. La saison estivale sera pratiquement à la normale, ce qui confirme l’engouement des vacanciers pour la croisière.»

Sauvées du naufrage grâce au soutien massif de leurs actionnaires, des banques et des pouvoirs publics, les compagnies de croisières ont un besoin urgent de se relancer. Retrouvant leur optimiste, elles anticipent une demande forte mais tardive. «D’habitude, les clients achètent leurs croisières six à douze mois avant le départ, rappelle Patrick Pourbaix, directeur général de MSC Croisières France. Cette année, ils réservent plutôt deux mois à l’avance. D’ici quelques jours, nos 19 bateaux seront de nouveau en activité. L’objectif a été de reprendre le plus rapidement possible.» Son concurrent, Costa Croisières, a programmé plus de 1800 croisières entre mars et la fin de l’année, avec des itinéraires de trois à 127 jours. Ses douze navires seront opérationnels d’ici à la fin de l’année.

Fin de la course au gigantisme

Le souvenir du Diamond Princess , en quarantaine au large du Japon début 2020, continue de faire du tort à la profession. Même si, depuis, des protocoles sanitaires stricts ont été mis en place. Chez MSC Croisières, les bateaux sont actuellement remplis à 75 %, avec des prix en baisse de 15 % en moyenne par rapport à 2019. «La reprise de la croisière est plus tardive que celle des autres opérateurs de tourisme, reconnaît Patrick Pourbaix. Les clients ne reviennent pas encore comme d’habitude, mais nous sommes confiants.» Pour les faire revenir, il faut les appâter. Emmanuel Joly, directeur général du distributeur exclusif de Royal Caribbean en France et en Italie (Royal Caribbean, Celebrity Cruises, Azamara), pense retrouver la fréquentation d’avant-crise cette année, et le chiffre d’affaires l’an prochain. «La croisière a été l’industrie touristique la plus touchée, déplore-t-il. Nous nous relançons avec des prix en baisse d’environ 20 %. Cela nous rend très compétitifs, par rapport aux opérateurs terrestres (hôtels, résidences, campings…), qui coûtent bien plus cher qu’avant la pandémie.» Au niveau mondial, Kelly Craighead, présidente de la Clia, estime que le nombre de passagers devrait dépasser ses niveaux d’avant Covid d’ici à la fin 2023.

Avant la pandémie, les armateurs connaissaient une croissance dynamique, de plus de 6 % en moyenne par an entre 2009 et 2019, selon le cabinet de conseil Roland Berger. Le marché était bien parti pour dépasser les 50 milliards de dollars, en 2020. À l’exception de petites compagnies dont certaines ont fait faillite, les leaders s’en sont tous sortis. Les quatre principaux armateurs (Carnival, Royal Caribbean, Norwegian Cruise Line et MSC Croisières) représentaient plus de 80 % des capacités mondiales en 2019. «Leur part de marché a encore augmenté, constate Sébastien Manceau, associé chez Roland Berger. Ces groupes se sont endettés, mais ils n’ont pas sacrifié l’avenir. Ils n’ont pas annulé de commandes de bateaux et profité de la crise pour renouveler leur flotte.» Ils ont revendu les navires les plus anciens, sur le marché d’occasion ou à des ferrailleurs. Ils ont aussi repensé leur offre et posé de nouvelles limites à la taille des navires.

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«L’industrie n’est plus dans une course au gigantisme, affirme Patrick Pourbaix. Je crois qu’on est arrivé à une capacité maximale. Le MSC Grandiosa (6000 passagers) propose 21 bars et 12 restaurants. C’est difficile de profiter de toutes les activités à bord en une semaine tellement il y en a. Je ne vois pas l’intérêt d’en rajouter.» La pandémie a changé la demande: les vacanciers recherchent davantage de proximité. «Les croisiéristes pourraient chercher à construire des navires plus simples à sécuriser sur le volet sanitaire, mais aussi à remplir», ajoute Sébastien Manceau. Ce spécialiste du secteur s’attend à une inflexion de la capacité des paquebots, vers 2000-3000 passagers. MSC Croisières voit encore plus petit avec Explora Journeys. Lancée en juin, sa nouvelle marque de croisière de luxe commencera ses activités en 2023. Les quatre premiers navires en construction auront une capacité maximale de 900 passagers.

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À nous les jambes légères !

Actu

Gonflements, sensations de lourdeur, voire douleurs : autant de soucis pour les jambes qui reviennent lorsque les températures grimpent. Il existe de nombreuses pistes permettant de soulager ces inconforts. Suivez le guide.

Marie Mersier

Si les jambes lourdes sont rarement le signe de gros soucis de santé (en cas de doute, n’hésitez pas à consulter, car cela peut être synonyme de troubles veineux, rénaux ou cardiaques), elles dénotent tout de même un dysfonctionnement qu’il convient d’apaiser afin de retrouver plus de légèreté. Mais pourquoi a-t-on les jambes lourdes ? Et pourquoi est-ce une problématique essentiellement féminine ? Ce désagrément provient la plupart du temps d’un couac dans la circulation du sang : les veines des jambes ne renvoient plus efficacementce dernier vers le cœur. Le sang ainsi que la lymphe stagnent dans le bas des jambes, et hop ! ça gonfle. Les variations hormonales féminines fragilisant les parois veineuses, nous avons la réponse à notre deuxième question. De multiples facteurs peuvent être des amplificateurs de « jambes lourdes » : l’hérédité, le fait de piétiner, la chaleur, les jours précédant les règles, la grossesse…

Face à la gêne occasionnée, il est préférable de ne pas rester les bras croisés et de tester une ou plusieurs solutions. Certaines fonctionnent plutôt à court terme, d’autres sur le long cours, et parfois il faudra les combiner. L’astuce la plus connue (hormis les bas de contention, bien entendu), mais qui a le mérite de faire beaucoup de bien : le jet d’eau froide à la fin de la douche, qui, à l’inverse de l’eau chaude, activera la circulation en resserrant les vaisseaux. Pour favoriser le retour veineux des jambes vers le cœur lors de votre sommeil, vous pouvez notamment dormir avec les pieds surélevés par des coussins, ou positionner des cales de 10 à 15 cm sous les pieds du lit.

Vos mains sauront également être de précieuses alliées ! Comment ? Grâce aux massages ou au drainage lymphatique. En effet, il existe dans le commerce des gels très pratiques qui procurent une sensation de fraîcheur immédiate. Davantage de bien-être et de confort qu’un massage des jambes, depuis les chevilles vers le haut de la cuisse, optimisera considérablement.

Par ailleurs, en mélangeant 30 g de gel d’aloe vera bio, 10 gouttes d’huile essentielle de menthe poivrée et 5 gouttes d’huile essentielle de cyprès, vous pourrez préparer un soin maison afin de masser vos jambes comme indiqué précédemment (en cas de grossesse, demandez l’avis à un pharmacien avant d’utiliser des huiles essentielles).

Argile verte et fruits rouges

Quant au drainage lymphatique, on peut bien sûr l’effectuer en cabinet avec des spécialistes. Mais vous avez la possibilité d’activer quotidiennement votre circulation sanguine et lymphatique grâce au brossage à sec du corps. Pour réaliser ce geste de beauté ancestral qui agit sur la circulation, le système immunitaire et exfolie la peau, il suffit de s’offrir une brosse de massage, puis de pratiquer avant la douche sur peau sèche des mouvements allant toujours vers le haut (soit dans le sens de l’évacuation vers les ganglions lymphatiques, situés entre autres à l’aine, aux aisselles et vers le cou). D’autre part, des compresses d’argile verte (avec le dosage suivant : 3 cuillères à soupe d’argile verte + 50 cl d’eau tiède) appliquées sur les chevilles et les mollets soulageront nettement les sensations désagréables.

Ce type de problématique nécessite un soutien corporel de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur. Alors, dans l’assiette, on fait le plein de baies et de fruits rouges. Riches en flavonoïdes, ils renforcent les vaisseaux sanguins et favorisent la circulation. Enfin, en phytothérapie, on teste le marronnier d’Inde, ainsi que la vigne rouge.

Bien-être
France24 - Monde

Musique: la biguine, dans tous ses états

Publié le : 14/05/2022 - 11:14Modifié le : 14/05/2022 - 11:12

Paris (AFP) – "La biguine est une musique très ouverte, comme tous les genres créoles": à Paris, le Big in Jazz Collective et le groupe Malavoi offrent la semaine prochaine deux lectures très différentes de ce genre musical emblématique des Antilles françaises.

"C'est un genre très défini, mais qui est très ouvert. Une fois qu'on a dit que la biguine, c'est grosso modo une polka avec une syncope un peu particulière, à partir de là, on peut faire énormément de choses avec", explique à l'AFP le journaliste Bertrand Dicale, auteur du livre "Ni noires ni blanches: histoire des musiques créoles".

La biguine est née à Saint-Pierre, en Martinique -- alors plaque tournante des Antilles --, de la rencontre des musiques de danses de salons européennes (polka, mazurka, contredanse...) et du bèlè (ou bel-air), un rythme d'origine africaine venu des campagnes.

Interprétée dans les maisons de maîtres par ceux nommés à l'époque les "nègres à talent", elle a vu son ascension stoppée avec l'éruption du volcan de la Montagne Pelée en 1902, qui a détruit la ville de Saint-Pierre, alors la capitale économique de l'île.

Depuis son apparition au début de la Troisième République, elle a beau s'être transformée, avoir enfanté d'autres styles, elle demeure la mère de toutes les musiques en Martinique.

Le Big In Jazz Collective est un collectif de musiciens entre 25 et 50 ans censés représenter les forces vives du jazz contemporain antillais. Il sera en concert à L'Alhambra à Paris mardi et ambitionne d'accentuer encore le lien étroit que la biguine a très vite entretenu avec le jazz.

Son ambition: s'emparer de standards de grands compositeurs antillais ayant déjà ouvert en leur temps la biguine au jazz -- Alain Jean-Marie, Eugène Mona, Marius Cultier, Albert Lirvat, Alexandre Stellio... -- et leur donner un coup de fouet.

"C'est une réunion entre amis musiciens qui veulent promouvoir le jazz créole. Pour moi, le jazz, c'est une liberté d'expression et, à travers cette liberté, le moyen de promouvoir nos cultures et nos traditions", revendique Stéphane Castry, bassiste et doyen de la formation.

Immuable cadence

Mais dans le dédale d'autres influences revendiquées par le groupe -- soul, groove, reggae, funk... --, la biguine peut parfois donner l'impression de se dissiper.

"Quand j'écoute le Big in Jazz Collective, la biguine, j'ai du mal à la retrouver", fait remarquer Eric Basset, directeur du label Aztec Musique, spécialisé dans les musiques caribéennes.

"Forcément, on est plus ou moins loin à la fois de la définition, pour autant qu'il y ait une définition unique et canonique, de la biguine, et surtout plus ou moins loin des habitudes", note pour sa part Bertrand Dicale.

Malavoi -- du nom d'une variété de canne à sucre --, qui jouera à La Cigale le 21 mai, est plus conservatrice. La formation, née il y a un demi-siècle et dont ne subsiste aujourd'hui qu'un membre d'origine, le batteur Denis Dantin, brosse plus cette biguine dans le sens du poil.

Les versions qu'en offre cette formation, devenue une institution à la Martinique, sont beaucoup plus soyeuses, confortables, douces à l'oreille, avec des accents symphoniques.

Aux cuivres et aux guitares privilégiés dans le Big In Jazz Collective, Malavoi préfère les cordes, rappelant qu'au tout début de l'histoire, l'instrument roi dans les salons des demeures coloniales était le violon, avant d'être la clarinette ou la trompette.

Mais au-delà de leurs différences, le Big In Jazz Collective et Malavoi se rejoignent sur un point, essentiel: la cadence, immuable, imprimée par le rythme du bèlè.

Car, selon Bertrand Dicale, la biguine, "avant que ce soit un genre en soi, c'était une façon particulière de jouer une musique".

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Mélenchon à Matignon ?

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L'Humanité

Bricolage. Des solutions pour réhabiliter une table en bois

Actu

Toute branlante, piquée de trous de vers, disjointe, vermoulue par endroits, cette table en bois vous a pourtant tapé dans l’œil. Une seule chose à faire : la restaurer. Nos conseils pour lui redonner un peu d’allure.

Marcel Guedj

Quel aspect va-t-on donner à cette table que l’on vient de récupérer ? Cire, vernis, peinture, huile ?

La finition. Ce n’est pas seulement affaire de goût ou de décoration. Elle doit résister aux contraintes à venir, que la table serve aux repas ou de plan de travail dans la cuisine, de bureau, de table basse, etc. Pour une table de cuisine, un vernis ou une huile adaptés sont préférables parce qu’ils protègent de l’humidité, des projections et des taches, les surfaces ainsi traitées restant faciles à entretenir.

Côté décoration. Le vernis et l’huile conservent les veines apparentes du bois. Pour relooker une table, et si l’on ne tient pas à conserver l’aspect bois brut, la peinture (spéciale bois) est conseillée.

Côté pratique. Il est possible d’appliquer un vernis par-dessus la peinture, ce qui permet d’utiliser la table comme dans l’exemple précédent. Un dernier conseil : évitez la cire, qu’il vaut mieux réserver aux meubles qui ne risquent pas grand-chose.

Conclusion. Les interventions de restauration diffèrent selon l’état du meuble et la finition souhaitée : retirer la cire ou le vernis pour retrouver le bois brut (que l’on pourra teinter avant de vernir à nouveau) ; décaper la peinture, ou seulement la poncer (si elle est en bon état) avant de repeindre par-dessus ; effectuer les réparations (pâte à bois, durcisseur…), traiter contre les vers (capricornes, lyctus, vrillettes) par injection et badigeonnage, poncer, dépoussiérer enfin avant de donner à la table l’aspect rêvé. Ne pas brûler les étapes, le résultat en serait compromis.

MatérielGants - Masque à poussière - Lunettes de protection - Ponceuse triangulaire ou papier de verre et cale à poncer - Chiffons- Pinceaux - Produits de décapage, de traitement et de réparation, selon l’état de la table et la finition souhaitée

Les étapes incontournables

  1. Décaper avec un décireur, un décapant gel (si la table est vernie) ou un décapant peinture.
  2. Poncer dans le sens du fil du bois avec du papier abrasif d’abord à grains moyens puis à grains fins.
  3. Dépoussiérer au fur et à mesure.
  4. Traiter contre les insectes xylophages, s’il y a lieu : des petits trous et de la fine sciure aux pieds de la table signalent la présence d’insectes dont les larves se nourrissent de la cellulose du bois.
  5. Renforcer des parties vermoulues avec un durcisseur.
  6. Reconstituer les parties manquantes avec de la pâte à bois, du mastic spécial ou un reboucheur selon leur importance.

PRENEZ LE TEMPS DE VIVRE ! Découvrez notre rubrique dédiée à l'amélioration du quotidien

Bricolage
Le Figaro

La Lune va rougir lors d'une éclipse dans la nuit de dimanche à lundi

Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés. L'éclipse sera visible depuis une partie des continents américain, européen et africain.

Une partie des Terriens pourront assister à une éclipse totale de Lune dans la nuit de dimanche à lundi, un spectacle céleste peu fréquent au cours duquel l'astre nocturne perd sa brillance et se teinte progressivement en rouge. L'éclipse sera visible depuis une partie des continents américain, européen et africain, entre le lever et le coucher de la Lune.

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Ce phénomène se produit environ deux fois par an, quand le Soleil, la Terre et la Lune sont parfaitement alignés, et que la Lune est dans sa phase pleine. L'astre glisse dans l'ombre de la Terre, qui fait alors écran aux rayons solaires, et perd peu à peu son éclat blanc. Mais il ne s'éteint pas pour autant: la Terre continue à renvoyer à la Lune de la lumière du Soleil, via des rayons qui prennent une teinte rouge par un processus de «réfraction de l'atmosphère», explique à l'AFP Florent Deleflie, de l'Observatoire de Paris-PSL.

Une éclipse d'environ cinq heures

«Durant une éclipse, il n'y a plus que la Terre qui puisse éclairer la Lune via cette réémission de rayons rouges», poursuit l'astronome. «C'est très intrigant de voir une Lune blanche et brillante prendre au fil des minutes une teinte rouge et éteinte», ajoute-t-il. Visible avec des jumelles comme à l'œil nu, le phénomène peut donner des «photos spectaculaires» si les conditions météo sont bonnes. L'éclipse durera environ cinq heures, et sa phase de totalité, - quand l'astre est complètement dans l'ombre de la Terre- un peu plus d'une heure.

«L'observation depuis les Antilles ou la Guyane sera idéale, car la Lune sera très haut dans le ciel», selon l'Observatoire. L'éclipse sera également visible en totalité en Amérique du Sud, en Amérique centrale et sur une partie est de l'Amérique du Nord. En France métropolitaine, l'éclipse sera totale en fin de nuit entre 5h29 et 6h54, avec un maximum à 6h11: le disque lunaire sera alors complètement rouge. À noter que la Lune se couchera pendant cette phase de totalité, au moment même où se lèvera le Soleil. Il sera donc d'autant plus facile d'observer le phénomène qu'on se trouve à l'ouest de l'hexagone, où le Soleil se lève plus tard qu'à l'est.

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La Lune sera très basse dans le ciel et pour bien profiter de l'éclipse, il faudra choisir un endroit où l'horizon est «dégagé à l'ouest», conseille Florent Deleflie. La prochaine éclipse totale de Lune est prévue en novembre 2022, au beau milieu du Pacifique. En France métropolitaine, la dernière remonte à janvier 2019 et la prochaine n'aura lieu qu'en 2029. Les éclipses de Lune ont permis de montrer que la Terre était ronde «dès l'Antiquité», souligne l'astronome. «À la surface du disque lunaire, la limite entre l'ombre et la partie éclairée par le Soleil est légèrement incurvée: c'est la projection de la rotondité de la Terre».

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Covid-19 : 122 morts en 24 heures, 20.498 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : la fin de la cinquième vague approche, mais pas celle de la pandémie, selon Jean-François Delfraissy

Alors que les contaminations au Covid-19 sont en baisse depuis trois semaines, le président du Conseil scientifique préfère rester prudent quant à la fin de la pandémie.

Covid-19 : 133 morts en 24 heures, 1380 patients en soins critiques

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France24 - Monde

Reportage : le Texas, nouvel eldorado du minage de bitcoin

Publié le : 14/05/2022 - 11:12Modifié le : 14/05/2022 - 11:17

Pierrick LEURENT Valérie DEFERT

Depuis que la Chine a banni, il y a un an, la fabrication de la principale cryptomonnaie, les immenses "data centers" ont fui vers le Texas, où l’électricité est bon marché. Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. Mais cette industrie, qui revitalise certaines bourgades rurales, fait peser un risque sur l’environnement. Reportage. 

"C’est l’endroit le plus photographié de notre site !" Chad Harris, le PDG de l'entreprise Whinstone, n’est pas peu fier de nous montrer le cœur de sa mine. Ici, pas de visages noircis par le charbon, mais un immense hangar aseptisé avec, sur 150 mètres de long et 6 mètres de haut, des milliers d’ordinateurs alignés, les processeurs en surchauffe. En entrant, le bruit des ventilateurs qui captent la chaleur et l’expulsent vers l’extérieur via une "cathédrale" – un immense hall au centre du bâtiment – est assourdissant. Bienvenue dans la plus grande usine de minage de bitcoin des États-Unis.

Le minage est le nom donné à ce processus de création de la principale crypto-monnaie. Comme la valeur des pièces traditionnelles était garantie par le métal dans lequel elles étaient forgées, la confiance dans le bitcoin est assurée par la "blockchain", c’est-à-dire une formule cryptée qui sécurise les bitcoins et leurs transactions. Cet algorithme est calculé par des milliers d’ordinateurs à travers le monde, et notamment, donc, dans la petite ville de Rockdale. 

En pleine campagne texane, à 1 h 30 de route d’Austin, difficile d’imaginer que cette bourgade défraîchie de 5 600 habitants abrite la pointe de la technologie mondiale. La rue principale est truffée de maisons abandonnées, de magasins aux rideaux baissés depuis bien longtemps. Pourtant, un changement s’annonce. En témoignent les travaux de rénovation en cours sur cette avenue. "C’est lié, et ça n’a rien à voir en même temps", nous confirme John King, le maire de Rockdale. "Il y a beaucoup plus de circulation en ville depuis l’arrivée des usines de bitcoin, mais l’argent pour la réfection des routes vient de l’État du Texas".  

Car ici, les rentrées d’argent public sont limitées. Les deux énormes usines de bitcoin se sont installées en 2019 à dix minutes de route, juste en dehors du territoire où la ville collecte les impôts fonciers. Lorsqu’on s’y rend en voiture, c’est d’abord le maillage du réseau électrique que l’on aperçoit. En face, de l’autre côté de cette route de campagne, une imposante usine désaffectée d’aluminium est désormais occupée par un géant chinois de la fabrication de bitcoin, Bitdeer. 

À quelques dizaines de mètres seulement, son concurrent direct, la société de Chad Harris, a fait sortir de terre les sept immenses hangars qui abritent près de 50 000 "mineurs". "Quand on utilise le terme de "mineurs", on parle en réalité de ces ordinateurs bourrés de processeurs qui traitent l’algorithme du bitcoin et créent cette monnaie", résume le PDG de Whinstone, en montrant des disques durs rayonnés en train d’être installés dans un nouveau hangar. "Chaque mineur de ce modèle rapporte 25 à 30 dollars par jour."

Feux d’artifice et football américain 

Inventé en 2009, le bitcoin a atteint des sommets, avec un taux de change de 67 000 $ à l'unité en octobre dernier. Actuellement, autour de 40 000 $, il reste extrêmement attractif. Chez Whinstone, au mois de mars, les ordinateurs qui tournent à plein régime ont "forgé" 511 bitcoins, soit plus de 20 millions de dollars. Le patron a découvert l’argent facile que pouvait rapporter une simple machine grâce à son fils, Ashton. En 2019, il lui conseille d’investir dans ses premiers "mineurs" que Chad fait tourner dans son bureau. "Je n’en croyais pas mes yeux", se rappelle le chef d'entreprise. "Je branche simplement une machine, elle m’indique si tout va bien avec une lumière verte ou rouge, et elle me rapporte à l’époque 60 $ par jour. Je me suis dit : "Achetons plus de machines !" Six machines puis 30 puis 100… Et là, les problèmes commencent : pas assez d’électricité, trop de chaleur." 

Cet homme d’affaires venu de Louisiane monte alors une équipe chargée de trouver des solutions à grande échelle. Aujourd’hui, 220 personnes travaillent sur le site. Un bassin d’emplois bien rémunérés qui soulage une communauté sinistrée. "C’est pour ça que je fais tout ça", résume le chef d’entreprise, au bord des larmes. "Pour voir la vie des gens s’améliorer et les enfants de mes employés faire de grandes études." 

Le maire de la ville, dont le fils travaille chez le concurrent Bitdeer, se frotte les mains : "Whinstone a payé l’équipement pour retransmettre les matches de football américain de notre équipe sur YouTube. Et en haute définition, pas un truc de mauvaise qualité. Ils ont aussi offert les feux d’artifice du 4-Juillet et la remise de diplôme de l’école." Des avantages qui peuvent sembler anecdotiques, mais qui représentent des améliorations concrètes pour la vie quotidienne des habitants.

Un désastre écologique ? 

Un conte de fées qui a pris un nouveau tournant lorsque la Chine a banni de son sol le minage de bitcoin l’an dernier. Dans l’empire du Milieu, l’électricité provient essentiellement de centrales à charbon. Trop polluant pour alimenter une industrie virtuelle, au moment où Pékin prend conscience des enjeux climatiques.

Chassés de leur pays, les entrepreneurs chinois viennent frapper à la porte du Texas, le principal producteur d’électricité aux États-Unis, où les taxes sont peu élevées, les normes environnementales quasi inexistantes, et le marché de l’énergie, dérégulé et particulièrement attractif. 

"À ce moment-là, nous recevions 3 ou 4 appels par semaine", se souvient le maire de Rockdale. "Nous avons dû avoir une cinquantaine de demandes d'entreprises chinoises pour installer chacune 20 000 mineurs. Mais pour pouvoir y répondre, il faut avoir la possibilité de se raccorder facilement au réseau électrique. Après Bitdeer et Whinstone, nous n’avions plus cette capacité, et il aurait fallu 16 mois pour construire les infrastructures nécessaires. Les entrepreneurs chinois ne peuvent pas attendre autant de temps avec des ordinateurs à l’arrêt." 

Car le minage de bitcoin engloutit des ressources énergétiques en quantité astronomique. L’entreprise Whinstone a ainsi besoin d’une capacité de 400 Mégawatts, soit la moitié de l’électricité produite par un réacteur nucléaire, pour faire tourner ses ordinateurs.

"L’algorithme du bitcoin n’est pas une simple équation mathématique à résoudre. C’est plutôt comparable à un système de pari ou de loterie qui met en compétition les ordinateurs, et crée une surenchère de travail pour les machines", explique Rolf Skar, de l’ONG Greenpeace. C’est ce que l’on appelle le système de protection par "preuve de travail". Au contraire, d’autres monnaies virtuelles ont un système par "preuve d’enjeu" qui diminue de 99 % la consommation d’électricité. C’est pour cette raison que Greenpeace appelle à un changement structurel du code qui garantit le bitcoin pour réduire son impact environnemental. "Car si vous interdisez simplement le minage de bitcoin dans un pays, toute l’industrie se déplace ailleurs dans le monde et devient encore plus polluante", insiste Rolf Skar.

Les professionnels texans du minage de bitcoin rétorquent qu’une partie croissante (environ 25 %) de l’électricité produite dans cet État est issue de sources renouvelables, en très grande majorité l'énergie éolienne. Et qu’en cas de trop forte pression sur le réseau électrique - comme ce fut le cas en 2021 lors d’une tempête hivernale historique - les ordinateurs peuvent être mis à l’arrêt en quelques secondes, et le surplus électrique réinjecté dans le réseau local (à un prix très avantageux pour les entreprises de minage). 

"Je suis sûr que ceux qui opèrent au Texas sont convaincus d’avoir un impact positif", admet Rolf Skar. "Mais diraient-ils la même chose des mines de bitcoin qui fonctionnent au charbon, en Pennsylvanie, dans le Kentucky ? Ou dans le Montana, où ils redémarrent même des centrales à charbon ? En réalité, c’est une façon d’ignorer le problème systémique que nous soulevons." 

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France24 - Monde

Reportage en Afghanistan : la résistance des femmes contre le retour de la burqa

Publié le : 14/05/2022 - 10:34Modifié le : 14/05/2022 - 10:35

FRANCE 24 Suivre Sonia GHEZALI

Après avoir banni les Afghanes de la vie politique, de l'école secondaire et des moyens de transports aériens, ou de leur avoir interdit de voyager sans un membre masculin de leur famille, les Taliban ont publié, le 7 mai, un décret qui impose aux femmes le port d'un voile islamique qui doit couvrir le visage. Mais certaines résistent au retour de la burqa.

"Quand vous portez ça, vous ne pouvez même pas respirer. Même s'ils menacent de me pendre, je ne porterai pas la burqa". En Afghanistan, où les Taliban ont à nouveau imposé aux Afghanes le port en public de la burqa, des femmes ont décidé de résister à un nouveau durcissement des restrictions de leurs libertés.

Elles refusent de porter le hijab tel qu'il est défini par le régime taliban, à savoir un  voile islamique doit couvrir le visage. Dans les rues de certains quartiers de Kaboul, quelques Afghanes osent encore sortir sans se couvrir le visage, mais elles sont, depuis la publication de ce décret, beaucoup plus rares. 

"La bonne tenue islamique couvre de la tête aux pieds y compris le visage, argue Mohammad Akif Muhajir, porte-parole du ministère de la Promotion de la vertu et la Répression du vice. Cet ordre ne vient pas de l'émirat islamique, mais d'Allah et du Coran. L'application du décret a commencé le jour où nous en avons fait l'annonce. Pour l'instant, nous expliquons les choses et nous agissons avec douceur envers nos sœurs".

Un message qui ne passe pas. "Ils nous insultent, explique une habitante de Kaboul, opposée au port du voile intégral. Nous ne pouvons rien leur dire car ils ont des armes et leurs doigts sont toujours sur la gâchette. Ils se fichent que nous soyons des femmes, ils n'accordent aucune valeur aux femmes. Je ne défends pas seulement mes propres droits, je défends les droits de toutes les femmes en Afghanistan."

Les Taliban ont prévenu que celles qui n'obéissent pas exposeront leur chef de famille à la prison.

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La communauté internationale s'érige contre les restrictions à la liberté des Afghanes

En Afghanistan, les femmes de nouveau contraintes de porter la burqa en public

DECRYPTAGE

Afghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles

Le Figaro

Français de l'étranger, comment remplir votre déclaration de revenus et éviter la double imposition

NOS CONSEILS - Les Français non-résidents de France ont-ils des obligations fiscales vis-à-vis de leur pays d'origine ? Lesquelles sont-elles ? Quels sont les risques de double imposition ?

La date limite de la déclaration 2022 en ligne des revenus de 2021 est fixée au 24 mai prochain à 23h59 (31 mai pour une déclaration sous forme papier). Contrairement aux résidents fiscaux de France tenus de déclarer leur revenu mondial, les non-résidents ont une obligation fiscale limitée aux seuls revenus de source française. «Le Code Général des Impôts liste un nombre très important de revenus de source française, mais les conventions internationales qui repartissent le droit d'imposer entre la France et l'état de résidence ont une suprématie sur ce droit interne», explique Céline Rang, avocate fiscaliste associée du cabinet Alménide. Quels sont les revenus susceptibles d'être imposés en France pour un non-résident ?

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Les revenus liés à des biens immobiliers situés en France

Que ce soit une ancienne résidence principale, une résidence secondaire ou un investissement dans la pierre, nombreux sont les Français de l'étranger à posséder un bien immobilier en location dans leur pays d'origine. Les revenus liés à la location de ce bien immobilier situé en France, qu'il soit vide ou meublé, sont imposables. C'est au contribuable lui-même de déposer une déclaration de revenus à ce titre. La location d'un bien vide, tout d'abord, est soumise au régime des impôts fonciers. «Les personnes dont les loyers bruts perçus n'excèdent pas 15.000 € par an peuvent bénéficier d'un régime déclaratif très simplifié, le régime micro-foncier. Ils sont imposés sur le revenu brut moins un abattement de 30% forfaitaires. Pour des revenus bruts supérieurs à 15.000 €, il y a obligation de déposer une déclaration des revenus fonciers au régime réel (formulaire 2044) sur laquelle sera reporté un certain nombre de dépenses et charges afférentes à ce bien, et déductibles (frais de gestion, assurance, intérêts d'emprunt et assurance de l'emprunt, une partie de la taxe foncière, dépenses de rénovation et d'amélioration et d'entretien …). Cette possibilité est aussi offerte aux personnes qui ont des revenus bruts de moins de 15.000 €, s'ils pensent que le total de leurs charges sera supérieur à 30% » détaille Céline Rang. En cas de choix pour le régime réel, le contribuable s'engage pour 3 ans.

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La location d'un bien meublé peut bénéficier d'un régime micro d'imposition avec un abattement de 50%, si les revenus de location meublée bruts sont inférieurs ou égaux à 72.600 €. Au-delà, c'est le régime réel qui s'applique, avec déclaration du revenu brut et de toutes les charges. Ce régime est également ouvert aux personnes dont les revenus bruts sont inférieurs à 72.600 € et dont les charges seraient supérieures à 50% du revenu. «Les personnes qui déclarent leur meublé au réel ont la possibilité de déduire leur amortissement, ce qui est en général très favorable et permet souvent de réduire voire annuler totalement l'imposition. Cela nécessite cependant de faire appel à une société d'expertise comptable car on se retrouve dans des obligations déclaratives propres à une activité industrielle et commerciale, devant être télétransmises à l'administration», précise Céline Rang. L'impôt dû sur une éventuelle plus-value immobilière réalisée lors de la vente d'un bien situé en France sera prélevé par le notaire, au moment de la vente.

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Les revenus financiers : dividendes, intérêts, plus-values

«En ce qui concerne les dividendes et les intérêts sur des placements financiers situés en France, les conventions fiscales prévoient généralement une retenue à la source qui est effectuée par l'établissement financier (encore faut-il que les établissements financiers aient bien été informés du statut de non-résident de leurs clients). Ces revenus n'ont donc pas à être reportés sur une déclaration de revenus en France.» Pour les cessions de valeurs mobilières, les conventions fiscales prévoient souvent une imposition dans l'état de résidence. En tant que non-résident de France, les plus ou moins-values résultant de la vente d'actions situées en France ne sont généralement pas imposables en France et n'ont pas à être reportées dans la déclaration de revenus. Cependant, ces dispositions peuvent ne pas s'appliquer lorsque les titres cédés se rapportent à des biens immobiliers situés en France.

Les salaires

«Sont considérés comme de source française, et donc imposables en France pour un non-résident, les salaires rémunérant une activité professionnelle exercée physiquement en France, dès lors qu'ils sont payés par un employeur français, ou bien que l'activité professionnelle a été exercée en France plus de 183 jours par an ou sur une période de 12 mois, selon les conventions fiscales.» L'employeur doit alors effectuer une retenue à la source. «Selon le niveau de salaire imposable en France, la personne sera éventuellement tenue de reporter les montants dans sa déclaration de revenus en tant que non-résidente et d'acquitter un impôt complémentaire

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Les stock-options et plans d'actions gratuites

«Sur ce point, la France a suivi les recommandations de l'OCDE en matière fiscale. Elle a en effet intégré dans son droit interne le fait que la portion de source française des gains réalisés dans des plans d'actions gratuites et les plans de stock-option reste imposable en France», indique Céline Rang. Attention donc aux années d'activité professionnelle exercée en France pendant la période dite de vesting (entre le consentement et l'acquisition définitive des actions) alors même que la cession des titres a lieu alors que l'on réside hors de France. Les gains réalisés au titre de cette période sont bien imposables en France.

Quelle imposition pour les revenus de source française et quand opter pour le taux moyen ?

Les non-résidents de France sont imposés sur leurs revenus de source française au taux minimum de 20% pour un revenu net imposable jusqu'à 26.070 €. Au-delà s'applique un taux de 30%. «Alors qu'un résident de France marié avec 3 enfants et 15.000 € nets de revenus locatifs ne paiera pas d'impôts en France, un non-résident sera taxé à 20%. Sans compter les prélèvements sociaux. L'imposition des non-résidents est extrêmement pénalisante, à cause de ces taux minimum spécifiques de 20 et 30%». Ils ont cependant la possibilité d'opter pour le taux moyen d'imposition «qui résulterait de la déclaration en France de leur revenu mondial». Lorsqu'il effectue sa déclaration en ligne, le contribuable peut sélectionner l'option taux moyen, lequel lui sera appliqué dans le cas où cela lui est plus favorable. «Par exemple une retraitée qui perçoit pour seul revenu 15.000 € annuels serait imposée à un taux moyen d'environ 3% si elle déclarait tout en France. Résidente de l'étranger, elle a donc intérêt à opter pour le taux moyen

En sus de l'impôt, les revenus locatifs sont soumis à des prélèvements sociaux (CSG, CRDS et prélèvement de solidarité). Les contribuables affiliés à un régime de sécurité sociale de l'Union Européenne et du Royaume-Uni (malgré la sortie du pays de l'UE) ne doivent s'acquitter que du prélèvement de solidarité (soit une imposition de 7,5% au lieu de 17,2% pour la totalité des prélèvements sociaux).

Quel est le risque de double imposition ?

Sur ce point qui concentre les inquiétudes des Français résidents de l'étranger, Céline Rang rassure : «Par principe, les personnes non-résidentes de France doivent déclarer leur revenu mondial dans leur état de résidence (sous réserve de dispositions fiscales locales contraires). La France a signé des conventions fiscales avec un très grand nombre de pays. Toutes ces conventions contiennent des dispositions pour éliminer la double imposition (crédit d'impôt ou exonération)». Si les obligations fiscales sont bien remplies en France et dans l'état de résidence, les situations de double imposition sont rarissimes.

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Covid-19: Le Rwanda supprime le port du masque dans l'espace public

Publié le : 14/05/2022 - 10:10Modifié le : 14/05/2022 - 10:08

Kigali (AFP) – Le Rwanda a supprimé l'obligation du port du masque dans l'espace public alors que le pays est en train d'assouplir ses mesures strictes qui étaient destinées à lutter contre la pandémie.

Le pays a été parmi les plus rapides d'Afrique à vacciner sa population contre le Covid-19, et environ un tiers de ses 13 millions d'habitants ont déjà reçu des doses de rappels du vaccin.

"Le port de masques faciaux n'est plus obligatoire. Cependant, les gens sont encouragés à porter des masques à l'intérieur", indique un communiqué publié vendredi soir par le bureau du Premier ministre.

"Les citoyens et les résidents du Rwanda doivent être entièrement vaccinés pour accéder aux lieux publics (y compris les transports en commun). Être entièrement vacciné signifie avoir deux doses et un rappel lorsqu'ils sont éligibles", indique le communiqué.

Les autorités rwandaises ont également annoncé que les voyageurs n'auront plus à passer de tests PCR, mais pourront se soumettre à des tests antigéniques à la place avant leur voyage et après leur arrivée dans le pays.

Le Rwanda a mis en place un régime rigoureux de tests et de recherche de cas contact, enregistrant 1.459 décès de Covid-19 depuis le début de la pandémie.

© 2022 AFP

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Le Figaro

Jérusalem: des scènes de violence à la sortie de l'hôpital du cercueil de Shirin Abou Aqleh

Le cercueil de la journaliste palestinienne a manqué de tomber, lors de violences commises dans l'enceinte de l'hôpital Saint-Joseph de Jérusalem.

Des violences ont éclaté vendredi dans l'enceinte d'un hôpital à Jérusalem à la sortie du cercueil de la journaliste palestinienne Shirin Abou Aqleh, où la police israélienne a dispersé une foule brandissant des drapeaux palestiniens, selon des journalistes de l'AFP sur place et des médias locaux.

À lire aussiShirin Abou Aqleh : l'icône palestinienne d'al-Jazeera

Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil de la reporter de la télévision du Qatar al-Jazeera, tuée mercredi lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée, manquer de tomber au sol alors que des policiers israéliens dispersent la foule.

«L'inhumanité d'Israël s'affiche en grand»

Les forces israéliennes ont fait irruption dans l'enceinte de l'hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-Est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par l'État hébreu. «Si vous n'arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d'avoir lieu», a déclaré dans un mégaphone un policier israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police.

Selon elle, «des centaines de personnes» se sont rassemblées à l'hôpital et des pierres ont été jetées en direction de la police qui a été «obligée d'utiliser des moyens de dispersion anti-émeute».

À lire aussiEn Cisjordanie, le gagne-terrain des colons juifs

«De brutales forces spéciales israéliennes attaquent le cortège funèbre de Shirin Abou Aqleh sortant de l'hôpital Saint-Joseph», a dénoncé sur Twitter Hanane Achraoui, une ancienne ténor de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). «L'inhumanité d'Israël s'affiche en grand», a-t-elle affirmé.

Le cercueil de Shirin Abou Aqleh a finalement été transporté vers la Vieille Ville où est célébrée une messe dans une église, avant l'inhumation dans un cimetière à proximité.

Une vague d'émotion

Le décès de cette reporter, icône du journalisme palestinien, a suscité une vague d'émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis.

À lire aussiIsraël: face aux attentats, Bennett promet une guerre «totale»

Palestinienne chrétienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait une opération israélienne dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël.

Israël, après avoir dit qu'elle avait «probablement» succombé à un tir palestinien, a affirmé ne pas écarter que la balle ait été tirée par ses soldats. L'Autorité palestinienne, al-Jazeera et le gouvernement qatari ont accusé l'armée israélienne de l'avoir tuée.

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Ukraine : Poutine va «probablement» imposer la loi martiale pour soutenir l'effort de guerre, selon Washington

D'après la cheffe du renseignement américain, Avril Haines, le président russe souhaiterait étendre le conflit à la Transnistrie, et compterait sur un essoufflement du soutien occidental à Kiev.

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REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

L’armée française tire ses premiers enseignements de la guerre en Ukraine

DÉCRYPTAGE - Les erreurs russes et les succès ukrainiens sont notamment une source d’inspiration pour les experts militaires français.

France24 - Monde

En Côte d'Ivoire, des téléphones usagés finissent en oeuvres d'art

Publié le : 14/05/2022 - 09:30Modifié le : 14/05/2022 - 09:28

Bingerville (Côte d'Ivoire) (AFP) – Artiste "écolo et engagé", l'Ivoirien Désiré Mounou Koffi donne une seconde vie à de vieux téléphones portables au rebut en les recyclant dans des peintures colorées. Son but ? Sensibiliser à la lutte contre la pollution dans ses oeuvres qu'il expose à Abidjan jusqu'en juillet.

"J'ai choisi le recyclage car je ne voulais pas limiter mon travail uniquement à la peinture. Je voulais apporter quelque chose de nouveau", explique t-il à l'AFP dans son atelier de Bingerville, près de la capitale économique ivoirienne.

A 28 ans, il se définit comme un "jeune artiste contemporain" et revendique sa volonté de se "démarquer des autres".

"Depuis enfant je suis passionné par le dessin. C'est moi que la maîtresse envoyait au tableau faire les dessins d'illustration des leçons", se souvient-il.

Et quand il annonce à ses parents agriculteurs d'un village du sud-ouest ivoirien qu'il veut faire une école d'arts: "Ils ne savaient pas ce que c'était", explique t-il. "Mon professeur d'arts plastiques est venu leur expliquer et leur demander de me laisser faire."

Sorti major des Beaux-Arts d'Abidjan, il commence par sillonner les rues, les caniveaux, les décharges pour récupérer des claviers et écrans de vieux téléphones portables.

"Maintenant j'ai toute une équipe qui est payée en fonction de la quantité qu'elle ramène. Je leur ai dit +ne jetez plus, apportez les éléments et on peut travailler", raconte t-il.

"Sensibiliser"

Dans son atelier, on lui dépose de grands sacs remplis de composants de téléphones récupérés.

Désiré Mounou Koffi fouille dans le tas de claviers et d'écrans pour choisir les éléments à partir desquels il dessinera des silhouettes humaines colorées dans des décors urbains, des toiles "pop" dont certaines se vendent 1.500 euros.

Il revendique d'essayer "de résoudre un problème", dans un pays où le tri est quasi inexistant et où les déchets se retrouvent dans les rues.

"La plupart de mes toiles parlent du quotidien de l'homme dans la société. Or, je pense que le téléphone est l'outil le plus proche de nous, actuellement. Dans nos téléphones, il y a presque tout", explique t-il.

"On retrouve de tout dans nos poubelles... j'essaie d'amener les gens à une prise de conscience. C'est une manière très terre à terre de sensibiliser", poursuit celui qui a déjà exposé au Maroc, en Belgique et en France.

Soucieux de coller à l'actualité, ses toiles peuvent aborder les enfant soldats, la pollution, les embouteillages ou les inondations.

L'une de ses dernières séries "La vie d'ici", raconte ainsi le quotidien des habitants d'Abidjan.

Après une première exposition en Côte d'Ivoire, dans la ville côtière de Bassam, il est exposé jusqu'en juillet à la Fondation Donwahi à Abidjan.

Il est attendu dans l'exposition "Africa ! La Renaissance en marche !", dans le cadre du "off" de la Biennale de Dakar, du 19 au 29 mai.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Législatives : Éric Zemmour lance officiellement sa candidature à Cogolin, dans le Var

Publié le : 12/05/2022 - 22:28

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Éric Zemmour s'est lancé dans la bataille des législatives jeudi sur la plage de Cogolin, dans une circonscription, la 4e du Var, où il a signé un de ses meilleurs scores à la présidentielle (14,7 %).

Il s'est dit "heureux" de repartir pour une nouvelle "aventure". Devant environ 200 partisans acquis à sa cause, Éric Zemmour, a officiellement lancé, jeudi 12 mars, sa candidature pour les législatives à Cogolin, dans la 4e circonscription du Var.

Le candidat de Reconquête, pantalon beige et chemise blanche se découpant sur le fond bleu des flots du golfe de Saint-Tropez, s'est limité à une courte allocution de quelques minutes.

"Je ne me voyais pas mener le combat de l'arrière, je le mènerai à la tête de mes 550 candidats Reconquête, et il faudra, ici comme partout, répandre nos idées qui sont celles de l'avenir", a plaidé le candidat d'extrême droite. "On m'a beaucoup dit que la présidentielle était dure, c'est vrai, c'était un combat redoutable, cruel, parfois injuste, mais j'aime aussi ce combat et je reviens ici pour le mener."

"Je suis venu dans le Var parce que j'aime le Var et les Varois, et mon petit doigt me dit qu'ils me le rendent bien", a-t-il encore lancé à ses partisans.

Un "terrain favorable" ?

Éric Zemmour devrait trouver ici un "terrain favorable" à ses idées "conservatrices", a commenté Nadine Uvernet, 59 ans : "Il y a de gros problèmes d'insécurité et d'immigration et une culture forte qui doit être respectée", a expliqué cette femme qui partage sa vie entre Cogolin et le Luxembourg, où elle travaille dans le secteur financier.

Arlette Le Viavant votera elle aussi Éric Zemmour en juin, pour "qu'il nous enlève un peu des gens qui ne sont pas Français". Et cette retraitée de 74 ans se projette déjà sur 2027, espérant qu'il sera alors élu président.

Le pari de cette élection, même si cette circonscription lui a donné de bons résultats, est toutefois risqué pour Éric Zemmour. Il faut en effet obtenir 12,5 % des inscrits au premier tour pour se maintenir au second, si l'on ne fait pas partie des deux candidats en tête. Or, à la présidentielle, il n'a obtenu les suffrages que 10,61 % des inscrits, loin derrière Marine Le Pen (23,29 %) et Emmanuel Macron (17,43 %).

Éric Zemmour aura fort à faire face au candidat RN Philippe Lottiaux et à la sortante Ensemble, Sereine Mauborgne. Cette dernière avait été élue en 2017 avec 55 % des suffrages au second tour face à ce même Philippe Lottiaux.

Mais, veut croire Éric Zemmour, "les législatives, ce ne sont ni la présidentielle, ni l'élection municipale. (...) C'est un vote enraciné dans un territoire avec des revendications et des soucis du cru".

Avec AFP

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Zemmour accusé par six associations antihomophobie de "contestation de crime contre l'humanité"

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs

ANALYSE

Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour

France24 - Monde

Comment un compte Twitter a gagné des milliers d’abonnés sur le dos de la journaliste Shireen Abu Akleh

Publié le : 13/05/2022 - 17:36

Alexandre Capron Suivre

Un compte Twitter du nom de "MohammedAbuAq"  s’est fait passer pour le frère de la journaliste Shireen Abu Akleh de la chaîne Al-Jazira tuée le mercredi 11 mai en Cisjordanie. Enchaînant les tweets jetant de l’huile sur le feu, ce dernier a gagné des milliers d’abonnés en deux jours. Son imposture peut cependant être démasquée à la fois par des éléments visuels et des traces numériques que ce dernier a laissé, montrant que ce compte a changé plusieurs fois d’identité en à peine quatre mois.

Le compte MohammedAbuAq, au nom complet de Mohammed Abu Aqleh, se présente comme un “journaliste musulman” selon sa biographie, vivant au Qatar selon le drapeau visible sur son compte. Il affirme être le frère de Shireen Abu Akleh tuée en Cisjordanie par un tir pour l’instant non identifié le 11 mai, dont il arbore l’image en photo de profil.

Ce compte  a tweeté pour la première fois le 11 mai à 20h30 en indiquant : “Ma sœur Shireen a été tuée par des balles israéliennes, et il n'y a rien d'autre. J'appelle la communauté internationale à punir Israël dès que possible.” 

Capture d'écran du compte @MohamedAbuAq au 13 mai 2022. Archive : http://web.archive.org/web/20220512143346/https://twitter.com/MohammedAbuAq © Observateurs

Depuis le 12 mai, et en moins de 24 heures, ce dernier a gagné près de 5000 abonnés, passant de 30 600 à 35 100 abonnés. Il n’a depuis cessé d’enchaîner les tweets affirmant donner des indications précises sur la situation de la famille de la journaliste tuée, affirmant d’abord que leur maison était encerclée par l’armée israélienne, que Vladimir Poutine l’aurait appelé promettant une enquête, ou même que le pape François lui avait téléphoné pour “calmer la situation”. 

Des détails factuels mensongers

Comme le montre le média de vérification jordanien Misbar , plusieurs détails factuels indiquent que le compte s’invente une identité : Shireen Abu Akleh avait bien un frère, mais ce dernier se nomme Tariq Antoun Aqleh. Une interview de ce dernier a été publiée sur la page Facebook du gouvernorat de Jérusalem, où il annonce la date des funérailles de la journaliste.

Selon le même média, qui cite un analyste politique palestinien connaissant la famille, le frère de Shireen Abu Akleh vit aux États-Unis. Dans les différents articles mentionnant la famille de la journaliste, aucune personne du prénom de Mohamed n’est d’ailleurs citée comme ici ou .

Enfin, des informations publiées dans les tweets sont elles-mêmes erronées : le compte évoque par exemple le “directeur de l'agence de renseignement israélienne, Yosef Meir” qui l’aurait appelé pour lui demander d’intervenir sur Al-Jazeera afin d’appeler au calme.

Or, aucun responsable du nom de Yosef Meir n’apparaît dans les représentants des services de renseignements israéliens : le chef du ShinBet, le Service de sécurité intérieure israélien s’appelle Rohen Bar, et le directeur du Mossad, l’Institut pour les renseignements et les affaires spéciales extérieures, s’appelle David Barnea

Enquête sur les traces numériques du compte

La rédaction des Observateurs de France 24 a enquêté sur les traces numériques laissées par le compte @MohammedAbuAq, c'est-à-dire les informations publiquement disponibles permettant de vérifier l’activité de ce compte dans le passé.

Une première façon de le faire est de vérifier les interactions du compte avant la date du 11 mai, jour où Shireen Abu Akleh a été tuée. On peut étudier les réponses faites à ce compte sur Twitter, dans les outils de recherches avancées de Twitter. Ces recherches permettent de retrouver des utilisateurs ayant interagi avec @MohammedAbuAq par exemple le 9 mai, sur un tweet depuis effacé. 

Interaction d'un utilisateur Twitter avec MohammedAbuAq le 9 mai. Lien : https://twitter.com/bas99900/status/1523724694335098880 © Twitter

En cherchant ce tweet sur le site WebArchive, un outil gratuit permettant d’archiver les pages web sur internet, il est possible de voir à quoi ressemblait ce tweet le 9 mai dernier

On découvre ainsi que l’utilisateur @bas99900 avait répondu non pas à @MohammedAbuAq, mais à un utilisateur du nom de @K_oiT_, dont le compte n’existe plus. Le compte a donc changé de nom, pour s'appeler Mohammed Abu Aq.  Ce compte arborait un drapeau du Koweït, une photo de l’ex-émir du Koweït le cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Sabah décédé en septembre 2020, et se nommait Abdul Wahed Al-Mutairi. Il assurait être un “conseiller technique” selon sa biographie.

Archive du même tweet montrant que l'utilisateur @K_oiT_ avait répondu à cet utilisateur. © Twitter

Ce compte Twitter du nom de @K_oiT a effectué plusieurs tweets début mai, la plupart du temps en rapport avec le Koweït.

Capture d'écran de l'archive d'un tweet de @K_oiT_ où cet utilisateur tweete sur un sujet relatif au Koweït : “L'Iran s'efforce également de semer la discorde et l'hypocrisie entre l'Irak et le Koweït. Que Dieu protège le Koweït du mal des méchants et du complot des impies”. © Twitter Dans ce tweet, le compte @K_oiT_  explique que “des nouvelles circulent sur l'adhésion du Yémen au Conseil de coopération du Golfe. [...] Si la nouvelle est vraie, que Dieu nous témoigne que l'État du Koweït est le deuxième pays pour nos frères au Yémen, et ils seront traités comme des citoyens koweïtiens sans exclure personne.” © Twitter

L'utilisateur @K_oiT a d'ailleurs supprimé l'intégralité de ses tweets qui ne sont aujourd'hui plus disponibles.

 

Un utilisateur, mais au moins 4 noms différents

Tout compte Twitter dispose d’une identité numérique unique appelée le “Twitter ID”. Il est possible de récupérer cette identité numérique à travers des sites comme https://tweeterid.com/ par exemple, permettant de vérifier notamment si le compte Twitter a changé de nom.

Twitter ID du compte @MohammedAbuAq © https://tweeterid.com/

Le compte @MohammedAbuAq a pour Twitter ID le numéro 1488519840000352264. Comme le compte @K_oiT n’existe plus, la seule façon de le confirmer est d’étudier le code source des pages archivées comme ici. En faisant cela, on découvre bien le même numéro 1488519840000352264 indiquant que @MohammedAbuAq et @K_oiT sont bien un seul et même compte qui a simplement changé de nom.

Le compte Twitter @K_oiT_ a exactement le même identifiant numérique que le compte @MohammedAbuAq signifiant qu'il s'agit du même compte qui a changé de nom. © WebArchive

Mais cela ne s’arrête pas là : en faisant une recherche avec le numéro 1488519840000352264 sur le moteur de recherche Yandex, il est possible de voir que ce compte a changé au moins quatre fois d’identité. Des traces numériques apparaissant sur le site Twicopy, qui archive des publications Twitter, permettent de constater que le même identifiant Twitter a eu pour nom @Gd_kgo_ puis @Palestineismy.

Le compte a été créé le 1er février à 14h29. Selon les études des archives du compte, ce dernier semble d’abord s’être appelé @Gd_kgo_ , et se présentait comme un compte arabophone relayant des “événements ukrainiens” selon son nom en arabe. Il indiquait dans sa biographie être “une équipe média spécialisée pour publier toutes les nouveautés à travers le monde en arabe”. 

La plupart de ses interactions consistait à réagir à l’actualité ukrainienne, le compte arboraint d’ailleurs le drapeau du pays. Le compte est allé plus loin fin mars en publiant notamment un tweet indiquant : “pour ceux qui voulaient combattre en Ukraine, une bourse de résidence permanente, un salaire mensuel, une femme et une maison seront accordées. Contactez-nous via nos ambassades à travers le monde.”

Tweet effectué par le compte @Gd_kgo_ invitant les volontaires à se rendre en Ukraine. © WebArchive

Fin mars, le compte a changé de nom avec @Palestineismy pour s’appeler Abou Obeïda, précisant dans sa biographie : “Mohab Abu Obeida, porte-parole officiel des Brigades du Hamas”, publiant principalement des tweets anti-Israël et sur la situation en Cisjordanie.

Capture d'écran d'un tweet de @Palestineismy se présentant comme Mohab Abu Obeida, porte-parole officiel des Brigades du Hamas. © WebArchive

Enfin, courant avril, le compte a troqué son identité pour arborer l’identité koweïtienne  @K_oiT_ du nom de Abdul Wahed Al-Mutairi comme nous l'avons expliqué précédemment, avant de changer pour @MohammedAbuAq le 11 mai.

S’il n’est pas possible de connaître exactement la progression du nombre d’abonnés de ce compte, il semblait avoir un peu moins de 20 000 abonnés fin avril. Il est probable que son changement d’identité pour se présenter comme le frère de Shireen Abu Akleh lui ait fait gagner entre 10 000 et 15 000 abonnés.

Quel est l’objectif de ce compte ?

Au-delà de son attitude versatile supposant que ce compte cherche à gagner des abonnés en troquant régulièrement son identité et en publiant sur des sujets d’actualité, il n'est pas possible de connaître ses réelles motivations, et d’ailleurs de savoir qui est la personne derrière ce compte.

La rédaction des Observateurs de France 24 n’a pas trouvé d’indication laissant penser que ce compte aurait par exemple été vendu auprès de plusieurs utilisateurs différents qui auraient ainsi changé son identité, comme cela se fait parfois pour des comptes qui acquièrent un nombre critique d’abonnés.

Notre équipe a tenté de rentrer en contact avec l’utilisateur derrière le compte @MohammedAbuAq pour en savoir plus sur ses intentions. Nous publierons ses réactions si celles-ci nous parviennent.

Télécharger l'application

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L'Humanité

Une visite éclairante de la Cité des électriciens de Bruay-la-Buissière

Actu

Une ancienne cité minière du Pas-de-Calais, s’est refait une beauté pour raconter la vie de ses habitants. Un lieu du patrimoine vivant qui met en lumière une conception humaine de l’habitat ouvrier, à l’opposé des grands ensembles.

Lea Desportes

Pas de cliché sur les cités… minières. Tel semble être le credo de la Cité des électriciens. Construit entre 1856 et 1861 à côté de la fosse n° 1 qui se trouve en bas de la côte, le plus ancien coron subsistant du Pas-de- Calais a été réhabilité et ouvert au public en mai 2019.

Contrairement aux grands ensembles qui seront érigés à partir des années 1950, l’habitat ouvrier n’a ici rien d’écrasant. La configuration initiale de la cité, qui compte sept « barreaux », a été conservée. Le terme désigne un alignement de maisons mitoyennes et identiques. À l’exception d’une frise sous la toiture, les façades sont sans fioriture : l’encadrement des portes et des fenêtres est peint en blanc, les volets en vert. Leur style s’inspire des fermes des environs : en briques, de plain-pied, même si les combles servent de chambres, et une porte fermière en deux vantaux indépendants l’un de l’autre favorise la circulation de l’air. Car la propreté était importante.

150 m2 de jardin attribués à chaque foyer

Les rues sont d’ailleurs légèrement pentues, permettant à l’époque aux femmes de « faire le ruisseau » : tous les samedis, à la même heure, elles nettoient à grandes eaux leur bout de trottoir. Il faut que ça brille, le système paternaliste y veille. Pour leur hygiène morale, mieux vaut que les hommes soient au grand air plutôt qu’à l’estaminet. Une parcelle de champ et 150 m2 de jardin sont donc attribués à chaque foyer et leur entretien est obligatoire. On discute moins droits du travail quand, à la main, la fourche remplace le verre. Mais le jardinage est aussi source de fierté et de bien-être, et la cité actuelle cultive plusieurs jardins.

La « capitale polonaise »

Et puis, dehors, l’espace est moins restreint. La quarantaine de petites maisons (de 30 à 44 m2) abrite en effet des familles nombreuses (huit enfants en moyenne), auxquelles il faut souvent ajouter les grands-parents et les « pensionnaires », les hommes célibataires. Dans l’entre-deux-guerres, les rues sont baptisées de noms de savants, Ampère, Volta ou encore Edison. Pour les gens du coin, la cité devient celle « des électriciens ». À la même période, les compagnies font venir de la main-d’œuvre étrangère, en masse. Bruay devient Czestochowa, la « capitale polonaise ». Cohabitent donc ici plusieurs nationalités mais aussi de multiples métiers, des lampistes aux jardiniers, en passant par les infirmières.

Chaque maison possède une cave où sont stockés les denrées alimentaires et le charbon auquel tous les travailleurs de la mine ont droit. Un acquis du statut du mineur obtenu à la Libération en échange de l’exceptionnelle mobilisation des « soldats de l’abîme » lors de la « bataille du charbon » qui doit permettre de relever la France. Le logement à vie figure aussi parmi les avantages.

Le passé rencontre l’avenir

Lorsque les travaux démarrent en 2013, le lieu est en partie laissé à l’abandon mais quelques familles y vivent encore. Dix logements sociaux ont été préservés aujourd’hui. Outre la fonction mémorielle, de nouveaux usages ont été créés. Certains des « carins », les dépendances qui servaient de buanderie mais aussi de poulailler et de clapier, ont été transformés en résidences d’artistes et en logements insolites qui rencontrent un vif succès.

Un bâtiment contemporain pensé par l’architecte Philippe Prost symbolise parfaitement cette volonté de raconter le passé tout en incarnant l’avenir du territoire. Ses tuiles émaillées en rouge rubis font bien sûr écho à la teinte rouge cerise du badigeon d’origine des briques qui a été retrouvé. Il propose un parcours à travers le paysage du bassin minier, depuis les origines de la révolution industrielle jusqu’à l’arrêt de la dernière fosse. Celle de Bruay ferme en 1979.

Un enduit couleur lazurite

Un ancien barreau donne, lui, un aperçu des intérieurs, sans reconstitution ni mise en scène. Un « écorché » met à nu l’évolution des matériaux utilisés du sol au plafond. Depuis les années 1920, le papier peint a traversé les époques mais les motifs ont évolué, des fleurs à Mickey Mouse. Avant cette date, les murs sont recouverts d’un enduit à la chaux couleur lazurite, un bleu azur qui détonne au pays noir. La Cité des électriciens réussit parfaitement à mettre en lumière la beauté du patrimoine industriel. Une mission qui n’a rien de mineur.

Trois escales pour découvrir le pays minier

  • La Cité des électriciens

Rue Franklin, 62700 Bruay-la-Buissière.

  • La piscine Art déco Roger-Salengro

716, rue Augustin-Caron, 62700 Bruay-la-Buissière. Inaugurée en 1936 sous le Front populaire, cette magnifique piscine découverte est l’unique en France de ce genre encore ouverte à la baignade. Elle se transforme l’hiver en bassin nordique.

  •  Les « terrils du pays à part »

Lorsqu’on visite la cité, on aperçoit en toile de fond les terrils jumeaux d’Haillicourt. 389 marches ont été aménagées pour permettre d’accéder au sommet et à la vue imprenable sur les paysages de l’Artois et la chaîne des terrils.

Découverte
France24 - Monde

Nouvelle union populaire : le Parti socialiste tiraillé entre soulagement et dissidences

Publié le : 10/05/2022 - 13:33

Aude MAZOUE Suivre

La nouvelle coalition de la gauche (Nupes) scellée la semaine dernière entre LFI, les écologistes, les communistes et le PS en vue des législatives des 12 et 19 juin passe mal au parti à la rose. Candidats socialistes sacrifiés, contraints à l’abandon ou dissidents, l'ambiance des mauvais jours règne dans les QG de campagne du PS. Après le désastre de la présidentielle, le parti obtient pourtant 70 investitures potentiellement gagnables.

Un accord sur l'union des gauches, mais à quel prix pour le Parti socialiste ? Loin de l'enthousiasme des discours prononcés samedi 7 mai lors de la convention d'investiture des candidats de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), il y a les rictus, les mines déconfites et la colère. Celle des candidats socialistes empêchés de faire campagne aux législatives en vertu de l'accord acté dans la nuit de jeudi à vendredi entre les formations de gaucheLa France insoumise (LFI), Europe Écologie-Les Verts (EELV), le Parti communiste (PCF) et le Parti socialiste (PS). Douloureuse conséquence de la cuisante défaite d'Anne Hidalgo à la présidentielle (qui n'a pesé que 1,75 % dans le scrutin), à l'issue de l'accord, le Parti socialiste a obtenu 70 investitures sur les 577 circonscriptions législatives françaises. Sur le terrain, l'union nationale a un goût amer pour ce parti qui dispose toujours d'un ancrage local important.

"Nouvelle étape de la lente agonie du PS"

Olivier Faure a promis que les circonscriptions des élus socialistes sortants seraient préservées. Pourtant dans la réalité, certaines de ces candidatures ont bien été sacrifiées sur l'autel de l'accord national. David Habib (Pyrénées-Atlantiques), Michèle Victory (Ardèche) ou encore Régis Juanico (Loire), tous députés socialistes sortants, peuvent en témoigner : une candidature Nupes fait désormais obstacle à la leur. Il y a aussi les candidats qui ne souhaitent pas partir au bras de fer avec le PS et préfèrent se retirer définitivement du jeu politique. C'est notamment le cas de Gisèle Biémouret (Gers), Hélène Vainqueur-Christophe (Guadeloupe) ou Christian Hutin (Nord).

À la liste des grands perdants, s'ajoutent aussi les candidats socialistes, qui au nom de l'accord national, ont annoncé leur retrait forcé, à l'instar de Clément Sapin (Indre), Christophe Lavialle (Loiret), Aurélien Bourdier (Vienne), Sébastien Miossec (Finistère), Arnaud Platel (Finistère) et bien d'autres.

Ma déclaration suite à l’accord. @faureolivier #NUPES pic.twitter.com/wclD2o9oxU

May 6, 2022

"Ces retraits sont d'autant plus difficiles à encaisser que certains candidats investis par le PS sont déjà entrés en campagne, explique Benjamin Morel, maître de conférence à l'université Paris-2 Panthéon-Assas. Certains ont pu contracter des prêts pour anticiper les délais d'obtention des banques, et même déjà engager des frais. Ils se retrouvent dans une position très inconfortable." Cette situation critique "marque nouvelle étape de la lente agonie du PS", résume Michel Wievorka, sociologue et auteur de l'essai "Alors Monsieur Macron, heureux ?" (éd. Rue de Seine).

Des socialistes insoumis

Au milieu du naufrage, certains fervents socialistes engagés dans la campagne, n'en déplaise au patron des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, ont refusé la soumission à la nouvelle force dominante à gauche. Cette ligne dissidente est notamment portée par des figures locales comme Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, ou Carole Delga, présidente de la région Occitanie. L'élue a assuré qu'elle soutiendrait six candidats socialistes dans sa région, faisant fi des éventuelles candidatures LFI, écologistes ou communistes. Moins médiatiques, une dizaine de noms de dissidents comme Christine Pirès (Puy-de-Dôme), Xavier Perrin (Loire-Atlantique) ou Valérie Rabault (Tarn-et-Garonne), ont eux aussi annoncé leur ferme intention de ne pas faire allégeance à l'accord national.

Le rassemblement de la gauche est nécessaire. Il ne peut que se fonder sur la cohérence, la sincérité et la clarté dans les valeurs. On ne répond pas aux défis sociaux et écologiques par l’extrémisme ou l’invective.👇 pic.twitter.com/kbisi48reW

May 5, 2022

Mais c'est à Paris, dans la 15e circonscription de la capitale, que la fronde anti-Nupes risque d'attirer tous les regards. Soutenue par l'ancien Premier ministre Lionel Jospin, la députée PS sortante Lamia El Aaraje, qui a perdu son mandat début 2022 après l'annulation de l'élection par le Conseil constitutionnel, ne semble pas décidée à laisser la circonscription à Danielle Simonnet, oratrice nationale du parti de Jean-Luc Mélenchon.

La fronde des cadres du parti

La dissidente est également soutenue par de grandes figures du parti. Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Jean-Christophe Cambadélis, Anne Hidalgo... jusqu'à l'ancien président socialiste François Hollande. Tous ont fait montre de leur franche hostilité vis-à-vis de ce mariage de raison. Cette Nouvelle union populaire écologique et sociale "ne peut pas être une source d'espérance", a critiqué l'ex-président le 9 mai sur France Inter. "Je ne suis pas contre l'union, mais je suis contre un accord qui, tel qu'il est fait, sur le plan électoral et programmatique, ne permet pas la victoire", a-t-il précisé.

Si la création d'un mouvement politique en opposition à la Nupes n'est pour le moment pas à l'ordre du jour, le maire du Mans et ancien ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll s'est dit prêt, mercredi sur France 2, à "conduire la campagne" pour les législatives des dissidents du PS. "Pas sûr que ces prises de positions des cadres du parti aient beaucoup de conséquences sur le scrutin, estime Benjamin Morel. Ce scrutin, éminemment politique, a de fortes chances de ressembler à celui de la présidentielle. Pour autant, il marque surtout une fracture idéologique entre les deux partis."

Pari risqué

Tous les opposants à l'union avec La France insoumise engagés sur le terrain ont d'ores et déjà assuré qu'ils poursuivraient la campagne sans étiquette, puisqu'en s'opposant au parti, ils en sont de fait exclus. À quinze jours de la date limite de dépôt des candidatures, ces initiatives insurrectionnelles soulèvent tout de même des interrogations. Sans structure derrière eux, comment débourseront-ils les quelque 30 000 euros nécessaires pour mener campagne ? S'ils sont élus, dans quels groupes siègeront-ils à l'Assemblée ? Des questions délicates pour l'heure sans réponse. "Il est à ce stade difficile d'évaluer l'importance de ces candidatures dissidentes tant il semble périlleux de poursuivre la campagne sans l'appui d'un parti. Ne serait-ce que sur le plan financier, puisque la formation politique n'est plus garante des dépenses engagées, poursuit Benjamin Morel. On sait d'expérience que les nouvelles têtes sans étiquette ont peu de chance d'élues. Pour gagner dans ces circonstances, il faut donc être sûr de pouvoir capitaliser sur son nom. C'est un pari risqué."

Une lueur d'espoir subsiste tout de même dans ce sombre tableau. Le Parti socialiste ne s'en est pas si mal tiré, à croire certains observateurs comme Benjamin Morel. "Ils n'ont certes obtenu que 70 circonscriptions contre 100 pour les Verts, mais ce n'est pas si mal pour un parti qui a fait moins de 2 % à la présidentielle. Et si l'on regarde de plus près les députations obtenues, elles sont peu nombreuses mais gagnables."

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Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Publié le : 27/04/2022 - 18:42

Aude MAZOUE Suivre

Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.

À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.

Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.

>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.

Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.

Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.

Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour. 

Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.

Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.

Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.

La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.

Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.

Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.

L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.

Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.

On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.

Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment. 

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Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron

Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste

LE JOUR D'APRÈS

Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives

Valeurs Actuelles

Adrien Quatennens, l’héritier naturel de Mélenchon

Prenez garde ! V’la la jeune garde !, chantait la jeunesse de gauche, lorsqu’elle garnissait encore les rangs du PCF, du PS ou de la LCR. Une autre époque. Aujourd’hui, les jeunes talents du socialisme chantent tour à tour la Marseillaise et l’Internationale et font leur classe à La France insoumise. Les prémices d’une “génération Mélenchon” ? Une chose est sûre : Adrien Quatennens est de ceux-là. Le jeune homme a même écrit un livre, aux éditions du Seuil, en prenant pour titre ce slogan. En cela, il a donné de quoi faire un bon mot à ses camarades, qui n’ont pu s’empêcher de détourner son ouvrage en “vénération Mélenchon” dans la presse. Difficile de ne pas rire en voyant leur poulain alezan, réputé pour son verbe haut et sa verve tranchante, conserver un regard presque enfantin pour son mentor.

Peut-on vraiment reprocher à Galatée d’aduler son Pygmalion ? Entré en politique par les chemins de l’alter mondialisme, à Attac, Quatennens a rejoint “Méluche” dès 2013, alors que celui-ci est leader du Parti de gauche (PG). Fasciné par ses talents de tribun, ce jeune mordu de rock and roll et de politique noue aussitôt une relation presque filiale avec “le Vieux”. S’ensuit une ascension express : en 2017, à peine âgé de 27 ans, il est élu député du Nord sous la bannière “insoumise”. C’est peu dire que le “ch’ti gars” du Nord a brûlé les étapes à vitesse grand V. Forçant l’admiration jusque chez les exilés de son mouvement : « C’est le meilleur d’entre tous, le plus doué », juge l’ancien orateur national de La France insoumise Georges Kuzmanovic. Et il n’est pas le seul. Nombre de ses camarades voient en lui le parfait avatar du patron, et par conséquent son héritier naturel. « Adrien incarne l’un des espoirs de LFI et il aura un rôle à jouer à l’avenir », reconnaît même Éric Coquerel dans le Parisien. L’intéressé revendique lui aussi sa relation particulière avec le chef de file de La France insoumise, celle d’un « gamin venu de nulle part, et qui à 27 ans a été élu député, grâce à la rencontre, dix ans auparavant, avec Jean-Luc Mélenchon ».

Quatennens le “prolo”, Lachaud le “bobo” ?

La comparaison entre les deux hommes connaît une limite : celle de l’incarnation. D’un côté, le cogneur austère et placide. Une “gueule noire” comme on n’en fait plus. De l’autre, le tribun solaire et fougueux. Le vrai Méditerranéen. À eux deux, ils sont le yin et le yang. Le premier ne va pas sans le second : « C’est le perroquet de Mélenchon, s’inquiète le philosophe marxiste et président de l’Institut Homme total, Loïc Chaigneau. J’ai peur que sans son mentor, Quatennens s’éteigne. » Même reproche chez “Kuzma” : « En y regardant de plus près, on voit qu’ils sont d’accord sur tout. Ils ont la même matrice républicaine et souverainiste. » Autre différence notable avec son maître à penser : une moins grande perméabilité aux velléités électoralistes. Quitte à faire sécession parfois au sein du mouvement. Le 10 novembre 2019, il ne participe pas à la “marche contre l’islamophobie” organisée quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty. Tout en déclarant « ne pas partager les valeurs de certains signataires », il fustige la « stigmatisation des musulmans » au sein de la société. Et cautionne l’emploi du terme “islamophobie”, qui recouvre « la haine contre les personnes de confession musulmane ». Un “en même temps” à la sauce LFI ?

Pour gagner en épaisseur politique, le Lillois devra s’affranchir de son mentor. C’est du moins ce que pensent de nombreux observateurs. L’idée ne semble pas l’enchanter : « Je n’ai pas le sentiment d’avoir besoin de me singulariser par rapport au chef, explique-t-il dans le Parisien. Oui, j’ai une relation quasi filiale avec Jean-Luc Mélenchon. Mais je ne suis pas sûr qu’il faille tuer le père pour grandir. » Le rookie connaît aussi son histoire politique. Et sait que nombre de ses prédécesseurs, nourrissant des espoirs d’indépendance, ont perdu quelques plumes dans la bataille. La mise au pas médiatique de Clémentine Autain en témoigne.

Mais là n’est pas le seul enjeu pour Adrien Quatennens : son relatif isolement au sein du mouvement pourrait aussi constituer un frein à son ascension. « Il est mis de côté dans le parti par ceux qui sont à la manœuvre, les Manuel Bompard, Mathilde Panot et Bastien Lachaud. Il y a une sorte de mépris de classe de leur part, maugrée Kuzmanovic, ayant lui-même côtoyé de près ces incarnations de la bourgeoisie de gauche. Eux sortent des grandes écoles, alors que lui est un gars du Nord venu de nulle part. » Quatennens le “prolo”, Lachaud le “bobo” ? Schématique, certes. Mais ô combien symbolique du clivage de classe qui sillonne La France insoumise. Les pauvres sur les plateaux, les riches au “Politburo”.

Chacun l’aura compris, “l’après-Mélenchon” ne sera pas une grande bataille idéologique à l’issue de laquelle le plus talentueux rhéteur sortira vainqueur. Que personne ne s’attende à voir renaître le verbe jaurésien ou la finesse de Rosa Luxemburg pour redéfinir la doctrine socialiste. Seuls tireront leur épingle du jeu les hommes d’appareil. Et si l’histoire se répète, ce ne sera pas un flamboyant “Trotski” qui gagnera à la fin. Lui mourra seul d’un coup de piolet dans le dos. Tandis qu’un héritier de Staline ou de Boukharine, petit bureaucrate sans charisme mais bien installé, mettra la piétaille au pas.

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L'Humanité

Les entreprises commencent à se soucier de l’endométriose

Actu

Touchant près d’une femme sur dix, cette maladie gynécologique longtemps ignorée peut avoir de lourdes conséquences sur la vie professionnelle. Des entreprises réfléchissent désormais à la manière de mieux accompagner leurs salariées qui en souffrent.

Mélanie Mermoz

« Ça bouge enfin au niveau des entreprises ! » se félicite Yasmine Candau, présidente d’EndoFrance, association nationale de lutte contre l’endométriose. « Nous intervenons de plus en plus souvent à la demande de services des ressources humaines pour réaliser des sensibilisations à destination des managers, mais aussi de l’ensemble des salariés. Nous sommes ainsi intervenues chez Promod, Valeo… ».

Longtemps méconnue, l’endométriose touche une femme sur dix, elle est liée à la prolifération de cellules de l’endomètre – la paroi de l’utérus – dans d’autres parties du corps. Elles peuvent se fixer sur les ovaires, mais aussi l’intestin, la vessie, voire les poumons…

L’endométriose, «une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Si son symptôme le plus connu est la survenue de très fortes douleurs au moment des règles, elle ne saurait se résumer à cela. De nombreuses femmes sont confrontées à des douleurs quasi quotidiennes, une fatigue intense…

65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle.

En novembre 2020, EndoFrance a publié un livre blanc « Endométriose et emploi » en partenariat avec l’organisme de prévoyance Kerialis. 65 % des femmes interrogées reconnaissent un impact négatif de leur maladie sur leur vie professionnelle et plus d’un tiers considère qu’elle pourrait avoir des conséquences sur leur carrière.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

L’impact de l’endométriose sur la vie professionnelle des femmes qui en souffrent commence enfin à sortir de l’angle mort. La stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, présentée par le gouvernement en février 2022, prévoit notamment une meilleure formation des médecins du travail. « Le médecin du travail est un allié, mais trop souvent les salariées n’osent pas aller le voir », regrette Yasmine Candau. Informé des difficultés rencontrées par les femmes, il peut pourtant proposer des aménagements de poste (télétravail certains jours, réduction de la station debout, chaise plus adaptée..).

Si l’endométriose n’est pas reconnue comme une affection longue durée, ses symptômes peuvent donner lieu à une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), l’employeur est alors tenu de réaliser les aménagements de poste nécessaires.

Développement du « congé menstruel »

Début 2021, la Scop la Collective est la première entreprise française à avoir mis en place un « congé menstruel », une journée de congé rémunéré que les femmes peuvent poser sans avoir besoin de certificat médical. Un quart des femmes ayant répondu à l’enquête d’Alice Romerio (1) avait posé au moins cinq jours de RTT dans les douze mois précédents en anticipant des douleurs éventuelles.

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Après avoir organisé une série de sensibilisations à distance entre des bénévoles d’EndoFrance et des salariées de l’ensemble de ses magasins, la chaîne de cosmétiques Kiko Milano réfléchit à la mise en place de jours autorisés d’absence. « Nous nous penchons aussi sur l’organisation du travail et notamment la réception des produits. Le port de charges lourdes est particulièrement pénible pour les femmes qui souffrent d’endométriose », explique Benjamin Bagnis, référent handicap de Kiko Milano France. Une amélioration qui profitera à l’ensemble des salariées.

Emploiendométriose
Le Figaro

Mathieu Bock-Côté: «Ce qui pourrait redonner vie à la droite»

CHRONIQUE - La droite a voulu se croire majoritaire dans le pays et au seuil du pouvoir. Elle est aujourd’hui en lambeau, écartée entre son résidu traditionnel et sa part populiste en déroute.

Le scénario politique qui semble s’écrire en direct annonce pour les prochaines années un étrange débat public pour la France: un espace politique désormais configuré à travers l’affrontement entre le progressisme européiste de la majorité macronienne et la gauche radicale ralliée autour de Jean-Luc Mélenchon, avec une droite en lambeau, écartée entre son résidu traditionnel et sa part populiste en déroute.

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Plusieurs en sont encore sonnés: ne répétait-on pas depuis plusieurs années que le pays était à droite et que ses préférences idéologiques allaient finir par se traduire en une majorité politique? Que s’est-il passé? La droite est-elle condamnée à l’invisibilité politique, dans une configuration où elle ne sera à peu près plus rien, à moins de s’annexer à la majorité macronienne, pour en représenter une nuance de plus?

Il faut d’abord revenir sur l’illusion d’une décennie intellectuelle, pour mieux voir comment la droite s’est décomposée. On la résumera ainsi: la droite a voulu se croire majoritaire dans le pays, et au seuil, pour cela, du pouvoir, qui lui reviendrait de droit. Mais elle avait tort de se croire majoritaire. On me pardonnera de reprendre une formule dont j’ai souvent fait usage: la gauche a été si longtemps hégémonique qu’il lui suffit d’être contestée pour se croire assiégée, alors que la droite a été si longtemps dominée qu’il lui suffit d’être entendue pour se croire dominante. Parce qu’elle s’est vue exister à la télévision pendant quelques années, la voilà qui croyait exercer désormais à son tour l’hégémonie idéologique. Mais dès que le régime diversitaire se sent fragilisé, il se braque et mate le rebelle qui entend critiquer non plus seulement les dérives du progressisme mais ses fondements. Il dispose de vastes ressources médiatiques et juridiques pour arriver à ses fins, si nécessaire. C’est ce qui s’est passé.

Il y a pourtant une toute petite part de vérité dans la prétention de la droite: si la droite n’est pas majoritaire en matière économique, sociale ou sociétale, en France, elle l’est toutefois autour des questions régaliennes et identitaires. À peu près tout confirme l’existence d’une majorité souhaitant en finir avec l’immigration massive et désirant entreprendre la reconquête des quartiers qui se dérobent à la souveraineté et aux mœurs françaises. En deux mots, sur la question identitaire, la France est à droite.

Mais le régime diversitaire est justement constitué autour de la censure de la question identitaire, et constitue un dispositif inhibiteur pour l’empêcher de prendre forme politiquement, ou du moins, pour l’émietter et la déformer. Ainsi, les sondages n’en finissent plus de saucissonner la question identitaire en dissociant l’identité de l’immigration, de la laïcité et de la sécurité. Quant à cette dernière, elle s’émiette en milliers de faits divers éparpillés, censés intéresser les esprits vulgaires, sans envergure, les yeux rivés sur une vie quotidienne périphérique n’ayant aucune portée symbolique ou sociologique.

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Et dès qu’une force politique cherche à s’emparer de ces enjeux, elle se fait extrême-droitiser. Valérie Pécresse l’a constaté lorsqu’elle s’est aventurée sur cette question au Zénith. Ce fut aussi le cas d’Éric Zemmour. Quant à Marine Le Pen, elle a cherché à se faire une place dans le périmètre autorisé du régime diversitaire en sacrifiant la question identitaire pour la question sociale. Frappée par une forme de culpabilité héréditaire, elle n’en fut pas davantage acceptée. Chacun entend le message: qui s’aventure sur cette question sera banni. Le résultat politique est clair: la droite refuse ainsi de se constituer sur le seul enjeu où elle est majoritaire et où elle pourrait prendre d’assaut un système qui l’invisibilise et la condamne à l’insignifiance, au témoignage ou à la protestation. Paradoxalement, cet enjeu touche l’existence même du pays.

On en revient au débat des années à venir, qui se tiendra dans les paramètres du progressisme, écartelé entre sa branche réformiste et sa branche révolutionnaire, les deux célébrant un «nouveau peuple» se substituant au peuple historique français. Le système partisan déforme la volonté populaire au point de l’inverser. La droite doit-elle chercher sa petite place dans un espace construit pour son refoulement? On n’a cessé d’expliquer à ses composantes, ces derniers mois, que la plupart des réformes qu’elle souhaite sont impossibles dans les paramètres institutionnels actuels, ce qui l’a poussé avec raison à vouloir renouer avec le référendum. Elle constate aussi qu’elle ne peut s’insérer dans le débat médiatique actuel sans avoir le mauvais rôle. Elle ne pourra renaître qu’en posant directement la question du régime, en renouant avec la conception de la démocratie aux origines de la Ve République, que ne cessent de trahir ceux qui s’en réclament aujourd’hui.

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Fatiha Boudjahlat: «LREM préfère des députés godillots à une combattante comme Zineb El Rhazoui»

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Boris Faure, agressé à coups de casque en 2017: «Cette violence aurait dû conduire à la mise au ban immédiate du député M'jid El Guerrab»

ENTRETIEN - Siégeant toujours au parlement après avoir violemment agressé un cadre du Parti socialiste, le député M'jid El Guerrab pourrait se présenter à sa propre succession sans se voir opposer de candidat «Renaissance». Boris Faure déplore l'attitude trouble de la majorité à son égard.

France24 - Monde

Deux ans après, la Corée du Nord rattrapée par le Covid-19

Publié le : 13/05/2022 - 22:42

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Après deux ans sans infection (officielle), la Corée du Nord a annoncé vendredi son premier mort du Covid-19, précisant que le virus s’est déjà répandu à travers tout le pays. Un pays où la vaccination contre le coronavirus est inexistante.

Elle aura tenu près de deux ans et demi. Pourtant recluse, la Corée du Nord a annoncé, vendredi 13 mai, son premier mort du Covid-19, précisant que le virus s'était déjà répandu à travers tout le pays et que des dizaines de milliers de personnes étaient "isolées et soignées".

La veille, le pays avait fait état de ses premiers cas de coronavirus, déclarant passer en régime de "prévention d'urgence maximale des épidémies", après que des personnes avaient été testées positives au sous-variant BA.2 d'Omicron.

L'agence de presse officielle KCNA a indiqué que le leader, Kim Jong Un, s'était rendu au siège national de la prévention des épidémies où il avait "pris connaissance de la propagation du Covid-19 dans tout le pays".

Que s'est-il passé en Corée du Nord durant les longs mois où l'ensemble de la planète était confronté à la pandémie ? France 24 fait le point sur la situation dans ce pays où l'information, verrouillée, permet difficilement d'en connaître la réalité.

  • Fermeture des frontières

Les premières vagues de Covid-19 ont pu être évitées par Pyongyang – pourtant voisine de la Chine, foyer de la pandémie – grâce à la décision rapide de fermer les frontières.

Dès le 1er janvier 2020, la Corée du Nord se renferme plus que jamais sur elle-même, expulse les ressortissants étrangers et interdit toute arrivée sur son sol.

  • Une ville confinée en juillet 2020

Première frayeur le 26 juillet, six mois après le début de la pandémie. La Corée du Nord fait état d'un premier cas "suspecté" de Covid-19. Le pays ordonne alors le confinement de la ville de Kaesong où ce cas a été détecté. Située à seulement sept kilomètres de la frontière avec la Corée du Sud, la ville est placée en état "d'urgence maximale" pour enrayer le fléau.

Le cas concernait une personne "rentrée le 19 juillet après avoir franchi illégalement la ligne de démarcation" qui fait office de frontière avec la Corée du Sud, avait alors annoncé l'agence officielle KCNA.

Il s'agissait à ce jour de l'unique cas suspecté en Corée du Nord dont le reste du monde ait eu connaissance. Le pays n'avait jusqu'à présent confirmé aucun cas de Covid-19 à l'OMS – Pyongyang ayant toujours soutenu que la pandémie de Covid-19 n'était pas arrivée sur son sol, information mise en doute par de nombreux experts.

  • Refus des vaccins

Sûr de ses capacités à maintenir le virus hors de son territoire, le pays n’a pas fait vacciner ses 25 millions d’habitants. En septembre dernier, la Corée du Nord a refusé quelque trois millions de doses de vaccin chinois contre le Covid-19, et deux millions de doses d'AstraZeneca distribuées par l'Unicef dans le cadre du programme Covax pour l’accès au vaccin dans les pays pauvres. Le régime nord-coréen, dont le système de santé est notoirement défaillant, avait alors proposé que ces doses soient offertes à des pays davantage dans le besoin.

En juillet, un groupe de réflexion sud-coréen affilié à l'agence d'espionnage du pays avait affirmé que Pyongyang a rejeté des vaccins AstraZeneca proposés via Covax, invoquant notamment des inquiétudes relatives à de potentiels effets secondaires. Auprès de 20 Minutes, l’historienne Juliette Morillot, autrice de "La Corée du Nord en 100 questions" et "La Corée du Sud en 100 questions" (éditions Tallandier), évoque quant à elle "la peur qu’accepter de l’aide étrangère soit vu comme une faiblesse" par la population.

  • Premier aveu de "faille"

Une faiblesse vient pourtant d'être admise par la Corée du Nord qui, jeudi, rapportait la mort de plusieurs personnes victimes de "fièvre", dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron.

"Plus de 350 000 personnes ont présenté de la fièvre en peu de temps et au moins 162 200 d'entre elles sont complètement guéries", a détaillé la même source. "Rien que le 12 mai", quelque 18 000 personnes ont présenté des symptômes à travers le pays et "187 800 personnes sont isolées et soignées", selon la même source.

Kim Jong Un, qui est apparu pour la première fois à la télévision portant un masque, a présidé une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique. Il a ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus.

"C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire", a souligné KCNA.

Un représentant de l'organisation mondiale de la santé pour la Corée du Nord a déclaré vendredi que l'OMS avait assisté Pyongyang dans l'élaboration d'un plan de vaccination au début de l'année.

En Corée du Sud, la nouvelle administration du président Yoon Suk-yeol a proposé d'envoyer des vaccins au Nord, précisant cependant n'en avoir pas encore discuté avec son voisin.

  • Vers une crise sanitaire majeure ?

Selon plusieurs analystes, le virus pourrait s'être déjà propagé à travers le pays, notamment à l'occasion d'importants événements en avril dans la capitale nord-coréenne. Le 25 avril, lors du défilé organisé à l'occasion du "Jour du soleil", ni les participants ni les spectateurs ne portaient de masque.

"L'organisation d'une parade militaire à laquelle a assisté une grande foule, alors qu'Omicron faisait rage en Chine voisine, montre que Pyongyang était trop confiant dans ses capacités à combattre et à prévenir le virus", affirme à l'AFP Cheong Seong-chang, spécialiste de la Corée du Nord à l'Institut Sejong.

Selon cet expert, le pays pourrait faire face à une crise sanitaire majeure en raison du caractère hautement transmissible d'Omicron, rappelant que Pyongyang avait fait état de près de 20 000 cas en une seule journée. 

"Si le nombre de décès dus à Omicron monte en flèche, Pyongyang pourrait être amené à demander le soutien de la Chine", a-t-il ajouté.

Vendredi, Kim Jong Un "a déclaré que la priorité absolue était d'empêcher la propagation du virus en verrouillant activement les zones et en isolant et traitant les personnes atteintes de fièvre de manière responsable", a rapporté KCNA.

Avec AFP

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Le Figaro

Christine Clerc: «Pourquoi le burkini inquiète»

Christine Clerc

TRIBUNE - Le conseil municipal de Grenoble devrait examiner lundi la modification du règlement intérieur des piscines municipales visant à autoriser le burkini. Est-il sérieux de soutenir que le port de ce vêtement ne relève pas d’un militantisme islamiste?, argumente la journaliste.

Christine Clerc est lauréate du prix Albert-Londres pour «Le Bonheur d’être français» (Grasset, 1981), Christine Clerc a publié une vingtaine d’ouvrages. Dernier livre paru: «Domenica la diabolique» (Éditions de l’Observatoire, 2021).

Il existait autrefois, dans nos piscines publiques, des règles d’hygiène si sévères que je me souviens d’avoir été refoulée un matin avec l’un de mes petits-fils, âgé de 7 ans. Son maillot, acheté dans un magasin de sport au rayon natation, était en effet un short de bain. Or, le règlement l’interdisait. Nous dûmes donc ressortir pour acheter un slip en ville.

C’était à Orange, un été de Chorégies, et je constate sur internet que le règlement n’a pas changé depuis que le «zemmourien» Yann Bompard a succédé à son père à la mairie: «Shorts et caleçons interdits.» Le même règlement s’applique d’ailleurs aujourd’hui encore aux piscines de Grenoble , la ville dont le maire Éric Piolle est à la pointe du combat écolo: «Bermudas, shorts et caleçons interdits», peut-on lire sur leurs sites .

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Seule exception: une «tenue spécifique dans une matière conçue pour la natation» (ce que l’on appelle habituellement une combinaison de plongée, en Néoprène) est tolérée, à la piscine universitaire, à condition qu’elle «s’arrête au-dessus des coudes et des genoux». Par souci d’hygiène, les futurs champions de natation, étudiants un peu frileux, devront d’ailleurs passer longuement, avant d’entamer leur crawl dans cette tenue imperméable, «sous une douche savonnée»…

Mais s’agit-il seulement d’hygiène? Quand le maire EELV de Grenoble, Éric Piolle, déclare vouloir autoriser les citoyennes et citoyens à se baigner dans les piscines municipales de sa ville, selon leur humeur, leur fantaisie et leurs croyances «vêtu-es ou dévêtu-es , sein couvert ou sein nu», car cette possibilité de choix serait selon lui «la base du service public», il prétend faire de cette innovation une question d’«égalité tout simplement». Mais quand il ajoute «c’est la grandeur de la France!» on comprend qu’il s’agit d’abord, pour l’élu de cette ville de 160.000 habitants, qui a présenté sa candidature à la primaire EELV pour la présidentielle, de sa propre «grandeur» médiatique.

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Car M. Piolle connaît la musique. On se souvient de la précédente polémique qu’il s’amusa à lancer il y a quelques semaines en écrivant sur Facebook et Twitter: «La ville d’hier était faite pour l’homme blanc pressé au volant de sa voiture, je veux une ville faite pour toutes et tous.» Cette fois encore, et même s’il n’est pas sûr que la majorité municipale lui donne son accord sur l’autorisation du port du burkini dans les piscines, il a atteint son objectif: le président de la région, Laurent Wauquiez, ayant répliqué «pas un centime des Auvergnats rhône-alpins ne financera la soumission à l’islamisme», M. Piolle est apparu aussitôt sur les écrans avec un large sourire: «Ce buzz révèle la lepénisation et la zemmourisation des esprits, alors qu’il s’agit d’égalité d’accès aux services publics!», a-t-il affirmé d’un ton jubilatoire, avant de glisser ce conseil «si Wauquiez a un problème avec le voile, qu’il s’occupe des TER (Trains Express Régionaux)».

Le voile? Monsieur le maire a dit «le voile»? Alors que toute la propagande faite jusqu’ici pour le burkini en diffusant les photos des nouvelles candidates au bain de piscine municipale, minces et jolies, très souriantes avec leurs enfants, tendait à nous faire croire qu’il ne s’agissait là que d’une fantaisie, voire d’un nouveau signe de la libération des femmes?

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Dans l’esprit de ses défenseurs comme de ses adversaires, cette coiffure et ce costume ne seraient donc plus une simple mode vestimentaire, mais bien, comme le voile ou la burqua, un signe religieux, voire l’emblème d’un combat politique? Les Français ne s’y sont pas trompés: selon un premier sondage (CSA pour CNews il y a trois jours ), 73 % d’entre eux se prononceraient pour l’interdiction du burkini dans les piscines publiques. Comment, en effet, s’interdire de penser aux petites filles d’Afghanistan, désormais privées d’école et enfermées sous le voile? Et comment - même si les militants proburkini affirment militer pour nos libertés - ne pas voir ressurgir, dans un inconscient bouleversé, les images de Charlie Hebdo, du Bataclan et de la promenade de Nice et les visages du prêtre de Saint-Étienne-du-Rouvray et du professeur Samuel Paty, tombés comme 260 autres citoyens depuis huit ans en France, sous les coups de fanatiques aux cris de «Allah akbar»?

On dira: «Ça n’a rien à voir! Vous confondez tout! Vous êtes décidément obsédée par ce que vous appelez “le péril islamiste” alors qu’il y a tant de choses plus graves: le péril Poutine, la misère, la faim dans le monde, la relégation sociale, la pollution de la terre, de la mer et des cieux… et le péril de l’extrême droite!»

Enlevez ce voile, qui est un signe de soumission aux tueurs !

Pourtant, s’il veut vraiment éviter le réveil de guerres de Religion et de polémiques antirépublicaines, M. Piolle aurait été bien avisé de demander conseil à de fidèles musulmanes respectueuses de la laïcité française comme Latifa Ibn Ziaten, la mère du soldat musulman assassiné par Mohammed Merah en mars 2012 à Toulouse. Latifa porte un foulard noué, laissant voir les cheveux. Depuis dix ans, elle n’a cessé de faire campagne dans les écoles et les associations à travers toute la France. Je me souviens l’avoir entendu dire à des femmes voilées, c’était à Montpellier : «Enlevez ce voile, qui est un signe de soumission aux tueurs! Vous êtes destinées à vivre en France, à élever vos enfants en France. Respectez les lois de la République française!»

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De la part de responsables publics, on attendrait le même courage, le même esprit de responsabilité. Qu’ils en finissent avec des provocations irresponsables, et diffusent un vœu, une recommandation: «S’il vous plaît, par respect pour les familles endeuillées, par fraternité avec les femmes et les filles privées de liberté et d’école, n’adoptez pas la tenue imposée ailleurs par les extrémistes.» Ce serait cela, monsieur le maire de Grenoble, le discours pour l’égalité devant les lois de la République. Mais aussi pour la liberté et la fraternité, également inscrites aux frontons de nos mairies.

«Comme l'a dit Thierry Henry, Saint-Denis n'a pas grand-chose à voir avec Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - L'ancien attaquant de l'équipe de France a déclenché une polémique en insistant sur le fait que «Saint-Denis n'est pas Paris». Pour Guylain Chevrier, ces propos ont le mérite de rappeler la réalité de la délinquance et du communautarisme dans cette ville.

«Avant de “réenchanter les Champs-Élysées”, Anne Hidalgo devrait commencer par arrêter de dégrader Paris»

FIGAROVOX/TRIBUNE - La maire de Paris a présenté le 11 mai un projet visant à végétaliser davantage la célèbre avenue parisienne. Le journaliste et écrivain Jonathan Siksou s'inquiète de cette démarche. Selon lui, la municipalité a, avant tout, le devoir de protéger et de préserver le patrimoine de la capitale.

Un scandale nommé Covid: les «vérités» de l’épidémiologiste Laurent Toubiana

EXTRAITS - Dans un essai décapant, Covid 19. Une autre vision de l’épidémie, le chercheur Laurent Toubiana explique pourquoi et comment les autorités ont, selon lui, menti aux Français pour leur faire accepter l’inacceptable.

France24 - Monde

Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"

Publié le : 12/05/2022 - 13:41

Sabrina HAESSLER Suivre

L'Italie accueille samedi soir la finale du 66e concours Eurovision de la chanson. Avec une absence remarquée : celle de la Russie, exclue par les organisateurs après l’invasion de l’Ukraine. Malgré une volonté affichée de rester "apolitique", l’événement reflète le conflit qui domine sur le continent.

Comme chaque année, les paris vont bon train. Pour cette édition 2022 de l'Eurovision, dont la finale se tient samedi 14 mai, les bookmakers donnent l'Italie, la Suède mais aussi l'Ukraine parmi les favoris. Pour cette dernière, un statut largement lié au contexte de la guerre avec la Russie, qui est, elle, la grande absente de ce raout paneuropéen.

L'invasion de l'Ukraine a en effet valu à Moscou de nombreuses sanctions internationales, dont des exclusions de compétitions sportives, mais aussi de l'Eurovision. Le 25 février, au lendemain de l'entrée des troupes russes en Ukraine, l'Union européenne de radiotélévision (UER), qui chapeaute le concours, annonçait que la Russie était bannie de la 66e édition, organisée à Turin, en Italie, pays vainqueur l'an dernier.

"Au vu de la crise sans précédent en Ukraine, l'inclusion d'une participation russe lors du concours de cette année porterait atteinte à la réputation de la compétition", avait tranché l'UER dans un communiqué.

S'il arrive régulièrement à des chansons de se voir retoquer parce que jugées trop politiques dans une compétition qui proclame ne pas en faire, il est rare de voir un pays tout bonnement disqualifié pour ses actions.

Il faut remontrer près de trente ans en arrière pour trouver une décision similaire. Au concours de 1993, la Yougoslavie, alors dirigée par Slobodan Milosevic, avait été interdite d'Eurovision à la suite de sanctions de l'ONU liées à la guerre dans les Balkans.

Un consensus sur l'exclusion

La décision concernant la Russie n'a pas fait débat. "La plupart des fans ont pensé que c'était la seule et unique chose à faire", relate Simon Bennett, président d'OGAE International, une association qui regroupe 43 comités nationaux de fans de l'Eurovision. "Personne n'était vraiment content [d'une exclusion], mais ça semblait logique au vu de la situation."

Au sein de l'UER, la pression internationale a aussi mené au consensus, rapporte Dean Vuletic, historien spécialiste de l'Europe de l'Est et de l'Eurovision. "La pression est apparue au sein même de l'UER, avec les pays nordiques qui ont menacé de se retirer si la Russie était autorisée à participer. Et c'est plus important pour l'Eurovision d'avoir la Suède [six fois victorieuse, NDLR] que la Russie", commente-t-il.

Cette exclusion de la Russie est le point d'orgue d'un affrontement entre Kiev et Moscou qui se joue aussi sur le terrain de cet événement télévisé, vu chaque année par près de 200 millions de personnes dans plus de 30 pays. S'il n'avait alors pas été question d'exclusion, l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014, avait déjà entraîné des passes d'armes entre les deux parties.

En 2016, pour sa première participation après l'annexion, l'Ukraine est représentée par Jamala, une chanteuse d'origine tatare de Crimée, et sa chanson "1944" qui rappelle la déportation de son peuple. Elle remporte la victoire, donnant à l'Ukraine le rôle de pays hôte du concours l'année suivante. Comme pour enfoncer le clou, les organisateurs ukrainiens refusent de laisser la candidate russe, une jeune femme handicapée, entrer dans le pays au motif qu'elle a donné un concert en Crimée depuis l'annexion, ce qui contrevient aux lois ukrainiennes. Moscou refuse de son côté de participer à distance ou de présenter un autre candidat, ce qui exclut de facto la Russie de l’Eurovision en Ukraine en 2017.

Mais les tensions étaient déjà visibles à l'Eurovision bien avant, rappelle Dean Vuletic : "Cela a commencé plus tôt, dès 2004 et la révolution orange. La chanteuse ukrainienne Ruslana [qui a remporté l'Eurovision en 2004, NDLR] faisait partie des visages connus qui soutenaient le mouvement". Et lors du concours organisé à Kiev l'année suivante, le président proeuropéen Viktor Iouchtchenko était sur scène pour remettre le trophée et vanter les valeurs européennes. Ruslana, quant à elle, est par la suite devenue députée et s'est fortement engagée lors de la révolution du Maïdan.

Un événement pour polir son image

Des incursions politiques qui montrent que, malgré tous les efforts de l'UER pour dépolitiser l'événement, certains pays n'hésitent pas à s'en servir à des fins nationalistes. "Les ressorts sont similaires dans le sport et à l'Eurovision", commente Lukas Aubin, spécialiste de la géopolitique du sport et de la Russie. "Ces événements sont une façon pour les nations de magnifier leur identité nationale, de construire un narratif et d'améliorer leur image – la définition même du ‘soft power'."

Dans cette idée, "la Russie instrumentalise l'Eurovision depuis bien plus longtemps", souligne Dean Vuletic. "Elle a investi beaucoup d'argent dans sa participation, produisant des numéros spectaculaires ; elle a organisé en 2009 l'Eurovision le plus cher de l'Histoire, dépassé à ce jour seulement par l'Azerbaïdjan [en 2012]", rappelle l'historien.

Si aujourd'hui le pouvoir russe peut se montrer critique envers l'Eurovision, notamment pour ses positions en faveur des minorités sexuelles, la défiance n'a pas toujours été de mise. "Le concours est très populaire en Russie et dans les pays de l'ex-URSS", souligne Lukas Aubin. "Le pouvoir en Russie est opportuniste, il veut participer à l'Eurovision pour rayonner. Mais à partir du moment où il est critiqué, exclu, il se pose en victime ou le décrie."

La victoire de l'Ukraine avec Jamala en 2016 "a été vue à Moscou comme une insulte", relève Lukas Aubin, mais surtout "l'Eurovision a été perçu comme une arme du soft power occidental", contre laquelle la Russie veut désormais se retourner. Ainsi, l'exclusion de cette année s'inscrit bien dans le narratif russe du conflit en Ukraine, selon lequel l'Occident est hostile à la Russie, poursuit-il.

Le public acquis à l'Ukraine ?

Et l'Ukraine, elle aussi, continue de construire son image dans le conflit à travers sa candidature. Cette année, elle présente un mélange de rap et de musique traditionnelle avec le titre "Stefania", de Kalush Orchestra. "La chanson a été produite avant la guerre, mais avec le contexte, elle a pris une dimension patriotique", indique Dean Vuletic.

Dans ce titre adressée à une mère, le groupe proclame : "Je retrouverai toujours mon chemin vers la maison, même si toutes les routes sont détruites" – difficile de ne pas faire le lien avec les images de destruction venant d'Ukraine. Et Kiev n'a pas manqué d'indiquer que les membres du groupe ont bénéficié d'une autorisation spéciale pour pouvoir se produire à Turin. En effet, il s'agit d'hommes en âge de combattre, qui n'ont en théorie pas le droit de quitter le pays en guerre.

"Le vote du public sera probablement très largement favorable à l'Ukraine, pour montrer son soutien", estime Simon Bennett, le responsable de l'association de fans, qui rappelle que la moitié des points est attribuée par des jurys professionnels, plus difficiles à anticiper. Selon lui, la chanson de Kalush Orchestra a beau faire partie des favorites, "sans le contexte de la guerre, on ne parlerait pas d'une possible victoire de l'Ukraine".

Si le groupe est pressenti pour faire une belle performance samedi soir, "l'Ukraine n'a pas besoin de gagner", avance Dean Vuletic. "L'Ukraine a gagné la bataille le jour où la Russie a été exclue de l'Eurovision, la victoire politique est là."

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Géorgie : la région d'Ossétie du Sud va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Publié le : 13/05/2022 - 23:11

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La région d'Ossétie du Sud, située au nord de la Géorgie, organisera un référendum sur son intégration à la Russie le 17 juillet prochain, ont annoncé vendredi les services de son ancien "président". À l'issue de la guerre russo-géorgienne en 2008, le Kremlin avait reconnu l'indépendance de l'Ossétie du Sud où il a déployé des troupes.

Les autorités de la région séparatiste d'Ossétie du Sud, territoire géorgien soutenu par Moscou, ont annoncé, vendredi 13 mai, l'organisation le 17 juillet d'un référendum sur son intégration à la Russie.

Le "président" Anatoli Bibilov "a signé un décret sur la tenue d'un référendum dans la république d'Ossétie du Sud", ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant "l'aspiration historique" des habitants de ce petit territoire caucasien à rejoindre la Russie, dont elle est limitrophe.

"Nous rentrons à la maison", a commenté Anatoli Bibilov sur la messagerie Telegram. "Le moment est venu de s'unir une fois pour toutes", "l'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble. C'est le début d'une grande nouvelle histoire", a-t-il ajouté. 

Anatoli Bibilov n'a pas réussi à se faire réélire au poste de "président" au début du mois et la Russie a exprimé l'espoir que son successeur à ce poste, Alan Gagloïev, saurait assurer la "continuité" dans les relations avec Moscou.

Le projet qualifié "d'inacceptable" par la Géorgie

L'Ossétie du Sud a été au centre de la guerre russo-géorgienne de 2008, à la suite de laquelle le Kremlin a reconnu son indépendance ainsi que celle d'une autre région séparatiste géorgienne, l'Abkhazie, et y a installé des bases militaires.

Les représentants des régions séparatistes ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, dont l'indépendance a aussi été reconnue par Moscou, ont également exprimé leur intérêt pour une intégration à la Russie.

L'annonce du prochain référendum en Ossétie a été faite au 79e jour de l'invasion russe de l'Ukraine qui a suscité un élan de solidarité en Géorgie. Tbilissi avait déjà par le passé qualifié "d'inacceptable" ce projet de référendum.

En août 2008, la Russie a attaqué la Géorgie dont le gouvernement combattait des milices prorusses dans cette région, après qu'elles eurent bombardé des villages géorgiens. 

Les combats ont pris fin au bout de cinq jours avec l'établissement d'un cessez-le-feu négocié par l'Union européenne, mais ont fait plus de 700 morts et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de Géorgiens de souche.

Avec AFP

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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR DECRYPTAGE

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Le Figaro

Le préfet de police de Paris opposé au projet de réaménagement autour de la Tour Eiffel

PATRIMOINE - Didier Lallement a déclaré qu'il ne cosignerait aucune mesure réglementaire formalisant une modification de la police de circulation et du stationnement liée au projet «OnE». Un «revirement politique» pour l''adjoint d'Anne Hidalgo.

Le préfet de police Didier Lallement a informé la maire de Paris Anne Hidalgo de son «opposition» au projet contesté de réaménagement entre le Trocadéro et la Tour Eiffel qui causerait, selon lui, d'importants problèmes de circulation, a-t-on appris vendredi 13 mai. «Je vous informe de mon opposition à ce projet de restriction de la circulation dans le secteur de la Tour Eiffel, tel qu'il a été adopté au Conseil de Paris», écrit le préfet dans un courrier daté de mardi 10 mais, révélé par Le Parisien. «Par conséquent, je ne cosignerai aucune mesure réglementaire formalisant une modification de la police de circulation et du stationnement liée à ce projet», ajoute-t-il.

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Le projet «OnE» choisi en 2019, pour lequel la mairie table désormais sur un budget de 107 millions d'euros, a été adopté début février 2022 par la majorité de gauche au pouvoir à Paris. Il vise notamment à la réduction de la place de la voiture de part et d'autre du pont d'Iéna, appelé à devenir «le premier pont végétalisé de Paris», ainsi que sur la création d'un «amphithéâtre végétalisé» place du Trocadéro, où la circulation sera réorganisée en demi-lune, et d'une promenade plantée sur le quai Branly.

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«La fermeture à la circulation générale du Pont d'Iéna générera des reports de circulation importants sur les ponts de l'Alma, Grenelle et Bir-Hakeim et, dans une moindre mesure, sur les ponts Alexandre III et de la Concorde», affirme le préfet, s'appuyant sur les résultats d'une étude commandée par la mairie en février 2020. Sur la place du Trocadéro, le nouvel aménagement entraînera aussi «des retenues» sur les voies qui la desservent et pourrait gêner l'intervention des secours «en cas de sinistre au Palais de Chaillot», dit-il.

Contacté par l'AFP, le maire adjoint (PS) à l'urbanisme Emmanuel Grégoire s'est dit «très surpris de ce revirement», qu'il estime «politique», «sachant que la préfecture de police a rendu des avis favorables à toutes les étapes du projet». Anne Hidalgo «entend parler directement de ce sujet avec le futur gouvernement» afin de «régler politiquement» plutôt que juridiquement le dossier, ajoute le premier adjoint.

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Fin avril, l'abattage prévu au pied de la Tour Eiffel d'une vingtaine d'arbres, dont certains très vieux, dans le cadre du projet «OnE» pour permettre la construction de bagageries et de locaux pour les employés, a suscité une telle polémique que la mairie de Paris a fini par y renoncer. À l'automne, une consultation du public par voie électronique avait recueilli 6.000 contributions dont la très grande majorité avait exprimé une opposition au projet.

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Au château de Versailles, le tourisme «refleurit» malgré l'absence des touristes asiatiques

Les Chinois, Hongkongais et Taïwanais, habituellement le troisième groupe de touristes le plus présent, manquent toujours à l'appel. Mais le monument historique enregistre une reprise progressive de ses visites depuis le début de l'année.

Nuit des musées: notre sélection d'escape-game, chasse aux trésors et jeu de piste en France

La nuit européenne des musées sera sous le signe du jeu samedi 14 mai jusqu'à minuit. Les musées ont redoublé d'efforts pour proposer des activités ludiques et gratuites partout en France.

Découverte exceptionnelle de deux torses de boxeurs de l'âge du fer en Sardaigne

Les statues, datées entre 950 et 730 av J.-C., ont été découvertes dans la nécropole de Mont'e Prama à Cabras, un site de culture nuragique.

France24 - Monde

Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

Publié le : 11/05/2022 - 17:28

Aude MAZOUE Suivre

Après les visioconférences devant de nombreux parlements nationaux, Volodymyr Zelensky s’est adressé, mercredi, pour la première fois, à des étudiants de Sciences-Po Paris. Faut-il voir dans cette nouvelle intervention le signe d’un essoufflement de la communication du président ukrainien après deux mois et demi de guerre contre la Russie ? Éléments de réponse.  

"La principale arme de Volodymyr Zelensky, c’est son image", lâche Arnaud Mercier, professeur en information et communication à l’université Paris-Panthéon-Assas. Après s’être exprimé devant le Congrès américain, le parlement européen ainsi que de nombreuses instances politiques dans le monde, et moins politiques comme la cérémonie des Grammy Awards, pour plaider la cause de son pays, le président ukrainien a choisi de s’adresser, mercredi 11 mai, à des étudiants - une première. Ceux de Sciences-Po, de l’École supérieure de commerce de Paris (ESCP), de l’École polytechnique et de l'Institut national du service public (INSP) plus précisément. Selon le service de communication des établissements universitaires, l’intervention a été initiée par l’ambassade d’Ukraine, qui a contacté plusieurs institutions françaises dans le but de "s’adresser à un maximum de gens. Et cela passe par des étudiants et les grandes écoles. C’est une nécessité". 

Le président ukrainien @ZelenskyyUa a choisi la France et ses universités pour s'exprimer pour la première fois devant des étudiants.À Sciences Po, aujourd’hui, ils sont des centaines à être venus l'écouter. Suivez #60minZelensky en direct ➡️ https://t.co/ZIqphkiS3o pic.twitter.com/rtBoQ2I5Ig

May 11, 2022

Rien d’étonnant à ce que le chef d’État ukrainien intervienne auprès d’étudiants, quand on sait qu’il a embauché une armada de communicants juniors et jeunes diplômés fraîchement sortis d'universités européennes ou américaines pour gérer son image et sa communication. En somme, son entourage professionnel se compose essentiellement de "jeunes gens baignés dans une culture post-soviétique, mais ils ont pour eux la modernité de cette génération très versée dans les réseaux sociaux, les nouveaux médias. Cette double culture leur donne des armes communicationnelles très puissantes", expliqué à France Inter le chercheur en communication politique Alexandre Eyriès.  

Guerre d’usure  

Cette intervention auprès d’étudiants livre, en outre, deux enseignements sur la stratégie de communication de Volodymyr Zelensky. Le premier est qu’"en s’adressant à la jeunesse, il sait que la guerre va désormais s’opérer dans un temps long, estime Arnaud Mercier. Parler à l’élite de la jeunesse, c'est en quelque sorte chercher à imprégner les esprits des futurs décideurs de demain afin qu’ils soient à jamais marqués du sceau de la cause ukrainienne et prennent même plus tard les meilleures décisions à son endroit." Le deuxième, - n’en déplaise aux étudiants de Sciences-Po -, traduit aussi un essoufflement de sa communication. "Volodymyr Zelensky a écumé les tribunes les plus prestigieuses partant du puissant Congrès américain jusqu’aux parlements moins influents comme le taïwanais. En s’exprimant à présent devant des étudiants, on voit qu’il a fait le tour des décideurs et se rabat sur des cibles plus modestes. Les étudiants de Sciences-Po ont beau être les décideurs de demain, ils n’ont aujourd’hui aucun pouvoir sur les décisions prises aujourd’hui dans le conflit".  

Ce faisant, Volodymyr Zelensky poursuit surtout sa stratégie qui consiste à occuper le terrain médiatique coûte que coûte. Mais à force d’intervenir à tout-va, sans rien de neuf à apporter au débat, le "discours s’émousse, reconnaît le professeur. À trop vouloir parler, on devient inaudible". Au 77e jour de guerre entre Kiev et Moscou, "le conflit s’est installé dans une routine, il n’y a plus l’indignation des débuts vis-à-vis du sort de l’Ukraine, on sent une usure et, à terme, un risque de désintérêt", constate Arnaud Mercier.  

"Même les pierres pleurent" 

Dans ce contexte, il n’y a dès lors que deux seules possibilités, selon l’expert : avoir une communication politique classique où l’on ne s’exprime dès lors que l’on a une annonce à faire, ou maintenir une communication offensive pour ne pas sombrer dans l’oubli. "Sa cellule de communication a dû arbitrer entre deux risques. Elle a opté pour la stratégie du moins pire".  

Néanmoins, lors de sa visio-conférence auprès des étudiants de Sciences-Po, il semble que le leader en guerre ait tenté de renouveler le code de ses interventions. Soucieux d’instaurer un dialogue avec les étudiants, il s’est, cette fois, prêté à un jeu de questions-réponses, en soumettant lui aussi une série de questions aux jeunes intervenants, leur demandant notamment ce qu’ils pensaient de la posture de l’Otan ou des agressions russes. Vêtu de son désormais habituel tee-shirt kaki militaire, il s’est en outre aventuré sur le terrain plus personnel du ressenti. "Comment je vis cette guerre ? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre", a répondu le président de l’Ukraine.  

 

Comment je vis cette guerre? Je ne sais pas. Je donne tout ce que j’ai - mon cerveau, mon temps - pour obtenir la victoire, la liberté de l’Ukraine. Car tout perd son sens, même les pierres pleurent, quand on perd ses enfants, on perd la raison de vivre @ZelenskyyUa @sciencespo pic.twitter.com/hlb2nHMyBJ

May 11, 2022

Les universités, un espace de communication infini 

Enfin, en s'exprimant devant un parterre d’étudiants, le président s’est ouvert de nouvelles perspectives de communication. "Contacter les universités, c’est aussi s’offrir de nouveaux forums pour plaider sa cause et certainement trouver un public acquis à sa cause. Il n’est désormais maintenant pas impossible de le voir intervenir dans de nombreuses autres universités comme Yale, Berkeley, Stanford ou Oxford", conclut Arnaud Mercier.

Car la guerre est loin d’être finie. Sur le terrain, les combats restent intenses dans le sud et l’est du pays. À Marioupol, des centaines de soldats restent dans l’aciérie Azovstal alors que la ville est tenue par les Russes. Ces derniers semblent s’éloigner de la ville de Kharkiv. Mardi 10 mai, les renseignements américains ont prévenu que la guerre en Ukraine pourrait se prolonger et n'écartent pas le scénario d'une escalade ou d'une extension du conflit à la Transnistrie voisine.

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Guerre en Ukraine : le "fantôme de Kiev", faux pilote mais vrai atout de propagande

PROPAGANDE

Guerre en Ukraine : "Babouchka Z", l’improbable nouvelle coqueluche de la propagande russe

GUERRE EN UKRAINE

Reportage en Ukraine, auprès des volontaires de la défense territoriale

Le Figaro

Troubles de l'érection : des traitements efficaces souvent méconnus

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - Le Viagra reste souvent envisagé comme la seule solution. Pourtant il existe d'autres moyens, parfois plus efficaces, de retrouver une sexualité épanouie.

«On bandera quand on aura envie de bander», se réjouissait Gérard Depardieu, alias Jean-Claude, dans le film Les Valseuses en 1974. Une citation devenue mythique que tous les hommes ne peuvent pas lancer avec autant de légèreté. À partir de 60 ans, environ un homme sur cinq est atteint d'impuissance. Les médecins parlent désormais plutôt de «dysfonction érectile», un terme qui désigne l'incapacité persistante ou récurrente à obtenir ou à maintenir une érection permettant un rapport sexuel satisfaisant. Malgré sa fréquence, ce phénomène reste assez tabou. D'où le fait que peu d'hommes connaissent les solutions qui sont à leur portée.

«Lorsque les problèmes d'érection sont présents depuis plus de trois mois, qu'ils ont une répercussion sur la vie intime ou qu'il y a des facteurs de risque connus comme l'âge, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité, il faut consulter», annonce le Dr Ala Chebbi, chirurgien urologue et andrologue à l'hôpital Saint-Joseph (Paris). Avant toute chose, ce dernier commence toujours par préconiser de maigrir en cas de surpoids, de faire de l'activité physique et d'arrêter de fumer. Autant d'habitudes de vie qui ont un impact prouvé sur l'érection.

Plus rarement, les hommes jeunes et en bonne santé peuvent aussi être concernés. «Il peut y avoir des pannes qui surviennent en raison d'une anxiété de performance, dans le cadre d'une nouvelle relation par exemple», décrit le spécialiste. «Cela ne nécessite pas forcément de consultation. Mais si cela survient de façon chronique, cela peut valoir le coup d'apporter une petite aide médicamenteuse pour faire passer le cap.»

Mais dans la plupart des cas de dysfonction érectile (hommes âgés et/ou avec des problèmes de santé préexistant), il faut plus qu'une simple aide ponctuelle. Cinq solutions médicales s'offrent alors aux personnes désireuses de s'attaquer à ce problème.

Les comprimés par voie orale

C'est le traitement prescrit en premier lieu en cas de dysfonction érectile. Le plus célèbre de ces médicaments est bien sûr le Viagra. Mais la petite pilule bleue n'est désormais plus seule sur les étals des pharmacies. On y trouve aussi du Cialis, du Levitra et du Spedra. Tous sont disponibles uniquement sur ordonnance, mais ils ne sont pas pris en charge par l'Assurance maladie. Comme le Viagra, ces médicaments contiennent une molécule qui facilite l'érection. Plus précisément, «elle entraîne la relaxation des fibres musculaires des corps caverneux ce qui va favoriser le remplissage sanguin du pénis et va lui donner une rigidité», explique le Dr Chebbi.

Chacun de ces médicaments a un mode d'action qui lui est propre. «Certains agissent plus ou moins vite, plus ou moins longtemps», précise le Dr Damien Carnicelli, chirurgien urologue, andrologue et sexologue au CHU Lyon Sud. «Le Viagra met par exemple entre une demi-heure et une heure à agir et fait effet 3 heures en moyenne, tandis que le Cialis doit être pris 6 heures avant le rapport et son effet dure trois jours». Il est possible de prendre ces médicaments en continu (une prise quotidienne) ou de façon ponctuelle.

L'efficacité est bonne (65% à 85%), mais des effets indésirables peuvent se manifester. «Ce n'est pas systématique, cela concerne environ 10% des patients. Ils peuvent avoir des maux de tête, une sensation de chaleur au niveau du visage et des troubles gastriques», décrit le Dr Ala Chebbi.

Une crème à appliquer sur le pénis

Si les comprimés sont mal tolérés, le patient peut se tourner vers une crème à appliquer au niveau du méat urétral (le trou par lequel sort l'urine) : la crème Vitaros. «Il faut bien tenir le pénis à la verticale pendant une minute pour que le produit pénètre et diffuse dans les corps caverneux. Après 10 à 20 minutes, cela peut donner une érection», explique le Dr Chebbi. Le principe actif de ce médicament (la prostaglandine E1) va permettre la relaxation des muscles du pénis qui vont alors pouvoir se remplir de sang.

Cette crème, disponible uniquement sur ordonnance et remboursée par l'Assurance Maladie, n'est pas non plus complètement dénuée d'effets indésirables. «Il peut y avoir des douleurs au niveau de la zone d'application, des sensations de brûlures, et même parfois des brûlures vaginales chez la partenaire», souligne l'urologue.

Un produit à injecter dans la verge

La prostaglandine E1 n'est pas seulement disponible sous la forme de crème, elle peut aussi être directement injectée dans le pénis (Edex et Caverject). «Lorsque les autres traitements sont mal tolérés, qu'ils ne fonctionnent pas ou que le patient ne peut pas assumer le coût des comprimés, nous proposons les injections», indique le Dr Carnicelli. Aux côtés de son urologue, le patient apprend à réaliser seul la piqûre au bon endroit. Celle-ci n'est pas douloureuse car l'aiguille est très fine.

En revanche, le vrai risque de ce traitement est d'injecter une trop forte dose qui pourrait induire un priapisme. «C'est lorsque l'érection dure plus de trois heures. Le sang ne se renouvelle pas et cela abîme la verge», explique le Dr Carnicelli. Dans ce cas, pas d'autres choix que de se rendre aux urgences. Cela reste toutefois très rare (1% ou 2% des cas) car les patients doivent toujours commencer par une dose minimale qu'ils augmentent progressivement jusqu'à atteindre la dose optimale. «Dans 10% à 30% des cas, il y a quand même des douleurs directement liées à l'érection», note toutefois le Dr Chebbi.

Le vacuum, une pompe pour gonfler le pénis

Assez peu connue, cette solution séduira autant les professeurs de physique que les farouches opposants aux médicaments. Le vacuum est un dispositif médical qui permet d'obtenir une érection par une méthode 100% mécanique. «Il s'agit d'un cylindre à mettre autour du pénis. Le patient actionne le dispositif qui va aspirer l'air présent. Cela va créer un appel d'air qui va entraîner un afflux de sang dans le pénis. Le patient doit ensuite mettre un anneau à la base de son pénis pour empêcher que le sang ne s'en aille et pour maintenir ainsi l'érection», détaille le Dr Ala Chebbi. L'effet est immédiat. Petite précision : l'anneau ne doit pas être maintenu plus de 30 minutes.

Ce dispositif - qui peut être électrique ou manuel - est entièrement à la charge du patient. Il coûte entre 100 et 300 euros. D'après les essais cliniques, son efficacité tourne entre 40% et 80%. «L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de prendre de médicament. Mais le côté très mécanique a tendance à rebuter les patients», constate le chirurgien urologue. Du côté des effets indésirables, environ 20% des utilisateurs ressentent des douleurs et/ou une sensation de froid dans le pénis.

Dernière option : la chirurgie

C'est la grande oubliée des solutions à la dysfonction érectile : la pose d'un implant pénien ! Avec seulement 700 opérations par an en France, cette opération chirurgicale rapide (1 journée d'hospitalisation) et prise en charge par l'Assurance maladie est encore assez mal connue des patients. Le principe est simple : remplacer les corps caverneux du pénis par une prothèse. Il en existe deux types : gonflable ou semi-rigide. «Les prothèses semi-rigides font que la verge est tout le temps en semi-érection, ce qui peut être visuellement problématique. Mais on le propose notamment aux patients qui, du fait de troubles neurologiques, ne peuvent pas utiliser de prothèse gonflable», explique le Dr Chebbi.

Les implants gonflables, plus répandus, sont composés de trois parties : des cylindres dans le pénis (à la place des corps caverneux), un réservoir d'eau à côté de la vessie ainsi qu'une pompe à côté des testicules. «Lorsque le patient veut avoir une érection, il lui suffit d'appuyer sur la pompe. L'eau qui est dans le réservoir va alors remplir les cylindres, ce qui va durcir la verge», détaille le médecin. «Pour dégonfler l'implant, il y a un petit bouton facilement accessible qui va permettre à l'eau de revenir dans le réservoir». Pratique. Évidemment, tout ce dispositif est invisible à l'œil nu.

«On peut être amené à proposer ça à des hommes qui ont eu une prostatectomie totale (retrait chirurgical de la prostate), à des patients diabétiques ou à des hommes qui ont eu un traumatisme au niveau du bassin», renseigne le Dr Carnicelli. «La satisfaction des patients est très grande, de l'ordre de 90%». Une fois mise en place, la prothèse a une durée de vie pouvant aller jusqu'à 10 ou 15 ans, en fonction de la fréquence d'utilisation.

«C'est malheureusement peu connu des médecins. Il y a cette idée selon laquelle le risque d'infection est élevé, mais ce n'est pas vrai. Cela fonctionne bien et il y a peu de complications», assure le Dr Chebbi. Gros avantage : plus besoin de prendre de médicament. «L'autre avantage est que l'érection est tout le temps possible quasiment en temps réel, et qu'il y a un maintien des sensations et de l'orgasme, ce qui n'est pas toujours le cas avec les autres solutions», souligne le Dr Carnicelli. Il y a toutefois un petit bémol. «Pour éviter les déceptions, il faut dire que l'implant pénien va donner une érection avec un gland mou, pas comme une érection naturelle. Il n'empêche que malgré cela, les patients sont globalement satisfaits», précise le Dr Chebbi.

De nouveaux traitements à l'étude

Quels seront les traitements de la dysfonction érectile dans les prochaines années ? Plusieurs alternatives ont émergé ces dernières années, mais aucune n'a encore fait ses preuves. «Il y a par exemple les ondes de choc. L'idée est d'envoyer des ondes au niveau du pénis pour induire une nouvelle vascularisation», explique le Dr Carnicelli. «Mais pour le moment, on ne peut pas dire que cela fonctionne. Des essais cliniques sont toujours en cours.»

Autre nouveauté, l'injection pénienne de plasma (la partie liquide du sang) riche en plaquettes dans le but d'améliorer la circulation sanguine dans le pénis. «Cela se fait fréquemment dans certaines cliniques. Mais là non plus, il n'y a aucune preuve scientifique», met en garde le médecin.

Plus récemment, un essai clinique visant à tester l'efficacité des injections de botox dans la verge vient de commencer. «L'idée est que le botox pourrait couper le signal nerveux qui inhibe l'érection. C'est assez prometteur», estime le Dr Carnicelli.

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New York Times - World

Ukraine Live Updates: NATO, Finnish and Swedish Foreign Ministers to Meet

Kyiv May 14, 12:35 p.m.

Moscow May 14, 12:35 p.m.

Washington May 14, 5:35 a.m.

The U.S. defense secretary spoke with his Russian counterpart for the first time since the invasion. India said it would ban wheat exports as global prices rise.

Victoria Kim

Here are the latest developments in the war in Ukraine.

The foreign ministers of Finland and Sweden were scheduled to meet with their NATO counterparts in Germany on Saturday as both countries move toward joining the alliance and Western allies redouble their efforts to solidify their unity against Russia.

NATO said the foreign ministers would meet for an informal working dinner on Saturday night in Berlin. Finland and Sweden, which appear poised to break from their longstanding neutrality, would need unanimous support from the alliance’s 30 members in order to join. President Recep Tayyip Erdogan of Turkey, a NATO member, indicated on Friday that the country would be reluctant to openly welcome them.

The potential expansion of NATO to Russia’s western borders would be an additional blow to the Kremlin. Moscow’s troops are struggling to advance or even hold their positions in Ukraine’s east, despite having taken 80 percent of the Donbas region. Ukrainian forces further pushed the Russians away from the city of Kharkiv in the northeast on Friday. They appeared to win the battle there by waging a counteroffensive rivaling their earlier success in the capital, Kyiv, analysts said.

Russia still has ways to pressure Europe, and one is by using the continent’s dependence on Russian energy as leverage. Finland’s national grid operator said on Saturday that Russia had stopped exporting electricity to the country, although a senior official at the grid operator said that there was not a supply problem. The country receives about 10 percent of its electricity from Russia.

At the same time, Western nations’ efforts to exact economic punishment on Russia’s elite were closing in on those closest to President Vladimir V. Putin. Britain placed sanctions on his cousins, ex-wife and a former Olympic gymnast rumored to be his romantic partner.

In other developments:

The U.S. defense secretary, Lloyd J. Austin III, spoke on Friday with his Russian counterpart, Sergei K. Shoigu, for the first time since before the invasion. The Pentagon said that Mr. Austin had pushed for an immediate cease-fire.

A Russian soldier’s trial over an alleged war crime is underway in Kyiv. Sgt. Vadim Shysimarin, 21, is accused of fatally shooting a 62-year-old man on a bicycle and is the first Russian service member to stand trial since the war’s start. Ukraine’s prosecutor general said that officials had identified 41 Russian suspects for prosecution over various war crimes.

The Pentagon said that U.S. Army troops would be rotated in to replace the 10,500 additional forces the United States has sent to Europe to bolster NATO’s eastern flank and the Baltics, a sign that the troop buildup could become permanent.

India said it was banning wheat exports, with some exceptions, because of a global rise in the price of the vital crop. Prices are high in part because wheat exports from Ukraine, a major producer, have been mostly halted since Russia’s invasion.

A Ukrainian band is favored to win the Eurovision Song Contest, the wildly popular competition that ends on Saturday. Kalush Orchestra’s song, “Stefania,” has been reinterpreted as a tribute to Ukraine as the motherland.

Matthew Mpoke Bigg

Russia has stopped exporting electricity to Finland, but there is no problem with electricity supply, Reima Päivinen, a senior vice president for national grid operator, Fingrid, said on Saturday. The country receives about 10 percent of its electricity from Russia. Finland is moving to join the NATO alliance, a decision that has angered Moscow.

Gabrielle Cornish

When Ukrainian music wasn’t under threat, it thrived.

Since the invasion of Ukraine began, the question of whether to perform music by Russian composers in the shadow of Vladimir V. Putin’s war has been debated. Yet for some Ukrainians, these discussions miss the point.

As one Ukrainian online petition argued, the history of composers like Shostakovich, who was censured by the Soviet musical apparatus, has long overshadowed parallel — and often more violent — repressions against Ukrainian composers. Under the czar, and then later the Soviet regime, Ukraine’s robust and diverse musical traditions — including Cossack songs and Romani music — were heavily regulated (and, at times, censored entirely) by the authorities. More recently, Putin has outright denied the existence of a unique Ukrainian culture.

For a brief period in the early 20th century, however, Ukrainian composers enjoyed a dearth of regulatory oversight from Russian or Soviet powers. Between the Bolshevik Revolution in 1917 and the Stalinist repressions of the 1930s, the city of Kyiv was a hotbed for modernist music and experimentation — often, with a particularly Ukrainian twist.

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Sameer Yasir

India said it was banning wheat exports, with some exceptions, because of a global rise in the price of the vital crop. The measure was designed to protect the food security of the country and that of its neighbors, the government said. Prices are high in part because wheat exports from Ukraine, a major producer, have been mostly halted since Russia’s invasion.

Alexandra Petri

Ukraine’s prosecutor general, Iryna Venediktova, said on Friday that her office had identified 41 Russian suspects for prosecution over various war crimes. She revealed the figure the same day as the opening the first trial of a Russian soldier accused of a war crime since the start of the invasion. The office is investigating more than 11,000 suspected war crimes, Ms. Venediktova told Channel 4 News in Britain.

Dan Bilefsky and Anushka Patil

Amid war and destruction, Ukraine is favored to win the wildly popular Eurovision Song Contest.

For 11 weeks, Ukrainians have been braving war, destruction and loss. But on Saturday, they could be celebrating victory: The country’s rousing, hip-hop infused song “Stefania” is favored to win the Eurovision Song Contest, the cultural phenomenon that helped launch Abba and Celine Dion and is watched annually by 200 million people.

“Stefania,” an anthemic song from Ukraine’s Kalush Orchestra, was originally written to honor the mother of the group’s frontman, Oleh Psiuk. But since the war, it has been reinterpreted as a tribute to Ukraine as a motherland. The song includes lyrics that roughly translate to, “You can’t take my willpower from me, as I got it from her,” and “I’ll always find my way home, even if the roads are destroyed.”

The wildly popular Eurovision Song Contest, a famously over-the-top display of kitsch, whose past winners include a Finnish heavy metal monster band fond of blowing up smoking slabs of meat onstage, has taken on particularly political overtones this year.

In February, the event’s organizers banned Russia from participating in the contest, a showcase meant to promote European unity and cultural exchange, citing fears that Russia’s inclusion would damage its reputation.

The move underlined Russia’s intensifying estrangement from the international community, including in the realm of culture. Russia began competing in the song contest, the world’s largest, in 1994, and has competed more than 20 times. Its participation has been a cultural touchstone of sorts for the country’s rebound and engagement with the world after President Vladimir V. Putin of Russia came to power in the wake of the political and economic chaos of the 1990s.

In 2008, when Dima Bilan, a Russian pop star, won Eurovision with the song “Believe,” Mr. Putin weighed in promptly with congratulations, thanking him for further burnishing Russia’s image.

It is not the first time that politics have encroached on the contest, which premiered in 1956. In 2005, Ukraine’s entry song was rewritten after being deemed too political because it celebrated the Orange Revolution. When Dana International, an Israeli transgender woman, won in 1998 with her hit song “Diva,” rabbis accused her of flouting the values of the Jewish state.

Several bookmakers have said that Ukraine is by far the presumptive favorite to win the competition this year. Winners are dete rmined based on votes from national juries and viewers at home.

Ukraine’s entry “Stefania” comes from a band that blends traditional Ukrainian folk music with rap and hip-hop. Kalush Orchestra brought the semifinal audience in Turin, Italy, to its feet on Tuesday with a spirited performance that sent them through to Saturday’s Grand Final.

The band traveled for Eurovision with special permission to bypass a martial law preventing most Ukrainian men from leaving the country, according to the Ukrainian public broadcasting company Suspilne.

War has necessitated other adjustments. The Ukrainian commentator for the show, Timur Miroshnychenko, has been broadcasting from a bomb shelter.

A photo posted by Suspilne showed the veteran presenter at a desk in a bunkerlike room, surrounded by computers, wires, a camera and eroding walls that revealed patches of brick underneath. It was not clear what city he was in.

The bunker had been prepared to prevent disruptions from air raid sirens, Mr. Miroshnychenko told BBC Radio 5 Live. He said Ukrainians love the contest and were “trying to catch any peaceful moment” they could.

“Nothing is going to interrupt the broadcast of Eurovision,” he said.

Alexandra Petri

In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that efforts and negotiations remained underway to evacuate the scores of people still trapped at the Azovstal steel factory and elsewhere in Mariupol, including civilians, medics and wounded soldiers. “It is a large number of people,” he said, adding that the government was doing everything it can to get every last person out.

Alexandra Petri

Zelensky also emphasized some of the blows to the Russian military — especially aircraft, tanks, helicopters and other equipment. He focused on those losses on the same day that the British Defense Ministry said satellite imagery had confirmed that Ukrainian forces decimated a Russian battalion as it tried to cross pontoon bridges over a river in northeastern Ukraine this week.

Eric Schmitt

The Pentagon is rotating troops in Europe, a sign that the buildup of U.S. forces may become permanent.

The Pentagon announced on Friday that fresh U.S. Army troops would be sent to replace the 10,500 additional forces the United States has sent to Europe since Russia’s invasion of Ukraine to bolster NATO’s eastern flank and the Baltics, signaling that the temporary troop buildup will likely become permanent.

The overall number of American troops in Europe will remain at about 100,000 as a result of the one-for-one rotation of forces over the coming weeks and months, John F. Kirby, the Pentagon press secretary, said.

With the commitment to bolstering NATO’s forces, U.S. military officials are indicating that while the United States is staying out of the war in Ukraine, it will not hesitate to act if President Vladimir V. Putin of Russia turns his eye toward a member of the Atlantic alliance.

Several thousand troops and commanders from the 101st Airborne Division at Fort Campbell, Ky., will replace troops from the 82nd Airborne Division at Fort Bragg, N.C., who will head home after having spent the past several months in Poland and Germany, Mr. Kirby said.

Troops from the 1st Cavalry Division at Fort Hood, Texas, will replace troops from the 3rd Infantry Division.

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Alan Rappeport and Emily Flitter

Treasury warns foreign banks against helping Russia evade sanctions.

The Biden administration is urging international banks not to help Russia evade sanctions, warning that firms risk losing access to markets in the United States and Europe if they support Russian businesses or oligarchs that are facing financial restrictions as a result of the war in Ukraine.

The admonition by a senior Treasury official highlights U.S. efforts to exert pressure on the Russian economy through American financial power and underscores the broad view that the Biden administration is taking of its ability to enforce sanctions as it looks to isolate Russia from the global economy.

In private meetings on Friday with representatives of international banks in New York, Adewale Adeyemo, the deputy Treasury secretary, laid out the consequences of helping Russians flout sanctions. He pointed to the “material support provision” that dictates that even if a financial institution is based in a country that has not imposed sanctions on Russia, the company can still face consequences for violating U.S. or European restrictions, including being cut off from those financial systems.

“If you provide material support to a sanctioned individual or a sanctioned entity, we can extend our sanctions regime to you and use our tools to go after you as well,” Mr. Adeyemo said in an interview on Friday. “I want to make that very clear to these institutions that are domiciled and other countries that may not have taken sanctions actions: that the United States and our allies and partners are prepared to act if they do things that violate our sanctions.”

The Biden administration has placed sweeping restrictions on Russian financial institutions, oligarchs and its central bank. It has coordinated with allies in Europe and Asia to crack down on sanctions evasion; the direct warning to foreign banks was part of that effort.

Financial institutions from China, Brazil, Ireland, Japan and Canada were at the meeting, which was hosted by the Institute of International Bankers.

Mr. Adeyemo said that U.S. banks had been careful to avoid violating American sanctions, but that Russian individuals and businesses were looking to set up trusts and use proxies as workarounds. He also pointed to firms that might be providing support to sanctioned oligarchs who are trying to move their yachts to different ports to avoid seizure.

Most jurisdictions have been complying with the sanctions, but some, such as the United Arab Emirates, have continued to provide safe haven for Russian assets. The yachts of several Russian oligarchs have been docked in Dubai.

“You’ve seen a number of Russian yachts move from ports, countries that have extended sanctions to countries that haven’t,” Mr. Adeyemo said. “We want to make clear to people that if you’re a financial institution, and you have a business that is a customer that is providing material support to one of these yachts, you, that business, could be subject to our material support provision.”

Referring to his message to foreign banks, he added: “You need to make sure that not only are you making sure that you’re watching flows into your financial institution, but you need to also help by reminding the businesses that you support that they, too, you don’t want them to be providing material support to Russian oligarchs or Russian businesses as well.”

Banks and financial institutions around the world have been grappling with how to remain in compliance with the waves of new sanctions against Russia.

Citigroup, the largest U.S. bank in Russia, with about 3,000 employees there, was in “active dialogue” to sell its Russian consumer and commercial-bank businesses, Jane Fraser, its chief executive, told Bloomberg this month.

Citigroup trimmed its exposure in Russia to $7.9 billion in March, down from $9.8 billion at the end of last year, according to a filing. “This weaponization of financial services is a very, very big deal,” Ms. Fraser said at a conference this month. She said she expected global capital flows to splinter as nations developed new financial systems to avoid being too reliant on Western firms.

Foreign banks with U.S. operations can find themselves caught between conflicting demands. In some cases, U.S. sanctions have required them to cut off longtime customers. Those who resisted doing so learned how serious the authorities could be about tracking down violators and hitting them with big fines.

In 2019, for instance, the British bank Standard Chartered paid $1.1 billion to settle cases brought by the Justice Department, Treasury, New York’s state banking regulator and state prosecutors over transactions it had carried out for Cuba, Syria, Iran and Sudan in violation of U.S. sanctions. Two years earlier, Deutsche Bank paid $630 million after it was caught helping Russian investors sneak $10 billion into Western financial centers. The international giants HSBC and BNP Paribas have also paid billions in the past 10 years to settle sanctions violations cases.

Lananh Nguyen contributed reporting.

Julian E. Barnes

After underestimating Ukraine, U.S. spy agencies will review how they gauge an army’s will to fight.

Senior intelligence officers are conducting a review of whether America’s spy agencies underestimated Ukraine’s will to fight before Russia’s February invasion, the top intelligence official announced this week.

In recent months, lawmakers have raised the issue of how well spy agencies can predict the will to fight, in the face of fiercer than expected fighting from Ukraine’s military this year, and the more rapid than expected collapse of the Afghan military last summer.

The new review is being conducted by the National Intelligence Council and will look at both how the United States evaluates a military’s will to fight and its capacity to wage war. Testifying before the Senate Armed Services Committee on Tuesday, Avril D. Haines, the director of national intelligence, said the issues of both will and capacity are “quite challenging to provide effective analysis on.”

There is no timeline for the review to be completed, American officials said. The intelligence council will examine analyses of Ukraine and Afghanistan as well as other examples, like the Iraqi military’s partial collapse in the face of the Islamic State’s offensive in 2014. Ms. Haines said that as part of the review, intelligence officers would look at different methodologies that could be used to gauge a military’s will to fight.

Some American officials believe the idea that the intelligence community misjudged the Ukrainian will to fight has been overstated. Many analysts, including at the State Department and elsewhere, did predict that the Ukrainian military would resist fiercely, but what was less clear at the time was how well the Russians would fight and how quickly Ukraine could take advantage of Western military aid and intelligence to thwart Russian attacks.

Nevertheless, the track record of the military in assessing how well other forces will fight is poor, said Senator Angus King, independent of Maine. In an interview Friday, Mr. King said intelligence agencies needed to consider other methods of assessing how well armies will perform. Had the United States had a better sense of the Ukrainian military’s will to fight, perhaps more aid would have been sent sooner.

“It’s much easier to count tanks,” Mr. King said. “That’s pretty straightforward. It’s very hard to assess something like the will to fight, but that doesn’t mean we shouldn’t do it, because it’s an important piece of information.”

After the hearing, Ms. Haines’s office received a partially classified letter from the Senate Intelligence Committee. While the letter praised the intelligence agencies for accurately predicting Russia’s invasion of Ukraine, it said they had underestimated the Ukrainian military and overestimated the Afghanistan’s army. The letter, according to people familiar with it, raised questions about the methodology used by the intelligence agencies in gauging will to fight.

The classified letter, and the review by the intelligence community, was earlier reported by CNN.

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Cassandra Vinograd

The Ukrainian defense minister, Oleksiy Reznikov, said that heavy weapons had begun to arrive but warned that “we are entering a new, long phase of the war.” “Extremely tough weeks are ahead,” he said in a statement posted on the ministry’s website. “No one can say for sure how many of them there will be.”

Eric Schmitt

The Pentagon chief spoke to his Russian counterpart for the first time since Ukraine’s war began.

WASHINGTON — The American secretary of defense on Friday spoke with his counterpart in Moscow for the first time since Russia invaded Ukraine in February and plunged Europe into its most dangerous crisis since World War II.

The defense secretary, Lloyd J. Austin III, had last talked with Russia’s defense minister, Sergei K. Shoigu, on Feb. 18 — six days before the invasion. The call comes as fighting in Ukraine seems to have settled into what one American intelligence official described as “a bit of a stalemate.”

In Friday’s call, Mr. Austin pushed for an immediate cease-fire in Ukraine and emphasized the importance of maintaining lines of communication, according to John Kirby, the Pentagon spokesman.

Russia’s defense ministry said in a statement that the call between Mr. Austin and Mr. Shoigu was “at the initiative of the American side,” which two senior U.S. officials confirmed. Top Pentagon officials, including Mr. Austin, had repeatedly tried to contact their Russian counterparts in the aftermath of the invasion.

“What motivated them to change their mind and be open to it, I don’t think we know for sure,” one senior Pentagon official said, speaking on the condition of anonymity to describe a confidential call. He said the hourlong conversation was “professional,” but broke no new ground.

“The call itself didn’t specifically solve any acute issues or lead to a direct change in what the Russians are doing or saying,” the official said, adding that Mr. Austin nevertheless hoped it would “serve as a springboard for future conversations.”

The conversation between Mr. Austin and Mr. Shoigu was the highest-level contact between U.S. and Russian officials since March 16, when President Biden’s national security adviser, Jake Sullivan, spoke with the secretary of the Russian Security Council, Gen. Nikolay Patrushev, and reiterated the United States’ strong opposition to Russia’s unprovoked invasion of Ukraine.

It comes three days after Avril D. Haines, the director of national intelligence, told a Senate panel that the next month or two of fighting in Ukraine will be significant, as President Vladimir V. Putin of Russia tries to reinvigorate his plodding military campaign. But even if Russia were successful in seizing the Donbas region of eastern Ukraine, she said, it would not end the war.

Lt. Gen. Scott D. Berrier, the director of the Defense Intelligence Agency, told the same Senate committee that the war was at “a bit of a stalemate.”

“The Russians aren’t winning, and the Ukrainians aren’t winning,” General Berrier said.

L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
France24 - Monde

Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Publié le : 10/05/2022 - 18:54

Aude MAZOUE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

La menace d’une sécheresse plane sur la France. Avant même le début de l'été, quinze départements sont déjà soumis à des restrictions d'eau. Les agriculteurs assurent d’ores et déjà que la période actuelle aura un impact sur les cultures. Décryptage.

Chacun se refuse à ce stade à parler de catastrophe. Mais tous les signes d’une sècheresse record sont là. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé, mardi 10 mai, un constat alarmiste : "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a prévenu Christiane Lambert, sa présidente à l'AFP. "Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sècheresse touche des régions au nord de la Loire", a-t-elle poursuivi. 

>> Climat : une inquiétante sécheresse en Espagne et au Portugal, en plein hiver

De nombreux secteurs touchés

Même constat d’urgence au ministère de l'Agriculture. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", indique-t-on rue de Varenne. Le temps sec et chaud de la fin avril et de ce début mai pourrait aussi, s'il perdure, affecter les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, ainsi que les fourrages indispensables pour nourrir les bêtes. 

Les risques encourus vont au-delà des pertes agricoles. "Outre l’agriculture, la sécheresse a un impact considérable sur de nombreux autres secteurs comme les bâtiments, explique Emma Haziza, hydrologue. On voit de plus en plus de maisons s’effondrer. C’est un phénomène nouveau en France. Ces préjudices coûtent bien plus chers que les inondations et vont avoir à plus long terme d'importantes conséquences économiques. Par ailleurs, la sècheresse a aussi des répercussions sur la production énergétique. Les centrales nucléaires ont en effet besoin d’importantes quantités d’eau pour refroidir les réacteurs." 

La sécheresse, première conséquence visible du dérèglement climatique

En cause, la hausse des températures enregistrées au printemps et un mois d'avril "en déficit de 25 % de pluviométrie". Pour Météo-France, cet "épisode de chaleur" est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique". Mais la sècheresse s’explique surtout par les très faibles précipitations de cet hiver. En soit, "ce nouvel épisode de sècheresse est exceptionnel mais pas inédit, indique Emma Haziza. En revanche, ce qui est nouveau, c’est ce déficit de pluie observé lors des quatre mois d’hiver. Ajouté à des températures élevées pour la saison, les nappes phréatiques n’ont pas pu se remplir. On aboutit alors très vite à une phase critique sachant que l’on n’a même pas encore abordé l’été."  

#Sécheresse | ⭕ 15 départements ont d'ores et déjà mis en place des mesures de restriction pour l’eau.Découvrez comment agir à votre échelle ⤵️https://t.co/VwEimLQJv3

May 10, 2022

L’hydrologue est formelle : "Le manque de pluie est directement lié au changement climatique, il n’y a plus aucun doute à avoir. La sècheresse en est l’une des premières conséquences visibles. On constate seulement aujourd’hui que le phénomène arrive de plus en plus vite et prend chaque année plus d’ampleur. C’est notamment la première année que le France fait face à une sécheresse éclair", un phénomène jusque-là constaté dans les pays chauds, qui assèche les sols et les récoltes en seulement cinq jours.  

Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. "On constate que les nappes phréatiques de certains territoires sont très réactives et parviennent facilement à se remplir quand d’autres ne se remplissent pas". Ainsi, les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, le pourtour méditerranéen, le Grand-Est ainsi que toute la région Poitou-Charentes sont particulièrement touchés par le manque d’eau. "Mais on voit bien qu’aujourd’hui, même les régions qui se pensaient épargnées par la sècheresse comme le Nord de la France, ou la Belgique ou encore le Nord de l’Europe commencent elles aussi à en subir les effets", poursuit la scientifique.  

Des mesures d'urgence, mais surtout la nécessité de s'adapter

Pour parer à l’urgence, quinze départements ont d’ores et déjà été soumis à des restrictions. Elles vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50 % des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée). 

À l'issue de réunions avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole, les ministères ont également annoncé que le guichet "Troisième révolution agricole", ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires". 

🌡 Depuis mars, plusieurs départements subissent déjà la sécheresse : avec la hausse des températures des prochains jours, ce phénomène et ses conséquences risquent de s'aggraver.↪ Ayons les bons réflexes pour économiser l'eau : https://t.co/BabqY7Cxbe@b_abba @J_Denormandie pic.twitter.com/nCbi0CHqxi

May 10, 2022

Fin avril, le gouvernement avait également annoncé que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter au changement climatique ou créer des retenues d'eau. 

Pas sûr que ces mesures suffisent à endiguer le phénomène. "Aujourd’hui, tout le système s’emballe, on est entrés de plain-pied dans le changement climatique, estime Emma Haziza. Il faut réenvisager notre modèle à long terme, repenser notre territoire et sortir du modèle productiviste qui a notamment entraîné la déforestation".  

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Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

ELEMENT TERRE

Une sécheresse en hiver

Changement climatique

Manifestations contre la sécheresse en Iran : les raisons de la colère

Le Figaro

Dix grands anisés artisanaux pour l'été à découvrir

Maison Ferroni, pastis millésimé 2019, Château des Creissauds

NOTRE SÉLECTION - Si cette boisson rafraîchissante renvoie au soleil méridional, elle constitue également la base de dégustations de grande qualité et de cocktails étonnants.

Les anisés artisanaux sont une invitation au voyage à travers différents terroirs des Alpes, du Jura, des Pyrénées et du pourtour méditerranéen, dont sont issues les plantes aromatiques qui les composent. Mais dans bien d'autres pays, ils sont un élément du patrimoine. Secs ou mélangés à quelques volumes d'eau, ils peuvent revêtir une richesse aromatique exceptionnelle. Qu'ils soient à base d'artemisia absinthium, interdite en 1915 et réhabilitée en 2011 (absinthe) ; d'anis vert ou étoilé, de fenouil et de réglisse (pastis) ; ou d'anis vert essentiellement (anisette), les anisés redéfinissent en permanence la base de leurs arômes si particuliers.

1. Maison Ferroni – Château des Creissauds pastis millésimé 2019Bouches-du-Rhône – 45 % Prix : 50 € Élaboré à partir de 19 plantes récoltées fraîches, entre avril et octobre (macérées isolément au domaine à Aubagne), afin de laisser exprimer les spécificités du climat, qui les a vues croître, ce pastis d'exception résulte de l'assemblage des macérats (maturés séparément plusieurs mois) pour un élevage final en foudre de 12 mois. Chaque millésime est ainsi le marqueur des conditions naturelles du terroir qui l'a forgé. Disponible en ligne sur Ferroni

Maison Ferroni, Château des Creissauds 2019

2. Armand Guy – Pontarlier-Anis à l'ancienneJura – 45 % Prix : 26,95 €Depuis 1890, le meilleur de la distillation de l'anis vert est à Pontarlier : une trame aromatique dont la pleine fraîcheur n'a de comparable que le raffinement de l'allonge en bouche. L'ensemble, sans sucre ajouté. Disponible en ligne sur Cave Fraisse

Armand Guy, Pontarlier-Anis à l'ancienne

À lire aussiDix recettes de cocktails du marché pour célébrer le printemps

3. Les Fils d'Émile Pernot – Absinthe Sauvage 1804Jura – 68 % Prix : 89,70 € La recette de 1804 de cette absinthe exceptionnelle n'intègre que de la grande artémise sauvage et une belle proportion de plantes cueillies dans des lieux secrets du Jura. Nul besoin de sucre pour apprécier le bouquet de cette fée verte, produite en petite quantité. Si vous ne deviez tester qu'un seul breuvage des poètes maudits, c'est celui-là. Disponible en ligne sur Mon Club des Cavistes

Les Fils d'Émile Pernot, Absinthe Sauvage, 1804

4. Saint Quentin – Pastiche spiritueux aniséGard – 45 % Prix : 39 € À Saint-Quentin-La-Poterie, Quentin Le Cléac'h produit un spiritueux anisé d'exception à base d'ingrédients de garrigue sauvage et bio (agastache, hélichryse, népeta, hysope, etc.). Le tout, là encore, sans sucre ajouté. La réinterprétation très personnelle d'un pastis plus sain et absolument désaltérant. Disponible en ligne sur Épicerie les Champions

Pastiche spiritueux anisé

5. Lachanenche – pastis bio La Roche Bénite Alpes-de-Haute-Provence – 45 % Prix : 30 € Cette distillerie aux portes du Mercantour, où la biodiversité végétale est d'une extrême richesse, opère lentement et à faible pression, grâce à un alambic à double retors de 1907, offrant toute sa fraîcheur (hysope, génépi, serpolet, lavande sauvage, angélique, etc.) à ce pastis provençal d'altitude.Disponible en ligne sur Le Coin des épicuriens

Lachanenche, pastis bio La Roche Bénite

6. Distillery Krauss – Distilled AniseAutriche – 50 % Prix : 42 € L'anis dans toute son intensité et sans sucre ! L'anéthol, présent dans les huiles d'anis, est particulièrement suave et savoureux. Il possède une belle réserve de puissance, avec un peu d'eau froide ou sur glace, démontrant densité et profil aromatique complet. Disponible physiquement à La Samaritaine

Distillery Krauss, Distilled Anise

7. El Massaya – arakLiban – 53 % Prix : 42, 50 € À base d'anis vert du mont Hermon en Syrie, macéré dans une eau-de-vie de vin issue du cépage endémique obeidi de la plaine de la Bekaa, cet arak distillé lentement dans l'un des derniers alambics à tête de maure en cuivre, chauffée aux sarments de vigne, est d'une absolue pureté. Disponible en ligne sur La Maison du Whisky

El Massaya, arak

8. Aromatiques du Larzac – pastis des HomsAveyron – 45 % Prix : 23,50 € Produit en la distillerie caussenarde de Marion Renoud-Lias, ce pastis artisanal d'une grande élégance restitue les plantes aromatiques qui le composent, issues du plateau du Larzac. Disponible en ligne sur Aromatiques du Larzac

Aromatiques du Larzac, pastis des Homs

9. Noblesse – pastis ArdentBelgique – bio – 45 % Prix : 32,50 € Produit dans la province de Liège, ce pastis offre une grande fraîcheur printanière par son approche végétale et fleurie, mais également une surprenante rondeur en fin de bouche. Disponible en ligne sur Upperwine

Noblesse, pastis Ardent

10. Distillerie des Terres Rouges – pastis des Terres Rouges Corrèze – 45 % Prix : 21,50 € Le rouge, c'est celui du grès de Collonges, qui signe l'identité de cet ancien bastion des comtes de Turenne. Il donne son nom à ce pastis aussi désaltérant (cardamome blanche, carvi, etc.) que complexe (armoise, angélique notamment). Disponible en ligne sur Premium Liqueur

Distillerie des Terres Rouges, pastis des Terres Rouges

Dijon, nouvelle gastropole

REPORTAGE - Jour J pour la capitale bourguignonne: sa Cité internationale de la gastronomie et du vin a enfin ouvert ses portes, ce vendredi. Le pari semble réussi.

Quatre nouveaux restaurants à découvrir d’urgence à Nice et ses environs

LA SÉLECTION DU FIGARO - À trois jours de l’ouverture du Festival de Cannes, tour de piste de ces tables orchestrées par des trentenaires qui dynamisent la région niçoise.

La meilleure pizzeria d'Europe reste à Paris

Peppe, dans le 20e, du Napolitain Giuseppe Cutraro, remporte, pour la deuxième année consécutive, le classement du guide transalpin 50 Top Pizza en dehors de la Botte.

L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
France24 - Monde

Splendeur et chute d’une dynastie politique dans un Sri Lanka à genoux

Publié le : 11/05/2022 - 18:17

Leela JACINTO Alice BROGAT

À l’apogée de leur pouvoir, les membres de la famille Rajapaksa occupaient tous les postes clé au Sri Lanka : président, Premier ministre, ministres des Finances et de l’Intérieur. Mais au moment où le clan semblait invincible, une crise économique, qu’il a lui-même provoqué, l’a conduit à sa perte. Cela signifie-t-il pour autant la fin de la dynastie politique la plus puissance d’Asie du Sud-Est ?

Le Sri Lanka au bord du chaos : des manifestations pacifiques contre le gouvernement ont basculé cette semaine dans la violence alors que de nombreux symboles du pouvoir de la famille Rajapaksa, aux manettes depuis près de 20 ans, ont été pris pour cible.

Le 9 mai, une foule en colère s’est notamment abattue sur la résidence du Premier ministre à Colombo, conduisant l’armée à mener, avant l’aube, une opération de sauvetage de Mahinda Rajapaksa et de sa famille. Le Premier ministre avait déjà remis une lettre de démission à son frère cadet, le président, ouvrant la voie à un nouveau "gouvernement d’union nationale". 

Au même moment, dans la province d’Hambantota, des manifestants ont attaqué le Musée Rajapaksa, situé dans le village familial ancestral de Medamulana. Deux statues de cire représentant les parents Rajapkasa ont été détruites ainsi que des bâtiments et la maison familiale située à proximité du musée. 

Une situation inimaginable, il y a à peine deux ans. Le 12 août 2020, une extraordinaire démonstration de force du clan Rajapaksa se déroulait au Temple de la Dent, l’un des sites bouddhistes les plus vénérés du Sri Lanka, situé dans la ville de Kandy, l’ancienne capitale politique des rois de l’île. 

Élu président au mois de novembre 2019, Gotabaya Rajapaksa venait de remporter une victoire écrasante aux élections législatives et prêtait serment avec un cabinet composé de deux de ses frères et deux neveux. 

Prêter serment lors d’une cérémonie religieuse était une tradition familiale chez les Rajapaksa, une manière de symboliser leur ancrage dans ce nationalisme bouddhiste cinghalais qui nourrit leur pouvoir. Alors que la fortune du clan n’a cessé de croître ces dernières années, ces cérémonies politico-religieuses se sont multipliées sur les sites sacrés. Fonctionnaires, diplomates et journalistes se sont consciencieusement rendus à chaque investiture d’un Rajapaksa à un nouveau ministère.

La concentration des pouvoirs et la mauvaise gestion, en revanche, n’avaient eux rien de sacré. Lors de la prise de fonction de son nouveau cabinet, le président s’est ainsi octroyé le portefeuille de la Défense, en contradiction avec la Constitution qui empêche le chef de l’État d’occuper un poste ministériel. Son frère, le puissant Mahinda Rajapaksa, est devenu non seulement Premier ministre mais aussi ministre des Finances, de l’Urbanisme et des Affaires bouddhistes.

Le président a également nommé son frère aîné, Chamal Rajapaksa, ministre de l’Irrigation, de la Sécurité, de l’Intérieur et de la Gestion des catastrophes. Son fils Sashindra a, lui, reçu un poste de secrétaire d’État à l’agriculture. Quant au fils du Premier ministre, il a hérité du portefeuille de la Jeunesse et des sports. 

À leur apogée, les Rajapaksa semblaient invincibles. Le clan pouvait signer à tour de bras des méga contrats d’infrastructures, amasser des fortunes et réprimer les minorités et les journalistes sans jamais avoir à rendre de compte. 

Pendant de nombreuses années, les défenseurs des droits humains ont dénoncé la répression, les massacres, la corruption et le népotisme de la dynastie politique la plus puissante d’Asie du Sud-Est. Mais leurs appels sont restés lettres mortes auprès d’un électorat prêt à fermer les yeux sur ces coups portés aux libertés publiques, séduit par le culte de dirigeants forts préférant l’action au compromis. 

Aujourd’hui, la chute est d’autant plus vertigineuse pour cette famille qui détenait, depuis l’époque de la colonisation, une emprise quasi féodale sur le pays.

Le père de l’actuel président, D. A. Rajapaksa, était un parlementaire représentant le district d’Hambantota. Mais c’est son second fils, Mahinda, qui a catapulté le clan vers les sommets en quittant ses habits de leader de l’opposition pour enfiler le costume de Premier ministre en 2004. 

Frères d’armes 

Un an plus tard, Mahinda remportait l’élection présidentielle d’une courte tête lors d’un scrutin marqué de violences et un appel au boycott lancé par la minorité tamoule du nord de l’île. Une première victoire pour Mahinda dans la guerre sanglante qui l’opposait au mouvement séparatiste des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE). 

Le président Mahinda commence alors à mettre place un mode de gouvernance au service de la prospérité de la famille Rajapaksa, lui faisant gagner le surnom de "chef du clan". 

Selon ses biographes, le président Mahinda aurait tapé sur l’épaule de son jeune frère Gotabaya, un ancien officier de l’armée, pour lui annoncer qu’il allait devenir le prochain ministre de la Défense. Bientôt allait pouvoir débuter une guerre sans merci pour "en finir" avec les Tigres tamouls, comme il l’avait promis à son électorat. 

Les Tigres tamouls avaient pourtant abandonné l’idée de créer un état indépendant. Ils demandaient plus d’autonomie dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu signé sous l’égide de la Norvège. Cette trêve devait paver la voie à un accord de paix et mettre fin à deux décennies d’une guerre civile brutale dans laquelle des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie.

>> À voir : Au Sri Lanka, les blessures de la guerre civile restent béantes

Les frères Rajapaksa, au contraire, ont élaboré une opération militaire pour anéantir les Tigres tamouls, avec l’appui d’une large part de l’opinion publique. En revanche, pour la minorité tamoule a débuté une période de violences dirigées contre les civils, suscitant la condamnation de l’ONU et des organisations internationales de défense des droits humains. 

Gotabaya est notamment soupçonné d’être impliqué dans l’épisode tristement célèbre du Drapeau Blanc, en 2009, lorsque des membres des Tigres tamouls et leurs familles ont accepté de se rendre aux autorités sri-lankaises, pour finalement être massacrés. Les frères Rajapaksa ont toujours nié leur responsabilité dans ces événements ainsi que dans les nombreuses disparitions de civils qui ont marqué ces années noires. 

Le piège de la dette chinoise 

Cette ligne sécuritaire extrêmement dure a fait grimper en flèche la popularité de Gotabaya lors de la dernière élection présidentielle, tout comme elle a permis à son frère, plus expérimenté politiquement, de rafler la mise lors des élections législatives l’année suivante. Mais ce ne sont pas les questions sécuritaires mais bien économiques qui ont conduit le clan Rajapaksa à sa perte.  

À court de devises étrangères et confronté à une pénurie d’essence, des coupures de courant et une inflation galopante, le vent a fini par tourner pour le clan Rajapaksa, alors que la population tentait de survivre au désastre que son gouvernement avait créé.

Horrifiés par les violations flagrantes des droits de l'Homme au Sri Lanka, les gouvernements occidentaux ont commencé à réduire leurs aides financières. Privé de cette manne, le gouvernement a massivement contracté des emprunts bancaires pour financer le budget de l’État. 

Les Rajapaksa ont également accentué leur dépendance vis-à-vis des investissements chinois, tombant dans le piège de la dette. Symbole de ces méga projets à l’utilité douteuse : le gigantesque port construit dans la ville natale de la famille à Hambantota, financé par des emprunts contractés auprès de banques chinoises à des taux d’intérêt mirobolants pour un projet non viable économiquement.

Alors que la dette du pays explosait, les Rajapaksa ont ignoré les appels du FMI à une restructuration de la dette, promettant que le Sri Lanka serait en mesure de satisfaire ses créanciers. Pendant ce temps, Basil Rajapaksa, nommé ministre des Finances depuis 2020 en dépit de soupçons de corruption, a hérité du surnom de "Monsieur 10 %", en référence à des accusations de détournement de fonds publics. 

Quant à son neveu, le fils de Chamal Rajapaksa, Sahindra, il a été à l’origine d’un décret désastreux interdisant l’importation d'engrais chimiques, qui a frappé de plein fouet le secteur agricole, vital pour l’économie du pays.  Avec la chute des revenus touristiques liés à la pandémie de Covid-19, les Sri Lankais ont commencé à perdre confiance dans la famille régnante. 

Au lendemain des violences entre partisans et opposants au président, Namal, le fils de Mahinda, a reconnu que la famille traversait "une mauvaise passe".

Cependant, d'aucuns refusent de tirer un trait sur les Rajapaksa. "C’est un nom qui a encore des soutiens parmi l’ethnie cinghalaise [Relatif aux habitants de Ceylan, aujourd'hui Sri Lanka, NDLR]", explique à l’AFP Akhil Bery de l’Asia Society Policy Institute. "Bien que cette situation relève en grande partie de la responsabilité des Rajapaksa, leurs successeurs vont devoir hériter de ce désordre, laissant aux Rajapaksa un espace politique à occuper"

Article traduit de l'anglais par Grégoire Sauvage. L'original est à retrouver ici.

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Sri Lanka : le Premier ministre démissionne après des attaques menées par ses partisans

La chronique de l’éco

Le Sri Lanka pris dans le piège de la dette chinoise

Sri Lanka : après sa démission, l'ancien Premier ministre placé en sécurité par l'armée

L'Humanité

Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose

Actu

Quand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.

Marine Cygler

D’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».

Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.

L’églantier s’emmêle les pétales

Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.

Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.

Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.

35 000 variétés existantes à ce jour

Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !

Le mystère du géraniol des roses

Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.

 

« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »

 

Le point de vue  Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)

Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?

La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.

Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?

Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.

Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?

La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.

À quoi ressemblera le rosier de demain ?

Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.

sciencesgénétique
Le Figaro

Macha Méril va monter en 2024 l'opéra qu'elle écrit avec Michel Legrand

Jacques Pessis

L'actrice, épouse du grand compositeur de musiques de films disparu en 2019, montera l'œuvre, Les dévoyés, qu'ils ont conçu ensemble, au Châtelet.

Michel Legrand en avait formé le vœu; Macha Méril, qu'il avait épousée en 2014, l'a réalisé. Des prix portant son nom ont été remis ce week-end à La Mothe, la maison du Loiret où il a passé les dernières années de sa vie. Un jury présidé par Claude Lelouch les a remis à trois compositeurs de musiques de films : le tunisien Amine Bouhafa, le libanais Bachar Mar-Khalifé et le japonais Joe Hisaishi. «Ils sont connus et respectés dans leurs pays respectifs pour un travail qui n'est pas suffisamment reconnu à sa juste valeur», dit la comédienne.

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Les lauréats sont repartis avec un trophée représentant une grenouille en train de jouer du piano. «Cette image faisait beaucoup rire Michel», ajoute Macha Méril, qui considère ces récompenses comme une étape dans le combat qu'elle mène en coulisses depuis plusieurs mois. Convaincue que les musiciens qui travaillent pour le cinéma doivent figurer dans de prestigieux palmarès annuels, elle a multiplié les démarches en ce sens, en particulier auprès de dirigeants du Festival de Cannes et de la SACEM. «À chaque fois, on m'a répondu que c'était impossible parce que cette catégorie ne figurait pas dans les statuts».

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Macha Méril-Michel Legrand: une grande passion

Nullement convaincue par ce qu'elle considère comme une façon de botter en touche, elle ne se décourage pas pour autant. «Voici plusieurs années, Bertrand Tavernier avait dit exactement la même chose que moi, et rappelé ce que la bande originale avait apporté à des films devenus cultes. Il n'avait pas été entendu. Ce n'est pas une raison pour baisser les bras».

Tout en poursuivant ce combat auprès des autorités officielles, elle a entamé un autre : aider une nouvelle génération de compositeurs à prendre le relais des grands anciens. «Il y a aujourd'hui, dans les conservatoires, des talents en herbe dont l'agilité, le sens de la mélodie, montrent qu'ils sont capables de contribuer largement au rythme, à l'émotion d'un film» . Afin qu'ils puissent travailler dans la sérénité, elle a décidé de transformer la propriété de Michel Legrand, en une «Villa Médicis» de la musique de films. Grâce à des mécènes et des subventions régionales et nationales -qu'elle a commencé à demander et à réunir- elle fera construire, dans le parc, des bâtiments où de jeunes compositeurs pourront travailler sereinement pendant au moins une année.

Ils auront également accès aux archives de Michel Legrand, à commencer par des milliers de partitions originales, écrites à la main, qui ont été numérisées et classées. «Il y a aussi des inédits dont vous n'imaginez pas le nombre ! Des cartons où figurent, en particulier, des comédies musicales qu'il n'a pas eu le temps de monter». Dans ce trésor figurent des mélodies inédites sur lesquelles des écrivains ajoutent actuellement des paroles : Eric-Emmanuel Schmitt, Yann Queffélec, Irène Frain et Tahar Ben Jelloun parmi ces auteurs.

Dans un an ces chansons seront réunies dans un CD hommage qui fera suite au coffret de 5 CD Hier et demain qui vient de paraître. Stéphane Lerouge , qui l'a réalisé, a réuni des musiques de films, des variétés instrumentales méconnues, ainsi que des chansons interprétées par Clara Luciani, Thomas Dutronc et quelques autres. Ils proposent une «relecture personnelle» de refrains qui ont fait le tour du monde. Macha Méril y a ajouté sa contribution avec des couplets intitulés Celui-là.

Elle s'attelle à une tâche qui va lui demander plusieurs mois de travail. «J'ai écrit, avec Michel, un opéra intitulé “Les dévoyés”: l'histoire d'une rencontre en 1963 à La Coupole, entre un jeune homme et une philosophe. Nous allons le créer en février 2024, au Châtelet». Des chanteurs assureront la partie vocale, et elle sera l'une des interprètes du livret. Elle n'imaginait pas qu'il en soit autrement.

«Une célébration» : Rockin'1000 se prépare à enflammer à nouveau le Stade de France

Le groupe aux 1088 musiciens, dirigé par le chef d'orchestre Alex Deschamps, jouera son premier concert depuis la pandémie, samedi 14 mai. Les rockeurs rendront hommage au batteur des Foo Fighters, Taylor Hawkins.

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CRITIQUE - La voix brisée et chevrotante, au son d'une bien triste fanfare, Mister Renard célèbre son anniversaire avec un disque composé de reprises de Brassens, Reggiani, Montand ou Trénet.

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Quelques jours après sa sortie de prison pour avoir agressé sa mère, l'aîné du chanteur australien, atteint de schizophrénie, décède. On ignore les causes de cette disparition.

France24 - Monde

Pénurie de lait infantile aux États-Unis : un condensé de toutes les crises du moment

Publié le : 10/05/2022 - 18:38

Sébastian SEIBT Suivre

Les consommateurs américains ont du mal à trouver plusieurs produits actuellement, mais la pénurie la plus grave touche le lait infantile en poudre. Une situation qui affecte les plus fragiles et qui est due à une multitude de facteurs, liés aussi bien à la pandémie qu’à l’inflation, et à un scandale sanitaire. 

“Des familles de Miami au désespoir”, écrit le site de WRGT, une station locale de télévision en Floride, tandis que la télévision de Salt Lake City narre le “stress intense des parents de l’Utah”. Les titres de ce type se multiplient et deviennent de plus en plus alarmistes dans les médias américains ces derniers jours.

En cause, une pénurie de lait en poudre à travers tout le pays. Plus de 40 % des stocks sont épuisés dans 11 000 magasins, rapporte le quotidien USA Today, lundi 9 mai. Dans six États - l’Iowa, le Missouri, le Texas, le Dakota du Sud et du Nord et le Tennessee - ce sont même plus de la moitié des produits qui ne sont plus disponibles, précise la chaîne CNN qui s’appuie sur les données de Datasembly, un site de suivi de l’évolution des prix des produits au niveau local aux États-Unis, publiées début mai.  “Le lait pour enfant est dorénavant le produit pour lequel la pénurie est la plus grave aux États-Unis”, a souligné Ben Reich, PDG de Datasembly.

"Je suis prête à payer cash"

Des photos des étals vides dans les supermarchés n’ont pas manqué d'inonder les réseaux sociaux, tandis que les jeunes parents racontent leurs périples sans fin d’un Target à un CVS (deux enseignes américaines de supermarchés) pour trouver le Saint Graal. 

“J’ai deux enfants. Je ne trouve nulle part leur lait en poudre et je suis prêt à payer cash pour tout ce que vous pouvez avoir”, a écrit sur eBay Ashley Hernandez, une habitante du Texas, dont les enfants ont en plus besoin, pour des raisons de santé, d’un lait très spécifique.

“Tous les jours nous recevons des témoignages de parents qui sont anxieux, fâchés, et ont surtout très peur car il en va de la santé de leurs enfants”, a souligné au New York Times Brian Dittmeier, l’un des responsables de la National WIC (Women Infant Children) association, un organisme de soutien aux familles les plus démunies.

Aux États-Unis, 75 % des nourrissons de plus de six mois reçoivent au moins une partie de leur nourriture sous forme de lait en poudre, souligne le site Axios. Cette pénurie risque donc de laisser des traces si elle perdure, pouvant avoir un impact sur le développement des enfants, rappelle CNN.

De la pandémie à l’inflation…

Une situation qui n’a pas échappé aux responsables politiques, surtout dans le camp des républicains. Plusieurs d’entre eux ont appelé l’administration Biden à considérer cette pénurie comme une “crise nationale”, tout en enjoignant le président, dans un savant mélange des genres, à réduire le soutien financier à l’Ukraine afin de débloquer des fonds pour les “mères” américaines… 

The formula shortage is a national crisis, hitting poor moms and kids the hardest. The FDA needs to immediately step up, be transparent, explain how it will get production restarted, and give parents a timeline. And the Biden Administration needs to take this seriously.

May 9, 2022

Même certains démocrates, comme Abby Finkenauer, représentante de l’Iowa, ont appelé le gouvernement à en faire plus. Ils lui ont notamment demandé d’utiliser le Defense Production Act - une loi permettant à l’État de forcer les entreprises du pays à fabriquer en priorité certains produits - pour venir à bout de cette pénurie.

La situation n’a, en effet, fait qu’empirer depuis un an. Au printemps 2021, le lait en poudre semblait encore simplement faire partie de la longue liste des produits affectés par les défaillances des chaînes d’approvisionnement dues à la pandémie. Si la plupart des grandes marques de laits en poudre - Nestlé, Reckitt, Abott - fabriquent leurs produits localement pour le marché américain, elles dépendent, néanmoins, de certains ingrédients ou boîtes de packaging importé de Chine ou ailleurs, souligne le Wall Street Journal.

À cette époque, seuls 10 % des stocks de laits en poudre étaient épuisés. Mais alors que la pénurie d'autres produits aux États-Unis - puces informatiques, textiles - n'a pas empiré, ce n'est pas le cas pour le lait infantile. En janvier 2022, 20 % des produits étaient devenus indisponibles.

Ce n’était plus seulement les tensions sur les chaînes d’approvisionnement qui étaient à l’œuvre, mais aussi le spectre de l’inflation, dopée par la hausse des prix de l’énergie en partie due à ce qui n’était alors encore que la crise en Ukraine.

Pourquoi la disponibilité du lait en poudre a-t-elle été particulièrement affectée par l’inflation ? Il est souvent moins substituable que d’autres produits, donc les familles peuvent avoir tendance à faire des provisions quand ils s'attendent à une flambée des prix, explique The Guardian. Il sembler que les fabricants ont été pris au dépourvu par cette ruée sur le lait en poudre.

… En passant par un scandale sanitaire

Cette pénurie a, en outre, particulièrement touché les populations les plus pauvres car le laboratoire, fournisseur exclusif des dispensaires où sont distribués gratuitement des doses de lait en poudre, s'est retrouvé au centre d'un scandale sanitaire.

Le groupe Abbott Nutrition a, en effet, été contraint d'organiser un rappel massif de plusieurs gammes de produits à partir de mi-février. Ce laboratoire américain qui, outre sa collaboration avec les dispensaires, commercialise certains des laits pour enfants les plus populaires aux États-Unis, s’est retrouvé pointé du doigt par les autorités sanitaires suite à la découverte d’un lien possible entre leurs produits et quatre cas d’enfants hospitalisés, dont deux sont décédés.

Ces enfants avaient été infectés par une bactérie très spécifique - les cronobacters - qui peuvent, dans certains cas rares, causer des infections très dangereuses pour les plus jeunes comme des méningites ou des inflammations sévères, note la Food and Drug Administration (FDA, le gendarme américain des médicaments).

Des traces de cette bactérie ont été décelées dans l’une des usines d’Abbott Nutrition à Sturgis (Michigan) par la FDA. Dans un rapport publié en mars, l’agence conclut que le laboratoire n’avait pas appliqué les mesures d’hygiène nécessaires sur son site de fabrication de lait pour enfant.

Le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur lorsque plusieurs médias ont révélé, mi-avril, qu’un lanceur d’alerte avait déjà informé la FDA de manquement aux règles d’hygiène dans l’usine de Sturgis six mois avant la découverte des infections aux cronobacters.

Abbott Nutrition a contesté les conclusions de la FDA et mis les allégations du lanceur d’alerte sur le compte de la rancœur d’un ancien employé licencié. Le laboratoire n’en a pas moins suivi les recommandations de la FDA et organisé, à partir de mi-mars, un rappel supplémentaire de produits.

En attendant, pour faire face à cette pénurie, la plupart des grands centres commerciaux ont limité le nombre de boîtes de lait infantile vendu par client. Dans l'espoir de pouvoir garder ainsi un certain contrôle sur leur stock.

Le lait en poudre est ainsi devenu la dernière illustration en date, et peut-être l'une des plus frappantes, que personne n'échappe aux contre-coups des crises actuelles. Même pas le nourrisson, loin d'avoir conscience que son biberon dépend, en partie, des confinements en Chine, de leurs effets sur la chaîne d'approvisionnement et des tensions au cœur de l'Europe qui participent à la flambée des prix.

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La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

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Médicaments, semi-conducteurs, métaux : face aux pénuries, l’UE vise l’"autonomie stratégique"

Le Figaro

Le Cours Clovis, une école au secours du monde rural

Paul-Henri Wallet

REPORTAGE - En Picardie, la Fondation Excellence Ruralités a créé une école privée hors contrat qui se concentre sur les fondamentaux. L’équipe pédagogique attache une grande importance à la discipline.

«Avant d’arriver dans cette école, ma fille avait 4 de moyenne en maths, aujourd’hui elle a 16», s’enthousiasme une mère de famille devant le Cours Clovis, à La Fère (Aisne). Dans la cour, les dix élèves de quatrième en polo blanc, pantalon gris et chaussures de ville attendent en silence que leur professeur d’histoire les laisse entrer en classe. À l’intérieur, les murs sont tapissés de cartes de géographie et sur les étagères sont rangés des casques de poilus et de vieux uniformes. Nous ne sommes pas ici dans une école parisienne huppée mais à La Fère, en Picardie, 23e au classement des communes les plus pauvres de France.

«Nous voulions que ce projet bénéficie exclusivement aux enfants de milieux populaires, dans les zones rurales», déclare Jean-Baptiste Nouailhac, créateur d’Excellence Ruralités. En 2017, cet ancien du réseau Esperance Banlieues a créé le Cours Clovis, une école privée hors contrat, aconfessionnelle et ouverte à tous les enfants de La Fère et des environs. Elle accueille 67 élèves, du primaire au collège.«Notre ambition est de lutter contre le décrochage scolaire et de redynamiser le territoire», explique-t-il.

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L’école ne pratique aucune sélection sur le niveau et propose des tarifs très abordables (en moyenne 50 euros par mois). Le gros de la scolarité est financé par des dons. Pour la pédagogie, «nous prenons ce qui se fait de mieux», déclare Pierre-François Chanu, le directeur du Cours Clovis. Ce professeur d’histoire est attaché à l’enseignement chronologique de sa discipline. Dans son école, les primaires apprennent à lire avec la méthode syllabique et, pour les mathématiques, c’est la méthode de Singapour qui a été retenue.

Nous avons des enfants qui arrivent avec de grandes difficultés scolaires, mais aussi des élèves à haut potentiel

Les classes ne dépassent pas quinze élèves, ce qui permet un suivi personnalisé. Ici, les professeurs les connaissent sur le bout des doigts et s’adaptent aux disparités de niveaux. «Nous avons des enfants qui arrivent avec de grandes difficultés scolaires, mais aussi des élèves à haut potentiel», souligne le directeur.

Les parents sont aussi très impliqués dans le suivi de leur enfant. Avant de les inscrire, ils sont reçus à deux reprises par le directeur, et les professeurs sont en contact régulier avec eux pour trouver des solutions aux problèmes rencontrés. «J’ai eu 9 de moyenne au deuxième trimestre, confie Matéo, élève en quatrième. Alors on a fait un deal avec mes parents et M. Paul (son professeur principal, NDLR). Ils ne me rendront mon téléphone et ma tablette que si mes notes augmentent

Discipline stricte acceptée par tous

L’équipe attache une grande importance à la discipline. Au Cours Clovis, les téléphones restent à l’entrée de l’école, les élèves attendent en rang et en silence avant de rentrer dans les salles, et les professeurs vouvoient les élèves. Le lundi matin et le vendredi soir, les plus méritants sont choisis pour lever et descendre les couleurs. Les enfants portent un uniforme: un pull bleu et un polo blanc au collège, une blouse grise au primaire. Si cette discipline stricte est acceptée par tous, c’est parce que le cadre proposé est bienveillant. «L’autorité ne s’acquiert que par la confiance», observe Pierre-François Chanu.

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Au collège, les enfants sont rassemblés en équipes de six à huit élèves. Inspirés du scoutisme, ces groupes mêlent des élèves de tous les niveaux et encouragent les plus âgés à s’occuper des plus jeunes. Des chefs d’équipes sont choisis chaque année dans la classe de troisième. Désignée pour occuper ce poste, Morgane prend son rôle très à cœur. «Ce sont nos petits protégés, comme on est plus grands, on s’occupe d’eux et on vérifie qu’ils font bien leurs devoirs», dit fièrement la jeune fille.

Les élèves apprécient la sollicitude des enseignants. «En classe, ils sont nos professeurs, mais, en dehors, ils sont aussi nos amis», témoigne Morgane, élève de troisième. De fait, les professeurs ont aussi une casquette d’éducateur. Ils organisent régulièrement des sorties, des voyages, des tournois sportifs et déjeunent au moins deux fois par semaine avec leurs classes. Les professeurs ont toujours une oreille attentive pour leurs élèves. «Ici il n’y a pas de harcèlement scolaire. Quand il y a un problème, ils sont là et on peut leur parler», confie Flora, 14 ans.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

Vladimir Putin, Family Man

As Western nations place sanctions on people close to the Russian leader, including family members, the strict secrecy surrounding his private life is being punctured.

Credit...Pool photo by Maxim Shemetov

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By Jason Horowitz

VOORSCHOTEN, Netherlands — Vladimir Putin did not like the prying.

It was 2008, and the Russian president, then 56 and eight years into his tightening grip on power, stood for a news conference in Sardinia’s lavish Villa Certosa. At his side was his closest ally in Western Europe, Silvio Berlusconi, the media mogul and Italian prime minister of legendarily hedonist appetites with whom he shared a taste for raunchy jokes, over-the-top furnishings and vast wealth.

During the summers, Mr. Putin’s two teenage daughters had the run of the sprawling villa, going on secret luxury shopping and boating excursions under strict orders that their identities remain concealed and their faces hidden from cameras, according to a person with knowledge of the arrangement.

That strategy of strictly shielding his family worked well for Mr. Putin over the years, until Russia invaded Ukraine in February. Now, as nations impose sanctions on those closest to him — including those approved on Friday by Britain on the woman long considered to be his mistress, Alina Kabaeva, and his former wife, Lyudmila Ocheretnaya — the facade is beginning to crumble, shedding new light on the Russian leader’s private life.

Some of the first glimmers of his complicated family affairs unfolded in that scene at the villa, as a Russian reporter, Nataliya Melikova of Nezavisimaya Gazeta, gingerly broached the forbidden zone. Days before, a report in Moskovsky Korrespondent claimed that Mr. Putin and his wife of 25 years had secretly split. Enticingly, the newspaper further reported that he had fallen for Ms. Kabaeva, a famously flexible Olympic gold medalist in rhythmic gymnastics, who, at 24, was about the age of his daughters and had become a public face of his political party.

“I have always reacted negatively to those who, with their snotty noses and erotic fantasies, meddle in other people’s lives,” Mr. Putin said, denying the report. Mr. Berlusconi mimed shooting Ms. Melikova with an imaginary machine gun as Mr. Putin, who by then had been accused of murdering several journalists, nodded and smiled. Days later, Moskovsky Korrespondent halted operations for “financial reasons.”

Mr. Putin is more than just a protective father who, as he has said, wanted to give his daughters a normal life and considered their safety a matter of national security. A former K.G.B. operative steeped in the agency’s ways of subterfuge, disinformation and the Janus-like ability to present different selves depending on the situation, he has shrouded his personal life in secrecy and wrapped it in rumor.

He has two officially recognized daughters from his first marriage, but according to independent Russian news outlets and unverified international news reports, he may have four more children with two other women. Yet even his acknowledged daughters, now approaching middle age, are so hidden as to be unrecognizable on a Moscow street. His former wife, whom some biographers believe he married to improve his chances of entering the bachelor-resistant K.G.B., essentially vanished from view even before they divorced.

In the villa-dotted Russian enclaves of Switzerland, a petition began circulating in March demanding the repatriation of his supposed paramour, Ms. Kabaeva, angrily comparing her with Hitler’s mistress, Eva Braun. In Lugano, locals whisper about the green glass building Ms. Kabaeva lived in overlooking the lake and speak with confidence about the hospital where her rumored children were born and the schools they attended. But they have not seen her.

The supposed children are unverified and invisible. In a Monte Carlo luxury apartment building, residents shrug at pictures of another possible girlfriend and child of Mr. Putin’s who owned property there, and whose family shares addresses with Ms. Kabaeva’s family in exclusive Moscow luxury buildings. In many cases, they are apparitions, and as in many ghost stories, the phantoms can seem conjured for a desired effect, either by critics to undercut Mr. Putin’s self-made image as a protector of family values or by supporters to compound the image of Mr. Putin’s wealth, virility and mysteriousness. Or maybe they are simply real.

“There’s so many stories. All of them can be true or none of them can be true. And that’s sort of the fog of Putin,” said Nina Khrushcheva, a Moscow-born professor of international affairs at the New School in New York. Mr. Putin, she said, was at once both obsessively clandestine and an exhibitionist who fed off the Western depiction of him as a supervillain.

The great-granddaughter of Nikita Khrushchev, Ms. Khrushcheva said that Mr. Putin had a byzantine worldview typical of the Kremlin, and like Stalin, he embraced and perpetuated mythology peppered with truth. “You create misinformation,” she said. “You create an atmosphere of something that everybody is guessing and everybody is discussing and everything is secret.”

Some things do seem clear enough, though. Members of Mr. Putin’s family circle are beneficiaries of a kleptocratic system that Mr. Putin rules over like a mafia don, with oligarch lieutenants paying him tribute in the form of wealth, lucrative jobs or luxurious villas lavished on his family and those in the potential orbit of his affection. For decades, few succeeded in penetrating the opaque protective bubble built around them and their resources, but Mr. Putin’s invasion of Ukraine has changed that.

In April, the United States aimed into the fog and imposed sanctions on his two daughters, citing them as family members of a penalized person — Mr. Putin — and asserting their support for the Russian defense industry and reception of billions of dollars of funds directly overseen by Mr. Putin. The American government also nearly placed sanctions on Ms. Kabaeva, but pulled back at the last moment to avoid, for now, an escalation, officials said.

Sanctions experts say those measures were less meant to do Mr. Putin concrete financial harm than to send him a message that his aggression had crossed a line, and that his invisible and untouchable private world could be seen and reached by the West.

“Overall, sanctions that are not approved by the U.N. Security Council are bad, most importantly, they are useless,” said Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, when asked for comment on the Western sanctions against Mr. Putin’s family members. “Sanctions against families, relatives, acquaintances and journalists are stupid.” Asked whether the Kremlin believed sanctions against Ms. Kabaeva and her relatives were a personal affront against Mr. Putin, Mr. Peskov added, “This is just an absurd decision!”

The Dutch Branch

On a grassy plot of land on the outskirts of Amsterdam, protesters recently sent a message to Mr. Putin through his daughter Maria. Near Ukrainian flags planted in the middle of a heart made of candles, a sign addressed to “Ave Maria Putin” read: “It seems your old man is hard to reach and clearly impossible to stop even by his hangmen. But as we all know, fathers and daughters are a different story,” and, “We beg you, Maria.”

What at first seemed an unlikely place for an appeal — and an unlikely person to appeal to — made more sense when one understood that the land had recently been bought by Jorrit Faassen, a Dutch man who was once married to and has at least one child with Maria Vladimirovna Vorontsova, as Mr. Putin’s eldest daughter is known. In the 15 years since Ms. Vorontsova secretly began living with Mr. Faassen in the Netherlands, she had at times become the focus of local ire against her authoritarian father.

Things grew particularly tense in 2014, after Russia-backed separatists shot down a Malaysia Airlines jet departing from Amsterdam over Ukraine, killing 298 people, including nearly 200 Dutch. Mayors throughout the Netherlands demanded Ms. Vorontsova be deported, and scrutiny has increased with the current war in Ukraine.

A Dutch investigative news outlet, Follow the Money, reached Mr. Faassen in Russia recently.

In a strong Hague accent, he called the war in Ukraine an inconvenience and denied that he had been the husband of Ms. Vorontsova. “He was not at ease,” said the editor who interviewed him, Harry Lensink.

Since then, the reporters have been ill at ease, too, and worried about their phones being tapped. A contributor to their article about Mr. Faassen received notice that a person using a server in Moscow had tried to hack his email account.

All of that anger and anxiety was far removed from the revelry at a party celebrating the couple in 2008 in Wassenaar, perhaps the most exclusive and wealthy area in all the Netherlands. “It was a wedding party,” recalled Danny Plezier, a local singer of Dutch folk songs who performed at the affair.

He said the guests sang along with his hits, and he shook hands with the groom, whom he had known for years, and his new bride. Mr. Plezier said he had no idea she was Mr. Putin’s daughter and left after his set.

Hardly anyone at the wedding knew much about her, though pals of Mr. Faassen, who moved to Moscow for business in 2006, gave clues in their rowdy speeches. They joked about their pastime of hitting on rich Russian girls in Moscow clubs.

Maria’s parents did not attend her Dutch wedding party. Some Russians did, however, including fit men who watched from the bar as a relative of the bride — a young woman who sang a touching, traditional Russian song — danced emphatically to tango music.

The groom’s cousin Casper Faassen, now a prominent Dutch artist, said that the next time he saw his cousin’s wife, Maria, was at his aunt’s birthday party in the nearby town of Merenwijk. As guests angled for Indonesian food at the buffet, he said, Maria seemed composed but apart, looking elegant in a beige dress, standing with perfect, dancerlike posture. She communicated with everyone, including her husband, in good English and spoke little Dutch.

The couple eventually ordered some of Mr. Faassen’s art pieces. He recalled delivering three blurred images of ballerinas against a gold-leaf background to their apartment above the local Albert Heijn supermarket in nearby Voorschoten. Maria answered the door as her husband, Jorrit, loafed on the couch in front of the television. As he came in, Casper joked about his cousin being a couch potato, and recalled that Maria rolled her eyes in solidarity.

Neither Casper nor many others in the family knew the true identity of the woman who went as Maria Vladimirovna Vorontsova, and now Maria Faassen, but Masha to her father. But in 2010, a Russian news outlet, New Times, reported that Jorrit, then an official at a Russian consultancy firm, received a beating from the bodyguards of Matvey Urin, a top Russian banker who did not know who he was dealing with, after a road rage episode in Moscow.

Mr. Urin promptly lost licenses to operate banks and the bodyguards ended up in jail. Russian gossip reporters speculated that the Dutchman was Mr. Putin’s son-in-law, though Jorrit always denied it.

The couple spent much of their time in Moscow, where documents listed him as an official at Gazprombank. Casper said his cousin once offered him the potential of lucrative connections and sales in Russia. But by then, the rumors of Maria’s parentage had begun to circulate and the artist, who reviled Mr. Putin for his undercutting of democracy and violent crackdowns, demurred.

“I said, ‘Thanks, but no thanks,’” he said, and steered clear of the couple from then on.

But local residents paid more attention to them. On a recent afternoon around the luxury high-rise where Jorrit bought the top two floors, one Ukrainian neighbor expressed disgust at the former inhabitants while Corien Zoetemelk, 57, who lives across the street from the penthouse condo, recalled seeing the couple at various times, including gliding along the canal underneath their apartment building.

“I saw them on their sloop,” she said. “She was pregnant.”

On the second-floor balcony of their building next to the canal, an older man said that he “was on the elevator with her once,” and that “she looked like her father.” The man said the couple also had a son, or at least people had seen Jorrit, who avoided contact with his neighbors, with a little boy. The man on the balcony stopped talking when his wife angrily called him into the apartment. “They can get you for this,” she hissed.

Sergei Roldugin, a cellist and a close — and fabulously enriched — friend of Mr. Putin, now on the United States’ and European Union’s sanctions lists, and Maria’s godfather, once told an interviewer that she had a son in 2012. In a 2017 interview with Oliver Stone, Mr. Putin acknowledged that he had become a grandfather.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Some locals are convinced that they saw the Russian grandfather visit.

“I did see Putin,” said Patricia Kortekaas, 62, a member of Voorschoten’s City Council, as she stood outside the supermarket he had supposedly entered. She recalled seeing him, flanked by security, in the coffee and tea aisle.

“He looked cautious,” she said. “I thought, ‘What’s wrong with him?’” (Mr. Putin’s office has denied the visits.)

By 2014, Maria had become a specialist in pediatric dwarfism. Her charity project, Elfa-Endo, which helps children with endocrine problems, also received funding from the powerful — and now under sanction — Alfa Bank. That could be the reason the U.S. Treasury decided to punish her for leading “state-funded programs that have received billions of dollars from the Kremlin toward genetics research and are personally overseen by Mr. Putin.”

Those sanctions could hurt her new family. According to a report published in April by the independent Russian news outlet Meduza and the Russian-language site Current Time TV, she had by then divorced Jorrit and remarried a Russian man who got a job at the gas company Novatek. A powerful oligarch, Gennady Timchenko, who often pops up as Mr. Putin’s family fixer, and who is also on sanctions lists, recently sat on Novatek’s board.

Maria could not be reached for comment. Mr. Faassen did not return a request for comment left with his father, who said, “Go away,” at his home, where the windows, traditionally uncovered in Holland, were blocked with newspaper.

The ‘Disciplined’ Daughter

From the beginning, Mr. Putin’s personal story seemed filled with the stuff of myth making. He used an official biography — published in 2001, when he first took power as an apparent next-generation democrat — to burnish his image as a tough but heroic family man. In it, he tells the story of personally saving the family, while naked, when a faulty sauna burned down the family dacha.

“The girls suffered the most from the incident,” Mr. Putin said of his two daughters. “They had brought all their treasures from home to the dacha — all their toys and Barbie dolls, which they had been accumulating their whole lives. Masha told me later that she couldn’t sleep for several months after that. They had lost everything that was familiar to them.”

Now, the conflagration of Mr. Putin’s war in Ukraine has threatened to strip them of everything again.

That goes, too, for his second daughter, Katya, who, as Mr. Putin tells it, “turned out to be the most disciplined.”

“When I shouted, ‘Everybody get out of the house!’” he says, “she dropped her spoon on the table and leaped out of the house without asking any questions.”

Indeed, Katya, who lived under the alias Katerina Vladimirovna Tikhonova, seems to be the one who has adhered more to Mr. Putin’s circle of influence. In February 2013, she reportedly married Kirill Shamalov, the son of Nikolai Shamalov, a close associate of Mr. Putin’s and major shareholder of the Bank Rossiya. One of Mr. Putin’s preferred ski resorts, Igora, provided an idyllic winter setting, with the names Kirill and Katerina written in the snow.

In 2020, Meduza and another independent Russian news outlet, Important Stories, obtained emailed wedding invites that Mr. Shamalov sent to Maria, Jorrit and their son in Holland. The wedding was said to have indoor ice skating, a laser lighting display and a faux Russian village with assorted performances.

Katerina was herself a seasoned performer who had become passionate about acrobatic rock ’n’ roll dancing. In 2013, she and her dance partner, Ivan Klimov, who flipped her through the air as she wore a leotard and white sneakers, performed at the Boogie-Woogie World Masters of acrobatic rock.

“Everyone knew she was Putin’s daughter,” said Edilio Pagano, who often judged the events that Katerina competed in but said he never felt pressure to give her higher scores.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. A day after Finland’s leaders declared that the nation would move to join the alliance, Sweden announced it would follow suit. But their acceptance into the group might not be as swift as expected: President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that his country would be reluctant to openly welcome the two nations into NATO.

On the ground. Russia continued to bombard largely abandoned and devastated towns in the Luhansk and Donetsk regions of eastern Ukraine without making any major gains. Ukrainian forces have been driving Russians from the area to the north around the city of Kharkiv.

G7 meeting. Agricultural ministers from the Group of 7 major economies gathered in Germany, to discuss how to mitigate the broader costs of the war. Britain imposed new sanctions on Putin’s inner circle, and the European Union said it would provide additional military support to Ukraine.

Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.

He said that Katerina “was not, shall we say, a brilliant athlete, but she really cared, in that she was present at every competition.” She never spoke of her lineage, he said, but was a “very reserved, very kind, smiley and well mannered” woman who communicated mainly in English.

Around 2014, Mr. Pagano worked with her on the executive committee of the World Rock ’n’ Roll Confederation, based in Switzerland, where she was the vice president for expansion and marketing. She rarely attended meetings, he said, but when she did, she was always accompanied by two bodyguards.

By then, she was busy with bigger business. In 2015, the Russian news agency RBC reported that she had gone to Switzerland not for a dance competition, but to attend the “Russian session” of the Davos Forum with Mr. Shamalov.

Mr. Putin let slip in a 2011 Russian television interview that Katerina majored in Oriental studies at St. Petersburg University. But as she stepped gingerly into view in 2015, it was as the author of a math textbook and a half-dozen scientific papers, including one on space travel and how the body reacts to zero gravity. Her co-author, the rector of Moscow State University, Viktor Sadovnichy, did not return a request for comment.

Yet she was more than an academic. Katerina headed a research institute, Innopraktika, to sponsor and support young scientists, that was partly financed by the state oil company Rosneft. The board of Innopraktika, Reuters found, had a host of Putin confidants and former K.G.B. officials, including some who lived in the same apartment complex in Dresden, Germany, when the Putin family was stationed there in the 1980s. And by 2014, she helped oversee the $1.7 billion expansion of Moscow State University, working as a liaison to the business sector with the title of vice rector.

As she grew professionally, so did her husband’s wealth. Kirill Shamalov acquired from Mr. Timchenko, the Putin-connected oligarch and apparent family fixer, a roughly $3 billion stake in Russia’s leading oil and petrochemical company and became one of its top shareholders. The couple also acquired from Mr. Timchenko, for an undisclosed price, a seaside villa in Biarritz, France. (In March, Russian activists broke into that villa and tried to make it available to Ukrainian refugees.)

In 2018, Katerina appeared on a Russian television show, which identified her as the “director of Innopraktika and deputy director of the Institute of Mathematical Study of Complex Systems at Moscow State University.” In the segment, she spoke in front of a computer graphic of a head wired to electrodes. (The U.S. Treasury Department placed sanctions on her for being “a tech executive whose work” supports the Russian government “and defense industry.”)

That year, Bloomberg reported that the couple divorced and shared nearly $2 billion in assets. The United States placed sanctions on Mr. Shamalov, identifying him as the “former husband” of Katerina. Her true love still seemed to be dance. In 2019, she became a council member of Russia’s World Dance Sport Federation.

But Miriam Kerpan IIzak, the president of the World Rock ’N’ Roll Confederation, said Katerina was no longer associated with the group. “I don’t have any contact with her,” she said, adding, “She’s not active anymore.”

The Other Women in Putin’s Life

Mr. Putin’s war has also forced other children linked to him to pull back from their preferred public activities.

Elizaveta Vladimirovna Krivonogikh, whose patronymic means she is the daughter of a Vladimir, is a 19-year-old who played up her possible connection to Mr. Putin to gain tens of thousands of followers on her Instagram account, filled with pictures of her coyly hiding her face. In interviews, Luiza, as she is known, admitted that she looked a lot like Mr. Putin and said that if the president stood before her, she would ask him, “Why?” But the war brought angry attention and her account suddenly disappeared.

Luiza is the daughter of Svetlana Krivonogikh, 47, a former cleaning woman in St. Petersburg, who, through an alleged relationship with Mr. Putin, turned into a real estate baroness, a board member of Mr. Putin’s personal Bank Rossiya and a major stakeholder in the Igora ski resort where Mr. Putin’s second daughter, Katerina, was married.

In 2021, the release of the Pandora Papers — millions of leaked documents from offshore financial firms — and an earlier investigation by Proekt, which was subsequently banned in Russia, showed that Svetlana’s worth was estimated to be around 100 million euros, or about $105 million, and included a $3.75 million Monaco apartment.

Maria Pevchikh, the head of investigations at the Anti-Corruption Foundation, a Russian nonprofit organization founded by the Russian opposition politician Aleksei A. Navalny, was certain that Mr. Putin had fathered children with his mistresses and that they had lived in luxury abroad.

She pointed to paper trails that indicated extravagant wealth for the women and their families and to property records showing that a Gazprom subsidiary gave luxurious apartments in the same Moscow building to the mothers of Ms. Kabaeva and Ms. Krivonogikh.

On a recent afternoon, as Russians climbed into exclusive sports cars in front of Monte Carlo’s landmark casino, residents of the apartment building there said they had never seen either Ms. Krivonogikh or her daughter. The doorman said she did not live there.

On April 22, Mr. Putin’s supposedly current mistress — and by some accounts, his new wife, Ms. Kabaeva — appeared in Moscow at her annual Alina Festival, a patriotic gymnastics event. An advisory member of the National Media Group, controlled by the powerful oligarch Yuri Kovalchuk, she rallied support for the invasion of Ukraine in front of the “Z” signs that are symbols of Mr. Putin’s war.

The Swiss and international news media have often reported as a given that Ms. Kabaeva, who was living in Switzerland, had Mr. Putin’s child at the Sant’Anna clinic near Lugano in 2015, when he disappeared for eight days. (“Doesn’t correspond to reality,” the Kremlin spokesman, Mr. Peskov, said at the time.)

The Lugano clinic, its pristine lobby filled on a recent afternoon with pregnant women speaking Russian, declined to comment. A 2019 report in a Russian newspaper saying that Ms. Kabaeva had given birth to twins vanished from the web.

Around Lugano, residents are certain that she had once lived under heavy guard in the glass luxury building overlooking the lake in Lugano’s Paradiso neighborhood.

“I know she lived here,” said Olena Utkina, a Ukrainian woman who worked in a beauty salon down the block. Some are so certain that Ms. Kabaeva lived there that they have sought to kick her out, circulating a petition demanding that Switzerland “take action and reunite Alina ‘Eva Braun’ Kabaeva with her ‘Führer.’”

But the doorman at the building said he had worked there for 10 years and had never seen anyone by that name. No one in the cafes of the Collina d’Oro, a fabulously wealthy area popular with the city’s Russian enclave, had ever seen her. And the couple’s reported children have never publicly materialized.

“They have never been here,” said Bill Eichner, a director at the exclusive American school in Switzerland, where an application for a new Russian student, to be vetted against the growing sanctions list, sat on his desk.

None of the faithful at the nearby Russian Orthodox Church said they had ever seen Ms. Kabaeva, and Ukrainian refugees there said they would avoid her if they did.

“It would be great if Switzerland would take her property away,” said Katerina Chaplynska, 25, who fled to Switzerland with her teenage sister after the Russian invasion of Ukraine. Some Russians, too, said they would not like to see Ms. Kabaeva, including Victoria Bussi, 34. She said she used to support Mr. Putin, but now found him less mysterious, more a plain war criminal.

“He destroyed Russia’s reputation,” she said.

Claire Moses contributed reporting from the Netherlands, and Ivan Nechepurenko from Istanbul.

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L'Humanité

Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »

Entretien

Passionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien

Anna Musso

Jean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?

Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.

Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet

Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?

Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.

Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?

Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.

J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».

S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?

Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !

En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?

La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.

Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».

Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…

La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…

Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.

(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.

PROFIL

Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.

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Le Figaro

En signe de résistance, le plus grand musée d'Ukraine expose ses Goya, Rubens et Titien

Alexandre Plumet

Bon nombre des 65.000 œuvres de la Galerie nationale d'art de Lviv ont commencé à être de nouveau présentées dans ses 18 succursales de la région. Avec le contexte, l'institution réfléchit aussi à la création de galeries souterraines pour promouvoir l'art en temps de guerre.

Les murs sont vides mais plus pour longtemps. La Galerie nationale d'art de Lviv, le plus grand musée des Beaux-Arts d'Ukraine depuis 1907, s'apprête à rouvrir ses portes après des semaines de fermeture en raison de l'invasion russe. Les quelque 65.000 œuvres qu'elle possède, parmi lesquels des Goya, Rubens, Titien et de La Tour, vont progressivement être présentées de nouveau au public à travers les 18 succursales que la galerie possède dans la province de Lviv. Une action de résistance pour le directeur de l'institution, qui va à contre-courant de la stratégie de protection des autres musées ukrainiens, pour la plupart toujours fermés pour lutter contre la destruction et le pillage.

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«Poutine a maintenant pour objectif de réduire les Ukrainiens au néant, de nier notre existence», a déclaré au New York Times Taras Voznyak, le directeur de la Galerie nationale d'art de Lviv. «Afin de montrer que nous sommes vivants, nous avons ouvert plusieurs succursales», a-t-il ajouté, parmi lesquelles des châteaux, tours et cathédrales qui font office de musées dans la province de Lviv, située pour la plupart à une soixantaine de kilomètres de la frontière polonaise.

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Pour honorer la capitale culturelle de l'Ukraine, par ailleurs une destination touristique qui attirait près de 2,5 millions de visiteurs par an avant la guerre, Taras Voznyak a comme ambition d'ouvrir également la galerie principale d'ici juin, située dans le palais historique Lozinsky du centre-ville de Lviv. Fondé au Moyen-Âge et riche de plusieurs siècles d'influences artistiques, notamment de l'empire austro-hongrois, le centre-ville de Lviv est un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1998.

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«C'est de l'art vivant»

Assis devant le portrait de l'impératrice autrichienne Marie-Thérèse, un des seuls encore accrochés aux murs du palais, Taras Voznyak explique que le bâtiment principal du musée est actuellement repeint d'une couleur abricot en vue de sa potentielle réouverture. Et dans sa lancée, il a évoqué son envie de créer des espaces souterrains dédiés à la culture, précise le site spécialisé Artnet. S'il dispose bien entendu des fonds nécessaires. Une manière de permettre l'exposition d'art en temps de guerre, dans cette ville qui comme d'autres est devenue, au fil des attaques russes, un refuge pour artistes et Ukrainiens venus de l'Est.

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Pour illustrer son propos, le directeur du musée rapporte d'ailleurs que deux artistes ukrainiens, Vlada Ralko et Volodymyr Budnikov, ont déjà vécu pendant un mois dans le sous-sol de la galerie. Durant ces quatre semaines, ils ont créé plusieurs œuvres, qu'ils ont ensuite données à l'institution pour témoigner des atrocités. «Cet art a été créé à cette époque, dans ce palais, c'est de l'art vivant», a décrit Taras Voznyak au New York Times , précisant que leurs œuvres seront exposées dès la fin du printemps ou au début de l'été dans une des succursales de la galerie, probablement dans un château situé à 80 kilomètres à l'est de Lviv.

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L'institution culturelle affiche fièrement un drapeau ukrainien au-dessus de sa lourde porte d'entrée. Mais le directeur tient à faire remarquer la présence de bon nombre d'autres étendards, à l'image de la Suisse, de l'Australie, des États-Unis, du Canada ou encore de la Pologne, en reconnaissance de leur aide. Plusieurs entreprises de ces pays ont participé en effet à la fourniture de matériels de protection des œuvres, à l'image de mousse, bâches protectrices et tissus antifeu. Elles ont également apporté, gratuitement, le matériel nécessaire à la transformation des espaces souterrains humides en sites de stockage à température régulée pour les grandes œuvres d'art.

Au château de Versailles, le tourisme «refleurit» malgré l'absence des touristes asiatiques

Les Chinois, Hongkongais et Taïwanais, habituellement le troisième groupe de touristes le plus présent, manquent toujours à l'appel. Mais le monument historique enregistre une reprise progressive de ses visites depuis le début de l'année.

Nuit des musées: notre sélection d'escape-game, chasse aux trésors et jeu de piste en France

La nuit européenne des musées sera sous le signe du jeu samedi 14 mai jusqu'à minuit. Les musées ont redoublé d'efforts pour proposer des activités ludiques et gratuites partout en France.

Découverte exceptionnelle de deux torses de boxeurs de l'âge du fer en Sardaigne

Les statues, datées entre 950 et 730 av J.-C., ont été découvertes dans la nécropole de Mont'e Prama à Cabras, un site de culture nuragique.

France24 - Monde

Guerre en Ukraine : le chef du Pentagone demande à Moscou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

Publié le : 13/05/2022 - 08:28Modifié le : 13/05/2022 - 22:46

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Au 79e jour de la guerre en Ukraine, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a demandé à son homologue russe un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine. Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a quant à lui annoncé que les Européens allaient fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à Kiev. Voici les principales informations de la journée du vendredi 13 mai.

  • 19 h 46 : Joe Biden soutient la décision de la Finlande et de la Suède d'adhérer à l'Otan

Le président américain Joe Biden a déclaré soutenir la politique de la porte ouverte de l'OTAN et le droit de la Suède et de la Finlande à déterminer leur "propre avenir, leur politique étrangère et leurs arrangements de sécurité", lors d'un appel avec les dirigeants des deux pays nordiques.

  • 17 h 44 : la Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande

La Russie va suspendre ses livraisons d'électricité à la Finlande à partir de samedi en raison d'impayés, a annoncé le fournisseur RAO Nordic Oy, détenu à 100 % par l'entreprise russe InterRAO.

Siégeant à Helsinki, RAO Nordic Oy n'a pas reçu de paiement pour l'électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, affirme ce groupe dans un communiqué, évoquant un manque de moyens pour payer l'électricité importée de Russie. "Nous sommes donc obligés de suspendre l'importation d'électricité à partir du 14 mai", explique le fournisseur. L'opérateur du réseau finlandais assure pouvoir se passer de l'électricité russe.

  • 17 h 46 : le chef du Pentagone demande un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a demandé à son homologue russe Sergueï Choïgou un cessez-le-feu "immédiat" en Ukraine, à l'occasion de leur première conversation téléphonique depuis le début de la guerre, a annoncé le Pentagone.

Lloyd Austin "a exhorté à un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et souligné l'importance de maintenir des lignes de communication", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

  • 17 h 20 : le droit à l'avortement doit pouvoir s'appliquer aux réfugiées ukrainiennes en Pologne, selon le HCR

Les Ukrainiennes qui ont fui en Pologne pour échapper à la guerre doivent pouvoir bénéficier de droits internationalement reconnus, comme le droit à l'avortement, sévèrement restreint par Varsovie, a déclaré une responsable du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Depuis 2020, la Pologne n'autorise l'avortement qu'en cas de viol ou d'inceste, ou lorsque la vie et la santé de la mère sont considérées en danger.

  • 14 h 23 : la Russie déconseille aux Russes d'aller au Royaume-Uni

La Russie a recommandé à ses citoyens de ne pas se rendre au Royaume-Uni et annoncé durcir les conditions d'obtention d'un visa russe pour les Britanniques, présentant ces mesures comme une réponse aux actions "inamicales" de Londres.

"Du fait de l'évolution extrêmement inamicale du Royaume-Uni à l'égard de notre pays (...), nous recommandons aux citoyens russes d'éviter de se rendre en Grande Bretagne", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères, dans un communiqué dénonçant les difficultés faites aux Russes pour obtenir un visa britannique.

  • 14 h 20 : la Russie expulse dix diplomates roumains

Moscou va expulser dix diplomates roumains en représailles à une mesure similaire prise par Bucarest le mois dernier à la suite de l'invasion de l'Ukraine, ont annoncé les ministères roumain et russe des Affaires étrangères. 

  • 13 h 45 : des clubs de football russes mis au ban par l'UEFA déposent un recours au TAS

Quatre clubs russes de foot ont annoncé avoir déposé un recours auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) contre leur mise au ban des compétitions européennes en 2022-2023, décidée par l'UEFA à cause du conflit en Ukraine.

  • 13 h 35 : la Russie a une "responsabilité" dans l'approvisionnement alimentaire mondial, dit Scholz à Poutine

Olaf Scholz a "rappelé" à Vladimir Poutine lors d'un entretien téléphonique la "responsabilité particulière" de la Russie dans l'approvisionnement alimentaire mondial, "particulièrement sous tension en raison de la guerre" en Ukraine, selon un communiqué de la chancellerie allemande.

Le chef du gouvernement allemand a également "insisté" lors de l'entretien de 75 minutes dans la matinée sur la nécessité d'un cesser-le-feu "le plus rapidement possible", tout en "réfutant clairement l'accusation que le nazisme soit très répandu en Ukraine", ajoute le communiqué.

  • 13 h 16 : Londres cible des proches de Poutine dans une nouvelle vague de sanctions

Le Royaume-Uni a visé vendredi des proches du président russe Vladimir Poutine accusés par Londres de financer son train de vie "somptueux", dans une nouvelle vague de sanctions en représailles à l'invasion de l'Ukraine.

Parmi les 12 personnes, proches et financiers, visées par ces sanctions figurent son ex-épouse Lyudmila Ocheretnaya et l'ancienne gymnaste olympique Alina Kabaeva, qui "selon les rumeurs, serait l'actuelle compagne de Poutine", d'après un communiqué.

Des médias prêtent au président russe une relation avec Alina Kabaeva depuis des années, ce qu'avait démenti Vladimir Poutine en 2008.

"Nous exposons au grand jour et ciblons le réseau occulte qui soutient le train de vie luxueux de Poutine et resserrons l'étau sur sa garde rapprochée", a déclaré dans le communiqué la ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss.

  • 12 h 53 : Vladimir Poutine explique à Olaf Scholz qu'il combat des nazis

Le président russe Vladimir Poutine a insisté vendredi auprès du chancelier allemand Olaf Scholz sur "l'idéologie nazie" des forces que la Russie combat en Ukraine, justifiant une nouvelle fois son offensive.

"L'attention a été attirée sur la poursuite des violations du droit international humanitaire par les combattants prônant une idéologie nazie et qui utilisent des méthodes terroristes", a indiqué le Kremlin, dans un communiqué expliquant la teneur des propos du président russe lors d'un entretien téléphonique avec le dirigeant allemand.

Il a aussi répété que son offensive, dénoncée par la communauté internationale, visait à protéger la population russophone de l'est de l'Ukraine.

  • 12 h 24 : l'Ukraine demande au G7 de confisquer des avoirs russes pour la reconstruction

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a déclaré avoir demandé aux pays industrialisés du G7 de confisquer des avoirs russes qui serviront à la reconstruction de son pays, lors d'une réunion de ses homologues en Allemagne.

"Aujourd'hui, j'ai demandé aux États du G7 d'adopter des législations et de mettre en place toutes les procédures nécessaires afin de saisir des avoir russes et de les donner à l'Ukraine pour la reconstruction du pays", a déclaré le ministre, invité à une réunion des chefs de la diplomatie du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.

"Le Canada l'a déjà fait et j'ai l'impression que les autres vont le faire aussi tôt au tard", a-t-il assuré.

"Le Russie doit payer politiquement, économiquement mais aussi financièrement" pour les dommages causés par son invasion, a-t-il insisté.

  • 11 h 28 : un rapport officiel ouvre la voie à une adhésion de la Suède à l'Otan

Un rapport officiel présenté vendredi en Suède a ouvert la voie à une adhésion du pays à l'Otan, en multipliant les conclusions favorables avant la décision du pays nordique attendue dans les prochains jours.

Sans exprimer formellement de recommandation, cette revue stratégique de 40 pages souligne plusieurs avantages à voir la Suède entrer dans l'alliance avec la Finlande voisine, qui doit officialiser sa candidature dimanche.

"Une adhésion de la Suède à l'Otan relèverait le seuil (de déclenchement) de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord", conclut le rapport préparé ces dernières semaines par le gouvernement et les partis au Parlement.

Alors que Moscou menace la Finlande et la Suède de "conséquences" en cas d'adhésion, le rapport juge très improbable une attaque armée, mais reconnaît que des "provocations" et des "représailles" russes "ne peuvent être exclues".

  • 11 h 13 : l'UE va fournir une nouvelle aide militaire de 500 millions d'euros à l'Ukraine, indique Josep Borrell

L'Union européenne va fournir une aide militaire supplémentaire de 500 millions d'euros à l'Ukraine pour l'aider à se défendre contre l'invasion russe, a déclaré le chef de la diplomatie de l'Union européenne Josep Borrell.

Le financement de l'UE pour soutenir l'effort militaire ukrainien "sera ainsi porté à 2 milliards d'euros au total" depuis le début de la guerre le 24 février, a-t-il ajouté lors d'une déclaration à Wangels, dans le nord de l'Allemagne, où sont réunis jusqu'à samedi les chefs de la diplomatie du G7.

  • 11 h 01 : le vol de céréales ukrainiennes par les Russes est "répugnant", accuse l'Allemagne

Le ministre allemand de l'Agriculture a qualifié de "répugnant" les vols de céréales dont sont accusées les troupes russes en Ukraine, en marge d'une réunion du G7 cherchant à aider Kiev à exporter sa production.

"La Russie vole et confisque les biens et les céréales dans l'est de l'Ukraine", a déclaré Cem Özdemir aux côtés de son homologue ukrainien, estimant que "c'est une manière particulièrement répugnante de mener la guerre".

  • 10 h 45 : Sergueï Lavrov accuse l'UE d'être devenue "agressive et belliqueuse"

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a accusé vendredi l'Union européenne (UE) de s'être transformée en acteur "agressif et belliqueux" dans le sillon de l'Otan avec le conflit en Ukraine.

"L'UE est passée d'une plateforme économique constructive, telle qu'elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen", a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse depuis Douchanbé, au Tadjikistan.

À ce titre, il a jugé que "le désir de Kiev de devenir membre de l'Union européenne n'est pas anodin".

Plus largement, il a accusé les Européens de se précipiter "exactement sur la voie que l'Otan a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l'Alliance nord-atlantique, (servant), en fait, d'appendice" à l'Otan, a-t-il ajouté.

  • 9 h 05 : "très forte unité" du G7 pour soutenir l'Ukraine "jusqu'à la victoire", selon Jean-Yves Le Drian

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a salué la "très forte unité" des pays du G7 pour soutenir le combat de l'Ukraine face à la Russie "jusqu'à la victoire".

Les chefs de la diplomatie du G7, réunis en Allemagne jusqu'à samedi, à Wangels sur les bords de la Baltique, ont invité leurs homologues ukrainien et moldave à participer à leurs discussions. "Cela s'inscrit dans une très forte unité des membres du G7 pour continuer dans la durée à soutenir le combat de l'Ukraine pour sa souveraineté, jusqu'à la victoire", a déclaré le ministre français.

  • 8 h 41 : Londres demande "plus d'armes" et de sanctions pour maintenir la pression sur Poutine

La ministre des Affaires étrangères britannique Liz Truss a plaidé pour que "plus d'armes" soient livrées à l'Ukraine face à la Russie, contre laquelle elle a également exigé de nouvelles sanctions.

"Il est très important en ce moment de maintenir la pression sur Vladimir Poutine en fournissant plus d'armes à l'Ukraine et en augmentant les sanctions" contre le Kremlin, a-t-elle affirmé lors d'une réunion du G7 à Wangels, dans le nord de l'Allemagne.

  • 7 h 09 :  les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv

L'envoyé spécial de France 24, indique que les combats sont toujours "aussi intenses" dans la région de Kharkiv, où l'armée ukrainienne tente de repousser les forces russes. "Ce n'est pas encore une guerre de position comme on pouvait s'y attendre dans la région, le front avance et recul quotidiennement", explique-t-il.

  • 6 h 32 : la sécurité alimentaire au menu d'une réunion des chefs de diplomatie du G7

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres du G7 se réunissent en Allemagne, au domaine balnéaire de Weissenhaus, pour discuter notamment de moyens d'apaiser les inquiétudes sur la sécurité alimentaire, tandis que grandit la crainte de voir la guerre entre la Russie et l'Ukraine déstabiliser davantage la Moldavie.

Les ministres ukrainien et moldave des Affaires étrangères prendront aussi part aux discussions, lors desquelles leurs homologues du G7 devraient réaffirmer leur soutien à leur égard.

 

Avec AFP et Reuters

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Le blocus d’Odessa, enjeu mondial

GUERRE EN UKRAINE

La destruction d'un pont flottant, symbole des difficultés russes dans le Donbass

Reportage en Ukraine : dans la banlieue de Kharkiv, les habitants attendent la fin des combats

Valeurs Actuelles

Jérôme Sainte-Marie : « Ce cartel des gauches aux législatives est un habillage pour l’électorat »

Valeurs actuelles. Un accord de la gauche sous l’égide de Jean-Luc Mélenchon a dernièrement abouti. Baptisée Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), cette coalition rassemble des sensibilités très différentes. A-t-elle un avenir, selon vous ? Sur le long terme, probablement pas, mais ça n’est pas l’objet. Une fois les élections législatives passées, tout ce petit monde se déchirera lors des votes au Parlement. En réalité, ce n’est pas un accord sur un programme commun, mais un accord à stricte visée électorale. Il n’est que d’observer ce sur quoi portent avant tout les négociations – la répartition des circonscriptions – pour s’en aviser. En d’autres mots, les intérêts des formations en présence sont avant tout politiques et financiers ; le financement public des partis dépendant essentiellement des élections législatives. Au surplus, les négociations sont ici facilitées, car la plupart des partenaires de La France insoumise (LFI) n’envisagent pas la victoire de Jean-Luc Mélenchon. Ils peuvent donc faire mine d’accepter le programme “L’avenir en commun” sans que cela les engage durablement. Ce cartel des gauches est un habillage pour l’électorat.

Ce n’est pas un accord sur un programme commun

Le chef des insoumis jouit de la position dominante qu’il occupe depuis le soir du premier tour pour imposer ses vues à ses nouveaux alliés. La gauche radicale a-t-elle définitivement supplanté la gauche traditionnelle ? La première impression est celle-ci, mais je crois qu’il faut bien retenir le pragmatisme de tous les acteurs. À bien y regarder, le mouvement de Mélenchon a beaucoup affaibli son programme au cours des dernières années pour le rendre compatible avec le reste de la gauche ; sans quoi cette union ne serait pas possible. À une époque, LFI proclamait : « L’Europe, on la change ou on la quitte », on voit bien que ce n’est plus du tout d’actualité. La dimension populiste a été évacuée au profit du gauchisme culturel, celui des campus américains. Cette opération a été facilitée par la composition sociologique de l’électorat de ce qui reste de la gauche, celle qui n’a pas migré chez Emmanuel Macron : la petite bourgeoisie diplômée des centres-villes, pas forcément très argentée d’ailleurs, en constitue la fraction dominante. C’est l’heure de gloire de Nuit debout, pas du tout des “gilets jaunes”.

Que vous inspire le slogan “Mélenchon Premier ministre” ? Chacun sait que nos institutions ne prévoient pas l’élection du chef de gouvernement… Le slogan n’est pas si idiot, car c’est ce qui se produira si la gauche gagne les législatives sous l’égide du troisième homme de la présidentielle. Toutefois, si ce slogan galvanise les insoumis, il risque de faire hésiter certains électeurs de gauche. Pis, cela peut produire l’effet inverse de celui escompté à travers un important report de voix venu de la droite, voire du RN, sur des personnalités opposées aux candidats de gauche, quelles qu’elles soient. Les résultats paradoxaux de ce slogan seront accentués au second tour. Sur le fond, ne jouons pas sur les mots. De facto, une victoire électorale de la Nupes contraindrait le président de la République à nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon, comme Jacques Chirac l’avait fait en 1997 pour Lionel Jospin.

Cette alliance entre une extrême gauche dominante et un Parti socialiste moribond, entre autres, ne suscite que peu d’indignations. Imaginons, par effet de contraste, que le parti LR décide de fusionner ses listes de candidats aux législatives avec celles du RN ou de Reconquête ! pour sauver quelques sièges. Une telle entente serait vertement critiquée. Comment expliquez-vous ce deux poids, deux mesures ? Au risque de choquer certains lecteurs, je vous dirai que, pour moi, de même que le RN n’est pas un parti d’extrême droite, LFI n’est pas une formation d’extrême gauche. Ces étiquettes me paraissent inutilement polémiques et inadéquates. Il existe des organisations qui veulent modifier la structure même des rapports sociaux et des institutions politiques, par exemple Lutte ouvrière. Malgré ses outrances, La France insoumise ne porte, selon moi, qu’un programme intersectionnel, voire indigéniste, couplé à un niveau extraordinaire de dépense publique, sur le fond beaucoup moins menaçant pour l’ordre social que ne l’était dans les années 1970 le Programme commun.

Mélenchon ne suscite pas autant de crispations, car, au fond, son programme touche beaucoup moins à l’essentiel que celui du RN, la souveraineté nationale, malgré le conte de fées qu’il récite à ses militants et à ses électeurs.

Jean-Luc Mélenchon est tout de même un homme politique qui a passé l’essentiel de sa carrière politique sous la houlette du PS, comme sénateur qui plus est, et qui a été ministre du gouvernement Jospin. Il s’est même distingué en 1992 par un soutien véhément au “oui” pour le traité de Maastricht. “Gauche radicale”, dites-vous ?

Il y a bien plus important. Si Jean-Luc Mélenchon se montre aussi en verve, ces derniers jours, c’est qu’il lui faut, si j’ose dire, effacer ses traces. Durant les deux semaines de l’entre-deux-tours, son soutien à Emmanuel Macron n’a fait de doute pour personne. Il a accompagné sa réélection, sans pour autant convaincre une majorité de ses propres électeurs de reporter leurs suffrages sur le président sortant. Un sur cinq a même choisi Marine Le Pen le 24 avril. Voilà des “insoumis” très accommodants.

C’est pourquoi, s’agissant du deux poids, deux mesures, il est évident que les classes dominantes se sentent beaucoup moins menacées par Mélenchon que par Le Pen. Au cours de l’entre-deux-tours, on a bien vu la levée de boucliers contre la candidate du RN de la part de toutes les autorités économiques, syndicales, politiques et médiatiques. Mélenchon ne suscite pas autant de crispations, car, au fond, son programme touche beaucoup moins à l’essentiel que celui du RN, la souveraineté nationale, malgré le conte de fées qu’il récite à ses militants et à ses électeurs.

Certes, mais Mélenchon a changé depuis ses années socialistes… Pas tant que cela. C’est surtout le Parti socialiste qui n’a eu de cesse de se modérer – je ne parle pas des équilibres budgétaires, bien entendu. Mélenchon a été assez radical durant quelques années, notamment à l’époque du Parti de gauche, puis lorsqu’il a assumé une ligne populiste. Dès 2018, il est revenu dans les eaux plus calmes du bon vieux clivage gauche-droite, ce qui l’a amené à se rendre compatible avec les positions du PS et d’EELV. Notons que les sympathisants de ces partis ont pour moitié une bonne image de Macron comme chef de l’État. C’est aussi pour cela que Mélenchon appuie aujourd’hui davantage contre la supposée “extrême droite” que contre le bilan et le projet de Macron.

Pouvez-vous décrire ce virage de Jean-Luc Mélenchon en 2018 ? Comment l’expliquez-vous ? Fin 2017, La France insoumise est confrontée à un échec manifeste dans la rue comme à l’Assemblée nationale. Elle ne bloque et ne bloquera, durant le reste du quinquennat, aucune réforme. D’ailleurs, quand un vaste mouvement contestataire contraindra le pouvoir à reculer, les “gilets jaunes” à l’automne 2018, elle en sera pratiquement absente. Au début de cette même année, Mélenchon se dit qu’il faut revenir au clivage gauche-droite, et se persuade que Macron est, tel un nouveau Sarkozy, le leader de la droite. Cela peut paraître curieux, mais j’atteste qu’il s’agit alors d’une perception dominante chez les cadres de LFI.

Force est pourtant d’admettre qu’au premier tour de la présidentielle, cette alliance entre la petite bourgeoisie diplômée, la fonction publique et l’immigration d’origine extra-européenne s’est montrée électoralement porteuse

Une raison essentielle en est qu’ils souhaitent avoir des alliés électoraux, et comme ils expriment un refus catégorique de modifier leur ligne “no border” sur l’immigration, leur ligne populiste est une impasse électorale. Cela signifie se couper de la majorité des classes populaires, mais c’est déjà le cas pour la gauche depuis des années. Cette stratégie nouvelle, tout à fait semblable à celle préconisée dès 2011 par la fondation sociale-démocrate Terra Nova, ne se révèle pas tout de suite payante, et, aux européennes de 2019, la liste LFI enregistre un piteux 6 %. Force est pourtant d’admettre qu’au premier tour de la présidentielle, cette alliance entre la petite bourgeoisie diplômée, la fonction publique et l’immigration d’origine extra-européenne s’est montrée électoralement porteuse.

Au premier tour de l’élection présidentielle, les musulmans ont voté massivement (près de 70 %) pour l’insoumis. Peut-on dès lors qualifier Mélenchon de candidat “islamo-gauchiste” ? Plusieurs dimensions se mêlent ici. Tout d’abord, les citoyens de confession musulmane qui ont choisi le candidat LFI au premier tour – et de fait, un alignement électoral de ce niveau est exceptionnel – ne l’ont sans doute pas fait d’abord comme musulmans. Ils peuvent avoir été sensibles à son programme social, on parle ici de personnes généralement de condition populaire et répugnant à voter pour Marine Le Pen. Ils peuvent aussi avoir été mécaniquement orientés vers le vote Mélenchon. Au niveau local, on sait qu’il peut y avoir un vote confessionnel suscité et accompagné par des acteurs religieux et politiques. Est-ce le cas aujourd’hui au niveau national ? Je n’en suis pas sûr, mais je suis à l’inverse persuadé que cela aura des conséquences sur le comportement de la gauche, la rendant encore plus permissive sur les sujets relatifs à la laïcité et aux flux migratoires. Quant à la qualification que vous proposez pour Mélenchon, je ne la reprends pas à mon compte. Je vois dans ses positions et celles des députés LFI avant tout de l’opportunisme électoral, ce qui n’est pas plus rassurant.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Dans les manuscrits de Champollion

Actu

Égyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.

Anna Musso

« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.

Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.

Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).

Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.

Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.

Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.

Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.

À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.

Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.

ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf
New York Times - World

A Ruling Family on the Run as Sri Lanka Plunges Into Economic Ruin

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Once empowered by triumphant ethnic nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksa dynasty has been undone by what its own allies call incompetence and denial.

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By Mujib Mashal and Skandha Gunasekara

COLOMBO, Sri Lanka — As the guests sat down for a banquet dinner last summer at the grand colonial-era home of Sri Lanka’s president, the small talk soon turned gravely serious.

Addressing members of the ruling coalition, the country’s energy minister, Udaya Gammanpila, defended a small increase in fuel prices that was intended to address a critical shortage of dollars the island nation needed to import fuel, medicine and other necessities.

The president, Gotabaya Rajapaksa, and his brother Mahinda, the prime minister, had come on board with the measure after a year of discussion. But another member of the family — Basil, the finance minister, one of five Rajapaksas in the cabinet — had other ideas.

Before the guests made their way to the dance floor, Basil Rajapaksa rose to declare that Sri Lanka was not in fact suffering from a foreign currency crisis, according to Mr. Gammanpila and another person present. Criminals, he claimed, were funneling dollars out of the country’s banking system. Give him two weeks, he said, and he would fix it.

He would not. Nearly a year later, Sri Lanka lies in economic ruin, with basic food items scarce, hospitals out of medicine and lines for fuel stretching for blocks as the country’s foreign reserves all but run out. The wave of anger now gripping the country is as much about the family dynasty ruling Sri Lanka as it is about the economic disaster. Once empowered by a triumphant Buddhist Sinhalese nationalism after a brutal civil war, the Rajapaksas have been undone by what their own allies call incompetence and denial.

Now, that dynasty, which has dominated the country for the greater part of two decades, is on the verge of an end, with most of the family in hiding at a military base and only the president clinging to power. The latest to go: Mahinda Rajapaksa, the patriarch and prime minister, who was evacuated from his home this week after setting off clashes that left eight people dead across the country.

Mr. Gammanpila, the energy minister, said that the Rajapaksas — especially Basil, a shadowy power broker before becoming finance minister — should have seen the disaster coming.

“Basil was not willing to accept the fact that this financial crisis will lead to an economic crisis, and unless we are going to solve it, that will lead to a political crisis,” he said.

“He controlled everything,” Mr. Gammanpila added, a sentiment repeated by other officials and diplomats, “and he knew nothing.”

That Sri Lanka was headed toward an economic crash had become increasingly clear to analysts in recent years. They warned that the country’s balance of payments and macroeconomic trends were out of alignment.

Over a period of decades, the small island nation of 22 million people had built a bloated state sector, robust social welfare programs that exceeded the country’s means, a large military and an elaborate series of postwar construction projects. As economic growth slowed, it kept borrowing to pay.

The economic stress increased as pandemic travel restrictions dried up tourism dollars. Then came a disastrous ban on chemical fertilizers, as the Rajapaksa government pushed organic farming at a time when climate change was already threatening harvests and food security.

As it became clearer that the government needed help from financial bodies like the International Monetary Fund, the Rajapaksas dragged their feet. Used to easy loans from allies like China, they were daunted by the strict expectations that come with such packages, officials and diplomats said.

The economic collapse engendered a sustained protest movement. At the main protest site, along the scenic Galle Face, which overlooks the Indian Ocean from the capital, Colombo, protesters have increasingly addressed subjects that most ethnic-majority Sinhalese once shied away from.

Many have described the root of the crisis as the impunity that the political and military elite enjoyed after a civil war rife with accusations of crimes against Sri Lanka’s minority Tamils. The war’s end initiated a majoritarian triumphalism, exploited by the Rajapaksas, that concealed the deeper economic troubles and bypassed reconciliation.

Members of their own party say that the Rajapaksas, buoyed by war and ethnic nationalism, felt an entitlement that was all the more glaring in the face of their weak governance.

Among the protesters were V.G.N. Damayanthi, 45, and her husband, N.P. Wickramarathna. As the economy crashed, she said, they lost their family business, a small takeaway restaurant that employed 15 people, and sold their house. Now they are surviving on money from selling their car.

What worried them most was the future of their three children, the oldest of whom will soon graduate with an I.T. degree.

“A bit of this was because of Covid,” she said, “but a large part of it was this family.”

The protests against the Rajapaksas were peaceful for weeks, and many demonstrators and analysts were surprised as the president, who had been accused of abuses as defense secretary during the civil war, responded with restraint.

But the anger peaked on Monday, when the prime minister, Mahinda Rajapaksa, turned what was meant to be a concession to the protesters — his resignation — into a conflagration that his brother is struggling to contain.

Mahinda Rajapaksa’s supporters, bused to his residence, walked out and attacked peaceful protesters who had camped there for weeks through heat and monsoon downpours.

The assault unleashed a wave of anger and violence, with mobs torching dozens of homes belonging to members of the ruling party. In Colombo, some supporters of the prime minister were forced to jump into a lake and flee to safety on swan boats.

“The president had watched it on television,” said Nalaka Godahewa, a former cabinet minister who was with Gotabaya Rajapaksa when his brother’s supporters marched on the protesters.

“When I entered, he was screaming on the phone to the inspector general of the police — that why did you allow these people to come in,” he said. “But by then the people had entered, so he ordered him to use water cannons, rubber bullets, whatever force to chase them away.”

Mr. Godahewa, whose home was also burned down, said he remained at the president’s residence for much of the night as anarchy took hold. At Temple Trees, the old colonial compound where the prime minister lives, protesters broke the gates and forced their way in.

The president was said to be furious: He was working the phones to get the army to control a mess unleashed by his brother, while also helping that same brother evacuate with his family.

Officials and members of the ruling party said in interviews that the episode was an indication of the rifts between the two brothers and their circles. (Members of the Rajapaksa family, as well as their official representatives, did not respond to requests for comment.)

Mahinda Rajapaksa, 76, a former president described as increasingly enfeebled by those who have seen him in recent months, felt sidelined by a younger brother he thought he had made president. Gotabaya Rajapaksa, the president, 72, was trying to find his own ground after realizing his brothers had taken advantage of his political inexperience to introduce disastrous policies in his name.

The prime minister’s supporters, said Charitha Herath, a lawmaker from the governing party, thought that they could get rid of these protests and they could prove to the president that he was not acting, but it backfired.”

In the days since, the president has tightened a curfew, ordering the security forces to shoot on sight to stop vandalism and arson. In a televised address on Wednesday, he condemned the assault on the protesters and the violence that ensued, and promised to curtail his own sweeping powers. He also announced a new prime minister, bringing back Ranil Wickremesinghe for his sixth time on the job.

Whether the president can hold on for the remaining two years of his term may be determined by how far the military goes in backing him.

A former army colonel, Mr. Rajapaksa has protected the military, shielding officers from war crime investigations and rewarding loyalists with cushy civilian jobs.

Hemasiri Fernando, a former defense secretary, said that the military had calculated its own interests, and that the economic crisis was too widespread, also affecting the families of those in the military, for officers to blindly support the president despite the public anger.

“They understand the hardship, because they are facing it too,” Mr. Fernando said.

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The Coronavirus Pandemic

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State media reported 21 new deaths and a huge jump in suspected cases on Saturday, but it was unclear how many had been definitively linked to the coronavirus.

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By Choe Sang-Hun

SEOUL — North Korea reported a significant surge in suspected coronavirus infections and deaths on Saturday as it struggled to contain its first reported outbreak, which the country’s leader, Kim Jong-un, said could be “the biggest crisis since our nation’s founding.”

State media said an additional 174,400 people had symptoms, like fever, that could be due to Covid-19, nearly a tenfold jump from the 18,000 such cases reported on Friday. It also said 21 more people had died in connection with the outbreak, bringing the country’s total to 27. But the reports did not say how many of the new infections or deaths had been definitively linked to Covid-19 through testing.

“North Korea is reporting only ‘people with fever’ because it does not have enough test kits,” said Cheong Seong-chang, the director of the Center for North Korean Studies of the Sejong Institute in South Korea. “Some of the people with fever may not be actual patients, but there could be far more cases among asymptomatic people without any fever. So the actual number of infected people will likely be more than the North has announced.”

Most of the newly reported deaths were caused by “overdoses of medication and other negligence caused by a lack of knowledge in scientific treatment,” North Korean health officials were quoted as saying during a high-level meeting on Saturday. At the meeting, Mr. Kim criticized health officials in the North’s ruling Workers’ Party for “incompetence” and “irresponsibility,” the state-run Korean Central News Agency said.

After insisting for years that it had no Covid-19 cases and rejecting offers of humanitarian aid, North Korea admitted on Thursday that an outbreak had begun in late April. The country has reported a total of 524,400 people with Covid-like symptoms since late last month. State media said on Saturday that 243,630 had recovered fully and 280,810 were still in quarantine.

Health experts have long expressed concern about the North’s ability to battle a major coronavirus outbreak because of its threadbare public health system and low vaccination rate. International health organizations and the South Korean government have said that they were ready to ship vaccines, therapeutics and other aid should the North ask for it.

The state media reports on Saturday did not indicate whether the North would consider accepting such assistance, but they suggested a malfunctioning public health system.

Mr. Kim was quoted as telling health officials to learn from “the disease-control policies, achievements and experiences of advanced nations,” particularly the “abundant epidemiological achievements and experiences of the Chinese Communist Party and its people.”

North Korea seemed to be following its ally China’s playbook of extreme Covid restrictions when it declared a “maximum emergency” this week, ordering all cities and counties in the nation of 25 million to lock down. It also ordered them to isolate “each working unit, production unit and residential unit from each other.”

The government said it was studying how to mobilize “all national means and resources” to get patients the medicine they need.

At the meeting on Saturday, Mr. Kim said North Korea was not seeing “any uncontrollable spread of the virus between regions,” only infections within locked-down areas and units. He also said that most of the symptoms reported had been mild.

Mr. Kim said that although “the spread of the malicious virus can be the biggest crisis since the founding of our nation,” it could be overcome if the Workers’ Party and the public were “united as one,” according to the state media reports.

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France24 - Monde

Législatives au Liban : un scrutin clé pour un pays frappé par la crise

Publié le : 13/05/2022 - 17:08

Leela JACINTO

Les Libanais sont appelés à se rendre aux urnes ce dimanche pour choisir leurs parlementaires. Alors que le pays est confronté à la plus grave crise de son histoire, beaucoup réclament un renouvellement de la classe politique. Mais le système confessionnel, les divisions de l'opposition et le clientélisme pourraient doucher cet espoir de changement.

Le 15 mai se tiendront les premières élections législatives au Liban depuis le début de la crise économique et les explosions dévastatrices du port de Beyrouth en août 2020. Une catastrophe souvent imputée à la corruption endémique et à une mauvaise gestion des élites politiques du pays. Plus que jamais, cette échéance électorale offre l’occasion aux Libanais d’exprimer leur mécontentement à l'égard d'une classe politique de plus en plus contestée.  

Le Parlement libanais, qui compte 128 sièges, est actuellement dominé par le puissant parti du Hezbollah, soutenu par l'Iran et ses alliés, vainqueur de la majorité aux élections de 2018, malgré une extraordinaire mobilisation des membres de la société civile, qui avait donné naissance à la coalition Kulluna Watani.    

L'enthousiasme autour de la liste Kulluna Watani ne s'était pas traduit dans les urnes : seul un siège avait été arraché aux partis traditionnels. Ces derniers avaient obtenu la majorité parlementaire, bénéficiant du jeu des alliances et d'une nouvelle loi électorale soigneusement élaborée,

Le vote de 2022 sera-t-il l'occasion attendue de rabattre les cartes ? Celui-ci constitue le premier test électoral majeur depuis le mouvement de contestation qui a émergé en octobre 2019. Ces protestations, essentiellement menées par une jeunesse en colère contre la classe politique, ont été nourries un an plus tard par la dramatique explosion du port de Beyrouth – de jeunes activistes avaient alors déployé un effort de secours extraordinaire pour pallier l’absence des services de l'État.

La "révolution" ne parvient pas à unir    

La combinaison de ces crises a incité des militants connus et de nombreux groupes d'activistes à se jeter dans la mêlée politique pour tenter de résoudre les problèmes du pays. Mais la transformation de ce mouvement en entité politique s’est vite heurtée au système politique libanais, semé d’embuches bureaucratiques, de dilemmes idéologiques et de défis organisationnels.     

En premier lieu, la loi électorale a rendu difficile la formation de coalitions, favorable aux intérêts politiques existants, avec un pouvoir partagé entre communautés religieuses dans un système confessionnel devenu archaïque.  

L'épineuse question des armes du Hezbollah est un autre défi que cette nouvelle opposition n’est pas parvenue à relever : si la plupart s'opposent à l'arsenal du parti paramilitaire chiite, des divisions sont apparues quant à l'opportunité de s'allier ou non avec les partis anti-Hezbollah établis au Liban, car beaucoup sont dirigés par des descendants de politiciens ou d'anciens chefs de guerre.   

En fin de compte, ces dizaines de groupes d'opposition – connus sous le nom de "thawra" ou "révolution" – n’ont pas réussi à former un front politique uni avant les élections. "Il y a eu de multiples tentatives pour trouver un terrain d'entente, mais le nombre même de groupes et leurs priorités divergentes ont compliqué le processus", analyse Nicholas Blanford du Scowcroft Center for Strategy and Security de l'Atlantic Council. "Bien qu'ils soient d'accord sur l'objectif qui est de mettre fin au système politique sclérosé et à son leadership, la thawra est souvent divisée sur la manière d'atteindre cet objectif et sur le profil que devrait avoir ce système alternatif".

Ainsi, le nombre de candidats indépendants a plus que doublé depuis le vote de 2018, pour atteindre 284 des 718 candidats dans la course de 2022 – contre 124 il y a quatre ans, selon le think-thank Policy Initiative établi à Beyrouth. Si plusieurs listes d’opposition s’affrontent dans de mêmes districts, le chercheur Karim Emile Bitar se réjouit de voir ces listes présentes partout, "ce qui pourrait permettre de petites percées ici et là".   

"Je m'attends à un parlement plus fragmenté où l'opposition pourra se ressaisir et être un moteur de changement et de réforme", estime pour sa part Sami Nader, directeur de l'Institut du Levant pour les affaires stratégiques.   

La perte de Saad Hariri sera-t-elle un gain pour le Hezbollah ?   

Mais le plus grand bouleversement du scrutin de 2022 est sans aucun doute l'absence de Saad Hariri : en janvier, l'ancien Premier ministre a annoncé de manière fracassante que ni lui, ni son parti – le Courant du Futur –, ne se présenteraient aux élections.

De nombreux observateurs estiment que le retrait soudain du plus influent leader sunnite de la scène politique libanaise a été forcé par l'Arabie saoudite : cette dernière a coupé les ponts avec Saad Hariri, le jugeant trop complaisant avec le Hezbollah dont l’emprise s'est renforcée sur le Liban. Mais la position dure de Riyad à l'égard d'un pays qu'elle a si souvent soutenu, financièrement et politiquement, risque de profiter à son ennemi juré chiite, le Hezbollah.   

Avec le retrait de Saad Hariri, de nombreux sunnites libanais se sentent privés de leurs droits et leur taux de participation devrait diminuer. Près de 30 % des personnes ayant voté dans les districts des bastions sunnites en 2018 ont déclaré qu'elles ne participeraient pas au scrutin, a prévenu le sondeur Kamal Feghali, dans une entretien accordé à l'agence Reuters. 

La flambée des prix du carburant, qui fait de chaque déplacement un luxe, pourrait dissuader de nombreux Libanais d'aller voter. Selon un rapport publié en avril par l’ONG Oxfam, seul 54 % des 4 670 personnes interrogées ont déclaré vouloir voter. 

Selon la Banque mondiale, le Liban connaît l'une des pires crises économiques au monde depuis le milieu du XIXe siècle. Sous le poids de l’inflation, la monnaie libanaise a perdu plus de 90 % de sa valeur et près de 80 % de la population a sombré dans la pauvreté.   

Un exode massif nourri de rancœurs  

Cette situation a incité de nombreux Libanais à fuir leur pays. D’après l'Observatoire de la crise de l'Université américaine de Beyrouth, la crise économique actuelle a entraîné le départ de 300 000 personnes en seulement deux ans, ce qui en fait le troisième exode massif de l'histoire du Liban.   

Le pays compte déjà une des diasporas les plus significatives au monde. En l'absence de chiffres officiels, de nombreuses estimations indiquent que les Libanais sont plus nombreux à vivre à l'étranger qu'à l'intérieur de ce petit État qui compte quelque 6,5 millions d'habitants, dont des réfugiés ayant fui le conflit en Syrie voisine.   

Selon la plupart des experts, cet exode aurait été plus prononcé encore si la pandémie de Covid-19 n'avait pas compliqué la recherche de travail à l'étranger. Le gel des comptes bancaires des citoyens ordinaires, destiné éviter une ruée sur les banques, a empêché de partir ceux qui n’en avaient tout simplement plus les moyens

Cette émigration massive, qui elle aussi alimente la défiance à l’égard des élites politiques libanaises, pourrait avoir des conséquences dans les urnes. "Ceux qui partent ont l'impression d'être fondamentalement mis à la porte par l'establishment au pouvoir, qu'ils n'ont pas d'autre choix que de partir en raison de la situation économique désastreuse et du degré de corruption sans précédent. Ils ont le sentiment de fuir une kleptocratie au pouvoir", explique Karim Emile Bitar, directeur de l'Institut des sciences politiques de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth.  

C’est sans doute une explication de la participation massive de ces Libanais de l’étranger, dimanche 8 mai à Paris, comme l’a constatée dans les bureaux de vote notre envoyée spéciale Leela Jacinto. S'appuyant sur des données provisoires, le ministère libanais des Affaires étrangères a indiqué que le taux de participation de la diaspora libanaise s'élevait à hauteur de 60 %, soit légèrement plus qu’en 2018. 

Cet article a été adapté de l’anglais. Retrouvez ici le texte original.    

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Face à la crise, la jeunesse libanaise en quête d'un avenir meilleur à l'étranger

REPORTAGE

Législatives au Liban : Lina Hamdan, une voix chiite dissidente face au Hezbollah

Élections législatives au Liban : la diaspora libanaise appelée aux urnes

Valeurs Actuelles

Alexis Corbière, le fidèle parmi les fidèles

Après tout, la place est vacante depuis 2015, année du décès de François Delapierre avec qui Corbière a commencé à militer au PG. Emporté à l’âge de 44 ans par une tumeur au cerveau, c’était lui, François Delapierre, l’héritier désigné de Jean-Luc Mélenchon. En 2011, dans les colonnes de Libération, Alexis Corbière manquait d’expressions élogieuses pour lui tresser des lauriers : « esprit supérieur », « élément moteur », « pièce maîtresse » … Aujourd’hui encore, le professeur d’histoire sait ce qu’il doit au regretté “Delap”, parmi tous ses mentors politiques. Et cela n’est pas rien. Car s’il est une chose avec laquelle ce député aux faux airs de Jaurès ne plaisante pas, c’est la loyauté.

“On ne touche pas aux camarades !”

Plus Robespierre que Marat, Corbière “le fidèle” a serpenté entre moult chapelles de la gauche radicale. De la Ligue communiste révolutionnaire au Parti socialiste des années 1980 jusqu’à la fondation du Parti de gauche en 2008. Mais il n’eut jamais qu’un véritable chef : Mélenchon, dont il est un des rares à avoir toute la confiance. Et cela s’entend : qui voudrait mesurer son dévouement à l’“insoumis” dirait qu’il n’a d’égal que son emphase…

Or, difficile d’oublier son fameux « On ne touche pas aux camarades ! », lors de la perquisition du siège de LFI en 2018. Tout bien considéré, cette sortie pourrait même être sa devise. Il n’y a qu’à voir sa réaction lorsque quiconque ose évoquer un éventuel départ à la retraite du “gourou” de La France insoumise : « Jean-Luc continue à être au premier rang, répondait-il déjà en 2017 à ceux qui venaient l’embêter avec ça. Le moment de la confrontation et de la rivalité n’est pas ouvert, je souhaite surtout qu’il ne soit jamais ouvert. » Cinq ans plus tard, rien n’a changé. On ne touche pas à “Jean-Luc”. Sinon, on aura affaire à lui.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

L’enjeu de la recherche publique

Chronique

Sylvestre Huet

Quel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.

Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.

Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.

Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.

(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119

(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).

la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec
France24 - Monde

Reportage : le durcissement du confinement à Shangaï exaspère une population à bout de souffle

Publié le : 13/05/2022 - 22:48

Lou KISIELA

Shanghai, avec ses 26 millions d'habitants, est totalement confinée depuis six semaines, sans que l’objectif "zéro cas" escompté par les autorités ne soit atteint. Les mesures sanitaires se sont encore durcies cette semaine, exaspérant une population déjà éprouvée. Reportage de nos correspondants Lou Kisiela, Antoine Morel et Yan Chen.

Voilà désormais six semaines que Shanghai est totalement confinée. Pourtant, dans la ville la plus peuplée de Chine, l'objectif "zéro cas de Covid-19" n’est toujours pas atteint. Cette semaine, les mesures sanitaires se sont encore durcies. Même les personnes testées négatives peuvent être envoyées à l’isolement, mais face aux représentants des autorités, nul ne peut contester les ordres. 

Le retour à la normale ne semble pas être pour demain dans la capitale économique chinoise, où aucune date de déconfinement annoncée. La multiplication des palissades et barrages de polices paralyse chaque jour un peu plus la vie quotidienne des habitants, qui voient les règles sanitaires se durcir. Une crainte se profile désormais : être contraints à l'isolement, et ce sans même être testés positifs au Covid-19.

Un seul cas positif peut en effet aboutir au confinement de l'ensemble des occupants de son immeuble. Sur des images amateur, on peut voir des représentants des forces de l'ordre menacer de forcer une porte, ou s'emparer brutalement d'une femme pour la forcer à quitter son domicile. Et justifier leurs procédés : "Ne me demandez pas pourquoi ! Il n'y a pas de pourquoi ! Respectez la réglementation nationale pour le contrôle de la pandémie ! C’est comme ça !"

Ne pouvant plus faire leurs courses, beaucoup ne comptent que sur des livraisons hebdomadaires assurées par les autorités locales pour s'alimenter. Lesquelles font parfois défaut, poussant une population affamée à en venir aux mains contre les forces de l'ordre. La détresse et la colère des confinés semblent accroitre la répression : d'autres images amateur montrent un homme ligoté des pieds à la tête au ruban adhésif, soupçonné d'avoir enfreint des règles sanitaires.

L’OMS a jugé mercredi 11 mai la politique sanitaire chinoise insoutenable, mais le message des autorités relayé par les médias officiels demeure le même : la "stratégie zéro Covid" est la seule qui vaille, et l'Histoire prouvera qu'elle est scientifique. 

Shanghai est bien loin d'être la seule métropole à renouer avec le confinement. Plus de quarante villes chinoises sont complètement ou partiellement paralysées. Même Pékin, la capitale vit désormais au ralenti. Avec pour motif, officiellement moins de 1 000 cas de Covid-19 recensés en trois semaines. 

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Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin

La semaine de l'éco

Stratégie "zéro Covid" : quand la Chine éternue, la planète se grippe

Le Débat de France 24

Chine : un système infaillible ?

Valeurs Actuelles

Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique

À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.

« Mélange des genres »

Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.

« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.

[📝communiqué de presse] Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9

— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022

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New York Times - World

Israeli Police Attack Mourners at Palestinian Journalist’s Funeral

Video showed police officers in Jerusalem beating and kicking mourners next to the coffin of Shireen Abu Akleh, an Al Jazeera reporter who was killed on Wednesday, forcing one to the ground.

Here’s what you need to know:

Pallbearers are forced to nearly drop Shireen Abu Akleh’s coffin.

Shireen Abu Akleh was a journalist who wanted ‘to be close to the people.’

‘A needless flare-up,’ ‘appalled by the violence’: Denunciations of the police attack multiply.

Israel investigates whether Shireen Abu Akleh was shot from an Israeli Army jeep.

Palestinian prosecutors say the journalist was deliberately killed by Israeli forces.

The killing occurred amid weeks of violence.

The lethal bullet is the focus of dueling investigations.

Video captures the moments after Shireen Abu Akleh was shot.

Pallbearers are forced to nearly drop Shireen Abu Akleh’s coffin.

Israeli police officers on Friday assaulted mourners at the funeral procession of a prominent Palestinian American journalist killed this week in the occupied West Bank, forcing pallbearers to nearly drop the coffin.

Video showed police officers in Jerusalem beating and kicking pallbearers carrying the coffin that contained the body of the journalist, Shireen Abu Akleh, striking other mourners with batons, and forcing one man to the ground. During the commotion, the pallbearers were pushed backward, causing them to briefly lose control of one end of the coffin.

The episode occurred outside a hospital in East Jerusalem, where mourners had gathered to take the coffin of Ms. Abu Akleh, who was a Christian, to a nearby church for her funeral.

It was one of several spasms of tension during a fraught afternoon, as riot police in several locations in East Jerusalem faced off against crowds of mourners waving Palestinian flags and chanting Palestinian slogans. Israel considers East Jerusalem part of its capital, but it is predominantly populated by Palestinians, and much of the international community considers it occupied territory.

The violence at the funeral procession lasted for roughly a minute, and followed a tense standoff between riot police and mourners in which at least one empty plastic bottle was thrown in the direction of the police.

The police then suddenly advanced on the coffin, swinging batons and aiming kicks at the mourners. As the officers advanced, mourners threw projectiles, including what appeared to be a stick, and officers threw what appeared to be stun and smoke grenades.

In a statement, the Israeli police said they “took enforcement action” after some mourners began chanting “nationalist incitement” and after officers had given the crowd a warning. As the coffin was carried out of the hospital, police said, they were “forced to act” because “rioters began throwing stones toward the policemen.”

The police later distributed video showing an empty plastic bottle and two other bottle-shaped objects being thrown in the direction of the officers in the moments before they advanced on the pallbearers, and a separate undated video showing several stones on the ground. There was no clear indication of when or how the stones had reached that spot.

Ms. Abu Akleh was shot dead on Wednesday morning in the occupied West Bank during an Israeli raid on the city of Jenin. Witnesses said she was killed by an Israeli soldier.

The Israeli Army said on Friday that while it was possible Ms. Abu Akleh was mistakenly killed by Israeli fire, its initial investigation suggested that she might also have been hit by a Palestinian gunman.

On Thursday, the Israeli police warned Ms. Abu Akleh’s family about displaying “flags and slogans” at the funeral, said Ahmad Tibi, a Palestinian member of the Knesset, Israel’s Parliament.

At one point during the funeral, a man holding up a wreath stood between the pallbearers and the police. Later, as the black hearse carrying her coffin began to slowly make its way through the crowd, an Israeli police officer ripped three Palestinian flags off the vehicle and threw them to the ground, video showed.

Church bells throughout the Old City rang out as mourners chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for you, Shireen.”

A spokeswoman for Prime Minister Naftali Bennett of Israel declined to comment, as did a spokesman for the Israeli public security minister, Omer Bar Lev, who oversees the police.

The funeral was attended by thousands of people and came a day after a state memorial service was held in the West Bank city of Ramallah. At that service, mourners stood in the courtyard of the Palestinian Authority’s presidential headquarters to eulogize and bid farewell to a person many Palestinians consider a trailblazing journalist.

The Palestinian president, Mahmoud Abbas, awarded her the Star of Jerusalem, also known as the Quds Star. One of the highest honors the Palestinian president can bestow, it is traditionally awarded to ministers, ambassadors and members of Parliament. Mr. Abbas described Ms. Abu Akleh as a “martyr for truth and for the free word.”

Her coffin was taken for burial in Mount Zion Protestant Cemetery, next to those of her parents.

Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel, and Iyad Abu Hweila from Gaza City.

Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

Shireen Abu Akleh was a journalist who wanted ‘to be close to the people.’

Shireen Abu Akleh originally studied to be an architect but could not see a future for herself in the field. So she decided to go into journalism instead, becoming one of the best-known Palestinian reporters.

“I chose journalism to be close to the people,” she said in a short reel shared by Al Jazeera soon after she was killed on Wednesday by gunfire in the West Bank. “It might not be easy to change the reality, but at least I was able to bring their voice to the world.”

A Palestinian American, Ms. Abu Akleh, 51, was a familiar face on the Al Jazeera network, where she spent 25 years reporting, making her name amid the violence of the Palestinian uprising known as the second intifada, which convulsed Israel and the occupied West Bank beginning in 2000.

Born in Jerusalem to a Catholic family, Ms. Abu Akleh studied in Jordan, graduating with a bachelor’s degree in journalism. She spent time in the United States when she was younger and obtained U.S. citizenship through family on her mother’s side, who lived in New Jersey, friends and colleagues said.

Al Jazeera said that after graduating from college, she worked for several media outlets, including Voice of Palestine radio and the Amman Satellite Channel, before joining Al Jazeera in 1997. She soon became a household name among Palestinians and Arabs across the Middle East, inspiring many to follow in her path.

In a 2017 interview with the Palestinian television channel An-Najah NBC, she was asked whether she was ever afraid of being shot.

“Of course I get scared,” she said. “In a specific moment you forget that fear. We don’t throw ourselves to death. We go and we try to find where we can stand and how to protect the team with me before I think about how I am going to go up on the screen and what I am going to say.”

Mohammed Daraghmeh, the Ramallah bureau chief for the Arabic language news outlet Asharq News, who was friends with Ms. Abu Akleh for many years, said she had remained committed to covering all issues affecting the Palestinians, big and small.

He had last spoken with her two days earlier, he said on Wednesday, and told her that he did not think the events in Jenin were important enough for a journalist as senior as her to cover.

“But she went anyway,” he said. “She covered the story the way it should be done.”

Raja Abdulrahim and Ben Hubbard

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‘A needless flare-up,’ ‘appalled by the violence’: Denunciations of the police attack multiply.

As Shireen Abu Akleh was laid to rest on Friday, the police attack on her funeral procession highlighted for many colleagues and officials what it is like for Palestinians living under Israeli occupation.

“Today the Jerusalem police desecrated Shireen Abu Akleh’s memory and funeral,” Israel’s regional cooperation minister, Esawi Frej, one of the first Arabs to serve as an Israeli minister, wrote on Twitter.

What Mr. Frej called the police force’s “brutality and its zeal to seize every Palestinian flag” produced “a needless flare-up,” he wrote. “The police showed zero respect for the mourners and zero understanding of its role as the organization that is responsible for maintaining order, not its violation.”

In a statement, the Israeli police said they acted after some mourners began chanting “nationalist incitement” and some threw projectiles at them. The police distributed video showing an empty plastic bottle and two other bottle-shaped objects being thrown toward the officers.

European Union diplomats called the police response “unnecessary” and said it only fueled further tension.

“Today, EU and like-minded partners attended the funeral of Shireen Abu Akleh in occupied East Jerusalem,” the European Union Delegation to the Palestinians said in a comment posted on Twitter. “Appalled by the violence in the St Joseph Hospital compound and the level of unnecessary force exercised by Israeli police throughout the funeral procession.”

The episode occurred as the procession moved from the hospital compound in East Jerusalem, which was captured by Israel in 1967 but is still considered occupied territory by much of the world, to her grave in the Old City.

U.S. Representative Rashida Tlaib, the only Palestinian American serving in the House of Representatives, wrote on Twitter that the attack showed that the “dehumanization” of Ms. Abu Akleh, a Palestinian American, “continues after death.”

She called on the U.S. State Department to condemn the police response — “or does being Palestinian make you less American?” she asked.

At the White House, the press secretary Jen Psaki described the footage as “deeply disturbing” and said, “We regret the intrusion into what should have been a peaceful procession.”

Criticism came from other fronts as well. Yaakov Katz, the editor of the Jerusalem Post, an English-language Israeli newspaper, said on Twitter: “What’s happening at Abu Akleh’s funeral is terrible. This is a failure on all fronts.”

In a second tweet written in Hebrew about the Israeli police, Mr. Katz added: “Is it not time for some accountability?”

Qatar’s foreign ministry, where the Al Jazeera channel is based, laid blame on the Israeli police for Ms. Abu Akleh’s killing and said that the authorities “continued terrorizing the civilians and the funeral attendees until her final resting place.”

Hiba Yazbek contributed reporting from Nazareth, Israel.

Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

Israel investigates whether Shireen Abu Akleh was shot from an Israeli Army jeep.

The attack on mourners at Shireen Abu Akleh’s funeral procession occurred as the Israeli Army released its most cautious and detailed assessment yet about who was responsible for her death on Wednesday.

Palestinian witnesses said Ms. Abu Akleh was shot dead by Israeli soldiers while covering an Israeli raid on Jenin, a city in the northern West Bank. Israeli officials have not ruled out that possibility but have consistently said that her killer could have been a Palestinian militant.

On Friday afternoon, the Israeli Army released the findings of its preliminary investigation, again concluding that it was “not possible to unequivocally determine the source of the gunfire which hit and killed Ms. Abu Akleh.”

But the report also for the first time set out a scenario in which an Israeli soldier, firing from a military vehicle, might have mistakenly hit Ms. Abu Akleh during a shootout with Palestinian militants.

The army’s statement still suggested that she might have been hit by Palestinians aiming at Israeli soldiers. But it also said that an Israeli soldier in an armored vehicle, using a telescopic sight, “fired a few bullets from a designated firing hole” at a Palestinian gunman in the vicinity of Ms. Abu Akleh.

“There is the possibility that Ms. Abu Akleh,” who the army said stood behind the militant, “was hit by the soldier’s fire,” the statement said.

But the statement added that the army would still likely need to assess the bullet that killed Ms. Abu Akleh in order to increase the chances of drawing a certain conclusion.

Each bullet is flecked with microscopic marks unique to the gun that fired it, like a signature, ballistics experts and military officials said.

That means the bullet could reveal if it was fired from a rifle used by an Israeli soldier involved in the raid, as long as the rifle was not tampered with in the aftermath of the incident.

The Palestinian Authority, which manages the part of the West Bank where the raid occurred, has possession of the bullet and has refused Israeli requests to assess it in an Israeli laboratory, under joint American and Palestinian supervision.

Patrick Kingsley reporting from Jerusalem

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Palestinian prosecutors say the journalist was deliberately killed by Israeli forces.

Palestinian investigators have concluded that the veteran Al Jazeera journalist killed Wednesday was shot deliberately by Israeli forces in the occupied West Bank city of Jenin, according to a preliminary report released on Friday night by the Palestinian Authority’s public prosecutor’s office.

“The only source of gunfire at the crime scene was from the occupation forces at the time Shireen Abu Akleh was wounded,” the preliminary report stated. “The investigations also indicate that the occupation forces deliberately committed their crime.”

In making that assessment, investigators cited bullet marks on a tree near Ms. Abu Akleh’s location that they said indicated Israeli soldiers had shot directly toward her. Israeli forces were some 150 meters away, the report said.

Ms. Abu Akleh was wearing a blue flak jacket and a helmet marked with the word “Press” when she was shot.

Continued fire hindered fellow journalists and bystanders from reaching her, the report said.

The report’s conclusions were based on an autopsy, evidence from the scene and interviews with witnesses, including another Al Jazeera journalist who was shot in the back. The autopsy’s findings have not been released.

Palestinian officials have rejected Israeli calls to jointly investigate the killing of Ms. Abu Akleh, 51, a Palestinian American journalist, during an Israeli military raid in the city of Jenin on Wednesday morning.

The report, citing the autopsy, said Ms. Abu Akleh was shot in the head and died of a cerebral laceration caused by a high-speed bullet. The bullet went through her skull, hit the inside of the protective helmet she was wearing and ricocheted back into her skull, according to the report’s account.

The results of forensic tests on the bullet are still pending and the investigation is continuing, a spokeswoman for the prosecutor’s office said.

The bullet has become the focus of separate efforts by Palestinians and Israelis to investigate the killing. Etchings on the bullet could match it to the gun that fired it. Palestinian officials have rejected Israel’s request to examine the bullet.

The release of the Palestinians’ preliminary report came hours after the Israeli Army released its own preliminary findings, concluding that it was “not possible to unequivocally determine the source of the gunfire which hit and killed Ms. Abu Akleh.”

The Israeli report did set out a scenario in which Israeli forces might have hit Ms. Abu Akleh, explaining that a soldier in an armored vehicle, using a telescopic sight, “fired a few bullets from a designated firing hole” at a Palestinian gunman in the vicinity of Ms. Abu Akleh.

But the Israeli statement said that she could also have been hit by Palestinians aiming at Israeli soldiers.

Palestinian officials said they intended to refer the case to the International Criminal Court.

“We reject a joint investigation with the Israeli state, because it is the one that committed this crime,” the Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, said on Thursday. “And because we don’t trust them, and we will go immediately to the International Criminal Court to pursue the criminals.”

Raja Abdulrahim reporting from Jerusalem

The killing occurred amid weeks of violence.

The killing of Shireen Abu Akleh came amid weeks of violence in which Arab assailants have carried out fatal attacks in several Israeli cities, prompting the Israeli military to step up what it described as counterterrorist operations in the occupied West Bank, causing additional deaths.

During the Islamic holy month of Ramadan, which ended about two weeks ago, Palestinian protesters and Israeli police officers repeatedly clashed at a holy site in Jerusalem revered by Muslims as the Aqsa Mosque compound and by Jews as the Temple Mount.

The Israeli Army has focused arrest raids in and around Jenin, where Ms. Abu Akleh was killed on Wednesday. Some of the Palestinians suspected in the recent attacks hailed from Jenin and its refugee camp, long hotbeds of militancy in the northern West Bank.

The two Palestinian men accused of carrying out an ax attack that killed three Israeli civilians last week in the Ultra-Orthodox Jewish town of Elad came from Rumana, part of the Jenin district. Israeli troops raided the village on Sunday night, arresting two people. The military said they were suspected of assisting the assailants.

The wave of attacks began in late March, when a Palestinian man from the West Bank who sympathized with the Islamic State fatally stabbed a Moldovan worker in an apartment in Jerusalem, apparently mistaking him for an Israeli Jew, according to the police.

Since then, Arab assailants have carried out fatal attacks in the Israeli cities of Beersheba, Hadera, Tel Aviv and Bnei Brak, in addition to Elad. Palestinian gunmen also killed an Israeli guard at the entrance of Ariel, a large Jewish settlement in the heart of the West Bank.

At least 19 people — 16 Israelis and three foreign workers — have been killed in attacks by Arabs since late March, according to the Israeli authorities.

During the same period, more than 30 Palestinians have been killed, according to local news reports. Most were involved in attacks, attempted attacks or confrontations with Israeli forces, according to official Israeli accounts, though some were unarmed or apparently caught in crossfire.

Isabel Kershner reporting from Jerusalem

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The lethal bullet is the focus of dueling investigations.

The bullet that killed the Palestinian American journalist Shireen Abu Akleh on Wednesday has become a central point of contention in the competing efforts by Israelis and Palestinians to investigate who shot her.

The Palestinian Authority on Thursday declined a request to let Israeli officials examine the bullet that killed Ms. Abu Akleh, a prominent reporter for Al Jazeera who was killed in the occupied West Bank during an Israeli raid.

The authority said it would investigate Ms. Abu Akleh’s death independently, rejecting Israeli calls for a joint inquiry and for the bullet to be assessed in an Israeli laboratory under international supervision.

Palestinian officials and witnesses accused Israeli soldiers of killing Ms. Abu Akleh, dismissing Israeli claims that the journalist may have been hit by Palestinian fire during a shootout in Jenin, a city in the northern West Bank.

Palestinian leaders said that Israel could not be trusted to investigate the killing, while Israeli officials said that the Palestinians had refused to provide the bullet in order to hide the truth.

Video from the scene did not show the moment when the bullet hit Ms. Abu Akleh, or who fired it.

Both Israeli soldiers and Palestinian militants involved in the Jenin clashes were carrying M16 assault rifles, guns that use the same 5.56-millimeter bullets, Israeli officials said.

Isabel Kershner reporting from Jerusalem

Video captures the moments after Shireen Abu Akleh was shot.

Video broadcast by Al Jazeera, Shireen Abu Akleh’s employer, captures the sound of gunfire and yelling as Ms. Abu Akleh and her colleagues came under fire while covering an Israeli army raid on the Jenin refugee camp in the occupied West Bank on Wednesday.The footage does not show the moment when Ms. Abu Akleh was shot, but after audible gunfire in the first few seconds, a man can be heard yelling: “Ambulance! Ambulance!”The filmer moves closer, and Ms. Abu Akleh is seen lying motionless face down as a man and another journalist, identified by the network as Shatha Hanaysha, try to reach Ms. Abu Akleh but are forced back by gunfire.In the footage, both women are wearing blue protective vests marked “Press” and helmets.

Another Al Jazeera journalist in the group, Ali Samoudi, was shot in the back. From the hospital, he said that they were clearly identified as journalists before the attack. “We were obvious,” he said.

Sarah Kerr

L'Humanité

En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes

Actu

Face aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.

Jérémie Bazart

Le 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).

Un réseau “low cost”

Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…

En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.

Sciences. La Balkanatolie, le continent disparu

Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.

Plus de 1 000 répliques localisées

En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.

Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.

« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.

Le Raspberry Shake

Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes

« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »

Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)

D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?

Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.

Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?

Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.

Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.

Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.

Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.

sciencesséismehaïti
France24 - Monde

Lisbonne, sur un air africain

Publié le : 13/05/2022 - 14:37

Louise DUPONT Suivre

Alors que la saison France-Portugal bat son plein, "À l'affiche !" part à la découverte des influences africaines dans la musique portugaise. Louise Dupont est à Lisbonne, ville cosmopolite et creuset de musiques noires métissées en constante évolution, notamment grâce aux rythmes venus des anciennes colonies africaines du Portugal comme l'Angola ou le Cap-Vert.

Dans cette émission se succèdent des rencontre avec les artistes qui incarnent le mieux ce métissage. Mayra Andrade, l'une des plus talentueuses représentantes de la musique cap-verdienne, mais aussi Dino D’Santiago. Étoile montante de la scène portugaise, il mélange sonorités traditionnelles, électro et musique du monde.

Enfin, au sein du Batukadeiras Orquestra, chanteuses et percussionnistes cap-verdiennes se transmettent leur héritage de génération en génération. Madonna est elle-même tombée sous le charme et les a invitées sur son dernier album "Madame X".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le Paris des Arts à Lisbonne

À L’AFFICHE !

La Portugaise Rosete Caixinha et l'Ivoirien Ariel Sheney, entre fado et coupé-décalé

Focus

Au Portugal, des migrants asiatiques exploités dans le secteur agricole

Valeurs Actuelles

Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”

Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.

Atouts et failles des deux côtés

L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

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Vu de Russie : comment la propagande mobilise les Russes pour la "Victoire"

Publié le : 13/05/2022 - 19:19

Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

"Vu de Russie" analyse comment les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, grand reporter, correspondante en Russie pendant dix ans, décrypte pour France 24 la propagande des chaînes de télévision russes pour expliquer comment le régime de Vladimir Poutine construit son narratif et une histoire parallèle du conflit. Elle explique dans cette chronique comment les Russes sont persuadés d’une nécessaire mobilisation pour aller combattre "le nazisme" et mener leur patrie à la "Victoire".

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Marine Le Pen estime que l’union avec Éric Zemmour “n’était pas possible” à cause de “son positionnement irresponsable”

Passage de flambeau ?

Marine Le Pen a également évoqué son avenir personnel au sein de l’appareil politique du RN. Elle ne devrait pas se représenter à la prochaine élection présidentielle en 2027, « a priori », sauf « événement exceptionnel ». Pourrait-elle passer le flambeau ? « J’aimerais évidemment, moi aussi, voir émerger une nouvelle élite. (…) Jordan Bardella me paraît très bien placé pour [le] faire », a-t-elle enfin jugé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Pérou : les orphelins du Covid-19, une génération endeuillée qui peine à se reconstruire

Publié le : 13/05/2022 - 15:32

Au Pérou, alors que le pays se remet difficilement de la pandémie, le gouvernement tente de prendre en charge les orphelins du Covid-19. En effet, environ 100 000 enfants ont perdu au moins l'un de leurs deux parents des suites de cette maladie au cours des deux dernières années, selon The Lancet. Dans beaucoup de familles au sein desquelles le père était le seul à travailler, veuves et orphelins se retrouvent sans ressources économiques et luttent pour survivre, économiquement et psychologiquement. 

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Tourisme au Pérou : l'espoir d'un retour à la normale

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Russia-Ukraine War

After 200 Years of Neutrality, Sweden Weighs Joining NATO

Troops with the Gotland regiment of the Swedish army, during a training routine on Gotland island this week.Credit...

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Russia’s invasion of Ukraine created new fears, and the Swedes, dragged along by Finland, are expected to apply, reluctantly, to join the alliance and its collective defense.

By Steven Erlanger

Photographs by Sergey Ponomarev

TOFTA, Sweden — The Gotland regiment of the Swedish Army was going through its paces, practicing how to use its Swedish-designed lightweight anti-tank missiles, the NLAWs, that are proving so effective in Ukraine.

The regiment, which was resurrected in 2018 on this strategic island that helps control the air and naval space of the Baltic Sea, is in the process of rebuilding with the aim of expanding to 4,000 soldiers from the current 400 — still a far cry from the 25,000 that served here during the Cold War.

In a major recalculation of its security posture precipitated by the Russian invasion of Ukraine, Sweden is relearning how to be a military power. And pulled along by its strategic partner, Finland, it is about to apply to join NATO, ending more than 200 years of neutrality and military nonalignment.

The new commander of the Gotland regiment, Col. Magnus Frykvall, has a clear view of this mission to rebuild Sweden’s defenses, as well as the importance of the island his regiment is guarding. “If you own Gotland, you can control sea and air movement in the whole of the south Baltics,” he said.

To join NATO is a political decision, Colonel Frykvall, 47, said, but he favors it. “Cooperation is one thing, but an alliance is something else,” he said. “An alliance means you have guarantees.”

A parliamentary report presented on Friday by Sweden’s foreign minister, Ann Linde, said that its membership in NATO, alongside Finland, would have a deterrent effect in northern Europe, although the analysis also cautioned that retaliatory measures from Russia could not be ruled out in the transition period if Sweden applies for membership in the alliance.

One of Colonel Frykvall’s troops, Pvt. Sara Karlsson, 20, an artillery specialist, said that “every soldier here now feels that we’re making a difference, and I feel it in my colleagues too, a new sense of responsibility.”

The world is dangerous, and there is always a war somewhere, she said. “But Ukraine is not far from Gotland, and we can feel it.”

If Russia’s annexation of Crimea in 2014 was a quiet wake-up call, its bloody, full-scale invasion of Ukraine in February was a five-alarm fire.

“We had our dream and now it’s time to wake up,” said Robert Dalsjo, director of studies at the Swedish Defense Research Agency. “The dream is ended.”

Sentiment in Finland, having fought two wars against the Soviet Union, has swung massively in the last six months in favor of joining NATO, guided by Sauli Niinisto, its president.

Now, nearly 80 percent of Finns support joining, compared with only 20 percent before the war. On Thursday, Mr. Niinisto and Prime Minister Sanna Marin made public their support for Finland’s application, with a parliamentary vote expected on Monday.

But in Sweden, the debate is more of a psychodrama within the ruling Social Democratic Party, with Prime Minister Magdalena Andersson ruling out NATO membership for Sweden as late as March 8, after the Russian invasion. But by mid-April, her position had evolved.

“There is a before and after 24 February, the security landscape has completely changed,” she said. “Given the situation, we have to really think what is best for Sweden and our peace in this new situation.”

The Swedish public has followed along, with 52 percent now favoring joining NATO, especially if Finland joins, up from about 27 percent before the war.

On Sunday, after discussions with members from all 26 of the country’s districts, the Social Democrats will announce their decision, said Kenneth G. Forslund, a member of the party executive and chairman of the Parliament’s Committee on Foreign Relations. The consensus is that the party will reluctantly back joining NATO alongside Finland.

“We and the Finns belong together,” said Carl Bildt, a former prime minister. “If we were outside on our own, we would be a 1960s nostalgia museum.”

Few analysts in either country doubt that the two countries will apply jointly, and that NATO will rapidly accept. Both Washington and London — Washington quietly, London loudly — have provided bilateral security assurances to both countries while their applications are ratified.

For Sweden and Finland, “times have changed,” said Bjorn Fagersten of the Swedish Institute of International Affairs. “It’s a new normal, a new world.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

After the collapse of the Soviet Union, Stockholm decided that war was a thing of the past. It removed nearly all of its forces from Gotland, and reduced the national army by around 90 percent and the navy and air force by about 70 percent. It was a decision that a retired colonel, Mats Ekeroth, who runs a military museum on Gotland, dismissed as “absolutely idiotic.”

The last time Gotland was invaded was in 1808 — by Russia. The 1,800 Russians were driven off in a month, but, as a parting shot, Russia wrested Finland away from the Swedes. Only six years later, in 1814, Sweden fought its last war.

So Russia has always been a looming presence in the Nordic countries. Russia’s fleet in Kaliningrad is only 200 miles away, and so are its Iskander nuclear-capable missiles.

FINLAND

NORWAY

Stockholm

GOTLAND

ISLAND

sweden

LATVIA

Copenhagen

Baltic Sea

RUSSIA

denmark

Kaliningrad

poland

100 miles

By The New York Times

“Suspicion of Russia goes back a long time, some 700 years,” said Niklas Granholm, also of the Swedish Defense Research Agency. He added: “This war against Ukraine won’t be forgotten for a couple of generations, that this is what Russia is really like.”

People were chilled even before the invasion, when President Vladimir V. Putin of Russia warned Sweden and Finland of “retaliation” should they join NATO.

“Putin’s direct threats have had the opposite effect,” said Mr. Dalsjo. “The perceived threat level has really risen,” driving both nations toward joining NATO.

Sweden’s international reputation is one of neutrality, peacekeeping, nuclear disarmament, gender equality and a “feminist foreign policy.” Swedes in general, as Mr. Bildt joked, “consider ourselves the enlightened voice of humanity.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. A day after Finland’s leaders declared that the nation would move to join the alliance, Sweden announced it would follow suit. But their acceptance into the group might not be as swift as expected: President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that his country would be reluctant to openly welcome the two nations into NATO.

On the ground. Russia continued to bombard largely abandoned and devastated towns in the Luhansk and Donetsk regions of eastern Ukraine without making any major gains. Ukrainian forces have been driving Russians from the area to the north around the city of Kharkiv.

G7 meeting. Agricultural ministers from the Group of 7 major economies gathered in Germany, to discuss how to mitigate the broader costs of the war. Britain imposed new sanctions on Putin’s inner circle, and the European Union said it would provide additional military support to Ukraine.

Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.

But its changes are not as sudden as they appear. Even under Olof Palme, whose sharp criticism of the Vietnam War annoyed Washington, Sweden had a working relationship with Moscow but also a close, quiet, bilateral defense relationship with the United States.

It was a secret relationship for many years, known as “the hidden alliance,” though it was revealed to Moscow by a prominent Swedish spy. As Mr. Bildt said, “it was a policy known to the Russians but not to the Swedes.”

Fighting for nuclear disarmament and peace while trying to “build bridges” to Moscow was not contradictory to ensuring Sweden’s ability to defend itself with American and British help.

Indeed, while promoting disarmament, Sweden is quietly one of the world’s largest arms manufacturers per capita, with important companies like Saab, which makes fighter jets, and Bofors, now a part of Britain’s BAE Systems.

Sweden also became a major exporter of arms; in 2021, its arms industry exported $2 billion worth of weapons despite restrictions on selling to dictatorships or countries at war — Ukraine now being a major exception.

After the collapse of the Soviet Union, both Sweden and Finland moved closer to the West, dropping neutrality to apply to join the European Union in 1992 and NATO’s Partnership for Peace program in 1994, while remaining militarily nonaligned. Both countries join NATO exercises.

But even if Russia came to consider both countries effectively part of the Western alliance, defense cooperation and assurances are not guarantees — certainly not of the kind provided by NATO’s Article 5, which commits member states to collective defense.

“Basically we were paying the costs but without the benefits of Article 5, and we weren’t fooling Russia,” said Mr. Fagersten. “We were as aligned to NATO as any nonmember could be.”

But the coming decision has caused anguish among many Swedes, worried that membership in a nuclear alliance will limit Sweden’s ability to press for nuclear disarmament, arms control and peaceful resolution of disputes.

“This is not how you build peace and security,” said Gabriella Irsten of the Swedish Peace and Arbitration Society, which sharply condemns the Russian invasion but opposes NATO membership. “You create security together with your enemy — if your enemy is not secure, you are not.”

Nonalignment has served Sweden well “and kept us safe,” she said, so it seems wrong to dump it now.

“I also feel it would be a loss of our history,” she said. “We worked for so long with a view of how to build peace, and now that’s being thrown into the garbage without real discussion and with all this fear.”

Both the Greens and the Left Party oppose NATO membership for similar reasons.

Marta Stenevi of the Greens said that the Russian invasion meant “a re-evaluation of our positions on defense and security,” but called for better Swedish defense and closer cooperation with NATO rather than membership, “which comes with certain obligations,” like going to war in a crisis it does not choose.

And then there is the daunting possibility, she said, of a return to power of former President Trump.

“We want to actively participate in the crises we choose,” Ms. Stenevi said. “To keep a strong voice for peace and democracy is easier outside the alliance.”

Christina Anderson contributed reporting from Bastad, Sweden, and Johanna Lemola from Helsinki, Finland.

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Valeurs Actuelles

[Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites

La droite est un peu partout mais finalement nulle part dans sa plénitude. Dans un pays que l’on présente majoritairement, mais abusivement, à droite, beaucoup rêvent d’une union de ses différents courants pour l’emporter aux élections. Mais les espoirs soulevés par le mirage de l’arithmétique électorale sont presque mécaniquement déçus par la réalité des urnes. En politique comme ailleurs, la somme des faiblesses fait rarement une force. Certes on objectera que la gauche, mue par l’opportunisme électoral, donne l’illusion d’avoir surmonté ses divisions. Mais sans se risquer à un pronostic hasardeux, on imagine mal cette coalition de circonstances résister à l’après-19 juin. Il n’empêche que la gauche aura tenté ce que la droite n’ose plus faire depuis longtemps. En se drapant dans les plis de la gauche révolutionnaire et intersectionnelle, Jean-Luc Mélenchon a redonné, par le verbe et le geste, du sens à la politique comme peu de candidats ont su le faire à droite. L’histoire de ses errements explique sans doute cette retenue. René Rémond avait cru saisir ainsi ce qu’était la droite en la réduisant à trois formes de conquêtes du pouvoir, légitimiste, orléaniste et bonapartiste sans chercher à examiner ce qui la fondait dans sa substance. Aujourd’hui encore, on voudrait lui substituer de nouveaux clivages, notamment sociaux, qui minorent sa dimension culturelle. Si la droite ne se redonne pas cette étoffe intellectuelle, elle est vouée à une longue relégation. Comme dans un tragique de répétition, la vie politique française a souvent vu la gauche ne triompher que des faiblesses et des divisions de la droite. Il ne tient qu’à elle de lever cette malédiction.

Deux siècles de divisions

La fragmentation de la droite est consubstantielle de son histoire. Dès sa naissance politique sous la Révolution, elle se déchire sur des questions institutionnelles en courants irréconciliables. René Rémond a sans doute exagéré l’opposition entre légitimistes et orléanistes qui se rejoignaient sur la conception de la nation, de l’autorité et de la morale mais elle fut suffisamment durable pour favoriser le triomphe de la gauche sous la IIIe République.

Par un procédé voué à durer, la gauche assène des anathèmes afin d’ostraciser ses adversaires. Gambetta assimile ainsi la droite ennemie au « cléricalisme ». Peu importe que le fond bonapartiste soit anticlérical, que l’Église se soit détachée de la réaction, ce sera la marque de son infamie pour un demi-siècle. Par résignation, la droite abandonne le pouvoir à la gauche et Mac-Mahon, son héraut, quitte même la présidence de la République en 1879, deux ans avant la fin de son mandat.

À la fin du XIXe siècle, la gauche se saisit de l’affaire Dreyfus pour enfermer de nouveau les droites dans une même condamnation, lui reprochant son inclination antiparlementaire et antisémite pourtant largement partagée dans ses rangs. Elle amalgame toutes les ligues patriotiques sans chercher à saisir leurs spécificités doctrinales. Jusqu’à la Grande guerre, la droite est incapable d’enrayer le glissement à gauche du pays. Il existe bien des formations de droite mais aucune n’assume le qualificatif de « droite ».

La gauche frappe d’interdit la droite pour faire oublier ses propres compromissions

Dans l’Entre-deux-guerres, la gauche subsitue l’antifascisme à l’anticléricalisme comme arme répulsive. Ainsi, le ministre André Tardieu, qui vient de se découvrir une nature de droite, est aussitôt dénoncé comme factieux pour avoir osé financer les Croix de Feu. Tous les gouvernements auquel il participe sont frappés d’illégitimité par la gauche qui obtient leur chute en dénonçant des alliances nauséabondes. En revanche, la gauche ne s’encombre pas de ces scrupules quand elle s’associe au parti communiste inféodé à l’Union soviétique. En 70 ans, la droite n’aura même pas gouverné 10 ans !

Le drame de Vichy emporte durablement la droite dans un halo de déconsidération habilement surjouée par la gauche qui fait ainsi oublier ses propres compromissions. Soucieux de ne pas se laisser empeser par un héritage devenu honteux, les courants conservateurs et libéraux prennent soin de ne jamais se revendiquer de droite. La figure tutélaire de De Gaulle donne encore l’illusion d’une famille rassemblée mais cette unité ne résiste pas longtemps à son départ.

Gaullistes et centristes se déchirent entre conservateurs, libéraux et sociaux, divisions dont Mitterrand tire profit pour l’emporter en 1981. Non content d’entretenir une concurrence sourde entre le RPR et l’UDF, le président socialiste ouvre un nouveau champ de crispation en introduisant dans le jeu politique le Front national comme le bacille de la discorde. Incertaine sur ces fondamentaux, la droite cède au chantage moral de la gauche qui la pousse à s’éloigner toujours davantage de son essence de peur d’être assimilée à l’« extrême-droite ».

La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive

Lorsque l’UMP voit le jour en 2002, le mouvement gaulliste et national est devenu une maison de centre-droit et européenne. La confusion culmine lors du référendum de 2005 sur l’avenir de l’Union européenne. L’énergie indéniable de Nicolas Sarkozy permet de réaliser la synthèse autour de thèmes opportuns comme l’identité et le travail. La victoire de 2007 anesthésie les fêlures, la défaite de 2012 les réactive. Mais chaque succès électoral local repousse le nécessaire effort de clarification dont la droite refuse de voir l’urgence.

Conscient des fragilités doctrinales des partis, Emmanuel Macron croit le temps du dépassement enfin arrivé. Tout en voulant contribuer à la dépolitisation de la société, le Président de la République ne cesse de jouer sur les ressorts politiques pour usurper à la droite son flanc libéral et centriste et à la gauche son pôle diversitaire. Le clivage droite-gauche n’est donc pas dépassé mais s’est simplement déplacé.

Les efforts de dédiabolisation du Rassemblement national n’ont pas rendu plus poreux le cordon sanitaire. La droite a repris certains de ses thèmes tout en refusant de s’allier à lui affirmant seulement qu’elle serait plus crédible pour les appliquer. Emmanuel Macron entonne alors l’antienne du Front républicain qu’il critiquait naguère non tant pour des raisons morales que par cynisme électoral. En aspirant une partie de la droite et condamnant l’autre à l’isolement, le Président s’est assuré une réélection assez facile.

La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger.

La droite serait-elle donc condamnée à l’éparpillement ? Elle doit d’abord s’affranchir de la contingence des égos pour se ressaisir d’une vision appuyée sur un corps de pensée qui n’a pas tant à être réinventé que retrouvé. La droite a commis l’erreur de chercher d’abord à rassembler en bricolant un dénominateur commun au lieu de proposer une ligne de pensée claire à laquelle chacun, et non des partis, aurait pu s’agréger. Les branches se déploient toujours à partir du tronc, jamais l’inverse. Quand on sait ce que l’on est, dans sa singularité, on s’ouvre plus facilement à l’universel. Force est de reconnaître que le leader de la France Insoumise a pour l’instant su relever ce pari.

Certes, le jeu politique éprouve le besoin d’une incarnation pour porter des idées. Mais la droite s’est contentée de trouver un charisme suffisamment fort pour triompher. Nicolas Sarkozy a endossé ce volontarisme avec un certain succès mais dès sa défaite, les fractures que son énergie avait, un temps, occultées se sont révélées avec une brutalité insoupçonnée. La droite avait négligé la permanence des idées au profit de l’immédiateté électorale. Le macronisme peut disparaître avec Emmanuel Macron, l’idéal progressiste qui l’a porté au pouvoir demeurera.

Avant de trancher la question de la ligne politique, nécessairement mobile, la droite a donc besoin de réarticuler ce qu’elle a reçu de civilisationnel avec ce qu’elle doit transmettre d’essentiel en vue d’agir pour notre pays. La droite n’a pas 5 ans devant elle, elle doit engager cette réflexion maintenant.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
France24 - Monde

Aux Antilles et en Guyane, des communes se préparent à l'érosion des côtes

Publié le : 13/05/2022 - 16:09

Kelly PUJAR

Une menace d'érosion des côtes pèse sur les littoraux de 126 communes françaises. Parmi elles, 25 se trouvent aux Antilles et en Guyane, confrontées à ce phénomène amplifié par le réchauffement climatique. Elles se préparent donc pour anticiper cette évolution et de futurs aménagements.

Les règles sanitaires s'assouplissent pour les voyages depuis et vers l'Outre-mer. Fini les motifs impérieux pour les voyageurs non-vaccinés – même si la mesure reste en vigueur à Wallis-et-Futuna – ainsi que les tests négatifs pour les passagers vaccinés. Enfin, le port du masque ne sera plus obligatoire à bord des avions. Et un territoire a pris un peu d'avance : la Polynésie, où le port du masque n'est plus obligatoire dans les transports collectifs depuis le début de la semaine.

La Statue de Solitude (statue d'une femme noire) a été inaugurée, mardi 10 mai, à Paris pour la Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leurs abolitions. Cette statue d'une femme noire représente une Guadeloupéenne figure de la lutte contre l'esclavage.

L'abolition de l'esclavage a aussi été commémorée en Martinique cette semaine : une marche baptisée "convoi pour les réparations" est partie lundi soir de Sainte-Anne. Son arrivée est prévue au Prêcheur la veille du 22 mai, jour férié sur place pour marquer la mémoire de l'abolition.

En Guyane, l'activité réduite du centre spatial suscite de l'inquiétude. Suite à l'invasion russe de l'Ukraine, les vols Soyouz opérés depuis Kourou sont à l'arrêt. Mais la base prépare le premier tir du nouveau lanceur italien Vega-C.

Cultiver des fruits et légumes avec peu d'impact sur l'environnement, c'est le pari qu'a réussi une maraîchère au Mont-Dore, en Nouvelle-Calédonie, grâce à des serres dites bioclimatiques.

Enfin, les oiseaux marins sont de retour à Saint-Pierre-et-Miquelon. Leur venue coïncide avec la période d'accouplement pour plusieurs espèces, qui s'installent au Grand Colombier, un îlot de l'archipel.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Présidentielle : Marine Le Pen victorieuse en Outre-mer, une conquête "fragile"

Focus

Polynésie française : l'île de Tetiaroa en proie aux déchets

ANTILLES

France : les avions de Martinique et de Guadeloupe manquent de kérosène

New York Times - World

Sheikh Khalifa, U.A.E. Ruler, Is Dead at 73

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Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan oversaw vast economic growth and built his country’s partnership with the United States in his 18 years as head of state.

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By Ben Hubbard

Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, who marshaled the oil wealth of the United Arab Emirates to develop the Persian Gulf nation into an economic powerhouse and close partner of the United States during his 18 years as head of state, died on Friday. He was 73.

His death was reported by the state-run Emirates News Agency. No cause was given. Sheikh Khalifa had a stroke in 2014 and subsequently stepped back from many of his public duties. The government announced that government offices and private businesses would close for three days beginning Friday, and that a 40-day mourning period would be observed across the country.

Sheikh Khalifa became the ruler of the U.A.E., a federation of seven semiautonomous city-states along the Persian Gulf and the Gulf of Oman, after the death of his father in 2004. His tenure was marked by swift economic development, dented only by a debt crisis in the glitzy metropolis of Dubai in the late 2000s that he helped end by pouring in billions of dollars from the wealthier emirate of Abu Dhabi.

Dubai thanked him by naming the world’s tallest building after him, changing its name from Burj Dubai to Burj Khalifa.

His reign was also punctuated by turmoil around the Middle East. During the uprisings known as the Arab Spring, which spread across the region in 2011, his government intervened behind the scenes to support strongmen and undermine political Islamists. His military worked closely with the United States in Afghanistan, joined the coalition against the Islamic State in Syria and Iraq and partnered with Saudi Arabia in its military intervention against the Houthi rebels in Yemen in 2015.

It was during his tenure that the Emirates and neighboring Bahrain established formal diplomatic relations with Israel in 2020, the first Arab states to normalize relations with the Jewish state in nearly three decades.

In the Emirates, Sheikh Khalifa was a towering, if remote, figure, who rarely appeared in public but whose image was seemingly everywhere: on the walls in government offices, behind reception desks at hotels. In addition to serving as the emir of Abu Dhabi, he was the country’s president and the head of its armed forces, investment fund and petroleum council, which oversees oil policy.

After his stroke, he stepped back from the daily affairs of government, delegating power to his younger half brother, Mohammed bin Zayed Al Nayhan, the crown prince of Abu Dhabi, who championed a more assertive foreign policy.

It was widely expected that Sheikh Mohammed would succeed Sheikh Khalifa as the Emirates’ new ruler, but no information about the formal succession process was immediately available.

In a post on Twitter, Sheikh Mohammed said Emiratis were “united in grief” at the loss of a “brother and mentor.”

“We were blessed by your strength, wisdom and leadership,” he wrote.

In a statement, President Biden called Sheikh Khalifa “a true partner and friend of the United States,” and said the U.S. government would “honor his memory by continuing to strengthen the longstanding ties between the governments and people of the United States and the United Arab Emirates.”

Like other oil-rich monarchies in the Persian Gulf, the Emirates has long looked to the United States for protection from external threats as well as a place to buy expensive military equipment.

But tensions between the two countries have risen this year over the Emirates’ resistance to join Western efforts to isolate President Vladimir V. Putin of Russia over his invasion of Ukraine. Also clouding relations is a sense in the Emirates that the United States is not doing enough to ensure the security of its Gulf partners, especially from Iran and its armed proxies.

Sheikh Khalifa was born in 1948 in the oasis of Al Ain in the emirate of Abu Dhabi. He was the first son of Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, who would become the Emirates’ first post-independence ruler, and Hassa bint Mohammed bin Khalifa Al Nahyan.

At the time, Abu Dhabi was one of a collection of Arab sheikhdoms in southeastern Arabia that had signed protective treaties with the British. Sheikh Khalifa studied at the British Royal Military Academy at Sandhurst.

In 1966, the British installed his father as the ruler of Abu Dhabi in a bloodless coup against Sheikh Zayed’s elder brother.

Sheikh Khalifa returned to Abu Dhabi from Britain to work under his father, and his role grew after the Emirates became independent in 1971 and his father became head of state. Sheikh Khalifa headed the petroleum council, which oversaw oil policy, a key post in a desert country with few resources other than hydrocarbons.

He also oversaw the armed forces and the country’s sovereign wealth fund, which grew to an estimated $700 billion, making it one of the world’s largest.

His father died in 2004, and the next day Sheikh Khalifa succeeded him as the ruler of Abu Dhabi and the president of the Emirates, positions he held until his death.

His personal wealth was said to have been formidable. In 2011, Forbes reported that he was worth $15 billion, making him one of the world’s richest monarchs. In 2018, the magazine placed him No. 43 on its list of the world’s most powerful people.

Sheikh Khalifa is survived by his wife, Shamsa bint Suhail Al Mazrouei, their eight children, and an undisclosed number of grandchildren.

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Valeurs Actuelles

Le patron des députés LR suspecté de négocier une place dans le prochain gouvernement

Tensions au sein des LR. Dans la 5e circonscription de l’Ain briguée par le député LR sortant Damien Abad, aucun candidat de la majorité présidentielle ne pas investi, rapporte Le Parisien. Une décision motivée par la position du patron des députés LR lors du second tour de la présidentielle. « Damien Abad, à un moment où son parti politique faisait une nouvelle fois le choix de ne pas faire de choix entre l’extrême droite et Emmanuel Macron, dans un ni-ni, une forme de naufrage idéologique et politique de son parti, s’en est mis en retrait de manière extrêmement claire », a loué le délégué général de LREM, Stanislas Guerini, sur France 2

Dans l’entourage de Damien Abad, on affirme qu’il ne s’agit pas d’une investiture LREM. « Il n’y a donc pas de sujet », a indiqué un proche qui ne « trouve pas totalement incohérent » le choix de la majorité présidentielle.

« Il faut qu’il arrête de prendre les gens pour des cons ! »

Mais au sein de la direction des Républicains, le doute persiste. Le président de LR Christian Jacob demande ainsi à Damien Abad « de clarifier sa position d’urgence ». Dans l’attente d’une prise de parole, les cadres du parti affirment avoir déjà un candidat « prêt » pour l’affronter. « Ce serait logique de présenter quelqu’un face à lui. Pour redorer notre blason, il faut être clair sur notre ligne », a estimé Gilles Platret, vice-président de LR ajoutant « que Damien Abad a des contacts rapprochés avec la sphère macroniste. »

L’attitude de Damien Abad est pointée du doigt par le secrétaire général de LR, Aurélien Pradié. « Il faut qu’il arrête de prendre les gens pour des cons ! », a-t-il lâché. « Non content de trahir, il n’a pas le courage de le dire. Avoir le cul entre deux chaises, c’est la position la plus dangereuse. Il faut maintenant qu’il choisisse sa chaise ! », a-t-il asséné. 

Certains estiment même qu’il négocie une place dans le prochain de gouvernement Macron. « Il a déjà préparé son cabinet », a affirmé un dirigeant LR auprès du journal. « S’il veut un gyrophare sur sa voiture, qu’il l’assume ! Je lui souhaite d’avoir des garanties d’être acheté par la Macronie. Sinon, il aura la queue entre les jambes », raille une nouvelle fois Aurélien Pradié.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Reportage en Ukraine : après deux mois de combats, la ville de Kharkiv panse ses plaies

Publié le : 13/05/2022 - 16:25Modifié le : 13/05/2022 - 18:23

Nadia MASSIH Bastien RENOUIL

Située au nord-est de l'Ukraine, Kharkiv a été lourdement bombardée par les troupes russes. Aujourd'hui, la deuxième ville du pays panse difficilement ses plaies.

L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Valeurs Actuelles

Législatives : la victoire de la Nupes « paraît très improbable », selon un institut de sondage

Depuis des semaines, Jean-Luc Mélenchon forme peu à peu la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), en vue des élections législatives de juin prochain. Le choix de s’allier au parti d’extrême gauche fait beaucoup réagir les personnalités politiques, de gauche comme de droite. Interrogé par CNews, Bruno Jeanbart, vice-président de l’institut de sondage OpinionWay, estime que « l’objectif de Jean-Luc Mélenchon de gagner la majorité à l’Assemblée nationale paraît très improbable à ce stade de la campagne ».

« On ne sait pas comment les électeurs vont se comporter »

En se basant sur les résultats des candidatures de gauche du premier tour de la présidentielle, « ça ne représente que 30% (22% pour Jean-Luc Mélenchon, 4,6% pour Yannick Jadot, 2,3% pour Fabien Roussel et 1,7% pour Anne Hidalgo, ndlr) », assure-t-il. « Une partie du score de Jean-Luc Mélenchon est très liée à sa personnalité. On sait qu’en 2017, il avait fait 19,5% à la présidentielle, mais que La France insoumise s’était retrouvée avec seulement 11% aux législatives », a-t-il rappelé.

De plus, les électeurs traditionnels de gauche ne sont pas certains de suivre cette alliance, selon le politologue. « On ne sait pas comment les électeurs vont se comporter. À la présidentielle, il y a eu un phénomène de vote utile, mais là ce n’est plus tout à fait la même logique. Il faut voter pour une alliance dont l’orientation politique et les choix sont très marqués par le programme de LFI », a-t-il ajouté.

La NUPES devra également se passer de Jean-Luc Mélenchon dans les travées de l’Assemblée nationale. Le patron de LFI a confirmé qu’il ne se représentera pas dans sa circonscription à Marseille, préférant se « préparer » à l’éventualité d’une nomination à Matignon.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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[Nay] Emmanuel Macron, acte II

Le premier quinquennat d’Emmanuel Macron s’achève – quelle coïncidence ! – sur une conjonction maudite : vendredi 13 mai à minuit. Façon de clôturer un cycle de crises et de grandes turbulences ? Hélas, le ciel n’est pas dégagé pour les cinq années qui viennent. « La conscience de la gravité des temps m’accompagne », a assuré le président lors de son discours d’investiture. « Ce peuple nouveau, différent d’il y a cinq ans, a confié à un président nouveau un nouveau mandat. » Drôle de formulation. Emmanuel Macron réussit la performance – inédite depuis le général de Gaulle, en 1965 – d’être réélu sans passer par la case cohabitation : 18 768 639 Français ont voulu qu’il rempile. Rejetant Marine Le Pen, une grande majorité a surtout estimé qu’il n’y avait pas d’autre choix que lui et, dans leur ensemble, c’est plus résignés qu’enthousiastes qu’ils l’ont reconduit. « Le peuple n’a pas prolongé le mandat qui s’achève », reconnaît-il lucide. Preuve qu’il sait qu’il devra faire autrement. Changer. « Il nous faut tous ensemble inventer une méthode nouvelle, loin des rites et chorégraphies usés, par laquelle nous pourrons seule bâtir un nouveau contrat productif, social et écologique […] en faisant travailler ensemble le gouvernement, son administration, le Parlement, les partenaires sociaux, les associations et les forces vives politiques […] dans le pays. » Il promet aussi du respect, de la considération et l’association de tous. Une sacrée gageure ! Faut-il l’entendre comme un mea-culpa de Jupiter, à qui il était si souvent reproché de décider seul ?

Emmanuel Macron ne ment pas lorsqu’il parle de « président nouveau ». Il n’est plus le même qu’il y a cinq ans. Forcément, à l’époque, son élection était la performance inouïe d’un jeune ancien ministre de 39 ans (âge où un homme n’est pas encore fini), téméraire, ambitieux. Sa ductilité intellectuelle hors norme avait ébloui. Sa chance fut la faiblesse de François Hollande (82 % des Français ne souhaitaient pas qu’il se représente). Son programme : garder ce qu’il y a de meilleur à droite et de meilleur à gauche. Sa révolution : son « en même temps ». Il accédait à l’Élysée sans ancrage politique, sans jamais avoir été élu auparavant, sans s’être frotté au peuple. En clair, sans connaître la France et les Français : « J’ai appris à les aimer », a-t-il avoué. Il y a cinq ans, il lui manquait l’essentiel, qui ne s’acquiert qu’avec le temps. On a beau être très intelligent et affûté, l’expérience est vécue, elle n’est pas pensée. Elle naît des incidents de tous les jours, des épreuves, des erreurs répétées, des petits succès renouvelés, des joies, des peines. Justement parce qu’il n’avait aucune expérience, il croyait pouvoir obtenir ce que les autres n’avaient pas réussi, comme, par exemple, décider Nicolas Hulot à entrer au gouvernement. Pas de quoi se vanter aujourd’hui. Le ministre d’État a pris la poudre d’escampette, comme un voleur. Coût de l’opération : la fermeture de Fessenheim. Une énorme erreur. Il y a aussi la retraite à points. Jamais faite. Faute de savoir l’expliquer, la réforme a déclenché des colères. Le Covid lui a permis de sortir de l’impasse. On lui souhaite bonne chance pour la suite.

Il y a cinq ans, les Français lui donnaient une majorité absolue de députés. La plupart, venus de la société civile, avaient été choisis sur Internet, ils ne connaissaient pas le métier. Le président se réjouissait même qu’ils soient « des amateurs ». Il ne le dirait plus aujourd’hui. Ceux qui seront réélus demain ne seront plus des apprentis.

Dans son discours d’investiture, dix fois il a prononcé le mot “agir”, comme une anaphore. « Le temps qui s’ouvre sera celui d’une action résolue. » Chiche ! Pour réussir son pari, il lui faudra aussi un gouvernement expérimenté. Le choix de son Premier ministre sera déjà une indication. Une femme ? Un homme ? Qu’importe le genre, la compétence sera plus importante. Il se murmurait qu’il avait de la peine à trouver le mouton (ou la brebis) à cinq pattes. C’est fait ! Il l’a révélé lundi, à Berlin. Quand va-t-il l’annoncer ? Peut-être le 14 mai, puisque son deuxième quinquennat débute ce jour-là.

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L'Humanité

Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia

Il était une fois

Il était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.

Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.

La Sicile fait figure de laboratoire

Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.

En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.

Collusions entre  Cosa Nostra  et la Démocratie chrétienne

En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).

Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.

La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.

Lien avec le pouvoir politique depuis 1943

Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.

Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.

En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.

Une lutte ouverte contre la Mafia

La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.

L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.

La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.

Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987

Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.

La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.

Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.

Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.

Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.

Rupture entre les représentants politiques et les citoyens

Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.

L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).

Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.

À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.

mafia
France24 - Monde

Pour Peter Maurer, Bachar al-Assad est "conscient de la pression de l’environnement international"

Publié le : 13/05/2022 - 16:18

Marc PERELMAN

Onze ans après le début du conflit en Syrie, le Covid-19 et la guerre en Ukraine ont aggravé la situation dans le pays. Peter Maurer vient de rencontrer Bachar al-Assad. Dans un entretien accordé à France 24, le président du Comité international de la Croix-Rouge explique avoir l’impression que le président syrien est "conscient de l’environnement international et de la pression que cela exerce sur la Syrie". Bachar al-Assad est "reconnaissant du travail humanitaire, mais aussi très clair dans sa vision que les choses ne peuvent pas continuer comme ça", explique-t-il aussi.

DIPLOMATIE

Visite aux Émirats : "Bachar al-Assad veut montrer qu’il est de nouveau fréquentable"

Le président syrien Bachar al-Assad se rend brièvement en Iran

Le monde dans tous ses États

Syrie : retour à la case Bachar ?

France24 - Monde

L'actu en dessin : la COP15 d'Abidjan peut-elle vraiment enrayer la dégradation des sols ?

Publié le : 13/05/2022 - 17:52

FRANCE 24 Suivre

Depuis lundi, la communauté internationale se concerte pour lutter contre un péril écologique majeur : réunie à Abidjan, en Côte d'Ivoire, la COP15 s'est donnée deux semaines pour apporter des solutions à la galopante dégradation des sols sur l'ensemble de la planète. La douzaine de chefs d'État présents entend trouver des solutions concrètes. Mais la hausse de la démographie mondiale, couplée à des décennies d'inaction environnementale, laisse peu de place à l'optimisme.

Pendant deux semaines, Abidjan se fait capitale mondiale de la lutte contre la désertification : depuis lundi 9 mai, une douzaine de chefs d’État, dont neuf africains, sont réunis dans la capitale ivoirienne à l'occasion de la COP15.

Ce grand rassemblement écologique est moins connu que celui consacré au climat mais porte sur un péril non moins menaçant : la 15e Conférence des parties (COP) de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) entend freiner l’avancée du désert, la déforestation, l’appauvrissement des terres arables ou les pollutions des sols.

D'autres responsables politiques, dont le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Comission européenne Ursula von der Leyen, participeront au sommet par visioconférence. Au total, 196 États ont la tâche de négocier des objectifs communs, à mettre en place au cours des dix prochaines années. 

"Un contexte d'urgence"

Dès l'ouverture lundi matin, Alassane Ouattara a exprimé de vives inquiétudes : "Notre sommet se tient dans un contexte d'urgence climatique". Le président ivoirien a rappelé que la dégradation des sols affecte 52 % des terres agricoles et menace 2,6 milliards de personnes. Et la cadence de cette détérioration s'accentue : selon l'ONU, 12 millions d’hectares de terres sont chaque année perdus – une superficie équivalente à celle du Bénin ou de la Belgique.

Face à cette urgence, le président du pays hôte de la COP15 promet de faire de la Côte d'Ivoire "le laboratoire d’une nouvelle stratégie de restauration des terres dégradées". Parmi les projets sur la table : la Grande Muraille verte, projet pharaonique qui vise à restaurer cent millions d'hectares de terres arides en Afrique d'ici 2030.

Mais est-ce assez ? Comment accroître les rendements sans appauvrir les sols ou détruire des forêts dans un contexte mondial de croissance démographique ?

"La lutte harassante de l'Afrique contre la sécheresse et ses conséquences a donné lieu à une multitude de stratégies. À la vérité, toutes ces stratégies et toutes ces conférences n'ont pas atteint les résultats attendus", a déploré lundi le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat.

Il n'y aurait là rien de surprenant, selon de nombreux militants écologistes : les COP et autres sommets officiels ne seraient que des "foires" où les multinationales ne font "qu'acheter des permis de polluer".

"Agissons, avant qu'il ne soit trop tard" : c'est le message universel dessiné ici avec humour (noir) par feu Philippe Becquelin, alias Mix & Remix. Les œuvres de cet artiste diplômé de l’École cantonale d’art de Lausanne sont publiées dans des titres comme Matin Dimanche ou Courrier international.

Avec AFP

 

Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l'universalité du dessin de presse, la liberté d'expression, les droits de l'Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.

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Désertification: l'autre péril climatique

URGENCE CLIMATIQUE

Sécheresse : la France est dans une "phase critique" du réchauffement climatique

Le Débat de France 24

Sécheresse, la "prochaine pandémie" ? La COP15 contre la désertification s'ouvre à Abidjan

Valeurs Actuelles

Seine-Saint-Denis : un demi-millier de migrants évacués d’un square à Pantin

« Ça s’est plutôt bien passé. » Le maire de Pantin, Bertrand Kern (PS), s’est dit satisfait auprès du Parisien, de l’évacuation menée par les forces de l’ordre dans la matinée du mercredi 11 mai. Le square du Cheval Noir à Pantin était pris d’assaut par plusieurs centaines de migrants, majoritairement des exilés afghans, depuis plus de trois mois. Ils vivaient sous des tentes dans des conditions insalubres. Certains avaient été placés à cet endroit après avoir déjà été évacués du canal de l’Ourcq fin janvier.

12 familles parmi les 500 migrants

Bertrand Kern a informé qu’ils étaient « entre 350 et 400 personnes » à vivre sur place. Mais, « comme d’autres ont entendu parler de cette opération, elles étaient environ 500 ce matin quand la police est intervenue », a informé l’édile de la commune de Seine-Saint-Denis dans Le Parisien. Bertrand Kern relate que « 12 familles représentant 62 personnes » faisaient partie de ces centaines d’étrangers. Dans l’après-midi de mercredi, l’association Solidarité Migrants Wilson, qui a assisté à l’évacuation, ne savait toujours pas où les autorités avaient mis à l’abri les clandestins. « Comme d’habitude, on ne sait pas où ils sont allés exactement », a déploré un membre de l’organisation, informant Le Parisien que « certains auraient atterri près de Melun ».

Dès mardi 10 mai, le collectif Pantin Solidaire avait adressé une lettre à Bertrand Kern pour lui demander « d’entamer une réflexion pour la réalisation d’un espace pérenne d’accueil transitoire ». Or, cette action serait à la charge de l’Etat, selon le maire de Pantin. Il a, en effet, jugé « impossible » que sa ville puisse prendre en charge 500 personnes, alors qu’elle a déjà « 6 000 demandeurs de logements en attente ».

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France24 - Monde

Iran : la flambée des prix des aliments de base provoque des manifestations réprimées

Publié le : 13/05/2022 - 13:35Modifié le : 13/05/2022 - 15:34

FRANCE 24 Suivre Siavosh GHAZI

Des centaines de personnes sont descendues dans la rue dans plusieurs villes d'Iran pour protester contre la décision du gouvernement d'augmenter les prix des produits de première nécessité, ont rapporté vendredi les médias d'État. Les autorités ont annoncé une vingtaine d’arrestations dans le sud du pays.

Les autorités iraniennes ont arrêté au moins 22 manifestants qui protestaient contre la hausse soudaine des prix des aliments de base dans plusieurs villes du sud de l’Iran, ont rapporté des médias d'État, tôt vendredi 13 mai.

Le président iranien Ebrahim Raïssi avait annoncé lundi une série de mesures pour faire face aux difficultés économiques du pays, notamment la modification d'un système de subventions et l'augmentation des prix de plusieurs produits de base comme l'huile de cuisson. Les Iraniens ont réagi à ces décisions – entrées en vigueur vendredi – en descendant dans les rues de plusieurs villes au cours des deux derniers jours, a rapporté l'agence de presse étatique IRNA.

Pour certains aliments, comme l'huile de cuisson, le poulet, les œufs et le lait, les prix ont atteint 300 %, alors que le coût des denrées alimentaires grimpe en flèche dans tout le Moyen-Orient en raison de l'effondrement de la chaîne d'approvisionnement mondiale et de l'invasion par la Russie de l'Ukraine, principal exportateur de produits alimentaires.

Arrestations et internet perturbé

L'agence IRNA a indiqué que 15 manifestants ont été arrêtées dans la nuit de jeudi dans la ville de Dezful, située dans la province du Khuzestan (sud-ouest), où a eu lieu la plus importante manifestation rassemblant près de 300 personnes. Sept autres interpellations ont eu lieu dans la ville de Yasuj, dans la province de Kohgiluyeh-Boyerahmad (sud).

Le rapport indique également que 200 personnes se sont rassemblées à Andimeshk, une autre ville du Khuzestan, où un pompier a été blessé après que des manifestants ont jeté des pierres sur la police et les pompiers. La situation s’est calmée dans toutes les régions vendredi, a ajouté l’IRNA.

Juste avant ces manifestations, l’organisation britannique NetBlocks, qui recense les interruptions mondiales du réseau internet, a indiqué que des perturbations du réseau Internet avaient été signalées dans tout le pays, le gouvernement se préparant à d'éventuels troubles.

Des images circulant largement sur les réseaux sociaux ont montré plusieurs autres manifestations dans le Khuzestan, certaines devenant violentes avec des protestataires brûlant des pneus et la police tirant des gaz lacrymogènes pour les disperser.

"On a pu voir sur ces vidéos des manifestations très violentes, avec des attaques contre des bases des milices islamistes – les fameux bassij –, ou même contre des mosquées et des bâtiments publics, ou encore des centres commerciaux qui ont été pillés par des manifestants", indique Siavosh Ghazi, correspondant de France 24 à Téhéran. L'authenticité de ces vidéos est en cours de vérification.

Des mesures de compensations proposées aux familles modestes

En début de semaine, le président iranien avait annoncé que son gouvernement allait réformer un système de subventions mis en place par l'administration précédente en 2018, qui couvrait plusieurs produits de base. Mais il s'était engagé à ce que le prix du pain, de l'essence et des médicaments reste inchangé.

Le pouvoir iranien, redoutant le mouvement de protestation avait immédiatement proposé des mesures de compensation. Ainsi, Ebrahim Raïssi avait déclaré que des paiements équivalents à environ 10 ou 13 dollars seraient versés chaque mois pour chaque membre de la famille des ménages à faible revenu.

Après son annonce, pris de panique, les gens s'étaient précipités dans les supermarchés pour faire des provisions, selon des vidéos partagées sur les réseaux sociaux et des images diffusées par la télévision d'État.

هجوم مردم به فروشگاه ها در پی #گرانی سرسام‌آور #مرغ، تخم مرغ، نان، روغن و لبنیاتفیلمی که در رسانه‌های اجتماعی منتشر شده نشان می‌دهد در پی افزایش قیمت‌ها، فروش این کالاها در برخی فروشگاه‌ها با اختلال مواجه شده و شهروندان برای خرید هجوم آورده‌اند. pic.twitter.com/8oMjzCm8VX

May 12, 2022

Contrebande et effet de la guerre en Ukraine

Par ailleurs, l'Iran importe la moitié de son huile de cuisson d'Ukraine, où les combats ont éloigné de nombreux agriculteurs des champs, et près de la moitié de son blé de Russie. La contrebande de pain iranien – aliment fortement subventionné – vers les pays voisins, l'Irak et l'Afghanistan, s'est intensifiée à mesure que la faim se répand dans la région.

Pour les autorités iraniennes, les mesures compensatoires annoncées après la hausse des prix visent aussi à empêcher cette contrebande, notamment en farine et en blé vers l’Afghanistan et le Pakistan, voire même la Turquie, précise Siavosh Ghazi.

La sécheresse ravage déjà l'économie iranienne et les sanctions occidentales concernant le programme nucléaire iranien ont causé des difficultés supplémentaires. L'inflation a grimpé à près de 40 %, atteignant son niveau le plus important depuis 1994. Le chômage des jeunes reste également élevé. Selon le centre de statistiques iranien, quelque 30 % des ménages vivent actuellement sous le seuil de pauvreté.

Les souvenirs de la hausse des prix du carburant en novembre 2019 ont marqué les esprits. Des manifestations de grande ampleur, les plus violentes depuis la création de la République islamique en 1979, avaient alors secoué le pays et été réprimées très violemment par les forces de l’ordre.

Avec AP et AFP

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Deux Français arrêtés en Iran, Paris réclame leur "libération immédiate"

Nazanin Zaghari-Ratcliffe appelle à la libération des personnes "injustement détenues" en Iran

EXPRESS ORIENT

Iran : un rapport fait état d'une hausse de 25 % des exécutions capitales

Valeurs Actuelles

Face à la pénurie de personnel dans la restauration, le secteur va recruter de la main-d’œuvre en Tunisie

La saison estivale approche à grands pas. Comme chaque année, le secteur de l’hôtellerie-restauration recherche des saisonniers pour répondre à la forte fréquentation des touristes. Face au manque sensible de candidat, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a entamé des négociations pour faire venir une main-d’œuvre de Tunisie, rapporte La Dépêche.

Une baisse d’attractivité amplifiée par le Covid

En difficulté depuis la pandémie de Covid-19, le secteur ne semble plus intéresser. Des centaines de milliers de postes seraient à pourvoir, mais les conditions de travail et la rémunération font fuir. Outre le travail soutenu exigé, le salaire proposé repousse la plupart des candidats. « L’attractivité financière d’il y a 40 ans aurait pu les faire revenir mais là c’est plus du tout le cas », affirme Pascal Pedrak, secrétaire général du syndicat CFDT Hôtellerie Tourisme Restauration.

Pour remédier à cette situation, l’Umih prévoit de faire venir du personnel depuis la Tunisie. Des négociations entre l’Umih, le ministère de l’Intérieur et l’équivalent de Pôle emploi en Tunisie seraient en cours pour acheminer la main-d’oeuvre jusque dans les restaurants et hôtels français. Les saisonniers tunisiens auraient « exactement les mêmes contrats que les Français », assure Thierry Deniau, coprésident de l’Umih de l’Aude.

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New York Times - World

Philippines Presidential Election

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Robredo Admits Defeat in Philippine Presidential Election

Leni Robredo urged her supporters, many of them young voters, to accept her defeat but didn’t refer to Ferdinand Marcos Jr. by name.

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By Sui-Lee Wee and Camille Elemia

QUEZON CITY, Philippines — Leni Robredo, the outgoing vice president of the Philippines, acknowledged on Friday her loss in one of the most consequential presidential elections in the country’s history, urging her supporters to accept the results of the vote and to keep fighting disinformation.

Speaking at a rally at the Ateneo de Manila University, where thousands of her supporters had gathered, Ms. Robredo did not mention the apparent winner, Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the country’s late dictator.

Protests against Mr. Marcos erupted after preliminary results on Monday night showed that he had won by the biggest margin in more than three decades. But the election had been marred by complaints of vote buying and broken ballot-counting machines.

Ms. Robredo said that her team was still looking into the reports of voter fraud but stressed that “as the picture becomes clearer, we need to start accepting that the results of the elections did not go according to our plan.”

“We need to accept the majority’s decision,” she said. “I plead that you join me in this cause.”

Ms. Robredo then criticized the “massive machinery to spread hate and lies,” without elaborating. “This stole the truth, as it also stole our history and future,” she said.

Disinformation isn’t unique to the Philippines, but it has flourished in recent campaigns. The outcome of this election shows how the Marcos family has been successful, at least in part, in rebranding its legacy. It has told Filipinos to “move on” from its sordid past and emphasized that the violent 20-year rule of Ferdinand E. Marcos was marked by dozens of infrastructure projects and strong economic growth.

“I will channel all my energy in fighting lies,” Ms. Robredo said. “And I ask you to join me in this fight.”

Many of the young supporters in the crowd cried when they saw her take the stage. In the months leading up to the election, hundreds of thousands of them had mounted an unprecedented grass-roots movement, going door to door to campaign for the only woman in the race. Her supporters saw her as the antithesis to Mr. Marcos, touting her as a leader with a track record who could bring about change.

Ms. Robredo’s remarks came after her running mate, Senator Francis Pangilinan, who ran for vice president, told their supporters that “the fight is still far from over, especially at this point when lies and deceit are gaining ground.”

Understand the Philippines Presidential Election

A consequential election. Ferdinand Marcos Jr., the son and namesake of the former Philippines dictator, appeared to clinch a landslide victory in a divisive presidential election, raising profound questions about the future of Southeast Asia’s oldest democracy. Here’s what to know:

A Marcos returns to power. Mr. Marcos, known by his childhood nickname, “Bongbong,” has spent his political career trying to rehabilitate the family name. His overwhelming win heralds a remarkable revival 36 years after the family was ousted for looting billions of dollars from the treasury.

Concerns for democracy. Mr. Marcos won the support of millions of voters who have grown disillusioned with democracy amid widespread poverty and rampant corruption. His victory is likely to lead to further erosion of democratic institutions in the Philippines, which have already been weakened under the departing leader, Rodrigo Duterte.

A divided nation. For other Filipinos, the Marcos family name remains a byword for excess and greed, and a painful reminder of the atrocities committed by his father. That will present Mr. Marcos with a range of challenges when he begins presiding over the country.

Though Ms. Robredo didn’t offer a formal concession, her remarks acknowledged her almost certain defeat. Official results of this week’s election are expected by the end of the month.

On Thursday, President Joe Biden and China’s leader Xi Jinping both congratulated Mr. Marcos. His victory capped a remarkable comeback for a family who was hounded out of the country 36 years ago after millions of Filipinos poured into the streets of Manila in peaceful protests known as the “People Power” revolt.

Mr. Marcos’s critics say that they fear democratic norms will erode further under him.

But Ms. Robredo ended her speech on a hopeful note. She said that she would set up a nongovernmental organization focused on helping the marginalized with “the widest volunteer network in the history of our country.”

Ms. Robredo acknowledged that while her supporters were upset about the loss, “What I’ve learned from difficult situations is that healing does not come while you’re sulking on your own. It comes when you start focusing on other people.”

“Allow yourself to cry,” Ms. Robredo said. “But when you’re ready to wipe away your tears, prepare yourself, strengthen your heart because we have work to do.”

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L'Humanité

En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer

Il était une fois

Il a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.

Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.

On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.

Le député Lucien Neuwirth devient « le père de la pilule »

La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory­ Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.

Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions ­inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.

La contraception gratuite, c’est bien ; avoir le choix, c’est mieux

Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.

C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.

Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.

Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.

Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.

Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.

Ce jour où Simone Veil porta la dépénalisation de l’IVG au Palais-Bourbon

La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.

En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.

Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.

C’est alors que des drames se produisent. Jeune Borde­laise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.

La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’envi­ronnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.

Contraception. La pilule a de moins en moins la cote

Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles ­aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.

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France24 - Monde

Sénégal : prison avec sursis pour trois sages-femmes après la mort d'une femme enceinte

Publié le : 12/05/2022 - 16:25

Samia METHENI Suivre

Un tribunal sénégalais condamne trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

Valeurs Actuelles

Le projet d’Anne Hidalgo de restreindre la circulation autour de la tour Eiffel rejeté par le préfet de police

Sale temps pour la maire de Paris. Après son échec cuisant à la présidentielle, Anne Hidalgo voit son grand projet de transformation autour de la tour Eiffel être à nouveau freiné. Selon Le Parisien, Didier Lallement, préfet de police de Paris, a adressé un courrier à l’élue socialiste lui informant de son « opposition au projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, tel qu’il a été adopté au Conseil de Paris ».

Un risque sécuritaire invoqué

Le préfet de police affirme « que la fermeture à la circulation générale du pont d’Iéna générera des reports importants sur les ponts de l’Alma, Grenelle et Bir-Hakeim ». La suppression des voies de circulation dans le sens est-ouest en surface entraînera « une augmentation de trafic dans le souterrain, pouvant conduire à sa saturation », ajoute-t-il. La raison principale de son opposition au projet tel qu’il est présenté repose sur la sécurité. Il estime que les reports de trafic sur les avenues proches risquent « de dégrader les délais d’intervention des véhicules de secours ».

Le courrier de Didier Lallement ne passe pas au sein de la majorité. « Ce revirement est une surprise puisque la préfecture de police avait jusqu’ici tout validé : permis d’aménagement, permis de construire… Désormais, la maire de Paris souhaite traiter directement de ce dossier avec la ou le futur Premier ministre », annonce Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo.

La position du préfet de police réjouit certains membres de l’opposition à l’image de Rachida Dati, la maire (LR) du VIIe arrondissement. « Nous avions saisi la préfecture de police en ce sens. C’est le début d’une victoire », a-t-elle commenté.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Germany Identifies Far-Right Extremists Working in Security Services

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The report reflects an effort by the authorities to come to grips with a long-running problem following several scandals involving members of the far right.

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By Christopher F. Schuetze

BERLIN — Germany has identified 327 cases of far-right extremists working in the police, military and intelligence services over a three-year period, according to a report issued by the country’s interior minister on Friday, highlighting the persistent nature of the threat and the authorities’ efforts to address it.

Germany, under the previous government of Chancellor Angela Merkel, was compelled to open a formal investigation of the problem after several scandals involving right-wing extremists among the country’s police and armed forces including chat groups, stolen ammunition and the possession of illegal weapons.

“We will not allow our democratic constitutional state to be sabotaged from within by right-wing extremists,” said Nancy Faeser, the minister, at the presentation of the report, the most comprehensive public review yet of the issue, covering employees at both the state and federal levels.

Ms. Faeser, who has been in office for less than half a year, brings credibility to fighting far-right extremism from her years in state politics. She presented a 10-point plan to battle right-wing extremism in Germany earlier this year, and said on Friday that she would present a new law to Parliament make it easier to fire extremists working in law enforcement and the security services.

Ms. Faeser and Thomas Haldenwang, the president of the domestic intelligence agency that put together the document, “want to know, want to clarify, want to get to grips with the issue of right-wing extremism,” said Hajo Funke, an expert on the subject. He has for years been critical of federal efforts to combat it, but praised the government for the new approach.

According to Professor Funke, the attempts to uncover right-wing extremism have suffered because state-level authorities, who must play essential roles in fighting the threat, are generally less attuned to it.

The new report covers the three-year period between July 2018 and July 2021. It broadened the definition of who should be labeled a right-wing extremist to include members of the so-called Reichsbürger movement, who reject the modern German state and believe the German Reich will return to power.

Rather than simply providing a number of people suspected of holding extremist views, the authorities were able to identify specific individuals for whom they had proof of right-wing ideology, although the ability to punish them is limited in some cases.

According to the 156-page report, 138 of the confirmed cases were found in federal institutions, such as the armed forces, federal police and big intelligence agencies, which together employ more than 355,000 people. The remaining 189 were found among state agencies, such as police forces and state intelligence organizations, which in total employ nearly 288,000 people.

Among those cited in the report is the well-known case of a former police sniper who was convicted of ownership of illegal weapons in 2019. The man, Marko Gross, who was not identified by name in the report, had organized a chat group for fellow extremists who were preparing for the day society would break down — Day X — with plans to form a small armed group. According to the report, the group included a number of state employees of security services, some with military backgrounds.

Also mentioned in the report is a former Army lieutenant identified as Franco A., who is currently facing trial in a Frankfurt court, where prosecutors have accused him of plotting political murder.

The authorities have said Franco A., who was caught in 2017 trying to collect a loaded gun he had hidden in an airport bathroom and had a fake identity as a Syrian refugee, was driven by a “hardened far-right extremist mind-set,” and had the goal of bringing down the country’s democratic system.

But many of the other cases are more mundane. Some of the employees were part of right-wing chat groups. Others were flagged because of extremist speech or performing straight-armed Nazi greetings, which in Germany is prohibited by the Constitution.

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France24 - Monde

France : à Marseille, un ferry héberge 800 réfugiés ukrainiens

Publié le : 09/05/2022 - 17:08

Samia METHENI Suivre

"Ce bateau, c’est un village", explique le commissaire de bord. A Marseille, le ferry "Méditerranée" va rester encore de nombreuses semaines à quai, le temps de trouver des solutions pérennes pour quelque 800 réfugiés ukrainiens qui y sont hébergés. Connexion internet pour discuter avec sa famille, cours de français, permanence de Pôle Emploi, soutien psychologique: tout est disponible à bord.

Valeurs Actuelles

Burkini : une « provocation » et un acte « anti-universel » selon Blanquer

A quelques jours de son départ définitif du ministère de l’Education nationale, qu’il a occupé pendant cinq ans, Jean-Michel Blanquer reste sur le pont. Invité, vendredi 13 mai, au micro de BFMTV, il a jugé avec une grande sévérité les récentes déclarations d’Eric Piolle, maire EELV de Grenoble (Isère). Il y a quelques jours, ce dernier s’était fait fort d’autoriser le burkini dans les piscines municipales de la ville.

« Le maire de Grenoble fait de la provocation », a estimé Jean-Michel Blanquer, fustigeant une idéologie d’ « anti-universalité » – l’islamisme – et un « projet politique qui est la fragmentation de la société en groupes communautaristes. ». Plus encore, celui qui espère se faire élire député dans le Loiret, en juin prochain, a émis le souhait « que les citoyens grenoblois désavouent politiquement M. Piolle ».

« Ni godillots ni frondeurs »

Jean-Michel Blanquer, qui a par ailleurs assuré que l’Education nationale allait lui manquer, a également exprimé le fonds de sa pensée sur la future majorité présidentielle. Le futur ex-ministre appelle de ses vœux à une Assemblée nationale composée d’élus « cohérents avec le programme du président », mettant en avant des députés qui ne soient « ni godillots ni frondeurs ». Un pas de dance quelque peu compliqué à effectuer pour le ministre, qui devait également défendre la charte mise en place par Renaissance, et que les candidats désirant siéger dans les rangs de la majorité ont été obligés de signer.

Le document intime notamment aux futurs élus de « soutenir l’ensemble des engagements pris par Emmanuel Macron devant les Français ». « C’est une charte pour être cohérent avec le programme du président de la République (…) C’est la chance d’une majorité-cohésion, pour qu’on puisse faire les choses, pas pour qu’il y ait des jeux politiciens », a voulu expliquer Jean-Michel Blanquer sur BFMTV. Et pour éviter l’émergence d’une aile gauche ou droite au sein de la majorité, accessoirement.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs Actuelles

Gérald Darmanin veut intensifier les contrôles pour arrêter les rodéos urbains

Depuis quelques années, les rodéos urbains se sont imposés comme un sujet de société de premier plan. Cette pratique, qui consiste à faire un usage délibérément illégal et dangereux de voitures, motos, scooters et quads parfois volés fait de plus en plus d’adeptes au mépris des lois. 

Gérald Darmanin a décidé de sévir. Ce jeudi 12 mai, la ministre de l’Intérieur a adressé un télégramme aux responsables de la police et de la gendarmerie pour intensifier les contrôles sur les axes fréquentés par les adeptes de rodéos urbains, rapporte BFMTV. « À l’approche des beaux jours, la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs », a-t-il précisé.

700 opérations prévues ce week-end

Pour enrayer « ce phénomène », le candidat aux législatives dans le Nord appelle à « mettre en œuvre dès ce vendredi des actions déterminées » et souhaite « 700 opérations ce week-end ». Des interventions qui vont « faire l’objet d’une communication locale à destination des élus et de la population sur les réseaux sociaux et dans la presse » pour mettre fin à « ces désordres peu supportables ».

Les policiers ont rapidement dû donner les lieux de contrôle, « sans effectifs bien sûr », a déploré un policier à Valeurs actuelles. « Les contrôles doivent avoir lieu avant 19h, sans doute pour que la remontée statistique puisse être communiquée par Darmanin au JT de 20h », a raillé un autre. Quelques heures à peine après la consigne de Darmanin, « le nombre d’opérations demandé est divisé par deux. Ils peuvent diviser par dix, on n’a pas les effectifs. Tout en com’», a ajouté ce policier.

Selon le ministère de l’Intérieur, en 2021, près de 27 000 interventions et plus de 3 000 infractions ont été relevées. Depuis la mise en place, la loi du 3 août 2018 qui lutte contre les rodéos urbains, 1 242 engins motorisés ont été saisis et 987 personnes placées en garde à vue. Toute participation à un rodéo urbain est punie d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende. 

Ainsi, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1 400% depuis 2018. Pour la seule année 2021, il y a eu une hausse de près de 40% des condamnations, selon le ministère de l’Intérieur.

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France24 - Monde

Soudan : le tuk-tuk électrique, un moyen de transport rentable en plein développement

Publié le : 05/05/2022 - 17:23Modifié le : 05/05/2022 - 17:27

Laura MOUSSET Suivre

Le Soudan connaît une importante crise économique aggravée par les troubles politiques qui ont suivi le coup d'État militaire d'octobre dernier. Une situation qui a fait exploser le prix de l'essence et a provoqué une inflation. Beaucoup de conducteurs de tuk-tuk n’arrivent plus à s’en sortir et certains se tournent vers des modèles électriques, une alternative qui semble plus rentable. Ces derniers mois, l’usine de Mohamed Samir connaît un rebond d’activité.  

New York Times - World

South Korea Turns to Surveillance as ‘Ghost Surgeries’ Shake Faith in Hospitals

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After scandals in which doctors let unsupervised assistants operate on patients, the country is becoming one of the first to require cameras in operating rooms.

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By John Yoon

SEOUL — South Korea has a reputation for world-class medical care. But faith in its hospitals has been shaken by years of complaints about doctors mishandling unconscious patients, including turning them over to unsupervised assistants who perform what are known as “ghost surgeries.”

To stem the practice, lawmakers amended the country’s medical laws last year to require cameras in all operating rooms that handle patients under general anesthesia, making South Korea one of the first countries to do so.

Ethicists and medical officials, including those at the American College of Surgeons, have cautioned that surveilling surgeons to deter malpractice may undermine trust in doctors, hurt morale, violate patient privacy and discourage physicians from taking risks to save lives. The Korea Medical Association, which is opposed to the new mandate, has lobbied to limit its impact.

But supporters of the law said the move would help protect patients, build the public’s trust in doctors and provide victims of medical malpractice with evidence to use in court.

“People are dying in operating rooms,” said An Gi-jong, an advocate for patients. “We can’t rely on doctors to solve problems on their own anymore.”

About five patients have died from ghost surgeries in the past eight years, he said. They include Kwon Dae-hee, a college student in Seoul who died of a hemorrhage in 2016 after jawline surgery. His mother, Lee Na-geum, who obtained footage of his operation and reviewed it hundreds of times, found evidence that the operation had been botched because parts of it had been conducted by an unsupervised nursing assistant.

A court convicted the surgeon of involuntary manslaughter in 2021, sentencing him to three years in prison.

Ms. Lee, 62, who has held a public vigil denouncing ghost surgeries since her son’s death, said in an interview: “Once the cameras are installed, your lies will be exposed if you’re a ghost doctor. Cameras reveal truth.”

Cameras in hospitals are not new. Vietnam requires them to catch corrupt medical staff — but not in operating rooms. In 2019, Philippine lawmakers proposed a bill requiring cameras in operating rooms, but it did not pass.

No U.S. state requires them. In Rhode Island, a former state health director, David Gifford, ordered a hospital to install them after a series of surgical errors in 2009. But he came to regret the decision, saying that the cameras foster distrust.

“It was a Big Brother looking down and videoing you, which never was the intention,” he said in an interview. “If I knew that that’s what they would have done, I don’t think I would ever have mandated it.”

South Korea is accustomed to widespread video surveillance. By 2020, the government had installed more than 1.3 million cameras in public spaces, often to deter crimes. Demand for the camera mandate in hospitals escalated in recent years with revelations by whistle-blowers that doctors had inflicted ghost surgeries, and even sexual abuse, on anesthetized patients. Fears about ghost surgeries were a plot point in the Korean Netflix hit “Squid Game.”

The surreptitious surgeries began occurring at plastic surgery clinics in South Korea in the 2010s, after the government started promoting medical tourism as an economic driver, according to legal experts. Patient advocates say plastic surgeons took advantage of the high demand by deputizing nurses, assistants and even medical device technicians to perform operations. That allowed physicians, they say, to pack in more patients to maximize profits.

Ghost surgeries spread to spinal hospitals because of a confluence of factors, said Kim So-yoon, a professor of medical law and ethics at Yonsei University. Spinal operations are in high demand because of the country’s aging population. There is an undersupply of doctors to meet that demand, she said. Doctors account for 2.5 out of every 1,000 people in South Korea, lower than the 3.3 average of other nations in the Organization for Economic Co-operation and Development.

Many spinal procedures are also relatively uncomplicated, making it easier to train nurses to do them, she added.

In May of last year, video footage emerged from a spinal clinic, Incheon 21st Century Hospital, that showed nursing assistants performing incisions and putting in sutures. Choi Jeong-kyu, a lawyer who has represented medical malpractice victims, said he received the footage from someone who had worked at the clinic and recorded it secretly. Mr. Choi passed it on to the broadcaster MBC.

Nineteen surgeries were captured in the footage, which showed three nursing assistants operating on patients’ spines. Surgical machines buzzed as the assistants, looking through a medical microscope, used them on patients’ bones and bloody gauze piled up on one side of the surgical table. During each operation, a surgeon eventually appeared and worked on the patient for about five minutes.

“They were treating patients like objects on a conveyor belt in a factory,” Mr. Choi said. “It’s frightening.”

After the video emerged, prosecutors filed suit against the clinic. Five doctors, three of whom were the clinic’s directors, and three nursing assistants were arrested in August. In February, a court found them guilty of unlicensed medical practices and fraud. They were sentenced to up to two years in prison and fined up to 7 million won, about $5,700, each.

The clinic’s directors — Hyun Yong-in, Jung Hyun-tae and Lee Wan-soo — had booked as many patients and surgeries as possible when staffing levels were low, the court found. They had carried out the crime “systematically” and “for the purpose of profit,” and had “undermined patients’ legitimate trust in doctors and medical institutions,” the verdict read.

The defendants have appealed the verdict. None of the doctors’ medical licenses were permanently revoked. The clinic has closed. And the case boosted support for the camera mandate, which goes into effect in September 2023. Lawyers for the defendants, reached by phone, declined to comment, citing the pending appeal.

About 100 cases of ghost surgeries were prosecuted in the five-year period before 2018, according to the health ministry. But between 2008 and 2014, about 100,000 patients were victims of ghost surgeries, the Korean Society of Plastic Surgeons has estimated.

Under the new law, hospitals performing surgeries on unconscious patients must install video cameras in their operating rooms. If a patient or a relative requests that a surgery be filmed, the hospital must comply. Doctors can refuse for certain reasons, such as if a delay in the operation would put the patient’s life at risk, or if the filming would significantly impede residents’ training. The recorded footage can be viewed for criminal investigations, prosecutions, trials, medical disputes or mediation.

Advocates for patients say the punishment for ghost surgeries is too lenient in South Korea. Under current laws, doctors can face fines and up to five years in prison, and they can lose their licenses, though they may reapply after three years at most. In the United States, charges of battery have been brought in cases where a doctor performed surgery on another doctor’s patient, Mr. Choi said. But South Korean courts treat ghost surgeries as practicing medicine without a license, not battery, he said.

South Korean doctors’ financial incentives have made ghost surgeries alluringly profitable, said Kwon Soon-man, a professor of public health at Seoul National University. The health insurance system, which uses a fee-for-service payment model, has incentivized physicians to choose more resource-intensive ways to treat patients, he said. And while about 10 percent to 20 percent of U.S. hospitals are for-profit, he added, private hospitals in South Korea account for over 90 percent of all hospitals.

Some South Korean hospitals are ahead of the mandate. Kookmin Hospital, in Gyeonggi Province, installed surveillance cameras in 2020. Set in the ceilings of its operating rooms, they recently recorded a shoulder surgery as visitors observed (the hospital had granted rare permission).

The doctor’s back faced the camera, blocking the surgical site. A surgical cloth covered the patient’s face. But the footage clearly showed who was performing which tasks.

Dr. Choi Sang-wook, the hospital’s director, said the cameras had improved patients’ confidence in the hospital.

“They’ve helped us win our community’s trust,” he said. “That has been the biggest advantage.”

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New York Times - World

A Rabbi’s Contentious Quest for Religious Pluralism in Israel

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There is more than one way to be Jewish, says Gilad Kariv, the first Reform rabbi in Israel’s Parliament. The idea poses a challenge to the country’s Orthodox establishment.

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By Patrick Kingsley

JERUSALEM — When Gilad Kariv, an Israeli rabbi, heads to the Western Wall, one of the holiest places in Judaism, he often carries a Torah scroll that he hopes to give to a particular group of worshipers.

It’s harder than it sounds.

The worshipers are women, and therefore barred by Orthodox Jewish authorities from taking a Torah to the wall.

As a lawmaker with parliamentary immunity, Rabbi Kariv can bring them the Torah under police protection. But dozens of ultra-Orthodox opponents typically stand in his way to prevent the handover. They shout abuse and sometimes they try to rip the scroll from his hands.

The monthly effort highlights the imbalance between prayer rights for men and women at the wall, and foregrounds the contest over who gets to define Jewish practice in the Jewish state.

“It totally reflects the notion that there is more than one way to celebrate your Judaism,” Rabbi Kariv said in a recent interview. “We are here,” he added, “in order to crush this false thought that Judaism in Israel belongs to the right.”

Rabbi Kariv, 48, is at the heart of this battle. Elected to Parliament last March, he is the first rabbi from the more liberal Reform movement to serve as an Israeli lawmaker. That position has given him greater prominence in Israeli public life, creating a more visible alternative to the Orthodox authorities that have dominated Jewish life in Israel since its creation in 1948.

He campaigns to allow civil weddings and divorce, ending a system that requires Israeli Jews to begin and end marriages only under the auspices of the Orthodox-controlled body that has legal authority over religious affairs.

He also seeks equal access to government funding for synagogues of all Jewish denominations, which he says now goes disproportionately to Orthodox congregations. He wants to dramatically expand public transportation on the Jewish sabbath, a service unavailable in most of the country. And he has long fought for the government to ensure a place for men and women to pray together beside the Western Wall, a practice currently only possible a short distance away.

These desires have contributed to tensions within Israel’s fragile governing coalition. The coalition has not had a parliamentary majority since a right-wing member of the coalition, Idit Silman, resigned last month, partly in discomfort at causes promoted by Rabbi Kariv.

Ms. Silman said such measures contribute to “the erasure of Israel’s Jewish identity.”

But Rabbi Kariv says he is trying to do the opposite: to sustain Israel’s Jewish character by promoting a more pluralistic and inclusive vision of Judaism.

“His target audience is the secular people of Israel, not the Orthodox,” said Shlomit Ravitsky Tur-Paz, an expert on Jewish pluralism at the Israel Democracy Institute, a Jerusalem-based research group.

“The people who fight him think his reforms are going to change the Jewish identity of the state,” she added. “He’s saying: ‘No, I’m targeting secular people — to give them more Judaism in their life.’”

Rabbi Kariv’s path exemplifies the journey he hopes to encourage in others. He was born in Tel Aviv to a secular family that did not regularly attend synagogue.

His father was an economist and his mother a homemaker. They expressed their Jewishness through the endeavor of building a new Jewish state and reviving the Hebrew language, instead of through religious practice, Rabbi Kariv said.

“The first generations of non-Orthodox Israelis didn’t really feel the need for liberal expressions of Judaism, because they had the national expression of Judaism,” he said.

By contrast, Rabbi Kariv came of age in the 1980s — in an Israel that, while facing many challenges, no longer seemed quite so fragile. Searching for another layer of Jewish identity, he started to worship regularly at his local synagogue as a teenager.

By default, it was Orthodox.

Unlike in the United States, where the Reform movement is the most popular Jewish denomination, Orthodoxy is the dominant strain in Israel. Orthodox institutions had been granted a virtual monopoly over Israeli religious affairs since the state’s creation — partly as a concession to get them to go along with the Zionist project and partly because that was how Judaism had been administered under the Ottomans and British.

The Reform movement, Rabbi Kariv said, “wasn’t part of the vocabulary.”

Rabbi Kariv was introduced to other forms of Judaism as a 15-year-old on a trip organized by the Israel Boy and Girl Scouts Federation to Memphis, Tennessee.

Attending a Reform synagogue there, he was impressed that men and women could pray side by side, unlike in Orthodox synagogues, which are segregated by sex. And as the first intifada, or Palestinian uprising, raged back home, he was relieved to find a congregation that seemed closer to his center-left views on the Israeli-Palestinian conflict.

“This synagogue reflects my values in a deeper way,” he remembered thinking.

Back in Israel, he began attending a new Reform synagogue in Tel Aviv. After completing his military service in an intelligence unit, he said he felt a calling to devote his life to public service.

He began training simultaneously as a lawyer and a rabbi. He passed his bar exams in 2002 and was ordained a year later. He became a rabbi at Beit Daniel, a Reform synagogue in Tel Aviv, and helped lead an advocacy group promoting religious pluralism, work that often put his legal training into action.

He later headed the Reform movement in Israel for 12 years, hoping to expand it. On his first day as executive director in 2009, he said, he hung a map of Israel on his office wall and marked the cities without Reform synagogues. By the time he left the post in 2021, the number of Reform congregations had more than doubled.

His activism always had a political edge, but he realized that to advance his goal of a more pluralistic society he would need to enter electoral politics.

He ran for Parliament under the banner of Labor, the center-left party that once dominated Israeli politics but whose support has dwindled in recent years. After failing to win a seat in four elections, he won on his fifth try and entered Parliament last year.

The Reform movement is still marginal in Israel. Less than 10 percent of Israeli Jews identify as Reform. But a poll published in 2018 found that the number had more than doubled since 2013. The movement currently has more than 50 synagogues across the country.

As the standard-bearer for that shift, Rabbi Kariv has been the target of considerable abuse. On a recent visit to the Western Wall, ultra-Orthodox opponents mimed slitting his neck and shouted that Yitzhak Rabin, the Israeli prime minister who was assassinated in 1995, was “looking for a friend.”

Religious and right-wing lawmakers have long portrayed Rabbi Kariv as a heretic, with one accusing him of eating pork while wearing his kippa, and several saying they would not pray with him at the Parliament synagogue.

The animosity is not personal, said Gedalia Guttentag, news editor at Mishpacha, a Haredi magazine, but because of what the Reform movement represents. “Judaism is a big tent but positions that deny the divine origin of the Torah place him theologically outside the tent,” he said.

In reality, though, Rabbi Kariv has had little room to push for new legislation that would upset the religious right. The governing coalition is a fragile alliance of eight parties that have little in common. To avoid its collapse, each party has generally been forced to compromise on its biggest goals.

Rabbi Kariv has been unable to persuade colleagues to change the laws governing marriage and divorce or, for the time being, to implement a frozen government plan to expand the area for mixed prayer adjacent to the Western Wall. He even canceled plans to bring a Torah to the wall this month to avoid unduly roiling the coalition at such a delicate time.

For now at least, simply being in government is enough, he said: It keeps the ultra-Orthodox parties from power, preventing them from creating further obstacles to religious pluralism. If the religious right returns to power, he fears, it may seek to overturn a recent Supreme Court decision allowing people who convert to Reform Judaism in Israel to claim Israeli citizenship.

At his synagogue in Tel Aviv this month, about two dozen members of the congregation were completing their conversions to Reform Judaism, after a yearlong process. Some were Israelis from the former Soviet Union who qualified for citizenship through their Jewish ancestry but were not considered Jewish by the Orthodox authorities.

Rabbi Kariv beamed as the new converts sang and prayed together, while their relatives showered them with sweets.

“This is the reason why I’m in the Parliament,” he said. “We need to protect their ability to be part of Israeli society — and the Israeli Jewish community.”

Gabby Sobelman contributed reporting from Rehovot, Israel, and Myra Noveck from Jerusalem.

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L'Humanité

L’analyse. La gauche au pouvoir, c’est ça !

Actu

La gauche rassemblée a lancé sa campagne des législatives, le 7 mai à Aubervilliers. Avec un objectif : gouverner et imposer une rupture avec le quinquennat Macron. Smic à 1 400 euros, retraite à 60 ans, allocation pour les 18-25 ans, retour de l’ISF, renationalisations, planification écologique… Demandez le programme de cohabitation.

Cyprien CaddeoFlorent LE DU

Petit exercice de projection. Nous sommes le 19 juin. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) obtient plus de 289 sièges de députés à l’Assemblée nationale. À l’Élysée, Emmanuel Macron tempête : pas le choix, même si ça lui brûle les tripes, il doit nommer Jean-Luc Mélenchon à Matignon. Darmanin, Le Maire, Véran, Borne, Blanquer… tout le cortège se met en marche vers la sortie. Insoumis, communistes, écologistes et socialistes s’installent dans les ministères. Maintenant, il s’agit de gouverner et de ne pas décevoir. De montrer que le contre-récit progressiste au néolibéralisme se traduit en actes.

« Nous ne sommes pas en train de régler je ne sais quel congrès entre nous, prévient Jean-Luc Mélenchon, le samedi 7 mai, depuis les Docks d’Aubervilliers, où a été lancé le coup d’envoi de la campagne de la Nupes. Nous posons un acte de résistance collective à une ère de maltraitance sociale, écologique et démocratique. Cet accord ne nous permettra de gagner que si nous convainquons que notre programme, nos idées correspondent à l’intérêt général humain. » « C’est un programme de réformes heureuses pour changer la vie des Français », abonde Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. Alors comment « changer la vie » des gens, concrètement ?

Retraites et salaires

Tout le monde s’accorde au sein de l’union sur le chantier prioritaire : le pouvoir d’achat, préoccupation première des Français. Retour vers le futur, le 19 juin. Face à l’inflation nourrie par le double effet de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine, la nouvelle majorité organise le blocage des prix sur les produits de première nécessité. Les prix à la pompe sont stabilisés – les grands pétroliers comme TotalEnergies, 16 milliards de dollars de bénéfice sur l’année 2021, sont contraints de mettre la main à la poche.

Cette mesure d’urgence s’accompagne d’une autre de plus long terme. « Dès le 1er juillet, avec notre nouvelle majorité, le Smic sera augmenté à 1 400 euros net, les salaires vont augmenter de 100 euros tout de suite, avec un salaire brut, avec des cotisations pour financer la Sécu », détaille Fabien Roussel. Car l’augmentation du salaire minimum tirerait, mécaniquement, l’ensemble des paies à la hausse. La Nupes convoque d’ailleurs, avec les syndicats, une convention pour une « renégociation générale des salaires ». La majorité de gauche cherche aussi à mettre fin aux insupportables images d’étudiants faisant la queue pour bénéficier d’aides alimentaires : un revenu minimum d’autonomie, fixé à 1 063 euros, est donc adopté pour les 18-25 ans pour la rentrée 2022. « Ce seront des améliorations rapides et concrètes du quotidien, des portefeuilles qui s’épaississent et des prix qui n’augmentent plus », s’enthousiasme Manon Aubry, eurodéputée FI et négociatrice des accords. De vraies mesures de soutien au pouvoir d’achat aussi, loin de la politique des chèques et des primes de Macron, qui cherche à tout prix à éviter la mise à contribution du capital.

C’est l’autre grand chantier de la Nupes. Plus besoin, pour la génération née entre 1961 et 1969, de se gratter la tête dans l’espoir de comprendre combien de trimestres supplémentaires elle va devoir trimer pour avoir le droit à une retraite complète. Oublié, le coup de massue, pour les moins de 50 ans, persuadés de devoir travailler jusqu’à 65 ans, minimum. Le « gouvernement Mélenchon » veut rétablir la retraite à 60 ans, avec 40 annuités pour une pension complète, et sans décote. « Il n’y aura plus une pension complète au-dessous du Smic », promet la Nupes.

Planification écologique

Des jeunes aux seniors, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale se fixe comme cap de « changer la vie » pour toutes les générations. Y compris celles à naître, menacées par la hausse des températures et l’exctinction d’une partie du vivant. « Les renoncements de Macron sont honteux, la Convention citoyenne sur le climat étant le paroxysme du cynisme», tance le numéro un d’EELV, Julien Bayou. Quoi de mieux qu’une colocation forcée avec la gauche pour l’obliger à se verdir ? C’est le sens de la planification écologique, qui « irriguera toutes les mesures économiques », défend Manon Aubry. Une fois le premier budget bouclé, à l’automne 2022, 200 milliards d’euros seront injectés dans le renouvelable, la rénovation thermique et un grand plan de relocalisations. De quoi créer des emplois tout en diminuant notre empreinte carbone. Un plan contre les sécheresses, de plus en plus fréquentes, devra être adopté. Enfin, la Nupes défend l’adoption de la règle verte – ne pas prendre à la nature davantage que ce qu’elle peut reconstituer.

Services Publics

La Nupes s’assume comme une gauche de gouvernement, où la puissance publique bande les muscles face aux appétits dévorants du marché. C’est un des fronts portés par le PCF  : l’État remettra la main sur les autoroutes, les aéroports, EDF, Engie. Des nationalisations pour les remettre au service des gens et non de la rente privée, et qui permettent un meilleur contrôle des prix. La fonction publique sera aussi remplumée. Pour répondre aux parents d’élèves inquiets des classes surchargées et des enseignants lessivés, les profs et les accompagnants scolaires seront recrutés en nombre et ils verront leurs salaires revalorisés. Enfin, pour que plus personne n’ait la douleur de voir sa grand-mère ou son grand-père maltraité par des entreprises cyniques comme Orpea, sera lancé un service public du grand âge.

Fiscalité

Sueurs froides chez les libéraux : la politique sociale et économique de la Nupes requiert un « pognon de dingue ». Pour financer ses ambitions, la gauche prévoit d’aller chercher l’argent là où il est, dans les poches des fortunés, en rétablissant l’impôt sur la fortune et en supprimant la flat tax. « Aujourd’hui, quand vous vivez de vos dividendes, vous êtes moins imposé que ceux qui payent l’impôt sur le revenu », tacle le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Sur cet impôt, la Nupes propose l’instauration de 14 tranches progressives, ce qui se traduirait par des baisses d’impôts dès 2023 pour les revenus de moins de 4 000 euros mensuels. Enfin, le « gouvernement Mélenchon » escompte faire la chasse aux grands évadés fiscaux.

Une démocratie refondée

À nouvelle politique, nouvelle pratique institutionnelle. Alors que l’Europe a longtemps fracturé les gauches entre elles, les membres de la Nupes s’accordent sur le fait de désobéir ponctuellement aux traités européens s’ils font obstacle au progrès social et écologique. Le peuple, du reste, sera davantage consulté au sein d’une hypothétique VIe République, plus parlementaire – lancer un processus constituant nécessitera cependant le concours d’Emmanuel Macron… Les citoyens pourront, grâce au référendum d’initiative citoyenne, être force de proposition à l’Assemblée nationale. Les communistes poussent aussi pour plus de démocratie dans l’entreprise, en ouvrant aux salariés plus de droits d’intervention et de décision, notamment dans les conseils d’administration.

En cas de victoire, la Nupes veut aller vite, consciente qu’Emmanuel Macron conserve une cartouche contre une éventuelle cohabitation : le droit présidentiel à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles élections. Manon Aubry tempère : « Que Macron n’accepte pas les résultats des législatives serait une nouvelle illustration des travers de la Ve République, cela révélerait encore la nécessité de changer les institutions. Mais ce n’est pas ça qui doit nous préoccuper, notre seule boussole ce sont les gens, et comment on améliore leurs existences. »

Entretien. « Cette gauche est en mesure de reprendre le pouvoir sur l’argent »

Le négociateur pour le PCF, Igor Zamichiei, défend un accord qui acte une clarification à gauche et permettra, si la nouvelle union populaire sort gagnante des législatives, d’améliorer immédiatement la vie des Français.

L’accord signé à gauche est-il à vos yeux historique ?

C’est un accord porteur d’espoir. Un accord inédit qui permet d’affronter une situation de grave danger pour les droits sociaux et démocratiques, menacés par Emmanuel Macron. C’est aussi un accord qui permet de se donner les meilleures chances de faire élire des députés de gauche en juin, et comme nous l’espérons de conquérir une majorité à l’Assemblée nationale. C’est possible et c’est ce qu’attendent des millions de Français qui ne veulent pas du projet de notre président de la République, et qui au contraire défendent des mesures courageuses de transition sociale et écologique. La Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) porte cette forte ambition. C’est le cœur de ce que nous avons lancé en commun pour les législatives.

Que peut apporter cette alliance de gauche si elle l’emporte ?

Il y aura immédiatement de grandes réformes : le smic à 1 400 euros net, la retraite à 60 ans pour tous, un revenu d’autonomie pour les jeunes, des créations d’emplois massives dans les services publics, notamment dans la santé et l’éducation, ou encore la renationalisation d’EDF et d’Engie. Autant de mesures attendues qui vont changer très rapidement la vie des Français. Les communistes ont insisté pour que la Nupes défende des propositions structurelles pour réorienter nos modes de production, améliorer la démocratie en entreprise et reconquérir le pouvoir sur l’argent avec la création d’un grand pôle financier public. Les négociations sur ce programme ont été exigeantes à gauche, car nous n’arrivions pas tous avec les mêmes logiques et les mêmes priorités, mais nous avons très vite convergé sur de nombreuses batailles et solutions communes.

La gauche a-t-elle aujourd’hui changé de centre de gravité ?

Nous sommes arrivés à un moment de clarification. Non seulement notre famille politique est désormais indéniablement ancrée du côté de la gauche radicale, mais le Parti socialiste lui-même a validé un accord qui se trouve très éloigné de ce que le PS faisait la dernière fois qu’il a exercé le pouvoir, sous François Hollande. De ce point de vue, le PS a fait un vrai choix politique, en repoussant les logiques austéritaires. C’est une bonne nouvelle. Nous avions besoin que les socialistes rejoignent cette union pour être à la hauteur de la riposte que nous préparons face à Macron et contre l’extrême droite. Notre union est ainsi forte de sa cohérence, de son projet, et de la diversité de tous ceux qui la composent.

Quelle campagne commune est prévue ?

Nous lançons à la fois une campagne autour d’un programme partagé, et 577 campagnes où chaque candidat portera la Nupes dans toutes les circonscriptions du pays. Nous allons défendre ce projet national tout en le faisant entrer en résonance avec les attentes locales. Jamais les forces de gauche ne s’étaient ainsi entendues sur une répartition globale des circonscriptions. Bien sûr, nous pouvons comprendre que, dans cette situation, il y ait localement des tensions, car un certain nombre d’acteurs de terrain pouvaient se sentir les plus légitimes pour être candidats. Mais l’accord national doit être respecté, car il est la condition de notre union et de notre ambition : obtenir une majorité à l’Assemblée pour changer la vie des Français.

Législatives. Comment la gauche peut remporter l’Assemblée

L’alliance entend décrocher un grand nombre de sièges, voire la majorité, les 12 et 19 juin, et imposer un autre scénario. Voici toutes les raisons d’y croire.

Comment une gauche arrivée troisième à l’élection présidentielle pourrait-elle gagner les élections législatives ? D’abord, si l’on compare 2017 et 2022, l’ensemble des forces de gauche (32 %) a progressé de 4 points. Les premiers sondages réalisés en vue du prochain scrutin indiquent des intentions de vote dans cet étiage, voire supérieures. Mais la principale différence avec 2017 est la présence de candidatures uniques et donc de potentielles performances électorales bien supérieures. Il y a cinq ans, seuls 167 candidats de gauche étaient parvenus à atteindre le second tour des élections législatives. Dans plusieurs dizaines de circonscriptions, les différents candidats de gauche s’étaient neutralisés, laissant le champ libre à LaREM et RN au second tour.

En projetant les résultats des trois blocs (gauche, libéraux, extrême droite) à la présidentielle sur chacune des 577 circonscriptions, le bloc de gauche se classe dans les deux premiers dans 291 d’entre elles. Un gain considérable qui pourrait encore être accentué par la configuration du prochain scrutin. En effet les libéraux avancent divisés entre Renaissance (ex-LaREM) et ses alliés d’une part et LR d’autre part. Si des accords pourront discrètement se nouer entre LR et la majorité pour ne pas présenter de candidats dans certaines circonscriptions, les voix de droite devraient être divisées au premier tour. Il en va de même à l’extrême droite, puisque le parti Reconquête ! de Zemmour et le Rassemblement national de Le Pen partiront séparément. Cet éclatement des deux autres blocs offre à la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) des possibilités supplémentaires de figurer au second tour. Dans cette configuration, la Nupes pourrait être en tête dans 241 circonscriptions, le RN 159 et Renaissance 139 d’entre elles. Les réalités locales et l’implantation de LR devraient cependant troubler ces projections. La force de la gauche au premier tour pourrait se transformer en faiblesse au second, faute de réserves de voix. L’attitude des électeurs des candidats éliminés pèsera lourd.

Si l’arithmétique électorale indique des possibilités pour l’union à gauche, tout sera cependant affaire de dynamique politique. L’abstention traditionnellement supérieure de plus de 20 points à la présidentielle sera une des clés du scrutin. La possibilité de la mise en œuvre de diverses mesures sociales pourrait bouleverser la donne. Les premières enquêtes d’opinion semblent indiquer le début d’un désir de gauche, puisque 35 % des Français disent vouloir une victoire de cette alliance pour le prochain scrutin, devant le RN à 29 % et LaREM à 26 %. 20 % des électeurs de Macron au premier tour de la présidentielle formulent ce souhait, signe d’un élargissement possible. Si cette dynamique continue, rien n’est interdit jusqu’à l’obtention d’une majorité relative, voire absolue, à l’Assemblée. Nul doute cependant que majorité présidentielle comme droite et extrême droite passeront les semaines à venir à tenter de discréditer la Nouvelle Union populaire. Le combat est rude mais pas ingagnable.

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Valeurs Actuelles

L’extrême gauche à la conquête de la France périphérique : l’exemple de l’Yonne

L’Yonne, c’est la France périphérique à moins d’une heure de Paris, un département où le RN est historiquement fort et en croissance constante depuis plusieurs années. Marine Le Pen y avait d’ailleurs effectué son tout premier déplacement de campagne pour le second tour de la présidentielle. Mais Jean-Luc Mélenchon s’est aussi démarqué par des résultats étonnants dans certaines petites communes. Ce constat traduit l’affirmation d’un nouvel électorat qui vient modifier la structure sociologique et démographique du département. Une tendance qui pourrait s’étendre à l’ensemble de la France, au détriment de l’électorat traditionnel des territoires : conséquence directe de la croissance du vote communautaire hors métropoles et des bourgeois-bohème résidant jadis dans les quartiers gentrifiés de Paris et qui migrent en province.

Une présidentielle en trompe l’oeil

Alors qu’Emmanuel Macron était arrivé en tête du second tour de l’élection présidentielle de 2017, dans l’Yonne, avec 55,04% des voix et Marine Le Pen en deuxième position avec 44,96% des voix, la tendance s’est complètement inversée en 2022 : la candidate du RN est arrivée en tête avec 51,59% des voix, devant le président sortant avec 48,41% des voix. Jean-Luc Mélenchon quant à lui n’a connu qu’une légère progression entre 2017 et 2022 : de 16,70% à 17,90%, soit beaucoup moins que la croissance de son électorat qui s’est observée à l’échelle nationale. Ces résultats confortent à première vue les constats qui ont été observés par tous les analystes : une France périphérique qui vote de plus en plus pour la candidate du RN, et un vote mélenchoniste qui peine à s’imposer en dehors des grandes métropoles et des banlieues communautarisées.

Pourtant, une analyse plus fine des résultats laisse apparaître une autre tendance sous-jacente qu’il convient de révéler. Dans un département où le RN est arrivé en tête, c’est dans le nord de l’Yonne que ce soutien est le plus fort. C’est aussi là, au milieu d’une mer bleu marine, que deux petites villes se sont distinguées en portant Jean-Luc Mélenchon largement en tête lors du premier tour de l’élection présidentielle avec des scores nettement supérieurs à sa moyenne nationale : Joigny et Sens avec respectivement 26,92% et 25,77% des voix, en hausse de 7,37 et 5,47 points par rapport à 2017. La situation de Sens est d’autant plus surprenante qu’il s’agit d’un fief LR qui avait porté François Fillon en tête lors du premier tour en 2017, reléguant Jean-Luc Mélenchon à la quatrième place, alors qu’à Joigny, il était arrivé troisième. C’est donc une véritable remontada mélenchoniste qui s’est opérée dans ces deux petites villes de province et une modification profonde de leur paysage électoral traditionnel.

Communautarisme et exode urbain

C’est que Sens et Joigny ne sont peuplées que de 37 000 et 9 500 habitants. Nous sommes loin des quartiers gentrifiés ou communautarisés des métropoles où se concentre habituellement le vote d’extrême gauche. Alors que Sens est, comme nous l’avions montré, rongée par le communautarisme, la même poussée mélenchoniste qui a été constatée à l’échelle nationale dans les banlieues des grandes métropoles s’est naturellement déclinée à l’échelle locale. S’est ajoutée l’installation de néo-ruraux fuyant la capitale. Sens n’étant située qu’à une heure de train de Paris, elle voit arriver au fil des ans une nouvelle population dite de navetteurs en recherche d’une meilleure qualité de vie, mais qui travaillent à Paris quotidiennement (on estime à 10 000 le nombre de navetteurs qui habitent le nord de l’Yonne et travaillent à Paris, un chiffre en constante progression). Ce nouvel électorat est souvent composé de bourgeois-bohèmes qui amènent avec eux leur vote et viennent gonfler les rangs de l’électorat mélenchoniste communautarisé. Une situation que semble aussi connaître Joigny, quelques kilomètres plus au sud. La troisième ville du département se distingue également par l’installation de plus en plus importante de néo-ruraux cherchant à profiter du faible coût de l’immobilier, tout en restant relativement proches de la capitale. Dans certaines agences immobilières, la clientèle est dorénavant composée à 70% de Parisiens. Comme l’ont montré nos confrères de France 3 Bourgogne-Franche-Comté, la tendance est telle que l’offre de biens immobiliers ne répond plus à la demande.

Quelles perspectives d’avenir ?

Ces deux villes témoignent des bouleversements culturels et sociologiques qui s’opèrent hors des métropoles, au cœur de la France périphérique, et des répercussions qu’ils peuvent avoir sur les résultats électoraux. Ces derniers viennent enrichir et nuancer les analyses défendues par de nombreux intellectuels comme Christophe Guilluy qui cantonnent le vote mélenchoniste aux grandes métropoles et à leurs banlieues et le vote lepeniste à la France périphérique. Ils démontrent aussi que l’archipélisation de la France mise en lumière par Jérôme Fourquet ne s’opère plus qu’à l’échelle nationale, mais se décline aussi dorénavant localement, par le biais de l’apparition d’un votre d’extrême gauche là où on ne l’attendait pas, c’est à dire au cœur des territoires et de l’électorat RN. Cette archipélisation illustre une France périphérique qui n’est pas figée, car elle subit elle aussi les bouleversements de l’immigration massive, du communautarisme, parallèlement à l’apparition d’une bourgeoisie bohème d’extrême gauche que l’on pensait cantonnée aux quartiers gentrifiés des métropoles.

Alors que la crise des gilets jaunes (dont la ville de Sens fut un foyer actif) avait déjà cristallisé les frustrations d’une France périphérique qui peine à faire valoir ses intérêts politiquement, l’apparition dans l’Yonne d’un électorat mélenchoniste lié au communautarisme, à l’exode urbain, et à la gentrification des petites villes fait courir le risque d’un effacement politique toujours un peu plus grand des électeurs traditionnels de ces territoires.

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Ukraine : de la fabrication d'armures aux protections pare-balles

Publié le : 03/05/2022 - 16:53Modifié le : 03/05/2022 - 17:01

Samia METHENI Suivre

En temps de guerre, il y a tous les soldats en première ligne, et il y a les travailleurs de l’ombre qui soutiennent ces efforts. Parmi eux, Vadim Mirnichenko forgeron qui a adapté son activité et mis son savoir-faire au service de l'armée ukrainienne. 

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Life in a Ukrainian Unit: Diving for Cover, Waiting for Western Weapons

Analysts say the outcome of fighting now is riding on the accuracy, quantity and the striking power of long-range weapons. Ukraine is pleading for more.

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By Andrew E. Kramer

PRYVILLIA, Ukraine — Through binoculars, the Ukrainian soldiers can see the Russian position far in the distance. But the single artillery weapon they operate at a small, ragtag outpost on the southern steppe has insufficient range to strike it.

These circumstances have imposed a numbingly grim routine on the Ukrainians, who are pounded daily by Russian artillery salvos while having no means to fight back. Every few hours, they dive into trenches to escape shells that streak out of the sky.

“They have our position fixed, they know where we are,” said Sgt. Anatoly Vykhovanets. “It’s like we are in the palm of their hand.”

As President Volodymyr Zelensky makes almost daily pleas to the West for heavier artillery, it is positions like the one here on the west bank of the Dnipro River that most illustrate how critical that weaponry is for Ukraine. Military analysts say the battle now is riding not so much on the skill or bravery of Ukrainian soldiers, but on the accuracy, quantity and striking power of long-range weapons.

The artillery capability of the two armies near Pryvillia is so lopsided in Russia’s favor that Ukrainian officials have specifically highlighted the region to Western officials and members of the U.S. Congress in their appeals for more military support.

In response, Western allies have been trying to rush artillery systems and associated equipment into Ukraine, and it is starting to arrive. But not as quickly as Ukrainian officials have wanted, especially in places like this small outpost in the south.

The United States announced plans to send 90 M777 American howitzers, a system capable of shooting 25 miles with pinpoint accuracy, but it was only this week that the first one in this region was fired in combat, according to a video the military provided to a Ukrainian news outlet.

Other American weapons Ukraine is counting on include drones for spotting targets and correcting artillery fire and tracked armored vehicles used for towing howitzers into position even under fire.

On Monday President Biden signed an updated version of the Lend-Lease Act, which would allow transfers of additional American weaponry to Ukraine, and on Tuesday night the House of Representatives approved a $40 billion aid package.

But for now at the outpost of Ukraine’s 17th Tank Regiment, in a tree line between two fields, the most soldiers can do is try to survive.

To do so, they appoint a listener around the clock. He stands, like a prairie dog on guard, in the center of the unit, listening for the distant boom of Russian outgoing artillery. The warning is “air!” Soldiers have about three seconds to dive into a trench before shells hit.

The Ukrainian Army does fire back from artillery operating to the rear of this position but has too few weapons to dislodge the Russian gun line.

Throughout the war, Ukraine’s army has demonstrated extraordinary success in outmaneuvering and defeating Russian forces in the north, relying on stealth and mobility to execute ambushes against a bigger, better equipped army. But in southern Ukraine, in an area of pancake-flat farm fields cut by irrigation canals, the Ukrainians are fighting a different sort of war.

Live Updates: Russia-Ukraine War

On the steppe, the swirling, fluid front lines of the two armies are spaced miles or dozens of miles apart, over an expanse of gigantic fields of yellow rapeseed, green winter wheat, tilled under black earth and tiny villages.

Occasionally, small units slip into this buffer zone to skirmish, and to call in artillery strikes on one another, using sparse tree lines as cover. “There is no place to hide,” the commander of a reconnaissance brigade who is deploying units into these fights, said in an interview. He asked to be identified only by his nickname, Botsman.

“It’s like looking down at a chess board,” he said. “Each side sees the other sides’ moves. It just depends on what striking force you have. Everything is seen. The only question is, can you hit that spot?”

Soldiers on both sides call artillery guns that can do just that by a nickname, “the gods of war.”

Ukraine entered the war at a disadvantage. Russia’s 203-millimeter Peony howitzers, for example, fire out to about 24 miles while Ukraine’s 152-millimeter Geocent guns fire 18 miles. (Soviet legacy artillery systems, used by both sides, are named for flowers; Carnation and Tulip guns are also in play in the war.)

That’s why Ukrainians so desperately want the American howitzers; their 25-mile range while firing a GPS-guided precision round would, in some places, tilt the advantage slightly back to them.

“The Russians have two advantages now, artillery and aviation,” said Mykhailo Zhirokhov, the author of a book about artillery combat in the war against Russian-backed separatists in eastern Ukraine, “Gods of Hybrid War.” “Ukraine needs artillery and antiaircraft missiles. These are the critically important on the front.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. A day after Finland’s leaders declared that the nation would move to join the alliance, Sweden announced it would follow suit. But their acceptance into the group might not be as swift as expected: President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that his country would be reluctant to openly welcome the two nations into NATO.

On the ground. Russia continued to bombard largely abandoned and devastated towns in the Luhansk and Donetsk regions of eastern Ukraine without making any major gains. Ukrainian forces have been driving Russians from the area to the north around the city of Kharkiv.

G7 meeting. Agricultural ministers from the Group of 7 major economies gathered in Germany, to discuss how to mitigate the broader costs of the war. Britain imposed new sanctions on Putin’s inner circle, and the European Union said it would provide additional military support to Ukraine.

Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.

The Ukrainian military has insufficient quantity of even medium-range artillery, such as weapons that might hit back at the Russian gun line harassing the Ukrainian unit about nine miles away. The Russians are in a rock quarry, visible through binoculars as a gray smudge in the distance.

Hundreds of craters pock the fields all around. The soldiers operate a short-range, anti-tank artillery gun of little use against the Russian position that is out of range.

But the soldiers still serve a purpose: they can stop a tank assault using their short-range anti-tank artillery weapon, preventing Russian advances — so long as they endure the daily barrages. So far, nobody in the unit has been wounded or killed. That leaves the front in stasis, following two months in which Ukrainian forces advanced about 40 miles in this area.

Russia cannot capitalize on its artillery superiority to advance. Its tactic for attacking on the open plains is to hammer the opposing positions with artillery, then send armored vehicles forward on a maneuver called “reconnaissance to contact” aimed at overwhelming what remains of the defensive line.

But because of Ukraine’s wealth of anti-armor missiles and weapons, Russia cannot advance and seize ground.

Ukraine, meanwhile, also cannot advance, though its tactics differ. The Ukrainian military relies on small unit infantry with armored vehicles playing only supporting roles. Though Ukraine could seize ground, it could not hold it or use it for logistical support for further advances, as any new territory would remain under Russian bombardment.

The planned Ukrainian advance in this area depends on the arrival of the M777 howitzers and other long-range Western artillery that can hit the Russian artillery in the rear. Then, Ukrainian infantry might advance under the artillery umbrella of these longer range systems.

Should more powerful artillery arrive, it could quickly tip the scales, said Oleksiy Arestovych, an adviser to Mr. Zelensky’s chief of staff.

In the fighting on the west bank of the Dnipro River, Russia’s objective appears to be tying down Ukrainian forces that might otherwise shift to the battle for the Donbas region in eastern Ukraine.

Ukraine’s goal, once it obtains artillery able to match the range of Russian guns, is to move over the fields to within striking range of two bridges and a dam crossing the Dnipro River in an operation that could cut supply lines of the Russian forces, Mr. Arestovich, the presidential adviser, said.

“We would do it with pleasure,” said Col. Taras Styk, a commander in the 17th Tank Brigade. “But now we have nothing that can hit them.”

Maria Varenikova contributed reporting.

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L'Humanité

Union et espoir

Éditorial

Fabien Gay

Près de neuf électeurs·trices de gauche sur dix, quels qu’aient été leurs votes au premier tour de l’élection présidentielle, espéraient l’union large des forces de gauche et écologistes pour les élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Elle s’est construite, unissant communistes, insoumis, écologistes et socialistes, et a tenu sa première convention samedi 7 mai à Aubervilliers. Ce rassemblement soulève un espoir de changement dans le monde du travail, de la création, et dans la jeunesse qui envisage de voter à plus de 50 % pour les candidates et candidats de la Nouvelle Union populaire écologiste et sociale.

D’ailleurs, les droites et les extrêmes droites ne s’y trompent pas. Elles raillaient hier la désunion de la gauche ; elles en ont à présent une peur panique, matraquant des arguments réactionnaires que nous pensions définitivement enterrés au siècle dernier.

Pourtant, au lendemain de l’élection du président des riches Macron, qui a vu l’extrême droite réaliser son meilleur score sous la Ve République, les déceptions, les colères, les ressentiments, les recherches de victimes expiatoires de l’élimination de la gauche auraient pu continuer à nous diviser et alimenter le désespoir, l’abstention et la machine à perdre.

Dans sa longue histoire, la gauche a été souvent divisée entre ses deux courants historiques, mais elle a su aussi se rassembler pour répondre politiquement aux revendications de mouvements populaires puissants.

Aujourd’hui, la situation politique l’exige, y oblige même. Le risque que le massacre social programmé par le macronisme finisse d’écraser les conquis sociaux d’un siècle de combats ouvriers et paysans est trop grand. Si le président Macron gagne une majorité à l’Assemblée nationale, ce sera la retraite à 65 ans et un bond de cent douze ans en arrière ; le travail quasi gratuit pour les allocataires du RSA ; et le risque de voir le capital remettre la main sur les près de 532 milliards d’euros de cotisations sociales (chiffre 2019) qui lui échappent depuis quatre-vingts ans, asséchant in fine les caisses de la Sécurité sociale et obligeant les travailleurs et travailleuses à s’assurer individuellement face aux risques de la vie. Laisser libre le champ à Macron serait offrir un marchepied en or massif à la châtelaine de Montretout ou à un de ses héritiers en 2027.

La gauche et les écologistes avaient donc un devoir de se rassembler pour répondre à cette urgence pour nos vies et à l’exigence populaire, pour offrir une alternative de rupture à ce duel mortifère entre l’extrême argent et l’extrême haine. Il a fallu pour cela que chaque force politique fasse un (plusieurs) pas pour y arriver. Il faut ainsi saluer les 1 750 candidats et candidates déjà investis par leurs partis politiques respectifs qui se sont retirés pour réaliser l’union. Ce rassemblement doit montrer son unité et ses solutions pour répondre aux grands enjeux auxquels notre pays et le monde sont confrontés, que ce soit l’urgence sociale, écologique ou de paix.

Il doit permettre à chaque force politique d’exister, sans se nier ni se renier, pour montrer que sa puissance et sa solidité résident dans sa diversité et sa spécificité.

Partout, à présent, doit se lever un vaste mouvement populaire, pour porter un maximum de députés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, pour faire de l’augmentation du Smic et des salaires, la revalorisation des pensions de retraite, le blocage des prix, la retraite à 60 ans, la bifurcation écologique… non plus un rêve, mais une réalité à portée de votes.

Editorialunion de la gauche
Valeurs Actuelles

Eric Zemmour relaxé en appel après ses propos sur le maréchal Pétain

Une nouvelle fois, Eric Zemmour a remporté son procès pour « contestation de crime contre l’humanité ». En décembre dernier, le parquet de Paris avait requis une amende de 10 000 euros contre l’ancien chroniqueur qui avait soutenu, en octobre 2019 sur CNews, que le Maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français. Relaxé en première instance, l’ex-candidat à la présidentielle avait vu le parquet faire appel de la décision.

Plusieurs associations face à Eric Zemmour

Les propos du candidat aux législatives dans le Var avaient été prononcés le 21 octobre 2019 lors d’un débat avec Bernard Henri-Levy. « Un jour, dans une autre émission, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les Juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme », s’était emporté le philosophe. « C’est encore une fois le réel, je suis désolé », avait répondu l’écrivain.

Faisant face à plusieurs associations (Mrap, Licra, SOS Racisme…) qui s’étaient constituées parties civiles, Eric Zemmour avait persisté dans ses propos évoquant un débat qui doit être tranché par des historiens. « Je tiens à répéter ce que j’ai dit, les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, 40 % des Juifs étrangers qui ont été exterminés et 90 % des Juifs français qui ont survécu », avait-il affirmé. Avant de conclure : « J’admets que l’on puisse contester ce que je dis mais je ne vois pas en quoi ce que je dis conteste que des Juifs aient été exterminés par des Allemands. »

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

En Dordogne, Bernard Cazeneuve soutient les socialistes “insoumis aux Insoumis”

Opposés aux accords avec la France insoumise qui les privent d’investiture, plusieurs candidats socialistes aux législatives de Dordogne ont décidé de faire cavalier seul. Ils ont reçu, vendredi 13 mai, un soutien de poids en la personne de Bernard Cazeneuve, rapporte France Bleu. L’ancien Premier ministre a accepté l’invitation de quatre candidats dissidents. Il s’agit de son premier déplacement depuis qu’il a quitté le PS. « J’ai pris cette décision parce que je suis socialiste, pas parce que j’avais décidé d’arrêter de l’être », a-t-il rappelé vendredi.

« Des circonscriptions ingagnables »

L’accord aboutissant à la création de la Nouvelle Alliance populaire écologiste et socialiste (NUPES) a offert 70 circonscriptions aux candidats du PS. Ce qui a logiquement fait des déçus. La Dordogne, traditionnellement ancrée à gauche, n’en comptera aucun. Floran Vadillo (1re circonscription), Christophe Cathus (2e), Martial Peyrouny (3e) et Christian Teillac (4e) ont donc décidé de maintenir leur candidature.

« On a pris un malin plaisir à accorder aux socialistes des circonscriptions ingagnables », tempête Germinal Peiro, le président du département, également venu apporter son soutien aux candidats. « Nous sommes des insoumis de la soumission aux Insoumis », a-t-il également lancé. Bernard Cazeneuve a de son côté défendu « le refus des arrangements, le refus des petites combinaisons, qui permettent peut-être de sauver des circonscriptions, mais qui ne permettent pas de garder sa sincérité ».

Dordogne : les dernières actualités

Dordogne : une rave-party illégale organisée sur un site dangereux

Femme battue à mort en Dordogne : le conjoint avait été condamné deux fois pour violences conjugales

Grippe aviaire : en moyenne, deux foyers découverts chaque jour en Dordogne

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L'Humanité

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Un jour avec

La syndicaliste CGT, figure de la lutte victorieuse des femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris, est candidate de la Nupes aux législatives dans la 7e circonscription du Val-de-Marne.

Sohir Belabbas

Une femme de chambre députée ? La candidature enthousiasme. Samedi 8 mai, à la convention de la Nupes, le public l’acclame debout durant son discours enflammé. Au lendemain de son investiture, Rachel Kéké n’en revient pas de l’engouement suscité : « C’était, comme disent les jeunes, un truc de ouf ! »

Sur le trajet qui mène à Stains, à l’assemblée générale d’un collectif de militants des quartiers populaires, la candidate à la députation fait défiler les vidéos virales de son intervention sur son téléphone. On la revoit parée de son bazin violet, «la tenue africaine de fête que je portais le jour de la signature de la fin du conflit», précise-t-elle.

« La sous-traitance, c’est la maltraitance »

Ce conflit, c’est celui qui a opposé les femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles au puissant groupe Accor et son sous-traitant de nettoyage, STN. En juillet 2019, elle se lance avec trente-trois employées, soutenues par la CGT-HPE (hôtels de prestige et économiques), dans une lutte pour revendiquer des conditions de travail et de rémunération dignes.

A revivre en vidéo. Femmes de chambre de l’Ibis Batignolles : la fête après la victoire

Sur les piquets de grève, une formule est née : « La sous-traitance, c’est la maltraitance. » Celles qui se désignent comme « les guerrières des Batignolles » dénoncent les cadences infernales, les mutations, les heures supplémentaires non payées, les agressions sexuelles, dont un viol qui aurait été commis par un ancien directeur de l’hôtel.

Au terme d’une lutte de vingt-deux mois, dont huit mois de grève, elles arrachent entre 250 et 500 euros d’augmentation de salaire, une prime de panier et la fin du travail à la chambre pour un paiement à l’heure. « 99 % de nos revendications », comme aime à le répéter la gouvernante. « La lutte, ça paye ! » La victoire les dépasse : « Des journalistes sont venus du Japon pour nous interviewer ! »

Ibis Batignolles : victoire des femmes de chambre après 22 mois de mobilisation

Depuis, Rachel Kéké a rejoint la France insoumise car elle estime que « leurs équipes étaient là jusqu’à la victoire ». Ce dimanche-là, la candidate est invitée à rencontrer le collectif autonome On s’en mêle, qui avait appelé à voter Union populaire au premier tour de l’élection présidentielle. Dans la salle de spectacle municipale, les retrouvailles sont chaleureuses avec Ahmed Berrahal, camarade de la CGT-RATP.

Ssa verve et son sens de l’anaphore

Très vite après la présentation du programme, la militante de 47 ans prend le micro devant les quelque 200 participants : « C’est nous, les personnes des quartiers populaires, les femmes issues de l’immigration, c’est nous qui faisons ces métiers essentiels. » Avec sa verve et son sens de l’anaphore, la syndicaliste emporte la salle dans la même ferveur que la veille.

 Il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

Rachel Kéké

Arrivée à Paris à l’âge de 26 ans, la jeune Ivoirienne a multiplié les galères pour régulariser sa situation, trouver un logement et un travail stable. La mère de cinq enfants connaît les difficultés rencontrées par « les papas et les mamans sous-traités » qui enchaînent les boulots sur des horaires décalés, avec de grosses amplitudes, pour des salaires de misère. « Cette situation ne nous donne pas les moyens d’éduquer nos enfants dans nos quartiers. Donc, il est temps d’aller à l’Assemblée nationale pour dire stop et pour voter des lois concrètes ! »

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! »

Mais la bataille n’est pas gagnée d’avance. En 2017, au premier tour des législatives, le bloc libéral (LaREM, LR, DVD) raflait plus de 60 % des voix sur la circonscription qui compte les communes de Chevilly-Larue, Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Thiais et Rungis. L’abstention atteignait 52 %. Jean-Jacques Bridey (LaREM, ex-PS) l’avait emporté face au républicain Vincent Jeanbrun. Le très droitier maire de L’Haÿ-les-Roses rempile.

Pour remplacer le député sortant, qui traîne des casseroles liées à des frais de bouche exorbitants et une affaire de détournement de fonds publics, la Macronie a choisi de parachuter la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Mais le paysage politique a évolué depuis 2017 : excepté à Rungis, Mélenchon est arrivé partout en tête du premier tour de l’élection présidentielle dans une circonscription globalement à droite. Il réalise une surprenante percée, comprise entre 8 et 11 points, par rapport à 2017.

« De toute façon, on n’a pas le choix, il faut lutter ! » lance avec évidence l’habitante de Chevilly-Larue qui veut mener une campagne joyeuse. Son premier projet de loi ? « Revaloriser tous les métiers essentiels. J’ai combattu Accor, je saurai tenir tête au ministre du Travail, si besoin », assure-t-elle sur le chemin du retour. Elle repart avec le soutien du collectif et de ses collègues. Fière, légitime et déterminée, Rachel Kéké est en route pour prolonger le combat.

ibis batignollesLégislatives 2022val de marneNupes
France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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L'Humanité

Détournement de fonds publics, violences sexuelles, harcèlement... On en parle, des candidats de la Macronie?

Actu

Législatives. Le chef de l’État a donné son feu vert à l’investiture de personnes loin d'être exemplaires, comme Thierry Solère, Laetitia Avia, Gérald Darmanin, Éric Woerth, Sira Sylla, Anne-France Brunet, Jérôme Peyrat... Sans rien trouver à redire au fait que ceux qui pourraient voter la loi la bafouent.

Lola Ruscio

Lors de sa campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait promis une « République exemplaire ». Non seulement rien de tout cela n’a été respecté durant son mandat, mais sur les 548 candidats investis ou soutenus par sa majorité pour les élections législatives des 12 et 19 juin, certains ont fait l’objet de condamnations judiciaires ou trempent dans plusieurs affaires.

Il y a bien sûr le cas Thierry Solère, doté d’un CV riche en mises en examen pour treize chefs d’accusation, dont « fraude fiscale », « emploi fictif », « détournement de fonds publics » ou « trafic d’influence passif ». Pas de quoi empêcher le parti présidentiel de l’in­vestir dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine.

Depuis 1924 : l’union des gauches, toute une histoire

Même traitement de faveur pour Éric Woerth (ex-LR), candidat sous la bannière Ensemble ! dans l’Oise. L’ancien ministre du Budget est toujours mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale » concernant celle de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 .

Humiliations et propos sexistes et racistes

Dans un autre registre, la majorité a ­réinvesti Laetitia Avia (Paris), en dépit des lourdes accusations qui pèsent sur elle. La députée est visée depuis 2020 par une enquête pour « harcèlement moral » après des plaintes de cinq anciens collaborateurs dénonçant des humiliations et des propos sexistes et racistes, comme l’avait révélé Mediapart. L’affaire n’a pourtant pas eu la moindre conséquence politique.

Les députés macronistes, cinq ans de farce et de tragédie

Idem pour la députée Sira Sylla, candidate Ensemble ! en Seine-Maritime, récemment convoquée devant les prud’hommes pour répondre des faits présumés de ­harcèlement moral sur un assistant.

Ou encore pour Anne-France Brunet, r­éinvestie en Loire-Atlantique malgré une plainte le 3 mai pour violence et harcèlement contre une collaboratrice. Son collègue de Guyane, Lénaïck Adam, est pour sa part soupçonné d’avoir influencé les travaux de la commission d’enquête qu’il présidait sur l’orpaillage illégal en Guyane, afin de favoriser l’activité de sociétés minières liées à son père.

En vidéo Qui a peur de la grande méchante Nupes ? La chronique hebdo de notre service politique

On remarque également sur les listes des candidats l’actuel ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin (Nord), accusé de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance pour des faits remontant à 2009. Le parquet de Paris a requis, mi-janvier, un non-lieu pour l’ancien maire de Tourcoing. Mais le dossier n’est pas clos, et la juge d’instruction doit encore se prononcer.

La même logique s’applique pour le député Yves Blein, réinvesti dans le Rhône alors qu’il est visé par une plainte pour « harcèlement sexuel ». Et Jérôme Peyrat, reconnu coupable en 2020 de violences volontaires sur son ex-compagne, se représente en Dordogne, avec le soutien du président de la République.

À la manette des investitures, Emmanuel Macron n’a visiblement pas jugé bon de les écarter. Qu’il s’agisse de dossiers de violences sexuelles ou politico-judiciaires, le laisser-faire du pouvoir alimente pourtant la crise démocratique, entre rejet des représentants politiques, défiance à l’égard des institutions et abstention forte.​​​​​​

Législatives 2022Emmanuel Macronmacronieaffaires
Valeurs Actuelles

A Calais, un campement de 350 migrants démantelé

Quelque 350 migrants installés sur un terrain situé entre Calais et Marck ont été évacués, jeudi 12 mai, relate Le Monde. L’opération s’est déroulée « dans le calme », selon les autorités. Mais l’ONG Human Rights Observers (HRO) a de son côté dénoncé une « mise à l’abri forcée ». « Une proposition de mise à l’abri a été faite à l’ensemble des migrants présents sur ces campements », a fait savoir, dans un communiqué, la préfecture du Pas-de-Calais. L’opération a été menée après la délivrance d’une ordonnance d’expulsion par le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer, précise Le Monde. Les migrants ont accepté ces propositions de relogement.

7.000 traversées en quatre mois

Une alternative qui n’en est pas vraiment une selon HRO : « Les personnes exilées ont le choix entre être expulsées ou de monter dans un bus vers une destination inconnue. Bloqués derrière un périmètre, il leur est impossible de récupérer leurs tentes et leurs affaires, saisies sous leurs yeux », a dénoncé l’organisme sur Twitter. Elle juge que le fait de récupérer les tentes des migrants constitue une « technique » des autorités pour les obliger à partir. L’ONG a recensé en avril 127 expulsions de « lieux de vie informels ».

Craignant la reconstitution de la « Jungle » de Calais, les autorités misent sur des démantèlements réguliers des camps et des évacuations vers des centres d’hébergement situés plus loin du littoral. Une stratégie que les associations pro-migrants critiquent. Selon l’Agence de presse britannique, 7.000 migrants ont réussi à traverser la Manche entre le 1er janvier et début mai. C’est près de trois fois le chiffre de 2021 sur la même période.

Pas-de-Calais : les dernières actualités

Législatives : Marine Le Pen sera bien candidate dans le Pas-de-Calais

72 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice

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France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

New York Times - World

Outside the Walls of a Salvadoran Prison, ‘We’re All Crying Mothers’

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El Salvador Dispatch

Dozens of women wait outside a detention facility for news of their loved ones after a crackdown on gang violence resulted in the imprisonment of more than 25,000 people.

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By Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — A 19-year-old stumbled out of a police car and fell into the arms of his girlfriend, who stole a desperate kiss. His older sister, watching, cried out. Seconds later, the young man, Irvin Antonio Hernández, was gone, dragged into the prison across the street.

The two women collapsed onto a nearby wooden bench next to strangers who understood better than anyone what had just happened. Their sons had all disappeared behind those same walls.

Following a record-setting weekend of gang killings in March, the Salvadoran government declared a state of emergency and suspended civil liberties guaranteed in the constitution. The campaign of mass arrests that ensued led to the imprisonment of more than 25,000 people in about a month and a half.

Many of those detained have been sent to a prison known as “El Penalito,” or “little prison,” a dilapidated building in the capital, San Salvador, that has become ground zero for perhaps the most aggressive police crackdown in the Central American country’s history. It is a first stop in what could be a long stay inside the country’s overcrowded prison system.

Many inmates spend anywhere from days to weeks inside El Penalito before being transferred to a maximum-security facility. After the crackdown, relatives of those detained started to gather on the street outside, waiting to find out what would happen next.

On a recent Thursday, dozens of mothers, grandmothers, sisters, and girlfriends crowded around rickety wooden tables facing the prison, hunched over handbags stuffed with the documents they hoped would prove their loved ones’ innocence — government identity cards, school records, work badges.

Maria Elena Landaverde took vacation days and persuaded a friend to drive her at the break of dawn to try to catch a glimpse of a boy who was picked up while bringing his family breakfast. Morena Guadalupe de Sandoval rushed over when her son called to say police officers had pulled him off a bus home from his janitor job in the city. Edith Amaya said she saw bruises on her son’s face before the cops took him away.

“We want to see him one more time,” said Ms. de Sandoval, sobbing next to her own mother, who helped raise her son, Jonathan González López. “Here, we’re all crying mothers.”

The question Ms. de Sandoval keeps asking herself is whether anyone cares. El Salvador’s president, Nayib Bukele, has conceded that innocents are being swept up in the crackdown, but insists they’re a small share of arrests. And the vast majority of Salvadorans — more than 80 percent, surveys show — support Mr. Bukele and approve of the government’s extreme measures.

Hatred of the gangs runs so deep in El Salvador that many want them subdued by any means necessary. Local and international media have broadcast images of family members begging the police for information about their sons and screaming as they’re taken away. So far, nothing has turned the tide of public opinion against the campaign of mass arrests or the president leading it.

But while the women searching for their sons in Salvadoran prisons are by no means an organized political group, their anger should not be underestimated, experts say.

Mothers in mourning have a history of banding together in Latin America, sparking more enduring challenges to autocratic governments.

For now, the women outside El Penalito are focused on keeping their sons fed. Mr. Bukele has bragged about rationing food to prisoners during the crackdown, so many families opt to buy their relatives meals from a government-authorized kitchen with a small outpost open outside the prison.

There used to be just one meal provider for everyone, but after so many arrests in recent weeks, another outfit next door was allowed to begin serving food and supply other necessities like toothpaste and boxers.

“It’s because of the whole monopoly thing,” said one of the women working in the original kitchen, who refused to give her name for fear of reprisals. Relatives of inmates had complained in the past about giving one business the exclusive right to provide breakfast, lunch and dinner, local media reported.

The women outside the prison learn a lot from the employees at the two meal providers, who are often among the first to know when inmates are transferred out of their holding cells and into another prison. Family members get much less out of the prison itself, which staffs a small window to respond to questions but offers few answers.

“We don’t know anything,” said Ms. de Sandoval. She held up a Burger King badge with a picture of her baby-faced son, Jonathan. “He doesn’t belong to any gang,” she insisted. Before his arrest, the 21-year-old worked at a different restaurant in the capital, his mother said, as a janitor.

Mr. González’s girlfriend, sitting next to Ms. de Sandoval, is now caring for their toddler without the help of his income. “What is she going to do?” Ms. de Sandoval asked. “We are poor. Who is going to help us?”

It has been difficult to determine how the Salvadoran police have identified their targets, because the detentions have been so rapid and widespread. The government would not grant an interview with the head of the national police, but relatives of those arrested during the state of emergency said in interviews that many were targeted if they had past run-ins with the police.

Irvin Antonio Hernández was arrested when he ran outside after his little sister, who had toddled after the family dogs. Mr. Hernández, shirtless and shoeless, ended up in handcuffs.

“The only thing they said was ‘kid, come over here’,” said Noemí Hernández, his older sister. “‘Put on shoes and a shirt and we’re going’.”

Mr. Hernández was arrested several years ago, his mother said, when she says two gang members running from the cops ducked into their house. The boy was taken away, too, though Ms. Hernández said her brother had nothing to do with the gang.

“He studied up until the ninth grade, and now he works,” she said, tears seeping through her mask. “He sells fruit and vegetables and has his own house.”

Listening from the curb, Liliana Aquino erupted.

“We the poor put him there!” she said, referring to the president. “But we the poor are suffering now.”

In 2019, Ms. Aquino, 30, was disgusted with the political class in El Salvador and happily voted for the young Mr. Bukele. She called him “my president” and said people who worry about respecting the rights of gang members are absurd.

“A gangster doesn’t respect anything, he doesn’t think of me,” she said. Her mother used to sell sandwiches at a local market, and ran herself into the ground trying to make money and also cover the extortion fees a gang charged. At the end of the year, Ms. Aquino said, the gangs demanded that her mother give them a Christmas bonus.

“If you don’t pay, they kill you,” Ms. Aquino said. Even if you do pay, she said, you aren’t safe in El Salvador. Innocent bystanders get killed in crossfire from gang shootings all the time, she said.

She was outside the facility that day because her brother was recently arrested under suspicion of being a gang member, she said. But she insisted that he repairs appliances, and goes to work every day.

Ms. Aquino still stood behind the president and believed he has made the country a better place to live. Still, the arbitrariness of his brand of justice was starting to wear on her.

“He has helped a lot,” Ms. Aquino said. “But that help has come at the cost of many mothers’ tears.”

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Valeurs Actuelles

Burkini : des dizaines d’élus isérois demandent à Eric Piolle de retirer sa délibération

Après deux ans de débat, le maire EELV de Grenoble, Eric Piolle, a finalement tranché, fin avril, pour l’autorisation du burkini dans les piscines municipales de sa ville. Une décision qui a fait polémique et été dénoncée par certains comme un recul face au communautarisme. Une critique à laquelle se sont joints plusieurs dizaines d’élus locaux de gauche et de droite, dans deux tribunes publiées mardi 10 et mercredi 11 mai, relaie France 3 Régions.

« Tester la sensibilité de nos institutions au fait religieux »

La première, paraphée par 42 conseillers départementaux sur les 58 que compte l’Isère, juge que le maillot de bain de la discorde « vise, purement et simplement, à imposer les standards islamistes au cœur des lieux de baignade et de loisirs publics ». Dans ce texte, les élus disent refuser de « tolérer l’intolérance » et « qu’un espace public devienne le lieu d’expression d’une idéologie qui, en insistant sur nos différences, cherche à nous diviser et à nous séparer ».

La seconde tribune a été signée par 38 maires et 21 conseillers métropolitains, là encore de divers bords politiques. Ils appellent Eric Piolle à retirer la délibération qu’il doit présenter le 16 mai au Conseil municipal. Ils estiment que ce débat a été imposé à l’édile grenoblois « par des groupes minoritaires dont le seul objectif est de tester en permanence la sensibilité de nos institutions au fait religieux ».

Réclamée depuis 2019 par le collectif local « Alliance citoyenne » -association soupçonnée de séparatisme par les services de renseignements et qui défend également le port du voile dans le sport-, l’autorisation du burkini a longtemps embarrassé la municipalité. Dans une vidéo postée mardi 10 mai sur Twitter, Eric Piolle a assuré que le fait de permettre le port d’un « maillot de bain couvrant » permettrait de s’adapter aux convictions religieuses comme au « rapport au corps » propre à chacun, hommes comme femmes.

En écoutant de CNews jusqu’au Printemps Républicain, je serais apparemment « islamo-gauchiste » et « wokiste ».

Les mots inventés par l’extrême droite empoisonnent le débat public. Je suis universaliste, je me bats contre l’antisémitisme, le racisme et toutes les discriminations. pic.twitter.com/JcTphGBPu4

— Éric Piolle (@EricPiolle) May 10, 2022

Isère : les dernières actualités

Fusils d’assaut, grenades… L’impressionnant arsenal de guerre des dealers grenoblois

Le maire de Grenoble autorise le port du burkini dans les piscines, l’opposition demande un référendum

Nordahl Lelandais surpris en pleins ébats sexuels au parloir de la prison de Saint-Quentin-Fallavier

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Quand police et justice faisaient la chasse aux homosexuels

Nos recommandations culturelles

Télévision Personnalités et témoins d’une époque pas si lointaine témoignent de la répression morale et physique que subissaient les coupables du « délit d’homosexualité » rétabli par Pétain.

Gérald Rossi

Entre 1945 et 1978, environ 10 000 condamnations ont été prononcées par les tribunaux français pour sanctionner des « actes homosexuels ». Pourtant, dès 1791, la France, en application des principes de liberté de la Révolution, avait été le premier état au monde à dépénaliser officiellement le « crime de sodomie ». Mais, le 6 août 1942, un décret, signé par le maréchal Pétain et son chef du gouvernement Laval, rétablit le « délit d’homosexualité ». Des dispositions qui établissent la majorité à 21 ans dans le cas de pratiques sexuelles entre personnes de même sexe, contre 15 ans pour les relations hétérosexuelles.

Alors que se profile la Journée internationale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, mardi 17 mai, France Télévisions, qui se déclare « fidèle à son engagement au long cours contre toutes les formes d’exclusions, de violences, de harcèlement et de discriminations », propose une programmation spéciale. Avec notamment, dimanche soir, dans la Case du siècle, ce documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon.

Les divers épisodes de manipulation des esprits menés par divers groupuscules de droite et de ses extrêmes ont montré, récemment, combien cette question est encore fragile dans la société. Les paroles de ce film n’en sont que plus fortes et plus utiles. Non seulement pour faire œuvre d’histoire, mais aussi pour rappeler combien certaines libertés peuvent être menacées par des groupes refusant à d’autres, au nom de concepts d’un temps moisi, dignité et liberté.

Ainsi, quand l’écrivain Dominique Fernandez explique qu’ « on n’existait pas », il évoque la vie de millions d’hommes et de femmes considérés comme des citoyens de seconde zone, confrontés aux brimades et brutalités policières, et devant parfois affronter les tribunaux. Se retrouvant alors au ban de la société, parfois en prison… On peut citer le député Mirguet qui en 1960 osait encore parler du « fléau de l’homosexualité » et obtenait du Parlement un vote renforçant les condamnations alors infligées.

Il faudra attendre les années 1980 et la déclaration du futur président François Mitterrand, le 29 avril 1981 – « L’homosexualité doit cesser d’être un délit » – pour que le vent de l’histoire amorce un nouveau cap. C’est seulement en 1981 que la France retire officiellement l’homosexualité de la liste des maladies mentales. L’Organisation mondiale de la santé suivra cette même voie, en 1993 seulement…

Gérald Rossi

Télévisiondocumentairehomosexualité
France24 - World

UN Security Council unanimously condemns killing of Palestinian-American journalist

Issued on: 14/05/2022 - 07:14

FRANCE 24 Follow Selina SYKES

The UN Security Council on Friday night strongly condemned the killing of Palestinian-American journalist Shireen Abu Akleh and called for “an immediate, thorough, transparent, and fair and impartial investigation”. The unanimous condemnation came hours after Israeli police charged and beat mourners at her funeral in Jerusalem's Old City.

The statement – a rare case of Security Council unity on an issue related to Israel – also called for "an immediate, thorough, transparent, and impartial investigation into her killing".

According to diplomats who spoke on condition of anonymity, the negotiations on the text were particularly arduous. 

China successfully pushed the US to remove paragraphs denouncing abuses committed against the media around the world, defending their freedom and urging their protection while covering military operations, according to diplomatic sources and different versions of the declaration obtained by AFP during the discussions.

The final text merely says that "journalists should be protected as civilians" and does not mention violence during the Friday funeral for Abu Akleh.

UN experts condemn the killing of Al Jazeera journalist #ShireenAbuAkleh & call for prompt, transparent, thorough & independent investigation.“This is another attack on media freedom & freedom of expression, amid rising violence in occupied #WestBank.”https://t.co/9QGCPPe4uf pic.twitter.com/JsecFyIRvB

May 13, 2022

US, EU slam Israeli police attack on pallbearers

Anger at Abu Akleh's killing escalated Friday when Israeli riot police pushed and beat pallbearers, causing them to briefly drop her casket in a shocking start to her funeral procession. It turned into perhaps the largest display of Palestinian nationalism in Jerusalem in a generation.  Abu Akleh, a star journalist for Al Jazeera, was killed as she covered unrest in the Jenin refugee camp in the occupied West Bank.

As the body of Abu Akleh, a Palestinian Christian and a US citizen, left St Joseph's hospital in Israeli-annexed east Jerusalem, Israeli police stormed mourners who had hoisted Palestinian flags. 

Israeli police routinely intervenes against public displays of the Palestinian flag despite an Israeli court ruling last year confirming that flying the flag was legal and does not constitute a criminal offence.

Police said they had warned the crowd to stop "nationalistic" songs and were forced to act as "violent rioters (were) trying to disrupt the proper course of the funeral". 

But prominent Palestinian figure Hanan Ashrawi said the police charge on pallbearers showed Israel's "inhumanity".

The US was "deeply troubled to see the images of Israeli police intruding into her funeral procession today", Secretary of State Antony Blinken said in a statement.

"Every family deserves to be able to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner."

We were deeply troubled by the images of Israeli police intruding into the funeral procession of Palestinian American Shireen Abu Akleh. Every family deserves to lay their loved ones to rest in a dignified and unimpeded manner.

May 13, 2022

The EU tweeted that it was "appalled by the violence in the St Joseph Hospital compound and the level of unnecessary force exercised by Israeli police throughout the funeral procession".

Dismayed by the scenes witnessed today at the margins of Ms Abu Akleh's funeral and the disproportionate and disrespectful use of force on a funeral procession. Maintaining public order can be done by other means.

May 13, 2022

Israel suggests Palestinian responsibility, backtracks

The Qatar-based network alleged that she was deliberately targeted by Israel.

Israeli Prime Minister Naftali Bennett initially said that armed Palestinians were "likely" responsible, but Israel has since backtracked on the allegation and said it was investigating the incident.

But the Palestinians rejected a joint investigation and demanded an independent international investigation.

Palestinian President Mahmoud Abbas blamed Israel for her killing and said he would immediately ask the International Criminal Court (ICC) to investigate. The ICC launched an investigation into possible Israeli war crimes over a year ago, a probe Israel has rejected as biased. 

The Security Council did not use the word international, calling for an impartial investigation and stressing the need to ensure accountability.

Negotiations on the council statement were led by Norway, the United Arab Emirates and the United States.

Norway's UN Ambassador Mona Juul commended the “good collaboration", calling the protection of journalists a priority for her country.

“We are particularly concerned about the rising trend in attacks on media works, and on women journalists in particular," Juul said in a statement.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel

Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank

Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist

L'Humanité

Homosexualité. Amours condamnées

Nos recommandations culturelles

Gérald Rossi

«On n’existait pas. » L’écrivain Dominique Fernandez résume ainsi le vécu des millions de personnes homosexuelles en France avant la dépénalisation de 1982. Une sentence qu’il faut comprendre aux points de vue affectif, moral, etc., car pour la police et la justice, rappelle ce passionnant documentaire d’Ariane Chemin et Emmanuel Hamon, l’homosexualité était un délit sévèrement réprimé.

La Révolution de 1789 avait supprimé la notion d’« acte contre nature », mais le régime de Vichy la rétablira en 1942. La majorité sexuelle fixée à 15 ans pour les hétérosexuels étant alors à 21 ans pour les homosexuels, ce qui justifiait les lourdes amendes, voire les emprisonnements. En 1960, le député Mirguet qui parlait d’un « fléau » renforçait les condamnations.

Ce film raconte, avec des témoins et militants de l’époque, comment jusqu’aux années 1980 une partie de la population a été contrainte à la dissimulation et au mensonge, sous peine de discriminations pouvant aller jusqu’à la perte d’emploi, de logement, après une condamnation rendue publique…

Télévisiondocumentairefrance télévisions
Valeurs Actuelles

Législatives : Barbara Pompili candidate dans la Somme, sans écarter un ministère

« Du poids pour faire passer des messages »

L’annonce de cette investiture intervient assez tard. Officiellement, Barbara Pompili justifie ce délai par les importants dossiers que son ministère devait gérer. Mais selon Le Courrier Picard, les tractations ont été longues, la ministre ayant une chance de se voir offrir à nouveau un poste. Selon le quotidien, elle aurait proposé le nom d’une proche pour que celle-ci lui « redonne la place » si elle n’obtenait pas de portefeuille ministériel.

Somme : les dernières actualités

Des supérettes automatisées bientôt installées dans la Somme

Le président d’Amiens Métropole appelle à la démission du bureau politique des Républicains

Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Législatives : Stéphane Ravacley, le boulanger militant qui voulait devenir député

Publié le : 13/05/2022 - 07:41

Grégoire SAUVAGE Suivre

Célèbre pour avoir effectué une grève de la faim afin d'empêcher l'expulsion de son apprenti guinéen et organisé un convoi humanitaire vers l'Ukraine, Stéphane Ravacley sera candidat aux élections législatives en France. Un candidat atypique qui compte bien porter à l'Assemblée ses combats pour l'insertion des mineurs isolés étrangers ou la défense de l'environnement. 

Stéphane Ravacley mène depuis plusieurs semaines une double vie. La première commence au milieu de la nuit, lorsqu'il enfile sa tenue d'artisan-boulanger, le métier qu'il exerce depuis plus de 35 ans. La deuxième débute en fin d'après-midi. Cette fois-ci, le boulanger à la carrure de rugbyman et réputé pour son franc-parler, endosse le costume du candidat aux élections législatives pour faire campagne dans la 2e circonscription du Doubs.

"Je dors l'après-midi, puis vers 17 h, je pars avec mon équipe en meeting, en réunion publique ou en réunion d'organisation", précise le candidat investi par Europe Écologie-les Verts (EELV) sous la bannière de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes).

Au départ, rien ne prédestinait ce fils d'agriculteur ayant grandi dans un petit village près de Besançon, dans l'est de la France, à se lancer en politique. Mais son combat pour empêcher l'expulsion de son apprenti, Laye Fodé Traoré, un jeune orphelin guinéen arrivé clandestinement en France, l'a métamorphosé.

En janvier 2021, malgré une santé fragile, Stéphane Ravacley entame une grève de la faim de 11 jours pour obtenir la régularisation de son protégé. Il perd huit kilos, fait un malaise, mais son action attire l'attention des médias nationaux et la sympathie d'une large partie de l'opinion publique. "Dans les premiers jours, j'ai pensé que la préfecture allait me contacter pour régler la situation. Mais non, ils ont attendu 11 jours et c'est ce silence administratif qui m'a transformé. Après cela, je n'étais plus du tout celui que j'étais avant", confie-t-il.

Situation "ubuesque"

Laye Fodé Traoré sera finalement régularisé le 14 janvier. Dans la foulée, Stéphane Ravacley lance Patrons solidaires, une plateforme destinée aux chefs d'entreprise confrontés à une situation similaire. Pris en charge par l'État en arrivant sur le sol français, les mineurs isolés étrangers sont ensuite menacés d'expulsion à leur majorité.

>> À voir : Migrants en France : l'avenir en suspens des mineurs étrangers isolés

Approché par le sénateur PS Jérôme Durain, le boulanger militant travaille à une proposition de loi pour permettre aux apprentis de rester une année après leur 18e anniversaire – proposition rejetée par le Sénat au mois d'octobre.

"J'ai alors compris que si l'on n'entre pas dans l'appareil, on continuera à se taper la tête dans le mur administratif : pour pouvoir faire bouger les choses, il faut pouvoir y entrer", assure l'artisan de 53 ans.

S'il est élu député en juin prochain, sa première priorité sera de favoriser l'insertion de ces jeunes sans-papiers qui souhaitent travailler. "On les protège tant qu'ils sont mineurs, puis on les rejette à 18 ans alors qu'ils travaillent dans des entreprises où on manque de bras. C'est complètement ubuesque !", s'insurge le candidat d'EELV, qui souhaite élargir la réflexion aux jeunes de l'Aide sociale à l'enfance (ASE) en poursuivant leur accompagnement jusqu'à l'âge de 25 ans.

Surnommé le "boulanger humaniste" par le député européen Raphaël Glucksmann, Stéphane Ravacley s'est également distingué en envoyant 200 m3 de marchandises destinées à l'aide de la population ukrainienne.

"Mon autre combat, c'est l'écologie pratique et pragmatique. Je viens du monde paysan et je connais ses difficultés. Je suis pour l'Europe, mais il faut protéger nos agriculteurs", ajoute-t-il.

"Le bas de l'échelle"

Avec cette candidature, Stéphane Ravacley veut transformer le visage d'une Assemblée nationale qui ne compte quasiment plus de représentants des milieux populaires.

Une démarche soutenue par l'entrepreneure sociale Alice Barbe, qui a créé l'Académie des Futurs Leaders, une école destinée à former une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques et dans laquelle Stéphane Ravacley suit une formation depuis le début de l'année.

"Il y a un problème d'incarnation et de défiance vis-à-vis du politique. Aujourd'hui, il y a un énorme besoin de davantage de représentation citoyenne. Ce sont des activistes ou des entrepreneurs sociaux qui arrivent avec très peu de moyens à avoir un impact extraordinaire sur le terrain", s'enthousiasme Alice Barbe, qui décrit Stéphane Ravacley comme un "battant".

Les élèves de cette académie, dont la première promotion compte également dans ses rangs Priscillia Ludosky, l'une des initiatrices du mouvement des Gilets jaunes, suivent trois jours de cours par semaine, donnés par des enseignants de l'université de Columbia et de Sciences Po Paris. Au programme : droit, géopolitique, climat, management ou encore développement personnel.

Une chance unique pour le boulanger de Besançon, qui assure vouloir "continuer à apprendre" tout au long de sa vie. Selon lui, "il y a une ouverture extraordinaire avec ces législatives pour la société civile. Il y a beaucoup de gens comme moi qui viennent du bas de l'échelle".

Dans la deuxième circonscription du Doubs, en juin prochain, Stéphane Ravacley aura toutefois fort à faire contre "un professionnel de la politique", le député Renaissance sortant Éric Alauzet, le mieux élu de France en 2017. "Cette circonscription est gagnable, même si ce sera difficile", reconnaît auprès de l'AFP Cécile Prudhomme, la secrétaire régionale Europe Écologie-Les Verts en Franche-Comté.

>> À lire : comprendre les élections législatives françaises en six questions

Le boulanger, lui, affiche une détermination sans faille. "Je vais être élu", martèle-t-il. Il prévoit de siéger avec le groupe EELV à l'Assemblée, mais ne compte pas adhérer au parti écologiste pour préserver "son indépendance".

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Législatives : coup d'envoi de la bataille électorale

Décryptage

Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or

LÉGISLATIVES 2022

Comprendre les élections législatives françaises en six questions

Valeurs Actuelles

Castaner, retour gagnant ?

Il avait peu à peu disparu de la folie médiatique, au lendemain d’un remaniement ministériel qui avait vu Gérald Darmanin lui ravir la Place Beauvau. Moins dans la lumière, Christophe Castaner n’est pas resté inactif dans l’ombre du chef de l’État, avec son rôle de président du groupe La République en marche (désormais Renaissance) à l’Assemblée nationale, qu’il assume depuis le 10 septembre 2020.

Après un passage houleux au ministère de l’Intérieur, entre 2018 et 2020, marqué par la crise des “gilets jaunes” et de nombreuses violences lors des manifestations, Christophe Castaner a fait son grand retour sur le devant de la scène il y a quelques mois. Figure emblématique de la Macronie, le Varois a mené campagne pour le président sortant, en étant régulièrement présent à ses côtés ou un peu partout en France pour le représenter.

Christophe Castaner est allé à la rencontre des habitants pour prendre la température

Au Bouscat, dans la région bordelaise, et à la Croix-Rousse, à Lyon, où il a tenu des meetings de soutien, mais aussi à Nantes, dans le cadre du second tour, ou au premier rang du meeting d’Emmanuel Macron à la Paris La Défense Arena, l’ancien membre du Parti socialiste n’a pas ménagé ses efforts pour vanter le bilan du président sortant.

Mais si l’ancien maire de Forcalquier a réussi son pari, il a aussi assisté à la montée du Rassemblement national et de La France insoumise dans son fief des Alpes-de-Haute-Provence. Avec des scores historiquement hauts dans la 2e circonscription (Manosque, Sisteron, Forcalquier, Ubaye), la bataille lors des prochaines élections législatives promet d’être féroce.

Face au “tout sauf Castaner”, sur le modèle du “tout sauf Macron” à la présidentielle, celui qui vise un troisième mandat consécutif devra montrer les crocs pour défendre son image, fragilisée après son passage éclair Place Beauvau.

Ras-le-bol face à la politique du président en place

En plaçant Marine Le Pen en tête du scrutin au premier (26,9 % des voix) et au deuxième tour (51,45 %), les électeurs des Alpes-de-Haute-Provence ont exprimé leur ras-le-bol face à la politique du président en place, dont Christophe Castaner est l’un des symboles. Une donnée inquiétante pour son entourage, qui pourrait contrarier les plans de celui qui avait été élu avec 61,57 % des suffrages en 2017 face au candidat de La France insoumise Léo Walter.

En déplacement à Sisteron il y a quelques jours pour sa première sortie officielle depuis la réélection d’Emmanuel Macron, Christophe Castaner est allé à la rencontre des habitants pour prendre la température et défendre les actions menées ces cinq dernières années. Une bouffée d’oxygène au côté de Daniel Spagnou, maire de Sisteron et soutien de l’ancien ministre de l’Intérieur, avant une campagne qui s’annonce bien plus serrée que les deux précédentes.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

TV. Après-guerre, une vie cantonnée au foyer

Nos recommandations culturelles

Sohir Belabbas

Ce n’était pas mieux avant. Surtout pour les femmes. En s’intéressant à un sujet délaissé par les sciences sociales, les femmes au foyer d’après guerre, Michèle Dominici effectue une bonne piqûre de rappel. À partir de mémoires, d’archives télévisées et de films familiaux d’amateurs, la réalisatrice détaille la vie d’Anna, Ruby et Francine : une réalité beaucoup moins reluisante que leur intérieur.

Au départ, ces femmes croient à l’émancipation par le bonheur conjugal. Mais elles déchantent vite. Placées sous l’autorité de leur mari absent, elles sont gagnées par l’ennui dans leur appartement vide. Elles trouvent alors refuge dans l’éducation des enfants et consacrent leurs journées à des tâches ménagères usantes et aliénantes. La charge de la fonction est physique et mentale : la pression sociale relayée par les publicités de ménagères souriantes et épanouies leur enjoint d’être à la hauteur. Leur quotidien est partagé par des millions de femmes après la guerre, sommées de céder la place aux hommes revenus travailler. Ce retour à la maison n’est pas un retour à la normale. Car les femmes ont toujours travaillé, le modèle social d’épouse et de mère dévouées n’apparaissant qu’au XIXe siècle dans la petite bourgeoisie émergente.

Mais, à l’heure des progrès des Trente Glorieuses, pourquoi se plaindre quand on ne manque de rien ? Les ménagères observent leur mari évoluer et, depuis leur poste de télévision, voient les femmes se libérer. Ce féminisme les questionne, leur fait imaginer l’impossible, mais les ringardise aussi. Isolées du monde extérieur et prises dans l’engrenage infernal du quotidien, un bon nombre d’entre elles plongent dans une détresse psychologique. Le film ne se regarde pas seulement pour ce qu’il décrit du passé. Il montre à quel point, dans un couple, la carrière professionnelle de l’un doit au renoncement de l’autre.

Télévision
France24 - Monde

Reportage en Russie : Togliatti, la ville-usine inquiète pour son avenir

Publié le : 13/05/2022 - 11:13

FRANCE 24 Suivre Karina CHABOUR Suivre

Située à 1000 kilomètres au sud-est de Moscou, la ville de Togliatti vit depuis des générations au rythme de l’usine automobile AvtoVAZ, détenue à 68 % par Renault. Mais avec la guerre en Ukraine, les sanctions internationales et le départ annoncé du constructeur français qui accentuent les pénuries de composants, les travailleurs s’inquiètent pour leur avenir.

Depuis plus de 50 ans, la ville de Togliatti et ses 720 000 habitants vivent au rythme d'Avtovaz et de ses célèbres Lada. À l’usine, on y assemble des voitures de père en fils. Mais il y a une dizaine d'années, le géant français Renault en est devenu le principal actionnaire. Avec la guerre en Ukraine et les sanctions internationales qui ont été prises contre la Russie, composants et pièces détachées n’arrivent plus et l’usine tourne au ralenti.

"Je me sens sous pression. D’un jour sur l’autre, je ne sais jamais à l’avance quand je dois travailler. Je ne sais pas ce qui m’attend demain, s’ils vont me licencier ou pas", confie Léonid Emchanov, monteur-assembleur automobile chez Avtovaz-Renault.

Pour les anciens, après la chute de l’Union soviétique et la privatisation, les sanctions et le départ annoncé de Renault sont un nouveau coup dur.

"Je suis très mécontente que Renault fasse plonger Avtovaz pour optimiser la production. Ils ont tout vendu, ils ont gardé l’argent sans rien nous laisser de notre héritage soviétique", déplore Anna Perova, retraitée d'Avtovaz- Renault.

Comme Léonid Emchanov, à Togliatti, les 35 000 salariés d'Avtovaz attendent d’être fixés sur leur sort.

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Après TotalEnergies, Renault annonce suspendre des activités en Russie

L'entretien de l'intelligence économique

Une économie ukrainienne ébranlée, des entreprises coupées du monde

Valeurs Actuelles

Un imam islamiste condamné à un an de prison ferme pour association de malfaiteurs terroriste

La justice a condamné, vendredi 13 mai, Bassam Ayachi pour avoir appartenu à un groupe salafiste en Syrie et avoir recruté des combattants, relaie Le Figaro. Pour réduire la peine requise (5 ans d’emprisonnement dont deux ans ferme), le tribunal a décidé de « tenir compte » du fait que l’imam avait été un « informateur » des services secrets, car « il ne peut être exclu qu’il a rendu de vrais services à la France ». En revanche, « cette situation ne fait pas disparaître l’infraction ». « La loi française ne prévoit aucune exonération pour l’informateur de police », a-t-elle poursuivi.

Bassam Ayachi « sert une double cause »

Jugé pour association de malfaiteurs terroriste, Bassam Ayachi est soupçonné d’avoir appartenu au groupe islamo-nationaliste Ahrar Al-Cham et d’avoir « pactisé » avec Al-Nosra, filiale d’Al-Qaida. Sur une vidéo datant de 2015, on le voit « pénétrer dans Idlib tel un chef de guerre » et « donner des instructions » avec en fond « une bannière du Front al-Nosra ».

Pour sa défense, l’imam de 75 ans a expliqué avoir intégré Ahrar Al-Cham comme « couverture » et fréquenté Al-Nosra « pour survivre » dans le pays alors en pleine guerre. Bassam Ayachi a joué un double rôle. Alimentant les services de renseignement français et belge d’informations précieuses, « il sert une double cause et ne renie pas son engagement djihadiste », a précisé le Parquet national antiterroriste.

Selon la presse belge, l’homme reste libre sous conditions, car il aurait déjà effectué 13 mois de détention préventive entre 2018 et 2019.

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L'Humanité

Podcast. Marche et rêve, s’évader et se retrouver

Nos recommandations culturelles

Laurent Etre

Grand reporter et marcheur lui-même, Thierry Lyonnet est parti à la rencontre d’autres aficionados des chemins pédestres. Quête spirituelle, recherche de sens, besoin d’une parenthèse dans une vie trépidante, la marche connaît ces derniers temps un véritable engouement (lire notre recension du livre de Rémy Oudghiri « la Société très secrète des marcheurs solitaires », dans « l’Humanité » du 14 avril). Pour son premier épisode, ce podcast de Radio chrétienne francophone prend le chemin de Compostelle, par le témoignage de Jean-Christophe Rufin. Médecin, académicien, diplomate, il s’est lancé dans ce périple au sortir d’une mission d’ambassadeur de France au Sénégal. Libéré de sa charge, mais aussi des honneurs et des commodités qui allaient avec, il a éprouvé le besoin d’expérimenter une forme de dépouillement, de « vulnérabilité positive », et raconte en avoir retiré une profonde paix intérieure. Dans cet échange passionnant, il est question, notamment, de la place du mental par rapport aux émotions. La marche, pour Jean-Christophe Rufin, est comparable à une « purge intellectuelle », telle qu’il l’écrit dans son livre «  Immortelle Randonnée  ». Façon de dire que cette pratique ouvre sur une réflexion peut-être moins construite, mais davantage nourrie de perceptions.

Au cours des prochains épisodes, on s’attardera volontiers sur le récit de Bernard Ollivier, président d’honneur de l’association Seuil, qui recourt à la marche dans une optique de réinsertion de jeunes détenus. Un podcast qui invite à l’évasion comme au retour sur soi.

Podcast
France24 - Monde

Une vidéo intox prétend à tort que la Finlande envoie des chars à sa frontière avec la Russie

Publié le : 12/05/2022 - 18:17

Aude Dejaifve Suivre

Le président et la Première ministre de la Finlande ont annoncé le 12 mai que le pays allait proposer sa candidature à l’Otan "sans délai". Depuis le début de la guerre en Ukraine, la neutralité de la Finlande face à son voisin russe a peu à peu été remise en question au sein de l’opinion publique. Dans ce contexte, une vidéo trompeuse circule depuis une semaine, laissant croire que la Finlande envoie des chars vers sa frontière avec la Russie.

La vérification en bref

  • Une vidéo partagée en ligne affirme que la Finlande envoie des chars vers sa frontière avec la Russie, à l'Est.
  • Les chars sont en réalité transportés en train pour un exercice militaire qui se déroule actuellement dans l'ouest du pays.
  • Des indices visuels dans la vidéo permettent de géolocaliser la scène et de confirmer que le train se dirigeait d'est en ouest, à l'opposé de la frontière avec la Russie.

La vérification en détails 

Sur cette vidéo publiée sur Facebook en français le 4 mai, pour un total de 12 000 vues, on peut voir un train de marchandises transporter des dizaines de chars, en passant sur un pont qui traverse une ville.

D'autres versions de la vidéo ont été publiées sur Facebook comme ici en anglais le 4 mai, sur Twitter en anglais comme ici le 3 mai et ici, ici le 4 mai, ainsi que sur YouTube en anglais le 3 mai.

La vidéo circule dans un contexte de tensions croissantes entre Helsinki et Moscou. Après la chute de l'URSS, la Finlande n'a jamais rejoint l'Otan et est restée officiellement non alignée. L'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février a fait basculer l'opinion publique finlandaise en faveur de l'adhésion à l'Alliance, du fait de frontières terrestres de la Finlande avec la Russie. Le 12 mai, la Finlande a finalement annoncé qu'elle ferait sa demande d'adhésion officielle à l'Otan le 15 mai.

Des chars envoyés dans le cadre d'un exercice militaire

En réaction à la diffusion de cette vidéo depuis le 3 mai, l'armée finlandaise a démenti ces affirmations dans un tweet le 4 mai : "Une vidéo a circulé en ligne prétendant montrer des chars déplacés vers les frontières de la Finlande. Ce n'est pas vrai. Les chars étaient déplacés vers l'exercice mécanisé de l'armée Arrow 22. L'exercice se déroule à Niinisalo et Säkylä", peut-on lire dans ce tweet.

L'exercice Arrow 22 est un exercice militaire qui s'est déroulé du 2 au 13 mai 2022, conjointement avec le Royaume-Uni, la Lettonie, les États-Unis et l'Estonie.

Des éléments visibles dans la vidéo permettent de confirmer ces informations : sur la vidéo, on peut apercevoir une tour à l'arrière-plan. En tapant les mots "Finland" et "tower" ("tour" en anglais), on peut voir qu'une tour du nom de Näsinneula, située à Tampere, une ville de l'ouest de la Finlande, ressemble à celle que l'on peut voir à l'arrière plan.

En cherchant autour de l'emplacement de cette tour à Tampere sur Google Maps, on peut retrouver l'endroit où a été tournée la vidéo : il s'agit d'une voie de trains passant à côté du parc Törngren à Tampere, dans l'ouest de la Finlande.

Sur Google Earth, à cet emplacement, on reconnaît les éléments de la vidéo : le pont ferroviaire au-dessus de la route, les rails de train, la cheminée en brique, les immeubles blancs et gris, et la végétation.

Or, le mouvement du train indique qu'il voyageait d'est en ouest, et qu'il s'éloignait donc de la frontière avec la Russie. Les chars étaient transférés dans l'ouest de la Finlande pour un exercice militaire, et non à l'est, où le pays partage une frontière avec la Russie.

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France24 - Monde

Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane est mort

Publié le : 13/05/2022 - 13:22Modifié le : 13/05/2022 - 19:44

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Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, qui s'était fait rare en public depuis un AVC en janvier 2014, est décédé, ont annoncé vendredi les autorités. Le gouvernement a décrété "un deuil officiel et les drapeaux mis en berne".

Le président des Émirats arabes unis cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, qui avait accompagné ces deux dernières décennies l'ascension fulgurante de son pays sur la scène internationale, est décédé, ont annoncé, vendredi 13 mai, les autorités.

Le gouvernement du pays du Golfe a décrété "un deuil officiel et les drapeaux mis en berne" pour une durée de 40 jours, a indiqué l'agence de presse officielle WAM. Le chef de l'État défunt s'était fait rare en public depuis un AVC en janvier 2014.

Paris salue un "dirigeant respecté de tous"

La France a également présenté ses condoléances au peuple émirien à l'annonce du décès de son président, rendant hommage à "un dirigeant respecté de tous".

"Nous saluons son profond attachement à la stabilité et à la paix dans la région et dans le monde. Ses efforts pour apporter des réponses durables aux enjeux globaux ont été constants", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, saluant son rôle dans le "partenariat stratégique franco-émirien". 

Né en janvier 1948, cheikh Khalifa a succédé en 2004 à son père, cheikh Zayed ben Sultan Al-Nahyane, président et père-fondateur des Émirats arabes unis, riche État du Golfe regroupant sept émirats dont Dubaï et la capitale Abou Dhabi.

Mais depuis l'AVC de 2014, son célèbre demi-frère, Mohammed ben Zayed, prince héritier d'Abou Dhabi surnommé "MBZ", conduit les affaires du pays et reste considéré comme le dirigeant de facto de la monarchie pétrolière à l'influence grandissante.

Après l'établissement en 1971 de la fédération, qui comprend Abou Dhabi et Dubaï, cheikh Khalifa a été désigné vice-Premier ministre du nouvel État. Il a présidé ensuite le Conseil supérieur du pétrole, organisme doté de larges pouvoirs dans le domaine énergétique.

Avec AFP

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Les Émirats arabes unis inaugurent leur première ambassade en Israël

Une semaine dans le monde

Accords Israël - EAU - Bahreïn : un nouveau Moyen-Orient ?

New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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Africa’s First Covid-19 Vaccine Factory Hasn’t Received a Single Order

Aspen Pharmacare, in South Africa, was licensed to produce the Johnson & Johnson vaccine. It was hailed as an answer to Africa’s struggle to get access to vaccines.

By Lynsey Chutel

JOHANNESBURG — The first factory in Africa licensed to produce Covid-19 vaccines for the African market has not received a single order and may shut down that production line within weeks if the situation doesn’t change, according to executives of the company, Aspen Pharmacare.

The factory, in the coastal South African city of Gqeberha, formerly known as Port Elizabeth, was celebrated as a solution to the continent’s unequal access to vaccines when it announced a deal to start manufacturing Covid vaccines in November of 2021.

But no purchasers have appeared, as the slow distribution of vaccines in Africa has left health agencies with a backlog of supplies. Commercial production never started, in what officials say is an ominous sign for other African countries that had considered manufacturing Covid-19 vaccines.

Throughout the coronavirus pandemic, many African countries have lagged far behind much of the world in getting their people vaccinated — and some countries have had difficulty distributing what doses they did get.

Less than 20 percent of the total population in Africa is fully vaccinated against the coronavirus. Officials and politicians blamed wealthy countries for hoarding vaccine doses when vaccines first became available. Countries reliant on donations of vaccines were at the back of the line. Building the capacity to manufacture vaccine doses in Africa was billed as a solution to this vaccine inequity as well as a way to prepare for future pandemics.

South African drug maker Aspen Pharmacare was lauded when it signed a deal with Johnson & Johnson in November last year that would allow it to produce and market the single-dose vaccine as Aspenovax. The vaccine, identical to the one created by Johnson & Johnson, was intended for the African market.

But the initial enthusiasm has not led to purchases, for complicated reasons.

President Cyril Ramaphosa of South Africa, speaking on Thursday at a global summit on the pandemic organized by the White House, blamed “international agencies” for failing to buy vaccines from a pioneering African manufacturer.

“This immediately just devalues the whole process of local manufacturing and local production of vaccines. This, ladies and gentlemen, must change,” Mr. Ramaphosa said.

Gavi, an international nonprofit agency that manages vaccine purchasing deals for low-income countries through the Covax alliance, said in a statement that under its existing contract with Johnson & Johnson, the company has provided vaccines from sources of its choosing. Of the nearly 450 million vaccine doses Gavi has shipped to Africa, 28 percent have been the Johnson & Johnson vaccine, second only to Pfizer-BioNTech’s, at 30 percent.

Gavi said in the statement: “Covax is still under contract with J & J and we would be very happy for any doses that we are still expecting to be supplied by Aspen. We have communicated this to J & J. However, again this is solely a decision that rests with J & J.”

But given the unpredictable demand for Covid vaccines in Africa, Gavi also said, it could not guarantee that it would be in a position to purchase directly from Aspenovax in the coming year.

Vaccine procurement contracts are protected by nondisclosure agreements that have made the process opaque.

Johnson & Johnson said the licensing agreement between it and the South African manufacturer allows Aspen to “fill and finish” their vaccine as well as produce its own Aspenovax vaccine.

“Gavi can procure Aspenovax from Aspen irrespective of any vaccine purchase agreements with Johnson & Johnson,” the company said in a statement.

U.S. regulators have restricted use of the Johnson & Johnson shot, preferring the Pfizer-BioNTech and Moderna vaccines instead. But recent evidence suggests that over time, the Johnson & Johnson vaccine is preventing infections and illnesses about as effectively as the others, and may prove to offer more durable protection.

Gavi said the U.S. regulators’ limitation would not discourage it from purchasing the single-dose vaccine if demand increased. Adenovirus-based vaccines like Johnson & Johnson’s do not need below-freezing storage like the Pfizer and Moderna vaccines, both mRNA vaccines. That makes it an attractive choice in countries that lack the needed medical infrastructure, the nonprofit added.

Stavros Nicolaou, Aspen’s head of strategic trade development, said that if there are no orders in the next six weeks, Aspen plans to repurpose the sterile production line to produce anesthetics and other drugs. The company said it feared that not all of the 500 staffers trained to produce vaccines could be redirected to other manufacturing lines.

“That good will” that accompanied the initial launch, said Mr. Nicolaou, has “not been matched with orders from the multilateral procurement agencies.”

In talks with multilateral agencies, Aspen was hoping orders would roll in at the beginning of 2022, in time for it to start producing commercial batches of the Aspenovax vaccine by the end of March.

But by then agencies had already secured enough vaccines from other sources to begin large-scale vaccination drives. Those efforts were hobbled by logistical and other issues that slowed vaccinations, leaving the continent with a glut of doses that is ongoing.

Recent studies found that more than two-thirds of Africans had already had a Covid infection before the Omicron wave, but reported death rates remain among the lowest in the world. That, combined with the lengthy wait for vaccines, has driven down demand and it remains low. Some public health officials advocate scaling back large-scale vaccination efforts and focusing instead on the most vulnerable groups.

As a result, the African Union and agencies like Covax have not placed new orders in recent months with other manufacturers either.

“Our disappointment remains that Aspen’s capacity has been known for quite some time and we would have liked to be scheduled in the procurement process,” said Mr. Nicolaou.

Aspen’s vaccine “came very late in the process,” said Dr. Abdou Salam Gueye, director of emergency preparedness and response for the W.H.O.’s Africa region. The global health agency and its partners have shifted their focus to delivering vaccines to patients, rather than procuring additional vaccine doses, he added.

Unicef, which is the largest single vaccine buyer in the world, said the South African-made vaccines had yet to go through all the W.H.O. approvals.

“The Aspen products have not yet received an ‘Emergency Use Listing’ from W.H.O. and cannot be procured by UNICEF until that is in place,” said Gisela Henrique, Unicef’s deputy director of supply division.

Dr. John Nkengasong, the outgoing head of the African Union’s Centres for Disease Control and Prevention, recalled a 2021 summit where thousands participated in a Zoom call to pledge to build up Africa’s vaccine manufacturing.

Dr. Nkengasong, who said he has been in talks with Aspen as well as with African leaders to find a solution, described the lack of orders as “very worrying,” adding that it would discourage other African companies from developing the capacity to manufacture Covid-19 vaccines.

“If those companies are not supported, the whole pronouncement and commitment that we all made at the height of this pandemic would really not have been translated into facts,” he said.

Reporting was contributed by John Eligon from Johannesburg, Lauren McCarthy from New York and Stephanie Nolen from Halifax, Nova Scotia.

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Valeurs Actuelles

L’imam venu de Guantanamo jugé à Paris pour incitation au départ en Syrie

Saber Lahmar a-t-il, oui ou non, incité des fidèles musulmans à partir faire le djihad avec Daesh ? C’est la question que doit trancher le tribunal correctionnel de Paris du 10 au 13 mai prochain, rapporte Le Parisien ce mardi 10 mai. Il se trouve en détention provisoire. L’ancien imam de la mosquée de Saint-André-de-Cubzac (Gironde) est accusé « d’association de malfaiteurs terroriste ». Il est suspecté d’avoir contribué au départ au Moyen-Orient de plusieurs islamistes entre 2011 et 2016, notamment d’une famille, partie à l’été 2015 pour l’Irak via la Grèce.

Des prêches haineux

Des faits qu’il « conteste fermement », a indiqué son avocate Me Noémie Saidi-Cottier au Parisien : « Il n’a jamais incité qui que ce soit à partir faire le djihad et aucun élément ne permet d’en douter. » Si des enregistrements n’attestent pas de tels propos, les prêches de Saber Lahmar auraient été en revanche très radicaux, « s’en prenant aux Juifs, appelant à tuer les apostats et au martyre », rapporte Le Parisien. Cela aurait donc pu être une incitation déguisée à partir faire le djihad, relaie le quotidien.

Vétéran du GIA et de Guantanamo

Saber Lahmar a eu un parcours particulier. Militant au GIA (Groupe islamique armé, un mouvement djihadiste algérien responsable de nombreux attentats, notamment en France), puis installé à Sarajevo (Bosnie-Herzégovine), il y est interpellé par les Américains, et passe huit ans à la prison de haute-sécurité de Guantanamo, avant d’être relâché, faute de preuves contre lui, rappelle Sud-Ouest. Arrivé en France à sa libération, Saber Lahmar n’aurait jamais coupé les liens avec l’islam radical, puisqu’il aurait pris contact avec deux islamistes notoires emprisonnés : Lionel Dumont, du gang de Roubaix, et Mohamed Achamlane, leader du groupe djihadiste Forzane Alizza.

Bordeaux : les dernières actualités

Nouvelle-Aquitaine : plusieurs ex-collaborateurs du socialiste Alain Rousset placés en garde à vue

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Athlétisme. Dans la course aux records, jusqu'où le pied humain peut-il suivre ?

Actu

L’arrivée des chaussures « magiques » à lame en carbone sur les pistes olympiques de l’été 2021 a soulevé de nombreuses questions et quelques inquiétudes. La technologie soumet-elle les pieds à des cadences infernales ?

Etienne Bonamy

La Ligue de diamant est conçue pour faire briller l’athlétisme mondial. Après deux saisons perturbées par la pandémie et les annulations répétées de meetings, celui de Doha, le 13 mai, annonce le retour à la normale. L’élite internationale, après les rendez-vous hivernaux, se dépêche de revenir courir au printemps.

Avec une saison 2022 pleine de meetings, enfin, forte de la Ligue de diamant sur toute la longueur et de ses étapes estivales des Mondiaux à Eugene (Oregon) et des championnats d’Europe à Munich (Allemagne), la suite est attendue avec envie. Les réussites olympiques de l’été dernier ont aiguisé l’appétit autant que la technologie et l’utilisation des chaussures « magiques », avec une lame en carbone dans la semelle, a semé les questions.

Une « course à l’armement »

Après les records améliorés sur route par les marathoniens depuis plusieurs saisons, le débat a pris de vitesse les courses de fond sur piste, puis celles de sprint plus récemment. Point d’orgue, entre autres performances stupéfiantes, le record du monde du 400 m haies masculin, qui datait de juillet 1977, pulvérisé par le norvégien Karsten Warholm (45’’94) et ses deux poursuivants en finale olympique. Une « course à l’armement » qui a propulsé d’autres champions vers les sommets.

La vitesse a-t-elle ses limites ? Après la technologie, le pied de l’athlète peut-il suivre la cadence sans risques ? Le débat affleure. Chez l’adulte, le pied est composé de 26 os, 20 muscles et 107 tendons portant tout le poids du corps et la mise en mouvement. Une mécanique de précision à entraîner avec soin. Plus vite, plus haut, plus fort, dit la maxime olympique. Jusqu’où ?

« Notre pied est plus fort aujourd’hui parce qu’on l’entraîne mieux, c’est démontré par différentes études », explique Guillaume Thoreau, podologue du sport et entraîneur de jeunes en athlétisme. « En faisant travailler les muscles uniquement rattachés au pied, cela permet d’avoir un pied beaucoup plus tonique, prêt à plier davantage aux contraintes. C’est comme si on avait un amortisseur dessous. On arrivera forcément à une limite, mais après le corps va s’adapter. » D’autres techniques d’entraînement s’emploient pour renforcer les chaînes de musculation des membres inférieurs.

Des blessures plus fréquentes ?

« Comme tous les entraîneurs je pense qu’on peut toujours faire mieux dans le travail du pied, après, la raideur élastique d’un pied aura toujours une limite », ajoute Renaud Longuèvre, entraîneur de Ladji Doucouré (champion du monde du 110 m haies en 2005) et aujourd’hui patron de l’athlétisme israélien. « Ce n’est pas pour rien qu’Oscar Pistorius (1), avec ses lames en carbone qui restituent plus de force et d’énergie que le corps humain, en a tiré un avantage. On aura toujours une limite, celle de la physiologie, de l’articulation qui n’est pas aussi optimisée qu’un matériau comme le carbone. »

L’apport technologique de ces chaussures dotées d’une lame en carbone soumet aussi les pieds de ses utilisateurs et utilisatrices à de nouvelles charges. Elles ont laissé courir la rumeur de blessures plus fréquentes. « C’est une interrogation qui va avec leur arrivée, reconnaît Renaud Longuèvre, on a peu de recul mais il faudrait regarder si, depuis qu’il y a des plaques en carbone, les tendons et les mollets souffrent plus. On peut légitimement se poser la question. Cela impose des sollicitations différentes. »

Après un débat qui a échauffé l’athlétisme l’été précédent autour des pistes et, avant, dans les courses sur route, le cas des nouvelles chaussures, ceux qui les ont ou pas, l’hiver en salle a refroidi le sujet. Reste à permettre à l’organisme de suivre la cadence. « Ces chaussures donnent un surplus de quantité de foulées dans le sprint en ne changeant rien. Donc, une amplitude supérieure à chaque foulée », résume Renaud Longuèvre.

L’effet trampoline

Techniquement, avec ces paires aux pieds, les fréquences de travail s’accélèrent. « La qualité de la course pour le sprint, c’est la cadence, la fréquence de pas très importante mais les plus brefs possible. C’est comme ça qu’on peut lancer la machine. Un temps d’appui le plus court possible», détaille Guillaume Thoreau. D’où le travail musculaire qui renforce l’effet trampoline de la voûte plantaire et se trouve boosté par ces lames en carbone. Dompter ces chaussures « ailées » n’est pas à la portée de tous, même si commercialement les fabricants, après la publicité donnée par les exploits des champions, ont proposé leurs gammes aux amateurs de courses pédestres. « Les gens qui n’ont pas l’habitude de courir avec ces chaussures sont tous victimes de blessures, c’est sûr », prévient le podologue.

Si World Athletics a déjà légiféré sur la technologie de ces chaussures (2) dès le printemps 2020, l’été 2022 pourrait annoncer que la vitesse, c’est dépassé.

sportathlétisme
France24 - Monde

Reportage : des proches des soldats du régiment Azov piégés à Azovstal manifestent à Kiev

Publié le : 13/05/2022 - 08:10

FRANCE 24 Suivre Gulliver CRAGG Suivre

Plusieurs dizaines d'Ukrainiennes, des proches des soldats du régiment Azov retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie Azovstal, dernière poche de résistance à Marioupol, ont manifesté, jeudi à Kiev, pour appeler à leur libération alors que l'Ukraine mène des "pourparlers difficiles" avec la Russie sur l'évacuation des militaire.

Après l'évacuation de tous les civils la semaine passée avec l'aide de l'ONU, l'Ukraine mène des "pourparlers difficiles" avec la Russie sur l'évacuation de plusieurs dizaines de soldats ukrainiens grièvement blessés, qui se trouvent dans les sous-sols de l'aciérie Azovstal, assiégée par les forces russes.

Des épouses, des mères et autres proches de militaires ukrainiens du régiment Azov ont manifesté, jeudi 12 mai, à Kiev, pour appeler à "sauver la vie" de ces hommes, retranchés depuis plusieurs semaines dans l'aciérie, dernière poche de résistance ukrainienne à Marioupol.

"J'implore le président, j'implore toutes les personnes concernées d'aider à les faire sortir, tous nos fils, nos maris, nos pères", supplie Svetlana, mère d'un soldat piégé à Azovstal.

Les manifestantes disent craindre pour leur vie, qu'ils soient capturés, torturés et tués par les forces russes, mais aussi pour leur santé.

"Ils doivent amputer des membres, y compris pour des blessures légères, faute de médicament. Il n'y a rien. Pas d'eau, pas de nourriture. Nous ne pouvons pas abandonner ces gars qui se sont battus pour nous", confie Janna, épouse d'un combattant bloqué dans l'aciérie.

Selon Kiev, "plus d'un millier" de militaires ukrainiens, dont "des centaines de blessés", se trouvent toujours dans les galeries souterraines de ce vaste complexe métallurgique.

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L'ONU s'inquiète d'une faim généralisée dans le monde en raison de la guerre en Ukraine

ANALYSE

Ukraine : la communication offensive de Zelensky en guerre contre l’oubli

LE FIL DU 12 MAI

L'UE va aider l'Ukraine à débloquer ses exportations de céréales

New York Times - World

La Cumbre de las Américas de Biden se ve amenazada por boicots y confusión

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Varios jefes de Estado latinoamericanos amenazan con no asistir al evento político que se celebrará en Los Ángeles, poniendo en riesgo la agenda de la Casa Blanca en una región convulsa.

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Por Anatoly Kurmanaev y Jack Nicas

CIUDAD DE MÉXICO — Confusión sobre las invitaciones, una agenda poco clara y crecientes amenazas de boicot.

La reunión de líderes del Hemisferio Occidental que Estados Unidos organizará el próximo mes, y que parece estar destinada a mostrar el resurgimiento del liderazgo estadounidense en la región, corre el riesgo de convertirse en una debacle de relaciones públicas.

A menos de tres semanas de la celebración de la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, existe el temor de que, en vez de resaltar la visión del gobierno de Biden para una parte del mundo que el expresidente Donald Trump ignoró en gran medida, el evento podría mostrar la disminución de la influencia de Estados Unidos para lograr que su agenda avance en la región.

Un número creciente de jefes de Estado de América Latina y el Caribe, incluidos los presidentes de México y Brasil —los dos países más grandes de la región— están considerando no asistir, lo que sería un desplante humillante para la Casa Blanca.

No se han enviado invitaciones formales y la Casa Blanca ha dicho que no se ha tomado una decisión final sobre quién será invitado. Pero, en algunos países, ya existe incertidumbre sobre cómo la cumbre abordará los desafíos apremiantes en un momento en el que la región lucha por recuperarse de la brutal recesión económica causada por la pandemia, la inflación galopante, la degradación ambiental y el desmantelamiento de las instituciones democráticas.

El mes pasado, el Departamento de Estado envió un memorando de 900 palabras sobre la cumbre a los miembros del Congreso pero no contenía objetivos específicos, y las reuniones preliminares celebradas con los representantes regionales se caracterizaron por la confusión y la notable ausencia de la migración en la agenda, según un miembro del personal del Congreso y un participante.

Un portavoz del Consejo de Seguridad Nacional, que está ayudando a organizar el evento, dijo que la cumbre era el “evento de mayor prioridad para nuestro hemisferio” del gobierno de Biden y agregó que pronto se enviarán las invitaciones formales. Tanto el consejo como el Departamento de Estado se negaron a comentar sobre las amenazas de boicot.

El director principal de Asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo de Seguridad Nacional, Juan González, dijo a la revista Americas Quarterly en marzo que los funcionarios cubanos y los presidentes de Venezuela y Nicaragua no estarán incluidos.

El presidente mexicano, Andrés Manuel López Obrador, dijo que no asistirá al encuentro si los gobiernos de esos países no son invitados.

La amenaza de López Obrador ha sido repetida por los presidentes de izquierda de Bolivia y Honduras. Un grupo de países del Caribe también ha amenazado con boicotear la reunión si se invita al líder opositor venezolano Juan Guaidó en representación de su nación, en vez del presidente Nicolás Maduro.

Estados Unidos reconoce a Guaidó como jefe de Estado de Venezuela, a pesar del control efectivo del país por parte de Maduro.

“Si se excluye, si no se invita a todos, va a ir una representación del gobierno de México, pero no iría yo”, dijo López Obrador en una conferencia de prensa el martes.

Es posible que el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, tampoco asista a la cumbre, según varios funcionarios del gobierno brasileño. El presidente brasileño ha tenido una relación fría con Washington, y la cumbre prometía ser la primera vez que Bolsonaro y Biden hablarían como presidentes.

Sin embargo, los diplomáticos estadounidenses dijeron que la vacilación de algunos presidentes probablemente tenía la intención de atraer a los votantes nacionalistas o de izquierda y es posible que no refleje sus decisiones finales.

Algunos analistas de política exterior también dijeron que la incertidumbre en la planificación era algo típico en este tipo de eventos regionales, que tienden a centrarse en apariencias simbólicas en vez de lograr soluciones concretas.

“Tres semanas es una eternidad cuando el gobierno de EE. UU. se propone ejecutar algo como esta cumbre”, dijo Dan Restrepo, miembro del Center for American Progress, un instituto de investigación, y exjefe de asuntos del Hemisferio Occidental en el Consejo Nacional de Seguridad Nacional.

Pero las amenazas de boicot muestran los desafíos que enfrenta el gobierno de Biden para promover sus intereses en las Américas, donde Estados Unidos ha jugado un papel descomunal durante mucho tiempo. Entre otros temas, el gobierno estadounidense busca lograr un acuerdo regional significativo sobre la migración indocumentada antes de las elecciones intermedias, según una persona familiarizada con la planificación del evento.

“Los gobiernos latinoamericanos quieren mostrarle a Washington que ya no está sentado en la cabecera de la mesa y que esta es una cumbre de iguales, en vez de que el Tío Sam decida unilateralmente quién estará en la lista de invitados”, dijo Brian Winter, editor de la revista Americas Quarterly, que se enfoca en la política de Estados Unidos en el hemisferio.

Luego de ser vetada de las primeras seis Cumbres de las Américas, Cuba fue invitada a las dos últimas en Panamá y Perú.

El plan del gobierno de Biden para excluir a Cuba refleja las presiones políticas internas, incluido el intento de evitar provocar a Robert Menendez, senador demócrata cubanoestadounidense por Nueva Jersey, presidente del Comité de Relaciones Exteriores del Senado y crítico acérrimo del gobierno cubano.

“El presidente Biden dejó claro que está enfocado en restaurar la credibilidad y el liderazgo de Estados Unidos en la campaña mundial para contrarrestar las fuerzas autoritarias”, dijo Menéndez en un correo electrónico. “El presidente está cumpliendo esa promesa”.

La posible ausencia de López Obrador de la cumbre haría más difícil lograr un acuerdo migratorio viable.

México es la mayor fuente de migrantes que se dirigen a Estados Unidos, y el gobierno del país ha trabajado con Washington para detener el flujo de otros ciudadanos que viajan a la frontera de Estados Unidos luego de atravesar Centroamérica.

“Si tienes una Cumbre de las Américas sin los presidentes de México y Brasil, casi no tiene sentido”, dijo Jorge Castañeda, excanciller mexicano que ahora es profesor de relaciones internacionales en la Universidad de Nueva York. “Sería una cumbre fallida”.

La ausencia de Bolsonaro podría descarrilar cualquier progreso significativo en otros dos objetivos importantes de la política exterior del gobierno de Biden: el cambio climático y la defensa de la democracia.

Y el prolongado silencio entre Biden y Bolsonaro ha incrementado las tensiones de las relaciones diplomáticas.

Durante la presidencia de Biden, Bolsonaro acercó su país a Rusia, extendió políticas que han deforestado la Amazonía y cuestionó la integridad de las elecciones de su propio país. Los funcionarios estadounidenses han presionado en privado para que se produzcan cambios políticos y, en ocasiones, han criticado públicamente a Bolsonaro.

El tema más apremiante son las elecciones presidenciales de Brasil en octubre. Al gobierno de Biden le preocupa que, después de meses de poner en duda los sistemas de votación brasileños, Bolsonaro pueda cuestionar los resultados si pierde.

FOTO: Bolsonaro y Trump en 2019

En la cumbre, funcionarios estadounidenses y de otros países podrían tratar de presionar a Bolsonaro para que respete el proceso democrático y exprese públicamente su propio apoyo a los sistemas electorales de Brasil.

Pero ahora parece que Bolsonaro no viajará a Los Ángeles y la cumbre fue eliminada de su agenda, según una persona familiarizada con el tema que habló con la condición de mantener su anonimato porque esa decisión aún no se ha anunciado.

Reuters informó esta semana que no planea asistir.

La oficina de Bolsonaro, en un correo electrónico, dijo que no había recibido información sobre el calendario de la cumbre. El vicepresidente, Hamilton Mourão, dijo en un mensaje de texto que el presidente aún no había decidido si asistirá.

“Si es una cumbre vacía, es un mensaje para el resto del mundo de que no hay coordinación ni puntos en común entre los países de las Américas”, dijo Ernesto Araújo, quien fue ministro de Relaciones Exteriores de Bolsonaro hasta el año pasado.

Bolsonaro también puede desconfiar de cualquier situación política incómoda si asiste a la cumbre y Biden hace declaraciones públicas sobre la seguridad de las elecciones de Brasil.

“El riesgo de tener un mal titular es demasiado grande”, dijo Traumann, exvocero de Dilma Rousseff, expresidenta de Brasil. “¿Y Biden va a ofrecer miles de millones de dólares en inversión estadounidense? No. Entonces, ¿qué hay para él?”.

Natalie Kitroeff y Oscar Lopez colaboraron con reportes desde Ciudad de México, Michael D. Shear desde Washington y André Spigariol desde Brasilia, Brasil.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México, desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

Jack Nicas es el jefe del buró de Brasil, desde donde cubre Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Anteriormente cubrió temas de tecnología desde San Francisco y, antes de unirse al Times en 2018, trabajó siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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Valeurs Actuelles

Le militant pro-migrant Cédric Herrou déplore la remise en liberté d’un étranger soupçonné de viols

Sa liberté aura été de courte durée. Un individu accusé de viol par une jeune femme a été une nouvelle fois interpellé par la gendarmerie. Dans un premier temps, le suspect avait été appréhendé par les policiers après des accusations de viol et violences proférées par la victime. À l’issue de 48 heures de garde à vue, l’auteur présumé des faits a été remis en liberté ce vendredi 13 mai, selon Nice-Matin.

Dans une vidéo diffusée sur Twitter et supprimée depuis, Cédric Herrou avait dénoncé le fait que le suspect, qui aurait agressé une amie du militant d’extrême gauche, ait été relâché. Mais le mis en cause a finalement été interpellé une deuxième fois dans une gare près de Nice (Var). Il doit être présenté au parquet dans la soirée et est sous le coup d’une obligation de quitter le territoire.

Cédric Herrou soupçonné d’avoir fait passer quelque 200 migrants

Le militant d’extrême gauche est connu pour venir en aide aux migrants. Il avait été interpellé pour avoir fait traverser la frontière franco-italienne à huit migrants dans son van. Cédric Herrou avait ensuite réitéré l’opération à plusieurs reprises. Dans un premier temps, la justice avait refusé de le juger, invoquant des « intentions humanitaires ». Mais il avait finalement été condamné à 3 000 euros d’amende avec sursis. En appel, le militant avait ensuite écopé de quatre mois de prison avec sursis devant le tribunal d’Aix-en-Provence. Il lui était reproché d’avoir fait passer quelque 200 migrants, principalement Erythréens et Soudanais. La Cour de cassation avait définitivement relaxé le militant d’extrême gauche, le 31 mars 2021.

L’affaire a provoqué un échange animé entre Cédric Herrou et le candidat de Reconquête ! dans la quatrième circonscription des Alpes-Maritimes, Damien Rieu. « Après avoir fait entrer des clandestins pendant des années, Cédric Herrou découvre enfin la dangerosité de nombre d’entre eux. Combien de jeunes filles violées par des migrants ont été abandonnées par la Justice ? », a tweeté l’ancien membre de Génération identitaire. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Ceferin siffle la fin du match pour la Super Ligue

Football Le projet de Super Ligue, une compétition privée qui a failli faire imploser le football européen l’an dernier, aurait, selon Aleksander Ceferin, le président de l’UEFA, du plomb dans l’aile. Alors que trois clubs – la Juventus Turin, le Real Madrid et le FC Barcelone – clament toujours leur ambition de faire aboutir ce tournoi, le président de l’UEFA veut de son côté siffler la fin de la partie. « D’abord, je n’aime pas l’appeler Super Ligue, parce que c’est tout sauf une Super Ligue », a-t-il expliqué avant d’affirmer : « Je pense que ce projet est terminé pour de bon, ou pour au moins vingt ans. » S’il n’a pas souhaité commenter l’éventuelle reprise de la procédure disciplinaire de l’UEFA contre les trois mutins, il a tout de même précisé qu’ils peuvent toujours créer leur propre compétition, « mais, bien sûr, dans (le) règlement (de l’UEFA), si vous disputez une autre compétition, vous ne pouvez disputer la nôtre ». Voilà qui a le mérite d’être clair. é. S.

France24 - World

China withdraws as 2023 football Asian Cup host due to pandemic

Issued on: 14/05/2022 - 11:00Modified: 14/05/2022 - 10:58

Kuala Lumpur (AFP) – China has withdrawn as the 2023 Asian Cup host due to the coronavirus, football officials said Saturday, with Beijing's strict zero-Covid strategy dealing another blow to the country's sporting ambitions.

Authorities in China are pursuing a strategy of stamping out the virus entirely, which includes rapid lockdowns and mass testing, and millions in Shanghai have faced onerous restrictions for more than a month.

But the measures -- now rare globally, as most countries shift to living with Covid -- have made hosting sporting events a major challenge.

The Olympic-sized Asian Games, due to be staged in September in Hangzhou, had already been postponed last week, and on Saturday the Asian Football Confederation (AFC) said China would not host the Asian Cup.

Chinese football officials had informed the governing body that they would not be able to host the 24-team competition, which was to be staged in 10 cities in June and July next year.

No new host nation was named, with the AFC saying that next steps related to the tournament would be announced in due course.

"The AFC acknowledges the exceptional circumstances caused by the Covid-19 pandemic, which led to the relinquishment by (China) of its hosting rights," the governing body said in a statement.

Those involved in organising the tournament had made "this very difficult but necessary decision in the collective interests of" the tournament, it added.

The Asian Cup is staged every four years. Qatar won the last edition in 2019.

It would have been the second time that China had staged the Asian Cup. They hosted it in 2004, when they lost 3-1 to Japan in the final.

Blow to China's rulers

The loss of major sporting events is a blow to the ruling Communist Party, which had burnished its global image with an array of dazzling spectacles such as Beijing's 2008 Summer and 2022 Winter Olympics

China has also staged tennis and golf tournaments featuring all the world's leading stars, and a showpiece annual Formula One grand prix.

But with the exception of this year's Winter Olympics -- held in a virus-secure, closed-loop Beijing bubble in February -- the world's most populous nation has cancelled or postponed almost all events since Covid emerged in Wuhan in late 2019.

Experts now believe that the costly and labour-intensive Winter Olympics bubble now appears to have been the exception rather than the rule.

Asian Games organisers have said new dates will be announced "in the near future" for the tournament, which typically attracts more than 10,000 athletes and were scheduled to take place from September 10 to 25.

Host city Hangzhou lies less than 200 kilometres (120 miles) from Covid-hit Shanghai.

China's biggest city has for weeks faced a shifting mosaic of lockdowns that have seen some of its 25 million residents scuffle with police and unleash a flood of fury and frustration on social media.

There was panic buying in Beijing last week after rumours spread that the capital could be placed under an onerous lockdown like that in Shanghai. Hundreds of areas across the capital are facing some form of restrictions as cases rise.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

Eric Zemmour visé par une nouvelle plainte pour « incitation à la haine raciale »

L’association La maison des Potes s’est constituée partie civile contre le fondateur de Reconquête! après ses propos sur une chaîne de télévision.

Une plainte a été déposée contre le candidat aux législatives Eric Zemmour par l’association La maison des potes, pour des propos jugés « racistes » à l’égard de la communauté sénégalaise, selon Le Parisien. Alors qu’il était interviewé dans l’émission Morandini Live sur CNews, le 25 mars 2022, l’ancien candidat à la présidentielle avait affirmé que « la plupart des vendeurs de crack sont Sénégalais clandestins ». Plusieurs semaines plus tard, il avait réaffirmé : « tous les trafiquants de crack sont Sénégalais. »

L’association souhaite « que les condamnations de monsieur Zemmour soient dissuasives »

Le Sénégal avait réagi contre des paroles « d’un racisme primaire incontestable, relevant d’une stigmatisation injurieuse » et d’un « acharnement obsessionnel » contre la communauté sénégalaise. L’association La maison des potes a assuré que ses propos sont une « incitation à la haine raciale, à l’injure publique à caractère raciste et à la diffamation ».

L’association qui travaille au « coeur des quartiers pour lutter contre les discriminations » y voit également l’opportunité de rendre le candidat dans la 4e circonscription du Var aux législatives inéligible. En effet, une condamnation pour « incitation à la haine raciale » peut être accompagnée d’une peine d’inéligibilité.

« Nous souhaitons que les condamnations de monsieur Zemmour quittent le côté symbolique et qu’elles soient dissuasives. Que la peur de se faire condamner à une peine d’inéligibilité pousse ce candidat et les autres à cesser de propager des messages qui incitent à la haine raciste », a déclaré Samuel Thomas, président de La maison des Potes, auprès du journal.

Ce n’est pas le premier procès intenté à Eric Zemmour. Il a été relaxé en appel pour « contestation de crime contre l’humanité », jeudi 12 mai. L’ancien chroniqueur avait soutenu, en octobre 2019 sur CNews, que le Maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français. Relaxé en première instance, l’ex-candidat à la présidentielle avait vu le parquet faire appel de la décision.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Un retour sur terre judiciaire pour le FC Nantes

Football La fête aura été de courte durée pour le Football club de Nantes, tout du moins pour ses dirigeants. À peine quelques jours après la victoire du club ligérien en Coupe de France, trois collaborateurs du président Waldemar Kita et de son fils Franck ont passé plusieurs heures dans les locaux de la police judiciaire de Nantes, dans le cadre d’une enquête sur des transferts de joueurs. L’enquête, sur laquelle très peu d’informations ont filtré, porte sur des commissions versées lors du transfert de plusieurs joueurs. Des perquisitions avaient déjà été menées en décembre 2020 en lien avec cette même enquête au siège du club, au sein du centre d’entraînement de la Jonelière. Parallèlement, Waldemar Kita est visé depuis 2017 par une autre enquête, menée par le Parquet national financier et portant sur des soupçons de fraude fiscale. Ceci expliquant cela, la rumeur court depuis plusieurs jours que Kita pourrait revendre son club à hauteur de 80 millions. Affaires à suivre… é. S.

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘Dejemos a los niños fuera de esto’: la guerra de Putin afecta a los estudiantes rusohablantes en Europa

En todo el continente, los alumnos rusos se enfrentan a la intimidación, el acoso y la humillación por la invasión a Ucrania, otro efecto perverso de una guerra que afecta de manera abrumadora a personas inocentes.

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Por Emma Bubola y Valeriya Safronova

Alex Ebert, de 11 años, iba en el autobús de regreso a su casa, en un suburbio de Aquisgrán, al oeste de Alemania, cuando cuatro chicos le dijeron que él estaba matando a niños ucranianos, según afirmó su madre.

Uno de ellos, que lo había empujado la semana previa, según lo que Alex le contó a su mamá, y se había referido a él con una palabra despectiva para los rusos, le azotó la cabeza contra una ventana y lo pateó en el estómago y en la espalda. Alex, que habla ruso porque sus padres son originarios de Kazajistán, se bajó en una parada y se sentó en el suelo hasta que unos desconocidos en un auto se detuvieron y lo llevaron a casa.

“Estaba llorando y adolorido”, comentó su madre, Svetlana Ebert. “No entiende qué tiene que ver él con todo esto”.

La invasión del presidente ruso, Vladimir Putin, ha matado a cientos de niños ucranianos, ha dejado huérfanos a muchos más y ha desplazado a millones, además de destruir viviendas y escuelas. Sin embargo, también ha permeado en la vida de niños rusohablantes en toda Europa, quienes han tenido que pagar por la agresión de Putin con humillación, hostigamiento y acoso escolar (otro efecto perverso de una guerra que está afectando de manera abrumadora a personas inocentes).

“Este problema crece cada día más”, opinó Carsten Stahl, el activista antiacoso más prominente de Alemania, quien señaló que había recibido una gran cantidad de reportes de acoso escolar de estudiantes rusohablantes. “Estoy furioso y muy avergonzado”.

En los salones de clase de Europa, niños desconcertados por la guerra han hecho preguntas y reciben respuestas. Sin embargo, como sus gobiernos han buscado aislar a Rusia a nivel tanto cultural como político, también han desahogado sus temores y en ocasiones han buscado culpables o imitado la hostilidad de los adultos, con el riesgo de crear nuevos campos de cultivo para la violencia y la intimidación en un continente que vuelve a sufrir por una guerra.

“Si sembramos la idea en su mente de que está bien odiar y acosar, permanecerá ahí durante mucho tiempo”, expresó Stahl. “Los niños son el espejo de nuestra sociedad”.

Con frecuencia, los acontecimientos mundiales han brindado excusas para el acoso. La pandemia de la COVID-19 trajo consigo una ola de acoso contra niños asiáticos y, en 2016, tras una serie de ataques terroristas del Estado Islámico, los niños musulmanes reportaron un incremento en el acoso escolar. Ahora, relató Stahl, la preocupación por la guerra en Ucrania ha agregado nuevos objetivos al tipo de comportamiento vengativo que puede llevar a los niños a no ir a la escuela y, en algunos casos, derivar en depresión y pensamientos suicidas.

En Harsefeld, una población a las afueras de Hamburgo, Anastasia Makisson, de 13 años, quien es rusoalemana, recibió varias notas anónimas en la escuela en las que la llamaban nazi y la exhortaban a regresarse a Rusia a “beber vodka con Putin”.

Makisson también comentó que algunos estudiantes se le acercaron para gritarle: “¡Putin!”. A Anastasia le gustaba la escuela, pero, desde que le llegaron las últimas notas en abril, no ha regresado debido al temor que siente. “Tengo miedo de que alguien me pegue. Todos se me quedan viendo. Es como si pensaran: ‘Qué asco, es rusa’”.

Su padre, Ilya Makisson, mencionó que la escuela prometió investigar el asunto, pero que todavía no había hecho nada al respecto. La escuela no respondió a una solicitud de comentarios.

Alrededor de una semana después de que Rusia invadió a Ucrania, Elisa Spadoni, de 13 años, que es italorrusa, terminó su tarea en su casa en el centro de Italia y revisó el grupo de WhatsApp de su clase. En el chat, un compañero de clase la llamó “hija de Putin”. En otro mensaje, se leía: “Por mí, mejor que te mueras”.

Cuando Elisa les pidió a sus compañeros que dejaran de enviarle esos mensajes, un chico respondió: “Nos detendremos cuando ustedes dejen de lanzar misiles a Ucrania”. Y también escribió: “Mañana, la golpearé”.

Elisa, que antes era una estudiante dedicada y entusiasta, le dijo a su madre que ya no quería ir a la escuela.

“Me sentía avergonzada. Desearía no tener ascendencia rusa”, dijo Elisa.

Cuando su padre reportó el acoso a su maestra, la educadora comentó el asunto en clase, narró Elisa. Sin embargo, su madre aseguró que la niña esperó varios días antes de abrirse y hablarles sobre los mensajes; su madre se enteró de que había estado llorando en la escuela a través de sus compañeros de clase.

Como Elisa, muchos de los niños rusohablantes que han sido molestados intentan quedarse callados; en algunos casos, por vergüenza, como ocurre a menudo con el acoso escolar. Entre aquellos que alzaron la voz, algunos padres de familia temen que hablar sobre los incidentes pueda acarrear más problemas para sus hijos o dar la impresión de que apoyan la guerra.

Pero las organizaciones y algunas autoridades de toda Europa admiten que eso es un problema.

“Los compañeros de clase, sea cual sea su nacionalidad, no tienen la culpa de las acciones del agresor”, comentó la ministra de Educación de Lituania, Jurgita Siugzdiniene, en un comunicado dirigido a las escuelas.

“Dejemos a los niños fuera de esto”, dijo en televisión Gianmarco Medusei, presidente del consejo regional en la región de Liguria, en el norte de Italia. La organización benéfica Save the Children en Dinamarca también expresó su preocupación. “Ningún niño debe ser intimidado por lo que los adultos deciden hacer”, dijo en un comunicado.

Anna-Mariia Kraevskaia Hansen, de 14 años, dijo que en su pequeña escuela en la ciudad danesa de Horsens, algunos de sus compañeros de clase comenzaron a señalarla en los pasillos, diciendo: “Mira a esta espía”.

Algunos niños le dijeron que debería irse a su casa en Rusia, y otros que podría arrojarles bombas.

“Algunos niños simplemente piensan que es gracioso”, dijo Anna-Mariia. “Pero fue muy doloroso”.

Su madre, Nelli Kraevskaia Hansen, dijo que Anna-Mariia tenía problemas para dormir y se ausentó de la escuela algunos días porque se sentía agotada.

Morten Tido Madsen, uno de los profesores de Anna-Mariia, llevó a algunos alumnos aparte y les preguntó por qué le decían cosas malas a ella o a los demás. Algunos dijeron que era algo “divertido e inteligente” o que “no les importaba”. Madsen les preguntó si les gustaría recibir comentarios similares y dijo que sabía que les importaba porque son personas amables que no quieren lastimar a los demás.

“Lo que es importante para los niños es: ¿Quieren ser malos o buenos?”, dijo. “Ningún niño quiere ser un chico malo”.

A veces, Madsen le pedía a Anna-Mariia que se uniera a ellos y compartiera cómo se sentía por los comentarios.

“Ven que ella es Anna-Mariia, es una estudiante, no un país”, dijo. “Ella no tiene que disculparse por las acciones de Putin”.

El caso de Alex, el niño de Aquisgrán, sirve como muestra de que el acoso escolar y el hostigamiento no solo afectan a los niños rusos porque muchas personas hablan ruso en las antiguas repúblicas soviéticas tales como Estonia, Kazajistán y la propia Ucrania. El ruso es el quinto idioma extranjero más hablado en Europa, según un informe de la Comisión Europea.

En Londres, Yaroslav Fedorov, de 11 años, quien es ruso, contó a través de una llamada telefónica, que él y un amigo ucraniano salían de la escuela cuando tres chicos mayores los detuvieron. “Nos dijeron: ‘¿Por qué están hablando ruso? Los golpearemos’”. El director habló con los muchachos después de su queja, dijo Yaroslav. Los representantes del plantel se negaron a comentar.

Karolina Krilova, de 14 años, y originaria de Estonia, estaba parada con un amigo en una plataforma de tren en Vantaa, Finlandia, cuando dos adolescentes se les acercaron y los acusaron de apoyar la guerra y amar a Putin, luego les arrojaron latas vacías de bebidas energéticas.

En Aquisgrán, Svetlana, la madre de Alex, aseveró que, después de ejercer una presión considerable, la escuela programó una reunión con el chico que pateó y golpeó a Alex, así como con los padres del muchacho. En el encuentro, el joven se disculpó. Los otros menores que gritaron frases ofensivas, así como sus padres, fueron llamados a reuniones similares. La escuela no respondió a solicitudes para realizar declaraciones.

En el hospital, tras el ataque en el autobús escolar, un médico le diagnosticó a Alex síncope (o desmayo), dolor de cabeza, dolores estomacales muy intensos y náuseas, según un documento médico compartido con The New York Times.

“Al principio, sentí odio contra este chico que lo golpeó. Pero una semana después entendí que también es un niño. No es culpable”, concluyó la madre de Alex.

Valeriya Safronova es reportera de la sección Style. @vsaffron

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El País (ESP)

Qué ver y hacer en Cazorla, capital del turismo rural 2022

ANDALUCÍA

Enclavado dentro del mayor espacio protegido de España, este pueblo de Jaén se ha impuesto por votación a otros nueve finalistas

La localidad jienense de Cazorla, situada en parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, se ha convertido en la Capital Rural 2022, una iniciativa impulsada por la plataforma de alojamientos rurales Escapada Rural. Ha conseguido imponerse a los otros nueves finalistas —Chinchón (Madrid), Esterri d'Àneu (Lleida), Tinajo (Lanzarote), Blanca (Murcia), Graus (Huesca), Nieva de Cameros (La Rioja), Tiedra (Valladolid), Sineu (Mallorca) y El Robledo (Ciudad Real)— al obtener el 20,9% de los casi 100.000 votos totales emitidos en la VI edición del certamen.

Cazorla recoge el testigo de otro pueblo andaluz, el municipio gaditano de Olvera, que fue capital en 2021 tras obtener el 18% de los votos recibidos. Su nombre se suma a los pueblos de Potes (Cantabria), Santillana del Mar (Cantabria), Aínsa-Sobrarbe (Huesca) y Sigüenza (Guadalajara), galardonados en años anteriores. Este galardón tiene como objetivo dar visibilidad a los municipios que apuestan por el desarrollo del turismo rural. El alcalde de Cazorla, Antonio José Rodríguez Viñas, agradeció que se les otorgue este premio, "un reconocimiento al trabajo que se viene realizando durante estos años en materia de comunicación, difusión y promoción del destino turístico desde la Administración local y del empresariado de Cazorla”.

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El castillo de la Yedra, construido durante la época andalusí frente a un mar de olivos, y las ruinas de la renacentista iglesia de Santa María, atribuida a Andrés de Vandelvira, son sus principales reclamos turísticos. Pero sobre todo atrae a los viajeros por el parque natural de Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, un extenso mosaico vegetal de pinos laricios y carrascos, encinas y alcornoques, olivos y acebuches donde no es es difícil avistar a los grandes ungulados como la cabra montesa, el muflón, el gamo, el ciervo o el jabalí, sobre todo en primavera y en otoño, durante la berrea. El parque natural, el segundo espacio protegido por extensión de Europa, es también territorio de grandes rapaces como buitres negros y leonados; águilas reales, perdiceras y culebreras; alimoches, halcones y búhos reales.

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Cazorla puede servir de base para numerosas rutas de senderismo y bicicleta de montaña, como el GR-247 Bosques del Sur, que lo recorre en círculo en 21 etapas a través de caminos señalizados. Uno de los tramos más populares, por su belleza paisajística, es el que sigue el desfiladero del río Borosa, a mitad de camino entre el centro de interpretación de la torre del Vinagre y el paraje de Aguas Negras. Una pista forestal parte de la piscifactoría de Borosa remontando el río hacia la denominada cerrada de Elías, donde las aguas fluviales han labrado un estrecho desfiladero. Una serie de pasarelas de madera clavadas en la roca permiten atravesar el interior del barranco, hasta salir a los nacederos del río en las campas de Aguas Negras. Ante los ojos, el salto de los Órganos, y más arriba, las lagunas de Valdeazores.

Para aquellos que se acerquen a Cazorla, aquí van cuatro pistas cercanas para seguir disfrutando de la provincia de Jaén.

Noguera de la Sierpe, tranquilidad en la Sierra de Cazorla

Este hotel, con cinco hectáreas a la orilla del Guadalquivir en el corazón del parque natural de las Sierras de Cazorla, Segura y Las Villas, en Jaén, augura unas vacaciones oxigenantes y tranquilas arropados por el bosque mediterráneo.

24 horas en Jaén: lo que hay que saber para disfrutar al máximo de la ciudad andaluza

Coronada por el castillo de Santa Catalina, Jaén se extiende sobre las laderas de un cerro de tal manera que la calle principal de su centro histórico parece discurrir entre los decorados de corcho de un belén. 

El Camino de san Juan de la Cruz, un viaje mágico hacia el interior

No es una ruta mística, ni tampoco una peregrinación. Es el camino en sí mismo, un viaje hacia el interior de España siguiendo la huella de san Juan de la Cruz, el carmelita que en el siglo XVI iluminó este gran sendero lleno de naturaleza.

Mucho que ver en la sierra de Andújar

Por tierra, agua y aire, la sierra de Andújar es un alarde de biodiversidad. No es difícil toparse con aves de todo tamaño y pelaje, desde el pequeño petirrojo hasta la gran águila imperial, mientras sobrevuelan a ciervos, gamos, toros, zorros o al fenomenal y escurridizo lince ibérico.

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France24 - Monde

Covid-19 : la Corée du Nord annonce plusieurs morts et une propagation nationale

Publié le : 13/05/2022 - 02:29

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L'agence de presse officielle nord-coréenne a affirmé vendredi que le Covid-19, dont de premiers cas avaient été signalés jeudi, a fait plusieurs morts et s'est répandu "dans tout le pays". Aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le virus.

La Corée du Nord a annoncé vendredi 13 mai ses premiers morts du Covid-19, précisant que plus de 187 000 personnes ayant de la fièvre étaient "isolées et soignées" et que le virus s'était déjà répandu "dans tout le pays".

L'agende de presse officielle KCNA a affirmé que le leader Kim Jong-un s'était rendu au siège national de la prévention des épidémies et qu'il a "pris connaissance de la propagation du Covid-19 dans tout le pays".

"Une fièvre dont la cause n'a pu être identifiée s'est propagée de manière explosive dans tout le pays à partir de la fin avril", a-t-elle avancé. Six personnes victimes de "fièvre" sont mortes dans le pays, dont une testée positive au sous-variant BA.2 d'Omicron, a-t-elle précisé.

Ce pays reclus avait fait état jeudi de ses tout premiers cas de Covid-19, déclarant que la Corée du Nord passait au mode "prévention d'urgence maximale des épidémies".

"Rien que le 12 mai, quelque 18 000 personnes ont eu de la fièvre à travers tout le pays et, à l'heure actuelle, 187 800 personnes sont isolées et soignées", selon la même source.

Aucun habitant vacciné

Aucun des 25 millions d'habitants n'est vacciné contre le coronavirus, Pyongyang ayant rejeté les offres de vaccination de l'OMS, de la Chine et de la Russie.

Jeudi, Kim Jong-un avait présidé une réunion d'urgence du bureau politique sur la situation épidémique et a ordonné des mesures de confinement pour tenter d'enrayer la propagation du virus.

"C'est le défi le plus important et la tâche la plus importante auxquels notre Parti doit faire face pour inverser rapidement cette situation de crise sanitaire", a ajouté KCNA.

La Corée du Nord s'est longtemps vantée de sa capacité à tenir le virus à distance et n'avait pas signalé à l'Organisation mondiale de la santé le moindre cas confirmé de Covid-19.

L'épidémie de Covid-19 pourrait s'être déjà propagée à travers le pays, selon des analystes, à l'occasion d'importants événements en avril à Pyongyang, notamment un défilé militaire lors duquel ni les participants ni les spectateurs ne portaient de masque.

Avec AFP

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Covid-19 : confinement en Corée du Nord, qui annonce son tout premier cas

Valeurs Actuelles

Nice : ils squattent la villa d’un ressortissant russe au nom de la guerre en Ukraine

Ils ont voulu donner une valeur militante à leur geste, mais cela ne les a pas empêchés de finir en cellule. Quatre personnes, trois Ukrainiens et un Tchétchène, ont été interpellées jeudi 12 mai dans le quartier du Mont Boron, à Nice, alors qu’ils squattaient une villa. Ils ont argué que le propriétaire était russe et justifié la violation de domicile par l’invasion de l’Ukraine, rapporte 20 Minutes.

Les serrures changées

C’est un ami du propriétaire, un homme d’affaires moscovite, qui a constaté la présence des deux couples alors qu’il vérifiait que tout était en ordre. Il a notamment découvert que les squatteurs avaient fait changer les serrures de la maison. Plusieurs oligarques proches du Kremlin ont vu leurs biens en France gelés, y compris leurs villas sur la Côte d’Azur. Une mesure qui ne donne cependant aucun droit à des particuliers de s’y inviter. En avril, le ministère de l’Economie évaluait le montant des biens en question à plus de 23 milliards d’euros.

Mais le propriétaire de la maison de Mont Boron n’apparaissait pas sur la liste de ces oligarques. Selon les informations de Nice-Matin, si la demeure se situe dans un quartier aisé du littoral azuréen, elle est cependant loin d’égaler le standing de celles des milliardaires russes proches de Vladimir Poutine. Les quatre squatteurs ont été placés en garde à vue.

Nice : les dernières actualités

Législatives 2022 : les élus RN de Nice soutiennent Philippe Vardon, écarté par le parti

Philippe Vardon, victime de l’invraisemblable tambouille de la droite nationale à Nice

Législatives : face à Philippe Vardon, le RN investit l’ex-Reconquête! Benoît Kandel

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Amazon réduit le dialogue social à néant

Billet

Cécile Rousseau

Les négociations annuelles obligatoires chez Amazon France Logistique se sont terminées en queue de poisson. Alors que la CGT avait tenté de mettre sur la table une ultime proposition de 4 % d’augmentation, la seule CGE-CGC a finalement signé un accord tablant sur 3,5 % de hausse de salaire. Inacceptable pour les autres syndicats au vu de l’inflation, mais surtout, des profits gigantesques dégagés par la multinationale. Au premier trimestre 2022, elle a réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 7 %, à 116,4 milliards de dollars.

Au sein du mastodonte, c’est tout le dialogue social qui semble au point mort. Les discussions sur la pénibilité ou encore la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences n’ont également pas abouti. « Amazon préfère l’échec au dialogue, dénonce la CGT. Elle préfère employer par l’entremise de filiales peu regardantes des sans-papiers, les exploiter et les maltraiter, plutôt que de négocier », tacle le syndicat, faisant référence à la grève actuelle chez le sous-traitant Lumina Services. Les belles paroles de Jeff Bezos, l’ex-PDG, résonnent plus que jamais dans le vide intersidéral : « Nous allons être le meilleur employeur et l’endroit le plus sûr où travailler sur Terre. »

CharivariAmazon
El País (ESP)

El ángel exterminador y otras curiosidades de la costa de Cantabria

CANTABRIA

Siete lugares sorprendentes en irresistibles excursiones por los pueblos y acantilados de la comunidad norteña

Los 284 kilómetros de litoral de Cantabria ofrecen al viajero inquieto mil y una rarezas entre cabos, playas y acantilados. Aquí proponemos siete enclaves que deparan sorpresas visuales, reafirmándonos en la grata costumbre de descubrir la costa norte fuera de temporada. 

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Magnífico golpe de vista

Las desembocaduras de las rías —o tinas— que flanquean el pueblo de Pechón embelesan en el litoral lindante con Asturias. En ningún otro punto de Cantabria se ve cómo los encinares se aproximan tanto al mar. La garganta que forma la Tina Menor nos enfrenta a la fastuosa sierra de Jerra y a un río Nansa que se diluye, ya hecho mar, a los pies del mirador situado en el kilómetro 2 de la CA-380. Sus aguas viran, según los días, del verde al azul, y ganan mucho en pleamar, en tanto que la bajamar saca a la luz la playa del Sable. Pero no hay que quedarse en los bancos que custodian el monumento al Pescador de caña, de Antonio Coello de Portugal: a 100 metros se accede a pie (no se puede aparcar) a otro banco-mirador sublime, ya sin vegetación que entorpezca la perspectiva.

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Un ángel custodio

Dignificando la ruinosa iglesia del siglo XV, en pleno camposanto, un ángel de mármol con las alas al viento se alza desde 1895 sobre el presbiterio, visible desde buena parte de Comillas e iluminándose de noche con un aura fantasmagórica. “Lo tachan de exterminador”, apunta Enrique Campuzano, doctor en Historia del Arte y miembro del equipo restaurador del cementerio, “cuando en realidad su actitud no es sino la de tutelar, con la espada caída” —la flamígera original era de mármol, pero se derrumbó, junto con el resto de la escultura, en 1941—. Su autor, Josep Llimona, fue uno más de los artistas de la escuela modernista de Barcelona —junto con Gaudí, Domènech i Montaner y Vallmitjana, entre otros— abducidos por el segundo marqués de Comillas. Llimona había llegado recientemente de Italia, lo que explica la analogía del ángel, en cuanto a envergadura y expresión facial, con el David de Miguel Ángel. A sus pies, formando un conjunto, estaba proyectada una niña en actitud lectora, figura que nunca se labró.

El encanto del cementerio de la localidad no radica solo en su elevación sobre una colina frente al Cantábrico; todo él es de un coqueto modernismo, tanto en los muros rematados con pináculos como en la estupenda portada, con su verja forjada actualmente en proceso de restauración. Otra obra funeraria de referencia de Llimona es el panteón en forma de ola, propiedad de la familia Piélago.

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‘La cara del indio’

Al poco de abandonar la localidad de Cóbreces en sentido Santander, veremos a la izquierda el indicador a Bolao, lo que es decir al ruinoso molino de maíz que atrae con sus muros, su arroyo escalonado, su represa, en un declive que enamora por su grado de conservación. Paraje tapizado por prados de siega —con presencia de vacas— en donde la rocalla del acantilado sorprende al espectador con La cara del indio,como una divertida esfinge con secreto. A mano derecha veremos encaramado en el acantilado un banco de madera para el disfrute visual de la costa comprendida entre Oyambre y Suances, así como de la hora del atardecer que, a partir de junio, incluye el disco solar cayendo por el mar; resulta mucho más cómodo acceder al banco desde Toñanes, pueblo del escritor Juan Gómez Bárcena (Santander, 1984) inspirador de su última novela, Lo demás es aire (Seix Barral). Antes o después, la posada San Tirso desempeñará un papel protagonista.

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Una capilla pasada por agua

¿Es concebible una capilla empotrada dentro del acantilado sobre la que descarga el Cantábrico toda su fuerza? Eso es lo que ocurre con la ermita dedicada a la mártir sevillana Santa Justa, cuyos orígenes hay que buscarlos en el siglo XIII. Hoy consta de solo dos paredes —está reforzada la que soporta el oleaje— y un ventanuco a través del cual se atisba el altar. Del aparcamiento salimos caminando sobre pizarra hasta la playa y pisando madera hasta el merendero, con bancos nuevecitos desde donde ser testigos de cómo rompen las olas durante los temporales. A la ermita se acerca uno con el mar en calma, para después subir al paredón de San Telmo, antiguo faro, desde el que se domina la playa de Tagle (ya en el municipio de Suances). Un célebre crimen perpetrado en 1954 en la hospedería Las Fondas, situada en esta playa y demolida en 2006, inspiró a la escritora María Oruña la novela negra Puerto escondido (editorial Destino).

Para completar la excursión: Chisco es el propietario del chiringuito de Santa Justa, dotado con una mullida terraza chill out y donde se organizan conciertos en verano. Más alejada, la posada La Cerrá de San Roque abrió en 1991 y reclama el honor de ser pionera del turismo rural en Cantabria.

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Sentado en el graderío de la bahía

Si en algo es imbatible la capital cántabra es en la calidad de sus paseos junto al mar, su disposición relajante, balnearia. Del palacio de Festivales de Cantabria podemos acercarnos a una mancha verde de la que surgen las gradas diseñadas por el arquitecto Alejandro Zaera (Madrid, 1963) para asistir a las regatas del Campeonato Mundial de Vela Olímpica de 2014, como ampliación del Centro de Alto Rendimiento de Vela Príncipe. Esta suerte de moderna duna arquitectónica con forma de proa invita al silencio —el tráfico queda lejos, como no sea el de los barcos que surcan la bahía—; hay pasamanos metálicos y las farolas tubulares se inclinan al desgaire figurando los mástiles de una embarcación. Detrás del graderío se conserva el dique seco de carena de 1908 que nos habla del pasado industrial santanderino; su caseta de bombas de achique hoy es un bar de atractiva terraza. El graderío dista 400 metros de la Zona de Hamacas (gratuitas), diseñadas también por Zaera.

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Los ojos del Cantábrico

Esta curiosidad geológica dispone de aparcamiento en un prao situado al costado del cabo de Ajo, al final de una calle estrecha, por lo que es desaconsejable desplazarse hasta aquí con vehículos de gran tamaño. En apenas 150 metros se alcanza el espectáculo rocoso de La Ojerada: dos oquedades erosionadas por efecto del agua y el viento simulando los ojos de una máscara —o las gafas de una cueva— desde las que se contempla el Cantábrico a placer. Y ello al acentuarse la erosión por la base del declive, factor particular de este tramo de costa. En lo alto se divisan los pescadores suspendidos en las alturas de la fachada oriental del cabo, mientras diversas grietas a modo de sifones expulsan aire al compás de las olas dando unos sustos de órdago. No conviene acercarse con mar picada; es importante hacerlo siempre con calzado antideslizante, y los niños, de la mano.

En la localidad de Bareyo, el plato local es la paella de marisco, recuerdo de los trabajadores de la construcción que levantaron los edificios a la vista. El restaurante Labu Ajo, con viveros de marisco, es un buen sitio para catarla.

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De la calle al mar

El pasadizo de 221 metros de largo, horadado en 1863 bajo el macizo de la Atalaya, conduce desde el centro de Laredo al que iba a ser el muelle de La Soledad, pero que las galernas se encargaron de destrozar. En la Guerra Civil sirvió de refugio. Desde el año 2021 el túnel está bien iluminado, con sistema de cierre y apertura automatizado de puertas y, en un tramo, el techo y las paredes lucen pintados cual fondo de acuario, con medusas, rayas y tiburones. La salida sorprende con un escenario costero arriscado, bancos para tomar el sol sin edificios a la vista y pasamanos metálicos que dan la posibilidad de deambular en bajamar entre la grava negra y los pedreros. Abre de 10.00 a 22.00 (cierra por temporal).

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France24 - Monde

Dimanche 15 mai, les parlementaires somaliens votent pour choisir le président

Publié le : 13/05/2022 - 23:24

Mounia KACEM

Les parlementaires somaliens choisiront ce dimanche 15 mai le nouveau président après plus d’un an de report des élections. En tout 39 candidats sont en lice pour le poste suprême dans un pays qui fait face à l’insurrection des islamistes radicaux chabab et à  la sécheresse. 

Trois réseaux d’ONG qui luttent contre la corruption au Niger, ont déposé une plainte conjointe mercredi au parquet de Niamey. Cette plainte fait suite aux révélations, fin avril, de la Cour des comptes sur des dizaines de cas de malversations.

La Cour des comptes conclut que ces malversations atteignent 63 milliards de francs CFA (95,7 millions d'euros) de manque à gagner pour l'Etat de manque a gagné pour l’Etat nigérien.

Enfin nous accueillons le groupe Magic System depuis Abidjan où se déroule le Festival des Musiques Urbaines d'Anoumabo. Outre l'aspect culturel et social, ce festival offre une plateforme d'échanges, entre professionnels de la culture, artistes, festivaliers et hommes de médias. Au cœur des débats pour cette 14ème édition : l’entreprenariat et l’employabilité des jeunes.

Autre évènement, après plus de 8 ans le groupe mythique va se produire de nouveau sur scène pour le plus grand plaisir de leurs fans.

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Valeurs Actuelles

Un groupe armé ouvre le feu au centre commercial de Toulouse, un vigile gravement blessé

Trois interpellations

Une altercation entre le vigile et un groupe de personnes, plus tôt dans la journée, pourrait être à l’origine de la fusillade. Lors de leur intervention, les pompiers ont également vu arriver un homme blessé à la tête, rapporte France Bleu. Il a expliqué avoir été frappé avec un objet contendant. L’enquête devra déterminer si les deux agressions sont liées.

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Toulouse : la justice ordonne l’expulsion de 90 migrants squattant un ancien Ehpad

Toulouse : jugé pour trafic de drogue, il s’en sort car le chien policier a mangé du cannabis

Un retraité toulousain séquestré par trois hommes pour le voler

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Mali : des centaines de personnes manifestent leur soutien à l'armée et la junte

Publié le : 13/05/2022 - 20:31

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Plusieurs centaines de Maliens se sont rassemblés vendredi à Bamako pour soutenir la junte, l'armée et la coopération militaire avec les Russes, dénoncée par les Occidentaux, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Oui à la coopération avec Moscou, oui à la junte et à l'armée malienne" : tel est le message scandé par plusieurs centaines de Maliens brandissant pancartes, banderoles et drapeaux russes lors d'une manifestation qui s'est tenue vendredi 13 mai à Bamako, selon des journalistes de l'AFP présents sur place. 

Les différentes organisations qui avaient appelé à se rassembler sur la place de l'Indépendance avaient aussi en ligne de mire, pour certaines, les sanctions ouest-africaines toujours en vigueur contre le Mali et la présence sur le territoire malien des milliers de Casques bleus de la mission de l'ONU (Minusma) dont le mandat est soumis à renouvellement en juin.

"À bas la France, la Minusma, et la Cédéao"

En milieu d'après-midi, la mobilisation était très éloignée de la manifestation de masse organisée le 14 janvier contre les sanctions ouest-africaines. Les autorités dominées par les militaires qui ont pris le pouvoir en août 2020 invoquent volontiers cette manifestation comme la preuve de leur légitimité.

Le retrait de la France, engagée militairement au Mali depuis 2013, et l'appel à l'aide à la Russie figuraient alors parmi les principales demandes des manifestants.

La France et ses alliés européens ont depuis lors annoncé leur retrait après des mois de dégradation diplomatique. Les Russes, mercenaires de la société privée Wagner selon les Occidentaux ou instructeurs déployés en vertu d'une légitime coopération entre États selon les autorités maliennes, se sont au contraire faits de plus en plus présents.

Parmi les drapeaux russes brandis par les manifestant était déployée une banderole "A bas la France, à bas la Minusma, à bas la Cédéao", la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest qui fait pression sur les colonels pour qu'ils rendent le pouvoir aux civils plus rapidement qu'ils ne l'entendent.

"La France est partie"

Les manifestants se sont surtout ralliés autour de leur armée et contre les sanctions ouest-africaines. "Parce qu'aujourd'hui, c'est l'armée notre espoir, et (même) notre unique espoir", a dit Bakary Diarra, 37 ans et membre d'une organisation de jeunes.

"Oui, la France est partie. Maintenant, que peut faire le Mali, c'est aussi de ça qu'il s'agit", disait Awa Camara, de la Ligue des musulmanes. "Nous souhaitons que Dieu montre le chemin de la sagesse à la Cédéao, à l'Union africaine et à la communauté internationale pour que le Mali sorte de cette situation", a dit Gabriel Coulibaly, membre d'une organisation de jeunes chrétiens. En attendant, "nous sommes Maliens, nous soutenons l'armée".

Les autorités revendiquent une montée en puissance difficilement vérifiable contre les jihadistes qui sévissent dans le pays depuis 2013. Le pays est par ailleurs plongé dans une crise économique profonde dont l'embargo sur les transactions commerciales et financières imposé par la Cédéao aggrave les retombées.

Avec AFP

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Mali : des mercenaires de Wagner à Gossi ont été filmés en train d'enterrer des corps

Mali : Paris proteste contre la décision de la junte de dénoncer les accords de défense bilatéraux

Le Débat de France 24

Mali : la junte rompt les accords de défense avec la France qui violerait sa souveraineté

Valeurs Actuelles

Seine-Maritime : un adolescent de 12 ans percuté lors d’un rodéo urbain

Deux semaines après avoir été bléessée lors d’un rodéo urbain à à Gonfreville l’Orcher, près du Havre , la victime a évoqué ses séquelles dans un entretien à France 3 Régions, publié vendredi 13 mai. Sa famille réclame des sanctions et le maire de la ville parle d’un « phénomène de société ». L’adolescent de 12 ans se trouvait sur une piste cyclable lorsqu’une motocross l’a percuté. Deux jeunes au visage masqué se trouvaient sur l’engin et ont pris la fuite. Blessé à la main et au genou, le jeune garçon devra subir une longue rééducation.

 « Beaucoup de colère »

« Je n’ai pas compris ce qui m’arrivait, je suis tombé au sol et j’avais très mal aux jambes », a-t-il raconté à France 3 Régions. Les séquelles ne sont pas seulement physiques. « Je ne vais plus à l’école et j’ai peur à chaque fois que j’entends une moto », a poursuivi l’adolescent. « Il y a beaucoup de colère car il y a eu un délit de fuite, je veux que justice soit faite, qu’ils soient présentés devant un tribunal et qu’ils soient punis et mis devant leurs responsabilités », s’est indignée sa mère.

De son côté, le maire (PCF) de Gonfreville l’Orcher assure qu’une cellule spécialement dédiée aux rodéos urbains a été mise en place. « On arrive à avoir des informations pour aller chercher les motos là où elles se trouvent, mais c’est un véritable phénomène de société qu’il va falloir régler collectivement », explique-t-il. Face à la multiplication de ces infractions, le ministre de l’Intérieur a affirmé, jeudi 12 mai que « la mobilisation de tous les services doit s’intensifier avec la saisie systématique des véhicules et l’interpellation des auteurs ».

Le Havre : les dernières actualités

Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne

Au Havre, des sans-papiers manifestent contre le durcissement des régularisations

Fécamp : un projet d’éoliennes monumentales en préparation

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

North Korea: Covid outbreak a great disaster, says Kim Jong-un

North Korea's rapidly spreading Covid-19 outbreak is a "great disaster" for the country, its leader Kim Jong-un has said, according to state media.

Mr Kim called for an all-out battle to tackle the spread of the virus during an emergency meeting on Saturday.

It comes after officials announced the first confirmed cases on Thursday - although experts believe the virus has likely been circulating for some time.

There are fears a major outbreak could have dire consequences in North Korea.

Its population of 25 million is vulnerable due to the lack of a vaccination programme and poor healthcare system.

And on Saturday, state media reported that there had been half a million cases of unexplained fever in recent weeks. The country has limited testing capabilities so most Covid cases are not confirmed.

That figure marked a major increase on the numbers given on both Friday and Thursday, potentially providing some indication of the scale of North Korea's outbreak.

"The spread of the malignant epidemic is [the greatest] turmoil to fall on our country since the founding," the official KCNA news agency quoted Mr Kim as saying.

He blamed the crisis on bureaucratic and medical incompetence, and suggested lessons could be learnt from the response of countries like neighbouring China.

State media reports that 27 people have died since April after suffering a fever.

The reports do not say whether they tested positive for Covid, apart from one death in the capital Pyongyang which was confirmed to be a case of the Omicron variant.

The unprecedented admission on Thursday marked the end of two years of North Korean claims to be free of Covid.

The secretive country rejected offers from the international community to supply millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year. Instead, it claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.

It shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.

At a meeting outlining new Covid rules on Thursday, Mr Kim was seen wearing a face mask on television for what was believed to be the first time.

He ordered "maximum emergency" virus controls, which appeared to include orders for local lockdowns and gathering restrictions in workplaces.

South Korea has said it offered humanitarian aid after Thursday's announcement, but Pyongyang is yet to respond.

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BBC

Eurovision final 2022: Wolves, treadmills and high hopes for the UK

By Mark SavageBBC Music Correspondent

The Eurovision Song Contest reaches its grand final on Saturday night in Turin, with Ukraine, Italy and the UK among the favourites to win.

Yes, I said the UK. No, I don't believe it either. But here we are.

Sam Ryder, a construction worker turned TikTok star, wowed people so much during rehearsals that bookmakers have been shortening his odds of winning all week.

Now, I know what you're going to say: "But surely Eurovision is all about politics". And to an extent, you're right. Countries often trade votes with their neighbours. If Greece and Cyprus don't award each other "douze points", it would probably provoke a diplomatic incident.

But several studies - here's the most recent one - show that political voting rarely affects the overall winner. In order to get enough points, you need a broad range of support that's impossible to achieve through favouritism alone. Political votes definitely affect the mid-table results, however, while the last-place positions are reserved for the worst songs.

This year, of course, politics are expected to dictate the outcome. Ukraine are the presumptive favourites, as public sympathy soars after Russia's invasion.

But some observers are wary even of that suggestion. Is a 17-year-old in Tallinn really considering Vladimir Putin's geopolitical ambitions when they pick up the phone to cast a vote in a song contest, or are they thinking: "That boy from Belgium looks hot"?

Decades of pop history suggest it's the latter.

Anyway, the joy of Eurovision isn't about analysing the intricacies of the voting system. It's about revelling in the strange, beautiful, passionate and peculiar performances that the continent (and Australia) puts forward.

So here's a quick preview of the moments you should look out for when the Grand Final kicks off on BBC One on Saturday evening.

1) This Wolf Is Bananas (B-A-N-A-N-A-S)

Norway's Subwoolfer are the oldest act ever to take the Eurovision stage, having formed 4.5 billion years ago on the moon before coming to Earth to dominate pop music. Or so the story goes.

Known as Keith and Jim, they hide their identity behind custard yellow masks, and put a modern spin on the Red Riding Hood story over a thumping house beat. "Before that wolf eats my grandma, give that wolf a banana", they advise.

An ap-peel-ing cross between Hollaback Girl and What Does The Fox Say, this one has a British connection, too.

One of the wolves is rumoured to be Ben Adams from the 90s boyband A1.... and we spotted his wife outside the Norwegian delegation's hotel on Thursday, so it must be true.

2) The song about Meghan Markle's hair

Serbia's In Corpore Sano is a song that was clearly written during the pandemic by someone falling down a WebMD rabbit hole in the middle of a nervous breakdown.

An ode to personal hygiene, it poses the eternal question: "What's the secret behind Meghan Markle's healthy hair? I think that deep hydration is what it is", before spiralling into a feverish examination of personal hygiene, and whether "dark circles around the eyes indicate liver problems".

You imagine the singer Konstrakta (aka Ana Duric) scrawling these lyrics obsessively on her wall during a particularly dark night of the soul - an image that's only reinforced when she's joined onstage by a choir intoning in Latin.

In case that wasn't strange enough, she spends the entire performance washing her hands in a tiny basin. Naturally, it's a favourite among fans in the arena.

3) Måneskin's victory lap

Italian rock band Måneskin roared into first place at last year's Eurovision with their glam-thrash song Zitti E Buoni, and went on to become a genuine global phenomenon, touring with the Rolling Stones, winning an MTV Award and scoring a billion streams of their hit single, Beggin'.

"How many nights did I spend in my own bed last year? Maybe 10," laughs bassist Victoria De Angelis.

The quartet will return to the Eurovision stage on Saturday night to play their new single, Supermodel, which was inspired by "fake people" they encountered in LA last year.

"I know it's not our deepest song, but it's good," says frontman Damiano David.

Fans will notice he's a little less mobile than normal, after tearing his ankle shooting a music video. But the band are ready to reclaim the stage that brought them to an international audience. "I don't know if I'm going to be able to run around, but I'm just going to enjoy not being in the competition," says David.

4) Spain's breathless contestant

Under different circumstances, Cuban-Spanish singer Chanel wouldn't be part of the contest.

Two years ago, she was one of five actresses on the shortlist to play Anita in Steven Spielberg's remake of West Side Story. The role eventually went to Ariana deBose, but cinema's loss is Eurovision's gain.

Chanel's slinky pop song, SloMo, was originally written for Jennifer Lopez, and it has a dance routine worthy of La Lopez herself.

To ensure she could carry out the choreography without losing her breath, Chanel trained for Eurovision by singing while running on a treadmill.

After three days, she decided the challenge wasn't enough, and started running in heels. Now that's dedication.

5) Could Italy do the double?

This year's contest has spawned a lot of copycat Måneskins - most of whom were thrown out in the semi-finals - but Italy has gone in the opposite direction.

Their entry comes from Mahmood, a runner-up in 2019, who's teamed up with fellow Italian pop star Blanco for a big old ballad and, let me tell you, it's a spine-tingler.

Brividi (translated as "chills") is a song about how, in love, the fear of being inadequate is a universal experience - regardless of gender, identity or sexuality.

"I'd like to love you, but I'm always wrong", the duo sing, with just the right blend of pathos and vulnerability, "and I get chills, chills, chills".

On Spotify, it's currently the most-played song from this year's contest.

That's not a guarantee of votes on Saturday night (what if all those plays come from Italians, who can't vote for their own act?) but it's a sign that Ukraine might not have the competition sewn up.

If Italy do win, they'll be the first country to have back-to-back victories since Ireland's incredible hat-trick in the early 1990s.

6) Australia's crippling costume

Australia's Sheldon Riley wrote his song, Not The Same, years ago as a message to his younger self, about the struggles of dealing with Asperger's Syndrome and coming to terms with his sexuality in a deeply religious family.

He says he's been singing it since he was 15 - but the message has changed from one of despair to hope, as he learned to be proud of his differences.

The song's transformation is evident in the staging too. When he won Eurovision - Australia Decides earlier this year, he was dressed in black, surrounded by bleak, industrial sets. Now, he's all in white and bathed in light.

And he can barely move.

Sheldon's costume weighs 40kg - thanks to the 200,000 Swarovski crystals and 90,000 Swarovski pearls stitched into the fabric. Along with his mask and other accessories, the total weight is 51kg. Imagine his excess baggage charges.

7) The sleepy singer

Believe it or not, when Estonia's Stefan performs on Saturday night, he will only just have woken up.

"Usually, I go to sleep before I go on stage," he told Steve Holden on the Official Eurovison podcast. "I don't know why, but my body tells me, 'you need to rest' and I just go somewhere quiet and take a nap for 15 minutes, and then I wake up like a new person."

There's nothing sleepy about his performance, though, as Stefan bounds around the arena like a little puppy, even taking a daring leap over the stage's built-in waterfall. Let's just hope he remembers to set his alarm.

Watch the first Eurovision Semi-Final on BBC iPlayer now.

Watch the second Eurovision Semi-Final on BBC iPlayer now.

Watch the Eurovision Song Contest Final on BBC iPlayer and BBC One, at 20:00 BST on Saturday 14 May.

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France24 - World

In a haze of disinfectant, China struggles with invisible enemy

Issued on: 14/05/2022 - 09:16

Shanghai (AFP) – Leaving a fine mist of disinfectant in their wake, China's hazmat-clad health workers are cleaning homes, roads, parcels and even people -- but more than two years into the pandemic, experts say it is a futile measure against Covid-19.

China is tied to a zero-Covid strategy, wielding snap lockdowns, mass testing and lengthy quarantines as part of unrelenting efforts to quash virus outbreaks no matter the cost to the economy or freedoms of its people.

Among its arsenal of virus controls is disinfectant spraying, which a top Shanghai official earlier this month lauded as a key part of a "grand assault" on the virus.

Footage shows legions of "big whites" -- as health workers in hazmat suits are referred to in China -- spraying apartments with a virus-killing haze after their inhabitants have been taken into state quarantine.

The sight has become one of the most visual expressions of China's zero-Covid policy, which has taken on a political dimension as President Xi Jinping has pegged the legitimacy of his leadership on protecting Chinese lives from Covid.

Personal possessions and home furnishings lie amid clouds of cleanser, the images show -- while in other cases the targets are city streets, walls and parks.

But such labour-intensive campaigns are relatively pointless against a virus that spreads through droplets expelled in coughs and sneezes into the air, experts told AFP.

"Since infection through touching contaminated surfaces is not an important route of transmission, extensive and aggressive use of disinfectant is not necessary," said Yanzhong Huang, senior fellow at the New York-based Council on Foreign Relations.

Transmission through contaminated surfaces and objects is possible but comparatively rare.

The odds have not deterred China's disinfectant sprayers.

Shanghai alone had sterilised 13,000 areas as of May 2 under a policy targeting infected people's homes, apartment blocks and "preventative" disinfection of entire compounds, vice-mayor Liu Duo said.

The city has seethed for weeks under a shifting mosaic of lockdowns that have seen some of its 25 million residents scuffle with police and unleash a flood of fury and frustration on social media.

Beds, clothes, scooters

In one social media video verified by AFP, a hazmat-suited health worker brandishing a powerful hose sprays clouds of disinfectant on a resident's bed, desk and clothes.

Other clips show workers wandering through streets and housing compounds, casually spritzing walls, scooters -- and even the ground while residents line up for tests.

One Shanghai resident told AFP his home was sterilised twice after they returned from quarantine, with his family being ordered to wait outside for an hour each time.

Experts struggled to see the necessity of the measure for maintaining public health.

While the virus can transmit through surfaces, "it cannot survive long outside the human body, so it is unnecessary to sterilise outdoor surfaces," Huang from the Council on Foreign Relations said.

"The widespread use of some chemical disinfectants, such as chlorine disinfectant, could have harmful impacts on human health (and) the environment."

Leong Hoe Nam, an infectious disease expert at Singapore's Mount Elizabeth Novena Hospital, said outdoor disinfection was "absolutely pointless."

"The Chinese phrase is 'drawing feet on a snake' -- superfluous," he told AFP.

Politics of spraying

China's refusal to waver on zero-Covid may be driving the zealous use of sterilisers, said Ben Cowling, a professor at the University of Hong Kong's School of Public Health.

Given the disruptive impact of sudden lockdowns, "one could see a rationale for using every possible approach to reduce transmission," he told AFP.

Those may include strategies that "might have close to zero effect but might in rare circumstances prevent one infection," he added.

Leong said the disinfection drive was mostly "a lot of visible intervention that pleases administrators" without doing much to prevent Covid spreading.

But Beijing's desire to demonstrate its commitment to a flagship policy was perhaps the more important aspect, Huang said.

The move "conjures up the image of a heroic battle against an invisible enemy," he said.

© 2022 AFP

New York Times - World

Fuera de los muros de una prisión salvadoreña, ‘todas somos madres llorosas’

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El Salvador Dispatch

Decenas de mujeres esperan fuera de un centro de detención noticias de sus seres queridos después de que la represión a la violencia de las pandillas ocasionara el encarcelamiento de más de 25.000 personas.

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Por Natalie Kitroeff

Photographs by Daniele Volpe

SAN SALVADOR, El Salvador — Un joven de 19 años salió a tropezones de un coche de policía y cayó en los brazos de su novia, quien le robó un beso desesperado. Su hermana mayor, que miraba, gritó. Segundos después, el joven, Irvin Antonio Hernández, había desaparecido, arrastrado a la cárcel de enfrente.

Las dos mujeres se desplomaron en un banco de madera cercano junto a unas desconocidas que entendían mejor que nadie lo que acababa de pasar. Sus hijos habían desaparecido tras esos mismos muros.

Tras un fin de semana sin precedentes de asesinatos de pandillas en marzo, el gobierno salvadoreño declaró el régimen de excepción y suspendió las libertades civiles garantizadas en la Constitución. La campaña de detenciones masivas que siguió condujo al encarcelamiento de más de 25.000 personas en aproximadamente un mes y medio.

Muchos de los detenidos han sido enviados a una carceleta conocida como El Penalito, un edificio en ruinas en la capital, San Salvador, que se ha convertido en la zona cero de la que quizá sea la represión policial más agresiva de la historia del país centroamericano. Es la primera parada de lo que podría ser una larga estancia en el superpoblado sistema penitenciario del país.

Tras pasar ya sea días o semanas en El Penalito, muchos de los reclusos son trasladados directamente a centros de máxima seguridad. Tras la represión, los familiares de los detenidos empezaron a reunirse en la calle a la espera de saber qué ocurriría a continuación.

Un jueves reciente, decenas de madres, abuelas, hermanas y novias se agolpaban alrededor de mesas de madera desvencijadas frente a la prisión, encorvadas sobre carteras llenas de documentos que esperaban que demostraran la inocencia de sus hijos: documentos de identidad del gobierno, registros escolares, identificaciones del trabajo.

María Elena Landaverde se tomó unos días de vacaciones y convenció a una persona cercana para que la llevara en carro al amanecer para intentar ver a un chico que fue detenido mientras llevaba el desayuno a su familia. Morena Guadalupe de Sandoval se apresuró a ir cuando su hijo llamó para decir que los agentes de policía lo habían bajado de un autobús a casa desde su trabajo de conserje en la ciudad. Edith Amaya dijo que vio moretones en la cara de su hijo antes de que los policías se lo llevaran.

“Queremos verlo una vez más”, dijo de Sandoval, sollozando junto a su propia madre, que ayudó a criar a su hijo, Jonathan González López. “Aquí todas somos madres llorosas”.

La pregunta que se hace de Sandoval es si a alguien le importa. El presidente de El Salvador, Nayib Bukele, ha admitido que hay inocentes que han sido atrapados durante la represión, pero insiste en que son una pequeña parte de las detenciones. Y la gran mayoría de los salvadoreños —más del 80 por ciento, según las encuestas— apoyan a Bukele y aprueban las medidas extremas del gobierno.

El odio a las pandillas es tan profundo en El Salvador que muchos quieren someterlas por cualquier medio. Los medios de comunicación locales e internacionales han difundido imágenes de familiares suplicando a la policía información sobre sus hijos y gritando mientras se los llevan. Hasta ahora, nada ha hecho cambiar la opinión pública contra la campaña de detenciones masivas ni contra el presidente que la dirige.

Pero aunque las mujeres que buscan a sus hijos en las cárceles salvadoreñas no son en absoluto un grupo político organizado, su ira no debe subestimarse, dicen los expertos.

Las madres en duelo tienen un historial de agruparse en América Latina, lo que ha provocado desafíos más duraderos para los gobiernos autocráticos.

Por ahora, las mujeres que se encuentran fuera de El Penalito se centran en mantener a sus hijos alimentados. Bukele se ha jactado de haber racionado los alimentos a los presos durante la represión, por lo que muchas familias optan por comprar las comidas a sus familiares en una cocina autorizada por el gobierno con un pequeño puesto abierto fuera de la prisión.

Solía haber un solo proveedor de comidas para todos, pero después de tantas detenciones en las últimas semanas, se autorizó a otro local contiguo a empezar a servir comida y a suministrar otros artículos de primera necesidad, como pasta de dientes y calzoncillos.

“Es por todo eso del monopolio”, dijo una de las mujeres que trabajaba en la cocina original, que se negó a dar su nombre por temor a represalias. Los familiares de los reclusos se habían quejado en el pasado de que se diera a un solo negocio la exclusividad de proveer desayunos, almuerzos y cenas, según informaron los medios de comunicación locales.

Las mujeres de fuera de la prisión se enteran de mucho con los empleados de los dos proveedores de comidas, que suelen ser de los primeros en saber cuándo se traslada a los reclusos de sus calabozos a otra prisión. Los familiares consiguen mucho menos de la propia prisión, que dispone de una pequeña ventanilla para responder a las preguntas, pero ofrece pocas respuestas.

“No sabemos nada”, dijo de Sandoval. Sostuvo una tarjeta de identificación de Burger King con una foto de su hijo, Jonathan, que tiene cara de bebé. “No pertenece a ninguna pandilla”, insistió. Antes de su detención, el joven de 21 años trabajaba en otro restaurante de la capital, según su madre, como conserje.

La novia de González, sentada junto a de Sandoval, cuida ahora de su hijo pequeño sin la ayuda de lo que él ganaba. “¿Qué va a hacer?”, preguntó de Sandoval. “Somos de escasos recursos. ¿Quién nos va a ayudar?”.

Ha sido difícil determinar cómo la policía salvadoreña ha identificado sus objetivos, porque las detenciones han sido muy rápidas y generalizadas. El gobierno no quiso conceder una entrevista con el director de la policía nacional, pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos fueron elegidos si habían tenido roces con la policía en el pasado.

Pero los familiares de los detenidos durante el régimen de excepción dijeron en entrevistas que muchos eran objeto de ataques si habían tenido roces con la policía en el pasado.

Irvin Antonio Hernández fue detenido cuando salió corriendo detrás de su hermanita, que se había marchado detrás de los perros de la familia. Hernández, sin camisa y sin zapatos, acabó esposado.

“Lo único que nos dijeron era ‘bicho, vení para acá’”, dijo Noemí Hernández, su hermana mayor. “‘Hay que ponerse zapatos y camisa y nos vamos’”.

Hernández fue detenido hace varios años, según su madre, cuando dice que dos pandilleros que huían de la policía se escondieron en su casa. También se llevaron al chico, aunque Hernández dijo que su hermano no tenía nada que ver con la pandilla.

“Estudió hasta el noveno grado y ahora trabaja”, dijo, con lágrimas filtrándose a través de su mascarilla. “Vende frutas y verduras, y tiene casa propia”.

Escuchando desde la acera, Liliana Aquino estalló.

“¡Nosotros los pobres lo pusimos ahí!”, dijo, refiriéndose al presidente. “Pero somos los pobres los que ahora estamos sufriendo”.

En 2019, Aquino, de 30 años, estaba asqueada de la clase política de El Salvador y votó contenta por el joven Bukele. Lo llama “mi presidente” y dijo que la gente que se preocupa por respetar los derechos de los pandilleros es absurda.

“Un pandillero no respeta nada, no piensa en mí”, dijo. Su madre vendía sándwiches en un mercado local, y se fue a la ruina en el intento de ganar dinero y también de cubrir las cuotas de extorsión que cobraba una pandilla. Al final del año, dijo Aquino, las pandillas exigían a su madre que les diera un bono de Navidad.

“Si no pagas, te matan”, dijo Aquino. Incluso si pagas, dijo, no estás seguro en El Salvador. Los transeúntes inocentes mueren en el fuego cruzado de los tiroteos de las pandillas todo el tiempo, dijo.

Ese día estaba fuera del centro porque su hermano había sido detenido recientemente bajo sospecha de ser miembro de una pandilla, dijo. Pero insistió en que él repara electrodomésticos y va al trabajo todos los días.

Aquino sigue apoyando al presidente y cree que ha hecho del país un lugar mejor para vivir. Sin embargo, la arbitrariedad de su estilo de justicia empezaba a cansarla.

“Ha ayudado mucho”, dijo Aquino. “Pero todo ha sucedido a costa de las lágrimas de muchas madres”.

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Valeurs Actuelles

Haine anti-police, accointances islamistes : l’inquiétant profil d’une femme qui a tenté de tuer des policiers

5 mai 2022, 1h45 du matin, hôpital Lariboisière (Paris 10e). Une jeune femme de 21 ans, Magassa O., patiente aux urgences, allongée dans un brancard. Soudain, raconte Le Parisien, elle aperçoit une policière blessée et en fauteuil roulant. Seule, la fonctionnaire attend également une consultation avec l’un des médecins de service. Tout aussi soudainement, Magassa O. se jette sur la policière, et lui assène de très violents coups de pied. Repoussée à quatre reprises, elle multiplie les assauts d’une très grande violence en hurlant « Allahou akbar », jusqu’à être finalement immobilisée sur son brancard.

Son déchaînement de violence n’est cependant pas encore terminé. A l’arrivée d’un équipage de police rattaché au 18e arrondissement de Paris, Massaga O. repart à l’attaque, folle furieuse : elle se rue sur l’un des policiers, et tente notamment de lui arracher son arme de poing. Enfin, elle est définitivement maîtrisée et immobilisée. Deux jours plus tard, le 7 mai, la jeune femme est placée en détention provisoire, à la suite d’une mise en examen pour « tentatives d’homicides volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Entre temps, les enquêteurs en ont appris d’avantage sur son troublant profil, au moyen d’une perquisition.

La haine de la police comme moteur

A son domicile, les policiers découvrent notamment un ouvrage biographique consacré à Oussama Ben Laden – un livre « disponible dans le commerce », selon Le Parisien. Surtout, l’historique des recherches internet de la jeune femme montre qu’elle passe énormément de temps à regarder des vidéos de violences policières, au point que la haine de la police semble désormais un motif bien plus crédible que l’islamisme – malgré ses cris et le livre.

Au reste, note le quotidien francilien, Massaga O. ne s’est guère cachée lors de sa garde à vue : répondant aux questions des enquêteurs du 2e district de police, elle a parfaitement assumé avoir voulu « tirer sur les policiers » et a même expliqué s’en être prise à la policière en fauteuil roulant parce qu’elle était « la plus fragile », et afin de « lui faire du mal ». Au reste, Massaga O. nie toute motivation politique ou religieuse. Le parquet antiterroriste, qui examine le dossier, ne s’en est donc pas saisi pour l’heure.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

French far-right pundit Zemmour seeks parliamentary seat in Saint-Tropez constituency

Issued on: 12/05/2022 - 22:48

NEWS WIRES

French far-right TV pundit-turned-politician Eric Zemmour said Thursday he would seek a seat in parliament standing in the glitzy constituency around Saint-Tropez, three weeks after failing with a presidential bid.

The Paris-born 63-year-old is seeking to establish his new party, Reconquest, as a national political force in parliamentary elections next month, but is expected to struggle. "I will lead our beautiful and major fight along with our 550 candidates," Zemmour wrote on Twitter, announcing his plans to stand in Saint-Tropez on the French Riviera where he recorded one of his highest scores nationally in the presidential election last month.

Reconquête est de retour partout en France. Je mènerai notre beau et grand combat aux côtés de nos 550 candidats. Je me présente dans la 4ème circonscription du Var.

May 12, 2022

Long known as a commentator and writer with virulent anti-Islam views, Zemmour launched his political career late last year in a bid to unseat President Emmanuel Macron. He was eliminated in the first round of April's presidential polls with a score of seven percent and has since failed to agree a tie-up with veteran far-right leader Marine Le Pen and her deep-rooted National Rally party.

Some Zemmour aides had advised him to sit out the parliamentary elections for fear another defeat could permanently tarnish his career. The constituency around Saint Tropez, long a magnet for the rich and famous, is seen as highly contested and is currently held by Macron's Republic on the Move party, which has been re-named Renaissance. Macron won re-election on April 24, defeating Le Pen by a score of 59 percent to 41.

Zemmour has several convictions for racist hate speech, but he was cleared of a possible crime of denying the Holocaust on Thursday. An appeals court in Paris upheld a previous judgement in his favour about his view that France's war-time leader Philippe Petain, who collaborated with the Nazi regime, had "saved" French Jews. 

The claim is contested by most historians, who point to Petain's well-documented anti-Semitism, but the court ruled it did not amount to denying the existence or gravity of the Holocaust.

(AFP)

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum sur son intégration à la Russie

Vendredi 13 mai, les autorités de la région séparatiste géorgienne prorusse d’Ossétie du Sud ont annoncé l’organisation d’un référendum sur l’intégration à la Russie, prévu pour le 17 juillet, indique Le Monde. Le « président » Anatoli Bibilov « a signé un décret sur la tenue d’un référendum dans la république d’Ossétie du Sud », ont déclaré ses services dans un communiqué, évoquant « l’aspiration historique » des habitants de cette région à rejoindre la Russie. 

 

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BBC

2022 FA Cup final: Watch Chelsea v Liverpool on BBC One

Last updated on 13 May 202213 May 2022.From the section FA Cup

Chelsea and Liverpool line up in the 141st FA Cup final at Wembley on Saturday (16:45 BST) - a match you can watch live on BBC One.

Liverpool, who beat Chelsea in the Carabao Cup final in February, are chasing an unprecedented quadruple after reaching the Champions League final, while they are three points behind leaders Manchester City in the Premier League with two games to go.

Eight-time FA Cup winners Chelsea are appearing in the final for the third successive season - and fifth in six seasons - after finishing runners-up to Arsenal in 2020 under Frank Lampard and Leicester City in 2021 under Thomas Tuchel.

"It will be another hard fight, given the quality and run of form of Liverpool," said Tuchel. "But this is what a cup final is all about."

When asked about Manchester City boss Pep Guardiola's comments that "everyone in the country supported Liverpool", Tuchel replied: "It is hard to really argue with him on it.

"There's a huge sympathy for Liverpool in the country, which is fair enough. They work hard for it. Jurgen Klopp is the master of being the underdog. He can talk you into it.

"There is nothing to be jealous of from my side. Klopp is a fantastic guy, a funny guy and one of the best coaches in the world. If we are the bad guys tomorrow no problem. We take that role.

"We don't want the sympathy of the whole country, we want the trophy at the end of the day."

Liverpool are appearing in their first final since 2012, when they were defeated 2-1 by Chelsea.

Chelsea have won the competition five times since the Reds last lifted the FA Cup in 2006.

"Liverpool supporters make occasions like this their own," said Reds boss Jurgen Klopp. "I love it so much. Because the one thing none of us can guarantee on a day like this is the result."

It is the first FA Cup final to be played in front of a capacity crowd at Wembley since Manchester City beat Watford 6-0 in 2019 watched by 85,854 fans.

Coronavirus restrictions meant the 2020 final between Arsenal and Chelsea was played behind closed doors while a reduced crowd of 20,000 watched last season's final between Leicester and Chelsea.

The FA Cup - the world's longest-running knockout football competition - is celebrating its 150th anniversary,external-link having started in the 1871-72 season.

The final will be decided on the day and teams will be able to name nine substitutes and make five substitutions, with a sixth allowed if it goes to extra time.

Chelsea midfielders Mateo Kovacic (ankle) and Ngolo Kante will face late fitness tests, while Liverpool midfielder Fabinho will miss out with a hamstring problem.

If you are viewing this page on the BBC News app please click here to vote.

This is the first time that the same teams have met in the both the EFL Cup and FA Cup finals in the same season since Arsenal and Sheffield Wednesday did so in 1993.

On 27 February, the Reds won a dramatic penalty shootout to secure the EFL Cup.

Since then, Klopp's side have reached the Champions League final - where they will meet Real Madrid in Paris on 28 May - in addition to securing a place in the FA Cup final.

Klopp is the first manager to reach the finals of the Champions League, FA Cup and League Cupexternal-link in the same season.

Saturday's final will be the 10th time Liverpool and Chelsea have met in three seasons.

Six Premier League meetings in that time have resulted in three wins for Klopp's side, one victory for the Blues and two draws.

Chelsea beat Liverpool 2-0 the last time the sides met in the FA Cup, in March 2020 at the fifth-round stage.

Seven months earlier, Liverpool had defeated Chelsea 5-4 on penalties to win the Uefa Super Cup in Istanbul - one of five trophies the Reds have won since Klopp was appointed manager in October 2015.

But despite winning the Premier League, Champions League, League Cup, Fifa Club World Cup and Uefa Super Cup, the FA Cup has so far eluded the German.

Will Klopp finally gets his hands on the famous trophy this weekend?

Did you know? Liverpool could win both of England's domestic cup competitions in the same season for the first time since 2000-01.

Having been in charge of Chelsea for just one year and 108 days, Tuchel is preparing to take charge of his fourth major final at the club.

Last season, two weeks after his side were beaten by Leicester in the FA Cup final, the Blues were crowned champions of Europe after a 1-0 win over Manchester City.

Despite winning the Uefa Super Cup and Fifa Club World Cup this season, the defeat by Liverpool on penalties in the Carabao Cup final hurt.

Tuchel is hoping his players will use the pain of that defeat to motivate them on Saturday.

"We want to get them back, simple as that," Chelsea's England midfielder Ruben Loftus-Cheek said.

Chelsea arrive at Wembley on the back of one win in four games, while their future was thrown into uncertainty after sanctions were placed on Russian owner Roman Abramovich in March.

Klopp described Tuchel as a "magnificent leader" for leading the team through uncertain times.

"My respect for Thomas was already as high as you could imagine," added Klopp.

"Then add in what he has had to contend with off the pitch in recent weeks and months and this respect makes even more sense."

Did you know? Chelsea are the first side to reach three consecutive FA Cup finals since Arsenal between 2000-01 and 2002-03.

The FA Cup winners qualify for the group stages of the 2022-23 Europa League, as well as for the Community Shield before the start of next season's Premier League.

But Liverpool can finish no lower than second in the Premier League so will play in the Champions League group stage next season.

And while Chelsea are not yet mathematically guaranteed a top-four finish, which secures a place in the Champions League, one more win would seal it.

At worst, Chelsea will be fifth and qualify for the Europa League via their league position.

So with the spot reserved for the FA Cup winners not needed, the teams who finish sixth and seventh in the Premier League, currently Manchester United and West Ham, would enter the Europa League and Europa Conference League respectively.

Gary Lineker will present comprehensive live coverage from Wembley on BBC One from 16:00 BST. He will be joined by former England captain Alan Shearer and Micah Richards, an FA Cup winner with Manchester City in 2011.

BBC Radio 5 Live will have full commentary. You can also watch the FA Cup final with 5 Live commentary on the Red Button, BBC Sport website and iPlayer.

In addition, the BBC Sport website and iPlayer will have a dedicated FA Cup Channel from 12:00 on Saturday with programmes building up to kick-off.

The FA Cup Channel features Football Focus, best moments from this season's FA Cup, MOTDx, Match of the Day top 10 memorable FA Cup finals, FA Cup Rewind and Road to Wembley.

Highlights of Chelsea-Liverpool will be shown at 00:20 on Sunday on BBC One.

The BBC Sport website will have text updates, goal clips and highlights.

To mark the 150th anniversary of the competition, FA Cup icons from over the years will be honoured at this year's final.

Chelsea legend Gianfranco Zola, a two-time FA Cup winner, is among the guests who will be presented to fans at half-time, as is the granddaughter of legendary Liverpool manager Bill Shankly.

All 16 decades of the FA Cup will be recognised and celebrated at Wembley on Saturday.

France24 - Monde

Thiaroye 44 : enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal

Publié le : 13/05/2022 - 12:46

Que s’est-il passé le 1er décembre 1944 dans le camp militaire de Thiaroye, près de Dakar au Sénégal ? Quatre-vingt ans après les faits, le documentaire "Thiaroye 44" se penche pour la première fois sur ce massacre de tirailleurs, rapatriés au Sénégal après avoir combattu pour la France durant la Seconde Guerre mondiale. Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors suivent trois jeunes artistes originaires de Thiaroye qui, par devoir de mémoire, explorent avec l’aide d’un historien les zones d’ombre de ce drame.

En novembre 1944, la France est peu à peu libérée de l’occupant nazi. Après quatre années de guerre, 1 300 tirailleurs ouest-africains sont rapatriés par l’armée française à Thiaroye, dans un camp militaire de la banlieue de Dakar. Ils réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées. Le 1er décembre à l’aube, des coups de feu éclatent dans le camp. L’armée française évoque une mutinerie qu’elle a dû réprimer dans le sang. Pourtant, de nombreuses zones d’ombre demeurent. On ne sait toujours pas combien ont été tués, ni où ils sont enterrés.

Il y a dix ans, en 2012, le président François Hollande s’était rendu pour son premier voyage officiel en terre africaine dans le petit cimetière militaire de Thiaroye. Son discours avait fait l’effet d'une bombe politique. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français. Pour la première fois depuis près de 70 ans, la version officielle de l’histoire des événements de Thiaroye était remise en question.

Jusqu’ici, "l’affaire de Thiaroye" était considérée comme une "rébellion lourdement armée et une prise d’otage" ayant nécessité une "riposte" au bilan funeste de 35 morts et 35 blessés. En 2014, en marge du sommet de la Francophonie, le président français évoquait encore "un événement épouvantable, insupportable". Il remettait en grande pompe au président Macky Sall une copie des archives liées à l’évènement. Une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime emblématique de l’injustice coloniale. Il n’en a rien été. Rien n’a filtré de ces archives et personne ne s’en étonne. Les élites politiques et scientifiques semblent, au Sénégal comme en France, avoir tourné la page. Le nombre des victimes reste indémontrable. La fosse commune où elles sont enterrées est introuvable. Comme si la mémoire de ces soldats était toujours enfouie, voire dissimulée, dans des rapports de domination qui perdurent.

Pourtant, les faits ne semblent aujourd’hui plus contestables : il s’agit d’un massacre colonial, de l’assassinat prémédité par leurs supérieurs de plusieurs dizaines, voire centaines, de tirailleurs désarmés qui réclamaient le paiement de leurs salaires de combattants. Un crime sans images tombé dans l’oubli, le plus grand crime de masse de l’histoire du Sénégal contemporain. Le premier d’une longue série commise par l’armée française à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun... Parce que la France estimait ne plus avoir besoin de ses "troupes de couleur", parce qu’il fallait les exclure du récit national, restaurer l’ordre colonial, au mépris de ses valeurs et de ses promesses d’égalité.

Trois jeunes artistes

Aïcha écrit des pièces de théâtre, Magui est une étoile montante du rap, Babacar est comédien. Tous les trois ont grandi à Thiaroye, cette banlieue populaire qui vibre au rythme des cultures urbaines comme le rap, le slam ou le graffiti. Le camp colonial abrite toujours une présence militaire mais une ville s’y est développée dans l’anarchie. Les traces de l’histoire y sont éparses : quelques ruines des baraquements, des portraits de tirailleurs peints sur les murs, un cimetière militaire aux tombes vides délaissé au bord d’une autoroute, l’école des "Martyrs" où les jeunes retrouvent, parfois, des douilles dans le sable. Lorsqu’ils déambulent dans les rues de Thiaroye, peut-être marchent-ils sur leurs cadavres ? Ensemble, ils partent sur leurs traces et cherchent à comprendre ce qui s’est réellement passé.

Guidés par Martin Mourre, un jeune historien spécialiste du massacre qui poursuit en parallèle son travail d’enquête, ils plongent dans les contradictions des archives militaires. Ils rencontrent Biram Senghor, le fils d’un des tirailleurs assassinés qui se bat jusqu’à aujourd’hui pour obtenir réparation, ou encore Dialo Diop, l’une des grandes figures militantes du Sénégal, pour se confronter aux nœuds qui enserrent le récit de ce massacre. La vérité semble parfois tangible et, pourtant, toujours elle se dérobe. La mémoire, elle, se perpétue à travers les performances artistiques d’Aïcha, de Magui et de Babacar.

Le film entend combler un vide important : il n’existait à ce jour aucun documentaire consacré au massacre des tirailleurs de Thiaroye. Un seul film – de fiction – a échappé aux griffes de la censure, "Camp de Thiaroye" d’Ousmane Sembène, couronné à la Mostra de Venise en 1988 mais interdit en France pendant près de dix ans, comme les rares œuvres culturelles qui ont tenté de perpétuer cette mémoire. Ce film participe au même élan, celui d’une histoire partagée entre la France et ses anciennes colonies, entre les générations, les genres, les arts. Il n’a pas l’ambition de faire toute la lumière sur les béances de cette histoire, mais de briser le silence et l’ignorance en dévoilant une mémoire encore bien vive, notamment pour la jeunesse d’aujourd’hui. S’interroger sur le drame de Thiaroye, c’est mettre le doigt dans la mécanique de la violence coloniale et questionner sa résurgence.

Suivez sur cette page Facebook l'actualité du documentaire "Thiaroye 44".

Le documentaire "Thiaroye 44" est une production Les films du sillage en coproduction avec France 24 et Public Sénat, avec la participation de TV5 Monde.

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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

SECONDE GUERRE MONDIALE

"Morts par la France" : une BD pour réhabiliter les tirailleurs du massacre de Thiaroye au Sénégal

L’invité du jour

Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : selon Moscou, l’UE est « belliqueuse et agressive »

La guerre en Ukraine continue en ce 79e jour de conflit. L'UE a annoncé une nouvelle aide de 500 millions d'euros à l'Ukraine. De son côté, Kiev affirme avoir tué 26 900 militaires russes depuis le début du conflit.

Une région séparatiste de Géorgie va organiser un référendum pour intégrer à la Russie

Les autorités de la région séparatiste géorgienne d’Ossétie du sud ont annoncé l’organisation d’un référendum en juillet sur l’intégration à la Russie, rapporte Le Figaro. Le « président » Anatoli Bibilov a évoqué « l’aspiration historique » des habitants de cette région géorgienne de rejoindre la Russie.

La Russie va suspendre ses livraisons d’électricité à la Finlande

Nouvelle étape dans la guerre économique menée par La Russie. Le Kremlin va suspendre ses livraisons d’électricité à la Finlande dès ce week-end, en raison d’impayés, a annoncé l’entreprise RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l’entreprise russe InterRAO.

Volodymyr Zelensky déplore l’attitude « pas correct » d’Emmanuel Macron

« Il ne faut pas chercher une porte de sortie pour la Russie, et Macron le fait en vain », a déploré le président ukrainien sur une chaîne de télévision italienne, rapporte BFMTV. Volodymyr Zelensky estime que le président de la République veut « faire des concessions diplomatiques » à la Russie.

26 900 Russes tués depuis le début de la guerre

Kiev a partagé un nouveau bilan ce vendredi. Selon son ministère de la Défense, 26 900 militaires russes ont été tués depuis le débit du conflit. L’armée ukrainienne revendique également la destruction de 1 205 chars, 2 900 véhicules blindés, 200 avions et 162 hélicoptères.

Selon Moscou, l’UE est « belliqueuse et agressive »

« L’UE est passée d’une plate-forme économique constructive, telle qu’elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen », a déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse au Tadjikistan, vendredi 13 mai

Selon lui, les membres de l’Union se précipitent « exactement sur la voie que l’Otan a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l’Alliance nord-atlantique, et serviront, en fait, d’appendice » à l’Otan. Une déclaration qui intervient alors que deux voisins de la Russie, la Suède et la Finlande, se rapprochent de plus en plus de l’Otan.

L’UE accorde une nouvelle aide de 500 millions à Kiev

Josep Borrell, le chef de la diplomatie de l’Union européenne, a annoncé une nouvelle enveloppe pour l’Ukraine de 500 millions d’euros, pour soutenir militairement le pays. Cette enveloppe servira à acheter des armes lourdes telles que des chars et de l’artillerie. Cette nouvelle aide portera le soutien de l’UE à environ 2 milliards d’euros.

101 hôpitaux détruits depuis le début de la guerre

Dans une allocution télévisée, Volodymyr Zelensky a déclaré que 101 hôpitaux ukrainiens ont été détruits par l’armée russe depuis le début du conflit. Des dégâts que le président ukrainien a qualifiés de conséquences de « la barbarie » russe. Au cours de son discours, le président Zelensky a également affirmé que « des écoles dans la région de Tchernihiv » ont été prises pour cibles par des militaires russes. « Tous les commandants russes qui donnent de tels ordres sont juste malades, incurables », a commenté Volodymyr Zelensky.

Six millions de réfugiés selon l’ONU

Selon le dernier bilan du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en date du jeudi 12 mai, plus de six millions d’Ukrainiens ont fuit leur pays depuis le début de la guerre. 3,2 millions d’entre eux se sont installés en Pologne, 895 000 en Roumanie et plus de 700 000 en… Russie. La Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie hébergent également plusieurs centaines de milliers de réfugiés. A l’inverse, et toujours selon le HCR, 1,6 million d’Ukrainiens sont rentrés en Ukraine ces dernières semaines.

La France « soutient pleinement le choix souverain » de la Finlande d’entrer dans l’Otan

À l’issue d’un échange entre le président français Emmanuel Macron et son homologue finlandais Sauli Niinistö, jeudi 12 mai, l’Élysée a publié un communiqué affirmant que « la France soutenait pleinement le choix souverain de la Finlande d’adhérer rapidement à l’OTAN ». Moscou a menacé de répliquer par des mesures « militaro-techniques », relaie Le Figaro. Plus tôt dans la journée, le Président et la Première ministre finlandaise s’étaient déclarés favorables à l’entrée dans l’OTAN.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

France Télécom. Un nouveau procès qui ravive toutes les souffrances

Histoire de la semaine

D’anciens dirigeants de l’opérateur ont osé faire appel du jugement prononcé en 2019. Pour les victimes, toujours en grande souffrance, qui attendent que la condamnation pour harcèlement moral institutionnel soit confirmée, ce second procès qui s’ouvre vient raviver les plaies. Une nouvelle épreuve, plus de dix ans après la vague de suicides qui a déferlé sur l’entreprise. Témoignages

Cécile Rousseau

Une nouvelle épreuve. Deux ans et demi après un jugement historique, les victimes de la crise sociale massive chez France ­Télécom voient s’ouvrir, le 11 mai, le procès en appel de l’ex-PDG Didier Lombard, de son ancien bras droit Louis-Pierre Wenès (l’ex-DRH Olivier Barberot s’est désisté – NDLR), ainsi que de quatre autres responsables, Brigitte Dumont, Jacques Moulin, Guy-Patrick Cherouvrier et ­Nathalie Boulanger.

Logiques de l’ultralibéralisme

Leur condamnation, le 20 décembre 2019, pour des faits de harcèlement moral institutionnel entre 2007 et 2008, à des peines d’un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d’amende, reste inédite pour des patrons du CAC 40 (les quatre cadres ayant écopé de quatre mois avec sursis et 5 000 euros d’amende pour complicité – NDLR). Comme le souligne maître Jean-Paul Teissonnière, avocat de nombreuses parties civiles : « Nous allons être attentifs aux arguments avancés par la partie adverse pour justifier cet appel. Le jugement en première instance est d’une sévérité incroyable, à la hauteur de la brutalité de ce qui s’est passé : une incroyable opération de déstabilisation du personnel et un interdit majeur de ce qui structure une société. »

Procès en appel de France Télécom : les patrons à la barre

« Certains sont devenus fous »

Pour les salariés, replonger dans ce passé douloureux ravive les plaies. Celles de la violence du plan NExT et de son volet social « ACT », qui visait à supprimer 22 000 postes en trois ans parmi les 120 000 employés, dont une majorité de fonctionnaires. Des départs sans plan social, à base de pressions et de mobilités forcées, réalisés « par la fenêtre ou par la porte », selon les propres mots de Didier Lombard. Francis Le Bras, 69 ans, lui en veut beaucoup de devoir subir un second procès. « Ils nous obligent à remettre le nez dans la merde, déplore-t-il. Je suis reparti dans l’alcoolisme. Ça m’a coûté quinze années de ma vie. Thierry Breton (PDG de France ­Télécom avant Didier Lombard – NDLR) aurait aussi mérité d’être jugé.

ÇA M’A COÛTÉ QUINZE ANNÉES DE MA VIE. THIERRY BRETON (PDG AVANT DIDIER LOMBARD – NDLR) AURAIT AUSSI MÉRITÉ D’ÊTRE JUGÉ. C’EST LUI QUI A THÉORISÉ QU’IL FALLAIT RÉALISER CES ÉCONOMIES ! Francis Le Bras

C’est lui qui a théorisé qu’il fallait réaliser ces économies ! » Jusqu’en 2007, cet ingénieur, inventeur du reroutage Télétel et du Minitel sur Internet, était fier de travailler pour l’ex-PTT. Mais, cette année-là, son service passe de vingt personnes à deux. Puis son poste est supprimé. Il sombre dans le bore-out, l’épuisement professionnel par l’ennui. Le 11 septembre 2009, une de ses collègues, Stéphanie Moison, se défenestre sous ses yeux. Un mois plus tard, Francis Le Bras est pris d’une violente arythmie cardiaque. « J’ai toujours des problèmes de santé depuis. Je ne supporte plus la moindre contrariété. Ce qui s’est passé était d’une saloperie infinie. En parler entre victimes n’est pas non plus évident. Certains sont devenus complètement fous », résume-t-il.

« Eux n’ont pas eu le moindre regret »

De mai à juillet 2019, au terme de deux mois de débats intenses, des dizaines de récits de souffrance avaient ainsi résonné dans le tribunal. Des êtres marqués à vie et des familles brisées ont défilé à la barre, donnant corps à cette tragédie. Si plus d’une centaine de personnes s’étaient constituées partie civile, seuls 39 cas avaient été retenus par les magistrats instructeurs, dont 19 suicides entre 2007 et 2010. Des visages étaient sortis de l’ombre, comme celui de Robert Perrin, technicien à Strasbourg (Bas-Rhin), qui s’était donné la mort le 17 mai 2008. Lors de son audition, son frère, Jean, 62 ans, a tenu à diffuser sa photo sur grand écran. Un hommage à celui qui était aussi « son meilleur copain », précise-t-il, la gorge nouée. Tous deux fonctionnaires dans le même service, ils avaient vécu l’enfer. « Nous étions convoqués une à deux fois par semaine dans le bureau de notre N + 1, qui nous rabaissait et tentait de nous faire partir. On nous parlait de changements d’horaires et de nous faire travailler dans le secteur commercial. Un déménagement de notre site était aussi évoqué. On ne pouvait même plus poser un manteau sur une chaise, tout était dépersonnalisé.

IL FAUT QUE CE QUI S’EST PASSÉ NE PUISSE PLUS JAMAIS SE REPRODUIRE. MAIS J’EN DOUTE, QUAND JE VOIS L’UBÉRISATION CROISSANTE ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL CHEZ AMAZON. »YVES MINGUY

Robert, qui adorait son métier, n’en pouvait plus. » Si Jean Perrin a demandé à être entendu devant la cour d’appel, il n’attend rien d’autre que la confirmation de la première sentence : « Ça ne me ramènera pas mon frère, ni tous les autres. Ils n’auraient pas dû être condamnés que pour harcèlement moral, c’est trop faible ! Ce qu’ils ont fait, c’est bien plus que ça. Je suis encore frappé par leur ignominie, le fait qu’ils n’arrêtaient pas de se victimiser devant le tribunal. Je les ai appelés les “pas nous”, rien n’était de leur faute. Ils n’ont pas eu le moindre regret. » Souffrant d’hypertension depuis cette époque et d’une forme de dépression latente, le sexagénaire estime qu’un « ressort s’est cassé. À cause d’eux, des familles sont anéanties. Après la mort de mon frère, on a continué à me faire subir du harcèlement. Nous venions tous la boule au ventre. Depuis, je n’ai reçu aucune indemnisation de la part d’Orange. Je ne pensais pas qu’une entreprise pouvait être capable d’autant d’inhumanité ».

France Télécom : l’homme « qui a foutu le PDG au tribunal »

Pour tenter de se vider la tête, Jean Perrin s’est remis à fond dans le jardinage. Ces dernières années, Yves Minguy, s’est, lui, dédié à 100 % à la photographie. Admirateur de l’œuvre d’Henri Cartier-Bresson, il capture les scènes de rue sur le vif pour éloigner les mauvais souvenirs. Depuis son témoignage à la barre, l’ancien agent basé près de Lille (Nord) s’est libéré d’un poids. « Je voulais entendre de la bouche des prévenus qu’ils avaient fait une connerie, explique-t-il. Quand Louis-Pierre Wenès a dit qu’avec la carrière que j’avais il ne comprenait pas ce qui s’était passé (le dirigeant réfute cependant de faire le lien avec le plan NExT – NDRL), ça m’a permis de prendre du recul et de passer à autre chose. »

JE ME LACÈRE UN BRAS AVANT QU’UN COLLÈGUE NE M’ARRÊTE. JE NE REPRENDS LE TRAVAIL QU’EN 2013. EN 2015, JE FAIS UN GROS MALAISE, PUIS UN AUTRE EN 2018. PLUS DE DIX ANNÉES DE SOUFFRANCE. Béatrice Pannier

Mais cette prochaine perspective judiciaire rouvre un peu les cicatrices. Celles laissées par la placardisation de ce développeur d’applications, médaillé d’innovation, arrivé entre les murs de l’opérateur en 1973. Le 17 juin 2009, on lui annonce qu’il doit prendre ses affaires. Il est muté au plateau téléphonique. Devant le tribunal, il dira : « Ce jour-là, j’ai pris un coup de fusil. » Son état de choc est immédiatement constaté par le médecin du travail : « J’ai dû batailler pour que cela soit reconnu en accident de service (accident du travail pour les fonctionnaires – NDLR). Je n’y suis jamais retourné, s’étrangle-t-il. Je ne pouvais plus passer devant un bâtiment France Télécom. Cinq collègues se sont suicidés dans la région. »

En arrêt maladie, il se retrouve alors sans statut et donne un coup de main à sa femme, cheffe d’entreprise. « Maintenant, je ne supporte plus les contraintes. J’ai très mal vécu la période du Covid. Je suis retourné voir une psychologue. Il faut absolument que ce qui s’est passé ne puisse plus jamais se reproduire. Mais j’en doute, quand je vois l’ubérisation croissante et les conditions de travail chez Amazon. »

Du côté de l’ex-PTT, c’est bien la boussole du profit qui a guidé ce gigantesque accident industriel. Après que l’État actionnaire est passé sous la barre des 50 % du capital en 2004, tout est parti à vau-l’eau. Sous prétexte de réduire l’endettement, la logique de business prend alors le pas sur celle de service public. Le jour de l’annonce du plan NExT, le cours de Bourse s’envole. Des stock-options sont versées. Assumant sa part de responsabilité, la société devenue Orange en 2013, condamnée à 75 000 euros d’amende, la peine maximale, n’a pas fait appel de cette décision. Une commission spéciale d’indemnisation des victimes a ensuite été mise en place, avec un montant moyen de 10 000 euros versés par personne.

« Faire indemniser plus de monde »

« Le tribunal correctionnel a précisé que tous les agents qui étaient dans l’entreprise à ce moment-là ont été victimes et pas seulement ceux concernés par l’instruction, glisse maître Jean-Paul ­Teissonnière. Nous sommes en train de voir si nous pouvons faire indemniser plus de monde. » Patrick Ackermann, représentant de la fédération SUD PTT qui a mis en place l’observatoire du stress et des mobilités forcées avec la CFE-CGC en 2007, puis porté plainte au nom de son syndicat en 2009, espère que ce nouveau procès sera le dernier. « Il faut qu’il ait toute l’attention médiatique qu’il mérite. J’aimerais que cette histoire se termine bien. Ce premier jugement doit continuer à infuser dans le droit du travail, même si, depuis cette époque, les pouvoirs des CHSCT ont sacrément diminué. »

LA CONFIRMATION DE LA SENTENCE « NE ME RAMÈNERA PAS MON FRÈRE, NI TOUS LES AUTRES. CETTE CONDAMNATION POUR HARCÈLEMENT MORAL, C’EST TROP FAIBLE ! CE QU’ILS ONT FAIT,C’EST BIEN PLUS QUE ÇA. Jean-Pierre Perrin

Béatrice Pannier, 59 ans, a tourné la page. Elle n’envisage pas de s’impliquer autant dans ce second round. « À quoi bon reparler de tout ça ? Si les dirigeants veulent rester dans le déni, grand bien leur fasse, tacle-t-elle. Je vais mieux et je veux aider les autres à se sortir de la spirale du burn-out. » Porter sa parole et écrire des livres ont sauvé cette agente, entrée à 19 ans chez France Télécom. Représentante du personnel, elle sera aux premières loges du malaise lors du déménagement de son plateau téléphonique de Lisieux vers celui de Caen (Calvados), regroupant plus de 80 postes. Le 26 avril 2011, elle met un couteau de 30 centimètres de long dans son sac et envoie un long mail à Stéphane Richard (PDG d’Orange à la suite du départ de Didier Lombard – NDLR) pour dénoncer ces dérives. « Je me lacère le bras gauche avant qu’un collègue ne m’arrête. Je ne reprends le travail qu’en 2013, en mi-temps thérapeutique. En août 2015, je fais un gros malaise, puis un autre en janvier 2018. Plus de dix années de souffrance », soupire-t-elle.

Comme toutes les autres victimes, elle a dû se battre pour faire reconnaître ses accidents du travail. Un long chemin qui l’a menée jusqu’à la barre du tribunal. Juste avant son témoignage, en 2019, la fille de Rémy Louvradoux était venue raconter le calvaire vécu par son père, qui s’était immolé par le feu le jour où Béatrice Pannier avait tenté de mettre fin à ses jours. Aujourd’hui, cette adepte de la méditation poursuit sa reconstruction : « Ma fille de 18 ans a eu le bac et étudie en BTS. J’arrive enfin à entrevoir un avenir », sourit-elle.

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France24 - Monde

Cryptomonnaies : anatomie d’un carnage

Publié le : 13/05/2022 - 18:56

Sébastian SEIBT Suivre

La valeur de toutes les cryptomonnaies a dévissé ces derniers jours. Un mouvement qui, par son ampleur rappelle les heures les plus sombres de l’histoire du bitcoin, mais dont les singularités peuvent en faire un épisode particulièrement douloureux pour l’économie.

Ce sont deux cents milliards de dollars qui sont partis en fumée en 24 heures, a calculé jeudi 12 mai le site CoinMarketCap, qui suit l’évolution des cryptomonnaies. Ces dernières traversent actuellement une zone de très fortes turbulences enregistrant des pertes à répétition et qui semblent sans fin.

La reine d’entre elles, le bitcoin, est passée d’une valeur approchant les 60 000 dollars pour un bitcoin en fin d’année 2021, à une valeur à peine supérieure à 30 000 dollars vendredi 13 mai. Idem pour l’ensemble de ces devises dématérialisées dont la capitalisation totale a été divisée par deux sur la même période.

La faute à la Fed

"Pour tous ceux qui paniquent, voici une liste de numéros de téléphone pour des services de soutien moral", peut-on lire en arrivant sur l’un des nombreux sous-forums consacrés aux cryptomonnaies du populaire site communautaire Reddit.

"Il y a clairement une débâcle actuellement dans ce secteur", reconnaît Nathalie Janson, économiste et spécialiste des cryptomonnaies à la Neoma Business School. Mais ce n’est pas la première fois que les cours chutent brutalement avant, généralement, de remonter vers les septièmes cieux boursiers. Ainsi, il y a à peine un an, "à la même période, le bitcoin avait perdu 50 % de sa valeur après la décision de la Chine de limiter le recours à cette monnaie", rappelle cette experte. 

Elle souligne que chacune de ces corrections brutales des cours avait une "raison logique de se produire", qu'il s'agisse d'une décision politique de Pékin ou du contre-coup d’un trop fort emballement des investisseurs comme lors du premier "hiver des crypto", en 2017.

>> À lire aussi sur France 24 : Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme

La descente aux enfers de 2022 n’échappe pas à cette règle. Cette fois-ci, c’est la Réserve fédérale américaine qui serait à blâmer. Les cryptomonnaies réagissent, en fait, comme le reste des valeurs tech qui ont connu un début d’année catastrophique à cause de la décision de la Fed américaine de rehausser les taux d’intérêt.

"Lorsque les taux d’intérêt remontent, les placements moins risqués qui dépendent de ces taux – comme les obligations – rapportent davantage, ce qui peut amener les investisseurs à délaisser les investissements plus risqués comme les cryptomonnaies", résume Nathalie Janson.

Mais à bien des égards, le grand plongeon du bitcoin sort aussi de l’ordinaire des effets yo-yo traditionnels de cette devise. D’abord, parce que la Fed n’a pas fini de rehausser ses taux. Elle continuera à le faire tant qu’elle estimera cela nécessaire pour lutter contre l’inflation. Contrairement aux précédentes crises, ce n’est pas un événement ponctuel auquel les investisseurs ont simplement besoin de s’adapter, pour ensuite laisser le cours du bitcoin repartir à l’assaut de nouveaux sommets. La tendance baissière risque cette fois-ci de durer plus longtemps et se révéler être plus profonde.

Terra, la stablecoin qui déstabilise tout

En outre, il y a une crise dans la crise. Un élément important de tout l’écosystème s’est mis à ne plus fonctionner correctement. "Les dérèglements de la cryptomonnaie Terra ont accéléré la chute des cours", affirme Nathalie Janson.

De quoi s’agit-il ? Terra est ce qu’on appelle une stablecoin, c’est-à-dire une cryptomonnaie dont le cours, contrairement à l’écrasante majorité de ses consœurs, ne varie (presque) pas. C’est même l’une des plus importantes, derrière Tether, qui vaut 80 milliards de dollars. Ces stablecoins y parviennent en étant, généralement, indexées à une devise "réelle", comme le dollar.

>> À lire aussi sur France 24 : Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

Pour Terra, c’est un peu différent : elle n’est pas rattachée à une autre monnaie mais c’est un algorithme complexe qui assure que son cours ne dévie pas de 1 terra = 1 dollar…. en théorie.

Sauf qu’en pratique, le cours de cette stablecoin est tombée à près de 20 cents en début de semaine. Un événement sans précédent lié à un mystère : "les réserves de Terra sont passées, vendredi 6 mai, de 14 milliards de dollars à 9 milliards de dollars, sans qu’on sache vraiment qui a retiré tout cet argent", note Nathalie Janson.

Mais qu’importe le coupable : les investisseurs y ont vu le signal que quelque chose ne tournait pas rond au royaume de cette stablecoin. Ils ont alors commencé à se débarrasser aussi de leur Terra, accélérant la chute de cette cryptomonnaie.

On a alors commencé à parler de moment "Lehman Brother" des stablecoins, en référence à la chute de la banque Lehman Brother en 2008 qui a entraîné des faillites en cascade d’autres institutions. Un phénomène de contagion semble aussi avoir commencé à s’opérer dans le monde des cryptomonnaies, puisque même le Tether a brièvement perdu sa parité avec le dollar, jeudi 12 mai.

La première crise de l’ère de la démocratisation des cryptomonnaies

Pour l’écosystème dans son ensemble, des dysfonctionnements de ces stablecoins risqueraient d’être mortels. En effet, les échanges d’une cryptomonnaie vers une devise comme le dollar ou l’euro passent toujours d’abord par une stablecoin. C’est un peu l’intermédiaire qui rassure tout le monde en apportant de la stabilité. 

Si plus personne ne fait confiance à Terra, au Tether et autres, il n’y aura tout simplement plus de transactions sur le marché des cryptomonnaies qui vaut, tout de même, 1 300 milliards de dollars et dans lequel des fonds de pension, les plus grandes banques tout comme des geeks idéalistes, ont investi. Ironiquement, c’est l'un des risques systémiques pour le secteur pointés du doigt par le Conseil de stabilité financière mondial dans un rapport publié en février 2022. 

Cette crise est enfin inédite par l’ampleur des pertes causées au commun des mortels. Il s'agit de la première chute des cours de l’ère de la "démocratisation des cryptomonnaies", souligne Nathalie Janson. Il y a deux ou trois ans encore, seuls les initiés investissaient dans ce type d’actifs. Aujourd’hui, les forums de Reddit et la majorité des articles traitant de ce printemps meurtrier pour le bitcoin regorgent de témoignages d’individus qui "ont perdu toutes leurs économies". 

Une triste réalité qui s’explique par la ruée vers la Bourse des petits investisseurs du dimanche pendant la pandémie. Souvent jeunes et très connectés, ils se sont souvent tournés vers les cryptomonnaies qui semblaient porteuses de projets ambitieux tout en offrant des taux d’intérêt très alléchants.

"Il y a bon nombre d’étudiants aujourd’hui qui, pour payer une partie de leurs études, ont investi dans ces actifs", raconte Nathalie Janson. Pour eux, c’est tout un monde qui menace de s’effondrer avec cette crise.

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Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?

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Le bitcoin perd ses gains de 2022 : les investisseurs fuient les actifs risqués

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[Del Valle] L’Ukraine, épicentre de la confrontation entre les empires anglo-américain et russe… au détriment du dindon de la farce ouest-européen

Dans une conférence prononcée au Chicago global Institute en mars 2015 au sujet de l’Europe et de l’Ukraine, George Friedman, le stratège de Stratfor (« l’ombre de la CIA »), avait explicité avec un cynisme incroyable mais d’une grande franchise les objectifs stratégiques des puissances maritimes anglo-saxonnes en Eurasie. Il explique que depuis plusieurs siècles, leur modus operandi repose sur le principe de de divide et impera (empêcher toute unité continentale eurasiatique) et de domination indirecte ou déléguée, tandis que la force immédiate (mais faiblesse à long terme) de l’empire territorial à la russe se heurte à la difficulté de maintenir longtemps sous un joug d’occupation directe et physique un territoire et sa population en partie hostiles. Il prédit des guerres en Europe, désigne le rapprochement russo-allemand ou russo-européen comme le pire danger pour Washington, puis avoue que les Etats-Unis ont provoqué la Russie depuis 2015 en armant l’armée ukrainienne au point d’en décorer ses officiers comme s’ils faisaient partie de facto de l’armée américaine…

Gagner la guerre est possible pour le Kremlin, mais gagner la paix et la bataille de la reconstruction économique puis des cœurs ukrainiens sera bien plus difficile.

A l’aune de cette représentation de la lutte entre empires maritime et continental, l’enjeu actuel des Etats-Unis est de tout faire pour embourber les Russes en Ukraine, quitte à les pousser aux pires exactions (inévitables crimes contre l’humanité et possible scénario nucléaire tactique en Ukraine) afin de durablement faire “perdre les cœurs” des russophones d’Ukraine aux occupants/grands frères-bourreaux russes et couper la Russie définitivement de l’Occident et d’une partie du monde. De son côté, l’impératif de la Russie poutinienne, loin d’être aisé ou gagné, sera de tout faire pour fidéliser les russophones d’Ukraine/NovaRossia et de “réintégrer” le pays voisin et vaincu (dans l’éventualité d’une victoire militaire russe et de l’atteinte des objectifs du Kremlin décryptés dans notre précédente chronique à Valeurs) dans une Union politico-douanière commune avec la Biélorussie, la Russie et même la Moldavie/Transnistrie.

Certes, cet objectif est présenté comme étant irréaliste ou fantasmatique par les Anglo-saxons et l’ensemble des dirigeants occidentaux qui sont persuadés — ou feignent de l’être — que leur massive aide économique et militaire aux Ukrainiens va permettre de chasser à terme définitivement l’armée russe de Crimée, du Donbass et de tous les territoires pris par l’armée russe. En réalité, le manque de personnel militaire ukrainien qualifié pour manier les armes de plus en plus sophistiquées livrées par les Anglo-saxons et d’autres pays de l’OTAN aux forces ukrainiennes, puis l’affaiblissement considérable des forces humaines ukrainiennes et des infrastructures du pays permettent aux experts de la chose militaire et du renseignement de douter du caractère inéluctable de pareil scénario optimiste… En tout cas dans le court et moyen terme. Mais il est clair qu’aucun scénario n’est à écarter. L’avenir proche montrera clairement qui aura gagné la première manche, car gagner la guerre est possible pour le Kremlin, mais gagner la paix et la bataille de la reconstruction économique puis des cœurs ukrainiens sera bien plus difficile. On l’a déjà en Géorgie précédemment ou dans un autre théâtre non slave comme la Syrie, où l’après-guerre est bien plus difficile que la guerre étant données les sanctions massives occidentales, dont la loi américaine Caesar extraterritoriale qui condamne et punit tous les gouvernements et entreprises du monde tentées de s’impliquer dans la reconstruction économique de la Syrie.

Flash-back: un immense gâchis, chronique d’un choc global annoncé depuis 2007

Pour contrer cette stratégie anglo-américano-atlantiste, dont le projet d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN participe, la Russie de Poutine avait annoncé la couleur et brandi la menace d’une guerre mondiale Occident-Russie dès 2007, lors de sa conférence de Munich lors d’une réunion du G7, définissant alors les « lignes rouges » à ne pas franchir, et surestimant la propension des Occidentaux à se laisser impressionner par la menace nucléaire. L’année suivante, les Etats-Unis et l’OTAN avaient d’ailleurs répondu à l’occidentalisation de la Géorgie et à la proposition de faire entrer ce pays dans l’OTAN (refusée par l’Allemagne et la France plus sages) par une intervention militaire éclair qui annonçait la guerre en Ukraine aujourd’hui, quoi qu’avec une quasi non-résistance militaire côté géorgien. Dans le cadre des plans poutiniens de contre-offensive face à cette tentative d’atlantisation de “l’étranger proche” russe, l’Ukraine est aujourd’hui destinée à devenir un État-croupion réduit à environ 60 % de son territoire restant, sans aucun accès à la mer (pourtant vital pour exporter des céréales ou d’autres produits) et ayant quelques grandes industries résiduelles comme l’usine d’avions Antonov, donc un traitement bien plus sévère encore que ce qu’a subi le peuple géorgien dans un contexte comparable… Tout l’enjeu à venir réside dans la capacité ou non des Russes à tenir leurs positions en Crimée orientale et septentrionale (“Nova Rossia”, Donbass-Crimée-Odessa), ce qui n’est pas gagné d’avance, comme le montre la détermination des Ukrainiens suréquipés par les Etats-Unis depuis 2014, et des Ukrainiens à reprendre le contrôle des terres perdues en cas d’enlisement russe sur le moyen et le long terme.

Le choc entre ces deux empires est total. Les objectifs de guerre des deux camps est global et ne s’arrête pas à l’Ukraine. Pour l’Ukraine comme pour la Russie, l’enjeu est existentiel. De ce fait, toutes les options sont envisageables, y compris l’emploi d’une bombe nucléaire tactique en Ukraine ou ailleurs si l’armée conventionnelle russe venait à subir trop de revers en raison de l’aide occidentale militaire massive ou si les sanctions totales rendaient cette guerre économiquement insupportable pour Moscou.

La faiblesse majeure de l’Occident réside dans l’incapacité de ses dirigeants à servir l’intérêt national et à écouter les stratèges compétents, au profit de logiques électoralistes court-termistes.

L’empire occidental, à la fois politico-militaire et idéologico-cognitif (soft power), mais surtout économique, consumériste et financier (armes des sanctions de masses), dispose d’armes et de plans stratégiques de conquête et de dominations sans équivalents dans le reste du monde qui a du mal à devenir multipolaire comme le souhaitent les BRICS et surtout le tandem russo-chinois. La Russie n’a pas encore pris de plein fouet les conséquences dévastatrices des sanctions et embargos, et la dédollarisation qu’elle souhaite accélérer ne provoquera pas forcément un effet domino dévastateur car l’industrie américaine pourrait plus facilement être relocalisée et relancée par une baisse du dollar induite par un processus de dédollarisation escompté par le tandem russo-chinois et d’autres pays “multipolaristes”. D’un autre côté, la dédollarisation peut aussi faire perdre aux Etats-Unis leur suprématie financière et un moyen de payer sa gigantesque dette. Les prochains mois nous donneront des indices sur sa faisabilité.

Toutefois, la faiblesse majeure de l’Occident réside dans la faible propension des dirigeants des démocraties libérales occidentales à servir l’intérêt national et civilisationnel de leurs nations et à écouter les stratèges compétents, au profit de logiques électoralistes court-termistes ou de démagogie médiacratique consistant à surfer sur les émotions portées par les lobbies médiatiques et associatifs liés à des intérêts transnationaux. On peut bien sûr également mentionner les lobbies de l’armement et du gaz de schiste américains qui ont poussé Biden à permettre les conditions d’une guerre durable et globale OTAN-RUSSSIE en Ukraine afin de faire perdurer les ventes d’armes dans la perspective de la compensation du retrait américain subit d’Afghanistan qui a fait perdre un gigantesque marché aux grandes entreprises américaines d’armement . D’évidence, les industries de l’armement occidentalo-américaines – et donc l’OTAN qui leur permet de vendre dans le cadre d’une extension sans fin – n’ont aucun intérêt à promouvoir une solution de paix en Ukraine et à cesser d’encercler la Russie à l’est, au sud et au nord, ce qui ne peut qu’acculer l’ours russe blessé à devenir encore plus imprévisible et à commettre l’irréparable…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Économie. Taux d’emploi, sous le record se cache une inquiétante réalité

Actu

Pour vanter son bilan, le président fait état du taux d’emploi, qui n’a jamais été aussi élevé. Et sa réforme des retraites viendrait encore améliorer cet indicateur chez les seniors. Attention, cette « embellie » n’est pas le fruit d’un progrès mais le résultat d’une dégradation sociale d’ampleur.

Pierric Marissal

Le taux d’emploi est tout simplement le rapport entre le nombre de personnes en situation d’emploi et la population totale. En France, on cantonne traditionnellement l’échantillon mesuré aux 15-64 ans, le taux est donc logiquement plus élevé qu’aux États-Unis, où sont pris en compte les 16 ans et plus, sans limite d’âge. Et il a atteint dans l’Hexagone un niveau record, selon les dernières statistiques disponibles à la fin 2021 : 67,5 %. « Il se situe au plus haut depuis que l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le mesure au sens du BIT (1975) et excède son niveau d’avant crise », pointe même l’Insee.

8 points. C’est l’écart de taux d’emploi qui subsiste en France entre les hommes (86%) et les femmes (78%) dans la tranche d’âge 24-49 ans. Il était de 36 points en 1970.

Le dernier record datait de 1977, quand il atteignait 66 %. À première vue, on devrait s’en réjouir. Pourtant, il y a un loup. En effet, lorsqu’on se plonge dans les chiffres de l’Insee, on remarque que le taux d’emploi chez les 25-49 ans, la force de l’âge pour les travailleurs, n’est pas au plus haut : 82 %, alors qu’il tutoyait les 84 % en 2008 par exemple. La hausse se note donc uniquement chez les plus jeunes et les plus âgés.

Des « mesures d’âge » pour reduire le chômage

Dans les années 1980, la baisse du taux d’emploi de 66 % à 60 % n’a pas été vécue comme une mauvaise nouvelle, puisqu’elle s’accompagnait de progrès sociaux. Entre 1975 et 1995, cet indicateur, chez les plus jeunes, les 15-24 ans, a diminué très fortement, de 54 % à 30 %. Et il y avait de quoi s’en féliciter, puisque cette baisse était liée à un effort massif dans le domaine de l’éducation supérieure, aux aides pour les étudiants et à l’allongement général des scolarités : si les jeunes n’étaient pas en situation d’emploi, c’est parce qu’ils allaient à l’école et à l’université.

De la même manière, à partir de 1982, le taux d’emploi des 50-64 ans a fléchi. De 58 % en 1980, il est tombé à 44 % au début des années 1990. La première cause est la réforme permettant l’abaissement de l’âge de départ à la retraite de 65 à 60 ans. Puis le pouvoir politique a tenté de réduire le chômage par des « mesures d’âge ». Il s’agissait de financer des départs précoces pour libérer des postes. La baisse du taux d’emploi sur la période est d’autant plus importante qu’elle s’est accompagnée de l’arrivée de beaucoup de femmes sur le marché du travail : tout juste 50 % des femmes de 15-64 ans travaillaient en 1975, alors que leur taux d’emploi est de près de 63 % aujourd’hui.

ENTRE 1982 ET 2020, L’EMPLOI PRÉCAIRE DES 15-24 ANS A BONDI DE 17,3 % À 52,6 %.

À rebours du sens de l’Histoire, ces cinq dernières années, le taux d’emploi des 15-24 ans a bondi de 5 points ! Les mesures gouvernementales en faveur de l’apprentissage jouent un rôle, mais seulement 5,9 % des offres ont concerné des jeunes en difficulté en 2021. Il faut plutôt aller chercher cette hausse du taux d’emploi du côté de la précarité alarmante de la jeunesse, qui doit trouver de plus en plus des « jobs » alimentaires. Ainsi, en vingt ans, le taux de pauvreté des 18-25 a bondi de 8 % à près de 25 %.

Et, tout aussi logiquement, le taux d’emploi précaire (la part des emplois précaires – intérim, CDD et en apprentissage – rapportée à l’emploi total de la tranche d’âge) des 15-24 ans est passé de 17,3 % à 52,6 % entre 1982 et 2020, toujours selon l’Insee.  Sur la même période, pour les 25-49 ans, le taux de précarité est passé de 3 % à 10 %.

La part des indépendants en hausse

En outre, la part de ce que l’Insee catégorise comme « autre emploi », donc les indépendants, est en hausse. Ce sont principalement des microentrepreneurs. Fin juin 2021, un an après le premier confinement, la France en comptait ainsi, selon l’Urssaf, 2,23 millions administrativement actifs, soit une progression de 17,2 % sur un an. L’administration pointe un nombre d’« immatriculations particulièrement élevé dans les activités de poste et de courrier » ; comprendre, la livraison. Depuis 2020, toujours selon l’Urssaf, le nombre de microentrepreneurs a dépassé celui des travailleurs indépendants « classiques ». Et cela ne fait que s’accroître puisque, ces deux dernières années, ils représentent près de 85 % des immatriculations de travailleurs indépendants.

Il est en outre tout aussi important de toujours rapporter le taux d’emploi au taux de chômage, car l’un ne compense pas l’autre, bien au contraire. Ainsi, si le taux d’emploi des 54-65 ans augmente, de 54,7 % en 2003 à 65,4 % fin 2021, leur taux de chômage est passé de 4,2 % à 5,9 % sur la même période. Donc si le taux d’emploi des seniors augmente bien à chaque réforme repoussant l’âge de départ à la retraite, comme le justifie Macron, leur taux de chômage aussi. L’inverse même de ce qu’affirmait Richard Ferrand, président LaREM de l’Assemblée nationale, sur France Inter durant l’entre-deux-tours : « L’allongement du temps de travail, en vérité, contribue à la diminution du chômage des seniors. » En revanche, conséquence de la précédente réforme des retraites, l’Insee a dû créer une nouvelle tranche d’âge, pour l’emploi des 65-69 ans, qui sont désormais 7,5 % à travailler, contre 2,5 % il y a quinze ans.

L’écart se creuse avec le niveau de formation

Le taux d’emploi élevé masque une autre inégalité criante, selon les niveaux de formation. La différence de taux d’emploi entre les Français qui ont arrêté leurs études au collège et ceux qui ont une licence et plus s’est ainsi grandement accrue ces quinze dernières années. Sur la tranche d’âge habituelle des 15-64 ans, le taux d’emploi est de 39 % pour les premiers, de 82 % pour les seconds, soit un écart de 43 points, contre 31 points en 2005. Comme le taux augmente peu, l’évolution est symétrique : les diplômés sont de plus en plus insérés dans l’emploi quand les non-diplômés le sont de moins en moins. Cet écart français de taux d’emploi lié au niveau de formation est le plus important d’Europe.

Emploiéconomieréforme des retraites
BBC

Shireen Abu Aqla: UN condemns killing of Al Jazeera reporter

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The UN Security Council has condemned the killing of veteran Al Jazeera reporter Shireen Abu Aqla and called for an immediate probe into her death.

The move followed outcry on Friday after Israeli police hit mourners at Abu Aqla's funeral. Police said they acted after being pelted with stones.

Abu Aqla, 51, was shot dead in disputed circumstances on Wednesday, with Israel and Palestinians trading blame.

Her killing while covering an Israeli military raid in the occupied West Bank has caused a surge of anger.

In a statement released on Friday, the Security Council said its members called for "an immediate, thorough, transparent, and fair and impartial investigation into her killing, and stressed the need to ensure accountability."

Though the statement showed a rare case of Security Council unity on an issue related to Israel, reports quoting diplomatic sources said there were difficult negotiations over the text's contents.

China succeeded in pushing the US to get rid of paragraphs denouncing abuses committed against the media globally, defending their freedom and urging their protection while covering military operations, news agency AFP reported. Instead the text said that "journalists should be protected as civilians."

During Abu Aqla's funeral on Friday, her coffin almost fell as police, some using batons, waded into a crowd of Palestinians gathered around it.

Footage showed a standoff between police and Palestinians gathered around the coffin in a hospital compound, before officers pushed the crowd back, with some beating and kicking mourners. Police said officers "were forced to use riot dispersal means".

United Nations Secretary-General António Guterres said he was "deeply disturbed" by the confrontations between Israeli security forces and Palestinians and the behaviour of some police.

Mr Guterres also said he was "moved by the outpouring of sympathy from the thousands of Palestinian mourners over the past two days," which he said was a "testament" to Abu Aqla's work and life.

Abu Aqla, a 51-year-old Palestinian American, was a veteran correspondent for Al Jazeera's Arabic news channel and had reported on the Israel-Palestinian conflict for two decades.

The Palestinian Authority and Al Jazeera claim she was shot dead by Israeli forces, while Israel said it was not yet possible to determine what happened and that she could have been killed by Palestinian gunfire.

An Israeli military interim report on Thursday said the fatal shot could have come from "massive fire from Palestinian gunmen", or possibly from "a few bullets" fired by a soldier "at a terrorist who was firing at his vehicle".

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Violence at funeral for Al Jazeera reporter

Al Jazeera reporter killed during Israeli raid

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France24 - Monde

Elon Musk suspend son rachat de Twitter, mais n'abandonne pas

Publié le : 13/05/2022 - 12:49Modifié le : 13/05/2022 - 14:17

FRANCE 24 Suivre

Le multimilliardaire Elon Musk a décidé, vendredi, de suspendre son acquisition de Twitter après avoir fait une offre de 44 milliards de dollars. Il a affirmé vouloir attendre les résultats des analyses sur la proportion de faux comptes sur le réseau social. 

La saga Elon Musk et Twitter vient de connaître un énième rebondissement. Le fantasque patron de Tesla a annoncé, vendredi 13 mai, qu'il reportait son acquisition du célèbre réseau social. "L'accord est suspendu dans l'attente des détails autour du calcul suggérant que les faux comptes et comptes de spam ne représentent que 5 % du total des utilisateurs", a précisé Elon Musk... sur Twitter.

Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of usershttps://t.co/Y2t0QMuuyn

May 13, 2022

Un tweet qui a valu à l'action du réseau social de s'effondrer de plus 20 % dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street. 

La bataille autour des faux comptes entre Elon Musk et les responsables de Twitter durait déjà depuis plusieurs semaines. Le multimilliardaire, qui a offert de racheter Twitter pour 44 milliards de dollars fin avril, avait déclaré qu'une de ses priorités serait de faire un grand ménage dans les utilisateurs afin de bouter ces faux utilisateurs hors du réseau social.

Plus tard, le patron-milliardaire a assuré être "toujours engagé" à racheter Twitter.

Pourquoi ce rétropédalage ?

La direction de Twitter lui avait retorqué, début mai, qu'il n'y avait que 5 % de "bots" (faux comptes alimentés par des robots) sur la plateforme. Une affirmation qu'Elon Musk semble prendre avec une certaine circonspection.

Mais de là à suspendre son très attendu rachat ? Il faut ajouter que les nuages semblaient s'accumuler ses derniers jours autour de l'accord. D'abord, la déroute des valeurs tech en Bourse a poussé certains commentateurs à se demander si Elon Musk n'allait pas finir par trouver qu'il a payé trop cher pour Twitter. "Il pourrait être tenté de vouloir renégocier les termes de l'accord", suggérait le Guardian, vendredi 9 mai. À cet égard, la suspension de l'offre pourrait être une manière de relancer les négociations.

L'offre d'Elon Musk a aussi attiré l'attention de la SEC – le gendarme américain de la Bourse – qui a ouvert une enquête sur les circonstances dans lesquelles elle a été faite. Il aurait déclaré trop tardivement avoir amassé des actions Twitter avant de faire son offre et la SEC le soupçonne d'avoir masqué ses intentions réelles. Elon Musk trouverait peut-être que le jeu n'en vaut plus la chandelle.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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BBC

Mao Zedong scroll thieves jailed in Hong Kong

Three people have been jailed in Hong Kong for stealing art said to be worth millions, including a calligraphy scroll written by former Chinese communist leader Mao Zedong.

The thieves had been unaware of its value and sold it to an amateur collector for under HK$200 ($25; £20).

The buyer himself didn't know the worth of the calligraphy and cut it in half so it could be more easily stored.

The defendants were each jailed for up to two and a half years.

The handwritten scroll contains details of a Chinese Communist Party meeting and several stanzas of Mao's poetry. Its owner has claimed it is estimated to be worth around $300m (£230m), though it is not known how the valuation was obtained.

The scroll was stolen in a massive heist in September 2020, when three men broke into the home of Fu Chunxiao, a well-known collector of stamps and revolutionary art.

They also made off with antique stamps, copper coins and other pieces of calligraphy by Mao. The total haul was worth HK$5bn ($645m; £500m) according to Mr Fu, who was reportedly in mainland China when the burglary took place.

A buyer then saw a public appeal by police, and surrendered himself with both pieces of the scroll.

Ho Yik-chiu, 46, Ng Wing-lun, 45, and Hui Ping-kei, 48, all pleaded guilty, according to The South China Morning Post.

The court heard how the three men were seasoned burglars who had deliberately targeted Mr Fu's apartment while he was overseas.

Much of the haul is still missing.

In 2019, a calligraphic autograph letter written by Mao Zedong was auctioned off by Sotheby's for £519,000. .

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Stolen Mao scroll 'worth millions' found cut in half

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L'Humanité

Mangas. Look back, de Tatsuki Fujimoto, l’intime après l'horreur

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Dans un one shot inattendu, le mangaka coutumier du fantastique et du gore se laisse envahir par les sentiments. Superbe.

Kareen Janselme

Au festival d’Angoulême, cette année, la star de Manga City était incontestablement Tatsuki Fujimoto. À l’entrée de la très belle exposition consacrée au « Héros du chaos », la file de fans ne désemplissait pas… Le succès de l’étoile montante du manga, au visage toujours inconnu, a franchi tout doucement les continents et s’impose aujourd’hui dans l’Hexagone grâce à ses deux séries « Fire Punch » et « Chainsaw Man ». C’est trash, vif, ça fourmille de détails et de sang dégoulinant. Les démons fantastiques et comiques de « Chainsaw Man » vont bientôt entamer une deuxième saison, encore en cours d’écriture, mais qui sera publiée en ligne dès cet été. La version animée devrait suivre à la rentrée.

Entre deux épisodes, le prolifique Tatsuki Fujimoto a regardé en arrière, se souvenant de son passé de débutant passionné. Inspiré, il a croqué « Look Back », un récit sensible, inattendu et superbe. Ne cherchez pas de monstres tueurs ou de chasseurs de diables.  Ce « one shot », récit en un seul tome, s’inspire de la vie du dessinateur, sa jeunesse, son travail de création. Il y raconte la rencontre de Fujino et Kyômoto, deux élèves du lycée. Tout en finesse, au rythme d’un découpage toujours surprenant, l’auteur décrit deux personnalités adolescentes en contraste qui vont se rejoindre par le dessin, au gré du temps et des saisons. La maîtrise du scénario, ténu, d’une ambiance mystérieuse pouvant effleurer le fantastique dévoile une facette intime du maestro japonais.

mangagraphisme
Valeurs Actuelles

Derrière les missiles, les chars et le défilé du 9 mai

Le défilé militaire du 9 mai marque depuis 1965 l’anniversaire de la deuxième capitulation allemande de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci ayant été voulue par Staline, à Berlin, en complément de celle signée à Reims. Cette date représente pour la Russie le cumul du 8 Mai, du 14 Juillet et du 11 Novembre, et les signaux politiques y sont toujours considérés par les “kremlinologues” avec attention. Lundi, il manquait par exemple le chef d’état-major russe, le général Gerasimov, auteur d’une doctrine appliquée avec détermination depuis 2014, qui semble avoir été blessé au combat.

En introduction d’un discours assez court, le président Poutine a fait référence à une initiative diplomatique russe peu analysée jusqu’à présent. En effet, le 17 décembre 2021, le ministère des Affaires étrangères russe a diffusé deux textes : un “Traité entre les États-Unis et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité” et un “Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la Fédération de Russie et des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord”.

« Les deux textes ne sont pas rédigés selon le principe d’un menu, où l’on peut choisir l’un ou l’autre, ils se complètent et doivent être considérés comme un ensemble », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères russe. Il s’agit en fait d’un ultimatum “Gillette” à double lame, ne laissant que peu d’espace à la discussion et à la négociation mais permettant de comprendre pourquoi il est nécessaire, si l’on cherche un cessez-le-feu pour réduire les pertes civiles et un retour à la paix (chaude ou froide), d’enfin analyser ce que les Russes expliquent depuis Evgueni Primakov, alors Premier ministre de Boris Eltsine, à la fin des années 1990.

Évidemment, cette présentation se fait “à la russe”, par l’accompagnement d’un discours menaçant : « Les Européens doivent aussi réfléchir s’ils veulent éviter de faire de leur continent le théâtre d’un affrontement militaire. […] Nos partenaires doivent comprendre que plus ils feront traîner l’examen de nos propositions et l’adoption de vraies mesures pour créer ces garanties, plus grande est la probabilité qu’ils subissent une frappe préventive. »

Dès le jour de Noël, la Russie procédait à un tir de son nouveau missile hypersonique 3M22 Tsirkon. Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, avait alors souligné : « J’espère que les notes du 17 décembre seront ainsi plus convaincantes. »

Le 26 décembre, le chef du Kremlin avertissait encore que la Russie prendrait des « mesures militaro-techniques adéquates » si l’Otan poursuivait sa « course agressive » au seuil de la Russie et refusait de donner à cette dernière les « garanties de sécurité » qu’elle réclamait. L’ultimatum russe exige notamment que soient « juridiquement fixés : le renoncement à tout élargissement de l’Otan vers l’est, l’arrêt de la coopération militaire avec les pays postsoviétiques, le retrait des armes nucléaires américaines de l’Europe et le retrait des forces armées de l’Otan aux frontières de 1997 ». L’article 4 stipule notamment que « la Fédération de Russie et tous les participants qui étaient, au 27 mai 1997, des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ne déploient pas leurs forces armées et leurs armements sur le territoire de tous les autres États européens en plus des forces postées sur ce territoire au 27 mai 1997 ». L’article 7 précise que « les participants, qui sont des États membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, renoncent à mener toute activité militaire sur le territoire de l’Ukraine, ainsi que des autres États d’Europe orientale, de Transcaucasie et d’Asie centrale ».

Sont concernés les quatorze anciens membres du pacte de Varsovie ayant rejoint l’Alliance atlantique depuis 1999 (moins la Biélorussie et le Kazakhstan, jamais candidats, et la Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine, qui ont souhaité rejoindre l’Otan sans y parvenir). Pour la Russie, les exigences dépassent le seul cadre européen et impliquent par ricochet le retrait américain du Japon et, sans le dire, laisseraient Taiwan isolé. Comme le rappelle l’historienne Françoise Thom dans sa note d’analyse de fin décembre 2021 : « Le comportement russe est dicté par une analyse soigneuse de la corrélation des forces qui, selon les experts du Kremlin, vient de basculer en faveur des puissances antioccidentales. Après vingt ans de préparation à la guerre, la position russe est jugée forte comme jamais. »

La Russie et la Chine ont calculé que l’affaiblissement interne et externe américain, et l’absence d’une Europe puissance offrent une fenêtre d’opportunité pour construire cet univers multipolaire, réduisant au pire, éliminant au mieux, la seule hyperpuissance mondiale.

Ce qui semble nouveau est le plus souvent ce qu’on a oublié. Les empires ont une longue mémoire. Tout existe pour comprendre ce que dit et veut Vladimir Poutine. Après un quart de siècle d’annonces et de menaces, la Russie, sans surprise, est passée à l’acte.

Se joue maintenant l’avenir de l’Europe et de l’Occident. Et comme seule puissance nucléaire indépendante de l’Union, la France se doit de faire entendre, du mieux qu’elle peut, sa voix.

* Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable du pôle sécurité-défense-renseignement.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers

Publié le : 06/05/2022 - 18:21

Guillaume GRALLET Suivre

En plein boom, les mondes immersifs ne doivent pas nous faire oublier l'isolement dans le monde réel. D'ailleurs, il existe des manières plus ou moins inclusives de construire ces mondes du futur. Décryptage.

"Le métavers est un environnement virtuel collaboratif. C'est un espace en 3D où l'on est représenté par un avatar et où l'on peut communiquer avec les autres utilisateurs présents. Les environnements collaboratifs remontent au moins aux années 1990", explique au Journal du CNRS Michel Beaudouin-Lafon, spécialiste de l'interaction homme-machine et chercheur à l'Université Paris-Saclay.

Si l'idée n'est pas nouvelle, ces espaces collaboratifs vont connaître un développement sans précédent dans les prochaines années : un quart de la population mondiale devrait passer au moins une heure par jour dans le métavers à l’horizon 2026, selon l'institut Gartner. Pourtant, ces métavers peuvent recouvrir des réalités différentes. En effet, la manière dont leurs architectes les construisent en ce moment sera décisive pour le respect des données, le partage d'expérience mais aussi la vie démocratique qu'ils seront à même d'assurer. C'est tout le sens du message que veut faire passer le réseau Entourage à travers la création d'un avatar de sans-abri.

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L'Humanité

« Resituer la colère du côté de la raison »

Entretien

Dans « le Visage de nos colères », enquête sur le rôle des passions en politique, la philosophe Sophie Galabru réhabilite un sentiment jugé négatif et pulsionnel. Aussi incontournable que nécessaire, la colère est émancipatrice à la fois pour nous-mêmes et dans nos liens sociaux.

Nicolas Mathey

En philosophie morale comme dans les textes religieux, la colère est mal vue. Elle est ramenée à cette perte de contrôle et de raison qui défigure et peut conduire à la violence verbale, voire physique. Et pourtant, elle est aussi le signe d’une résistance à la domination, d’une demande de justice et de réparation, comme le soutient la philosophe Sophie Galabru. Lorsqu’elle nourrit la conflictualité verbale, la colère peut non seulement signaler une offense et une blessure faites aux corps, mais aussi engager des révolutions politiques. Niée ou non entendue, elle peut au contraire aboutir à des sentiments de haine et d’exclusion qui peuvent autant viser les figures du dominant que celles de l’étranger.

Vous définissez la colère comme ce « signal intelligent qui rappelle à la raison de se pencher sur le message de son corps et ses émotions blessées ».

J’entreprends, dans cet essai, une description de ce phénomène qui peut valoir en tout temps. La colère est une émotion venue du corps qui signale à l’esprit un déséquilibre, une offense, une injustice, une atteinte à sa liberté. La colère est aussi un moteur des révolutions : elle a donné lieu à des mouvements révolutionnaires importants, joyeux même, comme lors des grèves de 1936 en France. Si elle peut muter dans la haine, c’est en raison de sa non-réception par les gouvernants : quand les gens en colère ne sont pas entendus, quand ils sont méprisés, moqués et même violentés, alors la mutation intervient ici.

Diriez-vous que nous subissons encore nos héritages stoïciens et chrétiens relatifs à la colère, qui seraient les deux sources de notre « difficulté à enrager », qui empêcherait nos colères ?

L’héritage rationaliste a identifié la raison à une faculté de calcul et a relégué le corps à une masse pulsionnelle et confuse. L’héritage théologique et institutionnel chrétien a également perçu dans cette émotion une expression coupable de l’orgueil. Aujourd’hui, nous avons basculé dans une ère érotique où le sexuel et le désir sont partout. C’est une autre manière de ne pas accorder de place à la colère qui est un affect permettant à la fierté de s’imposer. La colère reste culpabilisée, comme étant un affect amoindrissant le capital érotique.

L’empêchement à la colère ne concerne-t-il pas au premier chef les femmes, si volontiers accusées d’hystérie lorsqu’elles s’opposent et s’emportent ?

Une femme en colère essaie de faire reconnaître sa place dans la société, dans sa famille ou dans son couple. Sa colère peut l’aider à repousser des offenses, voire des abus considérés comme non graves par celles et ceux qui ne perçoivent pas la domination sexiste, voire les traces résiduelles du patriarcat. Repousser un ordre depuis longtemps en place en contestant sa naturalité, pour faire valoir sa contingence, est un mouvement déstabilisant. Les femmes en colère et peut-être plus encore les féministes, c’est-à-dire des femmes pleinement conscientes des déséquilibres liés au patriarcat, dénoncent ce système en même temps qu’elles exigent une révolution des rapports humains. Leur colère sonne comme un impératif double : celui que les hommes osent apprécier un autre système que la dominance, qu’ils s’ouvrent à leurs émotions et osent respecter, voire aimer les femmes. Il faut aussi que les femmes acceptent les hommes ainsi changés et assument leur pleine autonomie économique, affective et sociale.

Quel rapport particulier l’enfance entretient-elle selon vous à la colère ?

La colère la plus empêchée est celle de l’enfant, car il a besoin de l’affection de ses parents ou de ceux qui s’occupent de lui. La défense de soi chez l’enfant est rendue très complexe par sa dépendance et sa loyauté envers ses tuteurs. Je distingue la colère des caprices. Rousseau en parle aussi dans son « Émile » : ce sont des tentatives d’entamer des rapports de forces, de tester les limites de l’autre. Et de ce point de vue, le caprice n’est pas propre aux enfants. La colère est davantage liée à une injustice et à une blessure.

En quoi cet ouvrage est-il le fruit de votre propre parcours existentiel ?

Cette recherche est le produit d’une analyse de la notion comme d’une expérience vécue. Passé un certain âge, à force d’être confrontée à des rapports de forces ou des injustices, et c’est spécialement le cas lorsque l’on est une femme, on finit par s’intéresser aux schémas qui conduisent à expliquer la violence. L’analyse permet de comprendre que ces phénomènes ne sont pas des anecdotes personnelles mais le résultat de rapports de domination, notamment de la domination patriarcale. Certaines lectures ont également contribué à cette recherche, notamment « le Deuxième Sexe », de Simone de Beauvoir, ou encore « le Drame de l’enfant doué », d’Alice Miller.

Les fades psychologies du bien-être et du développement ne confondent-elles pas le refus de la colère et la résilience ?

Le concept de résilience est surexploité dans le domaine de l’entreprise et de la politique, y compris par Emmanuel Macron qui parle de résilience du capitalisme face au drame climatique dans sa loi « Climat et résilience » issue du grand débat national organisé en 2019. Cela incite à désamorcer des luttes. Cet usage excessif dépolitise les inquiétudes légitimes et incite à l’apathie et à la résignation.

Qu’est-ce qui distingue la colère de la folie ? Que seraient les bonnes et les mauvaises colères ?

La colère est une forme de grain de folie qui vient briser des convenances sociales, des fausses paix. En osant s’exposer, être traité de fou, la colère ne renvoie pas à l’absence de raison pour autant. La colère n’est pas irrationnelle. Je pense qu’elle est toujours bonne et réussie quand elle demeure dans la conflictualité verbale ou dans la rupture. Les coups renvoient davantage à une envie de détruire l’autre et à une forme d’échec relationnel.

En quoi la colère est-elle un sentiment social, une passion politique ? Celles des manifestants, des insurgés, des gilets jaunes ou des grévistes sont-elles des passions politiques motrices ?

La colère est un affect politique car c’est un affect relationnel qui vise à réguler son rapport à l’autre lorsqu’il blesse, domine et offense. Aristote perçoit cette passion comme une possible vertu que l’on peut relier au souci de sa dignité. Il s’agit de l’affirmation d’une fierté. C’est un affect qui intervient souvent au sein d’un rapport de pouvoir. Reste que la colère des gilets jaunes et celle des manifestants contre la réforme des retraites en 2019, si elles ont fédéré des oppositions, sont des affects qui ne garantissent pas la réussite de ces luttes.

En politique, est-elle l’expression d’une demande de justice et de la contestation des oppressions économiques et sociales ?

Tant qu’elle ne tombe pas dans la stigmatisation d’une partie de la population et cherche à résoudre une situation de domination, la colère est juste. Une colère qui demande à faire cesser la précarisation et l’oppression économique, et une meilleure répartition des richesses comme de la considération est toujours juste.

En quoi la colère montre-t-elle que le contrat social est une fiction, et qu’il est de la nature du politique que les colères se rencontrent ?

Le contrat social tel que l’a pensé au XVIIe siècle le philosophe anglais Thomas Hobbes veut faire croire à la nécessité de l’État pour réguler les violences individuelles et les flux économiques. De cette philosophie nous vient l’idée que se révolter revient à briser le contrat social. Or, la colère et la revendication sont des façons de régénérer ce contrat. Mais, allons plus loin. Comme le soutient Jacques Rancière, ce qui fait la naissance de la République démocratique, c’est au contraire l’émergence parfois agressive des mésententes et des colères. La République française est d’ailleurs fondée sur de la colère, et même plus encore, sur la haine. Tant que la société perpétue des rapports de domination et se trouve hiérarchisée (au lieu de proposer davantage de complémentarité entre les citoyens), il y aura toujours de la colère et de la violence.

Ce sentiment peut-il faire programme ?

La colère n’est pas suffisante pour résister. Elle peut dégénérer en haine ou en épuisement du militant. Elle doit se reconnecter à la joie ou à l’amitié pour ne pas faire perdre aux mécontents leur vitalité et leur vie. L’individu ne doit pas se laisser épuiser par des luttes collectives. Et puis, les citoyens en colère s’exposent à d’autres risques : que leur parole soit captée pour être réorientée vers des cibles précises, en boucs émissaires. La colère des gilets jaunes a résisté à cette captation en refusant de se donner des porte-parole, ce qu’on lui a reproché.

Dans quelle mesure le pardon empêche-t-il l’expression de la colère et ses réparations ?

Je chercher à resituer la colère et le pardon vis-à-vis de la raison. Il me tenait à cœur de remettre en cause le sophisme selon lequel le pardon serait rationnel et impératif, et la colère pulsionnelle et démente. Je soutiens inversement que le pardon est un geste irrationnel et mystérieux. Ce qui est rationnel, c’est la colère qui demande justice et réparation. Le pardon est un concept qui doit être rendu à la religion, comme une grâce qui nous tombe dessus. Par ailleurs, le pardon n’a rien à faire en politique. Demander à un président de la République de demander « pardon » au nom du passé me paraît être une moralisation indue de la vie politique. Cette moralisation est d’ailleurs en progression constante. Au lieu de penser en termes de bien et de mal, j’invite à resituer la scène du politique entre le juste et l’injuste, entre ce qui peut être réparé et ce qui ne le peut pas.

Vous en appelez à une colère vitale en démocratie comme entre amis et amies, celle de la dispute et de la recherche d’accords, par laquelle « se joue la possibilité d’un franc-parler et d’une préoccupation pour la vérité »…

L’amitié est aussi une forme de lutte et de résistance. Elle lie des personnes qui ont en commun le désir de liberté et de justice et qui sont prêtes à tout franc-parler. Dans le film d’Edgar Morin et Jean Rouch, « Chronique d’un été » (1961), on voit bien une existence entre amis plus politique, plus conflictuelle et plus joyeuse à la fois. Aujourd’hui, il me semble plus difficile de parler de politique entre amis. On n’a plus aucune capacité à dialoguer, voire à entrer en conflit de manière souple, respectueuse et passionnée. Dans les nouvelles amitiés, les discussions politiques renvoient à des ruptures irréversibles. Elles se fondent sur le bannissement des discussions politiques au profit de relations plus divertissantes, qui correspondent plutôt au désir de fuir la vie en commun, au cœur de notre cité politique. Ce dessaisissement de la conversation politique vient renforcer le fait que la vie politique est de plus en plus confiée à des technocrates et des experts.

Que peut-il y avoir de créateur dans la colère ? Les artistes sentent-ils davantage ce que les colères ouvrent d’avenir ?

Si on est un artiste politique, on court le risque de la récupération marchande de ses œuvres, à l’image de Jean-Michel Basquiat ou encore du street- artiste Banksy. Le problème surgit quand les gestes de révolte envers le système deviennent bancables. Les grandes marques font de toute contre-culture un élément de culture. Que faire alors pour résister en créant ? Peut-être en revenant à l’idée que toute résistance est créative et que le geste de refuser l’exploitation, l’asservissement, le mépris est un acte artistique.

Philosophiecolères
Valeurs Actuelles

Autriche : un réseau international de trafiquants qui faisait passer des milliers de migrants syriens démantelé

C’est un grand coup dans la lutte contre l’immigration. Le ministre autrichien de l’Intérieur Gerhard Karner a annoncé « un grand succès contre le crime organisé et un coup dur contre la mafia des passeurs » après le démantèlement d’un vaste trafic de migrants, ce jeudi 12 mai 2022, rapporte Le Figaro. Une enquête a été menée depuis le début de l’année 2021. Elle a permis de remonter le réseau international qui a acheminé depuis la Hongrie plus de 36 000 migrants, souhaitant rejoindre la France notamment.

« La plupart des migrants étaient originaires de Syrie »

Les migrants devaient payer entre 3 000 et 4 500 euros par personne pour le seul trajet Hongrie-Autriche. Ainsi, le trafic a généré une somme estimée à 152 millions d’euros. La plupart des migrants sont d’origine « syrienne ». Près de 80 véhicules ont été saisis par les enquêteurs. 

Un coup de filet permis grâce à « des enseignements précieux sur les organisations de passeurs et leurs modes opératoires », a indiqué le Premier ministre. L’Autriche fait partie des pays européens à l’image de la France qui font des contrôles d’identité aléatoires à leurs frontières. Une politique critiquée par la Cour de justice de l’Union européenne.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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La líder de la banda Pussy Riot escapa de Rusia con la ayuda de sus amigos

Tras más de una década de activismo, Maria Alyokhina se disfrazó de repartidora de comida para eludir a la policía y la creciente represión del Kremlin.

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Por Valerie Hopkins y Misha Friedman

VILNA, Lituania — Maria Alyokhina llamó la atención de las autoridades rusas —y del mundo— por primera vez cuando Pussy Riot, su banda de punk y grupo artístico de performance, organizó una protesta contra el presidente Vladimir Putin en la Catedral de Cristo Salvador de Moscú.

Por ese acto de rebelión en 2012 fue condenada a dos años de prisión por “vandalismo”. Mantuvo su determinación para enfrentar el sistema de represión de Putin, incluso después de haber sido encarcelada seis veces más desde el verano pasado, cada vez por 15 días, siempre con cargos falsos con la idea de frenar su activismo político.

Pero en abril, mientras Putin comenzó a reprimir con más dureza cualquier crítica a su guerra en Ucrania, las autoridades anunciaron que el arresto domiciliario que se le había impuesto se convertiría en 21 días en una colonia penal. Entonces decidió que era hora de irse de Rusia —al menos de manera temporal— y se disfrazó de repartidora de comida para evadir a la policía de Moscú, que había estado vigilando el apartamento de la amiga donde se hospedaba. Dejó su celular como señuelo y para evitar ser rastreada.

Un amigo la llevó a la frontera con Bielorrusia, desde donde tardó una semana en cruzar a Lituania. En un estudio en Vilna, la capital lituana, accedió a dar una entrevista para describir el escape angustioso de una disidente de la Rusia de Putin.

“Me alegró haberlo logrado, porque fue una impredecible y grande” despedida a las autoridades rusas, dijo Alyokhina, quien usó un término menos amable. “Todavía no entiendo del todo lo que hice”, admitió, vestida completamente de negro, salvo por una riñonera con un cinto con los colores del arcoíris.

Alyokhina, de 33 años, ha pasado toda su vida adulta haciendo esfuerzos para que su país respete su Constitución y los derechos humanos más elementales, como la libertad de expresión. Tras ser liberada preliminarmente de prisión en diciembre de 2013, ella y otra integrante de las Pussy Riot fundaron Mediazona, un medio independiente de noticias enfocado en el crimen y el castigo en Rusia.

También escribió un libro de memorias, Riot Days, y viajó por el mundo para interpretar un espectáculo basado en el libro. Aunque ella quería hacer una gira por Rusia, solo tres lugares aceptaron acoger el espectáculo y todos enfrentaron repercusiones.

Alyokhina estaba comprometida a permanecer en Rusia a pesar de la vigilancia usual y la presión de las autoridades de la que era objeto. Pero ahora se ha sumado a las decenas de miles de rusos que han huido de su país desde que comenzó la invasión de Ucrania.

Alyokhina, a la que sus amigos llaman Masha, tenía las uñas mordidas y fumaba casi sin cesar un vaporizador o unos cigarrillos Marlboro Lights. Hizo el viaje con unas botas negras de plataforma de varios centímetros de alto y sin cordones, un guiño a sus diversas estancias en la cárcel, donde confiscan los cordones de los zapatos.

En prisión, ella y otras personas ensartaban toallitas húmedas en los ojales de sus zapatos para que no se les resbalaran. A modo de declaración de principios, ella y otras integrantes de Pussy Riot los usarán en sus actuaciones de su nueva gira, que comenzará el 12 de mayo en Berlín, para recaudar fondos para Ucrania.

Hace más de una década, cuando Pussy Riot comenzó, el grupo parecía tanto un ardid publicitario como activismo político. Pero si en ese momento su protesta en la catedral de Moscú —donde interpretaron una “Una plegaria punk”, que ridiculiza la simbiosis entre la Iglesia ortodoxa rusa y el Kremlin— parecía exagerada, hoy parece profética.

El líder de la Iglesia, el patriarca Kirill, bendijo a las tropas rusas que iban a Ucrania, y la Unión Europea añadió su nombre en su lista de sanciones.

Exactamente diez años después de la protesta en la catedral, Putin pronunció un discurso furioso en el que dijo que Ucrania era un país “creado por Rusia”, con lo que sentaba las bases para su invasión.

Alyokhina escuchó el discurso por radio desde una celda de la cárcel. La invasión, dijo, lo había cambiado todo, no solo para ella, sino para su país.

“Ya no creo que Rusia tenga el derecho a existir”, dijo. “Incluso antes, persistían las preguntas sobre cómo se mantiene unida, sobre qué valores la unían y hacia dónde se dirige. Pero ahora ya no creo que sea una cuestión”.

Durante la entrevista estuvo rodeada por otras personas que forman parte el grupo, ahora un colectivo con alrededor de una decena de integrantes. La mayoría también habían huido recientemente de Rusia, entre ellas su novia, Lucy Shtein.

Shtein había decidido irse de Rusia un mes antes, y también evadió las restricciones de movimiento al escabullirse usando el uniforme de un servicio de entrega de comida. Tomó la decisión después de que alguien colgara un letrero en la puerta del departamento que compartía con Alyokhina en el que se les acusaba de ser traidoras.

Una vez, Alyokhina y Shtein fueron encarceladas por publicar en Instagram una petición para la liberación de los presos políticos en Rusia. En febrero, Alyokhina fue sentenciada a 15 días por “propaganda de simbología nazi” por otra publicación de Instagram, esta de 2015, que criticaba a Aleksandr Lukashenko, el dictador bielorruso y aliado de Putin. Shtein fue detenida al mismo tiempo por cargos similares.

“Tienen miedo porque no pueden controlarnos”, dijo Alyokhina.

Cuando llegó a la frontera entre Bielorrusia y Lituania, tenía una visa lituana que intentó usar con su identificación nacional rusa, ya que Rusia le había confiscado el pasaporte. Para ese momento, Alyokhina había sido incluida en la lista de “personas buscadas” de Rusia.

En su primer intento de cruzar, Alyokhina fue retenida por guardias fronterizos bielorrusos durante seis horas antes de ser devuelta. En su segundo intento, el funcionario incrédulo que estaba en el turno simplemente le pidió que se fuera.

Pero en su tercer intento, lo logró. Alyokhina tenía aliados fuera del país que trabajaban para buscarle un camino que la condujera a la libertad. Uno de ellos fue un amigo suyo, el artista de performance islandés Ragnar Kjartansson, quien convenció a un país europeo que emitiera un documento de viaje para Alyokhina, que en esencia le daba el mismo estatus que a una ciudadana de la Unión Europea. Los funcionarios de ese país pidieron que no se lo nombrara por temor a ocasionar repercusiones diplomáticas.

El documento que usó Alyokhina se introdujo de contrabando a Bielorrusia. Mientras ella estuvo allí, evitó los hoteles o cualquier lugar donde le podrían pedir algún documento de identidad, lo que podría haber alertado a las personas que la buscaban.

Al final, Alyokhina abordó un autobús rumbo a Lituania con el documento en mano. Se rio cuando relató lo mejor que la trataron los guardias fronterizos cuando pensaron que era una “europea” y no una rusa.

“Mucha magia sucedió la semana pasada”, dijo. “Suena como una novela de espías”.

El hecho de poder salir de Rusia y Bielorrusia fue un reflejo, dijo, de la aplicación caótica de la ley rusa.

“Desde aquí parece un demonio enorme, pero está muy desorganizado si miras desde adentro”, advirtió. “La mano derecha no sabe lo que hace la mano izquierda”.

Alyokhina dice que espera regresar a Rusia. Pero nadie sabe cómo podría hacerlo, ahora incluso los activistas más dedicados son encarcelados o forzados a exiliarse.

Todos los días llegan a Vilna nuevos integrantes del grupo que huyen de Rusia, y se reúnen a los ensayos para la gira europea.

Después de unos días, Alyokhina viajó a Islandia con otros integrantes de la agrupación para visitar a Kjartansson, quien les organizó un ensayo en el edificio que alguna vez fue sede de la Corte Suprema del país.

Alyokhina le pidió a Kjartansson y a Bjork, una pariente de él, que se presentaran en eventos organizados por activistas proucranianos cuando Pussy Riot actúe en Islandia. La respuesta, dijo Kartjansson, fue un rotundo: “¡Sí!”.

En Vilna, el celular de Alyokhina vibró con mensajes de apoyo y alivio de que estuviera “a salvo” después del viaje de una semana. Alyokhina se exasperó por estas expresiones bien intencionadas, que, aseguró, estaban fuera de lugar.

“Si tu corazón está libre”, dijo, “no importa dónde estés”.

Valerie Hopkins informó desde Vilna y Misha Friedman desde Reikiavik, Islandia.

Valerie Hopkins es corresponsal en Moscú. Anteriormente cubrió Europa central y sudoriental durante una década, más recientemente para el Financial Times. @VALERIEinNYT

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France24 - Monde

Russie : détention prolongée pour la basketteuse américaine Brittney Griner

Publié le : 13/05/2022 - 20:15

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Un tribunal russe a décidé vendredi de prolonger jusqu'au 18 juin la détention de la star du basket américain Brittney Griner, a rapporté l'agence de presse officielle TASS. La joueuse a été interpellée en février dans un aéroport de Moscou, soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants.

Cette star du basketball américain devait recouvrer la liberté d'ici quelques jours. Mais Brittney Griner attendra plusieurs semaines de plus : un tribunal russe a décidé vendredi 13 mai de prolonger sa détention jusqu'au 18 juin. Interpellée en février à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo, la joueuse du club des Phoenix Mercury est soupçonnée d'avoir transporté des stupéfiants, rapporte TASS, une des principales agences de presse russes.

Le tribunal de Khimki, dans la banlieue nord de Moscou, "a satisfait la requête des enquêteurs et prolongé la détention de la citoyenne américaine jusqu'au 18 juin", a indiqué le service de presse de cette instance judiciaire, cité par l'agence.

La sportive de 31 ans, deux fois médaillée d'or aux Jeux olympiques et championne de la WNBA, a été interpellée en Russie après la découverte en février dans ses bagages à main "de vapoteuses" et d'un "liquide présentant une odeur particulière" d'huile de cannabis (huile de haschich), selon le service fédéral des douanes russes.

"Injustement détenue" selon Washington 

Sa détention provisoire avait initialement été ordonnée jusqu'au 19 mai. Les États-Unis ont récemment estimé que Brittney Griner était "injustement détenue" par la Russie et réclament sa libération. "Un officier consulaire de notre ambassade à Moscou a pu lui parler en marge de l'audience" de vendredi au tribunal, a dit le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price à des journalistes. "Cet officier a pu confirmer que Brittney Griner se porte aussi bien que possible au vu de circonstances que nous ne pouvons qualifier que d'excessivement difficiles", a-t-il ajouté.

Après l'arrestation de la sportive, intervenue sur fond de tensions internationales liées à l'entrée de l'armée russe en Ukraine, la Fédération américaine USA Basketball avait exprimé son "inquiétude" au sujet de "la sécurité" et du "bien-être" de la joueuse, qui risque entre cinq à dix ans de prison.

Jeudi 12 mai, le site d'information Gazeta.ru a affirmé, citant une source au sein des services pénitentiaires russes, qu'il était "très probable" que Brittney Griner soit échangée contre le célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux États-Unis.

Cette publication est intervenue alors que l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé fin avril contre le pilote russe Konstantin Iarochenko, incarcéré aux États-Unis depuis 2010.

En 2014, Brittney Griner avait participé activement au 3e titre de Phoenix en WNBA. De nombreuses joueuses de la WNBA participent aux ligues européennes durant l'intersaison aux États-Unis, y compris dans les ligues russe et ukrainienne. L'Américaine a donc disputé plusieurs saisons sous le maillot de l'équipe russe d'Ekaterinbourg, avec laquelle elle a remporté l'Euroligue féminine à quatre reprises.

Avec AFP

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Basketball : la "Team LeBron" remporte le All-Star Game NBA, Stephen Curry élu MVP

L'opposant russe Alexeï Navalny transféré vers un hôpital pour prisonniers

ActuElles

Quel espoir pour les Salvadoriennes en prison ?

L'Humanité

René Vautier, « le cinéaste français le plus censuré »

Entretien

Les Mutins de Pangée sortent un premier coffret consacré à la filmographie magistrale de René Vautier. Une œuvre pionnière et prolifique que cette coopérative d’édition et de production – et plateforme VOD – a contribué à faire sortir de l’oubli. Entretien avec son cofondateur, Olivier Azam.

Marie-José Sirach

Depuis 2005, les Mutins de Pangée détonnent dans le paysage des plateformes de VOD. Leur ligne éditoriale se caractérise par des choix singuliers et audacieux, à contre-courant d’un cinéma commercial, aussi indigeste qu’indigent. Ils comptent, dans leur catalogue, des films du patrimoine constitutifs de l’histoire sociale et populaire. On y trouve ceux de René Vautier, du groupe Medvedkine ou ceux réalisés par la belle équipe des Mutins : « Des Idées de génie ? », de Brice Gravelle, sur le patron de Gifi, « Howard Zinn, une histoire populaire américaine », de Daniel Mermet et Olivier Azam, ou « Hacking Justice », sur Julian Hassange. Nous avons rencontré Olivier Azam, réalisateur, cofondateur, avec Laure Guillot, des Mutins.

On peut lire sur la page d’accueil de votre site : « Vous n’êtes pas dans une grande boutique du consentement… » Dans quoi sommes-nous quand on se connecte aux Mutins de Pangée ?

Dans une coopérative de production, d’édition et de diffusion. Les Mutins découlent de notre histoire avec Zalea TV, première chaîne de télévision libre créée en 2000 et de notre histoire avec le cinéma. En 2005, nous créons Les Mutins pour être un outil de production de films qui s’inscrit dans les traditions coopératives de cinéma. Cela signifie que nous ne sommes pas à la recherche de profit à redistribuer à des actionnaires, ce qui nous donne une grande liberté de choix. C’est parce que nous avons d’abord voulu réaliser nos films pour le cinéma que nous avons fondé la coopérative : nos films sont tellement longs à fabriquer que, entre deux projets, nous nous sommes tournés vers l’édition DVD, puis nous avons fondé la plateforme de VOD CinéMutins.

Si je vous dis que, non seulement vous êtes réalisateurs, mais réalisateurs cinéphiles…

Et archéologues. J’aime l’archéologie de l’archive, le recyclage, l’Histoire. Je fais de l’Histoire toute la journée, que ce soit comme éditeur ou réalisateur. C’est primordial de connaître l’Histoire. Quand tu connais l’histoire des luttes, que tu l’as en mémoire, c’est pas mal pour mener les luttes aujourd’hui. Il ne s’agit pas d’avoir un regard figé sur le passé, aussi glorieux soit-il, mais de savoir tirer les leçons du passé pour construire le présent.

[video:https://www.youtube.com/watch?v=9XV6ZiCRJ3Q]

Le premier volume de la filmographie de René Vautier vient de paraître. C’est un travail colossa,l réalisé par Moïra Chappedelaine-Vautier, sa fille…

Oui, elle a été chargée de l’édition des deux coffrets. Le premier, 4 DVD, soit 17 films, tous restaurés, dont « Avoir 20 ans dans les Aurès », est accompagné d’un livret de 190 pages avec des entretiens, une iconographie très riche, des contributions d’universitaires, des articles de presse. Un travail effectivement colossal. Le deuxième volume sera consacré à la Bretagne. J’ai connu René Vautier pendant les vingt dernières années de sa vie. Nous avons commencé à diffuser à l’antenne de Zalea TV ses films censurés. Il faut se souvenir que René Vautier a été le cinéaste le plus censuré du cinéma. Son parcours, son engagement parlent pour lui. Il a toujours été à l’avant-garde. Il a été le premier cinéaste anticolonialiste. Il a 21 ans quand il réalise « Afrique 50 », lorsqu’il débarque en Afrique de l’Ouest en 1949, à la demande de la Ligue de l’enseignement, pour un reportage sur les conditions de vie dans les villages. Très vite, il va filmer là où les autorités coloniales ne voulaient pas qu’il filme, faisant un pied de nez au décret Laval, toujours en vigueur, qui interdisait de filmer sans le consentement du gouverneur. Vautier était un franc-tireur tendance Fanfan la Tulipe. Un côté un peu naïf dans un monde où chacun calcule. Le côté frondeur et frontal de Vautier est incompatible avec le système de production et de diffusion d’un film, mais il a eu raison de revendiquer et d’assumer son engagement.

Un engagement qui lui a valu d’être constamment plus qu’« ennuyé »…

René Vautier a été blacklisté, ses films saisis, coupés… Il a même fait de la prison pour avoir tourné « Afrique 50 ». Mais il n’a jamais renoncé à son cinéma. Toutefois, parler de Vautier à partir du seul prisme de la censure, c’est oublier qu’il a été avant tout un grand cinéaste. On lui a aussi collé l’étiquette de « militant » pour mieux le marginaliser. Ça permettait de ne pas traiter le sujet, en prétendant que ce n’était pas de l’art puisque ses films ne rentraient dans aucune case du catéchisme culturel. Vautier a été peu soutenu par la profession. Or il a apporté quelque chose au cinéma dans sa façon de filmer. Une liberté qu’il s’est toujours refusé de monnayer. La contrainte l’a obligé à inventer. Ses films n’obtenaient jamais de visa ? Il allait les tirer à l’étranger. Sur la couverture du livret qui accompagne le coffret, on a repris ces mots : « Votre nom : Vautier. Votre vie : la liberté ! Votre cinéma : engagé ! Votre parole : enragée ! »

Vous êtes un partisan du DVD. N’est-ce pas anachronique ?

Au contraire ! Tout le travail que nous réalisons sur les DVD, les coffrets, n’existe pas sur les plateformes. Cela a à voir avec la conservation des films. Un DVD, c’est une trace, cela veut dire que le film, peu importe lequel, est sauvé. Gardez donc vos lecteurs DVD ! Se débarrasser des DVD, c’est aussi effacer la mémoire. On n’est pas à l’abri d’un bug géant et alors, tout disparaîtrait sur le Net. La dématérialisation ne garantit pas la survie d’un film. Et puis, un DVD présenté dans un coffret avec un livret, c’est un bel objet. Je ne sais pas combien de temps on va pouvoir continuer à en faire. On résiste mieux que le marché et, depuis les confinements, on a constaté un regain d’intérêt. Si on voulait réellement soutenir l’édition DVD, il faudrait lui appliquer une TVA identique à celle des livres et le prix unique, ce qui empêcherait Amazon de casser les prix quand ils veulent et de tuer les éditeurs. Mais c’est un choix politique.

Parlez-nous de votre catalogue. Il est d’une très grande diversité…

Sur CinéMutins, je mets au défi le spectateur de s’ennuyer ! Le catalogue est effectivement très varié. On récupère des films qui restent une seule semaine en salle. On a quelques films porteurs sortis au cinéma récemment, comme « la Panthère des neiges » ou « Debout les femmes ! » Mais aussi des films passés plus inaperçus au cinéma ou rares (un quart de notre catalogue est composé d’inédits en exclusivité), des films qui racontent les luttes sociales, le monde paysan, le féminisme, en privilégiant la démarche artistique comme critère premier de nos choix. Loin de la caricature du cinéma « militant », ou d’une certaine forme de communautarisme idéologique, la ligne que nous essayons de tenir aux Mutins de Pangée, c’est l’idée que chaque individu, chaque spectateur est un être complet, sensible et intelligent, qui a besoin d’émotions et de raison, de rires et de larmes, de se sentir appartenir au monde ou de pouvoir s’en isoler pour penser ou rêver, selon les moments… Notre but est de faire découvrir, de susciter la curiosité, d’amener celui qui vient pour un film vers d’autres, plus confidentiels. Je fais un parallèle entre la malbouffe et Netflix. Quand je vais chez Netflix, j’ai l’impression d’entrer dans un McDo : c’est attirant, tu penses que c’est pas cher, tu regardes une série et tu es gavé. Pas question de culpabiliser. Disons que c’est une question d’hygiène mentale. Les Mutins de Pangée, c’est du commerce équitable !

lesmutins.orgrené vautiercoopérativescinéma
BBC

Brittney Griner: US basketball star has Russian detention extended

The American basketball star Brittney Griner's pre-trial detention in Russia has been extended for one month.

Ms Griner, 31, has been in custody since February after Moscow airport officials allegedly found cannabis oil in her luggage, while she was returning to the US after playing in Russia.

US officials said she was wrongfully imprisoned and should be released.

Ms Griner - regarded as one of the world's best female players - faces up to 10 years in prison if convicted.

An Associated Press photograph shows Ms Griner wearing an orange hoodie and looking down at the court hearing, held in the city of Khimki just outside Moscow.

The US State Department said a consular official attended the hearing, and spoke to Ms Griner on the margins.

A spokesman said Ms Griner was doing "as well as can be expected during exceedingly difficult circumstances".

Following the hearing, her lawyer told AP that Ms Griner hadn't conveyed "any complaints about the detention conditions".

Citing unnamed government officials, state-owned Russian news agency TASS is reporting that Russia hopes to trade Ms Griner for Viktor Bout, an arms trafficker convicted in the US.

Popularly known as "the Merchant of Death", Bout was arrested in Thailand in 2008 and extradited to the US, where he was convicted of intending to smuggle weapons to rebels in Colombia to be used against US citizens.

He was sentenced to 25 years in prison in New York in April 2012.

Russian authorities have claimed that a sniffer dog led authorities to search Ms Griner's carry-on luggage, leading them to vape cartridges containing hashish oil.

While the incident took place on 17 February, Russian officials only confirmed her detention in the second week of March.

Her detention came as US and Women's National Basketball Association officials urged Americans to leave Russia amid rising tensions over Ukraine, which Russia invaded on 24 February.

Since then, US and WNBA officials have seemingly made little headway in their efforts to secure her release.

In a statement after Friday's hearing, the WNBA said that the extension of her detention "was not unexpected" and that the league was still working with the US government to get her released.

Despite deteriorating relations between the US and Russia, officials have kept diplomatic channels open for negotiations.

Last month, a US citizen and former Marine, Trevor Reed, was released from prison in Russia, where he was serving a nine-year sentence for assault.

In exchange, the US released Konstantin Yorashenko, a Russian pilot who had been sentenced to 20 years in prison for drug trafficking.

Ms Griner's case is reportedly now being handled by a special State Department section, the Office of the Special Presidential Envoy for Hostage Affairs, which specialises in helping secure the release of Americans held hostage or wrongfully detained abroad.

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SANS TITRE

It's FA Cup final day! Every football fan will have their own memories of the FA Cup - the greatest knockout tournament in the world.

Liverpool and Chelsea go head-to-head in today's final at Wembley and we have got something to get you in the mood.

We've taken a trip through the archives to bring you - in reverse order from 50 to one - the competition's ultimate iconic moments.

Enjoy.

Liverpool 0-1 Wimbledon (FA Cup final, 14 May 1988)

No, we're not talking about the actual game here. That might just appear later.

But one area that has to be included in a list of great FA Cup moments is what used to be a pre-final tradition - the club song.

And there have been none more hilarious/terrible than Liverpool's shocking Anfield Rap entry. Wearing shell suits, wonky baseball caps and cheap huge gold chains, the Liverpool players tried to unleash their inner rappers.

John Barnes just about pulled it off but the rest will cringe with embarrassment any time they see the pictures. Somehow, it got to number three in the charts, with Barnes going on to bigger and better things in the world of rap - with a show-stealing performance in World In Motion, England's legendary song before the Italia 90 World Cup.

Arsenal 3-2 Hull City (FA Cup final, 17 May 2014)

What happened? For the first time in the club's history, Hull City got themselves into an FA Cup final, but seemed to have no chance against Arsenal. However, the Tigers made a dream start with goals from James Chester and Curtis Davies giving them a 2-0 lead inside eight minutes.

Why is it remembered? A cracking fightback from the Gunners. Goals from Santi Cazorla and Laurent Koscielny took it into extra time, with Aaron Ramsey scoring a 109th-minute winner. It also ended a nine-year trophy drought for Arsene Wenger's Arsenal - the first of three FA Cup successes in a four-year period.

Everton 3-2 Sheffield Wednesday (FA Cup final, 14 May 1966)

What happened? A couple of months before England beat West Germany to win the 1966 World Cup, there was a tasty FA Cup final at Wembley. Sheffield Wednesday took a two-goal lead, but could not hold on to it as a double from Mike Trebilcock and a Derek Temple winner gave the Toffees the trophy.

Why is it remembered? Your team has fought back from 2-0 down to win the FA Cup, you're going to be a bit excited. But one Everton fan, called Eddie Cavanagh, got a bit carried away and ran on to the pitch with a couple of policemen in pursuit. But, showing a surprising burst of pace, the supporter evaded the first diving officer, before being nailed by the second.

Manchester City 1-0 Stoke City (FA Cup final, 14 May 2011)

What happened? The 2011 FA Cup final was not a classic, but no Manchester City supporter will care about that. It was goalless up until the 74th minute when Yaya Toure smashed home a loose ball to spark joyous celebrations among their fans.

Why is it remembered? Manchester City winning something seems to be a pretty regular occurrence nowadays, but it was not always the case and this was their first major trophy after a 35-year wait. Five Premier League titles, another FA Cup and six League Cups have since followed.

Preston North End 1-0 Huddersfield Town (FA Cup final, 30 April 1938)

What happened? Football on television is everywhere now. But the first FA Cup final to be broadcast came way back in 1938 when Preston beat Huddersfield 1-0. By the way, the Preston side included a certain Bill Shankly, who would later go on to guide Liverpool to two FA Cup successes as manager in 1965 and 1974.

Why is it remembered? It was goalless with only two minutes of extra time remaining and heading to a replay before BBC commentator Thomas Woodrooffe said: "I will eat my hat if there's any score before the whistle goes." A minute later George Mutch converted a penalty to win the cup for Preston. Woodrooffe later kept his promise, well, sort of, as he ate a 'hat', albeit one made of cake and marzipan.

Forest Green Rovers 0-3 Morecambe (FA Cup first round, 18 November 2000)

What happened? Morecambe comfortably saw off fellow Conference (now National League) side Forest Green in their first-round tie back in November 2000.

Why is it remembered? A game between two non-league sides in the first round may seem a strange choice. But an incredible own goal from Forest Green's Wayne Hatswell makes it stand out. It was goalless, Hatswell was in his own six-yard box with no Morecambe player around him and tried to clear the ball - however, he'd got his angles wrong and only succeeded in smashing it into the top corner of his own net. Sorry, Wayne, it's just too good.

Leicester City 1-2 Wycombe Wanderers (FA Cup quarter-final, 10 March 2001)

What happened? Premier League Leicester could not believe their luck when they were given a home quarter-final against injury-hit Wycombe Wanderers from the third tier. Surely there could only be one winner?

Why is it remembered? There are so many ways to follow a game now, you can watch live on your phone or get instant social media updates etc. Back in 2001, BBC's Ceefax (ask your parents if you're too young) was the way to keep up to date. Well, before the game, Wycombe sent out an unusual appeal - for a fit striker who was not cup tied.

Roy Essandoh, signed on a week-to-week contract, answered the call and, in one of the craziest FA Cup stories, then scored a dramatic injury-time winner to give Wycombe a 2-1 win. What made it even more bizarre were the scenes of celebration from boss Lawrie Sanchez, who had been sent off and was watching on a little TV screen in a dressing room. You just couldn't make it up.

Chelsea 1-0 Manchester United (FA Cup final, 19 May 2007)

What happened? There's always something special about a late winner, and that's what we got in 2007. Deep into extra time, four minutes away from penalties, Chelsea's Didier Drogba played a lovely one-two with Frank Lampard and got to the ball ahead of Manchester United goalkeeper Edwin van der Sar to prod home the winner.

Why is it remembered? Wembley had been the home of the FA Cup final since 1923 up until 2000, before it was redeveloped and the showpiece moved to Cardiff's Millennium Stadium. But, after six years away, it returned in 2007 with Drogba's fine goal being the first in an FA Cup final at the 'new' Wembley.

Ipswich Town 1-0 Arsenal (FA Cup final, 6 May 1978)

What happened? Ipswich Town for the first - and only - time in their history won the FA Cup in 1978 with a 1-0 victory over Arsenal.

Why is it remembered? Scoring the winner for your local team in the FA Cup final at Wembley - it's what dreams are made of. And the occasion got a bit too much for Ipswich's Roger Osborne after he scored a late goal for the Suffolk side.

He came over a bit light-headed immediately after scoring, a physio ran on and tried the old wet sponge-on-the-head treatment but that didn't work, nor did some smelling salts and the goalscorer had to be replaced for the final 12 minutes. But his team held on and Osborne had fully recovered to take part in the celebrations at the end.

Norwich City 0-1 Luton Town (FA Cup fourth round, 26 January 2013)

What happened? A Premier League side at home against a non-league team. There's got to be only one outcome...

Why is it remembered? A great old-fashioned cup upset. Norwich became the first top-flight side in 24 years to go out to a non-league team, losing 1-0 to Luton Town, then of the fifth tier. That's why we love the FA Cup. Luton's rise since must be noted and they would even go above Norwich in the football pyramid were to gain Premier League promotion via the play-offs this season...

Manchester United 0-1 Southampton (FA Cup final, 1 May 1976)

What happened? Southampton, then in the old Second Division, were written off going into their 1976 final against Manchester United.

Why is it remembered? One of the biggest shocks in final history as Bobby Stokes, maybe collecting the ball in an offside position, scored from the edge of the box with an 83rd-minute winner.

Arsenal 2-0 Chelsea (FA Cup final, 4 May 2002)

What happened? Arsenal, who would become Premier League champions a week later, won the first half of a domestic double by beating Chelsea 2-0 in the FA Cup final, thanks to wonderful goals from Ray Parlour and Freddie Ljungberg.

Why is it remembered? Arsenal in the early 2000s were pretty special. Thierry Henry, Dennis Bergkamp, Patrick Vieira. But Ray Parlour was one of the more unsung heroes, so Chelsea weren't too bothered when the English midfielder picked up the ball 35 yards from goal.

Chelsea striker Jimmy-Floyd Hasselbaink later said: "When Parlour got a chance we all thought 'shoot' because normally when he shoots he does not hit the target." That thought was echoed by then Soccer AM presenter and Chelsea fan Tim Lovejoy who, while doing fan commentary on Sky Sports, said: 'It's alright, It's only Ray Parlour." But, much to Hasselbaink and Lovejoy's surprise, Parlour zinged it into the top corner with a 25-yard screamer.

Watch both spectacular goals in the video below.

Bournemouth 2-0 Manchester United (FA Cup third round, 7 January 1984)

What happened? Few could have seen a shock coming when FA Cup holders Manchester United travelled to third-tier Bournemouth, but the Cherries, managed by a young Harry Redknapp, gained a stunning 2-0 victory thanks to goals from Milton Graham and Ian Thompson.

Why is it remembered? Not only was it one of the biggest cup upsets of all time, there was also a good story involving Bournemouth goalkeeper Ian Leigh.

The day before the game, he was promised free pizza for life from an Italian restaurant in Charminster if he kept a clean sheet against United. Leigh duly did his bit but sadly was denied the never-ending pizza as the restaurant was sold to a different owner, with the new proprietor refusing to honour the deal. The restaurant's new owner? No other than Harry Redknapp.

Brighton 2-2 Manchester United (FA Cup final, 21 May 1983)

What happened? Brighton have never won the FA Cup. They had a great chance to do so in the 1983 final against Manchester United. Gordon Smith put them ahead, United scored twice and Gary Stevens grabbed a late equaliser to force a replay.

Why is it remembered? Scoring in an FA Cup final, Smith should be a Brighton hero. But he had a chance to win it late on when radio commentator Peter Jones said the line "and Smith must score" (to be honest a bit harshly as Smith was nine yards out, still had the goalkeeper to beat and a covering defender may have got to the shot if he'd gone across the keeper). But, nevertheless, United's Gary Bailey kept the effort out and Brighton caved in the replay, losing 4-0. "And Smith Must Score" became the name of a Brighton fanzine, just to make it worse.

Chelsea 4-0 Norwich City (FA Cup third round replay, 16 January 2002)

What happened? Second-tier Norwich held Premiership Chelsea to a goalless draw in their third-round tie in 2002, but the Blues proved too strong in the replay, winning 4-0 at Stamford Bridge.

Why is it remembered? Chelsea's third goal was scored by Gianfranco Zola and it was remarkable, with the Italian jumping to meet a right-wing corner and flicking the ball into the net with a backheel volley. After the game, Zola dedicated the goal to a young boy, Matthew, who had sadly died not long before the match. Zola had met Matthew in a hospital and promised him he would do something special against Norwich. Special it certainly was.

Barnsley 0-1 Tottenham (FA Cup sixth round, 27 March 1999)

What happened? Second-tier Barnsley were hoping for an FA Cup shock when Tottenham came to town. French winger David Ginola had different ideas.

Why is it remembered? There seemed to be no danger when Ginola picked up the ball tight on the left touchline. Within seconds he had glided past three Barnsley defenders and calmly slotted the ball into the net. Magnifique.

Arsenal 1-0 Sheffield United (FA Cup semi-final, 13 April 2003)

What happened? Arsenal took on Sheffield United in the first semi-final in 2003 at Old Trafford, with Freddie Ljungberg scoring the only goal to send the Gunners to the final.

Why is it remembered? Not for Ljungberg's winner, but for an incredible piece of goalkeeping from England's David Seaman. With the second-tier Blades pushing for an equaliser, Carl Asaba volleyed goalbound but didn't get a great connection on it, Paul Peschisolido flicked a header towards the net but Seaman, reaching behind himself, somehow managed to claw it away with the rebound being blasted over the top. Arsenal then went on to beat Southampton 1-0 in the final.

West Ham 1-0 Arsenal (FA Cup final, 10 May 1980)

What happened? Arsenal, for the third year in a row, had reached the FA Cup final and were expected to comfortably see off West Ham, then in the old Second Division.

Why is it remembered? Two things. Firstly one of the most cynical fouls ever seen in a cup final by Arsenal's Willie Young, who chopped down 17-year-old Paul Allen when he only had the goalkeeper to beat. An absolute 100% red card now, but things were different in 1980 and Young only saw yellow.

The second thing it is remembered for was the only goal, a waist-high header from Trevor Brooking falling backwards as West Ham remain the last second-tier team to win the competition.

QPR 3-2 Barnsley (FA Cup fourth round, 25 January 1997)

What happened? QPR edged past Barnsley in their home fourth-round tie.

Why is it remembered? Sounds all quite routine. But QPR's third goal was far from mundane. There seemed little danger as David Bardsley's cross floated towards the edge of the Barnsley box, but Trevor Sinclair's 20-yard acrobatic bicycle kick left the Tykes' defence in a state of disbelief and ensured Sinclair a place in every compilation of great FA Cup goals.

New York Times - World

Decenas de muertos en un motín penitenciario en Ecuador

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Los disturbios en el norte del país dejaron al menos 40 presos muertos y más de una decena de heridos. Es la matanza más reciente ocurrida en el sobrepoblado y conflictivo sistema penitenciario de ese país.

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Por Oscar Lopez

CIUDAD DE MÉXICO — Por lo menos 40 internos murieron en un motín penitenciario al norte de Ecuador el lunes, según las autoridades. Se trata del incidente más reciente en una serie de sangrientos enfrentamientos dentro del violento sistema carcelario del país.

El motín, que inició a primeras horas del lunes, se propagó por el Centro de Rehabilitación Social Bellavista, una prisión ubicada en Santo Domingo, una provincia al oeste de Quito, la capital. Según las autoridades, más de 100 reclusos fueron detenidos cuando intentaban escapar de los terrenos de la prisión.

Imágenes espantosas que fueron compartidas en las redes sociales mostraban un montón de cuerpos ensangrentados en un patio en las instalaciones de la prisión. La mayoría de los fallecidos fueron apuñalados a muerte, según Patricio Carrillo, el ministro del Interior de Ecuador, quien indicó que el motín fue causado por un conflicto entre pandillas criminales. La policía dijo que hallaron armas blancas y pistolas entre los prisioneros.

La tarde del lunes, las autoridades dijeron que el centro penitenciario ya estaba bajo el control de la policía nacional y del ejército.

“Lo que pasó hoy en la cárcel de Bellavista en Santo Domingo es una crueldad de esta organización criminal”, comentó Carrillo en una rueda de prensa.

Al momento del motín, la prisión albergaba más de 1600 detenidos, casi el doble de su capacidad original de 905, según registros oficiales. Solo 25 funcionarios estaban de guardia en todo el complejo, afirmó Carrillo.

La violencia sangrienta del lunes, el segundo motín con fallecidos en Ecuador en poco más de un mes, muestra la difícil situación de seguridad dentro del atribulado y sobrepoblado sistema penitenciario. El año pasado, alrededor de 300 personas fueron asesinadas dentro de las cárceles del país, según Naciones Unidas, y la población penitenciaria se ha triplicado en los últimos 13 años, lo que ha sobrecargado gravemente al sistema.

“Este es un alarmante recordatorio de la falta de control en el sistema penitenciario de Ecuador”, dijo por mensaje de texto Tamara Taraciuk Broner, directora para las Américas de Human Rights Watch. “Mientras las autoridades no prioricen abordar el hacinamiento en las cárceles y poner fin al control de las organizaciones criminales en las prisiones que extorsionan a los detenidos y a sus familiares, estos centros seguirán siendo caldo de cultivo para el crimen y la violencia”.

En febrero, el presidente Guillermo Lasso implementó una nueva política para mejorar el acceso de los presos a alimentos, cuidados de salud y empleo, entre otras cosas. Para ayudar a aliviar la sobrepoblación también ordenó la liberación de alrededor de 5000 presidiarios, entre ellos los que habían cometido delitos menores y cumplido con más de la mitad de su sentencia.

Naciones Unidas había calificado la medida como un valioso primer paso.

“Esperamos que la nueva política se implemente para ayudar a cambiar el sistema penitenciario de Ecuador de la dependencia excesiva de las medidas punitivas a la prevención del delito y para que cumpla con los estándares internacionales de derechos humanos”, dijo la organización en un comunicado.

La medida se produjo luego de que un motín en la ciudad de Guayaquil el pasado septiembre dejó a más de 100 personas muertas y 52 heridas. Lasso declaró un estado de emergencia que duró tres meses.

“Mi más sentido pésame a los familiares y seres queridos de los fallecidos en el amotinamiento en la cárcel de Sto. Domingo”, escribió Lasso en Twitter. “Este es un lamentable resultado de la violencia entre bandas”.

En una conferencia de prensa, Carrillo, el ministro del Interior, dijo que la causa probable del motín del lunes era la reubicación proyectada del líder de una de las mayores organizaciones criminales procedente de otra institución. Freddy Anchundia debía ser trasladado a una prisión de máxima seguridad luego de otro motín carcelario sucedido el mes pasado en El Turi, al sur del país, que dejó 21 fallecidos.

Sin embargo, luego de llegar a las instalaciones en Guayaquil, un juez ordenó que Anchundia volviera a ser transferido a la prisión en Santo Domingo, donde se encontraba cuando estalló la violencia en la madrugada del lunes.

Según Carrillo, los disturbios del lunes fueron iniciados por los mismos grupos criminales que el mes pasado organizaron el motín mortal en El Turi.

El sistema penitenciario de Ecuador “tiene muchos problemas estructurales, esos problemas estructurales no pueden ser resueltos en un corto plazo”, dijo Carrillo. “Lo que estamos viviendo ya no es un problema ni de las instituciones, ni de las personas. Este es un problema del Estado y tenemos que resolverlo desde el Estado”.

Susana Roa Chejín y Marcela Ribadeneira colaboraron con la reportería desde Quito, Ecuador.

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France24 - World

Explainer: How do France's legislative elections work?

Issued on: 11/05/2022 - 10:14

Aude MAZOUE

Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.

French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.

Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.

The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.

Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.

Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.

Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.

To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.

Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.

Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.

The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.

Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.

Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.

The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.

Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.

Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.

>> Explainer: What does a French president do?

During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above). 

Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.

But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.

This article has been translated and adapted from the original in French.

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Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Valeurs Actuelles

[D’Ornellas] IVG : aux États-Unis, le débat n’est pas interdit

Les fuites de la Cour suprême sont rarissimes, c’est dire si le sujet est important. Partout sur les plateaux de télévision français, le commentaire était le même : les neuf sages américains s’apprêteraient à supprimer le “droit à l’avortement”. C’est faux. En l’occurrence, la Cour ne se prononce pas sur la constitutionnalité de l’avortement, mais prévoit de rendre aux États le pouvoir de trancher la question. Aux États-Unis, l’accès à l’avortement n’est pas le fruit d’une loi mais d’une décision de la Cour suprême.

Cette dernière envisage donc de revenir sur deux de ses jurisprudences, l’arrêt “Roe v. Wade” prononcé en 1973, qui obligeait les États à légaliser l’avortement, et le “Planned Parenthood v. Casey” de 1992, qui limite le droit à l’avortement au seuil de viabilité du fœtus, entre 22 et 24 semaines. Depuis, 26 des 50 États américains sont intervenus pour réclamer la suppression de ces arrêts qui créent de facto un droit constitutionnel à l’avortement et privent les élus de leur pouvoir de décision en la matière. Si cet arrêt est adopté, les États n’auront plus l’obligation de légaliser l’avortement, pas celle non plus de l’abroger.

Sur le fond, la Cour reproche à ses prédécesseurs de s’être appuyés sur les notions de vie privée et d’autonomie personnelle pour justifier le droit à l’avortement (ce que conteste également la CEDH !) : la pratique implique la vie d’un être humain bien distinct de la femme qui le porte.

À l’époque, le juge a pris la place du législateur pour créer un droit à l’avortement, qui n’est pas mentionné dans la Constitution.

Mais c’est aussi la forme, que visent les sages. Si certains pointent aujourd’hui le pouvoir des juges conservateurs nommés par Donald Trump, ces juges-là dénoncent justement « l’abus de l’autorité judiciaire » qui a « court-circuité le processus démocratique » en 1973, et appellent de leurs vœux le respect de la séparation des pouvoirs.

À l’époque, en effet, le juge a pris la place du législateur pour créer un droit à l’avortement, qui n’est pas mentionné dans la Constitution.

Si la Cour doit se prononcer à nouveau, c’est en raison de sa saisine au sujet d’une loi du Mississippi visant à rapporter le délai légal d’avortement à 15 semaines. Beaucoup de commentateurs français ont oublié de le préciser, rappelons donc que la France vient d’allonger le délai de recours à l’avortement de 12 à 14 semaines contre l’avis de nombreux médecins qui décrivent une pratique difficile. Les juges de la Cour suprême évoquent également, au moment de lister les « intérêts légitimes » de l’État, « l’élimination de procédures médicales particulièrement horribles ou barbares ».

Que va-t-il donc se passer si la Cour entérine cette décision ? Pour commencer, la loi du Mississippi sera déclarée constitutionnelle. De même, d’autres lois réduisant l’accès à l’avortement – aujourd’hui contestées devant la justice – seront adoptées. À l’inverse, Joe Biden tentera d’imposer l’avortement à tous les États fédérés par le biais d’un vote au Congrès, seule manière de contourner l’éventuelle décision de la Cour suprême. En attendant, si les deux arrêts évoqués précédemment sont effectivement supprimés, le débat sur l’avortement sera rouvert dans chaque État américain.

* Charlotte d’Ornellas est journaliste à “Valeurs actuelles”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Phil Mickelson: PGA Championship defending champion withdraws from event

Last updated on 13 May 202213 May 2022.From the section Golf

Defending champion Phil Mickelson has withdrawn from next week's PGA Championship in Tulsa, Oklahoma, tournament organisers say.

The American, 51, became the oldest major winner in history last year when he won the PGA at Kiawah Island for his sixth career major title.

He has not played since February after criticism of his comments about the Saudi-backed LIV Golf series.

He subsequently missed the Masters for the first time in 28 years.

Mickelson lost multiple sponsors and saw his reputation tarnished after he criticised the Saudi regime, yet sought to use involvement with a Saudi Arabia-backed golf super league to gain leverage over the PGA Tour.

He had been named in the 156-man field for golf's second major of the year, which takes place from 19-22 May at Southern Hills.

The PGA of America wrote on Twitter:external-link "We have just been informed that Phil Mickelson has withdrawn from the PGA Championship.

"Phil is the defending champion and currently eligible to be a PGA life member and we would have welcomed him to participate.

"We wish Phil and [wife] Amy the very best and look forward to his return to golf."

Australian Greg Norman is fronting the $255m (£207m) Saudi-funded LIV Golf competition, with the first of eight events taking place at Centurion Club, near London, in June.

Norman has said he expects to announce some of the field next week, during the build-up to the PGA Championship, with the final field set to be confirmed on 27 May.

Mickelson, Sergio Garcia and Lee Westwood are among the players who sought permission from the PGA Tour to play.

However earlier this week the PGA Tour refused to release players who wished to take part.

Like Mickelson, former world number Norman, 67, has also created controversy around the event when he told reporters "we've all made mistakes" as he fielded questions on Saudi Arabia's human rights record and the murder of journalist Jamal Khashoggi.

France24 - World

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

Issued on: 10/05/2022 - 12:19

Romain BRUNET Follow

France’s Socialist, Green, Communist and far-left parties have joined forces in an unlikely but historic alliance ahead of legislative elections on June 12 and 19. After a first-round presidential election that saw far-left leader Jean-Luc Mélenchon fall just short of a place in the final, France's reinvigorated left wing has set its sights on winning a lower-house majority – with Mélenchon eyeing the post of prime minister.

After days of sometimes heated debate, France’s leftist foes buried the hatchet last week, agreeing on a leftist coalition ahead of June's parliamentary polls. The Greens (Europe Écologie-Les Verts or EELV), the French Communist Party (PCF) and the Socialist Party all signed off on a May 4 accord with Jean-Luc Mélenchon's La France Insoumise (France Unbowed or LFI), with only the Trotskyist New Anti-Capitalist Party (NPA) begging off from the deal.

The agreement sets out a joint slate of campaign proposals and apportions shares of constituency nominations to all the allied parties, who have pledged to field a single coalition candidate in each of France's 577 legislative districts next month.

The deal marks the first time in 25 years that the French left has come together to contest the first round of the legislative elections in lockstep. In 1997, the so-called Plural Left joined forces to win a legislative majority, elevating Socialist heavyweight Lionel Jospin to the post of prime minister for five years while conservative rival Jacques Chirac held the French presidency, a power-sharing scenario known in France as “cohabitation”.

Next month's election results will decide how the history books treat this new leftist coalition, but proponents are already eager to liken it to previous iterations: The Popular Front of 1936, for one, is still remembered fondly as a fount of social progress – including paid vacation and the 40-hour workweek (down from 48) – under leader Léon Blum. The Common Programme of 1972, another leftist meeting-of-the-minds, proved fundamental to Socialist François Mitterrand's rise to the Élysée Palace nine years later. The next chapter for 2022's leftist bloc has yet to be written – but the degree to which any union seemed unthinkable just three weeks ago has lent it the lustre of history in the making.

Ahead of April's presidential election, Mélenchon's main leftist rivals, Green candidate Yannick Jadot and Socialist candidate Anne Hidalgo, were scathing on the campaign trail. As Russia invaded Ukraine, Jadot accused Mélenchon of obliging Vladimir Putin. Hidalgo, meanwhile, went so far as to label the charismatic far-leftist an "agent", an "ally" and a "supporter" of the Kremlin strongman. 

But the presidential election's April 10 first round had the effect of clarifying the balance of power on the French left. Mélenchon parlayed a mixture of genuine voter conviction and a persuasive pitch for tactical voting into a 21.95 percent score at the ballot box, just 422,000 votes behind far-right leader Marine Le Pen who won a place in the April 24 final duel against Emmanuel Macron. Mélenchon's relative triumph relegated the other leftist forces to also-rans: the Greens’ Jadot scored a mere 4.63 percent, Communist candidate Fabien Roussel 2.28 percent and Paris Mayor Hidalgo, of the once mighty Socialist Party, garnered a miserly 1.75 percent of the vote. Those scores established Mélenchon and his La France Insoumise party as the pivotal force of France's left wing – a kind of sweet political revenge for Mélenchon, himself a former Socialist who struck out on his own in 2008, not least over disagreements with party brass over the European Union.

"The presidential election really confirmed the status of La France Insoumise as the principal force on the left," said political analyst Pascal Perrineau. "The situation was different in 2017, when Mélenchon already scored well (19.58 percent in the first round). His strategy then was to go it alone in the legislative elections while the Socialist Party still had a case to make and could at the time aspire to obtaining a parliamentary group under its own steam," explained Perrineau, a professor at Sciences Po university in Paris. Obtaining a parliamentary group in France's National Assembly, key to a party's influence in the lower-house chamber as well as to its financing, requires winning at least 15 seats nationwide. 

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Five years on, the state of play is very different. The 2022 presidential election opened the eyes of the leftist parties in two ways. For one, the appetite for unity among leftist voters is known to be high – 84 percent of left-wing sympathisers in a May 4 poll by the Elabe firm said they were in favour of an alliance between the top four left-wing parties. But also, for the Socialist and Green parties in particular, it became clear that there was consensus to be found in a programme that breaks with Macron and his neoliberal agenda.

Socialist Party turns its back on recent history      

As such, the alliance agreed by the left-wing parties does give top billing to proposals from Mélenchon’s far-left LFI party: a €1,400 monthly minimum wage, a monthly allowance for young people, a price freeze on basic necessities, re-establishment of the wealth tax, the repeal of Macron's flat tax on capital gains, an “ecological planning” programme to transition to a greener future, and a push for the establishment of a Sixth Republic, an institutional revamp meant to tip powers away from the executive and towards parliament and the people. 

But the most remarkable aspect of the joint measures is surely the about-face made by the Socialists. In pushing for retirement at age 60 and consenting to the repeal of a labour code revamp that was pushed through under Socialist former president François Hollande, the party is clearly turning its back on Hollande's 2012-2017 term in the Elysée Palace and his social-liberal line.

Hollande, for his part, says he "rejects the accord in substance and even on the [allocated] constituencies", as he told regional daily La Montagne last week. The former French president had already warned that an accord between the Socialist Party and La France Insoumise would call into question "the very principles that are the foundations of socialist engagement", telling France Info radio on April 28 that such an alliance would lead to the "disappearance" of the Socialist Party.

Among Socialist proponents of the coalition deal, the response to Hollande's remarks was cutting. "I have trouble imagining that my main preoccupation today would be to listen to what François Hollande has to tell us about what the left is and what loyalty to socialism is," Corrine Narassiguin, the party's No. 2, told Radio J on April 29. "I'd prefer to listen to what the voters told us in the first round of the presidential election. That was a very strong and very clear message." 

While the Socialist, Green and Communist parties all agree that Mélenchon should become prime minister if the left wins a legislative majority in June, the accord inked last week is not certain to translate into a working agreement for a coalition government. Remarkably, the four left-wing parties didn't see fit to issue a joint statement on the coalition they agreed, historic as it was; instead, each bilateral agreement gave rise to an ad hoc communiqué from the parties involved – allowing, conveniently, for different wordings tailored to suit each faction's interests.

One issue in particular elicited plenty of debate throughout the coalition negotiations: The notion of willfully flouting European economic and budgetary treaties to suit the coalition's agenda. Green party chief Julien Bayou – who authored a 2018 book entitled "Désobéissons pour sauver l'Europe" (Disobey to Save Europe) – was quick to sign on with LFI on that matter, as long as pulling France out of the EU was off the table. But the prospect of breaking with EU treaties gave the Socialist Party pause. The term "disobedience" was subject to intense debate, not least between Socialist Party chief Olivier Faure and LFI's Mélenchon. In the end, the terminology the two parties settled on in their joint press release was oblique, to say the least.

"Some speak of ‘disobeying’ and others of temporarily contravening, but the objective is the same: The ability to fully apply our shared programme of governance and to thereby respect the mandate the French people will have given us," the document affirmed.

The Socialists' equivocations aren't surprising. After all, the party's agreement with Mélenchon's far-left faction marks a major turning point in the French political landscape. By falling into step with Mélenchon, Socialist party leader Faure signed off on the leftward shift of his party's centre of gravity – even veering to the extreme left, according to the deal's most fervent critics.

The left’s changing of the guard

In so doing, the Socialist leader caught flak from what remained of the party's veteran heavyweights, dubbed "the elephants". Hollande was clear in his opposition while a former Socialist prime minister (Bernard Cazeneuve) and a former Socialist president of the National Assembly (Claude Bartolone) took the extra step of quitting the party to make their point. Former party chief Jean-Christophe Cambadélis, meanwhile, called on "the Socialists to reject this accord in every manner possible" and Socialist former cabinet minister Stéphane Le Foll positioned himself as "ready to lead the campaign" of potential Socialist dissidents in June.    

"The reaction of the elephants is understandable," said Perrineau. "With this accord, the Socialist Party will become an auxiliary to La France Insoumise. As such, it's a total break with the history of the Socialist Party, which had previously been the central force. From now on, the left will redefine itself around the radical force that LFI represents."

Negotiations between LFI, the Greens, the Communists and the Socialist Party were also about divvying up constituencies (indeed, some opponents say that it was the deal's overriding goal). Each party earned assurances that it could form an official group in the National Assembly – key to maintaining any political influence – with at least 15 lawmakers elected per party from surefire winnable districts. And despite initial reluctance from LFI, each party is certain to secure public financing as all four will run candidates in at least 50 legislative races – the threshold for unlocking state subsidies: The Greens got the coalition's green light to stand in 100 districts, the Communists in 50 and the Socialists in 70. La France Insoumise gets the rest: More than 350. 

LFI's allies also got their way on the coalition's new name. Mélenchon was pushing for the "Popular Union" but in the end they agreed to cover all bases by calling it the "New Ecological and Social Popular Union" (NUPES) to represent the assorted forces involved.

It remains to be seen how the alliance will do at the ballot box. The left has its sights set on winning a legislative majority, but that prospect appears highly optimistic under the circumstances. Since France made the shift to five-year presidential terms (down from seven) in 2002 and rejigged the calendar to have legislative elections follow the presidential vote, the country's freshly elected leader has always won the legislative majority he needed for governing.

Still, Mélenchon is not to be underestimated after managing the political tour de force of keeping his supporters' hopes intact and leftist mobilisation high, despite falling short in the presidential race. Even before ballots were cast in the April 24 run-off for France's top job, Mélenchon was campaigning to be elected as the country's prime minister – rather astonishing in France, where it is the president who names the prime minister (although the nominee must enjoy the confidence of lower-house lawmakers). Mélenchon even managed to insinuate himself into the proceedings on election night, making a nationally televised speech some 20 minutes after polls closed.

"Jean-Luc Mélenchon has pulled off an extraordinary public relations operation," Perrineau opined. "Asking the French to elect him as prime minister, even though it is nonsensical, is an extremely clever strategy that allowed him not only to take Marine Le Pen's place as Emmanuel Macron’s No.1 opponent but also to become the central element of the French left." 

Indeed, while divisions persist on the far right, and while Macron has appeared at pains to recruit a new prime minister as his own allies spar over constituency arithmetic, the French left is enjoying its moment as the country's most dynamic political force. And judging by the attacks Macron's outgoing legislative majority has launched of late, the left's unforeseen alliance has rivals on edge.

This article has been translated from the original in French.

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French Socialists approve 'leftist union' to challenge Macron in legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

French left strikes deal on broad alliance to take on Macron in parliamentary polls

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

Valeurs Actuelles

Stagflation : cette menace qui devient réalité

Stagflation… le mot est aujourd’hui sur toutes les lèvres. Trois syllabes, mélange de stagnation et d’inflation, et surtout une horreur économique aux multiples conséquences (chômage de masse, faillites… ) qui nous ramène dans les années 1960 au Royaume-Uni, où ce mot a été inventé, et dans les années 1970 en France, après le premier choc pétrolier (lire l’encadré). Sa définition ? Une faible croissance associée à une forte hausse des prix, constatée de manière durable, au moins sur plusieurs trimestres… Pour certains économistes, cela doit également s’accompagner d’un taux de chômage élevé alors que, dans une logique purement keynésienne, seul un niveau d’emploi important, et donc des salaires conséquents, se traduit par une hausse des prix.

C’est à peu de chose près la situation que connaît la France actuellement (au chômage près, même si son taux en France reste toujours supérieur à la moyenne européenne). Sans doute est-il encore (un peu) trop tôt pour parler de stagflation dans notre pays, mais il semblerait bien que nous nous dirigions droit dessus ; et de manière sévère, car la récente crise sanitaire a amplifié, de manière indolore avec l’aide et la bienveillance des banques centrales, dont celle de la Banque centrale européenne (BCE), les faiblesses de notre économie. Or, il est bien connu que « c’est quand la mer se retire qu’on voit ceux qui se baignent nus », résume fort justement Warren Buffett. D’autres pays européens, comme l’Allemagne, seraient dans une configuration un peu plus dégradée.

Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné.

Mais revenons aux fondamentaux économiques français. Le problème, c’est qu’au premier trimestre, on ne peut même pas évoquer une faible hausse de notre richesse nationale ; il faut au contraire parler de croissance nulle, comme l’a constaté l’Insee dans sa dernière note de conjoncture, avec des détails particulièrement inquiétants. La consommation des ménages a ainsi reculé de 1,3 % après une hausse de 0,6 %, la production totale ralentit et l’investissement est faible. Certains économistes apparaissent bien plus sombres : « En réalité, le PIB baisse de 0,05 % et les indicateurs avancés montrent l’effondrement de la confiance des ménages et une baisse de la consommation pour le prochain trimestre, constate Marc Touati, président du cabinet ACDEFI. Or, deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, ce n ‘est plus une stagnation, mais une récession. » Christopher Dembik, directeur de la recherche du groupe Saxo Bank, acquiesce : « Les derniers indicateurs français, produit intérieur brut et production industrielle, montrent un brutal ralentissement économique. Une chose est sûre : le jugement du gouvernement sur une inflation temporaire est erroné. »

Le mois d’avril s’est terminé sur une hausse des prix de 4,8 % (sur un an glissant), après 4,5 % le mois précédent. Cela dit, pour comparer l’évolution des prix en France avec celle enregistrée dans les autres pays de l’Union européenne, il conviendrait plutôt de prendre l’indice des prix à la consommation harmonisé, et là, la comparaison est encore moins flatteuse pour notre pays, car la hausse des prix est un peu plus importante : 5,4 %. Quoi qu’il en soit, si nos voisins européens ont une meilleure croissance (la richesse produite dans la zone euro a progressé de 0,2 % au premier trimestre), leur inflation est bien plus forte : + 7,5 % en mars.

“La guerre en Ukraine a bon dos”

Reconnaissons que notre pays s’en sort un peu mieux que les autres de la zone euro, grâce à l’action du gouvernement de Jean Castex, qui a mis en place le (coûteux) bouclier tarifaire (qui va peser d’autant dans les comptes publics) et qui a limité de fait la hausse des prix énergétiques pour les consommateurs. Face à de nombreuses menaces géopolitiques, les ménages ont également décidé de limiter leur consommation.

Inflation et croissance nulle… Ces deux phénomènes sont intimement liés comme nous l’avons évoqué à maintes reprises dans ces colonnes ; ils trouvent leur origine dans le conflit russo-ukrainien, lequel a eu pour conséquence une hausse des prix de l’énergie (+ 26,6 % en un an) et de l’alimentation (+ 6,6 % pour les produits frais). « La guerre en Ukraine a bon dos ; cela fait des mois que je prévenais du risque inflationniste et on me riait au nez », se souvient Marc Touati. Il rappelle que la hausse des prix a démarré dès 2021 : « L’erreur mondiale a été de continuer à faire tourner les planches à billets en 2021 alors que la pandémie refluait et d’augmenter la dette publique, en France comme ailleurs : cette gabegie a mené à ce que le piège se referme maintenant. »

Mais l’inflation s’explique également par les nombreuses perturbations du commerce international, qui n’est toujours pas revenu à son niveau d’avant-crise : « Le manque de conteneurs ne sera pas résorbé avant 2023 ; quant à la politique zéro Covid en Chine, l’impact économique sera important. Il faudra donc s’habituer à des niveaux élevés d’inflation ces prochaines années », explique Christopher Dembik, pour qui le risque de stagflation est bel et bien réel.

Si ce phénomène devait se concrétiser, les conséquences seraient alors terribles pour l’économie et notamment en France. Certes, d’un côté, les grandes entreprises internationales sont parfaitement capables d’encaisser les différentes hausses de coûts (dont celui de l’énergie) et d’ajuster leurs charges pour limiter les effets sur leurs comptes (et leurs cours de Bourse). Mais ce n’est pas du tout le cas des ETI et des PME : un quart d’entre elles pourraient être laminées par l’existence d’une inflation élevée persistante.

“Un petit jeu dangereux avec l’extrême gauche”

« Dans ces entreprises, les managements n’ont jamais connu de tels niveaux d’inflation », constate Christopher Dembik. Ce qui pourrait être problématique pour les solutions à mettre en œuvre. Particulièrement touchés, les sous-traitants du secteur automobile : ces entreprises seront de plus en plus confrontées à la rareté des matières premières, aux hausses de salaires et surtout à la pression constante de leurs clients pour diminuer leurs marges.

Des conséquences sont aussi à craindre chez les consommateurs et notamment chez les 15 à 20 % les plus vulnérables. Ce seront les premiers à subir la poursuite de la hausse de la facture énergétique. Avec une vraie crainte d’appauvrissement chez ceux qui n’auront pas pu obtenir de hausses salariales et qui, dès lors, verront leur pouvoir d’achat continuer à péricliter. De leur côté, les épargnants ne sont pas plus préservés. Avec le retour de l’inflation, ils perdent de l’argent sur les produits financiers à taux fixe tandis que bon nombre ont aussi délaissé les marchés actions.

La situation devrait encore se compliquer davantage, car la BCE a annoncé qu’en réponse à l’inflation, elle allait augmenter ses taux, en juillet et en septembre. En fait, pour beaucoup d’économistes, elle devrait agir en 2022 et 2023. Déjà, l’OAT à 10 ans, qui sert de référence, est passée de 0 à 1,5 % en quelques mois, ce qui est très mauvais pour les finances françaises : une hausse d’un point augmente la dette publique de 39 milliards d’euros en dix ans.

Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite

« Les taux ne vont pas s’arrêter là, ils peuvent monter jusqu’à 2-2,5 % et cela peut même aller très vite, anticipe le président du cabinet ACDEFI. Regardez ce qui se passe aux États-Unis où les taux à long terme sont déjà passés à 3 %. » Mais bon nombre de professionnels redoutent également que ce ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau, car le geste de la BCE – elle a tardé à reconnaître que l’inflation n’allait pas disparaître du jour au lendemain – sera moindre que celui de la Réserve fédérale américaine.

« On entre dans une spirale très dangereuse, poursuit Marc Touati. L’inflation casse le pouvoir d’achat et les banques centrales ne peuvent plus faire tourner la planche à billets. Les taux montent, ce qui limite le crédit, donc l’investissement et l’activité économique patine… »

Voilà les vrais risques de la stagflation en France : une inflation toujours aussi forte, une croissance nulle, voire une récession accompagnée d’un taux de chômage important et à des taux d’intérêt élevés. Autant dire un cocktail explosif. Et cerise sur le gâteau, un risque politique typiquement français lié aux législatives. « La montée de l’extrême gauche est son alliance avec le PS sont particulièrement dangereux, explique Marc Touati. Si Mélenchon gagne aux législatives, les taux s’envoleront à 7 %, voire atteindront 10 % ! »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

En los años ochenta la bollería industrial vivía algo así como en la Disneylandia de las políticas alimentarias: una fantasía sin exigencias de ningún tipo respecto a la declaración exacta de ingredientes. Ríete tú, pero eso llegó con un reglamento europeo ya entrados en 2016. Tampoco había cortapisas en la declaración de efectos beneficiosos para la salud: "Bollycao es la merienda que alimenta", cantaban unos niños en un anuncio que haría saltar por los aires el proyecto de perfiles nutricionales y la publicidad infantil del ministro Garzón.

Eran otros tiempos. Ni la industria se andaba con medias tintas ni sutilezas para vender sus productos, ni la mayoría de los consumidores se planteaba el dilema de la nutrición saludable. ¿Quién iba a cuestionar el impacto nutricional de un bollo blandito, bien envuelto y que por fin acababa con el drama infantil de las meriendas de bocadillo que se desmoronaba al jugar? Por si quedaban dudas, la campaña de lanzamiento lo presentaba como "la merienda de una pieza".

Hace unas semanas, el tuitero Dani Bordas lanzaba al aire la pregunta de si la bollería industrial de nuestra infancia era mejor o peor que la de ahora. El tecnólogo de los alimentos Miguel Ángel Lurueña, autor del blog Gominolas de Petróleo, recogió el guante e intentó diseccionar cómo eran aquellos maravillosos bollacos de nuestra tierna infancia. En su análisis ganaban por la mínima los de hoy, veredicto con el que coinciden muchos nutricionistas y expertos en alimentación. “Vi el hilo de Miguel Ángel y no puedo añadir nada a lo que él decía. Es muy difícil saber si antes eran mejores que ahora porque antes no se declaraban igual los ingredientes en las etiquetas”, responde Javier Sánchez Perona, científico titular del CSIC e investigador del Instituto de la Grasa en el departamento de Alimentación y Salud.

Pregunta muy interesante que da para mucho. A ver si soy capaz de saciar vuestra curiosidad en este #hilo >>> https://t.co/6hbforE3uS

22 de marzo de 2022

Así han ido cambiando las grasas

Durante siglos la manteca y la mantequilla fueron ingredientes básicos en buena parte de la repostería: los humanos los comían sin remilgos y morían en guerras, devorados por alguna alimaña en el bosque o, qué sé yo, por una infección cualquiera. En los ochenta, mientras Jane Fonda vendía como churros sus vídeos de aerobic, las grasas animales -a la sazón, grasas saturadas-, cayeron en desgracia. Se les acusó de ser las causantes de la obesidad de los occidentales y se sustituyeron por "grasas vegetales". ¿Cuáles? Las más apañadas, léase, el aceite de palma.

Como era grasa vegetal, los consumidores se quedaron tranquilos: ya podían seguir engullendo sus bollos y atorar sus arterias sin más preocupaciones. “Muchos se enteraron cuando la legislación obligó a declarar el tipo de grasa vegetal; pero los tecnólogos de alimentos ya lo sabíamos porque para darle la textura es necesaria una grasa que sea sólida a temperatura ambiente, es decir, rica en ácidos grasos saturados: y el aceite de palma lo es”, explica el profesor Sánchez Perona. Buena parte de los biscotes crujientes, las Sopinstant de Gallina Blanca y hasta hace dos telediarios, los Corn Flakes de Kellogg’s llevaban aceite de palma.

Este aceite, hoy satanizado, es el más vendido en el mundo. Vale que es rico en ácidos grasos saturados y que este tipo de grasas no son las más recomendables desde el punto de vista de la salud cardiovascular, pero – añade Sánchez Perona – “depende del contexto de hábitos de vida”. En los países productores de palma tienen incidencias de enfermedades cardiovasculares inferiores a las nuestras. “No es lo mismo usar aceite de palma para un dulce industrial, que además lleva gran cantidad de azúcar y probablemente aditivos para hacerlo más atractivo a los sentidos, que para freír verdura o pescado”, apunta el experto.

Temiendo caídas de ventas, la industria mandó al aceite de palma a vestuarios y saltaron al terreno de juego las grasas hidrogenadas. “Estas sí que son realmente peligrosas por la presencia de ácidos grasos trans, que se comportan como los saturados desde el punto de vista físico”, apunta Sánchez Perona (nuestro nutricionista de cabecera Juan Revenga también escribió largo y tendido sobre el tema). Luego llegó el turno del girasol alto-oleico, un invento industrial para que se pareciera al aceite de oliva, pero sin las propiedades cardioprotectoras del jugo de la aceituna.

Como no gustan las medias tintas, en los últimos años se han multiplicado las galletas, masas de pizza y toda suerte de ultraprocesados ‘con aceite de oliva’. Con su bacon, su pepperoni o su triple de queso, y, en muchas ocasiones, un aceite de oliva que no pasa de ‘orujo de oliva’.

Una publicación compartida de Casa Tarradellas (@casa_tarradellas)

¿El viaje acaba aquí? Probablemente, no. En la reciente edición de Madrid Fusión se presentaba Verdeo, un proyecto de grasa vegetal insaturada elaborada con base de aceite de oliva. Es sólido a temperatura ambiente y aspira a conquistar el universo de la bollería industrial del futuro: punto y seguido en esta historia de grasas y bollitos.

Azúcar en tiempos de los videojuegos

Sin etiquetas nutricionales es imposible saber si los bollos de cuando éramos niños llevaban más o menos azúcar. Pablo Ojeda, dietista y experto en obesidad, cree que es muy probable que ahora lleven más. “Muchos de los alimentos que nos rodean llevan azúcar, porque actúa de conservante y hace que los alimentos sean más palatables y adictivos: si las cosas normales ya tienen un puntito de dulzor porque llevan azúcar, para que notemos dulces los bollos es posible que ahora lleven más azúcar porque nuestro umbral del dulzor está más alto que en los ochenta”, declara.

También endulzan con dátiles o miel, con intenciones de vender los mismos productos con una pátina de sanos. “Eso es postureo industrial: desde el punto de vista metabólico te pega una subida de glucosa bestial, porque al fin y a al cabo el dátil está sacado de su matriz alimentaria, y no deja de ser un azúcar añadido”, sentencia Ojeda. La miel – ya lo explicaba Juan Revenga – es un azúcar libre con los mismos efectos metabólicos al azúcar. También los hay sin conservantes, sin gluten, sin lactosa… “Salvo que tengas una intolerancia y debas tomarlos ‘sin’, lo único que favorece es el ‘efecto halo’: acabas comiendo más porque te convences de que son buenos para tu salud”. “Y no dejan de ser bollería industrial con un porrón de azúcar que aporta más bien poco a tu dieta”, concluye Ojeda.

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Enriquecido con esto y aquello

Cuando todo el campo era Bollycao y los Donuts empezaron a venir “de dos en dos” no había quejas de que los niños comieran mal, pero con el cambio de milenio el marketing convenció a los padres de que sus niños andaban malcomiendo, pero que esas deficiencias nutricionales se podían paliar. ¿Comiendo más frutas, verduras y potajes? ¡No, hombre, no! Con galletas y bollos enriquecidos con chorrocientas vitaminas, minerales y el indispensable hierro: el nutricionista Pablo Zumaquero se hacía eco de un reciente estudio que revela que estos alimentos ultraprocesados reducen la diversidad de la microbiota intestinal hasta el punto de provocar inflamación intestinal.

En su obsesión por que los niños estén bien alimentados, los padres provocan precisamente lo contrario: que tengan problemas de nutrición. “Creen que así salvan que el niño no quiera comer legumbres, vegetales o pescados, pero dándoles ultraprocesados no arreglan el problema de base. Si el niño ya está enfermo, encima, incluso se enfadan y te acusan de querer privar a su hijo de una pequeña alegría por recriminarles que le den un bollo ultraprocesado”, añade Marta Tejón, dietista-nutricionista en pediatría clínica.

Aquellos maravillosos años (sin información)

Pongamos como ejemplo un Bony, el bollo relleno de mermelada de fresa de Bimbo, otro de los favoritos de la chavalada en tiempos del Naranjito. Según la página de Bimbo en los 70 el envoltorio llevaba un dibujo simplón con una foto del bollo y listo. En los 80 añadieron información tan sustancial como que iba ‘con mermelada’. ¿A qué niño le interesa saber más? Mientras el cromo no estuviera ‘repe’, todo en orden. Con el cambio de milenio llegaron los ‘enriquecidos con hierro y vitaminas’, y también, los paquetes dobles. Una fantasía que nos permitía comer el doble, porque todo el mundo sabe que, una vez abierto, un bollito se seca a toda prisa; y que dos mejor que uno.

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A partir de 2016 se acabaron las risas: la etiqueta nutricional obligatoria informaba de que cada bollito de 55 gramos aporta 228 kilocalorías. O sea, el 11% del total diario para un adulto, el 16% de grasas y el 24% de azúcares, en un pastelito que da para escasos cinco bocados. Los mensajes frontales del paquete y parte de la publicidad, por cierto, ya se dirigen al adulto porque según el Código PAOS no se debe usar la imagen infantil para anunciar alimentos poco saludables. Entró en vigor en 2005 y no es una ley sino una especie de código de buenas conductas de la industria; el mismo que llevan casi dos décadas saltándose a la torera.

¿Y el sabor y el tamaño?

Algunos tuiteros se quejan de que los Bollycaos de ahora son más pequeños, o con menos relleno. En cambio, desde su web se anuncia que ahora son ‘más tiernos’ y ‘con más relleno’, sin entrar a discutir el tamaño. De ser menor, no estarían solos: en los últimos años muchos productos han ido menguando de manera casi imperceptible su tamaño. Chocolatinas, patatas fritas o cortezas tienen ahora unos cuantos gramos menos: se conoce como shrinkflation o ‘reduflacción’: adelgazar el tamaño del producto (con diferentes intenciones). En declaraciones a la BBC, la firma de chocolates Cadbury’s lo justificaba hace un par de años como una forma de combatir la obesidad.

Eso sí, solo afectaba a las chocolatinas de venta en pack; esas que compramos en el supermercado y podemos comprobar cómo aumentan de precio cada cierto tiempo. Con la inflación disparada este año, muchas marcas han optado por adelgazar el producto para no repercutir el alza de los precios. Sin ir más lejos, las bolsas de Doritos llevan cinco unidades menos. Cola Cao o la margarina Tulipán también prefieren achicar gramaje a subir precios.

Al menos, son más seguros

En lo que seguro que han ganado los ultraprocesados es en seguridad alimentaria. “En los años 80 -y antes- la seguridad alimentaria en España era de chiste (por no decir de miedo). Fue mejorando paulatinamente, especialmente, con la entrada en la UE (1986) y, sobre todo, con la creación de la EFSA y la AESAN (2002)”, declaraba desde Twitter el tecnólogo Miguel Ángel Lurueña, que asegura que ahora hay más controles y más restricciones, como los límites o prohibiciones para compuestos tóxicos. Un bollo no deja de ser un bollo y una pizza, una pizza; pero por suerte ya no estamos en esa Disneylandia loca, que ahora nos parecería similar a la que presentaba Banksy en aquella instalación distópica de 2015.

L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
BBC

FA Cup finals: How Chelsea culture drives success on both fronts

Last updated on 3 hours ago3 hours ago.From the section Football

Chasing trophies is part of Chelsea's DNA and in a season where turbulence has taken place behind the scenes, the first teams have marched together on their path to glory.

The FA Cup finals are taking place on consecutive days at Wembley this weekend and Chelsea will compete in both.

It is not the first time the teams have strived for simultaneous success in this competition - though the finals have not been contested on the same weekend before.

Emma Hayes' side - who wrapped up a sixth WSL title last weekend - will face Manchester City as defending champions on Sunday, while Thomas Tuchel's men compete in a third straight FA Cup final against Liverpool on Saturday, seeking his first victory with the club.

Chelsea did the FA Cup treble in 2018 - becoming the first club to win the FA Cup, the Women's FA Cup and the FA Youth Cup in the same season. But can they leave Wembley Way draped in blue by sweeping up both trophies this weekend?

"Hopefully. We have to do the first step and if the women can follow that would be super nice," said Tuchel.

"We will hope for the very best. They just got the third straight WSL title so they can win the double."

Tuchel has admitted the sanctions handed to Roman Abramovich and off-field discussions around the new ownership have been a distraction at Chelsea this season, and Hayes is someone who can empathise.

The two, who have had a strong relationship since the German's arrival in 2021 and both picked up the Fifa Best Manager awards in January, have had to manage uncertainty over player contracts, disruption to travel plans and intense media speculation on the future of the club.

But in each other they have had an ally; someone to sympathise with and motivate the other. Only last week they were pictured hugging at Chelsea's training ground in Cobham. When asked about it, Hayes joked: "I just thought Thomas needed a hug so I gave him one!"

Tuchel added: "It would mean a lot to all of us. It was draining, demanding and sometimes surreal and hard to cope with. That's why it would be a big, big reward."

Hayes regularly speaks with Tuchel at Cobham between training sessions and unsurprisingly the conversations are dominated by football.

"We don't separate genders. We just talk about dilemmas and coaching. It's an easy relationship to have with a coach who has always been really open and welcoming," said Hayes.

"We've had a really good bond since he's been at the club. Hopefully they can kick things off in the right way on Saturday.

Hayes joked the success of Chelsea was "in the water" but remembered an encounter during her first week which summed up the culture at the club.

"I can't remember who it was but the first thing they said to me was 'did you win this weekend?' It wasn't even 'how are you?' That's what this place is. It is all about winning.

"It was a profound moment because the expectations were clear and they have been the whole time. I think we - all the teams - push each other internally. We're family here. Is it in the DNA? Yeah. It's definitely in the water."

Academy graduate Mason Mount will be watching the women after playing in Saturday's final and the excitement at the prospect of a joint-celebration was evident as he sat opposite Scotland midfielder Erin Cuthbert in an interview with BBC Radio 1 Newsbeat.

"If we win, you have to win! Open top bus together?" Mount joked.

He added: "It would be massive [to both win it]. It's brilliant to see us both doing big things. Now on the same weekend we can achieve even bigger things. To win the FA Cup would be such a special weekend if we both did it."

Magdalena Eriksson will captain her side on Sunday and she regularly shares messages with men's skipper Cesar Azpilicueta, congratulating each other's success.

"It's really important to feel that the whole club is behind each other. We back the men and the men back us. It means a lot," said Eriksson.

"It's already a massive weekend for the club because having a male and a women's team in the final is exactly where we want to be as a club.

"If both teams could lift the trophy it would be even bigger. We will definitely be cheering on the men and they will be cheering for us."

France24 - World

How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

Issued on: 27/04/2022 - 17:05

France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.

After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.

But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.

This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.

“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.

Winner takes all

As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.

Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.

Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.

The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.

“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”

“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”

A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.

France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.

>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?

So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.

Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.

Alliances on left and right?

As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.

The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.

This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.

Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.

“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.

In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.

On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.

But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”

This article was translated from the original in French.

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BBC

SANS TITRE

At least twice a year I go back to Livorno, the city of my childhood. The first thing I do is head to the messy, noisy and colourful central food market to eat a frate (an orange-scented doughnut dipped in sugar), and then to the harbour to see if the sea urchin stands are still there, serving the spiky sea creatures cut in half, to be consumed raw with a drop of lemon juice.

Just 20km south of Pisa, Livorno checks all the boxes of the typical European port city: it's chaotic and lively; it's multicultural; and it's strongly linked to the sea, both culturally and gastronomically. Plus, it's in the middle of Tuscany, which should automatically make it popular. 

Yet, with only 10% of Florence's tourist numbers and a third of Pisa's, Livorno is mostly ignored by visitors – and the few who do show up often look like they arrived by accident. Stop one on the street, if you can find one, and ask why they are here: they'll likely say they are waiting to catch the ferry to Corsica or Sardinia, or are just driving through and looking for a place to eat.

But why is that? Firstly, Livorno is surrounded by world-famous Tuscan towns that, many locals say, steal the spotlight. Others believe that throughout the years, the city's oil refineries, its port area and the US military base of Camp Darby have given Livorno an industrial, polluted image. But travellers who speed through don't realise that they're missing out on a culturally lively town with a breathtaking coastline and a uniquely liberal attitude that's rooted in its very beginnings: when the Medicis founded the city in the 1500s, they instituted laws that guaranteed unprecedented freedom to all newcomers, drawing business, talent and a diverse population that made the city thrive.

By the 1700s and 1800s, Livorno had become an important stop on the Grand Tour. "Back then, Livorno was a popular summer destination for the Italian high society," said local historian Giorgio Mandalis. He explained that in the 1800s and up until World War Two, the city was home to some of Italy's first seaside resorts, which were regularly frequented by Italian royals, and had tourism facilities including hotels and spas. There was even a funfair with rollercoasters that featured an early version of a cinema, operated by an agent of motion-picture pioneers the Lumière brothers. A plaque on the wall of Villa Dupuoy in the Montenero neighbourhood commemorates Lord Byron's six-week Livorno holiday in 1822. And one of Mozart's operas, Lo Sposo Deluso, is set here too.

In the 1800s, the city was home to some of Italy's first seaside resorts, which were regularly frequented by Italian royals (Credit: Livorno Tourism)

However, the glory days weren't to last forever. In WW2, US air raids destroyed much of the strategic port and the city centre, making Livorno one of the most heavily bombed cities in Italy. Things got even worse, many locals say, with the reckless and hasty post-war redevelopment of entire neighbourhoods. "Livorno's public image, which had already been damaged by the war, was further slain by new Rationalist buildings which, erected right next to the 17th-Century architectures spared by the bombs, have caused the area to look disharmonious and unbalanced," Mandalis said.

Residents remain critical of those eyesores; there's even a Facebook group called Se potessi demolire… (If I could demolish…) that, in its description, encourages residents to post images of the buildings that "offend their view". As art historian Federica Falchini noted, "The Livornese still haven't gotten over the so-called 'Nobile Interrompimento', or 'Noble Interruption', a large Rationalist building erected post-war right in the middle of the city's former Piazza Grande. The piazza, which used to be one of Europe's biggest squares, is now no more than a parking lot on one side of the building and a bus stop on the other."

Some locals say the city's post-war redevelopment was reckless and hasty, causing it to look "disharmonious and unbalanced" (Credit: Solveig Steinhardt)

Noble interruptions aside, Livorno does have its share of positives. "We have things that the other 'properly beautiful' Tuscan cities (like Florence, Lucca, Pisa and Siena) don't have," said Mandalis. "The city's openness and brightness have attracted painters for centuries, and Livorno is also filled with history and art, like the ancient seaside resorts, the 14th-Century lighthouse or the eclectic villas in front of the Naval Academy."

Livorno also has a history unlike other Tuscan cities. Mario Cardinali, founder and chief editor of local satirical magazine The Vernacoliere, explained that Livorno was created and artificially populated by Florence in the 1500s with the help of very liberal laws, called Livornine, that allowed foreign traders and exiles from any nation and ethnicity, and even people who had committed any crime except homicide, to settle in the city to encourage business and growth.

"Livorno is very 'un-Tuscan' in its humorous irreverence and lack of respect towards political authority and the church," said Cardinali, "and this has historic reasons." The mix of cultures, which included Sephardic Jews, Greeks, Armenians and Dutch, is what made the city prosper early on, but also what made the Livornese what they are now: a people who failed to develop the typically medieval respect for authority that other Tuscans did – and who express that through humour.

Written in the city's vernacular, The Vernacoliere perfectly embodies this spirit. Known Italy-wide for its political criticism and irreverent comic strips about the Catholic church, as well as nudity and various degrees of profanity, the magazine was founded in 1982 to comment on the Pope's visit to Livorno that year.

"And there's something else inherited from the city's cosmopolitan and multicultural history and which other Tuscan cities don't have," Mandalis added, "its profound tolerance for the different religions and cultures."

With only 10% of Florence's tourist numbers and a third of Pisa's, Livorno is mostly ignored by visitors (Credit: Solveig Steinhardt)

According to chef Simone De Vanni, who runs a YouTube channel on local cuisine, food also reflects the Livornese character. "[Livorno's distinctive cuisine] is a result of the influences of the many nations that created the city in the 16th Century," he told me. "Unlike the other, more ancient Tuscan towns, which already had their well-defined food traditions, the young and cosmopolitan Livorno was able to mix the new and old and create a cuisine of its own."

Dishes like cuscussù alla livornese (Livornese couscous) reveal historical maritime relations with North Africa and Jewish Spain, "while cacciucco, Livorno's signature dish, perfectly embodies the Livornese", De Vanni said. "Many different types of fish are cooked together, creating something that is neither a fish soup nor a fish broth, but rather something unique, a bit like Livorno." 

This singularity could be a draw. As Paola Ramoino, head of the Livorno Tourism Office, explained: in past decades the city did not need to rely on tourism thanks to its thriving port business – but there has been a shift in that thinking. "Livorno has a lot to offer, from sea and culture to food and wine, but we want our tourism to be sustainable, 'niche'. We want to offer authentic, non-stereotypical experiences," she said.

Things seem to be changing from a cultural point of view as well. "In the last years, the artistic scene has become more lively, with music festivals, theatres, art galleries and exhibitions, especially in summer," said Alessandra Falca, a Livorno-born musician who is very involved in the city's cultural scene.

In other words, the Tuscan city is made for visitors who are willing to dig a little deeper into the local history and take in its easy-going attitude and atypical character. According to Falca, "The Livornese think there is no better city in the world. But judging by the number of tourists who come to Livorno, they are just saying it to themselves."

Perhaps it's time travellers gave it another chance.

Comeback Cities is a BBC Travel series that showcases under-the-radar capitals, champions the urban underdogs and revels in the success stories of cities that have turned their fortunes around.

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France24 - World

Elon Musk puts $44 billion Twitter deal 'on hold' over fake account details

Issued on: 13/05/2022 - 13:34Modified: 13/05/2022 - 15:31

FRANCE 24 Follow

Elon Musk put his $44 billion deal for Twitter "temporarily on hold" on Friday while he awaits data on the proportion of its fake accounts, sending the shares in the social media platform plunging.

Musk has been vocal about his desire to clean up Twitter's problem with “spam bots” that mimic real people and appeared to question whether the company was underreporting them.

In a tweet, the Tesla billionaire linked to a Reuters story from May 2 citing a financial filing from Twitter that estimated false or spam accounts made up fewer than 5 percent of the company’s “monetizable daily active users” in the first quarter.

"Twitter deal temporarily on hold pending details supporting calculation that spam/fake accounts do indeed represent less than 5% of users," Musk wrote on Twitter. It wasn’t clear whether the issue could scuttle the deal. Musk later tweeted that he’s “still committed to acquisition.”

Still committed to acquisition

May 13, 2022

Stock in both Twitter and Tesla swung sharply in opposite directions, with Twitter’s stock tumbling 18 percent, and Tesla, which Musk had proposed using to help fund the Twitter deal, jumped 5 percent.

Musk, the world's richest man and founder of automaker Tesla, had made the eradication of spam accounts and bots one of the centrepieces of his proposed $44 billion takeover of Twitter.

When the deal was announced in late April he said he wanted to make Twitter "better than ever" by "defeating the spam bots and authenticating all humans".

But his potential stewardship of the social media platform has hit several bumps since then.

On Wednesday, Musk said he would be open to lifting a ban on former president Donald Trump imposed after the attack on the US Capitol on January 6, 2021.

Activist groups had called on advertisers to boycott the platform if Musk opened the gates to abusive and misinformative posts.

Friday's announcement saw shares drop by 20 percent in early electronic trading before Wall Street opened.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Elon Musk says he would reverse Twitter's ban on Trump

Business Daily

The future of Twitter: Musk floats paid model as financing rumours swirl

Elon Musk's criticism of Twitter staff sparks backlash

Valeurs Actuelles

Inflation qui s’envole, pouvoir d’achat qui s’effondre : chute historique de la confiance des ménages

L’inflation, brutale, balaye le retour de la croissance. Première illustration dans les données publiées ce mardi par l’Insee. La confiance des ménages a chuté de 6 points entre février et mars. Un tel repli mensuel est historique. « Il n’a été égalé ou dépassé qu’au moment de la récession de 1993 et du confinement d’avril 2020 », observent les analystes de BNP Paribas. Il y a bien une explication : sous l’effet de la flambée des cours du pétrole et des produits agricoles, la hausse des prix à la consommation a atteint 4,5 % en mars sur un an. Et l’avenir s’annonce pire encore : l’indice mesurant l’inflation future a fait un bon de 50 points. « Le second trimestre devrait marquer une nouvelle hausse de l’inflation de 2,2 %, un record depuis 1983 » poursuit-on chez BNP Paribas. Et comme la confiance est le moteur de la consommation, il est fort à parier que l’Insee revoie à la baisse ses prévisions de croissance pour 2022. En parallèle, il y a une autre alerte : le pouvoir d’achat, devenu depuis quelques semaines le thème central de la campagne présidentielle, est en repli. Selon une étude de l’Institut Molinari, la France affiche un pouvoir d’achat des salariés de 7 % inférieur à ceux des autres pays européens. Et cette fois, il y a un autre responsable : le poids des impôts et des cotisations sociales qui atteignent 51 % pour un célibataire et 45 % pour un couple avec deux enfants, soit plus de 7 points en moyenne que dans les autres pays européens, selon cette étude. « La France continue d’être peu compétitive pour les entreprises et les salariés », résume l’Institut. Employer des salariés en France coûte cher, rapporte peu et le pouvoir d’achat des salariés est moyen. » Et de conclure : « Pour les hauts salaires [qui sont ceux qui consomment le plus, NDLR], la France reste la pire destination. »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks

At a Soviet military base deep in the Polish forest, miles from the nearest village, an officer's family was whiling away another Saturday morning. The children brushed their teeth hurriedly after breakfast, then rushed outside to play soldiers with plastic pistols. Their father laid out his uniform, the hammer and sickle button sparkling, while their mother sat down for a game of chess.

But they knew that beneath their feet, stored in utmost secrecy, were nuclear warheads, likely many times more powerful than the bombs dropped on Hiroshima and Nagasaki in 1945.

"Commanding officers knew very well that, for their psychological health, it is very important to create an illusion of everyday peaceful life," says Grzegorz Kiarszys, an archaeologist at Szczecin University who has studied the ruins and rubbish piles at three long-abandoned Soviet nuclear weapons bases in north-western Poland.

Each of the three bases – Podborsko, Templewo and Brzeźnica Kolonia – was once home to around 140 people, mostly soldiers but also some officers whose immediate families were allowed to live there too. Kiarszys has seen photographic evidence confirming the presence of these families, but it was the ephemera and waste they left behind that revealed the most striking insights about how they lived while stationed there.

Rubbish can tell you a lot about a person or community, a phenomenon called garbology. (Read more: Garbology: How to spot patterns in people's waste.) At these isolated former bases, old pieces of uniform lie decaying in the leaf litter next to sweet wrappers, rubber ducks and toy telephones. Text on some of the items confirms their date and origin in the Soviet Union.

Kiarszys says the waste is "completely different" from what you'd find in an ordinary Polish rubbish dump from the same era. There are branded shoes from the West, for instance, and what could be Lego bricks – things that only a few people, such as Soviet officers with access to foreign currency, could buy under communist rule in the Eastern Bloc.

Local people in western Poland were aware that the Soviet military operated numerous facilities in their part of the country during the Cold War, but it was only after the fall of the Soviet Union in 1991 that Poles learned how some of these bases were used to store nuclear weapons.

"For many years we have been told that there are no nuclear weapons in the territory of Poland," says Kiarszys. These hidden bases harboured an awesome destructive power that could have been deployed during a war in Europe. "The idea itself was crazy," says Kiarszys. "But that's how the Soviet generals believed war in Europe would go."

Scroll down to explore what Kiarszys discovered:

Inside the bunker at Templewo. No plans for the bases exist in Poland’s national archives, so Kiarszys had to map them himself (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Hidden in plain sight, in a lonely part of the Polish forest, lie fragments of once-secret lives. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

How about a nice game of chess? A piece from a long-forgotten set which once entertained military personnel or their families. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Visitors only believed Kiarszys when they saw the waste themselves. "It really shows the power of material culture," he says. (Credit: Grzegorz Kiarszys)

A red toothbrush to match the star? Some of the used tubes of toothpaste carry the brand name "Fluorodent" in Cyrillic (Credit: Mieczyslaw Zuk)

A button on a Soviet uniform. The hammer and sickle insignia is just visible at the centre (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Military paraphernalia mixed with quotidian waste. "They were several kilometres from the nearest villages and the largest garrisons," says Kiarszys (Credit: Grzegorz Kiarszys)

The Soviets dug trenches and foxholes around the bases, as defensive positions (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Toy guns have been found in the waste heaps. The square-shaped piece of plastic, which appears to be an ink bottle, is embossed with Cyrillic text (Credit: Grzegorz Kiarszys)

In 1974, Pepsi became the first American consumer product to be produced, marketed and sold in the Soviet Union (Credit: Mieczyslaw Zuk)

People living on the bases must have known of the threat of nuclear war (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Kiarszys scoured satellite imagery and explored the bases in person, to better understand them (Credit: Grzegorz Kiarszys)

The base at Podborsko is now open to the public as part of a local museum (Credit: Grzegorz Kiarszys)

The other two bases are in much grimier condition. This is the bunker at Brzeźnica Kolonia (Credit: Grzegorz Kiarszys)

A potent status symbol for a Soviet child. Lego was unavailable to most in Poland during the Cold War, though this piece could be a substitute brand (Credit: Grzegorz Kiarszys)

The dates and text on food wrappers helped to confirm the origins of the rubbish (Credit: Mieczyslaw Zuk)

Carvings in the bark of a tree. The year, 88, is visible at the bottom of the carving as are some Cyrillic letters (Credit: Grzegorz Kiarszys)

Besides toy guns, there are plastic figurines, miniature planes, tanks, telephones and other playthings (Credit: Mieczyslaw Zuk)

One extraordinary trace of Soviet activity at Brzeźnica Kolonia base is this football pitch and running track, far from the nearest village (Credit: Grzegorz Kiarszys)

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L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
France24 - World

Georgia's separatist South Ossetia region to hold referendum on joining Russia

Issued on: 13/05/2022 - 22:07

NEWS WIRES FRANCE 24 Follow

The leader of Georgia's breakaway region of South Ossetia on Friday set July 17 as a date for a referendum on joining Russia.

"Anatoly Bibilov signed a decree on holding a referendum in the Republic of South Ossetia," his office said in a statement, citing his people's "historic aspiration" to join Russia. South Ossetia was at the centre of the Russian-Georgian war in 2008 after which the Kremlin recognised the territory – along with another separatist region, Abkhazia – as an independent state and stationed military bases there. "We are coming home," Bibilov said on  messaging app Telegram. "The time has come to unite once and for all. "South Ossetia and Russia will be together. This is the start of a big new story," the outgoing leader added.

Bibilov lost his bid for re-election earlier this month. Russia has expressed hope the incoming leader, Alan Gagloev, will preserve "continuity" in ties with Moscow. The announcement came on the 79th day of Russia's military campaign in Ukraine, with thousands killed and more than six million people fleeing the pro-Western country.

Ukraine's separatist regions of Donetsk and Lugansk have also expressed interest in joining Russia. The full-scale offensive on Ukraine has sparked an outpouring of solidarity in Georgia. Georgia has previously denounced as "unacceptable" plans by South Ossetia to hold a referendum on joining Russia.

In August 2008, Russia launched an assault against Georgia which was battling pro-Russian militia in South Ossetia, after they shelled Georgian villages. The fighting ended five days later with a European Union-mediated ceasefire but claimed more than 700 lives and displaced tens of thousands of ethnic Georgians.

(AFP)

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Russian exodus to Georgia: Tbilisi becomes safe haven

WAR IN UKRAINE

As it happened: EU agrees to review membership bids from Ukraine, Georgia, Moldova

ENCORE!

Artists for Ukraine: Georgian-born pianist Khatia Buniatishvili plays for peace

Valeurs Actuelles

Inflation : les solutions pour diversifier

Depuis près d’un an, des deux côtés de l’Atlantique, les prix s’emballent, en particulier ceux de l’énergie. Et cette tendance risque de durer. En France, l’inflation a atteint 2,8 % en décembre 2021 selon l’Insee. Et même 3,4 % d’après Eurostat. Voici de bonnes pistes pour s’adapter à cette nouvelle donne

Les métaux précieux

L’actuel environnement de taux réels négatifs soutient le potentiel de hausse des cours de l’or, qui rappelons-le ne dégage aucun revenu. « En évoluant de manière décorrélée par rapport aux actions ou aux obligations, l’or a été l’un des actifs qui s’est le mieux comporté dans la crise sanitaire lorsque la Bourse a décroché en 2020 », explique Roger Caniard, directeur financier du groupe MACSF. Cette compagnie d’assurances, comme d’autres, a créé une unité de compte adossée au fonds OFI Precious Metals, qui donne accès au métal jaune, à l’argent, au platine et au palladium. Dans une optique de long terme, les métaux précieux peuvent représenter autour de 5 % du total de l’épargne capitalisée.

Les actifs tangibles

Par nature défensifs, ils permettent de sécuriser ses avoirs au travers d’un fonds en euros ou d’unités de compte. Lancé en juillet 2020 par Oradéa Vie et Société générale Assurances, le fonds en euros Sécurité Infra Euro est le premier sur le marché à disposer dans son allocation d’une part significative d’investissement en infrastructures : transports, énergies renouvelables, télécommunications. Ce fonds thématique est accessible dans les contrats d’assurance vie et de capitalisation commercialisés par SG Private Banking et Crédit du Nord Banque privée, ainsi que par Primonial.

L’immobilier ou la valeur refuge par excellence

« Depuis l’automne, nos clients peuvent panacher leurs avoirs entre fonds euros et gestion pilotée, avec des rendements historiques supérieurs à l’inflation. Nous avons aussi enrichi notre offre avec de nouvelles solutions de diversification, par trois unités de compte défensives adossées à des actifs immobiliers ou encore à un fonds croissance durable avec une garantie en capital, surperformant les fonds euros », explique Xavier Prin, directeur marketing de Boursorama.

La pierre encore, avec par exemple Corum Life, contrat d’assurance vie sans fonds en euros sécurisé. L’offre de ce contrat repose exclusivement sur des produits “maison”. À savoir deux SCPI et quatre fonds obligataires, tous en lien avec l’économie réelle. Cet “ovni” de l’assurance vie affiche jusqu’à 5 % de performance au titre de 2021.

Les obligations indexées sur l’inflation

« Le coupon et la valeur de remboursement de ces obligations sont indexés sur l’évolution de l’inflation dans le monde ou dans la zone euro. Mais revers de la médaille : en cas de hausse de taux, éventualité que l’on ne peut pas écarter, leur cours baissera. Mais si l’inflation monte en même temps, elles souffriront moins que les obligations classiques », explique Gilles Belloir, à la tête de Placement-direct.fr. D’ailleurs, les gestionnaires de fonds en euros se tournent vers ces titres pour diversifier leurs actifs.

Autre solution, cette fois pour l’assuré : choisir une unité de compte adossée à un fonds piloté par un grand acteur, notamment Axa World Inflation, Amundi Inflation Monde, HSBC Oblig Inflation Euro, BNP Paribas Funds Euro Inflation-Linked Bond.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité

Il était une fois

Dans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.

Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.

Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.

Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.

L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.

Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).

Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.

Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.

C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.

Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.

Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.

Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.

Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.

Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.

Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.

Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.

Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.

Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).

Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.

 

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France24 - World

Blistering heatwave sweeps South Asia as mercury in Pakistan soars to 50C

Issued on: 13/05/2022 - 19:00Modified: 13/05/2022 - 19:02

NEWS WIRES

South Asia was in the grip of an extreme heatwave on Friday, with parts of Pakistan reaching a temperature of 50 degrees Celsius as officials warned of acute water shortages and a health threat.

Swathes of Pakistan and neighbouring India have been smothered by high temperatures since April in extreme weather that the World Meteorological Organization has warned is consistent with climate change. On Friday, the city of Jacobabad in Sindh province hit 50C (122 degrees Fahrenheit), the Pakistan Meteorological Department (PMD) said, with temperatures forecast to remain high until Sunday.

"It's like fire burning all around," said labourer Shafi Mohammad, who is from a village on the outskirts of Jacobabad where residents struggle to find reliable access to drinking water. Nationwide, the PMD alerted temperatures were between 6C and 9C above normal, with the capital Islamabad -- as well as provincial hubs Karachi, Lahore and Peshawar – recording temperatures around 40C on Friday.

"This year we have jumped from winter right into summer," said PMD chief forecaster Zaheer Ahmad Babar. Pakistan has endured heightened eatwaves since 2015, he said, especially in upper Sindh province and southern Punjab province.

"The intensity is increasing, and the duration is increasing, and the frequency is increasing," he told AFP. Jacobabad nurse Bashir Ahmed says that, for the past six years, heatstroke cases in the city have been diagnosed earlier in the year -- starting in May, rather than June or July. "This is just increasing," he said.

Far worse may be on the horizon for South Asia as climate change continues apace, top climate scientists have said.

'Take cover'

Punjab province irrigation spokesman Adnan Hassan said the Indus river -- Pakistan's key waterway -- had shrunk by 65 per cent "due to a lack of rains and snow" this year. Sheep have reportedly died from heatstroke and dehydration in the Cholistan Desert of Punjab -- Pakistan's most populous province, which also serves as the national breadbasket.

"There is a real danger of a shortfall in food and crop supply this year in the country should the water shortage persist," Hassan said. Pakistan's climate minister Sherry Rehman this week warned residents in the megacity of Lahore "to take cover for the hottest hours of the day".

The heatwave has also ravaged India, with temperatures in parts of Rajasthan hitting 48.1C on Thursday and expected to hit 46C in Delhi anytime from Sunday. Suman Kumari, 19, a student who lives in northwest Delhi, told AFP: "It was so hot today that I felt exhausted and sick while returning from college in a bus. The bus seemed like an oven. With no air conditioning, it was sizzling hot inside," she said.

Most schools have declared summer holidays from Monday for junior classes. Heatwaves were also predicted in parts of northwest India including areas of Rajasthan, Madhya Pradesh, Maharashtra and Uttar Pradesh -- collectively home to hundreds of millions of people -- over the coming days.

But some respite is expected when the southwest monsoon makes its advance into the Andaman Sea and adjoining Bay of Bengal around May 15, said the India Meteorological Department. As power outages exacerbate heatwaves, India plans to lease abandoned coal pits to private mining companies, a government official said on Friday, in an effort to ramp up production.

Pakistan has also faced severe power outages, with some rural areas getting as few as six hours of electricity a day.

Rapid glacier melt

Home to 220 million -- Pakistan says it is responsible for less than one percent of global greenhouse gas emissions. But it ranks as the nation eighth most affected by extreme weather events, according to a 2021 study by environmental group Germanwatch.

Extreme heat can also trigger cascading disasters that could pummel Pakistan's generally impoverished population. The mountainous portions of the country are home to more than 7,000 glaciers, a number larger than any region outside the poles.

Quickly melting glaciers can swell lakes, which then burst their banks and unleash torrents of ice, rock and water in events known as glacial lake outburst floods. Last weekend a key highway bridge in the Gilgit-Baltistan region was swept away in flash flooding caused by glacier melt.

In April, officials warned there were 33 lakes in Pakistan in danger of unleashing similar dangerous deluges.

(AFP)

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Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising

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India feels the heat: Country reels from unusually early heatwave

Extreme heatwave scorches India’s wheat harvest, snags export plans

Valeurs Actuelles

Twitter : Elon Musk suspend son offre d’achat, l’action s’effondre

La vie de Twitter n’est définitivement pas un long fleuve tranquille. Vendredi 13 mai, le milliardaire Elon Musk a annoncé avoir suspendu l’opération de rachat du réseau social, qu’il avait engagée il y a quelques semaines. Le patron de Tesla et de Space X, qui ambitionne de grandement améliorer la liberté d’expression sur Twitter, a expliqué être en attente d’informations fiables, de la part de l’actuelle direction du réseau, quant à la proportion de faux comptes.

« L’acquisition de Twitter est suspendue de manière temporaire dans l’attente de détails sur le fait que les spams et les faux comptes représentent bien moins de 5 % du nombre d’utilisateurs », a écrit Elon Musk directement sur Twitter, où il est suivi par près de 93 millions d’abonnés. Dans la foulée d’une telle annonce, l’action du groupe – coté au New York Stock Exchange – s’est effondrée, perdant plus de 20% en quelques minutes.

Fin avril dernier, le conseil d’administration du réseau social californien avait accepté, à la surprise générale, l’offre de rachat du milliardaire libertarien. En échange des 44 milliards de dollars qu’il comptait débourser, Elon Musk avait annoncé vouloir modifier plusieurs paramètres sur la plateforme. Il souhaitait notamment mettre fin au spam, identifier tous les utilisateurs au moyen de leurs papiers d’identité, renforcer la transparence en mettant en libre accès l’architecture du site, ou encore permettre aux utilisateurs de modifier leurs tweets après publication.

Elon Musk avait également annoncé vouloir renforcer la liberté d’expression sur Twitter, et s’était dit prêt à réintégrer Donald Trump – une offre que ce dernier a par ailleurs refusée, ayant lancé son propre réseau social.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine

Il était une fois

Au printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.

Dominique Bari

Aux origines de la tragédie, l’« inci­dent de Godhra ». Le 27 février­ 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres ­d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu ­Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.

Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.

Un inconnu qui se nomme Narendra  Modi

Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh ­Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon ­lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».

Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas ­réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à ­l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.

Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.

Le magazine anglo­phone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »

Les femmes sont les proies privilégiées

Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.

Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.

« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »

Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».

À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène inter­nationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.

Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. ­Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).

La commission d’enquête conclut à un «  complot des musulmans »

Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act ­entérine juridiquement le statut de citoyen de ­seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.

Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.

La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un «  complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.

4 250 autres plaintes déposées

Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best ­Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.

Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.

La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.

Implication de cadres du BJP et de la police

En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Inté­rieur dans son gouvernement.

Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.

Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.

Laboratoire de l’intégrisme hindou

Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar ­Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200  millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de ­l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’auto­route de la haine ».

dalitsindenarendra modi
Valeurs Actuelles

Commerce extérieur : la France, de pire en pire

Le pire n’est jamais certain, dit-on. Avec les derniers chiffres sur le commerce extérieur français au premier trimestre 2022, les Douanes viennent de montrer qu’on s’en approchait dangereusement.

Certes, les exportations françaises progressent (+ 5,3 %), et même à un rythme comparable à celui enregistré au quatrième trimestre 2021. Des chiffres dopés par « le dynamisme des ventes de produits manufacturés, en lien avec la reprise des exportations de matériels de transport ainsi que par celui des ventes d’autres produits industriels », relèvent les Douanes. Les deux cinquièmes de la hausse des exportations sont consécutives à la livraison d’un unique Paquebot, Wonder of the Seas, aux États-Unis et de produits de la construction aéronautique et spatiale (+ 14 ,6 %). À noter quand même le ralentissement des ventes de produits automobile (+ 0,4 % après 0,9 %), qui restent pénalisées par les pénuries de semi-conducteurs.

100 milliards de déficit commercial sur les quatre derniers trimestres, un record dont on se passerait bien

Les importations ont également augmenté au premier trimestre, mais le rythme a toutefois ralenti avec « un taux de croissance divisé par près de deux (+ 5,3 %, après + 9,9 %) ». Cette (moindre) croissance s’explique à parts égales par les achats de produits manufacturés (produits chimiques, parfums et cosmétiques et produits métallurgiques et métalliques, matériels électriques, électroniques et informatiques) et par les achats d’hydrocarbures, dont les évolutions de prix fluctuent selon les tensions géopolitiques.

Seul problème, et de taille, la France continue toujours à importer (170,2 milliards d’euros) bien davantage qu’elle n’exporte (139,1 milliards). Le déficit commercial est donc de 31 milliards (contre 29,5 milliards au 31 décembre, une différence à mettre quasi exclusivement sur le compte de la facture énergétique française – pétrole et gaz – qui a augmenté de 3,9 milliards). À ce niveau, c’est le nouveau plus bas du commerce extérieur français ! Au total et sur les quatre derniers trimestres, le déficit commercial français atteint les 100 milliards d’euros. Un record dont on se passerait bien. La conséquence de ces chiffres est que la France continue de perdre des parts de marché. Ce mouvement s’était amorcé à la fin de 2020.

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France24 - Monde

Nikola Jokic, le "Joker" Serbe qui domine la NBA

Publié le : 13/05/2022 - 13:03

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Star de l'équipe des Denver Nuggets, le pivot serbe Nikola Jokic a été sacré pour la seconde fois de suite meilleur joueur de la saison régulière de NBA. Ancien obèse, il a réussi à devenir l'un des plus grands basketteurs au monde. Du haut de ses 2,11 mètres, le basketteur est une vedette discrète, mais qui pourrait bientôt signer un contrat record.

C’est dans son écurie à Sombor, dans le nord de la Serbie, que Nikola Jokic a appris, jeudi 12 mai, la nouvelle. Son entraîneur des Denver Nuggets Mike Malone ainsi que le manager général de l’équipe Tim Connelly ont fait le déplacement depuis les Etats-Unis pour célébrer avec lui son deuxième titre consécutif de MVP (Most valuable player – meilleur joueur) de la saison régulière de NBA.

Entouré de sa famille et auprès de ses chevaux, sa grande passion, le pivot a semblé très ému de recevoir à nouveau ce trophée tant convoité. Agé de 27 ans, il fait désormais partie du même club que Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, Michael Jordan, Tim Duncan, Steve Nash, LeBron James, Stephen Curry et Giannis Antetokounmpo. Tous des légendes du basket, qui à l'exception de Nash et de lui-même, ont tous aussi été sacrés champions de NBA. 

Surprise in Sombor✈️🇷🇸 We flew to Serbia to surprise the BACK-TO-BACK MVP! And, wow, this moment was special. pic.twitter.com/aFvIEDgnSj

May 11, 2022

"Juste être en compagnie de Bill (Russell) et de tous les gars qui ont marqué l'histoire de cette ligue et de ce sport... Je veux dire, juste ça, ça en dit long. Ca signifie beaucoup", a-t-il réagi quelques heures plus tard dans l'émission NBA on TNT. 

Celui qui est surnommé le "Joker" a enregistré des moyennes de 27,1 points à 58,3 % de réussite, 13,8 rebonds et 7,9 passes cette saison, améliorant ses statistiques dans quasiment chaque secteur par rapport à l'exercice précédent. Au-delà des chiffres, il est récompensé pour son considérable impact sur les performances des Nuggets qu'il a menés à la 6e place du classement de conférence Ouest, sans pouvoir toutefois empêcher ensuite leur élimination au 1er tour des play-offs face à Golden State. 

Plébiscité par 65 journalistes sur 100 à la première place du classement MVP, il a, comme l'an passé, devancé le pivot camerounais de Philadelphie Joel Embiid et le Grec Giannis Antetokounmpo, double lauréat en 2019 et 2020.  

"First time in NBA History that a KIA MVP honor has been given out in a Serbian horse stable."We're gonna take a guess that you're right, @TurnerSportsEJ 🤣 pic.twitter.com/v5RZrEQbi3

May 11, 2022

"J’étais plus grand que les autres, et plus gros aussi"

Si son physique - 128 kg pour 2,11 m – en impose aujourd’hui sur les parquets de NBA, il lui a pourtant valu des moqueries quand il était plus jeune et qu’il découvrait le basket avec ses deux frères, à Sombor, en Serbie. "J’étais plus grand que les autres, et plus gros aussi", a-t-il raconté au Bleacher Report. "J’aimais les maths, l’histoire, mais pas les activités physiques. Au lycée, je ne pouvais pas faire une pompe". 

À l’époque, le jeune garçon boit trois litres de soda par et à 17 ans, il affiche 135 kilos sur la balance. Malgré sa mauvaise condition physique, il est repéré pour son talent et commence à se faire connaître au sein du club KK Mega Basket de Sremska Mitrovica. Il est ensuite repéré par la ligue nord-américaine de basket et lors de la draft 2014, il est sélectionné en 41e position par Denver. Ironie du sort, au moment où son nom est annoncé lors de cette grand messe télévisée, EPSN décide de passer une publicité pour une marque de taco. 

On rappelle ce classique : le moment où Nikola Jokic a été drafté en 2014 (41eme place) 😭pic.twitter.com/KSPInmc6Sj

May 9, 2022

À son arrivée aux États-Unis, l’image de malbouffe lui colle à la peau, parfois à juste titre, comme le montre cette anecdote rapportée par Basket Le Mag : "Pour son premier dîner avec le staff, Jokić sort un énorme pot de glace et demande aux dirigeants s’ils en veulent. Il ne s’émeut guère de leur refus. Au contraire, il en profite pour tout avaler. (…) La franchise établit un programme spécial pour son rookie. Première étape, arrêter le Coca !"   

Une reprise en main qui porte vite ses fruits : il gagne en muscle et prend désormais soin de son alimentation. À la fin de sa première saison, il termine troisième au classement des Rookies (joueurs débutants) de l’année. Au fur et à mesure, le Serbe se fait une place dans le championnat le plus relevé au monde. En 2019, il est sélectionné pour la première fois pour le All Star Game, événement qui regroupe les meilleurs joueurs de la Ligue. Le pivot porte aussi son équipe nationale avec qui il décroche en 2016 une médaille d’argent aux Jeux olympiques de Rio. 

Sur un parquet, Nikola Jokic sait tout faire : marquer, passer, créer, prendre des rebonds, contrer, défendre. Il est "la réincarnation de Larry Bird", légende du basket des années 1980, résume l’un de ses admirateurs et fin connaisseur, Gregg Popovich, l'entraîneur de San Antonio. 

"He's just unlike any other player we've seen. Maybe ever."The winner and still #KiaMVP, Nikola Jokic! pic.twitter.com/bu2967PioD

May 12, 2022

Vers un contrat record 

Le géant serbe ne s’attire pas seulement les louanges des meilleurs techniciens du basket, il devient aussi le chouchou des supporters des Nuggets. "Je suis content de vivre ici à Denver. La ville est top et les fans sont incroyables. Il y a de plus en plus de monde dans la salle", avait-il confié en 2017 à Basket USA. 

La belle histoire d’amour entre le joueur européen et la ville du Colorado pourrait d’ailleurs continuer, puisqu’il négocie actuellement une prolongation de contrat et pourrait signer, selon les médias américains, pour plus de 240 millions de dollars sur cinq ans. Ce qui établirait un nouveau record en NBA. 

Mais malgré cette nouvelle récompense, le numéro 15 garde les pieds sur terre. "Tout le monde sait que je suis le même gars, alors j'espère que je vais rester le même après ça", a-t-il dit mercredi, avec une modestie qui n'a d'égal que son talent. 

Avec AFP

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Basket : Joel Embiid, la superstar camerounaise de NBA bientôt sélectionnable avec les Bleus ?

L'exploit de Stephen Curry, meilleur "shooter" de l'histoire de la NBA

La légende espagnole du basket Pau Gasol quitte les parquets

BBC

We are kind of lazy listeners, and we rely on stereotypes when we don’t have other things to go by – Devyani Sharma

At age 22, Gav Murphy was fairly green. He was living outside Wales for the first time, working in his first job in media production in London. His South Wales Valleys accent was very thick, he recalls. He’d say ‘tha’ rather than ‘that’, for instance. But he was perfectly intelligible. 

Yet a senior colleague overseeing his work insisted Murphy change his accent so all the broadcasters sounded uniform on air. “You can’t sound like this,” Murphy says the older Englishman told him. “You’ll find it easier to do this if you just change your accent in real life.” 

The effects were far-reaching. “It sort of broke my brain a little bit,” says Murphy. “I thought about literally every single thing I was saying, literally every time I was saying it. It was just laborious.” He developed a hybrid accent that had some people wondering if he was Canadian or Australian, and led to his mates in Wales teasing him about how posh he sounded. 

Foreign-accent discrimination is rampant in professional settings. But discrimination can also extend to certain native speakers of a language, because of the judgements attached to particular accents. While many employers are becoming very sensitive to other types of bias, accent bias remains challenging to root out. But it doesn’t have to be this way. 

‘Lazy listeners’ 

Whether they realise it or not, people infer a great deal about someone from the way they speak. People make assumptions not only about a person’s geographical origins, but potentially also their class background, from a giveaway twang or lilt, for example. 

Yet these assumptions aren’t necessarily accurate – and come laden with bias. One such bias is “similarity attraction”, which means that “we favour people who are like us”, explains Devyani Sharma, a sociolinguist at Queen Mary University of London. That favouritism means people may automatically view those with similar accents as more trustworthy.

'Standard' accents are often linked to linguistic norms in areas where government and the media are based (Credit: Getty Images)

Another universal bias relates to the human brain’s desire to take shortcuts. As with foreign accents, listeners find it more work to decipher ‘non-standard’ native accents. Because the brain has to work a bit harder, memory and comprehension can be lower – making it more likely that listeners will lean into preconceptions associated with those accents. “We are kind of lazy listeners, and we rely on stereotypes when we don’t have other things to go by,” says Sharma. 

That means it’s common to make instinctive assumptions about someone’s criminality, intelligence or attractiveness based on the way they sound. People form these assumptions very early in life – for example, when children watch dim-witted cartoon characters with exaggerated Appalachian accents in the US, or Andalusian accents in Spain – and are generally linked to broader biases against the group with a particular accent. “Almost all bias related to accent is about … some social characteristic,” explains Sharma. 

Different roots 

While the cognitive shortcuts that contribute to accent bias may be universal, the degree of accent awareness and prejudice varies greatly. For instance, “The UK has a very, very fine-tuned system of accent prestige,” says Sharma. “It’s a combination of a very monolingual past, where English developed as a symbol of the nation, and the very acute social class hierarchy historically.” 

She adds that overt accent bias in the US is based more on race, whereas in the UK, it’s more tied to class.

In some cases, accent bias is directly related to government policy. Since the 1860s, the Japanese government has modernised the country with a focus on Tokyo, says Shigeko Kumagai, a linguist at Shizuoka University, Japan. “Thus, standard Japanese was established based on the speech of educated Tokyoites.” In contrast, the Tohoku dialect spoken in northern Japan became “the most stigmatised dialect in Japan”, says Kumagai. Its image is “rural, rustic, old, stubborn, narrow-minded, backward, poor, uneducated, etc”. Young women from Tohoku are especially made to feel ashamed of their accents

Kumagai’s research shows that the strong stereotyping of the Tohoku dialect is perpetuated by the concentration of the media industry in the Japanese capital. Indeed, the world over, the media has an enormous impact on perceptions of accents. Media is typically clustered in a territory’s seat of power, whose accent is generally held up as standard. For example, the preponderance of UK broadcasters in London likely contributed to the marginalisation of Murphy’s Welsh accent. 

Hireability and earning power 

Unlike other markers of identity, like race and religion, accents generally aren’t legally protected characteristics. This makes it more likely that discrimination – whether conscious or unconscious – might occur in the workplace, without a means to address it. 

France came close to action last year, with a proposed law against accent discrimination, but the French Senate failed to adopt the legislation. 

Still, Philippe Blanchet, a sociolinguist at Rennes 2 University, in the French region of Brittany, who has been tracking discrimination based on language for decades, feels there’s been some progress in the last decade. “People now regularly react when someone is attacked or discriminated” against due to their accent, he says. Notably, Jean Castex became the French prime minister in 2020, despite his striking Gascon accent (an accent that had historically been mocked and excluded from the halls of power). 

But Blanchet says there is still a long way to go. “I am sent, or I collect myself, every week reports of accent discrimination when [candidates are] trying to obtain a job.”

French Prime Minister Jean Castex hails from Gers in south-west France – a region whose accent has historically been mocked (Credit: Getty Images)

This applies to the UK as well. In a December 2021 survey by the UK recruitment-software company Tribepad, job candidates felt that accent bias was even more common than recruitment bias related to mental health or parenting status. Respondents in northern cities were particularly prone to ‘accent anxiety’, with 17% of those surveyed in Liverpool expressing concern over how their accents were impacting their hireability. 

The effects extend not only to hiring, but also to pay. One study from Germany showed people with strong regional accents earned 20% less on average than those with a so-called standard accent. 

Moreover, the psychological effects of accent bias can impair careers. For Americans from the southern state of Kentucky, lower self-esteem is linked to the stigmatisation of their accents. And elsewhere, people with less ‘prestigious’ accents report less job satisfaction and more work-related stress, due to accent discrimination. 

Reducing bias 

Individual employers can’t transform the biases and cultural landscapes that embed accent-related prejudices. But they can take simple steps to reduce their effects. 

This is a key finding of the research project Accent Bias Britain, where Sharma is one of the investigators. She and her colleagues found “very simple awareness raising … led to a significant difference in rating by accent”. That is, just noting the existence of accent bias helped to reduce its effects, at least in the short term. 

This led the Accent Bias Britain team to develop very short training modules and simple texts to provide a quick hit of awareness raising. For instance, they suggest recruiters read a brief paragraph explaining that interviewers have been found to give higher ratings to job candidates with ‘standard’ accents – and urging the interviewers to focus on skills rather than style of speaking. 

According to the team’s research, this kind of rudimentary awareness raising may be more effective than similar training related to race, gender and other protected characteristics. “There may be a little bit of fatigue with unconscious-bias training” related to race and gender, explains Sharma. In comparison, accent bias is a “low hanging fruit”, she believes. “It’s still a new thing for people to realise how much they depend on shortcuts about accent, and that they could quite easily just set it aside.” 

For individuals, it can be enormously frustrating to know their good ideas aren’t being fully appreciated, because employers or colleagues are focusing on their accent instead. Young and junior employees, like Murphy at the start of his career, may be less secure about their accents – and equally less cognisant of accent criticism as a form of discrimination. 

For Murphy, at least, in the 15 years since that first job, he hasn’t experienced such outright intolerance of his accent. (However, he acknowledges that his Welsh accent has softened over the years, generally emerging more strongly if he’s angry or has just spoken to his mum.) He’s a successful podcaster and video producer now. But he’s frustrated that it remains so common to hear comedians, for instance, mocking the Welsh accent. Just a couple weeks ago, he encountered this on a new Netflix series. And he was reminded this early experience wasn’t an isolated incident, when he spotted a recent viral tweet by a Welsh woman who reported being turned down for a job because of her accent. 

Still, however slow progress has been, Sharma believes from her work with companies that there is now at least some interest in tackling this form of bias. “I think people suddenly realise this is a route for discrimination that they’re not really conscious of.”

New York Times - World

How the King of Rock ’n’ Roll Still Makes Australia Sing

Australia Dispatch

Elvis never played a concert “down under,” but that hasn’t stopped tens of thousands of Australians from making him their own at an annual festival.

Participants in the Elvis festival’s parade posing for photos, in Parkes, Australia, last month.Credit...

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By Damien Cave

Photographs by Abigail Varney

PARKES, Australia — The Elvis Presley from Japan bowed with quiet respect. Then he tore into a rendition of “Burning Love” that sounded straight out of Memphis, and that definitely stretched the crotch of his blue jumpsuit to the limit.

Backstage, a few more “Elvi” — the plural of Elvis, at least at the largest Elvis festival in the Southern Hemisphere — were going over final song choices, sweating their options for a crowd that blurred the line between fans and impersonators. Thousands of Elvi were out there in the middle of Australia, aged 5 to 85, with more pompadours and leisure suits than anyone could count.

“God, it’s so many people,” said Charles Stone, Elvis’s tour manager from 1971 until his death in 1977, surveying the scene with a gold chain peeking outside his T-shirt. “Look at this.”

Parkes, a small town five hours’ drive from Sydney, now shines once a year with Elvis sequins and rhinestones. Around 25,000 people usually join the festival, which started out with a couple of restaurant owners trying to bring a little less conversation and a little more action into Parkes.

That was back in 1993. Nearly 30 years later, the festival has become a national treasure that exemplifies how Australians tend to do a lot of things: all together, with self-deprecating humor and copious amounts of alcohol.

This year’s event — after Covid forced a cancellation in 2021 — felt somehow more Elvis-like than ever. A certain heaviness mixed with the thrill of rock ’n’ roll. From tiny pubs with first-time singers to golf courses and rugby pitches where games were played in matching Elvis gear — and, of course, to the main stages, where the world’s top tribute artists could be found — there was a craving for post-lockdown, post-pandemic release.

What is life even for, many of them yelled over the music, if not for a dress-up-and-let-go, yank-each-other-up-on-stage-and-SING sense of abandon?

“It lets us forget everything,” said Gina Vicar, 61, a small-business owner from Melbourne who had come to the festival with a dozen friends. “With all that we’ve gone through, and what the world is going through now, it’s great to see all this joy.”

When we met, she had just shouted encouragement to an Elvis (real name, Deon Symo) who had announced that he was only 21 and from Adelaide, a city often joked about and rarely celebrated.

He was wearing a white jumpsuit as he stood in front of a red curtain held up with rubber bands in a pub with sticky floors — and the crowd treated him like a Las Vegas superstar. Two women a decade or two his senior danced in front, mouthing the words to every song.

“He’s got a great voice,” Ms. Vicar said. “He just needs the confidence.”

All over Parkes, from Wednesday to Sunday, Elvi won over the Elvis faithful.

Toki Toyokazu, the singer from Sendai, Japan, was a crowd favorite; he won the festival’s formal competition in 2020, and his return seemed to signal a post-Covid milestone.

Another performer, “Bollywood Elvis,” wearing a gold jumpsuit featuring faux gems the size of Waffle House biscuits, also seemed to pop up whenever energy flagged. His real name was Alfred Vaz. He moved to Australia from Bombay in 1981, when he was a manager for Air India, and he said he had been coming to Parkes since the festival began. This year, he brought his nephew, Callum Vincent, 24, a music teacher from Perth, who smiled as he took it all in.

“There’s only one Elvis,” Mr. Vaz, 65, said on Saturday morning as the festival’s parade began. “There are a lot of pretenders and a lot of contenders, but there’s only one Elvis.”

Except in Parkes, a former mining town in a country where Elvis never actually played a concert.

A few minutes earlier, the mayor and the area’s local member of Parliament had driven by, sitting on the back of a convertible wearing ’70s jumpsuits along with wigs and sunglasses. Ms. Vicar and her friends walked in the parade alongside, well, the full range of Elvi.

400 miles

Coral

Sea

NORTHERN

TERRITORY

Australia

QUEENSLAND

Brisbane

SOUTH

AUSTRALIA

NEW SOUTH

WALES

Parkes

Sydney

VICTORIA

By The New York Times

A few of the Elvis outfits on dad bods looked pretty rundown or were ripped in unfortunate places. These were mostly the rugby Elvi, who had gathered Friday night for an annual match between the Elvis-inspired “Blue Suede Shoes” and the “Ready Teddys.”

Doug Moore, 41, officially the water boy — which meant pouring bags of wine down the gullets of winded players — told me they were enlisted early on in the festival’s history to build support by wearing the same Elvis outfit for the entire festival weekend.

Tiffany Steel, the festival director and daughter of the founders, Bob and Anne Steel, confirmed their instrumental role. In 2007, they helped get the Parkes festival into Guinness World Records: 147 Elvi gathered to sing “Love Me Tender,” breaking the previous record of 78 for the “largest gathering of Elvis Presley impersonators.”

“When you’re from a town like this,” said Mr. Moore, a project manager, fixing a wig that went along with a skintight outfit, including a cape, “you just have to get into it.”

Americans these days seem a little less willing. Mr. Stone, Elvis’s former concert manager, said growth in “Elvis culture” now came mostly from outside the King’s home country.

Taylor Rodriguez, 24, an American from Lynchburg, Va., who was crowned the 2019 Ultimate Elvis Tribute Artist Champion by Elvis Presley Enterprises, noted that in the United States, dressing up was often seen as disrespectful to Elvis’s legacy. In America, everything seems to be more serious, while in Australia, failing to join in for a laugh is still the bigger sin.

“I don’t think there’s a festival back home that compares to Parkes,” Mr. Rodriguez said in an interview. “Here, it’s pure — it’s pure fun. It’s just for the love of Elvis.”

Or maybe it’s the mix of expertise and friendly amateur hour that actually makes it special.

On Friday night, Mr. Rodriguez played songs from Elvis’s 1960s movies for a packed house at the Parkes Leagues Club — a musty midcentury marvel with seating for 600, wood-paneled walls and a painting of a giant satellite dish beside the stage. (The dish is Parkes’s other claim to fame. It helped transmit footage of the 1969 American moon landing to the world.)

The next night, after the parade, Mr. Rodriguez produced a 1970s Elvis extravaganza with a historian’s attention to detail. He entered through the crowd, and at one point, with Mr. Stone onstage beside him, he tossed silk scarves to fans one by one, just as Elvis had done.

But when a young boy not much older than he was when he started performing as the King (at age 9) tried to grab one, he broke character. Bending down, wearing a suit with a giant collar that matched what Elvis wore during a concert broadcast on TV from Honolulu in 1973, he guided the scarf toward the boy and offered a message that everyone, considering the pandemic past and uncertain future, needed to hear: “Follow your dreams.”

Then he stood up, nodded to the band and kept going.

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Valeurs Actuelles

Dette : la France dans l’étau des taux

Bientôt la France sous tutelle de la Banque centrale européenne ou de la Commission européenne ? La rapide hausse des taux d’intérêt pourrait porter un coup fatal à la dette publique. Depuis le début de l’année, le rendement des obligations françaises à 10 ans, qui fait office de boussole, est en effet passé de 0,20 à 1,40 %. Un niveau jamais vu depuis 2014. Et largement au-dessus de la feuille de route que s’est fixée l’Agence France Trésor qui gère la dette de l’État. Dans ses calculs, elle a retenu un taux à 10 ans de 0,75 % fin 2022. Au niveau actuel, la facture à payer cette année est déjà de 2 milliards d’euros supplémentaires sur la charge de la dette, c’est-à-dire sur les montants consacrés au remboursement et au paiement des intérêts des emprunts.

Une hausse de la charge de la dette de 150 milliards en cumulé !

« Depuis 2010, la politique ultra-accommodante de la Banque centrale européenne a permis de baisser la charge de la dette alors que l’encours de la dette publique a doublé », rappelle Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. En une décennie, le service de la dette a globalement été divisé par deux, passant de 50,4 milliards en 2010 à 26,1 milliards en 2021. « Mais ce temps-là est révolu : la BCE pourrait décider deux hausses des taux en 2022 et une au premier trimestre de 2023 » , ajoute la directrice. Le danger est imminent.

La Fondation iFrap retient deux scénarios. Le premier est jugé réaliste : si le taux de la dette à 10 ans augmente progressivement (2 % en 2023, 2,5 % en 2024 et jusqu’à 4 % en 2027), il en coûtera 124 milliards de plus en charge de la dette. Le second, plus dangereux, repose sur une hypothèse de taux d’intérêt qui progresserait jusqu’à 5 % en 2027. Le surcoût grimperait alors à 159 milliards. Un tel niveau représenterait 4,6 % du PIB.

Dans les banques, les économistes se montrent à peine plus rassurants à long terme. Aviva Investors estime que, d’ici à 2030, une hausse de 100 points de base du taux à 10 ans entraînerait une augmentation de la charge de la dette de 150 milliards d’euros en cumulé !

À ces scénarios glaçants s’ajoutent les effets de l’inflation sur la dette. Ces dernières années, la France a fait le choix d’indexer une part importante de ses obligations d’État — 11 % — sur l’inflation. Avec la flambée des prix qui s’observe depuis le début de l’année et qui s’est accélérée avec la guerre en Ukraine (4,8 % d’inflation sur un an en avril selon l’Insee), en 2022, « la facture pour la France pourrait augmenter de 11,5 milliards cette année sur les obligations indexées sur l’inflation (OATi) », a calculé l’agence de notation Fitch.

Elle souligne aussi que la France est le deuxième pays européen dont la dette est la plus impactée par l’inflation, après l’Italie. À titre de comparaison, l’Allemagne le sera trois fois moins que la France… De là à anticiper une possible dégradation de la note financière de notre pays – ce qui ne ferait qu’accroître encore le coût de la dette -, il n’y a qu’un pas… La bataille pour la stabilité financière de la France n’est pas terminée.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Hunger-striking baker Stéphane Ravacley’s latest campaign is to become French MP

Issued on: 13/05/2022 - 17:01

After working as a baker for decades, Stéphane Ravacley won fame in France for going on a hunger strike to stop the deportation of his Guinean apprentice – then for organising a humanitarian convoy for Ukraine. Now he hopes to enter politics in June’s parliamentary elections, running for his local constituency in eastern France.

Stéphane Ravacley has been living a double life for several weeks. He starts living the first one in the middle of the night when he puts on his baker’s outfit and gets cracking with the job he’s been doing for 35 years. Ravacley then starts living his second life in the late afternoon, when he starts campaigning in the 2nd constituency of his native area Doubs in eastern France.

“I sleep in the afternoon, then around 5pm I set off with my team for a meeting of some sort,” explained Ravacley, an independent candidate aligned with France’s Green Party in its new alliance with the Socialists, Communists and hard-left France Unbowed in the June 12 and 19 parliamentary elections.

Over the past few decades, nothing suggested that this farmer’s son from a small village in eastern France would enter politics.

But Ravacley was transformed by his fight to prevent the deportation of his young apprentice Laye Fodé Traoré, a Guinean orphan who had come to France illegally.

Despite his fragile health, Ravacley launched an 11-day hunger strike in January 2021 to fight for the regularisation of his protégé’s status. Ravacley lost eight kilos and felt quite unwell – but his campaign grabbed the attention of the media and won the sympathy of part of the French population.

“At the start, I thought the authorities would get in touch with me to sort the situation out,” he recounted. “But no – they waited 11 days. And it was this resounding silence from the government that really changed me. I wasn’t the same after that.”

‘Kafkaesque’

Traoré was eventually regularised on January 14. After that Ravacley launched Patrons Solidaires, a lobbying group for businesspeople whose employees are affected by the fact that unaccompanied children who come to France are threatened with deportation as soon as they turn 18.

At the impetus of Socialist Senator Jérôme Durain, Ravacley is working on a bill that would allow apprentices to stay in France for another year after their 18th birthday – a proposal the upper chamber rejected in October.

“If we want to make things happen, we’ve got to get involved in politics ourselves,” Ravacley said.

>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

If Ravacley is elected next month, his overriding priority will be to promote the integration of young illegal immigrants in France who want to work. “We protect them while they’re children, then we try and expel them once they are 18, although they’re working for companies that need labour – this happens a lot!” Ravacley said.

Earlier this year, Ravacley then captured public attention by sending a colossal amount of goods to help feed the Ukrainian population after Russia invaded on February 24.

“My other fight,” Ravaclay continued, “is practical and pragmatic environmentalism. I come from a farming background and I know the challenges it faces. I’m all for Europe – but at the same time we’ve got to protect our farmers.”

In addition to these policy goals, Ravacley wants to change the makeup of France’s National Assembly, which contains very few MPs from working-class backgrounds.

Ravacley is being trained as a politician by the Academy of Future Leaders, an organisation set up by NGO founder Alice Barbe to train a new generation of politicians. The baker thinks this is a great opportunity – saying he wants to “continue learning” throughout his life.

However, Ravacley will face a mighty challenge in trying to get a parliamentary seat. France’s legislative elections have repeatedly swept the (re)elected president’s supporters to a majority on the coattails of their Élysée Palace victory. Accordingly, analysts expect President Emmanuel Macron’s party to come out on top.

The Greens have allied with the Socialists, Communists and Jean-Luc Mélenchon’s extreme-left France Unbowed for the parliamentary election campaign. But the presidential election showed that France’s left-wing voting bloc is smaller than the centre-right vote concentrated behind Macron and the far-right voting bloc concentrated behind Marine Le Pen and her National Rally party.

Ravacley hopes to be elected as an independent MP sitting with the Greens, as the closest party to his politics.

He faces Éric Alauzet, the incumbent MP for Macron’s Renaissance party, who won big in the constituency in 2017. But the baker’s confidence is unfaltering: “I’m going to be elected,” he said.

This article was translated from the original in French.

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Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022

Historic coalition marks changing of the guard for French left ahead of legislative elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTION

France’s conservatives torn over Macron’s ‘siren call’ before parliamentary polls

BBC

SANS TITRE

When The Wray opened in Washington, DC’s fashionable Foggy Bottom neighbourhood in May 2021, it was one of the buzziest real-estate projects of the year. Not only did the eight-storey apartment complex have bold Art Deco designs in its grand lobby, but also a rooftop terrace overlooking the DC skyline with fire pits and grills as well as a penthouse clubroom with a lounge and private meeting space. 

For residents of the neighbourhood, it was quite a surprise to see this World War Two-era building transformed into 158 luxury apartments. It was, after all, filled just two years earlier with foreign-policy makers dissecting diplomatic cables at offices run by the US State Department.

The Wray is just one of several work buildings in the Washington DC area that have been adapted into residential space. According to a recent report from rental listings site RentCafe, the US capital has converted more offices to housing since the start of the pandemic than anywhere else in the nation, with 1,091 new units. Neighbouring city Alexandria, Virginia, meanwhile, is right behind with 955 new units. 

A decade ago, factories and hotels were the prime targets for adaptive reuse. Now, former offices comprise 41% of all US apartments converted during the past two years, according to RentCafe. They are also the most popular building type for future adaptive reuse projects, creating one-quarter of the 52,700 residential units expected to become available in the US in 2022 (a figure that’s up from 6,960 in 2012).

Remote-work and hybrid schemes have led companies to reduce the footprint of their offices, lowering demand and increasing supply. Meanwhile, the heated housing market has left developers eager to transform ageing assets into prime residential real estate.

This adaptive reuse has the potential to revitalise central business districts (CBDs), which have been devastated by the pandemic, as well as upend outdated assumptions about how to design cities. Yet the roadblocks – such as tax codes and zoning restrictions – are many, meaning it won’t always be an easy transition. Just as adapting homes into offices required major changes, so, too, will turning offices into homes.

At The Wray in Washington, DC, the eight-storey apartment complex has a penthouse club with a lounge and bar (Credit: Kip Dawkins)

North America’s dying downtowns

The trend of turning ageing offices into residential buildings isn’t just happening in the US. For instance, the Greater Paris Investment Agency launched a design competition for office-to-housing conversions.

Yet, the need for such conversions is greatest in North America. In Asia, remote work hasn’t taken off to the same extent as in the West, leaving less office stock available for adaptive reuse. In Europe or Latin America, business districts were typically built outside historic centres, shielding the mixed-use downtown core from the biggest effects of changing workplace trends (even if Canary Wharf is empty, for example, central London still buzzes with life). On the contrary, North America has high concentrations of office buildings – many of which have outdated infrastructure and technology – located at the very heart of its cities.

Tracy Hadden Loh, a fellow at the Washington-based Brookings Institution, who researches commercial real-estate trends, says that if you look at the top 10 office markets in the US, you’ll find about 90% office space in the CBD.. “There’s basically nothing else there,” she explains. “So, when office workers started working from home, these CBDs emptied like a mining town out West after the gold ran dry.”

Office occupancy was trending downwards in many markets long before the pandemic, as employers abandoned aging buildings constructed during a building boom in the 1980s and began to consume fewer square feet per worker. Cities have known this posed a threat to their downtowns for a while.

“This trend [of office to residential conversions] really started to pick up in 2019, and it gained acceptance right about the time of the pandemic,” says Doug Ressler, manager of business intelligence at Yardi Matrix, the real-estate data company that put together the RentCafe report. “Most conversions are happening in urban core areas where the housing demand is greatest and the ability to convert is, too.”

The exterior of the Franklin Tower in Philadelphia's Logan Square neighbourhood (Credit: Robert Deitchler/Gensler)

In Calgary, bad offices make good residences

There is, perhaps, no city in the world that has taken on the challenge of converting outdated office stock into residential units as aggressively as Calgary in Canada.

“Calgary was, kind of in a bad way, ahead of the trend,” explains Steven Paynter, principal in the Toronto office of architectural design firm Gensler. The company worked with Calgary’s economic development group in summer 2020 to develop a plan to combat an office vacancy rate hovering around 32% – double that of Detroit’s when it declared bankruptcy in 2013. 

“The pandemic was the line in the sand when they realised they weren’t going to bounce back unless they did something pretty invasive and forward-thinking,” says Paynter, noting that the city “had about six million square feet of office they wanted to take out of the market, and about 12 million square feet of total vacancy”.

Gensler worked with Calgary to develop a scorecard for converting offices to residential dwellings, looking at things like location (was it central and highly accessible?) and shape (narrow buildings with shorter core to window depths are easier to convert). Using these metrics, it found that about 35% of the buildings were top candidates for financially viable conversions.

Calgary had a target of 50%. To achieve that, it created a cash incentive of CAD$75 ($58; £47) per square foot (up to a maximum of CAD$10m per property to make the economics easier for developers. It also took away the red tape on rezoning, cutting about 18 months off the lifecycle of projects from start to finish, according to Paynter. The result: new projects in development are expected to increase Calgary’s downtown population by about 24%. 

It really is an opportunity to create a more modern city within the existing fabric of a downtown,” says Paynter. Gensler is now using the method developed in Calgary to score several US cities as well as to work with individual developers in major Chinese markets.

Many office-to-apartment conversions have luxury amenities, like rooftop decks with views, like at The Franklin Tower (Credit: Robert Deitchler/Gensler)

The effects of repopulating a CBD

Changes like the one underway in Calgary will be necessary to breathe new life into downtown sectors that have lain barren since the onset of the pandemic. A report from the Mastercard Economics Institute, the research division of the credit-card company, showed spending in small- and medium-sized businesses in CBDs – including coffee shops, dry-cleaners and corner stores – was down 33% in 2021 compared to 2019 levels, while similar retailers in residential areas saw an 8% increase.

The pandemic has made it abundantly clear that variety within a CBD is a key determinant of its resilience. “It’s like an investment portfolio,” says Loh. “Central business districts need to diversify, in order to reduce their risk exposure to the future of work trends.”

Adding more housing downtown can also help revive struggling public transit systems, which in almost all North American cities “are over-engineered to serve suburban to downtown work trips for white-collar workers”, says Loh, noting that remote and hybrid work have left buses and trains empty.

Though most office-to-residential conversions have been for higher-end units (often due to the large cost involved in making projects viable), there has been a push to use this opportunity to create more affordable housing. The Mayer Building, for example, is an Art Deco landmark in downtown Los Angeles that’s currently being converted into affordable housing with 79 income-restricted apartments.

“The people who need affordable housing are also the people who, for opportunity reasons, need to be in highly accessible locations that are well-served by transit,” says Loh. “So, there is a strong equity and location-efficiency argument for looking at affordable housing supply and adaptive reuse.”

The final reason many cities are now looking to repurpose their office buildings is that construction contributes an estimated 11% to global carbon emissions, according to non-profit organisation Architecture 2030, and adaptive reuse can cut that by up to 80%. 

With environmental, financial and equity concerns all at play, this trend is only expected to accelerate now that cities around the world are emerging from the pandemic and assessing the health of their altered downtowns.

Update 11 May 2022: An innaccurate reference to a plan by the City of London was removed from this story.

Valeurs Actuelles

[Entretien] Patrick Artus : “La France n’a jamais été dans une situation aussi fragile”

Vous êtes l’un des experts les plus avisés du monde de l’économie ; le niveau actuel de la dette publique est-il supportable ? Le problème n’est pas tant la dette mais le déficit public, qui est fonction des taux d’intérêt et de la croissance économique. Si la croissance est faible et que les taux d’intérêt sont de 3 % sur la dette publique – elle représente actuellement 113 % du PIB -, vous paierez environ 100 milliards d’euros par an d’intérêt sur la dette… au lieu de 0 ! Et c’est là où la situation devient dramatique…

Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas tellement la dynamique de la dette parce que je pense que les taux d’intérêt réels ne vont pas devenir très élevés ; c’est davantage ce qui concerne le besoin de financement de l’État, c’est-à-dire le besoin d’argent pour financer ses déficits. Et ce d’autant plus que, dans la nouvelle période d’inflation que nous traversons, les banques centrales ne viennent plus en soutien.

Quel rôle les banques centrales doivent-elles avoir ? Pour casser l’inflation, la politique monétaire doit devenir “restrictive”. Ce qui veut dire que non seulement la Banque centrale européenne (BCE) doit cesser d’acheter de la dette publique (elle a annoncé qu’elle arrêterait sa politique de rachat d’actifs cet été) mais elle devra aussi se mettre en situation de vente, à l’image de ce que fait la Réserve fédérale.

Dès lors, les investisseurs privés devront financer directement les États, ce qui n’a pas été le cas depuis trois ans. Or depuis la crise sanitaire, les besoins de financement des États sont aussi beaucoup plus importants pour faire face aux quantités de dépenses engagées.

Aujourd’hui, c’est bien cela qui est préoccupant : la capacité des États à trouver des investisseurs privés qui les financent pour des montants importants dans une période de remontée des taux d’intérêt, sans l’aide des banques centrales pour trouver ces financements.

La France encourt-elle un risque plus important que les autres États européens ? Notre pays a des besoins de dépenses publiques importants avec des taux d’endettement public élevés : elle fait partie, avec l’Italie et l’Espagne, des pays européens où la situation est préoccupante. Ce n’est pas le cas des Pays-Bas ou de l’Allemagne qui ont des taux d’endettement public plus faibles et où les besoins de dépenses publiques sont moins importants.

À cela, il faut ajouter une dimension supplémentaire liée cette fois aux déficits commerciaux. Souvenons-nous de ce qui a causé la crise de 2010 en Europe : ce ne sont pas les déficits publics mais les déficits extérieurs. L’Union monétaire s’est alors aperçue que des crises de la balance des paiements pouvaient survenir dans les zones qui ne parvenaient plus à financer leurs déficits extérieurs.

Certains pays, comme actuellement l’Italie, affichent un important déficit mais ont aussi beaucoup d’épargne ; ils peuvent donc financer leur déficit public sans avoir besoin de faire appel au reste du monde. Mais si un pays présente à la fois un problème de déficit public et de déficit extérieur, ce qui s’est passé en Espagne et en Grèce en 2010, la situation devient alors très compliquée.

Voulez-vous dire que la France est aujourd’hui dans cette situation ? Regardez aujourd’hui le pays dans la zone euro qui a l’un des plus importants problèmes de déficit extérieur. Ce n’est plus l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, mais c’est la France. Depuis dix ans, elle doit faire face à une importante dégradation de son commerce extérieur alors que l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Grèce ont, eux, fait disparaître le risque lié au déficit.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie.

La France n’a pas été emportée dans la crise de la zone euro, mais elle continue à subir une dégradation de son industrie. Les emplois dans le secteur représentent moins de 10 % de la population active, contre 20 % en Allemagne. Il est intéressant de comparer l’évolution de la situation de la France et celle de l’Allemagne. En 2002, les deux pays affichaient les mêmes excédents ; aujourd’hui, notre déficit extérieur atteint 100 milliards d’euros et la tendance est plutôt à un déficit de 120 milliards d’euros par an. Ce qui est absolument monstrueux.

Notre problème de désindustrialisation a fabriqué ce déficit extérieur. C’est pour cela que la situation de la France n’a jamais été aussi fragile qu’aujourd’hui. La situation est même dangereuse : cela veut dire que les non-résidents vont devoir financer le déficit, une fois que la BCE aura arrêté ses aides.

Qui pourra alors nous financer ? Les actifs détenus dans les réserves de change des pays émergents sont essentiellement des titres des pays du cœur de la zone euro, c’est-à-dire ceux émis par la France et l’Allemagne. Ces réserves internationales de change constituent donc aujourd’hui à court terme une protection pour la France. Si par ailleurs les banques centrales de Chine, du Japon ou d’Arabie saoudite arrêtaient d’acheter de la dette française, il faudrait bien trouver d’autres sources de financement.

L’une des solutions serait-elle aussi une augmentation des impôts ou une ponction dans l’épargne des Français ? La répression financière est une vieille méthode. Elle constitue évidemment une solution de facilité. La réglementation de l’assurance vie impose aux assureurs de détenir des quantités importantes de dette publique ; c’est déjà une manière pour l’État de forcer les épargnants à acheter de la dette française.

Mais si un problème de financement de la dette survient ou si les taux d’intérêt se mettent à monter rapidement, le gouvernement aura alors deux possibilités : baisser les dépenses ou augmenter les impôts. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé des tonnes de dépenses pour la santé, l’éducation, la justice, la défense, les déserts médicaux, l’énergie, la transition énergétique, l’industrie… dont on peut penser que certaines sont raisonnables. Renoncer à ces dépenses serait politiquement compliqué avec un risque social élevé.

Mais le gouvernement a-t-il en fait le choix ? Avec la guerre en Ukraine et les mesures de soutien annoncées, le déficit public devrait être supérieur à 6 % du PIB cette année. Il va devoir le réduire pendant les cinq années suivantes, ne serait-ce que pour se conformer aux règles budgétaires européennes qui vont être à coup sûr rétablies. Quand j’échange avec mes collègues économistes anglais ou autrichiens, personne n’imagine en effet que dans une union monétaire il puisse ne pas y avoir de règles budgétaires.

Si le déficit public est de 4,5 % du PIB, le gouvernement va devoir trouver 1,5 % de PIB – soit 38 milliards d’euros d’impôts à lever

Si tel était le cas, les pays seraient incités aux dérapages budgétaires et donc au déficit public en se disant que les autres viendront à leur secours. Si nous voulons éviter de reproduire la situation grecque pendant la crise de la zone euro, des règles budgétaires doivent donc être rétablies. Ajoutons à cela qu’en France, le déficit public va spontanément augmenter à cause de la hausse des taux qui va progressivement alourdir les intérêts payés sur la dette.

Une des solutions pour réduire le déficit serait d’augmenter les impôts. Commençons par faire des calculs. Si le déficit public est de l’ordre de 4,5 % du PIB – et non de 3 % comme l’exige Bruxelles -, le gouvernement va devoir trouver un point et demi de PIB, soit 38 milliards d’euros supplémentaires d’impôts à lever.

Listons ensuite quels impôts il ne faut certainement pas augmenter : les cotisations sociales qui pénaliseraient l’emploi, les impôts de production qui devraient au contraire diminuer pour soutenir l’industrie, la TVA qui affecterait la consommation. Lesquels reste-t-il ? Les impôts sur le capital et les revenus du capital, c’est-à-dire ceux sur les dividendes, sur la fortune et sur l’héritage. Un de mes collègues évoquait récemment une hausse des impôts sur les bénéfices des entreprises. C’est une possibilité.

Dans ce contexte, êtes-vous inquiet de la résurgence de l’inflation ? Entre 2010 et 2020, période où l’inflation est restée inférieure aux objectifs des banques centrales, la situation des pays occidentaux était considérée comme normale alors qu’en fait, et on s’en aperçoit aujourd’hui, c’était une anomalie. Une situation normale, c’est une situation où il y a des raretés : matières premières, travail, transport, composants… Cette situation, que nous avons connue dans les années 1970, 1980, 1990, 2000, entraîne un taux d’inflation supérieur à l’objectif des banques centrales, qui est aujourd’hui à 2 %. C’est ce que nous connaissons actuellement avec les problèmes d’approvisionnement de l’énergie, des matières premières agricoles, de transport de biens, et même de recrutement dans les entreprises.

Comment expliquez-vous que cette dernière décennie ait été “anormale” ? Probablement d’abord parce que les producteurs de matières premières n’ont pas su s’organiser. Regardez les pays de l’Opep : ils s’organisent actuellement pour maintenir les prix de l’énergie. Ils ont compris comment il fallait le faire en réduisant le niveau de leur production. Ensuite parce qu’on a eu une très forte baisse du pouvoir de négociation des salariés, qui n’ont pas pu obtenir les hausses normales de salaire. On voit d’ailleurs aujourd’hui que les salariés sont en train de reprendre du pouvoir de négociation et de capacité à demander des compensations salariales. Cela me laisse penser que nous allons revenir à l’“économie d’avant”, celle que nous avons connue depuis les années 1970.

Dès que le taux de chômage se normalise, l’inflation passe au-dessus des objectifs des banques centrales et cela les force à augmenter leurs taux d’intérêt. Cela explique que nous avons eu dix années de taux d’intérêt extrêmement faibles, pendant lesquelles la dette publique n’était pas un sujet. Elle l’est aujourd’hui.

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New York Times - World

In Epicurean Hong Kong, a Humble $4 Lunchbox Is Now All the Rage

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Hong Kong Dispatch

In a city pummeled by political upheaval, economic downturn and the pandemic, bare-bones ‘two dishes and rice’ restaurants have become a go-to destination across all social classes.

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By Vivian Wang and Joy Dong

HONG KONG — The lines begin forming before lunchtime and wind on well into the night, with customers outside craning their necks for views of the day’s selection through the window.

It is not a newly anointed Michelin bistro or the latest photogenic, Instagram-friendly confection that has captivated Hong Kong, a famously epicurean city.

It is a humble takeout box of white rice and two precooked main dishes of the diner’s choosing. The price: around $4.

Bare-bones restaurants offering these simple meals have become an unexpected food fad in Hong Kong, prompting an explosion of vendors, the fascination of food bloggers and even a 77,000-member Facebook fan group.

The food itself hardly seems worth the attention. The offerings are standards of Cantonese cuisine, with options like stir-fried tomato and eggs, sweet and sour pork, or braised beef and turnip. They are ordered cafeteria-style, by pointing or shouting one’s order to an expectant worker with a ladle. Even the name given to these establishments is as no-frills as their menus: “two dishes and rice.”

But that plainness is the point.

In a city pummeled by two years of political upheaval, economic downturn and seemingly endless pandemic controls — a ban on dining in after 6 p.m. just lifted late last month — two-dishes-and-rice places have become a lifeline.

For struggling restaurant owners, this business model is a rare source of surging demand. For diners, the food is a cheap and convenient staple, the two dishes offering the comforting flavors and variety that define Chinese home cooking.

There are now at least 353 businesses selling two dishes and rice across the city, according to a crowdsourced map. No census exists of how many existed before, but Hong Kong food scholars and diners agreed there were far fewer before the pandemic.

“You can be sure that when you go into this kind of restaurant, you can get something that won’t go wrong,” said Kitty Ho, a nurse eating lunch with her boyfriend, Jack Fung, an I.T. worker, in the blue-collar neighborhood of North Point.

Ms. Ho and Mr. Fung, both in their 20s, said they had started eating the lunchboxes multiple times a week in recent months, especially after Ms. Ho, who follows many food-related pages on social media, found the Facebook fan group.

The spot they had chosen that day, Kai Kee, was a classic of the genre in its unapologetic lack of ambience. Its walls were lime green, matching the plastic chopsticks and upholstered chairs. (While many two-dishes-and-rice shops are takeout only, some offer spartan seating areas.)

Cardboard boxes, each holding 500 Styrofoam containers, were stacked in the middle of the floor. No music played; the only soundtrack was the shouts of workers hurrying between the kitchen, which exhaled clouds of steam into the dining area, and the front, where the food was served.

The day’s two dozen or so dishes were displayed, buffet-style, in an L-shaped array of stainless steel pans. Two dishes cost 32 Hong Kong dollars, or $4, cash only; each additional dish was $1 extra. All the options — spicy eggplant, pig ears, stir-fried cauliflower — were brightly colored and clearly visible from the street through large windows to entice passers-by.

Two dishes and rice is not new to Hong Kong. But it had long been overlooked, or dismissed as the realm of broke students or the working class. In both format and quality, it recalls Panda Express in the United States. In Hong Kong, some jokingly referred to it as “cursory rice,” to reflect their low expectations.

“It was seen as food for commoners, people with low incomes,” said Siu Yan Ho, a lecturer who studies the city’s food culture at Hong Kong Baptist University.

Then the pandemic hit. Unemployment jumped. Hong Kong’s world-famous restaurant scene was left limping along. The most recent ban on dining in at restaurants in the evening lasted nearly four months, and even though it has been lifted, people still cannot gather in groups larger than four.

Many Hong Kongers also do not cook, in a city where groceries are expensive and tiny apartments may not have kitchens.

So the types and numbers of people who can appreciate a cheap, filling meal widened considerably. And Hong Kong’s food entrepreneurs have responded.

Chefs at ailing cha chaan tengs — traditional Hong Kong sit-down eateries — quit to open two-dishes-and-rice shops. A popular local hot dog chain started its own two-dishes-and-rice offshoot. Seafood banquet halls wheeled out a few pans of ready-made dishes at night as takeout options when the dine-in ban kicked in. So did coffee shops better known for their latte artistry.

“We get office ladies, students, older people, cleaning workers,” said Kai Kee’s owner, Wong Chi-wai, adding that he usually sold 1,000 meals a day at each of his six locations.

To distinguish themselves among all the competition, some shops offer whole steamed fish or lobster for a few additional dollars. Others throw in free soup. One spot in the Yau Ma Tei neighborhood includes truffle chicken, red rice and quinoa to lure younger customers.

Still, even the most devoted customers have no illusions this is fine dining.

“I don’t have too many requirements,” said Kelvin Tam, another Kai Kee customer, who had chosen curried fish balls and a beef and leek stir fry. “As long as it doesn’t taste too bad and is edible, then it’s OK.”

Despite his lukewarm praise, Mr. Tam, a 60-year-old property company employee dressed in a shirt and tie, said he was a regular, noting that the ingredients were fresher than elsewhere he had tried.

Tips like these for other diners abound on the Facebook fan group site. Every day, dozens of people post photos of their lunchbox, along with notes: The pork chops at a shop in the Prince Edward neighborhood were cold today, or the staff at this one in Tai Kok Tsui are especially friendly.

Some reviewers have the hallmarks of true connoisseurs. “The meatballs were pretty good. The ratio of lean meat to flour to water chestnuts was about 5:4:1, and I didn’t detect any fat,” one member wrote.

The Facebook group’s passion underscored the new importance of these meals during the pandemic, said Selina Ching Chan, a professor at Shue Yan University in Hong Kong who has studied the city’s food culture. Diners were expressing their appreciation for something that had become “a public good,” she said.

And the conversations on the site were more inclusive than the ones that usually take place around Hong Kong’s glittering food scene, she added. “It’s very different from Michelin stars, gourmet experts, which highlight distinction, outstanding stores. Here we salute different things.”

Like all food trends, this one is likely to end. It may already be in its sunset days: On the day the 6 p.m. dining-in ban was lifted, Andrew Wong, the Facebook fan group’s founder, posted, “The All-Hong Kong Two Dishes and Rice Thanksgiving Festival has officially ended.” Many members wrote how excited they were to sit down at dim sum parlors with friends again.

Still, many said there would always be an appetite for the rice boxes — both among the converted, and those who had long depended on them.

That includes Lo Siu-ying, 64. Peering at the day’s selection at Kai Kee, Ms. Lo, dressed in a pair of rubber work boots, said she’d been eating there for years. It was the easiest option for herself and her husband, both of whom left home at 8 a.m. for their job as building cleaners and returned past midnight.

She would be glad, she said, when others became less reliant on it, though. Her work had become extra tiring during the pandemic, because the amount of trash she had to take out had doubled.

“Everyone is buying takeout,” she said. “There are so many boxes.”

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France24 - World

‘They're imposing famine on us’: Soaring food prices fuel angry protests in Iran

Issued on: 13/05/2022 - 17:59

Alijani Ershad Follow

Hundreds of protesters have taken to the streets in cities across southeastern Iran since the beginning of the week. They are protesting against sudden increases in the price of staple foods, which have soared up to 300% for some products. Our Observer is a protester hit hard by the runaway inflation, which she says has been brought on by the Iranian regime.

On June 9, conservative President Ebrahim Raisi announced changes to a system of subsidies as well as increases in the prices of many basic products, including cooking oil, chicken, eggs and milk, in order to confront Iran’s economic difficulties in the face of international sanctions. The increases are also linked to soaring prices throughout the Middle East, as well as ongoing inflation in Iran over the past decade. 

Authorities justified the move by saying that the subsidy system had primarily benefited the wealthiest Iranians, adding that they would help lower class people deal with the price increases through targeted initiatives such as food stamps and cash aid. 

But in recent days, people have been struggling to obtain basic necessities. Lines have stretched outside of food stores where some people have been seen fighting over cooking oil. Others have turned to looting. 

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Since May 8, the internet has been cut off in Khuzestan, a province in southwestern Iran, where the first demonstrations began taking place on May 11. Despite the cut-off, some videos have emerged, showing thousands of people protesting in Izeh, Dezful, Andimeshk and Shahr-e-Kord. Local activists reported that the protests were severely repressed, with many injured and one dead after police fired on the crowd in Andimeshk on May 12. Authorities have not released any figures regarding injuries and deaths in the protest.

In 2019, at least 1,500 people were killed during Iran’s last major protest movement, triggered by a sudden rise in the price of petrol.

>> Watch on The Observers: Iran’s Hidden Slaughter: a video investigation by the France 24 Observers

‘I’d prefer a quick death in the protest to the slow, painful torture we are enduring right now’

Alam (not her real name) is a young Iranian living in a town in the southwest of Iran. People in her town have been holding anti-regime protests in opposition to rising prices. 

The internet is down in our region, however the town is not that big and people were still able to gather in the main street of the city, it came about spontaneously. I joined them alongside my brothers and cousins too. There were thousands of people I think – old, young, men and many women.

We chanted against the regime: “Mullahs must go”, “Death to Khamenei”, “Our stupid leader is a shame” and more. And the people will continue this to the end. They tried to disperse us. They shot tear gas, lots of them shot in the air and toward people. I heard some people in the city got injured. We were there past midnight. There are lots of police, and Basij forces [Editor’s note: a militia, the paramilitary branch of Iran’s Revolutionary Guard Corps] in the streets.

Tonight, Tonight, Wednesday, May 11,Protests in Dezful, Southern #Iran Protester chant: Down with Khamenei, Down with Raisi (Iran's supreme leader and president)#IranProtests #خوزستان #دزفول pic.twitter.com/vL7bKQlWO7

May 11, 2022

There were lots of anti-Khamenei slogans simply because he’s the one responsible for our situation. His politics over the past 30 years have brought us here – useless uranium enrichment, interfering in internal affairs of neighbouring countries, stupid enmity with Israel, the list is long.

اندیمشک اعتراضات همچنان ادامه دارد و صدای ممتد تیراندازی می‌آید. pic.twitter.com/S4yqiMnt4c

May 12, 2022

We are angry, we are fed up and I don’t care what will happen next. Nothing can be worse than this. I just want the mullahs to go.

All of my brothers and cousins and myself are university graduates and all of us are jobless. We have to live with our parents, who cannot make it through the month. And it’s not just us, I think half of the young people in our town live in the same situation. They live with their parents, with seasonal work here and there.

ویدئو‌یی با شرح اعتراضات مردم #ایذه نسبت به گرانی در شبکه‌های اجتماعی منتشر شده است. بر اساس آنچه در این ویدئو دیده میشود، ماموران جهت متفرق کردن مردم معترض از شلیک گاز اشک آور استفاده کردند.#اعتراضات_سراسری #تجمع #اعتراض #حقوق_بشر #گرانی #خوزستان #اعتراضات_خوزستان pic.twitter.com/oS4QZd0vpC

May 12, 2022

According to official statistics, more than 22% of Iran’s youth are unemployed. This same figure is more than 33% in Khuzestan.

Our town is not that big, we never really had any robberies or burglaries, but in recent years, we’ve been hearing more and more that someone's cell phone was pickpocketed, or someone's house has been robbed.

We try to earn money as much as we can but there are no jobs. We may be able to find a seasonal job or something, but with that it’s impossible to live a normal life. By that I mean you can’t travel or go to restaurants with friends or have any kind of fun.

For at least three months, we haven’t been able to buy any meat because it’s too expensive [Editor’s note: prices for meat in Iran average at around 6 euros per kilo]. Chicken is more affordable [usually costing around 2 euros per kilo], and a few weeks ago we had a little bit.

>> Read more on The Observers: Violence, suicide and addiction: an unprecedented economic crisis plunges Iranian society into chaos

‘With the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat?’

And now, with the skyrocketing prices of bread, pasta, oil and eggs, what else can we eat? A week ago, a half kilo of pasta was around 12,000 toman [0.4 euros], but now it’s 28,000 [0.93 euros]. Oil was 120,000 [4 euros] for four litres and now is 400,000 [13.3 euros]. If you can find it, bread is twice as expensive as before. These are – or were – our staple food ingredients. And our family revenue is about 6,000,000 toman [200 euros], for four people [Editor’s note: Minimum wage for one person in Iran is about 5.7 million toman or 189 euros]. We have to pay the bills, healthcare and everything with it. 

Honestly, we are considering eating maybe once a day to keep going. They are imposing famine on us for their stupid opposition to the USA, while they all are corrupt and living a luxurious life, buying luxury condos in Canada or Turkey.

Our country is rich, we have an ocean of oil and gas underneath us, but these bandits rob it from us, or spend it on Syria, Lebanon or Yemen [Editor’s note: to support armed groups in those countries]. Enough is enough. I hope people from other cities join us, to make a general revolt like in 2019, but we have to continue to the end this time. I know they would kill lots of us, but it’s a quick death. I prefer that to the slow, painful torture that we are enduring right now.

According to official records, half of the Iranian population lives under the poverty line and one third under the absolute poverty line. In other words, one in three Iranians is deprived of basic human needs, including food, safe drinking water, sanitation facilities, health, shelter, education and information.

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BBC

Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes

Like all good plague stories, this one begins with omens. A star streaks across the sky. Fields flood. Extreme cold is followed by extreme heat, which is followed, inevitably, by extreme hunger. On a sweltering summer's day in July 1518 a woman called Frau Troffea steps into a square in Strasbourg and begins to dance. At first those around her only watch, curiosity piqued by this unusual public display. They watch a woman who will not, cannot, stop. She dances for nearly a week, felled occasionally by exhaustion but largely undaunted by the body's other warning signs: pain, hunger, shame. There is no music. Her heart keeps the tempo, working hard to make the motion continue.

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By the time she is taken away, it is too late. Others have joined. By August there will be hundreds. Like her, they cannot explain themselves. They dance as if compelled, feet bloodied and limbs twitching. A poem taken from a contemporary chronicle describes "women and men who dance and hop…/ In the public market, in alleys and streets,/ Day and night" until the "sickness" finally stops. Further chronicles outline the measures taken by the authorities in response. One writer describes dancers being carted off to St Vitus's shrine outside the city, where they are "given small crosses and red shoes". Another mentions more direct arrangements made for the dancers to tire them into submission, with "persons… specially appointed to dance with them for payment, to the music of drums and pipes". This does not help. "All this was of no avail, and many danced themselves to death."

Many examples of "dance plagues" were recorded in Europe during the medieval and early modern era (Credit: Alamy)

In the 400 or so years since this bizarre event – Strasbourg's so-called "dance plague" – occurred, many theories have been proffered to explain what exactly happened. It is an event that grips us to this day, inviting retellings, and inspiring artists and creatives to put their own spin on these strange happenings. This week, two major works themed around dance plagues are being released: pop star Florence + The Machine's album Dance Fever, and bestselling author Kiran Millwood Hargrave's The Dance Tree. Both have used the idea of choreomania (as the phenomenon was later dubbed) to create highly immersive works that meditate on constraint and rapture. 

Though it is now the most famous example, Strasbourg was not the only "dance plague" to hit Europe during the medieval and early modern era. Many instances of uncontrolled or threatening dancing were recorded in Germany, France, and other parts of the Holy Roman Empire. In earlier centuries these events were interpreted as divine punishment or demonic possession, remedied with religious solutions like processions, masses, or direct intervention from priests. Two decades before the summer of 1518, a cleric in Strasbourg named Sebastian Brant wrote in his satirical allegory The Ship of Fools "that dance and sin are one in kind," blaming Satan for all this "giddy dancing gayly done".

Several years after the incident in Strasbourg, the physician Paracelsus embarked on a series of treatises on choreomania including The Diseases That Deprive Man of His Reason, such as St. Vitus's Dance, Falling Sickness, Melancholy, and Insanity, and Their Correct Treatment. Paracelsus, who is now best known for his pioneering work on chemistry in medicine, argued that this phenomenon was probably more earthly than divine. He suggested that a person's "laughing veins" could provoke a "ticklish feeling" that rose from their limbs to their head, clouding judgment and provoking extreme motion until the frenzied blood was calmed.

This wasn't to absent sin entirely. Those most commonly afflicted by the dance, Paracelsus wrote, included "whores and scoundrels who take pleasure in guitar and lute playing… satisfy [ing] all voluptuousness, bodily pleasure, imagination and fancy." His elaborations on possible causes were less archaic. He argued that "imagination" was a more plausible culprit than God or the devil. The imagination, Paracelsus said, "doth not onely fly out of one house into another… but also most swiftly passeth from one City and Country into another, so that by the imagination onely of one person, the Pestilence may come into some whole City or Country." 

This interpretation aligns more closely with current theories about mass psychogenic illness, induced by febrile political and social circumstances. For a while there were speculations about whether ergot – a mould found in rye stalks that could bring about powerful hallucinations and convulsions – might be responsible, but these have largely been dismissed. John Waller, the author of the most popular non-fiction book on the subject A Time to Dance, A Time to Die: The Extraordinary Story of the Dancing Plague of 1518, instead characterises choreomania as a "psychic epidemic" akin to others around the world involving other involuntary bodily responses such as laughing or fainting.

Modern choreomania

Ultimately, the story of a surreal summer in Strasbourg is just that: a story. Mass dancing of some form is documented in at least six different contemporaneous chronicles, the dancers' motions reportedly continuing for weeks. Frau Troffea is named as the instigator in several of them. Beyond that, details begin to diverge. Various starting dates are given. Different methods of dealing with the phenomenon are emphasised. Like plenty of other historical events, a portrait is drawn from fragments.

Florence + the Machine's new album Dance Fever is inspired by the phenomenon of – and includes a track entitled – "choreomania" (Credit: Alamy)

Regardless of the actual facts, the tale continues to grip our imagination: a lone figure who sparks a mass movement; a dance that is so captivating, so consuming, that it transcends individual will and physical limitation, sometimes with deadly consequences. It is the kind of event that ensnares even those of us who continue to write about it today, our prose filled with conjured details about the damage done to weary toes or the tick and pump of Frau Troffea's heart.

Uncontrollable dance has a bewitching effect on those who contemplate it. One only has to think of the popular Hans Christian Andersen fairy tale The Red Shoes, with its cursed scarlet leather slippers that condemn their owner into a dance so tortuous that she eventually finds an executioner to hack off her own feet. It is a horrible tale, and people love it. Although its moral implications are relatively straightforward (a good old dose of punishment for vanity: the shoes' wearer put through this ordeal because she dared to covet such beautiful footwear in the first place), its darker suggestions of possession and incessant movement have inspired numerous works including a Powell and Pressburger film, a Kate Bush album, and several ballets.

In the current moment, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement, was always going to be alluring.

This summer, the dance plague itself returns in earnest. Florence + The Machine's fifth album Dance Fever, released today, takes its cues from the unstoppable impulses of choreomania. The accompanying release notes outline frontwoman Florence Welch's interest in this volatile meeting point between energetic motion and moral panic, as well as touching on the subject's obvious resonance on an album recorded during the Covid-19 pandemic, when "the whirl of movement and togetherness" was both missed and anticipated. A dance plague is an apt theme for someone who wants to explore uncertainty and change. The opening lines of the song Choreomania – written before the pandemic – are uncannily prescient: "And I'm freaking out in the middle of the street / With the complete conviction of someone who has never actually had anything really bad happen to them." It's also apt for a singer so consistently preoccupied by the body as a tool of expression. Music videos for the album's singles King and Heaven is Here feature the same group of dancers who writhe around Welch, their motions uninhibited as they stamp their feet and dash their skirts.

Meanwhile the latest novel from author Kiran Millwood Hargave, The Dance Tree, looks specifically at the supposed events of the 1518 Strasbourg incident through the lives of women swept up in it. In Millwood Hargrave's version, the dancing plague becomes a female-only affliction: beginning with Frau Troffea, moving "as though she is being hauled between two devilish ropes caught about her limbs", and building to an overwhelming crush of "pulsing bodies" that disrupt and disturb everything around them. Written in the third person, the story is largely seen through the eyes of Lisbet, a pregnant beekeeper who is hardened to loss and seeking to untangle the mysteries of the family she has married into. She is an onlooker, not a participant. But as the dance changes the nature of the city, it changes her too. Revelations unfold. Desires come to a head. This narrative thread is woven together with brief portraits of the women who join the dance: women who have lost their fathers, their sons, or their minds; women who have known passion, who have been denied it; women who remain bystanders until they can't resist the promise of freedom found in the centre of a swaying crowd.

Ecstasy and anger

It was perhaps inevitable that the dancing plague regained popularity now. The last two years have yielded feverish interest in the many pandemics that have gone before us, from the Black Death to the Spanish Flu. We have looked to them not only for comparison, but also, seemingly, to reassure ourselves that all epidemics eventually end. Within that, something tenuously classed as a plague where the contagion isn't sickness, but movement was always going to be alluring. As Welch acknowledges, one of the things lost during lockdown was the communality of dancing: that exquisite feeling of being physically proximate to hundreds of other people, everyone carried by music that commands the muscles and turns a sea of strangers into fellow travellers bound by shared experience.

Powell and Pressburger's The Red Shoes is one of many artworks fascinated by the idea of someone "possessed" by dance (Credit: Alamy)

It's an infectious preoccupation. In July 2020, Jonathan Glazer debuted a 10-minute film titled Strasbourg 1518 (BBC Films/ Artangel) featuring solo performers dancing until they dropped. This year, with theatre back in full swing, productions including The Maladies at London's Almeida Theatre, Dance to the Bone at Cardiff's Sherman Theatre, and Mette Ingvartsen's The Dancing Public (currently on tour across Europe) have all alluded to the events in Strasbourg, using them to frame meditations on oppression, disconnection, and mass movement.

I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird. Ultimately, it's a complete collective ecstasy – Kiran Millwood Hargrave

The sensory appeal of this phenomenon isn't entirely coronavirus specific. It speaks to other contemporary concerns. "I think the more our lives are pressured, and regimented, and time managed… the more we have this need to produce and be efficient, and the more our public spaces are cordoned and policed… the more the fantasy, the dream, the urge for letting loose [grows] strong," says Kélina Gotman, author of Choreomania: Dance and Disorder. Gotman's book, which is largely concerned with the pathologisation of choreomania, is less interested in the origins of any bouts of dancing than it is in how these moments have been written about, interpreted, and used to justify different ideologies.

Letting loose is an idea central to both Dance Fever and The Dance Tree. "There is something soaring, hopeful: an abandonment," Millwood Hargrave writes in the latter of the growing crowd. The dance plague as it exists in her book is a situation of disorder, but also an enraptured refuge. "I wanted to look at the feeling of being swept up in something so incredible, and transcendent, and weird," she tells me. "Ultimately, it's a complete collective ecstasy."

This idea of dance as an ecstatic space finds parallels in Dance Fever. "But I hear the music, I feel the beat/ And for a moment, when I'm dancing, I am free," Welch sings in Free, her voice briefly striking a note of vulnerability before it roars once more. Transcendence in all its guises is a frequent theme in Welch's lyrics, whether she's exploring youthful attempts to escape herself (via drinking, drug taking, denying herself food) or meditating on the overwhelming fullness of love. Often, she too reaches a pitch of rapture, her songs not only speaking of abandonment but encouraging it in their incantatory rhythms and swelling crescendos. "I am free," she sings again and again, until we feel it too.

Freedom is not a state to be taken for granted. In The Dance Tree, there are explicit points to be made about the autonomy of women – "female rage and female desire" is how Millwood Hargrave characterises the novel's central preoccupation – and the power found in becoming an object of fear. Dancing is not always pretty. It can be ugly, scary, sweaty, full of jerking limbs and grimaced expressions. It is a very literal way of asserting autonomy. Look, it says, you cannot stop me from moving.

Dancing can be a powerful tool of physical protest – and indeed protests have been dismissed as choreomania (Credit: Alamy)

In the heavily claustrophobic religious setting of The Dance Tree, dancing also goes against the grain. It is, as Paracelsus so helpfully reminds us, much too pleasurable to be anything other than suspect. "Dance has such a huge role in so many cultures outside our own, particularly in Indian culture," Millwood Hargrave explains. "In terms of faith and movement… they are just absolutely perfect bedfellows, because the purest expression of devotion is in body." But within religious institutions that demand quiet piety, such gestures become dangerous. "It's a really interesting thing to me that these women will never have been encouraged to move…." continues Millwood Hargrave. "In every other way church is so theatrical in the place and time of the book: these beautiful buildings, scent, incense, the beeswax, the clothes, it's all so camp and so theatre. But once you're in there, you're still and you're silent... It's theatre, without the heat, without the actual bodily connection between people."

A dance plague for every age

Events of mass disorder have always captivated artists. There is something fundamentally fascinating in a moment where the social fabric breaks, convention replaced with much weirder and more inexplicable happenings. In the case of choreomania, what emerges is not only a sense of entrancement or self-destruction (another popular artistic theme), but physical protest. Currently, the idea of a dance plague registers not only as an oddity, but something more liberatory. As scary as an unstoppable dance might be, there is an allure to it too. What might happen if we allowed ourselves to be properly carried away? What could be achieved with that feeling if it was replicated in the bodies of hundreds of other people moving around us?

This was not always the case. As Gotman explores in her book, once upon a time a dancing plague – however it was conceived – was something to be viewed with suspicion. In her research on 19th-Century approaches to choreomania, she discovered an alarmed attitude wrapped up in colonial thought and fear of otherness. "There was a real articulation of a version of modernity, as being in contrast to what was understood as more feminine, more animal, more wild, and untamed," she tells me of the medical and historical writings she discovered in the Victorian era. "There was a racist and highly gendered discourse that was taking shape."

At that point, when contextualising new perceived instances of choreomania, the medieval period was a convenient frame for understanding it. "The medieval… was compared to the African, largely as this kind of backward, non-European, pre-modern [period]," she explains. The very concept of "dance mania" was a useful political tool, allowing cross-comparison with – and dismissal of – protests and practises involving any element of physical movement. Gotman gives the example of puppet ruler King Radama II, who took control of Madagascar in 1861. When his people showed their displeasure, "exercising their right to protest against these kingdoms [that] sold off their lands to the Europeans," with the king eventually deposed, it was easy for colonial missionaries to dismiss these actions as just another example of choreomania, transmuting a political protest into a mere instance of madness.

Now the prevailing mood has shifted. It is precisely the femininity and otherness of a dancing plague that makes it interesting. For today's artist or thinker, it is both historic curio and symbol. At the centre is a simple idea. A group of people start to dance and can't stop. But why they dance, and to what ends, remains an open-ended question: one that can be asked again and again, with different answers depending on what is being sought. Madness. Hunger. Protest. Freedom. Pleasure. Ecstasy. In the imagination, however, the dancers' feet remain forever in motion, moving to their own, inscrutable rhythm.

Dance Fever by Florence + the Machine and The Dance Tree by Kiran Millwood Hargrave are out now.

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France24 - World

After Syria trip, ICRC head says Assad 'aware of pressure of international environment'

Issued on: 13/05/2022 - 18:48

Marc Perelman Follow

Eleven years after the start of the conflict in Syria, the COVID-19 pandemic and the consequences of the war in Ukraine have made the economic situation in the war-torn country even worse. FRANCE 24 interviewed Peter Maurer, president of the International Committee of the Red Cross, who recently met President Bashar al-Assad in Syria. Maurer said Assad was "very aware of the international environment and the pressure it exerts on Syria" and that the Syrian leader was "grateful for the humanitarian work" but "crystal clear in his vision that things cannot go on this way".

Asked about the situation in Ukraine, where the ICRC has been involved in implementing humanitarian corridors, Maurer said the organisation "succeeded in some places – Mariupol, Sumy and others – in reaching populations that are difficult to access. We succeeded in doing some things but not enough, because trust between the parties is not there sufficiently to create humanitarian corridors that are more performing, more open, more safe for the population."

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Syria's Assad meets Iran’s supreme leader during Tehran visit

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L'Humanité

Lyes Louffok, porte-voix de l’enfance maltraitée

Portrait

Après avoir vécu lui-même tous les dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance, Lyes Louffok est devenu travailleur social et un défenseur intransigeant des enfants placés. Dans un livre édifiant, il dénonce l’absence de vision et de politique de l’état sur la question.

Camille Bauer

Le héraut est fatigué. « J’ai 28 ans, j’ai commencé à militer à 15 ans et j’ai beaucoup donné. Mais j’y prends moins de plaisir et je suis moins optimiste », lâche Lyes Louffok. Il faut dire que se battre pour les 300 000 enfants placés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), c’est se heurter à un tabou social. « Ce sujet met mal à l’aise. Parler des enfants de pauvres, cassés par les mauvais traitements, ce n’est pas glamour. Et, sur le plan électoral, ça ne rapporte rien », explique le jeune homme à l’allure gracile et aux yeux de biche. L’ex-enfant placé devenu à son tour éducateur a d’ailleurs tenté de s’inviter dans la présidentielle. Depuis l’association Repairs, qui aide les jeunes sortant de l’ASE, il a mené campagne et, en mars, il a publié un livre au titre provocateur, « Et si les enfants votaient ».

Des promesses non respectées

Il est fatigué, après un quinquennat éprouvant. « Ce furent cinq années horribles dans les relations avec le ministère, trois années sans interlocuteur au Conseil national de la protection de l’enfance », se souvient-il. Il s’ensuivit des allers-retours sans fin avec Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles, autour d’un projet de loi censé améliorer le sort des enfants placés, mais à la portée finalement limitée. Que ce soit sur l’obligation de prendre en charge les enfants jusqu’à leurs 21 ans, remplacée par un système de contractualisation avec les seuls départements volontaires, sur l’interdiction de les mettre dans des hôtels muée en autorisation temporaire, ou sur le refus de leur permettre d’être assisté d’un avocat, aucune des promesses n’a été respectée. « Cette loi n’était destinée qu’à communiquer sur un bilan fictif », résume-t-il amer.

« J’ai la même colère qu’à 18 ans, nourrie par l’inaction et le déni. Ne pas agir est un choix politique. Et j’ai toujours le même mépris pour la classe des adultes .» De son enfance, placé à la naissance, puis bringuebalé de famille d’accueil en foyer où il connaîtra violences sexuelles et maltraitance, Lyes Louffok a écrit un livre, « Dans l’enfer des foyers », paru en 2014 et récemment adapté en film. Les blessures sont encore ouvertes. « J’en paye encore le prix dans mon intimité, dans la difficulté à faire confiance, je suis dans un état d’alerte permanent .» Ce qui l’a sauvé, c’est d’avoir rencontré deux familles aimantes. « Il n’y a rien de plus important que l’amour pour se construire. Beaucoup d’enfants qui ont passé leur vie en institution sont détruits. Moi, j’ai eu la chance d’avoir un moment qui n’était pas horrible. Cela m’a donné un élément de comparaison qui m’a permis de ne pas banaliser la maltraitance. » À l’adolescence, celui qui était « violent, agressif et en colère » a une révélation à la lecture du livre de Samira Bellil, « Dans l’enfer des tournantes ». « Ce livre m’a fait comprendre qu’il n’y avait pas de fatalité. Il m’a permis de rencontrer des femmes extraordinaires qui m’ont formé », estime le jeune homme, qui a milité à Ni putes ni soumises. En parallèle, il reprend ses études pour obtenir, en 2012, une capacité en droit. Après quelques années auprès de femmes sans abri, il a décidé, en 2016, de devenir éducateur. Une façon de « rester aux prises avec les réalités du terrain pour pouvoir être porte-parole ».

Un système hérité des bagnes d’enfants

La dégradation de la situation à l’ASE l’inquiète. « Il n’y a jamais eu autant d’ordonnances de placement non réalisées. Dans certains départements, il faut attendre trois ans pour une mesure d’accompagnement », se désole-t-il. S’y ajoute le sort des jeunes étrangers, qui sont traités comme des migrants à rejeter et non comme des enfants à protéger. Au cœur de son combat, la volonté que l’enfant soit « un sujet de droit et pas la propriété des familles », pour qu’on remplace le terme d’autorité parentale par la « responsabilité parentale ». Il aimerait que la France regarde son passé en face, celui des bagnes et des colonies d’enfants, dont le système actuel est l’héritier. Il évoque cet inconscient collectif qui voit encore les enfants placés comme des délinquants, à l’image de cet enseignant qui lui avait demandé : « Qu’as-tu fait pour te retrouver dans un foyer ? »

Malgré la lassitude, le militant concède quelques notes positives. « La question de la protection de l’enfance est devenue plus visible. Je remercie les féministes, car sans elles le droit des enfants n’aurait pas avancé. Ce sont deux combats intimement liés, en raison du poids du patriarcat », estime-t-il. Autre source d’optimisme, l’arrivée d’une nouvelle génération d’éducateurs. « Avec eux, la question de l’affect, qui était interdite, est de moins en moins taboue », se réjouit-il. C’est au niveau des politiques qu’il aimerait voit un changement de paradigme. « Les enfants placés ne sont pas une charge. Leur protection, ce n’est pas un coût, c’est un investissement. »

éducateursprotection de l'enfance
BBC

It's more than just losing your home; it's losing your whole identity - Stuart Eaves

Gazing out across the glistening ocean as his dog Lucy races along the beach, 72-year-old Stuart Eaves says there is nowhere else in the world he would want to live.

Eaves has lived in Fairbourne, a tiny Welsh village nestled between Snowdonia National Park and the Irish Sea, for 26 years. He knows everyone in the 700-strong community. He runs the local campsite, and raised his five children here.

"It's such a lovely place to live. There's not a lot of money here but it's got what money can't buy: peace, tranquillity, security and community," he says.

But all of that is under threat; Fairbourne is facing an existential crisis. The tiny village has been identified as being at high risk of future flooding because of climate change, with residents told it is beyond saving.

In 2014, Gywnedd Council, which has oversight of Fairbourne, said it would not maintain flood defences indefinitely and that from 2054 the village will no longer be inhabitable. The council plans to "decommission" the entire village, dismantling all homes, roads, shops and infrastructure, and turn it back into marshland.

But Fairbourne residents are refusing to accept that their community is lost to the sea and are furious they have not received any compensation or assistance from the council. Climate experts say that other coastal communities in the UK face a similar fate and that the government must put plans in place to support people who are forced to move because of climate impacts. Some argue the UK could emulate models of flood management from other countries, such as the Netherlands, which has been battling rising water for centuries and has devised a novel approach to tackling the issue.

It's a question that faces communities all over the world, with hundreds of millions of people facing displacement due to climate impacts by 2050. Finding solutions to help people with losing their homes is becoming an imperative of our age.

Climate models show Fairbourne's flood risk will increase drastically over the next 30 years. (Credit: Getty Images)

Low-lying Fairbourne is vulnerable to flooding from multiple sources: the sea, a nearby estuary and river run-off flowing down from the hills. The flood risk is projected to increase drastically over the next 30 years.

"The latest forecasts predict that it would not be safe or sustainable to defend Fairbourne beyond 2054," says a spokesperson for Gwynedd Council. They attribute this to several factors: accelerating sea level rise, an increased likelihood of severe storms caused by climate change, and the unique geological conditions surrounding the village.

Five years ago, Natural Resources Wales (NRW), the organisation responsible for flood management in Wales, spent £6.8m ($8.8m) on strengthening 1.8 miles (2.9km) of concrete tidal defences to protect more than 400 properties in Fairbourne from storm surges and flooding, and to rebuild the outfalls, where the water drains, of the rivers Henddol and Morfa. Defending Fairbourne from flooding requires constant maintenance, with annual costs totalling around £19,000 ($24,000), according to NRW.

"We are fighting nature to provide a level of protection for people," says Sian Williams, head of operations in North Wales for NRW.

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Fairbourne's first line of defence from the ocean is a shingle bank made of small, round pebbles which has formed naturally since the end of the last ice age 14,000 years ago.  

But these defences will not hold back the water forever. Big storms and high tides are eroding the shingle bank, leaving residents exposed to the sea, says Williams. By 2054, sea levels are projected to rise by over 1m (3.3ft) under a worst-case scenario. "2054 is the tipping point when the cost-benefit no longer stacks up to maintain the flood protection systems," says Williams.

From 2054, the costs of maintaining the flood defences, estimated at £115m ($142m) over the next 100 years by the council, exceed the economic benefits (namely the value of properties) which the council estimates at £70m ($87m).

The villagers are furious at the proposal to abandon the village and have refused to accept that they will be forced to leave behind their homes and community. The council's decision "has destroyed people's lives and livelihoods", says Eaves. "It's devastating."

Fairbourne's residents are not only fearful of losing their homes and jobs. They say the council's decision also threatens their way of life and community values.

"People here have no fears, we go for a walk when it's dark and don't lock our doors," says Eaves. "Everyone knows each other and talks to each other. If we have to move, we've got to abandon this way of life and learn to live in a new way. It's more than just losing your home; it's losing your whole identity."

Stuart Eaves says the council's decision to dismantle Fairbourne "has destroyed people's lives and livelihoods" (Credit: Isabelle Gerretsen)

But could there be other options for Fairbourne? In some parts of the UK, communities are taking matters into their own hands due to inadequate government measures to protect them from flooding.

Villagers in Lancashire built their own £100,000 ($125,000) flood defences after they were initially refused government aid in 2016. They made the decision after 100 properties were badly flooded in Churchtown and two neighbouring villages in 2015 following heavy rainfall.

When the council told them that they didn't qualify for funding, Churchtown residents raised £30,000 ($37,000) to build a clay and brick embankment, designed by local farmers. The Environment Agency then provided the remaining £70,000, saying the embankment was the UK's only resident-built flood relief scheme.

The embankment, which is maintained by residents, held and kept all houses dry when storms Ciara and Dennis hit Churchtown in 2019, says Siriol Hogg, the founder of the Churchtown Flood Action Group. Hogg had to leave her home for 15 months after it flooded in 2015. "It was terribly distressing," she says, noting the experience forced her to seek medical support for anxiety. "The people of Fairbourne must be under such mental strain and feeling such grief."

Along with other Fairbourne residents, Eaves put forward a proposal last month to Gwynedd Council for the construction of 100 tetrapods – four-legged concrete structures that are used to dissipate the force of incoming waves and prevent coastal erosion. They estimate that it will cost around £50,000 (£62,500). Tetrapods are widely used as coastal defences in Japan. "It would extend the life of the village quite dramatically," says Eaves.

Installing the tetrapods will be like "creating an artificial reef," says Angela Thomas, clerk of the community council. "They will take the sting out of waves coming in."

Thomas says the cost of constructing tetrapods is a "drop in the ocean" compared to the planned spending to dismantle Fairbourne, which could cost an estimated £27m ($34m), according to a demolition and site clearance budget, drawn up by Ultimate Engineering Solutions and seen by BBC Future. "Why is that money not spent on defending Fairbourne?" says Thomas.

Gwynedd Council declined to comment on the specific proposal, saying: "We have a responsibility to carefully consider all the available data and independent expert advice and to discuss the possible options with local people. Ignoring all the evidence of the increasing risks of severe flooding to the community would be irresponsible."

Living with water

The UK could also look across the channel for inspiration when weighing up whether and how to relocate communities due to increasing flood risk and sea level rise.

"We have said to the council [they] should look at how the Netherlands is managing the water," says Eaves. "It is one of the wisest solutions: to look abroad and see how others are handling a similar problem."

For more than 1,000 years, the low-lying Netherlands has been trying to keep water at bay and protect communities from flooding, relying on an elaborate network of dykes. But realising the risks from intensifying climate impacts and rapidly rising water levels, the country changed its long-standing flood strategy in 2006, when it launched the Room for the River programme.

Rather than constantly fighting the water, the aim was to learn to live with it, creating more space for the rivers to grow by lowering floodplains and broadening river channels.

"Whereas we first fought nature… we started thinking instead: how can we restore nature and prepare the country for even more water?" says Hans Brouwer, an engineer at the ministry who led the programme.

The programme also transformed farmland into floodplains. This meant people living near the selected rivers were informed about the flood risk and, in some cases, encouraged to relocate. Approximately 250 households were relocated throughout the 12-year programme.

Many of these people felt similar to Fairbourne residents when they were first presented with the prospect of moving.

"I don't recall a single project which didn't start with resistance," says Brouwer. "But they realised it would not end after Room for the River and that if they don't adapt their environment now, [flooding] will happen in 20-30 years."

Some argue the UK should emulate the Netherlands' flood management model - the low-lying country has been battling rising water for centuries (Credit: Alamy)

Local councils were also given the option to come up with their own alternative plans to tackle water levels in the region. When they were told that staying put long-term wasn't an option, farmers living in Overdiepse Polder, a low-lying area in the southeast, came up with a novel solution: to build a series of mounds large enough to accommodate new farms and high enough to keep the rising water at bay.

"People didn't always have to leave their area. When it was possible, new and safe houses were built in the floodplains – for example dwelling mounds," says Brouwer.

Meanwhile, the people who do decide to move away because of the flood risk can sell their homes to the Dutch government for a "fair price, as if it was in a protected area", says Brouwer. The government is then responsible for selling the property, assuming it is still safe to inhabit, and bearing the loss, he explains. If people choose to stay in the flood-prone area, the government will cover any damages in the case of flooding, he adds.

Involving the local community in the decision-making process, as well as offering them support with selling their homes and finding a new home or farm, is critical, says Brouwer. Every project is different and it is important that the government takes the time to understand the history, culture and concerns of the local community, and build trust and respect, he says.

Holding the line

Fairbourne residents say they have been unfairly targeted. "We've been branded climate refugees," says Clare Walker-Din. "I don't think we're ever going to get rid of that stigma."

They say other communities facing severe flooding and sea level rise haven't been told to relocate. "There are places on our coast that are in far more serious straits than we are," says Thomas.

In fact, 1.2 million homes in England alone, 4% of existing homes, are at 0.5% or greater risk of annual flooding by 2080, according to a 2018 report by the UK Committee on Climate Change (CCC).

Economic damages from flooding and erosion currently cost more than £260m per year on average in England, according to the CCC.

This will rise to £393-£411m ($485-$507m) by 2050 and £529-£582 ($653-$718m) by 2080 under a 2C warming scenario, says Dawson. 

We've been branded climate refugees – Clare Walker-Din

Despite this economic proposition, the UK government's default is to "hold the line" and provide protection by constructing and maintaining flood defences.

"There is an optimistic tendency to hope that things will improve in five years, that maybe there will be more money or an injection of support," says Richard Dawson, professor of earth systems engineering and a member of the CCC's adaptation committee.

But the CCC report found that holding the line this century is not cost-beneficial for 53-66km (33-41 miles) of coastline. This means that the costs of defending this area of coastline exceed the benefits, which are calculated based on the value of the properties that will be protected by the coastal defences, says a CCC spokesperson.

"Unless there is more money invested, it is unrealistic to expect that the line will be held everywhere," says Dawson.

Community engagement is key to adaptation plans, he says. "The more time people have to adjust to things, as long as appropriate resources are invested, that mitigates the impacts."

No plan

None of this has happened in Fairbourne, residents say. Eight years have passed since the council's decision and they are still waiting to hear about a relocation plan and whether they will receive any financial support.

Thomas says residents have not been offered "a penny of compensation" or any assistance with moving away from Fairbourne. "[My partner and I have] our retirement plan and our pensions, [but] now we're afraid to spend any money in case we're turfed out, because there's no compensation," she says.

Following Gywnedd Council's decision, house prices nosedived and banks stopped providing mortgages. During the pandemic, house prices rose again as demand for countryside properties skyrocketed, but the only people who are able to buy are cash buyers who don't need a mortgage, says Thomas.

But a spokesperson for the council says that ignoring the evidence of the increasing risks of severe flooding to the community would be irresponsible. "We fully appreciate that this is a very difficult situation for local residents and every effort has and will continue to be made to support the community through the process," they say.

They are looking to commission a health impact assessment to respond to the welfare needs of the community.

Thomas argues that what the council is proposing will make people homeless. "You don't decommission a village so callously," she says. "You decommission a nuclear power plant or an old factory." She would like to see a similar compensation scheme introduced to the one devised by Room for the River. "If there was a [council] offer of compulsory purchase at market value or above, there would be people here who would go for that," she says.

The Netherlands has helped 250 households relocate to avoid rising water levels, providing them with compensation and assistance (Credit: Alamy)

The emissions from train travel it took to report this story were 13.3kg CO2. The digital emissions from this story are an estimated 1.2g to 3.6g CO2 per page view. Find out more about how we calculated this figure here.

In the meantime, Fairbourne's residents are staying put.

Kate Hamilton, who lives in Fairbourne with her six children and husband, says she won't consider moving until her children have grown up and left home. 

"We are taking one day at a time. In 10 years we might move, but at the moment, the benefits outweigh the risks," she says.

Eaves says that more people are moving into the village rather than leaving. "They don't care about [potential] flooding. They come for peace and quiet," he says. "The way of life here, you can't replicate that."

If moving is the only long-term option, Eaves says the council should buy a large plot of farmland where residents can move in future. "Then people have a plot of land which they can build a house on or they can sell their individual plot and move," he says.

Relocating everyone to one place is exactly what a tight-knit farming community in Illinois, the US, did in the 1990s. After suffering devastating floods, the entire community left the floodplain and moved uphill, where they rebuilt their town. The town of Valmeyer became an early model of one of the most radical ways to adapt to the climate crisis: moving people and their assets away from danger.  

But replicating the "village spirit" will be impossible if Fairbourne residents do have to relocate, says Eaves. "The village works as it is because of where it is."

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L'Humanité

En Ardèche, la chasse aux étudiants étrangers venus d’Ukraine est ouverte

Actu

Forcés par l’invasion Russe d’abandonner leurs cursus universitaires, ces jeunes africains réfugiés en France sont menacés d’expulsion.

Émilien Urbach

Étudiant en cyber-sécurité, inscrit depuis cinq ans à l’Université d’Odessa, il a fui à l’annonce des premiers bombardements russes sur l’Ukraine. Passé par la Pologne, puis par l’Allemagne, il a été orienté, à son arrivée à Paris, vers un Centre d’accueil mis en place par la préfecture d’Ardèche, à Darbres. Mais à partir du vendredi 14 mai, Willy sera considéré en situation irrégulière et expulsable du sol français.

A la discrétion des préfets

Sa différence avec les autres réfugiés venus d’Ukraine : sa peau noire et sa nationalité ivoirienne. « Je ne suis pourtant pas un sans-papiers, rappelle-t-il fermement. Je suis arrivé en Europe légalement. Je disposais, en Ukraine, d’un titre de séjour en bonne et due forme. Je payais mon logement et ma scolarité. Imaginez tout ce que mes parents ont investi pour que je puisse suivre ces études. Et il faudrait que je rentre sans aucun diplôme ? »

L’application en France du dispositif d’urgence déclenché le 4 mars par l’Union européenne pour accueillir ceux qui fuient l’Ukraine, exclut d’emblée « les ressortissants de pays tiers en mesure de regagner leur pays d’origine dans des conditions sûres et durables » . Le ministère de l’intérieur laissant à la discrétion des préfets l’examen individuel « du droit au séjour de ces personnes ».

« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine

Ils étaient une vingtaine, avec Willy, à être reçus par le préfet d’Ardèche début mars. Parmi eux, une dizaine d’étudiants originaires de pays africains. Alors que les ressortissants ukrainiens ont immédiatement bénéficié de la protection temporaire et d’importantes aides sociales, ces derniers n’ont obtenu qu’une autorisation provisoire de séjour (APS) de trente jours.

« Le préfet leur a d’abord dit que s’ils trouvaient un emploi ou une inscription en fac, l’APS serait prolongée, insiste Hervé Giot, président du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) d’Aubenas. Rapidement, certains avaient trouvé des promesses d’embauche en CDI, d’autres avaient reçu l’accord d’Universités, à Grenoble et Marseille notamment, pour leur inscription. Mais au lieu de tenir sa promesse, le préfet leur a remis une Obligation de quitter le territoire (Oqtf) d’ici un mois. »

Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

Le mercredi 27 avril, lorsque le militant associatif arrive aux Mésanges, le centre de la Fédération des œuvres laïques (Fol), où la préfecture héberge les exilés d’Ukraine, plus aucun des jeunes Africains ne répond à l’appel. « La plupart sont allés tenter leur chance dans d’autres pays », indique Claire Lamine, conseillère municipale DVG de Darbres. Ailleurs en Europe, les autorisations provisoires de séjour s’étalent sur six mois et sont renouvelables. Une situation largement plus confortable pour se reconstruire et entamer des démarches.

L’angoisse de se retrouver facilement expulsables

« La plupart de mes amis sont partis en Belgique ou en Espagne, confie Willy. Moi je suis retourné à Paris. En Ardèche, on est très bien logé et nourri, mais c’est très enclavé. Ici, je suis entouré de personnes qui peuvent plus facilement m’orienter dans mes démarches. »

L’angoisse de se retrouver coincés et facilement expulsables a sans doute aussi joué dans le choix de ce départ soudain. « Ils ont eu peur d’être pris dans une nasse coupée du monde, considère Hervé Giot. Ils sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs. »

Mamadou et un autre étudiant guinéen, comme lui, ont, pour leur part, rejoint Nancy, où ils sont accueillis par l’association Pottal fii bhantal France. « On n’a droit à rien, explique le jeune homme. On nous empêche de travailler alors que des employeurs dans des secteurs sous tension nous proposent des contrats. On nous empêche de nous inscrire à la fac alors que des universités sont prêtes à nous accueillir. En Guinée, mon avenir est bouché. La situation politique est très instable et ma famille a payé des milliers d’euros pour que je parte étudier en Europe. Je ne peux pas rentrer. »

« On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi »

Pour tous ces jeunes, la guerre en Ukraine pourrait bien mettre fin à tous leurs projets d’avenir. On aurait pu imaginer que la solidarité prônée par les États européens, surtout en terme militaire, puisse s’étendre à des formes de collaborations entre les milieux universitaires pour l’accueil de ces jeunes cerveaux dans lesquels l’Ukraine avait bien voulu croire. Les écoles françaises ont, par exemple, immédiatement été ouvertes aux enfants ukrainiens dès leur arrivée.

« Je trouve absolument injuste ce traitement inéquitable et le fait qu’on ne permette pas à ces étudiants de reprendre des études équivalentes dans notre pays alors qu’ils sont victimes de la même situation de guerre que les Ukrainiens », s’insurge Claire Lamine. « On est des êtres humains comme eux et on a vécu la guerre aussi », abonde Hani, un autre de ces étudiants, algérien pour sa part, ayant fui l’Ardèche pour essayer de poursuivre dorénavant ses études en Allemagne.

Mettre en place des recours devant le Tribunal administratif

Au lieu d’être accueillis et protégés, depuis leur départ d’Ukraine, ils auront d’abord été parqués dans le froid à la frontière polonaise, dépouillés de leurs affaires sur leur parcours d’exil. Arrivés en France, ils sont maintenant la cible du préfet. « Pas étonnant qu’ils décident de fuir, continue Hervé Giot. Aujourd’hui, ils sont lâchés dans la nature sans accès à leurs droits fondamentaux. Les autorités leur disent de demander l’asile. Mais c’est une supercherie. Ils ne sont pas partis de chez eux en quête d’un refuge mais pour faire des études et rentrer chez eux. L’asile ne leur sera jamais accordé. »

Les associations ardéchoises tentent maintenant de reprendre contact avec chacun d’entre eux. Démarches particulièrement compliquées, puisque bon nombre sont partis dans d’autres pays européens.

L’objectif des militants solidaires est de mettre en place des recours devant le Tribunal administratif. La loi prévoit qu’ils puissent le faire dans les deux mois suivant la notification de leur Oqtf. Elles s’en trouveraient immédiatement suspendues. Et le responsable du Mrap d’ajouter : « La seule solution est qu’un juge conteste la décision du préfet et autorise ces jeunes exilés à poursuivre leurs études en France. »

Réfugiés ukrainiensaccueil des migrants
France24 - World

France’s unprecedented drought shows climate change is ‘spiralling out of control’

Issued on: 11/05/2022 - 17:17

Aude MAZOUE

As global warming accelerates, the spectre of drought haunts France’s once verdant farmland. Even now, before the start of summer, 15 administrative départements have had to restrict water use while farmers warn that the current situation will have an adverse impact on crop yields.   

Few people in France are talking about this looming catastrophe – but all the signs of a record drought are there.

“No region has been spared. We can see the earth cracking every day. Yesterday I was at a farmer’s house in the Puy-de-Dôme region [in central France]; he was watering the wheat. If things carry on like this, farmers who can irrigate their crops will be able to deal with it but the others will face a dramatic reduction in their yields,” Christiane Lambert, the head of France’s biggest agricultural union the FNSEA, told AFP on Monday. 

Since last autumn we’ve seen “huge droughts” in Spain and Portugal and the same phenomenon has spread to southern France, Lambert said. But “what is unusual this season is that drought is affecting regions north of the Loire”, the river that divides southern and northern France. 

‘The water tables couldn’t be filled’ 

The French agriculture ministry is all too aware of the crisis. “Winter crops such as wheat and barley, currently growing [before cultivation later on], are starting to experience conditions that will affect yields,” a spokesperson said. The hot and dry weather France has seen over the past few weeks could also affect spring crops like corn, sunflower and beet – as well as the fodder needed to feed livestock. 

Drought will not only undermine the food supply but has effects further afield. “As well as farming, drought has a huge impact on a lot of other things – like buildings,” warned hydrologist Emma Haziza. “We’re seeing more and more houses collapsing. This is unprecedented in France. The damage droughts create is more expensive to deal with than [the consequences of] floods and it will have huge long-term economic consequences.”

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France’s energy flows could also be affected. “What’s more, drought has a negative impact on energy production, as nuclear power plants need a lot of water to cool the reactors.” 

A rise in temperatures this April – even after the first day of the month saw snowfall in France – caused a 25 percent drop in rainfall from normal patterns. This heatwave is “remarkable in terms of how early it is, how long it is lasting, and how widespread it is geographically”, France’s Meteorological Office said. 

Combined with unusually low rainfall last winter, these conditions have produced the current drought: A deficit of rain over two successive seasons meant “the water tables couldn’t be filled”, Haziza said.

“So very quickly we ended up in a critical situation – before summer has even started.”   

For Haziza, who studies how water is distributed and circulated around the planet, the reasons for the current shortage are clear.   

>> ‘Humanity is bullying nature – and we will pay the price,’ WWF chief tells FRANCE 24

“The lack of rain is directly caused by climate change; there’s no doubt about that,” she said. “Drought is one of the first consequences we can see. As things stand, this phenomenon is occurring sooner and sooner and becomes more widespread every year.” 

Indeed, this is the first time France has endured what meteorologists call a “flash drought” – a phenomenon usually experienced by countries that are more hot and arid, with soil and crops drying up in just five days. 

‘Spiraling out of control’   

Drought has hit some regions particularly badly – especially in southeastern France, the east of the country and the Poitou-Charentes region in the west. “Some regions’ water tables manage to fill up easily while others don’t,” Haziza said. “But now, even regions that thought they wouldn’t have a drought, like northern France – not to mention large parts of northern Europe, including Belgium – are beginning to suffer from its effects.”   

By imposing restrictions on those 15 départements, the French government is managing the crisis – but remains far from tackling its root cause. The measures vary by département – from banning people watering gardens or fields at specific times to a total ban on using water for washing your car.      

After talks with France’s water companies and farmers’ representatives, the agriculture ministry announced that the Third Agricultural Revolution, a fund launched in April aimed at helping farmers deal with climate change, will be doubled to €40 million.       

The French government also announced in late April that water companies could spend an extra €100 million to help farmers adapt to climate change or to create new reservoirs. 

France has done better than most developed countries at responding to the threat of climate change, and began transitioning away from fossil fuels to nuclear power in the 1970s. President Emmanuel Macron has recently reiterated his support for nuclear energy.

>> France unveils nuclear power overhaul – with an eye on China

Even so, measures aimed at dealing with the current drought are nothing compared to the forces of climate change driving it. France must make long-term changes to its agricultural model, Haziza said, including a shift from its current production-oriented paradigm – which fuels the drought problem by driving deforestation.

“The whole system is spiralling out of control,” she said. “We’re running head on into climate change.” 

This article was translated from the original in French.

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Wildfires, heatwaves may be the ‘new normal’ as UN releases damning climate report

BBC

It's really classic for porteños, people from Buenos Aires

At a bustling counter inside Güerrín, a central Buenos Aires pizzeria, a young server in a red-and-white uniform dished out slices. Laid out before him was an abundance of thick, golden pizzas, their toppings a bright blend of green olives, red peppers and crispy melted cheese. The queue reached almost to the door, as he cut the portions with movements as lean and efficient as a juggler, the wedges disappearing in minutes. 

Every so often, he turned to a stack of what look like crumbly pieces of pizza base and flicked a portion onto a slice as he served it. The result looked like a pizza sandwich, the mozzarella melting slowly out from between the layers. This extra topping isn't actually from pizza at all but a thick, baked chickpea pancake called fainá.

Made from just chickpea flour, water, oil, salt and pepper, fainá is not complicated. At one of the restaurant's enormous ovens, I watched as a chef whisked the ingredients into a dribbly batter, poured it into a flat, round metal pan and carefully pushed it into the oven on a long, metal peel. Over the next five minutes or so, large bubbles pulsated on the surface. In the back corner, a blazing log fire heated the oven to almost 400C. The whole kitchen was sweltering and the aroma of baking suffused the air. When the fainá came out of the oven, it was golden-yellow with dark patches, like a harvest Moon. It would serve 20 to 30 people.

At Güerrín, they go through 600-700 portions of fainá a day, according to Mauricio Nunes Aleixo, the restaurant's night shift manager. "It's really classic for porteños, people from Buenos Aires," he said. "It's different for people from the other provinces; sometimes they don't even know what it is." (Fainá is also eaten with pizza in Uruguay, which is just across the River Plate from Buenos Aires and has close cultural ties to the city.)

Avenida Corrientes is Buenos Aires' answer to Broadway or the West End (Credit: Marcelo Endelli/Getty Images)

With five ovens, seating for 800 and premises that stretch the depth of an entire city block, Güerrín is a palace to pizza. It's located on Avenida Corrientes, a theatre district that's the Argentine capital's answer to Broadway or the West End. The restaurant has long been frequented by people from all walks of life, from glamorous thespians to hippy backpackers. Previous customers even include former presidents Raúl Alfonsín and Mauricio Macri, according to Nunes Aleixo. But no matter who's eating it, porteño pizza is decidedly humble in origin.

Nicknamed pizza a caballo (horseback pizza), pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca, probably in the early 20th Century according to Carina Perticone, a semiologist and anthropologist researching literary representations of local food at Argentina's Universidad Nacional de las Artes.

The recipe for fainá arrived with Genovese migrants, who came from northern Italy to Buenos Aires in the 19th Century. In Italian, the chickpea pancake is known as farinata (the word farina means "flour"), and the name "fainá" stems from the Genovese dialect. By the turn of the century, fainá could be found in the stores and street stands of the La Boca, Mercado de Abasto and Paseo de Julio districts, according to Perticone. By 1926, a baker nicknamed "Tuñín" was selling fainá and fugazza, another pizza-like favourite made of dough and onions, to fans heading to games at the Boca Juniors football club in the dockside barrio of La Boca.

Pizza a caballo (horseback pizza) looks like a pizza sandwich, with mozzarella melting out from between the layers (Credit: Amy Booth)

"It was like a place to stop by, to eat standing up. But all the famous Boca football figures passed through there; it was very popular," Perticone said. In immigrant barrios with large Italian populations, fainá was "the original Buenos Aires street food".

We'll probably never know for sure why porteños started eating fainá on top of their pizza. Perticone suggests it might have been a practical way for hurried workers to eat on the go. Chickpeas were a cheap source of protein for the working class who didn't always have access to meat, added Francesca Capelli, a sociolinguist at the Salvador University's School of Modern Languages research institute.

In Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that

One thing is for sure: in Italy, "it wouldn't even occur to anyone" to eat fainá like that, Capelli said. Unorthodox? Perhaps. But the pair are a good fit: the subtle, creamy texture of the fainá softens the acidity of the tomato sauce and moderates the greasy tang of the cheese.

Pizza with fainá started as an Italian import, but has become a porteño classic (Credit: Amy Booth)

At first, the polite society of Buenos Aires took a dim view of Italian immigrants and their food. "There was a really strong anti-Italian sentiment, People thought they were mafiosos," Capelli said, pointing out that the notorious Galiffi gang was kidnapping and extorting in the Argentine city of Rosario in the 1920s and '30s.

However, porteños soon started to abandon their snobbery towards pizza and fainá, and pizzerias started to pop up all over the city. Pizza and fainá are often accompanied with sweet muscat wine, and the trio was immortalised in a song by Buenos Aires blues band Memphis La Blusera, which paints the food-and-drink pairing as a universal companion to the bustle of people coming and going from the theatres along Avenida Corrientes.

"Tuñín's fainería became so popular that politicians, artists, footballers, businessmen went, but workers and tango dancers went too. The classes mixed," Perticone said.

In Buenos Aires, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well (Credit: Amy Booth)

In Los Campeones, a pizzeria five blocks from the Boca Juniors stadium, it's clear that the link between fainá, football and popular culture remains alive and well. The walls are a mosaic of photos of sporting greats. The night I was there, the team was playing a Copa Libertadores match, and the waitstaff's eyes were glued to the game.

"A slice of pizza and fainá… is something that the average worker can treat themself to without having to spend a lot of money," said Matías Menéndez, a manager at Los Campeones. "Football in this country encompasses a wide range of social classes, and when they go to a game, everyone goes to see the same thing, to enjoy a football match." The pizza goes hand in hand with the match, he added. "We have clients who don't go to the game without stopping by for a slice."

A good fainá has to have "a creaminess, but the base and the top [should be] crispy", Menéndez said. On the counter behind him, a fresh fainá was slightly singed around the edges, as though someone had ironed it for too long.

He recommends heating the tray with a little oil before adding the batter to stop it from sticking and giving it a quick bang on the kitchen counter to make sure the mixture is even with no holes. "It's like a good omelette, it looks very easy but it isn't," he said.

Pizza topped with fainá likely developed in working-class Italian migrant barrios such as La Boca (Credit: Hemis/Alamy)

Today, creative variants of fainá are cropping up in cafes across the city. Spring onions are a popular and typically Argentine addition, according to Perticone, but some restaurants serve it with pizza toppings and even stuffings such as ham and peppers. The plethora of cheese-free offerings make it a great option for vegan and lactose-free diners. It's usually gluten-free, although some restaurants do add a little wheat flour.

Fainá may have started life in Buenos Aires as an Italian import, but today, it has become an indisputably porteño classic with serious staying power. And the city's slice wouldn't be the same without it.

Culinary Roots is a series from BBC Travel connecting to the rare and local foods woven into a place's heritage. 

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Valeurs Actuelles

L’inéluctable hausse des impôts

Deux semaines après la réélection d’Emmanuel Macron, la pression monte. Vu le rythme de la progression de la dette publique et face à une croissance nulle au premier trimestre, le prochain gouvernement devra manœuvrer habilement pour gérer ses rentrées fiscales. Certes, Emmanuel Macron affirme qu’il « n’y aura pas de hausse d’impôts, non ! », ajoutant même pendant sa campagne : « Nous les baisserons. Je peux le dire avec d’autant plus de crédibilité que nous l’avons déjà fait », mais les perspectives s’assombrissent jour après jour. Lorsque la situation financière du pays l’imposera, le gouvernement n’aura pas le choix et c’est avec davantage de voracité que les contribuables seront ponctionnés.

Bien sûr, le président en campagne a rassuré les Français en excluant toute nouvelle augmentation de l’impôt sur le revenu. Il est vrai qu’il a aussi proposé d’assouplir la fiscalité sur les héritages en relevant l’abattement en ligne directe de 100 000 à 150 000 euros et ceux en ligne indirecte uniformément à 100 000 euros. Et il a promis de ne pas élargir la base de calcul de l’impôt sur la fortune immobilière et de ne pas restaurer l’impôt de solidarité sur la fortune. Il n’y a, pourtant, aucun élément de nature à tranquilliser les épargnants.

Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts

Car une petite musique tourne en boucle depuis quelques semaines et donne toutes les raisons de s’inquiéter. L’épargne des Français atteint des sommets. L’assurance vie a réalisé son meilleur début d’année depuis 2011 (8,4 milliards collectés au premier trimestre). Le Livret A a fait encore mieux (12,2 milliards). Le total de l’épargne atteint désormais 6 000 milliards. « De là à ce que le gouvernement nous explique que si les Français ont beaucoup trop épargné pendant la crise sanitaire, c’est parce que l’État a maintenu les niveaux de revenus, il n’y a qu’un pas », décrypte Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation iFrap. Et il est possible qu’il reprenne d’une main ce qu’il a donné de l’autre. « Chacun a peur de l’avenir et anticipe une hausse des impôts » , assure-t-elle.

Taxe exceptionnelle, retour à la taxation progressive de l’épargne, hausse de la CSG…, les pistes sont multiples et parfaitement identifiées par l’ancien gouvernement, qui ne s’est pas privé d’augmenter de 1,7 point la CSG au début du précédent quinquennat (portant son taux à 9,2 % sur les revenus d’activité et sur le capital et à 8,3 % sur les retraites). Il n’y a pas besoin d’être prophète pour comprendre que l’assurance vie, avec environ 1 800 milliards d’actifs, constitue un début de solution au problème de la dette publique.

Une taxe financière de 10 % sur l’épargne positive

Le nouveau gouvernement d’Emmanuel Macron pourrait être tenté de s’attaquer à cette manne financière, pour ne pas dire à cette source miraculeuse. En 2020, le député centriste Patrick Mignola avait proposé de taxer le capital considéré comme « improductif » à hauteur de 0,5 % sur les contrats d’assurance vie de plus de 30 000 euros… ce qui permettrait de récupérer 9 milliards.

L’idée n’est pas nouvelle. Le FMI avait, pour sa part, proposé d’instaurer une taxe financière de 10 % pour les ménages disposant d’une épargne positive (après déduction des emprunts). Ce qui, dans les faits, reviendrait à taxer prioritairement les retraités. Un tel prélèvement pourrait rapporter cette fois jusqu’à… 100 milliards d’euros dans les caisses de l’État. Comme le résume Agnès Verdier-Molinié, « l’assurance vie, présentée de longue date comme le placement idéal et préféré des Français, pourrait se révéler à terme comme le placement piégeux par excellence ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

La bonne nouvelle. À Draguignan, un dispositif pour la réinsertion des détenus

Actu

Alexandre Fache

C’est une initiative inédite qu’a menée, mardi, la maison d’arrêt de Draguignan. Baptisée « Place de l’emploi », elle a permis à 150 détenus (sur les 600 de la maison d’arrêt) de rencontrer d’éventuels futurs employeurs, pour préparer au mieux leur sortie de prison. « L’objectif, c’est de favoriser l’insertion professionnelle des détenus et de prévenir la récidive », explique à l’AFP Pierre Pech, directeur adjoint de l’établissement. « Je sors dans treize jours, ma priorité, c’est de retrouver un travail », abonde Eddy, l’un des détenus venus profiter du dispositif. Parmi les entreprises présentes, le Decathlon de Trans-en-Provence ou la société Pizzorno Environnement, qui gère collecte et tri des déchets. « Notre fondateur a toujours eu le souci de jouer un rôle social », justifie une de ses salariées. L’opération est le fruit d’un partenariat avec l’antenne régionale de Pôle emploi. Sa représentante l’a dit aux intéressés : « Après votre sortie, je ne veux surtout plus vous revoir ici ! »

France24 - World

The rise and fall of a political dynasty that brought Sri Lanka to its knees

Issued on: 10/05/2022 - 22:16

Leela JACINTO Follow

At the height of their power, four brothers from Sri Lanka’s Rajapaksa dynasty held the presidency and the prime minister’s office as well as the finance, interior and defence portfolios, among others. But just when the Rajapaksa clan seemed invincible, an economic crisis of their own making led to their undoing. But does that spell the end of South Asia’s most powerful political family?      

On August 12, 2020, an extraordinary display of family power was under way at the Temple of the Sacred Tooth, one of the most sacred Buddhist sites in Sri Lanka, in the central city of Kandy, the political capital of ancient kings in the island nation.

Following a landslide victory in August elections, Sri Lankan President Gotabaya Rajapaksa swore in a cabinet that included two of his brothers and two nephews, sharing multiple portfolios among the family.

The Rajapaksas have a tradition of temple swearing-in ceremonies, a symbolism-heavy acknowledgment of the Sinhala Buddhist populism that kept propelling them into power. Over the past few years, as the family’s political fortunes enlarged, the investiture entourage of officials, diplomats and media teams dutifully trekked to sacred temples on historic sites, where yet another Rajapaksa was granted yet another portfolio.

The concentration of power and mismanagement though, have been unholy.

At the inauguration of the new cabinet, the president took on the defence portfolio, contravening a constitutional amendment barring the country’s head of state from holding a cabinet post.

His powerful brother, Mahinda Rajapaksa, became Sri Lanka’s new prime minister and was also named head of three ministries: finance, urban development and Buddhist affairs.

The president then swore in his eldest brother, Chamal Rajapaksa, as minister for irrigation, internal security, home affairs and disaster management. Chamal’s son Sashindra was made junior minister for high-tech agriculture. The prime minister’s son Namal became minister of youth and sports.

Barely a year later, Basil Rajapaksa was named finance minister, taking over the important portfolio from his brother, the prime minister.

At the height of their power, the Rajapaksas appeared invincible as they signed mega infrastructure contracts and amassed fortunes while cracking down on minorities and journalists – and successfully evaded accountability in a state where they held all the reins.

For several years, human rights defenders condemned the reprisals, massacres, crackdowns, corruption and cronyism of South Asia’s most powerful political dynasty. Their calls went unheeded by an electorate willing to overlook assaults on liberties and persuaded by the cult of strong leaders preferring action over compromise.

But that was before the island nation descended into its worst economic crisis since its independence from Britain in 1948. As an acute foreign currency crisis sparked fuel shortages, power cuts and spiraling inflation, the tide finally began to turn against the Rajapaksa clan as Sri Lankans struggled to cope with a disaster of their elected government’s own making.   

This week, as peaceful anti-government protests turned violent, symbols of the Rajapaksa family power came under attack in scenes unimaginable two years ago.

On Monday night, crowds stormed the prime minister’s official Temple Trees residence in Colombo, forcing the army to conduct a predawn operation to rescue Mahinda Rajapaksa and his family. The prime minister by then had already submitted his resignation letter to his younger brother, the president, clearing the way for a “new unity government”.

Meanwhile in the southern province of Hambantota, mobs attacked the Rajapaksa Museum in the family’s ancestral village of Medamulana. Two wax statues of the Rajapaksa parents were flattened and mobs trashed the building as well as the ancestral Rajapaksa home nearby.

It was a violent assault on a clan that has held feudal power since colonial times and has used patronage and privilege to rise from local to national power, placing family members in strategic positions along the way.

From rural roots to national power

The Rajapaksas are a rural land-owning family from southern Sri Lanka whose ancestors have represented their native Hambantota on state and regional councils since pre-independence days.

Prominent families have always played an important role in Sri Lankan politics. But the Rajapaksas were not part of the urban political elites in the decades following independence. While families such as the Bandaranaikes – which produced three Sri Lankan prime ministers and one president – dominated the national scene, the Rajapaksas were part of the rural elites in the country’s Sinhalese Buddhist southern heartland.

The current president’s father, D. A. Rajapaksa, was a parliamentarian representing Hambantota district. But it was his second son, Mahinda, who catapulted the clan into national dominance when he rose from opposition leader in parliament to prime minister in 2004.

A year later, Mahinda won the 2005 presidential poll with a narrow margin, aided, according to his opponents, by a call for an election boycott by the LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam), a militant group better known as the Tamil Tigers.

It was Mahinda’s first win in the bloody fight against the Tamil Tigers based in Sri Lanka’s neglected north, home to the country’s Tamil minority.

Brother in arms

As president, Mahinda initiated a pattern of leadership that would serve his family’s political fortunes, earning him the moniker of “clan leader” of the rising Rajapaksas.

The transition from a rules-based order to one of family networks began shortly after the 2005 presidential inauguration when, according to family lore, Mahinda emerged from the investiture room and spotted his younger brother, Gotabaya.

A former army officer, Gotabaya had moved to the US only to return home ahead of the 2005 to work on his brother’s election campaign.

According to biographers, the new president tapped Gotabaya’s shoulder and told his brother – who had left the army as a lieutenant colonel – that he was going to be Sri Lanka’s new defence secretary.

The Rajapaksa’s consolidation with the military had begun. It wasn’t long before Mahinda was ready to unleash a war that would “end” the Tamil Tigers, as he promised his electorate.

Enter the ‘terminator’

By the time Mahinda was elected president, the Tamil Tigers had dropped their demands for an independent state in the north and were asking for greater autonomy under the terms of a Norway-sponsored ceasefire.

The agreement, it was hoped, would usher in a peace deal that would end a brutal civil war that had killed tens of thousands of people over two decades.

The Rajapaksa brothers instead oversaw a military operation that would defeat the Tamil Tigers, earning the support of Sri Lankans eager to end the civil war. But for the country’s Tamil minority, it unleashed a period of state violence against civilians that drew condemnations from the UN and international human rights groups over the abductions and disappearances of suspected Tamil Tiger supporters as well as “journalists, activists, and others deemed to be political opponents” by “armed men operating in white vans, which became a symbol of political terror”.

Gotabaya was particularly implicated in the infamous 2009 “White Flag Incident” when Tamil Tiger members and their families, after contacting the UN, Red Cross and other Western governments, agreed to surrender to Sri Lankan authorities only to be gunned down by the army.

The Rajapaksa brothers have repeatedly denied responsibility for the disappearances. They also maintain that they did not give the shoot-to-kill order during the “White Flag” surrender.

Falling into the ‘Chinese debt trap’

Gotabaya’s tough on security position boosted his popularity in the 2019 presidential polls just as it helped his politically more experienced brother, Mahinda, win parliamentary elections the next year.

But it was economics, not security, that proved to be the Rajapaksa clan’s undoing.

Horrified by the gross human rights violations in Sri Lanka, Western governments began dropping Sri Lanka from aid disbursement lists. With aid and concessionary borrowing avenues drying up as Sri Lanka upgraded to lower-middle-income status, the government began relying heavily on commercial borrowings to finance the national budget.

The Rajapaksas were also increasing their reliance on Chinese investment. A massive port project in the family’s native Hambantota soon emerged as a textbook example of the “Chinese debt trap”, with Sri Lanka borrowing from Chinese banks to pay for commercially unviable projects at onerous rates.

Chinese investments in a number of unfeasible mega projects, mostly in Hambantota, are the subject of numerous economic reports, with analysts apportioning blame to different parties. But in the real world, there was no doubt that life was getting increasingly difficult for Sri Lankan citizens.

As the country’s sovereign debt ballooned, the Rajapaksas resisted national and international calls for an International Monetary Fund (IMF) agreement and debt restructuring, insisting that Sri Lanka would service its debt.

Meanwhile, Basil Rajapaksa, who was made finance minister in 2020 despite the corruption cases against him, was dubbed “Mr. Ten Percent” as allegations circulated that the family was siphoning off state funds.

His nephew, Chamal Rajapaksa’s son Sashindra, was involved in a disastrous ban on chemical fertiliser imports, which hit the country’s critical agricultural sector.

As the pandemic shut down tourism, Sri Lankans began to despair of their country’s ruling clan.

On May 9, when Rajapaksa supporters attacked peaceful protesters assembled in Colombo, the floodgates of rage against the powerful political dynasty opened.

A day after the deadly violence, Mahinda’s son Namal, who was sports minister before his resignation earlier this year, insisted the family was merely going through a "bad patch".

At 36, Namal is widely seen as the primary Rajapaksa successor, and he has a vested interest in downplaying the troubles the family is facing.

But analysts familiar with Sri Lanka’s culture of dynastic patronage are not yet willing to write off the Rajapaksas as a political force. "The Rajapaksa brand still has support amongst the Sinhalese population," Akhil Bery from the Asia Society Policy Institute told AFP.

"Though much of the blame can be placed on the Rajapaksas now, their successors will inherit the mess, leaving space for the Rajapaksas to remain politically relevant." 

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Sri Lankan PM Mahinda Rajapaksa resigns amid mass protests

Sri Lanka deploys troops to enforce curfew after day of deadly unrest

Sri Lanka president declares state of emergency after protests

BBC

These books say that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and re-set

The movement towards rural living in the western world seems to be a sign of the times, with an exodus from urban life, and people seeking a rustic idyll, a simpler existence – and in some cases embracing the idea of "slow living", an antidote to fast hustle culture. And the lure of rural life is inevitably even more acute in spring and summer, when there is a sense of renewal and expectation in the air, and as, the poet Philip Larkin famously put it: "The trees are coming into leaf/ Like something almost being said".

It's no surprise, then, that the theme for the US's Mental Health Month this year is "back to basics". In fact, increasing numbers of people are responding to burnout and the stresses of modern life by moving completely off-grid, in what has been described as "extreme wilding". In an attempt to reset their lives and their expectations of life, they are going beyond the cottage-core notion of a cosy, tidy garden and a cute, nostalgic rural aesthetic, and are placing themselves in truly remote and rugged landscapes.

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The sense that a close connection with nature can be life – and mind – changing is shared by a number of recent books. The idea of re-wilding is familiar, with many reforestation projects and the re-introduction of endemic flora and fauna happening across the globe, helping to restore eco-systems and reverse some of the damage done to wild environments. But in a moment when mental health problems are rife, and as we start to emerge from the worst pandemic the world has known for a century, the term rewilding is now being used in a new way.

So can we re-wild ourselves? Just as our natural environment can be healed, can our minds also, particularly after a period of crisis or trauma? That is the contention of several recently published or upcoming books, which suggest that through our connection with nature, our own mental eco-systems can be restored or rebooted, our lives re-appraised and reset, and emotional damage reversed. In addition, they suggest, this process can help us to make sense of the world – and that while nature is helping us, we can be helping it. For these authors, the idea of nature as something that is separate from us is coming to an end.

The book Entangled Life explains how "anarchic" fungi have influenced contemporary philosophy (Credit Getty Images)

The complex interdependence between us and the creatures with which we share the Earth is explored in the New York Times best-selling novel Once There Were Wolves by Charlotte McConaghy. It tells the visceral story of a woman's quest to reintroduce wolves to the wilds of Scotland. Inti Flynn, a biologist, arrives in the Highlands with her traumatised twin sister and 14 grey wolves. In the process of reintroducing the wolves to their natural habitat, Inti hopes also to help her sister Aggie heal, after horrific events that drove them both out of Alaska.

In an urgent plea to restore our connection to the world before it's too late, Booker prize-winning writer Richard Flanagan recently wrote the novel Living Sea of Waking Dreams, a magical realist tale set against the backdrop of the Australian bush fires. Meanwhile, Seven Steeples by Sara Baume, an "astonishing prose poem", tells the story of a couple who withdraw completely from city life , retreat to the foot of a mountain in the remote countryside, and lose themselves in their rugged surroundings.

The re-wilding of the mind is viewed from a different perspective in Merlin Sheldrake's hit non-fiction book Entangled Life: How Fungi Make our Worlds, Change our Minds and Shape our Futures. In this deep dive into the world of fungi, the author explores how the organisms have influenced contemporary philosophy, and how, in the "anarchic" way they grow and connect with each other and other organisms, they represent a highly sophisticated "more than human world".

Sheldrake sees how fungi lives as a model for humans: "Fungi have changed my understanding of how life happens. These organisms make questions of our categories, and thinking about them makes the world look different." Like fungi, he writes, "we are ecosystems that span boundaries and transgress categories. Our selves emerge from a complex tangle of relationships." How, the book asks, can we be more like fungi?

Entangled Life also explores how humans have engaged with fungi in various ways, from farmers to herbalists and cultivators growing hallucinogenic psilocybin at home, and it highlights the recent mainstreaming of psilocybin therapy, which, it has been suggested, is able to "reset the depressed mind". The winner of the Wainwright Prize, Entangled Life has been a surprise global hit for the debut author.

It is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature – Mya-Rose Craig

And out in June is the much anticipated memoir Birdgirl by Mya-Rose Craig, a 20-year-old  ornithologist, environmentalist and diversity activist. So far in her life, Craig has seen more than 5,000 types of bird, half of the world's species, across all continents of the globe. "It's a memoir about my childhood birding around the world," she tells BBC Culture. "And my love of these tiny creatures which are such a central part of my being, my family, and coping with mental illness within it. It's hugely personal." Birdwatching for her is the "thread running through the pattern of my life," she says. 

A strong connection with birds inspired the memoir Birdgirl by ornithologist and environmentalist Mya-Rose Craig (Credit: Getty Images)

The memoir explores how each bird sighting is a step towards the author finding her own voice, as well as a step in her family's challenging journey. Each new bird spotted is also a "moment of peace" amid the turmoil of her mother's worsening mental health crisis. Craig is also the founder of Black2Nature, an organisation that runs camps, workshops and campaigns to make the nature conservation and environmental sectors ethnically diverse. "At my nature camps," says the British-Bangladeshi author and campaigner, "I teach the children about nature engagement, how it makes them feel and how they can use that to be more resilient and be able to overcome problems."

Birdgirl also explores how the mindful act of looking for birds has made Craig more determined to campaign for the environment's – and all of our – survival. The memoir is a logical progression from her previous book, We Have a Dream, which explored how young indigenous environmental activists are bringing change, and also explored our interdependence with nature. "We Have A Dream shows us that it is not too late to act and make a difference in rejuvenating nature, as it is waiting to be given the chance to fight back," she  says, pointing to the example of Lesein Mutunkei from Kenya who is featured in the book. "His goals for trees are so clever, and yet so simple – showing us that it is not too late to rewild and save ourselves from an ecological disaster." 

After all, the idea of renewal and rewilding works both ways, says Craig. "I think that whilst many of the young people in We Have A Dream understand that our natural environment has an amazing capacity to renew, self-repair and regenerate, their message was that humans had relied on this for too long, and we were now at the point where the Earth had been pushed too far and it could no longer regenerate. The hope coming from the book is not that our planet will recover if left alone but that here were a young generation who are fighting for big change.

"I believe that nature is really important to us as humans and that it is essential for us to remember that we are part of nature, that whilst nature needs us, we also need nature."

Tree of life

The way in which we are nurtured by the natural environment, while simultaneously ourselves nurturing it, is also explored in a newly published volume of journals, with an introduction by Tilda Swinton, by the late film director Derek Jarman, Pharmacopoeia: A Dungeness Notebook. It tells the story of the creation of his garden at Dungeness, in an arid, windswept spot near a nuclear power station. "I planted a dog rose," he writes. "Then I found a curious piece of driftwood and used this, and one of the necklaces of holey stones on the wall, to stake the rose. The garden had begun. I saw it as a therapy and a pharmacopoeia." The garden was an ever-evolving circle of stones, plants and sculptures created with foraged driftwood and flotsam, cultivated in the harshest of conditions, and remains to this day a source of wonder for visitors.

This idea that nature has wisdom to teach us and lessons to impart also features in The Great British Tree Biography, in which Mark Hooper explores the history and folklore of Britain. In it, notable trees' stories are told, from Knole Oak, immortalised by Virginia Woolf in Orlando and in the video for the Beatles song Strawberry Fields Forever, to the oak on Isle Maree in Scotland that is said to provide release from madness to visitors who offer coins. The author says that, having grown up in the countryside, the woods have always been his "happy place". So what do these landmark trees tell us about history, life and ourselves?

Some of the chapters in his book, Hooper tells BBC Culture, are about "the tree itself and what it stands for, as a metaphor for values we hold dear. Robert the Bruce used a 2,000-year-old yew tree, growing through the rocks on the shore of Loch Lomond, as a symbol of endurance as he tried to raise the spirits of his retreating army in 1306. Just 200 men crossed the loch, in a boat that could only hold three men at a time, and as they gathered on the far side by the tree, he compared its ability to survive against the odds with their own. When Robert the Bruce finally won independence for Scotland after defeating the English at Bannockburn in 1314, many of his men wore sprigs of yew on their uniforms."

The Knole oak is among the symbolic and culturally significant trees featured in The Great British Tree Biography by Mark Hooper (Credit: Amy Grimes/ Pavilion Books)

In almost all cultures, the oak is used to represent strength – for example, says Hooper, "the Suffrage Oak was planted in Glasgow in 1918 to mark the Representation of the People Act passing into law – the first step in establishing votes for women in Great Britain". There are examples too of how trees have helped shape or symbolise ideas. The Wesley Beeches are a famous arch created by two intertwined beech trees in Lambeg, County Down: "They formed in 1787 when John Wesley, founder of the Methodist church, twisted two saplings together to demonstrate to his congregation the bond between Methodism and the Anglican Church of Ireland."

The folklore of nature and ideas around Paganism have been the subject of growing interest in recent years, with the New York Times even asking "Is the West becoming Pagan again?". The idea that nature can help heal us or somehow re-set our minds goes back to numerous ancient philosophies and religions that have long looked to our connection with nature. "The Buddha was a wild man," says the London Buddhist Centre on its website. "In the sense of being fully alive and responsive, attuned to nature in its deepest meaning. To reach towards this we humans need careful tending as much as a tree does, probably more."

Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient – John Sellars

In fact, the strength we can gain from nature and the resilience it teaches us are notions that are as old as philosophy itself. As John Sellars, author of The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness, among others, and Reader at Royal Holloway, University of London, tells BBC Culture, philosophy itself began as an attempt to understand nature: "Aristotle was a great biologist as well as a philosopher, and studied specimens – he was famous for dissecting fish and wanted to understand the different parts of an organism and how they function together in a biological way, and how that applies to humans." From Thales of Miletus and his 6th-Century peers to following generations, philosophers have long been fascinated by nature. "And many philosophers agreed with going back to nature and a simple life, away from the complexities of modern life, " adds Sellars.

The Stoics in particular "wanted to live in accordance with the natural world, in tune with nature," says Sellars. Roman Emperor and philosopher Marcus Aurelius wrote Meditations, in which he explored the idea that "anything that happens is the product of a natural process and part of how nature works – growth, life cycle, decay". He saw nature as a whole, and in this respect, according to Sellars, Aurelius might be seen as a precursor to the climate theorist James Lovelock and his Gaia theory, in which nature regulates itself. "Aurelius sees nature as an organism that regulates itself, and we're part of the larger organism. He saw our wellbeing tied up in nature as a whole." We are, in other words, part of nature and part of each other.

Aurelius wrote in the Meditations: "A branch cut off from the bough it belonged to cannot but be cut off also from the whole tree. Similarly a man, if severed from a single man, has fallen away from society as a whole." Sellars explains: "The tree is humanity, a human who is anti-social is a branch that has broken off (and so dies). We're all part of a single organism and we all depend on each other for our wellbeing."

Epicurian poet and philosopher Lucretius wrote about humankind's connection with nature (Credit: Getty Images)

So according to this idea, we are all dependent on each other: "Aurelius uses it as a metaphor for individuals in a community; every organism is dependent on the rest of nature. In modernity, isolated individuals can suffer poor health and mental health: none of us can survive alone, either physically or psychologically."

The inevitability of nature is also something that Aurelius considers in the Meditations: "What a fraction of infinite and gaping time has been assigned to every man; for very swiftly it vanishes in the eternal; and what a fraction of the whole of matter, and what a fraction of the whole of the life Spirit. On what a small clod, too, of the whole Earth you creep. Pondering all these things, imagine nothing to be great but this: to act as your own nature guides, to suffer what Universal Nature brings." It is interesting, says Sellars, that Marcus Aurelius is "hugely popular" at the moment. He is currently "the best-selling" philosopher, and there are "thriving communities" that follow his teachings.

The Epicurian Roman poet Lucretius wrote about similar themes. "Lucretius wrote about the life cycles in nature, repetition, and the natural inevitable processes," says Sellars. Aurelius and Lucretius were helping their readers to accept their own mortality, and the fact that nothing lives forever. "The epic poetry of Lucretius and Aurelius share this idea that we should look at the big picture of nature, and that everything that exists is ultimately transient."

Both Aurelius the philosopher and Lucretius the poet, says Sellars, offer this "as a therapeutic idea, and that it puts everyday worries into perspective because of the bigger picture. Whatever everyday problems we may be wrapped up in, step back and see the bigger picture – within the large perspective, these problems are relatively insignificant."

We may not all feel the urge to re-locate to the wilderness, live off grid or completely re-wild our minds, but we can all find this sense of wonder and meaning in nature. Not only in our connection with it, but in the sense of hope and renewal it seems to offer us, each spring and summer. As Philip Larkin puts it in The Trees: "Last year is dead, they seem to say / Begin afresh, afresh, afresh."

Birdgirl by Mya-Rose Craig is published by Penguin on 30 June; The Great British Tree Biography: 50 legendary trees and the tales behind them by Mark Hooper is published by Pavilion Books; The Fourfold Remedy: Epicurus and the Art of Happiness by John Sellars is published by Penguin.

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L'Humanité

La Cnil alerte sur les dérives liées au télétravail

Actu

informatique Flicage des employés, vol de données et lacunes de sécurité sont en augmentation, selon le dernier rapport du gendarme du numérique.

Pablo Patarin

Une hausse de 4 % en un an. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), gardienne de la vie privée des internautes en France, a publié le 11 mai, son rapport d’activité annuel, marqué par un fort accroissement des signalements et des plaintes. Ceux-ci concernent aussi bien des particuliers que des organismes privés et publics.

Premier enseignement : le flicage dans le cadre du télétravail deviendrait monnaie courante. La Cnil en a d’ailleurs fait l’une de ses priorités pour 2022. Avec la généralisation de son recours, lié à la pandémie de Covid, de nombreux outils ont été développés pour épier les travailleurs à distance (vidéo, enregistrement des frappes de clavier ou lecture des e-mails).

D’après Matthieu Trubert, responsable numérique et télétravail à l’Ugict-CGT, « il est technologiquement possible de tout faire : détecter les mouvements, surveiller les temps de pause… L’idée derrière, parfaitement contre-productive, est que si l’employé n’est pas à portée de vue, il ne fait rien ». Le syndicaliste évoque le paradoxe entre la capacité d’autonomie croissante des travailleurs et le développement d’un contrôle permanent. Pour autant, précise-t-il, « la surveillance était déjà présente sur le lieu de travail et n’a pas attendu l’avènement de la technologie ». La Cnil considère aujourd’hui qu’il est « nécessaire de vérifier sur le terrain la conformité des pratiques des employeurs ».

la santé, cible des rançongiciels

Autre constat, avec plus de 5 000 cas et une hausse de 79 % en un an, les vols de données sont de plus en plus répandus. Cette croissance est principalement due aux rançongiciels, ces programmes malveillants bloquant les données d’un utilisateur et demandant une contrepartie financière en échange du mot de passe de déchiffrement. Ceux-ci visent les ­microentreprises, moins armées face à cette menace, et le secteur de la santé, avec une hausse des plaintes de 195 % par rapport à 2020.

La cybersécurité du Web français est épinglée par le rapport, qui constate, particulièrement au sein des organismes publics, « des suites cryptographiques obsolètes rendant  des sites Web vulnérables aux attaques, des insuffisances concernant les mots de passe et  des moyens insuffisants au regard des enjeux actuels ».

Loin d’être inactive, la Cnil a effectué 384 contrôles, 135 mises en demeure et pris 18 sanctions en 2021, pour un montant cumulé d’amendes dépassant les 214 millions d’euros. Un record. La Cnil a aussi prononcé deux sanctions à l’encontre du ministère de l’Intérieur, concernant l’utilisation illicite de drones pour surveiller le respect du confinement et une mauvaise gestion d’un fichier comprenant les empreintes digitales de 6,2 millions de Français.

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Valeurs Actuelles

Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

Ils avaient leurs habitudes ailleurs. De la douce Algarve aux eaux turquoise des Cyclades en passant par les paysages lunaires des Canaries, de nombreux Français passaient chaque année les frontières hexagonales pour s’évader à travers l’Europe.

Des destinations devenues courantes, qui ont plongé dans l’ombre bon nombre de régions françaises, trop souvent ringardisées par les charmes de stations balnéaires moins onéreuses et plus attractives.

Mais la pandémie de Covid-19 a bouleversé les habitudes. L’impossibilité de voyager a replacé certaines régions du pays au centre de la carte. Les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Var et toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en tête.

« Nous avons connu l’an dernier notre meilleure saison touristique depuis de nombreuses années, bien audessus de 2019, l’année de référence », affirme François de Canson, président du comité régional de tourisme (CRT) Provence-Alpes-Côte d’Azur.

D’après un récent sondage réalisé par Siblu, leader européen de l’hôtellerie de plein air, la région Paca serait même la deuxième destination désirée par les Français cet été, derrière la Nouvelle-Aquitaine.

Une baisse considérable des candidats, alors même que les besoins croissent

Une fascination pour le territoire maralpin qui devrait se traduire par une nouvelle affluence record. De quoi inquiéter les professionnels du secteur, confrontés à une baisse considérable des candidats, alors que 45 000 off res d’emploi sont à pourvoir dans toute la région.

« À date, nous comptons près de 21 % de réservation en plus par rapport à 2019, énumère François de Canson. Depuis deux ans, la clientèle française a retrouvé l’équivalent de ce qui se faisait à l’étranger. À l’été 2020, la clientèle française restait en moyenne huit jours. En 2021, quinze jours. Et on s’attend déjà à une meilleure saison que la dernière. »

Pour faire face à cet afflux, le CRT Provence-Alpes-Côte d’Azur a lancé une grande campagne de promotion à hauteur de 5 millions d’euros, “On a tous besoin du Sud”, équivalente aux campagnes de recrutement dans l’armée, afin de sensibiliser les saisonniers, qui se sont peu à peu détournés de ces professions.

L’objectif assumé est de valoriser au mieux les métiers du tourisme à travers la plate-forme en ligne Monemploitourisme. fr, sous peine d’être submergé rapidement. D’autant que la clientèle américaine devrait aussi revenir cet été sur les bords de la Méditerranée, avec de nombreuses liaisons inédites depuis les États-Unis et le Canada vers les aéroports Nice-Côte d’Azur et Marseille-Provence.

Un défi important, qui réclame une certaine cohésion entre les diff érentes entités chargées du secteur du tourisme dans la région. Notamment avec le CRT Côte d’Azur France, anciennement présidé par David Lisnard, privé du financement de la région Sud par Renaud Muselier depuis l’année dernière.

« Nous allons trouver une solution avec Alexandra Borchio-Fontimp [nouvelle présidente du CRT Côte d’Azur] pour que les professionnels du tourisme ne soient pas lésés, assure François de Canson. Il n’y a qu’un seul CRT et nous subventionnons les agences de développement touristique (ADT). Si le CRT Côte d’Azur France reprend sa casquette d’ADT, tout rentrera dans l’ordre. »

En attendant, le temps presse, à quelques semaines du coup d’envoi de la saison estivale, qui pourrait marquer un tournant majeur pour la région Paca.

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France24 - World

‘Hurt, angry, anxious, scared’: Converging crises lead to US baby formula shortage

Issued on: 11/05/2022 - 14:11

Sébastian SEIBT

Along with much of the globe, US consumers are reeling from a cost of living and supply-chain crisis. One example is a shortage of baby formula caused by a constellation of factors, from rampant inflation to a massive recall over safety concerns.   

US media outlets are sounding the alarm with dramatic, emotional headlines: “Miami Valley families desperate,” announced one headline on the website of local Florida TV station WRGT. “I am currently having the worst time finding formula,” one mother of a 9-month-old told Salt Lake City’s KSL-TV. “It’s been such a stressful time,” she continued. “I never thought it would come down to something like this, where parents have to really struggle with options for their babies to eat.”

The US is facing a nationwide shortage of milk powder: Almost 40 percent of common baby formula brands were sold out across the US during the week starting April 24. That same week, more than half of the baby products usually sold were not available in six states – Texas, Tennessee, Missouri, Iowa, North Dakota and South Dakota.

And the crisis is set to endure. “We anticipate baby formula to continue to be one of the most affected products in the market,” Ben Reich, CEO of price tracking website Datasembly, told CNN.

‘I cannot find it’

Social media have been inundated with photos of empty shelves while parents recount endless treks to different supermarkets in search of the elusive formula.

“I have two children. I cannot find it. I can purchase this today. I can pay cash,” Dallas resident Ashley Hernandez wrote on eBay after finding a seller offering 10 tins for $40 each of a very specific baby formula her children need for health reasons.

“Every day, we hear from parents who are hurt, angry, anxious and scared,” Brian Dittmeier, senior director of public policy at the National Women Infant Children Association, told The New York Times. “The lives of their infants are on the line.”

In the US, powdered milk is an essential part of the diet of 75 percent of babies over the age of 6 months. This means the shortage could well leave a significant mark on children’s future development.

Politicians have made much of the problem – especially in the Republican Party. Several of its members have urged US President Joe Biden’s administration to declare the baby formula shortage a “national crisis”. Adopting the classic “nationbuilding at home” approach, some Republicans have urged Biden to reduce financial support to Ukraine and use those funds to help American mothers.

Some Democrats have also implored Biden to do more, notably Congresswoman Abby Finkenauer of Iowa, who called on the White House to use the Defense Production Act, a law created in 1950 at the outset of the Korean War that allows the federal government to force companies to prioritise producing certain products.

The spectre of inflation

The crisis has intensified over the past year due to global factors. When it became evident in spring 2021 that coronavirus lockdowns had snarled global supply chains, it seemed that baby milk powder was just part of a long list of affected products. Major suppliers to the US market like Nestlé, Reckitt and Abbott make their products in America, but crucial ingredients are imported from countries like China.

Milk powder supplies had fallen by just 10 percent at that point. But – unlike other goods such as computer chips and textiles – the shortage amplified over time. By January 2022, supplies had dropped 20 percent.

By this point it wasn’t just supply chain problems at work – it was the broader problem of inflation re-emerging after 40 years.

Some economists had warned that the Biden White House pumping in extra money beyond the US economy’s spare capacity would fuel inflation, with too much money chasing too few goods. Then rising energy prices caused by the war in Ukraine aggravated the problem.

Baby formula has been especially affected by inflation because it is harder to find substitutes – meaning families tend to stock up when prices are expected to rise. And this rush to buy seems to have caught manufacturers off-guard.   

Abbott Nutrition scandal

A health scandal has made the crisis even more acute. Abbott Nutrition announced a mass recall of several products after the Food and Drug Administration (FDA) warned consumers to avoid some of their baby formulas following the discovery of a possible link between Abbott formulas and bacterial infections in four babies – all of whom were hospitalised and one of whom died.

The Abbott recall was especially damaging because the company provides free formula across America to people who struggle to pay.

The four children were infected with Cronobacter sakazakii – a rare but lethal bacterium which can cause severe inflammation and even meningitis in infants.

The FDA found traces of this bacterium in an Abbott Nutrition factory in Sturgis, Michigan – concluding in a report published in March that the company had not respected the required hygiene measures.

The scandal gained momentum in April when US media reported that a whistleblower had informed the FDA of hygiene failures at the Sturgis plant six months before the Cronobacter cases were discovered.

Abbott Nutrition disputed the FDA’s findings and blamed the whistleblower allegations on the resentment of a fired former employee. Nevertheless, the company followed the FDA’s recommendations and announced another product recall in March.

In the meantime, most large shopping outlets have limited the number of cans of baby formula that can be purchased per customer to try and manage the problem.

This article was translated from the original in French.

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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation

Reporters

What are the reasons behind the 'Great Resignation' in the US?

Business Daily

Rising interest rates and inflation weigh on investors worldwide

Opex 360

Artillerie : La Belgique a signé un accord avec la France pour se procurer neuf CAESAr NG

par Laurent Lagneau · 14 mai 2022

Au gré des restructurations lancées dès la fin de la Guerre Froide, le format de l’artillerie belge s’est réduit comme peau de chagrin, celle-ci ne comptant plus désormais qu’un seul bataillon. Mais, désormais, il est question d’une « remontée en puissance », comme s’en était félicité le général Pierre Gérard, le commandant de la composante « Terre » de la défense d’outre-Quiévrain, en janvier 2021.

« Sur le plan capacitaire, notre artillerie a commencé à remonter en puissance, et cette remontée se traduit par des faits très concrets tels que la réactivation de la capacité Mistral, l’achat confirmé encore ce mois-ci de radars de tir et de contre-batterie, et je l’espère dans les mois à venir de nouveaux obusiers CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie] », avait-il en effet déclaré.

Les voeux du général Gérard seront exaucés. En novembre dernier, le gouvernement belge a en effet donné son feu vert à l’acquisition de « neuf systèmes d’artillerie français à longue portée CAESAr de nouvelle génération [NG] ». Et, à cette fin, un nouvel accord intergouvernemental, appelé « Capacité Motorisée 2 » [ou CaMo2], a été signé, le 13 mai, par la Belgique et la France.

Pour rappel, l’accord « CaMo1 », signé en 2018, s’est concrétisé par la commande de 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et de 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar. En clair, la composante « Terre » de la Défense belge a ainsi rejoint le programme français « SCORPION », ce qui suppose une convergence avec l’armée de Terre en matière de doctrine, de formation, d’entraînement et de maintien en condition opérationnelle [MCO]. Et cela vaudra donc aussi pour « CaMo2 » dans le domaine de l’artillerie.

La Belgique acquiert aujourd’hui 9 canons français Caesar. Ensemble, nous construisons une Europe de la défense solide et concrète. Grâce à nos matériels en commun, nous serons plus efficaces dans nos opérations communes futures.

— Florence Parly (@florence_parly) May 13, 2022

« En complément du volet opérationnel, incluant une formation commune et un entrainement intégré [concept ‘plug and fight’ entre les unités de combat belges et françaises], cet accord comprend l’acquisition par la Belgique de 9 CAESAr NG infovalorisés », précise le ministère belge de la Défense.

Et d’ajouter : « Cela comprend également le matériel pour les systèmes de Communication et d’Information [CIS], le matériel et logiciel nécessaires pour intégrer les pièces d’artillerie dans le réseau infovalorisé, l’outillage, la documentation et le matériel d’accompagnement, tel que celui de programmation des munitions, le matériel et le logiciel indépendants supplémentaires pour contrôler indépendamment les éléments de tir, etc ».

Le montant de l’investissement prévu pour cet accord s’élève à 62 millions d’euros. La livraison des neuf CAESAr NG est prévue en 2027.

La composante « Terre » de la Défense belge disposera des mêmes modèles de CAESAr NG que l’armée de Terre, celle-ci devant en recevoir 109 exemplaires, comme l’avait annoncé le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une visite de site industriel exploité par Nexter à Roanne, en février dernier.

Le CAESAr de nouvelle génération sera doté d’une cabine blindée de niveau 2 afin d’accroître la protection des artilleurs contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les munitions de petits calibres, de logiciels de conduite de tirs améliorés, du brouilleur BARAGE conçu par Thales et de la nouvelle radio CONTACT. Monté sur un nouveau châssis, sa motorisation sera deux fois plus puissante [460 CV].

Opex 360

Bientôt un « smartphone » dans le paquetage des soldats français?

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

A-t-on surestimé les capacités russes en matière de guerre électronique? Ainsi, en 2019, la Défense belge avait décidé de restreindre l’usage du téléphone portable pour ses soldats déployés en Estonie pour des raisons tenant à la sécurité opérationnelle [SECOPS]. En cause? Les applications de géolocalisation, susceptibles de mettre en danger une opération militaire. Mais pas seulement.

Lors de l’exercice Polaris 21, organisée fin novembre par la Marine nationale, il aura suffi qu’un seul téléphone portable ait « borné » à proximité d’une antenne relai pour couler fictivement un navire alors en navigation côtière. Et les exemples de ce type sont nombreux… [on pourrait également citer le cas d’une batterie de défense aérienne Pantsir-1 syrienne, détruite par une frappe israélienne, à cause d’un « smartphone » resté allumé, ou encore celui d’une expérimentation – édifiante – de l’armée belge…]

Or, en Ukraine, on nous explique au contraire que le « smartphone » est une arme… en particulier pour les civils. « Tutos de cocktail Molotov sur Twitter, cours de conduite de tank sur TikTok, astuce barricades sur Facebook : les réseaux sociaux sont devenus d’inattendus alliés des civils entrés en résistance contre l’invasion russe », a en effet récemment résumé Le Figaro.

À noter, cependant qu’Internet fonctionne encore en Ukraine en partie grâce aux satellites Starlink mis en orbite par l’entreprise américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk. Cette constellation permet en effet aux zones mal desservies par les réseaux fixes et mobiles d’avoir un accès au réseau…

Cet usage du téléphone portable va-t-il inspirer l’armée française? « Soldats et citoyens font la guerre avec leurs smartphones en Ukraine », a ainsi relevé la Croix. Et, a confié un officier au quotidien, « c’est une des leçons. Dans les réseaux sociaux, l’efficacité vient de l’initiative individuelle. Il va falloir intégrer ces technologies duales, civiles avec des applications militaires ».

L’usage d’un « smartphone » sur le champ de bataille permettrait de nombreuses applications, comme l’a précisé une « haut gradé » français à Europe1. « La technologie est partout et le smartphone est devenu un outil de combat. Évidemment, il faudra le sécuriser sur un réseau autonome » mais « il pourrait être utilisé sur le terrain pour faire de la lutte informationnelle, prendre en photo des cibles, faire de la télémédecine d’urgence pour les blessés ou encore investir le champ cyber ».

Quoi qu’il en soit, de tels usages ont déjà été évoqués par le passé. Ainsi, en 2009, l’US Army avait même encouragé ses troupes à utiliser des iPod Touch et des iPhone en Afghanistan afin de bénéficier de certaines applications, notamment les outils de traduction. Et Raytheon avait même lancé, à l’époque, le RATS [Raytheon Android Tactical System], un dispositif qui, basé sur le système d’exploitation Android, devait permettre à un soldat de recevoir sur son téléphone des données tactiques, voire des images transmises par un drone ou un satellite, via une liaison chiffrée. Le prix annoncé était alors de 500 dollars.

Dans la même veine, et grâce à l’innovation participative, le ministère des Armées s’est doté du système Auxylium pour les soldats engagés dans la mission intérieure [MISSINT] Sentinelle. Cette solution, qui repose sur une « smartphone » Android amélioré, un modem dédié [le « boîtier Helium »] et des « bulles de communication privée », vise à remédier à la saturation éventuelle des réseaux téléphoniques classiques en cas d’attentat.

Photo : Raytheon

L'Humanité

Les diplômés du jour. Les « ingénieurs qui bifurquent »

Homme du jour

Marie-Noëlle Bertrand

Elle devait être seule sur scène : ils ont finalement été six. La prestation de Lola et de ses camarades fraîchement diplômés d’AgroPariTech fait sensation depuis le début de la semaine sur les réseaux sociaux et dans les médias. Appelée à s’exprimer lors de la remise des diplômes, fin avril, la toute fraîche ingénieure, épaulée de quelques autres, a saisi l’opportunité pour exprimer son refus de rentrer dans le système agroproductiviste auquel les conduit, disent-ils, leur formation. « Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritants d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours », a déclaré la jeune femme à la tribune. « Nous ne nous considérons pas comme les talents d’une planète soutenable », a-t-elle poursuivi, avant de passer le micro à chacun de ses cinq camarades. Le tour de parole a ainsi duré sept minutes.

Les « ingénieurs qui bifurquent » – c’est le nom qu’ils se sont donné – ont ainsi dénoncé des emplois destructeurs de nature et une technologie mise au service du capitalisme et de l’agro-industrie. Ils ont aussi appelé les autres de leurs camarades, ceux installés face à eux parmi le public de la salle Gaveau, à Paris, où s’est déroulée la scène, à déserter ce système. Eux ont d’ores et déjà décidé de le faire, en renonçant aux bureaux d’études pour devenir paysans boulangers ou activistes écolo. « Ce n’est pas un renoncement à transformer le système, relève aujourd’hui Delphine, l’une des six, en réponse à certaines critiques qui leur sont faites, mais un appel à le faire en rejoignant les luttes locales et une nouvelle voie agricole. » Une initiative saluée par Aurélie Trouvé, présidente du parlement de l’Union populaire, candidate aux législatives et par ailleurs enseignante à AgroPariTech.

agro-industrieétudiants
Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

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France24 - World

Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country

Issued on: 09/05/2022 - 14:01

Leela JACINTO Follow

Lebanese expats cast their ballots in France and dozens of other countries on Sunday in early voting for the May 15 parliamentary elections. Their numbers have swelled due to the economic crisis and calls for change have multiplied. But can the confessional system, entrenched political interests and opposition divides bring the change most Lebanese seek?

Maroun Hadchity proudly raised his thumb to display the indelible ink indicating the 28-year-old postgraduate student had cast his ballot in Paris in early voting Sunday for the May 15 Lebanese parliamentary elections.

It was also a thumbs-up for the indomitable hope the Lebanese place, time and again, in the democratic process, even as the complicated electoral system in their crisis-hit country routinely fails to deliver the fundamental change they have been demanding for years.

Lebanon’s 2022 parliamentary elections are the first vote since the onset of an economic crisis and the devastating 2020 Beirut port explosions, which many believe are outcomes of the rampant corruption and chronic mismanagement of the country’s political elites.

Hadchity was one of 194,348 registered overseas voters in 48 countries who were able to cast their ballots in early voting Sunday. Last week, a similar vote for Lebanese expatriates was held on the traditional Friday holiday in nine Arab countries and Iran.

A total of 244,442 Lebanese abroad registered to cast their ballots this year, more than double the number of expats who signed up to vote in the 2018 parliamentary vote – when the country conducted its first-ever overseas vote. France has among the highest number of Lebanese diaspora votes, with around 28,000 eligible voters.

Standing outside the fifth arrondissement town hall in Paris, where he voted exactly a week ahead of the May 15 poll, Hadchity distanced himself from cynics who argued that voting was futile in an election unlikely to unseat Lebanon’s entrenched political elites.

“As a citizen, if everyone says nothing will change, then nothing will change,” he declared empathically. “This nothing will change quote is being disseminated by political parties in government, who have a majority, to discourage people from voting so that nothing will change. But any shift in seats can have an impact on the country’s political direction.”

‘Important year’ for Lebanese diaspora

Lebanon’s 128-seat parliament is currently dominated by the powerful Iran-backed Hezbollah group and its allies, which won a majority in the 2018 elections. The Hezbollah group victory four years ago came despite an extraordinary coalition of independent and secular civil society members, called the Kulluna Watani list, which fielded a record number of female candidates.

The campaign trail excitement around the Kulluna Watani list however failed to translate into parliamentary seats. Lebanon’s entrenched political parties closed ranks, formed alliances – and aided by a carefully crafted new electoral law – secured a parliamentary majority. Kulluna Watani managed to win just one seat in the 2018 elections.

That was before the country sank into economic misery, one of the world’s worst since the mid-1800s, according to the World Bank. Lebanon’s inflation-battered currency has now lost more than 90 percent of its value, around 80 percent of the population has slipped into poverty and thousands have been forced to flee the country.

Lebanon has long been a source of migration, with many estimates claiming – in the absence of official figures – that more Lebanese people live abroad than within the tiny country, home to some 6.5 million people, including Lebanese and refugees, many having fled conflict in neighbouring Syria.

The current economic crisis has seen an estimated 300,000 people leave the country in just two years, making it the country’s third mass exodus in recorded history, according to the American University of Beirut’s Crisis Observatory.

The figure, most experts believe, would have been higher were it not for the pandemic making it more difficult to find jobs abroad. The freezing of bank accounts of ordinary citizens to prevent a run on the banks has also meant that many Lebanese would like to leave the country, but simply can’t afford it.

“This year is a particularly important one for the diaspora,” explained Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut. “We have a massive wave of emigration and this time, those who are leaving have the impression that they are basically kicked out by the ruling establishment, that they have no other option but to leave because of the dire economic situation and the unprecedented degree of corruption. They feel that they were fleeing a ruling kleptocracy.”

While the diaspora vote is expected to favour the opposition, Bitar warns that, “it would be an illusion to think that once a Lebanese sets foot in Paris or London he is no longer sectarian, he is no longer affected by the deep polarisation in the Lebanese political arena, and that he will instantaneously renounce his traditional allegiances to the feudal lords and sectarian leaders of the country”.

‘Revolution’ fails to unite 

The 2022 vote is also the first major electoral test since a youth-led protest movement from October 2019 vented its rage at Lebanon's entrenched political class.

The protests were followed by the Beirut port blast, which saw young activists stage an extraordinary relief effort in the absence of state services. The combined crises prompted several activist leaders and groups to enter the political fray in a bid to tackle the nation’s problems.

>> Read more: Beirut blast propels activist from street protests to political action

But the transition from protest movement to political entity in Lebanon has been fraught with bureaucratic hurdles, ideological dilemmas and organisational challenges.  

Coalition building in a country with entrenched political interests operating under sectarian electoral laws – which divides power between religious communities in an antiquated confessional system – is an uphill task.

The challenges include the thorny issue of Hezbollah’s weapons, which give the group a stranglehold on the weak state. While most reformist groups oppose the Shiite paramilitary group’s arsenal, there have been divisions over whether or not to ally with Lebanon’s established anti-Hezbollah political parties, many led by political scions or former civil war-era warlords.

In the end, the dozens of opposition groups — popularly known as the “thawra” or revolution – failed to coalesce into a unified political front.

“Perhaps the greatest disappointment for many Lebanese is the failure of the thawra groups to forge a united front ahead of the elections. There were multiple attempts to find common ground, but the sheer number of groups, big and small, and their different priorities complicated the process. While they agree on the somewhat nebulous strategic aim of ending the sclerotic political system and its leadership, the thawra is often at odds on how to achieve this goal and what an alternative system should look like,” wrote Nicholas Blanford from the Atlantic Council’s Scowcroft Center for Strategy and Security.

The absence of a united front has seen the number of independent candidates more than double since the 2018 vote, with opposition and independent candidates making up 284 of the 718 candidates in the 2022 race – up from 124 four years ago, according to the Beirut-based Policy Initiative.

“There was no nationwide thawra coalition and very often, there are several opposition lists in one single district,” said Bitar, referring to the Lebanon’s proportional representative list system in the country’s 15 electoral districts.

“So, it might not be enough to change the political landscape. However for the first time, you have one strong opposition list in almost every one of the 15 districts, so we could see minor breakthroughs here and there,” said Bitar.

Will Hariri’s loss be Hezbollah’s gain?

The biggest shakeup of the 2022 vote is the absence of Saad Hariri, a former prime minister who made a shock announcement in January that neither he, nor his Future Movement party, would run in the May parliamentary vote.

A Sunni Muslim heavyweight on the Lebanese political scene, Hariri felt compelled to resign, it is widely believed, due to his deteriorating relations with Saudi Arabia, which cut ties with Hariri as Hezbollah's grip tightened.

But Saudi Arabia’s hardline position on Lebanon – a country it has often financially bailed out and politically supported – threatens to benefit its arch Shiite foe, Hezbollah.

Hariri’s withdrawal has left many Lebanese Sunnis feeling disenfranchised with turnout expected to be low, particularly in their stronghold districts.

In the leadup to the May 15 vote, posters urging people to vote have dominated Lebanon’s Sunni majority areas, particularly in the northern city of Tripoli. Nevertheless, around 30 percent of people who voted in Sunni stronghold districts in 2018 have said they will not cast their ballots this year, said pollster Kamal Feghali in an interview with Reuters.

Same issues, different choices

Emerging from the polling booth, Ziad Doueiri, a leading Lebanese film director, did not mince his words when asked why he made his way to Paris’s fifth arrondissement town hall on a grey Sunday morning.

“I voted simply to get rid of Hezbollah. They have become a huge obstacle and they are behind the deterioration of Lebanon,” said Doueiri, whose oeuvre includes the Oscar-nominated film, “The Insult”, which examines his homeland’s failure to confront civil wartime atrocities and its lasting impact on Lebanon’s sociopolitical fabric.

>> Read more: Life imitates art as Oscar entry exposes Lebanon’s buried history

Voting in Paris from his native Beirut II district, in Sunni-dominated West Beirut, Doueiri had to choose between competing opposition lists in his district. But he was clear on his vision for Lebanon. “We don’t know who are the opposition, we don’t know all the details,” he explained. “But it doesn’t matter, the main issue is to stop Hezbollah from having further control of the country because the situation has become unbearable.”

Hadchity, who moved to France eight months ago for a Master’s degree, agreed with Doueiri’s main concerns.

“The primary issue for me is sovereignty,” said the 28-year-old student, using a Lebanese code for the Iran-Syria interference via its Hezbollah proxy. “The parties in government, the parties that are now holding the country are all headed by Hezbollah. They have participated in the corruption and the stealing of the country’s assets.”

Hadchity’s vote though went for a traditional anti-Hezbollah party, the Lebanese Forces, a Christian-based party headed by Samir Geagea. As a card-holding party member, Hadchity said he campaigned for the Lebanese Forces, which is the second-largest Christian party in the current parliament.

The differing picks by voters joined by a common issue in just one Paris voting station highlights the complicated choices confronting voters in the May 2022 polls.

In France, as in all countries besides Iran and Syria, the overseas Lebanese ballot boxes have been sealed and sent by DHL to Beirut, where they will be stored until the May 15 count in the country’s Central Bank vault.

The storage arrangement prompted snide quips on the empty bank coffers being finally put to use. But Joelle Touma, a Paris-based Franco-Lebanese scriptwriter, expressed gratitude for the ability to participate in the democratic process in a Middle East country that, despite all its challenges, retains vital civic liberties.

“Although I voted against the forces in power, I have to admit that the elections abroad were very well organised by this administration. It allowed the democratic process to take place, we could vote,” said Touma. “Now, I’m still a bit worried about what’s going to happen with our votes, are they going to reach Lebanon intact? Are they going to be tampered with, although they said they were going to be stored in the Central Bank vault? This, I don’t know and it’s something that worries me a little bit.”

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Opex 360

Malgré la rupture des accords de défense, Barkhane continue son action contre les groupes terroristes au Mali

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Le 2 mai, le gouvernement malien dit de transition a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense signé en juillet 2014 par Bamako et Paris ainsi que, avec immédiat, l’accord relatif au statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements] en dénonçant « l’attitude unilatérale » de la France et de « multiples violations » par Barkhane d’une zone d’interdiction aérienne aux contours… fluctuants.

Quoi qu’il en soit, cela signifie qu’il n’y a théoriquement plus de base légale pour justifier la présence au Mali de la force Barkhane [ainsi que celle du groupement européens de forces spéciales Takuba, ndlr]. En effet, selon la convention de Vienne sur le droit des traités, il est prévu un préavis de douze mois pour mettre un terme à un accord, sauf si l’une des parties a commis une violation manifeste, auquel cas, sa dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations portées par la junte malienne à l’endroit de la France. Accusations qui justifient, à leurs yeux, la rupture du SOFA avec « effet immédiat ».

Mais telle n’est pas la lecture des autorités françaises, alors que la force Barkhane a entrepris une manoeuvre de « ré-articuliation » au Sahel, laquelle passe par son retrait du Mali, conformément à l’annonce faite par le président Macron le 17 février dernier.

Ainsi, le Quai d’Orsay a parlé d’une rupture « injustifiée » tout en contestant « toute violation du cadre juridique bilatéral ». De son côté, l’État-major des armées [EMA] a dit considérer que « l’analyse juridique présentée par les autorités maliennes n’est pas fondée dans la mesure où n’y a pas de violation constatée et documentée de ces accord ». Et que, par conséquent, le « désengagement de la force Barkhane du Mali se poursuivra en bon ordre et en sécurité ».

Aussi, les actions contre les groupes jihadistes se poursuivent, presque comme si de rien n’était. Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’EMA a en effet indiqué que, le 3 mai, soit au lendemain de l’annonce faite par la junte malienne, une unité française [« Task Unit » ou TU] du « Task Group » [TG] n°2 franco-tchèque de Takuba, a effectué une mission de reconnaissance aux abords de la RN 20, qui, dans le Liptako malien, relie Ansongo à Anderanboukan, en passant par Ménaka, où est implanté la dernière base opérationnelle avancée tactique [BOAT] de Barkhane.

Et d’ajouter : « Dans la zone d’Igazranagh, le TU a fouillé des points de regroupement des Groupes armés terroristes [GAT], permettant ainsi la destruction d’un point logistique ».

Et comme il l’avait prévenu en commentant la décision de Bamako, l’EMA a précisé que cette opération « avait pour objectif de limiter et d’entraver la capacité des GAT à manœuvrer aux abords de la RN 20, et ainsi protéger les axes logistiques utilisés par la force Barkhane ».

Dans le même temps, un convoi d’une soixantaine de véhicules civils, transportant un total de 150 conteneurs, a fait la liaison entre la BOAT de Ménaka et la Plateforme opérationnelle désert [PfOD]de Gao, sous l’escorte d’éléments du Groupement tactique désert 1 [GTD1] « Hermès ».

Les actions de Barkhane au Mali se poursuivent également dans les airs… Ainsi, selon l’EMA, des Mirage 2000C et D basés à Niamey ont assuré plusieurs missions de « sécurisation des convois entre les axes Gao-Niamey et Gao-Ménaka ». L’une d’elles a été menée le 4 mai, à la hauteur de la ville d’Ansongo, afin d’appuyer deux convois.

« Pusieurs missions de surveillance et de présence ont également réalisé des appuis aériens au profit du GTD3 « Bruno » à la frontière nigéro-malienne, en assurant notamment des démonstrations de force », a souligné l’EMA qui, par ailleurs, ne donne plus le détail des sorties aériennes hebdomadaires.

New York Times - World

Christian Village in Israel Digs Into Its Crusader Past

Israel Dispatch

The residents of Mi’ilya long wondered what archaeological treasures lay beneath a crumbling castle. Now, some are excavating their homes to find out.

Ruins in Mi’ilya, Israel, where many residents have caught the archaeology bug.Credit...Amit Elkayam for The New York Times

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By Patrick Kingsley

MI’ILYA, Israel — In the middle of Eilia Arraf’s home — between two living rooms, a cactus garden and a makeshift gym — there are two large pits, each containing the ruins of a church that archaeologists believe was built about 1,600 years ago.

Mr. Arraf found large sections of the church’s mosaic floors under his house in 2020, as he tried to convert his aunt’s bedroom and an olive oil storeroom into a new kitchen. The kitchen project was quickly abandoned. Instead, Mr. Arraf turned the central part of his house into an archaeological dig — and later, a minor tourist attraction.

“We did lose part of our house,” said Mr. Arraf, 69, a mustachioed electrical engineer. “But what we have underneath us is something that money can’t buy.”

In practically any other village in Israel, Mr. Arraf’s decision to dig up his home would have been unheard-of. But in Mi’ilya, a hilltop village of some 3,200 people, mostly Arab Christians, in northern Israel, he is part of an eccentric trend of privately funded archaeological excavations.

Since 2017, four families have begun the process of excavating 10 private homes, searching for Crusader and Byzantine ruins. Hundreds more families in Mi’ilya have funded a villagewide project to restore part of its crumbling Crusader castle.

In the process, the villagers have discovered the largest-known winery from the Crusader era, a Crusader town wall, a Roman cistern and Iron Age cooking equipment — as well as the Byzantine church underneath Mr. Arraf’s home.

“It was a domino effect,” said Rabei Khamisy, an archaeologist from the village who is the driving force behind the project. “In Mi’ilya, excavation became something like a tradition.”

For years, the villagers had known they were living atop and among an array of archaeological treasure, but they had never got around to digging up much of it. Parts of the present-day village date from the 12th century, when Frankish Crusaders built a castle there, probably during the rule of Baldwin III, a Christian king of Jerusalem.

Today, Mi’ilya remains one of a handful of Christian-majority villages in Israel. Most of its residents are Greek Catholics whose ancestors began to settle here during Ottoman rule in the mid-18th century.

LEBANON

Mediterranean

Sea

SYRIA

Mi’ilya

Sea of

Galilee

Haifa

Jordan

WEST

BANK

Tel Aviv

Jerusalem

ISRAEL

20 Miles

By The New York Times

Many live in homes built among the ruins of the Crusader castle, which became the backdrop to the lives of generations of villagers. But it was never properly excavated or restored.

“The council always said, ‘We’ll do the castle, we’ll work on the castle,’” said Dr. Khamisy, who grew up in the castle’s shadow. “But nothing ever happened.”

The turning point came in early 2017, when part of the castle wall began to collapse, endangering passers-by.

A specialist in Crusader-era archaeology, Dr. Khamisy, 45, had only recently started a new research post at a nearby university and had little time for a new project. But he realized it was now or never to preserve the fortress, and felt it was a matter of hometown honor.

“I’m going to restore the castle,” he remembered thinking. “If I don’t do it, I will leave the village. I can’t live here.”

So began the first of several restoration and excavation projects in Mi’ilya.

Dr. Khamisy encouraged the village council to call a meeting, at which he asked families to each donate the equivalent of the cost of two cigarette packets. The villagers answered the call, giving roughly $60,000, and the council pitched in $30,000.

The Israel Antiquities Authority quickly supplied the relevant permits.

Several weeks later, the most dangerous stretch of the wall had been shored up.

Historically, residents of villages like Mi’ilya had been wary of notifying the antiquities authority if they found any hidden relics, which, though often kept in the custody of the homeowner, legally become state property. Residents feared the government might take over their property or demand time-consuming excavations if a particularly noteworthy ruin was discovered.

For Palestinian citizens of Israel, as some Mi’ilya residents define themselves, the fear was particularly sharp, several villagers said, because the government had requisitioned Arab-owned land across Israel in the decades after the founding of the state.

But the wall restoration project gave the villagers greater trust in the authorities — not least because Dr. Khamisy was the main intermediary between the village and the government.

“He’s a son of the village,” said Salma Assaf, a former accountant who owns several properties in and around the castle ruins. “He broke the wall between us and the antiquities authorities.”

Soon, the village clergy allowed the excavation of the village church, where Dr. Khamisy said Iron Age pottery was dug up.

But the most dramatic discovery was lurking underneath Ms. Assaf’s own property next door.

Ms. Assaf, 69, was in the middle of turning her family’s Ottoman-era house into a restaurant. As the builders worked in its cellar, they discovered an ancient stone structure.

Galvanized by Dr. Khamisy’s recent project, Ms. Assaf invited him over to examine it. The archaeologist quickly realized it was a previously unknown section of the Crusader town — perhaps part of a medieval wine press.

Excited, Dr. Khamisy called the antiquities authority, asking for permission to dig deeper. A permit was granted unusually quickly, within days.

Just as the wall restoration had made the village less wary of the authorities, the authorities were now more confident in the villagers. They were also reassured by the involvement of Dr. Khamisy.

“We knew him, we trusted him,” said Kamil Sari, the authority’s director in northern Israel. “He cares for what he’s doing.”

Armed with trowels, shovels and pickaxes, Dr. Khamisy and the Assaf family set about excavating the cellar themselves.

After digging for two weeks, Dr. Khamisy suddenly starting shouting and jumping. About two yards under the floor, he had found the first signs of a Crusader-era drainage system.

Ms. Assaf’s building, experts later concluded, was standing above the largest-known wine press in the Crusader era — a revelation that drew the attention of a major Israeli newspaper, Haaretz.

“It was the most wonderful time of my life,” Ms. Assaf remembered.

Energized by the discovery, Ms. Assaf began buying up other properties around the castle, excavating them with Dr. Khamisy’s help, and then restoring them. They uncovered a Crusader waterworks and a Roman-era cistern that the Crusaders appeared to have used as their own; neither were seismic discoveries, but they helped archaeologists deepen their understanding of Crusader life in the 12th century, when European Christians consolidated their efforts to colonize the region by force.

“The finds themselves are important for a Crusader historian, or an archaeologist like myself,” said Adrian Boas, a professor of medieval archaeology at the University of Haifa. “They’re adding information to what we know about the Crusader period.”

But perhaps more significantly, they have helped make villagers more “aware of the importance of the past and their connection to the place they live in,” Professor Boas said.

Down the hill, Mr. Arraf was the next to catch the archaeology bug. In the 1980s, his relatives had found Byzantine mosaics in a cellar behind their home. But his older siblings had always said there were larger and more impressive mosaic floors under the main part of their home — relics they said were briefly discovered and then re-hidden during renovations in the 1950s.

What if his siblings were right?

Guided by Dr. Khamisy, the Arraf family dug for two weeks — one-foot, two-feet, three-feet deep. Just beyond the four-foot mark, Dr. Khamisy made another shout: He had found what turned out to be the nave of a Byzantine church.

For a token fee to cover his expenses, Mr. Arraf lets tour groups visit his home to see the mosaics, which are inside the lower story of his two-floor house.

Occasionally, visitors have struggled to dispel their disbelief, Mr. Arraf said. In a context in which Jews, Muslims and Christians often argue over who has the stronger connection to the land, some Jewish visitors have dismissed the idea that a Christian could have found a genuine Christian ruin beneath his own home.

But to Mr. Arraf, such criticism hardly registers. He still marvels at the fact he has a ruined church underneath his aunt’s old bedroom.

“I check on it every day,” he said. “Just for my own joy.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Mi’ilya, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - World

EXCLUSIVE: Kharkiv residents desperate for normal life after Russian troops retreat

Issued on: 13/05/2022 - 15:33Modified: 13/05/2022 - 18:11

Nadia MASSIH Follow

Two months ago, Russian forces were closing in on Ukraine’s second city of Kharkiv, threatening to encircle it. But Ukrainian troops have managed to push Russian forces back, despite the ongoing threat of Russian bombardments. Our reporters Nadia Massih, Raid Abu Zaideh and Bastien Renouil visited the city where they found residents desperate for a return to normal life. For many, though, that dream is still far from reality.

Valeurs Actuelles

Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Could you quit your job to become a full-time activist?

By Suzanne BearneBusiness reporter

Natalie Evans describes herself as an accidental activist, after a racist incident she filmed on a train went viral two years ago.

It spurred Natalie and her sister Naomi to set up the Instagram account Everyday Racism to help educate people about racism, and how to tackle it.

They now have more than 200,000 followers on the social media platform, and last December Natalie quit her job as a youth charity worker to concentrate full time on the activism.

"We were starting to receive feedback from people saying 'thank you for this', and 'this is helpful'," says Natalie, who is 32 and lives in the Kent seaside town of Margate. "I realised then this was something I wanted to work on full-time - to help change the world a little."

Plus, she says that managing the workload around Everyday Racism while holding down another day job had become too much. "Emails were coming through all the time, I had so much admin."

But how is Natalie able to support herself? While she and her sister earn money from advising businesses and other organisations, it is not enough income to survive on.

And so the sisters have set up a Patreon membership account, where Everyday Racism's supporters pay them between £3 and £10 per month for extra resources.

"People kept telling us to set one up but I wasn't sure," says Natalie. "But it takes time to write up resources and do the things we do."

They launched their Patreon account at the end of last year, and now have 150 subscribers. Meanwhile, Naomi, also still works three days a week as a teacher, albeit cut down from four.

From Insulate Britain, to Black Lives Matter, and Greta Thunberg, activism has become more visible in the UK and other countries in recent years, despite the pandemic lockdowns.

More people have taken to the streets to protest, and the number of petitions started on global activism website Change.org now surpass 70,000 per month.

In turn, this has led to a small but growing trend of people like Natalie Evans, who quit their previous day jobs to focus solely on their activism.

Marly Lyman, 31, used to teach film and media in private schools, but is now a full-time activist for Extinction Rebellion (XR).

"I knew for my mental health that I needed to help in the community, be surrounded by people who I love to be around, and do a job I love," says Mr Lyman, who lives in Northampton. "When Extinction Rebellion appeared on the scene in 2019 that changed everything. It was the missing piece in the puzzle."

For the past few years he has been focusing on local group development in the Midlands for XR, but he will soon be moving towards UK-wide media and messaging work.

To help support him financially, he receives living expenses of £400 a month from XR. He also claims the government's universal credit, and earns some additional funds from poetry recitals.

To reduce his expenses he bought a narrowboat to live on, but admits his life is a financial struggle.

When we speak he says that his girlfriend wants him to go on holiday to Wales for a weekend. "But I just can't afford it," he says. "I'm constantly turning things down that I used to love, like music festivals and the creative arts. I don't really do it anymore."

Anna Hughes, 39, who lives in London, quit her job as a cycling instructor six months after starting the Flight Free UK campaign in 2019, encouraging people to reduce their emissions by pledging not to travel by plane for a year.

"It quickly became clear that it would be a full-time project, and by that summer I was going to have to quit my job," she says.

She now lives on £1,000 a month, with £600 per month from a crowd-funding campaign and £400 from her dad.

"I guess he feels it's my inheritance, so he's giving it to me now," she adds. "I am very fortunate that I have a low-cost lifestyle and can afford not to have a wage.

"I own my boat, I live off-grid, my energy is generated by the sun, and I don't pay council tax. The only reason I can do this is because my living costs are so low."

New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.

Ms Hughes, who lives in London, is now looking for funding, so she can pay herself an annual salary of £30,000. "I hope I get it, I can't continue doing this forever. It's been three years since I quit my job."

At one point she did consider part-time work, but she says she was already struggling to keep up with the level of work required with Flight Free UK. "But if I don't secure funding eventually I will have to quit and go back to full-time work," she admits.

Like Marly Lyman, Anna has had to make sacrifices. "I don't have a pension," she says. "I don't have savings. If I think about the future, I'm so screwed! If I go on holiday, I travel by bike. I don't go out for dinner and drinks. It's all very boring."

People quitting their day jobs to become activists shows their activism is working, says Kajal Odedra, 37, global communications director of Change.org, and author of Something: Activism for Everyone.

She says that social media platforms mean "people now have internet supporters they can turn to to help continue working on issues for the greater good... there's really exciting innovation in this space and it feels right giving people [who are activists] income."

She adds that, in fact, there has never been a better time to be an activist, in her view.

"The tools available mean you're a lot more efficient rather than going around a shopping centre to collect signatures," says the New Yorker. "You can start a petition now, and share on WhatsApp, and collect hundreds of responses in hours."

However, she notes that not everyone can give up their job, admitting that "it's a privileged thing to do".

"Instead what we need is is create better ways for activism, for example, more support, better access to getting funding, and local councils giving funding to activists."

Natalie Evans admits that it was tough to take a cut in her income, but she says she is committed to working full-time on Everyday Racism.

"There's no doubt this feels 100% like the right thing to do. I'm really privileged this is my job, but it's also really hard as well. It's not easy reliving trauma every day."

Anna Hughes adds that what keeps her going is the feedback from supporters. "Every so often someone on Twitter will say 'you're doing a great job, I love the campaign'. That makes it worthwhile."

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Opex 360

Pour la Turquie, l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan serait une « erreur »

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Début janvier, la Finlande avait réaffirmé son droit à rejoindre l’Otan si elle le jugeait nécessaire pour défendre ses intérêts, alors que la Russie venait une nouvelle fois de la mettre en garde contre une telle tentation.

« Que ce soit dit une fois de plus : la marge de manœuvre et la liberté de choix de la Finlande incluent également la possibilité d’un alignement militaire et de demander l’adhésion à l’Otan, si nous en décidons nous-mêmes », avait en effet affirmé Sauli Niinisto, le président finlandais, lors de ses voeux pour la nouvelle année. Et la cheffe de son gouvernement, Sanna Marin, afficha la même position.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Ce qui a poussé la Finlande – jusqu’ici attachée à sa neutralité – à s’interroger sur ses relations avec l’Otan. De même que la Suède. Aussi, le 12 mai, M. Niinisto et Mme Marin se sont dit favorables à une adhésion « sans délai » de leur pays à l’Alliance atlantique. Dans la foulée, la France, les États-Unis et l’Allemagne ont fait savoir qu’ils soutiendraient cette candidature, de même que Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’organisation.

À Stockholm, un rapport publié ce 13 mai a recommandé l’adhésion de la Suède à l’Otan. Adhésion qui « relèverait le seuil [de déclenchement] de conflits militaires et aurait ainsi un effet dissuasif en Europe du Nord », est-il avancé dans ce document, lequel souligne, que « dans le cadre actuel », il « n’y pas de garantie » que les forces suédoises soient aidées en cas de « menace grave ou d’attaque ».

Quant aux mesures de rétorsions que pourraient prendre la Russie, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a explique que « notre opinion est que nous subirions pas d’attaque militaire conventionnelle en réaction à une éventuelle candidature à l’Otan ». D’autant plus que les forces russes ont déjà assez à faire en Ukraine…

Un adhésion à l’Otan permettrait à la Suède et la Finlande de bénéficier, le cas échéant, de l’article 5 du Traité de l’Atlantique Nord, lequel contient une clause de défense collective. Cela étant, leurs relations avec l’organisation sont déjà anciennes puisqu’ils ont rejoint le Partenariat pour la paix [PPP] en 1994 avant de devenir membres, trois ans après, du Conseil de partenariat euro­atlantique. En outre, ils ont contribué militairement à des opérations conduites par l’Otan, comme en Afghanstan, au Kosovo ou encore en Irak.

Cependant, pour qu’un pays puisse rejoindre l’Otan, il faut d’abord que sa candidature soit acceptée par le Conseil de l’Atlantique Nord et fasse l’objet d’un consensus entre tous les Alliés. Dit autrement, il faut l’accord de tous les membres. Puis, il doit souscrire un « plan d’action pour l’adhésion » [MAP] qui doit lui permettre de démontrer qu’il est en mesure de respescter ses engagements et ses obligations envers l’Alliance. Le tout étant assorti de critères militaires, politiques et économiques. Enfin, les États membres auront ensuite à ratifier le protocole d’accession, selon leurs procédures nationales.

On pourrait penser que les candidatures de la Suède et de la Finlande ne poseront pas de problèmes en particulier… Sauf que, avec la règle de l’unanimité, il suffirait d’une seule voix discordante pour faire dérailler le processus. Et la Turquie ne semble pas vouloir des deux pays d’Europe du Nord dans l’Otan.

« Nous suivons de près les développements, mais nous n’avons pas une opinion favorable à ce sujet », a en effet déclaré Recep Tayyip Erdogan, le président turc, ce 13 mai. « Les gouvernements précédents de notre pays ont commis une erreur lors de la demande d’adhésion de la Grèce à l’Otan. Aujourd’hui, la Grèce adopte une position contre la Turquie en s’appuyant sur l’Alliance. Ainsi, nous ne voulons pas, en tant que Turquie, commettre une deuxième fois la même erreur », a-t-il expliqué.

« De plus, les pays scandinaves, malheureusement, sont presque comme des maisons d’hôtes pour les organisations terroriste », a-t-il ajouté, dans une allusion au Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], classé parmi les organisations terroristes par l’Union européenne [UE] et les États-Unis, et au DHKP-C, un mouvement d’extrême-gauche. « Ils leur donnent pratiquement des sièges au sein de leurs parlements. Nous ne pouvons donc pas avoir une approche positive », a accusé M. Erdogan.

Par ailleurs, la guerre en Ukraine met Ankara dans une position délicate. Ayant noué une coopération intense avec Kiev, à qui elle fournit des armes, notamment les drones Bayraktar TB-2, la Turquie cherche également à ménager la Russie, de qui elle dépend économiquement [céréales, gaz]. En outre, les deux pays coopérent dans le domaine de l’énergie nucléaire [voir la centrale d’Akkuyu] ainsi que dans celui de l’armement [avec le système de défense aérienne S-400].

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“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne

Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.

Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.

Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.

Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?

Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.

Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !

Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.

Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.

Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !

Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.

Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !

J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !

Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.

On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »

On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.

On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »

Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).

La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »

Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !

Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »

On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »

Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !

Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »

Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »

Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.

Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.

Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !

Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.

Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.

Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »

Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.

Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »

Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »

C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !

La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !

Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.

Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…

Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !

Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.

J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !

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France24 - Monde

Messi redevient le sportif le mieux payé au monde

Publié le : 13/05/2022 - 08:21

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La star du Paris SG Lionel Messi a été le sportif le mieux payé au monde en 2021, avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), selon le magazine Forbes, devant LeBron James et Cristiano Ronaldo.

Eliminé en huitièmes de finale avec le PSG, Lionel Messi ne remportera pas cette année la Ligue des champions. Mais il peut se consoler avec le titre de sportif le mieux payé au monde en 2021, selon le magazine Forbes.

Avec quelque 130 millions de dollars de revenus (environ 125 millions d'euros), il devance au classement LeBron James et Cristiano Ronaldo.

Le footballeur argentin âgé de 34 ans renoue avec la première place de ce classement établi par le média spécialisé américain, dont l'avait délogé l'an passé la star des arts martiaux mixtes (MMA) Conor McGregor.

Sur ses 130 millions de dollars de revenus brut avant impôts (comme en 2019 et 2020 lorsqu'il jouaient encore au FC Barcelone), 75 millions de dollars (72 millions d'euros) sont issus de son contrat (avenants et salaires cumulés) avec le club parisien et 55 millions proviennent de ses activités commerciales, avec Adidas, Budweiser et Pepsi Cola notamment.

Lionel Messi a été l’athlète ayant généré le plus de revenus en 2021!Forbes présente sa liste des sportifs les mieux rémunérés l’an dernier. Le foot et le basketball occupent 7 des 10 places de ce palmarès.L’article de Forbes (en anglais) 👉 https://t.co/MzL47VdkVx pic.twitter.com/pPJILoi1QT

May 13, 2022

Plusieurs footballeurs en tête du classement

La superstar des Lakers LeBron James, 37 ans, est deuxième avec 121,2 millions de dollars de revenus (116,8 millions d'euros), dont deux tiers, environ 80 millions de dollars (77 millions d' euros), sont des gains extra-sportifs. Ses partenariats, activités et investissements vont du cinéma à la cryptomonnaie.

Cristiano Ronaldo, qui est revenu cette saison à Manchester United, complète le podium avec 115 millions de dollars de revenus (110 millions d'euros). L'attaquant portugais, 37 ans, a des émoluments équilibrés, puisque 60 millions proviennent de son contrat sportif et 55 de ses autres activités, notamment de sponsorings, avec Nike entre autres.

Neymar, autre joueur vedette du PSG, est 4e (95 millions de dollars, 91 millions d'euros), suivi par Stephen Curry, star NBA des Golden State Warriors (82,8 millions de dollars, 89 millions d'euros).

Le premier sportif non footballeur et non basketteur est Roger Federer, qui arrive en 7e position avec 90,7 millions de dollars de revenus dont 90 proviennent de ses activités commerciales, puisque, gêné depuis de longs mois par un genou douloureux, il a très peu joué au tennis l'an passé.

Avec AFP

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Marine Le Pen et Eric Zemmour dénoncent « la repentance » de la France envers l’Algérie

Emmanuel Macron commémore le 60e anniversaire des accords d’Evian à l’Elysée, en présence de témoins de l’époque (appelés, combattants indépendantistes, harkis), ce samedi 19 mars 2022. Mais la date du 19 mars 1962 est contestée notamment par Marine Le Pen.

« Une vraie réconciliation des mémoires si l’Algérie demande pardon aux harkis »

Invitée vendredi 18 mars sur France Inter, la candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle a rappelé que « nous contestons depuis longtemps cette date choisie, qui a été imposée comme la fin de la guerre d’Algérie ». « Il y a des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés après cette date. Et je tiens à leur rendre hommage à eux, parce qu’eux ont été particulièrement mal traités par le gouvernement de l’époque, ils ont été mis dans des camps, parfois ils sont morts, ont été mis dans des charniers, leurs enfants n’ont pas été scolarisés », a-t-elle affirmé.

La députée du Pas-de-Calais a également dénoncé la position de l’ancienne colonie française sur son historique avec la France. « S’il s’agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l’Algérie qui ne cesse de demander des actes de repentance, en ce qui me concerne ce sera non. Sauf si peut-être l’Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard, alors là il y aura une vraie réconciliation des mémoires », a-t-elle déclaré.

Eric Zemmour veut “mettre fin à la repentance” de la France en Algérie

Après Marine Le Pen, c’est Éric Zemmour qui s’est exprimé dans une tribune au Figaro publiée ce samedi, pour livrer sa vision des liens que doivent entretenir la France et l’Algérie. Il dénonce l’attitude des politiques français qui ont battu « la coulpe » face à des dirigeants algériens « souvent arrogants ». Une situation qui a permis de « faciliter l’immigration massive » des Algériens en France. Ainsi, le candidat de Reconquête! affirme vouloir établir une relation « de respect et non de repentance » avec l’Algérie. 

Parmi les propositions issues de son programme, l’ancien journaliste souhaite conditionner les aides financières et l’octroi de visas « à la coopération contre l’émigration clandestine, à la réadmission des immigrés illégaux expulsés de France et à des accords permettant que les petites peines de prison puissent être effectuées dans les pays d’origine des délinquants étrangers. »

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L'Humanité

En France, une grave sécheresse des sols amenée à se reproduire

Actu

Près de la moitié des départements sont actuellement en situation de sécheresse. Un phénomène lié au changement climatique, et dont la précocité, l’intensité et l’étendue inquiètent. D'autant que les projections pour les années à venir ne sont guère encourageantes. Néanmoins des moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse.

Marion d'Allard

Les arrêtés préfectoraux tombent les uns après les autres. Les incitations à restreindre la consommation d’eau touchent désormais 42 départements en état de vigilance. Parmi eux, 15 ont dépassé ce seuil, placés en état d’alerte, voire d’alerte renforcée.

Particulièrement précoce cette année, la sécheresse oblige les autorités locales à imposer la réduction des prélèvements, y compris à des fins agricoles, la limitation de la consommation domestique (arrosage des jardins, lavage des voitures…) et, dans certains cas, l’interdiction totale de certains prélèvements.

« Rien ne laisse présager d’un été caniculaire »

Conjuguées à un hiver peu pluvieux, les températures anormalement élevées en ce mois de mai menacent la ressource en eau, et « les deux tiers de la France connaissent déjà des sols secs à très secs », alerte Météo France.

Une situation qui promet de durer, précise en outre Matthieu Sorel, qui fait valoir le peu de précipitations prévues sur l’Hexagone dans les quinze prochains jours. « Il faut être vigilant », poursuit le climatologue de Météo France, car « même si le déficit de pluviométrie constaté cet hiver n’est pas en soi exceptionnel, l’épisode de chaleur attendu cette semaine est en revanche un événement remarquable ».

Avec un mercure qui frise les 30 degrés et une France repeinte en jaune dans tous les bulletins météo, la chaleur printanière actuelle se distingue par « sa précocité, son étendue géographique et sa durée », complète le spécialiste.

Pour autant, temporise Matthieu Sorel, « rien ne laisse présager d’un été caniculaire ». Enregistré en 2011, le record de température pour un mois de mai depuis 1945 n’a en effet pas été précurseur d’un été particulièrement chaud quand, a contrario, les canicules estivales de 2017 et 2018 n’ont pas été précédées d’un printemps particulièrement doux.

Une grave sécheresse des sols

À très court terme, la conséquence la plus préoccupante demeure la sécheresse des sols, une des plus « graves à cette période de l’année depuis 1945 », alertait il y a quelques jours Christiane Lambert, présidente de la FNSEA. Alors que « la fin de l’hiver est une période charnière », l’insuffisance des pluies a « fortement impacté l’état des nappes », relève ainsi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Selon l’organisme public, « la situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine, ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur ». L’hiver sec, marqué par un manque de pluie quasiment en continu depuis septembre 2021, n’a donc pas permis de recharger les réserves en sous-sol. Le déficit de précipitations a atteint en moyenne nationale 30 à 40 % pour les mois de février et de mars, et 25 % pour celui d’avril.

Dans un tel contexte, « la hausse actuelle des températures, la reprise de la végétation, donc l’augmentation de l’évapotranspiration, vont limiter nettement l’infiltration des pluies », sans compter que « le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes », précise encore le BRGM.

Des régions jusque-là plutôt épargnées

Inégalement réparti sur le territoire, cet épisode de sécheresse touche des régions jusque-là plutôt épargnées par ce genre de phénomène précoce. C’est le cas « au nord de la Loire, dans le Pas-de-Calais ou dans le nord-est du pays », explique Matthieu Sorel. « Ces trois derniers mois, les sols de ces régions sont restés très secs pour la saison. Une situation qui se reproduit en moyenne une année sur dix », précise Météo France.

Sur le dernier trimestre, toujours, la situation a été encore plus grave en « Paca, en Corse, dans le Massif central, une partie du Grand-Est et des Hauts-de-France », avec un niveau de sécheresse des sols « se produisant en moyenne une année sur vingt-cinq », poursuit l’établissement public.

Depuis le début des années 2000, la fréquence de ces épisodes de sécheresse précoces s’accélère et ils sont en outre « plus intenses, plus longs, et la proportion du territoire touché est plus importante », souligne Météo France, qui précise, sur ce dernier point, que si 5 % du territoire national étaient touchés par ces phénomènes dans les années 1960, cette part s’élève dorénavant à 10 %.

Des projections à horizon 2100

« Les changements climatiques sont clairement en cause », affirme Matthieu Sorel, en ce qu’ils participent à « l’allongement des saisons estivales et au raccourcissement des hivers ». Une tendance de fond qui augure un manque d’eau alarmant à l’avenir.

Transition écologique : comment la France prépare la viticulture du futur

Coordonné par Météo France, le projet Climsec s’est attelé à fournir des projections sur les impacts du changement climatique en matière de sécheresse des sols en France métropolitaine à horizon 2100. Et ses conclusions sont sans appel.

Suivant la logique de trois scénarios (optimiste, intermédiaire, pessimiste), en fonction des concentrations de gaz à effet de serre, toutes les simulations du Climsec « mettent en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol en moyenne annuelle sur le territoire métropolitain », révèlent les analystes, qui soulignent que « les projections réalisées à partir des trois scénarios s’accordent globalement sur un niveau moyen annuel d’humidité des sols correspondant au niveau extrêmement sec de la période de référence 1961-1990 ».

Dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison ».

De son côté, l’Institut national des sciences de l’univers (Insu, rattaché au CNRS) s’est également prêté au jeu des projections. Ses chercheurs prévoient, dès 2030, « l’apparition de sécheresses météorologiques importantes, quelle que soit la saison », une « intensification de l’assèchement des sols superficiels », dès 2050,  et de « très longues sécheresses du sol en toute saison sans retour à la situation actuelle », à l’horizon 2080.

Sans changement majeur en matière de politique environnementale, ces épisodes climatiques promettent d’être « plus chauds et plus extrêmes », prévient Matthieu Sorel. Néanmoins, si les restrictions temporaires de la consommation en eau demeurent nécessaires pour préserver les nappes phréatiques, d’autres moyens existent pour limiter les conséquences de la sécheresse. Au premier rang desquels la reforestation. Logique autant que primordial, planter des arbres permet de favoriser l’infiltration d’eau dans les sols et d’éviter leur érosion.

sécheressemétéoRéchauffement climatiqueClimat
France24 - Monde

Pakistan et Inde en proie à une chaleur record, la température fatale à l'Homme atteinte

Publié le : 13/05/2022 - 22:33

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Une vague de chaleur inhabituelle frappe l'Inde et le Pakistan depuis deux mois. Vendredi, la chaleur et le taux d'humidité ont dépassé le seuil limite de survie de l'humain lorsqu'il se trouve à l'extérieur.

L'Asie du Sud était à nouveau confrontée, vendredi 13 mai, à des températures anormalement élevées, qui ont atteint en certains endroits du Pakistan les 50 °C, les autorités mettant en garde contre le risque de pénuries d'eau et la menace pesant sur la santé.

De larges pans de l'Inde et du Pakistan connaissent depuis fin avril une vague de chaleur record, dont l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a estimé qu'elle était "cohérente" avec le changement climatique.

Vendredi, les températures ont grimpé jusqu'à 50 °C à Jacobabad, dans la province méridionale pakistanaise du Sindh, a annoncé le Service météorologique pakistanais (PMD), précisant qu'il pourrait en être ainsi jusqu'à la fin de la semaine.

"C'est comme un feu qui brûle tout autour", a commenté Shafi Mohammad, un ouvrier agricole d'un village proche de Jacobabad, où les gens peinent à trouver de l'eau potable.

Au plan national, les températures sont entre 6 et 9 °C "au-dessus de la normale (saisonnière)", a souligné le PMD, le thermomètre affichant vendredi autour de 40 °C dans la capitale Islamabad et les autres grandes villes de Karachi (sud), Lahore (est) et Peshawar (nord-ouest).

La situation devrait s'aggraver

"Cette année, nous sommes directement passés de l'hiver à l'été", a estimé le prévisionniste en chef du PMD, Zaheer Ahmad Babar.

Le Pakistan est, selon lui, frappé depuis 2015 par la hausse des températures, en particulier dans les provinces du Sindh et du Pendjab (centre).

"L'intensité, la durée et la fréquence (de ces épisodes caniculaires) augmentent", a-t-il expliqué à l'AFP.

La situation devrait encore s'aggraver dans les années à venir en Asie du Sud en raison du réchauffement climatique, ont prévenu des scientifiques.

Le débit de l'Indus a été réduit de 65 % cette année "en raison du manque de pluies et de neige", selon le porte-parole du département de l'Irrigation dans le Pendjab, Adnan Hassan.

Prenant sa source au Tibet, ce fleuve traverse l'Inde puis le Pakistan avant de se jeter en mer d'Arabie. Son bassin procure 90 % de l'alimentation en eau du Pakistan, selon l'ONU.

La presse pakistanaise a signalé que des moutons étaient morts d'insolation et de déshydratation dans le désert du Cholistan au Pendjab, la province la plus peuplée et le grenier à céréales du Pakistan.

"Il y a un vrai risque de pénurie de nourriture et de récoltes cette année dans le pays, si ce manque d'eau doit persister", a souligné Adnan Hassan.   

"Comme un four"

La canicule a aussi frappé l'Inde voisine, les températures y atteignant 48,1 °C jeudi dans le district de Barmer, dans la province du Rajasthan. Elles pourraient s'élever à 46 °C à partir de dimanche à New Delhi.

"Il faisait si chaud aujourd'hui que je me suis sentie épuisée et malade quand je suis rentrée de l'université en bus. Le bus était comme un four", a raconté Suman Kumari, une étudiante de 19 ans vivant dans la capitale indienne.

De très fortes températures sont aussi annoncées pour le week-end dans la majeure partie du nord-ouest de l'Inde, avant une amélioration escomptée avec l'arrivée de la mousson. 

Mardi, la ministre pakistanaise du Changement climatique, Sherry Rehman, avait appelé les habitants de Lahore à rester à l'ombre "pendant les heures les plus chaudes de la journée".

Le Pakistan, qui compte 220 millions d'habitants, dit n'être responsable que de 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Il figure pourtant en 8e position des pays les plus menacés par les phénomènes météorologiques extrêmes, selon une étude de l'ONG Germanwatch.

Avec AFP

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Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe

Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique

En Inde et au Pakistan, une canicule record et des coupures d'électricité

L'Humanité

Pollution. Près de Lyon, une contamination aux « polluants éternels » inquiète

Actu

Deux sites industriels de Pierre-Bénite sont mis en cause après une enquête journalistique pointant la présence de perfluorés dangereux pour la santé dans les sols, l’air, l’eau du robinet ou encore le lait maternel autour de la vallée de la chimie.

Lucas Martin-Brodzicki

Comme 12 autres jeunes mamans, Capucine Ovize a reçu ce 10 mai ses résultats d’analyse. En novembre, cette Lyonnaise confiait un échantillon de son lait maternel à Martin Boudot, journaliste d’investigation pour l’émission Vert de rage (France 5).

Lui cherchait à y détecter la présence de perfluorés, ou Pfas, ces « polluants éternels » utilisés par l’industrie chimique. « J’ai un taux assez haut en Pfoa. Je suis chimiste de formation, je sais que ces composés, c’est vraiment pourri, mais ça fait toujours un peu mal de savoir que l’on fait partie de cette population qui subit une pollution générale », lâche, un peu blasée, la maman de 29 ans.

Des effets néfastes sur le système immunitaire

Le Pfoa, présent par exemple dans le Teflon des poêles, fait partie de la grande famille des Pfas. À Pierre-Bénite, en banlieue lyonnaise, l’usine Arkema en a utilisé jusqu’en 2016. L’Union européenne a interdit sa fabrication et sa mise sur le marché en 2020 en raison de ses effets néfastes sur le système immunitaire, le foie ou encore la thyroïde.

Mais des traces persistent dans l’air, les sols, l’eau du robinet, l’eau du Rhône et le lait maternel. Pour arriver à cette conclusion, le journaliste Martin Boudot a réalisé des prélèvements autour de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite et, pour l’eau du Rhône, en amont de l’usine afin d’avoir une valeur étalon.

Il a confié les échantillons à l’équipe de Jacob de Boer, professeur de chimie environnementale et toxicologie à l’université libre d’Amsterdam. Ce mardi soir, à la Maison de l’environnement de Lyon, le spécialiste des perfluorés recommande entre autres de fermer l’accès au stade de foot municipal jusqu’à son assainissement.

Il alerte aussi sur l’eau du robinet provenant des champs captants du Rhône : « Les échantillons d’eau potable collectés dépassent les limites de sécurité actuelles. Cela montre que les stations de traitement des eaux ne filtrent pas correctement les Pfas. »

Des révélations au caractère explosif

Dans la salle, une centaine de personnes découvrent, entre colère et incompréhension, les résultats. PFHxA, PFNA, 6:2 FTS… difficile de s’y retrouver entre tous les Pfas, pour certains en attente d’interdiction au niveau européen. « Je prends les résultats avec des pincettes, ça peut venir de tellement d’endroits, tempère Capucine Ovize. Je suis énervée contre l’industrie chimique de manière générale, qu’elle ne soit pas proactive sur cette question. »

Contacté par l’Humanité, le groupe Arkema précise que « le site de Pierre-Bénite ne produit, ni n’utilise de perfluorés et respecte toutes les réglementations. Certains perfluorés dont il est question nous semblent concerner d’anciennes activités de la plateforme (…) et peuvent provenir de multiples autres sources ».

Dans un communiqué transmis mardi dans la soirée, la préfecture du Rhône, visiblement consciente du caractère explosif de ces révélations, indique que la Dreal (directionrégionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) contrôle régulièrement les sites d’Arkema et Daikin, l’autre usine présente sur la plateforme industrielle depuis 2002 : « À ce jour, les rejets des trois perfluorés utilisés par les deux sites concernés ne sont pas réglementés. Toutefois, des contrôles récents concernant les Pfas ont été réalisés par la Dreal et des laboratoires agréés. » Ces polluants éternels et leur présence dans la banlieue lyonnaise sont au menu du magazine Envoyé spécial  diffusé ce jeudi soir.

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Valeurs Actuelles

Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Géothermie : la nouvelle vie du charbon

Publié le : 13/05/2022 - 11:58

Valérie DEKIMPE Marina BERTSCH Suivre Élise DUFFAU

Les mines de charbon ont longtemps été une cause de grave pollution à l'impact dévastateur sur le climat. Mais aujourd’hui, au Royaume-Uni, un vaste programme les transforme en source d’énergie renouvelable grâce à la géothermie.

L'eau souterraine comme ressource

Stephen Williams-Dixon, ancien mineur à la retraite, nous fait revivre ses anciennes conditions de travail à la mine de Dawdon, où il a passé 23 ans dans les galeries. Il explique la présence de l'eau : "Sous terre, il y a toujours des failles et partout où il y a une faille, l'eau s'infiltre. À l’époque, l'eau était un gros problème. Il fallait la pomper, sinon on se serait noyés. C'était terrible de travailler là-dedans, vraiment de mauvaises conditions de travail".

Aujourd'hui, les mines sont fermées et l'eau a repris ses droits, mais les autorités anglaises ont décidé d'en tirer partie.

Gareth Farr, de la British Coal Authority – l'institution chargée de gérer l'ancien parc minier –, explique : "Sous terre, l'eau est quasiment à 20°C, toute l'année. Une fois que nous avons extrait l'eau de la mine du sous-sol, nous pouvons la faire passer dans des pompes à chaleur pour récupérer cette chaleur de l'eau".

Avec 23 000 puits abandonnés, le potentiel est énorme. Quelque deux milliards de mètres cube d'eau chaude sont stockés sous terre dans les anciens puits, ce qui suffirait à chauffer des millions de foyers. Ce serait un des gisements d'énergie bas carbone les plus importants du pays. Et pour l’instant, il est encore largement inexploité. 

La neutralité carbone en ligne de mire

Non loin de là, la ville de Gateshead a de grandes ambitions : la neutralité carbone d'ici 2030. L'eau des mines, ou plutôt la chaleur que l'on peut en tirer, va aider la commune à atteindre son but.

"En ce moment, nous investissons 16 millions de livres", explique John McElroy, conseiller municipal chargé de l’Environnement. Cette eau des mines pourrait sérieusement concurrencer le gaz, énergie fossile, comme principale source de chauffage du pays. D’ailleurs, le gouvernement s'est engagé à ce qu'aucun nouveau raccordement au gaz ne soit fait dans les maisons et les entreprises d'ici 2025.

"Je pense que c'est un bon investissement pour un avenir plus vert. Ce que nous faisons ici est incroyable", poursuit John McElroy. "Nous étions un leader de la révolution industrielle il y a 200 ou 300 ans, nous sommes maintenant un leader de la révolution verte."

La boucle est bouclée ?

Et si les puits de géothermie pouvaient à leur tour renfermer des minerais ? Détour par la France, à Rittershoffen en Alsace, dans une centrale géothermique où un test concluant a été mené pour extraire de l'eau du lithium, une ressource précieuse.

Christophe Neumann, président d'ES Géothermie, se réjouit : "Si on extrait toute l’année sur cette seule centrale, on pourra extraire l’équivalent de près de 2 000 tonnes de lithium par an. Rien que sur cette unité, on représente 4 % de la production mondiale."

Un minerai crucial, très convoité pour fabriquer des smartphones ou des batteries électriques. Pour autant, pour l'instant, l'extraction des eaux géothermales coûte bien plus cher que l'extraction d'une mine.

"Le potentiel dans le bassin rhénan est là et offre des solutions et des opportunités pour que la France puisse s’approvisionner sur son territoire sans être dépendante d’importations sur un matériau stratégique pour l’avenir", conclut Christophe Neumann.

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L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
Valeurs Actuelles

“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”

Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?

J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.

Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?

Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.

La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.

Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?

Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».

En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.

Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?

En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.

Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?

Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.

Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.

Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !

Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?

L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.

Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.

Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.

L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?

Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.

Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…

La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?

Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.

En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?

Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.

En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?

Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.

Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !

Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Locked down Shanghai aims to eliminate Covid over the next week

Issued on: 13/05/2022 - 22:45

Shanghai has been under complete lockdown for six weeks now. Around 26 million inhabitants have been confined to their homes and the government has been adamant in its pursuit of zero Covid cases.

However, the goal of zero cases has yet to be reached. The World Health Organization says China's strategy is unsustainable but Chinese President Xi Jinping is not letting up. This week, health measures were further tightened in China's economic capital. 

"We have to transfer you. You have been named as a contact case. Open up or we will knock the door in!" said one of the health workers to a resident of a building that was condemned due to the presence of a Covid case.

Click on the video player above to watch FRANCE 24's full report.

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WHO chief says China's zero-Covid strategy is 'unsustainable'

The World This Week

Ukraine invasion bolsters NATO, Shireen Abu Akleh killing, China's zero Covid policy, Eurovision

The Debate

China doubles down: Can Xi Jinping stick to zero-Covid policy?

Valeurs Actuelles

L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation

L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.

La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.

L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.

La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.

Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.

L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?

Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.

L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?

Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.

Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.

*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.

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L'Humanité

Astronomie. La Lune va s’éclipser dans la nuit du 15 au 16 mai 

Actu

Dans la nuit de dimanche à lundi, la Lune prendra une teinte cuivrée lors d’une éclipse totale. Une première depuis janvier 2019.

Anna Musso

 

C’est un spectacle rare qui se produira, dans la nuit du 15 au 16 mai, sous les yeux des passionnés, des noctambules et des matinaux. L’alignement sera quasiment parfait entre la Lune, la Terre et le Soleil. Notre satellite naturel passera alors dans l’ombre de la Terre... et il sera possible d’observer une éclipse totale de la Lune.

Ce type de phénomène ne se produit que pendant la pleine Lune et il peut durer jusqu’à six heures, encore faut-il que le Soleil soit dans le même axe qu’elle. Dans la nuit de dimanche à lundi l’alignement sera quasi idéal, l’éclipse durera environ 3h30 au total.

L’événement sera partiellement visible depuis une large partie du globe, à l’exception d’une partie de l’Asie et de l’Océanie. Les plus chanceux pourront admirer l’éclipse dans sa totalité en Amérique du Sud, aux Antilles, en Guyane et au Québec.

En France métropolitaine, l’évènement débutera progressivement à 3 h 30 avec l’entrée de la Lune dans la pénombre de la Terre. La Lune glissera ensuite dans son ombre directe vers 4 h 30. Et l’éclipse totale se déroulera entre 5 h 30 et 6 h 55, 85 minutes où notre satellite se teintera d’une belle couleur cuivrée. On parle alors de « Lune rouge », «  Lune rousse  » ou « Lune de sang ». A cet instant, les rayons du Soleil qui ont la plus grande longueur d’onde (le rouge), atteignent la Lune et lui confèrent cette teinte. Notre satellite se couchera alors que l’éclipse sera encore totale.

En France, la dernière éclipse totale lunaire avait eu lieu le 21 janvier 2019.

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Un navire espion chinois repéré près d’une station de communications navales australienne

par Laurent Lagneau · 13 mai 2022

Alors que Canberra s’inquiète de l’accord de défense récemment signé par les Îles Salomon et la Chine étant donné qu’il ouvrirait la voie à l’établissement d’une base de l’Armée populaire de libération [APL] dans une zone traversée par les lignes d’approvisionnement entre les États-Unis et l’Australie [ainsi que la Nouvelle-Zélande et la Nouvelle-Calédonie], le gouvernement australien a dénoncé la présence d’un navire espion chinois à moins de cinquante nautique de la station de communications navales de Harold E Holt, située à Exmouth, sur la côte nord-ouest du pays.

« C’est clairement un navire de renseignement et ils nous regardent et nous les surveillons de près », a déclaré Scott Morrison, le Premier ministre australien, ce 13 mai. Et d’estimer que cette présence était « préoccupante ».

De son côté, le ministre australien de la Défense, Peter Dutton, a évoqué un « acte agressif » de la part de la Chine, expliquant qu’il est « très inhabituel » de voir un navire de la composante navale de l’APL s’aventurer « aussi loin dans le sud ».

En effet, le bateau chinois, identifié comme étant le « Haiwangxing » [de Type 815G], aurait suivi les côtes occidentales de l’Australie jusqu’à la hauteur d’Exmouth avant de mettre le cap vers l’est et pris la direction de Darwin, où est implantée une importante base aérienne ainsi qu’un port militaire. En outre, le Pentagone y a déployé un contingent de l’US Marine Corps.

Le « Haiwangxing », admis au service en 2015, n’a, à aucun moment, navigué dans les eaux territoriales australiennes. Pour rappel, affichant un déplacement de 6000 tonnes, ce navire est équipé de capteurs pour la collecte de renseignements d’origine électromagnétique [ROEM] et le suivi des missiles balistiques.

Quant à la station de communications navales de Harold E Holt, la plus puissante de l’hémisphère sud, elle est utilisée par l’US Navy et la Royal Australian Navy pour fournir des transmissions radio à très basse fréquence [VLF] à leurs sous-marins et navires respectifs dans l’ouest de l’océan Pacifique et l’est de l’océan Indien.

Par ailleurs, la présence du « Haiwangxing » près des installations militaire sensibles australiennes coïncide « étrangement » avec la tenue des prochaines élections législatives, le 21 mai prochain.

À ce propos, le porte-parole du Parti travailliste [opposition] pour les questions militaires, Brendan O’Connor, a dit « partager les inquiétudes quant au fait qu’un navir de l’Armée populaire de libération mène des opérations de renseignement au large de la côte ouest de l’Australie ». Et de souligner un « comportement inquiétant ».

A priori, la marine chinoise s’aventure de plus en plus dans le sud du Pacifique. En février dernier, deux de ses navires – le « destroyer » de type 052D « Hefei » et le navire d’assaut amphibie de type 071 « Jinggang Shan » – avaient ainsi été repérés dans la zone économique exclusive [ZEE] australienne, précisément dans la mer d’Ararufa, bordée par le nord de l’Australie et la Nouvelle-Guinée. L’un d’eux avait d’ailleurs pointé un laser en direction d’un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de la Royal Australian Air Force [RAAF].

France24 - World

UAE’s ailing leader Sheikh Khalifa bin Zayed dies aged 73

Issued on: 13/05/2022 - 13:37

NEWS WIRES

The United Arab Emirates' long-ailing ruler, Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, died Friday, the government's state-run news agency announced in a brief statement. He was 73.

The UAE’s Ministry of Presidential Affairs announced a 40-day period of mourning and a three-day suspension of work in all ministries and the private sector beginning Friday, including flags to be flown at half-staff.

He had long ceased having involvement in day-to-day affairs of ruling the country, with his brother, Abu Dhabi's Crown Prince Mohammed bin Zayed, seen as the de-factor ruler. There was no immediate announcement about a successor, although Mohammed bin Zayed is in line to inherit the top post.

Sheikh Khalifa, who has rarely been seen in official photos or at public events for years, succeeded his father and the UAE's founder Sheikh Zayed in 2004. He suffered a stroke a decade later, keeping him largely out of public sight ever since.

The world's tallest tower in the UAE's emirate of Dubai is named the Burj Khalifa after the late ruler, whose oil-rich emirate helped bail Dubai out during a financial crisis. 

(AP)

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UAE foreign minister meets Syria’s Assad, US slams visit to ‘dictator’

Israeli PM Bennett makes first UAE visit since formalising ties

UAE signs ‘historic’ deal to buy 80 French-made Rafale fighter jets

Opex 360

L’armée de Terre adopte un bariolage passif « multi-environnement » pour les treillis de ses soldats

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Cela fait maintenant près de trente ans que les motifs des treillis portés par les militaires de l’armée de Terre n’ont pas changé… Seules les couleurs dominantes varient en fonction de l’environnement [centre-Europe et désert], ce qui fait que le paquetage contient deux types différents de tenues de combat selon les théâtres d’opérations. Mais ce ne sera plus le cas dans un avenir proche.

Si, à l’horizon 2030/40, on peut imaginer que les tenues de combat s’adapteront automatiquement à l’environnement dans lequel sera amené à combattre les soldat qui les portent, grâce à un bariolage dit actif reprenant des technologies développés pour le camouflage des véhicules, l’armée de Terre a engagé, dès 2016, une réflexion pour doter chacun de ses combattants d’un treillis « multi-environnement », c’est à dire pouvant être adapté à tous les milieux [urbain, montagne, désert, forêt, etc], grâce à un « bariolage passif » susceptible de « tromper l’oeil » de l’adversaire.

Ce projet a été conduit par la Section technique de l’armée de Terre [STAT], en relation avec le Service du commissariat des armées [SCA] et la Direction générale de l’armement [DGA].

« Les couleurs retenues, issues de l’étude de diverses régions du monde, se confondent dans tous les environnements. L’effet disruptif de certaines couleurs amplifie la dissimulation à moyenne distance en trompant l’oeil de l’ennemi. Pour maintenir sa performance en multi-distances, les taches sont constituées d’un enchevêtrement de formes brisées complexes de grande taille, atténuées par des effets de dégradé et d’autres petites taches franches », explique l’armée de Terre.

Celle-ci souligne par ailleurs que ce nouveau bariolage multi-environnement [BME] conserve des spécificités françaises, dont le « brun de terre de France » et le motif triangulaire qui renvoie au programme SCORPION.

Quoi qu’il en soit, à en juger par les images diffusées par l’armée de Terre, ce BME a l’air efficace… En tout cas, et d’après les essais réalisés, il augmente de 25% le temps nécessaire pour repérer un soldat qui en est vêtu. Ce qui, au combat, peut s’avérer décisif. Un autre avantage est que, à l’avenir, un seul type de treillis se nécessaire pour tous les types théâtres extérieurs, ce qui est constituera une « plus-value » logistique.

Selon l’armée de Terre, « 200 millions d’euros seront investis dans la Loi de programmation militaire pour doter les armées de ce nouvel équipement » et cette nouvelle tenue de combat sera « distribuée à partir de 2024, accompagnant la généralisation du treillis F3« .

France24 - World

Lisbon: How African music is breaking down racial barriers

Issued on: 13/05/2022 - 15:17Modified: 13/05/2022 - 15:20

Eve JACKSON Follow

This year, France is celebrating Portuguese culture with concerts, exhibitions and performances from the country's top artists. To mark the occasion, FRANCE 24's culture show Encore! takes you on a musical voyage to Lisbon. The Portuguese capital has a sound like no other European city, where a boom in music influenced by African beats is eroding social barriers and making waves internationally.

Presenter Eve Jackson meets award-winning Portuguese star Dino D'Santiago, who is forming a bridge between two continents. The singer's family come from one of Portugal's former colonies, Cape Verde. With five acclaimed albums, he uses his voice to bring African rhythms and culture to more people. Dino is a champion of Lisbon's new wave of Afro-electronic sounds, singing of a new Lisbon: a city that recognises and accepts its diverse social fabric.

The musician takes us to one of Lisbon's 67 social projects, Quinta Do Mocho, which has become an open-air street artist gallery and the centre of the capital's electronic music scene. There, Dino introduces us to the star DJ leading the movement, DJ Marfox, who is producing beats in a converted studio in his mother's house. He plays us his latest sounds, including tracks by Angolan singer Pongo, who is becoming the queen of the African rhythm known as Kuduro. The artist fled Angola's civil war in the 1990s and brought the sound of her country, Kuduro, with her to Lisbon. We join her at a concert on the Paris leg of her tour.

We end the show with a concert from the enchanting Batukadeiras Orquestra: a group of female drummers specialising in batuka, a rhythmic call-and-response style created in Cape Verde during the early days of the slave trade.

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Valeurs Actuelles

Le progressisme de A à Z

Propos recueillis par Mickaël Fonton

Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?

La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.

Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?

La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.

Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?

Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.

Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.

Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?

Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.

En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…

Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?

« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.

La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?

La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…

De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.

On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?

Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.

S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.

Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.

Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.

Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.

« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?

Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.

Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.

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L'Humanité

Astronomie. Sagittarius A*, le trou noir niché au cœur de notre galaxie

Actu

Une collaboration internationale d'astronomes a prouvé en image l'existence d'un trou noir supermassif au cœur de la Voie Lactée. Il s'agit de la seconde image réelle d'un trou noir, après la révélation de M87* en avril 2019.

C’est un cliché historique. Jeudi, à 15 heures, la collaboration internationale d’astronomes EHT (Event Horizon Telescope) a présenté, lors de plusieurs conférences de presse simultanées, l’image du trou noir supermassif niché au cœur de notre galaxie. Son nom : Sagittarius A* (Sgr A*). La « silhouette » sombre se découpant sur un disque lumineux rouge orangé ressemble à s’y méprendre à celle du gigantesque trou noir M87*, dans la lointaine galaxie Messier 87, et que l’EHT avait déjà présenté en avril 2019. Cette similitude est la preuve, pour les scientifiques, que les mêmes mécanismes de la physique sont à l’œuvre sur deux objets de taille très différente au cœur de deux systèmes différents.

« Les trous noirs confrontent l'homme à des questions fondamentales » : entretien avec Heino Falcke

« Nous avons été stupéfaits de voir à quel point la taille de l’anneau correspondait aux prédictions de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein», s’enthousiasme le directeur scientifique du projet EHT, Geoffrey Bower. Selon les scientifiques, les trous noirs supermassifs se trouvent au centre de la plupart des galaxies et jouent un rôle clé dans leur formation. « Ces observations sans précédent, poursuit Geoffrey Bower, ont considérablement amélioré notre compréhension de ce qui se passe au centre même de notre galaxie et offrent de nouvelles perspectives sur la façon dont ces trous noirs géants interagissent avec leur environnement.»

Ces résultats « révolutionnaires » ont été obtenus grâce à une immense coopération réunissant 300 chercheurs issus de 80 instituts du monde entier. Techniquement, on ne peut pas voir un trou noir. L’objet est si dense et sa force de gravité si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper. Mais on peut observer la matière qui circule autour, avant d’être happée à jamais. « Le » télescope EHT est en fait un réseau de huit télescopes terrestres répartis sur toute la planète – dont un en Antarctique – formant l’équivalent virtuel d’un radiotélescope d’un diamètre de 10 000 kilomètres.

Sgr A* est bien plus proche que M87

Ce monstre avait déjà permis d’obtenir le cliché de M87*. Cette fois, les chercheurs ont orienté leurs efforts sur le centre de notre galaxie. Situé à 27 000 années-lumière, Sgr A* est bien plus proche que M87, mais avec seulement quatre millions de masses solaires (contre six milliards pour M87), c’est un poids plume dans le monde des trous noirs supermassifs. Il est, de plus, entouré d’un nuage dense de poussières et de gaz, ce qui ne facilite pas l’observation. Très ancien, comme notre galaxie vieille d’environ 13 milliards d’années, il a avale désormais très peu de matière. L’existence de Sgr A* est supposée depuis 1974, avec la détection d’une source radio inhabituelle au centre de la Voie lactée. Dans les années 1990, des astrophysiciens, nobelisés en 2020, y ont confirmé la présence d’un objet compact supermassif. L’image révélée apporte la première preuve visuelle.

Les trous noirs massifs sont « des cimetières de l’espace », comme le résume le professeur allemand Heino Falcke, qui participa à l’équipe de scientifiques qui produisit l’image iconique de 2019. « Les trous noirs,  sont des objets où toute la masse, parfois des milliards d’étoiles, est concentrée en un point minuscule. » expliquait-il dans un entretien exclusif à l’Humanité. Ils peuvent influencer l’évolution d’une galaxie entière, donc l’aspect actuel de notre Univers.

La comparaison des désormais deux images de trous noirs va permettre d’étudier en détail le comportement de la matière dans l’environnement le plus extrême qui soit de l’Univers, « avec des gaz chauffés à des milliards de degrés, de puissants courants magnétiques et de la matière circulant à une vitesse proche de la lumière », précisait le 12 mai Heino Falcke. Un lieu idéal pour observer les déformations de l’espace-temps et le comportement de la gravité.

VIDÉO. Sur le même sujet : James Webb, le plus puissant télescope jamais conçu.

Sagittarius A* tire son nom de la constellation du Sagittaire dont il est la plus brillante source en ondes radio (d’où le A, première lettre de l’alphabet). La "silhouette" du trou noir se découpant sur un disque lumineux de matière rappelle celle du trou noir de la lointaine galaxie M87*, qui est beaucoup plus importante que la nôtre. Les scientifiques y voient la preuve que les mêmes mécanismes de la physique sont à l'œuvre au cœur de deux systèmes de taille très différente. Les trous noirs sont invisibles, puisque par définition leur densité est telle qu’’ils piègent toute forme de matière ou de rayonnement. Les astronomes ont contourné cette difficulté en se concentrant sur l’horizon d’événements de Sagittarius A*. Les résultats de ces observations font l'objet de six articles dans The Astrophysical Journal Letters.

astronomietrou noir
New York Times - World

Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo

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Cairo Dispatch

Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

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By Vivian Yee

CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.

The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.

As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.

Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.

By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.

Much of it will soon be gone.

The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.

“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”

“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”

Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).

Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.

Mediterranean Sea

City of the Dead Cemeteries

SALAH SALEM ST.

EGYPT

EASTERN

CEMETERY

Cairo

New

Capital

40 miles

Cairo

MOKATTAM

HILLS

Nile

SOUTHERN

CEMETERY

EGYPT

OLD CAIRO

75

Map data from OpenStreetMap

1 mile

By The New York Times

Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.

“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”

The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.

The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.

After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.

Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.

The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.

The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.

Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.

Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.

In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.

“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”

The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.

But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.

Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.

“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”

He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.

Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.

While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.

It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.

“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”

So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.

Nada Rashwan contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Lettre ouverte à Vladimir Poutine

Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.

Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.

Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !

Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !

Ainsi, Monsieur le Président,

Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?

À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !

De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !

C’est donc au nom même de la civilisation,

C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !

Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,

L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !

* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.

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France24 - Monde

Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15

Publié le : 12/05/2022 - 10:33

Meriem AMELLAL Célia CARACENA Suivre

L'ex-ministre ivoirien des Eaux et Forêts, Alain Richard Donwahi, a été élu mercredi président de la COP15 contre la désertification, alors que son ancien ministère fait actuellement l'objet d'un audit, après des révélations sur un trafic de bois présumé. Les précisions à Abidjan de Hannane Ferdjani, correspondante de France 24.

Au moins huit soldats togolais ont été tués, et treize blessés, dans la nuit du mardi 10 mai au mercredi 11 mai lors d'une attaque "terroriste" dans le nord du Togo. L'armée est déployée dans cette zone pour faire face à la menace d'un débordement de la violence des groupes jihadistes présents au Burkina Faso voisin.

Au Sénégal, un tribunal a condamné, mercredi 11 main, trois sages-femmes à six mois de prison avec sursis pour "non assistance à personne en danger", après le décès dans un hôpital public d'une femme enceinte ayant attendu une césarienne et dont le sort tragique a ému le pays. Modou Mboup, mari de la femme enceinte décédée à l'hôpital, se dit "déçu de cette décision" de jugement. 

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est convoqué par la justice malienne dans le cadre d'une enquête portant sur une "atteinte aux biens publics et autres infractions".

L'organe législatif mis en place par les militaires au pouvoir en Guinée a fixé à trois ans la durée de la transition avant de rendre le pouvoir aux civils, défiant ainsi les partenaires régionaux de ce pays qui demandent un délai bien plus court. Ce délai de 36 mois est revu très légèrement à la baisse par rapport à l'annonce faite le 30 avril par le colonel Mamady Doumbouya, qui avait annoncé avoir opté pour une durée de transition de 39 mois

Il y a 70 ans, près de Dakar, avait lieu le massacre de Thiaroye. L'armée française avait ouvert le feu contre des tirailleurs sénégalais qui réclamaient le paiement de leurs arriérés de solde. Si 35 d'entre eux sont morts selon la version officielle, d'autres bilans beaucoup plus lourds circulent. Cet évènement sombre de l'histoire de France reste un sujet sensible. François-Xavier Destors parle du documentaire "Thiaroye 44" , une enquête sur ce massacre longtemps passé sous silence, réalisé avec Marie Thomas-Penette. Diffusé samedi 14 mai sur France 24, coproducteur du film, ce film est déjà disponible sur le site Internet de la chaine

>>> À voir : "Thiaroye 44, enquête sur un massacre de tirailleurs au Sénégal"

Le  Festival des musiques urbaines d'Anoumabo (FEMUA) a démarré à Abidjan en Côte d'Ivoire. Une douzaine d'artistes sont venus de tout le continent. Et comme chaque année cette édition ne perd pas de vue sa vocation sociale, comme l'explique Fatimata Wane, envoyée spéciale de France 24.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question

En Guinée, l'organe législatif valide une transition de trois ans

L’invité du jour

Marie Thomas-Penette et François-Xavier Destors, réalisateurs : Thiaroye 1944, un "crime de masse"

Opex 360

L’avion « tueur de chars » A-10 Warthog fait son retour en Europe

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Avant la chute du Mur de Berlin [novembre 1989], l’US Air Force disposait en Europe d’environ 140 avions d’attaque A-10 « Warthog » [ou « Thunderbolt II »], soit l’équivalent de six escadrons. Et cela afin, le cas échéant, d’être en mesure d’anéantir les colonnes blindés des forces du Pacte de Varsovie.

Conçu autour du canon Gatling de 30 mm GAU-8 Avenger, capable de tirer jusqu’à 3.900 projectiles à la minute, l’A-10 « Warthog » est un avion affichant une très grande maniabilité à basse vitesse et à basse altitude. Ce qui en fait un système redoutable pour les blindés ennemis, comme il a pu le démontrer contre les forces irakiennes, lors de l’opération « Tempête du Désert », en 1991, avec 900 chars, 2000 véhicules et 1200 pièces d’artillerie détruits à son actif.

Quoi qu’il en soit, la menace soviétique écartée et, aussi, pour des raisons budgétaires, le nombre d’escadrons d’A-10 « Warthog » affectés en Europe diminua progressivement. Et le dernier fut désactivé en 2013. Il s’agissait du 81st Fighter Squadron qui, alors qu’il était basé à Spandahlem [Allemagne], venait alors de prendre part à l’opération « Odyssey Dawn », prélude à la mission « Unified Protector », menée par l’Otan en Libye.

Qui plus est, depuis maintenant plusieurs années, l’US Air Force cherche à retirer du service les derniers A-10 qui lui restent. Et cela pour deux raisons : cela lui procurerait des marges de manoeuvres budgétaires supplémentaires pour financer d’autres programmes [F-35A, par exemple] et ces avions seraient plus vulnérables dans un environnement contesté que par le passé, même s’il a démontré qu’il pouvait voler avec un seul moteur… et la moitié d’une aile.

Seulement, le « Phacochère », comme on le surnomme, a de nombreux partisans parmi les militaires [en particulier ceux qui ont auxquels il a fourni un appui aérien en Afghanistan et ne Irak, nldr] et les parlementaires américains, qui ont toujours le dernier mot… Ce qui fait que, malgré la volonté du Pentagone, cet avion est toujours exploité… Et qu’il a même bénéficié d’une remise à niveau afin de lui redonner du potentiel.

Depuis la désactivation du 81st Fighter Squadron, survenue un an avant l’annexion de la Crimée par la Russie et le retour des tensions sur le flanc oriental de l’Otan, l’US Air Force a ponctuellement déployé une poignée d’A-10 en Europe, en particulier en Estonie, pour des missions de courte durée. Et, sauf erreur, plus aucun de ces avions n’a été vu sur le Vieux Continent depuis au moins 2017.

Cela étant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a changé la donne. D’ailleurs, à ce sujet, plusieurs ex-responsables militaires américains, et non des moindres, comme le général Philip Breedlove, ancien commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUF], ont suggéré de livrer des A-10 à la force aérienne ukrainienne, pour qu’elle puisse décimer les colonnes blindés russes… Une suggestion rapidement écartée par l’administration Biden.

Toujours est-il que, dans le cadre des mesures de réassurance prises par l’Otan, l’US Air Force a annoncé, la semaine passée, l’arrivée en Europe de dix A-10 Warthog appartenant au 104th Fighter Squadron de l’Air National Guard, basé dans le Maryland. Ayant transité par l’Islande, quatre de ces avions ont ensuite pris la direction de la Norvège tandis que les six autres ont mis le cap vers la Macédoine du Nord, afin de prendre à l’exercice Swift Response, de l’Otan.

La durée de leur mission en Europe n’a pas été précisée. Cependant, l’US Air Force a indiqué que ces dix A-10 « Warthog » seront déployés en Pologne, en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les capacités de cet avion « fournissent un soutien essentiel à la composante terrestre d’une force interarmées et permettent aux forces américaines de projeter leur puissance dans des régions très disputées », a-t-elle souligné.

Cette annonce a coïncidé avec celle concernant des essais ayant consisté à vérifier la capacité des A-10 Warthog à détruire des chars dotés d’un blindage réactif explosif, censé réduire l’impact d’un projectile et d’empêcher toute perforation. Ces tests ont été réalisés avec succès au Nevada Test and Training Range, entre les 14 et 25 février, a fait savoir l’Air Combat Command [ACC], le 6 mai dernier.

« Les analystes ont pu évaluer les dommages infligés aux chars et déterminer qu’ils étaient devenus inopérants », a résumé l’ACC. Pour détruire un blindé, un A-10 utilise 120 obus perforants, ce qui signifie qu’il peut en viser neuf ou dix avant d’épuiser ses munitions, a-t-il précisé. Et d’insister : « Contre des forces importantes en campagne, une formation de A-10 est capable d’engager près de 40 véhicules blindés avec des munitions de 30 mm. C’est une puissance de feu importante ».

Photo : US Air Force

BBC

Gentleman Jack: Romsey student is modern-day 'replica' of 19th Century lesbian

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Seeing two "powerhouse lesbians" on prime time television inspired Emily Sheath to live a more authentic life.

The 19-year-old said she decided to dress full-time in Victorian clothing after watching the BBC show Gentleman Jack.

She considers herself a modern-day replica of the character, played by Suranne Jones, and inspired by the life of prominent 19th Century lesbian Anne Lister.

The University of Portsmouth student sources historically accurate clothes, and makes some of her own, to then stomp around her hometown of Romsey.

Video by Talia Slack, Joe Cooper & Emily Ford

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New York Times - World

Star Ferry, ‘Emblem of Hong Kong,’ May Sail Into History After 142 Years

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Launched in 1880, the ferry has witnessed both Hong Kong’s transformation into a global financial hub and its history of protests. But battered by a pandemic, the service is struggling to survive.

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By Alexandra Stevenson

HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.

Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.

Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.

Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.

“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”

Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.

At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.

Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.

The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.

The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.

Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.

These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.

When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.

After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.

Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.

In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.

The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.

The Latest on China: Key Things to Know

An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.

A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.

The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.

A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.

“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.

When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.

“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.

Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”

For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.

The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.

When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.

Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.

“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”

Joy Dong contributed reporting.

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Valeurs Actuelles

Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”

Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ? Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.

Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ? Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.

« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ? En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.

Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.

Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ? Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.

Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.

La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée

Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »

Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.

Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables

Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ? Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.

Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.

L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ? Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.

L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.

Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ? C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.

Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !

Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.

Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.

Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Hungary 'holding EU decision makers hostage' over Russia oil embargo: Lithuanian FM

Issued on: 13/05/2022 - 18:19

Catherine NICHOLSON Follow

Hungary's government is "holding European Union decision makers hostage" by refusing to join an EU-wide embargo on Russian oil, according to Lithuania's foreign minister. This comes as EU leaders continue their efforts to gather support for a sixth sanctions package on Russia from all 27 EU member states. The government of PM Viktor Orban has claimed that an import ban on Russian oil would ruin the Hungarian economy. Lithuania's Foreign Minister Gabrielius Landsbergis tells FRANCE 24 that "Europe is weaker" as a result, and that he is "still hoping Budapest will be responsible in their decisions".

Meanwhile, after the Finnish president and prime minister announced their intention to apply for Finland to join NATO, the minister welcomes the decision, despite the Kremlin having responded that it would be forced into "military-technical" retaliation. "I'm absolutely convinced 100 percent that the Baltic region will be safer and NATO will be stronger, because Finland and Sweden are true regional military powers."

Just a few days after Lithuania's parliament declared Russia a terrorist state, and that Vladimir Putin’s regime is committing genocide in Ukraine, Landsbergis explains that this is based on evidence being found as Russian troops abandon Ukrainian territory they had occupied. "From Kyiv towards Kharkiv, we are seeing what Russia was trying to accomplish there: mass killing of unarmed civilians. When these crimes are based on nationality – meaning only Ukrainians are being killed – we can apply a term of genocide in this perspective."

Produced by Georgina Robertson, Sophie Samaille, Perrine Desplats and Isabelle Romero

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G7 countries pledge to stop Russia oil imports

Talking Europe

EU sanctions on Russia: Increasing pressure on Putin as cost of living bites in Europe

WAR IN UKRAINE

EU adopts fresh sanctions against Russia including coal import ban

New York Times - World

Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?

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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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Le soutien aux exportations d’armement risque de mettre les armées sous tension pour certaines missions

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Comme l’a souligné la Cour des comptes dans le rapport qu’elle a publié le 11 mai sur les capacités des forces françaises, la trajectoire financière définie par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 a été respectée durant les trois premières annuités alors qu’il a fallu financer des besoins nouveaux ainsi que des dépenses plus élevées que prévu, comme, par exemple, les surcoûts liés aux opérations extérieures.

Ainsi, le ministère des Armées a su trouver des marges de manoeuvres budgétaires, notamment, souligne le rapport de la Cour, en « tirant parti des moindres consommations de crédits constatées par ailleurs : moindres dépenses de masse salariale en 2019, du fait notamment de recrutements intervenus plus tardivement que prévu, décalage d’investissements au-delà de 2020 du fait des retards de livraison de certains équipements dans le contexte de la crise sanitaire, augmentation moins forte que prévue du coût des facteurs du fait du ralentissement économique observé pendant la crise sanitaire en 2020 et 2021 ».

Cependant, et alors que la situation des finances publiques s’est dégradée [avec une dette équivalente à 120% du PIB, conjuguée un probable relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne], il sera plus difficile pour le ministère des Armées d’avoir recours aux mêmes expédients à l’avenir. Au point que la Cour des comptes y voit un « ensemble de risques pesant sur [ses] ressources », lesquels « pourraient compromettre sa capacité à financer la totalité des programmes d’armement prévus par la LPM ».

Parmi ces « risques », les magistrats de la rue Cambon citent les restes à payer élevés, un financement de besoins non prévus par la LPM, la reprise de l’inflation et… le besoin de remplacer les Rafale prélevés pour l’exportation, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devant se séparer de 24 appareils au total [sur 102] afin d’honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie.

« En raison de l’écart de prix entre les appareils neufs et ceux qui sont vendus d’occasion, le remplacement des avions ainsi prélevés crée un besoin de ressources budgétaires non programmées pour garantir que, conformément à la LPM, l’armée de l’Air dispose de 129 Rafale en 2025. Le maintien d’un format de l’ordre de 250 avions de combat [en incluant ceux de l’aéronautique navale] en dépend », souligne la Cour des comptes.

Qui plus est, les contrats signés avec la Grèce et la Croatie « incluent la vente de pièces de rechange, de munitions et d’équipements de mission [radars, optronique, etc.], dont les stocks sont également sous tension

Pour rappel, si une commande a été notifiée à Dassault Aviation pour remplacer, à partir de 2024, les 12 Rafale F3R d’occasion vendus à la Grèce, ce n’est pas encore le cas pour ceux qui seront cédés à la Croatie…

Par ailleurs, la Cour constate également que, de manière indirecte, le « prélevement de deux frégates de défense et d’intervention [FDI] sur la chaîne de production de Naval Group, dans le cadre d’un contrat d’exportation également conclu avec la Grèce, retardera la pleine réalisation du format à 15 frégates de premier rang prévu à l’horizon 2030 par la LPM, pour l’instant tenu grâce à des frégates de type La Fayette, dont les capacités opérationnelles sont moindres que celles des FDI ».

Quoi qu’il en soit, et au-delà de ces « prélèvements », le soutien aux exportations d’armement [SOUTEX] n’est évidemment pas sans conséquence sur les armées, étant donné que celles-ci sont sollicitées « pour attester et démontrer les capacités opérationnelles des équipements proposés » ainsi que pour former les militaires des pays clients. En outre, il mobilise également des ressources de la Direction générale de l’armement [DGA], « chargée de garantir le bon déroulement du contrat d’exportation et les performances techniques des équipements livrés ».

Si les exportations d’armement contribuent à maintenir la base industrielle et technologique de défense [BITD] tout en créant des opportunités de coopérations opérationnelles [qu’elle encourage par ailleurs], la Cour des comptes estime que ces activités liées au SOUTEX, certes prévues par la LPM, « prennent toutefois une ampleur qui pourrait mettre les armées sous tension pour la réalisation de certaines missions » dans la mesure où elles « consomment des ressources significatives. »

France24 - World

Peru's Covid orphans struggle to get by

Issued on: 13/05/2022 - 16:58Modified: 13/05/2022 - 17:00

As Peru slowly emerges from the devastating Covid-19 pandemic, the government is trying to help the country's Covid orphans. According to the medical journal The Lancet, around 100,000 children in Peru lost at least one of their two parents to the pandemic; more than anywhere else in the world. The poorest Peruvians have been hit the hardest and many Covid orphans and widows are struggling to survive, both financially and emotionally. Our correspondent reports.

Programme prepared by Agnès Le Cossec and Fadile Bhayat

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Peru revises Covid-19 death toll, now worst in the world per capita

INSIDE THE AMERICAS

Hundreds of Peru officials face backlash over secret Covid-19 vaccines before rollout

Correspondence

The new normal: FRANCE 24 reports from Peru to Italy

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Pour la Cour des comptes, la disponibilité des matériels utilisés par les forces françaises reste « souvent insuffisante »

par Laurent Lagneau · 12 mai 2022

Depuis 2020, le ministère des Armées ne publie plus les données relatives à la disponibilité technique [DT] de ses principaux équipements en raison « d’impératifs renforcés de confidentialité ». Or, ce sont ces variables qui pemettent d’évaluer l’efficacité du Maintien en condition opérationnelle [MCO] étant donné qu’elles décrivent le nombre de matériels effectivement disponibles par rapport au parc total.

En revanche, dans les documents budgétaires, notamment les « indicateurs de performances », il est possible de trouver des chiffres portant sur la « disponibilité technique opérationnelle » [DTO]. La différence avec la DT est que celle-ci ne concerne que les équipements disponibles – tous types confondus – par rapport au contrat opérationnel des armées. En clair, elle mesure le nombre de matériels en état de marche en fonction des besoins nécessaires pour accomplir une mission donnée.

« L’indicateur de la DTO est une valeur moyenne établie par catégorie d’appareil. La DT, au contraire, est propre à chaque type d’appareils et sa dégradation peut traduire le vieillissement des équipements. En outre, le matériel déployé en opération est plus à jour de ses visites de maintenance, tandis que le matériel restant en métropole pour l’entraînementconcentre, pour certaines flottes critiques, les problèmes de disponibilité », rappelle ainsi la Cour des comptes, dans le rapport qu’elle a rendu le 11 mai au sujet des capacités des armées,

Quoi qu’il en soit, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit un effort significatif en faveur du MCO, lequel a par ailleurs fait l’objet de réformes importantes, notamment dans le domaine de l’aéronautique, avec la création de la DMAé [Direction de la Maintenane aéronautique] et la mise en place de « contrats verticalisés », qui consistent à confier à un prestataire unique la maintenance d’un seul type d’appareil, avec une obligation de résultats.

Aussi, dans son rapport, la Cour des comptes a souligné l’importance de l’effort budgétaire en faveur du MCO, rappelant que, en 2021, le « volume flêché vers l’entretien programmé du matériel [EPM] du programme 178 ‘Préparation et emploi des forces’ représente […] 4,12 milliards d’euros de crédits de paiement [dont 940 millions pour l’armée de Terre, 1,5 milliard pour la Marine nationale et 1,63 milliard pour l’armée de l’Air & de l’Espace] contre 3,22 milliards en 2015 ».

S’appuyant sur la DTO des matériels, la Cour des comptes a cependant constaté que les « performances observées montrent que la disponibilité des matériels majeurs reste souvent insuffisante ». Et d’ajouter : « Sauf pour ce qui concerne les frégates de la Marine nationale et les hélicoptères de l’armée de Terre, les documents annuels de performance du programme budgétaire 178 […] ne montrent pas d’amélioration de la disponibilité des équipements par rapport aux exigences des contrats opérationnels [indicateur 5.2] entre 2018 et 2020. »

Par rapport aux besoins opérationnels, la disponibilité des Véhicules blindés de combat d’infanterie [VBCI] est ainsi passée de 74% en 2018 à 58% en 2020. Si celle des chars Leclerc et des avions de combat [Mirage 2000 et Rafale] se maintient à plus de 80%, les hélicoptères de la Marine nationale ne connaissent pas d’évolution, leur DTO s’élevant toujours à 50%.

Justement, s’agissant du MCO aéronautique, et hormis les appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre, la Cour des comptes inique ne pas avoir « encore observé les effets » que les réformes et les investissements engagés depuis 2018 laissaient espérer.

Ainsi, la Cour a relevé que, pour les avions de combat, la DTO était de 92% en 2017 [alors que la disponibilité technique des Rafale n’atteignaient que 44,5% à cette époque] et que celle quii été prévue en 2021 était de 85%, « sans amélioration par rapport au début de la LPM ».

S’agissant de la DT des Rafale, et pour le premier semestre 2021, le rapport rappelle que le ministère des Armées avait annoncé une amélioration de +50% par rapport à 2017, « soit une disponibilité technique de l’ordre de 84%, ce qui semble élevé alors même qu’au moins 14 avions sur les 102 [alors] en parc [soit 13,7%] n’étaient pas en état de vol du fait de leur utilisation comme ‘réservoirs de pièces détachées’, en sus des avions indisponibles du fait de panne.

Pour l’armée de Terre, qui a également engagé une réforme du MCO terrestre, le rapport note que les problèmes de disponibilité sont notamment dus au « vieillissement de certains parcs [dont le segment des blindés médians, en attendant leur remplacement par les Griffonet Jaguar livrés au titre du programme SCORPION], à l’engagement intensif en opérations extérieures sur des terrains accélérant l’usure du matériel et à l’hétérogénéité des parcs, qui multiplie les chaînes de maintenance et les nombres de pièces à détenir ».

Enfin, la création du Service de soutien de la flotte [SSF] il y a plus de vingt ans ainsi que la généralisation des contrats verticalisés par flotte font que les navires de la Marine nationale, dans l’ensemble, présentent un « taux de disponibilité […] qui bâtiments s’est stabilisé autour d’une valeur très proche du maximum théorique, correspondant au calendrier prévisionnel des arrêts techniques ». Toutefois, prévient la Cour des comptes, il « importe néanmoins de rester vigilant sur cette performance, le vieillissement de certaines unités, prolongées dans l’attente de la livraison de leur remplaçant, pouvant faire augmenter leur indisponibilité pour avarie ».

Valeurs Actuelles

Nucléaire français, histoire d’un sabordage

Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).

La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.

comment en sommes-nous arrivés là ?

Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.

L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État

L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.

Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.

L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables

L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.

À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.

S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.

Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.

Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.

Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts

Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande

En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.

Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !

Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.

Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires

Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.

* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.

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L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

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Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

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EU's Sefcovic 'appeals to UK to return to negotiations' over N. Ireland Protocol

Issued on: 13/05/2022 - 17:41

Catherine NICHOLSON Follow

As the British government indicates it is preparing to deviate from the Northern Ireland Protocol – a key part of the Brexit deal – the European Commissioner overseeing EU-UK relations tells FRANCE 24 he is "appealing to the UK government to come back to the negotiating table". Maros Sefcovic spoke to our Europe editor Catherine Nicholson.

Sefcovic rejects a suggestion from the UK that the EU side is not showing enough flexibility over the Northern Ireland Protocol: "I totally don't accept that statement because we have been the forthcoming party and we have been bringing solutions to the table for more than a year (...) Unfortunately until today we did not get the proper access to the data and the forthcoming attitude from the UK where they would meet us halfway."

When asked about a possible EU-UK trade war if Boris Johnson's government does indeed go ahead with scrapping parts of the Protocol, the EU Commission Vice-President replies: "We've been avoiding this term – it's not us who put it on the table. In these difficult times of war in Ukraine, of a difficult economic situation in all our EU countries, it's our duty to find solutions that prevent even thinking about the possibility of a trade war. So let's wait to see what the UK government proposes and then we'll discuss with member states and the Parliament how to proceed in this new situation."

Produced by Georgina Robertson, Isabelle Romero, Sophie Samaille and Perrine Desplats

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Sinn Fein leader hails ‘new era’ as early results point to historic N. Ireland win

Talking Europe

Northern Ireland political crisis 'very worrying': Irish Europe Minister

Northern Ireland's first minister resigns over Brexit trade checks

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Le Royaume-Uni signe des accords de défense mutuelle avec la Suède et la Finlande

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

Lors d’un déplacement en Finlande, en août 2018, le président Macron avait proposé d’introduire une clause de défense collective « semi-automatique » dans le Traité de l’Union européenne, en modifiant, en ce sens, l’article 42-7, qui prévoyait [et prévoit toujours] une « assistance » entre les États membres dans le cas où l’un d’entre eux ferait l’objet d’une agression armée sur son territoire.

« Notre volonté est clairement que l’Europe assume son autonomie stratégique et renforce sa solidarité en matière de défense », fit valoir M. Macron à l’époque. D’où l’idée de s’inspirer de l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord en mettant en place une « une solidarité renforcée quasi-automatique, ce qui fera qu’entre États membres qui seront d’accord avec cette réforme, nous puissions avoir une véritable solidarité d’intervention si un État était attaqué », avait-il ajouté.

Depuis, l’artice 42-7 n’a donc pas été modifié… Cependant, la France noué des accords de défense mutuelle avec l’Allemagne [via le Traité d’Aix-la-Chapelle, en 2019] et la Grèce.

Bien que n’appartenant plus à l’Union européenne, le Royaume-Uni mise également sur de telles relations bilatérales en matière de défense. La semaine passée, à Helsinki, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a assuré que Londres « fera tout ce qui est nécessaire » pour protéger la Finlande, qui, par ailleurs, est à deux doigts de rejoindre l’Otan et où la British Army vient de déployer des chars Challenger 2 du Queen’s Royal Hussars pour participer à l’exercice « Arrow ».

En outre, M. Wallace a également précisé que, face à la menace russe, cet engagement du Royaume-Uni vaudrait aussi pour la Suède, qui, comme son voisin finlandais, envisage sérieusement de rejoindre l’Otan. Et c’est ce que le Premier ministre britannique, Boris Johnson, vient de confirmer ce 11 mai, en signant, à Stockholmn un accord de défense mutuelle en cas d’agression.

« Si la Suède était attaquée et se tournait vers nous pour nous demander du soutien, nous le lui apporterions », a commenté M. Johnson, lors d’une conférence de presse donnée au coté de Magdalena Andersson, son homologue suédoise. « Si un des deux pays devait subir un désastre ou une attaque, le Royaume-Uni et la Suède se porteraient assistance de nombreuses manières […] incluant des moyens militaires », a précisé cette dernière.

Un accord du même type doit être signé par le Royaume-Uni et la Finlande, selon les services du Premier ministre britannique.

« Nous sommes fermes et sans équivoque dans notre soutien à la Suède et à la Finlande. […] Il ne s’agit pas d’un palliatif à court terme, mais d’un engagement à long terme visant à renforcer les liens militaires […] et la défense de l’Europe pour les générations à venir », a encore fait valoir M. Jonhson.

Cela étant, cette assistance mutuelle en matière de défense est, en quelque sorte, l’aboutissement de la politique menée par Londres, qui a enchaîné les coopérations militaires avec plusieurs pays d’Europe du Nord, en particulier via la mise sur pied d’une « Force expéditionnaire commune » [Joint Expeditionary Force, JEF] qui, outre la Suède et la Finlande, concerne aussi les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et les trois États baltes. Cette JEF est placée sous le commandement d’un général britannique et compte 10’000 hommes.

« Nous quittons l’Union européenne mais pas les principes de sécurité européenne. […] Nous allons utiliser le Brexit comme une nouvelle occasion pour intensifier et redéfinir notre relation européenne de défense », avait résumé Michael Fallon, alors ministre britanique de la Défense, en juillet 2017.

À noter également que le Royaume-Uni a noué des coopérations dans le domaine de l’industrie de l’armement, la Suède et l’Italie étant, par exemple, impliquées dans le projet d’avion de sixième génération Tempest.

Photo : British Army

Valeurs Actuelles

Libre jeu

Il y a des spectacles charmants et vivifiants que l’on peut voir plusieurs fois les jours de cafard. Et même quand ils vous parlent d’un destin qui n’a pas été nécessairement très heureux. Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? est de ceux-là. L’initiatrice et comédienne principale est une fille formidable : Élodie Menant. Déjà adaptatrice de deux merveilleux spectacles tirés de Stefan Zweig, la Pitié dangereuse et la Peur, elle a récidivé avec cette comédie musicale où, accompagnée de trois talentueux partenaires, elle joue, chante et danse avec le bonheur au cœur.

Il faut dire qu’elle a de qui tenir, et pas seulement question bonheur. Marc Menant, son père, est un extraordinaire conteur d’histoires qu’on peut écouter régulièrement sur CNews. Entendre Élodie parler de lui est un régal : « Il est incroyable, mon père ! Avec mon frère et ma sœur, on a toujours tenté d’être à sa hauteur mais il dépasse tout. Et il nous a appris la plus merveilleuse des choses : être libres et curieux. » Marc Menant voulait qu’elle fasse polytechnique parce qu’elle était passionnée de mathématiques et d’astrophysique mais, très vite, dit-elle, déprimée par la prépa, et sans que ses parents s’y opposent, elle a atterri au cours Florent (tout en donnant des cours de maths pour payer l’école). Elle avait aussi des années de danse et de chant derrière elle. Ce qui lui a permis peu après de jouer dans la comédie musicale de Louis Chédid le Soldat rose.

Puis c’est la vie des comédiens, qui envoient curriculum vitae sur curriculum vitae sans que jamais personne ne réponde. Alors elle s’est prise en main, a créé une compagnie, des spectacles, et on connaît la suite avec deux molières en 2020 pour Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? L’année dernière, en Avignon (et elle la reprend cet été au Théâtre du Roi René avant de la jouer à Paris en décembre), elle a fait un triomphe avec une pièce écrite par elle : Je ne cours pas, je vole !, l’histoire d’une jeune femme qui court le 800 mètres et qui va finir par faire les jeux Olympiques. Un parcours d’ énergie et de courage, à son image en quelque sorte. Le portrait d’une femme libre comme elle les aime. Et qui ne subit pas sa vie.

Écriture inclusive, quotas et revendications féministes…

Les convictions d’Élodie Menant sont fortes et, malheureusement, pas très dans l’air du temps. Il faut l’entendre parler, par exemple, sur le ridicule de l’écriture inclusive, les quotas et les revendications féministes : « Est-ce qu’on veut me choisir parce que j’ai du talent ou parce que je suis une femme, il faudrait savoir ! », dit-elle sur un ton passionné. Mais le plus scandaleux pour elle, femme de théâtre, ça a été l’obligation pour les spectateurs du passe sanitaire : « Rendez-vous compte, j’étais obligée de jouer devant des gens à qui on exigeait le passe sanitaire alors que je ne le cautionnais pas ! Un vrai scandale et un vrai dilemme, d’ailleurs si on l’avait exigé de moi, j’aurais tout laissé tomber… »

Elle parlera ensuite de cette société où l’on ne respecte pas la liberté, où les communautarismes sont devenus triomphants, où l’école a abandonné ses missions… « Tout est formaté, on vous apprend la docilité là où il vaudrait mieux apprendre la désobéissance. Cette affaire de Covid a été un terrible révélateur. Grâce à cela, j’ai pu un peu comprendre ce qu’avait pu être pendant la guerre la collaboration passive… Ça fait peur. » Si on s’étonnait de son amour pour Stefan Zweig, nous voilà éclairés.

Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ?, Théâtre Michel, Paris VIIIe. Tél. : 01.42.65. 35.02.

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L'Humanité

Brésil. Pourquoi Lula s'allie avec le néolibéral Alckmin

Décryptage

Au Brésil, le candidat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a choisi pour colistier au poste de vice-président le conservateur et néolibéral Geraldo Alckmin. Un choix qui fait grincer des dents et qui s’explique par un système électoral que la gauche souhaite réformer.

Lina Sankari

Le 8 avril, l’annonce d’un futur ticket présidentiel avec Geraldo Alckmin, au Brésil, a pu déstabiliser à gauche. Au point que certains rêvent déjà une élection qui permette de tourner la page du bolsonarisme, mais n’éloigne pas totalement la menace d’une droite aux tentations putschistes, exerçant une pression constante pour freiner les politiques d’inclusion sociale. L’enjeu est de taille dans un pays-continent où quatre années d’extrême droite ont précipité 19 millions de Brésiliens dans l’extrême pauvreté et 20 millions d’autres dans la faim. « Pour pouvoir gouverner le Brésil, Jésus lui-même aurait dû s’allier à Judas », concédait Lula en 2009. Plutôt que la trahison, l’aveu dit la complexité du système politique et la nécessité de sa réforme. Retour sur la stratégie du Parti des travailleurs (PT).

Qui est Geraldo Alckmin ?

« Sorbet de chayotte », son surnom, renvoie au légume-fruit sans saveur. Issue de la bourgeoisie néolibérale et conservatrice de Sao Paulo, dont il fut gouverneur à deux reprises, Geraldo Alckmin connaît bien Lula pour l’avoir affronté lors de la présidentielle de 2006. Candidat sans charisme du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB), il est déchu dès le premier tour en 2018 avec 4,7 % des voix. Ce médecin anesthésiste de 69 ans a récemment rallié le Parti socialiste brésilien (PSB, centre gauche), qui accueille nombre de figures conservatrices. Fervent catholique, proche de l’Opus Dei et opposé à l’IVG, il milite pour les privatisations et propose, il y a quatre ans, de transformer l’Amazonie en « chantier de construction ». Il a participé à la fronde contre le Parti des travailleurs de Lula, qu’il qualifie d’« organisation criminelle ».

Aujourd’hui tout sourires, les deux anciens rivaux se donnent du « camarade ». « Peu importe que nous ayons été adversaires par le passé, que nous ayons échangé quelques coups de pied, que dans le feu de l’action nous nous soyons dit ce que nous n’aurions pas dû dire. L’ampleur du défi auquel nous sommes confrontés fait de chacun de nous un allié de premier ordre », a déclaré Lula. L’homme de droite acquiesce : « Les défis du présent sont plus grands que les disputes du passé. » Pour les élites, qui constatent l’impasse éonomique dans laquelle le président d’extrême droite a plongé le Brésil, l’heure est au changement. Mais la décision provoque des remous à la gauche du PT. L’historien Valter Pomar juge ainsi « Alckmin électoralement négatif, programmatiquement négatif et dangereux d’un point de vue pratique. (Il) n’a jamais été notre camarade, ne l’est pas et ne le sera jamais ».

Que pèse la gauche ?

Aucun autre parti de gauche n’a la force électorale du PT, ni son poids au Parlement pour permettre à Lula de nouer des alliances exclusivement avec son camp. Aux municipales de novembre 2020, les pétistes ont perdu un quart de leurs villes mais, malgré l’appel de Jair Bolsonaro à « éradiquer le communisme », le président d’extrême droite n’a pu que constater que la gauche dans sa diversité (PCdoB, le Parti socialisme et liberté, etc.) avait marqué des points dans les villes majeures : Sao Paulo, Belém do Para, Porto Alegre ou Recife, où elle s’est hissée au second tour malgré le harcèlement quotidien de ses militants. Très investis dans les initiatives de solidarité et les mouvements locaux pour le logement, la terre, l’accès à la nourriture, aux vaccins et les luttes sociales, syndicats et partis tentent aujourd’hui de mobiliser la société et d’emporter la bataille idéologique. Si toutes les formations n’ont pas encore donné leur ligne en vue, elles défendent l’unité derrière Lula afin de défaire Jair Bolsonaro et sa solide base partisane, dont une part crie déjà à la fraude et appelle aux armes en cas de victoire de la gauche.

La carpe et le lapin ?

Lula voit en Geraldo Alckmin l’homme capable de rassurer les milieux d’affaires, comme en 2002, lorsqu’il concourait avec le magnat du textile José Alencar. « Alckmin est le seul toucan qui aime les pauvres », justifie l’ancien président de gauche, en référence au nom donné aux militants du PSDB. Donné favori à la présidentielle d’octobre avec 43 % des voix, contre 26 % pour Jair Bolsonaro, Lula est toutefois pris au piège par le système électoral, qui risque de déboucher, comme d’habitude, sur un Congrès très éclaté et conservateur. Vice-président, Geraldo Alckmin pourrait ainsi permettre à l’ex-métallo de négocier des accords de circonstance pour avancer ses réformes. « Ce n’est pas seulement pour gagner les élections, car gagner les élections sera peut-être plus facile que la tâche qui nous attend pour restaurer ce pays ; dès lors, nous parlerons à toute la société brésilienne », explique Lula.

Mi-avril, il rencontrait également les leaders du Mouvement démocratique brésilien (MDB), qui a lui aussi largement œuvré au putsch institutionnel contre la présidente Dilma Rousseff en 2016. Manière de neutraliser ses anciens ennemis. En réalité, aucun chef d’État n’a jamais disposé de la majorité au Congrès. Ce présidentialisme de coalition pousse à ces alliances « contre-nature ». Dilma Rousseff a elle-même dû composer avec huit partis hétéroclites, dont certains représentaient les intérêts des grands propriétaires terriens, de la bourgeoisie industrielle.

Quelle réforme du système ?

Pour envisager une réforme de la Constitution, la majorité qualifiée (3/5) au Congrès reste nécessaire. Toutefois, les partis de gauche évoquent depuis des années l’option d’une réforme politique profonde qui réduise le poids des lobbys au Parlement. Dans « l’Humanité », Guilherme Boulos, porte-voix du Psol, expliquait déjà en 2021 qu’il ne s’agissait pas de groupes politiques mais de « lobbies corporatistes, économiques, sans identité politique, qui introduisent des intérêts privés au Congrès et prennent part à tous les gouvernements pour occuper le maximum d’espace au cœur de l’État ». Autres volets du changement : l’invention de nouvelles formes de participation populaire et une refonte des règles de financement des campagnes électorales, qui accordent aujourd’hui une place démesurée aux banquiers, aux chefs d’entreprise et à l’agrobusiness.

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Artillerie : L’armée irakienne a-t-elle commandé des CAESAr à la France?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

Entre 2016 et 2019, l’armée de Terre déploya jusqu’à quatre Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] en Irak, dans le cadre de l’opération Inherent Resolve [OIR], dirigée par les États-Unis pour combattre l’État islamique [EI ou Daesh]. Durant cet engagement, les artilleurs français de la « Task Force » Wagram, effectuèrent plus de 2500 missions de tir, soit l’équivalent d’environ 18’000 obus tirés. Par ailleurs, les États-Unis engagèrent également des pièces d’artillerie, dont des obusiers M777 [tractés] et M109A6 [montés sur des chenilles, ndlr].

A priori, de par leur portée de 40 km et leur précision [malgré l’absence de munitions guidées], les CAESAr laissèrent une très bonne impression aux responsables irakiens… Au point que, dans un entretien récemment donné à une agence de presse locale, le général Qasim al-Muhammadi, chef d’état-major des forces terrestres irakiennes, laissa entendre que Bagdad envisageait de s’en procurer.

L’affaire a-t-elle depuis été conclue? Étant donné la discrétion qui entoure les ventes d’armes à l’Irak, il est difficile d’en être totalement certain… Toujours est-il que, le 8 mai, un responsable du ministère irakien de la Défense, le général Abd Al-Ardawi, a confié à l’agence de presse INA que Bagdad avait signé des contrats avec la France et les États-Unis pour « importer des armes de pointe, notamment pour l’artillerie, qui a prouvé dans la période récente son efficacité dans tous les combats menés contre les terroristes de Daesh ».

Étant donné que seules les forces françaises et américaines ont déployés des unités d’artillerie en Irak, on peut donc supposer que Bagdad a effectivement commandé des CAESAr ainsi que des M109A6… Sans doute en aura-t-on la confirmation dans le prochain rapport sur les exportations françaises d’équipements militaires, que le ministère des Armées remet tous les ans, en juin [ou ce sera dans le suivant…].

« L’État continue d’équiper ses services de sécurité en important des armes qui ciblent l’ennemi à longue distance », a insisté le général Ardawi. « L’importation de nouvelles armes fera partie des accords avec les pays européens », a-t-il par ailleurs avancé, sans donner plus de détails sur ces éventuels contrats.

Justement, en février, l’Irak a reçu des chars T-72 et des véhicules de combat d’infanterie BMP-1 en provenance de Bulgarie, dans le cadre d’un accord d’une valeur de 245 millions de dollars. Ce explique pourquoi Sofia n’a pas pu en fournir à l’Ukraine…

France24 - World

Women voters could swing Australian election result

Issued on: 13/05/2022 - 15:39Modified: 13/05/2022 - 15:44

Annette Young Follow

With anger over misogyny in the Australian parliament, women's rights have dominated the election campaign as Australia heads to the polls later this month with a record number of female candidates standing as independents. Also the Taliban has ordered women in Afghanistan to cover their faces when in public while encouraging the use of the burqa. Plus fury over the fact that only five out of 22 directors competing at this year's Cannes Film Festival are women. Annette Young talks to French talent agent, Solène Edouard, about why this is happening despite a pledge by organisers in 2018 to improve gender representation.

New York Times - World

Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style

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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.

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By Elian Peltier and Mady Camara

DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.

Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.

“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”

If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.

“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”

Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.

European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.

From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.

“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”

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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.

Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.

His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.

Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.

At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.

As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.

It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.

Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.

“Why not us?” he said.

Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.

Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.

“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”

His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.

If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.

Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.

Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.

Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.

“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.

The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.

But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.

“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”

Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.

“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”

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L'Humanité

Le candidat Gustavo Petro menacé de mort, la Colombie voit ressurgir ses vieux démons

Actu

Lina Sankari

Le diable sort de sa boîte. Y a-t-il d’ailleurs jamais été enfermé ? En Colombie, Gustavo Petro, candidat de la coalition de gauche et favori de la présidentielle du 29 mai, a dû se résoudre, le 2 mai, à annuler sa campagne dans la région de l’Eje Cafetero, le triangle du café. Il faut croire que l’indéniable dynamique dans laquelle il est engagé commence à donner des sueurs froides de l’autre côté de l’échiquier, là où se meut l’une des droites les plus dures et réactionnaires d’Amérique du Sud. En attestent les menaces de mort reçues par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez depuis plusieurs semaines. Cette fois, c’est de La Cordillera, un groupe d’anciens paramilitaires d’extrême droite qui trempe dans le trafic de drogue et les assassinats politiques, que vient le péril. Le bureau du sénateur a été prévenu par la police de la planification d’un attentat. « Le fait que des groupes liés à la corruption soient prêts à payer des bandes de tueurs à gages pour mon élimination physique démontre le désespoir politique qu’ils ont atteint », a réagi le candidat.

Le groupe en question est accusé du meurtre du leader étudiant Lucas Villa lors de manifestations contre le gouvernement, l’an dernier. Les menaces qui visent aujourd’hui Gustavo Petro s’inscrivent dans une longue histoire d’assassinats de candidats à la présidentielle. « Je sais parfaitement que je peux être assassiné dès que je me lancerai ouvertement dans la politique. J’en assume le risque », disait Carlos Pizarro, ancien chef de la guérilla M-19 revenu à la vie civile après un accord de paix, avant d’être froidement abattu en 1990. La même année, le sénateur communiste Bernardo Jaramillo Ossa connaissait le même sort. Leur meurtre avait été précédé de celui de l’ancien ministre de l’Éducation, Luis Carlos Galan. Aujourd’hui, certains n’excluent plus un coup d’État avant l’élection afin d’empêcher ceux qui portent les aspirations populaires d’arriver au pouvoir. Il est grand temps d’enfermer définitivement le diable dans sa boîte.

Charivari
L'Humanité

Après avoir tué une journaliste, les Israéliens attaquent son cortège funèbre

Actu

Ce vendredi, lors des obsèques de Shireen Abu Aklehla, abattue par des soldats israéliens, malgré son équipement siglé «presse», la police de Jérusalem a dispersé violemment des milliers de Palestiniens venus lui rendre un dernier hommage. Des images qui choquent en Europe et même à Washington.

Thomas Lemahieu

Les images font le tour du monde : après que des militaires israéliens ont mercredi, dans le camp palestinien de Jénine, abattu Shireen Abu Aklehla, journaliste d’Al Jazeera pourtant parfaitement identifiable avec son gilet siglé «presse», la police israélienne a, ce vendredi à Jérusalem, chargé violemment les milliers de Palestiniens qui se pressaient autour du cercueil lors de ses funérailles. À la sortie de l’hôpital Saint-Joseph à Jérusalem-est, secteur palestinien de la ville occupé et annexé par Israël, la police a fait irruption dans l’enceinte de l’établissement et tenté de disperser une foule brandissant des drapeaux palestiniens. «Si vous n’arrêtez pas ces chants nationalistes, nous devrons vous disperser en utilisant la force et nous empêcherons les funérailles d’avoir lieu», a déclaré dans une mégaphone un responsable israélien en direction de la foule, selon une vidéo diffusée par la police. Des images retransmises par des télévisions locales montrent le cercueil manquer de tomber au sol et la police faire usage de matraques. D’après le Croissant Rouge palestinien, 33 personnes ont été blessées lors des funérailles, dont six ont été hospitalisées. La police israélienne a de son côté fait état de six arrestations.

Unbelievable pictures of Israeli forces attacking mourners carrying the coffin of Shireen Abu Akleh to church for her funeral in Occupied East Jerusalem.

Absolutely heart stopping moment when it looks like casket may fall. Live coverage on @AJEnglish pic.twitter.com/k5OYh5POwq

— Barbara Serra (@BarbaraGSerra) May 13, 2022

L’Union européenne s’est dite «consternée par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre». «Un comportement aussi disproportionné ne fait qu’alimenter les tensions», d’après elle. La représentation française à Jérusalem a qualifié de «profondément choquantes» les «violences policières» à l’hôpital Saint-Joseph. «Atterré par les scènes observées aujourd’hui en marge des funérailles et l’usage disproportionné et irrespectueux durant le cortège funèbre», Dimiter Tzantchev, ambassadeur de l’Union européenne auprès d’Israël, estime sur les réseaux sociaux que «maintenir l’ordre public peut se faire par d’autres moyens». Sans toutefois condamner un usage disproportionné de la force, la Maison Blanche parle d’images «profondément troublantes». «Nous déplorons l’intrusion dans ce qui aurait dû être une procession dans le calme», a déclaré Jen Psaki, la porte-parole de Joe Biden.

Palestine. L’armée israélienne se déchaîne sur les civilsisraëlIsraël-Palestinejournalisme
New York Times - World

Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict

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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.

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By Isabel Kershner

JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.

He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.

But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.

One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.

Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.

Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.

Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.

The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.

Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.

“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”

As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.

While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.

Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”

His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.

Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.

He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.

“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”

He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.

Now they are coming back.

While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.

The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.

“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.

For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.

“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”

Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”

Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.

Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”

Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.

Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.

A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.

“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”

He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.

More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.

As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.

Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.

And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.

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France24 - World

North Korea reports first Covid outbreak, with tens of thousands infected

Issued on: 13/05/2022 - 01:20

FRANCE 24 Follow

North Korea says six people have died amid an 'explosive' spread of fever, a day after it acknowledged a COVID-19 outbreak.

North Korea said Friday that 187,000 people were being "isolated and treated" for fever.

"A fever whose cause couldn't be identified explosively spread nationwide from late April," the official Korean Central News Agency said.

"Six persons died (one of them tested positive for the BA.2 sub-variant of Omicron,)" it added.

The isolated nuclear-armed country confirmed its first-ever cases of Covid on Thursday, saying it was moving into "maximum emergency epidemic prevention system" after sick patients in the capital Pyongyang tested positive for Omicron.

"On May 12 alone, some 18,000 persons with fever occurred nationwide and as of now up to 187,800 people are being isolated and treated," KCNA said.

With its 25 million people not vaccinated against Covid, North Korea's crumbling health infrastructure would struggle to deal with a major outbreak, experts say.

Leader Kim Jong Un oversaw an emergency meeting of the Politburo on Thursday and ordered nationwide lockdowns in a bid to halt the spread of the virus. 

On Friday, KCNA said Kim visited the state emergency epidemic prevention headquarters and "learned about the nationwide spread of Covid-19". 

"It is the most important challenge and supreme tasks facing our Party to reverse the immediate public health crisis situation at an early date," KCNA added.

North Korea has turned down offers of Covid vaccines from the World Health Organization, China and Russia.

It is surrounded by countries that have battled – or are still fighting to control – significant Omicron-fuelled outbreaks.

South Korea, which has high rates of vaccination, has recently eased almost all Covid restrictions, with cases sharply down after a spike in March.

China, the world's only major economy to still maintain a zero-Covid policy, is battling multiple Omicron outbreaks – with some major cities, including financial hub Shanghai, under strict stay-at-home orders.

(FRANCE 24 with AFP and AP)

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North Korea reports first positive Covid-19 case, declares emergency

N. Korea fires a likely submarine-launched ballistic missile, S. Korea military says

North Korea's Kim Jong Un warns of 'preemptive' use of nuclear force

L'Humanité

En Irlande du Nord, les unionistes déclenchent un dangereux engrenage

Actu

Boris Johnson joue avec le feu en promettant à ses alliés une victoire symbolique contre l’Union européenne, après leur déroute électorale face aux républicains du Sinn Féin. Pour mettre un peu de baume sur les plaies des ultra-réactionnaires à Belfast, il paraît prêt à rouvrir toutes les plaies des «Troubles». Un jeu à très haut risque pour la paix et la stabilité…

Thomas Lemahieu

Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut, c’est connu, entraîner une tornade au Texas. Un phénomène du même ordre est en train de se développer en Irlande du Nord : après la victoire historique du Sinn Féin aux élections pour l’assemblée législative locale (lire l’Humanité du 9 mai), les unionistes nord-irlandais et leurs alliés conservateurs britanniques, au pouvoir à Londres, ont décidé de jouer avec des allumettes sur ce baril de poudre. Au risque de semer le chaos sur place, mais également en Europe et dans le monde.

Leader de cette mouvance ultra-conservatrice protestante, jamais battue jusque-là dans les frontières d’une enclave britannique découpée pour asseoir sa domination pour l’éternité, le Democratic Unionist Party (DUP) choisit, après sa déroute inédite, le pire scénario. Ce vendredi, indifférents aux crises entremêlées du pouvoir d’achat, du système public de santé et du logement, ses élus ont mis à exécution leur menace de paralyser les institutions : non sans avoir signé le registre - ce qui leur permettra de commencer à percevoir leurs salaires de députés -, ils ont empêché l’installation du nouveau parlement, en boycottant l’élection du Speaker qui préside aux travaux de la chambre - une étape déterminante pour simplement permettre de siéger - et en refusant de désigner un candidat au poste de vice-premier ministre qui leur incombe.

Une très mauvaise manière pour la vie démocratique et même, on doit désormais le craindre désormais, pour le processus de paix en Irlande du Nord. Contraint, en théorie, de céder le poste symbolique de premier ministre à Michelle O’Neill, la cheffe de file du Sinn Féin qui avait accepté, comme son prédécesseur Martin McGuinness, de partager le pouvoir, Jeffrey Donaldson, le patron du DUP qui a, lui, déjà décidé cette semaine de privilégier son poste à Londres, à la Chambre des Communes, sur son mandat nord-irlandais, utilise une grosse ficelle : il prétend refuser l’installation du parlement local tant que le gouvernement britannique n’aura enfreint le protocole nord-irlandais, un élément déterminant du traité international sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit) qui, après des années de négociation avec Bruxelles, établit une frontière douanière en mer d’Irlande, entre la Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord, afin d’éviter d’avoir à en ériger une au cœur de l’île elle-même. Une perspective qui, comme chacun le sait sur place, risquerait de faire dangereusement vaciller les accords de paix, signés en 1998, après une trentaine d’années de guerre civile (les «Troubles») entre loyalistes britanniques et républicains irlandais.

Pour le Sinn Féin, mais également pour l’Alliance - la troisième force au sein du parlement nord-irlandais qui, après avoir doublé son nombre d’élus lors des élections du 5 mai, campe sur une ligne centriste «ni nationaliste irlandaise, ni unioniste britannique» - mais aussi pour tous les autres partis, unionistes modérés compris, l’attitude du DUP est scandaleuse. En réalité, arguent-ils, une majorité des représentants élus au parlement nord-irlandais (53 sur 90) soutiennent le protocole nord-irlandais et en plus, comme l’institution locale n’a strictement aucune compétence sur le sujet, c’est «une véritable prise d’otage du processus démocratique», selon les mots de Michelle O’Neill, à laquelle les unionistes les plus acharnés se livrent.

«Aujourd’hui nous aurions dû mettre en place l’exécutif pour remettre de l’argent dans les poches des gens et commencer à réparer notre système de santé, accuse ainsi la future première ministre d’Irlande du Nord. Mais le DUP a confirmé qu’il entendait bien punir la population. Ils veulent de manière tout à fait déplaisante faire payer une rançon aux citoyens pour le foutoir qu’ils ont créé avec le Brexit. C’est honteux !» Edwin Poots, numéro deux du DUP, n’a d’ailleurs pas caché ces derniers jours que le but de son parti est d’attendre l’organisation de nouvelles élections au bout de six mois de paralysie complète… Nouvelle députée Alliance, Kellie Armstrong s’étrangle : «Le même a aussi dit à plusieurs reprises que le processus de paix a été endommagé, voire rompu, mais rompu par qui ? Est-ce que Poots suggère que le DUP va arrêter la paix et relancer les Troubles une fois de plus ? Le DUP va devoir nous expliquer pourquoi ils tiennent des propos aussi incendiaires.»

Le problème, c’est qu’à Londres, Boris Johnson a manifestement décidé de profiter de l’aubaine pour faire oublier ses déboires - les fiestas organisées au 10, Downing Street en plein confinement général lui ont déjà valu une amende - et pour rouvrir un front avec l’Union européenne. Depuis quelques jours, au sein de son gouvernement, certains menacent de faire sauter les contrôles douaniers en mer d’Irlande au mépris du traité international signé avec l’UE, dès la semaine prochaine. Ex-ministre du Brexit, David Frost roule des mécaniques, appelant Johnson à ne pas craindre de déclencher une «guerre commerciale» avec les Européens. Et de s’interroger benoîtement, sans prendre en compte du tout les effets potentiels au Royaume-Uni où le débat sur le «coût de la vie» fait la Une de tous les journaux depuis dix jours : «Est-ce qu’ils veulent vraiment faire augmenter les prix encore plus pour leurs consommateurs et leurs électeurs ? Je pense que c’est vraiment une question importante et intéressante. L’UE peut tout à fait décider de se mutiler elle-même, ce n’est pas à nous d’en décider, mais ce serait quand même un truc de fou que de le faire !»

Dès jeudi, les Européens ont une nouvelle fois opposé une fin de non-recevoir aux Britanniques. Exprimant sa «vive préoccupation» et défendant des «solutions communes», le commissaire européen Maros Sefcovic a prévenu qu’une «action unilatérale» de Londres, qui consisterait «effectivement à ne pas appliquer un accord international», n’était «pas acceptable» pour l’UE.  «Cela saperait la confiance entre l’UE et le Royaume-Uni», a-t-il averti. De leur côté, les Américains ont été tout aussi catégoriques, menaçant en cas d’entailles dans le traité avec l’UE et, donc, dans les accords de paix signés en 1998 de stopper net les discussions sur l’accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Une délégation du Congrès est d’ailleurs en route pour Londres, Belfast et Dublin afin de dire les choses directement aux Britanniques et aux Irlandais. «Le pire résultat du Brexit serait celui qui conduirait à la violence et à la désolation en Irlande du Nord, écrivent deux de ses membres, Bill Keating et Brendan Boyle. Le gouvernement britannique doit agir de bonne foi en restant dans les paramètres du droit international afin de maintenir la paix et la stabilité en Irlande du Nord.»

Lundi prochain, Boris Johnson viendra à Belfast marcher sur les braises qu’il entretient avec ses alliés unionistes. Le premier ministre britannique devra faire attention, toutefois : un effet papillon est si vite arrivé. Et la tornade pourrait bien être pour sa pomme à lui.

Irlande du nordirlandesinn feinbrexit
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity

Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.

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By Valerie Hopkins

KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.

“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”

Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.

In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.

Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.

“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”

Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.

Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.

He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.

Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.

Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.

In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.

In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.

Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.

Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.

“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”

Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.

“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”

Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.

He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”

In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.

Russia-Ukraine War: Key Developments

Two countries inch closer to NATO. A day after Finland’s leaders declared that the nation would move to join the alliance, Sweden announced it would follow suit. But their acceptance into the group might not be as swift as expected: President Recep Tayyip Erdogan of Turkey suggested that his country would be reluctant to openly welcome the two nations into NATO.

On the ground. Russia continued to bombard largely abandoned and devastated towns in the Luhansk and Donetsk regions of eastern Ukraine without making any major gains. Ukrainian forces have been driving Russians from the area to the north around the city of Kharkiv.

G7 meeting. Agricultural ministers from the Group of 7 major economies gathered in Germany, to discuss how to mitigate the broader costs of the war. Britain imposed new sanctions on Putin’s inner circle, and the European Union said it would provide additional military support to Ukraine.

Civilian killings. The United Nations human rights chief said that the bodies of more than 1,000 civilians, including several hundred who were summarily executed, have been recovered in areas near Kyiv that were occupied by Russian forces in the early stages of the invasion.

A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.

When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.

“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”

In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.

While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.

Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”

He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.

In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.

“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.

In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.

“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”

And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.

“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”

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France24 - World

Families of fighters trapped at Azovstal steel plant protest in Kyiv

Issued on: 12/05/2022 - 23:04

FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Several family members of the fighters trapped at the Azovstal steel plant in Mariupol staged a protest Thursday in the Ukrainian capital Kyiv to demand the besieged soldiers’ evacuation. 

"There’s nothing. No water, no food. We can’t abandon these guys, who have been fighting for our clear skies here," said the wife of a soldier trapped at the Azovstal steel plant.

Reporting from the protests in Kyiv, FRANCE 24's Gulliver Cragg described the hopelessness of those protesting. The Ukrainian government has said that evacuating the soldiers is not an option.

Click on the video player above to view the full report.

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Ukrainians take stock of what remains of their village after Russian forces retreat

WAR IN UKRAINE

Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Ukraine's Zelensky says several hundreds were saved from Azovstal plant

France24 - World

Iran arrests dozens protesting sudden price hike in food staples

Issued on: 13/05/2022 - 12:04

NEWS WIRES

Iranian authorities have arrested at least 22 demonstrators who had been protesting sudden price hikes of subsidized staple foods in two southern cities, state media reported early Friday.

The arrests follow Iran's announcement this week that the cost of cooking oil, chicken, eggs and milk would rise by as much as 300%, as food prices surge across the Middle East due to global supply chain snarls and Russia’s invasion of major food exporter Ukraine.

The state-run IRNA news agency reported that 15 people were arrested overnight in the southwestern city of Dezful in Khuzestan province, as well as seven others in the city of Yasuj in Kohgiluyeh-Boyerahmad Province in the south.

The report also said that 200 people had gathered in another city in Khuzestan province — Andimeshk — where one firefighter was injured after demonstrators threw stones at police and firefighters. The situation had calmed in all areas by Friday, IRNA added.

Before the demonstrations, advocacy group NetBlocks.org said that Internet disruptions were reported across the country as the government braced for possible unrest. 

Footage widely circulating on social media showed several other protests in Khuzestan, with some turning violent with protesters burning tires in the street and police firing tear gas to disperse them. The Associated Press could not immediately verify the videos' authenticity.

Iran imports half of its cooking oil from Ukraine, where fighting has kept many farmers from the fields, and almost half of its wheat from Russia. Smuggling of Iran’s highly subsidized bread into neighboring Iraq and Afghanistan has spiked as hunger spreads across the region.

Drought is already ravaging Iran’s economy, and Western sanctions over Iran’s nuclear program have caused additional difficulties. Inflation has soared to nearly 40%, its highest level since 1994. Youth unemployment also remains high. Some 30% of Iranian households live below the poverty line according to Iran’s Statistics Center.

Memories of Iran’s fuel price hike in November 2019 also remain fresh. Then, widespread protests — the most violent since the creation of the Islamic Republic in 1979 — rocked the country.

(AP)   

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Global food threat: What to do about Russia's blockade of Ukrainian exports?

WAR IN UKRAINE

Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

Perspective

War in Ukraine: Vulnerable nations face food insecurity and political instability

L'Humanité

Pour un plan d’éradication de la pauvreté

Tribune

Didier Gelot Ancien secrétaire général de l’Observatoire national de la pauvreté

Avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, la rupture avec les politiques néolibérales est à portée de main. S’il y a un domaine où l’urgence sociale est forte, c’est celui de la lutte contre la pauvreté. Si les revenus des patrons du CAC 40 ont doublé entre 2020 et 2021 (Carlos Tavares a touché 66 millions d’euros), plus de 9 millions de personnes vivent avec moins de 1 100 euros par mois, et 5 millions avec moins de 870 euros.

Dans ce cadre, Emmanuel Macron, afin de s’attirer les votes populaires, propose de reprendre une mesure annoncée dès 2017. Il s’agit du versement automatique des prestations sociales (RSA, prime d’activité, aides au logement, allocation de solidarité spécifique, allocations familiales), ce qu’il appelle la « solidarité à la source », en référence au prélèvement des impôts.

Ce projet viserait à lutter contre le non-recours aux prestations sociales, chiffré à 10 milliards d’euros par an. Il avait déjà donné lieu en 2019 à une concertation, suivie en 2021 par un rapport de Fabrice Lenglart, remis à Jean Castex. Il s’agit de sortir d’un système d’attribution des aides sociales qui se traduit par le fait qu’un tiers des potentiels allocataires des minima sociaux ne les perçoivent pas, par manque de connaissance ou par crainte de stigmatisation.

Que peut-on penser de cette proposition ? Répondra-t-elle aux attentes des millions de personnes qui vivent dans la précarité ? Séduira-t-elle, comme l’espère son initiateur, les électeurs des quartiers populaires ?

Pour répondre à ces questions, il faut resituer ce projet dans le contexte des autres mesures qui l’accompagnent.

Emmanuel Macron a indiqué que le versement automatique des aides sociales serait accompagné d’un durcissement des conditions de leur attribution. Il conditionne le versement du RSA à « l’obligation de consacrer quinze à vingt heures par semaine pour une activité permettant d’aller vers l’insertion professionnelle ». Cette conditionnalité remet au goût du jour le postulat libéral selon lequel les allocataires des minima sociaux préféreraient vivre de l’« assistanat » que de leur travail. Partant d’une revendication de l’ensemble des associations de lutte contre la pauvreté (passer des droits quérables à une automaticité des droits), on aboutit à une remise en cause de la possibilité reconnue aux plus pauvres de disposer, sans conditions si ce n’est de ressources, des aides sociales en vigueur.

Dans le cadre de son second mandat, Emmanuel Macron envisage aussi la fusion des différents minima sociaux en un dispositif unique (le revenu universel d’activité) qui relève de la même logique. L’enjeu est de baisser le niveau des prestations sociales, pourtant déjà insuffisant. Aujourd’hui, le total des prestations sociales représente 60 milliards d’euros par an (le fameux « pognon de dingue »). Il s’agit aussi de mettre fin à la possibilité de percevoir plusieurs allocations relevant de champs différents : allocations familiales d’un côté et aides sociales sous conditions de ressources de l’autre. Ce projet pose la question de l’individualisation versus conjugalisation/familialisation du versement d’une telle prestation. Ces options obéissent en effet à des logiques différentes. La première fait le choix de l’émancipation individuelle (une femme doit être financièrement indépendante de son mari, comme un jeune de ses parents). Les deux autres prennent en compte tous les revenus du ménage, quels que soient les rapports interfamiliaux.

Face à ces projets néfastes, la Nouvelle Union populaire propose un véritable plan d’éradication de la pauvreté. Augmentation du Smic à 1 400 euros ; création, sans contreparties et dès 18 ans, d’une garantie d’autonomie versée automatiquement (elle viendra compléter les actuels minima sociaux afin qu’aucune personne ne continue à vivre sous le seuil de pauvreté) ; interdiction des coupures d’eau, d’électricité et de gaz et création d’un pôle public permettant de gérer l’ensemble de ces biens communs ; blocage du prix des produits de première nécessité. Tout cela dans le cadre d’une justice fiscale à même de dégager les budgets nécessaires à ces mesures d’urgence.

On peut être certain que les jeunes et les habitants des quartiers populaires sauront faire la différence entre ces deux logiques, et qu’ils voteront en masse en juin prochain pour les candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.

Pauvretéunion populaire
L'Humanité

Stop la guerre en Ukraine, stop les armes nucléaires

Tribune

Mouvement de la paix Association

L’agression de la Russie contre l’Ukraine montre combien l’existence des armes nucléaires favorise les guerres au lieu de les empêcher comme le prétendent les idéologies liées à la soi-disant dissuasion nucléaire. A contrario, la situation présente et les menaces réitérées de la Russie d’utilisation des armes nucléaires illustrent combien ces armes permettent aux puissances nucléaires de s’affranchir du respect du droit international et s’opposent à la construction d’un monde de sécurité commune et de paix. Dans ce contexte, et dans le cadre de sa participation à la prochaine conférence mondiale contre les bombes A et H à Hiroshima et Nagasaki, entre le 4 et le 10 août 2022, le Mouvement de la paix s’associe à l’appel lancé par le comité d’organisation de cette conférence, comité animé en particulier par les associations de survivants d’Hiroshima et de Nagasaki (hibakushas) et les victimes des essais nucléaires.

Avec le comité d’organisation de la conférence mondiale contre les bombes A et H, nous «  protestons vivement contre les déclarations répétées du président Poutine, du ministre des Affaires étrangères Lavrov et d’autres dirigeants russes menaçant d’utiliser des armes nucléaires. Les armes nucléaires sont les “armes du mal absolu” qui, si elles étaient utilisées, entraîneraient des conséquences humanitaires catastrophiques, et leur utilisation ne peut jamais être acceptée. L’utilisation (ou la menace d’utilisation) d’armes nucléaires ou de toute autre arme de destruction massive constitue une violation flagrante de la Charte des Nations unies, du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, d’autres lois internationales et du droit humanitaire international. Il s’agit d’un crime contre l’humanité, qui ne peut être justifié pour aucune raison ni dans aucune circonstance, quell e qu’elle soit. Il ne devrait jamais y avoir un autre Hiroshima ou Nagasaki, où que ce soit sur la planète. Nous appelons le gouvernement russe à abandonner tous les plans et actions relatifs à l’utilisation ou à la menace d’armes nucléaires, à mettre fin aux opérations de guerre sans délai, à retirer toutes ses forces et à s’engager dans la résolution des conflits par des moyens pacifiques. Nous appelons toutes les personnes éprises de paix au Japon, en France et dans le monde entier à agir pour ne jamais permettre l’utilisation d’armes nucléaires, pour arrêter la guerre et pour réaliser une interdiction totale et l’élimination des armes nucléaires afin de parvenir à un monde sans armes nucléaires ».

Pour mettre fin à la guerre en Ukraine, pour éviter le pire et ouvrir une voie vers des solutions politiques, le Mouvement de la paix entend contribuer et favoriser toutes les mobilisations citoyennes au plan national et international. À cet effet, le Mouvement de la paix s’associera aux actions entreprises à l’initiative du Bureau international de la paix, du réseau Ican international, d’Abolition 2000 mondial, etc., à l’occasion de la première conférence réunissant à Vienne, du 21 au 23 juin, les États parties au traité sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian). Il appelle à organiser des rassemblements, des actions publiques et des conférences-débats partout en France durant ces deux jours.

Nous participerons à la conférence mondiale de 2022 contre les bombes A et H, du 4 au 10 août à Hiroshima et Nagasaki. Nous appelons à organiser des actions partout en France les 6 et 9 août, et en particulier sur les sites liés aux armes nucléaires, des rassemblements, des manifestations.

Par ailleurs, notre mouvement s’adresse à l’ambassade de Russie pour faire connaître notre exigence, exprimée à travers notre soutien à l’appel de la conférence contre les bombes A et H, et à toutes les ambassades des pays dotés des armes nucléaires, ainsi qu’au président de la République française, pour demander que ces États agissent en ce sens et signent le Tian. Nous invitons à signer la pétition pour que tous les États possédant des armes nucléaires ou en entreposant sur leur territoire signent le Tian et la pétition pour que la France participe à la conférence de Vienne et y annonce son intention de signer le Tian.

Ukrainemouvement de la paixarmes nucléaires
Valeurs Actuelles

Dès 2024, le Puy du Fou proposera un spectacle vivant inédit aux Etats-Unis

Le Puy du Fou n’a aucune limite. Après l’Espagne et la Chine, le parc à thèmes vendéen a l’intention de proposer un spectacle vivant inédit, au service du peuple cherokee, dès 2024 aux Etats-Unis, détaille La Croix, mardi 10 mai. Au-delà de la possibilité de se faire connaître dans un nouveau pays, le parc a surtout l’intention de rendre hommage à l’histoire de cette tribu autochtone. « Nous nous sommes donné la vocation de célébrer l’âme des peuples », a confirmé auprès de nos confrères Nicolas de Villiers, nouveau président du parc depuis 2004, qui a succédé à son père Philippe de Villiers, qui avait imaginé ce concept artistique dès la fin des années 1970.

L’histoire de cette tribu demeure méconnue 

Nicolas de Villiers l’assure : de façon hebdomadaire, des demandes lui parviennent du monde entier, pour y créer un Puy du Fou qui serait enraciné dans la culture et l’histoire locale. Parmi les différentes sollicitations, il a trouvé légitime celle de Richard Sneed, chef de la tribu des Cherokees de l’Est, dans le Tennessee. « Le peuple cherokee est venu à notre rencontre il y a un peu plus d’un an. Les Cherokees ont un passé douloureux, mais aussi glorieux, et voulaient que le Puy du Fou raconte une des séquences de leur grande histoire », précise-t-il auprès du quotidien.  

Et l’enjeu est de taille, pour le Puy du Fou, car l’histoire de cette tribu demeure méconnue. Le spectacle se tiendra dans des lieux historiques, qui sont aujourd’hui devenus le parc national des Great Smoky Moutains, dans le Tennessee, note La Croix. Jusqu’en 2024, le show sera en cours d’élaboration. Le spectacle sera entièrement conçu et financé par la tribu des Cherokees de l’Est, épaulée par la maîtrise artistique du parc vendéen. Le Puy du Fou, qui souhaite inclure les populations locales concernées, a fait savoir à nos confrères qu’il travaillerait avec 117 acteurs cherokees, mais également avec des historiens cherokees et américains.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

Issued on: 12/05/2022 - 14:53

FRANCE 24 Follow

The Russian blockade of Ukraine’s Black Sea ports risks causing a global food crisis, given that Ukraine is one of the world’s top agricultural exporters. Analysts say this shows how Russia is weaponising food in its geopolitical games – but it’s a weapon the EU plans to neutralise by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports, allowing Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world.

When EU Council President Charles Michel visited Odesa on Monday, Ukrainian President Volodymyr Zelensky highlighted the importance for the rest of Ukraine’s major Black Sea port as a vital gateway for the world’s food supply.

“For the first time in decades and decades, in Odesa there is no regular movement of the merchant fleet,” Zelensky said by video. “This has probably never happened in Odesa since World War II.”

“This is a blow not only to Ukraine,” Zelensky emphasised. “Without our agricultural exports, dozens of countries in different parts of the world are already on the brink of food shortages. And over time, the situation can become – frankly – frightening.”

Adding to Zelensky’s message, Michel wrote on Twitter that he had seen silos full of grain, wheat and corn in Odesa – ready for export but unable to be moved due to the blockade.

"This badly needed food is stranded because of the Russian war and blockade of Black Sea ports. Causing dramatic consequences for vulnerable countries. We need a global response," he wrote.

Indeed, nearly 25 million tonnes of grain are stuck in Ukraine, a UN food agency official said on May 6.

The bright yellow below the sky blue in the Ukrainian flag is mirrored in the country’s fertile fields. Ukraine provided 42 percent of the world’s sunflower oil exports in 2019 – aptly, as the sunflower is an iconic national symbol. The country also provided 16 percent of the world’s corn exports the same year, nearly 10 percent of its barley exports and almost 9 percent of its wheat exports.

‘Seaways are not safe’

Since it invaded Ukraine on February 24, Russia has blocked hundreds of ships in the Black Sea and Sea of Azov, mostly containing Ukrainian grain exports. This has combined with heavy mining to stop ships from exporting food supplies via Odessa.

Odesa port has not been active since Russia started the conflict, because the “seaways are not safe”, noted Petr Oubukhov, a member of the Odesa City Council, speaking on FRANCE 24’s The Debate programme. “Some commercial vessels were hit by [the] Russians; it was not Ukrainian vessels, it was one from Qatar and one from Japan. And also the sea near Odesa now has a lot of sea mines, so it’s not safe to go this area.”

“Even if we stop the war today, we need at least half of [a] year to clean the sea and to activate this port again,” Oubukhov went on.

As well as Russia’s well-known use of gas exports as a geopolitical tool, it seems that stopping Ukrainian food exports via Odesa is a way of hurting Europe – as Ukraine is the EU’s fourth biggest source of food imports, providing more than half of the bloc’s corn imports and nearly a quarter of its vegetable oil imports.

Russia’s actions show how “food is a weapon; a geopolitical weapon” and how “food systems are now very co-dependent”, Mathieu Brun, scientific director of agriculture-focused think-tank the FARM Foundation, said on The Debate.

‘Burden is going to fall on the poorest’

Although Moscow doesn’t see them as antagonists in the way it does European nations, Middle Eastern and African countries are even more vulnerable to the effects of the Ukraine war on their food supply.

Ukraine is an invaluable source of food imports to many countries in those regions – providing a whopping 48 percent of Algeria’s wheat imports and 26 percent of Egypt’s maize imports.

“This goes back to the last time that there was global food insecurity of this magnitude [in the late 2000s], which ended up [with] very dysfunctional actions by a number of governments, and the worst of which was export controls by a number of the prominent food exporters – now that is globally suboptimal; everybody ends up worse off,” Sony Kapoor, a professor of climate at the European University Institute in Oslo, said on The Debate.

“This time round, even in these early days of food price spikes, we’ve already seen a number of governments such as that of Indonesia announce unilateral actions blocking food exports and many others potentially to follow,” Kapoor added. “Now this is not going to be good for anybody because globally – despite the serious logistical challenges we’ve been discussing – from a calorific viewpoint, there is more than enough food, it is just in the wrong places, and if export bans are put in place, the burden is going to fall on the poorest.”

Asked if it is possible to just ramp up production elsewhere, allowing global food markets to adjust, Brun warned that “it’s not that easy”.

Quite simply, the amount of food Ukraine was exporting through the Black Sea was “a lot”, Brun explained, “and we have been actually specialising our food systems, our agriculture systems, for decades, almost centuries, now; there are regions that are specialising in wheat, others are specialising in soybean, so there is a lot of concentration, and you cannot just, over a year, change that.”

To adequately adjust, “you need research, you need seeds, you need fertiliser inputs, and you need logistics,” Brun continued.

Polish land corridor

Consequently, the EU is working on the logistics of circumventing Russia’s blockage – with the bloc’s Farm Commissioner Janusz Wojciechozski announcing on Tuesday plans to create a land corridor to Poland for Ukraine’s agricultural exports. “We want to ensure supply chains for food for Europe and the rest of the world,” he told a conference held by the UN’s Food and Agriculture Organisation.

“The main solution is corridors to Baltic Sea ports,” Wojciechozski said – pointing to Poland’s Gdansk and Gdynia as gateways to export food supplies from Ukraine to the rest of the world.

The EU commissioner’s plan is likely to “work”, but “very slowly”, Oubukhov said. “I heard that they would take five years to transfer all the grains and seeds that we have already in Ukraine, which we normally sold by sea in one year.”

The Russian military has targeted Ukrainian transport infrastructure throughout the war. But this is unlikely to hinder the planned land route to Poland for agricultural exports, Oubukhov said: Russian strikes are not “as precise” as “they advertise”, he put it. They try to “attack our military objects and most of times they miss” – one time even missing by “two kilometres”. Even if they strike railway infrastructure, it could “easily be rebuilt in hours, not days”.

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Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

The Debate

Global food threat: What to do about Russia's blockade of Ukrainian exports?

AS IT HAPPENED

UN chief 'deeply concerned' about risks of global hunger due to war in Ukraine

Valeurs Actuelles

Promenade dans l’histoire de la haute gastronomie française

Au sommet de sa gloire, le cuisinier d’élite Paul Renoir, 62 ans, tout juste consacré “meilleur chef du monde” par ses pairs, se suicide avec son fusil de chasse, comme le firent Bernard Loiseau et Benoît Violier dans la réalité. À travers la destinée de son personnage, Gautier Battistella – qui connaît bien son affaire, puisqu’il œuvra une quinzaine d’années au Guide Michelin – retrace l’évolution de la gastronomie française, des “mères nourricières”, dont la plus célèbre fut Eugénie Brazier, à aujourd’hui. Alternant récit à la première personne du chef (qui revient sur sa trajectoire dans un documentaire destiné à Netflix tourné juste avant sa mort) et chapitres explorant les suites de sa disparition, la construction narrative épouse un rythme haletant.

Au fil des pages, le romancier brosse des portraits d’une jolie finesse, certains amples, comme celui de Bocuse (« Il y a du Rabelais en lui, la gouaille d’Aristide Bruant, il y a la France. Et quel appétit ! Dodine de canard pistachée, foie de canard en gelée au sauternes, loup en croûte feuilletée sauce Choron […] . La cuisine de Monsieur Paul n’était pas destinée aux palais frigides »), d’autres cinglants. Ainsi Jean-François Piège est-il « l’éternel perdant », tandis qu’est évoquée « la démarche claudicante du Howard Hughes des Aravis », sobriquet imaginé pour Marc Veyrat.

Le roman accompagne et décrit les mutations d’un univers dans toutes ses étapes, de la nouvelle cuisine à la bistronomie, en passant par les expérimentations d’un Ferran Adrià : « L’arme de déboulonnage massif du génie gastronomique français s’affuble d’un nom scientifique : la cuisine moléculaire », balance sans tendresse l’écrivain. Étant bien entendu qu’un petit livre rouge édité par un fabricant de pneus – dont les voies, à l’image de celles du Seigneur, demeurent impénétrables -est l’arbitre de ces élégances gourmandes avec ses étoiles qui font tourner les têtes.

Le verbe est précis. Il se fait langoureux, sensuel et lyrique pour tracer les contours de plats qui mettent l’eau à la bouche ; la description d’un dîner à La Tour d’Argent de la grande époque, celle de Claude Terrail, est un morceau d’anthologie. Ou bien acerbe lorsqu’il s’agit de brocarder certains travers : « Tu es barbu, beau gosse, tu tutoies ton client ? Alors tu es forcément un chef locavore, féru de vins nature et tu fais pousser des tomates cerises sur le toit de ton immeuble. »

“Rien dans l’assiette, tout sur l’addition”

S’il dépeint un univers où la vulgarité de la finance tend à se substituer à la noblesse de l’artisanat ( « Brazier et Bocuse, c’est terminé. Fais-leur ce qu’ils demandent. Des émulsions, du vent. […] Rien dans l’assiette, tout sur l’addition », conseille son mauvais génie au cuistot), Gautier Battistella livre néanmoins un hymne à un métier exigeant, hors du temps, régi par une discipline militaire qui n’est plus guère en cour. Et les portraits les plus attachants sont ceux d’hommes et de femmes passionnés par leur art à l’image de la jeune pâtissière japonaise Yumi.

“Chef”, de Gautier Battistella, Grasset, 336 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

EU to help break blockade on Ukraine’s Odesa to free up grain exports

Issued on: 12/05/2022 - 05:19Modified: 12/05/2022 - 22:10

FRANCE 24 Follow

The European Commission said Thursday it would help Ukraine break the Russian blockade on the port city of Odesa, where thousands of tonnes of grain destined for the global market remains trapped. UN and EU officials have warned that Russia’s continuing siege of the southern port risks causing a global food crisis. 

Thursday's live blog is now closed, but coverage on France24.com continues. Click here to read more about Russia's invasion of Ukraine.

12:45am: US says Russia has forcibly taken 'thousands' of Ukrainians

The United States on Thursday accused Russia of forcibly taking onto territory under its control tens of thousands of Ukrainians, often singled out for their resistance to the invasion.

The remarks support allegations by the Ukrainian government which estimates nearly 1.2 million people have been deported into Russia or Russian-controlled territory and has denounced so-called "filtration camps" in which Moscow interrogates detained people.

Michael Carpenter, the US ambassador to the Organization for Security and Cooperation in Europe, said that witness testimony attests to "brutal interrogations" in the camps.

"Accounts of this brutality and forced displacement are happening right now, as we speak, and these actions amount to war crimes," Carpenter told the organisation in Vienna.

"We must not allow this evil to stand," he said.

9:39pm: German lawmakers approve possible expropriation of energy companies

Germany's lower house of parliament on Thursday approved a new version of a bill to secure energy supply, including possible expropriation of critical energy infrastructure and assets in the event of an emergency. As Europe's biggest economy looks to guard against the risk of Russia turning off supplies, the new amendments, expected to come into effect in June, would enable the government to put energy companies under trusteeship if they can no longer fulfil their tasks and if the security of supply is at risk.

The renewed law – which still needs to pass the upper house of parliament – could be applied for the first time if no solution is found on the ownership of the Schwedt oil refinery, which is majority-owned by Russian state-owned Rosneft. The law authorizes the government to take control over companies' energy production, transport and distribution of energy if supply is at risk.

9:22pm: Russian gas nominations for Slovakia rise, operator data shows

Daily nominations for Russian gas deliveries to Slovakia via Ukraine rose on Thursday, data from Slovakian operator TSO Eustream showed. Nominations via the Velke Kapusany border point rose to around 625,135 megawatt hours (MWh), having fallen earlier on Thursday.

8:58pm: Ukrainian forces damage Russian navy ship in Black Sea says military spokesman

Ukrainian forces have damaged a modern Russian navy logistics ship in the Black Sea, setting it on fire, a spokesman for the Odesa regional military administration in southern Ukraine said on Thursday. Spokesman Serhiy Bratchuk said in an online post that the Vsevolod Bobrov had been struck near Snake Island, the scene of renewed fighting in recent days, but did not give details. The tiny island is located near Ukraine's sea border with Romania.

5:27pm: Number of refugees fleeing Ukraine war exceeds 6 million, says UN agency

 The number of people who have fled Ukraine to escape Russia's invasion has passed 6 million, in Europe's worst refugee crisis since the end of World War Two, a UN refugee agency said on Thursday. Russia's invasion, which started on February 24, has triggered a massive displacement of people, including more than 8 million Ukrainians within the country, according to the latest International Organization for Migration (IOM) report.

UN data showed that 6.03 million had fled Ukraine as of Wednesday. Russia launched what it calls a "special military operation," saying its aim was to demilitarise and "denazify" its southern neighbour. Kyiv and its Western allies reject that as a false pretext for an unprovoked land grab.

5:26pm: France 'fully supports' Finland's choice to join NATO says Élysée

French President Emmanuel Macron on Thursday told his Finnish counterpart that France fully supported the country's choice to join NATO, the Elysee presidential office said in a statement.

5:00pm: US senators promise quick support to bring Finland into NATO

US senators promised Thursday to move quickly to bring Finland into NATO after the country's leaders voiced support for joining the alliance in the face of Russia's invasion of Ukraine. The Senate approves treaties and must consent to bringing new members into NATO.

Senator Bob Menendez, who heads the Senate Foreign Relations Committee, told a hearing that the panel "is already working to ensure swift consideration" for both Finland and Sweden if either applies. The committee's top Republican, Jim Risch, called Finland's announcement "a tremendous step forward in the future of transatlantic security."

"The decision to move toward NATO membership is a serious one, and I extend my commitment to support Finland through this process," Risch wrote on Twitter.

4:52pm: UN sets up inquiry into Russia's alleged rights abuses in Ukraine 

The United Nations Human Rights Council voted overwhelmingly Thursday to launch an inquiry into alleged serious violations committed by Russian troops in Ukraine, putting their conduct further under the microscope.

Concerned by extrajudicial executions, civilian casualties, the use of torture and abuses against children, the council voted 33-2 to create an investigation into alleged violations, with a view to holding the perpetrators to account. China and Eritrea voted against the resolution, while 12 countries including India, Pakistan and Cuba abstained. Russia branded the extraordinary meeting of the UN's top rights body a politicised stunt and refused to attend.

Telling the council that an 11-year-old boy, now traumatised, had been raped in front of his mother, Ukraine's Deputy Foreign Minister Emine Dzhaparova said Russian President Vladimir Putin's forces were inflicting "pure evil". Russia was committing "the most gruesome human rights violations on the European continent in decades", she said, speaking from Kyiv. "These have been 10 weeks of sheer horror to the people of my country. "Torture and enforced disappearances, sexual and gender-based violence; the list of Russia's crimes is endless. "Only the world standing strong in solidarity with the Ukrainian people can defeat this pure evil."

Ukrainian prosecutors are also investigating a series of war crimes allegedly committed by Russian forces, including the fatal shooting of two unarmed civilians outside Kyiv, officials said Thursday.

CNN released what it said was security camera footage showing two Ukrainian civilians shot in the back by Russian soldiers near a car dealership outside of Kyiv on March 16. 

One man died on the spot, the other died shortly after. Prosecutors are investigating the attack as a war crime, CNN reported.

4:42pm: North Macedonia: US leads exercise in NATO's newest member

US troops joined forces from Britain, France, Italy and allied countries in the region Thursday in a military exercise held in NATO’s newest member, North Macedonia, aimed at displaying deployment readiness along the alliance’s eastern borders. 

Nearly 10,000 soldiers from 19 nations are taking part in NATO’s planned “Swift Response” exercises as Russia's war in Ukraine continues for a 12th week. The exercises are being held in five separate locations, spanning from Norway to North Macedonia, military officials said. 

“I think it’s a fantastic demonstration of what we can do as an alliance and our ability to project combat power if asked to do so and how quickly we can do it,” Maj. Gen. Peter B. Andrysiak, US Army Deputy Commanding General for Europe and Africa, told reporters after an hourlong display in North Macedonia. 

Over the past 10 days, about 4,600 soldiers from Albania, France, Greece, Italy, North Macedonia, Montenegro, the UK, and the US have taken part in the exercises, which have included parachute jumps at several locations around the country.

3:58pm: Russia's Sberbank to appeal against Ukraine's move to seize its assets

Russia's top lender Sberbank said on Thursday it was initiating investment arbitration proceedings against Ukraine after its parliament approved a presidential decree allowing for the forced seizure of Sberbank-owned assets in the country.

Ukraine's parliament, or Rada, on Thursday approved President Volodymyr Zelenskiy's decree that allows Ukraine to forcibly seize the assets of Sberbank-owned International Reserve Bank, news agency Interfax Ukraine reported. The decree also allows the seizure of a subsidiary of Russian state development bank VEB, Prominvestbank.

"Sberbank initiates investment arbitration against Ukraine claiming damages," the bank said in a statement, referring to a 1998 agreement on the mutual protection of investments between the two countries.

3:25pm: Germany offers Finland full support for its NATO bid

German Chancellor Olaf Scholz welcomed on Thursday Finland's decision to apply to join the NATO military alliance, saying in a tweet it had Germany's backing. "In a telephone conversation with the President.. I have assured Finland of the full support of the German government," tweeted Scholz.

Ich begrüße die Entscheidung Finnlands, sich für einen unverzüglichen Beitritt des Landes zur @NATO auszusprechen. In einem Telefonat mit Präsident @niinisto habe ich #Finnland die volle Unterstützung der Bundesregierung zugesichert.

May 12, 2022

3:24pm: Poland can manage without reverse gas flow on Yamal pipeline, says minister

Poland can manage without reverse gas flow on the Yamal pipeline, climate minister Anna Moskwa said on Thursday, after Moscow imposed sanctions on the owner of the Polish part of the Yamal pipeline that carries Russian gas to Europe.

3:12pm: IEA may release more oil if needed, says executive director

The International Energy Agency (IEA) may release more oil in future if it is necessary, its executive director Fatih Birol said on Thursday during a visit to Warsaw. In two recent moves the IEA released only 9% of what it has in stock.

2:58pm: German regulator does not expect immediate fallout from Russia's Yamal move

Germany's energy regulator on Thursday said a stop of Russian gas flows through the Yamal pipeline to Europe via Poland was not expected to endanger German supply security.

"Hardly any gas to Germany has been going through this pipeline for weeks," a spokesman for the regulatory authority said in a written statement. "Most volumes went to Poland," he added.

2:55pm: Putin says West suffers more from sanctions than Moscow

Russian President Vladimir Putin said on Thursday that the West was suffering more than Russia from the sanctions imposed on Moscow over the Ukraine offensive, boasting that the Russian economy was resilient in the face of "external challenges".

The authors of the sanctions, "guided by their inflated and blind ambitions and Russophobia, are dealing a much harder blow to their own national interests, their own economies and the prosperity of their own citizens", Putin said at a meeting on economic issues. 

"We see this, above all, by looking at a sharp rise in inflation in Europe, which is approaching 20% in some countries," he said. Actually, Euro-area annual inflation was estimated at 7.5% in April this year, according to Eurostat. But inflation in Russia is hovering near 20% amid Western sanctions, according to US Treasury Secretary Janet Yellen.

According to Putin, "it is obvious that (...) the continuation of the obsession with sanctions will inevitably lead to the most difficult consequences for the European Union, for its citizens".

2:43pm: Swiss report 6.3 billion Swiss francs in frozen Russian assets as some released

The Swiss government on Thursday reported some 6.3 billion Swiss francs ($6.33 billion) worth of Russian assets frozen under sanctions introduced to punish Moscow's invasion of Ukraine, a decline from early April, as a government official said some assets had been released.

"On April 7, 7.5 billion francs were frozen. Since then, a further 2.2 billion francs have been reported (frozen), but 3.4 billion in provisionally frozen assets were released," Erwin Bollinger, a senior official at the State Secretariat for Economic Affairs (SECO) agency overseeing sanctions, told journalists.

2:38pm: Euro strikes five-year low against dollar

The euro sank to a five-year low of $1.0389 on Thursday as the dollar was lifted by its haven status and US interest rate hikes.

With stock markets hit with risk aversion as inflation, the Russian invasion of Ukraine and Chinese Covid lockdown sap global growth, the dollar has been invigorated as investors seek refuge in US bonds.

2:24pm: Gazprom says it will no longer ship gas via Yamal pipeline through Poland

Russian energy giant Gazprom said on Thursday it would no longer be able to export gas through Poland via the Yamal-Europe pipeline after Moscow imposed sanctions against the firm that owns the Polish section of the pipeline.

"A ban on transactions and payments to entities under sanctions has been implemented," Gazprom said in a statement. "For Gazprom this means a ban on the use of a gas pipeline owned by EuRoPol GAZ to transport Russian gas through Poland."

2:06pm: EU moves to help Ukraine export grain as Russia blocks sea routes

The European Commission said on Thursday it would work with EU governments to help Ukraine export millions of tonnes of grain stuck in the country because the Russian navy is blocking Ukrainian ports.

Ukraine was the world's fourth-largest grain exporter in the 2020-2021 season, International Grains Council data shows, selling 44.7 million tonnes abroad, mainly to China, Africa and Europe. It is also one of the biggest producers of sunflower oil.

Before Russia invaded Ukraine on February 24, 90% of the grains and sunflower oil were shipped out through Ukrainian ports on the Black Sea – a route now closed off. Problems with getting the grain out of Ukraine threaten to cause a food crisis, especially in poorer regions like Africa. "Twenty million tonnes of grains have to leave Ukraine in less than three months using the EU infrastructure," EU Transport Commissioner Adina Valean said.

2pm: OPEC cuts 2022 world oil demand forecast again on Ukraine war

OPEC on Thursday cut its forecast for growth in world oil demand in 2022 for a second straight month, citing the impact of Russia's invasion of Ukraine, rising inflation and the resurgence of the Omicron coronavirus variant in China.

In a monthly report, the Organization of the Petroleum Exporting Countries (OPEC) said world demand would rise by 3.36 million barrels per day (bpd) in 2022, down 310,000 bpd from its previous forecast. The Ukraine war sent oil prices briefly above $139 a barrel in March, the highest since 2008, worsening inflationary pressures. OPEC has cited suggestions that China, with strict COVID lockdowns, is facing its biggest demand shock since 2020 when oil use plunged.

1:45pm: Deadly Russian strike on town in northern Ukraine

Three people were killed and 12 others wounded in a Russian strike on a town in Ukraine's northern Chernigiv region, the emergency services told AFP. 

"We have three people killed and 12 wounded as a result of a strike" in Novgorod-Siversky, a spokesman said.  

The town is in the northeastern corner of the country, around 45 kilometres south of the Russian border. 

In a posting on Telegram, Chernigiv governor Vyacheslav Chaus said there were "dead and wounded" but did not give numbers, saying only that rescuers and medics were "working at the scene".

He said the strike took place at night and hit "critical infrastructure", including a school, posting photographs of badly damaged buildings in the town.

1:13pm: Pentagon says it would not be hard to integrate Finland into NATO

Finland's entry into the NATO would be historic, Pentagon spokesman John Kirby told MSNBC in an television interview on Thursday, adding it would not be difficult to integrate the country into the military alliance.

1:06pm: Russian sanctions are not designed to stop gas to EU, says Germany

Germany said on Thursday it didn't expect Russian sanctions against EU subsidiaries of state-firm Gazprom to result in a stoppage of gas deliveries, adding that the punitive measures seem designed to drive up prices.

Economy Minister Robert Habeck said during a news conference that the sanctions constituted an escalation, accusing Russia of using energy as a weapon. He said Germany would not raise the emergency level from its current level as an expected drop of 3% of Russian gas deliveries as a result of the news sanctions could be compensated on the market albeit at higher prices.

12:52pm: Putin: good grain harvest in Russia to support higher exports

Russia will increase grain exports this year due to a good harvest, President Vladimir Putin told a government meeting on Thursday. Russia, one of the world's largest wheat exporters, currently expects to harvest 130 million tonnes of grain in 2022, including 87 million tonnes of wheat, Putin said.

12:46pm: Russia will respond to Finland's NATO accession, says foreign ministry

Russia said on Thursday it would be forced to respond to Finland's decision to join NATO. "Finland joining NATO is a radical change in the country's foreign policy," the foreign ministry said in a statement.

"Russia will be forced to take retaliatory steps, both of a military-technical and other nature, in order to stop threats to its national security arising."

12:05pm: Sweden plans to send NATO application next week, Expressen daily says

Sweden's government plans to submit an application to join NATO next week, following neighbour Finland in re-writing its post-World War Two security policy in the wake of Russia's invasion of Ukraine, Expressen newspaper reported on Thursday.

Sweden's parliament will debate the security situation on Monday and Prime Minister Magdalena Andersson will then call a special cabinet meeting where the formal decision to apply will be taken, Expressen said, citing unnamed sources.

11:54am:  Finland's accession process to NATO would be smooth and swift, Stoltenberg says

A NATO membership of Finland would strengthen both the Western military alliance and Finland, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg said on Thursday.

"Should Finland decide to apply, they would be warmly welcomed into NATO, and the accession process would be smooth and swift," Stoltenberg said after Finland announced it would apply to join NATO "without delay".

"Finland is one of NATO's closest partners, a mature democracy, a member of the European Union, and an important contributor to Euro-Atlantic security."

11:51am: Ukraine's Zelensky lauds Finnish readiness to apply to join NATO 

Ukrainian President Volodymyr Zelensky lauded Finland's readiness to apply to join the NATO military alliance in a phone call with Finland's president on Thursday, Zelensky said. "We also discussed Ukraine's European integration. And defence interaction," he wrote on Twitter.

Had a phone conversation with President of Finland @niinisto. Commended the readiness of 🇫🇮 to apply for NATO membership. We also discussed Ukraine's European integration. And 🇺🇦 - 🇫🇮 defense interaction.

May 12, 2022

11:45am: Kremlin says Finland joining NATO is 'definitely' a threat to Russia

The Kremlin has said it considers the prospect of Finland joining the Atlantic alliance as "definitely" a threat to Russia.

Speaking to reporters on a conference call, Kremlin spokesman Dmitry Peskov said the expansion of the military bloc would not make Europe or the world more stable.

Peskov said the steps taken by Finland to join NATO were a cause for regret and a reason to impose a symmetrical response.

11:45am: Kremlin says no business possible with entities on its gas sanctions list

Russian sanctions imposed on the former German unit of Russian gas producer Gazprom and a number of other entities mean no relations are possible between them and the Russian state gas company, Kremlin said on Thursday. Dmitry Peskov, Kremlin spokesman, declined further comments.

11:26am: EU says gas supply not at risk from Ukraine transit issue, blames Moscow

Ukraine's announcement on Tuesday that it would suspend the flow of gas through a transit point bringing Russian fuel to Europe does not present a gas supply issue, the European Commission said on Thursday.

"While these developments may have an impact on part of the gas transit to the EU, they do not bring about any immediate security of supply issue for the EU," a commission spokesperson said, adding that Ukraine's inability to operate the Novopskov gas compressor station was a result of actions by Russia. "Ukraine has been a reliable transit partner for many years," the spokesperson said.

11:12am: Shell sells Russian retail business to Lukoil

Russia's Lukoil has agreed to buy oil major Shell's Russian retail and lubricants businesses, the companies said on Thursday, as part of the British company's plans to exit the country following Moscow's invasion of Ukraine.

The deal includes 411 retail stations, mainly located in the Central and Northwestern regions of Russia, and the Torzhok lubricants blending plant, Shell said in a statement.

10:25am: Sweden to take Finland's NATO stance 'into account'

Sweden will take into account Finland's NATO assessments when deciding on whether it will send an application, the Swedish foreign minister said in a Twitter post, shortly after Finland's leaders backed applying for membership of the alliance.

"Finland is Sweden's closest security & defence partner, and we need to take Finland's assessments into account," Foreign Minister Ann Linde said.

Important message today from 🇫🇮 President @niinisto & PM @MarinSanna on @NATO membership. 🇫🇮 is 🇸🇪 closest security & defence partner, and we need to take 🇫🇮 assessments into account. 🇸🇪 will decide after the report from the security policy consultations has been presented.

May 12, 2022

Helsinki's decision is significant for Sweden as it is likely to move in tandem with Finland, with whom Sweden has close historic and military ties. Sweden is expected to announce it will apply for membership within days.

10:08am: Russia's Gazprom says gas transit via Ukraine down

Russian gas producer Gazprom said it continues shipping gas to Europe via Ukraine at the Sudzha entry point,  with volumes on Thursday seen at 50.6 million cubic metres (mcm), down from 72 mcm on Wednesday. The application for gas supply via the Sokhranivka entry point was rejected by Ukraine, Gazprom said. Russian gas flows to Europe via Ukraine fell by a quarter on Wednesday after Kyiv halted use of the Sokhranivka route.

10:00am: Russia says it hit two ammunition depots in Ukraine's Chernihiv region

Russia said on Thursday its forces hit two ammunition depots in the Chernihiv region of Ukraine, Russian news agencies reported. The defence ministry also said Russia had destroyed a Ukrainian S-300 air defence missile system in the Kharkiv region and a radar station near the city of Odesa.

10:00am: More oil and slower demand mean world can weather Russian losses says IEA

Lower output from Russia due to the fallout from its invasion of Ukraine will not leave the world short of oil, the International Energy Agency (IEA) said on Thursday, as supply ramps up elsewhere and Chinese lockdowns tamp down demand.

"Over time, steadily rising volumes from Middle East OPEC+ and the U.S. along with a slowdown in demand growth is expected to fend off an acute supply deficit amid a worsening Russian supply disruption," the IEA said in its monthly oil report. 

9:48am: One dead in munitions blast at Russian military base

One person died and several others were injured in an explosion that took place while ammunition was unloaded at a military base in Russia's Far East, Russian news agency TASS reported Thursday.

Accidents at arms depots are fairly common in Russia, especially due to lax safety requirements and large amounts of old munitions remaining in storage.

 "As a result of an explosion of gunpowder during the unloading of ammunition, seven people were injured. They received minor wounds. Another person died," a source in the emergency services told TASS state news agency, adding that the victim was a serviceman.

9:35am: Ukraine wants spot 'reserved' in EU

Ukraine wants a spot reserved in the European Union, even if obtaining full membership could take time, Foreign Minister Dmytro Kuleba has said on a visit to Berlin. 

"It is not about the fastest possible membership for Ukraine in the EU. But what is very important for us is for this spot to be reserved for Ukraine," Kuleba told German broadcaster ARD.

"We hear often that Ukraine belongs in Europe, belongs in the European family, and now it's about reserving this place," he added. 

French President Emmanuel Macron warned early this week that it would take "decades" for a candidate like Ukraine to join the EU. 

Macron suggested instead that a broader European political community could be created to include members like Ukraine or post-Brexit Britain.

9:27am: Germany's Russian energy imports surge in value even as volumes fall

The value of Germany's oil and gas imports from Russia jumped by more than 50% in March due to a surge in energy prices even as volumes shrank, the statistics office said. Aiming to reduce its dependence on Russian energy after Moscow's invasion of Ukraine, Germany has been seeking alternative supplies of oil and gas.

9:21am: Finland says NATO membership would ramp up security in Baltic Sea region

Finland's accession to NATO would strengthen security in the Baltic Sea region, Foreign Minister Pekka Haavisto told EU lawmakers on Thursday, referring to a region seen as NATO's weakest flank.

"Should Finland decide to apply, the accession of Finland would strengthen the security and stability of the Baltic Sea region and northern Europe," Haavisto said, addressing EU lawmakers via videolink.

9:21am: Denmark to push for quick NATO admission of Finland

Denmark will push for a quick NATO admission process of Finland, Prime Minister Mette Frederiksen said on Thursday after Finland  signaled it would apply for membership of the military alliance "without delay".

"Denmark will of course warmly welcome Finland to NATO. will strengthen NATO and our common security," Frederiksen said on Twitter. "Denmark will do everything for a quick admission process after the formal application."

9:15am: Finland's leaders back NATO membership in major policy shift

Finland should submit an application to join the NATO military alliance, Finnish President Sauli Niinisto and Prime Minister Sanna Marin have said in a joint statement, signalling a major policy shift triggered by Russia's invasion of Ukraine.

"Finland must apply for NATO membership without delay," Niinisto and Marin said in the joint statement.

Finland, which shares a 1,300 km (810 mile) border and a difficult past with Russia, has previously remained outside the North Atlantic Treaty Organization to maintain friendly relations with its eastern neighbour.

9:11am: UK economic growth slows in first quarter

Britain's economy grew at a slower pace in the first quarter compared with the final three months of last year as the country battled soaring inflation, official data showed Thursday. The economy grew 0.8 percent in the January-March period compared with expansion of 1.3 percent in the fourth quarter of last year, the Office for National Statistics said in a statement.

Consumer prices are surging worldwide on supply strains as economies reopen from pandemic lockdowns – and in the wake of the Ukraine war that is aggravating already high energy costs.

9:00am: Czechs in talks to get German tanks as they send theirs to Ukraine

The Czech Republic is in talks with Germany on the supply of tanks that would allow the Czechs to send more of their Soviet-era tanks to Ukraine, Defence Minister Jana Cernochova said late on Wednesday. The Czech Republic may get Leopard tanks from Germany, but probably not the most modern variant, Cernochova said on Czech Television.

"I think we are on the right, good path," she said. "It concerns acquiring Leopard tanks." She said they may be "somewhere in the middle" between he old Leopard 1 and newer Leopard 2 versions. The Czechs have 30 modernised T-72M4CZ tanks assigned to its tank unit and several dozen more in storage that have not been modernised.

8:42am: UK PM Johnson says no return to normal relations for Russia's Putin

British Prime Minister Boris Johnson said on Thursday there could be no renormalisation of relations with President Vladimir Putin following Russia's invasion of Ukraine.

Asked during an interview on LBC Radio whether Putin could be welcomed back on the global stage if he were to repent, Johnson said: "The short answer is no. No renormalisation and the UK is very clear about that."

8:12am: Finland's Fortum prepares Russia exit

Finnish utility Fortum said on Thursday it would pursue a "controlled exit" from Russia through a process which preferably includes a sale of its business in the country, where it earned a fifth of its operating profit last year.

8:01am: Demand to ship Russian gas via Ukraine falls to 53 mcm says Ifax

Demand for Russian gas to be shipped via Ukraine fell to 53 million cubic metres (mcm) on Thursday from 72 mcm the day before, the Interfax news agency reported. Volumes have declined since Kyiv halted the use of one major transit route, the Sokhranivka entry point, on May 11, blaming interference by occupying Russian forces.

7:45am: Ukraine keeps up counterattack to north of Kharkiv, Britain says

Ukrainian forces are keeping up a counterattack to the north of the second largest city of Kharkiv and recapturing several towns and villages toward the Russian border, Britain said on Thursday. Russia has reportedly withdrawn units from the area and the forces are likely to redeploy after replenishing the losses to the eastern bank of the Siverskyi Donets river, the British defence ministry said in a regular Twitter bulletin.

On Wednesday, Ukraine said it had pushed back Russian forces in the east to recapture Pytomnyk, a village on the main highway north of Kharkiv, about halfway to the Russian border.

Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 12 May 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/uVTQA0NbhY🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/8ArBHMQinJ

May 12, 2022

6:55am: Ukraine to hold first war crimes trial

Ukraine, which has repeatedly accused Russian troops of committing atrocities, has announced it will hold its first war crimes trial over the Russian invasion.

The prosecutor general's office said Vadim Shishimarin, a 21-year-old Russian service member, is accused of killing an unarmed 62-year-old civilian as he fled with four other soldiers in a stolen car.

"The man died on the spot just a few dozen metres from his home," said a statement from prosecutor Iryna Venediktova's office. Shishimarin faces possible life imprisonment if found guilty.

Venediktova's office has said it has received reports of more than 10,000 alleged war crimes, with 622 suspects identified.

>> Bucha massacre: 'The first step is to preserve the evidence'

6:49am: Russian governor says Ukrainian fire kills villager

Firing from Ukraine killed one person and wounded seven in the Russian border village of Solokhi in the province of Belgorod, the regional governor, Vyacheslav Gladkov, said on Thursday.

Authorities in the area bordering Ukraine have accused Kyiv of a series of strikes, including a helicopter raid on a fuel depot. Kyiv, which has been fighting off a Russian invasion since February, has not claimed responsibility for the attacks.

6:10am: Russia 'most direct threat to world order': EU's von der Leyen

Top European officials warned Thursday that Russia poses the "most direct threat" to world order and urged China to play a more constructive role on the international stage as they held talks in Tokyo.

European Commission President Ursula von der Leyen and European Council President Charles Michel are in Japan for talks that have touched on Russia's invasion of Ukraine but also growing concerns about China's role in Asia and beyond.

2:50am: NATO to welcome Nordic members as Ukraine pushes back Russian forces

Finland is expected to announce on Thursday its intention to join NATO with Sweden likely to follow soon after, diplomats and officials said, as Russia's invasion of Ukraine reshapes European security and the Atlantic military alliance.

NATO allies expect Finland and Sweden to be granted membership quickly, five diplomats and officials told Reuters, paving the way for increased troop presence in the Nordic region during the one-year ratification period. 

In the wider Nordic region, Norway, Denmark and the three Baltic states are already NATO members, and the addition of Finland and Sweden would likely anger Moscow, which says NATO enlargement is a direct threat to its own security.

Russian President Vladimir Putin has cited the issue as a reason for his actions in Ukraine, which has also expressed a desire to eventually join the alliance.

(FRANCE 24 with AP, AFP and REUTERS)

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In Ukraine’s Kherson region, civilians flee Russian-held territory on foot

Analysis

War in Ukraine sparks concerns over worldwide food shortages

AS IT HAPPENED

Heavy shelling in Odesa places global grain shipments at risk

New York Times - World

Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers

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The Saturday profile

At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.

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By Jason Horowitz

TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.

There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.

Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”

But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.

“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”

He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”

A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.

“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”

Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”

The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.

“I lived this duality,” Mr. Basso said.

In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.

And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.

“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”

Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.

He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)

In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”

That levity was hard-earned.

Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.

“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”

But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”

His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.

In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”

In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”

In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.

“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.

Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.

“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.

Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.

After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.

“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”

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Valeurs Actuelles

Fiat 500, la fée électrique

PHILOSOPHIE

Fiat équipe sa 500 d’une batterie plus modeste, de 23,8 kilowattheures (au lieu de 42 pour la version plus puissante). Le prix d’accès passe alors de plus de 30 000 euros à environ 25 000 (hors bonus). Évidemment, l’autonomie en pâtit, baissant de 320 à 190 kilomètres théoriques. Mais cela suffi t pour un usage strictement urbain. Des solutions de loyer existent. Comptez au bas mot une centaine d’euros par mois pour un contrat de 37 mois et 30 000 kilomètres, la formule grimpant en prix, selon les versions. Des abonnements sans engagement sont également proposés, tel le forfait City à 299 euros par mois. Le tout se souscrit en ligne. Parce que « le monde change » et que « nos besoins évoluent », assure Fiat. Ce serait même « simple et tout simplement génial ». Pas d’emballement, tout de même. Les soucis d’approvisionnement en composants et matières premières obligent tous les constructeurs à réviser leurs schémas et à faire grimper leurs tarifs sans crier gare, faute de voitures disponibles en nombre suffisant. Et les délais de livraison mettront parfois votre patience à rude épreuve.

PRESTATION

Il n’empêche que la 500 électrique de base est bien sympathique. Son dessin intemporel fait mouche. Avantage de l’électrique : son châssis est tout récent, alors que la thermique s’appuie sur une plate-forme datant de 2009. À bord, c’est toujours ce joli design néo-rétro. Ergonomie correcte, présentation claire. Un bon équilibre entre fonctions tactiles et commandes physiques. Des sièges avant plus accueillants aussi. Mais un espace compté à l’arrière et un coffre juste bon pour ranger ses courses. La version d’entrée de gamme, Action, comprend déjà limiteur de vitesse et alerte de franchissement de lignes. Les suivantes intègrent le festival des équipements à la mode qui font grimper la note. L’Action Plus fournit le meilleur compromis équipements/prix. La Red est la mieux dotée.

TECHNIQUE

Le gabarit de l’auto est un bonheur en ville, avec un microrayon de braquage. Le bloc électrique de 95 chevaux garantit des démarrages canon. Le reste n’est que souplesse et « zénitude ». Il faut un point de charge chez soi pour éviter les déconvenues avec les seules bornes publiques. Ne pas habiter à plus de 50 kilomètres de son lieu de travail également, car l’autonomie réelle sera légèrement en dessous de celle annoncée. Comptez trente minutes pour charger 80 % de la batterie sur borne rapide, et pour un plein complet d’énergie deux heures trente sur borne de 11 kilowatts et plus de huit heures sur prise domestique.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'The Lido is finished': Famed Paris cabaret set for final curtain amid mass lay-offs

Issued on: 12/05/2022 - 17:49

NEWS WIRES

High-kicking showgirls and nightly cabaret shows at the famed Parisian Lido club on the Champs-Elysees are set to be a thing of the past after the venue's new owner confirmed mass lay-offs on Thursday.

Created in the aftermath of World War II, the Lido has drawn fans for more than seven decades with its racy dance routines featuring towering women in feathers, high heels and little else.

But though it has sought to modernise its shows and adapt to the times, the venue has been losing money for years and changed hands at the end of 2021.

The new owner, French hotels giant Accor, told staff on Thursday it would lay off 157 of 184 employees, including its "Bluebell girls" troupe of dancers, according to several sources who spoke to AFP.

"The Lido is finished," one trade union representative said on condition of anonymity, adding Accor intended to turn the prime real estate into a venue for other musical events.

"All the artistic staff, meaning around 60 people, will disappear," the source added.

>> Read more: Montmartre: Can Paris's art and cabaret district survive Covid-19?

Cabaret dancing first appeared during France's "Belle Epoque" at the end of the 19th century, when the French capital was a hotbed of artistic creation.

The Moulin Rouge remains the best-known show in the city and is still going strong, thanks largely to the publicity from the 2001 film of the same name by Baz Luhrmann.

Prices for a night at the Lido start at 145 euros per person ($150), with the club capable of welcoming 2,000 people per evening over two sittings.

Usually open every day of the year, it was hit hard by the Covid-19 pandemic as tourism and international travel ground to a halt, keeping its mostly foreign clientele away.

Changes to animal welfare laws also meant it could no longer feature exotic animals, while changing attitudes towards women and nudity have also led its dancing and decor to be seen as increasingly outdated.

(AFP)

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Cabaret: uncovering Paris' sexiest tradition

ENCORE!

Montmartre: Can Paris's art and cabaret district survive Covid-19?

France

Moulin Rouge cancan dancers celebrate French cabaret's 130th birthday

Valeurs Actuelles

Don Juan II, le bateau étoilé

Condensé d’élégance, d’inspiration et d’excellence, la croisière dîner à bord du Don Juan II délivre une expérience exclusive, qui allie l’atmosphère feutrée d’un yacht Art déco unique, la magie des plus beaux monuments de la Ville lumière et le meilleur de la gastronomie française. Ce voyage culinaire au décor exceptionnel a pour point de départ et d’arrivée le plus emblématique des monuments : la tour Eiffel. C’est donc au port Debilly sur la rive droite (Paris XVIe), en face de la Dame de fer, que Don Juan II a attaché ses amarres. Exclusivement proposée au dîner, pour 38 convives maximum, la croisière gastronomique à son bord fait vivre à tous les hôtes un moment magique dans un cocon exceptionnel, avec une assiette remarquable qui vient tout juste de recevoir une étoile.

Frédéric Anton, reconnu comme étant l’un des meilleurs par les gastronomes, est à juste titre encensé par la bonne presse, qui en connaissance de cause ne cesse de l’aduler avec ce triptyque gagnant du groupe Sodexo. Chef du Pré Catelan, au cœur du bois de Boulogne, et du Jules Verne à la tour Eiffel, respectivement trois étoiles et une étoile au guide Michelin, Frédéric Anton exprime ici sur le Don Juan II tout son talent et son exigence de bon marin puisque cet amoureux des roulis habite lui aussi sur une péniche, probablement le fruit du hasard. Accro aux produits de saison et soucieux d’une cuisine évolutive, son esprit est novateur avec des créations toujours plus graphiques et uniques.

Au menu dégustation (220 euros) qui s’accorde avec le passage devant les plus beaux monuments de Paris, on savoure un crabe au parfum de curry, pomme granny et caviar, une langoustine préparée en ravioli, crème de céleri, fine gelée à la feuille d’or, une volaille fermière à la truffe noire et jus gras, et un soufflé chaud, crème glacée au grué de cacao. Le timing exceptionnel fait revenir devant la tour Eiffel au moment de son illumination scintillante. Un voyage extraordinaire à ne surtout pas manquer, vous en serez émerveillé.

Port Debilly, Paris XVIe.

Réservations : 01.83.77.44.40.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Leaked China database identifies thousands of Uighur Muslims detained in Xinjiang

Issued on: 13/05/2022 - 19:00

Juliette MONTILLY Follow

Nursimangul Abdureshid was born in the Kashgar region of China’s Xinjiang Uyghur Autonomous Region and moved to Turkey to pursue an academic career. Her family stopped calling her in 2018. But a leaked list of thousands of detained Uyghurs has helped her shed some light on the whereabouts of her missing relatives.

L'Humanité

Twitter, un bien commun

Tribune

Amar Bellal et Jean-François Bolzinger Rédacteur en chef et directeur de la revue Progressistes

C’est un pouvoir démesuré que vient de s’octroyer Elon Musk en rachetant la plateforme Twitter pour 44 milliards de dollars, lundi 25 avril. Avec près de 221 millions d’abonnés, Twitter est de fait incontournable dans le monde de l’information. Aucun journaliste, ni même aucun acteur de la sphère politique, économique ou sociale, ne peut en faire l’impasse. Twitter s’apparente à un service public de l’information de dimension mondiale : c’est devenu un monopole de fait. Est-il légitime qu’une seule personne, ou même un groupe de personnes, puisse détenir un tel pouvoir ? C’est une vraie question politique et morale. L’argent ne peut pas tout acheter. Si nous sommes attachés aux valeurs de partage des pouvoirs, de la neutralité de l’information et de la liberté de la presse, nous ne pouvons pas accepter cette situation. Twitter appartient à l’humanité, et sa propriété doit être collectivement partagée et être remise aux peuples, dont l’institution représentative la plus avancée et la plus démocratique reste aujourd’hui l’ONU.

C’est pourquoi nous appelons à ce que la plateforme Twitter, du fait du monopole mondial qu’elle constitue dans le domaine de l’information, devienne un bien commun mondial et soit administrée par une instance de l’ONU, par exemple une branche de l’Unesco ou de l’Union internationale des télécommunications (UIT) . Il s’agit ici de lancer une démarche d’« onu-isation » de cette plateforme, comme on a connu à l’échelle des États des processus de nationalisation. Les fonds nécessaires à l’échelle mondiale pour le rachat de cette plateforme sont modestes au regard des enjeux, pourvu qu’une volonté politique et un débat s’installent autour de cette exigence démocratique. Cet appel pourrait être un prélude à une démarche similaire pour les plateformes Google et Facebook, qui s’apparentent également à des services publics de dimension mondiale. Un modèle économique finançant le fonctionnement de ces plateformes est à inventer, hors des logiques de profits dégagés par la collecte d’informations personnelles des utilisateurs, collecte qui constitue un grave danger pour nos libertés. La France doit porter haut et fort cette demande auprès de l’ONU et de ses partenaires européens. Nous demandons à Emmanuel Macron, président de la République française, en charge actuellement de la présidence de l’Union européenne, à Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, et à Joe Biden, président des États-Unis d’Amérique, d’œuvrer dans ce sens. Nous appelons tous les citoyens à travers le monde, internautes, professionnels du numérique, mais aussi les forces progressistes, politiques, syndicales et de la société civile, à faire grandir cette exigence démocratique.

twitterelon muskOnu
BBC

The Ukrainian refugee schoolgirl learning fast in the UK

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Nine-year-old Marharyta did not speak any English when she first arrived to the UK from her hometown of Lviv in Ukraine, but she's learning fast in preparation for starting school.

Marharyta and her mum Larysa moved to Manchester after securing visas through the Ukraine Family Scheme.

Hundreds of Ukrainian children have started at schools across England in recent weeks.

The government has set out plans to enrol up to 100,000 Ukrainian children who have fled the war in their home country.

The National Association of Head Teachers is calling for urgent counselling support and access to specialist language tuition for the refugees once they start school in the UK.

Video by Elaine Dunkley, Kate McGough and David Cheeseman

Valeurs Actuelles

Spas et thalasso : pour aligner corps et esprit

Four Seasons Spa Lisbonne : le plus détox

Travailler à domicile, stresser au cœur de la ville, rester assis toute la journée devant son ordinateur, envoyer des messages en continu sur les réseaux sociaux, regarder Netflix à la télévision allongé sur le canapé, toutes ces raisons sont sans appel. Mal au dos et malaise chronique, il est temps d’échapper au numérique international. Nous détendre et nous redonner vie sont les objectifs de ce nouveau et exceptionnel soin du spa du Four Seasons Hotel Ritz de Lisbonne. Le “Digital detox” allie bien-être et réparation avec un protocole du haut de la tête aux pieds. L’huile détox est portugaise, de la marque Ignae, et le masque à la spiruline réveille la peau. Le soin dure une bonne heure (185 euros).

Les plus sportifs apprécieront l’étonnante piste de course en extérieur, avec vue sur toute la ville, et le studio Pilates avec ses coachs privés.

www.fourseasons.com/lisbon

Mandarin Oriental Marrakech : le plus exotique

Véritable oasis à quinze minutes de la ville, l’hôtel s’étend sur 20 hectares, plantés de palmiers, d’orangers, de magnifiques oliviers, de figuiers de Barbarie et d’éclatants jardins de fleurs. Installé dans un pavillon de 1 800 mètres carrés, mêlant briques rouges et moucharabieh, le spa possède un beau couloir de nage de 22 mètres et un centre de remise en forme doté d’équipements de pointe. Entraîneur personnel et instructeurs spécialisés sont là pour une prise en charge globale et éveiller vos sens à l’aide de rituels orientaux pour détendre le corps et l’esprit. En plus d’un bel espace fitness ouvert sur l’extérieur, vous pouvez opter pour des cours de yoga dans le jardin ou des cours de danse orientale accessibles à tous les âges.

www.mandarinoriental.fr

Domaine du Mas de Pierre : le plus convivial

Dans l’arrière-pays, au pied des remparts de Saint-Paul-de-Vence, le Domaine du Mas de Pierre écrit un nouveau chapitre de son histoire et se réinvente façon resort, avec un jardin merveilleux de 8 hectares orchestré par le paysagiste grassois Jean Mus. Point d’orgue du lieu : un spa de 2 000 mètres carrés bordé de deux nouvelles bastides et une piscine lagon dotée d’une plage de sable fin. Autour de la piscine, chauffée toute l’année et équipée d’un parcours de remise en forme avec jets d’eau relaxants, banquettes hydromassantes, hammam, sauna aux herbes et snow cave amorcent la relaxation, avant de découvrir les soins cabine des marques Sothys et Tata Harper. “Body boost”, “Détox et silhouette”, “Secret de beauté” et “D-Stress” : l’hôtel propose également des cures de trois à cinq jours pour une remise en forme complète. Côté sport, yoga, Pilates, TRX, aqua-bike sont notamment au programme, ou, pourquoi pas ? une balade dans la campagne à vélo électrique.

www.lemasdepierre.com

Sha Wellness Clinic : le plus diététique

Nichée dans les montagnes de la Sierra Helada en Espagne, cette clinique est depuis bientôt quinze ans l’adresse la plus prisée pour réaliser un recentrage diététique, esthétique et fonctionnel. En immersion totale pour quelques jours, avec des repas diététiques mais gastronomiques, chacun compose son programme selon ses besoins. Après un rendez-vous avec un médecin pour un diagnostic précis, souvent suivi de tests, une combinaison de thérapies naturelles (acupuncture, shiatsu, yoga, tai-chi, watsu, risothérapie, moxibustion, reiki) et de techniques de pointe (radiofréquence, cryothérapie, ozono-thérapie… ) est mise en place. Perte de poids, rajeunissement, régénération, rééquilibrage alimentaire, remise en forme morale, tous les aspects de la santé peuvent être traités. Il est également possible d’orienter son séjour sur l’amélioration de sa santé cognitive et émotionnelle, et la gestion du stress.

www.shawellnessclinic.com

Les Thermes marins de Saint Malo : le plus revigorant

Véritable institution depuis 1963, le lieu marie depuis quelques années les concepts spa et thalasso. C’est aussi le premier établissement à avoir imaginé le parcours Aquatonic, un véritable labyrinthe d’eau de mer : un bassin de 185 mètres carrés avec 194 jets sous-marins à la fois stimulants et relaxants, et 14 ateliers.

En plus d’une carte de soins visage et corps, l’espace spa en pierre et bois blond est doté d’une salle de brouillard marin, entièrement refaite cette année, dont l’atmosphère associant de l’eau de mer micronisée et une lumière bleue produite par des lampes de Wood, qui provoquent une décharge d’ions négatifs, offre une relaxation parfaite. De nouvelles cures, “Mer et poids optimal” et “Mer et bien-être détox”, et le “Bilan nutrition santé” permettent d’améliorer ses objectifs et d’obtenir un suivi personnalisé avec une consultation nutrition et un bilan de condition physique.

Côté gastronomie, le restaurant du Cap Horn vient de faire peau neuve avec un décor bleu et or, et une carte célébrant les produits de la région menée par les chefs Patrice Dugué et Pascal Pochon.

www.thalasso-saintmalo.com

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'We won't get by': Dilemma for French farmers facing drought

Issued on: 12/05/2022 - 20:13Modified: 13/05/2022 - 18:45

Juliette HALLIEZ Follow

Water the wheat now or save water for the maize? In the Loiret, in north-central France as elsewhere in the Loire Valley, farmers are suffering from the springtime drought and worry about the difficult choices ahead if the rain doesn't come.

BBC

Black hole: First picture of Milky Way monster

Jonathan AmosScience correspondent@BBCAmoson Twitter

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This is the gargantuan black hole that lives at the centre of our galaxy, pictured for the very first time.

Known as Sagittarius A*, the object is a staggering four million times the mass of our Sun.

What you see is a central dark region where the hole resides, circled by the light coming from super-heated gas accelerated by immense gravitational forces.

For scale, the ring is roughly the size of Mercury's orbit around our star.

That's about 60 million km, or 40 million miles, across.

Fortunately, this monster is a long, long way away - some 26,000 light-years in the distance - so there's no possibility of us ever coming to any danger.

The image was produced by an international team called the Event Horizon Telescope (EHT) collaboration.

It's their second such image after releasing in 2019 a picture of the giant black hole at the heart of another galaxy called Messier 87, or M87. That object was more than a thousand times bigger at 6.5 billion times the mass of our Sun.

"But this new image is special because it's our supermassive black hole," said Prof Heino Falcke, one of the European pioneers behind the EHT project.

"This is in 'our backyard', and if you want to understand black holes and how they work, this is the one that will tell you because we see it in intricate detail," the German-Dutch scientist from Radboud University Nijmegen told BBC News.

What is a black hole?

The picture is a technical tour de force. It has to be.

At a distance of 26,000 light-years from Earth, Sagittarius A*, or Sgr A* for short, is a tiny pinprick on the sky. To discern such a target requires incredible resolution.

The EHT's trick is a technique called very long baseline array interferometry (VLBI).

Essentially, this combines a network of eight widely spaced radio antennas to mimic a telescope the size of our planet.

The mass of a black hole determines the size of its accretion disc, or emission ring. The hole lives in the central brightness depression. Its "surface" is called the event horizon, the boundary inside which even a light-ray is bent back on itself by the curvature in space-time. Brighter regions in the accretion disc are where light gains energy as it moves towards us, and is said to be doppler boosted

This arrangement enables the EHT to cut an angle on the sky that is measured in microarcseconds. EHT team members talk about a sharpness of vision akin to being able to see a bagel on the surface of the Moon.

Even then, atomic clocks, smart algorithms and countless hours of supercomputing are needed to construct an image from several petabytes (1 PB equals one million gigabytes) of gathered data.

The way a black hole bends, or lenses, light means there is nothing to see but a "shadow", but the brilliance of the matter screaming around this darkness and spreading out into a circle, known as an accretion disc, betrays where the object is.

If you compare the new image to the previous one of M87, you may wonder what's different. But there are key distinctions.

"Because Sagittarius A* is a much smaller black hole - it's around a thousand times smaller - its ring structure changes on timescales that are a thousand times faster," explained team member Dr Ziri Younsi from University College London, UK. "It's very dynamic. The 'hotspots' you see in the ring move around from day to day."

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This is very apparent from the simulations the team has produced of what you would see if you could somehow take yourself to the centre of our galaxy and view the scene with eyes sensitive at radio frequencies.

The super-heated, excited gas - or plasma - in the ring is travelling around the black hole at a significant fraction of light-speed (300,000km/s, or about 190,000 miles per second). The brighter regions are likely places where material is moving towards us and where its light emission is being energised, or "doppler boosted", as a consequence.

These rapid changes in the vicinity of Sgr A* are part of the reason why it has taken so much longer to produce an image than for M87. Interpretation of the data has been a tougher challenge.

The telescope observations for both black holes were actually acquired during the same period in early 2017, but M87, at its greater size and distance of 55 million light-years, looks static by comparison.

Scientists have already begun to deploy the measurements in the new image to test the physics we currently use to describe black holes. So far, what they see is entirely consistent with the equations set out by Einstein in his theory of gravity, of general relativity.

We've suspected for several decades that a supermassive black hole lives at the centre of the galaxy. What else could produce gravitational forces that accelerate nearby stars through space at speeds of up 24,000km/s (for comparison our Sun glides around the galaxy at a sedate 230km/s, or 140 miles per second)?

But, interestingly, when the Nobel Prize committee honoured astronomers Reinhard Genzel and Andrea Ghez with its physics award in 2020 for their work on Sgr A*, the citation spoke only of "a supermassive compact object". It was wriggle room in case some other exotic phenomenon turned out to be the explanation.

There can be no doubt now, however.

Come this August, the new super space telescope, James Webb, will turn its eye on Sgr A*. The $10bn observatory won't have the resolution to directly image the black hole and its accretion ring, but it will bring new capability to the study of the environment around the black hole with its incredibly sensitive infrared instruments.

Astronomers will be studying in unprecedented detail the behaviour and the physics of hundreds of stars whipping around the black hole. They'll even be looking to see if there are some star-sized black holes in the region, and for evidence of concentrated clumps of invisible, or dark, matter.

"Every time we get a new facility that can take a sharper image of the Universe, we do our best to train it on the galactic centre, and we inevitably learn something fantastic," said Dr Jessica Lu, the assistant professor from the University of California, Berkeley, US, who will lead the Webb campaign.

The EHT collaboration's results are being published in a special issue of The Astrophysical Journal Letters.

Valeurs Actuelles

Dans l’ombre de la République

Étrange profession, ne répondant à aucun critère, où il faut tout faire, les choses les plus humbles, à la limite déplacer les chaises ou pousser un fauteuil, faire préparer un repas, mais aussi les plus importantes, comme préparer une conférence internationale ou recevoir les chefs d’État qui viennent nous voir. C’est en ces termes que François Mitterrand accueille Daniel Jouanneau à son nouveau poste.

La scène se passe en mars 1993, une semaine après la victoire de la droite aux législatives. L’ancien ambassadeur de France au Mozambique est nommé, le 7 avril, chef du Protocole, sur proposition du ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas.

Daniel Jouanneau sera le 41e à porter le titre d’“introducteur des ambassadeurs” depuis le règne d’Henri III, en 1585. Les questions de protocole sont aussi anciennes que le pouvoir lui-même et les relations entre puissances souveraines. Dès le Moyen Âge, le grand maître des cérémonies ordonnance le jeu subtil des salutations et des prérogatives, avec « la dignité et splendeur convenables ».

Tout au long du règne de Louis XIV, l’inamovible Nicolas Sainctot de Veymar s’emploie à formaliser l’étiquette de Versailles. Le Roi-Soleil ne disait-il pas avec raison que « c’est le plus souvent sur les préséances et les rangs que les peuples mesurent leur respect et leur obéissance » ?

Devenu service d’État au XIXe siècle, le Protocole survivra à la chute du second Empire. Inchangée depuis 1871, cette fonction discrète mais essentielle, au cœur de la mécanique républicaine, reste confiée à un diplomate chevronné. Sa mission consiste à veiller à l’organisation pratique des voyages du président de la République, du Premier ministre et des membres du gouvernement, à la réception des hôtes étrangers, au bon déroulement des cérémonies officielles et des grandes rencontres internationales. Jules Cambon, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères durant la Grande Guerre, écrira que « le Protocole est une sorte de religion. Elle a ses pratiques et ses mystères. Tout n’est pas dénué de sens dans ses frivolités solennelles ».

Dans l’acte final du congrès de Vienne

Les règles fixées par le pape Jules II dès 1504 accordaient au pontife romain la préséance sur tous les autres monarques, classés selon un ordre décroissant : d’abord l’empereur germanique, puis le roi de France, le roi d’Espagne, etc. Un tel système entraînant des conflits récurrents, le congrès de Vienne, en 1815, décrète, dans l’annexe XVII de son acte final que « les employés diplomatiques prennent rang d’après la date de la notification officielle de leur arrivée ».

L’Onu consacrera ce principe d’égalité entre ses États membres, aujourd’hui universellement observé. Il n’empêche que les fonctions de chef du Protocole – garant de « l’ordre de la République », selon le mot du général de Gaulle -n’ont rien d’une sinécure ! Il doit veiller à ce que tout se passe bien, ménager les susceptibilités, éviter tout heurt à même de dégénérer en incident diplomatique, car « un bon protocole rassure ». Jacques Senard, chef du Protocole sous Georges Pompidou, donnera cet unique conseil à son successeur : « Ne courez jamais. »

En quatre années d’exercice, Daniel Jouanneau aura eu à gérer 60 visites d’État ou visites officielles du président à l’étranger, 20 sommets multilatéraux, 14 visites d’État et 82 visites officielles de chefs d’État et de gouvernement en France. À cheval sur deux septennats, il connaîtra « l’atmosphère inquiète des derniers mois du président Mitterrand à l’Élysée », puis l’élection de Jacques Chirac et « l’enthousiasme d’un nouveau mandat ». Il résume ce contraste en une phrase : « À un sage qui impressionnait et parfois intimidait avait succédé un chef d’État simple, direct, chaleureux. »

En quatre années d’exercice, le chef du protocole aura géré 60 visites d’État du président, 20 sommet multilatéraux, 82 visites d’étrangers sur le sol français…

Mitterrand se contentait généralement de parapher d’un simple « Vu, FM », à l’encre bleue, les notes préparatoires de son chef du Protocole, transmises par son conseiller diplomatique et son secrétaire général, Hubert Védrine.

À bord du Falcon 900 présidentiel, le chef de l’État s’installe au fond de la cabine, derrière une petite table, pour lire la presse et corriger ses discours qui sont aussitôt retapés par une secrétaire, même si ce brillant orateur s’autorise souvent des improvisations. Miné par le cancer, le président traverse des phases de lassitude et des malaises vite surmontés. Il lit des ouvrages de spiritualité et s’interroge sur les fins dernières avec l’incertitude d’un agnostique. Ainsi, Daniel Jouanneau se souvient d’un voyage au cours duquel le président l’a questionné sur la mort, et « l’instant précis du basculement ».

Conscient qu’une page d’histoire était en train de se tourner, le chef du Protocole cite quelques-uns de ces ultimes discours qui résonnent comme des testaments politiques. « L’Europe, nous la faisons, nous aimons nos patries, lance Mitterrand à Berlin, le 8 mai 1995, pour le 50e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Restons fidèles à nous-mêmes, relions le passé et le futur, et nous pourrons passer, l’esprit en paix, le témoin à ceux qui vont nous suivre. »

Quelques semaines auparavant, il avait confié, devant le Parlement européen, après avoir évoqué les deux conflits majeurs du XXe siècle : « C’est l’un de mes derniers actes publics. […] Il faut transmettre, non pas cette haine, mais au contraire la chance des réconciliations […] . Le nationalisme, c’est la guerre. »

Alain Juppé arrondit les angles avec François Mitterrand

La tâche du chef du Protocole est quelque peu compliquée par la deuxième cohabitation (1993-1995), qui a installé une dyarchie au sommet du pouvoir. Heureusement, la souplesse du Premier ministre, Édouard Balladur, et « l’effort constant de dialogue » d’Alain Juppé au Quai d’Orsay permettent d’arrondir les angles auprès de François Mitterrand.

Cependant, des divergences subsistent, par exemple lors de la venue de Fidel Castro, invité par l’Unesco en mars 1995. Si Danielle Mitterrand, à l’origine de la fondation France Libertés, est une inconditionnelle du “Lider Maximo”, le gouvernement de droite ne désire aucun contact avec le dictateur cubain, qui devra se contenter d’une visite semi-officielle, avant d’aller dîner chez son “vieil ami” Georges Marchais, à Champigny-sur-Marne…

Parmi les événements historiques qu’il a supervisés, Daniel Jouanneau relate l’inauguration du tunnel sous la Manche, le 6 mai 1994, où Elizabeth II tient à partager sa Rolls-Royce grenat avec François Mitterrand pour la traversée en navette. À l’arrivée, le président rappelle avec humour l’entente « presque toujours cordiale » entre les deux nations.

Un mois plus tard, le 6 juin, le chef du Protocole devait faire face à « l’événement le plus complexe » qu’il ait eu à gérer : le cinquantenaire du débarquement en Normandie, à Omaha Beach, avec pas moins de onze chefs d’État présents, de la monarque britannique à Bill Clinton, en passant par Beatrix des Pays-Bas, Harald V de Norvège ou Lech Walesa.

François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales. La voix de la France a été forte et écoutée.

L’année suivante, le 8 mai 1995, le lendemain même de l’élection de Jacques Chirac, celui-ci assiste au côté de son prédécesseur au défilé de la victoire, place de l’Étoile, en présence de 53 chefs d’État et de gouvernement, vainqueurs et vaincus de la Seconde Guerre mondiale. À leur exemple, le président sortant et son successeur offrent l’image de la meilleure intelligence, dans un échange naturel et dépassionné.

Il en sera de même le 17 mai suivant, à l’occasion de l’investiture du nouveau président de la République. « Jacques Chirac est très ému, et même tendu, se souvient Jouanneau. Le contraste est frappant avec la sérénité qui se dégage de François Mitterrand. »

Après avoir accompagné le nouveau président aux quatre coins du monde, du Japon à Israël, de la Bolivie au Burkina Faso, l’auteur exprime, au printemps de 1997, son souhait de repartir en poste. Le président lui propose le Liban et téléphone à son ami, le Premier ministre Rafic Hariri, pour lui recommander son nouvel ambassadeur. « François Mitterrand et Jacques Chirac se sont passionnés pour les questions internationales, conclut-il. Au long des années 1993-1997, la voix de la France a été forte et écoutée. »

“Souvenirs d’un chef du Protocole”, de Daniel Jouanneau, Plon, 302 pages, 19 €.

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Valeurs Actuelles

Cannes : la tour-monastère la plus ancienne de la chrétienté manque de fonds pour sa restauration

C’est un véritable joyau niché à quelques encablures de la côte cannoise. Depuis le Ve siècle et presque sans interruption, des moines occupent l’île de Saint-Honorat (Alpes-Maritimes). Encore aujourd’hui, 25 moines de la Congrégation cistercienne de l’Immaculée Conception y sont installés. Depuis 2020, ils ont d’ailleurs entrepris la réalisation d’un considérable chantier : la restauration de la tour-monastère qui, à quelques distances de l’abbaye principale, se jette dans la mer.

Construite à la fin du XIe siècle pour protéger la communauté des raids sarrasins, la vieille tour fortifiée  – qui abrite notamment un cloître et une chapelle – n’avait pas été restaurée depuis les années 30. Menés par le père Vladimir Gaudrat, les moines ont décidé de remédier à ce problème en 2020. Initialement, les travaux devaient s’étaler jusqu’en 2023, et coûter 3,6 millions d’euros hors-taxe. « On savait dès le départ que la facture serait importante », explique le père Vladimir à Nice-Matin, lundi 9 mai. Or, la petite communauté catholique doit désormais faire « face à une augmentation globale, car au fur et à mesure du chantier, [elle] s’est rendu compte qu’il y aurait plus de travaux à faire ».

Une souscription en ligne toujours disponible

Parmi les mauvaises surprises découvertes sur le tard : les mâchicoulis de la tour sont supportés par des consoles de pierre. Les travaux ont montré qu’un très grand nombre d’entre elles doivent être changées, ce qui n’était pas prévu. Surtout, le chantier – lancé en 2020 – a considérablement souffert du Covid-19. « La crise sanitaire a déjà ralenti l’exécution des travaux », relate le père Vladimir. La crise des matières premières et l’inflation actuelle n’arrangent rien : « D’un chantier à 3,6M€ HT, nous allons passer à 4,4M€ HT et nous allons devoir ajouter une phase de travaux supplémentaire, de trois à quatre ans », souffle-t-il dans les colonnes du quotidien régional.

Son arrivée était imminente ! La charpente métallique, qui couvrira la + ancienne partie de la tour monastère pour la mettre hors d’eau, commence à être acheminée. Bravo à toute l’équipe pour cette manœuvre délicate Merci @fond_patrimoine @AlpesMaritimes DRAC Paca @villecannes pic.twitter.com/SpiUneMhf2

— Ile Saint-Honorat (@IleSaintHonorat) February 23, 2022

Hélas, la communauté cistercienne manque de fonds. Là encore, la crise sanitaire a pesé : la suppression des transports entre l’île et le continent et la fermeture des restaurants ont considérablement grevé les finances de l’abbaye, explique à Nice-Matin Jean-Louis Marques, délégué départemental de la Fondation du patrimoine. L’institution fait partie des acteurs appelés à la rescousse par le père Gaudrat : « La Fondation du patrimoine va participer grâce à une partie des sommes recueillies au titre des successions en déshérence », explique Jean-Louis Marques. La Direction générale des affaires culturelles (DRAC), le département des Alpes-Maritimes, la ville de Cannes et la Mission patrimoine – portée par Stéphane Bern – devraient également mettre la main à la poche.

« J’ai également écrit des courriers à la fondation des monastères et à des donateurs privés », ajoute le père Gaudrat. « Nous avons reçu de l’aide, mais il nous faut encore 500 000 euros pour poursuivre sereinement le chantier ». Dans cet objectif, une souscription est toujours accessible en ligne, sur le site projet-lerins.org. On y trouvera notamment une présentation en largeur de l’histoire de l’abbaye, et le détail des travaux.

Cannes : les dernières actualités

Présidence de LR : David Lisnard “y pense”

Cannes, capitale mondiale de l’intelligence artificielle : le coup de maître de Lisnard et Ginésy

L’Etat ne fermera finalement pas la mosquée islamiste de Cannes

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Families of trapped Burkina Faso miners still hopeful weeks into rescue effort

Issued on: 11/05/2022 - 17:29Modified: 11/05/2022 - 17:43

Juliette MONTILLY Follow

Families of miners trapped for weeks in a flooded mine in Burkina Faso are hopeful their loved ones will be found alive. The eight – six Burkinabe, a Zambian and a Tanzanian – have been missing since an underground section of the mine flooded on April 16 following heavy rain.

BBC

North Korea announces first death from Covid-19

North Korea has confirmed its first death from Covid-19, with state media adding that tens of thousands more are experiencing fever symptoms.

Six people died after suffering a fever with one testing positive for Omicron, state media reported on Friday.

It said 187,000 people with a fever were being "isolated and treated".

While experts believe the virus has been present in the country for some time, the authorities only announced the first cases on Thursday.

They said there had been an outbreak of the Omicron variant in the capital, Pyongyang, and announced lockdown measures. They did not give precise case numbers.

But in an update on Friday, the official KCNA news agency reported that the outbreak extended beyond the capital. "A fever whose cause couldn't be identified spread explosively nationwide from late April," it said.

Around 350,000 people had shown signs of that fever, it added, without specifying how many had tested positive for Covid.

Analysts suggest the latest figures from state media, including the acknowledgement that the unspecified fever had spread nationwide, may indicate the country is experiencing an outbreak unlike any it has seen so far.

Its population of 25 million is vulnerable due to the lack of a vaccination programme and poor healthcare, experts say.

North Korea rejected offers from the international community to supply millions of AstraZeneca and Chinese-made jabs last year. Instead, it claimed it had controlled Covid by sealing its borders early in January 2020.

The country shares land borders with South Korea and China, which have both battled outbreaks. China is now struggling to contain an Omicron wave with lockdowns in its biggest cities.

On Friday, KCNA reported that the North Korean leader Kim Jong-un had visited a healthcare centre and "learned about the nationwide spread of Covid-19".

It described the situation as an "immediate public health crisis".

These numbers give us the first indication that the virus has spread rapidly around the country, far beyond the capital Pyongyang.

This puts the entire population of 25 million at risk. No-one is vaccinated, many are malnourished, and the health care system is poor.

But the virus itself may not present the biggest danger. The lockdown could have devastating consequences for people.

Food and medicine are already in short supply, thanks to efforts by authorities to keep the virus out - they've sealed the country's borders for more than two years, cutting off virtually all trade.

We don't know yet how aggressive these lockdowns will be, and whether people will be confined to their homes.

Kim Jong-un wants some work to continue. But it is very possible that the markets, where many earn a living, will be closed. It will also be more difficult for people to move around the country. This in turn will make it even harder for them to get hold of the food and supplies they need to survive.

By publishing these figures today, some say North Korea is showing it might finally be willing to accept outside help.

At a meeting outlining new Covid rules on Thursday, Mr Kim was seen wearing a face mask on television for what was believed to be the first time.

He ordered "maximum emergency" virus controls, which appeared to include orders for local lockdowns and gathering restrictions in workplaces.

There are fears a major outbreak could make it even more difficult for essential supplies to enter the country, worsening food shortages and a faltering economy.

South Korea has said it offered humanitarian aid after Thursday's announcement, but Pyongyang is yet to respond.

Despite North Korea's earlier claims that it had "shining success" in keeping out Covid, there have been signs throughout the pandemic of its possible presence in the country, including unconfirmed reports of cases and workers wearing hazmat suits.

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N Korea in lockdown over 'first ever' Covid cases

Kim claims 'shining success' against virus

North Koreans put hazmat suits on for parade

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France24 - World

Wounded Ukrainian soldier describes captivity and exchange with Russian prisoners

Issued on: 10/05/2022 - 18:01

Juliette MONTILLY Follow

Glib Stryzhko, a Ukrainian soldier who fought in Mariupol, recalls his time in Russian captivity as he recovers from a battlefield injury in a Zaporizhzhia hospital. Stryzhko was captured in April and eventually taken to Russia before suddenly being put on a plane and sent home with others to be swapped for Russian prisoners.

Valeurs Actuelles

Royan : un monument inauguré en mémoire des victimes des bombardements de 1945

Ce dimanche 8 mai marque le 77e anniversaire de la capitulation nazie. Célébré de différentes manières dans toute la France, il est l’occasion à Royan d’honorer la mémoire des victimes des bombardements alliés, relate Le Parisien. Cet épisode douloureux de la Libération est commémoré par la ville avec l’inauguration d’un mémorial. Baptisé « Le Souffle » et constitué de 86 tubes montant jusqu’à six mètres de hauteur, il a été installé sur l’ancien fort du Chay, détruit par les bombes. Les cérémonies de l’armistice seront l’occasion de sa première illumination, aux couleurs de la France, puis à celles de l’Ukraine.

Une destruction contestée

L’artiste, Luc Richard, cité par Le Parisien, y voit « une déflagration très stylisée, légère où l’on pourra rentrer comme dans une chapelle. Cette œuvre représente un espoir et tend vers l’avenir ». D’un coût total de 148.000 euros, le mémorial a bénéficié de 48.000 euros de financement participatif. La cagnotte restera ouverte jusqu’en septembre. Il sera accompagné d’une reconstitution 3D et d’un parcours pédagogique pour découvrir les faits qu’il commémore.

Fin 1944, la Wehrmacht avait reçu l’ordre de défendre coûte que coûte les zones portuaires françaises qui pourraient être visées par un second débarquement. Ce qui a abouti à la création de plusieurs « poches » allemandes, dont celle de Royan. Le 5 janvier 1945, les bombardiers alliés ont déversé plus de 3.000 tonnes de bombes sur la ville qui sera finalement conquise le 17 avril. Les attaques ont coûté la vie à 422 civils et 47 soldats allemandes et détruit 85 % de la ville. Cette offensive est aujourd’hui largement contestée, son utilité apparaissant relative.

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Charente-Maritime : la croix d’un cimetière communal sciée, les habitants indignés

Le maire de l’île de Ré s’oppose au déplacement d’une statue de la Vierge

Les pêcheurs bloquent le dépôt de carburant de La Rochelle pour exiger une baisse des prix

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Eurovision 2022: The anthem for Ukraine born in a war zone

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This weekend, Europe’s glitziest celebration of pop music, the Eurovision Song Contest, will celebrate its 66th year in Turin, Italy.

But with Ukraine odds-on favourite to win, and both Belarus and Russia banned, will we see voters unite against Putin?

As the conflict continues, Kalush Orchestra are some of the very few men currently allowed to leave the country.

BBC Ukraine’s Viktoriia Zhuhan joined them as they prepared for the contest in the war-torn city of Irpin.

Producer: Claire Press

Camera: Marek Polaszewski

Video editor: Derrick Evans

Opex 360

Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

Avis de gros temps pour le budget des armées?

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

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On ne peut que déplorer l’absence de débat sur la politique de défense lors de la dernière élection présidentielle… alors même que celle-ci vise avant tout à désigner celui qui sera le chef des Armées. Cette absence est d’autant plus regrettable que la situation internationale, avec le retour du « tragique » sur le sol européen, invitait à se pencher sérieusement sur les questions militaires et diplomatiques.

Quoi qu’il en soit, dans un rapport dont elle a dû différer la publication en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la période de réserve qu’elle était tenue d’observer durant la campagne électorale, la Cour des comptes a constaté que les trois premières annuités de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, marche-pied vers un modèle d’armée complet et équilibré [« Ambition 2030 », ndlr] ont été respectées. Ce qui est un « progrès notable par rapport aux périodes précédentes », souligne-t-elle.

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs fixés. « La restauration des capacités des armées n’est pas encore achevée: l’entraînement, les dotations en munitions, la disponibilité et le renouvellement des matériels doivent encore progresser. L’aptitude des armées à conduire dans la durée un combat de haute intensité n’a pas encore été restaurée », relèvent en effet les magistrats de la rue Cambon. Ce qui passe par la nécessité d’atteindre la masse nécessaire ainsi qu’un niveau de préparation suffisant pour participer, même dans le cadre d’une coalition, à une « opération classique de majeure de coercition face à un adversaire étatique ».

Seulement, et alors que la LPM 2019-25 prévoit une hausse annuelle significative du budget des armées [+3 milliards] à partir de 2023, le plus difficile reste à faire. Déjà, 300,3 millons d’euros de crédits de paiement jusqu’alors mis en réserve ont été annulés pour financer le plan de résilience économique et sociale lancé par le gouvernement afin de faire face aux conséquences des sanctions imposées à la Russie. Normalement, cette somme devrait être compensée d’ici la fin de cette année… Mais si elle ne l’est pas, alors cela « constituerait un premier signe des besoins d’arbitrage dus aux contraintes budgétaires dans un contexte où […] la défense n’est pas la seule priorité de l’action gouvernementale », prévient la Cour des comptes.

D’autant plus que celle-ci a émis un avis de gros temps pour les finances publiques… En effet, le déficit budgétaire devra revenir dans les clous [soit à -3% du PIB] d’ici 2027, ce qui supposera un important effort de maîtrise de la dépense publique d’ici-là.

Et cela, alors que la dette a atteint 120% du PIB [et la gestion de la pandémie de covid-19 n’est pas la seule en cause] et que la Banque centrale européenne [BCE] envisage d’augmenter ses taux d’intérêts. Et puis vient s’ajouter l’impact de la guerre en Ukraine, en particulier celui des sanctions économiques décidées contre la Russie. Les tensions sur le marché de l’énergie [gaz et pétrole] – qui, soit dit en passant, feront grimper les coûts de facteur pour les armées – et les difficultés d’approvisionnement ne pourront que peser sur la croissance… et donc sur les rentrées fiscales.

Cependant, étant donné que les risques et menaces indentifiés par la Revue stratégique de 2017 [actualisée en 2021] tendent à se concrétiser et qu’il apparaît nécessaire d’investir dans de nouvelles capacités pour y répondre [comme les grands fonds, l’espace, le cyber, etc], une réduction des dépenses militaires est difficilement envisageable, l’heure n’étant plus aux « dividendes de la paix »…. D’autant plus que, pour la plupart, les pays européens ont annoncé leur intention de revoir à la hausse leur effort de défense, parfois de manière substantielle, comme l’Allemagne, qui va lancer un fonds de 100 milliards d’euros pour « réparer » la Bundeswehr.

« La remontée en puissance de l’outil de défense prévue par la LPM 2019-2025 se heurte à la conjonction de deux évolutions défavorables. D’une part, les finances publiques se sont dégradées sous l’effet de la crise sanitaire, imposant un effort de réduction du déficit public d’ici à 2027 qui peut contrarier la poursuite d’une forte croissance des budgets de défense. D’autre part, l’accélération et la diversification de la montée des menaces mises en évidence par l’Actualisation stratégique de 2021 tendent parallèlement à augmenter les besoins en matière de défense », résume ainsi la Cour des Comptes.

Cela étant, et sous réserve d’un désengagement des armées de certaines missions [comme Sentinelle, par exemple], d’une politique plus volontariste pour mieux tirer parti des financements de l’Union européenne [UE] et de coopérations soutenues avec les partenaires stratégiques de la France, la poursuite des efforts en vue d’atteindre l’objectif fixé par le plan « Ambition 2030 » est le premier scénario décrit par la Cour des comptes dans son rapport. Mais il « constitue un défi majeur dans un contexte de finances publiques affaiblies », prévient-elle. Et il n’exclut pas une réflexion « sur le modèle d’armée » étant donné que les marges de manoeuvres sont faibles… En clair, il supposerait de faire des choix… et donc de renoncer à certaines capacités.

Le second scénario avancé dans le document consisterait « à adopter une trajectoire de ressources moins ambitieuse pour la défense tout en conservant la volonté de disposer du spectre complet des capacités militaires », comme cela a été fait entre 2008 et 2015, ce qui a abouti à des forces armées « échantillonaires ». Dans les faits, cela revient à effectuer une « réduction homothétique » des moyens sous la contrainte budgétaire, ce qui se traduit irrémédiablement par des pertes capacitaires subies.

Enfin, la dernière option proposée par la Cour des comptes impliquerait de « choisir les capacités opérationnelles à conserver, voire à développer, et donc de décider celles pour lesquelles l’effort sera réduit ». En clair, il s’agirait de faire comme le Royaume-Uni… alors que le modèle britannique n’est pas forcément transposable en France, d’autant plus qu’il suppose des renoncements qui seraient probablement irréversibles.

Pour passer le cap des années à venir, la Cour des comptes, qui se garde de préciser explicitement le scénario qui a sa préférence, émet trois recommandations. En premier lieu, elle demande au gouvernement de « chiffrer les crédits budgétaires de 2024 et 2025 correspondant aux besoins issus des ambitions de la LPM, en tenant compte du dernier ajustement annuel de la programmation militaire et établir une trajectoire budgétaire jusqu’à l’horizon de stabilisationdu déficit public prévu en 2027 ». Ce qui n’a pas été fait à l’occasion de l’ajustement de la LPM, alors que celle-ci aurait dû faire l’objet d’une réactualisation dans le cadre d’un débat au Parlement…

Ensuite, la Cour estime qu’il faut « identifier et exploiter les marges de manœuvre budgétaires qui peuvent exister, notamment dans le domaine de la coopération européenne et s’agissant de la définition du périmètre des missions confiées aux armées ». Enfin, elle plaide pour l’adoption d’un « processus d’actualisation stratégique et de programmation militaire plus réactif, plus transparent et reposant sur une plus grande capacité d’anticipation ».

Photo : État-major des armées

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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BBC

Where are the new classic sitcoms?

By Ian YoungsEntertainment & arts reporter

When The One Show recently ran a poll to find the best-loved BBC shows ever, half of the top programmes were sitcoms - but none was launched within the last 15 years. So where are the future classics?

The mission to make the nation laugh is not taken lightly by one of the people tasked with finding things for us to laugh at.

"There's a pressure because comedy to British people is quite a unique thing," says the BBC's director of comedy Jon Petrie, speaking at the broadcaster's first comedy festival, in Newcastle.

"Everyone in the world likes a laugh, but I think we're really good at it in this country."

Sitcoms took 10 of the top 20 places in The One Show's vote to find the most-loved BBC programmes of the last 100 years, outnumbering dramas by two to one.

It was little surprise that Only Fools and Horses took the top spot, or that classics like Fawlty Towers, Blackadder, The Vicar of Dibley and Dad's Army also ranked highly.

Gavin and Stacey, which first aired 15 years ago this month, was the most recent sitcom on the list.

In contrast, four of the five dramas in the top 20 were born in the last 15 years - Line of Duty, Call the Midwife, Killing Eve and Sherlock (the one older drama being Doctor Who).

Gavin and Stacey is also the only sitcom to have appeared in the annual end-of-year top 10 TV ratings lists over the last eight years, thanks to its 2019 Christmas reunion.

In comparison, at least one sitcom appeared every year from 1983 to 2007 (except 1994) - when shows like Only Fools and Horses, The Vicar of Dibley, One Foot in the Grave, Keeping Up Appearances and Men Behaving Badly popped up in the annual top 10 lists.

Meanwhile, over the last 10 years at the Bafta TV Awards, only two sitcoms made for BBC One or ITV have been nominated for best scripted comedy - Ghosts and Peter Kay's Car Share.

In the previous decade, 11 BBC One or ITV shows were nominated.

There have been great comedy shows and big hits, though. Fleabag and Mrs Brown's Boys have arguably been the most talked-about sitcoms of the last decade.

They are polar opposites in most ways, though, with very different audiences. Perhaps it's no longer possible to amuse all of the people all of the time.

So has the supply of sitcoms that can make the nation laugh dried up?

'Talk-about-ability'

No, according to Mr Petrie, who says it just takes longer for people to discover and fall in love with a sitcom now, with so much content from which to choose.

Meanwhile, a gripping drama is best watched at the same time as the rest of the country, or world. "With dramas, there's more of a talk-about-ability of something," he says.

"Like with Squid Game - everyone was talking about it, and you feel like if you're not in that conversation, [you're missing out]. Whereas comedy is more of a drip, drip, drip, and people will come to it."

He says 11.5 million people have now come to the 2019 first episode of Ghosts, one of the few sitcoms to have broken through with a broad audience in recent years. That would rival the overnight ratings for beloved older shows.

Once viewers do discover a sitcom they like, they revisit it often, whether it's old or new, Mr Petrie says. "The life of comedy is just much, much longer."

Ash Atalla, who produced The Office and The IT Crowd and executive produces Stath Lets Flats, says there are some great current sitcoms but comedies have been "left in the rear-view mirror" during the streaming era, while money has been pumped into dramas with more global appeal.

"Comedy's so country-specific. That's always been the case," he says. "Whereas a murder case, a thriller, a dead body floating in a river - none of those feel quintessentially British, or American, or anything."

So sitcoms have "lost ground" and not evolved in the way dramas and documentaries have done with their streaming dollars, he believes.

"Alongside our beautifully-curated jewels of British comedy, I think we should also be trying to entice the streamers to put bigger bets on UK shows and be a bit more international-facing as well."

Having a hit show now often means "being at the top of your niche" rather than becoming a "juggernaut" like in previous years, Mr Atalla adds.

"There's a mind-bending number of shows. You have so much to choose from with all the American stuff. You can find shows that really speak to you so specifically. You kind of go, 'this has just been made for me'.

"So you can find something really tailored to your tastes, and that will be your hit. It's not necessarily the hit that the whole family will enjoy. It will be your hit. And that's a different kind of hit."

Greg Davies, who has starred in and/or written sitcoms like The Inbetweeners, Cuckoo, Man Down and The Cleaner - which has just been given a second series - agrees "it probably is" harder to establish a show now.

As viewers, "we all get that streaming service snow-blindness of options", he says. "If you're writing, you just can't think about that. You just have to do something that you're excited by, and not think about all that."

But he adds: "I think really good quality stuff gets found."

Five of the best British sitcoms of the last five years

'Very willing' for more Gavin and Stacey

At the BBC Comedy Festival, Mr Petrie announced an extra £10m for the corporation's comedy shows over the next two years.

He also announced the return of Jack Whitehall's Bad Education after eight years, and a special from Mackenzie Crook and Toby Jones' Detectorists.

What about more Gavin and Stacey, following its hugely successful 2019 comeback and James Corden's recent announcement that he is leaving his US talk show?

"When they feel like they're ready to do another episode, we'll be here, very willing to make it," Mr Petrie says enthusiastically.

He also wants to extend the lifespans of current hit shows. "When we've got something like Motherland or Ghosts, it's having the confidence to go, well, let's just do loads more of that because people keep returning to that."

Does he think it will ever be possible to find another show as popular as Only Fools and Horses?

"Yeah, I do," he replies. "It's just [about] time. It could be Motherland. But nowadays you just have to keep making more of it because it takes longer for something to cut through, because there's so much stuff."

The BBC is also looking for new ideas. Sitcoms set around families or workplaces are "what audiences crave", he says.

"We don't get pitched very many family sitcoms. So we're putting a call out to the industry to say, look at the numbers - our audiences really, really want to watch this, so send us more of it."

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Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

Opex 360

Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

Presenting MQ-9B’s new short takeoff and landing capability: MQ-9B STOL

With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

Learn more: https://t.co/uJDDaWgOZJ pic.twitter.com/tLV7TGtXWo

— GA-ASI (@GenAtomics_ASI) May 10, 2022

Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

Un autre avantage de ce MQ-9B STOL est la flexibilité opérationnelle qu’il est suceptible de procurer avec sa capacité à atterrir sur des pistes courtes, sommairement aménagées.

Les drones MALE MQ-9 SeaGuardian pourront être mis en oeuvre depuis un porte-aéronefs

par Laurent Lagneau · 11 mai 2022

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

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With this developing capability, MQ-9B will be the first #UAS in its class to enable big-deck amphib takeoff and landing, unlocking unlimited potential at sea. #MDM2022

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Ce kit STOL modifie les ailes et la queue du MQ-9B. Selon l’industriel, il s’installe en moins d’un jour. Évidemment, les sous-systèmes de l’appareils [capteurs, armement, etc] restent les mêmes. L’un de ses intérêts est qu’il permet de transformer en drones embarqués les appareils déjà en service.

Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

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En 2021, la Turquie a annoncé son intention de transformer en porte-drones le TCG Anadolu, qui, jusqu’alors, devait être un navire d’assaut amphibie dérivé de la classe Juan Carlos I, conçue par le constructeur espagnol Navantia. Dans un premier temps, ce bateau mettra en oeuvre une version navalisée du Bayraktar TB-2, connue sous le nom de TB-3. Puis il embarquera le drone de combat [UCAV] MIUS, en cours de développement chez Baykar.

Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

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Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

L’US Marine Corps [USMC] pourrait évidemment être intéressé par ce MQ-9B STOL étant donné qu’il cherche à se procurer, depuis maintenant plusieurs années, un drone MALE pouvant décoller depuis un navire d’assaut amphibie, dans le cadre du programme MUX [Marine Air Ground Task Force – UAS Expeditionary].

Même chose pour la Royal Navy qui, dans l’attente de disposer de F-35B en nombre suffisants, pourrait en doter ses deux porte-avions. D’autant que les forces britanniques disposeront, à terme, de 16 MQ-9 SkyGuardian [appelés « Protector » outre-Manche].

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Le TB-3 sera évidemment un appareil de type STOL [Short Take-off and Landing aircraft / Avion à décollage et atterrissage court], dont la récupération à bord du TCG Anadolu sera sécurisée, si besoin, par une barrière d’arrêt, c’est à dire un filet de sécurité. Le même principe pourrait être retenu aux États-Unis, voire au Royaume-Uni.

En effet, le 10 mai, le constructeur américain General Atomics a dévoilé un système prêt-à-monter [ou « kit »] permettant de réduire significativement la distance nécessaire à un drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9B SkyGuardian/SeaGuardian pour décoller et atterrir. Assez, en tout cas, pour envisager de le mettre en oeuvre depuis le pont d’un porte-aéronefs… Et cela, sans avoir recours à des catapultes.

« Imaginez que vous retirez le toit rigide de votre Jeep pour le ranger dans votre garage. Vous avez maintenant un véhicule ouvert. S’il pleut, vous remettez le toit rigide. Le principe est le même : vous prenez un MQ-9B standard et vous lui installer le kit STOL et vous le faites voler », a expliqué David Alexander, le Pdg de General Atomics.

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Selon General Atomics, la mise au point de ce kit a commencé en 2017, dans le cadre de son programme Mojave. Une première capacité a été testé avec un MQ-1C Gray Eagle Extended Range. Et il n’est pas impossible qu’il puisse aussi s’adapter sur un MQ-9A Reaper.

Pour une force navale, mettre en oeuvre des MQ-9B SeaGuardian depuis un porte-aéronefs procurerait une plus-value opérationnelle indéniable. Pouvant rester en vol pendant au moins une vingtaine d’heures, cet appareil est en mesure d’assurer des missions de surveillance, de renseignement, de guerre électronique, de lutte anti-surface et de lutte anti-sous-marine grâce à la panoplie de capteurs et d’armement qu’il est en mesure d’emporter [boule optronique MX-20, radar de surveillance maritime SeaVue, bouées acoustiques, nacelle Sage 750 pour identifier et suivre les émissions radars, etc]. En outre, General Atomics a récemment indiqué avoir testé un radar à antenne active [AESA] Seaspray 7500E V2 intégré sur ce type de drone.

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BBC

Why India's poorest children are falling further behind

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Ten-year old Laxmi may never return to school. When the first wave of Covid-19 hit India, in early 2020, her school closed its doors and now her parents can no longer afford to send her.

Laxmi was attending a nearby private school at a cost of £21 ($26) per year, which the family funded by borrowing from relatives.

They chose the school - which has since reopened - partly because they were worried she would not be safe travelling to the government-funded school in the next village.

Her parents also had concerns about the quality of teaching and the lack of toilet facilities at the public school.

"I have three daughters. Laxmi is the eldest. We had thought that life would be different for her, than us, after being educated.

"Even though my husband and I hardly make anything, I wanted my children not to have the same life as me," says her mother, Rekha Saroj.

While the pandemic prompted a flurry of new online education platforms aimed at democratising education for Indian children, for the country's most deprived households, these resources have simply not been accessible.

"Digitalisation of studies may be good but what about us? With no access to money, or the internet, how are we going to have a better future?," says Mrs Saroj.

For children in government schools there are several schemes available to promote digital education, including DIKSHA an online service for schools which has content in 32 languages.

Although well-intentioned, these efforts appear to have had minimal impact for children while schools were closed during the pandemic. According to India's Annual Status of Education Report (Aser), in 2021, only 40% of enrolled children had received any type of learning materials or activities from their school during the week of the report's survey.

The situation was most acute for the youngest children, because they tended to have the least access to technology. The report says almost a third of five to eight-year-olds do not have access to a smartphone to help with their learning at home.

"The proportion of families who had some contact with teachers was heavily skewed towards better-off families," the report noted.

"The [Indian education] system is largely designed for privileged children, the easy winners in this uneven race," explains Jean Drèze is a Belgian-born, economist who focuses on India.

"Schools were closed for nearly two years - under pressure from well-off parents who were not so worried about the learning gap because their children were studying online at home.

"Children with no access to online education were more or less abandoned by the schooling system." He says as India's schools are now reopening, "much too little is being done to help children who have been left behind," to redress the gap.

More technology of business:

So what, if anything, could technology do to close this widening gulf?

Mihir Gupta is the co-founder of Teachmint, an online platform, where teachers can hold lessons, distribute material and message students.

The service reaches ten million teachers and students in 5,000 cities and towns, according to Mr Gupta.

He acknowledges however, the significant challenges of reaching students in poorer areas where internet connections may not be reliable.

"We realised early-on that internet bandwidth variation across different parts of India is a challenge to reach more and more educators," he says. Consequently, Teachmint's service has been optimised to work with slower internet connections and on mobile devices - rather than laptops and desktop computers.

Nevertheless, Anjela Taneja, who heads the Inequality Campaign for charity organisation, Oxfam India, says much more needs to be done urgently.

"Even in families [with] access to high-tech or low-tech tools, children struggled to learn remotely," she says.

A "conducive environment" for learning at home can often be lacking she adds, with girls in particular suffering as they often take on household chores in addition to studying, while there is a "preference" to give boys gadgets.

The government says it is helping support rural areas with BharatNet, a scheme to give rural areas faster internet connections.

Through the scheme, which was launched in 2012, 52,567 government schools have been given broadband connections, India's Education Ministry told the BBC.

It also said that schools which are still waiting for a connection can use government-funded TV, radio services and a host of other education services.

Shiv Kumar works for Oxfam in deprived areas of Uttar Pradesh. His job is to try to get more children attending school regularly.

"It's a saddening situation in Indian villages. It's a challenge to convince parents to send their children to school," he says.

Many of the households he visits lack either an internet connection, or a smartphone at home.

To help, he has started a something called a 'mohalla' class. Mr Kumar will visit a house and invite children to come along and give lessons to any who turn up.

He uses his smartphone to show the children the Hindi alphabet, numbers and other teaching aids.

This type of supplementary schooling is becoming more common in rural India and provides two to three hours of extra education a week but relies on the help of community volunteers.

"We are talking about digitalising education, but how is that possible for village parents who have a limited means of livelihood?" he asks.

There are many kids who feel left behind. Sixteen-year old Sivani, from Uttar Pradesh fears the window of opportunity for her may have closed. She finished schooling at the age of ten.

"I wanted to study but did not have the means to fulfil my dream," she says. "My parents think working at home and taking care of the family is more important than getting educated.

"I am not the only one. Many girls in my village don't study... how is life going to change if we don't study?," she asks.

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France24 - World

Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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Opex 360

La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

La Biélorussie prévient qu’elle peut infliger des dégâts « inacceptables » à la Pologne et aux États baltes

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

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Si elle ne participe pas à la guerre en Ukraine, la Biélorussie peut être considérée comme étant la complice de la Russie étant donné qu’elle a accueilli sur son sol les troupes russes qui ont pris le contrôle de la région de Tchernobyl lors de la première phase de l’offensive lancée par Moscou. Restera-t-elle l’arme au pied ou bien est-il envisageable qu’elle puisse prendre part aux opérations menées par son allié? L’hypothèse a été avancée… Et cela pour au moins deux raisons.

La première est que la Biélorussie pourrait couper l’approvisionnement des forces ukrainiennes en armes occidentales depuis la Pologne. La seconde est qu’elle serait susceptible, le cas échéant, de mener des actions dans le passage de Suwalki, afin de couper les pays baltes du reste de l’Otan [et de l’Union européenne]. Cela étant, leur dégré de préparation de ses troupes et les conséquences militaires que cela entraînerait pour elle rendent de tels développements improbables [mais pas impossibles…].

Quoi qu’il en soit, lors d’une réunion dédiée à la politique de défense, ce 10 mai, le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a souligné que l’armement dont disposent les forces armées de son pays « perment de maintenir » leurs « capacités défensives ».

« Cela montre que notre armée sera capable de combattre et d’infliger des dommages inacceptables à l’ennemi. Nous sommes réalistes, nous comprenons que nous ne pourrons pas vaincre l’Otan. Cependant, nous avons toutes les armes pour faire des dégâts, en particulier sur les territoires à partir desquels nous serons attaqués », a fait valoir M. Loukachenko.

« Ce sont les armes qui couvrent tout le territoire de la Pologne jusqu’à la Baltique, et aussi l’Ukraine, au-delà de Kiev. Je ne fais aucune allusion à quoi que ce soit, mais je veux que tout le monde comprenne la portée des armes dont nous disposons », a insisté le président biélorusse.

Selon lui, la Biéolorussie devrait conserver les systèmes de défense aérienne S-400 que la Russie a déployé sur son territoire… Et il a également indiqué qu’il était question d’acquérir les missiles balistiques Iskander qui ont également été acheminés dans son pays par les forces russes. « Ils peuvent être utilisés pour défendre notre espace », a dit M. Loukachenko.

Reste à voir la charge militaire qu’emportent ces missiles Iskander… sachant que ceux ont une capacité nucléaire. Et cela d’autant plus que la Biélorussie a récemment modifié sa Constitution pour autoriser le déploiement d’armes nucléaires sur son sol…

Cela étant, Minsk a une autre ambition : celle de développer sa propre version du missile Iskander… avec l’aide de la Russie. « En ma présence, le président [Poutine] a chargé Dmitri Rogozine [le directeur de Roscosmos, ndlr] de nous fournir immédiatement un soutien afin que nous ne perdions pas de temps à réinventer la roue, afin que nous puissions puiser dans l’expérience des spécialistes russes qui ont fabriqué le missile Iskander », a expliqué M. Loukachenko, en faisant référence à un récent déplacement effectué dans l’Extrême-Orient russe, selon des propos rapportés par l’agence Belta.

Par ailleurs, les forces biélorusses devraient prochainement tester de nouvelles munitions pour leurs systèmes d’artillerie de 300 mm « Polonez » [dont la portée va de 200 à 300 km] ainsi pour leurs batteries de défense aérienne Buk.

Photo : Système d’artillerie Polonez

BBC

Is it fair for fantasy football managers to rely on AI?

By Padraig Belton and Will SmaleBusiness reporters

Like millions of other people, Alice Simpson loves playing fantasy football.

Every season she picks a team of real-life players from England's Premier League, and she gains - and loses - points according to how each of her players performs in their games.

Each week she can make a substitution - bring in a new player, and get rid of another. It is a very competitive hobby, and the fantasy managers take it very seriously.

To do well you need to be very knowledgeable about football, and follow the Premier League extremely closely. At least that used to be the case.

In recent years, managers have been able to turn to a number of providers of fantasy football artificial intelligence (AI) software programs. These programs do the studying for you, and suggest the best footballers for you to bring in.

It is very much the same with the American football version of the game. Yet, is it unsporting to use such systems?

Ms Simpson has been playing fantasy football for six years, and started using AI in 2018 to gain an edge on her friends in their mini-league.

"I see the AI as a source of information, maybe like talking to a well-informed friend for advice," says the 31-year-old teacher, from Wiltshire. "But I think the best thing about AI, is that it helps you remove any biases."

"Often, we may have a grudge against a player as they did not perform well for you the last time you owned them, or maybe they play for a rival team to one you support," says Ms Simpson.

Currently in second place in her league as the 2021-22 football season draws to a close, she gets her AI assistance from one of the UK's most popular providers - Fantasy Football Fix. Offering both a free and subscription-based premium service, it launched back in 2018, and says it now has 500,000 users.

Its self-learning software trawls through all the mass of data surrounding each and every Premier League player and team, to try to predict their future performance. And from this it suggests that fantasy football managers pick and change certain players.

Fantasy Football Fix's Tom Brown claims that the tech works so well that when we "run bots using our AI tech they finish in at least the top 1% of all the nine million [Premier League fantasy football] managers".

Yet, it's not infallible, as Mr Brown's colleague Adam Moss admits, the AI algorithms can get tripped-up, if a real life Premier League football manager rotates their players unpredictably, such as Manchester City's Pep Guardiola.

"Despite all our efforts, there's basically no rhyme or pattern for how he does things, and that makes it hard when you try to implement an algorithm," says Mr Moss.

Mr Brown adds that AI can however, make very good predictions - "if it knows what players are going to be on the pitch".

"But often, someone like Pep will decide randomly to drop one of his players for someone else, and there's basically no way of predicting that sort of thing."

If fantasy football is popular in the UK, with more than nine million players of the official Premier League game, it has nothing on the popularity of similar games in North America.

In the US and Canada, more than 59.3 million people play fantasy sports. Of that number, 78% play the American football or NFL (National Football League) version, while 39% play baseball and 19% basketball.

One of the most popular fantasy American football leagues is provided for free by broadcaster, ESPN.

Since 2020, users have been able to access AI assistance on which players to trade. This is thanks to a collaboration between ESPN and computer firm IBM, which asked its AI computer, Watson, to start studying the NFL.

The 'Trade Assistant with IBM Watson' function uses AI to not just trawl though all the available NFL stats, but it also listens to TV and radio shows, and podcasts to gauge the opinion of experts and other commentators.

It then uses all this information to suggest that a fantasy football manager makes a player change, and explains its reasoning.

Aaron Baughman, IBM's AI and hybrid cloud lead engineer, is one of the architects behind the tie-up. He says that fantasy American football AI requires advanced algorithms "because this is a hard problem to solve".

A keen player of fantasy American football himself, he says that he can enjoy the game more now that "the heavy lifting is done by AI".

But is it fair to use AI to boost your performance in fantasy football or another sport? James Pritchard, a keen fantasy football player from North Wales, says that it certainly isn't for him.

As the current 2021/22 season nears to an end, his team - Locomotive Llandudno - is top of a mini-league of 18 friends.

"I wouldn't ever consider using AI," says the 49-year-old public relations consultant. "It is ungentlemanly, and it feels suspiciously close to cheating.

"And anyway, I trust my judgement regarding football against any computer. I watch quite a lot of football, and keep a very close eye on the Premier League.

"It is all about bragging rights over my friends, and if I used AI I wouldn't have them."

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Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

Les commandes de 302 Griffon, de 88 Jaguar et de 54 MEPAC ont été notifiées par la Direction générale de l’armement

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

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Annoncée en février dernier par le Premier ministre, Jean Castex, lors de sa visite des installations industrielles de Nexter à Roanne, la tranche conditionnelle 4 [TC4] du marché EBMR [Engin blindé multi-rôle] du programme SCORPION vient d’être notifiée par la Direction générale de l’armement [DGA] aux industriels concernés.

En effet, l’annonce en a été faite ce 10 mai, via un communiqué publié par le Groupement momentané d’entreprises [GME] réunissant Nexter, Arquus et Thales. Dans le détail, cette nouvelle tranche conditionnelle correspond à la commande de 302 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon et de 88 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar.

Ce marché portera respectivement à 150 et 909 le nombre de Jaguar et de Griffon commandés, ce qui est conforme à l’objectif fixé par la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25.

« Cela représente la moitié du nombre total de Jaguar et de Griffon prévu dans le cadre du programme SCORPION pour le renouvellement du segment médian des blindés de l’armée de Terre », rappelle le GME EBMR.

Cela étant, commander de nouveaux blindés est une chose… Les livrer en est une autre. Et sur ce plan, et comme l’avait expliqué le général Pierre Schill, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT] lors d’une audition parlementaire, il est question de livrer 45% des véhicules commandés d’ici à 2025. « Cette baisse est liée à la prise en compte des impératifs industriels de livraison pour certains segments de ces véhicules et à la possibilité, pour nous primordiale, de financer en contrepartie la pérennisation du char Leclerc, le lancement du programme de l’engin de combat du génie et le lancement du programme VBAE [véhicule d’aide à l’engagement, ndlr] successeur de nos VBL », avait-il avance.

Pour rappel, à l’horizon 2030, l’armée de Terre doit en principe disposer de 1818 Griffon, de 300 Jaguar et de 978 VBMR légers « Serval », dont les quatre premiers exemplaires ont été livrés au Centre d’appui de préparation au combat interarmes – 51e Régiment d’Iinfanterie [CAPCIA-51eRI], la semaine passée.

Par ailleurs, le GME EBMR a également confirmé la commande de 54 Griffon MEPAC [Mortier embarqué pour l’appui au contact], celle-ci lui ayant été notifiée par la DGA quelques jours plus tôt. Les livraisons débuteront, en principe, à partir de 2024.

Ces commandes constituent une « une marque de confiance accordée aux industriels du GME EBMR, qui ont su maîtriser leurs délais depuis le début du programme. Elle [leur] apporte, ainsi qu’à toute la base industrielle technologique de défense terrestre, une vision précise de leur activité industrielle jusqu’en 2025 », ont souligné Nexter, Arquus et Thales dans leur communiqué commun.

France24 - World

Senegal border towns bear the brunt of ECOWAS sanctions in Mali

Issued on: 13/05/2022 - 12:55Modified: 13/05/2022 - 13:07

Mali is facing economic sanctions following last year's coup. The impact of the ECOWAS embargo has been particularly disastrous for towns bordering Senegal.

Opex 360

Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

Pour l’US Marine Corps, les pertes russes en Ukraine justifient l’abandon de ses chars M1A2 Abrams

par Laurent Lagneau · 10 mai 2022

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

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Dévoilé en mars 2020 et faisant régulièrement l’objet de mises à jour, le plan « Force Design 2030 » vise à restructurer d’une manière radicale l’US Marine Corps, afin de permettre à celui-ci de disposer d’unités plus légères et réactives. L’objectif est de « se concentrer sur la guerre maritime, en refusant l’utilisation des mers aux adversaires et en garantissant la liberté d’action des forces américaines », en particulier en Indo-Pacifique. En clair, il s’agit avant tout de contrer les visées chinoises dans la région.

Aussi, ce plan prévoit une réduction des effectifs de l’USMC [ainsi que, paradoxalement, leur fidélisation, l’idée étant de disposer de combattants expérimentés] et la suppression de capacités « traditionnelles » jugées « trop lourdes », tout en misant sur de nouvelles capacités reposant sur des technologies émergentes.

L’une des mesures emblématiques de ce plan est la dissolution des unités mettant en oeuvre des chars lourds M1A2 Abrams, ceux-ci étant jugés inadaptés pour reprendre de vive force des îles tombées aux mains de l’Armée populaire de libération [APL] chinoise. Un tournant pour l’USMC qui se dota pour la première fois de chars en 1923 [des Renault FT en l’occurrence, ndlr].

Cependant, cette restructuration n’est pas du goût de tout le monde. Et trois anciens officiers de premier plan de l’USMC, dont le général Charles Krulak [qui en fut le commandant entre 1995 et 1999], le général John Sheehan [ex-Commandant suprême allié de l’Atlantique ou SACLANT] et le général Anthony Zinni [ex-chef de l’US CENTCOM], en ont dit tout le mal qu’ils en pensaient dans une tribune publiée par le Washington Post en avril dernier.

publiée par le Washington Post

« Le plan reflète certaines notions erronées sur l’avenir de la guerre. En termes simples, c’est de la folie de miser sur la technologie qui nous permettrait de mener des batailles à distance. La guerre est inévitablement une sale affaire, et la guerre en Ukraine est un exemple de ce que nous pourrions rencontrer à l’avenir. La technologie n’a pas éliminé le besoin en capacités d’artillerie et de blindés », ont-ils ainsi fait valoir.

Et d’insister : « La guerre est aussi souvent inattendue : Force Design 2030 prépare les Marines à un ensemble restreint de conflits possibles – mais le monde pourrait tout aussi bien nous lancer une balle courbe [une référence à un type de lancer au base ball, ndlr]. Les menaces à la sécurité mondiale sont à la fois variées et étendues, et elles ne se limitent pas à la Chine et à la Russie. La Corée du Nord, l’Iran et des acteurs non étatiques du monde entier ont le potentiel de transformer les tensions et les désaccords en conflits. »

En outre, ces trois généraux ont aussi mis en doute l’affirmation selon laquelle les unités légères de Marines décrites dans le plan puissent rester discrètes alors qu’elles auront à se déplacer, à se réapprovisionner et à communiquer avec le commandement. Cela « ne tient pas compte tenue de la technologie dont dispose la Chine. Dès que les hostilités commenceront, il va de soi que l’ennemi les visera avec une force écrasante », ont-ils estimé.

Enfin, « placer de petits groupes de Marines sur des îles pour attendre que les navires ennemis passent à leur portée n’est pas une innovation. Réduire les capacités de combat importantes qui peuvent être nécessaires dans tous les théâtres pour développer des capacités douteuses sur un théâtre n’est pas une innovation », ont conclu ces trois anciens généraux de l’USMC.

Pour autant, ceux qui ont concocté ce plan de transformation voient dans la guerre ukraine la confirmation de leurs intuitions. Tel est le cas du général Karsten Heckl, le commandant adjoint de l’USMC, qui s’en est récemment expliqué lors d’une intervention devant le le Center for International and Strategic Studies et l’US Naval Institute.

intervention

S’agissant des chars Abrams, « je n’en vois tout simplement pas le besoin » [en Indo-Pacifique], a affirmé le général Heckl. « Et quand vous considérez l’environnement opérationnel dans cette région, où voyez-vous que les chars peuvent être utiles? Taïwan? Ok. Où d’autres? », a-t-il ensuite demandé.

« Les chars sont, comme on l’a vu avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont d’énormes besoins en carburant. Nous avons appris, il y a longtemps, en Irak et en Afghanistan, que les camions-citernes sont des cibles. Nous devons trouver les moyens de réduire notre dépendance car c’est maintenant une faiblesse. C’est devenu une vulnérabilité importante », a justifié le général Heckl, en faisant allusion aux problèmes rencontrés par les blindés russes face aux forces ukrainiennes.

En effet, des centaines de chars russes, principalement des T-72, ont été détruits ou capturés quand d’autres ont été abandonnés sur le terrain, faute d’essence [et une chaîne logistique défectueuse]. Cela étant, et au-delà de l’efficacité des missiles anti-chars fournis aux Ukrainiens, le T-72 a un point faible : les obus qu’il transporte sont stockés « en collier », au niveau de sa tourelle, là même où la protection est minimale…

Cependant, l’USMC aura toujours besoin de blindés… Et même s’il pourra éventuellement compter sur les Abrams de US Army dans le cadre d’une manoeuvre interarmées, il mise sur le véhicule blindé amphibie ACV-30, lequel doit remplacer les AAV, dont l’emploi a été restreint après un accident qui a coûté la vie à huit des siens ainsi qu’à un membre de l’US Navy, en juillet 2020.

Quoi qu’il en soit, le char de combat a régulièrement été remis en cause depuis son apparition sur le champ de bataille, durant la Première Guerre Mondiale…. Mais ses détracteurs n’ont jamais eu gain de cause jusqu’ici. Cependant, les pertes subies par les forces russes en Ukraine ont rouvert le débat, alors qu’il faudrait sans doute considérer les déficiences de ces dernières… Ainsi que celles des engins qu’elles utilisent… D’ailleurs, les Philippines viennent à nouveau de se doter d’un bataillon de chars – légers – de type Sabrah, conçu par Elbit Systems.

de se doter
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Thiaroye 44: Investigating a colonial-era massacre in Senegal

Issued on: 13/05/2022 - 12:51Modified: 13/05/2022 - 12:56

Thousands of West African soldiers fought for France against the Nazis during World War II. But on December 1, 1944, scores of them were gunned down in unclear circumstances by the very French forces they fought alongside. What really happened on that fateful day at the Thiaroye military camp near the Senegalese capital Dakar? Eighty years on, the documentary "Thiaroye 44" takes a closer look at this dark page of French history.

First presented as a mutiny, historical research now appears to show the deadly shooting in Senegal was a response to the African troops' demands to receive their pay. How many were killed? Who gave the order? Where are the bodies?

In this documentary by Marie Thomas-Penette and François-Xavier Destors, we follow three young artists from Thiaroye: Magui, Babacar and Aïcha. Out of a duty of remembrance, they search for the truth about the massacre with the help of a historian.

A documentary from Les Films du Sillage, co-produced by FRANCE 24 and Public Sénat, with the participation of TV5 Monde.

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'Thiaroye 44': New documentary explores 1944 massacre of West African soldiers

The Nazi massacre of African soldiers in French army, 80 years on

FRANCE - SENEGAL

Thiaroye, a dark chapter in France and Senegal's common history

Opex 360

L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.

Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.

Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.

Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.

L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».

Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.

Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.

« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.

Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.

L’US Army manque de moyens adaptés pour combattre par grand froid

par Laurent Lagneau · 9 mai 2022

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Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.

Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.

Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.

Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.

L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».

Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.

Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.

« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.

Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.

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Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.

Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.

Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.

Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.

L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».

Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.

Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.

« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.

Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.

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Sous l’effet de l’évolution du climat, le Grand Nord va devenir – s’il ne l’est pas déjà – une région où la concurrence entre puissances risque de s’exacerber, sur fond de convoitise des ressources naturelles.

Si la Russie a fait du Grand Nord une priorité depuis longtemps, en réinvestissant massivement dans ses capacités et installations militaires, lesquelles avaient été négligées depuis la fin de la Guerre Froide, les États-Unis ont tardé à prendre la mesure des changements à venir, alors qu’ils sont évidemment concernés au premier chef avec l’Alaska. Et ce n’est qu’en 2019 que le Pentagone a publié une stratégie globale pour l’Arctique. L’US Air Force, l’US Navy et l’US Coast Guard l’ont ensuite déclinée à leur niveau, l’US Army ayant été la dernière à le faire, en mars 2021.

Celle-ci a commencé à la mettre en oeuvre, en décidant de ressusciter la 11th Airborne Division [division aéoportée] à partir des 1ere et 4e brigades de la 25e Division d’Infanterie, basées en Alaska.

Seulement, le problème est que ces deux unités n’ont pas les moyens adéquats pour combattre par grand froid… C’est en effet ce qu’a révélé un exercice de grande ampleur [8000 soldats mobilisés], organisé en mars dernier en Alaska.

L’un des objectifs était de tester les savoir-faire et les équipements dans un tel environnement aussi exigeant. Le site spécialisé Military.com, qui en a publié un retour d’expérience [RETEX] souligne ainsi que les soldats « étaient souvent équipés du strict minimum » pour combattre par grand froid… Et qu’ils devaient utiliser des véhicules et des engins conçus pour des « environnements plus tempérés » et non pour « des conditions austères, avec des températures comme on en trouve dans les régions les plus froides du monde ».

publié un retour d’expérience

Exemple : les jumelles de vision noctune [JVN] ont « gelé à cause de la condensation », l’équipement électronique n’a pas supporté des températures trop basses et les soldats portaient des treillis « désuets » et inadaptés pour combattre dans de telles conditions.

Mais plus encore, les blindés Stryker, dont la 1ere brigade de la 25e Division d’Infanterie, n’ont pas été à leur avantage. Beaucoup d’entre-eux, par ailleurs usés par des années d’utilisation en Irak et en Afghanistan, sont ainsi tombés en panne, avec une pénurie de pièces détachées et un manque de technicien pour les réparer. Et, étant à roues, ils ont eu des difficultés à rouler sur la neige.

« Le manuel d’utilisation du Stryker indique qu’il n’est pas conçu pour fonctionner dans des conditions inférieures à moins 34 degrés Fahrenheit [soit -36°c] », a ainsi relevé Military.com. « Ce ne sont pas des véhicules pour l’Arctique. Mais ils sont ici. C’est mieux que rien », a commenté, un brin fataliste, le général Brien Eifler le commandant de l’US Army en Alaska.

Ce genre d’exercice vise surtout à identifier les besoins de l’US Army. D’où son programme CATV, pour « Cold Weather All-Terrain Vehicle ». Dans sa demande de budget pour l’année fiscale 2023, elle dit vouloir en commander 13 exemplaires dans un premier temps, l’objectif étant d’en disposer 200 à terme.

programme CATV
BBC

Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 winner revealed

Deana Lawson has won the Deutsche Börse Photography Foundation Prize 2022 for her solo exhibition Centropy.

Ms Lawson, from Rochester, New York, was awarded the £30,000 prize on Thursday at a ceremony at The Photographers' Gallery in London.

The annual award recognises artists and projects for their contributions to the world of photography over the past year.

The photographer, who is a professor of visual arts in the Lewis Center for the Arts at Princeton University, cast models to pose in a style reminiscent of family photographs.

While the majority of the models are unrelated, she describes them as a "mythological extended family" in images that provide "portals" into other worlds.

"Interrogating the position of the black body in visual culture and playing with tropes such as family portraiture, artifice and nature, [Lawson] takes the personal and makes it political," says Anne-Marie Beckmann, director of the Deutsche Börse Photography Foundation.

Ms Lawson's Centropy exhibition was originally displayed at Kunsthalle Basel, Switzerland, in 2020.

Her work is on display at The Photographers' Gallery, alongside the other shortlisted artists - Anastasia Samoylova, Jo Ractliffe and Gilles Peress - until 12 June 2022.

Here is a selection of work by the three other shortlisted artists.

All pictures courtesy of the artists and subject to copyright. Deana Lawson images courtesy of the artist; Sikkema Jenkins & Co, New York; David Kordansky Gallery, Los Angeles.

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France24 - World

Tanzanian government to roll out fuel subsidies from June 1st

Issued on: 13/05/2022 - 12:49Modified: 13/05/2022 - 13:00

Camille NEDELEC

In response to rising prices in Tanzania, the government has put in place several measures, including a fuel subsidy.

BBC

From India to UK: An immigrant's snapshots from 1950s

By Gaggan SabherwalBBC News

A new exhibition in the UK explores the lives of South Asian immigrants in 1950s Coventry through the work of India-born photographer "Masterji".

Maganbhai Patel, popularly known as "Masterji", spent years documenting the lives of South Asian immigrants in Coventry in the West Midlands in England.

He was a well-known figure in the community and is considered to be the city's first Indian photographer.

Now an exhibition, titled "Through the Lens of Masterji", at Compton Verney Art Gallery in Warwickshire, is looking back at his life and his work that inspired a generation of Indian immigrants.

"I remember my mother telling me that people actually used to get my dad to go down to the hospitals and have their photographs taken in the hospital with their first-born child," says his daughter Tarla Patel.

Patel was born on 1 January 1924 in Dedvasan, a small village in Surat in the western state of Gujarat in India.

He studied there and went on to become a headmaster at a local school. But he had bigger dreams and ambitions. When he heard how well his friends who had migrated to England were doing, he decided to follow them and try his luck too.

His journey to England began from the port of Mumbai where he boarded a steamer cabin ship called the Jaljawahar with his small brown metal case.

Inside this, he carried his prized possession - a black and white photograph of his mother which was tucked away with his other belongings. It took him around 21 days to reach his destination and in January 1951, he finally arrived in England.

For a lot of migrants coming into post-war Britain, the jobs available were often manual. Patel managed to get work as a factory worker at the General Electric Company (GEC) in Coventry.

He settled down quickly, made friends with the people around him and soon joined GEC's photographic society.

His love for photography had begun back in India where he would frequently borrow his friend's camera and take photos of his surroundings.

Having regular work at the GEC allowed him to save up and buy a Kodak Box Brownie camera.

It wasn't long before his friends started to approach him for their photos so that they could send them back to their families in India.

Patel's friends affectionately called him "Master" in reference to his former job in India. As the years went by, this became "Masterji" (ji is often used as suffix after names in India to show respect).

At first, he would take black and white photographs of mostly single men who had come to Coventry to earn a wage and return home.

Slowly these men started settling down in the city and later brought their families or their new bride to England. Masterji found himself taking more and more photos of men with their families.

In the early days, he would take these photos at his home. As he became popular, people started hiring him for weddings, birthdays, and other private events.

Very soon, through word of mouth, the demand for Masterji's services increased and he quit his factory job to focus on photography full time.

In 1969, he opened the Master's Art Studio. He lived with his family above the studio.

During busy periods, his wife and children would drop in to help him. Ms Patel recalls this as a "wonderful" time. She grew up seeing a busy studio with many different people as customers.

"You could hear various accents,"she said. "We used to help with the albums. As I got older, I used to help take photographs in the studio or help out with wedding photographs," she adds.

Today, Master's Art Studio is run and managed by Ms Patel's elder brother Ravindra Patel.

Masterji's wife Ramaben Patel played an important role in the success of his work and studio. She was instrumental in developing many of the photos and interacting with customers.

 A photographer herself, she took many intimate family photos and also taught her children photography skills.

"Over time, I became experienced in taking photographs and I knew how and where to place the lights. It was easy. Taking photos isn't hard but we need to make sure the photo turns out well." she told the BBC. "I really enjoyed taking people's photographs and I used to feel proud that I was a photographer."

In those days there weren't many female photographers, so customers would initially hesitate to get their photos taken by her. With time, she managed to win their trust.

Some of her photos are also on display at the exhibition.

"My husband and I worked very hard over the years, and I am happy that people will get to see and enjoy our works," she said.

Tarla Patel is glad that her mother's contributions to her father's success are finally being acknowledged.

"My dad used to train people in Coventry, sometimes he'd double book and be out of the studio, so my mum would take photographs and do a bit of developing. She was never recognised for her role and so it's really lovely to see her name in print," she said.

Masterji's work acts like a socio-historic record of immigrants who came and settled in the city and helped build it.

His images document not just the changes in the lives of the immigrant community but also in the medium of photography.

As colour photography arrived, his portraits began capturing a new generation of British-born children of Indian parents in the city.

Masterji died in 2018 but Ms Patel and her family hope that the exhibition can help pass on their father's memories and legacy to future generations.

All photographs by Masterji Estate

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France24 - World

Geothermal energy: A new, green lease of life for old coal mines

Issued on: 13/05/2022 - 16:24

Valérie DEKIMPE

Coal mining has long polluted the natural environment, with devastating consequences. But today, could it be a source of renewable energy? Down to Earth travels to the UK where disused, flooded coal mines are now reservoirs of geothermal energy. 

Mine water, an untapped source of energy

Stephen Williams-Dixon has vivid memories of his former life as a miner: a total of 23 years spent working 500 metres underground, at the Dawdon mine in the north-east of England. He remembers the water flowing in the collieries and having to be pumped out.

"Underground there’s always faults and where you have a fault you get water coming through. That water was a big problem," he explains. 

"We had to pump water out because you drowned."

Like Dawdon, coal mines across the UK are no longer in service, and water has slowly infiltrated the abandoned pits. But what could have been a liability has turned out to be an opportunity, giving the old coal mines a new, green lease of life.

The whole process is fairly straightforward, says Gareth Farr from the British Coal Authority: "Mine water is almost 20°C all year round. Once we abstract the mine water from underground we can then pass it through heat exchangers to recover heat from the water."

There are now plans to use this source of energy to heat 1,500 new homes in the coastal city of Seaham.

With some 23,000 pits no longer in use in the UK, there is huge potential in former mines waiting to be unlocked. An estimated 2 billion cubic metres of warm mine water are believed to be occupying old mine shafts, enough to heat millions of homes. This would make mine water one of the UK's largest clean energy sources, but so far it remains underused.

Geothermal energy, full steam ahead

Nearby, the city of Gateshead has set itself an ambitious goal: carbon neutrality by 2030. Mine water, and the heat extracted from it, could help it get there. 

"We have invested £16 million," says John McElroy, a Gateshead Council cabinet member.

The mine water could become a serious contender to replace carbon-intensive sources of energy like gas, the city's main source of heating fuel, as the UK tries to wean itself off it.

The government has even pledged that no new gas connections will be built in homes and businesses by 2025.

"I think it's good money for a green future," says McElroy. He adds: "What we're doing here is amazing (...) Where we were a leader in the industrial revolution 200, 300 years ago, we are now a leader in the green energy revolution of today."

Coming full circle?

What if geothermal wells could in turn contain minerals? 

They've come full circle in France, where alongside their geothermal energy production, they will soon be extracting lithium, a precious resource. 

It's all happening at the Rittershoffen plant, in the eastern Alsace region. 

For Christophe Neumann, President of Geothermal at Strasbourg Electricity, this could mark a major turning point: "In this plant alone we could potentially extract up to 2,000 tonnes of lithium per year. That means we would account for 4 percent of global production." 

Lithium extraction has taken on a strategic dimension, the mineral being a crucial component in the manufacturing of smartphones and batteries for electric vehicles.

For now, though, the cost of extracting it from geothermal wells means it will be a long time before the process can be scaled up to an industrial level. 

"No matter what, we know the potential in the Rhine basin is there," Neumann concludes. 

"It offers a solution, an opportunity for France to be able to source minerals on its soil, and no longer depend on imports of such a strategic mineral for the future." 

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France24 - World

Morocco's oases threatened by desertification

Issued on: 12/05/2022 - 15:06

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: As the COP15 conference in Ivory Coast continues to discuss the threat of desertification, researchers warn that human behaviour has left billions around the world facing water scarcity. Also, Nigeria's national petroleum companies agree to supply jet fuel to the country's airlines. Operators had been prepared to stop all domestic flights due to rising fuel prices. And we speak to Nigerian director Abba Makama, who's just wrapped up Nollywood Week here in Paris. 

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