Opex 360
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
Quand la France songeait à développer un missile aéro-balistique à capacité nucléaire…
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 mars, la Russie a fait savoir que ses forces aériennes venaient de viser un dépôt militaire ukrainien avec une arme hypersonique, en l’occurrence un missile aérobalistique Kh-47М2 Kinjal, tiré par un avion de combat MiG-31K. Dérivé du missile sol-sol SS-26 [ou Iskander-M], cet engin adopte une trajectoire balistique [ou quasi-balistique si son apogée est dans l’atmosphère] avant d’entamer une descente vers sa cible, tout en ayant une capacité de manoeuvre à l’approche du but.
Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
En savoir plus : « French Secret Projects » volume II – Jean-Christophe Carbonel
Photo : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
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Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
Trois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
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Le Kh-47M2 Kinjal n’est pas le seul missile aérobalistique hypersonique [c’est à dire volant à une vitesse supérieure à Mach 5] à avoir été mis au point… La Chine développe en effet le CH-AS-X-13, lequel devrait armer le bombardier H-6N.
Cela étant, le concept de « missile balistique à lancement aérien » [ALBM] n’est pas nouveau. Aux États-Unis, dans les années 1950, Lockheed développa le missile High Virgo [ou WS-199C], qui devait être mis en oeuvre par le bombardier supersonique Convair B-58 Hustler. Seulement, il ne donna pas pleinement satisfaction. Mais il ouvrit la voie au missile aérobalistique GAM-87 Skybolt, qui devait être lancé par les bombardiers B-52 Stratofortress de l’US Air Force et Avro Vulcan de la Royal Air Force. Mais là encore, ce projet fut annulé en 1962, en raison de ses coûts non maîtrisés et de difficultés techniques… En outre, il paraissait moins pertinent que les missiles balistiques stratégiques sol-sol et mer-sol.
Cependant, à la même époque, la France s’interrogeait sur l’opportunité de doter ses Force aériennes stratégiques [FAS] de missiles aérobalistiques à capacité nucléaire. Alors que le Mirage IVA, porteur de la bombe nucléaire AN-11, s’apprêtait à entrer en service à l’issue d’un développement rapide, les états-majors ne tardèrent pas à évoquer déjà son remplacement, afin d’anticiper les progrès des défenses aériennes et de la guerre électronique. Progrès alors susceptibles de rendre les bombardiers trop vulnérables.
D’où le lancement, en 1962, du programme « Minerve« , qui fait l’objet d’un dossier complet dans le dernier numéro du Fana de l’Aviation. L’idée centrale était qu’il fallait doter la force de frappe française d’un missile air-sol balistique, porté par un nouveau bombardier pouvant le lancer à une distance de sécurité.
MinerveFana de l’AviationTrois constructeurs furent sollicités, dont Sud-Aviation, avec un dérivé du Concorde pouvant emporter le missile « Robot », lui-même issu des études relatives à l’engin balistique sol-sol « Casseur » [abandonné en 1959, ndlr], Dassault Aviation, avec le Mirage IVB, nettement plus imposant que le Mirage IVA, et Bréguet.
Celui-ci plancha sur le bombardier biréacteur supersonique Br.1180… ainsi que sur une version dérivée de ce qui sera le Br.1150 Atlantic [qui sera cependant rapidement écartée]. Ces deux solutions avaient pour point commun le missile aérobalistique Matra 600.
D’une autonomie supérieure à 4000 km, propulsé par deux moteurs Bristol BS593/3 et mis en oeuvre par un pilote, un navigateur et un radariste, le Br.1180 devait afficher une masse de plus de 60 tonnes, pour une longueur de 33 mètres et avoir la capacité d’être ravitaillé en vol [et même servir de ravitailleur]. Il était prévu de placer le Matra 600 dans une soute.
Quant à celui-ci, d’une longueur de 9 mètres pour un diamètre de 1,05 mètres et une masse de 8400 kg, il devait être guidé par une centrale inertielle et un calculateur numérique. Propulsé par un turboréacteur, sa portée maximale annoncée était d’environ 2000 km selon l’altitude de largage.
Le Matra 600 « peut être largué à Mach 2 à l’altitude de 18000 mètres, sa portée maximale étant alors de 1900 km. Le lancement à basse altitude peut s’effectuer à Mach 1,2, avec une portée comprise alors entre 1000 et 1200 km. La tête nucléaire envisagée est d’une puissance d’environ une mégatonne [un million de tonnes de TNT, ndlr] . Une version bi-étage permettant d’améliorer la portée est envisagée pour le lancement à basse altitude », résume Claude Carlier, dans les colonnes du Fana de l’Aviation.
Finalement, ce projet n’alla pas plus loin que la planche à dessins… puisqu’il fut décidé de l’annuler en 1963. L’une des raisons était le recours à des moteurs de conception étrangère, ce qui n’était pas conforme avec les critères d’indépendance nationale de l’époque. En outre, il était considéré à la fois comme étant trop ambitieux et trop coûteux.
Il faudra ensuite attendre les années 1980 pour voir les FAS être dotées d’un missile à capacité nucléaire – mais de croisière – avec l’ASMP [Air Sol Moyenne Portée].
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En savoir plus :French Secret ProjectsPhoto : Bréguet, via le Fana de l’Aviation
France24 - World
Indian spiritual leader Sadhguru on his journey from Europe to India to save our soil
Issued on: 08/04/2022 - 14:15Modified: 08/04/2022 - 14:19
Delano D'SOUZA
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Indian mystic and visionary Sadhguru is making a 100-day motorbike journey from Europe to India to raise awareness of soil erosion. He told FRANCE 24's Delano D'Souza why he feels his mission is important for humankind. With more than half of agricultural soils are already degraded, Sadhguru warned that "there is no alternative to soil". He also described his own personal journey, saying that he does not see himself as a guru.
>> Watch more: Dying soil, an invisible crisis at our feet
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La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
La Slovaquie envisage de céder ses avions MiG-29 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
Selon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLa semaine passée, le Premier ministre slovaque, Eduard Heger, a confirmé le don d’un système de défense aérienne S-300PMU à l’Ukraine, « à la suite de sa demande d’aide à l’autodéfense » pour contrer l’invasion de son territoire par la Russie. Et cela, après avoir obtenu la garantie qu’une batterie Patriot PAC-3 serait envoyée en Slovaquie par les États-Unis, en plus des trois autres déployées par les forces allemandes et néerlandaises dans le cadre de l’Otan.
Ce système S-300 est-il arrivé à bon port? Si l’on en croit l’état-major russe, une telle batterie, fournie par un « pays européen », aurait été détruite par des missiles de croisière Kalibr, alors qu’elle se trouvait dans un hangar situé dans la périphérie de la ville ukrainienne de Dnipro. Ce qui a été démenti par Bratislava par la suite. « Notre système S-300 n’a pas été détruit », a en effet assuré Lubica Janikova, la porte-parole du gouvernement slovaque, le 11 avril.
Quoi qu’il en soit, la Slovaquie a bien l’intention d’accentuer son aide militaire au profit de l’Ukraine. Ainsi, et alors que les forces aériennes ukrainiennes sont mises à rude épreuve, Eduard Heger a indiqué que son pays est désormais disposé à se séparer de ses 11 avions de combat MiG-29 pour les céder à Kiev, à la condition que son espace aérien soit protégé par les Alliés de l’Otan, dans l’attente des 14 F-16 « Viper » commandés auprès de Lockheed-Martin en 2018.
a indiquéSelon son Premier ministre, la Slovaquie a en effet des « discussions très intenses » avec ses partenaires, afin de savoir « qui protégerait » son espace aérien dans le cas où elle céderait ses MiG-29 « Fulcrum » à l’Ukraine.
Cela étant, et même s’ils pourraient apporter une bouffée d’oxygène à la force aérienne ukrainienne, dans les MiG-29 qu’elle possède déjà sont à bout de souffle après plus d’un mois de guerre [d’autant que les installations pour les réparer ont été bombardées…], les dix appareils proposés par la Slovaquie ne pourront évidemment faire basculer le rapport de forces…
En tout cas, Bratislava estime que ces MiG-29, hérités de la période soviétique, seraient bien plus utiles aux pilotes ukrainiens qu’aux siens… « C’est un équipement dont nous voulons nous débarrasser de toute façon » car « sans les approvisionnements russes, un tel équipement n’est pas soutenable », a fait valoir M. Heger.
Mais cette aide ne s’arrêterait pas au don des MiG-29… En effet, le ministre slovaque de la Défense, Jaroslav Naï, a indiqué à l’agence de presse SITA que des discussions sont également en cours pour que les chars T-72 ou T-55 ukrainiens puissent être réparés en Slovaquie. En outre, il a également fait état de la possible livraison d’obusier automoteurs Zuzana 2000 à Kiev.
Cette pièce d’artillerie de 155mm est une version améliorée de l’obusier Dana, conçu à l’époque de la Tchécoslovaquie. La Garde nationale chypriote en est dotée, de meme que l’armée slovaque, qui en acquis 16 exemplaires entre 1998 et 2000. Il est d’ailleurs de les remplacer par une nouvelle variante, appelée Zuzana 2, dont 25 unités ont été commandés au groupe public KONŠTRUKTA-Defence.
Pour rappel, le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann a aussi proposé de livrer cent obusiers automoteurs PzH2000 à Kiev. Ceux-ci seraient prélevés parmi ceux mis en oeuvre par la Bundeswehr, qui, en échange, se verrait livrer du matériel neuf… mais à partir de 2024.
L'Humanité
L’Amazonie, poumon de la planète en danger
TribuneLaurence Cohen Sénatrice PCF du Val-de-Marne, membre du groupe d’amitié France-Brésil
À quelques mois de la présidentielle brésilienne, à la tête d’une délégation du groupe d’amitié France-Brésil du Sénat, j’ai voulu mesurer les ravages de la déforestation en Amazonie. Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, elle n’a jamais été aussi intense, avec une augmentation de 62 % de février 2021 à février 2022 ! Les associations environnementales brésiliennes ont qualifié de « paquet de la destruction » cinq propositions et projets de loi du gouvernement qui auraient pour conséquences de réduire encore la superficie des terres protégées et de flexibiliser l’homologation de pesticides.
Pour Bolsonaro, soutenu par les forces les plus conservatrices du pays, les enjeux environnementaux sont un obstacle à l’économie. Les peuples autochtones, gardiens invisibles des forêts, sont des gêneurs qu’il faut abattre. Le gouvernement criminalise les classes populaires et les militants environnementaux, tandis qu’il encourage les orpailleurs et renforce les milices.
Le cynisme est poussé à l’extrême avec un jour déclaré « jour du feu », qui embrase la forêt. Le cycle est alors toujours le même : déboisement, pratique de l’élevage durant deux ans, puis culture intensive. Dans certaines parties de l’Amazonie, la situation est sans retour. Tous les organismes chargés de la protection de l’environnement ont vu leurs budgets diminuer. Cette pression sur les droits des communautés indigènes se fonde sur un racisme structurel et institutionnel, 60 % de la population vivant en Amazonie légale étant noire. Au Brésil, toutes les 23 minutes, une personne noire est assassinée.
Les activités minières explosent, de grands projets industriels et d’infrastructures se développent avec un impact négatif sur les populations locales. Imerys, une entreprise française, s’est installée à la source du rio Curuperé, polluant l’eau. De nombreux habitants ont constaté un taux d’aluminium anormalement élevé dans leur sang sans qu’aucun traitement leur soit proposé à ce jour ! J’ai écrit à cette entreprise française qui ne respecte ni l’environnement ni les droits humains. Elle doit rendre des comptes ! À Belo Monte, près d’un barrage gigantesque construit par Norte Energia, les populations ont été chassées sans concertation. Les barrages se multiplient au moment où les ruptures sont de plus en plus fréquentes : 100 000 personnes ont subi des inondations dans l’État du Para entre janvier et mars. Les femmes sont les premières victimes des violations des droits, des violences.
Depuis 2014, la crise est profonde au Brésil avec une concentration du capital faisant exploser les inégalités : 116 millions de personnes sont en insécurité alimentaire alors que Lula et Dilma Rousseff avaient sorti le pays de la carte de la faim. Durant la pandémie, le gouvernement a mené une véritable guerre contre toutes les mesures de protection. La Coordination nationale d’articulation des communautés rurales noires quilombas a dû faire appel à la Cour suprême pour obtenir une mesure judiciaire permettant l’envoi de vaccins en Amazonie, région la plus touchée par la pandémie. Le Mouvement des sans-terre a distribué 6 000 tonnes d’aliments et 1 million de repas, malgré la remise en cause, par Bolsonaro, des politiques en faveur de l’agriculture paysanne. Le Mouvement des personnes atteintes par les barrages comme l’ensemble des ONG de défense de l’environnement ont eux aussi déployé des actions de solidarité et de protection.
Crise sociale, politique, écologique, le Brésil fait face à un moment décisif de son histoire. La société civile comme les forces politiques progressistes résistent et se mobilisent. Elles s’engagent en faveur d’un changement de gouvernement incarné par Lula, seul à porter une politique sociale, environnementale, respectueuse des droits humains. Mais si Bolsonaro ne part pas favori de la prochaine élection présidentielle, tout risque n’est pas écarté. Il a beaucoup de soutiens au travers d’un réseau international fasciste. Aussi est-il de notre devoir de peser pour qu’il y ait un suivi international de l’élection présidentielle d’octobre au Brésil.
brésilElections Brésilamazonieindiens d'amazonie BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
France24 - World
War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
Issued on: 13/04/2022 - 21:03
Joanna YORK
Since Brexit, the UK has turned its back on Europe and struggled to find natural allies as a solo global player. Now war in Ukraine could be helping the UK forge new bonds with old partners.
On April 9, UK Prime Minister Boris Johnson travelled to the Ukrainian capital Kyiv, where he met with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Organised in secret, the trip was widely viewed as an exceptional diplomatic success.
Days earlier the city had been under attack from Russian forces, and a video of Johnson and Zelensky walking through the city posted by the Ukrainian Defence Force on Twitter quickly clocked up millions of views.
Just 24 hours earlier, the prime minister held another high-profile diplomatic meeting, this time with German Chancellor Olaf Scholz in Downing Street, London. As the two leaders posed for photos together, they spoke of the bond uniting their two countries.
“We are going to intensify our co-operation on all levels. We want to make progress and intensify relations,” Scholz said.
“Olaf and I agree that our two countries and our allies must go further and provide more help to Ukraine,” Johnson added. “Britain and Germany share exactly the same sense of horror and revulsion at the brutality being unleashed [there].”
It has been some time since such words of unity have been spoken between UK and European leaders. Since Brexit, relations on both sides have been typified by antagonism, stalled negotiations and counter briefings to the press.
But the war in Ukraine has united countries in the West against a common enemy in Russian President Vladimir Putin. For the past seven weeks, the UK has stood shoulder-to-shoulder with allies in the EU, NATO and around the world to condemn Russia’s actions and support Ukraine’s fight.
Doing so seems to have given the UK a burgeoning new profile on the international stage.
“It's a huge opportunity for the UK to find its voice in a very positive way,” Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in UCL’s Department of Political Science, told FRANCE 24.
‘Britain should be a great power’
“The UK has taken the opportunity to raise its voice as a defender of democracy and freedoms, and to make sure it is part of the international conversation,” Garson says.
This position has echoes in the last large-scale war in Europe.
“It is reaffirming the role of ‘great power’ the UK has been looking to play since the end of World War II,” Tim J. Oliver, Lecturer in British politics and public policy at the University of Manchester, told FRANCE 24. “That means a country that sees itself as a manager of international order, and one of the big players in charge of the system.”
A 2021 UK government foreign policy report states an ambition to be “a problem-solving and burden-sharing nation with a global perspective". Throughout the war in Ukraine, this has meant collaboration with other countries.
As early as November 2021, UK intelligence forces joined the US in sounding alarms over unusual Russian troop movements near the Ukraine border.
By February 21 – three days before Russia Invaded Ukraine – the US and EU started imposing sanctions on Russia, and were joined by the UK 24 hours later. It has kept in step with sanctions since then, although it was somewhat slower to blacklist wealthy Russians – some of whom own significant assets in the UK.
>> UK slaps sanctions on Chelsea FC owner Abramovich, six other oligarchs
The UK has also aligned with other NATO countries providing weapons to the Ukraine. Most recently, a new £100 million defensive aid package was announced on April 8, in addition to the £350 million military aid and £450 million humanitarian aid already provided.
‘A future security alliance’?
Increased cooperation with other countries during the war in Ukraine has also increased the potential for renewed bonds between the UK and EU.
Post-Brexit, the UK attempted to orient itself away from Europe and towards the Indo-Pacific. In September, 2021, it announced the Aukus alliance – a military pact with the US and Australia, that famously snubbed France. “The UK was realigning itself,” Garson says. “It was having to find a voice particularly on security and defence, but it was struggling to do that.”
The Aukus alliance followed failed Brexit negotiations that meant when the UK left the EU there was no official foreign policy security agreement in place. Throughout talks, a sticking point had been the UK’s higher-level military capabilities and investment compared with other EU member states, excepting France.
“Conventional wisdom was that the UK might try to make some bilateral agreements with France, but not with Germany,” Joel Reland, researcher at the academic think tank UK in a Changing Europe, told FRANCE 24. “That is because Germany had a very set approach to foreign policy. It did everything through the EU for historic reasons going back to World War II.”
Since the war in Ukraine began, Germany’s military position has shifted dramatically, with Scholz committing €100 billion of the 2022 budget to defence spending. This could be the catalyst for a change in how the EU conducts security politics.
“It potentially allows the UK and the EU to build a more constructive approach and a future security alliance,” Reland says.
A leading force?
However, Reland is sceptical that the UK’s role in Ukraine has burnished its image as a global player, post Brexit. “It's part of an overall Western response, and there's not much that stands out as specifically British,” he says.
There is also no guarantee that the goodwill that currently exists between Western allies will last. “Right now, everyone is on the same page about getting weapons to Ukraine,” he says. “It's going to become more complicated over the next few years, especially as the economic impact of the war starts to bite.”
Maintaining agreements to diversify energy sources away from Russian gas, for example, may prove challenging. “That's when the acid test will come for UK-EU relations,” says Reland. “Can they maintain their approach in a coordinated manner that secures their respective economies?”
The UK response to Ukrainian refugees may become a point of contention. The UK no longer has the same obligation to accept Ukrainian refugees as it would if it were in the EU. But of an estimated 4.6 million refugees who have left Ukraine, it had accepted just 12,000 as of April 8. It has also refused to waive visa regulations to allow refugees to enter more easily, as countries such as Ireland have.
The current exceptional circumstances have created the opportunity for cooperation and warmer relationships between the UK and EU that may otherwise have taken years to rebuild. “But how long that sticks around? That's really too hard to guess,” Oliver says.
‘A huge transition’
The war in Ukraine is not just testing the UK's position on the global stage. Around the world, countries are realigning with a new political reality. In Europe, Finland and Sweden are edging closer to joining NATO, and the potential Russian response to such a move is an unknown. “There’s a huge transition happening, and it’s a real tipping point for security and defence policy across Europe and the Atlantic,” Garson says.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
In a shifting political landscape, the role the UK may play in the future and who its allies will be is not guaranteed. However, there is one certainty: relations between the UK and Ukraine are genuinely stronger.
Throughout the war, leaders in the UK have been quick to back Ukraine with hardline statements against Russia, and public support is also high. The UK’s Homes for Ukraine scheme allowing individuals to apply to house refugees had 138,000 applications as of March 16, Downing Street said.
Among Ukrainians, a March 2022 survey found that the UK was considered one of the country’s greatest allies, along with Poland, Lithuania and the US.
When Johnson visited Kyiv on April 9, he was the most high-profile national leader to do so since the invasion of Ukraine.
There, he received a warm welcome from Zelensky. “Boris was among those who did not hesitate for a moment whether to help Ukraine,” he said. “Ukraine will always be grateful to Boris and Britain for this.”
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France24 - World
Amateur images show Russian military convoys heading to Donbas
Issued on: 13/04/2022 - 19:20Modified: 14/04/2022 - 12:55
Poline Tchoubar
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Large convoys of military equipment have been filmed in Russia and Belarus in recent days. Amateur videos analysed and verified by the FRANCE 24 Observers team show that some of these military reinforcements are heading for the Donbas region in eastern Ukraine, towards the pro-Russian self-proclaimed republics of Donetsk and Luhansk. Moscow announced on March 30 that it would concentrate its military efforts in the region.
Columns of armoured vehicles and military trucks stretch on for more than a kilometre, marked with a white letter "V". Dozens of men in military fatigues sit on top of them, some wearing white armbands – a distinctive indicator often worn by Russian soldiers operating in Ukraine.
This video, posted on Twitter on April 11, was geolocated by @karolgoal to Matveev Kurgan in the Rostov region of Russia. On Google Street View, the intersection where this video begins can be seen, along with the blue sign of a petrol station visible at the end of the video. It is therefore possible to determine that the convoy is heading north, in the direction of the Ukrainian border. The video was filmed 25 kilometres from the Donbas.
#RUSSIAHuge Russian Armed Forces column set to move into Donbass for the new upcoming Donbass offensive (this column redeployed from Kiev region): pic.twitter.com/P9dPxNg9cA
April 11, 2022At the end of March, Russia vowed to reduce its military activity around the Ukrainian capital Kyiv in order to "focus core efforts on achieving the main goal, the liberation of Donbas", according to Russian defence officials. Ukrainian Defense Ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk said on April 12 that he expected a major offensive in the region: "According to our information, the enemy has almost completed its preparations for an assault on the east. The attack will take place very soon."
For several days, videos shared online have shown military reinforcements in Russia's border regions. The video below, posted on the Russian social network VKontakte on April 12, shows armoured vehicles in Zheleznogorsk in the Kursk region. We pinpointed the video to the north of the city. On Google Street View, we can match up the grey nine-storey buildings, tall trees and a red supermarket, visible at 0:16 of the video. Ukraine is 90 kilometres away.
Sometimes the convoys were warmly welcomed by the Russian population, with residents gathering with flags to show support for the military operation. In another video posted on VKontakte on April 12, residents try to stop vehicles in a military convoy to offer donations to the soldiers.
The video was filmed near the village of Zmiyovka in the Orel region of Russia. In the video, a green fence can be seen at 0:03 in front of a small red brick building. On Google Street View, the same fence and the same building are visible on the right side of road 119, just before the village of Zmiyovka. We can thus conclude that the convoy was heading south towards the Donbas.
Troop movements visible in satellite images
Satellite images from April 11 published by Maxar show a buildup of Russian troops near the Ukrainian border. They were geolocated by @Noobieshunta_ on Twitter in Soloti in the Belgorod region. If you flip the image you can match up the shape of the Oskil River, as well as small dirt roads curving through fields, with Google Maps imagery. The images are 50 kilometres from the Ukrainian border.
Another convoy was captured on the same day in Maxar satellite images inside Ukraine, near Bilokurakyne in the Luhansk region, en route to the self-proclaimed republics to the south of the region. The convoy was coming from the north near the Russian border. These images were geolocated by the British NGO Centre for Information Resilience. On Google Maps one can recognise the small road that leads to the square building with the green roof (which appears grey on Google Maps) and the three long rectangular buildings arranged in a staggered pattern.
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Troop movements also detected in Belarus
Other military convoys have been documented moving through Belarus. Although Belarusian President Alexander Lukashenko has repeatedly stated that his army is not involved in the war in Ukraine, his country does serve as a support base for Russia. At the beginning of the invasion on February 24, some Russian troops entered Ukraine from Belarus.
A video posted on TikTok by a resident of Orsha in eastern Belarus on April 11 showed military vehicles on a train near the station in his town. The video shows a red and white building just 200 metres from the Orsha train station, as seen on Google Street View. The convoy appeared to be heading southwest.
@ivanbakanov8#Орша♬ оригінальний звук - @lavash.shAccording to the Belarusian opposition website Motolkohelp, which documents daily troop movements in Belarus, the convoys are mainly concentrated southeast of Homel, about 50 kilometres from the Ukrainian border. Since the beginning of April, the Centre for Information Resilience has verified and analysed a dozen videos showing movements of military equipment in and around Homel.
@lui_de_fedos#дальнобой#весенниедороги#профессияводитель#природа#такаяработа#дорогибеларуси#неровнаядорога#веснавбеларуси#гомкльскаяобласть#мымирныелюди#речицкийрайон♬ Никого не жалко (Из к/ф "Бумер") - Сергей ШнуровThe above video was geolocated by @RedIntelPanda on Twitter to be near Retchytsa in southeastern Belarus. In the video there is a sign indicating "Ivanovka" 1 kilometre to the left and "Yampol" 4 kilometres to the right, indicating the position of the convoy, which appears to be advancing eastward towards Homel.
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Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
Guerre électronique : Où sont passés les brouilleurs R-ECM de la frégate multimissions Normandie?
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
À vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
— Marine nationale (@MarineNationale) January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
A fantastic opportunity to see the incredible capabilities and professionalism of our #NATO allies up close in challenging conditions.
Until next year! #WeAreNATO #StrongerTogether #DYMR21 @RNinScotland @CdrJamieWells pic.twitter.com/ueuEbkvtqg
— HMS Explorer (@HMSExplorer) October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
Selon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
Ce « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerNormalement, les frégates multimissions [FREMM] de la Marine nationale sont chacune dotées de deux puissants brouilleurs de type R-ECM [Radar Electronic Counter Measure] qui, fournis par les électroniciens Thales et Eletronica, sont situés de part et d’autre de leur grand mât central. Ces dispositifs permettent d’aveugler les radars de surveillance adverses et de neutraliser les autodirecteurs de missiles.
Admise au service actif, en juin 2020, la FREMM Normandie se distinguait alors des cinq précédentes frégates par sa capacité à lancer des missiles surface-air Aster 15 et Aster 30 [les seconds ayant une portée plus grande que les premiers, ndlr], ses moyens de cyberdéfense améliorés, son interrogateur/répondeur IFF de nouvelle génération ainsi que par la nouvelle liaison de données L22 de l’Otan.
Mais la FREMM Normandie présente désormais une autre différence, notable, qui vient d’être remarquée par le site Mer&Marine à l’occasion de son retour à base navale de Brest, après avoir passé trois mois en Méditerranée, au sein du groupe aéronaval formé autour du porte-avions Charles de Gaulle, dans le cadre de la mission Clemenceau 22. En effet, ce bâtiment ne dispose plus de ses deux brouilleurs R-ECM, leur forme rectangulaire n’étant plus visible à la base de sa mâture principale.
par le site Mer&MarineÀ vrai dire, peu de monde avait jusqu’ici prêté attention à ce détail, alors que la Marine nationale a diffusé plusieurs photographies de cette FREMM au cours de son périple méditerranéen.
La FREMM Normandie et son équipage ont conduit une série d’essais à la mer et d’exercices, afin de se préparer à être déployés aux côtés du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission #Clemenceau22 pic.twitter.com/xMfnhmTfIb
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January 31, 2022
A priori, la « Normandie » ne disposait déjà plus de ses deux brouilleurs lors des exercices Dynamic Mariner et Joint Warrior, organisés sous l’égide de l’Otan dans l’Atlantique Nord, à partir de septembre 2021. En tout cas, c’est ce que l’on constate sur un cliché publié à l’époque.
#DynamicMariner 21/#JointWarrior 21-2 is complete! ✅
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October 1, 2021
Étant donné que la Méditerranée est une zone particulièrement sous tension [et qui l’est sans doute davantage depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie], l’absence de ces deux dispositifs R-CEM, qui sont des éléments essentiels à la protection d’un tel navire a de quoi interroger…
sans doute davantageSelon des informations Mer&Marine, les brouilleurs R-ECM de la FREMM Normandie ont été démontés pour équiper la future frégate multimissions à capacité de défense aérienne renforcée [FREDA] « Lorraine », laquelle a effectué sa première sortie en mer en février dernier [et, effectivement, elle était bien dotée des brouilleurs en question à ce moment là…].
première sortie en merCe « transfert » d’une frégate à une autre s’explique par le fait que la Marine nationale n’a pu financer, à ce jour, que sept paires de R-ECM pour ses huit FREMM. D’où cet arbitrage qu’elle a été contrainte de faire, sachant que, écrit Mer&Marine, « si ces systèmes peuvent être au besoin enlevés et réinstallés, il s’agit d’une opération lourde qui ne peut être menée régulièrement ». Et pour le moment, et sauf à obtenir une enveloppe supplémentaire, il n’est pas prévu que la Normandie récupère ses deux brouilleurs dans un avenir proche.
Cela vaut d’ailleurs aussi pour les futures Frégates de défense et d’intervention [FDI]… Faute de budget, avait expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire, en juin 2021, elles seront dépourvues de de leurres antimissiles et de dispositifs de brouillage. Du moins, ce sera le cas pour les premières unités livrées.
« Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait expliqué le CEMM à l’époque.
L'Humanité
Conscience(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinCivilisation Maintenant, tout est affaire de conscience. Le temps reste un peu suspendu, bien sûr, et les jours se succèdent, vifs, précieux, uniques et si désolants, comme si l’à-venir se dressait devant nous, gris et ombrageux, semblable à une barrière qu’il nous faudra bien franchir sans vergogne. L’histoire ne s’arrête pas là. Prenons donc les choses dans l’ordre, en nous rappelant l’immense sentiment de gâchis – sinon d’impuissance –, de déception et de dépit à l’aune d’une catastrophe qui, de longue date, aurait pu être évitée. Le jour viendra, celui des bilans et autres désenchantements d’une gauche incapable de se dépasser. Responsabilités multiples, partagées, particulières, individuelles aussi. C’est toujours à la radicalité qu’on aime garder les mains propres au point de se les couper. On ne s’y résout pas, en vérité. « Plus noble que l’échec moralement sécurisant, qui élude tout mécompte, me semble le parti pris de l’incertain, ou de l’échec, si l’on veut, mais après avoir essayé », écrivait Régis Debray en 2012, dans Rêverie de gauche (Flammarion). Depuis dimanche soir, le bloc-noteur a beaucoup pensé à cette phrase. D’autant que l’écrivain-philosophe ajoutait : « À une seule condition : que la garde montante n’oublie pas de bien distinguer dans son héritage entre ce qui doit changer et ce qui doit se maintenir. C’est même en quoi consiste tout l’art politique. » La pire faute ne consiste-t-elle pas à laisser en état ce qui doit changer alors même qu’on s’attache à détruire ce dont la permanence est la raison d’être et la marque d’une civilisation ?
Désastres Formule rabâchée : ne sous-estimons jamais la difficulté de braver l’opinion dans une démocratie d’opinion. L’histoire est tragique, mais pas tout le temps. Le nôtre tient plutôt de la tragi-comédie tendance déception extrême. L’époque se veut idolâtre, aguicheuse, hédoniste, sans scrupules et parfois tribale ? Elle est aussi inventive, décomplexée, voyageuse, fourmillante d’énergie et d’audace, imprévisible. N’étant pas de ceux qui prennent la fin d’un monde (une élection) pour la fin du monde, assurons-nous quand même que le pays ne bascule pas dans l’absurde furie nihiliste et destructrice. Nous sommes déjà nombreux, très nombreux, à dialectiser nos discours, à affûter nos arguments, pour tenter de convaincre des proches, des amis, des inconnus de ne pas laisser filer les urnes par simple répulsion-révulsion, colère et ras-le-bol des politiques néolibérales – nous partageons pourtant l’idée. Mais soyons sérieux : utiliser le bulletin Mac Macron, le seul disponible pour éviter le pire, constitue-t-il, à ce point, une entrave à ce que nous sommes, à ce que nous croyons profondément du sens de la République et de nos valeurs, à notre Histoire et pour tout dire : au devenir de la France des Lumières ? Se pincer le nez, évidemment. Le regretter après coup, certainement pas. En pleine recomposition politique, dont le processus se poursuit en mode accéléré, alors que deux blocs sociologiques et culturels se font désormais face, rien ne serait plus dramatique que d’installer à l’Élysée Fifille-la-voilà, ouvrant dès lors une séquence de profonds désastres en cascade, un cataclysme antidémocratique qui éloignerait de toutes perspectives de transformations sociales.
Danger Disons-le tout net : la République se trouve en danger. Et de manière plus sournoise qu’il n’y paraît. Méfions-nous des apparences d’« acceptabilité », voire de « fréquentabilité ». Le RN reste authentiquement d’extrême droite, en prise directe avec le FN du père. Un parti contraire au sens de l’histoire, toujours maurrassien et pétainiste, toujours poujadiste et nationaliste. Entre le libéralisme, qui réclame le combat social, et l’obscurantisme d’extrême droite, comment demeurer muet, passif et « ailleurs » ? De la préférence nationale aux atteintes à la Constitution et aux droits fondamentaux en tout genre, la menace, réelle, n’a rien d’un fantasme – sauf peut-être pour les « installés » de la vie, ceux qui pensent n’avoir rien à perdre et qu’une bonne séance de chaos purgerait un vieux pays déboussolé. Attention : avec Fifille-la-voilà, tout sera détruit par la discrimination assumée et l’apologie de l’inégalité. Oui, une affaire de conscience.
France24 - World
'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
Issued on: 13/04/2022 - 17:43
French far-leftist Jean-Luc Mélenchon on Sunday fell just short of advancing to the presidential run-off, leaving far-right flagbearer Marine Le Pen to challenge Emmanuel Macron again for France's top job. But among 18- to 25-year-olds it was Mélenchon, 70, who won the night with 29 percent of their vote. What his supporters do next will be critical on April 24. FRANCE 24 met with students north of Paris who voted for Mélenchon. None were keen to help re-elect Macron, even against the far right.
"Macron or Le Pen, we're screwed in any case. For my first election, I'd hoped for better," mused Esteban, one hand in his pocket, the other resting against a Vélib bike-share stand outside Paris 8-Saint-Denis University, north of the French capital. Voting in Sunday's first round, the 18-year-old cast his vote for Mélenchon. "It was the vote closest to my convictions. I'm not going to lie to you: It makes me lose hope in a better world, or at least one with more social progress," he lamented after his candidate's narrow defeat.
The film student is waiting for a professor who asked his class to come in despite the strike action under way, unrelated to the dramatic contest for the Élysée Palace. The university's entrance is blocked off by a chain of bins linked together. It's 2pm and the picketing students have left their morning posts. The school had decided to close for the day anyway. The posters and flyers in the bins shed light on the strikers' demands: "The presidency of the university refuses to register students fleeing the war in Ukraine. There are still 23 students without residency papers that the school is refusing to admit!"
'Blank ballot or Le Pen vote'
Esteban's friend Bruno (not his real name) wants to talk, too. He jumps in to finish his friend's sentences. An 18-year-old student from Paris, Bruno hails from a very politically aware family, he explained. "My grandfather was a Communist member of the French Resistance and my father was steeped in that culture," he boasted. "I especially do not want to see Macron in power again, so for the second round I'm hesitating between casting a blank ballot (essentially, a protest vote) and voting Le Pen. Marine Le Pen is better than Macron on social issues. And Macron, after all, put cabinet ministers in office who conducted far-right policies," Bruno said, accusing Interior Minister Gérald Darmanin of hardline repression.
Esteban concurred. He resents the incumbent for going back on his environmental promises. "There was yet another report [by the Intergovernmental Panel on Climate Change] recently saying we have three years to take action on climate change," he explained. Neither voter could identify with the run-off candidates' stances on environmental issues.
"However, I find the protectionism that Marine Le Pen is proposing more interesting than Macron's ultra-liberalism," Bruno said. Having a far-right National Rally leader as president of France doesn't scare him, he explained. "The zero immigration policy doesn't work, it can't be applied. It's obvious. Even Macron hasn't managed to see through deportations. It'll be like it was for Donald Trump – did you know he deported fewer migrants than Barack Obama?"
'I'll have to pick up Le Pen's platform'
"I don't like Macron and the favours he does for his mates on the sly, like for his friends at McKinsey," Esteban said, citing the consulting firm the French government has hired for its services, not without controversy, adding yet another line to the student's laundry list of grievances.
The French financial prosecutor's office on March 31 opened a preliminary probe against the US consulting firm over possible tax fraud. But neither student is reserving their judgement in the meantime. "He doesn't leave anything to chance," Esteban said of Macron. "He's someone who seeks to profit from everything."
While he is certain not to vote for Macron, Esteban begins expressing doubts about voting for Le Pen over the course of the conversation. "I'll have to pick up Marine Le Pen's platform anyway to see what ballot I put in the box," he said.
Esteban is comfortable talking politics with his mother, who strings together odd jobs in the south of France. "My mother is an actress. She's over 50, but she is a waitress, a home-care worker. She serves lunches in school canteens to earn a wage because she had problems with getting [the unemployment insurance agency] to recognise her status as a temporary entertainment worker," he explained, with a worried look. "She voted for Mélenchon and she'll cast a blank ballot in the second round."
'I'll still go to the ballot box'
Not everyone shares their parents' politics, though. Nineteen-year-old Lilou, for one. Waiting outside the university for her film professor, she explained why she chose Mélenchon in the first round, initially for his environmental proposals. "In my family, votes were always kept secret. But I think my parents voted for Macron," she said, before hesitating. "Which candidate proposed raising the minimum pension?" she asked. The topic is front and centre in Lilou's family; everything rests on her father's pension. "My mother stopped working at the age of 25 to raise my sister, my brother and me," she said.
For Lilou, one worry is money. "Macron wants students to pay for university, to raise registration fees. That won't be possible," she said. While that proposal does not actually feature clearly in Macron's campaign platform, it was attributed to him in January after remarks he made to a conference of university presidents, saying, "we will not be able to remain long term in a system where higher education has no price for the near entirety of students". The comment set off fierce reactions from student unions, after which the incumbent went back on his remarks. "When one wants to fight students' economic insecurity, one doesn't raise registration fees," he said later that month. But to hear Lilou tell it, fears remain.
One thing is certain: Lilou won't be voting for Macron. "I'll still go to the ballot box. It's important. But since I don't like either of the candidates, I prefer not to take part in this vote. I will cast a blank ballot," she explained.
Clinging to leftist hopes for parliament
More students arrive outside the shuttered university. A group is due to attend a political talk on preventing inequality, set to take place outdoors in a nearby square.
Before joining the rest of the group, one student shared her disappointment with a reporter. She voted for Mélenchon and said she refuses to cast a Macron ballot in the April 24 run-off. "It would be lending him legitimacy, when he didn't manage to stand in the way of the rise of the far right. Quite the opposite," she contended. "I'm angry with him for his increasingly repressive politics, for the police violence he couldn't put a stop to, for his disdainful line against the poorest people," she said.
The 21-year-old prefers to sit out the second-round vote. But she is anxious for the legislative elections that follow: French voters go back to the polls on June 12 and 19 to elect their lower-house National Assembly lawmakers. "I'm clinging to the legislative elections to get a left-wing majority. I will have no relief before I'm sure we can counter the future president's power," she said, before turning to join her friends.
This article has been translated from the original in French.
French presidential election © France 24
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French presidential election
Macron softens on controversial pension reform as he heads into tight run-off
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Mélenchon's defeat leaves the left in a lurch before second round of French presidential elections
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L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
L’Union européenne met un terme à la formation et à l’entraînement des forces armées maliennes
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLe 8 avril, au Conseil de sécurité des Nations unies la Russie et la Chine ont mis leur veto à projet de résolution qui, présenté par la France, faisait part d’une « profonde préoccupation » au sujet « d’allégations de violations et atteintes aux droits humains au Mali » et réclamait des « enquêtes approfondies et indépendantes pour établir les faits, trouver les responsables et les traduire en justice ».
Et cela, après que plusieurs organisations non gouvernementales [ONG], dont Human Rights Watch, ont rapporté qu’environ 300 civils auraient été victimes d’exécutions sommaires lors d’une opération antiterroriste menée à Moura, en mars, par les Forces armées maliennes [FAMa] et des paramilitaires présumés appartenir au groupe Wagner, alors que, officiellement, Bamako prétend que 203 jihadistes ont été « neutralisés » lors de cette action.
De son côté, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] a cherché à savoir ce qu’il s’était passé à Moura. Seulement, et hormis un vol de reconnaissance effectué le 3 avril, elle n’a pas été autorisée à y envoyer une délégation pour y enquêter. Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont annoncé l’ouverture d’une enquête, via le procureur du tribunal militaire de Mopti. C’est ce qui a d’ailleurs motivé en partie le veto russe et chinois au Conseil de sécurité…
Quoi qu’il en soit, depuis que la junte malienne a fait appel aux services du groupe paramilitaire Wagner, la MINUSMA a ouvert pas moins de dix-sept enquêtes sur des allégations d’atteintes aux droits humains commises dans le centre du Mali [arrestations arbitraires, disparitions, exécutions extra-judiciaires, etc].
Dans ces conditions, et alors que la transition politique est à l’arrêt et que la force Barkhane a amorcé la réorganisation de son dispositif au Sahel en se retirant du Mali, il n’est pas concevable que l’Union européenne [UE] maintienne la mission de formation des FAMa [EUTM Mali, nldr], lancée dans la foulée de l’opération française Serval, en 2013. C’est d’ailleurs la position exprimée par Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, depuis Gao, le 9 avril.
« Nous voyons que les soldats maliens sont formés de manière formidable par des soldats allemands hautement motivés et qualifiés, et qu’ils partent ensuite en mission avec ces capacités, par exemple avec des forces russes, voire avec des mercenaires. […] Et la question se pose alors de savoir si cela peut être compatible avec nos valeurs, surtout si nous devons ensuite assister à des atrocités comme à Moura », a en effet affirmé Mme Lambrecht.
À l’issue d’un Conseil ayant réuni les chefs de la diplomatie des États membres de l’UE, le 11 avril, le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangère et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé que l’arrêt de « certains formations » assurées par EUTM Mali et EUCAP Sahel Mali, destinées respectivement aux FAMa et à la Garde nationale malienne. « Les évènements noys y forcent malheureusement. Il n’y a pas de garanties suffisantes de la part des autorités [maliennes] de transition sur la non-interférence de la ‘célèbre’ compagnie Wagner », a-t-il justifié.
« Le Sahel continue à être une priorité. On n’abandonne pas le Sahel, au contraire. On veut s’engager encore plus. Mais on ne peut pas rester au Mali. Ce n’est pas possible. On ne peut pas prendre le risque d’être complices de choses qu’on pourrait beaucoup regretter », a insisté M. Borrell.
Cependant, a-t-il précisé, « on va la poursuivre les formations sur les lois de la guerre, car il faut que les militaires sachent que la guerre a des lois et des règles du jeu ».
Par ailleurs, M. Borrell s’est interrogé sur l’avenir de la MINUSMA à laquelle plusieurs États membres de l’UE contribuent. D’autant plus que l’Allemagne, qui avait pris l’engagement de lui fournir cinq hélicoptères de transport lourd CH-53G avant le départ de la chancelière Merkel, s’interroge sur le maintien de sa participation. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, doit se rendre au Mali pour « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » avant de décider d’un éventuel retrait de la Bundeswehr.
« La question est de savoir comment la Minusma va pouvoir continuer à travailler. Si c’est pour rester […] dans des casernes, ce n’est pas nécessaire de rester », a ainsi estimé le chef de la diplomatie européenne. Actuellement, dix-huit pays membres de l’UE participent à la MINUSMA. Mais c’est à eux qu’il revient de décider de leur contribution… pas à l’UE.
Photo : EUTM Mali
L'Humanité
Derniers avertissements
TribuneDominique-Jacques Roth Psychanalyste et auteur
Cinquante ans après les mises en garde des rapports Meadows et Forrester, le monde est en quelque sorte sommé de choisir entre la vie et le suicide. Quand une pensée qui se veut rationnelle asservit alors qu’elle croit libérer, réagissant si peu à un mode de développement menaçant l’ensemble des espèces, il importe d’en saisir les raisons à la racine. Le retour de la guerre en Europe ne devrait pas masquer sous un épais brouillard les premiers avertissements relatifs aux dangers environnementaux liés à une croissance sans butée datant du début des années 1970, auxquels s’est rajoutée la paupérisation délibérée de tous les services publics soumis à l’autorité des marchés. Les travaux du Giec et de la plateforme sur la biodiversité (IPBES) nous informent que, au lieu d’être résolues, les difficultés empirent. Les élites appliquent les poncifs de l’idéologie néolibérale de manière de plus en plus autoritaire, soignant les indices plutôt que le bien commun.
Choisir la vie versus un lent suicide supposerait une attitude plus prudente vis-à-vis des sciences et de la pensée computationnelle. L’adage « on n’arrête pas le progrès » exige notre soumission à un mode d’élaboration auquel la science ne saurait se soustraire, qui, excluant la volonté et brimant notre liberté, signale au contraire la forme réelle de notre servitude. La dépendance aveugle vis-à-vis de toutes les trouvailles issues de la boîte de Pandore scientifique, technique et marchande est le signe d’une dégénérescence catastrophique. L’imaginaire d’une logique « quantophrène » selon laquelle toujours plus de données, de machines et de profits seraient salvateurs aboutit à l’illusion d’une maîtrise impossible. David Hilbert rejetait la locution latine « ignoramus et ignorabimus » (« nous ne savons pas et nous ne saurons jamais »). Gödel s’en est départi, mais sur la tombe de Hilbert à Göttingen est gravé : « Nous devons savoir, nous saurons. » Marie Curie ne savait pas ce qu’elle allait trouver en engageant ses recherches. La loi de Gabor s’appliquant, le radium, à l’origine de la radiographie médicale, a aussi permis la mise au point de la bombe H et l’équilibre de la terreur. Mais dans l’épisode ukrainien, force est de constater que même la dissuasion nucléaire ne fonctionne plus quand un tyran prêt à tout se joue de l’impuissance occidentale.
Il s’agit donc de rendre à la conscience ce qui nous conditionne sur un mode sinon inconscient, du moins implicite. Sans l’existence de l’arme ultime, il eût été possible de conjoindre les luttes pour neutraliser l’agresseur. Pourrions-nous ne pas succomber à l’assujettissement d’une pensée qui, loin d’être seulement volontaire, nous asservit à une forme de développement illusoire pour ne pas céder sur l’essentiel célébré par le poète Virgile : la beauté du monde et le soin porté au vivant.
BiodiversitéGiec France24 - World
Nicaragua: Swimming lessons help would-be migrants cross the Rio Grande
Issued on: 13/04/2022 - 18:06
Sam BALL
Free swimming lessons are being offered to would-be migrants in Esteli, Nicaragua, to help them make the perilous journey to the United States where they will most likely have to cross the dangerous waters of the Rio Grande. Each year dozens of people drown in the river hoping to reach a better life north of the border.
France24 - Monde
RD Congo : en Ituri, la "psychose totale" après de nouvelles attaques des ADF
Publié le : 14/04/2022 - 18:28Modifié le : 14/04/2022 - 18:30
Maëva Poulet
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Plus d’une trentaine de personnes ont été tuées dans des attaques dimanche 10 et lundi 11 avril en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo. Des images montrent des corps étendus sur le bord d’une route près de la ville de Komanda, des maisons incendiées et des centaines de villageois fuyant l’insécurité. Ces attaques ont été menées par des rebelles islamistes d’origine ougandaise - connus sous le nom de Forces démocratiques alliées (ADF) - qui ont prêté allégeance à l’organisation État islamique (EI). Nos Observateurs craignent que les violences asphyxient économiquement la région.
Les corps sans vie d’une dizaine de personnes ont été découverts lundi 11 avril sur le bord d’une route dans le village de Mangusu, à cinq kilomètres de Komanda, dans la province de l’Ituri. Des vidéos ainsi que des photos, parvenues à notre rédaction et publiées sur les réseaux sociaux, révèlent l’horreur de la scène : certains de ces villageois ont été attaqués à l’arme blanche et ont des cordes autour de la taille. Un homme a encore une machette plantée dans le dos.
Selon le baromètre sécuritaire du Kivu, un groupe de chercheurs présents dans les zones de conflits dans l’est de la RD Congo, ce sont au moins 18 civils qui ont été assassinés lundi 11 avril à Mangusu. Neuf personnes ont également été tuées dans la localité de Shauri Moya la vieille, dimanche 10 avril, et quatre personnes ont été retrouvées mortes près d’un pont, selon un représentant de la Croix-Rouge locale.
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Cette série d’attaques a été revendiquée lundi 11 avril par la cellule de communication de l’organisation État islamique (EI), comme le signale sur Twitter Wassim Nasr, journaliste à France 24 et spécialiste des mouvements jihadistes. L’EI affirme avoir tué dix civils à Mangusu ainsi qu'un militaire, et avoir incendié des "échoppes tenues par des chrétiens". Dans son communiqué, l’organisation détaille un total de neuf attaques menées contre des chrétiens entre vendredi 8 et lundi 11 avril à Komanda et dans plusieurs villages de l’Ituri ainsi que près de Beni, dans la province voisine du Nord-Kivu.
#RDC #Congo l’#EI revendique depuis vendredi dernier 9 attaques entre #Beni & l’#Ituri visant les forces armées et les chrétiens. Dont une dans une localité frontalière avec l’#Ouganda. Les maisons des chrétiens qui brûlent dans une des localités de l’Ituri. pic.twitter.com/uhXzLqIjwv
April 11, 2022"On a vu les rebelles débarquer sur le pont Ituri"
Patrick (pseudonyme), qui travaille dans le secteur forestier près de Komanda, a été témoin de l’incursion des rebelles au niveau du pont Ituri le 11 avril et a vu les corps gisant le long de la route à Mangusu.
Lundi, vers 8 heures du matin, j’ai pris la route depuis le village où je travaille, vers Komanda. Pour rejoindre Komanda, je dois traverser le pont Ituri. C’est là que j’ai pu voir de nombreux déplacés venant dans notre direction. On entendait des coups de feu. On a appris que des rebelles avaient attaqué Mangusu [village situé derrière le pont, NDLR]. On a attendu et vers 10 heures, on a vu les rebelles débarquer sur le pont Ituri. Chacun a pris la fuite. On a entendu des coups de feu. Des maisonnettes ont été brûlées, pour effrayer les gens, au niveau du pont Ituri. Les FARDC [Forces armées de la République démocratique du Congo, NDLR] n’étaient pas là. Nous avons fait demi-tour.
Les rebelles ont semé le désordre pendant près d’une heure au niveau du pont Ituri. Puis ils ont pris une autre route, accessible seulement à pied, et ils ont disparu dans les forêts. Aux alentours de 14 heures, on a repris la route pour Komanda. C’est là qu’on a vu les corps à Mangusu. C’était simplement de paisibles citoyens.
Des images diffusées par l'EI au niveau du pont Ituri
Des images de propagande diffusées par l’EI montrent des rebelles sur le pont traversant la rivière Ituri, sur la route reliant Mambasa à Komanda. C’est sur cette route et près de ce pont que se trouvait notre Observateur Patrick, qui a confirmé à notre rédaction que les images de l’organisation (voir ci-dessous) ont bien été prises sur le pont Ituri et dans les villages à proximité.
L’unique @obretix aka the wizard a trouvé le pont pic.twitter.com/QH1Q8PtgoV
April 11, 2022Dans l’est de la RDC, l’EI a constitué une partie de sa branche en Afrique centrale (ISCAP) grâce à l’allégeance prêtée à son organisation en 2019 par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé islamiste d’origine ougandaise.
Les ADF commettent depuis 2014 des exactions d’une extrême violence sur des civils congolais, principalement dans le Nord-Kivu. Cette province et celle de l’Ituri sont placées depuis mai 2021 sous état de siège, une mesure exceptionnelle qui donne plein pouvoir aux militaires et vise à mettre fin à l'activité des groupes armés. La lutte contre les ADF s'est encore intensifiée avec le lancement d'une opération militaire conjointe ougando-congolaise fin novembre 2021. Mais l'insécurité continue de régner.
"C’est la politique de l’envahissement : faire peur aux autochtones et les pousser à laisser leur milieu par force"
Marc (pseudonyme), qui travaille également sur l’axe Mambasa - Komanda, a envoyé à la rédaction des Observateurs de France 24 des images des villages dévastés lundi 11 avril. Il s’inquiète pour l’approvisionnement de la ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, situé à un peu plus de 70 km au nord de Komanda :
Les attaques augmentent dans l’Ituri et la population vit dans une psychose totale. Il y a eu un peu d’accalmie en janvier et février, mais ça revient. Dans la zone élargie autour de Komanda, les attaques des ADF durent depuis 2020 et elles avaient lieu surtout en périphérie. À Komanda même, les attaques ont commencé vraiment entre septembre et décembre 2021.
La montée en puissance de ces attaques semble être liée aux opérations militaires pour les repousser de Beni (Nord-Kivu). Les ADF semblent donc se déverser chez nous, en Ituri. On ne voit pas encore l’effectivité de la mutualisation entre les deux armées, congolaise et ougandaise. Dans la zone de Komanda, il y a seulement les FARDC qui opèrent.
"La population des champs se déplace et les villageois ne peuvent plus travailler"
En novembre et décembre, les attaques ont touché l’axe Beni-Komanda et la population a vidé cette zone. Or, c’était un axe important pour ravitailler la ville de Bunia en produits champêtres et forestiers comme le bois de chauffe et le charbon. La route Mambasa-Komanda est alors devenue l’axe principal de ravitaillement de Bunia. Mais après les dernières attaques, la population des champs se déplace et les villageois ne peuvent plus se donner à leurs activités champêtres.
Peut-être les ADF veulent-ils couper la ville de Bunia de ses axes d’approvisionnement ? Ce que je comprends de ces attaques, c’est la politique de l’envahissement : faire peur aux autochtones et les pousser à laisser leur milieu par force.
Les ADF, apparues en Ouganda en 1995, sont aujourd’hui considérées comme le groupe armé le plus meurtrier de l’est de la République démocratique du Congo. Depuis 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’EI, et les ADF renouvellent régulièrement, vidéo à l'appui, leur allégeance à l’organisation.
#RDC #Congo allégeances au nouveau calife de l’#EI, le commandant qui s’exprime présente comme Abou Abdel Rahman al-Mouhajir est probablement #Baluku pic.twitter.com/GDx67SDfng
April 1, 2022Au mois de mars, 52 personnes avaient déjà été tuées dans des attaques attribuées aux ADF contre plusieurs villages de l'Ituri. Le 25 décembre 2021, à Beni, dans le Nord-Kivu, un kamikaze a fait exploser sa bombe dans un restaurant où plus d’une trentaine de personnes célébraient Noël, six sont mortes.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : RD Congo : nouvel attentat à Beni, où les habitants vivent "la peur au ventre"
Le bilan de l’ensemble des attaques de ce groupe, qui opère généralement dans des zones peu accessibles et des forêts denses, est toutefois difficile à obtenir. Selon le bureau des droits de l’homme des Nations Unies, entre janvier 2019 et juin 2020, 1 066 civils ont été tués dans le Nord-Kivu et l’Ituri. L'épiscopat congolais estime qu'au moins 6 000 personnes ont été tuées depuis 2013.
>> LIRE SUR LES OBSERVATEURS : Après la revendication d’une attaque près de Béni, que sait-on du groupe État islamique en RD Congo ?
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La chute de l’URSS continue de hanter la Chine
La diffusion aux futurs cadres du Parti communiste chinois d’un documentaire sur la fin de l’Union soviétique montre combien Pékin craint les « dangers extérieurs ».
Analyse. Hasard du calendrier ? Deux jours avant le début de l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, le Parti communiste chinois postait discrètement en ligne, le 22 février, un long documentaire – cent une minutes – sur les raisons de la chute de l’Union soviétique. Intitulé Nihilisme historique et désintégration de l’Union soviétique, ce film était diffusé depuis plusieurs mois lors de sessions de formation des cadres du parti, un peu partout en Chine, avant d’être mis en ligne. Alors que l’Occident tente d’éviter la constitution d’un axe Moscou-Pékin sur l’Ukraine, ce documentaire confirme, au contraire, la proximité idéologique entre Xi Jinping et Vladimir Poutine ainsi que la vision obsidionale des élites chinoises, qui ne cessent de se protéger contre les « dangers extérieurs ».
Guerre en Ukraine en direct : 5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, selon l’ONUSelon ce documentaire, les malheurs de l’URSS remontent à loin. A 1956 exactement, avec la publication, en juin, par le New York Times du rapport secret que Nikita Khrouchtchev, premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS, de 1953 à 1964), avait révélé le 25 février, lors du XXe congrès du PCUS, et dans lequel il critiquait les crimes de son prédécesseur, Joseph Staline.
L’Allemagne s’interroge sur la responsabilité d’Angela Merkel dans l’escalade agressive de Vladimir PoutineCe faisant, « Khrouchtchev a allumé le feu du nihilisme », c’est-à-dire alimenté les remises en cause de l’histoire officielle, explique le documentaire. Ce rapport, « faux à 90 % », selon un historien russe s’exprimant dans le film, est, en effet, pain béni pour la CIA. Certes, selon le film, Staline a commis des erreurs mais c’est une « calomnie » de dire qu’il a déclenché la seconde guerre mondiale avec Hitler. Khrouchtchev a, lui-même, beaucoup de sang russe sur les mains, mais comme il a détruit les archives concernant ses crimes, ceux-ci ne sont pas connus. Toujours est-il que la publication de ce rapport introduit le ver dans le fruit et provoque une crise à l’intérieur du PCUS dont celui-ci ne se remettra jamais totalement.
« Combat idéologique »
D’autant plus que l’Occident dépense beaucoup d’argent et ne manque pas de relais pour discréditer l’URSS. Un exemple parmi d’autres, aux yeux de Pékin : l’attribution du prix Nobel de littérature à Boris Pasternak, en 1958, pour son roman Le Docteur Jivago, interdit en URSS jusqu’en 1985. Des décennies plus tard, l’auteur de L’Archipel du goulag, Alexandre Soljenitsyne « déformera la réalité » en dénonçant le système carcéral soviétique « sous la direction des forces occidentales ». Pourtant, l’économie ne va pas mal, affirme le film. Entre 1950 et 1982, l’industrie russe se développe même plus rapidement que dans les pays occidentaux.
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France24 - World
Elon Musk launches $43 billion hostile takeover bid for Twitter
Issued on: 14/04/2022 - 13:58
NEWS WIRES
Tesla chief Elon Musk has launched a hostile takeover bid for Twitter, offering to buy 100 percent of its stock and take it private, according to a stock exchange filing.
Musk offered $54.20 a share, which values the social media firm at $43.4 billion, in a filing dated Wednesday April 13 with the Securities and Exchange Commission.
Musk's latest move towards Twitter comes just days after he turned down a seat on the board following his acquisition of a 9.2 percent stake in the microblogging platform.
"I invested in Twitter as I believe in its potential to be the platform for free speech around the globe, and I believe free speech is a societal imperative for a functioning democracy," Musk said in his filing.
"However, since making my investment I now realize the company will neither thrive nor serve this societal imperative in its current form," he said.
"Twitter needs to be transformed as a private company. As a result, I am offering to buy 100% of Twitter for $54.20 per share in cash, a 54% premium over the day before I began investing in Twitter."
Musk, Twitter's biggest shareholder, said his "offer is my best and final offer" and he would reconsider his position as a shareholder if it was rejected.
"Twitter has extraordinary potential. I will unlock it," he said.
Currently the world's richest man and with more than 80 million followers on the microblogging platform, Musk last week disclosed a purchase of 73.5 million shares – or 9.2 percent – of Twitter's common stock. His announcement sent Twitter shares soaring more than 25 percent.
He was offered a seat on the board but turned it down at the weekend.
Musk's move comes after he tweeted Saturday asking whether the social media network was "dying" and to call out users such as singer Justin Bieber, who are highly followed but rarely post.
"Most of these 'top' accounts tweet rarely and post very little content," the Tesla boss wrote, captioning a list of the 10 profiles with the most followers – which includes himself at number eight, with 81 million followers.
"Is Twitter dying?" he asked.
In other weekend tweets, Musk posted joke polls on whether to drop the "w" from Twitter's name and on converting its San Francisco headquarters to a homeless shelter "since no one shows up anyway."
He also suggested removing ads, Twitter's main source of revenue.
The billionaire tech entrepreneur is a frequent Twitter user, regularly mixing in inflammatory and controversial statements about issues or other public figures with remarks that are whimsical or business-focused.
He has also sparred repeatedly with federal securities regulators, who cracked down on his social media use after a purported effort to take Tesla private in 2018 fell apart.
(AFP)
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Tesla chief Elon Musk no longer joining Twitter board, platform’s CEO says
TECH 24
Memelord-in-chief: Why Elon Musk could usher in major changes for Twitter
Elon Musk named Time magazine's person of the year
L'Humanité
La chute de Marioupol, un tournant
ActuUkraine. La conquête par les forces pro-russes de ce port stratégique, défendu par le bataillon Azov, s’est faite au prix de la destruction de la ville. Sa prise totale constituerait une victoire symbolique de taille pour le Kremlin.
Marc de Miramon Pour mesurer l’importance tant symbolique que stratégique représentée par Marioupol, il suffit d’observer les images de ce qui subsiste de cette ville portuaire située sur les rives de la mer d’Azov, à la jonction du Donbass et des territoires côtiers jouxtant la péninsule de Crimée.
Détruite à près de 90 %, ses paysages désolés rappellent les ruines de la ville d’Alep, ou encore ceux de Raqqa ou de Mossoul ravagés après des semaines de combats urbains. Scellé depuis une quinzaine de jours, son sort n’en était pas pour autant jeté, voulaient croire les autorités de Kiev.
Les principales forces militaires défendant encore la ville, issues du sulfureux bataillon Azov, s’étaient retranchées dans l’immense complexe d’Azovstal, l’un des plus grands d’Europe. « Comment se représenter (cette) zone industrielle ? C’est une ville dans la ville, et il y a plusieurs niveaux souterrains datant de la période soviétique. Ce n’est pas possible de bombarder d’en haut, il faut nettoyer sous terre. Cela prendra du temps », expliquait le 7 avril Édouard Bassourine, représentant des forces séparatistes de Donetsk.
Pour mater la cité et cette place forte où subsisteraient encore quelques centaines de combattants, l’armée russe n’a pas lésiné sur les moyens, appuyée par les forces séparatistes du Donbass et les bataillons tchétchènes dépêchés par le despotique président Ramzan Kadyrov.
1 026 militaires ukrainiens auraient déposé les armes
Quarante jours de bombardements intensifs et un encerclement total ont fini par avoir raison de la plupart des combattants ukrainiens réfugiés dans la zone d’Azovstal, qui jouxte le port de Marioupol. Quelque « 1 026 militaires ukrainiens de la 36e brigade d’infanterie de marine ont volontairement déposé les armes et se sont rendus », selon le ministère russe de la Défense, dans la soirée du 13 avril.
Avant le début du conflit, Marioupol comptait plus de 430 000 habitants, et constituait la principale zone portuaire en mer d’Azov, débouché essentiel pour les exportations, dont les différents fleuves et canaux connectent la mer Blanche, la mer Baltique, la mer Caspienne et surtout la mer Noire.
L’importance du site explique l’envoi assumé par Kiev du bataillon Azov pour le défendre, peu importe la réputation de ses combattants arborant pour certains des emblèmes néonazis. « Il est l’un des nombreux bataillons nationaux. Eh bien, ils sont ce qu’ils sont », expliquait début avril le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, sur la chaîne états-unienne Fox News : « Ils ont défendu notre pays. Mais ensuite, ils sont tous devenus membres de l’armée ukrainienne. Azov n’est plus un groupe indépendant », ajoutait-il.
L’imminence de la bataille pour le contrôle du Donbass
Vladimir Poutine ne manquera pas de brandir cette victoire annoncée comme le symbole de la « dénazification » de l’Ukraine, alors que se profile la cruciale bataille pour le contrôle du Donbass, lui-même en guerre civile depuis 2014. Plusieurs dizaines de milliers de soldats ukrainiens sont massés aux portes de ce territoire majoritairement contrôlé par des combattants locaux pro-russes, et qui entendent faire sécession pour adhérer à terme à la Fédération de Russie.
Alors que la guerre, à rebours de la campagne éclair envisagée par les stratèges russes, promet de s’étirer encore de longues semaines, l’inquiétude ne cesse de grandir sur ses conséquences prévisibles, bien au-delà de la zone de conflit. « La hausse des prix alimentaires pourrait avoir des effets considérables » et provoquer des troubles sociaux et humanitaires dans les pays les plus pauvres au Moyen-Orient et en Afrique, s’alarme la Banque mondiale dans un rapport publié jeudi, alors que la Russie et l’Ukraine figurent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales et d’engrais nécessaires à l’agriculture, lesquels transitaient entre autres, avant que le conflit n’éclate, par la zone portuaire de Marioupol.
Les tensions sur les marchés des matières premières sont également palpables partout en Europe, à l’image des réactions provoquées par la perspective de voir la Finlande ou la Suède adhérer à l’Otan. « Les frontières de l’Alliance (atlantique – NDLR) avec la Russie feraient plus que doubler. Et ces frontières, il faudra les défendre », a prévenu Dmitri Medvedev, ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité de Russie. « Dans ce cas, ajoute-t-il, il ne pourra plus être question d’une Baltique non nucléaire », évoquant aussi des déploiements d’infanterie et des systèmes antiaériens dans le nord-ouest de la Russie, ainsi que des forces navales dans le golfe de Finlande.
Guerre en UkrainemarioupolRussie Le Figaro
«J'ai l'impression d'entretenir un système malsain» : la culpabilité du shopping, un mal à la mode
Mitia BernetelPour elles, le shopping est devenu trop coupable pour être un plaisir. Scrupules, gêne et même honte, autant de symptômes ressentis par ces consommatrices qui considèrent désormais la mode comme une industrie nocive. Une pathologie incurable ?
Des placards qui débordent sans qu’on ne sache même plus exactement de quoi, des accusations d'exploitation humaine dans des usines de prêt-à-porter, des dizaines de rapports alarmistes qui mettent en cause la mode dans le dérèglement climatique… Voici le terreau anxiogène de «Köpskam», littéralement : «la honte d’acheter». Mis en lumière par le cabinet de conseil suédois HUI Research, ce concept traduit un malaise de plus en plus répandu chez les consommateurs, pris au piège entre leurs envies et besoins et leur prise de conscience morale. Comment ce mal est-il né et peut-on en guérir ? Chronique d’un changement de mentalité.
La goutte d’eau qui fait déborder le placard
En mai 2019, Marine, 28 ans, rentre d’un long voyage à travers l'Amérique latine. Six mois durant lesquels cette responsable dans une agence de voyages a concentré tous ses biens dans un sac à dos. Fidèle à son rituel qui suit chacune de ses itinérances, elle s’apprête à acheter une paire de Van’s en souvenir. Mais cette fois, au passage en caisse, elle fait un constat qui la glace : cette paire, elle la possède déjà. «Je me suis dit : c’est ridicule, je n’en ai même pas besoin» se souvient-elle. Elle repose les baskets, rentre, et décide de vider ses placards.
Même constat pour Delphine, 43 ans, qui pendant des années effectuait des virées shopping mensuelles, avant d’être envahie par une sensation de trop-plein : «Tu te rends compte que tu es noyée, tu ne sais plus ce que tu as et tu portes toujours la même chose. Et puis, ce n’est pas si “pas cher” que ça, des vêtements que tu achètes pour ne pas les porter». Créatrice de contenu engagée sur Instagram, elle accompagne à présent sa communauté vers une consommation plus responsable. Plus de 70 000 abonnés, souvent perdus et submergés par ces nouvelles problématiques éthiques.
Douloureux shopping
Lorsqu’elles ne parlent pas de déclic et d’excès, les dégoûtées du shopping parlent de prise de conscience morale, écologique, mais surtout sociale. Pour Dinah Sultan, styliste tendances au cabinet de prospection Peclers, la récente mise en cause des marques dans la traite des Ouïgours a catalysé ce phénomène : «Là, on a touché à quelque chose de très grave : l’esclavage et le génocide.» Coup de grâce pour l’industrie textile, le sentiment est universel et fait réagir même les moins radicaux. «Lorsque je vois des reportages qui mettent en lumière de la maltraitance, j’arrête tout de suite d’acheter.» témoigne Isabelle, Cannetanne de 60 ans qui ne se considère pourtant pas comme une consommatrice engagée.
« À titre personnel, j'ai toujours de la culpabilité à entretenir un système malsain. »
Chez certaines, la culpabilité est telle qu'elle entraîne un rejet total de la consommation. «Depuis des années, je n'achète presque plus de vêtements, encore moins de vêtements neufs, et je me sens toujours coupable» admet Aurélie. Cette responsable étude et RSE confesse avoir récemment ressenti un tel malaise après un passage en caisse qu’elle a fini par donner et revendre son embarrassant butin. «À titre personnel, j’ai toujours de la culpabilité à entretenir un système malsain.» confesse également Dinah Sultan. Autrefois synonyme d'acte de plaisir et de satisfaction, le shopping est assimilé à un faux pas, un écart immoral.
Les causes de ce retournement de situation sont multiples. Ces dernières années, les modèles économiques basés sur la mondialisation et la fast fashion ont inondé le monde de vêtements à bas coût et répondant à une envie immédiate. En décorrélant l'achat du besoin, ils ont en partie rendu les consommateurs coupables d'une boulimie de vêtements. En face, une forme d'idéologie écologiste militante active en masse ces leviers de culpabilité grâce à la diffusion de rapports et de campagnes choc, instrumentalisant la conscience du client pour arriver à ses fins de décroissance. Deux mécanismes qui s'opposent, mais reposent tous deux sur une manipulation psychologique du consommateur. Coupable idéal, ce dernier porte une responsabilité qui n'est finalement peut-être pas totalement la sienne. Mais alors, ne pourra-t-il plus jamais trouver de plaisir à s'acheter des vêtements ?
Soigner le mal par le bien
Ce nouveau phénomène est évidemment un sujet qui alarme les acteurs du milieu. Procédés de réassurance et course à la certification sont actionnés pour rétablir la confiance mais aussi le plaisir des clients. Matières bio, labels «made in France», prises de paroles sur des valeurs positives... La communication des marques est à présent majoritairement tournée vers l’éco-conscience. «Les équipes qui composent ces marques réfléchissent comme ça elles-mêmes, et se sentent aussi coupables de ne pas changer leurs pratiques aussi vite qu’elles le voudraient, assure Dinah Sultan du cabinet de tendance Peclers. Mais elles se heurtent à des années de pratiques autour de la mondialisation.»
« Pendant des années, on a été coupés des circuits de production. Il ne faut pas négliger la part de tentation. »
Sur son compte Instagram, Delphine plaide, elle, pour la déculpabilisation : «Pendant des années, on a été coupés des circuits de production, rappelle-t-elle. Il ne faut pas négliger la part de tentation.» Pointer la surconsommation plutôt que d'accabler la consommation, réfléchir à la durée de vie du vêtement (peut-il être réutilisé, revendu ?) et tout simplement à la nature de son achat comme le met en lumière la méthode Bisou : autant de mécaniques de pensée qui soignent la fièvre acheteuse tant redoutée. Une intellectualisation inédite de l'acte d'achat de mode. À la fois la cause et le remède de ce mal du shopping, la course à l'information met au monde une génération d'acheteurs affûtés.
La quête de l’étiquette
Ainsi, l’achat d'une pièce éco-responsable, validé par une enquête et/ou une introspection profonde, donne lieu à une nouvelle fierté. L’ère des réseaux sociaux démocratise les petits créateurs et valorise les pièces pointues, facteur de différenciation. Les jeunes générations, elles, deviennent des experts ès seconde main et chassent LA pièce à avoir. De même, les partisans de l’essentialisme prêchent pour une «to-do du bon goût» garnie des «bons» essentiels durables qui font autorité. Autant de pratiques qui touchent leurs limites dans les grandes tailles, les petits budgets et simplement le manque de temps. «La sobriété, il faut pouvoir se l’offrir» conclut Dinah Sultan.
Corps moulé, cheveux mouillés, talons aiguilles : Angèle s'empare de la silhouette du moment
La chanteuse se risque aux découpes graphiques et à la coupe seconde peau dans sa dernière série photo.
Après Marie Kondo, la méthode Bisou : cette astuce qui nous aide à faire le ménage dans nos placards
Avant d'acheter et de risquer le pas de trop vers la surconsommation, une étape simple : la réflexion. Aidée de cinq questions, elle devient très efficace.
Les photos de l'anniversaire «en famille» de Tina Kunakey, 25 ans, avec Vincent Cassel et sa fille Deva
Le mannequin a fêté son anniversaire entouré de son mari, son frère et sa belle-fille. Des photos de la soirée ont été publiées sur son compte Instagram, le 10 avril.
Le Monde
Au programme du vendredi 15 avril
Live animé par Marie Pouzadoux et Julien Lemaignen
Un direct quotidien. A l’occasion de l’élection présidentielle et des législatives, Le Monde tient un direct quotidien pour suivre ces deux campagnes et leurs nombreux rebondissements. Suivi des déplacements et des prises de parole des candidats, analyse de leurs propositions, tchats avec des journalistes du Monde et des spécialistes…
Conférence de presse. Le secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, tient une conférence de presse à Paris, cinq jours après le premier tour et l’occasion électorale manquée du candidat écologiste, Yannick Jadot (4,63 %). La France insoumise, arrivée en tête des scrutins à gauche, a adressé jeudi une lettre à EELV pour une alliance lors des élections législatives de juin.
Le sud. Au lendemain de son meeting à Avignon, Marine Le Pen se rend sur le marché de Pertuis (Vaucluse) dans la matinée. Sur l’ensemble du département et dans la région PACA, la candidate du Rassemblement national a récolté plus de voix que Jean-Luc Mélenchon.
Notre-Dame. Emmanuel Macron inspecte à 16 h 30, en tant que président de la République, le chantier de Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l’incendie de la cathédrale. Pour le président candidat, ce sera aussi l’occasion de montrer le travail entrepris à l’aune de sa promesse, lancée comme un défi juste après l’incendie, de reconstruire le monument en cinq ans – les délais ne seront pas tenus, mais une première messe dans la nef reste prévue pour le 16 avril 2024.
Nos articles pour approfondir
Les essentiels de la campagne
L'Humanité
Le cri d’alarme du secrétaire général de l’ONU
ActuSelon la note d’orientation politique présentée par Antonio Guterres, 1,7 milliard de personnes – plus de 20 % de la population mondiale – pourraient basculer dans la pauvreté, le dénuement et la faim.
Nadjib TouaibiaLe tableau est sombre qui caractérise le monde dans le contexte de la guerre en Ukraine, aux nombreuses conséquences sur les pays vulnérables. « Nous sommes maintenant confrontés à une tempête parfaite qui menace de dévaster les économies des pays en développement », a résumé le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lors de la présentation, mercredi, de la première note politique du Groupe mondial de réponse à la crise sur l’alimentation, l’énergie et la finance (GCRG), constitué pour mesurer les effets de l’invasion de l’Ukraine par la Russie ainsi que les impacts persistants de la pandémie de Covid. Mis en place le 14 mars, cet organisme a pour objectif de veiller à une collaboration entre les gouvernements des pays riches et d’éclairer les actions à mener dans l’urgence par des analyses et des recommandations. Il s’agit, plus concrètement, d’impulser et de coordonner les aides pour éviter les catastrophes qui s’annoncent.
Le contenu du rapport présenté est particulièrement alarmant. La guerre en cours pourrait faire basculer jusqu’à 1,7 milliard de personnes – plus d’un cinquième de l’humanité – dans la pauvreté, le dénuement et la faim. Le danger réside dans la mise en péril d’une source alimentaire vitale pour des populations qui survivent déjà dans l’insécurité alimentaire : les céréales. La grande majorité des pays entraînés dans ce chaos – dont 45 pays africains – sont fortement dépendants de l’Ukraine et de la Russie, lesquelles fournissent 30 % du blé et de l’orge du monde, un cinquième du maïs et plus de la moitié de l’huile de tournesol.
Réformer le système financier international
La flambée des prix constitue l’autre facteur dévastateur à très court terme. « Il existe une corrélation directe entre la hausse des prix des denrées alimentaires et l’instabilité sociale et politique. Notre monde ne peut pas se le permettre. Nous devons agir maintenant », insiste le secrétaire général de l’ONU. Et de rappeler que, depuis le début de l’année, les prix du blé et du maïs ont augmenté de 30 %, tandis que le baril de pétrole a fait un bond de 50 % l’an dernier et que les prix du gaz et des engrais ont plus que doublé.
Comment éviter l’effondrement prévisible de pays vulnérables à tous points de vue, écrasés par la dette, exposés à l’inflation et aux spéculations boursières, ébranlés par la pandémie ? Il faut « sortir les pays en développement du gouffre financier », insiste Antonio Guterres. Le rapport appelle les institutions financières à aider les gouvernements à investir en faveur des plus démunis. Il plaide pour une réforme majeure du système financier international. L’ONU n’en parle pas, mais l’effacement des dettes écrasantes inhérentes à l’échange inégal serait sûrement la voie la plus indiquée, un premier pas vers un partage des richesses à l’échelle planétaire. Mais encore faut-il d’abord assurer le financement des opérations humanitaires. Le Programme alimentaire mondial aurait un besoin urgent de 8 milliards de dollars pour soutenir ses opérations au Yémen, au Tchad et au Niger. La triste réalité.
Guerre en UkrainealimentationOnuantonio guterres France24 - Monde
Présidentielle 2022 à J-10 : Emmanuel Macron au Havre, Marine Le Pen à Avignon
Publié le : 14/04/2022 - 20:41
Raphaël KAHANE
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Achren VERDIAN
Achren VERDIAN
À dix jours du second tour de la présidentielle en France, la campagne s'intensifie. Emmanuel Macron a réalisé un déplacement au Havre sur le thème de l'écologie, tandis que Marine Le Pen a tenu son premier grand meeting de l'entre-deux-tours à Avignon. Ils ont tous les deux le même objectif : tendre la main aux électeurs de gauche. Également dans cette émission, la chronique de Jamal Boudouma sur les résultats du premier tour de la présidentielle vus du Maghreb et du Liban.
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ENTRETIENPrésidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
Élysée 2022Présidentielle : Emmanuel Macron parle écologie au Havre, Marine Le Pen en meeting à Avignon
ÉLYSÉE 2022
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
France24 - Monde
Cinéma : un film d’animation ougandais bientôt sur Disney+
Publié le : 14/04/2022 - 17:29Modifié le : 15/04/2022 - 15:15
Laura MOUSSET
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Fin 2022, la plateforme Disney+ va diffuser "Kizazi Moto: Generation Fire", une série de courts-métrages animés réalisée en collaboration avec une dizaine de créateurs africains. Ces films d'animation de science-fiction s'inspirent d’histoires et de cultures africaines. Raymond Malinga, réalisateur ougandais, qui a conçu le tout premier film d'animation de son pays pour Disney, souhaite que son travail montre les côtés positifs de l'Afrique et élargisse la diversité dans l'industrie du film.
L'Humanité
« La menace d’une guerre nucléaire en Europe »
ChroniqueFrancis WurtzLa manchette frappe d’autant plus qu’elle n’est pas le fait d’un journal à sensation mais le choix d’un mensuel respectable : « le Monde diplomatique », qui publie sous ce titre un article, au demeurant fort pertinent. De fait, le mot le plus tabou du vocabulaire stratégique est tombé à plusieurs reprises depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. La première fois, lorsque le Kremlin a fait connaître sa décision de rehausser le niveau d’alerte des forces nucléaires du pays ; puis quand le ministre français des Affaires étrangères a cru bon de rappeler, sur TF1, que « l’Otan est aussi une alliance nucléaire » ; enfin, dans la réponse dangereusement sibylline du porte-parole de Poutine à la question d’une journaliste de CNN sur le risque d’un recours aux armes nucléaires en liaison avec la guerre en Ukraine : « S’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, souligna Dmitri Peskov, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine… »
« Je pense que c’est du bluff », trancha Volodymyr Zelensky, en multipliant les pressions – jusqu’au sein du Congrès américain – en faveur de mesures induisant une implication directe de l’Otan dans le conflit ukrainien, comme l’envoi d’avions de combat ou la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine. « Ne vous racontez pas d’histoire : quoique vous disiez, ça s’appelle la Troisième Guerre mondiale, O.-K. ? » avait précédemment mis en garde Joe Biden, aussitôt taxé de faiblesse par des cercles plus soucieux du leadership américain que de solidarité avec le peuple ukrainien.
Naturellement, les images insoutenables de corps déchiquetés, de quartiers dévastés, de personnes écrasées de douleur et de souffrances en provenance, jour après jour, des lieux de combat peuvent être vues comme autant d’arguments en faveur d’un engagement militaire toujours plus décisif des forces occidentales. Et pourtant : céder à ces pressions, fussent-elles guidées exclusivement par un esprit de solidarité pleinement légitime envers un peuple martyr, risquerait de faire basculer cette guerre atroce dans un abîme insondable.
Ces circonstances dramatiques mettent en lumière plusieurs enjeux bien connus mais passablement négligés en temps de paix. D’abord, l’extrême dangerosité d’une sécurité internationale fondée sur l’arme nucléaire : la tendance à la banalisation des armes nucléaires dites « tactiques » et, par voie de conséquence, l’acceptation de l’idée d’y recourir en cas de situation critique sur le terrain décuplent les périls intrinsèquement liés à cet arsenal diabolique. Qui sait où commence, aux yeux de Poutine, dans le contexte actuel, une « menace existentielle » ? Ensuite, l’effrayante fragilité d’un pouvoir concentré entre les mains d’un seul homme, placé à la tête d’une puissance nucléaire, à l’Ouest comme à l’Est : à cet égard, l’appel de Volodymyr Zelensky « aux meilleurs instincts du président » Biden, si souvent pris en flagrant délit de dérapage sur la base de ses émotions dans des situations particulières, fait peur. Enfin, le poids de certains médias et réseaux sociaux dans la promotion de courants d’opinion faisant plus appel aux réflexes qu’à la réflexion. « Une nouvelle façon de penser est essentielle si l’humanité veut vivre », écrivit Einstein après l’avènement de l’ère nucléaire. Plus d’un demi-siècle plus tard, c’est plus vrai que jamais.
la chronique de francis wurtzGuerre en Ukrainearmes nucléaires France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
L'Humanité
Génome humain : les 8% qui changent tout
EntretienIl y a 20 ans, 92% du génome humain était décodé. Un consortium de plus de cent scientifiques vient de réussir à compléter les 8% restants, établissant ainsi la carte la plus complète à ce jour du génome humain. Une avancée génétique importante. Leurs travaux font l’objet de huit publications et commentaires dans une série d'articles publiés le 31 mars dans diverses revues dont Science. Explications avec le pionnier français de l’exploration du génome humain, Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, directeur de recherche au CNRS et ancien directeur du Genoscope - Centre national de séquençage à Évry, rattaché au Commissariat à l'énergie atomique
Anna Musso
En tant que pionnier, biologiste et généticien, quel regard portez-vous sur ces nouveaux travaux qui permettent d’accéder au premier séquençage complet d’un génome humain ?
Un monde sépare ce qu'on peut faire aujourd'hui de ce qui se faisait il y a 20 ans et même plus récemment. Il y a 20 ans nous considérions ceci comme du détail, c'était avant tout de l'ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n'est pas tout à fait le cas. Mais la portée de ceci reste difficile à estimer et beaucoup des choses vues étaient attendues. D'une manière générale ces 200 millions de bases supplémentaires, vont faire l'objet de commentaires nombreux et alimenter toutes sortes d'hypothèses et de spéculations. Ce travail qui est un véritable tour de force expérimental et informatique permet de répondre à certaines questions qui sont à l'origine du projet mais il va générer encore plus de questions et d'interrogations. Ce qui est toujours excitant en science.
Quelles sont ces technologies qui ont pu faciliter sa mise à nu ?
Nous entrons dans les technologies de séquençage de 3ème génération qui permettent de lire des séquences sur des longueurs considérables 10000 à 20000 bases, voire plus, même si ces séquences comportent beaucoup d'erreurs. Une même séquence peut être lue de très nombreuses fois et donc les erreurs qui sont surtout aléatoires d'une lecture à l'autre peuvent être corrigées. Les corrections reposent sur des méthodes purement informatiques qui analysent et comparent les séquences lues. Une fois lues, il faut assembler les fragments les uns aux autres. Ce qui dans le cas de répétitions est pratiquement impossible, à moins de pouvoir couvrir (lire) de très grands fragments, ce que permettent ces nouvelles méthodes de séquençage. Ces nouveaux procédés de séquençage sont aussi accompagnés de développement logiciels très importants pour assembler des séquences très semblables.
En outre les cellules normales contiennent deux copies de génomes (Un de la mère l'autre du père) ce qui complique beaucoup l'assemblage surtout des séquences de nature répétée. Les auteurs ont recouru à un môle hydatiforme, une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l'embryon. Les cellules ne contiennent alors qu'une copie de génome provenant d'un seul parent. Il n'y aura donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l'autre parent.
En quoi est-ce important de décoder un génome humain entier ?
Ces régions répétées qui représentent globalement 8% d'un génome n'étaient pas connues en détail. On sait cependant depuis longtemps qu'il y a en gros 3 sortes de régions constituées de répétions à la queue leu leu sur de très longues portions. Il s'agit 1) des extrémités des chromosomes, les télomères, 2) des centromères qui jouent un rôle crucial dans la séparation des chromosomes lors de la division des cellules, 3) de grandes portions qui portent de très nombreuses copies des gènes des ARN ribosomiques (rARN) qui constituent l'ossature des ribosomes. Les ribosomes sont les machineries qui fabriquent les protéines dans les cellules. On avait aussi remarqué que ces régions répétées pouvaient renfermer des gènes codant des protéines, mais personne ne savait combien. Quand vous ne connaissez une île que par son contour et un arbre qui dépasse l'horizon, vous ne pouvez pas vous empêcher d'aller voir ce que renferme cette île. Ici c'est pareil, les gens voulaient savoir avec précision ce que représentent ces 8% mal connus, c'est la curiosité avant tout. Ainsi, sur 200 millions de bases séquencées et replacées sur un génome on dénombre plusieurs milliers de gènes divers représentant une vingtaine de catégories. Ces diverses catégories étaient connues, mais maintenant on sait où se trouvent tous ces éléments. On a aussi trouvé environ 150 gènes codant des protéines. Ce sont en général aussi des copies de gènes présents ailleurs dans le génome. Mais on ne sait pratiquement rien sur l'expression de ces nouvelles copies. Comme elles sont redondantes et donc possiblement superflues, elles pourraient évoluer rapidement et à terme coder pour de nouvelles fonctions – pure hypothèse à ce stade. Une autre raison importante de séquencer la totalité, était de pouvoir disposer d'une nouvelle référence. La référence utilisée jusqu'à présent est proche de la version publiée par le consortium international public en 2004 qui comprenait encore plusieurs centaines de "trous" de taille mal estimée, version qui était occasionnellement mise à jour. Maintenant on va disposer d'une nouvelle référence beaucoup plus détaillée. On va changer d'étalon. Mais cet étalon est une séquence particulière. Toutes les autres séquences humaines, de toutes origines, comportent des variations nombreuses, c'est la biodiversité de l'humanité. A ce stade on ne peut pas dire s'il sera important de séquencer systématiquement en entier les génomes des individus. De toute manière les techniques de 2ème génération, qu'on utilise pour séquencer les génomes produisent les données, mais les résultats étaient difficiles à exploiter. L'utilisation du nouvel étalon va faciliter cette exploitation. On a cependant l'impression que l'information contenue dans ces 200 millions de bases additionnelles n'est pas primordiale sur le plan médical à ce stade de nos connaissances. Cependant des zones très limitées des 8% pourraient être ciblées pour répondre à des questions très spécifique.
Quelles sont les prochaines étapes en matière de génomique humaine ?
De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l'éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8%. Il y a aussi une importante variabilité dans ces 8% et même sur le plan quantitatif : 8% est une moyenne avec de fortes variations individuelles. On va bien sûr essayer de savoir s'il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et en particulier des pathologies associées. Les hypothèses ne manquent pas. On voudra, bien sûr, aussi comparer les différentes populations humaines, et voir ce qui se passe chez les autres mammifères, le reste du monde vivant. Une fois de plus la biodiversité est au rendez-vous.
France24 - Monde
Alba Gaïa Bellugi, nouveau visage du cinéma français
Publié le : 15/04/2022 - 16:20
Louise DUPONT
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Sonia PATRICELLI
Son visage s'affiche de plus en plus sur nos écrans. À 27 ans, Alba Gaïa Bellugi est l'une des révélations de ces dernières années dans les cinémas français. Fille de comédiens, elle tourne depuis son enfance. Repérée dans la série "Manon 20 ans", elle est ensuite dirigée par François Ozon, Alain Resnais ou encore le duo Toledano-Nakache. Louise Dupont rencontre la jeune comédienne, qui a récemment décroché un rôle de premier plan dans le thriller "Inexorable" où elle donne la réplique à un certain… Benoît Poelvoorde.
Le Figaro
Présidentielle 2022: le plan d'Emmanuel Macron pour gagner
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ENQUÊTE - Comme en 2017, Emmanuel Macron affrontera Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Mais si l'affiche est la même, la situation politique a changé.
Carl MeeusUn président sortant, dont le mandat a été marqué par des crises mondiales, arrive en tête à l'issue du premier tour de scrutin, face à un adversaire qui se représente pour la troisième fois à l'élection présidentielle et incarne un changement radical. Les deux candidats ne sont séparés que de quelques centaines de milliers de voix ! Ce scénario, quasiment identique à celui de 2022, s'est déjà produit. En 1981. Quand Valéry Giscard d'Estaing, au sortir de son septennat, marqué par les deux crises pétrolières, affronte au second tour François Mitterrand. La revanche de 1974.
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Quarante et un ans plus tard, ce scénario peut-il aboutir au même résultat pour le second tour ? En 1981, on avait assisté à la victoire de l'opposant, grâce à une mobilisation de son camp, au rejet du président sortant et à une augmentation de la participation (de 81,1 % à 85,8 % entre les deux tours) ? Pour Jean-Pierre Raffarin, qui a connu cette époque, « on retrouve le même climat. 2022 ressemble à 1981 ». La comparaison a d'ailleurs souvent été faite entre Emmanuel Macron et Valéry Giscard d'Estaing. Élus tous les deux très jeunes, essayant de recomposer le paysage politique, mais affrontant des crises qui ont entraîné un changement de climat dans la société (chocs pétroliers pour VGE, épidémie de Covid et guerre en Ukraine pour Macron).
«2022 ressemble à 1981»
Alors, certes, Marine Le Pen n'est pas François Mitterrand et Emmanuel Macron n'est pas Valéry Giscard d'Estaing ! Là où, en 1980, le président demandait à son premier ministre, Raymond Barre, de préparer un plan de rigueur, Emmanuel Macron a prolongé le « quoi qu'il en coûte » mis en place pendant l'épidémie de Covid. Là où François Mitterrand s'appuyait sur une force politique, le Parti socialiste, qui avait remporté les élections locales, notamment municipales, en 1977, Marine Le Pen a très peu de relais locaux. Là où François Mitterrand incarnait la gauche de gouvernement, Marine Le Pen peine à se débarrasser de l'étiquette d'extrême droite. Mais la candidate du Rassemblement national a su élargir son socle électoral, lisser son image personnelle, profiter des suffrages d'une grande partie d'électeurs qui veulent sanctionner Emmanuel Macron, et s'emparer assez tôt dans la campagne du premier sujet de préoccupation des Français : le pouvoir d'achat.
À cet égard, l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin en est convaincu : « Cette campagne se jouera sur la proximité. » Emmanuel Macron a totalement intégré cette donnée. Dès lundi, il était dans le Nord, notamment à Denain, la ville la plus pauvre de France, qui a mis son adversaire largement en tête dimanche dernier : 41,7 % des voix, devant Jean-Luc Mélenchon, 28,6 %. Lui-même n'a obtenu que 14,7 % des suffrages dans une ville où l'abstention est montée à 37 %. Denain 2022 efface La Rotonde 2017, cette brasserie chic du quartier Montparnasse à Paris, où Emmanuel Macron avait fêté sa qualification au second tour avec ses équipes et quelques invités de marque. Une soirée qui avait fait polémique dans l'entre-deux-tours. Pas de faux pas cette fois-ci avec la visite dans le Nord au milieu des catégories populaires. « Marine Le Pen est allée là où elle a fait son meilleur score, dans l'Yonne. Emmanuel Macron est allé là où il a fait son moins bon score, dans le Nord. C'est elle qui fait une campagne en chaussons », pointe Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.
35 % des Français juge Emmanuel Macron proche de leurs préoccupations : Marine Le Pen est à 60 %
Le candidat sait qu'il doit mobiliser ces électeurs pour l'emporter le 24 avril. « Il faut aller chercher l'électorat inquiet de l'avenir, estime Élisabeth Borne, ministre du Travail. Le président qui protège les Français les plus vulnérables, c'est Emmanuel Macron. » « Pensez à la France du bas », l'a interpellé un habitant. « J'y pense, c'est pour ça que je suis ici », a répondu Emmanuel Macron, bien décidé à multiplier ce type de déplacement où il est à son aise, n'hésitant pas à passer du temps avec les électeurs, recueillir leurs doléances, tenter de les convaincre, quitte à prendre du retard sur son emploi du temps. « Ce qui manque à Emmanuel Macron, c'est d'avoir une tête d'électeur, explique un élu. Il doit ressembler à tout le monde. Il faut le montrer au milieu d'un groupe en train d'écouter, et non en surplomb en train de délivrer son message. »
D'autant que les enquêtes d'opinion ont montré que sur ce sujet de la proximité, il accusait un déficit important sur Marine Le Pen. Une étude de l'Ifop a indiqué que 35 % des Français jugeaient Emmanuel Macron proche de leurs préoccupations, quand ils étaient 60 % à créditer Marine Le Pen sur ce point ! Il devenait donc impératif pour le président de la République de corriger ce problème. « On savait que la campagne serait compliquée, avoue un de ses lieutenants. Les Français cherchaient à le voir sur un pied d'égalité avec les autres candidats. » Or, tout au long de la campagne de premier tour, Emmanuel Macron, en dehors de l'émission de TF1, n'a jamais été vu avec les autres candidats, refusant les débats ou les autres formats télévisés, et il a limité le nombre de ses déplacements.
Certes, la contrainte internationale, avec la guerre en Ukraine, a pu limiter ses marges de manœuvre. Un de ses proches reconnaît que jusqu'à la semaine précédant le premier tour, il n'avait pas de visibilité de plus de vingt-quatre heures sur son agenda ! « Il n'a plus de temps, regrette l'un de ceux qui l'accompagnent depuis le précédent scrutin. En 2017, je me souviens qu'on s'était arrêtés deux heures au Courtepaille avant son meeting de Besançon pour le préparer. À Marseille, on avait pu parler la veille du meeting. Aujourd'hui, le temps nous manque à tous. » Gabriel Attal a calculé qu'il n'avait pu faire qu'un seul média dans les quinze derniers jours avant le premier tour, à cause de l'égalité de temps de parole ! Difficile, dans ce temps réduit, de faire valoir ses arguments. Depuis dimanche, il enchaîne deux à trois médias par jour.
La digue républicaine inefficace
« Je suis un tactile et un besogneux », a coutume de dire Emmanuel Macron, qui, au soir du premier tour, sait qu'il n'a que quinze jours pour changer d'image et éviter que la campagne de l'entre-deux-tours se transforme en un référendum contre lui. D'autant que la mise en garde contre le péril fasciste ne marche plus. La digue républicaine n'a plus son efficacité de 2002, quand Jacques Chirac était élu avec plus de 82 % des voix face à Jean-Marie Le Pen. Déjà en 2017, elle s'est largement fissurée. Emmanuel Macron recueillait 66 % des suffrages face à Marine Le Pen. Et cette fois-ci, les sondages d'intentions de vote prévoient un écart très faible, quand il n'est pas dans la marge d'erreur. « L'argument contre le péril fasciste est difficile à utiliser si les gens n'y croient pas », estime un proche d'Emmanuel Macron. Ceux qui ont vécu la campagne de 1981 se rappellent encore l'argument de l'arrivée des chars russes à Paris en cas de victoire de François Mitterrand grâce aux voix communistes. Avec un effet totalement nul sur le résultat du 10 mai ! « C'est intéressant, mais ce n'est pas le moment de refaire l'histoire de l'extrême droite, juge Élisabeth Borne. Il faut parler aux Français qui se sentent vulnérables. »
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« Le “tout sauf Macron” peut être le premier responsable de sa défaite », s'inquiétait, à la veille du premier tour, un élu. Nombre de responsables politiques sont soucieux du niveau de détestation qui pèse sur lui ! « Ce qui déclenche la haine, c'est son comportement, analyse un élu. Il est vu comme le représentant de l'élite. Il incarne la réussite, le talent… » De quoi susciter la jalousie, la méfiance, l'aigreur. Comme le disait Camus : « L'air de la réussite, quand il est porté d'une certaine manière, rendrait un âne enragé. » « Il faut apaiser la haine, baisser les tensions », exhorte un responsable politique.
«Projet contre projet»
C'est la raison pour laquelle Emmanuel Macron compte s'appuyer sur son projet et dénoncer celui de son adversaire. « Il faut mettre à nu les projets », estime Stanislas Guerini, le patron des marcheurs. « L'enjeu, c'est de montrer la cohérence du projet qui a été trop caricaturé, explique Élisabeth Borne. Et il faut débusquer Marine Le Pen, montrer que son projet est flou et qu'il va appauvrir le pays, et donc les Français. » « Projet contre projet, valeurs contre valeurs », résume Gabriel Attal, pour qui il faut montrer « les réalités d'extrême droite qui demeurent, et mettre en avant ce qu'on veut faire ». Il a débattu avec le patron du RN, Jordan Bardella et a pu voir les angles d'attaque les plus efficaces. « Il a été démuni quand il a fallu expliquer le financement du programme. J'ai posé trois fois la question ! Sur l'Europe, il se sent obligé de dire qu'ils veulent rester, mais c'est un projet de sortie de l'Union européenne que Marine Le Pen propose. »
Les programmes sont totalement aux antipodes l'un de l'autre. Sur les retraites, notamment. Report à 65 ans pour Macron, 62 ans pour Le Pen avec 40 annuités de cotisations. Mais justement, sur ce point, elle est plus proche du programme de Jean-Luc Mélenchon que lui. Or, l'un des enjeux du 24 avril, outre la mobilisation des abstentionnistes du premier tour et des électeurs de droite, sera le comportement des électeurs du leader de La France insoumise. Lesquels, en début de semaine, prévoyaient majoritairement de s'abstenir (41 % selon l'Ifop), quand 39 % envisageaient de voter pour Emmanuel Macron et 20 % pour Marine Le Pen.
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Emmanuel Macron, lundi, a commencé à faire évoluer son projet de réforme des retraites. Les 65 ans ne sont « plus un dogme » et la concertation pourra prendre du temps. Cela sera-t-il suffisant pour convaincre un électorat de gauche ? Certains estiment qu'il est inutile de faire des concessions à un électorat radicalisé qui trouvera que ce n'est de toute façon jamais assez ! Le risque est de décourager un électorat de droite, sensible sur cette question des réformes. Heureusement, Nicolas Sarkozy a annoncé sur les réseaux sociaux son intention de voter pour Emmanuel Macron « parce que je crois qu'il a l'expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais ».
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« On a un problème de mobilisation du deuxième tour, reconnaît un stratège de la campagne Macron. Les électeurs RN commencent à croire à la victoire de leur candidate. Ils sont gagnants sur la mobilisation différentielle. L'enjeu mobilise plus les RN que nous. » En revanche, la corde sensible des libertés va être réactivée. « Le modèle de Mme Le Pen, c'est la Hongrie de Viktor Orbán. On voit ce que c'est… » dénonce Élisabeth Borne citant la liberté de la presse menacée, l'indépendance de la justice non respectée.
Les Leçons de Jacques Pilhan
Fin politique – vendredi dernier, il estimait devant un de ses proches son score entre 26 et 27 % –, Emmanuel Macron connaît sûrement les leçons de Jacques Pilhan, le conseiller de François Mitterrand, qui assurait : « Tout homme porte en lui six ou sept visages différents. L'art de la communication n'est pas de les montrer tous à la fois ou même de choisir celui qui serait le vrai. C'est de trouver le bon au moment juste. Car c'est toujours le plus efficace. » Gommer l'image du président des riches pour la remplacer par celle du président attentif et protecteur est l'enjeu principal des quelques jours qui le séparent du 24 avril.
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L'Humanité
Agriculture en Europe : face à la guerre en Ukraine, qu'est-ce qui doit changer ?
VidéoQuelles sont les répercussions de la guerre en Ukraine sur l’agriculture en Europe et comment les règles doivent changer pour faire face aux nouveaux défis mondiaux ? Au moment où l'Union européenne semble vouloir renforcer l'agriculture industrielle et son commerce, deux députés européens spécialisés dans les questions agricoles en débattent.
Avec Eric Andrieu (S et D) et Benoît Biteau (Verts-ALE). Animé par Jean-Jacques Régibier, journaliste.
Jean-Jacques Régibier L'Humanité
Samedi, ils marchent, dimanche, ils votent
ActuClimat Ce week-end, les soldats de la planète battent le pavé pour prévenir le prochain président : la bataille commence aujourd’hui dans la rue.
Emilio MesletMalgré leurs efforts, ils n’ont pas su peser sur un débat présidentiel monopolisé par le Covid, puis le conflit ukrainien. Au point qu’ils ont dû se débrouiller eux-mêmes, via la plateforme vidéo Twitch, pour que les candidats soient interrogés sur la crise environnementale. Maintenant, ils espèrent au moins peser pour que l’écologie compte dans le choix des électeurs au moment de voter, dimanche, alors que seulement un sur cinq assure qu’il s’agit d’un sujet déterminant.
C’est le sens de la « marche climat pour le futur » qui se tient samedi, à la veille du premier tour. Elle est organisée par les associations, syndicats et collectifs qui composent un mouvement climat bien décidé à reprendre le pavé dans 77 villes françaises pour montrer qu’il est « plus chaud que le climat » et appeler au vote . Fin février, une précédente mobilisation – la marche Look Up – avait réuni 80 000 personnes. Une performance qu’ils espèrent rééditer, puisqu’il n’est « jamais trop tard », assure la militante Stacy Algrain, pour « faire ce rappel » aux votants.
Car, quelques jours après la publication du troisième et ultime volet du sixième rapport du Giec qui donne au monde trois ans pour éviter le pire, les raisons de manifester sont légion. Les 306 organisations signataires de l’appel donnent même la liste : « Guerre en Ukraine, crise climatique et sanitaire, explosion des inégalités, montée des discours de haine, violences sexistes et de genre ». « À quelques jours de l’élection présidentielle, on veut nous faire croire que l’histoire est déjà écrite, ajoutent-elles. Mais il ne tient qu’à nous de l’écrire. » Un futur « désirable » qu’ils veulent laisser entrevoir en mêlant les revendications pour le climat, mais aussi d’autres luttes (féminisme, mal-logement, discrimination…), avec la présence, dans les cortèges, des collectifs #NousToutes et Justice pour Adama Traoré, ainsi que de la Fondation Abbé-Pierre. « C’est un moyen de dire qu’on n’a pas abandonné le collectif, c’est lui qui peut nous sauver. On a besoin de dire que les luttes sont liées », se réjouit Stacy Algrain.
« On doit se redonner l’espoir et de la force. Cette marche est l’occasion d’exprimer notre colère mais de façon joyeuse. Il s’agit de montrer la force de l’action collective pour inciter à ne pas rester seul devant l’urgence », insiste Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba. Pour autant, les militants ne sont pas dupes quant à l’avenir que la présidentielle a de grandes chances de leur réserver, avec un second tour probable entre les ennemis de la planète que sont Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Cette « marche climat pour le futur » est donc la fin d’un premier cycle lancé en 2018 et le début d’un nouveau qui se fixe pour objectif principal d’engager le rapport de forces, quel que soit le prochain locataire de l’Élysée : « Quoi qu’il arrive, nous resterons mobilisés, prévient Élodie Nace. Car, même si on croit dans le vote, on sait qu’il n’est pas le seul moyen de s’exprimer. On ne pourra pas se contenter, dans cette V e République, d’espérer des politiques ambitieuses. »
Climatmouvement socialPrésidentielle 2022alternatiba Le Figaro
Présidentielle 2022 : Macron propose de faire évoluer la conjugalisation de l'allocation adulte handicapé
Claire ConruytInvité sur France Info, le chef de l'État a répondu aux questions d'une femme en situation de handicap.
«Choisissez l'amour.» Sur France Info, face à une femme en situation de handicap inquiète de voir son allocation adulte handicapé prendre fin une fois mariée, Emmanuel Macron a annoncé une évolution de la mesure.
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«Je vais me marier dans quelques mois, je vais épouser l'homme de ma vie», a-t-elle expliqué au chef de l'État. «À ses yeux, je représente une femme très indépendante malgré ma grande dépendance. Demain, si je l'épouse, je vais devoir faire une croix sur mon allocation adulte handicapé de 900 euros dont j'ai besoin. Que me conseillez-vous ? Est-ce que je me marie et deviens un boulet qui, en plus d'être dépendante physiquement de mon mari, l'est financièrement, ou est-ce que je conserve ma dignité de femme et mon indépendance ?»
À cette question, Emmanuel Macron, après avoir félicité la jeune femme, a annoncé une mesure qui ne figure pas dans son programme. «Choisissez l'amour. On doit bouger sur ce point. Aujourd'hui, ce qui est vrai, c'est que le système fiscal et social est ainsi fait en France : ce qui est assez juste, c'est qu'on regarde votre situation familiale et donc, on regarde la capacité à contribuer du couple.» Avant de reconnaître : «Cela crée une situation aberrante pour les personnes en situation de handicap. Donc on va le bouger.»
Cela pourrait passer par une «déconjugalisation» de l'allocation aux adultes handicapés ou passer par la mise en place d'un «revenu qui n'est pas conditionné, qui permette d'accompagner mais qui n'est pas ce couperet qui est absurde», a conclu le président-candidat.
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Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
Regarder la vidéoRésultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéo«Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui» : en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
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Qu'est-ce qu'une vie de sans-papiers ? Entretien avec l’anthropologue Stefan Le Courant
EntretienDurant plus de six années, Stefan Le Courant a suivi les parcours de personnes en situation administrative irrégulière, parfois jusqu’à leur obtention de titres de séjour. Il a ainsi pu observer comment le risque incessant d’être arrêté, enfermé, expulsé pèse sur leurs comportements et façonne leur regard sur eux-mêmes. Dans « vivre sous la menace », il documente et analyse les effets les plus intimes et quotidiens de la politique migratoire sur ceux qui la subissent. Entretien.
Eugénie BarbezatComment est née l’idée de traiter cet aspect peu documenté de la vie des sans-papiers ?
Je faisais de l’assistance juridique en local de rétention avec la Cimade. La plupart des personnes que j’y rencontrais n’étaient pas expulsé. J’ai alors commencé à suivre le quotidien des sans-papiers au lendemain de leur enfermement et j’ai constaté que la menace constante d’être arrêté et le risque d’un retour forcé pesaient sur leur existence et avait des effets délétères. J’ai voulu décrire ces aspects moins connus de la vie des sans-papiers.
Pour un sans-papiers, être contrôlé peut avoir des conséquences dramatiques, lesquelles ?
D’abord, au moment même de l’arrestation, il y a la violence de se voir menotté, maltraité, que beaucoup vivent comme une humiliation. Ensuite, les jours d’enfermement entraînent un arrêt de travail qui doit être justifié auprès du patron. Donner la vraie raison de leur absence peut leur valoir d’être congédiés… Il faudrait alors « tout recommencer à zéro » à leur sortie, retrouver un emploi, des papiers d’emprunt pour pouvoir l’exercer, un logement si celui qu’ils habitent est désormais connu de la police, etc. Et l’expulsion marque une rupture brutale dans leur projet d’avenir, brise tous les efforts investies dans la migration.
Quels sont les comportements induits par cette menace ?
Dans l’espace public où la police est susceptible d’agir à tout moment, les sans-papiers doivent être en hypervigilants. Repérer les espaces de contrôles, choisir son itinéraire, son mode de transport, traquer des détails dévoilant une présence policière : les chaussures montantes qui pourraient être celle d’un policier en civil… Surtout, il faut savoir composer une apparence, avoir l’air détendu à la vue d’un uniforme.
Toutes les occasions de révéler sa situation administrative auprès de tiers qui sont à leurs yeux, des délateurs en puissance comporte un risque. Le problème se pose à chaque fois que l’identité est vérifiée : obtention d’une carte de transport, ouverture d’un compte en banque, d’une ligne téléphonique… La menace d’une arrestation plane même au sein des préfectures. Pour les sans-papiers, il y a ainsi une réelle ambivalence de l’État. Il est celui qui peut donner un titre de séjour et fera cesser la menace, mais il est aussi la source de la menace. La conséquence c’est qu’en tentant d’échapper tout contact avec l’administration, certains prolongent leur irrégularité.
Il faut aussi se méfier des voisins, des logeurs qui « ajusteront » les loyers en fonction de la situation administrative de leur locataire, d’un compatriote qui prête ses papiers pour l’obtention d’un travail et qui conserve les salaires du travailleur sans-papiers.
Quel est leur regard sur la politique migratoire de la France et comment s’y adaptent-ils ?
Même ceux pourraient légitimer leur présence en France pour des raisons de santé, d’asile, etc., préfèrent se présenter comme des travailleurs. Ils ont intégré l’idée qu’ils doivent jsutifier leur « utilité ». Ce qui va dans le sens des réformes légales de notre pays ces dernières années. Tous revendiquent le fait de ne toucher aucune allocation ou aide de l’État et de payer des impôts. En cela ils tentent de construire une image qui met à distance tous les préjugés négatifs portés sur les « clandestins » taxés par certains responsables politiques de fraudeurs ou de profiteurs.
Depuis plusieurs décennies, le discours et les lois vont dans le sens d’une logique de seuil et prônent l’idée que pour intégrer les étrangers présents sur le territoire, il faut limiter leur nombre. Cela instaure une concurrence entre les demandeurs de titres de séjour, qui n’incite ni à la solidarité ni à la circulation des informations entre eux. La quête des papiers se fait donc souvent individuellement même si certains, pour mettre toutes les chances de leur côté participent aussi à des grèves et des luttes collectives. Un de mes interlocuteurs a même déposé plusieurs demandes de régularisation, sous des statuts différents, avec des noms différents…
Comment composent-ils avec ces différentes identités ?
Pour le travail, ils empruntent souvent la carte de séjour d’un parent ou d’un ami. Il faut donc penser à bien répondre quand on les appelle par un nom qui n’est pas le leur et savoir quel document présenter à quelle administration…
Cohabite alors le plaisir d’expérimenter des identités multiples et le malheur de ne pas pouvoir être soi. Et aussi noter que le fait qu’une partie des personnes vivant en France n’ait pas de statut légal, transforme l’identité en une marchandise, monnayable.
Qui a intérêt à cette situation ?
Le fait d’avoir sur place une main-d’œuvre corvéable à merci et qui a peu de latitude pour protester est une forme de « délocalisation sur place ». C’est notamment le cas dans la restauration, l’hôtellerie, le nettoyage, la sécurité, l’agriculture ou le bâtiment.
Est-ce que les situations changent vraiment lors de l’obtention d’un titre de séjour ?
Sur le moment le soulagement est immense. Mais les espoirs fondés sur leur régularisation sont souvent déçus. Leurs conditions de travail et de logement ne changent pas radicalement. Et surtout la menace de l’expulsion fait place à celle du non-renouvellement. Pour celles et ceux qui ont été régularisés en tant que travailleurs, il faut refaire les démarches tous les ans, ne pas changer de secteur d’activité, ne pas être au chômage… Un de mes interloccuteurs m’a raconté que lors du renouvellement de son titre pluriannuel de séjour, en 2021, on ne lui en a accordé un pour seulement un an, parce qu’il n’avait pas assez travaillé durant l’année écoulée. Or, cet homme travaille dans un restaurant qui a été fermé durant des mois à cause du COVID…
Est-ce que la situation pourrait être pire encore en cas d’arrivée de l’extrême droite au pouvoir ?
Aujourd’hui, nous sommes encore dans un état de droit. Les sans-papiers ont la possibilité de déposer des recours contre les mesures prises à leur encontre. En sortant des traités internationaux qui protègent les étrangers le programme de l’extrême droite veut réduire ces possibilités de défense légales. Les chantages à la dénonciation pourraient proliférer et la menace serait alors démultipliée pour les sans-papiers et les personnes qui leur viennent en aide.
ImmigrationPrésidentielle 2022Marine Le Pensans-papiers Le Figaro
«L'application a pris le dessus sur ma vie personnelle» : quand les plateformes de coaching contrôlent notre quotidien
Emma ConfrereENQUÊTE - Sport, méditation, alimentation… Elles ont pris de plus en plus de place dans nos vies. Leurs rappels ponctuent nos journées, au risque, parfois, de nous mettre sous pression.
Une application pour méditer, une autre pour faire du sport, une nouvelle pour nous rappeler de boire de l'eau ou pour arrêter de fumer... Aujourd'hui, le smartphone est devenu un véritable coach de vie pour tous les aspects du quotidien. Pour susciter l'engouement des utilisateurs, ces plateformes reprennent un seul et même principe : la gamification.
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Derrière ce terme, se cachent des éléments repris aux jeux vidéo pour motiver les usagers. Par exemple, dès qu'une personne ajoute qu'elle a bu un verre d'eau dans l'application « Water Time », un personnage bleu en forme de goutte esquisse un sourire. Une fois l'objectif atteint, l'utilisateur remporte une médaille virtuelle. Même principe pour « Kwit », destinée à ceux qui souhaitent arrêter de fumer, qui affiche des images aux couleurs pastel et des messages d'encouragements : « vous êtes extraordinaire, continuez ainsi » ou « soyez fier(e) de vous ».
« Ces applications flattent l'ego parce qu'elles affichent des données personnalisées. On apprend à mieux se connaître avec des informations quantifiables, qui paraissent scientifiques », souligne la sociologue Catherine Lejealle. Par exemple, l'application Clue, permettant de prévoir ses règles, propose différents articles : « Comment soulager les crampes menstruelles », « Quel est le volume habituel des règles » ou encore les « moyens de contraception sans hormones ». Si certains sujets sont gratuits, il faut payer un abonnement de 40 euros par an pour pouvoir accéder à la majorité des articles. Pour Aline Nativel Id Hammou, psychologue, « il s'agit d'informations généralistes qui vont rassurer la personne. En réalité, il est possible de les trouver aussi sur Google, à condition de les rechercher dans les méandres d'Internet ».
«La perfection fait partie intégrante de notre société »
Problème : certaines personnes, seules face à leur écran, louent une grande importance aux conclusions apportées par ces plateformes. « Aujourd'hui, la notion de perfection fait partie intégrante de notre société. Il faut être performant et s'inscrire dans une compétitivité, même vis-à-vis de soi », explique la psychothérapeute Clara Falala-Séchet. Une spirale infernale qui peut s'avérer dangereuse pour les utilisateurs.
C'est ce qui est arrivé à Guénadi, consultant de 26 ans. Depuis trois ans, le jeune homme utilise deux applications : « Jefit » pour le sport et « Myfitnesspal » en tant que « carnet de bord nutritionnel ». « Cette dernière me permet de savoir combien je consomme de calories par jour, notamment les glucides et les protéines. Il suffit de flasher le code-barres d'un aliment pour avoir la description complète des macronutriments », précise Guénadi. Durant plusieurs semaines, il reconnaît « ne plus avoir profité de la nourriture » mais l'avoir vue «uniquement comme son carburant quotidien », en respectant les doses recommandées par Myfitnesspal. « L'application a clairement pris le dessus sur ma vie personnelle », déplore le consultant.
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Grâce à ses proches, il s'est rendu compte de son enfermement : « Aujourd'hui, j'arrive à faire la part des choses. Je continue de pratiquer du sport et de manger avec des objectifs qui me permettent de profiter et de m'ouvrir aux autres. » Selon Catherine Lejealle, le coaching digital doit garder un « rôle informatif et préventif. Il s'agit d'une aide d'accompagnement ou d'amusement, qui ne doit pas tomber dans la caricature ». « Et surtout ne pas se fier uniquement à l'application. Il est important de rencontrer des professionnels pour éviter les dérives », alerte Aline Nativel Id Hammou.
Le défi de l'assiduité
De plus en plus d'applications proposent donc des modèles hybrides. Élisabeth Dartigues, fondatrice de « Mon Coach Mobilité », a lancé son application l'année dernière pour aider les salariés à trouver un nouvel emploi. Elle a décidé de proposer, en plus de l'application, des ateliers collectifs en réel tous les quinze jours et un coaching individuel régulier. La créatrice ne souhaitait pas « une plateforme totalement digitale, où les personnes s'arrêtent au bout de quelques jours ».
C'est ce qu'il arrive généralement aux usagers, qui téléchargent les applications avant tout pour les tester. Christine, 57 ans, a par exemple téléchargé « Mon Petit Bambou » pour méditer. « C'est la curiosité qui m'a fait essayer mais je n'arrive pas à être assidue. Lorsque je suis chez moi, je réalise d'autres activités, comme la lecture ou la cuisine ». Aline Nativel Id Hammou recommande ainsi de tester ces applications une quinzaine de jours pour savoir si elles nous correspondent. « Et il ne faut pas hésiter à en télécharger plusieurs sur un même thème », conseille la psychologue. Selon elle, «il faut avoir une certaine forme de rigueur si l'on veut que ça fonctionne». En effet, passée la motivation du début, la volonté peut aussi rapidement s'émousser. Et c'est justement à ce défi que les développeurs veulent répondre en créant des applications de plus en plus ludiques. Avec parfois des effets pervers.
L'industrie française du jeu vidéo obtient la réforme de son crédit d'impôt
Pour le gouvernement français, le soutien au jeu vidéo en France et en Europe entre dans une stratégie de souveraineté technologique, alors que se profilent les métavers.
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Le géant compte devenir un acteur central dans la construction de cet univers virtuel et de son économie.
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Selon PwC, 61% d’entre elles tirent déjà profit de leurs investissements dans ces technologies complexes.
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À la Sorbonne, la jeunesse face au choix tronqué du second tour
ActuBlocus Depuis mercredi, des étudiants occupent plusieurs établissements, dont la fac parisienne, pour dire leur refus de l’alternative Macron-Le Pen. Beaucoup iront tout de même faire barrage à l’extrême droite le 24 avril.
Camille Bauer«L a colère des étudiants est légitime. Ils ont été sacrifiés et, leur seul avenir, c’est une politique ultralibérale ou l’extrême droite. Ils veulent débattre. Quand ils proclament “ni Macron ni Le Pen”, c’est une façon de réclamer autre chose, du positif. Qu’ils se mobilisent est plutôt porteur d’espoir », souligne Antoine Boulanger. Cet enseignant, représentant syndical de la CGT, est venu ce jeudi 14 avril se joindre à la grosse centaine de jeunes assemblés devant l’université de la Sorbonne.
« El pueblo unido, jamas sera vencido », entonne la foule, dont une partie s’est assise devant les barrières installées par la police, qui a tenté de repousser ceux qui s’étaient amassés aux abords du bâtiment. Aux fenêtres, se trouvent d’autres étudiants qui occupent les lieux depuis l’assemblée générale interfacs de mercredi. Cachée sous son masque, une jeune fille brandit depuis le toit un fumigène. Accrochée au mur, une banderole annonce « Jeunesse enragée ».
École normale supérieure, fac de Nanterre, campus de Sciences-Po à Nancy ou Paris… Le mouvement a gagné plusieurs établissements ces dernières heures. Et aussi suscité une réponse violente de l’extrême droite, dont certains militants ont débloqué, jeudi après-midi, Sciences-Po Paris. Il traduit le désarroi d’une jeunesse qui a largement voté pour Jean-Luc Mélenchon et voit son avenir mis à mal par le casting du second tour. « Soit on laisse passer l’extrême droite, soit on fait barrage et on vote pour Macron, qui va casser les services publics », résume Charlie (1), une étudiante en histoire aux lunettes octogonales. La casse de l’université est aussi invoquée.
L’écologie oubliée
« Macron a annoncé qu’il allait rendre la fac payante. C’est comme s’il crachait au visage des gens comme nous, qui viennent de milieux populaires, et qui ont une chance de s’en sortir grâce à ça», estime Rayan. « Comme s’il nous disait, “vous les pauvres, ne réfléchissez pas, allez faire des boulots précaires” », renchérit son copain Abou. L’ambiguïté d’Emmanuel Macron face à l’extrême droite est aussi mise en avant. « Est-ce que l’efficacité d’un vote barrage n’est pas contestable quand on voit comment ce pouvoir a contribué à légitimer les idées du RN ? » s’interroge Bastien. D’autres soulignent l’indigence des politiques écologistes des deux candidats.
Pour autant, il serait faux de dire que ces étudiants mobilisés ne font pas la différence entre les finalistes. « En fait, il y a un peu de tout parmi nous. Il y a du débat », explique Iman, une étudiante en histoire qui fulmine de ne pas pouvoir rentrer dans l’université, alors qu’une nouvelle AG était prévue dans la journée. Beaucoup affirment que malgré tout, ils iront, la mort dans l’âme, voter contre le RN. Mais après le choc des résultats, ils voudraient pouvoir en discuter et s’insurgent contre la fermeture de l’université par la police. Une action perçue comme un déni de démocratie qui les écœure et confirme la propension de la Macronie à user de la matraque contre toute forme de contestation.
Des dizaines de rassemblements sont prévus en France ce 16 avril pour dire « non » à l’extrême droite, à l’appel de nombreuses organisations et de syndicats, dont la Ligue des droits de l’homme, la CGT, le Syndicat de la magistrature, Attac ou la FCPE. Le mot d’ordre ? « Contre l’extrême droite et ses idées, pas de Marine Le Pen à l’Élysée. » À Paris, le cortège partira de la place de la Nation à 14 heures, en direction de République.
étudiantssorbonnePrésidentielle 2022 Le Figaro
Avec son navire amiral coulé, la Russie subit un camouflet en mer Noire
Nicolas BarotteRÉCIT - Le «Moskva» a coulé jeudi soir et ses marins ont été évacués.
Une humiliation: le navire amiral de la flotte russe en mer Noire a coulé, jeudi soir, causant un cuisant revers à l’armée. Les 500 hommes d’équipage du Moskva, l’un des trois croiseurs de la marine russe de la classe Slava, avaient dû être évacués du bâtiment en feu. Le ministère de la Défense à Moscou a indiqué que «le navire a perdu sa stabilité» durant son remorquage, alors qu’il s’éloignait d’Odessa. Mais le Kremlin n’a pas indiqué la cause de l’avarie: l’armée ukrainienne assure avoir touché le croiseur d’un tir de missile Neptune P360 et avoir ainsi fait exploser un stock de munitions à son bord.
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Si l’essentiel de la guerre se déroule à terre et se concentre désormais dans l’est de l’Ukraine, la dimension maritime du conflit n’est pas à négliger. La marine russe a déployé 30 bâtiments en mer Noire, dont huit capables de tirer des missiles Kalibr vers le territoire. Elle dispose de 20 bâtiments en Méditerranée, dont ses deux autres croiseurs. Cinq bâtiments sont équipés de Kalibr. En Méditerranée, les navires russes protègent les lignes d’approvisionnement et surveillent les Occidentaux, dont le porte-avions américain Truman, ou jusqu’à récemment le Charles-de-Gaulle . La mer Noire et, plus au nord, la mer d’Azov, sont sous contrôle russe. Le premier objectif est l’asphyxie économique de l’Ukraine.
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Une revanche
Les bâtiments russes en mer d’Azov et en mer Noire contribuent à pilonner l’Ukraine, y compris jusqu’au Donbass. Une opération de débarquement a aussi été menée à Berdiansk, au sud de Marioupol, avec quatre bâtiments amphibies. Le lieu avait été choisi pour ne rencontrer aucune résistance. Au large d’Odessa, les navires ont servi à «fixer» une partie de l’armée adverse, dans la crainte d’un débarquement. Celui-ci n’a pas eu lieu. Une opération aurait été trop risquée alors que les côtes ont été minées et que les troupes russes à terre ne progressaient pas. Avec ses canons de 130 mm, le Moskva était en mesure d’atteindre la côte. Avec ses missiles Vulkan antinavires, ses capacités de frappes sur le territoire étaient limitées. Il était surtout équipé de missiles de défense antiaérienne qui permettaient d’établir une bulle de protection à terre. Le Moskva était un bâtiment ancien, entré en service au début des années 1980.
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Des interrogations subsistent sur les causes de sa mise hors d’usage. Les missiles antinavires Neptune sont de fabrication ukrainienne récente. Ils sont un dérivé des Kh-35 russes. Les Américains ont-ils fourni une aide, notamment pour améliorer le guidage? D’une portée de moins de 300 km, les Neptune peuvent atteindre des cibles visibles à l’œil nu ou se trouvant au-delà de l’horizon. Dans ce cas une aide de désignation peut être nécessaire. Il est possible que les Ukrainiens aient utilisé un drone dans leur opération, au minimum pour servir de leurre. En neutralisant le Moskva, les Ukrainiens tiennent une revanche. En mer, ils n’avaient aucun moyen de défier la marine russe. Leur flotte avait été réduite quasiment au néant après l’annexion de la Crimée en 2014. C’est au Moskva que les soldats ukrainiens sur l’île aux Serpents avaient dit «d’aller se faire foutre» au début de la guerre.
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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'Humanité
Marine Le Pen et Vladimir Poutine, au nom de Dieu et du fric
ActuDepuis dix ans, Marine Le Pen a tissé des liens idéologiques et financiers avec le président russe, qu’elle considère comme un modèle politique.
Vadim KamenkaLe 24 mars 2017, à Moscou : une photographie immortalise la rencontre entre Marine Le Pen et Vladimir Poutine. Le cliché sera repris dans un tract de la candidate du Rassemblement national (RN) à la présidentielle, avant de finir au pilon après l’invasion militaire en Ukraine, le 24 février. Depuis, la députée du parti d’extrême droite a en effet senti le vent tourner. Elle s’est empressée de demander aux soutiens pro-Russes les plus visibles de son entourage, dont l’eurodéputé Thierry Mariani, de se faire plus discrets.
Ce mercredi, l’image a été exhumée par une opposante, immédiatement expulsée de la conférence de presse de Marine Le Pen consacrée à sa politique internationale. « Je suis totalement indépendante de tout lien, de toute puissance, de tout cabinet, de toute nationalité », s’est-elle défendue avant de préciser sa position vis-à-vis du président russe. « Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et réglée par un traité de paix, je me prononcerai en faveur de la mise en œuvre d’un rapprochement stratégique entre l’Otan et la Russie », a-t-elle expliqué.
Reçue en grande pompe par le président de la Douma
Les relations avec le président russe et son entourage remontent à plus de dix ans. Lors de sa prise du pouvoir au FN, en janvier 2011, Marine Le Pen a fait sienne l’idée de son père d’une « Union paneuropéenne des États souverains incluant la Russie et la Suisse ». Mais elle va surtout profiter de l’amitié entre son père et l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski pour se rapprocher du Kremlin. Et cela fonctionne parfaitement.
À l’occasion de son premier voyage officiel dans le pays, en juin 2013, elle est reçue en grande pompe par le président de la Douma, Sergueï Narychkine, et plusieurs proches du président russe : Dmitri Rogozine et Alexeï Pouchkov. Marine Le Pen, comme d’autres dirigeants ultranationalistes, voit alors en Vladimir Poutine un modèle. Elle affirme vouloir, avec les Russes, « combattre (…) l’effondrement culturel » de l’Europe. Ils s’entendent autour de valeurs « communes » comme l’opposition au mariage pour tous et l’héritage chrétien.
Cette idéologie épouse le virage du pouvoir russe à partir de 2012, qui se présente en défenseur des « valeurs conservatrices ». Vladimir Poutine l’a entériné dans la révision constitutionnelle de 2020, qui mentionne Dieu, la protection de la famille et le mariage comme « l’union d’un homme et d’une femme ».
Un précieux relais d’influence diplomatique pour le Kremlin
Le rapprochement du RN avec le Kremlin est aussi une affaire de gros sous. En 2014, la banque russe First Czech-Russian Bank va prêter 9 millions d’euros au parti pour financer son activité politique et ses campagnes électorales. À l’époque, la chose fait grand bruit. Le trésorier d’alors, Wallerand de Saint-Just,explique auprès de l’AFP : « Notre banque (habituelle -NDLR), comme la plupart des banques françaises et des banques européennes, refuse catégoriquement de prêter le moindre centime au FN. »
Aujourd’hui, les autorités russes scrutent avec intérêt le second tour de la présidentielle. Les liens avec Marine Le Pen constituent un précieux relais d’influence diplomatique. « Moscou a réussi à obtenir certaines avancées politiques grâce à son soutien aux partis illibéraux en Europe : ces derniers appuient les positions internationales de la Russie et se montrent toujours favorables au Kremlin lors des votes au Parlement européen », explique la chercheuse associée de l’Institut français des relations internationales (Ifri) Marlène Laruelle, dans sa note de 2021 sur le soft power russe. Même constat pour l’historien Nicolas Lebourg, qui, sur Mediapart, relève qu’à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée et le conflit dans le Donbass, les eurodéputés FN ont systématiquement voté « contre les résolutions opposées aux intérêts du Kremlin ».
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Un jour avec Denis Mukwege, Nobel de la paix contraint de vivre sous protection
Un jour avecIl est célèbre dans le monde entier pour son combat en faveur des femmes violées, ces corps « transformés en champs de bataille » que le gynécologue formé à Angers tente de réparer. Et obtenir, pour toutes les victimes des carnages perpétrés au Congo, justice et vérité.
Marc de Miramon Il a, le temps d’un passage à Paris, troqué sa blouse de chirurgien pour un élégant costume et reçoit chaleureusement quelques journalistes et représentants d’ONG dans un discret hôtel parisien. Denis Mukwege, 67 ans, vit en permanence sous protection depuis qu’il dénonce, avec le renfort et l’autorité de son prix Nobel de la paix décerné en 2018, les carnages incompréhensibles perpétrés en République démocratique du Congo.
Personne ne connaît avec certitude le bilan humain de la guerre qui ravage cet immense pays grand comme l’Europe occidentale. Un conflit qui a débuté en 1996, dans le sillage du génocide perpétré au Rwanda et de la chute du maréchal Mobutu, et qui n’a jamais véritablement cessé depuis.
Un massacre inoubliable
Choqué par les images qui parviennent d’Ukraine, où le gouvernement accuse la Russie d’avoir pris pour cible une maternité à Marioupol, il se souvient de ce premier massacre auquel il a réchappé de justesse, à l’hôpital de Lemera, où il était médecin directeur. Aux prémices de la guerre, des hommes en armes surgissent et massacrent le personnel soignant avant d’achever les malades dans leur lit.
« Comment peut-on faire une chose pareille ? La plupart de ces personnes avaient été opérées la veille et ne pouvaient même pas se lever. Les gens qui venaient dans mon hôpital pour se faire soigner me faisaient confiance. En quoi, en posant cette question de savoir qui est responsable de cette tuerie, serais-je manipulé ? » s’interroge-t-il.
Car Denis Mukwege veut mettre fin à l’impunité qui caractérise le pillage et les massacres du pays considéré comme le plus riche du monde, convoité pour ses minerais rares, son cuivre, son or, ses diamants, ses terres incroyablement fertiles.
Publiquement, James Kabarebe, qui fut ministre de la Défense du Rwanda de 2010 à 2018, a dénoncé le gynécologue comme un pantin « manipulé par des forces obscures » et l’a désigné comme un ennemi de son pays. Car Kigali combat avec férocité ceux qui comme Denis Mukwege tentent d’exhumer le rapport Mapping, publié en 2010 et qui dort depuis dans les tiroirs des Nations unies. Ses quelque 600 pages regorgent de tueries de masse, villageois sans défense massacrés à coups de marteau, de baïonnette, de fusil, de grenade ou de machette, femmes et enfants exterminés indistinctement.
« Abattoir à ciel ouvert »
Tous les pays impliqués dans cette « guerre mondiale africaine » y ont commis des crimes, mais les troupes rwandaises sont particulièrement ciblées. Ce sont elles qui ont encadré les troupes de Laurent-Désiré Kabila, un ex-guérillero « marxiste » reconverti dans les trafics, jusqu’à Kinshasa, transformant l’ex-Zaïre, selon l’expression d’Emma Bonino, alors commissaire européenne pour l’aide humanitaire d’urgence, en véritable « abattoir à ciel ouvert ».
Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches (...). Ces personnes veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier. »
Mais Denis Mukwege ne sait pas avec certitude qui en veut à sa vie. « Si c’était le cas, ça serait plus facile de me protéger. Ces tentatives de meurtre existent, j’ai perdu des proches, j’ai été attaqué chez moi, à mon bureau, sur la route », raconte le miraculé : « Ce sont des personnes qui veulent me faire taire simplement parce que je demande la justice. Mais elles n’arriveront pas à me faire plier, la justice ne se négocie pas. J’ai parlé du rapport Mapping aux Nations unies en septembre 2012, et j’ai été pris pour cible dès mon retour chez moi. Les assaillants avaient déjà pris mes enfants en otage. Puis ils se sont précipités dans ma voiture et m’ont obligé à sortir sous la menace d’une arme. Joseph, mon collaborateur qui m’accompagnait, a pris ma place et a été touché par plusieurs balles, une dans le flanc, une dans la tête, nous étions tous les deux couverts de sang. Ils m’ont laissé pour mort. »
Un film coup de poing
Le docteur prend ensuite la route du cinéma les 7 Parnassiens, où deux séances du film documentaire l’Empire du silence, du réalisateur belge Thierry Michel, doivent être projetées. Toujours en salle, ce film coup de poing raconte et illustre, avec des images et des paroles inédites, quelques-unes des pages imbibées de sang du rapport Mapping. Pour la première fois, les noms de certains des responsables de crimes que le rapport Mapping, pour des raisons diplomatiques, a gardés secrets sont dévoilés, à l’instar de celui de James Kabarebe…
À l’heure où les États-Unis de Joe Biden dénoncent un « génocide » perpétré par la Russie en Ukraine, Denis Mukwege fustige ce deux poids deux mesures, tout en refusant de comparer les souffrances. « Partout où elles existent, il faut se dire qu’elles ne doivent plus jamais se passer ailleurs. Et partout, nous devons les dénoncer avec toujours la même humanité. »
denis mukwegecongorwandaUn jour avec L'Humanité
Robert
BilletMaurice Ulrich« Décomposition », en titrant ainsi sa chronique hebdomadaire dans le quotidien de la droite, Luc Ferry ne cache pas son inquiétude. En lieu et place de la recomposition politique annoncée au début du quinquennat, la vérité apparaît tout autre et donc c’est à « une décomposition délétère » que nous assistons, qui nous installe « dans un paysage aussi inquiétant que peu enthousiasmant ». La France est déchirée comme jamais, les extrêmes représentent plus de 50 % de l’électorat, tandis que les partis du gouvernement sont « laminés », ce qui n’annonce rien de bon. Et donc du côté d’une droite « écartelée entre un centre mou et inefficace et un populisme dur », Marine Le Pen aura « un boulevard pour récupérer enfin les LR soucieux d’en finir avec l’échec ». Inquiétant en effet. Sinon, on croit bien que c’est le même Luc Ferry qui, en duo dimanche soir avec Daniel Cohn-Bendit sur une chaîne télé, accueillait un troisième intervenant. « Tiens, voilà Robert. » Ben oui, Robert Ménard, soutien indéfectible de Marine Le Pen. Robert, quoi !
le billet de Maurice Ulrich L'Humanité
En banlieue parisienne, le vote de barrage au RN n’est plus une évidence
ReportageLassés des politiques macronistes, des habitants de Saint-Ouen et de Gennevilliers hésitent à glisser dans les urnes un bulletin pour contrer l’extrême droite.
Naïm SakhiLoin du tumulte de l’entre-deux-tours, le calme règne, mardi, dans les travées du marché Ottino de Saint-Ouen. Dans cette commune administrée par le PS, comme dans la quasi-totalité de la Seine-Saint-Denis, la carte électorale du premier tour était rouge. « Un vote d’abord utile avec quand même de la conviction. Jean-Luc Mélenchon parvient à une synthèse entre le social et l’écologie », souligne Mathilde.
Pour le second tour, cette jeune maman, en congé maternité, n’aura pas la main qui tremble : « Ce sera Macron sans hésiter. Face à l’extrême droite, il n’y a pas de risque à prendre. » « Le Pen, c’est le racisme, la mise au ban de toutes les minorités et une proximité avec Poutine, poursuit-elle. Mais je comprends ceux qui n’ont pas envie de voter Macron. »
Du « dégoût » pour le duel annoncé
Maxime est de ceux-là. Assis à la terrasse d’un café, le dernier livre d’Olivier Norek à la main et un casque sur la tête, il appréhende avec « dégoût » le duel proposé au second tour. « Depuis 2002, on ne vote que par dépit. J’en ai marre », souligne cet électeur de l’Union populaire. Pour ce musicien de 38 ans, pas question de choisir, donc : « Je vais voter blanc. » Et d’ajouter : « Si encore Macron s’était contenté d’un programme libéral en préservant nos écoles ou nos hôpitaux… je serais allé faire barrage, mais maintenant, c’est trop tard. »
Maxime n’imagine pas une victoire de Marine Le Pen, les classes moyennes n’étant pas suffisamment « dans la merde », selon lui, « pour tomber dans les bras de l’extrême droite ». Un calcul incertain, au risque de voir appliquer en France des politiques antisyndicales, violentes et discriminatoires, sans oublier la préférence nationale ou l’interdiction du port du voile dans la rue ? « Je comprends les craintes, mais j’ai déjà voté deux fois contre. »
Nargess, elle, n’ira tout simplement pas voter dimanche 24 avril. Contrôleuse de gestion, elle renvoie dos à dos deux candidats adeptes « du rejet, de la stigmatisation, de la haine des musulmans ».
« Choisir entre la peste et le choléra »
Abdel ne sait pas s’il se rendra aux urnes pour le second tour. « Macron ou Le Pen, c’est choisir entre la peste et le choléra », tance cet électeur insoumis, habitant de Gennevilliers. Dans cette municipalité communiste des Hauts-de-Seine, Jean-Luc Mélenchon est également arrivé en tête, avec 61 % des suffrages. Un brin désenchanté, Khaller, 63 ans, a voté Macron. « Je ne suis pas fan », insiste-t-il en faisant son marché, mercredi, mais « c’était pour faire barrage à Le Pen, à Zemmour, parce que leurs idées, ce n’est pas possible ».
Ironie de cette campagne d’entre deux tours, la candidate du RN était ce jour-là en déplacement au port fluvial, auprès de « la France qui travaille ». Dans une cimenterie fabriquant du béton recyclé, la candidate d’extrême droite a dénoncé le « déni » du président sortant sur « le mur de l’inflation qui arrive ». « Ah bon, Marine Le Pen est ici, à Gennevilliers ? » s’étonne Rokhiya. Loin d’être convaincue par l’imposture sociale du RN, elle compte lui barrer la route, la mort dans l’âme, avec le sentiment de choisir « entre la moins mortelle de deux maladies qui tuent ».
Face à ce remake de 2017, Mathilde en veut « à la gauche, aux autres candidats comme à Jean-Luc Mélenchon, incapable de se tendre la main ». « La gauche fait peur. Elle continue à s’autodétruire plutôt que de combattre l’extrême droite », souligne Bastien, 23 ans. « Emmanuel Macron a fait le job sur les crises qu’il a eu à gérer et face à Poutine. Je veux voir ce que les deux mandats apporteront à ce pays », assure cet électeur de Saint-Ouen. Pour lui, la question du barrage contre l’extrême droite ne se pose pas. Pour autant, il conjure le président-candidat à « renoncer à sa réforme des retraites pour envoyer un message aux électeurs de gauche ».
Une mobilisation spontanée dans la rue
Fatalistes ou refusant de se faire à l’idée des conséquences d’une victoire de l’extrême droite, Maxime, le mélenchoniste, et Baptiste, le macroniste, misent sur une mobilisation spontanée dans la rue. « Qui sait, dos au mur, peut-être qu’un mouvement social et associatif verra le jour », assure le premier. « Si elle passe, il y aura sans doute une révolte des démocrates de tous bords », poursuit le second.
Une supputation, en guise de stratégie d’évitement, qui fait également son chemin sur les réseaux sociaux. Oubliant de fait que le meilleur moyen de combattre l’extrême droite au pouvoir étant… de l’empêcher d’y accéder. En 2017, dans ces deux villes, l’abstention avait augmenté de 5 points entre les deux tours de la présidentielle. Ceux qui s’étaient déplacés avaient voté à plus de 85 % contre Le Pen. Seront-ils aussi nombreux cette année ?
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Les résultats dans votre commune et votre département au 1er tour de l'élection présidentielle 2022
Les résultats du 1er tour
Trois minutes pour comprendre les principaux enseignements de ce 1er tour
Les principaux enseignements du scrutin décryptés pour vous par Cédric Clérin, rédacteur en chef de l’Humanité Magazine.
Retrouvez ici toute l'actualité politique après ce premier tour de l'élection présidentielle.
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A VOTÉ #9. Le piège du référendum anti-Macron
Vidéo5 ans après, bis repetita. Le 1er tour de l'élection présidentielle a vu Emmanuel Macron et Marine Le Pen se qualifier, encore. Dans ce match retour de 2017, Marine Le Pen voudrait créer un barrage contre Macron avec le concours des électeurs de gauche. Cyprien Caddeo, journaliste du service politique de l’Humanité décrypte ce piège tendu par la candidate d'extrême-droite.
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
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Présidentielle. Ils veulent "avoir le choix de leur avenir" : la colère des étudiants qui occupent la Sorbonne
VidéoDepuis mercredi 13 avril 2022, des étudiants occupent l’université de la Sorbonne à Paris. Ils protestent contre les choix de société prônés par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, à une semaine du second tour de l’élection présidentielle. Et espèrent que leur mobilisation va s'étendre.
Franck CarteletCertains ont passé la nuit là, investissent les amphithéâtres, manifestent devant le bâtiment. Plus d'une centaine d'étudiants de la Sorbonne et d’autres établissements du supérieur ont protesté ce jeudi 14 avril contre le « non-choix » qui s’offre à eux pour le second tour de l’élection présidentielle. Nombre d’entre eux ont l’impression d’être « laissés sur le carreau », « pas entendus », alors que les 18-24 ans ont voté à 31% pour Jean-Luc Mélenchon et que 40% des moins de 34 ne sont pas allés voter dimanche 10 avril.
« Nous, les jeunes, avons majoritairement voté à gauche, on veut avoir le choix de notre avenir » explique Lola, étudiante à Sciences Po Strasbourg. Elle refuse, comme beaucoup de ses camarades, de choisir entre « un gouvernement qui a sabré la jeunesse pendant 5 ans » et qui n’a pas embrassé les urgences climatiques et sociales comme priorités, et de l’autre côté « un pouvoir fasciste ».
S'abstenir ou non
« Aujourd’hui, soit on s’abstient, pour renvoyer un message fort… Ou alors on vote Macron, parce que ça sera toujours le moins pire », concède l’étudiante, qui réfléchit déjà à comment occuper la rue pendant les 5 prochaines années.
Après avoir affirmé ne pas savoir si elle allait s’abstenir ou non, Marie, étudiante en droit à Nanterre, semble néanmoins avoir déjà tranché: « C’est vrai que si l’extrême-droite passe, derrière, ce sont les minorités qui vont devoir subir ces choix-là », reconnaît l’étudiante qui questionne sa responsabilité dans un tel scénario. « Je pense que je vais voter Macron, même si ça me fait mal », finit-elle par lâcher, tout en insistant bien sur une chose : la nécessité de poursuivre la mobilisation après le vote, et de renforcer les ponts entre les divers mouvements de contestation.
La Sorbonne fermée
Antoine Boulanger, enseignant et élu CGT des enseignants à la faculté des lettres de la Sorbonne, se félicite de cet élan chez les étudiants. « Je pense qu’on ne peut être qu’enthousiasmés et heureux de voir que, loin d’être abattus par ce résultat catastrophique, les étudiants se mobilisent contre d’un côté l’ultra-libéralisme et de l’autre, un même programme ultra-libéral doublé d’une politique raciste et autoritaire », développe-t-il.
« Au lieu d’ouvrir les facs et de dire, “exprimez-vous, débattez”, le gouvernement envoie la police », regrette cet enseignant, alors que la direction de la Sorbonne a basculé les cours en distanciel et fermé ses portes aux étudiants jusqu’au 16 avril inclus.
Les étudiants de la Sorbonne espèrent lancer un mouvement, alors que des étudiants de Tolbiac, Sciences Po Paris, de l’École normale supérieure, de Sciences Po Nancy et d’autres établissements du supérieur bloquent ou ont bloqué des bâtiments de leurs campus respectifs.
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VIDEO. Au QG de Fabien Roussel, clap de fin de la campagne
VidéoAu QG du Parti communiste français, Fabien Roussel a accueilli ses militants pour découvrir le résultat du premier tour. Entre remerciements et appel à battre l'extrême-droite, reportage sur cette soirée d’élection.
Place du Colonel-Fabien à Paris, au soir du 1er tour. Les militants communistes étaient conviés à découvrir les résultats du scrutin. Ce fut pour eux une surprise et une déception de voir la gauche faire un aussi mauvais score. Fabien Roussel a tenu a remercié ses équipes, ses militants et tout ceux qui ont voté pour lui.
Avec, à nouveau un duel Macron-Le Pen pour le second tour, le candidat communiste a fermement appelé à "utiliser le seul bulletin de vote qui fera échouer l'extrême-droite".
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VIDÉO. Les militants Insoumis entre déception et fierté
VidéoEn dépit d'une mobilisation importante des électeurs de gauche en faveur de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la France Insoumise termine troisième du premier tour de l'élection présidentielle, avec 22% des votes, derrière Marine Le Pen qui totalise 23,4% des voix. Réunis au Cirque d'Hiver (Paris) pour l'annonce des résultats dimanche 10 avril, les militants affichent leur déception de ne pas voir leur candidat passer au second tour, mais évoquent aussi les espoirs suscités par la campagne et le score de Jean-Luc Mélenchon.
La dynamique enregistrée durant les dernières semaines de la campagne n’aura pas suffi. Jean-Luc Mélenchon est de nouveau éliminé du second tour en arrivant en troisième position avec 22% des voix. Ses meetings ont fait le plein et les enquêtes d’opinion, comme en 2017, ont pu laisser espérer aux insoumis et aux électeurs de gauche, inquiets d’une réédition du second tour de 2017, qu’une heureuse surprise pouvait se produire.
Mais, à 20 heures, lorsque les premiers résultats ont commencé à tomber, il manquait toujours environ trois points au candidat de l’Union populaire pour enclencher « l’incroyable bifurcation politique » qu’il appelait de ses vœux lors de son meeting de Lille, le 5 mars, retransmis simultanément dans 11 autres villes via ses hologrammes. L'écart s'est ensuite encore resserré dans la soirée avec la candidate du Rassemblement national. Mais, comme en 2017, même s’il termine cette fois-ci troisième (il était quatrième lors de l’élection précédente), Jean-Luc Mélenchon échoue de peu à atteindre le deuxième tour.
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Quelle politique contre les conséquences de la guerre ?
AgorasL’invasion russe de l’Ukraine a, au-delà de son impact géopolitique, déclenché de nombreux effets négatifs sur le terrain économique. Effets qui se font ressentir au niveau même de la vie quotidienne en France.
Jérôme SkalskiDans quel contexte économique la guerre russo-ukrainienne s’est-elle déclenchée ? Quel est son impact ?
Au sortir d’une récession extrêmement forte due à la crise sanitaire, le rebond économique qui a pu être observé, très fragile, était marqué par des blocages dus à une perturbation des chaînes d’approvisionnement avec une inflation déjà non négligeable. La crise ukrainienne est venue rajouter à ces éléments deux problèmes majeurs. D’une part, une crise énergétique avec des prix de l’énergie qui ont très fortement augmenté et, potentiellement, une crise alimentaire, pour les pays du Sud surtout, mais aussi pour la France et les pays européens. Ces deux problèmes sont liés à une cause fondamentale qui est, notamment en ce qui concerne l’énergie, le modèle économique européen, un modèle basé, d’un côté, sur une énergie totalement carbonée dans laquelle la transition écologique n’a pas eu lieu et, d’un autre côté, sur un marché totalement dérégulé. Contrairement, par exemple, à la Chine, où l’énergie fait l’objet de contrats de long terme avec des prix fixes qui permettent une certaine visibilité, l’Union européenne – c’est-à-dire l’ensemble des gouvernements européens – a fait le choix de s’en remettre à un marché de l’énergie qui fonctionne au jour le jour, voire de minute en minute. Cette situation de crise énergétique favorise évidemment tous les mouvements spéculatifs.
« La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. » Louise Gaxie
Quelles mesures d’urgence envisager pour répondre à la situation ?
Les prix de l’énergie, qui ont déjà beaucoup augmenté ces dernières années, sont fortement impactés par la guerre en Ukraine. Il en va de même des prix de l’alimentation et plus généralement des matières premières. Ces hausses des prix touchent en priorité les classes populaires et les plus modestes. On évalue aujourd’hui à 34 millions le nombre d’Européens en situation de précarité énergétique. 72 millions de personnes en Europe vivaient déjà sous le seuil de pauvreté en 2019 avant la pandémie et la guerre en Ukraine, qui ont accentué la crise systémique que nous vivons.
Pour éviter d’aggraver encore la crise économique et sociale, des mesures d’urgence comme le blocage des prix et la réduction des taxes peuvent être adoptées immédiatement. Face à ces hausses des prix, il faudrait aussi distinguer ce qui relève de la spéculation. Dans une étude de 2019, Michel Robe et John Roberts montrent que, pour le blé, entre 61 % et 73 % des échanges sont réalisés par des spéculateurs ; pour le maïs, ce sont 59 % des échanges. La spéculation sur les produits de première nécessité – d’autant plus en période de crise – est inacceptable. Il est donc nécessaire de proposer de bloquer les cotations sur les marchés des céréales et de l’énergie. Il faut également imposer aux grands groupes une baisse de leurs marges. Par ailleurs, des mesures d’aide sociale peuvent être rapidement mises en œuvre en augmentant fortement le montant du chèque énergie et en interdisant les coupures d’énergie. Concernant l’alimentation, la France doit agir pour négocier l’ouverture de corridors alimentaires pour débloquer les stocks de céréales existant en Ukraine et en Russie. La mobilisation des stocks alimentaires et l’approvisionnement des peuples menacés de famine devraient être gérés au plan international dans une logique de coopération. Plus généralement, face aux conséquences de la guerre, il faut mettre en place une taxation exceptionnelle des profits des grands groupes et obtenir des banques un engagement sur le maintien et la distribution de crédits à taux réduits pour toute la durée de la crise. Des prêts superbonifiés à taux nul ou négatif peuvent être développés pour les PME qui s’engagent à préserver les emplois et à augmenter les salaires. Enfin, un fonds européen de solidarité financé par la création monétaire de la BCE peut être mis en place.
« Au lieu de pouvoir avoir un prix fixe de l’énergie et engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande. » Pierre Khalfa
Qui sont les acteurs de la situation ? Quelles mesures structurelles peuvent être adoptées ?
Pierre Khalfa Les décisions ont été prises au niveau européen, c’est-à-dire par les gouvernements. Aucune décision au niveau européen ne se prend sans l’accord des gouvernements. Ce sont des décisions politiques dans lesquelles sont impliqués différents acteurs financiers et, par exemple, les compagnies pétrolières. Il faut savoir que le taux de marge des raffineurs dans la situation actuelle a explosé. Il a été multiplié par 2 300 % et des poussières en un an. Ce qui est totalement hallucinant ! Certes, la marge des raffineurs compte peu dans le prix total à la pompe mais quand même ! On voit bien quelle est la situation actuelle. Le problème majeur de l’existence de ce marché, c’est qu’il empêche d’avoir une visibilité à long terme. C’est cela le fond de l’affaire. Au lieu de pouvoir avoir, sur des années, un prix fixe de l’énergie et, dans un tel cadre, engager une transition énergétique qui tienne compte de ces prix, les prix sont totalement soumis aux aléas de l’offre et de la demande.
Louise Gaxie Parmi les différents acteurs, il y a les grosses entreprises et tout le marché de la finance. L’action des grosses sociétés de négoce est souvent méconnue alors qu’elles deviennent de plus en plus puissantes. Ces acteurs mobilisent les logiques de spéculation pour faire toujours plus de profits. Mais les responsables, comme l’a souligné Pierre Khalfa, ce sont les gouvernements qui ont décidé d’ouvrir à la concurrence et à la finance les services et biens essentiels à la satisfaction des besoins considérés comme fondamentaux. Or, les crises financières, les crises sanitaires et les guerres montrent, à chaque fois, à quel point la logique du marché est une impasse. C’est pourquoi les mécanismes tarifaires ne doivent plus relever du marché. Comme cela a déjà existé, le tarif de l’électricité doit être lié aux coûts réels de production, aux investissements nécessaires à la transition écologique et à la recherche pour la mettre en œuvre. C’est pourquoi il faut privilégier les rapports de coopération bien plus efficaces que les logiques de guerre économique. C’est ainsi que l’on peut garantir des services de qualité à des prix accessibles à toutes et tous et reprendre la maîtrise publique d’un secteur fondamental pour répondre à l’urgence d’une transition écologique.
Concernant l’alimentation, il est urgent de créer les conditions d’un processus de transition agroécologique de la production agricole garantissant une alimentation de qualité. Il faut développer une souveraineté alimentaire écologiquement responsable et solidaire avec les pays en difficulté sur le plan de l’approvisionnement alimentaire. Cela implique notamment de remettre en cause les accords de libre-échange et de construire, ici aussi, des modèles de coopération.
« Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin. » Louise Gaxie
Qu’en est-il de l’augmentation des salaires ?
Pierre Khalfa Aujourd’hui, la part des salaires dans le PIB a reculé de cinq points par rapport à la moyenne des Trente Glorieuses. C’est considérable. Si l’on prend le point le plus haut, en 1982, c’est environ dix points. Il faut partir de ce constat. Ensuite, pour ce qui est du taux de marge des entreprises aujourd’hui, il n’a jamais été aussi élevé. Il est de 35 %. C’est un niveau exceptionnellement haut. De même, les dividendes versés aux actionnaires en 2021 ont atteint un record absolu. De fait, les entreprises sont sorties de la crise sanitaire en très bon état financier et ceci grâce notamment aux aides de l’État. Cela montre qu’il y a des marges de manœuvre considérables. Par l’augmentation du Smic tout d’abord. Et par une augmentation générale des salaires ensuite. Sur les mesures d’urgence par rapport à ce qu’a dit Louise Gaxie tout à l’heure, le blocage au moins temporaire des prix me paraît tout à fait fondamental parce que sinon on n’aura aucune marge de manœuvre à court terme sur l’évolution des prix. Le second élément, mais comme mesure structurelle à faire valoir, c’est qu’il faut une réforme fiscale d’ampleur. À partir du moment où l’on commence à toucher à la TVA sur un certain nombre de produits, notamment sur les produits de première nécessité – où il faudrait théoriquement une TVA à taux zéro –, cela implique que les recettes de l’État vont diminuer encore et cela nécessite une réforme fiscale d’ampleur qui soit à la fois une réforme qui remette de la justice fiscale, qui n’existe pas aujourd’hui, et qui redonne des marges de manœuvre à la puissance publique. Il faut savoir que l’une des causes, pas la seule mais une des principales causes du déficit public, ce sont les contre-réformes fiscales qui ont eu lieu depuis maintenant plusieurs décennies. En 2010, un rapport de l’Assemblée nationale fait par Gilles Carrez, un député de droite, qui était à cette époque le rapporteur du budget, a pu montrer que si la fiscalité était restée ce qu’elle était en l’an 2000, la France aurait connu un excédent budgétaire en 2006, en 2007, en 2008 et qu’en 2009, année de la plus forte récession après la Seconde Guerre mondiale, le déficit budgétaire n’aurait été que de 3,3 % au lieu de 7,5 %. On voit bien que la question fiscale et une question clé. Tant du point de vue de la justice fiscale et sociale que du point de vue des marges des manœuvre laissées à la puissance publique pour intervenir et investir.
Louise Gaxie L’augmentation des salaires sans baisses ou exonérations de cotisations sociales est une impérieuse nécessité pour lutter contre la précarité tout en garantissant le financement d’une Sécurité sociale de qualité accessible à toutes et tous. Une réforme fiscale d’ampleur doit être opérée pour continuer de financer l’État social et les politiques publiques dont nous avons tant besoin pour affronter les crises. La fiscalité des entreprises doit notamment être transformée pour devenir économiquement, socialement et écologiquement efficace.
Quelles perspectives peuvent se dessiner en Europe à la suite du conflit russo-ukrainien actuel ?
Pierre Khalfa Le modèle européen est un modèle néolibéral. La crise ukrainienne peut entraîner deux types de choix. Le premier, c’est d’accélérer la transition énergétique pour être de moins en moins dépendant des énergies carbonées et donc des importations de gaz et de pétrole. Le second choix, et je crains que ce soit cette dernière réaction qui est en train d’être dominante, c’est de trouver avant tout des fournisseurs alternatifs à la Russie et de continuer sur le même modèle en allant chercher du gaz de schiste aux États-Unis ou en essayant de remplacer la Russie par l’Algérie ou le Qatar. On risque, compte tenu de l’urgence énergétique, de repousser encore plus longtemps la transition énergétique. Il y a un choix politique : est-ce que la crise que nous connaissons va servir d’accélérateur à la transition énergétique ou, au contraire, va-t-elle être utilisée comme prétexte pour la repousser encore ?
« L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. » Pierre Khalfa
Les candidats au second tour de la présidentielle sont-ils sur les rangs pour répondre à la situation actuelle ?
Pierre Khalfa Le programme d’Emmanuel Macron est clairement néolibéral. C’est un programme de destruction sociale. Le programme de Marine Le Pen est un programme qui, sur le fond économique, diffère assez peu du programme d’Emmanuel Macron, sauf sur quelques petites mesures qu’elle met en avant. Il ne diffère en tout cas pas sur la question de l’augmentation du Smic et des salaires ou sur une nouvelle répartition de la richesse produite. C’est un programme qui installe une xénophobie d’État et qui va remettre en cause de façon très profonde notre État de droit et nos libertés fondamentales. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir serait une catastrophe politique majeure. Il faut donc tout faire pour l’empêcher. Cela pour moi, c’est la priorité des priorités aujourd’hui. Il n’y a rien à attendre sur le fond économique et social d’Emmanuel Macron, mais l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir changerait la nature de notre société. C’est un choix de civilisation, dit Le Pen. En effet, et je pense que nous ne voulons pas de la civilisation que Marine Le Pen veut nous imposer.
Louise Gaxie Les programmes des deux candidats qualifiés pour le second tour de la présidentielle ne permettent pas d’empêcher l’escalade militaire et l’internationalisation du conflit. Ils ne permettent pas non plus d’améliorer les conditions d’existence du plus grand nombre. Tout doit être entrepris pour empêcher l’extrême droite de parvenir au pouvoir, tout comme nous devons combattre le projet néolibéral défendu par Emmanuel Macron. Les forces sociales et politiques engagées qui portent des alternatives crédibles pour sortir des impasses actuelles doivent rester mobilisées et se rassembler pour les faire advenir.
Lire aussi : Appels contre l’extrême droite
Entretien réalisé par Jérôme Skalski
Guerre en Ukraineéconomielouise gaxiepierre khalfa L'Humanité
La fuite en avant guerrière du pouvoir russe
ActuUkraine. Dans cette nouvelle phase de la guerre qui se concentre sur le Donbass, Vladimir Poutine a entériné, mardi, une impasse des pourparlers. L’intervention militaire se poursuit.
En l’espace de 24 heures, le président russe a multiplié les prises de parole. À l’occasion de sa visite à Vostotchny, où se situe le nouveau cosmodrome, dans la partie orientale du pays, Vladimir Poutine s’est montré résolu sur l’intervention guerrière de Moscou en Ukraine. « Les objectifs sont clairs : d’un côté, nous aidons et sauvons les gens du Donbass ; de l’autre, nous prenons des mesures pour garantir la sécurité du pays », a-t-il défendu aux côtés de son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.
Le dirigeant russe justifie encore une fois l’invasion de l’Ukraine depuis le 24 février. Sur place, la ville de Marioupol, dans l’est, pourrait tomber face à l’avancée russe. L’ONU estimait, mercredi, que plus de 12 millions d’Ukrainiens, sur 44 millions, ont fui les combats, dont 7,1 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Pour Vladimir Poutine « l’opération militaire spéciale » (terme employé pour la guerre en Ukraine) pourrait être accélérée et conduire à une intensification des combats, entraînant de plus grandes pertes humaines. « Notre tâche est d’atteindre tous les objectifs fixés, en minimisant ces pertes. Et nous agirons à notre rythme, calmement, selon le plan initialement proposé par l’état-major », a-t-il affirmé.
La stratégie qui se détache des nombreuses déclarations reste une logique de guerre. De nombreux observateurs estiment qu’avec cette deuxième phase du conflit, qui semble se recentrer sur le Donbass, les succès militaires deviennent une pièce maîtresse pour le pouvoir. « Ils sont nécessaires avant d’entrer dans une phase concrète de négociations. Ils permettraient de faire accepter à une partie de l’opinion russe les sanctions, les morts, les problèmes économiques… » analyse un diplomate, joint par l’Humanité. Le président russe a d’ailleurs accusé l’Ukraine d’avoir fait volte-face dans les pourparlers de paix entamés à Istanbul, en Turquie, depuis plusieurs semaines. Vladimir Poutine a estimé que Kiev déviait de sa position diplomatique selon laquelle « les garanties de sécurité pour l’Ukraine (…) ne s’étendraient pas au territoire de la Crimée, de Sébastopol et du Donbass ». Les négociations sont désormais dans une « impasse », affirme le dirigeant, accusant les États-Unis d’être « prêts à combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien ».
Pour Medvedev, l’Ukraine s’est « mentalement transformée en IIIe Reich »
Cette fuite en avant dans la guerre apparaît dans de nombreux discours ces derniers jours de la part des autorités russes. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, explique : « Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l’expansion et à la course irréfléchies vers la domination complète des États-Unis et d’autres pays occidentaux sur la scène internationale. » De son côté, l’ancien président Dmitri Medvedev, qui occupe le poste de vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a également posté sur le réseau social Telegram un texte révélateur. « Une partie des Ukrainiens prie le IIIe Reich depuis trente ans. Littéralement. Il est dégoûtant de trouver des photos montrant des symboles nazis – bannières, littérature, affiches – dans presque toutes les unités militaires d’Ukraine prises par notre armée. Même des tasses à croix gammée ! Il ne s’agit pas d’un jeu d’esthétique fasciste, comme les Occidentaux tentent de nous le prouver. Il s’agit d’une idéologie. Il ne faut pas s’éto nner que l’Ukraine, qui s’est mentalement transformée en IIIe Reich et dont les livres d’histoire sont remplis de Juda et de sbires nazis, subisse le même sort. Bon vent à l’Ukraine ! » écrit-il. Il y évoque aussi « l’objectif de démilitarisation » et « de dénazification de l’Ukraine ». Car « l’objectif est la paix des générations futures d’Ukrainiens eux-mêmes et la possibilité de construire enfin une Eurasie ouverte – de Lisbonne à Vladivostok » conclut-il.
Autre figure importante dans la société russe et soutien de premier plan au pouvoir : le patriarche Kirill. À quelques jours de Pâques, celui qui dirige l’Église orthodoxe « de Moscou et de toutes les Russies » a affirmé lors d’une messe : « Dans cette période difficile pour notre patrie, que le Seigneur aide chacun de nous à faire corps, y compris autour du pouvoir, et qu’Il aide le pouvoir à assurer sa responsabilité devant le peuple et à le servir avec humilité et bonne volonté jusqu’à lui donner sa propre vie. » Il poursuit : « C’est ainsi qu’une véritable solidarité apparaîtra dans notre peuple, ainsi qu’une capacité à repousser les ennemis extérieurs et intérieurs. » Ce proche de Vladimir Poutine a repris à son compte le même vocabulaire utilisé par celui-ci.
L’escalade verbale des autorités russes répond aussi à celle de dirigeants occidentaux, dont Joe Biden, le président états-unien (lire ci-dessous).
RussieGuerre en UkraineUkraineVladimir Poutine L'Humanité
Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagande
ActuUkraine. Le sulfureux bataillon Azov, cerné dans le port stratégique par l’armée russe, dénonce l’usage d’« armes chimiques » alors que le Donbass se prépare à une bataille aussi décisive pour le Kremlin que meurtrière pour les civils de la région.
Marc de Miramon Ils ne seraient plus qu’une poignée de milliers de combattants ukrainiens, essentiellement issus du bataillon d’inspiration néonazie Azov, retranchés dans l’immense complexe industriel métallurgique d’Azovstal, qui jouxte la zone portuaire de Marioupol. Ville martyre presque entièrement détruite par les combats et les bombardements, hautement stratégique puisqu’elle donnerait aux forces pro-russes le contrôle quasi total de la mer d’Azov et permettrait la jonction de la péninsule de Crimée avec les territoires du Donbass, Marioupol est aussi le théâtre d’une intense guerre de l’information entre Kiev et Moscou. Après avoir évoqué il y a quelques jours le chiffre de 5 000 civils tués par l’armée russe, ses supplétifs tchétchènes et les forces séparatistes du Donbass, le maire de la ville, Vadym Boïtchenko, brandit dorénavant un bilan supérieur à 10 000 morts, tandis que le gouvernement de Volodymyr Zelensky évalue les pertes civiles en « dizaines de milliers ». Et le dernier quarteron des miliciens d’Azov, officiellement incorporés au sein de l’armée ukrainienne, accuse l’armée russe d’avoir utilisé des armes chimiques pour les déloger de l’usine d’Azovstal. Volodymyr Zelensky indique prendre « très au sérieux » ces informations issues du bataillon, lequel témoigne sur sa chaîne Telegram avoir été victime de substances toxiques larguées au-dessus du complexe par des drones russes.
Le Royaume-Uni, par la voix de la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, a pour sa part déclaré qu’il travaillait « de toute urgence avec (ses) partenaires pour vérifier ces renseignements ». De son côté, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, explique ne pas pouvoir confirmer ces informations, qui, « si elles sont vraies, sont très préoccupantes et reflètent les inquiétudes que nous avons eues quant à la possibilité pour la Russie d’utiliser divers agents antiémeute, notamment des gaz lacrymogènes mélangés à des agents chimiques en Ukraine ». Pour mémoire, l’utilisation des soldats d’Azov comme source légitime par Kiev avait provoqué la semaine dernière un tollé en Grèce, après la diffusion du témoignage d’un de ces miliciens au Parlement, en même temps qu’un discours de Volodymyr Zelensky. « C’est une honte historique. La solidarité avec le peuple ukrainien est une évidence. Mais les nazis ne peuvent avoir leur mot à dire au Parlement », s’était par exemple indigné Alexis Tsipras, leader de Syriza.
Une propagande de guerre qui implique évidemment Moscou : depuis plusieurs jours, des comptes pro-russes annoncent l’arrestation imaginaire, près de Marioupol, du général major américain Roger L. Cloutier, détaché auprès des forces de l’Otan, comme celles de membres des forces spéciales européennes, britanniques ou françaises, censées encadrer les néonazis d’Azov. Et qui intervient alors que s’annonce la grande « bataille pour le Donbass », au cours de laquelle « nos villes pourraient être complètement détruites » sur la base du « scénario de Marioupol », prédit Sergueï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk.
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Les États-Unis renouent avec la course aux armements
ActuDÉFENSE La guerre en Ukraine accélère un mouvement initié à la fin de la présidence de Barack Obama : sur fond de rivalité stratégique avec la Chine, les dépenses militaires sont de nouveau en hausse, au plus grand bonheur des industriels.
Christophe DeroubaixQuelque 740 milliards de dollars pendant la dernière année du mandat de Donald Trump, 782 lors de la première année du mandat de Joe Biden et 813 milliards proposés par ce dernier pour le prochain exercice fiscal : les dépenses militaires des États-Unis atteignent des sommets en temps de paix. Dans le budget annuel du pays, seule la social security (le système de retraites) mobilise plus de moyens. « Ce même budget offre seulement 730 milliards de dollars pour répondre aux besoins intérieurs urgents », a calculé Lindsay Koshgarian, chercheuse à l’Institute for Policy Studies. Le 15 décembre 2021, le budget militaire pour l’année 2022 a été largement adopté à la Chambre des représentants (363 voix contre 70), avec un groupe démocrate très favorable (169 oui, 51 non), puis au Sénat (89-10). Autant dire que si Bernie Sanders, président de la commission budgétaire du Sénat, a accueilli la feuille de route de Joe Biden pour le budget 2023 en affirmant que le pays n’avait « pas besoin d’une hausse massive du budget militaire », il a peu de chances d’être entendu. Pourquoi un tel consensus dans un pays au demeurant divisé comme jamais ?
1. La condition du leadership mondial
Si, comme le montrent les enquêtes d’opinion, les Américains apparaissent vent debout contre toute nouvelle guerre et de moins en moins enclins à adhérer à la théorie de l’« exceptionnalisme » états-unien, les élus du Congrès se retrouvent, eux, majoritairement, démocrates comme républicains, sur une ligne « dure » : celle du maintien du leadership mondial.
Challengée économiquement par la montée en puissance de la Chine, parfois chahutée diplomatiquement par la réalité d’un monde multipolaire comme par des alliés indociles (Turquie, Inde ou Israël, au gré des dossiers), la puissance américaine demeure incontestée dans un domaine : le militaire. Le montant du budget en la matière équivaut à celui cumulé des onze pays qui suivent dans la liste. Washington joue à fond la carte de son avantage concurrentiel. Les États-Unis dépensent quatre fois plus que la Chine et douze fois plus que la Russie. Ils sont la seule puissance militaire mondiale, avec 750 bases dans 80 pays dans lesquelles sont stationnés des centaines de milliers de militaires, et ils dominent les mers. « La mondialisation est une maritimisation, donc la maîtrise de la mer est indispensable à la maîtrise des flux », décrypte Thomas Gomart, directeur de l’Ifri (Institut français des relations internationales). Une suprématie que conteste désormais la Chine avec ses investissements massifs dans la modernisation de sa défense, notamment de sa flotte. Avec 360 unités, elle compte 60 bâtiments de plus que l’US Navy, mais, selon les experts, le « sea power » américain a encore une longueur d’avance : plus de tonnage, plus de soldats dédiés (330 000 contre 250 000), plus de technologies de pointe, sans parler de la supériorité de la flotte sous-marine et du nombre de porte-avions (11 contre 2). Washington dépense sans compter pour maintenir cette longueur d’avance sur les mers, mais aussi dans l’espace. « Depuis 2018, les États-Unis investissent massivement et font de leur politique spatiale la clé de voûte de leur suprématie militaire », selon Thomas Gomart, qui évoque une « arsenalisation de l’espace ».
Les dépenses se font tous azimuts. Le retrait d’Afghanistan a mis fin, selon l’état-major, à l’ère des guerres au sol mais, dans le budget 2022, 12 milliards de dollars ont été ajoutés pour les armements terrestres. Washington appelle officiellement au désarmement nucléaire mais le Congrès a « fléché » 28 milliards vers la « modernisation » de l’arsenal nucléaire. Et comme il faut préparer l’avenir, des sommes inédites ont été débloquées pour des recherches concernant l’intelligence artificielle, la cyberguerre et les « robots tueurs ».
La fin des « guerres de Bush » avait engendré un léger reflux des dépenses militaires. Mais le « pivot asiatique » de Barack Obama a presque aussitôt réenclenché une logique de tension, propice à une nouvelle escalade. Durant la décennie qui a suivi l’annonce de cette réorientation des efforts politiques, diplomatiques et militaires des États-Unis du golfe Persique vers la mer de Chine, le budget militaire de l’« empire du Milieu » a augmenté de 85 %. Il avait déjà quintuplé lors de la décennie précédente. Quant au budget militaire états-unien, après un léger reflux entre 2010 et 2015, il est reparti à la hausse dès 2016. Si, en dollars constants, il s’affiche en retrait des budgets de la présidence Bush, celui dit de base (c’est-à-dire hors « opérations spéciales », soit les guerres, en somme) a connu une hausse presque vertigineuse : de 493 milliards de dollars en 2013 à plus de 750 milliards en 2022. « Les colossales dépenses militaires n’ont pas empêché l’invasion russe et plus d’argent ne va pas l’arrêter », note Lindsay Koshgarian, citant notamment les 26 milliards de dollars versés à l’initiative européenne de dissuasion que les États-Unis ont eux-mêmes créée après l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014.
2. Le rôle du complexe militaro-industriel
Si l’impact de l’inflation des dépenses sur la sécurité collective demeure introuvable, celui sur l’état de santé de l’industrie américaine de l’armement est limpide. Les données soulignées par Lindsay Koshgarian, dans un article pour Newsweek, donnent presque le vertige : « Ces dix dernières années, plus de la moitié du budget militaire est allée aux entreprises privées. En 2020, les États-Unis ont donné plus à une seule entreprise, Lockheed Martin, que la Russie n’a dépensé pour toute son armée. »
La guerre en Ukraine relève de l’aubaine pour ces « contractors » qui s’engraissent déjà largement de la dépense publique. Peu avant le déclenchement de la guerre, le PDG de Raytheon, Greg Hayes, devisait avec des journalistes spécialisés sur les destins croisés du monde et de son business : « Les tensions en Europe de l’Est, les tensions en mer de Chine méridionale, toutes ces choses mettent de la pression sur certaines dépenses de défense. J’attends pleinement que nous allons voir des bénéfices à cela. » Vœu exaucé. Les cinq premières entreprises mondiales d’armement sont états-uniennes : dans l’ordre, Lockheed Martin, Raytheon, Boeing, Northrop Grumman et General Dynamics. C’est le leader mondial qui a immédiatement touché le jackpot.
Aussitôt après l’annonce de l’augmentation de 100 milliards d’euros des dépenses militaires de son pays, le chancelier allemand, Olaf Scholtz, a apporté un cadeau dans la corbeille de ce nouveau mariage atlantiste : l’achat du F-35, produit phare de Lockheed Martin. La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a justifié ce choix par le fait que le supposé « avion de combat le plus moderne du monde » est surtout le seul actuellement homologué pour transporter des bombes nucléaires américaines. Cela permet à l’Allemagne d’honorer son engagement de « participation nucléaire » : bien que ne possédant pas l’arme elle-même, elle s’est engagée à transporter les bombes nucléaires américaines en cas d’urgence. En résumé : la puissance politique américaine a édicté une règle et donné une homologation qui profitent à son « champion national ». Du même coup, Berlin met sans doute un coup d’arrêt au projet d’avion de combat 100 % européen, développé avec Paris et Madrid, le Scaf (système de combat aérien du futur), censé entrer en service d’ici à 2040. Pour Lockheed Martin, les bonnes nouvelles volent en escadrille puisque Ottawa a également opté pour le F-35 : l’armée en voudrait même 88, pour un total prévisible de 14 milliards d’euros, soit le plus important « investissement » pour l’aviation canadienne depuis plus de trente ans.
Précision utile : les 40 milliards de dollars engloutis dans le développement du F-35 (afin de remplacer le F-16 du concurrent General Dynamics) ont largement été financés par des fonds publics. On retrouve le gouvernement fédéral à l’autre bout de la chaîne, puisque l’armée américaine planifie l’achat, à terme, de 2 456 exemplaires pour un montant de 400 milliards de dollars. Le slogan de Lockheed Martin laisse dès lors songeur : « Nous n’oublions jamais pour qui nous travaillons. »
3. Une question de politique intérieure
Un pactole de 813 milliards de dollars, mais ils ne sont pas contents. En colère, même. Prêts à en découdre avec la Maison-Blanche. Ils sont républicains comme démocrates. Des faucons néoconservateurs ? Même pas. Juste des élus soucieux de leur réélection à quelques mois des élections de mi-mandat et de tirer un maximum de bénéfices électoraux du cycle ouvert par la guerre en Ukraine. Prenez Elaine Luria, une démocrate modérée. Elle a vu tout rouge et s’en est ouverte sur Twitter : « J’ai retardé la sortie d’une déclaration sur le budget de la défense car franchement il aurait été rempli de mots que l’on attend d’un marin, mais en résumé : ça craint. » Ce qu’elle n’a pas digéré : la volonté de déclasser deux douzaines de navires de guerre. La députée est une ancienne officier de la marine américaine et sa circonscription inclut la plus grande base navale du monde, Norfolk, dans le sud de la Virginie. Sa collègue Mikie Sherrill, ancienne pilote d’hélicoptère dans l’US Navy, partage l’inquiétude de sa collègue : sa circonscription du New Jersey compte plusieurs bases. Elles retrouveront à leurs côtés les républicains du Missouri Roy Blunt et Vicky Hartzler, sensibles au vote des « communautés militaires » et aux dons de l’industrie de défense qui financent leur campagne de réélection. Le complexe militaro-industriel pèse 6,5 millions d’emplois (3,5 millions dans l’industrie privée de défense et 3 millions, civils et militaires, pour le département de la Défense, soit autant que dans l’industrie sidérurgique) et donc autant d’électeurs. Un écosystème entre politique locale, économie et géopolitique.
États-UnisGuerre en Ukrainedéfensearmes L'Humanité
Guerre en Ukraine : «Il y a un risque réel d’une déshumanisation réciproque entre Russes et Ukrainiens»
EntretienLa guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Elle s’intensifie dans le Donbass avec la possible chute de Marioupol, une ville stratégique pour son accès à la mer d’Azov, assiégée et bombardée depuis les premiers jours du conflit. La chercheuse Anna Colin Lebedev analyse les erreurs de Moscou et la rupture profonde entre les sociétés russe et ukrainienne.
La guerre est dans sa septième semaine. Comment analysez-vous les dernières évolutions, entre les massacres et l’intensification du conflit dans le Donbass ?
Depuis l’invasion russe, nous avons appris un certain nombre de choses sur la manière dont la guerre a été pensée. On constate aujourd’hui qu’elle a été mal élaborée et mal anticipée par le pouvoir
Si on part du principe que les forces armées sont entrées en Ukraine avec pour objectif de protéger la population des néonazis au pouvoir et que tous ceux qui soutenaient l’Ukraine étaient des néonazis, cela a pu favoriser les exactions que nous avons vues sur le terrain à Boutcha, à Irpin… À partir du moment où des civils résistaient véritablement sur le terrain, ils sont devenus des ennemis.
Nous avons aussi appris que, quand l’armée russe arrive dans une localité, elle cherche à savoir qui a combattu du côté de l’Ukraine et qui est potentiellement un activiste, parmi les civils. En fait, cette résistance passive de la société ukrainienne a fait que la société entière est devenue la cible. Ceci a certainement rendu possibles ces violences contre les civils.
Ce que je crains aujourd’hui, c’est qu’on perde en compréhension sur ce qui se passe. L’horreur nous fait adopter une lecture très radicale notamment dans notre analyse de l’armée russe et de ses logiques. Il est normal que les Ukrainiens déshumanisent l’armée qui les attaque. Mais, pour arrêter la guerre, il faut déterminer qui sont ces gens, pourquoi ils sont venus.
Vous évoquez plusieurs hypothèses pour tenter de cerner les soldats russes...
Une première porte sur le conditionnement idéologique qui fabrique des monstres. Ce conditionnement existe. Mais, à mon avis, il y a surtout un choc vécu pour ces militaires sur le terrain. Il se construit autour du décalage entre le récit, les annonces et le vécu sur place ; quand, de manière non anticipée, ils perdent des hommes, du matériel ou qu’ils n’ont pas à manger.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie.
Pareil, quand les civils ne sont plus des civils, mais des ennemis. Il y a des engrenages qui se mettent en place qui n’existent pas forcément au moment où ces corps armés interviennent en Ukraine. Cela se construit par la manière dont la guerre se déroule. Dans de nombreuses analyses, on a vu émerger l’hypothèse ethnique.
Parmi les soldats morts et enterrés, il y a beaucoup de Bouriates, de Daghestanais et de personnes issues de différentes ethnies de la Fédération de Russie. C’est un fait statistique. Mais, à mon avis, les Ukrainiens ont tendance à en sortir des analyses racistes, évoquant des « sauvages » qui opèrent dans l’armée russe.
Il faut l’analyser de manière inverse. Ces soldats sont à caractériser par leur niveau social et non par leur appartenance ethnique. L’armée recrute là où il y a des jeunes hommes en âge de conscription pour être recrutés. Ce vivier se trouve dans les régions plus pauvres, périphériques, à la plus forte natalité et non dans les grandes villes. Cela correspond à des républiques aux multiples origines ethniques. Mais où les citoyens se sentent profondément membres de la Fédération de Russie.
Les récents discours évoquent une fuite en avant dans la guerre de la part des autorités russes. Comment le comprendre ?
Au niveau du pouvoir central, il n’y a aucun signe annonciateur d’une désescalade, ni d’une volonté de négocier ou de parvenir à un statu quo. Le texte officiel de l’ancien président Dmitri Medvedev énonce un objectif général de dénazification de l’Ukraine entière. Et va même jusqu’à proposer une échelle géographique qui est un peu effrayante : une Eurasie libre de Lisbonne à Vladivostok. Dans son discours, Medvedev laisse planer une ambiguïté volontaire sur une vision militaire ou idéologique.
Ce qui amène les Ukrainiens à juger inacceptable une solution de compromis ou une solution médiane car, à leurs yeux, ce n’est pas une solution. Si nous entrons dans un moment d’attente avant une attaque, ils perçoivent le projet russe comme un projet de destruction de l’Ukraine.
Avec les atrocités de ces derniers jours, la fracture entre les sociétés ukrainienne et russe est-elle actée ?
Les sociétés avaient déjà suivi des chemins différents notamment depuis l’indépendance de l’Ukraine et la dissolution de l’URSS. Elles avaient construit des rapports différents à l’histoire, à la période soviétique, à leur manière d’agir face à leur État.
Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir.
Elles se sont appuyées sur des économies très différentes. Dans le cas ukrainien, il n’y avait pas de rente pétrolière qui permettrait à l’État d’injecter de l’argent dans les dépenses sociales. La manière d’envisager sa place dans le monde a été très différente également entre l’Ukraine et l’immense Russie.
Ces populations avaient conservé de fortes proximités malgré cet éloignement qui a connu une première rupture en 2014. Le soutien de la population russe à l’annexion de la Crimée et l’intervention de l’armée russe dans le Donbass ont marqué une fracture. Dans les familles mixtes, une situation très fréquente dans les deux pays, les personnes ont cessé de se parler en pensant l’autre comme égaré par son idéologie. Néanmoins, un nombre considérable d’Ukrainiens n’en voulaient pas à la population mais au pouvoir.
Depuis l’invasion, on est dans une rupture profonde. Désormais, les Ukrainiens en veulent à l’ensemble des Russes et les rendent personnellement responsables d’avoir laissé Poutine au pouvoir. Désormais, je crains qu’on entre dans des logiques de déshumanisation réciproque pour lesquelles la guerre est un terrain très propice.
Comment les sanctions affectent l’économie russe ?
Si les symptômes sont assez peu visibles, sa casse apparaît déjà programmée. À part la disparition d’enseignes dans les grandes villes, la baisse des capacités de consommation des Russes ne va pas être immédiatement visible. La majorité de la population vit avec des moyens très modestes. En revanche, les capacités productives du pays, qui sont fortement dépendantes des matières premières occidentales, de technologies européennes, vont être impactées.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population.
Comme en 2014, la réponse du pouvoir russe consiste à augmenter son autonomie stratégique, de produire en Russie et de réorienter nos partenariats. Mais cela prend énormément de temps. Depuis huit ans, ce virage annoncé n’a pas été à la hauteur du fait du fonctionnement de l’économie, le schéma corruptif ne favorise pas l’émergence d’entreprises performantes.
Dans le secteur énergétique, le processus d’extraction risque de manquer de technologies, de produits essentiels et de schémas de coopération pour maintenir son niveau. Même le secteur de l’agroalimentaire dans son ensemble n’a pas obtenu la réussite espérée. Le secteur de l’aviation ainsi que le secteur pharmaceutique vont également être touchés. Pour ce dernier, la production russe de médicaments est réalisée à partir de principes actifs achetés à l’étranger pour les produits basiques comme pour les plus élaborés.
Il existe déjà des pénuries et la hausse des prix va rendre certains produits inaccessibles pour une partie de la population. Plusieurs économistes dressent un parallèle avec l’effondrement connu à la chute de l’URSS dans les années 1990.
Il existe deux possibilités sur les effets politiques de cette crise. Si le pouvoir arrive à convaincre la population qu’elle est victime d’une guerre économique menée contre le peuple par l’Occident, les Russes accepteront le sacrifice. Et la loyauté des citoyens sera encore plus importante à l’égard des autorités. Ce réflexe sera présent dans les couches sociales les moins favorisées, qui n’habitent pas dans les grandes villes et qui s’informent via les médias gratuits et accessibles.
En revanche, ce message passera nettement moins au sein des couches qui ont profité de l’économie construite par le régime poutinien. Il ne s’agit pas des oligarques mais des Russes aisés, cadres, dirigeants d’entreprise, entrepreneurs. Ils vont être sensibles à ces sanctions. Car la fidélité au pouvoir reste motivée par le gain économique qu’ils en retirent. Ces Russes n’envoient pas leurs enfants faire leurs études en Chine et n’y achètent pas de résidence secondaire. Ils le faisaient en Europe et aux États-Unis.
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Le monde va-t-il bientôt connaître des émeutes de la faim ?
ActuLes bombardements de l’armée russe en Ukraine nous font redécouvrir les horreurs de la guerre au jour le jour. Mais en raison de la spéculation qu’elle provoque dans les salles de marché sur les prix du pétrole, du gaz des engrais, des céréales et des oléagineux, ses conséquences vont aussi se traduire par un manque de nourriture pour la population dans de nombreux pays pauvres importateurs nets de céréales.
Gérard Le PuillLa guerre qui se poursuit en Ukraine depuis l’invasion de l’armée russe a déjà fait beaucoup de morts, de blessés et causé de nombreuses destructions dans ce pays. Parce que la Russie et l’Ukraine sont deux pays exportateurs, elle favorise aussi la spéculation sur des matières premières comme le pétrole, le gaz, les engrais, les productions agricoles comme le blé, le maïs et le tournesol. Cette spéculation augmente aussi les coûts de production de ces denrées alimentaires qui ont besoin d’énergie et de fertilisants pour donner des rendements décents. Faute d’engrais et de carburants pour préparer les sols, on s’achemine vers une diminution de la production céréalière mondiale. À son tour, cette diminution favorisera une spéculation durable sur les prix des produits alimentaires comme de l’énergie dont les ménages du monde entier ont besoin quotidiennement.
Baisse des rendements céréaliers au Sahel
Les principaux fournisseurs d’engrais des pays membres de l’Union européenne sont la Russie, le Maroc et l’Égypte. La Chine et l’Inde sont les deux principaux producteurs d’engrais azotés. Mais ils sont aussi les deux principaux consommateurs, devant les États-Unis. La Chine et l’Inde doivent nourrir près de 3 milliards de personnes. Voilà aussi pourquoi ces deux pays gèrent avec prudence leurs réserves de céréales en prenant soin d’avoir toujours d’importants stocks de report au moment de la nouvelle récolte.
Pour certains pays pauvres importateurs nets de céréales, la situation est déjà compliquée. Dans les pays du Sahel, la production céréalière était en baisse de 12 % en 2021 par rapport à l’année précédente du fait de la sécheresse. Elle avait même chuté de 36 % au Niger et de 18 % en Mauritanie. Dans la plupart de ces pays, les prix des céréales produites sur place ont déjà augmenté de plus de 50 % en 2021 par rapport à la moyenne des cinq années précédentes. Quelque 38 millions de personnes sont désormais concernées par la faim et la malnutrition dans ces pays.
L’Ukraine continuera de réduire ses exportations de blé
Des pays importateurs nets de blé comme la Tunisie, le Liban, le Maroc, l’Algérie et l’Égypte s’adressent à de nouveaux fournisseurs, suite à l’arrêt des exportations de l’Ukraine. Parallèlement, la Russie réduit ses exportations pour contenir les prix sur son marché intérieur. On estime qu’en 2023, l’Ukraine réduira ses exportations de blé de 20 millions de tonnes, soit environ12 % du tonnage mondial exporté sur une année. Comme la moitié de l’approvisionnement en blé des pays d’Afrique et du Proche-Orient provenait d’Ukraine et de Russie ces dernières années, ils vont devoir se tourner vers d’autres pays exportateurs dès à présent, ce qui ne manquera pas d’entretenir la spéculation.
En raison de la guerre, l’Ukraine manque aussi de carburants et d’engrais pour les semis de printemps du maïs et du tournesol. Ces semis passeraient de 15 millions d’hectares récoltés en 2021 à 7 millions d’hectares cette année. En Ukraine, la production céréalière est conduite sur d’immenses exploitations qui couvrent souvent plus de 20.000 hectares. Les conséquences cumulées de la guerre avec ses bombardements destructeurs d’unités de production d’engrais et d’infrastructures de transports de ces engrais comme des carburants retardent considérablement les travaux de préparation des sols. Ces grandes structures agricoles sont souvent exploitées par des capitalistes dont certains sont de nationalité française. Du temps de l’URSS, il y avait surtout des kolkhozes. Ensuite, une partie des terres fut parfois partagée entre des anciens salariés des kolkhozes dont beaucoup ont vite vendu leurs parts à des investisseurs pour devenir salariés sur ces exploitations géantes.
La France produit chaque année quelque 80 millions de tonnes de céréales dont plus de 35 millions de tonnes de blé tendre en moyenne annuelle. Elle exporte la moitié de ce blé dont environ 9 millions de tonnes hors de l’Union européenne. Elle devrait donc retrouver des marchés qui lui échappaient ces dernières années au profit de l’Ukraine et de la Russie, dont les blés, issus des « terres noires », disposent d’un taux de protéines plus élevé que ceux produits en Beauce et ailleurs dans notre pays.
Des stocks mondiaux limités à un trimestre de consommation
Mais comme la demande mondiale fera durablement monter les prix, cela se traduira aussi par de nouvelles augmentations du prix du pain et des autres aliments à base de céréales, y compris chez nous. Ce sera aussi le cas des viandes, des produits laitiers et des œufs pour les consommateurs que nous sommes, car les céréales et les tourteaux entrent en grandes quantités dans l’alimentation du bétail. On sait déjà que les stocks de report seront très bas en France et en Europe d’ici la prochaine moisson. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire « Le Point » du 31 mars, Sébastien Abis, directeur du club Déméter, déclarait à ce propos : « l’Europe a cessé d’avoir une logique de stocks, ça ne vaut pas que pour le blé. Seules la Suisse, un peu l’Allemagne et la Finlande en ont eu une. Les stocks de blé mondiaux, ce sont 280 millions de tonnes, ce qui n’est pas beaucoup : un trimestre de consommation. Il faut savoir que la Chine en a la majeure partie, 130 millions de tonnes, soit une année de consommation pour ce pays ».
La spéculation encouragée par la guerre en Ukraine montre que la France et l’Union européenne devraient disposer en permanence des stocks céréaliers de report suffisants pour assurer la souveraineté alimentaire de leurs 450 millions d’habitants. Nous évoquerons ce sujet dans notre article de demain.
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Les Ukrainiens font front dans le Donbass
ActuL’essentiel de l’armée de Kiev demeure concentré dans la région à l’est du pays, désignée objectif prioritaire par Moscou.
Marc de Miramon Prête pour la « grande bataille », celle du Donbass, et l’Ukraine « doit la gagner », martèle le conseiller présidentiel Mykhaïlo Podoliak, cité par l’agence de presse Interfax-Ukraine. Dans cette région située dans l’est du pays, aux portes de la Russie, des dizaines de milliers de soldats ukrainiens se préparent à la grande offensive que prévoit Moscou, à l’heure où les partenaires occidentaux de Kiev accélèrent les livraisons d’armes. Sur fond d’accusations de crimes de guerre et de « crimes contre l’humanité », notamment commis dans la gare de Kramatorsk, où deux missiles ont tué plus d’une cinquantaine de civils massés pour fuir la région. Les débris recueillis sur place ont permis d’identifier les armes utilisées, des Tochka-U dotés d’ogives à sous-munitions. La Russie a formellement démenti être à l’origine des tirs, jurant que ces missiles ne figurent pas dans son arsenal. Mais l’ampleur des pertes humaines, dénoncée avec fracas par le premier ministre britannique, Boris Johnson, en déplacement inattendu à Kiev ce samedi, a encore sérieusement compromis les fragiles négociations diplomatiques en cours, et c’est donc sur le terrain militaire que va se jouer l’avenir de l’Ukraine pendant encore de longues semaines.
Zelensky appelle à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni
Selon la BBC et Sky News, après l’échec de l’armée russe aux portes de Kiev et son redéploiement vers l’est, le Kremlin a nommé le général Alexandre Dvornikov, qui a œuvré en Syrie en soutien du régime de Bachar Al Assad, pour diriger ce que le Kremlin désigne comme une « opération spéciale », refusant obstinément d’employer le mot « guerre ». Aux premiers jours d’une offensive que Vladimir Poutine entendait garder la plus secrète possible, les différentes unités de combat russes étaient organisées et commandées séparément, tandis que l’Ukraine, grâce à des livraisons d’armes antichars dévastatrices, a transformé le pays en cimetière de blindés russes. Dans la foulée de la visite de Boris Johnson, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé samedi ses partenaires occidentaux à « suivre l’exemple » du Royaume-Uni – qui s’est engagé à fournir à Kiev des véhicules blindés et des missiles antinavires – et d’accélérer l’isolement de la Russie en imposant « un embargo total sur les hydrocarbures ». Un point qui fait l’objet d’âpres négociations entre les différentes chancelleries européennes, toutes dépendantes du charbon, du pétrole et surtout du gaz russes, et qui n’est d’ailleurs pas respecté par Washington, les États-Unis ayant même augmenté leurs importations d’or noir en provenance de Russie.
Si des soldats ukrainiens ont été accusés, notamment par Human Rights Watch, d’avoir commis des atrocités contre des prisonniers russes, Kiev a annoncé avoir ouvert « 5 600 enquêtes pour crimes de guerre » présumés sur son territoire depuis le début de l’invasion. Selon les derniers chiffres du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), plus de 4,5 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays, dont 90 % sont des femmes et des enfants, un flot de réfugiés inédit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
Vous aussi, participez :
- Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
- Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L’animal humain
ChroniqueCynthia FleuryÉlections obligent, 29 ONG ont invité les candidats à la présidentielle à s’engager autour de 22 mesures pour améliorer la condition animale, avec un consensus concernant l’interdiction de l’abattage sans étourdissement.
Dans Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022), Laurent Bègue-Shankland revient sur les raisons de « nos anesthésies émotionnelles », nos dilemmes empathiques lorsqu’il s’agit de nos amis les bêtes. À l’origine de nos préjugés envers les animaux – et de leur « supposée » absence d’âme, ou de douleur, ou de conscience –, il y a ce geste bien connu de Descartes, voulant sans doute rompre avec l’époque non scientifique le précédant, où il qualifie l’animal d’automate comme la métaphore mécaniste l’y invite. La science devenant positiviste, l’empathie envers l’animal n’y gagnera rien de bon : Claude Bernard, père de la médecine expérimentale, le rappelait froidement : « Le physiologiste n’est pas un homme du monde, c’est un savant, c’est un homme qui est saisi et absorbé par une idée scientifique qu’il poursuit : il n’entend pas les cris des animaux, il ne voit plus le sang qui coule, il ne voit que son idée et n’aperçoit que des organismes qui lui cachent des problèmes qu’il veut découvrir. » Ou comment la libido sciendi (le désir de connaître) a longtemps été l’alibi d’une absence de pensée à l’intention de nos congénères.
Aujourd’hui, 115 millions d’animaux sont élevés et utilisés chaque année pour la recherche, avec une prédilection pour les « espèces » jugées affectivement plus acceptables, parce qu’elles sont moins identifiables à l’humain, à savoir les souris. Il y en a d’ailleurs plus de 2 500 sortes, plus ou moins adaptées aux recherches concernant la dystrophie musculaire, le glaucome, la dépression, les tumeurs cancéreuses, etc.
Le psychologue Richard Ryder, ancien expérimentaliste, affirme que l’expérimentation animale favorise « l’infirmité émotionnelle » chez les laborantins scientifiques, et que les conséquences psychologiques du travail de laboratoire ne sont pas assez étudiées alors qu’elles provoquent une souffrance du personnel. Bègue-Shankland décrit d’ailleurs toutes les « ruses institutionnelles » pour amoindrir l’impact émotionnel chez les expérimentateurs, la division des tâches bien sûr, mais aussi l’usage d’un certain type de langage.
Depuis toujours, pour calmer notre inquiétude morale, les hommes développent des techniques pour attribuer à telle ou telle espèce tel monde mental et, de facto, telle valeur morale. « À ceux qui donnent leur vie pour le bien-être de l’humanité », dit une plaque de bronze accrochée à l’école de médecine de l’université de Rochester depuis 1920. Bien faible gratitude.
La chronique de Cynthia Fleury L'Humanité
La gauche ne doit pas disparaître
ChroniquePierre SernaHistorien
La gravité de la situation appelle au sang-froid et à la réflexion. Certes la déception est grande de voir encore une fois la gauche absente du second tour et le candidat des Jours heureux faire moins que ce qu’une belle campagne laissait entrevoir. Pour autant, il ne faudrait pas réitérer les erreurs de 2017. La gauche ne doit pas disparaître durant ces quinze jours au nom de la non-qualification de Jean-Luc Mélenchon. Cumulés, les résultats de la gauche regroupent le tiers des votants. Le duel à venir, voulu et dénoncé souvent dans cette tribune, entre extrême centre et extrême droite, s’avère plus délicat pour celui qui l’a désiré. E. Macron n’a plus de grande marge électorale, autrement que dans un vote, non pour lui, mais pour contrer l’arrivée de la droite nationaliste et contre-républicaine au pouvoir.
Tout le monde a compris qu’il n’y aurait pas de blanc-seing et que le président sortant aurait bien intérêt à changer de nombreux aspects dévastateurs de son programme ultralibéral s’il désire voir son plan réussir. À force de prendre l’électeur de gauche comme « un idiot utile », il risque le pire. Il lui faut donc, et sans négociation aucune, et sans repartie quelconque, changer de fond en comble ses positions sur le RSA, sur les retraites, sur l’éducation, sur la formation des jeunes, sur la fiscalité des plus riches, sur les services publics, l’hôpital en particulier. Ce n’est que la première étape d’un rapport de forces à maintenir.
La visibilité de la gauche, sa capacité à faire barrage au pire demeure plus que jamais à l’ordre du jour. La menace brune est là depuis 2002, et une génération jeune exacerbée, éreintée par les contraintes du Covid, n’ayant pas la culture de ce qu’a pu être le fascisme dans l’histoire de France, subissant de plein fouet la brutalité néolibérale, risque de confondre « disette et famine », pour reprendre la métaphore pertinente du maire communiste Philippe Rio. Interdire au RN de conquérir le pouvoir est la condition pour acter ensuite, dans un troisième tour, un sursaut de la gauche républicaine aux élections législatives.
Tout doit être fait du côté des députés, des maires, des responsables des partis, pour retrouver ces 30 % d’électeurs à gauche et plus encore, si une dynamique réelle se poursuit, et partout où cela s’impose, de façon unitaire. Il faut prendre en considération la force du mouvement créé par la France insoumise et construire des alliances avec toutes les forces de progrès. Le projet social, économique, écologique porté par les forces de gauche est l’horizon politique qui doit recréer les seules conditions historiques qui ont vu par le passé la gauche l’emporter : l’union de ses forces. Les députés d’opposition de gauche l’ont montré avec courage durant les cinq ans passés. La vitesse en politique est une des armes les plus redoutables. Plus vite la gauche devient l’actrice du barrage contre l’extrême droite, plus vite elle se donne des forces pour compter dans les cinq ans qui viennent et confondre enfin l’extrême centre.
« Il ne faudrait pas réitérer les erreurs de 2017. »
L'Humanité
Politique de l’offre et bilan carbone au quotidien
ChroniqueNous sommes abreuvés de conseils pour nous inciter à réduire le bilan carbone de nos activités quotidiennes. Mais nous sommes aussi envahis de sollicitations multiples et quotidiennes pour toutes sortes d’achats qui vont de la livraison des repas à domicile à l’installation d’une piscine dans son jardin quand on habite un pavillon. C’est pourtant en cultivant son jardin qu’on améliore ses fins de mois tout en repoussant la fin du monde.
Gérard Le PuillSelon le dernier rapport du GIEC publié au début du mois d’avril, nous évoluons sur une courbe qui se traduira par un réchauffement global de +3,2°C en 2100 si l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre se poursuit au rythme actuel dans le monde. La dépendance aux énergies fossiles compte pour beaucoup dans la progression des émissions de CO2. La spéculation en cours sur les prix du pétrole, du gaz, des engrais et des céréales nous montre à quel point les pays capitalistes développés demeurent dépendantes des énergies fossiles dans leurs activités économiques, qu’il s’agisse de l’industrie, des transports ou de la production de notre nourriture quotidienne. Ajoutons que la conversion de la planète entière à la voiture électrique, gourmande en métaux rares, fera croître les émissions de CO2 pendant plusieurs décennies.
La politique de l’offre alimente le réchauffement global
La principale réduction des émissions de CO2 doit provenir de changements profonds dans la conduite de l’économie. Mais nous sommes également incités à réduites les nôtres au quotidien et les conseils, dans ce domaine, de sont pas exempts de contradictions. On nous propose de supprimer les mails inutiles. Mais la multiplication des échanges et autres polémiques sur les «réseaux sociaux» font croître sans arrêt le bilan carbone de cette forme de communication.
On nous suggère de réduire les emballages au moment d’acheter des biens alimentaires et autres produits indispensables au quotidien. Cela est nécessaire. Mais la politique de l’offre conduit actuellement à livrer toujours plus de colis individuels sur-emballés au domicile de chaque ménage acheteur. Cette nouvelle politique commerciale contribue grandement à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Car aux emballages s’ajoute la croissance du trafic sur route et en ville, tandis que la construction d’immenses dépôts pour préparer les colis émet aussi beaucoup de CO2 et accroît parallèlement le bétonnage des terres agricoles qui ne sont plus disponibles pour produire de la nourriture et capter du carbone.
La piscine pour tous face aux restrictions d’eau
On nous suggère d’opter pour la douche plutôt que pour le bain, afin de réduire nos volumes d’eau du robinet consommés quotidiennement. Mais les Français sont en même temps de plus en plus sollicités pour construire une piscine dans leur jardin quand ils habitent un pavillon ce qui est le cas d’une bonne moitié des ménages. Outre le bilan carbone de la construction, il faut ensuite alimenter cette piscine en eau. Mais cela devient de plus en plus problématique dès le printemps dans un pays où les arrêts préfectoraux restreignent chaque été l’usage de l’eau dans les deux tiers des départements, voire plus.
On nous recommande aussi de manger plus de produits de saison et moins de viande, afin de réduire les émissions de CO2 imputables aux longs transports de marchandises importées, tandis que la nourriture du bétail augmente considérablement la consommation de grains. Mais la publicité des enseignes de la distribution continue de bourrer nos boîtes aux lettres de dépliants publicitaires qui multiplient les promotions sur la viande et les poissons dont les stocks diminuent dangereusement pour certaines espèces.
Retrouver la main verte en cultivant son potager
Dans toute la France métropolitaine, il existe une possibilité de réduire le bilan carbone de son alimentation chez tous les ménages disposant d’une maison individuelle avec un terrain de plusieurs centaines de mètres carrés. Mais on y voit dix fois plus de pelouses bien tondues que de potagers et d’arbres fruitiers. Pourtant , il est possible de cultiver un potager sur chacun de ces terrains pour des pommes de terres, des petits pois, des haricots, des laitues et d’autre salades , des concombres et des tomates, des betteraves rouges, des navets, des poireaux et des choux. Qui plus est, en installant une citerne pour recueillir l’eau de la toiture, il est possible d’irriguer ces cultures gratuitement en cas de besoin. De même, les déchets de végétaux mis dans le composteur deviennent des fertilisants gratuits et écologiques en même temps.
Pour produire des fruits, il est possible d’avoir des pommiers et des poiriers dans son jardin, de même que des fraisiers et des framboisiers. Avec le réchauffement climatique en cours, on récolte désormais des fruits d’été comme les abricots et les pêches la plupart de nos régions, en plus des prunes et des cerises. Qu’il s’agisse des cultures au sol ou des fruits de nos arbres, retrouver «la main verte» pour produire une partie de notre nourriture nous permettra de cumuler trois avantages importants pour les prochaines décennies.
Primo, on dépensera moins d’argent en nourriture et il sera possible d’utiliser ces économies pour faire des travaux d’isolation dans la maison qui, à leur tour, diminueront la facture du chauffage et les émissions de CO2. Secundo, la croissance des plantes potagères comme la présence des arbres fruitiers permettra de stocker plus de carbone, ce qui contribuera encore à la réduction du CO2 si beaucoup de ménages adoptent cette orientation. Tertio, tout ce qui est produit sur place pour y être consommé ne nécessite aucun transport, ni tri préalable alors les importations de tomates d’Espagne ou de pommes de Pologne se traduisent par un bilan carbone très élevés entre le site de production et l’assiette du consommateur.
Ajoutons que pratiquer quelques heures de jardinage par semaine contribue à nous maintenir en forme.
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Le printemps enchanté du jeune Rainer Maria Rilke
ChroniqueDans Ma vie, Lou Andreas-Salomé écrit : « Le tout jeune Rainer étonnait par ce qu’il avait déjà écrit et publié ». Celle qui va devenir sa maîtresse – elle est de 14 ans son aînée –, et, comme l’a dit Freud, « à la fois la muse et la mère attentive du grand poète », évoque notamment les nouvelles composées entre 1894 et 1898 et, pour la plupart, inédites en France. D’une certaine façon, ces textes annoncent le jeune poète. En cela, ils sont d’une « importance capitale », ainsi que le souligne Pierre Deshusses dans une préface éclairante.
Vincent RoyHuit nouvelles sont donc rassemblées sous le titre de l’une d’entre-elles : Printemps enchanté. Elles furent écrites dans la période durant laquelle Rilke passe son baccalauréat et s’apprête à quitter Prague pour voyager à travers l’Europe. Il se rend d’abord à Munich pour y commencer des études de philosophie et fréquente les salons littéraires de la ville. Il fait la connaissance de nombreux artistes, écrivains, journalistes (Karl Kraus, Arthur Schnitzler…). C’est en 1897 qu’il va rencontrer Lou. Effervescence intellectuelle, effervescence affective !
L’impressionnisme a marqué le jeune Rilke. Nous parlons de l’école picturale ; mais elle a son pendant dans la littérature européenne. Elle est issue du symbolisme qui voulait peindre, selon Mallarmé, « non la chose mais l’effet qu’elle produit ». L’impressionnisme « littéraire » associe contemplation de la nature et sentiment intérieur : « La tendance à la subjectivité y est première, ne laissant apparaître que ce que perçoit le narrateur ou le personnage, sans que soit donnée la moindre assurance sur la réalité de ce qui est présenté. L’existence est toujours réfractée à travers le miroir formant et déformant d’une conscience, et ce que nous découvrons au fil de la lecture, ce ne sont que des impressions, souvent floues et éphémères, susceptibles de se modifier en fonction des états d’âme du narrateur ou des personnages », note Deshusses.
Dans ces huit nouvelles, on comprend que la poésie féconde la prose. On peut penser qu’elle la déclenche.
Printemps enchantéEt autres textespoésieLa chronique littéraire de Vincent Roy L'Humanité
Les soutiens internationaux de Marine Le Pen : ce que révèle cette galaxie de complices
ActuDu Brésil au Portugal, des États-Unis à la Finlande, de l’Espagne à la Belgique, la cheffe du Rassemblement national peut compter sur des complices, qui, loin de la dédiabolisation, développent des thèses racistes, homophobes, ultralibérales et complotistes.
Cathy Dos SantosJair Bolsonaro, le chef de gang
La victoire de Jair Bolsonaro à l’automne 2018 avait été saluée par ses homologues de l’extrême droite européenne, dont l’héritière Le Pen. Elle avait alors souhaité « bonne chance » au nouveau président du Brésil, « qui devra redresser la situation économique, sécuritaire et démocratique ». Quelques jours auparavant, la cheffe du Rassemblement national avait pourtant été interpellée sur les outrances du fasciste brésilien : « De toute façon, dès que quelqu’un dit quelque chose de déplaisant, il est d’extrême droite dans les médias français. (…) Il a sûrement tenu des propos qui sont éminemment désagréables, qui ne sont peut-être pas du tout transférables dans notre pays, c’est une culture qui est différente », avait-elle justifié.
Lors de la destitution de la présidente Dilma Rousseff, Jair Bolsonaro avait rendu hommage à l’un des pires tortionnaires de la dictature militaire. Il a toujours regretté que les gradés de l’époque n’aient pas tué davantage d’opposants.
Homophobe, raciste, ultralibéral, partisan du permis de tuer, Jair Bolsonaro a plongé le Brésil dans le chaos sans que l’opposition ne parvienne à le freiner. La retraite et les droits des salariés ont été pilonnés. Sa gestion calamiteuse de la pandémie, nourrie pas les thèses complotistes, s’est soldée par la mort d’un million de Brésiliens. La faim, la misère et le racisme, qui avaient considérablement reculé sous les mandats de la gauche, transpirent de partout.
Steve Bannon, l’homme de l’ombre
Il fait partie des anciens amis dont Marine Le Pen préfère oublier le nom. Pourtant, en 2018, le FN vantait l’action de Donald Trump et s’enorgueillissait d’un rapport direct avec le président nationaliste et xénophobe via son ancien bras droit, Steve Bannon. Ce dernier était même invité à prononcer un discours lors du congrès de la formation d’extrême droite : « Vous faites partie d’un mouvement qui est plus grand que l’Italie, plus grand que la Pologne, plus grand que la Hongrie. (…) Vous vous battez pour votre liberté ? Ils vous traitent de xénophobes. Vous vous battez pour votre pays ? On vous appelle “racistes”. (…) Laissez-les vous appeler racistes, xénophobes, islamophobes. Prenez ça comme un compliment parce que, chaque jour qui passe, nous deven ons plus forts et eux s’affaiblissent. »
Doublement inculpé (pour détournement de fonds et malversations financières, et « entrave » à l’enquête du Congrès dans le cadre de l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump), il ne colle pas vraiment à cette image de respectabilité que tente de construire Marine Le Pen. Pourtant, du temps de leur lune de miel, Steve Bannon disposait déjà d’un pedigree assez éloquent : directeur exécutif du site Breitbart, organe revendiqué comme étant la « plateforme de l’alt-right », artisan de la sortie des États-Unis des accords de Paris, décrit comme un « leader suprémaciste blanc bien connu » par la NAACP, la grande organisation de défense des droits civiques.
Tom Van Grieken, le Flamand rosse
En Belgique, les nationalistes flamands du Vlaams Belang ne sont pas connus pour leur sens de l’hospitalité. Chez ces héritiers en ligne directe de mouvements collabos pendant la Seconde Guerre mondiale, l’un des slogans préférés reste : « Rats français, pliez bagage ! » Un écho du bon vieux temps des guerres napoléoniennes avant la création, en 1830, de cette Belgique honnie. Mais attention, il y a une exception : les Le Pen père puis fille ont toujours été reçus en grande pompe au nord du Plat Pays. Aujourd’hui, Tom Van Grieken, le leader du Vlaams Belang, jubile : « Avec elle à l’Élysée, ce sera une France nouvelle et meilleure, mais aussi une Europe nouvelle et meilleure. »
En vue des législatives belges en 2024, le parti de Van Grieken est donné autour de 25 % dans les sondages. Et le programme est écrit d’avance : alignement intégral sur le mouvement patronal flamand (Voka) contre la protection sociale ou le droit du travail et, bien sûr, fermeture drastique à l’immigration. Dans leurs visées communes en Belgique, Le Pen et Van Grieken viennent aussi, à l’automne 2021, de s’allier pour lancer un parti frère en Wallonie, subtilement baptisé Chez Nous, auquel le Rassemblement national français s’apprête même, selon un communiqué, à offrir « l’exclusivité en Belgique francophone de l’utilisation de son nom présent et ancien (Front national), de son sigle et du symbole qui le représente, la flamme ». Mais là, le succès est loin d’être acquis…
André Ventura, le pyromane
À la veille du premier tour de la présidentielle en France, André Ventura, député et fondateur, en 2019, du parti d’extrême droite Chega (7% des voix aux législatives de janvier), a réussi un nouvel exploit : le 9 avril, à l’Assemblée nationale, son discours sur le programme du gouvernement socialiste, qui n’était, en réalité, qu’une énième attaque en règle contre la communauté gitane installée au Portugal depuis des siècles, a été interrompu par le président de l’Assemblée. « Je ne comprends pas pourquoi les Tsiganes devraient toujours être applaudis dans ce Parlement », renverse-t-il.
Roi de la pirouette grossière, cet ancien commentateur de foot à la télévision, spécialiste des pronostics sportifs basés sur la tarologie, a été couvé dans son pays par une petite clique d’ex-salazaristes sortis des poubelles de l’Histoire… et en Europe par Marine Le Pen, qui a accouru à Lisbonne dès la campagne d’André Ventura pour la présidentielle en janvier 2020. Celui qui, outre ses obsessions racistes, multiplie les provocations contre les droits des femmes – il a laissé planer pendant des mois que toute IVG devrait être accompagnée d’une ablation des ovaires pour « éviter toute récidive » – le lui rend bien : son élection en France participerait d’une « grande reconfiguration politique en Europe », se réjouit-il depuis ce pays où l’extrême droite avait totalement disparu après la révolution des œillets en 1974. T. L.
Matteo Salvini, l’ami indélébile
Pour l’heure, les services de son parti démentent encore : non, pour les prochains jours, aucun déplacement en France ne figure sur l’agenda de Matteo Salvini, ex-vice-président du Conseil des ministres en Italie et dirigeant de la Ligue, la formation d’extrême droite en coalition avec Silvio Berlusconi depuis bientôt trente ans, mais aussi avec l’ancien banquier central Mario Draghi depuis l’année dernière.
Mais qu’importe, avec ou sans selfie énamouré, les intérêts croisés demeurent : humilié par un maire polonais qui, en pleine crise des réfugiés ukrainiens, avait, devant un Salvini pour une fois ébahi, ressorti le tee-shirt affublé d’un portrait de Poutine qu’il arborait quelques années plus tôt sur la place Rouge, l’Italien déclare sa flamme tricolore, le symbole commun entre l’ex-FN français et le parti postfasciste italien (MSI), à Marine Le Pen. « Nous sommes heureux de ton succès et orgue illeux de ton amitié », lui écrit celui qui, rappelons-le, est toujours poursuivi en Sicile pour « séquestration » et « abus de pouvoir » après avoir refusé l’accostage de plusieurs navires ayant sauvé des migrants en Méditerranée.
Défenseur systématique de la Française auprès de Viktor Orban et des Polonais de Droit et justice (PiS), qui, eux, la trouvent toujours infréquentable, Matteo Salvini s’était exclamé, en 2016, après l’élection aux États-Unis : « Vive Trump, vive Poutine, vive Le Pen et vive la Ligue ! » De quoi faire tache aujourd’hui sur la tenue de camouflage de la candidate. T. L.
Riikka Purra, l’agent trouble
Ne l’appelez plus la « Le Pen finlandaise ». Désormais, ça l’irrite, Riikka Purra, la présidente des Vrais Finlandais, le parti d’extrême droite qui s’est, au pouvoir à Helsinki, fait connaître dans la première moitié des années 2010, au premier rang des faucons européens pour son obstination à imposer l’austérité à la Grèce. Le prédécesseur de Purra avait d’ailleurs estimé que la crise des dettes publiques ne pourrait se résoudre, à Athènes, que par l’arrivée d’une « junte militaire ».
Sur la ligne politique générale, tout concorde avec le RN français : un même refrain anti-immigration, truffé d’infamies nauséabondes contre les musulmans, en général, et les Somaliens, en particulier, « prédisposés génétiquement pour le vol ». Mais, entre les Vrais Finlandais et le RN, il y a désormais de l’eau dans le gaz russe. Assis sur les mêmes bancs au Parlement européen, Riikka Purra et ses amis disent ne plus « avoir aucune confiance » en Marine Le Pen, qu’ils jugent poutinophile, voire poutinolâtre. « La Ligue et le RN sont des idiots utiles dans leurs rapports avec la Russie, dénonce Purra. C’est absurde d’imaginer que la Russie de Poutine pourrait être un contrepoids utile au phénomène du multiculturalisme et à l’immigratio n de masse en Europe occidentale. »
Toutefois, les ponts ne sont pas coupés et quand la haine se répand contre des cibles communes, les désaccords s’estompent. Le député européen Olli Kotro se réjouit de voir le score de Le Pen « semer la panique » chez les commentateurs politiques finlandais T. L.
Heinz-Christian Strache, la valse brune
Le Pen s’en accommoderait très bien, on l’imagine : de son passif avec l’Autriche et ses cousins du FPÖ, qui, premiers en Europe, avaient pris le pouvoir à la fin des années 1990, il faudrait faire table rase. En bonne fille de son père qui avait de la tendresse pour le Waffen SS Franz Schönhuber, Marine Le Pen a participé, en 2012, à Vienne, à l’un des bals de congrégations étudiantes qui sont, en réalité, les viviers des rejetons à peine repeignés des nazis. Quelques années plus tard, toute à ses chantiers de « dédiabolisation », la cheffe du Rassemblement national a renforcé ses liens avec le FPÖ, de retour au pouvoir en décembre 2017, en coalition avec les conservateurs de Sebastian Kurz.
À l’époque, Heinz-Christian Strache, vice-chancelier autrichien, articule une ligne ultralibérale en économie – il fait passer la semaine de travail à 60 heures –, tout en organisant la grande diversion avec son ton apocalyptique dénonçant un « remplacement de population » en Autriche. Mais cette ascension fulgurante se brise en mai 2019 quand éclate « l’Ibizagate » avec la publication d’une vidéo compromettante dans laquelle Strache orchestre directement une tentative de corruption pour le compte de la Russie de Poutine. Un épisode très gênant que les conseillers de Le Pen, en pleine campagne commune pour les européennes à l’époque, cherchent à minimiser : « On n’est pas certains que M me Michu, retraitée dans la Creuse, sache qui est M. Strache. » T. L.
Santiago Abascal, le parvenu
Bien sûr, il se félicite, le chef de l’ultradroite espagnole (Vox), du « grand résultat » de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française. Dans son message à la candidate d’extrême droite, il salue d’ores et déjà une défaite de la « mondialisation progressiste qui nous ruine ». Mais pour lui, ces derniers jours, la vraie victoire, c’est l’entrée, au sein d’une coalition avec la droite (PP), de quelques-uns des dirigeants de son parti – une première depuis la naissance du parti il y a quelques années – dans l’exécutif d’une région espagnole, la Castille-et-Leon.
Campé jusqu’ici sur une ligne dont Éric Zemmour s’est en partie inspiré – ce n’est pas un hasard si la nièce Le Pen, Marion Maréchal, a, avec le concours de proches d’Abascal, ouvert à Madrid une antenne de son institut de sciences politiques –, Vox obtient plusieurs vice-présidences régionales, mais aussi une occasion de mettre le pouvoir au service de ses obsessions et de ses lubies. À commencer par le sabotage de toute la législation contre les violences de genre. Selon Abascal qui dénonce le « féminazisme », il faut supprimer tous les programmes contre les féminicides, car ils sont « sexistes » à ses yeux et – ne rions pas, même jaune – discriminatoires pour les hommes. Même chose sur le climat, un sujet sur lequel Vox dit tout haut ce que Le Pen pense tout bas : le réchauffement climatique est « la plus grande escroquerie de l’histoire ». T. L.
jair bolsonaroExtrême droitePrésidentielle 2022Marine Le Pen : la vérité du projet L'Humanité
Le PCF veut déjouer le piège présidentiel aux législatives
ActuGauche Fabien Roussel et le Conseil national du parti ont appelé, jeudi, à battre Marine Le Pen et à l’union en juin pour battre Emmanuel Macron. Le député communiste propose à la FI, EELV et au PS une rencontre.
Julia HamlaouiÀ une dizaine de jours du second tour de la présidentielle, « urgence » a été l’un des maîtres mots, ce jeudi, sous la coupole de la place du Colonel-Fabien, où le PCF réunissait son conseil national. Celle, en premier lieu, de barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite, le 24 avril. « Il faut tout faire pour mettre en échec la candidature de Marine Le Pen ! » a martelé, lors d’une conférence de presse, Fabien Roussel, appelant à des initiatives en ce sens. « Dire qu’aucune voix ne doit se porter sur l’extrême droite ne suffit pas », a précisé Christian Picquet, chargé d’introduire les débats de la matinée, quand bien même l’usage du « bulletin Macron » est loin d’être gagné. « C’est de plus en plus difficile car le président cristallise la colère, il doit l’entendre et faire des gestes significatifs », insiste Fabien Roussel, dont la formation met en garde contre un « basculement promettant à notre peuple un régime d’apartheid institutionnalisé » en cas d’élection du RN.
Si l’urgence est bien là, le bilan des derniers mois doit aussi être tiré, ont souligné plusieurs membres de la direction. La visibilité conquise par la campagne « dynamique et positive » de Fabien Roussel est saluée de tous. « En dépit d’un résultat décevant, les communistes n’ont pas à regretter leur choix », souligne ainsi Christian Picquet. « Nous aurions pu porter avec plus de force notre critique du capitalisme », objecte cependant la responsable de Seine-Saint-Denis, Nathalie Simonnet, quand celle du Bas-Rhin, Hülliya Turan, pointe des prises de position à débattre sur l’écologie, les discriminations ou la laïcité. Les « données fondamentales du scrutin étaient connues de tous depuis plus d’un an », y compris la volonté d’unité pour éviter un nouveau duel Macron-Le Pen, estime également Antoine Guerreiro, membre du conseil national.
« additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! »
La question de la responsabilité du PCF dans le remake du second tour de 2017 a ainsi occupé une partie des débats. « Beaucoup d’électeurs sont en colère aujourd’hui. S’il n’est pas question de se rendre, seuls, coupable, il n’est pas non plus question de s’exonérer », juge Cécile Dumas, à la tête du PCF dans le Val-d’Oise. « Nous accuser, c’est ne pas voir la forte progression de l’extrême droite. Éric Zemmour a fait 7 %, ce qui n’a pas empêché Marine Le Pen de se qualifier », fait valoir pour sa part Fabien Roussel, invitant à regarder du côté des près de 13 millions d’abstentionnistes.
Reste que, après le vote du 24 avril, la question du rassemblement dans la perspective du scrutin de juin est ouverte. « L’élection présidentielle est un piège, mais on peut en sortir tout de suite avec les législatives. Je fais la proposition à tous, à gauche, d’additionner nos voix, nos programmes, nos idées ! » a lancé Fabien Roussel, estimant que les sortants doivent être soutenus et que « dans au moins 150 circonscriptions, la gauche est capable de l’emporter ». Alors que l’insoumis Manuel Bompard a avancé l’idée d’une répartition au prorata des scores présidentiels et d’un soutien au programme de FI, le député du Nord refuse de commenter « des échanges qui n’ont pas encore eu lieu », tout en assurant que « Jean-Luc Mélenchon, avec les 22 % qu’il réalise, détient la clé », et que, pour sa part, il est « prêt à discuter de tout, sans préalable ».
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Trois amis de Le Pen, trois ennemis de leur peuple
Premier planLa démocratie, les droits des femmes, des migrants et des travailleurs sont les cibles de l’extrême droite au pouvoir. La preuve par la Hongrie, la Pologne et l’Italie.
Gaël De SantisVadim KamenkaCes dernières années, l’héritière Le Pen s’est employée à soigner ses relations avec le gratin de l’extrême droite européenne. Récemment encore, elle se félicitait de la victoire de Viktor Orban en Hongrie. Le premier ministre magyar entame depuis le 3 avril son cinquième mandat, le quatrième consécutif depuis 2010. Au Parlement européen, la cheffe du Rassemblement national (RN) a tenté une alliance avec les Polonais ultraconservateurs de Droit et justice (PiS). Après avoir dirigé le pays entre 2005 et 2007, ils ont reconquis une majorité à la Diète en 2015, renouvelée en 2019. Parmi les plus proches alliés du RN, on compte aussi la Ligue et Frères d’Italie, dont le poids est déterminant dans les majorités gouvernementales de ces trois dernières décennies. Qu’on se le tienne pour dit, une fois au pouvoir, l’extrême droite est difficile à déloger, malgré la dangerosité de ses politiques. État des lieux.
1. Les contre-pouvoirs mis au pas
L’extrême droite a sa conception bien à elle de la souveraineté. En Pologne et en Hongrie, le pouvoir n’appartient pas au peuple, mais au gouvernement, qui ne veut souffrir aucun contre-pouvoir. À Varsovie, l’exécutif des ultraconservateurs du PiS a remanié la Cour suprême à sa main et abaissé l’âge de départ à la retraite des juges afin de procéder à leur renouvellement anticipé. Objectif : s’assurer que les futurs magistrats lui soient favorables. Idem en Hongrie, où Viktor Orban, le premier ministre, a nommé pour neuf ans un président de la Cour suprême qui n’a pourtant aucune expérience de juge ! Cela avait suscité l’ire du Conseil national de la magistrature, qui y voyait une atteinte au principe d’indépendance de la justice.
Dans ces deux pays, un autre contre-pouvoir est attaqué : les médias. En Pologne, l’énergéticien PKN Orlen, dirigé par un membre du parti au pouvoir, contrôle déjà la distribution de la presse. En rachetant en 2020 le groupe Polska Press, il a fait main basse sur une grande partie des quotidiens locaux, des dizaines d’hebdomadaires et des centaines de sites Web. En Hongrie, les oligarques proches du parti au pouvoir ont acquis une majorité de titres, l’audiovisuel public a été transformé en un véritable outil de propagande, tandis que les radios indépendantes ont perdu leur licence.
2. Une politique antisociale
Face à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prétend incarner la candidature du social. Cette ficelle, bien que grosse, a permis, après le passage austéritaire des socialistes au pouvoir en Hongrie, à Viktor Orban de revenir au poste de premier ministre en 2010. Depuis, il mène une politique au service du patronat. « Le dialogue social a pâti de l’arrivée au pouvoir du parti Fidesz », témoigne Gyorgy Karoly, responsable des relations internationales de la confédération MASZSZ. Les structures de confrontation entre patronat, syndicats et État mises en place lors de la restauration du capitalisme au début des années 1990 ont été mises de côté. Elles ne couvrent plus toute l’économie. « Il n’y a plus de lieu pour discuter des politiques sociales, des retraites, de la politique macroéconomique, déplore-t-il. Ainsi, dans le secteur privé, on ne discute que du salaire minimum et c’est le gouvernement qui décide. » Le pays, qui compte beaucoup de petites entreprises, se transforme en désert syndical. « Il est censé y avoir un registre de conventions collectives au niveau du ministère du Travail, mais il ne fonctionne pas vraiment », précise Gyorgy Karoly. Représentant de la bourgeoisie nationale, Viktor Orban bichonne ses oligarques. « La part des salariés couverts par une convention collective a chuté de 5 à 8 points en quinze ans. Elle est désormais de 25 à 28 %. » Par ailleurs, alerte le syndicaliste, « les contraintes pesant sur le droit de grève ont été renforcées ». Son exercice doit être autorisé par la justice pour un certain nombre de secteurs, au nom du service minimum.
La rémunération n’est pas seule en cause : le temps de travail est dans le viseur du gouvernement. Une loi a été votée en 2018 qui permet de « triannualiser » le temps de travail. Théoriquement, un salarié peut ainsi travailler 60 heures pendant un an, puis 30 pendant deux ans. L’employeur peut exiger, en poussant un salarié à conclure un accord individuel (et non collectif avec un syndicat), non plus 250 mais 400 heures de travail supplémentaire par an. La période de référence étant de trois ans, elles peuvent n’être payées qu’un an ou deux après. Ce texte, surnommé « loi esclavage », a été combattu par les syndicats, qui en ont limité la portée. Mais l’intention reste toujours là.
Concernant l’assurance-chômage, après quatre-vingt-dix jours sans emploi, un travailleur ne touche plus d’indemnité, sauf s’il se soumet à des travaux publics pour un salaire de 230 euros brut (150 euros net), soit moins que le salaire minimum de 530 euros brut pour les employés non qualifiés et de 690 euros pour les qualifiés. Une façon antisociale de brimer les populations roms, discriminées par le régime et dont une grande partie a sombré dans le chômage de masse lors de la chute du socialisme. Les retraités ne sont guère mieux lotis. Depuis treize ans, la pension minimale est bloquée à 75 euros.
3. Tête haute et poches pleines
Il fut un temps où le parti de Jean-Marie Le Pen prétendait marcher « tête haute et mains propres », portant haut le flambeau de la lutte contre la corruption. Il n’hésitait pas à alimenter le sentiment du « tous pourris » pour capter le mécontentement populaire. Concernant ses amis européens, le RN est bien moins regardant.
En témoigne son soutien affiché à Viktor Orban pour sa dernière réélection, le 3 avril, alors que l’Union européenne a entamé des poursuites contre Budapest pour non-respect de l’État de droit. La Commission estime que la justice n’est pas assez indépendante du pouvoir. Elle soupçonne des affaires de corruption dans le cadre de l’utilisation des subventions communautaires, dont une partie bénéficierait aux proches du premier ministre. Par ailleurs, le gouvernement a transféré une partie des biens publics – tels que les universités – à des fondations privées, toutes contrôlées par des membres ou proches du parti au pouvoir. Ils pourront ainsi continuer d’en disposer, y compris en cas de défaite électorale du Fidesz.
4. Les étrangers malmenés
Cette année 2022 est surprenante. L’extrême droite européenne s’est découvert une sensibilité pour l’accueil des réfugiés après le début de la guerre en Ukraine. La Pologne et la Hongrie, qui ont longtemps combattu la répartition des exilés venus de Syrie ou d’Afghanistan, ont changé de braquet pour leurs voisins ukrainiens. En réalité, au sein des institutions européennes, ces deux pays demandaient de longue date l’ouverture des frontières aux Ukrainiens, une main-d’œuvre bon marché et culturellement proche.
Hors cette parenthèse, les étrangers sont une cible constante de l’extrême droite. En Italie, ses passages au ministère de l’Intérieur se sont traduits par une dégradation des droits. Adoptée en 1998, la loi Umberto Bossi-Gianfranco Fini, des noms des chefs d’alors de la Ligue et d’Alliance nationale, a donné le coup d’envoi à une politique d’expulsion des sans-papiers, mais aussi de l’utilisation des moyens militaires en mer pour repousser l’arrivée d’embarcations d’exilés. Ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Cela lui vaut aujourd’hui d’être jugé pour « kidnapping ». L’extrême droite se dresse contre l’adoption du droit du sol, laissant des centaines de milliers de jeunes sans accès à la nationalité italienne. En faisant l’amalgame dans les médias et sur les réseaux sociaux entre immigration et délinquance, les ministres d’extrême droite ont alimenté un climat propice aux violences contre les exilés, certaines tournant parfois à la fusillade.
5. Un antiféminisme forcené
Il y a cinq ans, Marine Le Pen dénonçait les « avortements de confort ». Aujourd’hui, la candidate tempère ses propos pour nuancer son image d’antiféministe. En Europe, il n’existe qu’un seul pays où l’avortement était autorisé avant qu’il ne soit interdit… par l’extrême droite. C’est la Pologne. En 2020, le tribunal constitutionnel remanié par le gouvernement ultraconservateur de Droit et justice a rendu illégale l’interruption volontaire de grossesse. Conséquence, le 24 janvier, Agnieszka T. est morte d’une septicémie après s’être vu refuser un avortement depuis plusieurs jours. Elle est considérée comme la première victime de cette régression législative. Justyna Wydrzyńska pourrait bien être la suivante. Son procès s’est ouvert la semaine dernière et elle encourt trois ans de réclusion au prétexte qu’elle aurait fourni des comprimés abortifs à une femme victime de violences. En Europe, l’extrême droite fait valoir qu’elle n’embastille plus ses opposants. Elle réserve ce sort aux femmes.
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Adrien Quatennens : « À la FI, nous voulons bâtir une majorité pour gouverner »
EntretienAdrien Quatennens ne ferme pas la porte à des échanges à gauche en vue des législatives, mais ils devront tenir compte du « verdict des urnes » du premier tour.
Diego ChauvetJean-Luc Mélenchon a réalisé un score considérable avec près de 22 % des voix. Il rate de peu le second tour. Cela lui donne-t-il une responsabilité particulière pour l’avenir ?
Oui, envers toutes ces femmes et hommes qui ont nourri beaucoup d’espoir dans ce bulletin de vote. Il s’est produit dimanche une surmobilisation en faveur de Jean-Luc Mélenchon. Les sondages indiquaient une dynamique puissante. Ce fut au-delà. Nous analysons encore les résultats, mais on sait que les jeunes, les quartiers populaires se sont mobilisés le jour du vote. Nous avons donc une responsabilité à l’égard de ces gens qui nous ont fait confiance et qui risquent de payer dans leur vie personnelle les 400 000 voix manquantes. Je pense aux salariés au Smic qui devaient le voir augmenter immédiatement, à ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté et dont la vie allait changer, à ceux qui pouvaient bientôt partir à la retraite, mais aussi à l’enjeu climatique. La déception est immense, mais ce score historique nous oblige. Nous allons tâcher de construire là-dessus.
À quoi attribuez-vous cette surmobilisation en votre faveur ?
Comme en 2017, on voit que l’adhésion au programme est très forte. J’ai lu que 80 % des gens disent que c’est le programme de Jean-Luc Mélenchon qui a motivé leur vote. C’est d’abord cela, bien avant l’effet « vote utile ». La campagne que nous avons menée et le travail de terrain ont payé. Cette mobilisation s’est renforcée de tous ceux qui ont compris que ce bulletin de vote permettait de qualifier le bloc populaire pour le second tour et d’écarter l’extrême droite dès le premier. Ces 7,7 millions d’électeurs ne nous appartiennent pas mais ils ont fait un choix en conscience.
Qu’est-ce qui a manqué ?
400 000 voix. C’est-à-dire presque rien. Le niveau d’abstention global est fort, mais nous avons su mobiliser des gens qui n’avaient pas voté depuis longtemps et le score de Jean-Luc Mélenchon fait augmenter significativement le total des voix de gauche. Il nous a manqué celles de certains candidats, et en particulier celles du Parti communiste, avec qui nous faisions équipe en 2012 et 2017. On ne peut pas faire l’impasse là-dessus. Ensemble, cette fois, nous y étions. Tout le monde le sait. Ça laisse des traces.
Jean-Luc Mélenchon ne porte-t-il pas une part de responsabilité dans sa relation avec les communistes ?
Dans toutes les familles, on se dispute. Mais on ne peut pas effacer le fait que, durant cinq ans, nos votes ont été presque toujours les mêmes à l’Assemblée nationale. Rien ne justifiait que ce qui avait été possible en 2012 et en 2017 ne le soit pas en 2022. Rien qui soit insurmontable. En novembre 2020, j’avais discuté avec Fabien Roussel. Il diagnostiquait que la gauche échouerait en 2022 et demandait que l’on respecte le fait qu’il soit candidat jusqu’au bout. Mais il avait ajouté qu’en cas de possibilité d’accéder au second tour pour l’un d’entre nous, il était prêt à rediscuter. Depuis des semaines, on voyait que cette possibilité existait. Jusqu’au bout, on a pensé qu’il bougerait, guettant les moindres signes. Mais rien. Beaucoup de gens sont en colère. Comment ne pas les comprendre ?
Il ne s’agit pas que d’une question d’arithmétique, ainsi que l’a souligné Jean-Luc Mélenchon à plusieurs reprises…
C’est vrai en général. Mais avec le PCF, c’est différent. Nos électorats s’additionnent et l’addition crée même une dynamique que l’on ne vérifie pas toujours de la même manière avec EELV et encore moins avec le PS. De toute façon, la représentation politique du pôle populaire n’est pas compatible avec les vieilles combines de l’union de la gauche.
Quel est l’enjeu du second tour pour vous ?
Que pas une voix des nôtres n’aille vers l’extrême droite. Nous en sommes l’antithèse. Les déclarations de principe et les consignes de vote sont sans effet. Il faut dire pourquoi le peuple n’a rien à gagner à la victoire de Marine Le Pen. Le pays en serait plus fracturé que jamais. Nous faisons largement notre part du travail et n’avons pas attendu le second tour pour cela. Les donneurs de leçons ont-ils « fait barrage » à l’extrême droite au premier tour en votant Mélenchon ? Emmanuel Macron a œuvré pendant cinq ans pour obtenir cette affiche au second tour. Il a ce qu’il voulait. Qu’il se débrouille. Nous sommes exclus de ce second tour. Aucun des deux candidats ne peut prétendre représenter nos électeurs. Mais les deux ne sont pas équivalents. Chacun fera donc en conscience. Il faut convaincre les gens, pas leur tordre le bras.
Pour les législatives, votre objectif est-il d’imposer une « cohabitation » à Macron ?
Je veux clarifier le terme. Nous voulons bâtir une majorité pour gouverner. Nous n’irons pas au scrutin en proposant simplement d’élire « un maximum de députés de gauche ». Après juin, il n’y a plus d’élections avant deux ans. C’est donc l’opportunité pour ceux qui ne digèrent pas d’être passés si près du but le 10 avril de prendre leur revanche dans les urnes en juin. C’est à cela que nous travaillons.
Que proposez-vous aux autres formations de gauche ?
Nous allons finir d’analyser les résultats. Pour certains, vendredi, nous étions « les amis de Poutine ». Et lundi, nous sommes devenus fréquentables. Entre-temps, il y avait l’opportunité d’éviter le second tour désastreux que nous avons sous les yeux. L’Union populaire a vocation à s’élargir, toujours autour du programme que les électeurs ont placé en tête. Il y a un mois, nous avons fait une proposition au PCF mais aussi à EELV en vue des législatives. Les Verts ne nous ont pas répondu. Il y aura des échanges mais, évidemment, ils devront tenir compte du verdict des urnes du 10 avril.
Adrien QuatennensJean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022Législatives 2022 L'Humanité
À nos ami.e.s tenté.e.s par l’abstention
TribunePar Bertrand Badie, politiste, et Dominique Vidal, journaliste.
Vous avez voté Mélenchon, Jadot, Roussel, Hidalgo, Arthaud ou Poutou. Vous regrettez que la gauche ne soit pas au second tour. Vous ne déposerez évidemment pas un bulletin Le Pen dans l’urne. Mais vous êtes tentés par l’abstention.
Nous pourrions l’être aussi ! Le bilan de Macron est sans aucun doute des plus négatifs : une manière des plus arrogantes, une politique favorable aux plus riches, la destruction de nombreux acquis sociaux, une répression souvent sauvage des mouvements de contestation, une France mise en échec dans le monde…
Rien de tout cela ne donne envie de voter Macron. Mais peut-on pour autant laisser passer Le Pen ? Car s’abstenir, c’est mathématiquement voter pour la candidate du RN qui est aux portes de la victoire ! Car seuls comptent les bulletins exprimés…
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés.
Or l’histoire le montre : entre la droite et l’extrême droite, ce n’est jamais « blanc bonnet et bonnet blanc ». Les Italiens comme les Allemands, dans les années 1920 et 1930, en ont fait l’expérience tragique, et toute l’Europe avec eux. En ce début de XXIe siècle, Américains, Hongrois, Polonais et Brésiliens l’ont aussi appris à leurs dépens…
Il faut lire attentivement le programme de Marine Le Pen : putsch contre la démocratie et l’État de droit, régression sociale, menace sur les libertés, xénophobie d’État, déni du réchauffement climatique, remise en cause de certains droits des femmes, alignement sur Poutine. Bref, la victoire des néofascistes entraînerait un grand bond en arrière dans tous les domaines.
Nous avons en particulier une responsabilité vis-à-vis de nos frères étrangers et descendants d’immigrés. Le référendum que projette Le Pen les vise directement: préférence nationale, restriction du droit du sol, enterrement des lois antiracistes, menaces sur la presse, dénaturalisation de certains Français, voire début de « remigration » - sans oublier le symbole de cette islamophobie qu’est l’interdiction du voile dans l’espace public…
Quelle femme, quel homme de gauche pourrait assumer en conscience ce racisme (in)digne de Vichy ?
Demain, après les élections présidentielle et législatives, il faudra reconstruire une vraie gauche moderne, unie et pluraliste. En attendant, dans ce second tour, pour barrer la route au néofascisme à la française, nous n’avons – hélas ! – qu’un instrument : le bulletin de vote Macron. Utilisons-le toutes et tous
Présidentielle 2022 L'Humanité
Les syndicats aux prises avec l’imposture lepéniste
ActuLa CGT déploie depuis 2015 un patient travail de formation pour tenter d’endiguer les idées du RN dans le monde du travail.
Rosa MoussaouiUne « claque ». En découvrant l’enquête (1) qui met en lumière une nette progression du vote pour Marine Le Pen parmi les sympathisants de syndicats, Pascal Debay a pris la mesure du « désastre dans les têtes ». Responsable à la CGT du collectif chargé de lutter contre les idées d’extrême droite, ce dirigeant syndical participe depuis 2015 au patient travail de formation et de sensibilisation engagé par la centrale pour tenter d’endiguer l’avancée du RN dans le monde du travail. Sur le premier trimestre 2022 seulement, un bon millier de militants syndicaux ont participé dans toute la France aux journées d’étude qu’il organise pour ouvrir des espaces de réflexion et de débat sur le langage de l’extrême droite, l’imposture sociale du RN, sa stratégie de dédiabolisation.
« Nous faisons beaucoup, et nous avons senti, ces derniers mois, une affluence beaucoup plus forte dans ces formations. Mais cela reste insuffisant, analyse-t-il. Il y a une telle colère sociale, un tel rejet de Macron… ce n’est pas en dix jours que de telles fractures vont se réparer. Dans les entreprises, les débats d’entre-deux-tours sont très compliqués : beaucoup s’abstiendront, et la tentation du vote Le Pen pèse lourd. Je n’ai jamais vu ça. Je suis très inquiet. »
À la tête de l’association Vigilance et Initiatives syndicales antifascistes, Cédric Bottero, lui non plus, ne dissimule pas son inquiétude. « La stratégie de dédiabolisation choisie depuis une décennie par Le Pen porte d’autant mieux ses fruits que le quinquennat Macron a laissé libre cours aux politiques antisociales et aux réflexes autoritaires et répressifs propres à nourrir une colère légitime, remarque-t-il. Les luttes sociales récentes n’ont pas donné lieu à de grandes victoires. Tout cela nous a conduits à baisser la garde sur le danger que représente l’extrême droite. » Ce syndicaliste plaide pour un travail unitaire au long cours et une réappropriation, dans l’action militante, des principes politiques fondamentaux dont se prévalent les organisations syndicales : lutte contre le racisme, l’antisémitisme, la xénophobie.
Dans l’immédiat, c’est l’écœurement et le sentiment d’être pris au piège qui dominent, sur fond de crise politique aiguë. « On en a marre de cautionner un système dans lequel on n’a plus notre place, confie un syndicaliste, abstentionniste au premier tour, tenté de bouder encore les urnes au second. C’est le coup de massue : d’un côté, Le Pen qui veut démanteler les syndicats et virer les immigrés ; de l’autre, celui qui nous promet les retraites à 64 ou 65 ans. »
Marine Le Pen, elle, creuse son sillon, joue la carte du clivage social, multiplie les appels du pied au monde du travail. « Je suis fondamentalement attachée au dialogue social », répète-t-elle côté jardin, en accusant son adversaire d’avoir « tué les syndicats, qu’on n’a plus entendus ». Côté cour, son parti plaide depuis longtemps pour la « suppression du monopole de représentativité » syndicale et pour un strict contrôle du financement des syndicats. Ce qui reviendrait à les affaiblir, à les mettre au pas, sous tutelle de l’État. Pour mieux désarmer les salariés.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droitesyndicats L'Humanité
Génération
ÉditorialChristophe Deroubaix« Chaque génération est un nouveau pays. » Si Alexis de Tocqueville évoquait dans sa fulgurante formule les États-Unis, on peut l’appliquer à la France d’aujourd’hui. Les nouvelles générations ont marqué de leur empreinte le premier tour de cette élection présidentielle, malgré une abstention plus importante que dans d’autres catégories d’âge, en constituant la force motrice de la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Dans ce « pays » des moins de 34 ans, où cohabitent une hausse du niveau de diplôme et une extension de la précarité, l’ensemble des candidats de gauche ont recueilli entre 42 et 51 %, selon les instituts de sondage. Leur conscience du monde se condense dans un triptyque – changement climatique, féminisme et antiracisme – à propos duquel il faudrait être bien aveugle pour ne pas voir que la justice sociale en constitue le fil rouge. Cela écrit, on évitera toute projection mécanique d’un pays de demain ou d’après-demain, forcément ouvert et progressiste. On ne tombera pas, pour autant, dans l’écueil inverse de minorer, voire bouder cette heureuse nouvelle au prétexte que le second tour oppose Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
Et c’est justement dans cette perspective que l’on reparle de cette jeunesse, de ces jeunesses. Échos sondagiers comme reportages ou retours de discussions indiquent qu’une grande partie renâcle à « faire barrage ». Il faut d’abord en comprendre les ressorts. Cette « génération 21 avril » est née et/ou a grandi « politiquement » avec l’extrême droite au second tour et ce « front républicain » sur lequel se sont assis les deux bénéficiaires et vainqueurs : Jacques Chirac et Emmanuel Macron. Le climat de banalisation de l’extrême droite dans lequel les jeunes citoyens ont baigné, de fait et presque de force, nourrit sans aucun doute cette tendance au « relativisme ». Aucun argument d’autorité ou culpabilisant ne fera l’affaire. Peut-être plus un appel à l’espoir d’un monde meilleur qu’ils incarnent : celui-ci n’est pas soluble dans une victoire de Marine Le Pen, le 24 avril.
Présidentielle 2022Jeunesse L'Humanité
Les répercussions en France de la guerre en Ukraine
ActuLes ménages, soumis à des dépenses contraintes colossales, ainsi que l’industrie, énergivore et gourmande en matières premières, sont les victimes indirectes de l’invasion russe.
Stéphane GuérardLe 23 février, si vous aviez demandé aux salariés des usines Borealis du Grand-Quevilly, près de Rouen, d’Ottmarsheim, en Alsace, et de Grand- puits, en Seine-et-Marne, si leur avenir passait par l’Ukraine, ceux-ci vous auraient regardé avec des yeux tout ronds d’incompréhension. Posée quinze jours plus tard, la devinette aurait fait sens pour ces travailleurs de la chimie. Entre-temps, l’armée russe a envahi l’Ukraine. Parmi les sanctions prises dès le 27 février à l’encontre du Kremlin figure le blocage des avoirs des oligarques russes, soutiens du régime de Poutine. Dans cette liste se trouve Andrey Melnichenko. Le principal actionnaire du groupe suisse Eurochem, leader mondial des engrais, escomptait mettre la main sur la division azote de Borealis, comprenant les trois usines françaises, contre 450 millions d’euros. Fin de la vente.
Métaux stratégiques
L’attaque russe a déclenché une série de réactions en chaîne dont les répercussions sur l’économie française n’en finissent pas de se faire ressentir. Des conséquences externes et internes. Prenez les stations de ski de Savoie-Mont-Blanc. La richissime clientèle russe n’avait beau représenter que 6 % de la clientèle étrangère, le chiffre d’affaires de leurs 800 000 nuitées annuelles espérées et, aujourd’hui, en grande partie décommandées, manquera grandement à l’hôtellerie de luxe de Courchevel, Méribel, Chamonix et Megève. Mais, plus globalement, le secteur craint que l’envolée des prix de l’essence ne décourage les vacanciers d’avril, achevant ainsi cette campagne 2021-2022 qui s’annonçait historique en une fin de saison blanche et sèche.
Les économistes de tous bords ont vite fait tourner leurs calculettes pour envisager les secteurs perdants. L’envolée des prix du pétrole et du gaz, ajoutée aux pénuries de certaines matières premières fournies par les deux pays (métaux ferreux, non ferreux, stratégiques), touche en premier lieu la métallurgie et la sidérurgie, voraces en énergies et en minerais. Dans ce secteur, insiste la cheffe économiste du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, l’automobile sera particulièrement affectée par la flambée des prix du gaz. Stellantis (ex-PSA) et Renault n’avaient pas besoin de cette nouvelle difficulté, après les arrêts d’activité liés au Covid puis les pénuries de semi-conducteurs. Les deux constructeurs hexagonaux ont cependant les moyens de s’en sortir, avec respectivement 14 milliards et 1 milliard d’euros de bénéfices en 2021. Derrière l’automobile, les industries du papier et du carton, de la chimie et de l’alimentaire complètent les premières places des plus vulnérables. Mais ces secteurs savent qu’ils peuvent compter sur le soutien public, notamment via le recours à l’activité partielle ainsi qu’à des aides sectorielles toujours pas soumises à des garanties en termes de préservation de l’emploi. En revanche, pour les échanges commerciaux, « l’impact devrait être très limité car la Russie et l’Ukraine ne représentent qu’une petite partie des échanges (1,5 %) », selon Agnès Bénassy-Quéré. Quant aux établissements financiers, ils devraient bien s’en tirer, sauf en cas de chute brutale des marchés.
Inflation : menace sur la demande
Si les premières conséquences restent donc pour l’heure circonscrites à l’industrie, qui ne représente que 13 % du PIB, des effets secondaires pourraient survenir dans les prochaines semaines. Dans sa dernière note de conjoncture économique du 16 mars, l’Institut national de la statistique note deux inquiétudes. D’une part, celle des chefs d’entreprise, qui « anticipent une intensification des tensions sur leurs prix de vente, en lien a priori avec les coûts de l’énergie et des matières premières ». De quoi nourrir l’inflation. D’autre part, les ménages envisagent eux aussi « une nette baisse du niveau de vie général en France ». Or, note l’Insee, « cette baisse est d’autant plus notable qu’en général, les périodes qui précèdent immédiatement les élections présidentielles s’accompagnent d’un net regain ponctuel d’optimisme sur ce solde d’opinion ».
Le cabinet Asterès a tenté d’estimer cette inquiétude des fins de mois rendues toujours plus difficiles à boucler. Le simple maintien sur tout 2022 des prix des carburants à leurs hauts niveaux actuels renchérirait le coût de la vie de 550 euros par ménage en moyenne. Soit 1,4 % de pouvoir d’achat en moins. Les familles les plus modestes (- 2,4 %) et habitant dans des zones rurales (- 2 %) en pâtiraient sérieusement. De quoi nourrir les revendications d’augmentation de salaires et de pensions, alors que le CAC 40 vient d’engranger 140 milliards d’euros de bénéfices en 2021. Et si la présidentielle se jouait sur la question de la juste répartition des richesses ?
Partir de Russie ou y rester ?
Avec plus de 500 filiales (dont 35 entreprises du CAC 40), la France est le 1er employeur étranger et le 2e investisseur étranger en Russie. Si, aux dires de Bruno Le Maire, l’État ne leur demande « qu’une seule chose : appliquer rigoureusement et strictement les sanctions », soit l’embargo sur les produits importés, la donne s’est compliquée avec la dénonciation par le président ukrainien de la présence de groupes tricolores, synonyme selon lui de soutien au régime russe. Visés, Auchan et Leroy Merlin s’appuient sur le fait que leurs activités n’entrent pas dans le périmètre des sanctions pour rester. Coty, la Société générale sont des plus évasifs. Pour Renault, le départ est acté, l’usine de Moscou fermée. Mais comment se défaire de sa grosse filiale Avtovaz, productrice des Lada ? « Tous les mécanismes de marché sont sous cloche, analyse Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès. Les entreprises ne savent pas ce qu’elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier. »
Guerre en UkraineSalaires et pouvoir d'achatindustriemétallurgie L'Humanité
Huit méga-entrepôts bloqués : la grande bataille pour les salaires des Amazon France
ActuLa mobilisation est sans précédent. Les huit grands centres logistiques que compte le géant du e-commerce en France sont en grève. L'objectif : obtenir une revalorisation bien plus haute que celle de 3 % proposée par la direction de la filiale hexagonale. La bataille est d'envergure, malgré les pressions. Récit.
Luis ReygadaJoseph KordaLa mobilisation est sans précédent. Voilà en effet plusieurs jours que les salariés des huit grands centres logistiques que compte la filiale tricolore d’Amazon sont en grève, à l’appel d’une large intersyndicale, pour réclamer de meilleurs salaires.
Fruit de négociations annuelles obligatoires dans lesquelles la direction campe sur une augmentation salariale de 3 %, la contestation s’est propagée ce jeudi à huit entrepôts de préparation de commandes du géant du commerce en ligne. Entre 1 200 et 1 500 salariés (selon SUD) auraient cessé le travail sur les sites de Brétigny-sur-Orge (Essonne), Boves (Somme), Saran (Loiret), Montélimar (Drôme), Lauwin-Planque (Nord), Metz (Moselle), Senlis (Oise), et Sevrey (Saône-et-Loire).
Une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions
Sur le site de Saran, qui compte 2 200 salariés, des salariés avaient spontanément cessé le travail avant même que les cinq syndicats représentatifs (CAT, CFE-CGC, CFDT, CGT et SUD) n’aient lancé le mouvement, lundi dernier. « Ça s’est passé vendredi 1er avril, explique Jean-François Bérot, représentant syndical SUD. Une trentaine de collègues ont débrayé pour protester, entre autres, contre la proposition de la direction. »
Alors que l’inflation fait s’envoler les prix, il précise que les organisations syndicales tablent sur une hausse minimale de 5 % pour entamer de véritables discussions. « Il faut voir l’argent qu’ils se mettent dans les poches depuis la crise sanitaire ! renchérit-il. Au lieu d’augmenter les salaires, ils proposent de revaloriser la prime de départ à la retraite, ainsi que les ruptures conventionnelles pour les employés présents depuis plus de quatorze ans. Ce qui n’arrive quasiment jamais sur nos sites. »
Filtrage des camions à l’entrée du site
Ses camarades grévistes du site de Boves montrent sur les réseaux sociaux une détermination entière et une organisation à faire pâlir d’envie leur employeur : stocks de palettes et de pneus, braseros copieusement alimentés, barnums ornementés de drapeaux aux couleurs de l’intersyndicale et même présence d’un DJ pour ambiancer le tout…
Des dizaines de travailleurs en tenue, chasuble orange de sécurité de rigueur, apparaissaient dans l’après-midi à l’entrée de l’entrepôt situé en périphérie d’Amiens, tandis qu’un barrage filtrant ne laissant passer les transporteurs qu’au compte-gouttes créait une file d’attente de camions. « C’est parti pour un bon moment, prévient dans une vidéo un représentant du personnel CGT d’Amazon France Logistique. Tant qu’on n’aura pas gain de cause, on continuera. Aujourd’hui on (sera) là jusqu’à minimum minuit, une heure, voire jusqu’à demain matin… »
Certains sites s’étaient déjà mis en grève quelques semaines auparavant, mais c’est la première fois que les huit méga-entrepôts placés au cœur du dispositif logistique du numéro un mondial de la livraison à domicile coordonnent une action en même temps. Et coupent ainsi l’herbe sous le pied aux dirigeants de la filiale aux 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires (2020), habitués à dérouter les livraisons lorsque l’entreprise doit faire face à des mobilisations ponctuelles.
Des pressions pour briser le mouvement
Pour l’heure, les témoignages faisant état de « pressions » de la part des managers pour briser le mouvement s’accumulent. Dans une communication, la CGT Beauvais dénonce une « entrave au droit de grève » et prévient : « L’inspection du travail va être saisie. » Joint par téléphone, Mathieu Ciserane, représentant du personnel SUD à Brétigny-sur-Orge, confirme : « Des managers sous-entendent aux grévistes qu’ils n’auront pas d’avancement, ni de prime ou d’intéressement… » Pas de quoi casser, selon lui, le « ras-le-bol général. Les cadences sont toujours plus élevées et on est de plus en plus surveillés. Au pack, si tu es à 60 colis préparés à l’heure, ils viennent te voir pour te demander de monter à 100 ».
Une « intensification de la charge de travail » que met en lumière un nouveau rapport rendu en février par Progexa, missionné par le CSE d’Amazon. « L’amélioration des conditions de travail devra être un des défis majeurs » des années à venir, indiquait le cabinet indépendant, tout en soulignant une « précarisation de la rémunération ».
L’actuel mouvement social semble confirmer cette tendance. La multinationale se glorifiait de payer ses employés au-dessus du Smic. Mais les seules revalorisations successives et mécaniques de ce dernier, du fait de l’augmentation de l’inflation, risquent de voir la majorité des payes versées par la multinationale rejointes par le salaire minimum légal.
Pour l’heure, la direction justifie sa proposition de faible augmentation collective par « des augmentations de salaire supérieures à la moyenne de la branche transport et logistique, ainsi que d’autres avantages ». L’argument tiendra-t-il encore, jeudi 14 avril, date de l’ultime réunion de négociation avec l’intersyndicale ?
AmazonSalaires et pouvoir d'achatsmiclogistique L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Préoccupations des Français : le cœur à gauche, le vote à droite ?
ActuPouvoir d’achat, système de santé, environnement : en quelques mois, ces trois thèmes sont devenus ceux qui compteront le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle. Sans que cela semble profiter à la gauche.
Florent LE DULes préoccupations des Français convergent avec les aspirations de la gauche. Pour ce qui est de leur vote, c’est une autre histoire. Quand on demande aux électeurs les trois enjeux qui détermineront le plus leur vote, le 10 avril, le pouvoir d’achat arrive largement en tête (55 %), devant le système de santé (26 %) et l’environnement (25 %), selon une étude Ipsos du 28 mars. Alors que, jusqu’à l’hiver, cinq thèmes étaient plus ou moins à égalité en tête des préoccupations, celui du pouvoir d’achat s’est envolé, tandis que deux autres ont fortement reculé : l’immigration, passée de 31 % en décembre 2021 à 24 %, et la délinquance, tombée de 25 % à 17 %. Une évolution liée à celle du débat public, démesurément axé sur ces thématiques, fin 2021, sous l’effet de la communication du gouvernement pendant l’été, puis de la candidature d’Éric Zemmour.
Une perte de confiance due au désastreux quinquennat Hollande
Pour autant, les intentions de vote cumulées pour les candidats d’extrême droite, qui surfent sur ces problématiques, sont restées stables sur cette même période. Mais, sous l’effet de l’évolution des attentes des Français, une hiérarchie s’est installée entre les deux, estime Antoine Bristielle, chercheur à la Fondation Jean-Jaurès : « À partir du moment où l’enjeu du pouvoir d’achat est monté, tandis que celui de la délinquance baissait, les courbes des deux candidats se sont éloignées. Dans le détail, les personnes préoccupées à la fois par l’immigration et l’insécurité votent davantage pour Éric Zemmour, quand celles qui mettent en avant l’immigration et le pouvoir d’achat se tournent massivement vers Marine Le Pen. »
Contrairement à Éric Zemmour, la candidate du RN a compris que la montée des prix des carburants et des produits de première nécessité dès novembre 2021, et davantage depuis le début de la guerre en Ukraine, aurait un impact sur la présidentielle. Mais son discours reste de façade. « Elle a un programme très libéral, qui n’améliorera pas les conditions de vie des Français, mais entretient la confusion en ne parlant que de ça depuis un mois, analyse le politiste Rémi Lefebvre, auteur de l’essai Faut-il désespérer de la gauche ? (Textuel, 2022). Comme elle a du crédit dans une partie des catégories populaires, le discours sur le pouvoir d’achat articulé avec celui, bien ancré, de l’immigration fonctionne. »
D’après une étude Ifop du 2 avril, selon laquelle le pouvoir d’achat aura un impact sur 74 % des électeurs, Marine Le Pen n’est cependant pas celle en qui les sondés ont le plus confiance pour l’améliorer. Elle est tout de même deuxième (17 %) derrière… Emmanuel Macron (21 %). Plus nombreux encore sont ceux qui n’ont confiance en aucun candidat (26 %), tandis que la gauche est distancée, 13 % citant Jean-Luc Mélenchon, 2 % Fabien Roussel. Alors que les solutions portées par ces deux candidats – voire par Yannick Jadot – ne manquent pas : Smic à 1 400 ou 1 600 euros, hausse des pensions, revenu étudiant, chèques énergie, blocages des prix…
Alors, qu’est-ce qui cloche ? Pourquoi la progression du pouvoir d’achat comme enjeu déterminant du vote n’a pas fait monter les scores potentiels de la gauche ? « D’une part, le thème du “pouvoir d’achat” en lui-même n’est pas la justice sociale. Il n’est plus propre à la gauche, tous les candidats en parlent, avec des solutions très différentes », avance Rémi Lefebvre. Au-delà des impostures sociales, ce paradoxe renvoie aux difficultés de la gauche à convaincre et mobiliser, en particulier les catégories populaires. Une perte de confiance s’est notamment installée avec le désastreux quinquennat Hollande, qui a déteint sur toute la gauche, selon Rémi Lefebvre : « Beaucoup d’électeurs peuvent amalgamer tout le camp de la gauche comme ayant de bonnes paroles jamais suivies d’effet lorsqu’il est au pouvoir. Marine Le Pen profite aussi de cela, avec le fameux argument “on n’a jamais essayé”. » Et question crédibilité , « une petite musique sur le financement difficile des mesures, le danger d’une dette qui se creuserait, est entrée dans les têtes de beaucoup de gens », ajoute Antoine Bristielle.
Chercheuse au Cevipof, Janine Mossuz-Lavau pointe aussi la teneur du débat politique qui laisse moins de place au fond et aux explications : « Les candidats sont plus dans la communication que dans le développement de leurs projets. Or les solutions avancées pour le pouvoir d’achat peuvent paraître utopiques, il y a donc un besoin de détailler, d’expliquer », estime-t-elle. Les programmes sont justement faits pour cela. À gauche, particulièrement chez Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, les propositions sont détaillées, chiffrées, expertisées. Les électeurs ont encore trois jours pour s’y plonger.
Présidentielle 2022SondagesSalaires et pouvoir d'achat L'Humanité
L’inflation, une arme du capital contre les hausses de salaire
ActuÉconomie Dans une note récente, deux chercheurs membres du collectif des Économistes atterrés montrent pourquoi les revalorisations salariales revendiquées dans les entreprises ne sont pas de nature à accentuer l’augmentation des prix.
Clotilde MathieuL’inflation atteint les sommets. La flambée de l’énergie, à la suite de la guerre en Ukraine, a fait accélérer les tarifs. Selon l’Insee, sur un an, le coût de l’électricité, du gaz et des carburants s’est envolé de 28,9 % par rapport à mars 2021, entraînant une hausse des prix globale de 4,5 %. Un pic ? Personne ne le sait. « Il y a un an et demi, un tel scénario était illusoire », explique l’économiste Jonathan Marie, spécialiste des dynamiques inflationnistes et des épisodes d’hyperinflation à l’université Sorbonne Nord. Désormais, ce dernier se garde bien de tout pronostic. « Nous sommes dans une période d’incertitude radicale », insiste le coauteur d’une note publiée par les Économistes atterrés. Celle-ci indique que la hausse des prix de l’énergie a désormais « des effets de déversement sur les prix de l’alimentation et plus largement de production, avec des facteurs de grande spéculation ».
L’Insee observe une nette croissance du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. Ceux des produits frais, par exemple, ont progressé de 7,2 % sur un an (5,9 % sur un an lors du précédent relevé mensuel). Avec la reprise de la pandémie en Chine, un autre facteur pourrait accélérer la valse des étiquettes : celui de la rupture dans les chaînes d’approvisionnement globales, déclenchant ainsi de semblables pénuries comme en 2021.
Dans ce contexte très changeant, la Banque de France s’est toutefois risquée à l’exercice de la prévision. « À cause, en particulier, de sa composante énergétique », l’institution envisage que « l’inflation soit élevée en 2022 : à 3,7 % en moyenne sur l’année et proche de 4 % au moins jusqu’en septembre ». Pour ensuite décliner en 2023 et 2024 (3,3 % et 1,5 %).
Face au renchérissement du coût de la vie, les salariés tirent la langue. Or, note Jonathan Marie, si « les revendications progressent » et les luttes sociales se multiplient dans les entreprises, « une progression des salaires en réaction à la hausse des prix ne semble pas s’enclencher ». La timide hausse du Smic (entre 2,4 % et 2,6 % au 1er juillet prochain), sans aucun coup de pouce, n’est pas de nature à changer la donne. Ni même les mesures ponctuelles lâchées par le gouvernement à l’approche des élections. Résultat : les classes populaires trinquent.
Des coûts qui ne cessent de grimper
Or, pour les auteurs de la note, « l’inflation n’est pas nécessairement synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les salariés. Il suffit que les salaires augmentent plus vite ou qu’ils suivent le rythme de la hausse des prix ». Mais cela reviendrait à toucher au taux de marge des entreprises. Une idée à laquelle s’attaquent sans relâche gouvernements et économistes libéraux. D’autant que, si la masse salariale représente une enveloppe importante de dépenses pour les entreprises, les coûts des matières premières, des biens importés qui entrent dans le cycle de production, ou encore les coûts financiers ne cessent de grimper. Ce sont eux qui pèsent sur les marges des entreprises. Celles-ci préfèrent les répercuter sur leurs prix. Selon l’Insee, les prix de production de l’industrie française sont en hausse de 20,1 % sur un an.
Pour contenir les revendications salariales, le gouvernement n’hésite pas à faire le parallèle avec le choc pétrolier des années 1970, lorsque l’évolution des prix était indexée sur celle des salaires, entraînant une spirale « inflation-salaires », où « les prix rattrapent les salaires et les salaires rattrapent les prix dans une sorte d’échelle de perroquet qui n’en finit pas, et ce sont les salariés qui finissent perdants », comme aime à le répéter Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie oublie cependant que, jusqu’au début des années 1970, l’indexation prix-salaires n’avait pas été « incompatible avec des niveaux d’activité et d’emploi importants ».
Pour Jonathan Marie, on ne peut plus nous chanter le même refrain. « S’il était audible, à l’époque, que la hausse des salaires mette en péril la rentabilité des entreprises, ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Au contraire, le taux de profit des entreprises, particulièrement des plus grosses, est extrêmement élevé. » Pour rappel, les multinationales du CAC 40 ont dégagé des profits record de près de 160 milliards d’euros en 2021. Plus globalement, en France, les taux de marge des entreprises non financières n’ont jamais été aussi élevés : 32,2 % à la fin du premier trimestre 2022, après un pic à 35,9 % à la fin du premier semestre 2021. Il y a quarante ans, ce taux côtoyait les 28 % en 1963, pour descendre à 26,5 % en 1975, 24,8 % en 1981, avant de stabiliser autour de 33 % entre 2007 et 2019.
Pour les économistes Jonathan Marie et Virginie Monvoisin, l’inflation est avant tout « l’une des manifestations de l’existence de rapports sociaux et des intérêts antagonistes qui existent en économie (…) et opposent les détenteurs du capital aux travailleurs ».
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Quelle influence de la vie chère sur le vote des électeurs ?
ActuAlors que nous allons voter dimanche pour le premier tour de l’élection présidentielle, la défense du pourvoir d’achat par la hausse des salaires et des pensions de retraite devient la principale préoccupation des Français. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la spéculation mondiale sur les produits énergétiques et alimentaires se traduit aussi par les hausses de prix spéculatives, difficilement supportables pour beaucoup de nos concitoyens.
Gérard Le PuillPubliée le 31 mars, une note de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), portait le titre suivant: «En février 2022, les prix des produits agricoles à la production ralentissent légèrement à + 14,4% sur un an après + 15,7% en janvier». Dans le détail, cette note faisait état d’une hausse de 21,1% du prix des céréales sur douze mois, de 16% pour les vins, de 26% pour les graines oléagineuses, de 13,9% pour les animaux de boucherie, de 10,4% pour les poulets et de 13,20% pour le lait. Si ces hausses sont effectivement élevées, elles se sont surtout produites à partir de l’été 2021, en raison de récoltes mondiales inférieures aux prévisions.
Ces hausses moyennes constatées sur douze mois ne signifient pas que les paysans en ont vraiment bénéficié en termes de revenu au moment de vendre leurs produits. Beaucoup de céréales ont été vendues par les producteurs sur le marché à terme avant la hausse des cours intervenues à partir de l’été 2021. Durant l’automne de la même année, le prix du kilo de carcasse de porc évoluait entre 1,20€ et 1,25€ de semaine en semaine sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, contre plus de 1,50€ au printemps. Mais la tonne de maïs qui entre dans l’alimentation des cochons coûtait 245€ en moyenne durant l’automne 2021, contre moins de 200€ en 2020 et 160€ en 2019. Durant ce même automne 2021, la tonne de colza- dont on extrait de l’huile pour la consommation humaine et des tourteaux pour alimenter le bétail- se vendait 700€ en moyenne contre 400€ un an plus tôt. Or, que l’on produise de la viande de porc, de volaille ou du lait de vache, l’achat de ces tourteaux est indispensable pour équilibrer la nourriture du bétail.
Nouvelle et forte spéculation depuis cinq semaines
Publiée hier matin une, dépêche de l’Agence France Presse (AFP) citait le témoignage d’un producteur d’œufs de poule qui indiquait que ses coûts de production allaient augmenter de 500€ par jour du fait de la seule hausse du prix de céréales, soit une dépense de 15.000€ de plus par mois. Pour s’en sortir il avait besoin d’augmenter de 1,35 centimes le prix de l’œuf au départ de la ferme. Mais il n’est pas certain de l’obtenir. Car les enseignes de la grande distribution refusent souvent de prendre en compte cette hausse des coûts de production, ce qui ne les empêche pas d’augmenter sensiblement certains de leurs prix sur les produits du quotidien. C’est le cas du beurre dont le prix est en passe de doubler en deux ans, contre moins de 20% pour le prix du lait de vache qui demeure encore trop bas au regard de la hausse des coûts de production.
Les calculs de l’INSEE sur l’évolution des prix agricoles entre mars 2021 et février 2022 ne prenaient pas en compte ce qui a changé dès l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Le 1 er mars, la tonne de blé français destiné à l’exportation cotait 332€ contre 255€ deux semaines plus tôt. Il en allait de même pour la tonne de maïs à 290€ contre 240€. Le 29 mars la tonne de blé cotait 365€ et la tonne de maïs 347€. En deux ans, le prix de la tonne de graines de colza est passé de 400€ à 941€.
Les hausses de prix des énergies se répercutent aux aliments
Du fait de la guerre, l’Ukraine et la Russie ont arrêté leurs exportations de blé, de maïs et de tournesol depuis plus d’un mois. Mais des pays importateurs comme l’Egypte, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, le Liban et quelques autres voient le prix du blé et des autres céréales s’envoler. Du coup, certains sont aux achats auprès des pays occidentaux tandis que d’autres attendent de voir si les prix vont baisser avant de passer des commandes à des pays exportateurs comme la France, le Canada, les Etats Unis, l’Argentine ou l’Australie. Tout cela alimente la spéculation dans les salles de marché.
Dans les exploitations agricoles, le prix des carburants pour le tracteur, des engrais pour les cultures, du gaz pour le chauffage des serres, des maternités de porcelets et de poussins, vont aussi augmenter les coûts de production durant les prochains mois. Ajoutons que les abattages massifs de poulets et de palmipèdes à foie gras de janvier à mars pour tenter d’éradiquer la grippe aviaire ont causé d’importantes pertes de revenu dans les exploitations spécialisées. La hausse des coûts de production est également subie parles nombreuses PME dans l’industrie agroalimentaire. Cela va du prix des carburants pour les transports de marchandise à celui de l’énergie sur les chaînes de production, sans oublier le prix des emballages également en forte hausse. L’inflation va continuer et revaloriser le seul SMIC ne suffira pas pour maintenir le pouvoir d’achat des Français. Il faudra aussi augmenter les salaires, les pensions de retraite, les allocations familiales, les aides personnalisées au logement, les minimas sociaux.
Avoir plus de députés communistes à la prochaine assemblée
Quel que soient les résultats du premier et du second tour de l’élection présidentielle, nous voterons à nouveau au mois de juin pour élire les députés. Voilà aussi une question qui interpelle chaque électeur s’il veut que son vote pèse sur la politique de la prochaine législature. A ce propos, le combat acharné mené par André Chassaigne durant la mandature qui se termine a permis d’obtenir une revalorisation des retraites paysannes depuis l’automne 2021. Voilà qui montre montre à quel point il est important d’avoir des parlementaires communistes en France.
Grâce à cette loi, un ancien chef d’exploitation né en 1942 et bénéficiant d’une carrière complète, dont 31 ans comme chef d’exploitation et 11 ans comme aide familial auprès de ses parents avant de leur succéder, pouvait confier au magazine trimestriel «La Terre» paru en mars, que sa pension mensuelle était passée de 858€ en octobre dernier à 1.019€ depuis le mois de novembre.
Mais ce combat d’André Chassaigne avait commencé en 2016, alors que François Hollande était encore président de la République. Voté cette année là par les députés, le projet de loi Chassaigne ne put passer devant le Sénat avant l’élection présidentielle de 2017. Il fut ensuite écarté par le président Macron et ses ministres. Il a ensuite fallu qu’André Chassaigne trouve des ouvertures via la procédure des «niches parlementaires » pour faire voter deux textes en automne 2021.
Depuis, quand il prend publiquement la parole, Emmanuel Macron ne manque pas une occasion pour intégrer cet acquis à son bilan!
Salaires et pouvoir d'achatÉlections 2022 L'Humanité
Chez Atalian, la colère des forçats de la propreté
ActuMobilisations Les agents de nettoyage employés par ce géant des services aux entreprises se battent pour de meilleurs salaires. Dans les Bouches-du-Rhône, la grève des salariés affectés au site d’Airbus Helicopters fait tache d’huile.
Rosa MoussaouiLa vie chère et les bas salaires aiguisent depuis longtemps leur exaspération. Sur le site d’Airbus Helicopters, à Marignane (Bouches-du-Rhône), la colère des travailleuses et travailleurs de la propreté a débordé, lundi : ils sont entrés en grève pour exiger de leur employeur Atalian, géant des services aux entreprises (2,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021), des hausses de salaire, l’augmentation de leur prime de transport, la prise en charge de leur mutuelle, une prime Covid pour 2021 et la généralisation du treizième mois, jusque-là réservé aux cadres.
Une trentaine de salariés, sur la quarantaine affectés à la propreté du site, étaient mobilisés. « Ça devient intenable. Des salariés qui n’ont que deux ou trois heures par jour veulent une rupture conventionnelle car ils ne s’en sortent plus : ils ont l’impression de payer pour venir travailler, expose Christelle, agent de service et déléguée syndicale CGT . On nous donne 16 euros brut par mois pour les transports, et cette prime est proratisée pour les temps partiels. Avec l’augmentation des prix des carburants, c’est dérisoire. On est loin de pouvoir se payer un plein d’essence avec ça. »
Le 7 février, un épisode judiciaire a soulevé l’écœurement parmi ces salariés mal payés. Ce jour-là, devant le tribunal judiciaire de Paris, Atalian a accepté de payer 15 millions d’euros d’amende pour éviter des poursuites judiciaires. En cause : une affaire de fausses factures destinées à gonfler artificiellement le prix de cession proposé pour deux de ses filiales dont l’une, Elale (éclairage public), a été vendue à Vinci en 2015 – la vente de la seconde société n’ayant finalement pas été conclue.
« variable d’ajustement »
15 millions d’euros : la somme donne le vertige à Christelle, rémunérée 10,76 euros de l’heure comme agent de service de deuxième niveau. « Pour ça, ils ont de l’argent pour payer, mais pour les salariés, ils n’ont pas d’argent ! » s’indigne-t-elle. En travaillant 35 heures par semaine, elle perçoit 1 300 euros net par mois.
Lundi, lors d’une longue séance de négociation, la direction a proposé aux grévistes une requalification des postes et une revalorisation de 22 centimes du taux horaire. Entre-temps, leurs collègues d’autres sites sont entrés en lutte. Mardi matin, à Marseille, les travailleurs de la propreté affectés aux magasins Carrefour Grand Littoral et le Merlan ont débrayé à leur tour ; ceux qui interviennent chez Carrefour Vitrolles pourraient suivre. Au même moment, sur le site de ST Microelectronics à Rousset, les salariés d’Atalian tenaient une assemblée générale : ils n’excluent pas d’entrer eux aussi en grève. « Ils prennent des chantiers au plus bas prix pour remporter le marché, ils mettent moins d’heures pour le nettoyage. Même les renouvellements de chantiers sont revus à la baisse : les salariés sont la variable d’ajustement », résume Christelle.
C’est en fait toute la branche qui est en ébullition, avec des salariés très exposés tout au long de la pandémie sans en tirer la moindre reconnaissance sur la fiche de paie. « L’augmentation de 2,6 % négociée en novembre avec la Fédération des entreprises de la propreté n’est pas complètement appliquée : nous avons bien perçu une hausse de 1,6 % en janvier, mais le 1 % restant se fait toujours attendre, au prétexte que cet accord salarial n’est pas encore paru au Journal officiel . Et de toute façon, cette augmentation a déjà été absorbée par l’inflation », regrette Mohamed Boukfoussa, de la CGT propreté des Bouches-du-Rhône. Les travailleuses et travailleurs de la propreté sont indispensables : ils ne veulent plus se contenter de « miettes », alors que flambent les profits de leurs employeurs comme ceux des donneurs d’ordres.
société de nettoyageSalaires et pouvoir d'achatbas salairesairbus L'Humanité
Fabien Roussel, face à des citoyens, « La richesse de la France, c’est vous, pas les actionnaires »
Premier planGuerre, pouvoir d’achat en berne, réchauffement climatique… à ce monde en crise, Fabien Roussel veut opposer des « Jours heureux ». Le candidat communiste s’en explique avec des citoyens engagés pour la paix, la justice sociale et le climat, invités par l’Humanité.
Julia HamlaouiNaïm SakhiAurélien SoucheyreÀ un peu plus d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, le candidat communiste Fabien Roussel entre « dans la dernière ligne gauche de sa campagne », plaisante-t-il, déterminé à « ne rien lâcher ». Pour l’interroger, l’Humanité a sollicité des citoyens engagés dans des luttes sociales, écologiques, pour la paix. Premier thème : le pouvoir d’achat. Une question, en conséquence de l’inflation liée à la guerre en Ukraine, plus que jamais en tête des préoccupations des Français : pour 57 % d’entre eux – c’est ce qui comptera le plus dans leur choix le 10 avril, selon Elabe.
À ce sujet, avec la coordination Pas sans nous, qui a organisé un tour de France des quartiers populaires, Fatima Lancien a accepté de répondre à notre invitation. Salariée d’un grand hôtel et syndicaliste, elle a participé aux luttes menées par les petites mains des palaces. Le conflit en Ukraine a aussi, depuis son déclenchement par la Russie le 24 février, mis en lumière de nombreuses questions qui, d’habitude, passent sous les radars d’une telle élection.
Sveta, une habitante de Kiev, et Jean-Marie Collin, porte-parole d’Ican France, s’en font l’écho. Enjeux non moins essentiels, climat et transition écologique ont, a contrario, été un peu éclipsés du débat public cette année. Charlène Fleury, porte-parole d’Alternatiba, interpelle Fabien Roussel dont les positions, sur le nucléaire ou la viande, détonnent à gauche.
POUVOIR D’ACHAT
Fatima Lancien : Je suis en poste depuis quatorze ans, j’ai commencé à 1 300 euros et je gagne aujourd’hui 1 600 euros. Est-ce qu’on peut vivre avec ça ?
Non, madame. C’est impensable et, pourtant, c’est une réalité : des gens travaillent et sont pauvres. On ne reconstruira pas la France avec des Français mal payés, épuisés et pas respectés. Mais on le fera en faisant confiance aux salariés, en leur redonnant le pouvoir. Nous, nous voulons la France de la bonne paie, augmenter le Smic à 1 500 euros net et convoquer une conférence générale pour la hausse des salaires de l’ensemble des branches professionnelles. Il y a en moyenne 20 % à rattraper. Si les patrons font de la résistance, je remettrai en place ce qui a existé il y a une quarantaine d’années : l’échelle mobile des salaires pour les indexer sur l’évolution du Smic.
Fatima Lancien : Je suis pour les 32 heures. Mais en faire 35, voire 39 avec des heures supplémentaires exonérées d’impôt, cela permet de finir le mois avec plus d’argent…
Mais le palace où vous travaillez, il n’a pas les moyens d’augmenter les salaires ? C’est le salaire avec les cotisations qui financent la Sécurité sociale, la retraite, la santé. Vous savez, les libéraux, la droite, le Medef théorisent que le salarié doit être stressé, pressuré en permanence pour être le meilleur. Nous avons une tout autre conception de la société : en misant sur un monde du travail heureux, nous sommes plus efficaces économiquement. Je veux entendre parler non plus de la valeur des actionnaires, mais de celle des hommes et des femmes qui produisent par leur travail. La richesse de la France, c’est vous. Et c’est aussi ceux qui soignent, qui enseignent, ceux qui produisent, qui créent… Si on investissait dans tous ces gens-là, nous aurions la plus belle des France.
L’Humanité : Vous évoquez les grands groupes, mais les TPE/PME, impactées par la crise économique liée au Covid, peuvent-elles assumer ces mesures ?
Beaucoup de PME et TPE ont besoin d’être soutenues. Cela passe d’abord par arrêter de donner de l’argent aux donneurs d’ordres qui sous-traitent à l’étranger ou imposent des prix si bas que les petites entreprises rognent la masse salariale. Je baisserai aussi leur facture énergétique, leur prime d’assurance avec la nationalisation d’Axa, les libérerai du poids des banques avec la nationalisation de deux d’entre elles et des prêts bonifiés. Enfin, je veux que les gros payent gros et que les petits payent petit. Les grandes multinationales doivent s’acquitter d’un impôt juste, à 30 %, prélevé à la source sur leurs bénéfices pour qu’elles arrêtent de les délocaliser, comme McKinsey et compagnie.
Fatima Lancien : Je vais bientôt avoir 65 ans, je suis toujours au travail, comment partir plus tôt en retraite ?
L’espérance de vie en bonne santé d’un ouvrier, c’est 59 ans. Alors, oui, la retraite à 60 ans, c’est un minimum de justice sociale. Ce droit, je le finance avec une cotisation sur les revenus financiers, pour lesquels Macron a mis en place un bouclier fiscal. C’est 30 milliards d’euros dans les caisses tout de suite. Il faut aussi augmenter les salaires pour relever le niveau des cotisations et des pensions. Avec 1 600 euros de salaire, vous allez avoir une retraite de misère.
Fatima Lancien : Un peu plus de 800 euros, et j’ai travaillé toute ma vie...
Comment peuvent-ils défendre un tel modèle ? Avec 800 euros, vous tombez en dessous du seuil de pauvreté, comme des millions de retraités. Je propose un minimum retraite à 1 200 euros net.
La coordination Pas sans nous : Face à la précarité et au manque de perspectives pour la jeunesse, créerez-vous un ministère dédié pour une politique ambitieuse et non plus morcelée ?
Oui, je souhaite un ministère dédié à la jeunesse et les moyens qui vont avec. Cela implique un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois pour être autonome sans avoir à travailler ni à souscrire un prêt, mais aussi la gratuité des transports ou encore la prise en charge de 50 % de la licence sportive. Car les jeunes que j’ai rencontrés demandent un statut social dès 18 ans, pour accéder au logement, à la culture… Pour faire vivre ces droits, je propose la création de maisons de la jeunesse dans chaque commune de plus de 9 000 habitants. Enfin, je veux passer un pacte avec le Medef pour garantir un emploi aux 800 000 jeunes qui sortent de l’école tous les ans.
Fatima Lancien : La droite risque de l’emporter, la gauche ne pourrait-elle pas s’unir pour empêcher cela ? Pourquoi ne pas vous allier avec Jean-Luc Mélenchon, vous auriez plus de chance de prendre le pouvoir ?
Je souhaite que la gauche l’emporte. Et elle le fera, reste à savoir quand et pour quoi faire. Je veux que ce soit le plus vite possible, mais pas pour mettre en place la politique menée sous Hollande. Et pour cela, il faut convaincre. Car on peut toujours additionner Mélenchon, Roussel, Hidalgo, Jadot, ça ne fait pas une majorité, parce que la gauche a déçu. Nous, nous ne nous étions pas présentés depuis 2007 et, avec ma campagne, j’ai réussi à faire revenir à gauche des Français qui n’y croyaient plus. Au premier tour, je leur demande de voter pour leurs idées, pas par défaut. Toute la force qu’on me donnera le 10 avril comptera pour la suite. Je la mettrai au service de la France et des travailleurs. Et de la gauche aussi, car je n’y ai pas d’ennemis. Au contraire, je veux la rassembler sur une politique qui tourne la page de toutes les erreurs du passé et qui remette en cause le pouvoir de la finance.
GUERRE EN UKRAINE
Sveta : Cela fait plus d’un mois que la Russie a envahi mon pays et nous subissons au quotidien ses bombardements. Comment comptez-vous stopper cette guerre et venir en aide aux populations ?
Vladimir Poutine a violé l’intégrité d’un État, c’est sans précédent de la part d’une puissance nucléaire. Les pressions les plus fortes doivent s’exercer contre les dirigeants russes afin d’obtenir le respect du droit international et, le plus vite possible, le cessez-le-feu. C’est ce qui doit guider la mobilisation de toutes les nations : protéger les civils et mettre fin aux crimes de guerre. Or, des places financières où ils ont leurs habitudes jusqu’au quai des milliardaires à Antibes où sont amarrés leurs yachts, les pressions contre les oligarques russes restent minimes.
Il faut faire bien plus. En revanche, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe, nous devons tendre la main aux pacifistes russes qui subissent une répression sévère. La solidarité avec le peuple ukrainien va, bien sûr, de soi, nous devons lui permettre de résister, d’avoir accès à tout ce qui est vital, et accueillir ceux qui fuient la guerre.
Jean-Marie Collin : La guerre frappe à nos portes avec une puissance nucléaire qui a mis à bas le tabou de l’utilisation de l’arme nucléaire. Et Jean-Yves Le Drian (le ministre des Affaires étrangères – NDLR) a indiqué, en guise de réponse, que la France en possédait aussi. Cette menace inquiète, comment protégeriez-vous les Français si vous étiez à l’Élysée ?
La planète est devenue une véritable poudrière remplie d’ogives nucléaires. À la moindre étincelle, en quelques heures, l’humanité pourrait être rayée de la carte. La Seconde Guerre mondiale nous a appris que les pires crimes contre l’humanité sont possibles. Et souvenons-nous qu’il y a peu, un dirigeant américain disait au dictateur nord-coréen : « J’ai un plus gros bouton que le tien. » Voilà où on en est. Le danger est réel, donc, en tant que président de la République, à l’issue de cette guerre, je souhaiterais que la France prenne la tête du combat pour un désarmement nucléaire multilatéral. Nous devons nous mettre autour d’une table et décider collectivement de cesser d’investir – cela coûte 5 milliards par an à la France – et de désamorcer nos bombes nucléaires. À ceux qui pensent que c’est utopiste, je rappelle qu’en pleine guerre froide, un traité de non-prolifération – bafoué depuis – a été signé. Je suis d’ailleurs favorable à ce que la France participe comme observateur à la conférence du traité sur l’interdiction des armes nucléaires, prévue en juin.
Jean-Marie Collin : Si vous preniez la tête de la présidence française de l’Union européenne, quel dialogue mettriez-vous en place avec les États de l’Union européenne, en particulier l’Allemagne avec laquelle la France tente de développer une politique européenne de défense ?
Cette guerre a montré que l’ensemble des pays européens peuvent condamner d’une même voix la violation des règles internationales. C’est très important. Mais, des pays Baltes et du Nord – qui poussent depuis longtemps à l’élargissement de l’Otan jusqu’aux portes de la Russie –, à la France et l’Allemagne qui l’ont toujours refusé et ont même dit non à l’intégration de l’Ukraine en 2008, nos divergences sont profondes. Je souhaite préserver la voix indépendante et originale de la France. Bien sûr, je le dis clairement, en période de guerre, il n’est pas d’actualité de sortir du commandement intégré de l’Otan. Mais à l’issue de celle-ci, plutôt qu’à une Europe de la défense atlantiste, je veux travailler avec les 50 pays du continent européen à un traité de sécurité collective. Je préfère nourrir la paix que l’engrenage sans fin de la guerre.
CLIMAT
Charlène Fleury : Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a décrit le 2 e volet du rapport du Giec paru en février comme un atlas des souffrances à venir. L’État français a été condamné à deux reprises pour son inaction climatique et la France n’est toujours pas sur une trajectoire compatible avec l’accord de Paris. En quoi votre programme permet-il de diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est dans la décennie à venir que tout se joue ; nous devons mettre le paquet. Le Giec estime qu’il faut investir 6 % du PIB par an, soit 900 milliards d’euros à l’échelle de l’Union européenne et 140 milliards pour la France. C’est ce que propose notre programme des Jours heureux. Le capital doit participer à cette transformation de notre modèle économique, mais nous prévoyons aussi 65 milliards d’euros d’investissements publics par an.
C’est plus que la droite – ce n’est pas difficile –, mais aussi que le reste de la gauche, et de loin. Il s’agit d’atteindre la neutralité carbone en 2050, et pour cela, nous proposons d’investir dans les énergies renouvelables – l’éolien, le solaire, l’hydraulique – et dans le nucléaire. Donc investir dans les deux, et dans un service public. Macron veut confier les renouvelables au privé, c’est le projet Hercule. C’est dangereux car les Total, les BlackRock qui deviendront actionnaires nous feront payer très cher quand nous en aurons le plus besoin, en cas de guerre par exemple.
Charlène Fleury : Avez-vous l’impression que vous préparez un changement en profondeur suffisant, notamment au niveau de la sobriété, qui est un levier indispensable ? Et cela alors que vous défendez encore la voiture individuelle, une industrie relocalisée – certes un peu décarbonée grâce au nucléaire – et même la consommation de viande.
Je souhaite juste que ceux qui ne peuvent pas se chauffer, les douze millions de personnes en précarité énergétique, aient le droit à un toit qui ne soit pas une passoire thermique. Je suis aussi pour le grand remplacement des cuves à fioul. C’est deux milliards d’euros, on peut le faire. Je veux également que ceux qui ne peuvent pas manger dignement – sept millions de personnes font la queue de l’aide alimentaire – aient droit à une alimentation saine et française.
Venons-en aux voitures. Nous devons d’abord inciter à prendre les transports doux avec la gratuité dans les métropoles, notamment. Mais ne pas punir. Je n’ai jamais dit : « Allez-y, continuez d’utiliser votre voiture polluante. » Au contraire, pour les classes populaires, tous ceux qui n’ont pas d’autre choix pour se déplacer, je propose une prime à la conversion de 10 000 euros pour acheter un véhicule propre d’occasion de vignette Crit’Air 1 ou 2.
Charlène Fleury : Oui mais concernant la viande, par exemple, un ouvrier en consomme 25 % de plus qu’un cadre. Donc, promouvoir une consommation de viande, même française, ne semble pas aller dans le sens de la transition écologique, alors que sa production représente 80 % des émissions du secteur de l’agriculture.
Il faut manger moins de viande, réduire de 20 % notre consommation. Oui, mille fois oui. Manger moins de viande, mais de la bonne, pas de la gonflée aux antibiotiques, pas de l’importée. Je ne suis pas pour de l’élevage intensif. Il y a plein de pâtures ! Savez-vous que Xavier Niel et les Gafa (les géants du numérique Google, Apple, Facebook et Amazon – NDLR) sont en train d’investir dans les grands champs de céréales pour faire des steaks sans viande ?
Charlène Fleury : Mais pour produire un kilo de bœuf, il faut beaucoup plus de céréales que pour faire un kilo de steak aux céréales. Si on dit que tout le monde va manger de la bonne viande trois à quatre fois par semaine, on va dans le mur.
Mais permettez à ceux qui n’en mangent pas, ou que de la mauvaise, d’en manger de la bonne, et vous verrez qu’il y aura besoin de soutenir nos éleveurs français, nos espaces herbagés, en luttant contre l’industriel. Je veux un système agricole vertueux, vivable, avec moins et mieux de viande.
Charlène Fleury : Imaginons que ce système agricole soit mis en place, comment faites-vous pour que sa production soit accessible à tous ? À Alternatiba, nous défendons une sécurité sociale de l’alimentation. Un chèque de 150 euros par mois et par personne à dépenser uniquement dans des endroits conventionnés bio et durables. Vu que le PCF a été à l’origine de la Sécurité sociale, que pensez-vous de cette proposition ?
Je préfère augmenter les salaires et les retraites et ne pas avoir besoin de donner un chèque alimentaire. Je propose aussi un fonds alimentaire doté de 10 milliards d’euros pour garantir à tous nos enfants, de la maternelle à l’université, l’accès à des cantines proposant des plats issus de l’alimentation locale, avec des normes respectant le vivant, la planète et nos engagements climatiques. Pour éduquer les enfants au goût, au bon. Mais aussi pour offrir un débouché à tous nos agriculteurs et paysans.
On a perdu notre souveraineté alimentaire : pour les fruits et légumes comme pour la viande, nous dépendons à 50 % de l’étranger. Et on perd 100 000 agriculteurs tous les dix ans. À ce rythme-là, dans quelques années, on ne pourra même plus produire des steaks aux céréales. Il faut donc réformer nos codes de marchés publics avec une préférence locale et sociale.
Entretien coordonné et retranscrit par Julia Hamlaoui, Naïm Sakhi et Aurélien Soucheyre
Présidentielle 2022Fabien Rousselpcfgauche L'Humanité
Les agents de GRDF au cœur des quartiers
Un jour avecDepuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.
Ludovic FinezRoubaix (Nord), correspondance.
« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.
« Nous sommes le service public »
Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.
Jusqu’à 25 interventions par jour
La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.
Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.
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L’Œil urbain, dix ans d’engagement
Prescription culturePhoto William Klein et Guillaume Herbaut sont les deux vedettes de ce festival qui a lieu à Corbeil-Essonnes jusqu’au 22 mai. C’est superbe et gratuit. Qu’on se le dise !
Magali JauffretPour sa 10e édition, le festival l’Œil urbain, qui prouve, depuis une décennie, sa capacité à réunir une programmation de grande qualité, a fière allure : les façades de la halle du marché, de l’hôtel de ville, des moulins Soufflet, les berges de la Seine sont quadrillées de bâches géantes sur lesquelles sont imprimées les images les plus exaltantes du grand peintre, cinéaste et photographe américain William Klein. Prises à Paris, New York, Tokyo, Rome, Moscou, elles transmettent énergie, enthousiasme, rage au charme de la vieille ville de Corbeil-Essonnes.
Désormais exposées dans les plus grands musées du monde, ses images saisies au plus près des visages et des corps sont là en adéquation avec les quartiers populaires, et cela fait du bien au vieil Américain de Paris. Venu sur place, il constate que les jeunes d’ici l’ont repéré, lui, le militant antiraciste, ami d’Angela Davis, qui a filmé Mohamed Ali lorsqu’en 1974, champion du monde mais interdit de boxe à cause de son refus de combattre au Vietnam, il terrasse George Foreman à Kinshasa, devenant ainsi dans le fameux film de Klein Muhammad Ali the Greatest.
Les jeunes des quartiers sont venus aussi se découvrir sur les cimaises de la Galerie d’art municipale, après avoir fait confiance à la jeune photographe Sandra Mehl. Cette dernière confie : « Pendant un an, j’ai mené une exploration intime de la ville pour découvrir les territoires des filles, ceux des garçons, les espaces où ils se rencontrent, se retrouvent, flirtent, célèbrent un moment d’intimité, parfois à l’abri des regards, quand les relations amoureuses s’avèrent inavouables dans l’espace public. »
Ce travail risqué, délicat, réussi, nous fait percevoir à quel point l’amour, dans ces quartiers où les réputations vont vite, est un fait social où se lit le poids de la famille, de la communauté, de la religion. Très pudique est aussi, au théâtre, la série du rappeur et DJ Pascal Rivière que la transition du jeune Alex questionne.
Sur les murs voisins, est montrée l’œuvre noir et blanc, droite, frontale, attachante, de la photographe américaine Anne Rearick, qui s’est immergée dans des townships de la banlieue du Cap, en Afrique du Sud. Travaillant dans la tradition des photographes humanistes états-uniens, telle Dorothea Lange, elle s’est attachée à susciter l’empathie, à trouver beauté, grâce, poésie à côté de la violence.
Exposition magistrale sur l’Ukraine
Très engagée est la série d’Anthony Micallef Indigne toit accrochée sur le kiosque à musique. Elle raconte, en couleur, l’éparpillement à Marseille de 5 000 habitants à la suite de l’effondrement meurtrier, le 5 novembre 2018, de deux immeubles de la rue d’Aubagne. C’est un cri face à la détresse de ces familles qui survivent depuis sans foyer.
Si le Britannique Rip Hopkins vient glisser, dans 80 Abribus de la cité, ses autoportraits où il se met en scène avec malice auprès des habitants, d’autres auteurs dirigent nos regards vers d’autres réfugiés. Hervé Lequeux a suivi des Marocains, parmi lesquels de nombreux mineurs, partis de Tétouan jusqu’à l’enclave espagnole de Ceuta d’où ils franchissent le détroit de Gibraltar et échouent à Barbès, grossissant la tribu des gosses de la rue. La toute jeune Paloma Laudet, à peine sortie de l’École des métiers de l’information, a remarquablement documenté l’externalisation de la frontière britannique sur le sol de Calais, via murs, clôtures, barbelés, caméras, détecteurs infrarouges…
Toutes les écritures, ici, s’épanouissent. Ainsi, le collectif Item, qui fête ses 20 ans, traduit-il la force de son engagement par la vision subjective de chacun de ses membres, tandis qu’Édouard Élias choisit l’héliogravure pour traiter du sauvetage en mer des migrants depuis l’ Aquarius.
À la commanderie Saint-Jean, où l’on peut voir la vidéo de l’Américaine Darcy Padilla sur vingt ans d’accompagnement d’une jeune mère toxicomane et une série de John Trotter sur l’effondrement écologique causé, aux États-Unis, par un mauvais système de gestion de l’eau, on est emballé, sidéré par l’exposition magistrale de Guillaume Herbaut. Le clou du festival ! Auscultant l’Ukraine depuis vingt ans, il a saisi à Tchernobyl, au Dombass et à Maïdan, avec une forme différente à chaque fois, les prémices de la guerre que ce peuple agressé, envahi par la Russie, mène pour sauver son indépendance. Bravo à Elisabeth Hébert et Lionel Antoni, directeurs de ce festival, et au maire de gauche Bruno Piriou, qui défend une haute idée de l’art.
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Une histoire multiséculaire d’attraction et de répulsion
Prescription cultureEssai Du Moyen Âge à l’ère coloniale, le rapport des Français à l’islam est dominé par l’hostilité et les tensions, mais la tolérance et la curiosité y ont aussi leur place.
Latifa MadaniDans cet ouvrage collectif, 14 contributions d’historiens et de spécialistes mettent en lumière les diverses façons dont les Français, dans leur diversité, ont, au fil des siècles, regardé l’islam et les musulmans.
Le malaise commence déjà par la langue. Comment les nommer ? Sarrasins, Barbares, Barbaresques ou mahométans, il faut attendre 1776 pour que les termes islam et musulman figurent dans le dictionnaire de la Bibliothèque orientale et que le Bescherelle l’adopte en 1874. Dans leur propos, en ouverture, les essayistes Alain Ruscio et Roland Laffitte retracent la saga des hésitations, circonvolutions et approximations du lexique français, jusqu’à la confusion, en cours aujourd’hui, entre musulman et islamiste. Le vocabulaire n’est jamais neutre, expliquent-ils, rappelant combien « mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ».
Le malaise, plus que sémantique, concerne aussi l’image du prophète. « Son nom et son rôle ont été connus en Occident dans un contexte fort défavorable, celui de l’affrontement entre le christianisme et ce qui était considéré comme une fausse religion. » Mahomet était souvent décrit comme « violent, belliciste, fourbe, imposteur, à la sensualité débordante, source de débauche ». Au temps des Lumières, cependant, des orientalistes, dont George Sale, traducteur du Coran, reconnaissaient en lui « un homme exceptionnel, un grand réformateur ». Voltaire voyait dans l’islam « une religion philosophique raisonnable » et dans le message coranique « un immense progrès dans la pensée et dans la société ». Ce fut ensuite, au XIXe siècle, Napoléon qui confiait être exalté par la figure héroïque du prophète et disait préférer la religion musulmane, « moins ridicule que la nôtre ».
Un courant d’érudits se constitue
La conquête coloniale de l’Algérie finira, elle, de perpétuer une image négative de la religion musulmane, de son prophète et de ses adeptes. La guerre d’indépendance accentuera le phénomène.
Il faut remonter au « grand choc des croisades » pour comprendre les racines multiséculaires de cette hostilité, expliquent Alain Ruscio et Roland Laffitte. « Les croisades constituent un véritable affrontement entre deux monothéismes dans leur lutte pour l’hégémonie. (…) Elles représentent un moment clé de la structuration de l’islamophobie. »
Cependant, cette histoire est bien plus complexe qu’il n’y paraît. C’est « une histoire d’attraction et de répulsion », selon l’historien Faruk Bilici. Aux XVIIIe et XIXe siècles, il y a eu « une sincère curiosité intellectuelle pour l’islam de la part des grandes figures des arts et des lettres ». Ainsi, Lamartine notamment exprimera son enthousiasme, de retour de voyage en Orient. Un véritable courant d’érudits se constitue, soulignent Alain Ruscio et Roland Laffitte dans leur texte « Intérêt paradoxal pour l’islam, l’autre tradition française » . Ce courant donnera lieu à quelques célèbres conversions, parmi lesquelles celles d’Ismaÿl Urbain, Isabelle Eberhardt, Louis Massignon, Étienne Nasreddine Dinet, Aurélie Picard-Tidjani.
D’autres contributions sur l’école, la laïcité, le voile, les sciences complètent cet ouvrage riche d’enseignements, pour mieux comprendre les enjeux actuels du débat.
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Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Prescription culturePaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
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Essai La magie de l’errance pédestre sans but
Prescription cultureLaurent EtreRémy Oudghiri a contracté cette habitude à l’adolescence : marcher sans but, se perdre dans les rues ou les grands espaces. Son intuition l’a conduit à interroger des amis, puis à aborder des inconnus partageant ce goût du « pas de côté ». Dans le sillage des surréalistes, qui pratiquaient l’art de la marche au hasard, et celui du questionnaire sur les enjeux existentiels, ce sondeur de métier croise ses souvenirs de déambulations et ses récits de rencontres avec d’autres marcheurs solitaires. Ce faisant, il lève un coin de voile sur une véritable « communauté invisible ». Certains marchent pour se reconstruire après une épreuve, d’autres pour oublier le temps, s’évader, ou poser un regard neuf sur la vie. C’est finalement dans une authentique promenade philosophique que nous entraîne l’auteur. Un livre inspirant.
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Beaux livres Tout savoir sur la vigne, les vignerons et le vin
Prescription cultureGérard Le Puill« Le paradoxe de la viticulture est d’avoir une image de tradition autour d’un produit qui enchante, et, en même temps, d’être gourmande en innovations pour répondre à ces défis majeurs », écrit Philippe Mauguin dans une préface qui résume l’intérêt de cet ouvrage pour quiconque veut progresser dans la connaissance du vin. Du travail de la vigne à la vinification, du rôle des cépages à l’organisation de la filière de production, de la dégustation à la place du vin dans la gastronomie, les sept chapitres de cet ouvrage nous apprennent beaucoup de choses. On relèvera ainsi que près de 85 % des vignobles du Nouveau Monde sont irrigués, contre moins de 10 % en Europe, mais plus de 40 % en Espagne. Voilà aussi pourquoi les deux auteurs portent une réflexion prospective sur le rôle de la vigne et du vin en ce XXIe siècle marqué par le réchauffement climatique.
vigneronsviticulture L'Humanité
Essai Une philosophie de la déconstruction
Prescription cultureStéphane FloccariProfesseure aux universités de Kingston (Royaume-Uni) et d’Irvine (États-Unis), la philosophe Catherine Malabou, proche du maître français de la déconstruction, l’illustre Jacques Derrida, poursuit son travail d’exploration des sous-sols de la pensée contemporaine. Dans son nouvel ouvrage, elle interroge les relations sulfureuses entre philosophie et anarchisme, dans un style très libre, qui s’accorde avec son entreprise de dédiabolisation. Dégageant les racines d’une pensée de l’« ingouvernable », puisée aux sources revigorantes des Levinas, Foucault, Agamben, Derrida, Rancière et autre Schürmann, elle fait sortir l’anarchisme du purgatoire dans lequel il fut longtemps confiné, pour restituer son rôle dans la critique des logiques de domination et les légitimes questionnements sur la confusion entre gouvernance et dirigisme.
EssaisPhilosophiejacques derrida Le Figaro
Procès du 13-Novembre : Salah Abdeslam présente ses «excuses» et ses «condoléances» aux victimes
Le seul membre encore en vie des attentats a versé des larmes à la fin de son dernier interrogatoire ce vendredi.
Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, a présenté ses «excuses» aux victimes et versé quelques larmes à la fin de son dernier interrogatoire au procès des attentats du 13-Novembre.
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«Je veux présenter mes condoléances et mes excuses à toutes les victimes», a déclaré depuis le box le Français de 32 ans, des larmes sur les joues. «Je sais que la haine subsiste (...) je vous demande aujourd'hui de me détester avec modération». «Je vous demande de me pardonner», a-t-il insisté.
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«Ils sont liés à moi et je suis lié à eux»
«Est-ce que vous regrettez de ne pas avoir eu le courage d'aller jusqu'au bout ?», lui demande l'une de ses avocats, Me Olivia Ronen. «Je ne regrette pas, je n'ai pas tué ces personnes et je ne suis pas mort», répond-il.
C'est en évoquant la souffrance de sa mère qu'il se met pleurer. «Je voudrais dire aujourd'hui que cette histoire du 13-Novembre s'est écrite avec le sang des victimes. C'est leur histoire, et moi j'en ai fait partie. Ils sont liés à moi et je suis lié à eux», continue Salah Abdeslam, la voix tremblante.
Il demande aussi aux trois accusés jugés pour l'avoir aidé dans sa fuite, après les attentats, de le «pardonner». «J'ai pas voulu (les) entraîner là-dedans.» L'un d'eux, qui comparaît libre, quittera ensuite la salle les yeux remplis de larmes.
«Je sais que ce ça ne va pas vous guérir», conclut l'accusé, collier de barbe noire, sweatshirt gris sur le dos. «Mais si ça peut vous faire du bien, si j'ai pu faire du bien à une seule des victimes, alors pour moi c'est une victoire.»
Volte-face
Mercredi, il avait déjà fait une première volte-face, en racontant, pour la première fois, son rôle soir des attentats. Celui qui était voué à mourir en martyr a assuré qu'il avait renoncé à se faire exploser dans un bar, mais sa version n'a pas vraiment convaincu la cour. Ce vendredi était le dernier jour où l'accusé était interrogé qui les faits qui lui sont reprochés.
Le procès reprendra mercredi avec l'audition des experts psychologues et psychiatres. Le verdict est quant à lui attendu aux alentours du 23 juin.
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«Ils n'ont fait que mentir» : à Paris, des manifestants anti-passe sanitaire mus par la même défiance
REPORTAGE - 14.000 personnes étaient, selon les autorités, rassemblées à Paris pour manifester contre le passe sanitaire ce samedi. Dans leurs rangs s'exprime une intense crainte des vaccins contre le Covid-19 et de la politique gouvernementale, jugée «liberticide».
Pizzas contaminées : «Notre fille est dans un état végétatif», le témoignage bouleversant des parents d'une victime
Léna, 12 ans, est «enfermée dans son corps» après avoir mangé, en février dernier, une pizza Buitoni contaminée à l'E. coli. Abasourdis, ses parents disent avoir «perdu [leur] fille».
Au procès du 13-Novembre, Salah Abdeslam face à ses contradictions
Le principal accusé du procès des attentats du 13-Novembre avait révélé qu'il avait renoncé à commettre un attentat suicide dans un café du 18e arrondissement de Paris.
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Récit Saisir son histoire pour devenir libre
Prescription cultureLaurent EtreDans le sillage de Pierre Bourdieu, la sociologie se centre volontiers sur la reproduction sociale, le poids des déterminismes dans les trajectoires individuelles. Norbert Alter, lui, s’intéresse davantage aux écarts, aux différences et aux errances, sans pour autant nier la réalité des mécanismes de domination. « On échappe rarement à son destin social », reconnaît-il dans les dernières lignes de son nouvel ouvrage. Mais il arrive aussi que l’on prenne le large, que l’on compose sa propre histoire en marge des « faits majoritaires ». Le parcours de Pierre, fil conducteur de ce livre au croisement de l’essai et du récit de vie, en offre un exemple saisissant. Norbert Alter l’avoue d’entrée de jeu : Pierre n’est qu’un double de lui-même, un personnage lui permettant d’aborder son vécu avec la distance requise par l’analyse sociologique. On le devine, le procédé est également une protection devant des souvenirs parfois lourds : une enfance marquée par l’absence de repères familiaux, avec une mère sans pudeur, sujette à des accès de violence, et un père escroc à la petite semaine. Une existence sans foyer digne de ce nom, ni appartenance de classe. Issu de ce que Marx caractérisait comme le « lumpenprolétariat », Pierre cherchera longtemps un « nous », au sein de l’institution scolaire comme en politique, dans le bouillonnement de Mai 68. Avant de tracer sa propre route, à la façon d’un Jack Kerouac, l’auteur phare de la Beat generation. D’une tranche de vie caractérisée par plusieurs formes de précarité, Pierre a su faire une force pour se construire et s’affranchir. Une autobiographie fascinante. L. E.
Essaislutte des classesSociologiekarl marx L'Humanité
Essai Entre rêves et luttes, une science-fiction pour la liberté
Prescription cultureAlain NicolasUtopie, dystopie : les fictions que nous lisons ou visionnons évoquent de plus en plus souvent un état du monde qu’il faut redouter, parfois espérer. Les films, séries, BD ou romans qui font notre quotidien soit proposent une extrapolation de notre présent, soit nous plongent dans un univers-île, sans dire comment on est arrivé là. Dans le premier cas, la prolongation des processus en cours – écologiques, politiques, militaires – mène à une catastrophe que l’œuvre décrit, introduisant éventuellement les luttes qui peuvent l’éviter, voire conduire à un avenir meilleur. Dans le second, l’état futur est posé comme menace ou objectif à atteindre, mais c’est précisément un « non-lieu ». Ce qui compte, nous dit Alice Carabédian dans Utopie radicale, c’est que l’utopie agit comme un « appel au changement ».
Son ouvrage vise à clarifier ce qu’est, et n’est pas, l’utopie, pour en faire naître tout le potentiel critique et créatif. L’utopie n’est pas le progrès tel qu’on le concevait, pensée d’un état qu’on atteindrait par le développement économique et scientifique. La science-fiction repose, à l’origine, sur cette fascination pour l’innovation futuriste, perceptible dans le « solutionnisme » technophile opposé, par exemple, aux alertes climatiques. L’utopie se veut à la fois « critique acerbe d’un réel injuste » et créative doublement, par « l’invention d’une société radicalement autre » et une méthode « brouillant les frontières entre réel et fiction ».
C’est là que la science-fiction fait son entrée, avec ses possibilités illimitées de figuration de l’impossible. Au-delà de certains modèles convenus dont elle fait la critique, l’autrice avance que la SF « peut beaucoup plus pour décloisonner nos imaginaires politiques ». Et elle le montre par une analyse précise de nombreuses œuvres cinématographiques et littéraires, en particulier celles d’Ursula Le Guin et Iain Banks. L’énergie qui porte l’écriture d’ Utopie radicale autant que l’ampleur de ses références font prendre conscience que ce livre manquait.
Littératurescience-fictionutopieFéminisme L'Humanité
Seine-Saint-Denis : les réfugiés affluent... et le rectorat ferme une classe
ActuÀ Pantin, l’éducation nationale entend abandonner une unité pédagogique pour élèves allophones arrivants. Une aberration à l’heure où de nombreux exilés ukrainiens sont accueillis en France. Les enseignants ont lancé une pétition.
Nadège DubessayDepuis plus de vingt ans, l’affaire tournait pourtant bien. Au lycée professionnel Simone-Weil de Pantin (Seine-Saint-Denis), deux classes accueillent au total une quarantaine de jeunes étrangers dans des unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants (UPE2A).
Un emplacement stratégique
Ils viennent d’Albanie, d’Afghanistan, du Mali, de Chine… « Les arrivées des réfugiés sont fluctuantes, c’est beaucoup lié à l’actualité et c’est logique », explique Flavia Quintiliano Verri, professeure de français qualifiée pour enseigner dans ces classes spécifiques. La guerre en Ukraine vient de nous rappeler à quel point ce monde est instable, avec des millions d’Ukrainiens qui ont fui leur pays. Seulement voilà, l’administration n’a pas la même logique.
Prétextant une baisse d’effectif cette année, l’académie de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer une des deux classes et d’en ouvrir une au lycée hôtelier François-Rabelais de Dugny. « On reste à budget constant et on déplace une classe. S’il y a des besoins ailleurs, très bien. Mais pourquoi ne pas ouvrir une classe sans en supprimer une autre ? » déplore la professeure.
D’autant que le lycée de Pantin se trouve à deux pas du métro, tout proche de Paris. Un emplacement stratégique pour accueillir, notamment, des mineurs isolés qui habitent Paris ou changent de lieu d’hébergement en cours d’année.
11 heures de cours de perdues en deux ans
En janvier, le couperet tombe lorsque les professeurs prennent connaissance des fameuses dotations horaires globales. C’est l’incompréhension. D’autant que, ici, l’équipe, bien rodée, travaille en cohésion. Si le manque d’effectif cette année et le transfert de la classe à Dugny sont les principaux motifs invoqués, l’administration reproche aussi au lycée de ne pas avoir respecté les inclusions globales.
Entendez : mélanger des classes ordinaires avec des classes d’accueil pour certains cours, grâce à des dotations octroyées par l’Europe. « Il faut savoir que, depuis deux ans, nous avons perdu 11 heures de cours, explique Flavia Quintiliano Verri. Dans n’importe quelle autre classe, on crierait au scandale. Pour pallier cette diminution, on nous impose une inclusion globale. Ce qui implique de chambouler totalement l’emploi du temps afin qu’il corresponde aux deux classes d’inclusion. Or, à la rentrée, ça a dysfonctionné. »
Une nouvelle organisation, mais aussi les lourdeurs administratives (l’Europe exige chaque semaine un justificatif des heures d’inclusion) nécessitent du temps. L’académie n’aura pas cette générosité. Une seule classe signifierait notamment pour les professeurs du lycée de Pantin de ne plus pouvoir faire des groupes de niveau. « Certains élèves maîtrisent déjà le français, détaille l’enseignante. D’autres pas du tout. Si nous les mélangeons tous dans une seule classe, l’apprentissage risque d’être très compliqué. Nous savons pourtant au regard de notre longue expérience que les groupes de niveau fonctionnent. »
Un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée
Ils en sont la preuve vivante. Dans une lettre destinée au recteur de l’académie de Créteil, des anciens élèves d’UPE2A expriment leur solidarité avec les professeurs des deux classes d’accueil. Certains ont décroché un CAP, un BTS, d’autres un diplôme universitaire. Ils sont électriciens, jardiniers paysagistes, cuisiniers, salariés ou même nutritionniste. « Nous voulons remercier nos enseignants, écrivent-ils. Ils nous ont appris le français. Nous avons tous progressé. Ils nous ont aidés pour nos orientations et nos situations. » Les courriers adressés aux administrations sont restés lettre morte.
En revanche, les enseignants reçoivent un soutien massif d’élus de la ville, de la FCPE 93 mais aussi de Médecins sans frontières (MSF). Depuis 2017, l’association a ouvert un centre d’accueil pour mineurs non accompagnés tout proche du lycée. « Nous avons besoin de classes, de professeurs, d’activités scolaires pour aider ces mineurs à s’insérer dans notre société et leur donner une chance de survie », explique Corinne Torre, cheffe de mission France de l’association, qui se dit « effarée » d’apprendre qu’une classe UPE2A risque de fermer par manque d’élèves « alors que nous ne parvenons pas à scolariser nos jeunes ».
En quatre ans, MSF a admis 3 250 mineurs. À peine 10 % ont pu être scolarisés « par manque de volonté et peur de l’engagement », assure l’ONG. Une pétition nationale rédigée par les enseignants des classes UPE2A devrait être envoyée aux syndicats avant les vacances de Pâques (le 22 avril).
Elle entend dénoncer la fermeture de la classe d’accueil, mais aussi ces inclusions forcées qui n’ont aucun sens pédagogique. L’enseignante soupire. « Tout cela se décide dans un climat nauséabond, alors que le spectre de l’immigration est toujours davantage brandi par bon nombre de nos politiques. »
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Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?
Jeanne SénéchalLA VÉRIFICATION - Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.
LA QUESTION. Dans un entretien accordé au Point , Emmanuel Macron s'est dit favorable au septennat, c'est-à-dire un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement, estimant le quinquennat «sans doute trop court pour un temps présidentiel en France». «Le fait de ne pas avoir de respiration démocratique pendant cinq ans n'est plus adapté à notre époque», a-t-il ajouté. «Un septennat avec des mid-terms séparerait par exemple mieux l'exécutif gouvernemental de la part d'exécutif présidentiel», selon lui. Marine Le Pen, elle, défend un septennat non renouvelable.
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: Marine Le Pen plaide pour l'instauration du scrutin proportionnel et le rétablissement du septennat
À lire aussiRevenir au septennat : quels sont les enjeux d'une proposition qui met (presque) d'accord Macron et Le Pen ?
Suite à cette proposition, l'avocat Juan Branco a estimé que l'actuel occupant de l'Élysée souhaitait modifier la durée des mandats pour «réinitialiser les compteurs». L'objectif d'Emmanuel Macron serait, selon l'avocat, de se représenter en 2027 pour un septennat qui irait jusqu'en 2034. Si le président évoque cette «proposition entre les deux tours», c'est pour que «son éventuelle réélection tranche le débat et pouvoir ainsi l'imposer lors de son prochain mandat», ajoute encore Juan Branco.
«Il va nous faire une Poutine.» D'autres internautes vont jusqu'à comparer cette hypothèse de 2034 avec la longévité du président russe, au pouvoir depuis 1999 et qui a révisé la Constitution pour y parvenir... Emmanuel Macron pourrait-il effectivement se représenter à la suite de deux quinquennats pour un septennat et ainsi officier jusqu'en 2034 ?
VÉRIFIONS. Concrètement, pour pouvoir remplacer les deux quinquennats consécutifs par un septennat, il est nécessaire de réviser la l'article 6 de la Constitution du 4 octobre 1958. Il y est écrit:
«Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct.
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique.»
Pour modifier cet article et ses alinéas, il faut alors passer par l'article 89 de la Constitution, qui dispose que l'initiative de cette révision «appartient concurremment au Président de la République sur proposition du premier ministre et aux membres du Parlement». «Un texte sera alors proposé par les deux assemblées en termes identiques», explique Thomas Ehrhard, professeur de Droit constitutionnel à l'Université Paris 2 Panthéon-Assas. Commencent alors les débats entre les deux chambres sur sa conformité : «Les révisions constitutionnelles sont toujours le fruit de dialogue, d'échange et de compromis», continue le juriste. Si un accord est trouvé, deux choix s'offrent alors au président pour faire voter le texte : un référendum ou un vote au Parlement convoqué en Congrès à Versailles, c'est-à-dire la réunion des deux chambres du Parlement, qui ne pourra l'approuver que s'il réunit la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés.
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Dans la pratique ?
Pour répondre à cette question, il est nécessaire de différencier le rétablissement d'un septennat avec deux mandats consécutifs ou l'instauration d'un septennat unique. Pour le premier cas de figure, «si d'aventure la Constitution était modifiée durant le second quinquennat d'Emmanuel Macron, l'alinéa 2 de l'article 6, introduit en 2008, limitant le nombre de mandats à deux consécutifs ne serait pas nécessairement modifié», fait savoir Serge Slama, professeur de droit public à l'Université Grenoble-Alpes. Dans ce cas-là, Macron ne pourrait pas être réélu.
En revanche, pour le deuxième cas de figure -le septennat unique-, le deuxième alinéa devra être modifié. Or, «une réforme constitutionnelle peut contenir des dispositions transitoires avec une clause prévoyant que le nombre de mandats reste limité à deux consécutivement». Dans ce cas-là, encore une fois, Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. A contrario, si aucune disposition transitoire n'est prise, Emmanuel Macron pourrait éventuellement tenter sa chance, la Constitution «ne disposant que pour l'avenir, elle n'a pas d'effet rétroactif», précise Thomas Ehrhard. «Mais il y aurait un débat politico constitutionnel lors de l'examen du texte entre les deux chambres, pour la raison évidente qu'il pourrait s'agir, de facto, de son troisième mandat consécutif».
Serge Slama émet toutefois de grandes réserves concernant ce dernier cas de figure. Pour qu'Emmanuel Macron puisse se porter candidat, il faudrait d'abord que le septennat unique soit voté. «Ce qui ne risque pas d'arriver, du fait du poids de l'Histoire et du coup d'État de Louis Napoléon Bonaparte», le 2 décembre 1851, pour conserver le pouvoir à quelques mois de la fin de son mandat alors que la Constitution lui interdisait de se représenter. Contrairement à la Russie, qui a permis à Vladimir Poutine de rester au Kremlin depuis vingt-deux ans, la France dispose de deux fortes garanties : le Sénat et le peuple.
Par ailleurs, il faudrait que la réforme constitutionnelle arrive à passer l'étape de l'Assemblée nationale et du Sénat, qui est «la plus compliquée de la réforme», selon Serge Slama. «En réalité, c'est le Sénat qui fait cette réforme», note le professeur de droit public. La dernière réforme qui a réussi à aboutir fut celle de la loi constitutionnelle du 23 juillet 2008, portée par Nicolas Sarkozy. «Et Sarkozy a dû lâcher beaucoup de lest pour la faire passer», rappelle le professeur de droit public. De son côté, Emmanuel Macron a tenté de faire passer deux réformes au cours de son quinquennat: celle sur la magistrature et celle sur la protection de l'environnement. «Le Sénat n'a pas été d'accord de tout son quinquennat, je doute qu'il réussisse dans l'avenir à faire passer un projet de loi constitutionnelle», conclut Serge Slama.
En résumé, si cela concerne un septennat consécutif, le deuxième alinéa n'a pas besoin d'être révisé et donc Emmanuel Macron ne pourrait pas se représenter. En revanche, si cela concerne un septennat unique, le deuxième alinéa serait logiquement modifié et, en théorie, Emmanuel Macron pourrait être candidat à la présidentielle pour une troisième fois. Mais dans la pratique, selon Serge Slama, cela ne risque pas d'arriver car la réforme serait bloquée lors de l'examen du Sénat.
Fabien Roussel a envoyé un SMS de félicitations à Jean-Luc Mélenchon
Le message entre le candidat du PCF et le candidat LFI est resté sans réponse mais les Insoumis devraient rencontrer « dans les jours qui viennent » les communistes et les écologistes.
Présidentielle 2022 : LR vote une motion écartant tout report de voix sur Marine Le Pen au second tour
Au lendemain de l'échec électoral de Valérie Pécresse, le mouvement a voté en faveur d'un «projet de droite indépendante», «ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme» en vue des législatives.
Regarder la vidéoAssesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Le Conseil constitutionnel a annulé les résultats du premier tour dans plusieurs bureaux de vote à cause d'irrégularités. En tout, une dizaine de milliers de suffrages n'ont donc pas été comptabilisés.
L'Humanité
Ces enseignants qui nous disent : « Si Macron repasse, j’arrête »
TémoignageÉducations nationale. Après cinq années de réformes blanquériennes, les départs volontaires se multiplient. Une enquête du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, révèle que plus de la moitié des professeurs des écoles envisagent d’arrêter. Nous avons recueilli des témoignages qui montrent le lien direct entre la politique menée – que le candidat Macron veut poursuivre et aggraver – et cet inquiétant phénomène.
Olivier ChartrainCe n’est pas encore un tsunami, mais c’est clairement une lame de fond : celle des enseignants qui quittent le métier. Souvent à leur corps – parfois au sens littéral du terme – défendant, contraints et forcés, avec parfois le sentiment d’abandonner le navire et surtout les élèves.
Mauvaise nouvelle : tout indique que cette lame de fond ne va pas cesser de grossir, après cinq années de potion Blanquer et le risque, au regard des annonces du candidat Macron en matière d’éducation, d’en reprendre encore pour cinq ans.
« C’est le sujet des repas entre profs »
Dans les salles des profs, c’est devenu un sujet de conversation incontournable. « C’est le sujet des repas entre profs », précise même un ancien responsable syndical, qui ajoute, pince-sans-rire : « Ça parle reconversion, vers quelle formation se tourner, comment on peut concilier cours et formation, on évoque des initiatives du type retaper un gîte, louer une chambre, vendre de la drogue… »
En dix ans, le nombre de départs volontaires de l’éducation nationale a crû de… 630 %, de 364 l’année 2008-2009 à 2 286 l’année dernière (2020-2021). Le premier degré comme le second degré sont touchés en proportions comparables, mais c’est chez les enseignants stagiaires, dont la carrière débute à peine, que le taux de départ est le plus élevé : 3,2 %.
« Étonnamment, pas mal de jeunes collègues... »
Encore plus alarmants sont les résultats d’une enquête approfondie (plus de 26 000 participants), tout récemment publiée par le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire : 73 % des professeurs des écoles en exercice se disent insatisfaits de leur situation professionnelle et plus de la moitié d’entre eux envisagent d’arrêter, soit en partant pour de bon (33 %), soit en allant exercer d’autres fonctions dans l’éducation nationale (19 %).
Des chiffres jamais vus, que confirment les observations de terrain. Sophie Lambert, militante du Snes-FSU (second degré) dans l’Essonne, raconte que, lors des permanences téléphoniques qu’elle tient pour son syndicat, les appels ayant pour objet démission, reconversion, rupture conventionnelle ont dernièrement « doublé ou triplé. Avec, étonnamment, pas mal de jeunes collègues. Beaucoup évoquent le mépris ressenti pendant la crise sanitaire, la réforme du lycée, la difficulté du métier en général ». Elle évoque un « degré de ras-le-bol tel que l’absence de projet ne les arrête pas forcément. Quitte à ce que, parfois, pour les jeunes femmes, cela aboutisse à un retour à la maison avec de petites activités en complément de revenu »…
Un phénomène qui rappelle l’affaire France Télécom…
Les témoignages que nous avons recueillis (voir encadré ci-dessous) n’ont pas la prétention d’être représentatifs. Mais ils montrent que les profs passent à l’acte. C’est d’autant plus grave que, de l’autre côté – et pour les mêmes raisons –, le métier n’arrive plus à recruter.
Et, attention, outre les jeunes, découragés avant même d’avoir commencé, ce que nos témoignages montrent, c’est que ce sont aussi les plus aguerris, les plus exigeants envers eux-mêmes, les plus combatifs, enfin les plus attachés au service public d’éducation, que le système pousse à partir à force de maltraitance, de travail empêché et de perte de sens. Un phénomène qui rappelle douloureusement l’affaire France Télécom…
Car cette fuite des cerveaux ne doit rien au hasard. Vider l’éducation nationale de ses forces vives est une stratégie pour mettre en place le projet que l’on voit se dessiner, avec des profs jetables, mal formés, interchangeables, tout juste capables de venir réciter des cours prémâchés devant des élèves voués, s’ils ne suivent pas, à être écartés de la scolarité générale dès après la classe de 5e, pour mieux offrir aux entreprises un volant de main-d’œuvre à bas coût.
Au-delà de la séquence électorale en cours, on a le sentiment que seule une très forte mobilisation de l’ensemble du corps social – et pas seulement des personnels de l’éducation nationale – pourra sauver l’école de la République.
Ils témoignent
« Nos élèves sont en état de détresse »
« En 2016-2017, j’avais déjà pensé à partir. J’avais retravaillé mon CV, pris des contacts, constaté que c’était faisable. Aujourd’hui, je vise les métiers de la communication culturelle, dans une mairie ou dans l’associatif, peut-être hors de France.
Je voudrais pouvoir continuer, alors j’attends les législatives. Après tout, avec une autre majorité, les choses pourraient encore être sauvées. Je ne suis pas saturé de l’enseignement, ni des élèves. C’est un métier passionnant. Mais, si c’est encore Macron, ce ne sera plus possible.
Je ne connais pas un établissement où des collègues ne soient pas partis en burn out ou en dépression. En vingt ans, je n’avais jamais vu ça. »
Lire la suite du témoignage d'Achille*, professeur d’histoire-géographie dans l’académie d’Amiens.
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
« Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. »
Lire la suite du témoignage de Karine*, professeure d’histoire-géographie à Paris.
« La réalité du terrain, c’est de la souffrance »
« Le 31 mars, j’ai démissionné après avoir eu une opportunité de travailler dans une collectivité locale. J’avais choisi le métier d’enseignant parce que j’ai fait beaucoup d’animation, que je voulais continuer à travailler avec des enfants et qu’en primaire, on a la possibilité de suivre les élèves sur la durée. Mais, pendant sept ans, je n’ai fait que des remplacements.
Au début, je trouvais cela enrichissant, formateur, mais rester aussi longtemps sans pouvoir monter de projet, sans pouvoir choisir le fonctionnement de sa classe, travailler en pédagogie coopérative comme je le souhaitais, ce n’est pas satisfaisant. »
Lire la suite du témoignage d'Amelle*, professeure des écoles dans la Vienne.
* Les prénoms ont été changés, à la demande des témoins.
Éducation nationaleEmmanuel Macronjean-michel blanquerréformes Le Figaro
Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?
EN COURS : Mis à jour le 15 avril 2022 à 17:27
Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.
Suite à cette proposition, l'avocat Juan Branco a estimé que l'actuel occupant de l'Élysée souhaitait modifier la durée des mandats pour rester au pouvoir jusqu’en 2034. Certains vont jusqu'à comparer cette hypothèse avec la longévité du président russe, au pouvoir depuis 1999 et qui a révisé la Constitution pour y parvenir... Emmanuel Macron pourrait-il effectivement se représenter à la suite de deux quinquennats pour un septennat et ainsi officier jusqu'en 2034 ?
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«Laissez les musulmans tranquilles», Marine Le Pen interpellée à plusieurs reprises lors de son déplacement à Pertuis
Alors qu’elle effectuait un déplacement sur un marché de Pertuis dans le Vaucluse, la candidate du Rassemblement national s’est vue reprocher plusieurs points de son programme par des habitants. Dans une ambiance tendue, quelques manifestants se sont confrontés à son service service d’ordre.
«Laissez les musulmans tranquilles», lui a lancé une femme voilée avant qu’une deuxième personne lui demande sa position sur le mariage pour tous. «Je ne retirerai aucun droit aux Français», a répondu Marine Le Pen.
Un couple franco-ukrainien a également apostrophé la finaliste : «La Crimée c’est l’Ukraine !», scandaient-ils, un drapeau ukrainien à la main.
EELV souhaite «a minima un pacte de non-concurrence» avec LFI
EELV souhaite pouvoir trouver un accord avec LFI «a minima sur un pacte de non-concurrence» pour les législatives et éventuellement «un socle commun de propositions», a indiqué vendredi le secrétaire national du parti, Julien Bayou.
Il a souligné que le parti de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête de la gauche à la présidentielle, avait «une grande responsabilité» pour construire «un axe de résistance et d'alternance» au sein de l'Assemblée.
Et le mauvais résultat du candidat écologiste Yannick Jadot ne met pas en danger la présence des écologistes aux législatives, a-t-il assuré.
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Pour Macron, un chèque alimentaire difficile à repeindre en vert
Un chèque destiné aux plus modestes, permettant d'acheter des produits alimentaires locaux, durables voire bio: cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron, dont les modalités restent floues, se heurte à des obstacles pratiques qui devraient amener à en réviser l'ambition écologique dans un premier temps.
Repiquée parmi les propositions de la Convention citoyenne, et même déjà inscrite dans la loi Climat et Résilience à l'été 2021, l'idée d'un tel chèque circule depuis deux ans, sans jamais avoir été mise en oeuvre. «C'est très compliqué, je ne vous le cache pas. Une solution de ce type, il faut s'assurer qu'elle puisse fonctionner», avait expliqué le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, en septembre dernier, repoussant ainsi l'exécution de la mesure.
EELV a déjà récolté plus de 1,2 million de dons
EELV, qui a lancé dimanche soir un appel aux dons pour rembourser la campagne présidentielle après l'échec de son candidat Yannick Jadot, a récolté plus de 1,2 million d'euros en une semaine, a annoncé le secrétaire national du parti Julien Bayou vendredi. Après un appel urgent aux dons pour récolter 2 millions d'euros d'ici 5 semaines, «nous avons déjà collecté 1,230 million d'euros», a expliqué Julien Bayou lors d'une conférence de presse, évoquant «un immense soulagement» et «un immense effort de solidarité».
Marine Le Pen pour le maintien du régime des intermittents
Marine Le Pen a déclaré vendredi que si elle était élue présidente, elle maintiendrait le régime spécifique d'assurance chômage des intermittents, affirmant plus globalement que le monde de la culture n'avait «pas de raison de s'inquiéter». «Je ne compte pas le changer», a déclaré la candidate du Rassemblement national, questionnée sur le régime des intermittents par Radio Vaucluse, à l'occasion de son déplacement dans ce département.
Pour bénéficier d'une indemnisation par l'Assurance chômage, les intermittents du spectacle doivent justifier d'au moins 507 heures de travail dans les métiers du spectacle durant les 12 mois précédant leur dernière fin de contrat. «C'est un régime qui coûte cher, c'est vrai, mais c'est un choix, parce que sans ce régime-là, il n'y a plus d'offre culturelle possible , il n'y a plus de création culturelle possible, donc je maintiendrai ce système», a-t-elle précisé.
Un embargo européen sur le gaz russe «après l’élection présidentielle en France» pour «ne pas favoriser Marine Le Pen», selon le New York Times
Selon un article du New York Times paru hier, l’Union européenne serait sur le point de décréter à son tour un embargo sur le gaz russe - une mesure à laquelle plusieurs pays, Allemagne en tête, sont réticents compte tenu du risque de récession qu’elle entraînerait pour eux.
«Les négociations quant aux modalités de l’embargo ne commenceront qu'après le second tour de l’élection présidentielle en France, afin de s’assurer que l’impact qu’aurait une telle mesure sur la hausse du prix à la pompe ne favorise pas la candidate populiste Marine Le Pen et ruine les chances pour le président Emmanuel Macron d’être réélu», croit savoir le journal américain, citant des «sources officielles et diplomatiques».
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Marine Le Pen renonce au référendum sur la peine de mort
Interrogée sur France 2 au sujet de la peine de mort, en faveur de laquelle la candidate du RN s’était prononcée par le passé, Marine Le Pen a déclaré hier : «la question de la peine de mort pourrait passer par un référendum. Tout pourrait passer par un référendum».
Mais ce vendredi matin sur BFMTV, la candidate a répondu ainsi à une nouvelle question au sujet d’un éventuel référendum : «on ne peut pas, c’est anticonstitutionnel». Elle avait du reste indiqué ces derniers temps qu’elle était désormais opposée à son rétablissement, et qu’en revanche elle était favorable à une peine de perpétuité incompressible.
Macron / Le Pen : «des impasses qui ne sont pas de même nature», pour l’insoumise Clémentine Autain
Tandis que les deux finalistes de l’élection présidentielle se disputent l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, éliminé aux portes du second tour, Clémentine Autain a affirmé ce matin que le projet de Marine Le Pen était «un projet raciste, de repli, de xénophobie».
Invitée sur Europe 1, et interrogée sur le vote très incertain de ceux qui ont choisi Jean-Luc Mélenchon au premier tour, la députée LFI a expliqué : «Nous sommes dans un duel qui constitue des impasses qui ne sont pas de même nature. Et c’est pour cela que nous avons dit pas une voix à Marine Le Pen. On ne peut pas tirer un trait d'égalité entre le projet de l'extrême-droite et la macronie que nous avons pourtant combattue avec détermination pendant 5 ans et que nous continuerons de combattre s’il est élu.»
Emmanuel Macron : «pas de pacte secret» avec Sarkozy
Interrogé sur l’appel de son prédécesseur à voter pour lui, Emmanuel Macron a nié avoir conclu un accord avec l’ancien locataire de l’Élysée sur le nom du futur premier ministre. «Il n’y a pas de pacte secret, ce n’est pas mon tempérament» a précisé le candidat.
Le premier ministre pourrait-il, cette fois, être issu des rangs de la gauche ? demande ensuite la journaliste Salhia Brakhlia. Le candidat a esquivé la question, indiquant seulement qu’il «réfléchit en permanence» à son éventuel futur gouvernement, et se vantant d’être le président qui est allé chercher le plus de talents à l’extérieur de son camp.
Marine Le Pen : «Emmanuel Macron a été un dirigeant extrêmement autoritaire»
La candidate du Rassemblement national a encore appelé à faire «barrage» à Emmanuel Macron. «Des dizaines de millions de personnes considèrent que le gouvernement d’Emmanuel Macron a été affreusement autoritaire, qu’il a gouverné seul, qu’il a réprimé des manifestations sociales, des manifestations de "gilets jaunes"». «Emmanuel Macron a été un dirigeant extrêmement autoritaire».
Emmanuel Macron récuse l’idée d’introduire l’apprentissage au collège
Il s’agit d’une «fausse information», s’est agacé le candidat. «Je ne propose pas de professionnaliser dès la Cinquième. Je veux que nos ados puissent connaître plus tôt pour mieux choisir plus tard. Je veux lutter contre les inégalités d’orientation et permettre aux entreprises, aux académiques de venir dès le collège expliquer» déclare Emmanuel Macron, qui souhaite notamment «une grande réforme des lycées pro» incluant notamment des «stages payés».
Marine Le Pen répond à la tribune de plusieurs sportifs appelant à voter contre elle
Après la tribune de plusieurs sportifs reconnus dans Le Parisien appelant à voter contre Marine Le Pen et sa vision «stigmatisante» et «nationaliste», la candidate du Rassemblement national a raillé des sportifs «qui gagnent très bien leur vie». «Il faut qu’ils pensent aux plus vulnérables», à «ceux qui ont du mal à la fin du mois». Le président du Rassemblement national Jordan Bardella avait également critiqué «ces sportifs millionnaires qui moralisent les électeurs».
Macron veut de nouveau déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés, que la majorité avait pourtant supprimé lors d’une loi votée l’an dernier
Cette proposition de loi examinée en décembre prévoyait d'individualiser l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) en supprimant la prise en compte des revenus du conjoint (déconjugalisation de l'AAH). Les députés avaient, à nouveau, supprimé cette mesure phare du texte en troisième lecture.
Ce matin sur France Info, Emmanuel Macron s’est engagé auprès d’une personne en situation de handicap à faire voter lors de son second quinquennat cette déconjugalisation, c'est à dire à supprimer dans le calcul de cette allocation la prise en compte des revenus du conjoint ou du partenaire ou du concubin.
Guerre en Ukraine : Marine Le Pen ne veut pas de sanctions supplémentaires contre la Russie
«Il y a 400.000 pauvres en plus depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron», a affirmé Marine Le Pen qui refuse de prendre des sanctions supplémentaires contre la Russie qui auraient un impact sur le pouvoir d’achat des Français.
Marine Le Pen sur les crimes de Boutcha en Ukraine : «Ce sont clairement des crimes de guerre»
«Il faut une enquête», a estimé Marine Le Pen, car «il faut respecter le droit international» et ne pas céder à «l’émotion». La candidate a aussi affirmé à nouveau ne pas vouloir qualifier les crimes de Boutcha de «génocide», contrairement au président américain Joe Biden mais pareillement à Emmanuel Macron qui s’interdit d’utiliser le terme pour le moment.
Macron sur le voile : «avec moi, il n’y aura pas de changement»
Le candidat était interrogé ce matin par une jeune femme voilée sur France Info, qui lui reprochait d’anciens propos, qu’elle a jugés «patriarcaux», dans lesquels le chef de l’État estimait que le voilement des femmes était une atteinte à leur liberté.«La laïcité, c’est le droit de croire ou de ne pas croire ; mais c’est aussi le devoir pour les croyants de toutes les religions de respecter les lois de la République» a rappelé le candidat, en défendant la législation actuelle qui exclut le voile de l’école et du service public. Mais Emmanuel Macron a marqué sa différence avec Marine Le Pen, qui entend, elle, interdire le port du voile dans l’espace public dans son ensemble. «Je veux que nos compatriotes dont la religion est l’islam puissent vivre le plus paisiblement possible. Il y a des gens qui, déformant cette religion, veulent sortir de la République : ce n’est pas le cas des femmes qui portent le voile. Avec moi, il n’y aura pas de changement de politique» sur le voile, a précisé le candidat.
L’interdiction du voile est «essentielle» pour Marine Le Pen
Interrogée à nouveau sur le sujet brulant du voile, Marine Le Pen a affirmé vouloir «interdire les uniformes islamistes que la loi définira», au même titre que les signes «d’idéologies totalitaires sont interdits en France». Concernant le voile, la candidate du Rassemblement national a affirmé à nouveau que son interdiction était «essentielle». «En France les femmes vivent librement», et actuellement celles qui «ne portent pas le voile sont insultées et victimes de pression».
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«Je vais régler le problème de l’immigration», martèle Marine Le Pen
«Je vais régler le problème de l’immigration», a martelé Marine Le Pen qui entend aussi «régler le problème du communautarisme». Les demandes d’asiles seront traitées à l’extérieur du pays, a réitéré la candidate. «Et ne pourront rejoindre la France que ceux qui y ont été autorisés». Pour le renvoi des clandestins dans leur pays d’origine, Marine Le Pen a aussi réaffirmé sa volonté de contraindre les pays concernés à accueillir leur ressortissant. «Sinon, il n’y aura plus rien, plus de visa, d’aide au développement, de transfert d’argent».
Emmanuel Macron précise son programme sur les retraites
Emmanuel Macron apporte des précisions sur son programme de réforme des retraites. La candidat rappelle que l'âge de départ à le retraite à taux plein à 65 ans ne sera pas mis en place directement s'il est réélu. L'âge serait ainsi décalé de quatre mois chaque année durant le nouveau quinquennat.
Concernant l'âge d'annulation de la décote, fixé à 67 ans, celui-ci «ne changera pas», assure le candidat. Même décision pour les personnes en situation de handicap, dont l'âge de départ à la retraite instauré à 55 ans ne sera pas revu à la hausse. Mais pour les personnes ayant commencé à travailler à 20 ans, l'âge de départ autorisé à la retraite sera modifié. Actuellement, celui-ci est établi à 60 ans et «sera un peu plus tard lorsque la réforme sera adoptée», mentionne Emmanuel Macron.
Du côté des pensions, le candidat s'engage à les réindexer sur l'inflation «dès cet été». L'augmentation sera de «4 à 4,5%», «instaurée via une loi spéciale». La pension minimale de 980 euros pour une carrière complète sera également portée à 1100 euros, «dès lors que la réforme de la retraite sera adoptée».
Emmanuel Macron envisage un encadrement des salaires des dirigeants au niveau européen
Interrogé sur France Info sur le montant des rémunérations de Carlos Tavares, patron de Stellantis, qui ont scandalisé l’opinion, Emmanuel Macron a réagi : «c’est choquant, c’est excessif» a-t-il dit. Il a reconnu être favorable à un «encadrement» des rémunérations des dirigeants. «Il faut se donner des plafonds. […] Nous devrons le faire en Européens», a déclaré le candidat.
Marine Le Pen : «Il n’y a personne au dessus du peuple français»
La candidate du Rassemblement national a affirmé ce matin dans un interview à RMC/BFMTV, qu’«il n’y aura pas de remise en cause de la constitution» si elle est élue, répondant aux citriques d’Emmanuel Macron sur l’inconstitutionnalité de ses projets de référendum. «Ce que je propose c’est ce qu’a fait le général de Gaulle en 1962», a déclaré Marine Le Pen qui envisage de solliciter les Français par référendum pour modifier la Constitution afin d’ajouter une priorité nationale à l’emploi ou une primauté du droit français sur le droit international. «Il n’y a personne au-dessus du peuple français qui est entièrement souverain», a argumenté la candidate qui veut faire «une utilisation plus fréquente du référendum».
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Emmanuel Macron : «Je revendique d’être dans le camp républicain»
Invité de la matinale de France Info ce matin, le candidat Macron a notamment condamné le blocage de certaines universités parisiennes. «Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie» a-t-il déclaré. Le candidat proteste après les propos d’étudiants qui l’assimilent à Marine Le Pen : «Je revendique d’être dans le camp républicain», a-t-il ajouté.
Un «label commun» pour les législatives à gauche
Les Insoumis accélèrent les discussions pour les législatives. Ils proposent aux écologistes et aux communistes un « label commun » pour former ensuite un « intergroupe » à gauche. Ils proposent une base de répartition des candidatures/circonscriptions « dans l’application du principe proportionnel » des résultats du premier tour de la présidentielle. Pour franchir « cette nouvelle étape », les Insoumis appellent leurs partenaires à « s’engager à cesser les attaques ». « Nous-mêmes, nous devrons, dans ce cas, convaincre à notre tour que cette époque est révolue et qu’une nouvelle commence »
«Détraquée», «Raciste», «à vomir»… Une ancienne Miss France harcelée sur les réseaux sociaux après avoir soutenu Marine Le Pen sur C8
Delphine Wespiser, Miss Alsace 2011 devenue Miss France 2012, était l’invitée jeudi soir de Cyril Hanouna sur le plateau de l’émission Touche pas à mon poste. L’ancienne reine de beauté a défendu Marine Le Pen au cours de nombreux échanges parfois tendus avec les chroniqueurs, estimant que la candidate du RN est une «Maman des Français», qu’elle «n’est pas son père» et qu’elle est «bienveillante, humaine et authentique».
La séquence a suscité des réactions en cascade sur les réseaux sociaux : si les partisans de Marine Le Pen saluaient à l’unanimité une prise de position «courageuse», beaucoup d’internautes s’en sont au contraire pris outrageusement à la jeune femme, qualifiée à de très nombreuses reprises de «raciste» et de «facho», et surtout critiquée pour son manque d’intelligence («idiote», «débile», «détraquée»… pouvait-on notamment lire). «Sois belle et tais-toi» lui ont rétorqué plusieurs internautes également.
La jeune femme, également très engagée dans la protection des animaux et l’abolition de la chasse et de la viande, a promu plusieurs campagnes récentes de l’association PETA, et est actuellement la tête d’affiche de l’une de ces campagnes placardée dans la gare de Strasbourg. «Adolf aussi aimait les animaux» ont d’ailleurs écrit des internautes, assimilant le combat de la jeune femme au végétarisme de Hitler.
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Marine Le Pen évite d’évoquer son futur gouvernement
Prompte à donner des gages de crédibilité tant sur son programme que sur l’incarnation présidentielle dont elle entend se parer, Marine Le Pen balaye avec une régularité de métronome toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale. «Je n’ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s’il le fallait».
Mais si elle était élue le 24 avril prochain, avec qui la députée du Pas-de-Calais gouvernerait-elle ? Quelles personnalités formeraient son premier gouvernement ? Après sept mois d’une campagne pilotée par une équipe particulièrement resserrée, où plusieurs de ses cadres ont préféré claquer la porte au profit de son rival Éric Zemmour, et alors que les derniers ralliements enregistrés par le Rassemblement national datent de 2019, la question n’est en rien anodine.>> Le casse-tête de Marine Le Pen pour constituer un gouvernement
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Au Havre, Emmanuel Macron réarrime Édouard Philippe à sa campagne et à sa future majorité
Le triangle est bouclé. Après s’être d’abord rendu à Pau (Pyrénées-Atlantiques), auprès du maire MoDem François Bayrou, puis dans le Finistère, fief du président ex-PS de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, Emmanuel Macron vient de cocher la dernière case qui manquait encore à son tour de France de la majorité. En déplacement au Havre (Seine-Maritime) jeudi, ville dirigée par l’ex-LR Édouard Philippe, le président-candidat a cherché à réarrimer son ancien premier ministre à sa campagne. Sans toutefois y parvenir complètement.>> Reportage complet de l’envoyé spécial du Figaro.
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Emmanuel Macron se rendra ce vendredi sur le chantier de Notre-Dame
En pleine campagne pour le second tour, Emmanuel Macron reprend vendredi son rôle de président pour inspecter le chantier de Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l'incendie de la cathédrale le 15 avril 2019.
«Cette visite sera l'occasion pour le chef de l’État de faire le point sur l'avancée du chantier et d'échanger avec les compagnons et les entreprises» qui s'emploient à la reconstruction du monument, a précisé l’Élysée.
Pour le président-candidat, ce sera aussi l'occasion de montrer le travail entrepris à l'aune de sa promesse, lancée comme un défi juste après l'incendie, de reconstruire le monument en cinq ans. Depuis, l'objectif a été un peu revu à la baisse. Le chantier ne sera pas achevé en cinq ans mais le monument doit être rendu au culte pour le 16 avril 2024, jour où doit être de nouveau célébrée une première messe dans la nef.
Campagne oblige, depuis trois semaines, l'agenda présidentiel officiel était quasiment vide. Il s'agira du premier déplacement d'Emmanuel Macron en tant que président de la République depuis le sommet de Bruxelles des 24 et 25 mars.
Il s'était déjà rendu sur le toit de Notre-Dame en travaux il y a un an, le 15 avril 2021, pour les deux ans du chantier.
Macron - Le Pen, match retour : le duel se poursuit par médias interposés
Les deux finalistes à la présidentielle vont s'affronter ce vendredi par médias interposés, après un début de campagne d'entre-deux-tours marqué par une quête de proximité pour le président-candidat, et une recherche de crédibilité pour la candidate du Rassemblement national.
Après son premier grand meeting depuis le premier tour, jeudi soir à Avignon, la candidate RN enchaîne à partir de 07h45 les matinales sur France Bleu Vaucluse, puis France Bleu Provence avant de passer sur RMC-BFMTV depuis Avignon. Elle sera ensuite en déplacement dans la région.
Dans le même temps, le président sortant, qui était la veille au Havre pour parler écologie, sera l'invité de France info pendant une heure en matinée, avant France 2 le soir.
À neuf jours du scrutin, le président sortant garde l'avantage dans les intentions de vote (de 53 à 55 %) mais avec une marge moindre qu'il y a cinq ans (64 / 36 %). Et avec toujours plusieurs inconnues, notamment le niveau de l'abstention et le report des 21,95 % de voix qui se sont portées dimanche sur le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Cette campagne d'entre-deux-tours ne ressemble en rien à celle du premier, qui s'était déroulée dans l'ombre de la guerre en Ukraine qui avait beaucoup mobilisé le président-candidat. Il n'avait fait qu'un seul meeting, peu de déplacements et s'était refusé à débattre avec les 11 autres prétendants à l’Élysée, déclenchant la colère de ses adversaires, qui l'avaient accusé de vouloir «enjamber» le scrutin en les contraignant de boxer dans le vide.
Depuis le début de la semaine, Emmanuel Macron a considérablement allégé son agenda diplomatique. Il multiplie les immersions en région dans le Nord, en Alsace et en Normandie avant un grand meeting samedi à Marseille, avec des rencontres et échanges parfois vifs à l'occasion de longs bains de foule.
Ce qu’il faut retenir de la journée de jeudi
Emmanuel Macron a retrouvé hier son ancien premier ministre au Havre, où il a notamment visité un site industriel spécialisé dans la construction d’éoliennes. Le candidat a rappelé son souhait de construire 50 parcs offshore d’ici une vingtaine d’années. Au cours de sa visite, un manifestant a dû être évacué par le service d’ordre dans des conditions très similaires à celles de l’expulsion d’une perturbatrice qui s’était introduite à la conférence de presse de Marine Le Pen mardi.
La candidate du Rassemblement national, contre qui des appels à manifester ce samedi ont été lancés au cours de la journée d’hier, a quant à elle adouci son discours à l’égard des supporters de Jean-Luc Mélenchon et multiplie les appels du pied à leur égard. Elle s’est par ailleurs plaint de l’annulation d’interviews suite au refus d’Emmanuel Macron d’y participer à son tour. Elle tenait enfin jeudi soir un grand meeting à Avignon.
Dans les rues de Paris, quelques centaines d’étudiants ont de leur côté poursuivi le blocage de la Sorbonne et engagé un mouvement similaire à Sciences Po et à l’ENS. Ils protestent contre l’affiche du second tour. En début de soirée, ils ont affronté les forces de l’ordre dans le quartier latin, à côté du Panthéon, avant d’être dispersés puis de quitter les lieux.
Bonjour à tous et bienvenue sur ce live
Suivez la campagne du second tour entre les deux qualifiés, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Minute par minute, Le Figaro vous accompagne au plus proche des candidats jusqu’au vote décisif du 24 avril.
Retrouvez toutes les informations sur la journée de campagne de jeudi.
Avec l'établissement d'un septennat, Emmanuel Macron pourrait-il être président jusqu'en 2034 ?
Le président-candidat s'est dit favorable au septennat, soit un mandat présidentiel de sept ans contre cinq ans actuellement. Marine Le Pen, elle, défend un septennat unique.
Suite à cette proposition, l'avocat Juan Branco a estimé que l'actuel occupant de l'Élysée souhaitait modifier la durée des mandats pour rester au pouvoir jusqu’en 2034. Certains vont jusqu'à comparer cette hypothèse avec la longévité du président russe, au pouvoir depuis 1999 et qui a révisé la Constitution pour y parvenir... Emmanuel Macron pourrait-il effectivement se représenter à la suite de deux quinquennats pour un septennat et ainsi officier jusqu'en 2034 ?
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«Laissez les musulmans tranquilles», Marine Le Pen interpellée à plusieurs reprises lors de son déplacement à Pertuis
Alors qu’elle effectuait un déplacement sur un marché de Pertuis dans le Vaucluse, la candidate du Rassemblement national s’est vue reprocher plusieurs points de son programme par des habitants. Dans une ambiance tendue, quelques manifestants se sont confrontés à son service service d’ordre.
«Laissez les musulmans tranquilles», lui a lancé une femme voilée avant qu’une deuxième personne lui demande sa position sur le mariage pour tous. «Je ne retirerai aucun droit aux Français», a répondu Marine Le Pen.
Un couple franco-ukrainien a également apostrophé la finaliste : «La Crimée c’est l’Ukraine !», scandaient-ils, un drapeau ukrainien à la main.
EELV souhaite «a minima un pacte de non-concurrence» avec LFI
EELV souhaite pouvoir trouver un accord avec LFI «a minima sur un pacte de non-concurrence» pour les législatives et éventuellement «un socle commun de propositions», a indiqué vendredi le secrétaire national du parti, Julien Bayou.
Il a souligné que le parti de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en tête de la gauche à la présidentielle, avait «une grande responsabilité» pour construire «un axe de résistance et d'alternance» au sein de l'Assemblée.
Et le mauvais résultat du candidat écologiste Yannick Jadot ne met pas en danger la présence des écologistes aux législatives, a-t-il assuré.
À VOIR AUSSI - Présidentielle 2022: «Contre l'extrême-droite il ne faut pas s’abstenir», martèle Julien Bayou
Pour Macron, un chèque alimentaire difficile à repeindre en vert
Un chèque destiné aux plus modestes, permettant d'acheter des produits alimentaires locaux, durables voire bio: cette promesse de campagne d'Emmanuel Macron, dont les modalités restent floues, se heurte à des obstacles pratiques qui devraient amener à en réviser l'ambition écologique dans un premier temps.
Repiquée parmi les propositions de la Convention citoyenne, et même déjà inscrite dans la loi Climat et Résilience à l'été 2021, l'idée d'un tel chèque circule depuis deux ans, sans jamais avoir été mise en oeuvre. «C'est très compliqué, je ne vous le cache pas. Une solution de ce type, il faut s'assurer qu'elle puisse fonctionner», avait expliqué le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, en septembre dernier, repoussant ainsi l'exécution de la mesure.
EELV a déjà récolté plus de 1,2 million de dons
EELV, qui a lancé dimanche soir un appel aux dons pour rembourser la campagne présidentielle après l'échec de son candidat Yannick Jadot, a récolté plus de 1,2 million d'euros en une semaine, a annoncé le secrétaire national du parti Julien Bayou vendredi. Après un appel urgent aux dons pour récolter 2 millions d'euros d'ici 5 semaines, «nous avons déjà collecté 1,230 million d'euros», a expliqué Julien Bayou lors d'une conférence de presse, évoquant «un immense soulagement» et «un immense effort de solidarité».
Marine Le Pen pour le maintien du régime des intermittents
Marine Le Pen a déclaré vendredi que si elle était élue présidente, elle maintiendrait le régime spécifique d'assurance chômage des intermittents, affirmant plus globalement que le monde de la culture n'avait «pas de raison de s'inquiéter». «Je ne compte pas le changer», a déclaré la candidate du Rassemblement national, questionnée sur le régime des intermittents par Radio Vaucluse, à l'occasion de son déplacement dans ce département.
Pour bénéficier d'une indemnisation par l'Assurance chômage, les intermittents du spectacle doivent justifier d'au moins 507 heures de travail dans les métiers du spectacle durant les 12 mois précédant leur dernière fin de contrat. «C'est un régime qui coûte cher, c'est vrai, mais c'est un choix, parce que sans ce régime-là, il n'y a plus d'offre culturelle possible , il n'y a plus de création culturelle possible, donc je maintiendrai ce système», a-t-elle précisé.
Un embargo européen sur le gaz russe «après l’élection présidentielle en France» pour «ne pas favoriser Marine Le Pen», selon le New York Times
Selon un article du New York Times paru hier, l’Union européenne serait sur le point de décréter à son tour un embargo sur le gaz russe - une mesure à laquelle plusieurs pays, Allemagne en tête, sont réticents compte tenu du risque de récession qu’elle entraînerait pour eux.
«Les négociations quant aux modalités de l’embargo ne commenceront qu'après le second tour de l’élection présidentielle en France, afin de s’assurer que l’impact qu’aurait une telle mesure sur la hausse du prix à la pompe ne favorise pas la candidate populiste Marine Le Pen et ruine les chances pour le président Emmanuel Macron d’être réélu», croit savoir le journal américain, citant des «sources officielles et diplomatiques».
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Marine Le Pen renonce au référendum sur la peine de mort
Interrogée sur France 2 au sujet de la peine de mort, en faveur de laquelle la candidate du RN s’était prononcée par le passé, Marine Le Pen a déclaré hier : «la question de la peine de mort pourrait passer par un référendum. Tout pourrait passer par un référendum».
Mais ce vendredi matin sur BFMTV, la candidate a répondu ainsi à une nouvelle question au sujet d’un éventuel référendum : «on ne peut pas, c’est anticonstitutionnel». Elle avait du reste indiqué ces derniers temps qu’elle était désormais opposée à son rétablissement, et qu’en revanche elle était favorable à une peine de perpétuité incompressible.
Macron / Le Pen : «des impasses qui ne sont pas de même nature», pour l’insoumise Clémentine Autain
Tandis que les deux finalistes de l’élection présidentielle se disputent l’électorat de Jean-Luc Mélenchon, éliminé aux portes du second tour, Clémentine Autain a affirmé ce matin que le projet de Marine Le Pen était «un projet raciste, de repli, de xénophobie».
Invitée sur Europe 1, et interrogée sur le vote très incertain de ceux qui ont choisi Jean-Luc Mélenchon au premier tour, la députée LFI a expliqué : «Nous sommes dans un duel qui constitue des impasses qui ne sont pas de même nature. Et c’est pour cela que nous avons dit pas une voix à Marine Le Pen. On ne peut pas tirer un trait d'égalité entre le projet de l'extrême-droite et la macronie que nous avons pourtant combattue avec détermination pendant 5 ans et que nous continuerons de combattre s’il est élu.»
Emmanuel Macron : «pas de pacte secret» avec Sarkozy
Interrogé sur l’appel de son prédécesseur à voter pour lui, Emmanuel Macron a nié avoir conclu un accord avec l’ancien locataire de l’Élysée sur le nom du futur premier ministre. «Il n’y a pas de pacte secret, ce n’est pas mon tempérament» a précisé le candidat.
Le premier ministre pourrait-il, cette fois, être issu des rangs de la gauche ? demande ensuite la journaliste Salhia Brakhlia. Le candidat a esquivé la question, indiquant seulement qu’il «réfléchit en permanence» à son éventuel futur gouvernement, et se vantant d’être le président qui est allé chercher le plus de talents à l’extérieur de son camp.
Marine Le Pen : «Emmanuel Macron a été un dirigeant extrêmement autoritaire»
La candidate du Rassemblement national a encore appelé à faire «barrage» à Emmanuel Macron. «Des dizaines de millions de personnes considèrent que le gouvernement d’Emmanuel Macron a été affreusement autoritaire, qu’il a gouverné seul, qu’il a réprimé des manifestations sociales, des manifestations de "gilets jaunes"». «Emmanuel Macron a été un dirigeant extrêmement autoritaire».
Emmanuel Macron récuse l’idée d’introduire l’apprentissage au collège
Il s’agit d’une «fausse information», s’est agacé le candidat. «Je ne propose pas de professionnaliser dès la Cinquième. Je veux que nos ados puissent connaître plus tôt pour mieux choisir plus tard. Je veux lutter contre les inégalités d’orientation et permettre aux entreprises, aux académiques de venir dès le collège expliquer» déclare Emmanuel Macron, qui souhaite notamment «une grande réforme des lycées pro» incluant notamment des «stages payés».
Marine Le Pen répond à la tribune de plusieurs sportifs appelant à voter contre elle
Après la tribune de plusieurs sportifs reconnus dans Le Parisien appelant à voter contre Marine Le Pen et sa vision «stigmatisante» et «nationaliste», la candidate du Rassemblement national a raillé des sportifs «qui gagnent très bien leur vie». «Il faut qu’ils pensent aux plus vulnérables», à «ceux qui ont du mal à la fin du mois». Le président du Rassemblement national Jordan Bardella avait également critiqué «ces sportifs millionnaires qui moralisent les électeurs».
Macron veut de nouveau déconjugaliser l’allocation aux adultes handicapés, que la majorité avait pourtant supprimé lors d’une loi votée l’an dernier
Cette proposition de loi examinée en décembre prévoyait d'individualiser l'attribution de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) en supprimant la prise en compte des revenus du conjoint (déconjugalisation de l'AAH). Les députés avaient, à nouveau, supprimé cette mesure phare du texte en troisième lecture.
Ce matin sur France Info, Emmanuel Macron s’est engagé auprès d’une personne en situation de handicap à faire voter lors de son second quinquennat cette déconjugalisation, c'est à dire à supprimer dans le calcul de cette allocation la prise en compte des revenus du conjoint ou du partenaire ou du concubin.
Guerre en Ukraine : Marine Le Pen ne veut pas de sanctions supplémentaires contre la Russie
«Il y a 400.000 pauvres en plus depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron», a affirmé Marine Le Pen qui refuse de prendre des sanctions supplémentaires contre la Russie qui auraient un impact sur le pouvoir d’achat des Français.
Marine Le Pen sur les crimes de Boutcha en Ukraine : «Ce sont clairement des crimes de guerre»
«Il faut une enquête», a estimé Marine Le Pen, car «il faut respecter le droit international» et ne pas céder à «l’émotion». La candidate a aussi affirmé à nouveau ne pas vouloir qualifier les crimes de Boutcha de «génocide», contrairement au président américain Joe Biden mais pareillement à Emmanuel Macron qui s’interdit d’utiliser le terme pour le moment.
Macron sur le voile : «avec moi, il n’y aura pas de changement»
Le candidat était interrogé ce matin par une jeune femme voilée sur France Info, qui lui reprochait d’anciens propos, qu’elle a jugés «patriarcaux», dans lesquels le chef de l’État estimait que le voilement des femmes était une atteinte à leur liberté.«La laïcité, c’est le droit de croire ou de ne pas croire ; mais c’est aussi le devoir pour les croyants de toutes les religions de respecter les lois de la République» a rappelé le candidat, en défendant la législation actuelle qui exclut le voile de l’école et du service public. Mais Emmanuel Macron a marqué sa différence avec Marine Le Pen, qui entend, elle, interdire le port du voile dans l’espace public dans son ensemble. «Je veux que nos compatriotes dont la religion est l’islam puissent vivre le plus paisiblement possible. Il y a des gens qui, déformant cette religion, veulent sortir de la République : ce n’est pas le cas des femmes qui portent le voile. Avec moi, il n’y aura pas de changement de politique» sur le voile, a précisé le candidat.
L’interdiction du voile est «essentielle» pour Marine Le Pen
Interrogée à nouveau sur le sujet brulant du voile, Marine Le Pen a affirmé vouloir «interdire les uniformes islamistes que la loi définira», au même titre que les signes «d’idéologies totalitaires sont interdits en France». Concernant le voile, la candidate du Rassemblement national a affirmé à nouveau que son interdiction était «essentielle». «En France les femmes vivent librement», et actuellement celles qui «ne portent pas le voile sont insultées et victimes de pression».
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«Je vais régler le problème de l’immigration», martèle Marine Le Pen
«Je vais régler le problème de l’immigration», a martelé Marine Le Pen qui entend aussi «régler le problème du communautarisme». Les demandes d’asiles seront traitées à l’extérieur du pays, a réitéré la candidate. «Et ne pourront rejoindre la France que ceux qui y ont été autorisés». Pour le renvoi des clandestins dans leur pays d’origine, Marine Le Pen a aussi réaffirmé sa volonté de contraindre les pays concernés à accueillir leur ressortissant. «Sinon, il n’y aura plus rien, plus de visa, d’aide au développement, de transfert d’argent».
Emmanuel Macron précise son programme sur les retraites
Emmanuel Macron apporte des précisions sur son programme de réforme des retraites. La candidat rappelle que l'âge de départ à le retraite à taux plein à 65 ans ne sera pas mis en place directement s'il est réélu. L'âge serait ainsi décalé de quatre mois chaque année durant le nouveau quinquennat.
Concernant l'âge d'annulation de la décote, fixé à 67 ans, celui-ci «ne changera pas», assure le candidat. Même décision pour les personnes en situation de handicap, dont l'âge de départ à la retraite instauré à 55 ans ne sera pas revu à la hausse. Mais pour les personnes ayant commencé à travailler à 20 ans, l'âge de départ autorisé à la retraite sera modifié. Actuellement, celui-ci est établi à 60 ans et «sera un peu plus tard lorsque la réforme sera adoptée», mentionne Emmanuel Macron.
Du côté des pensions, le candidat s'engage à les réindexer sur l'inflation «dès cet été». L'augmentation sera de «4 à 4,5%», «instaurée via une loi spéciale». La pension minimale de 980 euros pour une carrière complète sera également portée à 1100 euros, «dès lors que la réforme de la retraite sera adoptée».
Emmanuel Macron envisage un encadrement des salaires des dirigeants au niveau européen
Interrogé sur France Info sur le montant des rémunérations de Carlos Tavares, patron de Stellantis, qui ont scandalisé l’opinion, Emmanuel Macron a réagi : «c’est choquant, c’est excessif» a-t-il dit. Il a reconnu être favorable à un «encadrement» des rémunérations des dirigeants. «Il faut se donner des plafonds. […] Nous devrons le faire en Européens», a déclaré le candidat.
Marine Le Pen : «Il n’y a personne au dessus du peuple français»
La candidate du Rassemblement national a affirmé ce matin dans un interview à RMC/BFMTV, qu’«il n’y aura pas de remise en cause de la constitution» si elle est élue, répondant aux citriques d’Emmanuel Macron sur l’inconstitutionnalité de ses projets de référendum. «Ce que je propose c’est ce qu’a fait le général de Gaulle en 1962», a déclaré Marine Le Pen qui envisage de solliciter les Français par référendum pour modifier la Constitution afin d’ajouter une priorité nationale à l’emploi ou une primauté du droit français sur le droit international. «Il n’y a personne au-dessus du peuple français qui est entièrement souverain», a argumenté la candidate qui veut faire «une utilisation plus fréquente du référendum».
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Emmanuel Macron : «Je revendique d’être dans le camp républicain»
Invité de la matinale de France Info ce matin, le candidat Macron a notamment condamné le blocage de certaines universités parisiennes. «Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie» a-t-il déclaré. Le candidat proteste après les propos d’étudiants qui l’assimilent à Marine Le Pen : «Je revendique d’être dans le camp républicain», a-t-il ajouté.
Un «label commun» pour les législatives à gauche
Les Insoumis accélèrent les discussions pour les législatives. Ils proposent aux écologistes et aux communistes un « label commun » pour former ensuite un « intergroupe » à gauche. Ils proposent une base de répartition des candidatures/circonscriptions « dans l’application du principe proportionnel » des résultats du premier tour de la présidentielle. Pour franchir « cette nouvelle étape », les Insoumis appellent leurs partenaires à « s’engager à cesser les attaques ». « Nous-mêmes, nous devrons, dans ce cas, convaincre à notre tour que cette époque est révolue et qu’une nouvelle commence »
«Détraquée», «Raciste», «à vomir»… Une ancienne Miss France harcelée sur les réseaux sociaux après avoir soutenu Marine Le Pen sur C8
Delphine Wespiser, Miss Alsace 2011 devenue Miss France 2012, était l’invitée jeudi soir de Cyril Hanouna sur le plateau de l’émission Touche pas à mon poste. L’ancienne reine de beauté a défendu Marine Le Pen au cours de nombreux échanges parfois tendus avec les chroniqueurs, estimant que la candidate du RN est une «Maman des Français», qu’elle «n’est pas son père» et qu’elle est «bienveillante, humaine et authentique».
La séquence a suscité des réactions en cascade sur les réseaux sociaux : si les partisans de Marine Le Pen saluaient à l’unanimité une prise de position «courageuse», beaucoup d’internautes s’en sont au contraire pris outrageusement à la jeune femme, qualifiée à de très nombreuses reprises de «raciste» et de «facho», et surtout critiquée pour son manque d’intelligence («idiote», «débile», «détraquée»… pouvait-on notamment lire). «Sois belle et tais-toi» lui ont rétorqué plusieurs internautes également.
La jeune femme, également très engagée dans la protection des animaux et l’abolition de la chasse et de la viande, a promu plusieurs campagnes récentes de l’association PETA, et est actuellement la tête d’affiche de l’une de ces campagnes placardée dans la gare de Strasbourg. «Adolf aussi aimait les animaux» ont d’ailleurs écrit des internautes, assimilant le combat de la jeune femme au végétarisme de Hitler.
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Marine Le Pen évite d’évoquer son futur gouvernement
Prompte à donner des gages de crédibilité tant sur son programme que sur l’incarnation présidentielle dont elle entend se parer, Marine Le Pen balaye avec une régularité de métronome toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale. «Je n’ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s’il le fallait».
Mais si elle était élue le 24 avril prochain, avec qui la députée du Pas-de-Calais gouvernerait-elle ? Quelles personnalités formeraient son premier gouvernement ? Après sept mois d’une campagne pilotée par une équipe particulièrement resserrée, où plusieurs de ses cadres ont préféré claquer la porte au profit de son rival Éric Zemmour, et alors que les derniers ralliements enregistrés par le Rassemblement national datent de 2019, la question n’est en rien anodine.>> Le casse-tête de Marine Le Pen pour constituer un gouvernement
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Au Havre, Emmanuel Macron réarrime Édouard Philippe à sa campagne et à sa future majorité
Le triangle est bouclé. Après s’être d’abord rendu à Pau (Pyrénées-Atlantiques), auprès du maire MoDem François Bayrou, puis dans le Finistère, fief du président ex-PS de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, Emmanuel Macron vient de cocher la dernière case qui manquait encore à son tour de France de la majorité. En déplacement au Havre (Seine-Maritime) jeudi, ville dirigée par l’ex-LR Édouard Philippe, le président-candidat a cherché à réarrimer son ancien premier ministre à sa campagne. Sans toutefois y parvenir complètement.>> Reportage complet de l’envoyé spécial du Figaro.
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Emmanuel Macron se rendra ce vendredi sur le chantier de Notre-Dame
En pleine campagne pour le second tour, Emmanuel Macron reprend vendredi son rôle de président pour inspecter le chantier de Notre-Dame de Paris, trois ans jour pour jour après l'incendie de la cathédrale le 15 avril 2019.
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Cette campagne d'entre-deux-tours ne ressemble en rien à celle du premier, qui s'était déroulée dans l'ombre de la guerre en Ukraine qui avait beaucoup mobilisé le président-candidat. Il n'avait fait qu'un seul meeting, peu de déplacements et s'était refusé à débattre avec les 11 autres prétendants à l’Élysée, déclenchant la colère de ses adversaires, qui l'avaient accusé de vouloir «enjamber» le scrutin en les contraignant de boxer dans le vide.
Depuis le début de la semaine, Emmanuel Macron a considérablement allégé son agenda diplomatique. Il multiplie les immersions en région dans le Nord, en Alsace et en Normandie avant un grand meeting samedi à Marseille, avec des rencontres et échanges parfois vifs à l'occasion de longs bains de foule.
Ce qu’il faut retenir de la journée de jeudi
Emmanuel Macron a retrouvé hier son ancien premier ministre au Havre, où il a notamment visité un site industriel spécialisé dans la construction d’éoliennes. Le candidat a rappelé son souhait de construire 50 parcs offshore d’ici une vingtaine d’années. Au cours de sa visite, un manifestant a dû être évacué par le service d’ordre dans des conditions très similaires à celles de l’expulsion d’une perturbatrice qui s’était introduite à la conférence de presse de Marine Le Pen mardi.
La candidate du Rassemblement national, contre qui des appels à manifester ce samedi ont été lancés au cours de la journée d’hier, a quant à elle adouci son discours à l’égard des supporters de Jean-Luc Mélenchon et multiplie les appels du pied à leur égard. Elle s’est par ailleurs plaint de l’annulation d’interviews suite au refus d’Emmanuel Macron d’y participer à son tour. Elle tenait enfin jeudi soir un grand meeting à Avignon.
Dans les rues de Paris, quelques centaines d’étudiants ont de leur côté poursuivi le blocage de la Sorbonne et engagé un mouvement similaire à Sciences Po et à l’ENS. Ils protestent contre l’affiche du second tour. En début de soirée, ils ont affronté les forces de l’ordre dans le quartier latin, à côté du Panthéon, avant d’être dispersés puis de quitter les lieux.
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L'Humanité
« Ceux qui vont partir ne sont pas les moins bons »
ActuOlivier ChartrainKarine professeure d’histoire-géographie à Paris
«Je viens de demander une mise en disponibilité. Cela devrait me permettre de prendre au maximum trois ans sans salaire, mais sans perdre le bénéfice de mon statut, pour réfléchir à ce que je veux faire dans les années à venir. Peut-être écrire…
Voilà plus de vingt ans que j’exerce ce métier dans des établissements très différents, mais nous venons de passer deux années très difficiles et j’ai besoin de prendre du recul. J’ai adoré ce métier, que je voulais faire depuis toute petite bien que n’étant pas dans une famille d’enseignants. Je me suis vraiment éclatée, mais, aujourd’hui, je doute. Je ne veux pas devenir une prof aigrie qui ne se reconnaît plus dans ce qu’elle fait.
Il y a eu la réforme du bac, ses contenus qu’on nous a imposés sans concertation, la mise en concurrence des spécialités qui complique les rapports entre collègues, le contrôle continu qui met les élèves en souffrance, sous pression permanente… Nous ne sommes plus ceux qui les préparent au bac, qui les accompagnent : nous sommes des évaluateurs perpétuels.
L’apothéose a été la mascarade de l’an dernier, les convocations multiples, le grand oral, la désorganisation totale. Et depuis quatre ou cinq ans, nous sommes toujours ceux qui ne font pas bien, pas assez… ça joue, ce prof bashing, alors qu’on s’est débrouillés seuls depuis le premier confinement, avec notre propre matériel, avec des collègues contractuels ou vacataires à 1 300 euros par mois qui devaient acheter leurs boîtes de masques pour travailler !
Toujours en première ligne, sans jamais être prioritaires pour la vaccination. Et avec ce que Macron a annoncé, les cinq années à venir s’annoncent encore plus difficiles, on a le sentiment qu’on va privatiser l’éducation nationale. Nous, enseignants, nous sommes tous le produit de l’école laïque, publique, avec des valeurs fortes. On sent que ça risque de se terminer. Beaucoup des profs qui vont partir ne sont pas les moins bons : ce sont ceux qui auront développé des compétences, qui auront su se remettre en question. D’ailleurs, si une enseignante aguerrie comme moi se pose la question de quitter ce métier en or, c’est bien qu’il s’est passé quelque chose. Pour me retenir, il faudrait vraiment un gouvernement qui remette l’éducation au centre de ses préoccupations, qui soit à l’écoute, qui nous donne la considération dont on a besoin. »
Éducation nationaledémissionnairesEmmanuel Macronjean-michel blanquer L'Humanité
« C’est un vrai métier et il faut l’aimer pour le faire »
ReportageÉducation Les accompagnants d’élèves en situation de handicap du Val-de-Marne sont en grève depuis le 10 janvier. Ils étaient dans la rue, le mardi 5 avril, à l’occasion d’une journée nationale de mobilisation.
Olivier ChartrainLes super-héros sont là ! En habit de lumière devant le bâtiment ultramoderne du secrétariat d’État chargé des personnes handicapées, Captain AESH et Wonder AESH, proches cousins de Captain America et Wonder Woman, ne sont pas venus pour arrêter les méchants. Encore que : AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) parmi les AESH, ils manifestent pour « un vrai statut, un vrai salaire ». L’appel à la grève du mardi 5 avril est un appel national, signé d’une large intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Snalc et SNCL), qui s’inscrit dans la suite des mobilisations, ces derniers mois, de ces salariés précaires de l’éducation.
Mais, cette fois, avant d’arriver devant le ministère de l’Éducation nationale, terminus de la manifestation, tout part du Val-de-Marne. Dans ce département du sud de la couronne francilienne, les AESH sont en effet en grève depuis le… 10 janvier. Bientôt trois mois ! Un record qui battrait celui des salariés de la RATP en grève contre la réforme des retraites, affirme Jérôme Antoine, animateur de la CGT Éduc’action pour les AESH dans le département. Tout est parti d’un avenant à leur contrat de travail, pour imposer la généralisation des Pial (pôles inclusifs d’accompagnement localisé). Encore un acronyme qui recouvre le fameux principe de la mutualisation, source majeure de la dégradation des conditions d’accueil des élèves en situation de handicap et des conditions de travail de leurs accompagnants. Pour schématiser, la mutualisation, c’est, plutôt que chaque enfant se voie attribuer un accompagnement en fonction de ses besoins, estimés par les maisons du handicap des conseils départementaux, il doit partager son AESH avec un, deux… ou bien plus encore d’autres élèves. Un ajustement comptable, en fonction du budget et du nombre d’AESH disponibles dans le Pial, au mépris de ce à quoi chaque enfant devrait avoir droit. L’école inclusive version Macron.
Dans le Val-de-Marne, la pilule n’est pas passée. Assemblée générale le 6 janvier, et début de la grève illimitée le 10. Ouverture dans la foulée d’une caisse de grève sous forme de cagnotte Leetchi, parce que, quand on gagne en moyenne 700 euros par mois pour 21 heures par semaine (juste 160 euros de plus que le RSA), tenir une grève dans la durée serait sans cela impossible. Ce n’est pas tout : « On a fait la tournée des écoles pour aller à la rencontre des collègues mais aussi des enseignants, des parents d’élèves, raconte Lauranne, elle aussi à la CGT Éduc’action. On doit en être à 500 établissements, cela a permis d’élargir le mouvement. » Et la solidarité autour de celui-ci, avec une cagnotte qui compte désormais plus de 34 000 euros et le soutien d’élus comme la députée Mathilde Panot (FI) ou la conseillère départementale Flore Munck (PCF).
On retrouve Captain AESH, Bruno dans la vraie vie, qui exerce en lycée à Créteil, auprès de cinq à six élèves. « C’est beaucoup, confie-t-il, ça me laisse trois heures maxi par semaine pour chacun d’entre eux. » Trop peu, notamment pour ceux qui ont besoin de lui pour accéder aux salles de classe en fauteuil roulant ou prendre des notes en cours. Quand Bruno ne peut pas être avec eux, ils doivent se débrouiller ou demander l’aide d’un surveillant. « Avec trois heures par semaine, on ne peut pas répondre à leurs besoins. On sait qu’ils sont en souffrance et on se sent impuissant », confie Captain AESH dans son déguisement aux muscles rembourrés.
Ils refusent le rôle de « bouche-trous » des écoles
Comme tant d’autres AESH, pour tenter de joindre les deux bouts, Bruno cumule les emplois : aide aux devoirs, aide à domicile, voire jardinage. Beaucoup complètent en surveillant la cantine ou en animant les activités périscolaires. Précisément ce à quoi Emmanuel Macron voudrait les contraindre, dans la logique de ses annonces du 17 mars où il promettait aux AESH « 35 heures par semaine » mais avec, en contrepartie, un rôle de « bouche-trous » des écoles, dont les accompagnants ne veulent pas. « Ce n’est pas pour le salaire qu’on reste, s’exclame Françoise, AESH à Limeil-Brévannes depuis quinze ans. C’est un vrai métier, à mi-chemin du péda gogique et du soin, et il faut l’aimer pour le faire. Nous voulons un statut de catégorie B de la fonction publique, un vrai salaire à temps complet, des formations et, bien sûr, l’abandon des Pial. » Une revendication que les AESH du Val-de-Marne portent à bout de bras depuis trois mois en tentant d’élargir leur mouvement. « On ne reçoit rien de l’institution, conclut Françoise avec émotion, mais beaucoup des enfants, quand on arrive à les faire progresser vers l’autonomie. » 700 euros, pour un tel engagement : qui peut encore le supporter ?
AESHÉducation nationaleval de marne Le Figaro
La «Novorussia» sur les ruines du Donbass: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
Alain BarluetREPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique en russifiant les zones conquises.
Envoyé spécial à Donetsk et Louhansk
Volnovakha, à une soixantaine de kilomètres de Donetsk. Tout le monde est sur son trente et un dans la cour de l’école numéro cinq. Les officiels et les professeurs sur le perron, les enfants en rang, les petites-filles des rubans dans les cheveux, les parents émus. Un pâle soleil caresse les visages. Il y a quelques semaines encore, la ville était aux mains des forces loyales à Kiev. Un mois après de rudes combats et la «libération» de la ville par les unités prorusses, l’une des seules écoles du bourg à tenir encore debout rouvre ses portes officiellement. Alentours, dans le centre de la petite cité, les stigmates de la désolation sont partout. Les maisons, basses et trapues, sont en ruine, l’hôpital est dévasté, les débris témoignent de l’intensité des affrontements qui ont suivi le déclenchement de l’«opération militaire spéciale» russe en Ukraine, le 24 février.
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Mais, aujourd’hui, c’est une cérémonie en grande pompe. Il faut afficher aux yeux de tous que la vie revient, que la terreur des journées passées sous les bombes est renvoyée au passé. Il s’agit aussi de proclamer que les «nationalistes» ukrainiens, ces «nazis» comme le martèle la parole officielle, ont été chassés par les troupes de la République populaire de Donetsk (DNR), avec un appui militaire massif de la Russie. Sa grande et unique alliée qui, outre les armes, lui fournit sa langue, sa culture et son «récit patriotique». Et qui lui promet maintenant son aide économique. Car la Russie, qui s’apprête à lancer dans le Donbass, de façon imminente, une phase majeure de son opération militaire, veut cimenter les marches de l’empire. Dans le fracas des armes, les lignes géopolitiques sont en train de bouger. Si toute cette région orientale de l’Ukraine est reprise, c’est ici que se fixera dans l’après-guerre une nouvelle frontière de facto, séparant la Russie et les territoires sous son contrôle du monde occidental. Et la perspective à terme d’une intégration formelle du Donbass à la Fédération de Russie est ouvertement évoquée.
Mon père est russe, ma mère ukrainienne ? Que dois-je faire ? Me couper en deux ? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer ?
Pour cette rentrée des classes très spéciale, la presse a été conviée, dont l’envoyé spécial du Figaro, encadrée par le ministère russe de la Défense. Les discours s’enchaînent: «Il y a moins d’un mois, les combats ont pris fin ici. Les cicatrices sont encore visibles. Mais aujourd’hui l’école reprend», souligne, micro en main, Alexander Katchanov, le chef d’une administration voisine - celle de Volnovakha n’a pas fini d’être remise sur pied après la fuite des anciens édiles pro-ukrainiens. «Vous terminerez l’année scolaire, partirez en vacances et reviendrez le 1er septembre dans une école reconstruite», lance-t-il. La directrice de l’école lui succède, des tremblements dans la voix. «Nous attendions ce moment depuis si longtemps. La route vers un nouveau monde est ouverte devant nous», s’enthousiasme Ludmila Aksyonenko. Deux enfants, un garçon et une fille, font symboliquement le tour de l’assistance en faisant sonner une cloche. Et les hymnes retentissent, celui de la DNR et celui de la Russie. Indissociables, comme il se doit.
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Dans la petite foule qui se disperse, la plupart se disent «proches de la Russie». «Maintenant, nous aurons des livres russes. Nous parlons tous russe», relève Anastasia Anatolievna, une des professeurs du lycée. «Certes, dit-elle, parler russe chez soi n’était pas interdit avant. Mais, à l’école, nous ne parlions qu’en ukrainien, toute la documentation, toutes les leçons étaient en ukrainien.» Elle s’en prend à Stepan Bandera (le dirigeant ultranationaliste et anticommuniste ukrainien du siècle dernier qui a frayé avec Hitler, NDLR) et «à tous ceux qui ont fait un héros» de cette figure sans cesse agitée comme un chiffon noir par les prorusses. L’enseignante raconte aussi le grondement de la guerre omniprésent depuis 2014. Et les militaires ukrainiens «effrayants», dit-elle, que l’on voyait dans les rues. «Finalement, ceux qui nous défendaient se sont avérés être des ennemis», répète-t-elle. «Oui, intervient le père d’un élève, avant de partir, les Ukrainiens ont dévalisé les magasins, ils ont fait exploser une école et des gens ont été tués…»
Capharnaüm
Certains visages se ferment lorsque les journalistes tendent leurs micros. Rechigne-t-on à répéter des mots trop convenus aux visiteurs accompagnés par des officiels et des militaires arborant le «Z» de la machine militaire russe? Ou bien refuse-t-on de dépeindre en blanc et noir une réalité sans doute autrement plus complexe. À côté de nous, en ce «jour de fête», une jeune femme pleure silencieusement en serrant sa fille dans ses bras. Pourquoi ce désarroi? Un peu plus loin, un homme explique: «Mon père est russe, ma mère ukrainienne? Que dois-je faire? Me couper en deux? C’est effrayant et c’est le cas de beaucoup de familles, ici. Comment allons-nous nous rencontrer et communiquer?» Il dit avoir passé avec sa femme et son fils «plus de sept jours dans (leur cave) en buvant du thé et en mangeant du pain qui moisissait».
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La ville est un capharnaüm jonché de ruines, d’éclats et de débris. Les nouvelles autorités s’efforcent d’y insuffler un peu de vie. Un camion-générateur turbine au coin de la rue. On croise Nadiya, une vendeuse. Elle a vécu douze jours dans un sous-sol avec sa famille terrorisée. Sa maison a été détruite. Elle a été accueillie pendant un mois par des amis. Ses deux filles, 9 ans et 15 ans, «tressaillent au moindre bruit et partent se réfugier au sous-sol», dit-elle. «À un moment, nous avons pensé partir pour la Russie, où nous avons des proches, et finalement nous sommes restés», livre Nadiya, lasse et inquiète. «Nos enfants nous posent des questions auxquelles nous-mêmes ne pouvons pas répondre», se désole-t-elle.
«Depuis huit ans nous sommes sous les bombes, nous aussi, et l’on nous ignore, pourquoi?» vous répète-t-on à Donetsk. Huit ans de peur et d’isolement auxquels Moscou répond avec un slogan qui s’affiche partout: «La Russie n’abandonne pas les siens.» Des mots qui, faute de mieux, font souvent mouche dans ce Donbass en proie au dénuement, à l’isolement et orphelin de sa fierté industrielle d’antan. Alors, on serre les rangs autour de la «mère Russie».
À Donetsk, le chef de la DNR, Denis Pouchiline, s’adresse aux journalistes devant un immeuble de neuf étages fracassé le 30 mars par un missile «Ouragan» (sans préciser quel camp est à l’origine du tir). Bilan: deux morts et quatre blessés, dont un enfant. «Grâce à la Russie, qui a répondu à notre appel, nous pouvons penser à la paix, maintenant», affirme-t-il, en réaffirmant l’objectif des prorusses de récupérer le contrôle de l’ensemble du Donbass. «L’opération va être intensifiée», confirme Denis Pouchiline sans plus de détails. Selon lui, les Ukrainiens se retranchent et fortifient autant que possibles leurs positions, puis lorsqu’ils se retirent, «bombardent et endommagent autant que possible les infrastructures civiles».
Retour de l’eau et de l’électricité dans les villages endommagés, approvisionnement en nourriture et en médicaments - rien ne sera sans la Russie dans un Donbass sous perfusion économique. L’ancien bastion industriel de l’Ukraine du temps de l’URSS, avec ses mines et sa métallurgie, n’est plus que l’ombre de lui-même. Cette époque glorieuse n’est plus qu’un souvenir, porteur de nostalgie pour beaucoup. Sept cent mille passeports russes ont déjà été délivrés aux habitants des républiques séparatistes du Donbass depuis 2014 (une procédure parfois imposée, NDLR).
Depuis huit ans, Moscou soutient à bout de bras les républiques sécessionnistes mais n’y a guère relancé l’économie. Certes, avant même l’«opération militaire spéciale», des mesures ont été prises pour favoriser l’accès des entreprises locales au marché russe et leur permettre de participer aux appels d’offres publics. Fin février, Moscou a évoqué une injection de capitaux à grande échelle - 5,8 milliards d’euros annuels pendant trois ans - pour reconstruire les infrastructures du Donbass. Mais le voudrait-elle, la Russie serait-elle en mesure d’engager un tel effort, alors qu’elle-même est sous le coup de sévères sanctions? En 2014, l’idée de recréer dans l’est de l’Ukraine une «Nouvelle Russie» (Novorossia), projet datant de l’époque tsariste et mêlant identité slave, religion orthodoxe et protectionnisme économique était réapparu, puis abandonné en 2015. Reste à voir s’il sera malgré tout réactivé.
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Près de Louhansk, les journalistes sont invités à une rencontre avec le chef de la République populaire de Louhansk (LNR), Leonid Pasechnik. Le décor est imposant: la grande centrale électrique au charbon de la région. Elle était occupée jusqu’en février dernier par les Ukrainiens, qui avait interrompu sa production en 2017 pour mettre à terre l’économie du territoire prorusse, dit M. Pasechnik. Le nom de la ville voisine ne s’invente pas: Schastyé - bonheur en russe. Le site industriel, silhouette délabrée et fantomatique dont les hautes cheminées se dessinent sur le ciel gris, est entièrement miné, nous dit-on. «La priorité est de déminer le site, puis de réparer et de le relancer à pleine capacité pour approvisionner en électricité les fleurons de notre économie», proclame Leonid Pasechnik. La Russie a dépêché des sapeurs qui ratissent la zone avec un drone terrestre blindé. Ils font exploser deux mines pour les caméras. Cinquante engins seraient ainsi neutralisés chaque jour. Comment voyez-vous l’avenir de vos relations avec la Russie? «À long terme, nous ferons partie de la Fédération de Russie», répond sans détour le président de la LNR. D’autres territoires prorusses de l’ex-URSS pourraient suivre le même chemin - Ossétie du Sud, Transnistrie… - consolidant l’emprise de Moscou sur ses marches.
Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
L’ombre de la guerre en Ukraine plane sur le détroit de Taïwan
ANALYSE - Vu de Pékin, l’affrontement entre l’Occident et le Kremlin prend des allures de répétition générale.
Quelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'Humanité
« Augmenter le temps scolaire pour assurer la réussite de tous »
ActuLa proposition iconoclaste du candidat communiste Fabien Roussel d’augmenter le temps scolaire – 27 heures en primaire, 32 heures au collège et jusqu’à 36 heures au lycée – suscite le débat. Explications avec l’une de ceux qui l’ont élaborée.
Olivier ChartrainCoanimatrice de la campagne de Fabien Roussel pour l’éducation
Pourquoi cette proposition d’augmenter le temps scolaire, quand on entend souvent que les élèves sont fatigués ?
Parce que toutes les études montrent qu’à chaque fois que l’école délègue – aux familles, aux collectivités locales, au privé – son travail, les inégalités de réussite scolaire augmentent. Donc, il faut redonner à l’école le temps de prendre en charge la réussite de tous. On a enlevé ce temps à nos enfants en réduisant les horaires, en 2008 pour le primaire et en 2016 pour le collège. Mais, attention : il ne s’agit pas de passer 8 heures par jour à 40 par classe avec un enseignant précaire et surmené ! C’est plus d’école, mais mieux d’école, avec une baisse des effectifs par classe (20 en primaire, 25 dans le secondaire) et un travail sur les pratiques et les contenus.
Alors, parlons des contenus. Emmanuel Macron veut du travail manuel, Yannick Jadot des enseignements pratiques… vous aussi ?
Le PCF a toujours été pour une école « polytechnique », avec des enseignements techniques introduits très tôt dans la scolarité, dans une logique des « trois tiers » : un tiers pour les langues et sciences humaines, un tiers pour les sciences et techniques, un tiers pour les arts et le sport. Mais on ne peut pas alourdir des programmes qui le sont déjà trop et qui mettent les professeurs devant une injonction contradictoire : soit traiter tout le programme pour une minorité d’élèves, soit en sacrifier une partie pour que tous puissent suivre. C’est pourquoi nous voulons plus de temps scolaire, mais aussi accroître la liberté des enseignants en leur permettant de choisir, dans les programmes, ce qui leur paraît le plus approprié pour leurs élèves.
Quels moyens pour réaliser tout cela ?
Pour augmenter le temps scolaire sans alourdir le temps de travail des enseignants, nous proposons de recruter 90 000 professeurs tout de suite, avec un système de prérecrutement à bac + 2 ou bac + 3 de stagiaires de la fonction publique. Ceux-ci ne seraient pas en responsabilité devant les classes, mais assureraient des petits groupes ou viendraient en surnuméraires dans les classes. Nous proposons un recrutement tout aussi massif de 90 000 personnels des autres métiers de l’éducation – médecins, infirmières, assistants sociaux, CPE, surveillants, AESH, administratifs, conseillers d’orientation –, afin que les professeurs puissent se consacrer uniquement à l’enseignement.
Éducation nationaletemps de travailMarine Roussillon L'Humanité
L’éducation réactive la lutte des classes
ActuEnjeu de campagne Si elle n’occupe pas le devant de la scène électorale, l’école joue une grande partie de son avenir dans cette présidentielle. Deux visions s’opposent : aller plus loin vers la privatisation et le marché scolaire, ou rebâtir le service public dont la France a besoin ?
Olivier ChartrainDans les milieux enseignants et chez les nombreux Français qui s’intéressent de près ou de loin à l’école, on s’interroge et on s’agace : où est l’éducation dans la campagne électorale ? On écoute, on scrute… mais on ne trouve pas grand-chose. Première explication : le refus d’un des principaux candidats, Emmanuel Macron, d’affronter les autres au cours de véritables débats produit sur ce thème, comme sur bien d’autres, un effet anesthésiant. Comme si une partie essentielle de l’avenir social, économique, culturel de la France ne se jouait pas entre les murs des écoles, des collèges, des lycées et des établissements d’enseignement supérieur. Comme si l’éducation ne venait pas de vivre de véritables bouleversements au cours des cinq années écoulées. Comme si certains candidats ne souhaitaient pas trop exposer leurs visées à la lumière brûlante du débat public…
Un thème cher au clivage droite/gauche
L’impression est trompeuse : pas besoin de passer des heures à décortiquer les programmes pour comprendre que l’éducation est l’un des thèmes où le clivage droite/gauche apparaît de manière éclatante. Avec à droite la volonté, avouée ou non, de continuer ce qui a été entrepris sous Jean-Michel Blanquer ; et à gauche l’intention inverse : revenir sur les multiples réformes engagées depuis 2017. Car, sous la férule d’un ministre nimbé, à son arrivée, d’une aura de compétences, l’éducation nationale a subi de profondes transformations de contenu et de structure. Nolens volens, comme on dit chez les défenseurs des langues anciennes : de gré ou de force. Blanquer avait un plan, dont l’essentiel était exposé dès 2016 dans son ouvrage l’École de demain. Il l’a mené à bien sans faiblir pendant cinq ans, n’hésitant pas à faire de la crise du Covid une opportunité pour avancer encore plus ses pions.
Sous couvert de donner la priorité au primaire, il y a recentré les enseignements sur les « fondamentaux », fait mine de combattre les inégalités de réussite scolaire en dédoublant les classes de grande section, de CP et CE1 dans l’éducation prioritaire, installé des évaluations nationales obligatoires, déployé un cadrage fort des méthodes et des pratiques pédagogiques. À la clé, pas ou peu d’amélioration des apprentissages mesurée par les enquêtes comparatives internationales. Et si le primaire a échappé aux vagues de suppressions de postes (le secondaire, lui, a perdu 7 500 postes en cinq ans), la mobilisation de tous les moyens d’enseignement pour les dédoublements a conduit à la quasi-disparition de dispositifs qui avaient fait leurs preuves pour l’aide aux élèves en difficulté. Elle a aussi entraîné une hausse généralisée des effectifs d’élèves dans les classes non concernées. Bref, les dédoublements, mesure d’affichage, ont sans doute eu un effet plus négatif que positif en termes de réussite scolaire et de lutte contre les inégalités.
Deux étages plus haut, le lycée a été le champ de tous les bouleversements : réformes du bac général et technologique comme du bac professionnel, loi ORE (orientation et réussite des étudiants) imposant le dispositif Parcoursup pour décider de l’avenir des néobacheliers… La disparition des anciennes filières du bac général, remplacées par un choix (à peu près) à la carte de « spécialités » et accompagnée de la montée en puissance du contrôle continu, a été rejetée par une partie importante des enseignants et des élèves. Une opposition méprisée et combattue, y compris par la répression, au prix d’un climat de tension qui s’est étendu à tous les personnels. Et aussi aux élèves, soumis dès le début de l’année à la pression des résultats, dans l’espoir d’avoir une chance que Parcoursup les oriente là où ils veulent aller. Car la finalité du système, outre une « économie » de postes, n’est pas une meilleure orientation, mais l’installation d’une sélection permettant de gérer les flux d’étudiants sans devoir investir à la hauteur des besoins.
Même mouvement pour la voie professionnelle où l’appauvrissement des matières générales et la promotion tous azimuts de l’apprentissage – en y consacrant des quantités faramineuses d’argent public – laissent entrevoir la finalité recherchée : restreindre les possibilités de poursuite d’études et d’évolution de carrière pour, avant tout, répondre aux besoins à court terme des entreprises locales.
Embauches massives de personnels
Toutes ces transformations ont affaibli le service public d’éducation, favorisant les offres privées, de la maternelle au numérique, en passant par les pédagogies alternatives. Elles laissent aussi entrevoir une fuite des cerveaux enseignants, las d’être maltraités financièrement, pédagogiquement et moralement, dans une institution à l’attractivité en chute libre et qui n’arrive plus à recruter. Des tendances que le programme d’Emmanuel Macron, enfin dévoilé, confirme et aggrave (lire l’Humanité du 22 mars). Et c’est aussi sur ce chemin que toute la droite s’engage, d’Éric Zemmour à Valérie Pécresse, en le colorant à son goût d’une volonté de retour à l’ancien, à l’uniforme, à la blouse, mais en préservant l’essentiel.
C’est donc ici que la différence se creuse avec les candidats de gauche. Si certains préfèrent, à l’abolition de Parcoursup et des réformes du bac promise par Fabien Roussel ou Jean-Luc Mélenchon, leur aménagement, tous prennent acte des dégâts du quinquennat Macron et promettent que leur objectif sera de renforcer le service public d’éducation, de lutter contre des inégalités de réussite scolaire aggravées. Tous, aussi, s’engagent pour des embauches massives de personnels (enseignants, mais aussi infirmières, AESH, CPE…), avec des chiffres qui peuvent varier beaucoup de l’un à l’autre – sans que leur justification apparaisse toujours avec clarté. La même chose vaut d’ailleurs pour les salaires de ces personnels, même si l’unanimité se fait sur la nécessité de revalorisations permettant au moins de rattraper le différentiel avec les autres pays européens.
Un clivage apparaît toutefois encore sur le sujet de l’apprentissage, dont Anne Hidalgo ou Yannick Jadot veulent continuer à pousser les feux, quand Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon se proposent, eux, de redonner au lycée professionnel toute sa place et les moyens qui vont avec. Comme quoi, si on ne parle pas assez école dans cette campagne, son issue sera déterminante pour l’avenir du service public d’éducation. Qu’on se le dise.
Éducation nationaleÉlections 2022service public L'Humanité
Décryptage. Cette école de la concurrence que le candidat Macron veut pour les élèves
ActuÉducation. Le sujet est l’une des priorités du candidat LaRem. Ses propositions visent à réaliser le « marché scolaire » promis en 2017 et esquissé dans un discours à Marseille. En s’en donnant les moyens, cette fois.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, une forme de sidération s’exprimait dans les milieux enseignants. Pourtant, le programme présenté par le président-candidat ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire, il a raclé les fonds de tiroirs pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces trente dernières années. Mais c’est logique : le reste, son homme de main – Jean-Michel Blanquer – l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement serait, ni plus ni moins, l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Concurrence à tous les étages
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer classes, écoles et établissements entre eux… Certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, mais « là, on passe un cap », estime Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU (primaire). C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation », abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action.
Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, coprésidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), pour qui il faut au contraire « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Pour Guislaine David, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ».
C’est en effet le modèle des charter schools (écoles sous contrat) qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves.
2. Pour le personnel, c’est marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat qui, pour faire avaler la pilule, promet d’y consacrer 6 milliards d’euros par an pendant cinq ans.
Parmi ces « nouvelles missions », le remplacement obligatoire des absents, le suivi individualisé des élèves ou la formation hors temps d’enseignement. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça », ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que, selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème, c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ! »
L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée », relève Nageate Belahcen, pour qui la proposition de Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut, c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimal de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David. On va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses. »
Plus inclusive malgré tout ? Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement ». Et non devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Le « livret ouvrier » de la voie professionnelle
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération payée par l’État pour les lycéens en stage, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », selon Emmanuel Macron.
Quelles propositions sur l'éducation ? Voir notre comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle.
« Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de professeurs », note Axel Benoist, cosecrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les professeurs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent.
Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : Pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Ils n’apprendraient pas un métier mais un poste, tout étant déjà productifs ». Une approche « utilitariste », dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme.
De son côté, Isabelle Vuillet rappelle les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
Éducation nationaleEmmanuel MacronPrésidentielle 2022jean-michel blanquer Le Figaro
Moscou expulse 18 membres de la représentation de l'UE en Russie
EN COURS : Mis à jour le 15 avril 2022 à 17:29
Moscou a annoncé vendredi l'expulsion de 18 diplomates de la représentation de l'Union européenne en Russie, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles à la suite de l'offensive du Kremlin en Ukraine.
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«En guise de représailles aux actions inamicales de l'Union européenne, 18 membres de la Représentation de l'UE en Russie sont déclarés personae non gratae et doivent quitter le territoire russe au plus tôt», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le PAM demande un accès aux villes encerclées
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l'agence spécialisée de l'ONU, a demandé vendredi un accès aux zones de conflit et villes assiégées en Ukraine afin de soulager leurs populations.
Le PAM, basé à Rome et qui opère en Ukraine depuis le début du conflit, affirme avoir fourni une aide alimentaire à 1,4 million de personnes, selon un communiqué de l'agence onusienne.
Il n'a pas été cependant autorisé à accéder aux zones de conflit, notamment la ville portuaire de Marioupol, dans le sud du pays, où encore quelque 100.000 personnes, selon le PAM, sont encerclées par l'armée russe, et la ville de Mykolaïv, à l'est d'Odessa, lourdement bombardée.
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«Nous demandons à tout le monde de nous donner l'accès dont nous avons besoin pour atteindre les habitants des villes assiégées», a déclaré le directeur exécutif du PAM, David Beasley, cité dans le communiqué.
«C'est une chose lorsque les gens souffrent des ravages de la guerre. C'en est une autre lorsqu'ils meurent de faim», a-t-il ajouté à l'issue d'une visite de trois jours en Ukraine.
95% des victimes de Boutcha tuées par balle, selon la police de la région de Kiev
La quasi-totalité des personnes retrouvées mortes à Boutcha, près de la capitale ukrainienne, ont été tuées par balle, a déclaré vendredi le chef de la police de la région de Kiev Andriï Nebitov.
«95% des gens ont été abattus avec des fusils de haute précision ou d'autres armes légères» dans cette banlieue du nord-ouest de Kiev, a déclaré le responsable lors d'un point de presse.
«Pendant l'occupation (russe), les gens étaient abattus dans les rues (...) Au 21e siècle, il est impossible de cacher de tels crimes. Non seulement des témoins ont vu cela, mais cela a également été enregistré en vidéo».
Lire le reportage de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes : À Boutcha, une topographie de la terreur russe
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«La guerre est partout», déplore le pape François
«La guerre est partout», a déclaré vendredi le pape François, qui présidera dans la soirée le «Chemin de Croix» au Colisée, à Rome, pour la première fois depuis 2019, marqué par un message de paix face à la guerre en Ukraine.
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«En ce moment, en Europe, cette guerre nous touche beaucoup. Mais regardons un peu plus loin. Le monde est en guerre, le monde est en guerre ! Syrie, Yémen, puis pensez aux Rohingyas expulsés, sans patrie. Il y a la guerre partout», a déclaré le pape lors d'une interview à la chaîne de télévision italienne Rai 1.
«Je comprends les gouvernants qui achètent des armes. Je ne les justifie pas, mais je les comprends. Parce que nous devons nous défendre», a également affirmé le souverain pontife, évoquant la présence d'un «plan de guerre caïniste». «Nous vivons avec ce plan démoniaque, [qui dit] de s'entre-tuer par désir de pouvoir, par désir de sécurité, par désir de tant de choses», a-t-il dénoncé.
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La Macédoine du Nord expulse à nouveau des diplomates russes
La Macédoine du Nord a annoncé vendredi l'expulsion de six diplomates russes accusés d'enfreindre les règles diplomatiques, quinze jours après avoir pris des mesures similaires contre Moscou.
«Sur le fondement d'informations obtenues auprès des institutions compétentes, les (diplomates) cités menaient des activités incompatibles avec la convention de Vienne» qui encadre les rapports entre les Etats, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
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L'ambassade de Russie a déclaré que ces accusations étaient «totalement infondées» et mis en garde contre de «graves conséquences» de cette décision sur les relations bilatérales. «La Russie prendra des mesures, pas forcément symétriques, mais significatives, en réponse à cette mesure», a écrit la représentation russe sur Twitter. Skopje avait déjà ordonné l'expulsion de cinq diplomates russes fin mars.
L'équipage du Moskva n'a pas pu être sauvé, affirme une responsable militaire ukrainienne
L'équipage du croiseur Moskva, qui a fait naufrage en mer Noire jeudi, n'a pas pu être sauvé, a affirmé vendredi une responsable militaire ukrainienne, estimant que Moscou ne «pardonnerait pas» à Kiev d'avoir coulé ce vaisseau «symbole de ses ambitions impérialistes»
«Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas» l'attaque du Moskva, a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement militaire de la région sud de l'Ukraine, lors d'un briefing.
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«Nous avons observé les bateaux qui essayaient de lui venir en aide, mais même les forces de la nature ont été du côté de l'Ukraine», car «une tempête a empêché de sauver le bateau et d'évacuer l'équipage», a-t-elle affirmé. Mais elle a ajouté ne pas pouvoir donner de détails pour l'instant sur le sort de l'équipage, faute de «données fiables.»
Natalia Goumeniouk a confirmé que l'Ukraine s'attendait maintenant à des représailles de Moscou, qui a déjà frappé dans la nuit de jeudi à vendredi une usine d'armement au sud-ouest de Kiev qui fabriquait les missiles Neptune utilisés, selon les Ukrainiens, contre le Moskva, et menacé d'intensifier ses attaques sur la capitale.
«Nous sommes conscients que les attaques contre nous vont s'intensifier, que l'ennemi va se venger, qu'il y aura des attaques de missiles et des bombardements d'artillerie. Nous sommes prêts, nous les controns». «Il y a des attaques contre nous, y compris des frappes de missiles», a-t-elle ajouté.
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L'Ukraine affirme avoir tué 20.000 soldats russes
L'Ukraine a affirmé vendredi avoir tué 20.000 soldats russes depuis le début de la guerre. 163 avions russes auraient également été détruits, ainsi que 756 chars.
Une candidature de la Finlande à l'Otan «très probable»
Il est «très probable» que la Finlande dépose une candidature à l'Otan, en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a affirmé vendredi la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen.
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«C'est très probable mais la décision n'a pas encore été prise», a dit la ministre sur la chaine britannique Sky News alors que la diplomatie russe a averti Helsinki, et Stockholm, qu'une telle mesure aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne. «Les Finlandais semblent avoir pris leur décision et il y a déjà une énorme majorité en faveur d'une adhésion à l'Otan», a affirmé Tytti Tuppurainen.
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Le brut russe décroche, les exportations de gaz diminuent
Le prix du baril de pétrole russe Oural décroche par rapport au Brent, la variété de référence, selon des données du ministère russe des Finances, tandis que les exportations de gaz vers l'Europe ont diminué ces derniers mois, d'après Gazprom.
Pour la période allant du 15 mars au 14 avril, le prix du Brent était d'en moyenne 108,5 dollars le baril, tandis que celui d'Oural était de 79,81 dollars.
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L'écart avec l'Oural «qui est traditionnellement symbolique, d'1-2 dollars par baril, a commencé à croître rapidement en raison de l'introduction de sanctions contre la Russie, et s'élevait à environ 28,7 dollars la baril, soit un peu plus d'un quart du prix», sur cette période, indique l'agence Interfax, sur la base des publications du ministère russe des Finances.
Un ex-ambassadeur de France en Ukraine réagit à la destruction de Marioupol
Entre 2005 et 2008, Jean-Paul Véziant a été l'ambassadeur de France en Ukraine. Sur France Bleu, il a dit être «sidéré» et «effondré», avec une guerre qui dure et qui laisse derrière elle «des champs de ruine.»
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«Moscou ne s'attendait pas à trouver une telle résistance, un tel héroïsme de la part des défenseurs de l'Ukraine», a déclaré l'ancien ambassadeur. «Marioupol est rayée de la carte industrielle, de la carte de la démographie pour longtemps. Il faudra des années avant que cette cité ne reprenne vie», a t-il souligné.
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Un embargo européen sur le pétrole russe «va prendre des mois»
L'Union européenne se prépare à cesser ses achats de pétrole à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine, mais la mesure est «complexe» et va prendre «plusieurs mois», ont confié vendredi à l'AFP plusieurs sources européennes.
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«L'adoption de mesures sur le pétrole impose de déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d'éviter leur contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins plusieurs mois», a expliqué un responsable européen impliqué dans les discussions.
«La Commission réfléchit aux options», a-t-il indiqué. Parmi celles-ci, le versement des paiements sur un compte bloqué.
«Restreindre la demande va augmenter les prix», ont insisté plusieurs ministres et hauts fonctionnaires interrogés par l'AFP. «Les États-Unis sont très sensibles au prix du pétrole», a souligné l'un d'eux. «En outre, si la Russie vend à d'autres acheteurs le pétrole refusé par les Européens, la sanction ne servira à rien», a averti un autre.
Le Futuroscope va rendre l'entrée gratuite pour les réfugiés ukrainiens
Pour les réfugiés ukrainiens, l’entrée au Futuroscope sera bientôt gratuite, rapporte France Bleu.
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«D'ici la semaine prochaine, le parc d'attractions phare du Poitou va rendre l'accès au site gratuit pour les Ukrainiens sur présentation de l'autorisation provisoire de séjour (APS) délivrée en préfecture»
Le site internet de la radio française RFI bloqué en Russie
La Russie a bloqué le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues, dont le russe, en pleine vague de répression contre les critiques de l'offensive en Ukraine.
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Le site www.rfi.fr est désormais classé dans la liste des sites bloqués en Russie par le régulateur des télécommunications Roskomnadzor, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP en Russie, qui ne pouvaient ouvrir le site du média sans réseau virtuel privé (VPN).
Rozkomnadzor n'a pas précisé la raison du blocage, indiquant seulement avoir répondu à une demande du Parquet général russe.
Financée par l'Etat français, RFI dispose de dizaines de correspondants à travers le monde, ainsi qu'un service russophone basé en France. Ce média est réputé en particulier pour sa couverture de l'Afrique.
Cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) vendredi.
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Le HCR recensait exactement 4.796.245 réfugiés vendredi. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 215.000 non-Ukrainiens ont également fui l'Ukraine.
Il s'agit de la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Les chiffres de vendredi en hausse de 59.774 par rapport à ceux publiés jeudi. Plus de 2,7 millions de réfugiés ukrainiens - soit près de six sur dix depuis le début de la guerre - ont fui vers la Pologne. Plus de 725.000 ont atteint la Roumanie.
La Russie bloque le site en russe du Moscow Times
La Russie a bloqué vendredi la version russe du site du Moscow Times, média indépendant respecté, en l'accusant d'avoir publié de «fausses informations» sur le conflit en Ukraine, dernier exemple de la répression contre les médias.
«La Russie a bloqué vendredi le service en langue russe du Moscow Times après la publication de ce que les autorités considèrent comme une fausse information sur des policiers anti-émeutes refusant d'aller combattre en Ukraine», a déclaré le journal sur son site, ajoutant qu'il n'avait pas été notifié de cette décision.
Le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a confirmé sur son site le blocage, indiquant avoir appliqué une requête du parquet datant du 12 avril.
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Surtout connu pour sa version en anglais --qui reste accessible-- et fondé en 1992, le Moscow Times était le premier quotidien occidental à avoir été publié en Russie. Son édition papier a cessé de paraître en 2017, sur fond de difficultés économiques et de révolution numérique.
Un ministre exhorte les Allemands à faire des économies d'énergie pour «énerver Poutine»
Le ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier, Robert Habeck, exhorte les Allemands à faire des économies d'énergie pour «énerver Poutine» alors que l'Allemagne cherche à réduire sa dépendance au gaz russe en pleine guerre en Ukraine, dans un entretien vendredi.
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«Je prie chacun et chacune de contribuer dès maintenant aux économies d'énergie», a affirmé l'écologiste, également détenteur du portefeuille du Climat, dans un entretien aux groupes de journaux Funke.
«Si pour Pâques on peut monter sur son vélo ou prendre le train, c'est bien aussi. Cela ménage le porte-monnaie et énerve Poutine», a-t-il ajouté alors que l'Allemagne, très dépendante du gaz importé de Russie, cherche tous les moyens pour réduire cette dépendance depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
«En règle générale, je dirais que l'on peut toujours économiser dix pour cent» d'énergie, a-t-il poursuivi. «Et il y a des mesures très simples qui, mises bout à bout, apportent beaucoup».
Une usine fabriquant des missiles Neptune touchée par une frappe russe
Une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait indiqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP sur place.
Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense avait annoncé un peu plus tôt que la Russie avait détruit un atelier de production de missiles sol-air de cette usine nommée Vizar, au moyen d'un missile de croisière Kalibr.
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Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe
L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
Lire le reportage de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes : À Boutcha, une topographie de la terreur russe
Sept civils tués dans des tirs russes sur des bus d'évacuation près de Kharkiv, selon l’Ukraine
Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d'évacuation dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé vendredi le parquet général ukrainien.
«Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d'évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées», a écrit le parquet sur Telegram.
Une enquête a été ouverte pour «violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation», a-t-il ajouté.
Ukraine: comment les gendarmes français traquent les criminels de guerre
Mener des investigations dans le brouillard de la guerre et remonter les pistes jusqu'à débusquer des criminels de guerre… Depuis le 5 avril dernier, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) a été saisi par le parquet national antiterroriste (PNAT) de trois enquêtes contre X pour «crimes de guerre» portant sur de «faits susceptibles d'avoir été commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine».
Les exactions auraient été perpétrées à Tchernihiv depuis le 24 février, date du lancement de l'offensive russe en Ukraine, à Marioupol, entre le 25 février et le 16 mars, ainsi qu'à Gostomel, entre le 1er mars et le 12 mars. Toutes ont été rapportées par trois familles françaises, dont deux couples de compatriotes mariés à une Ukrainienne, ayant fui les secteurs concernés avant de trouver refuge dans le sud de la France.
Lire notre article : Ukraine : comment les gendarmes français traquent les criminels de guerre
Une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait «des conséquences», prévient Moscou
Une adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne, a mis en garde vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.
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Ces pays «doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble», a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
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Guerre en Ukraine: des soldats ukrainiens désamorcent un champ de mines russes près de Kiev
À Brovary, ville située à 25 km du centre de Kiev, les troupes russes sont parties mais elles ont laissées des traces. L'armée ukrainienne tente de désamorcer les mines russes pour protéger la population. Chaque pas est risqué pour les démineurs. Les mines sont difficilement perceptibles dans la broussaille.
Un Britannique de l'armée ukrainienne capturé par les Russes
Un Britannique, membre de l'armée ukrainienne, a été capturé par les Russes, sa mère demandant dans le journal The Daily Telegraph qu'il soit traité «avec humanité» et libéré. La télévision publique russe a diffusé jeudi soir des images montrant un jeune homme menotté et présentant une coupure au front, affirmant qu'il s'agit d'Aiden Aslin. Sa mère Ang Wood a confirmé au Telegraph, qui a consacré plusieurs articles au jeune homme de 28 ans, y compris avant le début de l'invasion russe en Ukraine, qu'il s'agissait bien de son fils, qui porte notamment un tatouage caractéristique.
«Aiden est un membre actif des forces armées ukrainiennes et ainsi un prisonnier de guerre» qui «doit être traité avec humanité», a-t-elle déclaré au journal, rappelant au président russe la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. «Il semble déjà qu'il ait été battu. Il est temps pour le gouvernement britannique de s'impliquer pour assurer la libération d'Aiden», a-t-elle ajouté. Sollicité par l'AFP vendredi, le ministère britannique des Affaires étrangères n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Selon un message partagé après consultation avec sa famille sur les réseaux sociaux animés par des proches, qui espèrent un échange de prisonniers, le jeune homme expliquait mardi qu'après 48 jours, «nous avons essayé de faire de notre mieux pour défendre Marioupol (sud-est de l'Ukraine) mais nous n'avons pas eu d'autre choix que de nous rendre aux forces russes». «Nous n'avons aucune nourriture et aucune munition (...) j'espère que cette guerre finira bientôt», ajoutait-il.
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Selon le Telegraph, Aiden Aslin, connu sous le prénom de Johnny, s'était engagé en 2018 dans la marine ukrainienne et avait acheté une maison dans le pays pour fonder une famille avec sa fiancée. Avant de combattre en Ukraine, Aiden Aslin avait rejoint des Kurdes du YPG pour combattre le groupe Etat islamique en Syrie. Il avait 21 ans à l'époque.
Les livraisons d’armes du gouvernement américains à l’Ukraine en images
L’armée de l’Air américaine a publié des photos des livraisons d’armes des Etats-Unis à l’Ukraine. Ces images, prises le 20 mars, montrent des palettes contenant des munitions, des explosifs et d'autres matériaux militaires à destination à bord d'un avion à la base aérienne de Dover, dans le Delaware.
Cinquante jours d'enfer: les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
Voir nos photographies : Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
La Russie va intensifier les frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe
La Russie a annoncé vendredi avoir détruit une usine d'armement en banlieue de Kiev et assuré que les frappes sur la capitale ukrainienne allaient être intensifiées pour répondre aux attaques menées en territoire russe dont elle accuse l'Ukraine. Ces déclarations semblent annoncer un nouveau changement d'approche de la Russie qui, après avoir échoué à vaincre les défenseurs de Kiev, avait annoncé fin mars qu'elle allait se concentrer sur l'est de l'Ukraine et avait retiré ses forces menant l'assaut contre la capitale ukrainienne.
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«Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Il a par ailleurs indiqué que la Russie avait détruit un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar près de Kiev au moyen d'un missile de croisière Kalibr.
Jeudi, les gouverneurs de deux régions russes frontalières de l'Ukraine avaient accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé deux villages en territoire russe, Klimovo et Spodariouchino, faisant sept blessés.
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La Russie affirme avoir tué une trentaine de «mercenaires polonais»
La Russie a affirmé vendredi avoir tué une trentaine de «mercenaires polonais» dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie.
>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
«En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Cinq morts dans le Donbass, explosions au sud de Kiev
Cinq personnes ont été tuées dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, au cours des dernières 24 heures, tandis que des explosions ont retenti dans la nuit au sud de Kiev, apparemment sans faire de dégâts ni de blessés, a indiqué vendredi la présidence ukrainienne. Le contrôle de l'ensemble du Donbass, partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014, est depuis la fin mars la cible prioritaire de l'armée russe.
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Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où «des combats se déroulent sur toute la ligne de front», trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source.
Dans la région de Kiev, «des explosions ont été entendues dans le district de Vassylkiv (au sud-ouest de Kiev). Selon les premières informations, la défense anti-aérienne est entrée en action», selon un point quotidien qui se base sur des informations envoyées par les autorités régionales.
Guerre en Ukraine: quelles conséquences pour les pays d'Europe centrale ?
Alors que l'armée russe a attaqué Kiev, l'essayiste Max-Erwann Gastineau croit en la solidarité naturelle des peuples polonais et hongrois envers les Ukrainiens.
Lire notre entretien : Guerre en Ukraine: quelles conséquences pour les pays d'Europe centrale ?
Le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
Moscou évoquait une explosion de munitions et un incendie maîtrisé, jeudi après-midi. Les Ukrainiens revendiquent eux une frappe de missiles contre le navire amiral de la flotte de la mer Noire.
Lire notre article : Guerre en Ukraine : le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
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Saisie en Allemagne d'un super-yacht de l'oligarque russe Ousmanov
L'Allemagne a officiellement confisqué le plus grand yacht du monde appartenant à l'oligarque russe Alicher Ousmanov, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, a-t-on appris jeudi de source policière. Le «Dilbar», un navire de 156 mètres de long et d'une valeur estimée à environ 600 millions de dollars par le magazine Forbes, est depuis octobre 2021 à quai en réparation dans un chantier naval de Hambourg, Blohm + Voss.
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Il était dans le collimateur des douanes allemandes depuis déjà plusieurs semaines mais n'avait pu officiellement être saisi jusqu'ici en raison d'un imbroglio juridique. En fin de compte, la police judiciaire fédérale allemande a dit avoir réussi, «au terme de longues investigations et en dépit de dissimulations via des sociétés offshore, à identifier la propriétaire du M/S Dilbar et il s'agit de Goulbakhor Ismaïlova, la soeur d'Alicher Ousmanov».
«Le luxueux yacht est désormais sous le régime des sanctions et a pu être confisqué à Hambourg», a ajouté la police sur Twitter. Le milliardaire russe, comme sa soeur, sont en effet visés par les sanctions européennes contre les oligarques russes et les membres de leurs familles. Alicher Ousmanov, 68 ans, était classé sixième dans la liste des personnes les plus riches au Royaume-Uni établie par le Sunday Times en 2021. Il fait partie des dizaines de milliardaires russes frappés par les sanctions occidentales qui ont suivi le début de l'invasion de l'Ukraine.
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Nouvel échange de prisonniers, selon l’Ukraine
Selon un commandant ukrainien, un échange de quatre prisonniers russes contre cinq prisonniers ukrainiens aurait eu lieu, a rapporté le média ukrainien The Kyiv Independent.
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La CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
Les revers militaires en Ukraine pourraient inciter le président russe Vladimir Poutine à recourir à une arme nucléaire tactique ou de faible puissance dans ce pays, a estimé jeudi le chef de la CIA, William Burns. «Vu qu'il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu'ils ont subis jusqu'ici d'un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance», a déclaré William Burns lors d'un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires «mais nous n'avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes», a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine, qui s'exprimait devant les étudiants de l'université Georgia Tech. «Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d'une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible», a-t-il ajouté.
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La Russie dispose de nombreuses armes nucléaires tactiques, d'une puissance inférieure à la bombe d'Hiroshima, conformément à sa doctrine «escalade-désescalade» qui consisterait à faire usage en premier d'une arme nucléaire de faible puissance pour reprendre l'avantage en cas de conflit conventionnel avec les Occidentaux. Mais cette hypothèse implique que «l'Otan intervienne militairement sur le terrain en Ukraine au cours de ce conflit, et ce n'est pas une chose, comme le président l'a clairement fait savoir, qui est prévue», a-t-il souligné.
Rappelant avoir été ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, William Burns n'a pas eu de mots assez durs pour un Vladimir Poutine «revanchard», «têtu», qui a sombré au cours des ans dans un «mélange explosif de griefs, d'ambition et d'insécurité». «Chaque jour, Poutine démontre qu'une puissance en déclin peut être aussi déstabilisante qu'une puissance ascendante», a-t-il ajouté
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De fortes explosions entendues à Kiev
De fortes explosions ont été rapportées en début de nuit sur les villes de Kiev, la capitale, et de Kherson. Peu avant, les sirènes avaient retenti dans tout le pays, appelant les civils à se mettre aux abris.
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Bienvenue dans ce direct consacré à une nouvelle journée de guerre après l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février dernier. Suivez minute par minute les dernières informations au sujet du conflit.
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Moscou expulse 18 membres de la représentation de l'UE en Russie
Moscou a annoncé vendredi l'expulsion de 18 diplomates de la représentation de l'Union européenne en Russie, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles à la suite de l'offensive du Kremlin en Ukraine.
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«En guise de représailles aux actions inamicales de l'Union européenne, 18 membres de la Représentation de l'UE en Russie sont déclarés personae non gratae et doivent quitter le territoire russe au plus tôt», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le PAM demande un accès aux villes encerclées
Le Programme alimentaire mondial (PAM), l'agence spécialisée de l'ONU, a demandé vendredi un accès aux zones de conflit et villes assiégées en Ukraine afin de soulager leurs populations.
Le PAM, basé à Rome et qui opère en Ukraine depuis le début du conflit, affirme avoir fourni une aide alimentaire à 1,4 million de personnes, selon un communiqué de l'agence onusienne.
Il n'a pas été cependant autorisé à accéder aux zones de conflit, notamment la ville portuaire de Marioupol, dans le sud du pays, où encore quelque 100.000 personnes, selon le PAM, sont encerclées par l'armée russe, et la ville de Mykolaïv, à l'est d'Odessa, lourdement bombardée.
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«Nous demandons à tout le monde de nous donner l'accès dont nous avons besoin pour atteindre les habitants des villes assiégées», a déclaré le directeur exécutif du PAM, David Beasley, cité dans le communiqué.
«C'est une chose lorsque les gens souffrent des ravages de la guerre. C'en est une autre lorsqu'ils meurent de faim», a-t-il ajouté à l'issue d'une visite de trois jours en Ukraine.
95% des victimes de Boutcha tuées par balle, selon la police de la région de Kiev
La quasi-totalité des personnes retrouvées mortes à Boutcha, près de la capitale ukrainienne, ont été tuées par balle, a déclaré vendredi le chef de la police de la région de Kiev Andriï Nebitov.
«95% des gens ont été abattus avec des fusils de haute précision ou d'autres armes légères» dans cette banlieue du nord-ouest de Kiev, a déclaré le responsable lors d'un point de presse.
«Pendant l'occupation (russe), les gens étaient abattus dans les rues (...) Au 21e siècle, il est impossible de cacher de tels crimes. Non seulement des témoins ont vu cela, mais cela a également été enregistré en vidéo».
Lire le reportage de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes : À Boutcha, une topographie de la terreur russe
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«La guerre est partout», déplore le pape François
«La guerre est partout», a déclaré vendredi le pape François, qui présidera dans la soirée le «Chemin de Croix» au Colisée, à Rome, pour la première fois depuis 2019, marqué par un message de paix face à la guerre en Ukraine.
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«En ce moment, en Europe, cette guerre nous touche beaucoup. Mais regardons un peu plus loin. Le monde est en guerre, le monde est en guerre ! Syrie, Yémen, puis pensez aux Rohingyas expulsés, sans patrie. Il y a la guerre partout», a déclaré le pape lors d'une interview à la chaîne de télévision italienne Rai 1.
«Je comprends les gouvernants qui achètent des armes. Je ne les justifie pas, mais je les comprends. Parce que nous devons nous défendre», a également affirmé le souverain pontife, évoquant la présence d'un «plan de guerre caïniste». «Nous vivons avec ce plan démoniaque, [qui dit] de s'entre-tuer par désir de pouvoir, par désir de sécurité, par désir de tant de choses», a-t-il dénoncé.
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La Macédoine du Nord expulse à nouveau des diplomates russes
La Macédoine du Nord a annoncé vendredi l'expulsion de six diplomates russes accusés d'enfreindre les règles diplomatiques, quinze jours après avoir pris des mesures similaires contre Moscou.
«Sur le fondement d'informations obtenues auprès des institutions compétentes, les (diplomates) cités menaient des activités incompatibles avec la convention de Vienne» qui encadre les rapports entre les Etats, a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
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L'ambassade de Russie a déclaré que ces accusations étaient «totalement infondées» et mis en garde contre de «graves conséquences» de cette décision sur les relations bilatérales. «La Russie prendra des mesures, pas forcément symétriques, mais significatives, en réponse à cette mesure», a écrit la représentation russe sur Twitter. Skopje avait déjà ordonné l'expulsion de cinq diplomates russes fin mars.
L'équipage du Moskva n'a pas pu être sauvé, affirme une responsable militaire ukrainienne
L'équipage du croiseur Moskva, qui a fait naufrage en mer Noire jeudi, n'a pas pu être sauvé, a affirmé vendredi une responsable militaire ukrainienne, estimant que Moscou ne «pardonnerait pas» à Kiev d'avoir coulé ce vaisseau «symbole de ses ambitions impérialistes»
«Nous sommes parfaitement conscients qu'on ne nous pardonnera pas» l'attaque du Moskva, a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement militaire de la région sud de l'Ukraine, lors d'un briefing.
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«Nous avons observé les bateaux qui essayaient de lui venir en aide, mais même les forces de la nature ont été du côté de l'Ukraine», car «une tempête a empêché de sauver le bateau et d'évacuer l'équipage», a-t-elle affirmé. Mais elle a ajouté ne pas pouvoir donner de détails pour l'instant sur le sort de l'équipage, faute de «données fiables.»
Natalia Goumeniouk a confirmé que l'Ukraine s'attendait maintenant à des représailles de Moscou, qui a déjà frappé dans la nuit de jeudi à vendredi une usine d'armement au sud-ouest de Kiev qui fabriquait les missiles Neptune utilisés, selon les Ukrainiens, contre le Moskva, et menacé d'intensifier ses attaques sur la capitale.
«Nous sommes conscients que les attaques contre nous vont s'intensifier, que l'ennemi va se venger, qu'il y aura des attaques de missiles et des bombardements d'artillerie. Nous sommes prêts, nous les controns». «Il y a des attaques contre nous, y compris des frappes de missiles», a-t-elle ajouté.
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L'Ukraine affirme avoir tué 20.000 soldats russes
L'Ukraine a affirmé vendredi avoir tué 20.000 soldats russes depuis le début de la guerre. 163 avions russes auraient également été détruits, ainsi que 756 chars.
Une candidature de la Finlande à l'Otan «très probable»
Il est «très probable» que la Finlande dépose une candidature à l'Otan, en conséquence de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a affirmé vendredi la ministre finlandaise des Affaires européennes, Tytti Tuppurainen.
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«C'est très probable mais la décision n'a pas encore été prise», a dit la ministre sur la chaine britannique Sky News alors que la diplomatie russe a averti Helsinki, et Stockholm, qu'une telle mesure aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne. «Les Finlandais semblent avoir pris leur décision et il y a déjà une énorme majorité en faveur d'une adhésion à l'Otan», a affirmé Tytti Tuppurainen.
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Le brut russe décroche, les exportations de gaz diminuent
Le prix du baril de pétrole russe Oural décroche par rapport au Brent, la variété de référence, selon des données du ministère russe des Finances, tandis que les exportations de gaz vers l'Europe ont diminué ces derniers mois, d'après Gazprom.
Pour la période allant du 15 mars au 14 avril, le prix du Brent était d'en moyenne 108,5 dollars le baril, tandis que celui d'Oural était de 79,81 dollars.
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L'écart avec l'Oural «qui est traditionnellement symbolique, d'1-2 dollars par baril, a commencé à croître rapidement en raison de l'introduction de sanctions contre la Russie, et s'élevait à environ 28,7 dollars la baril, soit un peu plus d'un quart du prix», sur cette période, indique l'agence Interfax, sur la base des publications du ministère russe des Finances.
Un ex-ambassadeur de France en Ukraine réagit à la destruction de Marioupol
Entre 2005 et 2008, Jean-Paul Véziant a été l'ambassadeur de France en Ukraine. Sur France Bleu, il a dit être «sidéré» et «effondré», avec une guerre qui dure et qui laisse derrière elle «des champs de ruine.»
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«Moscou ne s'attendait pas à trouver une telle résistance, un tel héroïsme de la part des défenseurs de l'Ukraine», a déclaré l'ancien ambassadeur. «Marioupol est rayée de la carte industrielle, de la carte de la démographie pour longtemps. Il faudra des années avant que cette cité ne reprenne vie», a t-il souligné.
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Un embargo européen sur le pétrole russe «va prendre des mois»
L'Union européenne se prépare à cesser ses achats de pétrole à la Russie pour sanctionner la guerre en Ukraine, mais la mesure est «complexe» et va prendre «plusieurs mois», ont confié vendredi à l'AFP plusieurs sources européennes.
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«L'adoption de mesures sur le pétrole impose de déboucler les contrats existants, de trouver des alternatives et d'éviter leur contournement. Cela ne va pas se faire du jour au lendemain. Il faudra au moins plusieurs mois», a expliqué un responsable européen impliqué dans les discussions.
«La Commission réfléchit aux options», a-t-il indiqué. Parmi celles-ci, le versement des paiements sur un compte bloqué.
«Restreindre la demande va augmenter les prix», ont insisté plusieurs ministres et hauts fonctionnaires interrogés par l'AFP. «Les États-Unis sont très sensibles au prix du pétrole», a souligné l'un d'eux. «En outre, si la Russie vend à d'autres acheteurs le pétrole refusé par les Européens, la sanction ne servira à rien», a averti un autre.
Le Futuroscope va rendre l'entrée gratuite pour les réfugiés ukrainiens
Pour les réfugiés ukrainiens, l’entrée au Futuroscope sera bientôt gratuite, rapporte France Bleu.
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«D'ici la semaine prochaine, le parc d'attractions phare du Poitou va rendre l'accès au site gratuit pour les Ukrainiens sur présentation de l'autorisation provisoire de séjour (APS) délivrée en préfecture»
Le site internet de la radio française RFI bloqué en Russie
La Russie a bloqué le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues, dont le russe, en pleine vague de répression contre les critiques de l'offensive en Ukraine.
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Le site www.rfi.fr est désormais classé dans la liste des sites bloqués en Russie par le régulateur des télécommunications Roskomnadzor, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP en Russie, qui ne pouvaient ouvrir le site du média sans réseau virtuel privé (VPN).
Rozkomnadzor n'a pas précisé la raison du blocage, indiquant seulement avoir répondu à une demande du Parquet général russe.
Financée par l'Etat français, RFI dispose de dizaines de correspondants à travers le monde, ainsi qu'un service russophone basé en France. Ce média est réputé en particulier pour sa couverture de l'Afrique.
Cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) vendredi.
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Le HCR recensait exactement 4.796.245 réfugiés vendredi. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 215.000 non-Ukrainiens ont également fui l'Ukraine.
Il s'agit de la plus importante crise des réfugiés en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Les chiffres de vendredi en hausse de 59.774 par rapport à ceux publiés jeudi. Plus de 2,7 millions de réfugiés ukrainiens - soit près de six sur dix depuis le début de la guerre - ont fui vers la Pologne. Plus de 725.000 ont atteint la Roumanie.
La Russie bloque le site en russe du Moscow Times
La Russie a bloqué vendredi la version russe du site du Moscow Times, média indépendant respecté, en l'accusant d'avoir publié de «fausses informations» sur le conflit en Ukraine, dernier exemple de la répression contre les médias.
«La Russie a bloqué vendredi le service en langue russe du Moscow Times après la publication de ce que les autorités considèrent comme une fausse information sur des policiers anti-émeutes refusant d'aller combattre en Ukraine», a déclaré le journal sur son site, ajoutant qu'il n'avait pas été notifié de cette décision.
Le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a confirmé sur son site le blocage, indiquant avoir appliqué une requête du parquet datant du 12 avril.
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Surtout connu pour sa version en anglais --qui reste accessible-- et fondé en 1992, le Moscow Times était le premier quotidien occidental à avoir été publié en Russie. Son édition papier a cessé de paraître en 2017, sur fond de difficultés économiques et de révolution numérique.
Un ministre exhorte les Allemands à faire des économies d'énergie pour «énerver Poutine»
Le ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier, Robert Habeck, exhorte les Allemands à faire des économies d'énergie pour «énerver Poutine» alors que l'Allemagne cherche à réduire sa dépendance au gaz russe en pleine guerre en Ukraine, dans un entretien vendredi.
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«Je prie chacun et chacune de contribuer dès maintenant aux économies d'énergie», a affirmé l'écologiste, également détenteur du portefeuille du Climat, dans un entretien aux groupes de journaux Funke.
«Si pour Pâques on peut monter sur son vélo ou prendre le train, c'est bien aussi. Cela ménage le porte-monnaie et énerve Poutine», a-t-il ajouté alors que l'Allemagne, très dépendante du gaz importé de Russie, cherche tous les moyens pour réduire cette dépendance depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine par les troupes russes.
«En règle générale, je dirais que l'on peut toujours économiser dix pour cent» d'énergie, a-t-il poursuivi. «Et il y a des mesures très simples qui, mises bout à bout, apportent beaucoup».
Une usine fabriquant des missiles Neptune touchée par une frappe russe
Une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait indiqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP sur place.
Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
Le porte-parole du ministère russe de la Défense avait annoncé un peu plus tôt que la Russie avait détruit un atelier de production de missiles sol-air de cette usine nommée Vizar, au moyen d'un missile de croisière Kalibr.
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Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe
L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
Lire le reportage de notre envoyé spécial Adrien Jaulmes : À Boutcha, une topographie de la terreur russe
Sept civils tués dans des tirs russes sur des bus d'évacuation près de Kharkiv, selon l’Ukraine
Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d'évacuation dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé vendredi le parquet général ukrainien.
«Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d'évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées», a écrit le parquet sur Telegram.
Une enquête a été ouverte pour «violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation», a-t-il ajouté.
Ukraine: comment les gendarmes français traquent les criminels de guerre
Mener des investigations dans le brouillard de la guerre et remonter les pistes jusqu'à débusquer des criminels de guerre… Depuis le 5 avril dernier, l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) a été saisi par le parquet national antiterroriste (PNAT) de trois enquêtes contre X pour «crimes de guerre» portant sur de «faits susceptibles d'avoir été commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine».
Les exactions auraient été perpétrées à Tchernihiv depuis le 24 février, date du lancement de l'offensive russe en Ukraine, à Marioupol, entre le 25 février et le 16 mars, ainsi qu'à Gostomel, entre le 1er mars et le 12 mars. Toutes ont été rapportées par trois familles françaises, dont deux couples de compatriotes mariés à une Ukrainienne, ayant fui les secteurs concernés avant de trouver refuge dans le sud de la France.
Lire notre article : Ukraine : comment les gendarmes français traquent les criminels de guerre
Une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait «des conséquences», prévient Moscou
Une adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne, a mis en garde vendredi le ministère russe des Affaires étrangères.
>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine: en Finlande et en Suède, la neutralité n’est cette fois-ci plus de mise
Ces pays «doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble», a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
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Guerre en Ukraine: des soldats ukrainiens désamorcent un champ de mines russes près de Kiev
À Brovary, ville située à 25 km du centre de Kiev, les troupes russes sont parties mais elles ont laissées des traces. L'armée ukrainienne tente de désamorcer les mines russes pour protéger la population. Chaque pas est risqué pour les démineurs. Les mines sont difficilement perceptibles dans la broussaille.
Un Britannique de l'armée ukrainienne capturé par les Russes
Un Britannique, membre de l'armée ukrainienne, a été capturé par les Russes, sa mère demandant dans le journal The Daily Telegraph qu'il soit traité «avec humanité» et libéré. La télévision publique russe a diffusé jeudi soir des images montrant un jeune homme menotté et présentant une coupure au front, affirmant qu'il s'agit d'Aiden Aslin. Sa mère Ang Wood a confirmé au Telegraph, qui a consacré plusieurs articles au jeune homme de 28 ans, y compris avant le début de l'invasion russe en Ukraine, qu'il s'agissait bien de son fils, qui porte notamment un tatouage caractéristique.
«Aiden est un membre actif des forces armées ukrainiennes et ainsi un prisonnier de guerre» qui «doit être traité avec humanité», a-t-elle déclaré au journal, rappelant au président russe la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. «Il semble déjà qu'il ait été battu. Il est temps pour le gouvernement britannique de s'impliquer pour assurer la libération d'Aiden», a-t-elle ajouté. Sollicité par l'AFP vendredi, le ministère britannique des Affaires étrangères n'a pas donné suite dans l'immédiat.
Selon un message partagé après consultation avec sa famille sur les réseaux sociaux animés par des proches, qui espèrent un échange de prisonniers, le jeune homme expliquait mardi qu'après 48 jours, «nous avons essayé de faire de notre mieux pour défendre Marioupol (sud-est de l'Ukraine) mais nous n'avons pas eu d'autre choix que de nous rendre aux forces russes». «Nous n'avons aucune nourriture et aucune munition (...) j'espère que cette guerre finira bientôt», ajoutait-il.
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Selon le Telegraph, Aiden Aslin, connu sous le prénom de Johnny, s'était engagé en 2018 dans la marine ukrainienne et avait acheté une maison dans le pays pour fonder une famille avec sa fiancée. Avant de combattre en Ukraine, Aiden Aslin avait rejoint des Kurdes du YPG pour combattre le groupe Etat islamique en Syrie. Il avait 21 ans à l'époque.
Les livraisons d’armes du gouvernement américains à l’Ukraine en images
L’armée de l’Air américaine a publié des photos des livraisons d’armes des Etats-Unis à l’Ukraine. Ces images, prises le 20 mars, montrent des palettes contenant des munitions, des explosifs et d'autres matériaux militaires à destination à bord d'un avion à la base aérienne de Dover, dans le Delaware.
Cinquante jours d'enfer: les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
Voir nos photographies : Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
La Russie va intensifier les frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe
La Russie a annoncé vendredi avoir détruit une usine d'armement en banlieue de Kiev et assuré que les frappes sur la capitale ukrainienne allaient être intensifiées pour répondre aux attaques menées en territoire russe dont elle accuse l'Ukraine. Ces déclarations semblent annoncer un nouveau changement d'approche de la Russie qui, après avoir échoué à vaincre les défenseurs de Kiev, avait annoncé fin mars qu'elle allait se concentrer sur l'est de l'Ukraine et avait retiré ses forces menant l'assaut contre la capitale ukrainienne.
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«Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev», a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. Il a par ailleurs indiqué que la Russie avait détruit un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar près de Kiev au moyen d'un missile de croisière Kalibr.
Jeudi, les gouverneurs de deux régions russes frontalières de l'Ukraine avaient accusé les forces ukrainiennes d'avoir bombardé deux villages en territoire russe, Klimovo et Spodariouchino, faisant sept blessés.
À VOIR AUSSI - Guerre en Ukraine: voici les premières images d'une usine militaire dévastée après une attaque russe près de Kiev
La Russie affirme avoir tué une trentaine de «mercenaires polonais»
La Russie a affirmé vendredi avoir tué une trentaine de «mercenaires polonais» dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie.
>> LIRE AUSSI : Guerre en Ukraine : le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
«En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés», a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
Cinq morts dans le Donbass, explosions au sud de Kiev
Cinq personnes ont été tuées dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, au cours des dernières 24 heures, tandis que des explosions ont retenti dans la nuit au sud de Kiev, apparemment sans faire de dégâts ni de blessés, a indiqué vendredi la présidence ukrainienne. Le contrôle de l'ensemble du Donbass, partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014, est depuis la fin mars la cible prioritaire de l'armée russe.
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Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où «des combats se déroulent sur toute la ligne de front», trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source.
Dans la région de Kiev, «des explosions ont été entendues dans le district de Vassylkiv (au sud-ouest de Kiev). Selon les premières informations, la défense anti-aérienne est entrée en action», selon un point quotidien qui se base sur des informations envoyées par les autorités régionales.
Guerre en Ukraine: quelles conséquences pour les pays d'Europe centrale ?
Alors que l'armée russe a attaqué Kiev, l'essayiste Max-Erwann Gastineau croit en la solidarité naturelle des peuples polonais et hongrois envers les Ukrainiens.
Lire notre entretien : Guerre en Ukraine: quelles conséquences pour les pays d'Europe centrale ?
Le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
Moscou évoquait une explosion de munitions et un incendie maîtrisé, jeudi après-midi. Les Ukrainiens revendiquent eux une frappe de missiles contre le navire amiral de la flotte de la mer Noire.
Lire notre article : Guerre en Ukraine : le croiseur russe Moskva a coulé, après avoir été endommagé en mer
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Saisie en Allemagne d'un super-yacht de l'oligarque russe Ousmanov
L'Allemagne a officiellement confisqué le plus grand yacht du monde appartenant à l'oligarque russe Alicher Ousmanov, dans le cadre des sanctions contre la Russie à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, a-t-on appris jeudi de source policière. Le «Dilbar», un navire de 156 mètres de long et d'une valeur estimée à environ 600 millions de dollars par le magazine Forbes, est depuis octobre 2021 à quai en réparation dans un chantier naval de Hambourg, Blohm + Voss.
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Il était dans le collimateur des douanes allemandes depuis déjà plusieurs semaines mais n'avait pu officiellement être saisi jusqu'ici en raison d'un imbroglio juridique. En fin de compte, la police judiciaire fédérale allemande a dit avoir réussi, «au terme de longues investigations et en dépit de dissimulations via des sociétés offshore, à identifier la propriétaire du M/S Dilbar et il s'agit de Goulbakhor Ismaïlova, la soeur d'Alicher Ousmanov».
«Le luxueux yacht est désormais sous le régime des sanctions et a pu être confisqué à Hambourg», a ajouté la police sur Twitter. Le milliardaire russe, comme sa soeur, sont en effet visés par les sanctions européennes contre les oligarques russes et les membres de leurs familles. Alicher Ousmanov, 68 ans, était classé sixième dans la liste des personnes les plus riches au Royaume-Uni établie par le Sunday Times en 2021. Il fait partie des dizaines de milliardaires russes frappés par les sanctions occidentales qui ont suivi le début de l'invasion de l'Ukraine.
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Nouvel échange de prisonniers, selon l’Ukraine
Selon un commandant ukrainien, un échange de quatre prisonniers russes contre cinq prisonniers ukrainiens aurait eu lieu, a rapporté le média ukrainien The Kyiv Independent.
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La CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
Les revers militaires en Ukraine pourraient inciter le président russe Vladimir Poutine à recourir à une arme nucléaire tactique ou de faible puissance dans ce pays, a estimé jeudi le chef de la CIA, William Burns. «Vu qu'il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu'ils ont subis jusqu'ici d'un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance», a déclaré William Burns lors d'un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires «mais nous n'avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes», a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine, qui s'exprimait devant les étudiants de l'université Georgia Tech. «Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d'une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible», a-t-il ajouté.
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La Russie dispose de nombreuses armes nucléaires tactiques, d'une puissance inférieure à la bombe d'Hiroshima, conformément à sa doctrine «escalade-désescalade» qui consisterait à faire usage en premier d'une arme nucléaire de faible puissance pour reprendre l'avantage en cas de conflit conventionnel avec les Occidentaux. Mais cette hypothèse implique que «l'Otan intervienne militairement sur le terrain en Ukraine au cours de ce conflit, et ce n'est pas une chose, comme le président l'a clairement fait savoir, qui est prévue», a-t-il souligné.
Rappelant avoir été ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, William Burns n'a pas eu de mots assez durs pour un Vladimir Poutine «revanchard», «têtu», qui a sombré au cours des ans dans un «mélange explosif de griefs, d'ambition et d'insécurité». «Chaque jour, Poutine démontre qu'une puissance en déclin peut être aussi déstabilisante qu'une puissance ascendante», a-t-il ajouté
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Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
Regarder la vidéoQuelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : cette troublante ressemblance avec l'invasion de la Finlande par l'URSS en 1939
Mayeul AldebertRÉCIT - Lorsque Staline décide d'envahir la Finlande en novembre 1939, il est persuadé que l'opération ne prendra que quelques jours. Inférieure en nombre et en armement, l'armée finlandaise oppose cependant une résistance héroïque et efficace.
Le 5 janvier 1940 à 8h30, le froid soleil d'hiver n'apparaît pas encore à Suomussalmi. Dans cette région de Finlande située à 250 kilomètres au sud du cercle arctique, le jour ne dure que quatre heures. Sur une route qui relie la ville à la frontière avec l'URSS, 3600 Finlandais attaquent les 25.000 hommes de la 44ème division soviétique. Pendant trois jours, les skieurs finlandais, sur leur territoire, encerclent et harcèlent les escadrons d'infanterie de Staline immobilisés. La bataille se transforme en cauchemar pour les troupes soviétiques qui perdent, dans cet «enfer glacé» plusieurs milliers d'hommes, des centaines de chars, de canons, de mitrailleuses et de véhicules blindés. La débâcle est totale.
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Cette victoire spectaculaire illustre la résistance héroïque des Finlandais face à l'invasion soviétique de 1939. En novembre de cette même année, trois mois après l'invasion de la Pologne par l'URSS et l'Allemagne qui déclencha la Seconde Guerre mondiale, Staline décide d'envahir la Finlande pour récupérer de force les territoires qu'il revendique. «À ce moment, comme pour la guerre en Ukraine, les deux forces militaires sont en disproportion complète», relate Louis Clerc, historien et auteur de La guerre finno-soviétique (novembre 1939-mars 1940). Au total, l'armée finlandaise réussit à mobiliser 340.000 hommes, bien moins que les 800.000 soldats soviétiques engagés en face.
Pour ne rien arranger, les militaires finlandais ne sont pas entraînés et l'armée, peu développée. L'armée rouge, malgré les grandes purges, peut en revanche compter sur des officiers ayant l'expérience de la guerre d'Espagne ou des conflits avec le Japon. Au niveau du matériel, «les rapports des attachés militaires de l'ambassade française font état d'une armée très bien fournie en armes modernes», ajoute Louis Clerc. Moscou engage près de 3000 chars et autant d'avions, surpassant largement en nombre les quelques dizaines de blindés et avions finlandais.
Une armée russe mal préparée
Comme l'armée russe de 2022, celle de Joseph Staline à l'époque est réputée puissante. On pense alors que la Finlande va tomber en quelques jours. Les Soviétiques donnent d'ailleurs l'assaut de toutes parts avec l'objectif de prendre Helsinki, pariant sur une capitulation express. Staline refuse aussi tout contact avec le gouvernement finlandais, estimant qu'il tombera en quelques jours. À cet égard, «le parallèle est frappant avec l'Ukraine», fait remarquer Louis Clerc. Mais les Soviétiques sont mal préparés et l'armée révèle des défauts rédhibitoires : problèmes de logistique, de communication et grande brutalité dans le traitement de ses soldats. «Les militaires ne sont pas motivés et très mal préparés. De nombreuses unités sont venues par exemple de Crimée, en tenue d'été, et se retrouvent à combattre dans la neige par moins vingt degrés», détaille l'historien.
Et contre toute attente, le David finlandais tient tête au Goliath soviétique dans les premiers mois au moins de ce qu'on appellera la «guerre d'hiver». Face aux défauts structurels de l'armée soviétique et à l'excès de confiance de ses généraux, la Finlande oppose une résistance héroïque appuyée sur une unité nationale sans faille. Car ce n'est pas une guerre de territoires qu'elle mène, mais bien une guerre existentielle. «Les Finlandais se battent pour préserver leur démocratie, l'indépendance de leurs institutions et leur économie de marché», explique Louis Clerc.
La fibre patriotique et l'unité du pays face à l'ennemi surprennent les militaires soviétiques. Comme en Ukraine en 2022, l'envahisseur tombe sur une véritable armée, «c'est-à-dire un ensemble de citoyens prêts à mourir», explique Jean Lopez*, spécialiste de l'histoire militaire russe. «Staline était persuadé que l'armée finlandaise n'avait pas de moral», précise l'historien et, surtout, que le pays attendait d'être «libéré» par l'URSS. «Depuis la guerre civile - où de nombreux blancs s'étaient réfugiés à Helsinki -, on se disait à Moscou, dans une analyse marxiste primaire, que face au pouvoir blanc l'armée rencontrerait un terrain très favorable dans la population.»
Résistance de l'infanterie légère
Mais militairement, les Finlandais se mobilisent en très grand nombre. Profitant de leur connaissance du terrain et de fortifications intelligemment conçues comme la ligne Manerheim, ils mettent au point des bataillons d'infanterie légère chargés de couper à travers bois pour piéger les Soviétiques qui avancent lentement sur le peu de routes qui quadrillent le pays. «Les Finlandais, comme les Ukrainiens, séquençaient le combat pour nier la supériorité quantitative des Russes. Ils détruisaient l'avant, l'arrière et par petites pièces les formations russes», explique Vincent Touret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique. En décembre, les pertes militaires côté soviétique sont désastreuses. Staline décide alors de changer le commandement de son armée et d'opérer une grande réorganisation de ses forces.
Plus de soixante-dix ans après, la ressemblance avec le déroulé des opérations en Ukraine est frappante. Mais après avoir fait renoncer la Russie de Poutine à une partie de ses objectifs - prendre le contrôle de tout le territoire et faire tomber le gouvernement de Zelensky - l'armée ukrainienne pourra-t-elle résister à une guerre d'attrition dans l'Est ? La Finlande, à partir de la fin du mois de janvier 1940, continue de résister, mais douloureusement, et perd du terrain. Surtout, une fois installés dans la durée, les Soviétiques font jouer leur avantage : la puissance incommensurable de leur artillerie, dont ils se servent pour détruire des zones entières avant de lancer leurs attaques. Dans cette guerre d'usure, l'armée finlandaise ne fait pas le poids. «Les livraisons d'armes de la Suède et des Franco-Britanniques n'atteignent pas en volumes et en qualité les livraisons actuelles des Européens et américains à l'Ukraine», compare Jean Lopez.
Car la Finlande n'est pas seule, bénéficiant d'un fort soutien en France et au Royaume-Uni. «Toute la presse ne parle que de cela et il y a une pression intense sur de nombreux parlements, notamment aux États-Unis, et en particulier une pression sur le gouvernement français pour intervenir militairement», explique l'historien. Dans un climat de fort anticommunisme depuis l'invasion de la Pologne et le pacte Molotov-Ribbentrop, l'URSS est même exclue de la SDN en décembre. C'est d'ailleurs une des raisons pour lesquelles Staline décide de signer le traité de Moscou qui met fin à la guerre le 12 mars 1940, amputant la Finlande de nombreux territoires. Malgré la très mauvaise posture des Finlandais, le chef du Kremlin tient à éviter une confrontation directe avec les Français et les Britanniques. Il sait qu'il devra un jour se battre contre l'armée d'Hitler, laquelle s'est délectée de la débâcle soviétique en Finlande.
Vive émotion
Si l'émotion à l'étranger est vive au début de la guerre d'hiver, le soutien international à la Finlande reste bien inférieur à celui apporté à l'Ukraine aujourd'hui par les Occidentaux. Une fois la Seconde Guerre mondiale terminée, en 1946 «le gouvernement français envoie la note à régler pour les armes envoyées à la Finlande», raconte Louis Clerc pour l'anecdote. L'ambassadeur français à Helsinki s'en émouvra d'ailleurs dans une lettre scandalisée au Quai d'Orsay.
Une fois la paix signée avec Staline, la Finlande entre dans une courte période appelée la Grande Trêve, avant de reprendre le combat en 1941 contre l'Union soviétique, aidée par l'Allemagne nazie. Elle ne parviendra toutefois pas à remettre la main sur ses territoires perdus.
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Aujourd'hui l'Ukraine, après avoir fait reculer l'armée russe en lui imposant un harcèlement continu, se prépare à une deuxième phase de la guerre dans le Donbass. Plus à leur aise dans de grands espaces, les Russes pourraient infliger de très lourdes pertes à leur adversaire. Comme la Finlande, l'Ukraine perdra-t-elle définitivement des portions entières de son territoire, à savoir la zone côtière du Sud et le Donbass à l'Est ?
Si les comparaisons dans l'Histoire sont toujours à manier avec précaution, notamment en raison des contextes qui diffèrent, bien des similitudes entre les deux guerres sautent aux yeux. L'URSS de 1939, au même titre que la Russie de 2022, a mal préparé sa guerre. Avec de mauvais renseignements et des présupposés idéologiques et politiques infondés, deux campagnes jugées faciles face à un adversaire réputé faible ont tourné au demi-fiasco. Reste qu'en Ukraine, l'Histoire est encore en train de s'écrire.
*Jean Lopez vient de publier Kharkov 1942 : le dernier désastre de l'armée rouge (Perrin).
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Décès à 79 ans de l'économiste Jean-Paul Fitoussi
Ancien président de l'OFCE et professeur à Sciences Po, il avait également siégé au Conseil d'analyse économique.
L'économiste Jean-Paul Fitoussi, longtemps à la tête de l'OFCE et professeur à Sciences Po, est décédé à Paris à 79 ans, a appris l'AFP vendredi de sources concordantes. «Il est décédé cette nuit», a affirmé à l'AFP Xavier Ragot, président de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) que Jean-Paul Fitoussi avait présidé pendant 22 ans, de 1989 à 2010. L'économiste Philippe Aghion, qui l'avait notamment côtoyé à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au début des années 1990 lorsque Jean-Paul Fitoussi y dirigeait le comité économique consultatif, a également confirmé son décès à l'AFP.
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Un économiste keynésien
Économiste keynésien et professeur à Sciences Po, spécialiste des théories de l'inflation, du chômage, et du rôle des politiques économiques, il avait également notamment été membre du Conseil d'analyse économique (CAE), organisme chargé de conseiller le gouvernement. Entre 2008 et 2009, dans la foulée de la crise financière, il participe avec vingt-deux experts internationaux aux travaux de la commission présidée par le prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz, et lancée par Nicolas Sarkozy sur la mesure de la performance économique. Jean-Paul Fitoussi a aussi beaucoup travaillé en Italie, où il enseignait notamment à l'université Luiss de Rome, et avait occupé un siège au conseil d'administration de Telecom Italia de 2004 à 2017.
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«J'apprends avec émotion et tristesse la nouvelle de la disparition du professeur Jean-Paul Fitoussi, grand économiste à Sciences Po. Un pilier. Un ami. Auquel je dois tant», a réagi sur Twitter vendredi l'ancien chef du gouvernement italien Enrico Letta. De son côté, le ministre de la Fonction publique Renato Brunetta, a salué «un compagnon de tant de combats et un ami de l'Italie». Les obsèques de Jean-Paul Fitoussi auront lieu vendredi après-midi à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, près de Paris.
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Présidentielle : quels effets auraient les programmes économiques de Macron et Le Pen d'ici 2027 ?
Wladimir Garcin-BersonLa fondation iFRAP, en partenariat avec Seureco Erasme, a simulé les effets des programmes économiques des deux candidats.
À mesure que le second tour de la campagne présidentielle approche, les acteurs économiques proposent des éclairages sur les programmes des candidats. Dernière en date, la fondation iFRAP, en partenariat avec Seureco Erasme, a simulé dans une étude les effets des programmes économiques des finalistes à l'élection. Un moyen de constater sur quel chemin les deux visions d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen entraîneraient la France dans les cinq ans à venir.
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La Fondation iFRAP a appliqué les mesures chiffrables et connues des candidats dans un scénario de référence sur la période 2022-2027, établi en s'appuyant notamment sur le programme de stabilité et la loi de programmation des finances publiques partagés par la France à Bruxelles. Puis, l'iFRAP s'est appuyée sur son travail de recensement et de chiffrage des mesures proposées par les deux candidats dans leur programme : en partenariat avec Seureco Erasme et grâce au «modèle macroéconomique Nemesis», ce travail a permis de simuler la manière dont plusieurs indicateurs vont évoluer sur le prochain quinquennat, et l'écart par rapport au scénario de référence.
«Nos chiffrages du coût des mesures ont été partagés en amont avec les équipes de campagne» des candidats, précise Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation et auteure du livre Le vrai état de la France (éditions de l'observatoire). Le travail se fonde aussi sur plusieurs hypothèses, dont une remontée progressive des taux à long terme. L'iFRAP se contente cependant d'évaluer, de manière technique, les conséquences des programmes des deux candidats, sans prendre position. Une posture similaire à celle du Medef, qui a simplement indiqué cette semaine que le programme économique d'Emmanuel Macron était «le plus favorable à la croissance et l'emploi».
Le programme d'Emmanuel Macron aurait plutôt un impact moins négatif que celui de Marine Le Pen.
Selon l'étude de l'iFRAP, le programme économique d'Emmanuel Macron aurait un effet «positif sur la croissance», augmentant celle-ci par rapport au scénario de référence de manière plus marquée que celui de Marine Le Pen. Les créations d'emplois seraient relativement similaires entre les deux candidats – 400.000 supplémentaires par rapport au scénario de référence pour le premier, 380.000 pour la seconde – mais la candidate RN créerait moins d'emplois marchands. En outre, elle grèverait bien plus lourdement les comptes publics que son concurrent et le surplus de croissance serait un peu moins élevé. Autre leçon, le taux de prélèvement obligatoire ne baisserait pas chez le candidat LREM, alors qu'il serait «inférieur de 0,5 point de PIB à son niveau du scénario de référence», selon l'iFRAP, chez Marine Le Pen. Enfin, dans les deux cas, le commerce extérieur et la compétitivité de la France sortiraient plutôt affaiblis du prochain quinquennat.
«Peut mieux faire» pour les deux candidats
Une partie de la différence entre les deux candidats vient de leur position sur la réforme des retraites, indique Agnès Verdier-Molinié. La candidate RN «propose des baisses d'impôts et des hausses de dépenses», de quoi faire gonfler le déficit et la dette de l'État. Et, en refusant de toucher à l'âge légal de départ à la retraite, elle ne se donne pas de marge de manœuvre budgétaire. «La marge pour alléger l'impôt, notamment des entreprises, vient aussi du fait de faire continuer à cotiser, en allongeant la durée au travail», ajoute la directrice de l'iFRAP. En l'état, le programme de Marine Le Pen «augmenterait énormément la dette publique, de cinq points de PIB (112,6% du PIB), quasiment autant que Jean-Luc Mélenchon», précise-t-elle. Elle dépasserait donc les 3500 milliards d'euros, soit 237 milliards d'euros supplémentaires par rapport au programme d'Emmanuel Macron.
«Le programme de Macron aurait plutôt un impact moins négatif que celui de Le Pen», note-t-elle, ajoutant cependant que «le véritable programme dont la France a besoin n'est pas sur la table». Les deux candidats peuvent mieux faire, en matière de baisse d'impôt, d'allègement des prélèvements obligatoires, de gains de compétitivité des entreprises, souligne-t-elle. «Ils ne baissent pas vraiment les dépenses publiques, on est dans une situation où les vrais problèmes de la France - nous dépensons trop, taxons trop tout en ne travaillant pas assez - ne sont pas gérés», tance Agnès Verdier-Molinié, appelant à baisser les dépenses comme les impôts, simultanément.
Pour l'iFRAP, le débat du second tour doit aussi être l'occasion de remettre ces sujets sur la table et de se questionner sur «le frein à l'endettement», afin d'assurer l'avenir financier de la France, alors que les taux d'intérêt sur la dette publique remontent déjà et devraient continuer de grimper dans les années à venir. «Il manque encore des éléments pour reconstruire véritablement une économie prospère et relever les défis qui se présentent à nous», souligne Agnès Verdier-Molinié. En matière de compétitivité, ainsi, la suppression de la CVAE, côté Macron, et de la C3S comme de la CFE dans les «zones de relocalisation», côté Le Pen, sont insuffisantes pour réindustrialiser durablement l'Hexagone et réduire le déficit commercial tricolore, argumente la directrice de la fondation. Avec le programme d'Emmanuel Macron comme avec celui de Marine Le Pen, le solde commercial de la France serait toujours très déficitaire en 2027 (respectivement -2,6% et -2,8%), faute de compétitivité.
Précisons enfin que ce travail a été réalisé sur la base des programmes des candidats, tels qu'ils sont publiés : un éventuel «Frexit», si Marine Le Pen accède à l'Élysée, n'a pas été pris en compte, de même qu'un recul d'Emmanuel Macron sur l'âge de départ à la retraite à 65 ans. «Dans un camp comme dans l'autre, s'il y a des agendas cachés ou des mesures importantes et coûteuses annoncées en dernière minute, on ne peut plus les évaluer économétriquement»», souffle Agnès Verdier-Molinié. La conjoncture et d'éventuelles crises imprévisibles, comme la guerre en Ukraine ou le Covid-19, peuvent aussi faire voler en éclat les prévisions. Dans tous les cas, la fondation estime que d'importants efforts devront être faits pour assurer l'avenir de l'économie française.
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Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
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D'après la ministre des Armées, il s'agit de «moyens de protection, d'équipements optroniques, d'armements et de munitions».
L'Humanité
Les défenseurs de l’éducation prioritaire à Gennevilliers
Un jour avecRelativement préservée jusqu’à présent, le dispositif pédagogique se retrouve dans le viseur de l’administration Blanquer finissante. Enseignants et parents se mobilisent pour défendre le collège Guy-Môquet.
Olivier ChartrainOlivier ChartrainDès 7 h 30, en ce lundi matin de rentrée des vacances d’hiver, ils sont une bonne cinquantaine devant le collège Guy-Môquet, dans le quartier du Luth à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Sous une banderole qui proclame la grève, enseignants et parents d’élèves se réchauffent dans le froid glacial avec du thé. Professeur de SVT (sciences de la vie et de la Terre), Flavien Tréby résume les raisons de la colère : « Entre 2019 et 2022, le collège aura perdu 95 heures annuelles d’enseignement. » Rapide calcul : sur trente-six semaines enseignées par an, cela fait plus de 2 h 30 perdues chaque semaine…
Le dernier gisement d’économies
Pourtant, Guy-Môquet est un collège classé REP + (éducation prioritaire renforcée). Un établissement où l’accueil d’un public socialement et scolairement en difficulté implique des conditions d’enseignement optimisées. Or ici, comme dans de nombreux établissements REP à travers la France, les dotations horaires globales (DHG) annoncées impliquent des coupes claires, à la rentrée 2022. Comme si l’éducation prioritaire était particulièrement visée. Comme si, après avoir taillé dans tous les autres établissements – 7 500 postes supprimés en cinq ans dans le secondaire –, l’éducation prioritaire apparaissait comme le dernier gisement d’économies à faire.
Bahija, une maman, ne décolère pas : « On crée des dispositifs pour te dire que tu es pauvre, mais qu’on t’aide ; et puis, après, on les vide de leur substance… et tu es juste pauvre ! On nous parle de “lire, écrire, compter”, mais on nous enlève justement ce qui permet d’y arriver. » Marianne Valensi, responsable de la FCPE dans le collège, explique : « Nous sommes placés devant un choix : soit supprimer des dispositifs spécifiques, soit augmenter les effectifs des classes. » Venue témoigner de sa solidarité, Elsa Faucillon, députée (PCF) de la circonscription, dénonce « une attaque sournoise, alors que les moyens de l’éducation prioritaire, ce n’est pas grand-chose pour un ministère qui se permet de rendre chaque année des millions au budget de l’État ! »
La classe de « grands décrocheurs » supprimée
Jusqu’à présent, « les élèves avaient une heure de maths par semaine en coanimation (avec deux professeurs – NDLR). On ne pourra plus le faire qu’en 6e », précise Rémi, professeur de maths. Les classes à horaires aménagés musique ou arts plastiques pourraient se retrouver menacées. Or, « ces classes constituent un énorme gain culturel pour l’ensemble des élèves, reprend Rémi. Ce sont elles qui ont permis de maintenir une diversité sociale dans le collège ».
L’établissement a déjà perdu, voilà trois ans, sa classe de 3e pour les « grands décrocheurs ». Guillaume Auzou, professeur d’EPS (éducation physique et sportive), s’en occupait : « C’était un projet à nous, qui ne se faisait pas ailleurs. On n’avait plus les moyens de la maintenir. Elle concernait une petite dizaine d’élèves volontaires, avec un emploi du temps et une pédagogie adaptés : on les emmenait au Louvre et on faisait cours devant le Radeau de la Méduse… » Irremplaçable pour sortir ces mômes de leur quartier et leur montrer d’autres manières d’apprendre. « C’étaient des élèves toujours absents ou “éteints”, avec des problèmes de comportement… » Aujourd’hui, sans cette classe, les « grands décrocheurs »… décrochent, sous le regard impuissant de leurs professeurs.
Un rassemblement devant le ministère
Alors, vers 9 heures, ceux-ci procèdent aux obsèques symboliques des dispositifs REP. Un petit cercueil en carton est dressé, ouvert, sous le visage de Guy Môquet peint sur le mur du collège. Comme lors d’un vrai enterrement, chacun défile pour y jeter, non des fleurs, mais des feuilles sur lesquelles ont été écrits les noms des dispositifs sacrifiés. Puis tout le monde se dirige vers le gymnase pour y tenir une assemblée générale et décider des suites. Car l’enterrement n’est pas une fin, mais un début. Les parents veulent occuper les locaux administratifs du collège. On se propose d’aller devant le ministère dès l’après-midi. D’afficher une immense banderole « SOS Guy-Môquet » sur une tour de la cité du Luth. De solliciter la solidarité des entreprises qui participent au forum des métiers. De demander au maire d’écrire au ministre – il l’a déjà fait par le passé. Il faut se coordonner avec le lycée Galilée, tout proche, qui lui aussi se mobilise pour ne pas perdre 70 heures d’enseignement à la rentrée prochaine. « Il ne faut pas gaspiller nos munitions en voulant faire des initiatives tous les jours, intervient un enseignant, stratège. On a besoin de tenir dans la durée ! » Car si les autorités de l’éducation nationale ne semblent guère disposées à écouter la voix de Guy-Môquet, Guy-Môquet n’est pas disposé à se taire. Au nom de tous les élèves de l’éducation prioritaire.
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Le paquebot Celebrity Beyond fait ses adieux à Saint-Nazaire
Thomas EngrandLe dernier-né des Chantiers de l'Atlantique devait prendre le large ce vendredi 15 avril aux alentours de 16h45.
Ce n'est pas un fameux trois-mâts fin comme un oiseau mais ça vaut quand même le déplacement. Avec ses 326 mètres, le Celebrity Beyond est un véritable géant des mers et est considéré comme le plus luxueux des paquebots de classe «Edge» dont il est le troisième représentant. Après plus de deux années passées dans les Chantiers de l'Atlantique, il quitte officiellement Saint-Nazaire ce vendredi 15 avril. Pour les curieux qui voulaient admirer une dernière fois le vaisseau, ils pouvaient assister aux manœuvres qui avaient lieu aux alentours de 16h45.
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Ce départ a lieu une semaine après la très officielle prise de livraison du navire par son nouveau propriétaire, la compagnie Celebrity Cruises, filiale de l'armateur américain Royal Caribbean Group. Si cet évènement a été l'occasion de faire la fête, c'est aussi un moment de soulagement pour la direction des Chantiers de l'Atlantique. C'est en effet à cette occasion qu'est réglé 80% du prix du paquebot (dont le montant total représente 800 millions d'euros). « Le bateau est livré à l'heure dite, sans retard, sans pénalités », s’est réjoui Jean-Yves Jaouen, directeur des opérations aux Chantiers de l'Atlantique, interrogé par Ouest-France, et « soulagé, car livrer un navire d'une telle complexité n'est jamais facile ».
Que les admirateurs de paquebots se rassurent ce n'est pas la dernière fois que l'imposant vaisseau fera halte dans un port français. Le voyage inaugural du Celebrity Beyond, dont le départ aura lieu le 27 avril à Southampton dans le sud de l'Angleterre, passera par Bordeaux. Une étape dans une croisière de 10 nuits à l'ouest de l'Europe avec aussi Lisbonne au Portugal et Séville, Malaga, Palma de Mallorca et Barcelone en Espagne. Il restera ensuite plusieurs mois en mer Méditerranée avant de mettre le cap vers les Caraïbes.
Covid: Pfizer va rapidement demander l'autorisation du rappel de vaccin chez les 5-11 ans
Les essais cliniques ont permis d'observer une multiplication par 36 des anticorps contre le variant Omicron sur les enfants bénéficiant d'une troisième dose.
Nucléaire: l’étroite collaboration entre la Russie et la France résiste à la guerre
ANALYSE - Les deux pays ont de nombreux liens industriels. L’atome civil ne figure pas dans les sanctions occidentales.
Accusé d'optimisation fiscale, McKinsey affirme payer ses impôts et charges sociales en France
Dans un communiqué, le groupe a souligné avoir cotisé 422 millions d'euros, soit près de 20% de son chiffre d'affaires, entre 2011 et 2020.
L'Humanité
Destruction de l’école : Macron prêt à tirer la deuxième rafale
ActuLe volet éducatif du programme d’Emmanuel Macron n’est pas le moins important. Une proposition qui ne vise rien moins qu’à réaliser la « révolution » libérale de l’école, promise en 2017 et esquissée dernièrement à Marseille. Une régression générale qui concerne aussi bien les élèves que les personnels.
Olivier ChartrainAprès la conférence de presse du 17 mars, c’est une forme de sidération qui s’exprimait dans les milieux enseignants. À l’image de Guislaine David, la combative porte-parole du Snuipp-FSU (premier syndicat du primaire), qui avouait sans ambages le lendemain une « sensation de gueule de bois »… Pourtant le programme révélé par le candidat-président ne comporte aucune idée nouvelle. Au contraire : il semble avoir raclé les fonds de tiroir pour en sortir les propositions les plus réactionnaires émises pour l’école ces 30 dernières années. Mais c’est finalement assez logique : le reste, son homme de main Jean-Michel Blanquer l’a déjà réalisé ou enclenché. Il s’agit donc, dans l’éventualité d’un deuxième quinquennat, de parachever une « œuvre » dont l’aboutissement ne serait, ni plus ni moins, que l’effacement du service public d’éducation au profit d’un marché scolaire.
1. Bienvenue dans le marché scolaire
Une large liberté de décision, pédagogique et managériale, pour les directeurs des écoles et établissements ; des recrutements sur profil ; au nom de la « transparence », la publication des résultats des évaluations permettant de comparer écoles et établissements entre eux… Même si certaines de ces mesures ont déjà été lancées par Jean-Michel Blanquer, « là on passe un cap » estime Guislaine David. C’est « une attaque en règle contre le service public d’éducation » abonde Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, « une école où les parents iraient faire leur marché », dénonce Isabelle Vuillet, co-secrétaire générale de la CGT Éduc’Action. Pourtant, « la compétition entre les écoles, ce n’est pas ce que nous attendons », réplique Nageate Belahcen, co-présidente de la FCPE (première fédération de parents d’élèves), qui craint une hausse des inégalités alors qu’il faudrait « offrir à tous les mêmes conditions d’apprentissage ». Or « il n’y a rien pour réduire les inégalités dans ce programme », constate Guislaine David. Pour elle, « c’est plus facile d’avoir de bons résultats dans une école où il y a peu d’élèves en difficulté que dans une autre. Cette mesure va renforcer la ségrégation, on va vers un système à l’anglo-saxonne ». C’est en effet le modèle des « charter schools » (« écoles sous contrat ») qui est ici poussé, alors que les effets pervers en sont connus : face à la pression du résultat, les enseignants travaillent avant tout… la réussite aux tests. Un « bachotage » généralisé qui devient la mesure de toute chose et favorise le privé – qui, lui, choisit ses élèves. Seules les familles aisées, qui connaissent les règles du jeu et ont les moyens d’aider leurs enfants, pourront tirer profit d’un tel système. Au détriment de toutes les autres.
2. Personnels : marche ou crève
Pour les enseignants, les choses sont claires : « On va augmenter leur rémunération, mais avec de nouvelles missions », a exposé le président-candidat, agrémentant son exposé du dénigrement de ceux qui « ne font pas plus d’efforts » ou qui auraient « disparu » pendant le confinement… Parmi ces « nouvelles missions » : le remplacement obligatoire des absents (qui, faute de préparation, ne pourrait se traduire que par de la garderie) ou le suivi individualisé des élèves. « Travailler plus pour gagner plus, on a déjà entendu ça » ironise Sophie Vénétitay, qui rappelle que selon les propres chiffres du ministère de l’Éducation, « le temps de travail des enseignants est déjà de 42,5 heures par semaine ». « Le vrai problème c’est l’attractivité du métier, complète Guislaine David. Or ce n’est pas comme ça qu’on va attirer les jeunes, alors que les démissions explosent et que la baisse des candidats aux concours est telle que le ministère ne veut même plus donner les chiffres ». L’idée est à double détente : précariser le métier, et faire croire aux parents qu’on va résoudre le problème des remplacements. « D’après notre recensement, les élèves ont perdu 55 000 heures de cours depuis la rentrée » relève Nageate Belahcen. Mais pour la FCPE, ce que propose Macron n’est qu’un « pansement. Ce qu’il faut c’est une norme nationale qui fixe un nombre minimum de remplaçants sur un territoire ». Surtout, « on va créer des différences de statut entre enseignants, explique Guislaine David, on va généraliser petit à petit les contractuels au détriment des postes statutaires… Ce sera une école à deux vitesses ». Au milieu de tout cela, l’école inclusive n’est pas oubliée. Emmanuel Macron fait miroiter aux AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) des contrats de 35 heures par semaine, mais conditionnés à l’acceptation de tâches supplémentaires, notamment dans le périscolaire. « Les AESH ne veulent pas de ça ! » tonne Isabelle Vuillet, en dénonçant un « chantage malsain. Elles aiment ce qu’elles font, elles veulent un temps plein sur l’accompagnement. » Non pas devenir les bouche-trous officiels du système.
3. Voie professionnelle, le retour du livret ouvrier
Le lycée professionnel a porté en grande partie la démocratisation du baccalauréat, réussissant à donner une qualification à des jeunes qui auparavant n’y accédaient pas ou peu. Pourtant, derrière un habillage qui parle « d’excellence » et fait miroiter une rémunération pour les lycéens en alternance, il s’agit de changer « totalement la logique de formation, en s’inspirant de ce que nous avons réussi sur l’apprentissage », a expliqué Emmanuel Macron. Ainsi l’année de terminale deviendrait une année d’alternance en entreprise. « Plus de temps en entreprise, donc moins de cours et moins de profs » note Axel Benoist, co-secrétaire général du Snuep-FSU. Pour les élèves, moins d’enseignements généraux, donc des possibilités réduites de poursuite d’études et d’évolution professionnelle. Les profs, eux, iront faire cours dans les lycées généraux et technologiques, comme l’envisageait dès l’an dernier un projet de décret – alors qu’ils enseignent deux matières et passent un concours différent. Dans sa « Lettre aux Français » du 15 mars, Emmanuel Macron annonçait aussi « la fin de l’hégémonie des diplômes » à travers un « outil de gestion des compétences » : pour Axel Benoist, c’est un « retour au livret ouvrier, comme à la fin du XIXe siècle. Les jeunes amasseraient des compétences sur le tas, au fil des stages et des contrats. Une approche utilitariste, où on n’apprend pas un métier mais un poste, tout en étant déjà productif. » Une approche, dénonce-t-il, qui cherche avant tout à fournir aux entreprises de la main-d’œuvre pour leurs besoins à court terme. Isabelle Vuillet rappelle de son côté les risques et les faux-semblants d’une telle stratégie : « Dans l’apprentissage, les discriminations à l’égard des femmes et des personnes racisées sont monnaie courante. Surtout, on nous vend une meilleure insertion dans l’emploi, mais ce n’est vrai que pour ceux qui vont jusqu’au bout », alors qu’échec et abandon touchent jusqu’à 50 % des apprentis dans certaines branches.
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L’école a plus souffert de son ministre que du Covid
ActuCes deux années de crise sanitaire dans l’éducation montrent que l’investissement des professionnels a pu permettre de limiter les dégâts, malgré une politique qui s’employait à creuser les inégalités.
Olivier ChartrainCela avait plutôt mal commencé pour Jean-Michel Blanquer, qui jurait encore, le 12 mars 2020 au matin, que les écoles ne fermeraient pas : le soir même, Emmanuel Macron annonçait le confinement pour tous dès le 17 mars. Par la suite, le ministre a fait de « l’école ouverte » un mantra politique, dont la répétition jusqu’à l’écœurement, pendant deux ans, devait montrer combien sa parfaite gestion de la crise sanitaire permettrait aux élèves français de s’en sortir pour le mieux.
La « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné
La réalité a fait litière de ces fariboles, celui qui se prenait pour le roi paraissant vite nu aux yeux des enseignants, mais aussi des familles et des élèves. Président de l’IR-FSU (Institut de recherches de la Fédération syndicale unitaire) et ancien inspecteur, Paul Devin explique : « Jean-Michel Blanquer a inventé une volonté de fermer les écoles qui n’existait pas, pour faire croire que les maintenir ouvertes – mais sans leur donner les moyens de fonctionner efficacement et en sécurité – relevait de la volonté d’un ministre exceptionnel ! »
Du confinement total aux cours hybrides, la « continuité pédagogique » n’a jamais fonctionné – sinon grâce à la bonne volonté et à l’investissement des personnels, entre matériel désuet, réseaux sous-calibrés, logiciels inefficaces, difficultés d’accès pour les familles populaires…
Un feu continu de dénigrement des enseignants
Dès le départ, de la droite à la Rue de Grenelle, un feu continu de dénigrement des enseignants a tenté de faire porter à ceux-ci la responsabilité des difficultés. Un discours qui n’a pas eu la portée escomptée : principale fédération de parents d’élèves, la FCPE reconnaît ainsi que la période a pu, au contraire, rapprocher familles et enseignants, les premières constatant les efforts des seconds pour maintenir le lien avec leurs enfants et réalisant que faire la classe, même à la maison, c’est un métier.
Un constat nuancé par Laurent Frajerman, historien des politiques éducatives : « Beaucoup de parents ont compris que l’acte d’enseigner passe par l’oral, l’interaction. Mais la “continuité pédagogique” a aussi renforcé des attentes un peu consuméristes vis-à-vis de l’école qui peuvent, à l’avenir, constituer une source de problèmes. »
L’accroissement du décrochage
Reste l’essentiel : les difficultés des élèves eux-mêmes. Or, après deux années de crise, le constat n’a rien d’évident. Les études du ministère, se fondant par exemple sur les évaluations de septembre 2022, affirment que l’essentiel des retards scolaires dus à la crise a déjà été rattrapé. D’autres, comme celle menée au printemps 2021 pour le SNPDEN-Unsa (syndicat des personnels de direction), se montrent nettement plus alarmistes sur les retards pris dans les apprentissages, sur l’accroissement du décrochage…
Pour Stéphane Bonnéry, chercheur en sciences de l’éducation, « c’est lors des changements de cycle – entrée au collège, au lycée, à la fac – que les difficultés et les retards apparaissent. » Paul Devin nuance… et attaque : « On manque encore de recul et de données concernant les retards dans les apprentissages. L’impact de la crise tient plus à la politique du ministre, qui a fait avancer ses réformes à l’abri de la crise. »
« Retour de la conflictualité »
Réforme des baccalauréats, apprentissage de la lecture, place du numérique, management… le président de l’IR-FSU juge que « la période a couvert des transformations profondes de l’école qui seront à la base d’une accélération des inégalités. On le voit avec le gonflement d’une offre éducative commerciale, accessible aux seules familles qui en ont les moyens ». Laurent Frajerman redoute, lui, une école « à la brésilienne, avec des précaires ou des professionnels enseignant à l’occasion, avec des cours tout prêts sur des plateformes de type Uber ».
Tout en relevant un dernier enseignement de la période : « Avec la grande mobilisation du 13 janvier, on a vu le ministre obligé de composer à nouveau avec les syndicats. Ce retour de la conflictualité montre que les personnels ne se laisseront pas faire. »
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Pouvoir d'achat : serait-il efficace d'appliquer une TVA à 0% sur les produits de base ?
Wladimir Garcin-BersonPaul MarionLA VÉRIFICATION - Proposée par Marine Le Pen, cette mesure permettrait-elle vraiment de protéger le portefeuille des ménages ?
LA QUESTION. Face à l'inflation, les pouvoirs publics devraient-ils prendre des mesures d'une ampleur exceptionnelle ? Candidate à l'élection présidentielle, Marine Le Pen propose un ensemble de pistes visant à défendre le pouvoir d'achat des ménages. Parmi celles-ci, la députée avance la suppression de la TVA sur un panier d'une centaine de produits dits de première nécessité, afin d'en abaisser le prix.
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«À partir du moment où l'inflation est d'un point supérieure à la croissance, il faut prendre des mesures pour faire en sorte que le panier de courses soit accessible au plus grand nombre», s'est justifié le président du RN, mercredi. Jordan Bardella a cité en exemple le «riz, les pâtes, les produits d'hygiène». Mais cette mesure serait-elle applicable, d'un point de vue juridique ? Ne risque-t-elle pas d'être retoquée par le droit européen ? Et serait-elle réellement efficace pour protéger le pouvoir d'achat des Français ?
VÉRIFIONS. D'abord, revenons sur l'aspect juridique du sujet. Dans le contexte de retour de l'inflation, les ministres des finances de l'UE viennent d'assouplir, fin décembre, la directive sur la TVA pour les biens et services couvrant les besoins fondamentaux. «Cette nouvelle version de la directive permet bien de pratiquer un taux de TVA à 0% sur certaines catégories de biens et de services. Marine Le Pen n'a pas précisé tout son panier, mais les exemples de produits qui ont été donnés correspondent bien aux catégories éligibles à la TVA à 0%», observe le professeur de droit fiscal Alexandre Maitrot de la Motte. Également président de l'Université Paris-Est, l'expert conclut que «les règles européennes [entrées en vigueur le 5 avril, NDLR] permettent a priori» la diminution de TVA promise par la candidate du RN.
Contactée, l'équipe de campagne de Marine Le Pen confirme qu'elle prévoit de mettre en place cette mesure «immédiatement» après son élection, en raison de «l'urgence» de protéger le pouvoir d'achat. Mais il faudra en réalité attendre un peu : dans un premier temps, le Parlement devra transposer la nouvelle directive européenne dans le droit national. Puis, il faudra faire voter par le Parlement la loi de finance nécessaire à toute modification des impôts. «Un délai d'au moins plusieurs semaines est à prévoir. Une telle mesure ne peut pas être immédiate», prédit Alexandre Maitrot de la Motte. «Une loi nécessite des discussions, des navettes entre le Sénat et l'Assemblée. Cela peut prendre jusqu'à six mois», renchérit un professeur agrégé de droit public.
Autre difficulté technique, Marine Le Pen compte faire évoluer la liste des produits de première nécessité éligibles à la TVA à 0% tous les trimestres, en fonction des prévisions d'inflation de l'Insee. Ce qui nécessiterait des projets de loi de finance rectificatifs tous les trois mois et semble peu compatible avec l'objectif de flexibilité de la liste.
Un coût élevé, une efficacité à démontrer
Ceci posé, qu'en est-il maintenant de l'utilité de cette mesure ? Rappelons d'abord que si le panier de produits ciblés par Marine Le Pen n'est pas encore défini, ceux cités par la candidate et son entourage - riz, pâtes, serviettes hygiéniques, couches, huile, poivre et sel... - bénéficient déjà, en majorité, d'une TVA à taux réduit. C'est par exemple le cas des produits alimentaires destinés à l'alimentation humaine, comme les œufs, crustacés, légumes, fruits, viandes ou le pain, qui ont une TVA à 5,5%, de même que les boissons sans alcool, l'eau, les préservatifs et protections hygiéniques féminines.
Les économistes interrogés ont un avis mitigé sur cette piste de Marine Le Pen. D'abord, elle implique de baisser la fiscalité sur des produits : politiquement, il sera ensuite difficile de la faire remonter, raison pour laquelle Bercy a toujours refusé de toucher aux taxes sur les carburants, même lorsque les prix ont dépassé la barre des deux euros, préférant des mesures ponctuelles comme l'indemnité inflation. «Une fois la baisse de TVA décidée, il est très compliqué politiquement de revenir en arrière», confirme le spécialiste des finances publiques François Ecalle. Quel gouvernement risquerait d'assumer une hausse des prix, fut-elle de quelques centimes seulement ?
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Ensuite, la TVA est une taxe payée par tous les Français : la baisser bénéficiera donc autant aux ménages les plus fortunés qu'aux plus fragiles. «Une diminution de la TVA sur les produits de base profite au pouvoir d'achat de tous les Français, y compris ceux qui n'en ont pas besoin, analyse l'ancien magistrat à la Cour des comptes. Les riches achètent aussi du pain, du sucre… Cette mesure ne peut toucher spécifiquement les plus précaires, contrairement à des primes sous conditions de ressources comme la prime inflation».
Le précédent décevant de la restauration
La TVA est aussi la plus importante rentrée fiscale de l'État, pesant 31% des recettes en 2020, selon le ministère de l'Économie : y toucher revient donc à priver le portefeuille public de précieuses ressources - 3,5 à 4 milliards d'euros, selon l'équipe de Marine Le Pen, 3,8 milliards d'euros selon l'estimation du Alterès.
L'effet final pour le consommateur pourrait aussi être limité. Dirigé par l'économiste Nicolas Bouzou, ce cabinet est revenu dans une note sur la proposition de Marine Le Pen, en concluant que «peu de gains de pouvoir d'achat» sont à attendre de cette mesure, qui «ne semble pas être la solution idéale». Si l'on supprimait la TVA sur le pain, les produits à base de céréales, le lait, le fromage, les œufs, les huiles, les graisses, les fruits et les légumes, les ménages n'en tireraient qu'un gain théorique de «133 euros» par an, a calculé Alterès. En pratique, le gain réel serait dix fois moins important, une partie de la baisse du prix étant captée par les acteurs de la chaîne, qui en profitent pour augmenter leurs marges : in fine, les consommateurs ne ressentiraient donc que 10% de la baisse, représentant un gain de pouvoir d'achat pour les ménages de 13 euros par an, «soit 0,03% par ménage».
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L'expérience le montre : baisser la TVA de 5,5% n'implique pas forcément que le gain sera ressenti tel quel par l'acheteur. Souhaitée par Jacques Chirac et mise en œuvre par Nicolas Sarkozy après de longues négociations avec l'UE, le passage de la TVA dans la restauration de 19,6% à 5,5%, en juillet 2009, n'a pas été ressenti autant qu'espéré sur les factures. «Trente mois après la baisse de la TVA, les prix ont seulement diminué de 1,9 % [...]. La réforme a surtout bénéficié aux propriétaires des restaurants, qui ont empoché environ 56% de la baisse de la taxe», notaient deux économistes de l'IPP dans un document, en 2018.
De même, en 2015, un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires concluait que la TVA n'est pas un instrument de redistribution adapté. Et, dans une étude de 2015, l'Insee soulignait qu'une «baisse de la TVA ne s'accompagne pas a priori d'une transmission automatique et équivalente sur le prix à la consommation. Cette baisse de la TVA peut s'apparenter à une rente, qui sera répercutée ou non aux consommateurs en fonction, en particulier, des élasticités-prix de l'offre et de la demande, mais aussi de la nature et de l'intensité de la concurrence sur le marché», indiquaient les auteurs.
«Les produits alimentaires ont déjà une TVA à 5,5% et on a rarement une répercussion intégrale de la baisse de la TVA sur le prix final. L'impact serait donc limité», résume Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. Un avis partagé par François Ecalle : «En cas de baisse de la TVA, il y a toujours une partie de la baisse qui n'est pas rendue directement aux consommateurs et qui est captée pour les entreprises pour augmenter leurs marges», observe-t-il.
« Les produits alimentaires ont déjà une TVA à 5,5% et on a rarement une répercussion intégrale de la baisse de la TVA sur le prix final. L'impact serait donc limité »
L'équipe de Marine Le Pen assure avoir anticipé cette éventualité. «Un ministère de lutte contre les fraudes sera chargé de vérifier si les commerçants répercutent bien la baisse de la TVA sur les prix à leurs clients finaux. Les entreprises qui ne le font pas seront punies par une amende», menace Jean-Philippe Tanguy, qui coordonne la campagne de la candidate. Pourtant, «à l'exception de quelques catégories de produits qui n'incluent pas les aliments, les prix sont libres en France en l'état du droit. On ne peut pas sanctionner une entreprise qui ne répercute pas une baisse de taxes», oppose Alexandre Maitrot de la Motte. Le marché reste libre.
En résumé, le panier à 0% de TVA de Marine Le Pen est compatible avec le droit européen mais sa mise en place ne serait pas «immédiate» comme elle le promet et devrait prendre au minimum plusieurs semaines après son éventuelle élection. Son efficacité pour protéger le pouvoir d'achat est contestée : rien ne dit que la baisse sera répercutée sur le prix et ressentie aussi fortement par le consommateur final. Il s'agit aussi d'une mesure non ciblée, qui bénéficiera autant aux riches qu'aux plus fragiles, et qui s'avère coûteuse pour des effets somme toute mitigés, selon nos experts.
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Rencontre virtuelle avec les compagnons de fortune de Notre-Dame de Paris
Actu3 ans après l'incendie de la cathédrale, « Éternelle Notre-Dame » propose un voyage en réalité virtuelle à travers son histoire qui rend hommage au travail des compagnons, ces ouvriers artisans qui ont érigé la transmission des savoirs et la solidarité en valeurs cardinales. Visite guidée.
Lea DesportesTout juste équipé d’un casque branché à un sac à dos, nous voilà téléporté au Moyen Âge, dans une étroite ruelle de l’île de la Cité. Le parvis est couvert de maisons. Il pleut, il faut veiller à ne pas glisser sur les pavés boueux. Images, sons, il ne manque que les odeurs. Sans doute un bien : nos délicates narines auraient du mal à supporter les effluves d’une cité médiévale.
Quatre-vingts métiers sur le chantier
Au détour de la rue Neuve-Notre-Dame se montre l’immense édifice dont la construction, commencée il y a soixante-dix ans, n’est pas achevée. Dans les pas et avec les explications du guide, un artisan compagnon, le tour se poursuit à la rencontre des tailleurs de pierre et des charpentiers avant de monter sur l’échafaudage observer les ouvriers posant les vitraux de la rosace nord.
Quatre-vingts métiers s’affairent sur le chantier qui durera jusqu’au milieu du XIVe siècle. Si tout au long de la déambulation apparaissent de grandes figures et d’illustres visiteurs du lieu, ces artisans sont les véritables héros du show. Parmi eux, de très nombreux compagnons.
C’est précisément au temps des cathédrales qu’apparaissent les premières sociétés compagnonniques. Au mépris des lois des corporations médiévales qui interdisent aux ouvriers de quitter leur maître sans son accord et qui rendent la progression sociale extrêmement difficile, des hommes partent sur les routes de France. Ils se déplacent de chantier en chantier pour apprendre les uns des autres. Cette itinérance est à l’origine du principe du tour de France, qui perdure aujourd’hui.
Quand la Ville de Paris envisage de la démolir
À partir du début du XVIIIe siècle, le compagnonnage devient une organisation ouvrière puissante. Il organise des grèves, édicte des « interdictions de boutiques » contre les maîtres récalcitrants et peut aller jusqu’à priver une ville entière de toute possibilité d’embauche. Il faut attendre la Révolution française et le décret d’Allarde en avril 1791 pour que le système des corporations soit supprimé.
C’est d’ailleurs pendant la période révolutionnaire que Notre-Dame connaît de nombreuses détériorations. Dans les années 1830, le monument se trouve dans un tel état de délabrement que la Ville de Paris envisage de le démolir. Il faudra la plume d’un Victor Hugo pour sensibiliser l’opinion au « produit prodigieux de la cotisation de toutes les forces d’une époque, où sur chaque pierre on voit saillir en cent façons la fantaisie de l’ouvrier disciplinée par le génie de l’artiste » (1).
Sa restauration est confiée à Viollet-le-Duc et le « gâcheur », le chef de chantier, est un compagnon. Casque sur la tête, le visiteur croise l’architecte dans les combles, au milieu de la « forêt », cette charpente millénaire que l’incendie du 15 avril 2019 a détruite. Trois jeunes itinérants, c’est-à-dire des aspirants compagnons, l’ont reproduite quasiment à l’identique à l’échelle 1/20. On peut admirer la maquette en chêne, leur « chef-d’œuvre de réception », à l’entrée de l’animation.
Apprendre au contact des autres
Pour en savoir plus sur le compagnonnage, son histoire, ses traditions et son jargon, direction Saint-Germain-des-Prés et le musée-librairie qui lui est dédié. Gratuit, il n’est ouvert que deux ou trois après-midi par semaine grâce à des compagnons bénévoles.
Ce mardi, c’est Vincent Mouchez, connu chez ses pairs comme « Landais le Bel Accord » pour son caractère affable et son accent chantant, qui accueille. Avant de devenir un lieu de mémoire en 1986, l’endroit servait d’école aux compagnons charpentiers du Devoir de liberté. Elle sera notamment fréquentée par Lucien Térion, militant communiste et résistant mort en déportation, à qui une plaque rend hommage sur la façade.
Ici, pas de réalité virtuelle mais une petite salle où sont exposés quelques outils, des photos. On y vend aussi des livres qui prennent un peu la poussière. Dans la culture compagnonnique, l’immersion prend un tout autre sens. Elle fait référence à l’apprentissage que chacun réalise au contact des autres et en premier lieu des plus expérimentés. Jonathan Proudowsky, économiste reconverti en charpentier, confie n’avoir jamais autant utilisé son cerveau que depuis qu’il exerce une activité « manuelle ».
Compagnon, Jonathan continue à se former et il se tourne aujourd’hui vers l’écoconception pour intégrer la problématique environnementale dans son travail. Savoirs anciens ou nouvelles technologies, peu importe, pourvu que les connaissances se partagent et se transmettent.
(1) Victor Hugo, « Notre-Dame de Paris », 1831.
Visiter la cathédrale et découvrir ses bâtisseurs
- Visite 1 : « Éternelle Notre-Dame », à l’Espace Grande Arche-la Défense, 1, parvis de la Défense, 92400 Puteaux. L’expérience sera proposée à partir de l’automne 2022 sur le parvis de la cathédrale. Le billet pour le voyage dans le temps de 45 minutes est coûteux (31 euros pour un tarif plein, 21 euros pour un tarif réduit) mais 30 % du prix servira à la reconstruction du bâtiment et il faut bien reconnaître que le visiteur en a pour son argent.
- Visite 2 : Musée-librairie du compagnonnage de Paris, 10, rue Mabillon, 75006 Paris. Ouvert les mardis et vendredis de 14 heures à 18 heures et parfois les mercredis après-midi. N’hésitez pas à appeler avant votre venue (01 43 26 25 03).
Découvertenotre-dame-de-paris L'Humanité
Aider les plus petits à passer l’étape du déménagement
ActuUn changement d’habitat représente un vrai chamboulement dans la vie des enfants. Eux qui redoutent avant tout l’instabilité se retrouvent soudainement face à l’inconnu. Quelques pistes pour les accompagner pendant cette période difficile.
Noé BlouinChanger de vie alors que l’on commence juste à construire la sienne, voilà qui peut faire peur. Les causes peuvent être multiples (un divorce, l’arrivée d’un bébé, une envie d’ailleurs après le confinement, etc. ), mais le résultat est le même. Pour un jeune enfant, partir de sa maison signifie beaucoup de choses, à commencer par une perte de stabilité.
Au départ, il y a souvent le stress généré par les parents. Qu’importe le contexte, un déménagement est toujours une période délicate, même pour les adultes. À n’importe quel âge, l’enfant est affecté par son environnement et ressent chaque changement dans les habitudes du foyer.
Irritabilité et troubles du sommeil
Avant 2 ans, le petit peut déjà se rendre compte qu’un événement inhabituel survient dans sa famille et se montrer plus tendu, en multipliant les crises par exemple, ou en dormant moins bien. Pour les enfants un peu plus âgés, qui commencent à aller à l’école, les symptômes sont plus variés. Il est ainsi possible qu’ils régressent, se remettent à uriner au lit, deviennent irritables et, surtout, qu’ils rejettent en bloc ce nouvel habitat dont ils ont tant entendu parler. Et ce, malgré les avantages possibles : un jardin spacieux, une chambre pour eux, davantage de place pour ranger leurs jouets, etc. Mais, parfois, le petit s’en moque, car la dernière chose qu’il désire, c’est dire adieu à la maison qui l’a vu grandir. Et puis, s’imaginer dans un nouvel environnement alors que son cerveau a encore du mal à traiter les données conceptuelles demeure une tâche très compliquée. Pour un jeune enfant, chaque chose qu’il connaît est tacite pour tout le monde, et sa maison est donc sa maison, il lui est impossible de s’imaginer dans une autre.
Il faut ainsi éviter de trop impliquer les plus petits dans le processus. « C’est bien de lui dire que l’on fait les cartons, mais bien souvent les enfants sont extrêmement tristes, explique la psychologue Charlotte Argod. Un déménagement, cela représente beaucoup d’efforts pour un enfant, il ne faut pas non plus trop lui en demander. » Pas la peine non plus qu’il soit présent pour aider modestement à déplacer les étagères le jour J. Pour une question pratique, tout d’abord, mais aussi parce que l’un des instants les plus importants dans le petit deuil qu’il va traverser reste surtout le moment où il dira au revoir, avec toute la famille, à son ancien habitat.
Retrouver ses habitudes
Par la suite, il doit retrouver ses repères dans cette nouvelle maison. Inutile de tout changer d’un coup, c’est plus simple si le mobilier reste en grande partie le même, ne serait-ce que quelques mois, avant de faire place au neuf. Dormir pour la première fois seul, sans petit frère ou petite sœur, dans une chambre demande un certain temps d’adaptation (différent selon les enfants). Cela se passe donc mieux si l’enfant retrouve l’espace rassurant du lit douillet qu’il a toujours connu. Outre la décoration, c’est aussi la continuité dans les routines quotidiennes qui aide les plus jeunes à retrouver leur place. Le petit déjeuner avec les parents dans la cuisine, les jeux dans le salon après le goûter sont autant de petites briques qui viennent consolider les repères.
Si les pipis au lit et les crises persistent les mois suivant l’arrivée dans la nouvelle maison, il faut continuer, même si cela peut s’avérer usant, à expliquer à l’enfant que ce n’est pas grave et que ses troubles sont toujours dus au déménagement. Comme à chaque fois dans ce type de cas, patience et bienveillance sont de mise. Les choses rentreront dans l’ordre au fur et à mesure que l’enfant se construira des souvenirs et des bons moments dans ce nouvel environnement. Il est important que le lieu devienne celui où il reçoit ses nouveaux amis, où il fête ses anniversaires, etc. L’enfant finira par se dire qu’elle n’est pas si mal, après tout, cette nouvelle maison.
3 questions à…. « Il ne faut pas l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet »
Charlotte
Argod
, psychologue
Pourquoi est-il si difficile pour un enfant de changer de maison ?
Le déménagement est compliqué pour deux raisons : d’une part, parce que les parents sont stressés, donc moins disponibles pour l’enfant ; d’autre part, car l’enfant aime la stabilité. Lui dire que l’on change de maison l’inquiète car ce qu’il aime, c’est son habitat à lui. Lui expliquer que l’on déménage pour un espace plus grand ne l’intéresse pas, car son univers est restreint : il n’y voit pas les mêmes avantages que ses parents. En général, le petit ne veut pas changer d’environnement car il veut garder ses habitudes. Les symptômes que l’on perçoit de façon récurrente sont davantage de pleurs, de stress, un regain de pipi au lit, ou le mal de ventre.
Comment aider un jeune enfant à se préparer à un déménagement ?
Il faut mesurer ce que le déménagement engendre dans l’environnement de l’enfant. S’il y a un changement de crèche, d’école, de ville ou de quartier, etc. Il faut le prévenir au plut tôt. Il ne faut pas forcément l’impliquer, mais il doit entendre parler du projet. On ne peut pas lui demander d’être heureux de déménager, à quelques exceptions près. Même si la maison est plus belle, plus grande, avec un meilleur environnement, bien souvent il n’en veut pas. Pour une transition plus douce, on peut l’emmener dans le nouveau quartier, lui faire visiter la maison, sa nouvelle école ou sa nouvelle crèche. On peut aussi faire des photos avec lui dans son ancien environnement et préparer un petit album. Après le déménagement, l’enfant va connaître une petite période de deuil et il aura besoin de se souvenir, d’en reparler. C’est à ce moment-là qu’il faudra être à l’écoute de ses émotions. Les parents ont souvent tendance à dire : « D’accord, tu es triste, mais tu verras, c’est beaucoup mieux car tu auras ta chambre, etc. » Ce n’est pas la bonne solution. Il faut, au contraire, partager ce que l’on ressent, échanger avec l’enfant en lui faisant part de sa propre tristesse de quitter l’ancienne maison et de sa joie d’arriver dans une nouvelle demeure. En un mot, il faut parler de ses propres émotions, plutôt que de minimiser celles des enfants au prétexte de vouloir les rassurer.
Et après ?
L’enfant a besoin de stabilité, mais il a aussi besoin de continuité. La continuité, c’est de faire en sorte qu’il retrouve un minimum de repères. Ce n’est donc pas le moment de tout changer dans cette nouvelle maison. Il vaut mieux commencer par garder son vieux canapé et le changer quelques mois après, qu’il retrouve son lit, etc. Ce sont de petites choses mais il est important, par exemple, de conserver la même lessive. Les enfants sont très sensibles aux odeurs. Il faut que l’enfant se retrouve dans le même univers.
Familleenfants L'Humanité
Des bulbes chargés de jolies promesses
ActuLes bulbes à fleurs ont ceci d’extraordinaire qu’ils stockent des réserves pour refleurir chaque année. Voici venu le temps de planter ceux qui fleuriront l’été prochain.
Marcel GuedjDans la catégorie des plantes bulbeuses, on a coutume de rassembler non seulement les bulbes proprement dits (jacinthes, jonquilles, tulipes, freesias, crocus, etc.), mais aussi les tubercules (dahlias), les griffes (renoncules) et les rhizomes (agapanthes, iris, muguet). Et l’on distingue grosso modo celles qui fleurissent au printemps, parfois dès le mois de février, et celles qui fleurissent en été jusqu’en hiver. Les premières se plantent en automne, les secondes au printemps.
Où, quand et comment
On les plante au printemps, en jardinière ou en massif, seules ou en associant les genres, les tailles, les formes et la couleur des fleurs : la richesse et la variété des coloris permettent de créer tout l’été des compositions du plus bel effet.
Miser sur le mariage des dahlias (dont les dimensions varient de 20 cm à 2 m), qui offrent une vaste palette de tons, des arums, cannas, bégonias tubéreux, lys, anémones, renoncules, etc. Ils se plaisent au soleil, à l’exception des bégonias et des renoncules qui préfèrent la mi-ombre, et dans une terre de jardin ordinaire.
On leur évitera néanmoins les sols argileux, car trop compacts et qui par conséquent retiennent l’humidité, néfaste pour eux (risque de pourriture). À moins de corriger la structure du sol au moment de la plantation en apportant un peu de sable et de tourbe, ou un terreau adapté. En conteneur, prendre la précaution d’en percer le fond et de disposer une couche de petits cailloux pour assurer le drainage de l’eau d’arrosage.
Les bons gestes pour une bonne plantation
Ameublir le sol avec une binette.
Ouvrir un trou à une profondeur qui permettra de recouvrir le bulbe d’une hauteur de terre égale à deux fois son épaisseur environ.
Installer le bulbe dans le trou et étaler ses racines s’il y a lieu le mieux possible.
Disposer un tuteur si la plante doit prendre de la hauteur.
Recouvrir le bulbe de terre. Tasser légèrement avec la main et arroser.
Ajouter éventuellement un peu de terre là où l’arrosage aura créé des manques.
Conseils : sensibles au gel, les bulbes seront déterrés après la floraison et avant l’hiver pour être conservés sous abri sans arrosage (si possible dans du sable sec) jusqu’au printemps suivant où ils pourront être replantés. Séparer les petits bulbes accrochés à l’oignon principal ou diviser le tubercule avec un couteau. Replantés, ces fragments grandiront pour donner de nouvelles fleurs.
Jardinage L'Humanité
Effet placebo, ou le pouvoir magique du cerveau
ActuComme un baiser calme les bobos après une chute de vélo ou une promesse de guérison améliore l’état général, le placebo peut agir efficacement sur la douleur physique et les maux psychologiques, et ce malgré l’absence de tout produit thérapeutique ! Un phénomène remarquable, et pourtant bien réel. Explications.
Théo Gobbi«Placebo : préparation ne contenant aucune substance active, mais dont la prise a un effet bénéfique sur le patient qui la croit agissante. » La définition du Dictionnaire de l’Académie française, dans lequel ce mot est entré au XXe siècle, pourrait se résumer à « quand l’esprit trompe le corps ». Médicalement parlant, c’est le théologien Robert Burton qui, en 1628, nomme ainsi la pratique consistant à soigner un patient uniquement en lui donnant l’impression de l’être par le biais d’un traitement. En résumé, il s’agit d’effectuer une action visant à faire croire au cerveau qu’elle va être bénéfique, en faisant, par exemple, passer un cachet, une injection, un liquide ou encore une chirurgie totalement neutres pour de véritables soins. Une grande quantité de neurotransmetteurs, tels que la dopamine et l’endorphine, seront alors libérés par le cerveau, qui réagit ainsi de manière à tromper la douleur, convaincu d’avoir reçu les moyens de lutter.
Si le placebo fonctionne et connaît même des résultats extrêmement positifs, c’est en partie grâce au « conditionnement répondant » dont nous faisons l’objet, et ce dans tous les aspects du quotidien.
Une question de contexte
Il s’apparente au réflexe de Pavlov, expérimenté originellement sur un chien. Lorsqu’on apporte de la nourriture à l’animal, ce dernier salive systématiquement. Pour réaliser son expérience, Ivan Pavlov fait sonner une cloche avant chaque repas, jusqu’au jour où le simple tintement a suffi à faire saliver le chien, sans repas à la clé. Chez l’homme, on constatera des réflexes similaires. Pour des maux bénins, le simple fait de se rendre chez le médecin pour une consultation et recevoir une ordonnance ou une prescription de traitement permet, parfois, d’aller déjà mieux.
Plus concrètement, en cas de maux de tête, avaler une gélule de sucre en pensant qu’il s’agit de paracétamol aura, chez certains, un effet équivalent que la prise réelle du médicament. Cela induit d’avoir précédemment eu recours au traitement que vous croyez prendre de nouveau. Cependant, certains placebos peuvent aussi avoir un effet sans qu’il n’y ait jamais eu utilisation d’un principe actif auparavant. Dans ce cas, les résultats positifs seraient à mettre sur le compte des attentes positives du patient quant à sa guérison. Pour que la méthode fonctionne, il n’est d’ailleurs pas obligatoire de cacher au patient qu’il s’agit en réalité d’un placebo.
Si le placebo a tout pour convaincre, il possède un pendant négatif, l’effet nocebo. Du latin « je nuirai », le nocebo intervient lorsque le médicament ou placebo prescrit au et pris par le patient a des effets secondaires connus de ce dernier, tels que des maux de tête, des nausées ou une somnolence. Cela pourra avoir pour conséquence de créer des troubles, alors même que, comme pour le placebo, le traitement ne possède aucun principe actif capable de déclencher des effets thérapeutiques, et encore moins secondaires.
Santé L'Humanité
La Grand’Combe, une mine de souvenirs dans l’écrin cévenol
ActuDans le nord du Gard, l’herbe a repoussé sur les puits et terrils de La Grand’Combe. Mais le site a conservé les traces de son passé minier. Le terrain privilégié d’une escapade nature à la découverte du patrimoine légué par les « gueules noires ».
Lea DesportesQui se souvient que les Cévennes étaient un pays minier ? Les charbonnages de la région comptent pourtant parmi les plus anciens de France : les premiers textes évoquant une exploitation minière remontent au XIIIe siècle. Au XIXe, l’industrie prend son essor avec la conquête des basses vallées. La création d’une ligne de chemin de fer qui relie Saint-Germain-des-Fossés, dans l’Allier, à Nîmes et donc au Rhône permet de désenclaver les gisements du bassin houiller d’Alès, dont celui de La Grand’Combe, à une quinzaine de kilomètres plus au nord. Ici, pas de coron, mais une ville-champignon. Sa devise : Mans negros, pan blan, « Mains noires, pain blanc ». L’ouvrier est pris en charge de la naissance à la mort. En témoigne l’imposante église Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception. L’alliance du patronat et de l’autel, et plus généralement le modèle paternaliste, prennent fin avec la Première Guerre mondiale. Le bassin devient une terre socialiste, puis communiste. Si l’édifice néogothique domine toujours de sa hauteur la mairie construite à ses côtés, la place centrale de la cité, sur laquelle s’élèvent les deux bâtiments, porte le nom de Jean-Jaurès.
Les puits ferment dans les années 1960 et 1970
À la sortie du second conflit mondial, la nationalisation regroupe l’ensemble des compagnies privées. Lors de la grande grève des mineurs de 1948, les gueules noires occupent le puits Ricard, le plus profond des Cévennes jusqu’à la mise en service de Destival (822 mètres) en 1950. Les affrontements avec les CRS sont violents et les grévistes délogés par des blindés. Les travailleurs sont embauchés en nombre et participent à l’effort national pour relancer une économie exsangue. L’activité se modernise et un record de production est atteint à la fin des années 1950. L’euphorie fait long feu. En 1963, autre temps fort de la lutte, la grève permet d’obtenir des avancées, mais elle n’empêche pas les puits de fermer les uns après les autres dans les années 1960 et 1970. Après quarante-trois ans de fonctionnement, l’activité dans le puits Ricard s’éteint en 1978. Il est classé monument historique trente ans plus tard.
Un patrimoine industriel et ouvrier
Si La Grand’Combe a tourné la page du charbon depuis longtemps, elle a su conserver et mettre en valeur ce patrimoine industriel et ouvrier. La Maison du mineur raconte les conditions de travail difficiles et dangereuses dans le fond. La visite (guidée sur demande) commence dans l’ancien bâtiment des douches, qui date de 1935. Jusqu’à 350 mineurs s’y lavaient, en file indienne pour pouvoir frotter le dos du voisin. Dans la « salle des pendus » dansent au plafond les paniers, casiers volants attribués à chaque ouvrier pour y ranger ses vêtements. La vaste salle présente des photos et des outils d’époque, grisoumètres, lampes, casques ou encore pioches. Le tour se poursuit à l’extérieur. Le chevalement du puits Ricard, spectaculaire enchevêtrement de poutres en métal et en béton, descendait les mineurs à 801 mètres sous terre et le minerai à la vitesse de 13 mètres par seconde. La salle des machines abrite le tambour sur lequel s’enroulaient les câbles de l’engin d’extraction, unique en Europe.
Des ateliers proposés aux enfants
Il faut souligner les efforts du lieu pour accueillir les familles. Des ateliers sont proposés aux enfants sur réservation et un jeu de pistes gratuit leur permet de repartir avec un petit cadeau. Des masques de réalité virtuelle offrent une excursion à 360 degrés pour découvrir la vue du haut du chevalement ou encore les galeries. Les images de ces dernières proviennent de la mine témoin d’Alès, qu’il est d’ailleurs possible de visiter pour un aperçu du fond.
Un bol d’air à travers les nombreux chemins de randonnée
Après cette plongée dans les entrailles de la terre, quoi de mieux qu’un bol d’air ? Entourée par une nature préservée et le parc national des Cévennes, La Grand’Combe est parcourue de très nombreux chemins de randonnée. Pour les plus pressés ou les moins sportifs, à 200 mètres de la Maison du mineur, le sentier du Puech, une boucle de 7 kilomètres, ne présente aucune difficulté. Au milieu de la bruyère et des pins maritimes, la piste empierrée traverse l’ancien plan incliné de la mine qui servait à transporter les poussières de charbon, qui étaient ensuite agglomérées en boulets et briquettes dans les usines de la ville. On passe devant la maison où logeait l’accrocheur de wagonnets, un des nombreux métiers du charbon. Dans le Sud aussi, dans les esprits comme dans les paysages, le passé minier n’est pas près de s’effacer.
Balade aux portes du parc naturel des Cévennes
- Le circuit du sentier du Puech permet de découvrir quelques vestiges de l’histoire minière de la ville. Point de départ, le parking de santé de l’Arboux.
- À voir aussi, l’église néogothique Notre-Dame-de-l’Immaculée-Conception, construite par la Compagnie des mines et inaugurée en 1864.
- N’hésitez pas à faire une pointe jusqu’à la Maison du mineur où restent le chevalement du puits Ricard, fermé en 1978, et le tambour de la machine d’extraction, tous les deux classés monuments historiques. La visite guidée dure 1 h 30. Vallée Ricard, rue Victor-Fumat, 30110 La Grand’Combe.
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Allier : le corps d'un homme décapité retrouvé il y a 27 ans exhumé pour être de nouveau examiné
En 1995, le corps sans tête de Christophe Doire avait été retrouvé dans un fossé par des chasseurs. Sa tête n'a pas été retrouvée et l'affaire n'a jamais été élucidée.
Le corps d'un homme qui avait été retrouvé décapité en 1995 à Busset (Allier) a été exhumé vendredi matin dans le cadre d'une nouvelle information judiciaire, a indiqué le parquet de Cusset dans un communiqué.
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«Le corps de cet homme, dont la tête n'a jamais été retrouvée, a été exhumé ce (vendredi) matin au Vernet», près de Vichy, pour procéder à de nouvelles constatations «médico-légales car les techniques évoluent», a précisé le procureur de Cusset, Eric Neveu.
Une nouvelle information judiciaire pour «homicide volontaire» a été ouverte à la suite d'investigations menées depuis mai 2020 dans cette affaire jamais élucidée, a ajouté le magistrat. «Aucune piste n'est écartée», selon lui.
«Un regard neuf»
Les deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Cusset ont été saisis et ont fait procéder à l'exhumation. Le 25 décembre 1995, le corps sans tête de Christophe Doire, un employé d'usine de 28 ans, avait été retrouvé dans un fossé par des chasseurs.
L'homme, qui avait pu être identifié grâce à ses papiers et ses vêtements, avait disparu le 16 décembre précédent, après une soirée passée chez son frère. Il était reparti peu avant minuit en annonçant son intention d'aller à la chasse le lendemain. Sa voiture avait été retrouvée le 18 décembre à Cusset mais personne ne l'avait revu.
Une première information judiciaire, ouverte à l'époque, avait abouti à un non-lieu en 2000. Une deuxième information judiciaire ouverte en 2002 avait également débouché sur un non-lieu en 2007, selon le procureur.
«Je considère qu'il n'y a aucune affaire non prescrite sur laquelle on ne peut pas apporter un regard neuf. Il faut se donner une chance d'investiguer», a souligné le magistrat.
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Nièvre : enceinte de cinq mois, une jeune femme meurt électrocutée dans son bain
C'est le conjoint de la victime, qui se trouvait au moment des faits au bureau de vote de sa commune, qui a fait la macabre découverte à son retour au domicile dimanche soir.
«J'ai un sac de voyage prêt pour aller le chercher si on le retrouve» : les proches de Dupont de Ligonnès, entre espérance et volonté d'oublier
RÉCIT - Dix ans après le drame familial, certains proches de Xavier Dupont de Ligonnès assurent vouloir tourner la page, quand d'autres n'espèrent qu'une chose : qu'il revienne.
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Aux côtés du cadavre se trouvait un homme que les policiers pensaient décédé lui aussi... Mais qui s'est révélé contre toute attente bien vivant.
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Week-end de Pâques : un vendredi classé rouge sur la route dans le sens des départs par Bison Futé
Samedi est également classé rouge dans le Grand Ouest et le Nord dans le sens des départs. Lundi sera orange dans celui des retours.
Attention, week-end «difficile» sur les routes à prévoir. Pour ce week-end de Pâques, Bison Futé a classé ce vendredi 15 avril rouge dans le sens des départs. Samedi, le trafic est classé orange au niveau national mais rouge dans le Grand Ouest et le Nord. Des bouchons sont enfin attendus lundi dans le sens des retours, puisqu'il est classé orange sur tout l'Hexagone.
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Dans le détail, c'est ce vendredi que les difficultés s'annoncent les plus importantes, les départs de ce long week-end venant s'ajouter à la circulation habituelle d'un vendredi, déjà très difficile en milieu urbain et périurbain. «De nombreux bouchons sont attendus pour quitter les grandes métropoles», a en effet mis en garde Bison Futé, qui prévoyait une circulation «très difficile sur les autoroutes A7 et A9 en direction du sud et sur l'A13 vers la Normandie». En Île-de-France, il fallait s'attendre à un trafic très dense «dès la fin de matinée sur les autoroutes A6b et les rocades (BP et A86) qui rejoignent les autoroutes A6 et A10», et ce «jusqu'en milieu de soirée». En fin d'après-midi, on comptabilisait plus de 370 kilomètres d'embouteillages dans le département francilien, selon le site Sytadin. La circulation devrait rester très dense jusqu'en milieu de soirée.
Samedi, des départs en matinée jusqu'à la fin d'après-midi
Samedi, «les départs se feront principalement dans la matinée et jusqu'à la fin de l'après-midi», indique Bison Futé. Les bouchons seront concentrés sur les grands axes vers la Normandie et la Bretagne (A13, A11, N12, N157) et vers la Méditerranée (A7, A8, A9, A61). Du côté de l'Ile-de-France, les automobilistes devront prendre leur mal en patience dès le début de la matinée, «en direction des barrières de péage des autoroutes A10 et A6». L'autoroute A13, qui relie Paris à Caen passant par Rouen, s'annonce chargée dès le milieu de la matinée.
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Dimanche est classé vert dans le sens des départs comme des retours. Et en ce lundi férié, des ralentissements apparaîtront dans le sens des retours à la fin de la matinée, «près des zones côtières», et «se rapprocheront petit à petit des grandes métropoles», précise Bison Futé. Fin des difficultés à prévoir vers 20h aux abords des métropoles en région. En Ile-de-France, celles-ci dureront «tout au long de l'après-midi jusque tard dans la soirée sur les autoroutes A10, A6 et A13».
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Une réforme est-elle inévitable pour équilibrer le système des retraites ?
LA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron affirme qu'il faut relever l'âge de départ à 65 ans pour combler le déficit des retraites, alors que Marine Le Pen affirme qu'il «n'y a pas de sujet» de financement du système. Alors, qui a raison ?
La France est-elle le pays de l'OCDE où le «départ effectif à la retraite est le plus bas» ?
LA VÉRIFICATION - «La réalité, c'est qu'aujourd'hui, en moyenne en France, on ne s'arrête pas de travailler à 62 ans», a assuré Emmanuel Macron la semaine dernière. À raison ?
Réforme des retraites : Emmanuel Macron «prêt à discuter» et ouvert à un référendum
Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
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Revivez le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitDeux jours après le premier tour, un bilan des rapports de force électoraux a été tiré dans ce rendez-vous, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour le quatorzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frank Tapiro, publicitaire, expert en communication politique. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, de Sophie de Ravinel, grand reporter au service politique du Figaro, et de Charles Sapin, journaliste au service politique du Figaro.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?», «Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?» et «Existe-t-il encore un front républicain ?».
Qu'est-ce que le premier tour dit de l'état de la France ?
Au terme du premier tour, la situation politique du pays s'est un peu éclaircie. Si l'abstention a atteint 26,31% dimanche, elle n'a pas battu le record que tout le monde craignait. De ce scrutin, en sont ressortis trois grandes tendances, trois ensembles politiques : celui d'Emmanuel Macron largement en tête, celui de Marine Le Pen en deuxième position, puis celui de Jean-Luc Mélenchon qui a réussi une forte poussée dans les derniers jours de campagne. Trois prétendants qui se partagent presque 70% des suffrages, et qui ont bénéficié du «vote utile» à plein régime.
Sur quoi va se jouer le second tour de cette présidentielle ?
Ils ne sont plus que deux pour la dernière étape de cette présidentielle : Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Qu'est-ce qui fera la différence In fine ? Si le président-candidat garde une courte avance sur son adversaire nationaliste, l'écart n'est plus aussi grand qu'il y a quelques semaines. Retraites, Europe, démocratie... Les deux finalistes se rendent coup pour coup pour tenter de convaincre les Français que leur projet est le meilleur pour la France.
Existe-t-il encore un front républicain ?
Dans l'optique de ce nouveau match Macron-Le Pen, parler de front républicain a-t-il encore une pertinence ? Alors que gauche et droite se fracturent sur le soutien au président sortant face à la «menace» nationaliste, Emmanuel Macron tente également d'agiter le risque d'une victoire de sa concurrente pour mieux rassembler autour de lui ses opposants politiques et jouer à fond le rempart contre le RN.
» Voir l'émission du mardi 12 avril :
Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr
«Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui» : en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
Résultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéoPrésidentielle 2022 : Jean Lassalle annonce faire un don au PS, LR et EELV en difficultés financières
«On a souvent besoin d'un plus petit que soi», a déclaré le candidat de Résistons !.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
El País (ESP)
Un paseo por Tbilisi
Georgia, el país que mejor entiende a Ucrania porque sufrió lo mismo, es uno de los destinos turísticos emergentes del Caúcaso. Una visita a su capital lo confirma
La pequeña república de Georgia, situada al sur del Cáucaso —ese lugar estratégico del globo donde nunca sabes si termina Europa o empieza Asia—, con una extensión algo menor que Castilla-La Mancha y de religión mayoritaria cristiana ortodoxa, se sintió históricamente más afín y cercana a Europa que a Asia. Pero desde que en 2008 los tanques de Putin entraran en su territorio para ayudar a las regiones secesionistas de Osetia del Sur y Abjasia a independizarse, ese sentimiento paneuropeo se ha convertido en una obsesión nacional.
Un buen ejemplo es la céntrica plaza de Europa, en Tbilisi, que está rodeada por altos mástiles en los que ondean banderas de Georgia y de la Unión Europea. El país no pertenece a la UE (aunque sí al Consejo de Europa), sin embargo, cuando deambulas por sus calles, no solo por esta popular plaza, es tal la profusión de banderas azules con 12 estrellas amarillas (estos días, también, de muchas banderas ucranianas) que pensarías que has llegado a la sede de alguna de las instituciones de la UE y no un a un país ajeno, tales son las muestras de amor al proyecto europeísta.
Pero no es solo por las banderas. Cuando paseas por sus calles crees sin lugar a dudas que estás en Occidente. Las terrazas llenas de gente joven de la calle Shardeni, los puentes de diseño futuristas sobre el río Mtkvari firmados por un arquitecto italiano, las tiendas de moda de la avenida Rustaveli o el estilo de vida de los georgianos capitalinos no difieren en nada de los de cualquier ciudad europea.
La visita a Tbilisi suele empezar por la colina de la iglesia Metekhi, donde una colosal estatua de Vakhtang Gorgasali I recuerda al rey que fundó la ciudad en este mismo lugar en el siglo V. La destrozaron los mongoles en 1235 y fue reconstruida poco después; un episodio que se repite en casi todos los monumentos de un país tan estratégicamente situado que por él han pasado (y destruido) todos los imperios de la zona. Por dentro, la iglesia infunde respeto porque conserva el aspecto original del siglo XIII. Aunque me gustan más otros dos templos de la ciudad: el de Sioni y sus maravillosos frescos, antigua catedral de Tbilisi, destruida y reconstruida dicen que en 40 ocasiones y sede del Patriarca de la iglesia georgiana; y, sobre todo, la cercana basílica de Anchiskhati, esta sí original del siglo VI en cuyo interior de piedra desnuda resulta sobrecogedor escuchar los cánticos de los sacerdotes durante la liturgia.
Desde Metekhi conviene tomar el teleférico que sale de la plaza de Europa, la de las banderas, para subir a la colina del castillo, desde donde hay una vista soberbia de la ciudad vieja y la nueva. En la colina quedan apenas unos muros deslavazados de lo que fue una gran fortaleza cuyas murallas rodeaban todo el valle. Más que esos restos, lo que llama la atención en la cima es una gran escultura metálica, Kartlis Deda (la Madre Georgia), con una espada en su mano derecha y un cuenco de vino en la izquierda, simbolizando esa idea tan del gusto soviético de que la mujer georgiana podía ser a la vez acogedora y justiciera.
Luego se baja caminando por unas pasarelas que atraviesan el viejo barrio de Tiflis, con sus casas elegantes y decimonónicas con veranda de madera, sus mezquitas, sinagogas e iglesias ortodoxas y católicas (la ciudad se sigue vanagloriando de su tolerancia religiosa) para terminar en Abanotubani, el barrio de los baños.
Esta es para mí la zona más bonita de la ciudad. Y donde más puedes sentir que estás en Asia y no en Europa, por las cúpulas de los baños termales, tres de ellos aún de época otomana, y por la falsa fachada de mayólicas de uno de ellos, que recuerda en pequeño a las de las madrasas y mezquitas de Samarcanda o Bukhara. Dicen las leyendas que esta abundancia de aguas termales fue la que motivó al rey a mover la capital desde la antigua Mtskheta a este lugar, y no solo porque las colinas de Tbilisi ofrecieran mejor defensa que las llanuras cercanas al río Mtkvari en Mtskheta.
Terminaría el paseo donde empezó, al pie de la colina Metekhi y a la hora azul del atardecer. En ese efímero momento en que se mezclan las luces de la ciudad con las del ocaso, el centro histórico de la capital georgiana se vuelve más fotogénico aún. Y luego remataría un día intenso cenando en alguna de las terrazas panorámicas de hoteles céntricos, como el Veranda Tiflis o el Kopala, con una buena botella de vino georgiano y una ración de khinkali o de khachapuri, los dos platos nacionales. Mejor, imposible.
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Cancer de la prostate : les signes qui doivent alerter
Cécile ThibertNOS CONSEILS SANTÉ - Plus cette maladie est prise en charge précocement, meilleur est son pronostic. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes.
C'est un attribut masculin situé juste en dessous de la vessie, qui ne fait généralement pas parler de lui jusqu'à l'aube de la soixantaine. Ensuite, il se rattrape. Tout le monde connaît de près ou de loin un homme qui, arrivé à l'âge de la retraite, s'est fait diagnostiquer un cancer de la prostate. Pas de surprise ici : il s'agit du premier cancer masculin en France, nettement devant les cancers du poumon et du côlon. «À 80 ans, un homme sur deux a un cancer de la prostate. Et si tous les hommes vivaient tous jusqu'à 100 ans, ils développeraient tous ou quasiment cette tumeur», souligne le Pr Alexandre de la Taille, chirurgien urologue à l'hôpital Henri-Mondor, à Créteil.
Chaque année, environ 50.000 hommes reçoivent ainsi la mauvaise nouvelle. Mais si ce cancer est extrêmement fréquent, il est aussi celui qui jouit du meilleur pronostic (93% des hommes atteints seront encore en vie 5 ans après le diagnostic). Et ce d'autant plus quand il est traité à un stade précoce. Encore faut-il être à l'écoute des premiers symptômes pour une prise en charge le plus tôt possible.
«Jusqu'aux années 1990, nous n'avions pas de moyen pour faire un diagnostic précoce du cancer de la prostate», rappelle le Pr Alexandre de la Taille. «La plupart des patients étaient pris en charge à un stade avancé, alors que leur cancer avait déjà engendré des métastases. Les symptômes étaient bien marqués : douleurs osseuses, perte de poids et altération de leur état général». Désormais, moins de 5% des patients reçoivent un diagnostic aussi tardif. Les symptômes qui permettent de repérer la maladie aujourd'hui sont donc généralement bien moins graves.
Troubles urinaires et difficultés à éjaculer
Il s'agit en premier lieu de troubles urinaires. «La prostate est une glande qui entoure l'urètre, le canal qui conduit l'urine de la vessie vers l'extérieur. L'apparition d'une tumeur peut étrangler un peu l'urètre, ce qui peut poser des problèmes de miction», détaille le Pr de la Taille. Difficulté à se retenir ou à uriner (miction difficile à commencer ou arrêter, besoin de pousser, jet faible ou interrompu), nécessité d'aller sans arrêt aux toilettes de jour comme de nuit (on urine en moyenne 5 à 7 fois par jour), sensation de ne pas avoir vidé complètement sa vessie, fuites urinaires ou encore présence de sang dans l'urine sont autant de signes qui doivent pousser à consulter son médecin généraliste.
Une tumeur de la prostate peut aussi se manifester par des difficultés d'éjaculation. En effet, la prostate est la glande responsable de la production du sperme. Environ 99% du volume de l'éjaculat provient ainsi des sécrétions prostatiques, le reste étant constitué des spermatozoïdes fabriqués dans les testicules. En outre, la prostate est un muscle qui, en se contractant, va expulser le sperme. Un trouble de l'éjaculation doit donc nécessairement faire rechercher une anomalie au niveau de la prostate. Précisons en revanche que la prostate ne joue aucun rôle dans l'érection.
«Un trouble urinaire ou un problème d'éjaculation n'est pas forcément le signe d'un cancer de la prostate», nuance toutefois le Pr de la Taille. Le fait de se lever souvent la nuit pour uriner peut par exemple est provoqué par une apnée du sommeil, un problème cardiaque ou par un syndrome de la vessie hyperactive. «Cela peut aussi très bien être dû à un adénome de la prostate, c'est-à-dire une tumeur totalement bénigne», complète le médecin.
Quels examens ?
Pour en avoir le cœur net, il faut passer par un dosage de PSA. Le PSA, ou «antigène spécifique de prostate», est une protéine fabriquée par des cellules de la prostate. Elle sert à fluidifier le sperme et ainsi à favoriser le déplacement des spermatozoïdes. Sa concentration est détectable via une simple prise de sang. Son taux normal doit être inférieur ou égal à 4 nanogrammes par millilitre de sang. Une élévation nette de ce taux peut vouloir dire qu'il y a davantage de cellules qui fabriquent du PSA, et donc que les cellules prostatiques se sont multipliées.
Mais un dosage élevé ne signifie pas systématiquement qu'il y a un cancer. «Quand le taux de PSA est trop élevé, c'est le signe qu'il y a une tumeur dans environ 40% des cas et d'un adénome dans 60% des autres cas», précise le Pr de la Taille. Le dosage de PSA pourra être complété par une biopsie de la prostate. Cet examen consiste à introduire une fine aiguille dans la prostate, via le rectum, afin de prélever des fragments de la glande pour réaliser une analyse microscopique.
Tumeur pas toujours agressive
Si la présence d'un cancer est confirmée, cela ne veut pas forcément dire que la situation est grave. «Dans la moitié des cas, il s'agit de tumeurs peu agressives qui évoluent très lentement et qui n'ont pas ou peu d'impact sur l'espérance de vie. Dans ce cas, on se contente de surveiller», indique le Pr de la Taille. Et si un traitement s'avère nécessaire, le résultat est généralement très probant. «Dans 80% des cas, les patients sont guéris par simple chirurgie, c'est-à-dire par le fait de retirer la prostate», indique le médecin.
Le cancer de la prostate est donc de très bon pronostic, avec un taux de survie nette à 5 ans de plus de 90%. Entre 1990 et 2018, la mortalité par cancer de la prostate n'a d'ailleurs pas cessé de diminuer (‑2,8 % par an). Un phénomène attribuable à l'amélioration des traitements et au rôle du dépistage qui permet de diagnostiquer certains cancers à des stades précoces, donc curables.
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«Proportionnelle, référendum, nouveau rythme électoral... Urgence institutionnelle»
Vincent Trémolet de VillersL’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
Les jours de mélancolie politique, quand les polémiques minuscules et les indignations surjouées se disputent les bandeaux des chaînes d’info, quand la patrouille des castors «fait barrage», quand des étudiants, en pleine guerre d’Ukraine, bloquent leurs facs en chantant L’Internationale, quand sont traînés à terre des militants venus perturber meetings ou conférences de presse, il arrive que l’on s’interroge sur les effets du suffrage universel direct. Rend-il fou? Rend-il bête? En vérité, l’élection présidentielle n’est pour rien dans cette dérive. Mais, à force de lui donner un rôle central, total, définitif, elle concentre une fois tous les cinq ans toute l’énergie politique des citoyens. Ensuite viennent des législatives de confirmation, où le gagnant gagne tout et le perdant est nu. Puis des élections intermédiaires et locales qui, avant l’âge de la retraite, ne déplacent plus personne. La frustration qui en découle est telle que, en 2017 comme en 2022, le rendez-vous des urnes oppose non plus deux projets antagonistes mais deux visions contraires de la démocratie.
La première, celle d’Emmanuel Macron, s’articule autour du suffrage, des traités européens, des principes et des jurisprudences des différentes cours ; la seconde, celle de Marine Le Pen, fait primer, sur cette subtile construction politique et juridique, la volonté populaire dont les référendums à répétition seraient l’expression la plus pure. En schématisant, les premiers se méfient du peuple, trop imprévisible, et tempèrent sa souveraineté par la force du droit, la sagesse de l’État et les vertus de l’expertise. Les seconds, au risque de la démagogie, veulent étendre indéfiniment son pouvoir, qu’ils considèrent confisqué par des élites «hors-sol», et forcément défaillantes. Dans la querelle institutionnelle entre les deux candidats apparaît, de façon caricaturale, la crise démocratique qui traverse tout l’Occident. Une représentation nationale qui représenterait véritablement les électeurs serait un premier point d’apaisement. Le PS et LR regroupent 130 députés, le RN et LFI n’en ont même pas 30! C’est en restaurant le minimum vital de l’équilibre démocratique (proportionnelle, nouveau rythme électoral, pratique raisonnable du référendum) que l’on fera décroître le vote tribunitien.
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L'Humanité
Remplacer la viande par des pois… chiche ?
Bon à rien dans la tête, le pois chiche a tout bon dans l’assiette. Prisée pour ses vertus environnementales et ses qualités nutritionnelles, cette légumineuse sans défaut voit sa culture s’étendre en France.
Lea DesportesLongtemps cantonné au couscoussier, le pois chiche est de plus en plus apprécié des Français. Certes, il ne pèse pas lourd dans notre alimentation : en 2018, seuls 3 % des ménages en achetaient au moins une fois dans l’année (étude France AgriMer).
Mais la tendance semble bien là. Près d’un consommateur sur deux déclare manger régulièrement des légumineuses (Crédoc, chiffres 2021), dont 18 % plus d’une fois par semaine, la fréquence préconisée par Santé publique France.
Pauvre en matières grasses et sans cholestérol
Car ces plantes cultivées pour leurs graines, parmi lesquelles les lentilles ou les haricots secs, sont sources de protéines végétales de qualité. Le pois chiche, qui en contient entre 17 % et 23 %, représente un excellent substitut aux protéines animales. Un atout de taille pour les végétariens et la population désireuse de réduire sa consommation de viande. Pauvre en matières grasses et sans cholestérol, il est aussi riche en fibres, en fer, en magnésium et en vitamine B9.
À ces vertus nutritionnelles, il faut ajouter des avantages agronomiques. Plante rustique, peu gourmande en eau et en engrais, elle s’adapte aux conséquences du changement climatique. Elle est même bénéfique pour l’environnement : en captant l’azote de l’air pour la restituer aux sols, elle agit comme un véritable engrais vert, au service de sa propre croissance et de celle des cultures suivantes.
Planter des pois chiches en rotation, par exemple avec des céréales, permet d’augmenter les rendements naturellement. Rien d’étonnant alors que les surfaces en France, environ 23 500 hectares en 2021, ont été quasiment multipliées par trois en dix ans (données de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales).
Un plat du pauvre à la table des grands chefs
Originaire du Proche-Orient, le pois chiche est un familier des recettes orientales et méditerranéennes. Arrivé en Inde il y a deux siècles seulement, il occupe une place de choix dans la cuisine de ce pays qui est devenu le premier producteur au monde.
Dans l’Hexagone, où sa présence est très ancienne, le bassin de production se trouve dans le Sud-Ouest et le Sud-Est, où l’on se régale de préparations traditionnelles à base de farine de pois chiche, comme la socca niçoise ou la panisse marseillaise. Elles servaient de casse-croûte aux travailleurs ou de repas du pauvre en raison de leur prix modeste.
Aujourd’hui, la petite graine s’invite à la table des grands chefs. Au four, en salade accompagné de coriandre et de cumin, dans des spaghettis avec de l’ail et du citron ou mixé en purée pour remplacer la farine de blé dans un gâteau, le pois chiche se cuisine de l’apéro au dessert. Une chose est sûre : économique, bon pour la santé, il y a de quoi en faire tout un plat.
Un peu d’étymologie
Son nom savant, Cicer arietinum, vient du latin aries qui signifie bélier et fait référence à la forme de la graine qui rappelle la tête de l’animal flanquée de ses cornes.
Recette : le houmous
Ingrédients pour 4 personnes : 125 g de pois chiches secs ou 300 g de pois chiches bio en bocal, 3 cuillères à soupe de tahini (crème de sésame, disponible dans les épiceries orientales et bio), 1 gousse d’ail, 3 cuillères à soupe d’huile d’olive, 1 jus de citron, 2 pincées de sel, poivre.
Préparation : 5 minutesDifficulté : facile
Le vrai houmous se prépare avec des pois chiches secs, locaux de préférence, que l’on fait tremper toute une nuit dans de l’eau froide additionnée de bicarbonate de soude (1 cuillère à café). Pour que les graines ne durcissent pas, on sale uniquement en fin de cuisson (une heure). Mais il est possible d’utiliser des pois chiches en bocal, déjà cuits. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.
- Égoutter les pois chiches, mais ne pas jeter l’eau. Réserver également une cuillère à soupe de pois chiches.
- Mixer jusqu’à obtenir une texture onctueuse. Ajouter le tahini, le jus de citron et la gousse d’ail écrasée. Assaisonner avec sel et poivre.
- Si le résultat est trop dense, détendre avec l’eau du bocal (ou de cuisson).
- Au moment de servir, arroser d’un trait d’huile d’olive et parsemer de quelques pois chiches.
Vins et accompagnement
Cathare pétillant
Le Lauragais, en Haute-Garonne, concentre une part importante de la production française de pois chiche. Un peu plus au sud, dans le même pays cathare, le domaine du Grès Vaillant élabore des vins en agriculture biologique, aidé par trois chevaux de trait. Pour un accord qui tranche sur le houmous, on choisit leur blanquette de Limoux brute nature, dans laquelle aucun sucre n’a été ajouté au moment du dégorgement. La vivacité du cépage mauzac contrebalance le gras apporté par l’huile et le tahini, et ses fines bulles réveillent les papilles entre deux bouchées de l’onctueuse préparation.
- Blanquette de Limoux 2019, domaine du Grès Vaillant, 14,90 euros, gresvaillant.fr
Rouge, l’accord parfait
Aux portes de Carcassonne, le Pas de la Dame et sa cuvée Rosa offrent un mariage original. Les arômes de fruits rouges et d’épices (poivre noir, clou de girofle) et la persistance de ce vin rouge sont à la hauteur du caractère relevé de la spécialité proche-orientale. La structure tannique rend le houmous plus digeste et le gras du plat enrobe les tannins du vin. Du gagnant-gagnant. Le domaine, conduit en agriculture biologique, se trouve en appellation malepère, la plus occidentale du Languedoc viticole.
- Malepère cuvée Rosa 2020, le Pas de la Dame, 9 euros, lepasdeladame.fr
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Bon et saincuisine Le Figaro
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REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
El País (ESP)
SANS TITRE
Las flores de masa frita, como estas de Semana Santa, son una fruta de sartén, denominación que -según nos cuenta el Diccionario de la Real Academia-, corresponde a una “pasta de harina a la que se añaden huevos y azúcar, hecha en diferentes formas, y frita después en manteca o aceite”. Estas dulces flores, crujientes y sabrosas, endulzadas con miel o solo con azúcar, se consumen en muchas zonas de la Meseta y de fuera de ella en Semana Santa o también en el carnaval. Para elaborarlas es imprescindible, a diferencia de otras frutas de sartén, como las hojuelas, con una masa suficientemente compacta como para estirarla, usar un molde metálico con forma de flor que se calienta en el aceite, se introduce en la masa fluida, que se adhiere a él, y se mantiene dentro del aceite de fritura hasta que la flor se desprende: una exquisitez.
Se suele atribuir el origen de la dulcería frita en la Península Ibérica a la cocina sefardí, a la que se atribuye la maternidad de todo tipo de buñuelos y fritos. Las frutas de sartén las menciona con este nombre ya Cervantes en el Quijote, en el capítulo de las bodas de Camacho. Cuentan que el origen de la forma del molde empleado para los florones se encuentra en la cruz de Calatrava, aunque como ocurre tantas veces con las recetas populares, es tarea imposible rastrear su modo y lugar de nacimiento.
El aragonés Juan de Altamiras recoge una receta de lo que llama buñuelos, de su Nuevo arte de la cocina española, publicado en 1745, pero en la que describe inequívocamente un molde para flores, como indica Francisco Abad Alegría en este artículo. Comprobadlo vosotros mismos: «Tendràs un molde, à modo de un vaso, tan ancho de arriba, como de abaxo, con una cruz dentro de èl, que le coja todo, que de este modo quedan quatro divisiones, […] y la cruz ha de tener un cabo de hierro de media vara; assi lo suelen hacer los Cerrageros […]». Podemos decir, pues, que por lo menos a mediados del siglo XVIII ya este tipo de masa frita hecha con este molde tan peculiar era cosa común.
La receta que yo empleo, similar a otras muchas usadas para este dulce, procede del restaurante segoviano Asador Duque; es una de esas recetas expresadas en cascarones de huevo, que constituye la manera ancestral y practiquísima de adaptar cualquier fórmula a los distintos tamaños de los huevos. Pero como hoy los calibres de los huevos comerciales están delimitados a la perfección, he convertido la receta de cascarones a unidades de peso. Esta receta no lleva leche, sino agua y una buena cantidad de licor de anís, que les da un sabor magnífico a los florones y mayor ligereza a la masa que la que lleva leche.
El intríngulis de esta receta, aparte de disponer del molde de florón, reside en lo siguiente: graduar perfectamente la consistencia de la masa, suficientemente espesa para que se pegue como es debido al molde caliente, pero no tanto como para que las flores resulten pesadas. Tienen que ser ligeras y crujientes, a pesar de la fritura en aceite. En cuanto al aceite, para freír dulces muchos prefieren emplear aceite de girasol, que es menos viscoso y más insípido que el de oliva, y además tiene un punto de humo superior, es decir, lo puedes calentar más sin que se requeme. Es esencial que el aceite esté bastante caliente, de forma que la masa se cocine con rapidez y no le dé tiempo a absorberlo mucho.
Una curiosidad: existen elaboraciones fritas con formas, moldes y método de preparación similares desde la lejana Noruega a países de Hispanoamérica, como Colombia, donde estas flores fritas se denominan solteritas, pasando por Turquía e Irán, entre otros muchos lugares.
Dificultad
La de ajustar correctamente la consistencia de la masa líquida para que las flores salgan perfectas y controlar la temperatura del aceite.
Ingredientes
Para unas 25 flores, según tamaño del molde
- 6 huevos grandes
- 100 g de agua
- 75 g de licor de anís
- 140-150 g de harina corriente de trigo
- ½ cdta. de anís en grano
- Aceite vegetal para freír
- Azúcar corriente, azúcar glas o miel
Preparación
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Majar groseramente en un mortero el anís en grano y pesar los demás ingredientes.
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Mezclar los huevos, el agua, el licor, el anís y la harina hasta obtener una pasta fina similar a la de unas crepes. Dejar reposar 30 minutos para que la harina se hidrate.
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Verter en un cazo o en una sartén pequeña y alta hasta tres dedos de aceite vegetal y calentarlo a fuego medio alto.
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Pasar la masa de las flores a un recipiente pequeño y alto, pero donde quepa el ancho del molde, y colocarlo cerca de la sartén.
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Introducir el molde de las flores en el aceite ya caliente unos 15-20 segundos, para que se caliente bien, y, a continuación, introducirlo en la masa, pero sin cubrirlo (no se podría desprender la flor). La masa se debe adherir con suficiente espesor al molde caliente; si quedara muy fina -se romperá al extraerla del mold-), añadir más harina. Si, por el contrario, quedase gruesa y basta, diluir con algo de agua.
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Introducir el molde con la masa adherida en el aceite caliente y freír hasta que la masa se desprenda del molde y esté dorada. Si la masa no se desprende sola, empujarla con algún objeto romo, como el mango de una cuchara de madera.
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Ir pasando las flores fritas a una bandeja con papel de cocina para recoger el aceite. Espolvorearlas de inmediato con azúcar corriente, bañarlas con miel o, cuando ya estén frías, con azúcar glas.
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Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
Le Figaro
La météo du week-end : un grand soleil pour Pâques
Le FigaroÀ l’exception de quelques brouillards dans le Nord-Ouest et de rares orages dans le Sud-Est, le soleil brille sur une majeure partie de la France, accompagné de températures estivales.
C'est un temps ensoleillé qui s'annonce en ce week-end de Pâques. À l’exception du Nord-Ouest, où quelques brouillards sont attendus en matinée, le soleil brille sur une majeure partie de la France ce samedi, selon La Chaîne Météo *. À noter également quelques nuages orageux et de possibles averses dans le Sud-Est l'après-midi.
À lire aussiÊtes-vous incollable sur Pâques?
Le beau temps se maintient pour la journée de dimanche. Si quelques nuages se forment sur les littoraux atlantique et méditerranéen, c'est un beau soleil qui brille sur le reste du territoire. Les températures, quant à elles, sont estivales tout le long du week-end. Un temps idéal pour chasser les œufs de Pâques !
La météo dans votre région
Dans l'Ouest, des Pays de la Loire à la Normandie, le ciel est légèrement couvert samedi matin, avec quelques brouillards qui se forment sur les bords de mer. Le soleil fait son retour l'après-midi, toujours accompagné d'un léger voile nuageux. Les températures, quant à elles, sont particulièrement douces avec 20°C attendus à Rennes. Le beau temps et la douceur estivale se maintiennent pour la journée de dimanche, avec néanmoins le maintien de quelques nuages sur la pointe bretonne.
Dans le Nord, des Hauts-de-France au Centre-Val de Loire, c'est un temps ensoleillé qui s'annonce ce week-end. Samedi, le soleil brille dès le matin, même si de rares bancs de brume peuvent se former dans les terres. Le soleil se maintient l'après-midi, accompagné de quelques cumulus de beau temps et de températures estivales. Dimanche, grand soleil et beau ciel bleu sont au programme. Franciliens, à vos œufs de Pâques !
À lire aussiPourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année?
Dans l'Est, de l'Alsace à l'Auvergne-Rhône-Alpes, le soleil brille dès samedi matin, accompagné d'un léger voile nuageux en Alsace et dans le Jura. À noter quelques brouillards qui se forment dans certaines vallées alpines. Le temps reste ensoleillé l'après-midi, tandis que les températures, en légère baisse, restent douces. Il fera notamment 15°C à Strasbourg et 20°C à Lyon. Une douceur qui se maintient pour la journée de dimanche, avec un grand soleil qui brille sur l'ensemble des régions de l'Est.
Dans le Sud-Ouest, ce week-end de Pâques sera très ensoleillé. Si de la grisaille est attendue samedi matin sur la côte basque, c'est un grand soleil qui brille sur le reste de la Nouvelle-Aquitaine, accompagné d'un léger voile nuageux. Les éclaircies se maintiennent l'après-midi, avec un léger vent en montagne. Les températures, quant à elles, sont élevées dans les terres, mais un peu plus fraîches sur le littoral. Dimanche, le temps reste ensoleillé, avec le maintien de quelques nuages sur les Pyrénées.
Dans le Sud-Est, le temps est particulièrement ensoleillé samedi matin, avec de très rares nuages. Mistral et tramontane soufflent, avec des rafales allant jusqu'à 60 km/h. L'après-midi, le ciel est davantage couvert, avec quelques nuages orageux à prévoir dans le Var et dans les Alpes-Maritimes. Le littoral méditerranéen reste au soleil, tandis que les températures sont très élevées pour la saison. La barre des 27°C sera notamment franchie dans les environs de Montpellier. Les éclaircies se maintiennent pour la journée de dimanche, toujours accompagnées d'un léger vent sur le littoral.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 11 avril : jusqu'à 30°C attendu au Pays basque pour la première fois cette année
La journée de lundi est marquée par la levée du vent du Sud qui provoque une grande douceur. Les températures seront élevées dans l'après-midi.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 13 avril : précipitations irrégulières entre le Nord et le Sud-Ouest
La perturbation venue de l'Ouest provoque des précipitations dispersées, entre le Sud-Ouest et le Nord. Dans le reste du pays, la météo est plus clémente avec un ciel relativement dégagé.
Regarder la vidéoLa météo du vendredi 15 avril : du soleil sur toute la France
Si quelques brouillards matinaux se forment la matinée sur les littoraux, le soleil brille sur une majeure partie du territoire, accompagné de températures estivales.
Regarder la vidéo Le Figaro
Nos 10 idées week-end à moins de trois heures de Paris
Yan Bernard-GuilbaudValérie SasportasPhilippe Viguié-DesplacesLA SÉLECTION DU FIGARO - De Compiègne à Fécamp et d'Angers à Reims : dix bonnes raisons de quitter la capitale pour s'offrir un bain de nature au printemps. Suivez nos guides…
Vitteau (Côte d'Or)
On y va pour : un escape game grandeur nature sur le canal de Bourgogne (Côte d'Or), le Gamotel. Les joueurs arrivent en soirée et repartent le lendemain… Une aventure pour 6 à 12 joueurs en version jour et nuit. « Vous ne dormirez pas en chambre d'hôte, ni dans un hôtel ou un camping. Non, vous allez passer la nuit chez de parfaits inconnus et avez une mission à accomplir. Vous êtes dans une fiction. Vous êtes le héros de votre jeu grandeur nature », est-on prévenu. Le rôle se choisit au moment de la réservation. Une fois sur place, pas d'accueil traditionnel, le jeu commence. Un acteur vous reçoit. C'est le game master, dont l'identité se révélera au fur et à mesure du scénario. Il reste présent mais discret. Ambiance Cluedo ou Agatha Christie, c'est selon.
On dort où ? Sur place. Du dehors, rien ne laisse imaginer la belle propriété qui s'étend dans un vaste jardin où il y a aussi à faire. L'expérience commence à 18 h et se termine le lendemain à 11 h. Le prix comprend le dîner, la nuit, le petit déjeuner, et bien sûr l'expérience et la présence du maître de jeu. À partir de 129 € par personne.
Rue Hubert-Languet, Vitteaux (21). Tél. : 06 32 23 95 10.
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Angers (Maine-et-Loire)
On y va pour : Terra Botanica. C'est le premier parc à thème en Europe consacré à l'univers du végétal et de la biodiversité. Un terrain de jeu fantastique autour de cinq univers et d'animaux en topiaires et en mosaïcultures géantes – un dragon de 12 mètres de long sur 7 mètres de haut, visible dès mi-mai, une licorne de 6 mètres en juin, une pieuvre tentaculaire en juillet. Ce sera le mois de nocturnes inédites pour des balades fantasmagoriques dont l'objectif est de donner le sentiment aux visiteurs de faire partie de la nature. D'ici là, le parc propose des journées thématiques autour de grandes conférences. La prochaine, le 22 avril, tournera autour de la Terre, animée par Cyril Dion, écrivain, président de l'ONG Colibris-Mouvement pour la terre et l'humanisme, fondée par Pierre Rabhi et coréalisateur avec Mélanie Laurent du documentaire, Demain. Un beau voyage au cœur des écosystèmes du monde, à 1 h 30 de Paris en TGV puis en tram.
Tarif web : 18 € adultes, 14,50 € de 3 à 17 ans. Plus cher sur place. Tél.: 02 41 25 00 00.
On dort où ? Dans une toue cabanée à Angers, nouveauté des Rivières de l'Ouest. L'ancien navire de pêche traditionnel en bois est ici devenu un bateau de plaisance meublé et décoré d'objets anciens ou chinés. Un havre de douceur pour qui souhaite passer une nuit sur l'eau, bercé par ses ondulations. Tarifs : à partir de 140 € la nuit, petit déjeuner : 14€ par personne.
Histoires de Maine, Cale de la Savatte, Angers (49). Tél. : 06 03 53 89 29.
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Bagnoles-de-l'Orne (Orne)
On y va pour : un rituel bagnolais, à la pomme et à la chlorophylle, au cœur du parc naturel régional Normandie-Maine, entre forêt et bocage. À 2 h 30 de Paris se trouve la station thermale la plus proche de la capitale, unique source du nord-ouest de la France, le B'O Spa thermal. Sa singularité : adapter tous les rituels - sauna, gommage, massage du corps, soin du visage au « made in Normandie ». Des massages sur-mesure, des soins en duo et un club pour enfants (3-12 ans) pour ceux qui arrivent en famille. Compter 67 € pour un massage de 20 mn, 49 € pour un bain de 15 min, 57 € pour un enveloppement du corps à l'argile chaude et à l'eau thermale (20 min).
On dort où ? Sur place, au B'O Cottage, résidence de tourisme 4-étoiles. À partir de 114 € la nuit en appartement composé d'un séjour/salon avec canapé convertible et chambre avec lit double ou lits jumeaux. Petit déjeuner : 13 € adulte, 7 € enfant. Dîner : 22 € adulte et 12 € enfant.
Bagnoles-de-l'Orne (61). Tél.: 0811 90 22 33.
Compiègne (Oise)
On y va pour : l'impératrice. Le château de Compiègne fut sous le second Empire la résidence de l'empereur Napoléon III et de l'impératrice Eugénie. Ce fut le palais d'un célèbre rendez-vous de la cour impériale, les séries. Il s'agissait de réunir et de mélanger durant une semaine des invités provenant d'univers différents, militaires, industriels, artistes… Pour commémorer la présence des souverains, le palais national a décidé de consacrer à l'impératrice un musée, ouvert depuis quelques jours. Une des distractions du couple impérial et des invités était à l'époque de se promener en forêt jusqu'au chantier du château de Pierrefonds. Un parcours qui fait l'objet, pour la première fois, de visites théâtralisées, organisées au cœur de la forêt de Compiègne (dimanches 10 et 24 avril, avec deux représentations par jour à 11 h et 14 h 30). À noter aussi que le Festival des forêts, manifestation phare de l'Oise, fête ses 30 ans, du 21 juin au 15 juillet.
On dort où ? Au Moulin Royale, dans un environnement bucolique, au milieu de 4 hectares de jardins et de forêts, avec une superbe piscine. Autour de 90 €.
3, rue de la Pierrette à Saint-Étienne-Roilaye (60). Tél. : 03 60 45 55 26.
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Amboise (Indre-et-Loire)
On y va pour : la femme au tableau… Dans les salons réaménagés par le roi Louis-Philippe du château de la Loire, figure en bonne place, au milieu d'un beau mobilier d'époque, le très beau tableau du peintre Winterhalter, sur lequel est représentée dans une robe de cour, la princesse Hélène de Mecklenburg-Schwerin, épouse du duc d'Orléans, fils aîné du roi. Recrée par la couturière tourangelle, Madame Augustine, la robe, dont la confection aura demandé six mois de travail, est désormais présentée sous le tableau (à compter du début du mois de juin). C'est une des nombreuses nouveautés que propose cet attachant château de la Loire, où repose Léonard de Vinci. La chapelle, qui lui sert de sépulture, est actuellement en rénovation, un chantier ouvert au public, où l'on peut aller à la rencontre des artisans d'art.
On dort où ? Au Manoir Les Minimes (nouvellement rénové) au pied du château, élevé sur les fondations de l'ancien monastère médiéval des Minimes. Autour de 150 €.
34, quai Charles-Guinot (37). Tél.: 02 47 30 40 40.
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Sully (Saône-et-Loire)
On y va pour : Mac-Mahon. En cette année d'élection présidentielle, le château de Sully, en Bourgogne, trouve toute son actualité. Ce fleuron du patrimoine castral de la Saône-et-Loire ; proche d'Autun, fut le berceau du maréchal de Mac Mahon. Le troisième président de la République française, le premier à connaître le septennat, y est né et ses descendants en sont toujours propriétaires. Sully, adossé au vignoble familial de Chassagne-Montrachet, est ouvert au public. On y découvre salons et pièces intimes avec tapisseries et mobilier d'époque. À l'extérieur, le parc, création d'Achille Duchêne, le jardin potager en permaculture, l'orangerie et les écuries, font l'objet d'une jolie promenade, au cours de laquelle on découvre quelques éléments indispensables de la vie de château : orangers en caisse, vivier, miroir d'eau, glacière, lavoir polonais et un superbe pigeonnier. Des animations, à destination du jeune public, rendent accessible la découverte de Sully à tous les publics.
On dort où ? Au domaine de Rymska, un très bel hôtel installé dans une ancienne ferme superbement rénovée, dont le propriétaire est éleveur de chevaux et amoureux de la région, Rymska est le nom de sa jument qui a gagné le grand prix de New York. Très belle table, emmenée par Jérémie Muller qui puise ses ingrédients au potager et à la ferme. À partir de 240 €.
Saint-Jean-de-Trézy (71). Tél. : 03 85 90 01 01.
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Arras (Pas-de-Calais)
On y va pour : l'Art déco. C'est le Printemps de l'Art déco dans les Hauts-de-France. D'Amiens à Maubeuge, et de Lille à Chauny, toute la région se mobilise pour revivre les années 1920-1930 (jusqu'au 29 mai). La jolie ville d'Arras, dont la belle place est un des plus beaux décors français du grand siècle, qui recèle aussi des trésors de l'Art déco, bénéficie d'une programmation spéciale de visites et d'animations. Découverte de l'Hôtel de Ville, chef-d'œuvre de l'architecte Pierre Paquet, à travers des interventions musicales rythmées par les musiciens du conservatoire d'Arras (dimanche 15 mai à 14 h 30 et 16 h 30). Dans d'autres petits villages comme à Monchy-le-Preux, visite de l'église Saint-Martin à Monchy-le-Preux (samedi 14 mai à 10 h) ou encore à Blairville où l'église Saint-Martin, la mairie, les écoles et La Poste, forment un ensemble Art déco remarquable (samedi 7 mai à 11 h, samedi 2 avril à 15 h).
On dort où ? Au Najeti Hôtel de l'Univers, installé dans un ancien monastère du XVIIe siècle, à quelques minutes de la Grand-Place d'Arras. Autour de 120 €.
3-5, place de la Croix-Rouge (62). Tél. : 03 21 71 34 01.
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Doué-la-Fontaine (Maine-et-Loire)
On y va pour : les faluns et le petit rhinocéros noir. Effervescence au zoo de Doué-la-Fontaine. Le premier rhinocéros noir de 2022 y est né il y a quelques semaines. L'événement est rare : dans le monde entier, seuls quatre petits de cette espèce voient le jour en moyenne chaque année. Cela faisait 17 ans que le Bioparc, l'un des deux parcs animaliers abritant des rhinocéros noirs en France, attendait ce moment. C'est une femelle. L'événement à lui seul justifie la visite. Mais on viendra aussi pour l'hippopotame pygmée qui est né en novembre. Et pour la nouvelle exposition troglodytique sur le falun, qui vient de commencer et raconte l'histoire géologique de ce site singulier et engagé. Une histoire familiale depuis 61 ans… Entrée : 24,40 € adultes, 18,65 € jusqu'à 10 ans. Tél.: 02 41 59 18 58.
On dort où ? À l'hôtel de la Saulaie, situé tout près du zoo à Doué la Fontaine. Ce 3-étoiles simple et élégant, qui compte en outre une piscine extérieure, est recommandé par le Bioparc, ses visiteurs bénéficient d'un tarif préférentiel. Entièrement rénovée, la chambre confort avec vue sur le jardin et la piscine est à partir de 79 € la nuit.
104, rue des Fougerons (49). Tél. : 02 41 59 96 10.
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Fécamp (Seine-Maritime)
On y va pour : la véloroute du lin. C'est l'or bleu de la Normandie en Pays de Caux. Mi-juin, la floraison dure environ une semaine. C'est éphémère et somptueux. De Pourville-sur-Mer, limitrophe de Dieppe, à Fécamp, cité des ducs de Normandie, la véloroute déroule 80 km de voie verte empruntant pour partie une ancienne voie de chemin de fer. Patience aux passages à niveaux, prudence sur les voies partagées mais à faible trafic, l'ensemble offre un parcours bucolique et jalonné d'étapes gourmandes, au cœur de la filière linière, entre terre et mer, de la vallée de la Sâane à celle de la Valmont, jusqu'aux hautes falaises de craie de Fécamp qui plongent dans la Manche…
On dort où ? Dans une des cabanes flottantes d'Audrey Thierard, à Colleville, village de la vallée de la Valmont, à 5 mn de la mer. Des gîtes insolites et de charme, au milieu d'une vaste propriété avec étang de pêche (brochets, gardons) et rivière. Pour 2 à 4 personnes, opter pour celle intitulée « Les songes de Steph », 40 m² environ, grande terrasse et barque à votre disposition. À partir de 190 € la nuit, petit déjeuner : 8 € par personne.
691, rue Cauchoise (76). Tél. : 06 07 96 59 95.
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Reims (Marne)
On y va pour : devenir tonnelier d'un jour. Complice de l'œnologue et du vigneron, le rôle du tonnelier est capital dans l'élaboration et le vieillissement du vin. Entre le choix des pièces de chêne fendues avec lesquelles il va fabriquer son tonneau (les merrains) et le temps de sèche à l'air libre, il faut compter au moins deux ans pour la fabrication d'un tonneau. À vingt minutes au nord de la Cité des sacres, la Tonnellerie de Champagne propose un cours en accéléré de 3 h. Le temps de s'initier aux différentes étapes de la fabrication d'un fût, de se tester aux talents du montage (guidé par les conseils d'un des maîtres en la matière) et enfin, de déguster 3 champagnes.
Tarif : 69 €. Le samedi matin selon planning sur le site internet.
On dort où ? À l'institution locale, Les Crayères. Une autre expérience à s'offrir pour la cave rare de ce Relais & Châteaux, le service impeccable et la table gastronomique doublement étoilée du chef Philippe Mille, meilleur ouvrier de France. À partir de 451 € la nuit en chambre Premium dans le château. Menu dîner « Promenade en Champagne » en 4 temps, 155 €.
Domaine Les Crayères, 64 Bd Henry Vasnier, Reims (51). Tél. : 03 26 24 90 00.
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Le Figaro
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev au Nord et se concentrent dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014 et où se concentrent les principaux combats actuellement. Au Sud, la ligne de front est immobilisée.
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Malgré cette réorientation, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dès les premiers jours du conflit. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade improbable, se déroulent désormais largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, pourraient par ailleurs conquérir prochainement le port stratégique de Marioupol, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Ce retrait russe partiel montre que Moscou n'est pas en mesure de réaliser une poussée sur toute la ligne de front : un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes, évoqué il y a trois semaines par le chef d'état-major français, le général Burkhard, est à ce stade improbable, en revanche un enlisement des forces russes est loin d'être certain dans la mesure où les Russes concentrent désormais leur effort dans le Donbass. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre - ce qui ne signifie pas pour autant la fin du conflit - est avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).
Passons en revue les fronts.
À l'Est, avancée russe dans le Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes ne contrôlant à ce jour que 40% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud.
Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum. Mais les Russes avancent par ailleurs lentement dans cette zone fortement urbanisée - avec notamment les localités de Sievierodonetsk et Lisichansk - qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile.
En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, font face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs poches à l'intérieur de la ville, notamment dans le gigantesque site métallurgique d'Azovstal. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr
La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord sont d'autres cibles potentielles, même si la ligne de front s'est là aussi stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes aujourd'hui interrompues.
Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint, mais il est plus qu'improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer. On en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif russe. Dans la même direction mais de l'autre côté du fleuve, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour avancer plus loin car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait leur permettre de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord, mais un tel mouvement est improbable à court terme car la bataille du Donbass s'annonce longue.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement de ces dix derniers jours est la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés dans les premiers jours d'avril alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, en termes d'ampleur des déploiements, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard du dispositif militaire engagé au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le Donbass. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord vont pouvoir être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estimait il y a déjà 15 jours Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les forces russes sont essoufflées et manquent de masse, ce qui était initialement leur qualité supposée».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et la guerre va-t-elle se limiter désormais aux deux oblasts de Donetsk et Lougansk ? Ou Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? Il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Il leur faut obtenir des résultats minimaux. [Mais] les deux parties ont des espoirs d'avancée militaire dans les jours ou semaines à venir. La fenêtre de négociation vient donc de se refermer. Surtout, plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Le Figaro
Vie de couple : quand céder, quand ne rien lâcher ?
ENTRETIEN - Tous les couples ont leur lot de concessions. Mais faut-il tout accepter par amour, au risque de se perdre soi ? Le psychologue clinicien, Pascal Anger, aide à se poser les bonnes questions.
La concession : accepter la position de l'autre et mettre de côté ses opinions quand bien même nous sommes en désaccord. Serait-ce la clef d'un couple qui dure ? Cette concession, elle n'existe pas chez Frédéric et Iliana, 41 et 37 ans. «Nous sommes deux forts caractères, chacun défendant son bout de gras», décrit le premier. Sur tout et n'importe quoi, juste pour le principe parfois. Du programme télé à la destination des vacances en passant par l'école, privée ou non, pour leur fils d'un an : aucun n'est prêt à un renoncement. Le couple s'est déjà séparé trois fois. «Mais je ne pourrais pas vivre avec quelqu'un de conciliant», assure Iliana. «Il me faut une personne avec autant de répondant et de pugnacité que moi», enchérit Frédéric.
Pendant six ans, Olivia, 38 ans, a accepté le «chacun chez soi» exigé par son compagnon. Elle se persuadait d'y trouver son compte : enchaînant les heures supplémentaires sans se poser de question, n'ayant pas à partager son dressing, ne voyant pas le désir s'essouffler car la phase de rendez-vous était sans fin. Au fil des ans, elle assiste pourtant avec envie aux mariages et aux grossesses de ses amis. «J'ai adressé un ultimatum : on vit ensemble ou on se sépare. On s'est quittés», regrette-t-elle, avec l'impression que le sacrifice lui a coûté six ans de sa vie. Comment avancer ensemble en évitant les chausse-trapes ? Réponses avec Pascal Anger, psychologue clinicien diplômé et formé en thérapie systémique.
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Madame Figaro.- Traits de caractère différents, désirs divergents, principes opposés… N’est-ce pas le propre du couple que de faire des concessions ?Notre conjoint ne nous ressemble jamais en tout point. Rares sont ceux qui cherchent le double d'eux-mêmes, et heureusement : ils leur renverraient par trop leurs défauts. Certes, on a des points communs mais il est aussi plus que normal d'avoir chacun ses principes, ses envies, ses désirs, sa propre vision de l'avenir. C'est peut-être ce qui est le plus difficile quand on se met en couple d'ailleurs : abandonner une part de liberté. Un couple, finalement, c'est toujours beaucoup de concessions de part et d'autre. Particulièrement au démarrage, qui est parfois en côte. Souvent, l'un va se montrer plus conciliant. Mais attention à la dynamique qui peut alors s'installer. De même qu'il ne faut pas chercher à changer l'autre, il ne faut pas non plus devenir l'esclave de l'autre.
En vidéo, les 10 secrets des couples qui durent
À l'heure où l'épanouissement individuel est porté aux nues au sein du couple, où l'on veut s'accomplir soi, comment accepter justement d'abandonner une partie de sa liberté ?La société nous dicte notre façon d'être, mais nous, individuellement, avons bien souvent besoin d'être sécurisé par rapport à l'autre. La question à se poser est : avons-nous tous les mêmes besoins ? Et la réponse est non. Mais il est difficile pour tout un chacun d'abandonner une partie de sa liberté.
Pourquoi ?Se priver de liberté c'est se priver d'une partie de soi, et tout le monde n'en est pas capable. Attention, je ne dis pas que l'engagement dans le couple empêche toute liberté, loin s'en faut. La liberté se travaille et se crée. D'ailleurs, la privation de liberté naît souvent d'une autocensure. Par exemple, on ne sort pas avec ses amis par peur de la réaction de l'autre alors qu'en communiquant il nous aurait rassuré. Peut-être au début aurait-il eu besoin de nous demander de rentrer avant une certaine heure, ou de lui envoyer un ou deux messages au cours de la soirée. Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre.
Par la parole et l'évocation de ses peurs et de ses désirs, on se sécurise l'un l'autre
Tous les trésors de communication n'empêchent pas que les positions soient parfois inconciliables… Sur quel terrain laisser l'autre l'emporter ?Sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité, notre moi profond. On est sans arrêt dans une espèce de marchandage dans le couple. Quand on se rend compte qu'on dit non presque par caprice, il faut céder. Où les avis vont-ils diverger ? Sur le choix de l'appartement, de la décoration, de la cuisine. On se marie ? Oui ? Non ? Peux-tu voir tes amis sans moi ? À quelle fréquence ? Si c'est secondaire pour nous, autant accepter le choix de l'autre. Mais là encore, il faut prendre garde à ce qu'un certain rapport de dominant-dominé ne s'instaure pas. La famille aussi, est une terre de concessions. Cette belle-famille qui dans les débuts nous est présentée, c'est le nirvana. On adore s'y rendre pour le poulet du dimanche, mais à la longue, les histoires se multiplient et ce rendez-vous dominical devient pesant. Il faut questionner, parler de ce qui nous plait et déplait et construire son couple comme on se construit soi-même. Plus on se connaît soi-même, plus on sait distinguer ce qui est primordial de ce qui est secondaire. C'est un travail en permanence, puisqu'on évolue. Ce qui est acceptable à 20 ans, peut ne plus l'être à 40 ou 60 ans.
On cède sur une petite concession qui ne mine pas notre personnalité
Sur quels points ne pas lâcher l'affaire ? Quelles questions doit-on se poser personnellement pour savoir quand ça vaut le coup de se battre ?On ne cède pas dès lors que cela va à l'encontre de notre moi profond. Il faut anticiper. Ainsi, quand le désir d'enfant apparaît, par exemple, il faut chercher à savoir si nous sommes en adéquation. Serons-nous raccord sur l'éducation ? Dans certains couples, il y a l'enfant de l'autre à prendre en considération aussi. Ces couples décomposés, recomposés : j'en reçois beaucoup dans mon cabinet. Il y a aussi toutes les questions autour de l'argent, toujours très complexes. Les passions aussi. Il faut faire attention à ne pas vouloir changer pour l'autre.
Ne jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes
Dans la dynamique du couple, il peut y avoir des déséquilibres, mais il ne faut pas se perdre pour l'autre, même par amour. Sinon c'est le principe de la cocotte-minute : à tout accepter, un moment ça explose. Je reçois par exemple beaucoup de couples échangistes, dans lesquels l'un ou l'autre s'est engagé pour le désir du partenaire, sans y prendre lui-même ou elle-même un plaisir. Ces concessions-ci sont d'un renoncement terrible. Il ne faut jamais prendre une décision dictée par la peur de perdre l'autre, ni par le besoin de répondre à ses attentes. Aimer l'autre, ce n'est pas tout accepter. Être en couple, c'est être soi-même.
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En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
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DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
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DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
Le Figaro
«C’est tout sauf Le Bureau des légendes»: Enora Chame, officier de renseignement, raconte
Nicolas BarottePORTRAIT - Enora Chame a choisi de raconter une mission de quelques mois, en Syrie, il y a dix ans. Et entend démythifier le rôle des agents spéciaux.
Son nom Enora Chame? Un pseudonyme. Son âge? Elle reste vague «parce que nous ne sommes pas très nombreuses». Son grade? Une fonction de commandement au sein de l’armée de l’air. Il ne faut pas pouvoir l’identifier. Ne restent que ses yeux qui s’agitent à chaque question pour en anticiper les détails, sa voix posée et marquée par l’expérience, un teint hâlé qui évoque inconsciemment l’Orient, un soupçon de fatigue peut-être dû au livre qu’elle publie. Un calme déconcertant. Un témoignage: sur un pays qui se disloque mais qu’elle aime, la Syrie, et la guerre «qui rend tout hideux», dit-elle comme un fait accompli. L’émotion ne l’emporte pas sur la lucidité: Enora Chame est officier de renseignement. Sans glaive ni bouclier, mais au plus près du front, elle fait partie de ceux qui recherchent le sens des guerres.
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Dans Quand s’avance l’ombre (Mareuil Éditions), elle raconte trois mois passés en 2012 au sein de la mission de l’ONU, juste avant l’embrasement et la guerre civile entre le gouvernement de Bachar el-Assad, les rebelles et les djihadistes. Elle était alors la seule Française parmi les 300 observateurs déployés par les Nations unies. Elle offrait ses yeux et ses oreilles pour tenter de comprendre l’engrenage destructeur du conflit, pour accumuler des preuves, transmettre autant d’informations que nécessaires aux diplomates. Mais les Occidentaux n’ont pas su enrayer le pire, laissant à l’officier un sentiment d’échec. Dans une danse macabre, chaque camp avait au contraire joué avec les observateurs. «Notre présence a fait exploser la violence. Nous étions devenus un enjeu de guerre», raconte-t-elle. Celle-ci déclenchée, il ne restait plus aux observateurs qu’à s’éloigner du champ de bataille. Une décennie plus tard, elle a repris le journal qu’elle tenait à l’époque pour livrer un ultime document, un hommage aux souffrances syriennes. «J’ai enfin achevé ma mission», dit-elle.
Savoir parler à tous les camps
«Elle était gratinée cette mission», reprend-elle très posément. Les cadavres jalonnent son récit. Elle raconte dans son livre comment elle doit entraîner son équipe à identifier les corps et supporter les scènes traumatisantes: l’un soulève la couverture en se concentrant sur sa main, l’autre prend la photo en ne regardant que le cadre, un troisième récupère les clichés… Ailleurs elle relate sa prise en otage par des hommes d’Al Qaïda. Ils menacent de l’égorger avec ses compagnons. Ils négocient. Les islamistes finissent par les épargner pour ne pas faire capoter leurs propres discussions avec l’Armée syrienne libre.
Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui
On évoque une autre scène où elle se fait braquer à bout portant par les soldats du régime… «Laquelle?», interrompt-elle. Dans un hôpital d’Alep, un jeune médecin brave l’interdit et conduit la jeune femme et son équipe, sous les yeux des gardes furieux, auprès de prisonniers politiques blessés et cachés. «Cet homme était en train de se sacrifier. Nous parlions à un mort. Il ne peut pas être vivant aujourd’hui», assène Enora Chame. Sur le moment, elle se concentre pour collecter toutes les informations possibles sur les crimes du régime, pour que le sacrifice ne soit pas vain. Elle espère aussi que toutes les listes de disparus qu’elle a récoltées serviront pour juger les responsables.
Enora Chame n’est pas une espionne envoyée sous couverture pour mener des actions secrètes. Elle agissait au grand jour. «Il faut démythifier qui sont les officiers de renseignement», assure-t-elle. «Leur rôle est de recueillir des éléments et ensuite de les exploiter» dans l’intérêt du pays ou de la mission. «Il y a des cartographes, des geeks, des experts de zones géographiques, des gens pointus techniquement… C’est tout sauf Le Bureau des légendes», dit-elle en faisant allusion à la série mettant en scène des agents de la DGSE. Les méthodes sont quand même parfois similaires, qu’on opère en secret ou au nom de l’ONU. «Il faut être humble et rigoureux», ajoute-t-elle pour citer les qualités nécessaires à ce travail éprouvant. «Il faut écouter les gens, les entendre, ressentir ce qu’ils ressentent. J’essayais aussi de percevoir les signaux faibles.» Sans manichéisme, il faut savoir parler à tous les camps.
«Une figure héroïque»
En Syrie, elle est une militaire solitaire, sans armes face à la violence, spectatrice de bombardements qui ne la visent pas mais qui empêchent de dormir et «usent les nerfs». Pour tenir là-bas, elle avait gardé «un fil de vie». «C’était un collègue, un ami. Nous avions mis au point une procédure pour pouvoir nous contacter même en cas d’urgence. Ça fait du bien», raconte-t-elle. Ce n’est pas systématique pour chaque mission, mais pour celle-là, c’était nécessaire. Avec cette voix familière, elle discute, plaisante. Revient à la vie. «À un moment, j’ai aussi senti que je pouvais dérailler. Alors j’ai appelé un chef»: un de ses supérieurs, le colonel Marill décroche, conscient que l’officier de renseignement n’est pas un électron libre mais un soldat. Elle ne lui demande pas d’être réconfortée, mais qu’on lui rappelle le sens de la mission. «Ça m’a sauvée». En préface du livre, celui qui est devenu général témoigne: Enora Chame est «une figure héroïque». Un autre de ses supérieurs d’alors, le général Gomart, ancien patron des forces spéciales, dit aussi qu’elle est une «combattante».
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Les soldats se battent, risquent leur vie et affrontent l’horreur. Officier de renseignement, Enora Chame en garde trace. «On peut être confronté au pire des dizaines de fois et ne plus le supporter du jour au lendemain», raconte-t-elle. «Le plus difficile, ce ne sont pas les morts, mais les vivants qu’on abandonne. Il faut savoir se pardonner d’avoir été impuissant. Pour un militaire, c’est difficile», confie-t-elle en assurant ne pas souffrir de blessure psychologique. Elle a gardé la tête froide.
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Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée
Il était une foisReporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.
Patrick Apel-MullerElle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.
Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.
Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes
À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.
Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.
« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »
C’est le temps des choix, des apprentissages
La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).
Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.
Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »
Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste
Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.
En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.
Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée
Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.
Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.
Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale
« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.
Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.
Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.
Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.
Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images
Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth
« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.
À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».
marie-claude vaillant-couturierHistoireFéminismeIl était une fois Le Figaro
Législatives 2022 : LFI propose «un label commun» aux écologistes et aux communistes
Pierre LepelletierDans un courrier, les Insoumis ont émis l'idée d'un «label commun» avec «une base de répartition» des candidats proportionnelle aux résultats du premier tour de la présidentielle.
Les Insoumis assurent avoir appris de leurs erreurs. En 2017, après le bon score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle (19,58%), ses troupes pensaient pouvoir se passer d'alliances à gauche pour les élections législatives. Résultat : seuls 17 députés LFI avaient été élus, contre 28 socialistes, malgré le faible score du candidat PS Benoît Hamon (6,36%). Cinq ans plus tard, et après la nouvelle performance de Jean-Luc Mélenchon au premier tour (21,95%), les Insoumis changent de méthode et veulent ouvrir largement les discussions. L'état-major du mouvement a envoyé une lettre jeudi soir aux écologistes et aux communistes.
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Répartition à la proportionnelle
«Nous voulons stabiliser et enraciner davantage encore le pôle populaire pour le rendre disponible et majoritaire autant que possible, notamment pour les prochaines élections législatives», écrivent les Insoumis dans leur courrier, dont le premier cosignataire est Adrien Quatennens, coordinateur national du mouvement. «Nous sommes prêts à partager cet effort avec vous, sans volonté hégémonique, ni exigence de ralliement», assurent-ils. L'objectif : «construire une majorité politique à l'Assemblée nationale». L'initiative passerait par un «label commun» lors des élections législatives pour permettre ensuite la constitution d'un «intergroupe».
Les Insoumis posent leurs conditions. Ils souhaitent que «la base de répartition» des candidats sur chaque circonscription soit établie proportionnellement aux résultats du premier tour. Ce qui avantage évidemment LFI tant Jean-Luc Mélenchon a distancé ses concurrents de gauche dimanche dernier (l'écologiste Yannick Jadot n'a recueilli que 4,6% des voix ; le communiste Fabien Roussel 2,3%). Ils réclament également que «cessent les attaques» contre leur mouvement. «Nos relations ont été lourdement dégradées pendant cette campagne. Sans vous répondre jamais, nous avons pris au sérieux vos accusations souvent blessantes et vos appréciations selon lesquelles existeraient entre nous des difficultés insurmontables. Vous les avez assez répétées pour que nos électeurs respectifs s'en souviennent», déplorent-ils. «Nous croyons que vous devez vous en expliquer devant les électeurs, qui ont cru à vos propos, afin qu'ils puissent être convaincus de se rassembler avec nous», insistent-ils.
Contre-proposition des Verts
«Nous-mêmes, nous devrons, dans ce cas, convaincre à notre tour que cette époque est révolue et qu'une nouvelle commence. Il faut passer à autre chose, sans condition démoralisante ni faux semblant», expliquent les Insoumis qui ne veulent pas donner l'impression d'un «arrangement de dernière minute pour de simples soucis de sauvetage électoral d'organisation». Une telle situation «serait incomprise et démoralisante pour le grand nombre que la politique politicienne exaspère et désespère», jugent-ils.
Pour l'heure, le communiste Fabien Roussel se dit ouvert à toutes les discussions. Côté EELV, le secrétaire national Julien Bayou a lui adressé une contre-proposition dans un courrier que Le Figaro a pu consulter. «Nous vous proposons une nouvelle méthode qui combine prise en compte du résultat du premier tour de la présidentielle et réalité des dynamiques électorales observables dans les élections intermédiaires», a-t-il souhaité. Demande logique de la part des Verts compte tenu leur percée aux européennes de 2019, aux municipales de 2020, et dans une moindre mesure aux départementales et régionales de 2021. Lors d'une conférence de presse vendredi matin, Julien Bayou s'est en attendant réjoui de «l'ouverture du dialogue», tout en appelant les Insoumis à «l'humilité» et à jouer «collectif».
S'ils se sont également adressés au NPA, les Insoumis n'ont en revanche pas écrit aux socialistes «à ce stade». «Les déclarations de Carole Delga contre Jean-Luc Mélenchon à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle sont claires : il n'y a pas de volonté de travailler avec nous», explique-t-on au sein de LFI vendredi matin. Dimanche soir sur France 2, la présidente PS de la région Occitanie déclarait que «la différence entre les socialistes et Jean-Luc Mélenchon, c'est l'attachement à la République. Nous, nous sommes contre le communautarisme», avait-elle martelé. En charge des élections au PS, Pierre Jouvet ne veut lui fermer aucune porte : «Je discute avec toute la gauche sans exclusive et sans anathème. Je n'ai jamais théorisé les gauches irréconciliables et si nous ne sommes pas définitivement la gauche la plus bête du monde alors on peut faire quelque chose de puissant aux législatives», assure-t-il au Figaro. La main est tendue.
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Présidentielle 2022 : Pécresse, «endettée personnellement à hauteur de 5 millions d'euros», lance un appel aux dons
La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
Regarder la vidéoRésultats présidentielle 2022 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen qualifiés, ce qu'il faut retenir du premier tour
Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
Regarder la vidéo«Plus on l'accusait d'être pro-Poutine, plus j'étais d'accord avec lui» : en Russie, Zemmour plébiscité par les expatriés
TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
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L’affaire Emmanuel Mac… Kinsey
L'Humanité
L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne
Il était une foisLe 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.
Gaël De SantisLes intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.
Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.
La « partitocratie » est à son comble
Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.
Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.
À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.
Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.
Des billets de banque volettent au-dessus de la foule
C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.
Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».
Une mort civile des suspects
Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.
Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.
Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique
Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.
Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.
Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus
Le tribunal populaire et médiatique
Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.
À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.
Italiesilvio berlusconicorruptionenrico berlinguer Le Figaro
Le pouvoir d'achat a-t-il vraiment baissé sous le quinquennat d'Emmanuel Macron ?
Julien Da SoisLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'assure la candidate du RN, Marine Le Pen, qualifiée pour le second tour de la présidentielle. Mais que disent les études ?
LA QUESTION. C'est l'un des principaux angles d'attaque de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron dans cette campagne, et notamment dans l'entre-deux tours. Selon la candidate du Rassemblement national (RN), le pouvoir d'achat des Français a baissé durant le dernier quinquennat. Une affirmation qui figure dans la profession de foi de la députée du Pas-de-Calais pour le second tour de la présidentielle («Le pouvoir d'achat diminue») et qu'elle a répétée à plusieurs reprises ces dernières semaines. «Le ressenti des Français correspond à la réalité : ils ont perdu du pouvoir d'achat et il faut agir de manière urgente dans ce domaine», affirmait-elle ainsi sur FranceInfo, fin mars. À l’époque, un sondage Ipsos (pour France Télévisions et Radio France) montrait que 74% des Français estimaient que le pouvoir d'achat s'était dégradé au cours des cinq dernières années.
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Cette analyse de Marine Le Pen a été reprise par les cadres du RN : le représentant du groupe RN à la région Grand Est, Laurent Jacobelli, assurait dimanche soir que «les Français n'en peuvent plus de ce président de la République [...] qui a fait baisser le pouvoir d'achat». De son côté, le président du parti, Jordan Bardella, a aussi déclaré qu'Emmanuel Macron avait «affaibli considérablement le pouvoir d'achat». Mais qu'en est-il réellement ? Que disent les récentes études sur le sujet ? Les conclusions diffèrent-elles en fonction des catégories de Français ?
VÉRIFIONS. Les données publiées ces derniers mois, par l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), l'Institut des politiques publiques (IPP), l'Insee ou la direction générale du Trésor, battent en brèche l'idée d'une baisse globale du pouvoir d'achat des Français entre 2017 et 2022 - sans prendre en compte les effets de la guerre en Ukraine. Par exemple, mi-mars, l'OFCE concluait à une hausse de 0,9% par an du pouvoir d'achat par unité de consommation (un concept permettant de comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente) sous le quinquennat d'Emmanuel Macron, soit un gain annuel moyen de près de 300 euros.
La direction générale du Trésor, rattachée au ministère de l'Économie, indiquait dans un rapport d'octobre 2021 que le pouvoir d'achat par unité de consommation en 2022 était supérieur de 4% à ce qu'il était en 2017. Agrégées, les données annuelles de l'Insee aboutissent, elles, à une augmentation globale du pouvoir d'achat par unité de consommation de 6% entre 2017 et 2021. Sur la même problématique, l'Institut des politiques publiques (IPP) a évalué dans une étude - publiée en mars - l'impact sur le niveau de vie des mesures sociofiscales du quinquennat - à ne pas confondre avec «l'effet total du quinquennat sur le pouvoir d'achat», précisent les auteurs. Les chercheurs parviennent à un gain moyen de 1,9% sur le niveau de vie des ménages.
Les plus aisés mieux lotis
Voilà pour l'état des lieux global, qui vient contredire les propos de Marine Le Pen et de son entourage. Toutefois, ces études mettent en lumière l'hétérogénéité des situations en fonction du niveau de revenus des ménages ou encore du statut d'activité des Français. La direction générale du Trésor affirme que ce sont les ménages modestes, situés dans les premiers dixièmes de niveau de vie, qui «bénéficient de la progression de pouvoir d'achat la plus importante en pourcentage (+4,0 % pour le 1er dixième, et +2,6 % pour le 2e dixième)». Elle l'explique par «la forte revalorisation de la prime d'activité», «la revalorisation des prestations en faveur des plus fragiles», ainsi que par «l'extension de la Garantie jeunes ou du chèque énergie».
Pour l'OFCE, ce sont «les 10% des ménages les plus modestes et les ménages du milieu de la distribution» qui sont «ceux ayant connu la plus forte augmentation du pouvoir d'achat sur la période». Et ce, grâce à «l'amélioration du marché du travail (hausse de l'emploi et des salaires)» et à «la baisse des cotisations sociales et la hausse des transferts monétaires (notamment les pensions de retraite)».
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En revanche, si l'on observe les gains non plus en pourcentage mais en termes monétaires, le niveau de vie des ménages les plus aisés a beaucoup plus progressé que celui des catégories les plus populaires, affirme le centre de recherche. «Les ménages du premier dixième auraient vu, selon nos estimations, leur pouvoir d'achat ne s'accroître que de 600 euros par unité de consommation sur l'ensemble du quinquennat, soit un montant quatre fois inférieur au gain enregistré par le dernier dixième de niveau de vie (environ 2600 euros, NDLR)», notent les auteurs de l'étude.
Les conclusions de l'IPP s'avèrent légèrement différentes. Selon l'institut créé par PSE (Paris School of Economics), même en pourcentage, la frange aisée de la population est celle qui a le plus profité des mesures sociales et fiscales décidées durant le quinquennat. Pour les 1% des ménages les plus riches, le gain de niveau de vie s'élève à +3,3%. Il s'explique en grande partie par la fin de l'ISF, transformé en IFI, et par la mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital, appelé «flat tax», analysent les auteurs. Pour les 5% des foyers les plus modestes, la hausse se limite à +0,8% - une première version de cette étude, en novembre, évoquait une perte de 0,5%. Entre ces deux extrêmes, les augmentations varient entre +1,2% et +2,4%.
Les chômeurs, perdants du quinquennat
En outre, tous les ménages ne ressortent pas gagnants du mandat d'Emmanuel Macron, souligne l'IPP. «Au sein de chaque centième de niveau de vie, on constate une part non négligeable de perdants - 24 % en moyenne - malgré des gains moyens positifs», est-il indiqué dans l'étude. À noter que la part de «perdants» est plus élevée dans les centièmes de revenus les plus faibles.
L'institut observe par ailleurs «une grande hétérogénéité [...] entre les différents statuts d'activité». Concrètement, les réformes d'Emmanuel Macron ont bénéficié en premier lieu aux actifs occupés (+2,6%). Les effets ont été «relativement modérés» pour les retraités (+0,6%), et même négatifs pour les chômeurs (-1,1%), en raison «en grande partie» de la réforme de l'assurance chômage. La direction générale du Trésor, rattachée à Bercy, fait le même constat : les travailleurs sont les premiers gagnants de la politique du locataire actuel de l'Élysée, en phase avec l'objectif du gouvernement «de mieux rémunérer le travail», pointe-t-elle. «Pour la plupart des dixièmes de niveau de vie, les mesures nouvelles de transferts ont bénéficié prioritairement aux actifs», écrit-elle.
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Comment expliquer ces écarts entre les estimations des différents organismes ? Déjà, il existe «un consensus global» sur les impacts redistributifs des mesures sociofiscales du quinquennat Macron, estime l'OFCE. Les «quelques points mineurs de dissensus» s'expliquant surtout, selon l'observatoire, par des différences méthodologiques. Même son de cloche du côté de l'IPP, qui pointe «plusieurs divergences méthodologiques» entre son analyse et celle de la direction du Trésor. La principale tenant au champ des réformes prises en compte : «mesures décidées durant le quinquennat pour l'IPP, mesures entrées en vigueur durant le quinquennat pour la DGT», explique l'IPP.
Ceci posé, deux remarques peuvent être faites. D'abord, la protection du pouvoir d'achat et un certain nombre de mesures sont venues gonfler les dépenses de l'État, alourdissant le déficit et la dette. Les milliards mis sur la table pour ériger le «bouclier» face à la hausse des prix de l'énergie ne sont que le dernier exemple en date. Ensuite, la guerre en Ukraine pourrait assombrir quelque peu le bilan d'Emmanuel Macron. L'Insee table en effet sur une baisse de 1,4% du pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages (par unité de consommation) au premier trimestre 2022. En cause, la forte inflation (+4,5% sur un an selon l'institut), engendrée par le conflit entre Moscou et Kiev.
Contacté, l'entourage de Marine Le Pen ne remet pas en cause les résultats de ces études, mais pointe leurs «limites». «La mesure de l'inflation de l'Insee est très contestable», indique-t-on, estimant que les dépenses de logement ou la hausse des prix des produits alimentaires sont sous-estimées. En outre, les augmentations constatées dans ces études ne sont pas significatives, explique-t-on. «On arrive à des taux toujours très faibles», souffle-t-on dans l'équipe de la candidate. Pour estimer que le pouvoir d'achat avait baissé durant le récent quinquennat, on explique avoir regardé plusieurs indicateurs un à un. Par exemple les prix des produits frais, des produits alimentaires, des énergies ou encore les dépenses de logement, qui ont effectivement augmenté au cours des dernières années. Mais sans étudier l'autre déterminant du pouvoir d'achat des ménages, c'est-à-dire les revenus, ni les mesures mises en place par le gouvernement pour contrebalancer ces hausses.
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En résumé, assurer comme le fait Marine Le Pen que le pouvoir d'achat des Français s'est dégradé sous Emmanuel Macron est faux. Différentes études montrent en effet que le pouvoir d'achat a augmenté en moyenne depuis 2017. Avec toutefois des disparités en fonction des catégories, les ménages les plus aisés ayant davantage profité de la politique du président-candidat que les plus modestes. En revanche, ce constat global d'amélioration de la situation des ménages ne doit pas dissimuler les situations particulières : certains Français, par exemple les chômeurs, ont vu leur niveau de vie se détériorer depuis cinq ans. L'équipe de Marine Le Pen a néanmoins raison en affirmant qu'il peut exister une divergence entre les chiffres rapportés par les études et le ressenti des ménages.
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L'Humanité
En Avignon, Marine Le Pen en mode méga démago
ActuPour le premier des deux meetings d’entre-deux tours, la candidate du RN s’est livrée à une charge en règle contre le « système » représenté par Emmanuel Macron. Avant de dérouler son traditionnel programme d’extrême droite enrobé d’un vernis social et écologique.
Benjamin KönigUne heure avant l’arrivée de sa candidate, les militants surchauffés agitent déjà les drapeaux sur l’air du tube des années quatre-vingts « Live is Life ». Dix jours avant le second tour de l’élection présidentielle, le Rassemblement national entrevoit une victoire qui « n’a jamais été aussi proche », clament les affiches de Marine Le Pen. « On va gagner », répond en écho le public quand la cheffe du RN monte à la tribune. Après deux conférences de presse sur les thèmes de la « démocratie » et de la politique internationale, et avant un dernier grand meeting le 21 avril – date symbolique s’il en est - à Arras (Pas-de-Calais), c’est en Avignon que Marine Le Pen tenait ce jeudi meeting. C’est par un appel aux « patriotes » et aux abstentionnistes que commence son discours, la candidate d’extrême droite faisant mine de tendre « la main à tous les Français ».
Comme à son habitude, c’est à une grande récupération que s’est livrée Marine Le Pen, à commencer par la figure tutélaire du Général de Gaulle. « Notre seul but c’est la nation » : la cheffe du RN a voulu imposer à nouveau le récit d’une lutte, symbolisée par sa présence et celle d’Emmanuel Macron au second tour, entre les « nationaux » et les « mondialistes ». Sa critique de ce concept de mondialisme a des relents de dénonciation du « cosmopolitisme » : l’homme « sans racines, sans attaches », soumis au « pouvoir de l’argent ». Dans le viseur, bien entendu, le chef de l’État, un « homme seul », représentant d’un « système à bout de souffle ».
« Faire barrage » : la candidate d’extrême droite a besoin de fissurer un peu plus le concept qui symbolise le rejet de l’extrême droite. Elle en a donc retourné le sens en le reprenant comme une anaphore : « Faire barrage, oui, faire barrage à l’effondrement du pouvoir d’achat, barrage au matraquage fiscal, barrage à la retraite à 64 ou 65 ans, barrage au laxisme judiciaire, à une immigration qui met en péril nos équilibres sociaux, à cette caste. »
En contrepoint, Marine Le Pen se présente comme la présidente de la « sécurité républicaine », de « la liberté de la presse », de la « démocratie référendaire » (lire notre décryptage Avec Marine Le Pen, l’état de droit en péril ), de « l’unité », de la « protection physique comme sociale ». Mais aussi, comme de coutume à l’extrême droite (lire notre entretien avec Raphaël Llorca « Le Pen et Zemmour sont les deux faces d’une même pièce »), contre « l’immigration », à laquelle elle impute tous les maux du pays et thème du premier référendum qu’elle souhaite engager dès son élection. En matière de politique étrangère, Marine Le Pen a proposé que l’Inde – dirigée par l’ultranationaliste Modi - et « un pays africain », citant notamment le Sénégal, soient membre du conseil de sécurité de l’ONU. Quant à l’UE, son projet est bien de la transformer en « Alliance européenne des Nations », une vieille lune de l’extrême droite européenne. Tout comme la défense des traditions, des « identités régionales » et « de l’Europe plurimillénaire ».
« Et puis il y a le social », a-t-elle poursuivi. Un angle d’attaque particulièrement efficace face à la politique et aux propositions du président sortant, mais qui, hormis une baisse de TVA sur l’énergie et un panier de produits de première nécessité, n’est suivi d’aucune mesure sur les salaires, la hausse du smic ou la remise en cause du coût du capital. Pas question de remettre en cause « la compétitivité des entreprises », a-t-elle martelé. C’est une vision « pour tous les Français » que prétend porter Marine Le Pen, qui a même tenté de récupérer le printemps, pour en faire un « printemps français ». Quand bien même en matière sociale, elle manie l’imposture comme personne (lire Arnaque sociale, Le Pen double la mise).
Présidentielle 2022 L'Humanité
Macron doit descendre de l’Olympe
ÉditorialCathy Dos SantosN’est pas Jupiter qui veut. C’est pourquoi il est urgent qu’Emmanuel Macron dévale les pentes du mont Olympe qu’il s’est inventé pour revenir en France afin de prendre, enfin, la mesure du péril qui nous guette. Au lieu de cela, le maître des horloges croit pouvoir remonter le temps, en endossant aujourd’hui les habits du candidat de premier tour qu’il a pourtant refusé d’être durant toute la campagne. Grossière erreur. L’extrême droite est au seuil du pouvoir, forte comme jamais elle ne l’a été depuis Vichy. Le terrible bilan de ce quinquennat alimente le refus d’arbitrer le duel du 24 avril. Les digues entre la droite et le Rassemblement national ont cédé au point d’offrir une réserve de voix supplémentaire à l’héritière Le Pen, qui se repaît déjà du renfort empressé d’Éric Zemmour et d’une abstention abyssale.
Devant ce désastre, Emmanuel Macron doit cesser de fanfaronner. Son pari : il n’y a pas de front républicain, les Français l’éliront sur son programme. Si quelqu’un lui murmure encore à l’oreille, il serait temps de lui suggérer un changement radical et immédiat de stratégie. Toutes les enquêtes d’opinion prédisent un écart des plus serrés entre les deux candidats. Personne ne doit jouer avec le feu. À contrecœur, des millions d’électrices et d’électeurs s’apprêtent à utiliser le seul bulletin à leur disposition pour barrer la route de l’Élysée à l’extrême droite. Cela n’a rien d’un vote de conviction, ni d’une adhésion au programme d’En marche. Non, c’est le geste de démocrates sincères, viscéralement attachés à nos principes communs : liberté, égalité, fraternité. Il ne faut pas leur demander d’assumer seuls la responsabilité à laquelle se soustrait pour l’heure le président sortant.
Parlons clair : notre pays est en danger. Le mépris et la suffisance ne sont plus tolérables. Lorsqu’on aspire à être reconduit aux plus hautes fonctions de l’État dans de telles circonstances, il faut faire preuve d’humilité et de courage. À l’image des femmes et des hommes qui, révulsés par le macronisme mais armés de leur conscience, vont préserver la France du pire.
Présidentielle 2022Emmanuel MacronExtrême droiteMarine Le Pen Valeurs Actuelles
Zadistes, gilets jaunes, nationalistes corses : ces mouvements qui ont su faire plier la macronie
Candidat, Emmanuel Macron avait assuré qu’il respecterait le résultat de la consultation de 2016 sur l’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Président, il enterre le projet tout en promettant que la Zad, occupée illégalement, sera évacuée. Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, ne tarde pas à tirer les leçons de cette capitulation. « Les “zadistes” ont gagné. L’État vient de donner raison aux voyous. » Il ne pouvait soupçonner que cette manière de gouverner la France serait une sorte de constante, une signature de Macron.
Le chef de l’État, qui se targue d’être le président de l’ordre, cède à chaque fois à la violence. C’est vrai au moment de la crise des “gilets jaunes”. Sourd à la plainte qui monte de la France des ronds-points, Macron attend que le mouvement dégénère pour sortir son carnet de chèques. Mais cette suffisance élitaire est impuissante à calmer la fureur populaire. Elle ne fait qu’accélérer le processus d’autodestruction de la politique.
Trahison démocratique, capitulation en “Zad campagne”, ce sont encore les mêmes ressorts que l’on trouve dans la manière dont le président a traité le dossier corse. Il évacue en 2017 la question de l’autonomie de la Corse, mais promet bientôt d’inscrire l’île dans la Constitution pour éviter la censure systématique du Conseil constitutionnel à chaque vote d’une loi dérogatoire. La réforme constitutionnelle n’a jamais abouti et le dossier corse, géré par Jacqueline Gourault, a été “oublié”. Jusqu’à l’assassinat d’Yvan Colonna par un détenu islamiste.
La suite ? On la connaît : la Corse s’embrase ; des militants nationalistes défient à coups de cocktails Molotov les forces de l’ordre ; le chef de l’État dépêche son ministre de l’Intérieur pour « ouvrir un cycle de négociations sans précédent » sur la possible autonomie corse. En sept jours de violence, les nationalistes, encagoulés, ont obtenu davantage que Gilles Simeoni, le président du Conseil exécutif, pourtant élu et réélu deux fois. Comme s’il y avait toujours avec Macron, une prime à la violence.
Le Monde
Au Club Med des Seychelles, le mystère de la chambre 2027
L’affaire hante cet archipel de l’océan Indien : un Français est accusé d’avoir tué sa compagne, le 27 avril 2021, lors d’un séjour. L’homme, connu comme graffeur à Nice, est actuellement jugé à Victoria et clame son innocence, affirmant qu’il s’agit d’un suicide. La police locale et les proches de la défunte concluent, quant à eux, au féminicide.
Seychelles, avril 2021. Sur l’île privée de Sainte-Anne, au large de Mahé, le Club Med inaugure son nouveau village de luxe : un complexe « cinq tridents » – catégorie la plus élevée, selon la classification propre au groupe – d’une capacité de 600 personnes. Un lieu de rêve au cœur de l’océan Indien : plusieurs piscines, deux restaurants, trois bars, un spa, le tout logé entre la forêt tropicale et les plages de sable blanc. Le paradis du all inclusive façon Club Med. Six jours après l’inauguration officielle, l’ambiance reste à la fête.
Thomas Debatisse, accusé d’avoir tué sa compagne dans un Club Med des Seychelles, a été acquittéLa chambre 2027 est une petite suite de plain-pied, dont la jolie varangue s’ouvre sur la végétation. La plage est à deux pas, derrière les buissons en fleurs et les cocotiers. Près du lit king size en bois brut, la salle de bains s’ouvre par de grandes portes coulissantes. C’est là, le 27 avril 2021 au soir, qu’une Française de 32 ans, Emmanuelle Badibanga, est morte. Son compagnon, Thomas Debatisse, un Niçois de 35 ans, affirme l’avoir trouvée à demi-nue, pendue par le cou à l’accroche-serviette. Un suicide, selon lui.
Alerté par ses cris, le coach sportif du club a accouru. Emmanuelle gisait au sol, un foulard noir à ses côtés. Il était 19 h 45. Dehors, on entendait le bruit des vagues et le brouhaha d’une soirée qui commençait au loin.
Le couple séjournait sur cette minuscule île depuis une semaine. Thomas Debatisse, un graffeur connu sous le pseudo Otom, y avait été invité par le Club Med pour peindre une fresque en « live » durant la soirée d’inauguration. En guise de paiement, comme le groupe a l’habitude de le faire avec ses danseuses, DJ et autres animateurs, il était hébergé gratuitement, ainsi que sa compagne.
Après le drame, une semaine s’écoule, pendant laquelle le graffeur végète dans l’attente de pouvoir rentrer à Nice avec le corps d’Emmanuelle Badibanga. L’accord des autorités locales tarde, il s’impatiente. Alors que le Club Med tente de sauver les apparences pour les autres clients – animations, buffets, cours de gym, etc. –, Otom tourne en rond dans sa chambre, ignorant qu’à quelques kilomètres de là, dans les bureaux de la police judiciaire de la ville de Victoria, un dossier criminel prend forme. Depuis qu’ils ont mis les pieds dans la chambre 2027, ce fameux 27 avril au soir, les enquêteurs n’ont jamais vraiment cru au suicide. Pour eux, il s’agit d’un féminicide déguisé en pendaison. Comment un simple porte-serviette en Inox de 8 centimètres environ pourrait-il retenir un corps d’une soixantaine de kilos ?
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L'Humanité
Au Havre, Emmanuel Macron joue la carte verte et ouvrière
ReportageEn déplacement dans la cité portuaire normande, le président sortant tente un virage écolo-social de dernière minute. Objectif : se débarrasser de l’image de président de l’inaction climatique et sociale que lui collent – à raison – les électeurs de gauche.
Cyprien CaddeoLola RuscioDerrière le dispositif de sécurité du Musée d’Arts modernes du Havre, Eric soupire. Cet enseignant, la trentaine et électeur de Jean-Luc Mélenchon au premier tour, souhaite interpeller Emmanuel Macron, mais on lui refuse l’accès au site. Au président sortant, il aurait expliqué « ne pas vouloir être la caution d’un programme antisocial et anti-écolo qui va encore faire grimper Le Pen dans cinq ans ». Il hésite sur le vote barrage, se décidera au dernier moment.
Emmanuel Macron va devoir s’y faire : il est condamné, à chaque déplacement d’une campagne de second tour qui s’intensifie enfin, à trouver sur sa route un comité d’accueil d’électeurs de gauche bien décidés à ne pas lui offrir le front républicain sur un plateau. À Strasbourg, déjà, mardi 12 avril, ils ont rappelé à son bon souvenir la suppression de l’ISF. Au port du Havre, ce 14 avril, cela n’a pas manqué. À l’arrivée du convoi présidentiel, une poignée d’insoumis tente de couvrir les chants pro-Macron avec des « On est là ! » empruntés aux gilets jaunes, avant d’être évacués par la police. Parmi eux, Luc, ex-éducateur spécialisé, arbore un T-shirt « Rendez les lits (d’hôpitaux) ». Il assure qu’il s’abstiendra le 24 avril, comme la plupart des militants FI rencontrés ici : « on n’a pas voté pour cette merde, ni peste ni choléra. »
Pour le chef de l’État, il s’agit pourtant bien de poursuivre son opération séduction des électeurs des électeurs de gauche et en particulier ceux de Mélenchon, en mettant cette fois l’accent sur l’écologie. Le Havre n’a rien d’un hasard : port industriel administré par Édouard Philippe, la ville normande a placé le candidat de la France insoumise en tête du premier tour (31,2 %), devant Macron (27,5 %) puis Le Pen (20,7 %). Comme c’est désormais la tradition, le chef de l’État s’offre plusieurs bains de foule en compagnie de son ex-premier ministre. « Dans cinq ans, c’est vous Édouard Philippe », lâche un jeune supporter de LaREM. Le Havrais botte en touche. On sait qu’il n’en pense pas moins, mais quitte à interroger la Macronie sur l’avenir, on espère des harangues plus pertinentes. Un autre jeune s’en charge : « Vous avez vraiment intérêt à faire quelque chose pour le climat. » Le président promet des annonces, après avoir déclaré la veille réfléchir à piocher dans les programmes de EELV et de la FI, et repris le terme de « planification écologique » cher à Jean-Luc Mélenchon. Au Havre, il rectifie : « Je ne vais pas proposer demain le projet de Mélenchon ou de Jadot ! Si telle ou telle chose est en cohérence avec mon projet, je le ferai. »
Dans l’après-midi, en visite à l’usine Siemens de production d’éoliennes en mer, il vante plutôt la « souveraineté française, créatrice d’emplois » qui permet de « ne pas produire des éoliennes à l’autre bout du monde ». Emmanuel Macron sait qu’il ne dupera personne à gauche sur son greenwashing. Alors il tacle surtout au passage « l’aberration » de son adversaire Marine Le Pen, qui projette de démonter le parc éolien. La traite de « climato-sceptique » en rappelant qu’elle veut sortir de l’Accord de Paris. Se dit « le candidat de l’écologie »…
Sur le social, une rencontre avec les dockers du port, où la CGT bénéficie d’un haut taux de syndicalisation, est également organisée. Mais la presse n’est pas conviée. On aborde tout de même Julien, un des dockers, qui préfère rentrer chez lui. Clope au bec, carte CGT, vote Roussel au 1er tour, vote blanc probablement au second. La visite de Macron au port ? Une blague, pour celui qui se dit usé par son travail, victime de hernies discales chroniques : « Ça m’est complètement égal, on sait très bien qu’il ne va rien faire pour les ouvriers. Il n’a rien fait en cinq ans donc je ne vois pas pourquoi les choses changeraient aujourd’hui. » C’est tout le défi pour le chef de l’État. Puisqu’il n’en appelle pas au réflexe républicain mais souhaite, contre tout bon sens, un vote d’adhésion, il lui reste dix jours pour faire oublier cinq ans de renoncements climatiques et de violence sociale. Et convaincre, a minima, d’une vérité : ce serait bien pire avec l’extrême droite.
Emmanuel Macronle havrePrésidentielle 2022 Le Monde
L’Allemagne mal préparée à la vie sans gaz et pétrole russes
Une rupture d’approvisionnement, qu’elle soit choisie ou subie, aurait des conséquences industrielles et macroéconomiques majeures.
Le site BASF de Ludwigshafen, dans le Land de Rhénanie-Palatinat, en Allemagne, est le plus grand complexe chimique du monde exploité par une seule entreprise. Au bord du Rhin, large de plus de 250 mètres à cet endroit, une forêt métallique s’étend à perte de vue. C’est un gigantesque réseau de tuyaux gris, coudés, étroitement imbriqués, portés par des kilomètres d’échafaudages. Ici, toutes les installations chimiques sont connectées entre elles pour utiliser au mieux l’énergie.
Guerre en Ukraine en direct : 5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, selon l’ONUSurplombant cet entrelacs, des dizaines de colonnes de distillation donnent à l’ensemble des allures de Manhattan. Depuis cent cinquante ans, le complexe chimique rhénan est une pièce centrale et indispensable de la puissance industrielle allemande. A Ludwigshafen, dans ces tuyaux, on domestique jour et nuit la matière. Le cœur du complexe, ce sont deux énormes installations, appelées « steamcracker » (vapocraqueur), qui effectuent une des opérations principales en pétrochimie.
L’industrie allemande rattrapée par la géopolitique« On soumet les hydrocarbures à la chaleur et à la vapeur d’eau pour les décomposer et en faire des composés chimiques de base, qui seront ensuite retransformés », explique le porte-parole de BASF qui nous accompagne. Le processus nécessite de très grandes quantités de chaleur, produite à partir du gaz, qui est en chimie à la fois une énergie et une matière première. Sur le site sont fabriqués 220 000 produits chimiques, des matières aussi variées qu’indispensables à notre quotidien : les composés de base pour la pharmacie, les agents de lavage pour les produits d’entretien et cosmétiques, les plastiques – ceux des emballages, des pare-chocs, des textiles synthétiques, des isolants –, les colles, les lubrifiants des machines, la peinture des carrosseries, l’ammoniaque pour les engrais.
Les économistes divisés
L’industrie européenne étant très imbriquée, presque toutes les branches européennes, y compris l’automobile, l’agroalimentaire et la cosmétique françaises, reçoivent directement ou indirectement des produits fabriqués à Ludwigshafen. Depuis quelques jours, le site est en état d’alerte. Fin mars, face à la demande de la Russie d’être payée en roubles pour ses livraisons d’hydrocarbures, le ministère de l’économie a déclenché le niveau 1 du « plan d’urgence gaz », première étape vers un éventuel rationnement. Le directeur du complexe de Ludwigshafen, Uwe Liebelt, se prépare depuis au cas où il faudrait réduire l’activité, faute de gaz. D’après ses calculs, si l’approvisionnement en gaz baissait de 30 %, l’activité pourrait être maintenue au minimum technique. Les approvisionnements des clients seraient réduits en conséquence.
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Le Figaro
Inondations en Afrique du Sud : le bilan s'alourdit à près de 400 morts
Un précédent bilan avait fait état mercredi de 306 morts, avant que les recherches ne se poursuivent. Les autorités ont évoqué «une des pires tempêtes de l'histoire du pays».
Les terribles inondations qui frappent l'Afrique du Sud depuis cinq jours ont fait près de 400 morts et 41.000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi 15 avril, les recherches macabres de ceux encore portés disparus se poursuivant.
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La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du Kwazulu-Natal (KZN) ouverte sur l'océan Indien et épicentre des fortes pluies qui ont commencé le week-end dernier. «Un total de 40.723 personnes ont été touchées. Malheureusement, le nombre de décès continue d'augmenter, le dernier bilan enregistré faisant état de 395 morts», a déclaré dans un communiqué le département de la Coopération et des Affaires traditionnelles de la province.
Une catastrophe «jamais vue auparavant dans le pays»
À l'aube, les recherches pour retrouver les disparus ont repris. Des équipes spéciales de la police épaulées par des hélicoptères ratissent la région au peigne fin, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le gouvernement n'a donné aucune indication du nombre total de personnes recherchées. Mais au cinquième jour de la catastrophe, les secouristes n'ont que peu d'espoir de retrouver des vivants: «Actuellement notre travail consiste principalement à récupérer des corps», a déclaré à l'AFP un secouriste, Travis Trower.
Le président Cyril Ramaphosa en déplacement dans le Mpumalanga (Nord-Est) à l'occasion des fêtes de Pâques, a déploré une catastrophe «jamais vue auparavant dans le pays». Les prévisions tablent sur davantage de pluie dans la journée et au cours du week-end, avec des risques de nouvelles inondations et glissements de terrain. Les intempéries affectent aussi la province voisine de l'Eastern Cape (sud-est) où «un décès a déjà été signalé», a indiqué Cyril Ramaphosa.
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«Une dévastation absolue»
Des routes ont été dévastées, des ponts se sont effondrés. Plus de 250 écoles ont été touchées et des milliers de maisons ont été détruites. Les autorités redoutent des centaines de millions d'euros de dommages. Dans la matinée, des volontaires armés de gants et de sacs-poubelles ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes. «C'est ma plage, celle où j'amène mes enfants, là où nous passons nos week-ends», explique Morne Mustard, un informaticien de 35 ans, parmi les bénévoles de la plage populaire de Umhlanga. Les restaurants de la plage leur ont offert le petit-déjeuner.
Il a survécu au déluge, «une dévastation absolue, un spectacle horrible», raconte-t-il, décrivant toutes sortes de détritus et objets, balais, ustensiles, charriés par les eaux vers la plage. Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d'hébergements d'urgence ont été ouverts. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol. Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des personnes désespérées ont été vues puisant de l'eau à même des canalisations éventrées. L'état de catastrophe a été déclaré.
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La veille, des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l'aide. La ville de Durban a appelé «à la patience», les opérations de secours étant ralenties «en raison de l'étendue des dégâts sur les routes». Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de nourriture, bouteilles d'eau et couvertures. Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages. L'Afrique australe est régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l'Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes qui se forment au-dessus de l'océan Indien.
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Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
Regarder la vidéoQuelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Le Monde
Viol de la convention de Genève
Editorial du « Monde ». Il faut beaucoup d’aplomb et de cynisme au premier ministre britannique, Boris Johnson, pour annoncer, jeudi 14 avril, au moment même où plus de 4,6 millions d’Ukrainiens fuyant la guerre se réfugient en Europe, son plan d’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile qui sollicitent la protection du Royaume-Uni. Aux termes du « partenariat de développement économique » signé à Kigali par sa ministre de l’intérieur, Priti Patel, des dizaines de milliers de demandeurs d’asile pourront être conduits contre leur gré dans la capitale rwandaise, où leur requête sera censée être examinée. Même s’ils sont reconnus comme réfugiés, c’est au Rwanda qu’ils devront demeurer.
Le Royaume-Uni va envoyer ses demandeurs d’asile au RwandaLondres ne dit pas clairement sur quels critères seront choisis les demandeurs d’asile visés par cette politique d’ « aller simple » pour Kigali. Mais l’annonce précède la discussion, début mai, à Westminster, d’un projet de loi qui distingue les « bons réfugiés », ceux qui arrivent par des procédures d’admission agréées par l’Etat, de ceux qui, en situation irrégulière, demandent l’asile à la frontière et sont présumés être de « faux réfugiés ». Les migrants venant de France qui traversent la Manche sur des embarcations de fortune sont les premiers visés.
Un tel projet est choquant à plusieurs titres. Il ignore le fait qu’un demandeur d’asile est, par définition, en situation irrégulière. Il viole la convention de Genève, qui proscrit le refoulement des demandeurs d’asile vers un pays où leurs libertés seraient menacées. Or, le Rwanda est régulièrement dénoncé pour des détentions arbitraires et des procès non équitables. Le versement de 120 millions de livres sterling (111 millions d’euros) prévu au bénéfice de Kigali est présenté par le régime de Paul Kagame comme permettant de financer « des opportunités pour les Rwandais et les migrants ». Que le Royaume-Uni, pays développé, « sous-traite » ainsi à un pays pauvre la charge d’une obligation de droit international en dit long sur le respect de Boris Johnson envers ses engagements et la longue tradition de défense des droits de l’homme de son pays.
L’opération illustre aussi l’usage démagogique qui peut être fait des questions de migration. En promettant d’ « externaliser » le traitement des demandes d’asile vers le Rwanda, le premier ministre britannique veut dissuader les migrants de traverser la Manche. Mais il cherche surtout, à trois semaines des élections locales où son parti est menacé, à détourner l’attention des électeurs du scandale lié à l’amende qui vient de lui être infligée pour avoir enfreint les règles sanitaires pendant la pandémie. Présentant la nouvelle procédure comme un « dividende du Brexit » satisfaisant sa promesse de « reprendre le contrôle des frontières », M. Johnson cherche aussi à faire oublier l’impact économique et diplomatique négatif de la sortie de l’Union européenne.
Marine Le Pen projette une diplomatie à l’opposé de celle d’Emmanuel MacronLe parallèle avec le projet de Marine Le Pen, qui veut, elle aussi, s’extraire des solidarités européennes et signer « des accords » avec des Etats étrangers pour faire examiner les demandes d’asile, saute aux yeux. Alors que les réponses aux questions migratoires et aux réelles inquiétudes qu’elles suscitent exigent une meilleure coordination européenne pour gérer les frontières et répartir les demandeurs d’asile, la consolidation de forteresses nationales et la sous-traitance migratoire dans des pays de facto en situation d’obligés apparaissent comme autant de dangereuses impasses.
Le Danemark veut sous-traiter les demandes d’asile au Rwanda Le Monde
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Le Figaro
Depuis cinq ans, la France connaît-elle une hausse de l'insécurité et une «explosion» de l'immigration ?
Esther PaoliniLA VÉRIFICATION - La Commission de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a émis des réserves sur deux chiffres avancés par Marine Le Pen dans sa profession de foi, avant d'accorder finalement son homologation.
LA QUESTION. À dix jours du second tour de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a reçu un rappel à l'ordre du gendarme de la campagne. La Commission de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) a épinglé la candidate du Rassemblement national sur deux statistiques inscrites dans sa profession de foi liées à l'insécurité et l'immigration, comme l'a révélé France Inter mercredi. Réagissant à cette mise en cause, l'entourage de la candidate a assuré que leurs sources étaient «sûres». «Ces chiffres figuraient déjà sur la profession de foi du 1er tour, a-t-on précisé. Le seul objectif de tout cela, c'est de nous faire perdre un temps précieux.»
Les deux données à l'origine du litige, dont l'équipe de Marine Le Pen affirme qu'elles émanent du ministère de l'Intérieur, sont les suivantes : «L'islamisme progresse et l'insécurité s'accroît avec 31% d'agressions volontaires depuis 2017 » et «l'immigration explose avec 1,5 million d'entrées depuis 2017, des centaines de milliers de clandestins vivent en France». Après avoir auditionné la présidente du RN mercredi soir, l'instance a finalement décidé d'homologuer la profession de foi, tout en maintenant ses «réserves» sur la mention «source : ministère de l'Intérieur».
Pourquoi le gendarme de la campagne est-il monté au créneau ? Les deux statistiques sur les agressions volontaires et l'immigration présentées dans la profession de foi de Marine Le Pen sont-elles exactes ?
VÉRIFIONS. Pour rappel, la profession de foi est un document officiel de propagande électorale envoyée par courrier à tous les citoyens. Il présente une synthèse des propositions du programme du candidat. Concernant l'élection présidentielle, ce document est homologué, au même titre que les affiches électorales, par la CNCCEP chargée de s'assurer que chacun «bénéficie des mêmes facilités de la part de l'État pour la campagne électorale».
Selon l'article 13 du décret du 8 mars 2001, la profession de foi doit recevoir la validation de l'instance avant d'être envoyée à l'impression pour être intégrée dans la propagande électorale officielle et donc être remboursée par l'État. Dans le cas inverse, la documentation devient de la propagande clandestine. «L'impression et l'envoi postal représentent un coup important dans le budget d'une campagne», explique au Figaro Jean-Pierre Cambu, professeur associé de droit constitutionnel à l'université de Versailles Saint-Quentin et auteur de Le Conseil constitutionnel, juge électoral (Dalloz «Études», 2017). L'homologation est donc un enjeu important pour un candidat.
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La commission, dans laquelle siègent notamment Chantal Arens, première présidente de la Cour de cassation ou Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, tranche sur la forme, non sur le fond. «Si un candidat souhaite écrire dans sa profession de foi les choses les plus abjectes, c'est la liberté de la campagne. La CNCCEP ne se déclare que sur la régularité de l'information qui est donnée», poursuit le spécialiste. Dans le cas présent, les réserves émises ne concernent donc pas les statistiques, mais bien l'ajout de la mention «source : ministère de l'Intérieur», comme l'explique son communiqué : «Les explications données par le mandataire ne permettaient pas d'attribuer ces assertions à une ''source'' du ministère de l'intérieur.»
Hausse des violences intrafamiliales
La candidate affirme que les agressions volontaires ont augmenté de 31% depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, et donc que «l'insécurité s'accroît». Selon les chiffres du service statistique du ministère de l'Intérieur (SSMSI), le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 233.600 en 2017 à 306.700 en 2021, soit une hausse de 31,29%. Une donnée proche du chiffre indiqué par Marine Le Pen. Cependant, comme le souligne le ministère de l'Intérieur à l'AFP, «ce sont les violences intrafamiliales qui portent la hausse». Une augmentation liée à la libération de la parole sur un sujet encore tabou il y a peu. Hors violences intrafamiliales, le nombre de victimes de coups et blessures volontaires est passé de 133.000 en 2017 à 149.200 en 2021, soit une hausse de 12,18%, c'est-à-dire près de 20 points de moins que ce qu'indique Marine Le Pen.
Concernant l'immigration, Marine Le Pen déclare qu'il y a eu «1,5 million» d'entrées depuis 2017. Une déclaration qui rappelle celle d'Eric Zemmour, qui affirmait à la rentrée que 2 millions d'étrangers avaient été accueillis en France durant le quinquennat d'Emmanuel Macron. Comme nous vous l'expliquions dans cet article, 2.082.000 étrangers supplémentaires sont arrivés sur le territoire national en cinq ans, ce qui semble accréditer les chiffres avancés par l'un et l'autre.
Le ministère de l'Intérieur a fourni à l'AFP une fourchette inférieure, estimant à un peu plus de 1,4 million de premiers titres de séjour délivrés entre 2017 et 2021 à des ressortissants hors Union européenne (en incluant les titres de séjour «Brexit» des Britanniques). Cependant, ces chiffres ne constituent pas une photographie des flux d'immigration durant le quinquennat, car ils incluent les régularisations de personnes résidant depuis plusieurs années dans l'Hexagone (avant 2017) et ne tiennent pas compte des décès et des sorties, notamment des étudiants étrangers qui, bien souvent, repartent dans leur pays d'origine. Ainsi, selon l'Insee, le solde migratoire (différence entre les entrées et les sorties) cumulé est de +776.000 personnes depuis 2017.
En résumé, la Commission de contrôle de la campagne électorale n'a pas remis en cause les chiffres avancés par Marine Le Pen dans sa profession de foi mais l'attribution de ces données au ministère de l'Intérieur. La candidate du Rassemblement national a raison d'affirmer que les agressions volontaires ont augmenté durant le quinquennat, mais la hausse est inférieure à celle présentée dans son document de campagne. De même, les entrées sur le territoire ont incontestablement enregistré une augmentation durant cinq ans. Mais la donnée la plus parlante est celle du solde migratoire. Celui-ci connaît également une progression, sans toutefois être aussi importante que celle présentée par la candidate du RN.
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La candidate des Républicains n'a pas réussi à obtenir 5% des voix. Un score indispensable au remboursement de ses frais de campagne.
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Le président sortant (27,84%) et la candidate RN (23,15%) se sont hissés en tête du premier tour. Ils devancent Jean-Luc Mélenchon (21,95%), Éric Zemmour (7,07%), Valérie Pécresse (4,78%) et Yannick Jadot (4,63%).
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Le Monde
Instrumentalisation
Chronique. La fracture est nette, presque caricaturale. Pour la culture, Emmanuel Macron entend choyer les artistes vivants, Marine Le Pen les vieilles pierres inertes. Au premier la création, à la seconde le patrimoine. Les deux candidats ont des mesures plus larges en magasin, mais la couleur affichée de leur programme pour le quinquennat à venir est claire.
Création et patrimoine sont les deux jambes du ministère de la culture depuis sa création, en 1959. Une tendance se dessine. Les neuf premiers titulaires du poste, tous de droite, ont plutôt donné la priorité aux monuments, avant que le socialiste Jack Lang bouge le curseur en 1981, mettant l’accent sur les artistes. N’en tirons pas une fracture paresseuse, tant des emblèmes du passé accueillent la création d’aujourd’hui. Reste que l’argent n’étant pas extensible, le débat fut virulent entre les deux camps, les milieux culturels appelant parfois l’Etat à abandonner le patrimoine aux mécènes privés.
Marine Le Pen et Emmanuel Macron, deux programmes diamétralement opposésC’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron, le 17 mars, a énuméré ses priorités : intensifier les commandes à des artistes, étendre le nombre de bénéficiaires du Pass culture aux élèves de 6e pour en faire le bras armé de l’éducation à l’art, et créer un métavers européen afin de défendre les auteurs face aux géants anglo-saxons ou chinois.
De son côté, Marine Le Pen a des mots vibrants pour le patrimoine dans son manifeste. Dénonçant un Etat qui « saccage », la candidate du Rassemblement national souhaite établir un inventaire de sites mémorables et faire de leur sauvegarde une cause nationale. Elle mettra en place un service national du patrimoine ouvert aux volontaires de 18 à 24 ans, et les propriétaires de manoirs ou de châteaux bénéficieront d’une fiscalité plus favorable.
Les amoureux du patrimoine, fatigués de longue date d’avoir pour soutien l’extrême droite, risquent de peu goûter la façon dont la candidate instrumentalise le sujet. Outre que nombre de sites agrègent des cultures étrangères, elle balaye le débat autour du « tout protéger », pourtant toujours plus central à mesure que le temps passe.
C’est surtout le rôle que Marine Le Pen assigne aux monuments qui frappe. Les nobles édifices doivent tenir « une place majeure dans le redressement moral du pays ». Elle fait « parler » les vieilles pierres, qui, elles, contrairement aux artistes, ne parlent pas. Elle leur donne un passeport français, pas universel.
Sur le patrimoine, Marine Le Pen fait du Eric Zemmour – leurs mots sont proches. Pour la culture en général, elle fait du Zemmour soft. Elle entend préserver le ministère de la culture quand le polémiste voulait le réduire à un secrétariat d’Etat aux beaux-arts chargé des monuments et donc amputé de ses aides à la création, qui ne serviraient qu’à nourrir des gauchistes salissant la France.
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Le Figaro
À Moscou, Alexeï Lioubimov joue une œuvre ukrainienne, son récital interrompu par la police
Simon ChernerEn première partie du concert, le musicien interprétait un morceau de Valentin Silvestrov. Réfugié en Allemagne, ce compositeur avait comparé Vladimir Poutine à Ben Laden.
La musique a été interrompue par la force des baïonnettes. Ou, plutôt, par une alerte anonyme à la bombe. Telle est le prétexte invoqué mercredi soir par les forces de l'ordre russes intervenues dans une petite salle de Moscou, où se tenait un récital du pianiste Alexeï Lioubimov. Le Russe de 77 ans s'y produisait avec la soprano Yana Ivanilova, lorsque des agents de police sont apparus sur scène, en deuxième partie de soirée, en intimant au musicien de faire cesser sur-le-champ la musique. Malgré la pression, Alexeï Lioubimov a achevé, sous les acclamations, son interprétation de l'Impromptu No.2 Op.90 de Schubert.
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L'irruption de la police moscovite au concert d'Alexeï Lioubimov a été abondement partagée sur les réseaux sociaux par le public présent dans la salle. Les images diffusées sur Twitter ou encore sur Telegram montrent deux agents accoster le pianiste, en pleine interprétation, se pencher vers lui puis s'adresser aux spectateurs. À l'achèvement du morceau, Alexeï Lioubimov lève brièvement un poing victorieux au ciel alors que le public lui adresse une ovation. Évacué peu après, le bâtiment a été fouillé, en vain, pendant deux heures et demie. «Nous avons d'abord attendu l'arrivée des chiens, puis les chiens ont vérifié les locaux. Tout a traîné jusqu'à minuit et demi», a témoigné jeudi un employé de la salle, le Rassvet, pour le journal indépendant The Moscow Times .
La culture prise en étau
Derrière la fausse menace à la bombe se cachait, peut-être, un motif plus politique, ont estimé de nombreux observateurs. L'arrivée de la police «pourrait être liée à la nationalité du compositeur», mentionne par exemple l'employé du Rassvet. Car avant de donner la musique du romantique autrichien, Alexeï Lioubimov avait joué Valentin Silvestrov. Réfugié en Allemagne depuis le début de l'invasion russe, le compositeur ukrainien reconnu, aujourd'hui âgé de 84 ans, avait notamment créé ces dernières semaines une nouvelle orchestration de Prière pour l'Ukraine, un hymne patriotique traditionnel. La composition a notamment été interprétée en mars lors du concert pour l'Ukraine organisé par le Met Opera de New York.
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Ami de Valentin Silvestrov, Alexeï Lioubimov avait choisi de jouer une pièce moins sulfureuse à Moscou. Son choix s'était arrêté au cycle musical Stufen, pour soprano et piano, une œuvre sur laquelle les deux artistes avaient déjà collaboré par le passé, notamment en 1989. Historiquement mal-aimé par le pouvoir soviétique, le compositeur n'a pas non plus mâché ses mots à l'encontre du président russe Vladimir Poutine. «Qui soutient Poutine ? Des criminels ! Il les a recrutés et les a habillés de costumes élégants, a ainsi déclaré Valentin Silvestrov dans un entretien accordé le mois dernier à la chaîne allemande Deutsche Welle . C'est un terroriste comme Ben Laden , mais mille fois plus puissant. Il devrait être classé comme un terroriste international et mis sur la liste des personnes recherchées.»
Depuis le 24 février, les autorités russes ont renforcé leur mainmise sur les médias et sur toute forme d'opposition, en fermant plusieurs rédactions basées en Russie et en procédant à des arrestations massives. Il est interdit d'employer le mot «guerre» pour parler des opérations menées par les forces armées russes en Ukraine, et qualifiées «d'opération militaire spéciale» par le Kremlin. Dans le monde de la culture, le conflit a enfin entraîné une cascade d'annulations de concerts, de sorties de films ou encore de tournées de ballets, ainsi que plusieurs départs précipités de talents européens.
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Louise Attaque fête ses 25 ans avec une réédition de son premier album
Pour célébrer ce quart de siècle, le groupe de rock français réédite vendredi Louise Attaque. Les trois auteurs de J't'emmène au vent se produiront également le 26 avril à l'Elysée Montmartre à Paris, lors de six concerts gratuits dont un en livestream.
Universal désormais gestionnaire du catalogue d'Elvis Presley
L'annonce intervient quelques semaines avant la sortie du biopic Elvis, qui sera projeté en avant-première mondiale au Festival de Cannes.
Dutronc père et fils, le ticket gagnant sur scène
NOUS Y ÉTIONS - Jacques et Thomas Dutronc donnaient mardi le coup d'envoi de leur tournée générale à Courbevoie.
Le Figaro
Du fait de l'inflation, le Smic augmentera de 2,65% le 1er mai
Pour un temps plein, le Smic mensuel passera de 1269 à 1302,64 euros.
Du fait de l'inflation, le Smic sera revalorisé le 1er mai pour la troisième fois en sept mois et franchira la barre mensuelle des 1300 euros net mais ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne souhaitent aller au-delà de cette augmentation automatique. Cette hausse, qui va bénéficier directement à un peu plus de deux millions de salariés, sera de 2,65% selon le ministère du Travail. Pour un temps plein, le Smic mensuel s'établira à 1645,58 euros brut. En net, il atteindra 1302,64 euros, soit une hausse de 34 euros. Le Smic horaire brut passera de 10,57 à 10,85 euros. En janvier, le Smic avait augmenté de 0,9% après une hausse exceptionnelle de 2,2% en octobre, déjà due à l'inflation. Sur un an - de mai 2021 à mai 2022 - le Smic aura augmenté de 5,9%, soit 72 euros net.
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En France, le pouvoir d'achat des travailleurs au Smic est protégé par un dispositif de revalorisation automatique qui assure que le salaire minimum progresse au moins aussi vite que les prix, pour les ménages les plus modestes. Selon les chiffres publiés par l'Insee vendredi, l'inflation hors tabac entre novembre 2021 et mars 2022, tirée par la hausse des prix de l'énergie, s'établit à 2,65% pour les 20% des ménages ayant les revenus les plus modestes. Le Smic sera donc augmenté dans les mêmes proportions.
Ce mécanisme est d'autant plus protecteur que, comme le soulignait dès la mi-mars le chef du département de la conjoncture de l'Insee Julien Pouget, l'indice des prix pour les ménages modestes augmente plus vite que l'indice global «compte tenu de la pondération de l'énergie et de l'alimentation dans sa composition». «Sur les 30 pays de l'OCDE ayant un salaire minimum, il n'y en a que trois qui prévoient une revalorisation automatique liée à l'inflation et un seul - la France - qui prévoit qu'elle puisse se répéter en cours d'année», souligne l'économiste Gilbert Cette, président du groupe d'expert sur le Smic qui doit être consulté par le gouvernement avant chaque hausse.
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Cette, l'évolution de l'inflation dans les prochains mois reste imprévisible du fait de la guerre en Ukraine, même si elle devrait être impactée par l'entrée en vigueur de la ristourne gouvernementale de 15 à 18 centimes par litre de carburant. «Il y a ensuite l'inconnue de la transmission de la hausse des prix des matières premières vers les prix de production, puis vers les prix de vente et les salaires», explique Gilbert Cette.
Des minimas de branches dépassés par le Smic
Si plusieurs syndicats - mais pas la CFDT - réclament une hausse beaucoup plus forte du Smic - 10% pour l'Unsa par exemple - les deux finalistes de l'élection présidentielle sont opposés à un «coup de pouce» qui n'est plus intervenu depuis l'élection de François Hollande en 2012 et pénaliserait selon eux l'emploi des moins qualifiés. Marine Le Pen veut encourager les entreprises à augmenter les salaires, en exonérant de cotisations celles qui augmentent de 10% leurs salariés gagnant l'équivalent de moins de trois Smic. De son côté, Emmanuel Macron veut tripler le plafond de la prime sans charges sociales ni fiscales que peuvent verser les entreprises à leurs salariés.
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Autre conséquence de cette hausse du Smic, beaucoup de branches vont se retrouver avec des minima salariaux définis par leurs conventions collectives à nouveau dépassés par le Smic. Sur les 171 branches couvrant plus de 5000 salariés, 67 affichaient fin mars, avant même cette revalorisation, une grille comportant au moins un coefficient inférieur au Smic, selon le ministère du Travail. La CFDT réclame que ces branches rattrapées par la hausse du Smic soient contraintes d'ouvrir des négociations dans un délai de trois mois pour pouvoir continuer à bénéficier des exonérations de cotisations sociales pour les salaires inférieurs à 1,6 Smic. La CGT propose, elle, que chaque hausse du Smic donne lieu à une revalorisation automatique des minima de branche, afin d'éviter un «écrasement» des salaires du bas de la grille.
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Le président-candidat se dit également disposé à «ouvrir la porte» à un report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans plutôt que 65 ans.
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Live Updates: Russia Sets Stage for Battle to Control Ukraine’s East
Kyiv April 15, 6:38 p.m.
Moscow April 15, 6:38 p.m.
Washington April 15, 11:38 a.m.
Moscow is moving helicopters to Ukraine’s eastern border and bringing in soldiers, the Pentagon says. Russian long-range bombers joined the fight against defenders in Mariupol.
Marc Santora and Michael Schwirtz
The Russians are staging attack helicopters at the border with Ukraine and bringing in soldiers and artillery, according to the Pentagon, as both sides furiously prepare for what is expected to be a bloody battle to control the vast plains of the country’s east.
The preparations come as Russia appears to be further narrowing its war aims, at least for the moment, having pulled back from the north around Kyiv, the capital, after its forces were pummeled. With the sinking on Thursday of its navy’s Black Sea Fleet flagship, possibly by a new Ukrainian missile, Russia may also have to scale back its immediate ambitions in the southeast, where analysts say it does not currently have the capacity to take the entire Black Sea coast.
Russian forces appear close to reaching one goal: capturing the besieged city of Mariupol, where Ukrainian forces who have held out for weeks against a punishing assault are largely holed up in the city’s port and a nearby steel plant. Its capture would free up more Russian forces to head north and try to surround Ukrainian forces on the eastern front.
But the heavy cost of the Mariupol battle for the Russians — who took weeks to subdue the city even after flattening much of it — speaks to their military limitations.
Analysts and U.S. officials fear that the fight for Mariupol is a harbinger of what is to come in the east — less of a lightning-fast war driven by special forces and more of a grinding, slower-moving war that seems to favor Russia’s bigger, better-armed military.
In other developments:
Ukraine’s military said on Friday that Russian forces were using long-range bombers to attack Mariupol, as they intensified their efforts to seize complete control of the southern port city.
Russia’s Defense Ministry said it had struck a missile factory on the outskirts of Kyiv and threatened to increase the “number and scale of missile strikes against facilities” in Ukraine’s capital in response to any “terrorist attacks and acts of sabotage” on the Russian territory.
The C.I.A.’s director said on Thursday that “potential desperation” to extract the semblance of a victory could tempt President Vladimir V. Putin of Russia to order the use of a tactical or low-yield nuclear weapon. The comments publicly voiced a concern that has coursed through the White House during the seven weeks of conflict.
The European Union, which this month banned Russian coal for the first time, is now likely to adopt a similarly phased ban of Russian oil, E.U. officials and diplomats said. Mr. Putin acknowledged on Thursday that Western sanctions had hurt his country’s vital energy sector.
Dmitri A. Medvedev, a senior Russian security official, said on Thursday that if Sweden and Finland joined NATO, there would be “no more talk of a nuclear-free Baltics” region.
Neil Vigdor
Ukraine’s defense minister goaded Russia on Friday over the sinking of its flagship in the Black Sea a day earlier, suggesting that the wreck would become a popular diving attraction.
The minister, Oleksii Reznikov, posted a photo on Twitter of a scuba diver swimming with a sea turtle, seizing on the loss of the Moskva, one of the Russian Navy's largest vessels.
“A ‘flagship’ Russian warship is a worthy diving site,” Mr. Reznikov wrote in English on Twitter. “We have one more diving spot in the Black Sea now. Will definitely visit the wreck after our victory in the war. BTW, I already have 300 scuba dives.”
The cause of the naval catastrophe is disputed, with Ukraine claiming it struck the ship with missiles and Russia attributing it to an accidental fire that spread to ammunition aboard the ship. But the vessel’s loss has emboldened Ukrainians.
Ukraine’s Defense Ministry further mocked Russia in another tweet on Friday over the ship’s sinking. The ministry said it wanted to remind the Russian Navy that the straits into the Black Sea were “closed for entry only.” “The part of your fleet that remains afloat still has a way out,” it said.
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Marc Santora
Ukraine’s military said on Friday that Russian forces were using long-range bombers to attack Mariupol as they fight to seize complete control of the southern port city.
The remaining Ukrainian forces are holed up in two primary locations in Mariupol: at a sprawling steel plant and at the city’s port.
“The Russian Army is constantly involving additional units to storm the city,” Oleksandr Motuzianyk, the spokesman for Ukraine’s defense ministry, said at a news conference.
He claimed that “the Russians are not able to completely capture this city,” although after nearly two months of bombardment, he acknowledged that the remaining Ukrainian forces in the city face an increasingly difficult situation.
Tyler Hicks
Ukrainian firefighters responded to a warehouse that was set ablaze by a Russian airstrike in the eastern city of Derhachi on Friday. Much like its regional capital, Kharkiv, Derhachi has been under constant bombardment since the beginning of the Russian invasion of Ukraine.
Simon Ostrovsky and Emily Rhyne
Since Russia’s invasion of Ukraine in February, Moscow has ramped up its propaganda and disinformation efforts, crafting a through-the-looking-glass image of the war in which Ukraine and the West — not Russia — are to blame for Russia’s attack.
Transnistria is technically part of the former-Soviet country of Moldova, but the region’s separatist government is backed by some 1,500 Russian troops who are stationed there and its airwaves are dominated by Russian state-owned media outlets. Residents live just a few miles from the Ukrainian border, however, and have access to Ukrainian broadcasts as well.
A New York Times video team traveled to the breakaway region and spoke with people to find out what they believe about the war in Ukraine and to see how disinformation spreads beyond Russia’s borders.
Simon Ostrovsky is a Knight-Wallace Reporting Fellow.
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Ivan Nechepurenko
Russia’s communications watchdog had blocked access to the Russian-language website of The Moscow Times, citing an article about Russian guard officers who refused to join combat in Ukraine, the newspaper said. Based in Moscow, The Moscow Times has been a leading independent English-language news media outlet covering Russia and former Soviet republics.
Marc Santora
As Russian forces move into position for a stepped-up assault on eastern and southern Ukraine, there are indications that they will be forced to confront an increasingly organized insurgency in places already under their control.
The Ukrainian military’s intelligence agency said this week that 70 Russian soldiers had been killed while on night patrols in the occupied city of Melitopol from March 20 to April 12. “So far, the units of the occupying forces have failed to identify those involved in the extermination of Russian servicemen,” the intelligence agency said.
And even as Russia tries to fortify its positions in the territories it controls, Aleksey Arestovich, an adviser to the Ukrainian president, said on Friday that “several small villages in the Kherson region have been returned under the flag of Ukraine.”
He declined to go into detail so as to not compromise operational security.
Military analysts have warned that even if Russia manages to expand the territory it controls in eastern Ukraine, it may face an insurgency unlike anything it endured in other major conflicts, including in Afghanistan, Chechnya or Syria.
Writing for the Modern War Institute at West Point, Daniel Karr, a former intelligence analyst at the U.S. Defense Department, and Jacob Ware, a research associate for counterterrorism at the Council on Foreign Relations, said that the spirit and morale of the Ukrainian forces and public would “likely play an even more important role in the now-unraveling next phase, particularly if Russia ultimately succeeds in occupying parts of eastern Ukraine.”
“Insurgency and guerrilla warfare are notoriously difficult to prosecute, and are sapping to energy and spirit — guerrillas will face food and supply shortages, adverse weather, and relentless manhunts,” they wrote. “But the Ukrainian resistance will receive sustained financial and political support, including from an international diaspora movement. These are also excellent conditions for insurgency.”
Marc Santora
The loss of the Russian Navy’s Black Sea Fleet flagship will make it more difficult to gain full control over Ukraine’s southern coast and ultimately move on the port city of Odesa, military analysts say, although it is unlikely to derail Moscow’s war campaign entirely.
The main role of the ship, the Moskva, had been to launch precision cruise missile strikes at Ukrainian logistics centers and airfields, according to an analysis by the Institute for the Study of War, a think tank in Washington. A fire onboard the vessel on Thursday led the Russians to pull back several other warships from the Ukrainian coast.
“The loss of the Moskva will reduce Russia’s ability to conduct cruise missile strikes, but is unlikely to deal a decisive blow to Russian operations on the whole,” the institute wrote in their daily report.
The Ukrainians claimed that the vessel had sunk after being struck by an anti-ship missile, something that Moscow denied and Western intelligence could not confirm.
The Russian Defense Ministry maintained that the ship had “lost its stability due to damage to the hull from the detonation of ammunition” from a fire. “In stormy sea conditions, the ship sank,” the ministry said.
A senior U.S. Defense Department official said the fire on the ship had broken out when it was positioned about 70 miles due south of Odesa. After the episode, about a half-dozen Russian ships in the Black Sea moved farther away from the Ukrainian coast, lending credence to Ukraine’s claim that it had hit the ship with a missile.
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Marc Santora
Russian forces on Friday appeared close to capturing the strategic Ukrainian port city of Mariupol, military analysts said, an achievement that would culminate one of the bloodiest battles of the six-week war.
Despite being vastly outnumbered, Ukrainian forces in the city have withstood weeks of Russian bombardments from the land, air and sea, and continued to stage counterattacks. But now, the last of the Ukrainian forces have been largely isolated in two main locations: in the city’s port and at a nearby steel factory.
Petro Andryushenko, an adviser to Mariupol’s mayor, denied Russian reports of a mass Ukrainian surrender in the city but acknowledged that the Russians had taken some of the remaining forces prisoner.
He said that Russian troops were strictly controlling entry and exit in Mariupol and were “filtering” Ukrainian civilians — a term that military analysts say is used by Russian forces elsewhere in Ukraine to describe searches, interrogations and possible targeted killings of Ukrainian civilians.
The mayor, Vadym Boichenko, said this week that more than 20,000 civilians had been killed in the city over the course of the war, a number that could not be independently verified.
The Mariupol City Council released a statement on Friday alluding to reports from residents that Russian troops had begun exhuming bodies buried in the yards of residential buildings. The Ukrainians are accusing Russia of taking such steps as part of a broader effort to hide evidence of war crimes.
“The occupiers forbid the burial of people killed by them,” the council said in its statement.
Mr. Boichenko estimated that 120,000 people remained in the city, struggling to survive amid power outages and limited access to food and water.
Ivan Nechepurenko
Russia’s Defense Ministry said it had struck a missile factory on the outskirts of Kyiv and threatened to increase the “number and scale of missile strikes against facilities” in Ukraine’s capital in response to any “terrorist attacks and acts of sabotage” on Russian territory. Over the past week, Moscow has accused Ukraine of attacking its border crossing points and towns and villages in their vicinity. Kyiv has dismissed the accusations as a ruse aimed at “ramping up anti-Ukrainian hysteria in Russia.”
Anushka Patil
The sinking of one of Russia’s most formidable warships, the Moskva, is a stunning blow for the country — whether the ship sank after an accidental fire, as Russia’s Defense Ministry maintains, or after being struck by missiles, as Ukraine has claimed.
More than 600 feet long and weighing 12,500 tons, according to Russian news agencies, the Moskva was one of the Russian Navy’s largest vessels and the flagship of its fleet in the Black Sea.
That body of water, whose coastline is shared with several other countries, including Ukraine, Georgia and Turkey, has been of strategic importance to Russia for centuries.
The Moskva was deployed to support Russian aircraft and troops in Syria in 2015, and in 2008, it patrolled the coast of Georgia during the Russian-Georgian war.
Since Russia invaded Ukraine in February, the Moskva — armed with 16 Vulkan missile launchers with a strike range of more than 400 miles, according to Russian state media — and the rest of the Black Sea fleet have launched missiles into Ukraine several times. The ships also cut off Ukraine’s access to the sea and the economic lifeline it provided.
Although military analysts said the loss of the Moskva was not likely to alter the course of the war, it was an embarrassment for Russia’s military, which has spent billions of dollars to modernize its weaponry.
The ship had the ability to do “significant damage” in the Black Sea, said Gary Roughead, a retired admiral and the former chief of naval operations for the United States. He added that with the Moskva’s demise, Russia has most likely lost a key communications and controls platform.
The loss of the Moskva has been estimated by Forbes Ukraine to have cost Russia $750 million and to be Russia’s most expensive military loss in the war to date.
The vessel was also a symbol of national pride. Its name was “Glory” when it was first put into service for the Soviet Navy in the early 1980s. It was renamed after the Russian capital in 1996, according to Russian state media.
“Picture the aircraft carrier USS George Washington going to the bottom of the Pacific Ocean,” James Stavridis, a retired U.S. Navy admiral and a former supreme allied commander at NATO, said of the ship’s symbolism.
“It’s a significant hit to their prestige to lose something like that,” said Admiral Roughead, adding, “It calls into question the readiness of the fleet.”
The Moskva is the same ship, Ukrainian officials have said, that was famously and obscenely told off by Ukrainian border guards on Snake Island in February.
The Russian Ministry of Defense has said that all crew members on the Moskva — which usually number around 500 — had been evacuated. The ship will now join an unknowable number of other vessels, some more than a millennium old, on the floor of the Black Sea.
James Glanz contributed reporting.
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Alex Marshall
AMSTERDAM — Just days after the invasion of Ukraine, Olga Smirnova, one of Russia’s most important ballerinas, posted an emotional statement on Telegram, the messaging app. “I am against war with all the fibers of my soul,” she wrote.
“I never thought I would be ashamed of Russia,” she added, “but now I feel that a line has been drawn that separates the before and the after.”
That has certainly been true for Ms. Smirnova, 30. As the war got worse, and dissent in Russia was ruthlessly quashed, Ms. Smirnova, who had gone to Dubai to recover from a knee injury, realized that she could no longer return home. “If I were to go back to Russia, I would have to completely change my opinion, the way I felt about the war,” Ms. Smirnova said in a recent interview in Amsterdam, adding that returning would be, “quite frankly, dangerous.”
So she left the Bolshoi, the storied company whose name is synonymous with ballet, with its gilded theaters just blocks from the Kremlin, uprooted her life and moved to Amsterdam, where she joined the Dutch National Ballet.
The departure of Ms. Smirnova is a blow to the pride of a nation where, since the days of the czars, ballet has had an outsize importance as a national treasure, a leading cultural export and tool of soft power.
Her move is one of the most visible symbols of how Russia’s invasion of Ukraine has upended ballet, as prominent artists shun Russia’s storied dance companies; theaters in the West cancel performances by the Bolshoi and the Mariinsky; and dance in Russia, which had opened up to the world in the decades since the collapse of the Soviet Union, seems to be turning inward again.
Jeffrey Gettleman
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
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Jeré Longman
BARENTSBURG, Norway — At first glance, Sergey Gushchin, 50, is perhaps not a man one would assume to be the Russian consul general at the world’s northernmost diplomatic mission: ponytail, bluejeans, bass player in a punk band.
Yet on Svalbard, a Norwegian archipelago located between mainland Norway and the North Pole, it has long been a point of pride to distinguish people from governments. Russians, Ukrainians and Norwegians have lived side by side for decades in this isolated and extreme wilderness known mostly for polar bears and a rapidly warming climate, not for divisive politics.
There is a saying in the high Arctic that if your snowmobile breaks down, no one asks for your nationality before helping to repair it. But Russia’s invasion of Ukraine has echoed at the top of the world, threatening longstanding personal and professional relationships, cultural interactions and even friendly sports rivalries.
The Svalbard tourist board has called for a boycott of Russian state-owned businesses in the coal mining settlement of Barentsburg. Mr. Gushchin, until now considered an inclusive, moderating figure, has surprised and angered many with comments concerning the Russian invasion and an accusation that Norwegian news media provide mostly “fake news.”
Andrew Higgins
DOBRA, Slovakia — Driving back to his village near the Ukrainian border last Thursday, the mayor had to stop to let a train pass, and assumed he wouldn’t have to wait long. But the flatbed wagons, stacked high with military equipment, just kept coming. He waited for nearly half an hour.
“It was a very long train, much longer than usual,” recalled Mikolas Csoma, the mayor of Dobra, a previously sleepy village in eastern Slovakia that, over the past month, has become a key artery funneling weapons and ammunition into Ukraine by rail from the West.
The train that delayed Mr. Csoma’s drive home was not only unusually long but also signaled a singular escalation in Western efforts to help Ukraine defend itself. It carried an air defense system made up of 48 surface-to-air missiles, four launchers and radars to guide the rockets to their targets, which in Ukraine means Russian warplanes and missiles.
As President Vladimir V. Putin of Russia vows to fight the war to its “full completion” and his forces regroup for an expected push in Ukraine’s east, NATO countries, including the United States, are scrambling to keep the weapons flowing and bulk up the country’s defenses.
Bolstering Ukraine’s long-range air defense capabilities is seen as especially critical. Ukraine already had its own S-300 and other air defense systems, but some of these have been destroyed, leaving Russia with a large degree of freedom to hit Ukrainian targets from the air with warplanes and cruise missiles.
Increasingly desperate to reverse this imbalance, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has repeatedly pleaded with NATO to “close the sky over Ukraine” by imposing a no-fly zone. But NATO has been unwilling to send its own warplanes into Ukraine.
Instead, the United States offered Slovakia, a fellow NATO member, a substitute battery of American-made Patriot missiles if it would “donate” its aging S-300 system to Ukraine.
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Andrea Kannapell
Ukraine’s defense ministry reported that two children injured in a strike on the Kramatorsk train station a week ago had died, bringing the death toll to 59, including seven children. The ministry posted an image on Twitter of a blood-soaked stuffed horse and said that Ukraine’s government would send “a bloody children’s toy” to the United Nations “as proof of this barbaric crime.”
Michael Crowley
President Biden acknowledged on Thursday that he might send a senior U.S. official to Kyiv, a day after reports emerged about a White House debate on the subject.
“We’re making that decision now,” Mr. Biden told reporters before boarding Air Force One for a trip to North Carolina.
Given the enormous security requirements for the president or vice president in a war zone, it is unlikely that either Mr. Biden or Vice President Kamala Harris would travel to the barricaded Ukrainian capital, U.S. officials say. But another top official, such as Secretary of State Antony J. Blinken or Defense Secretary Lloyd Austin, might more easily make the symbolic trip.
Spokesmen for both Mr. Blinken and Mr. Austin on Thursday said they had no travel plans to announce. At a daily press briefing, however, the State Department spokesman, Ned Price, noted that Mr. Blinken speaks several times a week to his Ukrainian counterpart, Dmytro Kuleba. Mr. Price also noted that the men have met in person twice since Russia invaded Ukraine: last week at NATO’s headquarters in Brussels and at the Ukraine-Poland border last month.
The Russian retreat from the Kyiv area and recent visits to the capital by European leaders, including a surprise weekend trip by the British prime minister, Boris Johnson, have prompted discussions about sending a senior American there to demonstrate U.S. support.
Such a trip would involve challenging logistics. British media reported that Mr. Johnson traveled by a combination of car, train, helicopter and military plane.
Mr. Price also said that U.S. diplomats who were evacuated from Ukraine in February remain across the border in Poland. He said the United States was “constantly evaluating and re-evaluating the safety and the security situation” in Ukraine and hoped to restore a diplomatic presence there “as soon as it would be safe and practical to have U.S. diplomats on the ground there.”
Jesus Jimenez
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine made only a passing reference to the flagship of Russia’s Black Sea fleet that Ukraine says it hit with a missile strike, and that Russia says was damaged by a fire and sank while being towed to port. In listing those who have defended Ukraine since Russia invaded, Zelensky acknowledged “those who have shown that Russian ships can go to the bottom only.”
Anton Troianovski
A Russian warship that Ukraine said it had hit with a missile strike sank in the Black Sea on Thursday while being towed to port in a storm, the Russian Defense Ministry said.
The ministry said the guided-missile cruiser, the Moskva — the flagship of Russia’s Black Sea Fleet — had “lost its stability due to damage to the hull from the detonation of ammunition” from a fire.
“In stormy sea conditions, the ship sank,” the Defense Ministry said in a short statement, according to Russian news agencies.
The loss of one of the Russian Navy’s largest and most powerful ships, named after the Russian capital, was a major setback for the Kremlin and a victory for Ukraine as the 50-day-old war appeared to be entering a new phase. Russia has massed troops in the country’s east and appears to be poised for a new offensive there after withdrawing from the north and the region around the capital, Kyiv.
Ukrainian officials had said their forces hit the ship with missiles, but Moscow acknowledged only the fire and the detonation of ammunition. Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said earlier on Thursday that President Vladimir V. Putin had been briefed on the situation.
The ship could carry 16 long-range cruise missiles and typically had a crew of about 500 sailors. It was also outfitted with modern air defense systems, making its loss — if Ukraine did indeed strike the ship — an embarrassment for Russia’s military, which has invested billions of dollars into modernizing its weaponry.
If the loss of the ship stemmed from an accidental fire, as the Defense Ministry suggested, the episode would become one of the most striking examples of the miscues and poor discipline that appear to have plagued Russia’s invasion from the start.
The Russian Defense Ministry did not acknowledge any casualties, asserting in its statement that the ship’s crew had been evacuated to “ships of the Black Sea fleet that were in the area.” There was no independent confirmation of that claim.
On Tuesday, the head of Odesa’s military forces, Maxim Marchenko, said on Telegram that Ukrainian forces had struck the ship with anti-ship Neptune missiles.
Although military analysts said the loss of the ship was not likely to alter the course of the war, it was likely to offer a morale boost for Ukrainian forces. In addition, an attack by the Neptune missile systems, if confirmed, would be a significant sign of Ukraine’s military capability and could serve as a deterrent to other Russian naval attacks.
Though Moscow has not confirmed the ship was hit by missiles, a half dozen other Russian ships in the Black Sea moved farther away from the Ukrainian coast on Thursday, a senior U.S. defense official said on Thursday, lending credence to the claim.
For its part, Ukraine seized the opportunity to mock the invader.
“Russian warship, what are you sinking?” the government wrote on Twitter.
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Nadav Gavrielov
The United Kingdom announced on Thursday that it would impose sanctions on Eugene Tenenbaum and David Davidovich, two Russian oligarchs who it says have close ties to Roman Abramovich.
Mr. Abramovich, the billionaire owner of Chelsea Football Club, is close to President Vladimir V. Putin of Russia, and has himself been targeted with a robust set of British sanctions that have led him to seek to sell the team.
In announcing the move, which would freeze assets estimated to be worth up to £10 billion, or roughly $13 million, the U.K. government said it amounted to “the largest asset freeze action in U.K. history.”
“We are tightening the ratchet on Putin’s war machine and targeting the circle of people closest to the Kremlin,” said Liz Truss, Britain’s foreign secretary. “We will keep going with sanctions until Putin fails in Ukraine. Nothing and no one is off the table.”
The new measures also include a travel ban on Mr. Davidovich.
Mr. Tenenbaum is listed as a director on Chelsea Football Club’s website. The British announcement states that Mr. Tenenbaum took control of Ervington Investments Ltd., an investment company tied to Mr. Abramovich, shortly after Russia’s invasion of Ukraine in February. Mr. Davidovich then took over the company from Mr. Tenenbaum in March, according to the announcement.
The club declined to comment on the new sanctions.
European countries have been stepping up sanctions against Russia in recent days, and are also considering a larger ban on Russian oil imports, a step they have been reluctant to take because of the potential for a wider impact on the global economy.
Earlier in the week, authorities in Jersey, a British territory, froze $7 billion in assets believed to be tied to Mr. Abramovich.
The French government published a list this week of dozens of properties, many of them on the French Riviera, that it said it would be freezing as part of its sanctions on Russia. While the owners of the assets can still access the properties, they are forbidden to sell or rent them.
A Russian billionaire's superyacht has been impounded in Hamburg, Germany.Harsh sanctions in response to the invasion of #Ukraine brought the estimated $600-750 million yacht Dilbar out of 'offshore concealment', and into the hands of authorities. pic.twitter.com/GYkH6SmQk2
In Germany, authorities recently announced the seizure of the superyacht Dilbar after determining that it was tied to Alisher Usmanov, a Russian oligarch, according to The Associated Press. The United States previously targeted Mr. Usmanov in a batch of sanctions announced last month that designated the superyacht as blocked property, estimating its value to be between $600 and $735 million and noting that it was one of the world’s biggest superyachts, outfitted with two helipads and an indoor pool.
Aurelien Breeden contributed reporting from Paris.
Le Figaro
Que faire à Paris ce week-end de Pâques ? Nos meilleures activités et sorties en famille
Cannelle AngladeUne balade bucolique dans les jardins du musée Albert-Kahn, l'expérience gonflable « Pop Air » à La Villette et une kermesse festive à la Recyclerie, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour bien profiter du long week-end de Pâques à Paris.
Kermesse de Pâques dans les jardins de la Recyclerie
Ancienne gare de la Petite Ceinture réinvestie en lieu de vie festif et engagé, la Recyclerie se pare des couleurs du printemps pour mieux accueillir petits et grands lors du week-end de Pâques. Dans les jardins bucoliques qui bordent ses locaux ont été cachés une armada d'œufs à dénicher lors d'une kermesse ludique qui cumule les réjouissances. Au programme : des lectures de contes, un atelier de peinture sur toile de jean recyclés, la confection de pâtisseries chocolatées... À l'intérieur seront diffusés des tutoriels pour apprendre à mieux prendre soin de la biodiversité, de quoi implanter quelques valeurs écoresponsables dans les esprits de nos jeunes pousses. Les animaux de la ferme urbaine que la Recyclerie abrite attendent sagement la venue de tout ce beau monde.
Kermesse de Pâque à la Recyclerie (18e), jusqu'au lundi 18 avril, inscription aux ateliers et renseignements ici.
Expérience « Pop Air » à la Grande Halle de La Villette
Et si vous plongiez tête la première dans un univers fluo et rebondissant ? C'est la promesse tenue par le Balloon Museum de Rome, qui vient d'installer sa surprenante expérience gonflable sur les 5000 mètres carrés de la Grande Halle de La Villette. Complètement insolite, l'art gonflable étonne et amuse. De nombreux artistes contemporains et internationaux assiègent le monument historique, et déposent leurs installations de baudruche sous ses structures métalliques. Le clou du spectacle, Hypercosmo, une immense piscine à boules luminescentes, imaginée par le collectif italien Quiet Ensemble, vous embarque le temps d'un moment suspendu. Comme des bulles de savon, un tourbillon de sphères blanches tombe délicatement sur le sol et laisse place à une rêverie féerique.
« Pop Air », jusqu'au 21 août à la Grande Halle de La Villette (19e), informations et réservation ici.
Balade dans les paysages du musée Albert-Kahn
Les portes du nouveau musée départemental Albert-Kahn se sont enfin rouvertes le 2 avril dernier, après six ans de travaux. Dans un splendide bâtiment signé par l'architecte japonais Kengo Kuma, le musée célèbre l'œuvre du banquier philanthrope Albert Kahn (1860 – 1940), abritant ainsi une collection de photographies, films et espèces végétales éblouissantes. Avec l'arrivée des beaux jours, le jardin patrimonial est ce qui nous intéresse le plus aujourd'hui. Ses différents segments s'inspirent de l'art horticole français, anglais et japonais, où le savoir-faire traditionnel se mêle aux pratiques contemporaines. Une serre majestueuse trône en son centre et lorsque vient la nuit, les jardins s'illuminent d'une délicate scénographie qui sublime l'architecture des lieux.
Musée départemental Albert-Kahn (Boulogne-Billancourt), billetterie et informations pratiques ici.
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CRITIQUE GASTRONOMIQUE - Une cuisine plein la gueule, bien décidée à ne pas s’en laisser conter par l’environnement plein la vue.
Les promesses de l’ancien Top Chef Florian Barbarot au restaurant Quelque part à Paris
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Un pique-nique fleuri au Domaine de Sceaux, une démonstration live de Street Art et une plongée dans l'art cinétique, notre sélection des trois meilleures sorties en famille pour ce week-end.
L'Humanité
Malgré un air de déjà-joué, un retour de bonne Aloy
ActuJeux vidéo Aloy poursuit son épopée dans Horizon Forbidden West, où nature sauvage et technologies futuristes s’associent logiquement.
Aurélien SoucheyreDe nos jours, plusieurs laboratoires travaillent sur des abeilles robotiques, afin de remplacer ces pollinisatrices si elles venaient à disparaître. Dans le jeu vidéo Horizon Forbidden West, c’est tout un bestiaire mécanique qui veille sur nos écosystèmes : simili-crocodiles, béliers, mammouths, fauves et animaux volants faits de métal parcourent le monde. Cette faune sortie d’usines souterraines est pilotée par une intelligence artificielle bienveillante, qui a permis à l’humanité de survivre à l’état de tribus éparses au moment où la civilisation s’effondrait à cause… d’une autre intelligence artificielle, cette fois-ci malveillante.
Le combat entre les deux entités a toujours lieu dans cette saga qui oscille entre nature luxuriante, organisations humaines quasi primitives et science-fiction débridée. Aloy, l’héroïne, avait déjà joué un rôle prépondérant dans Horizon Zero Dawn. Elle reprend du service dans une suite qui ressemble en grande partie au premier épisode : si la formule reste excellente, le sentiment de déjà-joué se fait sentir. Heureusement, la découverte de nouvelles intrigues et de nouvelles tribus, dont celle des flamboyants Tenakths, couplée à l’attaque des Zéniths lointains (humains ayant quitté la Terre il y a mille ans et disposant d’un arsenal technologique sans commune mesure), permet de porter cet opus.
Pour le reste, les amateurs ne seront pas déphasés : les graphismes et les paysages sont d’une beauté soufflante. Chaque rivière, chaque colline, chaque rayon de soleil a bénéficié d’un soin maniaque. Et les combats contre les machines, à l’aide d’une lance, d’un arc modernisé et de nombreux pièges à poser, sont toujours haletants et tactiques. L’aventure sera longue, vu qu’Aloy, même quand elle doit sauver le monde, ne peut s’empêcher de rendre le moindre service où qu’elle aille. Mais c’est aussi ce qui fait son charme.
jeux vidéo New York Times - World
Live Updates: Jerusalem Calms After Israeli-Palestinian Clashes at Holy Site
Violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, in the morning on the first day of a rare convergence of Ramadan, Easter and Passover.
Here’s what you need to know:
Israeli police clashed with Palestinian stone throwers for hours.
Israelis and Palestinians offer conflicting accounts on what touched off the confrontations.
After the fighting dies down, midday prayers pass in relative calm.
Weeks of rising violence preceded the clashes in Jerusalem.
Clashes pose another challenge to Israel’s already fragile government.
JERUSALEM — The midday Muslim prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed without incident after earlier clashes between Israeli riot police and Palestinians erupted there around dawn and left more than 100 injured on Friday, the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter.
The violence capped weeks of escalating tensions in Israel and the occupied West Bank, and it led to fears of further conflagrations in the coming days.
The morning clashes began at about 5:30 a.m. and lasted for more than three hours at the site, the Aqsa Mosque compound in the Old City, known to Jews as the Temple Mount — a complex that is sacred to both religions. Tens of thousands of Muslim worshipers were gathered there for dawn prayers on the second Friday of Ramadan, the holy month of fasting.
Palestinians threw stones at the police, who responded by firing sound grenades and rubber bullets. At least 117 Palestinians were injured, according to the Palestinian Red Crescent, and the Israeli police said that several officers had also been injured.
The violence ended after a few hours, but many more people were expected to pour into the Old City during the day for the weekly Friday Prayer and to celebrate Good Friday and the first night of Passover, which begins at sundown.
The confrontation raised the risk of further escalation following a recent wave of Palestinian attacks on Israelis and deadly Israeli raids in the occupied West Bank. Tensions and violence around the same compound played a central role in the buildup to an 11-day war last May between Israel and Palestinian militants in Gaza.
Over the past month, violence has escalated across Israel and the occupied territories with five Palestinian attacks that killed 14 people in Israel in an unusually deadly wave. That prompted the Israeli military to step up raids in the occupied West Bank that have left at least 15 Palestinians dead. Israel said that the raids were aimed at preventing and deterring further attacks, but Palestinians denounced them as a collective punishment.
The Israeli police and some Palestinian worshipers said that the clashes had been started by the Palestinians, while other witnesses said that the police had fired the first shot.
There have been expectations for weeks that tensions would rise surrounding the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter.
In recent days, hard-line Jewish activists had said that they planned to mark Passover by slaughtering a young goat on top of Temple Mount, sacred to Jews as the site of an ancient Jewish temple.
That would have broken a longstanding Israeli policy, aimed at avoiding the provocation of Muslim sensibilities, that technically bars Jews from practicing religious rites on the mount.
While Israeli officials have become increasingly lenient about Jews quietly praying on the mount during morning visiting hours Sunday-Thursday, in recent days the police have arrested several Jewish activists who were suspected of planning to make the more visible gesture of an animal sacrifice.
A Jewish man was stopped by the police on Friday morning while carrying a goat near the mosque. The goat was confiscated.
Rumors had spread on Palestinian social media that Jewish hard-liners would breach the Aqsa Mosque this weekend, leading to calls for Palestinians to defend the area.
Adding to the tensions, twice in the past week, Palestinian vandals damaged a Jewish shrine in the occupied West Bank.
The Palestinian authorities strongly condemned the storming of the Aqsa compound by Israeli police.
“The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the Palestinian foreign ministry said in a statement.
Yair Lapid, the Israeli foreign minister, said that his country was committed to freedom of worship for people of all faiths in Jerusalem.
“Our goal is to enable peaceful prayer for believers during the Ramadan holiday,” he said in a statement. “The riots this morning on the Temple Mount are unacceptable and go against the spirit of the religions we believe in.”
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
The Israeli police blamed Palestinians for setting off violent clashes at a Jerusalem holy site on Friday, but some Palestinian witnesses accused the Israelis of firing the first shot.
The police said the melee at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police entered the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, and the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Video posted on social media showed men carrying Palestinian flags, throwing stones and using wooden planks as shields. Other videos showed police officers kicking a paramedic and a cameraman as they were lying on the ground, in separate incidents. The paramedic was later carried away on a stretcher.
Witnesses said that some Palestinians had barricaded themselves in one of the mosques on the compound and that others outside the doors had thrown rocks at the police.
“Your eyes, protect your eyes,” one woman shouted as officers opened fired.
Witnesses said police swept through the courtyard of the compound, firing sound grenades and using force to corral them toward the exits.
“Don’t leave, don’t leave,” one woman pleaded with the surge of people fleeing. “Emptying Aqsa is a victory for the occupation. People, sit and stay in solidarity they won’t kick us out against our will.”
Some heeded her call and sat next to her. But moments later, Israeli police descended upon the small sit-in and grabbed their arms, dragging them onto their feet and pushing them away.
The police were shouting orders in Hebrew, a language many Palestinians don’t speak or understand. “Speak Arabic,” one man yelled back.
The police said that they were working to protect peaceful worshipers and that the mosque would reopen for prayer later in the day.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — Muslim midday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed calmly for the most part on Friday after an earlier eruption of clashes there that lasted for hours.
After the sermon and prayer ended at the Aqsa Mosque, worshipers gathered and chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for Aqsa,” before they dispersed.
Israeli police officers stood on the roof of a building on the edge of the compound, overlooking it. They briefly fired a few rounds of rubber bullets as Palestinian young men threw rocks toward them. But many of the worshipers did not seem to want a repeat of the morning’s violence.
Workers with the Islamic trust known as the Waqf, which administers the Aqsa Mosque compound, tried to keep the calm.
Dressed in blue-and-black vests, they ran toward the young men throwing rocks and grabbed them, dragging them away and yelling at them to stop.
“Everybody go worship,” one of the workers yelled. “If you came to worship, go worship.”
The Palestinian men dispersed, but minutes later, a few returned, picking up some stones from a pile and throwing them toward the police.
Suddenly, a man in a brown cowboy hat rushed toward them. “Enough,” he yelled.
“If you love the prophet, go,” he added.
— Raja Abdulrahim
JERUSALEM — The violence on Friday in the Old City of Jerusalem compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.
A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.
The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.
At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.
Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.
— Patrick Kingsley
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JERUSALEM — The violence on Friday at the Aqsa Mosque had echoes of the buildup to last year’s 11-day war between Israel and militants in the Gaza Strip, which erupted partly because of similar tensions at the mosque.
Israeli officials say they believe that Hamas, the de facto authority in the Gaza Strip, does not currently want to mount another war so soon after last year’s conflict, which devastated parts of the territory. In recent weeks, Hamas has incited against Israel, but taken steps to de-escalate inside Gaza — keeping protesters away from its boundary with Israel, for example.
Israeli police officers clashed with Palestinian stone throwers at the mosque several times in the final days of Ramadan in May 2021. The mosque compound, known to Jews as Temple Mount, is the site of an ancient Jewish temple considered the most sacred place in Judaism.
Last year’s clashes compounded Palestinian anger at restrictions imposed on recreational activity at a plaza central to Palestinian civic life in East Jerusalem and at simultaneous attempts to evict several Palestinian families from their homes in the nearby district of Sheikh Jarrah.
That combination provided Hamas, which was seeking to bolster its popularity among Palestinians, with a pretext to fire several rockets at Jerusalem on the evening of May 10. Israel returned fire, setting off 11 days of war that killed more than 250 Palestinians and 13 people in Israel. It also ignited days of communal violence between Arabs and Jews within Israel itself.
Amid fears that the convergence of Ramadan, Passover and Easter would cause further upheaval this year, Israeli officials adjusted their approach. Palestinians were largely allowed to gather freely at the plaza, outside Damascus Gate, a major entrance to the Old City of Jerusalem. The Israeli Supreme Court postponed the evictions of the families in Sheikh Jarrah. And the Israeli Defense Ministry handed out thousands more work permits to Palestinians in the occupied territories.
But to many Palestinians, those gestures did not alleviate the worst aspects of the occupation of the West Bank, which Israel captured from Jordan in the Arab-Israeli war of 1967.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The clashes that erupted on Friday in Jerusalem posed an added threat to the already shaky Israeli government, after a lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Should the lawmaker, Mazen Ghanaim, resign from the coalition, it would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59. That would give the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Ghanaim, a member of Raam, the smallest party in the coalition, wrote a letter to Prime Minister Naftali Bennett saying, “if the activities of the security forces in the blessed Aqsa Mosque are not stopped immediately, I see myself outside the coalition.”
He added: “I call on you to take immediate action to calm the winds in order to allow all religions to celebrate their holidays in peace and quiet.”
Mr. Ghanaim has criticized the government in the past when tensions flared at the mosque, but never in such a formal way.
The government already has little room to maneuver because it also needs to avoid alienating disgruntled right-wing members of its coalition.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
— Patrick Kingsley and Rawan Sheikh Ahmad
L'Humanité
Rudolf Noureev : « Un pas de deux est un dialogue amoureux »
ActuPODCAST Lambert Wilson lit le journal intime du danseur et un livre retrace cette vie pas ordinaire de l’enfant de famille modeste devenu star mondiale.
Gérald Rossiwww.francemusique.frLe 17 mars 1938, Rudolf naît dans le Transsibérien, en route vers Vladivostok. Une tempête de neige fait rage et le lac Baïkal brille sous un ciel glacé. Ces premières minutes pas banales (il y avait aussi un médecin à bord du convoi) inaugurent une vie qui ne sera pas ordinaire. Le tout jeune Noureev, avec sa mère et ses jeunes sœurs, poursuit pour l’heure son voyage pour rejoindre leur père, soldat en garnison « depuis que les Allemands ont envahi l’URSS ». Ainsi commence le journal intime de celui qui quelques années plus tard va devenir une star internationale.
Le journal de cette vie, on peut le découvrir grâce à sa publication sous la plume inspirée de Marianne Vourch, une coédition de Radio France et des éditions Villanelle. L’ouvrage raconte les débuts puis la carrière du danseur et contient des photographies rares. Mais on peut aussi l’écouter, avec huit épisodes de onze minutes chacun. Là, c’est Lambert Wilson qui se prête avec brio à l’exercice. « Je ne l’ai jamais vu danser sur scène, mais son envol reste cependant gravé à jamais dans mon imaginaire », dit le comédien.
directeur du ballet de l’Opéra de Paris
L’image de Rudolf Noureev est forte, puissante. Son parcours exceptionnel lui vaut d’ailleurs plusieurs salles d’exposition permanente au CNCS (Centre national du costume de scène à Moulins, dans l’Allier). Noureev fut une étoile fulgurante, puisqu’il disparut à seulement 54 ans, le 6 janvier 1993, victime du sida. Icône du répertoire classique, il a aussi montré ses talents dans le contemporain et forma plusieurs danseurs de l’Opéra de Paris qui sont à leur tour montés sur les plus hautes marches du succès, comme Patrick Dupond, Nicolas Le Riche, Élisabeth Platel, etc.
C’est en 1961, à l’occasion d’une tournée en France et en Europe de la troupe du Kirov, que Noureev fausse compagnie aux policiers du KGB et demande l’asile politique à Paris. Il a alors 23 ans et une grâce infinie. Lambert Wilson poursuit le récit. Rudolf travaille désormais avec de nouveaux professeurs et danseurs, comme le Danois Erik Bruhn. Plus tard, le 1er septembre 1983, il est nommé directeur du ballet de l’Opéra de Paris. Parallèlement, il poursuit sa quête d’antiquités, dont il est devenu un fervent découvreur. Toujours et en toutes circonstances, il fait preuve d’une grande exigence que cette pique qu’on lui attribue résume assez bien : « Un pas de deux est un dialogue amoureux, mais peut-il y avoir une conversation si un des partenaires est idiot ? »
L'Humanité
Brigitte Lahaie : « À cause de mes débuts, on m’a beaucoup jugée »
EntretienTélévision. Après deux années d’absence, France Télévisions reprend sa collection d’enquêtes autour d’affaires de disparition. Dans ce nouvel épisode, Brigitte Lahaie endosse l’un des rôles principaux.
Caroline ConstantDisparition inquiétanteQu’est-ce qui peut pousser Lisa, une jeune femme, à venir tambouriner chez sa DRH, Valérie, en pleine nuit ? Qu’est-ce qui peut pousser ces deux femmes à une discussion si houleuse qu’elle finit en bagarre ? Et pourquoi, le lendemain, l’employée ne se présente-t-elle pas à son travail ? Son encadrement signale sa disparition, mais conclut à une fugue : la jeune femme était connue pour être « borderline ». Une juge prend l’affaire au sérieux : c’est Léonore Etchegarray (Julie Depardieu). Cette affaire, c’est la première qu’elle traite comme magistrate. Elle a auparavant passé dix ans dans la police. Et a un peu de mal à séparer son ancien métier, son instinct de policière et ses nouvelles fonctions…
Elle comprend tout de suite que l’entreprise où travaillait Lisa est le nœud de l’histoire. Elle a en face d’elle la coupable idéale, Valérie, une femme dure, et même maltraitante envers son personnel, pire même que le patron, Dario (Daniel Russo), semble-t-il au premier abord. Valérie est interprétée par Brigitte Lahaie. Qui sourit au téléphone en évoquant ce personnage : « Valérie, je crois qu’on la déteste d’emblée. Mais c’était le but, pour qu’on puisse se poser la question, tout au long du film, de sa culpabilité », explique-t-elle.
Elle raconte n’avoir eu aucun mal à entrer dans la peau de vache de cette femme : « Je suis bien sûre très différente de Valérie, mais nous avons des points communs : j’ai dû beaucoup me protéger, à cause de mes débuts. On m’a beaucoup jugée. Il y a trente ans, j’étais quelqu’un de très froid. J’ai appris à laisser tomber la carapace. Mais elle ressurgit de temps à autre. C’est d’ailleurs pour cette raison que le réalisateur, Arnauld Mercadier, m’a choisie », estime-t-elle.
« Je suis quelqu’un d’hypersensible, j’ai dû me protéger »
Ancienne actrice de films pornographiques, Brigitte Lahaie a dû, plus jeune, affronter la violence de la société : « On juge beaucoup les actrices de films porno, hier comme aujourd’hui », constate-t-elle. Elle y ajoute aussi un soupçon d’enfance, de son père, prisonnier en Allemagne pendant la guerre, de sa mère à la forte personnalité, aussi. « Je suis quelqu’un d’hypersensible. J’avais de bons parents. Mais ils ne comprenaient pas ma sensibilité extrême. Mon père était quelqu’un de très distant, de très introverti. Tout cela a fait que, dès l’enfance, je me suis beaucoup protégée. »
Ce qui l’a aidée à « faire tomber les barrières », c’est la radio, du temps où elle était animatrice sur RMC puis sur Sud Radio dans des émissions de dialogue avec les auditeurs. « Quand quelque chose me touche, je l’entends et je me laisse toucher par la souffrance de l’autre. Et je crois que c’est la première qualité d’un acteur. Parce que si on n’est pas clair avec ses propres émotions, c’est compliqué de transmettre la peur, la tristesse, la colère, la joie… »
Le personnage incarné par Brigitte Lahaie est aussi une DRH maltraitante. Les scènes où elle est en face des salariés sont d’une grande violence. Pour expliquer son personnage, la comédienne explique qu’elle trouve le rôle « très actuel : dès que Valérie a en face des femmes fragiles, elle les agresse ». Pourtant, elle effectue un vrai chemin : « Quand elle est acculée et en prison, elle va se lâcher, parce que plus rien ne la protège. Et elle va comprendre que le combat des femmes pour leurs droits est aussi le sien. »
Une tribune pour dénoncer les « excès » de #balancetonporc
Le rôle de Valérie n’intervient pas complètement par hasard, pour Brigitte Lahaie : en janvier 2018, quelques mois après le début de l’affaire Weinstein, elle avait signé une tribune dans le quotidien le Monde pour dénoncer ce qu’elle estimait être des « excès » de #BalanceTonPorc, et même tenu des propos très violents. Ce qui lui avait valu une levée de boucliers de tout le mouvement féministe, et une séquence, en larmes, sur TV5 Monde. « Le réalisateur se souvenait de cette émission où j’avais pleuré en direct. Et ça fait partie des éléments qui lui ont donné envie de me donner le rôle », explique l’ancienne animatrice radio.
Elle estime qu’à travers ce personnage elle peut faire jouer deux convictions : la première, l’écoute des femmes violées, « que j’accompagne depuis trente ans sur le chemin de la reconstruction ». Mais aussi sa conviction qu’ « on ne fera avancer la cause des femmes qu’à partir du moment où on les aidera à ne pas se poser en victimes. Parce que si on reste victime, on ne peut plus être actrice de sa vie. Et quand on a vécu un traumatisme tel qu’un viol, il faut rebondir et en faire quelque chose », ce qui passe par la justice, aussi. Un rôle qui tombe à pic, en somme.
téléfilmfrance 2 Le Monde
Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au second tour d’une présidentielle marquée par l’animosité
D’ordinaire, l’élection présidentielle suscite, si ce n’est de l’espoir, au moins un semblant d’enthousiasme. Le débat, en 2022, est réduit à deux candidats qui jouent sur la diabolisation de l’adversaire.
Deux salles, même ambiance. Mardi 12 avril, à Strasbourg, la réunion publique tenue par Emmanuel Macron au pied de la cathédrale a été perturbée par des militants hostiles au chef de l’Etat, qui venaient crier leurs slogans – « Social-traître ! », « Rends l’ISF ! », « Macron en prison ! » –, avant d’être évacués par le service d’ordre. L’un d’eux a été traîné au sol.
Le même jour, Marine Le Pen était accueillie à Vernon (Eure) par une bordée d’invectives, elle aussi : « Marine Poutine ! », « Facho ! » La candidate du Rassemblement national (RN) voyait sa conférence de presse, le lendemain, interrompue par une élue écologiste désireuse de dénoncer sa « complaisance » à l’égard du président russe, Vladimir Poutine. Elle aussi a été sortie vigoureusement, tirée à même le sol.
Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour l’élection présidentielleD’ordinaire, l’élection présidentielle suscite, si ce n’est de l’espoir, au moins un semblant d’enthousiasme. Tous les cinq ans, dans la tradition césariste de la Ve République, les Français s’efforcent de croire au mythe du candidat providentiel, qui réussira là où son prédécesseur a échoué. Un état de grâce plus ou moins long s’installe après sa victoire, puis la magie s’évanouit. Ce conte semble devenu inaudible. Le sortant contre l’extrême droite : voilà à quoi le débat est réduit. L’animosité règne, pas l’entrain.
« Faire barrage »
Le soir du premier tour, Emmanuel Macron comme Marine Le Pen déroulaient des discours attrape-tout, devant des supporteurs à l’ardeur mécanique. Le premier a misé, dans sa courte campagne, sur un réflexe conservateur, qui verrait les électeurs reconduire un homme capable d’aider la France à amortir le choc des crises. La seconde pariait sur le dégagisme. Difficile de créer un sentiment d’adhésion dans ce contexte.
Emmanuel Macron défend sa vision de l’écologie en fustigeant le « climatoscepticisme » de Marine Le PenEn vue du second tour, dimanche 24 avril, qui s’annonce ouvert, Emmanuel Macron s’est converti à la dynamique du rejet. Pas un jour ne passe sans que le chef de l’Etat ne qualifie son adversaire de « candidate d’extrême droite » ou ne souligne la dangerosité de son projet, qui vise à déconstruire l’Union européenne, l’Etat de droit, et repose sur une crédibilité financière et juridique douteuse. Une diabolisation par les idées plus que les valeurs, afin de réactiver le barrage républicain, même s’il estime que ce dernier « n’est plus une réalité ».
Dans une tentative d’inversion des stigmates, la fille de Jean-Marie Le Pen, elle aussi, appelle à « faire barrage » au président sortant. « Barrage à un nouveau quinquennat de désolation sociale et de déconstruction nationale », a-t-elle lancé dans un meeting à Avignon, mercredi.
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L'Humanité
Plongée dans une Grande Bleue bien malade
Prescription cultureTélévision Ce film éblouit et effraie : Frédéric Fougea a suivi les destins de plusieurs animaux vivant dans ou autour de la Méditerranée.
Caroline ConstantLa planète appartient aussi aux autres espèces que l’homme. Mais devant les dégradations que celui-ci fait subir à l’environnement, comment s’en sort le règne animal ? Frédéric Fougea a réalisé une magnifique fresque en six épisodes, dans la Méditerranée, pendant le premier confinement. Il s’intéresse, cette semaine, à la reproduction dans un premier épisode ( Mettre au monde), puis à la façon dont les différentes espèces réussissent à devenir adultes dans un écosystème très abîmé ( Devenir adulte), avant de voir, entre autres, comment « prendre soin du vivant » et « vieillir et renaître » (le 19 avril).
La première traversée d’un jeune mâle cigogne
Et les images sont absolument spectaculaires. Dans le premier épisode, on suit une tortue caouanne de 25 ans, qui parcourt 4 000 kilomètres en six mois, dans des eaux dangereuses, pour aller se reproduire au paradis des tortues, où elle-même est née. On voit cette tortue, baignée d’eau et de soleil, échapper aux filets de pêche abandonnés, véritable piège mortel, à quelques requins, et surtout à la montagne de plastiques qui jonche la Méditerranée. On croise le destin d’un jeune mâle cigogne, qui effectue sa première traversée du désert et de la Méditerranée, à coups d’ailes majestueux, porté par le vent. Il doit trouver un nid pour avoir une chance de convoler. Et ils sont tous occupés. À un moment, l’oiseau tombe sur des congénères, qui sont devenus sédentaires : ils ont une Déchetterie comme garde-manger et ont donc renoncé aux grandes envolées entre l’Europe et le Sahara. Un banc de thons rouges part de l’océan Atlantique pour filer, énergiques et fougueux, vers la Méditerranée, via le détroit de Gibraltar. Ils se reproduisent. Et tombent sur des pêcheurs : ils sont partis à 3 000 et finissent à 300. Enfin, un joli hippocampe mâle s’accouple sur des images d’une intense poésie et donne naissance à des tas de petits hippocampes qui s’égaillent, directement, dans l’étang de Thau, à Sète. Dans les épisodes suivants, on croise une orque, un faucon, une cigale même…
D’une beauté époustouflante, ce magnifique documentaire, dont le commentaire est assuré par la chanteuse et actrice Camélia Jordana, est à la fois une plongée dans le règne animal et un sacré signal d’alarme aux humains pour qu’ils stoppent leurs pratiques mortifères, de la pêche intensive aux déchets en tout genre. Sans jamais faire de morale : le documentaire se contente de montrer. Une belle leçon sur la beauté de notre si jolie planète.
Télévisiondocumentairefrance 2méditerranée Le Monde
Une balle dans le pied ?
Chronique. Combien sont-ils, parmi les Russes des classes moyennes et aisées, à avoir fui leur pays depuis l’invasion de l’Ukraine ? Parce qu’ils sont révulsés par la guerre entamée par Vladimir Poutine, craignent pour leur sécurité ou désirent assurer un avenir meilleur à leurs enfants, 200 000 au moins ont déjà plié bagage, depuis fin février, selon l’économiste Konstantin Sonin, de l’université de Chicago. En avril, 70 000 à 100 000 personnes du secteur des nouvelles technologies devraient encore quitter la Russie, selon l’association professionnelle du secteur.
Beaucoup sont partis vers Israël, qui facilite l’installation des Ukrainiens comme des Russes sur son sol –, en particulier lorsqu’ils sont spécialistes des high-tech. D’autres sont allés vers l’Arménie, la Turquie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et, dans une moindre mesure, la Finlande et l’Estonie.
Cette fuite des cerveaux, précédée par un regain des décès liés à la pandémie – plus de 700 000 personnes sont mortes du Covid-19 depuis début 2020, selon Reuters –, a accentué un peu plus encore l’angoisse démographique du régime. Car le déclin de la population est l’une des obsessions de Vladimir Poutine, depuis son arrivée au pouvoir. Il y voit un problème économique autant que géopolitique. Lors de ses allocutions, il appelle régulièrement les Russes à faire plus d’enfants. Le gouvernement a instauré une série d’incitations pour relancer la natalité, telles que des primes pour les couples ayant plus d’un bébé.
La démographie, l’autre front russeMais ces mesures n’ont jamais vraiment fonctionné. Alors que le niveau de vie stagne, voire baisse, depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et la première salve de sanctions occidentales contre Moscou, les Russes peinent à se projeter dans l’avenir. Le nombre d’enfants par femme, de 1,5 en moyenne, est inférieur au seuil de 2,1 indispensables pour renouveler la population, hors immigration. Il a fortement chuté au début des années 1990, lorsqu’une grave crise économique a ruiné les maigres économies accumulées par les ménages durant l’ère soviétique.
En 1989, l’URSS recensait 286,7 millions d’habitants, soit plus qu’aux Etats-Unis (246,8 millions). Après l’explosion du bloc communiste, sans les anciennes républiques soviétiques, la population de la Fédération de Russie est tombée à 148,5 millions. En 2020, elle était de 144,1 millions, contre 329,4 millions aux Etats-Unis. Et, d’après les dernières projections des Nations unies, réalisées avant la pandémie et la guerre, elle pourrait tomber à 139 millions d’habitants en 2040.
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Le Figaro
La vallée de la Qadisha au Liban, bastion de la foi
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REPORTAGE - Les chrétiens maronites la chérissent, les poèmes de Khalil Gibran célèbrent sa beauté: la vallée de la Qadisha, peuplée de moines et parsemée de grottes où demeurent encore de rares ermites, est un emblème en péril… La crise économique qui assaille le Liban, le bruit et la fureur de l'époque l'épargneront-elle?
Guyonne de Montjou«Quand je passe près de la cloche d'une église, je ne peux pas m'empêcher de la sonner », sourit Hani Tawk, en empoignant l'épaisse corde grise qui pend sous le campanile de pierre. À peine trois coups et, déjà, ce robuste prêtre de 48 ans sent ses pieds décoller du sol. L'écho des tintements suivis d'une volée rebondit sur les versants escarpés de la vallée. Comme il y a cent ans, comme il y a mille ans. Ici, dans la Qadisha, au nord du Liban, le temps semble avoir longtemps hésité à poursuivre sa course. Dans ce haut lieu spirituel, la fête de Pâques recèle une saveur unique : au cœur d'un pays en pleine débandade, à quelques encablures de la Terre sainte, des hommes et des femmes clament à tue-tête que, pour eux, le « Christ est vraiment ressuscité ».
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« Pâques est le point d'orgue de notre vie chrétienne, explique, encore essoufflé, cet ancien enfant de chœur devenu prêtre maronite il y a plus de vingt ans. Chaque année, avec ma femme et mes quatre enfants, nous faisons une retraite ici. Les sœurs du monastère nous accueillent durant toute la semaine sainte. » L'électricité n'arrive qu'une heure par jour. Et les diverses pénuries, comme celle du blé en provenance d'Ukraine et de Russie, promettent aux Libanais un carême sans fin, malgré la Résurrection. En contrebas du couvent de Qannoubine, dont la construction remonterait à Théodose le Grand (IVe siècle), l'eau file à toute vitesse, charriant des pierres et des truites.
Anachorètes
Au-dessus, sur les parois abruptes de la vallée, des grottes d'ermite, larges orbites noires immobiles, semblent guetter quelque chose. Combien sont-elles ? « Au XVIIe siècle, le chevalier Jean de La Roque a dénombré ici 800 grottes. J'ai 76 ans et j'en ai exploré déjà plus d'une centaine, note avec fierté Fadi Baroudy, spéléologue expert de la Qadisha. J'affirme que dans cette vallée, je n'en ai trouvé aucune qui n'ait été visitée ou habitée. Il reste encore tant à découvrir ! Après moi, tant pis. Ils feront ce qu'ils veulent », lance-t-il d'un ton bravache à ses trois complices spéléologues, Pierre Abi Aoun, Fares et Carlos Feghali, venus planter leurs « spits » dans cette paroi rugueuse.
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Plus ou moins accessibles, cachées, aménagées, ces cavités tièdes, enfoncées dans la roche, n'ont toujours pas livré l'intégralité de leurs secrets. « À une époque, un millier d'ermites vivaient en même temps dans les grottes de cette vallée. Loin ou à proximité d'un monastère. Certains étaient reclus, sans contact avec les autres, priant sans relâche ; d'autres, les anachorètes, pouvaient vivre en petites communautés. Enfin, certaines grottes ont été habitées par des villageois qui fuyaient les mamelouks ou l'insécurité durant le Moyen Âge, et même après », explique Pierre, alias Pito, archéologue qui a assisté, à l'âge de 19 ans, à l'époustouflante découverte, sous la houlette de Fadi, de sept corps du XIIIe siècle, naturellement momifiés au fond de l'une d'elles.
« Ce jour-là, à quelques-uns, nous avions dormi dans une grande grotte difficile d'accès, raconte Pito à propos de cette journée de 1988 où le Groupe d'études et de recherches souterraines du Liban (GERSL) fouillait Asi (qui signifie imprenable) el-Hadath. On ne dort jamais très bien dans une grotte. C'est toujours inconfortable. Mais là, j'avais envie de vomir à cause d'une intuition extrêmement puissante, dont je ne comprenais pas la provenance. Bref, par trois fois, j'ai été pris de vertige. Pourquoi ?, questionne encore, trente-quatre ans après, ce petit homme au regard malicieux, qui respire l'humour. En m'étirant dans la grotte, je me suis dit, ce matin-là, à voix haute : “C'est un beau jour pour mourir.” Et quelques minutes après, voilà que je trouve un morceau de tissu qui dépasse du sol, recouvert de terre et de sable. Imaginez un peu ! Nous avions gratté, peigné, fouillé pendant plusieurs années : les corps se trouvaient à cinquante centimètres au-dessous de la surface où nous avions dormi ! D'abord un, puis deux, puis sept, puis un crâne, puis des feuilles de laurier, des noix, des gousses d'ail, des pelures d'oignon intactes, des débris de récipients en terre cuite ! L'enfant trouvée, qui devait avoir neuf mois, et qu'on a baptisée “Yasmina”, portait trois superbes robes, le tout enveloppé d'un linceul. Son corps était intact, avec les ongles, la peau sur les mains. »
Momies dans le sac
Fadi Baroudy revit cette découverte majeure, comme s'il l'avait faite hier. Assis au bord d'un feu avec ses compères spéléologues, dans un gîte dépourvu de chauffage permanent, au fond de la vallée encore enneigée où le petit groupe passe la nuit, il sirote son verre de whisky au terme d'un dîner de bivouac agrémenté d'un vin rouge bien fruité. « Comme c'était la guerre, et que la circulation sur les routes était dangereuse, avec des check-points partout, nous avons décidé de nous enfuir avec les momies maintenues par des attelles dans nos sacs à dos, en sollicitant la complicité des moines. Ceux-ci nous ont aidés. Il fallait à tout prix protéger ces découvertes des pilleurs. » La suite de l'histoire est à l'avenant.
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Ne voulant plus se séparer de ses compagnons vieux de huit siècles, et en attendant la fin de la guerre, Fadi installe les corps momifiés dans le sous-sol de sa maison de Jounieh. « J'ai reconstitué une atmosphère sèche et sans variation de température pour leur meilleure conservation », assure-t-il. Un jour, il signale leur existence à la Direction générale des antiquités (DGA) qui les rapporte dans ses laboratoires en 1995. Ils font désormais partie des collections nationales du Liban, pièces uniques présentant des vêtements du XIIIe siècle. Une petite partie du Musée de Beyrouth leur est dédiée, qui présente trois d'entre eux dans l'état dans lequel les spéléologues du GERSL les ont trouvés, en ce petit matin de 1988.
Depuis, les sept corps de la grotte d'Asi-el-Hadath, habillés et quasi intacts, ont été expertisés : ils sont ceux d'autochtones du village de Hadath qui, au XIIIe siècle, fuyaient les persécutions. « L'une des femmes avait certainement contracté une maladie car elle n'avait plus de cheveux », note Pito. Sur les dépouilles, des papiers attestent que ces villageois ont vécu en l'an 1252, quand les rivalités, au sein même du monde chrétien, provoquaient craintes et violence. Au-delà, la présence des mamelouks et des croisés, leurs alliances ponctuelles et incertaines ont fait de cette vallée de la Qadisha un refuge naturel pour les chrétiens opprimés ou menacés.
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Il n'est pas étonnant que les maronites d'aujourd'hui se sentent en sécurité dans cette montagne à la beauté intacte, face aux menaces qu'ils perçoivent contre leur identité propre. L'État libanais, aujourd'hui défaillant et corrompu, maintient une présence militaire et policière dans la vallée. Présence considérée comme purement symbolique par ceux-là mêmes qu'elle est censée rassurer. En réponse, les chrétiens du Liban, fragilisés par l'hémorragie de leurs jeunes vers des contrées plus dynamiques économiquement, sanctuarisent les quartiers et les régions où ils sont implantés depuis les premiers siècles après Jésus-Christ. Ils veillent à leur non-mixité, lorsque cela est possible. « Des musulmans dans la Qadisha, vous n'en verrez pas ! » nous a affirmé un habitant par téléphone, avant notre arrivée.
Patrimoine en péril
Épopées et récits glorieux imprègnent cette montagne de 1700 hectares qui s'étend sur une trentaine de kilomètres et culmine à 3083 mètres d'altitude. Une dizaine de villages ont poussé, à proximité du patriarcat maronite, installé depuis 1440 dans la vallée. En langue syriaque, Qadisha signifie « saint ». Indissociable de la vie érémitique, ce site a été classé, sous l'impulsion du GERSL, du patriarcat, des municipalités et de la DGA, au patrimoine naturel et culturel dans la liste de l'Unesco en 1997. Il englobe toutes les grottes, les monastères et les terrasses agricoles qui sont associés aux activités du début de l'ère chrétienne, manifestant son dynamisme dans cette région du monde. La forêt des Cèdres, citée une centaine de fois dans la Bible, jouxte la vallée sainte à l'est et poursuit la chaîne du mont Liban. L'ensemble est néanmoins menacé.
« Un jour, vous verrez, l'Unesco classera la vallée dans sa rubrique “patrimoine en péril” et pfuiit… ni vu ni connu, la vallée sortira de la liste qui la protège encore un peu des multiples menaces qui pèsent sur elle », explique d'un ton fataliste Yves Prévost. Tombé amoureux du site en 1984, ce Français né dans la région de Rouen a choisi de s'installer là « pour toujours » en 2009.
Ni prêtre ni ermite, « religieux laïc »,cet octogénaire longiligne au beau visage vit sa vocation radicale à sa façon, en veillant sur l'un des monastères les plus visités, accroché à la falaise abrupte, comme encastré en elle : Mar Elisha (Saint-Élisée).« Les pères m'ont demandé d'assurer une présence ici. Avec la neige et l'hiver rigoureux, je n'ai vu personne pendant plusieurs mois, raconte-t-il en marchant avec entrain sur un sentier. Et je n'avais pas de chauffage dans le couvent. » Pour un homme qui a choisi de donner sa vie à Dieu et souhaite être enterré dans l'une de ces grottes, la défense de la vallée est un principe de vie. « Je suis très inquiet de l'évolution de la Qadisha, s'enhardit-il en accélérant le pas. Les gens n'ont plus de respect pour rien, certains recouvrent tout de graffitis, ils écrivent même leur nom sur les autels. Regardez-les parler bruyamment à proximité des grottes et des lieux de prière, ils hurlent dans leur téléphone portable par les sentiers. Le silence et le contact avec la nature n'intéressent donc plus personne ? » s'étrangle-t-il en précisant qu'aucun des panneaux de la signalétique de la vallée ne donne d'informations correctes.
Berceau maronite
Yves Prévost fait partie de ces hommes au destin inclassable, ponctué de rencontres décisives, giratoires, et armé d'une solide persévérance dans ses choix de vie. Engagé dans les scouts dès l'enfance alors qu'il grandissait avec six frères et sœurs dans sa Normandie natale, il est devenu aumônier des scouts du Liban dans la deuxième partie de sa vie. « Depuis juin 2011, l'évêque a autorisé l'accès aux voitures en élargissant les routes, tandis qu'auparavant il fallait marcher ou monter sur une mule pour découvrir le site. Cela a provoqué un afflux de touristes très peu respectueux de la densité spirituelle du lieu »,regrette-t-il.
Dans la vallée imperturbable, depuis quinze siècles, des hommes et des femmes murmurent à l'oreille de Dieu d'étranges litanies pour le monde. Aujourd'hui, les moniales de Qannoubine et de Saint-Simon assurent une présence d'accueil et de prière au sein de leur couvent. Les moines de Saint-Antoine de Qozhaya également. La nuit est tombée sur la vallée lorsque nous poussons enfin la porte de ce sanctuaire, à la rencontre de l'un des trois derniers ermites. Deux d'entre eux vivent encore dans les grottes où ils peuvent recevoir quelques visites.
Celui qui nous reçoit, âgé de 86 ans, a rejoint pour l'hiver le monastère. Il vient d'achever avec quelques moines théologiens la rédaction de la réforme de l'Église maronite, commencée en 1970 à l'université de Kaslik. Converti en 1950 après la guérison miraculeuse de son grand frère par l'intercession de saint Charbel, cet homme a choisi de rejoindre une grotte de la Qadisha, une fois sa mission de professeur accomplie, en 1997. Une année de silence complète, sept dans un ermitage où les visiteurs pouvaient le rencontrer, solitude et étude incessantes depuis. Comment passe-t-il ses journées en silence ? « Je prie pour le monde, l'Église, le Liban, les hommes, et je médite le Christ qui, en trois ans, a changé le monde. » Reprenant son souffle comme pour ménager un effet, il conclut dans un sourire désolé : « Et nous, en deux mille ans, qu'avons-nous fait ? »
Mystère et pénuries
Par souci d'humilité, l'homme ne souhaite pas que son nom apparaisse dans les journaux. Mais tout le monde le connaît. La barbe moutonnant sur son habit noir de moine maronite, il dit son espérance pour l'avenir du christianisme dans son pays : « La vie érémitique va se renouveler, j'en suis sûr, énonce-t-il clairement. Je vois bien, aujourd'hui, qu'il y a un vide dans les ermitages, ici et ailleurs. C'est très regrettable, car rien n'est plus beau que de rester devant la face de Dieu, devant le Saint-Sacrement. Ce vide dans les ermitages, il faut le combler. Cela me touche, mais je ne peux rien y faire, sauf prier. »
La fécondité de sa présence silencieuse, au cœur d'une vallée en proie aux assauts bruyants de la modernité, a de quoi rassurer ceux qui craignent que la Qadisha devienne un lieu touristique parmi d'autres. « Il n'y a pas de combat à mener, conclut-il. Jésus est là, sa présence est très belle. Nous, les hommes, devons avoir le cœur généreux, faire ce que nous pouvons, à notre mesure, et compléter là où il y a des petits manques »,sourit-il doucement au moment de nous raccompagner jusqu'au perron de son monastère. Soudain, la blanche statue de saint Charbel, à côté de laquelle l'ermite s'est posté, se présente dans une attitude et une tenue identiques à la sienne. Flotte au-dessus de la vallée un parfum de constance, d'appartenance, que rien ne semble pouvoir altérer.
« Le Liban d'antan n'existe plus », marmonne Fadi, le dos un peu voûté, assis à la droite du conducteur. Le regard du spéléologue s'est assombri : les longues files de voitures, devant les stations essence qui jalonnent la route, ont eu raison de sa bonne humeur. Vêtu de guêtres d'escalade et d'un bonnet, cet hédoniste impénitent, habitué à jouir sans entraves depuis la fin de la guerre en 1990, fait le douloureux constat que les pénuries qui s'abattent sur son pays limiteront désormais ses allées et venues dans la Qadisha. Le prix astronomique de l'essence dissuade peu à peu les conducteurs récréatifs de prendre le volant. À la pompe, un plein équivaut, peu ou prou, à un mois de salaire moyen. Son prix a doublé en trois mois, et rien n'indique qu'il décroîtra bientôt. L'élection cruciale du 15 mai prochain ne suscite aucune ferveur. Les jeunes ont déserté les villages de la Qadisha. « Beaucoup ont émigré en Australie, au Canada, en Europe », déplore le père Hani Tawk, dont le berceau familial se trouve à Bcharré. Dans cette ville – appelée au temps des croisades Bussarra ou Bussaraï – de 8000 habitants l'hiver, ornée de 40 églises, l'entre-soi règne.
« Que deviendrait ce territoire si les chrétiens l'abandonnaient ? s'interroge à voix haute l'écrivain maronite Alexandre Najjar, directeur de L'Orient littéraire depuis seize ans. Si l'on n'habitait plus ce navire de la Qadisha, à qui le laisserait-on ? » Dans la salle de restaurant aux grandes baies vitrées, qui surplombe la vallée, les familles fument le narguilé autour de tables débordant de plats appétissants, à peine entamés. Au-delà des frontières, au sein de la diaspora du Brésil ou d'Australie, les noms de famille originaires de la vallée se reconnaissent : Tawk, Makary, Geagea, Rahme, Chidiac, Kayrouz constituent un passeport pour la communauté maronite, dont le fonctionnement reste relativement clanique. « Pendant la guerre, on était tous dans le même camp de résistants », indique l'un d'eux, sourire en coin. Hani Tawk se sent chez lui à Bcharré, toute son attitude le prouve, lancé à pleine vitesse au volant de son minivan rempli de médicaments.
À Beyrouth, ce prêtre se dédie aux victimes de l'inflation galopante et de l'explosion du port, survenue le 4 août 2020. La cantine gratuite qu'il a ouverte il y a deux ans ne désemplit pas. Il sert 850 plats chauds par jour et vient en aide à ceux qui n'ont plus rien, quelle que soit leur religion. « Mon énergie, je la puise ici, dans mes racines, dans cette vallée, affirme-t-il en contemplant le splendide panorama. Cette terre est un lieu de rencontre avec le Seigneur. Ce n'est pas elle qui est sacrée, mais la rencontre qu'elle permet. »
Galets mortuaires
Dans les milliers de grottes alentour, la température est constante, qu'il fasse jour ou qu'il fasse nuit, qu'il neige ou que le soleil brille. Loin des bruits du monde, les anachorètes, nourris d'un « cœur à cœur » incessant avec Dieu, indiquent une voie. Dans une cavité découverte ces dernières années, la petite équipe du GERSL a trouvé un ermite momifié qui, à l'heure de mourir, s'était recouvert le torse de galets plats collectés au long de ses journées. Pito, l'archéologue, raconte : « Il les avait disposés de sa poitrine jusqu'à mi-cuisse, et peut-être était-il mort ainsi, sans bouger. Nous l'avons retrouvé dans la même position, huit siècles plus tard. » Vertige du temps escarpé.
De nos envoyées spéciales Guyonne de Montjou (texte) et Sarah Caron (photos)
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L'Humanité
Santé. La sédentarité des jeunes, «une bombe à retardement»
EntretienDeux années de pandémie ont aggravé le manque d’activité physique des Français. François Carré, cardiologue au service de médecine du sport du CHU de Rennes et professeur en physiologie cardio-vasculaire à l’université de Rennes-I, alerte sur une menace sanitaire élevée et appelle à la mobilisation de tous, notamment des pouvoirs publics. Entretien.
Etienne BonamyDe récentes études sur les carences d’activité physique des Français pointent l’augmentation de la sédentarité comme un danger pour la jeunesse. La situation s’est-elle autant dégradée ?
En novembre 2020, l’Anses (1) a lancé l’alerte : elle dénonçait un risque sanitaire très important chez 50 % des enfants, car ils étaient 4 h 30 par jour devant les écrans, avec moins de 20 minutes d’activité physique quotidienne. Ces données étant déclaratives de la part des enfants ou de leurs parents, il y a donc le risque que la situation réelle soit pire.
Vous êtes donc encore plus alarmiste aujourd’hui ?
C’est une évidence, les Français ne bougent pas assez. L’activité doit être quotidienne. Je ne parle pas de signal d’alarme mais de bombe à retardement pour nos enfants. Les professeurs d’EPS nous disent d’ailleurs que les capacités physiques des enfants ont baissé, on parle là de leur capital santé pour la vie. Nous n’arrivons pas à convaincre les gens que ça va mal se finir pour nos gamins et la société. En novembre 2020, une publication du centre de mort subite de l’hôpital Georges-Pompidou (à Paris – NDLR) a regardé la première cause d’arrêt cardiaque chez les Franciliens de moins de 30 ans. C’est l’infarctus du myocarde. Quand j’étais jeune médecin, c’était à 45 ans qu’on faisait l’infarctus, pas à 30 ans.
Vous voulez faire de l’activité physique une cause nationale. Comment mobiliser autour de cette idée ?
Aujourd’hui c’est impossible à réaliser, car on ne nous entend pas. J’ai l’impression que l’on est comme face au réchauffement climatique il y a dix ou quinze ans. Nous sommes un pays qui ne croit pas à l’activité physique, la France n’est pas un pays sportif. Pour beaucoup, c’est du temps perdu, du loisir. En France, vous passez pour une personne dilettante si vous allez faire du sport.
Qui ne vous entend pas ? Qui n’y croit pas ?
En premier les pouvoirs publics, et ça ne date pas de maintenant. Dans la campagne présidentielle, je n’ai pas entendu une fois chez les candidats le mot prévention en matière de santé. Je le dis clairement : nous n’avons pas un ministère de la Santé, mais un ministère de la Maladie. Ce n’est pas pareil. La principale préoccupation, c’est d’avoir les médicaments les moins chers possible. Est-ce qu’on ne pourrait pas penser qu’on peut avoir moins de malades ? Quand je dis à des confrères qu’on peut avoir moins d’insuffisants cardiaques grâce à l’activité physique, on me rit au nez. Si les gens bougent plus, font attention à leur santé, il y aura moins de malades. C’est prouvé. Quand j’explique à l’éducation nationale que les enfants qui font plus d’activité physique ont de meilleurs résultats scolaires, une meilleure mémoire, sont plus calmes à l’école, peu importe, ils ne changent rien.
Le ministère de l’Éducation nationale a néanmoins instauré fin 2020 les 30 minutes d’activité physique en début de journée dans les écoles primaires. Pas suffisant ?
Oui, c’est bien, mais ça m’a fait un peu sourire, au départ ce n’était même pas obligatoire. Enfin, on reconnaît que le fait de bouger améliore nos fonctions cognitives, c’était complètement oublié par l’éducation nationale. L’éducation physique reste la variable d’ajustement dans les programmes.
L’instauration du Pass’Sport a encouragé le retour à la pratique sportive…
Le Pass’Sport, c’est très bien, mais nous on ne se bat pas pour le sport, mais pour que chaque jour les enfants fassent de l’activité physique. Si vous vous lavez les dents sept fois le dimanche, ce n’est pas comme si vous vous les laviez tous les jours. Si je bouge le mercredi ou le samedi, ou les deux jours, ça ne remplace pas les jours où je ne fais rien.
Les fédérations et les professionnels des métiers du sport (3) se sont manifestés pour accompagner cette pratique sportive. Cela va dans le bon sens, non ?
Eux sont prêts, effectivement. Les fédérations se sont ouvertes au sport santé, ce qui leur a aussi apporté des licenciés au moment où beaucoup ne s’inscrivent plus en compétition. Nous travaillons avec les clubs et les salles pour qu’ils reçoivent du monde en journée avec un accompagnement spécialisé. Chez nous, l’espérance de vie en bonne santé, c’est 64 ans depuis quinze ans. Ça ne bouge pas. Quand les médias évoquent l’espérance de vie qui gagne deux mois par an (85,3 ans pour les femmes, 79,2 ans pour les hommes, selon le ministère de la Santé – NDLR), c’est l’espérance de vie… en fauteuil roulant. Il faut le dire.
L’attraction des JO à Paris en 2024 portait l’idée d’un changement pour mettre plus de sport dans la vie des Français.
Les JO et la retombée des médailles et des champions, cela provoque toujours un engouement et des milliers de jeunes rejoignent alors des clubs et des compétitions. Mais moi, je parle de millions de personnes qui doivent changer leur comportement. Les Américains gagnent beaucoup de médailles olympiques et c’est le pays où il y a le plus d’obèses.
- (1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. L’étude précisait que 66 % des jeunes interrogés de 11 à 17 ans ne faisaient pas assez d’activité physique. (2) Union Sport et Cycle (Union des entreprises de la filière du sport, des loisirs, du cycle et de la mobilité active).
sport Le Figaro
Folles rumeurs autour d'une séparation de Rihanna, enceinte, et Asap Rocky
Selon de nombreux posts sur les réseaux sociaux, le couple star aurait décidé de mettre fin à sa relation suite à une infidélité de la part du rappeur.
Info ou intox ? Rihanna et Asap Rocky sont actuellement en tendance sur Twitter à la suite de rumeurs selon lesquelles ils se seraient séparés, bien que Rihanna soit enceinte de plusieurs mois. Selon le magazine XXL , l'interprète d'Umbrella «aurait surpris Rocky en train de la tromper avec la créatrice de chaussures Fenty, Amina Muaddi». On y lit aussi : «Le couple a récemment été aperçu au restaurant Craig's à Los Angeles et Rihanna a été vue en train de pleurer avant de sortir de table sans Rocky».
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En vidéo, Rihanna recadre une fan qui lui reproche d'être en retard au défilé Dior
Les principaux concernés ne se sont toujours pas exprimés. La dernière publication de Rihanna sur son compte Instagram, datée du 14 avril, est une vidéo de promotion pour sa marque Fenty Beauty. On l'y voit en train de conduire pour récupérer sa commande avant qu'elle ne fasse une présentation de ses différents produits. Quant à Asap Rockey, son dernier post remonte au mois dernier.
Des blagues de mauvais goût
En couple depuis fin 2020, le chanteur de Praise the Lord et la chanteuse milliardaire ont annoncé qu'ils attendaient leur premier enfant au mois de janvier, au milieu de rumeurs de fiançailles. Face à ses rumeurs, il y a les fans qui accusent le coup : «Tu imagines, tu es Rihanna et tu te fais tromper par ASAP Rocky alors que tu portes son bébé dans ton ventre».
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Et les autres, qui ont décidé de rire de la situation en partageant de nombreux mèmes de… Drake. Dans une vidéo, on y voit l'ancien petit ami de Rihanna célébrant dans une mer de fans la nouvelle avec en légende : «Drake quand il a appris la nouvelle pour Rihanna et ASAP Rocky».
Dans un autre clip, on aperçoit un homme qui court dans un parking avec un commentaire : «Drake en direction de chez Rihanna pour la réconforter après que ASAP Rocky l'a trompée».
Brigitte et Emmanuel Macron : 14 ans de mariage, de l'ombre à la lumière
Marié depuis le 20 octobre 2007, le couple présidentiel célébrait cette année ses noces de plomb. Retour en images sur un amour complice assumé, à la ville comme dans les couloirs de l’Élysée.
Cette vidéo dans laquelle Will Smith supplie sa femme d'arrêter de parler de leur mariage
Une vidéo, tournée par Jada Pinkett Smith et diffusée en 2019 sur Instagram, vient de ressurgir sur Internet. On y voit l'acteur de 53 ans, dans l'intimité de sa maison, priant sa femme d'arrêter de le filmer.
Un baiser et 32 bougies : en photo, Dylan Meyer célèbre tendrement l'anniversaire de Kristen Stewart
La fiancée de l'actrice a publié un tendre cliché de sa fête d'anniversaire, vendredi 9 avril, sur son compte Instagram.
L'Humanité
Le vélodrome, de l’enfer du Nord aux portes du paradis
ActuCyclisme Si les pavés sont le chemin de croix du peloton, l’anneau de Roubaix qui accueille les « survivants » de la reine des classiques est l’écrin qui magnifie leurs exploits, petits ou grands.
Deux moments sont gravés à jamais dans la mémoire de celui qui suit Paris-Roubaix (1). Le premier est ce départ de Compiègne, haut lieu de l’histoire de France. Chaque année, c’est un peu et toujours le même cérémonial. La revue des troupes qui vont s’élancer pour 250 kilomètres de course parsemés de 30 secteurs pavés (54,8 km) permet de capter sur chaque visage tant l’impatience d’en découdre que la crainte d’une journée en enfer. La plus grande des classiques, la plus dure et la plus injuste, récompense certes le plus fort mais ne pardonne pas aux malchanceux – crevaison, chute, fringale, etc.
Sur cette place pavée – avant-goût de ce qui attend les coursiers –, les vélos rutilent, les mécaniques chantent. Un jour comme un autre ? Pas tout à fait. 250 km plus loin, lorsque les forçats de ces sentes pavées de mauvaises intentions entrent enfin dans le vélodrome, lieu de l’arrivée et de l’apothéose pour le vainqueur, tout a changé, s’est transfiguré. Les visages sont crottés de boue s’il a plu, de poussière si le temps était au sec. Mais plus que les corps et les figures, ce sont les vélos qui nous content leur souffrance. Ils grincent, crient douleur, mais aussi le bonheur de retrouver un terrain à leur convenance. De ces routes chaotiques, ils peuvent s’aventurer et glisser sur un terrain lisse. Bienvenue au vélodrome de Roubaix – deuxième du nom car reconstruit en 1936 entre l’avenue Roger-Salengro et l’avenue du Parc-des-Sports – et son décorum d’un autre temps.
dramaturgie et cercle de béton
« C’est un endroit désuet, qui en fait son originalité. Plus une seule grande course d’un jour ne se termine dorénavant sur un vélodrome. Paris-Roubaix est la dernière à nous offrir un tel spectacle », explique Jean-Marie Leblanc, qui fut le directeur de ce monument mais aussi son sauveur.
En effet, de 1986 à 1988, pour des raisons de sponsoring, l’arrivée est déplacée avenue des Nations-Unies, là où se trouve le siège du roi de la vente par correspondance : la Redoute. Sponsor officiel, la société nordiste veut sa part du gâteau. À la clameur qui gronde et monte de la petite tribune du vétuste vélodrome en attendant le vainqueur, elle préfère les vivats étouffés d’un public aligné en rang d’oignons.
C’est Jean-Marie Leblanc, encore pour un temps à la rubrique cycliste de l’Équipe, qui sonne la révolte dans un billet bien torché. La reine des classiques amputée de son cercle de béton d’une longueur de 499,75 mètres perd de sa dramaturgie, explique le journaliste. Sa plume convainc les organisateurs. La piste est rénovée. Roubaix retrouve son cercle incurvé. Le reste appartient à l’histoire. Celle, par exemple, du Français Gilbert Duclos-Lassalle, qui, à treize reprises, se heurta à la victoire avant qu’en 1992 il ouvre enfin les portes du paradis : « Jean-Pierre Danguillaume, mon équipier chez Peugeot, m’avait dit pour ma première participation : “Tu as fait des belles courses, mais ici, c’est la plus grande. Si tu n’es pas à l’heure, la porte du vélodrome sera fermée…” »
Un doublé en 1992 et 1993 va faire de « Gibus » une légende et du vélodrome ce lieu définitivement mythique où les frissons vous gagnent quand ces Flandriens de naissance ou de cœur entrent en piste. « En tant que directeur de la course, lorsque je suivais les coureurs, je demandais à mon chauffeur de me lâcher au plus vite pour me précipiter au centre de la piste, sur la pelouse du vélodrome, et admirer l’arrivée », se souvient Jean-Marie Leblanc.
Mais qui se souvient aussi des douches, ces appendices de la piste situés à une centaine de mètres ? Elles étaient l’ultime passage obligé avant de repartir vers d’autres aventures cyclistes. Tout en se lavant des scories d’une journée pas comme les autres, chaque coureur y comptait les blessures dues aux chutes, râlait sur son nombre de crevaisons ou se félicitait d’une bonne performance. Fermées aujourd’hui, elles sont dorénavant un musée, où, sur presque une centaine de box, on peut lire le nom de tous les vainqueurs. Le vélodrome de Roubaix, mémoire de l’histoire de la reine des classiques, renaît donc chaque année au printemps pour nous offrir le plus merveilleux des spectacles vivants. Rendez-vous est donc pris ce dimanche 17 avril.
paris-roubaix Le Figaro
Anatomie d’un scandale sur Netflix: un suspense haletant qui s’enlise (hélas) dans le soap
- Par
Constance Jamet
- Mis à jour
le 15/04/2022 à 16:49
- Publié
le 15/04/2022 à 16:49
CRITIQUE - David E. Kelley adapte le thriller judiciaire sur fond de #MeToo d’une ex correspondante politique du Guardian. Un ministre prometteur est accusé de viol par son assistante. Rupert Friend, Sienna Miller et Michelle Dockery de Downton Abbey y explorent l’entre-soi des élites britanniques.
Avec ses séries pour HBO Big Little Lies et The Undoing , le showrunner américain David E. Kelley s’est fait une spécialité de disséquer la vie de la haute bourgeoisie blanche américaine et les faux semblants d’une vie de couple qu’il faut absolument présenter urbi et orbi comme idyllique. Souvent sous les traits de Nicole Kidman, son héroïne est une femme sûre de son mariage, un pilier de la communauté qui tombe de bien haut quand elle découvre une facette peu reluisante et brutale de son époux, érigé en épouvantail de la masculinité toxique.
Autant d'obsessions et d'archétypes auquel il fait traverser l'Atlantique et La Manche avec Anatomie d’un scandale, la nouvelle mini-série de Netflix. Les six épisodes de ce thriller judiciaire se prêtent facilement à être dévorés d’une traite en ce week-end prolongé et permettent de savourer la confrontation on ne peut plus feutrée, distinguée et British entre Rupert Friend, Sienna Miller et la trop rare révélation de Downton Abbey Michelle Dockery.
Chute d’un député et ministre
Tirée du roman du même nom de l’ancienne journaliste politique du Guardian Sarah Vaughan, Anatomie d’un scandale raconte la chute d’un député et ministre prometteur de la Chambre des Communes sur fond de #MeToo. Secrétaire d’Etat au ministère de l’intérieur en charge de l’immigration, James Whitehouse (Rupert Friend) est un pure produit de l’élite britannique et du parti conservateur. Eduqué à Eton puis Oxford, où il a rencontré sa sculpturale épouse Sophie (Sienna Miller) et son meilleur ami devenu premier ministre. Tout s’écroule quand les tabloids révèlent sa liaison avec sa jeune assistante, Olivia Lytton. Puis que celle-ci accuse James de viol dans un ascenseur du parlement. Sophie tente de faire bonne figure et de soutenir son époux mais le doute l'assaille: a-t-ele fermé les yeux sur la nature de l'homme qui partage sa vie?
Entre-soi du pouvoir britannique et mépris de classe
Anatomie d’un scandale sort peu de l'intimité de la résidence londonienne cossue des Whitehouse et du prétoire de la Cour criminelle de justice de Londres où James Whitehouse subit les questions de la redoutable Kate Woodcroft (Michelle Dockery), l’avocate de la plaignante. Cette juriste émérite qui fuit la médiatisation, a pourtant dérogé à sa règle et a accepté de prendre l'affaire pour des raisons que la série rendra (un peu trop vite) explicites.
Difficile de ne pas voir dans Anatomie d’un scandale, le portrait acide de l’entre-soi du pouvoir britannique se croyant au dessus du lot et des lois. Un point de vue en pleine résonnance avec l'actualité alors que Boris Johnson a dû payer des amendes pour les fêtes illégales organisées par son cabinet en plein confinement. De nombreux flashbacks évoquent les excès d’alcool et de harcèlement moral et sexuel auxquels se sont prêtés James et ses pairs lors de leurs années étudiantes. La fraternité à laquelle ils appartiennent - Les Libertins - ne peut qu'évoquer le fameux club de gentlemen d’Oxford, le Burlington Club auquel appartinrent David Cameron et son successeur et rival au 10 Downing Street Boris Johnson. Même Sophie n’est pas exempte d’un snobisme et mépris de classe profond, s'appropriant le travail d'une camarade boursière.
Malheureusement à partir de ces bases prometteuses, David E Kelley délaisse l’aspect contemporain et politique de son récit pour virer dans un familier soap conjugal et sentimental. L’impact de #MeToo n’est jamais creusé, la notion de consentement à peine effleurée autrement pour dire que les jeunes hommes de la haute société doivent bien «jeter leur gourme et que jeunesse se passe». Olivia Lytton n’a aucune consistance en dehors de ses passages à la barre. La prise de conscience tardive de Sophie des facilités que lui a offert son milieu aurait mérité davantage. Mais la mécanique judiciaire et ses rebondissements prennent le bas sur un quelconque propos social.
Dialogues guindés
La mise en scène n’aide pas vraiment, les dialogues guindés. Chaque épisode se conclut sur une scène de ralenti étrange où les protagonistes principaux sont propulsés dans le vide. Des effets de flou tout aussi appuyés pour évoquer la scolarité à Oxford des Whitehouse laissent également perplexe. Le suspense inhérent au dénouement du procès suffit à tenir en haleine malgré des retournements de situation énormes et improbables. Reste aussi l'interprétation irréprochable du trio d'acteurs. Sienna Miller et Michelle Dockery, à l’accent de plus en plus ciselé, font acte d’une résillience à toute épreuve et offrent deux portraits de femme que tout oppose, tandis que Rupert Friend est indéchiffrable et ambigu à souhait.
Pour une série qui veut devenir une anthologie de tous les scandales dont peuvent se repaître les médias, Anatomie d’un scandale va devoir se mettre à niveau. Sur le même thème, A Very English Scandal et A Very British Scandal de la BBC et visible sur Salto s’est montré bien plus consistant et précis.
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France24 - Monde
En direct : cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Publié le : 15/04/2022 - 05:55Modifié le : 15/04/2022 - 14:17
FRANCE 24
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Sylvain ROUSSEAU
La Russie va intensifier les frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe, a indiqué vendredi le gouvernement russe. De son côté, la présidence ukrainienne a indiqué que les combats avaient fait cinq morts dans le Donbass lors des dernières vingt-quatre heures. Suivez notre direct.
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17 h 19 : Moscou expulse 18 membres de la représentation de l'UE en Russie
Moscou a annoncé vendredi l'expulsion de 18 diplomates de la représentation de l'Union européenne en Russie, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles à la suite de l'offensive du Kremlin en Ukraine.
"En guise de représailles aux actions inamicales de l'Union européenne, 18 membres de la Représentation de l'UE en Russie sont déclarés personae non gratae et doivent quitter le territoire russe au plus tôt", a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
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15 h 16 : des sénateurs américains mettent Pékin en garde au sujet de son "soutien" à la Russie
"La Chine doit payer un plus grand prix pour son soutien à la Russie en pleine guerre avec l'Ukraine", a averti vendredi le sénateur américain Lindsey Graham lors d'une visite à Taïwan de parlementaires, qui ont réaffirmé la volonté de Washington de ne pas abandonner l'île. Pékin a menacé d'adopter des "mesures fortes" en réponse à cette visite effectuée par le sénateur Graham à la tête d'une délégation de parlementaires américains
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14 h 04 : cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe
Plus de cinq millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Plus de 2,7 millions de réfugiés ukrainiens - soit près de six sur dix depuis le début de la guerre - ont fui vers la Pologne. Plus de 725 000 ont atteint la Roumanie.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) compte également 215 000 de non-Ukrainiens qui ont fui l'Ukraine. Outre les réfugiés en dehors des frontières ukrainiennes, l'OIM évalue à 7,1 millions le nombre de personnes déplacées à l'intérieur même de l'Ukraine.
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13 h 03 : une usine fabriquant des missiles Neptune touchée par une frappe russe
Une usine de la région de Kiev, fabriquant des missiles Neptune que l'armée ukrainienne avait indiqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe, ont constaté des journalistes de l'AFP sur place.
Un atelier de l'usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l'AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.
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12 h 24 : sept civils tués dans des tirs russes sur des bus d'évacuation près de Kharkiv
Sept civils ont été tués et 27 blessés jeudi dans des tirs russes sur des bus d'évacuation dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé le parquet général ukrainien.
"Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d'évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées", a écrit le parquet sur Telegram. Une enquête a été ouverte pour "violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation", a-t-il ajouté.
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11 h 57 : une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan aurait "des conséquences", prévient Moscou
Une adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande aurait des conséquences pour ces pays et la sécurité européenne, a mis en garde le ministère russe des Affaires étrangères.
Ces pays "doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble", a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova, dans un communiqué.
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11 h 36 : nouvel échange de prisonniers russes et ukrainiens
Un nouvel échange de prisonniers de guerre russes et ukrainiens a eu lieu jeudi dans la région de Kherson, région du sud de l'Ukraine partiellement sous contrôle russe, a annoncé vendredi matin l'armée ukrainienne.
"Après des négociations tendues, nous avons réussi à conclure des accords sur un échange de prisonniers dans la région du village de Possad-Pokrovské, où quatre prisonniers de l'armée russe ont été échangés contre nos cinq", a indiqué le commandement Sud de l'armée sur sa page Facebook.
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10 h 05 : Moscou affirme avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais"
La Russie a affirmé avoir tué une trentaine de "mercenaires polonais" dans une frappe menée dans le nord-est de l'Ukraine, dans un contexte de vives tensions entre Moscou et Varsovie.
"En conséquence de la frappe, un détachement de mercenaires d'une compagnie militaire privée polonaise (...) a été liquidé dans le village d'Izioumske, dans la région de Kharkiv. Jusqu'à 30 mercenaires polonais ont été éliminés", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
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9 h 30 : la Russie va intensifier ses frappes sur Kiev
Le gouvernement russe a fait savoir que l'armée russe allait intensifier ses frappes sur Kiev en réplique aux attaques en territoire russe. Moscou a aussi annoncé qu'une usine d'armement a été bombardée près de la capitale ukrainienne.
"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense, annonçant la destruction d'un atelier de production de missiles sol-air dans l'usine Vizar.
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9 h 04 : cinq morts dans le Donbass, explosions au sud de Kiev
Cinq personnes ont été tuées dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, au cours des dernières 24 heures, tandis que des explosions ont retenti dans la nuit au sud de Kiev, apparemment sans faire de dégâts ni de blessés, a indiqué vendredi matin la présidence ukrainienne.
Le contrôle de l'ensemble du Donbass, partiellement aux mains des séparatistes prorusses depuis 2014, est depuis la fin mars la cible prioritaire de l'armée russe. Dans la plus grande région du Donbass, celle de Donetsk, où "des combats se déroulent sur toute la ligne de front", trois personnes ont été tuées et sept blessées, selon la présidence. L'autre région de ce bassin minier, celle de Lougansk, a elle été le théâtre de 24 bombardements qui ont fait deux morts et deux blessés, a-t-on précisé de même source.
Dans la région de Kiev, "des explosions ont été entendues dans le district de Vassylkiv (au sud-ouest de Kiev). Selon les premières informations, la défense anti-aérienne est entrée en action", selon un point quotidien qui se base sur des informations envoyées par les autorités régionales.
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2 h 37 : de puissantes explosions entendues à Kiev
De puissantes explosions ont été entendues à Kiev aux premières heures de la journée de vendredi, tandis que des sirènes d'alerte ont retenti à travers l'Ukraine alors que les forces ukrainiennes et les habitants se préparaient à de nouvelles attaques de la Russie. Il semble s'agir des plus importantes explosions dans la capitale ukrainienne et ses environs depuis que l'armée russe s'est retirée de la zone plus tôt ce mois-ci en vue d’un redéploiement dans le sud et l'est du pays.
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2 h 30 : la CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
"Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance", a déclaré jeudi le chef de la CIA, William Burns, lors d’un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires "mais nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes", a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine. "Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible", a-t-il ajouté.
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23 h 50 : le Moskva coulé, "un coup dur" pour la flotte russe
La perte du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire qui a coulé jeudi, est "un coup dur" pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Cela aura des conséquences sur leurs capacités" de combat, car le navire était un "élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire", a ajouté le porte-parole américain sur la chaîne CNN.
Le Moskva "assurait la couverture aérienne des autres vaisseaux pendant leurs opérations, notamment le bombardement de la côte et les manœuvres de débarquement", a détaillé de son côté le porte-parole de l'administration militaire régionale d'Odessa Sergueï Bratchouk, sur Telegram.
Quelles que soient les circonstances du naufrage, il s'agit pour la Russie de l'un de ses plus gros revers et d'une humiliation majeure.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enfoncé le clou dans son message vidéo rituel du soir en faisant référence aux Ukrainiens comme "ceux qui ont montré que les navires russes ne peuvent qu'aller au fond".
Avec AFP et Reuters
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ARMES LOURDESGuerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
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LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
Le Figaro
Notre-Dame de Paris: des découvertes archéologiques extraordinaires en marge du chantier
Vincent BordenaveClaire BommelaerRÉCIT - La campagne de fouilles menée dans le choeur de la cathédrale, a permis de mettre au jour des vestiges médiévaux exceptionnels.
Reconstruire Notre-Dame en cinq ans tout en respectant les contraintes de la science et de l’archéologie préventive. Ces deux impératifs qui paraissent de prime abord contradictoires sont, à en croire les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), tout à fait conciliables. «La reconstruction et l’expertise scientifique sont deux volets indissociables du travail de restauration, explique Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice au service régional d’archéologie d’Île-de-France. Nous travaillons certes dans un contexte particulier, avec une pression très forte, mais les fouilles sont indispensables si on veut préserver et comprendre ce patrimoine.» «Il y a pu y avoir certaines discussions assez tendues qui ont duré jusque tard dans la nuit, concède Dominique Garcia, président de l’lnrap. Mais dans l’ensemble, nous avons su trouver un équilibre qui a porté ses fruits.»
Les archéologues, qui ont investi la cathédrale dès le 16 avril 2019, ont dévoilé ce jeudi 14 avril les résultats d’une campagne exceptionnelle de fouille dans le chœur de la cathédrale. Dans un premier temps, les interventions non invasives ont été privilégiées. «Nous nous trouvions face à une situation assez inédite, résume Dorothée Chaoui-Derieux. Chaque amas de morceaux effondrés était en fait un amas de vestiges archéologiques, que nous devions analyser pour sa valeur patrimoniale avec toute la rigueur scientifique. Des parties inaccessibles de l’édifice se sont ouvertes à nous. On savait que le chœur de la cathédrale pouvait être riche d’enseignements. Nous avons donc mis en place une campagne de prospection géophysique qui a permis de révéler assez rapidement des anomalies structurelles au niveau du transept.»
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Ces anomalies sont finalement peu nombreuses et, dans un premier temps, déçoivent les scientifiques. «Il s’agissait surtout des carneaux de chauffage (collecteurs d’évacuation, NDLR) construits par Eugène Viollet-Le-Duc lors de la restauration du XIXe siècle», explique Dorothée Chaoui-Derieux. L’intérêt scientifique n’est donc pas des plus exaltants, mais il y avait nécessité tout de même de mise en place d’une fouille. La zone doit être couverte d’une dalle de béton pour édifier un échafaudage de 600 tonnes en vue de la reconstruction de la flèche. Une fenêtre de trois semaines est ainsi accordée à partir du 2 février 2022. «Il y avait d’office la possibilité de prolonger cette période, raconte Christophe Besnier, archéologue à l’Inrap et responsable scientifique de la fouille du transept. Les recherches ont finalement duré près de deux mois. On ne s’attendait pas à trouver autant de vestiges si peu profondément enfouis.»
Cercueil intact et jubé
La découverte d’un sarcophage médiéval en plomb fait rapidement sensation. Le corps, vraisemblablement celui d’un haut dignitaire religieux d’avant le XIVe siècle, reposait à quelque 80 centimètres de profondeur, juste en dessous du sol de la nef. Depuis sa mise au jour, le sarcophage anthropomorphe attendait d’être transporté en dehors de la cathédrale. Mardi 12 mars, à 14 heures, devant quelques caméras, Le Figaro et une poignée de compagnons du chantier, la levée du sarcophage a enfin eu lieu. Elle s’est déroulée rapidement, dans une ambiance concentrée. «Nous avons entouré le cercueil d’une coque de protection afin d’éviter les chocs», ont expliqué les archéologues présents ce jour-là. Lentement mais sûrement, le corps a été levé de la zone de fouilles à l’aide d’un système de poulies, puis posé sur le sol ferme. On vit ensuite arriver Mgr Chauvet, recteur de la cathédrale pour un instant de prières. Si les scientifiques se réjouissent d’avoir trouvé un cercueil intact, dans lequel ils ont déjà repéré des restes de tissus et de végétaux, le recteur a tenu à rendre hommage à cet homme inconnu, appartenant à la même lignée d’ecclésiastiques que lui. Quelques minutes plus tard, le sarcophage a été transporté dans un caisson (flight case) estampillé Inrap, semblable à ceux que l’on voit dans les festivals de rock.
Plusieurs centaines de pièces encore pigmentées, allant de quelques grammes à 400 kilos, ont ainsi été déterrées. C’est extraordinaire, car on connaît très peu ce jubé
Quelque 400 personnes reposent à Notre-Dame, et on sait qu’un autre sarcophage a été découvert la semaine dernière. Pour le moment, seul un corps a été prélevé du chantier des fouilles, l’autre devrait bientôt être recouvert afin de laisser place à la reconstruction de la flèche. «Rien n’est encore officiellement arrêté», précise cependant Stéphane Deschamps, conservateur général du patrimoine, à la tête du service d’archéologie d’Île-de-France.
Ces sarcophages ne sont pas les seules découvertes exceptionnelles, puisque les scientifiques ont également mis au jour l’ancien jubé de Notre-Dame de Paris. Cette clôture qui séparait le chœur et la nef fut construite vers 1230 et détruite au XVIIIe pour répondre aux nouveaux usages liturgiques. «Plusieurs centaines de pièces encore pigmentées, allant de quelques grammes à 400 kilos, ont ainsi été déterrées, s’enthousiasme Christophe Besnier. C’est extraordinaire, car on connaît très peu ce jubé. On ne dispose que de quelques pièces sans polychromie exposées au Louvre .» Le Musée de Cluny s’est d’ores et déjà porté volontaire pour accueillir une version restaurée de ce trésor. Une option jugée tout à fait crédible par le ministère de la Culture.
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Le Figaro
Mathieu Laine: «Emmanuel Macron fera plus, votons pour lui»
TRIBUNE - L’essayiste, proche du président-candidat, plaide pour sa réélection.
Malgré l’avance d’Emmanuel Macron au premier tour, l’élection présidentielle demeure une élection à très haut risque.
Faut-il pour autant se contenter de diaboliser l’adversaire? Je préfère pointer les dangers véritables du nationalisme aveugle allié au socialisme et à la démagogie économiques, les entourages objectivement inquiétants et le risque majeur d’une adhésion de la France à l’internationale populiste unissant déjà Poutine, Orban, Bolsonaro, peut-être de nouveau Trump demain, et tous ces autres dirigeants capables des pires alliances pour assouvir leurs ambitions et contrer le «monde libre». Tous sans exception n’hésitent plus à piétiner l’État de droit. Qui nous garantit que Marine Le Pen n’en fera pas autant?
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Faut-il également amollir le projet d’Emmanuel Macron? Certains ont ainsi lu ses propos sur les retraites au lendemain du premier tour. En réalité, ce que le candidat a dit ne change rien: il maintient l’accroissement de l’âge légal et le rythme de quatre mois de plus par an, soit 64 ans en 2028 ou 65 ans en 2032, évoquant désormais une clause de revoyure pour adapter la stratégie aux données démographiques d’alors.
Mais l’on sent bien que certains voudraient qu’il se gauchise. Je plaide tout l’inverse afin qu’il monte ses ambitions réformatrices. Je connais bien cet homme et je veux témoigner ici de sa volonté profonde et désintéressée (ce n’est pas si fréquent!) de servir, de travailler sans relâche et de déployer tout ce qu’il pourra pour défendre nos valeurs essentielles, améliorer notre quotidien, renforcer notre indépendance et remettre le pays au meilleur rang des nations sans qu’il ne se déchire de manière irrémédiable.
Ce qu’il n’a pas fait pendant cinq ans, il va falloir le faire. Et plus encore! C’est plus simple, reconnaissons-le, quand on ne peut plus se représenter et qu’il est désormais possible de se concentrer sur ce qu’on laissera en héritage. S’il est réélu, ce que personne n’a réussi sous la Ve République en ayant l’Assemblée de son côté, rendant son mandat ô combien légitime, il ne pourra manquer une telle occasion.
Je l’en pense capable. Parce qu’il a été celui qui, sans jamais y revenir malgré les crises (contrairement à la droite) a supprimé la taxe d’habitation et transformé l’ISF en IFI tout en baissant non seulement les impôts de production et la taxation des dividendes mais aussi l’impôt sur le revenu des premières tranches au sortir de la crise des «gilets jaunes» quand son entourage proche l’incitait à rétablir l’ISF, il doit aller - et ira sans doute - plus loin que son programme en baissant les charges et l’impôt sur le revenu de tous afin de revaloriser partout le travail et d’accélérer encore l’attractivité des talents et les créations d’entreprises.
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Il ira sans doute aussi plus loin dans la révision des normes pour inciter à embaucher. Les résultats en matière de chômage sont là. Le plein-emploi devient atteignable. C’est là la meilleure des protections sociales.
Il saura également, je le crois, mettre en œuvre la réforme profonde de l’État, celle qui passera par la simplification véritable, jamais réussie jusqu’alors, l’obsession du meilleur service au citoyen, l’autonomisation, la responsabilisation, et la transformation de nombre de fonctions «supports» en postes sur le terrain pour redéployer, à budget constant, des policiers, des personnels soignants, des professeurs. Il faudra mieux les répartir et mesurer les performances, ouvrant la voie à un retour massif de la police de proximité ou, autre exemple, à des classes limitées à 20 en maternelle, élargissant ainsi des succès objectifs du quinquennat (apprentissage, division des classes de CP et CE1 en zones prioritaires, etc.).
Emmanuel Macron saura tout autant réconcilier ses ambitions en matière de décarbonation avec les réalités du monde économique en ouvrant, comme Pompidou en son temps, un quinquennat des infrastructures (décarbonnées cette fois), réconciliant autour de ce défi et de la réduction de la facture énergétique, et le rail, et la route.
Il saura défendre toujours plus les valeurs républicaines, la laïcité, la lutte contre l’islamisme, la sécurité du quotidien et le contrôle aux frontières d’une Europe à réinventer au temps des replis nationalistes et des nouvelles menaces.
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Pour tout cela et sur bien d’autres dimensions encore comme la justice, la défense ou l’enseignement supérieur, il faut non seulement «faire barrage» mais, surtout, pour donner envie et obtenir des résultats, «faire courage».
Ouvrons vite les yeux car, habilement, la socialiste et nationaliste Marine Le Pen ratisse large («moins d’étrangers, plus d’argent»). Elle joue en mode Tartuffe la carte hollandaise du «président normal» et celle de «Big Mother», avec ses bisous et ses chats, séduisant un peuple qui, comme toujours, sera sa première victime.
Face à l’histoire, Emmanuel Macron n’a d’autre choix que de «faire plus». Il en a l’étoffe. S’il est réélu et gagne les législatives, il en aura les moyens.
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Réforme des retraites: «Rétropédalage»
L’éditorial du Figaro, par Jacques-Olivier Martin.
«Le score famélique d'Anne Hidalgo à Paris s'explique en partie par sa gestion désastreuse de la capitale»
ENTRETIEN - Au premier tour de l'élection présidentielle, la maire de Paris Anne Hidalgo a recueilli à peine plus de 2% des suffrages dans sa ville. Le journaliste et historien Didier Rykner y voit une conséquence directe de la politique que mène l'élue .
Jérôme Fourquet: «Dans cette présidentielle, deux blocs sociologiques et culturels se font face»
GRAND ENTRETIEN - Pour le directeur du département Opinion de l'Ifop, le résultat de l'élection présidentielle confirme la recomposition politique de notre pays. En lieu et place du vieux clivage droite-gauche, un clivage entre France d'en haut et France d'en bas continue de monter en puissance, explique-t-il.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Hiding in Plain Sight, a Soviet-Era Air Defense System Arrives in Ukraine
Encouraged by the United States, Slovakia “donated” a bulky but effective S-300, hoping to challenge Russian domination of the skies in the war next door.
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By Andrew Higgins
DOBRA, Slovakia — Driving back to his village near the Ukrainian border last Thursday, the mayor had to stop to let a train pass, and assumed he wouldn’t have to wait long. But the flatbed wagons, stacked high with military equipment, just kept coming. He waited for nearly half an hour.
“It was a very long train, much longer than usual,” recalled Mikolas Csoma, the mayor of Dobra, a previously sleepy village in eastern Slovakia that, over the past month, has become a key artery funneling weapons and ammunition into Ukraine by rail from the West.
The train that delayed Mr. Csoma’s drive home was not only unusually long but also signaled a singular escalation in Western efforts to help Ukraine defend itself. It carried an air defense system made up of 48 surface-to-air missiles, four launchers and radars to guide the rockets to their targets, which in Ukraine means Russian warplanes and missiles.
As President Vladimir V. Putin of Russia vows to fight the war to its “full completion” and his forces regroup for an expected push in Ukraine’s east, NATO countries, including the United States, are scrambling to keep the weapons flowing and bulk up the country’s defenses.
Bolstering Ukraine’s long-range air defense capabilities is seen as especially critical. Ukraine already had its own S-300 and other air defense systems, but some of these have been destroyed, leaving Russia with a large degree of freedom to hit Ukrainian targets from the air with warplanes and cruise missiles.
Increasingly desperate to reverse this imbalance, President Volodymyr Zelensky of Ukraine has repeatedly pleaded with NATO to “close the sky over Ukraine” by imposing a no-fly zone. But NATO has been unwilling to send its own warplanes into Ukraine.
Instead, the United States offered Slovakia, a fellow NATO member, a substitute battery of American-made Patriot missiles if it would “donate” its aging S-300 system to Ukraine.
Jaroslav Nad, Slovakia’s defense minister and a gung-ho supporter of Ukraine, said it would have been unthinkable before Russia’s invasion for his country to send large quantities of even basic weapons across its eastern border free of charge, never mind an old but still powerful Soviet-made antiaircraft system.
“But this is the world’s new reality,” he said in an interview in Bratislava, the Slovak capital. “We are a frontline state. We have war on our border and more than 330,000 Ukrainians coming to our country. The paradigm is completely different now.”
Mr. Putin, he said, “is equal to Hitler” and must be stopped in Ukraine before he can move further West. “Ukraine is literally fighting for our future,” he said.
Like Slovakia, other countries are also steadily expanding the scope of their military aid. The No. 2 Pentagon official met in Washington on Wednesday with America’s largest military contractors to discuss how ready they are to restock supplies and what new capabilities to send to Ukraine.
The meeting and a new package of weapons, including artillery and ammunition, is intended in part by the Biden administration to blunt criticism that it is not doing enough for Ukraine and is too hesitant to send long-range weapon systems.
Other NATO members are already sending Ukraine bigger and better weaponry than before, including T-72 tanks and short-range air defense systems from the Czech Republic.
The S-300 system from Slovakia is the biggest item a NATO country has sent so far. It was previously deployed in Nitra, a city east of Bratislava at the other end of the country.
From there, it was hauled by truck and train to Dobra, where the state-controlled rail yard has Soviet gauge tracks, wider than the standard in Europe, which means it can run trains to and from Ukraine, which also has Soviet tracks.
Other big items now under discussion for transport to Ukraine via Slovakia include aging MIG-29 warplanes and sophisticated, self-propelled Howitzers called Zuzana 2. Also under review is a plan for Ukraine to send hundreds of damaged tanks, some of them captured from Russian forces, across the border for repair in Slovakia, the Czech Republic and Poland, all of which have experience fixing Soviet-made equipment.
Slovakia “is not going to send tanks because we don’t have any spare tanks,” Mr. Nad said, underscoring an issue confronting even Ukraine’s most eager backers. “We have to keep enough capabilities for our own armed forces.”
But Slovakia is transporting not only weapons from its own stocks into Ukraine. It is also sending military aid from many other countries, including the Czech Republic, Australia and what Mr. Nad described as “countries that claim that they are not sending military material to Ukraine.”
Hungary, Slovakia’s southern neighbor, for example, has declared itself neutral in the conflict and barred weapons from passing through its own territory to Ukraine — largely to avoid upsetting deliveries of cheap Russian gas — but it is believed to have quietly provided weapons through other countries.
Asked about this, a Hungarian government spokesman in Budapest declined to confirm or deny that his country is providing military material, saying only that “Hungary’s standpoint is well known, and it has remained unchanged.”
Alarmed by the flood of weapons flowing across the borders of Slovakia, Poland and Romania, Russia has sought to stop or at least slow it by declaring all foreign arms destined for Ukraine a “legitimate target.” Russia’s foreign minister vowed last month that Moscow “will not allow” the transfer of Slovakia’s S-300 air defense system.
It is too late for that now, and after failing to thwart the delivery, the defense ministry in Moscow claimed on Sunday that Russia had already destroyed the Slovak missile system when sea-launched cruise missiles hit a hangar near the eastern Ukrainian city of Dnipro.
Mr. Nad, the Slovak defense minister, dismissed this as a “fake news,” apparently aimed at saving Russia’s face and calming the nerves of Russian pilots sent on missions to bomb Ukraine. Mr. Nad said he had spoken with Ukraine’s defense minister on Monday and been assured that “this system is working and is working well” and was not in Dnipro.
Previous military cargo sent into Ukraine by rail through Dobra and the nearby town of Cierna nad Tisou contained mostly ammunition and basic military hardware.
A separate weapons conduit through Poland, the main route for American arms, has involved weapons like Javelin, NLAW and Stinger missiles, which are light, portable, high-tech and relatively easy to hide in trucks passing through Polish border crossings into western Ukraine.
An air-defense battery, however, is too big to hide, particularly when it travels on trains with more than 120 wagons in full view of drivers blocked by their passage. The cargo was so bulky it took two days to deliver it just a few miles from Dobra into Ukraine in two separate trains.
“Everyone knows what is going on,” said Jakub Zsolt, a steel factory maintenance worker who lives across the road from the rail yard. He said his grandchildren were scared by all the commotion, but added that he had himself grown accustomed to the clatter of military helicopters and the rumble of trucks carrying weapons to the loading yard.
All the same, he said, he worries that Slovakia, a small country of just 5.4 million people, is now wading too deeply into Ukraine’s war with Russia.
“The Russians might attack us,” he said, adding that he did not understand why Ukrainians needed so much help when “they come here driving much nicer cars — Porsches and Mercedes — than we drive in Slovakia.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Most refugees fleeing the war, nearly all women and children, don’t drive anything, but cross on foot carrying just a change of clothes.
Mr. Zsolt’s jaundiced view of Ukraine highlights the success of opponents of the pro-Western Slovak prime minister, Eduard Heger, who in an interview last week said, “We need to help Ukraine in every possible way to win this war.” His foes, playing to a substantial segment of the population traditionally favorable to Moscow, have sought to turn public opinion against support for Ukraine and seized on the war as a political opportunity.
Robert Fico, a scandal-tainted former Slovak prime minister, upended the government’s efforts to keep the delivery of the S-300 battery secret until it had safely arrived in Ukraine when he posted a video on his Facebook page last Thursday that showed a train carrying the disassembled air-defense system on its way to Ukraine.
He denounced Mr. Heger as “a freak in American hands who will do whatever the Americans tell him to do” and demanded that the public immediately be told where the S-300 system was going.
Mr. Nad, the defense minister, said the delivery had been kept secret for security reasons. The opposition, he added, is playing “political games” against the interests of their own country and also Ukraine.
“Russia is killing thousands of people in Ukraine and I am not going to count the votes that I would lose — or gain — based on the decisions of the government to help. The only thing that I am counting is the lives we can save in Ukraine,” he said.
Pavel Macko, a retired Slovak general who served with NATO in Afghanistan and Germany, said the S-300 system delivered to Ukraine dated from the 1980s, when Slovakia was a member of the Warsaw Pact as part of Czechoslovakia, and was inferior to American-made Patriot missiles. But, he added, Ukrainians know how to use it and will be able to reduce Russia’s mastery of the skies.
“This is not just symbolic but an important addition that could help make Russia change their plans,” he said.
The mayor in Dobra, Mr. Csoma, said he supported helping Ukraine, but was noncommittal when asked about the wisdom of sending a powerful weapon system like the S-300.
Miffed not to be informed in advance about the disruption to traffic caused by the S-300 trains, he said: “They don’t tell me anything. They should at least let me know about this kind of thing.”
Nobody really worried much about the war spreading into Slovakia, he said, but the authorities have nonetheless dusted off old civil defense plans, with police taking an inventory of potential bomb shelters. In the event of conflict, the mayor said, he had been assured that district authorities would send buses to evacuate his village’s 520 people.
“If something bad happens, we will all leave,” he said. “So there is no panic yet.”
Reporting was contributed by Julian Barnes in Washington and Benjamin Novak in Budapest.
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New York Times - World
What Britain’s Deal With Rwanda Means for the U.K. Asylum System
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Prime Minister Boris Johnson announced a plan to send some of those seeking refuge to the central African country. What effect would the change have?
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By Megan Specia
LONDON — The British government has announced a plan to send some asylum seekers to Rwanda, a move that prompted an immediate backlash from opposition politicians, international legal experts and human rights defenders.
While Prime Minister Boris Johnson said on Thursday that the move was intended to tackle people-smuggling and to “fix our broken asylum system,” many called the plan cruel and potentially illegal.
The announcement comes at a politically fraught time for Mr. Johnson, who faces criticism for breaches of coronavirus lockdown measures, and as the number of people crossing the English Channel by boat to claim asylum continues to rise.
Here’s what to know about the current situation, as well as what experts say is likely to come next.
Boat arrivals have risen, but the number of asylum seekers is lower than two decades ago.
The highly visible boat arrivals across the English Channel have increased measurably over the past two years. At least 2,354 people arrived in Britain on small boats last month, according to the BBC, almost three times as many as in the same month in 2021.
But the number of overall asylum applications is still significantly lower than its peak two decades ago, with the total in 2021 just over half of what it was in 2002. And of all those applying for asylum, almost two-thirds were found to be genuine refugees in 2021.
Experts have long said that the boat arrivals signal a change in route, as those hoping to enter Britain to claim asylum have shifted from other, less visible means of entry, such as smuggling by truck or arriving by plane, especially as some means of international travel were halted by the pandemic.
Most of those who arrive by boat have valid asylum claims, research has concluded, and are coming from war-torn countries including Afghanistan, Eritrea, Iraq, Sudan, Syria and Yemen.
Rights groups argue that the issue of boat arrivals has been used to harness discontent and to rally support for the government. “There is completely disproportionate hysteria around this,” said Zoe Gardner, policy and advocacy manager at the Joint Council for the Welfare of Immigrants, a British charity.
Rights groups also worry about how dangerous the boat crossings are. In one particularly deadly incident, at least 27 people died when their dinghy sank while making the crossing last year.
But those groups say that the best way to combat the problem is to overhaul the system and provide humanitarian visas, giving people a way to travel safely to Britain to have their asylum claims heard.
It can be done, said Andy Hewett, head of advocacy for the Refugee Council, an organization that works with refugees and asylum seekers in Britain. He cited the example of the visas the British government has allowed for Ukrainian refugees.
“There is no difference between the risks facing Ukrainian refugees and the risks facing refugees from other conflict zones across the world,” Mr. Hewett said.
The U.N. refugee agency has criticized the British proposal.
The new plan is contingent on the passage of the Nationality and Borders Bill, now being considered by Parliament. The legislation would overhaul Britain’s immigration process and could criminalize the act of entering the country without a valid visa or through what the government calls “irregular routes.”
When Britain first began to unfurl the bill last year, the United Nations refugee agency said that many of the proposals could undermine the country’s commitment to the 1951 U.N. convention on refugees. The convention lays out that people have a right to claim asylum in any country and that the country where they do so should examine their claim.
On Thursday, just hours after the announcement, the U.N. agency denounced the move, saying that Britain’s arrangements would “abdicate responsibility to others and thus threaten the international refugee protection regime.”
Similar offshore programs have failed before.
Mr. Hewett of the Refugee Council pointed to Australia’s widely criticized offshore detention program for asylum seekers, in which people who try to enter the country by boat are transported to remote Pacific islands, as an example of what could go wrong for Britain.
The Australian measures proved to be incredibly damaging to the mental health of those in the system, as well as costly to the government.
“There’s a real human cost, but also, it’s going to be hugely expensive financially,” he said. “And, most importantly, it will be completely ineffective.”
Research into an Israeli program that transported thousands of asylum seekers to Rwanda and Uganda from 2013 to 2017 found that they were not given ample protection there, and then relied on smugglers to take them to Europe.
So rather than ending dangerous people-smuggling, Ms. Gardner of the Joint Council for the Welfare of Immigrants said, the new policies could actually make it worse and “fuel a new wave of smuggling gangs to get people back out of Rwanda.”
While it may take time for the full details of Britain’s plan to be released, it is likely to face many legal challenges.
The proposal at the very least undermines the spirit of the international agreement on refugees, Mr. Hewett said, and sets a “dangerous precedent” for other Western countries looking to outsource to countries like Rwanda.
“The end result will be that most of the refugee population gets hosted in developing countries,” he said.
The plan is part of a harsher policy toward migrants.
“The numbers of people claiming asylum in the U.K. should be completely manageable for any government,” Mr. Hewett said. “I think what this government has chosen to do has been really to under-resource the asylum system.”
The asylum backlog has increased substantially in recent years, according to analysis from the Migration Observatory at Oxford University. And under consecutive governments, the provisions for those who claim asylum have dwindled, with the focus instead on deterrence, amid cuts to housing and financial support.
Asylum seekers make up a small percentage of the overall number of migrants to Britain, and compared to other countries in Europe, Britain takes in a much smaller proportion. In 2020, there were around six asylum applications for every 10,000 people living in Britain, while the average across the European Union was 11 asylum applications for every 10,000 people.
But there are huge backlogs in the system, and asylum seekers are often left lingering in hotels or military barracks while they await decisions.
It is still unclear if this program can be implemented.
Political experts, rights groups and opposition lawmakers agree that the plan would face a variety of legal hurdles before anyone could be transported to Rwanda. Previous efforts to discuss moving asylum seekers to Albania or Ghana to have their applications considered came to nothing.
And details of whom the new measures would apply to remain scarce. Ms. Gardner said that the program had been announced with “a lot of rhetoric and not very much detail,” a sentiment echoed by many asylum experts and politicians.
The Nationality and Borders Bill is making its way through Parliament, where it has faced a number of defeats in the House of Lords. The Rwanda plan could be contingent on the passage of that law, which would extend the provisions for offshore processing of asylum claims.
Mr. Johnson acknowledged himself on Thursday that there were obstacles to overcome, conceding that the plan “will not take effect overnight.”
Stephen Castle contributed reporting.
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L'Humanité
« Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite »
EntretienEntretien Médaille d’or aux jeux Olympiques de Tokyo 2021, Allison Pineau est signataire, aux côtés d’une cinquantaine de sportives et sportifs français et d’anciens athlètes renommés, d’une tribune appelant à faire barrage à Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle.
Nicolas GuillerminChampionne olympique de handball aux Jeux de Tokyo l’été dernier avec l’équipe de France mais aussi médaille d’or aux championnats du monde (2017) et d’Europe (2018), Allison Pineau est l’une des joueuses les plus titrées de l’histoire du jeu à sept. Avec une cinquantaine d’athlètes comme Antoine Dupont (rugby), Eugénie Le Sommer (football), Tony Parker (basket) ou encore Jean Le Cam (voile), la demi-centre des Bleues (264 sélections, 673 buts) a signé une tribune, publiée le 13 avril dans le Parisien et sur le site de Franceinfo, appelant à faire barrage à l’extrême-droite en votant Emmanuel Macron.
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à signer cette tribune ?
Les valeurs républicaines que véhicule le sport, tout simplement. Le sport, c’est la fraternité, le partage, l’universalité… Quand j’évoque le sport ou que j’en parle aux jeunes générations, il est impossible ne de pas y faire référence de même que c’est aussi une école de la vie. C’est pour toutes ces valeurs que j’ai tenu à signer cette tribune et à me mobiliser avec les autres sportifs.
Ces valeurs sont-elles en danger ?
Le sport, c’est le respect de l’autre, la mixité, l’inclusion pas la stigmatisation ou l’exclusion. Aujourd’hui des idées discriminantes, que je ne partage pas, se diffusent dans la société. On sent bien que notre République est ébranlée depuis déjà quelques années par l’extrême-droite qui ne ce cesse de gagner du terrain. Il faut absolument défendre les valeurs d’universalité et de tolérance en se mobilisant.
C’est-à-dire ?
Se mobiliser c’est commencer par aller voter. Il faut que les Français aillent aux urnes massivement et qu’ils ne croient pas que l’élection est déjà jouée comme il y a cinq ans, l’abstention pourrait avoir des conséquences graves. Chacun a le droit d’avoir ses propres idées et sa vision de la société mais aujourd’hui nous sommes en danger après ce premier tour. On sent bien que notre démocratie et notre République sont en péril.
La tribune met en avant les valeurs de l’olympisme que sont l’amitié, le respect, la mixité… Cette mixité est une force. On a tendance dans notre pays à être pessimiste, à ne voir les choses que du mauvais côté, à stigmatiser, et on oublie ce que cette mixité nous apporte… Quand on pratique une activité sportive, on se rend compte que le mélange des cultures est une richesse. Cette mixité a permis au sport français de bâtir de nombreux succès et de rassembler plus d’une fois la nation, il ne faut pas l’oublier. Le multiculturalisme est une chance pour la France.
En appelant à voter pour Emmanuel Macron, cette tribune n’est pas un soutien pour le président sortant mais une initiative pour faire barrage à l’extrême-droite…
Oui, c’est un sursaut républicain. On est fiers des valeurs de fraternité et d’universalité que nous, sportives et sportifs, véhiculons, fiers aussi de représenter notre pays. Quand on dispute des compétitions internationales, on porte aussi fièrement ces valeurs. Bien sûr, tout n’est pas parfait en France mais nous avons la chance de vivre en démocratie contrairement à de nombreux pays. Il faut faire barrage à l’extrême-droite car il est en train de se passer quelque chose d’inquiétant… Plus que jamais, il faut que les gens aient conscience que cette élection engage le futur de notre pays mais aussi celui des prochaines générations, la place de la France en Europe mais aussi dans le monde. Cela ne veut pas dire que nous, sportives et sportifs, soutenons le président sortant, mais que nous avons conscience des enjeux et des conséquences possibles.
En tant que championne olympique, comment imaginez-vous la perspective que la France soit possiblement incarnée par Marine Le Pen lors des cérémonies d’ouverture des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ?
Je ne l’imagine pas et j’espère que cela n’arrivera pas. Les valeurs de l’olympisme sont le contraire de ce que véhicule l’extrême-droite. La France est une grande nation avec de belles valeurs progressistes qui sont une référence et un exemple dans le monde. Etre représenté par une présidente d’extrême-droite lors de la cérémonie des Jeux de Paris 2024, ce serait faire grand un pas en arrière.
New York Times - World
Live Updates: Jerusalem Calms After Israeli-Palestinian Clashes at Holy Site
Violence broke out at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, in the morning on the first day of a rare convergence of Ramadan, Easter and Passover.
Here’s what you need to know:
Israeli police clashed with Palestinian stone throwers for hours.
Israelis and Palestinians offer conflicting accounts on what touched off the confrontations.
After the fighting dies down, midday prayers pass in relative calm.
Weeks of rising violence preceded the clashes in Jerusalem.
Clashes pose another challenge to Israel’s already fragile government.
JERUSALEM — The midday Muslim prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed without incident after earlier clashes between Israeli riot police and Palestinians erupted there around dawn and left more than 100 injured on Friday, the first day of a rare convergence of Ramadan, Passover and Easter.
The violence capped weeks of escalating tensions in Israel and the occupied West Bank, and it led to fears of further conflagrations in the coming days.
The morning clashes began at about 5:30 a.m. and lasted for more than three hours at the site, the Aqsa Mosque compound in the Old City, known to Jews as the Temple Mount — a complex that is sacred to both religions. Tens of thousands of Muslim worshipers were gathered there for dawn prayers on the second Friday of Ramadan, the holy month of fasting.
Palestinians threw stones at the police, who responded by firing sound grenades and rubber bullets. At least 117 Palestinians were injured, according to the Palestinian Red Crescent, and the Israeli police said that several officers had also been injured.
The violence ended after a few hours, but many more people were expected to pour into the Old City during the day for the weekly Friday Prayer and to celebrate Good Friday and the first night of Passover, which begins at sundown.
The confrontation raised the risk of further escalation following a recent wave of Palestinian attacks on Israelis and deadly Israeli raids in the occupied West Bank. Tensions and violence around the same compound played a central role in the buildup to an 11-day war last May between Israel and Palestinian militants in Gaza.
Over the past month, violence has escalated across Israel and the occupied territories with five Palestinian attacks that killed 14 people in Israel in an unusually deadly wave. That prompted the Israeli military to step up raids in the occupied West Bank that have left at least 15 Palestinians dead. Israel said that the raids were aimed at preventing and deterring further attacks, but Palestinians denounced them as a collective punishment.
The Israeli police and some Palestinian worshipers said that the clashes had been started by the Palestinians, while other witnesses said that the police had fired the first shot.
There have been expectations for weeks that tensions would rise surrounding the rare convergence of Ramadan, Passover and Easter.
In recent days, hard-line Jewish activists had said that they planned to mark Passover by slaughtering a young goat on top of Temple Mount, sacred to Jews as the site of an ancient Jewish temple.
That would have broken a longstanding Israeli policy, aimed at avoiding the provocation of Muslim sensibilities, that technically bars Jews from practicing religious rites on the mount.
While Israeli officials have become increasingly lenient about Jews quietly praying on the mount during morning visiting hours Sunday-Thursday, in recent days the police have arrested several Jewish activists who were suspected of planning to make the more visible gesture of an animal sacrifice.
A Jewish man was stopped by the police on Friday morning while carrying a goat near the mosque. The goat was confiscated.
Rumors had spread on Palestinian social media that Jewish hard-liners would breach the Aqsa Mosque this weekend, leading to calls for Palestinians to defend the area.
Adding to the tensions, twice in the past week, Palestinian vandals damaged a Jewish shrine in the occupied West Bank.
The Palestinian authorities strongly condemned the storming of the Aqsa compound by Israeli police.
“The expulsion of the worshipers by force, repression and batons in preparation for the incursions of the Jewish extremists will ignite the fire of the religious war for which the Palestinians alone will not pay the price,” the Palestinian foreign ministry said in a statement.
Yair Lapid, the Israeli foreign minister, said that his country was committed to freedom of worship for people of all faiths in Jerusalem.
“Our goal is to enable peaceful prayer for believers during the Ramadan holiday,” he said in a statement. “The riots this morning on the Temple Mount are unacceptable and go against the spirit of the religions we believe in.”
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
The Israeli police blamed Palestinians for setting off violent clashes at a Jerusalem holy site on Friday, but some Palestinian witnesses accused the Israelis of firing the first shot.
The police said the melee at the Aqsa Mosque compound, known to Jews as the Temple Mount, began after Palestinians collected stones, wooden planks and other large objects before the Muslim dawn prayer began and also set off fireworks. Officers entered the compound only after the prayer was over and the crowds had begun to throw stones in the direction of the Western Wall below, a Jewish holy site where worshipers had also gathered to pray, according to the police.
The officers responded by firing rubber-tipped bullets, tear gas and stun grenades at the Palestinian stone throwers.
However some Palestinian witnesses gave conflicting accounts of how the troubles started. They said that the Israeli police entered the compound as the call to prayer sounded, a few minutes before the prayers began, and the Palestinians viewed as a provocation. They said the police had fired the first shot.
The police expelled many of the worshipers, in some cases shoving them and hitting them with batons, but some returned afterward.
Video posted on social media showed men carrying Palestinian flags, throwing stones and using wooden planks as shields. Other videos showed police officers kicking a paramedic and a cameraman as they were lying on the ground, in separate incidents. The paramedic was later carried away on a stretcher.
Witnesses said that some Palestinians had barricaded themselves in one of the mosques on the compound and that others outside the doors had thrown rocks at the police.
“Your eyes, protect your eyes,” one woman shouted as officers opened fired.
Witnesses said police swept through the courtyard of the compound, firing sound grenades and using force to corral them toward the exits.
“Don’t leave, don’t leave,” one woman pleaded with the surge of people fleeing. “Emptying Aqsa is a victory for the occupation. People, sit and stay in solidarity they won’t kick us out against our will.”
Some heeded her call and sat next to her. But moments later, Israeli police descended upon the small sit-in and grabbed their arms, dragging them onto their feet and pushing them away.
The police were shouting orders in Hebrew, a language many Palestinians don’t speak or understand. “Speak Arabic,” one man yelled back.
The police said that they were working to protect peaceful worshipers and that the mosque would reopen for prayer later in the day.
— Patrick Kingsley and Raja Abdulrahim
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JERUSALEM — Muslim midday prayers at one of Jerusalem’s holiest sites passed calmly for the most part on Friday after an earlier eruption of clashes there that lasted for hours.
After the sermon and prayer ended at the Aqsa Mosque, worshipers gathered and chanted, “With our souls, with our blood, we sacrifice for Aqsa,” before they dispersed.
Israeli police officers stood on the roof of a building on the edge of the compound, overlooking it. They briefly fired a few rounds of rubber bullets as Palestinian young men threw rocks toward them. But many of the worshipers did not seem to want a repeat of the morning’s violence.
Workers with the Islamic trust known as the Waqf, which administers the Aqsa Mosque compound, tried to keep the calm.
Dressed in blue-and-black vests, they ran toward the young men throwing rocks and grabbed them, dragging them away and yelling at them to stop.
“Everybody go worship,” one of the workers yelled. “If you came to worship, go worship.”
The Palestinian men dispersed, but minutes later, a few returned, picking up some stones from a pile and throwing them toward the police.
Suddenly, a man in a brown cowboy hat rushed toward them. “Enough,” he yelled.
“If you love the prophet, go,” he added.
— Raja Abdulrahim
JERUSALEM — The violence on Friday in the Old City of Jerusalem compounded several weeks of rising tensions across Israel and the occupied territories, in which more than 30 Israelis, Palestinians and foreigners have died in the deadliest wave of violence, outside of a full-scale war, for several years.
The escalation began on March 22, when a member of Israel’s Arab minority stabbed and rammed to death four Israelis in the south of the country. Days later, two more Arab citizens of Israel shot dead two Israeli police officers in Hadera, a northern city. All three attackers had links to the Islamic State, and were later shot dead themselves.
A Palestinian from the occupied West Bank then shot dead three Israelis and two Ukrainians in Bnei Brak, a city just east of Tel Aviv. Last week, a second Palestinian from the same region in the West Bank shot dead three Israelis at a bar in Tel Aviv. Neither attacker had formal affiliations with any Palestinian faction, and they were both shot dead by the police.
The attacks prompted the Israeli military to increase the intensity of its raids in the West Bank, particularly in the area of the city of Jenin, where the two Palestinian attackers came from.
At least 15 Palestinians have been shot dead by Israeli forces since the crackdown began.
Israeli officials said that most of those Palestinians were militants who had been involved in attacks or were planning new ones. But the casualties included an unarmed woman who the Israeli Army said was shot after she failed to stop when they fired warning rounds and a rights lawyer who was caught in a shootout during an Israeli raid.
Israelis largely see the Palestinian attacks as a result of years of incitement by Palestinian leaders and influencers against Israelis. Israeli officials also consider the ensuing raids in the West Bank as an essential means of preventing and deterring further attacks.
Many Palestinians see the attacks in Israel as an inevitable outcome of the entrenchment of Israel’s 55-year occupation of the West Bank. They consider Israel’s countermeasures in the West Bank to be a form of collective punishment.
— Patrick Kingsley
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JERUSALEM — The violence on Friday at the Aqsa Mosque had echoes of the buildup to last year’s 11-day war between Israel and militants in the Gaza Strip, which erupted partly because of similar tensions at the mosque.
Israeli officials say they believe that Hamas, the de facto authority in the Gaza Strip, does not currently want to mount another war so soon after last year’s conflict, which devastated parts of the territory. In recent weeks, Hamas has incited against Israel, but taken steps to de-escalate inside Gaza — keeping protesters away from its boundary with Israel, for example.
Israeli police officers clashed with Palestinian stone throwers at the mosque several times in the final days of Ramadan in May 2021. The mosque compound, known to Jews as Temple Mount, is the site of an ancient Jewish temple considered the most sacred place in Judaism.
Last year’s clashes compounded Palestinian anger at restrictions imposed on recreational activity at a plaza central to Palestinian civic life in East Jerusalem and at simultaneous attempts to evict several Palestinian families from their homes in the nearby district of Sheikh Jarrah.
That combination provided Hamas, which was seeking to bolster its popularity among Palestinians, with a pretext to fire several rockets at Jerusalem on the evening of May 10. Israel returned fire, setting off 11 days of war that killed more than 250 Palestinians and 13 people in Israel. It also ignited days of communal violence between Arabs and Jews within Israel itself.
Amid fears that the convergence of Ramadan, Passover and Easter would cause further upheaval this year, Israeli officials adjusted their approach. Palestinians were largely allowed to gather freely at the plaza, outside Damascus Gate, a major entrance to the Old City of Jerusalem. The Israeli Supreme Court postponed the evictions of the families in Sheikh Jarrah. And the Israeli Defense Ministry handed out thousands more work permits to Palestinians in the occupied territories.
But to many Palestinians, those gestures did not alleviate the worst aspects of the occupation of the West Bank, which Israel captured from Jordan in the Arab-Israeli war of 1967.
— Patrick Kingsley
JERUSALEM — The clashes that erupted on Friday in Jerusalem posed an added threat to the already shaky Israeli government, after a lawmaker from a small Islamist party that is part of the governing coalition said he might consider resigning if police activity at the Aqsa Mosque compound did not stop.
Should the lawmaker, Mazen Ghanaim, resign from the coalition, it would reduce the number of lawmakers loyal to the government in the 120-seat Israeli Parliament to 59. That would give the opposition a wafer-thin majority, potentially allowing it to dissolve Parliament and hold new elections.
Mr. Ghanaim, a member of Raam, the smallest party in the coalition, wrote a letter to Prime Minister Naftali Bennett saying, “if the activities of the security forces in the blessed Aqsa Mosque are not stopped immediately, I see myself outside the coalition.”
He added: “I call on you to take immediate action to calm the winds in order to allow all religions to celebrate their holidays in peace and quiet.”
Mr. Ghanaim has criticized the government in the past when tensions flared at the mosque, but never in such a formal way.
The government already has little room to maneuver because it also needs to avoid alienating disgruntled right-wing members of its coalition.
Mr. Bennett lost his majority last week after a right-wing lawmaker from his own party defected, saying that the government needed to do more to protect Israel’s Jewish identity.
— Patrick Kingsley and Rawan Sheikh Ahmad
L'Humanité
Cyclisme : « Le statut des coureuses bouge peu à peu en France »
EntretienSi les Françaises trouvent plus leur place sportivement, avec la création d’épreuves de renom, ce n’est pas encore le cas financièrement. Mais cela progresse. Entretien avec la vice-présidente de la fédération, avant le deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire.
Éric SerresMarie-Françoise Potereau Vice-présidente de la Fédération française de cyclisme
À quelques jours du deuxième Paris-Roubaix féminin de l’histoire, la Fédération française de cyclisme a annoncé la création d’une nouvelle compétition parrainée par la FDJ, qui sera composée de huit épreuves d’une journée. Cette Coupe de France nouvelle mouture sera ouverte à l’ensemble des équipes internationales et aux équipes françaises de N1, afin que celles-ci se frottent aux meilleures et participent au classement général.
Comment est né ce projet de Coupe de France sur route nouvelle formule ?
Nous avions déjà une Coupe de France avec des équipes de National 1 et de National 2. Ce format a donné beaucoup de satisfaction. Ce circuit existe toujours et marche très bien sur les deux dernières manches – il y avait à chaque fois près de 190 féminines au départ –, mais nous devions passer à la vitesse supérieure afin que les équipes féminines progressent encore. C’est pourquoi, nous avons eu besoin de créer cette passerelle entre les épreuves nationales et celles de l’Union cycliste internationale (UCI).
Cette Coupe de France new-look est construite autour de courses déjà existantes ?
Oui ! Au regard du cahier des charges que nous avons établi, nous avons sollicité les organisateurs d’épreuves déjà bien implantées au niveau international pour leur demander de prendre nos meilleures Françaises. Cela a été accepté.
Comment seront dotées ces épreuves ?
Elles ont une grille de prix qui répond à la grille internationale de l’UCI. Mais celles-ci ne sont pas encore au même niveau que celles des hommes. Il y a malgré tout une nette progression. De fait, à la fédération, cela nous engage à trouver des partenaires pour se rapprocher au plus vite des grilles de prix que l’on retrouve chez les hommes. Nous pouvons compter sur la Française des jeux, qui est très impliquée dans le cyclisme féminin. Nous partons de très loin. Obtenir que les équipes françaises soient acceptées sur ce type d’épreuves est le premier étage de la fusée. Vient ensuite le combat à mener pour l’égalité financière.
Aujourd’hui, combien compte-t-on en France d’équipes féminines professionnelles ou semi-professionnelles ?
Les équipes françaises déclarées à l’UCI sont la Française des jeux, Arkéa-Samsic, Cofidis et l’équipe Stade Rochelais Charente-Maritime. Mais nous savons qu’il y a dans les cartons d’autres équipes pros qui, comme TotalEnergies et AG2R Citroën La Mondiale, ont la volonté de monter des équipes féminines dans un proche avenir. Aujourd’hui, les entreprises qui sont sponsors de ces formations ont l’obligation d’afficher en termes de responsabilité sociale d’entreprise un travail sur l’égalité. Ces entreprises ne peuvent donc pas rester sans rien faire dans leur secteur du sponsoring sportif.
On peut donc parler d’une évolution notable pour la reconnaissance du cyclisme féminin dans notre pays ?
Oui, le statut de la sportive en France bouge peu à peu et la prise en considération de ces femmes par les fédérations aussi. Par exemple, chez nous, j’ai imposé que dans toutes disciplines il n’y ait plus deux commissions pour chaque discipline (VTT, BMX, piste, route…), mais une seule. Dorénavant toutes les commissions traitent du secteur féminin au même titre que du secteur masculin. On ne stigmatise plus, mais on prend dans la globalité.
Et au niveau des instances de votre fédération, cette égalité existe-t-elle ?
Nous sommes tributaires du statut des fédérations qui, au prorata du nombre de licenciés, donne un nombre de femmes représentantes dans les conseils d’administration et les bureaux exécutifs. À la FFC, nous avons 25 % de filles licenciées donc, nous sommes tenus d’avoir 25 % de représentantes dans nos instances dirigeantes. Cela veut dire qu’il y a deux femmes au bureau exécutif pour huit personnes. Ce n’est qu’après les JO de Paris 2024 que l’obligation de parité sera imposée.
Le cyclisme français est-il en avance ou en retard dans ce domaine par rapport à d’autres pays.
(Sourire.) J’aurais tendance à dire que nous sommes au milieu du gué. Nous rattrapons peu à peu notre retard par rapport à des pays comme le Canada, la Suède ou la Norvège… Les Jeux de Paris de 2024, que l’on annonce très paritaires, vont donc nous permettre d’aller encore plus loin.
cyclismesport féminin L'Humanité
Pourquoi Elon Musk veut croquer Twitter
ActuL’homme le plus riche du monde entend racheter le réseau social des dizaines de milliards pour garantir « la liberté d’expression ». L’extrême droite étasunienne acclame l’initiative. Twitter joue son avenir.
Pierric MarissalElon Musk n’a pas digéré que Twitter ferme unilatéralement le clapet de Donald Trump. C’est que l’homme le plus riche du monde – il pèse autour de 250 milliards d’euros selon Forbes – déjà libertarien économiquement, penche de plus en plus vers les conservateurs. Une évolution qui explique pourquoi le milliardaire a lancé, lors d’une conférence jeudi, qu’il voulait racheter Twitter, pour plus de 40 milliards d’euros, car « il est très important qu’il y ait une arène ouverte pour la liberté d’expression ».
Le 4 avril dernier, ce fervent utilisateur du réseau social où il compte 81 millions d’abonnés, avait déjà acheté plus de 9,2% des parts de l’entreprise, devenant le plus gros actionnaire de Twitter, dont le capital est très fragmenté. Le 5 avril, avec pas mal de circonspection, les membres du conseil d’administration lui ont offert un siège. Qu’il a snobé le 9. Le 11, sur Twitter, Parag Agrawal, l’actuel patron du réseau social, fait part de son incompréhension. Le 14, Elon Musk propose à ses abonnés Twitter, sous la forme d’un sondage, de racheter en cash toutes les actions du réseau aux gazouillis, sous la forme de ce qu’il faut bien qualifier d’OPA hostile. L’objectif est de sortir l’entreprise de la bourse.
Sur la forme, Musk est complètement potache. Il propose le prix précis de 54,20 dollars l’action – contre 45 dollars au cours actuel - pour faire une référence à la marijuana de 4h20, heure propice, selon la contre-culture étasunienne, pour fumer un joint. Le nabab sud-africain avait déjà, en vain, tenté de racheter des titres Tesla à 420 dollars. Derrière la blague, l’offre est aussi sérieuse qu’agressive. Le fonds souverain du royaume d’Arabie saoudite, actionnaire, s’oppose à la vente, jugeant l’offre insuffisante, même si Twitter n’a jamais été bénéficiaire. Difficile de prédire le résultat de cette OPA, mais Musk est menaçant et ne veut pas baisser les armes. Le conseil d’administration ne s’est pas prononcé, mais ne peut refuser l’offre sans en justifier sa raison.
Un rachat politique
Économiquement, Twitter ne pèse pas grand-chose: à peine 1 % du marché de la publicité en ligne. Politiquement, en matière d’influence, c’est autre chose. Musk le sait bien, lui qui d’un message en 140 caractères peut faire s’envoler ou s’effondrer le cours d’une action ou d’une cryptomonnaie. C’est pour cela qu’il a déjà reçu le soutien d’éditorialistes de Fox News, qui voient en Musk « le dernier espoir » des conservateurs. Même Donald Trump Jr, le fils bien nommé de l’ancien président (et père de Donald Trump III) avait appelé le milliardaire à l’aide au lendemain de l’attaque du Capitole, pour créer un réseau social qui ne soit pas en faveur des démocrates.
Course à l’échalotte avec Bezos
Le rachat de Twitter est aussi à inscrire dans la longue histoire du duel qui l’oppose à Jeff Bezos. Ce dernier, concurrent de Musk dans la course au titre de plus riche du monde, avait racheté le Washington Post, puissant média traditionnel. L’acquisition de Twitter place le patron de Tesla à une autre échelle. Selon une étude de l’Université de Madrid portant sur la presse espagnole – mais aisément transposable – 86 % des journalistes utilisent Twitter pour identifier des tendances, 82 % pour rechercher des informations et 78 % pour fidéliser l’audience de leur média…
elon musktwitterdonald trumpjeff bezos Le Figaro
«C'est tout bon» N°3 : Pâques, les yeux dans les œufs
laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Dimanche 17 avril sonnera le temps des cloches et du chocolat show pascal. Quoi de neuf en 2022 ? L'œuf : artistique chez les artisans, simplement chic à l'hôtel Cheval Blanc. Avec aussi quelques adresses à noter sur vos… tablettes.
Chers gastronomes,
Faut-il le rappeler ? Dimanche, les chrétiens seront unis pour commémorer la résurrection du Christ… Et la fin du carême. Vous pensez déjà à l'autre Carême ? Antonin, le savant fou de la pâtisserie, le roi des chefs, le chef des rois. Alors, vous êtes cuit. Un seul mot aura suffi à vous soumettre à la tentation du péché de gourmandise auquel il est particulièrement difficile de résister pendant les fêtes de Pâques. Les plus raisonnables d'entre vous choisiront des chocolats à haute teneur spirituelle. J'ai découvert, il y a quelques années, la start-up Divine Box (Divinebox.fr), spécialisée dans la vente sur internet de produits des abbayes françaises. Leur boîte pascale se compose notamment de croquants au chocolat des sœurs de l'abbaye Sainte-Marie Du Rivet, de malakoffs pralinés aux éclats de noisette de l'abbaye de Bonneval, d'œufs de l'abbaye Notre-Dame du Val d'Igny. Garanti très… sain. En ce qui concerne la fantaisie, en revanche, il ne faut pas se mentir : les propositions restent aussi sobres qu'une cornette de religieuse. Pas de bestiaire à poils… ou à plumes pour amuser les minots qui, les cloches sonnées, vont se livrer à la sacro-sainte chasse aux trésors. Pas non plus de coquettes cocottes ? Ni d'oreilles de lapin à croquer, de poules à décapiter d'un coup de quenotte ? Libre dès lors à chacun de faire son marché chez les artisans, les confiseurs, les chefs pâtissiers des palaces qui rivalisent d'imagination. Ils osent tout pour surprendre et séduire mais sans envoyer bouler l'œuf, ce classique éternel.
Bonne lecture et bon week-end
QUOI DE NEUF EN 2022 ? L'ŒUF
Symbole de fécondité et de renaissance depuis l'Antiquité, l'œuf tient encore cette année le haut du panier. Pour «l'escape game de choc» de dimanche, les Kinder Surprise - à l'origine d'une centaine de cas de salmonellose en Europe - sont hors jeu : on ne s'en plaindra pas. On ne prêchera jamais assez le bon sens : «manger moins, mais mieux.» Du chocolat de qualité, sans ajouts d'additifs et d'arômes artificiels, plus éthique, cela existe. La manufacture Alain Ducasse ou la maison lyonnaise Bernachon, par exemple, travaillent de la fève à la tablette. Deux enseignes dont les pièces sont toujours créatives, mais qui conservent, quelles que soient les modes, des œufs dans leurs vitrines. Plus ou moins décorés, déstructurés, à tous les prix, toutes les tailles, ils sont partout, ces «étranges visages sans traits ornés d'une mentonnière de ruban» comme les décrivait Germaine Beaumont au siècle dernier. Sur ce point, l'époque a changé. La plupart du temps, ces faces sombres à l'ovale parfait ne sont plus couronnées d'un désuet noeud-noeud. Les petites filles, non plus, ne portent plus de serre-tête. De l'artifice, on a juste gardé l'art. Et là, quel festival !
Tour des vitrines avec la sélection réalisée par Alice Bosio et Hugo de Saint Phalle : Pâques 2022: les meilleurs œufs et pâtisseries au chocolat à s’offrir
Mon top neuf :
- «Vole papillon» de Jean-Paul Hévin : l'un des meilleurs chocolatiers de Paris. De la couverture à la garniture, tout est excellent. On en se trompe pas.
- «Coq noir» de Patrick Roger. On aime ses chocolats gourmands et son humour engagé «qui pique», expression qu'il affectionne. Démonstration avec ce gallinacé bleu, blanc, rouge… Un coq, pas une poule.
- «L'œuf et sa coccinelle» de Jean-Charles Rochoux, artisan discret dont l'adresse parisienne - et une à Tokyo - mérite le détour. Il crée ses propres moules, sculpte ses personnages peints à la main. Beau et bon. Que demander de plus ?
Et aussi, de 4 à 9... Pierre Hermé, Alain Ducasse, Jacques Génin, Bernachon, Yann Couvreur, La Mère de famille… ( vente sur leur e.shop).
LA TABLE DU DIMANCHE : CHOCOLAT NOIR À CHEVAL BLANC
Une fois n'est pas coutume, c'est à un goûter pascal que je vous convie cette semaine. Rendez-vous au Limbar, au rez-de-chaussée de l'hôtel Cheval Blanc Paris, sur les quais de Seine. L'œil s'attarde immanquablement sur le hall d'entrée, majestueux, avant de repérer sur la gauche le pop-up éphémère où sont exposées jusqu'à la fin du mois des créations à emporter. Une occasion toute trouvée pour pousser la porte à tambour de ce temple du luxe et du raffinement. D'une humilité et d'une gentillesse rares, Maxime Frédéric, chef pâtissier du palace, est doué d'un talent fou. Son carrousel animé s'est déjà vendu à 150 exemplaires. Prière de s'inscrire sur la liste d'attente… Le rare fait recette, tout le monde n'en aura pas. Mais on peut aussi se faire plaisir plus simplement avec sa collection d'œufs pralinés - pistache, vanille sarrasin, cacahuète… - dont il a emprunté les couleurs aux coquilles des œufs pondus par les poules de Marans, Araucana, et Kakjs de sa ferme.
After brunch ou before apéro, passons maintenant au salon/bar/lounge, qui évolue en fonction de l'heure de la journée. La décoration ethnique contemporaine de Peter Marino - murs tapissés de bois limba, lustre amiboïde doré, tissus colorés - casse les codes de la classique bonbonnière où ces dames boivent leur darjeeling le petit doigt en l'air. Ambiance décontractée, assez jeune. Sur la table, une boîte gainée de cuir intrigue. Pas touche. Une jeune femme en tenue crème révèle les différentes formules proposées : service en deux ou trois temps avec, pour le dernier, le choix entre une infusion ou une coupe de champagne (R de Ruinart). Pourquoi se priver ?
Arrivent, sur un présentoir en bois en forme d'arbre, des bouchées salées et sucrées à picorer à la main. Microrouleau de printemps de légumes ; gougère œuf de caille poché ; asperges, tartelette petit pois, chèvre frais… sont excellents, et légers. Une tarte chocolat noir cœur d'iyokan apporte une note exotique avant un retour au terroir. C'est sur une «flâneuse», sorte de baobab géant qui ringardise le banal chariot des desserts, que sont disposées des pâtisseries des régions de France, « cacaotées » pour Pâques. Tarte au sucre, chocolat, caramel ; tarte au fromage blanc ; flan au chocolat sans œufs ; gâteau de Savoie ou marbré… On a l'embarras du choix. Entre deux gorgées de thé blanc - exquises perles de jasmin Terre de Chine - une dernière assiette vous est proposée. Au choix, douillon normand à la poire ou profiteroles. Les choux aériens à la fleur de sel, la glace trempée dans une chantilly vanille, le chocolat chaud nous font fondre de plaisir. L'équilibre de l'ensemble, l'absence d'excès nous mettent à l'abri de tout péché de goinfrerie. Ce que nous ne pouvons terminer de déguster, nous pouvons même l'emporter ! Vertueuse gestion du gaspillage.
8 quai du Louvre (01.79.35.50.44 ; Limbar.fr) À partir de 65 €.
Et aussi : A Bordeaux, le bien nommé Ganache qui vient d'ouvrir en janvier, inaugure un nouveau concept de restaurant-chocolaterie. Si à la carte et à l'ardoise, les tapas ignorent les frontières, les plats sont plus inspirés par les produits du sud-ouest : magret de canard, porc de la ferme Abotia… Les desserts du chef pâtissier Jonathan Degent, désucrés et sans gluten, laissent une large place au cacao. Meilleur argument pour ressortir par l'atelier et les créations de Mathieu Depardieu, dont certaines portent comme nom un trait de caractère. Le «curieux» est une invitation à peine masquée à découvrir ce lieu insolite.
43, rue Saint-Rémi, 33 000 Bordeaux (05.57.83.99.02).
CHOCOLATIÈRE, LE CHOC DES CULTURES ?
Qui utilise encore une chocolatière ? Aujourd'hui, très peu de marques en proposent. Même Christofle l'a reléguée aux oubliettes. Hormis les modèles des Comptoirs Richard et de la Maison de la Porcelaine, assez classiques, les plus récents ressemblent le plus souvent à des robots de cuisine avec un bras mélangeur. Rien à voir avec ces élégantes reliques souvent ouvragées avec leur frétel en forme de fruit, de graine… Qu'elles soient en porcelaine de Couleuvre, en cuivre, en argent massif, en métal argenté, les chocolatières ont peu à peu disparu, comme le service à moule, la pince à hareng ou la roulette à pâtisserie. Un art de vivre oublié. Rien ne remplace pourtant ce geste des deux mains qui font rouler le moussoir en buis pour aérer un chocolat resté bien chaud dans les formes ventrues de ce délicieux objet. Où en trouver ? Quand je cherche un ustensile rare, une curiosité à offrir en cadeau à un dîner, je file Au Bain Marie, boutique-musée créée par Aude Clément qui, pour les avoir créés ou chinés, connaît sur le bout des doigts les 65.000 références de ses deux magasins. Une adresse précieuse, connue des chefs, Ducasse notamment, à garder sous le coude.
59, boulevard Raspail, Paris 6e (01.42.71.08.69 ; Aubainmarie.com), et 56 rue de l'Université, Paris 7e (09.52.99.49.99).
MOTS ET METS DU JOUR
« Aimez le chocolat à fond, sans complexe ni fausse honte, car rappelez-vous, sans un grain de folie, il n'est point d'homme raisonnable. » François de La Rochefoucauld
À VOIR AUSSI - Ukraine: le pape appelle à une «trêve de Pâques» pour «arriver à la paix»
Le déjeuner du dimanche de… Gautier Battistella
«Un veau mariné à la Cocotte-Minute, miel, piment d’Espelette, soja, carottes de couleur rôties au beurre, par exemple.»
Les nouvelles stars du chocolat
Dans toute la France, des chocolatiers portés par une démarche vertueuse et des méthodes innovantes hissent le cacao dans un monde gustatif inédit.
Publié il y
a 1 heure
F.I.E.F. à Paris, une vraie récrée
Fait Ici En France: l’acronyme de ce restaurant était déjà séduisant. Un engagement sublimé par le talent de son chef.
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Sandra Favier, Solène L'Hénoret, Clémence Apetogbor et Anna Villechenon
- La Russie menace d’intensifier les frappes sur Kiev. Alors que Moscou avait dit concentrer son offensive sur le Donbass et l’est de l’Ukraine, le ministère de la défense russe a annoncé, vendredi, avoir bombardé une usine d’armement près de Kiev.
- Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l’offensive contre l’Ukraine, a coulé, a annoncé, jeudi soir, le ministère de la défense russe.
- Plus de cinq cents civils, dont vingt-quatre enfants, ont été tués dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, depuis le début de l’invasion russe (le 24 février), a déclaré, jeudi, dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram Oleh Synehoubov, le gouverneur de la région, dont la capitale, Kharkiv, a été lourdement bombardée par l’armée russe.
- Une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment à partir de la ville assiégée de Marioupol, a été annoncée par la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, sur Telegram, jeudi.
- Alors qu’elle avait été déplacée à Lviv au début de mars à la suite de l’offensive militaire de la Russie, l’ambassade de France en Ukraine a rouvert à Kiev vendredi.
- Le chef de la diplomatie irlandaise, Simon Coveney, se rend à Kiev jeudi, ont annoncé ses services, pour discuter de « la manière dont l’Irlande peut continuer à fournir un soutien politique, sécuritaire et humanitaire à l’Ukraine ».
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Factuel. L’Allemagne se découvre mal préparée à un arrêt des livraisons de gaz russe
Reportage. Odessa, l’histoire d’un mythe
Tribune. « Le possible élargissement de l’OTAN à l’Ukraine doit être sérieusement considéré et discuté »
Enquête. Entre l’Ukraine et la Russie, la bataille pour l’héritage du « Seigneur des anneaux »
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct
L'Humanité
Le gouvernement met le Cnes sur une orbite néolibérale
ReportageLes personnels du Centre national d’études spatiales ont cessé le travail ce jeudi. Ils revendiquent un rattrapage du pouvoir d’achat et refusent de voir l’agence publique abandonner ses missions au profit du secteur privé.
Bruno VincensToulouse (Haute-Garonne), correspondance.
Les grèves sont rares au Centre national d’études spatiales (Cnes). Pourtant ce jeudi après-midi, suite aux assemblées générales de la semaine dernière, les personnels de cet organisme scientifique ont cessé le travail sur les sites de Toulouse, Paris et Kourou, en Guyane. À Toulouse près de cinq cents salariés étaient rassemblés devant l’une des entrées du Cnes. Six syndicats ont lancé cet appel à la mobilisation (1). Avec pour objectif une augmentation des salaires de 5 % dès cette année pour compenser les « 5 % de pouvoir d’achat perdus en cinq ans », explique Julien Anxionnat (CFDT), ingénieur à Toulouse. Selon l’intersyndicale, la direction ne proposerait en 2022 qu’une hausse moyenne de 2,4 %, mais avec une part variable fixée « au mérite ». Pour Damien Desroches (CGT), lui aussi ingénieur, « la compression des salaires fait partie de la stratégie de la direction pour rendre le Cnes moins attractif et réduire les effectifs ». Ceux-ci connaissent déjà une érosion et s’établissent à 2 300 salariés, dont 1 600 à Toulouse. Le personnel est composé à 90 % de cadres et ingénieurs.
Cette mobilisation, cependant, ne se réduit pas à des revendications salariales. La mission fondamentale du Cnes semble en effet chamboulée alors que le gouvernement et la direction ont validé aujourd’hui un contrat d’objectif et de performance (COP) qui, pour les cinq ans à venir, éloigne l’agence publique de son cœur de métier.
« Le rôle du Cnes est d’être une agence technique qui conduit la politique spatiale », rappelle Damien Desroches. Sauf que le gouvernement entend placer l’organisme sur une orbite néolibérale : pour appliquer des programmes le Cnes distribuerait toujours plus d’argent public à des industriels privés et les contrôlerait toujours moins. « On veut faire du Cnes une simple agence de paiement », s’insurge le syndicaliste CGT. Un changement significatif : le ministère de l’Économie est devenu la principale tutelle, reléguant le ministère de la Recherche au second plan. « Les aspects scientifiques sont très peu présents dans le COP, dénonce Damien Desroches. Le Cnes est dépossédé de sa mission et c’est compliqué pour les salariés car il n’y a aucune justification de la part de la direction. » Julien Anxionnat ajoute : « Nous sommes atterrés par le mépris renvoyé par les ministères de tutelle ».
Selon les syndicats, le COP prévoit de distribuer 1,5 milliard à des start-up… qui n’ont pas encore été créées pour beaucoup d’entre elles. D’où ce cri d’un salarié lors d’une assemblée générale : « On va arroser le désert en espérant voir pousser des licornes (2) ! » Julien Anxionnat explique l’intention des salariés de réécrire le COP, « avec cette fois l’intention de développer l’expertise du Cnes ».
Le malaise est tel dans l’agence publique qu’une partie des chefs de service résistent aux consignes venues de la direction. Pour Damien Desroches, « on nous demande de faire de l’espace quelque chose de rentable ».
conquête spatialecnesSalaires et pouvoir d'achatfonction publique Le Figaro
Roar: faut-il regarder la nouvelle série d’Apple TV+ avec Nicole Kidman?
CRITIQUE - Cette série à découvrir ce vendredi 15 avril 2022 sur Apple TV+ réunit 8 femmes aux trajectoires différentes autour d’un seul et même objectif: être elles-mêmes.
Roar (en français, rugissement), c’est d’abord un recueil de nouvelles paru en 2018 sous la plume de l’autrice irlandaise à succès Cecelia Ahern. L’ouvrage rassemble trente portraits de femmes, trente trajectoires, trente fables, chacune construite sur un adage, certains très étranges - The Woman who Returned her Husband (La femme qui avait rapporté son mari), The Woman who Ate Photographs (La femme qui mangeait des photographies), The Woman who Solved her Own Murder (La femme qui avait résolu son propre meurtre), The Woman who was Fed by a Duck (La femme qui était nourrie par un canard)… mais qui tous convergent vers un seul et même objectif: être femme et être soi-même, par-dessus tout, quitte à le rugir. L’autrice, prolifique, est une féministe engagée. L’anthologie en 8 épisodes tirée de 8 des récits de son recueil - les droits d’adaptation ont été acquis avant même sa publication - l’est tout autant.
Première collaboration entre Apple TV+ et les créatrices et showrunneuses Carly Mensch et Liz Flahive, auxquelles on doit déjà GLOW , belle évocation de l’émergence du catch féminin aux États-Unis dans les années 1980 (Netflix), ainsi que de nombreux épisodes d’Orange is The New Black (Netflix) ou de Nurse Jackie (myCanal), Roar est également coproduite par Nicole Kidman, via sa société Blossom Films, dont la plupart des productions reflètent le même engagement militant pour les femmes, au cinéma comme à la télévision. Récompensée aux Golden Globes en 2018 pour sa performance dans la minisérie HBO, Big Little Lies, elle avait célébré la «puissance des femmes» et déclaré dans son discours: «Je suis persuadée et j’espère vraiment que nous pouvons provoquer des changements grâce aux histoires que nous racontons et à la façon dont nous les racontons». Roar, dont elle incarne le personnage principal de La femme qui mangeait des photos, réitère cet engagement.
L’œuvre est bizarre, sciemment crue tant dans la narration que dans la réalisation - lumières blafardes, décors surannés, plans serrés, visages non maquillés... -, teintée de drame, de fantastique et d’humour noir. Elle est surtout libératoire. Dans La femme qui mangeait des photos, la fille, épouse et mère (Nicole Kidman) comprend qu’elle ne trouvera sa place qu’en la prenant et non en l’idéalisant au travers d’une nostalgie délétère - elle boulotte les photos des albums familiaux dans l’espoir d’y retrouver quelque chose, mais quoi? - et d’une relation à la fois abnègue et autoritaire avec les siens. Dans La femme qui avait rapporté son mari, Anu (la comédienne et humoriste britannique Meera Syal) décide de changer de vie après 37 ans de mariage et retourne son mari au magasin avant de comprendre à quel point elle est maîtresse de ses choix. Dans La femme qui était nourrie par un canard, l’héroïne (Merrit Wever) découvre à l’issue d’une relation toxique avec un canard qu’elle n’est pas inexorablement condamnée à faire des mauvais choix et décide de se choisir elle-même, etc.
Roar rejoint la liste des séries et anthologies féminines et féministes Apple Original, qui comprend déjà Little America et l’étonnant thriller psychologique coproduit par Elisabeth Moss et Leonardo DiCaprio, Shining Girl. À noter, d’autres œuvres sont attendues, telles Lady in the Lake, réalisée et coécrite par Alma Har’el, avec Natalie Portman et Lupita Nyong’o, The Last Thing He Told Me, avec Jennifer Garner, High Desert, créée et écrite par Nancy Fichman (Damages), avec Patricia Arquette, et la troisième saison de The Morning Show .
Le Figaro
Climat: les émissions de gaz à effet de serre ont-elles baissé deux fois plus vite sous le mandat d'Emmanuel Macron?
Anne-Laure FrémontLA VÉRIFICATION - C'est ce qu'a assuré le président candidat à Strasbourg le 12 avril. Il y a un mois, il affirmait que ces émissions avaient diminué de 12% sous son quinquennat. À raison ?
LA QUESTION. «L'écologie, combat du siècle», assure le site de l'Élysée. Lors d'un meeting à Strasbourg le 12 avril, le président candidat est revenu sur son bilan en termes de lutte contre le réchauffement climatique: «Ces 5 dernières années, on a réduit deux fois plus vite les émissions de gaz à effet de serre», a-t-il notamment assuré. Lors de la présentation de son programme le 17 mars, Emmanuel Macron avait déjà déclaré: «J'avais dit que nous réduirions nos émissions de gaz à effet de serre, nous l'avons fait deux fois plus vite qu'auparavant : - 12% durant ce quinquennat».
Cet autosatisfecit ne marque pas «la fin des ambitions», avait-il poursuivi, rappelant notamment ses projets dans le domaine de l'énergie (construction de six réacteurs nucléaires, multiplication par 10 de la puissance solaire et installation de 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050), «le seul mix qui permet de réduire de manière efficace, rapide et souveraine nos émissions de carbone». Le candidat avait également évoqué une stratégie «pour consommer moins» avec des objectifs en termes de rénovation thermique des bâtiments et d'incitation à l'achat de véhicules électriques.
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Cette baisse accélérée de 12% annoncée par le candidat est-elle avérée ? Si oui, est-elle suffisante ?
VÉRIFIONS. Si l'on tient compte des données qui sont aujourd'hui disponibles, c'est incontestable : la France a réduit ces cinq dernières années ses émissions de gaz à effet de serre (GES, responsables du réchauffement climatique). Elles sont passées de 463,3 millions de tonnes équivalent CO2 (Mt CO2e) en 2017 à 396 en 2020, soit une baisse de l'ordre de 14%. Comme l'indique le dernier rapport du Centre technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa, chargé de ce calcul), datant de juillet 2021, «après une période de baisse entre 2005 et 2014 (‑2,3%/an en moyenne), entre 2014 et 2017, les émissions étaient reparties à la hausse (+0,7%/an en moyenne), du fait des secteurs de l'énergie, transport, chauffage notamment. Depuis 2018, les émissions sont de nouveau en baisse : -4,1% en 2018, -1,9% en 2019 (des diminutions liées notamment à des baisses dans l'énergie, le bâtiment et l'industrie, NDLR) et -9,2% en 2020». Toutefois, les données du Citepa ne couvrent que les émissions ayant lieu sur le territoire national: manquent celles du transport international aérien et maritime international, ainsi que celles liées à tous les produits que la France importe.
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Si le Citepa note que les émissions de 2019 (436 Mt CO2e) et de 2020 (396 Mt CO2e) représentent les niveaux les plus bas enregistrés depuis 1990, il n'oublie pas de préciser que la baisse «exceptionnelle» de 2020 est liée à la crise sanitaire. Ainsi, la diminution de plus de 14% des émissions entre 2017 et 2020 «reste sujette à des rebonds car elle ne reflète pas de changements structurels durables», estimait l'an dernier le Haut conseil pour le climat (HCC). Selon le baromètre mensuel du Citepa, la France a d'ailleurs émis 299 MtCO2e sur les 9 premiers mois de 2021, soit un rebond de l'ordre de +6% pour l'ensemble des gaz à effet de serre, qui semble se confirmer sur l'année entière. Rien d'étonnant en soi: au niveau mondial, le Global Carbon Project évalue ce rebond à +5% pour 2021. Mais sur l'ensemble du quinquennat, la baisse des émissions serait donc plutôt de l'ordre de -9% en France, et non -12%...
Difficile toutefois d'avancer un bilan précis du quinquennat puisque manquent encore les données consolidées pour 2021 (l'inventaire officiel ne sera pas publié avant mai ou juin) et celles pour le début d'année 2022. Quand le président candidat affirme avoir réduit les émissions deux fois plus vite durant son mandat, on ne sait pas non plus quelle autre période il prend pour référence (entre 2010 et 2015 par exemple, cette baisse a été d'environ 10%).
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En résumé, il y a bien eu une réduction significative des émissions entre 2017 et 2022, mais elle est d'une part difficile à quantifier avec exactitude pour le moment, et d'autre part difficilement imputable aux seules actions du président actuel. En raison de l'impact de la pandémie de Covid-19 d'abord, mais aussi parce que, comme le rappellent plusieurs experts interrogés pour la rédaction de cet article, les politiques mises en place mettent du temps à se traduire en baisse d'émissions. Parmi les exemples cités, celui de la norme européenne qui contraint les constructeurs automobiles à réduire leurs émissions sous peine d'amende: cette mesure adoptée il y a plus d'une décennie n'est entrée en vigueur qu'au 1er janvier 2020 et a eu depuis un effet important sur la baisse d'émissions des voitures neuves. «Quand on lance un programme de rénovation des logements, il faut du temps avant d'avoir des résultats sur la baisse de consommation d'énergie», note également Anne Bringault, du Réseau Action Climat (RAC), qui fédère 35 associations.
Retard «préoccupant» du secteur du transport
Si la baisse des émissions enregistrée depuis 2017 est indéniable, est-elle pour autant suffisante pour atteindre l'objectif de neutralité carbone que la France s'est fixé à horizon 2050? Pour y parvenir, le pays s'est doté d'une trajectoire, la stratégie nationale bas carbone (SNBC), qui définit des objectifs de réduction des GES à court et moyen termes, avec des plafonds d'émissions à ne pas dépasser dans les secteurs clés comme le bâtiment, les transports, l'agriculture ou l'industrie.
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Le 1er budget carbone (2015-2018) n'a pas été respecté, avec une baisse moyenne de 1,1 % par an par rapport à 2011-2014. Le budget carbone pour la période 2019-2023, fixé en 2020 par la SNBC révisée, prévoit des émissions de 422 MtCO2e/an en moyenne. Dans son dernier rapport datant de l'été dernier (là encore, il faudra encore attendre quelques mois avant la nouvelle version), le Haut Conseil pour le climat estimait que la France n'était toujours pas dans les clous. S'il constatait «une amélioration mitigée du rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre et du suivi des politiques publiques», avec des progrès dans les secteurs de l'énergie, de l'industrie et des bâtiments, il constatait notamment un retard «préoccupant» du secteur du transport. «En raison du retard accumulé par la France, le rythme actuel de réduction annuelle devra pratiquement doubler, pour atteindre au moins 3 % dès 2021 (contre 1,7% en 2019, NDLR) et 3,3 % en moyenne sur la période du troisième budget carbone (2024-2028)», notait ainsi le HCC.
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«On ne va pas encore assez vite, a d'ailleurs admis Emmanuel Macron le 12 avril. Attention! Je ne suis pas en train de vous dire que tout va bien.» Il faut donc accélérer le rythme... sans compter que la France va devoir revoir sa copie afin de s'aligner sur l'objectif européen de baisse d'au moins 55% des émissions d'ici à 2030. Dans ce contexte, les ONG estimaient avant le premier tour que la campagne présidentielle n'avait pas pris le bon chemin : «La réponse apportée par certains candidats sur le climat se borne à évoquer une relance du nucléaire alors que la production d'électricité représente moins de 5 % des émissions de GES en France, estimait Anne Bringault. Selon elle, «les vrais enjeux sur le climat, en France, sont sur les transports, l'industrie, l'agriculture et le bâtiment». Reste à savoir si ces sujets seront abordés lors du débat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril.
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Sommet de souffrance chez CNH Industrial
ActuConditions de travail. Au cœur de cette plateforme logistique de l’Oise comptant 470 salariés, des travailleurs dénoncent un profond mal-être. La direction minore le problème, malgré un rapport alarmant.
Clara Bolzinger« Il y a quelques années, on arrivait avec le sourire au travail. Aujourd’hui, la plupart des salariés n’en peuvent plus » , soupire Amandine (1), employée de CNH Industrial, dont la maison mère est basée aux Pays-Bas.
Elle fait partie des travailleurs de la société de métallurgie de la commune du Plessis-Belleville (Oise) qui ont fait grève fin février pour alerter sur leur souffrance au travail. « 30 % des travailleurs se sont mobilisés » , souligne Youssef Ouali, délégué syndical CGT du comité social et économique (CSE). L’employeur avance le chiffre de 15 %.
Le bras de fer avec la direction est monté crescendo. Celle-ci a assigné Youssef Ouali au tribunal pour avoir mené un « mouvement illicite ». Le motif de la plainte était d’avoir bloqué, entre autres, l’entrée du site. L’avocat du syndicaliste et celui de CNH Industrial ont ensuite trouvé un accord qui stipulait un retrait de plainte en cas de reprise de l’activité.
« Il y en a un qui va finir par se suicider »
Pourtant, quelques jours après, trois employés se sont fait licencier et sept représentants de différents syndicats (CGT, FO, SUD et CFTC) ont été mis à pied. Ils attendent toujours la décision de l’inspection du travail. La direction évoque des « insultes et des coups entre les salariés » des différentes organisations syndicales, ce que démentent ces dernières. Selon eux, ces méthodes répressives s’inscrivent dans une longue série.
Tout commence après un changement de direction en avril 2020. « Du jour au lendemain, l’entreprise a remis en question les usages existant depuis vingt ans pour les temps de pause. Ils se justifient en disant que les plateformes de logistique doivent rester compétitives. Une forme de pression s’est installée dans le dépôt, à cause d’une gestion brutale et des sanctions mises en place contre l’ensemble du personnel », raconte Youssef Ouali. Un an plus tard, une dizaine de salariés « ont été licenciés. Du jamais-vu », s’indigne-t-il.
En août 2021, Éric (1) est remercié pour « baisse d’activité » après vingt-six ans de bons et loyaux services. Il dépeint l’ambiance comme « dangereuse pour le bien-être des personnes. Il y en a un qui va finir par se suicider », souffle-t-il. Un arrêt pour dépression lui a ensuite été prescrit. Interrogée par l’Humanité, la direction met ces licenciements sur le compte d’un turnover « normal » pour une entreprise de cette taille.
Un système de notation qui influe sur les primes
« Rien n’a été fait » face à ce « management terrifiant », s’insurge Youssef Ouali. Une expertise a été votée en CSE en juin 2021 pour « risques graves ». Un rapport d’un cabinet indépendant a donc été effectué se basant sur 48 entretiens individuels, deux collectifs et une observation de l’activité salariale. Ce document, consulté par l’Humanité, met en évidence « la montée en puissance d’une pression exercée sur les salariés visant à obtenir d’eux une adhésion sans faille à la stratégie de l’entreprise ». L’expertise pointe aussi les conséquences sur la santé : « Lorsque dans les interactions au travail, les salariés ne peuvent plus rien exprimer, la répression se lit notamment dans l’ apparition de maladies psychosomatiques, dont notamment les troubles musculo-squelettiques. Cet état actuel de l’organisation du travail (…) est un facteur d’exposition aux risques psychosociaux. »
La caisse d’assurance-retraite et de la santé au travail (Carsat) est intervenue à la suite de plusieurs alertes. Le contrôle de sécurité effectué le 10 février sur le site exige auprès de la direction « d’instaurer une démarche de restauration du dialogue social » par le biais d’une médiation externe. La Carsat insiste également sur la nécessité « d’instaurer une démarche pérenne de prévention des risques psychosociaux (RPS) ». Youssef Ouali précise que la direction a inscrit la restauration du dialogue social à l’ordre du jour du prochain CSE, le 28 avril.
En attendant, la tension n’en finit pas de grimper. Amandine est en arrêt maladie depuis le 21 mars. « Au boulot, c’est la catastrophe », confie la salariée, qui travaille à CNH depuis dix ans. « Avant, je n’avais pas de souci si je voulais boire un café ou fumer une clope. Aujourd’hui, je fais super attention. » Le système de notation de la productivité des salariés de 0 à 5 influant sur le montant de leurs primes est en effet appliqué à la lettre par l’employeur. « Les gens n’osent plus s’arrêter pour blaguer, ils ont peur. » Questionnée sur la présence des RPS, CNH affirme « qu’une étude est toujours en cours et qu’elle n’a pas eu vent de problèmes ».
tmsrisques psychosociaux Le Figaro
Xavier Dupont de Ligonnès : onze ans plus tard, les enquêteurs ne perdent pas espoir
Margaux d'AdhémarS'est-il suicidé dans un cimetière ou coule-t-il des jours heureux en Thaïlande ? Tant que ce père de famille suspecté d'avoir tué femme et enfants n'aura pas été retrouvé, toutes les hypothèses restent encore possibles. Le point sur l'enquête.
Le 15 avril 2011, Xavier Dupont de Ligonnès quittait son hôtel F1 de Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Dix jours plus tôt, il aurait froidement assassiné son épouse, Agnès, ainsi que leurs quatre enfants et leurs deux chiens. La veille de sa disparition, il avait été aperçu pour la dernière fois par une caméra de vidéosurveillance d'un distributeur de billets.
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Onze ans plus tard, les enquêteurs cherchent toujours sa trace. Mais Xavier Dupont de Ligonnès reste introuvable. Pourtant, les pistes sont nombreuses.
«XDDL», mort ou vivant ?
Naturellement, la police judiciaire (PJ) de Nantes s'est d'abord penchée sur le dernier lieu côtoyé par Xavier Dupont de Ligonnès : le Var a été fouillé de fond en comble. L'hôtel Formule 1, le rocher de Roquebrune, les cavités, grottes, souterrains... La police judiciaire a passé la zone au peigne fin. Même une abbaye de l'Indre, l'abbaye traditionaliste de Saint-Michel-en-Brenne, a fait l'objet de recherches. Et malgré ces multiples investigations, le constat est affligeant : rien, nada.
Mais les enquêteurs ne baissent pas les bras pour autant. «Tôt ou tard, il finira bien par faire une erreur», glisse au Figaro une source policière persuadée que Xavier Dupont de Ligonnès est encore vivant. D'après lui, il est impossible que le père de famille se soit donné la mort : «des études psychologiques montrent que si, en 48 heures, l'assassin ne s'est pas suicidé, il est très peu probable qu'il le fasse ensuite. Car passé ce délai, s'il n'est pas passé à l'acte, c'est qu'il a su dépasser le traumatisme lié au meurtre», nous explique-t-il.
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Pourtant les enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences (OCRV) se sont donné la peine, en avril 2021, d'inspecter le cimetière de Grimaud, dans le Var, où le père de Xavier de Ligonnès possédait une maison. Celui-ci était suspecté d'avoir pu s'y suicider. «Il s'agissait simplement de vérifier une hypothèse. Même s'il ne s'agit probablement pas de la piste qui est aujourd'hui privilégiée, il est important de fermer certaines portes, notamment pour affiner les recherches», poursuit cette même source.
Talon d'Achille
Est-il parti à l'étranger ? «Rien n'est exclu et c'est une hypothèse. Des veilles ont été installées dans certains pays historiquement choisis par les fugitifs comme lieu de repli, où l'extradition est compliquée», nous assure-t-on, indiquant toutefois que les enquêteurs préfèrent, pour l'instant, se concentrer sur le territoire national.
Mais plus le temps passe, plus l'espoir de retrouver un jour Xavier Dupont de Ligonnès s'amenuise. «S'il est vivant, son visage a dû drastiquement changer avec la vieillesse», s'inquiète un policer, ajoutant que Xavier Dupont de Ligonnès était déjà surnommé «l'homme aux mille visages» : «lorsqu'il est rasé il ne dégage pas du tout la même chose que lorsqu'il ne l'est pas... Alors le travail du temps a dû fortement compliquer la tâche», souffle-t-il. Mais le temps peut aussi s'avérer être un allié : «il est possible qu'en vieillissant il ne se sente plus vraiment en danger ou que le fait d'être interpellé ne lui fasse plus peur», poursuit-il, expliquant que, aujourd'hui, les enquêteurs misent sur le talon d'Achille de Xavier Dupont de Ligonnès - «la famille».
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COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Salah Abdeslam a raconté à la cour sa mystérieuse opération kamikaze dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, à laquelle il dit avoir renoncé au dernier moment.
L'Humanité
Nûdem Durak : la guitare de Roger Waters pour abattre le mur de sa prison
Histoire de la semaineLa jeune musicienne kurde Nûdem Durak purge une peine de dix-neuf ans dans une prison turque pour avoir chanté les espoirs de son peuple. Roger Waters, membre historique de Pink Floyd, compte lui faire parvenir une guitare dédicacée par des légendes du rock. Une initiative qui rappelle au monde l’ampleur de la répression orchestrée par le président Erdogan.
Clément GarciaImaginez les plus fières figures de la lutte pour les droits humains mêler leurs voix au gratin du rock mondial. Imaginez une chaîne de solidarité qui s’étend de pays en pays, mobilisant, pêle-mêle, le bassiste du groupe Pink Floyd Roger Waters, le guitariste des Who, Pete Townshend, celui de Queen, Brian May, le chanteur de Led Zeppelin, Robert Plant, Noel Gallagher d’Oasis, Peter Gabriel, Marianne Faithfull, Mark Knopfler, le chef d’orchestre italien Ricardo Muti, la chanteuse franco-camerounaise Sandra Nkaké ou encore le Nigérian Keziah Jones. Voilà pour la partie musique.
Imaginez encore la militante Angela Davis, le cinéaste Ken Loach, le linguiste Noam Chomsky, l’anthropologue récemment décédé David Graeber, les écrivains français Joseph Andras et Laurent Gaudé, les écrivaines turque Ece Temelkuran et chilienne Carmen Castillo, des parlementaires communistes, l’ancien ministre des Finances grec Yanis Varoufakis. La liste, sans être exhaustive, vous donnera idée de la puissance du mouvement qui s’est levé pour exiger la libération d’une jeune chanteuse kurde, Nûdem Durak.
Une famille pauvre de dengbêj
Nous sommes fin 2014 à la confluence de l’Irak et de la Syrie, au cœur du Kurdistan turc. La ville syrienne voisine de Kobané subit depuis des semaines le siège impitoyable de l’« État islamique ». Sa population, défendue par les Unités de protection du peuple (YPG), est prise en étau entre les milices islamistes et l’armée turque, qui refuse de déployer sa force et sape les bases arrière kurdes. Dans l’ensemble du Kurdistan, une vague de solidarité se lève mêlant, comme de coutume, revendications politiques, sociales et culturelles, et soutien aux frères et sœurs pris sous les bombes.
Nûdem Durak est alors une jeune musicienne de 26 ans. Née en 1988 dans le village de Zivik, depuis rasé par les chars turcs, elle grandit dans une famille pauvre de dengbêj, ces lignées de poètes et musiciens d’expression kurde. Les dengbêj furent les premières victimes de la violente politique de turquisation de l’Anatolie orientale, réactivée à la suite du coup d’État de 1980. L’histoire se répète tragiquement lorsque Erdogan, après de premiers signes d’ouverture, renoue avec la censure et la répression des populations kurdes.
L’héritage des ancêtres
Comme nombre de ses amis, Nûdem Durak se mobilise, avec ses seules armes : sa voix et une guitare. « Chanter en kurde, c’est pour moi faire vivre l’héritage de mes ancêtres. Les chansons ont été transmises à mes parents et ils nous les ont transmises à leur tour. Et nous veillons à préserver cette identité pour qu’elle ne disparaisse pas. Chanter dans notre langue maternelle et transmettre la musique aux autres générations nous honorent. Ça nous apporte une sensation spéciale, des couleurs », expliquait la jeune artiste à l’époque où elle commençait tout juste à percer sur la scène locale.
Je n’avais pas l’argent nécessaire, alors ma mère m’a donné son alliance en or, et m’a dit : “Vends cette bague, et achète-toi une guitare.” »
Nûdem Durak
C’était quelques jours avant que la police turque ne vienne l’arrêter, en avril 2015, à Cizre. Cette ville de 150 000 habitants est dotée d’un centre culturel, le Mem û Zin, que la jeune fille fréquente assidûment, renouvelant dans ces locaux l’art de ses ancêtres avec son groupe Koma Sorxwîn, tout en préparant un premier album solo. Une manière comme une autre, pour elle, de résister. Un crime pour la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Les autorités ont, de longue date, placé ce centre culturel dans leur viseur et soupçonnent la jeune femme d’activisme pour la cause kurde. « Quand je marche, je regarde toujours derrière moi en pensant qu’ils me suivent peut-être », s’inquiétait-elle.
Un soutien nommé Roger Waters
Une première sentence tombe : dix ans de prison répondant d’un acte d’accusation collectif frappant 15 personnes. Un second procès, expéditif, prolonge la peine de neuf ans. Le motif ? Habituel et exposé à l’envi dans cet État répressif : « propagande terroriste ». Récusant les charges et sans possibilité réelle de se défendre, Nûdem est incarcérée dans la prison de Bayburt, à 500 kilomètres de sa famille, pour dix-neuf longues années. La jeune femme n’est censée retrouver sa liberté qu’en 2034, pour son quarante-sixième printemps.
Devant l’avalanche d’arrestations et d’assassinats qui frappent la population kurde, le cas de Nûdem Durak ne fait, dans un premier temps, pas grand bruit. En 2017, ses geôliers brisent la guitare qu’elle est parvenue à emporter dans ses bagages. Une guitare qu’elle chérissait. « Je n’avais pas l’argent nécessaire, alors ma mère m’a donné son alliance en or, et m’a dit : “Vends cette bague, et achète-toi une guitare.” Quand j’ai eu la guitare, elle était le monde pour moi », confessait-elle avant son arrestation.
La nouvelle parvient finalement aux oreilles du musicien Roger Waters, pilier originel du groupe mythique Pink Floyd. Waters est un habitué des causes nobles, ferraillant tour à tour contre Donald Trump, le satrape brésilien Jair Bolsonaro ou Marc Zuckerberg, le patron de Facebook, auquel il refuse l’utilisation de ses chansons les plus fameuses, réclamant encore la libération de Julian Assange. Au début des années 2010, il devient l’une des voix du Tribunal Russell sur la Palestine, exhibant lors de ses nombreux concerts keffiehs et drapeaux palestiniens.
En juin 2019, alors qu’il est invité par le ministère turc de la Culture pour recevoir un prix célébrant son soutien à la cause palestinienne, Waters plaide devant un auditoire médusé, en nommant le président turc : « Je vous demande de réévaluer le cas d’une jeune femme qui a été condamnée à dix-neuf ans de prison pour avoir chanté dans sa langue maternelle. Faites une bonne chose, libérez Nûdem Durak. Je sais qu’elle n’est pas palestinienne, mais c’est un être humain, une prisonnière qui devrait être libérée. »
Le président espérait une inestimable prise de guerre pour légitimer ses velléités néo-ottomanes. Le voilà douché par l’intraitable sens politique du musicien. « Elle est notre sœur, adresse-t-il ensuite aux autorités turques, quoi que vous pensiez du désir de reconnaissance du peuple kurde, il est inacceptable qu’un pays comme la Turquie, avec son héritage artistique historique, traite des artistes de la sorte. » Sur scène, il dédie ses concerts, en turc pour l’occasion, à « toutes les victimes de la terreur d’État dans le monde ».
Pete Townshend, Peter Gabriel, Marianne Faithfull...
Roger Waters entreprend alors d’envoyer une guitare dans la prison de la musicienne, censée lui arriver à Noël dernier. Elle ne lui sera jamais remise. Il retente le coup en février avec, cette fois-ci, la guitare acoustique Martin qu’il portait en bandoulière lors de la tournée « Us + Them » de 2017.
Cette fois-ci, Waters prend soin de contacter ses « amis musiciens » qu’il sensibilise à la cause de Nûdem et auxquels il demande de dédicacer l’instrument. Et pas n’importe lesquels. La fine fleur de l’épopée rock répond présent : Pete Townshend, Peter Gabriel, Marianne Faithfull, Brian May, Robert Plant, Mark Knopfler, Noel Gallagher, Nick Mason. Chacun accepte de dédicacer la guitare, qui voyage de main en main.
C’est choquant de réaliser qu’il existe encore des pays dans lesquels des musiciens qui veulent faire exactement la même chose que nous finissent en prison. »
Peter Gabriel
Le sort réservé à celle de Nûdem a d’évidence touché la fibre des musiciens. Pete Townshend, guitariste légendaire des Who, s’explique : « L’art doit permettre de libérer notre cœur créatif, que ce soit pour l’élévation de l’esprit ou pour le besoin de justice. » Peter Gabriel, connu pour son engagement contre le régime d’apartheid sud-africain et sensibilisé par sa fille à la cause kurde, argumente : « C’est choquant de réaliser qu’il existe encore des pays dans lesquels des musiciens qui veulent faire exactement la même chose que nous finissent en prison, avec leur vie en danger, explique-t-il au magazine “Rolling Stone”. C’est à la fois un rappel des libertés que nous prenons pour acquises et de la responsabilité que nous avons de mieux faire connaître leurs histoires. »
80 000 prisonniers politiques en turquie
Difficile de savoir où en est précisément le périple de la guitare. Mais si, d’aventure, le gouvernement turc refuse de la remettre à Nûdem Durak, Waters assure vouloir faire le déplacement jusqu’à sa cellule.
Depuis, le mot-dièse #FreeNudemDurak fleurit sur les réseaux sociaux. En mars, les députés du Parti démocratique des peuples (HDP) ont évoqué son cas au Parlement turc et la campagne pour sa libération, qui a pour marraine l’écrivaine et cinéaste Carmen Castillo, prend une grande ampleur, à même d’ébranler le régime turc.
Pour emblématique qu’elle soit, l’arrestation de Nûdem Durak n’est que l’une des très nombreuses qui ont frappé les milieux progressistes turcs. Universitaires, journalistes, artistes, enseignants, avocats, syndicalistes, parlementaires du HDP croupissent par milliers dans les geôles d’Erdogan depuis 2016. Le ministère de la Justice turc recense quelque 300 000 prisonniers. En pleine pandémie de Covid-19, le pouvoir prononce une amnistie massive, mais qui exclut les opposants politiques.
L’écrivaine et militante féministe Pinar Selek se demande si « le gouvernement, en instrumentalisant la pandémie, n’a pas simplement voulu libérer des places pour pouvoir enfermer d’autres militants, journalistes, artistes ». L’ONG Turkey Purge évalue à 80 000 le nombre de prisonniers politiques incarcérés en cinq ans, dans des conditions déplorables.
131 prisons érigées en cinq ans
Aux dernières nouvelles, Nûdem Durak, placée à l’isolement, serait gagnée par la maladie. Plusieurs musiciens kurdes (Elin Bölek, Ibrahim Gökcek) sont décédés ces derniers mois à la suite de grèves de la faim, maintenues face au mutisme assassin du pouvoir. Selon une enquête publiée en août 2021 dans le bimestriel états-unien « Foreign Policy », 131 prisons ont été érigées en cinq ans pour regrouper des opposants au pouvoir. Et une centaine d’autres seraient en construction.
Si la chanteuse bénéficie de cet élan spectaculaire de solidarité, nul doute qu’elle souhaite l’élargir aux dizaines de milliers de prisonniers politiques enfermés dans les prisons turques, comme à son peuple aujourd’hui encore privé de ses droits les plus élémentaires. L’écrivain Joseph Andras révèle cette bribe de correspondance arrachée aux geôliers, où Nûdem Durak s’élève contre les « hideuses tentatives d’extermination du peuple kurde ».
La chanteuse Pinar Aydinlar, qui a passé quatre ans dans les prisons de son pays pour des motifs similaires, rappelle cette phrase du cinéaste et écrivain d’origine kurde Yilmaz Güney : « Là où s’arrête notre espoir commence notre entêtement. » Qu’Erdogan se le tienne pour dit.
Pour aller plus loin. Table ronde. Quels enjeux et combats pour les libertés en Turquie ?
Nûdem Durakkurdesrecep tayyip erdoganturquie Le Figaro
Débat d'entre-deux-tours : quand Mitterrand prenait la main sur le match retour du 5 mai 1981
Camille LestienneLe candidat socialiste impose sept ans après le premier débat contre Giscard des règles strictes et l'exclusion des journalistes de télévision.
Choix des journalistes, du réalisateur... Depuis le lendemain du premier tour, l'entourage des candidats à la présidentielle négocie avec les chaînes de télévision les conditions du débat de l'entre-deux tours. Le nom d'Anne-Sophie Lapix a ainsi été écarté par l'équipe de Marine Le Pen. La Société des journalistes de France 2 s'en est émue. «Ce n'est pas aux politiques de choisir les journalistes qui les interrogent», dénonce-t-elle dans un tweet.
Et pourtant, depuis 1974, date du premier débat télévisé, les candidats ont toujours édicté les règles du duel. Alain Duhamel, animateur du débat de 1974 avec Jacqueline Baudrier, confiait au TV Mag en 2017: «Ils [Les candidats] ont imposé des règles très strictes qui étaient en gros que Jacqueline Baudrier et moi ne servions à rien ! On disait bonjour, on disait au revoir, on présentait les règles de l'émission que tout le monde connaissait déjà. On avait juste le droit de lancer les thèmes en faisant attention de ne pas faire une phrase trop longue. Mais il n'était pas question de poser des questions et moins encore de relancer». Ce premier débat d'entre-deux-tours était calqué sur le modèle américain créé dès 1960 lors de l'élection présidentielle opposant John F. Kennedy à Richard Nixon.
Des journalistes «indépendants» exigés
L'affrontement remporté par Valéry Giscard d'Estaing est resté dans les mémoires pour la célèbre réplique du futur président au candidat socialiste : «Vous n'avez pas le monopole du cœur». Pour le match retour en 1981, François Mitterrand, échaudé, cherche à esquiver l'exercice. Par la voix de Robert Badinter, le Parti socialiste impose un cahier des charges en 21 points qui laisse peu de place au débat direct entre les deux candidats au profit d'échanges avec quatre journalistes.
Ou bien des journalistes et un réalisateur indépendants conduiront le débat où il n'aura pas lieu.
Le clan giscardien accuse François Mitterrand de «dérobade» mais accepte la plupart des conditions tout en exigeant un vrai face-à-face, «c'est-à-dire le dialogue direct entre les candidats dans un temps égal de parole». Mitterrand, qui juge cette «joute télévisée» plus «corps-à-corps que face-à-face», donne son accord à la condition que les deux journalistes chargés d'animer l'émission n'appartiennent pas à la «télévision d'État», jugée trop proche du pouvoir. «Je vous le dis donc fermement : ou bien des journalistes et un réalisateur indépendants conduiront le débat ou il n'aura pas lieu», écrit Mitterrand dans une lettre publiée dans la presse le 4 mai, veille du débat.
Le Parti socialiste propose quatre noms : Jean Boissonnat (L'Expansion, Europe 1), Michèle Cotta (RTL), Jean-François Kahn (Les Nouvelles Littéraires) et Guy Thomas (L'Expansion, Europe 1). Giscard ne fait pas de contre-proposition et désigne les deux premiers (par ordre alphabétique). Le réalisateur est Lucien Gavinet, spécialiste des retransmissions sportives. Mais, en coulisses, il est surveillé de très près par Serge Moati pour Mitterrand et Gérard Herzog pour Giscard.
Les patrons de télévision scandalisés
Sur le plateau dans le studio 101 de la Maison de la Radio, tout est réglé au millimètre près, de la longueur de la table à la position des caméras. Les plans de coupe (sur un candidat pendant que l'autre parle) ne sont pas autorisés. Pour Michèle Cotta, interviewée en 2017 par le TV Mag , «il y avait une volonté de François Mitterrand de gagner cette fois-ci son débat, de ne pas se laisser déséquilibrer par une réflexion et il y avait, au début du débat, du côté de VGE, l'impression qu'après sept ans de règne à l'Élysée, il était pratiquement assuré de l'emporter. Mais finalement, Mitterrand l'a complètement désorienté.» À Giscard qui l'accuse comme en 1974 d'être «l'homme du passé», Mitterrand répond qu'il est lui, dans l'intervalle, devenu «l'homme du passif».
Le débat se poursuit dans les médias. La mise à l'écart des journalistes de télévision suscite une véritable bronca. «Je ne peux pas admettre qu'on nous considère comme des tricheurs», réagissait déjà le 4 mai Jean-Pierre Elkabbach dans une interview au Quotidien de Paris. Le journaliste d'Antenne 2, qui sera évincé de la chaîne après l'élection de Mitterrand, prend alors la défense de ses équipes, qui traitent en parfaite «équité», selon lui, l'actualité politique. Le 7 mai, le PDG de TF1, Jean-Louis Guillaud, publie une tribune, toujours dans Le Quotidien de Paris, dans laquelle il dénonce le passage «du soupçon à l'inquisition». «La révolte gagne toutes les chaînes», rapporte le journal le lendemain. Les responsables et journalistes d'Antenne 2 et de FR3, ainsi que ceux de Radio France, «partent en guerre contre les exigences des candidats», regrettant la «campagne de hargne et de dénigrement à l'égard des journalistes de télévision», comme l'écrit André Sabas le directeur de l'information de FR3. Au final, Jacqueline Baudrier, la présidente de Radio France et co-animatrice du premier débat, juge que les questions des journalistes ont, en réalité, «fait écran» au choc des idées.
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TÉMOIGNAGES - Sur fond de guerre en Ukraine, l'ancien polémiste, qui considère l'Otan «responsable» du conflit, est arrivé en tête des votes à Moscou et Saint-Pétersbourg.
France24 - Monde
À l'est de Ukraine, avec les derniers habitants de Kramatorsk
Publié le : 15/04/2022 - 10:54
FRANCE 24
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Karim YAHIAOUI
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Rares sont les habitants encore présents dans la ville de Kramatorsk, à l'est de l'Ukraine. Notre envoyé spécial a filmé une ville vidée de sa population et où ceux ayant fait le choix de rester se considèrent comme des résistants. Reportage.
La ville de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, s'est vidée des trois-quarts de sa population depuis le début de la guerre, fin février. Parmi les habitants toujours présents, certains luttent activement contre les Russes.
C'est notamment le cas des membres de l'association "Ensemble jusqu'à la victoire" qui fabriquent des tenues de camouflage.
"De qui devrais-je avoir peur ? De ce nain (pour qualifier Vladimir Poutine, NDLR) ? Non, il ne m'a jamais fait peur. Grâce à mes enfants, nous avons le gaz, l'électricité, une vie normale. C'est pour cela que nous devons les aider. Nous devons les protéger avec notre camouflage. S'il permet de sauver une seule vie, nous serons heureux", affirme au micro de France 24 Nadia Kalinchenko, une membre de l'association.
D'autres sont restés car ils n'avaient nulle part où aller. D'autres encore préfèrent rester optimistes et font confiance à la résistance ukrainienne.
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Progressisme sans limite sous Emmanuel Macron
En matière de bioéthique, ce quinquennat s’est inscrit dans la continuité progressiste. Derrière la PMA qui a braqué sur elle tous les projecteurs, le pays s’est offert la possibilité de créer des chimères homme-animal, l’autoconservation des ovocytes et a même allongé le délai d’avortement de douze à quatorze semaines malgré l’avis défavorable d’un nombre important de médecins. Tout ça est passé inaperçu, en dépit des basculements anthropologiques successifs que ces décisions représentent. En 2017, rien de tout cela n’avait vraiment été sujet à débat… Seule la PMA avait été évoquée.
L’euthanasie dans le viseur
Le candidat à l’élection présidentielle Emmanuel Macron parlait alors de la possibilité d’une ouverture de la PMA aux femmes seules et lesbiennes, à condition que le pays trouve un consensus sur le sujet. À l’issue des états généraux de la bioéthique, le directeur du Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) qui les organisait, Jean-François Delfraissy, résume la situation : il n’y a « pas de consensus sur la PMA » chez les Français consultés. Comme par miracle, le président élu décide alors de s’appuyer sur l’avis du CCNE qui s’était déjà exprimé pour cette mesure (lui-même ayant changé d’avis en quelques années). La loi est votée, la PMA est désormais “pour toutes” et Emmanuel Macron livre son analyse à la présidente des Associations familiales catholiques qu’il croise un jour à l’Élysée : « Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle. » Oubliée, la volonté de consensus.
À la veille du premier tour de cette élection présidentielle, le président a été interrogé sur l’euthanasie… Et que répond-il ? Qu’il y est favorable dans certains cas, mais continue à prôner le débat et la recherche… d’un consensus via une Convention citoyenne sur la fin de vie. Un homme averti en vaut deux.
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Loi de bioéthique : la PMA pour toutes promulguée au Journal officiel
C’est officiel : la Procréation médicalement assistée (PMA) est désormais ouverte à toutes les femmes, que celles-ci soient en couple ou célibataires, hétérosexuelles ou lesbiennes. La loi de bioéthique, qui contient l’article sur l’élargissement de la PMA, a été promulguée au Journal officiel ce mardi 2 août, rapporte Franceinfo. Une promulgation qui entérine l’adoption par le Parlement du texte de loi, le 29 juin dernier. Malgré de nombreuses contestations, le projet de loi est finalement arrivé au bout d’un long parcours semé d’embûches. Alarmés par certains articles contenus dans le projet, qui ne se limite pas à l’extension de la PMA, une soixantaine de députés Les Républicains et UDI avaient déposé un recours auprès du Conseil constitutionnel après le vote définitif de la loi. « L’ère de l’humain génétiquement modifié est ouverte par cette loi », avaient-ils alerté. En vain : le Conseil a donné son feu vert, rejetant leur recours.
Nouveau mode de filiation
Parmi les mesures décriées figurent la recherche sur les embryons humains et sur les cellules souches embryonnaires, la possibilité de croiser de l’ADN humain et animal ou encore les dons de gamètes. La loi de bioéthique permet d’instaurer également un nouveau mode de filiation pour les enfants de couples lesbiens ainsi que l’accession à des « données non identifiantes » du donneur pour les enfants nés d’un don. Uniquement autorisée pour des raisons médicales auparavant, la conservation des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes) sera désormais possible pour tous.
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PMA : le Conseil constitutionnel valide le projet de loi bioéthique
C’était le dernier espoir des opposants à la future loi bioéthique, votée par l’Assemblée nationale à la fin du mois de juin. Contrairement à leurs attentes, le Conseil constitutionnel a rendu un avis favorable au texte de loi, comme il l’a annoncé jeudi 29 juillet. Le recours avait été déposé par une soixantaine de députés LR et UDI, qui s’alarmaient du contenu de la loi, loin de se limiter à la seule ouverture aux couples de femmes et aux femmes seules de la procréation médicalement assistée (PMA) : « L’ère de l’humain génétiquement modifié est ouverte par cette loi », signalaient aux Sages les élus concernés, comme le rapporte le Huffington Post. Dans leur viseur, notamment : les mesures élargissant largement la recherche sur les cellules souches embryonnaires et les embryons eux-mêmes, l’article 17 du texte de loi, qui permet le mélange d’ADNs humains et animaux, à des fins de recherches scientifiques, la possibilité pour les femmes de faire congeler leurs ovocytes, etc.
Entrée en vigueur dès la rentrée
Las, selon le Conseil constitutionnel, toutes les recherches de ce type « ne dérogent pas à l’interdiction des pratiques eugéniques ». La PMA, et toutes les mesures l’accompagnant, entreront donc bientôt en vigueur, sitôt les décrets d’application promulgués par Emmanuel Macron. « Nous n’avons jamais été aussi prêts de l’accès à des droits nouveaux et je suis mobilisé pour permettre aux couples de femmes de s’inscrire dans un parcours de PMA dès la rentrée », a immédiatement commenté Olivier Véran, ministre de la Santé et des Solidarités, sur son compte Twitter. La droite, par la voix du député LR Patrick Hetzel, a regretté que « le Conseil constitutionnel refuse de jouer son rôle », en rejetant la requête des élus de droite, qui souhaitaient « considérer l’interdit de l’eugénisme comme étant une garantie constitutionnelle ».
Valeurs Actuelles
Covid, une gestion erratique devenue arme politique
Nous sommes en guerre, déclare Macron d’un ton martial, ce soir de mi-mars 2020 sonnant le tocsin et lançant le premier d’une longue série de confinements et autres mesures liberticides. Sur le front, les soignants, les caissières, les livreurs, les pompiers… tous les premiers de “corvée” jetés dans la bataille sans masque ni surblouse, sont transformés en chair à canon de la pandémie. Pour cacher l’erreur tactique d’avoir laissé fondre le stock stratégique de masques, Macron envoie ses lieutenants, Véran et Ndiaye en tête, répéter à l’envi ô combien les masques sont inutiles ! Les Français branchés sur les chaînes d’info et hypnotisés par la litanie macabre quotidienne découvrent l’état de déliquescence avancée de notre hôpital public comme la mainmise chinoise sur notre souveraineté sanitaire. C’est la bérézina.
Dans son bunker élyséen, Macron réunit toutes les semaines le Conseil de défense, cénacle restreint et confidentiel. Lui qui appelait au début de cette drôle de guerre à une union nationale décide seul, reléguant le Parlement à une chambre d’enregistrement des mesures prises sous le sceau du secret défense. En fin de compte, des protocoles toujours plus abscons, absurdes et infantilisants sont édictés, traduction technocratique de sa pensée devenant de plus en plus complexe. La défiance envers la parole officielle atteint des sommets.
Seul le “quoi qu’il en coûte” est mis au crédit du chef de l’État. Le montant de la dette explose, mais qu’importe, Macron continue de distribuer des chèques pour éteindre tout départ de feu de contestation sur les ronds-points et casser son image de président des riches. La gestion de la crise devient arme politique. Alors pour consolider son socle électoral, il impose la vaccination obligatoire pour une partie de la population et étend le recours au passe sanitaire puis vaccinal, au détriment de toute promesse initialement formulée. Macron s’attaque aux non-vaccinés, clame son envie de les emmerder, leur dénie le statut même de citoyen. Faisant de l’opposition entre les pro et les anti-vaccin un nouveau clivage politique servant ses intérêts électoraux.
Valeurs Actuelles
[Ferrand] La rengaine du fascisme
À la veille du scrutin de dimanche, j’ai confronté mes pronostics à ceux d’un observateur de la vie politique. J’imaginais que le vote utile au secours de Jean-Luc Mélenchon serait efficace, le vote de défiance envers Emmanuel Macron, assez marqué, le vote caché en faveur d’Éric Zemmour, plus important que prévu. Je me suis trompé sur ces deux points ; et pour ce qui est du premier, je concède n’avoir pas eu de mérite : presque tout le monde l’avait senti.
Mon interlocuteur a montré davantage de lucidité. Avec un irritant fatalisme, il m’a brossé d’avance le scénario de ce premier tour : à droite, Le Pen serait la seule à tirer son épingle du jeu, entre une Pécresse en capilotade et un Zemmour marginalisé ; à gauche, la dynamique en faveur de Mélenchon lui ferait entrevoir le second tour – entrevoir, seulement. Le grand bénéficiaire serait, à mi-chemin, un Macron toujours prêt à incarner “en même temps” la rénovation politique, l’union nationale et le front républicain.
Je m’insurgeai : en cinq ans, le président sortant avait détruit le paysage sans rien reconstruire, désuni le pays comme jamais et heurté, avec son passe vaccinal, l’idéal républicain ! « Qu’importe, me répondit le stratège ; on ne parle pas ici de la réalité, mais de la façon dont l’opinion la perçoit ! »
Il alla plus loin : « Si l’on admettait, me dit-il, que la vraie ligne de partage oppose désormais les mondialistes aux nationaux, le candidat des premiers se trouverait largement distancé par la candidate des seconds. » De fait, dimanche soir, les tenants de la globalisation ont obtenu à peine 40 % des suffrages, contre plus de 60 aux partisans de l’enracinement.
Problème pour ces derniers : parmi leurs candidats éliminés au premier tour, ceux qui appellent à voter contre Marine Le Pen rassemblent 25 % des suffrages exprimés ! Pourquoi cette hémorragie de près de la moitié des forces vives du camp majoritaire ? Parce que l’ancienne ligne de partage – la vieille dichotomie droite-gauche – n’est pas aussi périmée que le sont les partis qui, naguère, la représentaient : le Parti socialiste, cette fois moribond, et Les Républicains, presque aussi mal en point. « Selon l’ancienne grille de lecture, poursuivit mon initiateur, ce ne sont pas deux blocs, mais bien trois, qui sortiront des urnes du 10 avril. »
Trois blocs ont émergé en effet : autour d’un centre dominant à plus de 35 %, la droite représente un peu plus de 32 %, la gauche également. Notons que la phraséologie peu à peu imposée par l’intelligentsia rend la situation moins lisible : la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
la plupart des médias considèrent en effet le centre comme “de droite”, et la droite comme “d’extrême droite”.
Et si, dans ce glissement des catégories, résidait la logique profonde de notre élection ? Pour les mondialistes minoritaires, emmenés par le président sortant, le seul moyen de se maintenir au pouvoir est de diviser les nationaux majoritaires. Il est vital pour eux que les électeurs de Mélenchon, Roussel, Lassalle et autres donnent le moins de voix possible à la candidate patriote. Il faut donc rendre celle-ci infréquentable et son élection, potentiellement catastrophique. C’est l’objectif de la sempiternelle diabolisation – lointaine application du Marteau des sorcières du XVe siècle, publié par les inquisiteurs de Strasbourg… Nouvelle prédiction : « Dès 20 h 15, dimanche soir, on entendra la plupart des ténors – y compris à droite – entonner la rengaine du fascisme et des idées rances. » Bien vu, encore une fois.
Ceux qui connaissent MLP disent qu’il n’y a pas en elle une once de racisme ou d’antisémitisme, pas un gramme de violence, pas même d’inspiration réactionnaire ! Il n’empêche : son nom, sa famille, son parti vont suffire à l’enkyster hors du “cercle de la raison”. On n’écoutera pas ses idées ou ses propositions ; on se contentera de l’ostraciser, viru-lemment. Pour mieux réélire le président.
Le Figaro
Droits voisins : la presse magazine valide l'accord proposé par Google
Claudia CohenINFO LE FIGARO - Les éditeurs du syndicat de la presse magazine toucheront une rémunération pour l'utilisation de leurs contenus par le géant américain.
C'est la fin d'une âpre bataille qui aura duré plus de deux ans et demi. Jeudi 14 avril, le comité exécutif du syndicat des éditeurs de la presse magazine (SEPM), qui représente quatre-vingts éditeurs et plus de 400 titres (comme Le Point, Marianne et les titres de Prisma Media), a validé l'accord-cadre spécifique de rémunération au titre du droit voisin proposé par Google. «Nous nous réjouissons de la décision du comité exécutif du SEPM qui valide notre offre portant sur les droits voisins, et qui permettra de rémunérer leurs membres. Il s'agit d'une étape majeure dans notre engagement à respecter la loi française», commente Sébastien Missoffe, vice président et directeur général de Google France.
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Entrée en vigueur en septembre 2019, la loi française sur le droit voisin oblige les plateformes numériques à rémunérer les éditeurs de presse pour la publication et le partage de leurs contenus.
Le montant global de l'accord avoisinerait les 20 millions d'euros par an, selon nos informations. Prisma Media, qui réalise la moitié de l'audience digitale de la presse magazine aurait donc la plus grosse part.
L'accord-cadre entre Google et le SEPM entérine plusieurs avancées. Il régit la façon dont les éditeurs négocieront à titre individuel avec Google leur rémunération. La méthode de calcul repose sur plusieurs critères, comme l'audience du site d'information et l'usage qui est fait de ses contenus par la plateforme. L'accord inclut également une rémunération pour couvrir les droits relatifs au temps écoulé depuis l'entrée en vigueur de la loi en 2019.
De longues négociations
L'entente entre Google et le SEPM n'a pas été aisée à conclure. Les éditeurs de la presse magazine ont dû passer par le dépôt de plusieurs plaintes, dont l'une en 2019 et l'autre en 2020, aux côtés de l'Alliance de la presse d'information générale (Apig) et de l'agence de presse AFP, devant l'Autorité de la concurrence. Les éditeurs accusaient Google d'«abus de position dominante» et de «non-respect de ses obligations». L'été dernier, le régulateur français avait fini par imposer une amende de 500 millions d'euros à Google, pour ne pas avoir négocié «de bonne foi» avec les éditeurs. Google a depuis fait appel de son amende. Début 2022, le SEPM avait déposé, seule, une nouvelle saisine auprès de l'Autorité de la concurrence contre le géant américain pour «non-respect des injonctions prononcées par l'Autorité».
Ces dernières semaines par ailleurs, dans le cadre des négociations avec Google, des divisions régnaient au sein même du SEPM. Les dirigeants du Point, dont François Claverie, directeur général de l'hebdomadaire et vice-président du syndicat, se plaçant en opposition frontale avec les partisans d'un accord avec Google, menés par Prisma Media. Mais face aux difficultés financières que traversent certains éditeurs de la presse magazine, à cause notamment de l'explosion des prix du papier, le comité exécutif de la SEPM a finalement choisi de valider l'accord.
Désormais, le SEPM poursuit la mise en place de DVP (Droit voisin de la Presse), l'organisme de gestion collective (OGC) fondé avec la Fédération nationale de la presse spécialisée (FNPS) et le Syndicat de la presse indépendante d'information en ligne (Spiil), avec l'appui de la Sacem.
En novembre 2021, l'AFP fut le premier à parvenir à un accord spécifique de rémunération au titre du droit voisin avec le géant américain. Puis, l'Apig avait signé avec Google au début du mois de mars 2022. «Le SEPM, l'Agence France-Presse, et l'Alliance de la Presse d'Information Générale représentent environ deux tiers de l'audience en ligne des publications de presse en France. Nous restons pleinement engagés afin de conclure des accords avec tous les éditeurs et agences de presse concernés par les droits voisins», conclut Sébastien Missoffe.
Léa Salamé animerait le débat d'entre-deux-tours pour France 2
La journaliste du service public devrait faire un duo avec Gilles Bouleau désigné par TF1 pour le débat du 20 avril entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron.
Audiences télé de la présidentielle: TF1 large vainqueur du 1er tour
En moyenne, 7,27 millions de téléspectateurs ont suivi la soirée électorale diffusée sur TF1 de 19h50 à 22h00, soit 29,1% de part d'audience.
Salto signe un partenariat avec Amazon Prime Video
INFO LE FIGARO - La plateforme de streaming française sera intégrée aux «channels» du service américain.
Le Figaro
Mort de Jérémie Cohen : mise en examen des deux jeunes hommes qui s'étaient rendus à la police
Les mis en cause ont été mis en examen du chef de «violences volontaires en réunion» et «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», a annoncé le parquet de Bobigny.
Deux jeunes hommes ont été mis en examen et écroués après la mort de Jéremie Cohen, ce jeune de confession juive mortellement percuté en février par un tramway après avoir été frappé, a annoncé vendredi 15 avril le parquet de Bobigny.
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Les mis en cause, âgés de 27 et 23 ans, ont été mis en examen du chef de «violences volontaires en réunion» pour l'un et «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner» pour le second, a précisé le procureur de Bobigny Eric Mathais. Ils s'étaient rendus d'eux-mêmes à la police en début de semaine.
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Nièvre : enceinte de cinq mois, une jeune femme meurt électrocutée dans son bain
C'est le conjoint de la victime, qui se trouvait au moment des faits au bureau de vote de sa commune, qui a fait la macabre découverte à son retour au domicile dimanche soir.
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RÉCIT - Dix ans après le drame familial, certains proches de Xavier Dupont de Ligonnès assurent vouloir tourner la page, quand d'autres n'espèrent qu'une chose : qu'il revienne.
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Aux côtés du cadavre se trouvait un homme que les policiers pensaient décédé lui aussi... Mais qui s'est révélé contre toute attente bien vivant.
Regarder la vidéo New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Faced With a Changed Europe, China Sticks to an Old Script
Europe was viewed as lacking the power and the will to contest China’s rise. But now, a harder line toward Russia has implications for Beijing.
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By Chris Buckley and Keith Bradsher
When European leaders recently pressed China’s top leader, Xi Jinping, to distance himself from Russia over its invasion of Ukraine, he doggedly stuck to prepared remarks for the video summit, shutting down any opening for their demands.
Speaking from the grandiose Great Hall of the People, he declared that China, as it had for years, welcomed the European Union as a pillar of an emerging multipolar world. But Mr. Xi also made clear that cajoling China about Russia was not the kind of assertiveness that he wanted.
Their talks were “open,” Ursula von der Leyen, president of the European Commission, told reporters afterward, before adding: “Open means that we exchanged very clearly opposing views.”
The awkward talks epitomized how China is struggling to ride out geopolitical shock waves from the war in Ukraine, and nowhere more so than in its relations with Europe.
For Chinese leaders, Europe was supposed to be the softer wing of the Western world, with neither the military power nor the will to contest China’s rise. Now, they risk missing the potentially far-reaching implications of the war, as Europe reassesses its security needs and Beijing’s intentions.
In Europe, “the narrative is becoming: This is what you get if you deal nicely with authoritarian regimes,” said Ivana Karásková, a researcher on Chinese foreign policy at Charles University in Prague. “It’s becoming not only about Russia; it’s also about China.”
In the longer term, Europe’s new focus on geopolitical risks and its closer ties to the United States could evolve into a more antagonistic stance toward Mr. Xi’s government, especially if Beijing stays close to Russia and shields it from economic sanctions.
Shortly before Mr. Xi’s summit with European officials, China’s foreign minister, Wang Yi, told his Russian counterpart, Sergey Lavrov, that Beijing wanted to take relations with Russia to “a higher level.”
Europe for now is consumed with the crises created by the invasion of Ukraine by President Vladimir V. Putin of Russia, including more than 4.6 million refugees. Many European governments have vowed a drastic upgrade of military spending and preparedness. Politicians in Berlin, Paris and other capitals are already discussing how far their newfound vigilance may extend to China, as well as Russia.
“The European line on China has been hardening for five or six years, but I think we are entering a new phase,” Noah Barkin, a Berlin-based analyst for the Rhodium Group who monitors Chinese ties with Europe, said in an interview. “There’s a realization in Europe that China may no longer be a partner, that it may increasingly be seen as a threat.”
Chinese officials appear unsure how to respond.
For years, Beijing tried to coax Europe closer as a trade and diplomatic partner, and warned against aligning with Washington’s efforts to offset China. Instead, Chinese officials argued, Europe could help cushion the world against American dominance, an especially potent message when the Trump administration disavowed the Paris climate accord and put tariffs on some European goods.
Yet even before the war, European disenchantment with Beijing was growing.
The European Union members and Britain were becoming increasingly critical of China’s clampdowns in Hong Kong and Xinjiang; its widening trade surplus with Europe; and its pugnacious diplomacy about Taiwan, the self-ruled island democracy that Beijing claims as its own. Last year, the European Parliament blocked an expansive trade agreement with China, citing its record on human rights, as well as its sanctions on European lawmakers and scholars.
“Communication on the Chinese side appears stuck to an E.U. that no longer exists,” said Francesca Ghiretti, an analyst on European-Chinese relations at the Mercator Institute for China Studies in Berlin.
“China seems unable to grasp that the more assertive positioning that the E.U. has been developing is not the result of U.S. pressure,” she said. “Now the E.U. and China’s differences are on core issues. The response to Ukraine being a case in point.”
For its part, Beijing has been angered by European sanctions over Xinjiang and Hong Kong, and the European Union’s designation in 2019 of China as an emerging “systemic rival” in security, while still a major market for European exporters and a partner against climate change and other global threats.
Chinese diplomats maintain that Europe has misconstrued Mr. Xi’s intentions about the war in Ukraine, and that enmity from the United States forced Beijing closer to Russia. Mr. Xi obliquely warned the European Union not to align itself further with Washington’s efforts to counter Chinese power.
“We hope that the European side will form its own understanding of China, and adhere to its own autonomous policies toward China,” he told European officials at the summit.
Mr. Xi’s stick-to-the-script responses on Ukraine may reflect worries that Europe expects too much from Beijing. Beijing needed to do better at explaining that its influence over Mr. Putin is limited and brittle, said Wang Yiwei, the director of the Center for European Studies at Renmin University in Beijing, who sits on a government advisory panel.
“If China offended Russia, then nobody would be able to influence it,” Mr. Wang said in an interview. Others, he said, should not regard China “as if it was someone who can just put a phone call through to Putin, and then he’ll stop.”
China may yet be able to hold back the European Union from taking a much harder line against Beijing.
China and the European Union are each other’s biggest trading partners, and Beijing could lean on countries that depend heavily on Chinese consumers, particularly Europe’s largest economy, Germany. It could lobby countries like Hungary and Greece, which have previously stymied proposed E.U. statements critical of Beijing.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
Mr. Wang, the academic, said that the sanctions on Russia will also hurt European countries. That is likely to discourage measures that could antagonize China with its enormous market, because that would risk further economic damage and political turbulence across Europe.
“The most important thing is not how China balances things out with them. What’s most important is that when their own sanctions hurt themselves, they will fracture internally,” he said. “Europe will slowly come to understand China’s stance.”
So far, though, Chinese diplomacy is not winning friends in Europe.
Since the invasion, Chinese diplomats have told European counterparts that Europe is acting as a puppet of the Biden administration by lining up so firmly against Russia, said four European officials with knowledge of the discussions. They spoke on condition of anonymity to describe the private talks.
Official Chinese media have echoed the criticism.
“The United States has forced Europe into dangerous straits,” said a commentary last month about Europe’s response to the war in Ukraine from China’s main official news agency, Xinhua.
“Europe needs to watch out against being stabbed in the back again by America,” said another commentary issued by China’s main television broadcaster, CCTV.
The depiction of Europe as a passive underling of Washington reflects the Chinese Communist Party’s strategy of insisting that the United States caused the war in Ukraine by endangering Russian security. But the message has irked European officials.
“We condemn Russian aggression against Ukraine and support that country’s sovereignty and democracy, not because we ‘follow the U.S. blindly’, as China sometimes suggests, but because it is genuinely our own position,” Josep Borrell, the European Union’s foreign policy chief, wrote this month. “This was an important message for the Chinese leadership to hear.”
In 2014, Mr. Xi signaled his hopes for strong ties with the European Union by becoming the first Chinese president to visit Brussels for their annual summit. “China stands ready to work with the E.U. to let the sunlight of peace drive away the shadow of war,” Mr. Xi said that year in a speech to the College of Europe.
But in his latest summit with the European Union, Mr. Xi avoided using the word “war.” He spoke of Russia’s invasion as a “crisis” or “situation,” said two of the European officials briefed on the talks. Mr. Xi argued that sanctions on Russia — by implication, not the invasion itself — were largely to blame for rising energy and food prices across the world, they said.
“The Ukraine crisis must be properly handled, but we must not turn to reckless remedies in desperation,” Mr. Xi said, according to China’s official summary of the talks. “The world cannot become tied down by this issue.”
European leaders appeared unimpressed. There were not joint statements or uplifting investment announcements for this summit.
“The dialogue was everything but a dialogue,” Mr. Borrell, the E.U.’s foreign policy chief, said in a speech after the summit. “We could not talk about Ukraine a lot, but we did not agree on anything else.”
Additional reporting by Claire Fu and Liu Yi.
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Le Figaro
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
Adrien JaulmesREPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
Envoyé spécial à Boutcha
Dans le terrain vague qui entoure l’église Saint-André-l’Apôtre, au centre de Boutcha, au milieu d’un périmètre délimité par des tresses en plastique, on exhume de nouveau les cadavres. Un par un, les sacs mortuaires de plastique noir sont extraits de la terre jaune. Chaque corps est extrait, examiné, répertorié et remis dans un autre sac.
Le dernier décompte des victimes tuées pendant l’occupation russe de la ville est de 403 morts, et 16 disparus. «Nous espérons que ces disparus sont vivants mais malheureusement ils sont sans doute morts eux aussi», dit le maire de Boutcha, Anatoliy Fedoruk. «Ma ville a été martyrisée, assassinée.»
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À une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Kiev, cette ville d’environ 30.000 habitants a été pendant un peu plus d’un mois le théâtre d’une vague d’exactions et d’atrocités, commises par l’armée russe. Entre le 27 février, date à laquelle les premières unités russes rentrent dans Boutcha, et le 31 mars, quand elles évacuent cette partie du territoire ukrainien, les soldats se sont déchaînés sur la population civile. À leur départ, ils laissent derrière eux des rues jonchées de cadavres. D’autres ont été abandonnés dans les maisons, enterrés sommairement dans les cours d’immeubles ou dans la fosse commune creusée à la hâte devant l’église. La découverte du massacre a comme frappé de stupeur un monde occidental, qui s’était persuadé que les horreurs de la guerre appartiennent à un passé révolu.
Des meurtres aveugles
Même les pires atrocités ont des explications. À Boutcha, les témoignages des habitants survivants sont à la fois similaires et différents. Ils décrivent parfois ce qui relève de l’assassinat systématique, quand des hommes d’âge militaire sont arrêtés, torturés et abattus sommairement dans des caves et des appentis. D’autres racontent la rage meurtrière de soldats dont les unités ont subi de lourdes pertes, qui ont vu leurs camarades brûlés vifs dans les carcasses de leurs engins blindés, et qui se vengent sur les civils qu’ils soupçonnent de renseigner leurs ennemis. D’autres enfin ont assisté à des meurtres gratuits, perpétrés par une soldatesque livrée à elle-même, qui tire par jeu sur les passants.
Loin d’être un cas isolé, le martyre de Boutcha apparaît déjà comme emblématique de l’invasion russe de l’Ukraine. Ces meurtres aveugles, commis par des soldats eux-mêmes brutalisés par leur propre armée, sont la conséquence logique d’une propagande russe qui désigne l’ennemi comme des fascistes et des nazis, indignes de la moindre pitié. Ils font aussi partie intégrante d’une stratégie consistant à briser la résistance ukrainienne en semant l’effroi et la désolation.
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Personne ne s’attendait à ce que Boutcha devienne le théâtre d’une telle tragédie. Cette ville résidentielle, entourée d’étangs et de forêts de pins, a été longtemps un lieu de villégiature pour la bourgeoisie de Kiev (la famille de l’écrivain Mikhaïl Boulgakov y possédait une datcha). Avec des centres commerciaux, des lotissements avec des jeux pour enfants et des quartiers résidentiels de petites villas derrière leurs palissades, Boutcha évoque une ville de banlieue comme une autre, l’un de ces endroits où il ne se passe jamais rien.
Mon mari, qui était à Kiev, est venu se réfugier ici avec ma fille et son petit-ami. Personne ne pouvait imaginer ce qui allait se passer
Lorsque la Russie lance son offensive contre l’Ukraine le 24 février à l’aube, la ville apparaît même comme un refuge. «Mon mari, qui était à Kiev, est venu se réfugier ici avec ma fille et son petit-ami», dit Kateryna Ukraintseva, élue au conseil municipal de Boutcha, «personne ne pouvait imaginer ce qui allait se passer.»
Trois jours après l’assaut manqué des forces spéciales russes sur l’aéroport voisin d’Hostomel, les colonnes blindées russes venues de Biélorussie entrent dans Boutcha, en route pour Kiev. Elles ne vont pas plus loin. L’armée ukrainienne fait sauter le pont qui mène à la ville voisine d’Irpin. À Boutcha, les blindés russes sont pris sous des tirs massifs et précis de l’artillerie et des drones ukrainiens. Dans la rue du chemin de fer, une colonne entière est pulvérisée. Pendant plusieurs jours, la bataille fait rage dans Boutcha, où une partie de la population se retrouve prise au piège. Le 11 mars, la ville est aux mains des forces russes, la 64e brigade autonome de fusiliers motorisés, commandée par le lieutenant-colonel Azatbek Omurbekov. Des corps de civils jonchent déjà les rues. Mais le martyre de Boutcha ne fait que commencer.
«Les Russes sont rentrés dans les appartements»
Les forces russes s’installent dans les cours d’immeubles, entre les maisons. Rue Jablonka, Irina, chef cuisinière, qui vit avec sa mère mourante d’un cancer, voit sa petite maison entourée de blindés russes. «Il y avait un BTR (un transport de troupes) dans le jardin. Ils sont venus taper à la porte. Ils ont vérifié nos papiers et les téléphones portables», raconte-t-elle. «Ils sont restés pendant un mois. Ils venaient demander de l’eau. Je les entendais, surtout le soir, ils jouaient de la guitare, et buvaient énormément. Dans la rue, ils tiraient sur tout ce qui bougeait.» La mère d’Irina meurt du cancer pendant l’occupation. «Ce n’est qu’après leur départ que j’ai réalisé ce qui s’était passé». Irina, en sortant de chez elle pour la première fois, découvre la rue jonchée de cadavres.
Au 203 de la même rue Jablonka, dans la cour d’un lotissement datant de l’époque soviétique, au pied d’un triste immeuble de brique aux vitres cassées, quelques habitants se chauffent à un petit brasero. Une cuisine collective a été installée en plein air, avec une table de fortune couverte de bocaux et de provisions. Les mains noires de suie, emmitouflée dans plusieurs épaisseurs de laine polaire, des chats qui se frottent à ses jambes, Olga est soulagée d’avoir survécu. Cette grand-mère de 47 ans a passé un mois dans son appartement glacial, sans gaz, sans électricité, avec ses deux petits-enfants. «Quand les Russes sont arrivés, ils sont rentrés dans les appartements», raconte-t-elle en montrant dans les étages les portes brisées à coups de masse et des pièces dévastées. «Ils volaient tout ce qu’ils pouvaient. Quand les habitants étaient là, ils vérifiaient les papiers d’identité, et regardaient le contenu des téléphones et les tatouages des hommes», dit-elle. «Ils recherchaient ceux qui avaient pu servir dans l’armée ukrainienne.»
Ils venaient demander de l’eau. Je les entendais, surtout le soir, ils jouaient de la guitare, et buvaient énormément. Dans la rue, ils tiraient sur tout ce qui bougeait
Ceux qui avaient renseigné les forces ukrainiennes, ou simplement filmé le passage des troupes russes et n’avaient pas effacé les images, étaient emmenés. La plupart ont été retrouvés, sommairement abattus.
Mais d’autres victimes ont été tuées sans raison. Dans la cour du lotissement, une Lada rouge est abandonnée sur la pelouse mitée, les vitres étoilées d’impacts de balles. Il reste un peu de sang sur le siège du conducteur. «C’était Ilya Navalny, un retraité», dit Olga. «Il a été tué par une rafale, en plein jour, au volant de sa voiture, au cours de la première semaine de l’arrivée des Russes».
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Au pied de l’immeuble d’en face, Maria Konovalov, une femme âgée vêtue de noir, la peau rougie par le froid, casse des lattes de bois avec une hache. Ses yeux se remplissent de larmes quand elle raconte comment des soldats russes ont tué son fils, Dima, le 4 mars, en fin d’après-midi. «Tous les habitants de l’immeuble s’abritaient dans la cave à cause des bombardements; Dima était celui qui sortait pour aller chercher de l’eau et de la nourriture», dit-elle en montrant l’escalier grillagé qui descend vers le sous-sol. «Ce jour-là, lui et un jeune homme étaient restés dehors pour fumer une cigarette, lorsque des soldats russes sont passés. Ils ont tiré. Dima a été touché à la mâchoire, au flanc et à la jambe. Son corps est resté quatre jours dans l’escalier», dit sa mère en gémissant, touchant de ses doigts les impacts de balles dans le mur. Dima Konovalov a été enterré au pied de l’immeuble, sa tombe marquée par une fleur en plastique dans une bouteille de vodka, à côté d’un paquet de cigarettes. Son corps a depuis été déterré pour autopsie.
Frénésie meurtrière
Des nombreux témoignages racontent des soldats ivres, se déchaînant sans raison dans une frénésie meurtrière. Vadim, un autre habitant de l’immeuble 203, raconte comment trois soldats russes sont arrivés un soir après le couvre-feu. «Ils tapaient aux portes des caves, où s’étaient réfugiés les habitants. Quand les gens ont ouvert, ils ont lancé une grenade à l’intérieur. Un monsieur a été tué.»
Nous avons été naïfs. On n’aurait jamais imaginé que les Russes se comporteraient ainsi. On pensait aussi que la guerre était quelque chose de lointain, dans le Donbass, avec des batailles de chars
«Vous pouviez être tué en descendant les poubelles ou en allant apporter de la nourriture à votre mère», dit Kateryna Ukraintseva, la conseillère municipale. «Nous avons été naïfs. On n’aurait jamais imaginé que les Russes se comporteraient ainsi. On pensait aussi que la guerre était quelque chose de lointain, dans le Donbass, avec des batailles de chars. On n’était absolument pas prêt à ce qu’ils se mettent à tuer des civils.»
Recherchée par les Russes pour avoir publié sur les réseaux sociaux des images de leur présence, Kateryna Ukraintseva a réussi à sortir de Boutcha, échappant au sort réservé par les Russes aux représentants officiels ukrainiens, dont plusieurs ont été tués. Son témoignage sur les atrocités commises à Boutcha a été publié par le site d’information indépendant russe Meduza, réfugié en Lettonie. «Le représentant russe aux Nations unies a cité mon témoignage pour nier qu’il ait eu un massacre à Boutcha, en me faisant dire des phrases que je n’avais pas prononcées», dit-elle. «Il a en revanche oublié celle où je racontais comment les soldats russes lançaient de la nourriture aux gens, avant de leur jeter une grenade.»
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
Regarder la vidéoQuelle est la raison du conflit en Ukraine ?
Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 49e jour de l'invasion, la carte de l'offensive russe est profondément transformée avec le retrait russe au nord du pays et la bataille décisive du Donbass.
L'Humanité
Mort de Letizia Battaglia. Photographe et militante anti mafia
ActuIcône du photojournalisme, Letizia Battaglia est morte le 13 avril à Cefalu (Sicile) elle venait d’avoir 87 ans.
Latifa MadaniSes photos en noir et blanc avaient révélé aux yeux de l’Italie et du monde, la violence de la mafia. Courageuse et passionnée, elle se rendait en vespa dans sur les lieux des meurtres, il pouvait y en avoir cinq par jour dans les années 1980.
Ses clichés sont entrés dans l’histoire. Toujours en noir et blanc, manière, disait-elle « d ’être délicate et respectueuse devant la mort, car le noir et blanc génère le silenc e , ce moment qui suit celui de la violence ». Elle les appelait ses « archives de sang » .
Des photos prises avec de simples reflex 24X36 et des objectifs standards, qui lui valent, entre autres, le Prix Eugène Smith en 1985, le Prix Salomon en 2007 et le Prix Capa en 2009. Son œuvre est peu médiatisée, sous l’ère Berlusconi, pourtant, elle recevra de nombreuses menaces de mort, elle, qui n’hésitait pas à défier le clan des Corleone, avec des expositions « sauvages » de grands portraits de victimes, sur les places de villages.
En 1969 elle parvient à immortaliser les connivences du pouvoir avec la mafia : elle photographie le président du conseil italien, Giulio Andreotti en compagnie de Nino Salvo, un chef mafieux. Le document, jamais publié, sera produit lors du procès d’Andreotti en 2003.
Letizia Battaglia, née à Palerme, avait mené ses premiers combats contre son père qui voulait l’empêcher de faire des études puis contre son mari qui voulait en faire une femme au foyer. Elle se libère des carcans du patriarcat et entame, en femme libre, une carrière professionnelle et militante, exceptionnelle. Elle débute au service photo d’un journal milanais, puis de retour à Palerme, elle rejoint L’Ora, quotidien palermitain, dont elle en dirigera le service photo de 1974 à 1990. Un de ses premiers clichés sera un portrait de Pasolini qui deviendra son ami.
Avec son compagnon, le photographe Franco Zecchin, elle fonde le Centre de documentation Peppino Impastato, du nom du jeune journaliste de Cinisi (Sicile) assassiné par Cosa Nostra en mai 1 978. L’un des objectifs étant d’obtenir la réouverture de l’affaire, l’enquête, bâclée ayant conclu à un suicide. Ce centre demeure aujourd’hui encore une des sources les plus riches de documentation sur la mafia.
Letizia Battaglia a cessé de photographier la violence de Cosa Nostra après l’assassinat des juges Falcone et Borsellino, ses amis. « Ces photos, que je n’ai jamais prises, m’ont fait plus de mal que celles que j’ai faites. Elles sont toutes dans ma tête »
Elle se consacre ensuite à la réinsertion des prisonniers, dont les petites mains de la Mafia. L’une de ses dernières photographies est celle d’un jeune garçon tué après avoir vu son père assassiné. « On ne s’y fait pas », confie-t-elle. « On ne peut plus jamais être heureux après ce genre d’horreur. »
Letizia Battaglia s’engage en politique dans les années 1990 auprès du Maire de Palerme, Léoluca Orlando. Elle est élue au conseil municipal, puis en 1991, députée à l’Assemblée régionale de Sicile sous l’étiquette du Mouvement pour la démocratie, La Rete. À l’annonce de sa mort, Leoluca Orlando, a salué « une femme extraordinaire » ayant joué « un rôle emblématique dans le processus pour libérer Palerme des griffes de la mafia ».
Malgré sa maladie, elle a poursuivi ses activités. En 2017, elle inaugurait un centre international de la photographie à Palerme. Sa dernière exposition, aux Magazzini fotografici, à Naples en 2019, la consacre comme la plus grande photojournaliste italienne de ces cinquante dernières années. La même année elle se retrouve protagoniste de deux documentaires. La mafia non è più quella di un avolta (la mafia n’est plus ce qu’elle était) de Franco Maresco, primé à Venise et réalisé à l’occasion du 25è anniversaire de l’assassinat des juges Falcone et Borsellino. Le film Shooting the mafia de Kim Longinotto (visible sur Arte.tv) retrace le travail que la photographe a réalisé dans les années 1970-1990. « Les photos de Letizia sont incroyablement crues, mais curieusement, elles sont aussi d’une beauté à couper le souffle » commente la réalisatrice, poursuivant, « on sent la détermination de la personne derrière le viseur » .
photographie New York Times - World
Tanzania’s First Female President Wants to Bring Her Nation in From the Cold
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Samia Suluhu Hassan became the only female head of government in Africa when her predecessor suddenly died. She is setting a new course.
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By Abdi Latif Dahir
DODOMA, Tanzania — Shortly before midnight on a spring night last year, Samia Suluhu Hassan, then Tanzania’s first female vice president, appeared on television to announce to a shocked nation that the president was dead.
President John Magufuli, an autocrat known as “The Bulldozer,” had denied that coronavirus existed in his country, rejected Covid vaccines and died after a weekslong absence from public view amid unconfirmed reports that he had contracted the virus.
His death catapulted Ms. Hassan to a historic position as Tanzania’s first female president. Known as “Mama Samia,” she is currently the only female head of government in Africa. On Friday, she met in Washington with a fellow path-breaker, Kamala Harris, the first woman and first woman of color to be vice president of the United States.
Since taking office, Ms. Hassan has set off on a different path than her predecessor: She encouraged Covid vaccinations by publicly taking the shot herself, lifted a ban on pregnant girls in schools and began to amend some Magufuli-era economic regulations to lure back investors.
But her first challenge, Ms. Hassan said in an interview last week at the state house in the capital, Dodoma, was to overcome the notion that a woman could not lead Tanzania.
“Most of the people couldn’t believe that we can have a woman president and she can deliver,” Ms. Hassan said. “The challenge was to create a trust to the people that yes, I can do it.”
She said that other African female leaders — including Liberia’s first female president, Ellen Johnson Sirleaf, and Sahle-Work Zewde, the president (though not head of government) of Ethiopia — quickly came to her support, urging her in a virtual meeting to remain confident, seek counsel and listen to her inner voice.
“They all gave me courage that you can do it,” said Ms. Hassan, who was fasting for the Muslim holy month of Ramadan.
Since ascending to power in March last year, Ms. Hassan has positioned herself as a unifying national figure willing to challenge the establishment and bent on bringing her country in from the cold after five years of isolationism under Mr. Magufuli, who rarely traveled abroad.
Tanzania, a nation of 60 million people that borders eight other countries in eastern, central and southern Africa, was long seen as a bulwark of stability in a region torn by ethnic strife and civil war.
But Ms. Hassan, who is expected to run for president in 2025, takes the helm of a polarized nation with a battered economy and growing unemployment, a slow pace of vaccine deployment and a growing clamor for constitutional overhauls.
In addition to meeting American officials during her trip to the United States, she is also set to court investors, seek assistance in improving public health partnerships and promote Tanzania as a vibrant tourist destination.
In Washington, one issue that Ms. Hassan is likely to face is the war in Ukraine. Tanzania was among the African nations that abstained from the United Nations vote condemning the war — a move Ms. Hassan said was in line with Tanzania’s longstanding position of nonalignment.
Pushed on this, she said that in “Tanzania, we don’t know why they are fighting,” adding that Russia and Ukraine should sit down to talk. “The world has to convince Putin not to fight,” she said.
Ms. Hassan, 62, was born in the Zanzibar archipelago off the coast of mainland Tanzania to a stay-at-home mother and schoolteacher father. After high school, she completed bachelor’s and postgraduate degrees in economics and public administration in schools in Tanzania and Britain. She later worked with the World Food Program and held positions in various nongovernmental organizations in Zanzibar.
But at the turn of the century, she decided to try her hand in government.
A member of the ruling Chama Cha Mapinduzi party — or Party of the Revolution — since the late 1980s, she was elected as a lawmaker in Zanzibar in 2000 before joining the national Parliament in 2010. Ms. Hassan, who sits in the party’s central committee, quickly went up the ranks, becoming a minister in the vice president’s office and then rising to the vice presidency in 2015. Ms. Hassan is married to Hafidh Ameir Hafidh, a former agriculture lecturer, with whom she has three sons and one daughter.
Ms. Hassan, who is soft-spoken and comes across as reserved, said that as vice president, it was “tough” working with Mr. Magufuli at times, and that she argued with him on several issues, including his Covid denialism. She rebutted the idea that he had succumbed to Covid and said he had died of heart complications.
As president, she said, her main priority was to revive the economy, build thousands of schools and health clinics, extend clean water and electricity to rural areas and complete key infrastructure projects — including a railway line and a major hydropower plant. She said that more than 250 new businesses had already been registered in the country last year.
Yet concerns have persisted about the pace of change under her government.
Over the past year, activists were abducted, two newspapers were temporarily suspended by the government and the main opposition leader, Freeman Mbowe, was jailed for several months on terrorism-related charges before his release. Political rallies outside elections have been banned in the country since 2016, when the government accused the opposition of wanting to use them to cause mass civil disobedience. Activists also questioned whether Ms. Hassan was committed to reviewing the constitution, which grants vast powers to the executive and was adopted in 1977, when the country was still a one-party state.
Ms. Hassan said she wanted to focus on fixing the economy before turning to the “huge” and “costly” endeavor of changing the constitution. She said she created a task force from within the political parties council to make recommendations on changes, including lifting the ban on political rallies. She added that she was intent on leveling the playing field, even if it cost her the presidency in the next elections.
She has also struck a conciliatory note with the political opposition and civil society.
On a recent morning, she arrived at a packed hall in the capital to preside over a conference discussing how to improve the democratic space in the country. Sitting by her side onstage was one of the leaders of the country’s main opposition parties, who under her predecessor had been arrested and found guilty of sedition, and whose fellow party members were beaten, tear-gassed and denied the chance to hold rallies.
“Things have changed,” Zitto Kabwe, the opposition leader, said in an interview the next day. “We started to breathe some fresh air from the day the new president took office.”
But while he would like to see the political changes put in place quickly, Mr. Kabwe said he also understood Ms. Hassan’s predilection for incremental change. “She’s a leader who wants consensus, and consensus takes time,” he said.
Last year, Ms. Hassan’s government lifted bans on four newspapers, but she has yet to change some of the restrictive laws that have been used to undermine media freedom.
Simon Mkina, the publisher and editor in chief of Mawio, a weekly investigative newspaper that she reinstated, said she should overhaul media laws so that future leaders do not abuse them. “She must take action,” he said.
With three more years before the next election, Ms. Hassan has her work cut out for her.
Fatma Karume, a prominent Tanzanian lawyer who was disbarred and had her office bombed for challenging Mr. Magufuli’s government, said Ms. Hassan has the chance to restore Tanzanians’ faith in democracy and transform the country.
“She could leave behind a legacy that few other presidents have managed,” Ms. Karume said in an interview at her home in the port city of Dar es Salaam. “And imagine doing that as a result of a historical accident. It will be amazing.”
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Le Figaro
Un Britannique de l'armée ukrainienne capturé par les Russes
Aiden Aslin est apparu menotté et présentant une coupure au front, sur des images diffusées jeudi par la télévision publique russe.
Un Britannique, membre de l'armée ukrainienne, a été capturé par les Russes, sa mère demandant dans le journal The Daily Telegraph qu'il soit traité «avec humanité» et libéré.
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La télévision publique russe a diffusé jeudi 14 avril au soir des images montrant un jeune homme menotté et présentant une coupure au front, affirmant qu'il s'agit d'Aiden Aslin. Sa mère Ang Wood a confirmé au Telegraph, qui a consacré plusieurs articles au jeune homme de 28 ans, y compris avant le début de l'invasion russe en Ukraine, qu'il s'agissait bien de son fils, qui porte notamment un tatouage caractéristique.
«Aiden est un membre actif des forces armées ukrainiennes et ainsi un prisonnier de guerre» qui «doit être traité avec humanité», a-t-elle déclaré au journal, rappelant au président russe la convention de Genève sur les prisonniers de guerre. «Il semble déjà qu'il ait été battu. Il est temps pour le gouvernement britannique de s'impliquer pour assurer la libération d'Aiden», a-t-elle ajouté. Sollicité par l'AFP vendredi, le ministère britannique des Affaires étrangères n'a pas donné suite dans l'immédiat.
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«Nous n'avons pas eu d'autre choix»
Selon un message partagé après consultation avec sa famille sur les réseaux sociaux animés par des proches, qui espèrent un échange de prisonniers, le jeune homme expliquait mardi qu'après 48 jours, «nous avons essayé de faire de notre mieux pour défendre Marioupol (sud-est de l'Ukraine) mais nous n'avons pas eu d'autre choix que de nous rendre aux forces russes». «Nous n'avons aucune nourriture et aucune munition (...) j'espère que cette guerre finira bientôt», ajoutait-il.
Selon le Telegraph, Aiden Aslin, connu sous le prénom de Johnny, s'était engagé en 2018 dans la marine ukrainienne et avait acheté une maison dans le pays pour fonder une famille avec sa fiancée. Avant de combattre en Ukraine, Aiden Aslin avait rejoint des Kurdes du YPG pour combattre le groupe État islamique en Syrie. Il avait 21 ans à l'époque.
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Guerre en Ukraine: échaudée par le sursaut occidental, la Chine veut se doter d’un bouclier antisanctions
DÉCRYPTAGE - Le repli des Occidentaux offre un boulevard aux marques chinoises mais Huawei joue la prudence, craignant d’être à son tour ciblé, alors que de nombreux composants des téléphones restent sous licence américaine.
Guerre en Ukraine : la journaliste russe qui avait brandi une pancarte antiguerre devient correspondante pour le journal allemand Die Welt
Marina Ovsiannikova avait fait irruption en plein direct sur le plateau de la chaîne pro-Kremlin Pervy Kanal pour dénoncer la propagande russe.
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Le président russe Vladimir Poutine a lancé le 24 février l'invasion de l'Ukraine. Que se passe-t-il ? Quelle est l'origine de cette guerre ? Voici quelques explications simples pour comprendre ce conflit.
L'Humanité
Les VOD de la semaine - « A state of mind » de Daniel Gordon, et « 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon
Prescription cultureDeux documentaires sur des jeunes filles répétant des spectacles. L’un en Corée du Nord, l’autre en Corée du Sud. L’aspect le plus inhumain ne se situe pas forcément où l’on croit.
Vincent OstriaDeux documentaires, deux Corées, mais un sujet proche, qui montre ces pays frères ennemis sous un jour un peu inhabituel. Dans « A state of mind », film à la facture un peu conventionnelle, on assiste aux répétitions et à la vie quotidienne de Hyon Sun, adolescente de 13 ans et sa camarade Song Yun, 11 ans, qui préparent un méga-spectacle de gymnastique rythmique dont la Corée du Nord a le secret. On assiste en partie à leur vie quotidienne dans une sorte de HLM de Pyongyang. Contre toute attente, bien que le film ne révèle bien sûr pas tous les dessous de la vie en Corée du Nord, il sort des clichés touristiques habituels. Outre les répétitions, qui semblent moins mécaniques que prévu, le film évite les banalités sur le cadenassage du pays et la langue de bois. On y voit de vraies familles, peut-être relativement privilégiées, mais qui ne cachent pas certains de leurs problèmes (dus à diverses pénuries). Si les inévitables Kim Il-sung et Kim Jong-il (ça se passe en 2003) font partie du tableau, ce ne sont que des figures néo-religieuses. Une des ados espère que « le Général » (Kim Jong-il) assistera à son spectacle, mais ce n’est pas une obsession. « A state of mind » a l’immense mérite de montrer l’humanité quotidienne du monde nord-coréen, rarement vue dans les documentaires précédents en forme de visites téléguidées. Quant à « 9 muses of Star Empire », c’est presque le contraire. C’est aussi une histoire de jeunes filles (plus âgées) répétant un spectacle, mais cette fois il s’agit d’un girls-band – nommé « 9 muses » – de chanteuses-mannequins sud-coréennes lancé par une compagnie musicale K-pop — genre musical très industriel qui fait fureur partout dans le monde. Dans ce cas la facette intime des personnages reste invisible ; tout se déroule dans des salles de répétition, studios de télé, ou sur des scènes. Aucun dogme en Corée du Sud, aucun credo, hormis le business : la K-Pop est une industrie sans âme où les êtres sont interchangeables, considérés comme les simples rouages d’une machine à fric. Les boss de la compagnie musicale sont impitoyables, prêts à éjecter sans sourciller une jeune femme pas assez malléable, trop émotive ou peu performante. Si l’on compare les deux films, les deux situations, c’est la Corée du Sud qui apparaît comme un monde froid et hostile ; l’inverse de la « terrible » Corée-du-Nord où prévaut une forme de solidarité et un contexte familial qui arrondit les angles. Le documentaire n’est certes pas une science exacte, mais il permet parfois de réviser certaines idées reçues.
« A state of mind » de Daniel Gordon. Royaume-Uni, 2004, 1 h 34
« 9 muses of Star Empire » de Lee Harkjoon. Corée du Sud, 2012, 1 h 22
A voir sur mubi.com
Écranscinéma Le Monde
« Moskva » : pourquoi la perte de ce croiseur est un coup dur, militairement et symboliquement, pour la Russie
Kiev assure avoir frappé le croiseur, qui a coulé jeudi, avec deux missiles, alors que Moscou parle d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Cette perte est jugée importante, même si elle ne bouleverse pas l’équilibre des forces.
La Russie a perdu, jeudi 14 avril, le plus important navire de sa flotte de la mer Noire, déployé dans le cadre de l’offensive lancée contre l’Ukraine depuis le 24 février : le croiseur Moskva (« Moscou », en russe) . Ce bâtiment-clé pour ses opérations, car il peut coordonner plusieurs bâtiments à la fois, a coulé, a reconnu le ministère russe de la défense, dans la soirée de jeudi. La Russie assure que la perte de son navire amiral est le résultat de « la détonation » d’un stock de munitions, causé par un « incendie ». Jeudi matin, Moscou avait reconnu que le bâtiment était « gravement endommagé ». La partie ukrainienne assure pour sa part avoir frappé le navire avec des missiles.
Guerre en Ukraine en direct : 5 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe, selon l’ONUQuelles que soient les circonstances exactes dans lesquelles le Moskva a sombré, sa perte apparaît comme un coup très dur pour Moscou, tant militairement que symboliquement. Si le Pentagone a refusé d’accréditer l’une ou l’autre version, son porte-parole, John Kirby, notait jeudi que la disparition du Moskva « aura des conséquences » sur la capacité des Russes à dominer la mer Noire. Le New York Times, citant des sources militaires américaines, indiquait de son côté que les autres navires militaires russes déployés sur la zone s’étaient éloignés des côtes ukrainiennes au cours de la journée.
Euphorie à Kiev
Moscou n’a donné aucune indication quant à d’éventuelles victimes, alors que le Moskva comptait à son bord plus de 500 hommes. L’ensemble de l’équipage aurait été évacué, selon le ministère de la défense, qui assurait encore peu avant que l’incendie à bord était « circonscrit » et que le croiseur « gardait sa flottabilité ». C’est finalement « pendant le remorquage vers le port », « dans des conditions de mer houleuse », que le navire aurait coulé.
Le Moskva était ce que l’on appelle un croiseur. C’est-à-dire un type de navire très imposant (plus de 13 000 tonnes), long de 186 mètres, capable de coordonner des opérations et de commander plusieurs autres navires en même temps. D’où son appellation de « navire amiral ». Seuls la Russie, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Corée du Sud disposent actuellement de ce type de navire. La France, comme d’autres marines occidentales, ne possède pas de bâtiment équivalent.
Guerre en Ukraine : la Turquie verrouille les détroits du Bosphore et des Dardanelles aux navires russesMis en service du temps de l’Union soviétique, en 1983, construit dans la ville ukrainienne de Mykolaïv, l’une des principales cibles de l’offensive russe, « le Moskva était un bâtiment lourdement armé, vieillissant, mais d’une grande valeur symbolique », résume Hugo Decis, chercheur à l’International Institute for Strategic Studies (IISS), basé à Londres, et spécialiste des questions navales. Le navire était même réputé détenir à son bord, dans une chapelle, une relique chrétienne précieuse, un morceau de la croix sur laquelle le Christ aurait été crucifié. Il avait aussi accueilli à plusieurs reprises Vladimir Poutine et plusieurs dirigeants étrangers.
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Le Figaro
Ils imaginent le design du futur : 5 jeunes talents durables
Vanessa ZocchettiAncrés dans l'époque, ils dessinent le design du futur en accordant, avec bonheur, enjeux des métiers d'art et préoccupations environnementales. Pleins feux sur ces créateurs dont l'engagement éthique est une vraie valeur ajoutée.
Julie Richoz
Comprendre la matière et les savoir-faire pour concevoir des objets efficaces faits pour durer.
Madame Figaro.- Votre parcours ?Julie Richoz.- J'ai compris très tôt que je me consacrerais à une activité artistique. J'aimais la peinture, notamment les impressionnistes. J'ai donc fait un bac arts appliqués, puis intégré L'Écal (École cantonale d'art de Lausanne). Diplômée à 21 ans, les projets se sont alors enchaînés. Comme j'ai eu le Grand Prix du jury de la Villa Noailles, en 2012, j'ai fait une résidence au Cirva, à Marseille (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques), à la Cité de la céramique de Sèvres, et j'ai eu une bourse de la Galerie Kreo. En parallèle, j'ai travaillé pour Pierre Charpin. Cette expérience d'assistante m'a permis d'affiner mes connaissances sur la vie d'un studio et m'a beaucoup apporté. La bascule a eu lieu en 2015. Création de mobilier d'extérieur pour Tectona, d'une collection de tapis pour la Manufacture Cogolin… Mes activités en solo prenaient de plus en plus de place. Quand Louis Vuitton m'a contactée pour une collaboration, j'ai décidé qu'il était temps de fonder mon agence.
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Votre rapport au développement durable ?Je m'inscris dans l'efficacité : dans une compréhension de la matière et des savoir-faire, afin de m'adapter aux gestes et aux outils. Cela me permet de concevoir des objets intemporels, que l'on a longtemps plaisir à voir et à utiliser. Bien sûr, le designer est le reflet d'une époque, d'un style, mais c'est important pour moi de savoir que mes créations vont perdurer. Et même si je ne m'autoédite pas et que je travaille pour des clients à la commande, j'ai toujours envie d'étudier la mise en forme de la matière et de la faire dialoguer avec mon dessin. C'est ainsi que l'on conçoit des objets valides dont on ne va pas se lasser…
Votre pièce emblématique ?Les vases que j'ai créés lors de ma résidence au Cirva : j'y ai pris conscience de mon plaisir à travailler avec un lieu de fabrication et de mon envie de comprendre la matière.
Des actualités, des projets ?Je viens de réaliser des bols en bois pour Mattiazzi. C'est une menuiserie familiale et traditionnelle, mais le fils a investi dans des machines de pointe. Résultat, il y a un dialogue entre gestes et mécanisation. Cela a influencé la conception de ce bol, où l'on voit les veines du bois, où le pied est emboîté dans le plat, révélant une forme de poire. Le matériau est fraisé pour un toucher sensuel. J'ai insufflé dans ce bol ma logique d'efficacité, mais aussi ce qu'il faut de générosité pour qu'on ait envie de l'utiliser, qu'il se patine…Autres réalisations : des tapis et des bougeoirs en céramique pour Trame, et des patères en fonte d'acier en forme de feuilles de ginkgo réalisées de façon artisanale pour la marque japonaise E & Y.
julierichoz.com
Christophe Machet
Créer les outils pour transformer et réinventer les nouvelles ressources que sont les déchets.
Madame Figaro. - Votre parcours ?Christophe Machet.- Vers 12 ans, j'ai fabriqué une sorte de parapente. Un peu plus tard, j'ai eu l'impression que j'avais inventé le kitesurf… En réalité, il existait déjà ! J'ai aussi réalisé des skateboards, des skis… La suite logique à tout ça était de devenir ingénieur. Après mes études, j'ai donc occupé des postes d'ingénieur. Je ne touchais plus rien. J'ai compris que ce n'était pas ce qui me convenait. J'ai décidé d'intégrer l'Écal (École cantonale d'art de Lausanne). Là, je me suis rendu compte que je pouvais associer ingénierie et design pour faire des pièces amusantes, plus proches des gens. Puis j'ai intégré la Royal Academy of Arts, à Londres, où je me suis intéressé à la question des matériaux et à l'idée de n'utiliser que ceux que l'on a à portée de main. De projet en projet, j'ai créé mon studio en 2014.
Votre rapport au développement durable ?Il est né d'une réflexion sur la matière rejetée et ses usages. J'ai constaté que les outils pour transformer les déchets plastiques n'existaient pas. Avec trois autres étudiants, nous avons donc créé, en 2012, la Polyfloss Factory, qui évoque une machine à barbe à papa et permet de transformer les rebuts de plastique en une espèce de laine. Polyfloss Factory a vite attiré l'attention. Aujourd'hui, des associations nous contactent pour que nous mettions en place des opérations humanitaires. À Madagascar, avec Rubis Mécénat, nous avons installé la Polyfloss Factory dans un atelier d'incubation, afin de développer une nouvelle activité. Les fibres produites par la machine ont été filées puis tissées et ont permis de réaliser une collection de cabas, porte-monnaie… Cet accompagnement a débouché sur la création d'une entreprise. Nous avons aussi été contactés dans le cadre de Waste for Warmth, pour transformer, grâce à notre machine un peu améliorée, les déchets plastiques qui s'accumulent dans les camps de réfugiés, en matériau permettant d'isoler les abris. On dit que les ressources s'épuisent. Je n'ai pas tout à fait la même opinion. Elles ont changé de forme et l'on n'a pas encore tous les outils pour les transformer… Il faut donc les inventer.
Vos pièces emblématiques ?L'auvent que j'ai réalisé lors d'une résidence à Ouagadougou avec des semelles de tongs récupérées et découpées, et la lampe avec un abat-jour fait à partir de la laine de plastique produite par la Polyfloss Factory.
Des actualités, des projets ?L'une de mes dernières créations est une chaise réalisée à partir de tuyaux récupérés. J'ai créé une machine spécifiquement pour la fabriquer. J'ai aussi pu produire des poignées, des lunettes avec des rebuts de tuyau pour ne rien perdre.
christophemachet.com
Élise Fouin
Préserver et transmettre les savoir-faire locaux.
Madame Figaro.- Votre parcours ?Élise Fouin.- Je suis originaire de Franche-Comté, et je suis venue à Paris pour faire mes études à l'École Boulle. J'y ai suivi deux cursus : l'un en orfèvrerie et l'autre en design de mobilier. J'ai donc débuté avec l'apprentissage d'un savoir-faire, ce qui à l'époque n'était pas valorisé, le design étant alors plutôt vu comme industriel. Ce choix a marqué mon parcours, car j'ai un rapport très intime aux matériaux, à leur plasticité, aux processus de fabrication. En 2002, je suis entrée en stage chez Andrée Putman. J'y ai finalement travaillé jusqu'en 2006, puis je suis partie pour créer mon studio.
Votre rapport au développement durable ?J'ai réalisé mon projet de fin d'étude à partir de papier récupéré. J'avais visité l'usine de recyclage Paprec, où j'avais eu un choc esthétique devant les ballots de Post-it, papiers de banques… C'est ainsi que j'ai eu l'idée du siège Bobine et de la lampe Ticket de caisse. Aujourd'hui, j'ai évolué car je pense que l'upcycling est quelque chose d'intégré. Je me tourne plutôt vers la préservation des savoir-faire locaux. On sait combien il est important de protéger les métiers, de favoriser la transmission, ce sont les nouveaux enjeux du design. J'ai donc commencé un tour de France l'an dernier. J'ai décidé d'autoéditer des séries limitées à huit pièces avec des entreprises souvent labellisées Entreprises du patrimoine vivant. J'ai débuté avec les Tissages Moutet, dans le Béarn, qui ont tissé un grand panneau à partir d'un de mes dessins. Il peut servir de plaid, nappe, tenture… J'ai aussi imaginé une série de lampes dont les abat-jour, en verre multicouche, sont fabriqués par la verrerie La Rochère. Et j'ai demandé à la tournerie de Bourgogne de réaliser les pieds en bois.
Votre pièce emblématique ?La lampe Lucinda, qui m'a fait connaître dans le monde entier, en 2005. Elle est conçue à partir de bobines d'isolation murale en polystyrène récupérées. Elle est issue d'un processus que j'ai mis au point avec mon fauteuil Bobine. Elle ne pourrait pas exister industriellement : je réalise chaque pièce à la main. C'est Lucinda qui a attiré l'attention de Forestier, PME bordelaise, qui a édité mon luminaire Papillon.
Des actualités, des projets ?Je viens d'imaginer un lit pour Maurice & la Matelasserie en changeant un peu les codes de la literie. Un sommier est un cadre rigide. J'ai voulu le rendre plus facile à monter, démonter, transporter. Pour cela, j'ai mis au point un système de poutrelles sur lesquelles se fixent des bâtons qui remplacent les lattes. Le matelas illustre aussi le savoir-faire de la maison : c'est un millefeuille de textiles. Quand l'une des couches est abîmée ou que la morphologie change, nul besoin de changer le matelas, juste les couches défaillantes ou inutiles. Cela rend le produit plus durable.
elisefouin.com
Charlotte Juillard
Explorer toutes les pistes et faire de la pédagogie.
Madame Figaro. - Votre parcours ?Madame Figaro.- Je ne suis pas du tout issue de ce milieu. J'ai grandi dans le Sud, au bord de la mer, dans une belle maison, j'ai voyagé avec mes parents et, avec le recul, je pense que tout cela a joué dans le choix de ce métier. À 17 ans, j'ai intégré l'École Camondo, à Paris. Assez vite, je me suis rendu compte que l'architecture d'intérieur était trop contraignante pour moi, que les objets me correspondaient mieux. Après quelques expériences de free-lance en agences qui ne me convenaient pas, j'ai intégré la Fabrica, le centre de recherche et de communication de Benetton, en Italie, alors dirigée par Sam Baron. Cette expérience a été une chance inouïe. En rentrant à Paris, en 2014, j'ai pris la décision de créer mon propre studio. Les collaborations se sont assez vite enchaînées avec des éditeurs comme Ligne Roset, des maisons comme Duvivier Canapés, des clients comme Monoprix, j'ai signé une scénographie pour la boutique Molteni, à Paris…
Votre rapport au développement durable ?En sortant de l'école, j'ai travaillé pour de grands groupes et j'ai fait quelques voyages chez des fournisseurs en Asie. Là, j'ai pu voir les conditions de travail, les négociations sur les prix… Cela m'a sensibilisée à ces problématiques, et je tente de privilégier la fabrication française et européenne. J'ai également créé pour Noma, un éditeur de design expert du développement durable, des assises en matériaux recyclés. Après cela, je me suis sentie chargée d'une mission pédagogique. Il faut, en effet, expliquer pourquoi un objet de design bien fait est cher, les métiers qui se cachent derrière, les matériaux recyclés, plus coûteux à cause des filières encore balbutiantes… Cela dit, je ne veux pas cacher que certains de mes clients sont éloignés de ces préoccupations et que je ne m'interdis pas de collaborer avec eux.
Vos pièces emblématiques ?Les vases en céramique que j'ai réalisés à la fin de mes études avec la Manufacture de Sèvres. C'était la première fois que mes dessins prenaient forme et ça a été une émotion très marquante. Il y a aussi mon lit de repos Lavastone, exposé en 2016, quand j'ai été «Talents à la carte» du Salon Maison & Objet. Il illustre ma relation à l'artisanat, aux gestes, aux belles matières.
Des actualités, des projets ?Je viens de terminer une collection de meubles, baptisée Dora pour Pierre Frey. Je m'apprête également à autoéditer des tabourets-tables en bois brûlé. C'est une collaboration avec un artisan, et j'aime l'idée de pouvoir maîtriser la chaîne du début à la fin : du choix des matières à la distribution. Certes, cela prend du temps, car il faut assurer la communication, la vente… ce qui est très dur pour moi !
charlottejuillard.com
Gregory Lacoua
Produire moins et cultiver un esprit de rationalité.
Madame Figaro.- Votre parcours ?Madame Figaro.- J'ai suivi un cursus de tapisserie d'ameublement à l'École Boulle. Après ces études, j'ai travaillé chez Domeau & Pérès. Cela a été mon premier point de contact avec le design. Matali Crasset, Christophe Pillet… me confiaient leurs plans et je devais faire en sorte que la conception corresponde à leurs attentes en matière d'esthétique. Il y avait aussi de la restauration de pièces anciennes, de la sellerie pour l'automobile ou les avions privés… J'avais pour ambition cependant d'intégrer l'Ensci-Les Ateliers. J'ai pris une semaine de vacances pour préparer mon dossier et j'ai été accepté. Alors que j'étais encore étudiant, j'ai conçu un tapis-tabouret, objet ayant deux états, qui a été édité par Ligne Roset. À la fin de mon cursus, j'ai été contacté pour réaliser l'aménagement intérieur de la chapelle de l'Assomption, à Paris. Ça a été une expérience qui peut paraître incongrue, mais qui a été particulièrement enrichissante. Les projets se sont ensuite enchaînés pour mon studio, comme par exemple avec Nicolas Souchet, camarade de promo de Boulle, à la tête de Souchet Inspired Woodwork, pour qui j'ai créé une collection de mobilier en bois permettant de montrer son savoir-faire alliant tradition et outillage numérique.
Votre rapport au développement durable ?Mon design est intimement lié à l'économie et à la rationalité. Des réflexes que l'on retrouve dans la tapisserie d'ameublement : quand on découpe un morceau de tissu, on fait en sorte d'avoir le moins de chutes possible. Ma double culture design et métier d'art fonctionne bien dans l'idée de produire moins. Et je trouve intéressant de projeter cette façon de faire sur les champs à investir, comme l'aménagement urbain, où l'on consomme énormément de béton et d'acier. Évidemment, cela doit aller de pair avec l'utilisation de savoir-faire locaux. Je m'intéresse aussi aux nouveaux matériaux en collaborant, par exemple, avec l'un de mes amis qui a mis au point un processus de pétrification de matières à base de cellulose. Il réussit à transformer des déchets papiers, destinés à l'incinération de type cartons gras, en un matériau dur comme la pierre. Il faut maintenant l'utiliser pour des objets concrets.
Votre pièce emblématique ?Ma Table Twirl, éditée par Souchet Inspired Woodword, en bois avec son pied torsadé. C'est une pièce récente qui apporte un peu de folie. Elle a un supplément d'âme. J'aime transmettre une émotion, un plaisir via un objet.
Des actualités, des projets ?Je travaille sur le projet de rénovation de la gare RER de Nation. Le concours a été remporté en 2017, mais c'est une livraison à très long terme ! Et j'ai des expositions en préparations et des tapis, aussi…
gregorylacoua.com
New York Times - World
Boris Johnson’s Troubles
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For U.K. Covid Victims’ Families, Fines for Johnson Prolong Heartbreak
Those unable to be with dying loved ones find no satisfaction or closure with the penalty Prime Minister Boris Johnson faces for breaking lockdown rules.
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By Megan Specia
LONDON — When Safiah Ngah’s father began coughing up blood and was rushed to the hospital from his home in central London in January 2021, she was confident that she would see him again.
But that moment would not come until weeks later, when she and her family huddled around his hospital bed to say one final goodbye while he was unconscious on a ventilator. She knows they were among the lucky few who were actually able to be there when their family member died from Covid-19, but for weeks coronavirus restrictions prevented them from visiting him in the hospital, and his health deteriorated.
“It was a terrifying experience for him,” she said. “I feel so guilty that I couldn’t be with him.”
So when the news broke on Tuesday that the police had fined Prime Minister Boris Johnson of Britain for attending a party in Downing Street during lockdown that broke coronavirus laws made by his own government, Ms. Ngah, 29, said she was enraged.
“It’s absolutely despicable when you think our leaders — the people that were setting these rules that we couldn’t be with our families — were not only not adhering to them, but they were celebrating,” she said. “It really was not a time for celebration.”
Ms. Ngah, a member of the Covid-19 Bereaved Families for Justice U.K., a group that aims to hold public institutions to account for the country’s high Covid death toll, said she blamed the government for her father’s death.
“These were the people that were leading us,” she said. “And I really believe that if Boris Johnson’s government had not been leading this country at the time that the pandemic happened, my dad would still be alive.”
Mr. Johnson and Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, were fined for breaching lockdown laws, as was Mr. Johnson’s wife, Carrie Johnson. Mr. Johnson’s fine was for attending a party on June 19, 2020 — for his birthday — that his wife organized, his office said, even as police investigations into other potential violations continue.
But while politically Mr. Johnson has so far managed to hold on to support, retaining the backing of his party and cabinet, the public’s reaction to the breach of the restrictions has been swift.
Many who were barred for spending time with family members dying from Covid or other illnesses, or who served as frontline workers, or who made personal sacrifices to adhere to the stringent government lockdowns and regulations introduced throughout the pandemic, have been voicing their outrage.
A snap poll conducted by the online pollster YouGov hours after the fines were announced on Tuesday showed that 57 percent of British people polled believed that both Mr. Johnson and Mr. Sunak should resign. Some 75 percent said they believed that Mr. Johnson “knowingly lied” about breaking lockdown rules.
For many, the fines handed down on Tuesday were the final confirmation that Mr. Johnson’s actions were a breach of lockdown regulations. And for bereaved families like Ms. Ngah’s, it was another painful moment in a monthslong trauma that has left them feeling let down by the government and compelled them to participate in an official inquiry into how the pandemic was handled.
More than 171,000 people have died from Covid in Britain since the start of the pandemic, according to government figures. Ms. Ngah said her family had been incredibly careful because her father, Dr. Zahari Ngah, was 68, and his age made him more vulnerable. Dr. Ngah, who had worked in the country’s National Health Service as a psychologist for about 40 years after immigrating to Britain from Malaysia, nonetheless tested positive.
A number of government scandals related to the pandemic — including the parties, reports of cronyism in how contracts were handed out to companies with pandemic business, and investigations revealing missteps that cost thousands of lives — have only added to the pain for her family and others like them.
“The way that these scandals keep coming out, drip by drip from the government — I know that there will be more to come,” Ms. Ngah said.
“It’s really, really heartbreaking for family members,” she said. The disproportionate impact on Asian, Black and other minority groups in Britain, which have seen significantly higher Covid death tolls than the rest of the population, means that families like hers have been hit especially hard, she added.
Many frontline workers are also angry with the way that the governing Conservative Party spun the issue in the hours after the announcement of the fines, and with how lawmakers in the party stood by Mr. Johnson and Mr. Sunak.
Health care workers and teachers were incensed by comments made by Michael Fabricant, a Conservative lawmaker, who, in an interview with the BBC, likened Mr. Johnson’s actions to those of “many teachers and nurses who after a very long shift would go back to the staff room and have a quiet drink.”
Understand Boris Johnson’s Recent Troubles
Turmoil at Downing Street. A steady drip of disclosures about parties that violated lockdown rules has ensnared Prime Minister Boris Johnson of Britain in a scandal that could threaten his hold on power. Here is what to know:
Contentious gatherings. The British news media reported that staff members were invited to a party in the backyard of Mr. Johnson’s residence in May 2020, when officials were instructing people not to socialize to curb the spread of the coronavirus. Subsequently, details about other gatherings involving government officials that violated Covid rules have emerged.
Investigations. A highly anticipated report by a senior civil servant painted a damning picture of “excessive” workplace drinking at parties at Downing Street, though it did not directly implicate Mr. Johnson in wrongdoing. The British police, which are also conducting an investigation, levied 20 fines. Mr. Johnson was told he would also be fined.
Mr. Johnson’s response. After public backlash, Mr. Johnson issued a contrite apology for attending the party in his backyard, while claiming that he had viewed the gathering as a work event that did not breach the rules. He also apologized for parties held at Downing Street as the queen prepared to bury her husband.
What’s at stake. The crisis has stoked speculations that the political future of Mr. Johnson might be at risk. Though few Conservatives in Parliament have publicly called on him to quit, if the investigation determines that he misled Parliament, it could cost him his job.
Pat Cullen, the head of the Royal College of Nursing, wrote a letter to Mr. Fabricant condemning his comments, and saying in a formal complaint that they were demoralizing and factually inaccurate.
“Throughout the pandemic — and still certainly, now — most days nurses and nursing support workers, when finally finishing a number of unpaid hours well past shift end, will get home, clean their uniforms, shower and collapse into bed,” she said, adding that early in the pandemic they were often isolating from friends and family to keep them safe.
“At the end of one of the many hours, days and years we have worked, since recognition of the pandemic, I can assure you that none of us have sought to hang out and ‘have a quiet one in the staff room,’” she said.
On social media, one doctor shared a story of having to remove life support from patients as their families looked on by video call on the same night that the government’s lockdown breaches were taking place. Another, Joanna Poole, an intensive care doctor and anesthesiologist who has been on the front line of coronavirus care, shared in a post on Twitter how there were no parties for the past two years for doctors who “all finished work, showered, and went home wondering which patient would last the week.”
And it is not only bereaved families of Covid victims and health care workers who have felt profound anger toward the government’s disregard of its own laws.
Louise Bennett’s 14-year-old son Fred died of leukemia in 2020, during the first national lockdown in Britain. His funeral took place just a day before one of the parties currently being investigated by the London police.
She shared an image of the celebration she had in the hospital with her son before his final birthday, a banner spelling out “Happy Birthday” in bright colors strung over his bed.
“His brother, his friends weren’t allowed to ‘pop in’. My husband was allowed to be with us, for the first time in over a week,” she wrote on Twitter. “Fred died a week later.”
“I think it’s just despicable that we were going through the most devastating circumstances, us personally but also everybody in the country was making incredible sacrifices,” Ms. Bennett said in an interview with Sky News on Wednesday, referring to Mr. Johnson and the fines. “He made those laws and didn’t have the stomach to stick to them himself.”
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L'Humanité
Et d’abord nos ancêtres étaient-ils bien gaulois ?
Prescription cultureTHÉÂTRE Avec « Histoire(s) de France, Amine Adjina et ses trois jeunes comédiens s’interrogent sur l’apprentissage « officiel » du passé à l’école, et ce n’est pas triste.
Gérald RossiToute l’aventure débute il y a bien longtemps. Quand des animaux aujourd’hui disparus peuplaient les forêts de France, enfin de Gaule, et d’ailleurs était-ce bien en Gaule que cela se passait ? Là où vivaient Astérix et Obélix ? En vérité les questions sont nombreuses, et les réponses parfois confuses. C’est ce que souligne Amine Adjina, dans la pièce « Histoire(s) de France », qu’il a écrite et qu’il met en scène. Résumons. Cela se passe à l’école, plus précisément au collège. Une professeure veut enseigner l’histoire « autrement » et propose aux élèves de se constituer en petits groupes pour « répéter » puis jouer devant la classe la séquence historique par eux choisie.
Mathias Bentahar, Romain Dutheil et Émilie Prévosteau interprètent les trois jeunes qui se confrontent à trois étapes de l’histoire tricolore, les Gaulois, la Révolution et la Coupe du monde de foot 1998. D’autres époques pourraient suivre, et constituer une suite à ces « Histoire(s) » reconnaît l’auteur. En tout cas, il s’agira dans ce cas, toujours de spectacles destinés à la jeunesse, mais dans lesquels les adultes trouvent aussi leur bonheur, au-delà de la curiosité. Les travaux de plusieurs historiens, comme Jean-Paul Demoule, Patrick Boucheron ou encore Gérard Noiriel ont nourri l’écriture d’Amine Adjina qui se souvient par exemple « qu’au lycée nous avons parlé de la décolonisation mais nous n’avons pas abordé toute l’histoire de la colonisation ». Un peu comme un puzzle dans lequel manquent quelques pièces…
Dans cette première étape, qui pourrait se dérouler dans un collège d’Île-de-France, et peut-être même de la Seine-Saint-Denis, à moins que ce ne soit à Lyon ou à Marseille, des élèves de diverses origines se côtoient. Qu’importe, ils racontent à leur façon des tranches de l’histoire nationale. Et c’est souvent très drôle. Même si, comme le souligne également Amine Adjina, « Aujourd’hui en France et en Europe, nous pouvons voir à quel point, l’histoire, quand elle est utilisée ou raccourcie, peut servir des causes diverses dont celles de l’extrême droite ». Dans un final déchaîné, l’histoire se vit aussi au présent. Bravo.
ThéâtreHistoire Le Figaro
Présidentielle 2022: le gouvernement fantôme de Marine Le Pen
Charles SapinDÉCRYPTAGE - La candidate RN balaye toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale en cas de victoire le 24 avril prochain. Avec qui pourrait-elle néanmoins diriger la France?
Marine Le Pen, combien de divisions? C’est une petite musique qui commence à se faire pressante autour de la candidate nationaliste. Particulièrement depuis sa qualification, pour la seconde fois, au second tour de l’élection présidentielle. Élue le 24 avril prochain, avec qui la députée du Pas-de-Calais gouvernerait-elle? Quelles personnalités formeraient son premier gouvernement? Après sept mois d’une campagne pilotée par une équipe particulièrement resserrée. Où plusieurs de ses cadres ont préféré claquer la porte au profit de son rival Éric Zemmour. Alors que les derniers ralliements enregistrés par le Rassemblement national datent de 2019, la question n’est en rien anodine.
Prompte à donner des gages de crédibilité tant sur son programme que sur l’incarnation présidentielle dont elle entend se parer, Marine Le Pen balaye avec une régularité de métronome toutes les questions qui lui sont posées sur sa future équipe gouvernementale. «Je n’ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s’il le fallait», répliquait-elle ainsi au Figaro, dans un entretien publié peu avant le premier tour. La finaliste à l’élection suprême cite pêle-mêle quelques personnalités de son propre mouvement. À l’image des eurodéputés Jordan Bardella, Jean-Paul Garraud, ou son conseiller Franck Allisio, «presque aussi connu qu’Édouard Philippe quand il a été nommé premier ministre», lâche-t-elle avec une pointe d’ironie. Tout en renvoyant à son ambition de former un gouvernement d’«union nationale» pour occuper les autres maroquins. «Des gens de droite comme de gauche nous rejoindront», jure la tête de proue du Rassemblement national. C’est bien là que le bât blesse. S’il est fort à parier que, élue présidente de la sixième puissance mondiale, Marine Le Pen ne manquera pas de réveiller les vocations, l’actuelle absence de soutiens nouveaux interroge.
» LIRE AUSSI - L’élection de Marine Le Pen conduirait-elle à une sortie de la France de l’Union européenne?
Le second tour est habituellement le temps du rassemblement. Mais la candidate n’a pour le moment enregistré aucun ralliement. Hormis les appels à voter d’Éric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan. Plusieurs contacts avaient été pris avec des élus Les Républicains en amont du premier tour, dans le cas d’une qualification au second. Aucun ne s’est signalé depuis le 10 avril. Malgré plusieurs relances. «Il n’y aura aucun ralliement d’ici le second tour», concède navré un haut cadre du Rassemblement national. Tout juste deux élus du parti de droite, l’eurodéputée Nadine Morano et le député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti ont annoncé ne pas voter pour Emmanuel Macron. Ce qui ne veut pas dire voter pour Marine Le Pen. À gauche, l’éphémère candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg, régulièrement annoncé par Marine Le Pen comme potentiel allié, a appelé mardi à voter Emmanuel Macron. «Il nous rejoindra quand même après la victoire», rit jaune un membre de l’équipe de campagne.
Un mécanisme d’ostracisme
Verlaine Djeni, ancien membre du cabinet de Laurent Wauquiez, aujourd’hui proche de Marine Le Pen, a été mandaté par la candidate pour rencontrer plusieurs élus de droite, histoire de prendre la température. Notamment parmi ceux ayant rejoint Éric Zemmour. En vain. Sébastien Meurant est l’un d’eux: «Le système est encore très très fort. C’était difficile d’appeler à voter Éric Zemmour. C’est impossible d’appeler à voter Marine Le Pen. Nous sommes dans un mécanisme d’ostracisme», lâche le sénateur du Val-d’Oise. Par d’autres biais, l’ancien numéro deux de LR Guillaume Peltier a lui aussi été approché. Sans suite. Dans l’entourage de Marine Le Pen on balaye: «Il y a eu un petit exemple de campagne de ralliement avec Reconquête!. On a vu ce que ça a donné. Nous préférons faire campagne sur la rencontre entre une femme et le peuple», chasse une cheville ouvrière de la campagne de Marine Le Pen. Opposant notamment que la candidate doit sa qualification au second tour grâce «à la solidité de son programme» et qu’il n’est pas question d’en «monnayer» les propositions avec qui que ce soit. Contrairement à ce qu’elle avait fait en 2017 avec Nicolas Dupont-Aignan sur l’abandon de l’euro, notamment.
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«Cette question de savoir avec qui elle va gouverner. C’est un truc de journalistes. Vous ne posez la question qu’à Marine Le Pen», oppose régulièrement l’équipe rapprochée de la candidate à la presse. La question ne s’est en effet pas posée pour Emmanuel Macron en 2017, alors ancien ministre du quinquennat finissant et rejoint par plusieurs de ses anciens homologues. Elle ne s’est posée ni pour Nicolas Sarkozy ni François Hollande, tous deux dirigeants de partis traditionnels regorgeant d’anciens ministres comme de ministrables. Elle s’est en revanche posée en 2007, pour le centriste François Bayrou. Donné jusqu’à 21 % d’intentions de vote dans les sondages, le président du MoDem finira finalement derrière Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, avec 18,57 % des voix. Bernard Lehideux, pilier de sa campagne d’alors se souvient: «Ce qui l’a fait décrocher et a, à mon sens, contribué à lui coûter sa qualification au second tour est son incapacité à répondre à la question: avec qui gouvernerait-il.» Comme un avertissement.
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Fabien Roussel a envoyé un SMS de félicitations à Jean-Luc Mélenchon
Le message entre le candidat du PCF et le candidat LFI est resté sans réponse mais les Insoumis devraient rencontrer « dans les jours qui viennent » les communistes et les écologistes.
Présidentielle 2022: les Français qualifient Emmanuel Macron et Marine Le Pen
Le président sortant et sa rivale du Rassemblement national arrivent en tête, devant l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Assesseurs absents, vote au domicile du maire... 22 bureaux de vote épinglés pour des irrégularités
Le Conseil constitutionnel a annulé les résultats du premier tour dans plusieurs bureaux de vote à cause d'irrégularités. En tout, une dizaine de milliers de suffrages n'ont donc pas été comptabilisés.
France24 - Monde
Volley: Andrea Giani veut apporter "la régularité" aux Bleus
Publié le : 15/04/2022 - 17:20Modifié le : 15/04/2022 - 17:19
Paris (AFP) – "Cette équipe, elle est incroyable. Mais ils n'ont pas eu la régularité dans la performance": l'Italien Andrea Giani, nouveau sélectionneur des volleyeurs français, ambitionne de maintenir les champions olympiques au plus haut niveau à long terme, explique-t-il dans un entretien à l'AFP.
L'entraîneur de Modène, où évolue cette saison Earvin Ngapeth, figure de proue des Bleus, a accepté il y a dix jours de prendre la suite de Bernardinho, qui a démissionné pour des raisons familiales de l'équipe de France.
"C'était trop facile de trouver la motivation. L'équipe de France est fantastique, je connais très bien certains joueurs, que j'ai pu avoir dans les clubs où j'ai entraîné, ou bien là où j'entraîne encore", explique Giani, dont l'équipe de Modène est toujours en lice pour remporter le championnat d'Italie (demi-finale contre Pérouse).
Légende du volley italien en tant que joueur -deux médailles d'argent aux JO, triple champion du monde, et quadruple champion d'Europe-, le Napolitain de presque 52 ans (il les fêtera le 22 avril) a basculé vers une carrière d'entraîneur au cours de laquelle il a notamment dirigé Milan quand Trévor Clevenot y évoluait, et Modène depuis 2019, avec Jénia Grebennikov la saison passée, et Ngapeth cette année.
Cette connaissance d'une partie de l'équipe a facilité sa décision, alors qu'il a dû rompre son engagement pris pour l'année 2022 avec la sélection allemande.
"Ces dix dernières années, la France a toujours eu la possibilité de finir à l'une des trois premières places de chaque compétition. Cette équipe, elle est incroyable. Mais ils n'ont pas eu la régularité dans la performance", note le nouveau sélectionneur, qui veut trouver cette régularité. "On doit aider les joueurs à rester au meilleur niveau, tout le temps. Ce n'est pas facile", reconnait-il.
"Le management au jour le jour est important. La communication avec les joueurs est importante. Je veux être ouvert dans ma relation avec les joueurs, mais on a des règles et c'est important de les suivre tous ensemble, de les respecter", remarque-t-il.
"Besoin d'un peu de temps"
"Il faut d'abord que je connaisse les joueurs, que j'apprenne la culture du sport en France. C'est différent en fonction des pays. Les joueurs doivent aussi apprendre à me connaître, mon système. On a besoin d'un peu de temps, moi et les joueurs", glisse Giani, dont les deux premières échéances seront la Ligue des nations en juin et juillet, puis le Mondial, fin août et début septembre.
Pour mener à bien sa mission à la tête des Bleus jusqu'en 2024, il s'est entouré de Loïc Geiler, entraîneur à Fréjus et qui sera l'un de ses adjoints après avoir été celui du Français Cédric Enard, sélectionneur de l'Estonie. Son autre adjoint sera Roberto Ciamarra, qui l'assiste à Modène.
Giani va par ailleurs connaître une première avec les JO-2024 organisés à Paris. "J'ai joué pendant 20 ans avec la sélection italienne, on n'a pas disputé un seul grand tournoi en Italie. Pas de Jeux olympiques, pas d'Euro, pas de Mondial, seulement la Ligue mondiale, mais ce n'est pas la même chose", explique-t-il, alors que l'Italie, dominatrice dans les années 1990 et 2000 a dû attendre 2005 pour organiser (et remporter) l'Euro, sans Giani.
Maîtriser le français
Il se montre ainsi impatient de disputer les Jeux olympiques devant un public acquis à la cause de son équipe, à Paris dans un peu plus de deux ans, porte de Versailles.
Pour l'instant, c'est en anglais qu'il s'exprime, mais il le promet, son prochain objectif sera de parler français.
Quand la question de maîtriser la langue de Molière lui est posée, il disparait quelques secondes et revient avec trois livres pour apprendre le français en mains. "Je m'y suis mis, j'espère m'améliorer pendant la VNL (Volleyball Nations League) avec les joueurs", glisse-t-il malicieusement.
Son histoire avec le volley français remonte à ses débuts de joueur. Lorsqu'il a commencé sa carrière à Parme au milieu des années 1980, le passeur du club italien était membre des Bleus. Un certain Alain Fabiani.
© 2022 AFP
L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi Le Figaro
À la poursuite du diamant vert : Ben Affleck va-t-il faire exploser la cote de cette pierre rare ?
Depuis la demande en mariage de l'acteur à Jennifer Lopez, ces spécimens rarissimes n'ont jamais été autant sous le feu de l'actualité.
Ben Affleck aurait-il une obsession pour les diamants de couleur ? C'est en tout cas le nouveau symbole de sa relation «on & off» avec Jennifer Lopez. Si, en 2002, l'acteur avait surpris en optant pour un diamant rose de 6.1 carats, monté sur une bague en platine par Harry Winston, c'est un diamant vert qu'il a choisi pour cette seconde demande en mariage qui affole la planète people. Plus précisément, une pierre de 8.5 carats à la taille coussin, légèrement modifiée par rapport à la tradition lapidaire. De là à dire que la seconde bague vaut plus que la première ?
Feux verts
Mieux vaut ne pas se fier à la réputation du film «À la poursuite du diamant vert» de Robert Zemeckis ou à l'aura d'une des pierres les plus réputées chez les connaisseurs - le diamant vert de Dresde - car cette nuance de gemme est en effet très rare.
Il faut déjà des millions d'années pour que naisse un diamant dans les entrailles de la terre. Il doit ensuite remonter par la cheminée d'un ancien volcan éteint jusqu'à atteindre une distance qui puisse être accessible à l'homme. Alors les chances d'obtenir un accident chimique propice à colorer cette pierre en vert sont encore plus minces. On trouvera ainsi plus de diamants jaunes ou roses que de bleu ou de vert. La plupart, parmi les plus purs, auront d'ailleurs une teinte plutôt kaki, voire olive. Si on ne connaît pas les détails de la pierre choisie par Ben Affleck pour Jennifer Lopez, on note quand même d'après les photos une tonalité plus claire, tirant sur le jaune. Un détail qui peut faire varier le prix de la bague, en fonction du grade donné par l'incontournable Gemological Institute of America (GIA), tout en restant positionné bien au-dessus des cinq millions d'euros d'après les experts.
Debeers.com France24 - Monde
Ligue 1: Aulas confirme Bosz mais sonne la mobilisation
Publié le : 15/04/2022 - 17:16Modifié le : 15/04/2022 - 17:15
Décines-Charpieu (France) (AFP) – Le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, a confirmé l'entraîneur Peter Bosz à son poste, vendredi après l'élimination du club en quart de finale de Ligue Europa, tout en sonnant la mobilisation face à la "gravité de la situation".
"Nous affichons notre unité. Nous avons trouvé un encadrement qui correspond tout à fait à ce dont nous avons besoin à l'Olympique lyonnais", a affirmé le patron de l'OL lors d'une conférence de presse improvisée au lendemain de la défaite à domicile (3-0) contre le club anglais de West Ham.
"Nous espérons bien continuer l'aventure (avec Bosz), déjà pour terminer la saison avec la conviction que nous pouvons encore atteindre nos objectifs de nous qualifier pour une coupe d'Europe", a-t-il ajouté, alors que le club pointe actuellement à la 10e place en Ligue 1.
"Maintenant, il faut se redresser, trouver les ressorts pour avoir cette réaction qui va avoir lieu, faire en sorte que dimanche les joueurs démontrent leurs qualités contre Bordeaux. Cela suppose qu'ils prennent conscience de la gravité de la situation", a poursuivi Aulas.
"Il reste sept matches et, mathématiquement, il demeure une chance de participer à une coupe d'Europe la saison prochaine. Nous allons nous donner tous les moyens, avec les joueurs, l'encadrement et les supporters, je l'espère", a conclu le dirigeant.
De son côté, Peter Bosz a une nouvelle fois rappelé la nécessité "de gagner des matches". Pour y parvenir, il entend abandonner le style de jeu offensif, avec un pressing haut et une récupération rapide du ballon, qu'il a échoué à mettre en place.
"Nous n'avons pas su le faire. Nous n'allons plus essayer de jouer ce football mais avoir un style qui permette de gagner les matches. Il faut être réaliste plutôt que romantique pour les sept derniers matches. Le football que nous allons appliquer va correspondre à cet objectif", a souligné l'entraîneur, assurant "ne rien lâcher".
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Macron, de Jupiter à Narcisse
Promis juré : au sortir de cinq ans d’une présidence désespérément “normale”, Macron serait un président “jupitérien”. Sa première apparition, au Louvre, affichait ce souci de solennité régalienne. Mais le narcissisme infantile du marcheur “disruptif” allait vite prendre le dessus.
On se souvient de la gêne à voir le jeune président français, en novembre 2017, traiter son homologue burkinabé avec une désinvolture paternaliste et, alors que celui-ci s’était absenté quelques minutes ( « Reste là ! », lui lance Macron hilare), plaisanter sur le fait qu’il serait allé « réparer la climatisation » …
La farce bascule dans l’indécence
On se souviendra longtemps de la fête de la Musique 2018, où le couple Macron avait invité à se trémousser sur le perron de l’Élysée, dans des postures péniblement lascives, des danseurs LGBT, bas résille et talons hauts, avec lesquels le couple présidentiel s’était fait complaisamment photographier.
Nouvelle indignité en septembre 2018 quand, surpris par une averse sur l’île de Saint-Martin, le président se réfugie chez des habitants. D’étranges photos le montrent, chemise trempée, visiblement exalté, corps à corps avec deux jeunes gens torse nu. Sur une photo, l’un d’entre eux lui fait… un doigt d’honneur.
En mai 2021, retour à l’Élysée pour un concours de blagues avec les youtubeurs McFly et Carlito, adolescents attardés trop contents de pouvoir tirer la langue au président ou faire des roulades sur la pelouse, devant un Macron hilare… La farce bascule dans l’indécence six mois plus tard, au cours d’un message présidentiel consacré à l’école : en vertu d’un “gage” reçu ce jour-là, Emmanuel Macron montre à la caméra une photo des deux pitres… quelques instants avant de rendre hommage à Samuel Paty, l’enseignant décapité par un islamiste !
La liste est loin d’être exhaustive. Mais Macron aura aussi procédé à un abaissement continu de la fonction en inondant les réseaux sociaux de photos narcissiques jusqu’au malaise, montrant un homme plus préoccupé de son image que de la France. Comme lors de la crise ukrainienne où ses efforts pour singer le look de crise de son confrère ukrainien témoignent que le ridicule peut tuer la dignité présidentielle.
Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Que va-t-il rester de la droite ?
On la disait “hypermajoritaire” ; c’est en tout cas ce que nous écrivions ici même à propos de la droite à la veille du premier tour de cette présidentielle. En ajoutant, par prudence : « Certes, la droite, mais laquelle ? » Celle qui est allée chez Macron, qui s’est glissée chez Marine Le Pen ou bien la droite de Zemmour et celle, plus classique, de Valérie Pécresse ? La prudence était dictée par les sondages. Sans doute influencés par ces enquêtes, les électeurs sont allés bien au-delà.
Ils ont laissé Éric Zemmour à 7 % quand il se situait au double dans les intentions de vote à la mi-février. Et Valérie Pécresse à moins de 5 % (à 4,78 % pour être précis), un niveau qu’elle n’avait jamais imaginé, au point d’avoir mis à son nom un emprunt de 5 millions d’euros pour sa campagne, dans la perspective d’une prise en charge équivalente par l’État (il lui aurait fallu dépasser la barre des 5 %).
À eux deux, quatrième et cinquième de la compétition, Zemmour et Pécresse obtiennent 4,2 millions de voix. Soit 3 millions de moins que le total obtenu par François Fillon, alors candidat unique de la droite au premier tour de l’élection de 2017, un chiffre déjà trop faible pour lui permettre d’accéder au tour final de la présidentielle. C’est dire ! Où ces 3 millions de voix manquantes sont-elles allées ? Chez Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les deux finalistes, bien sûr. Ces électeurs de droite n’auront fait que prendre un tour d’avance, pour éviter de trouver devant eux un Jean-Luc Mélenchon dont ils observaient les progrès rapides à travers les dernières enquêtes d’opinion – il est vrai qu’il n’a été distancé que de 421 000 voix par Marine Le Pen.
En examinant les scores de près, on constate qu’Emmanuel Macron a gagné 1,1 million de voix par rapport à son premier tour de 2017, et Marine Le Pen, 457 000 voix (sans celles-ci, Mélenchon passait devant !). Mais il en manque encore autant pour atteindre les 7,2 millions de suffrages de Fillon… Ces électeurs ont-ils préféré l’abstention, avec quel raisonnement ?
Dans le même temps, Dupont-Aignan a perdu 1 million de voix sur son score de 2017 (ce qui l’a ramené de 4,70 % à 2,06 %). Ce million de voix s’est déplacé vers d’autres candidats. Peut-être même en partie chez Jean Lassalle, petit candidat de campagne en 2017, qui a vu son total précédent grossir de 666 000 voix, pour atteindre les 3 %.
Jérôme Jaffré, le spécialiste des analyses de sondages d’opinion, tire une autre leçon de ces déplacements de voix (dans le Figaro de ce 12 avril) : « La vraie percée [de ce premier tour] se situe sur le flanc droit, dit-il. La droite radicale ou extrême a recueilli 11 % en 2007, 18 % en 2012, 21 % en 2017 et 32,5 % en 2022 (total des voix de Le Pen, Zemmour et Dupont-Aignan). Le gain atteint plus de 10 points en cinq ans… » Et il ajoute : « Le bloc central paraît assiégé », celui formé par les voix de Macron auxquelles s’ajoutent maintenant celles des socialistes, républicains ralliés… Mais cela ne fait plus que 39 % à ce premier tour quand ils étaient 58 % il y a cinq ans… Un recul de 19 points.
Et pourtant Emmanuel Macron a trois chances sur quatre d’être réélu si l’on en croit les instituts de sondage. Ce qui signifie qu’au second tour de cette présidentielle, sa réélection serait due à une majorité de circonstance, ses propres voix additionnées à d’autres, venant notamment de sa droite. Le risque pour lui serait qu’une fois passé ce second tour, celles-ci retournent à leurs familles politiques antérieures.
On pourra entendre ici le mot d’ordre de Laurent Wauquiez, le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui avait pris soin de ne pas se lancer lui-même dans cette campagne pour rester en réserve : « Ni extrémisme ni macronisme, dit-il. Cap sur les législatives. » C’est seulement les 12 et 19 juin que l’on verra se qualifier les élus d’une majorité qui a toutes les chances de ne pas ressembler à la précédente.
France24 - Monde
Monte-Carlo: Dimitrov bat Hurkacz et rejoint Davidovich en demies
Publié le : 15/04/2022 - 16:36
Monte-Carlo (Principauté de Monaco) (AFP) – Grigor Dimitrov, 29e mondial, a battu vendredi le Polonais Hubert Hurkacz (14e) 6-4, 3-6, 7-6 (7/2) et retrouve ainsi les demi-finales à Monte-Carlo où il affrontera l'Espagnol Alejandro Davidovich (46e).
A 30 ans, le Bulgare retrouve le dernier carré monégasque qu'il avait déjà atteint en 2018, son meilleur résultat à ce jour dans ce tournoi qui ouvre traditionnellement la saison européenne sur terre battue.
Dimitrov a pris une fois la mise en jeu de son adversaire dans la première manche et a conservé l'avantage, Hurkacz en a fait autant dans la deuxième.
Le jeu a été plus spectaculaire dans la manche décisive où, par deux fois, le Polonais a réussi le break: en tout début de set et pour servir pour le match (5-4), mais à chaque fois le Bulgare a immédiatement recollé.
Si bien que la qualification s'est jouée au tie-break que l'ex-N.3 mondial a dominé.
Il affrontera samedi Davidovich qui s'est qualifié pour sa première demi-finale de Masters 1000 en écartant l'Américain Taylor Fritz (13e) 2-6, 6-4, 6-3.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Mariage pour tous : « Je ne retirerai aucun droit aux Français », assure Marine Le Pen
Marine Le Pen poursuit sa campagne de l’entre-deux-tours. Sur le marché de Pertuis, dans le Vaucluse, la candidate qualifiée au second tour de l’élection présidentielle a été interpellée par une habitante sur la question du mariage homosexuel. « Moi, je suis mariée à une femme. Est-ce que vous allez changer quelque chose ? », a demandé la passante devant les caméras de télévision. « Non, je l’ai dit hier soir (jeudi 14 avril) dans mon meeting. Je ne retirerai aucun droit aux Français », lui a répondu la présidente du Rassemblement national, avant de faire un selfie tout sourire. Sur son compte Twitter, elle a précisé sa pensée en affirmant que « le mariage pour tous est et restera un acquis si (elle est) élue présidente de la République. »
Je ne retirerai aucun droit aux Français. Le mariage pour tous est et restera un acquis si je suis élue Présidente de la République. pic.twitter.com/aJ44czowq3
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 15, 2022
Une position changeante sur le sujet
Depuis le 23 avril 2013, la loi autorisant le mariage et l’adoption pour les couples du même sexe a été définitivement adoptée après des mois de débats et d’importantes manifestations. Les idées de Marine Le Pen sur le sujet ont évolué au fil des années. Lors de l’élection présidentielle en 2017, Marine Le Pen avait indiqué qu’elle abolirait la loi autorisant le mariage homosexuel si elle était élue présidente de la République, mais qu’elle améliorerait le Pacs comme le demandait « l’immense majorité des homosexuels », selon elle. En 2022, son orientation politique diffère.
Selon une étude de l’Ifop pour le magazine Têtu dévoilé en mars dernier, Emmanuel Macron (36 %) était perçu par les personnes interrogées comme étant le candidat le plus favorable aux réformes en faveur des couples homosexuels. Loin devant la candidate RN avec seulement 16%.
France24 - Monde
Russie : le site internet de la radio française RFI bloqué par les autorités
Publié le : 15/04/2022 - 16:21Modifié le : 15/04/2022 - 16:26
FRANCE 24
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La Russie a bloqué vendredi le site internet de la radio française RFI, qui diffuse des informations en une quinzaine de langues dont le russe, en pleine vague de répression contre les critiques de l'offensive en Ukraine.
Les derniers médias indépendants et russes ont mis la clef sous la porte il y a quelques semaines. Quant au site internet de la radio française RFI, il est resté accessible en Russie jusqu'à vendredi 15 avril et est désormais bloqué dans le pays. Cette radio de la société nationale de programme France Médias Monde diffuse des informations en 15 langues, notamment en russe.
Le site www.rfi.fr est désormais classé dans la liste des sites bloqués en Russie par le régulateur des télécommunications Roskomnadzor, ont constaté vendredi des journalistes de l'AFP, qui ne pouvaient ouvrir le site du média sans réseau virtuel privé (VPN).
Rozkomnadzor n'a pas précisé la raison du blocage, indiquant seulement avoir répondu à une demande du Parquet général russe.
Des dizaines de sites de médias bloqués
Financée par l'État français, RFI dispose de dizaines de correspondants à travers le monde et d'un service russophone basé en France. Ce média est réputé en particulier pour sa couverture de l'Afrique.
Depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février, les autorités russes ont fortement renforcé leurs pressions sur les derniers médias indépendants et critiques du Kremlin présents dans le pays. Des dizaines de sites de médias russes et étrangers, dont celui de la BBC, ont déjà été bloqués en Russie.
En outre, plusieurs réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram ont été rendus inaccessibles. Aux termes de lois récemment votées, publier des informations sur le conflit considérées comme fausses par les autorités est puni de peines pouvant aller jusqu'à 15 ans de prison.
Avec AFP
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GUERRE EN UKRAINELa centrale de Zaporojie bombardée, Moscou restreint l'accès aux médias
YouTube : le blocage des médias financés par Moscou va s'appliquer dans le monde entier
THÉORIES DU COMPLOTGuerre en Ukraine : quand la Chine et QAnon épousent la campagne de désinformation russe
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Universités bloquées : “Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie”, martèle Emmanuel Macron
« La démocratie est faite de règles. […] Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie. » Ces propos ont été tenus par Emmanuel Macron, vendredi 15 avril, au micro de France Info. Le président de la République réagissait au fait qu’un mouvement de contestation, qui vise à dénoncer l’affiche du second tour de l’élection présidentielle, a commencé à se propager dans un certain nombre d’universités françaises, au cours des derniers jours. « Je conteste le fait que l’extrême droite serait la même chose que le projet que je défends », a ensuite martelé le président-candidat.
« Je revendique d’être dans le champ républicain »
Emmanuel Macron, qui a tenu à relativiser la situation, arguant qu’il s’agissait de « quelques mouvements » étudiants seulement, a ensuite tenu à rappeler que les règles démocratiques supposaient que « chacun se porte sur le projet dont il est le plus proche au premier tour » avant, « de choisir entre les deux projets qui arrivent en tête », au second tour de l’élection. Et de poursuivre, peu après, sur le plateau de la radio nationale : « Si on veut construire un monde meilleur, il faut choisir le projet dont on est le plus proche. »
🔴 DIRECT – 🗣 Universités bloquées : les étudiants refusent de choisir ➡️ “Si on se met à contester toutes les règles, ça devient l’anarchie”, dit Emmanuel Macron. “Je conteste que l’extrême-droite serait la même chose [que lui]. Je revendique d’être dans le camp républicain.” pic.twitter.com/jmYJxRT1HI
— franceinfo (@franceinfo) April 15, 2022
Quelques instants plus tard, toujours dans le même contexte, Emmanuel Macron a argué qu’il était indispensable d’« accepter de choisir quelque chose qui n’est pas totalement ce qu’on pense, mais qui s’en rapproche le plus ». Un point de vue qu’il a tenu à compléter avec l’affirmation suivante : « Je conteste le fait que l’extrême droite serait la même chose que la politique que nous avons mené ces cinq dernières années et que le projet que je défends. […] Je le conteste fortement. »
Et cela, alors que certains étudiants qui ont pris part à des manifestations, ont scandé le slogan « Ni Le Pen, ni Macron ». D’après l’actuel locataire de l’Elysée, « l’extrême droite, à plusieurs reprises, a contesté plusieurs valeurs fondamentales, sur la manière de réformer la Constitution, sur le retour sur l’abolition de la peine de mort, sur le rapport aux journalistes et leur récusation ». Et de conclure : « Je pense que nous sommes dans une autre catégorie. […] Je revendique d’être dans le champ républicain. »
France24 - Monde
Présidentielle : qu’attendent les associations féministes des candidats au second tour ?
Publié le : 14/04/2022 - 19:20Modifié le : 14/04/2022 - 19:34
Bahar MAKOOI
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Emmanuel Macron souhaite à nouveau faire de la lutte contre les inégalités femmes-hommes la "grande cause" de son mandat. Marine Le Pen promet de se mettre "en travers du chemin de quiconque" menacera les femmes. Comment les associations féministes jugent-elles les programmes des deux candidats au second tour de la présidentielle ? Plusieurs acteurs de la défense des droits des femmes répondent à France 24.
Pour cette élection présidentielle, l’association Osez le féminisme a travaillé sur un "féministomètre". Un outil qui permet de mesurer les propositions en faveur du droit des femmes dans les programmes des candidats. "On est ‘apartisan’", explique Fabienne El-Khoury, l’une des porte-parole d’Osez le féminisme, "mais notre association est politique, car le féminisme est éminemment politique", admet-elle. Les militantes ont passé le programme des candidats, leurs déclarations, leur vote au Parlement à la loupe, pour tenter d’obtenir un résultat le plus transparent possible.
Pour France 24, des militantes d'Osez le féminisme, de la Fédération nationale Solidarité Femmes et de la Fondation des Femmes, ainsi que la fondatrice de la Maison des Femmes, ont accepté de se pencher sur le détail des engagements des deux candidats restant en lice au second tour.
Côté Rassemblement national (RN), il en résulte, indique Fabienne El-Khoury que "le programme de Marine Le Pen est misogyne". "Sur les violences faites aux femmes, elle ne propose rien d’efficace, sur l’inégalité salariale non plus. Elle n’évoque les droits des femmes que sous un prisme raciste, lorsqu’il s’agit de les utiliser pour taper sur les étrangers."
Les droits des femmes comme moyen et non comme but
Marine Le Pen, dont le projet électoral envoyé dans les boîtes aux lettres des Français accorde une place importante aux femmes, ne fait aucune mention des femmes dans le manifeste détaillant son programme en ligne. Sur son site de campagne, la candidate propose des livrets thématiques. Mais aucun n’est consacré aux femmes. Celles-ci figurent dans le livret "Famille", où elles sont évoquées à deux reprises en tant que mères dans le volet natalité et GPA. En revanche, la présidente du RN convoque les femmes dans son livret "Sécurité", aux chapitres consacrés à la lutte contre les agressions, et plus longuement dans un volet sur l’éradication de l’islamisme.
La candidate d’extrême droite consacre ainsi une large part de son adresse aux Français à la lutte contre les "harceleurs", dont elle propose d’inscrire les noms au fichier des délinquants sexuels, mais ne mentionne pas les agressions sexuelles ou les viols explicitement. Pour Osez le féminisme, l’emploi des mots n’est pas un hasard. "Elle parle rarement de l’ensemble des violences faites aux femmes, préférant suggérer que ce sont les étrangers qui sont la cause de ces violences en jouant sur les stéréotypes", souligne l’association. "Évidemment, ce genre de violences existent, mais les chiffres nous apprennent malheureusement que les viols ont majoritairement lieu au sein des foyers, et touchent toutes les catégories socio-économiques et toutes les sociétés."
Des femmes étrangères laissées de côté
Autre proposition passée au crible du "féministomètre", Marine Le Pen veut doubler le soutien aux mères isolées, tout en renforçant les contrôles pour éviter les fraudes. "Une mesure a priori féministe, mais en réalité stigmatisante", dénonce Osez le féminisme. "On les aide, mais on les soupçonne. Cela sous-entend aussi que les démarches administratives seront laborieuses pour avoir accès à l’aide, ce qui va réduire l’accès à ce droit."
Pour Ghada Hatem-Gantzer, gynécologue-obstétricienne, fondatrice de la Maison des Femmes, qui accueille depuis 2016 des victimes de violences à Saint-Denis, au nord de Paris, "le vote pour Marine Le Pen n’est pas une option pour les femmes". "Nous soignons beaucoup de patientes migrantes, dont certaines en situation irrégulières", explique à France 24 celle qui est aussi médecin chef de la structure dont une grande partie des financements sont publics. La candidate d’extrême droite, qui souhaite faire de l'immigration la grande cause de son mandat, propose de supprimer l’Aide médicale d’État (AME) pour les adultes tout en gardant un dispositif de soins urgents. Actuellement, cette aide permet aux étrangers vivant en France en situation irrégulière et précaire de bénéficier de l'accès aux soins gratuitement avec dispense d'avance de frais. "De nombreuses patientes ne pourront plus se soigner avant que leur situation ne s’empire. Ce sera catastrophique. Et on va se retrouver avec des maladies à des stades avancés, encore plus compliquées à prendre en charge. On ne peut quand même pas laisser les gens mourir comme ça, d’hypertension ou de diabète ! Quand on lit son programme, ça fait frémir", réagit Ghada Hatem-Gantzer.
Une proximité avec des dirigeants anti-IVG
"Marine Le Pen lance de grandes déclarations, mais aucune trace de mesure concrète pour les femmes", reprend Fabienne El-Khoury. "Si elle veut vraiment lutter contre les violences faites aux femmes, comme elle le dit, nous attendons d’elle qu’elle investisse de l’argent dans les foyers pour femmes, qu’elle encourage à l’éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge pour armer les jeunes, qu’elle finance des lieux d’accueil avec un suivi psychologique, juridique et social, pas qu’elle se cantonne au harcèlement de rue", insiste la porte-parole d’Osez le féminisme.
La Fondation des Femmes et quatre des principaux réseaux associatifs français de défense des droits des femmes ont interpelé, dans une tribune au JDD, les candidats à la présidentielle, listant 10 mesures à adopter dans un plan d’urgence pour lutter contre les inégalités entre les femmes et les hommes. À l’origine de cet appel, la présidente de la Fondation des Femmes, Anne-Cécile Mailfert, assume de pas avoir proposé à Marine Le Pen de signer le texte. Interrogée par France 24, elle s’explique : "Marine Le Pen n’est pas, et ne sera jamais, du côté des femmes, car c’est une figure de l’extrême droite. Et partout où l’extrême droite a pris le pouvoir, les droits des femmes ont reculé. Elle est certes une femme, mais regardons avec qui elle s’allie [Viktor Orban, le Premier ministre hongrois, Jair Boslonaro, le président brésilien], qui sont ses soutiens [Gilbert Collard, Éric Zemmour, NDLR]. Elle se découvre féministe cinq ans après #MeToo. Elle a bien compris que la lutte pour les droits des femmes était devenue incontournable en France et comme c’est une populiste, elle dit ce que les gens veulent entendre."
De nombreuses associations craignent que l’élue d’extrême droite ne s’attaque à l’IVG si elle est à la tête de la France, bien qu’elle n’ait pas parlé ouvertement de s’engager contre le droit à l’avortement. Sur l’IVG, Marine Le Pen s’est positionnée contre un allongement du délai de 12 à 14 semaines, adopté par le Parlement français en février 2022. "Nous nous appuyons sur l’expérience des associations féministes qui vivent cela actuellement dans d’autres pays, comme la Hongrie, où l’extrême droite est au pouvoir", explique Françoise Brié, la directrice générale de la Fédération nationale Solidarité Femmes, spécialisée dans l'accueil, l'accompagnement et l'hébergement des femmes victimes de violences en France.
Les mots qu’elle emploie ont du sens, analyse Fabienne El-Khoury, qui rappelle que l’élue a souvent évoqué l’"IVG de confort" et continue de véhiculer un discours dramatisant l’avortement, propre aux anti-IVG.
Emmanuel Macron ne va "jamais assez loin"
Concernant Emmanuel Macron, Anne-Cécile Mailfert dit lui avoir transmis l’appel à un plan d’urgence en faveur de la lutte contre les inégalités femmes-hommes. "Il nous a répondu être d’accord sur la plupart de nos propositions. Mais nous attendons. Il ne l’a pas encore signé."
Le candidat LREM a déclaré faire de l’égalité femmes-hommes une nouvelle fois la "grande cause" de son prochain quinquennat, parce qu'il y a encore "beaucoup à faire". Mais pour les associations interrogées, il doit encore faire ses preuves.
Françoise Brié salue un certain nombre d’avancées, notamment sur le plan législatif, citant par exemple l’interdiction du recours à la médiation familiale en cas de violences intrafamiliales adoptée en 2020. De son côté, Osez le féminisme salue des démarches qui vont dans le bon sens, mais "jamais assez loin", comme l’allongement du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs de 20 ans à 30 ans, alors que les militantes demandent aussi l’imprescriptibilité.
Concernant le congé paternité, les militantes se félicitent de l’allongement à 28 jours pour l’arrivée d’un enfant, tout en regrettant qu’Emmanuel Macron se soit opposé à une directive européenne plus ambitieuse.
Un milliard d’euros pour l’égalité femmes-hommes
"Il faut reconnaître que sous sa présidence, nous avons beaucoup parlé de la lutte contre les inégalités femmes-hommes qu’il a déclarée grande cause de son quinquennat, mais dans l’ensemble il y a un manque de moyens pour faire appliquer les mesures à tous les niveaux : police, justice, associations", estime Françoise Brié. "Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) préconise 1 milliard d’euros, or le budget alloué durant le quinquennat n’a pas dépassé les 340 millions : on est bien en deçà", s’indigne Osez le féminisme.
Ce milliard pour les violences conjugales, il ne sort pas de nul part. C'est un chiffrage documenté dans un travail de longue haleine mené en 2018, là encore collectivement par le @HCEfh @lecese @Medwomensfund @WomensW4 et la @Fondationfemmes 👉https://t.co/xLaOj0qUFK
February 17, 2022"Ce que nous attendons de lui, c’est précisément de consacrer ce milliard d’euros au respect des droits des femmes et d’adopter une loi-cadre qui suive les recommandations du Haut Conseil à l’Égalité", ajoute Fabienne El-Khoury.
Le "feminism washing" d’Emmanuel Macron
La porte-parole de l’association, qui juge le candidat sur son mandat, se dit frustrée, estimant que le président sortant a fait "énormément de fausses promesses et d’effets de communication non suivis de moyens". "Les victoires féministes de ces cinq dernières années lui ont été arrachées par la force du lobbying des associations."
Dans le domaine de l’égalité salariale, Osez le féminisme accuse même Emmanuel Macron d’avoir fait du "feminism washing", ce qui veut dire "afficher une étiquette féministe, comme pour cocher une case, alors que le travail et l’investissement ne sont pas là". Dans le viseur, "la promotion sous le mandat d’Emmanuel Macron d’un index d’égalité salariale dans lequel des entreprises ont toutes des bonnes notes, même si elles ne respectent pas la loi".
Enfin la promotion au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin en juillet 2020, alors que celui-ci était accusé de viol ne passe décidemment pas auprès des associations de défense des droits des femmes. Dans cette affaire, pour laquelle le ministre n’a jamais été mis en examen, mais seulement entendu sous statut de témoin assisté, le parquet de Paris a requis un non-lieu le 13 janvier 2022, ce qui laisse la voie pour autant à une réouverture des investigations.
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Valeurs Actuelles
Nice : après des menaces contre une église orthodoxe russe, une manifestation pro-Ukraine interdite
Le recteur de la cathédrale orthodoxe russe Saint-Nicolas de Nice (Alpes-Maritimes) est soulagé. En effet, dimanche 13 mars, devait se tenir devant son lieu de culte une manifestation en soutien à l’Ukraine, rapporte Nice-Matin. La manifestation, qui avait au préalable été autorisée par la préfecture, a finalement été interdite. La raison de ce changement de décision : des menaces de mort contre le recteur de cette cathédrale, que celui-ci affirme avoir reçu par courrier anonyme le 10 mars. « Vous êtes les amis de M. Putin (sic). Allez en Russie bientôt, autrement vous et vos amis seront assassinés. Vous avez un mois. », menaçait explicitement la lettre.
Des menaces prises au sérieux
Samedi 12 mars, l’avocat du recteur, Me Germani, a donc écrit une lettre au préfet pour demander l’interdiction de la manifestation organisée par des étudiants ukrainiens. L’avocat précise que la cathédrale accueille non seulement des fidèles russes ou français, mais aussi serbes, bulgares, moldaves, roumains, géorgiens, biélorusses, et bien sûr, ukrainiens. « Dans la paix », insiste le courrier. Le conseil explique que « ce dimanche, dit de l’orthodoxie, doit se tenir la plus grande messe de la semaine du Carême. » Il s’inquiète des « débordements graves, en présence des fidèles âgés, d’enfants et de parents pacifiques ». Après enquête de la DGSI, les menaces ont semblé suffisamment graves pour que la préfecture revienne sur sa décision initiale et interdise la manifestation.
Nice : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Paris : les riverains du Champ-de-Mars insupportés par des “squatteurs” réclament davantage de sécurité
Ils n’en peuvent plus et réclament des mesures. Les riverains du Champs-de-Mars, quartier parisien cossu situé aux abords de la tour Eiffel, alertent sur le fait que le secteur est devenu le terrain de « squatteurs », qui nuisent à leur bien-être et instaurent un climat d’insécurité, rapporte Le Parisien, vendredi 15 avril. Certains habitants réclament des accès sécurisés aux immeubles haussmanniens, alors que ces « squatteurs » en investissent les abords au quotidien, tandis que d’autres Parisiens souhaitent la fermeture complète du Champ-de-Mars pendant la nuit.
Rixes, vols à la tire, altercations verbales…
Mais qui sont ces « squatteurs » ? Une poignée d’hommes qui vivotent grâce au trafic de cigarettes, ou du jeu de bonneteau, dont les touristes sont les premières victimes. Les riverains ont confié à nos confrères en apercevoir régulièrement postés entre allées et bosquets. Dans le même temps, régulièrement, des véhicules immatriculés en Roumanie sont garés dans des impasses, d’où l’on peut voir sortir « bonneteurs » et guetteurs. Un peu plus loin, les habitants du quartier assistent au rechargement des chariots en marrons grillés et merguez. A ces menus trafics, s’ajoutent les vols à la tire, les altercations verbales et les rixes.
« On n’en peut plus, on s’en va »
Autant de fléaux que dénoncent les riverains, qui se disent à bout. Depuis plusieurs mois, ils sont engagés dans un difficile dialogue avec la mairie du VIIe arrondissement de Paris et la préfecture de police, poursuit Le Parisien. Pour l’heure, ce dialogue n’aboutit qu’à des mesures que les 150 personnes réunies au sein d’un collectif estiment insuffisantes. Ne voyant pas d’amélioration, certains propriétaires ont quitté le quartier : « On n’en peut plus, on s’en va », commente l’un d’eux, amer, dans les colonnes du journal régional. L’insécurité a d’ores et déjà fait chuter la valeur des biens.
« Nous vivons dans une insécurité diurne et nocturne insupportable, qui s’est intensément développée depuis le premier confinement, dans un espace où les habitants réclament une vidéosurveillance dans la rue depuis 2016 », déplorent les membres de ce collectif, vidéos et clichés à l’appui, auprès du quotidien. Et de conclure, non sans amertume : « Nous ne pouvons ni ne devons vivre au quotidien avec la mafia rom violente et armée qui sévit impunément dans notre rue […] en réfrénant les riverains de sortir de chez eux ! »
Valeurs Actuelles
[Vidéo] Les occupants d’extrême gauche de la Sorbonne ont vandalisé l’université et attaqué la police
Sciences Po, Panthéon-Sorbonne, l’Ecole normale supérieure… Plusieurs campus universitaires sont bloqués par des étudiants qui se disent insatisfaits des résultats du premier tour de l’élection présidentielle. Ils fustigent l’absence de thèmes portés par la gauche, à l’instar de l’écologie, la justice sociale et l’égalité, ainsi que la montée de l’extrême droite en France. Jeudi 14 avril, certains d’entre eux ont vandalisé l’université de la Sorbonne, à Paris, et s’en sont pris aux forces de l’ordre, détaillent Le Huffington Post et Le Figaro. « La révolution est un devoir », « Sorbonne occupée », ou encore, « Ni Le Pen ni Macron », ont-ils notamment scandé.
Des objets lancés sur les forces de l’ordre
Depuis mardi 12 avril, des étudiants qui se disent « antifascistes » font entendre leur colère et leurs revendications. Et la mobilisation s’est intensifiée jeudi matin, à la Sorbonne, où des dégradations importantes ont eu lieu dans les salles de classe, ainsi que sur le bâtiment classé monument historique, comme on peut le voir dans des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
🔴 Images des dégradations commises par les étudiants/militants d’extrême-gauche lors du « blocus » de l’université parisienne La Sorbonnepic.twitter.com/T7KI4GpXzJ
— Amaury Bucco (@AmauryBucco) April 14, 2022
Jeudi, à partir de midi, un rassemblement s’est déroulé place de La Sorbonne, en face de l’établissement. Entre 200 et 300 étudiants se sont réunis devant l’université afin de protester contre le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, au second tour de l’élection présidentielle qui se déroulera le 24 avril. Leur objectif : entrer dans l’université pour participer à l’assemblée générale qui était organisée à 13 heures.
En début d’après-midi, la tension est montée d’un cran. Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux et citées par Le Figaro et Le Huffington Post, on peut voir des étudiants, au premier étage de la Sorbonne, en train de lancer un certain nombre d’objets – des imprimantes, des chaises, des porte-manteaux, ou encore des bouteilles – en direction des fourgons de police arrivés sur place. Ensuite, les forces de l’ordre ont été contraintes de déplacer leurs véhicules à l’écart, dans la rue, pour éviter les projectiles. Les mêmes images montrent par la suite les policiers qui repoussent les étudiants à l’aide de gaz lacrymogènes. Pour tenir les jeunes éloignés de l’entrée de la faculté, des barrières de sécurité ont été installées.
Jean-Luc Mélenchon privilégié par les 18-34 ans
Au cours de la soirée, jeudi, les étudiants qui occupaient la Sorbonne ont quitté les lieux après 30 heures de blocage, peu avant minuit, selon les informations de France Info. Les 40 derniers occupants sont sortis des bâtiments sans faire usage de la force. Les syndicats étudiants de gauche, notamment Solidaires, appellent à continuer la mobilisation.
La veille, déjà, plusieurs centaines d’étudiants avaient pris part à une assemblée générale inter-facs dans un amphithéâtre de la Sorbonne. Une partie de la jeunesse a du mal à accepter le duel Macron-Le Pen. D’après une étude d’opinion réalisée en ligne le 10 avril par Harris Interactive, le président-candidat est le premier bénéficiaire du vote des Français âgés de plus de 65 ans (37%). De son côté, Marine Le Pen a fait ses meilleurs scores parmi les 35-64 ans (entre 25,5% et 28,1%). Quant aux jeunes de 18 à 34 ans, ils ont voté massivement (entre 30,5% et 37,7%) pour Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième.
New York Times - World
Kim Jong-un Gives North Korean TV Anchor a Luxury Home
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Ri Chun-hee, who delivers the news with a soaring, bombastic tenor, received a two-story apartment in a riverside complex from the country’s leader, apparently for her loyalty.
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By John Yoon
SEOUL — When a brand-new luxury residential district opened in the North Korean capital, Pyongyang, this week, the country’s leader, Kim Jong-un, said it would be reserved for his most elite supporters, those he called “true patriots.”
Among them was the nation’s top state TV news anchor, Ri Chun-hee.
At a ceremony on Thursday, Mr. Kim not only presented one of the two-story apartments to the legendary anchorwoman. He also gave her a tour of her new home while holding her hand. Naturally, she narrated it all in a state media video.
Known both inside and outside the hermetically sealed nation for her soaring, bombastic and emotional news readings, Ms. Ri, 79, has been a staple on North Korean television on and off for more than 50 years.
A mouthpiece of the country’s dictators since 1971, she has guided her countrymen and women through major developments like nuclear and missile tests, as well as the deaths of the country’s past leaders: Kim Il-sung in 1994 and Kim Jong-il in 2011.
She could seem to melt with emotion while delivering news about the country’s current leader, who is revered as a god by North Korean citizens. But to South Korean viewers, when she has turned to more alarming announcements, such as the North’s weapons tests, her warlike cries could seem as bloodcurdling as the information itself.
South Korean government and intelligence monitors — as well as South Koreans in general — have braced themselves whenever Ms. Ri appeared on TV and opened what they call a “mouth that fires out cannons.”
“Her steel-grinding voice gives the enemy the shudders,” a 2008 issue of the North Korean magazine Chosun said of Ms. Ri.
In North Korea, she holds the title of “labor hero,” according to Chosun. Abroad, she is known as “the pink lady,” for the color of the traditional Korean attire she wears to deliver news reports.
Ms. Ri disappeared from the airwaves in the 2010s amid reports that she had retired, but she has since resurfaced occasionally to deliver the most important news, including narrating Mr. Kim’s New Year’s address in 2021.
Ms. Ri did not put her booming voice to use when North Korea tested its most powerful intercontinental ballistic missile in March. That time, the country’s state media released a Hollywood-style video of Mr. Kim, who appeared to personally guide the test launch, clad in a sleek leather jacket and sunglasses.
Later, South Korea said elements of the missile launch might have been faked, with Mr. Kim disguising an older missile as a new one to exaggerate his country’s weapons achievements.
In the video of her house tour this week, she was far more operatic than bombastic. She said her new home felt “like a hotel” and was furnished with every amenity she needed.
State media video showed a spacious riverside apartment with shiny wooden floors, a living room furnished with a white five-seat sofa, a spacious bedroom, a kitchen with an L-shaped counter and a six-person dining table. The apartment also has a study, along with a veranda that offered a view of downtown Pyongyang. The images showed no sign of a TV. (The value of the apartment wasn’t immediately clear. The total number of bedrooms and square footage were unknown.)
The ceremony was widely publicized by the North Korean state, which published photographs of Mr. Kim and Ms. Ri taking the tour. Among others rewarded with an apartment at the complex were members of the state media, whose mission is also to spread propaganda.
Such largess for those deemed loyal to the regime is not uncommon in North Korea. Kim Jong-il gave luxury cars, watches, liquor or houses to his close aides. The current leader has given mostly verbal encouragement to officials — or has purged them. But he has recently sought to strengthen his support base by providing luxe apartments to high-ranking officials, even as the country has endured economic travails made worse by pandemic-prompted isolation and a diplomatic stalemate with much of the world.
Part of a five-year project to build 50,000 apartments in the capital to address the country’s housing problems, the opening of the luxury apartments occurred two days after the completion of high-rises intended for 10,000 ordinary residents. They may house Pyongyang’s working population, including a growing white-collar work force, which has faced constant food and electricity shortages.
The gift for Ms. Ri came ahead of the 110th anniversary of the birth of North Korea’s founder, Kim Il-sung, the grandfather of Kim Jong-un, on Friday. The occasion is regarded as one of the most important national holidays in the North, which has in previous years commemorated the birth anniversary with mass rallies or military parades.
Mr. Kim said, according to the state media, “There is nothing to spare for national treasures like Ri Chun-hee, who has led a virtuous life with the revolutionary microphone.” He also asked her to continue vigorously serve as the voice of his ruling Workers’ Party.
As for Ms. Ri, she said that she was “so grateful for the benevolent care of the party” that she and her family were “moved to tears.”
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Le Figaro
Pâques : «La politique ne nous dispense pas d'une recherche personnelle des biens spirituels»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La fête de Pâques sera célébrée ce week-end, entre les deux tours de l'élection présidentielle. Le père Grégoire Sabatié-Garat explique comment cette célébration pousse les chrétiens à espérer au-delà des réalités terrestres, tout en s'engageant concrètement dans la société.
Prêtre du diocèse de Versailles, le père Grégoire Sabatié-Garat poursuit des études à l'École Biblique de Jérusalem. Il est l'un des animateurs du site padreblog.
La fête de Pâques est célébrée alors que nous sommes au cœur de la grand-messe démocratique des élections présidentielles. Les prédicateurs y ont martelé des formules au tour messianique : «un autre monde est possible», «sauver la France», «avec vous», etc. Les habituels reflux d'espoir ou de frustration de l'entre-deux-tours se mêlent donc en chaque chrétien à la joie de ce que l'Église célèbre: le salut offert par la mort et la résurrection de Jésus. Les circonstances invitent donc à réfléchir au rapport entre le «mystère pascal» et la vie politique.
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Les Évangiles rapportent que la mort et la résurrection de Jésus ont eu lieu à Jérusalem en dehors de l'enceinte de la ville. On peut l'expliquer historiquement: les Romains laissaient les crucifiés le long des voies publiques pour marquer les esprits ; les Juifs enterraient leurs morts en dehors des villes pour éviter une souillure rituelle. Plus encore, par le trajet qui va du Prétoire de Ponce Pilate au mont Golgotha, le domaine du politique (la polis) se trouve symboliquement laissé à sa juste place.
L'évènement qui offre aux hommes le salut transcende l'espace politique et tout ce que l'homme peut produire ou penser.
La lettre aux Hébreux va dans ce sens: «la cité que nous avons ici-bas n'est pas définitive: nous attendons la cité future» (13,14). L'évènement qui offre aux hommes le salut transcende l'espace politique et tout ce que l'homme peut produire ou penser. La foi chrétienne bouleverse ainsi la subordination du religieux au politique héritée du monde gréco-romain. Le Christ n'est pas venu régner à la manière du monde: sa royauté n'est paradoxalement reconnue que sur la Croix et sa couronne est faite d'épines.
N'espérons donc pas des hommes ce que seule la puissance inouïe de Dieu peut donner. Deux attitudes erronées nous guettent souvent: la fascination naïve devant un projet ou une personnalité politique et son corollaire, la fuite de l'engagement politique. Or l'élection présidentielle n'est pas la canonisation d'un saint mais le choix de celui ou celle dont le projet contribuera – même imparfaitement – à la paix et la justice. La forte abstention est peut-être autant le signe de l'individualisme que de la déception d'une attente excessive vis-à-vis de la politique.
Fêter Pâques dans ce contexte nous rappelle que la politique est une dimension noble de la vie sociale, mais qu'elle ne nous dispense pas d'une recherche personnelle des biens spirituels. Bref, amis chrétiens, durant ces jours saints, sachons interrompre les flux d'informations pour aller célébrer la seule victoire définitive, celle du Christ. Pour ce faire, participons largement aux liturgies de Pâques en nous préparant par une belle confession ! Le vrai duel de cette semaine se joue entre la Vie et la mort, non pas sur les plateaux télévisés mais dans le cœur de chacun.
Quel que soit le candidat élu dimanche prochain, il faudra continuer à s'engager car les enjeux ne manquent pas.
Loin de moi cependant l'idée de circonscrire la foi chrétienne au plan de la piété individuelle et privée. Comme l'écrivait en 1938 le Père Henri de Lubac, «l'expression de catholicisme social aurait toujours dû paraître un pléonasme». La tradition théologique et philosophique aide à discerner les enjeux ; la victoire du Christ sur le mal donne espérance et force pour s'engager et rechercher des solutions concrètes à l'aide des moyens humains. Quel que soit le candidat élu dimanche prochain, il faudra continuer à s'engager car les enjeux ne manquent pas. Au passage, il n'est peut-être pas inutile de dire comment la mort et la résurrection de Jésus donnent le salut à ceux qui croient. Commençons par défaire une représentation qui a hélas éloigné des églises beaucoup de gens. La mort de Jésus a pu être faussement décrite comme une souffrance suffisamment forte pour apaiser la colère de Dieu ; elle est bien plus sûrement l'expression de l'amour divin. La valeur de la mort de Jésus ne vient pas du degré de souffrance enduré. Dans ce cas le mérite de la Passion reviendrait aux soldats romains et non à Jésus. Dieu n'est pas sadique !
Avant Jésus, les sacrifices d'animaux s'étaient montrés insuffisants pour réconcilier les hommes avec Dieu, car ils n'étaient que des moyens humains. En Jésus, vrai Dieu et vrai homme, Dieu vient lui-même se réconcilier avec l'humanité. La rédemption est accomplie par Jésus car il s'offre lui-même dans un acte de confiance et d'adoration au Père. Le salut va consister pour les hommes à passer du péché – le refus autarcique de Dieu – à cet acte d'amour parfait qui anime Jésus. L'homme se trouve ainsi pardonné et sanctifié. Mais ce passage est douloureux. Comme une graine qui doit se déchirer pour germer, l'homme pécheur se trouve déchiré entre son péché et l'appel à une vie nouvelle donnée par la foi et les sacrements. Cette souffrance est assumée par Jésus sur la Croix, non comme un but en soi, mais comme la condition du passage à une vie nouvelle.
La présence de la résurrection dans différentes traditions religieuses de l'Antiquité exprime l'aspiration universelle à une plénitude de vie, à l'immortalité. Mais la résurrection de Jésus présente trois aspects singuliers: elle n'est pas un retour à la vie biologique mais un passage dans une vie nouvelle et définitive ; des témoins oculaires disent avoir vu Jésus ressuscité leur apparaître, presque malgré eux ; la puissance de la résurrection de Jésus est fondée sur la puissance de l'amour divin. Ce dernier point mérite d'être développé pour comprendre que la résurrection n'est pas une sorte de «happy end» sortie du chapeau divin pour nous rassurer.
Seul l'amour mérite d'être vécu éternellement.
Il me semble que seul l'amour mérite d'être vécu éternellement. Et seul l'amour d'un être immortel (Dieu) peut répondre de façon crédible à notre désir d'éternité. Cette vie nouvelle dans laquelle le Christ est entré et où nous sommes appelés à entrer dépasse l'ordre du biologique, la vie comme «être-pour-la-mort», comme dirait Heidegger. La résurrection du Christ scelle ainsi la supériorité de la vie de l'esprit qui est liberté, amour et contemplation, sur les lois du bios. L'actuel projet transhumaniste – absent des débats de la campagne présidentielle – est symptomatique d'une humanité rêvant de prolonger indéfiniment l'ordre biologique, en oubliant que seul l'amour est supportable éternellement.
Le philosophe Gustave Thibon avait bien illustré ce problème dans la pièce «Vous serez comme des dieux»: le personnage principal, Amanda, refuse de recourir au breuvage d'immortalité proposé par les scientifiques afin de préserver ce qu'elle a de plus précieux, sa capacité d'aimer et de faire confiance. Cela est profondément chrétien, car dans le Christ, le déchirement de la mort peut ainsi être habité par un acte d'amour, la remise de soi totale entre les mains du Père.
Il faut enfin essayer de parler de la vérité et du courage qu'il faut pour la rechercher toujours dans des circonstances politiques changeantes. Dans la République de Platon, on trouve la figure d'un homme qui aime la justice pour elle-même et non pour paraître juste aux yeux des autres. Cet innocent doit supporter d'être accusé injustement, couvert d'opprobre et «après avoir souffert tous les maux, il sera mis en croix». Étonnante préfiguration du Nazaréen, l'innocent mis à mort qui disait à Pilate être venu pour «rendre témoignage à la vérité». La fête de Pâques met à nu la vérité de notre vie, la vérité d'une humanité blessée par ses péchés. Ecce homo, «voici l'homme», dit Pilate à la foule en désignant le Christ défiguré par les blessures. Puis il le livre à la mort en s'en lavant les mains. Renoncer à la vérité par calcul, lâcheté ou paresse demeure une tentation pour nous aujourd'hui.
Je ne crois pas me tromper en disant qu'il a été difficile pour les catholiques de choisir entre les différents candidats sans aucun état d'âme. L'Évangile est trop riche pour obéir à la logique du clivage partisan ; il nous faudra toujours en proposer la lumière exigeante, à temps et à contre-temps. Quel que soit le candidat élu dimanche prochain, il faudra que chaque chrétien puisse faire sien le serment formulé par Bernanos en janvier 1939 : «le serment de ne jamais mentir […] de ne mentir sous aucun prétexte et moins encore, s'il est possible, sous le prétexte de servir des prestiges qui ne sont d'ailleurs compromis que par le mensonge» (Scandale de la vérité). Ce chemin de vérité est difficile, exigeant, mais le Christ et tous les saints nous y précèdent. Il nous faudra peut- être tomber en route mais, à la lumière de Pâques, soyons assurés de la victoire finale.
PODCAST - Vivons-nous dans le meilleur des mondes possibles ? (Leibniz) Le Moment Philo, par Aziliz Le Corre
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«La religion chrétienne est de loin la plus attaquée en France»
FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - Dans son premier ouvrage, le journaliste Marc Eynaud relate les actes de profanation et les agressions à l'encontre des catholiques. Il explique comment la France, fille aînée de l'Église, en est arrivée à ce calvaire contemporain.
Université de Nantes: «La terreur intellectuelle dans le Supérieur est une menace pour la démocratie»
FIGAROVOX/TRIBUNE - La présidente de l'université de Nantes a envoyé à l'ensemble de son établissement un mail incitant à voter contre Marine Le Pen au second tour. L'essayiste Paul Melun dénonce une atteinte grave à la démocratie, symptomatique d'un endoctrinement idéologique de l'Université française.
Pourquoi la criminalité ressurgit à New York
FIGAROVOX/TRIBUNE - Mardi 12 avril, 23 personnes ont été blessées lors d'une fusillade dans le métro new-yorkais. Depuis que la ville a abandonné la politique de tolérance zéro, elle connaît une recrudescence des violences et de l'insécurité, explique Pierre-Marie Sève.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
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‘Down With France’: Former Colonies in Africa Demand a Reset
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Decades after independence, many African countries are increasingly troubled by the ongoing influence of their former colonial power.
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By Ruth Maclean
BAMAKO, Mali — Many French guests came through the guesthouse where El Bachir Thiam worked as a security guard, a small oasis of greenery in busy Bamako, the capital of the West African country of Mali. They were friendly, usually, and he liked them.
But after he had welcomed them in, shown them to their rooms and reassured them that Bamako was safe, not the hotbed of terrorist activity it might seem from outside, he went back to his phone, where his activist WhatsApp groups were focused on one thing. Getting the French — their businesses, diplomats and thousands of troops — out of Mali.
Over the past few years there has been a sharp rise in criticism of France across its former colonies in Africa, rooted in a feeling that colonialist practices and paternalistic attitudes never really ended, and propelled by a tide of social media posts, radio shows, demonstrations and conversations on the street.
In Senegal, young people attending protests last year accused the president of being a puppet of the French president, Emmanuel Macron, who is currently vying for a second term. They smashed the windows of French gas stations and set fire to French supermarkets.
In Burkina Faso, as a coup d’état unfolded in January, tailors tore up French flags and pieced the tricolors back together horizontally to make Russian ones.
In Niger last November, after protesters shouting “Down with France!” tried to block a French military convoy, the soldiers opened fire. They killed two people, the Nigerien government said.
Nearly half of the countries in Africa were at one time French colonies or protectorates. Six decades after most of them gained independence, young people like Mr. Thiam — born long after the colonial French departed — are driving this uprising, tapping into a wealth of online information that older generations, often less educated and literate, never had access to, and trying to use it to promote change. And their elders are paying attention.
“There’s a new awakening in sub-Saharan Africa that the world should know about,” said El Hadj Djitteye, a Malian analyst who recently founded a think tank, the Timbuktu Center for Strategic Studies on the Sahel. “If a foreign minister makes a speech today, there’s a group of young analysts that can look at it and say this paragraph is paternalist, that one is aggressive, this isn’t diplomacy.”
Though the tide of information they consume and share sometimes veers into misinformation, including unfounded rumors about France working with jihadists or stealing gold, much of the criticism in countries with ties to France is aimed at the perceived arrogance of the former colonial master. There have always been critiques of France, particularly in more educated, urban circles in West Africa, but now that almost everyone either owns a cellphone or knows somebody who does, these ideas have spread.
In Mali, where for almost a decade French soldiers who initially came at the invitation of the Malian government have tried and failed to stop the spread of armed Islamist groups, France stands accused of disrespecting Malians not just by activists like Mr. Thiam, but by the country’s highest officials, including the prime minister.
“They want to humiliate us,” said Prime Minister Choguel Maiga in a recent speech which drifted into unfounded conspiracy theory. This kind of rhetoric has helped the military junta that seized power in 2020 retain huge popular support. “We’re not a people that submits.”
This is a stark turnaround from a decade ago. When jihadists took over its northern cities in 2012, Mali appealed to France for military help. And when French soldiers arrived, Malians greeted them as liberating heroes.
Now they are effectively being chased from the country. They are blamed for sanctions imposed by the Economic Community of West African States, or ECOWAS, aimed at trying to get the junta to commit to handing over power — France is assumed to be the group’s puppet master.
The French are blamed for their failure to stop an insurgency that metastasized and spilled over Mali’s borders, destabilizing a vast stretch of arid territory known as the Sahel — even though troops from Mali have also been fighting the insurgents and now stand accused of massacring hundreds of people together with their new partners, Russian mercenaries. The French are blamed, too, for their support of former rebel groups from the north considered by many in Mali’s powerful south to be no different than the jihadists.
The deteriorating security situation was one of the main things Mr. Thiam posted about on social media during his night shifts at the guesthouse. He built up a following of more than 35,000 friends and followers on Facebook at one point.
But he wasn’t just an online warrior: He co-founded an activist group, On A Tout Compris — French for “We’ve Got it All Figured Out” — which organized demonstrations outside the French embassy and targeted French-owned businesses like the petroleum company Total. Soon, he found he was having to duck out of his activist meetings early to get to work on time. Then he left the guesthouse job for full time activism.
His favorite trick was to post videos of himself burning the French flag on Facebook — something that eventually got him banned from the social network, he said. (Facebook said that the burning of flags does not violate their policies, but he could have been banned for another reason). He said he posted pictures of dead French soldiers, labeling them “other terrorists,” just for shock value.
“We knew that was mean, but it was part of our battle plan,” he said.
French soldiers are now packing up in their bases, preparing to leave, while their leaders focus on their relationships with other, friendlier countries like Niger and Ivory Coast, where this month they will hold a training session with local troops, as they have done for years.
For years after African nations got independence, France maintained a web of political and business ties with its former colonies, often in effect propping up corrupt governments or dictators for its own benefit, a system widely known as Françafrique.
When Mr. Macron became president, it initially seemed that things would change. He promised to declassify secret files related to the assassination of Thomas Sankara, Burkina Faso’s revolutionary leader, killed in a putsch in which many suspect France played a role. He asked Rwanda for forgiveness over France’s role in the genocide.
“I am from a generation that doesn’t come to tell Africans what to do,” he told students in Ouagadougou, Burkina Faso’s capital, in 2017.
But this rang hollow in January 2020 when he summoned five African leaders to a summit, partly to disavow rising anti-French sentiment in their countries. To many of their citizens back home, Mr. Macron came across as insufferably arrogant.
And in Mali — often, of late, the harbinger for the region, whether in terms of coups or destabilizing Islamist groups — people felt that the arrogance just kept coming — notably, in French ministers’ condemnations of the military junta that overthrew the president, France’s erstwhile ally, Ibrahim Boubacar Keita.
The relationship between the two countries broke down fast.
After France’s foreign minister, Jean-Yves Le Drian, called the junta “illegitimate” and “out of control” in January, its ambassador in Bamako was instructed to leave.
On a recent afternoon at the embassy, the ambassador’s spacious office was hushed, the only sign of him a photograph atop his office chair, where he jokingly propped it on his way out.
Many Malians still bristle at that “illegitimate” label: of course, they say, the junta was not elected. But many feel they have been failed by democracy as France conceives it, and that the junta speaks for them.
“Stop thinking we are inferior,” said Pierre Togo, a former soldier, addressing France as he nursed a mango juice at a Bamako bar on a recent evening. “France is plotting, playing games, and Africans understand that now.”
Across town, at a busy roundabout where vendors sold Malian flags, Lassina Keita, a mechanic, wiped oil-stained hands on his shirt, to which was clipped the source of all his information, a small yellow radio. “It’s better to say thank you, and let them go,” he said of the French.
But while these sentiments are common in the capital, some Malians from the north and center, where the insurgency is raging, see things differently.
In a quiet suburb of Bamako, Ami Walet Idrissa and Bintou Walet Abdou, both 22, chatted in Ami’s house, its rough cinder block walls heating in the sun. They reminisced about their lives back home in Timbuktu, which was taken by Islamist militants, after arms and men flooded into the country in the wake of Libya’s descent into chaos.
“France helped Mali a lot,” said Bintou.
“They’re the ones who chased the jihadists out,” Ami said.
When jihadists took over Timbuktu in 2012, Ami was 13. Her parents had fled, but she stayed behind with her siblings. One day, walking home after bathing in the river, armed men stopped Ami and her brother. Males and females were forbidden from walking together, they said — siblings or not. They whipped them both, she said.
Both women worried about what would happen if the French left, but they never said so in public, even when people equated the French with jihadists, as they often did. Their opinions could invite trouble in Bamako.
Were France’s harshest critics living in areas threatened by extremists or abusive military forces, rather than safely in Bamako, things could be different.
At the leafy guesthouse, one of Mr. Thiam’s former co-workers was amused to hear what his old colleague was up to.
“Send him to Dogon country, let him hear a bit of gunfire,” he said with a smile, referring to an area often attacked by the armed groups that France fought. “He’ll run back yelling ‘Vive la France!’”
Mamadou Tapily, Mohamed Ag Hamaleck and Mady Camara contributed reporting.
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Le Monde
Election présidentielle : à la Sorbonne, l’ENS et Sciences Po, des centaines d’étudiants contre le « faux choix » du second tour
L’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne a été entièrement évacuée dans la nuit de jeudi à vendredi, après trente heures de blocage. A Sciences Po, les cours du site situé rue Saint-Guillaume auront lieu à distance.
« Et la Sorbonne, elle est à qui ? elle est à nous ! » Plusieurs centaines d’étudiants se sont rassemblés, jeudi 14 avril, dans une ambiance tendue avec la police, devant l’université emblématique à Paris, occupée depuis la veille, pour dénoncer le « faux choix » que constitue le duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
L’université parisienne a été entièrement évacuée dans la nuit de jeudi à vendredi, a déclaré la région académique d’Ile-de-France dans un communiqué. Cette « occupation illégale a conduit à des violences inacceptables et à des dégradations importantes », dit encore le document, qui précise que le site reste, « à ce stade », totalement fermé. Depuis mercredi, des centaines d’étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou encore Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l’élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
« Sorbonne, Sorbonne, antifa », « Non, non, non à Le Pen ou Macron », « Laissez-nous entrer ! », scandaient jeudi les étudiants massés devant la porte d’entrée principale de l’université, place de la Sorbonne, bloquée par un cordon de CRS. Au-dessus, on pouvait lire sur une large banderole accrochée à un balcon : « Jeunesse enragée ».
Aux fenêtres du bâtiment, où était pendue une banderole « Sorbonne occupée contre Macron, Le Pen et leur monde », des étudiants, certains vêtus de noir et cherchant à dissimuler leur visage, écrivaient sur un tableau des messages à destination des manifestants venus participer à une assemblée générale.
Vers 13 h 30, les CRS ont repoussé les étudiants rassemblés sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessés. Les jeunes, dont certains avaient les yeux rougis, ont reculé en chantant « Et tout le monde déteste la police ». Les étudiants aux fenêtres ont lancé des objets tels que poubelle, extincteurs, bouteilles ou même mobilier, selon une journaliste de l’AFP sur place.
Une assemblée générale s’est tenue à l’intérieur du bâtiment dans l’après-midi, au cours de laquelle les étudiants « se sont organisés pour les perspectives à donner » au mouvement, a affirmé Baptiste, étudiant de Paris-I et militant de l’UNEF, présent dans les locaux avec « une petite centaine » d’étudiants, selon lui. Ils ont appelé notamment à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement, vendredi à 13 heures, devant la Sorbonne, a-t-il ajouté. En début de soirée, l’ambiance était redevenue très calme sur la place de la Sorbonne. Dans les rues alentour en revanche, les forces de l’ordre tentaient de disperser encore des dizaines de manifestants selon plusieurs vidéos diffusées sur Twitter :
Multiples charges des forces de l’ordre contre plusieurs centaines de manifestants.
La tension ne retombe pas aut… https://t.co/EKqGAQBt5I
Confusion aux abords de l’université
Vers 20 heures, une grande confusion régnait aux abords de l’université, des policiers usant de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants venus en nombre soutenir les occupants de La Sorbonne, mais aussi des étudiants venus d’Ukraine qui, n’ayant pas la nationalité ukrainienne, ne peuvent s’inscrire immédiatement dans une faculté française pour poursuivre leur année universitaire.
A l’intérieur du bâtiment, des policiers ont pénétré laissant sortir une partie seulement des occupants. Sur son compte Twitter, une étudiante, Blanche M., avait diffusé une vidéo montrant la trentaine d’étudiants rassemblée dans une cour de La Sorbonne et affirmait le souhait des occupants de « simplement sortir dans le calme ». Le tweet et le compte ont été supprimés depuis.
« Nous voulons simplement sortir et avons peur de recevoir des coups, relatait la vidéo. Nous sommes entourés par plus de 200 policiers et gendarmes, ainsi que 50 BRAV-M [brigades de répression des actions violentes motorisées] qui nous séquestrent. Nous manifestons simplement, car nous nous inquiétons pour notre avenir, pour la planète et à cause de la montée des idées d’extrême droite. »
« J’ai peur pour mon avenir et pour celui de la planète » : ce que pensent les jeunes avant la présidentielle« La jeunesse est face à un faux choix »
« Macron et Le Pen ne nous représentent pas du tout. Ce sont deux options aussi mauvaises l’une que l’autre et on en a marre de devoir choisir entre la peste et le choléra », explique Clémence, 23 ans, étudiante en master d’anglais à la Sorbonne, le visage recouvert d’un foulard blanc. « On se demande quel avenir on aura dans quelques années. On s’inquiète pour le climat, la précarité, le climat politique. »
« On va avoir cinq ans d’ultralibéralisme ou de fascisme. C’est une catastrophe pour notre génération. On estime que cette élection nous a été volée et c’est notre avenir qui nous est volé. On réagit », ajoute Eli, étudiant en master de philosophie à la Sorbonne, qui lui non plus ne souhaite pas donner son nom de famille.
La direction de la communication de Paris-I a expliqué que les cours étaient « maintenus en distanciel » jusqu’au « samedi 16 avril inclus ». L’ensemble des sites (une dizaine, dont celui de Tolbiac) est « fermé aux étudiants mais ouvert aux personnels ».
Outre la Sorbonne, des locaux de l’Ecole normale supérieure (ENS), sur le campus Jourdan (14e arrondissement de Paris), sont occupés. Les entrées du campus de Sciences Po Paris à Nancy ont été bloquées mercredi et quatre-vingts personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées jeudi devant l’antenne de Reims.
A Paris, cent cinquante étudiants ont bloqué l’entrée de Science Po au 27, rue Saint-Guillaume, où a notamment étudié M. Macron. Des banderoles affichaient les slogans suivants : « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Non à l’extrême droite », « Féministes antifascistes ». « La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui, dans les deux cas, lui sont néfastes », regrette Baptiste, 22 ans, étudiant en troisième année et syndiqué à Solidaires, un syndicat qui soutient ce mouvement. « C’est un vent de révolte et de rejet de la situation », a-t-il poursuivi.
« On s’inscrit dans cette continuité-là, en mobilisant cette école qui est un lieu emblématique de la Macronie, son système, son idéologie et des personnes qui la fabriquent. C’est important pour nous de montrer que, même dans ces lieux-là, on se mobilise. »
Vers 15 h 30, 30 à 40 militants d’extrême droite, membres de la Cocarde étudiante, de l’Action française, de l’UNI et de Génération Z, munis « de manches de pioches, de parapluies et de gazeuses à main », ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu’il y ait de blessés, a-t-il précisé.
« Au second tour, Emmanuel Macron pourrait avoir du mal à récupérer le vote jeune » Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre
ActuLe 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.
Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.
Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité
En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».
Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.
L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée
Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.
Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.
Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.
Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud
La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.
Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens
Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.
Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.
Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.
La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.
Emmanuel Alcaraz, historien
Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian Le Figaro
Les clés pour comprendre comment l’Amérique profite de la guerre en Ukraine
Jean-Louis TremblaisDÉCRYPTAGE - On le disait gâteux, voire sénile: finalement, Joe Biden tire son épingle du jeu dans le conflit russo-ukrainien. Gaz de schiste, agriculture, vente d’armes: Washington rafle la mise sur tous les tableaux.
1/ Vendre un gaz plus cher à l’Europe
Joe Biden n’a pas fait le voyage pour rien. Le 25 mars dernier, en sa présence, la Commission européenne s’est engagée à lui acheter 15 milliards de m3 (Gm3) de gaz naturel liquéfié (GNL) supplémentaires en 2022. Ce n’est qu’un début. À terme, l’objectif est de remplacer totalement les 155 Gm3 de gaz russe représentant 30 % de la consommation de l’UE. Issu de la fracturation hydraulique (technique prohibée en France car jugée trop polluante), ce «gaz de schiste» sera transporté par méthanier avant d’être regazéifié à son arrivée sur le continent. Pour ce faire, l’Allemagne (qui avait tout parié sur le gazoduc russe Nord Stream 2) devra construire deux terminaux adaptés à cette opération. Aux États-Unis, les producteurs de GNL se frottent les mains et accentuent la pression sur le gouvernement Biden afin d’obtenir de nouvelles concessions. Leur modèle économique est le mégachamp Golden Pass qui sera mis en service par ExxonMobil et Qatar Energy dans l’État du Texas en 2024. Un investissement de 10 milliards de dollars dont la rentabilité est désormais garantie par… la clientèle européenne.
2/ Une aubaine pour l’industrie de l’armement
La guerre russo-ukrainienne a également convaincu (à juste titre, mais dans l’urgence) les Européens de renforcer leurs armées. Le chancelier Olaf Scholz entend ainsi consacrer 100 milliards d’euros à la modernisation de la Bundeswehr. Sa première décision ne plaide pas en faveur de l’Europe de la Défense: Berlin va acheter 35 avions furtifs F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte de Tornado. Tant pis pour l’avion de chasse européen Scaf (Système de combat aérien du futur), que l’Europe développe pourtant avec Paris et Madrid. L’armée française se retrouve aussi en position délicate. Elle dépendait intégralement des gros-porteurs ukrainiens Antonov 124, dont la flotte a été partiellement détruite par les Russes. L’Airbus A400M ayant une capacité d’emport six fois inférieure, il est probable qu’elle se tourne vers le C-17 américain de chez McDonnell Douglas! Quant au groupe Airbus, maître d’œuvre du projet Eurodrone (drone européen de moyenne altitude et de longue endurance), il vient d’annoncer qu’il équiperait son prototype d’un moteur fabriqué par une filiale de General Electric!
3/ Jackpot pour les fermiers du Midwest
La Russie et l’Ukraine, respectivement premier et cinquième exportateurs de blé, fournissaient 25 % de la demande mondiale avant le conflit. Le blé ukrainien est en train de pourrir dans les ports de la mer Noire. Soumis aux sanctions, le blé russe est devenu invendable, ce qui fait grimper les cours, la tonne étant passée de 275 euros en janvier à 350 euros en mars. Les agriculteurs américains, massivement subventionnés par l’administration Biden (27 milliards de dollars dans le cadre de l’American Rescue Plan Act, le plan de relance démocrate adopté en 2021 pour booster l’économie nationale), ne peuvent être que les grands vainqueurs de cette redistribution alimentaire à grande échelle. L’année 2021 leur avait déjà été particulièrement favorable puisque le secteur agricole avait pulvérisé ses records à l’exportation: 177 milliards de denrées vendues à l’étranger, soit une hausse de 18 % par rapport à 2020 et 14,6 % de plus que le précédent record en 2014. Si les hostilités devaient continuer, nul doute que le Midwest ravira à la Russie et à l’Ukraine le titre envié de «grenier à blé» de la planète.
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New York Times - World
U.K. Plans to Send Some Asylum Seekers to Rwanda
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Britain says it will fly many refugees thousands of miles to the central African country for processing and resettlement, a significant hardening of migration policy.
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By Stephen Castle, Megan Specia and Abdi Latif Dahir
LONDON — Britain said on Thursday that it planned to send some asylum seekers to Rwanda for processing and settlement there, becoming one of the few major powers to plan legislation that would turn away migrants without even considering their cases.
The policy, if implemented, would take to a new level the hard-line immigration stance of Prime Minister Boris Johnson’s Conservative government and align it closely with one of his central arguments for pushing Brexit, his signature initiative, which he pledged would allow Britain to “take back control” of its borders.
Human rights groups immediately denounced the policy, saying it is inhumane, violates international agreements on refugees and could set a precedent that encourages other nations to send migrants to other countries, a tactic known as “offshoring.”
In a speech on Thursday, Mr. Johnson said his plan could resettle thousands of migrants who cross the English Channel after long journeys from countries like Albania, Iraq and Sudan, and would apply to those who had arrived since January. He said that Britain “cannot sustain a parallel illegal system. Our compassion may be infinite, but our capacity to help people is not.”
In Rwanda, those who arrived in so-called emergency transit centers would be given the option of seeking resettlement to countries other than Britain, returning home or to a previous country of asylum, or staying in Rwanda. Britain will pay Rwanda 120 million pounds, about $157 million, to finance opportunities including education, vocational and skills training and language lessons.
Implementing the proposal depends on the passage of a law now being considered by Parliament that could criminalize anyone entering the country without a valid visa or through what the government calls “irregular routes.” Given the limited legal routes for refugees into Britain, that could effectively prevent many from making any asylum claims that would allow them to live in the country.
The legislation’s chances are considered good because Mr. Johnson’s party holds an 80-seat majority.
But the prime minister conceded that the plan would likely face legal challenges and “will not take effect overnight,” adding that in Britain there is a “formidable army of politically motivated lawyers who for years have made it their business to thwart removals.”
Those comments led human rights groups to suggest that Mr. Johnson was laying the groundwork for the policy to stall and then blame left-leaning advocates for derailing it. They suggested he was more interested in outlining a policy that would appeal to his conservative supporters than putting it into practice.
“The public should be very skeptical of these plans,” said the Kent Refugee Action Network in a statement. “It’s likely that very few people will ever actually be sent to Rwanda.” Kent, where Mr. Johnson spoke, is a coastal region, where thousands of asylum seekers have arrived.
Tim Farron, a former leader of the Liberal Democrats, wrote on Twitter that the policy was designed “to use innocent, desperate people as pawns” to “score culture war points.”
Very few other countries have tried similar tactics to deter migrants. In 2018, a plan by Israel to deport migrants to Rwanda fell through after Rwanda announced that it would accept only those who left Israel voluntarily. Australia has used asylum processing centers on Pacific islands such as Nauru, after intercepting migrants before they reached Australia by boat.
In September, Denmark’s Parliament passed a law that allows the nation to relocate asylum seekers outside Europe to have their refugee claims assessed, despite criticism from rights groups and the United Nations, but it has not relocated anyone yet.
Aid groups say the plan would violate Britain’s commitment to the 1951 U.N. convention on refugees, which lays out international protections. It requires that asylum seekers are protected in the country in which they arrive and cannot be forcibly sent to unsafe areas.
When Britain began to float the prospect of offshore asylum processing last year, an assessment from the United Nations’ refugee agency determined that many of the proposals would potentially violate that agreement.
Andy Hewett, the head of advocacy for the Refugee Council, an aid group in Britain, contrasted the proposed new policy with Britain’s current approach to Ukrainian refugees. The government has rolled out a family reunification policy and a program that allows families to sponsor and provide housing for Ukrainian refugees fleeing the war.
As of Monday, 16,400 Ukrainian refugees had arrived in Britain under the programs, and 56,500 visas had been issued, according to government data.
“There is no difference between the risks facing Ukrainian refugees and the risks facing refugees from other conflict zones across the world,” Mr. Hewett said. “And the response from the U.K. government needs to be consistent. They can’t have an open door for one group, and at the same time, be slamming the door shut on another group.”
For the British government the pressing issue is its failure to curb the arrival of a small but steady flow of people making dangerous, sometimes fatal, crossings, often on unseaworthy boats, across the English Channel from France. While the number of people arriving in Britain by boat is not high by international standards, the channel crossings have been a persistent embarrassment to Mr. Johnson’s government.
Migrants arriving on British shores currently have the right to claim refugee status under international agreements. Of those applying for asylum, almost two-thirds were found to be genuine refugees in 2021.
The choice of Rwanda raised concerns among advocates because of a troubled human rights record that Britain itself has previously questioned. But it is regarded as a stable country with a track record of accommodating displaced people.
In 2017, it offered to receive up to 30,000 African migrants who had faced discrimination, trafficking and violence while in Libya, and overall it has welcomed almost 130,000 refugees or asylum seekers, mainly from the Democratic Republic of Congo and Burundi.
Mr. Johnson also laid out some conditions that seemed further intended to discourage migrants. He said that asylum seekers would, on arrival in Britain, be housed in centers, rather than hotels, and that the Navy would take an enhanced role in tackling the Channel crossings. “They’ll be housed in accommodations like those in Greece,” said Mr. Johnson, referring to the camps there, some of which have earned a reputation for dismal conditions.
Priti Patel, Britain’s home secretary, who traveled to Rwanda for the announcement, said in a statement that the agreement with Rwanda would see “those arriving dangerously, illegally or unnecessarily into the U.K. relocated to have their claims for asylum considered and, if recognized as refugees, to build their lives there.”
The government has not made clear whether the plan will apply to all asylum seekers arriving in Britain or just some. Mr. Johnson appeared to suggest that mostly men would be impacted, saying that it was “a striking fact that around seven out of 10 of those arriving in small boats last year were men under 40, paying people smugglers to queue-jump and taking up our capacity to help genuine women and child refugees.”
The Rwandan government said that people who are transferred to the country would be offered “legal pathways to residence” if their claims were successful.
Keir Starmer, leader of the opposition Labour Party, described the plan as “unworkable and extortionate.” He added that it was a “desperate announcement by a prime minister who just wants to distract from his own lawbreaking” following the decision by police on Tuesday to fine Mr. Johnson for breaking lockdown rules.
Ian Blackford, the leader of the Scottish National Party’s lawmakers in the British Parliament, told the BBC that the proposal was “absolutely chilling.”
Mr. Hewett, of the Refugee Council, said that it may take time for the full details of the plan to be released, meaning it was not yet possible to form definite conclusions on its legality. But he said the proposal at the very least undermined the spirit of the 1951 agreement, while setting a “dangerous precedent” that could lead other Western countries to outsource to countries like Rwanda.
“The principle of the convention is that people have a right to claim asylum in any country, that country should examine their asylum claim — and this completely undermines that principle,” he said.
The migrant pact comes just weeks after Johnston Busingye, Rwanda’s new high commissioner to Britain, arrived in London. The British government had been pressed to block Mr. Busingye’s appointment given his role in the arrest of the dissident Paul Rusesabagina, who helped save thousands during the Rwandan genocide.
Stephen Castle and Megan Specia reported from London and Abdi Latif Dahir from Nairobi, Kenya. Emma Bubola contributed reporting from London.
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Le Monde
Covid-19 : à Shanghaï, presque totalement confinée pour endiguer les cas de Covid-19, des habitants expulsés se battent avec la police
Des vidéos montraient des personnes affrontant des policiers venus les obliger à quitter leurs appartements pour y isoler des personnes positives. La capitale économique chinoise subit la plus grave flambée épidémique depuis deux ans.
Des Shanghaïens ont affronté des policiers venus les obliger à céder leurs appartements pour y isoler des personnes positives au coronavirus, selon plusieurs vidéos diffusées jeudi 14 avril, signe du mécontentement croissant face à l’inflexible politique anti-Covid.
La capitale économique chinoise fait actuellement face à sa plus grave flambée épidémique depuis le début deux ans. La quasi-totalité des 25 millions d’habitants sont confinés depuis le début du mois d’avril, avec des difficultés d’accès à la nourriture.
Les autorités isolent les personnes testées positives, même asymptomatiques, en les plaçant dans des centres de quarantaine. Mais avec plus de 20 000 nouveaux cas positifs quotidiens ces derniers jours, elles peinent à suivre la cadence.
« Qu’est-ce que la Chine est prête à accepter : un impact économique grandissant ou un certain nombre de morts ? »« Frapper des gens »
Les vidéos, diffusées sur les réseaux sociaux chinois, montraient des habitants à l’extérieur d’un complexe résidentiel, criant sur des policiers équipés de boucliers, vêtus de combinaisons intégrales de protection et tentant de progresser parmi la foule. Sur les images, des agents de police semblent arrêter plusieurs manifestants, tandis que des résidents accusent les forces de l’ordre de « frapper des gens ».
#Shanghai residents scuffled with hazmat-suited police ordering them to surrender their homes to #COVID19 patients,… https://t.co/Uu8x6QaTv2
Dans une vidéo diffusée en direct sur le réseau social WeChat et récupérée par l’Agence France-Presse, une femme en pleurs cible le groupe Zhangjiang, le promoteur immobilier du complexe résidentiel, et déclare :
« Le groupe Zhangjiang veut faire de notre complexe résidentiel un lieu de quarantaine et y placer des personnes positives au coronavirus ! »
Ces images ont provoqué un tel tollé que Zhangjiang a publié un communiqué sur l’incident. Il affirme que « la situation est désormais calme » après que « certains locataires ont fait obstacle à la construction » d’une clôture de quarantaine. Les autorités avaient ordonné à 39 ménages de quitter leurs appartements « afin de répondre aux besoins de prévention » anti-Covid, a précisé le groupe.
Le promoteur assure avoir offert une compensation aux habitants et les avoir relogés dans une autre aile du même quartier. Les censeurs ont supprimé une grande partie des vidéos en ligne sur l’incident. Mais celles-ci circulaient encore entre utilisateurs des réseaux sociaux vendredi.
Exaspération des habitants
Les habitants de Shanghaï semblent de plus en plus exaspérés par les difficultés d’accès à la nourriture et par l’isolement forcé des personnes positives dans des centres de quarantaine au confort et à l’hygiène aléatoires. La publication sur Internet de vidéos d’animaux de compagnie violemment euthanasiés a également fait scandale.
Covid-19 : à Shanghaï, vague de départs parmi les expatriés soumis au confinementLes manifestations sont bien moins fréquentes en Chine qu’en Occident, mais elles surviennent régulièrement. Peu médiatisées, elles trouvent un écho sur Internet, où la vitesse de diffusion des contenus prend souvent de court la censure.
Le ministère de la santé a rapporté vendredi plus de 24 000 nouveaux cas positifs en Chine – dont plus de 23 000 à Shanghaï. Des chiffres très élevés pour le pays asiatique, qui applique une stratégie zéro Covid.
Celle-ci consiste en plusieurs mesures : confinements dès l’apparition de quelques cas, séparation des personnes testées positives d’avec le reste de la population, visas délivrés au compte-gouttes, quarantaine à l’arrivée sur le territoire ou encore traçage des déplacements.
Les autorités de Shanghaï ne semblent pas vouloir modifier leur politique anti-Covid. De son côté, le président chinois, Xi Jinping, avait prévenu mercredi que les mesures sanitaires « ne peuvent être assouplies », la protection des habitants contre le coronavirus étant, selon lui, la première des priorités, a communiqué l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
Le Monde avec AFP
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L'Humanité
Mémoires incandescentes
ActuGuerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.
Latifa MadaniSoixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.
Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.
« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »
Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.
Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.
Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.
Guerre d'Algérie France24 - Monde
Présidentielle : comment le programme RN de Marine Le Pen s’est imposé à Mayotte
Publié le : 15/04/2022 - 14:58
Nicolas BAMBA
L’archipel de Mayotte est le département où le Rassemblement national a signé son plus gros score au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen y a recueilli 42,68 % des suffrages, loin devant les autres candidats, mais aussi très loin de son score de 2017. Dans un département miné par l’insécurité et l’immigration clandestine, le RN séduit.
C'est à Mayotte, à plus de 8 000 kilomètres de ses bastions traditionnels du nord de la France – 39,27 % et 38,68 % des suffrages dans l’Aisne et dans le Pas-de-Calais – que Marine Le Pen a réalisé son meilleur score au premier tour, loin devant Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron. Elle a recueilli 42,89 % des suffrages, soit 14 958 voix mahoraises, là où l’Insoumis en a recueilli 23,96 % (8 398 voix) et le président sortant 16,94 % (5 936 voix).
Pour sa troisième campagne présidentielle, la candidate du Rassemblement national connaît ainsi une très forte progression à Mayotte, où elle partait de très bas, en 2012, avec un score modeste de 2,77 % (996 voix). En 2017, elle avait déjà progressé au premier tour avec 27,19 %, derrière François Fillon (32,62 %), mais avait été battue par Emmanuel Macron au second tour avec 42,89 % des suffrages (14 374 voix). Cinq ans plus tard, elle est en tête au premier tour, et de loin, avec déjà plus de voix qu’au second tour de 2017. Emmanuel Macron, lui, a perdu 428 voix par rapport au premier tour de 2017.
La "corde sensible" de l’insécurité et de l’immigration clandestine
Thani Mohamed-Soihili, sénateur de Mayotte du Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI, précédemment LREM), n’est "malheureusement pas très surpris" par un résultat qui "s’inscrit dans la continuité des élections européennes" de 2019, où le RN avait glané 46,12 % des suffrages. Pour le parlementaire, Marine Le Pen "souffle sur les braises avec son discours sur l’immigration et l’insécurité" à Mayotte. "Ce discours facile, populiste, plaît localement. C’est ce qui explique ce score", explique-t-il à France 24.
L’insécurité et l’immigration clandestine, thèmes de prédilection du RN, touchent la "corde sensible" de nombreux Mahorais, estime Thani Mohamed-Soihili. Un sentiment corroboré par les chiffres de l’Insee et par les médias locaux qui se font écho des problèmes rencontrés dans l’archipel.
Dans son rapport "Cadre de vie et sécurité à Mayotte" de novembre 2021, l’Insee décrit une "délinquance hors norme". Sur la période 2018-2019, dans chaque domaine – cambriolages, vols, violences physiques ou sexuelles… – la délinquance mahoraise dépasse très nettement les chiffres de la France métropolitaine. "Les habitants de Mayotte sont personnellement trois fois plus victimes de vols avec ou sans violences", indique l’Insee, et le sentiment d’insécurité "dépasse de loin tous les standards de la métropole ou des autres Drom (Départements et régions d’Outre-mer)". En effet, 48 % des Mahorais se sentent en insécurité à leur domicile (52 % dans leur quartier), soit cinq à six fois plus que dans l’Hexagone. Tous ces chiffres augmentent année après année.
L’immigration clandestine inquiète également la population : les bateaux venus des Comores affluent tous les jours et exaspèrent les Mahorais, qui y voient la source de nombre de maux. Dans son rapport de février 2019, l’Insee indiquait qu’entre "l’immigration importante depuis les Comores" et les départs de "natifs de Mayotte vers l’extérieur", 48 % de la population du département était étrangère en 2017, chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2012.
Du pain bénit pour Marine Le Pen, qui a longuement évoqué ces sujets lors de sa dernière visite dans l'archipel, en décembre 2021. "Mayotte, c’est presque le laboratoire de l’horreur. (…) C’est notre futur si rien n’est fait", a-t-elle déclaré face à des électeurs déjà conquis.
🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR
December 18, 2021Mobiliser les abstentionnistes
Soutien du président sortant, le sénateur Thani Mohamed-Soihili évoque lui aussi des "moments très durs ces dernières années", mais aborde le sujet sous un angle bien différent : "Il y a une part d’injustice car c’est le résultat de plusieurs années d’actions inefficaces. Si les gouvernements précédents s’étaient occupés de ces fléaux comme l’a fait Emmanuel Macron, on n’en serait pas là aujourd’hui." Il cite notamment en exemple la réduction de la part de la population vivant sous le seuil de pauvreté, de 84 % à 77 %, au cours du dernier quinquennat.
"Les Mahorais ont un sentiment d’abandon. Le résultat est conforme à ce qui se passe. (…) Il était important d’avoir une candidate qui tienne compte de nos craintes, de nos difficultés. Marine Le Pen est celle qui nous a convaincus", expliquait Daniel Zaïdani, au micro de Mayotte La 1ère, au soir du premier tour. "Emmanuel Macron a montré des limites par rapport à ce dont nous avons besoin", a ajouté cet ancien président sans étiquette du Conseil général de Mayotte de 2011 à 2015, qui a apporté son soutien à Marine Le Pen en décembre 2021.
Alors que Marine Le Pen a passé trois jours à Mayotte fin 2021, Emmanuel Macron s’est contenté d’une vidéo et d’une lettre aux Mahorais et aux Outre-mer, le 17 mars.
Pour le président de la République, c’est une fin de quinquennat délicate à Mayotte, terre où il avait commis l’une de ses premières fautes de communication après son élection. En juin 2017, en visite dans le département, Emmanuel Macron avait plaisanté sur les kwassa-kwassa, bateaux de pêches rapides également utilisés par les immigrés clandestins. "Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent", avait-il lancé, créant la polémique.
Le 24 avril, pour le second tour, le sénateur Mohamed-Soihili espère un rebond en faveur du président de la République et mise pour cela sur les abstentionnistes : "Il y a un travail d’explication et de terrain à faire. Nous l’avons fait au premier tour, pas suffisamment. Nous devons le continuer et voir où il y a eu le plus d’abstention. C’est un travail de longue haleine." Et il y a de quoi faire : 59,69 % de la population en âge de voter s’est abstenue au premier tour, soit le taux le plus élevé jamais enregistré pour une présidentielle à Mayotte, dépassant les 58,78 % de 2002.
Derrière Marine Le Pen, le RN invisible à Mayotte
Vu de la métropole, le plébiscite du RN suscite de l’incompréhension pour qui ne connaît pas les problématiques mahoraises. Sur les réseaux sociaux, les réactions moqueuses ou courroucées ont fleuri devant le score de Marine Le Pen. "C’est une anomalie qu’une population noire, à plus de 90 % musulmane, vote pour une islamophobe, une personne d’un parti dont certains membres tiennent régulièrement des discours contre les Noirs, les arabes, les musulmans…", tacle Thani Mohamed-Soihili.
Plutôt qu'une "anomalie", Daniel Zaïdani, lui, y voit de la "clairvoyance" : "À moins de dire que les Mahorais sont des abrutis qui ne comprennent rien à la politique… Les Mahorais sont clairvoyants", expliquait-il sur le plateau de Mayotte La 1ère, le 12 avril.
Mais si la délinquance et l’immigration clandestine ont porté Marine Le Pen lors des élections européennes et à nouveau au premier tour de l'élection présidentielle de 2022, le Rassemblement national peine à se faire une place dans les scrutins locaux. Le parti d'extrême droite a été quasi inexistant lors des municipales de 2020, ne faisant guère mieux qu'aux législatives de 2017, où il n’avait recueilli que 3,08 % des suffrages. Et même le site web de la fédération mahoraise du RN renvoie vers une adresse abandonnée, signe d’un manque cruel d’organisation.
C'est tout le paradoxe de Mayotte, où le Rassemblement national laisse les scrutins locaux à l’opposition, tandis que sa patronne séduit les Mahorais et caracole dans les autres élections de plus grande envergure.
🇾🇹 Je n’ai pas peur de faire le lien entre insécurité et immigration : à #Mayotte encore plus qu’ailleurs, la criminalité et la délinquance sont d’abord liées à la SUBMERSION de l’immigration clandestine ! pic.twitter.com/7D72QgwjDR
December 18, 2021Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Outre-Mer
Mayotte : au coeur de la lutte contre l'immigration clandestine
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : que proposent les candidats pour l’Outre-mer ?
Élysée 2022Présidentielle : le duel Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'accélère
Le Figaro
Le journal du mercato : Aurélien Tchouaméni de plus en plus proche du Real Madrid
Tchouaméni proche du Real, l'avenir d'Aubameyang au Barça ou Bosz qui ne se sent pas menacé : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 15 avril 2022.
Aurélien Tchouaméni se rapprocherait du Real Madrid
Ces derniers mois, Aurélien Tchouaméni s'est révélé aux yeux de la planète football. Au point d'attirer certains des plus grands clubs de la planète, comme Chelsea et le Real Madrid. Et selon les dernières informations publiées par AS , la Maison Blanche – qui en aurait fait l'un de ses objectifs pour cet été – aurait très bien avancé sur le dossier. Au vu de la progression des négociations avec l'AS Monaco, les Merengue seraient dans «une situation très favorable» pour accueillir l'international tricolore. Si des divergences existent encore concernant les indemnités de transferts, un accord pourrait être trouvé aux alentours des 65 M€, précise le quotidien ibérique. Aurélien Tchouaméni rejoindra-t-il Ferland Mendy, Eduardo Camavinga et Karim Benzema dans la capitale espagnole ?
À VOIR AUSSI - Le premier but d'Aurélien Tchouaméni avec l'AS Monaco
Pierre-Emerick Aubameyang «sera l'avant-centre» du Barça la saison prochaine
Arrivé en Catalogne durant l'hiver pour aider le FC Barcelone à rebondir, Pierre-Emerick Aubameyang n'a pas eu besoin de période d'acclimatation pour démontrer qu'il restait un redoutable buteur. Le Gabonais, qui a retrouvé son ex-compère du Borussia Dortmund Ousmane Dembélé, a déjà trouvé le chemin des filets à 8 reprises en 9 apparitions en Liga. Des prestations qui ont largement convaincu les dirigeants barcelonais : «Pierre-Emerick Aubameyang sera le numéro neuf de Barcelone la saison prochaine. Nous sommes plus que satisfaits d'Auba et de ses performances», a déclaré Mateu Alemany, le directeur exécutif du FCB à Movistar. Pour rappel, à en croire certaines rumeurs, le Barça lorgnerait Robert Lewandowski, qui souhaiterait quitter la Bavière cet été.
Gabriel Magalhaes «très heureux» à Arsenal
Auteur de bonnes prestations depuis son arrivée à Arsenal à l'été 2020 en provenance du LOSC, Gabriel Magalhaes a attiré l'attention du FC Barcelone selon les dernières rumeurs. Rumeurs auxquelles le défenseur central brésilien a tenu à répondre : «Je me sens chez moi à Arsenal. C'est une équipe formidable et ensemble, je suis sûr que nous pouvons accomplir beaucoup de choses. Je suis très heureux ici», a-t-il déclaré dans des propos rapportés par Fabrizio Romano, qui par ailleurs précise qu'il n'y a pas de discussions entre le joueur et les Blaugrana à ce jour. Âgé de 24 ans, le gaucher a participé à 27 rencontres de Premier League cette saison (3 buts).
Peter Bosz ne se sent pas menacé malgré l'élimination en C3
Alors que l'Olympique Lyonnais, déjà dans une situation délicate en championnat (10e), a été éliminé de la Ligue Europa ce mercredi soir par une étonnante équipe de West Ham, Peter Bosz, dont les résultats sont en deçà des attentes rhodaniennes, a répondu à une question concernant son avenir que l'on dit incertain. L'entraîneur néerlandais a affirmé au micro d'RMC Sport qu'il ne se sentait pas en danger : «Non, pas du tout. Je sens la confiance de mon président tous les jours. Il faudra gagner des matchs en Ligue 1 [pour se qualifier en Coupe d'Europe, ndlr]», a confié le technicien de 58 ans. Pour rappel, après un début de saison poussif, Jean-Michel Aulas lui avait lancé un ultimatum pour la fin-février. Ultimatum qui avait abouti sur un statu quo.
Darwin Núñez s'exprime sur son avenir…et botte en touche
Excellent cette saison avec Benfica – et notamment en Ligue des champions dans laquelle il a inscrit 6 buts - Darwin Núñez ne devrait pas rester au Portugal à l'intersaison. Mais pour le moment, l'avant-centre uruguayen ne préfère pas évoquer son avenir : «Je ne sais vraiment pas ce qui va se passer. Mais je ne parlerai pas de mon avenir avant la fin de la saison», a-t-il indiqué dans des propos rapportés par Fabrizio Romano. D'après les dernières indiscrétions du journaliste spécialisé dans le marché des transferts, la formation lisboète attendrait près de 75-80 M€ pour laisser partir sa pépite âgée de 22 ans.
Le journal du mercato : City pousse pour Haaland, Lewandowski veut quitter le Bayern
Manchester City s'active pour Haaland, Lewandowski sur le départ ou encore Eriksen très courtisé : retrouvez toutes les infos mercato de ce jeudi 14 avril 2022.
Le journal du mercato : Nabil Fékir a tapé dans l'œil de l'Atlético de Madrid
Fékir convoité par l'Atlético, le cas de Ligt à la Juve ou le Barça prêt à s'activer en défense : toutes les infos du mercato foot de ce mardi 12 avril 2022.
Le Monde
L’économiste Jean-Paul Fitoussi est mort
Economiste keynésien et professeur à Sciences Po, spécialiste des théories de l’inflation, du chômage, et du rôle des politiques économiques, il a présidé l’Observatoire français des conjonctures économiques de 1989 à 2010.
Jean-Paul Fitoussi est mort à Paris à 79 ans, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Xavier Ragot, président de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), que l’économiste avait présidé pendant vingt-deux ans, de 1989 à 2010.
L’économiste Philippe Aghion, qui l’avait notamment côtoyé à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) au début des années 1990, lorsque Jean-Paul Fitoussi y dirigeait le comité économique consultatif, a également confirmé son décès à l’AFP.
Jean-Paul Fitoussi : « Les politiques économiques qui s’imposent aujourd’hui sont celles qu’auparavant on moquait à gorge déployée »Economiste keynésien et professeur à Sciences Po, spécialiste des théories de l’inflation, du chômage, et du rôle des politiques économiques, il avait également été membre du Conseil d’analyse économique (CAE), organisme chargé de conseiller le gouvernement.
« Un ami de l’Italie »
Entre 2008 et 2009, dans la foulée de la crise financière, il participe avec vingt-deux experts internationaux aux travaux de la commission présidée par le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, et lancée par Nicolas Sarkozy sur la mesure de la performance économique.
Jean-Paul Fitoussi : "Nous sommes loin de la révolution statistique mondiale prônée par la commission Stiglitz"Jean-Paul Fitoussi a aussi beaucoup travaillé en Italie, où il enseignait notamment à La libre université internationale des études sociales (ou Luiss, pour Libera Università degli Studi Sociali, en italien) de Rome, et avait occupé un siège au conseil d’administration de Telecom Italia de 2004 à 2017.
« J’apprends avec émotion et tristesse la nouvelle de la disparition du professeur Jean-Paul Fitoussi, grand économiste à Sciences Po. Un pilier. Un ami. Auquel je dois tant », a réagi sur Twitter vendredi l’ancien chef de gouvernement italien Enrico Letta. De son côté, le ministre de la fonction publique, Renato Brunetta, a salué « un compagnon de tant de combats et un ami de l’Italie ».
Les obsèques de M. Fitoussi auront lieu vendredi après-midi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) près de Paris.
Retraites : « Que penser d’une “réforme de progrès” dont on exonère certaines catégories pour qu’elles n’aient pas… à en souffrir ? » Le Monde avec AFP
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Valeurs Actuelles
Marseillais et Ukrainiens, pas logés à la même enseigne ?
Le 24 février dernier, les troupes de Vladimir Poutine ont débarqué sur le sol ukrainien et démarré une offensive armée contre leur pays voisin. Déjà mal-aimé en dehors de ses frontières, le président russe est, depuis ce jour, devenu officiellement l’ennemi public numéro 1. A contrario, l’Ukraine a vu sa côte de popularité grimper. Le monde entier a rapidement souhaité apporter son soutien au grenier à blé de l’Europe. En France, les chaînes de télévision ont apposé un drapeau ukrainien dans un coin de l’image sur l’ensemble de leurs programmes. Des appels aux dons ont été faits aux quatre coins de l’hexagone. Des associations ont entamé des collectes de médicaments, de produits d’hygiène et du quotidien, de vêtements… Des écoles ont organisé des ventes aux profits du peuple ukrainien. Les gestes de solidarité et de soutien envers ce pays attaqué et meurtri ont été aussi nombreux que variés. A Marseille, « 270 m3 de dons et sept convois humanitaires contenant du matériel de premier secours ont été livrés en Ukraine et en Pologne depuis le début du conflit. Des ambulances, chargées de fournitures médicales, ont également été transportées à Odessa, ville jumelée avec Marseille depuis 50 ans, par les membres de l’Amicale des marins-pompiers de la Ville de Marseille », rapporte le site officiel de la ville.
Un grand élan de générosité
Malheureusement, devant la force et le nombre d’attaques menées çà et là par la Russie, l’aide internationale apportée à l’Ukraine représente trop peu. Un grand nombre de compatriotes de Volodymyr Zelensky a donc décidé de fuir le pays et la guerre. Ils ont pris la direction de la Pologne, de la Moldavie, de la Slovaquie, de la Hongrie, de l’Allemagne, de la France… Et certains sont venus s’installer à Marseille. Des familles entières ou des femmes seules avec leurs enfants à qui il a fallu trouver un toit en un temps record. Pour ce faire, la municipalité « a ouvert un gymnase qui sert de lieu de premier accueil pour les réfugiés avant leur orientation ou dans le cadre de leur transit vers d’autres pays ». Dans la rade de Marseille, l’ouverture du plus grand centre d’accueil de France, avec une capacité de 1 600 personnes, a également été permise grâce à la compagnie maritime CORSICA Linea qui « a mis à disposition le « Méditerranée » pour accueillir des ressortissants ukrainiens. » Des particuliers ont aussi accueilli des réfugiés. Sur le groupe Facebook d’entraide MyNewsMarseille, plusieurs membres ont manifesté l’envie d’héberger des Ukrainiens arrivant dans la cité phocéenne. « Quelle association pour accueillir une famille ukrainienne ? » demandait une adhérente le 4 mars dernier tandis qu’une autre sollicitait les autres membres, 5 jours plus tard, pour équiper un logement vacant : « J’ai un appartement vide depuis 3 ans et j’envisage d’accueillir une famille d’Ukraine. Si vous avez un sommier en 140 et un matelas ça serait top ». Ces dernières semaines, les demandes de ce type sont régulières sur le groupe. Pour soutenir les Ukrainiens dans cette période très difficile pour eux, la mobilisation est très importante.
Au détriment de Marseillais
Tellement importante qu’elle fait parfois grincer des dents. Cela a été le cas lorsque Habitat Marseille Provence (HMP) a souhaité offrir aux réfugiés entre 75 et 90 logements sociaux situés dans la cité de Frais Vallon, dans le treizième arrondissement de la ville. Dans une interview accordée à France Bleu début mars, le président de HMP, Patrick Pappalardo, déclarait au sujet de ces appartements : « Le hasard du calendrier fait que nous avions un plan de rénovation important. Ils sont vacants et pas attribués ce qui nous permet de les proposer. » Ces biens devaient être disponibles « fin mars-début avril ». Une annonce qui a fait bondir Patrick Amico, maire adjoint chargé de la politique du logement de la Ville de Marseille. « Heureux d’apprendre que HMP avait 75 logements vacants immédiatement disponibles », twittait ironiquement l’élu, le 3 mars dernier, en réponse à la déclaration du président de l’office de logement. Et, il n’est pas le seul à ne pas avoir apprécié cet élan de générosité. Dans l’une des villes les plus pauvres de France, les demandes de logements sociaux sont nombreuses et les listes d’attente, très longues. Les Marseillais qui espèrent depuis des mois voire des années pouvoir s’installer dans l’un d’entre eux, ne comprennent pas pourquoi ils doivent passer après des Ukrainiens fraîchement débarqués dans la cité phocéenne. « Pendant ce temps, j’ai une demande qui dure depuis 2 ans et pas une seule proposition », dénonce un demandeur. Un autre s’interroge : « Nous les Marseillais, on ne peut pas y avoir droit ? » Certains ont même dénoncé une philanthropie politisée de la part de Patrick Pappalardo, candidat investi par Les Républicains dans la troisième circonscription des Bouches-du-Rhône.
Une polémique à laquelle a mis fin la préfecture du département auprès de Marsactu : « S’il est essentiel que ces personnes puissent être accueillies, hébergées puis accompagnées et orientées vers le logement aussi rapidement que possible, il est aussi essentiel de ne pas désorganiser ou saturer les dispositifs de droit commun. » Dans un secteur où seulement une demande sur huit de logement social est satisfaite, les services de l’Etat ont choisi de ne pas accorder de dérogations spéciales à Marseille Habitat Provence pour l’accueil de réfugiés Ukrainiens et a confirmé souhaiter que « les logements sociaux soient affectés en priorité » aux demandeurs locaux. Cela ressemblerait presque à de la préférence nationale.
France24 - Monde
Présidentielle : "La colère de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon vise d'abord Emmanuel Macron"
Publié le : 15/04/2022 - 07:57
Sophian AUBIN
Samedi soir, le parti La France insoumise (LFI) publiera les résultats de la consultation populaire qu'il a proposée en vue du second tour de l'élection présidentielle opposant Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon constituent désormais la troisième force politique du pays. Leur vote, ou leur neutralité, est de fait un enjeu majeur du second tour de ce scrutin. Éclairage d'Erwan Lecoeur, politologue et spécialiste de l'extrême droite.
Le chef du parti de La France insoumise (LFI) et candidat malheureux à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon a lancé, mercredi 13 avril, la consultation de ses 310 000 soutiens en vue du second tour, qui oppose Emmanuel Macron (LREM, 27,84 %) à Marine Le Pen (RN, 23,15 %). Sur la plate-forme militante de LFI, Action populaire, ce rendez-vous entre le parti et sa base militante s'achèvera samedi 16 avril à 20 h.
"Abstention, vote blanc ou vote Emmanuel Macron" : tels sont les trois choix que le chef du parti de gauche soumet au jugement de ses militants. Une seule alternative, donc, est exclue : déposer un bulletin portant le nom de Marine Le Pen.
Sans doute échaudé par les critiques qui lui furent adressées lors de l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle du printemps 2017, Jean-Luc Mélenchon a laissé cette année moins de place à l'ambiguïté, et ce dès les premières minutes qui suivirent l'annonce des résultats du 1er tour. "Il ne faut pas donner une seule voix à Mme Le Pen", a répété non moins de quatre fois le tribun.
Représentant 21,95 % des votants du 1er tour, l'électorat du troisième parti du nouveau paysage politique français constitue un réservoir de voix crucial pour les deux candidats en lice. Un butin de guerre à gagner pour s'imposer dans les urnes lors de l'ultime bataille politique, le second tour de l'élection présidentielle, le 24 avril.
Parmi les principaux axes de la campagne de Marine Le Pen au fil de cet entre-deux-tours, figure la fibre "tout sauf Macron", répandue au sein de plusieurs électorats. La volonté de tourner la page Macron pousserait certains au sein de l'électorat insoumis à voter pour la candidate d'extrême droite, si l'on en croit les instituts de sondage.
La porosité entre les électorats du RN et de LFI ne concerne qu'une minorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, elle pourrait néanmoins bel et bien contribuer à une victoire de Marine Le Pen, si elle se double d'une abstention du "peuple de gauche" : c'est ce qu'explique Erwan Lecoeur, politologue, sociologue, spécialiste de l'extrême droite et chercheur associé au laboratoire Pacte de Grenoble.
France 24 : Le dernier sondage Ipsos à ce jour annonce, parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 37 % d'intention de vote en faveur d'Emmanuel Macron, contre 18 % pour Marine Le Pen, les 45 % restants n'étant pas exprimés. Quels enseignements tirer de ce sondage ? Quel est le profil socio-économique et idéologique de ces 18 % qui seraient prêts à donner leur voix au Rassemblement national ?
Erwan Lecœur : Premier constat : pour la première fois, on sent bien que, non seulement, il n'y a plus de front républicain, mais que même chez des militants de gauche, lesquels ont pourtant traditionnellement un réflexe anti-Le Pen, cet automatisme décline ; beaucoup peuvent s'abstenir ou voter blanc.
Quant à ces 18 %, ils correspondent essentiellement à des catégories plutôt populaires et dépolitisées : elles estiment que le clivage entre la gauche et la droite n'explique plus la chose publique d'aujourd'hui, comme d'ailleurs 40 % de l'ensemble des Français.
Comment décrypter leur démarche ? Ces 18 % sont avant tout des "fâchés pas fachos", pour reprendre une formule de Jean-Luc Mélenchon. Comme au Brésil, en Italie ou aux États-Unis, une portion de plus en plus importante des populations se sent lésée et ne vit la politique qu'au travers de ses multiples colères.
Ces populations ne raisonnent plus en termes de partis politiques, mais au travers du prisme de frustrations auxquelles les politiques ne répondent plus. Ils ont voté Mélenchon parce qu'ils sont fâchés, mais ce ressentiment est d'abord dirigé contre Emmanuel Macron, et non prioritairement contre Marine Le Pen, puisqu'elle n'était pas dans les sphères du pouvoir.
La colère de ces 18 %, s'ils votent au second tour, se portera donc logiquement d'abord contre le responsable politique coupable, selon eux, de leur situation : Emmanuel Macron.
Dès le soir du premier tour, Marine Le Pen a pris soin de "s'adresser à tous ceux qui n'ont pas voté pour Emmanuel Macron", et de facto aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon, envers qui elle multiplie chaque jour les opérations de charme. Cette stratégie peut-elle faire mouche au sein de l'électorat LFI ?
Permettez-moi de rappeler d'abord d'autres chiffres : le soir du premier tour, les sondages annonçaient parmi les électeurs de Mélenchon, environ 40 % d'abstention et de vote blanc, 30 % de vote en faveur du chef de l'État et 20 % pour le Rassemblement national.
Les chiffres avancés par l'étude que vous mentionnez laissent donc présager qu'une tendance nouvelle se dessinerait au sein de l'électorat de Jean-Luc Mélenchon.
La colère des électeurs insoumis au soir du premier tour, celle d'avoir raté la qualification de si peu (421 000 voix) faisait qu'une majorité relative se disait : "Puisque c'est comme ça, je n'irai pas sauver le soldat Macron, pas question que nous électeurs de gauche, volions au secours, pour la 3e fois, du candidat "de droite" face à l'extrême droite, suite à l'élection de Jacques Chirac en 2002 face à Jean-Marie Le Pen, puis celle d'Emmanuel Macron face à Marine Le Pen en 2017".
Mais une partie des individus qui composent cet électorat est peut-être touchée par une prise de conscience : celle du caractère collectif de cette tendance au sein de l'électorat mélenchoniste, et de ce que cette tendance pourrait donc contribuer à une victoire de Marine Le Pen.
Ni les sondages, ni des politologues parmi les plus chevronnés, à ce jour, n'excluent complètement le scénario d'une Élysée conquise par l'extrême droite. C'est une première dans l'histoire de la Ve République. D'abord frustré et comme mu par un coup de sang, l'électorat de Jean-Luc Mélenchon serait-il finalement gagné par la peur du RN ?
C'est vrai, c'est exactement ce qui est en train de se produire. Pour la première fois, un certain nombre de fins connaisseurs du Rassemblement national, de politologues tels que ceux du Cevipof, d'instituts de sondage, voient bien qu'il y a une colère irrésolue dans notre société, du côté des Gilets jaunes notamment, et qu'elle pourrait se transmuter en vote plutôt préférentiel pour Marine Le Pen au second tour, sur la base d'une posture anti-Macron. Portant sur les domaines socio-économiques comme écologiques, la colère des électeurs de Mélenchon est d'abord et avant tout dirigée contre le chef de l'État.
Mais cet électorat transite, comme vous le dites, d'une colère préliminaire contre Emmanuel Macron à une peur qu'avec Marine Le Pen parvenue au sommet de l'État, ce serait bien pire. C'est cela qui se joue dans les jours qui viennent, et va faire que – peut-être et en fin de course –, Marine Le Pen ne sera pas élue.
Dès le début de sa campagne, Marine Le Pen a relégué le traditionnel discours d'extrême droite sur le "grand remplacement" au second plan, au profit d'une croisade contre le "grand déclassement". Aux antipodes de la diplomatie macronienne, son positionnement sur nombre de questions internationales pourrait en outre, à priori, rejoindre ceux de Jean-Luc Mélenchon. Mais in fine, ces convergences peuvent-elles impacter suffisamment l'électorat de La France insoumise ?
Oui, et cet impact touche deux publics distincts. Il peut d'abord pousser une frange de mélenchonistes à voter pour le Rassemblement national, frange certes minoritaire, mais qui pourrait néanmoins suffire à assurer une victoire électorale à Marine Le Pen.
Par ailleurs, ces convergences (réelles ou supposées) entre les deux visions politiques peuvent semer la confusion dans les rangs d'une autre partie de l'électorat insoumis, confusion qu'on pourrait résumer par ce type de questionnement : "Pourquoi irais-je voter pour Emmanuel Macron tandis que Marine Le Pen rejoint La France insoumise sur nos choix vis-à-vis de la guerre en Ukraine, de l'Otan, sur les retraites, ou encore au sujet du référendum d'initiative citoyenne (RIC) promu par les Gilets jaunes ?"
Si face à un "peuple de gauche" gagné par la confusion, le "peuple populiste", que Marine Le Pen travaille depuis des années, venait, lui, à moins s'abstenir le 24 avril, ce que nous politologues désignons par le "niveau différentiel d'abstention" basculerait inexorablement en faveur du Rassemblement national.
La France vivrait alors un "accident politique" : l'accession de Marine Le Pen au palais de l'Élysée, et ce alors même qu'une majorité de Français demeurent incompatibles avec son ADN politico-idéologique.
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Le Figaro
Des heurts éclatent sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem
Une manifestation de jeunes Palestiniens à l'intérieur du complexe religieux paraît à l'origine des affrontements. Le bilan est d'une centaine de blessés.
De notre correspondant à Jérusalem
Par brancard ou en voiturette, les secouristes du Croissant Rouge palestinien évacuent les blessés de l'esplanade des mosquées à Jérusalem. « On les a pris en charge à l'intérieur de la mosquée al Aqsa », dit un sauveteur. Allongé sur une civière, un homme touché au thorax attend une ambulance. Les tirs de grenades assourdissantes en provenance du lieu saint résonnent.
«Quatre-vingt-dix blessés ont été transférés» dans des hôpitaux de Jérusalem et des «dizaines» ont été traités sur le site, a indiqué à l'AFP un responsable du Croissant-Rouge palestinien. De son côté, la police israélienne a fait état d'au moins trois blessés dans ses rangs.
Des policiers barrent l'accès et refoulent les musulmans qui tentent de pénétrer sur l'esplanade en ce vendredi, jour de grande prière de ramadan à laquelle une foule immense est attendue. Ils pourchassent des manifestants vers la porte des Lions pour les éloigner de la Vieille ville et dans la via Dolorosa. Des pèlerins chrétiens médusés assistent aux scènes. Ils ont prévu de participer dans cette voie étroite et pavée à la procession qui doit débuter dans la matinée pour marquer en ce vendredi saint la passion du Christ. « Les policiers ont pénétré à l'intérieur de l'esplanade puis ont envahi la mosquée. Il y avait des gaz lacrymogènes partout. C'était après la prière de l'aube », raconte un témoin palestinien. Porte de Damas où convergent les Arabes israéliens, hommes et femmes, venant de tout le pays, des renforts de forces de sécurité prenaient peu à peu position dans les postes d'observation encore déserts au lever du jour.
Une manifestation de jeunes Palestiniens à l'intérieur du complexe religieux paraît à l'origine des affrontements. Ils auraient brandi des drapeaux palestiniens et du Hamas, tiré des feux d'artifice, ramassé et lancé des pierres en direction des forces de l'ordre. Les responsables de la police affirment que, « malgré le désordre », ils ont attendu la fin de la prière avant de disperser les fidèles à coups de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc.
Vague d'inquiétude dans la ville sainte
La conjonction ce week-end par le hasard des calendriers des trois fêtes les plus importantes de l'islam, du judaïsme et de la chrétienté suscitait ces derniers jours une vague d'inquiétude dans la ville sainte pour les trois religions. Elles se sont révélées fondées. « Si des Juifs débarquent à Al Aqsa, des clashs seront inévitables et la situation dérapera », prévenait jeudi un notable palestinien de Jérusalem-Est. De son côté, Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas à Gaza et les factions palestiniennes avaient appelé la population à se rendre « par centaines de milliers à la prière du vendredi et à défendre la mosquée al-Aqsa ». La police avait prévu, pour sa part, d'empêcher une éventuelle tentative d'intrusion sur l'esplanade des Mosquées, le mont du Temple dans le judaïsme, d'un petit groupe de Juifs messianiques désireux de venir y sacrifier un agneau pour Pessah. Le projet des provocateurs s'était répandu comme une traînée de poudre parmi les habitants palestiniens.
Lors du ramadan 2021, l'intervention des forces de sécurité sur l'esplanade des mosquées avait été suivie par une pluie de roquettes tirées depuis Gaza vers Israël, déclenchant une guerre de douze jours à Gaza au lourd bilan en vies humaines et en destructions.
Les heurts ont éclaté alors que des opérations militaires ont fait en quelques jours au moins 20 morts parmi les Palestiniens en Cisjordanie. Certains sont des combattants, des manifestants mais aussi des civils non armés tués par Tsahal en marge d'affrontements.
Depuis les quatre attentats (14 morts) commis dans des villes israéliennes dont un perpétré sur une terrasse au cœur de Tel Aviv, l'armée a « carte blanche » selon l'expression de Naftali Bennett. Elle s'est dans un premier temps déployée dans la région de Jenine d'où sont originaires deux des assaillants avant d'intervenir à Naplouse après la mise à sac par des émeutiers en colère du tombeau présumé du patriarche biblique Joseph. À Jenine, fief des groupes armés palestiniens, elle se heurte dans le camp de réfugiés de la ville à une résistance armée sporadique lors de ses intrusions et ailleurs à des troubles qu'elle réprime à balles réelles. Son objectif est de traquer des suspects qui pourraient être liés à l'attaque de Tel Aviv et plus largement des membres de mouvements clandestins armés.
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Le Monde
Elon Musk et Twitter, une OPA aussi politique qu’économique
Déjà premier actionnaire du réseau social, le fantasque patron de Tesla et SpaceX a annoncé, jeudi, une offre publique d’achat visant à acquérir Twitter et le sortir de la Bourse. Ses motivations soulèvent des interrogations.
Une offre à 54,20 dollars. C’est le montant très sérieux auquel Elon Musk a proposé de racheter les actions de Twitter… Mais c’est aussi un clin d’œil au cannabis, surnommé « 4/20 » en argot américain, en référence à l’habitude de fumer des joints à 4 h 20 de l’après-midi. Comme souvent avec le patron de Tesla et SpaceX, la flamboyance entrepreneuriale côtoie la provocation potache, avec un art consommé du contre-pied. L’offre publique d’achat (OPA) surprise, lancée jeudi 14 avril par l’homme le plus riche du monde, a plongé le monde des affaires et des médias – ainsi que Twitter – dans un moment d’excitation aux accents surréalistes. La manœuvre capitalistique hostile suscite d’autant plus de conjectures qu’elle comporte, outre son volet économique, une importante dimension politique.
Twitter « ne prospérera pas ni ne remplira sa mission sociétale [de liberté d’expression] dans sa forme actuelle », a expliqué M. Musk dans une lettre adressée au conseil d’administration. Avant de lancer, avec son aplomb habituel : « Twitter a un énorme potentiel. Je vais le réaliser. »
Le prix proposé par Elon Musk dans son OPA valorise à 46 milliards de dollars (42,3 milliards d’euros) l’entreprise dont il possède déjà 9 % du capital. L’acheteur est donc prêt à débourser un « premium », c’est-à-dire une bonification de 21 % par rapport au cours d’ouverture du titre jeudi, et de 54 % par rapport à celui du 28 janvier, date à laquelle il a discrètement commencé à investir dans Twitter, jusqu’à devenir son premier actionnaire.
Ce raid à bas bruit a été révélé, le 4 avril, dans des documents de la Securities and Exchange Commission (SEC), le « gendarme » américain de la Bourse. Pris au dépourvu, les dirigeants de Twitter ont alors proposé au nouvel actionnaire d’entrer au conseil d’administration, avant que l’intéressé refuse, le 11 avril, à l’occasion d’un nouveau coup de théâtre. C’était en fait probablement une tactique pour avoir les mains plus libres juridiquement.
« Je ne joue pas au jeu classique des allers-retours », préférant « aller directement au but », explique aujourd’hui Elon Musk au conseil d’administration, dans sa missive annonçant son OPA inamicale. Dans la foulée, le réseau social a annoncé qu’il allait « examiner avec attention » l’offre.
Elon Musk devient le premier actionnaire de TwitterUn réseau social encore déficitaire
Twitter est, bien plus que les autres réseaux sociaux, une cible atteignable, parce qu’il se trouve dans une situation économique nettement plus précaire que Facebook (2,9 milliards d’utilisateurs), YouTube (groupe Alphabet-Google, 2 milliards d’utilisateurs) ou TikTok (1 milliard d’utilisateurs). Son chiffre d’affaires représentait 5 milliards de dollars en 2021, soit une part du marché de la publicité en ligne d’environ 1 %, selon l’agence Insider Intelligence. Malgré près de 220 millions d’utilisateurs actifs quotidiens, l’entreprise n’a jamais trouvé une réelle stabilité financière, et n’est toujours pas rentable. Sa croissance a ralenti ces derniers mois, et son modèle économique, fondé presque exclusivement sur la publicité, a été touché par la crise liée à la pandémie de Covid-19. En 2021, en dépit d’une remontée de 37 % de son chiffre d’affaires, l’entreprise perdait encore 221 millions de dollars.
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Valeurs Actuelles
« Sale juif dehors » : un homme identifié après avoir tagué une affiche électorale d’Éric Zemmour
Ce n’était certes pas la première affiche d’Éric Zemmour recouverte de tags antisémites, mais pour une fois l’auteur a pu être identifié et arrêté grâce au travail des forces de l’ordre. À Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), le 7 avril dernier, soit trois jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, un panneau électoral du candidat Éric Zemmour était recouvert de tags antisémites. Les inscriptions ont été constatées en début de matinée, vers 9 heures, par les agents municipaux, confie une source policière à Valeurs actuelles. Sur l’affiche du candidat les mots « sale juif dehors » étaient inscrits. Le Parti Reconquête! s’en était ému sur les réseaux sociaux, faisant le lien avec d’autres affiches également taguées à quelques kilomètres, à Nice, par le passé. Une plainte avait été déposée, indique le responsable de l’antenne locale de Reconquête!, qui ne souhaite pas faire plus de commentaires.
Les affiches d'Éric Zemmour sont la cible de nombreuses insultes antisémites, et particulièrement ces jours derniers à Cagnes-sur-mer et à Nice. "Sale juif dehors", voilà l'ignominie! Que tous les défenseurs de la France se lèvent et se révoltent dans les urnes ! #JeVoteZemmour pic.twitter.com/bCGRB2FanL
— Reconquete ! (Alpes-Maritimes) (@Reconquete_06) April 2, 2022
Les images de vidéo-surveillance ont permis aux policiers de retrouver la trace d’un suspect, identifié par la suite grâce à la balise présente sur sa bicyclette, de type Vélib. Interpellé à son domicile, il a été placé en garde à vue et a reconnu avoir écrit « sale », mais pas les mots « juifs dehors », indique une source policière. De nationalité française, dénommé Mahmoud M. et né en 1969, il est poursuivi pour injure publique en raison de la race ou de la religion, ainsi que pour dégradation de panneaux électoraux. À l’issue de sa garde à vue, il a écopé d’une convocation devant le tribunal correctionnel. L’audience devrait se tenir début juin.
Très probablement déjà impliqué dans une affaire d’antisémitisme
Il s’agit probablement du même homme jugé par le tribunal correctionnel de Nice, en 2013, pour une série de harcèlements à caractère antisémite. Un article de Nice Matin, daté de 2013 et relayé par le média juif JForum, rapporte qu’un homme avait été jugé pour une centaine d’appels malveillants, antisémites et conspirationnistes, passés entre juin 2009 et mai 2010. L’accusé reprochait à son chirurgien ORL, juif, une opération ratée, et en voulait aux experts puis au juge, juifs aussi selon ses dires, de ne lui avoir pas donné raison contre son chirurgien. Or les caractéristiques liées à l’accusé de l’époque (âge, nom et secteur géographique) correspondent aux caractéristiques de l’homme qui a tagué l’affiche. Il s’agit donc probablement du même homme.
À l’époque, huit personnes avaient subi son « délire paranoïaque et haineux », selon le procureur, qui précisait que toutes n’avaient pas porté plainte. Un juge, qui figurait parmi ses victimes, avait expliqué : « Je n’imaginais pas que, de nos jours, un magistrat de mon ancienneté, dont le seul tort est d’être juif, puisse faire l’objet d’une telle attaque. » Trois ans de prison avaient été requis contre Mahmoud M., dont deux ans avec sursis et une obligation d’être suivi par un psychiatre. L’article ne précise pas quelle avait été sa condamnation.
France24 - Monde
Comment Emmanuel Macron cherche à se construire une "image de proximité" sur le terrain
Publié le : 14/04/2022 - 18:37
Sébastian SEIBT
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Le président-candidat Emmanuel Macron a adopté une stratégie de campagne pour l'entre-deux-tours à l'opposé de celle de 2017 et de celle du premier tour. Il multiplie les déplacements selon un itinéraire très réfléchi.
Le terrain, le terrain, le terrain. C'est le nouveau mantra du président-candidat Emmanuel Macron pour les deux semaines à venir avant le verdict de l'élection présidentielle, dimanche 24 avril. Dès le lendemain des résultats du premier tour, il s'est rendu dans le Nord, à la rencontre des électeurs du bassin minier des Hauts-de-France qui ont voté majoritairement pour sa concurrente, Marine Le Pen.
Son chemin de Compostelle électoral traverse aussi, jeudi 14 avril, Le Havre, sur les terres de son ancien Premier ministre Édouard Philippe, après un passage par la région du Grand Est. Emmanuel Macron se rend ensuite dans le Sud, où il tiendra son principal grand meeting de l'entre-deux-tours à Marseille, samedi 16 avril.
Bougeotte électorale
Principal, car il semble désormais acquis qu'il ne se contentera pas d'une seule grand-messe en public avant le deuxième tour comme cela avait été prévu au début de la campagne. Emmanuel Macron devrait en faire "deux voire trois", croit savoir Le Parisien. Une envie de meeting qui peut se comprendre vu qu'en face, Marine Le Pen a annoncé deux grands rendez-vous : le premier à Avignon le 14 avril et le second à Arras sept jours plus tard.
Emmanuel Macron n'a, en outre, pas encore révélé son programme pour la deuxième semaine, ce qui pourrait lui permettre d'afficher encore plus de kilomètres à son compteur de campagne.
Cette bougeotte électorale est l'opposé de l'entre-deux-tours de 2017. À l'époque, son staff de campagne avait théorisé le "principe de la campagne en surplomb (peu de déplacements) afin de 'présidentialiser' Emmanuel Macron", rappelle Paris Match.
Une stratégie qui avait failli lui coûter cher. Marine Le Pen avait commencé par réduire son écart dans les sondages en allant serrer le plus de mains possibles sur le terrain, tandis qu'Emmanuel Macron apparaissait comme celui qui fêtait à La Rotonde sa première place à l'issue du premier tour.
Pas question de refaire la même erreur, surtout que le président-candidat est déjà resté en retrait durant le premier tour de cette élection présidentielle. Il est plus que temps "d'occuper le terrain, y compris médiatique, afin de se construire cette image de proximité avec les gens", note Pierre-Emmanuel Guigo, historien à l'université Paris-Est Créteil et spécialiste de la communication politique, contacté par France 24.
C'est d'autant plus important qu'Emmanuel Macron n'apparaît plus comme le petit nouveau de l'élection, et que ces cinq ans d'exercice du pouvoir ont laissé chez une partie de l'électorat un arrière-goût de président arrogant et qui peut prendre les Français de haut, rappelle l'historien.
Des déplacements plus évidents qu'en 2017
La situation électorale est "aussi beaucoup moins confortable pour Emmanuel Macron qu'il y a cinq ans", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. La digue du front républicain semble moins hermétique, tandis que Marine Le Pen dispose d'une réserve de voix naturelle – celles d'Éric Zemmour – qui n'existait pas en 2017.
>> À lire aussi : "Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron"
Battre le terrain s'impose aussi pour le président sortant parce qu'il sera beaucoup moins aisé de dominer son adversaire durant le débat de l'entre-deux-tours. "En 2017, il s'était moins déplacé aussi pour se préparer au débat, ce qui s'était avéré payant. Cette fois-ci, Marie Le Pen aura appris de ses erreurs", estime Pierre-Emmanuel Guigo. La candidate d'extrême droite a d'ailleurs un calendrier de déplacements moins chargé qu'il y a cinq ans afin d'être prête pour le face-à-face. Son grand meeting de l'entre-deux-tours est d'ailleurs programmé le lendemain de l'exercice. En un sens, les stratégies semblent s'être inversées.
Enfin, la carte électorale du premier tour semble plus lisible qu'en 2017, "ce qui fait qu'il est plus facile de déterminer les lieux à privilégier pour tenter de convaincre", note l'historien. Il n'y a que trois candidats qui ont dépassé les 10 % au premier tour, ce qui fait qu'Emmanuel Macron peut se concentrer sur les régions où le troisième homme – c'est-à-dire Jean-Luc Mélenchon – a fait un bon score.
Et il ne s'en prive pas, puisqu'il va là où le candidat malheureux de La France insoumise est arrivé en tête – à Strasbourg et Mulhouse, dans la région Grand Est – et tiendra son meeting dans le fief électoral de Jean-Luc Mélenchon, qui est député des Bouches-du-Rhône. Même son déplacement en Normandie a des accents de pêche aux voix à gauche, puisque Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au Havre.
Reste qu'il ne s'agit pas seulement d'une grande opération séduction de l'électorat de La France insoumise. Ce sont avant tout des rendez-vous en terre politiquement inconnue. "Il a surtout choisi des lieux où il n'est pas arrivé en premier, voire des circonscriptions qui lui sont les plus hostiles", résume Pierre-Emmanuel Guigo.
Ce n'est pas un hasard si Emmanuel Macron a commencé par le Nord où Marine Le Pen est la plus forte, avant de faire la tournée des fiefs mélenchonistes. Le message est, une fois encore, "de montrer qu'il est ouvert au dialogue, capable d'écouter des avis très différents du sien. C'est toujours dans l'optique de brouiller cette image du président qui n'écoute pas le peuple", assure Pierre-Emmanuel Guigo.
Attention aux petites phrases
Une attitude qui tranche avec la stratégie adoptée par Marine Le Pen, qui privilégie les déplacements dans des villes où elle a déjà réalisé un bon score, comme à Avignon.
Les péripéties de la campagne renforcent, en outre, ce décalage. Emmanuel Macron a beau avoir été pris à partie plusieurs fois durant ses déplacements, il n'est jamais apparu comme étant dans le refus de la discussion. Rien à voir avec les images de la militante écologiste traînée hors de la salle parisienne où la candidate d'extrême droite avait organisé une conférence de presse mercredi.
Mais cette stratégie d'aller chercher l'électeur mélenchoniste ou abstentionniste avec les dents, comme le dirait l'ex-président Nicolas Sarkozy qui a apporté son soutien à Emmanuel Macron, n'est pas sans risque.
D'abord, "si Emmanuel Macron est plutôt bon dans le dialogue improvisé, il peut lui arriver de lâcher des petites phrases qui peuvent le desservir", rappelle Pierre-Emmanuel Guigo. Le "mais vous êtes fou ou quoi" lancé par Emmanuel Macron à un Français qui l'accusait d'avoir "tué l'hôpital" lors de son déplacement en Alsace a commencé à faire le tour des médias.
Ensuite, il ne faut pas qu'il oublie ses électeurs du premier tour. À trop parler à des mélenchonistes ou des électeurs d'extrême droite, il risque de donner l'impression de prendre ces votes du premier tour pour acquis "alors qu'il y a toujours le risque de l'abstention", souligne Pierre-Emmanuel Guigo. C'est l'une des raisons de son détour par Le Havre, pour se rappeler au bon souvenir de son ex-Premier ministre qui reste très populaire parmi l'électorat de LREM. Et il est aussi question d'un retour aux sources à Amiens, la ville d'où vient Emmanuel Macron.
Mais cette priorité au terrain a, pour l'instant, fait une victime : le numérique. "ll n'y a aucune initiative notable sur les réseaux sociaux, alors que c'est tout de même le média de prédilection des jeunes qui, pour partie, se sont abstenus et pourraient être convaincus", s'étonne l'historien. C'est un entre-deux-tours qui fleure bon les campagnes d'antan. Mais peut-être qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il aura trop usé ses souliers, s'invitera encore chez l'un ou l'autre youtubeur, comme il l'avait déjà fait en mai 2021 avec McFly et Carlito, deux stars francophones de la plateforme de vidéos en ligne.
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Valeurs Actuelles
Marseille, médaille d’or de la saleté
Le 2 février dernier s’est achevée à Marseille la quatrième grève des éboueurs de l’année, la troisième depuis le mois d’octobre. Des mouvements sociaux qui ont à chaque fois plongé la cité phocéenne dans un état de saleté déplorable. Des montagnes d’ordures envahissent les rues, bloquent l’accès aux trottoirs et empuantissent l’air. Les piétons font des détours pour éviter les tas les plus encombrants. Toute la ville se plaint, subit et attend que la métropole trouve un accord avec les syndicats des éboueurs. Lorsqu’un terrain d’entente est trouvé, plusieurs jours, voire semaines, sont nécessaires pour que la ville retrouve des allures normales. Et encore, même lorsque les cantonniers sont à l’ouvrage, la deuxième ville de France ne brille pas par sa propreté.
Exaspération chez les Marseillais
« Cette ville semble être un dépotoir », déplore Sarah Bourgeois, créatrice du groupe Facebook Marseille poubelle la vie !. Groupe qui compte aujourd’hui près de 23 000 membres et permet de mettre en lumière nombre d’incivilités en matière de dépôt d’ordures. Machines à laver cassées, canapés, matelas, meubles en pièces détachées, pneus, gravats… À proximité des conteneurs ou dans des recoins à l’abri des regards, les dépôts sauvages sont très nombreux. Chaque jour, plusieurs publications de ce groupe les dénoncent et interpellent les maires de secteur et les services de la métropole, photographies à l’appui, dans l’espoir d’« arrêter de vivre dans une poubelle géante et dans la crasse », comme l’explique son initiatrice.
Elle ajoute : « L’objectif n’est pas de râler, mais de signaler pour faire intervenir rapidement les services de la métropole. Ces dépôts sauvages minent la ville. » Il y en a partout. Ceux des particuliers qui laissent leurs encombrants sur le trottoir sans prévenir les services de la mairie s’ajoutent à ceux des professionnels qui déposent çà et là poutres métalliques, matériaux usagés et autres gaines électriques.
Il existerait même des réseaux organisés pour les dépôts sauvages. « Il y a des personnes venues des pays de l’Est qui récupèrent les déchets des professionnels pour aller les jeter dans des rues abandonnées ou des terrains vagues. Ces personnes peuvent gagner entre 350 et 600 euros en ayant cette activité », dénonce Jean-Yves Sayag, conseiller de la métropole, vice-président du conseil de territoire Marseille Provence délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages, conseiller municipal de Marseille et conseiller d’arrondissement des XIIIe et XIVe arrondissements. Une activité lucrative pour ceux qui la pratiquent, mais dommageable pour l’ensemble de la ville. Et ce n’est malheureusement pas tout.
Les professionnels dans le viseur
En plus d’être une ville où les dépôts sauvages sont légion, Marseille est aussi une cité qui croule sous les ordures ménagères. Il suffit de flâner dans les rues pour se rendre compte que les conteneurs marron et gris installés aux quatre coins de la ville sont sales et débordent. Ils sont d’ailleurs presque toujours ouverts. À la fois parce que nul n’a envie de toucher leurs couvercles maculés, mais aussi parce qu’ils sont bien trop pleins pour être fermés. Une situation qui agace les riverains : « Les conteneurs dégueulent et sont sales. Les sacs-poubelle sont posés en équilibre les uns sur les autres. Il en faudrait deux fois plus ! », indique Pierre, habitant de la rue Paradis.
Un constat que ne partage pas Jean-Yves Sayag. Pour lui, si les conteneurs ne désemplissent pas, ce n’est pas parce qu’il y a un manque mais à cause du comportement de certains Marseillais : « Le nombre de conteneurs est calculé en fonction du nombre d’habitants, du nombre de foyers fiscaux. Malheureusement, les commerçants, artisans, associations et autres confondent ordures ménagères et ordures professionnelles. Si les professionnels n’utilisaient pas les poubelles des particuliers, elles ne déborderaient pas en permanence. »
Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales.
Quoi qu’il en soit, elles débordent — rendant ainsi les déchets accessibles aux gabians et aux rats, et sensibles aux vents. Les jours de mistral, les rafales éparpillent papiers, plastiques et déchets ménagers en tout genre. Ces jours-là, les Marseillais circulent dans les rues en zigzaguant entre les détritus. Cela dit, le slalom sur les trottoirs n’a rien d’extraordinaire pour les habitants de la seconde ville de France. C’est même leur quotidien, pour éviter les déjections canines et les crachats. « Les trottoirs marseillais sont très difficilement praticables. Il y a des crottes de chien, de l’urine et des crachats partout. Quand il commence à faire chaud, l’odeur est atroce », dénonce Valérie, employée dans une entreprise du centre-ville. Elle ajoute : « Les rues sont rarement nettoyées, mais la base du problème, c’est que les gens sont sales. »
Des sanctions réclamées
Le point commun entre dépôts sauvages, bennes à ordures débordantes et rues jonchées de saletés est, en effet, le comportement de certains riverains. « J’ai déjà vu des automobilistes vider leur cendrier lorsqu’ils sont arrêtés au feu rouge. C’est hallucinant », rapporte, effaré, Jean-Yves Sayag. Ces agissements, la créatrice du groupe Marseille poubelle la vie ! les explique par le manque de savoir-vivre en société de la population marseillaise : « Marseille est une ville pauvre, dont la population n’a pas été éduquée dans le respect de l’espace public. »
Pour changer définitivement les mentalités et donc les façons d’agir des habitants de la cité phocéenne, Sarah Bourgeois estime que la pédagogie n’est pas suffisante. Elle milite en faveur de « la mise en place d’une politique répressive à long terme ». L’élu métropolitain partage son avis : « Je suis de nature optimiste et je pense qu’on peut faire évoluer les choses mais, pour cela, il faut avoir du courage et accepter de ne pas être réélu. » Ses maîtres mots sont “sensibilisation” et “répression”. Selon lui, il y a « trop de laxisme en France et à Marseille ». Il estime que pour régler le problème de la propreté, « une des solutions, c’est la sanction ».
Pourtant, lui qui traque quotidiennement tous ceux qui ne respectent pas les règles de la ville en matière de propreté sait mieux que personne qu’il n’est pas si simple que cela de sanctionner. Il explique : « Il y a une hiérarchisation des délits et ceux qui touchent à la propreté ne sont pas prioritaires. Les dépôts sauvages passent après des délits plus graves et c’est bien normal. » Malheureusement, lorsqu’ils arrivent enfin sur le dessus de la pile, il n’est pas rare qu’il y ait prescription et qu’aucune sanction ne soit possible.
Déjudiciariser pour sanctionner plus vite
Le vice-président délégué aux antennes, aux déchèteries et aux dépôts sauvages plaide pour une « déjudiciarisation » de ce type de délits. Il voudrait « que les maires de secteur puissent prendre les décisions quant aux amendes ». En d’autres termes, que le chemin entre le constat du délit et la peine soit beaucoup plus court. Que ceux qui saccagent la deuxième ville de France ne se sentent plus intouchables. Ses désirs sont-ils des rêves ? Réponse dans huit ans puisque la municipalité vient d’annoncer lors de son dernier conseil municipal, le 8 février, que Marseille allait tendre vers une « ville zéro déchet-zéro plastique d’ici 2030 ». L’objectif est que Marseille devienne « une ville plus verte ». Si elle devenait moins sale, ce serait déjà une belle avancée.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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Europe Reluctantly Readies Russian Oil Embargo
Officials are drafting a phased import ban on Russian oil products, but the measure won’t be floated until after the second round of the French elections at the earliest.
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By Matina Stevis-Gridneff
BRUSSELS — European officials are drafting plans for an embargo on Russian oil products, the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine and a move long resisted because of its big costs for Germany and its potential to disrupt politics around the region and increase energy prices.
Having earlier this month banned Russian coal for the first time — with a four-month transition period to wind down ongoing orders — the European Union is now likely to adopt a similarly phased ban of Russian oil, E.U. officials and diplomats said. The approach is designed to give Germany, in particular, time to arrange alternative suppliers.
The discussions come just as President Vladimir V. Putin of Russia acknowledged on Thursday that the Western sanctions already in place had hurt his country’s vital energy sector.
The earliest the proposed E.U. embargo will be put up for negotiation will be after the final round of the French elections, on April 24, to ensure that the impact on prices at the pump doesn’t fuel the populist candidate Marine Le Pen and hurt president Emmanuel Macron’s chances of re-election, officials said.
The timeline is as important as the details of the ban, and is indicative of the brinkmanship required to convince all 27 E.U. countries to agree to take a previously unthinkable step, as Russia prepares a renewed offensive in eastern Ukraine.
But officials and diplomats, who spoke on condition of anonymity because they were not authorized to discuss the matter with the press, said that there was a growing sense that the measure would be taken even in the absence of a so-called trigger — another major news event like the atrocities in Bucha. But an event of that type could move the decision forward.
“The commission and E.U. members have smartly shied away from defining red lines that would trigger a sanctions response since Russia attacked Ukraine,” said Emre Peker, a director at the Eurasia Group consultancy.
“I expect the E.U. will shy away from defining triggers,” he added, “as continued escalation by Russia in eastern Ukraine and revelations from Bucha and elsewhere continue to drive momentum behind a hardening European stance. Any other major catastrophes that unfold will just add more impetus to the E.U. response.”
The European Union, which has taken five rounds of increasingly severe financial sanctions against Russia since the invasion began Feb. 24, is under tremendous pressure by allies to stop lining the Kremlin’s coffers through oil purchases. So far they have kept gas imports from Russia off the table, because they remain too critical to important European economies, Germany’s in particular.
But a handful of its members are also ill-prepared to deal with the economic consequences from closing the tap on Russian oil imports. Russia is the European Union’s largest oil supplier, providing the bloc with a quarter of its oil and petroleum product imports in 2020.
Germany, the bloc’s de facto leader, highly dependent on Russian oil and gas, has been a key country resisting a quick, universal and simultaneous E.U.-wide oil embargo, and much of the work around the details of the measure is focused on ensuring that Berlin comes on board.
Germany gets 34 percent of its oil from Russia. A key challenge will be not only to find alternative suppliers to make up for that, but also to line up sufficient land transport for oil heading to its two refineries that are fed by pipelines from Russia, in particular a refinery in the eastern city of Schwedt, by the Polish border.
This week, the German ambassador to the United States elaborated on her country’s thinking on energy sanctions in a long thread on Twitter.
“Going cold turkey on fossil fuels from Russia would cause a massive, instant disruption. You cannot turn modern industrial plants on and off like a light switch. The knock-on effects would be felt beyond Germany, the EU’s economic engine and 4th largest economy in the world,” the ambassador, Emily Haber, said.
Hungary, another E.U. country that’s highly dependent on Russian oil, has demanded any future sanctions be decided by E.U. leaders rather than senior diplomats or ministers, raising the prospect of an emergency summit meeting to debate the topic.
Mr. Putin spoke at length about Europe’s dependence on Russian oil and gas at a meeting of top Russian officials on Thursday. He warned of a major disruption to the global economy should Western nations move to ban them.
“The consequences of this may be extremely painful, primarily for the initiators of the policy,” Mr. Putin said, according to an English-language transcript released by the Kremlin.
But he also acknowledged that the European measures already in place are hurting Russia’s energy exports because they affect logistics and finance.
“The most urgent problem here is the disruption of export logistics,” Mr. Putin said at the meeting, which included his top advisers. “Furthermore, there are setbacks in payments for Russian energy exports. Banks from these unfriendly countries are delaying the transfer of funds.”
For now, the drafting of the new European measures is being done by a small number of experts at the European Commission, the bloc’s executive arm, led by President Ursula von der Leyen’s chief of staff, Björn Seibert.
But in addition to the French election, the timetable is also slowed by the Catholic Easter on April 16 and the Orthodox Easter on April 24, observed as a holiday in Europe, meaning that the measures would be put up for debate in late April or early May at the earliest.
A European Union leaders’ summit on Ukraine is already scheduled for the end of May, but officials said it was possible events on the ground in Ukraine, in particular after the launch of the Russian offensive in the east, would make an earlier meeting to address an oil embargo necessary.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
But with all these caveats applying, what once seemed an impossible step for Europe was now likely, officials said.
Following the working method of drafting E.U. sanctions, the Commission is not putting details of its proposals for an oil ban on paper — for fear it will leak, or force public expressions of disagreement among E.U. nations and so break its attempt to project a united front.
Instead, small groups of diplomats will meet with Commission officials to debate the measures in coming days, throughout the Easter break, officials said.
Officials and diplomats say there is growing consensus that, in order to maintain unity among the 27 states, a phased approach is necessary.
The most likely approach is a schedule that differentiates between types of oil products and methods of delivery, with consensus building around the feasibility of a faster embargo on oil transported by tankers, as opposed to oil coming to Europe via pipelines. That concession is intended to bring Germany on board.
A minimum one-month transition period will be part of the oil ban currently discussed, diplomats and officials said.
“While the direction of travel — toward oil sanctions and overall energy decoupling from Russia — is clear and broadly uncontested, many E.U. capitals led by Berlin want to roll out forthcoming measures with as little disruption as possible,” Mr. Peker said.
“That will require phase-outs and exemptions, to allow countries with a heavy reliance on Russian supplies to adjust. It will also be key to achieving consensus among 27 member states,” he added.
Germany’s economy minister, Robert Habeck, has publicly stated that the country is weaning itself off Russian oil with a year-end horizon, timeline that would likely be expedited.
“Companies are letting their contracts with Russian suppliers run out, not renewing them and switching to other suppliers at an insane pace,” Mr. Habeck said in Berlin in late March.
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Le Figaro
Remis en liberté, un gradé de l'armée française veut prouver qu'il n'a pas espionné pour la Russie
Interpellé en août 2020 en France, le militaire nie «catégoriquement avoir été recruté par les services secrets russes» et avoir livré des informations «portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation».
Une rencontre avec un agent russe en Italie et beaucoup d'interrogations : sur fond de guerre en Ukraine, un officier français mis en examen à l'été 2020 pour «trahison» et remis depuis en liberté veut prouver qu'il n'a pas espionné pour Moscou.
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Le 28 septembre 2019, à Stresa, sur les bords du très huppé lac Majeur, dans le nord-ouest de l'Italie, le renseignement intérieur italien photographie un lieutenant-colonel français, en poste à Naples pour l'Otan, discutant avec Iouri A., un officier du renseignement militaire russe (GRU).
Déplacements suspects
Selon des éléments dont l'AFP a eu connaissance, après plusieurs mois de discrète surveillance française, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) signale les faits à la justice après d'autres «déplacements jugés suspects» en France, en Italie et en Suisse : L., 54 ans, est interpellé le 17 août 2020 en France. En garde à vue à la DGSI, le militaire nie «catégoriquement avoir été recruté par les services secrets russes», évoquant un séjour «touristique» à Stresa.
Confronté aux photos de la surveillance italienne avec Iouri A., il évoque d'abord une rencontre due au hasard avec un étranger et une discussion en anglais. Lors d'une nouvelle audition, il avoue un échange en russe et oppose aux questions des souvenirs flous. Présenté à un juge d'instruction, L. maintient le caractère inopiné de la rencontre, en contestant qu'il connaissait initialement son interlocuteur du GRU.
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Suspecté d'avoir «montré un écran» d'ordinateur au Russe, le lieutenant-colonel se décrit comme «passif» lors de cet échange de deux heures et demie et nie avoir remis des documents. Il est toutefois mis en examen, notamment pour «livraison à une puissance étrangère d'informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation», passible de quinze ans de détention criminelle, puis incarcéré.
Convoqué devant le magistrat instructeur fin janvier 2021, L. livre son récit de la proposition de Iouri A.: «on vous connaît, on sait qui vous êtes, on sait où vous travaillez, on aimerait que vous nous transmettiez (...) des choses qui touchent la Russie». L. dit comprendre alors qu'il s'agit d'un agent russe et reconnaît n'avoir pas exprimé de désaccord, tout en soutenant qu'«intérieurement [il était] dans le refus de le faire». L'officier indique avoir gardé chez lui en Italie le téléphone et les clés USB remis par Iouri A. «sans s'en servir», à l'exception du téléphone, allumé une fois.
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Il soutient qu'entre la rencontre de Stresa et son interpellation en août 2020, il a tenté, sans succès, de «révéler ce truc» à deux collègues de la DRSD. «J'ai parfaitement conscience qu'il puisse m'être reproché de n'avoir pas immédiatement rendu compte de cet incident», écrit-il aussi au juge, «j'ai considéré qu'il demeurerait sans suite, et voulu ainsi éviter des circonstances houleuses».
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Frustration liée à une «sous-utilisation» de sa russophonie
La justice résume ses interrogations : L. «aurait été approché, sans qu'on comprenne pourquoi, par un officier russe qui lui aurait proposé de travailler pour ce pays, proposition qu'il aurait acceptée passivement dans un moment de trouble».
Depuis août 2020, l'enquête s'est enrichie de dizaines d'auditions de témoins, de l'exploitation d'ordinateurs, téléphones et clés USB ou de la découverte chez L. de notes classifiées. Son parcours et sa personnalité ont aussi été décortiqués : affecté par le passé dans un pays d'Asie centrale, il est mis à son débit sa russophilie supposée ainsi qu'une possible frustration quant à une sous-utilisation de sa russophonie.
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Des notes déclassifiées de la DRSD sont aussi versées au dossier, avec des commentaires à décharge : avant de saisir la justice, ce service a écarté «l'existence d'un lien» entre L. et Iouri A. (15 juin 2020) ou «avec les services russes» (17 juin 2020). «Une compromission d'informations classifiées n'a pas été avérée», tranche encore la DRSD le 10 juin.
L'homme conteste avoir «trahi les intérêts de son pays»
Placé sous bracelet électronique en août, L. a été libéré début 2022 sous contrôle judiciaire, a indiqué une source proche du dossier, confirmée de source judiciaire. Sollicités par l'AFP, ses avocats, Me Antoine Beauquier et Moad Nefati, s'en «réjouissent»: «notre client a toujours farouchement contesté avoir trahi les intérêts de son pays» disent-ils. D'après eux, «les investigations menées pendant deux ans et demi confortent notre conviction que L. est innocent et que jamais il n'a livré des informations à la Russie».
De quoi réduire les charges pesant sur leur client ? Le contexte géopolitique est défavorable avec l'invasion russe en Ukraine et la tension diplomatique marquée par l'expulsion récente d'Europe de 200 diplomates de Moscou, dont encore 6 de France lundi.
En août 2020, la ministre des Armées Florence Parly révélait l'affaire à la radio en assurant avoir «pris toutes les mesures de sauvegarde nécessaires». Sollicité par l'AFP, son ministère n'a pas commenté.
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Mort de Jérémie Cohen à Bobigny : deux hommes en garde à vue après s'être rendus
Le jeune homme de 31 ans de confession juive avait trouvé la mort le 16 février dernier à Bobigny, percuté par un tramway alors qu'il venait d'être agressé par une bande de jeunes.
Regarder la vidéo«Je vous dis ma vérité»: pour la première fois, Salah Abdeslam raconte les attentats du 13-Novembre
COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Salah Abdeslam a raconté à la cour sa mystérieuse opération kamikaze dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris, à laquelle il dit avoir renoncé au dernier moment.
«J'ai un sac de voyage prêt pour aller le chercher si on le retrouve» : les proches de Dupont de Ligonnès, entre espérance et volonté d'oublier
RÉCIT - Dix ans après le drame familial, certains proches de Xavier Dupont de Ligonnès assurent vouloir tourner la page, quand d'autres n'espèrent qu'une chose : qu'il revienne.
L'Humanité
Procès 13 novembre. Abdeslam dit avoir "renoncé" à se faire exploser
ActuLors de son ultime interrogatoire, mercredi 13 avril, devant la cour d’assises, Salah Abdeslam, seul survivant des commandos terroristes, a indiqué qu’il devait se faire sauter dans un bar du 18e arrondissement de Paris, le 13 novembre 2015. Il aurait reculé au dernier moment, « par humanité ».
Kareen Janselme« Oui, M. le président, je vais m’exprimer aujourd’hui. » Telle une girouette au gré du procès, Salah Abdeslam a finalement décidé de reprendre la parole ce mercredi soir. Peu de personnes y croyaient, depuis son dernier refus, le 30 mars. La journée d’audience était entamée depuis près de six heures quand le seul survivant des commandos terroristes du 13 novembre 2015 a décidé de répondre à la cour d’assises spéciale. « Je ne me suis pas senti écouté et j’ai fait usage de mon droit au silence. Depuis le début cette affaire, on ne veut pas voir la personne que je suis vraiment. » Critiquant son image décrite « dans les médias depuis six ans », Salah Abdeslam a décidé de faire « marche arrière ». Il s’exprime donc, car c’est sans doute la « dernière occasion de le faire », avant l’issue du procès prévue en juin.
Polo à rayures grises et gilet noir, l’accusé se dresse tranquillement. Il ôte son masque pour parler, découvrant une petite barbe en broussaille. Ses cheveux sont gominés, sa stature bien moins raide qu’au début du procès, où ses déclarations dogmatiques étaient quasi récitées. Il ne s’énerve pas contre ses amis Mohammed Amri et Hamza Attou, à ses côtés dans le box, malgré des témoignages divergents qui parfois l’incriminent. Salah Abdeslam fait même de l’humour sur le ramadan, qu’il suit assidûment. Mais surtout, il révèle enfin la raison qui l’a poussé à abandonner son véhicule dans le 18e arrondissement, place Albert Kahn ce soir-là, après avoir déposé les trois kamikazes au Stade de France : « Je me suis rendu dans un café dans le 18e. J’ai commandé une boisson. Je vais regarder les gens qui s’occupent de moi et là, je ne vais pas le faire. J’ai renoncé. »
«Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer»
Quelques heures plus tôt, Salah Abdeslam venait de repérer le parcours avec son frère Brahim, qui fera exploser sa ceinture d’explosifs au Comptoir Voltaire. Le trajet global a été mal évalué. Pour cette raison, les terroristes arriveront après le début du match au stade de Saint-Denis, en retard sur leur planning. Au volant, Salah Abdeslam ne s’éternise pas sur place, en raison de la présence de policiers dans le secteur, et se dirige directement vers le 18e à une adresse qu’il dit avoir oubliée aujourd’hui. « (C’était) y a sept ans… je me souviens plus où. » L’objectif était un bar « pas très grand », dans une rue animée, à un angle. « Il y avait des jeunes dans ce café-là, des jeunes et des très jeunes. Je les ai vus en train de danser. Et puisqu’on nous dit que les victimes sont prêtes à tout entendre, oui, je n’ai pas renoncé par peur, mais par humanité. Ils étaient plus jeunes que moi, je ne voulais pas les tuer. »
Salah Abdeslam va reconnaître avoir conduit et ouvert « le convoi de la mort » des trois voitures venues de Belgique. Pourtant, ce n’est que deux jours plus tôt, le 11 novembre, qu’il assure avoir été désigné par Abdelhamid Abaaoud, à Charleroi, comme le dixième homme du commando. « Il me dit qu’il y a un projet d’attaque en France, que je devrais porter une ceinture explosive et me rendre dans un endroit pour me faire exploser. » Son vrai objectif aurait été de se rendre en Syrie. Et non de commettre un attentat en Europe, tient-il à préciser. « Savoir que je devais me faire exploser a été un choc pour moi. J’ai montré que je n’étais pas prêt pour ça. (…) Il va finir par me convaincre. » Ce serait ce choc qui expliquerait son renoncement au dernier moment. Ensuite, ses souvenirs sont flous, sa chronologie très imparfaite. « Je ne savais pas quoi faire. J’ai roulé avec la voiture. Elle est tombée en panne. (…) J’ai marché. Les choses étaient confuses. Je ne sais pas ce que j’ai fait en premier. J’ai acheté un téléphone, j’ai pris un taxi et j’ai jeté la ceinture. »
Abdeslam plaide le «manque d’expérience» et de «détermination»
L’enquête révélera qu’il a appelé Mohammed Amri, « son seul numéro en tête », pour le convaincre de venir le chercher de Belgique. Mais pourquoi se diriger vers le Sud, alors que ses amis viendront du Nord ? Salah Abdeslam n’a aucune explication. « Perdu », il aurait hélé un taxi et se serait rendu directement à Montrouge, au sud de Paris. Il y cherche un endroit discret pour jeter sa ceinture. « J’enlève le bouton-poussoir, le détonateur, je le jette dans un conteneur. Le gilet, je le jette dans un trou, bien caché. » Plus loin, il croise des jeunes au bas d’un immeuble, et se fait indiquer un bâtiment où il pourrait se cacher pour la nuit, en attendant que Mohammed Amri et Hamza Attou viennent le chercher.
Ils arriveront le 14 novembre au matin et traverseront plusieurs barrages avant d’atteindre la Belgique. Non, sa ceinture n’était pas défectueuse, assure Salah Abdeslam, contrairement aux observations de l’expert. Ce serait bien lui qui a désolidarisé les deux plaques et sectionné le bouton-poussoir. Simple chauffeur pour l’État islamique, pas encore entraîné malgré ses demandes pour partir en Syrie, Salah Abdeslam explique qu’il n’a pu passer à l’acte, contrairement à ces « frères » plus aguerris : « Au plus, on est dans ce cercle-là, au plus, on devient plus dur. J’ai pas d’expérience, ni militaire, ni religieuse, pour faire ce que eux ont fait. Cette détermination qu’ils avaient, fermes dans leur foi et leur combat… »
L’implication tardive d’Abdeslam contredite par le dossier
Une magistrate lui fait remarquer qu’un dossier le concernant, lié aux attentats de Paris, et daté du 25 octobre 2015, remet en question sa version. Ces éléments prouveraient que sa participation au commando était déjà prévue à l’époque. « Ça ne tient pas debout », répond-il simplement. Après trois heures d’audition, le président suspend la séance, remettant à ce jeudi 14 avril les questions des avocats des parties civiles et de la défense. Prêt à continuer, Salah Abdeslam paraît presque déçu. Et ironise même sur le fait qu’il se taira peut-être plus tard. « Des fois, je parle, des fois, je ne parle pas… »
procès attentats 13 novembre 2015salah abdeslam France24 - Monde
"Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour Macron”
Publié le : 13/04/2022 - 17:32Modifié le : 13/04/2022 - 18:13
Grégoire SAUVAGE
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En 2017, plus de la moitié de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon avait fait barrage à l’extrême droite. Cinq ans plus tard, les électeurs de gauche semblent plus éparpillés que jamais et beaucoup refusent ou hésitent à glisser un bulletin Macron au deuxième tour de l’élection présidentielle.
Ils seront les arbitres du second tour de l’élection présidentielle : les électeurs de gauche sont déjà au cœur de toutes les attentions dans cette campagne d’entre-deux tours. Pour Emmanuel Macron, qui dispose d’une réserve de voix moins importante à droite que Marine Le Pen, convaincre à gauche est même une nécessité pour pouvoir l’emporter.
Or, selon un sondage réalisé le 10 avril par l'institut Ipsos Sopra Steria, les électeurs de la France Insoumise ne sont plus qu’un tiers à vouloir assurer la réélection du chef de l’État face à Marine Le Pen, contre un sur deux en 2017. Chez Benoît Hamon, ils avaient même été plus de 70 % à voter Macron.
“En 2017, j’avais glissé avec beaucoup de colère un bulletin Macron au deuxième tour. Cette fois-ci, cela va être humainement impossible de voter pour lui”, explique à France 24 Félix, 31 ans, designer à Dijon, qui pense voter blanc dans deux semaines.
Thierry, 36 ans, avait également fait le choix “républicain” de "faire barrage à l’extrême droite" il y a cinq ans. "Mais cette année, je n’irai pas voter au deuxième tour car j’estime que c’est la fois de trop. On nous propose juste de choisir entre la peste et le choléra”, ajoute ce sympathisant de la France Insoumise.
“Pour ma part, je suis convaincue que Le Pen est bien pire que Macron, mais en même temps je suis en total désaccord avec sa politique. J'ai vraiment l'impression que l'on me tord le bras”, souffle Coraline, 38 ans, rédactrice à Bordeaux, qui se dit confrontée à un véritable "cas de conscience" et hésite à voter blanc le 24 avril prochain.
À fronts renversés
Comme beaucoup d’électeurs de gauche, ils dénoncent un quinquennat "de droite" marqué par “la violence”, "l’absence de dialogue social” avec comme point de non-retour le traitement réservé aux Gilets jaune. Cinq ans d'"autoritarisme” et de "mépris de classe" qui, selon eux, auraient favorisé le renforcement de l'extrême droite. "Cela fait cinq ans que Macron explique que Marine Le Pen est sa seule ennemie. C'est lui qui a voulu instaurer ce clivage progressiste-conservateur et il l'a très bien fait", estime Félix.
L'abstention, qui profiterait potentiellement à Marine Le Pen, "est un risque pesé", assure Thierry. "Si malheureusement elle passe, elle n'aura jamais de majorité à l'Assemblée nationale. Au final, LREM sera quand même au pouvoir".
Dans ce contexte de défiance vis-à-vis du chef de l’État sortant, le front républicain destiné à faire barrage à l’extrême droite ne semble jamais avoir été aussi fragile. Si la grande majorité des candidats malheureux ont appelé à voter Emmanuel Macron, ou tout du moins à n’accorder aucune voix à Marine Le Pen, “les directives des états-majors nationaux n’ont que peu de poids sur le comportement des électeurs”, rappelle Claude Weill, éditorialiste à Nice Matin, sur l’antenne de France 24.
Selon plusieurs sondages, entre un quart et un tiers des électeurs de Jean-Luc Mélenchon pourraient même voter Marine Le Pen. Consciente du rejet suscité par la personnalité du président-candidat au sein d'une partie de l'électorat de gauche, Marine Le Pen tente de constituer un front anti-Macron dans cette campagne d'entre-deux tours. Lors de son discours, au soir de sa qualification, la candidate du Rassemblement national a notamment invité “tous ceux qui n’ont pas voté” pour Emmanuel Macron à “la rejoindre”.
“Personnellement, je ne voterai pas pour Marine Le Pen à cause de l’histoire de son parti qui a prôné le racisme et la xénophobie, mais je comprends que des gens se disent : au moins chez Marine Le Pen, il y a un volet social dans son programme”, affirme Éric, 55 ans, qui s’abstiendra au deuxième tour. “En 2017, j’ai pu croire que Macron était peut-être mieux que Le Pen. Aujourd'hui, je me demande qui est le pire des deux”.
Emmanuel Macron pris au piège du "en même temps"
Pour tenter de mobiliser à gauche, le candidat-président multiplie les signaux envoyés à l'électorat populaire. Emmanuel Macron a même consenti à "bouger" sur son projet d’âge de départ à la retraite à 65 ans et entrouvert la porte à un âge de départ à 64 ans. Une concession qui pourrait en appeler d'autres dans cet entre-deux tours.
Mais le pari est risqué pour le président sortant. Contraint d'adoucir son programme pour éviter de braquer les électeurs de gauche, Emmanuel Macron doit aussi ménager l'électorat de droite, qui a massivement voté pour lui au premier tour. "Il y aura des choix à faire", résume Jérémie Peltier, directeur des études de la fondation Jean Jaurès. "Est-ce que l’électorat de droite du premier tour peut considérer un reniement comme valant abstention pour le second tour ou est-ce qu’il faut aller chercher les électeurs ayant voté Jean-Luc Mélenchon ?"
"Le vote utile (au premier tour) a amené sur la candidature de Mélenchon des gens qui ne sont pas Mélenchonistes : des socialistes en déshérence ou des écologistes déçus. Dans cette frange là, ce sera plus facile de voter contre Marine Le Pen que pour la fraction vraiment dure de la France Insoumise", analyse de son côté Claude Weill.
>> Les retraites au cœur de la présidentielle : mais comment fonctionne le système français ?
Cependant, les stratèges de la campagne du chef de l’État savent que des mots ne seront pas suffisants pour convaincre les plus réticents. "S'il renonce à certaines de ces mesures phares comme la retraite à 65 ans ou le conditionnement du RSA, cela pourrait me faire réfléchir", reconnaît Éric. "Il faudrait des engagements clairs notamment sur l'écologie, mais on en est très loin", abonde Félix.
Pour d'autres en revanche, la rupture est consommée et le choix définitif. "En ce qui me concerne, je ne changerai jamais d'avis", explique Thierry. "Je n'ai plus aucune confiance en Emmanuel Macron".
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Le Monde
Bouches-du-Rhône, toute l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Territoire solaire, multiculturel, aux sites préservés, les Bouches-du-Rhône font alterner un littoral minéral sublime et un arrière-pays authentique. Partez à la rencontre de cette Provence de contrastes et de simplicité que l’on expérimente en osant sortir des sentiers battus !
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Bouches-du-Rhône : un territoire à croquer
Intégrées à la Vallée de la Gastronomie - cette destination gourmande qui relie Dijon à Marseille - les Bouches-du-Rhône vous emmènent en voyage gastronomique ! Embarquement immédiat à Marseille qui, après le succès de l’année de la gastronomie en 2019 (Plus de 2 millions de participants), remet le couvert pour la 4e édition avec l’événement MPG2022, devenu culte. Au programme : la 3e édition des dîners insolites programmés tout au long du mois de juillet dans des lieux décalés avec des chef (fe) s épatant(e) s. Mais avant cela : le grand banquet dressé sur la Corniche Kennedy à Marseille et qui réunit quelque 1 000 convives face au soleil couchant pour un dîner hors normes.
En juin, place au Street Food Festival ! Producteurs locaux, artisans, chefs et métiers de bouche mettent en commun leur savoir-faire sur fond de DJ sets et de performances street art. On profite de l’escapade dans ce département pour s’intéresser au spiritueux local, le pastis ! Comme celui élaboré par la distillerie Garagaï à partir de 20 plantes et fleurs fraîches récoltées aux abords de la Sainte-Victoire. Pour aller plus loin dans la découverte de la Provence, cap sur les Alpilles ! L’écurie Petit Roman organise des balades à cheval gourmandes en formule ½ journée ou bivouac avec des pros formés par des indiens Navajos. Au Domaine du Temps perdu à Mouriès, vous découvrirez une ferme écosystémique semée d’oliviers et d’amandiers, qui produit une bonne huile d’olive AOP des Baux-de-Provence. Et, puisqu’on est dans le coin, pourquoi ne pas faire un saut au Mas de la Pyramide à Saint-Rémy-de-Provence, un musée rural implanté dans d’anciennes carrières romaines. Très impressionnant le travail de taille sur ce rocher dressé à 20 mètres de hauteur !
S’immerger en pleine nature
On peut également chausser ses chaussures de marche pour partir à l’assaut du nouveau GR La Routo qui relie la France à l’Italie, sur le tronçon qui part d’Arles, traverse Maussanne-les-Alpilles et débouche sur Aix-en-Provence. À Peyrolles-en-Provence, la balade suit le fil de l’ancien canal du Verdon, sur 12 km. Une véritable page d’histoire de l’irrigation ! Plus contemplatif comme itinéraire : on grimpe à bord du petit train de la Côte Bleue qui relie Marseille à Miramas via Martigues. 60 km de voie ferrée avec vues plongeantes sur la pinède et les eaux cristallines !
Faites donc un break sportif à Carry-le-Rouet pour une randonnée de 12,4 km, celle de Notre Dame du Rouet et Bon Jean, qui en met plein la vue ! Envie de Camargue ? Pour varier du cheval ou du vélo, on fend les eaux en paddle ! Trott Camargue, la base de loisirs des Saintes-Maries-de-la-Mer loue des trott-paddle, une trottinette de mer qui file à 11 km/h. Repos bien mérité au Mas du Couvin, un établissement typiquement camarguais au cœur des étangs et des marais, ou aux Lodges de Camargue, des sortes de cabanes de pêcheurs sur pilotis à Port-Saint-Louis-du-Rhône.
De nouveaux regards, des écrins mythiques
La cité arlésienne, aux portes de la Camargue, n’a pas fini de faire parler d’elle ! Au succès des Rencontres de la photographie, à la nouvelle dynamique impulsée par le Parc des Ateliers de Luma, s’ajoute l’ouverture de la Fondation Lee Ufan, l’artiste contemporain de l’extrême dépouillement, entre les murs de l’Hôtel Vernon réhabilité par Tadao Ando. Avec ce nouveau lieu de culture, la ville s’affirme comme une référence de l’art contemporain !
Consacré au fabuleux destin de Paul Ricard, le nouveau musée du Domaine de Méjanes présente des spectacles de taureaux, des balades à cheval, des hébergements en roulotte et des restaurants. Et, pour cultiver vos connaissances sur la Camargue, ne manquez pas le nouveau musée d’archéologie maritime et d’ethnographie aux Saintes-Maries-de-la-Mer. C’est à la Villa Méditerranée de Marseille qu’il faudra aussi se rendre pour découvrir une réplique de la Grotte Cosquer, la seule grotte préhistorique sous-marine avec plus de 500 œuvres d’art pariétales enfoui à 37 mètres de profondeur !
www.myprovence.fr/
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France24 - Monde
Un faux reportage attribué à la BBC prétend que l’Ukraine est à l’origine de l’attaque de Kramatorsk
Publié le : 13/04/2022 - 18:31
Aude Dejaifve
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Des comptes pro-Kremlin diffusent un reportage qui, selon eux, a été publié par le média britannique BBC pour prouver que l'attaque sur la gare de Kramatorsk du 9 avril a été menée par l'Ukraine. En réalité, la BBC n’a jamais publié cette vidéo : il s’agit d’un faux contenu imitant le style de la chaîne britannique.
Une vidéo virale, utilisant la charte graphique de la BBC, suggère que l’Ukraine serait à l’origine du lancement de deux missiles sur la gare de Kramatorsk du 8 avril, dans le Donbass, en Ukraine. L’attaque a tué plus de 50 personnes.
Alexander Bunin, un producteur et journaliste russe, qui relaie des contenus pro-russes depuis le début de la guerre en Ukraine, a publié la vidéo sur son compte Twitter le 13 avril, prétendant qu’il s’agit d’un “reportage de la BBC sur le missile Tochka-U ukrainien dans la gare de Kramatorsk, où des dizaines de civils ont été tués”.
La vidéo, qui imite la charte graphique et porte le logo de la BBC, laisse entendre que l'Ukraine est l’auteur de l'attaque à Kramatorsk. Les bandeaux de texte prétendent que les numéros de série des missiles Tochka-U retrouvés sur les lieux après l’attaque étaient identiques à ceux de missiles que l'Ukraine aurait utilisés ailleurs.
Rossiya 24, une chaîne de télévision gouvernementale russe, a diffusé le faux reportage de la BBC le même jour.
La vidéo a notamment été partagée sur Twitter en anglais, comme cette publication du 13 avril comptant plus de 2 300 vues mais aussi sur Facebook le même jour, en français et en anglais.
Un faux reportage de la “BBC”
Plusieurs éléments interpellent : le langage utilisé, l’orthographe "Zelenskyy" du nom du président ukrainien non conforme à celle de la BBC qui utilise “Zelensky”, et l'utilisation de séquences de cadavres non floutés.
Dans un tweet le 13 avril, le compte Twitter officiel de la BBC dément être à l’origine de cette vidéo.
“Nous avons connaissance d'une fausse vidéo avec la marque BBC News suggérant que l'Ukraine était responsable de l'attaque au missile de la semaine dernière contre la gare de Kramatorsk. La BBC prend des mesures pour faire supprimer la vidéo. Nous exhortons les gens à ne pas le partager et à vérifier les contenus sur le site Web de BBC News.”
Attaque sur la gare de Kramatorsk : ce que l’on sait pour l’instant
Le 8 avril, deux missiles de type OTR-21 Tochka ont frappé la gare de Kramatorsk, qui accueillait alors les personnes fuyant la zone de combat. Les autorités ukrainiennes, craignant une offensive de l’armée russe dans l’est du pays, avaient appelé les habitants à quitter la ville.
Les deux parties s’accusent mutuellement de l’attaque, mais l’origine du tir des missiles n’a pas été identifiée. La BBC a expliqué mener une enquête pour déterminer les responsabilités du tir.
Selon le Hajun Project, qui surveille les activités militaires en Biélorussie et la Conflict Intelligence Team, une organisation indépendante qui mène des enquêtes sur les activités militaires, les deux armées utilisent les missiles Tochka-U. Il est donc impossible, sur la base du modèle de missile, de déterminer qui est à l’origine du tir.
Le ministère russe de la Défense a, de son côté, reconnu, le 8 avril, jour où l’attaque a eu lieu, que l’armée russe avait détruit “des armements et d’autres équipements militaires dans les gares de Pokrovsk, Sloviansk et Barvinkove”, des villes à proximité de Kramatorsk. Mais elle a toujours nié être responsable du tir près de la gare de Kramatorsk.
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“Une sacrée coïncidence” : malade après son vaccin anti-Covid, un pêcheur du Pas-de-Calais veut attaquer Pfizer en justice
« C’est une porte qui s’ouvre pour moi. » Mais également pour « tous ceux qui ont des doutes sur des effets secondaires qu’ils ont pu avoir », a raconté Jean-Philippe Becquelin à BFM Littoral jeudi 14 avril. Ce pêcheur d’Etaples, dans le Pas-de-Calais, souffre d’une thrombopénie – un trouble hémorragique faisant baisser le taux de plaquette dans le sang. En effet, il risque une hémorragie à chaque coupure et ne peut plus exercer son métier. L’homme de 38 ans est depuis soigné par un hématologue parisien.
Une simple « coïncidence » ?
D’après Jean-Philippe Becquelin, la cause de sa maladie serait le vaccin contre le Covid-19. Il a reçu sa première injection en mai 2021. « Ça fait une sacrée coïncidence. Dès que je suis arrivé la première fois aux urgences, je l’ai mentionné tout de suite au médecin », a-t-il glissé à BFM Littoral.
Une expertise rendue d’ici « huit à dix mois »
Le pêcheur réclame depuis des comptes à Pfizer. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer a récemment accepté une expertise médicale pour en savoir davantage à ce sujet. L’avocat du plaignant, Me Bernard-Marie Dupont, a estimé que « seule l’expertise dira », si un lien est possible entre le vaccin anti-Covid et la maladie dont souffre Jean-Philippe Becquelin. Si le lien est avéré, « on pourra montrer que pour certaines personnes la vie a basculé peut-être de manière définitive », a prévenu l’avocat sur France 3, qui appelle à plus de « transparence ». L’expertise médicale devrait être rendue d’ici « huit à dix mois », selon le pêcheur étaplois.
Boulogne-sur-mer : les dernières actualités
Le Figaro
Éloquence : les secrets pour briller dès que vous prenez la parole
Quentin PérinelNOS CONSEILS - Que ce soit en réunion, à une conférence, à un mariage ou pour une discussion bénigne, voici les secrets indispensables pour réussir une prise de parole.
C'est le souci permanent de n'importe quel individu qui s'apprête à prendre la parole. Prenez une salle de classe d'école. Disons une classe de 3e, avec une vingtaine d'élèves et un professeur de français. L'élève qui s'apprête à intervenir pour répondre à son prof - devant ses camarades - a le même souci que l'enseignant lorsqu'il commence un cours : être sûr de soi, éloquent, capter l'attention... et, surtout, la garder. Sa plus grande peur est celle d'être ridicule. C'est pour cette raison qu'une prise de parole - quelle que soit sa nature et le contexte - doit être préparée. Évidemment, il serait idiot de dire que chaque situation se vaut. Une intervention devant des milliers de personnes en direct n'a pas le même impact qu'une prise de parole lors d'un dîner entre amis, entre le fromage et le dessert...
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Pourtant, dans l'ensemble des prises de paroles, il existe des techniques simples pour être à peu près certain de briller. Pour le confirmer, Bertrand Périer, avocat, spécialiste de l'art oratoire et auteur de Sauve qui parle ; quand la parole change la vie (éditions JC Lattès), précise au Figaro ses précieux secrets. Avant toute chose, il faut se poser cinq questions avant de prendre la parole. Le contexte dans lequel je parle : suis-je à un pupitre ? À un congrès ? Qui a parlé avant moi ? Qui va parler après moi ? Ensuite, il s'agit de connaître son public : sont-ils spécialistes ? Enthousiastes ? Hostiles ? Ont-ils envie d'écouter ? Il est également important de jauger le temps dont on dispose... Il s'agit ensuite d'isoler précisément le message que je dois véhiculer ; les idées que je souhaite que le public retienne de mon intervention. Enfin, selon tous les critères précédents, l'émotion et l'ambiance dans laquelle je veux me situer : faire rire ? Être provocateur ? Dramatique ? «Ces cinq points très simples doivent précéder toute prise de parole en public afin qu'elle soit efficace», confirme Bertrand Périer.
Ne jamais «trop» préparer
Dans le vif du sujet, partir à chaque fois de ce principe : le message doit être assez simple pour être résumé dans un tweet. Il faut des formules chocs, des punchlines. Cela peut paraître superficiel, a fortiori comme premier conseil. Mais c'est ainsi. «L'auditoire ne retiendra que cela, confirme Bertrand Périer. Le message que vous vous apprêtez à faire passer doit être dynamique, s'apparenter à un slogan politique.» D'ailleurs, le storytelling est absolument essentiel. Raconter des histoires, romancer, cela donne des dimensions concrètes au propos, celui lui donne du relief et du suspense... «Le storytelling et l'art de raconter des histoires, des anecdotes qui vont concerner tout le monde permet cet effet : tout le monde veut connaître la fin de l'histoire, précise Bertrand Périer. C'est évidemment nécessaire pour garder l'attention du public, mais aussi pour matérialiser un souvenir de votre intervention.» Un génie en la matière ? Barack Obama, par exemple.
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Ensuite, il s'agit de ne jamais rien écrire intégralement. Se contenter des grandes idées, lignes directrices. D'avoir un «squelette» de votre propos qui laisse infiniment de liberté. «J'ai coutume de citer l'exemple de l'épreuve du slalom, à ski, raconte Bertrand Périer. Il faut un départ, plusieurs portes, et une arrivée. Mais, entre tout cela, il peut se passer n'importe quoi. Cela laisse de la place à l'improvisation.» Trop écrire, trop préparer, paradoxalement, est une prise de risque. C'est un emprisonnement. Lire un texte trop préparé vous éloignera du public. Lire un texte va engendrer un débit beaucoup plus rapide. Lorsque nous improvisons, notre débit est plus lent, avec des silences... des imperfections souhaitables ! Mieux encore : l'improvisation et la spontanéité permettent réellement d'incarner le propos. Bertrand Périer cite ainsi l'orateur grec Démosthène dont on disait que sa parole «sentait la chandelle.» Traduction : ses interventions étaient infiniment trop préparées...
Edgar Faure a bâti toutes ses interventions sur une structure précise
La structure est très importante. En la matière, il existe d'ailleurs des cas d'écoles. Celui de l'ordonnance médicale, par exemple, en quatre parties bien distinctes : le diagnostic, le traitement, le bénéfice et l'action. «Jean-Pierre Raffarin a également rappelé un propos d'Edgar Faure, qui lui avait confié qu'il avait bâti absolument toutes ses interventions sur ce modèle précis : c'est un succès, c'est un progrès, c'est un espoir», raconte avec malice Bertrand Périer. Le corps aussi doit s'exprimer. La posture, la gestuelle, le regard... La voix aussi doit s'exprimer. Se faire différente en fonction des phrases et des propos. Le débit aussi doit être varié. Les silences sont également importants : ils permettent de reprendre le contrôle de l'auditoire. Le public n'est plus habitué au silence...
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Il faut également avoir une obsession : rendre le propos accessible à tous. L'éloquence n'est rien d'autre que l'art d'expliquer simplement des problèmes complexes... et sans passer par des mots complexes. La cuistrerie linguistique est un vilain défaut : le public retient le terme et pas l'idée. «Oublier de donner la parole à quelqu'un est une terrible erreur, précise Bertrand Périer. Surtout dans le monde de l'entreprise. Il faut veiller en permanence à ce que tout le monde ait la parole.» Soigner le début et la fin de son intervention est également indispensable... Lorsque c'est la fin, il ne faut pas que quiconque ait le moindre de doute. Sinon, c'est gênant... «En rhétorique cela s'appelle le clap-trap, précise Bertrand Périer. Le piège à applaudissements. Lorsque vous terminez, tout l'auditoire doit être tenté d'applaudir à tout rompre.» Enfin : il s'agit d'être le plus convaincant possible. Et, dans le cas où vous êtes censé répondre à un public qui critiquerait vos propos, être en mesure de réfuter leurs objections... C'est évidemment quelque chose qui, ça aussi, se prépare à l'avance !
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France24 - Monde
Esplanade des Mosquées : des heurts éclatent entre Palestiniens et policiers israéliens
Publié le : 15/04/2022 - 07:19Modifié le : 15/04/2022 - 13:30
FRANCE 24
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Gwendoline DEBONO
Des témoins ont fait état vendredi, sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, de jets de pierre de Palestiniens vers les forces de l'ordre israéliennes et de tirs de balle en caoutchouc vers des manifestants palestiniens. Selon le Croissant-Rouge, les heurts ont fait plus d'une centaine de blessés.
Des heurts entre manifestants palestiniens et policiers israéliens ont eu lieu, vendredi 15 avril au matin, sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, faisant plus d'une centaine de blessés.
"153 blessés palestiniens ont été transférés" dans des hôpitaux de Jérusalem et des "dizaines" d'autres ont été traités sur le site, a indiqué le Croissant-Rouge palestinien à propos de ces violences dans la Vieille Ville de Jérusalem, située dans un secteur occupé depuis 1967 par Israël.
De son côté, la police israélienne a fait état d'au moins trois blessés dans ses rangs lors des heurts. Et environ 400 personnes ont été arrêtées, selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de défense des détenus.
>> À voir : après une vague d'attaques, l'armée israélienne passe à l'offensive en Cisjordanie
Troisième lieu saint de l'islam, l'Esplanade des Mosquées – nommée aussi Mont du Temple par les juifs – est située dans la Vieille Ville à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 par Israël qui reste le théâtre d'affrontements entre policiers israéliens et manifestants palestiniens.
Tôt vendredi, des témoins avaient fait état de jets de pierre lancés par des Palestiniens et de tirs de balle en caoutchouc et de grenades assourdissantes de la part de policiers israéliens.
Vers 4 h 00 du matin, "des dizaines de jeunes émeutiers masqués", certains s'affichant avec des drapeaux du mouvement islamiste armé Hamas, ont fait une "procession" sur l'Esplanade des Mosquées, et lancé des pierres en direction du Mur des Lamentations adjacent, plus important lieu de prière de la tradition juive, a indiqué la police israélienne disant être intervenue pour "rétablir l'ordre".
De son côté, Omar al-Kiswani, directeur de la mosquée al-Aqsa, située sur l'esplanade, a fait état d'un deuxième incident survenu le matin impliquant une intervention de la police israélienne à l'intérieur même de ce lieu culte. "L'occupation (nom donné à Israël par des Palestiniens) sait que la mosquée al-Aqsa est une ligne rouge à ne pas franchir", a-t-il déclaré à l'AFP.
Série d'attaques en Israël et opérations israéliennes en Cisjordanie
Ces affrontements sur l'Esplanade des Mosquées sont les premiers cette année depuis le début du ramadan, période de grands rassemblements pour les musulmans sur ce lieu sacré au coeur du conflit israélo-palestinien.
Lors du ramadan en 2021, des manifestations nocturnes à Jérusalem et des heurts sur l'esplanade s'étaient mués en onze jours de guerre entre le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, et Israël.
Peu avant le début – le 2 avril – du mois du ramadan cette année, des responsables israéliens et jordaniens ont multiplié les pourparlers afin d'éviter de nouveaux heurts.
Ces violences en plein cœur de Jérusalem interviennent après une série d'attaques en Israël et d'opérations israéliennes en Cisjordanie, autre territoire occupé depuis 1967 par l'État hébreu.
Depuis le 22 mars, Israël a été frappé par quatre attaques, les deux premières menées par des Arabes israéliens liés à l'organisation jihadiste État islamique et les deux dernières par des Palestiniens originaires du secteur de Jénine, en Cisjordanie.
Ces attaques ont fait quatorze morts. En outre, 21 Palestiniens, dont des assaillants, ont été tués dans des violences depuis cette date, selon un décompte de l'AFP.
Avec AFP
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EXPRESS ORIENT
Après une vague d'attaques, l'armée israélienne passe à l'offensive en Cisjordanie
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
New York Times - World
War Brings New Iron Curtain Down on Russia’s Storied Ballet Stages
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Ballet has long been a symbol of Russian culture. Now it is becoming a symbol of Russian isolation.
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By Alex Marshall
AMSTERDAM — Just days after the invasion of Ukraine, Olga Smirnova, one of Russia’s most important ballerinas, posted an emotional statement on Telegram, the messaging app. “I am against war with all the fibers of my soul,” she wrote.
“I never thought I would be ashamed of Russia,” she added, “but now I feel that a line has been drawn that separates the before and the after.”
That’s certainly been true for Ms. Smirnova, 30. As the war got worse, and dissent in Russia was ruthlessly quashed, Ms. Smirnova, who had gone to Dubai to recover from a knee injury, realized that she could no longer return home. “If I were to go back to Russia, I would have to completely change my opinion, the way I felt about the war,” Ms. Smirnova said in a recent interview in Amsterdam, adding that returning would be, “quite frankly, dangerous.”
So she left the Bolshoi, the storied company whose name is synonymous with ballet, with its gilded theaters just blocks from the Kremlin, uprooted her life and moved to Amsterdam, where she joined the Dutch National Ballet.
The departure of Ms. Smirnova is a blow to the pride of a nation where, since the days of the czars, ballet has had an outsize importance as a national treasure, a leading cultural export and tool of soft power. Her move is one of the most visible symbols of how Russia’s invasion of Ukraine has upended ballet, as prominent artists shun Russia’s storied dance companies; theaters in the West cancel performances by the Bolshoi and the Mariinsky; and dance in Russia, which had opened up to the world in the decades since the collapse of the Soviet Union, seems to be turning inward again.
“We’re going back to the Cold War,” said Ted Brandsen, the artistic director of Dutch National Ballet and Ms. Smirnova’s new boss, invoking a time notable for the defections of Soviet dance stars including Rudolf Nureyev, Mikhail Baryshnikov and Natalia Makarova. Mr. Brandsen said Russian dancers were contacting him daily saying, “I can’t be myself as an artist in this country.”
Simon Morrison, a Princeton professor and historian of the Bolshoi, said that in recent years the Bolshoi had become “more liberal, international, cosmopolitan, more experimental,” even staging a ballet about Nureyev that touched on his homosexuality. Now, he said, it was looking at “an impoverishment of the repertoire.”
Ballet in Russia is something of a national pastime — a cultural jewel, but also the focus of intense emotion and close scrutiny by its discerning audiences, even if it’s less popular with the pop-culture obsessed young. Ballet is “beloved by Russian people like no other place in the world,” said David Hallberg, who in 2011 became the first American dancer to become a principal at the Bolshoi, half a century after Nureyev became the first major Soviet dancer to defect to the West.
Mr. Hallberg said Ms. Smirnova was “very brave” to leave the Bolshoi, given she wasn’t just leaving a company, but an institution that “was in her DNA.”
Ms. Smirnova is not the only high-profile artist to leave Russia. On the day war began, Alexei Ratmansky, ballet’s pre-eminent choreographer and a former artistic director of the Bolshoi, was in Moscow rehearsing a new work. He immediately got a flight back home to New York, where he is artist in residence at American Ballet Theater, saying he was unlikely to return to Russia “if Putin is still president.”
Laurent Hilaire, the French director of the Stanislavsky and Nemirovich-Danchenko Ballet in Moscow, resigned days after the war began. And a host of dancers, mostly foreign, have left too, including Xander Parish, who is British; Jacopo Tissi, who is Italian; and David Motta Soares and Victor Caixeta, who are Brazilian. Mr. Caixeta, a rising soloist, is now in Amsterdam partnering Ms. Smirnova. The pair are scheduled to make their debut in “Raymonda,” a classic of Russian ballet, on Saturday.
Since Russia’s invasion began, many European governments have ordered their cultural institutions, including dance companies, not to work with Russian state bodies like the Mariinsky or the Bolshoi. The Dutch National Ballet has canceled a visit by the Mariinsky, pulled out of a ballet festival in St. Petersburg and stopped collaborating with the Moscow International Ballet Competition, scheduled to take place at the Bolshoi in June.
Works by several prominent Western choreographers may disappear from Russian stages, as those who control the rights to their ballets suspend collaboration with Russian companies. Nicole Cornell, the director of the George Balanchine Trust, which holds the rights to the choreographer’s work, said in an email that it had “paused all future licensing conversations” with Russian companies. And Jean-Christophe Maillot, a French choreographer and director of Les Ballets de Monte Carlo, said in an email that he had asked the Bolshoi to suspend performances of his “The Taming of the Shrew,” but that its general director, Vladimir Urin, had refused. “These conditions obviously make it difficult to resume a collaboration with the Bolshoi,” Mr. Maillot said.
Change could be coming within Russia too. At the end of March, President Vladimir V. Putin raised the idea of uniting the Bolshoi with the Mariinsky — Russia’s other main company, based in St. Petersburg — under the leadership of the conductor Valery Gergiev, the artistic and general director of the Mariinsky, a close ally of Mr. Putin who has seen his Western career evaporate since the war began. Bringing the fierce rivals together under a common directorship would take Russian ballet back to the days of the czars.
Mr. Morrison said in a telephone interview that the move was likely a way of pressuring Mr. Urin, the Bolshoi’s general director, who signed an antiwar letter in the early days of the invasion, to toe the line and to ensure there would be no further high-profile departures or antiwar commentary from his company. Mr. Putin “certainly has bigger problems than the Bolshoi,” Mr. Morrison said, “but he understands the nationalistic potency of culture.”
Mr. Urin seemed to get the message. On April 2, the Bolshoi performed Aram Khachaturian’s “Spartacus,” a 1956 ballet about “the liberation of the oppressed,” Mr. Morrison said, meant to chime with “the ideological principles of the Soviet Union.” The Bolshoi said in a news release that proceeds from the show would be used to help the families of Russian soldiers who died in the “special operation” in Ukraine, as the invasion is known in Russia.
Representatives of the Bolshoi, Mariinsky and Vaganova Ballet Academy declined or did not reply to interview requests for this article.
How the Ukraine War Is Affecting the Cultural World
Valentin Silvestrov. Ukraine’s best-known living composer, Mr. Silvestrov made his way from his home in Kyiv to Berlin, where he is now sheltering. In recent weeks, his consoling music has taken on new significance for listeners in his war-torn country.
Anna Netrebko. The superstar Russian soprano faced backlash in Russia after she tried to distance herself from President Vladimir V. Putin with a statement condemning the war. She had previously lost work in the West because of her past support for Mr. Putin.
Olga Smirnova. A principal soloist at the Bolshoi Ballet since 2016, Ms. Smirnova announced that she had joined the Dutch National Ballet in Amsterdam, becoming one of the most significant Russian cultural figures to leave the country because of its invasion of Ukraine.
Tugan Sokhiev. The Russian conductor, who recently resigned from two high-profile posts after facing pressure to condemn the Russian invasion of Ukraine, will no longer lead a series of concerts with the New York Philharmonic because of the war.
Paavo Järvi. The Estonian American conductor was in Moscow, leading rehearsals for an engagement with a Russian youth orchestra, when Russia began its attack on Ukraine. When he decided to stay there not to disappoint the players, many criticized his choice.
Valery Gergiev. The star Russian maestro and vocal supporter of Mr. Putin was removed from his post as chief conductor of the Munich Philharmonic after he refused to denounce Russia’s actions in Ukraine. His abrupt dismissal came three years before his contract was set to expire.
Alexei Ratmansky. The choreographer, who grew up in Kyiv, was preparing a new ballet at the Bolshoi Theater in Moscow when the invasion began, and immediately decided to leave Moscow. The ballet, whose premiere was set for March 30, was postponed indefinitely.
In Amsterdam, Ms. Smirnova said her own future was “cloudy,” and she wouldn’t want to guess what was in store for Russian ballet. But, she said, it seemed there would be “a lot fewer invitations for international choreographers and a lot fewer stagings of international works.” That means Russian dancers would have fewer opportunities to develop, even if “the golden collection of the Bolshoi’s work” — its classical ballets — would remain in place.
Ms. Smirnova’s own family highlights the growing gap between Russia and the West. She didn’t tell her mother about her move to Amsterdam until after she had signed the contract. “For her, the Bolshoi Theater is the pinnacle,” Ms. Smirnova said. “She couldn’t understand why I would change.”
Despite her high profile, Ms. Smirnova had not had to deal with politics before in her career. She grew up in St. Petersburg in “a very ordinary family that had nothing to do with the art form,” as she told The Daily Telegraph in 2013. But after joining the famed Vaganova academy in her home city, she appeared destined for stardom, with ballet writers often struggling to find metaphors strong enough to describe her.
Mr. Brandsen said he first saw her dance while visiting her graduating class. “There was this creature completely unlike any young dancer I had seen,” he said. “I was completely overwhelmed with her talent and her presence.”
In 2011, Ms. Smirnova joined the Bolshoi when Sergei Filin, then its artistic director, offered her a contract. (In 2013, Filin was the victim of an acid attack that shocked the world, but also highlighted the intensity of Russia’s dance culture.) The Bolshoi’s tours helped make Ms. Smirnova an international star. In 2013, when she danced at the Royal Opera House in London, at 21, Roslyn Sulcas described her in The New York Times as “a ballerina whose every movement feels luminously right and true.” When she danced the “Diamonds” prima ballerina role in George Balanchine’s “Jewels” in an international performance at the Lincoln Center Festival in 2017, Alastair Macaulay wrote in The Times that her “illustrious performance” was “just what festivals should be about.”
There was relatively little coverage of Ms. Smirnova’s departure in Russian state media, but the strength of feeling around her can be seen in comments on Russian ballet forums: One user of the Passion Ballet forum, for example, last month wrote “good riddance” to Ms. Smirnova, adding, “this freshly frozen cod was never interesting to watch.”
Mr. Hallberg said that although the implications for the Bolshoi and the Mariinsky were still unfolding, it was “disheartening to think that such great theaters won’t be able to share the beauty they possess, the command of the stage they possess, with the world.”
And yet, most observers said, the Bolshoi and the Mariinsky will weather this moment. Mr. Morrison said the Bolshoi had been used for political purposes before, by Russia’s czars and then by the Soviet Union, and its theater had survived being burned down (more than once) and turned into a political convention hall. “It’ll survive longer than these politicians,” he said.
Ms. Smirnova agreed. “Regimes change, and the Bolshoi stays,” she said toward the end of an hourlong interview, before giving her husband a quick kiss and heading downstairs to rehearse “Raymonda” with her new partner, Mr. Caixeta.
Ms. Smirnova and Mr. Caixeta rehearsed a short, romantic duet, with Ms. Smirnova stopping to finesse its smallest details — a leg extended behind her head, a moment she took Mr. Caixeta’s hands — though they had already seemed perfect. As Larissa Lezhnina, the Russian- and English-speaking ballet master, gave her instructions, Ms. Smirnova focused intensely. And then she broke into a broad smile and a little laugh when Ms. Lezhnina joked about the position of her posterior in one sequence. In the middle of a ballet studio, for the first time that day, Ms. Smirnova looked at home.
Additional reporting by Roslyn Sulcas and Ivan Nechepurenko.
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Le Figaro
Ligue 1 : Benjamin Bourigeaud, la clé de la réussite du Stade Rennais
Le milieu de terrain breton est un élément incontournable de la réussite de Rennes qui affronte Monaco ce vendredi.
Benjamin Bourigeaud est dans une forme olympique: ces dernières semaines, le Ch'ti préféré des Bretons a été le moteur de la remontée de Rennes ? qui a l'occasion de conforter sa place sur le podium de Ligue 1 vendredi face à Monaco (21h00).
«Votez Bourige», «Bourigeaud président» ! Sur les réseaux sociaux, les supporters ont salué sa prestation de patron avec deux buts inscrits, qui ont permis aux Rennais de s'imposer samedi à Reims contre leur bête noire (3-2), malgré une grande fébrilité défensive.
Avec ce succès, les Rennais sont 3e (56 points), avec quatre longueurs d'avance sur le 4e et six sur Monaco (6e à 50 points), qui enchaîne les victoires depuis son carton contre le PSG (3-0).
Bien sûr, Bourigeaud a été déterminant à Reims par son doublé, le premier de sa carrière, d'abord en déboulant dans la surface pour reprendre de la tête un centre de Gaëtan Laborde, puis quatre minutes plus tard en combinant à merveille avec Hamari Traoré.
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Mais surtout, il a pris auparavant l'initiative de descendre plus bas sur le terrain, alors que les Rennais étaient mal embarqués, pour remettre de la fluidité dans le jeu. «J'ai senti qu'il fallait que je dézone un peu plus pour essayer de les perdre un peu au niveau de leur défense. Ça nous a souri», a-t-il expliqué à la sortie des vestiaires.
L'entraîneur Bruno Genesio, qui incite toujours ses joueurs à intervertir leurs positions, a apprécié: Bourigeaud «a fait partie de ceux qui ont permis qu'on revienne dans la partie par ses mouvements, par sa qualité technique, par le calme et la sérénité qu'il a amenés».
« Un joueur exceptionnel »
Pour Baptiste Santamaria, c'est «un joueur exceptionnel». «Que ce soit sur coups de pied arrêtés, sur les passes décisives, sur les buts, il est présent. Il est vraiment en pleine confiance. Et quand on a un Benjamin Bourigeaud à ce niveau-là, forcément, ça fait briller l'équipe», dit-il.
Le milieu de terrain né à Calais, formé et lancé à Lens et arrivé à Rennes à l'été 2017 a toujours été un bon joueur, excellent tireur de coups francs et de corners, généreux dans l'effort...
Mais il a clairement franchi un pallier cette saison, en prenant régulièrement le jeu à son compte, après avoir tout naturellement porté le brassard de capitaine en janvier quand Traoré était à la Coupe d'Afrique des nations.
Lors des six derniers matches de Rennes en L1, il a été directement impliqué sur plus de la moitié des nombreux buts Rouge et Noir: 5 buts et 6 passes décisives, qui portent son total de la saison à 9 buts et 14 passes.
Dans la meilleure forme de sa carrière à 28 ans
Surtout, dans un effectif très riche, il est le seul Rennais à avoir débuté tous les matches. A une malheureuse exception près, puisqu'il a manqué le 16e de finale de Coupe de France perdu à Nancy début janvier (1-1, 4-3 tab) à cause d'un test Covid positif.
A 28 ans, serait-il dans la meilleure forme de sa carrière ? «Peut-être... Je travaille au quotidien pour ça», a-t-il répondu sobrement samedi.
Mais au grand désespoir des supporters Rouge et Noir, ses performances attirent aussi l'intérêt des recruteurs, alors qu'à un an de la fin de son contrat, les négociations en vue d'une prolongation à Rennes n'avancent pas, selon plusieurs médias.
«Être dans un club comme Rennes, ça permet de progresser encore. Et depuis 4 ans, on joue la coupe d'Europe, moi je kiffe. En plus je suis bien installé dans la ville, ma famille en profite pleinement», a-t-il reconnu en mars sur RMC.
Mais il est clairement à l'écoute des propositions attendues de l'étranger: «J'ai envie de découvrir autre chose, de découvrir une autre langue, une autre culture...»
Ligue 1 : la rencontre entre Brest et Nantes interrompue à la suite d'incidents en tribunes
La rencontre de la 31e journée de Ligue 1 entre Brest et Nantes (1-1) a été interrompue durant une dizaine…
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Nice : des réfugiés ukrainiens à la recherche d’un emploi dans les secteurs en tension
La guerre en Ukraine fait rage depuis le 24 février dernier. Après le début de cette offensive de la part de l’armée russe menée par Vladimir Poutine, plusieurs millions d’Ukrainiens ont fui leurs pays. Et beaucoup se sont réfugiés en France, notamment sur la Côte d’Azur. Pour tenter de mener une vie normale et de s’intégrer, des Ukrainiens cherchent déjà un travail. C’est le cas de centaines d’entre eux à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Le 7 avril dernier, un forum de l’emploi a été organisé dans la cour intérieure de l’hôpital Saint-Roch pour cette raison, relate Nice-Matin vendredi 8 avril. Cet événement était réservé aux Ukrainiens en recherche d’emploi, et tendait à favoriser les secteurs en tension.
« On ne prend l’emploi de personne »
Une initiative confirmée par le maire de Nice Christian Estrosi, auprès de Nice-Matin. « Tous les postes proposés ici aux réfugiés, qui veulent vivre dignement du fruit de leur travail et garantir un avenir à leur famille, sont ouverts et disponibles depuis plusieurs mois et pas occupés par les gens inscrits de longue date à Pôle Emploi », a assuré l’édile de la capitale azuréenne. Ainsi, « on ne prend l’emploi de personne », a-t-il rappelé.
Des postes inoccupés depuis des mois
Si le forum de l’emploi a attiré de potentiels travailleurs, il a également fait venir des recruteurs de différents secteurs (bâtiment et travaux publics, agriculture, hôtellerie restauration…). Benjamin Courant, représentant d’une entreprise de travaux publics basée à Carros, a d’ailleurs indiqué à Nice-Matin que « six postes » étaient à pourvoir dans son entreprise « depuis presque un an », mais qu’il ne trouvait « personne ». Pourtant, certains postes disponibles « ne nécessitent pas de qualification particulière ni de maîtriser parfaitement le Français ». Une véritable opportunité pour les réfugiés ukrainiens.
Nice : les dernières actualités
New York Times - World
Can Toddlers Cross the Street Alone? Yes, on Reality TV in Japan.
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“Old Enough!,” a Japanese show that has been on the air for decades, recently came to Netflix. It features toddlers running errands without adult supervision.
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By Hisako Ueno and Mike Ives
TOKYO — Three-year-old Yuka steps off the curb into a crosswalk that bisects a four-lane street. “Even though the light’s green,” a narrator says in a voice-over, “she still looks out for cars!”
So begins a typical scene in “Old Enough!,” a Japanese reality show that began streaming on Netflix in late March. It is new to American viewers but has been running in Japan for more than three decades.
The show’s popularity in Japan is a reflection of the country’s high level of public safety, as well as a parenting culture that sees toddlers’ independence as a key marker of their development.
“It’s a typical way of raising children in Japan and symbolic of our cultural approach, which can be surprising for people from other countries,” said Toshiyuki Shiomi, an expert on child development and a professor emeritus at Shiraume Gakuen University in Tokyo.
Short and sweet
“Old Enough!” has been running on Nippon TV, initially as part of another show, since 1991. It was inspired by “Miki’s First Errand,” a 1977 children’s book by Yoriko Tsutsui that tells the story of a mother who sends her 5-year-old daughter out to buy milk for a younger sibling.
The edited “Old Enough!” episodes that appear on Netflix are short (around 15 minutes or less) and upbeat. They track toddlers as young as 2 as they attempt to run errands in public for the first time, with a studio audience laughing in the background. Safety spotters and camera crews hide offscreen, with mixed results; they often stumble into the frame.
As the children navigate crosswalks and busy public places full of adults, a narrator describes their incremental progress in breathless tones, like a commentator calling a baseball game in the ninth inning. And the toddlers strike up conversations with the strangers they meet along the way.
“Mom said, instead of her, I would go to the shops today,” 3-year-old Yuka tells a shopkeeper in the coastal city of Akashi as she buys udon noodles for a family meal.
“Really?” the shopkeeper replies. “Aren’t you a clever thing?”
The errands inevitably go awry. Yuka briefly forgets to buy tempura, for instance, and another 3-year-old forgets what she has been asked to do because she is too busy talking to herself. In other episodes, children drop their cargo (live fish, in one case) or refuse to leave home in the first place.
When 2-year-old Ao’s father, a sushi chef, asks him to take some soy-sauce-stained chef’s whites to a nearby laundromat, he won’t budge.
“I can’t do it,” Ao tells his father, standing outside the family home and holding the soiled linens in a plastic bag.
Eventually, Ao’s mother cajoles him into going, partly by bribing him with a snack. “It’s painful, isn’t it?” the father says to her as the boy ambles down the road alone. “It breaks my heart.”
“You’re too soft on him,” she replies.
A rite of passage
Professor Shiomi said that parents in Japan tried to instill a particular kind of self-sufficiency in their children. “In Japanese culture, independence doesn’t mean arguing with others or expressing oneself,” he said. “It means adapting yourself to the group while managing daily tasks, such as cooking, doing errands and greeting others.”
In Japanese schools, it is common for children to clean classrooms, he noted. And at home, parents give even young children pocket money for their expenses and expect them to help prepare meals and do other chores.
In a well-known example of this culture, Princess Aiko, a member of Japan’s royal family, would walk alone to elementary school in the early 2000s. (She was always under surveillance by the Imperial Household police.)
In the Tokyo area, Wagakoto, a production company, films short documentaries of toddlers running errands, for a fee that starts at about $120. Jun Niizuma, the company’s founder, said that the service was inspired by “Old Enough!” and “Miki’s First Errand,” and that clients paid for it because they wanted a record of how independent their toddlers had become.
“It’s a rite of passage” for both children and their parents, Mr. Niizuma said. “These errands have been a very symbolic mission for decades.”
Room for debate
Before Netflix acquired “Old Enough!,” it had been adapted for audiences in Britain, China, Italy, Singapore and Vietnam.
“‘Old Enough!’ is a reminder that unique storytelling can break down cultural and language barriers, and connect entertainment fans globally,” said Kaata Sakamoto, the vice president for Japan content at Netflix.
The show does have some critics in Japan. Their main arguments seem to be that the toddlers’ errands essentially amount to coercion, or that the show could prompt parents to put their children in harm’s way.
Violent crimes are rare in Japan. Still, some academics contend that common safety metrics paint a misleading portrait of public safety. They point to recent studies by the Ministry of Justice indicating that the incidence of crime in Japan, particularly sexual crimes, tends to be higher than what residents report to local police departments.
“It’s a terrible show!” said Nobuo Komiya, a criminologist at Rissho University in Tokyo who has advised municipalities across Japan on public safety.
“This TV station has been airing this program for years, and it’s been so popular,” he added. “But Japan is full of danger in reality. This myth of safety is manufactured by the media.”
Even supporters acknowledge that “Old Enough!” was created for an older era in which different social norms governed toddlers’ behavior.
Today, there is increasing debate in Japan about whether forcing young children to do chores is good for their development, as was once widely assumed, Professor Shiomi said. And parents no longer take public safety for granted.
“I myself sent my 3- or 4-year-old for an errand to a vegetable shop,” he said. “She was able to get there but couldn’t remember the way back because she didn’t have a clear image of the route. So the shop owner brought her home.”
Hisako Ueno reported from Tokyo, and Mike Ives from Seoul.
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Le Figaro
Elon Musk part à l'assaut de Twitter et propose de racheter le réseau social 43 milliards de dollars
Chloé WoitierRÉCIT - Le patron de Tesla et de SpaceX a fait une offre à prendre ou à laisser. Il estime être seul capable de faire fructifier le réseau social.
Fin novembre, Jack Dorsey annonçait son départ de la tête du réseau social Twitter. Aurait-il imaginé que, moins de six mois plus tard, sa création serait la cible d'une offre hostile de rachat de la part de l'homme le plus riche du monde, Elon Musk ?
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Le dirigeant de SpaceX et de Tesla, devenu récemment premier actionnaire du réseau social, a déposé mercredi soir une offre à prendre ou à laisser. Il propose de racheter Twitter à titre personnel pour 43 milliards de dollars, réglés en cash, et ainsi sortir l'entreprise de la Bourse. « Il s'agit de ma meilleure offre et de ma dernière offre », a-t-il écrit au président du conseil d'administration. « Si elle est refusée, je devrais reconsidérer ma place d'actionnaire. »« Ce n'est pas une menace : si les changements nécessaires n'ont pas lieu, il ne s'agira plus d'un bon investissement. Et ces changements n'arriveront pas si l'entreprise reste cotée », poursuit-il. « Mon prix est haut, et vos actionnaires vont l'adorer. »
Elon Musk propose de racheter les actions au prix de 54,20 dollars l'unité. Ce nombre ne semble pas avoir été choisi au hasard : aux États-Unis, le nombre 420 fait référence au cannabis et Elon Musk fait régulièrement des blagues à ce sujet. Pour les actionnaires de Twitter, il s'agit d'un premium de 54 % par rapport au 28 janvier, date où le milliardaire a commencé à discrètement acheter des actions du réseau social. Mais cela reste loin des performances récentes de l'action : début 2021, le cours dépassait les 70 dollars. « Le conseil d'administration de Twitter va examiner avec attention l'offre pour déterminer la ligne de conduite qu'il estime servir au mieux les intérêts de l'entreprise et de tous les actionnaires de Twitter », a indiqué le groupe. Le conseil devait se réunir jeudi à 10 heures (heure locale), tandis que les salariés ont été convoqués à 14 heures pour discuter de la situation. L'un des actionnaires, le prince saoudien Al-Walid ben Talal, a d'ores et déjà indiqué qu'il «rejetait» son offre. «Je ne pense pas que la proposition d'Elon Musk (54,20 dollars) s'approche un tant soit peu de la valeur intrinsèque de Twitter, étant donné ses perspectives de croissance. Je suis l'un des actionnaires les plus importants et les plus anciens de Twitter, et Kingdom Holding Company (son fonds d'investissement) et moi-même rejetons cette offre», a-t-il écrit sur twitter.
«Je pense que ça va être assez douloureux et je ne suis pas sûr d'arriver à l'acheter», a admis Elon Musk lors de la conférence Ted2022, assurant néanmoins avoir les «fonds suffisants». «Techniquement, je peux me le permettre», a répondu le milliardaire interrogé sur sa capacité à régler ces 43 milliards de dollars. Et d'ajouter qu'il a un plan B si le Conseil d'administration refuse son offre, sans donner plus de détails.
Deux semaines agitées
Cette offre est le point d'orgue d'une séquence agitée. Lundi 4 avril, Elon Musk dévoile à la surprise générale qu'il détient 73,5 millions d'actions Twitter, soit 9,2 % des titres de l'entreprise. L'entrepreneur en est un utilisateur compulsif. Ses 80 millions d'abonnés se délectent de ses écrits provocateurs et de ses critiques acerbes du réseau social. Dès le lendemain, la direction de Twitter lui propose un siège au conseil d'administration, ce qu'il accepte immédiatement. « Elon est à la fois un passionné et un féroce critique de notre service, ce qui est exactement ce dont nous avons besoin pour devenir plus forts sur le long terme », écrit dans un communiqué Parag Agrawal, le nouveau directeur général de Twitter.
En réalité, le réseau social cherche à se protéger. L'accord précise qu'Elon Musk ne peut pas faire monter sa participation à plus de 14,90 % le temps de son mandat de deux ans. Le milliardaire ne goûte guère cette pilule empoisonnée. Le matin du 9 avril, il renonce à son poste d'actionnaire. Ce qui lui laisse les mains libres pour un rachat.
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L'entrepreneur a déjà partagé ses idées pour améliorer Twitter. Il estime que le réseau social ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression - une critique fréquente au sein de la droite dure américaine et devrait avoir une modération plus légère. Il déplore aussi sa trop grande dépendance à la publicité. « Twitter a un potentiel extraordinaire. Je vais le libérer », écrit-il ce jeudi au conseil d'administration. Comme souvent avec Musk, la provocation n'est jamais loin. Dimanche, il demandait à sa communauté si le siège social de Twitter à San Francisco devait être transformé en abri pour les SDF de la ville, « vu que de toute façon plus personne ne vient y travailler ».
Décision délicate
L'avenir de Twitter est désormais entre les mains de son conseil d'administration. Les raisons de refuser l'offre d'Elon Musk ne manquent pas. Comment pourrait-il s'occuper du réseau social en plus de ses fonctions chez Tesla et SpaceX ? Son prix n'est-il pas trop bas ? Ne risque-t-il pas de faire fuir une partie des salariés, qui ont déjà exprimé leur hostilité envers celui qui risque de chambouler une culture d'entreprise ancrée à gauche ? Comment laisser les rênes à quelqu'un qui ne respecte pas les règles et a tardé à dévoiler aux autorités boursières ses achats d'actions ? Sa volonté d'alléger la modération est-elle réaliste à l'heure où les régulateurs du monde entier demandent des comptes aux réseaux sociaux sur la prolifération des discours de haine et sur la désinformation ? Et comment Elon Musk entend-il financer son rachat ? Sa fortune, qui repose sur ses actions Tesla, est en partie virtuelle.
Tous les grands acteurs de la tech doivent actuellement être au téléphone avec leurs avocats pour savoir s'ils seraient autorisés à racheter Twitter, et Twitter doit être à la recherche d'un chevalier blanc parmi eux
À l'inverse, son offre pourrait être considérée comme une belle porte de sortie pour ses actionnaires - en grande partie des fonds -, tant l'action Twitter n'a jamais réellement décollé : elle est aujourd'hui au même niveau qu'en 2013 ! La trajectoire de l'entreprise, qui a toujours peiné à se monétiser, est bien différente des autres géants des réseaux sociaux. Une telle opportunité pourrait ne plus se représenter… d'autant qu'une éventuelle revente des actions d'Elon Musk ouvrirait une autre période d'incertitude.
« Tous les grands acteurs de la tech doivent actuellement être au téléphone avec leurs avocats pour savoir s'ils seraient autorisés à racheter Twitter, et Twitter doit être à la recherche d'un chevalier blanc parmi eux », avance sur le réseau social le milliardaire de la tech Mark Cuban. Le feuilleton semble loin d'être terminé.
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Un ensemble de 40.000 fichiers a été dérobé puis mis en ligne par le groupe Lockbit, qui a piraté les systèmes informatiques du département.
Le Figaro
Le mystère de la montre du Titanic
Judikael HirelSAGA - Il y a 110 ans, le Titanic faisait naufrage. Dernière escale à Cherbourg pour 52 objets ayant appartenu aux passagers du célèbre paquebot. Parmi eux figure une montre mystérieuse, à l’origine identifiée par les équipes de la Cité de la Mer.
C’est une catastrophe qui est rentrée dans l’histoire, y compris celle du cinéma. Il y a 110 ans, le Titanic réputé insubmersible, faisait naufrage. On ne le sait pas toujours, mais sa dernière escale aura été française, à Cherbourg, le temps d’embarquer passagers, vivres... et champagne! Désormais, un parcours permanent, baptisé Titanic, retour à Cherbourg, a ouvert ses portes à la Cité de la Mer, à Cherbourg. On peut y voir différents objets du Titanic et leur histoire, des souvenirs personnels comme des éléments paquebot à la légende dramatique.
Certains des passagers avaient donc embarqué à Cherbourg le 10 avril 1912. Au fil de ce parcours baptisé Des objets du Titanic nous racontent... , quatre vitrines retracent l’époque, le destin du navire et de ces passagers. Mais une petite montre en or a notamment retenu toute l’attention des équipes de la Cité de la Mer. D’où venait-elle? À qui avait-elle appartenu? Plus d’un siècle après la catastrophe, le mystère restait entier à son sujet, quand l’histoire d’autres montres retrouvées sur des victimes ou conservées par des rescapés était désormais parfaitement connue. Certaines ont d’ailleurs été adjugées une fortune aux enchères, six d’entre elles ayant rejoint la collection de l’américain John Miottel.
Quant à cette montre, retrouvée dans l’exploration de l’épave en 1987 dans un petit sac en cuir avec des bijoux et de l’argent, impossible de savoir d’où elle venait et à qui elle appartenait, avec son étrange inscription «Demande de brevet déposé». Cette expédition avait permis de remonter 1892 objets à la surface, dont cette montre en or. Ses aiguilles, sans doute en acier, n’ont pas survécu à la corrosion au fond de l’océan. Mais une chose était sûre: à l’époque du drame, ce type de bracelet de montre n’existait pas encore de l’autre côté de l’Atlantique. De quoi amener les experts du musée de Cherbourg à retrouver la trace non pas d’une victime, mais d’un rescapé du Titanic: Henry Blank, un bijoutier américain ayant embarqué à Cherbourg.
Qui était-il? Un bijoutier américain qui, à partir de 1907, voyage chaque printemps en Europe afin d’y repérer ses prochains modèles de montres ou pour acheter des pierres précieuses. En 1912, après un nouveau voyage d’affaires, Henry Blank embarque à bord du Titanic. Mais bien qu’étant un homme, il ne fera pas partie des victimes. Comme il devra l’expliquer une bonne partie de sa vie, il avait embarqué à bord du premier canot, le n°7, dont seules 20 places sur 65 étaient occupées par des femmes et des enfants. D’autres passagères ne voulant pas quitter leur mari, l’équipage avait alors choisi des passagers pour compléter le canot de sauvetage.
Après des recherches approfondies, il semblerait bien que cette montre, exposée à Paris en 2013 et désormais présentée à Cherbourg, ait bien appartenu à Henry Blank, qui comptait alors ramener aux États-Unis le concept de bracelet à chaîne extensible, sans fermoir. Un brevet qu’il avait trouvé en Allemagne et dont il avait acquis les droits pour les USA. Il importait déjà outre-Atlantique des mouvements IWC et Charles Meylan. Sam Jospeh, propriétaire de sa maison à Glen Ridge aux États-Unis, s’est mis à collectionner les souvenirs de l’histoire de Henry Blank et du Titanic. Il conserve ainsi son couteau à cigares et sa montre de poche marquée C. H. Meylan, Brassus, réalisée par Charles-Henri Meylan. Quant à la société du bijoutier rescapé du naufrage du Titanic, sa société rebaptisée Henry Blank & Co en 1917 n’a fermé ses portes qu’en 1986.
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Breitling dévoile sa Navitimer millésime 2022
La marque remonte à des temps plus insouciants en revisitant sa première montre créée pour les pilotes, la Navitimer, née en 1952.
Une édition (très) limitée pour les cinq ans de Baltic
La jeune marque française remercie ses aficionados avec une Aquascaphe Dual-Crown éditée à 200 exemplaires numérotés, qui ne sera jamais rééditée.
France24 - Monde
À la Sorbonne, les étudiants refusent de choisir entre Marine Le Pen ou Emmanuel Macron
Publié le : 15/04/2022 - 08:34
FRANCE 24
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Les étudiants français ont manifesté, jeudi, devant la Sorbonne et d'autres universités, exprimant leur désillusion face au choix proposé à l'élection présidentielle. Ils ont appelé notamment à la mobilisation dans la région parisienne et à un nouveau rassemblement vendredi.
Des étudiants qui occupaient la Sorbonne pour faire entendre leur voix dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle ont occupé les bâtiments de l'université, jeudi 14 avril, lors d’une journée de rassemblements émaillés d'incidents.
"L'ensemble des étudiants de l'occupation ont décidé de s'en aller", a indiqué jeudi soir à l'AFP Baptiste, un étudiant en deuxième année de philo à la Sorbonne et militant Unef, qui participait au mouvement à l'intérieur du bâtiment.
"Ça a fait suite à plusieurs nouvelles qui nous ont été transmises", et notamment "le fait que les prochaines sorties qu'on ferait se traduiraient par des gardes à vue", "qu'il y aurait une intervention de gendarmerie à partir de 22 h", et qu'"on n'avait plus comme interlocuteur la présidence" de l'université, ce qui "a contribué à générer beaucoup de peurs", a-t-il expliqué.
Dispositif de police très conséquent face à la #Sorbonne après 27H d’occupation.L’accès à l’intérieur est désormais bloqué par des barrières autour des bâtiments.Plusieurs centaines de personnes sont à l’intérieur. pic.twitter.com/tBoeXI7GmK
April 14, 2022"On est partis en groupe et la police a fait comme une nasse autour de nous pour nous emmener jusqu'au trottoir", a-t-il détaillé.
Une partie des jeunes restait cependant dans le bâtiment, selon des étudiants. Une vidéo circulait sur les réseaux sociaux affirmant que 40 étudiants étaient toujours dans l'université, retenus par la police. Une source policière a confirmé à l'AFP jeudi soir qu'il restait encore des étudiants à l'intérieur, sans préciser leur nombre ni la raison de leur présence.
>> À lire : Reportage : à la faculté de Saint-Denis, le vote utile au second tour n'est pas une option
Des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims
À l'extérieur, la police a fait usage de gaz lacrymogènes jeudi soir pour disperser des manifestants qui s'étaient réunis aux abords du Panthéon pour l'accueil et la régularisation des étudiants réfugiés, non loin de la Sorbonne, selon une journaliste de l'AFP sur place. Certains ont formé de petits groupes sporadiques autour des forces de l'ordre, qui les ont repoussés.
À la mi-journée, plusieurs centaines d'étudiants, 400 selon la préfecture de police, s'étaient rassemblés place de la Sorbonne pour participer à une assemblée générale avec les étudiants à l'intérieur, mais étaient restés bloqués par un cordon de CRS.
Les étudiants aux fenêtres avaient lancé des objets tels que poubelle ou mobilier, a constaté l'AFP. Les CRS avaient repoussé les jeunes sur la place, entraînant un mouvement de foule et des jets de gaz lacrymogènes, sans faire de blessé.
Tensions en cours face à la #Sorbonne avec l’utilisation de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre vers plusieurs centaines de manifestants. pic.twitter.com/Sm2vaZPSA3
April 14, 2022Depuis mercredi, des centaines d'étudiants se mobilisent à Paris, Nancy ou Reims, pour protester contre le résultat du premier tour de l'élection présidentielle et alerter sur les questions écologiques et sociales.
À la Sorbonne, une assemblée générale s'était tenue mercredi, à laquelle avaient participé des centaines de jeunes et à l'issue de laquelle un certain nombre d'entre eux – entre 60 et 100 selon des étudiants – avaient décidé de rester.
L'ensemble des sites de l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne (une dizaine, dont celui de Tolbiac) étaient "fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels" jeudi, selon la direction de la communication.
"La jeunesse est face à un faux choix"
À quelques rues de là, à Sciences-Po Paris, quelque 150 étudiants ont bloqué jeudi l'entrée de l'école au 27 rue Saint-Guillaume. Des banderoles indiquaient : "Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers" ou "Non à l'extrême droite".
"Les cours prévus aujourd'hui sur ce site ont été basculés en distanciel. Les autres sites de Sciences-Po restent ouverts et fonctionnent normalement", a indiqué Sciences Po à l'AFP.
"Nous on est là principalement pour combattre l'extrême droite, parce qu'aujourd'hui on est effrayé par le pourcentage de votes qu'a fait Marine Le Pen à l'élection", a expliqué à l'AFP Sarah Bonvalet-Younès, présidente de l'Unef Sciences-Po.
"La jeunesse est face à un faux choix, deux options qui dans les deux cas lui sont néfastes", a renchéri Baptiste, 22 ans, étudiant en 3e année, syndiqué à Solidaires Sciences-Po.
Vers 15 h 30, 30 à 40 militants d'extrême droite munis "de manches de pioche, de parapluies et de gazeuses à main", ont attaqué les étudiants encore présents, qui sont partis en courant sans qu'il y ait de blessés, a-t-il indiqué.
"Le blocus de Sciences-Po vient d'être évacué par nos soins", a tweeté plus tard la Cocarde Étudiante, montrant dans une vidéo des jeunes en train d'enlever banderoles et barricades.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
[Entretien] Stéphane Le Rudulier : “La Macronie est un éteignoir de la démocratie”
Valeurs actuelles. Votre parti incarné par Valérie Pécresse a pris une gifle électorale encore plus forte à Marseille — où il n’a recueilli que 3,02 % des voix exprimées — que sur le plan national. Quelles leçons en tirez-vous ?
Stéphane Le Rudulier. C’est évidemment une énorme déception. J’y vois plusieurs explications. D’abord la candidate, qui malgré sa pugnacité, n’a pas réussi sa rencontre avec le peuple. Ensuite le flou du corpus idéologique des Républicains, notamment sur le régalien, qui est à rebâtir. C’est une responsabilité collective, car nous n’avons pas réussi à affirmer nos valeurs de droite. Les électeurs ont privilégié des positions plus nettes ou radicales. Il va falloir retravailler en partant de la base, des militants. Ce n’est pas la défaite de la droite, qui est majoritaire dans le pays, mais celle d’une candidate.
Vous avez pris la tête de la fédération LR des Bouches-du-Rhône, le 7 mars dernier. Est-il encore temps de sauver les meubles ?
Dans le département, nous avons choisi de préserver l’unité des Républicains à tout prix. Nous avions une vie militante au point mort, avec peu d’animation. Malgré tout, nous avons toujours 5 500 adhérents à jour de leur cotisation. C’est un signal fort. Contrairement à ce que l’on dit, les Républicains sont bien présents dans les Bouches-du-Rhône. Nous sommes la première force politique du département et la troisième fédération de France, derrière les Alpes- Maritimes et l’Île-de-France. Il faut revivifi er en s’appuyant sur les élus locaux, les maires, les conseillers départementaux et régionaux. Il est essentiel de nous préparer pour les législatives.
Le départ de Martine Vassal est-il une trahison ou une clarification ?
Je ne suis pas dans l’invective. Elle a présenté des arguments pour justifier son départ que je ne partage pas. Martine Vassal est présidente d’un organisme public de coopération intercommunale, auquel Emmanuel Macron a promis de l’argent. Marseille a loupé le démarrage de la communauté urbaine. L’argent coulait à fl ots dans les villes voisines, quand elle était délaissée. Nous avions un espoir avec les promesses des gouvernements Ayrault et Valls, mais Emmanuel Macron a posé des actes. Je comprends la position de Martine Vassal mais la regrette profondément. La Macronie est un entonnoir vide de la démocratie. C’est pour cela que Martine Vassal reviendra dans notre famille politique. Après l’ère Macron, il y aura un retour du clivage gauche-droite et il faudra recomposer la droite avec ceux qui se seront égarés pendant quelques années. Je serai contre Emmanuel Macron jusqu’au bout. Au second tour, je n’appellerai pas à voter pour celui qui a un bilan catastrophique, masqué par des causes exogènes de son action.
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron.
Entendez-vous faire valoir vos convictions après l’opportunisme de Martine Vassal ?
J’ai réuni 400 personnes, en une semaine, sans phoning ni communication, au Florida Palace, lors de ma prise de fonctions, pour dire que la droite républicaine est toujours là. Personne ne m’y a parlé de Martine Vassal. Ce qui interroge nos militants, c’est la recomposition de la droite. Le choix de Martine Vassal est personnel. Dans le groupe municipal qu’elle anime, personne ne l’a suivie.
Quelle ligne entendez-vous défendre, dans une ville aussi contrastée que Marseille et dans un parti en pleine crise d’identité ?
La ligne politique sera bientôt tranchée en interne. Deux choix sont possibles. Essayer de reconstituer l’UMP de Chirac et de Sarkozy, qui avaient mis vingt-huit mois pour défi nir des conventions qui mettent tout le monde d’accord. Ou bien reconnaître que l’UMP ne fonctionne plus et revenir au clivage de l’UDF et du RPR. Je pense personnellement que Les Républicains tient plus du RPR.
Ressusciter le RPR est aussi l’ambition d’Éric Zemmour, qui a enregistré une meilleure dynamique dans cette campagne que Valérie Pécresse…
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron. À nous de défendre des idées innovantes. Je suis attristé de voir que notre famille politique ne s’appuie que sur des références de 2007 et de 2012, comme le “travailler plus pour gagner plus”. Édouard Philippe veut, lui, reconstituer l’UDF, fusionner Agir avec Horizons pour refonder le centre droit. Je pense que l’avenir n’est pas là, mais sur des propositions rénovées par rapport aux problématiques actuelles.
Le centre droit d’Édouard Philippe, représenté à Marseille par Martine Vassal ou Renaud Muselier, menace-t- il votre fédération ?
Ce n’est certainement pas une menace dans les Bouches-du-Rhône. Et en ce qui concerne les députés, je peux vous garantir qu’il n’y aura aucun ralliement à Horizons ou à LREM. Nous allons investir Sabine Bernasconi, Sarah Boualem et d’autres visages nouveaux et expérimentés. Nous devons avoir une seule obsession : l’unité.
La base militante LR de Marseille n’est tentée ni par Zemmour ni par Macron.
Comment jugez-vous l’action du président de région Renaud Muselier, qui semble faire payer à nombre d’élus LR leur absence de soutien à sa réélection l’an dernier ?
Renaud a son tempérament. C’est un bébé de la Chiraquie qui s’apaisera quand les sirènes du macronisme s’éteindront. Le peuple de France est majoritairement à droite. Il faut se remettre en question. Ce n’est pas en se montant les uns contre les autres que nous allons réussir à faire gagner nos idées.
Moi, j’aimerais connaître le socle idéologique de Stéphane Ravier qui a fait un virage du social vers le libéral.
L’ombre de Jean-Claude Gaudin plane-t-elle toujours sur Marseille ?
Jean-Claude Gaudin est toujours très aimé à Marseille. Ce n’est pas lui qui a perdu en 2020, mais la division de la droite. Je pense qu’il y a beaucoup de choses à reprendre de lui, notamment sa philosophie de l’unité, qui était son unique obsession.
À quels chantiers allez-vous vous atteler dans les prochains mois ?
Il y a 16 sections dans les Bouches-du-Rhône. J’aimerais relancer ma famille politique à partir des territoires, notamment extérieurs à Marseille, qui n’ont pas été assez écoutés. Il faut recréer la permanence, retisser du lien entre les militants, animer, débattre, faire aboutir un socle programmatique en partant de la base pour le faire remonter au siège du parti. Il nous faudra aussi attirer de nouvelles personnes avec des idées neuves. Un militant n’est pas seulement quelqu’un que l’on vient chercher tous les cinq ans pour tracter ou coller des affiches.
Stéphane Ravier vient, lui, de transformer sa permanence au service d’Éric Zemmour. Quelles différences avez-vous à faire valoir ?
La différence, c’est que nous avons 5 500 adhérents. Moi, j’aimerais connaître le socle idéologique de Stéphane Ravier. Entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, le programme économique n’a strictement rien à voir. Il a fait un virage du social vers le libéral. Chez LR, nous sommes attentifs aux problèmes de nos concitoyens, présents sur le volet régalien, attentifs à l’aménagement du territoire, à l’économie, aux mobilités. J’ai de vraies divergences avec Stéphane Ravier, dont on ne peut pas dire qu’il est très impliqué dans le suivi des dossiers portés par la métropole.
Comment jugez-vous l’évolution de Marseille sous la houlette de Benoît Payan ?
Je suis très inquiet. Il cherche des boucs émissaires pour justifier son inaction et camoufler ses échecs. Il est maire de Marseille mais n’est responsable de rien. Ça ne sent pas bon, à Marseille… On a de la chance, malgré tout, d’avoir une présidente de métropole et de département, Martine Vassal, attentive au bon développement de la ville, avec des compétences qui permettent d’atténuer les actions de la majorité en place. Benoît Payan n’a pas de vision pour Marseille et n’a pas pris conscience qu’il était à la tête de la deuxième ville de France.
Le Figaro
Présidentielle 2022 : Marine Le Pen peut-elle interdire le port du voile islamique dans l'espace public ?
Bénédicte LutaudLA VÉRIFICATION - Emmanuel Macron juge que la mesure de la candidate RN ne serait pas applicable, en vertu de la Constitution. À raison ?
LA QUESTION. Invitée de France inter mardi, la candidate du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen a réaffirmé sa volonté d'interdire totalement le port du voile dans l'espace public. Aucune distinction entre simple hijab (voile islamique couvrant les cheveux), niqab ou burqa (différentes formes de voile intégral) n'est faite par la candidate qualifiée pour le second tour de la présidentielle 2022. Concrètement, il ne serait donc plus légal de porter un voile islamique dans la rue, les commerces, les restaurants, les transports publics (mais pas dans un domicile privé ou à la mosquée par exemple).
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«Celles qui ne le portent pas (...) subissent des pressions (...) Le voile est un uniforme islamiste (...) C'est l'uniforme d'une idéologie, et pas d'une religion», s'est justifiée Marine Le Pen. En février dernier, la députée RN avait d'ores et déjà déposé une proposition de loi «visant à combattre les idéologies islamistes». Son article 10 visait «l'interdiction dans l'espace public des tenues islamistes». Si le mot «voile» n'était pas spécifié, Marine Le Pen a déjà confirmé sur France Inter, le 8 avril, que «le voile est inclus dans cette loi». La candidate RN a également précisé qu'elle ferait appliquer cette mesure par le biais d'une «amende».
Le même jour, le président-candidat Emmanuel Macron avait dénoncé ce projet, sur le média Brut, comme contraire au principe de «laïcité» en France : «Si la candidate d'extrême droite Marine Le Pen interdit le voile, de par notre Constitution, elle va devoir interdire la kippa, elle va devoir interdire la croix, elle va devoir interdire les autres signes religieux». «Cette interdiction du voile n'est pas fondée sur le concept de laïcité. Elle est fondée sur la lutte contre les idéologies islamistes», lui a rétorqué Marine Le Pen ce mardi sur France Inter. Il s'agit de «prohiber au for externe toute forme de manifestation publique d'opinions qui, par elles-mêmes, constituent un trouble grave à l'ordre public (...) C'est déjà le cas, par exemple, du nazisme», avait par ailleurs argumenté, le 7 avril, l'eurodéputé RN Jean-Paul Garraud, présenté comme futur ministre de la Justice si Marine Le Pen était élue.
Pour autant, même si elle était fondée sur un autre principe que celui de la laïcité, une telle mesure serait-elle applicable en France ? En particulier, en fondant son projet de loi non pas sur la laïcité, mais sur «la lutte contre les idéologies islamistes», au même titre que d'autres idéologies comme le nazisme, Marine Le Pen aurait-elle moins de chance d'être censurée par le Conseil constitutionnel ?
VÉRIFIONS. En France, porter une croix gammée ou un uniforme nazi ou fasciste est en effet passible d'amende : l'article R645-1 du Code pénal sanctionne de 1500 euros le fait de «porter ou exhiber en public un uniforme, un insigne ou un emblème rappelant les uniformes, les insignes ou les emblèmes qui ont été portés ou exhibés (...) par les membres d'une organisation déclarée criminelle» lors du tribunal militaire international de Nuremberg, «soit par une personne reconnue coupable par une juridiction française ou internationale d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité».
Toutefois, une telle mesure aurait de grandes chances d'être censurée par le Conseil constitutionnel, estiment les spécialistes de droit public. Le but recherché, à savoir la sauvegarde de l'ordre public face à «l'idéologie islamiste», serait probablement considéré comme non «proportionnel» aux risques d'atteintes aux droits constitutionnellement protégés tels que la liberté de circulation, la liberté de religion et l'égalité des citoyens en dignité et en droit.
«Il faudrait démontrer devant le Conseil constitutionnel ou (en cas de recours) la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) que le port du voile islamique constitue une idéologie portant atteinte à l'ordre public, donc terroriste. Cela me paraît très exagéré», considère Guillaume Drago, professeur de Droit public à l'université Paris II Panthéon-Assas. «On ne peut raisonnablement démontrer que le voile est à lui seul un insigne d'idéologie islamiste», abonde Anne-Marie Le Pourhiet, professeur de Droit public à l'Université Rennes-I et vice-présidente de l'Association française de droit constitutionnel. «Le foulard (islamique) est un signe religieux qui peut être instrumentalisé, certes. Mais il n'est pas en soi un signe ostensible de cette idéologie. Je vois mal comment cela pourrait être jugé proportionnel par le juge», renchérit Benjamin Morel, maître de conférences en Droit public à l'Université Paris II Panthéon-Assas.
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Et la loi de 2010 contre la burqa ?
Pour aborder la question de l'interdiction du voile islamique dans l'espace public, le législateur français avait déjà dû contourner le principe de laïcité. Ainsi, la loi de 2010 interdisant le port du voile intégral (niqab, burqa) est fondée sur le principe de trouble à l'ordre public. D'ailleurs, elle ne proscrit pas officiellement la burqa, mais «la dissimulation du visage dans l'espace public», soit aussi bien par un voile intégral... qu'une cagoule ou un casque de moto. Le Conseil constitutionnel l'avait validée dans une décision du 7 octobre 2010, estimant que le législateur complétait et généralisait des règles à des fins de «protection de l'ordre public».
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Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait également «fini par accepter» l'interdiction du voile intégral dans l'espace public sur le fondement de la «conception française du vivre ensemble», relève Anne-Marie Le Pourhiet. «L'interdiction contestée peut (...) passer pour proportionnée au but poursuivi, à savoir la préservation du 'vivre ensemble'», pouvait-on lire dans l'arrêt définitif de la CEDH en juillet 2014. L'arrêt précisait ainsi que le voile dissimulant le visage mettait «fondamentalement en cause la possibilité de relations interpersonnelles ouvertes qui est un élément indispensable à la vie en société ».
L'égalité entre l'homme et la femme et la liberté en question
Dans sa décision du 7 octobre 2010 sur l'interdiction du voile intégral, le Conseil constitutionnel rappelle le préambule de la Constitution de 1946 et souligne que «la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme». Il souligne également que le législateur a considéré que «les femmes dissimulant leur visage, volontairement ou non, se trouvent placées dans une situation d'exclusion et d'infériorité manifestement incompatible avec les principes constitutionnels de liberté et d'égalité». Pour Guillaume Drago, c'est davantage sur cette notion d'égalité des sexes et de liberté (à porter le voile ou non) qu'il s'agirait de creuser pour justifier une éventuelle interdiction du port du voile islamique sur la voie publique. «Le Conseil constitutionnel pourrait toujours dire, comme en 2010, que le voile peut relever d'une situation incompatible avec l'égalité entre l'homme et la femme», suppose ainsi le publiciste.
Dans un précédent arrêt du 10 novembre 2005 sur l'interdiction du voile islamique dans les universités turques, la CEDH avait par ailleurs fait jurisprudence en indiquant qu'il «pouvait exister dans les États une marge nationale d'appréciation pouvant les conduire à limiter de porter des insignes revendiquant sa religion», rappelle également Guillaume Drago. Une marge d'appréciation qui, selon le publiciste, relève de plusieurs points : «la liberté de la femme, la liberté tout court - les femmes y sont-elles contraintes ? - et l'ordre public».
Les arrêtés burkini invalidés par le Conseil d'État : la dissimulation du visage en jeu ?
En revanche, en août 2016, le Conseil d'État avait mis un coup d'arrêt à plusieurs arrêtés municipaux interdisant le port du burkini (tenue de bain couvrant le corps des chevilles aux cheveux, mais pas le visage), en raison d'absence de risques de trouble à l'ordre public. Son arrêt estimait que ces décisions portaient «une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d'aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle».
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L'interdiction de tout type de voile islamique dans la rue au motif de la lutte contre «l'idéologie islamiste», par le biais d'une loi parlementaire ou d'un décret, aurait donc de fortes chances d'être retoquée par le Conseil constitutionnel ou le Conseil d'État. De telles décisions «seraient considérées comme attentatoires aux libertés fondamentales sans avoir proportionnellement en face de réel risque d'atteinte à l'ordre public. Autant la burqa soulevait un problème d'ordre public, autant le voile seul ne le pose pas», explicite Anne-Marie Le Pourhiet.
Passer par une loi référendaire ?
Mais pour échapper au contrôle du Conseil constitutionnel, la candidate du RN pourrait envisager une autre option : passer par un référendum législatif, prévu par l'article 11 de la Constitution. Adoptées au suffrage universel, les lois référendaires ne sont pas, en principe, soumises à ce contrôle. C'est du moins ce qu'avait dit le Conseil constitutionnel en 1962.
«Mais nous ne sommes plus en 1962. On a eu depuis la jurisprudence du Conseil d'État avec l'arrêt Sarran de 1998, précisant que l'article 11 concernait les référendums relatifs à des textes législatifs et non constitutionnels, et que la valeur des lois était d'être soumises au Conseil constitutionnel», souligne Guillaume Drago. En d’autres termes, cet arrêt laisse entendre que même les lois référendaires pourraient être soumises au Conseil constitutionnel.
Par ailleurs, dans une décision du 24 mars 2005 (arrêt Hauchemaille), le Conseil constitutionnel s'est déclaré compétent pour contrôler les décrets d'organisation d'un référendum. Dès lors, «si le Conseil constitutionnel est saisi d'un recours contre le décret organisant ce référendum, et qu'il juge le projet de loi contraire à la Constitution, il pourrait y avoir problème», avance Anne-Marie Le Pourhiet.
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Le président du Conseil Constitutionnel Laurent Fabius a justement laissé entendre qu'il s'opposerait à l'utilisation de l'article 11 en cas de victoire de Marine Le Pen, rappellent Benjamin Morel comme Guillaume Drago. C'était bien le cas lors d'une conférence de presse rapportée en janvier dernier par Le Parisien , mais cela concernait alors l'utilisation de l'article 11 afin de réviser la Constitution, une solution juridiquement contestée mais employée par le général de Gaulle en 1962. Des propos réitérés à la presse début février dernier. Or, ici, il ne s'agirait pas pour Marine Le Pen d'introduire l'interdiction du voile dans la Constitution, mais d'en rester au niveau législatif.
Un rapport de force politique
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La juriste Anne-Marie Le Pourhiet n'est pas aussi catégorique que ses confrères. «Le contrôle du Conseil constitutionnel reste une question de rapport de force politique. Le programme de nationalisation de Mitterrand en 1981 fut par exemple censuré par le Conseil constitutionnel, au nom de l'inviolabilité du droit de propriété. Mais cette fois-ci, aura-t-il l'audace d'aller affronter un président de la République élu au suffrage universel sur ce programme ? Je reste prudente.» Même si, nuance-t-elle, les Sages restent sensibles aux orientations politiques des institutions européennes. «Le Conseil européen, récemment, a présenté une affiche avec une femme voilée avec pour slogan 'l'avenir est entre vos mains'. Le Conseil constitutionnel entend aussi ce message».
En résumé, légiférer pour prohiber tout type de voile «islamique» sur la voie publique semble délicat au regard de la jurisprudence existante, y compris si Marine Le Pen passait par une loi référendaire, mais pas nécessairement impossible non plus, tout dépendant aussi du rapport de force politique entre le législateur d'un côté et le Conseil constitutionnel de l'autre.
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L'Humanité
Paul Ariès: « Le bien-manger est un enjeu de gauche »
EntretienDès ses prémices, le mouvement populaire a eu quelque chose à dire sur ce sujet, bien au-delà de la seule question de se nourrir à sa faim, rappelle le politologue. Le lien a ressurgi durant la campagne présidentielle.
Marie-Noëlle BertrandStigmatisée par les débats sur la viande, l’alimentation s’est malgré tout incrustée dans la campagne présidentielle. Que veut dire bien manger pour soi et pour la planète ? La gauche, les gauches n’ont pas la même réponse. Fabien Roussel, le candidat communiste, a marqué les esprits avec sa « bonne viande » et son « bon fromage » accessibles à tous. Jean-Luc Mélenchon, celui de la France insoumise, fait quant à lui cause commune avec les mouvements vegans. Mais dans les deux cas, la gauche (re)commence à s’exprimer sur la question après l’avoir longtemps négligée. Elle qui, dès ses prémices, s’était pourtant intéressée de près au bien-manger, en en faisant un objet politique sur le fond et sur la forme, nous rappelle Paul Ariès, politologue qui, en 2016, publiait Une histoire politique de l’alimentation du Paléolitique à nos jours (1).
La lutte des classes se joue aussi à table, dites-vous. Y a-t-il une assiette de gauche et une assiette de droite ?
Manger a toujours été un fait social total qui engage toute notre personne individuelle et toute la société. Car manger n’est jamais simple. D’un point de vue anthropologique, c’est introduire dans notre corps quelque chose qui lui est étranger, faire du moi avec de l’autre. La crainte d’une contamination, bactériologique ou culturelle, est omniprésente : si je mange quelque chose qui ne m’est pas destiné, je risque de devenir un autre. Cela s’illustre par d’anciennes peurs, comme celle de faire manger du lapin aux femmes enceintes au risque de rendre leur enfant peureux. Finalement, cela concerne notre corps biologique, notre corps religieux, notre corps social et même notre corps culturel. Enfin, cela concerne notre corps politique. Dès ses prémices, la gauche a eu quelque chose à dire sur l’alimentation, bien au-delà de la seule question de manger à sa faim. Un personnage a ainsi couru toute la littérature populaire du XV e au XVIII e siècle : Bon Temps, capable de faire baisser le prix du blé et de la viande, il annonçait le retour de l’abondance. Son adversaire s’appelait Faute d’argent. Cette allégorie a inspiré plusieurs mouvements sociaux.
Cela reste encore dans le registre du « manger à sa faim »…
Cela a peu à peu changé. Dans la Cité du Soleil, le moine Tommaso Campanella, en 1604, définit une sorte de république idéale. Pour la première fois dans l’histoire, il pense un droit à l’alimentation. Pas uniquement celui de recevoir les nutriments nécessaires : pour lui, ce droit inclut celui à la bonne chère. On considère souvent qu’il est l’un des ancêtres de l’idée communiste : non seulement, Campanella soutient l’idée que cette alimentation idéale est strictement collective – il évoque les banquets spartiates –, mais il plaide pour une alimentation biologique.
Que veut dire biologique à une époque où les produits de synthèse n’existent pas ?
Campanella réfute l’idée d’utiliser des excréments humains et leur préfère des fumures animales. Il prohibe aussi l’usage de certaines boues. Il dépasse de façon manifeste la seule approche quantitative pour intégrer la dimension qualitative par la forme et la nature du repas. Plus on avance dans l’histoire, plus cet intérêt de ce que l’on appellera la gauche pour l’alimentation devient présent. On voit des conflits sociaux importants éclater. Par exemple, celui contre la pomme de terre royaliste…
La patate a été royaliste ?
Elle a été l’aliment voulu par les riches pour les pauvres. On l’a opposée à ce que l’on appelait alors le « pain de bois », à savoir la châtaigne, alimentation populaire par excellence. Les penseurs de la bonne société l’accusent d’entretenir la fainéantise – pas besoin de travailler beaucoup pour se nourrir – et de remettre en cause l’inégalité « naturelle » entre les genres – pas besoin d’avoir de gros muscles pour la ramasser. Enfin, on l’accuse d’être révolutionnaire : rapide à récolter, elle laisse du temps aux gens, entre autres pour se retrouver dans les cafés et parler de politique. Sous la monarchie et jusqu’au XIX e siècle, on a ainsi arraché des millions de châtaigniers. Et dans les trois quarts de la France, des mobilisations populaires ont cherché à protéger les arbres face aux dragonnades, puis à l’armée, passé la Révolution.
Sous la Révolution, Gracchus Babeuf est responsable de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix.
Quand et comment la gauche s’empare-t-elle définitivement des questions alimentaires ?
Grâce à deux personnages essentiels. Charles Fourier, l’inventeur du mot socialisme, avance la notion de gastrosophie – sophie, comme sagesse. Il s’agit « d’offrir à tous les raffinements de la bonne chère que la civilisation réserve aux oisifs ». Il va même plus loin, arguant que la gastrosophie vise « à organiser la voracité », non pas au sens moderne, mais au sens de gourmandise. L’autre nous rapproche encore plus du mouvement communiste. Il s’agit de Gracchus Babeuf. Sous la Révolution, il est responsable de la commission chargée de l’approvisionnement alimentaire de Paris. Il va penser les conditions d’une alimentation suffisante et de qualité. Il avance l’idée que la farine ou la viande ne doivent pas dépasser un certain prix. Autrement dit, et si l’on traduit en jargon moderne, il dit que l’alimentation n’est pas une marchandise – grand slogan de l’altermondialisme en France. D’autres personnages joueront eux aussi un rôle important. Paul Lafargue, gendre de Marx, écrit un petit opuscule sur ce que l’on appelle les falsifications alimentaires. Car, si le XIX e siècle est celui de la bonne table pour la bourgeoisie, il est le siècle noir pour l’alimentation des classes populaires. Les puissants ont en tête de faire manger n’importe quoi au petit peuple. On veut développer de la fausse viande, du faux pain, du faux vin. Lafargue soutient la lutte contre ces falsifications, et par là même le droit au bien-manger. Raspail sera, lui, le José Bové de l’époque : il organise concrètement la lutte contre ce que l’on ne nomme pas encore la « malbouffe ».
Les banquets, racontez-vous, prennent une place importante dans ce mouvement…
Ils sont à la fois enjeu et forme politiques. Ils anticipent la création des partis politiques. Tout au long du XIX e siècle, on banquète comme plus tard on militera, tout simplement parce que les réunions publiques sont interdites. La révolution de 1848 naît, d’ailleurs, d’une interdiction de banquet. Certains sont des banquets républicains, organisés par la bourgeoisie éclairée, qui excluent le peuple en raison de leur prix. Ce sont les banquets de ceux qui souhaitent la réforme plutôt que la révolution. Le peuple est convié à écouter les discours, mais pas à manger. Quand il s’impose, il provoque des désordres… Les premiers banquets populaires sont créés en 1848, par le journal le Père Duchesne, qui les propose à 25 centimes et pose ainsi le principe du droit aux banquets pour tous. Jusqu’à la fin du siècle, alterneront ainsi banquets républicains bourgeois, banquets révolutionnaires et pique-niques anarchistes. Partout, on y recherche, politiquement, le bien-manger et le bien-boire. Et si l’on y mange de la viande, c’est en fricassée, afin que les morceaux nobles soient mélangés aux autres, et que chacun mange « l’équivalence ».
C’est cette tradition qui perdure à la Fête de l’Humanité ?
Pas uniquement. Au XX e siècle, cette relation aux banquets se retrouve durant les grèves. Pas de mouvements sociaux sans repas collectifs. Ni sans musique, chanson ou danse. Ce mariage de la gastronomie, de l’art et de la politique explique le succès de la Fête de l’Humanité – ou de celle de l’Unita, en Italie. On s’y réapproprie une gastronomie créée au XIX e siècle par des revanchards. Tous les premiers grands chefs se disaient ouvertement contre- révolutionnaires. Pour eux, il s’agissait de lier la table bourgeoise à la table aristocratique. Grimod de La Reynière, inventeur de la critique gastronomique, l’a élevée au rang d’idéologie de classe et de mépris aristocratique.
Que reste-t-il, dans les débats d’aujourd’hui, de ce lien entretenu par les gauches avec l’enjeu alimentaire ?
La gauche au XX e siècle a conservé cette centralité de la table, mais a cessé de la théoriser. Un des symptômes en est l’échec du mouvement Slow Food en France – dont le président-fondateur vient pourtant du Parti communiste italien. Pourquoi cela n’a-t-il pas pris de notre côté ? Parce que la gauche a oublié de penser politiquement ces questions. Elle a laissé, de ce fait, la place aux identitaires et à la droite. Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister. On le voit lorsque Fabien Roussel fait une intervention sur le droit à la bonne alimentation pour tous : il provoque des réactions très négatives, mais aussi un écho très favorable, et gagne dans la foulée un point dans les sondages. Malheureusement, il est le seul à pouvoir, aujourd’hui, tenir ce discours sur le bien-manger au sens politique. L’ouverture de Jean-Luc Mélenchon vers Aymeric Caron l’empêche de se porter à la défense de la bonne viande ou du bon fromage, au risque de mécontenter cet électorat recherché. De fait, les deux grands enjeux de ces prochaines décennies ne sont pas abordés frontalement : veut-on d’une agriculture sans élevage ? Et veut-on d’une alimentation sans agriculture ? L’agriculture cellulaire commence par la fausse viande, le faux fromage, le faux miel. Elle va se poursuivre avec des faux légumes, le développement de fermes-usines, et l’illusion que les villes pourraient se passer des campagnes.
Cela fait vingt ans que j’appelle la gauche à redéfinir des politiques alimentaires parallèlement aux politiques agricoles. C’est une attente des milieux populaires. L’importance du repas familial, amical, militant continue d’exister.
L’agriculture urbaine est-elle une porte d’entrée pour l’agriculture cellulaire ?
Je ne parle pas des jardins ouvriers ou partagés. Ce qui est en jeu ici, c’est le modèle de Singapour. Car la vraie alternative ne se joue pas entre les protéines animales et les protéines végétales, comme on voudrait nous le faire croire, mais entre la production industrielle de ces protéines et la défense d’une agriculture paysanne et familiale. Des experts nous assurent qu’avec 150 vaches on pourrait produire toute la viande dont on a besoin grâce à l’agriculture cellulaire. La question est celle-ci : pense-t-on pouvoir nourrir 8 milliards d’humains avec 400 000 agromanagers, ou faut-il miser sur un milliard et demi de petits paysans ? Veut-on des fermes high tech en ville ou une agriculture paysanne défendue par la Via Campesina, la Confédération paysanne, le Modef ? On a le même souci avec ce que l’on appelle agriculture intelligente – façon de dire que les paysans d’avant étaient des stupides. Cette technologisation de l’agriculture sans limites, cette numérisation, cette informatisation impliquent des investissements considérables. Les rentabiliser va nécessiter de concentrer les exploitations. C’est la faillite programmée de ce qu’il reste de l’agriculture paysanne.
Pourquoi le débat se focalise-t-il sur la viande ?
Manger de la viande a toujours été compliqué. C’est consommer ce qui nous est le plus proche. En outre, les puissants n’ont jamais cessé, depuis l’Antiquité, de vouloir interdire la viande au peuple. Au XIX e siècle, on a cherché à le rendre végétarien, afin qu’il ne soit plus révolutionnaire. Mais si la viande prend aujourd’hui tant d’importance, c’est parce que ce discours rencontre celui des grandes firmes. Jusqu’à présent, le prototype même d’une ferme écolo était une ferme qui produisait des céréales, des fruits, des légumes, des œufs, du poulet, du cochon, du lait… et de la bonne terre, grâce aux fumures animales. Supprimez l’élevage et l’on n’a plus de fumier. Et, pour le coup, on a besoin d’engrais chimiques.
Le mouvement vegan en a-t-il conscience ?
Il est lui-même divisé entre ceux qui se battent pour un légitime mieux-être des animaux d’élevage et ceux qui, tel Aymeric Caron, plaident l’abolitionnisme. Mais, globalement, on se retrouve coincé entre viandards identitaires et vegans. C’est un débat qui ne pose résolument pas la question des modes de production. En France, la gauche elle-même accepte beaucoup trop facilement d’essentialiser la viande. Or, « la » viande n’existe pas. Il n’y a rien de commun entre une viande industrielle et une viande issue d’un élevage paysan. Zemmour se dit défenseur de l’agriculture française, tout en prônant le libéralisme, c’est incompatible ! Le libéralisme est justement ce qui détruit le bien-manger. Le système voudrait faire des cultures gastronomiques populaires un sous-produit. Il faut riposter. L’agriculture paysanne et biologique n’est pas une niche réservée à quelques-uns, mais le modèle à développer pour tous. En France, nous disposons d’un vrai levier : la restauration collective. Un repas sur deux y est consommé. C’est une formidable façon de faire que la table redevienne un espace commun.
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“Une menace” : l’Université d’Angers appelle à faire barrage à “l’extrême-droite” à la présidentielle
Une autre université tenterait-elle d’influencer l’opinion publique ? Alors que le second tour de l’élection présidentielle approche, et qu’Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont prêts à s’affronter dans les urnes, des universités ne sont pas satisfaites et le font savoir. Elles lancent des cris d’alarme contre la montée de « l’extrême-droite », perçue à travers le score inédit de la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen. Après la présidente de l’Université de Nantes – qui a envoyé un mail à ses élèves pour les appeler à « faire barrage à l’extrême droite » – et un collectif d’étudiants « antifascistes » qui a pris d’assaut la Sorbonne, c’est au tour de l’Université d’Angers de lancer son opération.
Un appel à barrer la route à « l’extrême-droite »
Jeudi 14 avril, l’Université a appelé à faire barrage à « l’extrême-droite », en vue du second tour prévu dimanche 24 avril. Sur Twitter, le compte officiel de l’établissement scolaire public a écrit : « Alors que le pays voit une nouvelle fois l’extrême-droite parvenir au second tour, il appelle la communauté universitaire à utiliser son vote en pesant la gravité du moment. »
Le CA de l’UA réuni ce jour a voté à l’unanimité 1 #motion relative aux #élections présidentielles. Alors que le pays voit une nouvelle fois l’extrême droite parvenir au 2nd tour, il appelle la communauté universitaire à utiliser son #vote en pesant la gravité du moment. pic.twitter.com/lqiRrtuZ73
— Université d’Angers (@UnivAngers) April 14, 2022
Une montée de « l’extrême-droite » ?
« L’extrême-droite, ses valeurs et ses idées constituent une menace pour le service public de l’Enseignement supérieur et de la recherche », est-il écrit dans une motion du conseil d’administration de l’université. Dans ce texte, l’école fait notamment part de son inquiétude face à la montée des « actes racistes, antisémites ou fascistes au sein même de l’Université ». Elle mentionne d’ailleurs des « croix gammées taguées », ou des « autocollants racistes » collés aux abords du bâtiment. « Certains de ces actes touchent directement les enseignants : des cours ont été interrompus par des remarques de soutiens aux candidats d’extrême-droite », dénonce le communiqué relayé sur le réseau social. Des professeurs seraient également « pris à partie sur les réseaux sociaux » et visés par des « médias d’extrême-droite » qui les attaqueraient sur leurs travaux liés au « genre et à l’intersectionnalité ». L’université a vivement condamné ces « provocations » et appelle donc à ne pas voter pour la droite de la droite.
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Le Monde
Vaucluse : l’expérience de la Provence
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Destination Nature, le Vaucluse invite à se ressourcer ! Partez à la rencontre des producteurs locaux, à l’assaut du Mont Ventoux, baladez-vous dans les ruelles caladées des adorables villages du Luberon. À 2 h 40 en TGV de la capitale, le Vaucluse est aussi un fabuleux terrain de jeux pour les amateurs d’authenticité.
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Le plein d’activités outdoor dans le Vaucluse
3 000 km de randonnées balisées quadrillent le territoire du Vaucluse, des vignobles aux champs de lavande en passant par les massifs et les villages perchés. À Bonnieux, à 700 mètres d’altitude, on s’émerveille devant les spécimens centenaires de la forêt des cèdres sur un parcours de 10 km. Depuis Gigondas, le massif des Dentelles de Montmirail se découvre à pied jusqu’au belvédère du midi puis jusqu’aux crêtes. Véritable curiosité de pierres sèches, le Village des Bories se visite dans les environs de Gordes. Classées Réserve de biosphère, les Gorges de la Nesque offrent des paysages spectaculaires sur le canyon depuis le belvédère du Castellaras.
L’ascension du Mont Ventoux (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html), surnommé le Géant de Provence, est un véritable challenge pour les cyclistes ! Pour atteindre le sommet à l’aspect lunaire, on peut partir de Bédoin, Sault ou Malaucène pour une montée mythique d’environ 20 km. Plus paisible, l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna (https://www.provence-a-velo.fr/equipements/cote-rhone/ev17-etape-17-et-18-via-rhona-lapalud-orange-avignon/provence-4920103-1.html) : qui permet de rejoindre les cités médiévales de Mondragon, Mornas et Piolenc en profitant des paysages vauclusiens.
Au cœur des vignobles vauclusiens
Mais le Vaucluse est également une terre viticole réputée pour ses vins rouges charpentés avec ses crus qui portent le nom de villages vignerons comme Gigondas, Cairanne, Rasteau, Vacqueyras ou encore Beaumes-de-Venise, ses vins classés en appellations Ventoux et Luberon et en IGP Vins du Vaucluse et son Châteauneuf-du-Pape. Pour parfaire la découverte œnologique, on fera une halte au Carré du palais à Avignon ; un bar à vins, restaurant et école des vins. Les amateurs d’œnotourisme partiront en vadrouille dans un authentique Combi de 1965 au Domaine de la Tourade à Gigondas. Une sortie vintage sur fond musical à prolonger par une nuitée au cœur des vignes !
Pour découvrir les cépages traditionnels et comprendre les terroirs de Gigondas qui donnent structure et personnalité aux vins du Vaucluse, la Maison Pierre Amadieu propose une visite éclairée de sa cave suivie d’une dégustation. Changement d’atmosphère au Château de Sannes, au pied du Luberon avec ses cours d’aquarelle, de yoga, de chant et ses sentiers découvertes qui sillonnent le vignoble autour de la belle demeure. Mais le Vaucluse est aussi une destination maraîchère grâce à sa plaine agricole que l’on nomme Le Comtat Venaissin ! Un territoire fertile à apprivoiser, pour les gourmets, sur les étals des marchés. Aux beaux jours, on en profitera aussi pour goûter la très parfumée fraise de Carpentras et un peu plus tard dans la saison, la cerise des Monts de Venasque.
Plaisir des sens dans les villages du Vaucluse
Classées parmi les Plus Beaux Villages de France, certaines communes du Vaucluse sont des pépites à visiter. C’est le cas de Venasque, ancienne cité médiévale posée sur un éperon rocheux ou d’Ansouis, qui regarde la plaine de la Durance avec son magnifique château. Gordes, village tout aussi perché, déroule ses ruelles en calades autour de son château Renaissance. À ne pas manquer à deux pas : l’Abbaye cistercienne de Sénanque. Lieu de villégiature d’Albert Camus, Lourmarin installe ses établissements de charme et ses galeries d’art au pied du Luberon. Ménerbes, qui regarde les monts du Vaucluse et le Luberon, fourmille d’hôtels particuliers et de vieilles demeures non loin de l’Abbaye Saint-Hilaire, classée Monument historique. Pour saisir toute l’âme des marchés provençaux, ne manquez pas les étals d’Apt qui sont dressés place de la Bouquerie et à travers la vieille ville chaque samedi depuis le XIIe siècle. Chaque jeudi et dimanche, on longe les canaux de la Sorgue à l’Isle-sur-la-Sorgue, un panier à la main. L’occasion de chiner chez les nombreux antiquaires de la commune ! Les produits du terroir sont aussi une source intarissable d’inspiration pour les chefs étoilés du Vaucluse ! Pour se régaler de recettes du terroir, réinterprétées avec finesse, on s’attablera à la Bastide de Capelongue à Bonnieux ou bien à la Table de Xavier Mathieu à Gordes. A Cucuron, le chef Eric Sapet met à l’honneur une cuisine gourmande du marché dans son établissement La Petite Maison de Cucuron. Sur des notes végétales et marines, Nadia Sammut imagine un véritable voyage gustatif dans son auberge La Fenière à Cadenet.
www.provenceguide.com/slow-tourisme-en-vaucluse
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France24 - Monde
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
Publié le : 14/04/2022 - 22:52
David RICH
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Gauthier RYBINSKI
Ukrainiens, Américains et Canadiens considèrent que l’opération russe en Ukraine s'apparente à un génocide. Une position contestée par la France et l'Allemagne, qui estiment le terme inapproprié à ce stade. France 24 décrypte la polémique autour de l'utilisation de ce terme, qui divise les alliés de Kiev.
"Le mot de génocide a un sens et le mot de génocide doit être qualifié par des juristes et non par des politiques." Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé, mercredi 14 avril, son refus de qualifier l'opération russe en Ukraine de génocide à l'égard des Ukrainiens, tout en rappelant son engagement "depuis le premier jour au côté de l'Ukraine".
La veille, le président américain avait qualifié Vladimir Poutine de "dictateur" qui "commet un génocide à l'autre bout du monde". Une sortie qu'il avait nuancée par la suite expliquant qu'il revenait à la justice internationale de trancher.
Comment cette question est-elle devenue un point de contention entre les puissances occidentales opposées à l'invasion russe de l'Ukraine ?
"Une planification industrielle"
Qualifié juridiquement en 1948 suite à la Shoah par une convention des Nations Unies, le génocide est défini comme un crime "commis dans l'intention de détruire, de manière totale ou partielle, un groupe national, ethnique, racial ou religieux".
Trois cas de génocide qui ont fait l'objet de poursuites et ont été condamnés par des tribunaux internationaux : le génocide des juifs par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale, celui des Tutsis au Rwanda par le pouvoir hutu en 1994, et celui des civils bosniaques musulmans à Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine, en 1995.
Les États ont également la possibilité de passer des lois pour reconnaître à l'échelle de la nation des génocides, comme c'est le cas en France pour le génocide arménien commis par l'empire ottoman à partir de 1915.
Les massacres reconnus comme des génocides ont pour point commun qu'il y a eu "une planification industrielle", explique Gauthier Rybinski, chroniqueur international à France 24. "Que ce soit avec la conférence de Wannsee pour les nazis, ou la radio des Mille Collines au Rwanda, on retrouve des traces de cette volonté."
Débat autour de "l'intention" russe
Début avril, cing semaines après le début de la guerre en Ukraine, le retrait russe de la banlieue de Kiev marque une nouvelle étape dans l'horreur. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend alors dans la ville de Boutcha, où les corps de civils jonchent les rues. "Ce sont des crimes de guerre, et ils seront reconnus par le monde comme un génocide", déclare-t-il, utilisant ce terme pour la première fois à l'encontre de Moscou.
Depuis cette déclaration, le débat fait rage parmi les alliés de Kiev, la question étant de savoir si la Russie a sciemment planifié la destruction du peuple ukrainien. "Il est de plus en plus clair que Poutine essaie de balayer l'idée même qu'on puisse être ukrainien", affirme de son côté Joe Biden. Une position partagée par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a déclaré qu'il était "absolument correct" d'utiliser le terme génocide pour décrire les actions de la Russie en Ukraine.
De l'autre côté de l'Atlantique, Emmanuel Macron et Olaf Scholz réfutent ce terme mettant en garde leurs alliés contre une escalade des mots vis-à-vis de la Russie qu'ils jugent dangereuse. "Nous avons envoyé des magistrats, des gendarmes pour aider l'Ukraine à documenter ces crimes de guerre", a expliqué mercredi le président français, qui estime l'emploi du terme "génocide" prématuré.
Protéger la procédure
Le 2 mars dernier, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), le Britannique Karim Khan, a annoncé l'ouverture d'une enquête sur la situation en Ukraine. Cette institution basée à La Haye est née en 2002 pour juger les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, les génocides et plus récemment les crimes d'agression.
Mais pour l'heure, l'enquête en Ukraine ne semble concerner que des crimes de guerre. Ce qualificatif regroupe toutes les actions commises par des combattants à l'encontre des populations civiles, ainsi que l'utilisation d'armes interdites.
Pour le chroniqueur international de France 24 Gauthier Rybinski, la prudence de la CPI sur la question du génocide est essentielle pour protéger sa procédure. "Pour que les coupables puissent être jugés, il faut que les chefs d'accusations soient précis" explique-t-il. "Si le chef d'accusation de génocide n'est pas retenu, c'est toute une procédure qui tombe."
"Un génocide, c'est la volonté de faire disparaître totalement une population, un groupe de personnes", explique le général français Jean-Philippe Reiland, chef de l'Office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH), interviewé par l'AFP. "Il est compliqué de considérer que l'on veut faire disparaître tous les Ukrainiens en se basant sur un village ou un district."
Alors que la Russie nie toute exaction en Ukraine, Kiev poursuit ses efforts pour fédérer ses alliés. Le parlement ukrainien a adopté jeudi une résolution qualifiant de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine, appelant parlements, gouvernements et organisations internationales à faire de même.
Avec AFP
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Guerra Rusia-Ucrania
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Los crímenes de guerra cometidos en Ucrania podrían no hallar justicia
Los poderosos actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra porque a menudo lo son. Pero dar seguimiento a las atrocidades no es un ejercicio necesariamente estéril.
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Por Max Fisher
Recientemente, cuando las fuerzas ucranianas recuperaron el pueblo de Bucha y encontraron sus calles cubiertas de cuerpos de civiles atados de manos y asesinados a tiros y, más tarde, cuando cayeron misiles sobre una estación de tren repleta de familias que intentaban huir, causando la muerte de decenas de personas, una frase brotó de los labios de los diplomáticos, líderes mundiales y grupos activistas: crímenes de guerra.
Pero mientras los investigadores buscan pruebas en Ucrania que podrían usarse para presentar cargos, un hecho incómodo se cierne sobre su labor.
Sin importar cuán atroces sean las pruebas en su contra, los miembros de gobiernos en funciones y sus ejércitos casi nunca enfrentan enjuiciamientos internacionales como consecuencia de la conducta manifestada por su país en la guerra.
Ha habido muchos juicios exitosos por crímenes de guerra desde que se sentaron las bases para dichos procedimientos al final de la Segunda Guerra Mundial. Pero si nos detenemos a mirar más de cerca, surge un patrón que no alienta la esperanza de que los perpetradores en esta guerra sean llevados ante la justicia de la misma manera.
En la práctica, los castigos por crímenes de guerra han sido aplicados por los conquistadores, como en Alemania después de la guerra o en Irak tras la ocupación de Estados Unidos; por los ganadores de una guerra civil, como en Ruanda o Costa de Marfil, o por un nuevo gobierno que derrocó a su predecesor, como en Serbia o Sierra Leona.
Los promotores del derecho internacional arguyen que la Corte Penal Internacional y organismos similares aplican sentencias de manera imparcial y transparente. Los juicios suelen abarcar años y a veces derivan en exoneraciones: no es exactamente la justicia llana del vencedor.
Aun así, la realidad sigue siendo que los perpetradores casi nunca son llevados a juicio, a menos que los lleven hasta ahí los vencedores de una guerra o una lucha de poder los haya destituido.
Esto significa que mientras un gobierno permanezca en el poder, cualquier acusación de crímenes de guerra en su contra, aunque esté bien probada, probablemente sea poco más que simbólica. Si los que están en el poder actúan como si fueran inmunes a las leyes de la guerra, es porque, en la práctica, a menudo lo son.
Este problema ha atormentado durante mucho tiempo los esfuerzos del mundo para vigilar la guerra, con atrocidades que en gran parte quedan impunes en Siria, Birmania y muchos otros conflictos donde los acusados permanecen en el poder.
Volodímir Zelenski, el presidente de Ucrania, ha expresado su frustración con estas limitaciones. El 5 de abril, le dijo al Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas que bien podría “desintegrarse por completo”.
Zelenski instó al consejo a establecer un tribunal para los posibles crímenes de guerra cometidos por Rusia y señaló el fracaso del organismo al no denunciar a Moscú: “¿Creen que el tiempo del derecho internacional ha pasado?”.
Tal vez, o tal vez aún no ha llegado.
Justicia para unos cuantos
Los límites de la justicia internacional se remontan a los Juicios de Núremberg, que se llevaron a cabo en Alemania tras la Segunda Guerra Mundial y que se convirtieron en la base de las normas internacionales de guerra.
Este conjunto de procesos judiciales tenía el propósito de establecer que la conducta en la guerra podía castigarse como un crimen, pero que se haría conforme a los principios del debido proceso de la ley y la imparcialidad.
Desde entonces, los tratados globales y un corpus de normativa internacional han prohibido ataques deliberados contra civiles o núcleos de población, entre otros actos, que incluyen la tortura y el genocidio.
No obstante, los tribunales de Núremberg solo consideraron las atrocidades cometidas por los nazis derrotados. El juicio del comportamiento de los aliados victoriosos se dejó en manos de los sistemas judiciales de esos países, que, como era de esperarse, sentenciaron a algunos militares individuales, mas no a sus gobiernos.
En gran medida, este modelo se ha mantenido desde entonces.
Cuando la guerra civil de Ruanda derribó a su gobierno, ampliamente acusado de genocidio, las Naciones Unidas establecieron un tribunal, pero el nuevo gobierno ruandés decidió a quién entregar. En su mayoría, los acusados en el juicio fueron los del bando derrotado.
El líder de guerra de Serbia, Slobodan Milosevic, compareció ante un juicio en La Haya solo después de que los dirigentes de la oposición lo destituyeron y extraditaron. Una vez fuera del territorio serbo, Milosevic ya no causaría problemas y, al delegar su sentencia al extranjero, la oposición evitaba ensuciarse las manos.
La Corte Penal Internacional, el organismo preeminente para juzgar los crímenes de guerra, ha levantado cargos contra 40 personas. Todas son provenientes de África. Muchos son líderes o rebeldes que perdieron una guerra o una lucha de poder. Muchos, como Milosevic, fueron remitidos ahí por los actores que los depusieron.
Si bien las sentencias de la CPI se consideran creíbles, a veces se perciben como dadas en automático conforme el resultado de una guerra civil o una lucha de poder, puesto que ayuda a los vencedores a desterrar a sus opositores a prisiones lejanas.
El alcance de dichos tribunales y cortes a menudo se limita a los países en donde se les pidió investigar. Las cortes tienen acceso a Ruanda, Bosnia y Camboya porque los gobiernos de esos países así lo quisieron.
En 2010, la CPI abrió una investigación por la violencia electoral que quitó la vida a más de 1000 personas en Kenia y más tarde nombró al político Uhuru Kenyatta y a otros como sospechosos de instigación. Pero abandonó el caso luego de que Kenyatta se convirtió en el presidente del país, alegando que no tenía modo de proceder. Incluso antes de que el caso fuera retirado, Kenyatta viajó a La Haya para comparecer ante la corte que lo investigaba y desestimó a la CPI como “un juguete de las potencias imperiales en decadencia”.
¿Hacer honor a la justicia o al poder?
Las iniciativas para superar los obstáculos para castigar los crímenes de guerra han enfrentado dificultades.
Algunos de los que proponen abrir investigaciones sobre las atrocidades que se están cometiendo en Ucrania han argumentado que los altos dirigentes rusos podrían ser juzgados en ausencia.
Ese fue el caso del líder de muchos años de Sudán, Omar al Bashir, para quien la CPI emitió órdenes de aprehensión en 2009 y 2010 por crímenes de guerra. En la práctica, esto le prohibía a al Bashir visitar los países que se comprometieron a cumplir con la orden de detención.
Sin embargo, la prohibición de viajar —al igual que muchos dictámenes del derecho internacional— terminó supeditada a los caprichos de los gobiernos nacionales. Decenas de países que deseaban abrirle las puertas a al Bashir siguieron haciéndolo con toda libertad. Aquellos que le prohibieron la entrada ahora tenían una justificación legal para hacerlo, aunque muchos ya le habían impuesto sanciones que tenían el mismo efecto.
Las grandes potencias mundiales siempre se han resistido a la capacidad de los tribunales internacionales para hacerlas rendir cuentas, a ellas o a sus aliados, aunque sea de manera simbólica. Tanto Estados Unidos como Rusia, China y la India rechazan la jurisdicción de la CPI.
En 2002, a unos cuantos meses de la invasión a Afganistán liderada por Estados Unidos, el Congreso aprobó una ley que dictaba que Estados Unidos suspendería la asistencia humanitaria para cualquier país que no accediera a jamás remitir a un estadounidense a la corte.
En años recientes, los funcionarios de justicia internacional han buscado maneras de investigar a los gobiernos que siguen en el poder.
En 2016, la CPI abrió una investigación sobre los posibles crímenes de guerra cometidos durante la invasión rusa a Georgia en 2008. Ante la imposibilidad de acceder al territorio que sigue ocupado por los rusos, la investigación de la corte se ha visto limitada. Apenas el mes pasado, los fiscales solicitaron sus primeras órdenes de aprehensión y nombraron a tres individuos ubicados en el territorio dominado por Rusia. No se prevé que ninguno vaya a ser detenido.
En 2020, la CPI emprendió una investigación sobre la conducta estadounidense en Afganistán. En respuesta, el gobierno de Donald Trump impuso sanciones y prohibiciones de viaje contra funcionarios de la CPI, aunque el gobierno de Joe Biden las revocó.
El año pasado, la CPI anunció que, tras una década de cabildeo palestino, investigaría posibles crímenes de guerra cometidos en los territorios palestinos ocupados por Israel. Se espera que los funcionarios israelíes les prohíban la entrada a los investigadores.
Justicia simbólica
Para empezar, probar crímenes en ausencia, bajo los auspicios de un proceso legal independiente, puede ayudar a establecer lo sucedido.
Luego de que una aeronave comercial fue derribada en territorio ocupado por separatistas en Ucrania en 2014, una investigación internacional acusó como responsables a cuatro personas, tres vinculadas a la inteligencia rusa. Algunos expertos legales han llamado a adoptar un enfoque parecido en la guerra actual.
La prueba de responsabilidad, o la palabra de una corte internacional respetada, también puede servir como herramienta útil para la diplomacia. Zelenksi podría usar los cargos formulados internacionalmente para presionar a los gobiernos occidentales para que le brinden apoyo militar o para cabildear a los países que no intervienen, como India.
Casos así también pueden resultar reparadores para que las víctimas vean reconocido su sufrimiento.
La investigación de la CPI en Georgia recolectó los testimonios de 6000 testigos, la mayoría en comunidades que sentían que el mundo las había olvidado. También dio pie a la creación de un fondo, financiado por gobiernos extranjeros, que proporciona atención médica, orientación profesional y apoyo económico a las familias desplazadas por la guerra.
No obstante, con unos pocos cientos de miles de euros para repartir entre miles de víctimas y sin facultad para castigar a los responsables rusos, esto dista mucho de ser la visión de justicia que evocan las referencias a los Juicios de Núremberg que Zelenski ha planteado como un modelo a seguir.
“Hemos oído hablar sobre la CPI”, declaró Tina Nebieridze, una sobreviviente de 73 años de la invasión rusa a Georgia, a Justice Info, un sitio de desarrollo con sede en Suiza, el año pasado.
“Se han estado riendo de nosotros durante 12 años, tanto el gobierno como los demás en Estrasburgo o La Haya”, afirmó Nebieridze. Tras haber sido trasladada a un edificio de apartamentos en pésimo estado lejos de su hogar y haber vivido más de una década bajo la ocupación rusa, se mostró indiferente ante las promesas de ayuda futura. “Ya no tengo ninguna esperanza de que se haga justicia”.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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La pandemia de coronavirus
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El Nuevo Nuevo Mundo
El caos de la política ‘cero covid’ de China y los peligros de la autocracia
Se calcula que más de 300 millones de personas están confinadas en 45 ciudades chinas. Se teme que la política de combate al coronavirus adquiera tintes al estilo Mao, con efectos devastadores.
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Por Li Yuan
Mucho antes de la política “cero covid”, en China se aplicó la política “nada de gorriones”.
En la primavera de 1958, el gobierno chino movilizó a toda la nación para exterminar a los gorriones, que, según determinó Mao, eran una plaga que destruía los cultivos. Por todo el país, la gente golpeaba sartenes y cazuelas, encendía petardos y agitaba banderas para impedir que esas aves aterrizaran a fin de provocar que se desplomaran muertas de cansancio. Se calcula que en unos cuantos meses fueron exterminados casi 2000 millones de gorriones en todo el país.
La casi extinción de los gorriones tuvo como consecuencia la llegada de plagas de insectos que acabaron con los cultivos y contribuyeron a la gran hambruna que causó la muerte de decenas de millones de chinos en los tres años posteriores.
Ahora, existe el temor en China de que la política “cero covid” se haya convertido en otra campaña política al estilo de Mao sustentada en la voluntad de una sola persona, el líder supremo del país, Xi Jinping, y que termine perjudicando a todos.
Así como Mao y sus subalternos ignoraron del rechazo de los científicos y los tecnócratas a su política contra los gorriones, Pekín no ha escuchado las recomendaciones que le hacen los expertos de suspender su costosa estrategia y de aprender a coexistir con el virus, sobre todo con una variante que, aunque más contagiosa, es menos infecciosa.
Por el contrario, Pekín insiste en seguir la misma táctica de 2020, que se basa en llevar a cabo pruebas masivas, cuarentenas y confinamientos. Este planteamiento ha detenido la vida de cientos de millones de personas, se han enviado a decenas de miles de individuos a campamentos provisionales de cuarentena y se les ha negado tratamiento médico a muchos pacientes que no tienen covid.
“No están combatiendo la pandemia, están generando catástrofes”, escribió Ye Qing, un profesor de derecho que usa el pseudónimo de Xiao Han, en un artículo publicado en internet que fue eliminado con rapidez.
A Xi le interesa mantener esta estrategia porque está buscando un tercer mandato en un importante congreso del Partido Comunista que se llevará a cabo más adelante este año. Pretende utilizar el éxito de China en el control del virus para demostrar que su modelo vertical de gobierno es mejor que el de las democracias liberales.
“Esta enfermedad se ha politizado”, le dijo Zhu Weiping, una funcionaria del equipo para el control de las enfermedades en Shanghái, a alguien que se quejó sobre la respuesta de la ciudad a la presente oleada. En una conversación telefónica grabada, la funcionaria afirmó que había recomendado al gobierno que las personas asintomáticas o con síntomas leves hicieran cuarentena en sus propias casas y se concentrara en las campañas de vacunación. Pero nadie la escuchó, dijo.
“¿A ustedes esto los está volviendo locos?”, le preguntó a su interlocutor. “Las instituciones profesionales a las que pertenecemos también están perdiendo la cabeza”. Esta grabación fue muy compartida antes de que la censuraran.
Conforme se propaga la variante ómicron, cerca de 373 millones de personas están bajo confinamientos totales o parciales en 45 ciudades chinas desde el lunes, según los cálculos de los economistas del banco de inversión Nomura. Estas ciudades representan aproximadamente el 26 por ciento de la población china y el 40 por ciento de su producción económica, escribieron. Advirtieron que se estaba acentuando el riesgo de una recesión al tiempo que los gobiernos locales optaban por aumentar de manera paulatina las medidas de control del virus.
Ahora Pekín está exhortando a los gobiernos locales a buscar un equilibrio entre el control de la pandemia y la producción económica. Pero todos los que están en el sistema burocrático saben cuál es la prioridad.
En fechas recientes, en la ciudad de Jixi, dentro de la provincia de Heilongjiang, que se encuentra en el extremo norte de China, 18 funcionarios, entre ellos dirigentes municipales, jefes de fuerzas policiales, así como directores de hospitales y funerarias, fueron sancionados o amonestados por desatender sus deberes y responsabilidades en el control de la pandemia. En el comunicado se dijo que “a algunos grupos no se les presionó lo suficiente”.
En Shanghái, la ciudad más grande y próspera de China, al menos ocho funcionarios de nivel medio fueron retirados o suspendidos de sus puestos luego de que los confinamientos ejecutados con deficiencia en esa ciudad produjeron caos, tragedias y una grave escasez de alimentos.
Después de que la ciudad confinó a sus 25 millones de residentes y paralizó a la mayoría de los servicios de entrega a domicilio a principios de abril, muchas personas, sin importar su situación socioeconómica, tuvieron problemas para abastecerse de alimentos. Algunas personas ponían varias alarmas para las distintas horas de reaprovisionamiento de las aplicaciones de entrega de alimentos que comienzan desde las 6:00 a. m.
Algunos residentes de Shanghái me dijeron que, en los últimos días, un tema polémico en los grupos de WeChat ha sido si era seguro comer papas germinadas. Los vecinos recurrieron a un sistema de trueque para intercambiar, por ejemplo, una col por una botella de salsa de soya. La Coca Cola funciona como una divisa de gran valor.
Después de casi dos semanas en confinamiento, Dai Xin, la propietaria de un restaurante, se está quedando sin comida para los cuatro integrantes de su familia. Corta rebanadas muy delgadas de jengibre, pone los vegetales en escabeche para que no se echen a perder y come dos veces al día en vez de tres.
Incluso la clase adinerada se enfrenta a la escasez de alimentos. La directora de una gran empresa minorista me dijo la semana pasada que recibió muchas solicitudes de directores ejecutivos radicados en Shanghái. Pero tenía poco margen de acción debido a las reglas de confinamiento, dijo la ejecutiva, quien habló bajo condición de anonimato debido a las sensibilidades políticas.
Wang Lixiong, el autor de la novela apocalíptica China Tidal Wave —que concluye con una gran hambruna a consecuencia de un invierno nuclear—, cree que una crisis provocada por seres humanos, como la de Shanghái, es inevitable bajo el sistema autoritario de China. En los últimos años, dijo en una entrevista, el riesgo aumentó después de que Pekín tomó medidas drásticas contra casi todos los aspectos de la sociedad civil.
Después de que el invierno pasado se mudó al departamento vacío de un amigo en Shanghái, se abasteció de arroz, fideos, comida enlatada y whisky para sobrevivir durante unos meses en caso de una crisis.
Pero muchos residentes en su complejo de apartamentos de lujo, con unidades valoradas en más de tres millones de dólares, no estaban tan preparados como él cuando comenzó el confinamiento. Vio a sus vecinos, que vestían ropa de diseñador hace un mes, aventurarse al exuberante jardín del lugar para sacar raíces de bambú y comer.
La peor pesadilla para muchos residentes de Shanghái es dar positivo y ser enviados a los sitios de cuarentena centralizados. Las condiciones en algunos de estos centros son tan deplorables que en las redes sociales los denominan “campamentos para refugiados” y “campos de concentración”.
Mucha gente estuvo compartiendo recomendaciones y listas de cosas que llevar a la cuarentena: tapones para los oídos y antifaces porque casi siempre es un lugar grande, como los centros de convenciones, y las luces están encendidas día y noche; como no se cuenta con duchas, empacar mucha ropa interior desechable y llevar grandes cantidades de papel higiénico. Algunos campamentos de cuarentena estaban tan mal preparados que la gente tenía que pelear por la comida, el agua y los sitios para acostarse.
Hubo tantas publicaciones de desesperación relacionadas con Shanghái que el fin de semana pasado, los residentes de otras partes de China entraron en un frenesí de acaparamiento. En Pekín, los supermercados estaban abarrotados y algunas aplicaciones de alimentos agotaron sus inventarios.
Una cantidad cada vez mayor de personas están cuestionando si esta estrategia draconiana y costosa es necesaria. El martes, las autoridades de salud de Shanghái reportaron más de 200.000 contagios desde el 1 de marzo, ningún fallecimiento y nueve personas enfermas de gravedad. Las autoridades no han atendido los reportes de contagios masivos ni de fallecimientos en los hospitales para personas mayores.
Incluso algunos partidarios de la política “cero covid” han expresado sus dudas. Cuando, el 4 de abril, se practicaron pruebas de covid en toda la ciudad de Shanghái, el economista Lang Xianping señaló en su cuenta verificada de Weibo que eso demostraba “el poderío de China”. El lunes, publicó que su madre había fallecido después de que, como consecuencia de las restricciones por la covid, no había recibido a tiempo un tratamiento para sus problemas renales.
“Espero que ya no se repitan tragedias como esta”, escribió.
Esta política sigue contando con un fuerte respaldo de la población. Muchas personas decían en las redes sociales que en Shanghái no fueron lo suficientemente estrictos con las cuarentenas y los confinamientos. Un inversionista de capital de riesgo publicó en WeChat que no invertiría en empresas emergentes que no respaldaran esa política.
Esto no es sorprendente. Debido a que está restringido el acceso a la información y no existen herramientas de rendición de cuentas de las autoridades, por lo general, la enorme mayoría de los chinos apoyan todo lo que el gobierno decide.
En los últimos dos años, siguieron las indicaciones de Pekín y atacaron a detractores de su política contra la pandemia. Le dieron su apoyo a Pekín, que aplicó cada vez más el mecanismo de represión social de Sinkiang en el resto del país, con el pretexto de controlar la pandemia. Ahora, muchos de ellos están sufriendo las consecuencias, pero a diferencia de Wuhan, ya no hay periodistas ciudadanos ni grandes grupos de voluntarios que les ayuden.
“Cuando las represiones no los alcanzaron, la mayoría de los chinos no les hicieron caso”, dijo en una entrevista Lawrence Li, un asesor empresarial de Shanghái. “Creemos que se están sacrificando los intereses de la minoría en favor de los de la colectividad”.
Al igual que mucha gente, Li afirmó que lo que está ocurriendo en Shanghái es una recreación de la campaña contra los gorriones.
“La historia se repite una y otra vez”, aseveró.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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Présidentielle : le Conseil constitutionnel annule le premier tour dans un grand bureau de vote de Toulouse
Le premier tour de la présidentielle s’est tenu le week-end dernier. Dimanche 10 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont arrivés en tête et se sont qualifiés pour le second tour de l’élection présidentielle. À Toulouse, c’est Jean-Luc Mélenchon qui est arrivé en tête avec 36,95 % des voix, contre 26,39 % pour Emmanuel Macron et seulement 9,55 % pour Marine Le Pen. C’est aussi dans la ville rose que le Conseil constitutionnel a fait annuler près de 1 500 suffrages exprimés dans l’un des plus grands bureaux de vote.
Une « erreur purement matérielle »
Comme le relate franceinfo, jeudi 14 avril, quelque 1 479 votes du premier tour à Toulouse ont été annulés après des irrégularités. Les Sages ont en effet indiqué, dans une décision rendue mercredi 13 avril, que des « discordances importantes et inexpliquées ont été relevées entre les chiffres inscrits dans le procès-verbal retraçant les résultats et ceux figurant dans les feuilles de dépouillement ». Ces « discordances » seraient apparemment dues à une « erreur purement matérielle », selon l’élu Sacha Briand, chargé de l’élection à la mairie de Toulouse, relate franceinfo. D’après lui, le dépouillement des voix a été partagé entre deux tables de comptage. Mais les résultats d’une même table ont été rendus deux fois.
Des erreurs qui se seraient produites ailleurs dans l’Hexagone, à l’issue du premier tour. Après d’autres irrégularités, le Conseil constitutionnel a annulé 10 216 suffrages en France, rapporte franceinfo. C’est le cas notamment en Dordogne, à Condat-sur-Vézère. Après le premier tour de la présidentielle, 534 suffrages exprimés ont été annulés après des irrégularités, a indiqué Sud-Ouest jeudi 14 avril.
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France24 - Monde
Alexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
Publié le : 11/04/2022 - 18:05
Sébastian SEIBT
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Le général russe Alexandre Dvornikov est devenu, dimanche, le premier chef de toutes les forces armées engagées en Ukraine. Cette nomination d’un militaire connu pour avoir mené la stratégie russe de bombardements intensifs en Syrie fait craindre une intensification des exactions contre les civils.
Les faubourgs de Grozny en Tchétchénie au cœur d'Alep en Syrie, il traîne une réputation sulfureuse de militaire prêt à tout pour atteindre ses objectifs. Certains, à l'instar du général américain et ancien chef de la CIA David Petraeus, l'ont même surnommé "le boucher de Syrie" pour son rôle de premier plan durant la campagne militaire russe en Syrie. Dorénavant, le général Alexander Dvornikov va s'occuper de la guerre en Ukraine.
Ce militaire très respecté par Vladimir Poutine et tout aussi redouté par ses ennemis a été nommé, dimanche 10 avril, pour coordonner les opérations en Ukraine. Cette prise de fonction n'a pas été annoncée officiellement par Moscou, mais elle a été confirmée à plusieurs médias anglo-saxons par des sources militaires américaines.
L'homme des situations difficiles
C'est la première fois, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, que l'ensemble des forces armées se retrouvent dirigées par un seul commandant, note le Washington Post. Auparavant, il y avait un général pour chaque front (nord, sud et est), souligne l'Institute for the Study of War, un influent blog américain d'analyse militaire.
Cette réorganisation doit permettre de "résoudre les problèmes de communication entre les troupes, qui ont représenté l'une des faiblesses de l'opération militaire russe en Ukraine", estiment les spécialistes de l'Institute for the Study of War.
Le choix d'Alexandre Dvornikov pour reprendre en main les opérations sur le terrain peut se justifier d'un pur point de vue géographique. Ce général gère, en effet, le district sud de l'armée russe dont dépendent, entre autres, la Crimée et, surtout, le Donbass.
Justement, après avoir échoué à prendre la capitale Kiev, les forces russes se sont repliées afin de se concentrer sur la nouvelle priorité de l'état-major russe : "sécuriser" les Républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk dans le Donbass, dont l'indépendance avait été reconnue par Moscou trois jours avant l'invasion de l'Ukraine.
Alexandre Dvornikov est donc censé connaître le terrain mieux que quiconque. Mais ce général de 60 ans jouit aussi d'une réputation d'homme des situations difficiles et de "vrai poids lourd de l'armée", souligne Mark Galeotti, spécialiste des questions militaires russes, interrogé par le Washington Post.
Une réputation acquise à l'occasion de la guerre en Syrie. Auparavant, Alexandre Dvornikov avait poursuivi une carrière militaire sérieuse mais sans faits d'armes particuliers. Il a fréquenté "toutes les bonnes écoles de formation et a été affecté aussi bien à des divisions d'infanterie qu'à l'armée de l'air", rappelle le Guardian.
Tout change en 2015, quand Alexandre Dvornikov devient le premier chef des forces combinées russes en Syrie. À l'époque, le pouvoir de Bachar al-Assad, l'un des principaux alliés de Vladimir Poutine dans la région, semblait vaciller sous les coups conjoints de l'opposition et des jihadistes de l'organisation État islamique, et de l'opposition au pouvoir en place.
C'est Alexandre Dvornikov qui concocte puis applique la stratégie des bombardements intensifs sur plusieurs villes syriennes. Une approche qui, sous couvert de viser les combattants islamistes, permet également d'affaiblir les positions des rebelles anti-Assad.
Une intensification des bombardements indiscriminés ?
Cette stratégie, qui a impliqué la construction d'une base aérienne ex nihilo à Hmeimim, dans l'ouest du pays, prouve à Moscou qu'"Alexandre Dvornikov sait s'adapter à des situations nouvelles", souligne Mark Galeotti.
Il le fait sans trop d'égards pour les populations civiles. L'aviation russe n'hésite pas à bombarder à répétition des bâtiments tels que des hôpitaux ou des écoles, installant un climat de terreur dans les villes syriennes ciblées. Ces frappes indiscriminées lui valent, au minimum, une réputation de militaire qui ne recule devant rien pour arriver à ses fins, souligne The Guardian.
>> Ukraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
C'est de là aussi que lui vient le surnom de "boucher de Syrie". Cette instrumentalisation de la vie des populations civiles ne semble pas avoir dérangé Vladimir Poutine. Au contraire, le président russe a rappelé son général de Syrie en mars 2016 pour lui offrir le district sud de l'armée russe - l'un des plus importants du pays, en charge notamment de la Crimée, de l'Ukraine et de la Tchétchénie - et lui décerner la médaille de héros de la Fédération de Russie, l'une des plus prestigieuses.
"C'est la brute que Vladimir Poutine appelle quand il veut raser une ville comme Alep. Il fait partie des pires d'entre les pires dans l'armée russe", estime James Stavridis, un ancien amiral américain interrogé par la chaîne NBC.
Pour ce militaire à la retraite, la nomination d'Alexandre Dvornikov à la tête de toutes les forces engagées en Ukraine suggère qu'il faut s'attendre à d'autres atrocités contre les civils. Il aurait ainsi la même feuille de route qu'en Syrie : utiliser tous les moyens possibles pour retourner une situation militaire difficile.
"Le CV d'Alexandre Dvornikov - qui inclut des brutalités contre les civils - me fait penser qu'il faut s'attendre à plus d'exactions à venir en Ukraine", a pour sa part estimé Jake Sullivan, conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis, lors d'un entretien accordé à l'émission "Face the Nation" de CBS.
Surtout que le Kremlin veut des résultats rapidement. Vladimir Poutine souhaiterait pouvoir clamer victoire avant le 9 mai, date de la grande parade militaire à Moscou en mémoire à la fin de Seconde Guerre mondiale.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
ARMEMENTGuerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Le Figaro
Voyage en Istrie, paradis croate des hédonistes
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REPORTAGE - Avec sa double culture – italienne et croate –, son architecture vénitienne, son passé austro-hongrois, son littoral adriatique, ses villages perchés et ses produits du terroir, l'Istrie ravit aussi bien les gastronomes éclairés que les amateurs de farniente.
Jean-Louis TremblaisÀ tout seigneur, tout honneur. C'est à Pula, agglomération portuaire sise à la pointe méridionale de la péninsule qu'il convient d'amorcer tout périple en Istrie. Une introduction historique puisqu'elle projette le visiteur vingt siècles en arrière, en un temps où la ville constituait l'un des fleurons de l'Empire romain. Vestige de cet antique mais glorieux passé : l'imposant colisée, autour duquel s'articule tout l'urbanisme de la cité.
« C'est l'un des six amphithéâtres de ce type encore debout, nous explique Tamara Haber, juriste polyglotte œuvrant aussi pour l'office de tourisme en tant que guide. Mais c'est le mieux conservé. Il épouse la forme d'une ellipse de 133 mètres sur 105, dotée de 72 arcades, 15 portes et 4 tours citernes qui servaient à diffuser un parfum sur les tribunes (ô combien délicate attention, NDLR). Ces arènes, où les gladiateurs s'affrontaient entre eux ou se confrontaient aux fauves, pouvaient accueillir jusqu'à 25.000 spectateurs, à une époque où la ville n'était peuplée que de 5000 habitants. »
Merveilleusement préservé, le site accueille désormais un festival de cinéma, moins sanglant mais très couru. D'un spectacle à l'autre : les temps changent mais la tradition est respectée. Il faut aussi se glisser dans les entrailles du monument, où l'on stockait deux précieuses denrées : le vin (une collection de 2000 amphores en témoigne) et… l'urine, qui s'écoulait des gradins et de la piste via un ingénieux système de canalisation. Curieuse collecte, direz-vous ? Pas quand on sait que ladite urine était utilisée par l'industrie textile pour teindre les tissus et si recherchée qu'on l'achetait au prix fort. À tel point que l'empereur Vespasien imagina de la taxer. Ce qui nous vaudrait, dit-on, le fameux proverbe : « Pecunia non olet », soit « L'argent n'a pas d'odeur » !
L'influence manifeste de l'Italie
Cette peu ragoûtante digression ne doit pas faire oublier que l'Istrie est réputée pour deux liquides autrement plus nobles : le vin et l'huile d'olive extra-vierge (elle est classée meilleure région productrice du monde par Flos Olei, guide-référence du secteur). Et pour un troisième produit de luxe, solide celui-ci, rare et donc cher : la truffe, dans ses deux versions, noire et blanche. Surnommée la Toscane croate, c'est une destination idéale pour le voyageur gastronome. Supplice de Tantale garanti dans chaque taverne et renouvelé à l'infini au gré des pérégrinations. Un régal pour les papilles comme pour les pupilles car son arrière-pays rappelle effectivement les paysages toscans et leur ravissante harmonie. Avec ce petit plus : une vue quasi permanente et circulaire sur le littoral de l'Adriatique ou le golfe de Kvarner.
« Mare e monti » (mer et monts), synthétisent parfaitement les Italiens, dont la culture est omniprésente et multiforme. Du dialecte parlé tous les jours à la signalétique bilingue pour s'orienter, du contenu des assiettes aux mélodies des sérénades, des patronymes qui se terminent en « i » à la dolce vita nonchalante des autochtones, cette double identité slavo-latine est une évidence, même si elle s'est forgée dans la douleur. Province de l'Empire austro-hongrois jusqu'en 1918 (Pula étant l'arsenal militaire et la base navale des Habsbourg), l'Istrie fut annexée puis gouvernée par l'Italie fasciste après l'armistice, et ce jusqu'en 1943, date à laquelle Benito Mussolini fut renversé. Souvenons-nous de l'épopée anarcho-futuriste du poète irrédentiste Gabriele D'Annunzio et de sa prise de Fiume (aujourd'hui Rijeka) en 1919 ! Une divine comédie, où le burlesque a côtoyé le tragique et où les héros ont terminé en zéros…
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La «plus petite ville du monde»
L'Istrie en images
Deux cent cinquante kilomètres du nord au sud, moins de 100 d'ouest en est : rien n'est plus facile que de prendre la route (bucolique mais sinueuse) qui vous mènera vers les villages plantés au sommet des collines. Des vigies de calcaire édifiées et fortifiées par les occupants successifs (des Byzantins aux Austro-Hongrois, en passant par les Vénitiens) pour surveiller un littoral convoité par les Sarrasins, les Barbaresques et autres pillards soudards aimantés par les richesses de ce pays de cocagne. À Pazin, on vous parlera de Mathias Sandorf, roman de Jules Verne relatant la spectaculaire évasion du prisonnier du même nom (un nationaliste hongrois) dans l'un de ces gouffres (les foibe) dont la région – karstique – est parsemée. Avis aux spéléologues ! On évitera peut-être de vous préciser que ces cavités naturelles servirent aussi d'ultime demeure aux Italiens capturés par les partisans yougoslaves après 1945 (entraînant l'exode de 300 000 civils de l'autre côté de la frontière) et jetés vivants dans ces trous sombres.
À Motovun, une balade sur les remparts vous fera admirer la campagne environnante et notamment la forêt de chênes, autrefois exploitée par la Sérénissime pour construire les pilotis de Venise et maintenant sillonnée par les « caveurs » de truffes. À Groznjan, abandonnez-vous dans ce labyrinthe médiéval, ses venelles pavées, ses façades pastel et ses galeries-boutiques (les artistes l'ayant complètement investi il y a une vingtaine d'années). Ne pas manquer Hum, proclamée « plus petite ville du monde » par le Guinness des Records. Quitter les lieux sans goûter la biska, eau-de-vie de raisin ou de gui, sera impossible : quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit, on vous en offrira à chaque coin de ruelle. Refuser serait discourtois, pour ne pas dire sacrilège !
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Rovinj, la « Venise croate »
En redescendant vers la mer, un séjour s'impose à Rovinj, surnommée la « Venise croate ». Sous l'administration vénitienne, cet îlot (désormais relié à la terre par comblement d'un canal) jouissait du statut enviable de « fournisseur assermenté » de la République des Doges en pierres de construction. Y transitait aussi le chêne de Motovun, évoqué plus haut. D'où sa prospérité économique, qui se signale par la flamboyance de son architecture : palais Renaissance, églises baroques, arcs et portes ornés du lion ailé de saint Marc, etc. Sur les hauteurs de la vieille ville, dominant l'Adriatique, s'élève la majestueuse cathédrale Sainte-Euphémie. C'est d'abord son campanile qui retient l'attention. Haut de 60 mètres, il est calqué sur celui de la basilique Saint-Marc. Son faîte est coiffé d'une statue-girouette de sainte Euphémie (celle qui parle bien, en grec) : en indiquant le sens du vent aux marins, elle assure leur navigation et les protège des naufrages.
Les reliques de la patronne locale sont conservées dans un sarcophage de marbre placé derrière l'autel. Elles font l'objet d'une vénération toute particulière et attirent des pèlerins toute l'année. En fin de journée, promenade recommandée sur les quais, pour contempler les batanas (bateaux de pêcheurs à fond plat) qui rentrent au port, fantômes troublants des gondoles de la lagune. Et pourquoi ne pas s'attarder sur la terrasse d'une des multiples trattorias ou pizzerias qui permettent de s'adonner à ce sport si méditerranéen qu'est le farniente, tout en sirotant une coupe de malvazija ?
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La résidence d'été du maréchal Tito
Le charme de l'Istrie n'a visiblement pas opéré que sur la noblesse romaine ou sur les marchands de Venise. Tout marxiste-léniniste qu'il ait été, le maréchal Tito lui-même a succombé à ses atours. En 1947, il jeta son dévolu sur l'archipel des Brijuni, 14 îles qui s'égrènent au large de Fazana. Sur la plus vaste, Veliki Brijun, il fit construire sa résidence d'été. C'est dans ce cadre idyllique qu'il recevait ses hôtes de marque : les chefs d'État en visite officielle (Nasser, Nehru, Castro, Arafat, Hô Chi Minh et bien d'autres leaders du tiers-monde) séjournaient dans l'une des six villas construites à cet effet. Quant aux vedettes du cinéma dont le leader yougoslave goûtait fort la compagnie (du couple Burton-Taylor à Gina Lollobrigida, en passant par Sophia Loren), elles logeaient à l'hôtel Neptun, un palace Art nouveau où la jet-set européenne se donnait rendez-vous avant la Grande Guerre. L'établissement est toujours en service et on peut même y voir la chambre de Sophia Loren, numéro 109.
La villa de Tito reste interdite au public – elle est utilisée par les présidents croates – mais le reste de Veliki Brijun est ouvert à tous. Avec les animaux offerts par les prestigieux invités du maréchal-président (zébus d'Asie et zèbres d'Afrique, entre autres cadeaux exotiques), on y a ouvert en 1979 un zoo qui fait la joie des enfants d'Istrie, même si ses pensionnaires sont toujours un peu moins nombreux chaque année. L'un d'entre eux connaît un grand succès : Kikoo, le perroquet mal embouché de feu Tito, dont les sorties verbales en réjouissent plus d'un ! Un musée (Boot Haus) aussi bien documenté qu'agencé retrace en photos le passé de Veliki Brijun. On y apprend que, outre les VIP précités, elle fut également fréquentée par Richard Strauss, James Joyce, Thomas Mann ou Klimt. Une vraie source d'inspiration…
Cap à l'extrême sud
Pour ceux qui recherchent calme, tranquillité, voire isolement, cap sur Kamenjak, une langue de terre qui s'étire jusqu'à l'extrémité sud de la péninsule istrienne, à Premantura. Il s'agit d'une zone protégée, payante pour les automobilistes mais gratuite pour les cyclistes et les piétons. Six kilomètres de long, 30 kilomètres de côte linéaire et moult criques ou plages donnant sur des eaux cristallines. On peut y louer des kayaks de mer et des planches à voile. Les terriens, amateurs de flore et de faune, pourront tenter de se repérer parmi les 30 variétés d'orchidée ou les 500 espèces de plantes recensées dans ce sanctuaire, ou faire connaissance avec la race bovine boskarin (propre à l'Istrie) dans la ferme agrotouristique. Des paillotes de bonne tenue offrent de quoi se sustenter aux promeneurs affamés.
Et si jamais ce tour d'horizon ne suffisait pas, il reste une autre facette de l'Istrie à découvrir : le golfe de Kvarner, sur son versant oriental. Avec une mention spéciale pour les îles de Cres et Losinj, dont la genèse est liée au mythe de la Toison d'or. Ou encore la vénérable Opatija, autre station balnéaire prisée par la Mitteleuropa fortunée de la Belle Époque. Mais ceci est une autre histoire…
Carnet pratique
UTILE
Office national croate de tourisme (Tél. : 01 45 00 99 55) et office de tourisme d'Istrie. Bien que membre de l'Union européenne, la Croatie utilise toujours sa propre monnaie, la kuna. 1 Kn = 0,13 €.
Y ALLER
Croatia Airlines (Tél. : 01 48 16 40 00) affrète plusieurs vols quotidiens Paris-Zagreb à partir de 213 € aller/retour (premier prix, sans bagage en soute). Possibilité de liaisons Paris-Pula avec escale à Zagreb.
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
Wine & Heritage Hotel Roxanich (Tél. : 00 385 52 205 700). Nichée au cœur de la péninsule istrienne, au milieu d'un vignoble de 25 hectares, cette ex-coopérative viticole (cantina sociale) a été entièrement redessinée et modernisée par le propriétaire, Mladen Rozanic, vigneron de profession et de tempérament. La décoration s'inspire de la dolce vita italienne des années 1960. Les quatre étages du sous-sol sont dédiés à l'élaboration du vin (produit sur place) et à sa dégustation. Ouvert 12 mois sur 12. À partir de 145 €.
Grand Park Hotel (Tél. : 00 385 52 800 250). Un bijou design dans un écrin de verdure, avec vue imprenable sur l'Adriatique et le charmant port de Rovinj. Demander une chambre donnant sur la grande bleue. Ouvert en 2019, cet établissement haut de gamme est également prisé pour son restaurant Cap Aureo et la cuisine aussi inventive que chatoyante du chef maltais Jeffrey Vella. À partir de 390 €.
Meneghetti Wine Hotel & Winery (Tél. : 00 385 52 528 800). Ce somptueux domaine, entouré de vignobles et d'oliviers, est voué à l'œnologie et à la gastronomie. C'est l'un des fleurons croates de la chaîne Relais & Châteaux. Chambres à partir de 145 €. Possibilité de louer une villa pour 6 personnes (parking privé, piscine chauffée, tranquillité assurée) : entre 2000 et 3000 €, en fonction de la saison.
Boutique-hotel Valsabbion (Tél. : 00 385 52 222 991). Plage privée, piscine, penthouse, spa : le super luxe à 15 minutes du colisée romain de Pula. La porte d'entrée optimale pour visiter l'Istrie et son arrière-pays. À partir de 139 €.
NOS BONNES TABLES
Puntulina (Tél. : 052 813 186). Une harmonieuse succession de terrasses se chevauchant et surplombant l'Adriatique. Poisson et fruits de mer. Idéal pour dîner face au coucher de soleil. Compter 25 € par personne avec une dive bouteille de blanc (sec, comme il se doit).
Agli Amici (Tél. : 052 642 084). Une étoile Michelin depuis 2021 : le virtuose Emanuele Scarello y a importé ses recettes italiennes basées sur le triptyque : durabilité, passion et exploration. Prévoir 30 €.
Stari Podrum (Tél. : 052.779.152). Embusquée sur la route des vins et repérée par Gault & Millau, cette taverne rustique est célèbre pour ses champignons, accommodés à toutes les sauces. Ne pas manquer les fuzi (pâtes d'Istrie) entrelardées de prosciutto et parsemées de truffe. 25 € par convive.
À FAIRE
Parc national des îles Brijuni (Tél. : 052 525 881). Un archipel paradisiaque de 14 îles, dont une seule est accessible : Veliki Brijun. À l'état d'abandon, celle-ci fut achetée au XIXe siècle par le magnat viennois de l'industrie Paul Kupelwieser. Il y fit construire l'hôtel Neptun, un palace Belle Époque. Lorsque le maréchal Tito installa sa résidence d'été à Veliki Brijun, ce bijou Art nouveau fut réservé à ses amis du septième art avec lesquels il passait ses vacances (Richard Burton, Elizabeth Taylor, Gina Lollobrigida ou Sophia Loren). Curiosités insulaires : une villa romaine Haute Époque, des temples dédiés à Neptune et Minerve, des oliviers millénaires. Possibilité de faire un tour de l'île comme passager dans la Cadillac personnelle de Tito moyennant 650 € la demi-heure. Autre option : louer un véhicule électrique pour 25 € de l'heure. Veliki Brijun est desservie par bateau à partir de Fazana (25 € l'aller/retour).
Karlic Tartufi (Tél. : 052 667 304). La truffe est la star de l'Istrie. Un certain Zigante y a même découvert en 1999 le plus volumineux spécimen de truffe blanche au monde selon le Guinness des records : 1,3 kilogramme ! Dans le village de Paladini, fief des Karlic, c'est une raison d'être et de vivre : 50 habitants mais 100 chiens ! Ces fins limiers (retrievers, labradors, cockers, pointers, lagotto romagnolo) n'ont pas leur pareil pour « caver » la truffe (blanche ou noire, la plus rare), ce diamant qui peut atteindre 4 000 € le kilo. Boisée, humide et sans pollution, la campagne environnante est un habitat idéal pour le précieux champignon. L'entreprise familiale Karlic Tartufi – qui emploie des centaines de « caveurs » et exporte dans plus de 40 contrées – organise des « cavages » d'initiation pour les visiteurs. Tarif pour deux heures et par personne : 65 € (incluant un temps pour la dégustation). La saison optimale pour cette activité est l'automne, et plus précisément du 1er septembre au 1er décembre.
À RAPPORTER
L'huile de Chiavalon (Tél. : 00 385 98 441 561). De père en fils, les Chiavalon se sont transmis la passion de l'huile d'olive extra-vierge, surnommée ici l'« or liquide » : 10 000 arbres sur 30 hectares et une raffinerie-boutique où vous retrouverez leurs millésimes récompensés par la profession (labels Flos Olei ou Biol, les Oscars du métier). Si Tedi Chiavalon est sur place, vous aurez droit (en prime) à une édifiante explication du processus de fabrication…
Le vin de Kozlovic (Tél. : 052 779 177). Antonella Sorgo Kozlovic est arrière-petite-fille de viticulteur. Elle est intarissable sur les cépages locaux : malvazija (blanc) et teran (rouge). Ne cessant d'améliorer son vin, elle cumule les récompenses et écoule son nectar dans tous les 5 étoiles de Croatie. Imaginé par un architecte istrien, son caveau est un grand vaisseau de calcaire bleuâtre, dont les gréments seraient d'alu et les mâts de verre. Attention, ça peut tanguer !
New York Times - World
‘Mi primer mandado’, el programa de televisión que abre un debate en Japón
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El popular programa de televisión, que se agregó recientemente a Netflix, es un reflejo de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
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Por Hisako Ueno y Mike Ives
TOKIO — Yuka, de tres años, se baja del borde de la acera en un paso de peatones que divide una calle de cuatro carriles. “Aunque el semáforo esté en verde”, dice un narrador en voz en off, “¡ella sigue mirando si pasan carros!”.
Así comienza una escena típica de Mi primer mandado, un programa japonés de telerrealidad que comenzó a emitirse en Netflix a finales de marzo. Es nuevo para los espectadores estadounidenses, pero lleva más de tres décadas al aire en Japón.
La popularidad del programa en Japón es un reflejo del alto nivel de seguridad pública del país, así como de una cultura de crianza que considera la independencia de los niños pequeños como un indicador clave de su desarrollo.
“Es una forma típica de criar a los niños en Japón y un símbolo de nuestro enfoque cultural, que puede sorprender a personas de otros países”, dijo Toshiyuki Shiomi, experto en desarrollo infantil y profesor emérito de la Universidad Shiraume Gakuen de Tokio.
Corto y dulce
Mi primer mandado se emite en Nippon TV, inicialmente como parte de otro programa, desde 1991. Se inspiró en Hajimete No Otsukai, un libro infantil de 1977 de Yoriko Tsutsui que cuenta la historia de una madre que envía a su hija de 5 años a comprar leche para un hermano menor.
Los episodios editados de Mi primer mandado que aparecen en Netflix son cortos (unos 15 minutos o menos) y alegres. Siguen a niños de tan solo 2 años mientras intentan hacer recados en público por primera vez, con un público de estudio riéndose de fondo. Los vigilantes de seguridad y los camarógrafos se esconden fuera de la pantalla, con resultados dispares; a menudo tropiezan con el encuadre.
Mientras los niños se mueven por los pasos peatonales y los lugares públicos más concurridos, llenos de adultos, un narrador describe sus progresos graduales en un tono que quita el aliento, como si fuera un comentarista de un partido de béisbol en la novena entrada. Y los niños pequeños entablan conversaciones con los desconocidos que se encuentran por el camino.
“Mamá dijo que, en lugar de ella, yo iría hoy a las tiendas”, le dice Yuka, de 3 años, a un tendero de la ciudad costera de Akashi mientras compra fideos udon para una comida familiar.
“¿De verdad?”, responde el tendero. “¡Qué niña tan lista!”.
Los mandados inevitablemente salen mal. Yuka se olvida brevemente de comprar tempura, por ejemplo, y otra niña de 3 años se olvida de lo que le han pedido que haga porque está demasiado ocupada hablando sola. En otros episodios, los niños tiran el mandado (peces vivos, en un caso) o se niegan a salir de casa.
Cuando el padre de Ao, un niño de 2 años que trabaja como cocinero de sushi, le pide que lleve a una lavandería cercana una ropa blanca de cocinero manchada de salsa de soya, se niega a hacerlo.
“No puedo hacerlo”, le dice Ao a su padre, de pie fuera de la casa familiar y sosteniendo la ropa blanca sucia en una bolsa de plástico.
Finalmente, la madre de Ao lo convence de ir, en parte sobornándolo con un tentempié. “Es doloroso, ¿verdad?”, le dice el padre a su esposa mientras el niño avanza solo por el camino. “Me rompe el corazón”.
“Eres demasiado blando con él”, responde ella.
Un rito de paso
El profesor Shiomi dice que los padres en Japón tratan de inculcar a sus hijos un tipo particular de autosuficiencia. “En la cultura japonesa, la independencia no significa discutir con los demás o expresarse”, dice. “Significa adaptarse al grupo mientras se gestionan las tareas diarias, como cocinar, hacer recados y saludar a los demás”.
En las escuelas japonesas, es habitual que los niños limpien las aulas, señaló. Y en casa, los padres dan incluso a los niños pequeños una mesada para sus gastos y esperan que ayuden a preparar las comidas y a realizar otras tareas.
En un ejemplo muy conocido de esta cultura, la princesa Aiko, integrante de la familia real japonesa, iba sola a la escuela primaria a principios de la década de 2000. (Siempre estaba vigilada por la policía de la Casa Imperial).
En el área de Tokio, una empresa de producción llamada Wagakoto filma breves documentales de niños pequeños haciendo mandados por una tarifa que comienza en unos 120 dólares. Jun Niitsuma, fundador de la empresa, dice que el servicio se inspiró en Mi primer mandado y Hajimete No Otsukai, y que los clientes pagaron por ello porque querían un registro de lo independientes que se habían vuelto sus hijos.
“Es un rito de paso” tanto para los niños como para sus padres, dijo Niitsuma. “Estos recados han sido una misión muy simbólica durante décadas”.
Espacio para el debate
Antes de que Netflix adquiriera Mi primer mandado, se había adaptado para el público de Gran Bretaña, China, Italia, Singapur y Vietnam.
“Mi primer mandado es un recordatorio de que la narración única puede romper las barreras culturales y lingüísticas, y conectar a los fans del entretenimiento a nivel mundial”, dijo Kaata Sakamoto, vicepresidente de contenido de Japón en Netflix.
La serie tiene algunos críticos en Japón. Sus principales argumentos parecen ser que los mandados de los niños pequeños equivalen esencialmente a una coacción, o que el programa podría incitar a los padres a poner a sus hijos en peligro.
Los delitos violentos son poco frecuentes en Japón. Sin embargo, algunos académicos sostienen que las mediciones de seguridad habituales pintan un retrato engañoso de la seguridad pública. Señalan que estudios recientes del Ministerio de Justicia indican que la incidencia de la delincuencia en Japón, especialmente los delitos sexuales, tiende a ser mayor de lo que los residentes declaran a los departamentos de policía locales.
“¡Es un programa terrible!”, dijo Nobuo Komiya, criminólogo de la Universidad Rissho de Tokio que ha asesorado a municipios de todo Japón en materia de seguridad pública.
“Esta cadena de televisión lleva años emitiendo este programa, y ha sido muy popular”, añadió. “Pero Japón está lleno de peligros en la realidad. Este mito de la seguridad está fabricado por los medios de comunicación”.
Incluso los partidarios reconocen que Mi primer mandado fue creado para una época anterior en la que otras normas sociales regían el comportamiento de los niños pequeños.
En la actualidad, se debate cada vez más en Japón si obligar a los niños pequeños a realizar tareas es bueno para su desarrollo, como se suponía en el pasado, dijo Shiomi. Y los padres ya no dan por sentada la seguridad pública.
“Yo mismo envié a mi hija de 3 o 4 años a hacer un mandado a una tienda de verduras”, dijo. “Pudo llegar hasta allí, pero no recordaba el camino de vuelta porque no tenía una imagen clara de la ruta. Así que el dueño de la tienda la trajo a casa”.
Hisako Ueno reportó desde Tokio y Mike Ives, desde Seúl.
Hisako Ueno ha reportado sobre política, negocios, género, trabajo y cultura en Japón para el Times desde 2012. Antes de eso, trabajó para la oficina de Tokio de Los Angeles Times de 1999 a 2009. @hudidi1
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Romans-sur-Isère : nuit d’affrontements dans le quartier de la Monnaie
Les violences ont duré des heures. Dans la nuit du jeudi 14 avril au vendredi 15 avril, l’ambiance dans le quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère (Drôme), était particulièrement mouvementée. Une cinquantaine d’individus cagoulés n’ont pas hésité à commettre de nombreuses dégradations et s’en sont pris aux forces de l’ordre, rapporte France Bleu ce vendredi.
Un signe de représailles
Dans la soirée de vendredi, la police a arrêté un jeune homme de 17 ans en train de s’adonner à un rodéo à moto dans le quartier de la Monnaie. Mais les forces de l’ordre ont rapidement reçu des projectiles. Ils ont toutefois réussi à disperser les individus. Le jeune de 17 ans a été placé en garde à vue. Si la situation a été maîtrisée sur le moment, elle s’est vite dégradée dans la soirée… Vers 23 heures, une cinquantaine d’individus cagoulés ou masqués ont provoqué la zizanie dans le quartier, rapporte France Bleu. Ils s’en sont notamment pris à la police qui a été la cible de projectiles et d’une trentaine de tirs de mortiers. Pour répliquer, les agents ont fait usage de gaz lacrymogène. Les fauteurs de troubles ont également dégradé un bâtiment de l’entreprise spécialisée dans l’assurance multimédia, Indexia, à l’aide de jets de pierres. Un véhicule de l’entreprise a aussi été volé. Ailleurs dans le quartier, deux voitures et plusieurs poubelles ont été incendiées. Aucun blessé n’est à déplorer. Les forces de l’ordre ont réussi à apaiser le quartier vers 2 heures du matin.
Une arrestation violente ?
Auprès de France Bleu, la famille du jeune arrêté en plein rodéo urbain a pointé des violences policières lors de son interpellation. Selon les proches du gardé à vue, les agents l’auraient « percuté en voiture » pour l’arrêter, avant de le « frapper une fois qu’il était à terre ». Pourtant, la police a indiqué à France Bleu que le jeune homme n’avait pas été blessé : « Il a été conduit à l’hôpital qui a prononcé 0 jour d’ITT et a ensuite été placé en garde à vue. » Une enquête a été ouverte pour en savoir plus sur les circonstances de l’interpellation de cet homme.
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24 heures photo du 11 avril 2022
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Cinquante jours d'enfer : les visages de la guerre en Ukraine
EN IMAGES - Profondément divisé avant l'offensive russe, lancée le 24 février, le peuple ukrainien s'est unifié dans la lutte pour la survie de son pays. Chacun, à sa façon, résiste aux assauts et bombardements meurtriers de l'ennemi.
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Guerre en Ukraine : dans le sillon de l'armée russe, des mines antipersonnel sophistiquées
Publié le : 07/04/2022 - 17:41
Sébastian SEIBT
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Des mines antipersonnel POM-3 ont été identifiées par l’ONG Human Rights Watch autour de la ville de Kharkiv fin mars. C’est le premier cas documenté de recours à des mines depuis le début de la guerre en Ukraine. Surtout, il s’agit d’un modèle sophistiqué très récent.
Les soldats russes commencent à laisser des mines derrière eux alors que leurs troupes reculent ou se repositionnent en Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelenski a tiré la sonnette d'alarme dès dimanche 3 avril en affirmant que l'armée russe laissait des mines antipersonnel autour "des maisons détruites, des équipements abandonnés et même dans les corps de ceux qui ont été tués".
Des affirmations quant à l'utilisation massive de ce type d'armes qui n'ont pas pu être vérifiées sur le terrain indépendamment, souligne l'agence de presse AP. En revanche, l'existence de mines antipersonnel laissées en Ukraine par des Russes a déjà pu être vérifiée par Human Rights Watch (HRW).
Des mines à capteurs sismiques
L'organisation non-gouvernementale a reçu des photos de ces engins meurtriers prises dans la région de la ville de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine. "Elles nous ont été envoyées par des démineurs ukrainiens le 28 mars", souligne Fred Abraham, directeur associé des programmes pour Human Rights Watch, contacté par France 24. Les clichés ont ensuite été soumis pour vérification à des experts indépendants travaillant avec HRW.
#Ukraine Les forces russes ont utilisé des mines terrestres antipersonnel dans la région de Kharkiv. Ces armes sont pourtant interdites par un traité international, en raison de leur effet dévastateur sur les civils. https://t.co/5rx5fVPCRz pic.twitter.com/4YD1DpACxS
March 30, 2022C'est le premier cas documenté de recours à des mines antipersonnel depuis le début de la guerre d'invasion en Ukraine déclenchée par Moscou le 24 février. La Russie, qui n'est pas signataire de la Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel de 1997 contrairement à l'Ukraine, a l'habitude d'avoir recours à ce type d'armes au cours des conflits auxquels elle participe. "On n'a pas été surpris, car partout où les soldats russes vont, que ce soit en Syrie, en Libye ou ailleurs, ils laissent des mines derrière eux", affirme Mark Hiznay, directeur associé de la division armes de Human Rights Watch, contacté par France 24. "Nous avons trouvé des traces de mines antipersonnel de facture soviétique ou russe dans 60 pays", précise Fred Abraham.
Mais celles qui ont été localisées autour de Kharkiv sont d'un genre nouveau. Il s'agit de mines POM-3 qui "ont été fabriquées en 2021 et qui étaient en développement depuis cinq ans", détaille Mark Hiznay. Ce nouveau modèle peut se déclencher avant même qu'une victime marche dessus. Il est doté de capteurs capables de détecter le mouvement à proximité et qui se déclenchent à une certaine distance.
Ce mécanisme, en tant que tel, n'a rien de neuf. "Ce sont des capteurs sismiques qui sont utilisés sur des mines depuis les années 1970, et notamment par les Américains durant la guerre du Vietnam. Ils ne servent pas uniquement à repérer les mouvements, mais peuvent aussi être configurés pour déclencher la mine uniquement lorsqu'un certain poids est détecté, ce qui permet, par exemple en théorie, de n'exploser que lorsqu'un camion militaire passe et pas une voiture civile", explique Alexandre Vautravers, expert en sécurité et en armement et rédacteur en chef de la "Revue militaire suisse" (RMS), contacté par France 24.
Mais les POM-3 poussent la sophistication meurtrière bien plus loin. Lorsqu'elles sont déclenchées, ces mines bondissent au-dessus du sol et explosent en se fragmentant sur un périmètre de 16 mètres autour d'elles, précise le site d'informations militaires CAT-UXO ("Collective awareness to UXO", un sigle qui désigne les Unexploded Ordnance, ou "engins explosifs immergés"), qui a documenté ce modèle de mines antipersonnel russes.
Le déminage rendu plus difficile et dangereux
En d'autres termes, ce sont des munitions qui ont été mises au point pour exploser au niveau de la tête des victimes et faire des dommages sur une aire bien plus large que les mines antipersonnel traditionnelles.
Ce n'est pas tout. Ces mines ne sont pas placées manuellement. Elles sont envoyées par grappe de dizaines depuis des lance-roquettes sur une distance de 15 kilomètres. Les POM-3 sont aussi équipés d'un système d'autodestruction qui peut être déclenché à distance et permet de programmer l'explosion de l'engin huit heures ou 24 heures plus tard, peut-on lire sur le site de CAT-UXO.
Enfin, les POM-3 seraient capables "de faire la différence entre un animal et un être humain", écrit le New York Times. C'est en tout cas "ce que le constructeur affirme sur sa documentation commerciale, arguant qu'il y a des algorithmes et de l'intelligence artificielle embarquée qui permettent de faire la distinction", note Mark Hiznay. Pour Alexandre Vautravers, "c'est purement un discours marketing, il n'existe pas de mines antipersonnel capables de faire ça".
Même si ces mines ne sont pas aussi "intelligentes" que le prétendent les Russes, "il peut sembler étonnant d'utiliser des engins aussi perfectionnés", souligne Mark Hiznay. Peut-être "qu'ils n'ont plus rien d'autres comme mines", note cet expert de Human Rights Watch.
Il reste à savoir si Kharkiv est le seul endroit où les POM-3 ont été disposées par l'armée russe. Leur découverte "doit en tout cas nous pousser à intensifier nos recherches, surtout autour d'autres villes en Ukraine dont l'armée russe s'est retirée ces derniers temps, comme Kiev ou Marioupol", note Fred Abraham de Human Rights Watch.
C'est d'autant plus important que ce type de mines antipersonnel est plus complexe à désamorcer à cause de ses capteurs. "À l'heure actuelle, nous n'avons pas de solution pour ce type de menace", affirme au New York Times James Cowan, directeur du HALO Trust, une ONG britannique qui travaille à nettoyer les anciennes zones de conflits des engins explosifs qui seraient restés, tels que les mines. "Il faudra probablement qu'un donateur nous fournisse des robots capables de désamorcer ces engins à distance", conclut-il.
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DÉCRYPTAGEUkraine : le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
COULISSESDans quelles conditions travaillent nos journalistes en Ukraine ? France 24 vous répond
INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
New York Times - World
Un mes de terror en Bucha
By Daniel Berehulak and Carlotta GallApril 12, 2022
Las siguientes imágenes muestran violencia explícita.
‘Le dispararon a mi hijo.Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí’.
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Cuando se estancó el avance ruso hacia Kiev, empezó una campaña de terror y venganza contra los civiles en la cercana ciudad de Bucha, según relatan los sobrevivientes e investigadores.
Los soldados rusos se instalaron en esta escuela. Un francotirador disparaba a cualquiera que se moviera desde un rascacielos. Otros soldados torturaron, violaron y ejecutaron a civiles en sótanos o patios.
Fuimos a Bucha, documentamos decenas de muertes de civiles, entrevistamos a numerosos testigos y acompañamos a los investigadores locales para dimensionar las atrocidades rusas.
BUCHA, Ucrania — Una madre asesinada por un francotirador mientras caminaba con su familia a buscar un termo de té. Una mujer retenida como esclava sexual, desnuda bajo un abrigo de piel y encerrada en un sótano donde se almacenaban papas antes de ser ejecutada. Dos hermanas muertas en su casa, sus cuerpos tirados en el suelo durante semanas.
Bucha es un paisaje de horrores.
Desde el primer día de la guerra, el 24 de febrero, los civiles soportaron la peor parte del ataque ruso a Bucha, a pocos kilómetros al oeste de Kiev, la capital de Ucrania. Las fuerzas especiales rusas que se acercaban a pie a través de los bosques dispararon a los autos que circulaban por la carretera y, al entrar al suburbio, una columna de vehículos blindados abrió fuego y mató a una mujer que estaba en su jardín.
Pero esas primeras crueldades palidecen en comparación con lo que vendría después.
Cuando el avance ruso sobre Kiev se estancó ante la feroz resistencia, contaron los civiles, la ocupación enemiga de Bucha se convirtió en una campaña de terror y venganza. Cuando el ejército ruso, derrotado y desmoralizado, se retiró finalmente, dejó tras de sí un panorama sombrío: cuerpos de civiles muertos esparcidos por las calles, en los sótanos o en los patios traseros, muchos con heridas de bala en la cabeza, algunos con las manos atadas a la espalda.
Los reporteros y fotógrafos de The New York Times pasaron más de una semana con funcionarios de la ciudad, expertos forenses y decenas de testigos en Bucha, descubriendo nuevos detalles de las atrocidades al estilo de ejecuciones cometidas contra civiles. El Times documentó los cadáveres de alrededor de tres decenas de personas en el lugar donde fueron asesinadas —en sus casas, en el bosque, calcinadas en un estacionamiento vacío— y conoció la historia de muchas de las muertes. El Times también atestiguó la existencia de más de cien bolsas para cadáveres en una fosa común y en el cementerio de la ciudad.
Las pruebas sugieren que los rusos mataron de forma temeraria y a veces sádica, en parte por venganza.
Bucha
Hostomel a menos de 1 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Centro de Kiev, a 25 km
Seis muertos en un asilo de ancianos
Madre asesinada junto a su hija
Bucha
Familia de cuatro entre seis víctimas
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Cementerio
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Escuela No. 3
Calle Vokzalna
Hijo asesinado junto a su padre
Hombre que fue por pan
Makariv, a unos 40 km
Tres civiles en un patio
Cuatro cadáveres en la calle
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Hombre decapitado
Dos hermanos hallados en matorrales
Cuerpo en la calle
Hombre cubierto de tierra
Hombre hallado en una cuneta
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
UCRANIA
Hostomel
Madre asesinada junto a
su hija
Cinco hombres en un sótano
Seis muertos en un asilo de ancianos
Mujer abatida en un jardín
Familia de cuatro entre seis víctimas
Bucha
Cementerio
Víctima de violación en un sótano
Fosa común
Escuela
No. 3
Hombre en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre que fue por pan
Cuerpo en la calle
Tres civiles en un patio
Hombre decapitado
Hermanas abatidas en una vivienda
Niño en un sótano
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Hombre con un disparo en la cabeza
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre hallado en una cuneta
Hombre cubierto de tierra
Hijo asesinado junto a su padre
Irpín
800 metros
Bucha
Cinco hombres en un sótano
UCRANIA
Hostomel, a unos 1,5 km
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Familia de cuatro entre seis víctimas
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuerpo en la calle
Cuatro cadáveres en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Río Bucha
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Bucha
Hostomel, a unos 1,5 km
UCRANIA
Cinco hombres en un sótano
Mujer abatida en un jardín
Calle Kyjevo-Myrots
Seis muertos en un asilo de ancianos
Centro de Kiev, a 25 km
Bucha
Madre asesinada junto a su hija
Cementerio
Familia de cuatro entre seis víctimas
Fosa común
Estación
de Bucha
Hombre en calle sin pavimentar
Víctima de violación en un sótano
Calle Vokzalna
Makariv, a unos 40 km
Escuela No. 3
Tres civiles en un patio
Hombre que fue por pan
Hijo asesinado junto a su padre
Niño hallado en un sótano
Hermanas abatidas en una vivienda
Calle Yablunska
Dos hermanos hallados en matorrales
Hombre decapitado
Cuatro cadáveres en la calle
Cuerpo en la calle
Hombre con un disparo en la cabeza
Hombre hallado en una cuneta
Estación de
Sklozavodska
Hombre cubierto de tierra
Hombre y mujer, en una fosa de concreto
Río Bucha
Calle Saborna
Irpín
800 metros
Asesinaron a civiles desprevenidos que realizaban las actividades cotidianas más simples. El 5 de marzo, a media mañana, cuando abría la puerta de su casa en una pequeña calle lateral, le dispararon a una profesora jubilada conocida como tía Lyuda, diminutivo de Lyudmyla. Su cuerpo yacía retorcido, a mitad de la entrada, más de un mes después.
Su hermana menor, Nina, quien tenía una discapacidad mental y vivía con ella, estaba muerta en el suelo de la cocina. No está claro cómo murió.
“Se apoderaron del terreno y estuvieron disparando para que nadie se acercara”, dijo un vecino, Serhiy. “¿Por qué matarías a una abuela?”.
Roman Havryliuk, de 43 años, soldador, y su hermano Serhiy Dukhli, de 46, enviaron al resto de su familia fuera de Bucha cuando se intensificó la violencia, pero ambos insistieron en quedarse. Los encontraron muertos en su patio. “Mi tío se quedó por el perro y mi padre por la casa”, dijo Nazar, el hijo de Havryliuk. Un hombre que no se ha identificado también yacía muerto cerca de ahí, y los dos perros de la familia estaban acribillados.
“No pudieron derrotar a nuestro ejército, así que mataron a los ciudadanos”, dijo Nazar, de 17 años.
La amenaza constante de los francotiradores
Bucha había sido uno de los suburbios más codiciados de Kiev debido a su cercanía con la capital. Enclavado entre bosques de abetos y un río, contaba con centros comerciales modernos y complejos residenciales nuevos, así como con cabañas de verano tradicionales situadas entre jardines y árboles. El escritor ruso Mijaíl Bulgákov tenía allí una casa de verano.
Días después de que los soldados rusos entraron en la ciudad, el ejército ucraniano contraatacó incendiando tanques y vehículos blindados durante una arremetida a una columna rusa. Hasta 20 vehículos ardieron en una enorme bola de fuego que incendió las casas dispuestas a lo largo de un lado de la calle. Algunos soldados rusos huyeron, llevando a sus colegas heridos por el bosque.
Los refuerzos rusos llegaron varios días después con ánimo agresivo. Establecieron su base en un complejo de departamentos situado detrás de la Escuela No. 3, la secundaria principal, en la calle Vokzalna, o calle de la Estación, y colocaron un francotirador en un rascacielos que estaba en construcción. Más al sur, establecieron su cuartel general en una fábrica de vidrio a orillas del río Bucha.
Hasta entonces, los residentes de Bucha habían estado refugiándose de los ataques de misiles y artillería rusos, y muchos de ellos dormían en sótanos y bodegas, pero algunos se habían aventurado a salir de vez en cuando para buscar agua o echar un vistazo a los daños. Los bombardeos habían sido esporádicos, y gran parte del fuego de artillería ruso apuntaba por encima de sus cabezas a Irpín, la ciudad más cercana.
Tras el ataque a la columna, el ambiente se tensó. El 4 de marzo, Volodymyr Feoktistov, de 50 años, salió a pie cerca de las 5:00 p. m. para ir por una hogaza de pan que los vecinos habían horneado. Su madre y su hermano le dijeron que no saliera, pero él insistió, recordó la madre más tarde.
Los vehículos rusos avanzaban por un camino al final de su calle y los vecinos escucharon dos disparos. Al día siguiente lo hallaron muerto en la calle. Pasaron días antes de que lo pudieran subir a una carretilla y lo llevaran hasta la morgue del hospital antes de volver a casa a toda prisa.
El 5 de marzo, un francotirador ruso empezó a disparar contra todo lo que se movía al sur de la escuela.
A la tía Lyuda le dispararon por la mañana. Esa tarde, un padre y su hijo salieron de su propiedad para dar un paseo por su calle, Yablunska, que significa calle del manzano. “Le dispararon a mi hijo”, dijo su padre, Iván. “Yo estaba a su lado. Habría preferido que me dispararan a mí”.
Pidió que solo se publicara su nombre de pila. Tras semanas de ocupación rusa, muchos residentes en Bucha estaban asustados y pidieron que no se publicaran sus apellidos por miedo a represalias posteriores.
“Toda la noche estuvo sufriendo y murió a las 8:20 a. m.”, dijo Ivan, refiriéndose a su hijo. La familia lo enterró en el jardín de enfrente bajo un montón de tierra. “Es muy difícil enterrar a tu hijo”, dijo Ivan. “No se lo deseo ni a mi peor enemigo”.
Su hijo dejó a un hijo de 8 años y a una hija de uno. “No puedo mirar a mi nieto a los ojos”, dijo Ivan.
La calle Yablunska, donde vivían, pronto se convirtió en el tramo más mortífero para los civiles que pasaban por allí. A principios de marzo, un hombre que iba en bicicleta resultó herido a causa de los disparos de un vehículo blindado, como lo mostró el video grabado por los militares ucranianos. El 11 de marzo había al menos once cadáveres tirados en la calle y en las aceras, según se observa en imágenes satelitales.
Una casa saqueada, un cuerpo en el sótano
Pronto quedó claro por qué los cuerpos habían permanecido en el lugar durante tanto tiempo.
Los soldados empezaron a registrar las casas y ordenaron a los vecinos que no salieran. “Iban patio por patio”, dijo Valerii Yurchenko, de 42 años, un mecánico que vive cerca del río. Un comandante ruso le advirtió que no saliera a la calle. “Tenemos órdenes de disparar”, advirtió el comandante.
Los soldados confiscaron computadoras y teléfonos celulares. Algunos fueron corteses pero igual exigieron que las familias salieran de sus casas cerca de las bases y se fueran a un jardín de niños cercano.
“Me dieron mi bastón”, dijo Tetiana Masanovets, de 65 años, quien fue de las que recibieron la orden de irse. Los soldados convirtieron su casa en una fosa, y usaron una habitación como retrete. “Se robaron todo”, añadió.
Con la llegada de más tropas, los soldados metieron sus vehículos blindados a los jardines de la gente, aplastaban las rejas de metal y las cercas y se estacionaban en la calle mostrando las armas.
Volodymyr Shepitko, de 66 años, huyó con su esposa cuando un vehículo acorazado ruso atravesó su cerca trasera. Se refugiaron en el sótano de la Escuela No. 3. Los soldados rusos también utilizaban la escuela y el complejo habitacional ubicado detrás para colocar morteros.
El 9 de marzo, Shepitko, un ingeniero hidráulico retirado, salió a buscar comida en la casa y vio que había soldados rusos viviendo ahí. Los describió como kontraktniki, soldados a sueldo, hombres que a menudo son combatientes experimentados con la fama de cometer abusos y actuar con impunidad. Habían estacionado sus vehículos blindados en la calle de enfrente y dormían y calentaban agua en la casa, contó Shepitko.
Los soldados hicieron un comentario sarcástico sobre los fascistas ucranianos, para poner a prueba su lealtad. “Pensé que me iban a disparar”, dijo, “y me quedé callado”. Le pidieron su teléfono celular pero su perro les ladró con tanta furia que retrocedieron y lo dejaron ir.
No fue sino hasta que volvió, después de la retirada rusa de Kiev, que Shepitko descubrió hasta dónde habían llegado los soldados rusos. Su casa había sido saqueada y estaba llena de basura y botellas de cerveza. Luego, en un sótano debajo del cobertizo del jardín, su sobrino encontró el cuerpo de una mujer. Desplomada en posición de sentarse, con las piernas desnudas y arqueadas, solo vestía un abrigo de piel y nada más.
A la mujer le habían disparado en la cabeza, y encontró dos casquillos de bala en el suelo. Cuando la policía llegó para llevársela y realizar una inspección, hallaron paquetes rotos de preservativos y un condón usado en la casa.
La defensora oficial de los derechos humanos de Ucrania, Lyudmyla Denisova, dijo que había registrado horribles casos de violencia sexual por parte de los soldados rusos en Bucha y otros lugares, incluyendo uno en el que un grupo de mujeres y niñas fueron retenidas en el sótano de una casa durante 25 días. Nueve de ellas ahora están embarazadas, afirmó.
Especuló que la violencia se produjo como venganza por la resistencia ucraniana, pero también que los soldados rusos utilizaron la violencia sexual como arma de guerra contra las mujeres ucranianas.
Una caminata en busca de agua resulta mortal
La ciudad llevaba desde principios de marzo sin electricidad, agua corriente, gas ni internet. Miles de habitantes, que seguían en sus casas, vivían a temperaturas heladas y dormían vestidos, tapados con capas de cobertores.
Seis personas en un asilo de ancianos murieron de hambre, dijeron los trabajadores del cementerio que recogieron sus cuerpos a principios de abril. El vestíbulo estaba helado y cuatro de los muertos se habían reunido en un solario al otro lado del jardín. En la casa contigua, los mismos trabajadores bajaron a una mujer que se había colgado de una rama.
Durante 10 días a mediados de marzo, Tetiana Sichkar, de 20 años, salió a caminar con sus padres para visitar a su abuela, cuya casa tenía un fogón de leña y una estufa al aire libre donde podían cocinar y calentar agua. Todos los días tomaron la misma ruta por los bosques, cruzando las vías del tren.
El 24 de marzo parecía que estaba calmado otra vez hasta que se escuchó un disparo camino a casa.
“Fue tan fuerte que no podía oír nada”, dijo Sichkar. Todos cayeron al suelo al mismo tiempo. Su madre yacía en silencio. “Le hablé pero no se movió”, dijo. Le levantó la cabeza y vio la sangre: en el rostro de su madre y en su cabello, formando un charco en la calle.
Su madre, una ama de casa de 46 años también llamada Tetiana, murió en donde se desplomó. Los soldados rusos detuvieron a su esposo más tarde, lo esposaron y le pusieron una bolsa en la cabeza cuando pidió recoger el cuerpo de su mujer. Esa noche, más tarde, lo dejaron libre: estaba todavía esposado y con los ojos tapados cuando lo abandonaron en otra zona de la ciudad.
A su padrastro, en un episodio excepcional, le permitieron que se llevara el cuerpo de Sichkar y le dieron un coche rojo nuevo —que resultó ser robado— para que se la llevara. A la mañana siguiente, la familia la enterró en el jardín y estacionó el auto dentro del portón.
Lyudmyla, la madre de la mujer muerta, expresó lo que muchos civiles en Bucha observaron: al avanzar la guerra, el ánimo y el comportamiento de los soldados rusos se puso más feo. “El primer grupo era pacífico”, dijo refiriéndose a los soldados rusos y pidiendo que no se publicara su apellido. “El segundo grupo fue peor”.
Algunas veces la violencia parecía cínica y pensada para atemorizar, pero los efectivos rusos se mostraban particularmente desconfiados ante los hombres en edad de combate y a menudo los acusaban de pertenecer a las fuerzas de defensa ucranianas antes de llevárselos para interrogarlos.
Natalya Oleksandrova, oculista retirada, contó que los soldados detuvieron a su sobrino y dijeron que lo iban a interrogar dos días. Lo retuvieron tres semanas. Luego de que se marcharon las fuerzas rusas, los vecinos lo hallaron muerto en un sótano. “Le dispararon por la oreja”, dijo.
Otra amenaza: los asesinatos en venganza
En la última semana de marzo, las fuerzas ucranianas montaron un contraataque para retomar los suburbios del noroeste de Kiev. Los combates se intensificaron drásticamente en Bucha, y las unidades rusas comenzaron a prepararse para su retirada.
Uno de sus últimos actos fue disparar a sus detenidos o a cualquiera que se pusiera en su camino. En un área despejada de una calle, la policía encontró después a cinco integrantes de una familia, entre ellos dos mujeres y un niño; sus cuerpos estaban quemados y tirados en el suelo.
Al menos 15 personas fueron encontradas muertas con las manos atadas en varios lugares de la ciudad, indicios de que hubo más de una unidad rusa que detuvo y ejecutó a personas. En el sótano de un campamento de verano infantil que las unidades rusas usaban como base se hallaron cinco cuerpos. Otros fueron encontrados en la calle Yablunska y algunos más en la fábrica de vidrio.
En el poblado cercano de Motyzhyn, la muerte de la alcaldesa, su esposo y su hijo, se explica en gran parte por la venganza. Los tres fueron hallados sepultados a las afueras de la localidad. Había señales de tortura: en el caso del hijo, dedos rotos y golpes en el rostro de la alcaldesa, inflingidos antes de que las fuerzas rusas les dispararan, molestas porque los ucranianos destruyeron un camión y un vehículo acorazado.
“Fue venganza”, dijo Anatoly Rodchenko, un maestro de física de secundaria retirado cuyo hijo está casado con la hija de Olha Sukhenko, la alcaldesa asesinada. Rodchenko atestiguó la excavación de la fosa, que también contenía otros tres cuerpos.
En relatos corroborados por un comandante militar local, los residentes describieron cómo una emboscada ucraniana que hizo explotar el vehículo blindado y el camión de suministros provocó una oleada de violencia rusa contra los civiles.
Al día siguiente, por la calle avanzó un vehículo acorazado ruso que iba disparando al azar a las viviendas con una ametralladora pesada, refirió Serhiy Petrovsky, líder de una unidad de soldados voluntarios civiles. No sabe cuántas personas fallecieron o resultaron heridas pero relató que luego de que se marcharon los rusos, recogió los cuerpos de 20 personas abatidas en este y otros episodios en el poblado y sus alrededores.
“Disparaban a todo”, dijo Rodchenko. “Dispararon a las casas. Dispararon a una mujer en la calle. Dispararon a los perros”.
Ese mismo día, soldados rusos detuvieron a Sukhenko, la alcaldesa de 50 años, a su esposo Ihor Sukhenko, de 57, y al hijo de ambos, Oleksandr, de 25, contó Rodchenko. Los cuerpos de los tres se hallaron en la fosa.
“Yo no entiendo”, dijo Rodchenko. “La alcaldesa, bueno, ayudó a los ucranianos, pero ¿por qué Oleksandr? ¿Él qué hizo?”
De la presencia del ejército ruso en la localidad dijo, “fue como una pesadilla”.
Una llamada alegre, luego el silencio
Días después de que los soldados ucranianos recobraron el control de Bucha, la policía y los trabajadores del cementerio comenzaron a recoger los cadáveres esparcidos por todas partes, y metieron bolsas negras para cadáveres en una camioneta blanca. En el barro de las puertas traseras, los trabajadores habían escrito “200”, un código militar soviético para referirse a los muertos de guerra.
El 2 de abril habían recogido ya más de 100 cadáveres, y el domingo la cifra había aumentado a más de 360 en el distrito de Bucha. Diez de los muertos eran niños, señalaron las autoridades.
El 3 de abril, Marta Kirmichi buscaba con desesperación noticias de Bucha en internet. Originaria de Moldova, la mujer había vivido 10 años en Ucrania, cerca de la ciudad de Chernígov, con su marido y su hijo.
Había hablado por última vez con su esposo Dmitrii Shkirenkov, de 38 años, a mediados de marzo. Él era obrero de la construcción y salió de casa un mes antes para volver a su empleo en un desarrollo de nuevas propiedades en Bucha.
La recepción de telefonía celular era mala, pero había logrado llamar a su esposa el 9 de marzo. “Dijo: ‘Le están disparando a la gente pero estoy vivo’”, contó ella. La segunda vez que la llamó eran cerca de las 5:30 a. m. y la despertó. “Dijo con esta voz: ‘Amor, estoy vivo’. Sonaba muy contento”. La llamada, de apenas 30 segundos, también la puso contenta, pero no volvió a saber de él.
Luego encontró las primeras fotos horripilantes de hombres tendidos con las manos atadas en la calle Yablunska, junto a materiales de construcción y tarimas. Reconoció de inmediato a su marido. Estaba boca abajo, con las manos escondidas debajo de su cuerpo.
Más tarde vio otra fotografía: se lo habían llevado pero cerca de ahí seguían dos cuerpos. Ella espera que, tal vez, lo hayan herido y llevado al hospital.
De los 360 cuerpos de personas encontrados durante este fin de semana en Bucha y sus alrededores, más de 250 fallecieron a causa de balas o metralla y están siendo incluidos en una investigación de crímenes de guerra, declaró Ruslan Kravchenko, fiscal regional de Bucha, en una entrevista. Muchas otras personas murieron de hambre, frío o por falta de medicamentos y atención médica, entre otras razones.
Sentado en su auto, Kravchenko repasaba archivos y fotografías de cadáveres en su celular. Dijo que esperaba más casos mientras la policía seguía encontrando cuerpos y la información llegaba en avalancha. En total, en la región más amplia de Bucha, había por lo menos 1000 muertos de la guerra, dijo.
Los fallecidos eran abrumadoramente civiles. Solo dos integrantes del ejército ucraniano se encontraban entre quienes fueron asesinados en la ciudad de Bucha, según Serhiy Kaplychny, funcionario del panteón municipal.
La brutalidad rusa ha indignado a la mayor parte del mundo y ha fortalecido la decisión de Occidente de oponerse a la sangrienta invasión del presidente de Rusia, Vladimir Putin.
“El nivel de brutalidad del ejército de terroristas y verdugos de la Federación Rusa no conoce límites”, escribió Denisova, la defensora del pueblo. Apeló a la Comisión de Derechos Humanos de las Naciones Unidas para que “tenga en cuenta estos crímenes de guerra rusos en Ucrania”.
Algunos de los peores crímenes —incluyendo torturas, violaciones y ejecuciones de detenidos— fueron cometidos por los soldados que tenían base en la fábrica de vidrio de Bucha, según afirmaron los residentes locales y los investigadores. El fiscal regional, Kravchenko, indicó que los investigadores encontraron un servidor informático abandonado por los rusos que podría ayudarlos a identificar a los hombres responsables de la violencia.
“Ya hemos establecido listas y datos de los militares”, aseguró Kravchenko. “Los datos ocupan más de 100 páginas”.
Los investigadores ucranianos también cuentan con un inmenso recurso gracias a las organizaciones, ciudadanos y periodistas que han subido más de 7000 videos y fotografías en un centro gubernamental en línea, warcrimes.gov.ua, señaló la fiscal del Estado, Iryna Venediktova.
“Algo muy importante en este caso es que son pruebas admisibles en los tribunales”, explicó. “Se trata de 7000 pruebas de video y pruebas fotográficas”. Sin embargo, aún hay un largo y laborioso proceso de identificación por delante.
Kirmichi aún no tiene información sobre su esposo, el obrero de la construcción. Cuando se comunicó con una dependencia gubernamental le dijeron que esperara un mes para recibir noticias.
Al teléfono sonaba desolada y lloraba. “Solo somos dos, mi hijo y yo, y no vamos a renunciar a la esperanza”, dijo.
Oleksandr Chubko colaboró con este reportaje desde Bucha, Ucrania, y Andrew E. Kramer, desde Motyzhyn, Ucrania. Producido por Rumsey Taylor y Gray Beltran.
France24 - Monde
Série d'attaques en Israël : "la réponse sécuritaire de Naftali Bennett est inquiétante"
Publié le : 08/04/2022 - 20:54
Cyrielle CABOT
Au moins trois personnes ont été tuées jeudi, lors d'une fusillade à Tel-Aviv. Il s'agit de la quatrième attaque meurtrière en Israël en moins de trois semaines. De quoi faire craindre une flambée de violences alors que le pays célèbre à la fois le ramadan et la Pâque juive.
Les rues de Tel-Aviv, en Israël, ont été le théâtre de scènes de chaos jeudi 7 avril. Un homme, un Palestinien originaire de Cisjordanie, a ouvert le feu dans la rue Dizengoff, en plein cœur de la ville, tuant au moins trois personnes. Il a finalement été tué par les forces de sécurité après une chasse à l'homme de plusieurs heures.
Cette attaque est la quatrième à survenir dans le pays en moins de trois semaines. La série noire a commencé le 22 mars lorsqu'un Bédouin d'origine israélienne a tué quatre personnes à l'arme blanche et à la voiture bélier dans la ville de Beer Sheva, dans le sud du pays. Le 27 mars, deux cousins Arabes israéliens ont ouvert le feu dans la ville côtière d'Hadera. Rapidement, les deux enquêtes mettent en avant des liens entre les assaillants et le groupe État islamique (OEI).
Les deux dernières attaques, le 29 mars en banlieue de Tel Aviv et jeudi, ont quant à elles été perpétrées par deux Palestiniens originaires de Jénine, en Cisjordanie occupée. Un territoire considéré comme un bastion des factions armées palestiniennes.
Au total, ces quatre attentats ont causé la mort d'au moins 14 personnes. Ce bilan en fait la pire vague d’attaques depuis l’intifada des couteaux, une série d’attaques à l’arme blanche qui a tué environ 270 personnes, Israéliens et Palestiniens, en 2015 et 2016.
Face à ces violences, le gouvernement de Naftali Bennett a répondu avec fermeté annonçant, vendredi, donner "carte blanche" aux forces de sécurité pour "vaincre" cette "nouvelle vague de terreur".
Hugh Lovatt, spécialiste du Proche-Orient au Conseil européen des relations extérieures, situé à Londres, revient pour France 24 sur l'origine de ces attaques. Selon lui, elles s'inscrivent dans un "cycle de violences" en cours depuis des années dans la région.
France 24 : comment expliquez vous la multiplication des attaques depuis trois semaines en Israël ?
Hugh Lovatt : il y a plusieurs facteurs qui peuvent expliquer cette situation et il est assez difficile, à ce stade, de déterminer si l'un d'eux a été prédominant. Vraisemblablement, il s'agit d'une combinaison de raisons individuelles, locales et religieuses.
L'attaque du 22 mars a été perpétrée par un Bédouin israélien dans la région du Néguev. Or, cette zone est le théâtre d'un conflit avec le gouvernement depuis plusieurs mois. Les Bédouins y réclament la reconnaissance de certains villages que l'État voudrait déplacer. Impossible de savoir ce qui a été vraiment déclencheur, mais ce contexte joue certainement un rôle.
De même, il est difficile d'établir les motivations précises des assaillants Palestiniens mais les causes de leur colère peuvent être multiples : la colonisation de la Cisjordanie se poursuit et on dénombre une quinzaine de Palestiniens tués dans diverses circonstances, que ce soit à Jérusalem ou en Cisjordanie, depuis le début de l'année. De plus, les assaillants sont originaires de la région de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, un bastion de la résistance. Les attaques répétées des forces israéliennes y ont forcément un impact sur l'opinion publique. Si on y ajoute un facteur individuel - être humilié en passant la frontière ou se voir refuser l'accès quelque part par exemple - cela peut mettre le feu aux poudres.
À Beer Sheva et Hadera, les assaillants sont liés au groupe État islamique. Pourtant la dernière attaque revendiquée par le groupe dans la région remonte à 2017. Que représente-t-il aujourd'hui dans la région et est-ce que cela peut laisser présager une résurgence ?
En réalité, les assaillants en question sont des individus radicalisés qui sont inspirés par l'idéologie du groupe État islamique et qui s'identifient à ce mouvement. Mais d'après les différents éléments dont nous disposons, ils n'ont bénéficié d'aucune aide extérieure. Donc, non, je ne vois pas ces attaques comme une preuve d'une résurgence de l'OEI dans la région.
Il faut savoir que le groupe n'est pas totalement absent dans la région, mais il est un acteur très marginal. Il est d'ailleurs complètement exclu que ces attaques soient le résultat d'une alliance quelconque entre l'OEI et des mouvements palestiniens. Pour cause, les groupes palestiniens n'ont aucun intérêt à voir l'OEI émerger dans la région. Du côté du Hamas, c'est la même chose. L'OEI est considérée comme une force ennemie.
En bref, tous - Israël, autorités palestiniennes et Hamas - travaillent pour lutter contre une expansion de l'OEI dans la région. Le seul endroit où le groupe islamiste peut trouver des alliés, c'est à Gaza, et cela reste très limité.
Le gouvernement de Naftali Bennett a perdu sa majorité au parlement, la Knesset, mercredi. Ces différentes attaques pourraient-elles favoriser un retour de Benjamin Netanyahu au pouvoir ?
Bien sûr. Déjà parce que cette série d'attaques va clairement prendre de l'importance dans l'opinion publique. D'autant plus que celle de jeudi a eu lieu en plein centre-ville de Tel-Aviv, dans une artère très fréquentée, une veille de week-end.
Il faut se souvenir que, pendant les douze ans où il a été au pouvoir, Benjamin Netanyahu s'est toujours positionné comme un protecteur de l'État israélien et il s'est souvent vanté de ses atouts sécuritaires. Par effet ricochet, ces attaques donnent donc l'impression d'une défaillance sécuritaire pour la coalition Naftali Bennett. On sait que d'autres députés de la coalition de Bennett hésitent à changer de camp. Ces événements peuvent donc leur donner l'impulsion. Ce n'est d'ailleurs pas par hasard si ce dernier a réagi très fermement vendredi, en donnant carte blanche aux forces de sécurité.
En 2021, des heurts en cette période du ramadan avaient entraîné onze jours de guerre entre le Hamas et Israël. Craignez-vous que ces attaques entraînent une nouvelle escalade de tensions dans la région ?
Selon moi, ces attaques ne sont pas surprenantes. Elles s'inscrivent dans un cycle de violences qui est en cours depuis des années où les attentats arrivent par vagues et la tension retombe d'elle-même au bout de quelques semaines. C'est juste une preuve que le statu quo régional ne fonctionne pas sur le long terme.
Dans ce cas précis, tout est effectivement aussi exacerbé par l'arrivée de la période du ramadan, un moment toujours propice aux tensions. Mais selon moi, le danger principal est que ces attaques en entraînent d'autres, dans une sorte de mimétisme terroriste, jusqu'à ce que la situation s'apaise d'elle-même.
L'an dernier, le Hamas s'était lancé dans la guerre car il voulait justement sortir de ce statu quo. Cette fois-ci, il n'a aucune volonté d'escalade, il est affaibli et stratégiquement perdu. Certes, lui et le Jihad islamique ont salué l'attaque de jeudi, mais ils sont globalement restés en retrait. Et Mahmoud Abbas a, lui, condamné les attaques, ce qui est un fait rare.
Cependant, la réponse sécuritaire de Naftali Bennett m'inquiète. Il a décidé de limiter les déplacements entre la Cisjordanie et Israël. S'il va encore plus loin, et leur interdit l'accès à la mosquée Al-Aqsa en pleine période de ramadan, cela pourrait en revanche accentuer les tensions régionales et mettre le feu aux poudres.
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En Israël, Naftali Bennett et sa coalition perdent leur majorité au Parlement
Israël : au moins deux morts dans une nouvelle attaque armée à Tel-Aviv, le tireur abattu
Deux Palestiniens tués par l'armée israélienne lors d'une opération en Cisjordanie
Valeurs Actuelles
Romans-sur-Isère : des affrontements entre la police et des bandes
La soirée du mardi 25 janvier a été agitée à Romans-sur-Isère, dans la Drôme, rapporte France Bleu Drôme Ardèche. En effet, vers 19 heures 30, dans le quartier de la Monnaie, les policiers procédaient à une interpellation pour un rodéo urbain d’un jeune homme de 19 ans, lorsque celui-ci a refusé de suivre les forces de l’ordre. Une quarantaine de jeunes sont alors arrivés et ont commencé à prendre violemment à partie les policiers, les invectivant, avant de leur jeter des pierres. Les policiers sont parvenus à emmener le mis en cause, mais ont dû laisser son scooter sur place. Cependant les choses n’en sont pas restées là.
Echanges de projectiles
Vers 20 heures 30, la même bande a entrepris de caillasser des voitures, ainsi que la vitrine d’un restaurant asiatique, dans le but probable de faire revenir les forces de l’ordre. Celles-ci sont donc revenues, et des échanges de projectiles ont eu lieu, les policiers ripostant aux jets de pierres des émeutiers par des tirs de grenades lacrymogènes. Un policier a reçu une pierre sur la tête, mais, protégé par son casque, il n’a pas été blessé. Un des caillasseurs, âgé de 19 ans, a été interpellé et placé en garde à vue. Le calme est revenu dans le quartier vers 21 heures 30.
Drôme : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Soupçonné d’espionnage pour la Russie, un militaire français remis en liberté
Les faits remontent à la fin de l’été 2019. Une rencontre entre un lieutenant-colonel français et un officier du renseignement militaire russe est repérée par les services de renseignement italiens. Une opération de surveillance est mise en place par la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) pour filer le gradé lors de « déplacements jugés suspects », rapporte Le Figaro.
Interpellé quelques mois plus tard, le militaire nie « catégoriquement avoir été recruté par les services secrets russes », évoquant un séjour « touristique » en Italie. Mis devant le fait accompli, il maintient le caractère inopiné de la rencontre avec l’agent russe, mais est mis en examen pour « livraison à une puissance étrangère d’informations portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation ». Une qualification des faits passibles de quinze ans de prison.
Des clés USB échangées avec l’agent russe
Selon la justice, l’officier russe lui aurait proposé de travailler pour la Russie. Une proposition qu’il aurait acceptée « passivement dans un moment de trouble ». Plusieurs éléments sont versés au dossier dont un téléphone et des clés USB remis par l’agent russe sans avoir « servi ». Pour sa défense, l’officier français a reconnu ne pas avoir « immédiatement rendu compte de cet incident », car il a considéré « qu’il demeurerait sans suite » et a « voulu ainsi éviter des circonstances houleuses ».
La DRSD juge finalement que « l’existence d’un lien » entre les deux protagonistes ou « avec les services russes » n’est pas avérée. Libéré au début de l’année 2022, le militaire français reste sous contrôle judiciaire. Ses avocats ont estimé que leur « client a toujours farouchement contesté avoir trahi les intérêts de son pays ». « Les investigations menées pendant deux ans et demi confortent notre conviction qu’il est innocent et que jamais il n’a livré des informations à la Russie », ont-ils indiqué.
France24 - Monde
Le journaliste et Nobel de la paix Dmitri Mouratov, la résistance à tout prix face au Kremlin
Publié le : 08/04/2022 - 16:26
Stéphanie TROUILLARD
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Le journaliste russe Dmitri Mouratov a annoncé avoir été attaqué, jeudi, par un inconnu l'ayant aspergé d'un produit rouge dans un train. Prix Nobel de la paix 2021, le rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta avait récemment annoncé mettre aux enchères sa médaille en faveur des réfugiés ukrainiens. Malgré les menaces, il se bat depuis les années 90 pour la défense de la liberté de la presse dans son pays.
Le visage et le t-shirt maculés de peinture rouge. Le journaliste russe Dmitri Mouratov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, s'est photographié dans les toilettes du train dans lequel il se trouvait, jeudi 7 avril.
"Un inconnu a attaqué le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta et prix Nobel de la paix Dmitri Mouratov dans le wagon d'un train", a annoncé le journal sur sa chaîne Telegram cliché à l'appui.
"Ils ont versé de la peinture à l'huile avec de l'acétone dans le compartiment. Les yeux me brûlent terriblement. Dans le train de Moscou à Samara. Le départ a déjà été retardé de trente minutes. Je vais essayer de me laver", a également expliqué Dmitri Mouratov, prix Nobel de la paix 2021, cité dans cette publication. "Il [l'agresseur, NDLR ] a crié 'Mouratov, c'est pour nos gars'", a-t-il ajouté.
❗️Неизвестный напал на главреда «Новой газеты» и лауреата Нобелевской премии мира Дмитрия Муратова прямо в вагоне поезда pic.twitter.com/xrhR62zJts
April 7, 2022Une deuxième photo accompagnant ce message montre un compartiment de train couchette éclaboussé par une grande quantité de liquide de couleur rouge sang. "Mouratov a obtenu les premiers soins médicaux et a pris son train pour aller voir sa mère (...). Nous recherchons le criminel qui a fait ça", a également déclaré sur Twitter Kirill Martinov, l'ancien adjoint de Dmitri Mouratov. La police a indiqué avoir ouvert une enquête et rechercher deux hommes pour cette attaque, selon l'agence TASS.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dénoncé sur Twitter un acte "inacceptable" et "une nouvelle attaque envers la sécurité des journalistes et la liberté d'informer en Russie". "L'UE continuera de soutenir le journalisme indépendant russe", a-t-il affirmé. Comme en écho, les journalistes de la publication exilés à l'étranger ont annoncé, jeudi, le lancement d'une nouvelle publication Novaïa Gazeta Europe en plusieurs langues, dirigée par Kirill Martinov, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas d'une filiale du journal d'origine mais bien d'une initiative indépendante.
Nobel Peace Price laureate & @novaya_gazeta chief editor Dmitry Muratov was attacked in Moscow. This is completely unacceptable and yet another assault on safety of journalists and media freedom in #Russia. The EU will continue supporting Russian independent journalism.
April 7, 2022"Les conditions d'une censure militaire"
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les médias russes sont en effet de plus en plus muselés par le Kremlin. Pilier du journalisme d'investigation, Novaïa Gazeta avait ainsi annoncé, fin mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier en Russie, après avoir reçu un deuxième avertissement du gendarme des télécoms russe, Roskomnadzor, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".
"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns les autres", avait écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal. Selon lui, sa rédaction a poursuivi son travail pendant 34 jours "dans les conditions d'une censure militaire". Depuis le début de l'invasion, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués en Russie. En mars, les autorités ont également voté plusieurs lois réprimant ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit.
Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité. Dmitri Mouratov n'avait pas hésité à annoncer, le 22 mars dernier, qu'il souhaitait mettre aux enchères sa médaille de prix Nobel au profit des réfugiés ukrainiens. Le rédacteur en chef avait indiqué dans un communiqué qu'il voulait ainsi aider "les civils réfugiés, les enfants blessés et ceux malades qui ont besoin d'un traitement urgent".
Informer malgré les risques
À 60 ans, Dmitri Mouratov est une immense figure du journalisme russe. Né en 1961 à Samara, dans le sud-est de la Russie, il obtient son premier poste dans un journal dans les années 80 après avoir servi dans l'armée. Il découvre sa vocation de journaliste en travaillant à la pige pour quelques publications locales pendant ses études de philologie à l'Université d'État de Moscou.
Après avoir fait ses armes au sein du quotidien populaire Komsomolskaïa Pravda, il participe, en 1993, à la fondation de Novaïa Gazeta, avec notamment le soutien financier du dernier dirigeant soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, lui-même prix Nobel de la paix. Sous la houlette de Dmitri Mouratov, Novaïa Gazeta, qu'il dirige de façon quasi continue depuis 1995, s'impose en machine à scoops.
Corruption, affaires impliquant le pouvoir : ce journal se penche sur tous les thèmes délicats, y compris ceux qui, avec l'arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, deviennent inabordables pour les autres médias, notamment la guerre en Tchétchénie. Plus récemment, Novaïa Gazeta a enquêté sur les mystérieux mercenaires du groupe Wagner, des soldats de l'ombre de la Russie, ou la répression des homosexuels en Tchétchénie, s'attirant les foudres du dirigeant de cette république du Caucase russe, Ramzan Kadyrov, connu pour sa brutalité.
Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, connue pour ses critiques de la guerre sanglante du Kremlin en Tchétchénie et assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son immeuble. Les commanditaires de ce crime n'ont toujours pas été identifiés. Ébranlé par ce meurtre, Dmitri Mouratov avait envisagé de fermer le journal, qui lui semblait "dangereux pour la vie des gens". Mais face à la détermination de sa rédaction, il avait finalement décidé de continuer.
Un prix Nobel de la paix
Ce travail d'investigation a aussi valu à la rédaction de Novaïa Gazeta plus de soixante récompenses, dont le prix Pulitzer. Dmitri Mouratov a surtout reçu, en octobre dernier, le prix Nobel de la paix aux côtés de la journaliste philippine Maria Ressa pour "leur combat courageux pour la liberté d'expression".
[A LA UNE A 18H] Le prix Nobel de la paix a récompensé deux journalistes d'investigation, la Philippine Maria Ressa et le Russe Dmitri Mouratov, consécration d'une liberté de la presse menacée de toutes parts dans ces pays et au-delà #AFP pic.twitter.com/RiKIlLQfA4
October 8, 2021Ironie du sort, le Kremlin avait salué à cette occasion le "courage" et le "talent" de Dmitri Mouratov. "Nous pouvons féliciter Dmitri Mouratov. Il travaille en continu en suivant ses idéaux, en les conservant. Il est talentueux et courageux", avait déclaré aux journalistes le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
Lors de son discours de réception du Nobel, prononcé le 10 décembre, le rédacteur en chef avait pour sa part dédié son prix à Novaïa Gazeta et à ses collaborateurs assassinés pour leur travail et leurs enquêtes. "Ce prix est également destiné aux collègues vivants, à la communauté qui remplit son devoir professionnel", avait-il insisté.
"Nous grognons et mordons. Nous avons des crocs et une poigne. Mais nous sommes la condition du mouvement en avant. Nous sommes l'antidote contre la tyrannie", avait-il clamé avant de conclure : "Je veux que les journalistes meurent vieux".
Avec AFP
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Le prix Nobel de la paix attribué aux journalistes Maria Ressa et Dimitri Muratov
GUERRE EN UKRAINE
Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication
Valeurs Actuelles
Juan-les-Pins : une femme violée en pleine rue par un homme en situation irrégulière
« Ses vêtements ont été retrouvés éparpillés sur le trottoir. » Une jeune femme a vécu l’horreur dans la nuit du lundi 11 avril au mardi 12 avril à Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes. Elle aurait été violée et frappée en pleine rue. Le suspect présumé serait un homme d’origine roumaine, âgé de 46 ans, sans domicile fixe et en situation irrégulière, rapporte actu17.fr. Ce quadragénaire aurait été en état d’ébriété.
Une victime en état de choc
Les faits se sont produits vers 2 heures du matin, du côté de l’avenue Maréchal-Joffre, près de la gare de Juan-les-Pins. Il était environ 2 h 30 lorsqu’une passante a été témoin des faits et a réussi à faire fuir le violeur. Elle a ensuite prévenu les secours. La police est arrivée peu de temps après sur les lieux. Les pompiers ont pris en charge la victime qui présentait des traces de sang et se trouvait encore sous le choc. Une source proche du dossier a notamment confié à actu17.fr que la jeune femme « était en partie dévêtue et a confirmé avoir été violée ». Son agresseur l’aurait « violemment frappée à la tête et au ventre ».
Une enquête ouverte
Après avoir obtenu une description du profil de l’individu, la police a arrêté quelques minutes plus tard un homme. La même source a ajouté : « La victime a immédiatement et formellement reconnu son agresseur. » Le suspect roumain de 46 ans, en situation irrégulière sur le territoire français, était en état d’ivresse au moment de son arrestation. Il n’a pas donc pu être interrogé tout de suite. L’enquête a été confiée aux agents de la brigade de sûreté urbaine (BSU) d’Antibes.
Antibes : les dernières actualités
France24 - Monde
Comment utiliser les VPN et continuer à accéder à certains sites censurés ?
Publié le : 01/04/2022 - 15:38
Sans les VPN, votre connexion Internet peut facilement être détectée ou surveillée par d'autres personnes. Ces programmes protègent notamment votre historique de navigation, les consultations en direct de médias en ligne, vos coordonnées bancaires, vos mots de passe et se révèle indispensable pour contourner les mesures de censure du Web qui existent dans de nombreux pays.
Sans un dispositif VPN, tout ce que vous effectuez sur le Web et les réseaux sociaux peut être retracé jusqu'à votre appareil à l'aide de votre adresse Internet. Elle est siglée, par convention internationale, par les lettres IP. Cette adresse qui est une série de numéros uniques, liée à votre appareil connecté, peut révéler l'emplacement physique de votre ordinateur ou de votre smartphone avec la possibilité de vous localiser en temps réel.
Mais lorsque vous êtes connecté au moyen d'un VPN, votre activité sur Internet est cryptée et votre véritable adresse IP est masquée. Personne ne peut voir qui vous êtes ou la nature de vos activités en ligne, pas même les fournisseurs d'accès Internet, les autorités surveillant votre connexion ou des pirates informatiques pressés de voler vos informations personnelles.
► À lire aussi : Mali : comment continuer à écouter RFI et à regarder France 24 ?
a seule chose qu'un FAI ou une autorité étatique de surveillance peut constater est l'existence d'un trafic de données chiffrées entre un serveur informatique situé, par exemple, dans une autre région du monde et un appareil non identifié dans votre pays. Alors que des dizaines de pays censurent les contenus de la Toile, la seule façon de contourner ces restrictions est donc de passer par les réseaux d'un VPN, afin d'accéder aux sites Web bloqués.
VPN : mode d'emploi
Pour installer un logiciel VPN sur votre machine, il convient au préalable de se poser les bonnes questions. Un VPN pour quoi faire ? Et quel en sera mon usage : s'agit-il de télécharger des fichiers, de consulter des sites bloqués, de suivre en direct des émissions de télévision ou de radio sur la Toile ? Une fois votre usage déterminé, vous devez, en tout premier, bien choisir votre fournisseur de solution VPN, selon vos besoins de navigation sur Internet.
S'il existe pléthore de VPN payants très efficaces qui demandent toutefois de souscrire à un abonnement mensuel, certains de ces logiciels sont gratuits. Mais prudence… Aucun de ces programmes n'offre de niveaux de protection satisfaisante.
Pire, la plupart des concepteurs de ces logiciels gracieusement offerts vivent du commerce de données, en vendant vos informations de connexion à des entreprises tierces ou à des États. La plupart des offres gratuites sont clairement des arnaques, avec l'installation en prime et à votre insu de logiciels espions ou rançonneurs.
ProtonVPN, le meilleur du gratuit
Une exception figure dans le paysage peu reluisant des VPN gratuits : il s'agit de ProtonVPN de la société suisse Proton Technologies AG, qui est aussi connue pour son système de messagerie cryptée ProtonMail. Pour installer le logiciel dans sa version gratuite, rien de plus simple. Sur la page officielle du site Proton, vous cliquez sur le bouton situé au centre de votre écran "Obtenir ProtonVPN maintenant", qui vous orientera vers une page de tarification sur laquelle figure évidemment l'offre gratuite.
Pour télécharger le logiciel, vous devez vous inscrire, en renseignant un nom d'utilisateur, un mot de passe et une adresse e-mail [courriel] valide. Vous recevrez ensuite un code d'acceptation afin d'activer votre compte. Une fois toutes ces étapes effectuées, ProtonVPN s'ouvre automatiquement pour une utilisation immédiate ou, si ce n'est pas le cas, vous pouvez cliquer sur "Connexion rapide". L'interface de ProtonVPN est très agréable, intuitive et claire, il suffit de suivre les instructions qui s'affichent alors sur votre écran.
Avantages et inconvénients des VPN
Quels sont les avantages et les inconvénients de ce VPN dans sa version gratuite ? Les paramètres de sécurité que propose le logiciel sont excellents et garantissent, notamment, la non-conservation des logs [ou journal] sur les serveurs informatiques distants installés par la société suisse. Rappelons qu'un fichier log permet de stocker un historique des événements numériques sur un serveur, un ordinateur ou une application.
Ce "journal" qui se présente sous la forme d'un fichier, ou équivalent, liste et horodate, par exemple, tout ce qu'un internaute a réalisé au cours de sa navigation. Par ailleurs, le procédé de chiffrement utilisé par ProtonVPN est de qualité militaire en employant une norme considérée comme la plus avancée au monde (et qui se nomme AES 256 bits à titre indicatif pour les férus de sécurité informatique).
Du côté des inconvénients, ProtonVPN ne brille pas par le nombre de serveurs protégés dont la société suisse dispose, ce qui aura comme conséquence de ralentir fortement votre accès aux pages Internet. Il convient de préciser que la vitesse de connexion à un serveur VPN est l'un des paramètres les plus importants à prendre en compte pour l'utilisation de ce type de logiciel. Cette rapidité de navigation en ligne dépend en grande partie du nombre des serveurs auquel vous avez accès.
Pour faire simple : plus ils sont nombreux et bien répartis dans le monde, plus votre navigation Internet sera fluide en réduisant les temps de latence durant celle-ci. Et c'est dans ce domaine précis, avec un nombre restreint de serveurs informatiques que ProtonVPN fait preuve de faiblesse, en affichant des vitesses de connexion bien décevantes.
Par ailleurs, la version gratuite du logiciel n'offre qu'une seule connexion possible par abonnement, celle qui a été certifiée avec votre adresse de courriel. À vous de choisir judicieusement l'appareil sur lequel vous allez l'installer. Le programme ne fonctionne pas pour visionner des programmes de télé en ligne, notamment ceux diffusés par Netflix. Enfin, certains pays comme la Chine, la Russie ou encore la Turquie bloquent l'installation en ligne de ce VPN et son utilisation est un délit pénal, au regard de la loi et selon les autorités de régulation des télécoms dans ces pays.
Gratuit ou payant, choisissez votre VPN en fonction de vos usages
Signalons que les offres premium, donc payantes, de proton VPN ajoutent au dispositif gratuit de multiples fonctionnalités. Elles sont, certes, très performantes, mais excessivement chères, ce qui exclut de facto un grand nombre d'utilisateurs. Comparativement, les VPN de la concurrence affichent à prix moindre des services bien supérieurs inclus par défaut dans leurs formules qui débloqueront n'importe quelles plates-formes et contenus Web inaccessibles, quel que soit le pays dans lequel vous résidez.
Ces VPN par abonnement comme ExpressVPN, CyberGhot ou encore NordVPN ont été conçus pour un usage intensif de l'Internet avec des vitesses de connexion optimales. Tous ces logiciels proposent, par ailleurs, le test gratuit de leurs solutions payantes pendant trente jours minimum.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Los errores rusos en Chernóbil: ‘Vinieron e hicieron lo que quisieron’
A pesar de las advertencias de los técnicos de la estación nuclear, las tropas rusas estuvieron en la zona de exclusión donde la radiación, bajo la tierra, sigue siendo peligrosa.
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Por Andrew E. Kramer
Photographs by Ivor Prickett
CHERNÓBIL, Ucrania — La zona de exclusión de Chernóbil, uno de los lugares más tóxicos de la Tierra, tal vez no fue la mejor elección como punto de partida para un ataque contra Kiev, la capital ucraniana. Pero pareciera que eso no molestó a los generales rusos que ocuparon ese lugar durante las primeras fases de la guerra.
“Les dijimos que no lo hicieran, que era peligroso, pero no nos hicieron caso”, comentó en una entrevista Valeriy Simyonov, ingeniero jefe de seguridad de las instalaciones nucleares de Chernóbil.
Al parecer, los soldados rusos no se dejaron amedrentar por las preocupaciones de seguridad y recorrieron el terreno con excavadoras y tanques y cavaron trincheras y búnkeres, exponiéndose a dosis de radiación que podrían ser perjudiciales por las sustancias que permanecen bajo la superficie.
En una visita a la estación nuclear liberada hace poco, donde sucedió el peor desastre nuclear del mundo en 1986, mientras el viento levantaba remolinos de polvo a lo largo de las carreteras, las escenas de indiferencia por la seguridad podían verse por doquier, aunque los funcionarios nucleares ucranianos afirman que la ocupación militar rusa durante un mes no provocó ninguna fuga importante de radiación.
En uno de los lugares donde se abrieron extensas zanjas, a unos cientos de metros de la ciudad de Chernóbil, el ejército ruso había excavado un complejo laberinto de pasarelas y búnkeres en el subsuelo. Cerca de allí estaba abandonado un vehículo blindado de transporte de personal.
Según parece, los soldados acamparon durante semanas en el bosque radiactivo. Aunque los expertos internacionales en seguridad nuclear dicen que no han confirmado ningún caso de enfermedad por radiación entre los soldados, resulta común que los cánceres y otros problemas de salud asociados a la exposición a la radiación no se desarrollen sino hasta que han transcurrido varias décadas.
Simyonov comentó que los militares rusos enviaron oficiales de una unidad nuclear, biológica y química, así como expertos de Rosatom, la empresa estatal rusa de energía nuclear, para consultar a los científicos ucranianos.
Pero señaló que los expertos nucleares rusos parecían tener poca influencia sobre los comandantes del Ejército. Los militares parecían más preocupados por planificar el asalto a Kiev y, luego de que eso fracasó, utilizaron Chernóbil como vía de escape para que sus maltrechas tropas se dirigieran a Bielorrusia.
“Vinieron e hicieron lo que quisieron” en la zona que rodea la central, afirmó Simyonov. A pesar de los esfuerzos de él y de otros ingenieros y técnicos nucleares ucranianos que a finales de marzo permanecieron en el emplazamiento durante la ocupación, trabajando las 24 horas del día y sin poder salir salvo para los cambios de turno, el atrincheramiento continuó.
Los movimientos de tierra no fueron el único caso de imprudencia en el tratamiento de un sitio tan tóxico que todavía tiene el potencial de propagar la radiación más allá de las fronteras de Ucrania.
En una acción particularmente imprudente, un soldado ruso de una unidad de protección química, biológica y nuclear recogió una fuente de cobalto-60 en uno de los almacenes de residuos con las manos desnudas, exponiéndose a tanta radiación en pocos segundos que se salió de las escalas de un contador Geiger, señaló Simyonov. No se sabe qué le ocurrió al hombre.
Simyonov comenta que el momento más preocupante se produjo a mediados de marzo, cuando se interrumpió el suministro eléctrico en la piscina de refrigeración que almacena las barras usadas de combustible nuclear, que contienen muchas más sustancias radiactivas que las que se dispersaron en la catástrofe de 1986. Esto hizo que los ucranianos temieran que se produjera un incendio en caso de que el agua que refrigera las barras de combustible hirviera, exponiéndolas al aire, aunque los expertos descartaron esa posibilidad. “Están haciendo hincapié en los peores escenarios, que son posibles pero no necesariamente plausibles”, explicó Edwin Lyman, experto en reactores de la Unión de Científicos Preocupados.
Según los expertos, el mayor riesgo de un corte de electricidad prolongado es que el hidrógeno generado por el combustible usado se acumule y explote. Bruno Chareyron, director del laboratorio del CRIIRAD, un grupo francés que vigila los riesgos de la radiación, citó un estudio de 2008 sobre las instalaciones de Chernóbil que sugería que esto podría ocurrir en unos 15 días.
Sin embargo, al final se restauró la electricidad en la planta, lo que disipó cualquier temor.
La marcha hacia Kiev, en la orilla occidental del río Dniéper, comenzó y terminó en Chernóbil para las 31.º y 36.º Infanterías de Armas Combinadas del Ejército ruso, que viajaron con un auxiliar de fuerzas especiales y combatientes de origen checheno.
La formación entró en Ucrania el 24 de febrero, luchó durante casi todo un mes en los suburbios de Kiev y luego se retiró. Dejó a su paso vehículos blindados incinerados, sus propios muertos de guerra, destrucción generalizada y pruebas de abusos de los derechos humanos, incluidos cientos de cadáveres de civiles en las calles de la ciudad de Bucha.
Mientras se retiraban de Chernóbil, las tropas rusas dinamitaron un puente en la zona de exclusión y colocaron un denso laberinto de minas antipersonales, alambres que activan las minas y trampas explosivas alrededor de la central abandonada. En la última semana, dos soldados ucranianos pisaron minas, según la agencia gubernamental ucraniana que gestiona el lugar.
En lo que es visto como una extraña señal de las desventuras de la unidad, los militares ucranianos encontraron aparatos y artículos electrónicos desechados en las carreteras de la zona de Chernóbil. Al parecer, fueron saqueados de las ciudades del interior de Ucrania y desechados por razones desconocidas durante la retirada final. Los periodistas encontraron una lavadora en el arcén de una carretera a las afueras de la ciudad de Chernóbil.
Los empleados de la agencia que gestiona la zona de exclusión con sede en Chernóbil sufrieron bajo la ocupación rusa, pero nada que se acerque a la barbarie infligida por los soldados rusos contra los civiles de Bucha y otros pueblos de los alrededores de Kiev.
Los rusos llegaron en columnas que parecían interminables el primer día de la guerra, dijo Natasha Siloshenko, de 45 años, cocinera de una cafetería que atiende a los trabajadores de la central nuclear. Ella observó, con recelo, desde una calle lateral.
“Había un mar de vehículos”, dijo. “Llegaron en oleadas que atravesaron la zona, conduciendo a toda velocidad hacia Kiev”.
Por lo que pudo comprobar, apenas hubo combates en esa región. Las columnas blindadas se limitaron a pasar.
Durante la ocupación, los soldados rusos registraron los apartamentos de los técnicos e ingenieros nucleares, los bomberos y el personal de apoyo de la ciudad de Chernóbil. “Se llevaron objetos de valor” de los apartamentos, dijo, pero hubo poca violencia.
Los trabajadores trataron de advertir a los rusos sobre los riesgos de la radiación, pero eso sirvió de poco.
Después de 36 años, la radiación de fondo en la mayor parte de los 30 kilómetros de la Zona de Exclusión de la central nuclear plantea escasos riesgos y es más o menos equivalente a un vuelo de avión a gran altura. Pero en los lugares críticos invisibles —algunos de los cuales cubren media o una hectárea, y otros solo unos pocos metros cuadrados— la radiación puede elevarse a miles de veces los niveles ambientales normales.
Si un soldado estuviese en un punto así estaría expuesto durante cada hora a lo que los expertos consideran que es el límite de seguridad anual, dijo Chareyron, el experto nuclear. Los isótopos más peligrosos del suelo son el cesio 137, el estroncio 90 y varios isótopos de plutonio. Pasar días o semanas en estas zonas conlleva un alto riesgo de provocar cáncer, dijo.
En toda la zona, las partículas radiactivas se han asentado en el suelo a una profundidad entre un par de centímetros o hasta 30 centímetros. Suponen una pequeña amenaza si se dejan bajo tierra, donde su duración casi no generaría peligro durante décadas o cientos de años.
Hasta antes de la invasión rusa, la principal amenaza que planteaba la contaminación de esta zona era que fuera absorbida por los musgos y los árboles que pueden arder en los incendios forestales, propagando las sustancias tóxicas en el humo o a través de los pájaros que se alimentan de insectos radiactivos que viven en el suelo.
Siloshenko recuerda: “Les dijimos: ‘Esta es la zona, no pueden ir a ciertos lugares’. Pero nos ignoraron”.
En una posición atrincherada, las tropas rusas habían excavado un búnker desde el lado arenoso de un terraplén de la carretera y habían dejado montones de basura —envoltorios de comida, botas desechadas, una olla de cocina ennegrecida— que sugerían que habían vivido en el espacio subterráneo durante mucho tiempo.
Cerca de allí, una excavadora había raspado la capa superior del suelo para construir bermas para emplazamientos de artillería y media docena de trincheras.
El bosque de los alrededores se había quemado recientemente, lo que sugiere que un incendio había barrido la zona durante la ocupación rusa, añadiendo humo radiactivo a la exposición de los soldados rusos, junto con el polvo del suelo removido.
El director general del Organismo Internacional de Energía Atómica, Rafael Mariano Grossi, emitió un comunicado el jueves en el que afirmaba que ese organismo no había podido confirmar los informes sobre soldados rusos enfermos por la radiación en la zona ni realizar una evaluación independiente de los niveles de radiación en el lugar. Los sensores de radiación automatizados de la agencia en Chernóbil han estado inoperativos durante más de un mes, dijo.
Los monitores de radiación del gobierno ucraniano dejaron de funcionar el primer día de la guerra, dijo Kateryna Pavlova, portavoz de la Agencia Ucraniana de Gestión de la Zona de Chernóbil. Las lecturas de los satélites, dijo, mostraron una radiación ligeramente elevada en algunas áreas después de la ocupación rusa.
Los vehículos blindados que circulan con orugas, en vez de ruedas, representan el principal riesgo para la seguridad de la radiación en una zona más amplia, ya que revuelven el suelo radiactivo y lo esparcen en zonas de Bielorrusia y Rusia mientras se retiran, dijo Pavlova. “La próxima persona que venga puede contaminarse”, dijo.
Aunque el corte de electricidad de cinco días no provocó ninguna catástrofe, siguió siendo un motivo de enorme ansiedad entre los operarios de la central, dijo Sergei Makluk, un supervisor que fue entrevistado en la estación nuclear el jueves por la noche.
Los generadores de reserva que entraron en funcionamiento requieren unos 18.000 galones de diésel al día. En los primeros días, los funcionarios rusos aseguraron a los empleados de la central que tendrían suficiente combustible, extraído de los suministros que se transportaban en camiones para los vehículos blindados en los combates en los suburbios de Kiev, dijo Makluk. Pero al quinto día, con los bien documentados problemas logísticos de los militares, los oficiales dijeron que ya no suministrarían el diésel.
“Dijeron: ‘No hay suficiente combustible para el frente’”, y que, en su lugar, había que utilizar un cable de alimentación que conducía a Bielorrusia para extraer electricidad de la red bielorrusa con el fin de enfriar la piscina de residuos.
Simyonov, ingeniero jefe de seguridad, calificó la amenaza de interrumpir el suministro de diésel para los generadores como un “chantaje” para obligar a las autoridades de Bielorrusia a resolver el problema. Como sea que haya sucedido, la electricidad se restableció a tiempo y el combustible nuclear nunca estuvo a punto de sobrecalentarse.
En definitiva, la excavación de zanjas y otras actividades dudosas supusieron un riesgo mucho menor que la piscina de residuos, y sobre todo para los propios soldados rusos, dijo Simyonov. Luego añadió con ironía: “Los invitamos a volver a cavar más trincheras aquí, si quieren”.
William J. Broad colaboró con este reportaje desde Nueva York.
Andrew E. Kramer es un reportero que cubre los países de la antigua Unión Soviética. Formó parte de un equipo que ganó el Pulitzer en 2017 en la categoría de Reportajes internacionales por una serie sobre la proyección encubierta del poder de Rusia. @AndrewKramerNYT
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France24 - Monde
"Nous sommes en route pour la mort" : en Arabie saoudite, quatre Ouïghours risquent une extradition vers la Chine
Publié le : 14/04/2022 - 19:45
Thaïs Chaigne
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L'Arabie saoudite est accusée par plusieurs ONG d'avoir arrêté arbitrairement quatre Ouïghours et de vouloir les extrader vers la Chine, où leur sort est extrêmement incertain. Il s'agit de deux hommes qui s'étaient rendus dans le pays pour effectuer un pèlerinage à La Mecque, en novembre 2020, et d'une mère et sa fille de 13 ans, arrêtées le 31 mars 2022 selon plusieurs sources. Des vidéos d'appels au secours circulent sur les réseaux sociaux.
Selon plusieurs associations de défense des droits de l'Homme, dont Amnesty International, une mère et sa fille de 13 ans, ainsi que les deux hommes risquent l'extradition imminente vers la Chine, pays accusé de mener une politique de répression envers cette minorité musulmane de l'ouest du pays. Le 9 avril dernier, Buheliqiemu Abula, la mère, avait enregistré une vidéo d'appel à l'aide à l'arrière d'un camion de police qui l'emmenait avec sa fille vers Riyad.
4 pèlerins ouïghours dont 1 mère & sa fille de 13 ans sont sur le point d'être déportés par 🇸🇦 vers les camps de concentration 🇨🇳.J'appelle toutes/tous les Musulmans dignes de ce nom, au boycott de pèlerinage ! Interpellez @arabiesaouditefr #ArabieSaouditeCollabo #BoycottHajj pic.twitter.com/Udb4tpL8Ya
April 10, 2022"Nous sommes dans une voiture de police. Sauvez-nous, nous sommes en route pour la mort. Ils nous emmènent à Riyad pour nous envoyer [en Chine]",implore-t-elle en ouïghour dans cette vidéo relayée depuis le 9 avril par les militants et les associations de défense de droits de l'Homme sur Twitter, pour alerter sur leur sort.
Sur les images, on aperçoit brièvement le visage d'une jeune femme qui porte le hijab, présentée comme sa fille de 13 ans, ainsi que l'intérieur du véhicule, avec un plan sur une petite grille blanche. On entend le bruit de la route en arrière-plan.
Arrestations arbitraires
Cette vidéo a été envoyée le 9 avril par Buheliqiemu Abula à une membre de l'ONG Human Rights Watch (HRW) avec qui elle était en contact. Selon Laura Harth, de l'ONG Safeguard Defenders, également mobilisée pour les aider, Buheliqiemu Abula et sa fille ont été arrêtées, sans motif, le 31 mars à La Mecque, puis emmenées à Jeddah, avant d'être conduites le 9 avril dans un centre de détention à Riyad. "Depuis [le 13 avril], c'est difficile d'avoir plus de nouvelles. Au dernier contact que nous avons eu avec elle, elle disait que son départ pour la Chine, à Canton, était imminent."
Buheliqiemu Abula est en Arabie saoudite depuis au moins deux ans. Son ex-mari, lui aussi Ouïghour, est détenu depuis novembre 2020 avec un de ses amis en Arabie saoudite. Ils étaient venus faire leur pèlerinage à La Mecque (oumra) en février 2020.
Parce qu'elle était en Arabie saoudite, leur lien conjugal lui permettait de rester en contact. C'était donc la seule personne qui pouvait donner régulièrement des nouvelles des deux hommes. Leur dernier échange téléphonique remontait au 20 mars.
Le sort de ces quatre Ouïghours, une fois sur le territoire chinois, est très préoccupant. Des centaines de milliers de Ouïghours seraient enfermés dans des camps et poussés à assimiler la culture chinoise, emprisonnés arbitrairement, mis au travail forcé, et pour certains, sujets à des actes de torture. Un traitement inhumain documenté par de nombreux témoignages, rapports d'ONG et enquêtes journalistiques et décrit comme un génocide par plusieurs parlements, dont l'Assemblée nationale française, mais nié en bloc par Pékin.
"Nous n'avons pas entendu la voix de mon père depuis bientôt deux ans"
L'ex-mari de Buheliqiemu Abula avait été arrêté avec son ami, Aimidoula Waili, un dignitaire religieux. La fille de ce dernier a 21 ans et étudie à Istanbul. Elle avait tenté de sonner l'alarme dans plusieurs vidéos publiées sur son compte Twitter. La rédaction des Observateurs de France 24 a pu échanger avec elle. Elle a quitté la Chine avec son père et sa sœur en 2016, juste avant que la situation ne se dégrade au Xinjiang.
Mon père est allé en Arabie saoudite pour le pèlerinage [de La Mecque] en février 2020. Il allait rentrer en Turquie, mais c'est devenu compliqué à cause de la fermeture des frontières liées au coronavirus. Puis il a été arrêté par le gouvernement saoudien en novembre 2020 avec son ami sans aucune justification.
Depuis, nous n'avons pas pu communiquer avec mon père. Nous ne l'avons pas vu ni même entendu sa voix depuis bientôt deux ans.
Merhaba! Böyle bir üzücü haberi sabahın bu saatinde paylaşmak istemezdim. Ama durumun aciliyeti ve ciddiyeti sebebiyle paylaşmak zorundayım! İki kişi göz göre göre Çin’e gönderilmek üzere, ölüme gönderilmek üzere! Buna sessiz kalmayın! Burada iki kişinin hayat-memat meselesi! pic.twitter.com/eHzznJsqKx
March 18, 2022
Je n'ose même pas imaginer ce qui se passera s'ils sont renvoyés en Chine. Je crains qu'ils soient exécutés ou emprisonnés, qu'ils subissent toutes sortes de tortures. (...) Il n'a rien fait de mal. Il ne nous reste que quelques heures pour les sauver.
"J'ai plusieurs fois essayé de la convaincre de rentrer en Turquie"
Abduweli Ayup, un Ouïghour installé en Norvège qui tente d'alerter les membres de sa communauté sur le danger de se rendre en Arabie saoudite pour faire leur pèlerinage, a documenté une trentaine cas d'extraditions vers la Chine de Ouïghours depuis trois pays musulmans, dont l'Arabie saoudite.
Je suis en contact avec Buheliqiemu depuis bientôt deux ans, notamment parce que c'est la seule qui pouvait donner des nouvelles des deux hommes ouïghours détenus en Arabie saoudite. Lors du dernier échange que j'ai eu avec elle, elle m'a dit qu'elle avait pleuré, qu'elle avait très peur.
J'ai plusieurs fois essayé de la convaincre de rentrer en Turquie, où elle avait un permis de résidence. Je lui disais que j'avais déjà suivi une trentaine de cas similaires et à chaque fois, j'ai été impuissant et n'ai rien pu faire pour éviter les déportations. Je lui ai dit que si elle se faisait arrêter, tout ce que je pouvais faire c'est transmettre son histoire aux journalistes et aux ONG. Mais elle me disait qu'elle ne voulait pas abandonner son ex-mari, qu'elle était la seule à pouvoir l'aider.
Le 13 avril, Amnesty International a indiqué dans un communiqué transmis à notre rédaction que la police saoudienne aurait annoncé à Buheliqiemu Abula et sa fille qu'elles devaient se préparer pour un départ dans la nuit vers Canton, en Chine. Selon les dernières informations communiquées par Safeguard Defenders à notre rédaction le 14 avril à 14 h, les quatre Ouïghours seraient toujours à Riyad.
Des Ouïghours extradés par des pays musulmans
Chaque année, entre un et deux millions de Musulmans se rendent à La Mecque pour le pèlerinage, l'oumra ou le hajj, cinquième pilier de l'Islam. Les autorités saoudiennes supervisent et font payer ce pèlerinage essentiel pour les pratiquants du monde entier, y compris pour les Ouïghours.
#Uyghurs protest today in front of @SaudiEmbassyUSA in DC.Calling on #Saudi officials & authorities to stop the deportation of 4 #Uyghurs at the behest of #China!@FreeUyghurNow @UyghurProject @Uyghur_American#FreeUyghurs #StopSaudiDeportation1/2 pic.twitter.com/fFrtnZAkL9
April 10, 2022Amnesty International a souligné que le renvoi forcé de ces quatre Ouïghours constituerait "une violation inadmissible des obligations de l'Arabie saoudite en vertu du droit international".Auparavant, dans un communiqué du 1er avril, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait également appelé le pays à ne pas extrader les ressortissants chinois ouïghours.
L'Arabie saoudite est un allié essentiel de la Chine et a soutenu plusieurs fois la politique officielle du pays au Xinjiang. Lors d'une visite du prince héritier, Mohamed ben Salmane, à Pékin en février 2019, il a notamment défendu le droit de la Chine à prendre des mesures "antiterroristes", selon les médias chinois.
Contacté par notre rédaction, le ministère de l'Intérieur saoudien n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Plusieurs autres pays musulmans ont été accusés d'être silencieux ou même complices de la politique chinoise envers les Ouïghours. Entre 2017 et 2019, l'Égypte a aussi été accusée d'avoir renvoyé près de 20 ressortissants ouïghours en Chine. Au Maroc, la justice a confirmé l'extradition en décembre 2021 d'Idriss Assan, un Ouïghour de 34 ans arrêté à son arrivée à Casablanca, à la demande de la Chine, au nom d'accords bilatéraux entre les deux pays.
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Le tireur présumé du métro de New York a été placé en détention
Publié le : 15/04/2022 - 02:06
FRANCE 24
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Frank James a comparu, jeudi, devant un tribunal fédéral de Brooklyn, deux jours après la fusillade dans le métro new-yorkais qui a fait une trentaine de blessés. Accusé d'avoir "semé la terreur dans toute la ville", le suspect a été placé en détention provisoire.
Frank James, l'homme soupçonné d'avoir tiré mardi dans une rame de métro à New York le matin à l'heure de pointe, faisant 30 blessés dont 10 par balle selon la justice, a été placé en détention provisoire jeudi 14 avril, accusé d'avoir "semé la terreur dans toute la ville".
Vêtu d'une ample chemise kaki, le suspect, un Afro-Américain de 62 ans arrêté mercredi sans résistance dans la rue à Manhattan, a comparu pour la première fois devant le tribunal fédéral de Brooklyn.
En silence, prenant parfois des notes entre ses deux avocates, il a écouté les charges qui pèsent contre lui, notamment celle d'"attaque terroriste" qui lui fait risquer la prison à vie. La juge Roanne Mann a ordonné qu'il soit placé en détention provisoire.
Il "a ouvert le feu sur les passagers d'une rame de métro bondée, interrompant leur trajet matinal comme jamais cette ville ne l'avait vu depuis plus de 20 ans", a déclaré la procureure Sara Winik, une référence aux attaques meurtrières du 11 septembre 2001 qui ont durablement traumatisé New York.
Le suspect portait un masque à gaz et avait déclenché deux engins fumigènes, remplissant la rame de fumée avant de tirer. L'accusation a revu à la hausse le bilan, en le portant à 30 blessés, dont 10 par balles, contre 23 au départ.
"Soigneusement planifiée"
"Son attaque était préméditée, elle a été soigneusement planifiée et elle a semé la terreur parmi les victimes et dans toute la ville", a ajouté la procureure.
L'avocate de Frank James, Mia Eisner-Grynberg, a mis en garde contre tout "jugement hâtif" de son client, déjà arrêté 12 fois dans le passé pour divers délits. "Hier (mercredi), M. James a vu sa photo dans les informations, il a appelé la police pour aider, il a dit où il se trouvait", a-t-elle affirmé.
La police avait remonté la trace de Frank James notamment grâce à la clé d'une camionnette qu'il a louée, découverte sur la scène de crime. L'homme disposait d'une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) où on le voyait se lancer dans de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, sur les questions raciales et l'insécurité à New York.
Signalement
Les circonstances dans lesquelles le suspect a été arrêté dans le quartier de l'East Village n'étaient pas totalement éclaircies. Outre le suspect lui-même, d'autres particuliers ont assuré avoir signalé sa présence à la plateforme téléphonique "Crime Stoppers" de la police new-yorkaise, qui avait mis sur la table une récompense de 50 000 dollars pour cette affaire.
Ainsi, un technicien syrien de 21 ans, Zack Tahhan, arrivé aux États-Unis depuis cinq ans, est devenu une vedette des réseaux sociaux, où circulait le mot dièse #ThankYouZack, après avoir revendiqué avoir repéré Frank James et prévenu la police, tout près du lieu de l'arrestation.
"Personne ne m'a contacté pour une récompense. La grosse récompense ce sont mes soutiens", a écrit Zack sur son compte Twitter, dans un message qui renvoie à une page permettant de lui faire des dons.
Mais Francisco Puebla, le gérant mexicain de Saifee, un magasin de jardinage situé dans le même coin, a affirmé à l'AFP que c'est son intervention, et pas celle de Zack Tahhan, qui a été déterminante.
Selon la police, il y a bien eu un signalement qui a localisé le suspect dans un McDonald's. "Les agents sont arrivés au McDonald's. Il n'y était pas. Ils ont conduit dans le quartier, ils l'ont vu au coin de Saint Marks (Place) et de la Première avenue et l'ont arrêté", avait raconté mercredi un responsable de la police new-yorkaise, John Miller.
Avec AFP
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À New York, l'auteur présumé de l'attaque dans le métro arrêté
New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
Valeurs Actuelles
Mort de Jérémie Cohen : deux hommes mis en examen et écroués
L’enquête sur la mort de Jérémie Cohen prend un nouveau tournant. Deux hommes ont été mis en examen dans le cadre de cette enquête, a fait savoir vendredi 15 avril le procureur de Bobigny. Le premier du chef de « violences volontaires en réunion » et le second du chef de « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », détaille un communiqué cité par BFM TV. Les deux individus, respectivement âgés de 27 et de 23 ans, ont tous les deux été placés en détention provisoire.
La victime percutée par un tramway
Mardi 12 avril, les deux jeunes hommes s’étaient rendus au commissariat et avaient décrit deux scènes de violence successives. D’après leurs déclarations, ces violences étaient à mettre en lien « avec le comportement de la victime », Jérémie Cohen. Toutefois, « les motifs de ces deux agressions restent à déterminer », précisait alors le procureur. Plus récemment, jeudi 14 avril, le parquet de Bobigny avait annoncé que deux hommes allaient être présentés à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen pour « violences », selon les informations du Figaro.
L’agression de Jérémie Cohen, le 16 février dernier, a été largement partagée sur les réseaux sociaux. Une vidéo montre la silhouette d’un homme debout devant le hall d’un immeuble, au milieu d’un groupe d’une dizaine de personnes. Puis, l’homme est pris à partie par un individu, qui lui porte plusieurs coups au visage. La silhouette tombe vraisemblablement au sol. Le jeune homme traverse ensuite la chaussée en courant avant d’être percuté par un tramway.
Le parquet de Bobigny avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire le 29 mars pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner », soit la qualification pénale « la plus haute envisageable à ce stade des investigations ». Lors d’une conférence de presse, le 5 avril dernier, le procureur de Bobigny, Eric Mathais, avait indiqué qu’aucun « motif discriminatoire » n’avait été retenu à ce stade de l’enquête.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
On the ground. Russia is moving forces to Ukraine’s eastern border, the Pentagon says, as both sides prepare for a confrontation there. In the south, the Russian military appeared close to capturing Mariupol, a win that would allow Moscow to establish a land bridge between Russia and the occupied territory of Crimea.
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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France24 - Monde
Covid-19 : la Corée du Sud lève les restrictions sanitaires, sauf le masque en intérieur
Publié le : 15/04/2022 - 05:41
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Après deux ans de restrictions strictes, le couvre-feu à minuit pour les commerces et la limitation des rassemblements à dix personnes seront levés à partir de lundi en Corée du Sud. Mais le port du masque en intérieur restera obligatoire, ont annoncé les autorités vendredi.
La Corée du Sud va lever toutes ses restrictions de distanciation physique, a annoncé le gouvernement vendredi 15 avril, sauf le port du masque en intérieur, alors que les cas de Covid-19 dus au variant Omicron sont en baisse.
"Le couvre-feu à minuit" pour les commerces et les rassemblements limités à 10 personnes "seront levés à partir de lundi", a annoncé le Premier ministre Kim Boo-kyum.
Cette décision marque la fin de deux années de restrictions strictes en raison de la pandémie, qui ont mis à rude épreuve les petites entreprises, et laisse entrevoir un retour à la normale en Corée du Sud.
Le port du masque restera toutefois obligatoire en intérieur "pendant une période considérable", ont indiqué les autorités, ajoutant qu'elles pourraient lever l'obligation de porter le masque à l'extérieur dans deux semaines, si le nombre de cas continue de diminuer. Cette mesure "durant une longue période est inévitable" afin de prévenir une autre résurgence des cas, a ajouté Kim Boo-kyum.
Contexte favorable
Le contexte pour la levée des restrictions semble favorable : la Corée du Sud a dépassé la vague épidémique provoquée par le variant Omicron, et le nombre de cas quotidiens est passé sous la barre des 100 000 la semaine dernière, après avoir atteint un pic de plus de 620 000 cas quotidiens à la mi-mars.
Plus de 86 % des 51 millions de Sud-Coréens ont été entièrement vaccinés, la majorité d'entre eux ayant également reçu une dose de rappel. La Corée du Sud procède à une deuxième dose de rappel pour les populations vulnérables.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
Toulouse : un couple arrêté après avoir détourné 53 000 euros du fonds de solidarité pour le Covid
Les arnaques ont été nombreuses durant la crise sanitaire. Et cela n’a pas échappé à un homme et à sa compagne. Le couple se faisait de l’argent sur le dos du fonds de solidarité. Cette aide, mise en place par l’Etat, a pour but de soutenir les entreprises et les indépendants face à la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19, qui a fait rage depuis deux ans. Et certains ont réussi à en faire leur avantage. Comme le relaie Sud-Ouest, jeudi 14 avril, un couple de Toulousains a détourné pas moins de 53 000 euros du fonds de solidarité pour le Covid-19.
Deux jugements à venir
Cet homme et cette femme, tous deux trentenaires, ont été interpellés mercredi 13 avril. Si l’homme de 34 ans sera jugé prochainement, la femme a été laissée libre. Un complice âgé de 47 ans a également été arrêté. Il sera jugé au même titre que l’homme, considéré comme le cerveau de l’arnaque.
Une plainte déposée il y a un an
Leur stratagème était simple et bien rodé. Le couple s’adressait uniquement à des personnes bénéficiant du fonds de solidarité. Ils faisaient payer leurs services pour des formalités administratives et n’hésitaient pas à garder environ 20 % de la somme à chaque fois, relate Sud-Ouest. Au total, ils ont réussi à détourner 53 000 euros d’argent dédié au fonds de solidarité. Mais en mars 2021, un auto-entrepreneur a porté plainte pour « abus de confiance », après avoir jugé que le couple de fraudeurs avait touché trop d’argent. Le trio d’arnaqueurs a ainsi été arrêté récemment.
Toulouse : les dernières actualités
New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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France24 - Monde
"Fortement endommagé", le croiseur Moskva a coulé, annonce la Russie
Publié le : 14/04/2022 - 05:12Modifié le : 14/04/2022 - 22:18
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
La Russie a subi l'un de ses plus gros revers matériels depuis le début du conflit : le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l'offensive contre Ukraine, a sombré, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense. Voici le fil du 14 avril.
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2 h 37 : de puissantes explosions entendues à Kiev
De puissantes explosions ont été entendues à Kiev aux premières heures de la journée de vendredi, tandis que des sirènes d'alerte ont retenti à travers l'Ukraine alors que les forces ukrainiens et les habitants se préparaient à de nouvelles attaques de la Russie. Il semble s'agir des plus importantes explosions dans la capitale ukrainienne et ses environs depuis que l'armée russe s'est retirée de la zone plus tôt ce mois-ci en vue d’un redéploiement dans le sud et l'est du pays.
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2 h 30 : la CIA prévient du risque nucléaire posé par un Poutine confronté à des revers
"Vu qu’il est possible que le président Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance", a déclaré jeudi le chef de la CIA William Burns lors d’un discours à Atlanta.
Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires "mais nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes", a ajouté le patron de la principale agence de renseignement américaine. "Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président (Joe) Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible", a-t-il ajouté.
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23 h 50 : "un coup dur" pour la flotte russe, selon le Pentagone
La perte du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire qui a coulé jeudi, est "un coup dur" pour la flotte russe dans la région, a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone, John Kirby. "Cela aura des conséquences sur leurs capacités" de combat, car le navire était un "élément-clé de leurs efforts pour établir une domination navale en mer Noire", a ajouté le porte-parole américain sur la chaîne CNN.
"Je ne sais même pas quand un navire de cette taille a sombré pour la dernière fois au cours d'une confrontation militaire", a ajouté John Kirby, ajoutant ne pas être en mesure de confirmer l'origine de l'incendie à bord du Moskva. "Je suis sûr que c'est arrivé depuis la Seconde guerre mondiale, mais je ne m'en souviens pas", a-t-il conclu.
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22 h 47 : E. Macron annonce l'acheminement d'un nouveau convoi d'aide à l'Ukraine
Emmanuel Macron s'est de nouveau entretenu jeudi avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à qui il a annoncé le départ d'un deuxième convoi d'aide pour répondre aux besoins humanitaires des populations en Ukraine, a annoncé l'Élysée dans un communiqué.
"Le Président de la République a indiqué que la France restait mobilisée pour répondre aux besoins humanitaires des populations en Ukraine, en faisant parvenir l'aide nécessaire sur le terrain et en poursuivant le travail avec les organisations internationales compétentes pour permettre les évacuations des civils vers les destinations de leur choix", était-il dit dans le communiqué.
Le chef de l'État a précisé sur Twitter que 24 véhicules incendie et ambulances ainsi que 50 tonnes de matériel de secours seraient acheminés vers l'Ukraine.
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22 h 43 : un homme politique russe inculpé aux États-Unis pour des opérations de propagande
Alexandre Babakov, déjà visé dans le passé par des sanctions internationales, et deux de ses collaborateurs ont été inculpés jeudi par la justice américaine pour des opérations illégales d'influence et de propagande hostiles à l'Ukraine sur le sol des États-Unis, ont annoncé les procureurs à New York.
Alexandre Babakov, député à la Douma, et ses deux complices sont soupçonnés d'avoir agi sous couvert d'une ONG, l'"Institut d'études pour l'intégration internationale", pour mener leurs opérations depuis 2012, avant la guerre en Ukraine.
Concrètement, il leur est par exemple reproché, en mars 2017, d'avoir tenté de contacter "au moins un membre du Congrès américain" pour lui offrir un voyage gratuit à Yalta, une partie de la Crimée contrôlée par la Russie, pour une conférence organisée par le dirigeant prorusse Serguei Axionov, qui faisait l'objet de sanctions américaines.
Ils sont également soupçonnés d'avoir contacté des "membres du Congrès entre 2012 et 2017 pour demander des rencontres et offrir des voyages à au moins un membre du Congrès pour le compte de Babakov ainsi que d'autres responsables étrangers alignés sur ses positions", écrivent les procureurs du tribunal fédéral de Manhattan dans un communiqué.
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22 h 14 : le croiseur Moskva a coulé, annonce le ministère de la Défense russe
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, endommagé durant l'offensive contre Ukraine, a coulé, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense.
"Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l'incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé", a déclaré le ministère, cité par l'agence d'État Tass.
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21 h 09 : 503 civils tués dans la région de Kharkiv depuis le début de l'invasion russe
Plus de 500 civils dont 24 enfants ont été tués dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a déclaré le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov.
"Depuis le début de l'invasion russe, 503 civils dont 24 enfants ont été tués", a déclaré dans une vidéo publiée sur sa chaîne Telegram le gouverneur de cette région, dont la capitale Kharkiv a été lourdement bombardée par l'armée russe.
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19 h 37 : l'ambassade de France de retour à Kiev "très prochainement"
L'ambassade de France en Ukraine va retourner "très prochainement" à Kiev après avoir été déplacée à Lviv début mars à la suite de l'offensive militaire de la Russie, a annoncé le ministère français des Affaires étrangères.
"Le ministre a informé son homologue ukrainien de la décision prise par les autorités françaises de redéployer l’ambassade de France en Ukraine à Kiev, depuis Lviv où elle était installée depuis le début du mois de mars", déclare le Quai d'Orsay dans un communiqué publié à la suite d'un entretien téléphonique entre Jean-Yves Le Drian et Dmitro Kuleba.
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17 h 32 : le Parlement ukrainien qualifie de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine
Le Parlement ukrainien a voté une résolution qualifiant de "génocide" les agissements de l'armée russe en Ukraine, selon sa chaîne Telegram.
"Les agissements de la Russie visent à anéantir de façon systématique et cohérente le peuple ukrainien, à le priver du droit à l'autodétermination et à un développement indépendant", souligne le texte voté par une majorité de 363 voix.
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16 h 23 : Kramatorsk dans le viseur de l'armée russe
Ville stratégique dans laquelle est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne, Kramatorsk pourrait être la prochaine cible de l'armée russe. Les précisions de notre envoyé spécial dans l'est de l'Ukraine, Karim Yahiaoui.
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15 h 36 : Moscou accuse l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes, Kiev dément
La Russie a accusé jeudi l'Ukraine d'avoir bombardé deux villages russes frontaliers, dont un avec des hélicoptères, des affirmations invérifiables qui font craindre une nouvelle escalade du conflit.
Le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations, a déclaré que deux hélicoptères ukrainiens "équipés d'armes lourdes" étaient entrés en Russie et avaient procédé à "au moins six frappes sur des immeubles d'habitation dans le village de Klimovo", dans la région de Briansk.
De son côté, Kiev a démenti ces accusations. Selon le Conseil national de la sécurité et de la défense ukrainien, "les services spéciaux ennemis ont commencé à appliquer un plan pour mener des attaques terroristes afin d'injecter de l'hystérie anti-ukrainienne en Russie".
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15 h 19 : explosions sur le croiseur Moskva, l'Ukraine dit l'avoir frappé
La Russie a subi un de ses plus gros revers dans son offensive contre l'Ukraine avec l'incendie et l'évacuation du croiseur Moskva, son vaisseau amiral en mer Noire, que l'armée ukrainienne affirme avoir frappé avec des missiles de croisière au moment où les défenseurs de Marioupol mènent une lutte acharnée.
Ce navire lance-missiles de 186 mètres de long a été "gravement endommagé" par un incendie qui a provoqué l'explosion de munitions et son équipage de plus de 500 hommes a dû être évacué, a annoncé dans la nuit le ministère russe de la Défense.
Ce dernier a ensuite affirmé jeudi matin que le feu avait été circonscrit et que les explosions avaient cessé. "Le croiseur Moskva garde sa flottabilité" et va être remorqué, a-t-il dit.
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14 h 17 : Poutine veut réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie
Vladimir Poutine a appelé à réorienter les exportations énergétiques russes de l'Europe vers l'Asie, du fait de la crise provoquée par son offensive en Ukraine, accusant les Européens de "déstabiliser le marché" en voulant se passer d'hydrocarbures russes.
"On va partir du principe qu'à l'avenir les livraisons vers l'Ouest vont baisser", a dit le président russe lors d'une réunion gouvernementale consacrée au secteur de l'énergie dans le contexte des sanctions internationales. Il faut donc "réorienter nos exports vers les marchés au Sud et à l'Est qui croissent rapidement", a-t-il ajouté.
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14 h 11 : trente Ukrainiens ont été libérés par la Russie
Trente prisonniers ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev, cinq jours après la libération de 12 soldats et 14 civils ukrainiens.
Par ailleurs, deux pilotes capturés par l'armée russe le 8 mars à l'est de Kiev et détenus depuis en Russie, ont également été libérés.
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14 h 06 : plus de 4,7 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine depuis le début du conflit
Plus de 4,7 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays 50 jours après l'invasion ordonnée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février, selon les chiffres du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés.
Le HCR recensait exactement 4 736 471 réfugiés jeudi. Ce sont 79 962 de plus que lors du précédent pointage mercredi. L'Europe n'a pas connu un tel flot de réfugiés depuis la Deuxième guerre mondiale.
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13 h 48 : un gouverneur russe accuse l'Ukraine d'avoir bombardé un village frontalier
Le gouverneur d'une région russe frontalière de l'Ukraine a accusé les forces de Kiev d'avoir bombardé jeudi un village russe, faisant état de blessés.
"Les forces armées ukrainiennes ont tiré sur le village de Klimovo. Deux immeubles d'habitation ont été endommagés par le bombardement et il y a des blessés parmi les habitants", a affirmé sur Telegram le gouverneur de la région de Briansk, Alexandre Bogomaz, ajoutant que des secouristes avaient été dépêchés sur les lieux.
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13 h 08 : Emmanuel Macron refuse toute "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre russes
Emmanuel Macron a déclaré qu'il ne souhaitait pas entrer dans une "escalade verbale" au sujet des crimes de guerre commis par l'armée russe en Ukraine, refusant de parler de "génocide".
Plusieurs dirigeants, dont le président américain Joe Biden, accusent Vladimir Poutine de mener un "génocide" en Ukraine, une position saluée par Kiev.
Le chef de l'État français a aussi déclaré qu'il s'entretiendrait à nouveau jeudi soir par téléphone avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, après lui avoir déjà parlé dans la matinée.
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11 h 58 : le croiseur russe Moskva n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, selon Moscou
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe de la mer Noire endommagé durant l'offensive contre l'Ukraine, n'a pas coulé et les explosions à bord ont cessé, a affirmé le ministère russe de la Défense.
"Le foyer de l'incendie a été circonscrit, il n'y a pas de flammes. Les explosions de munitions ont cessé. Le croiseur Moskva garde sa flottabilité", a indiqué le ministère, qui dit enquêter sur les causes du sinistre, l'Ukraine ayant affirmé de son côté avoir attaqué le bâtiment.
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9 h 07 : le chef de la diplomatie irlandaise se rend à Kiev
Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney se rend à Kiev jeudi, ont indiqué ses services, première visite d'un ministre des Affaires étrangères d'un pays membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU depuis le début de la guerre en Ukraine.
Simon Coveney, qui est également ministre de la Défense, rencontrera ses deux homologues, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, et celui de la Défense, Oleksii Reznikov, et visitera des zones directement touchées par l'invasion russe.
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8 h 41 : réouverture de couloirs humanitaires d'évacuation après une suspension
L'Ukraine a annoncé une reprise des évacuations de civils via neuf couloirs humanitaires, notamment depuis la ville assiégée de Marioupol dans le sud-est du pays, après une journée de suspension due selon Kiev à des violations russes du cessez-le-feu.
"Neufs couloirs humanitaires sont prévus aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk sur Telegram.
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7 h : à Borodianka, la désolation après le départ de l'armée russe
À Borodianka, dans la banlieue nord-ouest de Kiev, les morts se comptent par centaines après le départ des troupes russes. Malgré des conditions de vie très difficiles, des habitants souhaitent y rester. Le point avec notre envoyé spécial, Sylvain Rousseau.
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2 h 54 : le croiseur russe Moskva, vaisseau amiral de la flotte de la mer Noire, "gravement endommagé"
"En raison d'un incendie, des munitions ont explosé à bord du croiseur lance-missiles Moskva. Le navire a été gravement endommagé", a indiqué le ministère russe de la Défense, cité jeudi 14 avril par les agences Tass et Ria Novosti. L'équipage a été entièrement évacué et une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'incendie, a-t-il ajouté.
Les autorités ukrainiennes avaient auparavant affirmé que le Moskva était en feu après avoir été touché par des missiles. "Des missiles Neptune qui protègent la mer Noire ont causé d'importants dégâts à ce navire russe", a affirmé le gouverneur ukrainien de la région d'Odessa (sud), Maxime Martchenko.
Un conseiller du président ukrainien, Oleksiy Arestovitch, a pour sa part déclaré sur YouTube qu'"une surprise est arrivée au vaisseau amiral de la flotte russe de la mer Noire". "Il brûle avec intensité. Maintenant. Et avec cette mer agitée, il est impossible de savoir quand ils seront capables de recevoir de l'aide", a-t-il dit, assurant que "510 membres d'équipage" étaient à bord. "Nous ne comprenons pas ce qui s'est passé", a-t-il ajouté.
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20 h 03 : Joe Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l'Ukraine
Des véhicules blindés, de l'artillerie, des hélicoptères : Joe Biden a donné son feu vert mercredi à une nouvelle aide militaire massive à l'Ukraine, avec des équipements plus lourds que ceux livrés jusqu'ici.
Le président américain a annoncé par téléphone à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avoir débloqué une nouvelle tranche d'aide d'une valeur de 800 millions de dollars, selon un communiqué de la Maison Blanche.
Avec AFP
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guerre en ukraineLes armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Le Débat de France 24
Guerre en Ukraine : l'ultime combat de Marioupol ?
élysée 2022
Marine Le Pen prône un rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie après la guerre
Valeurs Actuelles
Villeurbanne : deux blessés graves après une rixe à l’arme blanche
Les faits se sont déroulés dans la soirée du mercredi 13 avril, vers 19 h 30. Dans le quartier des Buers, à Villeurbanne (Rhône), une violente bagarre à coups de couteau a éclaté, selon les informations de nos confrères de Lyon Mag. Les pompiers ont été alertés et se sont rendus en urgence du côté de la rue Pierre-Joseph Proudhon. Sur place, ils ont pris en charge deux hommes âgés respectivement de 30 ans et 40 ans. Ils ont été grièvement blessés après avoir reçu des coups de couteau. Les deux victimes ont été transportées à l’hôpital en état d’urgence absolue, rapporte encore Lyon Mag.
Une enquête ouverte
D’après les informations du média local, cette rixe ressemblerait à un règlement de comptes. Les autres individus, qui s’étaient mêlés à la bagarre, ont pris la fuite. La police a ouvert une enquête pour en savoir davantage sur les circonstances de ces faits.
Une autre rixe le mois dernier
Ce n’est pas la première fois que des violences éclatent à Villeurbanne. En mars dernier, une autre rixe avait éclaté dans la rue du 4-Août-1789. Quatre personnes s’étaient battues à coups d’armes blanches. Comme le rapportait Le Progrès, le 7 mars dernier, certains individus étaient alcoolisés au moment des faits. À l’issue de cet incident, deux personnes avaient été transportées à l’hôpital Edouard-Herriot dans un état critique. La police avait ensuite procédé aux arrestations des quatre protagonistes de la bagarre.
Lyon : les dernières actualités
Valeurs Actuelles
Pau : une vingtaine d’individus s’attaquent aux policiers et pompiers, un centre social incendié
La nuit du mardi 12 avril au mercredi 13 avril a été particulièrement mouvementée. À Villeurbanne, dans le quartier Ousse-des-Bois, des policiers et pompiers ont été pris à partie, relate Sud-Ouest mercredi 13 avril. C’est vers minuit que les sapeurs-pompiers sont intervenus pour éteindre un incendie au centre social du Hameau. Deux véhicules étaient également en feu. Des lampadaires et des caméras de surveillance avaient été endommagés par une vingtaine de personnes.
Un « véritable guet-apens »
Sur place, cette vingtaine d’individus a commencé à caillasser les pompiers et les policiers présents pour calmer les échauffourées. Le syndicat Alliance Police Nationale 64 a précisé dans un communiqué – dont se fait l’écho Sud-Ouest – que les forces de l’ordre ont reçu « un tir nourri de projectiles en tous genres ». Les agents ont alors « répliqué par des tirs de LBD, et (par) l’usage de nombreuses grenades lacrymogènes ». Face à ces attaques, les agents et les pompiers se sont repliés dans un centre de secours. Le syndicat Unité SGP Police parle d’un « véritable guet-apens ».
Deux blessés
Plus d’une heure après, les pompiers sont retournés sur les lieux pour éteindre le feu du centre social. Ils ont également constaté des actes de vandalisme commis dans le bâtiment. Un sapeur-pompier a d’ailleurs été blessé légèrement lors des opérations de déblaiement. Il a été conduit au centre hospitalier de Pau. Un habitant du quartier aurait également été blessé, rapporte Sud-Ouest. Son fils serait d’ailleurs en garde à vue à l’issue de ces émeutes.
D’après le syndicat Unité SGP Police, ces tensions « font suite à l’interpellation d’un individu du quartier ». Lundi 11 avril, un mineur a été arrêté au volant d’une voiture, après un refus d’obtempérer. Le lendemain, le jeune homme a récidivé, avant de se rendre à la police plus tard dans la journée. Il a par la suite été placé en garde à vue.
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France24 - Monde
Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Publié le : 14/04/2022 - 12:02Modifié le : 14/04/2022 - 20:24
FRANCE 24
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Charlotte BOITIAUX
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Le Rwanda a signé un accord controversé avec Londres pour accueillir sur son sol des migrants et demandeurs d'asile de diverses nationalités acheminés du Royaume-Uni, a annoncé jeudi Kigali à l'occasion d'une visite de la ministre anglaise de l'Intérieur, Priti Patel. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait part de "sa forte opposition" au projet britannique.
Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, un projet controversé d'envoyer au Rwanda les demandeurs d'asiles arrivés illégalement sur son territoire et confié la surveillance de la Manche à la Royal Navy, espérant dissuader les traversées de clandestins qui ne cessent d'augmenter.
Alors que le Premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés de la campagne du Brexit, le nombre de traversées illégales, très dangereuses, a triplé en 2021 et continue d'augmenter. Londres reproche régulièrement à Paris de ne pas en faire assez pour les empêcher.
>> À lire aussi : "Calais sous le choc après le naufrage de migrants le plus meurtrier jamais connu dans la Manche"
"À partir d'aujourd'hui (...), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda", a annoncé le dirigeant conservateur lors d'un discours dans un aéroport du Kent (sud-est de l'Angleterre).
Le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", a-t-il ajouté, affirmant que ce pays d'Afrique de l'Est est "l'un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants".
Ce projet, susceptible donc de s'appliquer à tous les clandestins d'où qu'ils viennent (Iran, Syrie, Érythrée...), a suscité des réactions scandalisées des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent son "inhumanité". L'opposition a jugé que le Premier ministre tentait de détourner l'attention après avoir reçu une amende pour une fête d'anniversaire en plein confinement.
Un accord à 144 millions d'euros
Désireux de regagner en popularité avant des élections locales en mai, Boris Johnson et son gouvernement cherchent depuis des mois à conclure des accords avec des pays tiers où envoyer les migrants en attendant de traiter leur dossier.
Une telle mesure est déjà appliquée par l'Australie avec des îles éloignées du Pacifique, une politique très critiquée. Par ailleurs, le Danemark avait également envisagé d'envoyer ses demandeurs d'asile vers des pays africains.
En vertu de l'accord annoncé jeudi, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres sterling (144 millions d'euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu'il proposerait aux personnes accueillies la possibilité "de s'installer de manière permanente au Rwanda" si elles "le souhaitent".
"Notre compassion est peut-être infinie mais notre capacité à aider des gens ne l'est pas", a déclaré Boris Johnson. Le chef du gouvernement britannique a ajouté que "ceux qui essayent de couper la file d'attente ou abuser de notre système n'auront pas de voie automatique pour s'installer dans notre pays mais seront renvoyés de manière rapide, humaine, dans un pays tiers sûr ou leur pays d'origine".
Les migrants arrivant au Royaume-Uni ne seront plus hébergés dans des hôtels mais dans des centres d'accueil à l'image de ceux existant en Grèce, avec un premier centre "ouvrant bientôt", a annoncé Boris Johnson.
Migrants échangés "comme des marchandises"
Dans le cadre de ce plan, qui vient compléter une vaste loi sur l'immigration actuellement au Parlement et déjà critiqué par l'ONU, le gouvernement confie dès jeudi le contrôle des traversées illégales de la Manche à la Marine, équipée de matériel supplémentaire. Il a renoncé en revanche à son projet de repousser les embarcations entrant dans les eaux britanniques, mesure décriée côté français.
En envoyant des demandeurs d'asile à plus de 6 000 kilomètres du Royaume-Uni, le gouvernement veut décourager les candidats au départ vers le Royaume-Uni, toujours plus nombreux : 28 500 personnes ont effectué ces périlleuses traversées en 2021, contre 8 466 en 2020... et seulement 299 en 2018, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur.
Amnesty International a critiqué une "idée scandaleusement mal conçue" qui "fera souffrir tout en gaspillant d'énormes sommes d'argent public", soulignant aussi le "bilan lamentable en matière de droits humains" de la nation africaine.
Pour le directeur général de Refugee Action, Tim Naor Hilton, c'est une "manière lâche, barbare et inhumaine de traiter les personnes fuyant la persécution et la guerre".
Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a fait également part de "sa forte opposition" au projet britannique. "Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l'étranger pour voir leur dossiers traités", a déclaré le HCR dans un communiqué.
Même dans les rangs conservateurs, les critiques ont fusé, le député Tobias Ellwood estimant sur la BBC qu'il s'agit d'une "énorme tentative de détourner l'attention" des déboires de Boris Johnson dans le "Partygate", ces fêtes organisées dans les cercles du pouvoir pendant les confinements.
Avec AFP
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France24 - World
Live: More than five million people fled Ukraine since Russian invasion, UN says
Issued on: 15/04/2022 - 06:02Modified: 15/04/2022 - 13:26
FRANCE 24
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More than five million people have fled Ukraine since the start of the Russian invasion on February 24, UN figures showed Friday, in what has become Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II. Russia has warned the US of "unpredictable consequences" if Washington continues to arm Ukraine after Russia's defence ministry said it would intensify attacks on the Ukrainian capital Kyiv in response to strikes on Russian soil. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
4:55pm: CIA chief says US cannot 'take lightly' threat of Russian use of nuclear weapons
The threat of Russia potentially using tactical or low-yield nuclear weapons in Ukraine cannot be taken lightly, but the CIA has not seen a lot of practical evidence reinforcing that concern, according to CIA Director William Burns.
In a speech at Georgia Tech, Burns referred to the "potential desperation" and military setbacks that Russian President Vladimir Putin and his government have suffered since Russian forces moved into Ukraine.
For those reasons, "none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said.
But FRANCE 24’s Douglas Herbert explains that the CIA has seen “no practical, empirical evidence” that Russia is actually prepared to use nuclear weapons.
“The nuclear rhetoric has been just that for the Kremlin – rhetoric. It knows that by invoking the word “nuclear”, it strikes fear in the West. This is the main reason why NATO is in a defensive crouch, basically pulling out all the stops not to provoke Vladimir Putin, to show him in every way that they do not want to become so-called co-belligirents in this war. They do not want the prospect of a World War III,” explained Herbert.
4:11pm: Russia blocks FRANCE 24 sister station RFI website
Russia's media watchdog Roskomnadzor on Friday blocked access to the website of FRANCE 24's sister radio station RFI for violating a law banning the dissemination of false or extremist information.
Roskomnadzor "did not specify" how the radio station had fallen foul of the law, according to an article posted on the RFI website. The Russian media watchdog only indicated that it had responded to a request from the Russian prosecutor general's office.
The RFI website appeared in Roskomnadzor's database of blocked websites on Friday and journalists in Moscow were unable to access the station's English, French or Russian-language websites.
Russia has accelerated efforts to silence independent media and government opponents of the war in Ukraine, which it calls a "military operation".
3:36pm: Ukraine says Russia used long-range bombers on Mariupol; first time in war
Russia has used long-range bombers – for the first time since the February 24 start of the invasion – to attack the besieged port city of Mariupol, according to the Ukrainian defence ministry.
Defence ministry spokesman Oleksandr Motuzyanyk on Friday said Russia was concentrating its efforts on seizing the eastern Ukrainian cities of Rubizhne, Popasna and Mariupol.
Active fighting was taking place around Mariupol's Illich Steel and Iron Works, as well as in the port area, said Motuzyanyk.
Mariupol has been devastated by weeks of shelling with Ukrainian forces trying to hold out despite being outnumbered and surrounded by a Russian assault.
The city’s Azovstal steel plant, one of Europe’s largest, has become a major hold-out against a Russian advance.
Metinvest, the company that controls the Illich and Azovstal plants, has vowed never to operate under Russian operation in a statement.
The company said the sites had been damaged but that it was impossible to take stock and assess the scale of damage with fighting still raging.
"We believe in the victory of Ukraine and plan to resume production after the end of hostilities. Metinvest's metallurgical enterprises will never operate under Russian occupation," said the company statement.
2:23pm: Five million people have fled war in Ukraine: UN
More than five million people have fled Ukraine since the Russian invasion began on February 24, according to the latest UN figures.
UNHCR, the UN refugee agency, said 4,796,245 million Ukrainians had fled across the borders, while the UN's International Organization for Migration (IOM) says nearly 215,000 third-country nationals have also escaped to neighbouring countries.
The exodus is Europe's fastest-growing refugee crisis since World War II.
Friday's figures from the UNHCR were up 59,774 on those issued Thursday.
More than 2.7 million Ukrainian refugees – nearly six in 10 who have left since the war began – have fled to Poland. More than 725,000 reached Romania.
UNHCR figures show nearly 645,000 Ukrainians fled in February, with nearly 3.4 million doing so in March and more than 760,000 leaving so far this month.
Women and children account for 90 percent of those who have left Ukraine, with men aged 18 to 60 eligible for military call-up and unable to leave.
1:19pm: Russian deputy PM says several buyers agree to pay in roubles for Russian gas
Several buyers of Russian gas have agreed to switch to payments in roubles, Russian Deputy Prime Minister Alexander Novak said on Friday. "We expect the decision (to switch to roubles) from other importers," he added, in comments published in the ministry's in-house magazine. He did not disclose the identities of customers who had already switched.
12:59pm: Ukraine missile manufacturing site outside Kyiv hit by Russian strike
A Ukrainian military factory outside Kyiv that produced missiles allegedly used to hit Russia's Moskva warship was partially destroyed by overnight Russian strikes, an AFP journalist at the scene confirmed Friday.
A workshop and an administrative building at the Vizar plant, which lies near Kyiv's international Zhuliany airport, were seriously damaged. Russia had earlier announced it had hit the factory.
12:31pm: Russia says buildings, school damaged by Ukrainian shelling in border region
More than 20 buildings and a school were damaged as a result of Ukrainian shelling of a Russian village in the Belgorod region on Thursday, TASS news agency reported on Friday, citing regional authorities.
12:30pm: Russia blocks The Moscow Times website
Russia's communications watchdog has blocked access to the website of The Moscow Times, an English language newspaper that has covered Russia for three decades since the collapse of the Soviet Union.
12:29pm: Ukraine says seven killed in Russian attack on evacuees
Ukraine said Friday that seven people were killed and more than two dozen injured in a Russian attack on buses ferrying civilians from the war-torn east of the country.
"On April 14, Russian servicemen fired on evacuation buses carrying civilians in the village of Borova in the Izium district. Preliminary data shows seven people died. Another 27 people were injured," the office of Ukraine's prosecutor general said in a statement on social media.
12:00pm: Russia says it wants to expand rouble use in energy exports but no deadlines yet
Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said on Friday that Russia wanted to expand the use of the rouble for energy exports, but that it was too early to talk of deadlines and details. "The president has set a methodical and step-by-step approach to expanding the use of national currencies", Peskov told reporters on a conference call.
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that the role of national currencies in export deals should rise, amid Russia's stated desire to switch to roubles in payments for its gas supplies, mainly to Europe.
11:38am: Russia warns US to stop arming Ukraine
Russia has warned the United States that there will be "unpredictable consequences" if Washington keeps arming Ukraine, The Washington Post reported on Friday.
"We call on the United States and its allies to stop the irresponsible militarisation of Ukraine, which implies unpredictable consequences for regional and international security," the Washington Post quoted Russia as saying in a diplomatic note to the United States.
10:23am: Ukraine says swapped captured soldiers with Russia
Ukraine said Friday it swapped several captured soldiers with Russia in the south of the war-scarred country, where Moscow's invading forces have solidified their greatest gains. "After tense negotiations, we managed to reach agreements on a prisoner exchange near the village of Posad-Pokrovskoye, where four Russian military personnel were exchanged for our five," Ukraine's defence ministry said.
Russian troops have captured the city of Kherson, which is the administrative capital of the eponymous region where Friday's declared swap took place. The exchange followed an announcement from Kyiv on Thursday of a fourth swap of prisoners since Russian forces invaded Ukraine on February 24.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said a total of 30 people on the Ukrainian side were involved in that exchange. Ukraine's President Volodymyr Zelensky this week offered to swap pro-Kremlin tycoon Viktor Medvedchuk, one of the richest people in Ukraine and who was arrested by Kyiv after escaping house arrest, for Ukrainians captured by Russia.
9:47am: Russia says killed up to 30 'Polish mercenaries' in Ukraine
Russia said on Friday that it has killed up to 30 Polish mercenaries fighting for Ukrainian forces in the war-torn country's northeastern region of Kharkiv.
The Russian defence ministry said its strategic rocket forces "eliminated up to 30 Polish mercenaries" in a strike on the village of Izyumskoe, not far from the city of Kharkiv.
9:46am: Moscow warns attacks on Kyiv 'will intensify'
Russia's defence ministry warned Friday it would intensify attacks on the Ukrainian capital Kyiv in response to strikes on Russian soil, after accusing Ukraine of targeting Russian border towns.
"The number and scale of missile strikes against targets in Kyiv will increase in response to any terrorist attacks or sabotage committed by the Kyiv nationalist regime on Russian territory," the ministry said in a statement. Russia hit a "military" factory outside Kyiv late Thursday using Kalibr sea-based long-range missiles, it added.
9:37: Russia says it has captured Mariupol steel plant
Russia's defence ministry said its forces had also completely taken control of the Ilyich Steel Plant in the besieged port city of Mariupol.
Russia said on Wednesday that 1,026 soldiers of Ukraine's 36th Marine Brigade, including 162 officers, had surrendered near the steel plant. Mariupol, which has been encircled by Russian troops for weeks, has seen the fiercest fighting and the most comprehensive destruction since Russia launched a military operation in Ukraine on Feb. 24.
9:07am: Ukraine says 5 dead in Russia strikes near Kyiv
Ukraine said Friday that Russian strikes had killed five people in the east of the country after President Volodymyr Zelensky said Moscow's forces were aiming to "destroy" the region.
In a report issued by the presidency, Kyiv said two people had been killed and two more wounded in the eastern Lugansk region while another three had been killed and seven wounded in the neighbouring Donetsk region.
The presidency said "fighting was continuing along the entire front line" in Donetsk. In a late-night address Thursday, Zelensky said that "Donbas is the main target for Russia."
"It's Donbas that Russia wants to destroy. It is the Lugansk and Donetsk regions that Russian troops are destroying so that only stones remain and so there are no people left at all". The statement Friday added that explosions were heard in the Vasylkiv area outside the capital and that according to initially available information air defences had been activated. Since Russian troops began withdrawing from regions of the capital last month, air sirens have been heard less frequently. They have instead focused on gaining control of the eastern Donbas region.
8:54am: Ukraine deputy PM: Nine humanitarian corridors agreed for Friday
Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said nine humanitarian corridors had been agreed for Friday to evacuate civilians, including by private car from the besieged city of Mariupol. Other evacuation routes include ones from Berdiansk, Tokmak, Enerhodar and Sievierodonetsk.
8:44am: Governor of Luhansk region urges residents of 6 towns to evacuate
The governor of Ukraine's Luhansk region, Serhiy Gaidai, on Friday urged residents of six towns to evacuate, adding that one person had been killed and five wounded in Russian shelling of the town of Kreminna. Gaidai wrote on the Telegram messaging app: "Don't hesitate and leave while that possibility remains. ... Choose life, buses are waiting for you at the pickup points. As are trains, of which there are enough."
8:02am: Tough to find alternatives for Russian thermal coal, says Japan utilities group head
Alternatives for Russian thermal coal are difficult to find as the market is getting tighter, the head of a group representing Japanese utilities said on Friday.
"We want the government to provide maximum support (on the issue)," Kazuhiro Ikebe, the chairman of Japan's federation of electric utilities, told a news conference. The Japanese government said earlier this month that it would ban coal imports from Russia in a broad escalation of sanctions after gradually reducing imports while looking for alternative suppliers.
7:07am: Zelensky hails Ukrainians' resolve 50 days into invasion
On a day that saw Moscow suffer a stinging symbolic defeat with the loss of its Black Sea fleet flagship, Ukraine’s president hailed his people for their resolve since Russia invaded in February and for making “the most important decision of their life — to fight.”
In his nightly address, Volodymyr Zelensky told Ukrainians late Thursday that they should be proud of having survived 50 days under Russian attack when the invaders “gave us a maximum of five.”
They’ve been trying to destroy us for 50 days, but the 🇺🇦 people are heroically resisting. We fear nothing, we know what we’re fighting for. We are brave enough to put an end to evil. Stop feeding the 🇷🇺 military machine. Help 🇺🇦 with weapons. Then peace & good will win faster. pic.twitter.com/WdDbZsvZ4e
April 14, 20226:05am: Loud explosions heard in Kyiv
Powerful explosions were heard in Kyiv early on Friday, and air raid sirens blared across Ukraine as residents braced for new Russian attacks after Moscow's lead warship in the Black Sea sank following a fire.
The explosions appeared to be among the most significant in Ukraine's capital region since Russian troops pulled back from the area earlier this month in preparation for battles in the south and east.
3:30am: France 24's Rob Parsons says the sinking of the Moskva warship is a huge blow for Russia
1:23am: CIA warns desperate Putin poses nuclear threat
Russia's setbacks in its invasion of Ukraine could lead President Vladimir Putin to resort to using a tactical or low-yield nuclear weapon, CIA director William Burns said Thursday.
"Given the potential desperation of President Putin and the Russian leadership, given the setbacks that they've faced so far, militarily, none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said during a speech in Atlanta.
The Kremlin said it placed Russian nuclear forces on high alert shortly after the assault began February 24, but the United States has not seen "a lot of practical evidence" of actual deployments that would cause more worry, Burns added, speaking to students at Georgia Tech university.
"We're obviously very concerned. I know President Biden is deeply concerned about avoiding a third world war, about avoiding a threshold in which, you know, nuclear conflict becomes possible," said Burns.
11:50pm: Sinking of warship a 'big blow' to Russian fleet, says Pentagon
The sinking of the warship Moskva after it was engulfed in an inferno was a "big blow" to Russia's naval strength in the Black Sea, the Pentagon said Thursday.
"This is a big blow to the Black Sea fleet, this is...a key part of their efforts to execute some sort of naval dominance in the Black Sea," Pentagon spokesman John Kirby told CNN.
"This is going to have an effect on their capabilities."
10:22pm: Russia says flagship Moskva cruiser of Black Sea fleet has sunk
Russia's defence ministry said the missile cruiser Moskva, the flagship of Russia's Black Sea fleet, sank as it was being towed back to port in stormy weather following an explosion and fire, according to Russian news agencies.
"While being towed ... towards the destined port, the vessel lost its balance due to damage sustained in the hull as fire broke out after ammunition exploded. Given the choppy seas, the vessel sank," state news agency TASS reported, quoted the defence ministry.
The ministry said earlier on Thursday that the Soviet-era ship had been badly damaged by the fire, which Ukraine said was the result of a missile strike.
8:47pm: 'You wield the nuclear card and it scares the West'
According to Dmitry Medvedev, deputy chair of the Russian National Security Council and a former Russian president, if Finland and Sweden join NATO – perhaps in the next few weeks or months – the Baltics will no longer be a non-nuclear zone, noted FRANCE 24 international affairs commentator Douglas Herbert.
"He's implying that there will be nuclear-armed weapons within range of [...] the homes of ordinary people in Finland and Sweden," Herbert said. "It's bullying; it's menacing. Russia is reading from its script, its playbook: You wield the nuclear card and it scares the West – it scares a lot of people."
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
Focus
War hits Ukraine’s farms: Russian invasion threatens world’s breadbasket
Valeurs Actuelles
Réfugiés ukrainiens en Hongrie et Moldavie : la nourriture manque cruellement
Valeurs actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-il mobilisé dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord-Est et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’Est de l’Europe, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Chisinau/Kichinev le 8 mars. Nous avons développé de très bonnes relations avec l’association qui coordonne l’aide avec le gouvernement, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Dans l’église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, c’est la nourriture qui manque cruellement – y compris les aliments pour bébé, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture – et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de déplacés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, la capitale de la République séparatiste de Transnistrie, pro-russe et vers laquelle 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils ne puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec l’Église que ce soit en Hongrie, en Moldavie et en Ukraine ?
Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des prêtres de l’Église orthodoxe pour aider l’accueil des réfugiés ; en Hongrie nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché latin d’Odesse. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes, car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du Sud et de l’Est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : sept civils tués par des tirs russes lors d’évacuations près de Kharkiv
La guerre en Ukraine se poursuit, vendredi 15 avril, au 51e jour de l’offensive russe. Sept civils ont été tués et 27 autres ont été blessés, jeudi 14 avril, dans des tirs russes sur des bus d’évacuation, dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. L’annonce a été faite ce vendredi par le parquet général ukrainien, indique Le Figaro.
Le drapeau français flotte de nouveau à Kiev
L’ambassade de France en Ukraine, transférée à Lviv fin février après le début de l’offensive russe, est de retour à Kiev. Symbole de ce retour, le drapeau tricolore a été de nouveau hissé. « C’est un moment de satisfaction et de joie, ça veut dire que Kiev n’a pas été conquise », a indiqué Etienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine, relaie Le Figaro.
Cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine
Depuis le début de l’invasion russe, plus de cinq millions de personnes ont fui l’Ukraine, selon l’ONU. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), environ 215 000 non-Ukrainiens ont également fui le pays, rapporte BFMTV.
Plusieurs civils tués à cause de bombardements russes
« Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d’évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et 27 blessées », a détaillé le parquet sur Telegram. Une enquête a été ouverte pour « violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation », a-t-il ensuite précisé. Plus au Sud, dans la région de Zaporijjia, une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées dans des bombardements russes contre la ville de Vassylivka, où plusieurs maisons, une épicerie, ainsi qu’une installation de la gare ferroviaire de Tavriïsk ont été endommagées, d’après l’administration militaire régionale.
Kiev : une usine fabriquant des missiles touchée par une frappe
Une usine située dans la région de Kiev, chargée de fabriquer des missiles Neptune que l’armée ukrainienne avait expliqué avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée au cours de la nuit dernière par une frappe russe, ont fait savoir ce vendredi des journalistes présents sur place, relaye Le Soir. Dans le détail, un atelier de l’usine ainsi qu’un immeuble administratif la jouxtant, installés dans la localité de Vychnevé, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale, ont été endommagés gravement. Par ailleurs, une cinquantaine de véhicules, garés sur le parking à proximité, ont également eu leurs vitres soufflées.
Moscou va intensifier les frappes
La Russie a l’intention d’intensifier les frappes sur Kiev, en réplique aux attaques en territoire russe. « Le nombre et l’ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev », a fait savoir vendredi 15 avril le ministère russe de la Défense, après avoir annoncé la destruction d’un atelier de production de missiles sol-air dans l’usine Vizar. Par ailleurs, la Russie a annoncé avoir bombardé une usine d’armement près de Kiev, et avoir tué une trentaine de « mercenaires polonais », relatent plusieurs médias, parmi lesquels Sud Info.
La veille, au cours de la soirée, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déclaré dans son message vidéo rituel du jour, que la région du Donbass était la « cible principale » des forces russes qui s’évertuent à la « détruire », détaille BFM TV. Il a ensuite ajouté que « les navires russes ne [pouvaient] qu’aller au fond », tandis que le vaisseau amiral russe en mer Noire a coulé après avoir été touché par un missile ukrainien, d’après Kiev.
Otan : une adhésion de la Finlande et de la Suède aurait « des conséquences »
Tandis que certains voient l’invasion menée par la Russie en Ukraine comme un échec, parce qu’elle a ressoudé les membres de l’Otan, Moscou a mis en garde ce vendredi sur le fait qu’un élargissement de l’organisation à la Finlande et la Suède aurait des conséquences, détaille BFM TV. Ces pays « doivent comprendre les conséquences d’une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l’architecture sécuritaire européenne dans son ensemble », a estimé la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, dans un communiqué.
Un Britannique de l’armée ukrainienne capturé
Aiden Aslin, un membre de l’armée ukrainienne, a été capturé par les Russes. La télévision publique locale a diffusé jeudi soir des clichés le montrant menotté et présentant une coupure au front, assurant qu’il s’agit bien du jeune homme de 28 ans. « Aiden est un membre actif des forces armées ukrainiennes et ainsi un prisonnier de guerre » qui « doit être traité avec humanité », a confié sa mère dans les colonnes du Daily Telegraph, avant de rappeler au dirigeant russe Vladimir Poutine la convention de Genève sur les prisonniers de guerre.
Les « conséquences imprévisibles » des livraisons d’armes
D’après le Washington Post, la Russie a fait parvenir à la présidence de Joe Biden une note de deux pages dans laquelle elle argue que la nouvelle livraison d’armements plus lourds à l’Ukraine « aggrave le conflit » et « peut avoir des conséquences imprévisibles ».
Moscou accuse Kiev de bombarder des villages frontaliers
Le Comité d’enquête russe a estimé, jeudi 14 avril, que deux hélicoptères ukrainiens « équipés d’armes lourdes » étaient entrés en Russie et avaient procédé à « au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo », dans la région de Briansk, relaye 20Minutes. Sept personnes, parmi lesquelles un bébé, ont été blessées « à des degrés divers », d’après ces accusations russes, pour l’heure impossible à vérifier. Ces affirmations ont été rejetées par le Conseil national de sécurité et de défense ukrainien, qui a accusé les services secrets russes de conduire des « attaques terroristes » dans la région frontalière afin d’alimenter « l’hystérie anti-ukrainienne ».
La CIA alerte sur le risque nucléaire
« Vu qu’il est possible que le président [Vladimir] Poutine et les dirigeants russes sombrent dans le désespoir, compte tenu des revers qu’ils ont subis jusqu’ici d’un point de vue militaire, aucun de nous ne peut prendre à la légère la menace que représente le recours potentiel à des armes nucléaires tactiques ou des armes nucléaires de faible puissance », a estimé ce jeudi le chef de la CIA, William Burns, à l’occasion d’un discours à Atlanta, détaille France 24. Le Kremlin a évoqué la mise en alerte de ses forces nucléaires, toutefois « nous n’avons pas vraiment constaté de signes concrets comme des déploiements ou des mesures militaires qui pourraient aggraver nos inquiétudes », a confié ensuite le patron de la principale agence de renseignement américaine. Et de conclure : « Il est évident que nous sommes très inquiets. Je sais que le président [Joe] Biden est profondément préoccupé par le risque d’une Troisième Guerre mondiale et fait tout pour éviter de parvenir au point où un conflit nucléaire devient possible. »
Ukraine : 6673 crimes de guerre recensés
D’après le bureau du procureur général, qui liste fréquemment les pertes ukrainiennes depuis le début de l’invasion russe, 198 enfants sont morts au cours du conflit, souligne BFM TV. Sous le hashtag #RussianWarCrimes, le bureau du procureur général a par ailleurs évoqué 6673 crimes de guerre.
Kiev : des explosions entendues
Un certain nombre d’explosions importantes ont été entendues à Kiev, en Ukraine, au cours de la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 avril, selon l’agence de presse Reuters, citée par BFM TV. Ces explosions semblent s’inscrire parmi les plus importantes dans la région de la capitale ukrainienne, depuis que les troupes russes se sont retirées de la zone début avril.
France24 - World
Residents of Ukraine's Kramatorsk left behind after train station strike halts evacuations
Issued on: 15/04/2022 - 12:05
FRANCE 24
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Mohamed FARHAT
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After a Russian airstrike claimed the lives of at least 50 civilians trying to leave the Ukrainian city of Kramatorsk on April 8, the residents who still remain are facing a tough choice: make the best of life in a ghost town or try to evacuate on their own.
Trains are no longer evacuating civilians from the region via Kramatorsk’s train station since a Russian air strike claimed a number of lives last week.
The April 8 attack provoked the majority of the population into leaving the city, while some of those remaining are still trying to find a way out.
Certain parts of Kramatorsk resemble a ghost town – between the destroyed buildings and barricaded windows, sirens go off nonstop.
But one jogger was out running, trying to live her life. "They told me to leave, but I stayed in 2014 [when Russia invaded Crimea] and now our fighters are more organised," she said. "I love my city and I want it to stay intact."
And some of the city's business owners are resisting. "People can't buy anything to eat, and that's why I'm staying open," said one woman still running her take-away sandwich shop. "People are very grateful."
Among those who have stayed, there are some who have nowhere else to go. Others are still trying to leave. It is not hard to find citizens who believe Ukraine will triumph over Russia.
"Who should I be afraid of, of that dwarf [Putin]? No I will never be afraid of him, thanks to our children, we have gas, electricity and a normal life..." Nadia Kalichenko, one of the city’s residents and a member of the “Together Until Victory" Association, told FRANCE 24, as was putting together camouflage netting for Ukrainian vehicles and soldiers.
"If this means even one life will be saved, then we will be happy."
Click on the video player above to view the full report
Reporting by Karim Yahiaoui, Mohamed Farhat, Grigoriy Veprik and Joseph Keen
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Hour by hour
Live: More than five million people fled Ukraine since Russian invasion, UN says
The Debate
Wave of setbacks: Russia regroups as Ukraine braces for more bombing
AS IT HAPPENED
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
France24 - World
Macron backs EU-wide pay cap for CEOs in nod to left-wing voters
Issued on: 15/04/2022 - 14:55
FRANCE 24
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French President Emmanuel Macron and his far-right challenger Marine Le Pen on Friday waded into a heated row about a 19-million-euro pay package given to the head of carmaker Stellantis as top corporate salaries bounced to the forefront of the French election campaign.
Macron, who faces Le Pen in the second round of France's presidential election on April 24, told Franceinfo radio that he was in favour of an EU-wide ceiling for top executives’ pay, describing the Stellantis payout as “shocking and excessive”.
“We need to fight at a European level so that remuneration can’t be excessive,” he said. “We need to set ceilings and have governance for Europe that make these things acceptable. If not, society will explode at any given moment.”
Macron, a former investment banker, has been struggling to shake off the "president of the rich" tag that has dogged him throughout his five years in office. He is now scrambling to reach out to left-wing voters as he heads into a tight run-off with Le Pen.
The far-right candidate still trails the incumbent in the polls, though she has significantly narrowed the gap since she lost a lopsided contest by more than 20 percentage points five years ago.
>> France's Macron and Le Pen lay out rival plans to boost workers' earnings
In particular, Le Pen's focus on purchasing power during the campaign has given her an edge over Macron in courting low-income workers and households struggling with the rise in food and energy costs.
French presidential election © France 24
Debate is currently raging over the 19-million-euro payout for Stellantis chief executive Carlos Tavares for last year, when French carmaker PSA merged with Italian-US rival Fiat Chrysler to form Stellantis, the world’s fourth-biggest carmaker.
Beyond his base salary of two million euros, Tavares is to receive 7.5 million euros in performance-based pay, 2.4 million euros in retirement contributions and a 1.7-million-euro bonus related to the success of the merger. He will also receive 5.6 million euros’ worth of company shares, according to Stellantis.
“These sums are astronomic,” Macron told Franceinfo. “People can’t be facing purchasing power problems (…) and then see these sorts of sums.”
“We need to do what we’ve done with minimum tax rates and the fight against tax evasion. We need to convince our European partners to bring about a reform that will provide a framework for executive pay,” he added.
Wading into the debate, Le Pen also described the Stellantis payout as "shocking", though she ruled out a pay cap. In an interview with BFMTV, she suggested one way to offset such remuneration was to develop staff shareholdings.
“It’s shocking, but less shocking than for others,” she said of Tavares' pay package. She added: “For once he obtained good results”.
The company said in a statement that it does not comment on politicians' positions and said the group had gone from near bankruptcy to a leading position under Tavares' leadership.
It added that it had paid out as much to staff as to shareholders – 1.9 billion euros – and said that Tavares' pay was 90% variable depending on company performance and lower than at rivals GM and Ford.
(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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Business Daily
France's Macron and Le Pen lay out rival plans to boost workers' earnings
France 2022: The Choice
Fishing for votes: Macron campaigns in Le Havre, Le Pen in Avignon
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrench students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : l’embargo européen sur le gaz russe repoussé après l’élection pour ne pas favoriser Marine Le Pen ?
La guerre en Ukraine se poursuit, au 51e jour de l’offensive russe. Selon les informations du New York Times, dont Le Figaro s’est fait l’écho vendredi 15 avril, l’Union européenne serait sur le point de décréter un embargo sur le gaz russe. Toutefois, d’après le quotidien américain, les négociations concernant les modalités de cet embargo ne devraient débuter qu’après le second tour de l’élection présidentielle française, qui se tiendra le 24 avril. Et cela, pour éviter de favoriser la candidature de Marine Le Pen.
Ne pas anéantir les chances de Macron
L’objectif de cette démarche serait donc de s’assurer que l’impact d’une telle mesure sur la hausse du prix de l’énergie ne puisse pas favoriser la candidate du Rassemblement national. Et anéantir ainsi les chances du président-candidat Emmanuel Macron. C’est du moins ce qu’avance le journal new-yorkais, qui s’appuie sur des sources officielles et diplomatiques.
L’embargo sur le gaz russe est une mesure vis-à-vis de laquelle un certain nombre de gouvernements – Berlin en tête – se disent réticents, étant donné le risque de récession que sa mise en application entraînerait pour eux. En effet, l’Allemagne plongerait dans la récession en 2023, en cas d’arrêt immédiat des approvisionnements en gaz russe décidé, d’après des informations communiquées mercredi 13 avril par les principaux instituts allemands de prévisions économiques et relayées par BFM TV. Dans le détail, en 2023, le PIB de la première économie européenne reculerait de 2,2 % en cas d’arrêt des livraisons de gaz.
France24 - Monde
Cronenberg, James Gray et Serebrennikov à l'affiche du prochain festival de Cannes
Publié le : 14/04/2022 - 15:24
FRANCE 24
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La sélection officielle de la 75e édition du Festival de Cannes qui débute le 17 mai a été dévoilée jeudi par les organisateurs. Dix-huit films sont en compétition pour la Palme d'or. En revanche, la composition du jury n'est pas encore connue.
Le Festival de Cannes fêtera en mai sa 75e édition avec le retour du cinéma-choc de David Cronenberg, une nouvelle place en compétition pour le Russe Kirill Serebrennikov, en rupture avec la ligne du régime de Poutine, et seulement trois réalisatrices en lice pour la Palme.
Parmi les cinéastes cultes attendus : David Cronenberg ("Crash"), qui promet une nouvelle fois de secouer le public. "Les crimes du futur" réunit Viggo Mortensen, Kristen Stewart et Léa Seydoux.
Autre grande figure sur le tapis rouge : James Gray ("Ad Astra") présentera "Armageddon Time", avec Anne Hathaway et Oscar Isaac, dans le New York des années 1980, en pleine ascension de la famille Trump.
Dix-huit films briguent à ce jour la Palme d'or, parmi les 2 200 soumis aux sélectionneurs, venus de 155 pays.
Cinq cinéastes déjà couronnés seront en lice pour une nouvelle Palme : les Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne ("Rosetta") avec "Tori et Lokita", le plus grinçant des cinéastes suédois, Ruben Östlund ("The Square"), avec "Triangle of Sadness", le Japonais Hirokazu Kore-eda ("Une affaire de famille"), qui a cette fois tourné "Broker" avec la star sud-coréenne de "Parasite", Song Kang-ho, et enfin le Roumain Cristian Mungiu ("4 mois, 3 semaines, 2 jours"), avec son dernier film "RMN".
Seules trois réalisatrices sont sur les rangs pour succéder à la Française Julia Ducournau, Palme d'or 2021 pour "Titane". La Française Claire Denis présentera "The Stars at Noon", un "film d'attente, d'ambiance, à la lisière du polar diplomatique" dixit Thierry Frémaux, tourné en Amérique centrale, et sa compatriote Valeria Bruni Tedeschi présentera, elle, "Les Amandiers", sur le théâtre et la figure de Patrice Chéreau. Prisée de la critique, l'Américaine Kelly Reichardt sera en lice avec "Showing Up".
Serebrennikov, en dissidence
La présence dans cette liste de l'enfant terrible du cinéma russe, Kirill Serebrennikov, avec un film sur la femme de Tchaïkovski, est tout un symbole en pleine guerre en Ukraine.
>> À voir : Kirill Serebrennikov : “Parfois les autorités veulent que nous arrêtions de penser”
Le Festival, qui a très vite annoncé qu'il n'inviterait pas de "délégation officielle" russe, a fait le choix de ce réalisateur empêché de défendre en personne ses deux précédents opus en compétition, "Leto" et "La Fièvre de Petrov", car il n'était pas autorisé à quitter son pays.
Il a enfin pu partir légalement pour rejoindre l'Europe après l'invasion russe, et sa voix portera également au Festival d'Avignon, en juillet, dont il assurera l'ouverture.
Deux cinéastes ukrainiens sont aussi sélectionnés, hors compétition : un grand nom, Sergei Loznitsa, pour "The Natural History of Destruction", en séance spéciale, et un nouveau venu, Maksim Nakonechnyi, qui réalise son premier film, "Bachennya Metelyka", retenu à Un Certain Regard.
Qui pour succéder à Spike Lee ?
"Par des temps de tristesse et de guerre en Europe et un peu partout dans le monde [...] célébrer un anniversaire, ce ne sera pas forcément célébrer le passé", a souligné le délégué général en présentant cette 75e édition, la dernière du président, Pierre Lescure.
Le Festival n'oublie pas pour autant la fête et les paillettes : Tom Cruise doit présenter en personne le nouveau "Top Gun", 36 ans après le premier. Hors compétition aussi, résonnera la musique d'Elvis (biopic signé Baz Luhrmann), de Jerry Lee Lewis (chez Ethan Coen), de David Bowie dans un documentaire. L'Australien George Miller promet un "anti Mad Max" avec un film réunissant Idriss Elba et Tilda Swinton.
Après la testostérone de "Bac Nord", le Français Cédric Jimenez reviendra sur les attentats du 13 novembre, avec Jean Dujardin.
Le Festival n'a plus beaucoup de jours pour trouver celui ou celle qui succèdera à Spike Lee à la présidence du jury. Un casse-tête cette année : avec le redémarrage du cinéma post-pandémie et l'essor des séries, "tous les artistes travaillent", a souligné Thierry Frémaux.
Le film d'ouverture en revanche est déjà connu, ce sera la comédie gore "Z (comme Z)" de Michel Hazanavicius, l'auteur de "The Artist".
Avec AFP
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À L’AFFICHE !
Festival de Cannes : Valérie Lemercier enchante la Croisette avec son film "Aline" sur Céline Dion
À L’AFFICHE !
Festival de Cannes : une Palme en titane pour Julia Ducournau
À L’AFFICHE !
Clap de fin pour la 74e édition du Festival de Cannes
New York Times - World
In a Village Divided, Palestinians See Their Hold on Territory Eroding
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Carved up over decades, the village of Walaja sits partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem. Palestinians say this type of fragmentation undermines prospects for a state.
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By Raja Abdulrahim
WALAJA, West Bank — On a gray metal gate that Israel built in the Palestinian village of Walaja hangs a biting sign: “Living behind this damned door and this spiteful wall is your brother and your son Omar Essa Hajajlah.”
The wall in question is part of the 440-mile-long barrier that Israel erected as a security measure years ago, largely separating its territory from the occupied West Bank. When it was built, it cut across Mr. Hajajlah’s long driveway, isolating him from his neighbors. The gate allows him and his family to cross from their home on one side of the wall into the rest of their village, though few are permitted to freely cross in the other direction.
Many of the major events that have shaped this corner of the Middle East have left their mark on Walaja — once a swath of terraced farmland with an ancient olive tree. Today, it serves as a pointed example of how decades of war, diplomatic agreements, Israeli settlement building, laws and regulations have carved up the West Bank and whittled away at territory under Palestinian control.
The 3,000 Palestinian residents of Walaja now live partly in the occupied West Bank and partly in Jerusalem, divided into several different zones governed by different laws and regulations. Palestinian leaders and rights groups say that this type of fragmentation undermines the possibility of ever building a Palestinian state on a contiguous piece of land.
“They want a land without its people so they can take the land without war and without loss of blood,” Mr. Hajajlah, 57, said of Israel, sitting on a broken chair on his terrace overlooking a valley with sheep grazing behind him. “And they are succeeding in this.”
The shrinking and division of Walaja began during the 1948 war when the 1,600 village residents fled their lands. This was part of what Palestinians call the nakba, or catastrophe, when hundreds of thousands fled or were driven out of their homes when Israel was created.
They resettled on a neighboring mountaintop that was part of Walaja’s agricultural lands and re-established their village on territory held by neighboring Jordan.
In the 1967 war, Israel defeated several Arab states that were mobilizing against it and seized control of the Gaza Strip and the Sinai Peninsula from Egypt; the West Bank and East Jerusalem from Jordan; and the Golan Heights from Syria.
Walaja was part of the captured West Bank.
Israel subsequently drew new municipal boundaries for Jerusalem, annexing some 17,000 acres of the West Bank into the city — land still considered occupied territory by most of the world. Jerusalem’s new municipal boundary cut through Walaja, putting part of the village in the West Bank, governed then by Israeli military law, and part in Jerusalem, where municipal laws and regulations applied.
In the post-1967 era, some of Walaja’s lands were taken to build Israeli settlements, according to the United Nations. Most of the world considers those settlements a violation of international law, though Israel insists that there has been a Jewish presence in the West Bank for thousands of years.
Then, in the 1990s, Israel and the Palestinians signed the Oslo Accords, the first peace agreement ever between them, hailed at the time as a historic breakthrough.
Under the accords, the West Bank side of Walaja was further divided into two zones — one came under Palestinian administration and the other remained under Israeli control. Those designations have since determined what construction is permitted and who permits it, among other rules.
The agreements that created these divisions were meant to be temporary, but took on a more permanent air when the Oslo negotiations collapsed after failing to reach a lasting settlement.
In 2002, after a surge of Palestinian attacks, Israel began building the separation barrier — a system of fences and concrete walls running along or, in some places, inside the West Bank. When construction of the wall reached Walaja in 2012, it added a new division: isolating Mr. Hajajlah’s family from the rest of the village.
“Walaja is representative of the fragmentation of Palestinian lands,” said Alon Cohen-Lifshitz, an architect and urban planner with Bimkom, an independent Israeli organization that campaigns for Palestinian land rights, which are tightly restricted by Israel.
“The occupation and the land grab is very sophisticated and they are using all kinds of techniques,” he added. “And planning is a very powerful tool.”
Israeli officials have denied that they are trying to push Palestinians off the land and claim that, to the contrary in Jerusalem, the government has made it easier for them to get building permits.
“The security fence was built to serve security needs and prevent terrorism,” the Defense Ministry said in a statement, something that Israel has hailed as a success in cutting down the number of attacks. “There is great importance for this fence even today,” it added.
“The wall in Walaja does not divide the village, except for a single house that is located right where the fence was built,” the ministry said.
Two signs translated into English mark the entrance to Walaja: One in green reads, “Al Walajah Welcomes You.” The other, in red, says, “This Road Leads To Palestinian Village The Entrance For Israeli Citizens Is Dangerous.”
The sectors of the village are easily distinguishable by the housing in each area, a reflection of the different laws that govern them.
In the section of the West Bank side under full Israeli control, two- and three-story structures dominate the landscape. But in the West Bank zone administered by the Palestinian Authority rises a cluster of midlevel apartment buildings — allowing for more Palestinians to move in.
And in the parts of Walaja that are within the bounds of Jerusalem, piles of rubble line the winding mountain roads, testament to Israeli laws on bulldozing homes that lack building permits — a policy that overwhelmingly affects Palestinians.
At least 32 homes have been demolished in Walaja since 2016, according to Ir Amim, a Jerusalem advocacy group.
Ibrahim Araj and 37 other homeowners in Walaja have taken their fight against home demolitions to Israel’s Supreme Court, a move that has forestalled the destruction. A decision at the end of last month extended the injunction against demolitions for these 38 homes for another seven months and gave the residents a chance to advance a zoning plan that would allow them to apply for building permits.
The case only protects those 38 homes, though.
“Walaja itself is like a microcosm of all the violations that Israel commits,” said Mr. Araj, a 37-year-old lawyer, whose home has been under a demolition order since 2016. From the front porch of his unfinished home, he can hear the sound of construction from a nearby Israeli settlement on land that used to be part of Walaja.
The tiny fraction of the village administered by the Palestinian Authority is experiencing a mini construction boom.
Readily apparent even from a distance, a cluster of seven- and eight-story apartment buildings stick out from the hilly terrain of modest family homes and the occasional villa.
From his desk at his real estate office, Sami Abu al-Teen, 52, can see the seven-story apartment building he recently finished building, named after one of his daughters.
“The authority doesn’t have any control here. They have no police or anything,” said Mr. al-Teen. “But we can still go to them and get building permits.”
Mr. Hajajlah said he felt like his family’s home, built over three generations, was an island unto itself. Two cameras watch as he, his wife and three sons come and go through a gate in the separation barrier.
Israel’s Defense Ministry said it worked to find a solution for the family and built a direct passage to their home, allowing them to cross without restrictions. When inviting guests, however, the family is required to notify the authorities, the ministry said.
Before the wall was erected, Mr. Hajajlah said his home hosted large gatherings, especially around holidays. But his family and friends no longer want to come, concerned about Israeli soldiers from a nearby checkpoint who patrol by his home regularly.
As he escorts some rare guests out through the metal gate, he passes painted flowers and pro-Palestinian graffiti on the separation barrier that reads: “Existence is resistance.”
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : le croiseur Moskva, fleuron de la flotte russe, a coulé
Au 50e jour de l’invasion russe en Ukraine, l'évènement marquant de la journée concerne le croiseur russe Moskva, qui a été dans un premier temps « gravement endommagé » par une explosion de munitions causée par un incendie, avant de couler, a annoncé le ministère de la Défense russe, ce jeudi 14 avril.
En mer Noire, un navire appartenant à la flotte russe a coulé, a annoncé jeudi soir le ministère russe de la Défense. Ce navire lance-missiles de près de 200 mètres de long avait été « gravement endommagé » par un incendie qui a provoqué l’explosion de munitions. À bord, l’équipage de plus de 500 hommes a dû être évacué.
Un navire russe neutralisé par l’Ukraine en mer Noire
Le croiseur russe nommé Moskva, endommagé durant l’offensive contre Ukraine, a coulé, a annoncé le ministère russe de la Défense, ce jeudi 14 avril. « Lors du remorquage du croiseur Moskva vers le port de destination, le navire a perdu sa stabilité en raison de dommages à la coque subis lors de l’incendie suite à la détonation de munitions. Dans des conditions de mer agitée, le navire a coulé », a déclaré le ministère, relaie Le Figaro.
Plus de 500 civils tués dans la région de Kharkiv
Dans l’est de l’Ukraine, le bilan des victimes civils de la guerre continue d’augmenter. Depuis le début de l’invasion russe le 24 février, 503 civils ont été tués dont 24 enfants, a déclaré jeudi le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, rapporte Le Figaro.
L’ambassade de France en Ukraine va bientôt faire son retour à Kiev
Déplacée à Lviv à cause de l’invasion russe, l’ambassade de France en Ukraine devrait faire son retour dans la capitale ukrainienne. Une relocalisation qui pourrait intervenir « très prochainement » selon un communiqué du Quai d’Orsay, relaie BFMTV.
La Russie accuse l’Ukraine d’avoir bombardé un village russe
Selon le Comité d’enquête russe, l’Ukraine aurait bombardé un village russe frontalier avec deux hélicoptères, faisant sept blessés. « Des membres des forces armées ukrainiennes sont illégalement entrés dans l’espace aérien de la Russie avec deux hélicoptères de combat équipés d’armes lourdes. Volant à basse altitude, ils ont mené au moins six frappes sur des immeubles d’habitation dans le village de Klimovo », a-t-elle accusé, rapporte Le Figaro.
Un navire russe « gravement endommagé »
Le croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, a été « gravement endommagé » par une explosion de munitions causée par un incendie, selon le ministère de la Défense russe, relaie BFMTV. L’équipage a survécu et a été totalement évacué.
Emmanuel Macron estime que l’utilisation du mot génocide n’est « pas aider l’Ukraine »
S’il n’a pas utlisé le terme de génocide à l’image de Joe Bien pour qualifier la politique de Vladimir Poutine en Ukraine, Emmanuel Macron a indiqué que « l’escalade verbale » n’allait pas « aider l’Ukraine », rapporte Le Figaro. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait jugé « très blessant » son refus de dénoncer « un génocide » dans son pays.
Réouverture de couloirs humanitaires
Comme le fait savoir Le Monde ce 14 avril, de nouvelles évacuations de civils ont été entamées. Des habitants de la ville assiégée de Marioupol sont notamment en train d’être transportés dans des endroits plus sûrs via neufs couloirs humanitaires. Iryna Verechtchouk, la vice-Première ministre ukrainienne, a indiqué la réouverture de ces couloirs après une journée de suspension dû selon Kiev à des violations russes de cessez-le-feu.
« Génocide » : Joe Biden réaffirme ses propos
Alors que Joe Biden a qualifié l’invasion russe en Ukraine de « génocide » le 12 avril, Emmanuel Macron a quant à lui refusé d’employer ce terme. Mais le Président des Etats-Unis a réaffirmé ses propos dès le lendemain, pointant du doigt « la décision intentionnelle prise par la Russie et par ses forces de détruire l’Ukraine et sa population civile ». Entre temps, Vladimir Poutine a jugé « inacceptable » que le locataire de la Maison Blanche l’accuse de la sorte et qu’il se mette à « déformer la réalité ».
Un navire russe touché
Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, les troupes de Volodymyr Zelensky tiennent toujours. Mercredi 13 avril dans la soirée, les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir touché le croiseur russe « Moskva » avec des missiles Neptune. Comme le rapporte Le Monde, le navire, qui peut accueillir jusqu’à 510 membres d’équipage, a été entièrement évacué. « En raison d’un incendie, des munitions ont explosé (…) Le navire a été gravement endommagé », ont rapporté ce 14 avril les agences d’Etat russes. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances précises des faits. Pour l’heure, le ministère de la Défense russe s’est gardé de faire le lien avec une attaque ukrainienne.
France24 - Monde
Michel Bussi : "Les Français votent différemment à la présidentielle qu'aux autres élections"
Publié le : 15/04/2022 - 12:29
Philomé ROBERT
L’écrivain Michel Bussi est surtout connu comme un auteur de romans à succès, avec 10 millions de livres vendus en France et dans 36 pays. Plusieurs de ses livres ont été adaptés à la télévision ou en bande dessinée. Mais il est aussi géographe, ancien directeur de recherches au CNRS et spécialiste des cartographies électorales. Il analyse pour France 24 la carte électorale de la France à une semaine du second tour de l’élection présidentielle.
Le Débat de France 24
Second tour de l'élection présidentielle : Le Pen-Macron, deux France ?
ÉLYSÉE 2022
"Ses réserves de voix sont faibles" : quelle stratégie pour Emmanuel Macron avant le second tour ?
ÉLYSÉE 2022
Présidentielle : des reports de voix éparpillés et incertains pour le second tour
Valeurs Actuelles
Coupe du monde 2022 : le Qatar demande aux supporters LGBT de « ne pas insulter toute une société »
Un haut responsable de la sécurité de l’évènement a mis en garde les personnes voulant manifester leur appartenance sexuelle en public.
Le Qatar prévient déjà la communauté LGBTQ+. Alors que le pays va accueillir la Coupe du monde de football 2022 qui débutera le 21 novembre prochain, Abdullah Al Ansari, haut responsable chargé de la sécurité de l’événement, a annoncé l’interdiction de manifester des signes de leur appartenance sexuelle en public, rapporte Ouest-France.
Les drapeaux arc-en-ciel pourraient également être confisqués aux supporters pour une raison sécuritaire. Le responsable de la sécurité veut « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions. « Si vous voulez démontrer votre point de vue sur la situation LGBTQ, démontrez-le dans une société où il sera accepté », a expliqué Abdullah Al Ansari.
Pour respecter la politique de l’émirat, où « les démonstrations d’affection en public sont mal vues », Al Ansari a fait passer un message clair aux supporters issus des minorités sexuelles : « ne pas insulter toute une société ». « Nous ne pouvons pas changer les lois ou la religion pour les 28 jours de la Coupe du monde », a-t-il ajouté.
Une controverse précédente sur l’homosexualité
De nombreuses critiques ont émergé après l’attribution de la Coupe du monde de football au Qatar. En effet, de nombreuses personnes se sont insurgées du fait que l’évènement se déroule dans ce pays où les valeurs du sport et les droits de l’homme y sont controversés.
Le président du comité d’organisation du Mondial avait indiqué, fin 2021, que « l’homosexualité n’est pas autorisée » dans l’émirat. Une déclaration qui avait fait réagir plusieurs associations « préoccupées » par cette décision qui ne peut pas être « considérée comme acceptable ».
France24 - Monde
Trois ans de chantier à Notre-Dame-de-Paris : de la sécurisation à la restauration
Publié le : 15/04/2022 - 11:31
Le président Emmanuel Macron a fixé le cap de 2024 pour rendre la cathédrale de Notre-Dame au culte et aux visiteurs. France 24 suit l’évolution de ce "chantier du siècle" et fait le point, trois ans après l’incendie dévastateur. La journaliste Mélina Huet a rencontré celles et ceux qui œuvrent à la restauration, au cœur de l’édifice et partout dans l’Hexagone. Ils livrent une course contre la montre, les savoir-faire traditionnels se confrontant à l’urgence.
Il y a trois ans, les images de l'incendie de Notre-Dame-de-Paris faisaient le tour du monde. Après la stupeur, des milliers d'hommes et de femmes ont contribué à sécuriser ce monument historique. Architectes, scientifiques, peintres, artisans… Et le chantier se prépare désormais à accueillir les restaurateurs.
La mobilisation est nationale. Les sommiers du grand orgue sont remis en état en Occitanie. Le plus gros instrument de France – en matière de registre – a été épargné par les flammes. Mais ses quelque 8 000 tuyaux, ainsi que ses sommiers chargés de distribuer l’air, ont dû être démontés un par un et décontaminés avant de gagner les ateliers de restauration.
Dans les Pays de la Loire, des chênes centenaires ont été abattus puis sciés pour constituer le futur tabouret de la flèche, au sommet de la cathédrale Notre-Dame. Cette œuvre d’Eugène Viollet-le-Duc, architecte de la restauration de la cathédrale au XIXe siècle, a été détruite par les flammes. La flèche sera reconstruite à l’identique et a donc besoin de ces arbres hors norme, qui culminaient autrefois à quarante mètres de haut.
Plomb et sel, les ennemis invisibles
La présence de plomb est l’un des gros enjeux de ce chantier. Plus de quatre cent tonnes de ce métal ont fondu le 15 avril 2019 et se sont envolées sous forme de poussière toxique. Un dépoussiérage de la cathédrale est en cours et doit se terminer avant l’été 2022. En parallèle, un chantier de dessalement a dû être mis en œuvre. Depuis trois ans, l’humidité causée par l’eau des pompiers, puis par les intempéries, a fait migrer des sels vers la surface des pierres. Alors que les voûtes menacent de s’effriter, une équipe s’est déployée pour mettre cet ennemi invisible hors d’état de nuire.
Sel, plomb, intempéries, pandémie de Covid-19 mais aussi découvertes archéologiques exceptionnelles : ces contretemps ne peuvent pas interférer avec l’objectif de réouverture fixé à 2024, pour les Jeux olympiques d’été à Paris.
>> À voir aussi, le volet précédent : "Notre-Dame de Paris, deux ans après l'incendie"
Le chantier scientifique Notre-Dame CNRS / ministère de la Culture est développé en collaboration avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris.
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Fermeture provisoire du parvis de Notre-Dame en raison de pollution au plomb
Journées du patrimoine : le chantier de Notre-Dame de Paris mis à l'honneur
FRANCE
Restaurer Notre-Dame de Paris en cinq ans : coup de com' ou projet réaliste ?
Valeurs Actuelles
Le Royaume-Uni signe un accord de plusieurs millions d’euros pour envoyer des migrants au Rwanda
À l’occasion de la visite de la ministre de l’Intérieur britannique, Priti Patel, à Kigali, capitale du Rwanda, Boris Johnson a dévoilé, ce jeudi 14 avril, un projet pour lutter contre l’immigration illégale, rapporte Le Parisien. « À partir d’aujourd’hui (…), toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda », a-t-il indiqué.
Alors que le nombre de clandestins traversant la Manche a triplé en 2021, la Grande-Bretagne souhaite « casser les structures des passeurs, intensifier les opérations dans la Manche, poursuivre plus de criminels en justice et mettre fin au commerce barbare de la misère humaine ». Le Premier ministre britannique a estimé que les espoirs « d’une vie meilleure » de ces migrants ont été exploités par des passeurs qui « font de la Manche un cimetière sous-marin ».
Un accord estimé à plus de 140 millions d’euros
Ce projet a été élaboré en collaboration avec le Rwanda qui pourra accueillir « des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir » et qui est « l’un des pays les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants », selon Downing Street.
Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait aux personnes accueillies la possibilité « de s’installer de manière permanente au Rwanda » si elles « le souhaitent ». Ainsi, Londres financera le dispositif à hauteur de 144 millions d’euros. « Notre compassion est peut-être infinie, mais notre capacité à aider des gens ne l’est pas », a conclu Boris Johnson.
Les organisations de défense des droits de l’homme ont dénoncé une politique « scandaleuse » et « barbare ». De son côté, l’opposition a jugé qu’il s’agissait d’une mesure « inhumaine ».
Une telle mesure est déjà appliquée par l’Australie avec des îles du Pacifique. Récemment, le Danemark avait également envisagé d’envoyer ses migrants vers des pays africains.
Valeurs Actuelles
Massacre de Boutcha : ombres macabres sur l’Ukraine
C’est le ciel gris menaçant d’un hiver qui ne veut pas finir, les silhouettes de carcasses de chars russes le long de l’artère principale du sud de Boutcha, la rue Iablonska, tellement calcinées qu’on les croirait rouillées depuis des mois. Et puis au milieu de la route qui traverse cette petite banlieue tranquille du nord-ouest de Kiev, des cadavres de civils.
Le 29 avril, les pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul s’achèvent. Les Russes annoncent entamer un retrait des agglomérations prises autour de la capitale ukrainienne. Elles effectuent leur mouvement le lendemain sous un feu intensif de l’artillerie adverse qui pilonne leur déplacement à découvert. Le 1er et le 2 avril, les forces spéciales ukrainiennes se déploient dans Boutcha et reprennent le contrôle complet de la ville. Le 3 avril, les autorités ukrainiennes filment et diffusent les premières images de l’horreur. Au total, on compte quelque 300 victimes, certaines ont les mains liées dans le dos et ont été abattues d’une balle dans la nuque. Comme une exécution sommaire. Immédiatement, les légitimes réactions d’indignations se succèdent au niveau international. Il ne fait aucun doute que des crimes de guerre ont été commis. Pour les puissances de l’Otan et Kiev, c’est bien sûr l’armée russe, et en particulier les hommes de la 64e brigade de fusiliers motorisés qui sont les coupables.
Moscou dément vigoureusement et demande au Conseil de sécurité de l’Onu l’ouverture d’une enquête internationale.
De son côté Moscou dément vigoureusement et demande au Conseil de sécurité de l’Onu l’ouverture d’une enquête internationale. Seule la Hongrie voisine, qui accueille aussi de nombreux réfugiés, attend des preuves avant de condamner. Une prudence qui a provoqué une crise diplomatique sans précédent avec la Pologne : « Orbán a besoin d’un ophtalmologiste pour voir Boutcha. Les relations ne pourront être rétablies que lorsque son évaluation de la guerre en Ukraine aura changé », a déclaré le vice-Premier ministre polonais Jaroslaw Kaczynski.
Voilà pour les faits évidents. Le reste est plus complexe et pourrait être l’un des tournants de cette guerre. Car plusieurs scénarios se présentent : s’agit-il d’un épisode isolé où les soldats russes, dans une retraite précipitée, abattent des civils ? Est-ce une nouvelle stratégie de terreur ? Au contraire, est-ce le fait d’unités spéciales ukrainiennes, comme la “Safari”, venues se venger de civils ayant renseigné les troupes russes ou tout simplement reçu des rations de combat des mains de l’armée ennemie ? Comment expliquer cette vidéo prise par un drone et diffusée par un média biélorusse qui montre un char ouvrir le feu sur un cycliste qui tourne au coin de la désormais tristement célèbre rue Iablonska ? Qui sont les onze morts dans cette même rue, photographiés par un satellite américain, selon eux, le 11 mars ?
Les informations dont nous disposons montrent qu’il n’y avait pas de cadavres dans les rues avant les 1er – 2 avril. Ce qui est inquiétant, c’est la précipitation avec laquelle les Occidentaux ont pris des décisions sur la base de simples suspicions avant même la mise en place d’une commission d’enquête internationale.
Jacques Baud est ancien colonel du renseignement stratégique suisse et auteur de nombreux ouvrages. Il a notamment été amené à travailler au sein de l’Otan pour la lutte contre la prolifération des armes légères et en Ukraine pour la réforme des forces armées. Pour lui, beaucoup d’éléments parlent en faveur des Russes : « Les informations dont nous disposons montrent qu’il n’y avait pas de cadavres dans les rues avant les 1er – 2 avril. Ce qui est inquiétant, c’est la précipitation avec laquelle les Occidentaux ont pris des décisions sur la base de simples suspicions avant même la mise en place d’une commission d’enquête internationale. »
L’ancien officier souligne encore que les « derniers soldats russes ont quitté Boutcha le 30. Le 31, le maire de la ville, Anatoliy Fedoruk, fait une déclaration filmée dans laquelle il ne parle pas de victimes civiles, mais de son soulagement et du grand jour que représente la libération de Boutcha. Le 1er avril, la presse ukrainienne relate le déploiement d’unités d’Azov “chargées d’éliminer les saboteurs et les collaborateurs”. Le 2 avril, on a encore les témoignages d’un jeune blogueur ukrainien qui montre l’état de la ville et une vidéo de la police ukrainienne qui montre ses opérations de sécurisation de la ville, mais là non plus aucun cadavre n’est mentionné. Il faut attendre le 3 pour arriver à l’évocation de crimes de guerre. Que voit-on sur les images ? Des victimes qui ont été surprises par les combats et le pilonnage ukrainien, ce sont des cadavres “frais” à côté de cratères. Un autre groupe de victimes a été retrouvé les mains liées dans le dos, dans des caves, etc. Une grande partie d’entre eux porte un brassard blanc. Or ce brassard était demandé par les Russes afin de distinguer les civils “neutres” des combattants. Ont-ils été considérés comme des collaborateurs par les forces d’Azov ? C’est très plausible. En tout état de cause, une enquête internationale impartiale est indispensable pour faire la lumière sur ces crimes. C’est d’autant plus important à déterminer avec précision que nous avons des situations semblables ailleurs et notamment à Marioupol. »
l’Ukraine et la Russie font partie des rares pays qui n’ont pas ratifié le traité de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye.
Mais cette enquête aura-t-elle lieu ? Ursula von der Leyen a dit qu’elle soutiendrait l’enquête du procureur général d’Ukraine. Même tonalité à Paris où le président Macron indique que « la France aidera l’Ukraine à rechercher des preuves de crimes de guerre russes ». Au Conseil de sécurité de l’Onu, la demande d’enquête de la Russie, déposée le 4 avril, a été repoussée à deux reprises par le Royaume-Uni.
De toute façon, l’Ukraine et la Russie font partie des rares pays qui n’ont pas ratifié le traité de Rome qui fonde la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. De quoi compliquer le jugement des coupables.
Pourtant de nombreux témoignages de civils sont portés à notre connaissance. Suivant les villes, ils accusent qui les troupes russes, qui les forces ukrainiennes. Dans les villes autour de Kiev, on parle de viols, d’exécutions sommaires, de mutilations. Circulent aussi de nombreuses vidéos où l’on voit la “défense territoriale” attacher des “suspects” à des poteaux, frappés à demi nus, humiliés, parfois mutilés. On parle aussi beaucoup des tirs des hommes d’Azov pour empêcher les civils de quitter les villes. Parmi les vidéos disponibles, il y a aussi celles de soldats russes prisonniers, qui sont achevés dans des circonstances macabres. Il ne s’agit pas de civils et ils ne sont pas chez eux, mais ce sont pourtant bien des crimes de guerre. Si les vidéos agissent comme des revendications de ces exactions, les témoignages sont plus complexes à recevoir et il faudra un vrai travail d’enquête.
L’armée russe procède par des encerclements afin de pilonner l’adversaire
Il y a quelques semaines, le 14 mars, un missile ukrainien de type Tochka-U avait tué une vingtaine de civils au cœur de la ville rebelle de Donetsk. C’est le même type de missile, avec un numéro de série approchant, qui a frappé la gare de Kramatorsk, le 8 avril dans l’est de l’Ukraine, coûtant la vie à au moins une quarantaine de civils. Cette ville et ses environs doivent être le lieu, dans les jours qui viennent, de la seconde phase de l’offensive russe. La première ayant été principalement effectuée pour fixer les forces ukrainiennes dans les villes, notamment Kiev et en profiter pour détruire l’autre partie de l’armée de Kiev massée aux portes du Donbass.
L’armée russe procède par des encerclements afin de pilonner l’adversaire dans un “kotel”, un chaudron, tactique mise au point contre les nazis en 1943. Ici encore, les versions s’opposent dans une bataille que le politologue François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’Iris, nous décrit « comme un “ping-pong 2.0 ”, où les deux parties se renvoient la balle. Les Russes sont sur la défensive, avec toujours un coup en retard. C’est une guerre de fact-checking sans fin. Les Gafam ferment un maximum de sources russes, ce qui conduit à des perceptions de plus en plus différentes et figées entre l’Occident et d’autres régions du monde qui ont accès à d’autres sources. » Kiev dénonce donc un nouveau crime de guerre, que Moscou réfute, arguant que seul Kiev dispose de ce type de missiles, montrant des cartes de trajectoire à l’appui. Quoi qu’il en soit, un tir délibéré de la partie russe serait absurde tant l’évacuation d’un maximum de civils facilite la manœuvre de ses armées.
Depuis le début de la guerre, le 24 février, que Moscou s’obstine à nommer « opération spéciale » , parce qu’ils refusent de désigner les Ukrainiens comme des ennemis, la stratégie est donc très différente des “doctrines d’emploi” américaines, où l’on procède par “carpet bombing”, les fameux tapis de bombes. Depuis le début, les Russes ont visé essentiellement les objectifs stratégiques et ont eu des pertes au sol pour nettoyer quartier par quartier les positions dans lesquelles les forces ukrainiennes se sont retranchées, ce qui implique aussi des pertes civiles mais dans une mesure plus contrôlée.
S’il s’avère que Boutcha, mais aussi Irpin et tous les autres lieux similaires, sont le théâtre de crimes de guerre imputables à la Russie, un point important pour le futur de ce conflit doit être établi. S’agit-il d’un changement de stratégie ? S’agit-il de terroriser la population ukrainienne pour la faire plier ?
Si cet officier est coupable, c’est à la Russie de faire le ménage
L’écrasante majorité des commentateurs occidentaux considère que la Russie est déjà épuisée par la guerre et qu’elle est sur le point de craquer. Que Vladimir Poutine souffre d’un cancer, prend d’importantes doses de cortisone et que ses jours au Kremlin sont comptés. Il y aurait donc une logique à accélérer la cadence de la guerre “quoi qu’il en coûte”.
C’est à peu près l’inverse chez les commentateurs russes qui, la stupeur passée, constatent que le rouble a fini de dévisser et se retrouve même à un meilleur niveau face à l’euro et au dollar qu’au début du conflit. Ils constatent aussi que l’union sacrée s’est faite autour de Poutine qui a gagné près de douze points dans les sondages, à 83 % de soutien, au 31 mars, comme le note la dernière étude du Centre Levada, peu apprécié du Kremlin.
Tout cela ne nous renseigne pas sur ce qui s’est vraiment passé à Boutcha. Des activistes ukrainiens ont diffusé le portrait et l’adresse du chef de la 64e brigade, l’accusant d’avoir ordonné les atrocités. Si cet officier est coupable et qu’il n’a pas agi sur ordre, c’est à la Russie de faire le ménage de façon exemplaire et de le traîner elle-même devant un tribunal militaire. L’un des tournants politiques de la guerre du Viêtnam est le massacre de My Lai, le 16 mars 1968. Près de 500 civils vietnamiens, femmes et enfants compris, avaient été massacrés par les hommes d’une compagnie de la 23e division d’infanterie. Le lieutenant Calley avait été condamné à perpétuité, mais n’effectuera que trois ans et demi de sa peine en résidence surveillée. On peut perdre une guerre militairement, on peut aussi la perdre symboliquement.
France24 - Monde
Rwanda : Londres va envoyer des demandeurs d'asile pour "dissuader" les traversées clandestines
Publié le : 15/04/2022 - 00:01
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Le Royaume-Uni a annoncé, jeudi 14 avril, le projet controversé d'envoyer au Rwanda des demandeurs d'asile arrivés illégalement sur son territoire. D'après Londres, le Rwanda pourra accueillir "des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir", étant l'un des "plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d'accueil et d'intégration des migrants." Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 144 millions d'euros.
L'annonce du contrat avec le Rwanda a été faite à l'occasion d'une visite de la ministre anglaise de l'Intérieur Priti Patel. Le Premier ministre Boris Johnson a également annoncé, jeudi 14 avril, des mesures visant à enrayer l'augmentation des traversées clandestines de la Manche, en confiant la surveillance maritime à la Royal Navy.
Ce 15 avril marque le premier anniversaire de la détention de l'opposant béninois Joël Aïvo, condamné à dix ans de prison pour "blanchiment de capitaux" et "atteinte à la sûreté de l'État". La candidature de ce professeur de droit constitutionnel à la présidentielle de 2021 n'avait pas été validée. Son avocat, maître Fatiou Ousman, est l'invité de ce journal..
Les inondations catastrophiques qui ont frappé l'Afrique du Sud ces derniers jours ont fait au moins 341 morts et touché près de 41 000 personnes, selon un bilan encore provisoire. La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, grand port africain de la province du Kwazulu-Natal et épicentre des intempéries. L'état de catastrophe a été déclaré.
Cheffe d'édition : Célia Caracena
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Le Royaume-Uni signe un accord avec Kigali pour envoyer des demandeurs d'asile au Rwanda
Plus de 300 morts dans des inondations en Afrique du Sud
Bénin : l'opposante Reckya Madougou condamnée à 20 ans de prison
Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - Monde
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
Publié le : 15/04/2022 - 11:09
Christophe DANSETTE
Elon Musk a fait une offre à 54,20 dollars par action pour racheter la totalité de Twitter, un raid hostile à prendre ou à laisser qui agite le réseau social. Le conseil d'administration du groupe s'est réuni jeudi sans prendre de décision, mais l'un des principaux actionnaires s'est déjà dit opposé à cette offre qu'il juge insuffisante. Pourquoi vouloir racheter le réseau social aux 200 millions d'utilisateurs actifs ? Décryptage.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : en matière de gaz, “il faut se préparer à un hiver de tous les dangers” sur le sol français
Les sanctions contre la Russie ont des conséquences directes pour les consommateurs français. C’est notamment le cas en ce qui concerne le gaz, dont la Russie est l’un des plus importants exportateurs pour l’Europe. Alors, afin d’anticiper une éventuelle interruption d’approvisionnement de gaz de la part de Moscou, la France prend ses précautions. Dans sa ligne de mire, l’hiver prochain. Comme le relate Le Parisien, une source du gouvernement aurait d’ores et déjà averti : « Il faut se préparer à un hiver de tous les dangers. » A Bercy, on se montre toutefois plus optimiste : « Attention, anticiper une crise ne veut pas dire qu’elle surviendra. »
Des coupures pour éviter une panne générale
Un décret a été rédigé et publié au Journal officiel vendredi. Le texte vise à organiser un grand plan national de délestage, si l’approvisionnement en gaz s’avérait insuffisant. Cette mesure prévoit de priver certains consommateurs de gaz durant quelques heures. « L’objectif est d’éviter à tout moment une panne générale du réseau », a informé une source au ministère de la Transition. Les grandes entreprises sont particulièrement concernées, notamment celles consommant plus de 5 gigawattheures (GWh) par an : par exemple, les centrales de production d’électricité à cycle combiné gaz, les sites industriels importants de raffinerie ou de pétrochimie, ou encore les vastes bâtiments du tertiaire comme les centres commerciaux ou les stades. Il s’agit d’une consommation équivalente à 450 ménages, relaie Le Parisien.
Un questionnaire envoyé d’ici quelques jours
D’ici la semaine prochaine, un questionnaire sera envoyé à 5 000 entreprises. Le but : « Déterminer les entreprises qui peuvent être momentanément coupées, et celles pour lesquelles cela représenterait un danger, en endommageant leur outil industriel par exemple », a informé une personne à Bercy. Si une entreprise tente d’éviter ce délestage, elle se risquerait à une amende pouvant atteindre jusqu’à 8% de son chiffre d’affaires annuel. Son dirigeant pourrait même écoper d’une peine de prison allant jusqu’à deux ans.
France24 - World
Tech battles to show its worth in Ukraine war crimes probes
Issued on: 15/04/2022 - 17:22Modified: 15/04/2022 - 17:20
Paris (AFP) – Russia's war in Ukraine is still being counted in days, but images of atrocities already number in the hundreds of thousands.
The conflict is the first to throw up such rich evidence in real time, but the sheer volume of material poses a huge challenge for those trying to use it as evidence of war crimes.
"The amount of material that we see, we really haven't seen before," said Hadi al Khatib, whose organisation Mnemonic has gathered around 400,000 pieces of material since February.
Wendy Betts, whose eyeWitness to Atrocities group has a bespoke app to allow NGOs to gather evidence, is equally deluged.
"The last time I looked, we had roughly as much in the last six weeks as we normally would get globally in six months," she told AFP.
International experts are part of a plan unveiled by Ukraine's President Volodymyr Zelensky for a "special mechanism" to probe thousands of allegations of war crimes.
Betts has already handed some footage to Ukrainian prosecutors and Khatib has had to partner with other groups to process his material.
But for all the benefits of technology, this kind of footage has so far been prominent in only a handful of court cases.
Ukraine could well be the coming-of-age for technology-led evidence gathering.
Training AI
Khatib cut his teeth on the Syria war, where his team is still sifting an archive of four million records -- he reckons only about five percent has been verified.
They are training artificial intelligence (AI) software to recognise items like Russian cluster bombs to allow that footage to be prioritised.
But it is slow progress and ultimately each record needs to be verified by a human.
"With technology, we are really not there yet, but we are trying," he told AFP.
Khatib initially set out to use the material for advocacy and as a memorial, which requires only that the footage is what it purports to be.
But using footage to build a legal case is different.
It must be proved that nothing could have happened to the footage all along the evidence chain.
The eyeWitness app was designed especially for this, storing all the metadata securely inside the app.
"We can't verify anything that's already been taken on social media," said Betts, "the footage has to be taken using the camera app".
Her main challenge is to build trust among the NGOs and activists who might use the app.
In Ukraine, eyeWitness has already been working with people in the eastern conflict areas for five years, so they have a head start.
And both Betts and Khatib stress how the tech-savvy nature of Ukraine is helping their efforts hugely.
'Two-edged sword'
Activists and investigators have learnt a lot since the civil war in Syria where smartphones were used for the first time en masse to document atrocities.
"The concept of a citizen investigator or citizen engagement in the investigative process... that really emerged in Syria in 2011," said Bill Wiley, a Canadian who has been investigating war crimes for 25 years.
He has since worked on the so-called Islamic State's brutal campaign in Syria and Iraq, when social media was widely used by the militants.
His foundation, the Commission for International Justice and Accountability (CIJA), is still scouring thousands of smartphones and computer hard drives for usable information from the IS conflict.
"Modern technology and its ubiquitous use in conflict zones is, from a narrow criminal investigative perspective, very much a two-edged sword, and mostly cutting the wrong way," he said.
Both he and Khatib contrast the volume of material with the ability of software to provide accurate analysis.
Wiley suggested investigators needed to be picky in what footage they use, flagging the example of an attack on a theatre in Mariupol on March 16 where hundreds of civilians are thought to have been killed.
"You don't need a photograph of the aircraft circling the target before the bomb was dropped," he said.
Instead, he will be looking to safeguard any information that could link such attacks to whoever ordered them, whether that is phone call intercepts, email chains or old-fashioned paper trails.
But the investigators all agree that they are part of a team with similar goals.
"All of these pieces of information are going to be required to put this gigantic evidentiary puzzle together," said Betts.
And they all believe that ultimately there will be accountability.
"It may take some time, but we will see arrest warrants issued against various Russian leaders," said Wiley.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Gaz : l’Allemagne se détache de la Russie et se tourne… vers le Qatar
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, l’Allemagne tente peu à peu de se diversifier en termes d’approvisionnement d’énergie. Le pays est, en effet, très dépendant au gaz russe. Près de la moitié de sa consommation d’énergie vient de la Russie. L’Allemagne est critiquée depuis qu’elle a refusé de suivre les Etats-Unis dans un embargo contre la Russie. Si elle acceptait un tel boycott, l’Allemagne craindrait des pénuries et une montée des prix de l’énergie. C’est pourquoi un accord a été conclu, dimanche 20 mars, lors d’une visite du ministre allemand de l’Économie et du Climat, Robert Habeck, à Doha au Qatar. Comme le relaie CNews, l’Allemagne a signé un partenariat de long-terme avec le pays du Golfe, pour l’importation de gaz naturel liquéfié (GNL).
L’Allemagne veut éviter la pénurie
En échange, l’Allemagne s’est engagée à « accélérer » la construction de deux terminaux de GNL. Le besoin d’un nouveau point d’approvisionnement en gaz devenait urgent. Robert Habeck a indiqué qu’un risque de pénurie était probable pour « chauffer toutes les maisons et faire tourner toutes les industries » en Allemagne, si le pays n’obtenait pas de gaz « d’ici à l’hiver prochain et si les livraisons en provenance de Russie venaient à être coupées », relate CNews. Pour diversifier davantage les importations de l’Allemagne, le ministre de l’Économie et du Climat s’était également rendu aux Etats-Unis au début du mois de mars. Plus tôt dans la semaine, Robert Habeck était aussi en Norvège, un important producteur de gaz. Le ministre allemand poursuivra son déplacement au Moyen-Orient, en entamant une visite aux Émirats arabes unis.
France24 - World
Lost warship dents Russian pride, navy capability
Issued on: 15/04/2022 - 17:02
Paris (AFP) – Russia's loss of its flagship cruiser Moskva represents a dent in the operational capabilities of the Russian navy and a severe wound to Russian pride at the height of the war against Ukraine, analysts say.
The Moskva sank on Thursday after an explosion and fire that Ukraine claimed was a successful missile strike and Russia said was the result of exploding ammunition.
Until the sinking of the Moskva, nobody had good reason to doubt Russia's supremacy in the Black Sea during the conflict with Ukraine but these calculations have now changed.
"In symbolic terms this is a great loss," said ex-admiral Pascal Ausseur, director general of the Toulon-based Mediterranean Foundation of Strategic Studies (FMES).
The 12,000-ton ship should have been able to withstand one missile impact or more and get a fire under control, but instead went under in just 12 hours, he told AFP.
"That was not part of the plan," Ausseur said, adding that the Moskva probably housed the command post for the naval group which now will have to find a new home.
'Same errors at sea'
Coming after successive setbacks for President Vladimir Putin in the 50-day-old war -- including an unexpectedly weak air and land combat record -- the loss of the Moskva will also have a real impact on the Russian navy's ability to attack Ukrainian targets and keep its fellow fighters safe.
"Russia is committing the same errors at sea that they previously made on land," said one high-ranking French officer.
The 186-metre- (610-foot-) long cruiser was equipped with 16 surface-to-surface Bazalt/Vulcan missiles used against ships as well as Fort missiles, which are navy-adapted versions of long-range S-300s, and short-range Ossa missiles.
Able to carry a crew of 680, its role was to give air cover to other ships during their operations, especially during the bombing of targets on the coast and landings, according to a Telegram post by Sergei Brachuk, a spokesman for the Odessa regional military administration.
But beyond representing a body blow to Russian military prestige, the Moskva's loss is probably not a game changer for the Russian campaign, Western analysts said.
"The rest of the Black Sea Fleet remains a puissant force," said Nick Brown at British intelligence analysis firm Janes.
'Not de-fanged'
Brown cited the Admiral Grigorovich-class frigates with their much more modern air defence suite, able to launch Kalibr precision land attack missiles, as examples.
"The fleet has not been de-fanged," he told AFP.
Institute for the Study of War (ISW) analysts said in a note that the loss of the Moskva would reduce Russia's ability to conduct cruise missile strikes but was "unlikely to deal a decisive blow to Russian operations on the whole."
"The Moskva's main role was likely conducting precision strikes with Kalibr cruise missiles on targets in Ukrainian rear areas, including logistics centres and airfields," they said.
The remaining force is all the more crucial for Russian capabilities as Moscow cannot dispatch a replacement for the Moskva while Turkey keeps the Bosphorus and Dardanelles straits closed to warships.
This, some analysts say, may not make a huge difference to the current phase of the war which has seen the Russian navy play a limited role.
But the ship's loss could force Moscow to revise any plans to give the navy a bigger role in the future, said Maia Otarashvili at the Foreign Policy Research Institute.
Russian strategists have to ask the uncomfortable question whether Ukraine has more powerful defences against naval onslaught than they thought, she told AFP.
President Volodymyr Zelensky has repeatedly asked friendly Western governments to supply him with much-needed coastal defence missiles.
"What kind of recently-acquired anti-ship missiles does Ukraine have? And what damage can they do to the Russian navy?" she asked.
'Real vulnerability'
Another consequence is that it is now far less likely that Moscow would launch any amphibious operation against a Ukrainian city such as Odessa.
"Even before this... the Russians did not have air superiority, which is a sine qua non for launching an amphibious operation," said a senior French naval officer, who asked not to be named.
"Now they are less ready than ever to do so," added the source.
The full story of what caused the Moskva's demise are unlikely to be known soon, as experts will need to examine its hull which is now somewhere in the depths of the Black Sea.
But it's already clear that the disappearance of the Moskva "reveals a real vulnerability" of the Russian navy, Ausseur said.
Whether it was a direct missile hit or an explosion caused by problems on board they "indicate possible Russian deficiencies —- either poor air defenses or incredibly lax safety procedures and damage control on the Black Sea Fleet's flagship," the ISW analysts said.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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An Australia Homecoming, Mixed With Yearning and Trepidation
When “Fortress Australia” sealed its borders, thousands of citizens were stuck abroad. When allowed to return home, a reporter wondered how she would find the country — and how it would find her.
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By Isabella Kwai
Photographs by Isabella Moore
SYDNEY, Australia — The tangy smell of eucalyptus leaves lining the streets. A casual friendliness even from strangers. Ten types of Asian cuisine in a 100-yard radius of the city center.
These were among an infinite list of things I yearned for in my hometown as I waited, stuck abroad for over a year, for a chance to return.
At Sydney’s airport, my father greeted me with an awkward hug. “You’re home,” he said, smaller and whiter-haired than I remembered him 18 months ago. But still dizzy with jet lag, it wasn’t until I staggered into the glare of morning light and heard the sound of native birds that I believed it: I really was, at last, back in Australia.
My family reunion this year — and many thousands of similar reunions across Australia — had been difficult to realize until November. That was when Australia announced an about-face in strategy: With high-enough vaccination rates to withstand an Omicron surge, “Fortress Australia” was lowering the drawbridge and reopening its borders to citizens and permanent residents, allowing an unlimited number of homecomings for the first time since the coronavirus pandemic began.
I had accepted this enforced separation as the price of working thousands of miles from home — and knew my wait in London, long as it seemed, was infinitely easier than the crushing hardships faced by countless migrants and asylum seekers escaping violence and economic collapse in their countries.
Still, I was restless for home. But I was also nervous. After the abyss of a pandemic, how would I find Australia? And how would it find me?
In the decades before the pandemic, the accessibility of air travel and a diversifying population meant that Australia had become remarkably less insular than it once was. One-third of residents were born abroad — a number that reflects my own history, with my first glimpse of Australia as a baby from my mother’s arms as she carried me off the plane from Hong Kong.
In Britain during the pandemic, I had watched Australia maintain its strict border closures and enact long lockdowns that worked, at least initially, to keep it comparatively unscathed.
“We’re an island nation — we had opportunities that others didn’t have,” said Catherine Bennett, an epidemiologist at Deakin University in Melbourne. “We have made different sacrifices in order to avoid the kinds of waves that other countries had to live with.”
But had embracing its geographic insularity and isolation influenced the cultural identity of Australia? Would the country turn to a more provincial past with fewer connections to the world?
Observers of society whom I polled about the changes during my absence thought, at least to some extent, that yes, the pandemic has changed how Australia engages with the world.
Australia had united to get through the pandemic, said Marc Stears, the former director at the Sydney Policy Lab, a research group at the University of Sydney. “The flip side, though, is it’s happy to pull together — and pull away from the rest of the world.”
And where would I, an Australian born abroad who often felt caught between so many homes, fit into this pandemic-altered country?
For one, I could expect little sympathy from Australians for having been stranded abroad, said Tim Soutphommasane, a political theorist and sociologist at the University of Sydney.
For many Australians, the sealing of the borders, even to its own citizens, was a welcome reinforcement of the self-image of Australia as “a sanctuary, sheltered from the troubles of the world,” Mr. Soutphommasane said.
“People were forgetting the human cost involved in families being separated,” he said, pointing to another significant shift those returning might expect: “a greater willingness of Australians to accept expansion of executive and government power.”
Despite a vaccination campaign that critics said initially lagged, I could see what the experts meant when they told me that most Australians, trusting the government, had willingly acceded to its demands. Over 95 percent of adults are fully vaccinated and two-thirds of the nation boosted.
But in conversations, I sensed a stark division between those who were shocked by Australia’s decision to unseal its borders just as Omicron cases pushed higher and those who thought it was long overdue for the country to reopen.
Added into the mix, I noticed, was a feeling of whiplash from the abruptness of it all.
“We went from zero to complete explosion,” said a friend — recently recovered from Covid — about the number of cases as we walked the too-quiet route to Sydney’s iconic Opera House. “We’ve been so bombarded with these regulations. And now it’s supposed to be over.”
Many people, acclimated to lockdown routines, were still hesitant to socialize. It was as if Sydney had become an introverted relative of its former self. The throbbing streets and alleyways, whose secrets I had once known like the back of my hand, now felt too hushed and oddly unfamiliar without the crowds.
I became afraid to visit old haunts without calling, in case we arrived to find the windows dusty and the chairs stacked. And if they had survived the economic strain of the pandemic, I sat in them feeling guilty about sharing stories of traveling around Europe with friends who had not left the country in two years.
The skyline, too, had changed. Housing prices in Sydney, already one of the world’s most expensive cities, had only surged further in the past year, and developers wanted to take advantage. Across the city’s vast expanse, shiny new skyscrapers and apartment blocks had sprung up.
Even the weather cast an unusual pall: Unpredictable bouts of near-daily rain, thanks to the presence of La Niña, made it seem like I hadn’t escaped London’s gloominess after all.
Still, many of the things I had loved about Sydney remained. Sitting in a dark theater before a performance, I heard once more the Welcome to Country, a ceremony led by an Indigenous elder that pays respect to the traditional custodians of the land, which has become more mainstream as the country is reckoning with its violent history of colonization.
No matter where I went in the world, it was in Sydney that I felt closest to the wild abandon of nature, like meeting an old (and daring) friend. In the oceanside pools and beaches so core to Sydney’s identity, I plunged over and over again into the waves until it drove every thought from my mind.
When I craved some peace, I could drive in almost any direction and find myself in one of the city’s national parks, with only the sounds of cicadas and my own breath as company.
And there were my parents, who had kept their habit of drinking pu’er tea in the mornings. I met their new pet rabbit, who caused high drama when he escaped his cage and ate my father’s prized bok choy before surrendering himself in the driveway. My mother laughed at me one fateful beach day as she pulled a Pacific man o’ war jellyfish — known in Australia as a bluebottle — from my body as I screamed.
In February as I prepared my goodbyes, Australia got ready to open its borders to vaccinated international travelers, and since I’ve left, the country has continued its emergence from hibernation.
In terms of just how much, and how permanently, nearly two years of being a “fortress” had changed Australia, it would take time, experts told me, to calculate the full social and cultural impact.
For me, there is a sense of sorrow over the loss of the Sydney of my memory, but also of gratitude for the strict rules that helped protect my parents.
On my last days home, the weather played a bittersweet trick, making leaving that much harder: The La Niña-driven rain cleared for a few days and the sun I had so longed for in London appeared. I basked in it with loved ones for hours, as if I could bottle it up to last for the next year.
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France24 - World
Shanghai residents struggling to find food amid strict lockdown
Issued on: 15/04/2022 - 16:58Modified: 15/04/2022 - 17:01
Shanghai remains under strict lockdown. The city of 25 million has become the heart of the country's biggest outbreak since the peak of the first virus wave in Wuhan over two years ago, rattling the strict zero-Covid policy. Some residents stuck in the city, locked down since early April, have flooded social media with complaints of food shortages.
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
France24 - World
Italian FA court acquits all in transfer trickery trial
Issued on: 15/04/2022 - 16:52
Milan (AFP) – Some of Italian football's top figures could breath a sigh of relief on Friday after the country's football federation acquited everyone brought to its tribunal over suspicious transfer dealings.
Juventus and Napoli chairmen Andrea Agnelli and Aurelio De Laurentiis were among 61 people before the FIGC's tribunal for their alleged roles in suspected inflated transfer values designed to artificially boost clubs' balance sheets.
Agnelli was facing a possible year-long ban and prosecutors also asked for suspensions for a raft of Juve directors. De Laurentiis, his wife and two of his children also risked long bans.
Their clubs, two of Italy's biggest, were also up before judges alongside nine other teams from Serie A and the lower divisions.
The trial was closed to the public but reportedly looked at 62 transfers over three seasons between 2019 and 2021, with the majority involving Juve but the biggest being Victor Osimhen's 70 million euro move from Lille to Napoli.
That transfer stood out as it involved four players valued at just over 20 million euros moving to Lille as part of the deal. Three of them never played for the French club and are now in Italy's lower divisions.
The defendants argued that there was no objective way to gauge a player's worth, and in Thursday's edition of sports daily Corriere Dello Sport, Napoli's lawyer said that prosecutors had based their own valuations on data from popular website Transfermarkt.
The tribunal's ruling cuts short what had been expected to be a long legal battle with appeals but does not completely end the controversy, as Juve are also being investigated by criminal prosecutors in Turin over alleged inflated capital gains between 2019 and 2021.
The club is suspected of having presented false accounting information to investors and producing invoices for non-existent transactions over that period.
© 2022 AFP
L'Humanité
Le sous-texte de l’expertise
ChroniqueSylvestre HuetLe rapport du groupe de travail 3 du Giec publié la semaine dernière trace-t-il les voies d’une lutte efficace contre la menace climatique ? Oui, si l’on en considère la partie scientifique et technique. Calcul des émissions. Description du futur bas carbone pour l’énergie, l’industrie, l’agriculture, les transports. Estimation des flux financiers nécessaires… Tout y est. En 2 913 pages. Énorme et nécessaire travail d’expertise.
Les premiers lecteurs ont noté l’importance accordée à la sobriété, chargée de 40 à 70 % des réductions d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. C’est là que le bât blesse. Citons le rapport : « Les individus disposant d’un haut statut socio-économique contribuent de manière disproportionnée aux émissions… » Mais que faire ? La réponse aux questions fréquentes le dit ainsi : « En tant que consommateurs, surtout si l’on appartient aux 10 % les plus riches de la population mondiale en termes de revenus, on peut limiter la consommation, notamment en mobilité, et explorer le bien-vivre compatible avec une consommation durable. »
Les rédacteurs sont instruits du monde réel. Ils savent que les milliardaires ne se priveront pas volontairement des jets privés et de modes de vie émettant des milliers de fois plus de CO2 que la plupart des Français. Bezos (Amazon), Zuckerberg (Facebook), oligarques russes et chinois, Bernard Arnault et François Pinault l’auraient déjà fait s’ils le voulaient.
Faire appel à leur charité pour l’humanité, ce que signifie cette phrase, pourrait donc sembler puéril. Les rédacteurs savent aussi que les classes moyennes des pays riches – l’essentiel de ces 10 % les plus émetteurs de CO2 – ne s’engageront pas volontiers dans la sobriété s’ils ont sous les yeux le spectacle des consommations sans limites des grandes fortunes. Des économistes et des sociologues démontrent ainsi, aisément, qu’une société trop inégalitaire ne peut être sobre en raison de l’exemple donné par les trop riches. Le désir d’imitation des pauvres et la volonté des riches de garder leur distinction l’interdisent.
Le B.A.-BA d’une politique climatique efficace devrait donc être la suppression des grandes fortunes et revenus excessifs, tout comme celle de la publicité commerciale, arme de destruction massive de l’autonomie matérielle et de l’imagination des classes populaires. On touche là les limites de l’expertise du Giec, excellente par ailleurs, lorsqu’il s’agit d’économie politique.
www.ipcc.chla chronique scientifique de sylvestre huet New York Times - World
‘Fighting Was Easier’: Taliban Take On a Treacherous, Avalanche-Prone Pass
Afghanistan Dispatch
After overthrowing the government, the Taliban are now trying to save what’s left of the roads they spent years blowing up, with none more critical than a two-mile-high pass through the Hindu Kush.
Inside one of the tunnels in the Salang Pass in northern Afghanistan.Credit...
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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary
Photographs by Kiana Hayeri
THE SALANG PASS, Afghanistan — The Taliban commander’s sneakers had soaked through from the melting snow, but that was the least of his problems. It was avalanche season in the Salang Pass, a rugged cut of switchback roads that gash through the Hindu Kush mountains in northern Afghanistan like some man-made insult to nature, and he was determined to keep the essential trade route open during his first season as its caretaker.
The worry about traffic flow was both new and strange to the commander, Salahuddin Ayoubi, and his band of former insurgents. Over the last 20 years, the Taliban had mastered destroying Afghanistan’s roads and killing the people on them. Culverts, ditches, bridges, canal paths, dirt trails and highways: None were safe from the Taliban’s array of homemade explosives.
But that all ended half a year ago. After overthrowing the Western-backed government in August, the Taliban are now trying to save what’s left of the economic arteries they had spent so long tearing apart.
Nowhere is that more important than in the Salang Pass, where, at over two miles high, thousands of trucks lumber through the jagged mountains every day. It is the only viable land route to Kabul, the capital, from Afghanistan’s north and bordering countries like Uzbekistan. Everything bumps up its slopes and down its draws: Fuel, flour, coal, consumer goods, livestock, people.
Whether approaching the pass from the north or south, vehicles are welcomed with an unexpected and signature flourish: dozens of car washers, often little more than one man or boy with a black hose that shoots cold river water in a continuous arc, waiting for a customer.
For the weary traveler, who just spent hours zigzagging through the mountains that tower over either side of the road like stone gods, the cleaners are beacons, signaling good news: You’ve made it through the pass and survived the trip. So far.
50 miles
SALANG PASS
HINDU KUSH Mountains
AH76
Kabul
AFGHANISTAN
TURKMEN.
AFGHAN.
PAKISTAN
PAK.
By The New York Times
After decades of war, overuse and ad hoc repairs, the highway is in poor shape and prone to calamity. Navigating it demands a certain daring.
So does the upkeep.
“The fighting was easier than dealing with this,” Mr. Ayoubi, 31, said last month, before hopping in his mud-spattered white pickup truck and making his way down the road, stopping occasionally to manage clogged columns of trucks.
Accidents and breakdowns are common occurrences on the potholed and perilous journey across the pass. But the greatest fear is getting stuck in a traffic jam in one of the highway’s long, pitch-black tunnels, where the buildup of carbon monoxide can suffocate those trapped within.
The centerpiece of the highway is the Salang Tunnel. Constructed by the Soviets in the 1960s, it was once the highest tunnel in the world.
Reporting From Afghanistan
Though there are different sections, the largest part of the tunnel is more than a mile long and takes anywhere between 10 to 15 minutes to traverse in the best scenario. The darkness within is all-encompassing, interrupted only by flickering yellow lights that seem to hang in midair because of the smoke and dust. Ventilation systems are limited to sets of fans at either end that do little except whine above the engine noise.
In the fall of 1982 it is estimated that more than 150 people died in the tunnel from an explosion of some kind, though details of the event still remain murky. Disasters such as that, along with avalanches like those in 2010 that killed dozens, loom over the Taliban running the pass, along with the several hundred infrequently paid former government workers alongside them.
To slow the road’s further destruction, the Taliban have strictly enforced weight restrictions on the trucks navigating the pass. The move is a small but substantive one, highlighting the group’s shift from a ragtag insurgency to a government acutely aware that foreign-funded road workers and lucrative construction contracts won’t materialize anytime soon.
But that decision hasn’t been without consequences: With trucks carrying less cargo, drivers are making less money each trip. That means they are spending less in the snack shops, hotels and restaurants that dot the road along the pass, piling additional misery on those who make their living here in a country whose economy was already collapsing.
“These Taliban policies affect all of us,” said Abdullah, 44, a shopkeeper who sells dried fruit and soft drinks. He is a second-generation Salang resident, and his stonewalled home overlooks the northern approach to the pass like a lighthouse. When his children peer out the windows to watch the convoy of trucks below, they look like tiny lighthouse keepers.
“In the past truck drivers would come and order three meals, now they just order one and share it,” Abdullah said.
In front of Abdullah’s house, Ahmad Yar, 24, a stocky truck driver hauling flour from the northern city of Mazar-i-Sharif, wasn’t thinking about his next meal. His truck, upon which his livelihood depended, had broken down. But in a fortunate twist of fate, he managed to frantically flag down a passing bus that miraculously had just the part he needed.
“Under the former government, we carried 40 tons of flour, now it’s 20,” Mr. Yar said, explaining that the Western-backed government couldn’t have cared less if his truck had been overweight. He then scampered up into his cab, threw his truck in gear and began the long trek up the pass.
Mr. Ayoubi defended the Taliban’s decision to enforce weight restrictions — and to alternate northbound and southbound traffic each day to avoid clogging the tunnels — arguing that keeping the road somewhat functional was better in the long run for Salang’s economy than letting it be completely destroyed.
But the short-term consequences have been devastating for Abdul Rasul, 49, a one-eyed food vendor who has been selling kebabs for 16 years in a spot tucked away behind the rows of car washers and the twisted metal of wrecked vehicles littered along the roadside. This season he’s made about $300, down from his average of around $1,000.
“They’re making less money,” he said of his customers, “so they’re taking less kebabs.”
“It’s not like the years before,” he added.
And indeed it isn’t, with the country’s economy in a shambles and the Taliban’s forces searching in the side valleys around the pass for remnants of resistance forces.
Everything seems to be different in the Salang Pass this year, except for the pass itself.
The towering rows of mountains and the rock-strewn valleys are as they’ve always been. In the distance, truck after truck could be seeing crawling up the pass like a line of ants. Beggars and cold dogs sit at the hairpin turns, where drivers have to slow almost to a stop. The passing old Soviet trucks and Ford pickups provide a history lesson of former occupiers.
Abdul Rahim Akhgar, 54, a traffic officer in the Salang for nearly three decades, held this same job the last time the Taliban were in power in the 1990s. On a recent afternoon he stood on the roadside at the northern mouth of the pass and looked at a twisted flatbed truck that had veered off the road and slammed into the side of a house below an hour or two earlier.
The crash killed one passenger and about a dozen or so caged chickens. Mr. Akhgar reckoned that 50 people die in the pass in accidents each year. But all in all, he added, it’s better now.
“There’s no fighting,” he said as a young boy wrestled with a chicken that survived the crash. “And travelers can travel easier.”
Najim Rahim contributed reporting from Houston.
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France24 - Monde
États-Unis : un "Beatles" de l'EI reconnu coupable de la mort d'otages américains en Syrie
Publié le : 14/04/2022 - 20:20
FRANCE 24
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La justice américaine a reconnu coupable jeudi El Shafee el-Sheikh, un jihadiste de l'organisation État islamique, membre de la cellule des "Beatles", d'avoir participé à l'enlèvement et à l'assassinat des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig en Syrie.
Il était l'un de ces tortionnaires sans visage du groupe État islamique (EI) : El Shafee el-Sheikh, a été reconnu coupable jeudi 14 avril par un tribunal américain d'avoir joué un rôle dans l'enlèvement et la mort de quatre otages américains en Syrie au sein de la sinistre cellule des "Beatles".
Accusé d'être membre de ce trio, surnommé ainsi par les otages en raison de leur accent britannique, il était jugé à Alexandria, près de Washington, pour son rôle dans la capture et la mort des journalistes James Foley et Steven Sotloff, ainsi que des travailleurs humanitaires Kayla Mueller et Peter Kassig.
Sa sentence sera prononcée ultérieurement. Il encourt la réclusion à perpétuité.
Âgé de 33 ans, El Shafee el-Sheikh a choisi de garder le silence tout au long de ce premier procès d'importance contre le groupe islamiste aux États-Unis, qui a duré deux semaines. Par la voix de son avocate, il a admis avoir rejoint les rangs de l'EI tout en niant être l'un des "Beatles".
"Sans compassion" avec les otages
Pour l'accusation, El Shafee el-Sheikh était "Ringo" alors que certains otages semblaient penser qu'il était "George". Il n'a jamais été réellement identifié comme membre du groupe par les ex-otages appelés à la barre qui avaient toujours vu les membres de ce trio masqués.
Mais en 2018, il avait admis lors d'interviews avec des journalistes qu'il avait "interagi" "sans compassion" avec des otages placés sous sa supervision et celles de deux "amis" rencontrés à Londres, Mohammed Emwazi et Alexanda Kotey.
C'est avec ce dernier qu'El Shafee el-Sheikh avait été arrêté en 2018 par les forces kurdes en Syrie. Ils avaient été transférés aux États-Unis pour être jugés, mais Alexanda Kotey a choisi de plaider coupable et sera fixé sur sa peine le 29 avril.
L'autre membre du groupe, Mohammed Emwazi, a été tué dans une attaque de drones en 2015. Surnommé "Jihadi John", il avait été identifié après être apparu avec un couteau de boucher sur des vidéos de propagande de l'EI mettant en scène la décapitation d'otages occidentaux.
Avec AFP
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États-Unis : "Jihadi George", l'un des "Beatles" de l'État islamique, devant la justice
Procès d'un des "Beatles" de l'EI : l'ex-otage français Nicolas Hénin raconte son calvaire
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Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique France24 - Monde
France : une enquête ouverte pour viols et agressions sexuelles à l'école Polytechnique
Publié le : 14/04/2022 - 21:15
FRANCE 24
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Une enquête préliminaire a été ouverte jeudi par le parquet d'Évry, dans la foulée de la publication des résultats d'un questionnaire interne de l'école Polytechnique. Il révélait qu'une étudiante sur quatre avait été victime d'agression sexuelle depuis le début de sa scolarité. Par ailleurs, 11 personnes se sont déclarées victimes d'une tentative de viol ou d'un viol pendant leurs années d'études.
L'école de l'élite française au cœur d'un scandale : une enquête préliminaire a été ouverte pour viols et agressions sexuelles après un questionnaire interne de Polytechnique, selon lequel une étudiante sur quatre y a été victime d'agression sexuelle depuis le début de sa scolarité, a déclaré jeudi 14 avril le parquet d'Évry à l'AFP, confirmant une information de France Inter.
Alors que onze élèves au total disent avoir été victimes de viol ou de tentatives de viol, cette ouverture d'enquête intervient sept mois après celle portant sur CentraleSupélec, où une étude interne avait également fait état d'une centaine de faits de harcèlements sexuels, agressions sexuelles ou viols pendant l'année universitaire.
Dans les deux cas, les directions des établissements avaient adressé un signalement au parquet d'Évry, ces écoles étant situées sur le plateau du Saclay, en Essonne, au sud de Paris.
Selon le parquet, le signalement de Polytechnique a été reçu fin mars et a débouché sur l'ouverture mercredi de cette enquête, confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Palaiseau.
Le questionnaire, mené du 19 janvier au 6 février en concertation avec les étudiants, "fait suite aux agissements commis à CentraleSupélec", a justifié la direction de Polytechnique.
"On a décidé de réagir immédiatement en lançant une enquête nous-mêmes pour savoir ce qu'il en était à l'école Polytechnique", a expliqué mardi à l'AFP François Bouchet, le directeur général de la prestigieuse école d'ingénieurs.
"On est sous le choc"
À Polytechnique, le questionnaire a été rempli par environ 2 100 jeunes, sur les 3 300 ayant intégré l'X entre 2018 et 2021, "soit plus de 60 % de réponses, une très forte participation", a noté le directeur général.
"On se doutait qu'il y aurait des cas de violences sexistes et sexuelles qui remonteraient, de harcèlement, d'exhibitionnisme, de contacts non souhaités, car on a aussi une cellule d'écoute qui avait été saisie de certains cas", a souligné François Bouchet.
Selon le sondage, 23 % des élèves – très majoritairement des femmes – disent avoir subi une agression sexuelle lors de leur scolarité : on s'est frotté à elles, on a touché leurs seins, leurs fesses, on les a embrassées contre leur gré.
Onze personnes se sont déclarées victimes d'une tentative de viol ou d'un viol pendant leurs années à Polytechnique.
"On est sous le choc, je ne pensais pas que ce questionnaire allait mener jusqu'à recenser des tentatives de viol ou des viols", a ajouté François Bouchet.
"Ces faits révélés d'une grande gravité sont inacceptables. On doit se mobiliser pour que la parole se libère et améliorer encore notre plan d'actions lancé en 2017", a-t-il dit. "Des ateliers sur les violences sexistes et sexuelles vont être rendus obligatoires pour tous les élèves dès juin prochain."
Avec AFP
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Violences sexuelles : "Il y a un fossé entre les déclarations et la réalité des moyens"
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : qu’attendent les associations féministes des candidats au second tour ?
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Boris Johnson se vautre dans l’infamie
ActuMarine Le Pen en rêve, le premier ministre britannique prétend le faire : contre de l’argent, le Royaume-Uni espère transférer à un pays tiers et très lointain, le Rwanda, les exilés qui cherchent à s’installer sur son sol. Mais la partie est loin d’être gagnée, tant le projet piétine les principes élémentaires du droit international…
Thomas LemahieuEmpêtré dans le scandale de ses fiestas clandestines au 10, Downing Street, Boris Johnson sort l’artillerie lourde. En choisissant d’externaliser la gestion des migrants «illégaux» au Rwanda, à des milliers de kilomètres de son pays, le premier ministre britannique, verbalisé cette semaine pour n’avoir pas respecté les règles du confinement lors des premières vagues de Covid-19, réussit l’exploit de combiner la diversion et l’infamie. En pratique, le Royaume-Uni envisage d’envoyer à Kigali, la capitale du petit État d’Afrique de l’Est, les exilés coupables d’avoir traversé la Manche, afin d’opérer là-bas le tri entre eux et d’examiner les éventuelles demandes d’asile. «À partir d’aujourd’hui, toute personne entrant illégalement au Royaume-Uni ainsi que ceux qui sont arrivés illégalement depuis le 1er janvier pourront désormais être relocalisés au Rwanda», se rengorge Johnson. Décrit par lui-même comme l’un des pays «les plus sûrs au monde, mondialement reconnu pour son bilan d’accueil et d’intégration des migrants», le Rwanda pourrait, insiste-t-il, accueillir «des dizaines de milliers de personnes dans les années à venir».
À l’occasion d’une visite à Kigali, jeudi, Priti Patel, la ministre britannique de l’Intérieur, le Royaume-Uni a dessiné les contours de ce plan qui s’inspire directement des politiques de l’Australie qui parque, dans des conditions lamentables, les migrants sur quelques micro-États insulaires du Pacifique Sud. Contre une première enveloppe de 120 millions de livres sterling (144 millions d’euros), le Rwanda s’engage à «accueillir les demandeurs d’asile et les migrants», à «leur offrir des voies légales» pour vivre sur place et «les intégrer aux différentes communautés à travers le pays». De son côté, Vincent Biruta, le ministre rwandais des Affaires étrangères promet : «Il s’agit de s’assurer que les gens soient protégés, respectés et qu’ils puissent réaliser leurs propres ambitions et s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent.» Sur place, toutefois, les conditions réelles d’accueil sont quasi inexistantes. D’après la presse anglaise, un seul lieu d’hébergement serait, pour l’heure, envisagé : un petit hôtel de 50 chambres doubles, connu jusqu’ici sous le nom de Hope Guest House et éloigné du centre-ville de Kigali.
Alors que les travaillistes se contentent jusque là de dénoncer le tour de passe-passe de Boris Johnson, certains parlementaires conservateurs britanniques redoutent une facture bien plus salée que ce qui est prévu. Selon l’un d’eux, le coût de cette externalisation des politiques migratoires pourrait être «exorbitant». Et d’évoquer un montant total de 2 millions de livres (2,4 millions d’euros) par exilé expédié au Rwanda.
Mais, évidemment, c’est sur le plan du droit international et des exigences humanitaires que les critiques sont les plus vives et pertinentes. Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a, dès jeudi, fait part jeudi de «sa forte opposition» au projet britannique. «Les personnes fuyant la guerre, les conflits et les persécutions méritent compassion et empathie, déclare solennellement Gillian Triggs, Haut-Commissaire assistante du HCR en charge de la protection internationale. Elles ne devraient pas être échangées comme des marchandises et transférées à l’étranger pour être traitées. De tels arrangements ne font que déplacer les responsabilités en matière d’asile, éludent les obligations internationales et sont contraires à la lettre et à l’esprit de la Convention sur les réfugiés.»
Marine le Pen en rêve, Boris Johnson le fait. Voire ! Rien n’est sûr, en réalité car des recours juridiques sont en préparation à Londres et le plan britannique a toutes les chances d’être démantelé en justice tant il piétine les principes élémentaires du droit international. Comme le HCR y invite, les pays les plus riches devraient faire preuve de «solidarité en soutenant le Rwanda et les réfugiés qu’il accueille déjà, et non l’inverse».
droit d'asileRoyaume-unirwandaboris johnson France24 - Monde
Elon Musk veut racheter "100 % de Twitter" et retirer l'entreprise de Wall Street
Publié le : 14/04/2022 - 14:00
FRANCE 24
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Le multimilliardaire Elon Musk propose de racheter Twitter "à 100 %", selon une notification adressée aux autorités boursières américaines. Il se dit prêt à débourser 54,20 dollars par action Twitter, soit une prime de 38 % par rapport à la veille de l'annonce publique de son investissement dans la plateforme.
Le patron de Tesla Elon Musk, qui a récemment acquis 9,2 % du capital de Twitter, a proposé, mercredi 13 avril, de racheter l'intégralité de l'entreprise au prix unitaire de 54,20 dollars par action et de sortir l'entreprise de Wall Street.
Dans un document transmis mercredi au gendarme de la Bourse américaine, Elon Musk précise qu'il s'agit de "sa meilleure offre et de son offre finale" et menace, en cas de refus, de "réexaminer sa position d'actionnaire" au sein du réseau social.
>> À voir : "Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi"
Après cette annonce, Twitter a fait savoir qu'elle allait "examiner avec attention" cette offre. Jeudi matin, son action bondissait de 11,34 %, à 51,05 dollars, dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de Wall Street.
I made an offer https://t.co/VvreuPMeLu
April 14, 2022S'adressant dans une lettre au président du conseil d'administration de Twitter, Bret Taylor, Elon Musk affirme avoir investi dans la plateforme en raison du rôle majeur qu'elle joue en faveur de la "liberté d'expression à travers la planète" qui est, selon lui, "un impératif sociétal d'une démocratie fonctionnelle".
"Toutefois, depuis que j'ai réalisé mon investissement, je me suis rendu compte que l'entreprise ne prospérerait pas et ne servirait pas son impératif sociétal sous sa forme actuelle", estime-t-il, proposant de retirer Twitter de la cote new-yorkaise.
Une valorisation à 43,4 milliards de dollars
"Je propose d'acheter 100 % de Twitter au prix de 54,20 dollars par action en numéraire, soit une prime de 54 % par rapport à la veille du début de mon investissement dans Twitter et de 38 % par rapport à la veille de l'annonce publique de mon investissement", détaille le patron-milliardaire.
Les chiffres avancés par Elon Musk valoriseraient Twitter à 43,4 milliards de dollars, contre environ 37 milliards à l'heure actuelle.
Selon Forbes, la fortune personnelle du patron de Tesla s'élève à près de 274 milliards de dollars, ce qui fait de lui l'homme le plus riche du monde.
Elon Musk est particulièrement actif sur Twitter, où il compte quelque 81,6 millions d'abonnés.
Ces dernières semaines, il s'est montré critique du réseau social, suggérant l'ajout de plusieurs fonctionnalités, comme un bouton "éditer", et interrogeant ses abonnés au sujet du respect de la liberté d'expression.
Le fantasque patron de Tesla et de SpaceX devait initialement intégrer le conseil d'administration de Twitter, mais le directeur général du réseau social, Parag Agrawal, a annoncé lundi qu’Elon Musk avait fini par renoncer à y siéger.
Avec AFP
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Elon Musk ne rejoindra pas le conseil d'administration de Twitter
États-Unis : le milliardaire Elon Musk inaugure une nouvelle méga-usine Tesla au Texas
Elon Musk fait décoller Twitter en Bourse après une grosse prise de participation
BBC
SANS TITRE
More than five million refugees have now fled Ukraine since Russia invaded in February, according to the latest figures released by the UN.
The UN's High Commissioner for Refugees (UNHCR) says over 4.7 million refugees have crossed Ukraine's borders.
In addition, the UN's International Organization for Migration (IOM), cited by AFP, says nearly 215,000 third-country nationals - people who are neither citizens of Ukraine nor the country they entered - have also escaped to neighbouring countries.
The highest proportion of refugees - 2.7 million - have fled to Poland. However, official figures suggest some people are now choosing to return to Ukraine.
Russia’s media regulator Roskomnadzor has blocked access to the
Russian-language edition of the Moscow Times, reacting to a story about the
Ukraine conflict, the outlet says.
The block came after "what the authorities call a false
report on riot police officers refusing to fight in Ukraine", the
English-language edition said. The report said the 11 Omon officers had gone home after their refusal.
The Moscow Times was launched in 1992 and an online version has
appeared in Russian since March 2020. The block only affects the Russian edition.
Roskomnadzor has also blocked access in Russia to Radio France Internationale’s
English, French and Russian-language websites. The regulator has not explained
its move.
Independent media including the BBC have been restricted in Russia
under an order requiring them to rely on Russian official reports on the
Ukraine war, which the Kremlin calls a “special operation”.
A new Russian law imposes prison terms of up to 15 years for
publishing allegedly “fake” information about the Russian military.
Toby Luckhurst and Mariana Maglych
BBC News, Lviv
Earlier today we received
unconfirmed reports that Russian forces have been digging up bodies in
Mariupol, parts of which are under Russian military control.
The city’s council said on Telegram that the Russians were not allowing residents to bury people allegedly killed by the occupiers.
The BBC cannot independently verify these claims. But we
managed to speak on the phone to Mariupol’s mayor, Vadym Boychenko, who backed
up the council's statement.
Boychenko is no longer in the city - and did not
tell us where he is now, for security reasons, other than saying he was close
by. But he said Ukrainian intelligence agencies and Mariupol residents
have said the Russians have been exhuming some
of the dead.
"They are clearing up their crimes after the publicity of
what happened in Bucha and Irpin. They clean up the bodies of civilians
killed by enemy weapons, enemy planes,” he told us.
He also repeated claims the Russians have
brought in mobile crematoria to dispose of the bodies.
The Russians have besieged and bombarded Mariupol for six weeks, and reports suggest the city could soon fall.
Boychenko said it remains in Ukrainian hands, but
called for more military support.
“Today the Ukrainian flag flies over Mariupol. It's hard,
but the guys hold on,” he said.
“We only need weapons, we have enough soldiers.
But we must be given the opportunity and the weapons.”
He also called for more aid for those trapped in the
city. Some 100,000 civilians are still within Mariupol, he said.
“Many countries and organisations like France and Turkey
and the Red Cross have tried to help. But no mission has ever reached Mariupol
directly."
Finland's Europe minister Tytti Tuppurainen said in an interview with Sky News that a "huge majority" of people in Finland are supportive of the country's Nato membership.
She said a decision has not been made and the issue will be discussed in parliament, but it is "highly likely" that Finland will join the alliance.
Tuppurainen said Russia's actions against Ukraine have been "brutal" and the war is "a wake-up call" to the world.
Asked about the potential Nato membership of both Finland and Sweden, she said "every country has the right to do its own security arrangements".
Tuppurainen added: "So, whatever Russia is saying, we of course are hearing that, but we are doing our own decisions based on our interests, and on our conditions, our consideration of the overall situation."
On Thursday, Russia said that it will be forced to take security
measures if Sweden and Finland join Nato.
The Kremlin's deputy
foreign minister Alexander Grushko said to the Tass news agency that membership of the military alliance will lead to "the most
undesirable consequences".
What is Nato and how has it responded to Russia's invasion?
Kyiv's mayor has announced plans to rename streets and squares in the capital which are currently associated with Russia.
Writing on Telegram, Mayor Vitali Klitschko said Kyiv's former Square of Friendship between Kyiv and Moscow will be renamed for "the Heroes of Mariupol".
He added that other names - such as streets and subway stations - will also be changed.
According to the BBC's Ukrainian service, the idea of renaming Kyiv's railway station had been discussed prior to Russia's invasion, against a backdrop of deteriorating relations between the two countries.
For the first time since its invasion, Russia's military has used long-range bombers to attack the besieged port city of Mariupol, according to Ukraine's defence ministry.
A spokesman for the ministry, Oleksandr Motuzyanyk, said Russia was now concentrating its efforts on seizing the eastern Ukrainian cities of Rubizhne and Popasna, and the southern city of Mariupol.
He added that street battles were
ongoing in Mariupol, which Russian
forces had not managed to completely capture since the war began.
He said active fighting was taking place around
the city's Illich Steel and Iron Works, as well as in the port
area.
Ukraine's Ministry of Defence has tweeted mocking the Russian navy after its flagship Moskva warship sank in the Black Sea.
"The Ministry of Defence of Ukraine reminds the Russian navy that the Black Sea straits are closed for entry only," it said in a social media post.
"The part of your fleet that remains afloat still has a way out."
Russia said a fire on board caused ammunition to explode, but Ukraine says it targeted the cruiser with recently introduced Ukrainian-made missiles.
Russian President Vladimir Putin says Europe has no alternative than to keep using Russian energy, warning of “extremely painful” economic consequences if the continent tries to replace its supply of oil and gas.
"A reasonable replacement for Europe simply does not exist," Putin told media via video link from his residence near Moscow on Thursday.
"There are simply no spare volumes in the global market, and deliveries from other countries, primarily the US, which may be sent to Europe, will cost the consumers many times more."
As we've reported in recent days, leaders in Europe are moving to reduce their reliance on Russian energy. And Ukrainian President Volodymyr Zelensky has criticised countries such as Germany that are resisting a total ban on Russian oil and gas over its huge economic cost - saying they have blood on their hands.
However, Putin also acknowledged there were "issues with payments for Russian export energy supplies", as banks from “unfriendly countries” had been “delaying the transfer of funds”.
“As we have said many times, the most urgent problem here is the disruption of export logistics,” he said.
The sinking of Russia’s Moskva missile cruiser does have some significance for what has largely been a land war in Ukraine, according to Shashank
Joshi, defence editor of The Economist.
The ship didn’t have cruise missiles that could fire onto land but
it was providing air defence to other ships around it which were carrying the Kalibr cruise missile to hit targets in southern and central Ukraine, Joshi told BBC Radio 4's World At One programme.
"In a sense, it was a cog in the naval machine in terms of air
defence and command and control, and in communicating with other ships facilitating
direct strikes on land," he said.
He said the threat the ship presented along with that fleet as a whole,
which has now moved back a bit from the coastline, was forcing Ukraine to keep
more people around Odesa, the city that was under threat.
"It was also presenting an amphibious threat indirectly through the ships it was protecting."
If you're just joining us this lunchtime, here's a recap of the latest developments:
Anna Foster
Reporting from Kyiv
We were in Kyiv overnight and the explosions certainly weren't heard in the centre of the city, because none of us heard them.
It's a really beautiful day here in Kyiv, it's a glorious sunny day. It's been bitterly cold here and very windy, but today feels like a beautiful spring day.
We saw some people walking around, people were quite calm. But it's not the busy, buzzing capital city that you would normally expect to see.
There are still areas with sandbags piled up and places where they've narrowed the road because they prepared for this Russian invasion that never happened. Visually, it still looks like a city that is ready for war.
I've been talking to our local producer who lives in Kyiv, and he went to the swimming pool this morning. He said it was full of people, they were out doing their normal thing.
One thing that is stopping life coming back to normal in Kyiv is the fact that the public transport isn't running, for example, and checkpoints are in place.
While people that we're hearing from are nervous about the renewed Russian threat, and the idea that they will hit Kyiv, it doesn't seem to put people off their new routines.
We know a couple of people who have been west in the last few weeks, but have come back to Kyiv in the last week or so. They're not planning to leave again. They say they'll stay where they are and slowly get back to normal with their lives.
There are some little shops and cafes that are starting to open again, not in huge numbers just one or two. It's like little sparks of life returning.
At the moment, the spirit of the people seems to be that they'll continue with their routines, unless we see more Russian strikes.
There are further details emerging about the explosions in Kyiv, after Russia said it carried out strikes on a missile plant in the capital.
AFP is reporting that one of its journalists at the scene says a Ukrainian military factory is partly destroyed.
A workshop and an administrative building at the Vizar plant, which lies near Kyiv's international Zhuliany airport, were seriously damaged, the journalist has said.
Andrei Sizov, a 47-year-old owner of a wood workshop, told AFP that the blasts came overnight.
"Around 1:30am, my security guard called me because there was an air strike," he said.
"There were five hits. My employee was in the office and got thrown off his feet by the blast."
He also said he believed Russia was taking revenge for the sinking of the Moskva warship, which Ukraine claims it hit with Neptune missiles.
More now on the Russian Moskva warship which has sunk in the Black Sea.
According to Professor Evan Mawdsley - a leading historian who specialises in Russian history and the history of World War Two - the last time a Russian cruiser was sunk was 81 years ago off the coast of Crimea by Germany during the Second World War.
He added that while Russia had lost other types of warships during the course of World War Two, the Chernova Ukraina was the last Russian cruiser to have been sunk in 1941.
Professor Mawdsley added that though the Moskva was nearly 40 years old, she was one of the largest ships in the Russian Navy, and that no new big surface ships have been built since the 1980s.
He added: "Assuming Moskva was actually hit and mortally damaged by a relatively small Neptune missile, the event suggests the ship had poor counter-missile defences and poor damage control."
There's more coming in from Kyiv now, where Russia says it's hit a weapons factory on the edge of the Ukrainian capital.
Kirill Kyrylo, 38, a worker at a car repair shop in the city, told Reuters he'd seen three blasts hit an industrial building across the road, causing a blaze that was eventually put out by firefighters.
“The building was on fire and I had to hide behind my car,” he said, pointing to shattered glass and shards of metal that had been scattered from the burning building across the street.
Russia's defence ministry warned on Friday that it would intensify attacks on the capital "in response to any terrorist attacks or sabotage committed by the Kyiv nationalist regime on Russian territory".
Vitaliy Shevchenko
BBC Monitoring
It's been a long and difficult journey, and hopefully it's
coming to a relatively happy end.
At five in the morning UK time on 24 February, I was woken
up by a phone call from my mother. She said she could hear explosions and her
house in the southeastern Ukrainian city of Zaporizhzhia was shaking. Despite
weeks of persistent denials, Russia had invaded Ukraine.
My mother is 70, and she is the carer of her severely
disabled sister, who is completely bedridden after suffering two strokes.
Evacuating them would be even more difficult than most refugees from Ukraine.
That is why initially - and perhaps recklessly - we decided
that they would stay put for the time being. However, as the fighting drew
closer it became clear that it was too big a risk to take. Seeing images of
devastation in Mariupol and Kharkiv, we knew exactly what the Russian army can
do to Ukrainian cities.
What followed was an unbelievable chain of events.
After seeing me on BBC Breakfast, my former student from
Zaporizhzhia - where I had taught at a university - got in touch.
It turned out
she knew someone with an ambulance who could take my mother and aunt from Zaporizhzhia to Lviv in western Ukraine. She also knew a private hospital
in Lviv, which could accommodate my aunt.
A BBC colleague from Ukraine found a
place for my mother to stay - his relatives in Lviv allowed her to stay for
free.
Next, I had to find a way of transporting them from Lviv to
Reading in the UK, where I live.
Somebody recommended a British volunteer
called Nick Hills, who is helping Ukrainian refugees. He said his team had a
suitable vehicle and they could get my mother and aunt across the border into
Poland the following day!
On the same day, I received an email from Richard, also a
British volunteer and a listener of the BBC podcast Ukrainecast, which I
co-present and where I mentioned the plight of my mother and aunt.
He said he
would be happy to take them from Poland to Reading in his motorhome, free of
charge.
Richard, my mother and aunt set off on their journey across
Europe this morning, and I'm hoping to see them in Reading on Sunday.
War is a horribly dark time, but I have learnt that it can
also be a time of great human kindness, and I have been humbled by the generous
support of complete strangers.
I will be making donations to Nick and Richard so they can
continue to help refugees from the war in Ukraine.
The war in Ukraine has been going on for more than 50 days now. We look back at the important moments of Russia's invasion of the country:
24 February: Russia announces it has started "a special military operation" in Ukraine, launching a full-scale assault on the country
10 March: The UK announces sanctions against seven
Russian businessmen, including Roman Abramovich, followed the next day by more sanctions on 386 members of the Russian Duma (lower house of parliament)
15 March: The leaders of Poland, the Czech Republic and Slovenia travel to Kyiv on an EU mission to show support
for Ukraine
16 March: US President Joe Biden labels Russian leader Vladimir Putin a "war criminal"
30 March: Russia first announces it will curb its assault on Kyiv. It will later shift its focus to eastern Ukraine
2 April: Journalists entering the Ukrainian town of Bucha find dead bodies of men in civilian clothes strewn on a street
7 April: The UN says more than 10 million people are thought to have fled their homes in Ukraine because of the invasion
13 April: US President Joe Biden accuses Russian troops of committing genocide in Ukraine
Follow all our coverage of the war in Ukraine here.
More than 2.75 million refugees have fled Ukraine to Poland since the war began, the Polish Border Guard said on Friday.
The number of people crossing the border into Poland has fallen significantly in recent weeks and numbers going into Ukraine have risen.
On Thursday, 26,800 people crossed into Poland, up 8% from Wednesday, the agency wrote on Twitter. But that is well below the record of 142,300 set on 6 March.
The average daily number of people crossing the border from Ukraine into Poland before the war started was 16,800.
Some refugees have already left Poland. Warsaw University Migration Research Prof Maciej Duszczyk estimates that around 1.2 to 1.4 million remain in the country.
Jenny Hill
BBC News, Moscow
This is a
significant and humiliating loss for Vladimir Putin, who has repeatedly insisted
that his "special military operation" in Ukraine is going according to
plan.
Unsurprisingly, perhaps, Russian state media are not dwelling on the loss of the pride of the
Black Sea fleet.
Morning TV bulletins limited themselves to briefly reporting
the statement issued by the authorities, who claim the ship sank in stormy seas
after fire and explosions on board caused significant damage to its hull.
Some
newspaper commentators appeared to support that, arguing that the fire
extinguishing systems on board the 40-year-old warship were out of date and
inefficient but several writers agree that the development won’t change the
course of war.
It is however a blow to national pride; the Moskva, once a symbol of Russian might and ambition, now lies at the bottom of the sea. While one TV talk show host didn’t speculate on Ukraine’s claims that it had struck the ship, a clearly emotional studio guest - film director and ex-MP Vladimir Bortko - said the fate of the Moskva was grounds for war.
As we've been reporting, the Russian army is on the brink of taking the southern Ukrainian city of Mariupol - strategically important to Russia's attempts to build a southern corridor from Russia to Crimea.
Justin Crump, chief executive of intelligence consultancy Sibylline, and a British Army veteran, tells BBC Radio 4's Today programme the situation in the city is a "ghastly humanitarian tragedy" with "appalling scenes of destruction", the likes of which have not really been seen since World War Two.
There's going to be fighting for a period of time, he says, especially focused on the Azovstal steel works - to the east of the city centre.
He explains: "There's a lot of Soviet-era bunkers there, it's industrial terrain, it's been prepared for defence for a long time by Ukrainian forces, including the Azov battalion who are very focused on the defence. And they're a very important target for the Russians because they are part of the right wing in Ukraine.
"It's going to be very hard to root out people who aren't going to surrender, over a long period of time."
Crump says around half of Russia's total force originally deployed to Ukraine is now in the south-east, with much of the rest preparing to move there, and with separatists joining them.
"We do understand they're under pressure from Putin to deliver results by the first week of May, and the victory parade in Russia. And that's included an order, we understand, to destroy things that can't be taken by then. And that may extend as far as the capital city... which saw raids last night.
"So that's all linked and Russia's probably getting very frustrated about the slow tempo of operations and success."
We have more on the Russian missile strikes on Kyiv we reported earlier.
The strikes were carried out using sea-launched Kalibr cruise missiles and targeted the Vizar machine-building plant in the Kyiv suburb of Zhulyany, the Russian defence ministry said in a statement published on its Telegram channel.
Overnight, Kyiv residents say they did hear explosions, and social media users wrote that electricity had gone out in some places, BBC Ukrainian reports.
Valeurs Actuelles
Produits alimentaires : le patron de Lidl estime qu’il n’y aura “pas de pénuries” d’huile et appelle les clients à être “raisonnables”
La guerre en Ukraine se poursuit, au 39e jour de l’offensive russe, et se pose régulièrement la question de pénuries alimentaires, notamment en matière d’huile. Le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, Michel Biéro, s’est confié à ce sujet dans les colonnes du Parisien, samedi 2 avril. Selon lui, il n’y aura « pas de pénuries » d’huile. Raison pour laquelle il enjoint les clients à se montrer « raisonnables », en ne faisant pas de stocks. En revanche, il a précisé à nos confrères que les consommateurs devaient s’attendre à des hausses de prix généralisées, cette année, sur les produits alimentaires.
Une inflation de 5 à 8 %
Tous produits confondus, à combien Michel Biéro estime-t-il la hausse des prix à laquelle les clients doivent s’attendre ? « En janvier, j’avais estimé que l’inflation serait de 3 à 3,5 % au premier semestre dans l’alimentaire. Je pense désormais que la hausse des prix en France sera vraisemblablement deux fois plus forte, aux alentours de 5 à 8 % », a-t-il avancé auprès du quotidien régional. Avant d’ajouter, l’instant d’après, à ce sujet : « Certes, c’est beaucoup, notamment pour les familles aux revenus très modestes, mais nous ne sommes pas dans la même problématique pour le pouvoir d’achat que l’envolée du gaz ou du carburant. »
Vers des pénuries de poulets et d’œufs ?
Si Michel Biéro juge qu’aucun manque d’huile alimentaire n’est à craindre, toutefois, il estime que d’autres catégories de produits pourraient être concernées par des risques de pénuries. « Il y a un vrai risque pour les poulets et les œufs », commente-t-il auprès du Parisien. Dans ces deux cas, 80 % du prix de production est lié à l’alimentation de l’animal, des graines, détaille ensuite le directeur exécutif achats et marketing de Lidl France. Or, l’Ukraine était le grenier de l’Europe. »
Aussi, bien que des stocks ont été faits, depuis la dernière récolte de l’automne 2021, « il y a beaucoup de spéculations autour de la peur que les semis n’arrivent pas à temps en Ukraine pour être plantés dans les semaines qui viennent », a-t-il ensuite poursuivi dans les colonnes du journal. Ce qui, ajoute Michel Biéro, compromettrait la prochaine récolte. Et de conclure : « Côté poulets, nous avons un autre souci : le plus gros producteur au monde est ukrainien. Il sortait 1,5 million de bêtes par semaine. L’ensemble du marché européen se tend et cherche d’autres sources d’approvisionnement. »
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : le dilemme allemand de la livraison de chars à Kiev
Publié le : 13/04/2022 - 19:09
Sébastian SEIBT
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Le gouvernement allemand est partagé sur la question de livrer des armes lourdes, comme des chars, à l’Ukraine pour se défendre contre l’invasion russe. Le chancelier, Olaf Scholz, est plus qu’hésitant à répondre aux sollicitations de plus en plus pressantes de Kiev, qui fait tout pour suggérer que l’issue de la guerre dépend avant tout de Berlin.
Le sort de Marioupol et de la région du Donbass dépendrait “de la livraison d’armes allemandes que nous pouvons obtenir” mais ne viennent pas, a déploré Oleksii Arestovitch, conseiller du président Volodymyr Zelensky, mercredi 13 avril.
Une sacrée pression sur Berlin, alors qu’une victoire dans l’est de l’Ukraine est décrite comme le nouvel objectif majeur du président russe, Vladimir Poutine, après son échec à Kiev.
Le président allemand humilié
Surtout qu’Oleksii Arestovitch n’est pas le seul à pointer l’Allemagne du doigt. Le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a fait de même dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Die Welt Am Sonntag, dimanche 10 avril. “L’Allemagne se montre froide à notre égard”, a-t-il ajouté. Et Andriy Melnyk, l’ambassadeur d’Ukraine en Allemagne, ne manque pas une occasion pour demander plus d’armes à Berlin, quitte à entrer en conflit ouvert avec Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense .
L'Ukraine n'a, en outre, pas le monopole de la critique contre Berlin. Le vice-Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, a taclé les hésitations allemandes, tout comme l'ancien Premier ministre belge Guy Verhofstadt, qui a estimé qu'en tant que "grande démocratie", l'Allemagne devait "montrer l'exemple".
Et puis, il y a eu l’humiliation de Frank-Walter Steinmeier, le président allemand. Ce dernier avait annoncé son intention de se rendre à Kiev avant d’apprendre, le 12 avril, que le gouvernement ukrainien n’avait aucune intention de le recevoir. Ce cacique du SPD est, en effet, tenu en partie pour responsable, par les Ukrainiens, de la politique plutôt accommodante de l’Allemagne envers la Russie, y compris après l'annexion de la Crimée en 2014 (il a été deux fois ministre des Affaires étrangères d’Angela Merkel).
Mais surtout, Volodymyr Zelenski ne veut pas se satisfaire d’un responsable dont le pouvoir est avant tout symbolique. Il espère rencontrer Olaf Scholz. Le chancelier allemand ne s’est pas rendu à Kiev depuis le début de la crise ukrainienne, contrairement à plusieurs autres dirigeants occidentaux comme le président français, Emmanuel Macron, qui a effectué le déplacement dans la capitale ukrainienne en février ou le Premier ministre britannique, Boris Johnson, le week-end dernier .
Le président ukrainien a pu croire que ses demandes avaient été entendues, puisque Berlin avait d'abord fait savoir, mercredi, que le chef du gouvernement allemand se rendrait rapidement à Kiev. Finalement, il n'en sera rien... pour l'instant, a décidé la chancellerie allemande. Olaf Scholz et Volodymyr Zelenski n'auront donc pas l'occasion, dans l'immédiat, de discuter "des décisions pratiques" concernant la "livraison d'armes lourdes", comme l'espérait Oleksii Arestovitch.
Car c’est de ça qu’il s’agit. Kiev est bien décidé à mettre Berlin au pied de sa “Zeitenwende” - le “changement d’époque” pour l’Allemagne annoncé par Olaf Scholz après le début de la guerre en Ukraine, et qui impliquait une position moins pacifiste de Berlin et des fournitures d’armes. Sauf que depuis ce discours qualifié d’historique, le chancelier allemand a été accusé de traîner des pieds, que ce soit pour la livraison d’armes ou pour l’instauration des sanctions économiques les plus sévères comme l’embargo sur le gaz et le pétrole russes. Olaf Scholz a toujours répété que l’Allemagne “livrait ce qu’elle pouvait et ce qui était utile [à l’Ukraine]” en matière d’armes.
Le fiasco des casques et des armes obsolètes
Jusqu’à présent, Berlin a autorisé pour 186 millions d’euros de livraison de matériel militaire, d’après les chiffre du ministère de l’Économie. Mais ces envois d’équipements à l’Ukraine ont été davantage “tragi-comiques” que vraiment utiles, souligne le quotidien Die Zeit.
Il y a d’abord eu le fiasco de l’envoi des 5 000 casques militaires, qui avait été décidé avant le début de la guerre. L’Ukraine n’en voulait pas déjà à l’époque, mais, en plus, “ils sont arrivés après le début de l’invasion, lorsque la situation sur le terrain avait changé du tout au tout ce qui rendait ces équipements encore moins nécessaires”, poursuit le quotidien.
La ministre de la Défense, Christine Lamprecht, a ensuite décidé d’envoyer des armes anti-char et des dispositifs de défense anti-aériens. Mais elle a opté pour du matériel en partie trop vieux pour être utile. Le gouvernement a, notamment, livré des missiles anti-aériens “Strela”, fabriqués en 1968, et qui sont trop vieux pour être tirés en toute sécurité, d’après un rapport de l’armée allemande de novembre 2021. Ils auraient même dû être détruits en 2014.
Volodymyr Zelenski espère que Berlin fera mieux pour la bataille du Donbass. Il veut des armes lourdes, ce qui signifie, notamment, des chars. La physionomie des combats dans l’est ukrainien devrait, en effet, être très différente de la campagne ratée pour prendre Kiev, explique la Süddeutsche Zeitung.
Les forces russes devraient déployer moins d’avions et plus de chars et d’infanterie pour encercler les forces ukrainiennes sur place. “Ce seront des affrontements de forte intensité pour lesquels les Ukrainiens auront besoin avant tout de chars afin de pouvoir frapper fort et pouvoir manœuvrer vite”, précise le quotidien.
Les Verts et le FDP pour l’envoi de chars à l’Ukraine
Cet appel à l’envoi de chars a poussé le gouvernement allemand au bord de la crise interne. Les Verts et les libéraux du FDP - les deux partenaires du SPD au sein de la coalition au pouvoir - sont favorables à cette livraison d’armes lourdes. La ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a même dit qu’il fallait faire vite.
Doucement lui ont répondu Olaf Scholz et Christine Lambrecht, tous deux membres du SPD. La ministre de la Défense a prétexté une absence de chars en réserve. Il faudrait en utiliser qui sont déjà mobilisés, ce qui “mettrait en danger la sécurité nationale” allemande, d’après Christine Lambrecht.
Le chancelier allemand, quant à lui, ne voudrait pas être le premier à envoyer des armes offensives à l’Ukraine. Jusqu’à présent, les pays qui soutenaient Kiev se contentaient de renforcer les défenses ukrainiennes avec des missiles anti-aériens ou anti-tanks. En faisant parvenir des chars d’assaut à l’Ukraine, l’Allemagne prendrait une part bien plus active dans le conflit : “cela risquerait d’être perçu comme un acte de guerre par la Russie qui pourrait entraîner le monde dans la IIIe guerre mondiale”, a estimé le général Erich Vad, qui a été le conseiller militaire d’Angela Merkel, interrogé par Die Welt.
Olaf Scholz est ainsi pris au piège de sa “Zeitenwende”. Les excuses logistiques de la ministre de la Défense et les mises en garde contre le risque d’escalade pèsent peu face aux images des horreurs de la guerre en Ukraine. Une majorité d’Allemands est favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine, d’après un sondage de l’Institut statistique allemand Forsa publié mardi.
Les industriels allemands de l’armement mettent, en outre, une pression supplémentaire sur le gouvernement. Le groupe Rheinmetall a annoncé qu’il disposait d’une centaine de chars qui pouvaient être livrés rapidement - en moins de deux mois - aux Ukrainiens. Il s'agit des véhicules de combat motorisé Marder, fabriqué depuis les années 1970, et des Leopard 1, des tanks lourds dont la production remonte aux années 1950.
Ce fabricant d’armement a même précisé qu’il s’agissait de modèle facile à prendre en main. Une manière de couper l’herbe sous le pied à un autre argument du SPD, selon qui il n’était peut-être pas judicieux d’envoyer des chars que les soldats ukrainiens ne pourraient utiliser avant d’avoir été formés pendant des mois.
Le New York Times s'interroge aussi sur la réalité de l’engagement allemand à faire le maximum pour l’Ukraine. Avec son déplacement envisagé en Ukraine, Olaf Scholz espérait probablement prouver que l’un des plus importants changements de politique étrangère en Europe - l’abandon du pacifisme avant tout en Allemagne - n’était pas que des paroles creuses.
Malgré ces pressions venues de toutes parts, Olaf Scholz a donc décidé, finalement, de ne pas se rendre à Kiev. Mais alors que "Berlin semble penser avoir le temps, l'Ukraine n'en a pas", avait rappelé début avril Dmytro Kuleba, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, à ses homologues de pays de l'Otan.
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PortraitPuy du Fou, Dieu et extrême droite… Le monde de l'oligarque russe Konstantin Malofeev
DécryptageGuerre en Ukraine : l'Allemagne et la France ont-elles fermé les yeux sur la menace russe ?
MENACE BALISTIQUEGuerre en Ukraine : l'illusion allemande d'un bouclier antimissile pour se protéger de la Russie
BBC
'I'm shocked by my church leaders in Moscow' - priest in Ukraine
By Aleem Maqbool, religion editorChernivtsi, western Ukraine
The Russian Orthodox Church has echoed the rhetoric of the Kremlin in justifying the war in Ukraine. It is a stance that appears to be driving large numbers of Ukrainian priests and parishioners to turn their backs on Moscow.
"I will never forget the moment when I woke up early to go to mass, only to suddenly hear the shocking sounds of bombing," says Father Nicolay Pluzhnik.
"The wonderful woman who cooked at our church and her son, who was in a wheelchair, were both killed when an artillery shell hit their apartment. I now know of several other of our parishioners who have died."
Like most clergy in the region of north-eastern Ukraine where he is from, Father Pluzhnik belonged to the branch of the Russian Orthodox Church which takes its direction from its religious leadership in Moscow.
But now, he says, has applied to join the Ukrainian Orthodox Church - which was finally granted independence from the Russian Orthodox Church in 2019, in a move never recognised by Russia.
He says many fellow priests who followed Patriarch Kirill in Moscow are doing the same because of the Church leader's stance on the war.
Father Pluzhnik and his family fled under artillery fire and now have a temporary new home in the town of Chernivtsi, in western Ukraine.
"When the war started, I was waiting to hear from Patriarch Kirill of Moscow, the 'father' of our church. But first there was no reaction at all, and then there was worse," he says.
"Patriarch Kirill blessed the Russian army and gave his blessing to the war. It was not just him but the majority of priests of the Moscow Patriarchate [Russian Orthodox Church] including some that even have Ukrainian roots. I was in shock."
As well as having failed to unequivocally condemn the killing of innocent people in Ukraine, or call for a ceasefire, the Patriarch has held large televised services in Moscow to bless Russian troops. He has also suggested in sermons that the Kremlin's war is a righteous one about the future of Christianity.
"What is happening today is much more important than politics," he said last month. "We are talking about human salvation, about where humanity will end up and on which side of God the Saviour."
There are religious undertones in much of the Kremlin's narrative justifying its invasion of Ukraine. It is a fight for the conservative ideals of the Russian Orthodox Church based in Moscow, against an immoral outside world. President Putin has said Ukraine is not only an "inalienable part" of Russia's history and culture - but also its "spiritual space".
The former Archbishop of Canterbury, Dr Rowan Williams, has said he finds Patriarch Kirill's sentiment concerning.
"There are elements in the Russian Christian tradition that can become really toxic when they get in their head a particular kind of Christian nationalism, a sort of messianic approach to the fate of the nation," said Dr Williams during a visit to western Ukraine this week.
He was part of an extraordinary high-level, multi-faith delegation - including Christian, Jewish, Muslim, Hindu and Buddhist leaders. They met refugees who had fled the horrors in the eastern part of the country.
Dr Williams has long studied and written about the positive contribution of the Russian Orthodox Church, and appears deeply saddened by the role the Moscow Patriarchate is playing in the war.
"I think that the increasing influence in the Patriarchate of Moscow of ultranationalist ideals - often including a strand of anti-Semitism - has been going on for some time.
"And it has now expressed itself in this very uncritical support of Russian national ambitions, a very aggressive attitude towards many other Orthodox churches. The writing has been on the wall for some time," he said.
Patriarch Kirill has echoed President Putin's claim that Russian speakers and followers of Moscow's Russian Orthodox Church living in eastern Ukraine need liberating after years of oppression.
"Our brothers and sisters were really suffering, they suffer for their loyalty to the Church," said Patriarch Kirill a week into the war.
But Father Pluzhnik, a Russian speaker and a follower of the Moscow Patriarchate all of his adult life, is angered by those claims.
"When I hear them say they are protecting us and fighting some 'Holy War', I think they are either blind, or they are not serving God but the devil," he says.
"We were living peacefully until they came. But far from protecting us they bombed and tortured and killed. Before the war, parishioners were completely free to choose what church they went to, they just went to the church closest to their home. For many of them it was not even a significant difference to go to a church that followed Moscow or not, they just wanted to pray to God. Now that has changed."
Dr Sergii Bortnyk, a professor at the Kyiv Theological Academy and an adviser to the Russian Orthodox Church in Ukraine, acknowledges that there has been a widespread movement of people and parishes across the country abandoning their loyalty to Moscow.
"I think it is maybe half of the 12,000 parishes [of the Moscow Patriarchate in Ukraine] that have said that they want to break away now," says Dr Bortnyk.
"Patriarch Kirill has not said anything about all the Christians in Ukraine that have been killed, so I believe the members of our church are free to end their connection to him as the patriarch," he says.
"The connection to all of our [Moscow Patriarchate Russian Orthodox] Church in Ukraine to Moscow is in question now."
The Kremlin's aim, backed by the leadership of the Russian Orthodox Church in Moscow, had been to unite Russia and Ukraine in a single "spiritual space".
But the manner by which they have tried to achieve that appears to have had precisely the opposite effect.
War in Ukraine: More coverage
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New York Times - World
Living With Gusto Despite a Rare, Fatal Disease, and Hunting for Answers
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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Valeurs Actuelles
“Zones à faibles émissions”, tout comprendre à cette bombe à retardement qui menace les automobilistes
Une ZFE (zone à faibles émissions) est une zone urbaine dont la circulation est réglementée en fonction du niveau de pollution des véhicules. Son périmètre peut s’étendre à l’ensemble d’une ville, à plusieurs communes limitrophes ou à l’intégralité d’une agglomération. La mise en place de ces zones fait suite à une demande des instances européennes qui reprochaient à la France des dépassements des seuils d’émissions de polluants dans certaines villes. Depuis l’été 2021, la loi Climat et Résilience oblige toutes les agglomérations de plus de 150000 habitants à mettre en place une ZFE au plus tard au 1er janvier 2025. Au total, plus d’une quarantaine de zones seront fortement restreintes à la circulation avec une interdiction des voitures Crit’Air 3 et au-delà dans toutes les ZFE françaises à cette date butoir. En France, la distinction entre les véhicules autorisés à circuler ou non se fait sur la base d’une vignette « Crit’Air » qui peut être commandée sur internet à moins de 4 euros avec six niveaux de classification: de Crit’Air 0 (véhicules électriques et à hydrogène) à Crit’air 5 (voitures Diesel produites entre 1997 et 2000). Les voitures plus anciennes n’auront, elles, pas le droit d’avoir une vignette… Quant aux voitures à essence, elles se partagent les vignettes allant de 1 à 3. Les moteurs Diesel n’ont droit qu’à une vignette allant de 2 à 5. Autant dire que l’obtention d’un sésame vers les villes sera difficile. Et la sélection commence dès maintenant.
Plus de la moitié des voitures concernées
Il existe dès à présent plus d’une dizaine de ZFE dans plusieurs agglomérations, dont l’organisation reste assez libre avant la date couperet de 2025. Par exemple, la métropole du Grand Paris interdit déjà les modèles à vignettes Crit’Air 4 et 5 et non classés (et annonce l’interdiction des Crit’Air 3 dès 2023) tandis que d’autres agglomérations n’ont prévu de mettre en place les premières interdictions que cet été. C’est le cas de la Métropole de Montpellier qui annonce les premières restrictions dès le 1er juillet avec tout de même comme objectif, l’interdiction pure et simple de tous les véhicules Diesel en 2028. Ces inégalités territoriales ajoutées à une absence d’information risquent de provoquer une grande incompréhension des usagers, en particulier ceux qui voyageront d’une agglomération à une autre avec leur voiture, qu’elle soit Diesel ou même essence. La Métropole Grand Lyon annonce déjà la couleur avec l’interdiction progressive de la circulation des véhicules classés Crit’Air 4, 3 et même… 2, de 2023 à 2026 !
Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir…
Avec de telles contraintes, 70% du parc automobile actuel ne pourrait plus rouler à Lyon et ses alentours. Rappelons-nous qu’il n’y a pas si longtemps, la réforme du contrôle technique a fait bondir les prix des interventions en raison des nouvelles normes anti-pollution… A quoi bon avoir fait payer plus cher des millions d’automobilistes au nom de la qualité de l’air pour finalement les bannir des agglomérations ? Notons que les restrictions établies de façon permanente dans chaque ZFE peuvent être plus sévères en cas d’épisode de pollution. Ce fut le cas lundi 28 mars, à la demande du préfet, où la métropole de Lille n’a autorisé que les vignettes Crit’Air de 0 à 3 à circuler.
Too Fast, too Furious ?
Si nous pouvons espérer que la majorité des métropoles ne feront pas trop de zèle d’ici 2025, près de 40% du parc automobile devra être renouvelé après le 31 décembre 2024 puisque les véhicules avec un Crit’Air 3, 4, 5 ne pourront plus rouler dans les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Cela correspond à environ 15 millions de véhicules, qui devront être tout simplement mis à la casse faute de pouvoir s’en servir… Une mise à la poubelle pour des millions de voitures qui ne sera probablement pas sans conséquence pour l’environnement. Un comble pour une réforme qui au départ devait lutter contre la pollution. Comment imaginer un instant que ces voitures inutilisables en ville auront une quelconque valeur à la vente ? Beaucoup de propriétaires essayeront de se débarrasser de leur voiture en bon état de marche mais… Qui en voudra ? Cette obsolescence programmée des voitures thermiques va obliger des millions de Français à s’équiper d’un véhicule neuf, sachant qu’un modèle électrique ou hybride neuf coûte plus de 20000 euros en moyenne. Face à cette brutalité dont l’échéance, rappelons-le, est au plus tard dans moins de 3 ans, des associations se dressent pour alerter de ce futur projet. C’est le cas de la Ligue de défense des conducteurs, qui demande un moratoire sur les ZFE. Près de 80000 personnes ont signé une pétition en ligne qui sera adressée au gouvernement. Cette association préconise une disparition progressive et douce des voitures thermiques jusqu’à 2035, date à laquelle la majorité des véhicules à essence seront en fin de vie. Selon elle, les mesures actuelles vont pénaliser les foyers les plus modestes et accélérer la désertification des centres villes. Par ailleurs, la Ligue de défense des conducteurs pointe du doigt la « vidéo verbalisation » qui est prévue pour faire appliquer les nouvelles règles avec à la clé une amende de 68 euros pour ceux qui n’auront pas la bonne vignette. En plus d’actions auprès des parlementaires et d’une action en justice contre l’État, l’association 40 millions d’automobilistes invite les conducteurs à manifester leur mécontentement en téléchargeant un modèle de lettre à envoyer au Président de la République. L’association dénonce un « projet anti-social » visant à instaurer des « Zones à Forte Exclusion ».
Vers une tension sociale
Il y a quelques jours, l’Institut CSA a publié une étude sur les ZFE. Il en résulte que c’est le pouvoir d’achat qui semble être le problème majeur pour les Français. Uniquement 14 % des personnes impactées par une ZFE disposent de 20 000 euros ou plus pour changer de voiture, contre 36 % d’entre eux qui déclarent ne pas avoir les moyens d’acheter un nouveau véhicule Crit’Air 1. Au total, un véhicule sur deux impacté par les ZFE ne sera pas remplacé, notamment en raison d’un manque de moyens financiers. Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, a déclaré le 28 mars dernier au micro d’Europe 1 que « ce sont des millions de véhicules et des millions de personnes qui vont être touchés l’année prochaine, quand on va arriver au Crit’Air 3. » Patrice Leclerc n’écarte pas qu’une nouvelle révolte type gilets jaunes ait lieu. Il poursuit : « Nous avons 8 000 véhicules en Crit’Air 3, 4, 5. On a l’une des populations les plus pauvres d’ Île-de-France, donc ce sont ceux qui ne peuvent pas épargner, et il y a aussi les personnes âgées qui refusent d’emprunter sur plusieurs années pour s’acheter une nouvelle voiture, et c’est vrai aussi pour les petits entrepreneurs. »
Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs.
Catherine est retraitée et vit aux environs de Montpellier. Son logement est situé dans la future ZFE de l’agglomération montpelliéraine. Sans langue de bois, elle nous explique qu’elle n’a pas l’intention de changer sa voiture qui sera bientôt interdite de rouler: « Ma voiture marche très bien, qu’est ce qu’on va encore nous emmerder avec ces règles à la noix. Le tramway est un coupe-gorge, donc parfait, je vais m’installer ailleurs. »
Quelles solutions ?
Questionné par Valeurs actuelles, un patron d’une concession Citroën de l’Hérault nous explique que ses clients se dirigent de plus en plus vers la location longue durée. « Le leasing permet de lisser les prix et permet d’avoir un véhicule neuf sans avoir à l’acheter, ce qui est utile avec ces nouvelles règles de vignettes. De plus, nos clients se séparent de leur voiture à la fin de la location sans avoir à gérer la vente. On s’occupe de ça et ils peuvent repartir avec un véhicule encore plus récent et moins polluant. » Pour ceux qui auront les moyens d’acheter une voiture neuve, des primes à la conversion seront possibles pouvant aller jusqu’à 5000 euros en fonction du véhicule et des revenus. À cela s’ajoute un dispositif de bonus national allant de 1000 à 6000 euros en fonction du modèle. Dans certaines ZFE, des aides spécifiques sont prévues, comme un prêt à taux zéro. Malgré ces aides, il n’en reste pas moins que ces coups de pouce ne concerneront pas les foyers modestes en raison des prix déjà très élevés des voitures hybrides et électriques. Notons que l’âge moyen des véhicules en France est de 11 ans et ne fait que progresser malgré les primes déjà en vigueur depuis plusieurs années.
D’autres solutions sont possibles, mais elles semblent peu viables sur le long terme. Le GPL (gaz à pétrole liquéfié) n’est pas proposé par beaucoup de constructeurs et même s’il semble revenir en force en France, en raison de l’envolée des prix des carburants et de sa classification en Crit’Air 1, il y a peu de pompes GPL disponibles sur le territoire. Environ une station sur 7 seulement en dispose actuellement.
Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique…
Le bioéthanol, quant à lui, est un carburant végétal qui fonctionne uniquement sur les véhicules à essence avec un boîtier connecté au moteur. L’opération coûte environ 1000 euros. Malgré de nombreux témoignages vantant cette méthode, il faut souligner que toutes les voitures à essence ne sont pas compatibles avec la pose d’un boîtier électronique. Et, selon nos informations, le véhicule modifié ne change pas son classement aux normes Crit’Air ! Il gardera la vignette qu’il avait avant sa mutation. L’intérêt est donc très limité dans le temps. Il est également possible de transformer sa voiture à essence en voiture électrique, mais la technique appelée Rétrofit est coûteuse. Il faudra débourser environ 8000 euros pour transformer une petite citadine en électrique et les prix peuvent augmenter en fonction de l’autonomie demandée…
Le retour en force des voitures de collection
L’autre solution un peu folle serait l’achat d’une voiture de collection. Ces « vieilles dames » représentent environ 0,5% du parc roulant. Or, ce chiffre pourrait bondir dans les prochaines années et de nombreux concessionnaires remarquent une demande pour ces automobiles de plus de 30 ans. La Fédération française des véhicules d’époque (FFVE) agit auprès des ZFE pour que les voitures de collection bénéficient d’une dérogation. Paris, Rouen, Reims et Nice ont déjà répondu favorablement à cette demande et d’autres ZFE sont en cours de réflexion. Cela peut paraître aberrant de voir des voitures de plus de 30 ans autorisées à rouler tandis que celles qui ont 10 ans de moins ne le seront plus au nom de la pollution de l’air… La FFVE met en avant que les modèles de collection roulent en moyenne 15 fois moins que les autres… Du moins pour l’instant. Alors, tout le monde en 2 CV ?
La solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire.
Enfin, pour ceux qui ont l’ âme d’un John Wayne, la solution ultime serait peut-être le retour du cheval comme moyen de transport. C’est le choix insolite qu’a fait un jeune serveur de Haute-Loire, rapporté par France 3, le 14 mars dernier, en expliquant qu’il allait désormais venir à son travail avec sa jument. S’il ne précise pas la vignette que possède sa voiture qui fonctionne au Gazole, le jeune homme explique que ce sont les motivations économiques qui l’ont amené à faire ce choix. Il est possible que cet exemple en inspire d’autres, compte tenu des nouvelles règles drastiques qui se préparent dans les agglomérations.
Sous couvert d’écologie, des millions de voitures vont être purement et simplement interdites en ville d’ici 2025, voire même avant, selon les choix locaux. Outre la question budgétaire qui va être un réel problème pour un grand nombre de Français, la question industrielle se pose également. Avec la pénurie des matières premières accentuée par la crise sanitaire, il semble peu probable que les constructeurs arrivent à fournir un nombre suffisant de voitures non polluantes à un prix abordable et dans des délais raisonnables. Par ailleurs, plusieurs candidats à l’élection présidentielle ont déclaré qu’ils mettraient fin aux ZFE en cas de victoire. C’est le cas par exemple d’ Eric Zemmour, de Nicolas Dupont Aignan, de Marine Le Pen et de Jean Luc Mélenchon. Ils redoutent, en particulier, la probabilité d’une bombe sociale après les prochaines élections si le plan prévu pour 2025 se met en place. En interdisant l’accès aux agglomérations à des millions de Français qui voudront travailler, se soigner, se former, faire leurs achats, avec comme unique solution un endettement via un crédit à la consommation, ou l’achat hypothétique d’une calèche… Des millions de John Wayne risquent de sortir leur Colt !
France24 - Monde
Covid-19 : le Royaume-Uni approuve le vaccin du laboratoire franco-autrichien Valneva
Publié le : 14/04/2022 - 10:55
FRANCE 24
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Londres autorise finalement le vaccin anti-Covid du laboratoire franco-autrichien Valneva, sept mois après la résiliation d'un contrat portant sur 100 millions de doses. Il s'agit du sixième vaccin contre le Covid-19 à être autorisé dans le pays.
Le vaccin contre le Covid-19 de Valneva a été approuvé par le régulateur britannique, l'Agence de réglementation des médicaments et des produits de santé (MHRA), une nouvelle rassurante pour le laboratoire franco-autrichien après la résiliation de son contrat avec le gouvernement britannique.
"Le vaccin contre le Covid-19 développé par Valneva a reçu aujourd'hui l'approbation réglementaire de la MHRA", a annoncé, jeudi 14 avril, l'agence dans un communiqué affirmant que le régulateur britannique était le premier au monde à l'approuver.
>> À lire aussi sur France24.com : "Levée des brevets sur les vaccins anti-Covid : la question qui fâche au sommet UE-UA"
Valneva avait déjà reçu une autorisation pour l'utilisation d'urgence du VLA2001 au Royaume de Bahreïn, qui lui a acheté un million de doses.
C'est le sixième vaccin contre le coronavirus à être autorisé au Royaume-Uni, s'ajoutant à ceux d'AstraZeneca, Pfizer, Moderna, l'unidose Janssen (Johnson & Johnson), et Novavax.
Résiliation d'un contrat
Son usage reste cependant incertain. Cette autorisation survient sept mois après une énorme déception pour le groupe : la résiliation par le gouvernement britannique d'un contrat portant sur 100 millions de doses.
Le gouvernement avait invoqué alors un manquement de Valneva à ses obligations, ce que le laboratoire contestait.
La campagne de vaccination anti-Covid a par ailleurs désormais nettement marqué le pas au Royaume-Uni, durement affecté par la pandémie de coronavirus avec plus de 171 000 morts.
Plus de 92 % de la population âgée de 12 ans et plus a déjà reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19, 86,2 % une deuxième dose et 67,8 % une dose de rappel.
"La Commission indépendante des médicaments à usage humain et son groupe de travail d'experts sur le Covid-19 ont soigneusement examiné les preuves disponibles et […] le rapport bénéfice/risque est positif", a déclaré le professeur Munir Pirmohamed, président de cette commission, cité dans ce communiqué.
Il a souligné que pour ce vaccin "deux doses [étaient] nécessaires avant qu'une réponse anticorps robuste ne soit déclenchée. Cela signifie que les gens devront être informés que la protection ne commencera qu'après deux doses".
Usine en Écosse
Société de quelque 800 employés basée historiquement à Saint-Herblain, près de Nantes (ouest de la France), où elle a ses laboratoires, Valneva compte trois sites hors de France. Parmi ceux-ci, une usine à Livingston, près d'Édimbourg en Écosse, dédiée à la production des substances actives des vaccins, dont celle du sérum contre le Covid-19.
Son vaccin contre le Covid-19 utilise la technologie bien connue du virus inactivé, processus qui permet de créer une réponse immunitaire chez les patients en leur injectant un virus entier, privé de ses capacités de nuire. C'est la même technologie qui est utilisée dans son vaccin contre l'encéphalite japonaise.
Il peut être stocké à la température de réfrigérateurs classiques, ce qui facilite son utilisation.
Au Royaume-Uni, il pourra être utilisé chez les personnes âgées de 18 à 50 ans, les première et deuxième doses devant être prises à au moins 28 jours d'intervalle.
Cette autorisation intervient alors que le nombre de décès liés au coronavirus enregistrés chaque semaine en Angleterre et au Pays de Galles continue d'augmenter, restant cependant bien en deçà des niveaux atteints lors des précédentes vagues de virus.
Le laboratoire a par ailleurs signé un accord avec la Commission européenne pour la fourniture d'un maximum de 60 millions de doses sur deux ans en 2022 et 2023.
Avec AFP
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Covid-19 : Londres résilie son contrat pour les vaccins de la start-up française Valneva
Covid-19 : le Royaume-Uni, premier client du vaccin de la start-up française Valneva
Covid-19 : l'UE va acheter jusqu'à 60 millions de doses de vaccin de Valneva
BBC
Harry and Meghan visit Queen on way to Invictus Games
By Doug FaulknerBBC News
The Duke and Duchess of Sussex met the Queen on Thursday after flying into the UK, a spokesperson for the couple confirmed to the BBC.
The couple stopped at Windsor on their way to The Hague, in the Netherlands, for the Invictus Games.
Prince Harry was last reported to be in the UK in July, while Meghan is not thought to have been in the country since 2020.
The Sussexes stepped down as senior royals in January 2020.
Their trip to the UK comes after Prince Harry was absent from a memorial service for his grandfather, the Duke of Edinburgh, in London last month.
The Queen is not expected to attend this year's Easter morning church service having already pulled out of the Maundy Service on Thursday - for the first time since 1970.
The 95-year-old monarch has mobility problems and has pulled out of several events recently, including the annual Commonwealth Service.
The duchess last appeared in the UK at the Commonwealth Day Service in March 2020 while the duke was in the UK to unveil a statue of his mother, Diana, Princess of Wales, in July last year.
The couple are on their way to the Invictus Games in the Netherlands, which will take place from 16 to 22 April.
A film crew is expected to be joining the couple at the games as part of filming for a Netflix series called Heart Of Invictus.
Prince Harry founded the games to aid the rehabilitation of injured or sick military personnel and veterans from across the globe.
A touch of Hollywood drama
Prince Harry and Meghan remain big box office.
They might no longer be "working royals", but their touchdown in the UK made instant headlines.
Their unpublicised visit to the Queen had a touch of Hollywood drama.
It will delight their supporters. But their challenge will be to build bridges with the parts of the public who have become more sceptical.
Why are they able to travel to the Netherlands, via Windsor, when they didn't attend Prince Philip's memorial in Westminster Abbey?
Will the Californian lifestyle seem out of touch with a public now worrying about gas bills?
After the disruption of two years of the pandemic, many families will be travelling this bank holiday to try to make re-connections and get back in touch.
Expect to see and hear more from Harry and Meghan over the bank holiday weekend ahead.
Joe Little, managing editor of Majesty Magazine, described the visit as "a very welcome if long overdue move" on the part of Harry and Meghan.
The couple also saw Prince Charles while they were at Windsor Castle, the Sun reported.
The visit comes as Prince Harry is bringing a court challenge against the government's decision to refuse police security during his visits from the US.
His lawyers previously said that the UK would "always be his home" and it "goes without saying that he does want to come back to see family and friends".
Since the couple moved to the US, the duchess gave an emotional interview in which she said life in the Royal Family had been so difficult she "didn't want to be alive any more" and the pair's daughter Lillibet, named after the Queen's family nickname, was born.
But while it may have been some time since the duchess has seen the Queen in person, during an appearance on The Late Late Show in 2021 Prince Harry revealed that the monarch had used Zoom to video call the family.
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Diez lagos imprescindibles para conocer la España lacustre
LONELY PLANETDe Asturias a Málaga, de los Pirineos a las llanuras castellanas, estas son algunas de las más sobresalientes lagunas del país, convertidas en destinos por sí mismas
Lagos, lagunas, ibones, embalses, zonas lacustres que asoman estacionalmente… Láminas de agua que refrescan el paisaje y nos dejan unas preciosas imágenes. En España los hay de origen glaciar, volcánicos, con cascadas, de color rosa, negro o turquesa… Y todos están rodeados por una naturaleza impresionante. Aquí van 10 lagos imprescindibles en el país que merecen ser explorados.
Más información en la guía 2000 ideas para viajar por España y en www.lonelyplanet.es
Belleza alpina en Picos
Los lagos glaciares de Enol y Ercina, más conocidos como los lagos de Covadonga, son visitados cada año por miles de turistas, aunque también es posible encontrar épocas tranquilas en las que se puede disfrutar mucho mejor de un escenario genial a más de mil metros de altura en el macizo occidental de los Picos de Europa. A los dos lagos principales, situados entre 1.000 y 1.100 metros de altitud, hay que sumar el Bricial, visible solo en primavera gracias a las aguas del deshielo.
Para los excursionistas de los Picos de Europa su visita es una asignatura casi obligatoria, porque aquí hay decenas de senderos. Si conseguimos subir a primera hora de la mañana y llegar suficientemente pronto, podremos disfrutarlos sin aglomeraciones.
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La manera más fácil de conocer estos lagos es siguiendo el recorrido circular de tres kilómetros, apto también para familias, que pasa por los lugares imprescindibles de la zona. La primera parada, indicada para hacerse una idea sobre la flora y la fauna locales, debería ser el centro de visitantes Pedro Pidal, con recreaciones de los diferentes ecosistemas de los Picos de Europa, desde las cuevas hasta los bosques de hayas y robles. Desde el centro se llega a las minas de Buferrera, creadas en 1879 para extraer manganeso, mercurio y hierro. Cerraron apenas un siglo después, pero aún se conservan los raíles y las carretillas en las que se transportaba el mineral extraído. Siguiendo por una empinada pasarela alcanzaremos los lagos, última etapa del recorrido: el Ercina, a los pies de una antigua cuenca glacial, y el Enol, plácido y amplio, con las montañas reflejadas en su superficie.
Si se dispone de tiempo, es buena idea emplearlo en alguna de las muchas rutas de senderismo de la zona. Una de las más transitadas (cinco Kilómetros) sube al lago Ercina, lo flanquea y se adentra en un impresionante paisaje kárstico salpicado de majadas (las típicas cabañas estivales de los pastores), atraviesa luego la llanura donde se forma el Bricial y, tras cruzar el bosque de Palomberu, termina en la vega del Enol, una amplia cuenca donde pastan las vacas.
Una alternativa más exigente es la ruta de 22 kilómetros (ida y vuelta; unas siete horas) que, desde la vega del Enol sube al mirador de Ordiales, una terraza natural colgada en el vacío a 1.750 metros de altitud. Desde ella, la vista alcanza los valles de Angón, Amieva y Ponga. Los que sufran vértigo pueden esperar en el refugio de Vegarredonda, unos tres kilómetros más abajo.
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Aves en tránsito
En la península Ibérica hay lagos y lagunas importantísimas que pasan desapercibidos. Están en lugares poco turísticos o al margen de las carreteras más importantes. Es el caso de la laguna de Gallocanta, considerada con sus 15 kilómetros cuadrados la laguna salobre más extensa de España. Está a unos 20 kilómetros al sur de Daroca, en la provincia de Zaragoza, rodeada por un círculo de suaves colinas que forman una colosal cuenca cerrada a mil metros de altitud.
Este es un importantísimo refugio de aves migratorias, cuartel de invierno para numerosas especies, aunque es la grulla la que se lleva el protagonismo, juntándose aquí decenas de miles de ejemplares en lo que supone uno de los espectáculos ornitológicos más sobresalientes de toda Europa, excusa perfecta para asomarse a sus aguas al amanecer, teleobjetivo en mano, e intentar retratar esta reserva natural esencial.
Si bien durante el verano llega casi a secarse, en los meses de otoño e invierno se llena de agua y de vida, y es entonces cuando llegan miles de grullas comunes que migran desde el norte de África hasta las regiones más septentrionales del continente europeo, donde nidifican. Generalmente, las primeras llegan a finales de octubre y se quedan hasta febrero, cuando vuelven a emprender el viaje. Y es este el mejor período para acercarse a la laguna, que atrae además de las grullas (se han llegado a contar hasta 135.000 ejemplares) a decenas de otras especies de aves acuáticas. El espejo de agua, rodeado por decenas de kilómetros de pistas de tierra con varios puntos de observación, dispone también de un interesante y didáctico centro de interpretación donde es posible visitar una exposición sobre las grullas, observar las aves con prismáticos y obtener información sobre rutas alrededor de la laguna.
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Los ojos azules del Pirineo
Estos ibones son un conjunto de joyas lacustres formadas por el deshielo de la nieve y situadas a los pies del espléndido pico Anayet (2.545 metros), un antiguo volcán. Se trata de una delicia natural encajonada entre gigantes pirenaicos, cuyo acceso requiere de una buena caminata, por lo que este recóndito lugar del valle del Tena no suele estar masificado y permiten imbuirse del espíritu de la montaña entre vistas impresionantes. Su nombre, Anayet, procede de la palabra aragonesa anayón, que significa arándano, un arbusto que abunda en las laderas cercanas. La ruta más sencilla parte de la estación de Formigal, y requiere unas dos horas y media entre la ida y la vuelta. Si se quiere continuar la aventura culminando el vértice del Anayet, la cosa deja de ser una “excursión con niños”, pero con un poco de experiencia se puede hacer sin problemas.
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Un lago en el castillo de piedra
Hasta aquí han peregrinado todos los montañeros de la zona centro del país, pues el circo de Gredos luce en su Laguna Grande una belleza sosegada, inspiradora de grandes relatos alpinos. A casi 2.000 metros de altitud, y a los pies de titanes como el pico Almanzor, pernoctar aquí es todo un rito.
La Laguna Grande es el corazón de Gredos, que se alza como una sierra luminosa de oeste a este en el centro de la Península, con más de 70 kilómetros en forma de mirador privilegiado sobre la fosa del Tajo y los páramos de la provincia de Ávila. La montaña y el parque que la protege poseen dos caras: un sur abrupto, boscoso y casi tropical, frente a un norte de altiplanos, adusto y frío; dos mundos complementarios con naturaleza y paisajes fabulosos.
La ruta más popular es la que sube hasta la Laguna Grande desde la conocida como plataforma de Gredos, a 1.760 metros de altitud, adonde se llega desde Hoyos del Espino o Navacepeda de Tormes. Desde allí parte un amplio camino empedrado que asciende entre rocas por la ladera izquierda de la garganta hasta alcanzar la gran llanura de praderas y cantos del Prado de las Pozas. Se cruza por un puente el arroyo de la Garganta de las Pozas, justo antes de acometer el ascenso de la loma de Los Barrerones. Al culminar el ascenso, aparece de pronto todo el circo de Gredos, con sus crestas afiladas, sus airosas cimas y, en el fondo, la laguna a la que se dirige el camino. La bajada, inclinada y con algún zigzag, pasa por un mirador y una fuente, y conduce a una zona rocosa que cruza un arroyo antes de descender hasta la orilla de la Laguna Grande o laguna del Circo, situada a 1.935 metros de altitud. Esta laguna, de origen glaciar y con una profundidad media de 2,5 a 3 metros, permanece con la superficie congelada entre cuatro y cinco meses al año. Aquí el centro del gran anfiteatro rocoso del circo de Gredos revela toda su grandeza y constituye uno de los muestrarios de morfología glaciar más interesantes de España.
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El mayor lago glaciar
El mayor lago de origen glaciar en España, cuya transparencia inspiró a Miguel de Unamuno su San Manuel Bueno, mártir, está situado en unas agradecidas estribaciones montañosas de Zamora. El lago Sanabria, que alimenta el río Tera, es un gran balneario en verano y sus aguas, que hace 100.000 años eran un enorme glaciar, acogen ahora miles de visitantes. En este lugar la arena y la piedra se mezclan con el bosque y se permiten tanto el baño como la pesca, lo que lo convierte en un destino turístico familiar en pleno territorio del lobo ibérico.
En sus alrededores hay diferentes localidades, todas tranquilas y fuera de las carreteras más trilladas. Por ejemplo, Ribadelago, en el margen occidental del lago, un lugar marcado por la desgracia. La madrugada del 9 de enero de 1959 la presa de Vega de Tera cedió, abriendo una brecha de más de 150 metros por la que ocho millones de metros cúbicos de agua se precipitaron a toda velocidad hasta llegar a Ribadelago, ocho kilómetros río abajo. Sin tiempo para reaccionar, la riada arrasó el pueblo e hizo desaparecer a gran parte de su población, de la que solo se recuperaron 28 cuerpos. Una serie de placas homenajean hoy a las víctimas.
La aldea arrasada (Ribadelago Viejo) fue sustituida por un nuevo pueblo (Ribadelago Nuevo), a un kilómetro de allí, donde se realojó a los supervivientes. La presa quedó abandonada y sus ruinas aún son testigo del desastre. Pero el agradecido entorno natural del lago aporta luz a un lugar lleno de sombras.
Otro pueblo de la zona es Vigo (el zamorano, no el gallego), con algunos rincones muy agradables, como la playa Custa Llago, desde donde zarpa un pequeño crucero ambiental que permite disfrutar de este lago glaciar de un modo diferente. Varias rutas y senderos comunican Vigo de Sanabria con Murias, Pedrazales y San Martín de Castañeda. El monasterio cisterciense de este último, del siglo X, es de enorme armonía, belleza y austeridad, y casa a la perfección con el entorno.
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Leyendas de Urbión
Este es un enigmático lago glaciar, encajonado entre las abruptas moles de los picos de Urbión, cuyas paredes oscuras se replican sobre este espejo natural ofreciendo un reflejo estremecedor. La Laguna Negra es una herencia de olvidados periodos glaciares, en un terreno de alta montaña que no rinde fácilmente sus secretos.
Se encuentra a menos de 50 kilómetros de la capital soriana, al norte de la provincia, rodeada de pareces graníticas e inmensos pinares cuyo reflejo le dan ese oscuro color. Era fácil que en torno a ella surgieran leyendas de monstruos que viven en sus profundidades.
Se llega desde Vinuesa por el encantador valle del Revinuesa, entre pinos silvestres. Desde la laguna, a 1.773 metros de altitud, se pueden hacer varias rutas de senderismo e incluso llegar hasta la cima del Pico de Urbión (2.228 metros). Y el mismo pueblo de Vinuesa merece también una visita: está considerado uno de los más bonitos de España, por su entorno y por sus calles empedradas y edificios que mantienen la arquitectura tradicional de la zona y hasta los restos de un puente romano.
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Hogar para flamencos
Precisamente porque está en la provincia de Málaga, compitiendo con magníficas playas, la reserva natural Laguna de Fuente de Piedra permanece poco visitada, salvaje y muy bien conservada, y acoge una de las colonias de flamencos más grandes de la Península. Suaves relieves donde brotan olivos y cereales rodean este bucólico humedal salino de la comarca de Antequera, a unos 25 kilómetros de la ciudad andaluza. Cuando no está seca, es el mayor lago natural de Andalucía y una de las dos principales áreas de reproducción del flamenco común en Europa (la otra son los humedales de La Camarga, en el sureste de Francia). Tras un invierno lluvioso anidan en el lago hasta 20.000 parejas de flamencos.
Las aves llegan en enero o febrero, y los pollos rompen el cascarón en abril y mayo. Los flamencos se quedan más o menos hasta agosto, cuando el lago, que casi nunca supera el metro de profundidad, ya no contiene agua suficiente. Aquí habitan también miles de aves de otras 170 especies. En el pueblo de Fuente de Piedra, en la punta suroriental del lago, hay un útil centro de visitantes donde pueden alquilarse prismáticos y del que parten un par de senderos cortos que conducen a varios miradores y puntos de observación: el más largo es el sendero de las Albinas, de unos dos kilómetros y medio.
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Paisaje de agua en La Mancha
Uno de los humedales más valiosos de Castilla-La Mancha es el parque natural Lagunas de Ruidera, que se extiende entre las provincias de Ciudad Real y Albacete, compuesto por un mosaico heterogéneo de lagunas, conectadas entre sí por cascadas y canales subterráneos. El lugar, todo un paraíso de color y quietud, es perfecto para organizar unas jornadas multiaventura: un puñado de rutas recorren este humedal donde también se practican actividades como el kayak, la pesca e incluso el buceo.
Las lagunas de Ruidera son en realidad 15 lagunas extendidas a lo largo de 30 kilómetros formando el valle del Alto Guadiana. En su parte más alta encontramos el espectacular parque natural de las Lagunas de Ruidera. Es en medio de esta singular meseta del Campo de Montiel donde nace el río Guadiana. Allí, aguas de color turquesa, cascadas y saltos integran un escenario espectacular que ofrece muchas opciones, por ejemplo, disfrutar de la riqueza biológica del parque, con gran diversidad de especies animales y plantas, además de montes de encinares y sabinares, alamedas y otros tipos de vegetación. Se trata de un auténtico paraíso que tiene en el agua su principal protagonista. Tal es el hechizo que causan en quienes las visitan que incluso Miguel de Cervantes situó varios pasajes del Quijote este lugar.
El centro de todo es el pueblo de Ruidera, puerta de entrada al parque natural, con muchos servicios pensados para los visitantes. Además, en el casco urbano hay algunos rincones bastante interesantes, como la iglesia de Santa María la Blanca, sobre un templo anterior del siglo XV, y la casa del Rey del siglo XVIII, construida para el infante Don Gabriel, hijo predilecto del rey Carlos III. Y en las inmediaciones, cerca del cementerio, se encuentra la cascada del Hundimiento, el gran salto de agua al que debe el nombre la localidad —Ruidera— por el estruendo que hace el agua al caer.
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A los pies de la Tramuntana
Gorg Blau significa “poza azul”, y es una buena descripción para esta masa de agua mallorquina. En realidad, este no es propiamente un lago, sino un embalse artificial custodiado por los picos del Puig Major y el Puig Massanella, hundido en un valle majestuoso de la sierra de Tramuntana. Junto con el embalse de Cúber, desde 1971 abastece de agua a la zona de Palma. Además, el torrente que parte del embalse (torrente del Gorg Blau o Sa Fosca), fue declarado monumento natural en 2003.
Una carretera recorre el lateral occidental del lago, en una ruta en la que se puede ir parando. Se llega muy bien desde Escorca, Sóller y Biniaraix. En invierno es también un espectáculo ver el brillante azul del agua en contraste con el verde y gris de la montaña y, en ocasiones, con la Tramuntana nevada como telón de fondo.
Antes de la construcción de la presa en el lugar el Torrent que luego se empleó para hacer el embalse era famoso por el color del agua y por su puente, que inspiró poemas, fue pintado, fotografiado, se convirtió en objeto de visitas turísticas y se reprodujo en tarjetas postales. Por ejemplo, el pintor Joaquim Mir, se sirvió del Gorg Blau como inspiración para su vitral de la Poza Azul, un diseño monumental de 1911 que se conserva en el MNAC de Barcelona.
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En el corazón de Arán
Uno de los senderos más bonitos del Pirineo catalán es el que conduce hasta el Lac de Mar, un lago de origen glaciar situado a 2.240 metros, en el leridano valle de Arán. Coronando el Lac de Mar se encuentra el pico del Besibèrri Nord (3.008 metros), situado en el macizo del mismo nombre, en el límite de las comarcas de Arán y la Alta Ribagorza. El Lac de Mar tiene una profundidad de 83 metros y su característica más notable es que acoge una pequeña isla llamada Unhòla en el centro mismo del lago. La ruta parte de Artiés, uno de los pueblos más encantadores de los Pirineos, con un importante legado románico y las típicas casitas de piedra con tejados puntiagudos y calles empedradas junto al río Garona. Está a solo siete kilómetros de la estación de Baqueira y a otros siete de Viella.
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France24 - Monde
Des images amateur montrent des convois militaires russes se diriger vers le Donbass
Publié le : 13/04/2022 - 19:20
Poline Tchoubar
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D’importants convois de matériel militaire ont été filmés en Russie et en Biélorussie ces derniers jours. Des vidéos amateur vérifiées et analysées par la rédaction des Observateurs montrent que certains de ces renforts militaires se dirigent vers la région du Donbass, dans l’est de Ukraine, où se situent les deux républiques séparatistes pro-russes. Moscou a annoncé le 30 mars qu’elle allait concentrer ses efforts militaires dans cette région.
Des colonnes de blindés et de camions militaires s’étendent sur plus d’un kilomètre. Les véhicules sont marqués d’une lettre “V” blanche. Dessus, des dizaines d’hommes en treillis militaire, certains portant un brassard blanc - un signe distinctif habituellement porté par les soldats russes en opération en Ukraine.
Cette vidéo publiée sur Twitter le 11 avril 2022 a été géolocalisée par le compte @karolgoal sur Twitter près de Matveev Kurgan, dans la région de Rostov, en Russie. Sur Google Street View, on reconnaît l’intersection où commence la vidéo, puis le panneau bleu de la station-service que l’on aperçoit à la fin de la vidéo. Ainsi, la personne qui filme circule du nord vers le sud, les véhicules en face vont donc vers le nord : c’est la direction de la frontière ukrainienne, le Donbass est à 25 km de là où les images ont été prises.
#RUSSIAHuge Russian Armed Forces column set to move into Donbass for the new upcoming Donbass offensive (this column redeployed from Kiev region): pic.twitter.com/P9dPxNg9cA
April 11, 2022Le 29 mars, la Russie s’était engagée à réduire l’activité militaire autour de Kiev afin de “concentrer l'attention et les efforts sur le but principal, la libération du Donbass," avait déclaré le ministre russe de la Défense, Sergeï Choïgou. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandr Motouzianik, a annoncé, le 12 avril, s’attendre à une importante offensive imminente dans la région : "Selon nos informations, l'ennemi a presque terminé sa préparation pour un assaut sur l'Est. L'attaque aura lieu très prochainement."
Depuis plusieurs jours, de nombreuses vidéos amateur montrent des renforts militaires dans les régions frontalières en Russie, comme ici, à Zheleznogorsk dans la région de Koursk. La vidéo a été publiée sur le réseau social russe Vkontakte, le 12 avril. La vidéo a été filmée dans le nord de la ville : sur Google Street View on peut reconnaître les immeubles gris à neuf étages, les arbres longilignes et le supermarché rouge visibles dans la vidéo à 0 : 16. L’Ukraine se trouve à 90 km.
Ces convois ont parfois été accueillis avec enthousiasme par la population russe. Des habitants se sont réunis sur leur passage avec des drapeaux, en signe de soutien pour l’opération militaire. Dans une vidéo publiée le 12 avril sur le réseau social russe Vkontakte, on peut voir des habitants essayer d’arrêter des véhicules d’un convoi militaire afin d’offrir des dons aux soldats.
La vidéo a été filmée près du village de Zmiyovka, dans la région d’Orel, en Russie. Dans la vidéo, on peut apercevoir à 0 : 03 une palissade verte devant un petit bâtiment en briques rouges. Sur Google Street View, la même palissade et le même bâtiment sont visibles, du côté droit de la route 119, juste avant le village de Zmiyovka. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud, en direction du Donbass.
Les mouvements de troupes visibles sur des images satellites
Des images satellites publiées par l’entreprise américaine Maxar datant du 11 avril montrent l’accumulation de troupes russes près de la frontière ukrainienne. Elles ont été géolocalisées à Soloti, dans la région de Belgorod, par le compte @Noobieshunta_ sur Twitter. Sur Google Maps, si l’on renverse l’image, on peut reconnaître la forme de la rivière Oksil, ainsi que les petites routes de terre qui forment des boucles dans la plaine. Ce lieu est situé à 50 km de la frontière.
Un autre convoi a été photographié le même jour sur des images satellites de Maxar à l’intérieur de l’Ukraine, près de Bilokurakyne, dans la région ukrainienne de Louhansk, en route vers les républiques séparatistes au sud de la région. Il vient du nord, où se trouve la frontière russe. Ces images ont été géolocalisées par l’ONG britannique Centre for Information Resilience (CIR). Sur Google Maps, on peut effectivement reconnaître la petite route qui mène vers le bâtiment carré au toit vert (qui apparaît gris sur Google Maps), et les trois longs bâtiments rectangulaires disposés en quinconce.
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Des mouvements de troupes ont également été documentés en Biélorussie
En Biélorussie aussi, des mouvements de convois militaires ont été aperçus récemment. Le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, a affirmé plusieurs fois que son armée ne participait pas à la guerre en Ukraine. Son pays sert cependant de base arrière à la Russie : c’est notamment par là qu’une partie des troupes russes sont entrées en Ukraine au début de l’offensive le 24 février.
Le 11 avril, une vidéo publiée sur TikTok par un habitant d’Orcha, dans l’est de la Biélorussie, montrait des véhicules militaires sur un train près de la gare de sa ville. Sur la vidéo, on peut reconnaître le bâtiment rouge et blanc à 200 m de la gare d’Orcha, tel qu’on peut le voir sur Google Street View. On peut en déduire que le convoi se dirigeait vers le sud-ouest.
@ivanbakanov8#Орша♬ оригінальний звук - @lavash.sh
Selon le site d’opposition biélorusse Molotkohelp, qui documente tous les jours les mouvements de troupes en Biélorussie, les convois sont essentiellement concentrés au sud-est de Homel, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne. Depuis le début du mois d’avril, Centre for Information Resilience (CIR) a vérifié et analysé une douzaine de vidéos montrant des mouvements de matériel militaire à Homel et dans les alentours.
@lui_de_fedos#дальнобой#весенниедороги#профессияводитель#природа#такаяработа#дорогибеларуси#неровнаядорога#веснавбеларуси#гомкльскаяобласть#мымирныелюди#речицкийрайон♬ Никого не жалко (Из к/ф "Бумер") - Сергей ШнуровLa vidéo ci-dessus a été géolocalisée par le compte @RedIntelPanda sur Twitter près de Retchytsa, dans le sud-est de la Biélorussie. Dans la vidéo, on peut lire un panneau indiquant “Ivanovka” à 1 km à gauche et “Yampol” à 4 km à droite, indiquant la position du convoi, qui avance donc vers l’est, en direction de Homel.
Lors d’une conférence de presse le 12 avril, le président russe, Vladimir Poutine, a assuré que l'offensive russe en Ukraine se poursuivait "calmement" et en minimisant les pertes.
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À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
France24 - World
Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website
Issued on: 15/04/2022 - 16:25
FRANCE 24
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Russia's media watchdog Roskomnadzor on Friday blocked access to the website of French radio station RFI for violating a law banning the dissemination of false or extremist information.
Roskomnadzor "did not specify" how the radio station had fallen foul of the law, according to an article posted on the RFI website. The Russian media watchdog only indicated that it had responded to a request from the Russian prosecutor general's office.
RFI's sites, including the French and Russian language sites, have been providing 24-hour coverage of the events in Ukraine "since the start of the Russian offensive on February 24," the article noted.
The RFI website appeared in Roskomnadzor's database of blocked websites on Friday and AFP journalists in Moscow were unable to access the station's English, French or Russian-language websites.
Russia has accelerated efforts to silence independent media and government opponents of the war in Ukraine, which it calls a "military operation".
Russian lawmakers recently passed a law introducing up to 15 years in jail for publishing information about the military deemed false by the government.
Authorities have also restricted access to dozens of independent media outlets, also blocking access to Facebook, Twitter and Instagram.
Earlier Friday, Russian authorities blocked access to the Russian-language website of the independent news outlet The Moscow Times over its Ukraine coverage.
The Moscow Times, whose original English version was launched in 1992 by Dutch entrepreneur Derk Sauer, said its Russian service was shut down over what "authorities call a false report on riot police officers refusing to fight in Ukraine".
The English-language website of the publication has not been affected.
(FRANCE 24 with AFP)
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Russia launches crackdown on media over 'foreign agent' designation
WAR IN UKRAINEFearing arrest, Russian critics of Ukraine war find refuge in Armenia
Russian TV journalist fined for on-air Ukraine war protest
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
France24 - World
French students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
Issued on: 14/04/2022 - 22:06
NEWS WIRES
Hundreds of French university students on Thursday occupied or blocked buildings at the Sorbonne in Paris and other schools to express their anger over France’s presidential election.
They oppose both candidates who made it into the April 24 presidential runoff, centrist incumbent Emmanuel Macron and far-right Marine Le Pen, fearing that neither would do enough to protect the poor or the environment.
Students threw leaflets from windows at the world-renowned Sorbonne and chanted “we are all anti-fascists,” and at one point police fired tear gas as they sought to prevent other students from arriving. A banner hung outside reading “Sorbonne occupied against Macron, Le Pen and their world.”
At the prestigious political sciences institute Sciences-Po, left-wing students barricaded the main entrance with garbage cans and banners. A far-right student group posted a video showing youths seeking to clear the barricade by violently tossing garbage bins aside.
Paris police reported multiple blockages and scattered incidents at various universities Thursday.
>> Why Macron will need to work his socks off to beat Le Pen this time
The protesters include many young people who voted for hard-left candidate Jean-Luc Melenchon, who finished just one percentage point behind Le Pen in France’s first-round presidential vote Sunday but didn't qualify for the runoff.
Macron is leading in the polls ahead of the second round, but Le Pen is very close behind and Melenchon’s voters will be decisive.
Many French voters on the left see Le Pen as dangerous because of her promises to slash immigration, toughen policing and curtail Muslim religious practices; and they see Macron as a “president of the rich” who has drifted too far to the right, notably because of his pro-business policies.
At the Sorbonne, a student who only gave her name as Lola said: “We tried Emmanuel Macron and we didn’t like it, and Le Pen in power — we don’t even want to try it, it is a repulsive possibility.”
“Since young people are concerned with environmental issues, with social issues, with antiracist, feminist and LGBTQ issues, it is very necessary to have a candidate to represent us," said Sciences-Po student Gabriel Vergnes.
"We now have a second round with only two right-wing candidates who are the enemies of the workers and of the youth, and we can’t accept that, we can’t accept five more years of austerity and pollution.”
(AP)
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France24 - Monde
Au Nicaragua, des cours de natation pour migrants voulant franchir le Rio Grande
Publié le : 13/04/2022 - 17:13
Samia METHENI
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Deux rangées d'apprentis nageurs brassent vigoureusement l'eau de la piscine pour créer un courant que doit franchir Darling, une Nicaraguayenne qui s'entraîne pour traverser à la nage le Rio Grande, prendre pied sur la rive nord et entrer illégalement aux États-Unis.
France24 - Monde
En Albanie, une ancienne base soviétique restaurée pour accueillir l'Otan
Publié le : 12/04/2022 - 19:18
Samia METHENI
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Dans l'ancienne ville de Staline, en Albanie, des dizaines de vieux Mig soviétiques et chinois rouillent à ciel ouvert sur ce qui fut une base militaire communiste. Mais le site va bientôt renaître de ses cendres sous la forme d'une base aérienne rutilante de l'Otan.
BBC
A Washington Post profile of him asked: 'Can Nicolas Cage play a normal guy?' The question should have been: 'Does Nicolas Cage want to play a normal guy?'
Is Nicolas Cage a good or bad actor? This question might be a Schrödinger's cat of pop culture. In an episode of the US sitcom Community, trying to find the answer to this cosmic-sized query almost drives Abed Nadir mad. On the one hand, he has an Oscar, for 1995's Leaving Las Vegas and has worked with everyone Martin Scorsese to David Lynch and Werner Herzog. And on the other, since the 2010s, his name has become synonymous with direct-to-streaming action films that are low on plot and high on explosives, while causing critics to scoff and fuelling an ironic online fandom propelled by YouTube clip compilations with titles such as "Nicolas Cage freak outs".
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Every few years, though, he gives a performance that makes the world reconsider him yet again: his understated performance as an ex-criminal in Joe (2013), his depiction of petrifying, guttural grief in Mandy (2019) or, most recently, his heartbreaking turn as a man on a mission to recover his beloved truffle pig in Pig (2020). Every time, despite the acclaim he has received throughout his career, reviewers somehow seem surprised at what he is capable of.
In The Unbearable Weight of Massive Talent, Cage plays himself as he forms an unlikely kinship with a super-fan (Pedro Pascal) (Credit: Alamy)
This time, the film putting him back into critical favour is the buddy action-comedy The Unbearable Weight of Massive Talent, where Nicolas Cage takes on the most unusual, and certainly most meta, challenge of his career yet. He stars as "Nick Cage", a fictionalised version of himself, a frustrated movie star who is one rejection away from retiring from acting and living the life of a housecat. This Cage is an eager cinephile who wants to talk incessantly about The Cabinet of Doctor Caligari, and finds an unlikely kinship with a Cage mega-fan (played by Pedro Pascal) who has paid him $1 million to appear at his birthday party – only to then find out this admirer of his is a notorious drug lord.
If it's a tricksy conceit, then The Unbearable Weight of Massive Talent is nothing too challenging: it ingests the Cage-mania that has permeated the internet for the last decade or so and transforms it into an accessible bromance that doesn't overindulge in too much complicated meta-ness but instead lets him poke fun not at himself, exactly, but at the outsized, eccentric persona that audiences will have front of mind. One of the film's inbuilt jokes, playing on a core aspect of Cage's appeal, is the promise that he might do something kooky or wild at any given moment: turn around and pull a face until his eyes bulge unnaturally, or suddenly raise his voice. As Megan Mitchell, co-founder of Cage-themed film festival Cage-a-rama, describes, it's that "Cage element. Anything could happen at any time."
Why he is one-of-a-kind
As a movie star, Cage is nothing if not unique. He emerged before the age of celebrity obsession took hold, but is now embraced by online "stan" culture. He is associated with both high and low art; he is both serious about his craft and self-aware about his star image. There are more than 20 podcasts dedicated to dissecting the actor's career; a subreddit r/onetruegod that collects all things Cage; film festivals that only show Cage films in Europe and the US; and a new book, Age of Cage, that serves to explore the changing history of Hollywood through a Cage prism.
Filmmakers and fellow actors have been reverential about him. Lynch, who directed him in 1990's Wild at Heart, called Cage "the jazz musician of American acting". Guillermo del Toro recently tweeted that "there has not been, nor will there ever be an actor like Nicolas Cage. A master". Scorsese, who directed him in Bringing Out the Dead, described his acting style as "almost like silent film, like Lon Chaney". Ethan Hawke effused that Cage is "the only actor since Marlon Brando that's actually done anything new with the art".
But this adoration still doesn't quite explain the intensity of Cage's cult following. Is it because he is part of a dying breed of a certain kind of unknowable movie star we don't see much of anymore? The best kind of human meme? Just a really good actor? Or all of the above?
Nicolas Cage is in fact an invention of Nicolas Coppola, the nephew of filmmaker (and wine-maker) Francis Ford Coppola, who decided to ditch the famous surname to shake off the pressure that came with it. The name "Cage" is inspired both by comic book superhero Luke Cage and experimental composer John Cage – perfectly encapsulating the tightrope he has walked throughout his career between mainstream populism and the avant-garde.
Apparently, Uncle Francis wasn't too pleased about the decision – but he still cast him in his films The Outsiders (1983), The Cotton Club (1984) and in Peggy Sue Got Married (1986). There is only one film where Cage is credited as "Nicolas Coppola": 1982 teen sex comedy Fast Times at Ridgemont High, in which he played an unnamed burger restaurant worker.
With his second-ever movie role, in teen rom-com Valley Girl (1983), he then adopted his new moniker and became a leading man; since then, he's been "the star of every movie that he's in", says Lindsay Gibb, author of National Treasure, a book-length examination of Cage's career and acting style. Through the 1980s, his stock rose thanks to heartthrob leading roles in films like Peggy Sue Got Married, the Coen Brothers' Raising Arizona (1987), and Oscar-winning romance Moonstruck (1987), in which his character embarked on an affair of operatic proportions with Cher.
One of his best early roles was in 1987's Moonstruck, where, as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri, he was an explosion of feeling (Credit: Alamy)
But despite becoming a hot property in Hollywood, he was certainly not a conventional one. In 1990 a profile in the Washington Post of him opened up with the somewhat barbed question: "Can Nicolas Cage play a normal guy?" The question should've been, really, "does Nicolas Cage want to play a normal guy?" Looking back at Cage's 100+ filmography, a pattern emerges – one of an actor choosing to embrace the unexpected in a journey full of experimentation and eccentric choices. Off-screen, meanwhile, he fancied himself a surrealist, and deliberately crafted a wild man public persona. The apex of this was perhaps the 1990 interview he gave on UK chat show Wogan, promoting Wild at Heart, where he karate-chopped his way onto the stage, took off his sweaty Wild at Heart t-shirt and did the rest of the interview shirtless in a leather jacket. "I was, quote, trying to invent my own mythology, unquote, around myself," he told the New York Times in 2019. A version of this early star persona, appears in The Unbearable Weight of Massive Talent, in the form of a creepily de-aged version of Cage called Nicky, who also wears a Wild at Heart t-shirt, and taunts the present-day Cage to stop focusing on "acting" and instead be a Movie Star.
What's interesting these days, by contrast, is how reserved Cage is as a presence off-screen. The occasional tidbit about his eccentric habits (like speaking to his crow, spooning with his pet cat Merlin, or buying a pyramid-shaped tomb in a New Orleans cemetery) will emerge to social media delight, and the looming legacy of his financial troubles will come up as context for his over-prolific career, but otherwise no-one pays to much attention to his personal life. Perhaps it's because what Cage is doing on screen overshadows all else.
The four Cages
There are, I'd argue, four types of Cage film, or four Cage personas that define our idea of him. There's the Romantic Cage, passionately and desperately into a woman, tall, slender and doe-eyed but not classically handsome, ready to operatically punch through a wall, to serenade her with Elvis Presley songs and to pout gloomily if his beloved rejects him. Early work Valley Girl was a mismatched romance between a (you guessed it) valley girl and a rocker, played by Cage. It was also Mitchell's entry point into a lifelong Cage appreciation, after watching it at the age of 16: "The proto-Cage freakout and all the elements of Cage were in a very pure form, they hadn't really had time to become self-referential," she says. Then, a few years later, came Moonstruck: as the one-handed lovelorn baker Ronny Cammareri. Cage is an explosion of feelings ("I lost my hand! I lost my bride!"). It's easy to make fun of Cage's outbursts on screen, but his intensity, when it comes the matters of the heart, seems fitting. This Romantic Cage, pure of heart and devoid of irony, would reappear every so often in films like City of Angels (1998), The Family Man (2000) or Captain Corelli's Mandolin (2001), but as he aged he could never quite recapture that youthful, lovelorn intensity.
Not to be hyperbolic but he’s probably one of the greatest actors working today. He’s not afraid to ACT in all caps – Petros Patsilivas
At the same time, the Action Cage flourished, becoming a staple of 90s and early '00s mainstream cinema. In 1996, The Rock made more than $335 million at the box office. The following year, Con Air grossed $224 million and Face/Off, $245 million worldwide. His 2000 car-heist movie Gone in 60 Seconds made $237 million, and the 2004 adventure flick National Treasure made $347 million worldwide, despite mixed critical receptions. With these action successes, Cage proved himself a true marquee name, and this was when, Dibb argues, "the real Cage-mania" started. Before movies that were not part of a cinematic universe struggled with breaking even at the box office, before his name became synonymous with a smirk and direct-to-streaming efforts, Cage was a bankable action star who brought popcorn audiences to cinemas.
Across his career, there has also been a third, more understated type of Cage persona: the Arthouse Cage. Not that he is ever altogether understated. The same Cage-isms are usually there: the grotesque facial expressions, the unnatural accents, the deliberate physicality. Every Cage performance is a full-bodied one. But these relatively more restrained appearances seem to fit better into our understanding of what makes "good acting": think of his turn as a suicidal alcoholic writer in Leaving Las Vegas, a con artist with OCD and Tourette's in Matchstick Men (2003), two radically different twin brothers in Adaptation (2002) and, most recently, as the grief-paralysed widower in Pig. In fact, looking closely at these performances, the same kind of intense commitment to wild, physical expressions of emotion is visible, the same Cage-isms that are derided in action films – but when harnessed by an arthouse director, they seem to fit better into our increasingly narrow understanding of what makes for "good acting".
Con Air (1997) was one of the films that ushered in a new action-man Cage (Credit Alamy)
Then finally, in the late 2000s and 2010s, came a fourth Cage persona: the Unhinged Cage. This popular idea of Cage goes hand-in with his prolific direct-to-video genre output. Titles such as Rage (2014), A Score to Settle (2019), Kill Chain (2019) or Running with the Devil (2019) – all indistinguishable action fodder that use Cage's name as their main selling point – have served to erase decades of great performances and cement the idea that Cage is but a hack. In these films, Cage never phones in a performance, but saddled with thin scripts and B-movie direction, his methods of working stand out too much, and his intensity feels misplaced and mere fodder for parody and memes. A better vessel for this slightly self-parodically Unhinged Cage, however, has been horror, a genre he has only turned to recently, but which has seen him acclaimed for turns in Mom and Dad (2017), Mandy (2017) and Color Out of Space (2019).
However Cage's path from box-office draw and Academy Award-winning actor to online joke and ironic pop culture idol goes hand in hand with the people's general inability to accept that a person can be many things at once. "People only know him from whatever era they grew up in," says Gibb, "So if somebody grew up in the Con Air, Face/Off, The Rock period, that's all they know him for and a lot of times they love him for that but think that that's he's like that one note." It is difficult to separate, sometimes, the earnest Cage fans from the ironic ones, as dedication runs deep with both. Petros Patsilivas, creator and host of the Caged In podcast, which goes through every single Nicolas Cage film (and any connected ones too) episode by episode, saw his appreciation of the actor grow hugely through embarking on the project: "I was fascinated almost in a social science kind of way by someone who had this long career and was considered to be a joke to people. [I thought] 'maybe if I watch all these films I'll find out if they're right'. Not to be hyperbolic," he laughs, "but he's probably one of the greatest actors working today. He's not afraid to ACT in all caps."
The artistry of his acting
Indeed, any accusation thrown at Cage of being a bad actor, or not understanding acting, is misjudged. There is a reason for every scream, grin, and tremble, however unhinged they might seem on the surface. And these decisions are fully endorsed by the directors he works with: for example in romantic time-travel comedy Peggy Sue Got Married, Coppola stood by his choice to give his character a helium-esque high-pitched voice, despite the protestations of co-star Kathleen Turner and studio executives, who he has alleged wanted to fire him.
In such formative roles, he was experimenting with his craft and the malleability of his face, body and voice. In another early film, 1989's Vampire’s Kiss, Cage played Peter Loew, a yuppie literary agent who supposedly gets bitten by a vampire on a one-night-stand and starts going mad, believing himself to be turning into a bloodsucker. The source of many Cage memes, Vampire's Kiss was a mad-doctor's laboratory for the actor, who drew heavily from silent vampire film Nosferatu, ate live cockroaches and stretched his physicality to represent a man literally and emotionally tormented; a critic at the time described it as "scorched-earth acting". Cage plays Loew like a live-wire: he can be pleasantly still at one moment, and uncoil himself into a spitting state of fury the next, thrashing his long limbs around like a possessed tube man. He might punch you, he might hiss at you, or he might recite the alphabet.
The memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical actor, to a selection of out-of-context facial expressions and scenes
Although Method acting and naturalism was de rigeur during the time of Cage's rise to prominence – and indeed the actor dabbled in it himself once, in his role as a wounded Vietnam veteran in Birdy (1984) – Cage preferred to take a more experimental approach to his craft that drew from his beloved German Expressionism, which is commonly defined by its "rejection of Western conventions and "the depiction of reality that is widely distorted for emotional effect" and the Japanese kabuki theatre. Cage found realism "boring", as he told the LA Times in 1994, and not a sure-fire way for the actor to locate the truth of a character ("Look at Cagney, was he real? No. Was he truthful? Yes.", he said in a 2013 interview.)
Cage has more recently turned to horror with success in films like Mandy (2018) (Credit: Alamy)
He also developed his own mystical ways of getting into character, which he has dubbed "nouveau shamanic", whereby he uses techniques or objects to expand his imagination and "trick" him into believing that he is the character. For 2014's Ghost Rider: Spirit of Vengeance, this meant sewing Egyptian artifacts into his costume, for reasons that are not entirely clear. In a recent interview, Cage professed he drew unironic inspiration from shamans, describing them as "really actors that were just going through stories in the village, and trying to bring answers to whatever the crisis was in the village", while adding that he came up with the concept of "nouveau shamanism" because "it sounded cool". This approach sounds mild compared to some of the Method shenanigans employed by actors like Christian Bale or Jared Leto, but the results on the screen carry a Cage-specific brand of intensity.
This intensity has been fodder for memes since they became their own language. But the memeification of Nicolas Cage has transformed him in the public imagination from a talented, methodical, if surrealist and eccentric actor, always working, always experimenting – to a selection of out-of-context facial expressions and scenes: Nicolas Cage yelling "not the bees!" from The Wicker Man (2006), reciting the alphabet in Vampire's Kiss, impersonating a particularly disturbed priest in Face/Off… "We've had that memeification and transforming of Cage from just an actor to a really notable pop culture figure that transcends his filmography”, says Mitchell.
Fun as it is, the problem with all this digital silliness is that it detracts from his genuine artistry. "There's people who just think it's fun to watch [him], that [his movies] are bad movies and are [merely] enjoying when he freaks out," says Gibb, "They're not really seeing the nuance in him." Cage-a-rama, Scotland’s first Nicolas Cage film festival, co-founded and programmed by Mitchell and Sean Welsh, actively avoids fostering that irony, which Mitchell finds "devaluing of him as an actor and ultimately devaluing him as a presence in other people's lives," she says. During Cage-a-rama, they try to "give space for that sincerity and pure love for Cage that we've seen grow over the years that we [have] run the festival".
Nevertheless, it's Cage's status as a meme that enables the existence of a film like The Unbearable Weight of Massive Talent. And in fact, as it forces "Nick Cage" to confront "Cage-mania", it confirms, once again, that Cage is very good actor, actually. Perhaps too, it offers up a full stop to the jokey fandom that has percolated around Cage for the last decade – which can only be good for his career and the appreciation of his skills alike. In fact, a recent GQ profile put forth an obscenely simple idea, confirmed by his recent, extraordinarily wholesome Reddit AMA: maybe what best explains Cage is that he is "a sincere man in an ironic world".
The Unbearable Weight of Massive Talent is released on 22 April in the US and the UK
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BBC
The book that sank on the Titanic and burned in the Blitz
By Tim StokesBBC News
One of the most lavishly decorated books the world has seen was despatched from London to New York in April 1912. The jewel-encrusted edition of the Rubáiyát of Omar Khayyám was taken aboard the RMS Titanic and sank to the bottom of the Atlantic Ocean, exactly 110 years ago.
A replacement was finished at great expense by the late 1930s but it was promptly incinerated by German bombers as the British capital was ravaged during the Blitz.
The young man behind this extravagant presentation of the polymath Khayyám's poetry would soon drown in an English seaside resort.
Would anyone dare to commission a third "Great Omar"?
'The greater the price the more I shall be pleased'
In 1911, Francis Sangorski finished work on a binding he had been labouring over at his Holborn workshop for two years.
It was breathtakingly magnificent.
Measuring 16in by 13in (40cm by 35cm), the book was encrusted with 1,050 jewels including specially cut rubies, topazes and emeralds. About 100sq ft (9sq m) of gold leaf and some 5,000 pieces of leather were used in its creation.
Sangorski agonised over every detail, at one point borrowing a human skull so he could accurately depict it in his artistic vision. He even bribed a keeper at London Zoo to feed a live rat to a snake so he could capture the grisly image from first-hand experience.
The Daily Mirror considered the finished work to be "the most remarkable specimen of binding ever produced". Others simply described it as the "Book Wonderful".
It was given an enormous price tag.
Bookbinder Sangorski and his business partner George Sutcliffe were already highly regarded for their elaborate jewelled covers.
"Real jewelled bindings were like Fabergé eggs," explains Rob Shepherd, managing director of Shepherds, Sangorski & Sutcliffe - the 21st Century iteration of the company the two men set up in the Edwardian era.
"They were of a level which would be very hard to replicate today as there's been a loss of skills over the years. The trade in those days was very skilled. They were extraordinarily talented craftsmen."
The pair had met in 1897 at evening classes, where they were taught by the best as apprentices to a line of craftsmen who went back to the Arts and Crafts movement's William Morris and included the eccentric TJ Cobden-Sanderson - a man who ended his career by throwing blocks of his own typeface off Hammersmith Bridge and into the River Thames so that nobody could copy him.
Sangorski and Sutcliffe's work stood out and they won prestigious bookbinding commissions, including for King Edward VII.
In 1907, Sangorski met John Stonehouse, manager of Sotheran's bookshop, which was founded in 1761 and is still in business today. Sangorski told him about his dreams for a book whose origins went back to the 12th Century.
While Sangorski had bound some versions of the renowned Rubáiyát of Omar Khayyám before, the master craftsman said that this time he wanted to create a work featuring three peacocks he would surround with jewelled decoration "such as had never been seen before".
After much persuasion, Stonehouse agreed to commission it. He decided against telling his boss Henry Cecil, fearing Cecil would oppose the project.
Stonehouse stipulated a set of guidelines.
"Do it and do it well; there is no limit. Put what you like into the binding, charge what you like for it - the greater the price the more I shall be pleased - providing only that it is understood that what you do, and what you charge for it will be justified by the result, and the book when finished is to be the greatest modern binding in the world.
"These are the only instructions."
'The most remarkable binding ever designed'
The book consisted of six different panels: the front and back covers, the inside of the two boards - known as doublures - and two end leaves adorned with peacocks, plants, skulls and Persian patterns symbolising life and death.
For both boards, hundreds of pieces of coloured goatskin needed to be prepared and cut, numerous jewels had to be set in place each within their own individual clasp, and weeks were spent applying intricate gold tooling across all the surfaces.
"It was the most extraordinary piece of work," says Mr Shepherd. "It was very much of its time; the exuberance of Edwardian England just before war broke out."
Stonehouse was similarly impressed, describing it as "the finest and most remarkable specimen of binding ever designed, or produced, at any period, or in any country".
The Rubáiyát of Omar Khayyám
'A fatality seemed to follow it'
With Henry Cecil by now aware of this incredible creation, and the extraordinary effort behind it, Sotheran's put the book on sale for £1,000 - the equivalent of £120,000 today.
"It was three times more expensive than anything else in Sotheran's stock. I think it was just too expensive for the UK market," says the bookshop's managing director, Chris Saunders.
And it wasn't only the price that was an issue. Some were far from dazzled by the Edwardian bling.
"I think that the Omar was probably seen, I mean undoubtedly by some people, as tacky. It was very nouveau riche and the old-fashioned aristocracy were probably quite embarrassed about it," says Benjamin Maggs, a bookseller from the historic London bookshop Maggs Bros Ltd.
A contemporary of that opinion was King Edward VII's librarian at Windsor Castle, Sir John Fortescue. He was among the first to be offered the chance to buy the Omar but declined, later describing it as "the most eminent failure, perhaps, that I ever saw", a work he found "absolutely inappropriate, ineffective and insignificant, and to me personally a positive distress".
A New York dealer called Gabriel Wells - formerly Weis - happened to be in London in the summer of 1911 and was more impressed. He offered £800 for the book.
This was declined by Sotheran's, which told him he could have it for £900. Wells refused and soon returned to the US.
With a lack of interest in Britain, it was decided the Omar should follow him to America, which had a more lucrative book market.
But when it arrived, there was a row about duty with US customs officials and Sotheran's refused to pay up, instead ordering the Great Omar back to London. As the months passed, a buyer still could not be found.
"A fatality seemed to follow the book," Stonehouse later wrote.
"Stonehouse simply had to sell the Great Omar to appease the owner, Cecil, whom he hadn't consulted about commissioning the book, and so in desperation offered it to Gabriel Wells for £900 and then £650," says Mr Saunders.
Wells wouldn't buy it.
"Cecil, in a fit of pique, demanded that it be sold as quickly as possible through auction."
And so on 29 March 1912, the book went under the hammer without a reserve price at the auction house Sotheby's. The London agent of Gabriel Wells paid £405 for it.
'The best place for it was under the ocean'
The Omar was readied for its to return to America. The book narrowly missed a crossing on 6 April and was instead taken aboard the next ship - RMS Titanic.
"The Sotheran's thing is so fascinating," Mr Maggs says. "The instructions that the guy who commissioned it gave: 'There is no limit' - just like for the Titanic itself there was no limit.
"'Make it as big as you possibly can', regardless of whether it's practical or sensible to do that."
The Titanic disaster, in which more than 1,500 people died, is of course one of the most famous events of the 20th Century, yet little is known about what happened to the Omar in its days aboard the ship.
Mr Shepherd considers it likely the book was in the safekeeping of bibliophile Harry Elkins Widener. The 27-year-old and his parents, who came from the two wealthiest families in Pennsylvania, were among the most prominent passengers on the Titanic.
"The duty on the book would have been enormous, so he could have been asked to carry it on under his arm," according to Mr Maggs, who said Widener knew Wells. The shrewd book dealer had already spoken in the press about his disgust that he might have to pay tax on the import.
An avid collector, Widener was returning to the US following a book-buying trip to London.
According to Don Lynch, official historian of the Titanic Historical Society, on the night of the disaster the Wideners held a dinner in the ship's a la carte restaurant in honour of the RMS Titanic's captain Edward Smith. As they ate, warnings were being sent about the sighting of icebergs that might imperil the crossing.
Sitting alongside Smith and the Wideners were Mr and Mrs John B Thayer of the Pennsylvania Railroad; another wealthy Philadelphia couple Mr and Mrs William E Carter; and Major Archibald W Butt, US President William H Taft's military aide.
By the time the ship struck the iceberg, the party had broken up. Harry Widener was said to have been in the smoking lounge at the moment of impact.
Like his father, the bibliophile would not survive the disaster.
The Great Omar was far from the only expensive item lost in the sinking. Other pieces included the Merry-Joseph Blondel painting La Circassienne au Bain, which was valued at over $100,000 (nearly $3m today), and an engine from the first flight machine, which was being shipped to the Aero Club of America.
Mr Lynch says the Omar was "perhaps the most well known" of the lost treasures, as is evidenced by its mention in the preface of Walter Lord's book, A Night To Remember, the work that inspired James Cameron's 1997 blockbuster film.
As for the likely state of the book 110 years after the sinking, Mr Lynch, who has joined dives down to the wreck, believes "it depends entirely upon how well it was packed and where in the ship it was stored".
"Once exposed inside the ship, if indeed it was exposed, the leather may have been eaten away but of course the precious stones would remain."
And there the Omar presumably still lies, some two and a half miles beneath the waves - not that everyone was displeased about its fate.
Sir John, the king's librarian, would declare that the bottom of the Atlantic was decidedly "the best place for it".
'Life for him had only just begun'
The fate of the book was one of the many thousands of Titanic stories reported in newspapers across the world.
"Everyone lost out on their investments in the Great Omar," Mr Saunders says.
Although the destruction of the Sotheran's accounts in the Blitz of War World Two means it's unclear how badly the business was affected, he says there were tensions as a result of the Omar's loss.
"Sotheran's relationship with Sangorski & Sutcliffe was soured over disputes over costs and payments," Mr Saunders says.
Further tragedy was to follow only 10 weeks after the sinking of the Titanic.
Francis Sangorski was on holiday with his wife and their four children on the English south coast on 1 July 1912, when he decided to go for a dip in the sea at Selsey Bill in Sussex.
An inquest heard that he had been knocked off his feet by a strong current. A man in the sea with Sangorski tried to save the famous bookbinder, who couldn't swim, but left him to assist his female companion when he heard her cries.
The body of 37-year-old Sangorski was discovered an hour and a half later.
He was buried in St Marylebone Cemetery, now East Finchley Cemetery, his ornate gravestone designed by his partner Sutcliffe.
John Stonehouse mourned the loss of both the man and his art.
He wrote: "Life for him as a great master craftsman had only just begun."
'The more you protect it, the worse you make it'
Sangorski & Sutcliffe continued as a company in spite of the loss of its co-founder.
In 1924, George Sutcliffe's nephew Stanley Bray joined as an apprentice.
Eight years later, he came across Sangorski's original drawings and tooling patterns for the Omar in the company safe and decided to recreate the great work.
"I think he was basically trying to impress his uncle," says Mr Shepherd, who wrote about the company in his book The Cinderella of the Arts.
Working in the office and at home, Bray spent the 1930s toiling over the second jewel-encrusted Great Omar. The binding was finished just as war engulfed Europe.
It was decided that the book needed protection from bombing raids and so it was wrapped in protective material and placed in a secure vault in Fore Street in the City of London.
Fore Street was the first road in the City that the German bombers hit. Subsequent air raids in 1940 and 1941 levelled nearly all the buildings in the area.
The rubble was eventually cleared and the safe containing Bray's Omar was located, still intact and apparently unscathed.
But when it was opened a ruined black mass was discovered, the sheer heat of the fire having melted the leather and charred the pages.
"It was essentially partly the protection that damaged it, so it was almost as a result of their efforts to keep it safe - it wasn't safe - which I also find interesting, because the more you try to protect this book the worse you make it," Mr Maggs says.
"So like with the Titanic, you think, 'What's the safest way to possibly send this book to America - surely the unsinkable ship is the safest way to send it?' And so this book kind of consciously conspires against you and the more you try, the worse the result."
Of course, the company's premises on Poland Street in London's Soho went through the war undamaged, in spite of a firebomb once landing metres away.
With Britain under siege from enemy attacks, Bray was accepting of the destruction of the Great Omar, though, remarking: "If this is all I am going to lose, I shall be lucky."
'It's become a kind of symbol'
Two lost books and years of lost work did not diminish Bray's enthusiasm for the Omar and as the country celebrated the end of war on VE Day in 1945, he began work on the third.
Many of the jewels that had survived from his previous version were recycled.
The running of Sangorski & Sutcliffe limited the amount of time he had to work on it, so the binding became more of project for his retirement in the 1980s. But after an estimated 4,000 hours of toil, the third Omar was finally finished.
For Mr Maggs, there's something that's almost "romantic" about the work Bray put into that final version.
"The fact that Stanley Bray made it again, twice - at that point he's not doing it to make money, it's something else: it's become this kind of symbol.
"It's like the most decadent, luxurious, capitalistic book has surpassed itself and has become genuinely priceless and has become a thing that is made for the sake of making it."
Bray presented the third Omar to the British Library. His obituary in December 1995 described the book as "a monument to a long life's work".
The Omar and the related material were permanently left to the institution after the death of Bray's widow Irene in 2004. The book remains among the library's collection, although access to it is rarely permitted.
For now at least, it appears any "curse" has not taken hold.
Bray himself never thought much of the idea, anyway, commenting about the design: "I am not in the least bit superstitious, even though they do say that the peacock is a symbol of disaster."
"Some people say peacocks' feathers are omens of death but Stanley Bray lived to an old age," says Mr Shepherd.
"Indeed, the book probably kept him going."
'It won't come with you'
In East Finchley Cemetery, the gravestone of master bookbinder Francis Sangorski is hard to find.
Tucked beneath a tree among other stones, its exquisite carvings are weathered and worn - like his magnum opus at the bottom of the Atlantic Ocean.
For Mr Maggs, the story of the Great Omar chimes neatly with the theories of Omar Khayyám, whose wisdom inspired the master craftsman to commemorate the poet-philosopher in gold, jewels and leather.
"In a way it's perfect; the whole tale is a meta-story because part of the text is about, 'Sure, when you've got it, use it, enjoy your life, but know it will end, be aware of it' - it's almost like a sort of curse.
"That's what the Great Omar is telling you," Mr Maggs says.
"If you can afford it, why not? Do it. But be aware that you'll die and it won't come with you."
All images subject to copyright
Story edited by Ben Jeffrey
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Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
BBC
Russian warship: Moskva sinks in Black Sea
A Russian warship that was damaged by an explosion on Wednesday has sunk, Russia's defence ministry has said.
Moskva, the flagship of Russia's Black Sea Fleet, was being towed to port when "stormy seas" caused it to sink, according to a ministry message.
The 510-crew missile cruiser was a symbol of Russia's military power, leading its naval assault on Ukraine.
Kyiv says its missiles hit the warship. Moscow has not reported any attack - it says the vessel sank after a fire.
The blaze caused the explosion of the warship's ammunition, Russia says, adding that the entire crew were later evacuated to nearby Russian vessels in the Black Sea.
After saying initially the warship was afloat, late on Thursday the Russian defence ministry announced that the Moskva had been lost.
The 12,490-tonne vessel is the biggest Russian warship to be sunk in action since World War Two.
"While being towed... towards the destined port, the vessel lost its balance due to damage sustained in the hull as fire broke out after ammunition exploded. Given the choppy seas, the vessel sank," the Russian defence ministry said.
Ukrainian military officials said they struck the Moskva with Ukrainian-made Neptune missiles - a weapon designed after Russia's annexation of Crimea in 2014, and the naval threat to Ukraine in the Black Sea grew.
The ship's sinking was described by the US as a "big blow", but American officials were unable to confirm whether Ukrainian Neptune missiles were responsible.
"It's certainly plausible and possible that [Ukraine] did in fact hit this with a Neptune missile or maybe more," Pentagon spokesman John Kirby said to CNN.
A senior Ukrainian official said as many as 510 crew could have been on board the Moskva.
On the first day of Russia's invasion of Ukraine on 24 February, the Moskva gained notoriety after calling on a small garrison of Ukrainian border troops defending Snake Island in the Black Sea to surrender - to which they memorably radioed an expletive-laden message of refusal.
Originally built in the Soviet-era, the Moskva entered service in the early 1980s. The vessel was actually laid down in Ukraine's southern city of Mykolaiv, which has been heavily bombed by Russia in recent days.
Sinking of Moskva a blow to national pride
By Jenny Hill, BBC News, Moscow
This is a significant and humiliating loss for Vladimir Putin, who has repeatedly insisted that his "special military operation" in Ukraine is going according to plan.
Unsurprisingly, perhaps, Russian state media are not dwelling on the loss of the pride of the Black Sea fleet.
Morning TV bulletins limited themselves to briefly reporting the statement issued by the authorities, who claim the ship sank in stormy seas after fire and explosions on board caused significant damage to its hull.
Some newspaper commentators appeared to support that, arguing that the fire extinguishing systems on board the forty-year-old warship were out of date and inefficient but several writers agree that the development won't change the course of war.
It is however a blow to national pride; the Moskva, once a symbol of Russian might and ambition, now lies at the bottom of the sea.
While one TV talk show host didn't speculate on Ukraine's claims that it had struck the ship, a clearly emotional studio guest - film director and ex-MP Vladimir Bortko - said the fate of the Moskva was grounds for war.
Operational impact
"It's more about psychological damage than material damage," Mykola Bielieskov from Ukraine's National Institute for Strategic Studies told the BBC.
"It won't remove Russia's naval blockade on Ukraine completely," he said. "But it's a powerful symbol that we can employ sophisticated weaponry effectively."
But Mr Bielieskov, who advises the Ukrainian government on military strategy, did predict that "Russian ships will now be forced to move further from the Ukrainian shore, where they can no longer feel secure."
The Moskva didn't itself fire missiles at Ukrainian land targets, but military experts told the BBC that it offered crucial support to other vessels that did.
The remaining vessels in Russia's Black Sea fleet will now be more vulnerable to aerial attacks - although it's not clear that Ukraine's depleted forces have the resources to take advantage of this.
"The Moskva was the only ship in the fleet which had long-range air defences on board," said Sidharth Kaushal, a sea power expert at the Royal United Services Institute.
"While smaller vessels were conducting bombardments of Ukrainian cities, the Moskva was providing them with wide-area air cover."
Moskva's battle record
The guided missile cruiser was previously deployed by Moscow in the Syria conflict where it supplied Russian forces in the country with naval protection.
It is the second major vessel Russia has lost since the start of its invasion.
Admiral Lord West, former First Sea Lord and Chief of the Naval Staff, said that as well as being a military blow the vessel's loss was "very embarrassing".
"This has a huge impact," Lord West said, speaking to BBC Radio 4's PM before confirmation that the Moskva had sunk.
"Putin loves the navy. When he came into power, the first bit of the old Soviet forces that he put effort into was the navy. He's always had a soft spot for it."
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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
Issued on: 14/04/2022 - 07:26
Sébastian SEIBT
FRANCE 24
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Far-right candidate Marine Le Pen heads into her second-round duel against President Emmanuel Macron with a new poster at the heart of her campaign, plastered with the new slogan “For all French people”. This marks the latest step in her communication strategy aimed at “de-demonising” her party.
Le Pen unveiled on Tuesday her new campaign poster for the April 24 second round. Gone is the previous poster zoomed in on her smiling face, above the line “Stateswoman”. Now we have a similarly smiley photo of her in a bare office setting, with the words “For all French people”.
On the face of it, the new poster is “quite typical” for second-round candidates keen for a “less partisan image enabling them to reach voters beyond their core support”, said Marion Ballet, an expert on political communication at Paris-Saclay University.
Like Macron’s second-round poster, Le Pen’s makes no reference to her party. In both cases, this is a “response” to French people’s “growing mistrust of the political party structure”, Ballet said.
The omission of Le Pen’s name, meanwhile, can be seen as a continuation of her strategy to normalise the National Rally party (Rassemblement National or RN) and rid it of associations with her father Jean-Marie, the party’s founder and leader from 1972 to 2011. She wants to get rid of the “sectarian” image the name Le Pen still conjures amongst large parts of the French electorate, Ballet pointed out.
Affiche du premier tour (à gauche) et affiche du second tour (à droite) de Marine Le Pen, qui avait appelé dès dimanche soir "tous ceux qui n'ont pas voté Emmanuel Macron" à voter pour elle le 24 avril. #Présidentielle2022 pic.twitter.com/vP9vWap6xk
April 12, 2022‘A more modest image’
So the image says a lot about Le Pen’s bid for political respectability, even if the “substance of her discourse remains xenophobic, however softened it might seem”, said Stéphane Wahnich, a political scientist at Tel Aviv University and author of the book Marine Le Pen prise aux mots : décryptage du nouveau discours frontiste (“Marine Le Pen’s Use of Language: Uncovering the National Front’s New Discourse”).
Le Pen’s new poster also prompts a telling comparison with her poster for her first face-off against Macron in 2017, which showed her sitting on a wooden table with a bookcase in the background – “reminiscent”, as Wahnich puts it, of the august décor of the Élysée Palace.
Such a change shows that she does not want to jump ahead and conjure an image of herself in the president’s grand residence before the vote, Wahnich continued: This time, “she wants to portray a more modest image”.
The way Le Pen sat in that 2017 picture – sitting nonchalantly at that stately desk, with her skirt going up above the knee – was a “rather provocative posture showing her as an unabashedly feminine candidate”, said Jean-Philippe De Oliveira, a specialist in political communication at Grenoble Alpes University.
The new poster is “simpler, without the provocative aspect”, De Oliviera continued. It allows her to “look the part” by “suggesting that she understands what it means to run for the presidency”, he went on.
‘Presenting herself as a normal person’
This more humble image also suggests she will give a more competent performance than her greatly criticised showing in the 2017 debate against Macron – when he calmly reeled off economic figures while she took recourse to her notes mid-sentence.
The softer self-projection even extends to the font Le Pen is using on her poster. “She opted for round, relatively thin letters for her slogan, connoting a non-aggressive image,” Wahnich said.
And above all, there is Le Pen’s smile. “It’s a frank smile, unlike the one in the 2017 poster,” said Christian Delporte, a specialist in the history of political communication also at Paris-Sarclay University. “It’s a way of placing her own personality centre stage – because Le Pen thinks she’s succeeded in creating a positive public image in France and that she’s got to capitalise on this in order to reach out beyond her party’s usual voters,” Delporte continued.
This depiction of a breezily smiling woman – with a “simple, modest” air – fits in well with Le Pen’s communication strategy since the start of her campaign, Ballet noted. The RN leader “made her cats into social media stars”, Ballet continued; Le Pen has also made much of Ingrid, her best friend since childhood, living with her as a “housemate”.
Thus Le Pen is “taking the politics out of her message in favour of a bid to present herself as a normal person”, Ballet added.
Le Pen the girl next door is by no means a popular campaign image amongst far-right grandees: “It’s an obvious break with the movement’s traditional approach to communication, which is focused on the image of a strong leader whom people can rally around,” Wahnich put it.
Two messages in one slogan
But it is perfectly natural for Le Pen to prioritise this kind of image: It marks the latest stage in the strategy she’s worked on since taking the reins from her father in 2011 – a strategy based on “de-demonising” her party; the approach encapsulated in its name change replacing Front with Rally in 2018.
“This poster represents the logical conclusion of this de-demonisation strategy,” Wahnlich said. “It’s very different from the message Jean-Marie Le Pen conveyed with his famous ‘Le Pen, le peuple’ posters [used from the late 1980s to the late 1990s] – there’s no longer any reference to the people, so it’s not the same populist phrasing.”
Nevertheless, De Oliveira said, Le Pen’s “For all French people” slogan operates on two levels: “On one level, it’s the most neutral of messages, because all incoming presidents say they will work for all French people. In this light, her choice of words is acceptable to all voters, in particular those who cast their ballots for Jean-Luc Mélenchon [the far-left populist who came a close third in the first round, garnering some 22 percent of the vote].”
At the same time, Wahnich added, there is a subtle but crucial difference with Macron’s slogan, “All of us”: By adding the word “French”, Le Pen is “excluding those she doesn’t see as French”.
This article was translated from the original in French.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONLe Pen wants France out of NATO integrated command, backs NATO-Russia links
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION'Screwed' either way: Macron-Le Pen presidential duel leaves young, leftist Mélenchon voters cold
France 2022: The Choice
France's Macron says Le Pen's far-right views coming to the fore
France24 - World
France's Macron and Le Pen lay out rival plans to boost workers' earnings
Issued on: 14/04/2022 - 15:47Modified: 14/04/2022 - 15:49
Amid surging inflation, the two remaining French presidential candidates are promising to help voters make a better living. Incumbent Emmanuel Macron is promising to triple the amount of a special tax-free bonus that employers can give workers. Meanwhile, far-right hopeful Marine Le Pen wants to give tax incentives to companies to raise the basic salary. Both proposals would come at a cost; we take a closer look. Plus, Elon Musk is offering to buy up all of the remaining shares in Twitter at a premium, saying the social media giant needs to go private to see effective changes.
French presidential election © France 24
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Ukraine war: Russia threatens to step up attacks on Kyiv
Moscow says it will respond to any Ukrainian attacks on Russian territory by striking Kyiv with more missiles.
The "number and scale" of attacks will go up if its own settlements become targets, the ministry said.
The warning came as Russia announced a missile strike on a military factory near Kyiv, which it claimed was in response to a Ukrainian helicopter attack on a Russian village.
Ukraine denies it carried out the attack.
"Tonight, sea-based high precision long-range "Kalibr" missiles hit a military facility in the outskirts of Kyiv," Russian defence ministry spokesman Igor Konashenkov said.
The strike targeted Ukraine's Vizar military facility that was producing and repairing anti-aircraft and anti-ship missile systems, Mr Konashenkov added, warning that Russia would intensify missile attacks on Kyiv if Ukraine continued what he described as attacks on Russian land.
He said: "The number and scale of missile strikes against objects in Kyiv will increase in response to the commission of any attacks of a terrorist nature or sabotage on Russian territory by the Kyiv nationalist regime."
Andrei Sizov, a 47-year-old owner of a wood workshop near the factory, told the AFP news agency that the blasts came overnight.
"Around 1:30am, my security guard called me because there was an air strike," he said.
"There were five hits. My employee was in the office and got thrown off his feet by the blast."
He also said he believed Russia was taking revenge for the sinking of the Moskva warship, which Ukraine claims it hit with Neptune missiles.
On Thursday Russian officials accused Ukraine of sending two helicopters 10km (6 miles) into Russia's Bryansk region, bombing a residential building in the village of Klimovo and injuring eight people.
Kyiv denies the attack and accused Russia of staging the incident to stir up "anti-Ukrainian hysteria".
The BBC has not been able to verify the claims.
In other developments:
Russian forces started withdrawing in March from around the Ukrainian capital to focus on Russian efforts to seize eastern parts of the country, but Kyiv remains vulnerable to missile strikes.
In its statement the Russian defence ministry made no mention of the sinking of its Black Sea naval flagship overnight.
The military factory targeted in the strike produced anti-ship missiles, including some similar to the Neptune ones that Ukraine claims to have used to attack and sink the Moskva vessel.
The Russian account of the warship's sinking differs. Moscow defence officials claim an unexplained fire onboard caused ammunition to explode, ultimately causing the Moskva to "lose its balance" as it was being towed to port.
It is still not independently confirmed how the heavily-defended Black Sea flagship sank.
War in Ukraine: More coverage
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The battle for control of Ukraine's skies
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El País (ESP)
Cómo elegir las mejores botas para hacer senderismo
SENDERISMOUn calzado adecuado es fundamental para que cualquier caminata sea un éxito. Con estas claves para elegirlo, y ocho ejemplos, acertará seguro
Practicar senderismo aporta una gran cantidad de beneficios psíquicos, físicos e inmunológicos. Los japoneses lo conocen como shinrinyoku (literalmente, “baño en la naturaleza”), y es la medicina preventiva que prescriben los facultativos nipones: un paseo por la naturaleza. La idea surgió cuando los investigadores japoneses observaron que en extensas zonas boscosas del país las tasas de mortalidad por cáncer eran significativamente menores con respecto a las de las zonas urbanas.
Pero para acceder a esos beneficios uno debe prepararse y equiparse adecuadamente. De todo el material que requiere una jornada de caminata, el más importante sin duda es el calzado, dado que será la equipación que mantenga al senderista en contacto con el terreno. Las botas para el senderismo deben cumplir varias funciones: proporcionar un buen agarre, dar estabilidad y amortiguar la pisada, funcionar como escudo a golpes fortuitos contra rocas o raíces, proteger de los elementos climatológicos, deben ser confortables, transpirable y, en la medida de lo posible, ligeras.
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Consejos para escoger un buen calzado
Si va a hacerse con su primer par de botas senderistas es mejor que se dirija a una tienda especializada, donde se las podrá probar, andar con ellas por superficies especiales y además recibirá el consejo de profesionales. Si compra su calzado online, procure que sea de la misma marca y el mismo modelo, o la nueva versión, del último modelo que le ha dado buen resultado.
Es importante tener en cuenta por dónde planea realizar sus rutas. Si es por senderos bien cuidados y limpios, una zapatilla ligera de caña baja será suficiente, sobre todo si además las jornadas son breves. Pero si planifica rutas por montañas con maleza y terrenos rotos, con rocas, piedras y raíces, necesitará una bota de caña alta que estabilice la pisada en un firme irregular y proteja el pie de posibles golpes hasta por encima del tobillo.
Cómprese el calzado al final del día, cuando el pie esté más hinchado. La talla ideal debe sujetar el talón, sin que este se mueva en cada pisada, y los dedos deben tener espacio suficiente para cuando el pie se hinche y en los descensos no choquen con la puntera.
Para climas fríos y húmedos necesitará una membrana impermeable y un forro térmico que mantenga el pie seco, mientras que para climas más cálidos lo importante es que el tejido sea transpirable para que el pie se mantenga fresco.
Si va a realizar un viaje de senderismo por la montaña de varios días, cargado con una mochila de varios kilos, quizá le convenga una bota más rígida, con mediasuela de poliuretano que protegerá más al pie en las largas jornadas
La suela es muy importante para la seguridad. Debe estar construida en caucho, no excesivamente rígida para evitar resbalones, con tacos que se agarren al terreno pero lo suficientemente separados como para que evacuen el barro pegado. Y el talón debe incorporar un diseño de freno para que el calzado no resbale en descensos pronunciados.
Los cordones tienen la función de ajustar el pie a la bota correctamente y que no exista un espacio entre el empeine y el upper. Dominar las distintas formas de atarlos permite liberar de prensión en el empeine o proporcionar más espacio a los dedos. Y una pista más: utilizar unos buenos calcetines especiales para senderismo (sintéticos, no de algodón) mejorará el funcionamiento del calzado.
Ocho ejemplos que garantizan el éxito
Las Escape Thrive Endure de Columbia (160 euros) incorporan una mediasuela Techlite Plus Sole y una estructura de zapatilla Trailrunning que las convierten en la opción ideal para los que van a practicar un hike rápido con el máximo confort y amortiguación.
Chiruca se ha especializado en largos recorridos. Las Mulhacén 19 Gore-Tex (122,99 euros) están armadas con suela muy ligera y flexible que amortigua la pisada, evitando lesiones en tobillos, rodillas y cadera.
Las zapatillas Predict Hike Mid GTX de Salomon (180 euros) están diseñadas con tecnología running pero dotadas de la suela Anatomic Decoupling, lo que permite que la zapatilla sea muy flexible para adaptarse y agarrarse al terreno más complicado.
Decathlon dispone de las botas de caña media MH500 (69,99 euros) para rutas de 10 a 20 kilómetros y hasta unos 1.200 metros de desnivel. Perfectamente impermeabilizadas, son la opción perfecta para los senderistas que salen a la montaña un par de veces al mes.
Las botas Vectiv Exploris Futurelight the The North Face (170 euros) están diseñadas para largas rutas por la montaña con una media suela rocker y agarre SurfaceCTRL que proporciona ultraligereza, comodidad y retorno de energía en cada pisada.
Si busca un calzado muy versátil en la montaña para climas fríos, la bota Monashee ULLR de la marca noruega Helly Hansen (150 euros) proporciona impermeabilidad y cortavientos al 100 %, además de un diseño, comodidad y agarre fantásticos.
La tercera generación de botas MQM de Merrell presenta las ligeras botas Moab 3 GTX Mid (165 euros), concebidas para ir veloz por la montaña. Su suela Vibram hace que la agilidad y el agarre sea perfecto.
Cada vez más senderistas utilizan zapatillas trailrunning para sus rutas por pistas de montaña. Las Trabuco Max de Asics (160euros) proporcionan un agarre perfecto en todos los terrenos, desde suelos sueltos a piedras mojadas o incluso nieve.
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BBC
China Covid: Clashes in Shanghai over lockdown evictions
Video has emerged of clashes between police and people being forced out of their homes in Shanghai, as the city enters a third week of Covid lockdown.
Some residential compounds are being turned into quarantine centres.
Millions are confined to their homes as Shanghai battles a fresh outbreak of the virus. Anyone who tests positive is placed in quarantine.
But with more than 20,000 new cases a day, authorities are struggling to find enough space.
The city in recent weeks has converted exhibition halls and schools into quarantine centres, and set up makeshift hospitals.
The low numbers of serious cases in Shanghai have led some to ask whether a lockdown is necessary, correspondents say.
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In recent weeks many residents have taken to social media to complain about the restrictions and the lack of food supplies.
People have to order in food and water and wait for government drop-offs of vegetables, meat and eggs, and analysts say many are running low on supplies.
The lockdown extension has overwhelmed delivery services, grocery shop websites and even the distribution of government supplies.
Three weeks into lockdown, some here in Shanghai are angry.
Head to toe in protective suits in an eastern district of the city, officers were forcing people out of their rented apartments so they could turn them into temporary quarantine facilities, all in the name of a war against a resurgent Covid.
But for some it was just too much, their homes sequestered, their desperation easy for all to hear.
A few miles away, there was an organised protest, a bold stand as the lockdown takes hold in a country where you can be arrested for picking quarrels.
They're angry about a local school being turned into another quarantine facility. Police with riot shields forced them off the streets in the end.
This was on a small scale but it's a sign of anger and frustration as this lockdown goes on.
Meanwhile the Chinese government has sent teams to the city to help more than 660 companies in key sectors of the economy such as semiconductor and car manufacturing to resume production, reports state media.
The Ministry of Industry and Information Technology said on Friday they would ensure the supply of medical goods and the smooth flow of supply chains.
The move follows reports that parts of China's manufacturing sector might soon have to close, at least temporarily, because companies cannot get essential components from Shanghai.
He Xiaopeng, president of electrical vehicle manufacturer XPeng, said that if work did not start again in Shanghai during May, potentially all car factories across the country might have to stop operating.
China is one of the last remaining nations still committed to eradicating Covid, in contrast to most of the world which is trying to live with the virus.
But this zero-Covid policy has come under strain in recent weeks with the spread of the Omicron variant.
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France24 - World
A world apart: Macron and Le Pen split over Ukraine, Europe
Issued on: 13/04/2022 - 20:04
François PICARD
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When French voters cast their ballots in the April 24 presidential run-off, the result will be watched well beyond our borders. For now, Emmanuel Macron and Marine Le Pen are serving up opposing visions of France's place on the world stage. He is for ratcheting up concerted EU sanctions against Vladimir Putin, while she is against any oil or gas embargo. The incumbent backs working together on defence, while his far-right rival wants France to quit NATO's integrated military command. Amid Russia's invasion of Ukraine, who is the right candidate for this moment?
It is cost of living, not foreign policy, that's top of voters' minds. But the price hikes are not happening in a vacuum. What lessons can be drawn from the global scramble unfolding for goods and raw materials and the overdependence on Russian oil and gas? Is France better off bargaining on its own or as part of a broader EU on energy, healthcare and immigration?
Produced by Charles Wente, Juliette Laurain and Imen Mellaz.
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Peter ZALMAYEV, Director, Eurasia Democracy Initiative
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Anne GENETET, French MP, La République en Marche (Republic on the Move party)
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Julien THERON, Political scientist, Sciences Po
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Bruno GOLLNISCH, Former Member of European Parliament, National Rally
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Le Pen tries to ‘take the politics out’ of her image in new campaign poster
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France's Macron says Le Pen's far-right views coming to the fore
BBC
Burnley sack manager Sean Dyche with eight games left of Premier League season
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Burnleycomments1779
Burnley have sacked manager Sean Dyche with eight games left of their season in the Premier League.
The Clarets, who have lost five of their last six top-flight games, are 18th and four points from safety.
Dyche was the Premier League's longest serving manager, having taken over at Turf Moor in October 2012.
Burnley chairman Alan Pace said it was "an incredibly difficult decision" to part company with the 50-year-old, but "we feel a change is needed".
Dyche's last game in charge of Burnley saw them lose 2-0 to Norwich City, who are bottom of the Premier League.
Assistant manager Ian Woan, first-team coach Steve Stone and goalkeeping coach Billy Mercer have also left the club.
"Firstly, we would like to place on record our sincere thanks to Sean and his staff for their achievements at the club over the last decade," said Pace.
"During his time at Turf Moor, Sean has been a credit both on and off the pitch, respected by players, staff, supporters, and the wider football community.
"However, results this season have been disappointing and, while this was an incredibly difficult decision, with eight crucial games of the campaign remaining, we feel a change is needed to give the squad the best possible chance of retaining its Premier League status.
"Under-23s coach Mike Jackson, assisted by academy director Paul Jenkins, Under-23s goalkeeping coach Connor King and club captain Ben Mee have been asked to take charge of the team for Sunday's game with West Ham United.
"The process of replacing Sean has begun and further announcements will be made to supporters in due course."
Dyche had signed a new four-year contract until 2025 with Burnley in September last year.
During his spell at the club he guided them to two promotions from the Championship and two top-half Premier League finishes.
He also helped Burnley achieve their first European qualification in 51 years courtesy of leading them to a commendable seventh place in the Premier League in 2017-18.
However, the Clarets have won just four Premier League games this season, the worst win record in the league.
"It's massive news, no one really expected it," reacted former Burnley midfielder Paul Weller.
"He has been backed by the board for so long, so to do it so late in the season is a really big surprise.
"To do it so late in the week is leaving it really tight because there's a massive game coming up against West Ham on Sunday. There's a big eight games left and we need somebody in there quick."
Weller added: "Sean has had to take the ultimate punishment.
"What he has done at Burnley is unbelievable, he has done it on a shoestring [budget]. He's not been supported by any of the chairmen financially like other Premier League managers have been.
"It's been a really difficult season and I think that's why everybody is so surprised because the fans love him.
"Even though we are struggling, we are down at the bottom and it's looking like relegation, Burnley fans were still loyal to him."
BBC Sport football reporter Simon Stone
Burnley are in their sixth successive season in the Premier League, which is their longest run in the top flight since their heydays in the 1960s.
It is a brave owner of any football club who just accepts relegation without doing something to stop it. Alan Pace, the owner and chairman of Burnley, is a relatively new owner and he has decided to act.
The impact has to be absolutely immediate and I guess that means Burnley picking up points immediately. They start against West Ham on Sunday, then Southampton and Wolves.
Sean Dyche is highly employable. Any like-minded club such as Burnley, Dyche will be top of the people who will be to be favourites to take over that job.
He has been linked with many Premier League jobs over the years. He has always responded to those rumours by saying he was at Burnley - now he is not. I don't think it will be long until he gets another job.
Clearly the problem for Burnley is getting another manager for themselves.
France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique
Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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France24 - Monde
Les armes chimiques, une menace pour vaincre les résistants de Marioupol ?
Publié le : 13/04/2022 - 17:03
La ville ukrainienne de Marioupol est sur le point de tomber aux mains des Russes, après un siège brutal qui dure depuis plus de 40 jours. De récentes accusations faisant état d'une attaque chimique suscitent des craintes dans la ville convoitée par le Kremlin.
Après plus de 40 jours passés à défendre la ville assiégée de Marioupol, la 36e brigade des marines de l'armée ukrainienne a publié, lundi 11 avril, un message alarmant sur Facebook. "Aujourd'hui sera probablement le dernier combat, car les munitions s'épuisent", a-t-elle écrit. "Certains [d'entre nous] vont mourir, d'autres seront capturés. Je vous supplie de vous souvenir des Marines."
Mercredi, le ministère russe de la Défense a annoncé que plus d'un millier de soldats ukrainiens se sont rendus aux forces russes dans cette cité portuaire du sud-est de l'Ukraine. Le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense a dit, de son côté, n'avoir aucune information à ce sujet.
Lors des six dernières semaines, les forces russes se sont efforcées d’encercler et d’étouffer Marioupol. Les couloirs humanitaires ont été bloqués. Des civils ont été attaqués. Des écoles et des hôpitaux ont été bombardés. Les images satellites montrent une ville, autrefois florissante, réduite à l’état de ruine.
Selon son maire, Vadym Boychenko, 90 % des infrastructures de Marioupol ont été détruites et le nombre de morts pourrait dépasser les 20 000. Le 11 avril, il a déclaré que les cadavres "tapissaient les rues".
Le même jour, une nouvelle menace a fait surface. Le Régiment Azov, un bataillon nationaliste intégré à l’armée ukrainienne, a indiqué qu'un drone russe avait largué une "substance toxique" sur les troupes et les civils à Marioupol, provoquant chez eux une insuffisance respiratoire et des problèmes neurologiques. "La menace des armes chimiques est réelle, confie Katarzyna Zysk, experte russe en stratégie militaire, interrogée par France 24. La population civile et le gouvernement ont de bonnes raisons d'en avoir très peur".
Éviter une " humiliation insupportable"
L'utilisation d'armes chimiques a été interdite par la communauté internationale après la Première Guerre mondiale. Une interdiction renforcée par des accords signés en 1972 et en 1993 qui interdisent leur développement, leur stockage ou leur transfert.
Par conséquent, l'utilisation par la Russie d'armes chimiques en Ukraine serait un crime de guerre, qu'elle pourrait toutefois être prête à commettre. "La Russie est en train de perdre cette guerre, cette humiliation est insupportable et inacceptable pour les autorités russes", poursuit Katarzyna Zysk. "Les armes chimiques aideraient tactiquement à gagner des batailles, mais aussi à exercer une pression psychologique sur le gouvernement ukrainien pour qu'il cesse de résister et pour le forcer à accepter les conditions de la Russie pour mettre fin au conflit".
L’usage de l’arsenal chimique pourrait également permettre de mettre rapidement fin au conflit à Marioupol. "Il est militairement logique que la Russie cherche à prendre Marioupol aussi rapidement que possible, car cela lui permettrait de libérer beaucoup de forces pour l'offensive prévue dans la région de Donetsk", explique Marc-Michael Blum, expert en armes chimiques et ancien directeur de laboratoire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), joint par France 24.
Une attaque chimique au grand jour et à grande échelle risquerait de provoquer une nouvelle indignation de la communauté internationale, déjà hostile à la Russie. Mais une attaque ciblée et à petite échelle serait beaucoup plus difficile à prouver, surtout dans une zone inaccessible et coupée du monde comme Marioupol.
"Dans cette ville, nous avons une petite poche de résistance ukrainienne qui est isolée du monde", souligne Marc-Michael Blum. Selon lui, "il n'y a aucune chance" que les personnes touchées par une attaque chimique se rendent dans un hôpital où des échantillons puissent être prélevés. "Il est plus probable qu'elles soient capturées ou tuées par les Russes, ajoute l’expert. Il y a donc des raisons de penser que la Russie est en capacité de dissimuler l'utilisation d'armes chimiques, car nul ne peut prouver que cela s'est bel et bien produit". Cependant, Marc-Michael Blum est sceptique au sujet de l'attaque chimique signalée par le Régiment Azov.
Un manque de preuves
De son côté, le président ukrainien, Volodimir Zelensky, a déclaré, mercredi, qu'il n'était pas possible de tirer des conclusions définitives sur l'utilisation éventuelle d'armes chimiques par les forces russes à Marioupol, notant qu'il n'était pas possible de mener une véritable enquête dans la ville portuaire assiégée.
En effet, prouver qu'une attaque chimique a eu lieu est un processus long et compliqué, similaire à celui d'autres crimes de guerre. Des échantillons doivent être prélevés et analysés sur place, en même temps que doivent être récoltés des témoignages, des vidéos, des photographies et autres documents. "Ce n’est qu’une fois que vous avez la preuve de l’utilisation d’une arme chimique que vous pouvez aller plus loin et vous demander quelle partie en a fait usage. Mais l’étape de l'attribution est encore plus difficile", révèle Marc-Michael Blum. "La quantité d'informations réellement crédibles [en provenance de Marioupol] est encore très limitée".
Le fait qu'officiellement, la Russie ne possède pas d'arme chimique complique encore les choses. Moscou a signé en 1993 la Convention sur les armes chimiques, entrée en vigueur en 1997, interdisant aux signataires de stocker, développer ou utiliser des armes chimiques. Le 27 septembre 2017, l'OIAC a vérifié l'élimination totale des stocks d'armes chimiques déclarés par la Russie.
Sauf que depuis, plusieurs attaques chimiques de faible ampleur ont été attribuées à la Russie en raison de la présence avérée de l'agent neurotoxique russe Novitchok. Il s'agit notamment des attaques contre le leader de l'opposition russe Alexei Navalny, en 2020, et contre l'ancien officier militaire russe et agent double des services de renseignement britanniques, Sergueï Skripal, et sa fille, Ioulia Skripal, en 2018.
La Russie est également soupçonnée d’être impliquée dans des attaques chimiques de plus grande envergure en Syrie et en Tchétchénie, mais ces suspicions n’ont pu être prouvées. "Nous manquons d'informations crédibles indiquant que la Russie dispose encore de stocks importants, c'est-à-dire de tonnes d'agents de guerre chimique, explique Marc-Michael Blum. Mais est-ce une possibilité ? C'est un grand pays et les autorités ont l'habitude d'essayer de tricher en contournant les conventions qu’elles ont signées".
Le "déni plausible" et le doute
Pour sa part, Moscou soutient que l'utilisation d'armes chimiques en Syrie a été mise en scène par des services de renseignement occidentaux ou qu'elle est le fait des forces d'opposition. Si les forces russes devaient utiliser des armes chimiques en Ukraine, Katarzyna Zysk s'attend à des affirmations similaires. "Il y a quelques semaines, la rhétorique russe a fait surface au sujet dit des 'biolabs' en Ukraine, qui vise essentiellement à dire que si une attaque chimique se produit, cela pourrait être le fait des Ukrainiens, indique-t-elle. Cela crée le doute et les conditions d’un déni plausible". Le concept du "déni plausible" permet de nier toute intervention directe et d’entretenir le flou autour de la chaîne de commandement afin de se dégager de toute responsabilité.
Avant même le début de l’invasion de l’Ukraine, le ministre russe de la Défense, Sergei Choïgou, avait déclaré, en décembre, que des fournisseurs de l’armée américaine faisaient entrer en Ukraine des chars "remplis de composants chimiques non identifiés" pour "provoquer" la Russie. Le 9 mars, Washington avait averti que la Russie pourrait utiliser des armes chimiques en Ukraine et en attribuer l’usage aux États-Unis dans le but de justifier son invasion du pays. "Dans le cas de Marioupol, on peut aussi observer la situation dans laquelle se trouve l'autre camp, ajoute Marc-Michael Blum. L'Ukraine est dans une situation désespérée, y a-t-il donc un intérêt pour des parties ukrainiennes à rendre compte d’une attaque chimique qui n'a jamais eu lieu ?"
Le Régiment Azov, qui a signalé l'attaque à Marioupol, est farouchement anti-russe et était à l'origine une milice paramilitaire à tendance néo-nazie, formée pour lutter contre combattre les forces pro-russes dans le Donbass à partir 2014. Il n’en reste pas moins que son annonce faisant état d'une attaque chimique a provoqué une réponse rapide du gouvernement britannique. "Si des armes chimiques sont utilisées, alors le président Poutine devrait savoir que toutes les options possibles sont sur la table quant à la manière dont l’Occident pourrait réagir", a déclaré le ministre britannique des Forces armées, James Heappey.
Volodymyr Zelensky a lui aussi saisi l'occasion, mercredi, pour exhorter les dirigeants occidentaux à "agir maintenant" afin d'empêcher une future attaque chimique de la part de la Russie. Les États-Unis ont eu une réaction plus mesurée. Alors que Joe Biden a accusé le président russe de "génocide" en Ukraine, la Maison Blanche a déclaré que les allégations d'utilisation d'armes chimiques n'avaient pas été vérifiées - bien qu'elle se soit dit préoccupée par le fait que Vladimir Poutine puisse franchir le pas.
"Cela pourrait être le sort d'autres villes"
Depuis six semaines, les nouvelles en provenance de Marioupol sont dominées par des récits de destruction. L'Ukraine a accusé la Russie d'avoir provoqué une crise humanitaire dans la ville en bloquant les couloirs qui auraient permis l'entrée de fournitures essentielles et d’aides médicales ou encore la fuite de ses habitants. Ceux qui ont réussi à s'échapper ont décrit des scènes "pires que dans un film d'horreur".
Que des armes chimiques aient été utilisées ou pas, la menace d'une telle attaque qui plane depuis des mois exacerbe la peur au sein de la population ukrainienne. "Il y a un fort élément psychologique, estime Katarzyna Zysk. La menace des armes chimiques est très effrayante."
Créer la crainte d'une attaque chimique, même sans en faire l’usage, pourrait être un dernier moyen pour les forces russes de tenter de casser le moral des civils et des troupes à Marioupol et dans le reste de l'Ukraine. D'un autre côté, une attaque de ce type serait un moyen pour l’armée russe de semer encore plus la peur et de "nettoyer" rapidement la ville. Ce faisant, elle s'adjugerait une victoire importante aux yeux de Vladimir Poutine et s'offrirait une position stratégique lui permettant de bloquer l'accès des Ukrainiens à la mer d'Azov.
Les deux options semblent servir les intérêts du Kremlin. La seule certitude semble être que Marioupol tombera bientôt, et l’étendue des destructions envoie un message clair dans ce sens. "Marioupol est un avertissement pour les autorités ukrainiennes, conclut Katarzyna Zysk. Il dit : 'Regardez ce que nous faisons ici, cela pourrait aussi être le sort d'autres villes'".
Article adapté de l'anglais - Retrouvez ici la version originale.
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LE FIL DU 13 AVRIL
"Marioupol est toujours ukrainienne" selon le maire de la ville assiégée
Le fil du 12 avril
Ukraine : des négociations avec Moscou "extrêmement difficiles", Joe Biden évoque un "génocide"
CRIMES DE GUERRE
Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
France24 - Monde
Colère dans le Michigan après la mort d'un homme noir, tué par un policier blanc
Publié le : 14/04/2022 - 03:30
FRANCE 24
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Patrick Lyoya, un homme noir de 26 ans, a été tué le 4 avril par un policier blanc après un contrôle routier dans le Michigan. La publication de vidéos de la scène, mercredi, ont provoqué des manifestations dans la soirée à Grand Rapids.
Plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans la soirée de mercredi 13 avril à Grand Rapids, dans le Michigan (nord des États-Unis), après la publication de vidéos montrant la mort d'un jeune homme noir, tué par un policier blanc.
L'une des quatre vidéos du drame survenu le 4 avril montre le policier allongé sur le dos de Patrick Lyoya, âgé de 26 ans, avant qu'il ne lui tire, selon toute vraisemblance, dans la tête.
Une altercation entre Patrick Lyoya et le policier avait éclaté après un contrôle routier, et peu avant le tir, les deux hommes semblaient se débattre au sol pour prendre le contrôle du pistolet électrique du policier. Le nom de ce dernier n'a pas été révélé.
"Une tragédie"
Selon des images de l'antenne locale de la chaîne ABC, plusieurs dizaines de personnes s'étaient rassemblées dans le centre-ville de Grand Rapids, une agglomération du Michigan de quelque 200 000 habitants. Les manifestants portaient des pancartes "Black Lives Matter" ("les vies noires comptent"), et scandaient "pas de justice, pas de paix".
"Je considère cela comme une tragédie", a déclaré mercredi le chef de la police de Grand Rapids, Eric Winstrom, à propos du drame du 4 avril, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle les vidéos ont été dévoilées. "La perte d'une vie, quelles que soient les circonstances, est triste, et je sais que cela aura un impact sur notre ville", a-t-il ajouté.
Le policier a été placé en congés payés en attente des résultats de l'enquête menée par la police de l'État du Michigan, a déclaré Eric Winstrom.
La société américaine a été secouée ces dernières années par les décès d'hommes noirs tués par des policiers, particulièrement après qu'un policier blanc à Minneapolis s'est agenouillé sur le cou de l'Afro-Américain George Floyd en 2020.
Avec AFP
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Mort de Daunte Wright : la policière américaine reconnue coupable d'homicide involontaire
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar
Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.
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By Carlotta Gall
LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.
Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.
For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.
Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.
War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.
“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.
More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.
“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”
Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.
Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.
As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.
“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.
The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.
As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.
“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”
He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.
Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.
A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”
His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.
Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.
In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.
“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”
Russia-Ukraine War: Key Developments
A blow to Russian forces. The flagship of Russia’s Black Sea fleet suffered catastrophic damage that forced the crew to abandon it. Russia said that a fire had caused the damage, though Ukraine claimed to have struck the vessel with missiles. The ship subsequently sank while being towed to port.
Europe drafts oil ban. European Union officials said they were drafting the most contested measure yet to punish Russia for its invasion of Ukraine: an embargo on Russian oil products. The bloc has long resisted such a ban because of its dependence on Russian energy sources.
A boost to NATO. Finland and Sweden are considering applying for membership in the alliance. Dmitri A. Medvedev, Russia’s former president and prime minister, said Moscow would be forced to “seriously strengthen” its defenses in the Baltics if the two countries were to join.
U.S. support. President Biden told Ukraine that the United States would send it an additional $800 million in military and other security aid. American officials, meanwhile, confirmed they had increased the flow of intelligence to Ukraine about Russian forces in the Donbas and Crimea.
Gathering evidence of atrocities. A wide-ranging investigation by the Organization for Security and Cooperation in Europe detailed what it said were “clear patterns” of human rights violations by Russian forces in Ukraine.
In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.
In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.
“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”
Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.
In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.
After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.
Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.
But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”
“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”
Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”
He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”
“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”
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Valeurs Actuelles
Zone à faible émission : « une écologie punitive » mise en place à Toulouse
« Attention vous entrez dans une zone de restriction », l’avertissement émis par les GPS a de quoi déconcerter et pourtant, les Toulousains vont devoir s’y habituer. Depuis le 1er mars, la Zone à faible émission (ZFE) est effective sur la métropole toulousaine. D’abord limitée aux professionnels équipés de poids lourds et camionnettes, elle sera rapidement étendue aux autres véhicules. Le but, exclure progressivement les vignettes Crit’air 3, 4, ou 5 de la zone. Selon une estimation, en 2024, 42 000 véhicules devront être mis au rebut. Des restrictions ordonnées par la loi « climat et résilience » qui affecte toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants.
Un projet controversé mais défendu bec et ongle par le maire LR, Jean-Luc Moudenc qui balaye les critiques d’un revers de manche, assurant que cette zone d’exclusion “prend la défense des plus faibles”. « Celles et ceux qui sont aujourd’hui physiquement exposés par la dégradation de la qualité de l’air, ne sont pas là pour se défendre », se justifie-t-il auprès d’Actu.fr. L’opposition EELV quant à elle, estime cette mesure, initiée par l’Etat, “insuffisante” et dénonce l’absence de date de sortie du diesel dans la ville rose.
Des usagers dénoncent une écologie punitive
Si ce projet de restriction a été porté et soutenu par le maire LR de la ville rose, Jean-Luc Moudenc, il est loin de faire l’unanimité. Des usagers de la route dénoncent « une écologie punitive qui va principalement peser sur les plus modestes ». Yves Bordes possède deux véhicules anciens. Au volant de son Berlingo, il traverse les rues de Toulouse qui lui seront bientôt interdites. Le retraité a un budget voiture « serré ». Ce jour-là, il se rend dans une boutique de pièces détachées automobile pour entretenir ses véhicules. « Mes voitures sont vieilles mais en bon état », lâche-t-il avec un sourire.
Un sourire qui cache une vraie angoisse. Le 1er janvier 2023, ses véhicules classés Crit’air 4 seront interdits. Aujourd’hui, il ne sait pas comment les remplacer. Yves cache mal sa colère contre une écologie qui n’hésite pas à qualifier de punitive « comment vont faire les simples travailleurs pour aller au boulot ? Faut-il que l’écologie nous ruine ? N’y a-t-il pas des moyens plus souples ? », s’interroge-t-il.
Les professionnels craignent une perte de chiffre d’affaires de 40%
Dans le nord de Toulouse, Jérôme Pachetta court dans les rayons de sa boutique. Le quadragénaire est à la tête d’une boutique de pièces détachées automobiles. Aujourd’hui les clients sont au rendez-vous et la file devant le comptoir commence à grandir dangereusement. Il faut s’activer, donner un coup de main aux équipes. Entre deux clients, le chef d’entreprise évoque son inquiétude. La mise en place de la ZFE serait une catastrophe annoncée pour les professionnels de l’automobile « 40% de nos clients possèdent des véhicules entrés sur le marché entre 2006 et 2010 ».
Le 1er janvier 2024, ces véhicules vont être amenés à disparaître, « avec eux, notre clientèle, notre chiffre d’affaires », alerte-t-il. Une conséquence qui paraît d’autant plus inacceptable que ce problème semble avoir été ignoré par les pouvoirs publics : « On va faire crever la profession et personne ne nous consulte pour savoir s’il y avait un impact sur notre commerce », regrette le commerçant.
La contestation tente de dialoguer
Composé de professionnels, de citoyens dont de nombreux motards, l’Interclub 31 tente de sensibiliser les élus de métropole aux préoccupations de ses administrés. Pour la porte-parole, Agnès Grillou, cette ZFE est mise en place trop rapidement. « Les français sont mal informés, et la zone d’exclusion manque d’homogénéité », déplore la porte-parole du collectif. Selon elle, le maire de Toulouse, Jean Luc Moudenc ferait même du “zèle”, « les mesures restrictives vont toucher les 2 et 3 roues alors que la loi « climat et résilience » n’impose cette interdiction qu’à partir de 2025 ». Une restriction jugée abusive alors que les deux et trois roues ne représentent que 1% du trafic. L’Interclub n’exclut pas d’organiser une mobilisation pour dénoncer le dispositif tel qu’il est aujourd’hui imposé par la métropole.
France24 - Monde
À New York, l'auteur présumé de l'attaque dans le métro arrêté
Publié le : 13/04/2022 - 21:31
FRANCE 24
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Fin de cavale du suspect des tirs dans le métro new-yorkais. Un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir utilisé son arme à de nombreuses reprises dans un train mardi, a été arrêté à Manhattan par la police au terme du chasse à l’homme. Il sera poursuivi pour "attaque terroriste" a annoncé un procureur fédéral.
Les autorités new-yorkaises ont arrêté, mercredi 13 avril, l'auteur présumé de l'attaque perpétrée la veille dans une rame de métro de Brooklyn, a annoncé le maire de la ville, Eric Adams. Plusieurs tirs avaient alors été tirés à l'heure de pointe faisant 23 blessés, dont 10 par balles.
Le suspect a été retrouvé à Manhattan, selon la chaîne de télévision NBC, et les autorités de la ville ont annoncé qu'il serait poursuivi pour "attaque terroriste". Il sera poursuivi en vertu d'une loi qui prohibe les "attaques terroristes et autres violences contre (...) des transports en commun", a annoncé un procureur fédéral.
"Il comparaîtra devant un tribunal fédéral de Brooklyn et, en cas de condamnation, encourra une peine de prison à perpétuité", a déclaré le procureur Breon Peace lors d'une conférence de presse.
"Nous allons continuer de resserrer le piège autour de lui et l'arrêter", avait promis dans la matinée le maire démocrate de New York, Eric Adams, attendu au tournant sur le thème de la lutte contre la criminalité, lui qui en avait fait un thème de campagne pour être élu l'an dernier.
La police recherchait depuis plus de 24 heures Frank James, un afro-américain de 62 ans, accusé d'avoir tiré à de nombreuses reprises dans un train de la ligne N, au niveau de la station "36th street", dans le sud de Brooklyn.
Frank Robert James had nowhere else to run or hide — and is now in NYPD custody. The work of our detectives is second to none and the dedication of our patrol officers is never ending. pic.twitter.com/uOXliUvoJ7
April 13, 2022Mercredi, les New-Yorkais avaient reçu sur leur téléphone un message "urgent" leur demandant de livrer tout élément utile aux enquêteurs. Une récompense de 50 000 dollars avait été mise sur la table.
Un suspect connu des services de police
L'homme avait une page YouTube, baptisée "prophetoftruth88" (prophète de vérité) supprimée mercredi matin pour "violation des règles communautaires" du site. Il y a posté de multiples vidéos où on le voit lancer de longues tirades, parfois décousues et véhémentes, dans lesquelles il évoque les questions raciales, l'insécurité à New York, notamment dans le métro, et s'en prend aux personnes homosexuelles, ou au nouveau maire Eric Adams.
Connu des services de police après plusieurs arrestations, il a été arrêté grâce à des signalements.
Pendant que la traque du tireur, décrit comme "dangereux" la veille, se poursuivait, des millions de New-Yorkais reprenaient le métro, l'un des réseaux les plus grands du monde, pour aller au travail, certains postant des selfies sur les réseaux sociaux pour montrer que la vie reprenait son cours normal.
"On ne se lève pas le matin en pensant qu'on ne va pas arriver à la maison ou qu'on va se blesser en y allant. C'est New York, la ville ne s'arrête jamais", a expliqué à l'AFP Sony Washington, une machiniste de 35 ans, tout en s'inquiétant que le suspect soit toujours dans la nature.
"Je fais toujours attention à ce qui m'entoure depuis le 11 septembre (2001). Mais il y a eu plus d'incidents sur les quais récemment, donc je fais plus attention", a ajouté Laura Swalm, 49 ans, qui habite l'État voisin du New Jersey.
Trente-trois balles en une minute
Mardi matin, vers 08h30 (12h30 GMT), à l'heure où les rames de métro sont bondées, l'individu, qui portait un masque à gaz, a allumé deux engins qui ont enfumé le wagon, puis a tiré sur les passagers alors que le train entrait dans la station.
"Nous avons vraiment eu de la chance que cela n'ait pas été beaucoup plus grave", a souligné la cheffe de la police de New York (NYPD), Keechant Sewell, résumant le soulagement des autorités. Le suspect a tiré 33 balles.
"Tout ce que vous voyez, c'est de la fumée noire, et je me suis tourné vers la droite, et j'ai vu ce type avec un masque", a témoigné sur CNN l'une des victimes, Hourari Benkada, depuis son lit d'hôpital.
"La fusillade a duré environ une minute (...). Je n'ai jamais entendu autant de coups de feu sortir d'une arme de poing... (...) Il avait probablement des chargeurs prolongés ou une autre arme à feu", a ajouté cet homme, touché au niveau du genou. Sur place, les enquêteurs ont retrouvé une arme de poing et trois chargeurs.
L'attaque a eu lieu alors que New York a été confrontée à une hausse de la criminalité depuis la pandémie de Covid-19, le nombre d'homicides passant de 319 en 2019 à 488 en 2021, même si le bilan annuel reste bien en deçà des plus de 2 000 par an enregistrés au début des années 1990.
Les fusillades sont aussi restées en hausse depuis le début de l'année, passant de 260 à 296 au premier trimestre 2022, selon des chiffres de la police, dont certaines ont marqué les esprits, comme la mort, vendredi, d'une adolescente de 17 ans, tuée par balle à la sortie d'un lycée dans le Bronx.
Avec AFP
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New York : au moins 23 personnes blessées après des tirs dans le métro
Deux femmes blessées dans une attaque au couteau au Musée d'art moderne de New York
Plusieurs morts dans un incendie à New York, l'un des pires de l'histoire récente de la ville
Valeurs Actuelles
Brice Lalonde : « Yannick Jadot est passéiste, il est de l’écologie des années 1970 »
Valeurs actuelles. Nouveaux EPR, prolongement des anciens réacteurs jusqu’à 50 ans… Fallait-il relancer le programme nucléaire français ?
Brice Lalonde. Oui ! Et ma réponse est sans ambiguïté. La raison est double. Il faut à la fois lutter contre le changement climatique et sortir des énergies combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz et le charbon qui satisfont encore aujourd’hui 60 % de notre consommation d’énergie. La part de l’électricité doit augmenter dans le mix énergétique. Elle peut être produite sans carbone grâce aux barrages, aux énergies renouvelables et à l’énergie nucléaire. Mais parce que sans soleil et sans vent, il ne peut y avoir d’énergie renouvelable, il faut donc disposer d’une source d’électricité pilotable, que l’on puisse démarrer et arrêter facilement. Seule l’énergie nucléaire le permet. N’oublions pas que la France a une grande compétence nucléaire. Pourquoi donc s’en priver ?
Comprenez-vous la réaction outragée des écologistes ? Est-ce passéiste et coûteux comme le soutien Yannick Jadot dans le Monde ?
C’est monsieur Jadot qui est passéiste. Il est de l’écologie des années 1970 quand le climat n’était pas le problème. À l’époque, quand on était anti-nucléaire et je l’étais, je peux donc en parler, on pensait qu’il y aurait suffisamment de pétrole, de gaz et de charbon, au moins jusqu’à la fin des temps. Mais quand en 1988, on a compris que le climat devenait une préoccupation mondiale, il a fallu se résigner et se dire que le nucléaire était un moindre mal.
On peut donc être pro-nucléaire et écologiste…
Il faut surtout de ne pas être anti-nucléaire, comme je l’expose dans mon dernier livre, Excusez-moi de vous déranger. Je ne demande à personne de tomber amoureux de l’atome et des centrales nucléaires. Il faut surtout être fermement anti-pétrole et anti-énergies fossiles au sens large. Le monde perd du temps à s’interroger. En revanche, il est urgent de travailler sur la question du traitement des déchets nucléaires qui doit être prioritaire sur la production d’électricité. Je suis favorable à leur transmutation. C’est un procédé technique qui permet de réduire d’un facteur 1 000 la durée de dangerosité. Je regrette que le président Macron n’en ait pas parlé.
En quoi la vision écologique, que vous avez portée, diffère-t-elle de celle d’aujourd’hui ?
Il y a d’abord l’expérience gouvernementale. Je rappelle aussi que j’ai été ambassadeur du climat. Deux expériences où j’ai appris à avoir un regard mondial, à comprendre que la France ne peut pas tout ; elle peut montrer la voie, mais tout le monde doit s’y mettre. Je pense que l’écologie d’aujourd’hui doit être proche de la science, doit tenir compte de la réalité scientifique dans une période où il y a énormément de fake news. Les scientifiques doivent informer les politiques qui, à leur tour, prennent les décisions. Aujourd’hui, les Verts sont un parti de gauche. Les écologistes qui ne font pas de politique comme Jean-Marc Jancovici et Jean-Louis Étienne, considèrent que le nucléaire est indispensable.
Brice Lalonde, Excusez-moi de vous déranger (Éditions L’Aube, 216 pages, 20 euros).
France24 - Monde
Aux Philippines, la tempête Megi a fait au moins 133 morts
Publié le : 14/04/2022 - 08:39Modifié le : 14/04/2022 - 14:42
FRANCE 24
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Le bilan humain aux Philippines a bondi jeudi à 133 morts après le passage de la tempête tropicale Megi, selon les derniers décomptes des autorités. Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues.
Les glissements de terrain et les inondations provoqués par la tempête tropicale Megi ont fait au moins 133 morts aux Philippines, selon les derniers bilans officiels publiés jeudi 14 avril.
Des dizaines de personnes sont toujours portées disparues tandis que la tempête, la plus forte à frapper l'archipel cette année, a forcé des dizaines de milliers de personnes à se réfugier dans des centres d'évacuation.
Dans la province centrale de Leyte, la plus touchée, des glissements de terrain dévastateurs ont détruit des communautés d'agriculteurs et de pêcheurs, balayant des maisons et transformant le paysage.
La région, sujette aux catastrophes, est régulièrement ravagée par des tempêtes – dont le super typhon Haiyan qui l'a frappée en 2013 – et les scientifiques préviennent qu'elles deviennent plus puissantes à mesure que la planète se réchauffe en raison du changement climatique provoqué par l'activité humaine.
Peu d'espoir de retrouver des survivants
Les secouristes de la municipalité d'Abuyog ont récupéré des dizaines de corps dans un village côtier détruit par un glissement de terrain mardi.
Au moins 42 personnes ont été tuées et environ 150 sont portées disparues, selon les autorités, qui avertissent qu'il y a peu d'espoir de retrouver d'autres personnes en vie.
Le week-end dernier, 86 autres personnes ont été tuées et des dizaines blessées dans des villages producteurs de légumes, de riz et de noix de coco autour de la ville de Baybay, selon les autorités locales.
Plus de 100 personnes sont toujours portées disparues. Trois personnes se sont également noyées sur la principale île méridionale de Mindanao, a indiqué l'agence nationale des catastrophes dans sa dernière mise à jour.
Avec AFP
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Typhon Rai aux Philippines : plus de 400 000 déplacés, les ONG appellent à l’aide
La tempête Megi fait plusieurs dizaines de morts aux Philippines
Aux Philippines, le bilan du typhon Rai monte à 375 morts
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - World
'We are on our way to death': In Saudi Arabia, four Uighurs risk extradition to China
Issued on: 14/04/2022 - 19:45Modified: 15/04/2022 - 10:15
Thaïs Chaigne
Several NGOs have accused Saudi Arabia of having arbitrarily arrested four Uighurs and of trying to extradite them to China, where their fate is extremely uncertain. The detainees include two men who had travelled to the country to make a pilgrimage to Mecca in November 2020, as well as a mother and her 13-year-old daughter, who were arrested on March 31, according to several sources. Videos of their cries for help are circulating on social media.
According to several human rights groups, including Amnesty International, a mother and her 13-year-old daughter, as well as two men, are facing imminent extradition to China, a country accused of repressive policies towards this Muslim minority in Xinjiang. On April 9, Buheliqiemu Abula, the mother, recorded a video appeal for help in the back of a police truck that was taking her and her daughter to Riyadh.
4 pèlerins ouïghours dont 1 mère & sa fille de 13 ans sont sur le point d'être déportés par 🇸🇦 vers les camps de concentration 🇨🇳.J'appelle toutes/tous les Musulmans dignes de ce nom, au boycott de pèlerinage ! Interpellez @arabiesaouditefr #ArabieSaouditeCollabo #BoycottHajj pic.twitter.com/Udb4tpL8Ya
April 10, 2022"We are in a police car. Save us, we are on our way to death. They are taking us to Riyadh to send us [to China]," she implores in Uighur in this video shared on April 9 by activists and human rights associations on Twitter, to raise awareness about their plight.
In the video, we briefly see the face of a young woman wearing a hijab, identified as her 13-year-old daughter, as well as the interior of the vehicle. The sound of the road can be heard in the background.
Arbitrary arrests
Abula send the video to a member of the NGO Human Rights Watch, with whom she had already been in regular contact. According to Laura Harth, of the NGO Safeguard Defenders, which is also mobilised to help them, Abula and her daughter were arrested, without cause, on March 31 in Mecca, then taken to Jeddah, before being taken on April 9 to a detention centre in Riyadh.
"Since [April 13], it has been difficult to get more news. The last contact we had with her, she said her departure to China, to Canton, was imminent," Harth said.
Abula has been in Saudi Arabia for at least two years. Her ex-husband, also a Uighur, has been detained since November 2020 with a friend of his in Saudi Arabia. They had come to make a pilgrimage to Mecca in February 2020.
She was allowed to stay in touch with him and was the only person able to give regular updates on the men's situation. Their last telephone exchange was on March 20.
The fate of these four Uighurs, if sent back to China, is of great concern. Hundreds of thousands of Uighur Muslims have been locked in camps and forcibly assimilated into Chinese culture, arbitrarily imprisoned, forced to work or even tortured. The inhumane treatment has been documented by numerous testimonies, NGO reports as well as journalistic investigations. Although Beijing denies the claims, several international governments, including the French, have condemned the treatment of Uighurs in China.
'We haven't heard my father's voice in almost two years'
Abula's ex-husband was arrested with his friend, Aimidoula Waili, a religious dignitary. Waili's daughter is 21 years old and studies in Istanbul, having left China with her father and sister in 2016, just before the situation deteriorated in Xinjiang. She has been drawing attention to her father's situation with videos on Twitter.
She spoke to the FRANCE 24 Observers team:
My father went to Saudi Arabia for the pilgrimage [to Mecca] in February 2020. He was going to return to Turkey, but it became complicated because of the coronavirus-related border closure. Then he was arrested by the Saudi government in November 2020 with his friend without any justification.
Since then, we have not been able to communicate with my father. We haven't seen him or even heard his voice for almost two years.
Merhaba! Böyle bir üzücü haberi sabahın bu saatinde paylaşmak istemezdim. Ama durumun aciliyeti ve ciddiyeti sebebiyle paylaşmak zorundayım! İki kişi göz göre göre Çin’e gönderilmek üzere, ölüme gönderilmek üzere! Buna sessiz kalmayın! Burada iki kişinin hayat-memat meselesi! pic.twitter.com/eHzznJsqKx
March 18, 2022I can't even imagine what will happen if they are sent back to China. I fear they will be executed or imprisoned, that they will be tortured in all sorts of ways. [...] He has done nothing wrong. We have only a few hours left to save them.
'I tried to convince her several times to go back to Turkey'
Abduweli Ayup is a Uighur living in Norway who is trying to alert members of his community to the dangers of travelling to Saudi Arabia for the pilgrimage. He has documented around 30 cases of Uighurs being extradited to China from three Muslim countries, including Saudi Arabia.
I was in contact with [Abula] for two years, one of the reason was that she was the only person that could give me news of the two Uighurs that were detained. In one of the last message she sent me, she told me she was scared, and that she had cried.
I try to tell Uighurs not to go to Saudi Arabia, so of course I tried to convince her several times to go back to Turkey. She had a visa there. I told her that everytime I saw Uighurs being extradited – about 30 times – and I could not do anything. I told her that if she was arrested, the only thing I could do is tell the story to journalists and NGOs. But she told me she could not leave her ex-husband, that she was the only one remaining that could stay in contact and help him.
Saudi police had reportedly told Buheliqiemu Abula and her daughter that they were to prepare for departure to Guangzhou, China overnight, according to a statement from Amnesty International sent to the FRANCE 24 Observers team. According to information from Safeguard Defenders, as of April 14 at 2 pm, the four Uighurs were still in Riyadh.
Uighurs extradited by Muslim countries
Every year, between one and two million Muslims travel to Mecca for the pilgrimage, the umra or hajj, the fifth pillar of Islam. Saudi authorities oversee and charge for this essential pilgrimage for Muslims from all over the world, including Uighurs.
#Uyghurs protest today in front of @SaudiEmbassyUSA in DC.Calling on #Saudi officials & authorities to stop the deportation of 4 #Uyghurs at the behest of #China!@FreeUyghurNow @UyghurProject @Uyghur_American#FreeUyghurs #StopSaudiDeportation1/2 pic.twitter.com/fFrtnZAkL9
April 10, 2022Amnesty International said the forcible return of the four Uighurs would be "an unacceptable violation of Saudi Arabia's obligations under international law". Earlier, in an April 1 statement, the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR) also called on the country not to extradite the Chinese nationals.
Saudi Arabia is a key ally of China and has repeatedly supported the country's official policy in Xinjiang. During a visit by Crown Prince Mohamed bin Salman to Beijing in February 2019, he defended China's right to enact "anti-terrorism" measures, according to Chinese media.
At the time of publication, the Saudi Ministry of the Interior had not responded to our requests for comment.
Several other Muslim countries have been accused of being silent or even complicit in China's policy towards the Uighurs. Between 2017 and 2019, Egypt was also accused of sending nearly 20 Uighur nationals back to China. In December 2021, Morocco agreed to extradite Yidiresi Aishan, a 34-year-old Uighur arrested upon arrival in Casablanca, citing an extradition treaty between the countries.
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La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - World
Clashes erupt at Al Aqsa mosque in Jerusalem, at least 150 Palestinians wounded
Issued on: 15/04/2022 - 08:22Modified: 15/04/2022 - 13:31
FRANCE 24
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Samy SOCKOL
Clashes broke out early Friday between Israeli police and Palestinians at the Al-Aqsa Mosque, a major holy site in Jerusalem, and medics said at least 150 Palestinians were wounded.
The Islamic endowment that administers the site said Israeli police entered in force before dawn, as thousands of worshippers were gathered at the mosque for early morning prayers during the holy month of Ramadan. Israel said its forces entered to remove rocks and stones that had been gathered in anticipation of violence. Videos circulating online showed Palestinians hurling rocks and police firing tear gas and stun grenades. Others showed worshippers barricading themselves inside the mosque itself amid what appeared to be clouds of tear gas.
The Palestinian Red Crescent emergency service said it evacuated 59 wounded people to hospitals. The endowment said one of the guards at the site was shot in the eye with a rubber bullet. The Israeli Foreign Ministry said dozens of masked men carrying Palestinian and Hamas flags marched to the compound early Friday and gathered stones.
“Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence,” it tweeted.
These actions have nothing to do with prayer, and in fact desecrate the mosque and the month of Ramadan. Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence. (2/3)
April 15, 2022These actions have nothing to do with prayer, and in fact desecrate the mosque and the month of Ramadan. Police were forced to enter the grounds to disperse the crowd and remove the stones and rocks, in order to prevent further violence. (2/3)
April 15, 2022The mosque is the third holiest site in Islam. It is built on a hilltop that is the most sacred site for Jews, who refer to it as the Temple Mount. It has been a major flashpoint for Israeli-Palestinian violence for decades. Tensions have soared in recent weeks following a series of attacks by Palestinians that killed 14 people inside Israel. Israel has carried out a wave of arrests and military operations in the occupied West Bank, setting off clashes in which several Palestinians have been killed.
Tens of thousands of Palestinians were expected to gather at Al-Aqsa for Friday prayers. Weeks of protests and clashes in Jerusalem during Ramadan last year eventually ignited an 11-day war with the Islamic militant group Hamas, which rules the Gaza Strip. Israel had lifted restrictions and taken other steps to try and calm tensions ahead of Ramadan, which this year coincides with the Jewish Passover holiday and Christian holy week, bringing thousands of pilgrims and other visitors to Jerusalem. But the attacks and the military raids have caused another wave of unrest.
Earlier this week, Hamas and other militant groups in Gaza had called on Palestinians to camp out at the Al-Aqsa mosque over the weekend. Palestinians have long feared that Israel plans to take over the site or partition it. Israeli authorities say they are committed to maintaining the status quo, but in recent years nationalist and religious Jews have visited the site in large numbers with police escorts.
Israel captured east Jerusalem, home to Al-Aqsa and other major holy sites, in the 1967 war and annexed it in a move not recognized internationally. Palestinians want the eastern part of the city to be the capital of a future independent state including the West Bank and Gaza, which Israel also captured during the war nearly 55 years ago.
(FRANCE 24 with AP and AFP)
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Israeli security forces kill Palestinian shooter in deadly Tel Aviv terror attack
Israeli security forces kill three militants in West Bank amid surge of violence
Israel PM gives security forces free rein after surge in violence
France24 - World
How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
Issued on: 12/04/2022 - 18:03
Benjamin DODMAN
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After dominating the airwaves in the early stages of the campaign, France’s extreme-right candidate Éric Zemmour saw his presidential run falter in the home stretch. His lowly 7.1 percent tally in Sunday's first round shut him out of the April 24 run-off. But his outsized influence on the campaign could still weigh on the final result.
All that fuss for just 7.1 percent. Veteran French journalist Laure Adler no doubt spoke for many colleagues when she voiced a “mea culpa” on Monday over the media’s treatment of Éric Zemmour’s campaign.
“As a journalist, I would like to do a mea culpa – and I think a lot of us should be concerned,” Adler said on France 5 television. “I think we played a part in the media bubble and the construction of Éric Zemmour’s candidacy.”
The media bubble ultimately failed to propel the extreme-right rabble-rouser into the second round of France’s presidential election, in which incumbent President Emmanuel Macron will once again face Rassemblement national (National Rally) candidate Marine Le Pen. But its legacy threatens to weigh on a contest that pollsters have billed as a tight race, Adler warned.
She added: “I think Éric Zemmour’s candidacy, and this name that dominated the airwaves for two months, lent credit to the normalisation of Marine Le Pen.”
French presidential election © France 24
A prolific writer and advocate of the “Great Replacement” conspiracy theory, according to which liberal elites are plotting to replace French nationals of White stock with immigrants, Zemmour bossed the early stages of the presidential campaign in the raucous, aggressive and iconoclastic manner of a Donald Trump – albeit with the veneer of cultured sophistication generally expected of a French presidential candidate.
Like the former US president, Zemmour cast himself as a truth-teller unconstrained by political correctness. His background as a talk-show pundit also mirrored Trump’s former TV stardom. Le Figaro, France’s traditional newspaper of the right, first lent him credibility with a weekly column. News channels like CNews then gave him a prime-time national audience – and a platform from which to voice vitriolic comments about Muslims and immigrants.
Zemmour’s sulphureous statements have resulted in three convictions for inciting hate speech (he is appealing the third) and repeatedly landed CNews in hot water. France’s broadcast regulator, Arcom (formerly the CSA), twice put the channel on formal notice over comments by the far-right pundit. Last year, in a first for a French news channel, it fined CNews €200,000 for speech inciting racial hatred. It also admonished the network for failing to ensure political balance in its broadcasting.
Creating the ‘Zemmour event’
As talk of a possible presidential run by Zemmour gained traction over the summer, dominating the airwaves, the regulator ruled in September that the pundit should be considered a political actor and have his broadcast time limited as a result. In response, CNews said he would stop appearing on his daily programme. But Zemmour’s exposure on the channel and other networks only increased.
Between September and December 2022, talk of Zemmour soaked up 44 percent of the airtime devoted to politics on Cyril Hanouna’s “Touche pas à mon poste”, an influential talk show hosted by sister channel C8, according to a study by media researcher Claire Sécail. The overall figure for the far right rose to 53 percent when counting other candidates, chief among them Le Pen.
>> Read more: Pushing far-right agenda, French news networks shape election debate
But CNews and other media outlets owned by tycoon Vincent Bolloré were not alone in obsessing over the former pundit and his favourite topics.
In an interview with FRANCE 24 earlier this year, Emmanuelle Walter, chief editor of media watchdog Arrêt sur image, said the focus on CNews concealed a broader rightward shift affecting swathes of the media establishment – and of which Zemmour’s overexposure is but a symptom.
“There has been a normalisation of the far right’s discourse on such topics as immigration, which is not backed up by any scientific evidence,” she explained. “Even well-meaning journalists often don’t realise that their own questions can be oriented, for instance when they touch on the ‘problem’ of immigration.”
In the January edition of its quarterly magazine, Médiacritiques, the independent media observatory Acrimed noted that CNews’ main rival, BFMTV, gave Zemmour just as much attention – if not more – in the run-up to his presidential candidacy.
Despite only entering the race on November 30, Zemmour was regularly tested by pollsters as a potential candidate from the start of July. Talk of his impending bid became an obsessive theme throughout the pre-election campaign. As Acrimed wrote, in the three months leading up to his declaration, French media “created the ‘Zemmour event’, turning this non-candidate into the political debate’s centre of gravity”.
France’s ‘campagne de merde’
One consequence of the outsized media presence enjoyed by Zemmour and his preferred topics, chief among them immigration, was to sideline other issues that French voters deemed more important. They included purchasing power, the climate emergency and the plight of France’s health system – all issues that ranked higher among voters’ main concerns, according to pollsters.
By the time France’s strict campaign rules guaranteeing candidates equal airtime kicked in, Russia’s invasion of Ukraine had upended the campaign, further marginalising most campaign issues – with the exception of the war’s impact on struggling French households’ cost of living.
An Ifop poll ahead of the first round found 80 percent of French people felt the campaign was “poor quality”. Another survey, by Ipsos-Sopra Steria, said 55 percent of respondents were “unhappy” and 37 percent downright “angry”. In the words of ruralist candidate Jean Lassalle, it was a “campagne de merde” (crap campaign).
The campaign’s late focus on purchasing power marked a turning point in the tussle between Zemmour and Le Pen for control of the far-right vote.
Until then, Zemmour’s unrivalled media exposure had allowed him to erode the National Rally’s support base while also luring swathes of voters from the mainstream conservatives. His ability to poach high-profile figures from Le Pen’s entourage – including her own niece, Marion Maréchal-Le Pen – suggested a possible changing of the guard on the far right.
Zemmour’s polling numbers peaked at 17-to-18 percent in October, at the height of the “media bubble”. He was still polling at around 14 percent in late February, splitting the far-right vote and threatening Le Pen’s chances of qualifying for the run-off. But the challenge petered out in the campaign’s final stretch as many Zemmour supporters drifted back to the National Rally.
“Once they saw Zemmour slipping in the polls, many far-right voters decided Le Pen’s candidacy looked stronger and went back to her,” Olivier Rouquan, a political analyst at the Cersa research centre in Paris, told FRANCE 24. “They voted tactically because they want the far right to win this election.”
At 23.2 percent in the first round, Le Pen ended up with more than three times as many votes as Zemmour. Adding the 2.1 percent won by nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan, their combined total brings the far right’s tally to an unprecedented 32.5 percent – underscoring a profound shift in the French electorate and pointing to a substantial reservoir of votes for Le Pen ahead of the April 24 run-off.
Trivialising Le Pen
Far from weakening the National Rally, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims helped trivialise his vision of the far right while allowing Le Pen – who has toned down her rhetoric – to come across as more respectable and “presidential”. This has helped Le Pen advance her great endeavour since she took over from her father, Jean-Marie, in 2011: to detoxify a party long seen as a racist, anti-republican hideout for nostalgics of the colonial era.
“Just like in 2012, when she benefited from a positive comparison with her father’s excesses, Marine Le Pen is able to capitalise on Zemmour’s extreme radicalism, which in contrast makes her come across as calm, composed, open-minded and less divisive,” said Cécile Alduy, a professor at Stanford University and research associate at Sciences Po in Paris, who has recently published a book on Zemmour’s rhetoric.
>> Read more: Spooked by immigration, Islam and ‘woke’ ideas: Who are Éric Zemmour’s supporters?
The National Rally leader noticeably softened her speech on the campaign trail, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, clumsily referenced.
When war broke out in Ukraine, the veteran far-right candidate showed a measure of empathy by speaking in favour of welcoming Ukrainian refugees – whereas Zemmour shocked the public by declaring that they should settle in Poland instead.
Just like Zemmour, Le Pen has spoken admiringly of Russia’s President Vladimir Putin in the past, laughing off suggestions that he might pose a threat to Europe. Fears that this might hurt her campaign prompted some party officials to hurriedly get rid of brochures that featured a picture of the National Rally leader posing with Putin at the Kremlin.
But on the subject of Russia too, Zemmour soaked up the opprobrium, leaving Le Pen largely untouched. Instead, the war highlighted Le Pen’s ability to turn an apparent setback into an opportunity, shutting out Zemmour’s identity politics and placing the debate firmly on her preferred terrain: surging prices and the plight of France’s hard-up.
With her far-right rival now out of the race, it remains to be seen whether Le Pen can continue to deflect the criticism and scrutiny in the coming days. As Zemmour himself argued in an interview last week, anticipating a possible defeat, “the minute Le Pen steps into the second round, she will be demonised anew”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
France's presidential election rematch is no replay as Macron, Le Pen eye suspenseful final duel
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONClosing in on Macron: Could Le Pen’s blandest campaign be her most successful yet?
French presidential election: How France's once-dominant political parties fell from grace
Valeurs Actuelles
Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer
Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.
Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.
l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine
Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.
Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité
Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.
L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.
Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !
* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.
BBC
Joe Root: 'The right decision to resign as captain - for himself and England'
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Cricket
Joe Root made the right decision in stepping down as England Test captain.
It is the right thing for Root himself and the right thing for the team. There had to be a change at the top.
There was an argument for it happening after the Ashes defeat in Australia, but he was determined to carry on. They had this "red-ball reset", as they were calling it, in the West Indies and that clearly failed.
There were parts of the Caribbean tour that were positive, and it looked like a step in the right direction for England until the third-Test chaos in Grenada when they got blown away. From that moment I did not think Root could continue as skipper.
It is not that Root was to blame for that 1-0 series defeat, but the team had lost it. He looked exhausted, like he had the world on his shoulders.
Like football managers, captains have a shelf life. It gets to a stage where the players are not really listening to you any more, even if they think they are.
Being England Test captain is a 24-hour day occupation. You cannot just shut the door on it and watch the telly. It consumes you.
Root has done it for a long time. He has given it his best shot and deserves to go back to the ranks, get the chirpy side of his character back and keep scoring runs.
The remarkable thing is that he has scored so many runs while he has been captain - he has scored them while generally being a struggling captain who is having to chase the game.
Root has had it tough. During his time in charge England have been hammered twice in Australia. Plus he has had all the Covid complications to deal with - bio-secure bubbles as well as resting players - so it has not been an easy ride.
He can take a break now and let someone else try to rescue this floundering oil tanker that is drifting aimlessly down the English Channel in the wrong direction.
England are now without a captain, a coach and a managing director following the departures of Chris Silverwood and Ashley Giles in February.
In 1988 England used four captains in a series against West Indies. That was pretty chaotic, but it is even worse now because the people who make the appointments have not even been appointed themselves.
There is no-one in place to do anything. Until you have a managing director or coach, the captaincy cannot be filled. It just shows what a mess the England and Wales Cricket Board (ECB) is in.
That managing director will have two massive decisions to make that will decide the immediate future of English cricket: who will be the next captain and coach?
Do they want a long-term captain, someone they can see being in position for another four years? Or do they just think 'let's get through this summer and try and steady the ship'?
These decisions may take some time, but I would suggest that is the answer for now - get someone in as captain for four Tests as a focus, against New Zealand and India, and take it from there.
Quite simply, there are so few candidates that it rules out any kind of long-term appointment.
Someone like Ben Stokes could be one if he is fit enough, but I do not know if it is good for Stokes or for English cricket if he was saddled with the captaincy.
You look back at the big characters that have captained England like Ian Botham, Kevin Pietersen and Andrew Flintoff - they have all failed as captains. We all want Stokes to go out there and express himself.
But the only answer for now is to hope that Stokes is fit enough to get through those four Tests this summer, manage his knee, perhaps bowl a little less, and let things settle down a bit.
As for the new coach, the managing director will make that appointment - and that is a huge decision for an individual who probably will not have much experience in doing something like this before.
Will England go for a foreign coach? Will they have separate coaches for Test and limited-overs cricket?
What we do know is that the managing director will have a blank sheet of paper and some big pieces of the jigsaw to fill in. They must get them right.
Jonathan Agnew was speaking to BBC Sport's Ffion Wynne.
France24 - World
Barcelona eliminated, West Ham advances in Europa League
Issued on: 15/04/2022 - 09:26
NEWS WIRES
Barcelona's European campaign has gone from bad to worse in its first season post Lionel Messi. First the Spanish powerhouse was eliminated from the lucrative Champions League, and now it has been knocked out of the second-tier Europa League by Eintracht Frankfurt. The German team stunned Barcelona 3-2 at the Camp Nou to advance to the semifinals on a 4-3 aggregate score.
Barcelona was the title favorite, looking to win the one trophy not in its collection. It was playing for the first time in the Europa League and had never won its predecessor, the UEFA Cup, reaching the semifinals on four occasions but not getting to a final. Frankfurt won the UEFA Cup in 1980. Frankfurt will next face West Ham after the Premier League club advanced to a European competition semifinals for first time since 1976 by eliminating Lyon 4-1 on aggregate.
Earlier, Christopher Nkunku scored twice to help Leipzig reach its first semifinals in a European competition with a 2-0 victory at Atalanta. Kemar Roofe scored in extra time for Rangers to prevail 3-1 over nine-man Braga for a 3-2 aggregate victory to face Leipzig next.
Leicester became the first team to advance to the semifinals of the inaugural Europa Conference League after coming from a goal down to beat PSV Eindhoven 2-1 in the Netherlands. The Premier League team will next play Roma. With José Mourinho in charge, Roma is one of the favorites to win UEFA’s new third-tier competition. The Italian club got its revenge with a 4-0 victory over Norway’s Bodø/Glimt to make the semifinals 5-2 on aggregate.
Europa League
Barcelona had possession, but Frankfurt scored. They had entered tied 1-1 after the first leg. In a dream start for the visitors, Filip Kostić put them ahead 1-0 from the penalty spot four minutes into the game, sending goalkeeper Marc-André ter Stegen the wrong way.
Rafael Borre doubled the advantage still in the first half with a drive into the roof of the net from 25 meters (yards), giving Ter Stegen no chance. Kostić scored again in the 67th minute.Barcelona threatened late when Sergio Busquets scored in the 91st minute. The visitors were reduced to 10 after Evan N’Dicka received the second yellow ahead of substitute Memphis Depay's penalty 11 minutes into stoppage time. American defender Sergiño Dest entered for Barcelona in the 61st, his first appearance since straining his left thigh at Galatasaray on March 17.
In Lyon, West Ham survived early pressure and Craig Dawson netted the opening goal from Pablo Fornals’ corner kick in the 38th. Declan Rice doubled the lead with a deflected shot six minutes later. Jarrod Bowen stretched the lead to 3-0 three minutes into the second half with a low shot from the edge of the area.
At the Ibrox Stadium in Glasgow, James Tavernier erased a 1-0 deficit from the first leg in Braga with an angled shot in the second minute. The Rangers defender scored his second from a penalty just before halftime. David Carmo's header for Braga the 83rd minute forced extra time, and Roofe's effort in the 101st propelled Rangers.
Nkunku scored after 18 minutes on a feed from Konrad Laimer and doubled the lead on a penalty late in the second half to seal Leipzig's 3-1 aggregate win. Atalanta goalkeeper Juan Musso had fouled Nkunku in the area to set up the Frenchman's 30th goal of the season in all competitions.
Europa Conference League
Leicester became the first team to advance to the semifinals of the inaugural Europa Conference League after coming from a goal down to beat PSV Eindhoven 2-1 in the Netherlands. Leicester's 2-1 aggregate victory after a 0-0 draw in the first leg sets up a semifinal match against Roma.
Ricardo Pereira scored the winner two minutes from time to earn the first European semifinals for Leicester after goalkeeper Yvon Mvogo saved substitute Patson Daka's attempt. Eindhoven opened the scoring when former Germany international Mario Götze set up Eran Zahavi to net his eighth European goal this season and fourth in the last four Europa Conference League games. James Maddison canceled that out for Leicester in the 77th minute.
At Stadio Olympic in Rome, striker Tammy Abraham opened the scoring for Roma in the fifth minute before Nicolò Zaniolo stole the show. He increased the lead to 3-0 with two goals — the first one between the legs of goalkeeper Nikita Haikin — in the span of six minutes later in the first half and completed his hat trick early in the second.
Marseille won the second leg at PAOK Thessaloniki 1-0 to advance 3-1 on aggregate and meet Feyenoord in the semifinals after the Dutch club knocked out Slavia Prague 6-4 on aggregate. Cyriel Dessers scored twice to lead Feyenoord to a 3-1 victory over Slavia.
(AP)
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Valeurs Actuelles
[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour
Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »
Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.
Eric Zemmour et la civilisation
Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.
A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !
Des religions et des visions du monde différentes
Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.
On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.
La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.
C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…
BBC
Billie Jean King Cup: Great Britain's Emma Raducanu wins in Czech Republic after Harriet Dart loses
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Tennis
Emma Raducanu won on her Billie Jean King Cup debut to haul Great Britain level with the Czech Republic and leave the qualifying tie delicately poised.
Raducanu, 19, was playing her first senior match on clay, adjusting well to the surface to win 7-5 7-5 against world number 50 Tereza Martincova.
The US Open champion levelled the best-of-five tie after Harriet Dart lost 6-1 6-0 to Marketa Vondrousova.
The nations play two singles matches on Saturday, plus a doubles if needed.
The winners will qualify for November's finals, while the runners-up face a play-off tie the same week.
Britain are among the countries bidding to host the finals and could also still qualify as the host nation.
Following her stunning ascent in the past year, it is easy to forget how Raducanu is still a novice in terms of professional experience.
But she showed every bit of her talent and mentality to come through a tough battle with 27-year-old Martincova.
The teenager saved a set point at 5-4 in the opener before winning the next three games, and also fought back from a 4-1 deficit in the second.
Raducanu won six of the final seven games to clinch a vital victory for herself and her team, showing her elation with a enthusiastic celebration before she was hugged by her team-mates.
"This one means so much to me," said world number 12 Raducanu, who is set to play Vondrousova in the reverse singles on Saturday.
"Playing on clay definitely took some adjusting, even now. The conditions were very windy and some bad bounces, so to adjust and adapt in the situation was very challenging but I'm very proud of how I dug in.
"In the beginning of the second set, I went a bit flat and everyone in my team was telling me the intensity had dropped. It is difficult to regain that but I'm very happy I did in the end."
Raducanu leads a new-look British side in Prague, with the side not able to call on either recently retired Johanna Konta or Heather Watson for the first time since 2010.
Captain Anne Keothavong recognises it is a "changing of the guard" and says she is excited by the crop of young players she has at her disposal.
But they face a difficult task against the Czechs, who have won the team event six times since 2011, on the outdoor clay, even though they are without star trio Barbora Krejcikova, Karolina Pliskova and Petra Kvitova.
Dart, 25, broke into the world top 100 recently after reaching the fourth round at Indian Wells, but she was unable to deliver a strong start for Britain.
Vondrousova is ranked 32nd in the world and her quality on clay showed.
British number two Dart broke serve in the opening game but was unable to maintain the pressure - particularly struggling on her own serve and producing seven double faults - as she lost in just 55 minutes.
"It was a very challenging match. I just feel like I need some more time on the clay. I'm very inexperienced on the surface and she is a Grand Slam finalist on this surface," said Dart.
"She definitely put me under pressure a lot. I didn't feel my best but she also didn't let me play well."
France24 - World
Ex-president Hollande calls for Macron vote to keep Le Pen out of power
Issued on: 15/04/2022 - 12:12
FRANCE 24
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French ex-president Francois Hollande on Thursday called on voters to back President Emmanuel Macron in the second round of the country's presidential election, stressing that support for the incumbent is the best way "to ensure [Marine] Le Pen does not win".
Macron and Le Pen will face off in France’s presidential election run-off on April 24, with polls pointing to a much tighter race than the lopsided contest that saw Macron easily prevail in 2017.
"I am a former president and I know that in an election of this importance, what is key is France, its cohesion, its European future and its independence. This is why I call on the French to vote for Emmanuel Macron," Hollande, a Socialist, told TF1 television.
"The Macron vote will ensure that Madame Le Pen does not win," he added.
French presidential election © France 24
With just nine days to go before election day, opinion polls show Macron is ahead of his far-right rival – though by a much smaller margin than the 24-point gap in 2017.
The latest survey by pollsters Ipsos-Sopra Steria had Macron at 55 percent, 10 points ahead of Le Pen. Other pollsters point to a slightly narrower gap.
Macron served as economy minister under Hollande, who decided not to seek re-election in 2017 as he struggled with very low ratings.
The two have had a rocky relationship since Macron quit Hollande's government in August 2016 to prepare his run for the French presidency.
Ex-presidents back Macron
Hollande's endorsement means both France's surviving former presidents have now rallied behind the incumbent.
Nicolas Sarkozy threw his support behind the incumbent on Tuesday, touting Macron's experience in the face of the "grave international crisis" in Ukraine.
“I will vote for Emmanuel Macron because I believe he has the necessary experience faced with a grave international crisis,” the former conservative leader posted on his Facebook page.
“[Macron’s] economic project puts the value of work as the top priority and his commitment to Europe is clear and unambiguous,” Sarkozy added. “We must abandon our partisan habits (...). Fidelity to right-wing republican values and our governing culture must lead us to answer Emmanuel Macron's call for unity.”
The statement came just days after the candidate from Sarkozy's own conservative Les Républicains party – whom he had refused to support publicly – suffered a humiliating defeat in the first round of the election.
Valérie Pecresse obtained just 4.8 percent in the vote on Sunday, a staggering 15 points short of the party’s score five years ago under scandal-plagued candidate François Fillon.
(FRANCE 24 with REUTERS, AFP)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONMacron denies striking deal with ex-president Sarkozy for campaign endorsement
France 2022: The Choice
France's former president Hollande inches towards political comeback
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONFrench students block schools to protest choice between Macron and Le Pen
BBC
From The Conversation
Every year at Crufts, the UK's largest dog show, canines and their people can participate in all manner of exciting competitions. Whether heelwork-to-music (essentially dancing with dogs) or obedience, or the high-speed relay races of flyball, it can be a marvellous feast of fun for performance dogs.
Of course, the reality is that most companion dogs will never enter the dog show ring – what they need to learn are the skills for everyday life.
The importance of a "canine good citizen" – a dog that can happily co-exist in human society – should not be underestimated. A well-trained dog benefits humans and dogs alike by enhancing the bond between animal and owner. And well-behaved dogs are less likely to be relinquished too.
So, helping our dogs learn how to conduct themselves is one of the most important things we can do. But what skills are "must have" and what factors do we need to take into account before beginning the training process? Here are some things to think about.
The 'essential' skills
Owning dogs brings with it many responsibilities. The Kennel Club's canine code highlights issues such as what identification your dog should wear on their collar and the importance of cleaning up after your dog defecates in a public place.
But our dogs also need to be able to function in society. This means they need to be able to cope with other people, other dogs and a whole host of situations. If not, dogs can become fearful or start to display other problem behaviours that can decrease their quality of life.
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We can teach young dogs how to behave appropriately through building positive associations with everyday situations and rewarding the behaviours we want. Allowing them to rehearse and repeat good behaviour is key.
Recall – your dog returning to you when called – is one of the most crucial skills for all dogs, and it can be dangerous to others if it's not well learned.
It's crucial to teach dogs how to socialise calmly with other animals (Credit: Getty Images)
Every time our dogs return to us, whether called or spontaneously, we should reward and "pay" them well. That ensures that they will want to come back to us when called, rather than follow their urge to chase the runner or squirrels, or go to greet other dogs in the park.
The principle of "rehearse and reward" applies to all the life skills we want from our dogs, from walking calmly on a lead to interacting with people and other animals in a friendly way – or simply sitting quietly beside us while we have a coffee. Training our dogs to be able to spend time alone is also important to avoid problematic separation-related behaviour.
Thousands of years of selective breeding means that dogs are one of the most diverse species on the planet
Reward-based training works for older dogs too. Dogs that have been rehomed, and perhaps had a less than ideal start to life, can begin to regain confidence and learn (or relearn) skills while also building a close partnership with their new human.
Doggy differences
It's important to remember that different dog breeds and types have different "inbuilt" skill sets. Thousands of years of selective breeding means that dogs are one of the most diverse species on the planet, varying in shape, size, overall appearance and behaviour.
Different dog breeds and types, from gundogs to hounds, terriers to toy dogs all have individual characteristics. Some, such as gundog breeds – which include spaniels and retrievers – will be more likely to carry items or sniff when on lead. Others, such as collies and terriers, will be more likely to chase and be interested in moving objects. Dogs that are mixed breed will often show mixed characteristics too.
The principle of "rehearse and reward" applies to all the life skills we want from our dogs (Credit: Getty Images)
Learning all about your dog's breed and personality traits is important for effective training and rewarding.
It will allow you to channel instinctive behaviours in a positive way to minimise the chance of problem behaviour developing. Instead of developing an interest in chasing the local cats or wildlife, for example, terriers can be encouraged to partake in controlled chasing of toys. Hounds who love to sniff everyone and everything can be trained in scent work as a fun way to exercise their nose, brain and body in a managed way.
Trainers are available
It is our responsibility to help our dogs learn the key skills for a happy life in a fair and effective way. Dog training has come a long way from the excessively regimented, domineering and sometimes punishment-based training of the past.
Skilled training now involves working as a partnership and building a good relationship with your dog. Training in this way also makes the experience enjoyable for our dogs, and more likely that they will engage with us.
To ensure we have a happy canine companion we must equip our dogs with the skills that will help them to enjoy a fulfilling and stress-free life
If you are looking for a trainer to work with you and your dog, find someone who is knowledgeable, appropriately qualified and can make training fun and fair for both you and your dog – after all, much of dog training involves training their humans too. You can also join a training class, and it's always a good idea to go and view a session or speak to the trainer in advance of signing up.
To ensure we have a happy canine companion we must equip our dogs with the skills that will help them to enjoy a fulfilling and stress-free life. And who knows, maybe next year you'll want to join your canine chum in the "Good Citizen" ring at Crufts, where less show-savvy dogs can demonstrate their life skills in a fun and less formal atmosphere.
This article originally appeared on The Conversation, and is republished under a Creative Commons licence.
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New York Times - World
At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada
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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.
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By Vjosa Isai
MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.
By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.
Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.
She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.
She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.
When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.
By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”
She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.
Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.
The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.
No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.
“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”
As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.
“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”
Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.
“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”
She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.
But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.
“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”
In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.
Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.
Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.
“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”
She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.
She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”
The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.
She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.
Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”
As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.
“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”
Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”
One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.
Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.
“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”
In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”
Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.
People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.
Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”
“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”
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L'Humanité
Les classes populaires et Marine Le Pen
TribuneChristèle Lagier Politologue
L’offensive de Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d’achat des plus modestes est partie intégrante de sa stratégie de dédiabolisation. Prétendument ni de droite ni de gauche, la candidate d’extrême droite a réactivé cette thématique dans le cadre de la campagne présidentielle 2022, pour mieux s’extirper du bourbier de l’offensive russe en Ukraine. Ce positionnement électoraliste conduit à valider trop rapidement sa qualification pour le second tour comme une conséquence logique du soutien des classes populaires. Ce soutien n’a pourtant rien d’évident ni de systématique. Il est loin de concerner l’intégralité des classes populaires et il est surtout loin d’être définitivement acquis pour au moins deux raisons.
La première est la progression désormais structurelle d’une abstention indexée aux propriétés sociales des électeurs et électrices. Les plus démuni·e·s socialement s’abstiennent d’abord massivement. Celles et ceux qui votent pour Marine Le Pen ne comptent pas parmi les plus démuni·e·s. Les analyses menées plus particulièrement sur les femmes qui déclaraient un vote RN en 2017 au second tour de la présidentielle soulignaient en quoi celles-ci occupaient les positions les plus fortement dépendantes de leurs environnements familiaux (mariage précoce, moins fréquemment en activité, moins d’indépendance financière, etc.) dans un électorat dominé socialement (faiblesse du capital scolaire et professionnel). Néanmoins, si Marine Le Pen mobilisait un peu mieux que le candidat Macron les catégories les plus fragiles, au chômage ou à faibles revenus, celles-ci demeuraient dans leur grande majorité à distance de la pratique de vote, comme le soulignait alors l’enquête de participation de l’Insee. Si Marine Le Pen faisait un peu mieux que les autres partis dans ces catégories, elle ne parvenait pas à les inciter à voter. La principale difficulté de cette candidate est que sa marge de progression, au sein des catégories populaires précarisées, est fortement concurrencée par l’abstention, qu’elle ne contribue que très marginalement à réduire. C’est encore le cas en 2022.
La deuxième raison est que, si le choix du RN peut devenir une option, c’est principalement à la faveur de va-et-vient réguliers entre droite et extrême droite au sein des catégories populaires les plus stables (disposant de revenus imposables et d’un patrimoine modeste). Si ce vote RN n’est jamais mécanique, il bénéficie dans certains territoires de conditions d’expression facilitées. C’est le cas du Sud-Est, où chaque élection est une occasion de le renégocier. Là où certains verrous subsistent chez des électeurs et des électrices pourtant peu hostiles aux discours diffusés par le RN dans les rangs de la droite, d’autres lâchent. Le repositionnement de ces électeurs et électrices en faveur du RN en 2017 a souligné en quoi ce dernier relève de jugements sociaux hostiles au candidat Macron, représentant des élites parisiennes détestées. La jeunesse du candidat (« petit merdeux »), couplée à la menace qu’il faisait peser sur le pouvoir d’achat d’électeurs et électrices qui se sentaient déjà menacé·e·s (notamment les retraité·e·s) faisant le reste. Loin de constituer une rupture, l’option RN est d’abord un choix possible dans des itinéraires électoraux ponctués de glissements. Il existe à l’évidence, au sein de l’électorat de droite, un vivier de votants populaires pouvant se mobiliser à la faveur des contextes électoraux, mais également de la distribution territoriale des zones de force du parti. Cette option se réactive à la faveur d’un « bon sens » partagé, plus qu’au travers de marques de soutien franches et surtout définitives au RN. On se rassure alors entre conjoints, parents, enfants et amis sur le fait de faire le bon choix.
Au-delà du supposé soutien acquis des classes populaires à Marine Le Pen, c’est leur rapport au monde politique (défiance, défaut de représentation des élites, sentiment d’être méprisées), mais également social et professionnel (pouvoir d’achat et précarité) qu’il faut interroger pour comprendre le repli sur l’abstention ou le vote RN. C’est bien la question de l’incapacité des formations politiques à formuler des projets de société alternatifs qui est en jeu dans le maintien des scores élevés de l’extrême droite. Il faut mettre fin à l’extrême-droitisation du débat politique autour des thématiques de l’immigration musulmane et de l’insécurité pour replacer les conditions de vie, au premier rang desquelles les conditions de travail, au centre des offres programmatiques. C’est le chantier qu’une union populaire, forte des suffrages obtenus lors du premier tour de la présidentielle, doit ouvrir pour les cinq prochaines années.
Rassemblement nationalclasses populaires France24 - World
Israeli air strikes hit government positions near Damascus, says Syrian State TV
Issued on: 15/04/2022 - 05:59
NEWS WIRES
Syrian state television reported that Israeli air strikes had hit several locations in the countryside west of the capital Damascus on Thursday.
Syrian state news agency SANA, citing a military source, said Syrian air defences had shot down "some" of the missiles fired.
It said the strikes only caused physical damage but did not specify further.
Israel has mounted frequent attacks against what it has described as Iranian targets in Syria, where Tehran-backed forces including Lebanon's Hezbollah have deployed over the last decade to support President Bashar al-Assad in Syria's war.
A pro-government allied commander denied to Reuters that Thursday's strikes had hit their positions outside Damascus.
There was no immediate comment from the Israeli government.
In March, state media reported that an Israeli attack over the Syrian capital Damascus killed two civilians and left some material damage.
(REUTERS)
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Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media
Israeli air strikes kill three Syrian soldiers near Damascus, Syrian media says
Israel says it hit military targets in Syria in response to missile fire
BBC
SANS TITRE
The Holy Grail – the sacred cup Jesus drank from at the Last Supper – is one of the most well-known symbols in Christianity. It's also one of the religion's greatest sources of myth and mystery. Yet despite the Grail's fame, no one is entirely sure where it is or whether it ever existed. However, in Spain, Valencia Cathedral believes it has the real thing.
"I always say [the evidence] is like twigs from a tree," said José Verdeguer, Valencia Cathedral's Historical-Artistic Heritage Curator. "If you only have one stick, it breaks easily. But if you join 50 together, you can no longer break them. Here, there are many arguments together and it is no longer easy to break them."
Verdeguer was referring to a collection of evidence that some believe proves the authenticity of the chalice on view at the cathedral. The Grail itself is comprised of two parts: a cup made of reddish-brown agate stone, and a carved gold reliquary into which the cup is set. In the 1960s, an archaeological study concluded that the cup portion dated back to the 2nd or 1st Century BCE and was made by hand in a location between ancient Palestine and Egypt, the only place where that type of agate is found.
Via her research, art historian and author Dr Ana Mafé learned that the gold stand dated to the 11th Century, suggesting that the artisans of that time knew that the top cup was a special relic and wanted to showcase it. Dr Mafé's research also determined that the chalice is the same size and volume as a traditional Jewish kiddush cup – a blessing cup – which is what Jesus would have used at the Last Supper.
To explain how the Grail made its way from Jerusalem to Valencia, Verdeguer refers to the Christian belief that the Last Supper took place in the house of St Mark, a disciple of St Peter. He posits that when St Mark had to flee Jerusalem in 70 CE due to the Roman invasion, he took the valuable cup with him. From there, St Mark settled in Rome where the cup was passed on to various Popes and eventually to St Lawrence, who sent it to Spain for safekeeping from further wars. Eventually, it ended up in Valencia, the capital of the Kingdom of Aragon in the 1400s.
Since then, the revered relic has had a place of honour in the Cathedral. And although it's only been used to celebrate mass by Pope John Paul II and Pope Benedict XVI, it can be viewed by all visitors, along with the Cathedral's other relics, which include a supposed thorn from Jesus's crown and piece of the cross on which he was crucified.
"If there is any chalice that, according to tradition, was in the hands of Jesus, without a doubt, the only cup that fulfils all the requirements when subjected to a scientific analysis that can be replicated anywhere in the world with the same results is the Holy Chalice of the Valencia Cathedral," said Dr Mafé.
This video is part of BBC Reel's Ancient Mysteries playlist.
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BBC
It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor – Mia Stewart
December 1944: in the final months of World War Two, a Japanese lieutenant named Hiroo Onoda was stationed on Lubang, a tiny island in the Philippines. Within weeks of his arrival, a US attack forced Japanese combatants into the jungle – but unlike most of his comrades, Onoda remained hidden on the island for nearly 30 years. The Japanese government declared him dead in 1959, but in reality, he was alive – committed to a secret mission that had instructed him to hold the island until the imperial army's return. He was convinced the whole time that the war had never ended.
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When he returned to Japan in 1974, Onoda received a hero's welcome – he was the last native Japanese soldier to return home from the war, and his memoir, published soon after, became a bestseller. His experience is told in Arthur Harari's epic, three-hour film Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, which has won critical acclaim and created controversy since its premiere at the Cannes Film Festival in 2021, and opens in the UK this week. With the German film director Werner Herzog due to publish a novel based on his story in June, and Filipina-Australian filmmaker Mia Stewart to complete her own documentary later in 2022, it is evident that Onoda is an alluring subject. But with its themes of war, nationalism, and "fake news" more relevant than ever, his story remains as fascinating and contested a subject as it did upon his re-emergence nearly 50 years ago.
In the final months of World War Two, Japanese lieutenant Hiroo Onoda, pictured c1944, was stationed on the island of Lubang (Credit: Getty Images)
Onoda was conscripted into the Japanese army in 1942, where he was selected for guerilla combat training. At the Futamata branch of the Nakano Military School, his training defied the widely distributed Senjinkun battlefield code instructions, which forbade Japanese combatants from being taken prisoner and instructed them to die fighting or via self-sacrifice instead. "You are absolutely forbidden to die by your own hand," he was told upon being sent to Lubang in late 1944 – as recalled in his 1974 memoir, No Surrender: My Thirty-Year War. "Under no circumstances are you to give up your life voluntarily."
Onoda's mission was to destroy the Lubang airfield and a pier by the harbour, plus any enemy planes or crews who attempted to land. He failed, and as enemy forces took control of the island, he and his fellow troops retreated into the jungle. The war was soon over – but the leaflets that were dropped on Lubang to inform stragglers of Japan's surrender on 15 August 1945, were dismissed as fakes, by Onoda and the three remaining servicemen who stood by him. They remained hidden in the wilderness among stinging ants and snakes, living on a diet of banana skins, coconuts and stolen rice, convinced that the enemy was trying to starve them out.
Arthur Harari's film, Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, has won acclaim and created controversy since it premiered at the 2021 Cannes Film Festival (Credit: bathysphere)
Search parties tried to find them, but Onoda assumed them to be Japanese prisoners, forced against their will. Photos from family members were believed to be doctored – Onoda was not aware that his hometown had been bombed and rebuilt. Jets heard flying overhead during the Korean War (1950-53) were thought to be a Japanese counter-offensive, while newspapers dropped on the island informing them otherwise were dubbed "Yankee propaganda". Onoda wrote in his memoir that, as early as 1959, he and comrade Kinshichi Kozuka "had developed so many fixed ideas that we were unable to understand anything that did not conform to them."
Kozuka was ultimately killed by shots fired by local police in October 1972, but Onoda remained on the island, alone, for another 18 months, before an encounter with an eccentric Japanese explorer named Norio Suzuki resulted in an agreement. If Suzuki could bring Onoda's commanding officer to Lubang with direct orders to lay down arms, he would comply. Suzuki's mission was a success – and Onoda's war came to an end on 9 March 1974.
Endurance and delusion
Arthur Harari, the French director of Onoda: 10,000 Nights in the Jungle, initially wanted to make an "adventure" film, having been inspired by writers like Joseph Conrad and Robert Louis Stevenson. But after learning of Onoda's story, and reading Bernard Cendron and Gérard Chenu's 2020 book, Onoda: Seul en guerre dans la jungle, 1944-1974 – a "documentary" text informed by interviews with Onoda, his family, his commanding officer Major Taniguchi, Norio Suzuki, and the authors' visits to Lubang – he realised he'd found the perfect source material. "The whole story was fascinating," Harari tells BBC Culture. "You can't not be struck by it."
Events recalled in Cendron and Chenu's book (which are also detailed in Onoda's memoir) are brought to life in Harari's film, with intimate experiences – like the camp's tense rice politics and New Year's rituals – expertly interwoven with scenes of violent conflict, and flashbacks to the lieutenant's indoctrination at military school. The island of Lubang is as much the star of the film as Onoda (played by Yuya Endo and Kanji Tsuda). Breathtaking wide shots take in flowing creeks, verdant jungles and blooming purple flowers, while images of tall palms over sandy shores are as evocative as the sounds of wind, rain and wild insects. It's a captivating tale of endurance and delusion – and the film was awarded a César for best original screenplay in February 2022, as well as the best film award from the French Association of Film Critics.
After his comrade Kinshichi Kozuka was killed, Onoda remained in hiding, alone, for a further 18 months (Credit: bathysphere)
But while acclaim for the film has been widespread, it has not been entirely universal – with Sight & Sound magazine notably critical of Harari's portrayal of Onoda, and the omission of any meaningful Filipino perspective. "With nationalist sentiment on the rise again in Japan," James Lattimer wrote, in a review published shortly after the film's premiere in Cannes, "making a film that essentially celebrates someone who appeared to fully assimilate its imperialistic ambitions is naive at best and insulting at worst; it's telling here that the Filipinos who appear are little more than cannon fodder."
Indeed, it has been alleged that atrocious violence was committed by Onoda's small group in the years after World War Two; these acts are conspicuously absent in his memoir, and are relatively diminished in Harari's film, too. There are accounts of up to 30 killings of Lubang islanders, "not just by gunshot wounds," filmmaker Mia Stewart tells BBC Culture, but from horrific injuries inflicted "with a sword or bolo knife." In Jonathan Hacker's 2001 documentary The Last Surrender, for BBC Two's Timewatch, meanwhile, a farmer named Fernando Poblete describes his gruesome discovery of a fellow islander's corpse: "the body was found in one place, and the head in another."
Harari admits that he had expected his film to be contentious – and while he doesn't defend Onoda's actions, he does justify his creative decision-making. The principle of his film, he says, is to "stand by [Onoda] like a member of his group," so as to understand the experience of a soldier who was "completely imprisoned" within his own point of view. (He draws parallels to the present-day conspiracy, denial and fanaticism seen around the world, and the dangerous actions that often go with them). Taking this perspective doesn't mean agreeing with Onoda, he says, pointing to the inclusion of semi-fictional scenes in which islanders are killed in cold blood as a result of Onoda's actions. "I tried to show that the violence in which the [Filipinos] live is an outraging violence, and that nothing can justify that... [but] it's a very difficult and tricky position for the mise-en-scène in a way, because I tried to manage both feelings."
Naoko Seriu, associate professor at the Tokyo University of Foreign Studies and author of the essay Le retour du soldat Onoda et ses résonances, praises the inclusion of these scenes, which contribute to what she feels is a less-than-heroic interpretation of the character. "The film shows that Onoda was feared and hated by the inhabitants," she tells BBC Culture, "[and while] these scenes do not measure up to the cruelty of the facts, they can raise doubts and can disturb the public, and invite them hopefully to reflect."
Allegations of atrocious acts of violence committed by his group are absent from Onoda's memoir, and diminished in Harari's film (Credit: bathysphere)
As is emphasised in Harari's film, Onoda was still a very young man – only 23 years old – at the time of his homeland's surrender, and likely heavily indoctrinated by the ideologies perpetuated by Japan during the war. "Soldiers were supposed to die for the cause," Onoda writes in his memoir (a truth underpinned by the country producing up to 5,000 kamikaze fighters in World War Two), and the repercussions for a soldier abandoning certain duties, or failing to adhere to traditional standards, were severe: "Even if the death penalty was not carried out, [a disgraced soldier] was so thoroughly ostracised by others that he might as well have been dead." To complicate matters further, Onoda's secret orders to survive using any means necessary and hold the territory until the imperial army's return effectively isolated him from his comrades. And it would have weighed heavily on him that he had already failed in his mission to destroy Lubang's pier and airfield.
"The ideology of no-surrender during the war was powerful," Beatrice Trefalt, senior lecturer in Japanese Studies at Australia's Monash University, tells BBC Culture, but this hardly explains the extent of Onoda's commitment. "There are, of course, lots of people who killed themselves, or ran into hopeless battles as a last-ditch effort, knowing they would die. But if wartime ideology was so powerful, and everyone was fanatical, how did they stop being fanatical in 1945? The answer is that it wasn't, and they weren't, and so the surrender was very welcome for most people." She concludes that Onoda was likely "a very uncompromising person" who refused to abandon his principles. "This refusal cost the lives of not only two of his comrades/friends, but of many civilians on Lubang. Therefore, when faced with the end, Onoda might have found it easier to convince himself that he didn't know [the war was over], rather than to face up to the destruction engendered by his own, stupid pride."
Onoda wasn't the only soldier who found it difficult to believe that the war had ended. In fact, many Japanese groups continued fighting long after the country's surrender. Twenty-one soldiers were rounded up on the island of Anatahan in 1951. Teruo Nakamura, a Taiwanese-Japanese soldier, endured 29 years in the jungle after the end of World War Two, on Morotai, in present-day Indonesia. And Shoichi Yokoi remained hidden in the Guam jungle until 1972. The latter revealed that he knew the war had been over for 20 years – but had been too frightened to give himself up. The key difference, says Seriu, is that many other Japanese holdouts "found ways to live in the formerly occupied country," and even started families in some cases. Onoda, on the other hand, "refused to live in collaboration with the inhabitants [of Lubang]."
A hero's welcome?
When Onoda landed back in Japan in 1974, he was cheered by a crowd of up to 8,000 people – a moment that was played out live on NHK, the country's national broadcaster. At that time, Japan was facing its worst economic performance in two decades, while more progressive views of the war, which included atonement for crimes, were becoming more widely held. Onoda offered a timely reminder of the traditional and positive Japanese virtues of bravery, loyalty, pride and commitment that had been widespread during wartime. His re-emergence offered a useful propaganda tool for the country's powerful conservatives – or at the very least, a good distraction. "He aligned himself with the powerful faction, and played the role that would allow him the most benefit," Trefalt says. "The money he made from the media frenzy was always going to be better than the measly veterans' pension."
Onoda was greeted as a hero, but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism – Naoko Seriu
In her book, Japanese Army Stragglers and Memories of the War in Japan, 1950-75, Trefalt describes the controversy that met Onoda's bestselling memoir. In one incident, war veterans confronted Onoda at a public launch event, "loudly questioning his account… and accusing him of concocting a pack of lies," she writes. Two years later, the memoir's ghostwriter Ikeda Shin published his own account, titled Fantasy Hero,believing that it was his responsibility to inform the public that he believed Onoda was not a hero, nor a soldier, nor even a brave man. "Onoda was greeted as a hero," Naoko Seriu says, of the breadth of interpretations of his character, "but he was at the same time seen as a victim, and then criticised as the embodiment of militarism." Onoda's reception, she concludes, "was never univocal."
Hiroo Onoda, pictured in 1974 leaving the Lubang jungle, where he had hidden for nearly 30 years (Credit: Getty Images)
If Harari's re-telling of Onoda's story (a "fiction" film that is, nonetheless, largely faithful to subjective factual accounts) is in any way naively romantic, he's not alone. It's a point that Penguin Random House emphasises in their description of Werner Herzog's forthcoming novel, The Twilight World – which is partly based on conversations Herzog held with Onoda prior to his death in 2014. "Part documentary, part poem, and part dream… a sort of modern-day Robinson Crusoe tale", reads the publisher's description. Evidently the fantastical elements of Onoda's legend are as alluring as its disputed truths.
Mia Stewart, who is completing a documentary that offers a Filipino perspective of events, agrees. On Search For Onoda's fundraising page, Stewart describes how her own mother grew up on Lubang being told stories about a "mythical soldier" who hid on the outskirts of their village and would cause harm to those who approached. "It's easy to romanticise the time-travelling soldier who refuses to surrender, the samurai spirit, the survivor," Stewart tells BBC Culture. "I was [also] in awe of Onoda when I first learned about him."
But the trailer for Stewart's film highlights the significant truth that is perhaps understated in other accounts of this story. The war didn't end in 1945 for Onoda; but it didn't end there for the Filipinos on Lubang, either. And the voice of the Filipino people needs to be heard, "so as to counter the image of Onoda as a hero, and to bring attention and justice for the victims and their families," she says.
Stewart encourages every person who comes across Harari's film or Herzog's book to seek out her documentary. And perhaps, with a story as complex, compelling and controversial as Onoda's, this simple conclusion is also the most logical. There are several sides to every story – the truth, however bizarre, or fantastic, or terrible we decide it to be, requires a consideration of all of them.
Onoda: 10,000 Nights in the Jungle is released in the UK and Ireland on 15 April.
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France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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France24 - Monde
Cisjordanie : deux adolescents palestiniens tués par l'armée israélienne
Publié le : 14/04/2022 - 01:58
FRANCE 24
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Un adolescent palestinien de 16 ans a été tué mercredi par des soldats israéliens près de Bethléem ; un autre jeune de 18 ans a lui aussi été tué par Tsahal lors d'un accrochage près de Ramallah. L'armée israélienne a dit avoir mené des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie.
Mercredi 13 avril, Qousaï Hamamra, un adolescent palestinien âgé de 16 ans, a été tué par balle à Husan près de la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie, a indiqué le ministère palestinien de la Santé et le conseil municipal. L'armée israélienne affirme avoir tiré sur lui à balle réelle après qu'il a lancé une bombe incendiaire sur des soldats.
Selon l'armée, des centaines de personnes sont descendues dans la rue après le décès de Qousaï Hamamra, qui porte à 18 le bilan des Palestiniens tués depuis le début de cette escalade des tensions palestino-israéliennes.
Peu de temps après, le ministère palestinien de la Santé a fait état de la mort d'Amer Elyan, "atteint d'une balle réelle dans la poitrine" tirée "par l'armée israélienne", lors d'un accrochage ayant suivi l'arrestation d'une personne dans le village de Silwad près de la ville de Ramallah (centre), qui a également fait six blessés. Amer Elyan était âgé de 18 ans selon des habitants.
Plus tôt mercredi, l'avocat "Mohammad Hassan Mohammad Assaf, 34 ans, est mort après avoir reçu une balle dans la poitrine tirée par l'armée d'occupation israélienne lors de l'agression sur la ville de Naplouse", dans le nord de la Cisjordanie, a déclaré le ministère palestinien de la Santé.
"Opérations de contre-terrorisme"
L'armée israélienne a dit avoir mené mercredi des "opérations de contre-terrorisme" dans différents secteurs de la Cisjordanie, ouvrant notamment le feu à Beita (nord) et à Naplouse. Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas dit si elle avait ou non ouvert le feu directement sur Mohammad Hassan Mohammad Assaf.
L'armée indique que ses militaires se trouvaient à Naplouse pour protéger les travaux de réparation sur la tombe présumée de Joseph, le fils du patriarche Jacob, qui avait été vandalisée plus tôt cette semaine lorsqu'elle avait été prise pour cible par des "émeutiers", avant d'ouvrir le feu.
Le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, avait d'ailleurs affirmé dimanche qu'il ne "laissera pas passer une telle attaque contre un site sacré à la veille de la Pâque juive".
Selon le Croissant-Rouge palestinien, 31 personnes au total ont été blessées mercredi dans le secteur de Naplouse et dans le village voisin. Parmi elles, dix ont été blessées par des tirs à balle réelle.
Avec AFP
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Un avocat palestinien tué par des tirs israéliens lors d'opérations militaires en Cisjordanie
Cisjordanie occupée : attaque au couteau contre un policier israélien, l'assaillante tuée
De nouveaux incidents violents éclatent en Israël et en Cisjordanie occupée
Valeurs Actuelles
Pyrénées-Orientales : un sarcophage romain découvert lors de travaux d’assainissement
« C’est une tombe intacte, comme on n’en a jamais trouvé dans le département. » Cette découverte a de quoi réjouir les archéologues. C’est le cas du chef du service archéologie du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales, Olivier Passarius. Comme le rapporte France 3, mercredi 13 avril, un sarcophage de l’Empire romain, datant du Ve ou VIe siècle, a été découvert à Elne (Pyrénées-Orientales). Et ce, alors que des travaux d’assainissement étaient entrepris dans la commune proche de Perpignan. Ce sarcophage entier de « près de deux tonnes et demie » serait « excessivement bien conservé », selon l’archéologue Olivier Passarius.
Une extraction délicate
Une « pièce archéologique exceptionnelle » et « unique » qui était encore fermée par son couvercle en pierre. De quoi compliquer la tâche au moment de l’extraire de la terre. David Sol, responsable des travaux, a raconté à France 3 avoir fait usage de larges sangles pour hisser le sarcophage en évitant « qu’il se casse par le fond sous l’effet du poids et qu’il s’ouvre ». L’opération a duré plusieurs jours dans une rue étroite d’Elne.
Issu d’une nécropole de 2 000 m2
La découverte de ce sarcophage n’aurait en fait rien d’étonnant puisque le quartier d’Elne, où il a été trouvé, repose sur une nécropole. Le site s’étendrait « sur environ 2 000 m2 sous la ville actuelle », selon des « observations documentées et sectorisées qui datent d’il y a 60 ans », a indiqué une responsable du chantier archéologique d’Elne, Camille Mistretta. Le vestige romain a été amené aux ateliers du Conseil départemental des Pyrénées-Orientales pour être examiné et ouvert.
Perpignan : les dernières actualités
BBC
A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’ - Alex Soojung-Kim Pang
When Koray Camgöz was granted a four-day workweek, the benefits seemed numerous. The new schedule forced the London-based PR officer to organise his time better. He was still able to meet deadlines and stay on top of to-do lists, while enjoying an extra day off each week. Most importantly, for the recent father, he was able to spend more time with his child.
His day off rotated between Tuesdays and Wednesdays. In an always-on environment, he still had to be on call for emergencies on his day off, and also had to work longer hours on his working days to compensate.
“It blurred the lines between home and work,” says Camgöz. “On a Sunday evening, I’d go through my workload and allocate my time as best as possible.” But he says any trade-off was worth it. “I was grateful to be able to spend time with my son I wouldn’t otherwise have been able to. And it eased financial pressures: just that extra day at home meant I could save £400 a month in private childcare.”
However, some senior team members who preferred a conventional schedule were less happy with his working pattern. “I felt it was going well – but that feeling wasn’t matched by my line manager,” says Camgöz. “Professionally, they were seeing less of me, so they thought they were getting less from me.” In the absence of clear feedback, he ended up unsure as to where exactly he stood. Six months later, when he was offered a promotion, there was a condition; he had to return to a five-day schedule.
Since the pandemic brought unprecedented change to the world of work, there’s been considerable discussion around the four-day workweek. Touted as a panacea for burnout and work stress, businesses and even governments have been experimenting with the idea; preliminary results suggest potential benefits include better work-life balance and improved wellbeing – at no cost to employee productivity.
But while a workday is chopped from the calendar, the workload, in many cases, remains the same. Faced with a tighter schedule, workers often must adapt to new practices and longer hours. And, as Camgöz found out, a rapid shift to a new working model can throw up issues – particularly if not everyone’s fully on board with the change. That means that while the four-day workweek could bring many positives, for some, there might also be unexpected consequences.
How the four-day week evolved
Debates over the length of the workweek are nothing new. In 1926, the Ford Motor Company standardised the Monday-to-Friday pattern; beforehand, the common practice was a six-day workweek, with only Sundays off.
“Henry Ford’s theory was that [working] five days, with the same pay, would increase worker productivity, in that people would put more effort into the shorter workweek,” says Jim Harter, chief scientist for workplace management and wellbeing at US analytics firm Gallup, based in Nebraska.. The theory was largely proven correct: in the decades since, the five-day workweek has become common practice.
By the 1950s, however, there were calls from labour unions to introduce a four-day week. “People began projecting, if we take out another workday, it’d be even better,” says Harter. But take-up of the four-day workweek has remained slow: by March 2020, a Gallup study of more than 10,000 US full-time employees showed only 5% worked a shorter week.
However, the pandemic has caused a rethink for some leaders: there has been a huge uptick in the number of four-day workweek trials and announcements. “Recent changes to work have accelerated the four-day movement,” says California-based Alex Soojung-Kim Pang, programme director at non-profit organisation 4 Day Week Global, which advocates for a shorter workweek. “The pandemic has made it clear we can change how we work very dramatically; the Great Resignation has seen companies look to new recruitment and retention tools.”
There are different four-day workweek models: from cutting one workday, reducing working hours and being paid the same wage; to intense working hours, where five days’ worth of work is crammed into four longer shifts. The former set-up is generally the goal; achieved by a combination of the introduction of new tools and operating practices that boost efficiency and result in a rise in worker wellbeing that fuels productivity.
But without carefully planned operational changes in place, there is greater risk the latter situation can happen instead. “A common mistake is a company saying, ‘We’ll start this on Monday and figure it out as we go along’,” adds Pang. “That can create big problems down the line.”
Both Jennifer Shepherd and Andy Illingworth say that the extra day off they now get is enormously valuable to them (Credit: Jennifer Shepherd (L) and Andy Illingworth (R))
How five days’ work goes into four
In recent months, as leaders have made some pilot schemes permanent, employees have now become familiar with the pros and cons of the four-day workweek.
Jennifer Shepherd says switching to a shorter workweek has been “transformative”. Her Durham, UK-based employer, fintech firm Atom, introduced its four-day workweek in November 2021 for all its 430 employees. “Fridays are now a special day I spend with my one-year-old daughter,” she says.
Andy Illingworth, of design agency Punch Creative, based in Leeds, UK, who has been doing the four-day workweek since 2020, also values his extra day off highly. “Friday afternoons aren’t historically the most productive,” he says. “Now, on a Friday, I can pursue hobbies, play tennis and take long walks. It also gives me more time to build up skills and ideas that I can bring fresh on a Monday morning. I wouldn’t want to go back to a five-day workweek.”
Yet both Shepherd and Illingworth are aware that getting all their work done in four days, rather than five, can come with a cost. Illingworth’s mandated office hours are now longer by 90 minutes each day from Monday to Thursday. “I work from 8 a.m. to 5 p.m., with a 30-minute break in the middle,” he explains. “We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly.”
Shepherd, meanwhile, is adapting to a more intense rhythm of working. “There are still occasions when I panic mid-Thursday afternoon and remember I no longer have another day’s work to complete everything,” she says. “But I now use my time more efficiently. I can work when it’s most convenient: once the children are in bed I can log on and get some ‘deep work’ done while my inbox and chat messages remain blissfully silent.”
We’ve had to cut our lunch hour in half. But I feel fresher, more focused and productive working for four days solidly – Andy Illingworth
Gallup’s research similarly finds both positive and negative impacts of working a shorter week. While employee wellbeing rises and burnout reduces due to a four-day workweek, active disengagement also spikes: workers who are already feeling disconnected from their company become more likely to drift further away if they work fewer days.
Some workers may resist having a compressed workweek, with potentially longer hours and fewer breaks, imposed on them by an employer. Others may already be working at full tilt, meaning a shorter workweek could make their workload less manageable. “There are some employees who’ll end up trying to cram more work into four days where they previously had greater flexibility to work across five days,” says Harter. “If you get to Thursday afternoon, still haven't finished your work and everyone else has gone home, that can create stress and resentment.”
Pang says a potential pitfall with the four-day workweek is the impact on teamwork: employees are so focused on getting their tasks done in the tighter timeframe that it extinguishes the spark of collaboration. “Offices can end up feeling like ghost towns,” he adds. However, Illingworth believes such “minor teething problems” can be corrected over time. “Our workplace still has a lively atmosphere,” he says. “Rushing to complete a job on a Thursday afternoon isn’t a regular occurrence.”
For some, working four longer days that buy an extra day off each week will be well worth the trade-off (Credit: Getty)
The importance of operational planning
Right now, many firms are looking for new ways to attract and retain the best talent – according to a recent survey of 4,000 workers in the US, 83% want a four-day workweek. This makes it more likely that firms could rush into a shorter workweek, and figure out substantial policy changes on-the-hoof.
But Pang warns that rather than piling pressure on staff to work more quickly over fewer days, careful thought and preparation are crucial to making the working model sustainable. “I don’t know many companies who do it successfully without radically transforming their daily operations,” he says. “It’s crucial to craft a shorter workweek that’s fairer for everyone – from executives down to frontline workers.”
Harter suggests a more bespoke working model for each employee – which may include a shorter workweek – may be a better solution than simply imposing a four-day week pattern on all staff members. “A four-day workweek could be the answer for some people,” he says. “But flexible working is generally desired by employees, correlates higher with engagement and wellbeing, and fits into a modern workplace.”
Camgöz, who ended up accepting the promotion and returning to a five-day schedule, would like to return to a four-day workweek one day, and Shepherd and Illingworth won’t give up theirs. All have discovered, however, that putting the new working model into practice came with trade-offs: whether longer workdays, high-pressure Thursdays or worry over bosses’ views.
In Camgöz’s case, he realised that making it work would have required better alignment among his goals, the workplace culture and the personalities involved. “The initial decision to grant me a four-day workweek came from a good place, but it highlighted that a lot of thought needs to go into these decisions: on this occasion, perhaps, that didn’t happen.”
France24 - Monde
Génération féministe en Afrique francophone
Publié le : 15/04/2022 - 16:07
Virginie HERZ
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De Dakar à Kinshasa, des jeunes femmes se mobilisent en Afrique francophone pour faire avancer leurs droits. Dans ce numéro, nous allons à la rencontre d’une avocate camerounaise qui défend les victimes de violences domestiques, alors que le nombre de féminicides augmente. En Guinée, des jeunes filles tentent de convaincre les familles de renoncer à l'excision, encore largement pratiquée alors qu’elle est interdite depuis 20 ans. Pour faire le point sur ces différents dossiers, notre invitée est Sylvia Apata, juriste et féministe ivoirienne engagée sur tous les fronts, des zones rurales aux bancs de l’université.
Valeurs Actuelles
Giovanni Boldini, peintre fétiche du Paris de la Belle Époque
Au 41, boulevard Berthier, dans le quartier de la Plaine Monceau, ces dames de la haute société attendent au désespoir que Giovanni Boldini daigne les recevoir. Elles « pren[nent] le rang patiemment, si l’on en croit le peintre Jacques-Émile Blanche, pour poser dans le modeste atelier […] Elles attendent des mois, des années, avant qu’il leur fût permis de se plier aux caprices bizarres de l’exigeant, sans cesse mécontent analyste de leur corps ». À la charnière des XIXe et XXe siècles, Boldini (1842-1931), qui s’était fait dans le monde et le demi-monde parisiens une clientèle fidèle et nombreuse, est un monstre sacré, un faiseur de modes dont on s’arrache le talent. Rien ne prédestinait pourtant ce Ferrarais d’origine à élire la Ville lumière comme port d’attache près de soixante ans durant.
Le jeune portraitiste de Florence
Ce huitième fils d’une famille de treize enfants, qui avait fait ses classes aux côtés de son père restaurateur et peintre, avait tôt fait de quitter le nid familial de cette ville qu’il jugeait trop provinciale, pour rejoindre le cœur battant de la scène artistique italienne d’alors : Florence. Visiteur plus assidu des lieux de mondanité que de l’Académie des beaux-arts, le jeune homme de 22 ans se lie d’amitié avec les peintres Michele Gordigiani et Cristiano Banti, grâce auxquels il reçoit ses premières commandes. « Monsieur Boldini de Ferrare est un nom nouveau, mais qui commence brillamment, note Telemaco Signorini dans le Gazzettino delle Arti del Disegno à l’occasion de la participation du peintre à l’exposition de la Società Promotrice delle Belle Arti vers 1867. Il a exposé trois petits portraits d’un mérite peu commun et un petit tableau représentant “l’amateur d’art” ; la nouveauté du genre confond les classificateurs qui ne savent pas lui assigner une place dans les catégories de l’art. »
Brossant avec fraîcheur de petits portraits de ses commanditaires comme de ses comparses peintres, Boldini dévoile en des tableautins dynamiques les visages de ses amis du groupe d’artistes les Macchiaioli, laissant surgir en « arrière-plan, comme le constate un contemporain, le spectacle offert par l’atelier de l’artiste, des tableaux, des estampes et divers objets accrochés aux murs, sans pour autant que la tête du modèle y perde quoi que ce soit ». C’est néanmoins dans la société mondaine que l’ambitieux artiste va puiser une clientèle solide, véritable marchepied à sa carrière internationale. Réfugié à La Falconiera, la villa de l’Anglaise Isabella Falconer à Pistoia, Boldini échappe à la guerre d’indépendance italienne de 1866 et rencontre par l’intermédiaire de sa bienfaitrice les familles aristocratiques aisées de Grande-Bretagne.
À l’appel de l’une d’entre elles, les Cornwallis-West, le peintre quitte les rivages méditerranéens pour rejoindre ceux de l’Angleterre, un jour de mai 1871. L’heure est aux premiers succès mondains pour l’artiste dont la réputation de portraitiste s’étoffe de jour en jour, comme il l’indique dans sa correspondance : « À Londres, je suis devenu à la mode ; ils m’appellent le petit Italien, Little Italian. » Mais quoique heureuse, l’escapade est de courte durée : alors qu’il doit faire un bref séjour à Paris, le Ferrarais se laisse séduire par une capitale française renaissante après les épisodes sanglants de la Commune. Les commandes anglaises vite oubliées, Boldini, dès son arrivée en octobre 1871, installe un atelier au 12, avenue Frochot, à quelques encablures du quartier animé de Pigalle, et ouvre la première page d’une histoire française qui durera près de soixante ans.
Paris flamboyant
Dans ce Paris de la IIIe République naissante, la bourgeoisie reine, en mal de légitimation de son nouveau rang, trouve, dans ces saynètes historiques en costumes XVIIIe, une production exotique digne de parer ses riches intérieurs. Doué en affaires mais peu affable, celui que ses amis dénomment “Boldo” fait de cet art à la mode le vivier de ses succès et s’allie au marchand Adolphe Goupil pour vendre « tous ces genres de tableaux qui disparaissaient vite », ainsi qu’il le confie à son frère Gaetano. Dix ans durant, il allait abandonner cet art du portrait dans lequel il s’était si favorablement distingué (et brillerait longtemps encore) pour saisir par-delà les tableautins savoureux les mille visages d’une capitale en pleine effervescence, ses places affolées par le brouhaha des carrioles et des hippomobiles, ses foules rassemblées au Moulin-Rouge au son des premiers cancans, ses belles rêveuses qu’il dotait presque toutes du gracieux minois de sa maîtresse Berthe…
Car Boldini n’est pas que le portraitiste de génie dont l’histoire se souvient ; il fut, comme le concéda son ami le caricaturiste Sem, « ce sorcier, ce démon [qui] savait tout faire, et merveilleusement : les fleurs, les tombereaux, les architectures, les vitraux, les paysages, les chevaux, les cathédrales. Tout ». Un exubérant personnage, aussi, qui « lâchait sa vapeur au piano, plaquant des accords à toute volée, chantant d’un air inspiré, avec des roucoulades et des vocalises à toute gorge, des gondoli, des gondola, des funiculi, des funicula, des boldini, des boldina, comme le note encore son ami. Ah c’était bien un Rigoletto dans ces moments-là » !
« Paganini du pinceau »
C’est l’une des innombrables qualités de l’exposition que le Petit Palais consacre à Boldini, “Les plaisirs et les jours”, que de dévoiler l’ensemble du corpus, le génie complet, de celui qu’on couronna du titre de “Paganini du pinceau”. Oubliée à Paris après la mort de l’artiste en 1931, la riche carrière de cet « insigne vieux démon de la peinture » (Colette) méritait une si belle rétrospective, rappelant sur la scène de tous ses succès les toiles des musées italiens. À l’inverse de la France, la patrie d’origine de l’artiste conserve encore le vif souvenir de son fils talentueux : est-ce parce qu’il ne présenta plus, à partir des années 1890, que sa seule production de portraits que sa peinture fut relativement oubliée ? Est-ce parce qu’elle n’était, aux yeux du public français, que le reflet du visage luxueux et frivole d’une Belle Époque vite engloutie qu’elle ne suscita plus ici d’engouement récent ? « À force d’être connu, notait justement quelques années après la mort du peintre le conservateur Jean-Louis Vaudoyer, le voici, maintenant, presque inconnu. »
Il modèle le réel à la façon des maniéristes de la Renaissance.
C’est pourtant avec une furieuse ferveur qu’était en son temps disputé le pinceau virtuose du portraitiste de tous les visages fameux de la Ville lumière. Des princesses aux demi-mondaines, toutes se précipitent chez ce « drôle de petit homme, qu’un roi des salons parisiens considérait amusant et laid ! Il me fait l’effet d’un gnome malpoli, disgracieux, vaniteux et hargneux ». « Lors de ma première rencontre avec le monstre sacré, se souvient encore la princesse Bibesco, il était en pleine vogue ; c’était le temps où il refusait du monde […] des femmes s’habillaient à la Boldini […] On racontait que la comtesse Bosdari s’était fait maigrir en s’imposant de véritables tortures rien que pour ressembler à la femme idéale selon les canons de la beauté boldinienne. » Dans l’espace fermé de l’atelier, suggérant l’intérieur par un infime détail, la main tourbillonne sur la toile, allongeant les membres de ses modèles presque à la façon des maniéristes de la Renaissance, tandis qu’elle donne à ses silhouettes une ligne serpentine, écho à la production Art nouveau qui inonde le marché de l’art parisien.
Méfiant vis-à-vis des avant-gardes de son temps – il considère qu’ils « font de la peinture avec la pensée plutôt qu’avec les couleurs » -, Boldini tourne sans cesse son regard vers les anciens, de Frans Hals au Greco en passant par Van Dyck ou Velázquez. Digne disciple des maîtres d’antan, il compose avec maestria dans une palette où les noirs se détachent de fonds sombres, où les blancs changent de texture au gré de ses envies. « Une robe vide, éteinte, à peu près blanche, posait pour lui sur un fauteuil, se souvient Colette dans Ces plaisirs… C’est de ce blanc terni que naissaient sur la toile, touche à touche, les blancs de crème, de neige, de papier glacé, de métal neuf, les blancs d’abîme et de bonbon, les blancs de tour de force. » Une maîtrise absolue des nuances, sensible derrière le prodigieux pastel figurant Emiliana Concha de Ossa enveloppée de sa robe immaculée, portrait dont l’artiste fut si fier qu’il ne voulut jamais s’en séparer… Son geste dynamique pourtant, qui fait surgir les figures féminines de son temps au cœur d’une tempête de traits de pinceau, de coups de sabre, a cette étourdissante puissance qu’Apollinaire rapproche du jeu de mouvements auquel s’adonnent alors les futuristes. C’est cette inconnue du Feu d’artifice, se détachant, fantôme éthéré, d’un halo abstrait, suggéré, qui concourt paradoxalement à conférer à la peinture de Boldini une sensation de modernité.
Mode parisienne, mode boldinienne
Un sentiment corroboré par l’actualité sous-jacente dans chacun de ses portraits : à l’heure où la mode prend son envol et devient l’apanage non plus seulement de l’aristocratie mais aussi des comédiennes et des danseuses, Boldini impose à son monde le port des robes des plus grands couturiers de son temps, de Worth à Poiret. Et c’est ainsi qu’inscrits dans la mode, dans cette période de la Belle Époque passée en un souffle joyeux sans voir venir 1914, les portraits de Giovanni Boldini se font éternels. « L’immortalité de l’âme des portraits, l’actualité seule l’alimente », note à cet égard le comte Robert de Montesquiou. Immortelle est donc l’image de ce Paris que Boldini livre tantôt à la coquetterie, tantôt à l’élégance. Où la haute société frivole et décadente, que Proust, fervent admirateur du peintre, décrit parallèlement dans À la recherche du temps perdu et dans les Plaisirs et les jours, vit ses derniers instants…
« Boldini, les plaisirs et les jours », Petit Palais, Paris VIIIe, jusqu’au 24 juillet.
France24 - Monde
Afrique du Sud : plusieurs centaines de morts dans les inondations, les recherches se poursuivent
Publié le : 15/04/2022 - 15:50Modifié le : 15/04/2022 - 15:56
FRANCE 24
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Les terribles inondations qui frappent l'Afrique du Sud depuis cinq jours ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi. Les recherches macabres des personnes portées disparues se poursuivant.
Malgré de bien maigres espoirs, tenter de retrouver ceux qui seraient encore en vie, tout en continuant de compter les morts : telle est la douloureuse mission des services de secours en Afrique du Sud, frappée par des pluies diluviennes depuis cinq jours. Inédites dans le pays, ces intempéries ont fait près de 400 morts et 41 000 sinistrés, selon un nouveau bilan vendredi 15 avril.
La plupart des victimes ont été enregistrées dans la région de Durban, ville portuaire du Kwazulu-Natal (KZN) ouverte sur l'océan Indien et épicentre des fortes pluies qui ont commencé le weekend dernier.
"Un total de 40 723 personnes ont été touchées. Malheureusement, le nombre de décès continue d'augmenter, le dernier bilan enregistré faisant état de 395 morts", a déclaré dans un communiqué le département de la Coopération et des Affaires traditionnelles de la province.
"Une catastrophe jamais vue"
À l'aube, les recherches pour retrouver les disparus ont repris. Des équipes spéciales de la police épaulées par des hélicoptères ratissent la région au peigne fin, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
Le gouvernement n'a donné aucune indication du nombre total de personnes recherchées. Mais au cinquième jour de la catastrophe, les secouristes n'ont que peu d'espoir de retrouver des vivants : "Actuellement notre travail consiste principalement à récupérer des corps", a déclaré à l'AFP un secouriste, Travis Trower.
Le président Cyril Ramaphosa, en déplacement dans le Mpumalanga (nord-est) à l'occasion des fêtes de Pâques, a déploré une catastrophe "jamais vue auparavant dans le pays".
Les prévisions tablent sur davantage de pluie dans la journée et au cours du weekend, avec des risques de nouvelles inondations et glissements de terrain.
Les intempéries affectent aussi la province voisine de l'Eastern Cape (sud-est) où "un décès a déjà été signalé", a indiqué Cyril Ramaphosa.
Des milliers de personnes sans toit
Des routes ont été dévastées, des ponts se sont effondrés. Plus de 250 écoles ont été touchées et des milliers de maisons ont été détruites. Les autorités redoutent des centaines de millions d'euros de dommages.
Dans la matinée, des volontaires armés de gants et de sacs poubelle ont commencé à nettoyer les plages de Durban, habituellement prisées des familles et des touristes.
"C'est ma plage, celle où j'amène mes enfants, là où nous passons nos weekends", explique Morne Mustard, un informaticien de 35 ans, parmi les bénévoles de la plage populaire d'Umhlanga. Les restaurants de la plage leur ont offert le petit-déjeuner.
Il a survécu au déluge, "une dévastation absolue, un spectacle horrible", raconte-t-il, décrivant toutes sortes de détritus et objets, balais, ustensiles, charriés par les eaux vers la plage.
Des milliers de personnes se sont retrouvées sans toit, une vingtaine d'hébergements d'urgence ont été ouverts. Certains dorment depuis plusieurs jours sur des chaises ou des bouts de carton posés à même le sol.
Dans certaines zones, l'eau et l'électricité sont coupées depuis lundi. Des personnes désespérées ont été vues puisant de l'eau à même des canalisations éventrées. L'état de catastrophe a été déclaré.
La veille, des manifestations sporadiques ont éclaté pour réclamer de l'aide. La ville de Durban a appelé "à la patience", les opérations de secours étant ralenties "en raison de l'étendue des dégâts sur les routes".
Les autorités locales ont lancé un appel aux dons de nourriture, bouteilles d'eau et couvertures. Des pillages ont été signalés. La région avait déjà connu des destructions massives en juillet lors d'une vague inédite d'émeutes et de pillages.
L'Afrique australe est régulièrement en proie à des tempêtes meurtrières pendant la saison cyclonique de novembre à avril. Mais l'Afrique du Sud est généralement épargnée par ces événements climatiques extrêmes qui se forment au-dessus de l'océan Indien.
Avec AFP
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Inondations meurtrières en Australie, des milliers de personnes évacuées
Le Giec alerte sur les enjeux colossaux dans la lutte contre le réchauffement climatique
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Afrique du Sud : la ville du Cap aux couleurs de l'Ukraine
Valeurs Actuelles
Michel Bouquet, janséniste rigolard
Il se meurt tous les soirs sur scène, mais dans la vraie vie il est en pleine forme, arrivant d’un pas allègre au rendez-vous qu’il nous a donné, dans le bar d’un hôtel de Montmartre où il a ses habitudes, à deux pas de chez lui. À bientôt 89 ans, Michel Bouquet ne semble pas affecté par l’âge, même si, comme il est naturel, les projets se font plus parcimonieux. « Pour le moment, je vis ma vieillesse dans un état de grande sérénité. Bizarrement, compte tenu de ma tournure d’esprit, la mort ne me fait pas peur. » Paradoxalement, le moteur de cette sérénité semble alimenté du charbon d’un solide pessimisme : persuadé que le monde marche de plus en plus sur la tête, le comédien ne semble pas extrêmement curieux d’assister aux catastrophes à venir…
“anarchiste de droite”
Des catastrophes, Michel Bouquet en a connu très tôt. Né en 1925, il connaît d’abord, de 7 à 14 ans, sept années d’un pensionnat qu’il n’hésite pas à comparer à un « camp de concentration » — expérience qui a en tout cas guéri à tout jamais ce timide de toute illusion sur la loi du nombre et les effets de groupe. Puis il a assisté aux premières loges, sur les routes de l’exode, à l’effondrement de 1940, qui l’a laissé, dit-il, « pétrifié » : « On n’a plus tout à fait sa place dans le monde, quand on a vécu ça. On ne peut pas avoir la même mentalité que quelqu’un qui arrive dans les Trente Glorieuses et qui pense qu’il faut aller encore plus loin dans l’exaltation du moi pour le moi. » Cette expérience qui l’a vacciné à tout jamais contre les tentations de la politique — vous ne verrez jamais Michel Bouquet pétitionner ou “s’indigner”, ce qui donne raison à son ami Charles Berling qui le voit en “anarchiste de droite” — semble avoir nourri chez lui un robuste scepticisme sur lequel il ne s’épanche qu’à mots comptés, en bon pudique qu’il est, toujours soucieux de s’effacer derrière les auteurs qu’il entend servir.
Est-ce ce pessimisme qui l’a attiré vers des écrivains à la vision grinçante, qui recomposent sur le mode grotesque une réalité qui semble ne pouvoir être affrontée que déformée ? Toujours est-il que la prolifique carrière théâtrale qu’il poursuit depuis 1944 est dominée par deux noms, synonymes dans deux registres différents d’un pessimisme gai : Anouilh et Ionesco. D’Anouilh, dont il créa six pièces, parmi lesquelles l’Alouette (1953) ou ce Pauvre Bitos (1956), qui fit scandale, parce que le dramaturge, par le truchement de Bouquet, y assassinait et Robespierre et l’Épuration, Bouquet dit : « Ce qui est formidable chez Anouilh, c’est la diminution : l’être humain y est réduit à une banalité tout à fait minable, c’est un monde extraordinaire d’inutilité… Mais de cette petitesse il fait une chose merveilleuse ! »
Jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir.
Et Ionesco, dont il reprend inlassablement Le roi se meurt depuis vingt ans ? « C’est un chef-d’oeuvre inépuisable, qui est reçu différemment à chaque reprise, en fonction du contexte. Aujourd’hui, le public est peut-être moins sensible à la tragédie personnelle du roi et plus à l’atmosphère d’apocalypse. Ce qui est fascinant chez Ionesco, c’est que tout son théâtre est nimbé de métaphysique. C’est une curiosité d’amusement. Les choses les plus profondes y sont rigolotes, mais aussi l’occasion d’une recherche métaphysique. Il est notoire qu’il buvait énormément, et c’est pour cela qu’il voyait toujours les choses dans une espèce d’état second où la rigolade était très proche de la chose profonde… »
L’alcool en moins, on pourrait dire la même chose de Michel Bouquet, tant il y a chez lui une bouffonnerie toujours tapie derrière sa gravité, et une inlassable quête malicieuse d’authenticité, presque janséniste dans son obsession d’atteindre à la justesse. Celui dont Truffaut (qui le fit tourner dans La mariée était en noir et la Sirène du Mississippi) disait drôlement qu’il était le seul comédien, avec André Dussollier, à continuer de répéter après avoir joué, celui dont Michael Lonsdale se demande si ce n’est pas à force d’avoir trop travaillé Hamlet qu’il ne l’a jamais joué, aime à dire que « jouer n’est pas un amusement, c’est un devoir ». Un devoir vis-à-vis de qui ? « De l’auteur, exclusivement. Si on ne comprend pas que Molière a écrit l’Avare parce qu’il voyait en lui-même des réflexes d’avare, en défense contre lui-même, on n’y comprend rien… » Autant dire que, pour Michel Bouquet, il n’y a pas de travail d’acteur sérieux sans un travail critique préalable.
Pour lui, ce service de l’auteur, au théâtre, passe par l’effacement du comédien, qui doit pour ainsi dire se vider de lui-même : « J’essaie de ne pas être moi, c’est-à-dire de ne pas parler de moi. Je fais tous mes efforts pour ne pas paraître. Mais, évidemment, on ne peut pas y arriver tout à fait. » Plus encore au cinéma, où le regard du cinéaste, la proximité de la caméra rendent le comédien plus présent.
Le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante
Pourquoi, dès ses débuts, et notamment dans l’admirable Pattes blanches, de Jean Grémillon (1949), lui a-t-on surtout confié des rôles sombres, de criminel, de pervers, des personnages ambigus et inquiétants ? Il ne se l’explique pas : « Je n’ai rien en moi qui crédite ce genre de choses. C’est comme ça, c’est une façon de me voir. » Même son grand ami Claude Chabrol, qui le fit tourner six fois, et dont il écrivit drôlement (c’était avant que l’expression ne devînt sulfureuse) qu’ils partageaient une complicité de « Français de souche », l’a dépeint en assassin, dans la Femme infidèle (1968), voire en maniaque dans l’admirable et méconnu Juste avant la nuit (1971).
C’est sans doute que tous ont vu dans le regard tourné vers l’intérieur de Michel Bouquet, dans sa voix grinçante, dans la raideur presque mécanique d’un homme qui s’est toujours dit mal à l’aise avec son corps (il ne sait ni nager ni conduire), le reflet d’on ne sait quelle noirceur troublante. Il est vrai que nous vivons une époque où il suffit de manifester quelque préoccupation morale pour passer pour un dangereux pervers… « Je trouve à tous ces personnages monstrueux que j’ai pu jouer toutes les excuses du monde. Je travaille avec l’excuse, sur l’émotion qu’ils ressentent sur les choses, qui les hisse au-delà d’eux-mêmes, j’essaie toujours de protéger ça. C’est un peu comme être leur avocat. »
Mais le plus noir de ces rôles n’a jamais réussi à mettre sous le boisseau la malice du personnage, son humour pince-sans-rire qui tient surtout d’une certaine réserve, d’un quant-à-soi qui semble pointer silencieusement du doigt le dérisoire de toute chose : « J’ai fait beaucoup d’honneur à cette vie en la considérant comme sérieuse, confesse-t-il. Parce que tous les exemples de ça sont catastrophiques : le sérieux ne tient pas deux minutes. Tout cela n’est excusé que par la drôlerie qu’on peut y trouver. » Quand on lui fait la dernière demande du questionnaire de Proust, « état présent de votre esprit ? », il se tait très longuement, avant de lâcher : « Je souhaite la paix », comme un dernier aveu de l’inlassable exigence qui taraude cet éternel insatisfait de soi-même.
France24 - World
God, church, Tsar: The world of Russian oligarch Malofeyev and his Western associates
Issued on: 08/04/2022 - 18:05
Leela JACINTO
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In the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the start of the Ukraine invasion, US prosecutors have charged Konstantin Malofeyev, an arch-conservative with close ties to Russian President Vladimir Putin, for sanctions violations. The Kremlin crony’s business interests, from Greece to Africa to annexed Crimea, reveal the scope of his ideological intent – aided by willing, conservative Western business partners.
Nearly a year after the 2014 annexation of Crimea, an American TV news director and former Fox News employee updated Konstantin Malofeyev, his Russian oligarch boss, about a board briefing for a new Russian TV station.
The board news policy, wrote former Fox News director Jack Hanick, was meant “to implement your vision and to provide you with information for you to make decisions …You are the founder and chief architect of the project. We, as board members, have the responsibility to direct the staff to implement your instructions.”
The allegations, made in a 21-page indictment in a New York court, charges Moscow-based businessman Malofeyev of violating US sanctions in the first criminal proceeding against a Russian oligarch since the February 24 start of the Ukraine invasion.
Malofeyev, an investor and ardent supporter of Russian President Vladimir Putin, is accused of attempting to tap $10 million of frozen US assets with the help of his American employee, Hanick, an experienced TV news executive and supporter of Donald Trump.
The indictment provides a detailed account of how Malofeyev, a Russian nationalist and founder of Orthodox news channel Tsargrad TV, attempted to evade US sanctions.
Malofeyev was sanctioned by the US Treasury Department in 2014 for financing Russians promoting separatism in Crimea. Although the sanctions barred him from doing business with US citizens, prosecutors say Malofeyev evaded those restrictions by hiring Hanick to work for him in networks in Russia and Greece, and enlisted the US national’s help in trying to acquire a TV station in Bulgaria.
It was all part of an effort to spread pro-Russia propaganda throughout Europe, according to the US Justice Department.
Announcing the latest crackdown on Wednesday, US Deputy Attorney General Lisa Monaco warned that, “we have our eyes on every yacht and jet. We have our eyes on every piece of art and real estate purchased with dirty money and on every bitcoin wallet filled with proceeds of theft and other crimes.”
Hanick, a high-level director who helped launch Fox News, was arrested in London last month and is awaiting extradition proceedings.
Russia embraces Orthodox Christianity
If Hanick, as the US indictment alleges, was willing to “implement” his Russian employer’s “vision” at the TV station where he was hired, it was because the former Fox News director was ideologically in sync with Malofeyev’s conservative philosophy.
On the night of Trump’s victory in the 2016 election, Hanick was in Moscow, attending a pro-Republican soirée, where the organisers unveiled a massive portrait of the victorious US presidential candidate, according to US magazine Rolling Stone.
In an interview at the event, which was posted on YouTube, Hanick explained that “America has been founded on Christian principles and now America is moving away from Christianity.” Sitting next to the newly unveiled portrait of Trump – the subject of several sexual misconduct lawsuits – Hanick noted that, “America was losing its moral core and fibre … Now Russia, on the other hand, has been embracing Orthodox Christianity.”
An investment banker who says he “found God” during his university years, Malofeyev is a devout Orthodox Christian in a country that, under Putin, has leapt from communism to the church, with the Kremlin and the Moscow Patriarchate operating in revivalist synergy.
As the founder of a private equity firm, Marshall Capital Partners, Malofeyev [sometimes spelled Malofeev] used his religious contacts to enlarge his wealth, investing in Russian telecoms giant Rostelecom while his fellow Orthodox friend, Igor Shchegolev, was telecoms minister, according to the Financial Times.
In 2015, when he launched Tsargrad TV – with Hanick’s Fox News expertise – the new Russian Orthodox TV station also began broadcasting daily on Spas, a religious channel run by the Orthodox church.
From Moscow to Athens with a share certificate
It was after the successful launch of the Russian TV network that Malofeyev handed Hanick the task of starting a TV station in Greece and acquiring a Bulgarian news channel. The US indictment alleges that the pair conspired to illegally transfer Malofeyev’s frozen $10 million in a Texas investment bank to a business associate in Greece in violation of US sanctions that were passed shortly after the 2014 Crimea annexation.
Malofeyev denied the charges in a phone interview with the Financial Times from Russia earlier this week, insisting that he has not had assets in the US since 2014 and dismissing the legal action against him as “comical”.
US prosecutors however say a share certificate for Malofeyev’s funds – which was accessed through a shell company in the Seychelles – was fraudulently backdated to make it appear as if it had gone through in June 2014, prior to the imposition of sanctions.
The indictment has details of a 2015 trip by Hanick from Moscow to Athens when the US national physically carried the share certificate and transferred the funds to a Greek associate for the price of just $1.
The case against Hanick is still pending.
‘God’s will’ in Crimea
In addition to his staunch Orthodox Christian faith, Malofeyev is a self-confessed royalist who views Crimea as an intrinsic part of the Russian empire, which Putin, in his role of Tsar 2.0, is seeking to reinvent.
Malofeyev’s engagement with Crimea, a peninsula historically controlled by various empires, appears to be mystical.
By his own telling, the connection was fixed by a miracle. The narrative starts in January 2014, months before Russian soldiers appeared in Crimea, when Malofeyev was travelling with the Russian patriarch, taking ancient Christian relics on a tour through Russia.
Crimea, according to the Russian oligarch, was not on the travel agenda. But when they did stop in the Crimean capital, Sevastopol, around 100,000 people – a third of the local population – gathered to pray with the relics. “It was one prayer from all the people: for Sevastopol to once more be part of Russia. God’s will,” Malofeyev told the Financial Times in a July 2014 interview.
When Crimea did become part of Russia in an annexation not recognised by the international community, the God-fearing Malofeyev was immediately put on US and EU sanctions listings.
Historical theme park in Crimea
But the EU sanctions did not deter a fellow conservative Frenchman from seeking to do business with Malofeyev.
Enter Philippe de Villiers, a Eurosceptic French politician and businessman who is also the founder of Puy du Fou, a popular historical theme park in the Vendée region of western France. In de Villiers, an aristocratic, Catholic, royalist with business acumen, Malofeyev – the ultra-Orthodox, monarchist Russian oligarch – found a perfect ideological match.
In August 2014, just weeks after the EU imposed sanctions on Malafeyev, de Villiers announced a deal with the Russian oligarch to build a historical theme park in newly annexed Crimea.
The announcement came during de Villiers’ trip to Russia, where the French politician-businessman met Putin at Livadia palace, the summer residence of Russian Tsars in the Crimean resort city of Yalta. A day after his “unforgettable” meeting, de Villiers sounded as excited as a fanboy. “What a statesman,” gushed the French politician in a Twitter post featuring a photograph of the meeting.
J'ai été reçu hier par Vladimir Poutine à Yalta. Une rencontre inoubliable. Quel Homme d'Etat.. @KremlinRussia_E pic.twitter.com/WZpQbrH8x6
August 15, 2014De Villiers – a two-time, but longshot French presidential hopeful – hails from an aristocratic family, Le Jolis de Villiers de Saintignon. The family has a military heritage – his brother, General Pierre de Villiers is a former French chief of defence staff.
They have not done too badly in business as well.
The Puy du Fou theme park in Vendée features a sweep of historical shows ranging from ancient Frankish resistance against the Roman Empire, Viking landings and medieval knights. Some historians have dubbed the park, “Puy du Faux” [Puy of Fakes], criticising historical errors and a “reactionary, ultra-Catholic” vision of the make-believe world. The park nevertheless is a popular destination and is the second-most visited theme park in France after Disneyland.
De Villiers also owns a local radio station, Alouette Radio.
Theme park plan ends, but monarchist dreams linger
For a Russian oligarch seeking the glory of bygone empires and heading a TV station named Tsargrad, a business deal with a French aristocratic politician and head of a historical theme park was a marriage made in revivalist paradise.
Announcing the deal in the Russian capital in August 2014, the Moscow-backed Crimean administration said de Villiers, Malofeyev and Sergei Aksyonov, the head of the Crimean government, had signed a memorandum of understanding under which de Villiers’ company Puy du Fou International and Malofeyev would invest at least 4 billion Roubles ($110m) in the Crimean park. The new project was called Puy du Fou Tsargrad.
The prospect of breaking EU sanctions in annexed terrain did not daunt de Villiers, who declared, “Sanctions are an act of war. Cooperation is an act of peace. We have come to deliver an act of peace,” in a 2014 press release. “Our project will promote the history of Crimea as a long part of the history of Russia,” he added.
Once a mainstream conservative, de Villiers founded a now defunct Eurosceptic political party and made two unsuccessful bids for the French presidency in 1995 and 2007. He has since moved further right, has spoken out against Islam in France and currently supports far-right candidate Éric Zemmour in the 2022 French presidential race.
Despite de Villiers’ dismissal of EU sanctions, the Crimea theme park dream in the end failed to materialise.
Experts dismissed the deal from its inception, with a foreign lawyer in Moscow telling the Financial Times that there was “no way” the planned theme park could go ahead under EU sanctions. Since the agreement was just a memorandum of understanding, with no evidence of financial transactions, the lawyer explained that de Villiers might not face legal consequences yet. “This is just a gigantic PR stunt,” he dismissed.
A Russia expert interviewed in 2014 by French daily, Ouest France, explained that sanctions at that time targeted Russian doing business in Europe but not European doing business or exporting to Russia. "It's legal but very badly viewed, in the current context, to trade with Russia," explained Jean Geronimo.
In a 2019 interview with French website Capital, de Villiers’ son and Puy du Fou artistic director Nicolas de Villiers confirmed his father’s Crimea plans had failed. “President Putin imagined a Puy du Fou in Crimea. But the economic sanctions against Russia prevent us from considering such a project,” said the younger de Villiers, adding that the group’s international projects in Spain and China were already keeping the group “quite busy. "No question of biting off more than we can chew,” he said.
The war in Ukraine, which has seen a tightening of sanctions, appears to have stalled Malofeyev’s vision of promoting his far-right, ultra-conservative Christian values on both sides of Atlantic. It has also sparked scrutiny of the links between French far-right figures, including presidential candidate Marine Le Pen, and Putin.
Malofeyev’s international ventures may have stalled, but the oligarch still has big plans for his native Russia. In a 2019 interview with the New York Times, Malofeyev hailed Putin’s move to grant himself two additional six-year terms after his current tenure expires in 2024.
Welcoming the prospect of Putin staying in power until 2036, Malofeyev said Russia now has “a quasi-monarchy” which, he said, was “a very good thing”.
But the 47-year-old oligarch is looking further into the future. “This isn’t the end,” said Malofeyev. “The introduction of a constitutional monarchy in the foreseeable future — for instance, after Putin’s rule in 2036 — has become realistic.”
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La douceur de vivre des Hôtels littéraires
Arthur Rimbaud, Jules Verne, Alexandre Vialatte, Marcel Aymé, Gustave Flaubert et Marcel Proust… Six auteurs français dont les œuvres sont aussi emblématiques que leur personnalité ; six figures phares de la littérature qui ont inspiré Jacques Letertre, fondateur de ce concept hôtelier unique. En 2013, cet amoureux des livres, par ailleurs président de la Société des hôtels littéraires, inaugure Le Swann, consacré à Marcel Proust, à deux pas de la gare Saint-Lazare, dans le VIIIe arrondissement de Paris.
Non loin du parc Monceau et de l’appartement du boulevard Haussmann où l’écrivain conçut À la recherche du temps perdu, l’emplacement est à la confluence des pérégrinations parisiennes de Marcel Proust. L’écrivain est présent dans chaque pièce, à travers des textes encadrés, des extraits imprimés sur les murs et même une pièce unique : une édition originale de Du côté de chez Swann datant de 1913. Une immense bibliothèque permet aux visiteurs de passage d’emprunter un exemplaire d’un roman ou d’une biographie, déclinés en plusieurs langues.
Ce fut ensuite l’hôtel Gustave-Flaubert, niché dans le centre historique de Rouen, que la décoratrice Aude Bruguière a habillé de papiers peints fleuris. Point d’orgue du lieu, le boudoir de Madame Bovary pour s’isoler au calme et dévorer un roman. C’est ensuite à Clermont-Ferrand, en 2016, que la collection célèbre Alexandre Vialatte et rappelle ainsi les racines auvergnates du chroniqueur et romancier. Situé sur la place Delille, à quelques mètres de la basilique Notre Dame-du-Port, cette adresse intimiste possède une vue imprenable sur la ville et les volcans.
Retour à Paris pour découvrir Marcel Aymé à Montmartre, figure du quartier où il vécut jusqu’à sa mort, en 1967. Comme dans chaque hôtel de la collection, manuscrits, œuvres d’art et objets d’époque convoquent l’écrivain : ici, la statue du Passe-Muraille et sur les portes des chambres, les noms de ses amis.
Un peu plus loin, près de la gare de l’Est où l’attendait Verlaine, Arthur Rimbaud se déploie à travers 42 chambres et un décor empli de son âme et de ses poèmes. À la réception, une immense statue de Rimbaud par l’artiste contemporain Ernest Pignon-Ernest accueille les visiteurs. Signature de l’auteur sur les jetés de lit, poésies tapissant les couloirs et exemplaire des Illuminations offert… rien n’est laissé au hasard.
Une ode à la mer et au voyage
Le dernier-né, consacré à Jules Verne, a ouvert en 2021 à Biarritz à quelques pas de l’océan, au cœur de ses plus grands romans. Les 77 chambres portent le nom de ses œuvres et la décoration, signée Aleth Prime, est une ode à la mer et au voyage, comme ses têtes de lit ornées de ballons, écho à l’expédition du Dr Fergusson.
Parce que l’amour des belles lettres est un fil rouge, les Hôtels littéraires organisent des rendez-vous culturels : soirées théâtre dans les adresses parisiennes, expositions, conférences et partenariats avec les musées voisins ; tandis que les librairies de quartier proposent des séances de signatures. Présents au cœur de chaque hôtel, les espaces de coworking séduiront les écrivains voyageurs, forcément inspirés par ces plumes légendaires. Érudit et authentique, l’esprit des lieux ravive le goût de lire et l’envie de redécouvrir chacun de ces auteurs.
Valeurs Actuelles
Pâques, une parenthèse chocolatée
Cette année, chez Lenôtre, les animaux explorent la forêt. On y trouve l’écureuil, la chouette, le faon, le renard, mais aussi le lapin, la poule, le poisson (de 13 à 56 euros), sans oublier les œufs au chocolat au lait ou au chocolat noir et aux éclats d’amande caramélisés, remplis de friture (de 52 à 150 euros). Il y a aussi la grosse noisette, au chocolat au lait ou au chocolat noir, elle aussi avec sa friture au chocolat (60 euros).
Chez Hugo & Victor, le lapin et l’œuf ont la primeur, les œufs s’acoquinent à la noisette entière ou en craque lin de généreuses noisettes du Piémont caramélisées. Élaborés avec le chocolat signature du chef Hugues Pouget, à partir de 19 euros. Pour Weiss, on fond pour le lapin au lait suprême, et son assortiment de petits œufs (29,90 euros). Gaston le caneton est plus petit et au chocolat noir, avec sa friture (19,90 euros). La poule cocotte au chocolat au lait suprême est aussi accompagnée de friture pour 24,90 euros.
Au Park Hyatt Paris-Vendôme, c’est la pâtissière Naraé Kim qui interprète les œufs de Pâques comme des bijoux. Avec une technique d’exception de cristallisation du sucre, à base de liqueur de cassis et de chartreuse. Elle propose en trompe-l’œil une coque épaisse de chocolat noir et de sucre cristallisé, qui cache un intérieur au chocolat gian duja et noisettes caramélisées (en deux tailles à 40 et 100 euros).
À savoir, les Galeries Lafayette ont fait appel, pour Le Gourmet et sa collection de Pâques, aux plus grands créateurs : Pierre Hermé et son œuf évoquant un paysage de forêt (29 euros), Pierre Marcolini qui mélange orange et praliné (49 euros), Jean-Paul Hévin et son Œuf-reux au cœur garni de friture et de petits œufs pralinés (73,50 euros), Yann Couvreur et son œuf noix de coco (35 euros), ou encore Dalloyau et l’œuf à l’américaine (49 euros).
N’oublions pas l’œuf de l’hôtel Lutetia qui prend des allures de paquebot (hommage aux grands voyages) et vendu dans la boutique éphémère. Un œuf sculpture inédit composé d’une double coque de chocolat noir manjari 64 % de Madagascar, créé en édition limitée à 100 exemplaires. Une partie du produit de sa vente sera reversée à la Croix-Rouge française. Prix : 90 euros.
L’hôtel Shangri-La Paris met en avant pour Pâques l’Œuf-écorce dû au talent de Maxence Barbot, le chef pâtissier qui, inspiré par l’univers de la nature, a créé cet œuf – objet en trompe-l’œil aux textures brutes (118 euros). Il se dessine par deux demi-coques, chacune aux traits d’une écorce d’arbre, et révèle à l’intérieur une délicieuse petite surprise en chocolat.
Au Ritz Paris Le Comptoir, rue Cambon, François Perret fait un clin d’œil à sa pâtisserie signature, la madeleine, qu’il propose en forme géante au chocolat noir, au lait ou blanc (62 euros). La double coquille cannelée renferme une farandole de petits chocolats faits maison : noir, au cœur tendre caramel fleur de sel, au lait, au cœur croquant amandes pralinées. Cette madeleine de Pâques est d’une douceur incomparable.
La chef Claire Heitzler a imaginé de petits personnages en chocolat et des œufs Vibrato en trois saveurs (26 euros). À la fois crémeux et gourmand, celui au chocolat au lait libère toutes les saveurs du cacao avec ce jivara 40 %, issu d’une association de grands crus en provenance d’Équateur et du Ghana. Il est garni de friture de chocolat noir, blanc et au lait. Les œufs Vibrato sont faits de 210 grammes de pure gourmandise qui plaira à tous !
Pierre Chauvet d’un jeu de mots en a fait une collection un brin teintée de nostalgie enfantine et propose une large tablette de chocolat praliné feuillantine sur laquelle courent les personnages de la série “Pâques man” signature Pierre Chauvet. Une surprise à l’intérieur des lapins ravira petits et grands. Pâques man sur commande à 99 euros. La chasse aux œufs risque d’être mémorable, cette année.
France24 - World
Russia uses abductions to intimidate Ukrainians in occupied territories
Issued on: 29/03/2022 - 17:44
Lara BULLENS
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Ukrainian journalists, public officials, civil rights activists and even civilians who are vocal against the invasion of their country are being arbitrarily detained by Russian forces. The tactic is being used to instil fear in local communities, some say, with forced detentions lasting anywhere from a day to two weeks.
It was an icy cold morning on March 23 when Russian forces knocked on Svetlana Zalizetskaya’s front door in Melitopol in southeast Ukraine. Hoping to find her inside, they came face to face with her elderly parents instead. “I wasn’t home at the time,” she told FRANCE 24. The three armed men searched the place, turning the house “upside down”, and took her 75-year-old father to an unknown location.
Zalizetskaya, the director of local newspaper Holovna Gazeta Melitopolya and news website RIA-Melitopol, had fled the city days earlier. “I was intimidated by Galina Danilchenko,” she said, referring to the pro-Russian acting mayor who replaced Ivan Fedorov, who was himself abducted on March 11 and eventually released in exchange for nine Russian conscripts.
“[Danilchenko] asked me to become a propagandist for Russia and to start reporting in support of the occupation. She tried to convince me by promising a great career in Moscow,” said Zalizetskaya, who refused the proposal and packed her things to leave the city for fear of reprisal. A few days later, she received a call and found that her father had been taken hostage.
“Their demand was clear: he would be returned if I gave myself in.” But Zalizetskaya turned down the Russian proposal once again, “so they demanded that I shut down RIA-Melitopol”.
On March 25, two days after her father’s abduction, Zalizetskaya posted on Facebook announcing the transfer of her news website to third parties “in exchange for evacuation” and "in territory controlled by Ukraine" who, according to her, "provide objective information". She is still sharing articles by RIA-Melitopol on her Facebook page and said that she did not personally consent to cooperation beyond the statement.
Her father was released later that day, relatively unscathed but deprived of the medicine he needed and badly shaken up by his abduction. Though Zalizetskaya was relieved, the anger she feels is palpable. “I regard such actions of the occupying forces as terrorism,” she said, adding that she is determined to continue working as a journalist to document the horrors Ukrainians face in Russian-occupied territories.
#Ukraine: RIA-Melitopol editor-in-chief Svitlana Zalizetska’s father was released last night after being taken hostage by Russian forces earlier this week. Zalizetska refused to cooperate with Russian authorities and instead transferred control of her news site to third parties. pic.twitter.com/w23Vog6X2M
March 26, 2022This wasn’t the first time a journalist or a relative had been detained by Russian forces in Ukraine. The UN’s monitoring mission on the ground, which is documenting abductions, found that 21 journalists and civil society activists have been arrested since Russia began its invasion on February 24. Family members are often kept in the dark on the whereabouts of their loved ones, without any idea of what is happening to them. Of the 21 captured, only nine have been “reportedly released”, according to the UN.
International nonprofit Reporters Without Borders also published a handful of alarming accounts regarding the detention, torture, intimidation and threats media workers in Ukraine are facing.
Consequences of speaking out
The UN says many perpetrators of abductions come from the Kherson, Luhansk and Zaporizhzhia regions, home to self-proclaimed “republics” allied with the Russian Federation and pro-Russian armed groups. Cases have also been reported in parts of Kyiv, Kheron, Donetsk, Sumy and Chernihiv.
“It’s becoming increasingly dangerous for journalists and editors to stay in regions occupied by Russia,” Sergiy Tomilenko, president of Ukraine’s National Union of Journalists, told FRANCE 24. “They are isolated in these territories. They can’t leave.”
Local officials are also being targeted for detention. Abductions have also been alleged in northern cities including Nova Kakhovka, where the secretary of the city council has vanished, and in Bucha, where six local council members were detained and eventually released following a Russia raid, according to the BBC.
The UN found that 24 public officials and civil servants of local authorities had been detained in Russian-controlled regions. Thirteen have reportedly been released, but the location and status of the remaining 11 are unknown.
Political analyst Mattia Nelles, who is normally based in Kyiv but now lives in Germany, has been tracking abductions in the east and south of Ukraine. He said Russian forces will target “anyone who is actively speaking out against the occupation” and are especially quick to detain those calling for protests.
“I even heard of two cases in Kherson where people were randomly picked up at checkpoints after Russian forces searched their phones and found many pro-Ukrainian channels open on their Telegram [app],” he explained. “My friend who lives there says he never takes his phone with him when he goes outside now.”
‘You could be next’
Nelles, his Ukrainian wife and her parents managed to flee the country early on, though a large part of their family is still living in Svatove, a city in the Luhansk Oblast. On March 26, neighbours informed his uncle that Russian forces had come looking for him. “It was unclear why, but we assumed it was because he is an army veteran. He served as a medic in 2016 and 2018 for the Ukrainian army in Donbas.”
His uncle went into hiding, but Russian forces found him shortly after and detained him for interrogation. “It lasted three hours,” Nelles said. “And it turned out that they were looking for his son-in-law, who is an active army soldier and is also registered at my uncle’s house. Hence the mix-up.”
Nelles’ uncle was released and, despite being deeply distressed, was unharmed. Others, like the Ukrainian fixer for Radio France who was tortured for nine days, were not as lucky.
“There are varying degrees of severity when it comes to how [Russian occupiers] treat people,” Nelles explained. “I imagine that it’s a case-by-case situation. It depends on how much the person resists, how involved they are with the Ukrainian army, or how much of a problem they were for the occupying forces.”
It also depends on what Russian forces want to get out of their detainees. When speaking about the abduction of Zalizetskaya's father, Tomilenko explained that the case was a clear example of Russia trying to neutralise Ukrainian media by using a carrot-and-stick method. “First, they arrest local journalists and editors, [and] try to intimidate them into saying they support the occupation,” he said. If this fails, Russian forces “simply demand that they stop covering the news”.
The goal of the abductions is crystal clear. They are an effective means of instilling fear in local populations, making it easier for Russian forces to exert control. And for some, it seems to be working. Tomilenko hears of new abductions on a daily basis and has an increasing number of journalist colleagues afraid to leave their houses. “Two colleagues in Kherson haven’t gone outside in two weeks,” he said.
In an effort to clamp down, human rights organisations in Ukraine are putting together missing persons lists and campaigning to shed light on what is happening on the ground. Ukraine’s National Union of Journalists has also published guidelines for journalists and editors in occupied territories, urging them to refrain from posting anything on social media and to use pseudonyms if working as local correspondents for international or national media outlets.
But the sense of intimidation left behind by the abductions can be felt by even the most courageous souls. “The message being sent out is: ‘If you dare to speak out, you could be next’,” Nelles explained. “That is terrifying. Especially for those who hold any official position.”
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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war in ukraineSolidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris
Reporter's notebookFrom Lviv to Kyiv, snapshots of Ukraine in a time of war
The Observers
War in Ukraine: Kherson residents stand up to Russians, and a military expert outlines Russia's weaponry
France24 - World
‘At first people yelled’: #CallRussia activists fight the Kremlin's propaganda machine
Issued on: 25/03/2022 - 11:23
Louise NORDSTROM
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When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.
On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”
From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.
"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.
‘Putin will take care of you!’
Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.
Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”
Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.
“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”
Hate mail and hacking attacks
In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”
Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.
The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.
“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”
‘The conversations are getting longer’
But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”
Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.
Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”
“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”
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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine
Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels
INTERVIEW‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online
Valeurs Actuelles
Volkswagen T-Roc vise juste
Le T-Roc se refait une beauté. Lancé en 2017, il a fait un tabac (1 million de ventes dans le monde, dont 71 000 en France). Clientèle masculine à 72 %. Tous segments confondus, il représentait 17 % des ventes de Volkswagen l’an dernier, juste derrière la Polo (23 %). Pas question de ruiner les atouts de ce champion inattendu. Il évolue donc à la marge sur le plan du style : design légèrement plus agressif avec implantation en série d’optiques Matrix Led et puis, selon les versions, un bouclier redessiné ainsi qu’une nouvelle signature lumineuse. La finition R-Line s’inspire du T-Roc R, ce monstre décomplexé de 300 chevaux à 4 roues motrices, toujours au catalogue. Il y a même un cabriolet (dont nous reparlerons). Le T-Roc veut incarner le premium accessible.
Ambiance
Changement essentiel pour y parvenir : les plastiques bas de gamme de la planche de bord, qui ont déçu sur la première génération, sont remplacés par un revêtement moussé plus valorisant. Les contre-portes ont droit également à un gainage en simili ou en tissu, selon les versions. Enfin du qualitatif ! Autre évolution : tous les T-Roc ont droit à l’instrumentation numérique face au pilote (“Digital Cockpit”), tandis que l’écran central de navigation et d’infodivertissement est implanté plus haut pour ressembler à une tablette numérique. Le volant se veut aussi plus ergonomique, mais l’implantation des pavés tactiles tout près des paumes peut causer des validations de commande intempestives. Leur “toucher lourd” (les pianistes comprendront) n’est pas très franc. Un détail, évidemment. Pour le reste, c’est le sans-faute ou presque. Le T-Roc est même sur équipé. La finition de base (Life) comprend maintes assistances, accès sans clé, clim automatique tactile. Le prix d’attaque (27 990 euros), avec un petit moteur 1 litre, est 800 euros plus cher que sur l’ancienne version, mais la prestation est montée en gamme.
Conduite
Agile, confortable, le T-Roc rassure. Son TSI 150 chevaux assurera le cœur des ventes. Un bloc nerveux, bien assisté par la boîte DSG 7. Pour économiser de l’essence, il désactive au besoin deux de ses quatre cylindres. L’engin peut même évoluer en “roue libre” dans certaines conditions. Le poids contenu de la caisse (1, 3 tonne) constitue un atout. Pas d’hybridation pour l’instant, à la différence des choix faits pour la Golf. Alternatives : un TSI 1 litre de 110 chevaux ou le 2 litres TSI du rageur R. Le Diesel n’est pas abandonné pour le “gros rouleur”, avec deux offres (116 et 150 chevaux). Mais le prix actuel du gasoil en limite l’intérêt.
France24 - World
New York subway shooting suspect denied bail, will undergo psychiatric exam
Issued on: 14/04/2022 - 23:51
NEWS WIRES
A US federal judge on Thursday ordered the man charged with this week's mass shooting in a New York City subway to remain in custody and undergo a psychiatric exam after prosecutors called the assault the worst disruption to the city's transportation since the attacks of Sept. 11, 2001.
Frank James, 62, making his initial court appearance a day after his arrest in lower Manhattan, is accused of injuring 23 people by setting off smoke bombs and spraying the inside of a subway car with gunfire during Tuesday morning's rush-hour commute in Brooklyn.
James was represented by two public defenders as he was formally presented with a criminal complaint charging him with a single count of committing a terrorist or other violent attack against a mass transportation system – a felony carrying a maximum sentence of life in prison.
"The defendant terrifyingly opened fire on passengers in a crowded subway train, interrupting their morning commute in a way this city hasn't seen in more than 20 years," Assistant U.S. Attorney Sara Winik told the federal court in Brooklyn.
She was evidently referring to the chaos wreaked on the city when two jetliners seized by suicide hijackers were flown into the Twin Towers of the World Trade Center on a Tuesday morning in September more than two decades ago.
The mass shooting also followed a string of violent crimes that had already unnerved riders of one of the largest subway systems in the world, including instances of commuters being pushed onto subway tracks from station platforms.
James, dressed in beige jail clothes and wearing a blue surgical mask, spoke only briefly to say he understood the charges.
U.S. Magistrate Judge Roanne Mann ordered James to be held at the Metropolitan Detention Center in Brooklyn, the main jail for defendants awaiting federal trial in New York City, and ordered the psychiatric evaluation requested by his lawyers.
The defense stressed that the examination was not aimed at determining James' competence to face trial but to establish the state of his mental health for any treatment he needs.
Authorities have offered no possible motive for the attack.
Video rants under scrutiny
Investigators have said they are examining lengthy videos James apparently recorded and posted to YouTube, which included bigoted rants and comments on New York City's mayor, homelessness and the subway system. The YouTube account was taken down Wednesday for violating the online video platform's "community guidelines," the company said.
James was arrested without incident on Wednesday afternoon on a street in Manhattan's East Village neighborhood, about 5 miles (8 km) from the scene of Tuesday's attack, capping a 30-hour manhunt for the lone suspect. His lawyers told reporters after the hearing that James himself had called the New York Police Department's tipline to turn himself in after seeing his photograph in the news.
"He called 'Crime Stoppers' to help," Mia Eisner-Grynberg, a lawyer from the Federal Defenders of New York, told reporters. "He told them where he was." Earlier news reports said James placed the call from a McDonald's restaurant in the East Village. He was taken into custody a short distance away.
Eisner-Grynberg called the attack a tragedy, which unfolded as the Manhattan-bound N train was pulling into the 36th Street subway station in Brooklyn's Sunset Park community.
Police said 10 people were shot, five of them hospitalized in critical but stable condition. Another 13 people were injured by the smoke canisters the attacker set off before shooting or in the stampede of terrified passengers pouring out of the subway car onto the platform. All were expected to survive.
The attacker apparently followed the panicked passengers into another train and rode it one stop toward Manhattan, investigators said.
Surveillance video shows James emerging one station north at about 14 minutes after the shooting. An image included in the complaint shows him in a dark outfit, without the fluorescent orange jacket and yellow helmet worn earlier.
Investigators said they established James as a suspect after finding on the platform a credit card in his name and keys to a U-Haul van he had rented and left parked several blocks away.
Authorities at the scene also recovered the semi-automatic handgun used in the attack, along with three extended-ammunition magazines, a torch, a hatchet, a bag of fireworks and a container of gasoline, according to police and court documents.
James is a Bronx native with recent addresses in Philadelphia and Milwaukee. He had nine prior arrests in New York and three in New Jersey, according to the New York Police Department. Read full story
In addition to items found at the subway station, searches of James' apartment and a storage locker in Philadelphia uncovered more handgun and rifle magazines, ammunition, a Taser and a pistol barrel attachment for a silencer, the FBI said.
(REUTERS)
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Manhunt underway after suspect opens fire on Brooklyn subway
Gunman shot dead by New York police after opening fire at Christmas concert
BBC
Why are Texas truckers in five-hour traffic jams?
Anthony ZurcherNorth America reporter@awzurcheron Twitter
Traffic has ground to a near standstill at several key US-Mexico border crossings in Texas, the result of new inspection requirements imposed by the state's governor - and subsequent protests by Mexican truckers angry about the policy.
Lines of trucks carrying refrigerated agricultural goods, automobiles and industrial parts awaiting entry into the US have stretched for more than five miles at key border checkpoints near the US cities of El Paso, McAllen and Laredo this week.
According to the US Customs and Border Protection agency, wait times at some border crossings are exceeding five hours, in spite of a 60% reduction in typical commercial traffic.
The delays began after Texas Governor Greg Abbott announced last week his state would conduct supplementary inspections of all commercial vehicles entering the US from Mexico even after they cleared US government customs.
In ordering what he called "enhanced safety inspections", Mr Abbott said the move was a response to US President Joe Biden's recent decision to rescind a pandemic-related Trump administration policy that allowed the immediate expulsion of all undocumented migrants detained at the border, regardless of asylum claims, rather than processing them on US territory.
The change to the policy - known as Title 42 - is scheduled to go into effect on 23 May. US authorities predict it will lead to a new surge in undocumented migrants attempting to enter the US from Mexico.
"We will use any, and all, lawful powers to curtail the flow of drugs, human traffickers, illegal immigrants, weapons and other contraband into Texas," Mr Abbott said when announcing the new inspections.
The delays caused by the policy have infuriated Mexican truckers who, taking a page from the Canadian drivers who closed down a key US-Canadian entry point near Detroit in protest against Covid rules in February, blocked all traffic at several US border crossings.
On Wednesday, Mr Abbott rolled back his supplemental inspections at one border checkpoint, citing an agreement with the governor of the Mexican state of Nuevo Leon to increase inspections on its side of the seven-mile border it shares with Texas.
"Clogged bridges can end only through the type of collaboration that we are demonstrating today between Texas and Nuevo Leon," Mr Abbott said.
Given the Texas-Mexico border runs for more than 1,200 miles along the Rio Grande river and has 13 commercial ports of entry, this one reopening is not expected to have a substantive effect on the ongoing delays.
Mr Abbott's order, and its potential economic effects, have made national headlines, given that Mexico supplies agricultural goods to much of the United States. White House press secretary Jen Psaki on Wednesday condemned Mr Abbott's inspections as "unnecessary and redundant".
US Customs and Border Protection also issued a statement defending its current screening of the millions of commercial trucks and hundreds of billions of dollars of goods that cross the US border each year, which it says relies on "non-intrusive" inspection, risk-based assessments and closer scrutiny when necessary.
"Our efforts ensure shipments of perishable goods, like fruits, vegetables and meat products destined to grocery stores, medical supplies and medicines reach doctor's offices and hospitals and manufacturing supplies reach plants to keep them open," the agency said.
"The movement of these goods are vital not only to communities along the border but across the United States as these goods are used across every business sector and industry in the US."
Mr Abbott, who is running for a third term as governor in November and is believed to harbour presidential ambitions in 2024, may welcome a fight with the federal government and a Democratic Biden administration that is unpopular in his home state.
When he announced the new inspection policy last week, he also unveiled a programme to offer free transportation for undocumented migrants from Texas border towns to Washington, DC - a move seen as more symbolic than substantive.
Mr Abbott's border-inspection move could have some unpleasant political blowback, however, if Texas businesses and consumers blame him for the economic impacts of the delays. Already there are signs of dissent within the ranks of Texas Republicans.
"The policy will hurt Texas and American consumers by driving up already skyrocketing food prices, worsening ongoing supply chain disruptions, causing massive produce shortages, and saddling Texas and American companies with untold losses," writes Texas Agriculture Commissioner Sid Miller in an open letter to the governor. "You can't solve a border crisis by creating another crisis!"
In the letter, Mr Miller touts his grass-roots conservative bona fides, noting he was the first Texas Republican to endorse Donald Trump for president and "fully embraces" a US-Mexico border wall.
"There has been no stronger advocate for securing our border with Mexico and stopping illegal immigration," he says. "This policy does neither."
Mr Abbott's opponent in November's election is Beto O'Rourke, the one-time rising star in the Democratic party who nearly unseated Senator Ted Cruz in the 2018 congressional mid-term elections.
Mr O'Rourke's star has dimmed somewhat since a lacklustre campaign for the 2020 Democratic presidential nomination, but he still maintains high name recognition in the state and an established network of grassroots support.
On Monday, the Democrat travelled to the border in Laredo, where he stood in front of a line of trucks and called Mr Abbott's policy a "political stunt", as Texas inspection officials can only perform safety inspections of the vehicles and have no authority to search incoming cargo.
According to recent polling, Mr Abbott has maintained a comfortable but not insurmountable lead over his opponent in recent months. The governor has a significant financial advantage over Mr O'Rourke as well, with more than $60m on hand as of February, compared to the Democrat's $6m.
While Mr Abbott continues to be the odds-on favourite for re-election - particularly given what should be a national political environment friendly to Republicans - border delays that blossom into a full-blown crisis could shake up a race that has largely been stable so far.
It would be a crisis fully within Mr Abbott's ability to end, however, which suggests it's unlikely the governor would allow it to reach that point.
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US-Mexico border migrant levels reach 21-year high
Migrant surge at US border bridge 'unprecedented'
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France24 - World
North Korea-tied hackers behind Axie Infinity crypto heist, says FBI
Issued on: 15/04/2022 - 04:25
NEWS WIRES
North Korean-tied hackers were responsible for a $620-million cryptocurrency heist last month targeting players of the popular Axie Infinity game, US authorities said Thursday.
The hack was one of the biggest to hit the crypto world, raising huge questions about security in an industry that only recently burst into the mainstream thanks to celebrity promotions and promises of untold wealth.
Last month's theft from the makers of Axie Infinity, a game where players can earn crypto through game play or trading their avatars, came just weeks after thieves made off with around $320 million in a similar attack.
"Through our investigations we were able to confirm Lazarus Group and APT38, cyber actors associated with (North Korea), are responsible for the theft," the FBI said in a statement.
Lazarus Group gained notoriety in 2014 when it was accused of hacking into Sony Pictures Entertainment as revenge for "The Interview," a satirical film that mocked North Korean leader Kim Jong Un.
North Korea's cyber-program dates back to at least the mid-1990s, but has since grown to a 6,000-strong cyber-warfare unit, known as Bureau 121, that operates from several countries including Belarus, China, India, Malaysia and Russia, according to a 2020 US military report.
John Bambenek, a threat analyst with digital security firm Netenrich, said North Korea is "unique" in employing groups dedicated to cryptocurrency theft.
"As North Korea is highly-sanctioned, cryptocurrency thefts are also a national security interest for them," he said.
North Korean hackers stole around $400 million-worth of cryptocurrency through cyberattacks on digital currency outlets last year, blockchain data platform Chainalysis said in January.
In the case of the Axie Infinity heist, attackers exploited weaknesses in the set-up put in place by the Vietnam-based firm behind the game, Sky Mavis.
The company had to solve a problem: the ethereum blockchain, where transactions in the ether cryptocurrency are logged, is relatively slow and expensive to use.
To allow Axie Infinity players to buy and sell at speed, the firm created an in-game currency and a sidechain with a bridge to the main ethereum blockchain.
The result was faster and cheaper -- but ultimately less secure.
The attack targeting its blockchain netted 173,600 ether and $25.5 million-worth of stablecoin, a digital asset pegged to the US dollar.
(AFP)
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UN chief 'strongly condemns' North Korea's intercontinental ballistic missile launch
US imposes new sanctions after North Korea test-fires ICBM
US imposes fresh sanctions on N. Korea in response to missile launches
BBC
Operation Mincemeat: The Welsh drifter who helped end WW2
By Neil PriorBBC News
"The only worthwhile thing that he ever did, he did after his death."
British intelligence agent Ewen Montagu's view of Welshman Glyndwr Michael may be somewhat harsh.
After all, after his death aged 34, he helped to end World War Two months earlier than it could have ended, saving hundreds of thousands of lives.
In April 1943, his corpse was used for Operation Mincemeat, the most audacious hoax of the conflict.
It duped the Germans into redeploying entire regiments away from Sicily to Greece and the Balkans.
Historian Ben Macintyre's book, Operation Mincemeat, has now been made into a film by Warner Brothers and is due for release on Good Friday.
"Glyndwr Michael is possibly the most unlikely hero of the entire Second World War," he said.
"He ran to London to escape incredible poverty during the Great Depression of the 1930s, which resulted in his father's own suicide after the collapse of work in the mines."
Mr Macintyre said Mr Michael's body was found in a warehouse in King's Cross, London, with a coroner's report saying he had taken his own life by taking poison.
"But I contest even that; I believe he may have been so hungry that he even ate poisoned bread left out to kill rats," he said.
Straight out of a Bond novel
Whatever the cause of the death of Glyndwr Michael, who was from Aberbargoed in Caerphilly county, the vagrant's body was soon handed over to London coroner Bentley Purchase, who had been placed on high alert for a body whose injuries would not be inconsistent with having fallen out of an aeroplane with a failed parachute.
Once in the hands of agents Charles Cholmondeley and Ewen Montagu, the transformation into Acting Major William Martin began.
It was a plan first conceived by James Bond writer Ian Fleming in the 1930s: use a dead body to float false plans into enemy territory.
By late 1942, success in the North African campaign had allowed the Allies to turn their attention to the "soft underbelly" of German-held Europe.
Sicily was the obvious launch point, since control of the island meant control of shipping in the Mediterranean.
The problem was, it was too obvious.
The man who never was
"Everyone but a bloody fool would know that it's Sicily," said the then prime minister Winston Churchill.
That did not stop the Allies wanting to take Sicily though, as a stepping stone to Italy. So they needed to pull off a spectacular act of misdirection.
So Glyndwr Michael became Acting Major William Martin, chock-full of fabricated military secrets chained to his arm in a supposedly unbreakable briefcase.
With Mr Michael kept in a mortuary refrigerator, Cholmondeley and Montagu got to work on the details they were certain would make the hoax more believable to the Germans.
They gave their fake officer an exhaustive identity and backstory, beginning with the name William Martin, a common surname in the Royal Marines, and the rank of Captain (Acting Major), which they deemed high enough to carry top secret documents, but not so important that the enemy would know him.
Then came the "pocket litter" - everyday items anyone would have on them. In Martin's case, this meant keys, stamps, cigarettes, matches, a St Christopher's medallion, theatre ticket stubs, a receipt for a new shirt, a letter from his father, and even an overdraft notice from Lloyd's Bank.
These had to be written in special ink so as not to run while in the water.
But Ben Macintyre maintains that the most convincing part of the puzzle was Martin's fiancée Pam.
"The level of detail they went to was incredible: including wearing the supposed Martin's uniform and underwear so it would seem worn to the right extent.
"I was lucky enough to meet 'Pam' (Jean Lesley), in her 80s, and she took me down to the Thames to the point where she and 'William' had supposedly got engaged. We could all believe it - so good was the story that even Montagu's wife became convinced he was having an affair."
The deception
Cholmondeley and Montagu prepared the body and loaded it into a container filled with dry ice for the journey to Scotland; the vehicle was driven by a pre-war motor racing champion.
The submarine HMS Seraph was waiting. It took 10 days and two enemy bombings to reach the drop-off point.
All the while, the crew unaware of the purpose of their mission. Once the officers lowered Martin into the water, the engines revved so that the wash would push it towards the Spanish shore.
Early on 30 April, 1943, a sardine fisherman came across the supposedly drowned British officer near Huelva, Spain.
The German military intelligence, the Abwehr, fell for it hook, line and sinker, and a copy of Martin's letters for the plans of a Greek invasion landed on Adolf Hitler's desk.
Meanwhile, in a dim, smoky and cramped basement room of the Admiralty in London, the men and women of British intelligence banged the tables and jumped up and down when the message to Hitler was intercepted by Enigma code-breakers at Bletchley Park.
Final Welsh connection
Mr Macintyre said there was a final Welsh connection which may have eventually convinced Hitler that the body was genuine.
"One of the letters from Martin's father was supposedly written from a hotel in Mold," he said.
"When researching my book I went back to the original register, and would you believe it? There was a Mr Martin penned in on the correct date of the letter; the depth of the back-story is incredible."
The British followed up their deception with an easily intercepted telegram to the Spanish, asking for the return of Martin's briefcase as soon as possible.
"Secret papers probably in black briefcase. Earliest possible information required. It should be recovered at once. Care should be taken that it does not get into undesirable hands."
Within 38 days of the Allied invasion of Sicily on 10 July 1943, the island had been captured, and shortly after Italy fell, bringing about the downfall of Benito Mussolini's regime.
Glyndwr Michael was buried in Huelva, in Spain, with full military honours.
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Valeurs Actuelles
Le 10 décembre 1848 ce fut la première élection présidentielle
Du 10 décembre 1848 date la première élection d’un président de la République au suffrage universel. Adolphe Thiers, partisan d’un régime autoritaire et Alexis de Tocqueville, le libéral, bien qu’opposés politiquement, se rencontrèrent pour exprimer leur crainte de voir ce mode de scrutin accorder trop de place au pouvoir exécutif et, en cas de conflit avec le législatif, déboucher sur un coup d’État. Ils ne furent pas écoutés.
Dix mois plus tôt, le 24 février 1848, devant une foule énorme massée sur la place de l’Hôtel-de-Ville à Paris avait été proclamée la République. Les insurgés qui venaient de renverser Louis-Philippe et qui s’appelaient François Arago, Louis Garnier-Pagès, Alphonse de Lamartine, Alexandre Ledru-Rollin, Louis Blanc… adoptèrent le texte suivant : « Le gouvernement provisoire [qu’ils venaient de former] veut la République sauf ratification par le peuple qui sera immédiatement consulté. »
Il était minuit. La proclamation transcrite sur des centaines de feuilles volantes était jetée par les fenêtres de l’Hôtel de Ville. Ce fut une explosion de joie. Victor Hugo écrira : « Ce chiffon de papier était l’avenir d’un peuple. Ce chiffon de papier était l’avenir du monde. La République était proclamée. »
Les émeutiers se retirèrent par petits groupes, rassurés quant à l’issue de cette révolution. Elle ne serait pas confisquée comme en juillet 1830, lorsque Louis-Philippe avait été imposé comme souverain contre le vœu des républicains. Restait à donner une forme constitutionnelle au nouveau régime.
Le gouvernement provisoire abolit les lois qui restreignaient la liberté de la presse et la liberté de réunion. Le 5 mars, il décrète qu’une Assemblée nationale constituante, composée de 900 représentants élus (au scrutin de liste par département), sera chargée d’établir les nouvelles institutions. Les députés, conformément aux idées de Ledru-Rollin, seront élus au suffrage universel masculin. Ce qui porte le nombre d’électeurs, qui était inférieur à 250 000 sous le système censitaire, de 1815 à 1848, à plus de 9 millions !
Les députés ainsi désignés vont former une assemblée disparate où l’on trouve des légitimistes, des orléanistes, des républicains et des socialistes. Leurs travaux se déroulent sur fond de graves tensions sociales. Pour résoudre le problème du chômage, on institue des ateliers nationaux. Mais ils coûtent cher et sont donc supprimés le 21 juin 1848… Fureur des ouvriers parisiens.
Deux jours plus tard, le 23, la capitale se couvre de barricades. Une autre révolution éclate, sociale cette fois. La répression fait plusieurs milliers de morts dont Mgr Affre, archevêque de Paris. Cette insurrection va peser sur la suite : peur de la bourgeoisie à la recherche d’un pouvoir fort, haine des paysans contre les socialistes, surnommés les “partageux”, découragement des ouvriers.
Finalement, par la Constitution du 4 novembre 1848, l’Assemblée constituante confie le pouvoir législatif à une Assemblée unique de 750 députés élus pour trois ans au suffrage universel. Tout Français âgé de 21 ans peut être électeur. Mais pas les femmes.
L’originalité de cette Constitution réside dans l’élection au suffrage universel du président de la République pour quatre ans, non renouvelable dans l’immédiat.
Cette élection suscite les critiques de Thiers et de Tocqueville. Thiers s’inquiète de la disparition du suffrage censitaire, qui réservait le droit de vote à ceux qui paient un certain taux d’impôt. Tocqueville en revanche est favorable au suffrage universel. Il l’a défendu devant le comité constitutionnel chargé de rédiger la Constitution : « Le bon sens, dit-il, n’est pas incompatible avec l’illettrisme. »
Toutefois, l’élection du président de la République au suffrage universel ne lui paraît pas sans danger : « En France, dit-il, nous sortons de la monarchie et les habitudes des républicains eux-mêmes sont monarchiques. » D’autant que le président est chef de l’administration et de la force armée… Son mandat est limité à quatre ans, mais cela peut lui suffi re pour se transformer en dictateur.
Thiers, conscient de ce péril, essaie de se rassurer. L’Assemblée pourrait faire contrepoids au pouvoir présidentiel. Pas vraiment, juge Tocqueville. L’Assemblée est une entité abstraite ; la présidence en revanche s’incarne en un homme. De plus, cet homme est l’élu du peuple. Il a plus d’autorité que l’Assemblée où chaque député ne représente qu’un département.
Pour établir un équilibre, il aurait fallu, selon Tocqueville, que le président soit élu, non au suffrage universel direct mais par des délégués désignés par le peuple, comme aux États-Unis. Parlementaire dans l’âme, Thiers verrait plus volontiers un président élu par l’assemblée des députés, système qui sera adopté par la suite jusqu’à la IVe République.
Pour sa part, Tocqueville note que le président ne peut dissoudre l’Assemblée. Aucun arbitre n’est prévu. Ce sera donc l’épreuve de force. L’issue en est facile à prévoir puisque c’est le président qui dispose de la force armée.
Ce débat n’aura aucun écho dans l’opinion, celle-ci ayant accueilli avec faveur l’élection du président au suffrage universel. Le 10 décembre 1848, on vote partout en masse, le cœur rempli d’illusions. Un journal résume l’enjeu : « Du vote de tous va sortir la ruine de tous ou le salut de tous. »
Les chiffres sont éloquents : pour plus de 10 millions d’inscrits, on compte 7 449 471 votants. Comme le souligne Marie-Hélène Baylac dans son livre la Peur du peuple, les abstentions ne sont que de 25,2 %.
Son rôle d’agitateur oublié, pas son nom de Napoléon
Les républicains ont abordé l’élection divisés en trois tendances. Les socialistes ont pour candidat François-Vincent Raspail, les montagnards Ledru-Rollin, les modérés le général Louis-Eugène Cavaignac, alors chef du gouvernement, très impopulaire pour avoir écrasé l’insurrection de juin 1848. Lamartine pensait jouer les arbitres, mais sa notoriété reste faible. Certains croient même qu’il s’agit d’une femme : la Martine ! En face, un candidat inattendu : Louis Napoléon Bonaparte, fils de Louis Bonaparte et neveu de l’Empereur.
Depuis la mort du duc de Reichstadt, en 1832, il est l’héritier du trône impérial. Après deux coups de force manqués, en 1836 à Strasbourg puis en 1840 à Boulogne-sur-Mer, il a été condamné à la détention à perpétuité à la forteresse de Ham d’où il s’est échappé six ans plus tard, trouvant refuge à Londres.
Il est revenu en France à la chute de Louis-Philippe. Son passé d’agitateur a été oublié, mais pas le nom de Napoléon. Depuis le retour des cendres de l’Empereur, en 1840, la légende napoléonienne triomphe.
Louis Napoléon se présente à la présidence, conscient de l’immense popularité du nom qu’il porte. Les républicains ne se méfient pas : n’a-t-il pas écrit un livre sur l’extinction du paupérisme ? Auteur d’une Histoire du Consulat et de l’Empire, Thiers le soutient, pensant en faire son jouet. « C’est un crétin qu’on mènera », confie-t-il.
Les résultats tombent : Lamartine recueille 17 000 voix, Raspail 36 900, Ledru-Rollin 370 000, Cavaignac 1 448 000 et Louis Napoléon 5,5 millions de suffrages. Un raz-de-marée : ouvriers et paysans ont voté en masse pour « le neveu ».
Tocqueville et Thiers redoutent le retour de Brumaire. Thiers se rassure : les élections à l’Assemblée donnent une majorité des deux tiers aux royalistes. Les bonapartistes ne sont qu’une poignée. Le libéral Tocqueville pense quant à lui agir de l’intérieur du gouvernement. Il accepte dans le cabinet Barrot le portefeuille des Affaires étrangères. De son côté, Louis Napoléon ne songe qu’à se maintenir au pouvoir. Il a su se constituer un parti puissant dans l’opinion. À la fin d’une revue au camp de Satory, les troupes défilent devant lui aux cris de « Vive l’empereur ! ».
Le conflit prévu par Tocqueville se dessine avec l’Assemblée nationale. Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État que l’on sentait venir. L’orléaniste Thiers et le libéral Tocqueville sont arrêtés sur ordre du président. Thiers sera exilé pour quatre mois ; Tocqueville, libéré dès le 4 décembre, se retire en province. Il se consacrera à l’Ancien Régime et la Révolution.
Sans doute les deux hommes se sont-ils revus à l’Académie des sciences morales et politiques à laquelle ils appartenaient. Que se sont-ils dit ? Sans doute que, comme ils l’avaient prévu, la très démocratique élection du président de la République a débouché sur une dictature. Peut-être l’époque n’était-elle pas encore mûre pour cette élection.
“La Peur du peuple, histoire de la IIe République”, de Marie-Hélène Baylac, Perrin, 480 pages, 24 €.
“La Première Élection présidentielle de l’histoire (1848)”, sous la direction d’Éric Anceau, SPM, 116 pages, 13 €.
“L’Invention de la présidence de la République”, de Maxime Michelet, Passés composés, 400 pages, 24 €.
France24 - World
Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Issued on: 14/04/2022 - 19:08
NEWS WIRES
A mysterious leaden sarcophagus discovered in the bowels of Paris' Notre-Dame cathedral after it was devastated by a fire will soon be opened and its secrets revealed, French archaeologists said Thursday.
The announcement came just a day before the third anniversary of the inferno that engulfed the 12th century Gothic landmark, which shocked the world and led to a massive reconstruction project.
During preparatory work to rebuild the church's ancient spire last month, workers found the well-preserved sarcophagus buried 20 metres (65 feet) underground, lying among the brick pipes of a 19th century heating system.
But it is believed to be much older -- possibly from the 14th century.
Scientists have already peeked into the sarcophagus using an endoscopic camera, revealing the upper part of a skeleton, a pillow of leaves, fabric and as-yet unidentified objects.
The sarcophagus was extracted from the cathedral on Tuesday, France's INRAP national archaeological research institute said during a press conference.
It is currently being held in a secure location and will be sent "very soon" to the Institute of Forensic Medicine in the southwestern city of Toulouse.
Forensic experts and scientists will then open the sarcophagus and study its contents, to identify the skeleton's gender and former state of health, lead archaeologist Christophe Besnier said, adding that carbon dating technology could be used.
Noting that it was found under a mound of earth that had furniture from the 14th century, Besnier said "if it turns out that it is in fact a sarcophagus from the Middle Ages, we are dealing with an extremely rare burial practice".
They also hope to determine the social rank of the deceased. Given the place and style of burial, they were presumably among the elite of their time.
However, INRAP head Dominique Garcia emphasised that the body will be examined "in compliance" with French laws regarding human remains.
"A human body is not an archaeological object," he said. "As human remains, the civil code applies and archaeologists will study it as such."
Once they are done studying the sarcophagus, it will be returned "not as an archaeological object but as an anthropological asset," Garcia added.
And could Notre-Dame, this unknown person's home for so many centuries, serve as their final resting place?
INRAP said the possibility of "re-internment" in the cathedral was being studied.
(AFP)
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Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Legal complaint filed over lead pollution from Notre-Dame Cathedral fire
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
BBC
Queen not expected to attend Easter Sunday service
By Sean CoughlanRoyal correspondent
The Queen is not expected to attend this year's Easter morning church service, Buckingham Palace has indicated.
The service, at St George's Chapel in Windsor Castle, will be attended by other members of the Royal Family.
The 95-year-old Queen, who has mobility problems, has already pulled out of the Maundy Service on Thursday - the first time she has missed it since 1970.
Prince Charles is representing the Queen at the Maundy Service.
The Queen, whose 96th birthday is next week, was able to attend the Thanksgiving Service for Prince Philip last month at Westminster Abbey.
But difficulties in moving and discomfort in travelling have meant that she has pulled out of several events, including the annual Commonwealth Service.
The Queen has often spoken of the importance of her Christian faith, but this year she is not expected to be able to attend the "mattins service", celebrating Easter Sunday.
The Archbishop of Canterbury Justin Welby, marking the start of this year's Platinum Jubilee of her 70-year-reign, described her Christian faith as "the rock on which she stands".
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BBC
Boom time for dog walkers, sitters and trainers
By Dhruti Shah and Will SmaleBusiness reporters
Dog trainer Olivia Leathley has struggled to keep up with the demand for her services over the past six months.
"I was working seven days a week at one point, which wasn't conducive to my mental health," says Ms Leathley, who is based in Greater Manchester.
"I'm now starting to spread my bookings out more, and make sure that I take two days off a week."
Ms Leathley says there are two main reasons why she has been so busy. Firstly, the large number of people who got a puppy or other new dog during the lockdowns.
And secondly, the inability of these four-legged friends - and of some long-established family pooches - to cope when their owners had to start going back to the office for the first time since March 2020.
"So many dogs have got used to having their owners at home all the time that they cannot handle it when they go back to work," she says. "It is separation anxiety.
"A good 50% of the dogs I work with are new puppies that people bought during the pandemic, but the other half are long-established members of people's families."
Ms Leathley, who trades under the name Biker Girl Dog Trainer, was previously a dog walker, but she switched to training in mid-2020 after getting a qualification and seeing a surge in demand.
"I had so many clients come to me with dogs with behavioural issues that it wasn't feasible to continue with my walking clients," she adds. "But the demand for dog walkers has also shot up as people have to return to work, so I subcontract that work out to three other women."
The number of dogs being adopted surged dramatically during the lockdowns. In the UK one report estimates that 3.5 million dogs were purchased during the pandemic, taking the number in the country up from nine million in 2019/20 to 12.5 million in 2020/21. This growth follows after the figure had remained steady at nine million for three years prior to the pandemic.
It is also a similar picture in the US, where nine million dogs were adopted by families during Covid-19, taking the total up to 108 million.
With people working from home during the pandemic, professional dog walkers, sitters and trainers initially didn't see any of these new dogs, nor most of their regular customers.
"When Covid hit in March 2020 the business just died," says Richard Hollings, owner of dog walking and day-care business We Will Walk U.
"A number of other dog walkers that I know lost their jobs, as people didn't need their help, but we managed to hang onto a couple of key customers."
Mr Hollings, who is based in the Berkshire town of Maidenhead, says things were then transformed from the start of last year.
"We suddenly saw a huge influx of new customers, and especially a huge number of first-time dog owners. People were having to go back into work for the first time after getting a dog or trying to book holidays for the first time since 2019.
"And business hasn't slowed since then. We have had a monster amount of work over the past 15 months, and we are now fully booked all the way through to September. So phenomenally busy."
In Oakland, California, dog walker Merika Reagan says that her customers started to return during the lockdowns.
"Some people did come back because they realised that even though they were working from home, they couldn't give the dog their full attention," says the owner of City Hikes Dog Walking and Pet Sitting.
"Their dogs were wondering 'why aren't they playing or going out with me?'. If the owner is on Zoom, the dog might be scratching or barking at the door, and so they came back for that reason."
She adds that more dog owners are now getting in touch as they start having to work in the office again, and because others are booking holidays again.
Yet it will take a while for City Hikes to return to pre-Covid levels. "Before the pandemic it was me and eight employees, and now it is me and three."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
Aaron Easterly is the chief executive of Rover, a website and app that connects dog owners to walkers and sitters. It operates in 10 countries, and claims to have around two-million customers.
He says that customer numbers returned to pre-Covid levels by May 2021. However, he adds that uncertainty about whether flexible working is here to stay makes it difficult to make future growth projections.
"Of course, we don't know how hybrid office policies are going to play out and what else the pandemic has in store for us, and so it's unclear exactly what the acceleration in demand will look like," says Mr Easterly.
Dr Sam Gaines, dog welfare expert at UK charity Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, says that, generally speaking, canines need daily exercise in order to remain happy and healthy.
"And like many other organisations we don't recommend leaving dogs alone for more than four hours at a time, and for some dogs, even this will be too long," she says. "Using a reputable dog walker or sitter is a great way of provisioning dogs with the company they need, and opportunities to exercise, play and go to the toilet."
Back in Greater Manchester, Olivia Leathley also sheds light on another little-spoken about issue that is impacting lockdown pets.
She says she is now seeing dogs that cannot be left alone for any amount of time after growing accustomed to being around their owners 24/7.
"Even though people had previously been able to leave their dog for a few hours, now it cannot go 30 seconds on its own!"
France24 - Monde
Disparaître sous les radars des algorithmes
Publié le : 15/04/2022 - 15:33
Dans notre monde hyperconnecté, nous laissons à chaque passage sur Internet et les réseaux sociaux des traces de notre quotidien, notre vie privée, nos centres d’intérêts, nos déplacements... Et cela souvent sans connaître l’usage qui peut être fait de ces données. De plus en plus d'utilisateurs prennent conscience des menaces qui pèsent sur leur liberté, telles que l'exploitation commerciale de ces données par les géants de l’Internet ou la surveillance étatique. Militants prodémocratie à Hong Kong, adolescents au Maroc ou encore activistes en Allemagne : certains cherchent à passer sous les radars des algorithmes.
Un document en coproduction avec Arte
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Pegasus, l’arbre qui cache la forêt du marché de la cybersurveillance étatique
L’invité du jour
Entrée de George Orwell dans la Pléiade : "'1984' incite le lecteur à ouvrir les yeux"
CYBERSÉCURITÉLog4j : la faille informatique qui fait trembler le Net sur ses fondations
El País (ESP)
SANS TITRE
Siempre se ha dicho que el hambre agudiza el ingenio: en el caso de la gastronomía, por lo menos, tenemos comprobado que es cierto. La enorme cantidad de recetas que surgieron en periodos de escasez nos ha dejado un legado digno de estudio. La cocina de aprovechamiento es una constante dentro de nuestra cultura de fogones: todo es útil; huesos, pan duro, verduras secas, tubérculos, carnes en conserva y, por supuesto, su grasa. Los malabares que muchas señoras tuvieron que hacer -y hacen- para alimentar a sus familias han asentado las bases de toda una tradición culinaria de cuchara de palo. Ejemplos como el de la sopa de ajo o sopa castellana no sólo buscaban llenar el estómago, sino también combatir el frío: la cocina siempre ha sido un remedio para paliar las dificultades que acarrea la escasez.
La sopa de ajo o sopa castellana se origina, aparentemente, en Castilla. Sin embargo cuenta con variedades regionales a través de todo el territorio español, dando a entender que su origen es algo más confuso. Tradicionalmente se ha basado en un caldo preparado con pan duro de hogaza, ajos y agua enriquecida con jamón o huesos, siendo esta la versión habitual, a la que, además, se le suele añadir pimentón y huevo. A lo largo de la península ibérica encontramos diferencias a la hora de confeccionar la receta: en Soria, por ejemplo, es habitual añadir setas a la sopa; en algunas zonas de Castilla es habitual terminar la sopa en el horno, cocinándola hasta que evapore toda el agua y forme costra. En La Rioja se añaden tomates y pimientos al caldo y, en el País Vasco, es habitual añadir pescado. En Andalucía se añade coliflor al agua de cocción y se omite el pimentón, además de cocinarse durante más tiempo para que espese. Incluso Portugal tiene su propia variedad, en la que tampoco se le añade pimentón y se acompaña de cilantro; cada región adaptó este plato a los productos que tenía a mano con fin de no desaprovechar ningún alimento.
A pesar de las variaciones regionales, dentro de cada una de las explicadas existen aún más variaciones. Apuntando hacia mi tierra, la versión que se prepara en Málaga tiende a ser ligera y con abundante caldo, mientras que en mi pueblo, Coín, se cocina hasta que una cuchara de madera pueda quedarse clavada sin caerse. Además, se acompaña de productos típicos de la tierra como son las naranjas, las aceitunas partías y los rabanitos. Dicho esto, aquél que quiera hacer la receta tradicional sólo tendrá que fijarse en las cantidades de ajo, caldo y pan, pero ya que hemos explorado tantas variedades de sopa de ajo, he elaborado una que combina lo que me gusta de cada región, centrándome, principalmente, en Coín y Málaga.
Dificultad
La de no crear una nueva variedad por accidente
Ingredientes
Para 2 personas
- 9 dientes de ajo
- 80 g de pan duro de hogaza
- 800 ml de caldo de carne, pollo, verduras o agua
- 2 cucharaditas de pimentón dulce
- Media cucharadita de comino molido
- 3 hojas de laurel
- 1 naranja
- Media cebolla fresca
- 8 rabanitos
- 50 g de aceitunas partías
- Cilantro al gusto
- 4 cucharadas de aceite de oliva
Preparación
-
Cortar el pan a pellizcos (nada de cuchillo) conservando la corteza.
-
Picar seis dientes de ajo previamente aplastados y reservar tres enteros.
-
Calentar el aceite en una sartén honda grande y sofreír los nueve ajos hasta que empiecen a dorarse (fuego medio). Añadir el pimentón, el comino y el laurel y remover unos segundos.
-
Añadir el pan y remover para que se impregnen bien del aceite y las especias. Tostar durante un minuto y añadir el caldo o agua. Cocinar 10 minutos a fuego medio-fuerte.
-
Mientras tanto, cortar la naranja, los rabanitos y la cebolla. Preparar las aceitunas y las hojas de cilantro.
-
Servir la sopa bien caliente con el resto de ingredientes por separado.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Valeurs Actuelles
Aux Invalides, l’adieu au dernier héros de Diên Biên Phù
« Il y a Bigeard, là-haut ». Ces paroles prophétiques, prononcées sur le ton de la confidence, sont celles d’un combattant déjà ancien. Jacques Allaire, alité, le corps fatigué mais l’esprit toujours vif et ‘‘roublard’’, est parti en paix ce dimanche 3 avril. Dans sa maison de retraite, près de Tours, l’ancien officier parachutiste ressassait ça et là ses vieux souvenirs de l’Indo et de ses copains d’infortune de Dîen Bîen Phù. Âgé de 98 ans, le colonel Allaire s’époumonait encore dans les couloirs de son EPHAD à interpréter de sa voix rauque les chants de la coloniale. À son chevet, les infirmières écoutaient religieusement les mémoires de ce vétéran à l’âme d’enfant. Il était comme çà Jacques, une solennité teintée de rusticité et d’espièglerie.
Parmi ses derniers visiteurs figure l’un de ses petits-fils. Sourire en coin, la tête posée sur son oreiller, le regard du vieil homme croise celui de notre collègue Tugdual Denis. Cet instant est une parenthèse figée dans le temps. Adolescent, il ne prêtait guère attention à ces récits passéistes. Les années font leur œuvre et c’est attentif et emprunt de reconnaissance que le journaliste de Valeurs actuelles recueille les dernières paroles de son patriarche.
16 mars 1954, second saut sur Diên Biên Phu.
Le colonel Jacques Allaire s’en est allé hier. À Dieu, Grand-Père. pic.twitter.com/tY7JWbQV5r
— Tugdual Denis (@TugdualDenis) April 4, 2022
L’épopée de ce héros familial, il l’a en partie couché sur le papier en 2021, dans son livre “La vérité sur Édouard Philippe” : « Mon grand-père aime les honneurs, le protocole, la hiérarchie et le drapeau. Les anciens combattants sont des blessés affectifs. Ils acceptent plus facilement, le souvenir d’une défaite que le manque de reconnaissance du présent. »
Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations pour honorer leur compagnon d’armes
Et le présent ne manquera pas de s’incliner devant sa mémoire… Ce mercredi 6 avril, la brume d’un printemps qui peine à s’affirmer recouvre la cour d’honneur de l’Hôtel des Invalides. Une nuée de bérets rouges s’avance sur les marches abruptes du perron de la maison mère des soldats. À chaque pas, un cliquetis métallique résonne dans la cour. Les anciens combattants se sont parés de leurs plus belles décorations. Des quatre coins de la France, ils sont venus rendre un dernier hommage à leur compagnons d’armes. Tapes dans le dos, sourires et poignées de mains viriles, tous y vont de leurs anecdotes pour parler de « cette grande figure des paras ».
À chacun son histoire, ou son moment intime partagé avec feu le colonel Allaire. Rassemblés devant l’entrée de la cathédrale Saint-Louis, certains, les traits du visages marqués par le temps, interpellent les nouveaux engagés qui s’avancent d’un pas martial sous les arcades de la cour d’honneur. Un détachement composé des 3e, 6e et 8e régiments de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) compose le piquet d’honneur. Jacques Allaire a successivement servi dans ces unités de 1953 à 1974. Ils sont au garde-à-vous, l’arme sanglée à l’épaule, les mains dans le dos. Un lieutenant du 3e RPIMA se voit remettre une enveloppe de la part d’un vétéran pour son régiment. Le chef de corps du 6e RPIMA est assailli de sollicitation en tous genres. Il salue ses anciens en signe de reconnaissance.
« On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici »
Parmi les premières arrivées sur place, Etiennette tient à rendre hommage à son « cher colonel ». Veste de tailleur sur les épaules, elle porte fièrement sur la tête son béret rouge de parachutiste. Présidente de la section de la région Centre de l’Union nationale des parachutistes, elle se souvient des derniers jours de Jacques Allaire… « Je le connaissais personnellement. Le drapeau de la section du Loir-et-Cher porte son nom. Il a été à l’initiative de la création de ce fanion. Le baptême du drapeau a été fait à Blois. C’était quelqu’un de très vaillant. Au cours de la cérémonie, j’ai voulu lui prêter mon bras pour l’aider à marcher. Il m’a dit : ‘‘non ça va j’ai ma canne’’ », témoigne Etiennette, s’ agrippant fermement aux anses de son sac à main.
Autour d’elle, des adhérents de l’UNP du Centre. Les anciens baissent la tête et ferment les yeux en souvenir de ce combattant d’Indochine. « On voulait être là. Nous sommes descendus en voiture depuis Orléans. C’est notre devoir d’être présent ici », insiste Antoinette. Sa tirade est applaudie par les anciens combattants qui l’entourent. À leur tour, ils y vont de leur petite litanie de compliments pour qualifier « l’héroïsme » et « le courage » du « grand Jacques ».
Des anciens combattants parachutistes dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres du colonel ALLAIRE © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul.
10h30. Les cloches de la cathédrale Saint-Louis tonnent. Le public est invité à prendre place pour le début de la cérémonie. Dans la foule qui s’amasse devant les portes de l’édifice religieux, un bal discontinu de grands uniformes et de képis. Son béret en main, Jacques pénètre à tâtons dans le monument. Cramponné à sa canne, le dos voûté, il nous lance amusé « me voilà dans le wagon de tête. Mes grands anciens sont tous partis maintenant ». Légion d’honneur agrafée à la boutonnière de sa veste, il s’arrête un instant dans le vestibule de l’église. Ses yeux s’embuent. Une table basse, recouverte d’une nappe rouge, expose deux photos du colonel. L’une le représente sac de parachute sur le dos, le casque sur la tête lors de la bataille de Dîen Bîen Phù. L’autre aux côtés du général Marcel Bigeard en Algérie. « J’ai servi à ses côtés au 3e RPC. Je l’ai connu lorsqu’il commandait la compagnie de commandement et de service opérationnelle. Depuis 1955, j’ai combattu à ses côtés. C’était un grand combattant et un homme de courage, surtout lorsque nous étions ensemble au combat, il pensait à la vie de ses hommes avant la sienne », confie toujours Jacques, effleurant légèrement de la paume de sa main la photo de Allaire et Bigeard.
« Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre. »
L’orgue retentit dans la cathédrale. À l’extérieur, dans les arcanes de la ‘‘cour de la Valeur’’, le lieutenant Jean-Étienne retient son souffle. Le tambour retentit. Le jeune officier est le descendant du colonel Allaire. Le plus jeune de ses petits-fils. À ses côtés, des soldats du 3e RPIMa portent le cercueil de son grand-père. Un drap mortuaire tricolore recouvre la bière. Une certaine fierté se lit sur les visages. Mais l’émotion ne les dépasse pas. Marchant au pas, les semelles de leurs rangers glissent sur la dalle du corridor. L’aspirant, tête haute, pénètre avec ses camarades dans la nef. Il porte, sur un coussin, les décorations et les médailles de son aïeul. Les joues de Jean-Étienne rougissent. « Ce départ représente deux choses. À titre familial, il m’a permis d’exister. Au titre de jeune soldat, il représente un exemple et un devoir de mémoire à suivre », nous commentera plus tard le militaire.
Les étendards jalonnent le parcours du défunt jusqu’à l’autel. Un silence solennel embaume l’assistance. Jacques serre sur sa poitrine l’insigne du 3e RPIMa. « Le temps passe. Nos grands anciens s’en vont les uns après les autres. C’est un page qui se tourne », soupire le vieux soldat, tenant péniblement debout grâce à sa canne. Les chants liturgiques exhalés par les proches du colonel emplissent l’atmosphère d’une gravité douce.
Certains militaires se mettent à genoux. Sur les bancs de la cathédrale, des badauds sont venus se glisser à la cérémonie. Une femme nous interpelle : « Je suis descendante de pieds-noirs. C’est grâce à des héros comme le colonel Allaire que ma famille a été protégée en Algérie. Il a sacrifié sa vie pour défendre la vie de mes parents. Je lui dois beaucoup. Il n’a jamais renoncé à se battre pour nous, contrairement à d’autres.» Le téléphone dans une main, des mouchoirs dans l’autre, elle sèche difficilement ses larmes.
Le Père Danziec prie en la mémoire du parachutiste
Le prêtre, les mains jointes, entame son office. Son homélie jalonnée d’espérance rend les honneurs séculiers et spirituels au défunt. Très croyant, le colonel Allaire était attaché au rite tridentin. Le Chanoine Denis, chasuble sur les épaules et barrette sur la tête, s’incline devant le cercueil. Il célèbre là les obsèques de son grand-père. Lui aussi est l’un de ses petits-fils. Face à l’autel, celui que les lecteurs de Valeurs actuelles connaissent sous le nom de Père Danziec, son nom de plume, prie en la mémoire du parachutiste.
Dans une allocution solennelle, il rappelle « l’amour de la patrie » du colonel Allaire. « Son sens de l’amitié était son guide Michelin. Il aimait ses hommes, comme sa propre famille. Il était un bon soldat du Christ », expose le religieux. D’une voix suave, il rappelle le tempérament de ce soldat, qui « cette fois-ci, aura la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu ». Un rictus se dessine sur les coins des visages de la plupart de l’assistance. Tous ont en mémoire, le dernier geste d’Allaire à Dîen Bîen Phù demandant un contre-ordre signé de la main de Bigeard, attestant de la reddition des troupes françaises.
« Cette fois-ci, tu auras la délicatesse de ne pas demander à Saint-Michel un ordre écrit de cessez-le-feu. »
« Mon colonel, une page se tourne, lance l’abbé. Une certaine vision de la France se tourne. Puisse le ciel vous permettre de retrouver au plus vite vos frères d’armes. Toi fidèle soldat, entre enfin de la joie de ton Maître. Jamais tu n’auras failli. En vos mains Seigneur, je vous remets son esprit. »
Jacques Allaire aux côtés du général Bigeard en Algérie © VA
En grande tenue, les mains le long du corps, les agents protocolaires du gouverneur des Invalides veillent au bon ordonnancement de la cérémonie. Ils portent leurs regards sur la tenue des drapeaux, l’alignement des soldats et le déroulé de l’hommage. Ils ont contribué à permettre à la famille de rendre cette commémoration possible. « Le colonel Allaire est chez lui aux Invalides. Il est grand invalide de guerre. Il est aussi grand officier de la Légion d’honneur. À ce titre, il a le droit aux honneurs funèbres militaires, à l’issue de la cérémonie religieuse. Nous savons qu’il avait à cœur que cette messe de funérailles soit célébrée en cette cathédrale Saint-Louis des Invalides. C’est l’église des soldats. Il y a quelques années, nous l’avons accueilli à l’institut nationale des Invalides. Nous avions des liens forts avec lui. Il se rendait souvent en ce lieu pour lequel il avait un attachement fort. C’est vraiment un hommage tout à fait remarquable qui lui est rendu », commente-t-on dans l’entourage du gouverneur des Invalides.
Dans les premiers rangs, une silhouette longiligne se tient debout, immobile. Au côté du général Benoît Durieux, son ancien chef de cabinet militaire à Matignon, Edouard Philippe suit la cérémonie absorbé par le cantique parachutiste final et les souvenirs qu’il avait forgés avec le colonel Allaire, lors d’un voyage commun au Vietnam en 2018. Dans sa délégation officielle, la France et son Premier ministre d’alors convièrent deux anciens combattants. Dont Allaire. Edouard Philippe s’était à cette occasion rendu à Diên Biên Phù même. Une visite rarissime, tant les responsables politiques ne savent généralement que faire des lieux de défaites. Fussent-elles héroïques.
Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure
Les cloches sonnent. Les portes de la cathédrale s’ouvrent en grand. Les étendards se dressent. La foule se lève. Guillaume Allaire, petit-fils du colonel et ancien officier lance la première note de la Prière du para. Suivi du chœur d’hommes de l’Union nationale des parachutistes. Leurs voix gagnent en gravité. Ils sont alors rejoints par les voix de dizaines de soldats présents dans l’auditoire, qui entonnent à leur tour l’hymne des parachutistes, avec une densité frissonnante.Dans l’assistance, Jacques, le torse bombé, reprend ses paroles graves: “Mon Dieu, mon Dieu, donne-moi, la tourmente, donne-moi, la souffrance, donne-moi, et puis la gloire au combat.”
Cerceuil du colonel ALLAIRE dans la cour des Invalides à Paris lors des honneurs funèbres © Caporal Florian Barcelo/EMSOME
Les adhérents de l’UNP marchent au pas. Ils forment un carré compact, imperturbable. À sa tête, le général Caille. À ses côtés, Hervé, porte-drapeau de l’association. Ils sont les premiers à sortir de l’église. En rang serré, ils se mettent au garde-à-vous dans la cour d’honneur. Le détachement du 3e, 6e et 8e RPIMA leur fait face. Ancien militaire du rang au 3e RPIMA, Hervé serre la hampe de son étendard. Sur sa veste, il a brodé l’emblème de l’UNP. À sa boutonnière, l’insigne de son ancien régiment et ses médailles sont fièrement accrochées. Sur son col, figure un petit pin’s notant sa qualité de porte-drapeau. « Son régiment était également le mien. C’est un héritage militaire. J’ai servi de 80 à 89. Il venait souvent à Carcassonne. J’ai pu le rencontrer à cette occasion. C’est un de nos anciens. Il avait une aura et une présence. Son nom est indissociable de Bigeard », témoigne Hervé, dont l’émotion se ressent dans la voix. Au passage de la famille du défunt, Hervé s’incline et pose sa main sur son insigne. L’émotion l’étreint et sort un mouchoir de sa poche.
« Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles »
La brume se lève. Un rayon de soleil transperce la cour d’honneur. La statue de Napoléon est éclairée par cette embellie. Les cuivres de la fanfare militaire entonnent la marche funèbre. L’étendard du 6e RPIMa s’abaisse. Les militaires, en rang serré, apposent fermement leurs mains sur le canon de leur fusil. Un pas martial se fait entendre depuis l’entrée de la cathédrale Saint-Louis. Le lieutenant Jean-Étienne accompagne le cercueil de son grand-père dans sa dernière demeure. Dont il porte dignement les insignes. Le regard à l’horizon, imperturbable, se dresse derrière la dépouille du colonel Allaire.
Un ancien général des troupes de marine entonne alors l’oraison funèbre. Le film de la vie du colonel Allaire est déclamé une dernière fois. Les combats de Dîen Bîen Phù, son lien sur le terrain avec ses hommes, sa force de caractère ou son amitié à Bigeard, de la moindre petite anecdote à la grande histoire, tout est fait pour permettre au public de se souvenir de cette figure de l’armée française. Une famille, à l’accent anglophone, regarde curieusement la cérémonie. La mère de famille, accroupie aux côtés de ses enfants, explique le cérémonial : « Nous étions en visite sur le site. Si on peut saluer la mémoire d’un soldat, on le fait. Dans notre culture, il est important de raconter l’histoire de ceux qui ont donné leurs vies pour nos familles. » Les curieux, venus visiter les Invalides, s’arrêtent aux balcons et aux balustrades de la cour. Téléphones à la main, certains veulent immortaliser la scène. D’autres partagent l’émotion de la famille et des soldats.
Puis le lieutenant Jean-Étienne, képi bloqué dans son avant-bras, dresse cette leçon : « J’ai le devoir de faire comme lui et de donner le meilleur de moi-même pour ma famille et mon pays. Cela m’a ému. Mais, cet événement m’a rappelé le sens de ma vocation de soldat. Mon rêve serait de pouvoir servir dans le même régiment que mon père et mon grand-père. »
La Marseillaise retentit dans la cour d’honneur des Invalides. La dépouille du colonel est levée par Jean-Étienne et ses compagnons d’armes. Le colonel Allaire quitte les Invalides et passe sous le porche de la Porte Louis XIV. Réunis tous ensemble, Jacques, Hervé et Étiennette interprètent à l’union la « prière du Para ». Avant de prononcer une ultime fois le nom du dernier héros de Dîen Bîen Phù.
BBC
Streaming is driving a 'golden age' for Indian drama
By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai
Award-winning actor, Rasika Dugal, has never had more work, or been recognised more often.
The Indian actor's star is rising - she will soon be seen in the second season of drama, Delhi Crime on Netflix and in the film, Lord Curzon Ki Haveli. She is also currently working on a unnamed TV series.
But it hasn't always been this way. Like many actors, her early years in the industry were tough and frustrating. Ms Dugal worked on films that were never released and those that did reach the box office, did not attract much of an audience.
"While working on those films was a very fulfilling experience as a performer, the films didn't reach the audience I felt they deserved," she says.
When it came to distribution, the small films she worked on just did not have the marketing budgets to compete with the big blockbuster movies, so struggled to find an audience.
"All the popular and convenient screens and show timings [at cinemas] would already be taken by the bigger film," Ms Dugal explains.
But everything changed for her in 2018, when she starred in Mirzapur, a crime thriller series from Amazon Prime Video. Her role as the manipulative character Beena Tripathi, won her awards and work flooded in.
"The coming of steaming platforms has transformed my career. Not only in terms of the quantity of work but also in terms of quality and variety of work," she explains.
It's been a similar story for actors around the world. Money from Netflix, Amazon, Apple and others has been pouring into original drama.
Last year the streaming industry globally spent a whopping $220bn (£168bn) on content, according to figures from Ampere Analysis, up 14% on the previous year.
In India, Netflix alone spent $405m (£310m) to develop original and licensed Indian content during 2019 and 2020.
This sudden influx of money means India currently has around 30 streaming services, also know as Over-the-Top (OTT) platforms.
And in a nation where hundreds of languages and dialects are spoken, all that investment means many more viewers can be catered for in their first language.
"Last year, Netflix's 28 Indian original titles were across seven languages, eight formats and 11 genres across films, series, comedy, reality and documentaries," says Monika Shergill, vice-president content, Netflix India.
More technology of business:
"As we've had the opportunity to bring a more diverse set of films from different regions of our country, we've seen more and more [people] discover and engage with these films."
"India has a rich storytelling culture and tremendous love for entertainment; we're just at the beginning of our journey here," she adds.
Ashish Pherwani, Media and Entertainment analyst at Ernst & Young, estimates that around 40 million of India's 300 million households currently access streaming services like Netflix.
That means there is plenty of room for growth. Mr Pherwani thinks that figure is likely to grow to 60 million households over the next few years - with a total audience of around 200 million viewers.
"We will see both mega platforms and niche genre offerings come into being, and various bundling, packaging and pricing models as well," he says.
Siddharth Roy Kapur is the founder of one of the biggest film production companies in India, Roy Kapur films.
He agrees that streaming has created a "golden age" for entertainment in India, but he also has some reservations.
As a producer, he explains that the financial returns for making films released in the traditional way can still be greater - as the production house usually retains the rights to the film.
But that is often not the case for material made for the streaming platforms, who will pay a one-off fee to hold the rights themselves.
"If it's a theatrical release, the returns on investment to the producer are much higher if the movie does well and you own the content," he says.
Mr Kapur also thinks the streaming business may have expanded too fast and some platforms could end up merging.
"I think there might be some kind of consolidation... the OTT [streaming services] with deep pockets will survive, and in a few years the rest will consolidate."
Indian actors are really enjoying the ride while it lasts though.
Saqib Saleem is one of them and has recently starred in numerous TV shows and films. He says the variety and quality of the work he is being offered has never been so good.
"This is the most exciting phase of my career because of the variety of roles that I am being offered. This wasn't the case five-six years ago. That was when all you had to do was find a conventional film with a hero.
"I think it's making the entertainment industry more accessible to viewers irrespective of their culture and geography. It is very exciting to have content creators put their minds to stories that are nothing like formulaic series or films."
France24 - Monde
Elon Musk : Mars, Vladimir Poutine, Twitter et moi
Publié le : 08/04/2022 - 17:59
Guillaume GRALLET
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Guillaume GRALLET
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Tesla, Space X, SolarCity, OpenAI, Hyperloop... : on ne compte plus les chantiers qui mobilisent déjà Elon Musk. Pourtant, ce touche-à-tout a décidé de partir à l'assaut de Twitter. Pour quoi faire ?
Né il y a cinquante ans en Afrique du Sud, naturalisé canadien avant de devenir américain, le passionné de physique Elon Musk a récemment fait parler de lui en facilitant l'accès à Internet des foyers ukrainiens. L'homme qui a reçu en Californie le Premier ministre indien Narendra Modi et défié en duel Vladimir Poutine a aussi un avis bien tranché sur la liberté d'expression. Décryptage des intentions de celui qui vient de devenir administrateur de Twitter.
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L’espace, nouvelle frontière de la guerre informatique ?
Publié le : 08/04/2022 - 17:14
Sébastian SEIBT
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Alors qu’il y a de plus en plus de satellites en orbite autour de la Terre, les spécialistes de la cybersécurité rencontrés par France 24 craignent que ces constellations deviennent un nouveau terrain de jeux pour la cyberguerre ou la criminalité informatique. Le conflit en Ukraine en a été l’une des premières démonstrations.
L’invasion russe en Ukraine a eu un impact, de Kiev aux couloirs de l’ONU et jusqu’à… l’espace. Le 24 février, alors que le président russe Vladimir Poutine déclarait la guerre à son voisin ukrainien, le satellite KA-SAT était mis hors service par une cyberattaque. Conséquence : plus d’internet par satellite pour toute l’Europe - des milliers de Français y avaient recours - et 6 000 éoliennes en Allemagne ont dû être mises à l’arrêt car elles étaient contrôlées à distance par une connexion par satellite.
"C’est peut-être un tournant pour la sécurité informatique dans l’espace", répète inlassablement depuis lors Mathieu Bailly, vice-président espace pour Cysec, une société suisse de sécurisation des données sensibles. Comme lui, ils étaient nombreux à voir dans cette attaque "un moment Pearl Harbor pour le secteur spatial", ou "le 11-septembre de l’espace" lors du Cysat, la conférence sur les enjeux de sécurité dans l’espace qui s’est déroulée à Paris les mercredi 6 et jeudi 7 avril.
L'espace grouille de satellites
"C’est vrai que c’est la première fois qu’une attaque informatique contre un satellite commercial dans l’espace est portée à l’attention de tous", reconnaissent Xavier Mehrenberger et Aris Adamantiadis, deux consultants en sécurité informatique qui font aussi partie d’une équipe de hackers "éthiques" chargés de tester la fiabilité d’un satellite de l’Agence européenne de l’espace (ESA).
Le scénario de l’espace qui se transforme en nouvelle frontière de la cyberguerre ou de la cybercriminalité est ce que redoutent les professionnels du secteur. "Entre les satellites militaires, les missions civiles ou encore les constellations de satellites commerciaux, il y a énormément d’actifs spatiaux à protéger", souligne Nicolas Chaillan, un serial entrepreneur français installé aux États-Unis qui a été le premier responsable de la sécurité logicielle pour l’armée de l’air américaine et la Space Force entre 2019 et 2021.
L’orbite basse terrestre (jusqu’à 2 000 km au-dessus de la Terre) grouille en effet de satellites. Il y en a près de 8 000, dont plus de la moitié sont Américains (environ 4 400 ). Et Elon Musk, le patron de SpaceX, lance parfois plus de 200 satellites par mois.
Autant de cibles potentielles. Mais pour qui ? Difficile, en effet, de savoir si le piratage du satellite KA-SAT, attribué par les États-Unis aux Russes, est une exception ou simplement la partie émergée de l’iceberg spatial. Pendant un conflit, un des belligérants peut trouver judicieux de s’en prendre à un satellite surtout si "comme cela semble avoir été le cas avec KA-SAT, il était utilisé par l’armée ukrainienne pour communiquer", souligne Thomas Girard, responsable cybersécurité pour CS Group, une société française de gestion des infrastructures critiques dans le domaine de la défense et de l’espace.
La menace vient surtout des acteurs étatiques
Mais en temps de paix ? Les rares précédents indiquent que des cyber-espions peuvent s’intéresser aux communications qui transitent par ces engins spatiaux. Ainsi, en 2018, la France avait soupçonné la Russie de tenter d’espionner le satellite franco-italien Athena-Fidus. "Alors qu’il continuait sa rotation tranquillement au-dessus de la Terre, un autre satellite [russe] s’est approché de lui, de près (…). De tellement près qu’on aurait vraiment pu croire qu’il tentait de capter nos communications", avait déclaré Florence Parly, ministre de la Défense à l’époque.
Pour Nicolas Chaillan, "les cyberespions chinois s’intéressent depuis longtemps à l’industrie spatiale pour récupérer le savoir-faire américain". "On ne s’en rend pas compte parce que la plupart du temps ces tentatives d’attaques sont classifiées", assure cet ancien collaborateur du département américain de la Défense qui milite pour une plus grande transparence au sujet des attaques informatiques dans l’espace "afin de faire prendre conscience de l’urgence qu’il y a urgence à mieux se protéger".
La guerre informatique dans l’espace semble donc avant tout être une affaire d’États. Plus précisément, "dans les années 1980 et 1990, il y avait des hackers amateurs qui étaient intéressés par le défi de pirater quelque chose de nouveau comme un satellite, mais à partir de la fin des années 2000, les acteurs étatiques ont vraiment commencé à y investir des ressources car les données transitant par ces engins spatiaux devenaient de plus en plus stratégiques", explique Adrian Nish, directeur de la division cyber de BAE System, le géant britannique de la défense et de l’aérospatial.
Il n’y a pas que les communications par satellite qui peuvent intéresser un pirate informatique à la solde d’un État. "Si quelqu’un réussissait à désactiver les satellites GPS ce serait catastrophique", souligne Nicolas Chaillan. "La plupart de nos opex [opérations extérieures] reposent sur des informations de géolocalisation par satellite", précise Julien Airaud, responsable de la cybersécurité au Centre national d’études spatiales (CNES).
L’imagerie satellite est aussi un enjeu stratégique. "Que se passerait-il si quelqu’un trafiquait les photos satellites qui permettent de localiser une cible ou de se rendre compte de la situation sur le terrain ?", s’interroge Thomas Girard, du CS Group. Les images satellites de la mobilisation russe à la frontière ukrainienne ont largement été utilisées pour prendre la mesure de l’imminence de l’offensive russe. Un piratage de ces ressources aurait pu changer la face du conflit.
Et demain des cybercriminels ?
C’est pourquoi la plupart des pays - comme la France et les États-Unis - considèrent l’espace comme un secteur d’importance vitale à protéger comme les infrastructures critiques.
Pirater un satellite n’est pas non plus à la portée du premier hacker venu. "Il faut comprendre le protocole utilisé pour configurer le satellite, c’est-à-dire savoir ‘communiquer’ avec l’interface", explique Aris Adamantiadis, le consultant en informatique qui a testé la fiabilité d’un satellite de l’ESA. C’est pourquoi les gangs cybercriminels gardent, pour l’instant, les pieds sur Terre. "Il est beaucoup plus facile de déployer des rançongiciels ou voler des bitcoins que de pirater des satellites et ça rapporte encore beaucoup d’argent", résume Adrian Nish.
Mais la sécurité informatique contre ces menaces sur Terre va s’améliorer. Les cybercriminels pourront alors être tenté de tourner leur attention vers les étoiles, car il y a de plus en plus de start-up qui veulent entrer sur ce marché potentiellement lucratif du satellite et "pour gagner cette course, certains sont tentés de faire des économies sur la cybersécurité", regrettent la totalité de experts interrogés par France 24.
"Le risque principal vient de la chaîne d’approvisionnement, de la multiplication des fournisseurs et sous-traitants qui interviennent et qui n’ont pas tous la même maturité quant à la cybersécurité", souligne Julien Airaud, du CNES. Aujourd’hui les petits satellites commerciaux contiennent des composants produits à la chaîne par différentes entreprises, tandis que le lancement dans l’espace peut être effectué par une première société et l’interface de contrôle du satellite prise en charge par une autre.
Il suffit alors à un pirate informatique de trouver une faille chez l’un de ces prestataires afin de se frayer un chemin jusqu’au satellite. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit avec le satellite KA-SAT. Les assaillants se sont contentés d’attaquer le système de contrôle au sol qui permettait de récupérer les données transmises par le satellite.
En fait, il se passe avec l’espace ce qui s’est passé avec tous les autres secteurs de l’innovation. "Au départ, les entrepreneurs pensent que la cybersécurité est optionnelle et qu’il sera toujours temps de s’en occuper quand les problèmes surviendront. Mais avec l’espace ce n’est pas aussi facile", avertit Nicolas Chaillan. En effet, s’il est relativement simple de corriger une faille de sécurité dans un programme sur un ordinateur au sol, c’est une autre paire de manches pour aller le faire sur un satellite.
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ÉLÉMENT TERRE
Pollution spatiale : "Un problème de sécurité", avertit Thomas Pesquet
La chronique de l’éco
Internet en orbite basse : la bataille de l'espace
TECH 24
Cyberguerre : l'autre front du combat contre l'Ukraine
BBC
Brain cancer DNA research hopes to speed up diagnosis
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More than 200 brain tumour patients at Addenbrooke’s Hospital in Cambridge are to have the entire genetic code of their cancer sequenced.
The Minderoo Precision Brain Tumour Programme aims to speed up diagnosis and help personalise treatment for patients with glioblastoma, an aggressive brain cancer.
It’s hoped it may ultimately lead to new targeted treatments which extend survival.
Warning: This video contains clips of medical diagnosis and graphic medical scenes
Opex 360
Le Nigeria devrait pouvoir se procurer 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » auprès des États-Unis
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Malgré l’expansion de groupes jihadistes dans le nord du Nigéria [et plus précisément dans la région du Lac Tchad], l’administration Obama [dont faisait partie Joe Biden en qualité de vice-président, ndlr] fut réticente à autoriser des ventes d’armes à Abuja. Et cela en raison violations des droits de l’Homme commises par les forces armées nigérianes, en particulier contre la communauté chiite.
Cela étant, en 2017, celle du président Trump adopta une autre approche… Et elle autorisa la vente de douze avions d’attaque léger A-29 Super Tucano à la force aérienne nigériane pour 593 millions de dollars. Et ceci afin d’appuyer les opérations militaires contre les « organisations terroristes Boko Haram et État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] » ainsi que celle menées contre les trafics », tant au Nigéria que dans le golfe de Guinée.
Cependant, pour faire taire les éventuelles réticences de certains élus du Congrès, la livraison de ces appareils était subordonnée à la formation des militaires nigérians au droit des conflits armées.
Depuis, la situation sécuritaire du Nigéria ne s’est pas améliorée… Si Boko Haram a été affaibli avec la disparition de son chef, l’ISWAP a pris de la vigueur. Et une autre formation jihadiste, Ansaru, a fait sa rapparition et confirmé son allégeance à al-Qaïda. En outre, sur fond de tensions religieuses et ethniques, les violences ont gagné le centre du pays, avec des attaques de villageois attribuées à des « bandits », liés à l’islam radical pour la plupart] ayant fait plusieurs centaines de victimes, comme encore le 12 avril, dans l’État du Plateau. Et c’est sans oublier les enlèvements de masse [notamment dans les écoles] et les attaques de train, la ligne Abuja-Kaduna étant devenue particulièrement dangereuse.
Par ailleurs, le Nigeria s’est récemment tourné vers la Chine et la Russie pour équiper ses forces armées. Ainsi, la première lui a livré des chars VT-4 et ST-1, des obusiers de 105 mm SH5, des blindés CS-VP3, de type MRAP [Mine Resistant Ambush Protected] et des avions de combat JF-17 « Thunder », issus d’une coopération sino-pakistanaise. Quant à la seconde, elle lui fournit des hélicoptères de transport [Mil Mi-17] et d’attaque [Mil Mi 24/35 « Hind »]. En outre, en août 2021, Moscou et Abuja ont renforcé leur coopération militaire.
Un mois plus tôt, les comités des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat américains avaient écarté la vente possible de 12 hélicoptères d’attaque AH-1Z « Viper » au Nigeria en mettant en avant des « inquiétudes concernant d’éventuelles violations des droits humains » par les forces nigérianes, celles-ci venant alors d’être accusées de faire un « usage excessif » de la force, notamment contre le « Mouvement islamique du Nigeria » [MIN], d’obédience chiite.
Quoi qu’il en soit, le Nigeria devrait obtenir les 12 hélicoptères AH-1Z qu’il souhaite depuis plus d’un an. En effet, dans un avis publié le 14 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des ventes d’armes américaines via la procédure FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès d’accepter leur vente « potentielle » à Abuja pour un montant estimé à 997 millions de dollars. Mais à la condition que, comme pour les A-29 Super Tucano, des formations au droit des conflits armés soient assurées au profit des militaires nigérians.
« Cette vente proposée soutiendra les objectifs de politique étrangère et les objectifs de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un partenaire stratégique en Afrique subsaharienne », fait valoir la DSCA, qui, dans son avis, ne mentionne pas explicitement la lutte contre les organisations terroristes, contrairement à ce qu’elle avait fait pour les A-29 Super Tucano. En revanche, elle souligne que la livraison de ces AH-1Z « Viper » permettra de « promouvoir la stabilité régionale et [de] renforcer l’interopérabilité avec les États-Unis et d’autres partenaires occidentaux ».
Pour rappel, mis en service au début des années 2010 par l’US Marine Corps, l’AH-1Z « Viper » est propulsé par 2 turbines General Electric T700-GE-401C, ce qui lui permet de voler à une vitesse de croisière de 160 noeuds, pour un rayon d’action de 685 km. Doté d’une boule boule FLIR de nouvelle génération, il est armé d’une mitrailleuse de type Gatling montée dans une tourelle et de roquettes Hydra 70 ou APKWS II. Il peut également emporter 2 missiles air-air AIM-9 Sidewinder et jusqu’à 16 missiles air-sol AGM-144 Hellfire, grâce à 4 lanceurs M272. Mais l’avis de la DSCA ne prévoit pas la livraison de telles munitions aux forces nigérianes.
France24 - Monde
Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK
Publié le : 15/04/2022 - 00:05
FRANCE 24
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La Ligue Europa s'arrête en quarts de finale pour les Lyonnais, qui se sont inclinés jeudi face à West Ham (0-3). Dans le même temps, les Marseillais ont rejoint les demi-finales de Ligue Europa Conférence grâce à leur victoire sur la pelouse du PAOK Salonique (0-1).
L'Olympique lyonnais s'est lourdement incliné, jeudi 14 avril, à domicile face à West Ham (0-3) en quart retour de la Ligue Europa, tout comme le FC Barcelone contre l'Eintracht Francfort, alors que Marseille s'est qualifié pour les demies de Ligue Europa Conférence en battant à nouveau le PAOK Salonique (0-1).
Pas de miracle pour Lyon. À la traîne en championnat (10e), les Lyonnais comptaient sur une victoire finale en Ligue Europa pour accéder de nouveau à la Ligue des champions, "un rêve" de leur président Jean-Michel Aulas. Il n'en sera rien.
Au Parc OL, les joueurs de Peter Bosz n'ont jamais réussi à faire douter les Anglais, qui avaient tenu le match nul (1-1) en quart de finale aller à 10 contre 11 pendant la moitié du match.
Les deux buts des Hammers juste avant la mi-temps, par Dawson (38e) puis Rice (44e), ont douché les espoirs des Lyonnais, qui en ont encaissé un troisième après la pause (Bowen, 48e).
Le RB Leipzig en demies
En demi-finale, les Londoniens retrouveront l'Eintracht Francfort, qui a battu le FC Barcelone au Camp Nou (2-3, 1-1 au match aller) contre toute attente. Pourtant dans une forme étincelante depuis plusieurs semaines, les Barcelonais ont été très friables en défense.
Un peu plus tôt, le RB Leipzig s'est montré solide pour s'imposer à Bergame face à l'Atalanta (0-2, 1-1 au match aller) et sortir vainqueur de ce duel entre deux équipes au football offensif.
Comme souvent cette saison, le club allemand a pu compter sur l'international français Christopher Nkunku, auteur d'un doublé et qui a porté à 30 son total de buts toutes compétitions confondues cette saison.
Deux ans après sa superbe campagne de Ligue des champions qui l'avait menée jusqu'au dernier carré, Leipzig retrouve une demi-finale européenne et poursuit sa progression.
Le club allemand retrouvera en demi-finale les Rangers, qui ont inversé la tendance à Glasgow face à Braga, en s'imposant (3-1) en prolongation après avoir perdu le match aller (1-0).
Marseille tranquille, Rome renversante
L'Olympique de Marseille a confirmé son succès du match aller (2-1) contre le PAOK Salonique en battant de nouveau le club grec, grâce à un but de son meneur Dimitri Payet (34e).
Après les incidents entre supporters en marge du quart de finale aller, il n'y eu cette fois pas de confrontation en tribune. Les supporters marseillais n'avaient pas été autorisés à se déplacer en Grèce.
L'OM jouera sa place pour une finale contre le Feyenoord Rotterdam, vainqueur du Slavia à Prague 3 à 1 (6-4 au score cumulé).
Humiliée en phase de groupe par Bodo/Glimt en Norvège (6-1), puis battue au match aller dans le même stade (2-1), l'AS Rome s'est bien rattrapée au Stadio Olimpico (4-0) en quart de finale retour de la Ligue Europa Conférence. Les joueurs de José Mourinho ont été emmenés par Zaniolo, auteur d'un triplé (23e, 29e, 49e), après avoir ouvert le score par Abraham.
La Louve affrontera les renards de Leicester en demi-finale de cette nouvelle compétition européenne entre clubs. Les joueurs de Brendan Rodgers ont aussi été renversants, cette fois au cours du même match : menés 1-0 à Eindhoven face au PSV, ils ont inscrit deux buts dans le dernier quart d'heure pour se qualifier (2-1).
Avec AFP
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AVANT-MATCHCoupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
El País (ESP)
SANS TITRE
Es Cuaresma en Sevilla, las calles huelen aún más a incienso litúrgico y en las mesas de muchos bares solo se ven tapas de espinacas con garbanzos, torrijas y bacalao preparado de mil formas diferentes. Las cartas de estos locales hacen algunos cambios para adaptarse a esta época, y cuando se acerca la Semana Santa los sevillanos suman una tradición gastronómica a sus costumbres cofrades. No importa que se ofrezcan otros tantos platos sin carne, los vecinos piden los mismos que tomaban con sus padres y abuelos. Y da igual que no sea viernes o Miércoles de Ceniza: la vigilia dura más de 40 días en las barras de madera y metal de esta ciudad.
“Al igual que con las cofradías, hay un tema que parte de lo religioso pero que se convierte en algo popular. Todo esta gastronomía sin carne, que proviene de la abstinencia de vigilia, es ya una tradición que en ocasiones pierde su sentido original”, comenta Javier Compás, gastrónomo y director del medio Sevilla Encendida. “El sevillano que se siente como tal pasa estos días con espinacas, bacalao y torrijas, independientemente de sus creencias. Pienso que al final es un hábito identitario”, dice Lola Castro, gerente de Casa Román, uno de los restaurantes más típicos para visitar en estas fechas.
Que no falte el bacalao
En las paredes de Casa Ricardo, situado en el barrio de San Lorenzo, no cabe ni un cuadro más de vírgenes y cristos. Detrás de la barra, un calendario de plástico anuncia los días que faltan para el Domingo de Ramos, y en la televisión se suceden vídeos de procesiones de años anteriores. Aquí se vive y respeta la doctrina católica, por eso cuando llega Cuaresma sus famosísimas croquetas de jamón cambian el ingrediente principal por otro básico en Sevilla en estos días: el bacalao.
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“Nosotros hacemos un pequeño giro en nuestra carta y servimos croquetas o bacalao en tomate, y nuestros clientes asiduos saben que son pocos días los que tienen para poder degustar estos platos”, dice Ricardo Núñez, propietario del bar. Además de los mencionados, los viernes de vigilia también preparan con este pescado crepes rellenos con salsa holandesa, pavías y un empanado con alioli. Un repertorio bastante variado que hace que, en esas fechas concretas, antes de abrir ya haya gente en la puerta.
Durante todo el periodo cuaresmal y Semana Santa, no solo en vigilia, Casa Román también amplía su menú: “Hacemos el bacalao en todas las versiones posibles, tanto salado como sin salar. Por ejemplo, cocinamos un guiso con tomate hecho a fuego lento durante unas seis o siete horas, unas croquetas o en revuelto, con el pescado desmigajado a mano, huevo campero y patatas paja”, detalla Lola Castro, gerente de este local ubicado en el barrio de Santa Cruz.
Tras décadas manteniendo esta costumbre culinaria, los hosteleros sevillanos conocen bien este producto, y hay muchas y muy buenas preparaciones con este pescado blanco como protagonista. “En el entorno de la calle Feria está la Bodega Mateo Ruiz, que tiene un bacalao con almendras y frito muy conocido. En la Bodeguita Antonio Romero, en calle Arfe, ponen un bacalao ahumado en aceite bastante rico”, recomienda Isabel Aguilar, editora de GURMÉ Sevilla, que continúa: “Otro clasicazo es en la Bodega Dos de Mayo, en la plaza del mismo nombre, el nido de bacalao, que es una forma de presentarlo algo más original. Y otro local que lo maneja de mil maneras, entre ellas en tomate, es Baco, en la calle Cuna”.
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Espinacas con garbanzos para no caer en el pecado
Como Dios o la extinta KGB, las espinacas también tienen el don de la ubicuidad, aunque en el caso de esta verdura solo se circunscriba en tiempo y espacio a la Cuaresma hispalense. “Las espinacas con garbanzos son uno de los referentes de la gastronomía sevillana, pero en Semana Santa se incrementa su consumo”, afirma Paula Aláez, redactora de la revista Cosas de Comé. “Nosotros la tenemos en carta siempre, pero en esta época casi que triplicamos la venta con respecto al resto del año. Además desbanca a otras elaboraciones que tampoco llevan carne, como el pisto”, comenta la hostelera Lola Castro.
Esta tapa es otra de las más castizas de esa Sevilla que se vuelve vegana unos días por simple tradición. Tanto la preparación como los ingredientes son bastante sencillos: solo se necesitan espinacas, garbanzos, un sofrito de ajo, cebolla y pimentón, pan y especias como comino (eso al gusto de cada uno). Con estos mismos alimentos hay que diferenciar dos formas de cocinarlos y, por tanto, dos platos distintos: el potaje de vigilia, ideal para el cuchareo y cocinado en olla con su buen caldo, del que ya os dimos en este vídeo la receta del restaurante La Azotea; y otro que se hace en sartén y se come con tenedor, que es lo que se conoce popularmente como “espinacas con garbanzos” (en el blog Cucharón y paso atrás explican cómo elaborarlo). A las dos versiones se les puede añadir, cómo no, un poco de bacalao.
Cuando se le pregunta a Isabel Aguilar por sitios donde probar las espinacas con garbanzos, el primer nombre que dice es El Rinconcillo, “el bar más antiguo de Andalucía” y uno de los más conocidos en cuanto a platos típicos de Cuaresma se refiere. También menciona esta periodista gastronómica la Bodeguita Casablanca, que está al lado de la catedral, las que preparan en Casa Morales, en la calle García Vinuesa, “una de esas bodegas centenarias de Sevilla”, y el bar Las Teresas, en el barrio de Santa Cruz. Precisamente la clave de la fama de esta tapa en Las Teresas es “seguir la misma receta desde hace más de 50 años”, según cuenta Luis Sánchez, dueño del local.
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Tratándose de un plato tan arraigado en las cocinas sevillanas, las recomendaciones pueden ser muchas más. El comunicador gastronómico Javier Compás se acuerda también del restaurante Becerrita, en la calle Recaredo, de La Antigua Abacería de San Lorenzo, en el barrio homónimo, y de Los Claveles, situado justo enfrente del ya mencionado El Rinconcillo, cerca de la iglesia de Santa Catalina.
Y de postre, torrijas
El santo trío de la comida cofrade se completa, por supuesto, con la torrija. Como el olor a azahar, la llegada de este dulce frito a las pastelerías sevillanas es otra señal de que la Semana Santa está cada vez más cerca. Y en el momento que aparece, pedir un brownie o una tarta de queso en cualquier restaurante o confitería de la ciudad es una herejía sin perdón.
Quizá uno de los sitios más conocidos para ir a probarla sea La Campana, en la céntrica calle Sierpes, donde elaboran torrijas “de las de toda la vida de dios”, tal y como apunta la periodista Paula Aláez. Asimismo, se puede disfrutar la versión clásica de este dulce en la confitería Ochoa, también en Sierpes, o en Ambrosius, cerca de la plaza Nueva, según Isabel Aguilar. “Y por supuesto en lugares tan característicos como Los Angelitos, con varios locales en Sevilla, o en la confitería Lidia, de Pilar Gavira, en el barrio de Triana”, aconseja Javier Compás.
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Pero en este ambiente tan castizo y puro hay espacio para la innovación culinaria. Un ejemplo de ello es el maestro pastelero de origen francés Manu Jara, que ha reinterpretado un dulce tan ligado a la tierra como las torrijas: “Vengo de una cultura muy afrancesada en la manera de trabajar, pero nos hemos dado cuenta que adaptarlo un poco a la ciudad donde estamos y fusionarlo con los productos de aquí es algo que funciona muy bien”, afirma este repostero, propietario de varias pastelerías con su mismo nombre.
Así, en las confiterías de Manu se ofrecen tanto torrijas tradicionales elaboradas con vino de Montilla Moriles, miel de la sierra de Aracena y pan brioche, como otras más heterodoxas que preparan con brandy Luis Felipe y una punta de mascarpone, una de Baileys y café de origen, otra con crema quemada con naranja y azahar o también con cacao, crema de cítricos y chantilly.
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Aunque su versión más iconoclasta es el torrisant, una fusión de torrija con croissant. “En Francia hay dos masas reinas, la del brioche y la del croissant, en una la mantequilla va laminada y en otra no. Realmente el paso para unirlo con la torrija es corto”, explica Manu Jara. “El público recibió estas propuestas muy bien, la verdad. Obviamente no vendemos tantas torrijas de Baileys con café, por ejemplo, como de las clásicas. Los clientes se llevan diez de las de siempre y una de las nuevas para probarla”, dice este pastelero entre risas. Sevilla, ya veis, es una ciudad de tradiciones.
Opex 360
Dissuasion : Un débris du missile ASMP-A rénové est porté manquant après un tir de qualification
par Laurent Lagneau · 15 avril 2022
Le 23 mars dernier, un Rafale a décollé de la base aérienne de Cazaux pour procéder au dernier tir de qualification du missile ASMP-A Rénové, sur lequel reposera la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire dans les années à venir.
« Tout au long de sa phase de vol », le missile a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] ‘Essais de Missiles’ à Biscarosse, Hourtin et Quimper, ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA ‘Essais en vol' », avait alors expliqué le ministère des Armées.
Étant donné la sensibilité de ce type de missile, une opération visant à récupérer les débris provenant de cet essai de qualification [évidemment effectué sans charge militaire] a été lancée dans le secteur de son point de chute, précisément au large de la Bretagne. Seulement, un fragment de cet ASMP-A Rénové n’a pas pu être retrouvé pour le moment.
Cette information a d’abord été révélée par France Bleu Breizh Izel, le 13 avril, puis reprise par le quotidien Le Télégramme.
En début de semaine, les autorités maritimes avaient prévenu les pêcheurs, les navigateurs et les plaisanciers qu’un cylindre métallique de deux mètres de long pour un diamètre de 40 cm, auquel « pourrait être joint un objet de 60 cm par 40 cm », serait susceptible de dériver entre la pointe de Penmarch et Belle Île. Et de les inviter à signaler, le cas échéant, à la Gendarmerie ou au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage Étel sa découverte. « Il s’agit pour le moment de mesures de précaution », avait alors précisé un porte-parole de la Marine nationale au Télégramme.
Le 14 avril, le ministère des Armées a confirmé être à la recherche d’un fragment provenant d’un missile. « Un débris de missile cylindrique, tombé dans la mer au large du Morbihan à la suite d’un essai militaire, est recherché par les autorités », a-t-il indiqué.
« À la suite d’un essai de munition sans charge militaire, le ministère des Armées a lancé, comme pour tout tir, une opération de repêchage des débris. […] Tous les débris ont été récupérés au fond de l’eau à l’exception d’un cylindre contenant un dispositif pyrotechnique de pressurisation. Ce morceau est très probablement au fond de l’eau », a précisé la DGA.
Étant donné que’il contient un « dispositif pyrotechnique de pressurisation », ce cylindre ne présente pas de danger particulier, sauf si l’on tente de l’ouvrir, selon la DGA. Interrompue à cause des conditions métérologiques, la campagne de repêchage n’a pu reprendre que cette semaine.
Pour rappel, le programme ASMP-A Rénové doit permettre de maintenir le niveau de performance du missile de croisière à capacité nucléaire porté par les Rafale des Forces aériennes stratégiques [FAS] et ceux de la Force aéronavale nucléaire [FANu] face aux évolutions technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035. Le tir de qualification effectué le 23 mars a donné le coup d’envoi de son entrée en production. Sa mise en service est prévue en 2022.
France24 - Monde
Ligue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
Publié le : 13/04/2022 - 23:02
Romain HOUEIX
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Fort de son avantage acquis au match aller (1-0), Manchester City a obtenu mercredi sa qualification en demi-finale de la Ligue des champions grâce au match nul obtenu sur la pelouse de l'Atlético de Madrid.
Dans le chaudron de l'Atlético de Madrid, Manchester City a à peine tremblé. Les hommes de Pep Guardiola ont résisté aux assauts des Colchoneros pour préserver le match nul (0-0) leur permettant de se qualifier au bénéfice de la victoire acquise au match aller (1-0).
Malgré le retard à rattraper, l'Atlético de Madrid ne s'est pas précipité d'entrée. L'équipe de Diego Simeone patiente, restant soudée devant son adversaire, et attend les ouvertures. Lodi remonte énergiquement le ballon et sert Lemar. L'international français centre mais Stones veille (8e). C'est également le défenseur anglais qui est à la réception d'un corner mancunien ratant de peu le but d'Oblak (10e).
Les Citizens installent leur jeu de possession mais sans parvenir à inquiéter le gardien de Madrid. L'Atlético défend dur sur l'homme. Le défenseur Felipe finit par écoper un carton jaune après des agressions sur Foden, puis De Bruyne. Ce dernier tente une volée sur une frappe contrée du jeune Anglais. Le ballon est dévié en corner (27e).
𝗜 𝗡 • 𝗗 𝗘 𝗦 • 𝗖 𝗥 𝗜 𝗣 • 𝗧 𝗜 • 𝗕 𝗟 𝗘 🔴⚪ pic.twitter.com/f8e1a7w9eJ
April 13, 2022
Un miracle sauve ensuite les Madrilènes. Mahrez fait un superbe appel sur la droite et centre vers Foden. Le ballon arrive jusqu'à Gundogan, qui frappe. Oblak est sauvé par son poteau puis Felipe repousse sa reprise de la tête (30e). Les hommes de Diego Simeone répondent immédiatement. Une longue possession est conclue par une frappe de Geoffrey Kondogbia, la première madrilène de la double confrontation. Elle n'inquiète pas Ederson (35e).
Manque de précision dans le dernier geste
Au retour des vestiaires, l'Atlético monte d'un cran et met la pression grâce à ses Français. Griezmann est trouvé dans le dos dans la surface mais est empêché de frapper in extremis (45e), puis Lemar voit sa frappe contrée (47e).
Après une transmission de Llorente, Joao Félix, dos au but, remise en retrait vers Griezmann dont la reprise du gauche file à gauche (57e).
L'Atlético augmente la pression. L'entrant Correa s'écroule au sein de la surface de réparation, ce qui ne fait pas sourciller l'arbitre, puis De Paul réalise une volée du pied droit qui atterrit à droite du but anglais (77e). Correa dévie ensuite en retrait vers Carrasco dont la reprise est contrée et déviée par Stones (86e). Manchester City résiste et tient sa demi-finale, profitant de l'imprécision de leurs adversaires dans le dernier geste.
Les esprits s'échauffent dans les derniers instants. Felipe est exclu après une énième faute vulgaire sur Phil Foden. Alors qu'ils avaient le match en main, les joueurs de l'Atlético de Madrid se laissent gagner par la nervosité et ne parviennent pas enflammer la partie malgré les treize longues minutes de prolongation accordées par l'arbitre. C'est même Gundogan qui manque de marquer le premier but du match dans les derniers instants mais Oblak le sort d'une parade impeccable. Insuffisante cependant puisque les deux dernières occasions, signées Carrasco et Correa, sont repoussées par Ederson. L'Atlético de Madrid est éliminée de la Ligue des champions.
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COMPTE-RENDULigue des champions : De Bruyne délivre Manchester City contre l'Atlético de Madrid
AVANT-MATCHLigue des champions : Atlético contre City, le duel des styles entre Guardiola et Simeone continue
Avant-matchLigue des champions : Manchester City et Liverpool, deux ambitieux à l'assaut du dernier carré
Opex 360
Ukraine : L’armée russe a envoyé des robots Uran-6 dans le Donbass
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
En septembre 2021, l’armée russe fit savoir qu’elle avait engagé des robots armés Platform-M à l’occasion des manoeuvres Zapad-21, menées conjointement avec son homologue biélorusse. En outre, quelques mois plus tôt, elle avait aussi annoncé la création prochaine d’une unité entièrement « robotisée » qui, avec unee vingtaine de robots Uran-9, devait être chargée d’élaborer des doctrines d’emploi et de former les futurs opérateurs.
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, aucun robot armé [UGV – Unmanned Ground Vehicle] n’a, a priori, été signalé parmi les matériels engagés par les forces russes. Cela étant, cela ne veut pas dire qu’elles n’en utilisent pas…
En effet, une vidéo circulant depuis quelques jours sur les réseaux sociaux montre un robot de type Uran-6 en action dans la région du Donbass]. Du moins, c’est ce qu’ont affirmé les combattants de la « république populaire de Louhansk », reconnue par Moscou en février. Pour rappel, cet engin n’est pas armé… Il a en effet été concçu pour appuyer les sapeurs dans les opérations de déminage.
Video of Russian sappers employing a Uran-6 mine-clearing UGV in the Donbas. Notably, there has been no indication so far that Russia has used the armed Uran-9 UGV in this war. https://t.co/mQkEGxvXUB pic.twitter.com/gdQgLqr6QM
— Rob Lee (@RALee85) April 11, 2022
Pouvant être équipé d’une lame ou d’un rouleau à l’avant et monté sur un châssis chenillé, l’Uran-6 est contrôlé par un opérateur placé à la distance de 1000 à 1500 mètres, grâce à quatre caméras donnant à celui-ci une vue à 360 degrés. D’une masse de plus de cinq tonnes et doté d’un moteur diesel à 6 cylindres, son autonomie est d’environ 16 heures.
Depuis qu’il a été officiellement été dévoilé, l’Uran-6 a été engagé en Syrie en 2016 et, plus récemment, dans le Haut-Karabakh, où la Russie a déployé un « contingent de maintien de la paix », dans le cadre d’un accord signé par l’Azerbaïdjan et l’Arménie en novembre 2020.
Reste à voir si les forces russes engageront [si ce n’est déjà fait] des robots Platform-M et Uran-9 en Ukraine, comme elles le firent en Syrie. Ce qui avait surpris beaucoup de monde, et à commencer par les Américains, comme l’avait confié le général Charles Beaudouin, alors chef des plans et des programmes de l’état-major de l’armée de Terre, lors d’une audition parlementaire, en mai 2018.
Valeurs Actuelles
La première des “légions internationales”
Ce 22 juillet 1936, André Malraux décolle du Bourget à destination de Madrid. L’écrivain part en mission d’information à la demande du ministre de l’Air, Pierre Cot, et de son chef de cabinet, un sous-préfet alors inconnu nommé Jean Moulin. Cinq jours plus tôt, le général Franco a lancé, à partir du Maroc espagnol, un coup d’État militaire contre le gouvernement de gauche de la République espagnole. La guerre civile est déclenchée.
À Paris, le gouvernement du Front populaire dirigé par le socialiste Léon Blum a pour premier réflexe de vouloir venir en aide aux autorités légales madrilènes. Encore faut-il le faire discrètement. D’où le choix d’envoyer le romancier pour sonder les besoins qui sont les leurs.
Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires”
À son retour, Malraux obtient de Pierre Cot l’envoi d’une dizaine d’avions français, des bimoteurs de bombardement Potez 540, qui seront pilotés par des “volontaires” – on dirait aujourd’hui des mercenaires. Nommé colonel par les autorités espagnoles, Malraux va assurer le commandement de cette escadrille España ; il en fera la publicité dans son roman l’Espoir.
L’écrivain français est l’un des premiers parmi les milliers d’étrangers qui vont venir se battre en Espagne. Certes, à la demande de Paris et de Londres, Rome et Berlin ont accepté le principe d’un pacte de non-intervention, signé en août 1936. Aucun des gouvernements n’a alors intérêt à voir le conflit dégénérer en une nouvelle guerre mondiale. Mais très vite, l’Italie et l’Allemagne d’un côté, la France et l’Union soviétique de l’autre, envoient discrètement des armes, des munitions et du matériel aux nationalistes pour les premiers, aux républicains pour les seconds.
Mais Moscou va changer la donne. À l’initiative du Komintern, l’Internationale communiste, un appel est lancé, le 18 septembre, aux volontaires que l’on appelle à aller se battre auprès « des camarades espagnols en lutte contre le fascisme ». Des dizaines de milliers d’hommes et plusieurs centaines de femmes – de 35 000 à 50 000 au total, estime-t-on – provenant d’une cinquantaine de pays, vont répondre à l’appel.
Une mobilisation inédite de civils pour une guerre à l’étranger et dont l’ampleur ne se retrouvera que huit décennies plus tard, quand plus de 20 000 volontaires seront intégrés à la Légion internationale organisée par le gouvernement ukrainien, en riposte à l’invasion russe du 24 février 2022.
D’emblée, la création des Brigades internationales suscite l’engouement des militants et sympathisants communistes. Ils affluent de Paris et de New York, anciens combattants de la Première Guerre mondiale, infirmières britanniques, réfugiés politiques allemands et italiens, ou même polonais.
Un bataillon balkanique levé par le futur maréchal Tito
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris. Le député communiste André Marty est envoyé en Espagne comme inspecteur général des brigades internationales. Le communiste croate Josip Broz (le futur maréchal Tito) lève un bataillon balkanique.
Parmi tous ces volontaires surgissent des personnalités. Le médecin canadien Norman Bethune créera sur le front la première unité mobile de transfusion sanguine. Le Hongrois Endre Erno Friedmann, connu plus tard sous le nom de Robert Capa, s’engage comme photographe de guerre chez les républicains. Le romancier américain Ernest Hemingway va les rejoindre.
Un général soviétique, Karol “Walter” Swierczewski, dirige le bureau de recrutement basé à Paris
Si les communistes sont les plus nombreux, certains viennent d’autres horizons comme l’acteur Jean-Pierre Aumont ou la philosophe Simone Weil : « Je n’aime pas la guerre mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent », écrit-elle à Georges Bernanos, pour justifier son voyage. Elle reviendra, horrifiée par « la barbarie » de ses camarades « qui baignaient dans cette atmosphère imprégnée de sang avec un visible plaisir ».
Dans son Hommage à la Catalogne, George Orwell décrit le manque d’armement de certains des brigadistes : « Il ne fait guère de doute que les communistes retinrent définitivement les armes de crainte qu’il n’en allât trop aux mains des anarchistes qui ultérieurement s’en serviraient pour atteindre un but révolutionnaire. »
Le communiste hongrois Arthur Koestler, engagé comme journaliste, puisera lui aussi, dans cette expérience, de quoi nourrir sa dénonciation du totalitarisme.
Rassemblés à Albacete, une ville de Castille-La Manche, à 250 kilomètres au sud-est de Madrid, les brigadistes se regroupent par nationalités. Les Français, les plus nombreux, forment les bataillons Commune de Paris, Henri-Barbusse, Vaillant-Couturier ; les Allemands, le bataillon Thälmann (du nom du dirigeant communiste emprisonné par les nazis depuis mai 1933), les Polonais, les bataillons Dabrowski (un insurgé de la révolte de 1863) et Mickiewicz (le poète romantique), les Italiens, le bataillon Garibaldi (le héros de l’unité italienne), les Américains, les bataillons Abraham-Lincoln et George-Washington, reconnaissables à leurs beaux uniformes, les Canadiens, le bataillon Mackenzie-Papineau (les chefs des rébellions de 1837)… Bref, tous les noms propres tirés de l’histoire de chaque nation.
Les photos de Capa font la légende des brigades
À peine entraînés, les volontaires sont envoyés au front, dès le début de novembre 1936, à Madrid, menacé par les troupes franquistes. Les durs combats qu’ils livrent, dans la Cité universitaire, au nord-ouest de la capitale, où ils se battent à la baïonnette dans les amphis, assurent leur réputation.
Popularisés par les photos de Capa, ces affrontements vont faire la légende des Brigades. En tournée aux États-Unis, de Washington à Hollywood, en février 1937, Malraux s’appuiera sur ces combats dont il fait une épopée pour gagner le soutien de l’opinion publique américaine.
Partout, la propagande vante la cause des “internationalistes”. « Paris ne doit pas être le Madrid de demain », clame une affiche du Comité franco-espagnol chargé de recueillir des dons en France. Les syndicats appellent au boycottage des produits de l’Espagne franquiste. À Paris, le quotidien Ce soir est créé grâce aux fonds de la République espagnole afin de plaider sa cause ; Louis Aragon est l’un de ses directeurs.
Galvanisés par la résistance de Madrid, à l’automne 1936, qui leur est en partie redevable, les brigadistes vont tenir, au prix de lourdes pertes, les différents fronts autour de la capitale et participer ensuite à des tentatives de contre-offensives. Mais le déséquilibre des forces joue en leur défaveur.
« Beaucoup de volontaires, venus spontanément, croyaient qu’un combat de rue allait en quelques semaines libérer la République du putsch fasciste », écrit le brigadiste Roger Codou. « La réalité était différente , poursuit-il, c’était une autre guerre qui était engagée, une interminable guerre de positions avec la boue, le froid, la merde et le sang. »
Les “volontaires” de la légion Condor soutiennent Franco
Aidées par des “volontaires” italiens – tous envoyés par Mussolini – et l’aviation allemande de la légion Condor, également constituée de “volontaires”, les troupes de Franco prennent l’avantage.
À la demande de Paris et Londres, inquiets de l’internationalisation du conflit, le gouvernement de la République espagnole consent au renvoi des Brigades. Le 28 octobre 1938, un dernier défilé d’adieu, la Despedida, est organisé pour eux, à Barcelone.
La dirigeante du PC espagnol, Dolores Ibárruri, la Pasionaria, leur rend un hommage enflammé : « Vous pouvez partir fièrement. Vous êtes l’histoire. Vous êtes la légende… »
Les retours seront pourtant contrastés. L’ouvrier métallurgiste (et futur résistant) Henry Rol-Tanguy témoigne : « Au syndicat, j’ai dû me fâcher. D’aucuns m’interpellaient : “Ah voilà le traîneur de sabre !” À côté de l’aspect immédiat, idiot, stupide et blessant pour celui qui revient, cela signifie qu’on n’avait pas pleinement saisi, jusque dans le mouvement ouvrier français, ce que nous avions fait, ce qu’on représentait. »
Empêchés de revenir dans leur propre pays ou déclarés apatrides, les Allemands, Italiens, Tchèques, Polonais, Autrichiens qui franchissent les Pyrénées sont internés dans des camps du sud de la France. Le sort des Soviétiques, à leur retour à Moscou, est plus brutal encore : sur ordre de Staline, qui se méfie de ces combattants parce qu’ils auraient pu être contaminés par d’autres idéologies et par leurs camarades étrangers, beaucoup sont discrètement liquidés.
Opex 360
Les États-Unis envisageraient de stocker à nouveau des bombes nucléaires tactiques au Royaume-Uni
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Jusqu’en 2008, l’US Air Force disposait de bombes nucléaires tactiques B-61 susceptibles d’être portées par les chasseurs-bombardiers F-15E de la 48e escadre de chasse, basée à Lakenheath [Royaume-Uni]. Bien que prise par l’admnistration Bush, la décision de les retirer du sol britannique allait dans le sens du président Obama, celui-ci voulant, à l’époque, « réinitialiser » les relations entre Washington et Moscou tout en se disant partisan d’un monde débarassé de ses armes nucléaires.
Cela étant, et dans le cadre du partage nucléaire de l’Otan, les États-Unis ont depuis conservé une centaine de bombe B61-3/4 en Europe. Celles-ci sont stockées dans des dépôts situés dans cinq pays [et six bases], dont l’Allemagne [Buchel], la Belgique [Kleine Brogel], les Pays-Bas [Volkel], la Turquie [Incirlik] et l’Italie [Ghedi et Aviano].
Pour rappel, la dissuasion nucléaire de l’Otan repose sur le principe dit de la « double clé » : en clair, les chasseurs-bombardiers des pays hôtes sont susceptibles de mettre en oeuvre les B-61 dont ils disposent, le contrôle de ces dernières [et donc leur code d’armement] relevant exclusivement des États-Unis.
En 2016, un programme visant à moderniser les dépôts nucléaires implantés en Europe et en Turquie a été lancé par l’Otan, pour un montant total de 384 millions de dollars. Évidemment, celui de Lakenheath ne figurait pas parmi les sites concernés. Mais ce n’est désormais plus le cas, comme vient de le souligner la Federation of American Scientists [FAS], le 11 avril.
En effet, en examinant de près la demande budgétaire adressée par le Pentagone au Congrès, il apparaît que le Royaume-Uni a été ajouté à la liste des pays où les dépôts nucléaires doivent être modernisés. Cet ajout « signale un changement dans le statut nucléaire de la base de Lakenheath », souligne la FAS.
En outre, la base britannique sera la première à accueillir un escadron totalement équipé de chasseurs-bombardiers de 5e génération F-35A, en l’occurrence le 495th Fighter Squadron de l’US Air Force. Au total, 24 appareils y seront affectés. Le premier s’y est posé en décembre 2021.
Évidemment, la modernisation du dépôt nucléaire de Lakenheath interroge. D’autant plus que le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, avait assuré, il y a à peine quatre mois, que les Alliés n’avaient « pas l’intention de stocker des armes nucléaires dans d’autres pays qui en disposent déjà dans le cadre du partage nucléaire » de l’Alliance.
Certes, le contexte géostratégique européen a depuis été bouleversé avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie… Au point de stocker à nouveau des bombes B-61-12 au Royaume-Uni? Pour le moment, du moins, aucun plan allant dans ce sens n’est prévu.
Cependant, l’hypothèse est que cette mise à niveau des capacités de stockage de la base de Lakenheath permettrait de donner plus de flexibilité à la dissuasion nucléaire de l’Otan, sans pour autant augmenter le nombre de bombes B-61 sur le Vieux Continent. Il est aussi possible qu’un transfert de celles actuellement présentes en Turquie vers le Royaume-Uni soit envisagé. Enfin, l’intention du Pentagone pourrait être d’anticiper un éventuel changement de posture, en fonction des décisions que prendra Moscou… Comme par exemple un éventuel déploiement d’armes nucléaires en Biélorussie [Minsk a récemment modifié sa Constitution pour le permettre, ndlr].
À ce propos, et alors que Stockholm et Helsinki devraient annoncer une décision au sujet de leur éventuelle adhésion à l’Otan, la Russie, par la voix de Dmitri Medvedev, le vice-président de son Conseil de sécurité, a d’ores et déjà prévenu qu’elle réagirait en conséquence, en affirmant que, le cas échéant, il ne pourrait « plus être question d’un statut dénucléarisé pour la Baltique » et que la Suède et la Finlande devraient « vivre » avec des missiles hypersoniques près de leurs frontières.
Ce qui est d’ailleurs déjà le cas, comme l’a rappelé Arvydas Anusauskas, le ministre lituanien de la Défense. « Les menaces russes actuelles semblent assez étranges. […] Des armes nucléaires ont toujours été déployées à Kaliningrad [enclave russe coincée entre la Lituanie et la Pologne, ndlr]. La communauté internationale, les pays de la région en sont parfaitement conscients… Ils l’utilisent comme une menace », a-t-il souligné, ce 14 avril.
Photo : Bureau du programme F-35 / Département américain de la Défense
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré
Publié le : 13/04/2022 - 23:29
FRANCE 24
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Liverpool s'est qualifié pour les demi-finales de la Ligue des champions mercredi au terme d'un match nul peuplé de buts contre Benfica (3-3). Le club anglais affrontera Villarreal.
Liverpool n'a pas tremblé malgré le déluge de buts pour se qualifier en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi 13 avril. Largement victorieux au match aller (3-1 à Lisbonne), les Reds n'ont eu qu'à résister à Benfica avec une équipe remaniée (3-3) pour rejoindre Villarreal au tour suivant.
Entre deux confrontations avec Manchester City, l'une en championnat (2-2), dimanche, et l'autre en demi-finale de la Coupe d'Angleterre, samedi prochain, les hommes de Jürgen Klopp jonglent avec leurs objectifs et ce match semblait l'occasion de faire tourner.
Une défense de Liverpool inquiétante ?
Avec une charnière Joel Matip-Ibrahima Konaté, flanquée de Kostas Tsimikas et Joe Gomez, et Thiago Alcantara, Fabinho, Mohamed Salah et Sadio Mané sur le banc au coup d'envoi, la priorité de la semaine donnée à la Premier League était visible.
Les trois buts encaissés incitent toutefois à penser que ce choix n'a pas été très avisé. Si le but de Gonçalo Ramos (1-1, 32e) est dû à une passe en retrait involontaire de James Milner, les deux autres, de l'Ukrainien Roman Yaremchuk (3-2, 73e) et Darwin Nunez (3-3, 82e), sont dus à des erreurs d'alignement.
On ne peut cependant pas dire que Liverpool ait beaucoup tremblé pendant ce match, ni sur l'ensemble de la confrontation.
Avec une ligne d'attaque composée de Roberto Firmino, entouré par Luis Diaz et Diogo Jota, la puissance offensive des locaux restait très conséquente et a suffi à assurer la qualification.
Comme à l'aller, Konaté avait ouvert le score de la tête et sur corner (1-0, 21e). En seconde période, Firmino a converti, au deuxième poteau, deux offrandes de Diogo Jota (2-1, 55e) et Tsimikas (3-1, 65e) pour mettre les Reds dans une position très confortable.
Les Reds visent un quadruplé
Il y a bien eu un but de Nunez dans le temps additionnel invalidé par la VAR et qui aurait offert un succès de prestige aux Portugais, mais c'est le club des bords de la Mersey qui entre dans le dernier carré sur l'ensemble des deux matches.
Il y affrontera le club espagnol de Villarreal qui a créé la surprise en sortant le Bayern Munich (1-0, 1-1), alors que l'autre demie mettra aux prises le Real Madrid et Manchester City.
Liverpool a cependant aussi les yeux braqués sur d'autres trophées, avec la Premier League où il n'ont qu'un point de retard sur les Citizens avec sept matches à disputer, et la Coupe d'Angleterre.
Déjà vainqueurs de la Coupe de la Ligue fin février, les Reds courent après un quadruplé inédit mais qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre.
Avec AFP
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Opex 360
Navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva a été gravement endommagé
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et hormis sa participation à la prise de l’île des serpents [qui fut autrefois roumaine avant d’être rattachée à l’Ukraine durant la période soviétique], le navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, le croiseur Moskva [ex-Slava], s’est plutôt fait discret.
Affichant un déplacement de près de 12’500 tonnes pour 186,4 mètres de long, le Moskva est l’un des trois croiseurs appartenant à la classe « Slava » construits à la fin des années 1970 en Union soviétique. Immobilisé durant près de dix ans au chantier naval de Nikolaïev [Ukraine], il reprit du service en 2000 afin de remplacer le croiseur lance-missiles Amiral Golovko, alors promis à la démolition. Puis, en 2016, il fut de nouveau mis en cale sèche pour des travaux des modernisation censés le maintenir en activité jusqu’en 2040.
Ce navire est puissamment armé, avec 16 missiles anti-navires supersoniques P-1000 Vulkan [code Otan : SS-N-12 Sandbox] d’une portée de 500 km et, surtout, 64 missiles surface-air longue portée S-300F [SA-N-6 Grumble]. Étant donné que la marine ukrainienne a été réduite à la portion congrue après l’annexion de la Crimée, son déploiement en mer Noire dans le cadre de l’invasion russe vise surtout à assurer une couverture aérienne des moyens navals engagés près des côtes ukrainiennes, notamment dans la région d’Odessa, port stratégique convoité par Moscou.
Du moins était-ce le cas jusqu’au 13 avril… Car le Moskva n’est plus en état d’assurer une telle mission, après avoir subi de lourds dégâts ayant nécessité l’évacuation de ses 500 membres d’équipage.
Pour le moment, il n’est pas possible d’avoir une confirmation de ce qui s’est passé à son bord. Selon le ministère russe de la Défense, le Moskva aurait été victime d’une explosion de munitions, causée par un incendie. Une enquête a été ouverte pour en établir les circonstances, a-t-il précisé. Toujours d’après la même source, le « foyer de l’incendie » serait « circonscrit » et le croiseur aurait conservé sa « flottabilité ». Et d’ajouter : « Des mesures sont prises pour le remorquer ver le port » de Sebastopol.
Côté ukrainien, on assure que le Moskva a été touché par un missile anti-navire Neptune. C’est effet ce qu’a affirmé Maxime Martchenko, le gouverneur de la région d’Odessa. Et son propos a été confirmé par un responsable militaire. « Selon des données disponibles, des missiles [ukrainiens] sont à l’origine des sérieux dommages » du Moskva.
D’une portée de 280 à 300 km et bénéficiant d’une électronique améliorée, le missile P-360 Neptune, développé à partir du Kh-35 soviétique, est entré en service au sein des forces ukrainiennes en mars 2021. Il est mis en oeuvre par un système de défense côtière comprenant notamment un lanceur mobile monté sur un camion USPI-360 et un véhicule de commandement et de contîole RCP-360. Subsonique, il se dirige vers sa cible grâce à un système de radar actif.
En octobre dernier, la marine ukrainienne avait indiqué qu’elle utiliserait des drones Bayraktar TB-2 pour des missions de surveillance maritime ainsi que pour désigner d’éventuelles cibles aux P-360 Nepture, dont la charge militaire serait suffisante pour envoyer un navire de 5000 tonnes par le fond. A priori, le Moskva aurait été repéré par un tel appareil avant d’être frappé par un ou plusieurs missile[s] ukrainiens. Mais cela reste à confirmer.
A Russian source is saying the Moskva has sunk and that the explosion was from a Ukrainian Neptun missile strike. Apparently, Ukraine flew a TB2 UCAV to distract the ship while it was targeted by the Neptun. The ship rolled onto its side after the strike.https://t.co/lACtPPJYVF
— Rob Lee (@RALee85) April 14, 2022
Mais si le Moskva a effectivement été atteint par un missile P360 Neptune, alors cela démontrerait l’inefficacité de ses contre-mesures électroniques et de ses défenses anti-aériennes à courte portée [AK-630 et 9K33M3 Osa-AKM].
Depuis le 24 février, les forces ukrainiennes ont affirmé, à plusieurs reprises, avoir touché des navires russes déployés en mer Noire. Tel a été le cas du patrouilleur hauturier lance-missiles « Vassili Bykov » ou encore celui de la frégate Essen. Sauf que le ministère russe de la Défense a ensuite produit des images montrant ces navires intacts… En revanche, un patrouilleur de la classe Raptor [projet 03160] aurait bien été endommagé par un tir de missile antichar ATGM au large de Marioupol.
Quoi qu’il en soit, le Moskva est la deuxième unité importante perdue par la flotte russe de la mer Noire depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Le 24 mars, le navire de débarquement Orsk a en effet coulé alors qu’il se trouvait dans le port de Berdyansk. Les forces ukrainiennes en ont revendiqué la responsabilité, affirmant avoir tiré un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab], dont la précision n’est pas la principale qualité… En réalité, on ignore ce qu’il s’est réellement passé, l’explosion accidentelle de munitions à bord ne pouvant être exclue. De même que celle d’un sabotage.
France24 - World
US jury convicts IS group 'Beatle' in deaths of journalists, aid workers
Issued on: 14/04/2022 - 20:12Modified: 14/04/2022 - 20:20
NEWS WIRES
A member of a group of Islamic State militants who beheaded American hostages in Iraq and Syria, and were nicknamed "The Beatles" for their British accents, was found guilty of terrorism offenses in a U.S. court on Thursday.
A jury found El Shafee Elsheikh, 33, guilty on all counts following a trial in Alexandria, Virginia, just outside Washington, on charges including lethal hostage-taking and conspiracy to commit murder.
The charges against Elsheikh, a former UK citizen, carry a potential death sentence, but U.S. prosecutors have advised British officials that they will not seek the death penalty.
Elsheikh was one of four militants belonging to the four-member Islamic State cell. The cell garnered international attention after releasing videos of the murders of U.S. journalists James Foley and Steven Sotloff and aid workers Kayla Mueller and Peter Kassig, among other victims.
>> Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out
Two of the cell's four members, Elsheikh and Alexanda Kotey, were held in Iraq by the U.S. military before being flown to the United States to face trial. Kotey pleaded guilty last September to the murders of Foley, Sotloff, Mueller and Kassig.
Mohammed Emwazi, a British citizen who oversaw the executions, died in a drone strike in 2015. Aine Lesley Davis, the fourth member of the group, was convicted in Turkey on terrorism charges and jailed.
During opening arguments in the U.S. trial, Elsheikh's lawyers tried to cast doubt on whether he was one of the "Beatles," saying hostages had difficulty identifying their captors.
"It was horrific and senseless. None of that is in dispute," defense lawyer Ed MacMahon said. "What is in dispute — and what you must decide — is whether Mr. Elsheikh bears any legal responsibility."
(REUTERS)
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MIDDLE EAST MATTERS
Islamic State group on trial: Mother of murdered reporter James Foley speaks out
MEDIAWATCH
Apparent beheading of Steven Sotloff sparks more calls for #IsisMediaBlackout
IS captives were forced to sing 'Hotel Osama', recounts French hostage
Opex 360
Le général Jacques Langlade de Montgros nommé directeur du renseignement militaire
par Laurent Lagneau · 14 avril 2022
Après quelques tergiversations au moment du traditionnel « mercato des généraux » estival, l’an passé, le général Bertrand Toujouse fut nommé à la tête du Commandement des opérations spéciales [COS] alors qu’il était pressenti pour être le prochain patron de la Direction du renseignement militaire [DRM] alors qu’il en était le numéro deux.
Souci de rassurer la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] sur le maintien de ses prérogatives? Autre motif dont on ignore les contours? Toujours est-il que, après une intervention « inédite » de l’Élysée, selon le site spécialisé Intelligence Online, le général Toujouse fut écarté de la DRM au profit du général Éric Vidaud, alors commandant des opérations spéciales. Une décision à laquelle le général Thierry Burkhard, alors fraîchement nommé chef d’état-major des armées [CEMA], ne fut pas totalement associé.
Toujours est-il que, sept mois après avoir pris ses fonctions à la tête de la DRM, le général Vidaud a été poussé vers la sortie, le 31 mars dernier. Ce qui est d’autant plus inédit que cette éviction est survenue dans un contexte marqué par le retour de la guerre en Europe.
Justement, c’est parce que son service n’aurait pas anticipé l’invasion de l’Ukraine par la Russie que le général Vidaud aurait été mis sur la touche. « Les Américains disaient que les Russes allaient attaquer, ils avaient raison. Nos services pensaient plutôt que la conquête de l’Ukraine aurait un coût monstrueux et que les Russes avaient d’autres options », avait ainsi confié le général Burkhard au quotidien Le Monde.
Cela étant, il ne revient pas à la DRM d’évaluer les intentions politiques [ce qui est du ressort de la DGSE, voire du ministère des Affaires étrangères]… mais de collecter du renseignement d’intérêt militaire. Aussi, cette insuffisance reprochée au général Vidaud a paru être un prétexte pour l’écarter de ses fonctions…
Quoi qu’il en soit, le poste de directeur du renseignement militaire ne sera pas resté vacant bien longtemps. En effet, lors du Conseil des ministres du 13 avril, le général Jacques Langlade de Montgros a été désigné pour remplacer le général Vidaud, gagnant ainsi au passage sa quatrième étoile puisqu’il sera élevé « aux rang et appellation de général de corps d’armée ».
Né en 1969, passé par l’École spéciale de Saint-Cyr Coëtquidan [promotion général Delestraint], le général Langlade de Montgros est issu de l’arme blindée cavalerie [ABC]. Affecté au 1er Régiment de Hussards Parachutistes [RHP], puis au 2e Régiment de Hussards [RH], il a pris part aux opérations extérieures menées en Centrafrique, en Bosnie, au Tchad, et, plus récemment, en Afghanistan.
Cet ancien chef de corps du 1er RHP [entre 2010 et 2012] a suivi une formation à l’US Army Armor School de Fort Knox [en 1997] avant de suivre les cours de l’École de Guerre [2003-2004] et d’être auditeur à la 67e session de l’Institut des hautes études de défense nationale [IHEDN] en 2014. Il a également été adjoint au conseiller communication du chef d’état-major des armées de 2000 à 2002 puis chargé des relations avec les services de renseignement au cabinet du ministre de la Défense entre 2007 et 2010.
Après son passage à l’IHEDN, le général Langlade de Montgros a occupé la fonction de chef du bureau renseignement du Centre de Planification et de Commandement des Opérations [CPCO] avant de rejoindre la cellul opérations – relations internationale du cabinet de Florence Parly, la ministre des Armées. Nommé à la tête de la 11e Brigade Parachutiste [BP], il a pris les rênes de l’EUTM RCA, la mission mise sur pied par l’Union européenne pour former les forces armées centrafricaines, jusqu’en février 2022.
Cela étant, le nouveau directeur du renseignement militaire sera confronté aux mêmes difficultés et défis que ses prédécesseurs. À commencer par le manque de moyens… Si les capacités spatiales de collecte de renseignement ont été renforcées lors de ces dernières années [CSO pour l’imagerie et CERES pour le renseignement d’origine électromagnétique, ou ROEM], la DRM devra se passer des deux Transall C-160 Gabriel, dont le retrait anticipé a été annoncé pour cette année, alors que leurs successeurs – trois Falcon 8X « Archange » – n’entreront pas en service avant 2025. Quant aux Avions légers de surveillance et de renseignement [ALSR] « Vador », leurs capteurs ne sont visiblement pas encore au point. Et il faudra encore patienter pour qu’une charge ROEM soit intégrée sur les drones MQ-9A Reaper Block 5.
France24 - World
Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk
Issued on: 14/04/2022 - 06:42Modified: 14/04/2022 - 06:52
FRANCE 24
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Selina SYKES
Russia said late on Thursday that the Moskva, the flagship missile cruiser of its Black Sea fleet, sank while being towed back to port. Ukraine said earlier in the day that its forces struck the Moskva in a missile attack but Russia said the vessel was damaged by an explosion of ammunition on board, making no mention of an attack. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
3:30am: France 24's Robert Parsons says the sinking of the Moskva warship is a huge blow for Russia
1:23am: CIA warns desperate Putin poses nuclear threat
Russia's setbacks in its invasion of Ukraine could lead President Vladimir Putin to resort to using a tactical or low-yield nuclear weapon, CIA director William Burns said Thursday.
"Given the potential desperation of President Putin and the Russian leadership, given the setbacks that they've faced so far, militarily, none of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said during a speech in Atlanta.
The Kremlin said it placed Russian nuclear forces on high alert shortly after the assault began February 24, but the United States has not seen "a lot of practical evidence" of actual deployments that would cause more worry, Burns added, speaking to students at Georgia Tech university.
"We're obviously very concerned. I know President Biden is deeply concerned about avoiding a third world war, about avoiding a threshold in which, you know, nuclear conflict becomes possible," said Burns.
11:50pm: Sinking of warship a 'big blow' to Russian fleet, says Pentagon
The sinking of the warship Moskva after it was engulfed in an inferno was a "big blow" to Russia's naval strength in the Black Sea, the Pentagon said Thursday.
"This is a big blow to the Black Sea fleet, this is... a key part of their efforts to execute some sort of naval dominance in the Black Sea," Pentagon spokesman John Kirby told CNN.
"This is going to have an effect on their capabilities."
10:22pm: Russia says flagship Moskva cruiser of Black Sea fleet has sunk
Russia's defence ministry said the missile cruiser Moskva, the flagship of Russia's Black Sea fleet, sank as it was being towed back to port in stormy weather following an explosion and fire, according to Russian news agencies.
"While being towed ... towards the destined port, the vessel lost its balance due to damage sustained in the hull as fire broke out after ammunition exploded. Given the choppy seas, the vessel sank," state news agency TASS reported, quoted the defence ministry.
The ministry said earlier on Thursday that the Soviet-era ship had been badly damaged by the fire, which Ukraine said was the result of a missile strike.
8:47pm: 'You wield the nuclear card and it scares the West'
According to Dmitry Medvedev, deputy chair of the Russian National Security Council and a former Russian president, if Finland and Sweden join NATO – perhaps in the next few weeks or months – the Baltics will no longer be a non-nuclear zone, noted FRANCE 24 international affairs commentator Douglas Herbert.
"He's implying that there will be nuclear-armed weapons within range of [...] the homes of ordinary people in Finland and Sweden," Herbert said. "It's bullying; it's menacing. Russia is reading from its script, its playbook: You wield the nuclear card and it scares the West – it scares a lot of people."
8:44pm: Rain in Donbas could favour Ukrainian army, US official says
Rainy weather in Ukraine's eastern Donbas region could favour the army in its fight against invading Russian forces, which are preparing an offensive in the region, a senior Pentagon official said Thursday.
Rain has battered Donbas for several days and is expected to continue, alongside warming temperatures.
"The fact that the ground is softer will make it harder for them to do anything off of paved highways," said the official, who spoke on condition of anonymity.
8:26pm: US cannot 'take lightly' threat Russia could use nuclear weapons, CIA chief says
The threat of Russia using tactical nuclear weapons in Ukraine cannot be taken lightly, but the CIA has not seen a lot of practical evidence to fuel those fears, CIA Director William Burns said on Thursday.
"None of us can take lightly the threat posed by a potential resort to tactical nuclear weapons or low-yield nuclear weapons," Burns said.
He spoke at Georgia Tech university of the "potential desperation" and setbacks now faced by Russian President Vladimir Putin, whose forces have suffered heavy losses and been forced to retreat from some parts of northern Ukraine after failing to capture Kyiv.
8:14pm: French embassy to return to Kyiv 'very soon'
France will soon return its embassy to the capital Kyiv from the western city of Lviv, Foreign Minister Jean-Yves Le Drian told his Ukrainian counterpart Dmytro Kuleba in a phone call on Thursday.
"This redeployment will happen very soon and will allow France to underscore its support for Ukraine" against a "war unleashed by Russia", the foreign ministry said in a statement.
The French embassy was moved to Lviv in early March as conditions on the ground worsened after Russia invaded Ukraine in late February.
France, however, continues to advise its nationals against returning to Ukraine, including the capital.
"We consider returning remains unthinkable for those French people who lived in Ukraine. The return of French compatriots today remains formally prohibited," the French government noted on Tuesday, stressing that "the whole of Ukraine remains a war zone".
France is providing support to Ukraine through military equipment, humanitarian aid and assistance for investigations of abuses allegedly committed by Russian forces against civilians.
8:12pm: Ukraine's foreign minister urges Berlin for quick decision on arms deliveries
Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba called on Germany to make a quick decision on weapons deliveries to Ukraine, saying Kyiv was counting on Berlin's leading role in Europe.
The Ukrainian government has been frustrated by delays in delivery due to the approvals from several ministries required for consignments of arms exports, which have to be coordinated by the Federal Chancellery.
"I hope that [German Chancellor Olaf] Scholz will make a positive decision," Kuleba told broadcaster ARD, according to the text of an interview released ahead of its publication on Thursday.
6:51pm: Russia seeks Brazil's help at IMF, World Bank, G20
Russia has asked Brazil for support at the International Monetary Fund, the World Bank and the G20 group of top economies to help it counter crippling sanctions imposed by the West since it invaded Ukraine, according to a letter seen by Reuters.
Russian Finance Minister Anton Siluanov wrote to Economy Minister Paulo Guedes asking for Brazil's "support to prevent political accusations and discrimination attempts in international financial institutions and multilateral fora".
"Behind the scenes work is under way at the IMF and World Bank to limit or even expel Russia from the decision-making process," Siluanov wrote.
5:59pm: US believes Russian warship still dealing with fire, defence official
The US believes the Russian warship Moskva is still dealing with a fire and the ship is believed to have experienced significant damage, a senior US defence official said on Thursday.
The warship, a Soviet-era missile cruiser, is still believed to be afloat and the United States is under the assumption that the cruiser is heading to Sevastopol, the official said.
"Our assessment is that she still appears to be battling a fire on board," the official continued.
5:54pm: Ukraine rejects Moscow's claim it struck Russian border region
Kyiv on Thursday rejected claims by Moscow that Ukrainian forces carried out attacks along the border between the countries, including a strike Russia said left seven injured.
Ukraine's national security and defence council in a statement on social media instead accused Russia of staging "terror attacks" on its own territory to stir up "anti-Ukrainian hysteria" in the country. "There have been several terrorist attacks on the Russian border, in which the Russian leadership accuses Ukrainian sabotage and intelligence groups," it added.
Russia had earlier accused Ukraine of sending helicopters to bomb a town in its southern Bryansk region after reporting eight people had been injured in shelling.
5:51pm: US began collecting intelligence on invasion plans last autumn, CIA chief says
US spy agencies began collecting "disturbing and detailed" intelligence on a plan last fall for a "major new invasion" of Ukraine by Russian President Vladimir Putin, who has "stewed" in grievance, ambition and insecurity, CIA Director William Burns said on Thursday.
Speaking at Georgia Tech university in his first public speech since taking the helm of the CIA last year, Burns also said that US intelligence has been "vital" to Ukraine's fight against Russian forces. The "crimes" those forces committed in the Ukrainian town of Bucha "are horrific", he said.
5:50pm: Ukrainian parliament calls Russian army's actions 'genocide'
Ukraine's parliament on Thursday backed a resolution recognising the actions of the Russian military in the country as "genocide".
"The actions committed by the armed forces of Russia are not just a crime of aggression but pursue the goal of the systematic and consistent destruction of the Ukrainian people, their identity, and the deprivation of their right to self-determination and independent development," said the text, which was approved by a majority of 363 lawmakers.
5:38pm: Putin tells Europe: You still need Russian gas but we're turning east
President Vladimir Putin said on Thursday that Moscow would work to redirect its energy exports eastward as Europe tries to reduce its reliance, adding that European nations would not be able to ditch Russian gas immediately.
"The so-called partners from unfriendly countries concede that they won't be able to make do without Russian energy resources, including without natural gas, for example," Putin told a televised government meeting. "There is no rational replacement [for Russian gas] in Europe now."
5:17pm: UK sanctions Chelsea Football Club director Tenenbaum
The British government said on Thursday it had sanctioned Chelsea Football Club director Eugene Tenenbaum in response to Russia's invasion of Ukraine.
Tenenbaum will be subject to an asset freeze as well as transport sanctions meaning that any ship or aircraft owned, chartered, controlled or operated by him could be detained if it enters Britain.
Britain also sanctioned David Davidovich, an associate of Chelsea owner Roman Ambramovich, saying he would be subject to an asset freeze and travel ban as well as transport sanctions. For both men it gave the reason for being sanctioned as their close association with Abramovich, who has already been sanctioned by Britain.
4:50pm: Canada to deploy military personnel to Poland to support Ukrainian refugees
Canada will deploy up to 150 military personnel to Poland to support Ukrainians fleeing Russia's war and address a growing refugee crisis at Poland's border with Ukraine, Defense Minister Anita Anand said on Thursday.
More than half of the more than 4.5 million who have left Ukraine since Russia's February 24 invasion have gone to neighbouring Poland.
4:47pm: Crippling of Moskva warship a 'serious blow' to Russian military
The crippling of the Moskva is "quite a serious blow, I would say, to the morale of the Russian navy and the Russian armed forces in general", FRANCE 24 chief international affairs editor Robert Parsons said on Thursday, reporting from Kyiv.
"All those Russian ships on the Black Sea now will know that they are in range of Ukrainian missile fire," Parsons continued. "That is potentially a ground changer – and certainly will put in serious doubt the possibilities of a Russian amphibious attack against the city of Odesa in the south of Ukraine."
4:40pm: Ukraine to play postponed World Cup qualifier against Scotland in June
Ukraine's delayed World Cup qualification playoff semi-final against Scotland has been rescheduled for June 1, with the winners set to face Wales four days later for a place at this year's tournament, UEFA said in a statement on Thursday.
The match was due to be played at Hampden Park in Glasgow on March 24 but was suspended following Russia's invasion of Ukraine
4:30pm: Putin says Russian energy exports should be diverted to Africa, Latin America
Russian President Vladimir Putin said on Thursday that Russian energy exports should be re-routed to Africa and Latin America in a push to diversify from supplies to the West.
He also said that construction of new oil and gas pipelines should be considered from the hydrocarbon fields in western and eastern Siberia.
3:59pm: Russia to tow crippled 'Moskva' warship back to port
Russia said the crew of its Black Sea fleet flagship was evacuated on Thursday and measures were being taken to tow the stricken ship back to port after an explosion of ammunition on board that Ukraine said was caused by a missile strike. Russia said a fire aboard the Moskva, a warship that would typically have 500 sailors on board, forced the crew to evacuate the vessel but made no mention of an attack.
3:30pm: Extra US military aid for Ukraine ahead of terrain shifting 'dramatically'
US President Joe Biden approved $800 million in new military assistance for Ukraine on Wednesday "because Russian forces are shifting their tactics and so, too, is the US and its allies," according to FRANCE 24 international affairs editor Douglas Herbert. "Until now the war has been fought [...] mostly in northern Ukraine and in the towns north of Kyiv – the towns from which Russian forces, after being unable to enter the capital, had to retreat."
"The terrain is now going to shift dramatically, and the types of terrain and battlefields that the war is now going to be waged on in the east is really open terrain," Herbert continued. "As we speak, the Russian forces – the depleted Russian forces – are having to replenish their equipment, to regroup, re-array and redeploy, preparing essentially for what is expected to be a massive, massive and extremely brutal, assault on western Ukraine. And [the Ukrainians] want to be ready for it."
3:28pm: US prepares cracks down on evading Russian sanctions
The US is preparing new efforts to crack down on sanctions evasion by Russia, President Joe Biden's National Security Adviser Jake Sullivan said on Thursday.
"Where our focus will be over the course of the coming days is on evasion," Sullivan said in an interview at the Economic Club of Washington, a nonprofit forum for global leaders. "I think we'll have some announcements in the next week or two that identify targets that are trying to facilitate that evasion both inside Russia and beyond," Sullivan said, without giving details.
3:25pm: What is the legal definition of 'genocide'?
Washington and Kyiv are accusing Russia of genocide in Ukraine, but the ultimate war crime has a strict legal definition and has rarely been proven in court ever since it was cemented in international law after the Holocaust.
The 1949 Geneva Convention defines it as an "intentional effort to completely or partially destroy a group based on its nationality, ethnicity, race or religion", as FRANCE 24's James André explains.
3:17pm: EU payment in roubles for Russian gas would 'breach' sanctions regime
Payment for Russian gas in roubles by European Union buyers – as demanded by President Vladimir Putin – would break the EU's sanctions regime against Moscow, according to an internal European Commission note.
Putin has warned Europe it risks having gas supplies cut unless it pays in the Russian currency as he seeks retaliation over Western sanctions for Moscow's invasion of Ukraine.
"This mechanism would lead to a breach of the existing EU restrictive measures adopted in respect of Russia, its government, the Central Bank of Russia, and their proxies," said the internal note, seen by Reuters.
3:16pm: Russia warns Finland, Sweden of 'undesirable consequences' if they join NATO
Russia will be forced to take new security measures if Sweden and Finland join NATO, Moscow's deputy foreign minister Alexander Grushko said on Thursday, according to Russia's TASS news agency.
Membership in the military alliance will lead to "the most undesirable consequences", Grushko was quoted as saying.
3:15pm: Strains in German coalition as junior partners turn on Scholz
Frustration is growing among German Chancellor Olaf Scholz's junior coalition partners over what they say are shortcomings in his leadership on Ukraine, an internal rift that risks undermining Western unity against Russia.
After a dramatic policy pivot at the start of the crisis, when Scholz halted the Nord Stream 2 gas pipeline project with Russia days before its invasion of Ukraine and then vowed a big jump in defence spending, his coalition partners accuse him of dithering.
"I have the impression that Mr Scholz is not aware of the serious damage he is doing to Germany's reputation in Central Europe, in Eastern Europe, basically in the whole of Europe," Anton Hofreiter, the Green chairman of the German parliament's Europe committee, told Reuters.
2:24 pm: Ukraine claims sinking of Russian flagship, prompting Kremlin denials
Ukraine said Thursday its forces sank the flagship of Russia's Black Sea fleet in a missile attack but Moscow said the vessel was merely damaged, making no mention of an assault.
The loss of the ship would be a major military and symbolic defeat for Russia as its troops regroup for a renewed offensive in eastern Ukraine after retreating from much of the north, including the capital. Russia said a fire aboard the Moskva, a warship that would typically have 500 sailors on board, forced the entire crew to evacuate the vessel. It later said the fire had been contained and that the ship would be towed to port with its guided missile launchers intact.
2:22 pm: Kyiv says 30 people returned to Ukraine in Russia prisoner swap
Ukraine said Thursday that 30 prisoners of war were being returned to the country as part of the most recent exchange of captives with Russia, following an order from President Volodymyr Zelensky.
"Five officers and 17 servicemen were exchanged. Also eight civilians, including one woman, were released. In total, 30 of our citizens are going home today," Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media.
2:19 pm: Russia accuses Ukraine of shelling border town, injuring residents
The governor of Russia's southern Bryansk region on Thursday accused the Ukrainian army of shelling a Russian town about 10 kilometres (six miles) from their joint border, injuring civilians.
"Today the Ukrainian Armed Forces fired at the town of Klimovo. As a result of the shelling, two residential buildings were damaged and some of the residents are injured," governor Alexander Bogomaz said on Telegram.
He added that emergency services were working at the scene and residents receiving "medical care".
2:17 pm: War in Ukraine raising risks for Middle East, World Bank warns
The war in Ukraine has "multiplied risks" for the Middle East and North Africa's poorer countries by raising food and energy prices, the World Bank said Thursday, warning of potential social unrest.
In its latest update to its MENA growth forecast, the development lender said inflationary pressures set off by Covid-19 "are likely to be exacerbated" by Russia's invasion. "The threat of Covid-19 variants remains and the war in Ukraine has multiplied risks, particularly for the poor," the World Bank's MENA vice president, Ferid Belhaj, said in the report, titled "Reality Check".
1:07 pm: Calling Russian actions in Ukraine 'genocide' complicates peace efforts, Macron says
French President Emmanuel Macron said Thursday that using the word “genocide” to describe Russia’s actions in Ukraine would be an escalation that would complicate efforts for a peace deal.
“Words have meaning and it is necessary to be careful because my role is to help bring peace, or at least to stop this war,” Macron said in an interview with France Bleu radio, adding that he wanted to avoid verbal escalations.
US President Joe Biden said Tuesday that “evidence is mounting” that Russia is committing "genocide", sparking angry denials from the Kremlin.
11:06 am: Russia already has nuclear weapons in the Baltic region, says Lithuania
Russia already has nuclear weapons in the Baltic region, Lithuanian Defence Minister Arvydas Anusauskas said on Thursday.
Anusauskas told Lithuania's BNS wire that nuclear weapons have been deployed in Russia's Kaliningrad exclave on the Baltic Sea since before the current crisis.
"The current Russian threats look quite strange, when we know that, even without the present security situation, they keep the weapon 100 km from Lithuania's border," the minister was quoted by the wire on Thursday.
"Nuclear weapons have always been kept in Kaliningrad ... the international community, the countries in the region, are perfectly aware of this ... They use it as a threat," he was quoted.
9:42 am: Russia warns NATO over Sweden and Finland membership
Russia on Thursday warned NATO that if Sweden and Finland joined the military alliance then Russia would have to bolster its defences and that there could be no more talk of a "nuclear free" Baltic.
"There can be no more talk of any nuclear-free status for the Baltic – the balance must be restored," said Dmitry Medvedev, deputy chairman of Russia's Security Council.
"Until today, Russia has not taken such measures and was not going to," Medvedev said.
9:39 am: Irish foreign minister to visit Kyiv
Irish foreign and defence minister Simon Coveney is to travel to Kyiv on Thursday, his office said, where he will meet his two Ukrainian counterparts.
Coveney's visit is the first by a foreign minister from a non-permanent member of the UN Security Council to Kyiv since Russia's invasion began.
His talks with Foreign Minister Dmytro Kuleba and Defence Minister Oleksii Reznikov will focus on "how Ireland can continue to provide political, security and humanitarian support to Ukraine," a statement said.
The ministers will also discuss how Ireland can "assist Ukraine in its application for EU candidate status, take forward further EU sanctions on Russia and hold Russia to account for its brutal and unjustified invasion."
9:23 am: Ukrainian towns Kramatorsk, Kostiantynivka likely to be Russian targets, UK says
The Ukrainian towns of Kramatorsk and Kostiantynivka are likely to be targeted by Russia for levels of violence seen in other urban centres since Moscow invaded Ukraine in late February, British military intelligence said on Thursday.
In an update on the war, Britain's Ministry of Defence (MoD) said that "widespread missile and artillery strikes and efforts to concentrate forces for an offensive" showed a reversion to traditional Russian military doctrine.
The MoD added that Ukraine's continued defence of Mariupol was currently tying down significant numbers of Russian troops and equipment.
9:07 am: Ukraine says restarting civilian evacuations
Ukraine said Thursday it was reopening humanitarian corridors allowing for the evacuation of civilians from war-scarred regions after a day-long pause that Kyiv attributed to Russian violations.
Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said in a statement on social media that nine routes in the east and south of the country would be operating a day after they were shut because routes, she had said, were "too dangerous".
"Humanitarian corridors in the Lugansk region will be run under the condition of cessation of shelling by the occupying forces," Vereshchuk said Thursday.
8:22 am: Ukraine wants as many security guarantors as possible
Ukraine wants as many countries as possible to act as security guarantors, but Russia does not want their number to increase, a Ukrainian negotiator in peace talks with Russia, presidential adviser Mykhailo Podolyak, said on Thursday in televised comments.
5:10 am: Expert team works to clear Kyiv region of landmines
Our colleagues at France 2 meet the team working to defuse thousands of undetonated explosives across a broad swath of territory around the Ukrainian capital:
2:40 am: US weighing high-level official visit to Ukraine, says source
Senior US officials are weighing whether to send a top cabinet level official to Kyiv as a high profile representative in a show of solidarity with Ukraine, a source familiar with the situation said on Wednesday.
US Secretary of State Antony Blinken or Defense Secretary Austin Lloyd are potential candidates to pay a surprise visit to Kyiv, the source said.
President Joe Biden is unlikely to make the trip, the source said.
No final decision has been made on sending an official, the source said. The discussions were first reported by Politico.
Other Western leaders, including British Prime Minister Boris Johnson and European Commission President Ursula von der Leyen, have made trips to Ukraine in show of support following Russia's invasion in February.
Meanwhile, Western governments are sending more military aid to bolster Ukraine's defence against a major offensive expected by Russia in eastern and southern Ukraine.
>> War in Europe gives the UK new momentum for a role on the world stage
1:42 am: Zelensky calls for European embargo on Russian oil
"First of all, we need an oil embargo, and Europe's clear readiness to give up all Russian energy. The European Union must stop sponsoring Russia's military machine," the Ukrainian president said, calling for Western countries to step up sanctions against Russia.
1:05 am: Russia says flagship of Black Sea fleet badly damaged by blast
Russia on Thursday said the flagship of its Black Sea fleet was seriously damaged and its crew evacuated following a fire that caused an explosion, as a Ukrainian official said the vessel had been hit by missiles.
The incident on the Moskva missile cruiser occurred after ammunition on board blew up, Interfax news agency quoted the Russian defence ministry as saying.
"As the result of a fire on the Moskva missile cruiser, ammunition detonated," it said in a statement.
Maksym Marchenko, governor of the region around the Black Sea port of Odesa, said in an online post that the 12,500 tonne ship was hit by two missiles, without providing evidence.
"Neptune missiles guarding the Black Sea caused very serious damage," he said in an online post.
Rob Parsons, FRANCE 24's Chief International Affairs Editor, provides more details below.
12:45 am: US gives Ukraine $800 million more in military aid, adds heavy weapons
US President Joe Biden announced an additional $800 million in military assistance to Ukraine on Wednesday, expanding the scope of the systems provided to include heavy artillery ahead of a wider Russian assault expected in eastern Ukraine.
The package, which brings the total military aid since Russian forces invaded in February to more than $2.5 billion, includes artillery systems, artillery rounds, armoured personnel carriers and unmanned coastal defence boats, Biden said in a statement after a phone call with Ukrainian President Volodymyr Zelensky.
Biden said he had also approved the transfer of additional helicopters, saying equipment provided to Ukraine "has been critical" as it confronts the invasion.
"We cannot rest now. As I assured President Zelensky, the American people will continue to stand with the brave Ukrainian people in their fight for freedom," Biden said in a written statement.
The new package includes 11 Mi-17 helicopters that had been earmarked for Afghanistan before the US-backed government collapsed last year. It also includes 18 155mm howitzers, along with 40,000 artillery rounds, counter-artillery radars, 200 armoured personnel carriers and 300 additional "Switchblade" drones.
© Studio graphique France Médias Monde
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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Ukraine war analysisChemical weapons threat raises stakes for Mariupol’s last stand
As it happened
Biden says Russia appears to be committing ‘genocide’ in Ukraine
‘Not wanted in Kyiv’: Pressure mounts on Germany after Ukraine snub
France24 - World
Three years after fire, a race against time to restore Paris's Notre-Dame Cathedral
Issued on: 15/04/2022 - 11:37
French President Emmanuel Macron has set a deadline of 2024 to reopen Paris’s Notre-Dame Cathedral to worshippers and visitors. FRANCE 24's Revisited show is following the progress of this ambitious project and brings you a fresh update, three years after the devastating fire that badly damaged the world-famous cathedral. Our reporter Mélina Huet met those who are involved in the restoration work, both inside the mediaeval edifice and elsewhere in France. They now find themselves in a race against time.
>> Watch our previous episode: Paris's Notre-Dame Cathedral, two years on
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Mystery sarcophagus found after Notre-Dame fire to be opened
Ancient tombs discovered at Paris’ Notre-Dame Cathedral as restoration continues
Notre-Dame Cathedral ready for restoration after post-fire safety work completed
Opex 360
La force aérienne néerlandaise déploiera ses drones MQ-9A Reaper dans les Caraïbes
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
S’ils ont acquis leur réputation durant les opérations de contre-terrorisme, de par leurs moyens ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et leur capacité de frappe, les drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] MQ-9A Reaper pourraient être « recyclés » pour d’autres missions, comme la surveillance maritime. Et cela d’autant plus que, dans le contexte d’un engagement de haute intensité, ils seraient particulièrement vulnérables dans un environnement aérien fortement contesté.
Ainsi, et alors que l’US Air Force a fait connaître son intention de réduire sa flotte de drones MALE d’un tiers à partir de 2023, la garde-côtière japonaise a récemment indiqué qu’elle venait de sélectionner le MQ-9B « SeaGuardian » pour ses opérations de surveillance, de recherche et de sauvetage.
L’an passé, et à l’instar de son homologue italienne, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], qui utilise ses MQ-9A Reaper potentiellement armés pour soutenir les opérations de la force Barkhane au Sahel, en a engagé un exemplaire dans la mission Irini, conduite par l’Union européenne pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par les Nations unies à l’égard de la Libye.
« L’autonomie en vol et la performance des capteurs du drone Reaper en font un atout pour l’opération IRINI. […] Ce vol permet de répondre à de nombreuses questions tant techniques qu’opérationnelles pour envisager, si nécessaire, ce type de mission dans d’autres cadres d’engagement. Elle est une démonstration de notre capacité à agir avec nos partenaires européens », avait souligné le ministère des Armées, en juin 2021.
La force aérienne néerlandaise [KLu – Koninklijke Luchtmacht] a commandé quatre MQ-9A Reaper Block 5 auprès du contructeur américain General Atomics Aeronautical Systems Inc [GA ASI] en 2019, pour environ 120 millions de dollars. Et elle vient de recevoir les trois premiers exemplaires ainsi que deux stations mobilies de contrôle au sol. Et ces appareils n’auront pas vocation à voler en Europe…
En effet, selon un communiqué publié le 12 avril, la KLua l’intention d’exploiter ses MQ-9 à partir de l’île de Curaçao, dans les Antilles néerlandaises, afin d’y disposer d’une « capacité de surveillance de longue portée » pour « soutenir les missions de protection des intérêts des Pays-Bas ».
« Nous sommes ravis de recevoir nos drones et de commencer à les utiliser immédiatement. Le MQ-9A Reaper sera très utile pour les missions de surveillance de la KLu en particuclier et des forces armées néerlandaises en général. Nous les testerons et les évaluerons lors de notre déploiement à Curaçao et nous nous attendons à ce qu’ils soient un atout précieux pour le commandant des forces néerlandaises dan sles Caraïbes », a expliqué le lieutenant-colonel Boudewijn Roddenhof, le commandant de l’escadron 306.
« Nous sommes ravis de fournir les capacités uniques de notre MQ-9A Block 5 RPA aux Pays-Bas, et nous savons que cette capacité améliorera considérablement leurs opérations », a commenté Robert Schoeffling, le vice-président de GA-ASI, chargé du développement stratégique international.
France24 - World
Under the radar: Covering your online tracks
Issued on: 15/04/2022 - 15:43
In our hyper-connected world, it’s increasingly difficult not to leave digital footprints, whether it's on the internet or social media. Every move we make is tracked by our smartphones: our online searches, interests and movements. Often, we are unaware of how our data can be used. But more and more users are becoming conscious of threats to their freedom, from data collection by internet giants to mass surveillance. Some are now trying to pass under the radar of algorithms. Our reporter met pro-democracy activists in Hong Kong, teenagers in Morocco and activists in Germany.
A documentary co-produced with Arte.
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Meta's Facebook agrees to pay $90 million to settle privacy lawsuit
Facebook ‘operating in the shadows,’ whistleblower tells US Congress
France fines Google, Facebook record €210 million over tracking online activity
France24 - World
Equality and the French presidential election: What's at stake for women?
Issued on: 15/04/2022 - 16:39
Annette Young
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In a special edition, we look closely at the two presidential candidates, Emmanuel Macron and the far-right’s Marine Le Pen to see where they both stand when it comes to promoting equality. Annette Young talks to Megan Clement, the editor of the Impact newsletter on gender and politics on why women's rights have failed to make the radar so far in this election campaign. Also #MeToo in the world of French politics and the dire need to end a climate of sexism and sexual harassment.
French presidential election © France 24
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Le drone Tu-141 qui s’est écrasé à Zagreb transportait bien une bombe
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
Le 10 mars, soit environ deux semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un drone Tu-141 « Strizh », de conception soviétique, s’est écrasé dans un quartier de Zagreb [Croatie], sans faire de victimes, à deux pas d’une cité universitaire, après avoir volé durant sept minutes dans l’espace aérien croate.
D’après les données communiquées par le ministère croate de la Défense, l’engin, aurait décollé de « toute évidence » depuis l’Ukraine, avant de survoler la Roumanie et la Hongrie pendant 40 minutes. En outre, des traces d’explosifs ont ensuite été retrouvées sur les débris de l’appareil.
Suite à cet incident, le Premier ministre croate, Andrej Plenkovic, avait déploré que la réaction n’avait pas été à la hauteur. « C’est un test qui doit nous permettre à tous de beaucoup apprendre et de réagir beaucoup mieux », avait-il estimé, avant d’appeler à un « renforcement et à l’intensification de la coopération » au sein de l’Otan. « C’est l’espace aérien de l’Otan, roumain, hongrois et croate, et nous ne pouvons plus tolérer une telle situation. Elle ne devrait pas se reproduire. Il s’agissait d’une menace évidente à laquelle on aurait dû réagir », avait-il insisté.
Pour rappel, long de 14 mètres et d’une masse d’environ six tonnes, le Tu-141 « Strizh » a été conçu dans les années 1970 pour des missions de reconnaissance derrière les lignes ennemies. D’une portée de 1000 km, cet engin peut voler à la vitesse maximale de 600 noeuds, à une altitude de 20000 pieds. Et, à ce jour, seules les forces ukrainiennes en disposeraient, leurs homologues russes les ayant officiellement retirés de leur inventaire.
Un peu plus d’un mois après la chute de ce Tu-141 en Croatie, un premier rapport a été publié par des experts en balistique. Et selon les analyses effectués sur l’épave, il s’avère que cet aéronef transportait une bombe à fragmentation OFAB 100-120, généralement portée par les avions de type MiG-29, Su-30, Su-27, Su-25 et Su-17.
Cependant, la bombe dont était armé le Tu-141 « Strizh » ne contenait pas d’explosif de qualité militaire. Ainsi, l’experte médico-légale Ivana Bacic, citée par l’agence Reuters, a plutôt parlé d’une « substance explosive » qui se serait « entièrement décomposée lors de l’explosion, ce qui a compliqué son identification ».
Quant au drone en lui-même, décrit comme étant « bien entretenu » [ce qui écarte, a priori, l’hypothèse d’un engin sorti d’une réserve], se serait écrasé en raison d’un « dysfonctionnement » de son « système d’atterrissage automatique ».
Cela étant, le mystère reste entier : les experts ont refusé de préciser l’origine de ce drone et de confirmer si Zagreb était bien sa destination finale. « Cela relève de l’enquête du ministère [croate] de la Défense », ont-il fait valoir.
Opex 360
Une troisième catapulte électromagnétique pour le porte-avions de nouvelle génération?
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En décembre 2021, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite des « Foreign Military Sales », rendit un avis favorable au sujet de la possible vente à la France d’un système de lancement électromagnétique d’aéronefs [EMALS] en configuration « deux lanceurs » et d’un dispositif d’arrêt avancé [AAG – Advanced Arresting Gear. Et cela afin de permettre d’en équipement le futur porte-avions de nouvelle génération [PA-NG] de la Marine nationale. Et le tout pour un montant estimé à 1,17 milliard d’euros.
Cette annonce n’était pas une surprise. Étant donné que le choix de doter le PA-NG de catapultes électromagnétiques avait été confirmé un an plus tôt, la France ne pouvait que se tourner vers l’américain General Atomics pour s’en procurer.
Pour rappel, le fonctionnement d’une catapulte électromagnétique repose sur le principe de l’induction magnétique : le champ magnétique généré par des courants électriques de part et d’autre d’un rail de catapultage met en mouvement un chariot mobile sur lequel est fixé l’aéronef. L’alimentation de ce moteur à induction linéaire est ajustée à la masse de l’appareil devant être lancé. Elle présente plusieurs avantages : contraintes physiques moindres sur les aéronefs lancés, rendement énergétique optimisé, maintenance facilitée et moins de nuisances sonores.
Cela étant, et selon les documents produits par la Marine nationale et la Direction générale de l’armement [DGA], il était jusqu’alors question d’installer deux catapultes de type EMALS sur le futur porte-avions. Visiblement, et alors que les études de conception sont encore en cours, les plans ont changé. Et il fallait d’ailleurs s’y attendre.
« Avec le démarrage de l’avant-projet sommaire […], de nouveaux choix seront faits en préparation de la construction de ce nouveau porte-avions. Il s’agira de préciser l’architecture ainsi que les systèmes de mise en œuvre de l’aviation, de poursuivre le développement des chaufferies nucléaires, d’intensifier les travaux d’interface et de cohérence, notamment de connectivité, avec les autres bâtiments et aéronefs qui évolueront en mer et dans les airs », avait en effet expliqué Florence Parly, la ministre des Armées, lors du lancement de ces études, pour lesquelles une enveloppe de 200 millions d’euros avait été prévue.
Ainsi, une vidéo diffusée le 12 avril sur les réseaux sociaux par la Marine nationale a livré quelques précisions sur le PA-NG. En premier lieu, en 2038 [soit l’année prévue pour son armement, ndlr], il sera accompagné par l’une des deux Frégates de défense aérienne [FDA] de type Horizon qui, à cette échéance, totaliseront près de 30 ans de service…
A partir de 2038, il succédera au Charles de Gaulle. Plus grand, plus puissant, doté d’une propulsion nucléaire, il permettra à la 🇫🇷 de conserver sa capacité de projection de puissance aéromaritime en s'adaptant aux défis à venir. Voyage dans le futur à la découverte du PA-NG ! pic.twitter.com/l1PXXyR56G
— Marine nationale (@MarineNationale) April 12, 2022
Ensuite, ce navire de 75’000 tonnes pour 305 mètres de long, propulsé par deux chaudières nucléaires K22, portera l’indicatif visuel [Pennant Number] R92. Aucun nom n’est visible, ce qui laisse encore ouvert le petit jeu des pronostics [Richelieu? Napoléon Bonaparte? etc]. Au delà de ce caractère anecdotique, la vidéo suggère que le PA NG n’aura finalement pas deux… mais trois catapultes électromagnétiques. Ce qui devrait donner encore plus de flexibilité aux opérations aériennes tout en augmentant la fréquence des catapultages.
« Le porte-avions sera dimensionné pour embarquer toutes les composantes du SCAF [Système de combat aérien du futur, ndlr] au fur et à mesure de leur mise en service, du Rafale au futurs aéronefs de combats avec leurs drones. Il sera interopérable avec les aéronefs de dernière génération de la marine américaine [V-22 Osprey, drone MQ-25 Stingray et F-35C] », avait expliqué la DGA, dans un document diffusé en juin 2021.
Cela étant, la dernière vidéo de Marine nationale concernant PA-NG précise que le groupe aérien embarqué comptera 30 Rafale ou 30 « New Generation Fighter », l’avion de combat issu du SCAF. Le nombre d’avion de guet aérien E-2D Advanced Hawkeye ne change pas : deux appareils de ce type prendront place à bord du navire. À noter qu’aucun drone ne figure sur le pont d’envol.
Reste à voir le coût de cette troisième catapulte électromagnétique… Selon l’US Navy, l’intégration de quatre EMALS et du dispositif AAG sur le porte-avions USS Gerald Ford a coûté environ 25% du prix total du navire [estimé à 13,5 milliards de dollars].
France24 - World
Booming music scene in Saudi capital Riyadh conceals political reality
Issued on: 15/04/2022 - 16:16
Lucile WASSERMANN
The Saudi capital is changing, as demonstrated by the MDLBeast Soundstorm festival, an electronic dance music event held late last year on the outskirts of Riyadh. After trying to diversify its oil-dependent economy, Saudi authorities are now looking to develop the entertainment industry. Partying legally in Riyadh is rare, but is now possible. However, human rights groups are warning that this change, however welcome, should not overshadow the kingdom's crackdown on free speech. Our regional correspondent reports.
Programme prepared by Jennie Shin.
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Turkish court suspends Khashoggi trial, confirms transfer to Saudi Arabia
Saudi Arabia executes record 81 people in one day for terrorism-related offences
Saudi blogger Raif Badawi released after 10 years in prison
Opex 360
Un hélicoptère d’attaque malien a tiré six roquettes près de Casques bleus britanniques
par Laurent Lagneau · 13 avril 2022
En novembre 2021, alors que l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner à Bamako était annoncée, des soldats allemands affectés à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] fut visés par des tirs provenant d’une position tenue par les Forces armées maliennes [FAMa] alors qu’ils s’approchaient du Camp Castor [Gao] après avoir effectué une patrouille dans la région. Simple méprise ou acte délibérée? Une enquête devait être ouverte pour établir les circonstances de cet incident. Et, pour le moment, on n’en connaît pas les conclusions.
Quoi qu’il en soit, et alors que les FAMa ont pu étoffer leur flotte d’hélicoptères d’attaque Mil Mi-35 [version « export » du Mil Mi-24 « Hind »] grâce à la Russie, un nouvel incident s’est récemment produit dans la région de Gao, plus précisément à Tessit.
Ainsi, rapporte l’AFP, un des hélicoptères Mi-35 maliens, dont il est dit qu’ils sont pilotés par des Russes, a tiré six roquettes près de soldats britanniques déployés au Mali dans le cadre de la MINUSMA [opération Newcombe].
« Nous sommes informés d’un incident récent au Mali dans lequel des roquettes ont été tirées par un hélicoptère des forces armées maliennes à proximité d’un détachement britannique », a confirmé un porte-parole du ministère de la Défense [MoD]. « Tout le personnel britannique est sain et sauf et les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête », a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a précisé qu’il s’agit « d’un événement qui a eu lieu le 22 mars ». Évoquant « des coups de feu tirés par un hélicoptère des forces armées maliennes dans la zone de Tessit, à proximité d’un détachement de la Minusma », il a assuré que les Casque bleus avaient été « en sécurité à tous points de vue ».
Quoi qu’il en soit, cet incident montre que la MINUSMA n’est plus forcément la bienvenue au Mali… En janvier, elle a dû interrompre ses opérations aériennes dans le pays, avant de les reprendre après avoir trouvé un « compromis » avec la junte au pouvoir à Bamako. Plus récemment, la mission de l’ONU s’est vue entravée dans ses tentatives de conduire une enquête dans la région de Moura, où les FAMa et leurs partenaires russes sont accusés d’avoir commis des exactions contre les civils, lors d’une opération anti-terroriste.
Par ailleurs, s’il est avéré que les Mi-35 maliens sont pilotés par des paramilitaires russes, alors on peut soupçonner un acte délibéré commis à l’encontre des Casques bleus britanniques en raison du soutien appuyé du Royaume-Uni à l’Ukraine face à l’invasion russe.
Le mandat de la MINUSMA arrivera à son terme en juin prochain. Et son renouvellement est loin d’être acquis, en raison notamment du départ de la force Barkhane, de la présence du groupe Wagner et des interrogations de plusieurs pays contributeurs, dont l’Allemagne. Pour rappel, depuis son lancement, en juillet 2013, la mission de l’ONU a perdu près de 160 Casques bleus.
France24 - Monde
Sénégal : l'huître de mangrove, une perle à cultiver
Publié le : 15/04/2022 - 17:18
Laura MOUSSET
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Au Sénégal, les mangroves sont le principal habitat des huîtres. La culture de ce mollusque reste un potentiel inexploité dans ce pays qui rêve pourtant d'une ostréiculture moderne, productive et durable. Mais pour l'instant, l’activité est encore largement informelle et centrée sur la cueillette traditionnelle.
Opex 360
Les forces finlandaises veulent acquérir jusqu’à 2000 mini-drones aériens
par Laurent Lagneau · 12 avril 2022
En 2020, la Finlande avait décidé d’augmenter ses dépenses militaires de +54% [et donc de les porter à 4,87 milliards d’euros] afin de financer, notamment, l’acquisition de 64 nouveaux avions de combat dans le cadre du programme HX [et pour lequel le F-35A américain a été retenu en décembre 2021, ndlr].
Cette année, dans un contexte marqué par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Helsinki, qui envisage désormais de rejoindre l’Otan, a annoncé un nouvel effort significatif, avec une hausse de 40% du budget de ses forces armées. Ainsi, celui-ci augmentera d’environ 800 millions dès 2023, puis de 400 millions d’euros par an jusqu’en 2026. À cette échéance, les dépenses militaire finlandaises annuelles seront supérieures à 7 milliards d’euros.
« Nous faisons face à une nouvelle situation. Tout ce à quoi nous avons été habitués est maintenant remis en question », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre finlandais de la Défense, le 6 avril. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a-t-il ajouté.
Cette hausse des crédits militaires permettra ainsi de combler les lacunes capacitaires des forces finlandaises, des plus grandes [défense aérienne, missiles, etc] aux plus plus petites… dont les mini-drones pour la surveillance et le renseignement.
Dans un communiqué publié le 11 avril, l’état-major finlandais a ainsi fait part de son intention de se procurer 1000 à 2000 mini-drones dans les deux années à venir, pour un coût d’environ 14 millions d’euros. Ce paraît très modeste par rapport aux hausses budgétaires annoncées. Un appel a été lancé à cette fin aux industriels, lesquels ont jusqu’au 9 mai prochain pour remettre leurs propositions.
« Nous recherchons un système qui fonctionne quelles que soient les conditions météorologiques et par n’importe quelle saison ainsi que dans des environnements variés. De plus, il devra être facile à utiliser pour nos personnels assujettis au service militaire », a expliqué le lieutenant-colonel Riku Rantakari, dans le communiqué.
Ces appareils permettront d’améliorer « considérablement la capacité de reconnaissance des unités et la collecter de donnnées en toutes cironconstances », a précisé l’état-major finlandais.
Photo : NX-70 de Novadem / armée de Terre
France24 - Monde
Barrages : sauver les derniers saumons
Publié le : 15/04/2022 - 12:50
Valérie DEKIMPE
Marina BERTSCH
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Julia GUGGENHEIM
Des rivières bétonnées, des cours d’eau obstrués... Au XXe siècle, l’Europe a misé sur l’hydroélectricité pour disposer d’une source d’énergie renouvelable. Mais les barrages empêchent certaines espèces de poissons migrateurs, notamment les saumons, de faire la navette entre l’océan et la rivière pour se reproduire. Les barrages sont-ils un obstacle à la biodiversité ?
Jean-Marc Roussel, le docteur de la rivière
Sur la rivière Sélune, près de la baie du Mont-Saint-Michel, nous partons à la rencontre des "docteurs de la rivière", le directeur de recherche à l’Inrae Jean-Marc Roussel et ses équipes. Leur travail ? "Prendre le pouls" de l’écosystème. Sur la Sélune, le barrage de Vezins, un barrage de 35 mètres, a été retiré en 2019. Un autre, celui de la Roche-qui-Boit, est actuellement en cours de démolition. Jean-Marc Roussel et ses scientifiques capturent des poissons et des invertébrés, les comptent, les mesurent, pour voir si la rivière se porte mieux sans barrages. Son constat est sans appel : le cours d’eau "commence à retrouver un aspect naturel" et la nature à "reprendre ses droits". Et il s’émeut : "Dans un moment où l’on pense que beaucoup de choses ne vont plus au niveau de notre environnement, on peut avoir des signes assez tangibles d’un retour de la nature."
En Europe, 500 000 barrages inutiles ?
Tous les barrages sont-ils utiles ? C’est la question que se pose Roberto Epple, président du European Rivers Network, qui "se bat pour des rivières vivantes". En Auvergne, le barrage du Chavanon a été construit il y a 100 ans. Il n’a jamais été achevé, n’a jamais produit quoi que ce soit et obstrue aujourd’hui un cours d’eau. Selon Roberto Epple, la moitié des barrages européens, soit 500 000 ouvrages, n’auraient en réalité aucune utilité et seraient "obsolètes, trop vieux, trop anciens". À l’époque de leur construction, leur fin de vie n’a pas été pensée. Qui doit payer pour la déconstruction ?
Poutès, un barrage sur mesure pour la rivière ?
Peut-on concilier production hydroélectrique et respect de la biodiversité ? Sur l’Allier, le redimensionnement du barrage de Poutès a été achevé en 2022. Sa hauteur a été abaissée de 20 mètres à 7 mètres et une grande partie de l’ouvrage en béton a été retirée. De plus, deux vannes centrales peuvent désormais être ouvertes pour laisser couler la rivière et permettre aux saumons de passer en période de reproduction, pendant trois mois de l’année. Si le barrage ne produit rien pendant cette ouverture, le site a conservé 85 % de sa production annuelle. Est-ce un exemple à appliquer ailleurs ?
Céline Bérard, un coup de main pour les saumons
Mais pour sauver les saumons, transformer les barrages risque de ne pas suffire. Cela coûte cher et prend du temps alors que l’espèce a besoin d’aide immédiatement. Au Conservatoire national du saumon sauvage de Chanteuges (Auvergne), Céline Bérard donne un coup de main aux poissons. Elle capture des saumons, les fait se reproduire puis élève la progéniture dans des cuves aux conditions semblables à leur milieu naturel. Les alevins sont ensuite lâchés dans la rivière pour repeupler l'écosystème.
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Zelensky: Countries buying Russian oil are earning money in other people's blood
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The President of Ukraine has told the BBC in an exclusive interview that European countries still buying Russian oil are "making money out of blood".
In an interview with the BBC's Clive Myrie, Zelensky also called for more weapon support, saying they "need them sooner and we need more of them".
You can watch the full interview on the BBC News Channel on Saturday 16 April at 1730GMT and on Sunday 17 April at 1530GMT and on iPlayer.
France24 - World
Me, myself and my iPhone: Selfie museum opens in Sweden
Issued on: 15/04/2022 - 16:59
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
We take a look at a new season of art and exhibitions as Stockholm's "Youseum" offers influencers and selfie enthusiasts a temple for the 21st century's favourite form of self-expression. Meanwhile, a museum in the French city of Rouen says "please do touch the art", as a new show encourages a sensory experience of sculptures on show. Plus, visitors to the Quai Branly in Paris get a chance to plunge themselves into Bamiléké society, with traditional ritual objects and artefacts on display thanks to a Franco-Cameroonian partnership.
Staying in Paris, Antoni Gaudi's architectural achievements are in the spotlight at the Musée d’Orsay and "Machu Picchu and the treasures of Peru" tells the story of 3,000 years of Inca culture at the Palais de Chaillot.
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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
Issued on: 14/04/2022 - 12:02
FRANCE 24
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Britain will send migrants and asylum-seekers who cross the Channel thousands of miles away to Rwanda under a controversial deal announced Thursday as the government tries to clamp down on record numbers of people making the perilous journey.
"From today... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Prime Minister Boris Johnson said in a speech near Dover in southeastern England.
"Rwanda will have the capacity to resettle tens of thousands of people in the years ahead," Johnson said.
He called the East African nation with a sketchy human rights record "one of the safest countries in the world, globally recognised for its record of welcoming and integrating migrants."
Johnson was elected partly on promises to curb illegal immigration but has instead seen record numbers making the risky Channel crossing.
He also announced that Britain's border agency would hand responsibility for patrolling the Channel for migrant boats to the navy.
"The Royal Navy will take over operational command from Border Force in the Channel with the aim that no boat makes it to the UK undetected," Johnson said, announcing extra funds for boats, aircraft and surveillance equipment to help detain people-smugglers at sea.
"This will send a clear message to those piloting the boats. If you risk other people's lives in the Channel, you risk spending your own life in prison," he said.
More than 28,000 people arrived in Britain having crossed the Channel from France in small boats in 2021.
Around 90 percent of those were male and three-quarters were men aged between 18 and 39.
The Rwanda plan swiftly drew the ire of opposition politicians who accused Johnson of trying to distract from his being fined for breaking coronavirus lockdown rules, while rights groups slammed the project as "inhumane".
Ghana and Rwanda had previously been mentioned as possible locations for the UK to outsource the processing of migrants, but Ghana in January denied involvement.
Instead, Kigali on Thursday announcing that it had signed a multi-million-dollar deal to do the job, during a visit by British Home Secretary Priti Patel.
"Rwanda welcomes this partnership with the United Kingdom to host asylum seekers and migrants, and offer them legal pathways to residence" in the East African nation, Foreign Minister Vincent Biruta said in a statement.
"This is about ensuring that people are protected, respected, and empowered to further their own ambitions and settle permanently in Rwanda if they choose," said Biruta.
The deal with Rwanda will be funded by the UK to the tune of up to 120 million pounds ($157 million, 144 million euros), with migrants "integrated into communities across the country," it said.
Backlash
The UN refugee agency voiced its strong opposition to Britain's deal with Rwanda.
"People fleeing war, conflict and persecution deserve compassion and empathy. They should not be traded like commodities and transferred abroad for processing," Gillian Triggs, the UNHCR assistant high commissioner for protection, said in a statement.
Refugee Action's Tim Naor Hilton accused the government of "offshoring its responsibilities onto Europe's former colonies instead of doing our fair share to help some of the most vulnerable people on the planet".
"This grubby cash-for-people plan would be a cowardly, barbaric and inhumane way to treat people fleeing persecution and war," he said.
Detention Action said that those sent there would "likely face indefinite detention under a government notorious for violent persecution of dissent."
"At the same time, the UK currently gives asylum to Rwandan refugees fleeing political persecution," the advocacy group said in a statement.
Scotland's Health Minister Humza Yousaf said the plan showed that the Conservative government was "institutionally racist".
The government "rightly provides asylum and refuge to Ukrainians fleeing war, but wants to send others seeking asylum thousands of miles away to Rwanda for 'processing'," Yousaf tweeted.
Australia has a policy of sending asylum seekers arriving by boat to detention camps on the Pacific island nation of Nauru, with Canberra vowing no asylum seeker arriving by boat would ever be allowed to permanently settle in Australia.
Since 2015 the UK has "offered a place to over 185,000 men, women and children seeking refuge (...) more than any other similar resettlement schemes in Europe," Johnson said.
According to the UN refugee agency, Germany received the highest number of asylum applicants (127,730) in Europe in 2021, followed by France (96,510), while the UK received the fourth largest number of applicants (44,190).
(FRANCE 24 with AP, AFP)
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Record number of migrants crossed Channel from France to UK last year, says report
France, UK authorities face manslaughter lawsuit over deaths of migrants in Channel boat tragedy
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UK’s Johnson to be fined over Downing Street lockdown parties
France24 - World
Cannes unveils star-studded lineup including France's Claire Denis
Issued on: 14/04/2022 - 14:43
NEWS WIRES
The Cannes Film Festival announced the line-up for its 75th edition on Thursday with a mix of cult arthouse directors and Hollywood glamour heading for the French Riviera in May.
Canadian horror maestro David Cronenberg, US filmmaker James Gray and France's Claire Denis will compete among the 18 films announced in competition for the top prize Palme d'Or.
They are expected to bring a bevy of stars to the red carpet, with Cronenberg's sci-fi/horror cross-over "Crimes of the Future" starring Kristen Stewart, Lea Seydoux and Viggo Mortensen.
Denis returns with a thriller set in Central America – "The Stars at Noon" – featuring Taron Egerton and Robert Pattinson.
Gray's entry, "Armageddon Time", is a tale based on his New York adolescence featuring Anne Hathaway, Oscar Isaac, Cate Blanchett and Anthony Hopkins.
Two of the biggest spectacles had already been confirmed for the festival, which runs from May 17 to 28.
Tom Cruise will attend the much-delayed world premiere of "Top Gun: Maverick", the sequel to his 1986 blockbuster, playing out of competition.
And Tom Hanks will be in town for "Elvis", in which he co-stars as the rock'n'roll star's manager, Colonel Tom Parker, in the latest from Australian director Baz Luhrmann who previously lit up Cannes with "Moulin Rouge!" and "Gatsby".
Also added to the out-of-competition premieres was Australia's George Miller, the man behind "Mad Max", who takes a new direction with "Three Thousand Years of Longing" about a djinn (played by Idris Elba) offering three wishes to Tilda Swinton.
'Sadness and war'
Festival director Thierry Fremaux gave a nod to the difficult global situation, saying the announcement came "after two years of crisis that we won't recover from quickly, and at a time of sadness and war in Europe."
A Ukrainian film will play out of competition – "The Natural History of Destruction" from director Sergei Loznitsa about the destruction of German cities by Allied bombers in World War II – which Fremaux said the festival was "particularly happy to welcome this year".
The main competition will also mark the third nomination for Russia's Kirill Serebrennikov.
He was unable to attend Cannes last year when his film "Petrov's Flu" was in competition due to a controversial court case that banned him from leaving Russia.
He has relocated to Germany since the ban was lifted earlier this year and returns to Cannes with "Tchaikovsky's Wife" about the private life of the famous composer.
Four past winners of the Palme d'Or are back in the competition: the Dardenne brothers from Belgium, Sweden's Ruben Ostlund, Japan's Hirokazu Kore-eda and Romania's Cristian Mungiu.
One thing that remains uncertain is who will be deciding the winner.
The jury is normally announced ahead of the selection but Fremaux said it would be named "in the coming days", alluding to a challenging task since so many filmmakers were back at work after the pandemic shutdown.
Playing out of competition are two exciting additions to the recent spree of high-profile music documentaries: one on David Bowie and another about US rocker Jerry Lee Lewis by one half of the Coen brothers, Ethan Coen.
(AFP)
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Talking Europe
Save our cinema! European movie makers fear post-Covid crisis
ENCORE!
Cannes 2021: That's a wrap – 74th annual festival makes post-pandemic return to the Riviera
In pictures: Gore queen Julia Ducournau wins prestigious Palme d'Or
France24 - World
'This is home': Kyiv slowly awakens after Russia withdraws
Issued on: 08/04/2022 - 19:28Modified: 08/04/2022 - 20:42
Sam BALL
Just a few weeks ago, Kyiv resembled little more than a deserted ghost town. But now, following the withdrawal of Russian troops from the region, the Ukrainian capital is slowly coming back to life, with some of those who fled returning home.
France24 - World
'Out to get the Russians': The 73-year-old Vietnam vet fighting in Ukraine
Issued on: 07/04/2022 - 18:10
Sam BALL
Out of the thousands of foreign volunteers to have taken up arms in Ukraine, 73-year-old Florida retiree Steven Straub is perhaps the oldest. But he is hoping his combat experience as a veteran of the Vietnam war will come in handy in the fight against the invading Russian forces.
France24 - World
International Space Station: First all-private astronaut crew readies for launch
Issued on: 05/04/2022 - 19:28
Sam BALL
For the first time in its more than 20 years of operation the International Space Station (ISS) is getting ready to welcome its first-ever all-private astronaut team. A four-man crew assembled by Houston-based start-up Axiom are set to blast off for the ISS on Friday in what the company and NASA have hailed as a major milestone in the growing commercialisation of spaceflight.
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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South Africa flood toll nears 400, rescuers widen search for missing
Issued on: 15/04/2022 - 15:25
NEWS WIRES
Police, army and volunteer rescuers on Friday widened the search for dozens still missing five days after the deadliest storm to strike South Africa's coastal city of Durban in living memory as the death toll rose to nearly 400.
The "unprecedented" floods, which affected nearly 41,000, left a trail of destruction and at least 395 people dead.
"Sadly the number of fatalities continues to increase with the latest figure standing at 395," regional head of the disaster managing ministry Sipho Hlomuka said in a statement.
With the government coordinating the search-and-rescue operation, the official number of people missing in KwaZulu-Natal province stood at 55.
A fleet of cars and helicopters carrying police experts set out early Friday to comb through a valley in Marianhill suburb, west of Durban, to look for 12 people reported missing in the floods, AFP correspondents said.
It is an increasingly desperate search for survivors.
Travis Trower, a director for the volunteer-run organisation Rescue South Africa, said his teams had found only corpses after following up 85 calls on Thursday.
President Cyril Ramaphosa – describing the floods as "a catastrophe of enormous proportions... not seen before in our country" – urged Good Friday prayers for survivors.
"Let us pray for our people in KwaZulu-Natal so that they receive the healing that is required... so that they can get on with their lives," he told El-Shaddai Tabernacle church congregants in the eastern town of Ermelo.
Thousands of survivors, left homeless after their houses were destroyed, are being housed in shelters scattered across the city, sleeping on cardboard sheets and mattresses laid on floors.
Meanwhile volunteers, with gloves and trash bags, fanned across the city's beaches to pick up debris left by the massive storms ahead of an expected surge of Easter weekend holidaymakers.
'Absolute devastation'
Software manager Morne Mustard, 35, was among the scores of volunteers, who included children, picking up debris and broken reeds from Durban's famous Umhlanga beach.
"This is my local beach where I bring my kids, and this is where we spend our weekend, so this is for our community,".
He roped in workmates, families and friends to help clean up as beach restaurants offered free breakfast for the volunteers.
Recalling the day the rain fell, Mustard said, "It didn't feel real, absolute devastation, a horrendous sight, stuff spilling out on the beach must have come from someone's house... brooms and mops, household utensils, it was such a heart sore to see."
Some of Durban's poorest residents have lined up to collect water from burst pipes and dug through layers of mud to retrieve their scant possessions.
Ramaphosa declared the region a state of disaster to unlock relief funds.
Weather forecasters said apocalyptic levels of rain were dumped on the region over several days.
Some areas received more than 450 millimetres (18 inches) over 48 hours, or nearly half of Durban's annual rainfall, the national weather service said.
The South African Weather Service issued an Easter weekend warning of thunderstorms and flooding in KwaZulu-Natal.
"According to the warning that we have received, damaging winds are forecast for areas along the coast from midday (Friday) into Saturday evening," said Hlomuka, adding disaster teams were on "high alert".
Over 4,000 police officers have been deployed to help with relief efforts and maintain law and order amid reports of sporadic looting.
The country is still struggling to recover from the two-year-old Covid pandemic and deadly riots last year that killed more than 350 people.
(AFP)
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Dozens killed in South Africa floods and mudslides following rainstorms
Floods wreak 'untold havoc' in South Africa, killing more than 300
BBC
NFT of Jack Dorsey's first tweet struggles to sell
By Annabelle LiangBusiness reporter
The buyer of a non-fungible token (NFT) of Twitter co-founder Jack Dorsey's first tweet says he "may never sell it" after receiving a series of low bids.
Malaysia-based Sina Estavi has been offered just over $6,200 (£4,720), about 0.2% of the $2.9m he paid for it.
Mr Estavi has compared the digital asset to Leonardo da Vinci's Mona Lisa.
The tweet, which says "just setting up my twttr," was first posted in March 2006 and was auctioned off last year by Mr Dorsey for charity.
Mr Estavi bought the tweet in the form of a NFT in March 2021.
NFTs have been touted as the digital answer to collectibles. However, they have no tangible form of their own, and experts have warned about risks in the market.
Last week, Mr Estavi announced that the tweet was up for sale on NFT marketplace OpenSea.
He pledged to donate half the proceeds - which he estimated to be $25m or more - to US charity GiveDirectly.
I decided to sell this NFT ( the world's first ever tweet ) and donate 50% of the proceeds ( $25 million or more ) to the charity @GiveDirectly 🖇 https://t.co/cnv5rtAEBQ pic.twitter.com/yiaZjJt1p0
Mr Estavi, who is the chief executive of blockchain company Bridge Oracle, had earlier claimed that he had been offered $10m for the tweet.
However, the highest bid was valued at $6,222.36 on Thursday.
Earlier in the day, Mr Estavi told the BBC he "may never sell" the tweet unless he received a "high bid", without saying what that was.
"Last year, when I paid for this NFT, very few people even heard the name NFT. Now I say this NFT is the Mona Lisa of the digital world. There is only one of that and it will never be the same," Mr Estavi said.
"Years later, people will realise the value of this NFT," he added. "Keep that in mind."
Mr Dorsey's brief tweet was sold to Mr Estavi in an auction on an online platform called Valuables, which is owned by the US-based company Cent.
As the buyer, Mr Estavi received a certificate, digitally signed and verified by Mr Dorsey, as well as the metadata of the original tweet.
The data includes information such as the time the tweet was posted and its text contents.
Although Mr Estavi is searching for a buyer, he said he "will not accept anyone's offer".
"I think the value of this NFT is far greater than you can imagine and whoever wants to buy it must be worthy."
Asked who that may be, Mr Estavi said: "I think someone like Elon Musk could deserve this NFT".
NFTs that are"one of a kind assets" have often been sold for thousands - and even millions - of dollars.
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Moura massacre in Mali: Debunking claims that civilians were armed
Issued on: 14/04/2022 - 22:39
Catalina Marchant de Abreu
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In late March, the Malian armed forces and suspected Russian mercenaries allegedly executed about 300 people in Moura, a village in central Mali. Human Rights Watch opened an investigation into the matter, calling it a massacre. In order to discredit these findings, photos online claim to show hundreds of weapons belonging to civilians, seized by the Malian army. However, the photos have nothing to do with the current situation in Moura. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
WEST AFRICAUN demands access to site of alleged Mali massacre by local, Russian forces
Mali says it has opened investigation into alleged massacre in village of Moura
ANALYSIS
‘Bad intelligence’ behind Mali military operation that 'killed 300 civilians'
BBC
Scientists map Caribbean coral reefs to tackle climate change
By Helen BriggsEnvironment correspondent
Scientists have mapped coral reefs in the Caribbean to identify those most likely to survive climate change.
Corals with the highest potential to escape destruction from marine heat waves are predominantly located along the northern shoreline of Cuba.
And other promising sites are clustered around the Bahamas, Dominican Republic, Guadeloupe, Haiti, eastern Jamaica, and the US state of Florida.
Coral reefs are wonders of the ocean.
Made up of hundreds of thousands of tiny creatures, they are one of the most threatened ecosystems on the planet.
According to a recent IPCC report (top-level UN reports written by scientists), at up to 1.5C of warming, only 10 to 30% of coral reefs are expected to survive. If warming is above that, survival prospects plummet drastically.
The research team compared different climate models and examined factors such as hurricane damage and heat stress. They used this to define a list of coral that are priorities for protection due to their better resilience to climate change.
Locating and managing the places that hold "greatest promise to sustain key species will be critical for helping these precious habitats persist as the planet continues to warm," said lead researcher, Iliana Chollett.
The insights are already shaping reef conservation efforts "to deliver durable, climate-smart protection for those ecosystems most likely to survive this century," added Ximena Escovar-Fadul, of global environmental non-profit, The Nature Conservancy.
But the scientists say their research - in line with other studies - shows coral reefs will not survive 2C of warming, meaning urgent greenhouse gas emission reductions are needed to save them for future generations.
The research is published in the journal, Global Change Biology.
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Five things new IPCC climate change study tells us
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France24 - World
Artist Matthew Eguavoen addresses mental health and social pressure
Issued on: 14/04/2022 - 22:37
Georja Calvin-Smith
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We hear from up-and-coming artist Matthew Eguavoen, whose work translates complex, contemporary African experiences into vibrant and challenging portraits. But first, Ethiopian researchers are hoping that a local staple known as false banana could have some real benefits for food security. Enset is little known outside of the country but is nutritious and drought resistant. Also, nine ancient Libyan artefacts have been returned home after having been looted during 21st century conflicts and smuggled out to the US.
BBC
Sienna Miller: Anatomy of a Scandal actress on the 'ignorance' of privilege
By Emma JonesEntertainment reporter
Sienna Miller says her new Netflix drama highlights the "ignorance" of people who don't realise they have a head start in life and "don't think" about the struggles of those without the same privileges.
The British actress stars in Anatomy of a Scandal, an adaptation of Sarah Vaughn's novel from 2018 about a wealthy politician who is accused of raping his political researcher, who was also his lover.
Miller plays Sophie Whitehouse, the wife who stands by her husband, played by Rupert Friend.
Downton Abbey's Michelle Dockery stars as prosecuting barrister Kate Woodcroft, and Aladdin's Naomi Scott plays Olivia, the young researcher.
'Perfect timing'
The series begins after a week that's seen fines issued over Downing Street parties during the Covid-19 lockdowns, and scrutiny over the financial affairs of Chancellor Rishi Sunak's wife, as the cost of living rises for many.
She says it is "perfect timing" because the political system "is now under a microscope - increasingly so this week".
"There are people who are born lucky, 1,000%, and they have a leg up in life that makes it much easier.
"I'm not saying that their life is not without complications, because I think it's hard to be a human being, but I do think the absolute ignorance about what's given you the step up makes me angry and deserves analysis," she says.
The series has flashbacks from James Whitehouse's time at Oxford University, where he was part of a private all-male dining club called The Libertine Club.
It is seemingly inspired by the real-life Bullingdon Club, which both Boris Johnson and former PM David Cameron were members of in the 1980s.
"From the series flashbacks, you understand why some people are the way they are because they've never been told they're not capable of achieving whatever they've dreamed of," Miller explains.
"I don't think they ever spend time sitting around thinking about what it must be like for people who have to claw their way just to get to the starting line, you know. And it's that blinkered behaviour - and it's really unconscious - that this show really lays out."
Miller's own father was an investment banker and art dealer, and her mother was a model and assistant to David Bowie.
She goes on: "It raises questions, but it's not a social commentary, it's an entertaining drama. At least it should begin a discussion about James Whitehead's culpability, or lack of it. People are quite polarised around that, which is astounding to me."
Anatomy of a Scandal also shows the media circus surrounding someone who makes the headlines, which Miller knows well from her own life.
The actress experienced paparazzi intrusion when she herself became the 'wronged woman' in 2005, when her then-fiancé Jude Law admitted he'd been having an affair with his children's nanny.
Nevertheless, Miller says she wanted to take on the role of the political wife who is trying to be loyal to her cheating husband.
"There was definite hesitancy, or just more self-questioning - why am I curious about doing this? But in many ways, it feels like such a lifetime ago, that version of my life," she says.
"To go back in with the more mature lens, playing someone else, and back into a world I know an awful lot about was interesting.
"There's muscle memory around the experiences Sophie goes through. That experience of a story about to break, that you absolutely cannot stop, that's intensely personal - that's one of the worst feelings I've had in my life," the actress adds.
"It doesn't sound so serious but it's terrifying. And in those scenes that Sophie knows the story is about to break, my heart would accelerate.
"I don't say it in order to elicit any sympathy from anyone, it's more fascinating to me that there is a physical memory to something, and using that feels there's some value in having had that experience, and to be able to use it in my work."
Directed by the female film-maker who made TV's Jessica Jones, SJ Clarkson, the series is mainly set in the courtroom.
The number of rape prosecutions in England and Wales has dropped by 70% in the past four years, according to a recent parliamentary committee report. Naomi Scott, who as Olivia gives evidence in the fictional trial, says she now has some understanding of why the figure is so low.
"I was just feeling nervous at the thought of walking out onto the fake film set of a courtroom," she recalls. "So I also felt how terrifying it must be to put yourself out there and re-tell your trauma. It really opened up my eyes about how brave it is for people to come forward and why they don't.
"Olivia is intelligent and confident, she thinks she knows how to control a narrative, but the reality is of re-telling your trauma amongst all these people who are deciding whether you are telling the truth. I think the show places the audience as the jury, I also think it's good at showing fragmentation of memory, which is sometimes why these cases are so hard to prosecute."
Scott adds: "It's surprising how many people still don't understand the idea of sexual consent.
"We had an amazing intimacy co-ordinator to work with on some of our scenes, and she spoke about the 'Tea' Consent illustration, and I'll always point them to that now. This is so simple, a child can understand it."
'Nothing new'
Despite its attempts at shedding light on such scenarios, entertainment website Indiewire said Anatomy of a Scandal had failed "to add anything new to a complicated subject", adding: "Other series like I May Destroy You have dealt more thoughtfully with consent than Anatomy of a Scandal."
The Hollywood Reporter said that although the series seems "ideal for a weekend binge... Anatomy of a Scandal often seems to think it's a completely different kind of show, a searing, sobering examination of rape, consent, and privilege".
But Miller points out that the themes the show explores have only recently been given a platform, saying "we're having a conversation about all of this when five years ago, we wouldn't have been".
The actress also believes female self-confidence has increased over the last few years, including her own, while male attitudes are also changing.
"There is a male, a certain type of man - their confidence is built in them as much as their education," the actress believes.
"But it's starting to shift, I see it in younger generations of men, it's quite inspiring to see that inbuilt misogyny or superiority is slightly dissolving.
"I certainly won't take things like I used to. I used to walk into a room with only men and feel very intimidated and now I don't. There's a strength in the unity of women right now."
Anatomy of a Scandal is on Netflix from Friday, 15 April.
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Sun illegally sought my medical records - Miller
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France24 - World
Dam busters: Tearing down concrete walls to save Atlantic salmon
Issued on: 15/04/2022 - 12:54
Valérie DEKIMPE
Since the 20th century, European rivers have been dammed and diverted for the sake of generating renewable energy. But the concrete walls have left an indelible mark, upending entire ecosystems. Migratory fish species in particular are paying the price. Atlantic salmon can no longer find they way back to their home streams to spawn, pushing the species to the brink of extinction. Should dams be torn down in the name of biodiversity? We take a closer look in this edition of Down to Earth.
In France’s western Normandy region, the Selune River flows into the famed Mont-Saint-Michel bay. This is where Jean-Marc Roussel and his team of scientists are carrying out a series of experiments to check the river's vital signs.
"We're like river doctors," he explains.
In 2019, a 35-metre-tall dam was removed from the Selune, while the demolition of a second dam is also underway. It’s the largest dam removal project of its kind in Europe, and a unique opportunity to investigate what happens once nature has reclaimed its territory.
The team of scientists from France’s National Institute for Agricultural Research (INRAE) capture migratory fish and insects to count them, measure them and find out how quickly ecosystems are being restored.
The results have exceeded their expectations.
"The way the river has been reborn is such an important message, a message of hope," says Roussel. "Just when you think that everything is going wrong with the environment, sometimes you can get a sign, a concrete example of nature reclaiming its territory. And I think that’s really comforting."
Nearly half a million obsolete dams in Europe
Are dams really worth it? And what happens once they’re no longer in use?
Roberto Epple has been grappling with those questions for more than a decade. As president and founder of the non-profit European Rivers Network, he is a fervent advocate of free-flowing rivers.
He takes us to one of the many dams that have been abandoned in Europe. The Chavanon dam was built more a century ago but never completed and has been obstructing the river ever since. There could be more than 500,000 dams like this one, says Epple – obsolete and forgotten.
At the time they were built, their end of life was never factored in. But now, energy producers are having to rethink how the massive structures fit into the landscape.
Dams, made to measure
Can hydropower production ever be compatible with healthy ecosystems? In central France, on the Allier River, one dam has had a major facelift. The Poutes dam was once almost 20 metres high. Now it’s less than 7 metres tall and a large part of the concrete structure has been taken apart. Two main gates have also been installed. Opening them allows the river to follow its natural course during the salmon migration season. Production is now completely shut down twice a year. Overall, the plant has been running at 85 percent capacity.
A last-ditch effort to save an iconic species
Redesigning dams only solves part of the problem. It will take more than that to save the Atlantic salmon. That's why France’s Wild Salmon Conservancy, also located on the Allier River, has been overseeing a reproduction programme spanning several years. The fish are captured, bred in conditions nearly identical to their natural habitat and released back into the wild.
Céline Bérard, the centre’s director, is hopeful that the work done at the Poutes dam will bear fruit. In the meantime, the situation remains critical.
"They’re really holding on by a thread," she says.
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French Greens face crisis after failed presidential bid
Issued on: 11/04/2022 - 17:28Modified: 11/04/2022 - 17:57
Valérie DEKIMPE
France's Greens party were facing a crisis on Monday after a deeply disappointing presidential election saw their candidate finish sixth and struggle to put climate change on the national agenda. The Covid-19 pandemic overshadowed the start of campaigning before Russia's invasion of Ukraine changed the dynamic completely, making foreign policy and the rocketing cost of living key issues for voters, as FRANCE 24's Environment Editor Valérie Dekimpe explains.
Opex 360
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
Le groupe allemand Rheinmetall propose de donner 50 vieux chars Leopard 1 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné qu’une offensive russe dans la région du Donbass [sud-est de l’Ukraine] paraît imminente, il ne suffit pas de livrer du matériel militaire aux forces ukrainiennes. Encore faut-il que ces dernières puissent l’utiliser rapidement. En clair, elles ont besoin d’armes qu’elles connaissent et qu’elles maîtrisent déjà. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la République leur a fourni des chars T-72 et des blindés BMP-1…
Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
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Aussi, les dernières propositions faites les groupes allemands Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall ont de quoi susciter le scepticisme quant à leur pertinence. Selon l’hebdomadaire Welt am Sonntag, le premier aurait soumis l’idée de remplacer 100 obusiers automoteurs PzH2000 que la Bundeswehr serait susceptible de prélever dans son inventaire pour les livrer aux forces ukrainiennes. Le probème est que celles-ci ne connaissent pas ce matériel… et qu’il leur faudrait consacrer du temps qu’elles n’ont pas forcément pour se l’approprier.
Quant à Rheinmetall, son Pdg, Armin Papperger a proposé d’envoyer en Ukraine des blindés de combat d’infanterie Marder, lesquels sont progressivement remplacés par des Spz Puma dans les régiments allemands. Pour rappel, ce type de véhicule est entré en service au début des années 1970…
Outre les Marder, M. Papperger a également évoqué la possibilité de livrer aux forces ukrainiennes des chars de combat Leopard 1, qui ont été produits… à partir de la fin des années 1950. Sauf erreur, le Brésil, la Grèce et la Turquie en utilisent encore de nos jours.
Comme le rapporte le quotidien économique Handelsblatt, le Pdg de Rheinmetall estime qu’il est possible de livrer 50 Leopard 1 à l’Ukraine, via la filiale Rheinmetall Italia et à condition d’obtenir l’autorisation du gouvernement allemand. Selon lui, s’ils sont expérimentés, les militaires ukrainiens n’auraient besoin que d’une formation de quelques jours pour apprendre à les utiliser.
D’après M. Papperger, la vérification de l’état de ces Leopard 1 est en cours et les premiers exemplaires pourraient être envoyés en Ukraine dans six semaines.
Reste à voir la qualité de ces Leopard 1 face aux chars et aux armes anti-chars russes… Plusieurs versions ont été produites, la plus récente étant désignée « Leopard 1A5 ». La Bundeswehr a retiré les siens du service en 2003, comme, du reste, la composante terrestre de la Défense belge.
Par ailleurs, une question qui devra être soulevée est celle de l’approvisionnement en munitions, le Leopard 1 étant doté d’un canon de 105 mm [contre 120 mm pour celui du Leopard 2, ndlr]. « On ne sait pas d’où proviendront les munitions du Leopard 1. La plupart des pays ont progressivement abandonné ce modèle », souligne Handelsblatt.
BBC
Shanghai lockdown: How angry netizens test China's 'Great Firewall'
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As millions of people continue to stay at home under strict lockdown in Shanghai, videos appearing to show their desperation and frustration have surfaced and gone viral.
Usually such clips would not get past China's censors, known as the 'Great Firewall'.
But the sheer volume of the clips has made it difficult for censors to keep up. Many are also being passed around in private group chats, which has made them harder to catch.
Opex 360
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
Le président serbe confirme la volonté de Belgrade d’acquérir 12 avions Rafale
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa semaine passée, il a été rapporté que la Serbie négociait l’achat de six à douze avions Rafale auprès de Dassault Aviation. Ce qui n’avait rien de surprenant dans la mesure où, quelques mois plus tôt, l’état-major de la force aérienne serbe avait recommandé l’achat du chasseur multi-rôles français. Et, selon La Tribune, une offre aurait même été remise à Belgrade début mars.
Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
Cette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
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Le 9 avril, et alors qu’il venait d’assister à des manoeuvres militaires, le président serbe, Aleksandar Vučić, a confirmé l’intention de Belgrade de se procurer au moins douze Rafale.
« Nous négocions l’achat de 12 Rafale neufs depuis un an maintenant », a en effet affirmé M. Vučić, selon le journal Politika. Et d’ajouter : « Nous négocions aussi avec un autre pays pour l’achat de 12 autres Rafale d’accasion ».
le journal PolitikaCette dernière annonce a de quoi surprendre étant donné que l’on voit quelle autre force aérienne pourrait céder ses Rafale… Cependant, ce 11 avril, le président serbe a clarifié son propos dans un entretien donné à l’agence Reuters. « Nous envisageons […] d’acheter 12 autres avions d’occasion [occidentaux] d’un autre pays », a-t-il dit, sans livrer plus de détails.
Quoi qu’il en soit, s’agissant des Rafale, M. Vučić a confié que leur achat était dans l’intérêt de la Serbie. « Nous cherchons la meilleure façon de leurs payer sans mettre en péril nos finances publiques », a-t-il confié à Reuters.
Jusqu’à un passé récent, la Serbie comptait sur la Russie pour équiper en partie ses forces armées. Mais c’est de moins en moins vrai… Ainsi, ces dernières années, elle a commandé des drones CH-92A et des systèmes de défense aérienne FK-3 auprès de la Chine, ainsi que neuf hélicoptères H145M produits par Airbus Helicopters. « Nous n’avons pas de préjugés idéologiques en ce qui concerne l’achat d’armes », avait ainsi assuré Nenad Miloradovic, vice-ministre serbe de la Défense, en 2018.
En outre, candidate à l’adhésion à l’Union européenne [UE], la Serbie semble prendre ses distances avec la Russie, comme en témoigne son vote en faveur d’une résolution des Nations unies demandant à Moscou de retirer « immédiatement » ses troupes d’Ukraine, le 2 mars dernier. « Le texte ne mentionne aucune sanction, mais il est certainement essentiel de notre part de condamner l’effondrement de l’intégrité territoriale de tout État membre de l’ONU », avait alors justifié M. Vučić. Cela étant, l’opinion publique serbe n’est pas forcément sur cette ligne…
Par ailleurs, le président serbe a également indiqué, le 9 avril, que l’achat de drones tactiques Bayraktar TB-2 auprès de la Turquie était également envisagé. « Il y a deux jours, lors d’une rencontre avec le président [turc] Erdogan, j’ai dit que nous voulions acheter des Bayrakatar [TB2]. Il m’a promis que nous pourrions les obtenir », a-t-il relaté.
Opex 360
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
— Evergreen Intel (@vcdgf555) April 9, 2022
Interesting find by @Prova_61 👍 … In fact I have never seen before this, what appears to be the hatch removed for the chaff & flare dispenser boxes.
(Images via @铁马军戈战沙场 from Weibo) pic.twitter.com/3xBOrkMlmI
— @Rupprecht_A (@RupprechtDeino) April 9, 2022
Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
Six avions de transport chinois Y-20 ont livré un système de défense aérienne FK-3 à la Serbie
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerJamais on n’avait vu autant d’avions de transport stratégique chinois Y-20A dans les cieux européens. En effet, le 9 avril, six appareils de ce type ont été repérés via les sites de suivi du trafic aérien, alors qu’ils survolaient la Turquie, en direction de la Serbie, où ils ont atterri à la base militaire « Colonel Milenko Pavlović », située dans les environs de Belgrade.
Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
Recap:The following six PLAAF 🇨🇳 Y-20As have been seen heading for Serbia:
20041 #7A428120042 #7A428220045 #7A428520047 #7A427F20049 #7A428720142 #7A428A pic.twitter.com/RCqBjlSz8U
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Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
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Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
Y-20A number six.
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Le FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
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Les autorités chinoises n’ont fait aucun commentaire sur cette opération inédite. Cependant, le Global Times, journal affilié au Parti communistre chinois [PCC], a souligné qu’il est « très rare de voir autant de Y-20A déployés en même temps » et que cela « reflète une amélioration significative des capacités de transport stratégique à longue distance de la composante aérienne de l’Armée populaire de libération ».
Pour rappel, le Y-20A est un avion-cargo développé par Xi’an Aircraft Industrial Corporation. Entré en service en 2016 au sein de l’APL, ce quadri-réacteur a la capacité de transporter une soixaintaine de tonnes de fret. L’une de ses premières missions à l’étranger avait consisté à acheminer de l’aide matérielle au Pakistan et en Birmanie, en avril 2020. A priori, 34 appareils ont été livrés à l’aviation militaire chinoise. Ce qui fait que celle-ci a déployé près de 16% de sa flotte pour cette mission en Serbie.
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Selon le portail d’informations IN4S, ces six Y-20A ont livré l’un des trois systèmes de défense aérienne FK-3 commandés par le ministère serbe de la Défense auprès de la China Precision Machinery Import Export Corporation [CPMIEC], probablement à l’occasion d’un déplacement du président serbe, Aleksandar Vucic, en avril 2019.
portail d’informations IN4SLe FK-3 est la version « export » du HQ-22 utilisé par les forces chinoises depuis 2017. Il repose en partie sur un radar à antenne à balayage électronique passive [PESA], associé à un lanceur monté sur un châssis Hanyang 8×8, comprenant une cabine de contrôle et quatre conteneurs pour missiles. Théoriquement efficace contre des cibles évoluant à une altitude maximale de 27’000 mètres et à 100 km de distance, ce système a été conçu pour assurer la protection des troupes et des installations critiques « contre les menaces aériennes de types avions, hélicoptères, drones, munitions guidées ou missiles de croisières ».
D’après IN4S, le ministre serbe de la Défense, Nebojsa Stefanovic, avait laissé entendre que la livraison du premier système FK-3 aurait lieu dans le courant de l’année 2022.
Avec la mise en service du FK-3, les forces serbes auront modernisé l’ensemble de leurs capacités de défense sol-air, après la commande de systèmes BUK M1 et M2 auprès de la Russie et l’achat de missiles Mistral 3 de courte portée à MBDA.
Opex 360
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
Krauss-Maffei Wegmann a proposé 100 obusiers PzH-2000 à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
La livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerPendant que les forces russes réorganisent leur dispositif en vue de concentrer leurs efforts sur la région du Donbass, Kiev ne cesse de réclamer plus d’équipements militaires auprès des Occidentaux [et de l’Otan en particulier].
« Nous avons besoins d’avions, de véhicules blindés, de défense anti-aérienne. […] J’appelle tous les alliés à mettre de côté leurs hésitations, leur réticence à fournir à l’Ukraine tout ce dont elle a besoin », a affirmé Dmytro Kouleba, le chef de la diplomatie ukrainienne, la semaine passée. Et d’ajouter : « Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves. Nous travaillons avec le gouvernement allemand pour qu’il nous fournisse des armes supplémentaires ».
C’est donc dans ce contexte que, citant des sources gouvernementales ukrainiennes, l’hebdomadaire Welt am Sonntag a révélé, le 9 avril, que Krauss-Maffei Wegmann [associé avec le français Nexter Systems au sein de KNDS, ndlr] a proposé de livrer 100 obusiers automoteurs PzH-2000 à Kiev. « Cette offre existe », a confirmé une source allemande auprès de l’agence Reuters.
a révéléLa livraison de ces 100 pièces d’artillerie aurait un coût total de 1,7 milliard d’euros, cette somme prenant en compte la formation des soldats ukrainiens et des lots de pièces de rechange.
Le souci est que Krauss-Maffei Wegmann n’est pas en mesure de livrer ces obusiers dans l’immédiat. D’où sa suggestion de les prélever dans l’inventaire des forces armées allemandes [Bundeswehr]. Ensuite, l’industriel en livrerait autant à ces dernières afin de les remplacer… mais à partir de 2024.
Pour rappel, le PzH-2000 est un obusier monté sur chenilles et doté d’un canon qui, fourni par Rheinemetall, tire des obus de 155mm à une cadence de neuf à dix coups par minute. En fonction des munutions utilisées, sa portée va de 30 à 50 km environ.
Reste à voir ce que décidera Berlin… « Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a ainsi fait valoir Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, dans un entretien publié par le journal Augsburger Allgemeine, le 10 avril. Et cela d’autant plus que les forces armées d’outre-Rhin doivent aussi « maintenir leurs capacités d’action et être en mesure de garantir la défense du pays et de l’Alliance [atlantique] », a-t-elle ajouté.
Cependant, a poursuivi Mme Lambrecht, « cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev.
Les véhicules blindés d’infanterie Marder pourraient être concernés, dans la mesure où ils sont progressivement remplacés par les Spz Puma. L’Ukraine en aurait demandé une centaine d’exemplaires à Berlin. Selon Armin Papperger, son Pdg, Rheinmetall est disposé à livrer à Kiev ceux qui se trouvent actuellement en maintenance. Soit une vingtaine d’unités.
BBC
Valneva Covid vaccine approved for use in UK
A new Covid vaccine has been approved for use in the UK by regulators.
It is manufactured by Valneva, using more traditional technology - similar to how polio and flu shots are made.
It contains a whole copy of the virus which has been inactivated, so that it can't cause the disease but does teach the body how to fight it.
The UK was due to receive 100 million doses of the jab, but the government cancelled the deal in September due to a "breach of obligations".
The French company strenuously denied the government's accusation.
Dr June Raine, chief executive of the UK's Medicines and Healthcare products Regulatory Agency, said the approval followed "a rigorous review of the safety, quality and effectiveness of this vaccine".
As with the AstraZeneca and Pfizer vaccines, it is designed to be given as two doses.
Professor Sir Munir Pirmohamed, from the Commission on Human Medicines - which led the review - said: "We have advised that the benefit risk balance is positive. The vaccine is approved for use in people aged 18 to 50 years, with the first and second doses to be taken at least 28 days apart."
The jab developed by Valneva, which has a factory in Livingston near Edinburgh, is the sixth Covid-19 vaccine to be granted an MHRA authorisation.
In trials, blood results from volunteers who received the jab had high levels of neutralising antibodies against the pandemic virus.
It outperformed the AstraZeneca vaccine on this measure in head-to-head tests.
Experts say it is possible that by using the whole virus - rather than just the spike protein - the vaccine may be more useful against future emerging variants of Covid.
Prof Adam Finn who ran the trials said: "On behalf of all the participants in the clinical trials which underpinned this authorisation, which were conducted in the UK, and all of the clinical and laboratory teams involved, I'd like to express our delight that this vaccine has now been approved.
"This vaccine has an important role to play in the ongoing global effort to combat the pandemic."
The MHRA has also approved the use of the Moderna Covid vaccine for children aged 6 to 11.
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UK scraps Covid vaccine deal with Valneva
Positive trial results for Valneva Covid vaccine
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Opex 360
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
La British Army commande 100 véhicules de combat d’infanterie « Boxer » supplémentaires
par Laurent Lagneau · 11 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerAlors que, après la revue stratégique de défense publiée par Londres en mars 2021, elle doit être profondément remaniée dans les années à venir, avec une nouvelle baisse de ses effectifs à la clé [ceux-ci seront ramenés à 72’500 soldats, ndlr], la British Army a annoncé qu’elle recevrait 100 véhicules blindés de combat d’infanterie ARTEC Boxer en plus des 523 déjà commandés en 2019 pour 2,8 milliards de livres sterling.
Ces « véhicules blindés numérisés et modernes peuvent être utilisés pour transporter des troupes sur la ligne de front et être rapidement reconfigurés pour tenir différents rôles sur le champ de bataille. Le Royaume-Uni et l’Allemagne ont travaillé en étroite collaboration sur le programme Boxer pour la British Army, celui ayant éyant bénéficié de l’expertise et des données allemandes », a fait valoir le ministère britannique de la Défense [MoD], le 8 avril.
Pour rappel, à la fin des années 1990, le Royaume-Uni s’était joint à la France et à l’Allemagne pour développer en commun un nouveau véhicule blindé destiné à l’infanterie mécanisée. Puis, faute d’avoir pu faire converger leurs besoins respectifs, Paris décida de se retirer du projet. De même que Londres. Pour autant, ces défections furent en partie compensées par l’arrivée des Pays-Bas dans ce programme, mené par le consortium ARTEC [ARmoured vehicle TEChnology], avec Krauss-Maffei Wegmann, Rheinmetall MAN Military Vehicles et Rheinmetall Military Vehicles Nederland.
Après son retrait de ce projet, la France développa le VBCI, qui équipe désormais l’armée de Terre. Quant à la British Army, elle lança le programme FRES [Future Rapid Effect System], au titre duquel le blindé Piranha V fut retenu aux dépens du VBCI et du… Boxer.
Seulement, le projet FRES fut annulé en 2008. Londres lança un nouvel appel d’offres en 2015, avant de se raviser et d’opter un achat de « gré à gré », plus rapide et moins contraignant. Et, en mars 2018, le MoD annonça le retour du Royaume-Uni dans le programme Boxer pour « explorer les options pour doter la British Armu de transports de troupes 8×8 afin de moderniser sa flotte de véhicules et répondre aux besoins de l’infanterie mécanisée ». Et cela, alors que BAE Systems et Rheinmetall s’apprêtaient à s’associer pour créer la co-entreprises « Rheinmetall BAE Systems Land ».
Quoi qu’il en soit, lors de l’annonce concernant l’achat de 100 Boxer supplémentaires, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a fait valoir que ce « programme conjoint garantira à nos militaires un équipement de pointe alors que l’invasion de l’Ukraine ébranle les fondements même de la paix et de la sécurité européennes ».
Chef d’état-major adjoint de la British Army, le général Sir Christopher Tickell a salué une « annonce importante » pour le « renforcement de cette capacité clé dans le cadre de l’examen intégré » [la revue stratégique de défense publiée en 2021, ndlr]. Et d’ajouter : Le Boxer « le coeur des futures Armoured Brigade Combat Team ».
À noter que le montant de cette nouvelle commande n’a pas été précisée par le MoD. « Le coût des véhicules supplémentaires ne sera pas publié pour des raisons de confidentialité commerciales ».
Les 117 premiers Boxer destinés à la British Army sont en cours de production en Allemagne. Les 506 autres seront quant à eux assemblées au Royaume-Uni, précisément sur les sites de Telford et de Stockport. Les livraisons commenceront à partir de 2023.
Opex 360
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
Le ministère des Armées veut un concept « innovant » pour son futur centre de conduite de ses opérations Cyber
par Laurent Lagneau · 10 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLes conséquences que peuvent avoir les opérations d’influence menées via les réseaux sociaux, comme on peut le constater au Sahel, montrent que le « cyber » est désormais incontournable pour s’assurer du succès d’une manoeuvre militaire. Et le ministère des Armées en a évidemment pris la mesure, avec la création du « Commandement Cyber » [COMCYBER], l’exercice annuel « DefNet » et la publication des concepts de Lutte informatique défensive [LID], de Lutte informatique offensive [LIO] et de Lutte informatique d’influence [L2I].
Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
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Cela étant, pour avoir une vue aussi complète que possible des menaces et mener des opérations dans le cyberespace, il est nécessaire de réunir dans un même lieu tous les moyens permettant d’évaluer et de traiter les informations, de gérer les risques « cyber » et d’apporter une aide à la décision pour les actions conduire. D’où le projet de « Centre de conduite des opérations cyber 3.0 », pour lequel l’Agence de l’innovation de Défense [AID] vient de lancer un défi, afin de trouver des idées innovantes pour le bâtir.
« Ce centre de conduite des opérations Cyber militaires doit faciliter le travail collaboratif entre les différents acteurs, en permettant la conduite de l’ensemble des opérations de LID, L2I, et LIO. […] Il doit permettre de disposer d’une visualisation du Cyberspace [des différentes couches et des menaces associées] permettant la compréhension d’une situation à des acteurs non nécessaires techniques [hautes autorités, chaînes de commandement, etc] », explique l’AID.
Pour ce défi, l’agence entend laisser « libre cours à l’imagination », en soulignant toutefois que cette « représentation du cyberespace » devra être « pensée pour être exploitée par plusieurs profils, dont « les experts cyber pour faciliter leurs analyses techniques, le commandement cyber pour aider à la prise de décision et la conduite des opérations, les hautes autorités pour la bonne compréhension des points de situation opérationnels ».
Cela étant, insiste l’AID, les candidats « ne devront pas limiter leur imagination à l’existant » et auront à « se projeter technologiquement, organisationnellement et physiquement sur un nouveau concept de Centre de conduite des opérations Cyber ». Au point que ces « projections pourront relever de la science fiction dans un objectif d’anticipation du futur ».
Si la participation à ce défi est gratuite, les idées éventuellement retenues le seront… aussi. « Les candidats ne peuvent prétendre à aucune indemnité pour leur participation », précise en effet le règlement.
Inscription au défi de l’AID : https://www.defense.gouv.fr/actualites/participez-au-defi-centre-conduite-operations-cyber-militaires-30
BBC
Crypto boss says fraudsters have 'special place in hell'
By Dan WhitworthMoney Box reporter, BBC Radio 4
A senior director at one of the world's biggest cryptocurrency exchanges has told Radio 4 Money Box there's a "special place in hell" for fraudsters.
Curtis Ting spent eight years at the FBI before joining Kraken where he is now managing director for Europe, Middle East and Africa.
"I'm a former law enforcement official myself, I also have two living grandparents," he says. "Frankly there's a special place in hell reserved for scammers and fraudsters who try to rob the vulnerable and the elderly."
He was speaking in relation to a fraud recently featured on Money Box where 77-year-old Graeme Stagg had nearly £800,000 stolen.
Fraud controls
Graeme was tricked into investing in cryptocurrency and more than half a million pounds was taken in less than a month using Kraken's exchange.
"We have a lot of fraud identification controls on the platform. We have flags identifying anyone who registers over a certain amount so anybody over a certain age gets flagged," says Mr Ting.
"Not only do they get flagged but you also see certain transaction amount levels in association with those accounts creating a particularly high risk profile.
"When that happens we hold [freeze] that account and reach out to individuals, and we require that a written note be provided to us identifying explicitly these individuals are doing these transactions of their own volition and not being guided by anybody."
Despite having these controls in place, Graeme had been so completely groomed by criminals he was able to transfer more than £500,000 into e-wallets using the Kraken exchange within the space of just 26 days.
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The criminals then transferred it out of Graeme's control, stealing it all and leaving him with nothing.
Curtis says it's up to law enforcement to catch the criminals but that it's the "duty of exchanges, like ourselves, to work very closely with [law enforcement]", adding they are fully cooperating with police in this case.
Stable coins
Mr Ting welcomes plans announced by the UK government to regulate some cryptocurrencies as part of wider efforts to make the country a hub for digital payment companies.
So-called stablecoins will become recognised forms of payment to give people confidence in using digital currencies, according to the Treasury.
Stablecoins are designed to have a stable value linked to traditional currencies or assets like gold, and as such they are considered less volatile than cryptocurrencies such as Bitcoin.
"The integration of stablecoins into the payment framework potentially impacts our business quite a bit," Mr Ting says.
"There is the potential that we expand our service so that on top of simply facilitating trades, buying and selling of crypto, there's closer integration with payment networks, merchant providers and so forth."
Chancellor Rishi Sunak said: "We want to see the [cryptocurrency] businesses of tomorrow - and the jobs they create - here in the UK, and by regulating effectively we can give them the confidence they need to think and invest long-term."
The Treasury has not yet confirmed which stablecoins will be regulated; well-known ones include Tether and Binance USD.
Mr Ting says he sees more regulation as a positive thing as "it means more people will have to join us".
"We welcome that. In our operations in Europe we're actually much further ahead in our discussions with European regulators because actual legislation is already on the table.
"If anything, the UK articulating this vision brings it further into alignment with where the rest of the industry is headed."
Financial and environmental concerns
Regulators are racing to draw up rules to manage cryptocurrencies amid concern that their growing popularity could threaten established financial systems.
In December, the Bank of England's deputy governor said that while only about 0.1% of UK wealth was currently held as digital assets, that proportion was growing quickly.
Sir Jon Cunliffe told the BBC that if the value of cryptocurrencies fell sharply, it could have a knock-on effect.
Meanwhile, the US is moving to craft regulations amid rising concern that the cryptocurrency industry is a haven for criminals.
The process of generating digital coins via banks of powerful computers, called mining, is also highly energy intensive. Recent research suggests Bitcoin now generates carbon emissions comparable to the country of Greece.
Mr Glen admitted there were concerns about the environmental impact and said the government "will be looking closely at energy usage associated with certain crypto-technologies".
You can hear more from Curtis Ting's interview on BBC Radio 4's Money Box podcast by clicking here.
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Climate change: COP26 promises will hold warming under 2C
By Matt McGrathEnvironment correspondent
The carbon-cutting promises made at COP26 would see the world warm by just under 2C this century, according to a new analysis.
The study finds that if all the pledges made by countries are implemented "in full and on time", temperatures would rise by 1.9-2C.
However, there is far grimmer news on the idea of keeping warming under 1.5C.
The paper finds there is just a 6-10% chance of staying under this key threshold.
When political leaders met in Glasgow last November, many of them brought new and improved plans to reduce their carbon emissions.
Others, such as India, announced new, long-term targets to bring their CO2 output to net zero.
The focus of the meeting was to try to improve the pledges so that global temperatures this century don't rise by more than 1.5C above the levels recorded in the middle of the 19th Century.
Scientists have concluded that going beyond this level is very dangerous for the world, particularly for people living in small island nations and developing states.
During the gathering in Glasgow, researchers carried out rapid analyses of the new pledges and promises.
They all indicated these new plans would reduce the rise in global temperatures that the world is experiencing.
The key question, though, is by how much.
This new, peer reviewed study builds on those early findings.
The authors first look at the plans that countries have made for the short term up to 2030.
On their own, these would see temperatures rise by 2.6C this century, with devastating consequences for tens of millions of people.
But if countries fulfil their longer-term goals of reducing warming gases to as close to zero as possible, then the impact on temperatures is far greater.
"This is the first paper that says there's actually a better than 50% chance of keeping temperatures below 2C if these targets are implemented," said lead author Prof Malte Meinshausen, from the University of Melbourne.
"But it is not a good news story because our study clearly shows that increased action this decade is necessary for us to have a chance of not shooting past 1.5 degrees by a wide margin."
The authors say that support, financial and technical, is needed for developing countries to make significant cuts in their carbon output.
Even if these happen, the 1.5C threshold of the COP21 Paris agreement is in serious trouble, according to this analysis.
At best, there's a 10% chance of limiting warming to that level this century.
What's making that unlikely is that in the short term, carbon emissions are going up not down.
The new study finds that CO2 will increase by 13% up to 2030, rather than going down by around 45%.
That's the amount of cuts that scientists say is necessary to stave off more dangerous warming.
"The really key thing is the importance of reducing emissions over the period to 2030," said co-author Christophe McGlade from the International Energy Agency.
"There are options available for policymakers to respond to the current crisis that can also be in line with our long-term emission goals, things like reducing oil use by lowering speed limits. It has an immediate impact in terms of lowering oil demand, it reduces some of the stress in the oil markets, and it would also help to reduce emissions."
Other researchers in this area believe that this new report shows that stabilising temperatures at a safer level will need the deployment of carbon-removal approaches, including machines to suck CO2 from the sky.
"The only way to 1.5C is to come back down to 1.5C from above it," said Glen Peters from the Centre for International Climate Research in Oslo, who was not involved with the new study.
"It is hard to know how to put it in words that convey the message that 1.5C is as good as gone, unless you can remove enough carbon to come back down to it from above."
The study has been published in the journal Nature.
Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.
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Depp and Heard marriage ended in 'mutual abuse', says therapist
Johnny Depp and Amber Heard's former couples therapist said the pair engaged in "mutual abuse" during the final months of their stormy marriage.
Video testimony by Dr Laurel Anderson was played for jurors on the third day of the $50m (£38m) defamation trial in Virginia.
Mr Depp has sued his ex-wife over a story she wrote in which she described herself as a victim of domestic violence. He denies any abuse.
Ms Heard filed a $100m counterclaim.
In testimony recorded in February and played for jurors on Thursday, Ms Anderson said she had seen the famous couple for several therapy sessions between October and December 2015. Ms Heard filed for divorce in May 2016 after just 15 months of marriage.
The psychotherapist described a volatile dynamic between Mr Depp and Ms Heard, with both threatening to walk out of sessions amid arguments.
In sessions without Mr Depp present, Ms Anderson said, Ms Heard reported physical assault at the hands of her then-husband. On one occasion Ms Heard came to her office with several small bruises on her face, she testified.
On more than one occasion Ms Heard initiated violent interactions in an effort to prevent Mr Depp from leaving, Ms Anderson said.
"It was a point of pride to her, if she felt disrespected, to initiate a fight," Ms Anderson told jurors. "If he was going to leave her to de-escalate from the fight, she would strike him to keep him there, she would rather be in a fight than have him leave."
Ms Anderson said that Mr Depp was often interrupted by Ms Heard during the therapy sessions.
"Ms Heard had a jackhammer style of talking," the clinical psychologist said. "She was very amped up. He had trouble talking at a similar pace. He was cut off a lot."
Ms Anderson testified to both Ms Heard and Mr Depp's family history of domestic violence. Ms Heard was beaten by her father, she said, and Mr Depp was beaten by his mother.
Mr Depp had been "well controlled" for decades before meeting Ms Heard, Ms Anderson said, and did not engage in violence with past partners. "With Ms Heard, he was triggered. They engaged in what I saw as mutual abuse."
At issue in the trial is Ms Heard's 2018 opinion piece in the Washington Post, describing herself as a "public figure representing domestic abuse". Mr Depp says the article - which does not mention him by name - is defamatory and derailed his career.
Jurors have so far been presented with duelling accounts of Depp and Heard's relationship.
Ms Heard's team has portrayed Mr Depp as a physically and sexually abusive partner prone to drug and alcohol binges.
Mr Depp's team has presented Ms Heard's claims of domestic violence as a "hoax" and a calculated strategy to ruin his reputation.
Also on Thursday, a former personal assistant to Ms Heard, Kate James, testified about what allegedly happened when she asked her then-boss for a salary increase.
Ms James said: "She [Ms Heard] leapt up out of her chair, put her face approximately four inches from my face. She was spitting in my face, telling me how dare you ask me for the salary you're asking for."
The trial, expected to last at least six weeks, is being broadcast live and will involve a number of high-profile witnesses, including James Franco, Paul Bettany and Elon Musk.
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The microchip implants that let you pay with your hand
By Katherine LathamBusiness reporter
Patrick Paumen causes a stir whenever he pays for something in a shop or restaurant.
This is because the 37-year-old doesn't need to use a bank card or his mobile phone to pay. Instead, he simply places his left hand near the contactless card reader, and the payment goes through.
"The reactions I get from cashiers are priceless!" says Mr Paumen, a security guard from the Netherlands.
He is able to pay using his hand because back in 2019 he had a contactless payment microchip injected under his skin.
"The procedure hurts as much as when someone pinches your skin," says Mr Paumen.
A microchip was first implanted into a human back in 1998, but it is only during the past decade that the technology has been available commercially.
And when it comes to implantable payment chips, British-Polish firm, Walletmor, says that last year it became the first company to offer them for sale.
"The implant can be used to pay for a drink on the beach in Rio, a coffee in New York, a haircut in Paris - or at your local grocery store," says founder and chief executive Wojtek Paprota. "It can be used wherever contactless payments are accepted."
Walletmor's chip, which weighs less than a gram and is little bigger than a grain of rice, is comprised of a tiny microchip and an antenna encased in a biopolymer - a naturally sourced material, similar to plastic.
Mr Paprota adds that it is entirely safe, has regulatory approval, works immediately after being implanted, and will stay firmly in place. It also does not require a battery, or other power source. The firm says it has now sold more than 500 of the chips.
The technology Walletmor uses is near-field communication or NFC, the contactless payment system in smartphones. Other payment implants are based on radio-frequency identification (RFID), which is the similar technology typically found in physical contactless debit and credit cards.
For many of us, the idea of having such a chip implanted in our body is an appalling one, but a 2021 survey of more than 4,000 people across the UK and the European Union found that 51% would consider it.
However, without giving a percentage figure, the report added that "invasiveness and security issues remained a major concern" for respondents.
Mr Paumen says he doesn't have any of these worries.
"Chip implants contain the same kind of technology that people use on a daily basis," he says, "From key fobs to unlock doors, public transit cards like the London Oyster card, or bank cards with contactless payment function.
"The reading distance is limited by the small antenna coil inside the implant. The implant needs to be within the electromagnetic field of a compatible RFID [or NFC] reader. Only when there is a magnetic coupling between the reader and the transponder can the implant can be read."
He adds that he is not concerned that his whereabouts could be tracked.
"RFID chips are used in pets to identify them when they're lost," he says. "But it's not possible to locate them using an RFID chip implant - the missing pet needs to be found physically. Then the entire body gets scanned until the RFID chip implant is found and read."
Yet the issue with such chips, (and what causes concern), is whether in the future they become ever more advanced, and packed full of a person's private data. And, in turn, whether this information is secure, and if a person could indeed be tracked.
Financial technology or fintech, expert Theodora Lau, is co-author of the book Beyond Good: How Technology Is Leading A Business Driven Revolution.
She says that implanted payment chips are just "an extension of the internet of things". By that she means another new way of connecting and exchanging data.
Yet, while she says that many people are open to the idea - as it would make paying for things quicker and easier - the benefit must be weighed up with the risks. Especially as and when embedded chips carry more of our personal information.
"How much are we willing to pay, for the sake of convenience?" she says. "Where do we draw the line when it comes to privacy and security? Who will be protecting the critical infrastructure, and the humans that are part of it?"
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
Nada Kakabadse, professor of policy, governance and ethics at Reading University's Henley Business School, is also cautious about the future of more advanced embedded chips.
"There is a dark side to the technology that has a potential for abuse," she says. "To those with no love of individual freedom, it opens up seductive new vistas for control, manipulation and oppression.
"And who owns the data? Who has access to the data? And, is it ethical to chip people like we do pets?"
The result, she cautions, could be "the disempowerment of many for the benefits of a few".
Steven Northam, senior lecturer in innovation and entrepreneurship at the University of Winchester, says that the concerns are unwarranted. In addition to his academic work he is the founder of UK firm BioTeq, which has been making implanted, contactless chips since 2017.
Its implants are aimed at people with disabilities who can use the chips to automatically open doors.
"We have daily enquiries," he says, "And have carried out over 500 implants in the UK - but Covid caused some reduction in this."
"This technology has been used in animals for years," he argues. "They are very small, inert objects. There are no risks."
Back in the Netherlands, Mr Paumen describes himself as a "biohacker" - someone who puts pieces of technology into his body to try to improve his performance. He has 32 implants in total, including chips to open doors and imbedded magnets.
"Technology keeps evolving, so I keep collecting more," he says. "My implants augment my body. I wouldn't want to live without them," he says.
"There will always be people who don't want to modify their body. We should respect that - and they should respect us as biohackers."
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Does it matter if we know where our food comes from?
By Elna SchutzBusiness reporter, South Africa
"My parents were coffee growers, I am a coffee grower, I have known how to handle coffee since my birth," says Faustin Mulomba, from Bweremana in the west of the Democratic Republic of Congo (DR Congo).
Mr Mulomba has spent most of his life working in coffee cultivation, but last year was put in charge of a coffee-washing station for the AMKA co-operative, a group of more than 2,000 farmers close to Lake Kivu.
Here, beans from farms across the region have their outer skin and pulp removed. They are washed, sorted and dried, before being sent to the city for further processing.
Up to 120,000kg of coffee cherries pass through his station in a year, which amounts to a little less than a container full of green coffee beans.
While Mr Mulomba's family has a long history in coffee production, the introduction of new technology has changed the way he looks at the business.
Now, when beans from his co-operative are sold to Nespresso, the company uses sophisticated data capturing and storage methods - including blockchain technology - to track the beans as they move from the farm to the customer.
Blockchain is a digital ledger, or a log, of transactions. The information is distributed and stored among a network of users. The idea behind using the ledger is to make the information easy to verify, but difficult to manipulate.
In practice, Mr Mulomba uses a simple smartphone app to scan QR codes that give him information about a particular bag of coffee, such as the weight and pulping data.
For Mr Mulomba, the new tech means he can see how much coffee has been produced in the co-operative, where the coffee is and if it has been handled correctly.
"It is a good tool because [...] it allows us to measure, or to have all the quantities supplied to the co-operative in real-time," he says.
Nespresso partnered with Australia-based start-up, OpenSC, a technology firm that specialises in food traceability. OpenSC has also worked with Austral Fisheries, using global-positioning system (GPS) data and sensors on fishing boats, to ensure vessels are not fishing in marine protected areas.
Chief executive and co-founder, Markus Mutz, says this system is a better than the alternative - manual spot-checks carried out by officials.
"Why would you trace something [in the first place] unless there's something about it that you can be proud of, or that is valuable?" he explains.
Retaining continuous data from the source of production can help improve the entire production process - preventing losses and bad practices.
But such tracing is not without its challenges. Like any process that requires a database, the quality of the information being fed-in is critical to its success. For instance, back in DR Congo, when coffee is harvested at night, there can be connection problems and delays in capturing the data.
Fairtrade International's Director of Global Impact, Arisbe Mendoza, says tracing technology unlocks opportunities for monitoring and supporting fair treatment and pay for workers across the supply chain.
The organisation would like to see more traceability in international trade.
Yet, she echoes Mr Mulomba's concerns, Ms Mendoza says: "My experience for some of the initiatives that we have had in the system is that technology is not the issue, it is the capacity building that we need to do behind this to ensure that producers and everyone in the supply chain who will be using these tools, is understanding and able to use it fully."
She says producers and farmers need to have full access and use of the data in the supply chain, to negotiate prices, prove compliance, and access markets. But often this is not the case, or data rights are unclear.
"Producers might have access to information, but not necessarily the rights to it. We need to ensure that they own the data, then they also can make use of the data anyway they want."
Sara Eckhouse, executive director of FoodShot Global, a food system investment platform, says not being able to trace food fuels consumer distrust and can even perpetuate bad labour practices, or lack of sustainability.
However, she is concerned that the costs and logistical difficulties of traceability will end up being pushed back to the producers. She also cautions that adding marketing around traceability to products could be more confusing than helpful for shoppers - who are already faced by a variety of supposedly sustainable labels.
"If each company is still going to have their own standards that they're verifying for, and if there's no uniform standard or expectation that everybody is meeting a minimum, you could still have companies making claims like 'blockchain verified sustainable', but what does that actually mean?"
More technology of business:
Shalini Unnikrishnan, is managing director and partner at the Boston Consulting Group (BCG), which supports a variety of projects working on food tracing, including at OpenSC. She says consumers are increasingly willing to change their food shopping habits for more sustainable products, including paying more money for certain items.
Mrs Unnikrishnan adds that while across the so-called 'digital agriculture' sector, there are lots of small exciting companies and pilots popping-up, policy frameworks are needed to scale these businesses up.
"I think regulation standards are really fundamental to make sure that the changes happening, are happening at scale," she says, because these provide companies, farmers and buyers "a signal of what is required and a framework for standards."
So, what do customers think?
German management consultant, Thomas Kunze, is a coffee lover who enjoys buying locally-sourced beans on his international travels. Quality and sourcing from interesting locations is important to him. He recently bought some limited edition coffee pods that display the traceability tool.
When Mr Kunze scans the package's QR code, he sees which area, or cooperative, his coffee came from, including the profiles of some of the farmers and whether they have been paid for their produce.
"It is interesting but not important," he says about seeing the journey his brew took. "Traceability is nice to see but, because I don't know anything about the different locations, I would need more information about the steps and locations."
Back in DR Congo, Mr Mulomba cheerily invites coffee drinkers to visit. "It is very important that the consumers render us visits, [then] maybe they will know our reality on the ground."
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BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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World Press Photo Contest 2022: Global winners revealed
Amber Bracken's picture, entitled Kamloops Residential School, has been named World Press Photo of the Year.
Taken for The New York Times, the image shows red dresses hung on crosses along a roadside to commemorate children who died at the Kamloops Indian Residential School, an institution created to assimilate indigenous children, in British Columbia, Canada.
The photo was shot in June 2021, following the detection of as many as 215 unmarked graves at the site of the former school, which closed in 1978.
"It is an image that sears itself into your memory, it inspires a kind of sensory reaction," said jury chairperson Rena Effendi.
"I could almost hear the quietness in this photograph, a quiet moment of global reckoning for the history of colonisation, not only in Canada but around the world."
Ms Bracken's photo also won the Singles award in the regional North and Central America category.
The World Press Photo Contest recognises the best photojournalism and documentary photography.
This year's winners were chosen from 64,823 entries taken by 4,066 photographers from 130 countries.
Matthew Abbott was named the winner of the World Press Photo Story of the Year category, with his series Saving Forests with Fire, taken for National Geographic and Panos Pictures.
The photos show indigenous Australians strategically burning land in a practice known as Cool Burning, in which fires move slowly, burn only the undergrowth, and remove the build-up of fuel that feeds bigger blazes.
The series featured the Nawarddeken people of West Arnhem Land, Australia, who have been carrying out the practice for tens of thousands of years.
The jury chose Amazonian Dystopia by Lalo de Almeida as the winner of the Long-Term Project Award.
The photos, taken for Folha de São Paulo and Panos Pictures, show the threat to the Amazon rainforest from deforestation, mining, infrastructural development and the exploitation of natural resources under Brazil's President Jair Bolsonaro.
"This project portrays something that does not just have negative effects on the local community, but also globally, as it triggers a chain of reactions," said Ms Effendi.
The series also won the Stories award in the regional Southeast Asia and Oceania category.
Blood is a Seed, by Isadora Romero, was awarded the World Press Photo Open Format Award.
Through personal stories and a journey to Ms Romero's ancestral village of Une, Cundinamarca, Colombia, the project questions the disappearance of seeds, forced migration, colonisation, and the subsequent loss of ancestral knowledge.
The World Press Photo regional winners were also announced, some of which can be seen below, with captions from the competition.
Africa, Singles: Sudan Protests, by Faiz Abubakr Mohamed, Sudan
Africa, Stories: Afraid to go to School, by Sodiq Adelakun Adekola, Nigeria, for Agence France-Presse
Asia, Singles: Palestinian Children in Gaza, by Fatima Shbair, Gaza, for Getty Images
Asia, Stories: The Cinema of Kabul, by Bram Janssen, the Netherlands, for the Associated Press
Europe, Singles: Evia Island Wildfires, by Konstantinos Tsakalidis, Greece, for Bloomberg News
Europe, Stories: As Frozen Land Burns, by Nanna Heitmann, Russia/Germany, for Magnum Photos
North and Central America, Stories: The People Who Feed the United States, by Ismail Ferdous, Bangladesh, for Agence VU'
South America, Singles: San Isidro Settlement Eviction, by Vladimir Encina, Colombia
South America, Stories: The Promise, by Irina Werning, Argentina, for Pulitzer Center
Southeast Asia and Oceania, Singles: Slingshots, by anonymous, for The New York Times
All pictures are subject to copyright.
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