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Patrimoine : la soie revient en majesté à Tours

C’est un fait très largement méconnu du grand public mais aussi de la plupart des historiens. Les 400 tentes du camp du drap d’or, pour certaines recouvertes de brocart, une étoffe de soie incrusté d’argent et d’or, ont été réalisées à Tours à la demande du roi François 1er. C’est cette épopée, synonyme du passé soyeux de Tours passé que se propose, 500 ans après l’événement, de faire découvrir la manifestation organisée pendant 15 jours par l’association « Tours, cité de la soie ». A la clé, un programme dense composé d’une exposition à l’Hôtel de ville tourangeau où seront présentés un métier à tisser du XVIIIe siècle et une tente de la Renaissance reconstituée. Côté animations, des initiations au tissage de fil d’or, mais aussi la présentation d’un élevage de vers à soie, seront proposées dans le cadre de cette manifestation. Enfin, un cycle de conférences sur le Camp du drap d’or et l’histoire de la soierie à Tours viendra encore enrichir cette biennale anniversaire. Il réunira les meilleurs experts anglais et français de ces sujets.

La dernière soierie tourangelle sauvée des eaux

Une seule soierie tourangelle, sur près d’une centaine à l’époque, témoigne aujourd’hui de ce passé : la société Jean Roze. Fondée en 1660 par Jean Baptiste Roze, elle a perduré non sans difficultés économiques. Jusqu’aux années 2000, les tissus de l’entreprise tourangelle étaient renommés dans la France entière. Ils avaient même dépassé les frontières de l’Hexagone: ses tentures d’ameublement revêtent ainsi les murs du palais de Buckingham et du palais du sultan d’Oman. Placée en liquidation en 2018, la société a dû son salut à Arnaud Lebert, un entrepreneur parisien qui ne voulait pas laisser mourir l’entreprise plus que tricentenaire. Cet amoureux de la Touraine et des fibres végétales a remis la soierie sur les rails du développement. Et les commandes sont reparties à la hausse tant grâce au carnet d’adresses du repreneur qu’au savoir-faire de la soierie tourangelle. Roze avait ainsi obtenu le label d’entreprise du patrimoine vivant en 2006 : une distinction dont bénéficie seulement un nombre réduit de sociétés. Les tissus français Pierre Frey et américain Claremont, références mondiales dans l’ameublement, se fournissent à nouveau auprès de l’entreprise tourangelle en marque blanche. Sauvée de la faillite, la soierie Roze a réalisé 1,5 million d’euros de chiffres d’affaires l’année dernière.

Le Camp du drap d’or : un événement diplomatique majeur

La rencontre diplomatique du Camp du drap d’or, destinée à renforcer la paix encore fragile entre la France et l’Angleterre, s’est tenue du 7 au 25 juin 1520 près de Calais, dans un no man’s land situé entre les deux pays. Avec l’élection de Charles 1er d’Espagne comme nouvel empereur du Saint empire romain germanique, le roi de France cherche alors des alliances, notamment celle de son puissant voisin anglais. Pas moins de 3 000 personnes seront accueillies et vivront dans cet immense village de tentes pendant ces quatre jours restés dans l’Histoire. Le souverain français, qui souhaitait éblouir son rival et cousin Henri VIII Plantagenet, ne confia pas par hasard à Guillaume de Seigne, seigneur de Bléré, la commande des quelque 400 tentes prévues pour la rencontre. Cet officier d’artillerie est à la fois un logisticien, habitués aux campements lors des campagnes, mais aussi un comptable hors pairs. Surtout, la bourgade de Bléré est située à quelques kilomètres de Tours, l’une des deux cités de la soie française avec Lyon. Œuvrent à l’époque en Touraine parmi les meilleurs tisserands du royaume, arrivés de Gênes en Italie à partir de 1470. Au XVe siècle, les soieries italiennes régnaient en maître parmi les cours royales européennes, dont elles avaient, de fait, le monopole de la fourniture en tissus précieux. Le roi Louis XI, installé à Tours, décide de changer la donne. Il invite 17 ouvriers génois à venir dans sa nouvelle capitale. Toutes les compétences sont représentées au sein de cette première vague de migrants économiques : tisserand, ourdisseur, dévideur, couturier notamment. La profession s’organise et se développe jusqu’à compter 70 maîtres tapissiers en 1512, dont les ateliers emploient en moyenne une dizaine d’ouvriers. Pas moins de 700 personnes, soit 20% environ de la population active tourangelles, travaillent dans les soieries de la ville au moment du Camp du drap d’or

Chantier mené en un temps record

A la dimension du chantier commandé en février 1520 aux tisserands tourangeaux par François 1er, s’ajoute un handicap supplémentaire : le délai de seulement trois mois. Les 700 spécialistes locaux se retrouvent bientôt tous à pied d’œuvre et une immense salle de l’archevêché de Tours est réquisitionnée. Une autre pièce du château est bientôt annexée, le premier atelier étant devenu trop exigu. Quatre forges sont installées dans le jardin de l’archevêché pour produire les ferrures des mats destinés à soutenir les tentes. Mené à terme dans un temps record, le chantier doit ensuite être déplacé dans le Nord, sur le lieu même de la rencontre. Pas moins de 100 charrettes chargées d’étoffes précieuses s’ébranlent en convoi au milieu du mois de mai 1520 sous bonne garde de l’armée. Sur place, le camp est monté par les Tourangeaux avec au centre le pavillon royal. François 1er dispose de plusieurs tentes, la plupart recouvertes de fil d’or, dont une chapelle. Le quartier du roi est traversé de coursives où se pressent courtisans et valets. Henri VIII n’est pas en reste dans la démonstration de luxe. Le souverain anglais s’est fait construire un palais mobile en bois et entièrement vitré, le Crystal Palace.

Jusqu’en 1685, date de la révocation de l’Édit de Nantes, Tours conservera son rang de cité de la soie, avec aux premières loges les ateliers Roze, Cerisier, Cartier et Champoiseau. Le départ de nombreux protestants à la fin du XVIIe siècle prive la ville de main d’œuvre, qui émigreront notamment à Krefeld aux Pays bas et dans le quartier londonien de Spitalfields. La révolution française, entraînant le désordre économique et l’émigration d’une partie de la noblesse, premiers consommateurs d’étoffes précieuses, tirera un trait presque définitif sur l’épopée de la soie à en Touraine. Seulement huit manufactures tourangelles perdureront après 1820. A force de concentration, elles ne seront plus que quatre en 1900. Après l’arrêt des soieries Le Manach en 2013, seule l’entreprise Roze témoigne aujourd’hui du passé soyeux de Tours. La représentante de la 12e génération de cette famille de fabricants, Antoinette Roze, présidente de « Tours cité de la soie », est d’ailleurs à l’origine de la biennale.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Un mystérieux avion civil a traversé l’espace aérien de six pays membres de l’Otan sans autorisation [MàJ]

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

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Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.

Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.

Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.

Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».

En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.

Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.

En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».

– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie

Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2

Un mystérieux avion civil a traversé l’espace aérien de six pays membres de l’Otan sans autorisation [MàJ]

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.

Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.

Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.

Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».

En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.

Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.

En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».

– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie

Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2

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Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.

Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.

Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.

Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».

En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.

Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.

En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».

– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie

Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2

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Le 8 juin, un bimoteur civil de type Piper Aztec, immatriculé LY-LOO, a décollé de Lituanie sans la moindre autorisation. Puis, ayant survolé la Pologne et la Slovaquie avec son transpondeur éteint, il a atterri à l’aérodrone de Hajdúszoboszló, situé à quelques dizaines de kilomètres de Debrecen, dans l’est de la Hongrie. Là, deux hommes en sont sortis, ont menacé le gardien du site et rapidement fait le plein de l’appareil pour repartir dans la foulée, avant l’arrivée de la police.

Par la suite, le Piper Aztec a fini par être intercepté par deux JAS-39 Gripen de la force aérienne hongroise, laquelle a été alertée par le Centre d’opérations aériennes conjointes de l’Otan. Les occupants de l’appareil n’ont répondu ni aux appels radio, ni aux signaux visuels.

Les JAS-39 hongrois ont accompagné le bimoteur jusqu’à ce que deux F-16 américains, alors en patrouille, le prennent en charge à la hauteur d’Oradea, en Roumanie. Puis, deux F-16 de la force aérienne roumaine en pris le relai jusqu’à Turnu Severin. Là encore, à aucun moment l’équipage de l’appareil n’a répondu aux sollicitations par radio et aux signaux visuels.

Puis celui-ci a pris la direction de la Serbie, puis celle de la Bulgarie. En raison des conditions météorologiques, aucun avion de chasse bulgare n’est allé l’intercepter, Sofia ayant expliqué que les conditions météorologiques étaient trop mauvaises… et que, de toute façon, l’intrus « n’a été considéré à aucun moment comme une menace ». En outre, le ministre bulgare de la Défense, Dragomir Zakov, a fait valoir qu’il « volait à très basse altitude et à faible vitesse, ce qui rend difficile l’interception par les chasseurs ».

En tout cas, et après avoir quitté l’espace aérien serbe, le Piper Aztec aurait a priori fait une escale dans les environs de Vidin pour se ravitailler, avant de mettre le cap vers la mer Noire… Qu’il n’a pas pu atteindre puisqu’il a été retrouvé sur l’aérodrome désaffecté de Targovishte, dans le nord-est de la Bulgarie. Une caméra aurait été retrouvée à son bord, d’après les médias locaux. Quant à ses occupants, ils se sont volatilisés dans la nature.

Le Piper Aztec en question appartient à un ancien officier lituanien, qui l’avait mis en vente en janvier dernier. « Il n’est plus utilisé depuis 2015 . Cependant il marche bien. L’année dernière, il a été déplacé d’une ville à une autre donc il vole », a-t-il commenté dans son annonce. L’appareil, construit en 1962, serait basé à Panevezys.

mis en vente

En attendant, cette affaire est pleine de mystères… Pourquoi cet avion, sans plan de vol, n’a-t-il pas été repéré dès son entrée dans l’espace aérien de la Pologne, surtout dans le contexte actuel? Et pourquoi a-t-il été intercepté tardivement? Pourquoi n’a-t-il pas été forcé à atterrir? Quel était le but de son périple? Qui était aux commande? L’enquête ouverte par le minstère bulgare de l’Intérieur permettra sans doute de répondre à toutes ces questions.

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30MàJ – 1 / 10.06.2022 – 18h30

– Le propriéraire du Piper Aztec, Bronius Zaronskis, a déclaré avoir vendu son avion à trois hommes, la semaine passée. « Ce n’étaient pas des Lituaniens. Je ne peux pas dire de quel pays ils venaient, peut-être des Ukrainiens, peut-être des Roumains ou des Bulgares. J’ai communiqué avec un homme en russe. Je ne connais pas les noms de ces hommes », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Je l’ai vendu et j’ai dit au revoir à cet avion. J’ai essayé de le vendre pendant des années. Je n’avais nulle part où le garder, donc je suis content qu’ils l’aient acheté ».

– Le Piper Aztec n’était plus immatriculé en Lituanie

Photo : Chris Lofting – , GFDL 1.2

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Biographie de Georges Bidault, figure de la résistance puis opposant à de Gaulle sur la question algérienne

Bidault ? Ce nom ne dira rien, sauf peut-être à ceux qui ne réduisent pas la Résistance à de Gaulle ni la lutte pour l’Algérie française à une fièvre extrémiste. À lui seul, Georges Bidault reflète les grandes luttes du XXe siècle ainsi que la complexité de l’histoire. À ce simple titre, l’ouvrage de Maxime Tandonnet méritait d’être signalé. Mais, en sortant Georges Bidault de l’oubli, il éclaire aussi tout un courant oublié, celui de la démocratie chrétienne qui, parvenue au faîte de son influence en 1945, disparut dans les soubresauts du conflit algérien.

Né en 1899, formé à la dure école des jésuites, Georges Bidault aurait pu n’être qu’un excellent professeur d’histoire-géographie. Clio lui réservera pourtant bien des surprises. Car le professeur est aussi un militant qui a trouvé dans le catholique libéral Charles de Montalembert son modèle et dans le fondateur du Sillon, Marc Sangnier, son prophète. Catholique et républicain, Bidault devient en 1934 éditorialiste du quotidien démocrate-chrétien l’Aube. Les raisons de ce choix ? Son talent et son intelligence, mais aussi son antimaurrassisme. Est-il un clérical égaré en politique ? Nullement. Pour lui, « l’engagement au service des valeurs évangéliques ne saurait être qu’implicite ».

La Seconde Guerre mondiale voit sa vie basculer définitivement. Résistant, il devient le bras droit de Jean Moulin puis, celui-ci arrêté, son successeur à la tête du Conseil national de la Résistance (CNR), malgré l’avis de De Gaulle. Début de leur désaccord ? Peut-être ! En attendant, Bidault organise la Résistance intérieure. À la libération de Paris, il découvre enfin le Général en chair et en os. C’est la douche froide. À Bidault, qui attend que le chef de la France libre proclame la République, de Gaulle répond que celle-ci n’a jamais cessé d’exister en étant incarnée par lui. La déconvenue est totale. Elle ne l’empêche pas d’accepter le Quai d’Orsay.

Dans le sillage du Mouvement républicain populaire (MRP), parti démocrate- chrétien, Bidault préside le gouvernement provisoire de la République française puis participe ensuite à de nombreux gouvernements, déployant une politique anticommuniste mais aussi sociale avec l’instauration du smig, ancêtre du smic. Mais qui s’en souvient ? interroge son biographe.

La raison de cet oubli tient pour beaucoup à l’Algérie. Attaché à son maintien dans la France, Bidault s’oppose radicalement à la politique algérienne du Général. En 1962, il devient ainsi le président d’un nouveau Conseil national de la résistance. À plus de 63 ans, il entre en clandestinité, ce que son biographe se plaît à décrire comme une descente dans l’abîme. Question de perception ! Aux honneurs et à la tranquillité, Bidault a préféré la fi délité à la parole donnée. Le sort tragique des harkis et des pieds-noirs ne lui donne pas totalement tort.

Après des années d’exil, son retour en France ne débouche pas sur un rebond politique. Pour son biographe, les « failles de son caractère » — l’expression est de l’historienne Georgette Elgey — « contribuèrent fortement à l’échec de la démocratie chrétienne, à l’explosion de ce courant de pensée et à la faillite de son expression politique ». Peut-être aussi aux contradictions internes de ce courant. Mais ceci est une autre histoire…

“Georges Bidault, de la Résistance à l’Algérie française”, de Maxime Tandonnet, Perrin, 368 pages, 23,50 €.

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« Saccage Paris » : la mairie fait le bilan et publie un « Manifeste pour la beauté » de la capitale

Paris regagnera-t-elle un jour les lauriers que lui ont fait perdre, à en croire beaucoup de Parisiens, huit années de mandat Hidalgo ? La capitale française, si souvent pointée du doigt pour le délabrement de son mobilier urbain, la saleté de ses rues ou l’utilité toute relative des innovations proposées par la mairie, va en tout cas bénéficier d’un lifting progressif. C’est tout l’objet du « Manifeste pour la beauté de Paris », rendu public par Emmanuel Grégoire mardi 14 juin, qui ambitionne d’être une somme théorique pensée « par l’administration pour l’administration ». Administratif, le document l’est sans aucun doute, note CNews : divisé en trois tomes de deux cents pages chacun, il est qualifié d’ « extrêmement technique » par le premier adjoint à la mairie parisienne.

Il n’en demeure pas moins que son objectif est de servir de Bible à l’ensemble des acteurs qui interviennent dans l’aménagement de la ville : les services de la mairie bien-sûr, mais également ceux des maires d’arrondissement et les concessionnaires comme la SNCF, La Poste, Enedis ou JC Decaux. Entamé aux premières heures du second mandat d’Anne Hidalgo, le manifeste n’a pas échappé à l’influence des doléances qu’a fait émerger le mouvement « Saccage Paris ». Du côté de l’hôtel de ville, on assume en tout cas que le tsunami de critiques, y compris en provenance de personnalités de premier plan, a sensiblement contribué à accélérer la cadence.

« Fini les parc à cochons ! »

Concrètement, plusieurs mesures précises émergent de ce pavé administratif. CNews évoque notamment le cas du double-banc Davioud, symbole très apprécié du patrimoine parisien, dont la mairie acte la conservation et la protection. En revanche, les coffrages en bois autour des arbres vont tous être supprimés. « C’en est fini des grands parcs à cochons », souligne Emmanuel Grégoire. Les poubelles Bagatelle, dont les larges barreaux favorisent la prolifération des rats, vont également être progressivement remplacées par les modèles Cybel, conçus pour empêcher aux rongeurs d’accéder aux déchets.

Enfin, on peut également citer la future disparition des glissières en béton armé, la pérennisation des pistes cyclables jaunes, l’allégement général de l’encombrement des rues avec la disparition du mobilier urbain obsolète ou inutile, « le renforcement des actions de dégraffitage », le triplement des amendes pour affichage illégal (une mesure déjà votée), etc. De quoi laisser entrevoir aux Parisiens – et aux touristes du monde entier – un avenir meilleur dans les rues de la capitale… en attendant 2026.

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L'Humanité

Habib Rebaï

Homme du jour

Latifa Madani

Membre de l’autorité électorale tunisienne (l’instance supérieure indépendante pour les élections), le juge Habib Rebaï a démissionné, en solidarité avec ses confrères, en grève depuis le 6 juin. Ces derniers protestent contre la révocation brutale, le 1er juin, de 57 d’entre eux par le président Kaïs Saïed, sans possibilité de recours. Depuis le 25 juillet 2021, Saïed s’est arrogé tous les pouvoirs dans un pays en proie à une grave crise économique. En mars, il avait dissous le Conseil supérieur de la magistrature, poursuivant sans vergogne son entreprise de démantèlement des institutions démocratiques. Le geste de Habib Rebaï est courageux face à un pouvoir autoritaire et de plus en plus isolé. La centrale syndicale UGTT a rejeté la feuille de route prévoyant un référendum constitutionnel, le 25 juillet, et appelé à une grève générale, le 16 juin.

tunisieKaïs Saied
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Une vingtaine de militants manifeste contre la tauromachie à Toulouse

Ils jugent cette tradition « barbare ». Samedi 11 juin, une vingtaine de militants anti-corrida a manifesté à Toulouse pour exiger l’abolition de cette tradition culturelle, rapporte France 3 Occitanie. Répondant à un appel national, ils n’étaient qu’une poignée à manifester leur hostilité à la tauromachie, place du Capitole à Toulouse, pancartes à l’appui. « On compte 250.000 taureaux qui sont victimes des corridas chaque année dans le monde. Dont 40.000 en Europe », explique Marion Ribes, représentante d’un collectif anti-corrida.

Une tradition encore populaire

Mais la militante reconnaît que cette antique tradition est encore très populaire. « La tradition est, malheureusement, bien ancrée en France », regrette-t-elle, poursuivant : « Pas mal de personnes voient encore cela comme une tradition, comme un art carrément. Ils occultent le fait qu’un animal soit torturé et sacrifié dans une arène en 2022. Ce n’est plus du tout acceptable. Les animaux sont des êtres vivants, sont des êtres sensibles, comme nous, on doit les respecter », assène-t-elle. Reste que dans les villes taurines du sud de la France, comme Nîmes, Arles, Dax ou Mont-de-Marsan, 71 % des habitants sont favorables au maintien de la tradition tauromachique dans leur commune, d’après un sondage Ifop-Fiducial-Sud Radio. L’abolition de la corrida, qui pourrait détruire tout un écosystème culturel, associatif et économique, et en particulier éradiquer carrément les races de « toros » de combat, n’est visiblement pas pour demain.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Quelle est la vraie saveur de la « gauche caviar » ?

Nos recommandations culturelles

Télévision Dans ce documentaire inédit, Stéphane Groussard et Guillaumette Faure donnent la parole à de nombreux témoins des années 1980, qui tentent de répondre à cette question.

Gérald Rossi

Pour paraphraser Coluche, dans les années 1980, rappelons que le caviar ne se mange pas à la louche. Ce n’est pas meilleur. Et l’on peut aussi ne pas aimer ça du tout. Ce n’est pas seulement une affaire de prix. Même si celui du caviar, on le sait, est salé. Comme son goût. Dans leur documentaire inédit, que diffuse Paris Première, Stéphane Groussard et Guillaumette Faure ne s’intéressent guère aux questions culinaires, mais à une autre cuisine, nettement plus politique.

Pour savourer – ou pas – l’expression de « gauche caviar », il faut remonter aux années de la présidence de François Mitterrand. Certains, alors, comme Jean-Christophe Cambadélis, se lancent même dans l’« humour » : « Vous savez, Dominique Strauss-Kahn, ce n’est pas la gauche caviar, ce serait plutôt la gauche couscous. » Cette expression devenue désuète a fait les bonnes heures de certains discours, de nombreuses gazettes et de l’univers audiovisuel.

« une vieille idée tendant à opposer une élite et le peuple »

Dans ce film, montage d’éléments d’actualité et de paroles de « témoins », les journalistes Raphaëlle Bacqué, Gérard Lefort, Laurent Joffrin, des personnalités comme Jacques Attali, conseiller de Mitterrand, l’architecte Roland Castro, tentent de s’expliquer. L’ancien ministre Jean-Louis Debré estime que ce concept est « une vieille idée tendant à opposer une élite et le peuple ». Devant la caméra, tous tentent de répondre à la question, sans trop y parvenir. Eva Joly, ancienne magistrate engagée en politique dans la mouvance écologiste, livre à son tour un point de vue qui peut passer pour plus pertinent que d’autres quand elle évoque « une gauche qui s’intéresse plus à son propre sort qu’à celui du collectif ».

Après, les avis divergent, pour savoir qui de Laurent Fabius, Pierre Bergé, Jacques Attali, pour ne citer qu’eux, seraient membres actifs de cette « gauche caviar ». Pour Joffrin, ancien patron de Libération puis de l’Obs, ce serait Jacques Soustelle, gaulliste passé à l’extrême droite, qui pourrait revendiquer l’origine de l’expression. Autrement dit, ajoute Joffrin, ce sont des gens «  qui votent à gauche mais qui ont un portefeuille plutôt bien garni ». Ce qui ne fait pas bien plus briller l’affaire. N’empêche que, au-delà des mots, ainsi que le glisse Jean-François Kahn, le fondateur de Marianne, « cette gauche, les deux premières années de son arrivée au pouvoir, a réalisé ses promesses sociales » avant la rigueur et l’austérité. Le caviar n’était alors définitivement plus au menu.

Télévisiongauchedocumentaire
Valeurs Actuelles

L’Atelier Robuchon Étoile

Ouvert depuis 2010 au sous-sol du drugstore Publicis, L’Atelier de Joël Robuchon Étoile est un incontournable parisien, avec son décor tout en rouge et noir et un grand comptoir très prisé par les habitués, qui aiment s’asseoir sur les hauts tabourets pour mieux voir le travail de la brigade des cuisiniers. L’Atelier, invention de Joël Robuchon, incarne une approche contemporaine de la gastronomie.

C’est le chef Thierry Karakachian qui perpétue aujourd’hui sur les Champs-Élysées l’héritage du chef disparu en 2018, et exécute avec brio les plats créés par le maître. La carte propose de petites portions en formule dégustation ou des portions normales. Ce format a été un succès dès l’ouverture, L’Atelier est d’ailleurs étoilé par le guide Michelin.

Sur la carte, langoustines en raviolis truffés, artichaut rôti ou pâté en croûte de veau au foie gras de canard pour les entrées, burger au foie gras et onglet de veau, accompagnés de la fameuse purée onctueuse “Joël Robuchon” à la truffe noire. Une purée au secret bien gardé car jamais égalée.

Côté évolution, on se tournera vers le chou romanesco en aigre-doux et chutney de cacahuètes, ou le bœuf, qui est ici mijoté au miso rouge. Pour les becs sucrés, on retient le paris-brest, crème mousseline au praliné noisette, gelée d’orange du Brésil, une petite merveille à 24 euros.

Le petit plus qui plaira aux œnophiles : tous les vins au verre sont servis à partir d’un magnum. Une envie d’y retourner. Les prix : à partir de 49 euros. Trois menus sont proposés au déjeuner, à 49, 69 et 89 euros.

L’Atelier de Joël Robuchon Étoile, 133, avenue des Champs-Élysées, Paris VIIIe. Tél. : 01.47.23.75.75.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Valeurs Actuelles

Les Etats-Unis vont investir plusieurs millions d’euros dans la Pointe du Hoc

C’est un haut-lieu du Débarquement de Normandie en péril, et même, selon certains passionnés, voué à la disparition. La Pointe du Hoc (Calvados), célèbre pour sa conquête par les Rangers américains le 6 juin 1944, va bénéficier d’un important programme d’investissement financé par les Etats-Unis, relate Le Parisien, lundi 13 juin. L’endroit est notamment remarquable par son éperon rocheux, autrefois rattaché à la falaise. Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, il s’est désolidarisé sous l’effet de l’érosion. Début mai, une nouvelle partie s’est effondrée dans la Manche.

Agrandissement du musée

Un événement qui a rappelé la vulnérabilité de ce lieu de mémoire. En raison de son passé, la pointe du Hoc est gérée par l’American Battle Monument Commission (ABMC). C’est donc cette entité américaine qui finance ce site visité par plus de 500.000 personnes par an. Six millions d’euros ont été prévus pour lui rendre son aspect naturel. L’actuel bâtiment-musée va être agrandi pour mieux accueillir les familles ainsi que de nouvelles expositions, détaille Le Parisien. Le chantier devrait durer deux ans. Près de cinq millions d’euros avaient déjà été déboursés en 2010 pour limiter l’effet de l’érosion.

Le 6 juin 1944, 225 Rangers avaient escaladé la Pointe du Hoc pour sécuriser cette zone stratégique et réduire au silence les batteries allemandes. La mission ayant pris du retard en raison de la météo, elle avait été considérée comme un échec. Les 500 hommes prévus en renfort avaient donc été redirigés vers les plages normandes. Les quelques dizaines de Rangers encore en état de combattre après l’assaut avaient dû tenir le secteur pendant deux jours, faisant de cette falaise un symbole d’héroïsme pour le peuple américain.

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La mairie d’un village du Calvados fait annuler une rave-party déclarée

Un pompier décède d’une crise cardiaque en participant au marathon de Caen

Législatives 2022 : Édouard Philippe affiche son soutien à Élisabeth Borne dans le Calvados

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L'Humanité

Locations de courte durée partout… Logements à  l’année nulle part !

Tribune

Texte collectif

Collectif

En France comme un peu partout en Europe, la crise du logement s’accentue. Une très grande majorité de Français et d’Européens peinent désormais à se loger. Continuer à vivre ou venir vivre à l’année dans le lieu d’habitation et la commune de son choix devient de plus en plus complexe…voir parfois impossible. Propriétaires et locataires permanents, classes populaires et classes moyennes, précaires, séniors et jeunes familles… Tout le monde est touché !

La massification depuis 6/7 ans via les plateformes numériques dites « collaboratives » (Airbnb, Abritel…), des Locations de Courte Durée (LCD) en raison notamment du surtourisme et d’un nouveau modèle économique collaboratif « prédateur»,  a accéléré cette crise du logement dans « nos zones » touristiques caractérisée par une réduction importante de l’offre de logement à l’année et l’augmentation du prix des loyers et à l’achat.

Ce développement exponentiel non régulé des LCD révèle encore plus les conséquences de la crise du logement comme par exemple celui de : 

- transformer nos lieux de vie paisible en des lieux de conflits de voisinage et d’usage par les nuisances que cause une cohabitation forcée et régulière entre simples touristes de court passage et résident.es à l’année .

Les vacances de certain.es deviennent une « souffrance » pour certain.es habitant.es à l’année, victimes de la dépossession de leur lieu de quiétude, de leur sérénité, privés de leur temps légitime de repos et de réparation 

- modifier la nature et le type de commerces et de commerçant.es avec la disparition de commerces du quotidien au profit de magasins à touristes très souvent franchisées 

- réduire certains services publics de proximité par le changement du nombre et de la composition de la population en amenant une présence majoritaire d’une population touristique de court passage et de personnes un peu fortunées au détriment notamment des jeunes et des familles 

- diminuer le lien social et durable au sein de son espace quotidien de vie en renforçant l’isolement de personnes seules notamment les séniors et en réduisant les possibilités de relations fraternelles de voisinage

- allonger les déplacements pour celles et ceux qui ne peuvent plus ou pas se loger près de leur lieu d’activité professionnelle réduisant ainsi leur qualité de vie, leur possibilité de consommation dans la commune de leur lieu de travail et augmentant le cout de leur budget déplacements 

- provoquer par la construction d’habitats nouveaux visant à compenser les logements perdus pour les habitants.es à l’année mais trop souvent réalisés presque en majorité pour des résident.es ponctuel.es et des touristes de court passage, la disparition et l’artificialisation de terres agricoles, espaces naturels ainsi que la destruction de quartiers anciens 

- déséquilibrer au profit du seul secteur touristique un développement économique pluriel et être contreproductif pour cette même économie touristique car ne permettant plus par exemple, faute de logements accessibles, de recruter/employer des «saisonniers» 

Bien conscients que la crise du logement a de multiples facteurs (concentration trop importante de résidences secondaires dans certains secteurs, difficulté à maintenir et assurer un modèle de logement social adapté à toutes et tous, déficit de mesures pour réduire le nombre de logements vacants…) :

Nous considérons qu’il est possible d’augmenter très rapidement la part du logement disponible pour des habitant.es à l’année en réduisant prioritairement le nombre de LCD appartenant à des multipropriétaires et des SCI.

Particuliers et Collectivités territoriales de tout bord ont déjà réalisé des démarches légales dans cette direction qui ont prouvé leur efficacité.

Des outils existent aussi bien en droit privé que dans le domaine des politiques publiques pour atteindre cet objectif de réduction mais actuellement l’Etat et les plateformes numériques de location de courte durée à ce jour ne facilitent pas cela.

C´est pourquoi, nous simples citoyen.nes, associations, élu.es locaux, collectifs…demandons au nouveau Président de la République, à la Première Ministre et aux différents candidats.es aux élections législatives de juin, une fois élu.es, de faciliter et permettre en particulier :

- la modification par l’Etat des critères aujourd’hui trop sélectifs de classification d’une commune en zone tendue afin de permettre la mise en place de règlements communaux ou intercommunaux visant à réduire le nombre de LCD.

- l’inversion de la fiscalité en favorisant les loueurs à l’année plutôt que les multipropriétaires et SCI de LCD comme c’est le cas actuellement

- l’obtention plus facilement d’autorisation en faveur de construction de logement à l’année via « des dents creuses », des extensions, des fonds de jardin...

- une vérification plus précise de la légalité de l’optimisation fiscale des revenus générés par les plateformes numériques de location de courte durée et des modalités de travail des «salarié.es des conciergeries» 

- l’obligation pour les propriétaires/loueurs de LCD de posséder un numéro d’enregistrement pour mettre leur offre sur une plateforme numérique, à cette dernière de bien vérifier l’authenticité de ce numéro 

(Même obligation aussi à mettre en place pour l’autorisation de changement d’usage ou de destination délivrée à ces loueurs par les communes) 

- la diffusion d’une information auprès des acteurs de l’habitat comme les syndics, les notaires, les agences immobilières…sur la nécessité de mettre à l’ordre du jour et de faire voter lors des AG de copropriétaires les éventuels changements d’usage de logements 

Face au renforcement de la crise du logement, il y a urgence : 

Réguler et réduire les LCD doit être désormais dans « nos territoires » touristiques, une des premières étapes d’une nouvelle politique du logement visant à donner priorité au droit à une résidence principale décente correspondant à son besoin et son choix mais aussi d’avoir une vie ordinaire chez soi sans subir les désagréments, les nuisances voir plus d’une activité commerciale dans son espace privé de tranquillité.

Nous espérons que le Président de la République, la nouvelle Première Ministre et les député.es dès leurs élections acquises, auront une véritable volonté et la capacité de prendre de bonnes et efficaces décisions en faveur de l’habitat « permanent » pour toutes et tous. Nous ne manquerons d’alerter et d’agir si rien n’est fait réellement en ce sens !

Premiers Signataires : Collectif J’y vis… J’y reste ! (Saint-Malo), ALDA (Pays Basque), VS BNB (Paris), Johanna Dagorn, sociologue, habitante de Bordeaux, Collectif Volets Ouverts 17 (Ile-de-Ré), Les Oiseaux de Passage (Marseille), Peio Etcheverry-Ainchart, conseiller municipal Saint-Jean de Luz, Samuel Bonneau, Habitat jeunes (Poitiers), Annabelle Dedenis, habitante de Belle-Ille, Philippe Soufflet, habitant de Trebeurden, ARVVA 74 (Annecy), Franck Girel, habitant de Pleumeur-Bodou, Jean-Christophe Holfert, Collectif Eguisheim à cœur, Francoise Fior, habitante de Auray; Jean-Jacques Monnier, historien, habitant de Lannion, Michel Beaupré, habitant de Morlaix, Maury Amand, habitante de Cancale, Nils Hedouina, adjoint à la mairie de Granville, André Gouzerh, coordination des Plumés de Bretagne, Jean-Marc Eyraud), DAL 75, Gaël Briand, conseiller Régional Bretagne, collectif TUT 56 (Lorient), Jean-François Seguin, association pour la promotion des ports de Granville, Les Volets ouverts 56, Sylvie Bourbigot, conseillère municipale de Perros-Guirrec, Marielle Kerbaol, Respect et protection Cote de Granit Rose (Trégastel), Caroline Laurent, habitante Ile d’Oléron, Fabrice, habitant de Quimper, Droit à la Ville (Douarnenez), Association Ressac (Ile-de-Groix), Les enfants de tempête (Ile d’Yeu), Nil Caouissin, conseiller Régional Bretagne, Candy Louis, habitante de Rennes, Ewan Thébaud, habitant de Nantes, Hon Douar (Locmiquélic), Rendez nous la Mer (Lorient), Inta Leyman (Val d’Europe), Nicole Renaudin (Ile-de-Ré)…

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Valeurs Actuelles

Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…

Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.

Du rôle de la parole

Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.

Une temporalité sujette à caution

Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.

Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.

Des questions qui en disent long

Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.

Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?

Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?

Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?

Des interventions ignorantes et hostiles…

Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »

Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »

Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »

Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »

Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »

Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.

Que cherchait vraiment la Ciase ?

M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]

Sur le cas Barbarin…

Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.

Une méthodologie douteuse

La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.

Une “prévalence” fabriquée

Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.

Extrapolation à géométrie variable

Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.

Conclusion

Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.

Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.

Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.

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L'Humanité

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Plateforme À la fois guides et traducteurs, ces locaux accompagnent les reporters dans les zones de conflit. Charles Villa a décidé de raconter leurs histoires.

Perrine Bontemps

« S ur le terrain, j’apprenais beaucoup aux côtés de mes fixeurs et je trouvais assez fou qu’on ne parle jamais de leur travail, qu’ils ne soient pas plus associés aux reporters qu’ils accompagnent. » Charles Villa, journaliste pour le média en ligne Brut, travaille régulièrement en zone sensible. Il a alors besoin de collaborer avec des locaux, appelés des fixeurs, pouvant le guider et jouer les traducteurs. Depuis 2019, il filme ces personnes, montre leur rôle dans ses reportages, avec l’idée en tête de réaliser, à terme, un documentaire dédié. En août 2021, Hussein, un Afghan avec qui il collabore, se trouve dans une situation « extrêmement dangereuse » le poussant à quitter le pays. Les talibans ont repris le pouvoir. Cependant, « aucun des médias pour lesquels il avait travaillé ne lui propose de solution pour partir », constate Charles Villa. Il n’en faut pas plus pour que le reporter soit convaincu qu’ « il faut raconter ce travail, l’expliquer pour mieux les protéger ». Il va donc à la rencontre de sept de ses fixeurs, devenus des amis, pour partager leurs récits.

Entre 150 et 800 dollars, selon le contexte

Les profils sont variés. Journalistes ou personnes issues de la société civile, tous prêts à servir l’information. Les risques peuvent être anticipés avec l’expérience, mais, comme le souligne Charles Villa, « dans une zone de conflit, il y a aussi un facteur chance, on peut tous mourir. Il y a des bombardements, on peut marcher sur une mine, prendre une balle perdue »… Pourtant, ces renforts précieux « n’ont pas de contrat, pas d’assurance, pas de statut particulier, c’est aussi pour ça qu’ils ne sont pas assez protégés », développe le reporter de Brut.

Leur seule garantie est de percevoir le salaire négocié en amont, qui représente en général « des sommes conséquentes pour le pays, souvent largement au-dessus du salaire moyen, même mensuel, en une journée de travail ». En guise d’exemple, Sabiti, fixeur au Congo, était payé 250 dollars pour une journée sur un terrain sécurisé et 500 dollars en zone tendue. « On peut dire que c’est bien payé, après, comparé aux risques encourus, c’est à chacun de juger », nuance le reporter. Il lui est arrivé de donner entre 150 et 800 dollars, selon le contexte.

« Un fixeur est nécessaire si on a besoin d’un accès », explique Charles Villa. Certains endroits ne sont pas accessibles pour un « reporter occidental blanc… », qui ne parle pas la langue locale. « Les fixeurs connaissent le pays, la culture, les codes. Il n’y a presque qu’eux qui peuvent me prévenir du danger dans ces zones. » D’après le reporter, la relation entre un journaliste et son fixeur, « c’est l’histoire d’une rencontre entre deux personnes. Il n’y a pas de rapports de hiérarchie entre nous ». En 2021, lorsque son collaborateur afghan est en danger, il n’hésite pas à lui apporter son aide pour fuir le pays. Arrivés en France, Hussein et sa famille obtiennent le statut de réfugiés politiques, en partie grâce au soutien de Brut.

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L'Humanité

Une histoire de fantômes belges

Nos recommandations culturelles

Télévision Dans la foulée de Beau Séjour, une fiction flamande à la croisée des imaginaires, entre ésotérisme et enquête policière.

Grégory Marin

La mécanique imaginée par Nathalie Basteyns et Kaat Beels pour la série Beau Séjour est si bien huilée qu’elle permet à cette deuxième saison, nommée Beau Rivage, bien que visible de façon indépendante, de continuer sur la lancée de la première. La fiction flamande change de lieu, transposant l’action sur la côte de Bruges, mais la situation d’origine reste la même : le personnage central se réveille pour découvrir… qu’il est mort ! Il va devoir résoudre un mystère pour trouver le repos définitif.

Le détestable Maurice Teirlinck (Gene Bervoets) se réveille sur le pont d’un bateau en pleine tempête, pile sous son propre cadavre, pendu au mât. Il échoue sur la plage, mais les premières personnes qu’il rencontre l’ignorent. Pas facile de se faire entendre lorsqu’on est mort. Surtout que les seuls qui peuvent le voir et l’entendre ont des comptes à régler avec lui, en premier lieu sa famille, curieuse de savoir ce qu’il est arrivé à son petit-fils Jasper (Lennard Corne), décédé la même nuit. Mais l’enquête sur ces décès n’est pas le seul casse-tête à résoudre.

Des trésors d’inventivité

Comme pour Kato dans la première saison, la révélation de la condition fantomatique de Maurice aurait pu être une facilité scénaristique. Mais dans Beau Rivage, l’implication des fantômes n’est qu’un prétexte à explorer les interactions humaines. Si Maurice, puis Jasper aiguillonnent les vivants, c’est pourtant essentiellement Vinnie (Titus de Voogdt), le policier ami de la famille, qui fait avancer l’intrigue. Les scénaristes déploient des trésors d’inventivité pour maintenir l’attention du spectateur, notamment dans la juxtaposition du monde physique et de celui des esprits. Il faut ainsi à Maurice une clé pour ouvrir la porte, utiliser une voiture pour les longues distances, manger de temps à autre, dormir…

La série se déroule sur deux époques en parallèle, suivant la résolution de l’affaire actuelle et la naissance, sept ans auparavant, du drame qui a semé les graines du malheur familial. Si les Teirlinck semblent maudits, c’est qu’ils sont au choix gravement dysfonctionnels (du plus jeune au plus vieux, tous ont quelque chose à cacher) ou qu’ils placent la protection de leurs enfants au-dessus de tout. Quitte à mentir, voire à cacher des crimes. C’est un écheveau en apparence inextricable qui empêtre le spectateur dans de fausses pistes, des suppositions erronées, jusqu’au dénouement qui intervient au dernier épisode.

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Valeurs Actuelles

Le cercle vicieux des médecins intérimaires

Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.

L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »

Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.

au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet

Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.

Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.

Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.

La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.

Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.

Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.

Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.

Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.

* Asclépios est médecin généraliste.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Taxonomie : la Commission européenne perd sur le gaz et le nucléaire

Actu

Une coalition de députés a réussi à faire voter une objection à la décision, prise en février, de classer gaz et nucléaire parmi les énergies de transition.

Marie-Noëlle Bertrand

Coup de théâtre au plus haut de l’Union européenne : la Commission vient de se faire retoquer, dans la toute dernière ligne droite, son projet controversé de donner au gaz et à l’énergie nucléaire un label de durabilité dans le cadre de la taxonomie européenne. Une coalition interpartis de députés européens est parvenue à faire voter une objection allant dans ce sens par les commissions environnementale et économique du parlement. Le fait est rare, pour ne pas dire exceptionnel. Il relance un débat clé tout autant qu’épineux portant sur les leviers de la transition énergétique, le tout sur fond de guerre en Ukraine.

Pour rappel, la taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques réputées nécessaires à la transition écologique ou favorable à l’environnement. Son objectif est de pouvoir orienter les investissements vers les activités soutenables, afin de permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Alors que le Green deal – pacte vert – européen prévoit de mobiliser 1 000 milliards d’euros entre 2021 et 2027, autant dire que la question est capitale.

L’objection a été validée à 76 voix contre 62

En matière d’énergie, le débat a longtemps fait rage de savoir si le gaz – énergie fossile moins émettrice de CO2 que le charbon et le pétrole, et cependant actrice du réchauffement - et le nucléaire – énergie non carbonée, mais controversée à d’autres égards – pouvaient ou non intégrer la liste des activités vertes. La dispute a été tranchée en février, quand la Commission européenne a rendu un avis positif, quoique modulé : gaz et nucléaire seront considérés comme des énergies de « transition », indiquait-elle, à comprendre pas aussi vertes que les énergies renouvelables, mais nécessaires à la sortie du pétrole et du charbon.

Un acte délégué – forme de décret d’application – avait ainsi été présenté, au grand damne de ceux qui voient là une disposition de greenwashing, obtenue sous pression des lobbies. Plusieurs députés de la Gauche européenne, en mai, avaient appelé à faire blocage de cette décision. Une coalition d’élus de plusieurs groupes avait fini par se former, et avait formulé une objection. Restait à la faire adopter par les deux commissions clés du parlement que sont celles de l’Environnement et de l’Économie. Le vote a eu lieu ce 14 juin et a été serré. L’objection a été validée à 76 voix contre 62 et 4 abstentions.

Que s’est-il passé entre février et juin pour que les choses basculent ainsi ? La guerre en Ukraine, bien sûr, et la désormais capitale recherche d’indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie, principal fournisseur de gaz en Europe. Greenpeace, d’ailleurs, voit dans ce vote une « victoire pour le peuple ukrainien ».

Le vote doit être confirmé en juillet par le parlement

« Il signe une nouvelle défaite pour les lobbyistes des industries gazières et nucléaires russes, mais aussi pour Emmanuel Macron qui a été l’un des fers de lance du lobbying en faveur de l’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie, au mépris de l’urgence climatique et de la transition énergétique », note Pauline Boyer, chargée de campagne énergie pour l’ONG, dans un communiqué.

L’histoire, cependant, n’est pas terminée. Pour être complètement effective, l’objection doit à présent être votée par le parlement lui-même, lors d’une session plénière qui se tiendra début juillet. Une majorité simple - soit au moins 353 eurodéputés - sera nécessaire à son adoption. Si elle devait advenir, la Commission européenne disposera de deux mois pour formuler une nouvelle proposition.

ÉnergieUnion européennegaznucléaire
Valeurs Actuelles

Le chanteur basco-gascon David Olaïzola se fait traiter de « nazi » sur les réseaux sociaux en raison d’une chanson sur la ruralité

David Olaïzola veut défendre les campagnes françaises par la chanson. Aussi mercredi 15 juin, lorsque ce chanteur basco-gascon voit un commentaire injurieux le qualifiant de « nazi » sous un vidéoclip d’une de ses chansons sur le monde rural, il décide de porter plainte, rapporte France Bleu Gascogne. La chanson en question s’appelle « La campagnaise » : « Je l’ai appelée « La campagnaise » en rapport avec « La Marseillaise » pour faire comprendre aux gens qui viennent dans nos campagnes qu’il y a quelques règles, une façon de vivre, mais surtout pour leur souhaiter la bienvenue », explique l’artiste. Aussi, David Olaïzola tique-t-il lorsqu’il voit un commentaire d’un internaute sous le clip de la chanson avec ce simple mot : « Nazi ». « Je n’ai pas tout de suite compris, je me suis demandé ce qu’il se passait. Après, je lui ai répondu très cordialement. Je lui ai dit que je n’en resterai pas là. On ne peut pas traiter les gens de nazi aujourd’hui, par rapport à l’histoire du pays, de l’humanité. Ce n’est pas possible », explique David Olaïzola. Le chanteur va donc porter plainte.

Gardien des traditions

À travers ses chansons, David Olaïzola se veut le gardien des traditions de la ruralité en général, et de la Gascogne en particulier. Traditions qu’il sent de plus en plus menacées, explique-t-il à France Bleu : « Nous avons, maintenant, une politique qui arrive dans notre pays où les gens sont contre les chasseurs, contre les traditions. La chasse à la palombe ça va passer à la trappe. La course landaise, ce sera la prochaine étape. C’est dans le viseur », s’inquiète-t-il. « Tout ça sera très malmené à partir de la semaine prochaine d’après moi », prédit même le chanteur, en référence au second tour des élections législatives, dont l’issue pourrait signifier l’entrée en nombre au Parlement des députés violemment hostiles à la chasse ou à la tauromachie.

Landes : les dernières actualités

Les professionnels du foie gras dénoncent une “provocation indécente” de Peta

Mont-de-Marsan : le maire veut accueillir des réfugiés ukrainiens

Landes : un homme de 21 ans condamné pour avoir frappé deux jeunes qui avaient dit “pain au chocolat” au lieu de “chocolatine”

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Tripatouillage de notes pour sauver le bac Blanquer ?

Actu

L’harmonisation des copies des épreuves de spécialité, réévaluées à la hausse à l’insu des correcteurs, pourrait être destinée à montrer que le nouveau baccalauréat n’a pas mis les élèves en échec.

Alexandra Chaignon

Des milliers de copies des épreuves de spécialité du bac ont été réévaluées sans que les correcteurs en soient informés. Et cela concerne toutes les spécialités, et quasiment toutes les académies. Depuis le début de la semaine, les témoignages en ce sens se multiplient : tous ont constaté sur Santorin, le serveur qui gère la correction dématérialisée des copies du bac, qu’un grand nombre d’entre elles ont été relevées, en moyenne de 1 à 2 points.

Le processus d’harmonisation des copies du bac – pour compenser les différences d’appréciation entre professeurs, dont certains peuvent avoir eu la main lourde – a toujours existé. Mais ce que dénoncent cette fois les enseignants, c’est l’absence totale de concertation préalable. « Nous ne sommes pas opposés à l’harmonisation, au contraire. Mais on a découvert que les notes avaient été massivement changées en dehors de critères pédagogiques, et ce, de façon confidentielle, sans discussion préalable avec les correcteurs », explique Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU. De son côté, le ministère de l’Éducation nationale assure qu’il s’agit d’un processus d’harmonisation habituel, destiné à assurer une égalité de traitement. « Le processus est le même que les années précédentes », a affirmé Édouard Geffray, le directeur de l’enseignement scolaire (Dgesco). Faux, rétorque Claire Guéville. « On a eu des remontées de collègues qui s’étonnaient de variations sur les notes de 2 points, et même ponctuellement de + 6 points sur certains lots de copies », assure la représentante syndicale, qui dénonce « l’harmonisation sur le clic » et « de masse ». « Les notes de spécialités entières ont été remontées pour qu’elles ne soient pas rejetées par les élèves, mais aussi entre différentes spécialités. Cela concernerait des milliers de copies. »

« le motif est avant tout politique »

Conséquences : « Les professeurs correcteurs ont l’impression d’avoir travaillé vainement, voire d’être méprisés, rapporte la syndicaliste. Ça passe mal, ça s’ajoute à tout le reste, après cinq ans de Blanquer… » Pour elle, ces consignes vont au-delà de la volonté affichée d’assurer l’égalité entre les candidats. « On ne nie pas la nécessité d’harmoniser. Mais là, le motif est avant tout politique. Des consignes ont été données, le ministère cherchant à montrer que la réforme du bac ne met pas en échec les élèves. » En attendant, le Snes-FSU ne compte pas en rester là. « Réglementairement, c’est très limite. Une circulaire de 2017 précise que toute commission d’harmonisation doit se clore par un PV. On va donc demander les PV. »

baccalauréatjean-michel blanquerÉducation nationaleréforme du baccalauréat
L'Humanité

À Orléans, résistance autour des tilleuls centenaires

Actu

Alors que la ville envisage d’abattre des arbres centenaires, les riverains s’organisent et lancent une pétition. L’élu en charge de la biodiversité est pointé du doigt.

Joseph Korda

Depuis deux décennies, la majorité LR d’Orléans (Loiret) met un point d’honneur à minéraliser les artères de la capitale régionale. De son côté, Jean-Paul Imbault, l’adjoint au maire en charge de la « ville jardin » (sic), multiplie les projets d’arrachage ou de déplacement d’arbres provoquant la colère, mais aussi la résistance de riverains. Dernier épisode en date avec l’aménagement de la place Domrémy, où trônent neuf tilleuls centenaires promis à l’abattage. « Certes, trois des arbres sont abîmés à la base, mais c’est du fait des voitures qui les cognent à l’occasion de manœuvres », explique Alain Couteau, pépiniériste et lanceur d’une pétition pour le maintien des tilleuls. « Ils auraient pu envisager de les soigner et de les protéger plutôt que de les raser ». La ville, elle, met en avant la requalification de la place qui obligerait à cette solution radicale ; et assure qu’il y aura réparation. « Il est prévu de créer une place dotée de douze érables pour retrouver l’esprit de l’alignement », précise-t-elle. « Ce n’est pas la même chose d’avoir des arbres centenaires que de planter de jeunes arbustes, surtout durant des périodes de sécheresse comme celles que nous vivons », rétorque Alain Couteau. « Même en plantant des arbres conséquents, on n’obtiendra pas avant des décennies l’équivalent de la biodiversité actuelle ».

Le pépiniériste pointe également les cyprès en pot récemment déposés sur la place principale de la ville. Après quelques mois à peine, ces arbres allergènes, prétextes à une végétalisation annoncée en grande pompe, meurent les uns après les autres. Fin 2021, Jean-Paul Imbault avait également projeté d’arracher et de déplacer des poiriers qui faisaient le bonheur des riverains. Face à leur colère, la mairie avait du faire machine arrière. « Il y a une vie sauvage que l’on ne soupçonne pas dans notre ville », insiste Fabien, un habitant du quartier Saint-Marceau, où doivent être abattus les tilleuls. « Pour protéger la base des arbres qui longent le boulevard, la ville préfère mettre de la paille bétonnée contre toute logique écologique. On arrache des arbres centenaires, on veut faire de l’ombre avec des cyprès, mais de qui se moque-t-on ? C’est l’élu à la destruction de la ville nature, oui ! »

Si Jean-Paul Imbault commet autant d’erreurs d’appréciation, c’est peut-être qu’il n’a pas le niveau requis pour mener ce type d’opérations. Pendant plus d’un demi-siècle, celui qui a son émission hebdomadaire sur la radio locale France Bleu Orléans, a purement et simplement menti sur son prétendu titre de Meilleur ouvrier de France (MOF) en horticulture. Ceci pourrait expliquer cela.

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L'Humanité

Combatifs, imaginatifs : parents et enseignants du Val-de-Marne veulent « sauver l’école publique de la noyade »

Actu

Éducation. Pap Ndiaye est déjà rattrapé par la « réalité scolaire », celle d’enseignants et de parents du Val-de-Marne qui sont venus réclamer des actes, mercredi, au nouveau ministre.

Olivier Chartrain

Des bouées. Des bouées comme s’il en pleuvait dans les petites rues du très chic 7e arrondissement de Paris. Des bouées de toutes les couleurs, de toutes les matières – beaucoup ont été découpées dans du carton. Paris Plages ? Perdu, même si le soleil tape aussi dur qu’à Ibiza en ce mercredi 15 juin.

Ibiza, vous avez dit Ibiza ? On brûle, puisque nous sommes aux portes du ministère de l’Éducation nationale, et l’on se souvient que le dernier occupant des lieux, Jean-Michel Blanquer, préférait les plages de l’île espagnole à la rédaction d’un vrai protocole pour protéger les écoles du Covid… Allez, un dernier indice : sur certaines bouées sont inscrits des slogans : « Non à la noyade de mon école », « Ohé capitaine, école abandonnée »

Sous les bouées, non pas la plage, mais des parents d’élèves, enseignants, AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) du Val-de-Marne, venus pour tirer le signal d’alarme autant que pour crier leur colère : leurs écoles sont « sous l’eau ». Ils ont demandé une audience au nouveau ministre, Pap Ndiaye, et devaient être reçus en délégation commune à partir de 15 h 30, afin d’exiger un « plan d’urgence » pour les écoles du département. Ils sont venus en voisins, mais leur colère, elle, vient de loin. Elle est partie dès janvier d’écoles de Villejuif (dont le maire PCF, Pierre Garzon, est venu témoigner son soutien, avec la sénatrice Laurence Cohen), de Vitry, de Cachan, d’Arcueil… où les parents d’élèves se sont structurés en collectifs locaux, puis municipaux, avec ou parfois sans l’implication de la FCPE (première fédération de parents d’élèves). De nombreuses actions ont été menées : marches, occupations d’écoles – rien qu’à Villejuif, le collectif en a compté… 70 depuis le 22 mai. À Vitry, raconte Vanessa, une jeune mère d’élève, la première occupation, pourtant on ne peut plus pacifique, a eu le « privilège » d’une évacuation par la police nationale. Alors, pour se faire entendre, les parents se sont unis dans le collectif Parents du 94, initiateur de la mobilisation de ce jour.

Après cinq ans d’autoritarisme, l’inquiétude est forte

Emmanuel Macron le répète : ce qui l’intéresse, c’est de bâtir « l’école du futur ». Les parents du Val-de-Marne ont bien envie de lui répliquer que, si cette « école du futur » est à l’image de ce qu’est devenue l’école du présent, après cinq ans de mise en application autoritaire et brutale de sa politique par Jean-Michel Blanquer, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de notre pays et de ses enfants. C’est ce qu’ils sont venus dire à Pap Ndiaye, expose Amandine, du collectif : « On veut des actes, pas des mots ; que des enseignants, des AESH soient recrutés en nombre suffisant et reçoivent une formation adaptée appropriée. On espère aussi une prise de conscience du nouveau ministre : derrière les chiffres, il y a des vies et nous, parents, enfants, on ne peut plus accepter la manière dont cela se passe. »

Commençons par les chiffres, alors. La situation dans le Val-de-Marne n’est pas différente, dans ses mécanismes, de ce que l’on connaît ailleurs : elle est juste encore plus grave. Dans les lycées et collèges, selon le collectif (qui a également lancé une pétition en ligne), « de nombreuses classes (…) vont fermer, induisant des effectifs supérieurs à 26 par classe, pouvant atteindre plus de 30 élèves même, dans des collèges populaires », y compris dans des collèges classés REP (éducation prioritaire). Combien ? 34 suppressions de divisions (classes) seraient prévues. Voilà pour la partie émergée de l’iceberg. Ce qui se voit moins, mais a tout de même des conséquences sur la scolarité et l’avenir des élèves, en particulier ceux déjà en difficulté et/ou fragilisés par la période du Covid, c’est la suppression, sous la contrainte financière, d’une grande partie des dispositifs améliorant l’ordinaire de la scolarité : accompagnement spécialisé en demi-groupe, classes dédoublées en sciences, cours de langue à effectif allégé…

163 fermetures de classes sont programmées à la rentrée

Dans le primaire, la situation n’est guère plus brillante. Magalie Trarieux, du Snuipp-FSU (premier syndicat des professeurs des écoles), le confirme : « Il y avait 1 079 recrutements prévus au concours cette année, on est seulement à 48 % de candidats admissibles. » Soit 521. Comme il y aura encore un peu moins de candidats définitivement admis, c’est mathématique : « Il y aura au moins 558 postes non pourvus à la rentrée prochaine dans le département. » Le syndicat demande que soit organisé un concours exceptionnel, à bac + 3, avec deux ans de formation à la clé, « parce qu’on ne veut plus de recrutement à la va-vite de contractuels en CDD », ajoute la jeune femme. 163 fermetures de classes sont également programmées à la rentrée, et le problème du non-remplacement des enseignants absents atteint des proportions dramatiques : « Chaque jour d’école, dans le département, il y a une centaine d’absences non remplacées. »

Des vies bouleversées, balayées, méprisées

Vanessa ne connaît que trop bien le problème : son fils, en CE1, a perdu un de ses deux enseignants, démissionnaire. Résultat : « Il est deux semaines à l’école, et deux semaines à la maison. Mon mari a dû arrêter de travailler pour s’occuper des enfants, sinon, comment faire ? Les élèves qui vont quand même à l’école se retrouvent répartis avec d’autres profs, à plus de 40 par classe. » Derrière les chiffres, des vies. Souvent bouleversées, balayées, méprisées. Comme celle de Nouara, éducatrice spécialisée, qui, elle aussi, a dû arrêter de travailler pendant six mois : « Ma fille est rentrée en petite section cette année. Très vite, on s’est aperçu qu’elle avait un problème d’adaptation. Un dossier MDPH (maison départementale des personnes handicapées) a été constitué en février, mais nous n’avons toujours pas de réponse. » Résultat : la petite a vu son temps de scolarité réduit de deux demi-journées par semaine, et sa maman doit rester avec elle : « L’école inclusive n’est pas réelle, elle n’a pas de moyens. En attendant, ça devient compliqué pour tout le monde, et les relations avec l’équipe de l’école se dégradent… »

La « réalité scolaire », la voilà. C’est le nom qu’a d’ailleurs choisi un groupe de professeurs d’un collège de Villejuif, qui a écrit et mis en musique une chanson, interprétée par des élèves, qui décrit cette réalité et a déjà réalisé près de 5 000 vues sur leur chaîne YouTube. Combatifs, imaginatifs, parents et enseignants du Val-de-Marne veulent des réponses, des solutions, pour que cessent les souffrances entraînées par des décisions froidement comptables. Il n’y aura pas d’« école du futur » digne de ce nom sans que leurs demandes soient entendues.

Éducation nationaleval-de-marnePap Ndiayeécole inclusive
L'Humanité

Sursaut

Billet

Maurice Ulrich

Depuis l’aéroport, sur le tarmac et devant l’avion présidentiel portant les mots République française, partant vers les pays aux frontières de la guerre, le chef de l’État a donc appelé à un sursaut républicain. On peut se réveiller en sursaut. C’est possible, au vu de ce qui s’est passé dimanche pour la majorité. On peut avoir aussi un sursaut de peur, auquel peut succéder une sorte de panique, une perte de contrôle, voire des propos délirants : Jean-Michel Blanquer, Clément Beaune, Amélie de Montchalin. Plus largement, c’est le fait de reprendre du courage, de repartir après une période de fléchissement, une faiblesse, on parle d’un sursaut d’énergie, c’est donc la République qui aurait fléchi, ou bien qui serait mise en danger. Le président n’a pas dit par qui. D’autres s’en chargent qui appellent à un front républicain contre l’« extrême gauche » qui donc menacerait la République. Ils font semblant d’y croire. En astronomie, on parle de sursaut pour l’accroissement brusque et transitoire du rayonnement d’un astre, en particulier du Soleil. Ce doit plutôt être ça qu’espère Emmanuel Macron.

le billet de Maurice UlrichEmmanuel Macronfront républicainLégislatives 2022
L'Humanité

Derrière l’appli Airbnb, l'esclavage de femmes de ménage ukrainiennes

Actu

Exploitation. Contraintes de travailler dans des conditions indignes, vingt-cinq femmes de ménage ukrainiennes sans papiers, affectées au nettoyage d’appartements destinés à de la location courte durée, attaquent leurs ex-employeurs devant la justice ce jeudi.

Loan Nguyen

Il y a comme une odeur de moisi derrière cette location Airbnb resplendissante que vous avez réservée en plein Paris, en un seul clic, avec une instantanéité déconcertante. Derrière la promesse de prestations toujours moins chères et toujours plus disruptives, c’est un nouveau dossier pour traite d’êtres humains dans le cadre du travail qui arrive ce jeudi devant le tribunal judiciaire de Paris.

Vingt-cinq femmes de ménage ukrainiennes sans papiers, accompagnées de la CGT, accusent leur ex-employeur, la société VIP Services, et plusieurs dirigeantes dont Nataliya Kruchenyk, de les avoir surexploitées dans des conditions indignes de 2018 à 2021.

Elles reprochent en outre au donneur d’ordres, HostnFly, qui leur confiait des prestations d’entretien pour les propriétaires d’appartements loués via l’application, d’avoir manqué à son devoir de vigilance.

Jusqu’à 70 heures par semaine, 7 jours sur 7

« J’ai trouvé ce travail par une annonce Facebook », se souvient Oksana Veykogne, 57 ans. « On travaillait sans pause de 9 h 30 à 18 h 15, parfois plus tard », explique-t-elle. En haute saison, elle et ses collègues pouvaient travailler jusqu’à 70 heures par semaine, 7 jours sur 7. Dans ce laps de temps, celles-ci étaient censées nettoyer quatre, cinq, voire six appartements chaque jour, aux quatre coins de Paris. Qu’importe qu’elles puissent être mineures, enceintes ou malades.

 La majorité des salariées ont perçu moins de 50 % du Smic horaire. »

Les fonctionnaires du ministère du Travail

Le tout pour un salaire dérisoire et versé de manière aléatoire, certaines employées étant payées avec six mois de retard. « La plupart du temps, je gagnais entre 600 et 800 euros par mois », témoigne Oksana. Au total, l’enquête de l’inspection du travail évalue le salaire horaire des femmes de ménage à un montant allant de 5 à 8 euros. « La majorité des salariées ont perçu moins de 50 % du Smic horaire », notent les fonctionnaires du ministère du Travail.

À la différence des autres plaignantes, Oksana possède la nationalité française et maîtrise parfaitement notre langue, ce qui l’a sans doute incitée à réclamer l’application de ses droits plus fortement que ses collègues, souvent très jeunes et en situation de vulnérabilité accrue. « Fin 2019, je suis tombée malade, et je pensais que c’était à cause du travail. J’ai demandé à voir le médecin du travail et Nataliya m’a dit qu’il n’y en avait pas. Suite à cela, j’ai été licenciée », affirme-t-elle.

L’espoir d’un contrat et d’une régularisation

« Depuis 2017, Mme Kruchenyk, d’origine ukrainienne, a délibérément organisé le recrutement massif et presque exclusif de travailleurs, et principalement de travailleuses, étrangères sans titre, de nationalité ukrainienne, sans les déclarer aux organismes sociaux (en majorité), ni leur établir de contrat de travail ou de bulletins de salaire. (Elle) entretenait l’espoir d’établir un contrat de travail et de leur délivrer des bulletins de salaire qui les aideraient dans leurs démarches de régularisation par le travail, promesse qui n’a jamais été tenue », notent dans un procès-verbal de 366 pages les inspecteurs du travail en charge du dossier, ajoutant que « le fait que Mme Kruchenyk ait les mêmes origines ukrainiennes que l’ensemble de ses salariés a entretenu l’illusion d’une entraide communautaire qui leur permettrait de mener une vie meilleure en France ».

Ancienne employée à l’ambassade ukrainienne en France, influente dans la communauté expatriée, Nataliya Kruchenyk s’imposait comme une figure incontournable pour les Ukrainiens, a fortiori ceux, sans papiers, dans l’incapacité de trouver un travail déclaré. « Elle était un repère pour les plaignantes, car elle avait par ailleurs créé une association de domiciliation qui dispensait également de l’aide aux démarches administratives. Elle savait adapter son discours et promettait aux unes de les aider à s’inscrire à la Sorbonne, à d’autres de les aider à passer leur permis de conduire ou à trouver un travail de bureau », explique Me Aline Chanu, l’une des avocates des parties civiles.

Très liée à la paroisse ukrainienne de Saint-Germain-des-Prés, la businesswoman y donnait en outre des cours de français. Recrutant via plusieurs groupes Facebook ou par bouche-à-oreille, l’employeuse aurait même fait venir deux travailleuses d’Ukraine, à en croire l’avocate des salariées. En sus, elle logeait certaines de ses employées, retirant directement de leur paie le montant du loyer.

De quoi constituer une emprise telle que les travailleuses sans papiers se retrouvaient assujetties aux cadences infernales et aux conditions de travail déplorables imposées par leur patronne, sous peine de tout perdre, craignant en outre d’être dénoncées à la police. Les impayés de salaire lui donnaient un levier supplémentaire pour empêcher les travailleuses, qui espéraient toujours récupérer leur dû, de partir.

Un système de flicage

À la suite d’une interpellation de la CGT, l’inspection du travail a d’ailleurs pu constater in situ l’indignité des conditions de travail des salariées ukrainiennes, en se rendant de manière inopinée dans un appartement en cours de nettoyage : « Le jour du contrôle, il n’y avait ni balai ni serpillière ou seau d’eau dans l’appartement. (La salariée) a dû utiliser un vieux tee-shirt trouvé dans le placard sous l’évier stocké avec des produits d’entretien. Elle l’a mouillé dans le lavabo de la salle de bains puis l’a passé sur le sol, contrainte à le faire en étant accroupie ou à quatre pattes, en l’absence de balai mis à sa disposition » , décrivent, visiblement effarés, les agents de contrôle au printemps 2020.

« Parfois, on devait nettoyer tout un appartement avec de l’essuie-tout, parce qu’il n’y avait rien. On devait souvent acheter nos propres produits de nettoyage. On tombait sur un appartement comme ça au moins une fois par semaine », se souvient Oksana Veykogne.

À l’absence de matériel de nettoyage s’ajoutent le manque d’équipements de protection, un rythme de travail très soutenu imposé notamment par un système de flicage via l’application de géolocalisation fournie par le donneur d’ordres, HostnFly. « On devait prendre chaque tâche effectuée en photo pour prouver qu’on avait bien nettoyé les toilettes, remplacé les serviettes, etc., et envoyer les photos en temps réel. S’il n’y avait pas de réseau dans l’appartement et qu’on ne pouvait pas les transmettre, on avait des pénalités », explique Oksana. Ces retenues sur salaire intervenaient aussi fréquemment en fonction des pourcentages de commentaires négatifs laissés par les clients.

Contactée, l’entreprise donneuse d’ordres nous a renvoyés vers son avocat. « HostnFly a été entièrement trompé par les pratiques de VIP et n’a jamais eu le moindre doute sur les faits scandaleux reprochés à cette société », nous a répondu Me Aurélien Louvet, pointant que son client est uniquement poursuivi pour avoir manqué à son devoir de vigilance, précisant que « le défaut d’attestation de vigilance est lié aux manœuvres frauduleuses de VIP et de sa dirigeante », afin de justifier son incapacité à délivrer ce document administratif.

Pourtant, au regard des pièces du dossier, HostnFly semblait suivre de très près les moindres faits et gestes des salariées via l’application. C’est en outre bien le donneur d’ordres qui fixait les durées affectées au nettoyage des appartements. À titre d’exemple, l’entreprise imposait que le ménage entier d’un T3 soit réalisé en 1 heure et 25 minutes, un temps qui, d’après les salariées, ne comprenait pas le trajet pour aller chercher les clés dans un dépôt.

« HostnFly prévoit des durées de travail au moins deux fois inférieures à celles que nous avons constatées dans trois entreprises du secteur d’activité offrant des prestations comparables », note d’ailleurs l’inspection du travail.

« On veut que notre préjudice soit reconnu »

Outre les cadences pénibles, les salariées devaient porter produits de nettoyage et linge à bout de bras dans des sacs de courses – un chargement qui pesait au moins 11 kg – entre les locaux de l’entreprise et les logements à nettoyer, sur des distances quotidiennes allant de 8 à 18 kilomètres à pied.

L’impact sur les salariées : « Des douleurs au dos, aux jambes, aux pieds, aux mains, des problèmes de tension artérielle, le développement d’une addiction à l’alcool, une perte de poids, des aménorrhées secondaires suite à un état de stress très important », soulignent les inspecteurs du travail.

Durement éprouvées physiquement et psychologiquement – les salariées rapportent en outre du dénigrement et des menaces de représailles –, les vingt-cinq plaignantes espèrent aujourd’hui obtenir justice. « On veut que notre préjudice soit reconnu, qu’on soit indemnisées et que la justice dise que ce n’est pas possible de traiter des gens comme cela », insiste Oksana.

« Dans ce dossier, on a affaire à quelque chose qui relève de la discrimination intersectionnelle : non seulement elles sont exploitées parce que sans papiers, mais la dimension genrée joue également fortement. Ce ne sont que des femmes, employées comme femmes de ménage selon un schéma de sexualisation des tâches », relève Me Aline Chanu, qui souhaiterait faire reconnaître ce concept inédit devant la justice.

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L'Humanité

Législatives : la carte par circonscriptions des candidats NUPES qualifiés pour le second tour

Pour la Nupes, arrivée en tête au 1er tour des élections législatives 2022, l'objectif affiché est de conquérir la majorité à l'Assemblée nationale. 4 députés de l'Alliance de la gauche (Sophia Chikirou, Alexis Corbière, Sarah Legrain et Danièle Obono) sont d'ores et déjà élus. Retrouvez sur cette carte les 385 candidats Nupes toujours en lice au 2nd tour :

Mode d'emploi

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Le parti politique qui présente chaque candidat est indiqué.

Dans certaines circonscriptions, vous pouvez aussi retrouver les articles de l'Humanité qui y sont liés.

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Retrouvez le rapport des forces dans votre circonscription sur notre carte des résultats du 1er tour.

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TOUTE L'ACTUALITÉ DE LA NUPES

Pour aller plus loin

François Ruffin : « Nous avons un bloc populaire à reconstruire »

Fabien Roussel : « La majorité est plus qu’accessible »

Jean-Luc Mélenchon : « On tient la bonne méthode : dire crûment que l’on peut vivre autrement »

Olivier Faure : « Plaider l’union n’est pas une nouveauté pour moi »

Julien Bayou : « Tout l’enjeu est d’additionner les électorats de gauche »

Mathilde Panot : « Nous avons besoin de majorités populaires »

Aurélie Trouvé : « Au pouvoir, nous aurons besoin de la pression de la société »

Roger Martelli : « La gauche commence à reprendre les couleurs de 1789 »

Notre chronique vidéo :

Portraits de candidats

Rachel Kéké, de l’Ibis Batignolles à l’Assemblée

Amadou Deme : « Si les quartiers populaires votent, on peut battre Macron »

Bourouaha et Buffet, la révolte comme boussole

Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale

Rodrigo Arenas, « le camp de l’espérance » à l’Assemblée

Claire Lejeune, pour une « écologie de gauche » à l’Assemblée

Abdel Yousfi, la voix des ouvriers à l’Assemblée

Marie Pochon : « L’écologie s’invente sur ce territoire »

Dans l’Allier, Dufrègne passe le relais à Monnet

Louis Boyard à l’épreuve des législatives

L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes

Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée

Quatre militants de terrain, une même bannière : la Nupes

Tous nos articles sur les législatives sont à retrouver ici.

La liste de tous les candidats de la Nupes en lice au second tour des législatives

 

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L'Humanité

VIDÉO. Législatives 2022 : depuis son QG, la Nupes défie les macronistes

Reportage

La coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon a réalisé une percée spectaculaire dimanche aux élections législatives, lui permettant d'être au même niveau que le camp macroniste et d'espérer priver Emmanuel Macron de majorité absolue. L'Humanité s'est rendu à La Fabrique, QG de la Nupes, pour vous faire vivre cette soirée historique.

L'abstention record qui, en général, touche davantage les quartiers populaires et les jeunes, n'a pas empêché la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) de transformer les promesses des bons sondages.

La Nupes est arrivée au coude à coude avec la majorité présidentielle Ensemble! en nombre total de voix (25,66% des voix contre 25,75%). Elle compte quatre députés élus dès le premier tour sur cinq.

Bastion historique de la gauche communiste

Symbole fort en Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche communiste, la Nupes a raflé les premières places dans les douze circonscriptions, et le député insoumis sortant Alexis Corbière fait partie des candidats à avoir été réélu dès le premier tour.

LFI compte aussi trois autres élues à Paris, la sortante Daniele Obono et les nouvelles venues Sarah Legrain et Sophia Chikirou.

À La Fabrique, dans le Xe arrondissement de Paris, Jean-Luc Mélenchon a pris la parole « avec émotion », revendiquant : « La Nupes arrive en tête, elle sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour et, dès lors, les projections en sièges à cette heure n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion ».

Le parti présidentiel est « battu et défait »

Estimant que le parti présidentiel est « battu et défait », il s'est adressé en vue du second tour à « la jeunesse et tous les milieux populaires si durement éprouvés par 30 ans de néolibéralisme », les invitant à déferler dans une semaine pour rejeter le projet « funeste » d'Emmanuel Macron.

Jean-Luc Mélenchon a aussi salué « l'accord » créant la Nupes, « qui a rendu possible »  cette percée.

"Déjouer les projections" 

Le « pari est réussi », a estimé Frédéric Dabi, de l'Ifop, sur LCI : « Une partie importante de l'électorat de gauche a cru à ce récit de Jean-Luc Mélenchon, la Nupes arrive à capter près de 70% de l'électorat de gauche ».

« Nous avons réalisé un score historique » grâce à la « bannière commune » de la Nupes, a dit le chef d'EELV Julien Bayou.

« Nous avons déjoué les pronostics, l'enjeu c'est maintenant de déjouer les projections" de second tour, a-t-il ajouté. Il a expliqué à des journalistes « ne pas savoir dire comment se fera le report de voix, car cette bannière commune, c'est un ovni ».

Pour le socialiste Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, ce résultat montre « que la Nupes, ça a marché ». Il a estimé que c'est une bonne nouvelle pour la gauche car elle va, quoi qu'il arrive, progresser très fortement. « Tout est encore possible dimanche prochain », a souligné l'élu.

« C'est un très bon résultat » pour l'ensemble de la Nupes, s'est félicité le dirigeant communiste Ian Brossat, selon lequel son chef Fabien Roussel est en ballottage favorable dans sa circonscription de Saint-Amand-les-Eaux.

Un débat de l'entre deux tours

Savourant la victoire, le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts Julien Bayou justifie l'importance d'un débat de l'entre deux tours avec Elisabeth Borne : « Est-ce que c'est vrai que vous voulez faire 80 milliards d'économie ? Où allez-vous prendre l'argent ? Vous allez augmenter les impôts et les taxes ou réduire les dépenses de service public ? ».

La plupart des personnalités de la gauche sont qualifiées au second tour, comme Julien Bayou (EELV), Olivier Faure (PS), Fabien Roussel (PCF), ou Sandrine Rousseau (EELV). Certains candidats Nupes mettent même en danger certains ministres, comme le socialiste Jerôme Guedj qui menace dans l'Essonne la ministre Amélie de Montchalin.

Beaucoup des dissidents socialistes à la Nupes ont été balayés. Lamia El-Aaraje a réalisé 17,5% dans la 15e circonscription de Paris, malgré le soutien de Lionel Jospin et du PS, face à la candidate de la Nupes, l'Insoumise Danielle Simonnet (48%). Elles sont toutes deux au second tour.

Sarah Legrain, candidate victorieuse dès le 1er tour dans la 16e circonscription de Paris a déclaré à notre micro : « c'est historique et ça montre que tout est encore possible. La victoire est à portée de bulletins."

L'Humanité

Législatives. Voter Nupes pour gagner plus ?

Emission

Bon, puisque la Macronie a bien rodé ses éléments de langage, et nous parle de l’URSS ou de « guillotine fiscale », ou tout simplement de la ruine promise à la France si jamais la gauche gagnait, on s’est dit que pour cette dernière chronique avant le premier tour, dimanche, on allait comparer les programmes, notamment sur le sujet qui intéresse tout particulièrement les Français : le pouvoir d’achat. Nupes contre Macronie, Macronie contre Nupes, le choc des projets c’est maintenant.

Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées  lisiblement... Cinq pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.

L'Humanité

VIDÉO. Hôpital. Les soignants dégustent, les patients trinquent

Reportage

Lors de cette nouvelle journée d’action de la santé, les paramédicaux et médicaux ont rappelé les conséquences concrètes du manque de moyens généralisé sur les malades.

« Macron et McKinsey, coupables de mise en danger des patients et des soignants. » Transformé en homme-sandwich, Michael Fonseca, représentant de la CGT à l’hôpital intercommunal de Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), avait de multiples messages à faire passer au gouvernement sur ses panneaux. En cette nouvelle journée d’action de la santé un peu partout en France, les centaines de soignants rassemblés devant le ministère, à Paris, avaient à cœur de défendre une qualité des soins en pleine déliquescence. Aide-soignant en service de soins de suite et de réadaptation, Michael Fonseca fait l’inventaire des dysfonctionnements dans sa structure : « Les urgences de nuit sont menacées de fermeture. Il y a treize postes de cadres vacants sur l’hôpital : la plupart sont partis à cause de la charge de travail. Il y a aussi une pénurie de médecins. Avant, ils alternaient entre les consultations dans le privé et l’hôpital. Désormais, une dizaine d’entre eux ont basculé uniquement sur leur cabinet. »

Les patients trinquent

Dans cette improvisation quotidienne, les patients trinquent. Aide-soignante dans un établissement gériatrique des Vosges et élue CGT, Stéphanie Andrique, qui vient pour la première fois manifester à Paris sur son jour de congé, ne supporte plus de voir les personnes âgées maltraitées. « Je ne bosse pas dans une usine ! tranche-t-elle. On nous rappelle constamment sur nos jours de congés en nous disant que, sinon, le service va fermer. Mais ce sont les patients qui en pâtiraient. Déjà qu’on les fait attendre pour aller aux toilettes et pour se laver, ils n’ont jamais aussi bien porté ce nom ! Aujourd’hui, je pense avant tout à ces gens dans leur lit. »

En ce moment, à l’hôpital Tenon (20e arrondissement de Paris), les urgences psychiatriques sont débordées, notamment parce que celles de l’Hôpital intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) ont fermé leurs portes. Nicolas, aide-soignant et membre du collectif Inter Urgences, ne supporte plus de travailler dans ces conditions. « Faute de places en service de psychiatrie, nous avons gardé cinq jours une personne de 21 ans contentionnée. Elle nous suppliait de la détacher, mais nous ne pouvions pas… c’était horrible. » Du côté des urgences « généralistes », la situation n’est pas meilleure. « Nous allons partir en grève dans pas longtemps, confie-t-il. Les brancards sont cassés. On n’a plus de fauteuils roulants. Je me retrouve à envoyer des patients passer des radios à cloche-pied. L’été dernier, dans une zone où normalement il doit y avoir quatre infirmiers, il n’y en avait plus qu’un. Du coup, il ne se rappelait plus du prénom des personnes, c’était n’importe quoi. On veut donc des garanties pour lex mois de juillet et d’août. »

Les moyens humains

Même si les salaires sont un des nerfs de la guerre, Blandine Depta, infirmière au Smur de l’hôpital de Péronne (Somme), veut mettre l’accent sur « les moyens humains. Notre zone géographique, située entre Amiens et Saint-Quentin, se désertifie de plus en plus. Le champ d’intervention du Smur a été élargi de 30 à 45 kilomètres. À l’hôpital, un cardiologue est sur le départ, si personne ne le remplace, les malades devront parcourir jusqu’à 80 kilomètres pour consulter. » 

Cécile Rousseau

L'Humanité

Féministe de droite vs féministe de gauche

Chronique

Violaine de Filippis Abate

Avocate

L’opposition entre la Nupes et le mouvement macroniste a également sa traduction dans le champ du féminisme et recoupe assez bien l’opposition entre un « féminisme de gauche » et un « féminisme de droite ». Ces deux appellations sont évidemment volontairement schématisées, mais elles renvoient globalement à deux attitudes différentes, deux approches de la question de l’égalité femmes-hommes.

La « féministe de droite » s’inscrit dans le système capitaliste tel qu’il existe aujourd’hui, sans le remettre en question, ni dans son principe ni dans ses modalités, si ce n’est à la marge. En effet, elle cherche à trouver sa place dans ce monde d’argent façonné par et pour les hommes. Lancée dans une sorte de course pour rattraper le mâle alpha, la féministe de droite souhaite plus ou moins consciemment devenir ledit mâle, celui qui réussit, qui dirige, qui domine. Comme ­disait la chanteuse Cher : «  Maman, c’est moi l’homme riche. » Ce féminisme résolument individualiste repose sur les ­logiques d’empowerment et de role model. Il donne l’insigne avantage aux travailleuses et travailleurs au Smic d’être parfois opprimés par des femmes plutôt que par des hommes. Car, que l’on ne s’y trompe pas, il n’y a évidemment pas d’« essence féminine » qui rendrait l’oppression plus douce lorsque des dirigeantes calquent leur façon de diriger sur les codes patriarcaux.

La limite de ce féminisme de droite est de ne raisonner qu’à système constant en pensant que le génie des femmes alpha ruissellera sur toutes, comme l’argent des riches sur les pauvres, en se privant de toute analyse systémique. Pour elles, l’inégalité femmes-hommes n’est pas tant un système qu’une somme d’habitudes que leurs réussites personnelles finiront de désagréger.

La « féministe de gauche » n’est pas forcément contre l’empowerment et le role model. Elle pense simplement que le patriarcat est une oppression systémique et que ce système ne s’effondrera réellement qu’avec un changement de paradigme qui va, selon les affinités et radicalités politiques, d’une société capitaliste raisonnée à une révolution anticapitaliste. Elle pense donc que, même adoptés par des femmes, la surconsommation, la compétition et le profit à outrance n’en restent pas moins des valeurs patriarcales. Le terme de « néo­féministe » est ainsi utilisé pour désigner dans les fantasmes collectifs frénétiques ces espèces de «  dingues » de gauche, « hystériques », «  aux ­cheveux bleus » et «  mal baisées  », qui sont incapables de se conformer au système.

Féministe de droite et féministe de gauche ne se côtoient guère, ou bien c’est avec suspicion. Pourtant, arriver à une égalité effective suppose que la féministe de droite réalise que reproduire les codes qui ont fabriqué l’inégalité maintiendra toujours une société inégalitaire.

Féminismela chronique féministe de Violaine de Filippis AbateNupes
L'Humanité

La République ? Parlons-en !

Chronique

Patrick Le Hyaric

L’événement du premier tour des élections législatives est sans conteste le score des candidats de la coalition des gauches et des écologistes. Ces résultats mettent en évidence le lourd échec du président de la République et le rejet profond de sa politique. Personne n’aurait parié sur un tel scénario il y a moins de huit mois.

Voilà qui redonne espoir dans les quartiers populaires comme dans les entreprises.

Celles et ceux qui, dimanche dernier, ont choisi le bulletin de vote d’une candidate ou un candidat soutenu par nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), tout comme celles et ceux qui ont voté pour l’un des candidats de gauche à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle, ont toutes les raisons de participer à ce vaste mouvement et de l’amplifier par leur vote dimanche prochain.

C’est se donner le moyen d’empêcher le recul de l’âge de la retraite à 65 ans ou la privatisation rampante de l’école. C’est la possibilité d’obtenir des mesures de justice avec l’augmentation du salaire minimum à 1 500 €. C’est rendre possible la réunion d’urgence d’une conférence sociale qui vise à la fois la hausse de l’ensemble des salaires et de contenir les prix à la consommation.

C’est le seul moyen de lancer un processus durable pour une garantie de l’emploi, pour chacune et chacun, en lien avec le grand chantier de la planification écologique, la ré-industrialisation et la défense d’une agriculture paysanne.

Celles et ceux qui dimanche dernier ont choisi de faire résonner le silence des urnes parce que le pouvoir avait expliqué que le vote ne servait à rien, présentant l’Assemblée nationale comme une vulgaire succursale du président de la République, doivent se saisir de l’occasion pour peser en faveur de leurs intérêts.

En réduisant l’élection des députés à une simple formalité administrative, le pouvoir a refusé toute confrontation des idées et des projets, encourageant ainsi une progression régulière et sans répit de l’abstention. Avec un nouveau record, celle-ci est une nouvelle fois, un signal fort de la nécessité de régénérer le débat et l’action politique, les forces politiques et la démocratie elle-même. L’élection à un système proportionnel et la revalorisation du Parlement en sont des moyens. Cela demande aussi de réfléchir à la nécessité de présenter des candidates et des candidats plus représentatifs de la société. On le voit, le nombre d’ouvriers ou d’employés reste très minoritaire parmi les députés.

Ce ne serait toutefois pas suffisant. Nos concitoyennes et concitoyens veulent pouvoir être maîtres de leur destin, être respectés, écoutés et participer à la construction d’un monde commun. Ils ne veulent plus de cette élaboration des lois sans eux et contre eux.

Le vote de dimanche prochain vise donc à ouvrir le processus d’un nouveau projet démocratique, social et écologique. L’élection d’une majorité de députés de la coalition des gauches et des écologistes qui feront des lois en associant les travailleurs, les jeunes comme les retraités permettrait ainsi d’ouvrir le chemin de nouveaux progrès humains.

Dimanche, Il s’agit donc d’utiliser le bulletin de vote pour améliorer sa vie personnelle, celle de sa famille et agir pour que les générations futures vivent dans un monde débarrassé des guerres, des menaces sur le climat et la biodiversité.

C’est un enjeu décisif pour construire une société harmonieuse, valorisant les biens communs avec notamment des services publics démocratisés pour l’hôpital et l’école, l’accès à l’énergie, à l’eau et à une alimentation de qualité pour toutes et tous. Tout ce qui fait société commune. La République au sens des révolutionnaires de 1789.

Il est intolérable d’entendre la Première ministre et la plupart de ses ministres placer le second tour de l’élection des députés sous le sceau du sauvetage de la République amalgamant la coalition des gauches et des écologistes avec l’extrême droite. Quelle abjection !

C’est d’autant plus insupportable qu’il y a un mois, entre les deux tours de l’élection présidentielle, les mêmes appelaient, au nom de la République, l’électorat de gauche à barrer la route à l’extrême droite au nom de « nos valeurs communes ».

Comme à chaque fois en pareille circonstance, la gauche et les écologistes ont répondu largement présent. M. Macron n’est donc là que parce que la gauche a permis son élection. Et, elle serait devenue aujourd’hui antirépublicaine ? Allons donc !

Faut-il que la majorité présidentielle se sente à ce point en difficulté pour qu’elle éprouve le besoin de salir les grandes conquêtes obtenues par la gauche et les mouvements populaires ? Celles-là, même que les pouvoirs successifs depuis des décennies tentent de rayer de la carte. Héritière des combats émancipateurs fixant les principes constitutionnels d’une République garante des libertés, de la démocratie, du progrès social et de la laïcité, la gauche ne peut accepter ces insultes et ces travestissements de l’histoire.

Il ne faut en aucun cas prendre ces amalgames à la légère ! Ils conduisent à favoriser les courants d’extrême droite.

Le pouvoir à bonne mine de brandir le drapeau de la « République » quand par ailleurs il malmène à ce point l’éducation nationale, pour la mettre à la merci d’officines privées et l’affaiblir dans ses missions, quant la présidentialisation conduit à la tenue de réunions secrètes du « conseil de défense », à bâillonner le Parlement, au mépris des corps intermédiaires, à l’affaiblissement des services publics, particulièrement dans les quartiers et les campagnes. Tout le contraire de la consolidation de la République.

La République, ce n’est pas demander à un jeune chômeur de « traverser la rue » pour trouver du travail. La République, ce n’est pas considérer une partie de la population, sur le quai d’une gare, de « rien ». La République, ce n’est pas mépriser une femme en fauteuil roulant parce qu’elle ose poser une question. La République, ce n’est pas convoquer au commissariat une jeune fille parce qu’elle a interpellé le président de la République sur les violences faites aux femmes.

La République, ce n’est pas pactiser avec la haute finance et confier les orientations économiques du pays à des cabinets tels McKinsey, et soumettre la politique aux dictats européens, contre la haute fonction publique et les élus de la nation.

La République c’est le droit effectif au travail, c’est le droit au respect, à la dignité. La République c’est être reconnu comme citoyenne et citoyen, quel que soit son âge, son métier, l’origine de sa famille.

La République, c’est l’égalité. Ce n’est pas l’abandon des territoires au profit de métropoles intégrées dans la compétition du capital mondialisé. La République c’est le contraire de la sécession des plus riches quand 10 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté.

La République ce n’est pas des éléments de langage et des larmes de crocodiles sur l’égalité femmes-hommes mais des actes.

Si elle n’est pas sociale, démocratique et laïque, la République dominée par le capitalisme mondialisé est bafouée, affaiblie, ballottée telle une coquille vide au gré des vents mauvais, comme on le voit élections après élections.

L’histoire de la République française se confond avec les combats révolutionnaires et émancipateurs de 1789, de 1792 et 1848, de la Commune et de 1936, de la Résistance et du programme du CNR, de 1968…

Le contraire de ce font les pouvoirs qui aujourd’hui la dénaturent.

C’est l’action des masses populaires et de leurs organisations, dont le Parti communiste qui joua un rôle décisif, pour que la République se fasse démocratique, sociale, laïque ; du Front populaire à la Libération en passant par la victoire de la gauche en 1981.

Les membres du gouvernement avouent-ils ainsi qu’ils sont contre les congés payés, la réduction du temps de travail, le salaire minimum, le droit à la retraite, l’abolition de la peine de mort, le mariage pour tous, les entreprises publiques ?

C’est l’action et le vote à gauche qui fortifie la République. Elle est autre chose qu’un mot-valise, utilisé par le pouvoir, pour en détourner le sens et brouiller les esprits. Ce n’est pas un signe de force de ce pouvoir qui vient de subir une lourde défaite, précisément parce qu’il fait saigner la République.

En utilisant le bulletin de vote pour les candidates et candidats de la Nupes, il s’agit de réparer la République, de retisser les liens de ses territoires, de régénérer son action, de reprendre l’œuvre des progressistes, construite au fil des siècles passés, pour lui redonner sa visée émancipatrice et écologique. Dimanche, il s’agit de revivifier la république sociale, démocratique, laïque et de se prononcer contre la concentration des pouvoirs à l’Élysée, en utilisant le bulletin de vote pour les candidates et candidats de la Nupes.

Législatives 2022Nupes
L'Humanité

Sombre horizon

Chronique

Charlotte Recoquillon

« Est-ce que ça t’arrive d’écrire sur quelque chose de positif ? » Inattendue, la question est immédiatement suivie d’une explication sur le caractère anxiogène de l’actualité. La jeune femme me confie que, souvent, elle ne s’informe plus car ce qu’elle lit est trop déprimant. Et, effectivement, je ne peux pas la contredire. Cette semaine, la Pologne a porté un nouveau coup aux droits reproductifs des femmes par la mise en place d’un registre de grossesses. Le droit à l’avortement est sur le point de disparaître aux États-Unis où la justice examine par ailleurs la tentative d’insurrection au Capitole le 6 janvier 2021. Le rôle de l’ancien président y apparaît de plus en plus central. C’est aussi consternant que préoccupant compte tenu de l’influence qu’il conserve sur le Parti républicain, sur l’extrême droite et ses velléités de revenir à la tête du pays en 2024. La guerre se poursuit en Ukraine.

Partout, l’inflation s’accélère, déstabilise les relations internationales et menace les familles les plus modestes. Le Royaume-Uni est sur le point de mettre en œuvre son accord controversé sur l’externalisation des demandes d’asile au Rwanda. D’après ce texte, Londres expulsera les demandeurs d’asile vers Kigali, où leurs dossiers seront instruits. Mais même s’ils obtiennent le statut de réfugié, c’est au Rwanda qu’ils resteraient. Le vol inaugural prévu le 14 juin vient d’être suspendu par la justice mais ce répit n’est probablement que temporaire. Une fois de plus, le contraste avec l’accueil rapide et spontané de près de 5 millions de réfugiés ukrainiens dans les pays de l’Union européenne est spectaculaire.

En Inde, le parti nationaliste hindou (BJP) poursuit sa politique de persécution et d’intimidation des musulmans tandis que des propos perçus comme offensants au sujet du prophète Mahomet ont suscité une vague de protestations. En réaction, les autorités ont détruit la maison de la militante Afreen Fatima dans l’État du Kerala, au sud du pays, et plusieurs dizaines de personnes ont été blessées et deux adolescents tués par la police dans une manifestation à Ranchi, dans le nord. Quant aux violations des droits humains des musulmans en Chine, le Parlement européen vient d’adopter une résolution alertant sur le « risque sérieux de génocide » des Ouighours.

Alors non, c’est vrai, les nouvelles ne sont pas très réjouissantes. On aurait envie de répondre que, d’une part, nous sommes toutes et tous concernés et que, d’autre part, la colère et l’indignation restent des moteurs de mobilisation et d’action. Mais il serait faux de dire que c’est facile. Les gens sont fragilisés et rendus vulnérables par le capitalisme, le racisme et le patriarcat. Peut-être que des nouvelles positives de temps en temps sont une solution…

afriquedroit à l'avortementUkraineinde
L'Humanité

Macron et le désordre

Éditorial

Cathy Dos Santos

Il y avait quelque chose de grotesque dans la mise en scène du discours prononcé, mardi, par Emmanuel Macron sur le tarmac de l’aéroport d’Orly. Comme s’il était prêt à prendre la fuite. Du grotesque donc, et du grossier. Après avoir dédaigné la présidentielle, Jupiter croyait pouvoir enjamber les législatives. Le 12 juin, la réalité l’a rattrapé au vol. Ses rêves de majorité absolue à l’Assemblée nationale ont du plomb dans l’aile avec le score réalisé par la Nupes, qui entend transformer l’essai le 19 juin. « Parce qu’il y va de l’intérêt supérieur de la nation, je veux aujourd’hui vous convaincre de donner une majorité solide au pays », a-t-il déclaré, en se posant comme le propriétaire des institutions, prétendument menacées par l’entrée massive de députés de la gauche au Palais-Bourbon.

L’intérêt supérieur de la nation, ce serait donc lui et non les millions de Français qui ont exprimé dans les urnes leur désir de changement. « Rien ne serait pire que d’ajouter un désordre français au désordre mondial », a-t-il encore osé, agitant le spectre du chaos, si d’aventure la gauche venait à bousculer ses desseins. Le désordre, ce sont pourtant ces files d’attente d’étudiants au ventre creux devant les soupes populaires. Le désordre, c’est le mépris pour un corps enseignant à bout de nerfs qui a valu à l’ex-ministre macroniste de l’Éducation nationale de se faire laminer dès le premier tour. Le désordre, ce sont encore ces blouses blanches qui, épuisées, fini­ssent par quitter un système de santé bradé aux logiques de rentabilité.

Que dit encore le roi nu ? Que l’exercice démocratique ne vaut que si son parti l’emporte ! Il dénie à la gauche toute possibilité de victoire. En diabolisant ainsi son principal adversaire, en faisant de lui un danger pour la République, Macron insulte ses concitoyens qui préfèrent le progrès social au capitalisme de dévastation qu’il incarne. Il craint de devoir composer avec la Nupes dans le cadre d’une cohabitation. C’est pourtant là un scénario prévu par la Consti­tution. Que cela lui plaise ou non.

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L'Humanité

Exit Blanquer, Nottin s’attaque au RN

Reportage

Scrutin L’Humanité a décidé de suivre la campagne dans la 4e circonscription du Loiret, où le communiste Bruno Nottin a éliminé Jean-Michel Blanquer et affronte le RN au second tour.

Naïm Sakhi

Montargis (Loiret), envoyé spécial.

Au pied du château de Montargis, dans la section PCF, Damien savoure la qualification de Bruno Nottin (19,43 %) au second tour. « Cela récompense nos batailles quotidiennes dans le territoire, pour les services publics, le droit au logement, la sauvegarde de l’hôpital… » mesure le jeune militant. Dans le bureau, l’ancien maire communiste Jacques Reboul peaufine les arguments pour le candidat de la Nupes avant le débat télévisé, en ce mardi d’entre-deux-tours. Mais le communiste ne sera pas opposé à Jean-Michel Blanquer. Dimanche dernier, avec 18,89 %, l’ex-ministre d’une Éducation nationale qu’il a tant abîmée a loupé le second tour de 189 voix. L’extrême droite, elle, caracole en tête de la 4e circonscription du Loiret. Le candidat lepéniste, Thomas Ménagé, a recueilli 31,45 % des suffrages. « Lors du débat, nous pouvons marquer des points face au RN », assure Jacques Reboul. Et d’ajouter : « Sur la police ? Bruno est greffier, il se bat toute l’année pour plus de moyens pour la sécurité. Il est aussi présent dans les quartiers populaires. La rénovation du commissariat, c’était quand nous gérions la ville. »

L’élu PCF appelle à la mobilisation des classes populaires

Face à Thomas Ménagé, la victoire relèverait cependant d’une véritable performance. Ancien directeur de cabinet de Nicolas Dupont-Aignan, le trentenaire est un politique aguerri. Après une tentative d’implantation ratée en 2017 dans le Loir-et-Cher, il a poursuivi sa route dans le Gâtinais, où Marine Le Pen a obtenu 52 % des suffrages face à Emmanuel Macron lors de la présidentielle. Dans ce territoire, le front républicain est de plus menacé d’extinction comme jamais. Dimanche soir, avant de retourner à Paris après un parachutage loupé, Jean-Michel Blanquer a renvoyé dos à dos le « danger des extrêmes ». Pas en reste, le candidat LR, Ariel Lévy, lui aussi battu, est plus direct : « Entre la peste et le choléra, les électeurs choisiront. » Et aucun maire de droite n’a daigné prendre position contre l’extrême droite… « On en revient aux années 1930, plutôt Hitler que le Front populaire. Les droites ont perdu leurs repères républicains », tance Bruno Nottin. Pour les LR, qui tiennent la circonscription depuis quatre-vingts ans, résistant même à la victoire de Mitterrand en 1981, la défaite est cinglante.

Dans le centre-ville de Montargis, les électeurs de la droite accusent le coup. Non loin des permanences de campagne de Jean-Michel Blanquer et d’Ariel Lévy, désormais vides, une habitante commente : « Le second tour ? Parlons-en ! Ils iront trancher sans moi. » « J’ai connu Mai 68, et cette gauche est encore plus inquiétante. Leur victoire serait une catastrophe », poursuit, sans autre argument, Rita, qui se dit « prête » à voter RN. Pour le candidat de la Nupes, une victoire de l’extrême droite entraînerait « un isolement durable » du territoire. Afin de l’emporter, il en appelle au « sursaut républicain face aux prêcheurs de haine », tout comme au regain de participation.

D’ailleurs, pour la gauche, « les réserves de voix sont dans les couches populaires », assure Damien. 5 477 de ses électeurs à la présidentielle ne sont pas allés voter le 12 juin. À Châlette-sur-Loing, la seule commune de gauche de l’agglomération, l’abstention est de 11 % supérieure au reste du Montargeois. Les militants de gauche s’attellent à un travail de terrain. « Le RN, c’est la préférence nationale pour les logements, l’accès au travail, aux soins… Nous devons nous mobiliser contre ce projet de division », martèle Pierre, lors d’un porte-à-porte dans le quartier populaire de Vésines. Posée sous un arbre, pour se protéger de la canicule, une habitante se rebiffe : « Qui sont ceux qui ont tenu le pays debout pendant le Covid, sinon les travailleurs étrangers ou issus de l’immigration ? » Les militants locaux ciblent aussi les sorties d’usine pour déconstruire l’imposture sociale du RN . « Ils sont contre l’augmentation des salaires brut, le dégel du point d’indice des fonctionnaires, et proposent la retraite à 63 ans », rappelle Bruno Nottin.

Mais le communiste pourrait ne pas en avoir fini avec Jean-Michel Blanquer, qui a annoncé déposer un recours, notamment après la venue du collectif Ibiza à Montargis (lire l’épisode 3, paru dans l’Humanité du 30 mai). Leurs membres avaient diffusé un tract tournant en dérision le bilan de l’ancien ministre. « Quelques dizaines d’exemplaires d’un tract humoristique ne peuvent entraîner la confusion pour les électeurs, sauf si on les prend pour des idiots. Par ailleurs, ils seront intégrés aux comptes de campagne », indique, confiant, Bruno Nottin. « L’esprit satirique français, c’est important. Quand j’ai défendu Charlie Hebdo, c’est parce que je pense que la liberté d’expression passe aussi par la liberté de se moquer », assurait d’ailleurs Jean-Michel Blanquer… avant sa défaite.

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François Piquemal, un toit et des étoiles pour tous

Actu

Militant à Droit au logement pendant dix ans, le Toulousain est désormais aux portes de l’Assemblée nationale, après avoir réuni 46,54 % des voix au premier tour en Haute-Garonne.

Florent LE DU

Le défenseur des sans-abri et des mal-logés devrait pousser les portes du Palais-Bourbon. Ancien porte-parole de l’association Droit au logement (DAL) à Toulouse, François Piquemal est en passe de devenir député, après avoir réuni 46,54 % des suffrages, loin devant la candidate Ensemble !, Marie-Claire Constans (23,59 %), dans la 4e circonscription de Haute-Garonne.

Habitué à le croiser sur tous les fronts, le milieu associatif de Toulouse n’a pas été surpris de le voir entrer dans la « politique électorale », selon sa formule. Car, avec le DAL, François Piquemal, 37 ans, a marqué par ses coups médiatiques en s’invitant aux principaux événements de la commune, en multipliant les campements dans des lieux emblématiques ou en traînant régulièrement la mairie devant les tribunaux.

impliquer les premiers concernés, « pas juste faire de la charité »

De tous les combats pour les mal-logés, celui qui n’aura été professeur d’histoire-géographie que trois ans s’est aussi frayé une place en tête du cortège des principaux mouvements sociaux avec lesquels il a œuvré à créer des passerelles. « Le logement est un enjeu majeur dans la vie des gens et croise plein d’autres domaines, comme la scolarité et le travail des familles, le droit des réfugiés, l’urbanisme, le droit à la ville, les accès aux points d’eau, donc l’écologie, détaille-t-il. Il faudra l’avoir en tête si nous arrivons au pouvoir avec la Nupes. » Le tout s’accompagne d’une volonté farouche d’impliquer les premiers concernés dans les luttes, « pas juste faire de la charité ». Et pourtant, cette vocation a pris racine pendant ses cours de catéchisme, enfant : « J’ai rencontré à cette occasion des sans-abri, ce qui a bouleversé mes repères et ma compréhension du monde tant je ne comprenais pas que dans un pays riche, avec des logements vacants, des gens n’aient pas de toit. »

son credo : la lutte contre la pollution lumineuse

En 2009, il transforme cette sidération en militantisme après avoir passé la porte du DAL pour demander de l’aide. Dix ans plus tard, après avoir pris des responsabilités au niveau national et coordonné la campagne « Un toit pour apprendre », il se tourne vers la politique et doit quitter l’association. Cet engagement nouveau le titillait depuis 2017 et « la dynamique de la campagne de Jean-Luc Mélenchon », qu’il rejoint à la France insoumise en octobre 2021. Soit un an après avoir été élu au conseil municipal de Toulouse, sur la liste Archipel citoyen, soutenue par EELV et la FI. « Ce qui m’a aussi poussé à franchir le pas, c’est de voir en Espagne des cadres de Podemos venant de l’association jumelle du DAL, PAH, comme la maire de Barcelone, Ada Colau, ou la ministre de l’Égalité, Irene Montero. De voir que ces militantes ont été capables de conquérir le pouvoir pour transformer la vie des gens. »

Ce qu’il espère faire à son tour, en investissant la question du logement, et des sujets comme « les réserves nocturnes » contre la pollution lumineuse. « Donner l’accès aux étoiles, au ciel, pour un enfant des villes, dit-il dans une réflexion ­politique et poétique, c’est recréer une harmonie entre les hommes et les éléments qui nous entourent. » Une philosophie qui, promet-il, le guidera les cinq prochaines années.

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En outre-mer, la gauche est en ballottage favorable

Actu

Législatives Sur les vingt-sept circonscriptions de l’ensemble des territoires d’outre-mer, la gauche est en mesure d’envoyer de nombreux députés notamment en Martinique et à La Réunion.

Benjamin König

Si l’accord de la Nupes ne concernait initialement pas l’outre-mer, de nombreux candidats se sont présentés avec son soutien. Et les enjeux ne manquent pas : niveau de participation, (ré)émergence de la gauche, place des mouvements indépendantistes ou autonomistes, qualification ou non des macronistes, sans oublier le score du RN, après une présidentielle où il a battu des records, notamment aux Antilles et dans l’océan Indien.

La Réunion-Mayotte LaREM en déconfiture

Les 675 000 électeurs du territoire le plus peuplé de l’outre-mer, La Réunion, ont voté dimanche, comme en métropole. Tous ne se sont pas déplacés : la participation oscille entre 25 % et 36 %. La Nupes, représentée dans les 7 circonscriptions par des accords locaux entre partis de gauche est qualifiée dans 6 d’entre elles et arrivée en tête dans 5. La surprise vient notamment de la 4e circonscription, où le député LR sortant David Lorion (32,5 %) est devancé par l’insoumise Émeline K/Bidi (36,1 %). Ce qui promet un second tour serré, puisque la candidate du RN a obtenu 10,5 %, mais les reports de voix d’autres candidats de gauche pourraient faire basculer le siège. Trois députés sortants de la Nupes sont en ballottage (très) favorable : le socialiste Philippe Naillet dans la 1re (33,5 %), l’insoumis Jean-Hugues Ratenon dans la 5e (34,6 %), et Karine Lebon dans la 2e circonscription, qui siège au sein du groupe GDR et appartient au parti Pour La Réunion fondé par Huguette Bello, qui préside la région depuis l’année dernière. Seule la 3e circonscription voit un duel de candidats de droite, et il est à noter qu’aucun des candidats LaREM ou RN n’est qualifié. Marine Le Pen y avait pourtant réalisé un score proche de 60 % au second tour de la présidentielle.

Dans l’archipel « voisin » de Mayotte, aucun candidat LaREM n’accède, là encore, au second tour. Dans la 2e circonscription, le député sortant LR Mansour Kamardine est en tête avec 32,5 % des suffrages, devant l’ex-président du département Issa Issa Abdou (19,6 %), qui se dit « centriste mais pas En marche ». Dans la 1re, c’est Estelle Youssouffa (DVD), présidente du Collectif des citoyens de Mayotte, qui est arrivée en tête avec 21,04 %. Elle devance un autre novice en politique, le chef d’entreprise centriste Théophane Narayanin (17,7 %). La députée LaREM sortante Ramlati Ali ne termine que 7e avec 7,24 %, dans un contexte de forte abstention, 58,85 %.

Antilles-Guyane Retour au local

Les électeurs de la zone Caraïbe-Amérique ont voté le 11 juin, décalage horaire oblige. Avec le soubresaut toujours vivace du second tour de la présidentielle, où Marine Le Pen est arrivée en tête dans tous les territoires, à plus de 60 %. Un vote anti-Macron infirmé à l’occasion de ces législatives. En Guyane, le député LaREM sortant Lénaïck Adam a obtenu 31 % des voix, devant Davy Rimane, du mouvement Pou Lagwiyann Dékolé (Pour faire décoller la Guyane), qui est soutenu par la FI et a rassemblé 21,3 % des suffrages. Dans l’autre circonscription, la première, Yvane Goua, du mouvement Trop Violans, est qualifiée (20,77 %), ainsi que Jean-Victor Castor (17,3 %), du Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale. Un scrutin marqué par une abstention de 72 %.

Comme en Guadeloupe, où, sur les quatre circonscriptions, la participation n’a pas dépassé les 26 %. La deuxième revêtait un enjeu national : la ministre de la Mer, Justine Benin, élue en 2017 sous l’étiquette divers gauche avant de rejoindre la Macronie, a obtenu 31,3 % et affrontera, ce samedi, Christian Baptiste (26,8 %), maire socialiste de Sainte-Anne soutenu par la Nupes. Dans la première, le député macroniste sortant, Olivier Serva, est arrivé largement en tête avec 43,44 %. Précision : il avait refusé l’étiquette LaREM cette année. Mais c’est dans la 3e, celle de Nord Basse-Terre, qu’est venue la (mauvaise) surprise : le candidat du RN Rody Tolassy est en tête avec 20,1 %, devant l’apparenté Modem, Max Mathiasin (16,9 %), qui dispose de réserves de voix chez les 18 autres candidats. Enfin, la 4e circonscription a placé en tête Elie Califer, également maire socialiste de Saint-Claude – soutenu par la Nupes, avec 38,6 %. Il devait affronter l’ex-ministre sarkozyste soutenue par LaREM, Marie-Luce Penchard (19,9 %), qui s’est finalement désistée. Son siège est donc assuré.

En Martinique voisine, la participation bat des records de faiblesse : entre 20 % et 23,5 % sur les quatre circonscriptions. Les 8 qualifiés sont tous issus de partis de gauche martiniquais, notamment de la coalition Gran Sanblé (Grand rassemblement pour la Martinique, qui rassemble le Mouvement indépendantiste martiniquais, le MIM et le PCM), ou de Péyi-A, parti issu d’une scission du MIM. Les deux fondateurs de Péyi-A, le maire de Le Prêcheur, Marcellin Nadeau, et Jean-Philippe Nilor, qui siège au sein du groupe GDR à l’Assemblée, ont obtenu respectivement 27,5 % et 44 % des voix. Enfin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, le candidat de la droite Stéphane Lenormand (34,4 %) est mis en ballottage par l’insoumis Olivier Gaston (29,6 %), qui dispose de réserves de voix et pourrait l’emporter, samedi.

Pacifique Poussée des indépendantistes

La Kanaky-Nouvelle-Calédonie était particulièrement observée, sept mois après le troisième référendum d’autodétermination boycotté par les indépendantistes, unis dans les deux circonscriptions où ils se sont qualifiés pour le second tour : Wali Wahetra (UNI-FLNKS, 21,67 %) dans la 1re, et Gérard Reignier (UC-FLNKS, 32,77 %), dans la 2e, où il affrontera l’anti-indépendantiste Nicolas Metzdorf (33,7 %), soutenu par Ensemble ! Wali Wahetra se félicite de ce que « la voix indépendantiste, absente depuis trente-six ans à l’Assemblée nationale du fait d’un découpage Pasqua inique, ait atteint son premier objectif : passer le premier tour ».

Enfin, en Polynésie, le député sortant indépendantiste du parti Tavini, Moetai Brotherson, soutenu par la Nupes et membre du groupe GDR, est en tête dans la 3e circonscription, devant le candidat du parti Tapura Huiraatira, soutenu par la Macronie. Ce dernier est en tête dans les deux autres circonscriptions de l’archipel. Un temps évoquée, comme en 2017, la possibilité de créer un groupe commun des élus ultramarins semble encore écartée, les positions étant trop différentes. Un groupe qui reste un serpent d’outre-mer.

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Législatives. Emploi, climat, féminisme : à la rencontre de la génération Nupes

Premier plan

La gauche, avec ses candidats rassemblés sous la bannière Nupes, a largement devancé ses adversaires chez les moins de 35 ans. Reste à contrecarrer l’abstention massive.

Jean-Jacques RégibierLudovic Finez

Il semble loin, le temps où Emmanuel Macron et Marine Le Pen disputaient à la gauche la première place chez les jeunes. Les scores obtenus par la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) parmi les 18-24 ans (42 %) et les 25-34 ans (38 %) lors du premier tour des législatives laissent ses adversaires loin derrière. Le RN y a obtenu 18 %, tandis qu’Ensemble! (LaREM et ses alliés) a recueilli 19 % parmi les 25-34 ans et seulement 13 % chez les plus jeunes, selon une enquête Ipsos. Il faut dire que la coalition de gauche prend leur avenir au sérieux : elle a présenté un « plan d’urgence pour la jeunesse » début juin, comprenant notamment une « allocation d’autonomie » de 1 063 euros.

Climat, éducation, féminisme, lutte contre les discriminations, contre la précarité… parmi les jeunes rencontrés à Lille, Saint-Denis et Strasbourg, beaucoup ont ces préoccupations en commun avec la Nupes. Mais pour la gauche, le défi n’en est pas moins immense : autour de 70 % des moins de 35 ans n’ont pas voté dimanche dernier.

Lille L’Union dope le vote de gauche

« Je viens d’une famille qui vote à droite, voire à l’extrême droite. Je détonnais déjà et puis, je suis allée de plus en plus à ga uche. » Lucie (prénom modifié), qui habite le quartier populaire de Wazemmes, à Lille, a voté dimanche pour Adrien Quatennens (FI), tout comme son compagnon, Antoine.

Dans cette première circonscription du Nord, le candidat de la Nupes a engrangé plus de 52 % des voix, avec une abstention de 54 %. Il sera opposé au deuxième tour à la candidate d’Ensemble !, Vanessa Duhamel (21 % des voix). « Mes études supérieures (en urbanisme, à Lille – NDLR) m’ont permis de me détacher des valeurs familiales, de me confronter à d’autres avis politiques », explique Lucie. « J’étais attristée que le soufflé de la primaire populaire soit retombé. Le fait qu’il n’y ait pas eu d’alliance présidentielle à gauche nous a desservis », estime de son côté Antoine, qui se félicite de la constitution de la Nupes.

Le couple témoigne d’une même priorité : « L’urgence climatique devrait être la question prépondérante, et non l’augmentation du budget de l’armée ou de la police ! » Antoine y ajoute « la justice sociale », car « il ne peut y avoir de transition dans l’énergie, les transports et le logement sans transition sociale ». Vito et Alice, 18 ans, étudiants en sciences politiques à l’université, mentionnent, en plus, le souci de « renouveau démocratique ». « La Nupes est une union sur un programme, se félicite Antoine, car s’il s’agissait juste de conserver des sièges, ce ne serait pas intéressant. » L’accord « clarifie la position du PS vis-à-vis de Macron », note Vito, tandis que pour sa compagne, Alice, « ça redonnera une vie au Parlement, plutôt que des Playmobil (les députés de l’actuelle majorité présidentielle – NDLR) qui votent comme un troupeau ».

À Wazemmes, chez les jeunes qui ont voté Nupes, dimanche, la proposition d’allocation autonomie de 1 063 euros est souvent mise en avant. Même si certains ou certaines, comme Hema Achab, étudiante en communication de 19 ans, se demandent « si c’est réalisable ». Pour Garance Jacob, qui attend les résultats définitifs de Parcoursup, l’urgence est là. Parmi les vœux de la lycéenne de 18 ans, une « prépa » en droit à Montpellier. « Mais je sais que ça voudrait dire la galère (financière), précise la Lilloise. Mes parents m’ont dit qu’ils feraient en sorte que je puisse faire ce que je veux, mais sans me cacher que les fins de mois seraient difficiles. C’est dur de se projeter. »

Saint-Denis Les plus jeunes loin des urnes

Dans l’effervescence et la chaleur de la rue de la République, une voie piétonne et commerçante du centre de Saint-Denis, personne n’a la tête aux élections législatives. Sur un pan de mur, à côté d’une affiche de la Pride des banlieues, seules les affiches de Stéphane Peu laissent une trace du scrutin du 12 juin. Le député PCF sortant de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, qui se présentait sous les couleurs de la Nupes, a obtenu, au premier tour, 62,85 %. Il n’est pourtant pas encore élu : avec 67,21 % d’abstention, il a rassemblé moins de 25 % des inscrits et devra affronter, au second tour, la candidate d’Ensemble !, Anaïs Brood (9,05 %).

« Je n’étais pas présente ce dimanche et je n’ai pas eu le temps de faire une procuration », regrette Océane, 32 ans. Beaucoup ne savaient même pas qu’il y avait des élections dimanche dernier. « J’ai oublié », sourit Asma, 20 ans. Cette étudiante en sciences de l’éducation à Nanterre a pourtant voté au premier tour de l’élection présidentielle. « J’étais déçue du résultat, je voulais que Jean-Luc Mélenchon gagne. Il avait un bon programme pour les étudiants, il voulait augmenter les salaires des professeurs et faire de l’éducation une priorité, explique-t-elle. Je pourrais peut-être voter si je connaissais les candidats, les programmes. »

Mariam, 22 ans, animatrice en centre de loisirs, a voté aussi pour Jean-Luc Mélenchon le 10 avril, « parce qu’il est à l’écoute des jeunes des quartiers, contrairement aux autres ». « On espère mais, au final, rien », glisse-t-elle. Elle ne sait pas à quoi servent les élections législatives, elle ne connaît pas les couleurs politiques et les noms des candidats en lice. « Avec l’inversion du calendrier électoral, la présidentielle est beaucoup plus visible que les législatives. Avec Macron élu, les jeunes pensent que c’est fini. Nous leur expliquons qu’on peut le battre et gagner une majorité et un gouvernement de gauche. On n’est pas condamnés à sa politique pour les cinq prochaines années », confie Stéphane Peu, qui perçoit une « remobilisation pour le second tour ». Le candidat Nupes en est certain : « À gauche, les réserves de voix sont chez les jeunes et les abstentionnistes. »

Achille et Hadrien, la trentaine, sont professeurs d’économie. Ils ont voté Stéphane Peu au premier tour. « Derrière la Nupes, il y a un programme qui a été pensé et construit avec des valeurs et une vision du monde », explique le second.

Strasbourg  L’espoir de tout changer

Si elle constate que beaucoup de ses amis ne sont pas allés voter pour les législatives « plus par désintérêt que par opinion », et qu’ils se sont « plus abstenus pour les législatives que pour les présidentielles », Julie, étudiante en droit de 20 ans, explique que son petit groupe de proches est, lui, comme les deux jeunes professeurs dyonisiens, très intéressé. Elle, a voté pour la Nupes dans le quartier du Neudorf à Strasbourg, où Emmanuel Fernandes, le représentant de la coalition, est arrivé en tête du premier tour (36,8 %), offrant une bonne chance à la gauche de conquérir cette 2e circonscription du Bas-Rhin détenue par un candidat d’Ensemble !. « Le principal enseignement, c’est que, quand la gauche s’unit, elle peut gagner. On a une vraie chance de faire bouger les choses, ça fait plaisir », explique Julie. Pour elle, l’enjeu climatique est au premier plan : «  Quand on voit qu’il y a une canicule cette semaine – il va faire 30°C à Strasbourg – et que personne ne réagit, je ne suis pas en phase avec la politique actuelle. »

Son espoir est partagé par Sarah, qui travaille en indépendante dans le domaine du marketing : « On veut que les choses bougent et ce n’est pas en taisant notre voix que ça va changer, parce que, du coup, on laisse la parole à ceux qui se contentent de ce qu’ils ont. On aimerait tout reconstruire, tout changer. »

De son côté, Rebecca, 31 ans, travaille dans le domaine de la communication, mais en Indonésie. Bien qu’expatriée, elle affirme que « le vote, il faut y passer », en raison « des droits qu’on est en train de nous enlever » et de « tout ce qui se dégrade en France ». « Les candidats Nupes, ce sont les seuls qui ont su parler d’écologie ou du droit des femmes, c’est important dans mon travail et dans mon quotidien. Il faudrait qu’on arrive à déconstruire ce modèle de société, totalement capitaliste, et à en reconstruire un autre », affirme-t-elle.

Une autre Julie, également étudiante strasbourgeoise et qui a aussi voté à gauche, pointe le fait que nombre de jeunes « ne sont pas allés voter parce qu’ils ne sont plus d’accord avec la politique proposée aujourd’hui et qu’ils en ont marre d’être déçus des résultats qui suivent ». « Avoir des jeunes qui représentent des jeunes, je trouve que c’est quelque chose qui nous manque », ajoute-t-elle. Mais, « même si c’est un petit pas », pour la jeune femme, le résultat du premier tour de ces législatives – à propos desquelles « beaucoup de gens postent sur les réseaux que c’est un moment important » –, « ça donne de l’espoir après la grosse déception qu’on a eue pour la présidentielle ».

Au deuxième tour, la Nupes espère bien démultiplier ces voix. Jean-Luc Mélenchon leur a d’ailleurs réservé un mot, lundi soir, sur France 2 : « Ce n’est pas la peine de venir râler sur Parcoursup pour finalement ne pas voter pour ceux qui veulent l’abolir. Et puisque nous partageons le souci de la planète, c’est le moment d’envoyer des gens à l’Assemblée nationale qui vont s’y prendre pour de bon et pour de vrai. »

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À Paris, Léa Balage El Mariky défie le patron des macronistes

Actu

Second tour La candidate de la Nupes a des chances de battre Stanislas Guerini, ministre et chef du parti présidentiel, en ballottage dans la 3e circonscription de la capitale.

Lola Ruscio

«P our le second tour, on compte sur vous ! » Le visage souriant, Ryad Selmani, 23 ans, récite ses arguments de campagne en faveur de la candidate Nupes Léa Balage El Mariky, quand Stanislas Guerini, le ministre de la Fonction publique, en lice pour sa réélection, arrive devant la station de métro Brochant, au cœur du 17e arrondissement parisien. Les deux hommes s’ignorent royalement, jusqu’au moment où le militant socialiste lâche : « Bonne campagne ! Ça s’annonce intéressant. » « La démocratie, ce n’est jamais inintéressant », lui rétorque froidement le patron du parti présidentiel. Le ton est donné.

Dans la 3e circonscription parisienne, ravie au PS par les macronistes en 2017, le match Nupes-Ensemble ! s’annonce serré. Certes, l’écologiste Léa Balage El Mariky est arrivée en tête au premier tour des ­législatives, avec 38,66 % des voix, mais elle ne compte que 2 433 voix d’avance sur Stanislas Guerini (LaREM). Ses ­réserves de voix sont minces quand le ministre-candidat compte sur la droite, qui a récolté 13,2 % des suffrages. Mais avec l’étiquette Macron et le rejet de celui-ci, la tâche s’avère compliquée.

À la sortie du métro Brochant, du coup, la campagne législative prend une tonalité nationale. Ici, un passant interpelle Stanislas Guerini, venu mouiller la chemise en costume-cravate, sur la consigne de vote donnée par LaREM en cas de duel entre la Nupes et l’extrême droite. « C’est choquant de mettre sur un pied d’égalité le RN et la gauche. Le barrage républicain, c’est seulement quand ça vous arrange ? » l’interroge Laurent Charles, un avocat dont le cabinet se trouve à proximité. Là, une femme avec une poussette prend un tract et s’exclame : « Ah oui, Macron ! Non, on va essayer de faire front ! Y en a marre de Macron ! »

De l’autre côté du trottoir, Léa Balage El Mariky, en veste fleurie, bat la campagne d’un pas guilleret. Les tracts partent comme des petits pains, l’enthousiasme autour de sa candidature est réel. Iliès, 19 ans, livreur chez Uber Eats  : « Je vais mobiliser les jeunes de mon quartier pour qu’ils votent à gauche. » Un père de ­famille d’une quarantaine d’années devant l’école Truffaut : « Je veux que ce monde change et il faut une femme au pouvoir pour que les choses évoluent. » Lors de la distribution de matériels de campagne au métro Brochant, un cycliste s’arrête et clame : « Je suis prof, alors je suis avec vous ! » À 32 ans, Léa Balage El Mariky, connue pour ses engagements en faveur de l’accueil des réfugiés, a réussi à séduire une partie de l’électorat socialiste local, qui avait en partie voté pour Stanislas Guerini, en 2017. L’écologiste est donc la cible du chef du parti présidentiel, qui tance le programme économique de la Nupes, sa position sur les traités européens, mais également son rapport présumé à la République avec cette petite musique : « J’estime aujourd’hui qu’un projet républicain, c’est un projet qui est clair dans ses valeurs de laïcité, c’est une des différences entre nos projets. »

« l’histoire est entre vos mains ! »

« Guerini est en train de perdre, la Macronie a peur, c’est pour ça qu’ils racontent n’importe quoi », réplique Léa Balage El Mariky, qui a lancé lundi soir sa campagne d’entre-deux-tours avec le soutien des forces de gauche, en présence du secrétaire national d’EELV, Julien Bayou, et de l’eurodéputée FI Manon Aubry. « Aujourd’hui, une journaliste m’a demandé si j’étais républicaine, j’ai répondu que j’étais fière de porter l’écharpe tricolore », indique la candidate, adjointe écologiste à la mairie du 18e arrondissement, qui appelle à l’organisation d’un débat télévisé avec son adversaire. « Les macronistes refusent de débattre car ils veulent enjamber les législatives », ­dénonce Manon Aubry, venue mobiliser les troupes. « Ce monde de malheur social peut s’arrêter, l’histoire est entre vos mains ! » lance-t-elle sous les applaudissements.

Sa victoire, Léa Balage El Mariky veut aller la chercher du côté des électeurs de gauche et des abstentionnistes. « Chaque voix est indispensable et permettra peut-être la victoire de la gauche », insiste Pierre-Yvain Arnaud, son suppléant. Au local, ce soir-là, les militants s’inscrivent aux prochaines initiatives de campagne sur une feuille A4 qui circule de main en main. « On fait une campagne très terrain  : métro, écoles, supermarchés, tractages. Chaque soir, on fait quatre porte-à-porte », explique Cécile, jeune militante EELV. Sur son téléphone, elle nous montre la liste des prochaines actions. Avant d’ajouter : « Il nous reste seulement quelques jours pour gagner ! »

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Avec la guerre en Ukraine, la relance de l'escalade nucléaire

Actu

Selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, le stock des armes atomiques devrait repartir à la hausse dans la décennie à venir. L’ère de la désescalade toucherait à sa fin.

Marc de Miramon

Ils ont tous largement de quoi anéantir leurs adversaires, voire faire exploser plusieurs fois la terre entière. Mais leurs stocks d’armes nucléaires devraient malgré cela sensiblement augmenter dans les années à venir, alerte l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Selon son rapport de référence publié ce lundi, l’organisme basé en Suède tire la sonnette d’alarme, avec la fin programmée d’une ère de désescalade et un risque élevé de réarmement mondial. Alors que la guerre Russie-Ukraine demeure dans tous les esprits et pousse à une réévaluation de toutes les doctrines d’emploi de la force nucléaire.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

Le début de l’année 2022 avait pourtant acté une baisse, tant conjoncturelle que marginale, avec 375 têtes nucléaires de moins pour les neuf nations dotées de la « bombe » – Russie, États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord –, portant à environ 12 700 le nombre d’ogives actuellement déployées sur la planète. Il s’agit cependant de mesurer le chemin parcouru. En 1986, pas moins de 70 000 bombes nucléaires étaient encore actives. Mais, « bientôt, nous allons arriver à un point où, pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, le nombre d’armes nucléaires dans le monde pourrait commencer à augmenter, ce qui est un phénomène réellement dangereux », déclare à l’AFP Matt Korda, l’un des auteurs de l’étude. « Il va être très difficile de faire des progrès sur le désarmement dans les années à venir à cause de cette guerre (en Ukraine – NDLR) et de la façon dont Poutine parle de ses armes nucléaires », ajoute-t-il.

Depuis le déclenchement du conflit, le 24 février, et l’invasion du territoire ukrainien, la menace d’une guerre nucléaire totale entre l’Otan et Moscou a poussé l’ensemble des gouvernements européens à réviser à la hausse leurs budgets de défense, alors que les officiels à Moscou et leurs relais médiatiques ne cessent de vanter la puissance de l’arsenal nucléaire russe et sa capacité à rayer de la carte n’importe quel pays ou capitale hostile.

États-Unis. F-35, l’avion de combat qui vaut 1 000 milliards

« Tous les États équipés de l’arme nucléaire augmentent ou modernisent leurs arsenaux et la plupart durcissent leur rhétorique nucléaire et le rôle des armes atomiques dans leurs stratégies militaires », insiste le Sipri. La Chine, qui disposerait aujourd’hui d’une cinquantaine d’ogives, pourrait ainsi doubler son arsenal d’ici à 2027, alors que la Corée du Nord, qui aurait assemblé près d’une vingtaine de têtes nucléaires, détiendrait suffisamment de matières fissiles pour revendiquer à terme près de cinquante bombes.

L’ère du conflit latent et de la méfiance réciproque devrait compliquer à l’avenir le travail du Sipri : le Royaume-Uni a annoncé l’an dernier relever le plafond de ses armes nucléaires et surtout ne plus communiquer le nombre de ses armes opérationnelles. Outre la France, qui a lancé l’an dernier un nouveau programme de sous-marins nucléaires, l’Inde, le Pakistan et Israël travailleraient eux aussi à un développement substantiel de leurs arsenaux.

bombe atomiquearsenalGuerre en Ukraine
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Asie. Taïwan « tire les leçons » de la guerre en Ukraine

Actu

Washington et Taipei ont conclu une vente d’équipement naval qui inclut une « assistance » qui permet de coordonner une action contre la Chine. L’île s’inspire de l’activisme de Volodymyr Zelensky et assume le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine.

Lina Sankari

La guerre, comme « accélérateur de l’histoire », selon la formule prêtée à Lénine, semble connaître une nouvelle jeunesse à la faveur du conflit en Ukraine. C’est toutefois sur un autre théâtre que les manœuvres se précipitent. Jeudi 9 juin, Taïwan s’est félicité de l’accord donné par Washington à la vente d’équipement naval, pour un montant de 120 millions de dollars (112 millions d’euros), afin de renforcer d’ici un mois la « préparation au combat » de l’île face au géant chinois. Il s’agit essentiellement de pièces de rechange pour les navires et les systèmes navals et d’une « assistance technique logistique » qui permette à Taipei d’opérer de manière conjointe avec les États-Unis et ses alliés de l’Indo-Pacifique. L’histoire s’accélère indéniablement. Il s’agit de la quatrième vente d’armes à Taïwan menée depuis l’accession de Joe Biden à la Maison-Blanche et de la troisième depuis le début de l’année ; 969 incursions d’avions de guerre chinois dans la zone aérienne de défense auraient été recensées en 2021. Cette vente vient s’ajouter à l’accord commercial en discussion entre les deux alliés.

La maison-blanche joue de l’ambiguïté stratégique

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, les spéculations vont bon train quant à l’opportunité offerte à Pékin de récupérer l’île qu’elle considère comme partie intégrante de son territoire. Cette hypothèse repose sur l’argument non démontré selon lequel Européens et Américains, seraient trop occupés avec l’Ukraine pour pouvoir réagir à une offensive chinoise sur l’île asiatique. Si Joe Biden semblait ne pas vouloir battre deux fers à la fois en début de conflit, il a, depuis, réaffirmé que la rivalité stratégique avec la Chine restait sa priorité. Sous pression bipartisane pour approfondir les relations avec Taïwan, le président états-unien a réassuré que son pays défendrait l’île en cas d’attaque.

Indo-pacifique. Les États-Unis comptent sur l’Australie, l’Inde et le Japon pour endiguer la Chine

Des discussions de haut niveau ont commencé à ce propos et, fin mai, Joe Biden réunissait ses partenaires du Quad, l’alliance informelle réunissant les États-Unis, le Japon, l’Australie et l’Inde. À cette occasion, les quatre pays ont de concert mis en garde contre tout changement du « statu quo par la force ». Les efforts pour transformer ce forum en « Otan asiatique » pèseront dans l’évaluation du risque par la Chine. Car, pour l’heure, aucune alliance multilatérale n’est mobilisable en cas d’action sur Taïwan.

Fin mai, le Quad mettait en garde la Chine contre tout changement du « statu quo par la force ».

Et, s’il joue de l’ambiguïté stratégique (non-reconnaissance diplomatique, mais aide militaire par le biais du Taïwan Relations Act), Washington ne dispose, pour l’heure, dans son éventail d’aucun engagement formel afin de défendre le territoire asiatique. Si des soldats américains entraînent discrètement l’armée taïwanaise depuis un an, cela ne saurait suffire à engager une action coordonnée.

Taipei reprend la dialectique de washington

Les autorités taïwanaises profitent de ce parallèle avec la situation ukrainienne. La semaine passée, elles annonçaient un nouveau don de 4 millions de dollars américains à Kharkiv, Tchernihiv, Mykolaïv, Soumy et Zaporizhzhia après deux donations de 5,8 millions de dollars à sept établissements de santé et de 150 000 dollars dédiés à la construction d’une école en Slovaquie destinée aux réfugiés ukrainiens. Cette diplomatie humanitaire se couple aux propos du ministre taïwanais des Affaires étrangères, Joseph Wu, sur la nécessaire unité des démocraties face à l’autoritarisme. Il reprend ainsi la dialectique élaborée par Joe Biden depuis le sommet des démocraties en décembre 2021, dont le but à peine dissimulé était d’endiguer l’influence de la Chine. Selon le chef de la diplomatie, Taïwan prend pour exemple la résistance ukrainienne, notamment en termes d’asymétrie et de défense civile, c’est-à-dire d’engagement total de la population dans une action armée. « Regardez les Ukrainiens, ils utilisent de petites armes personnelles pour aller contre un grand ennemi. Et je pense que c’est quelque chose dont nous pouvons tirer des leçons. En fait, nous nous y préparons, mais nous devons investir davantage à cet égard », a-t-il expliqué, le 24 mai, appelant à un soutien international. Joseph Wu n’a d’ailleurs eu de mots assez laudateurs à l’égard du président Volodymyr Zelensky qui parvient à mobiliser hors des frontières ukrainiennes.

Cette narration engage un peu plus Taïwan sur le champ de bataille. Taipei semble aujourd’hui assumer le rôle de poste avancé dans la rivalité sino-américaine. Les Américains ont théorisé depuis longtemps cette stratégie dite du « porc-épic », qui vise à transformer l’île en territoire surarmé dont l’attaque briserait durablement l’adversaire.

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Guerre en Ukraine. « Il faut l’organisation d’une conférence internationale pour la paix »

Entretien

Pour Oleg Bodrov, militant pacifiste et environnemental russe, la guerre pourrait durer jusqu’à cet hiver. Le risque nucléaire reste posé, notamment le recours à des frappes par Moscou.

Vadim Kamenka

Peut-on encore espérer un cessez-le-feu ?

Un accord de paix ne peut être obtenu que par la mobilisation des citoyens russes et ukrainiens. C’est la seule chose qui peut rendre possible un tel geste diplomatique. Mais la société russe ne me semble pas prête à entamer un tel rapport de forces pour arrêter cette guerre. Et en Ukraine, la population semble dans le même état d’esprit.

Une autre option est possible. Parmi les démarches politiques, une initiative m’apparaît décisive : l’organisation d’une conférence internationale pour la paix. Elle devrait se tenir dans un pays neutre et mobiliser une majorité de dirigeants et de forces progressistes. Juste avant ce conflit, avec mes collègues d’Europe et des États-Unis, nous avions interpellé le président finlandais pour qu’il organise, en 2025, un sommet sur la sécurité et la coopération à l’occasion des cinquante ans des accords d’Helsinki. Bien évidemment, le contexte n’y est pas favorable et un cessez-le-feu ne semble possible qu’en cas de victoire significative de l’un des deux acteurs.

Si un processus de paix dépend d’une victoire de l’Ukraine ou de la Russie, les combats ne risquent-ils pas de s’éterniser ?

Cette « opération spéciale » devrait durer encore quelques mois, jusqu’à l’hiver prochain. À partir de cette période, le climat aura un impact trop lourd sur le terrain et rendra les choses beaucoup trop incertaines. À mon avis, faute de pouvoir poursuivre la guerre durant cette saison, il y aura une pause. Quant à l’escalade nucléaire, elle a déjà commencé. Il suffit de s’apercevoir que la centrale de Tchernobyl a été un des objectifs militaires russes. Et que des risques demeurent avec celle de Zaporijjia. Quand des armes lourdes, des tanks sont déployés à proximité de tels sites, le péril s’avère considérable. À propos de l’escalade militaire et de l’utilisation d’arme nucléaire, le danger est bien réel. Deux hypothèses rendent possible leur utilisation par la Russie : un échec important sur le terrain ou si l’Ukraine lance une vaste opération pour reprendre la Crimée.

Comment analysez-vous le comportement de la population face à ce conflit. Existe-t-il encore une opposition ?

La Russie est un immense pays qui se compose de 150 millions d’habitants. Il existe des différences considérables en fonction des territoires, des villes, des conditions sociales. Dans les régions du Nord ou de l’Ouest, les populations se sentent proches des Européens. Cela explique une forme d’opposition à la guerre. À Saint-Pétersbourg, qui se trouve être une ville frontalière, une véritable proximité culturelle existe avec l’Europe. Les habitants se rendaient régulièrement en Finlande pour les congés. Dans la logique de confrontation avec l’Otan, les régions frontalières de l’Estonie, la Lettonie et la Finlande se sentent également directement menacées par une possible guerre. Elles y sont peu favorables, à la différence de régions centrales et plus reculées qui ne subissent pas le conflit. Néanmoins, je pense que leur préoccupation principale demeure l’inflation, l’emploi, la santé… Seule l’élite politique dans son ensemble soutient cette intervention.

Est-ce que les forces progressistes, les mouvements pacifistes peuvent favoriser la reprise d'un dialogue pour la paix?

Il est très important de montrer aux citoyens russes qu’en Europe et aux États-Unis, il existe des mouvements pacifiques. Chez nous, la propagande affirme que la Russie est seule contre les pays occidentaux et contre l’occident en général. À Saint-Pétersbourg nous organisons une conférence de presse internationale, le 21 juin. La veille d’une date symbolique pour les Russes : le déclenchement de la Grande Guerre patriotique avec l’invasion des troupes nazies en Union soviétique. Pour le 81e anniversaire de cet événement, nous avons invité des pacifistes américains, français, allemands, finlandais, japonais, scandinaves pour montrer l’existence d’autres voix et affirmer que nous devons nous unir pour exiger auprès de nos dirigeants l’arrêt de la guerre.

Lors de cette conférence de presse nous nous adresserons aussi aux citoyens, élus au niveau régional et municipal. Il est très important que les populations qui habitent dans les territoires frontaliers entre la Russie et les pays de l’Otan (Mourmansk, Carélie, Saint-Pétersbourg…), prennent la parole et comprennent les dangers d’une telle confrontation. Plusieurs organisations et groupes de citoyens coopèrent déjà avec les Norvégiens, les Finlandais et les Estoniens afin de stopper ce processus. Les premières victimes d’un tel conflit demeurent les civils. Ces habitants ont pris conscience qu’il fallait agir et exigent que la société et les dirigeants de ces régions se montrent plus actifs.

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Moscou. La population s’accommode de la guerre en Ukraine

Reportage

Dans les premières semaines de l’invasion, de nombreux citoyens russes s’étaient soulevés contre le conflit. Aujourd’hui, une majorité soutient le pouvoir. Un changement profond ? Reportage

Vadim Kamenka

Moscou (Russie), envoyé spécial.

Sur les bords de la Moskova, le parc Gorki est pris d’assaut par les habitants qui profitent des beaux jours. Malgré la bonne humeur ambiante, les discussions se concentrent sur la guerre. « Comment l’éviter ? interpelle Olga. En plus de l’inflation et des sanctions, nous avons tous des amis ou de la famille à Marioupol, Odessa, Kharkiv, Kiev… On aimerait qu’il en soit autrement. Hélas, c’est notre quotidien depuis février. »

Au terme de cent cinq jours de conflit, la majorité des Russes semblent soutenir l’invasion de l’Ukraine. Divers instituts de sondage partagent le constat. Le niveau de soutien de la société envers « l’opération spéciale » au cours des trois mois écoulés reste élevé. Selon le Centre panrusse d’étude de l’opinion publique (VTsIOM), « 72 % des citoyens soutiennent la décision de mener une “opération militaire spéciale” de la Russie en Ukraine, 18 % ne la soutiennent pas ».

Sur les objectifs, l’enquête démontre que 40 % de l’opinion estiment que le conflit est censé « protéger la Russie », « désarmer l’Ukraine » et « empêcher le déploiement de bases militaires de l’Otan sur son territoire ». 20 % des personnes interrogées évoquent, en outre, la nécessité de changer « l’orientation politique de l’Ukraine » et de « la purifier des nazis » ; 18 % citent « la protection de la population du Donbass ».

Le retour du concept de guerre préventive

Rue Bolshaya Dmitrovka, devant l’immense bâtiment du Conseil de la Fédération de Russie (Chambre haute de l’Assemblée fédérale), un homme en tenue militaire se tient avec un drapeau aux rayures orange et noire. Ces couleurs symbolisent l’ordre de saint Georges, une décoration impériale puis militaire à l’époque soviétique célébrant la victoire de l’Armée rouge sur l’Allemagne nazie. « Les gens doivent savoir que l’on se bat pour la Russie et nos valeurs, pour la dénazification de l’Ukraine et sa démilitarisation », reprend celui qui récite les objectifs fixés par Vladimir Poutine, le 24 février.

Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

« Certains ont des positions caricaturales, mais on a assisté à une évolution de l’opinion. Choquée au départ, elle soutient désormais le pouvoir. Adhèrent-ils à tous les objectifs et aux arguments ? Cela reste à démontrer », estime un député de la Douma.

Au prétexte d’éviter une attaque sur Donetsk et Lougansk, les autorités russes rendent à leur tour légitime le concept de guerre préventive utilisé en son temps par les États-Unis contre l’Irak et la Libye. « L’armée ukrainienne et de nombreux bataillons s’étaient regroupés le long des Républiques du Donbass. Si l’armée russe n’était pas intervenue, on aurait assisté à un bain de sang et à un bombardement similaire à Marioupol. On ne pouvait attendre la mort de milliers de personnes », défend Boris Litvinov, du Parti communiste à Donetsk.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète

Les sanctions internationales modifient le visage de la capitale. Les devantures de Starbucks, McDonald’s et autres enseignes occidentales affichent porte close. Au total, près de 400 entreprises étrangères auraient décidé de suspendre leurs activités depuis le 24 février. Pourtant, face au Kremlin, les voitures garées devant la Douma demeurent largement étrangères (BMW et Mercedes).

Renault a annoncé son départ, la cession de ses parts à AvtoVAZ et de ses usines à Moscou. L’entreprise française, renommée Moskvitch, est devenue propriété de la capitale. Le constructeur russe KamAZ deviendrait le principal partenaire technologique. « La plupart des entreprises étrangères vont installer une équipe russe à leur tête pour continuer à pouvoir rester sur le territoire sans risquer de sanctions. McDonald’s, par exemple, va rouvrir sous un autre nom », glisse un dirigeant d’entreprise.

Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année.

Dans les grandes surfaces et supermarchés, les rayons restent approvisionnés. Seuls certains produits importés manquent. « On peut s’en passer. Et puis, cela peut relancer la production nationale. On a déjà subi les mêmes choses en 2014 », affirme Sergueï, venu faire ses courses.

La hausse des prix de près de 20 % inquiète davantage. Selon la banque centrale russe, en 2022, l’inflation atteignait + 23 % par rapport à 2021. Rien qu’en avril, les prix de l’alimentaire ont flambé de 20,5 %. Les produits les plus touchés sont les céréales (+ 35,5 %), les pâtes (+ 29,6 %), le beurre (+ 26,1 %) et les fruits et légumes (+ 33 %).

Les plus précaires sont aussi les plus opposés à la guerre

Avant la guerre, plus de 16 millions de Russes vivaient en dessous du seuil de pauvreté. Ce chiffre devrait certainement s’accroître au vu de la récession, qui avoisinerait les 10 %, et des risques de flambée de chômage. Près de 2 millions de Russes pourraient voir leur emploi supprimé d’ici à la fin de l’année. Plusieurs économistes alertent sur un autre phénomène : celui des employés sans salaire.

Pour l’heure, les classes « moyennes » et aisées, souvent critiques à l’égard du pouvoir, soutiennent la guerre. Une étude de la société sociologique Russian Field démontre néanmoins quelques failles. Parmi les 18-29 ans, seuls 42 % soutiennent l’intervention. De même, les plus précaires sont ceux qui s’y opposent davantage, avec les femmes (48 %).

Des divisions régionales existent, note le rapport : « La plupart des détracteurs se trouvent dans les districts fédéraux du Caucase du Nord et de Sibérie. » Ces territoires font partie des plus pauvres nationalement et les habitants composent l’essentiel de l’armée.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue

Au sein de la population, le nombre de morts dépasse désormais celui de l’intervention soviétique en Afghanistan (1979-1989). Cela ne semble pas déstabiliser l’opinion publique. « Je pense que la majorité des gens n’en ont pas conscience, notamment dans les grandes villes. Les soldats sont issus de familles les moins aisées, en dehors des grands centres urbains. Leur décès apparaît moins visible que lorsqu’il s’agit d’une véritable mobilisation nationale », analyse le député communiste Mikhaïl Matveyev.

La plupart des Russes tablent sur une guerre longue, selon une enquête publiée par le centre Levada, début juin : « Il n’y a pas d’opinion claire dans la société sur la durée de l’“opération spéciale”. Environ un tiers (37 %) pense que cela peut durer jusqu’à six mois ; 44 % des répondants pensent que cela peut durer plus de six mois ; 23 %, de six mois à un an ; 21 %, plus d’un an. »

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence.

Pour le Kremlin, un cessez-le-feu ne sera possible qu’en cas de victoire significative sur le terrain. Le Parlement russe a validé une nouvelle législation qui ne limite plus l’accès contractuel à l’armée aux citoyens âgés de 18 à 40 ans. « Toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite (61,5 ans) peut y accéder. On ne sait pas réellement quand l’exécutif estimera avoir rempli ses objectifs. Mais on peut imaginer qu’en contrôlant les zones administratives des régions de Donetsk et Lougansk, une partie des buts de guerre sera réalisée », note Mikhaïl Matveyev. Les autorités ukrainiennes évoquaient récemment jusqu’à 125 000 km2 de territoire sous contrôle russe, contre 43 000 avant l’invasion.

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Sur la place Pouchkine, lieu traditionnel des mobilisations de l’opposition, des forces de police sont déployées en permanence. Le mouvement antiguerre qui a émergé au début du conflit se fait plus rare. « Les diverses législations émises contre les médias et les citoyens participent pleinement à décourager toute action et toute prise de parole. Et le pouvoir aurait été capable, à mon sens, d’être encore plus répressif face un mouvement de révolte en tirant sur la foule. On ne peut même plus exercer notre métier », conclut la journalise Nadejda Prousentkova, de Novaya Gazeta, désormais fermée. Pas sûr que cette chape ne se fissure au retour de la paix.

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Donbass. Le serment des blouses blanches de Volnovakha

Histoire de la semaine

Plus de trois mois après l’invasion russe de l’Ukraine, l'hôpital de Volnovakha dans le Donbass continue de soigner et guérir, malgré les fracas de la guerre. Une prouesse rendue possible grâce au courage, au dévouement et à l’humanisme des équipes médicales et des employés qui œuvrent parmi les gravats. Reportage.

Vadim Kamenka

Volnovakha, envoyé spécial.

Une façade est à terre et laisse apparaître un trou béant. Deux étages ont été complètement arrachés. Sur l’autre partie de l’édifice, le toit tient à peine. Cet immense immeuble blanc ravagé, marqué par l’impact des tirs et des obus, se trouve dans le nord de Volnovakha, place Tsentralnaya. « Bienvenue dans notre hôpital ! » s’exclame, les traits tirés, le directeur Viktor Saranov, la cinquantaine passée.

« Je me demande encore comment ces murs percés à plusieurs endroits ne se sont pas tous effondrés », dit-il, en nous indiquant l’ancien bâtiment principal et son entrée. Tout a été déplacé dans une autre aile de l’établissement, le temps de reconstruire les salles et les chambres des patients qui ont été endommagées.

 Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Mais L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle. »

Konstantin Zintchenko, responsable administratif de la municipalité

L’équipe médicale fait la fierté des habitants. Dès le début de l’invasion russe, le 24 février, présentée comme une « opération militaire spéciale » par Moscou, la ville ukrainienne, où vivaient plus de 20 000 personnes, se trouve en première ligne des combats, qui vont durer près de trois semaines, faisant des dizaines de morts.

À mi-chemin entre Marioupol et Donetsk

L’intensité des affrontements ne se limite pas à l’hôpital. L’ensemble de cette cité semble avoir subi un gigantesque séisme. « Près de 80 % des infrastructures ont été touchées. Écoles, magasins, immeubles, centre culturel, rien n’a été épargné. Cela fait pratiquement deux mois que l’on déblaie. On a réussi à réinstaller dans plusieurs quartiers le gaz, l’électricité, l’eau et à rouvrir des écoles. L’hôpital peut presque fonctionner normalement, un vrai miracle », explique le responsable administratif de la municipalité, Konstantin Zintchenko, nommé à la mi-avril.

Cet ancien mineur a été choisi par les autorités de la République autoproclamée de Donetsk pour assurer la restauration de Volnovakha, sorte de carrefour routier dont l’emplacement s’avère stratégique – la ville se situe à mi-chemin entre Marioupol et Donetsk.

Tenir jusqu’au dernier patient soigné

Cette vingtaine de jours de combat a paru extrêmement longue aux employés de l’établissement hospitalier, aux infirmières et aux médecins. « On était plus de 70 personnes à travailler malgré les bombardements. Tout a débuté aux alentours du 27 février, quand l’armée ukrainienne est venue dégager le parking et y installer de l’artillerie. Le lendemain, ils se sont installés aux deuxième et troisième étages de la clinique en apportant différents types d’armes comme des lance-grenades. Nous leur avons demandé de partir en leur expliquant que c’était contraire aux règles internationales et que nous avions encore près de 400 patients venus des autres villages. Ils n’ont rien voulu savoir », déplore Viktor Saranov.

Un récit que confirme Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint de l’hôpital. « Nous avons même tenté de les éloigner en récoltant des signatures des patients et du personnel. Puis, nous les avons transmises aux autorités ukrainiennes et militaires en leur demandant de retirer l’armée d’ici et de la déplacer plus loin. Cet appel a été ignoré. Mais nous les avons soignés car nous sommes médecins. »

Viktor Saranov, directeur de l’hôpital, garde espoir : « J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. ». Photo DR

L’ensemble de l’équipe médicale décide de prêter serment : tenir coûte que coûte jusqu’au dernier patient soigné. Ils ne quitteront plus l’hôpital. Des habitants leur apportent des provisions. Ceux qui n’ont pas de cave ou de sous-sol pour se protéger des bombardements incessants des forces russes et des répliques ukrainiennes trouvent refuge ici.

En parcourant les anciennes salles, avec le directeur, un collègue chirurgien lui remémore un épisode. Il nous montre la vidéo. Filmés à l’occasion du 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, ils improvisent avec la vingtaine d’employés, dans une pièce transformée en zone de repos, une petite célébration.

Malgré leur bonne humeur, on les découvre épuisés, couverture sur le dos. « Il n’y avait plus d’électricité, plus d’eau, plus de chauffage. Avec les vitres cassées sur presque l’ensemble des étages, le froid commençait à pénétrer. Mais on a vécu un bon moment, même si les choses étaient vraiment compliquées à cette période. Nous avons tenu en équipe et réussi à stériliser le matériel. Cette solidarité a été essentielle aussi bien entre nous qu’avec les habitants », juge Viktor Saranov.

Les ombres de 2014

Huit ans auparavant, les combats avaient déjà été violents à Volnovakha. À l’époque, peu après les référendums organisés le 11 mai dans les diverses villes des deux oblasts (régions) de Lougansk et Donetsk, les forces du Donbass et l’armée ukrainienne s’étaient affrontées. À l’issue de ces scrutins non reconnus, les deux administrations s’étaient autoproclamées Républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR).

Dans cette période post-Maïdan, qui avait vu le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fuir et se faire renverser le 22 février, le nouveau pouvoir installé à Kiev lançait une opération militaire dite « antiterroriste ». Tout juste élu, le milliardaire Petro Porochenko poursuivit l’objectif de rendre son intégrité territoriale au pays après avoir perdu la Crimée, en mars 2014, lors d’un référendum, et d’organiser son rattachement à la Russie.

« À cette époque, nous avions également soigné tout le monde : les soldats ukrainiens comme les opposants, se souvient Viktor Saranov. Nous ne faisons pas de politique. On est là pour sauver des gens. On continuera, quelle que soit l’issue. Mais il faudrait quand même que tout se termine rapidement. Trop de sang a coulé… »

Au final, quand le dernier patient a été soigné, l’ensemble du personnel hospitalier a décidé de rester. « On ne se voyait pas repartir chez nous. Des gens auraient forcément besoin de nous. Et on avait encore de quoi tenir », détaille une infirmière encore sous le choc d’un tir de missile qui a perforé le deuxième étage, faisant plusieurs victimes.

Pour Alexandre Belozerov, le médecin-chef adjoint, il ne s’agit pas d’une erreur. « Quand ils se sont enfuis juste avant l’arrivée de l’armée russe et du DNR, ils ont évacué tout leur matériel. En partant, ils ont commencé à tirer sur l’hôpital et même avec le char. Il y avait des trous énormes, notamment sur la maternité », affirme-t-il. Les témoignages sur cet épisode doivent être vérifiés. Mais les gens craignent d’en parler. La plupart, ayant de la famille ou des amis en Ukraine, préfèrent se projeter dans l’avenir.

À l’arrière du bâtiment, où seuls quelques impacts de balles sont visibles, les infirmières s’activent avec des habitants et des employés. Tous se démènent pour que l’ensemble des services de l’hôpital puissent rouvrir : pédiatrie, traumatologie, maternité, immunologie, neurologie, cardiologie, radiologie, etc. « En ce qui concerne les urgences, le plus difficile, ce sont les transports médicalisés. Les ambulances sont prises ou détruites. Et on ne dispose plus d’aménagements spécifiques, tous ont été détruits. On déplace les patients directement du véhicule, à pied, dans des brancards. Il faut les amener jusqu’aux étages par les escaliers car l’ascenseur a brûlé. Grâce aux dons, à l’aide des gens et aux équipes du ministère russe des Situations d’urgence (MTCHS), on a ce qu’il faut en médicaments, salles d’opération », raconte le directeur, également père d’un futur médecin : son fils entame sa dernière année d’études.

Devant le siège de l’administration de la ville, rue Travnya, les drapeaux russe et du DNR flottent déjà. Un troisième s’affiche à leur côté. Il s’agit de la bannière rouge symbolisant la victoire sur l’Allemagne nazie, le 9 mai. Dans ce quatrième mois de conflit, le lien avec la « grande guerre patriotique », selon le vocable employé en Russie, est fortement mis en avant. Quelques jours après avoir reconnu l’indépendance des deux Républiques du Donbass (DNR, LNR), le président russe avait invoqué, dans ses raisons du conflit, la menace de l’Otan et des États-Unis, la démilitarisation, le risque d’un génocide pour les populations du Donbass et de la dénazification de l’Ukraine… Le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a réaffirmé, fin mai, que « l’opération militaire spéciale » se poursuivrait « jusqu’à la réalisation de tous les objectifs ».

« On craint une crise sanitaire »

En attendant, à Volnovakha, le marché a rouvert et les livraisons quotidiennes d’aide et de produits s’intensifient. Dans les magasins, le rouble commence à circuler et à remplacer la grivna, la monnaie ukrainienne. « Il faudra encore du temps pour tout remettre en ordre. Chaque jour on déblaie, mais c’est un travail sans fin. La priorité étant d’y arriver avant l’automne. Avec le mauvais temps et les températures, on craint une crise sanitaire », nous explique une des infirmières. Avec le directeur, elle espère un jour revoir ses anciens collègues partis en Ukraine. Plus de 8 des 44 millions d’habitants ont dû fuir à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU ; 6,5 millions sont partis à l’étranger. « Certains veulent revenir, mais c’est impossible désormais. J’espère qu’on arrivera à dépasser cette haine. Encore une fois, les populations sont les principales victimes », condamne Viktor Saranov, conscient d’avoir de la chance : sa femme et son fils sont encore en vie. Car, au bout de ces longs mois de guerre, des milliers de civils ont perdu la leur, s’ajoutant au décompte funeste de 15 000 morts depuis 2014. Les nouvelles autorités de Volnovakha, comme c’est le cas des administrations russe et ukrainienne, n’ont pas souhaité communiquer de chiffres précis, même pour la ville.

Les importants mouvements de troupes sur place et les installations défensives laissent peu de doute quant à la poursuite du conflit. De hauts responsables russes ont admis que celui-ci allait durer. Au regard de l’effort humanitaire déployé pour les villes prises par Moscou et les forces du Donbass, à l’instar de Volnovakha et Marioupol, leur avenir semble s’éloigner de Kiev.

Guerre en UkraineUkraineRussiedonetsk
El País (ESP)

SANS TITRE

¿Estamos comiendo plástico por encima de nuestras posibilidades? Es lo primero que se nos viene a la cabeza al saber que hay microplásticos en la barriga de los peces y en la carne de los moluscos. Normal, teniendo en cuenta que los mares se han convertido en el mayor vertedero del ser humano y que entre el 80 y el 85% de la basura marina son plásticos. Por suerte para nosotros, podemos pensar, los peces se suelen eviscerar antes de cocinar, lo que minimiza que plastifiquemos demasiado nuestro menú.

Así es, salvo que comas sardinas, boquerones o bivalvos: ahí va todo para dentro. La EFSA estima que una ración de mejillones de 225 gramos podría contener hasta 7 microgramos de microplásticos, partículas con un tamaño inferior a cinco milímetros. Otros estudios hablan de nanoplásticos, donde los trozos de este polímero son canijos (de uno a 1.000 nanómetros). Chiquitos, sí, pero ahí están. Y no solo en animales marinos, también se han encontrado en la sal de mesa, la miel, la cerveza y hasta en el agua de beber, la del grifo y la embotellada. En estos casos, ya no solo es por la basura marina, sino por las moléculas plásticas que flotan en el ambiente.

Algunos estudios dan titulares tan preocupantes como este realizado por una universidad australiana para WWF que sostiene que ingerimos cinco gramos de plástico a la semana, el mismo peso que una tarjeta de crédito.

Ante todo, calma

Antes de entrar en pánico, y sin negar los datos de los distintos estudios, desde AESAN advierten que “no hay consenso en la bibliografía disponible sobre las concentraciones detectadas debido a la falta de una armonización y validación de las metodologías”. Que traducido viene a significar que cada grupo de científicos investiga a su aire y que así no hay manera humana de comparar datos.

Si no se sabe con certeza cuánto microplástico engullimos al año, porque cada uno lo cuenta a su manera, malamente va a haber unanimidad en cuanto a los posibles efectos nocivos en el cuerpo. Así lo certifica el estudio SAPEA, firmado por diversas instituciones científicas europeas. “No tenemos evidencia de ninguna enfermedad que haya aumentado por culpa de los microplásticos a día de hoy", explica José Miguel Mulet, catedrático de biotecnología en la Universidad Politécnica de Valencia y autor del libro Ecologismo real. "Esto me recuerda un poco a lo que pasa con los disruptores endocrinos. Se han escrito libros súper alarmistas, pero cada vez vivimos más años. ¡Nos están envenenando fatal!”.

Esto no significa que no haya que estar vigilantes. "El momento actual es de una profunida incertidumbre", afirma el dietista-nutricionista Aitor Sánchez en su libro Tu dieta puede salvar el planeta. "Todo nos hace pensar que la tendencia [a ingerir microplásticos] seguirá en aumento, y todavía no se ha evaluado la toxicidad de los aditivos, monómeros y polímeros más comunes que encontramos en el plástico. Cuando evaluamos la seguridad de esos productos, siempre se hace en el contexto de su uso convencional. ¿Quién iba a pensar que el plástico que usas en tu día a día podría regresar a ti a través de la cadena trófica?".

No son aves, pero los plásticos también migran

¿Miras con recelo las bandejas de pechuga de pollo fileteada del súper pensando que el plástico en tamaño chiquirritín se va a introducir sigilosamente en la carne y de ahí, pasará a invadir tu cuerpo serrano? Vayamos por partes. Primero, el plástico no es como Raquel Welch en el Viaje Fantástico. Y segundo, y más importante, la legislación europea limita desde hace más de 10 años la cantidad de cachitos de plástico que se pueden desgajar de un objeto en contacto con un alimento.

En el Reglamento (UE) Nº 10/2011 lo llaman “límite de migración específica”, es decir, cuántos miligramos de plástico por kilo se pueden desprender sin poner en riesgo la salud de los consumidores. Ojo, que hablamos de kilo de material y la bandeja y el film juntos apenas suman unos gramos. Todos los fabricantes de plásticos sin excepción deben cumplir con la legislación vigente antes de poner en circulación una barqueta para alimentos frescos o para platos preparados. Así que, respira: de esta no mueres. Ni siquiera metiendo en la barqueta alimentos ricos en grasa o humedad, que pueden hacer que se suelten más nanoplásticos.

En busca del sustituto del plástico

Este material tan demonizado es barato, ligero, resistente y garantiza como ninguno la seguridad alimentaria. Por desgracia ni el bambú, ni el cartón, ni el vidrio, ni los ecoplásticos biodegradables reúnen las mismas cualidades que el plástico. Por eso los alimentos altamente perecederos y con mucha facilidad para contaminarse, como la carne o el pescado, siguen llegando a los mercados y supermercados en envases de plástico corriente y moliente. “Antes de pedir que se elimine, hay que tener un sustituto igual o mejor. Y a día de hoy, que no nos engañen, no lo hay”, explica Mulet. Hay alternativas pero, o no son tan resistentes, o pesan más, o, sencillamente, encarecen el precio final del alimento.

Sustituir al plástico en el sector de la alimentación no es ni mucho menos tarea fácil, pero se está intentado. El grupo ecologista A Plastic Planet señala que el 40% del plástico producido a nivel global se destina a embalajes. La mitad de ellos para bebidas y alimentos. Frente a esta evidencia, han surgido supermercados libres de este material donde todo se vende a granel, en vidrio, cartón o en envases de bioplásticos biodegradables fabricados con fibras vegetales. Aparentemente son como el plástico, pero en apenas tres meses se pueden compostar sin dejar huella. Así trabajan en Ekoplaza, en Amsterdam, o en Linverd, en Barcelona. “Tenemos hasta platos preparados con ingredientes ecológicos y en envases 100% compostables”, explica Esteve Domènech, uno de los dos socios detrás del supermercado barcelonés.

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En su lucha contra este polímero lo han eliminado hasta de los envíos a domicilio. “Lo hacemos en cajas de cartón o en bolsas de papel”, explica orgulloso. En el almacén, sin embargo, asoman algunos embalajes plásticos. “Elegimos proveedores alineados con el concepto de sostenibilidad y plastic free, pero en muchos casos es inevitable. Hay productos que vienen en cajas de madera o cartón, pero para proteger bien los alimentos durante el transporte no queda otra que añadir una fina capa de plástico. Lo importante es dar pasos hacia una menor utilización de este material, sobre todo, el de un solo uso”, explica Domènech.

¿Y si la culpa no es del besugo?

Antes de rasgarnos las vestiduras por si hay plástico en las tripas del besugo o en la caña del bar de la esquina, no está de más revisar algunos de los gestos habituales en nuestra cocina que pueden hacer que acabemos engullendo canelones con plástico sin querer. Por ejemplo, meter en el microondas o en el lavavajillas, plásticos no aptos para aguantar altas temperaturas que con el calor, acabarán soltando nanoplásticos o sustancias poco amigables.

Más aún, ¿reutilizas como táper todo recipiente de plástico con tapa, sea como sea y venga de donde venga, con tal de que cierre bien? Pues no deberías. Resulta que hay plásticos calificados como aptos para el contacto con los alimentos y otros donde no deberías meter ni media croqueta. Si no llevan un icono con una copa y un tenedor, limítate a usarlos para atesorar clips, canicas o lo que se te ocurra, pero mantenlos lejos de la cocina.

Hasta donde se conoce, matan más la salmonella y la listeria, que los nanoplásticos. Algunos expertos sugieren que es motivo más que de sobra para temer bastante más a la mugre. Las bolsas de rafia de plástico son resistentes, duran un montón y son maravillosas para ir al súper. Pero hay que limpiarlas de vez en cuando para que no acumulen suciedad que podría condicionar la seguridad del pan, las lechugas o lo que compres a granel. ¿Eres un hippy molón y solo usas bolsas de algodón? (perdón por el pareado). “Las de ese material hay que lavarlas con más razón, ya que es una fibra vegetal en la que pueden crecer hongos y bacterias. La gente cree que las puede usar hasta el fin de sus días sin más y no. No pasa más porque, por lo general, todo en el supermercado viene envuelto en plástico”, advierte Mulet.

Entonces, ¿qué hacemos?

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Pues usar el sentido común. O, lo que es lo mismo, la estrategia de las tres erres: reducir, reutilizar y reciclar: lo que sea con tal de que menos plásticos tengan la oportunidad de acabar en tu plato. Puedes reducir – o eliminar – el uso de film de plástico cubriendo las mitades de frutas y verduras sin usar con tapas de silicona, sustituir las bolsas zip por tarteras de toda la vida, acostumbrarte a comprar más a granel llevando tus propios recipientes y olvidarte del agua mineral embotellada porque la del grifo es perfectamente potable. Que, por cierto, hay autores como Kieran D.Tox que sugieren que, si solo bebes agua embotellada, te llevas de regalo 90.000 microplásticos al año, mientras que si bebes la del grifo la cosa se queda en ‘solo’ 4.000.

La estrategia de cambiar los plásticos de un solo uso por envases retornables o reutilizables está sobre la mesa desde hace tiempo pero no termina de arrancar. Pese a que a veces se usan como sinónimos, no lo son. El envase reutilizable indica que el usuario puede darle más vidas. Sucede cuando reutilizamos la tarrina de un litro de helado como tartera para guardar las alitas de pollo. El envase retornable vuelve al fabricante para volver a ser puesto en la circulación, a cambio de una bonificación para el consumidor. Este sistema ya se usa en Alemania, México o Chile y reduce mucho el volumen de plásticos que acaban en el contenedor amarillo. Implica acuerdos con los supermercados para que el usuario pueda depositar las botellas vacías o, en su caso, rellenarlas a un coste menor que si comprara de nuevo la botella.

El gigante de los refrescos, The Coca-Cola Company, pretende que en 2030 el 25% de sus referencias a nivel mundial se vendan en botellas de vidrio o plástico retornables. Incluso que se puedan rellenar con dispensadores especiales en el supermercado. En Francia han llegado a un acuerdo con Carrefour para implantar ese sistema, mientras que en Estados Unidos han firmado un acuerdo piloto con Burger King para que los clientes rellenen los vasos traídos de casa y no se gasten vasos nuevos.

Recicla, amigo, recicla

Para que el plástico no acabe en la tripa de una merluza no debería llegar al mar. Pero ha llegado y en cantidades industriales hasta 2021 porque la Unión Europea exportaba sus residuos plásticos a países del sureste asiático, como Indonesia, Malasia o China. Países que no acababan de gestionarlos bien y acababan en el mar. Ese sistema de endiñar la basura a terceros se prohibió el uno de enero del año pasado.

Ahora la lucha contra el plástico se queda en casa. La idea es que si ya existen toneladas de plástico y se pueden reciclar, no hay necesidad para fabricar material nuevo y tirar a la basura el ya existente. La Estrategia Europea para el plástico en una economía circular de la Comisión Europea en 2018 sentó las bases para apostar por el reciclaje y la desaparición de los plásticos de usar y tirar. En julio se cumplirá un año de la prohibición de vender algunos objetos fabricados con plásticos de un solo uso, como platos, vasos o pajitas. Sonaba imposible, pero hemos descubierto que podemos beber directamente del vaso, sin pajita, y no pasa nada. Y es solo el principio: para 2030 el 55% de los envases plásticos tendrán que ser reciclables o reutilizables.

¿Cómo se espera conseguir esto? Aplicando la famosa máxima de la Comisión Europea de que quien contamina, paga. A partir del uno de enero del año próximo, en España el que fabrique envases no reutilizables con plástico virgen tendrá que pagar 0,45 euros por kilo de plástico nuevo utilizado. Otros países miembros de la Unión están adoptando medidas impositivas similares. Lo recaudado servirá para financiar los fondos de recuperación NextGenerationEU. Pero, sobre todo, dará un empujón al reciclaje y alargará el ciclo de vida del plástico. Porque si algo tenemos claro es que podemos ser omnívoros, flexitarianos, veganos o devotos de la dieta keto, pero a nadie le apetece incluir el plástico en su dieta.

L'Humanité

Ukraine. En 100 jours, le pays a perdu 20 % de son territoire

Décryptage

Déclenchée le 24 février, l’invasion russe commence à peser très lourd sur la population ukrainienne. Outre les dizaines de milliers de morts, l’intégrité territoriale du pays est brisée. Une issue diplomatique est-elle encore possible ? Décryptage.

Vadim Kamenka

Le 24 février, Vladimir Poutine prononçait un discours annonçant qu’une « opération militaire spéciale » avait été lancée en Ukraine. Un euphémisme pour parler de l’invasion du pays voisin. Au bout de cent jours de combats et de bombardements, la Russie « occupe 20 % du territoire ukrainien », a affirmé, jeudi, Volodymyr Zelensky devant le Parlement luxembourgeois.

Le président ukrainien estime que l’occupation russe a atteint 125 000 km2 (contre 43 000 km2 en 2014), après avoir conquis une partie du Donbass (Izioum, Volnovakha) et du littoral (Marioupol, Kherson…), le long des mers Noire et d’Azov. Une avancée qui leur assure une continuité stratégique jusqu’à la Crimée.

Désormais, les affrontements se concentrent dans le Sud-Est, autour de Zaporijia, Avdiïvka, et dans l’Est, à Severodonetsk, Kramatorsk, Lyssytchansk, Sloviansk. En plus du nombre de morts toujours tabou, qui avoisinerait 40 000 selon plusieurs experts, les chiffres humanitaires sont de plus en plus inquiétants : 5,2 millions d’enfants ont besoin d’aide, selon l’Unicef. Par ailleurs, on compte 13 millions de déplacés et de réfugiés.

Les objectifs ont-ils évolué ?

Lors de son discours, il y a donc cent jours, Vladimir Poutine avait donné trois objectifs : défendre les Républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk (LNR et DNR) dans le Donbass, dont il venait de reconnaître l’indépendance ; dénazifier et démilitariser l’Ukraine. Dans les premiers jours, l’hypothèse d’une offensive éclair pour faire tomber le régime de Kiev a été avancée, trois fronts ayant été ouverts simultanément : au nord vers la capitale Kiev, à l’est et dans le Sud avec près de 150 000 hommes mobilisés.

Fin mars, une autre phase a débuté sur le plan militaire, en se concentrant sur le Donbass et le littoral ukrainien. Cette nouvelle stratégie visait clairement à reprendre les limites administratives des régions de Lougansk et de Donetsk. Cette conquête « est en passe d’être remportée au prix d’un sacrifice humain considérable. Des milliers de civils sont morts. Quant aux soldats, on a dépassé les pertes de l’intervention soviétique en Afghanistan (20 000 morts entre 1979 et 1989 – NDLR), qui a traumatisé des générations », affirme un député russe.

Côté ukrainien, le discours d’une victoire à tout prix est-il encore tenable ? Si, ces dernières semaines, il a été souvent répété par le président et ses ministres, puis relayé par une partie des dirigeants occidentaux, sur le terrain la situation est de plus en plus difficile. On entre dans une guerre d’usure. Severodonetsk est « occupée à 80 % » par les forces russes, a confirmé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Les États-Unis, l’Otan et la Russie se livrent une guerre « par procuration »

Dans une récente tribune, publiée par la revue Russia in Global Affairs, Dmitri Trenin, l’ancien directeur du centre Carnegie à Moscou, juge que « la confrontation entre la Russie et les pays occidentaux, qui se développe depuis 2014, s’est transformée en une confrontation active avec le début de l’opération militaire russe en Ukraine. En d’autres termes, le “grand jeu” a cessé d’être un jeu. (…) Le danger d’escalade dans le sens d’une collision directe, cependant, non seulement existe, mais augmente ».

La position de Washington a évolué au rythme du conflit. Le premier tournant a été réalisé lors de la visite en Pologne de Joe Biden. Dans un discours prononcé à Varsovie, fin mars, le président des États-Unis, qui saluait les sanctions à l’égard de la Russie, tint un discours résolument guerrier. Après avoir affirmé : « Nous sommes à vos côtés », évoqué un combat entre « la démocratie et l’autocratie », il a qualifié Vladimir Poutine de « dictateur » et affirmé : « Cet homme ne doit pas rester au pouvoir. »

Si le président des États-Unis a exclu la création d’une zone d’exclusion aérienne et une intervention directe, les ventes d’armes, l’aide financière et de renseignements n’ont alors cessé de croître. Dans un accord transpartisan, le pays a débloqué 40 milliards de dollars pour financer l’effort de guerre ukrainien. Et les gouvernements européens se sont joints à l’envoi d’armes lourdes.

Mardi, après plusieurs semaines d’hésitation, le président états-unien a annoncé la livraison de systèmes de lance-­missiles Himars (High Mobility Artillery Rocket System) d’une portée de 80 kilomètres, afin de changer le rapport de forces militaire sur le terrain.

Cette dernière livraison a été dénoncée par Moscou. « La ligne des États-Unis est de combattre la Russie jusqu’au dernier Ukrainien. De telles livraisons n’encouragent pas les dirigeants ukrainiens à vouloir relancer les négociations de paix », a réagi le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. La réponse du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a été immédiate : « C’est la Russie qui attaque l’Ukraine, pas l’inverse. Pour être clair, la meilleure manière d’éviter une escalade est que la Russie mette fin à l’agression et à la guerre qu’elle a lancées », et de garantir cependant que les systèmes de lance-­missiles Himars ne seront pas utilisés pour viser des cibles en territoire russe. En attendant, Washington s’attend à une guerre qui pourrait bien durer « de nombreux mois ».

Face à cette situation, les forces russes ont bombardé, jeudi, plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (Ouest), par où arrivent notamment les armes livrées à l’Ukraine par les pays occidentaux. Pour Dmitri Trenin, « plus la guerre en Ukraine se prolonge, plus le risque d’accident ou d’incident nucléaire est grand. Et avec la stratégie de l’administration Biden visant à “affaiblir” la Russie par l’ampleur des livraisons d’armes, y compris des missiles antinavires, et les révélations de l’aide des services de renseignements américains à l’Ukraine, il est clair que les États-Unis et l’Otan sont dans une guerre par procuration avec la Russie ».

Une issue diplomatique est-elle encore possible ?

« Pour l’instant, il est clair que Poutine n’a pas de gages suffisants pour négocier », note l’ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, Jean de Gliniasty.

À Moscou, plusieurs diplomates et députés russes estiment qu’une première phase militaire du conflit est sur le point de s’achever. « Un arrêt de l’offensive est à prévoir. Une fenêtre diplomatique va s’ouvrir durant l’été. Sur le terrain, elle ne sera pas favorable aux Ukrainiens. Les Russes devront aussi faire des efforts. Mais elle est nécessaire pour éviter, en cas de contre-offensive, une réponse beaucoup plus dure de la part du Kremlin. Je veux dire des frappes tactiques, nucléaires », nous confie l’un d’eux.

Interrogé par l’AFP, l’ancien diplomate Michel Foucher se demande aussi  « jusqu’à quel point les Américains ne vont pas, à un moment ou un autre, amener les Ukrainiens à faire des concessions territoriales ».

Crise alimentaire : le cri d’alarme des pays africains

Ce n’est plus seulement une sombre perspective… Les pays d’Afrique sont d’ores et déjà confrontés à une crise alimentaire et son ampleur croît au fil de la guerre en Ukraine. Branle-bas de combat sur la scène diplomatique : le président en exercice de l’Union africaine, le chef de l’État sénégalais, Macky Sall, va « porter la voix de l’Afrique » auprès de son homologue russe, Vladimir Poutine. Sa visite à Moscou, jeudi, avait pour objectif de contribuer « à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », indique son communiqué.

Un cri d’alarme. La flambée des prix des engrais, qui succède à celle du blé, pourrait provoquer, dès cette année, un effondrement de 20 à 50 % des rendements céréaliers en Afrique, alerte Macky Sall. De nombreux pays dépendent des engrais produits en Russie, en Ukraine et en Biélorussie, et les agriculteurs sont pris au piège de la spirale déclenchée par la hausse des tarifs du gaz.

En Afrique de l’Ouest, les stocks de céréales sont gravement insuffisants, la voie est ouverte à une montée brutale des prix et à la spéculation autour de la pénurie. Les pays du Maghreb connaissent le même sort. Farine, pâtes, riz, huile végétale, produits essentiels dans l’alimentation sont sous une tension croissante. L’insécurité alimentaire rebondit sur le terrain social et politique. Une explosion des revendications et des émeutes n’est pas bien loin.

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L'Humanité

Danemark. Les enjeux du référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne

Actu

Copenhague, qui avait obtenu une dérogation en 1992 sur le sujet, organise ce mercredi un référendum sur la participation à la politique de défense de l’Union européenne. Cette consultation intervient après les demandes d’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, sur fond de hausse des risques de tensions en mer Baltique.

Gaël De Santis

Les Danois se rendent aux urnes, mercredi. Le royaume nordique pourrait décider de participer à la politique de défense de l’Union européenne (UE). En 1992, Copenhague avait obtenu une dérogation. « Je crois de tout mon cœur qu’il faut voter oui. Lorsque nous devons nous battre pour la sécurité de l’Europe, nous devons être plus unis avec nos voisins », a déclaré la première ministre sociale-démocrate, Mette Frederiksen, le 29 mai, lors d’un débat télévisé. Les sondages penchent pour cette option : le dernier accordait 65 % d’intentions de vote pour le oui dans ce pays qui a dit non au traité de Maastricht en 1992 et à l’euro en 2000.

Les dépenses d’armements, un argument pour le non

On doit cette évolution à l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février. Dans la foulée, Copenhague a annoncé une hausse de son budget de défense pour le porter à 2 % du PIB dès 2024, en conformité avec les exigences de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan). Cette hausse des dépenses d’armements est la principal argument invoqué par la Liste unifiée, qui rassemble communistes et antilibéraux, pour appeler à voter non. Ce parti de gauche estime que rejoindre la politique européenne de défense pourrait contraindre le Danemark à dépenser davantage, le traité sur l’UE stipulant à son article 42 que « les États membres s’engagent à améliorer progressivement leurs capacités militaires ».

UE-Russie. La grande déconnexion

La politique européenne de défense a connu un coup d’accélérateur ces dernières années. Un embryon d’armée européenne de 5 000 hommes a été créé, un fonds permet de mutualiser l’industrie de l’armement, et un livre blanc de la défense européenne vient d’être adopté.

Le fait que le pays nordique rejoigne la politique de sécurité n’est pas pour autant un atout pour édifier une Europe de la défense indépendante de l’influence américaine. En effet, le pays est attaché à l’Otan : de 2009 à 2014, l’ancien premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, occupait le poste de secrétaire de l’Alliance.

Ukraine. Comment cette guerre bouscule l’Europe

De plus, cette décision intervient alors qu’il reste de moins en moins de pays de l’UE qui ne sont pas membres de l’Otan. La Suède vient de rompre avec une politique de neutralité vieille de deux cents ans et a demandé à rejoindre l’Alliance. La Finlande, qui a une frontière commune de 1 300 kilomètres avec la Russie, a entamé les mêmes démarches, mettant fin au non-alignement qui était le sien depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. À terme, dans l’UE, ne resteraient hors de la plus grande coalition militaire au monde que l’Irlande, Malte, Chypre et l’Autriche.

Principale voie d’accès russe à la mer du Nord

La décision de Copenhague risque fort d’accroître les tensions en mer Baltique, où se sont multipliés les exercices militaires de l’Otan ces dernières années, et les violations russes de l’espace aérien des pays voisins. Cette mer fermée devient de facto un lac de l’Otan. Elle est la principale voie d’accès russe à la mer du Nord, depuis Saint-Pétersbourg ou l’enclave de Kaliningrad. L’un des principaux pays côtiers, l’Allemagne, a choisi d’augmenter son budget militaire de 100 milliards d’euros dans les prochaines années. L’Estonie, la Lettonie et la Lituanie devraient porter leur effort de défense à 2,5 % du PIB. La Pologne veut même atteindre une cible de 3 %...

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L'Humanité

UE-Russie. La grande déconnexion

Actu

Le Conseil européen a adopté, lundi et mardi, un embargo sur une partie du pétrole russe.

Gaël De Santis

Les dirigeants des pays de l’Union européenne (UE) ont décidé lors d’un sommet à Bruxelles d’un embargo sur le pétrole russe transporté par bateau. Cela représente les deux tiers des achats européens. Les importations de brut doivent cesser dans les six mois, celles de produits raffinés sous huit mois. Le pétrole transporté par oléoduc n’est pas touché par la mesure. Les Vingt-Sept souhaitaient ne pas pénaliser les pays qui, telles la Slovaquie, la République tchèque ou la Hongrie, dépendent trop grandement de l’or noir russe. Cela conjure, également, le risque d’un veto de la part de ces pays contre le sixième paquet de sanctions depuis le début de la guerre en Ukraine. Cette décision est un défi d’ampleur pour le bloc, dépendant pour son approvisionnement énergétique de son voisin. Ainsi, la part des produits russes dans les achats français compte pour 12 % pour le pétrole et 25 % pour le gaz. Les sanctions ne s’arrêtent pas au secteur des hydrocarbures : la principale banque russe, Sberbank, est exclue du système de paiements interbancaire Swift.

La politique de punition n’est pas à sens unique. Pour répondre à l’exclusion de certains de ses établissements financiers de Swift, la Russie avait imposé des achats de gaz en roubles – et non plus en dollars comme le stipulent les contrats. GasTerra ayant refusé de payer en monnaie russe, Moscou a annoncé mardi la fin des livraisons aux Pays-Bas. Le fournisseur néerlandais a annoncé avoir anticipé le problème en achetant du gaz ailleurs. 

Guerre en Ukrainesanctions économiquessanctions européennesRussie
L'Humanité

Allemagne. Berlin en passe de densifier son réseau de souffleries de CO2

Actu

Pour compenser la baisse, voire l’arrêt des livraisons de gaz naturel russe, le ministre vert de l’Économie programme un recours accentué au charbon et au lignite avec le prolongement, jusqu’en 2024, de centrales thermiques pourtant vouées à la fermeture.

Bruno Odent

L’Allemagne, qui avait tant misé sur l’utilisation du gaz naturel russe, est conduite à de très rudes révisions en matière d’approvisionnement énergétique. Une véritable réorganisation de ses équipements dévoués à la production d’électricité est ainsi programmée. Ce qui ne manquera pas d’avoir un effet amplificateur sur les émissions de gaz à effet de serre d’un pays qui était déjà l’un des plus gros pollueurs d’Europe.

Robert Habeck, le ministre vert de l’Économie et du Climat, vient d’annoncer qu’il allait prolonger la durée de vie et l’accessibilité au réseau de centrales qui fonctionnent au charbon, au lignite et au pétrole. Au total, quelque dix gigawatts issus de ces différentes sources devraient être rendus disponibles pour alimenter le réseau électrique « d’ici cet automne ».

Un risque accru de black-out

Berlin est confronté à un énorme dilemme. Un défaut total ou partiel du gaz naturel russe fait grimper, outre les prix du kilowattheure, le risque de coupures, voire de black-out sur le réseau électrique. L’arrivée, à tout moment, du courant dans les foyers et les entreprises n’est garantie qu’à condition de disposer de suffisamment de centrales électriques « pilotables », capables de s’adapter aux fluctuations de la demande.

Lancinant paradoxe : l’équipement du pays, déjà très dense, en éoliennes et en équipements photovoltaïques, n’est d’aucun secours pour assurer une fiabilité de l’approvisionnement électrique en continu. Car ces énergies sont, par définition, aussi intermittentes que le sont le Soleil et le vent.

Le bilan de cette brusque adaptation allemande pourrait être d’autant plus contre-productif en matière d’émissions de gaz à effet de serre que Robert Habeck a tranché contre un éventuel maintien en activité des trois dernières centrales atomiques allemandes, promises à la fermeture d’ici à la fin de cette année 2022. Cette soumission assumée au dogme antinucléaire va faire perdre un peu plus de quatre gigawatts supplémentaires au réseau début 2023, quelle que soit l’évolution des livraisons de gaz naturel russe et alors que l’énergie issue des centrales atomiques n’émet pas de CO2. Ce recours désormais programmé aux énergies fossiles les plus polluantes intervient en toute contradiction avec les engagements du gouvernement qui entendait réduire l’usage du charbon et du lignite pour s’en passer totalement «à l’horizon 2030».

La dépendance au charbon a pris une telle dimension que Berlin n’a pas rechigné à négocier des importations de houille avec le gouvernement du très droitier président colombien sortant, Ivan Duque. Le combustible vient d’une gigantesque exploitation à ciel ouvert où les droits des mineurs comme des populations indigènes des alentours sont foulés aux pieds.

Au même moment, Berlin prépare d’arrache-pied l’arrivée du gaz naturel liquéfié en provenance des États-Unis ou du Moyen-Orient. Faute d’infrastructures portuaires à cet effet, la finalisation de terminaux méthaniers offshore géants est en cours. Ce qui devrait contribuer à booster encore davantage la hausse du prix du kilowattheure sur un marché électrique européen libéralisé qui fonctionne selon le… modèle allemand.  

AllemagneÉnergieélectricitéGuerre en Ukraine
L'Humanité

Essai La corruption, ennemie invisible et tenace

Nos recommandations culturelles

Aurélien Soucheyre

La corruption est « systémique en France » et « impacte notre quotidien ». Elle a beau paraître invisible, son coût est estimé à 120 milliards d’euros par an dans notre pays, selon un rapport européen. « Nous ne le percevons pas forcément et pourtant nous subissons tous ses effets », écrivent Élise Van Beneden et Éric Alt, pour qui la corruption constitue « un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie tout entière ». Dans Résister à la corruption, l’avocate et le magistrat, présidente et vice-président d’Anticor, exposent qu’ « un État corrompu est un État défaillant », et indiquent que leur association reçoit une vingtaine d’alertes par jour. Financement du politique par le privé, poids des lobbys, pantouflage en hausse, justice liée au pouvoir, fraude fiscale insuffisamment combattue, vente de fleurons publics au détriment de l’intérêt général et au profit des groupes privés… La liste des chantiers est longue. Mais les solutions existent pour une meilleure séparation des pouvoirs et une implication citoyenne visant à protéger notre démocratie. Les deux responsables d’Anticor y veillent et invitent chacun à participer.

Essaiscorruptionanticor
L'Humanité

Récit Jean-Pierre Suaudeau et le chanteur abandonné

Nos recommandations culturelles

Alain Nicolas

Ce « truc insistant dont on ne parvient pas à se débarrasser quoi qu’on fasse, sparadrap sur le doigt du capitaine Haddock, vieux pull qu’on est incapable de jeter », c’est ce chanteur qui a « figuré dans notre paysage à chaque période de notre petite histoire ». J.H. dans le livre de Jean-Pierre Suaudeau, comme si son nom même était en voie d’effacement au profit de ses initiales, ou de son prénom qui accompagne dans le titre le verbe rêver. Johnny : pourquoi écrire encore sur lui, dont nous n’ignorons plus rien ? Pourquoi insister, s’interroge l’auteur, pris entre l’antipathie et l’inavouable fascination que soulève en lui le personnage ? Parce que ses admirateurs sont trop ancrés dans la culture populaire qui fut la sienne et dont il a voulu se distinguer ? Parce que, J.H. parti, c’est la jeunesse d’une génération qui s’efface ? Plus profondément peut-être, le visage fatigué de la vieille star recevant à la télévision les hommages convenus des jeunes chanteurs, c’est celui d’un pays « habité par un peuple fatigué et usé, au passé glorieux mais révolu, qui ne parvient plus à se réinventer ». Jean-Pierre Suaudeau a saisi le miroir que nous tend Johnny, et y a vu le rêve d’une époque. Il nous propose alors une lecture très « souvenirs, souvenirs » des années Johnny qui n’en finissent pas. Johnny au Golf-Drouot « kinécopiant » les déhanchements d’Elvis Presley. Johnny « idole des jeunes », magnétisant tous ceux qui, en province, en banlieue, portent banane et blouson. Johnny rejeté sur le sable par la déferlante pop et les vaguelettes folk, mais toujours là. Johnny sculpté par l’âge, acquérant une sorte d’élégance que ni les excès en tous genres, ni la fréquentation des puissants, ni les sordides histoires d’argent ne parviennent à ternir. Ayant négligé de disparaître avant que sa beauté ne le quitte, J.H. est resté parmi nous jusqu’au crépuscule, vivante poétique des ruines, défi à l’oubli, invitation à l’écrit : comme nous tous, Jean-Pierre Suaudeau a gardé quelque chose en lui de Johnny.

Littératurejohnny hallyday
Le Figaro

Des sirènes d’alerte ont retenti ce jeudi matin à Kiev

EN COURS : Mis à jour le 16 juin 2022 à 10:12

Plusieurs alertes à la bombe ont retenti à Kiev ce jeudi matin alors et le président français et ses homologues italien et allemand sont en visite dans la capitale ukrainienne. Les dirigeants se trouvent encore à l’heure actuelle dans leur hôtel. Six alertes auraient été entendues, selon BFMTV, signifiant une violation de l’espace aérien ukrainien.

Une conférence de presse avec Emmanuel Macron prévue à 14h

Dans le cadre de la visite du président français, du chancelier italien et du président du Conseil italien en Ukraine, une conférence de presse est prévue à 14h ce jeudi après-midi à Kiev.

» LIRE AUSSI - L'opposition interroge le timing du déplacement d'Emmanuel Macron à Kiev

Scholz s'engage à aider l'Ukraine «aussi longtemps qu'il le faudra»

Le chancelier allemand Olaf Scholz, arrivé jeudi à Kiev avec son homologue italien Mario Draghi et le président français Emmanuel Macron, s'est engagé à aider l'Ukraine «aussi longtemps qu'il le faudra», dans une interview au quotidien Bild.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : Olaf Scholz n'est pas favorable à un «raccourci» pour une adhésion rapide à l'Union européenne

Durant cette visite, «nous ne voulons pas seulement manifester notre solidarité, nous voulons aussi assurer que l'aide que nous organisons: financière, humanitaire, mais aussi lorsqu'il s'agit d'armes, se poursuivra», a-t-il souligné. «Nous la poursuivrons aussi longtemps qu'il le faudra pour la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine», a-t-il ajouté dans cet entretien publié au moment où les trois dirigeants sont arrivés à Kiev après un voyage en train de nuit.

Entrée dans l’Union européenne de l’Ukraine: «Il faut donner un statut de candidat», plaide Clément Beaune

Si la France ne penche pas pour l’option d’une procédure d’adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne, «il faut ouvrir la négociation et donner un statut de candidat, on doit donner à l’Ukraine ce signal», a défendu Clément Beaune, ministre délégué aux Affaires européennes, sur France Info. Dans ce processus «qui dure longtemps», «il faudra accompagner l’Ukraine financièrement, politiquement», a estimé le ministre.

Dans le Donbass, «la situation continue d'être extrêmement difficile pour les forces ukrainiennes»

«L'Ukraine a probablement réussi à retirer une grande partie de ses troupes combattantes, qui tenaient initialement la ville de Sieverodonetsk», a déclaré le ministère de la Défense britannique dans son dernier rapport. «La situation continue d'être extrêmement difficile pour les forces ukrainiennes et les civils restés à l'est de la rivière Donets».

Le rapport indique aussi que les combats se déroulent de plus en plus entre petits groupes de soldats opérant à pied. Les forces russes seraient aussi en sous-effectifs. Selon le ministère, certains groupes tactiques de bataillons (BTG), qui sont normalement constitués de 600 à 800 hommes, ont pu rassembler seulement une trentaine de soldats.

» LIRE AUSSI - Les clés pour comprendre les véritables enjeux du Donbass

Emmanuel Macron arrive à Kiev

Le train du président français vient d’arriver à Kiev. Emmanuel Macron, accompagné de l'ambassadeur de France en Ukraine Étienne de Poncins, est accueilli par la ministre européenne d’Ukraine, en charge de la candidature ukrainienne d’entrée dans l’Union européenne.

«Je suis venu adresser un message d’unité européenne et de soutien aux Ukrainiennes et Ukrainiens. […] Les semaines à avenir seront très difficiles», a déclaré Emmanuel Macron à sa descente du train qui l’a conduit de Pologne jusque dans la capitale ukrainienne, avant de se rendre «sur un site de guerre où les massacres ont été commis», avec les chefs de gouvernements allemand et italien et le président Volodymyr Zelensky. En l’occurrence dans la ville d’Irpin où l’offensive russe a été stoppée aux portes de la capitale.

Environ 10.000 civils toujours présents à Sieverodonetsk

Environ 10.000 civils sont encore présents dans la ville de Sieverodonetsk, ville-clé du Donbass dont les Russes tentent de s'emparer depuis des semaines, a indiqué jeudi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, sur la messagerie Telegram. La ville, sous bombardements constants et dont les trois ponts qui la reliaient à la ville voisine de Lyssytchansk sont désormais détruits, comptait 100.000 habitants avant le début de l'invasion russe le 24 février.

» LIRE AUSSI - Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe

Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

» NOTRE REPORTAGE - À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe

Zelensky dit sa «gratitude» pour la nouvelle aide militaire américaine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mercredi sa «gratitude» à l'égard des Américains pour la nouvelle tranche d'aide militaire que son homologue américain Joe Biden lui avait annoncé plus tôt dans la soirée au téléphone. «Les États-Unis ont annoncé un nouveau renforcement de notre défense, une nouvelle tranche d'aide d'un milliard de dollars», a confirmé Volodymyr Zelensky dans son message vidéo vespéral. «Je veux dire ma gratitude pour ce soutien, il est particulièrement important pour notre défense dans le Donbass», la région, de l'est de l'Ukraine, épicentre des attaques russes actuelles.

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine: la France est-elle en train de rater un tournant historique sur la scène européenne?

La nouvelle aide militaire américaine a été annoncée par le président américain Joe Biden lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Pentagone a précisé qu'elle comprenait notamment 18 obusiers Howitzers avec leurs véhicules de transport et 36.000 obus, ainsi que deux lanceurs de missiles anti-navires Harpoon, destinés à la défense côtière de l'Ukraine sur la mer Noire.

Les dossiers qu’Emmanuel Macron va traiter à Kiev

La visite d'Emmanuel Macron, qui préside le Conseil de l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, est très attendue à Kiev, non seulement en raison de son poids symbolique, mais aussi pour clarifier des positions ayant suscité la controverse. Sa recommandation de «ne pas humilier la Russie» a été critiquée comme adressant un message «complaisant» à l'agresseur. Tir en partie corrigé par l'affirmation que la France «souhaite la victoire de l'Ukraine», même si elle veut préserver les chances d'une médiation diplomatique.

» LIRE AUSSI - En déplacement en Europe orientale, Macron veut clarifier sa ligne sur l’Ukraine

Outre cette mise au point «les yeux dans les yeux», les dirigeants européens ont plusieurs dossiers brûlants à aborder avec leur interlocuteur. À commencer par le statut de candidate à l'Union européenne auquel l'Ukraine aspire sans délai: une question délicate, car d'autres pays attendent patiemment depuis des années, notamment dans les Balkans, mais sur laquelle l'Élysée souhaite transmettre «un message positif». Sont également sur la table les demandes d'armes lourdes et de munitions formulées par Kiev de manière pressante ou encore l'ouverture de corridors – ferroviaires ou maritimes – pour exporter les céréales, dont la pénurie affecte de nombreux pays.

» À VOIR AUSSI - «Soyez avec nous»: Zelensky presse l'Europe d'aider davantage l'Ukraine

Emmanuel Macron avec les chefs de gouvernement allemand et italien dans un train de nuit pour Kiev

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président du Conseil italien, Mario Draghi et Emmanuel Macron ont embarqué à bord d'un train de nuit spécialement affrété, où ils ont tenu une réunion de travail tard mercredi pour préparer leur rendez-vous du lendemain avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

Emmanuel Macron en route pour Kiev

Emmanuel Macron était sur le point d'arriver jeudi matin à Kiev pour une visite qui n'avait pas été officiellement annoncée à l'avance, même si elle faisait l'objet d'intenses spéculations depuis plusieurs jours. À l'issue de son voyage en Roumanie et en Moldavie, le président a rejoint mercredi soir en Pologne le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président du Conseil italien, Mario Draghi. Ensemble, ils ont embarqué à bord d'un train de nuit spécialement affrété, où ils ont tenu une réunion de travail tard mercredi pour préparer leur rendez-vous du lendemain avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

» LIRE AUSSI - Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron en route pour Kiev

Cet imposant équipage européen devait arriver dans la capitale ukrainienne après un trajet d'une douzaine d'heures. Le chef de l'État roumain, Klaus Iohannis, devait se joindre à la délégation jeudi matin après avoir emprunté un parcours différent. Les premières étapes du programme étaient tenues secrètes pour raisons de sécurité.

Volodymyr Zelensky doit recevoir les dirigeants européens en fin de matinée au palais Maryinsky, siège de la présidence, pour des discussions jugées cruciales avant le sommet européen des 23 et 24 juin. Une conférence de presse est prévue en début d'après-midi, suivie d'un tardif «déjeuner privé». Le président français devrait encore s'offrir une «déambulation» dans les rues de Kiev, puis rencontrer des gendarmes français qui participent aux enquêtes ukrainiennes sur les crimes de guerre. Le départ de la délégation est prévu dans la soirée par les mêmes voies qu'à l'aller, le président regagnant Paris en début d'après-midi vendredi.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, marquée par la visite du président français Emmanuel Macron à Kiev. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

Des sirènes d’alerte ont retenti ce jeudi matin à Kiev

Plusieurs alertes à la bombe ont retenti à Kiev ce jeudi matin alors et le président français et ses homologues italien et allemand sont en visite dans la capitale ukrainienne. Les dirigeants se trouvent encore à l’heure actuelle dans leur hôtel. Six alertes auraient été entendues, selon BFMTV, signifiant une violation de l’espace aérien ukrainien.

Une conférence de presse avec Emmanuel Macron prévue à 14h

Dans le cadre de la visite du président français, du chancelier italien et du président du Conseil italien en Ukraine, une conférence de presse est prévue à 14h ce jeudi après-midi à Kiev.

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Scholz s'engage à aider l'Ukraine «aussi longtemps qu'il le faudra»

Le chancelier allemand Olaf Scholz, arrivé jeudi à Kiev avec son homologue italien Mario Draghi et le président français Emmanuel Macron, s'est engagé à aider l'Ukraine «aussi longtemps qu'il le faudra», dans une interview au quotidien Bild.

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Durant cette visite, «nous ne voulons pas seulement manifester notre solidarité, nous voulons aussi assurer que l'aide que nous organisons: financière, humanitaire, mais aussi lorsqu'il s'agit d'armes, se poursuivra», a-t-il souligné. «Nous la poursuivrons aussi longtemps qu'il le faudra pour la lutte pour l'indépendance de l'Ukraine», a-t-il ajouté dans cet entretien publié au moment où les trois dirigeants sont arrivés à Kiev après un voyage en train de nuit.

Entrée dans l’Union européenne de l’Ukraine: «Il faut donner un statut de candidat», plaide Clément Beaune

Si la France ne penche pas pour l’option d’une procédure d’adhésion accélérée de l’Ukraine à l’Union européenne, «il faut ouvrir la négociation et donner un statut de candidat, on doit donner à l’Ukraine ce signal», a défendu Clément Beaune, ministre délégué aux Affaires européennes, sur France Info. Dans ce processus «qui dure longtemps», «il faudra accompagner l’Ukraine financièrement, politiquement», a estimé le ministre.

Dans le Donbass, «la situation continue d'être extrêmement difficile pour les forces ukrainiennes»

«L'Ukraine a probablement réussi à retirer une grande partie de ses troupes combattantes, qui tenaient initialement la ville de Sieverodonetsk», a déclaré le ministère de la Défense britannique dans son dernier rapport. «La situation continue d'être extrêmement difficile pour les forces ukrainiennes et les civils restés à l'est de la rivière Donets».

Le rapport indique aussi que les combats se déroulent de plus en plus entre petits groupes de soldats opérant à pied. Les forces russes seraient aussi en sous-effectifs. Selon le ministère, certains groupes tactiques de bataillons (BTG), qui sont normalement constitués de 600 à 800 hommes, ont pu rassembler seulement une trentaine de soldats.

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Emmanuel Macron arrive à Kiev

Le train du président français vient d’arriver à Kiev. Emmanuel Macron, accompagné de l'ambassadeur de France en Ukraine Étienne de Poncins, est accueilli par la ministre européenne d’Ukraine, en charge de la candidature ukrainienne d’entrée dans l’Union européenne.

«Je suis venu adresser un message d’unité européenne et de soutien aux Ukrainiennes et Ukrainiens. […] Les semaines à avenir seront très difficiles», a déclaré Emmanuel Macron à sa descente du train qui l’a conduit de Pologne jusque dans la capitale ukrainienne, avant de se rendre «sur un site de guerre où les massacres ont été commis», avec les chefs de gouvernements allemand et italien et le président Volodymyr Zelensky. En l’occurrence dans la ville d’Irpin où l’offensive russe a été stoppée aux portes de la capitale.

Environ 10.000 civils toujours présents à Sieverodonetsk

Environ 10.000 civils sont encore présents dans la ville de Sieverodonetsk, ville-clé du Donbass dont les Russes tentent de s'emparer depuis des semaines, a indiqué jeudi Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, sur la messagerie Telegram. La ville, sous bombardements constants et dont les trois ponts qui la reliaient à la ville voisine de Lyssytchansk sont désormais détruits, comptait 100.000 habitants avant le début de l'invasion russe le 24 février.

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À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe

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Zelensky dit sa «gratitude» pour la nouvelle aide militaire américaine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mercredi sa «gratitude» à l'égard des Américains pour la nouvelle tranche d'aide militaire que son homologue américain Joe Biden lui avait annoncé plus tôt dans la soirée au téléphone. «Les États-Unis ont annoncé un nouveau renforcement de notre défense, une nouvelle tranche d'aide d'un milliard de dollars», a confirmé Volodymyr Zelensky dans son message vidéo vespéral. «Je veux dire ma gratitude pour ce soutien, il est particulièrement important pour notre défense dans le Donbass», la région, de l'est de l'Ukraine, épicentre des attaques russes actuelles.

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La nouvelle aide militaire américaine a été annoncée par le président américain Joe Biden lors d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Le Pentagone a précisé qu'elle comprenait notamment 18 obusiers Howitzers avec leurs véhicules de transport et 36.000 obus, ainsi que deux lanceurs de missiles anti-navires Harpoon, destinés à la défense côtière de l'Ukraine sur la mer Noire.

Les dossiers qu’Emmanuel Macron va traiter à Kiev

La visite d'Emmanuel Macron, qui préside le Conseil de l'Union européenne jusqu'à la fin du mois, est très attendue à Kiev, non seulement en raison de son poids symbolique, mais aussi pour clarifier des positions ayant suscité la controverse. Sa recommandation de «ne pas humilier la Russie» a été critiquée comme adressant un message «complaisant» à l'agresseur. Tir en partie corrigé par l'affirmation que la France «souhaite la victoire de l'Ukraine», même si elle veut préserver les chances d'une médiation diplomatique.

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Outre cette mise au point «les yeux dans les yeux», les dirigeants européens ont plusieurs dossiers brûlants à aborder avec leur interlocuteur. À commencer par le statut de candidate à l'Union européenne auquel l'Ukraine aspire sans délai: une question délicate, car d'autres pays attendent patiemment depuis des années, notamment dans les Balkans, mais sur laquelle l'Élysée souhaite transmettre «un message positif». Sont également sur la table les demandes d'armes lourdes et de munitions formulées par Kiev de manière pressante ou encore l'ouverture de corridors – ferroviaires ou maritimes – pour exporter les céréales, dont la pénurie affecte de nombreux pays.

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Emmanuel Macron avec les chefs de gouvernement allemand et italien dans un train de nuit pour Kiev

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, le président du Conseil italien, Mario Draghi et Emmanuel Macron ont embarqué à bord d'un train de nuit spécialement affrété, où ils ont tenu une réunion de travail tard mercredi pour préparer leur rendez-vous du lendemain avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

Emmanuel Macron en route pour Kiev

Emmanuel Macron était sur le point d'arriver jeudi matin à Kiev pour une visite qui n'avait pas été officiellement annoncée à l'avance, même si elle faisait l'objet d'intenses spéculations depuis plusieurs jours. À l'issue de son voyage en Roumanie et en Moldavie, le président a rejoint mercredi soir en Pologne le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président du Conseil italien, Mario Draghi. Ensemble, ils ont embarqué à bord d'un train de nuit spécialement affrété, où ils ont tenu une réunion de travail tard mercredi pour préparer leur rendez-vous du lendemain avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. 

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Volodymyr Zelensky doit recevoir les dirigeants européens en fin de matinée au palais Maryinsky, siège de la présidence, pour des discussions jugées cruciales avant le sommet européen des 23 et 24 juin. Une conférence de presse est prévue en début d'après-midi, suivie d'un tardif «déjeuner privé». Le président français devrait encore s'offrir une «déambulation» dans les rues de Kiev, puis rencontrer des gendarmes français qui participent aux enquêtes ukrainiennes sur les crimes de guerre. Le départ de la délégation est prévu dans la soirée par les mêmes voies qu'à l'aller, le président regagnant Paris en début d'après-midi vendredi.

Bonjour à tous

Bienvenue dans ce direct. Nous allons suivre cette nouvelle journée de conflit russo-ukrainien, marquée par la visite du président français Emmanuel Macron à Kiev. Minute par minute, nous vous aidons à comprendre et analyser les enjeux de ce conflit qui s’enlise et se concentre désormais dans le sud et l’est du pays.

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Le Figaro

Emmanuel Macron et la gauche radicale, cinq ans de flou et d’allers-retours

Arthur Berdah

ANALYSE - Le chef de l’État est pris à son propre piège et se retrouve contraint de diaboliser un adversaire vis-à-vis duquel il n’a jamais été très clair.

Quand il dresse son portrait chinois, Emmanuel Macron aime se comparer à un chien. Voilà pourtant cinq ans qu’il singe le castor. Depuis l’Élysée, il solidifie et élargit sa hutte, en renforçant le barrage à la droite de sa droite. Avec tellement de succès, d’ailleurs, qu’il a délaissé une autre digue. Celle qui se trouve à la gauche de sa gauche. Celle où une large brèche vient d’apparaître. Et dont la petite fuite d’eau jusqu’ici maîtrisée menace de se transformer en une incontrôlable inondation. Depuis le premier tour des élections législatives, qui a vu la Nupes faire jeu égal avec Ensemble!, Emmanuel Macron ne sait plus sur quel pied danser. Sa partenaire de tango, Marine Le Pen, l’a laissé seul en piste. L’obligeant à repenser une chorégraphie qu’il était sûr d’avoir rodée. Et sur laquelle il comptait pour, une nouvelle fois, faire main basse sur l’Assemblée nationale. En y décrochant sans peine une large et confortable majorité absolue.

«Camp de la République»

Face à un «péril» dont la couleur brune a subitement changé pour virer au rouge vif, le chef de l’État est désormais pris à son propre piège. Il se retrouve contraint de diaboliser un adversaire vis-à-vis duquel il n’a jamais été très clair. Incarnation autoproclamée du «camp de la République», et délimiteur exclusif des frontières du «cordon sanitaire», le président veut aujourd’hui faire sortir par la fenêtre celui qu’il avait fait entrer hier par la grande porte, allant parfois jusqu’à lui dérouler le tapis rouge lorsqu’il y trouvait un intérêt. De Paris, mardi, à Constanta (Roumanie), mercredi, chaque prise de parole officielle se transforme donc maintenant en une tribune pour cibler Jean-Luc Mélenchon. Ici pour l’accuser de représenter le «désordre» ; là pour lui reprocher de porter un «affaiblissement». Avec, en creux, la volonté de le disqualifier, ainsi que ses troupes, dans la course pour tenter de s’emparer de Matignon. Ce virage à 180 degrés, entrepris dans l’entre-deux-tours des législatives, tranche pourtant avec cinq années de flou et d’allers-retours dans le rapport d’Emmanuel Macron avec «l’extrême gauche».

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En témoigne son échange nocturne faussement improvisé avec Jean-Luc Mélenchon, en septembre 2018, sur une terrasse du Vieux-Port, à Marseille. «On n’a pas toujours les mêmes idées, on a des confrontations politiques, mais ce n’est pas mon ennemi », avait alors cru bon de se féliciter le chef de l’État, affirmant que le Rassemblement national était sans «aucun doute» plus dangereux que La France insoumise à ses yeux. Le tout sous le regard approbateur et flatté de son interlocuteur qui, à la tête d’un petit groupe de 17 députés à peine, ne représentait à l’époque pas de quelconque danger ni de réelle menace. Mais apparaissait plutôt comme un allié de circonstance au faible pouvoir de nuisance, si ce n’est de se neutraliser avec les nationalistes en leur disputant le créneau populiste.

Il faudra attendre plus de dix-huit mois, dont douze semaines d’une crise sociale d’ampleur, pour que le président de la République ne daigne revoir son jugement. Dans l’avion qui le ramène d’Israël fin janvier 2020, où il reçoit Le Figaro , Emmanuel Macron met en garde. «Il ne faut pas penser que les extrêmes ne se touchent pas. (…) La vie politique est sphérique», prévient-il, dans un avertissement qui semble surtout adressé à lui-même. Il cite ce jour-là l’antisémitisme. Viendra plus tard la dénonciation des autres oripeaux de «l’extrême gauche»: l’indigénisme, le racialisme, le communautarisme, et bientôt le wokisme… Sans toutefois aller jusqu’à parler d’«islamo-gauchisme». Autant de valeurs contraires à l’universalisme français, dont Emmanuel Macron s’était fait fort d’être le dépositaire. Un statut de «rempart» auquel il a renoncé dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, agitant de nouveau le chiffon brun pour séduire les Insoumis. Dans une triangulation illisible et ratée, qu’il risque de payer au prix fort le 19 juin.

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Signification, origine, programme… c'est quoi la Nupes ?

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Le Figaro

Canicule : la vague de chaleur progresse en France, avant la barre des 40°C

La Chaîne Météo a placé 13 départements du Sud-Ouest en alerte orange «canicule», alors que les températures continuent de grimper ce jeudi. Elles pourront atteindre jusqu'à 40°C vendredi et samedi.

La vague de chaleur arrivée d'Espagne continue de progresser ce jeudi avec des températures attendues cet après-midi entre 30 et 35°C dans la quasi-totalité du pays. Le pire est toutefois à venir avec un mercure qui devrait encore s'affoler en franchissant la barre des 40°C localement vendredi.

Signe de cette aggravation, La Chaîne Météo* a placé 13 départements du Sud-Ouest en alerte orange «canicule» et 19 autres départements en «risque important» de mercredi 18h jusqu'à vendredi 18h. L'organisme a précisé mercredi que cette zone pourrait être «étendue en vallée du Rhône pour la période de jeudi à samedi» en fonction de l'évolution des prévisions.

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Qu'est-ce qu'une alerte canicule ?

«L'alerte orange indique que le département atteindra les seuils de canicule selon les critères définis. L'alerte de niveau jaune indique que ces seuils seront approchés puis éventuellement atteints, mettant alors en exergue les très fortes chaleurs et leur pénibilité», précise La Chaîne Météo dans son communiqué. Pour rappel, pour basculer en alerte canicule il faut que ces seuils soient atteints trois jours et trois nuits durant.

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Météo-France a également activé l'alerte orange «canicule» pour 23 départements d'un grand quart sud-ouest, de l'Anjou aux Pyrénées, sans compter un îlot de chaleur en Drôme/Ardèche, selon le dernier point de Météo-France. Dans le sillage de la masse d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne, les maximales ont oscillé déjà entre 32 et 35°C sur le sud du pays mercredi, selon La Chaîne Météo.

La météo de ce jeudi 16 juin

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Et ce n'est que le début. Le mercure continue de s'affoler ce jeudi. En début de la matinée, les températures sont encore sous les 20°C dans le quart nord-ouest du pays - 14°C à Lille, 15° à Rennes, 17°C à Orléans ou 18°C à Limoges - et oscillent entre 20° et 23° ailleurs. C'est dans l'après-midi que la chaleur s'installera réellement avec plus de 30° dans la quasi-totalité du pays, sauf tout au nord de l'hexagone avec par exemple 27°C à Lille et dans le Sud-Est épargné par la canicule avec par exemple 28°C à Nice. C'est dix degrés de moins qu'à Bordeaux. Et le mercure montera même jusqu'à 39 à Biarritz ou Toulouse. Dans la soirée, les températures resteront élevées avec toujours plus de 30°C dans le quart sud-ouest du pays, avec encore 33°C à Perpignan. Et dans la nuit, les températures ne descendront pas sous la barre des 20°C dans la moitié sud de l'hexagone, avec jusqu'à 27°C à Montpellier.

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Et ce n'est toujours pas fini. Le mercure atteindra des records vendredi et samedi, les deux journées les plus chaudes de cet épisode caniculaire. «Les nuits resteront très chaudes (20° à 25°C), avec de probables records de températures minimales élevées. En journée, des valeurs proches de 36° à 40°C seront atteintes de la Bretagne intérieure aux Pays de la Loire, Poitou-Charentes et Nouvelle-Aquitaine, ainsi qu'en basse vallée du Rhône. Pour le Languedoc-Roussillon, une légère atténuation de la canicule se fera sentir samedi avec la levée d'un vent marin», a indiqué La Chaîne Météo dans son communiqué.

Risque élevé de feux de forêts

Attribuées au réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient dans le monde, y compris en France où cet épisode est d'une précocité inédite, devant celles de 2017 et 2005 qui avaient commencé le 18 juin. Il peut avoir un effet aggravant sur la sécheresse des sols après un printemps et un hiver particulièrement secs et peut accentuer le risque de feu de forêt.

Dans le Sud-Est, le département du Vaucluse a été placé mercredi en alerte pollution à l'ozone - une pollution issue de la transformation chimique d'autres polluants dans l'air ambiant, sous l'effet du rayonnement solaire - et les Bouches-du-Rhône le sont également ce jeudi. En Île-de-France, l'ONF a mis en garde contre un risque élevé de feux de forêts et appelé à la «vigilance», compte tenu de la chaleur combinée à la forte affluence de promeneurs au mois de juin.

Face à des températures qui mettent les corps à rude épreuve, certaines entreprises s'adaptent en modulant les horaires, notamment dans le BTP, explique Emmanuel Corbi, sur un chantier à Toulouse. «Nos infrastructures souffrent parce qu'on a des phénomènes de dilatation qui sont liés à la température tant dans le rail que dans la caténaire», indique Thierry Rose, dirigeant territorial des infrastructures SNCF à la gare de Bordeaux St-Jean, où 51,7°C ont été relevés au niveau des rails dans la journée.

De leur côté, les collectivités multiplient les mesures pour soulager les riverains. À Bordeaux, des brumisateurs vont être installés «dans des places de la ville qui sont des fours», indique l'adjointe à la santé et aux seniors de la mairie EELV, Sylvie Justome. À Lyon comme à Bordeaux, deux municipalités écologistes, on a étendu les horaires d'ouverture des parcs et jardins. Dans le Tarn, le maire du village de Saint-Benoît-de-Carmaux a décidé de fermer l'école communale jeudi et vendredi, tout en assurant un service de garderie.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du jeudi 16 juin : la canicule s'étend

Jeudi 16 juin, les températures caniculaires se généralisent dans le sud du pays, avec quatre nouveaux départements en alerte orange. Le ciel est voilé par endroits, ce qui n'empêche pas les fortes chaleurs de frapper.

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Météo du mercredi 15 juin : neuf départements en alerte canicule

Ce mercredi 15 juin marque le début d'un épisode caniculaire en France. L'ambiance est lourde et attention également au risque d'orages vers la vallée du Rhône.

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Le Figaro

Plainte de proches de Samuel Paty pour fautes de l'État: enquête ouverte à Paris

La famille du professeur assassiné en octobre 2020 considère qu'il «aurait pu être sauvé».

Une enquête a été ouverte à Paris en avril pour omission de porter secours après la plainte contre l'administration de dix membres de la famille de Samuel Paty, assassiné en octobre 2020, a appris l'AFP jeudi 16 juin de source proche du dossier.

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Un an et demi après l'assassinat de Samuel Paty près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), dix membres de sa famille avaient porté plainte à Paris contre l'administration, qu'ils jugent fautive de n'avoir pas protégé le professeur.

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L'Humanité

Récit Une vie de combats et d’engagements

Nos recommandations culturelles

Pierre-Henri Lab

Nombre de lecteurs de l’Humanité connaissent Daniel Paul pour l’exercice de ses trois mandats de député de Seine-Maritime. Réputé pour le sérieux de son travail, sa fine connaissance des dossiers et son souci d’associer en permanence les travailleurs mobilisés, l’élu communiste s’est illustré sur de nombreux sujets industriels. Il a notamment ferraillé aux côtés des salariés de Renault Vilvorde ou contre la privatisation de Gaz de France. Dans son ouvrage Pour un monde meilleur, Daniel Paul revient sur son expérience parlementaire, mais il nous conte aussi son parcours de militant. Né en 1943 à Plourivo (Côtes-d’Armor), il est issu d’une famille modeste. Son père, marin dans la marchande, est contraint de s’absenter pendant de longs mois. Sa mère tient une petite ferme dont la production constitue une ressource essentielle pour la famille, de même que la solidarité que cultivent entre elles les épouses de marin. Bon élève, il est reçu au concours de l’École normale et embrasse la carrière d’instituteur, dont il rappelle qu’elle était à l’époque une des principales voies de promotion sociale pour les enfants de milieu populaire. La colère de son père contre la faiblesse des retraites de marin et l’engagement d’une mère qui diffuse des tracts communistes à la sortie de la messe comptent parmi les raisons qui le poussent à adhérer au PCF. L’engagement, pour Daniel Paul, sera ainsi à la fois pour la réussite de ses élèves et militant. Il le conduira au Havre, où il sera élu, trente-sept ans durant, à différents mandats, dont celui de maire adjoint marqué par un souci permanent de mobiliser la population.

daniel paul
L'Humanité

Francophonie Il est d’autres ancêtres que les Gaulois

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

Voici « une saisie sur le vif du “mouvement” francophone dans le monde », écrit Souleymane Bachir Diagne, qui signe la préface de l’ouvrage. On lit, en quatrième de couverture : « Nos ancêtres les Malinkés, les Peuls, les Kongos… C’est ainsi que commencent (ou devraient commencer !) les leçons d’histoire de la majorité des écoliers qui fréquentent, dans le monde, les écoles où l’enseignement est dispensé en français. » En effet, « la majorité des locuteurs de français et de ceux qui acquièrent leurs premiers savoirs en français résident sur le continent africain ». Mêlant enquêtes et analyses, statistiques, entretiens et témoignages, ce fort volume tend à rendre compte de l’usage du français dans l’immense diversité des contextes sociolinguistiques. Passionnant. M. S.

francophoniegallimard
Le Figaro

Les évêques de France prêts à un big bang de l’Église

Jean-Marie Guénois

Mariage des prêtres, ordination des femmes, révision de la liturgie… Leurs propositions de réforme sont aussi inédites que radicales.

Mariage des prêtres, femmes diacres ou prêtres, transparence dans les décisions paroissiales, révision de la liturgie… Les propositions issues des diocèses de France pour «le synode sur la synodalité», voulu par le pape, pourraient bouleverser l’ordre établi dans le sacerdoce des prêtres. «Une réelle reconnaissance» envers eux est pourtant soulignée. Elles ont été validées, mercredi à Lyon, par les évêques, puis transmises «telles quelles» à Rome, accompagnées d’une lettre qui les justifie et les met en perspective. Jamais l’Église de France n’avait voté et assumé un texte aussi radicalement réformateur, en particulier sur le sacerdoce.

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S’achève ainsi la première phase d’un synode mondial sur la gouvernance de l’Église, convoqué en 2021 par le pape François. À Rome, d’ici à décembre 2022, s’ouvrira une seconde phase qui va rassembler l’ensemble de ces propositions nationales pour préparer la tenue effective de ce synode au Vatican, en octobre 2023.

Le document français s’intitule «Collecte des synthèses synodales». Ces dernières ont été votées par la centaine de diocèses de France depuis septembre dernier, puis par l’assemblée des évêques de France, réunie à huis clos. Elles ont été présentées à la presse par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), par Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes en charge de ce dossier ainsi que par une jeune mère de famille, Lucie Lafleur.

Un diagnostic sévère

Les dix propositions posent un diagnostic sévère sur l’exercice actuel du sacerdoce catholique: «autoritarisme, difficultés dans les relations avec les femmes, attitude surplombante plus que fraternelle». Les évêques proposent donc «que le célibat des prêtres soit laissé au libre choix de ceux-ci, de sorte que l’ordination presbytérale et le mariage soient compatibles».

Autre grief, la «criante disproportion entre le nombre de femmes engagées» et celles «qui sont en situation de décider». Ce qui engendre «d’innombrables blessures», une «attente criante», une «révolte». D’où «de nombreuses demandes pour que les femmes puissent recevoir l’ordination diaconale» et qu’elles puissent être chargées de «la prédication». Ce qui serait un «premier pas». Certains voudraient qu’elles «puissent être ordonnées prêtres».

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Les évêques appellent aussi à une «diversification des liturgies au profit des célébrations de la parole», avec une «place centrale pour la méditation des écritures». Selon eux, l’eucharistie est certes «essentielle», mais sa liturgie peut être un «lieu de tension»: tant pour «l’irrecevabilité du langage» de l’Église - trop complexe pour les fidèles -, que pour les «exclus des sacrements (personnes homosexuelles, divorcés remariés)».

150.000 catholiques ont élaboré ces cahiers de doléances, soit 10 % des pratiquants, mais «peu de jeunes et de jeunes adultes», reconnaît l’épiscopat, qui note aussi «la difficulté pour beaucoup de prêtres à reconnaître l’intérêt de ce synode». Mgr Joly admet: «toutes les sensibilités ne se sont pas exprimées et il nous manque une génération, les 25-45 ans.»

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Le Figaro

Canicule: quelques astuces pour rafraîchir votre logement

Actualité

FOCUS - Les températures ne cessent de grimper cette semaine. Plus la température s’élève, plus on est tenté de mettre la climatisation à fond ou de s’en offrir une. Mais savez-vous que vous pouvez rester au frais sans faire grimper votre facture d’électricité? Le Figaro Immobilier vous rappelle quelques bonnes pratiques.

Par Guillaume Errard

Mis à jour le 16/06/22, 08:19

Publié le 16/06/17, 16:02

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• Fermez vos volets en journée

Près de 30% de la chaleur indésirable de votre logement provient des fenêtres exposées au soleil. C’est normal: en été, le soleil tape sur vos fenêtres et peut rapidement faire grimper la température intérieure de votre logement. «Les vitrages représentent en moyenne deux tiers des apports de chaleur à cette période de l’année», explique un expert en économies d’énergie d’Engie (ex-GDF Suez). Par conséquent, si vous avez des volets, des stores ou des rideaux, pensez à les fermer dès les premiers rayons de soleil.

• Ouvrez vos fenêtres à la tombée de la nuit

On a souvent le réflexe de vouloir ouvrir les fenêtres pendant la journée, en période de caniculecomme cette semaine où les températures vont dépasser allègrement les 30 degrés. Erreur! Attendez plutôt la tombée de la nuit lorsque la température est plus fraîche et laissez vos fenêtres ouvertes jusqu’au petit matin. Les températures sont généralement les plus fraîches entre minuit et six heures. Cela permettra de créer des courants d’air qui rafraîchiront votre logement.

• Évitez d’utiliser le four ou le fer à repasser

«Les apports de chaleur peuvent également provenir de l’intérieur. Nous avons souvent tendance à l’oublier», rappelle l’expert d’Engie. Dès lors, évitez de laisser brancher les appareils électriques que vous n’utilisez pas. En période de forte chaleur, il est également recommandé d’éviter l’utilisation d’appareils dégageant de la chaleur tels que le four ou le fer à repasser.

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• Vos alliés? L’humidité, les plantes et le ventilateur

Un drap mouillé suspendu sur le rebord de votre fenêtre ou une bouteille en plastique d’eau gelée devant votre ventilateur: deux gestes simples mais qui seront diablement efficaces pour rafraîchir votre logement. «Vous bénéficierez de la fraîcheur de l’humidité éliminée, précise l’expert. Car l’humidité est notre alliée en cas de fortes chaleurs». Et les plantes? Elles sont aussi nos alliées, puisqu’elles dégagent de l’humidité et absorbent la chaleur.

• Une dernière astuce?

La chaleur a également tendance à s’accumuler en hauteur. Il est possible aux bricoleurs de recouvrir avec du papier aluminium un carton et de le placer sur le haut des fenêtres (à l’extérieur). Un moyen simple mais efficace de lutter contre la chaleur à l’image d’un pare-soleil placé sur le pare-brise d’une voiture.

L'Humanité

Quentin Dupieux, de l’autre côté du miroir

Nos recommandations culturelles

Cinéma Dans une comédie absurde, le réalisateur flirte avec le fantastique pour explorer le blues de gens ordinaires confrontés à l’usure du couple, au vieillissement, aux pressions sociales. Un état des lieux plus profond qu’il n’y paraît.

Sophie Joubert

Qui a dit que la vie en zone pavillonnaire était ennuyeuse ? Quand Alain et Marie (Alain Chabat et Léa Drucker), un couple de quinquagénaires sans enfant, visitent une grande maison à la modernité un peu décatie, ils sont loin de se douter que leur existence va basculer. Après avoir vanté les qualités de la bâtisse et le jardin où est échouée l’épave d’une voiture rouge, l’agent immobilier tête à claques (Stéphane Pezerat) emmène les futurs acheteurs à la cave, clou de la visite, où se trouve une mystérieuse trappe. Ménageant son suspense et jouant avec les nerfs de ses interlocuteurs, il finit par révéler un secret qu’il est impossible de divulguer ici, au risque de ruiner les twists du scénario et de gâcher le plaisir du spectateur. Devenus propriétaires pour la première fois de leur vie, Alain et Marie se rendent compte qu’ils ont pour voisins Gérard (Benoît Magimel), le patron d’Alain, mâle alpha amateur de voitures chères, et sa petite amie, Jeanne (Anaïs Demoustier), vendeuse dans une boutique de lingerie. À la fin d’un dîner bien arrosé, Jeanne annonce sur le ton de la confidence que leur vie amoureuse a radicalement changé grâce à une innovation qu’il ne faut surtout pas ébruiter.

Il faut, pour pénétrer l’univers absurde de Quentin Dupieux, laisser de côté la rationalité et adhérer à un pacte qui se noue dès la première scène : Alain et Marie, filmés face caméra, confient à un interlocuteur invisible qu’il risque de les prendre pour des fous tant ce qu’ils vont raconter est invraisemblable. Contrairement à Rubber (un pneu ­serial killer) ou à Mandibules (une mouche géante dressée par deux simples d’esprit), le fantastique d’ Incroyable mais vrai repose essentiellement sur une convention de récit et une narration bousculée par des scènes emboîtées comme des poupées gigognes qui mêlent différentes temporalités et brouillent la ligne entre rêve et réalité. Jouant sur les lumières, froides ou chaudes, un décor soigné au détail près et des arrière-plans flous, le cinéaste installe une atmosphère irréelle qui contraste avec le quotidien en apparence banal des personnages et certaines scènes presque naturalistes. Ingrédient classique des films d’épouvante ou à suspense, la maison est le décor d’un conte où chacun convoquera ses propres références : le terrier d’ Alice au pays des merveilles et le lapin blanc (ici remplacé par un matou fugueur), la chambre interdite de Barbe-Bleue, la pomme empoisonnée de Blanche-Neige, voire les expérimentations surréalistes de Buñuel dans l’Âge d’or.

un rire libérateur qui repose sur des effets de surprise

Ces situations, on ne l’a peut-être pas assez dit, ont un énorme potentiel comique. Elles déclenchent un rire libérateur qui repose sur des effets de surprise et des personnages qui ne versent jamais dans la caricature. Notamment grâce au jeu subtil des quatre acteurs principaux, épatants, qui suivent le cinéaste dans sa folie. Affublé d’une touffe grise indisciplinée qui lui donne l’air d’être perpétuellement tombé du lit, Alain Chabat excelle dans le rôle d’un procrastinateur sans ambition, adepte des jeux vidéo pendant les heures de bureau et de la pêche à la ligne. Léa Drucker, aussi douée dans le registre comique que dans les rôles dramatiques, donne une dimension inquiétante à son personnage de Dorian Gray au féminin, ravagée par la peur de vieillir. Méconnaissable avec ses boucles courtes et son total look 1980, Anaïs Demoustier (déjà vue chez Quentin Dupieux) joue une jeune femme à la féminité agressive, bien moins cruche qu’elle ne le laisse d’abord paraître. Benoît Magimel enfin, décidément très présent sur les écrans, parvient à rendre attendrissant Gérard, l’hétéro beauf inquiet, qui se fantasme en surmâle.

En apparence foutraque et réellement jusqu’au-boutiste, Incroyable mais vrai parle de nous, de nos pulsions et de nos névroses, de l’usure au sein du couple, des représentations qui tanguent, de l’ennui au travail ou de la tentation transhumaniste. Qu’est-ce qu’être un homme aujourd’hui ? Sur quels attributs repose la prétendue virilité ? Comment continuer à s’aimer quand l’autre n’a pas les mêmes attentes et emprunte d’autres chemins ? Autant d’angoisses postées en embuscade qui teintent la comédie de mélancolie, suscitant l’empathie plus que la moquerie. Que les inconditionnels de Quentin Dupieux se rassurent, le sale gosse du cinéma français ne s’est pas assagi et continue de casser ses jouets. La morale (amorale) en accéléré de ce film qui ose tout, forme et fond, ressemble à un réjouissant feu de joie.

cinémaquentin dupieux
Le Figaro

Législatives 2022 : «J'ai honte pour lui», déclare Brigitte Kuster après la rencontre de Nicolas Sarkozy avec sa concurrente macroniste à Paris

Dinah Cohen

L'ancien chef de l'État s'est entretenu, selon une information du Parisien, avec Astrid Panosyan-Bouvet. Un affront pour sa concurrente, pourtant amie de longue date de Sarkozy.

Voilà un nouveau choix que Les Républicains peinent à comprendre... Mercredi, Nicolas Sarkozy a de nouveau fait parler de lui. Et ce, selon une information du Parisien , en rencontrant la candidate macroniste de la 4e circonscription de Paris. Astrid Panosyan-Bouvet, co-fondatrice d'En Marche, et surtout concurrente de Brigitte Kuster élue il y a cinq ans. La nouvelle est difficile à digérer, pour celle qui connaît l'ancien chef de l'État depuis 40 ans, et a toujours été l'un de ses fidèles soutiens.

À lire aussiNicolas Sarkozy: «Je suis libre comme quelqu’un qui s’est fait seul»

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La rencontre s'est déroulée dans la matinée pour évoquer «la situation politique, la recherche d'une majorité stable et la poussée de la Nupes et de l'extrême gauche», selon les informations rapportées par l'équipe de la candidate d'Ensemble ! au Parisien. Un rendez-vous ponctué de «conseils», adressé à la trésorière nationale de LREM qui doit affronter la prétendante sortante de droite.

«Minable. Indigne. Traître»

Depuis des mois, Nicolas Sarkozy reçoit de nombreuses personnalités dans son bureau. Mais celle-ci vient particulièrement chagriner Les Républicains, qui n'oublient pas les liens ayant uni Brigitte Kuster à l'ex-président. Car il faut le rappeler : l'élue, qui a été porte-parole des LR durant près de deux ans, a aussi présidé le comité de soutien parisien dédié à la candidature de Nicolas Sarkozy lors de la primaire de 2016.

Auprès du Figaro, Brigitte Kuster se dit ainsi «estomaquée». Elle raconte n'avoir «aucun passif» avec le principal intéressé, et ne pas comprendre un tel geste. «J'ai honte pour lui devant une telle trahison. Alors que je suis en pleine remontada localement... J'en ai réussi une la dernière fois, j'ai bien l'intention de réussir à nouveau. Et je ferai ça sans lui», affirme-t-elle encore, alors que le premier tour a mené la candidate marcheuse largement en tête, avec 41,03% des voix contre 28,91% pour LR.

«J'ai une campagne à mener, je prépare ma réunion», veut encore faire savoir la députée, qui s'apprête ce soir à recevoir Michel Barnier et Rachida Dati dans le 16e arrondissement. «Hier, j'avais Xavier Bertrand et David Lisnard, donc ça va très bien», ajoute-t-elle.

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«C'est incompréhensible ce qu'il s'est passé», s'est désolé Jean-François Copé sur RTL. «C'est une très grande tristesse, c'est une trahison.» «Minable. Indigne. Traître», s'est également ému le maire du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard, sur les réseaux sociaux. «Quand un président dit de droite soutient une candidate de gauche opposée dimanche à une élue fidèle qui a présidé son comité de soutien parisien... Lui qui a donné tant de leçons de loyauté. Prêt à tout pour exister et sauver sa peau», a-t-il poursuivi. Une déception certaine, qui s'inscrit dans la continuité de l'élection présidentielle durant laquelle Nicolas Sarkozy n'a jamais soutenu Valérie Pécresse.

Quelques semaines plus tôt, Nicolas Sarkozy avait déjà reçu un candidat du supposé camp adverse. Il s'agissait alors de Benjamin Haddad, jeune prétendant en lice contre le maire LR du 16e arrondissement, Francis Szpiner. D'autres rumeurs ont circulé, évoquant des rencontres entre l'ancien leader de la droite et certains membres du gouvernement, dans le but, notamment, de construire une majorité présidentielle élargie. Plus récemment, dans les colonnes du Figaro, l'ex-président a fait passer un message : «Je suis libre comme quelqu'un qui s'est fait seul.»

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Cinéma Pour son premier long métrage, la cinéaste allemande orchestre à Francfort la rencontre entre une commissaire d’exposition et un homme d’affaires congolais sans papiers.

Michaël Mélinard

Lisa Bierwirth appartient à cette jeune génération de cinéastes allemands qui, à partir de problématiques sociétales, épousent un cinéma de genre singulier. Une façon de documenter l’intime loin du ­réalisme social. Maren Ade en a donné un exemple somptueux avec Toni Erdmann , à la fois comédie loufoque et drame de la solitude dans un univers où les travailleurs sont corvéables à merci. Valeska Grisebach ne fait pas autre chose dans Western , une œuvre produite par Maren Ade où Lisa Bierwirth était l’assistante du réalisateur. Le cinéaste y ­reprenait à sa sauce contemplative le genre éponyme en confrontant des préjugés racistes et la méfiance réciproque entre des habitants d’un village de montagne bulgare et des ouvriers de chantier allemands. Dans le Prince , son premier long métrage, Lisa Bierwirth s’appuie, elle, sur le mélodrame autour d’une trame qui aurait pu être celle d’une dénonciation de la politique allemande d’accueil. Elle explore finalement le territoire amoureux avec la rencontre inattendue d’une célibataire allemande et d’un immigré congolais.

Monika (Ursula Strauss) ­officie dans une galerie d’art de Francfort. Pilier de l’établissement, elle s’inquiète du départ imminent du directeur. Elle trouve une échappatoire en postulant à son poste bientôt vacant. Un soir, elle fait la connaissance de Joseph (Passi Balende), un sans-papiers congolais. Une descente de police dans un café et les voilà collés l’un à l’autre derrière une poubelle de l’arrière-cour.

« Mon père a été colonisé, pas moi ! »

Drôle d’endroit pour une rencontre. Peut-être l’amorce d’une énième histoire d’amour impossible sur fond de différences de classes, ou un drame alimenté par la misère sociale ? Que nenni, la cinéaste prend le spectateur à contre-pied. Certes, l’amitié naissante se mue rapidement en love story, mais Joseph est un personnage complexe, à mille lieues du migrant de cinéma. « Mon père a été colonisé, pas moi ! » prévient-il. Quand on lui demande ce qu’il fait, il reste évasif, parle d’import-export. Difficile de savoir si son activité est légale ou pas. Même si les difficultés d’intégration s’invitent dans le récit – autant pour Monika que pour Joseph –, ce n’est pas là le cœur du propos de la cinéaste, plus intéressée par les frictions d’une romance amoureuse.

Lisa Bierwirth découvre aussi l’environnement de la diaspora congolaise, ses cafés, ses lieux de convivialité, ses rapports fraternels parfois conflictuels avec une foule d’acteurs non professionnels épatants. Le couple de cinéma l’est également. D’abord comédienne au théâtre, l’Autrichienne Ursula Strauss s’est fait connaître du grand public germanophone grâce à ses rôles à la télévision. Elle incarne une Monika énigmatique, tout en ­retenue, affranchie mais pas complètement heureuse. Plus étonnante est la prestation de Passi Balende. L’ex-rappeur de Ministère A.M.E.R s’impose dans ce rôle complexe. Ambigu, secret, sobre, il figure un Joseph fascinant et déroutant, charmant et repoussant, dont le désir de survie semble autoriser les excès. Tous deux portent ce mélodrame subtil et intrigant avec un indéniable talent.

cinéma
Le Figaro

Les mystères planent sur le Boeing bloqué à Buenos Aires

Patrick Bèle

RÉCIT - L’avion-cargo n’a pu être ravitaillé depuis le 6 juin et les cinq membres iraniens de l’équipage se sont vus confisquer leur passeport.

Un Boeing 747 de la société vénézuélienne de cargos aériens Emtrasur, filiale de la compagnie Conviasa, est arrivé le 6 juin en Argentine avec un chargement de pièces détachées automobiles en provenance de Mexico. Parmi les 19 membres d’équipage figurent cinq Iraniens. Les autorités argentines, après avoir vérifié la cargaison et les papiers de l’équipage, ne trouvent rien à y redire. Mais l’avion est obligé d’annuler son départ de Buenos Aires parce que la compagnie nationale argentine d’hydrocarbures YPF et la compagnie Shell refusent de fournir du carburant à l’avion. Explication: la compagnie Emtrasur, propriétaire de l’avion depuis janvier 2022, est sous embargo américain. Cet avion a été en outre vendu par la compagnie aérienne iranienne Mahan Air en janvier 2022, elle aussi sous le coup de sanction du Trésor américain.

Faute de carburant

L’équipage finit par décider de décoller de l’aéroport de Ezeiza mercredi 8 juin en direction de l’Uruguay, de l’autre côté du Rio de la Plata, en espérant y trouver du carburant. Mais les autorités uruguayennes refusent l’accès de l’avion à son espace aérien. Retour donc à Buenos Aires. L’avion reste au sol faute de carburant. Entre alors en scène la Daia, la délégation des associations israélites argentines. La Daia représente les victimes du terrible attentat contre une association culturelle juive de Buenos Aires qui a fait des dizaines de morts en 1994.

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Selon l’enquête judiciaire argentine, l’implication des gardiens de la révolution iraniens est plus que probable. L’enquête traînant en longueur, la présidente Cristina Kirchner fait adopter en 2013 une loi censée accélérer le processus pour autoriser l’audition depuis Téhéran des témoins appartenant aux hautes sphères du régime iranien. Le juge d’instruction chargé de l’affaire, Alberto Nisman, est retrouvé assassiné en 2015 dans son appartement dans des circonstances qui ne sont toujours pas éclaircies.

Après son retour à Buenos Aires, l’équipage est autorisé à repartir mais par une ligne régulière, laissant l’avion sur place. Ils s’y refusent et lundi 13 juin, le procureur fédéral Federico Villena décide de confisquer les passeports des cinq Iraniens de l’équipage. L’un d’entre eux porte le nom bien connu d’un membre des gardiens de la révolution iranienne: Gholamreza Ghasemi Abbas. Le gouvernement argentin a finalement indiqué mercredi qu’il s’agissait d’une «homonymie» et écarté tout lien avec l’organisation iranienne.

Les «trois frontières»

Cette affaire embarrasse le gouvernement argentin. Les liens de Buenos Aires avec Caracas sont forts depuis des années. Le Venezuela entretient des relations plus que cordiales avec l’Iran. Le président Nicolas Maduro est actuellement en visite officielle en Iran. Ce qui est d’autant plus gênant est que le Paraguay avait alerté début mai sur les doutes qui pesaient sur cet avion. Le 13 mai, il atterrit dans ce pays pour embarquer une cargaison de cigarettes d’une valeur de 750.000 dollars avec pour destination l’île des Antilles d’Aruba. Les autorités laissent partir l’avion mais alertent les pays de la région sur les doutes concernant l’équipage. Rappelons que la partie paraguayenne de la région des «trois frontières» (Paraguay, Brésil, Argentine) est depuis longtemps soupçonnée d’abriter des groupes mafieux et terroristes, dont le Hezbollah, qui utiliseraient la contrebande de nombreux produits, dont la drogue, pour se financer. Le procureur paraguayen, spécialiste de ces affaires, a été assassiné le 6 mai dernier lors de sa lune de miel à Carthagène en Colombie.

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Selon Mikhaïl Kassianov, premier ministre de 2000 à 2004, Vladimir Poutine a bâti depuis son arrivée au pouvoir en 2000 un système basé sur l'impunité et la peur.

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Le Figaro

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

Margaux Benn

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Envoyée spéciale à Kamianske et Zaporijjia

La route qui défile à travers champs, par-delà la rivière Konka, était pour beaucoup d’Ukrainiens une route de vacances menant à Marioupol, Melitopol ou d’autres villes de bord de mer. Aujourd’hui, on ne l’emprunte plus que pour se rendre en enfer. Il y a un check-point où il faut s’arrêter plus longtemps qu’aux précédents: c’est l’avant-dernier avant la fin de la zone «libre» de Zaporijjia. Tout le sud est occupé par l’armée russe. Des frappes d’artillerie tonnent. Une colonne de véhicules attend: pour passer, il faut le feu vert des militaires, eux-mêmes informés de la sécurité du passage par des soldats sur des positions plus proches des combats.

Sur le bas-côté, une station-essence désaffectée témoigne d’un monde obsolète depuis trois mois et demi: de grandes pancartes montrant des jeunes femmes en bikini vantent des chalets en bord de fleuve. Le mur de la petite épicerie de la station, est couvert de graffitis: «Mort aux occupants russes!» Ou, plus caustique: «Appelez la police: j’entends des coups de feu!» Un chien au dos zébré d’une grande cicatrice erre entre les pompes à essence depuis longtemps à sec.

«Ici, il y a deux semaines, tout était intact»

Le passage est enfin autorisé, pour cinq minutes seulement. Quelques dizaines de mètres plus loin, il faut définitivement s’arrêter: aux abords du village de Kamianske, une poignée de soldats gardent le dernier check-point de la région de Zaporijjia avant les territoires occupés qui s’étendent de Kherson, à l’ouest, jusqu’à Marioupol, à l’est. Juste après, un kilomètre et demi de zone «grise» mène à Vasylivka, où des combattants prorusses envoyés là depuis les territoires séparatistes du Donbass gardent leur propre check-point. «Avant, c’étaient des soldats russes. Mais ces derniers ont été rappelés pour gonfler les rangs à Kherson, où l’armée ukrainienne gagne du terrain», affirme une source militaire. Les gardiens du check-point, secondés par un hérisson en peluche, sont dans un fossé transformé en tranchée. Derrière eux, un petit café abandonné sert d’abri contre les intempéries et les frappes d’artillerie. «Restez là-bas! crie l’un des hommes, le visage dissimulé par une cagoule malgré la chaleur étouffante. Nous allons venir à vous!»

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Il faut rester à une quinzaine de mètres du fossé, sur le site de ce qui fut une station essence. Ici, pas de graffitis, plus vraiment de murs non plus. La structure déformée grince à mesure que des bouts de métal pendent et s’entrechoquent dans un vacarme lancinant qui laisse à peine entendre le piaillement des oiseaux. Il y a quelques heures seulement, une frappe a soufflé presque entièrement l’un des murs. «La dernière fois que j’étais ici, il y a deux semaines, tout était intact», remarque le colonel Vlad Volochine, qui nous escorte. Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. «Les calibres utilisés sont également plus gros», note Dmytro, 21 ans, qui n’a pas souhaité que son vrai nom soit utilisé. «La situation devient de plus en plus dangereuse», poursuit le soldat. Les villages disséminés dans la campagne, peuplés principalement de personnes âgées qui n’ont pas pu - ou pas voulu - fuir vers la ville de Zaporijjia, sont également bombardés.

«Les Russes savent où sont nos positions, mais ils détruisent aussi, exprès, des maisons de civils», s’emporte Dmytro. Pourtant, il faut subir cette espèce de statu quo, et la cadence dictée par l’ennemi. «Lorsqu’ils frappent, nous répondons. Mais nous n’avons pas les moyens de lancer une offensive, et ils le savent. Pour pouvoir contrôler la situation, il nous faudrait des armes plus puissantes.» Des dizaines de véhicules attendent de passer. «C’est assez récent, remarque un autre militaire. Avant, personne ne voulait aller dans ce sens. Il y avait un flux énorme de réfugiés fuyant les combats et les zones occupées. Mais depuis que la bataille de Marioupol s’est achevée, de plus en plus de gens font le chemin inverse.» Il y a, dit-il, les Ukrainiens prorusses, très largement minoritaires. Mais, surtout, des gens qui n’ont pas les moyens financiers de vivre loin de chez eux: «Les logements d’appoint mis en place par les ONG et les municipalités ne sont pas assez nombreux pour accueillir tout le monde. Pour certaines personnes, retourner s’occuper de leur ferme ou vivre dans leur maison, même en territoire russe, c’est mieux que de vivre libre mais dans la pauvreté.»

Les Russes savent où sont nos positions, mais ils détruisent aussi, exprès, des maisons de civils

Des autobus partent aussi récupérer des personnes trop faibles pour fuir par elles-mêmes, ou qui n’ont pas de voiture. Borys, lui, est originaire d’un village occupé aux alentours de Marioupol. Avant la guerre, tient-il à faire savoir, il exportait des concombres «jusqu’à Kharkiv et même Kiev». À présent, raconte-t-il, les Russes empêchent les fermiers d’acheminer leurs fruits et légumes en dehors des zones occupées. À Vasylivka, où se trouve le check-point russe menant vers Zaporijjia, «il y a un véritable cimetière de légumes et de fruits. Les soldats prorusses qui gardent le point de contrôle obligent les agriculteurs venant de Melitopol et d’autres zones occupées à déverser toutes leurs cargaisons avant de passer en zone libre: il y a des tonnes de fruits et de légumes qui pourrissent depuis des semaines». «Ils disent que les Ukrainiens n’ont qu’à crever de faim! s’emporte Anatoly. En ce moment, c’est la saison des pastèques et des cerises. Celles du sud de l’Ukraine sont une fierté nationale! Maintenant, tout cela appartient aux occupants qui les font moisir au soleil.» Conséquence: les agriculteurs dans les zones occupées ne vendent quasiment plus rien, et le prix de ces denrées partout ailleurs en Ukraine a explosé.

«Il faut se méfier de tout le monde»

Ces Ukrainiens qui entrent et sortent des zones occupées relatent aussi le traitement réservé à ceux qui y vivent. «Ils ont arrêté le directeur d’une école, tout comme ils le font avec n’importe quelle personne qui refuserait de collaborer, raconte Vladimir. Le président d’une université technique a aussi été arrêté, car il a refusé de changer le programme scolaire, poursuit-il. Ils kidnappent des hommes d’affaires, et tous les gens qu’ils soupçonnent d’être trop pro-ukrainiens. Pro-ukrainiens! Vous vous rendez compte? C’est comme si l’on venait chez vous et qu’on vous tabassait parce que vous aimez votre maison!» Son ami Vladimir intervient: «Deux de mes voisins ont été arrêtés par des militaires russes qui portaient des tenues civiles. Aujourd’hui, à Marioupol et dans les autres régions occupées, il faut se méfier de tout le monde. On ne peut rien dire car n’importe quel passant pourrait être un Russe ou un combattant séparatiste venu des républiques autoproclamées du Donbass.» Les véhicules à l’avant de la file commencent à s’avancer: les soldats du check-point ont, à nouveau, reçu le feu vert pour les laisser passer. Il nous faut également partir, dans l’autre sens: «Les Russes surveillent fréquemment nos positions grâce à leurs drones. Il faut éviter d’attirer leur attention», met en garde Dmytro.

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Devant le centre commercial Epicenter, dans la ville industrielle de Zaporijjia, une tente spacieuse héberge des stands d’ONG et de grandes tables où des réfugiés venus des territoires occupés peuvent manger un repas gratuit. Pendant la journée, le parking est presque désert. Le soir, à partir de 20 heures environ, il se remplit de voitures, de camionnettes de bus. Les cessez-le-feu ponctuels, plus ou moins respectés, permettent à quelques centaines de personnes d’arriver, quotidiennement, en sécurité. «Selon les jours, on voit des gens plus ou moins fatigués, et des voitures plus ou moins cassées», décrit Galina Berezhna, bénévole auprès du bureau mis en place par les services d’aide à l’enfance. Cette petite quadragénaire aux cheveux coupés court travaille avec sa collègue Tetiana Zhirai dans un préfabriqué juste à côté du chapiteau principal. Elles sont assises sur de vieilles chaises de bureau, au milieu de cageots contenant couches, lait infantile et autres serviettes hygiéniques qui constituent le trousseau distribué aux familles accompagnées de jeunes enfants.

Ces dernières semaines, Galina et Tetiana ont «vu l’horreur à travers les histoires des gens», mais elles n’osent pas en parler chez elles pour ne pas effrayer leurs familles. Alors, elles profitent de la venue de journalistes pour évoquer l’indicible. Il y a eu «le petit Max», ce garçon de 14 ans venu de Marioupol. Sa famille ne possédant pas de voiture, sa mère lui avait trouvé une place dans la petite berline de voisins en route pour Zaporijjia. Elle lui avait promis de le rejoindre bientôt, et était restée avec la grand-mère dans leur appartement. «Quand Max est arrivé, après plus d’une semaine de périple, et qu’il nous a dit où il habitait, nous avons compris qu’il s’agissait d’un immeuble bombardé quelques heures plus tôt. Nous avions vu la vidéo sur une chaîne Telegram, se rappelle Galina. Nous n’avons pas pu lui annoncer ça. Je l’ai amené faire du tourisme dans Zaporijjia. Nous avons vu le centre-ville, la rivière…» «Dieu merci, il n’avait pas accès à internet, ajoute Tetiana. Nous l’avons préservé quelque temps. Puis, nous l’avons mis dans une navette en partance pour Kiev, où l’attendaient des amis de la famille.»

De nombreux hommes sont enlevés et torturés simplement car les Russes, ou les combattants prorusses les soupçonnent d’être des résistants

Les deux amies égrainent les histoires. Elles en ont trop à dire. Bien vite, elles se mettent, sans s’en rendre compte, à livrer, chacune perdue dans ses souvenirs, leurs propres récits, sans s’écouter, sans plus tenter de les traduire en anglais. Dans la chaleur étouffante du minuscule préfabriqué, les vies de Lioubov, de Yevgueni et tant d’autres s’entremêlent dans une cacophonie indéchiffrable. Puis, quand Galina évoque «le prêtre», Tetiana s’interrompt: l’histoire a marqué les deux femmes tout autant. Le prêtre est arrivé il y a quelques semaines avec son tout jeune fils, depuis la région de Kherson, au bord de la mer Noire. «Il nous a raconté qu’après quatre jours de voiture en plein soleil, arrêtés à un check-point, les soldats russes ont organisé une distribution de pain. Le prêtre en a profité pour amener son fils se dégourdir les jambes. Puis, il a entendu: ratatata! Des soldats tiraient dans le tas, sur un groupe de civils attendant leur petit bout de pain», relate Galina.

Fausses informations

Ceux qui n’étaient pas morts ou blessés se sont rués vers leurs voitures, et ont démarré en trombe. «Le prêtre nous a raconté que certaines voitures sont restées sur place: soit parce que le conducteur était mort, soit parce que les gens semblaient tétanisés», ajoute Tetiana. «Dieu seul sait combien de crimes de guerre ont été commis, et continuent d’être commis, non seulement dans les territoires occupés mais aussi sur les routes de l’exil!», se désole Galina. «Lorsque Marioupol était encore bombardée, que les Russes ne contrôlaient pas encore totalement la ville, les gens qui arrivaient à fuir étaient comme des zombies, dans des voitures complètement détruites et sans vitres, et un rien les faisaient devenir fous. Une fois, un enfant a laissé tomber une bouteille d’eau par terre et tous les gens autour ont sursauté, décrit Galina. À présent, les gens qui viennent de Marioupol racontent un autre cauchemar: les cadavres dans les rues, l’épidémie de choléra…»

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21 heures. Tanya, Danyil et leur fille d’un an, Sofia, viennent d’arriver d’un petit village occupé entre Marioupol et Melitopol. «Là-bas, il n’y a plus rien. Pas d’eau, pas d’électricité, pas de réseau téléphonique ou internet… Nous avions peur de manquer d’argent et de nourriture pour notre bébé, alors nous avons fait le choix de venir ici, même si la route est connue pour être dangereuse», explique Tanya, une petite brune de 24 ans vêtue d’un crop top qui lui donne l’allure d’une vacancière faisant un road-trip en famille. Début mars, raconte-t-elle, les Russes affirmaient aux habitants des zones où ils étaient présents que Zaporijjia serait prise en trois jours. «Ils disaient que ça ne servait à rien de fuir, et qu’il valait mieux passer par la Russie. Mais nous, on a eu peur qu’en Russie, ils envoient Danyil en prison!» Selon d’autres réfugiés rencontrés par Le Figaro, des soldats russes diffusent de fausses informations aux habitants des villes et villages qu’ils occupent, décrivant par exemple Zaporijjia comme étant en proie aux combats, ou même déjà sous leur joug.

Dieu seul sait combien de crimes de guerre ont été commis, et continuent d’être commis, non seulement dans les territoires occupés mais aussi sur les routes de l’exil !

Le chauffeur d’un convoi d’évacuation originaire de Marioupol a par ailleurs vu «des cars avec de fausses pancartes indiquant la direction de Zaporijjia, et qui arrivaient deux heures avant les vrais autobus d’ONG. Alors, des dizaines de gens pensant monter dans un convoi humanitaire se retrouvaient en partance pour la Russie». Non loin, Oxana, Dima et Tommy, le chaton âgé de deux mois, arrivent tout juste d’un village occupé près de la ville de Marioupol. Oxana, une étudiante en journalisme âgée de 19 ans, raconte: «De nombreux hommes sont enlevés et torturés simplement car les Russes, ou les combattants prorusses qui patrouillent eux aussi, les soupçonnent d’être des résistants. Un tatouage, un porte-clefs aux couleurs du drapeau ukrainien… Tout peut être un prétexte pour être arrêté. Alors, mon père et mon frère préfèrent ne pas s’aventurer dans un point de filtration, auquel il faut se présenter pour demander le droit de sortir.» Elle confie n’avoir jamais, en presque vingt ans, été éloignée de sa famille. «À présent, il s’agit de trouver du travail pour penser à autre chose et aller de l’avant», conclut Dima.

Une femme la bouscule par inadvertance. Elle s’approche d’un grand panneau sous le chapiteau, où sont affichées des dizaines de petites annonces. Ce sont celles de gens cherchant un frère, un père, une tante, dont on n’a plus de nouvelles. «La dernière fois que nous avons vu Iryna Kalinina, elle était en route pour la maternité dans la région de Marioupol», peut-on lire sous la photographie en noir et blanc d’une vingtenaire souriante. À côté, le portrait d’un couple figé dans un éclat de rire, les yeux plissés à cause du soleil, a été abîmé par le temps.

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«Nous allons devoir durablement nous organiser», a estimé le président de la République en inaugurant ce lundi le Eurosatory, près de Paris.

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Le Figaro

Législatives 2022 : ces «fâchés pas trop fachos», prêts à voter Nupes au second tour

Mayeul Aldebert

TÉMOIGNAGES - Jean-Luc Mélenchon a appelé les abstentionnistes et les électeurs de Marine Le Pen à voter pour lui pour faire barrage à Emmanuel Macron.

«C'est un lapsus», s'est excusé Mélenchon ce mardi. La veille, il appelait, avec une formule comme il sait les employer, les «fachos pas trop fâchés» à voter pour l'alliance des partis de gauche, la Nupes. «S'il y a des fachos qui ne sont pas trop fâchés, mieux vaut qu'ils votent pour nous que de rester à la maison ou de voter pour Marine Le Pen, cela ne sert à rien».

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Si le chef de La France Insoumise a préféré corriger sa formule en échangeant les termes, les cadres du parti de gauche radicale ne cessent depuis lundi d'inviter subtilement les électeurs de Marine Le Pen à faire barrage aux candidats de la majorité présidentielle en votant pour la Nupes. «Si les gens ne veulent pas de M. Macron, il n’y a qu’une chose à faire c’est voter pour nous. Marine Le Pen n’a aucune chance d’avoir une majorité, LR non plus», a résumé Jean-Luc Mélenchon lundi soir sur France 2. «Mme Le Pen est aux abonnés absents à l'Assemblée nationale et n'est plus en capacité, elle, de bâtir une majorité, et ce qui nous intéresse, ce sont les gens qui se sont égarés dans ce vote», a complété le député LFI Adrien Quatennens le lendemain.

«La Nupes a clairement plus de chance de former une opposition à Macron», témoigne Rémi*, qui se dit «facho», c’est-à-dire «patriote», mais qui votera Nupes dans sa circonscription au second tour «pour une question de stratégie». «Par-dessus tout, je veux voter contre Macron, après Benalla, les 'gilets jaunes', le passe sanitaire, McKinsey et les affaires de viol, la Nupes ne peut pas être pire que lui», assène le jeune homme de 26 ans, qui habite dans les Deux-Sèvres, et qui est aussi, de toute évidence, très fâché. «Je veux emmerder Macron comme il a emmerdé les non-vaccinés», résume-t-il en précisant que le seul contre-pouvoir crédible au «président jupitérien» se trouve désormais dans l'alliance de la gauche.

Programme social

La Nupes pourrait avoir entre 161 et 219 sièges à l'issue du second tour selon une projection Harris Interactive pour Challenges, contre 23 à 45 sièges pour le RN. «Marine Le Pen, pour qui j'ai voté à l'élection présidentielle, va encore avoir une poignée de députés inutile pour former une opposition», déplore le jeune patriote qui travaille dans la réinsertion sociale pour les handicapés, et qui se dit prêt à fermer les yeux sur les mauvaises saillies de Mélenchon sur la police. «Je me rattache à son programme social».

«Je n'ai aucune affinité pour Mélenchon», confie de son côté Isaure*, 27 ans, et «j'ai d'ailleurs voté pour Zemmour à la présidentielle». Famille nombreuse, catholique, ayant grandi dans une banlieue aisée de la capitale, le profil confirme l'accointance. «Mais je veux par-dessus tout qu'un groupe puisse faire barrage à l'Assemblée nationale face aux députés macronistes», témoigne la jeune cadre très fâchée contre «le côté arrogant» du président de la République. «C'est Monsieur je-sais-tout qui joue avec la colère des gens».

Isaure votera Nupes ce dimanche dans la septième circonscription des Hauts-de-Seine contre la candidate Ensemble. Elle est convaincue de son choix. «J'essaie de persuader tous mes amis qui votent Marine Le Pen ou Eric Zemmour mais je n'y arrive pas vraiment», regrette-t-elle. «Même si le côté social attire, le programme de la coalition de gauche sur l'immigration ou l'Éducation ne passe pas, on a vrai désaccord stratégique», explique-t-elle. Certains l'accusent même de trahison.

«Passe sanitaire liberticide»

Les vases communiquent difficilement, mais certains sujets rapprochent franchement. «Le passe sanitaire liberticide a achevé de me convaincre qu'il fallait tout sauf Macron», livre Alicia*, qui a aussi pris la décision de voter pour la coalition de gauche au second tour. À l'élection présidentielle, la jeune fille avait déjà hésité à voter pour la France Insoumise pour son programme social, mais a préféré finalement répéter son vote pour le Rassemblement national.

Le débat existe donc vraiment dans la droite nationaliste, allergique à l'actuel président. Le militant Reconquête et candidat malheureux dans la quatrième circonscription des Alpes-Maritimes Damien Rieu a ainsi interrogé publiquement ses abonnés sur Twitter. Sur plus de 18.000 votants, si une majorité a déclaré s'abstenir, ils sont plus nombreux à affirmer vouloir voter Nupes plutôt que pour la coalition présidentielle Ensemble.

Côté RN, c'est le maire de Perpignan Louis Aliot qui a souhaité mardi la défaite du patron des députés LREM Christophe Castaner, fut-ce au prix d'un vote pour la Nupes. «Il y a des cas où notre électorat va s'interroger, par exemple contre Monsieur Castaner, je pense effectivement qu'il y a des électeurs du Rassemblement national dans sa circonscription qui vont réfléchir à deux fois, qui, peut-être, même en se bouchant le nez, iront voter contre Monsieur Castaner», a-t-il déclaré. «Parce que ça a été le pire ministre de l'Intérieur, l'homme le plus arrogant, le plus sectaire, il est un peu l'emblème de ce que représente le système macronien en France, à la fois incompétent, insignifiant», a-t-il ajouté.

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La consigne générale du ni-ni donnée par son parti reste en tout cas claire. «Contre les déconstructeurs d'en-bas et les déconstructeurs d'en haut, je ne vais pas appeler à voter pour les uns ou pour les autres», a récemment maintenu Marine Le Pen.

*Les prénoms ont été changés

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Le Figaro

Les origines de la peste noire dévoilées

Vincent Bordenave

DÉCRYPTAGE - Pour éclaircir ce mystère, des scientifiques ont procédé à des analyses ADN sur des restes humains.

La peste noire a déferlé sur l’Europe entre 1347 et 1353. Six années, qui auront été suffisantes pour décimer jusqu’à 50% de la population européenne. L’origine de cette catastrophe reste débattue, mais une équipe de scientifique de l’institut Max-Planck de Leipzig (Allemagne) publie de nouveaux éléments ce mercredi dans la revue Nature . Contrairement à ce qui a longtemps été privilégié, la Chine ne serait pas le foyer initial de la maladie. Il faut en fait regarder plus à l’Ouest, au Kirghizistan pour voir les premières traces des dégâts causés par la bactérie Yersinia pestis, responsable de la maladie.

«Ces travaux viennent confirmer les faisceaux d’indices accumulés ces dernières années», juge Étienne Patin, chercheur au sein de l’unité de génétique évolutive humaine de l’Institut Pasteur. Les scientifiques ont étudié des restes archéologiques découverts sur les sites de Kara-Djigach et de Burana, situés dans la vallée de Chu, près du lac Issyk Koul, dans l’actuel Kirghizistan. «Des fouilles réalisées à la fin du XIXe siècle dans le cimetière avaient montré un nombre disproportionné de pierres tombales avec des inscriptions correspondant aux années 1338 et 1339», expliquent ainsi les auteurs. Certaines inscriptions précisaient que la peste était la cause de plusieurs décès. Ces découvertes ont alimenté de nombreuses polémiques entre scientifiques. Certains y voyaient la preuve d’un foyer précoce de la peste noire. Pour d’autres, ces inscriptions ne sauraient être des preuves suffisantes: la peste aurait très bien pu être confondue avec une autre maladie.

Des routes de la soie à l’Europe

Pour éclaircir ce mystère, les scientifiques ont donc procédé à des analyses ADN sur les restes humains et ont trouvé des traces de la bactérie de la peste dans trois des échantillons d’ADN. «Nous avons enfin pu montrer que l’épidémie mentionnée sur les pierres tombales était bien causée par la peste», résume Phil Slavin, l’un des principaux auteurs de l’étude et historien à l’université de Sterling, au Royaume-Uni.

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«La peste est une bactérie qui mute peu, analyse Étienne Patin. Il y a une très grande similitude entre celles qui viennent d’être découvertes sur les restes humains de Kara-Djigach et de Burana et celle qui est arrivée en Europe à peine quelques années plus tard. Ce qui suggère qui s’agit bien du même épisode épidémique. Cette souche se situe de plus à un nœud évolutif de toutes les souches qui circuleront par la suite. Ce qui confirme le rôle de la région dans l’origine de la maladie.» En Europe, la peste a surtout été véhiculée par les rats, mais le réservoir initial n’est pas identifié. Les auteurs suggèrent à partir des données génétiques que l’animal responsable de première contamination humaine serait une marmotte de la région de Tian Shan, aux confins du Kirghizistan, de la Chine et du Kazakhstan.

Les auteurs notent que c’est aussi dans cette région du monde qu’ont été repérées les souches anciennes de la toute première épidémie de peste au troisième siècle après J.-C. «C’est un autre argument supplémentaire qui plaide en faveur d’une origine de la peste noire en Asie centrale», explique Johannes Krause, auteur principal de l’étude et directeur de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutive.

On ne peut pas exclure que d’autres villages, ailleurs en Asie, aient connu des épisodes similaires, sans que les traces de telles catastrophes soient remontées jusqu’à nous

La maladie aurait ensuite pu profiter des routes de la soie pour se répandre doucement vers l’Europe. On ne sait pas si des contaminations interhumaines auraient fait voyager la bactérie sur plusieurs milliers de kilomètres, ou bien si elle a été transportée exclusivement par des animaux. «Là encore, l’étude tranche entre deux scénarios existant, analyse le chercheur français. Ces deux villages ne se situant pas très loin du réseau commercial des routes de la soie, c’est pour les auteurs un argument qui fait pencher la balance de ce côté. Selon l’autre hypothèse, ce sont les conquêtes de l’Empire mongol qui ont favorisé l’expansion de la maladie. À mon sens, cette dernière n’est pas tout à fait discréditée pour autant. On ne peut tout à fait exclure que la bactérie ait pu faire des dégâts dans d’autres endroits d’Asie, peu ou prou à la même époque.»

La peste n’est pas une maladie qui peut circuler à bas bruit en passant inaperçue. Elle charrie partout où elle passe son lot de morts. Malgré tout, «il y a un biais d’échantillonnage qu’on ne peut pas exclure, continue Étienne Patin. Johannes Krause et son équipe s’appuient ici sur deux sites archéologiques méconnus. On ne peut pas exclure que d’autres villages, ailleurs en Asie, aient connu des épisodes similaires, sans que les traces de telles catastrophes soient remontées jusqu’à nous. Je pense que cette nouvelle étude permet de resserrer l’étau sur les origines, mais il y a des chances que dans un avenir proche de nouveaux papiers précisent ces résultats.»

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Le Figaro

Disparition du petit Habib : des fouilles relancées pour tenter de retrouver son corps

Le Figaro

L'enfant avait été enlevé en 2014 par son père, lorsqu'il avait 13 mois.

Il serait aujourd'hui âgé de 9 ans. Le petit Habib Nedder, enlevé par son père le 19 janvier 2014 alors qu'il était de garde pour le week-end, reste toujours introuvable. Mais la justice ne baisse pas les bras : des enquêteurs spécialisés dans les «cold-cases» - ces affaires non -résolues - ont entamé mardi 14 juin des fouilles à L'Hospitalet-Près-l'Andorre, dans l'Ariège, en contrebas d'une centrale hydroélectrique, a révélé La Dépêche . C'est non loin de là qu'avait été retrouvé, il y a huit ans, le corps sans tête de Mehdi Nedder, le père du petit garçon.

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À l’époque, les enquêteurs n'avaient pas retenu la thèse d'un assassinat : ils ont privilégié la piste du meurtre du petit garçon suivi par le suicide du père. Le corps de ce dernier aurait été décapité en passant par la turbine d'un barrage.

Mais la mère du petit garçon, Jennifer Dana, ne croit pas à cette théorie. Pour elle, cela n'est pas cohérent avec ce que son ex-mari «voulait laisser de lui auprès de sa famille», explique-t-elle à La Dépêche. D'autant plus que des témoins auraient aperçu le père de Habib en train de se bagarrer non loin de L'Hospitalet, selon le quotidien régional. La jeune femme reste donc persuadée que Habib est toujours vivant et qu'il se trouve, probablement, en Algérie, où son ancien époux avait des attaches familiales.

Malgré l'intime conviction de la mère de famille, les fouilles lancées par la juge d'instruction ont pour principal objectif la recherche d'ossements humains, d'après le média local. Si ce secteur avait déjà été passé au peigne fin il y a des années, des travaux d'assèchement de ce bassin de près de 3000m2 d'eau entrepris par EDF pourraient permettre aux enquêteurs de mener des investigations plus poussées. Une équipe cynophile de l'Office Central pour la Répression des Violences aux Personnes (OCRVP) a, à ces fins, été dépêchée sur place.

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L'Humanité

Bruno Le Maire signe un chèque en blanc au patronat

Actu

Le ministre de l’Économie se refuse à tout coup de pouce au Smic ou à une augmentation généralisée des salaires, mais il confirme une ristourne fiscale aux entreprises de 7,5 à 9 milliards d’euros dès 2023.

Clotilde Mathieu

Premier reçu, premier servi. Sitôt remis en fonction, le ministre de l’Économie s’était empressé de recevoir les organisations patronales. Une semaine plus tard, dans les colonnes du « Figaro », forcément, Bruno Le Maire a confirmé le premier cadeau aux patrons du mandat, inscrit dans le programme du candidat Emmanuel Macron. Chiffré à 7,5 milliards d’euros par En marche durant la campagne présidentielle, le montant de la ristourne fiscale, via la suppression immédiate de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), devrait en fait avoisiner les 9 milliards d’euros, à en croire les dernières estimations de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Cet impôt local né en 2010 des cendres de la taxe professionnelle, qui alimente les caisses des collectivités territoriales, serait compensé par l’État. Votées lors du projet de loi de finances rectificative à l’automne, « les baisses d’impôts de production pour les entreprises s’engageront dès 2023 comme le président de la République s’y est engagé », a concédé Bruno Le Maire. Et ceci sans aucune contrepartie. Déjà en 2021, au nom de la « reconquête industrielle », Emmanuel Macron avait baissé de 10 milliards d’euros les impôts de production. Soit une baisse de 15 % de ces prélèvements.

Des milliards d’euros qui vont manquer à l’heure où les prix s’envolent. Lors de la rencontre avec les organisations patronales, Bruno Le Maire a balayé toutes « augmentations générales » (des salaires), estimant que « ce n’est pas comme ça que ça marche ». Tout juste a-t-il invité les entreprises qui « le peuvent » à augmenter les salaires.

Face aux fins de mois difficiles, le gouvernement tarde à communiquer les mesures venant en aide aux ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre. Tout comme il ne communique pas le niveau de hausse du point d’indice des fonctionnaires. Chaque détail des mesures sociales est renvoyé à après les élections législatives. Le gouvernement Borne a bien entendu choisi son camp, celui des patrons, du capital.

impôtspatronatbruno le maireSalaires et pouvoir d'achat
L'Humanité

À Roissy, alerte contre un crash social

Reportage

Mobilisation Des milliers de salariés travaillant à l’aéroport Charles-de-Gaulle ont fait grève ce jeudi. Après les baisses de salaires de la crise sanitaire, ils réclament 300 euros d’augmentation et de meilleures conditions de travail.

Marie ToulgoatLuis Reygada

Le terminal 2 de l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle est en ébullition. Deux ans après le brusque arrêt de son activité, la plateforme aéroportuaire reprend vie. Mais, ce jeudi 9 juin, ce ne sont pas des touristes venus découvrir la Ville lumière, ni des Français revenus de périples à l’étranger qui animent l’aéroport. Ce sont des salariés. Dans un micro au son saturé, perché sur un escabeau en guise d’estrade, l’un d’eux s’époumone. « 300 euros ! » hurle-t-il, avant de pointer le micro aux centaines de personnes rassemblées devant lui qui répètent en chœur. Mais, sur le terminal 2E de l’aéroport, il ne s’agit guère de fans devant leur idole. Tous sont dans le même panier : les salariés des 800 entreprises de la zone, tous secteurs confondus, font grève et réclament l’augmentation immédiate de leurs salaires.

Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit

Emmitouflée dans une chasuble rouge estampillée FO, Sylvia témoigne de l’urgence de la mesure. « Toutes nos fins de mois sont difficiles, on a tous des crédits sur le dos », explique-t-elle. L’employée de sûreté sous-traitante d’Aéroports de Paris (ADP), chargée de contrôler les passagers aux portiques de sécurité avant l’embarquement, ne gagne que « quelques euros au-dessus du Smic » après vingt-huit années d’ancienneté. Une misère, d’autant plus que le prix de l’essence rogne considérablement son budget : comme beaucoup de travailleurs de l’aéroport pour qui la voiture est le seul moyen de transport possible, elle doit rouler 50 km par jour pour se rendre aux terminaux et rentrer chez elle. Partout, le son de cloche est le même. Qu’ils soient salariés d’entreprises historiques de l’aviation ou de sous-traitants, tous déplorent un salaire au ras des pâquerettes. Anémiés par le Covid et la chute drastique du flux de passagers, certains employeurs ont imposé à leurs salariés de faire un choix – à travers les accords de performance économique – entre pouvoir d’achat et maintien de l’emploi, avec jusqu’à 15 % de baisse de rémunération dans certains cas. À Servair, filiale d’Air France et de Gate Group chargée de la préparation des plateaux-repas des passagers en vol, « on a perdu notre treizième et notre quatorzième mois » depuis 2020, regrette Valéry Théron, élu Unsa au CSE.

Alors que de nombreux salariés attendaient des coups de pouce de leur employeur avec la reprise de l’activité, personne ou presque n’a rien obtenu. « La plupart des négociations de branche – dans les transports, le commerce ou les ports et docks – n’ont pas bénéficié aux travailleurs, avec des minima toujours en dessous du Smic », déplore Fabrice Michaud, secrétaire de la fédération CGT des transports.

Pour les quelque 80 000 salariés de la plateforme ­aéroportuaire, la hausse des salaires est d’autant plus urgente que la charge de travail, elle, s’est alourdie. Le trafic aérien devrait retrouver cette année des niveaux similaires à ceux de 2019 – de 92 à 95 %. Pourtant, depuis le début de la pandémie, les différentes entreprises de la zone se sont séparées de travailleurs, rendant la tâche à ceux qui restent infiniment plus compliquée. Air France, par exemple, a licencié 7 500 personnes en 2020, et 1 000 supplémentaires dans sa filiale court-courrier Hop !. Chez ICTS, sous-traitant dans la sûreté, Marie Marivel et ses collègues peinent à suivre le rythme. Face aux files d’attente de passagers longues de plusieurs heures, les agents ont reçu pour ordre de faire vite, très vite. Au risque de laisser passer dans les avions une arme ou un objet dangereux. Si aucun scénario de cette nature n’est encore à déplorer, les salariés doivent déjà se confronter à l’agressivité croissante des voyageurs qui, épuisés par les heures d’attente aux portiques, perdent leur sang-froid. « On est fatigués, on est à bout. L’employeur dit qu’il cherche à recruter mais ne trouve pas de personnel. Ça ne m’étonne pas puisqu’il n’y met pas le salaire », résume la syndicaliste CGT. Les agents doivent multiplier les heures de travail, le week-end et la nuit pour atteindre les 2 000 euros de salaire brut. Plus loin dans l’aéroport, Omar Benalayat et ses collègues sont, eux aussi, à bout de souffle. Le sous-traitant du loueur de voitures Sixt doit faire face à un nouvel afflux de réservations avec un effectif diminué. « On atteint 300 réservations par jour, derrière il faut préparer les véhicules, les gens ne tiennent plus, souffle le délégué syndical FO.  C’est devenu le Moyen Âge. »

en 2020, la rupture conventionnelle collective a signé le départ de 1 500 employés

En 2020 et 2021, des manifestations s’étaient déjà déroulées pour contester les suppressions de postes, sans réussir à stopper complètement la saignée. Aujourd’hui, alors que les salariés trinquent, les patrons aussi se mordent les doigts, incapables de répondre au regain de demande, qui n’était prévu que d’ici à 2024-2025. Interrogé sur BFM Business, Augustin de Romanet, le grand patron d’ADP – dont les salariés ont pourtant vu leur rémunération baisser durant la crise – a même fait la publicité d’un site Internet de recrutement, insistant sur ses difficultés à embaucher du personnel. Avant d’assurer qu’il ne regrettait pas la rupture conventionnelle collective menée dans son groupe, en 2020, signant le départ de 1 500 employés.

« Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français »

La baisse des salaires, doublée de la détérioration sans précédent des conditions de travail, passe d’autant moins que les entreprises de la zone aéroportuaire, Air France et ses 7 milliards d’euros de prêts garantis par l’État en tête, ont reçu de généreuses aides gouvernementales au cours de la crise sanitaire. Les salariés attendent enfin de voir la couleur de cet argent. Devant les portes du terminal de l’aéroport, ceux-ci ont reçu le soutien de plusieurs élus et candidats aux élections législatives, dont Marie-George Buffet (PCF, Nupes). « Cette mobilisation est au cœur des préoccupations des Français, puisqu’elle pose la question non pas uniquement du pouvoir d’achat, mais des salaires ! » lance la députée sortante. À Roissy et ailleurs en France, comme à Bordeaux, Marseille et Orly, la grève aura dans tous les cas donné aux patrons un aperçu de la ténacité des salariés. ADP a d’ailleurs dû annuler un quart des vols ce jeudi et déploré de nombreux retards. « Mais ce n’est qu’une première étape », promet Fabrice Michaud.

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L'Humanité

Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

Actu

Le gouvernement a évoqué, ce mercredi, ses mesures pour le pouvoir d’achat. Aucune annonce d’ampleur n’a été faite, alors que la hausse des prix pèse lourdement sur le budget des ménages.

Lola Ruscio

Depuis sa nomination à Matignon, la première ministre, Élisabeth Borne, martèle qu’elle souhaite « protéger » le pouvoir d’achat des Français. En réalité, son gouvernement va prendre des mesures cosmétiques qui évitent de toucher aux profits des entreprises privées, comme la prolongation du « bouclier tarifaire » sur l’électricité et le gaz, la remise de 18 centimes sur le plein d’essence jusqu’en août ou le versement d’une aide exceptionnelle. Un dispositif qui rappelle le chèque énergie, une mesure ponctuelle d’un montant de 100 euros, distribués en décembre 2021. À quelques jours du premier tour des législatives, Olivia Grégoire, la porte-parole du gouvernement, a ainsi confirmé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres, qu’une aide sera versée aux familles modestes à la rentrée de septembre, en fonction du nombre d’enfants à charge, sans toutefois préciser son montant. Quant au chèque alimentaire plus ciblé sur les produits « de qualité » et « bio », il est toujours en cours de réflexion, selon Élisabeth Borne.

Certes, ces aides conjoncturelles – qui figureraient dans deux projets de loi distincts après les élections législatives – sont bienvenues au moment où l’inflation grimpe, mais elles s’avéreront insuffisantes pour faire face à une inflation qui a atteint 5,2 % en mai. Surtout, le gouvernement entend faire peser sur l’État, donc sur les contribuables, l’intégralité du financement de ces mesures, sans rien demander aux grandes entreprises. Les groupes du CAC 40 ont pourtant versé en 2021 à leurs actionnaires plus de 80 milliards d’euros en dividendes et en rachats d’actions. Pas de mise à contribution des plus hauts patrimoines non plus, mais une réforme du RSA stigmatisant les plus fragiles, puisque les bénéficiaires devront se soumettre à l’obligation de travailler pour toucher cette aide.

En outre, le gouvernement a indiqué que les minima sociaux, dont le RSA, l’allocation adulte handicapé (AAH), et les pensions de retraite (+ 4 %) doivent être réévalués dès juillet, sans attendre la revalorisation de janvier 2023. En revanche, aucune hausse des APL n’est envisagée, alors que les prix des loyers augmentent. À la Fondation Abbé-Pierre, on demande une majoration de 10 % des aides au logement ; plusieurs associations de consommateurs réclament un gel des loyers pour limiter les effets de l’inflation. Des revendications rejetées en bloc.

déprime, rien que des primes...

Suivant la même logique pro-business, aucune hausse significative du Smic n’est à l’ordre du jour. En Macronie, on défend plutôt la possibilité pour les entreprises de verser une prime allant jusqu’à 6 000 euros, exonérée de toute cotisation sociale et d’impôt sur le revenu. Problème : la précédente version de cette prime, accordée au bon vouloir de l’employeur, n’a été distribuée en 2021 qu’à 4 millions de salariés, selon les chiffres du gouvernement. Et son montant n’excédait pas 506 euros en moyenne, l’an dernier.

Toujours sur les salaires, le gouvernement s’est engagé à revaloriser, « dès cet été », celui des fonctionnaires. Une décision très attendue par la fonction publique d’État, l’hospitalière ou la territoriale, tant les agents dénoncent depuis des années le manque d’attractivité de leurs métiers et la dégradation de leur niveau de vie. Mais Stanislas Guerini, le nouveau ministre de la Fonction publique, se garde bien de dévoiler le montant du futur relèvement du point d’indice, arguant des discussions en cours avec les syndicats. « Le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé de plus de 10 % depuis 2010 », a rappelé Céline Verzeletti, la secrétaire confédérale de la CGT, qui demande une hausse « immédiate » des salaires.

Dans le privé, le gouvernement mise aussi sur la participation et l’intéressement. La manœuvre est connue : ces primes étant exonérées de cotisations sociales et de taxes, les entreprises évitent soigneusement une participation à l’impôt ou à la Sécurité sociale. Une énième réforme libérale, comme la loi Pacte, dont les modalités pourraient s’étendre aux petites entreprises, selon Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie. « S’il faut aller encore plus loin dans la simplification pour que les TPE aient de véritables incitations, nous sommes prêts », a-t-il déclaré. Interrogé mercredi sur BFMTV, il a annoncé que le barème de l’impôt sur le revenu serait indexé sur l’inflation, omettant de préciser que ce dispositif existe déjà. L’ancien ministre sarkozyste n’imagine pas, en revanche, un dispositif pour taxer davantage les revenus du capital. Contre les crises qui s’intensifient, il y a pourtant une urgence : reconstruire une fiscalité progressive et redistributive, en commençant par rétablir l’impôt de solidarité sur la fortune.

Salaires et pouvoir d'achatEmmanuel Macroninflationcgt
L'Humanité

« Si tout augmente, les salaires doivent suivre »

Reportage

pouvoir d’achat Au sud-ouest de Caen, dans la circonscription où Élisabeth Borne est candidate, on ressent comme partout ailleurs les difficultés posées par une inflation galopante et des salaires qui stagnent. Mais on compte davantage sur la solidarité que sur le gouvernement pour s’en sortir.

Benjamin König

Villers-Bocage (Calvados), envoyé spécial.

Mercredi matin, sur le marché de Villers-Bocage, aux alentours de la mairie reconstruite après guerre et inaugurée par le général de Gaulle , les habitants parlent peu des élections législatives qui se tiennent dimanche. Et pourtant : les projecteurs sont braqués sur ce petit bout de Normandie qui s’étend des portes de Caen jusqu’à Vire, la 6e circonscription du Calvados, où la candidate macroniste n’est autre que la première ministre, Élisabeth Borne. Elle était justement attendue ce mercredi dans la circonscription pour faire campagne, alors que, de son côté, Jean-Luc Mélenchon vient soutenir les candidats de la Nupes dans le département, parmi lesquels Noé Gauchard, l’insoumis qui va défier la cheffe du gouvernement.

Mais sur le marché du bourg d’un peu plus de 3 200 âmes, si on a entendu parler de la candidature d’Élisabeth ­Borne dont un partisan distribue le tract à l’entrée des allées, ce duel à distance passe plutôt au second plan. « Moi, de toute façon, je vote à Caen », objecte Simone, une retraitée qui va « sur (ses) 75 ans » et vit seule. Mais le problème du pouvoir d’achat « est le même pour tout le monde », ajoute-t-elle. En ce qui la concerne, il s’agit surtout « des charges qui sont les mêmes pour une personne seule que pour un couple : se chauffer, s’éclairer, et même rouler, tout devient compliqué ». Elle ne veut pas se plaindre de sa pension de retraite, qui lui donne « juste assez pour payer des impôts », mais « le loyer pèse lourd, je n’ai pas été épargnée par la vie et n’ai jamais pu devenir propriétaire ».

« Des gens de plus en plus pauvres »

Un peu plus loin, voici Patrick, un sapeur-pompier originaire « de la Guérinière, un quartier ouvrier et mélangé à Caen ». La hausse des prix, selon lui, « tout le monde la ressent, bien évidemment ». Il pense qu’une solution serait de « protéger le pouvoir d’achat » en bloquant les tarifs pour les « produits essentiels » dont « on voit sur le marché les prix s’envoler ». Avec son métier, il en perçoit régulièrement les conséquences : lors « des interventions, on voit des gens de plus en plus pauvres ». Mais lui estime, comme beaucoup ici, ne pas avoir trop à se plaindre. « C’est surtout pour les retraités que c’est dur », explique-t-il, évoquant sa mère « pour qui il y a tout à payer : loyer, électricité, même avec les chèques du gouvernement, c’est difficile. On l’aide, bien sûr, mais ce n’est pas normal quand on a travaillé toute sa vie. »

« LES vacances vont coûter beaucoup plus cher »

À côté de l’étal d’un des nombreux maraîchers locaux, Claude, retraité depuis trois ans et ancien travailleur dans l’industrie, pense aux « vacances qui vont coûter beaucoup plus cher », et au prix des matériaux, lui qui se dit « peu impacté par l’essence, car je roule peu et je bricole chez moi ». Par contre, il trouve « un peu bizarre cette inflation galopante, comme le prix du bois qui flambe alors que la France est autosuffisante », et estime que « si tout augmente, alors les salaires doivent augmenter aussi ». Mais il juge que, quel qu’il soit, « le gouvernement n’a pas trop de pouvoir ». En tout cas, il ira voter. « J’y vais toujours, au moins pour pouvoir râler après », sourit-il, même s’il se dit, lui non plus, « pas du genre à cracher dans la soupe ».

Patrick, lui, s’il doute de l’union « de dernière minute » de la gauche, estime que les mesures de l’actuel exécutif ne sont destinées qu’ « à se faire bien voir » et « ne règlent rien au fond du problème ». Comme un résumé d’un état d’esprit souvent partagé, Simone juge que, « de toute façon, le gouvernement, il faut qu’il rattrape des années d’erreurs ». Avant de lancer sur le blocage des prix : « Bien sûr qu’il faut le mettre en place. On voit des gens qui achètent 15 litres d’huile, ça ne rime à rien. »

Législatives 2022Élisabeth BorneNupescalvados
El País (ESP)

15 vías ferratas en España para vivir emociones de altura, pero con poco riesgo

LONELY PLANET

Estas sendas acondicionadas para la escalada invitan a trepar paredes, cruzar puentes colgantes y lanzarse por tirolinas de forma sencilla y segura

Aventura, deporte y un punto de emoción son los atractivos de las vías ferratas, una forma de escalar y conectar con la naturaleza cada vez más de moda que permite llegar de forma segura y entretenida a lugares de difícil acceso gracias a escalones de metal, puentes tibetanos, tirolinas, pasarelas, cables y un equipo básico. Algunas son muy exigentes, no aptas para todos los públicos, pero también las hay de dificultad moderada o incluso sencillas que pueden realizar familias con niños (siempre que no se tenga vértigo).

Más información en ‘1000 ideas para viajar por España’, de Lonely Planet y en lonelyplanet.es

Las vías ferratas tienen su origen en los Alpes, pero hoy las hay por todo el mundo. En España también. Se clasifican en diferentes niveles de dificultad, dependiendo de la verticalidad, del número de agarres instalados, la distancia entre ellos, la longitud de la vía o el terreno por donde discurre: algunas avanzan por zonas con mucho desnivel y no todo el mundo se atreve a realizarlas sintiendo el abismo bajo los pies.

Por el momento aún no se ha llegado a un consenso sobre el sistema de graduación de la dificultad de las vías ferratas, ya que cada país utiliza el suyo propio. En España el sistema más común las clasifica en seis grupos (desde el K1, fácil, hasta el K6, extremadamente difícil). Las más fáciles pueden considerarse casi caminos de senderismo, por buenos terrenos, se recorren sin dificultad e incluso tienen cables de seguridad o estacas de hierro como agarre en los pasos un poco más arriesgados.

Según se aumenta el grado de dificultad, los terrenos son más escarpados, se necesita más material de seguridad y hay cables y agarres para superar los sectores verticales. Los grados difícil y muy difícil están reservados solo para auténticos expertos. Hay que estar en forma, tener mucha fuerza, llevar calzado adecuado y tener experiencia en escalada. Las vías ferratas pueden ser clásicas, que culminan en una cumbre y se adaptan a las características del terreno, o deportivas, que discurren por las zonas más verticales y expuestas de las montañas. Aquí se incluyen también vías que incorporan todo tipo de atracciones como puentes o tirolinas. Normalmente son recorridos más cortos que las vías clásicas, pero exigen conocimientos de técnicas de escalada.

Proponemos 15 vías ferratas españolas muy atractivas para lanzarse a la aventura.

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1 Castillo de Peñaflor (Teruel)

Entre las vías ferratas sencillas que abundan por toda la Península encontramos una junto al pueblo de Huesa del Común, en Teruel, donde se levanta el castillo de Peñaflor, un antiguo baluarte musulmán encaramado a una tímida loma que puede visitarse de forma vertical gracias a una vía ferrata muy sencilla, pero no exenta de emociones y de pasos complejos. Encaramado a estas paredes donde rebotaron cantos y oraciones uno es testigo de un escenario rural salvaje y áspero que conecta con otros tiempos.

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2 El Cáliz (Cantabria)

Una imponente pared de la escuela de escalada de Haza, en en la cara oeste del monte Pando, en Cantabria, contiene esta joya de la verticalidad que desde abajo puede parecer intimidante, pero que luego resulta sencilla de completar. Divertida, de poca dificultad y con el aliciente de un puente tibetano, tiene 200 metros de longitud y supera un ameno desnivel de más de 100 metros.

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3 Castillo del Águila de Gaucín (Málaga)

Estos cimientos rocosos de Málaga acogen uno de los itinerarios más imaginativos y curiosos del territorio andaluz, conectando vacíos y agujas a través de puentes y tirolinas en un circuito circular realmente apasionante en el que siempre será buena idea contar con la experiencia de un guía. Pura diversión metalera junto al pueblo de Gaucín.

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4 Redován (Alicante)

La vía ferrata más larga de la Comunidad Valenciana, con mucha variedad de pasos, está formada por dos sectores: el primero es un tramo de 300 metros asequible para todos los públicos; el segundo, todo un reto con exposición y muchísimo ambiente, incluye un espectacular paso de bisagra suspendido a casi 100 metros de altura. Se encuentra en el Cortado del Colorao del macizo Peña del Águila.

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5 Hoz de Priego (Cuenca)

Entre las villas de Cañamares y Priego, en Cuenca, surgen las hoces moldeadas por el río Escabas, buen territorio para las ambiciones verticales. Aquí se puede encontrar una de las vías ferratas más impresionantes y también más sencillas de la zona centro, apta incluso para los más pequeños de la casa: un amplio trazado horizontal, con pasarelas y puentes y sin apenas pasos de dificultad.

6 Ferrata del Chorrico en Tous (Valencia)

Las espléndidas paredes del barranco del Castellet, que caen a pico sobre el pantano de Tous, en la provincia de Valencia, sirven de lienzo para una obra sencilla, pero muy entretenida, que además cuenta con el encanto de exigir algo de destreza en la gestualidad. Es una de las vías ferratas más populares de la región, ideal para iniciar a los más pequeños en este fascinante mundo vertical.

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7 Santa Elena de Biescas (Huesca)

Rodeada de historia y misticismo, la ermita de Santa Elena, cerca de la localidad de Biescas, es el destino final de esta vía ferrata corta, original y muy entretenida. Carente de dificultades técnicas, se progresa sobre resaltes muy bien equipados que la convierten en una de las mejores opciones en España para iniciarse en esta disciplina.

8 Puig Arnau de Canalda (Lleida)

Esta vía ferrata, que muchos senderistas y barranquistas utilizan como atajo vertical, es la excusa perfecta para internarse en rincones tan secretos de la comarca del Solsonès como son las profundidades del barranco de l’Urdell. Forma una línea muy vertical pero sencilla, rodeada de los mejores puntos de interés de esta zona.

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9 Camaleño (Cantabria)

Corta y explosiva, esta vía ferrata de Los Llanos, a pocos kilómetros del municipio de Potes, constituye uno de los mejores recorridos de Cantabria. Aquí, además de adrenalina, se obtiene una panorámica bestial de aquellos collados fantásticos y aquellas cimas orientales de los Picos de Europa que parecen dentelladas de viejos colosos. Casi 200 metros de pura verticalidad que dan acceso a la cumbre de la Peña de la Cotera de la Cruz.

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10 La Hermida (Cantabria)

Esta vía ferrata, casi un kilómetro vertical del todo sugerente, requiere fuerza psicológica, resistencia y compromiso con la actividad, además de un buen puñado de horas para su cortejo. Claro que todo ello no ha detenido a multitud de amantes de la aventura y la adrenalina que han podido gozar de las vistas desde este prodigioso desfiladero cántabro que se abre al sur de Potes. Es una de las vías ferratas más largas, y posiblemente la más famosa, de la península Ibérica.

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11 Valdeón (León)

Para proteger los procesos de nidificación de varias especies de aves son muy pocos los permisos que concede el Ayuntamiento de Posada de Valdeón para intentar este recorrido que cubre 350 metros de desnivel y más de un kilómetro de largo. Pronunciadas caídas a plomo sobre un paisaje voluptuoso y mucho ambiente dan carácter alpino a una de las vías ferratas más largas de España.

12 El Sobrón (Álava)

A orillas del río Ebro se encuentra esta travesía horizontal de 550 metros, la primera diseñada en el País Vasco. Es una de las más populares, aunque su dificultad aumenta a medida que se avanza, por lo que es mejor ir preparado mentalmente para superar sus resaltes de roca natural a través de una aérea arista rocosa, llena de rápeles y pasos de compromiso.

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13 Cascada del Sorrosal (Huesca)

Desde el oscense pueblo de Broto, una de las puertas al parque nacional de Ordesa y Monte Perdido, se accede a la furiosa cascada de Sorrosal, donde las palpitantes aguas del deshielo sirven de guía para una escalada sobre hierro y roca en un pintoresco anfiteatro alpino. Más de 600 metros forman este ingenioso y variado recorrido que incluye puentes, escaleras y una coqueta cueva.

14 El Ciervo (Región de Murcia)

Tirolinas, rápeles y alta exigencia muscular dan pábulo a los sueños verticales en este rincón murciano al que se accede desde Casas Nuevas. La ruta, una experiencia esencial para comprender la cruda belleza de Sierra Espuña, discurre a través de los canales horadados por una extinta cascada en el barranco de la Fuente. Ofrece diversas alternativas, según las propias ganas de progresar en vertical u horizontal, y cualquiera de las opciones es espléndida, aunque su catalogación como K4 hará que más de uno se lo piense antes de abordarla.

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15 El Chorro (Álora, Málaga)

Esta línea larga y muy aérea no dejará indiferente a nadie por mucha experiencia que tenga. Entre tirolinas, puentes tibetanos y travesías vertiginosas corre paralela al célebre Caminito del Rey malagueño. Eso significa que comparte la pasión por los grandes abismos que desembocan en el valle del Guadalhorce.

A principios del siglo XX, el Ejército italiano se inspiró en una primera experiencia desarrollada en Austria para crear las primeras vías ferratas (“vías férreas”, en italiano). El objetivo era permitir que sus soldados pudieran atravesar ciertos pasos difíciles de los Dolomitas con material pesado. Pero no fue hasta la década de 1980 que estos trazados se comenzaron a utilizar con fines deportivos. Hoy la mayoría de las estaciones alpinas en Francia y en Italia ofrecen al menos una ruta.

Para iniciarse con toda la familia, está la impresionante vía del lago de la Rosière en Courchevel (Francia) que, a pesar del aspecto intimidatorio de su puente de cuerda sobre el valle, es accesible para niños a partir de 8 años.

La vía ferrata du Diable en Aussois, la más larga de Francia, domina las gargantas del Arc y aprovecha su ruta circular de más de 3,7 kilómetros para ofrecer siete tramos (como el de los Angelots, apto para niños desde 6 años, o el de los Rois Mages, con tres vertiginosas pasarelas por encima del vacío).

Y en Grenoble encontramos la única vía ferrata urbana de Francia: Les Prises de la Bastille (la toma de La Bastilla), que arranca a 200 metros de la puerta de Francia. Bastante exigente, suma 950 metros, empieza por un puente colgante y requiere entre hora y media y dos horas para hacerla. El recorrido está pensado para personas con experiencia.

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Le Figaro

Ces figures de la Nupes qui veulent faire trembler l’Assemblée nationale

Service politique du Figaro

PORTRAITS - Forte de sa dynamique électorale, la Nupes s’apprête à débarquer en force dans l’Hémicycle pour jouer le rôle de premier opposant. Avec notamment sept personnalités prêtes à le mettre sous tension.

• Raquel Garrido: la cathodique

Souvent associée à Cyril Hanouna auprès de qui elle a un temps exercé son talent de débatteuse, cette ex-socialiste d’origine chilienne s’est fait une spécialité de militer sur les plateaux des chaînes d’info. Quand cette avocate n’est pas sur son terrain de Seine-Saint-Denis. Proche de Jean-Luc Mélenchon de longue date, mariée avec Alexis Corbière, elle avait fait polémique en reprochant à Éric Zemmour d’empêcher «la réconciliation avec les terroristes». Elle se fait régulièrement remarquer pour son franc-parler et ses attaques frisant la vulgarité.

• Aymeric Caron: l’antispéciste

L’ex-polémiste d’«On n’est pas couché» et militant animaliste fricote autour des écologistes et des Insoumis depuis des années. Il s’était fait remarquer dans son combat antispéciste pour sa défense du moustique, «une mère qui risque sa vie pour ses enfants en devenir». Pendant cette campagne, des entretiens anciens sont remontés, dans lesquels il défend «un permis de voter, exactement comme il y a un permis de conduire», basé sur des compétences à faire vérifier à chaque scrutin… De quoi faire dire à un conseiller élyséen que ce candidat «est en dehors de l’arc républicain».

• Danielle Simonnet: l’imprécatrice

Ancrée sur un terrain parisien qu’elle connaît comme sa poche, grosse bosseuse, connue comme la seule opposante de gauche à la socialiste Anne Hidalgo, Danielle Simonnet est issue d’un milieu bourgeois, contrairement à la maire de Paris. Cette ex du PS s’est fait connaître dans les médias par ses «criées» militantes dans le métro à l’époque du Front de gauche. C’est elle qui a reçu l’ex chef du Labour Jeremy Corbyn, sérieusement entaché d’antisémitisme, venu en juin la soutenir avec sa voisine de l’est de Paris, Danièle Obono.

• Danièle Obono: la décolonialiste

Réélue députée dès le premier tour, Danièle Obono est l’une des principales figures de LFI. Son mandat a été marqué par des polémiques. La députée LFI avait notamment été épinglée pour sa proximité avec le mouvement des Indigènes de la République et Houria Bouteldja, accusée d’antisémitisme. Danièle Obono avait assuré ne pas être «d’accord avec tout ce qu’elle dit» mais la qualifiait tout de même de «camarade» et de «militante antiraciste». Autre accroc: l’Insoumise avait défendu les réunions «non mixtes», contrairement à une grande partie de la gauche.

• Sandrine Rousseau: l’écoféministe

La finaliste - malheureuse - de la primaire des écologistes est en bonne voie de devenir députée. Si elle parvient à être élue, Sandrine Rousseau amènerait avec elle au Palais Bourbon ses thèses liées à l’écoféminisme. Une mouvance selon laquelle la nature, les femmes et les personnes discriminées sont automatiquement soumises au «système capitaliste et patriarcal». Lors des universités d’été des Verts à Poitiers, elle avait notamment lancé: «Nous prenons, nous utilisons, et nous jetons le corps des racisés.»

• Sophia Chikirou: l’ambitieuse

Au sein de la Nupes, ce n’est un mystère pour personne: Sophia Chikirou souhaite être une des nouvelles figures de l’Assemblée. Élue députée dès le premier tour à Paris, cette très proche de Jean-Luc Mélenchon a longtemps été en charge de sa communication. Elle fut l’éphémère directrice de la chaîne de télé en ligne Le Média. C’est à elle que l’ex-candidat doit notamment l’idée des hologrammes en 2017. Mêlée par le passé à de nombreuses polémiques, vent debout contre le «système médiatique», elle compte s’imposer au Palais Bourbon.

• Alexis Corbière: le fort en gueule

En séance à l’Assemblée, difficile de le louper. Lui aussi réélu dès le premier tour - avec le meilleur score à l’échelle nationale -, Alexis Corbière repart pour un deuxième mandat, avec cette fois-ci l’expérience de ces cinq dernières années. Arrivé en 2017, il a contribué à faire de LFI un groupe audible au Palais Bourbon. Il en est aussi devenu l’une des principales voix, en interpellant de manière souvent virulente le gouvernement. Parmi ses combats, figure notamment le régime concordataire en Alsace-Moselle dont il souhaite l’abolition.

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Selon les estimations du premier tour des législatives, la majorité présidentielle devrait toutefois être la première force à l'Assemblée dimanche prochain, malgré la concurrence de la gauche unie.

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Le Figaro

Gaël Brustier: «Les Insoumis, c’est Nuit debout, plus les tribunaux d’inquisition»

Alexandre Devecchio

ENTRETIEN - Le politologue analyse l’effet de la Nupes sur la vie politique et considère qu’une gauche radicale de gouvernement est impossible.

Gaël Brustier est politologue et auteur de Recherche le peuple désespérément, coécrit avec Jean-Philippe Huelin (François Bourin, 2009) et de À demain Gramsci (Le Cerf, 2015). Son dernier ouvrage paru est Le Désordre idéologique (Le Cerf, 2017).

LE FIGARO . - Le résultat de Jean-Luc Mélenchon est-il une victoire en trompe-l’œil?

Gaël BRUSTIER. - En théorie dans la vulgate du mouvement ouvrier, le «front unique» permet à chaque parti de faire davantage et crée une synergie. En termes de sièges, cela se discute pour le PS ou le PCF, en termes de voix, c’est incontestablement non vérifié. Au début de la campagne présidentielle, Jean-Luc Mélenchon oscillait autour de 9 % à 10 % des intentions de vote. L’effondrement du PS, parti historique de gouvernement qui a terminé sa course à 1,75 %, a libéré un espace. D’abord, il y a eu appel au vote «utile» pour tenter d’agripper le second tour, puis, au début de la campagne législative, une volonté de se recentrer par l’alliance avec EELV et le PS et de franchir la base des 12,5 % des inscrits dans le maximum de circonscriptions. Le vote utile l’a propulsé très haut et lui a permis de négocier avec EELV et le PS. Comprenant l’intérêt partagé à cette alliance, son score demeure modeste dans l’histoire de la gauche avec un quart des voix. Reste que la gauche est présente dans 364 circonscriptions.

Mélenchon a tout de même réussi l’union de la gauche. La Nupes peut-elle rester unie au-delà de ces élections législatives?

Toutes les alliances se disloquent à un moment donné. Sur les retraites ou quelques dossiers sociaux fondamentaux, les groupes parlementaires d’opposition de gauche devraient avoir un poids certain dans l’Hémicycle. Le PS et EELV ont été amenés à sauver les meubles après la présidentielle et pensent évidemment à s’émanciper dès que possible.

La gauche radicale souffre, quant à elle, de son fonctionnement. Pour le comprendre, il faut regarder attentivement la vie et le destin des nouveaux médias qui en sont issus, comme Le Média ou Blast. Au sein du Média, l’ambiance était lourde et les querelles latentes pesantes. La gauche radicaleest un univers violent, où l’on est vite ostracisé, voire «purgé», parfois sur la foi de «dossiers» fabriqués. La gauche radicaleest un univers de suspicion et le constat s’impose toujours, même au bout de deux décennies de compagnonnage: une gauche radicale de gouvernement est impossible.

La France insoumise bénéficie-t-elle seulement de la faiblesse de la gauche sociale-démocrate ou incarne-t-elle un véritable courant politique?

Il y a un travail ancien, opiniâtre et efficace du «groupe Mélenchon», un groupe qui a choisi de quitter le Parti socialiste (PS) il y a une quinzaine d’années pour fonder le Parti de gauche (PG), structuré comme un parti «à l’ancienne», avec production de textes, de livres, préemption parfois heureuse de sujets délaissés comme l’eau, sujet que maîtrise très bien Gabriel Amard. Son intelligence, c’est de savoir miser sur le capital intellectuel de milieux de gauche hostiles au macronisme. Ils ont notamment été démarcher intellectuels et universitaires. À la fin, ils étaient 800 à soutenir publiquement cette candidature et à organiser un «Parlement de l’Union populaire», élargissant son spectre politique. Cependant, à la tour de contrôle on ne trouve jamais que le «groupe Mélenchon», véritable cœur du réacteur de la gauche radicale. Les retrouvailles entre Jean-Luc Mélenchon et Marie-Noëlle Lienemann ont ainsi échoué. Avec Emmanuel Maurel, elle a donc créé une Gauche républicaine indépendante de la Nupes. Le fait le plus intrigant à LFI a été la disparition de l’organigramme de personnalités fondatrices comme Charlotte Girard, charismatique et brillante universitaire. Le caractère spontanément démocratique de ce groupe dirigeant est douteux.

Voulez-vous dire que le fonctionnement du parti est autoritaire?

La France insoumise ou Union populaire est incontestablement un mouvement qui multiplie groupes d’études et assemblées de militants, voire recours aux consultations électroniques mais, comme à Pour la République sociale (PRS), au PG auparavant, la décision appartient d’abord au groupe dirigeant, le «groupe Mélenchon». Nos institutions ont néanmoins une vertu: celle de civiliser les mœurs et de changer ceux qui s’y investissent.

À la veille du premier tour Jean-Luc Mélenchon a déclaré: «La police tue.» Bénéficie-t-il d’une trop grande tolérance politique et médiatique compte tenu de ses excès?

L’odieuse manie des hommes politiques à twitter quand un drame humain vient de se produire est une catastrophe pour notre démocratie. Expédier une sentence aussi lapidaire quand une personne vient de perdre la vie, monter à ce point en généralité quand une enquête doit avoir lieu c’est galvauder la mission d’un responsable politique. Après s’être fait copieusement insulter, une partie de la presse dite «de gauche» reprend les assertions de Jean-Luc Mélenchon sans «fact-checking».

Au-delà de Jean-Luc Mélenchon, l’époque est-elle à la radicalité?

Ce qui est inquiétant dans notre démocratie en particulier, c’est une brutalisation croissante des codes. De TPMP à Twitter, le choix du média employé généralement par nombre de politiques en général et par la gauche radicale en particulier est un facteur de brutalisation de notre société. Il ne faut pas confondre brutalisation des codes et radicalité.

Beaucoup d’observateurs, y compris vous peut-être, imaginaient que la recomposition se ferait autour d’un «populisme de droite». Va-t-elle se faire autour d’un «populisme de gauche»?

Le «populisme de gauche» n’a jamais été qu’une tentative de s’adresser à plus modérés. Les thèses d’Iñigo Errejon et Chantal Mouffe visaient à élargir la base traditionnelle de la gauche, et ce depuis le livre Hégémonie et stratégie socialiste cosigné par Chantal Mouffe et Ernesto Laclau, son mari. Le «populisme» civilise souvent des affects et des pulsions présentes dans la société, en l’occurrence nous vivons plus un moment de brutalisation menant tout droit à la décivilisation.

Que peut faire Jean-Luc Mélenchon dans l’entre-deux-tours? A-t-il encore des réserves de voix?

Avec ce taux d’abstention, tout le monde a des réserves mais la majorité devrait davantage travailler son sujet: non, LFI n’est pas «anarchiste» comme le dit Amélie de Montchalin et d’ailleurs le courant libertaire a été euthanasié à gauche. LFI, c’est davantage Nuit debout, plus les tribunaux d’inquisition. À tel point que des sympathisants fuient la gauche par horreur de ces procès en sorcellerie.

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Le scénario le plus probable est qu’il prive Emmanuel Macron de majorité absolue sans pour autant être lui-même majoritaire… Que cela signifie-t-il politiquement? Quel est le message adressé par les Français?

La récente enquête de la Fondation Jean Jaurès démontre que Jean-Luc Mélenchon inquiète. L’inquiétude face au caractère emporté du chef de la Nupes, de sa cécité géopolitique additionnée au côté monôme estudiantin de son groupe parlementaire à venir fournit un socle sérieux à la défiance. Le président Macron, sans majorité, devrait renoncer à sa «révolution par le centre» pour gouverner par la droite. Sans fard ni faux-semblants cette fois.

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Le Figaro

Jacques-Olivier Martin: «Rouler en électrique, la bonne blague…»

Jacques-Olivier Martin

CHRONIQUE - Le développement de l’automobile électrique est clairement confronté à un double défi.

La voiture à essence ou hybride, c’est presque terminé! Après la Commission européenne, en juillet 2021, les eurodéputés viennent de voter l’arrêt de la commercialisation des motorisations thermiques neuves en 2035. Bienvenue dans le monde merveilleux de l’électrique! Qui n’a pas rêvé de s’offrir une de ces autos propres? Silence, émissions de CO2 nulles, sur le papier, la promesse est alléchante. Les pionniers de cette révolution sont de plus en plus nombreux et méritent, on ne le dit pas assez, notre plus profond respect. Car, contrairement aux jolis discours du gouvernement, des écolos et des publicitaires, la mobilité en électrique est loin d’être une sinécure pour ceux qui osent le voyage au long cours plutôt que le cabotage.

Un week-end de Pentecôte en électrique suffit pour s’en convaincre. Direction la Creuse, donc, depuis Paris au volant de la nouvelle Megane e-Tech, de Renault. Autonomie affichée au départ: 430 kilomètres ; distance à parcourir: 330 kilomètres. Durée annoncée du trajet: moins de quatre heures de route. C’est parti! Reprise, confort, équipements, facilité de conduite… Les premiers kilomètres sont un vrai plaisir.

C’est après Orléans que les choses commencent à se gâter. La batterie a perdu près de 50 % de son autonomie, il est temps de penser au rechargement. Arrêt dans la station de Salbris, sur l’autoroute A71. Une seule borne. C’est peu. Une jolie BMW noire a pris place devant le distributeur électrique. Le conducteur peine à démarrer sa recharge. Il avoue ne pas être certain de détenir la bonne carte de rechargement. Le paiement par carte bancaire, comme dans n’importe quelle station-service, n’est pas prévu. Chaque prestataire de bornes de recharge propose son abonnement. Ajoutons que les systèmes de paiement ne sont pas harmonisés. Certains possèdent six cartes pour être tranquille… C’est aussi cela magie de l’électrique!

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À force de persévérer, le conducteur parvient à lancer la machine et nous annonce qu’il compte rester 45 minutes… C’est trop. Autant miser sur la prochaine station-service. Le silence s’installe assez vite dans l’habitacle: l’autonomie est proche de 30 %. Cette fois, il est impératif de recharger. L’écran de la voiture propose de se rendre au Lidl de Vierzon, qui offre de l’électricité verte. La borne est disponible! Quinze minutes et plusieurs tentatives sont nécessaires pour comprendre comment l’utiliser, et puis patience. Après une demi-heure, la borne s’arrête. Gain: moins de 10 %… Trop peu pour rejoindre la Creuse. Il est impératif de dénicher au plus vite une nouvelle borne, rapide de préférence.

La première station BP sur l’A20 n’est pas encore équipée en recharges. Reste à filer vers Châteauroux à 100 km/h, sans climatisation pour freiner la consommation d’électricité. La concession Kia offre deux bornes inoccupées… mais en panne. L’angoisse est maintenant à son comble. Après 4 heures et 45 minutes de route, les réserves sont minces, moins de 15 %. Silence de plomb dans la voiture. Dernier espoir: l’Auchan au sud de Châteauroux. Il disposerait d’une borne selon les informations fournies par la tablette Google de la Megane. C’est le cas, mais elle est occupée par une Tesla bleue. Pour combien de temps? Nul ne le sait. La voiture est branchée sans personne à bord. Il faut patienter.

Le nouveau monde de l’automobile

Cinquante minutes plus tard, un jeune couple arrive avec son chariot de courses, admire la nouvelle Megane, qui attire les regards et libère la place. C’est la délivrance. Après 45 minutes et 40 % de réserves, direction La Celle-Dunoise. Arrivée à 18 h 15, après plus de 7 heures d’un voyage mémorable. Le soulagement est de courte durée: le retour est prévu 36 heures plus tard… On débat déjà en famille sur le meilleur scénario pour regagner Paris en voiture électrique!

Le développement de l’automobile électrique est clairement confronté à un double défi. Le premier est le nombre de bornes. La France en compte moins de 60.000 contre un objectif de 100.000 bornes en 2020. On en est loin. Le second défi, c’est l’autonomie. Un doublement ou un triplement des capacités des batteries rapprocherait ces nouveaux véhicules des performances des voitures thermiques et permettrait les voyages au long cours moins stressant. Les années qui nous mèneront à la fin de la vente de voitures thermiques neuves, en 2035, promettent d’être passionnantes.

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Les mesures sur le pouvoir d'achat pourraient être présentées le 6 juillet seulement

Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, a précisé que le calendrier de mise en œuvre restait inchangé.

La Russie réduit de 40% les livraisons de gaz quotidiennes vers l'Allemagne via Nord Stream

En cause, des équipements nécessaires n'ont pas été livrés par le groupe allemand Siemens.

Inflation : en mai, les prix à la consommation en France ont augmenté de 5,2% sur un an

L'Insee a confirmé sa première estimation, ce mercredi matin.

L'Humanité

Victime de prix bas, la filière laitière va de mal en pis

Actu

Les éleveurs tirent la sonnette d’alarme : sans augmentation du prix du litre, la hausse des coûts des matières premières aura raison de nombre d’exploitations.

Gérard Le Puill

Joyeuse journée mondiale du lait ! La dernière édition, le 1er juin dernier, a été particulièrement lugubre. En France, selon la Fédération nationale des producteurs de lait, il manque en moyenne 50 euros par 1 000 litres livrés aux industriels pour permettre aux producteurs de gagner leur vie. Concernant le lait en bouteille plastique, les prix de ces flacons ont augmenté de plus de 70 % ces derniers mois et ceux des cartons d’emballage de 40 %.

Selon un communiqué publié le 27 par la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), affiliée à la FNSEA, « l’amont de la filière est aujourd’hui à un tournant décisif ». Car « la décapitalisation est en marche, même dans les régions très laitières ». Dit autrement, faute d’en tirer un revenu décent, de plus en plus de producteurs laitiers décident de s’orienter vers d’autres productions, surtout en céréales et graines à huile. Car les prix du blé, du maïs, du colza et du tournesol sont en hausse sensible depuis des mois. Le prix moyen des 1 000 litres de lait au départ de la ferme a été de 342 euros en 2021, sans les primes de qualité. Il aurait augmenté un peu depuis le début de cette année mais il manque encore 50 euros par 1 000 litres pour permettre aux producteurs de gagner leur vie, toujours selon la FNPL. Cette dernière ajoute que répercuter cette hausse intégralement à l’aval reviendrait à augmenter de 6 centimes du prix du litre de lait entier dans les magasins.

«Nous avons besoin de vous»

Dans son communiqué à l’attention de ses partenaires de l’aval, la FNPL affirme que « toutes les laiteries doivent dire maintenant à leurs éleveurs, nous avons besoin de vous. Tous les distributeurs doivent cesser ce jeu délétère qui entraînera la ruine de toute une filière et accepter ces hausses. Faute de quoi, comme les constructeurs automobiles aujourd’hui, dans quelques années ils seront à la merci des marchés mondiaux pour s’approvisionner en produits laitiers ». Ajoutons que le manque de pluie va réduire considérablement le rendement des prairies en herbe et augmenter les coûts de production cet été.

Les producteurs ne sont pas les seuls à souffrir dans la filière. Syndilait est une organisation professionnelle qui regroupe un nombre important d’entreprises qui mettent sur le marché des laits liquides, frais ou pasteurisés, des laits de longue conservation UHT et des laits aromatisés, la marque la plus connue étant Candia. Les grandes entreprises privées ou coopératives - dont font partie Lactalis et SODAAL - produisent une gamme de produits plus diversifiée, dont les fromages, le beurre, la crème et les yaourts. Elles ne sont pas membres de Syndilait. En prévision de la journée mondiale du lait initiée par l’ONU le 1er juin chaque année, Syndilait a fait le point sur l’évolution de la consommation de lait liquide en France.

Chaque français a consommé 43 litres de lait en 2021

En 2021, chaque Français a consommé une moyenne de 43 litres de lait conditionné, ce qui s’est traduit par la vente par 2,28 milliards de litres sur l’année dans la grande distribution. Sur ce total, le lait UHT de longue conservation représentait 96,5 % des volumes vendus par ces mêmes enseignes. Les laits porteurs de la mention « Responsable », « Équitable » comme « C’est qui le patron ? » représentaient 13,8 % des parts de marché en volume sur l’année 2019, 14,5 % en 2020 et 14,7 % en 2021. Concernant les prix, le lait entier conditionné se vendait 0,99 euro le litre en moyenne sur l’année 2021, soit 2,1 % de plus qu’en 2020. La hausse n’était que de 1,5 % pour le lait UHT mi-écrémé à 0,83 euro le litre. Au départ de la ferme le prix du litre acheté par les entreprises affilées à Syndilait se situait entre 36 et 38 centimes, prime de qualité comprise.

98,5 % du lait liquide est d’origine française

Toujours selon Syndilait, 98,5 % du lait liquide conditionné présent dans les magasins est d’origine française et les ventes de lait conditionné importé ont reculé de 82 % depuis 2015. En avril 2015, les pays membres de l’Union européenne mettaient fin aux quotas laitiers mis en place en 1984 pour réduire la surproduction, laquelle faisait chuter les cours. Mais la date de sortie de ces mêmes quotas fut fixée dès 2009 en Conseil des ministres européens. À l’approche de 2015, les Pays Bas, l’Allemagne et l’Irlande augmentèrent leurs troupeaux de laitières afin de gagner de nouvelles parts de marché à l’export dès la sortie des quotas. Du coup, les enseignes de la grande distribution en France choisirent d’accroître les importations, histoire de mettre la pression sur les fournisseurs hexagonaux. Pendant deux à trois ans, le prix moyen des 1 000 litres de lait chuta souvent de 25 % au départ de la ferme.

En ce printemps 2022 les producteurs de lait voient augmenter leurs coûts de production via la hausse du prix des carburants, des engrais et des tourteaux. Selon Syndilait, les entreprises sont également confrontées à une « hausse de leurs coûts de production de l’ordre de + 15 % à +20 % en 2022, après une année 2021 déjà marquée par une hausse de +8 % à +10 %. La reprise de l’économie dans le monde entraîne une flambée de l’ordre de +70 % en un an sur les matières premières plastiques et de +40 % pour le carton ».

Décidément, la spéculation fait flèche de tout bois en cette année 2022 marquée par la guerre et la sécheresse.

Gérard Le Puill

laitproducteurs de laitprix du laitmatières premières
Le Figaro

Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?

FIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.

Député, circonscription, suffrage universel direct... que veulent dire ces mots qui fleurissent aux législatives ?

L'actualité autour des élections législatives, qui se tiennent les 12 et 19 juin 2022, s'avère particulièrement riche en vocable politique. Petit tour d'horizon des mots que vous entendez régulièrement en ce moment…

Député : qu'est-ce que c'est, quel est son rôle ?

Dans chacune des 577 circonscriptions, les électeurs seront chargés d'élire le député qui les représentera à l'Assemblée nationale.

Législatives: quels sont les avantages et obligations d’un député?

FOCUS - Le 19 juin 2022, les Français vont élire les 577 députés qui siégeront à l'Assemblée nationale pour les cinq prochaines années. Comment est rémunéré un député ? Quel est le montant de sa retraite ? Est-il soumis à des obligations ? Nos réponses.

Quelles sont les fonctions du président de l'Assemblée nationale?

Au-delà de veiller à la bonne tenue des débats dans l'Hémicycle, le quatrième personnage de l'État a d'autres attributions, parfois méconnues.

Immunité parlementaire: que dit le droit?

FOCUS - Quelles sont les différences entre l’inviolabilité et l’immunité parlementaire ? A quoi sert cette immunité ? Qui peut la lever ? Nos réponses.

À quoi sert le Sénat, «chambre des territoires» ?

FOCUS - Cette «chambre des collectivités locales» reste méconnue des Français. Quel est son rôle ? Comment sont élus les sénateurs ?

Le Figaro

Législatives 2022 : comment faire une procuration pour voter ?

Le Figaro

Certains électeurs ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote les dimanche 12 et 19 juin. Comment et à qui donner sa procuration ? Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ? Où trouver votre numéro d'électeur ? Nos réponses.

Ils sont près de 49 millions d'inscrits sur les listes électorales. Alors que les élections législatives approchent et que l'abstention a été importante lors de l'élection présidentielle, certains ne pourront pas se déplacer dans leur bureau de vote pour glisser un nom de l'urne. Seule solution : faire un vote par procuration. Voici un mode d'emploi, dont tous les détails sont à retrouver sur le site du ministère de l'Intérieur.

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Comment donner sa procuration ?

Vous pouvez faire votre procuration de deux manières. La première consiste à formuler une demande en ligne sur le site maprocuration.gouv.fr et de s'identifier avec FranceConnect. Plusieurs étapes sont à suivre : vous devez d'abord vous identifier puis, indiquer la commune dans laquelle vous votez. Ensuite, de préciser au choix le numéro d'électeur et la date de naissance de votre mandataire ou son état civil et sa commune/ consulat de vote.

Vous devrez vous rendre dans une brigade de gendarmerie, un commissariat de police ou un consulat pour que les autorités vérifient votre identité, muni de votre pièce d'identité et de la référence de votre demande de procuration (qui devrait vous avoir été adressée par mail après la validation de votre demande). Une fois cette étape accomplie, vous recevrez un mail indiquant que cette dernière a été validée. Enfin, une fois le mail intitulé «Votre procuration a été validée», votre mandataire pourra se rendre dans votre bureau de vote pour glisser un nom dans l'urne à votre place.

L'autre manière est de se rendre directement dans un commissariat de police, dans une brigade de gendarmerie ou au tribunal judiciaire ou de proximité. Une fois sur place, et muni d'un titre d'identité, vous pourrez remplir un formulaire Cerfa de demande de vote par procuration.

Comment choisir son mandataire ?

Vous pouvez confier votre vote à n'importe quel électeur de nationalité française. Ce, à plusieurs conditions. Lui comme vous devez être inscrits sur une liste électorale - sans qu'il ne soit obligatoire d'être inscrit sur la même. En revanche, votre mandataire doit se déplacer dans votre bureau de vote le jour du scrutin. Par ailleurs, votre mandataire ne doit pas avoir atteint le plafond maximum de procurations pour un scrutin donné.

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Où trouver votre numéro d'électeur ?

Ce numéro se trouve sur votre carte électorale. Vous pouvez aussi le retrouver en passant par le module «interroger sa situation électorale» sur le site service-public.fr. Il vous fait alors indiquer votre état civil complet, votre commune ou consulat de vote.

Jusqu'à quand pouvez-vous faire procuration ?

Vous pouvez faire procuration à n'importe quel moment, il n'y a pas de date limite. Naturellement, il vaut mieux le faire le plus rapidement possible, en prenant en compte les délais d'acheminement, par les mairies, de votre procuration. Une fois votre demande faite en ligne, vous pouvez vous rendre dans n'importe quel commissariat de police le jour même.

Comment faire si vous êtes à l'étranger ?

Votre demande de procuration en ligne doit être validée dans un délai de deux mois auprès de votre consulat ou de votre ambassade. N'hésitez pas à entrer en contact avec les instances les plus proches de votre domicile à l'étranger.

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L'Humanité

Mobilisations pour éviter un été meurtrier

Actu

Hôpital En cette journée de manifestations du personnel de santé, syndicats et collectifs alertent sur la cataclysme à venir, alors que les services d’urgences ferment ou réduisent leurs horaires les uns après les autres.

Cécile Rousseau

La saison estivale de tous les dangers. En cette journée d’action nationale dans la santé, plus de 200 rassemblements et actions se déroulent dans toute la France à l’appel de différents syndicats et collectifs pour taper du point sur la table avant un été qui s’annonce cataclysmique sur le front hospitalier. Si, tous les ans, les professionnels tirent la sonnette d’alarme, cette année, la situation est très dégradée depuis le mois de mai. Cent vingt services d’urgences sont en grande difficulté, partiellement ou totalement fermés. Au centre hospitalier de Chinon (Indre-et-Loire), ceux-ci ont baissé le rideau jusqu’à nouvel ordre depuis le 18 mai, tout comme la maternité. Mobilisés samedi dernier devant la mairie, les agents et usagers attendent des réponses. « 31 paramédicaux sur 32 étaient en arrêt maladie, explique Alexandre Robert, secrétaire de FO, en intersyndicale avec la CGT et la CFE-CGC. Une dizaine d’entre eux sont revenus mais ils ne sont toujours pas assez nombreux pour rouvrir. L’hôpital a un déficit de 9 millions d’euros et la direction oblige les collègues à s’autoremplacer. Pour l’été 2021, nous avions 26 mensualités de remplacement, contre 75 en 2019. »

Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI), rappelait, lors d’une conférence de presse la semaine passée, que l’austérité demeure la règle. « Nous sommes le seul pays au monde à avoir fermé 5 700 lits en 2020, en pleine pandémie ; 60 000 postes d’infirmiers étaient vacants à l’automne 2021. Sans compter que l’hôpital est en plan blanc en permanence. Et dire qu’on a cru qu’il y aurait un “monde d’après” avec le Covid ! »

« J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Face à un système en train de s’écrouler, l’annonce par Emmanuel Macron d’une « mission flash » d’un mois sur l’état des soins non programmés, confiée au président de Samu-Urgences de France, François Braun, et d’une conférence sur la santé, en juillet, n’a convaincu personne. Comme le martèle Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), l’heure n’est plus au bilan. « Le dernier rapport du Sénat sur les urgences remonte à trois mois ! François Braun était le conseiller santé du président de la République pendant la campagne, il connaît la situation. La question est : où doit-on réorienter les patients ? Il n’y a plus rien ! La médecine de ville est submergée. On ne saura pas où mettre les gens s’il y a une canicule. Des personnes vont décéder, c’est une évide nce. Et je ne veux pas que les praticiens et les infirmières soient les boucs émissaires. J’en ai absolument assez de travailler comme ça ! »

Pour Pierre Schwob Tellier, du collectif Inter Urgences, le pacte de refondation des urgences, mis en place après les grèves en 2019, n’a fait qu’aggraver les choses. « L’accès aux urgences a été limité avec la mise en place du forfait (depuis le 1er  janvier 2022, tous les patients passant aux urgences sans hospitalisation doivent payer 19,61 euros – NDLR). Bientôt, vous ne pourrez plus arriver aux urgences par vos propres moyens. La régulation médicale sera privilégiée, surtout la nuit. » Infirmier à l’hôpital Beaujon, à Clichy (Hauts-de-Seine), il constate que, malgré la situation sanitaire, le projet de construction de l’hôpital Grand Paris Nord, à Saint-Ouen (censé remplacer en partie les hôpitaux de Bichat (Paris) et Beaujon – NDLR), n’est pas remis en cause, à rebours des besoins de la population : « Il y aura 400 lits en moins, une capacité de maternité divisée par deux et 1 000 postes de soignants supprimés. »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible

Lors de cette conférence de presse, une housse mortuaire avait été disposée devant les intervenants portant un brassard noir pour dénoncer les drames qui s’annoncent. Le bateau tangue dangereusement, comme le raconte Marion Malphettes, médecin dans le service d’immunologie à l’hôpital Saint-Louis (Paris) et membre du collectif Inter-Hôpitaux. Avec des conséquences très concrètes pour les malades : « Faute de personnel de nuit, le service ne peut pas rester ouvert en juin. Une patiente m’a demandé en consultation ce qui était prévu si elle rechutait (en cas de fermeture – NDLR), je lui ai répondu qu’il n’y avait rien… »

Accéder à des soins de qualité devient mission impossible. Michèle Leflon, présidente de la Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, pointe les limites du bricolage actuel : « Le recours à la régulation par téléphone pour les urgences est catastrophique, les usagers ne savent pas toujours s’exprimer sur la gravité de leur cas. Depuis le temps que nous dénonçons le manque d’effectifs, il aurait été possible de former des infirmiers et aides-soignants. Il faut un vrai plan. »

Pour parer au plus pressé, des solutions sont avancées. L’ensemble des médecins pourraient provisoirement participer à un système de garde, propose Patrick Pelloux. Christophe Prudhomme, urgentiste et représentant de la CGT santé, évoque aussi la remise en place de « contrats d’études qui existaient jusque dans les années 1970. Vous rentrez à 18 ans, vous signez un contrat payé au Smic et vous êtes affecté sur un territoire ». Comme le précise Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé et action sociale :  « On pourrait créer des milliers d’emplois pour les jeunes. Mais si on veut qu’ils restent, il va falloir avancer sur la question salariale ! »

Partout, la question des rémunérations faméliques et des conditions de travail détériorées pèse lourd. À Orsay (Essonne), si la pénurie de main-d’œuvre n’atteint pas encore le niveau de certaines structures, elle se creuse de jour en jour. « Mercredi dernier, il manquait deux infirmières et un médecin aux urgences, déplore Céline Van Marle, secrétaire de la CGT de l’hôpital. Les effectifs sont à l’os et les agents restants tombent comme des mouches. Le temps d’attente est plus long pour les patients. Deux villes proches ne peuvent plus être desservies par Orsay. On ne sait pas ce qui va se passer pendant cet été. »

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L'Humanité

Deux ans après le Ségur, les travailleurs du social ne voient toujours rien venir

Reportage

Éducateurs spécialisés, assistantes sociales, travailleurs en établissements spécialisés… Ils ont à nouveau battu le pavé cette semaine pour obtenir des revalorisations de salaires et plus de moyens pour leurs secteurs essentiels.

Deux ans après le Ségur de la Santé, les travailleurs du social et du médico-social n’ont toujours pas tous eu droit à la reconnaissance de leur rôle lors de la crise sanitaire. Infatigables dans leur quête de reconnaissance de leurs métiers essentiels, les éducateurs spécialisés, assistantes sociales ou psychologues ont à nouveau battu le pavé cette semaine. Comme à Paris, ce mardi, ils ont exigé d’avoir accès aux revalorisations salariales post-Ségur, mais pas seulement.

La crise covid a accentué le manque de moyens, dégradant les conditions de travail. Pour ces deux collègues de la protection sociale à l’enfance venues de Seine-Saint-Denis pour manifester, « à aucun moment pendant la crise covid, on a pensé à ces gens qui continuaient de travailler comme les travailleurs sociaux, dans les foyers, aux domiciles des gens. Tous ces travailleurs essentiels, mais qu’on ne voit pas », expliquent-elles, estimant être les grands « oubliés de la société ». Adrien Fabris, qui travaille comme éducateur spécialisé dans le champ du handicap mental, souligne : «  J’aime profondément mon métier, mais il y a une limite à tout. Plus que je l’aime, j’ai envie de défendre ce métier et avant tout défendre les personnes qu’on accompagne. Le principal, ce sont les personnes qu’on accompagne au quotidien. Pour les aider il faut qu’on soit là et pour être là, il faut qu’on puisse recruter et travailler.»

Or, les renforts n’arrivent pas, faute de salaires attractifs. «Sy mboliquement, le fait de ne pas être revalorisés nous montre quelque chose en termes de reconnaissance », déplore Adrien Fabris.

Depuis 2020, une partie du secteur de la santé a certes touché la revalorisation salariale de 183 euros. Si cette augmentation a été un peu élargie à d’autres personnels par l’ancien premier ministre Jean Castex en février, nombre de salariés en sont toujours privés. « Encore une fois, malgré ce décret, on se rend bien compte que les agents des collectivités territoriales n’ont pas été pris en considération. Nous ne sommes toujours pas inclus dans le Ségur. À tous les niveaux : autant chez les infirmières que les assistantes dentaires, les médecins, psychologues et psychiatres », remarque Émilie Seddik, secrétaire médicale au centre municipal de santé de Montreuil. « Les personnels administratifs ne sont même pas reconnus comme secrétaire médical dans la fonction publique territoriale. On ne parle absolument pas de nous pour le Ségur », relève-t-elle.

De la fonction publique aux associations à but non lucratif, l’exigence est la même pour tout le monde. Carlos Parada, psychiatre et responsable d’un externat médico-pédagogique, résume : « On veut ces 183 euros pour tout le monde sans distinction de fonctions. Le mépris pour nos salaires, c’est le mépris pour nos patients. »

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Le Figaro

Enfants bien éduqués, orga sans accroc… Dans tout ça, les couples ont-ils oublié de s'aimer ?

DÉCRYPTAGE - Non, cela n'arrive pas qu'à vous ! Dans nos vies compressées entre charge mentale, performance au travail et quête d'un idéal amoureux, le couple ne trouve plus sa place. Il est temps de se reconnecter au désir.

Un soir, Nolwenn a reçu un SMS de son mari qui n'était pas encore rentré d'une conférence. Le texto disait : «ETA (Estimated time arrival, heure approximative d'arrivée, NDLR) : 23h12. P.S. : Tu as prévenu la nounou pour demain matin ?» Elle a répondu mollement : «Ok. Oui pour la nounou. Et il y a un carnet de correspondance à signer sur la table du salon.» Puis, devant son téléphone, elle a marqué une pause : avaient-ils eu d'autres types d'échanges au cours des dernières semaines, voire des derniers mois ? Pendant les douze minutes qu'elle avait devant elle avant l'arrivée de Florian, elle a remonté le fil de leurs messages.

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Des questions pratiques principalement, néanmoins essentielles : des détails du quotidien aux stages de judo des petits, de la location d'une maison pour l'été aux abonnements de théâtre pour la rentrée… Un reflet assez juste de leur vie, avec leurs enfants parfaitement éduqués, un réel appétit culturel, un intérieur bien tenu, une organisation sans accroc. Rien à redire, mais, au milieu de tout ça, n'avaient-ils pas un peu oublié de s'aimer ? Ou du moins de se le dire ?

Si on se séparait, on aurait des conversations plus profondes…

«On touche là à un vrai sujet d'actualité», s'emballe Alia, sans une once d'ironie. Après une expérience entrepreneuriale qui a duré trois ans, cette mère de trois enfants en bas âge a repris, il y a quelques mois, le chemin d'une activité très prenante de consultante. Son mari, financier, est quant à lui souvent en voyage ou en conference call avec l'étranger après le dîner. Autant dire que les deux jeunes amoureux d'il y a treize ans ne prennent plus trop le temps de s'appeler juste comme ça, pour le plaisir. Récemment, elle lui a même lâché : «Si on se séparait, on aurait des conversations plus profondes.»

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Logistique et garde-fous

Comme dans la chanson Brandt Rhapsodie, de Benjamin Biolay –qui égrène les Post-it collés sur le réfrigérateur d'un foyer–, les mots tendres des débuts ont laissé place à la liste des courses. «Notre vie, c'est de la logistique», sourit Alia, mi-douce mi-amère. Depuis qu'ils sont devenus parents et ont moins de temps pour eux, elle s'est même habituée à ce doux piège : «Le côté affectif, les compliments joyeux, c'est essentiellement auprès des enfants que je les trouve.» Si elle parvient à en plaisanter, Alia prône pourtant la vigilance. «Dans l'existence des femmes, à mesure que l'on avance dans nos carrières, il peut y avoir une différence entre la vie professionnelle – où l'on est estimée pour ce que l'on fait, voire encensée parfois – et la vie personnelle – où l'on essaye de maintenir une relation valorisante au sein de son couple alors qu'on s'est transformée en cheffe de projet et que le boulot n'est jamais parfaitement fait parce que… c'est juste impossible !» Avec les années, son mari est devenu sa team, son partner. «Ça n'a rien de glamour, reconnaît-elle. C'est une autre forme d'amour. Mais si on ne le nourrit pas, c'est mort.» Et c'est tout ce que redoute celle qui fêtera ses 40 ans dans quelques mois.

Pour éviter de tomber dans ce piège, Carole, cinq ans de plus, a mis en place des garde-fous. Elle exerce son métier d'architecte avec son mari, dans le cabinet qu'ils ont créé. Ils vivent, travaillent et élèvent leurs enfants ensemble. Pour éviter de devenir des associés ou des colocataires, elle a établi un rituel. Un soir par semaine, le couple dîne dans un restaurant qui leur fait envie, sans enfant et sans téléphone – important —, et la conversation commence sur ce mode-là : «Dis-moi des choses que je ne sais pas.»

Le principe du désir

Alexandre Lacroix, philosophe, voit d'un bon œil cette façon de faire. Pour enrichir cette idée, il convoque Mircea Eliade, historien des religions et philosophe roumain, qui a, toute sa vie, traqué le sens caché des mythes. Pour Eliade donc, par le fait de se retrouver dans un rituel hors calendrier, les amants feraient advenir dans le présent quelque chose du mythe fondateur du couple, leur permettant de se reconnecter à cet éros. «Autrement dit, au principe du désir», résume Alexandre Lacroix. Freud, lui, appréhendait plutôt ce désir «comme un stock limité et qui se partagerait entre les différents pôles de nos vies, la quantité ou l'intensité diminuant avec l'ordre d'apparition. Selon cette logique, une vie professionnelle très chargée cumulée à des enfants et à du sport, par exemple, laisserait peu de désir pour le sexe puisque chaque personne aurait une quantité figée de désir ou d'énergie allouée chaque jour.» Mais Alexandre Lacroix refuse de croire au désir monolithique : «Les phases de fort désir amoureux où l'on se trouve infatigable au travail n'en sont-elles pas le parfait exemple ?» Pour lui, ce qui nous met en danger, c'est notre façon d'aborder ce temps de l'amour avec la frénésie et les codes du monde actuel, culture de la performance et du résultat en tête.

Pour que ce temps à deux ait une valeur positive, faudrait-il alors parvenir à lui donner un statut à part, débarrassé d'une échéance ? Pour aller dans ce sens, Louise, avocate de 37 ans, a décidé d'investir le Google Calendar qu'elle partage avec son fiancé. Après s'être évertuée à expliquer qu'un dîner en tête-à-tête proposé par agenda virtuel perdait de son romantisme, elle a inséré dans le document commun des notes «urgentes» : «Te rappeler de ce qui t'a plu chez moi», «Me dire “Je t'aime”», ou encore, après avoir bloqué un après-midi entier, «Temps interdit à toute conférence et réservé à une sieste ­ensemble». Elle en rit : «C'est dérisoire et pathétique d'en arriver là au bout de deux ans de relation, n'est-ce pas ?» Désemparée, elle n'a pourtant imaginé que cette solution pour qu'ils se retrouvent (peut-être).

Le fil de l'histoire

Alia a aussi dû forcer un peu le destin pour que le fossé de l'intimité et de la séduction ne se creuse pas avec la frénésie du quotidien. Après l'arrivée de chacun de leurs enfants, elle et son mari sont partis en voyage, juste tous les deux. «C'est aussi là que l'on a le temps de retrouver nos corps, de faire l'amour. Et c'est un peu le nerf de la guerre, non ?, interroge-t-elle, sincère. Dans notre quotidien, on est crevés, on n'a pas les mêmes horaires. Souvent, je me demande comment font les gens…» Et que dire quand, pour jouir d'un sommeil réparateur et être efficaces le lendemain, certains décident de ne plus dormir ensemble ? «Au début, on avait un peu honte, mais on s'est rendu compte qu'on n'était pas les seuls», avoue Carole.

Ils sont en effet nombreux les couples soucieux de ne pas perdre le fil d'une histoire qui ne va pas mal mais ne leur laisse pas assez de temps pour en profiter… «Je ne connais pas une personne, surtout dans les grandes villes, qui soit épargnée par cela !», rebondit Chine Lanzmann, coach en leadership des femmes, qui précise : «J'ai beaucoup travaillé sur ces questions car cela m'est arrivé, comme à 80 % de mes clientes !» Pour rétablir l'équilibre, elle prône du «très concret». Par exemple, expurger tous les aspects pratiques et logistiques du foyer lors d'un point hebdomadaire dit «de régulation» : «Sinon, on en parle tout le temps, et, un jour, on n'échange que pour se demander d'acheter de l'eau.» Son deuxième conseil est d'un tout autre type : prendre rendez-vous pour faire l'amour ! Et si l'on ose évoquer la disparition de la spontanéité ou du romantisme, Chine Lanzmann rétorque : «Pourquoi ne pourrait-on pas avoir des papillons dans le ventre pour retrouver son mari ou sa femme comme on peut en avoir quand on sait qu'on va voir son amant dans quinze jours ? Pour moi, c'est une croyance qui nous limite !»

Le mois dernier, Alia et Charles, en abordant la traditionnelle saison des mariages de copains, se sont souvenus de cette messe qui avait scellé l'union d'un couple d'amis, il y a plus de dix ans. Ils étaient alors jeunes, libres, et le prêtre les avait marqués par son homélie, dans laquelle il insistait : «Sachez que vous entrez dans une entreprise. Ce ne sera pas facile. Alors préservez-vous du temps et dites-vous les choses.» Se remémorer ce moment a donné envie au couple de parcourir à nouveau ce qui les liait. Et si se poser un instant en se rappelant pourquoi on aime l'autre était le meilleur moyen de réveiller le désir de temps avec lui ?

Ressentir la joie, oser le vide… Six préceptes chinois pour trouver son élan intérieur

Se relier à l'énergie qui nous anime, être nous-même, aller vers ce qui nous fait du bien… Marie-Pierre Dillenseger, spécialiste de la pensée chinoise qui vient de publier Le Feu intérieur, nous invite à adopter six préceptes pour (r)allumer nos forces vives.

Qui sont ces gens qui ont un avis sur tout et tout le temps (et pourquoi ils vont mal) ?

DÉCRYPTAGE - Qu'ils sachent de quoi ils parlent ou pas du tout, ils ont des choses à dire. Comment expliquer que certains aient toujours un avis à donner ? D'où vient la posture ? Pistes de réflexion pour cerner ces profils.

Le Figaro

Les sujets et corrigés du bac de philo 2022

Par Etudiant, Figaro • Publié le 15/06/2022 à 09:30 • Mis à jour le 16/06/2022 à 09:54

Découvrez tous les sujets et les corrigés de l’épreuve du bac philo 2022 en métropole. Il s’agit des sujets donnés pour la filière générale. Voici les corrigés d’Olivier Dhilly, professeur de philosophie.

Ce mercredi, les élèves de terminale technologique ont planché sur leur dernière épreuve écrite du bac nouvelle version, un peu plus d’un mois après les épreuves de spécialité. Aux choix: deux sujets de dissertation et une explication de texte. Les élèves avaient le choix entre une dissertation sur l’art, une autre sur l’État. Enfin, les candidats pouvaient aussi commenter un texte d’Antoine-Augustin Cournot (1801-1877) mathématicien et philosophe français. Il fallait réviser la science cette année, une des 17 notions au programme. La note de l’écrit de philosophie se voit attribuer un coefficient 8 dans la note finale.

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À VOIR AUSSI - «La liberté consiste-t-elle à n’obéir à personne?»: nos journalistes analysent le sujet de philosophie

Les sujets du bac de philo

Sujets de dissertation 1:

Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?

Sujet de dissertation 2:

Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste?

Explication de texte:

COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851).

Expliquer le texte suivant:

Pour qu’une observation puisse être qualifiée de scientifique, il faut qu’elle soit susceptible d’être faite et répétée dans des circonstances qui comportent une définition exacte, de manière qu’à chaque répétition des mêmes circonstances on puisse toujours constater l’identité des résultats, au moins entre les limites de l’erreur qui affecte inévitablement nos déterminations empiriques1. Il faut en outre que, dans les circonstances définies, et entre les limites d’erreurs qui viennent d’être indiquées, les résultats soient indépendants de la constitution de l’observateur ; ou que, s’il y a des exceptions, elles tiennent à une anomalie de constitution, qui rend manifestement tel individu impropre à tel genre d’observation, sans ébranler notre confiance dans la constance et dans la vérité intrinsèque du fait observé. Mais rien de semblable ne se rencontre dans les conditions de l’observation intérieure sur laquelle on voudrait fonder une psychologie scientifique ; d’une part, il s’agit de phénomènes fugaces, insaisissables dans leurs perpétuelles métamorphoses et dans leurs modifications continues ; d’autre part, ces phénomènes sont essentiellement variables avec les individus en qui se confondent le rôle d’observateur et celui de sujet d’observation ; ils changent, souvent du tout au tout, par suite des variétés de constitution qui ont le plus de mobilité et d’inconsistance, le moins de valeur caractéristique ou d’importance dans le plan général des oeuvres de la nature. Que m’importent les découvertes qu’un philosophe a faites ou cru faire dans les profondeurs de sa conscience, si je ne lis pas la même chose dans la mienne ou si j’y lis tout autre chose? Cela peut-il se comparer aux découvertes d’un astronome, d’un physicien, d’un naturaliste2 qui me convie à voir ce qu’il a vu, à palper ce qu’il a palpé, et qui, si je n’ai pas l’oeil assez bon ou le tact assez délicat, s’adressera à tant d’autres personnes mieux douées que je ne le suis, et qui verront ou palperont si exactement la même chose, qu’il faudra bien me rendre à la vérité d’une observation dont témoignent tous ceux en qui se trouvent les qualités du témoin?

1 «empiriques»: issues de l’expérience.

2 «naturaliste»: celui qui étudie la nature, en particulier les êtres vivants.

COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851).

Bac général 2022 philosophieFigaroEtudiant

Corrigé du sujet de dissertation numéro 1 par M. Olivier Dhilly

Les pratiques artistiques transforment-elles le monde?

I. Les pratiques artistiques créent un autre monde que le nôtre

On pouvait dans un premier temps montrer en quoi les pratiques artistiques nous emmènent dans un autre monde, un monde avant tout imaginaire. Il ne s’agit pas simplement d’être plongé dans le quotidien mais bien plutôt d’en sortir. Tel est le propre de l’imaginaire artistique. Certes nous pouvons parler du travail de l’artiste, mais il faudrait le distinguer du travail, par exemple manuel qui modifie la matière, la transforme avec un but utilitaire et pratique. L’art conduirait davantage à nous détourner du monde. 2. Les pratiques artistiques sont transformées par le monde

Si les pratiques artistiques ne cessent d’évoluer, et c’est ici qu’il est intéressant de bien s’attarder sur la notion de «pratiques» car il ne s’agit pas uniquement de l’art en général, c’est bien parce que ces pratiques évoluent au cours de l’histoire. Les développements de la technique ont pu faire naître des arts nouveaux comme la photographie, le cinéma etc…le risque est qu’elles soient toujours, en dernière instance le produit de la réalité sociale. Arendt souligne ainsi comment dans nos sociétés contemporaines, la logique consumériste du travail a rattrapé toutes les activités. Nous avons pu voir émerger ces dernières décennies un marché de l’art par exemple. Plutôt que de transformer le monde, ce serait plutôt alors les pratiques artistiques qui seraient transformées par le monde. 3. Les pratiques artistiques comme dévoilement du monde

L’art nous fait saisir le monde autrement. S’il apparaît comme créant un monde à part, s’il apparait comme ce qui nous fait sortir de notre quotidien, il peut être un moyen de nous faire saisir ce que dans notre rapport utilitaire au monde nous ne saisissons pas. On peut penser ici aux analyses de Heidegger sur les souliers de Van Gogh.

Corrigé du sujet 1 bac général de philo 2022 sdetarle1

Corrigé du sujet de dissertation numéro 2 par M. Olivier Dhilly

Revient-il à l’État de décider de ce qui est juste?

1. Il n’y a pas de justice en dehors de l’Etat. Le plus simple est alors de commencer par l’idée première et qui a pu sembler la plus évidente: c’est l’Etat qui déciderait et définirait la justice et ceci parce qu’en dehors de l’Etat, il n’y a pas de justice. Pour cela il est possible de partir d’un constat: en dehors de l’Etat qui par le truchement de la loi énonce ce qui est juste ou injuste, les individus se retrouvent condamnés à ne vivre que dans des rapports de force, dans un état de violence et de guerre perpétuelle. Ils sont soumis ainsi au règne de la force et livrés à l’arbitraire. Références possibles: Hobbes dans le Léviathan, Locke dans le Traité du gouvernement civil. 2. L’Etat dit ce qui doit être suivi mais cela n’est pas nécessairement juste

Dire que c’est à l’Etat de décider de ce qui est juste ou injuste parce que l’Etat est ce qui serait seul dans la capacité de nous faire sortir de l’arbitraire de la force, c’est ignorer que l’égalité n’est pas nécessairement synonyme de justice. En défendant l’affirmation selon laquelle c’est à l’Etat de décider de ce qui est juste, on part alors du principe, au mieux, que l’Etat comme ensemble des institutions, reflète la volonté générale, qu’il n’est pas ce qui, à proprement parler décide, puisqu’il n’est pas un individu, mais qu’il est l’incarnation d’une décision collective des sujets et des citoyens. Or, il se pourrait bien que derrière cette égalité affirmée se cachent de nombreuses injustices. 3. L’Etat ne décide pas, l’Etat est un ensemble d’institutions, il ne prend pas de décision, seuls des individus peuvent prendre des décisions. C’est à ce moment qu’il peut être bon de montrer que l’on prend bien en compte tous les termes du sujet en revenant sur la notion de décision puisqu’on nous demande s’il relève de l’Etat de «décider». La décision n’est jamais celle d’une institution ou d’un ensemble d’institutions, mais celle d’individus. En ce sens, parler d’une décision de l’Etat peut sembler bien étrange et conduire à une personnification de l’Etat. Certes, dans l’usage courant, nous avons tendance à le faire lorsque, par exemple, on va dénoncer l’Etat comme ce qui nous taxe ou nous redistribue de l’argent etc… Mais ce n’est pas l’Etat qui décide, ce sont, là, en l’occurrence, les gouvernants.

corrigé bac général 2022 philo sujet n° 2 sdetarle1

Corrigé du commentaire de texte, sujet numéro 3 par M. Olivier Dhilly

Cournot, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique (1851).

Dans ce texte, Cournot s’interroge sur le caractère scientifique de la psychologie. Autrement dit, peut-on considérer la psychologie comme une science? Si la question se pose, c’est bien parce que l’on range la psychologie parmi les sciences humaines. Mais en quoi peut-on légitimement parler de science? la thèse de Cournot ici est claire ici, il souligne en quoi la psychologie qui repose avant tout sur l’introspection ne peut être qualifié de scientifique. Pour ce faire, il commence, dans un premier temps par énoncer les conditions permettant de dire qu’une observation est scientifique. Dès lors, dans un deuxième temps à partir de «Mais rien de semblable…» il s’attache à montrer que ces conditions ne sont absolument pas réunies lorsqu’il s’agit de mener une observation intérieure, une introspection. C’est ainsi en comparant la psychologie à d’autres sciences comme l’astronomie, la physique ou la biologie, qu’il fait mine d’interroger à savoir si l’on pourrait prétendre à une même scientificité en psychologie. C’est ainsi le statut de science dans cette discipline que nous qualifions de science humaine que Cournot récuse. Est-ce à dire alors que l’on ne puisse constituer aucune science de l’esprit? Mais plus généralement les conditions de scientificité énoncées par Cournot de remettent-elles pas en cause de nombreuses disciplines comme la philosophie?

Sujet numéro 3 bac philo 2022 sdetarle1

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L'Humanité

En Allemagne, le retour en force des revendications salariales

Actu

Pouvoir d’achat Sur fond d’inflation record et d’explosion des loyers, les mouvements sociaux se multiplient outre-Rhin. Les sidérurgistes ont ainsi débrayé sur plusieurs dizaines de sites, les 1er et 2 juin, pour exiger plus de 8 % d’augmentation.

Bruno Odent

Les bras de fer se multiplient en Allemagne sur la question des salaires. À l’initiative du syndicat de la métallurgie IG Metall, plusieurs dizaines d’entreprises ont ainsi débrayé, les 1er et 2 juin. Le mouvement est parti des revendications des sidérurgistes, en pleine négociation pour la refonte de leurs accords tarifaires de branche (proches de ce que sont les conventions collectives de ce côté-ci du Rhin). IG Metall revendique une hausse générale des rémunérations de 8,2 %. La partie patronale s’arc-boute sur le versement d’une prime unique de 2 100 euros pour l’année en cours. «  Nous ne nous laisserons pas acheter cette négociation par le versement d’une telle prime  », a souligné Knut Giesler, chef négociateur du syndicat pour toute la région nord-ouest de l’Allemagne. Le syndicat entend obtenir par ces grèves dites d’avertissement une hausse conséquente des salaires mensuels, conforme aux somptueux bénéfices engrangés dans la dernière période par les entreprises du secteur. Il demande également la transformation des emplois précaires obtenus par sous-traitance en postes sous contrat à durée indéterminée et intégrés dans le statut tarifaire général.

Le climat social pourrait se tendre encore davantage

Les producteurs d’acier ne sont pas les seuls à monter au créneau sur le front des salaires. Des débrayages ont eu lieu également ces jours-ci dans le reste de la métallurgie. Des salariés de plusieurs concessionnaires de grands groupes automobiles ont lancé ainsi leurs propres grèves d’avertissement. Comme à Stuttgart, à deux pas de l’usine de Sindelfingen, l’un des principaux sites de production des automobiles Mercedes du groupe Daimler. Là aussi, les salariés revendiquent une hausse de plus de 5 % de leur rémunération mensuelle.

En fait, on assiste depuis quelques semaines à une recrudescence de mouvements de ce type. Dans de très nombreux secteurs, de la chimie à la construction en passant par les banques et assurances, les travailleurs et leurs syndicats ont révisé leurs revendications à la hausse et affichent un regain de combativité. L’inflation record (plus de 8 % sur un an) qui rogne sévèrement le pouvoir d’achat est passée par là, alimentant inquiétudes et mécontentement. La confédération DGB exige depuis quelques semaines que les accords tarifaires traduisent au moins une « indexation des salaires sur les prix ».

Le climat social pourrait se tendre encore davantage dans les jours qui viennent à la suite de la décision du groupe Vonovia, le plus gros mastodonte allemand de l’immobilier, d’augmenter prochainement de façon très sensible le prix des loyers pour, dit-il, sous la pression des actionnaires, s’ajuster sur… l’inflation. Les travailleurs allemands, qui sont encore très majoritairement des locataires, devraient ainsi voir leurs revenus réels encore amputés. Car, une hausse de la rente locative décrétée par le leader du secteur aura naturellement pour conséquence de pousser l’ensemble des prix vers de nouveaux sommets. À un moment où les prix des logements ont déjà été propulsés en Allemagne au niveau des centres urbains européens les plus chers.

AllemagneinflationIG Mettallmobilisations
Le Figaro

L’éditorial du Figaro: «Mélenchonisation des esprits»

Yves Thréard

Par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction.

Il paraît que le débat pour savoir s’il est acceptable de poser un signe «égal» entre la Nouvelle Union populaire écologique et sociale et le Rassemblement national en fâche beaucoup. Y compris autour du chef de l’État, où l’on ne sait pas sur quel pied danser. À entendre les gardiens de la bien-pensance, si Marine Le Pen est à la tête d’un parti d’extrême droite, la coalition formée par Jean-Luc Mélenchon ne saurait être qualifiée d’extrême gauche! Il suffit toutefois de reprendre, une à une, les déclarations du Lider Maximo hexagonal et celles de ses camarades gauchistes pour lever tous les doutes sur la question. Wokistes, indigénistes, communautaristes, antiflics, antispécistes, intersectionnalistes… Partisans d’une économie hyper dirigiste, les Coquerel, Garrido, Panot et autres Chikirou sont aussi de tous les combats antirépublicains: «À bas l’ordre établi» est leur mot d’ordre.

Face à leurs diatribes, la mansuétude des médias et de leurs adversaires politiques laisse pantois. S’il était de bon ton de condamner jadis - avec des haut-le-cœur - la «lepénisation des esprits», la «mélenchonisation» d’une partie de l’opinion passe aujourd’hui comme une lettre à la poste. On ose à peine imaginer le tollé qu’aurait provoqué la venue de Jeremy Corbyn pour soutenir Marine Le Pen aux législatives! Plus aucun autre sujet n’aurait existé. Pendant des jours, la polémique aurait battu son plein. L’ancien chef travailliste britannique, exclu de son parti pour antisémitisme, est bien passé à Paris, mais pour soutenir Danièle Obono et Danielle Simonnet, candidates de la Nupes. Sa visite n’a pourtant suscité aucune indignation.

Où sont passés la Ligue de défense des droits de l’homme, SOS-Racisme et les chaisières de la République? Qu’ont dit les candidats de gauche qui ont rallié la Nupes de Jean-Luc Mélenchon? Mieux vaut perdre les élections que son âme, disait-on naguère à droite pour refuser de pactiser avec le Front national. Les donneurs de leçons de tous poils auraient-ils à ce point changé d’avis? On se demande bien pourquoi…

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«La Commission européenne veut transformer Frontex en agence de surveillance des droits des migrants»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le directeur général de Frontex, Fabrice Leggeri, a présenté sa démission vendredi 29 avril. Pour le directeur général de l'institut Thomas More Jean-Thomas Lesueur, l'agence européenne est au cœur d'une bataille idéologique, qui a empêché le Français de réaliser sa mission.

L’éditorial du Figaro: «Woke en stock»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

L’éditorial du Figaro: «Macron - Mélenchon, jeu de Nupes»

Par Alexis Brézet, directeur des rédactions.

L'Humanité

Les parfumeuses ne peuvent plus sentir leurs bas salaires

Actu

Commerce En grève nationale il y a une semaine, les salariées de Marionnaud, en très grande majorité payées au Smic, espèrent que les négociations annuelles obligatoires aboutiront à une revalorisation digne.

Marie Toulgoat

« E n 2014, les salaires ont été augmentés de 40 euros par mois, nous n’irons pas en dessous », indique Marilyn Gentil, déléguée syndicale CGT Marionnaud. À la veille de la seconde session des négociations annuelles obligatoires, ce mercredi,­ l’intersyndicale Unsa, CFDT, CGT, CFE-CGC de l’enseigne de parfumerie s’apprête à reprendre les armes. Il y a une semaine, mardi 24 mai, les salariées de la marque – en écrasante majorité des femmes – menaient un mouvement de grève inédit, le premier en dix ans. Environ 40 % des 420 points de vente gardaient leurs portes closes, tandis que plus de 200 employées se rejoignaient devant le siège de l’entreprise pour clamer leur colère. Une semaine plus tard et après le succès de la mobilisation, l’objectif n’a guère changé pour les organisations syndicales : grappiller coûte que coûte une revalorisation des rémunérations, malgré la posture inflexible de la direction.

La question est devenue une nécessité : les employées de Marionnaud doivent aujourd’hui se contenter de salaires insignifiants et sont contraintes de vivre l’intégralité de leur carrière au Smic. Certaines directrices adjointes de magasin, malgré leurs fonctions d’encadrantes, ne gagnent que 1 700 euros brut par mois . « 75 % des salariées sont payées au Smic, même après vingt-cinq années d’ancienneté. Il n’y a aucune reconnaissance de l’expertise à long terme », indique l’Unsa dans un communiqué. Bien que les salaires soient gelés depuis 2014 au sein de l’enseigne, la direction de Marionnaud n’a proposé que 5 euros d’augmentation des rémunérations lors de la première session des négociations annuelles obligatoires, il y a quelques jours. Indigne pour les organisations syndicales et les salariées, réunies devant leurs magasins la semaine dernière. « Nos salaires ne sont pas du luxe », pouvait-on lire sur les pancartes brandies de certaines d’entre elles.

Charge de travail décuplée et harcèlement

D’autant plus que, en dépit de salaires invariablement bas, les conditions de travail n’ont de cesse de se dégrader. Contraintes par les sous-effectifs chroniques à accélérer les cadences, les conseillères en boutique doivent également assurer l’entretien des magasins, la sécurité, le nettoyage et la manutention. Une charge de travail décuplée, doublée d’une surveillance de tous les instants par la direction, voire de harcèlement. « Les managers guettent grâce aux codes caisses qui vend quoi et en quelle quantité. Ils surveillent que les vendeuses écoulent bien les produits qu’on leur demande de vendre », explique Marilyn Gentil. « La conséquence, c’est que de nombreuses salariées décident de démissionner. Il y a aussi beaucoup de ruptures conventionnelles. »

Ce mercredi, les organisations syndicales attendent donc une proposition de la part des dirigeants à la hauteur du travail effectué par les salariées. En cas de conflit persistant sur la question des rémunérations, la CGT n’exclut pas d’appeler à un nouveau mouvement de grève lors du très animé week-end de la Fête des pères.

marionnaudgrèvesbas salairesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Le côté obscur d'Adelaide Cottage, le domaine où vont emménager le prince William et Kate Middleton

Les Cambridge s'installeront durant l'été dans cette propriété située à l'est du château de Windsor, a révélé The Sun, le lundi 13 juin. La demeure est encore parcourue du souvenir de la sulfureuse romance qu'elle abrita à la fin des années 1940.

Ils s'apprêtent à poser leurs valises à Adelaide Cottage. Durant l'été, le prince William et Kate Middleton emménageront avec leurs trois enfants dans cette demeure située à l'est du château de Windsor, a révélé le Sun, le lundi 13 juin. Le tout, dans l'optique de se rapprocher de la reine et, se murmure-t-il, de l'éloigner du prince Andrew, soupçonné d'être impliqué dans l'affaire Jeffrey Epstein. Demeure d'une «élégance modeste», Adelaide Cottage fut jadis le théâtre de romances aussi tendres que sulfureuses. Parmi elles, celle de Peter Townsend et de la princesse Margaret, la sœur cadette d'Elizabeth II.

Un «béguin formidable»

En février 1944, cet ancien pilote de chasse de la Royal Air Force est nommé écuyer du roi George VI. Il prend donc ses quartiers dans le logement, pourvu de quatre chambres, aux côtés de son épouse depuis trois ans, Rosemary, enceinte d'un petit garçon, et de leur fils Giles. George VI deviendra par la suite le parrain de leur benjamin, Hugo.

La princesse Margaret est âgée de 13 ans lorsqu'elle aperçoit Peter Townsend pour la première fois. Elle en éprouve un «béguin formidable», comme elle le révélera des années plus tard. La princesse passe régulièrement ses dimanches à Adelaide Cottage, où elle aime s'amuser avec Giles et Hugo. La future Elizabeth II, qui affectionne ses échanges avec Rosemary, accompagne volontiers sa sœur chez les Townsend. L'écuyer en profite, quant à lui, pour somnoler dans un transat.

Trois mois en Afrique du Sud

Nul n'aurait pu prédire que la relation entre Margaret et l'ancien pilote deviendrait, avec le temps, une liaison passionnée. En 1947, Peter Townsend est invité à accompagner les princesses, le roi et la reine pour un voyage officiel de trois mois en Afrique du Sud. Son rôle est, notamment, de chaperonner la princesse Margaret. L'homme de 32 ans cavale ainsi dans les plaines de la nation arc-en-ciel, en compagnie de la jeune fille de 17 ans. «Nous montions à cheval ensemble tous les matins, dans ce merveilleux pays, sous ce magnifique temps, se souviendra-t-elle plus tard. C'est là que je suis vraiment tombée amoureuse de lui.»

Pour l'heure, les Britanniques ignorent tout des prémices de cette idylle confidentielle. Une séquence filmée en 1953, durant le couronnement de la reine Elizabeth II, finira néanmoins par semer le doute. Des spectateurs avisés repèrent alors la princesse Margaret, en train de retirer tendrement une peluche de la boutonnière de l'écuyer. Si les Townsend ont divorcé l'année précédente, certaines rumeurs affirment que la liaison entre la princesse Margaret et l'employé a débuté bien avant cette séparation. Comprenez : en 1947, l'année même du voyage en Afrique du Sud.

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Un étrange coup de téléphone

S'il ne subsiste aucune preuve que tel fut bien le cas, le chroniqueur britannique Craig Brown, auteur de Ma'am Darling : 99 Glimpses of Princess Margaret, revenait en 2017 sur un intrigant épisode, relaté par l'un de ses lecteurs. Ce dernier affirmait avoir mis la main sur des documents suggérant l'existence d'une liaison extraconjugale. Il s'agissait en effet d'une requête formulée en octobre 1947, dans le cadre du lancement du navire Edinburgh Castle. La princesse et Peter Townsend, qui séjournaient dans la résidence officielle du gouverneur de Belfast, auraient demandé à occuper des chambres adjacentes.

En 2002, l'auteure Sarah Bradford livrait quant à elle, dans sa biographie de la reine, un récit évocateur. Un membre de la cour s'y remémorait une fête d'anniversaire de l'un des enfants Townsend. «Le téléphone a sonné et la personne qui appelait a dit : "Est-ce que Peter veut aller faire du cheval avec la princesse Margaret ?" Il ne travaillait pas. Il y est quand même allé.» L'ancien pilote quittera Adelaide Cottage en 1952, après son divorce avec Rosemary.

Le coup de cœur de la reine Victoria

La romance de Peter Townsend et de la princesse Margaret est toutefois vouée à l'échec. À l'époque, la loi sur les mariages royaux stipule qu'aucun membre de la famille royale n'est autorisé à épouser une personne divorcée, si son ex-partenaire est toujours en vie. Le 31 octobre 1955, la princesse Margaret annonce qu'elle ne scellera jamais son union avec Peter Townsend.

Adelaide Cottage connut, cependant, des histoires plus légères. Bâtie en 1831 à la demande du roi William IV, pour son épouse Adélaïde, la propriété, située dans le comté de Berkshire, sert d'abord de résidence secondaire au couple. Après le décès du souverain, en 1837, cette maison de 2500 m², imaginée par l'architecte anglais Jeffry Wyatville, tombe un temps en disgrâce. Jusqu'à conquérir la reine Victoria, toujours encline à s'y rendre à l'heure du petit-déjeuner ou du thé.

Depuis Peter Townsend, la maison a hébergé à titre gracieux de multiples amis et proches d'Elizabeth II. Parmi eux, un certain Simon, fils de Margaret Rhodes, cousine germaine du monarque. Rénové en 2015, Adelaide Cottage servira désormais de cocon au duc et à la duchesse de Cambridge, soucieux de s'installer dans «une maison modeste pour commencer leur nouvelle vie à Windsor».

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La princesse a assuré son premier engagement officiel depuis quinze mois, le 30 avril. Un retour en grâce très attendu des Monégasques, après les multiples rumeurs de divorce et de fuite. Certains crient pourtant à la grande illusion.

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L'Humanité

Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence

Actu

Pouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.

Florent LE DU

« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : «  Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : «  L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.

blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...

La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté.  L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »

Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.

Création de l’impôt universel pour les entreprises

L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».

Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou.  Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.

Législatives 2022NupesSalaires et pouvoir d'achat
Le Figaro

Déficit : Emmanuel Macron a-t-il un projet «caché» de 80 milliards d'euros d'économies ?

Julien Da Sois

LA VÉRIFICATION - Le financement d'un tel projet passerait par «une TVA augmentée», affirme le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon. À raison ?

LA QUESTION. Une future cure d'austérité cachée aux Français ? Dimanche soir, après les résultats du premier tour des législatives, plaçant Ensemble! en tête d'un cheveu devant la Nupes, Jean-Luc Mélenchon a attaqué le projet d'Emmanuel Macron. Le chef de file de l'union de la gauche a accusé le président de la République d'avoir, dans son programme économique, une «partie cachée».

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«C'est-à-dire les 80 milliards qu'il comptait retirer du budget de l'État pour parvenir au retour des 3% de déficit qu'il avait promis imprudemment à la Commission européenne», a clamé le leader de la France insoumise (LFI). Soit «retirer du budget de l'État l'équivalent de tout le budget du ministère de l'Intérieur et de tout le budget du ministère de l'Éducation», a-t-il poursuivi, affirmant que le financement d'un tel projet passerait par «une TVA augmentée».

Jean-Luc Mélenchon a réitéré ses accusations dans Le Parisien mardi, sur le supposé «budget caché» d'Emmanuel Macron. «Il nous reproche de vouloir trop dépenser mais lui s'est engagé auprès de l'Europe à ramener le déficit du pays à 3 %, ce qui représente 80 milliards d'euros. [...] Puisqu'il ne veut pas augmenter les impôts directs, il n'a qu'une solution : augmenter la TVA», a déclaré le futur ex-député des Bouches-du-Rhône.

Alors d'où sortent ces 80 milliards d'euros évoqués par Jean-Luc Mélenchon ? Que penser d'un tel chiffrage ?

VÉRIFIONS. Ces économies soi-disant cachées brandies par Jean-Luc Mélenchon sont le résultat d'un simple calcul comptable. «Dans le dernier programme de stabilité transmis à Bruxelles en 2021, Emmanuel Macron s'engage à ramener le déficit en dessous de 3% d'ici 2027. Sachant qu'il est aujourd'hui de 6,5%, cela nécessite de trouver 80 milliards d'euros», explique son équipe. Soit une division par deux du déficit public, qui s'élevait en 2021 à 160 milliards d'euros.

Du côté du gouvernement, jamais un tel chiffrage n'a été avancé. Ces 80 milliards, «ça sort de l'imagination un peu délirante des Nupes, qui jouent avec les peurs des Français», a répondu Bruno Le Maire sur France 2 ce mardi matin. L'augmentation de la TVA suggérée par Jean-Luc Mélenchon est un «délire», a de nouveau accusé le ministre de l'Économie sur BFMTV mardi soir, taxant la Nupes de «complotisme». «Faux, totalement faux. Aucune augmentation de la TVA n'est prévue. Les impôts, on va les baisser, comme on les a baissés depuis 5 ans», a martelé son collègue Clément Beaune, quelques heures plus tôt, sur France Inter.

Des réformes nécessaires

En revanche, il est vrai que, durant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron a fait part de son ambition de ramener le déficit public sous la barre des 3% du produit intérieur brut (PIB). Soit la règle du pacte de stabilité européen, suspendue début 2020 face au Covid-19 et qui le restera au moins jusqu'en 2023 en raison de la guerre en Ukraine. «Cet objectif sera tenu», a confirmé le ministre délégué chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, la semaine dernière, dans une interview au Monde.

Si l'on en revient aux supposés 80 milliards nécessaires pour respecter la trajectoire de déficit désirée par l'exécutif, François Ecalle juge ce chiffrage «un peu élevé, mais pas délirant». Car il n'est «pas très éloigné» du chiffre présent dans la note que le président de l'association Fipeco a corédigée pour l'Institut Montaigne en début d'année. En se basant sur un scénario de croissance tendancielle des dépenses publiques - donc sans mesures nouvelles d'économies -, les auteurs tablaient sur une hausse de ces dépenses de 1,2% par an en volume, entre 2022 et 2027. Une augmentation à ramener à 0,2% pour atteindre les 3% de déficit en 2027. «Cet écart correspond à un peu moins de 15 milliards d'euros d'économies à trouver chaque année en moyenne, soit un total de l'ordre de 70 milliards d'euros sur l'ensemble de la période», écrivent les auteurs. Une estimation «datée», met cependant en garde François Ecalle, car antérieure à la guerre en Ukraine, qui a ralenti la croissance et fait s'envoler l'inflation.

En outre, celle-ci ne prenait pas en compte certaines réformes à l'agenda du second quinquennat Macron, comme le recul de l'âge de départ à la retraite ou la réduction des dépenses de fonctionnement des collectivités locales. Associées à la croissance et à l'emploi, elles doivent permettre de réduire le déficit. «Des réformes structurelles sont prévues, comme celle des retraites, qui, combinée avec notre objectif de plein-emploi, doivent rapporter 15 milliards d'euros», a déclaré Gabriel Attal au Monde, tandis que son collègue de la Transformation et de la Fonction publiques Stanislas Guerini a résumé la stratégie de l'exécutif à «la croissance» et à «l'emploi», mais sans donner de chiffrage précis.

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Christian Saint-Etienne valide cette vision du gouvernement, mais dans un seul scénario : celui d'une fin rapide de conflit en Ukraine et d'une absence de rebond épidémique du Covid-19. Dans ce scénario «idéal», le professeur émérite à la Chaire d'économie industrielle au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) estime que «le déficit public reviendrait naturellement en dessous de 4% en 2023». À condition que le gouvernement respecte ses promesses en matière de réforme des retraites et de baisse des impôts de production. «Il manquerait alors une vingtaine ou une trentaine de milliards pour atteindre les 3% d'ici 2027, ce qui pourrait se faire avec une croissance plus dynamique», affirme l'économiste. Ou alors, dans un scénario moins favorable, via effectivement «une hausse des impôts, ou bien une baisse des dépenses publiques».

Nombreuses incertitudes

Pour Mathieu Plane, la réduction du déficit dépend même de trop de paramètres pour être estimée, ce qu'omet Jean-Luc Mélenchon dans sa démonstration. «Cela va dépendre de la trajectoire de croissance à venir», note le directeur adjoint du département Analyse et Prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Mais également de l'avenir des mesures exceptionnelles de pouvoir d'achat. «C'est comme si Jean-Luc Mélenchon prenait une situation figée, alors qu'on parle de 2027 et qu'en 2021, presque 4 points des 6,5% de déficit étaient liés aux mesures d'urgence face à la crise énergétique et de relance après le Covid, qui sont donc temporaires», détaille Mathieu Plane, pointant le «raccourci» du chef de file de la Nupes. Le contexte international (guerre en Ukraine, Covid en Chine, éventuel plan de relance européen...) constitue une autre inconnue.

Plus largement, il convient de remettre en question les termes du débat sur les 3%, selon Alain Trannoy. «Les bases du raisonnement de Jean-Luc Mélenchon sont des bases d'il y a dix ans, dans un monde stagnant, avec pas d'inflation et très peu de croissance», explique le professeur à l'École d'économie d'Aix-Marseille. Sans compter que «la crise du Covid, l'inflation et la situation en Ukraine pourraient pousser l'UE à reconsidérer les règles de stabilisation budgétaires».

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En résumé, il est faux d'affirmer, comme le fait Jean-Luc Mélenchon, que le gouvernement a un agenda «caché» pour réduire le déficit. L'exécutif le martèle : pour atteindre les 3% d'ici 2027, il compte sur la croissance et des réformes, comme celle des retraites. Quant aux 80 milliards supposément manquants, résultat d'un constat comptable, une hausse de la TVA n'apparaît pas comme l'unique solution pour les combler. Jean-Luc Mélenchon omet l'impact potentiel de la croissance sur le déficit.

L'Insoumis semble également oublier le contexte international extrêmement mouvant dans lequel évolue la France, qui rend complexe toute projection dans cinq ans. Reste à voir, enfin, comment évolueront les règles budgétaires européennes, alors que l'exécutif a répété maintes fois sa volonté de les modifier, les jugeant datées.

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Les mesures sur le pouvoir d'achat pourraient être présentées le 6 juillet seulement

Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, a précisé que le calendrier de mise en œuvre restait inchangé.

La Russie réduit de 40% les livraisons de gaz quotidiennes vers l'Allemagne via Nord Stream

En cause, des équipements nécessaires n'ont pas été livrés par le groupe allemand Siemens.

Inflation : en mai, les prix à la consommation en France ont augmenté de 5,2% sur un an

L'Insee a confirmé sa première estimation, ce mercredi matin.

Le Figaro

Louise Bourrat remporte la saison 13 de «Top Chef»: «La finale a été l’épreuve la plus difficile du concours»

ENTRETIEN - La cuisinière, cheffe à Lisbonne, est la troisième femme à remporter le concours culinaire de M6 après Stéphanie Le Quellec et Naoëlle d’Hainaut.

Au terme de 18 semaines de compétition très relevées, le verdict est tombé. C’est finalement Louise Bourrat qui remporte la saison 13 de «Top Chef» face à Arnaud Delvenne. La jeune femme de 27 ans d’origine portugaise, est à la tête du restaurant BouBou’s à Lisbonne. Protégée d’Hélène Darroze - qui glane grâce à elle sa troisième victoire consécutive dans le concours culinaire de M6 - elle a réalisé un parcours exemplaire, repoussant sans cesse ses limites et offrant des assiettes toujours plus créatives. Sa cuisine, très personnelle, bouscule les papilles avec des associations insolites, des produits oubliés ou mal-aimés et une utilisation presque totale des aliments dans une démarche zéro déchet. En gagnant cette édition 2022, Louise devient la troisième femme vainqueur du concours après Stéphanie Le Quellec et Naoëlle d’Hainaut il y a neuf ans. Elle revient sur la finale et sur cette aventure.

TV MAGAZINE. - Quelle émotion avez-vous ressentie lorsque vous avez vu la lame acier?Louise BOURRAT. - Avant de connaître le résultat, quand j’ai vu la répartition des votes et l’écart assez net (56% contre 43%), je me suis dit que la lame allait être orange. Je me basais sur les années précédentes où les menus les plus consensuels avaient gagné. Quand j’ai découvert la lame acier, je me suis dit «comment j’ai fait pour en arriver là?». Je n’y croyais pas. Je me suis retournée et j’ai vu les autres candidats exploser de joie. Ils étaient heureux comme si c’était eux qui avaient gagné. Cette finale, on l’a faite ensemble, on a souffert, ils m’ont soutenue, portée à bout de bras et trouvé des solutions quand j’étais au fond. Si je gagne c’est beaucoup grâce à eux.

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Et votre famille, comment a-t-elle réagi?Toute la journée, j’étais envahie de stress et je n’en pouvais plus. Quand je suis entrée dans la salle et que j’ai vu mes parents, j’ai commencé à pleurer. Tout le monde a ensuite fait un discours, je me suis pris une flopée de compliments et de mots hyper touchants, j’ai cru que j’allais tomber par terre. Quand j’ai gagné, c’était magique, ils étaient tellement contents… Je suis vraiment heureuse d’avoir pu partager cette expérience avec eux et de leur offrir ce petit morceau de bonheur. Ma mère est encore sur un nuage… Moi, je ne réalise toujours pas.

Comment s’est passée la finale? Nous avons eu un mois de battement après les demi-finales. Je suis rentrée chez moi, j’ai pris deux jours pour dormir et réatterrir sur la planète terre. J’ai ensuite travaillé pendant un mois dans mon restaurant. C’était la période des fêtes et on a eu beaucoup de monde. Je ne me suis donc pas préparée pour la finale. J’ai créé mon menu en fonction de plats que je fais au restaurant, qui sont originaux et qui marchent très bien. J’ai décidé de faire exactement la même chose sauf que je n’avais jamais fait ça pour 80 couverts et que cela ne s’est pas passé comme je l’avais prévu. Ça a été très très compliqué. La finale a été l’épreuve la plus difficile de tout le concours. En plus j’étais malade…

«Avec Arnaud, on représente deux minorités un peu opprimées en cuisine »

Louise Bourrat

Qu’est-ce que cela vous faisait d’être face à Arnaud?C’était cool, on était très contents d’être ensemble. On a des chevaux de bataille presque similaires car on représente deux minorités en cuisine qui sont un peu opprimées, donc, que ce soit l’un ou l’autre de nous qui gagne, on savait que ça ferait du bien et que ça serait un joli symbole dans tous les cas. Je sais qu’il s’était vraiment préparé mais on a fait cette finale main dans la main. On s’est dit qu’on allait essayer ensemble, que chacun fasse le mieux possible. Il est même venu m’aider pendant l’épreuve, c’était vraiment la grande classe.

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Vous êtes très proche d’Hélène Darroze, comment décririez-vous votre lien?On a tout de suite accroché. Dès que je suis entrée dans son équipe, j’ai été la voir pour lui dire «Je ne suis ni la plus déterminée ni la meilleure ni la plus ambitieuse du concours. C’est une opportunité que je saisis et je vais me donner à fond mais je ne suis pas là pour écraser les autres». Elle m’a dit que c’était pareil pour elle, que tout le monde croyait qu’elle était très carriériste mais qu’elle avait juste suivi son instinct et saisi les opportunités au bon moment. Elle est hyper humble. Même si on a des styles et des personnalités différentes, je pense que notre vision de la cuisine est similaire, faite d’amour et de plaisir, qui n’est pas dans la performance mais là pour prendre soin de l’autre. Elle a cru en moi dès le début et elle m’a poussé jusqu’à la fin. Je lui ai donné du fil à retordre parce que j’avais toujours l’impression que je n’allais jamais y arriver.

Ce n’est pas quelque chose qui se sent à l’écran…Non et pourtant, dans ma vie personnelle et professionnelle, je prône les valeurs de vulnérabilité, d’indulgence et d’empathie. Pour moi, elles sont très importantes et manquent trop dans les cuisines et dans la gastronomie. Il faut être courageux pour accepter qu’on ne soit pas parfait et que, parfois, on ne va pas bien. Je pense que si plus de personnes acceptaient leur vulnérabilité, on vivrait dans un monde plus apaisé. C’est quelque chose dont je parlais énormément et qui est malheureusement un peu passé à la trappe. On voyait plus le côté «c’est la dernière femme, elle est déterminée, elle a confiance en elle, c’est une guerrière». En fait, ce n’est pas entièrement ce que je suis. J’aurais aimé montrer qu’avec ces valeurs-là on peut aussi réussir.

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En cuisine, vous avez montré des valeurs fortes comme mettre en avant des produits oubliés, sublimer des aliments simples ou prôner le zéro déchet…C’est presque quelque chose que j’ai découvert. Je le faisais déjà avant mais je n’avais jamais vraiment mis de mots sur mon héritage. Je descends d’une famille de paysans. Et, même si j’ai travaillé dans des palaces à Londres où j’ai tout appris, je suis partie de là-bas parce que je n’en pouvais plus de me dire que c’était des princes qataris qui me payaient mon salaire à la fin du mois. Ce n’est pas mon monde et je n’ai pas envie de leur faire à manger à eux mais plutôt à des personnes avec lesquelles j’ai des points communs.

«Deux jours après l’appel du casting, Michel Sarran est venu manger dans mon restaurant »

Louise Bourrat

Pourquoi avez-vous voulu faire «Top Chef»?Je m’étais inscrite en 2020 pendant le premier confinement. On avait fermé le restaurant et, comme on n’a pas eu d’aides, nous étions à deux doigts de tout perdre. Je ne savais pas ce qui allait se passer et je me suis dit que si on rouvrait, il faudrait remplir l’établissement et que, si ce n’était pas le cas, je devais assurer mes arrières. Je n’ai pas été prise mais la production m’a rappelée l’an dernier. J’hésitais car le restaurant était de nouveau sur les rails et, deux jours après l’appel du casting, Michel Sarran est venu manger dans mon établissement. J’ai pensé qu’il venait checker les potentiels candidats mais pas du tout, c’était le hasard total! On a beaucoup discuté et il m’a encouragée à faire le concours en me disant que ça allait être une expérience de folie. On est toujours en contact. C’était un incroyable hasard.

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Vous êtes la troisième femme à gagner, qu’est-ce que cela représente?C’est évidemment une excellente chose. Mais il y a un revers de la médaille qui gâche un peu la victoire et qui est que, si une femme gagne, cela signifie que c’est truqué ou qu’elle a été favorisée. C’est à croire que l’on ne peut pas réussir juste parce qu’on le mérite. II y a eu des remarques sur les réseaux sociaux lors de certaines épreuves disant que, comme j’étais la seule à avoir un prénom féminin, c’était du favoritisme. On est en 2022, est-ce trop dur d’accepter qu’une femme puisse y arriver autant qu’un homme? On n’attend pas non plus les mêmes comportements de la part d’un homme ou d’une femme. Je ne pense pas que le mien soit plus prétentieux ou plus compétitif que les autres sauf que, parce que je suis une femme, je devrais avoir la gagne discrète. Lorsque je ne suis pas inspirée par une épreuve, ça signifie que je me plains et que je pleurniche mais, si je remporte l’épreuve, je deviens la meilleure de la classe qui a 20 sur 20. Or, j’aurais été un mec on m’aurait applaudie. On m’avait prévenu qu’en étant la dernière femme du concours, je prendrais cher. On est dur avec les femmes.

« J’ai appris qu’il fallait que j’arrête de me dénigrer »

Louise Bourrat

Qu’est-ce que cette aventure vous a apporté?J’ai appris qu’il fallait que j’arrête de me dénigrer ou de me considérer comme un imposteur et que j’ai ma place au sein de la scène gastronomique.

Votre cuisine a-t-elle évolué grâce au concours?Je fais toujours la même cuisine mais j’ai découvert des ingrédients que je n’utilisais pas. Ça m’a bousculée et sortie de ma zone de confort. J’ai appris aussi une méthode de création qui m’a fait du bien.

Qu’allez-vous faire de vos gains? Je n’y avais pas pensé avant les résultats. Je veux faire quelque chose de bien, de réfléchi. J’ai envie de m’installer à la campagne, d’acheter un terrain, de construire ma maison, d’avoir un jardin, des poules, des chiens et de continuer à avoir une vie simple et sobre. Je vais garder l’établissement de Lisbonne mais je compte ouvrir un restaurant gastronomique à la campagne avec un potager en permaculture, un verger, des abeilles et des chambres de fermentation.

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L'Humanité

Jardinage. L’orchidée n’est pas une empotée

Actu

Les racines de l’orchidée qui s’évadent de leur pot ? Ce n’est que leur penchant naturel à capter l’humidité de l’air. Le rempotage de cette plante n’a en fait pour seul objectif que de renouveler le substrat qui lui sert de support… Et de lui donner ainsi toutes les chances de refleurir.

Marcel Guedj

Les orchidées sont des plantes fascinantes à plus d’un titre. Il en existe des dizaines de milliers d’espèces, de tailles et d’aspects différents, aux fleurs extraordinaires, adaptées à la plupart des milieux… Les variétés commercialisées (Dendrobium phalaenopsis) sont, elles, des plantes épiphytes : dans leur environnement d’origine, elles ne poussent pas dans la terre mais sur les troncs et les branches d’autres végétaux, voire sur des pierres… absorbant l’humidité ambiante avec leurs racines aériennes. Des conditions que l’on cherche à reproduire quand on les élève comme plantes d’intérieur.

Le rempotage, qui peut très bien se faire dans le même contenant – bien nettoyé – a pour but de renouveler entièrement le substrat qui sert surtout de support à la plante, mais qui finit par pourrir au bout de quelques années et d’arrosages répétés, entraînant l’asphyxie et le dépérissement des racines.

A faire tous les deux ans

C’est donc un moment important pour l’orchidée, l’une des conditions de sa survie. Il doit intervenir tous les deux ans environ, à n’importe quelle période de l’année, sauf quand l’orchidée est en fleur. L’idéal est d’intervenir après la floraison de printemps.

Il est plus simple d’utiliser un mélange spécialement dosé pour orchidées que l’on trouve dans le commerce. Si vous le préparez vous-même (terreau pour orchidées, écorces de pin ou perlite et sphaigne…), il ne doit pas être compact pour que les racines s’y développent librement. Un contenant en plastique transparent au fond troué pour évacuer l’eau d’arrosage (indispensable !) vous permettra de veiller à l’état de ces dernières. Placez-le dans un cache-pot de diamètre adapté.

Six gestes simples pour que l’orchidée ait du pot

  1. Sortir l’orchidée de son pot et débarrasser les racines du substrat qui y adhère.

  2. Supprimer avec des ciseaux les feuilles malades (molles ou jaunies) et les racines desséchées ou aplaties.
  3. Remplir le contenant à moitié de substrat et installer l’orchidée dessus.
  4. Stabiliser la plante en ajoutant du substrat pour finir de remplir le pot.
  5. Tapoter le pot pour tasser (sans appuyer dessus) le substrat afin qu’il remplisse bien les espaces entre les racines.
  6. Arroser copieusement mais laisser bien l’eau s’évacuer avant de placer le contenant dans son cache-pot.

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Jardinage
Le Figaro

À Kamianske, dernier check-point ukrainien avant l’enfer russe: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis huit jours, l’armée russe pilonne de plus en plus cette position ukrainienne. Les villages disséminés dans la campagne sont également bombardés.

Dans les souterrains d'Azovstal, bastion de la résistance ukrainienne à Marioupol: le récit de l'envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois semaines après leur «victoire», les Russes ont fait visiter les entrailles de cette usine hantée par la mort.

Des cagnottes pour approvisionner l’armée ukrainienne: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La société civile du pays se mobilise pour lever des fonds et équiper les soldats envoyés sur le front, qui manquent de tout: casques, gilets pare-balles, munitions…

Au Donbass, ces soldats ukrainiens démunis qui abandonnent le front: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - En première ligne, sans équipement ni formation adéquats, ils sont accusés d’insubordination.

Avec les volontaires des forces spéciales d’Azov et de Kraken qui libèrent la région de Kharkiv

REPORTAGE - À côté de «Viking», «Drozak» ou d’«Horus», de beaucoup plus frêles volontaires manient des drones. «Karma», l’infirmière, accompagne, elle, en première ligne ses camarades de combat.

Avec les gendarmes français qui enquêtent sur les crimes de guerre en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Depuis trois mois, des experts de la gendarmerie française réalisent des analyses en appui de la justice ukrainienne, dans le cadre de l’invasion russe.

Kramatorsk et Sloviansk sous la menace des bombes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ces deux grandes villes au cœur du Donbass ne sont plus à l’abri depuis que les troupes ennemies ont contraint au repli des combattants ukrainiens parfois sous-équipés.

À Orikhiv, dans les tranchées avec les soldats ukrainiens: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À 300 mètres des positions russes, les soldats de la 128e brigade d’assaut de Transcarpatie défendent ce verrou qui protège la ville de Zaporijjia.

Face au pilonnage russe, Kiev mise sur une stratégie de fermeté: l’analyse de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Volodymyr Zelensky entend aborder d’éventuelles négociations en position de force.

Avec les soldats de l’Otan en Roumanie, rempart face au danger russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’Alliance atlantique a déployé une présence permanente en Transylvanie pour protéger son flanc oriental.

La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.

En Ukraine, l’armée et les civils prêts pour une guerre longue: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Trois mois après le début de l’offensive russe, lancée par Vladimir Poutine, le conflit s’enlise dans le Donbass.

En Ukraine, la vie revient à Irpin, Borodyanka figée dans les ruines: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Irpin, où l’armée ukrainienne est parvenue à bloquer les troupes russes lors d’une bataille clé, 75% des bâtiments d’Irpin sont endommagés, 875 complètement détruits.

Azovstal: le récit d’un siège héroïque devenu symbole de la résistance ukrainienne

REPORTAGE - Les combattants qui ont défendu la ville de Marioupol, réduits au gré des affrontements à un groupe assiégé dans l’aciérie, sont aujourd’hui des héros pour la population.

Comment les employés de Tchernobyl ont tenu tête aux Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Ils ont cohabité avec l’armée et tenté coûte que coûte de garantir la sécurité pour éviter un deuxième accident.

À l’est de Kharkiv, un enfer de tueries et de viols commis par les Russes dans leur déroute

REPORTAGE - À Malaya Rohan, occupée plus d’un mois, les habitants se terraient pour échapper aux abus et aux combats. Le récit de l’envoyé spécial du Figaro.

Sviatoslav Vakartchouk, la star du rock en tournée sur le front auprès des soldats ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le chanteur de rock et ancien député est venu soutenir les soldats ukrainiens de la 80e brigade parachutiste, sur le front du Donbass, dans un contexte de guerre contre la Russie.

Guerre en Ukraine: à Büchel, malgré la guerre, les pacifistes font de la résistance

REPORTAGE - À proximité de la base militaire américaine de Büchel (Rhénanie-Palatinat), les pacifistes allemands qui se mobilisaient, depuis la guerre froide, pour le retrait des armes nucléaires de leur sol s’opposent désormais aux livraisons d’armes allemandes à l’Ukraine.

La vie harassante dans les cités minières sinistrées du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Alors que les employés des mines tentent de poursuivre leurs activités, de plus en plus d’habitants, pourtant habitués à la guerre, songent à partir.

La guerre en Ukraine éloigne la Moldavie de Moscou et la rapproche de l’Europe

REPORTAGE - Dans ce petit territoire coincé entre la Roumanie, qui s’emploie très sérieusement à l’aider dans ses démarches d’adhésion à l’Union européenne, et l’Ukraine, en proie à l’invasion russe, 78 % des Moldaves ont confiance dans le projet européen de leur pays.

L’étonnante résilience des services publics ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.

Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes

REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.

Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue

REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.

Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.

À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.

Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.

Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.

Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie

REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.

Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés

REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.

Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.

En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.

Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.

À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.

Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.

Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.

À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.

L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.

Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.

Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.

Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.

La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.

Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.

La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.

Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.

La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands

REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.

Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.

En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.

Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.

Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.

À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.

À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats

REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.

À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.

À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.

Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.

Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes

REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.

Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens

GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.

À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.

Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.

Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.

À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.

«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.

Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.

Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.

Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège

REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.

Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.

Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial

REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.

À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie

REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».

Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée

REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.

À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.

À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.

La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev

REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.

Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler

REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.

Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.

Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents

REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.

Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?

L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.

Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.

Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre

RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.

À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»

REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.

Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale

REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.

Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite

REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.

Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays

REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.

À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister

REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.

En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre

REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».

Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens

REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.

À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre

REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.

À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine

REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.

Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements

REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.

Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre

REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.

À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée

REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.

Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest

REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.

Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine

REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.

En Transnistrie, les pro-russes en embuscade

REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

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À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente

REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.

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PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

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REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

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Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

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Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

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À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

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Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Le Figaro

Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les quatre cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Au 105e jour de l'invasion, les Russes resserrent leur tenaille sur les forces ukrainiennes dans l'Est. Kiev a malgré tout lancé des contre-attaques, notamment à Severodonetsk, mais sans, à ce stade, renverser la dynamique.

La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté les alentours de Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par les séparatistes prorusses depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Les Russes continuent d'y progresser par un lent mouvement de tenaille qui se resserre sur les forces ukrainiennes. Celles-ci ont malgré tout lancé samedi 4 mai une contre-attaque à Severodonetsk, mais les Ukrainiens marquent de nouveau le pas dans cette ville clé.

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Plus au nord, les Ukrainiens maintiennent une pression constante dans la région de Kharkiv au-dessus du dispositif russe dans le Donbass, mais là encore sans pouvoir manœuvrer en profondeur contre les forces adverses. Idem dans le sud de l'Ukraine, où la contre-attaque ukrainienne dans la région de Kherson n'est pas parvenue, à ce jour, à mettre réellement en danger les positions russes.

Malgré la réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans leur plus grande opération militaire russe depuis 1945. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et de Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). En Ukraine, les Russes contrôlent à ce jour 120.000 km2, soit 20% du territoire ukrainien ou à peine moins que la superficie de la Grèce (130.000 km2).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, la bataille décisive du Donbass

Le front de l'Est est aujourd'hui le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive russe, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour plus de 50% de l'oblast de Donetsk et plus de 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées plus de la moitié de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille qui se resserre lentement sur les forces ukrainiennes.

La pince «nord» de le tenaille russe s'appuie sur les territoires que les Russes contrôlent encore dans la région de Kharkiv, délimités par la rivière Donets. Le centre de gravité de cette manœuvre est la ville d'Izyoum, prise par les Russes dès les premiers jours d'avril. L'objectif final de Moscou dans le Donbass est la conquête des deux villes adjacentes de Sloviansk et de Kramatorsk, cette dernière étant la capitale ukrainienne de l'oblast [région administrative, NDLR] de Donetsk depuis qu'en 2014, la ville de Donetsk est passée du côté des séparatistes prorusses. Par le Nord, les Russes ne sont plus qu'à une trentaine de kilomètres de Sloviansk et à une vingtaine par l'Est, avec Lyman comme autre ville clé du dispositif russe. Lundi 6 juin, les Russes ont annoncé la prise de la ville de Svyatohirsk, ce qui pourrait accélérer le mouvement d'encerclement de Sloviansk.

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Les deux autres villes clé dans le Donbass sont Severodonetsk et Lisichansk, elles aussi collées l'une à l'autre, mais séparées par la rivière Donets. Elles se situent tout au bout de la tenaille russe et les forces ukrainiennes présentes risquent d'y être encerclées si la manœuvre russe se poursuit. En fin de semaine dernière, alors que les Russes contrôlaient déjà 80% de Severodonetsk, les Ukrainiens ont malgré tout choisi d'y déployer des renforts (notamment des volontaires internationaux) et ont contre-attaqué vivement samedi 4 juin. Mais cette manœuvre marque le pas et, ce mardi, les Russes ont annoncé avoir «totalement libéré» les zones résidentielles de la ville, sachant que celle-ci comprend une vaste zone industrielle.

Pendant ce temps, la pince «sud» de la tenaille russe se resserre aussi, notamment autour de la percée de Popasna. Les forces ukrainiennes présentes dans la ville de Zolote sont désormais menacées d'être enfermées dans un chaudron tandis que les Russes jouxtent la principale route de ravitaillement vers Lisichansk et Severodonetsk. Par l'ouest, les Russes ne sont plus qu'à 20 km de la ville de Bakhmout, étape clé dans la perspective d'un encerclement de Kramatorsk.

Au Nord-Est, contre-offensive ukrainienne à Kharkiv...

Depuis le début de la bataille du Donbass en avril, les Russes avancent, quoique lentement. Mais ils ne parviennent pas, à ce jour, à faire s'effondrer les troupes ukrainiennes. Dans cette bataille d'artillerie, la guerre d'attrition (user les forces et les matériels de l'adversaire plus vite que les siennes propres, NDLR) joue à plein, sans que, pour l'instant, l'un des deux belligérants cède complètement.

Si les Russes sont à l'initiative dans le Donbass, les Ukrainiens ont lancé depuis plusieurs semaines des contre-attaques, notamment au-dessus du Donbass dans la région de Kharkiv. Durant l'acte I de la guerre du 24 février au 29 mars, les Russes avaient largement investi cette région avec l'objectif d'encercler sa capitale, plus grande ville ukrainienne - 1,5 million d'habitants - après Kiev et par ailleurs cité traditionnellement russophone.

Dans cette région, les Ukrainiens ont largement repris du terrain aux forces russes depuis le 29 mars, désormais acculées à la frontière russe, en tout cas sur la rive droite de la rivière Donets. En revanche, la contre-attaque ukrainienne, pour l'instant, n'est pas parvenue à s'installer durablement sur la rive gauche, même si une tête de pont a été établie. Ce n'est que si les Ukrainiens y parvenaient qu'ils pourraient réellement mettre en danger les lignes de soutien et d'approvisionnement russes vers le Donbass. La situation sur le front de Kharkiv est pour l'instant globalement stable, même si chaque jour, des avancées mineures sont observables d'un côté ou de l'autre.

... et dans le Sud, à Kherson

Il en va globalement de même d'une autre contre-offensive lancée par les Ukrainiens la dernière semaine de mai, cette fois-ci dans le sud de l'Ukraine, au point le plus éloigné des lignes russes, au nord de la région de Kherson, quasiment intégralement contrôlée par les Russes depuis le début du mois de mars. La ligne de front, là encore, est délimitée par une rivière, l'Inhoulets, et les Ukrainiens ont réussi à établir une tête de pont sans parvenir, pour l'instant, à poursuivre leur manœuvre en profondeur à l'intérieur des lignes russes.

Si une telle contre-offensive se développait au profit des Ukrainiens - ce qui n'est pas le cas à ce stade -, elle pourrait avoir des conséquences stratégiques car Kherson est la seule capitale régionale conquise par les Russes depuis le 24 février. Politiquement, tout semble indiquer que les forces occupantes souhaitent contrôler définitivement cette région, qui est déjà passée dans la zone rouble et où des rumeurs de référendum de rattachement à la Russie courent depuis plusieurs semaines. Par ailleurs, Kherson est pour l'instant la seule tête de pont qui permette aux Russes de passer à l'ouest du grand fleuve Dniepr. Et c'est aussi l'oblast qui jouxte la péninsule de Crimée, stratégique pour les Russes. Dans les premiers jours de juin, des renforts russes ont donc logiquement franchi le Dniepr, certainement envoyés pour endiguer la contre-attaque ukrainienne.

Le contrôle russe du sud de l'Ukraine

Les deux contre-offensives ukrainiennes se déroulent donc aux deux extrémités des territoires que contrôle la Russie en Ukraine et qui constituent une bande comprenant, d'ouest en est, la quasi-totalité de l'oblast de Kherson, relié à la Crimée, une majorité de celui de Zaporijjia, qui constitue un corridor vers le Donbass, lui-même formé par les deux oblasts de Donetsk et Lougansk et bordé au nord par la région de Kharkiv dont Moscou contrôle la partie située en dessous de la rivière Donets.

L'ensemble de cette zone, qui couvre environ 120.000 km² soit 20% de l'Ukraine, est formé d'un seul tenant depuis que le front du Sud (parti de Crimée) et le front de l'Est (parti du Donbass) se sont rejoints dès le début du mois de mars. Dans cette optique, l'objectif russe n'a été réellement accompli qu'avec la prise définitive de la ville portuaire de Marioupol, qui borde la mer d'Azov. Elle a été encerclée dès le 1er mars et prise le 21 avril, à l'exception du vaste complexe sidérurgique d'Azovstal qui a tenu jusqu'au 20 mai. Plus qu'un enjeu militaire, cette bataille a eu une résonance politique considérable, avec d'un côté la longue résistance ukrainienne, notamment des volontaires du bataillon Azov qui se sont battus contre les milices tchétchènes alliées de Vladimir Poutine, et de l'autre le discours du Kremlin sur la «dénazification» de l'Ukraine, particulièrement focalisé contre ce bataillon ukrainien ultranationaliste aux origines des plus troubles.

La Russie a donc emporté la bataille de Marioupol, mais ne dispose pas de suffisamment de forces, concentrées dans le Donbass, pour pousser plus loin son offensive dans le sud du pays, que ce soit pour marcher vers l'ouest ou pour remonter vers le nord le long du Dniepr. Si les Russes contrôlent depuis le 3 mars la plus grande centrale nucléaire d'Europe située au bord du fleuve au sud de la grande ville de Zaporijjia, ils n'ont pas conquis cette grande capitale régionale.

De même, à l'ouest, le contrôle des bords de la mer Noire, s'il demeure un objectif théorique possible, n'est plus d'actualité à court terme. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont pourtant très rapidement progressé avec la prise dès le 2 mars de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, qui alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe s'est même approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, sans parvenir à l'encercler. Cette ville serait une étape clé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, probablement coulé par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer.

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Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson. En somme, tout dépendra de la bataille du Donbass. Une victoire russe à l'Est pourrait permettre à Moscou un redéploiement de ses forces vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que cette bataille décisive s'annonce longue : on parle en semaines, voire en mois.

Au Nord, la fin de la bataille de Kiev

Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler.

La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était une diversion visant à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion sur le front Nord, en particulier depuis la Biélorussie, voisine et alliée de Moscou.

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Avant les semaines d'enlisement, le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale visant probablement à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - directement à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev, mais cette tête de pont a été quasiment anéantie par une contre-attaque ukrainienne.

Échec de la stratégie russe ?

La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass.

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Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute. Le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se concentrent désormais dans le quart sud-est de l'Ukraine pour retrouver cette capacité de manœuvre.

Un recours croissant à l'artillerie

Au début de l'invasion, les experts militaires se sont étonnés du faible recours des Russes à l'artillerie, une tradition pourtant de cette armée depuis la période soviétique. Face à la résistance ukrainienne, Moscou est pourtant revenu sur ce choix et, plus classiquement, la bataille du Donbass est d'abord un duel d'artillerie à grande échelle entre Russes et Ukrainiens. Canons automoteurs 2S19 de 152 mm, obusiers 2S7 de 203 mm, lance-roquettes multiples Grad, Ouragan et Smerch... Les Russes ont pour eux une puissance de feu bien supérieure.

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Mais les Ukrainiens disposent désormais d'armes lourdes fournies par les pays occidentaux, notamment des obusiers américains M577 ou des canons automoteurs français Caesar de 155 mm. Ces armes sont certes peu nombreuses, mais sont plus précises et offrent une plus grande agilité. À cet égard, la fourniture de lance-roquettes américains MLRS et Himars à longue portée (environ 80 km) pourrait atténuer l'avantage général qui profite encore aux Russes.

À ce stade, les Américains ne souhaitent pas en revanche fournir à l'Ukraine de missiles Atacms - compatibles avec les lance-roquettes Himars - capables de frapper l'intérieur du territoire russe. À l’inverse, les frappes réalisées depuis la Russie sur l'ensemble du territoire ukrainien, elles, ont lieu depuis le premier jour de l'invasion. Ces missiles de précision tirés depuis la terre - missiles Iskander-M - voire depuis la mer - missile Kalibr - permettent à Moscou de frapper le dispositif ennemi dans la profondeur en visant les dépôts de munitions, les centres de commandement, les bases aériennes ou les systèmes de défense aérienne.

Une forte résistance ukrainienne

Sauf que ces frappes, qui ont fait penser au départ à la guerre américaine en Irak de 2003, n'ont pas permis aux Russes de s'assurer la maîtrise totale du ciel et de désorganiser complètement la chaîne de commandement. Et le stock de missiles de précision n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré déjà plus de 2000. Autant que la plupart des estimations de leur arsenal en la matière. De fait, des missiles de plus en plus anciens sont utilisés, de même que des missiles destinés à la lutte anti-navires, ce qui peut traduire une certaine tension dans l'approvisionnement en munitions complexes.

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Inversement, les missiles portatifs à courte portée fournis par les Occidentaux aux Ukrainiens - comme les Javelin anti-chars ou les Stinger anti-aériens - demeurent une menace crédible contre les avions, hélicoptères et blindés russes. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent. Par exemple, selon le site Oryx, au moins 428 chars d'assaut russes auraient été détruits depuis le 24 février.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones, notamment des appareils turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh, qui ciblent des convois russes, voire des navires, par exemple près de l'Île aux Serpents contrôlée par Moscou.

Une victoire russe toujours possible ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? «La guerre d'usure montre des épuisements sensibles [des deux côtés]. Cependant, tant que les deux belligérants voudront en découdre, elle ne cessera pas. Nous sommes encore au printemps et il faut s'attendre à ce que les opérations durent tout l'été», observe sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf qui constate que les pertes annoncées par Zelensky - 50 morts et 400 blessés par jour, soit un bataillon détruit quotidiennement - sont «intenables», mais que, du côté russe, «les unités et les matériels paraissent éprouvés» tandis que «la lenteur de la progression ne convainc pas vraiment». Environ 200.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité fort peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter pour l'instant sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».

Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? Si Moscou l'emporte dans le Donbass, dans quel état les forces russes en sortiront-elles ? Vladimir Poutine lancera-t-il une nouvelle offensive vers l'ouest du pays ? Ou cherchera-t-il à obtenir une paix négociée ? S'achemine-t-on vers un enlisement du conflit ? Les Ukrainiens pourront-ils, a contrario, reprendre l'initiative ? Il est trop tôt pour trancher entre ces scénarios, mais le spectre d'une guerre longue de plusieurs mois au moins se dessine de plus en plus.

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Le Figaro

Léonard Lasry, compositeur sur mesure

Frédéric Picard

PORTRAIT - Depuis quinze ans, ce musicien orchestre son quotidien, vocalise son intime… Une trajectoire toute en harmonie rythmée par des rencontres et des univers.

Il y a du cinéma, du champagne et de l’élégance dans les mélodies de Léonard Lasry. Compositeur infatigable, il est toujours à la recherche du subtil équilibre entre mélancolie et allégresse. Aux antipodes de ceux qui descendent des fleuves impassibles,sans plus être guidés par les haleurs, le parcours de Léonard Lasry est, lui, jalonné de choix audacieux et de rendez-vous avec le destin.

Regarder la vidéo Léonard Lasry se confie au Figaro

Passionné de piano, qu’il pratique dès son plus jeune âge, il grandit au rythme des concertos, symphonies et sonates de Mozart. À l’adolescence, son appétit de mélomane le pousse vers la composition et la création de chansons, qu’il interprète. À 24 ans, il enregistre et publie son premier opus dans les conditions d’un récital au piano. Léonard aime se perdre dans la chanson à texte des années 1960-1970. Il s’enivre des mots de Françoise Hardy et s’étourdit des compositions de Michel Legrand, Francis Lai ou encore Frédéric Botton… La culture pop des années 1980, l’esthétisme de Jean-Paul Goude, Grace Jones ou encore Malcom McLaren nourrissent son imaginaire toujours plus gourmand… Les sons et les images du Paris des années Palace s’accumulent. Se rangent. Se classent. Se complètent. Il ne veut rien louper des idées, des tendances de l’époque. Il dévore le répertoire de Régine, à qui il voue une vraie passion. À l’évocation de la reine des nuits parisiennes, son regard bleu acier s’embrase. «Lorsque j’ai découvert que Régine dormait peu afin de pouvoir mener plusieurs vies et réaliser plus de choses, je me suis mis pendant plusieurs années à appliquer le même rythme!»

La méthode semble lui réussir. Léonard étoffe son répertoire tout en multipliant les activités. Ici, il fonde son label de musique dans un environnement musical en pleine mutation. Là, il crée sa ligne de bijoux fantaisie tout en continuant à développer avec rigueur la désormais célèbre maison de lunettes haut de gamme Thierry Lasry, lancée avec son frère en 2007.

De Dior au Crazy Horse

En 2017, un nouveau palier est franchi avec la sortie d’Avant la première fois. Dans cet album, sa voix chaude, son phrasé tout en nuance et sa façon bien à lui d’effleurer ou de frapper les notes sublime Paris, sa ville natale. La critique est unanime et les férus de chansons pop retrouvent le parfum d’une prosodie musicale devenue rare dans le paysage musical francophone. Automne 2018, il élargit son prisme et réalise un rêve en donnant un concert à Tokyo, à l’occasion de la sortie japonaise de son album.

Tout en continuant à humer l’air du temps à travers ses voyages, il façonne son style en découvrant l’écriture de Françoise Sagan, le cinéma d’Antonioni, puis celui de François Ozon ou d’Arnaud Desplechin, avec qui il se verrait bien travailler. Trois ans plus tard, il signe un nouvel album, Au hasard cet espoir (1). Sur la portée, délicatement posés, on savoure à nouveau les mots et la ponctuation d’Élisa Point. Les mélodies de l’un caressent les voyelles et les consonnes de l’autre, offrant à l’artiste l’opportunité de présenter une palette vocale plus large. DansCe que je ne dis pas, sa voix tutoie des sommets insoupçonnés et fait écho à ses premiers opus. Envolées de cordes, rythmiques pop et piano fougueux, les bases de son répertoire solo s’affirment. «Il compose avec les yeux et habille la musique», avait judicieusement titré le magazine Forbes China, l’automne précédent. Observation prémonitoire s’il en est puisque, au fil des mois, à la façon d’un créateur de mode, Léonard compose de plus en plus en s’imprégnant d’un climat, d’une image…

Ce fin mélodiste doublé d’un directeur artistique dans l’âme conçoit les bandes-son de collections. Parmi quelques réalisations qui font date, on retient Let’s Disco pour le défilé Dior à Shanghaï, en avril 2021, remixé par le pape du disco Giorgio Moroder. Réminiscence de ses nuits parisiennes, Léonard va aussi marquer de son empreinte quelques adresses emblématiques de la capitale. Sur la rive droite, le Crazy Horse fait appel à lui pour composer des tableaux inédits. La rive gauche attend sagement son tour. Et, en 2019, l’artiste compose Castel pour le lieu mythique de la nuit. Le légendaire club de Saint-Germain-des-Prés va jusqu’à lui donner carte blanche: «Les Mercredis de Léonard Lasry».

En duo avec Charlotte Rampling

De jour comme de nuit, le hasard, souvent bien inspiré, lui fait rencontrer de très grands artistes. Et, à l’instar d’un photographe ou d’un styliste, Léonard Lasry a le don de magnifier le beau, de sublimer le rare d’une personnalité… aussi connue soit elle. «Il a un côté très discret et très excentrique à l’intérieur, des idées nouvelles avec une façon différente d’aborder les choses, c’est une vraie découverte» déclare Sylvie Vartan, pour qui il compose cinq chansons de son cinquantième album studio, dont Merci pour le regard, la chanson titre de l’album.

Avant de composer des chansons, Léonard se voyait compositeur de thèmes musicaux. Inlassablement… Ses doigts, des heures durant, montent et descendent les gammes à la recherche de nouvelles mélodies. Il vient d’extraire «son meilleur» et en propose un EP instrumental, Du petit jour à la grande nuit, que l’on découvrira le 22 juillet. «C’est un voyage dans l’intimité de mon piano, un peu comme les bandes originales de films imaginaires» résume-t-il posément.

Léonard Lasry ne rêve pas. Il aime à vivre ses rêves. Le dernier? Composer pour Charlotte Rampling. «Sa voix me bouleverse.» Le hasard, ou le destin, toujours lui, a fait que leurs routes se croisent sur un premier titre en duo intitulé Via Condotti (2). Une chanson-voyage dans les rues de Rome sur laquelle leurs voix se répondent et donnent par la suite naissance à l’enregistrement d’un album solo de l’actrice, dont la sortie est attendue pour la rentrée prochaine.

Léonard Lasry était avec nous. On se retourne. Il est déjà ailleurs… Les rêves n’attendent pas.

(1) Au hasard cet espoir, chez 29 Music/Kuroneko.(2) Via Condotti, de Léonard Lasry & Charlotte Rampling, disponible en vinyle 33-tours à partir du 17 juin.

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L'auteur des Fleurs du mal est né le 9 avril 1821. En hommage à son génie, découvrez quatre fleurs maladives, L'Albatros, Le serpent qui danse, L'Horloge et Réversibilité interprétés par Léo Ferré, Serge Gainsbourg, Mylène Farmer et Jean-Louis Murat.

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L'Humanité

Recettes. La cerise sur le fourneau !

Actu

Avec son goût inimitable et son rouge flamboyant, la cerise est le fruit star de la saison estivale. Délice pour le palais, elle est aussi bénéfique pour le corps.

André Goulven

Souvent synonyme de vacances et de douceurs sucrées, la cerise occupe une place à part dans la gastronomie française. Qu’on la mange crue à la sortie d’un verger ou cuisinée par les plus grands chefs, cette drupe – le nom donné aux fruits charnus à noyau – rougeoyante connaît, cette année en France, une belle saison d’un point de vue qualitatif, ainsi, hélas, qu’une flambée certaine de son prix de vente.

On ne sait pas vraiment de quelle région du monde provient la cerise. Elle aurait, selon certains, une origine des plus poétiques. Tels des Petit Poucet ailés, les oiseaux auraient lâché de leurs serres les noyaux du fruit le long des routes migratoires. C’est ainsi que les cerisiers se mirent à fleurir dans nos contrées, loin de leur territoire natal. Plus rationnellement, ce serait les Romains qui auraient introduit l’arbre en Europe. Largement consommée au cours du Moyen Âge en France, la cerise aura séduit les puissants, de Louis XV à Napoléon Ier, qui donna même son prénom à l’une de ses variétés les plus célèbres.

Il faut dire que la cerise a des atouts gustatifs. Un taux de sucre plus élevé (avec les dattes et le raisin) que celui des autres fruits, une légère acidité et une chair fondante. On peut la cuisinier crue ou cuite, en entrée, en plat ou en dessert. Si on pense souvent à la confiture ou au clafoutis, le fruit se déguste aussi en soupe froide dans le sud de l’Europe ou en salade avec des aiguillettes de canard et quelques légumes de saison. Suivant le plat que l’on souhaite préparer, il est important de bien choisir la variété adaptée. Pour un accompagnement salé (la confiture sur le fromage de brebis, par exemple), les cerises acides comme la griotte ou la montmorency s’accordent parfaitement. On les retrouve également dans les fameuses eaux-de-vie, à consommer, évidemment, avec modération.

Crues, cuites et même séchées

Pour les desserts, les accords sucré-salé ou pour picorer, les cerises douces comme la bigarreau ou la guigne sont fortement recommandées. Il existe également des cerises hybrides comme la royale, qui peuvent se consommer cuites ou crues. Il est à noter que, peu importe la variété, la cerise se conserve difficilement (trois jours au maximum à température ambiante, cinq jour au réfrigérateur). Pour les gourmands, la règle est donc d’en acheter petit à petit mais toute la saison, qui se déroule de fin-mai à la mi-août. Il est aussi possible de la faire sécher (au four, au soleil ou au déshydrateur) et de la consommer plus tard.

Les cerises séchées ont la particularité de garder leurs propriétés pendant de longs mois. Et des propriétés, elles n’en manquent pas. La cerise est une véritable petite boule de bonheur pour le corps. Le fruit contient des anthocyanes aux actions anti-inflammatoires et antioxydantes. Il peut aussi se targuer d’être un excellent diurétique (la célèbre tisane de queues de cerise) et de posséder de la mélatonine, nécessaire à la régulation du cycle circadien. Mais, comme toute bonne chose, la cerise a aussi ses défauts. Son taux de calories élevé (68 kcal pour 100 g) et son effet laxatif en font un mets à consommer avec vigilance pour les personnes fragiles.

Le clafoutis aux cerises

Ingrédients pour 4 personnes, 600 g de cerises bigarreaux, 3 œufs, 70 g de farine, 1 sachet de sucre vanillé, 50 g de sucre, ½ sachet de levure chimique, 30 g de beurre demi-sel, 20 cl de lait.

  1. Laver et équeuter les cerises. Selon la tradition limousine, les cerises sont entières dans le clafoutis, mais il est aussi possible d’en enlever les noyaux, pour une dégustation plus simple (surtout pour les jeunes enfants).
  2. Faire préchauffer le four à 180 °C
  3. Faire fondre le beurre dans une casserole ou au micro-onde.
  4. Dans un saladier, verser les œufs, la levure et les sucres, puis fouetter pour mélanger.
  5. Ajouter ensuite la farine petit à petit (le mieux étant de la verser dans un tamis pour éviter les grumeaux), tout en continuant à mélanger.
  6. Verser enfin le lait et le beurre, mélanger jusqu’à obtenir une pâte homogène.
  7. Disposer les cerises dans un plat à tarte ou a gratin beurré au préalable, puis recouvrir avec la pâte.
  8. Laisser cuire 45 minutes.

Podcast. Sur autour de la table« Est-ce que ça coûte vraiment cher de bien manger ? » ; « Pourquoi s’indigne-t-on autant quand quelqu’un change une recette traditionnelle française ? » ou « pourquoi vous risquez (encore) de vous engueuler à table à Noël ? ». Dans le podcast Manger, les journalistes de Louie Media tentent de répondre à toutes ces questions sociales et gustatives. Au fil de recherches et d’interviews de divers acteurs de la sphère culinaire, l’émission appréhende l’art de manger sous une forme inédite et passionnante. Manger, de Louie Media. Disponible sur les plateformes de streaming

En carafe. Pétillants embrunsPour un repas achevé sur une note de légèreté, ce crémant blanc composé d’un assemblage de sémillon et de sauvignon se mariera à la perfection avec un clafoutis aux cerises. Pour une union encore plus marquée, il se déguste aussi accompagné d’une liqueur de fruits rouges. Embruns de l’estuaire blanc, Château la Botte, 11,50 euros

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Bon et sainrecettes
L'Humanité

Battez le pavé parisien dans les pas des révoltés de Mai 68

Actu

Le Quartier latin s’est retrouvé au cœur des événements qui ont secoué la France en 1968 et fut le théâtre de la révolte étudiante durement réprimée par la police.

Lea Desportes

Au numéro 45 de la rue d’Ulm, des jeunes gens vont et viennent. Le décor a un peu changé, les tenues vestimentaires davantage, mais le ballet estudiantin se jouait à l’identique en 1968 : l’École normale supérieure est installée ici depuis 1847. L’apparence modeste de la façade ne reflète pas le prestige de l’institution. À y regarder de plus près, au-dessus du monumental portail d’entrée et de part et d’autre du médaillon de Minerve, déesse romaine de la sagesse, deux femmes représentant les lettres et les sciences donnent le ton. Dans les années 1960, ce temple du savoir est un antre de la pensée critique. Sous les pavés, il y a des idées.

Des affiches anticapitalistes envahissent les murs

Aujourd’hui, place du Panthéon, des affiches placardées sur la mairie du 5e arrondissement appellent à une collecte de dons solidaires pour l’Ukraine. En 1968, une partie de la jeunesse se mobilise contre la guerre du Vietnam. Et c’est précisément pour obtenir la libération d’un camarade arrêté lors d’une manifestation anti-américaine qu’est créé le Mouvement du 22 mars 1968, à la faculté de Nanterre. Près de 150 étudiants, menés par Daniel Cohn-Bendit, décident d’occuper la tour centrale administrative.

Le 2 mai, la décision de fermer l’université provoque une contestation, dès le lendemain, dans le Quartier latin. Ils sont alors plusieurs centaines à participer à un meeting dans la cour de la Sorbonne. Pour s’y rendre, il faut descendre la montagne Sainte-Geneviève par la rue Soufflot, puis la rue Saint-Jacques. Place de la Sorbonne, en face de l’entrée actuelle du bâtiment, des affiches anticapitalistes font écho aux slogans qui envahissent les murs du quartier, il y a plus de cinquante ans. L’un d’entre eux – « Élections piège à cons » – semble résonner encore auprès de la jeunesse : les 13 et 14 avril derniers, la Sorbonne était occupée par des étudiants venus de plusieurs facs parisiennes pour protester contre « l’arnaque du deuxième tour ».

Molotov sur le boul’mich’

Retour au 3 mai 1968. L’arrestation de centaines de participants à la réunion met le feu aux poudres. Les premiers affrontements ont lieu. Il est difficile d’imaginer le boulevard Saint-Michel en véritable champ de bataille. Les jets continus de grenades incendiaires, offensives et au gaz dans un sens, de cocktails Molotov et de pavés dans l’autre. La fumée qui pique les yeux et irrite la gorge. Les flammes qui montent des voitures renversées. Le bruit provoqué par l’explosion des réservoirs d’essence et les sirènes des cars de CRS. Aujourd’hui, des enseignes internationales fournissent à une clientèle mondialisée de quoi s’habiller et se nourrir sans se dépayser. Un certain nombre de vitrines ont baissé le rideau et n’ont pas encore trouvé de repreneur, sans doute une conséquence de la pandémie, mondiale elle aussi.

La nuit des barricades

Les étrangers étaient bien présents en 1968. Du 10 au 11 mai, ils sont nombreux à participer à la nuit des barricades, aux côtés d’étudiants, de lycéens et d’ouvriers, et avec le soutien d’une grande partie de la population qui offre vivres et refuge. Sur la soixantaine de barricades, le passé est bien présent. La Commune et la libération de Paris habitent les imaginaires. Au petit matin, le quartier est évacué. Les blessés se comptent par centaines et près de 500 personnes sont interpellées. La répression agit comme un détonateur. Les syndicats appellent à la grève générale. Tous insistent sur la solidarité entre étudiants et travailleurs que la violence policière est parvenue à rapprocher. Le 13 mai, plus d’un million de manifestants défilent dans les rues de Paris. C’est le début de la plus grande grève générale du XXe siècle.

Utopies et rêverie rue Gay-Lussac

Place de l’Odéon, un autre slogan vient en tête : « Quand l’Assemblée nationale devient un théâtre bourgeois, tous les théâtres bourgeois doivent devenir des assemblées nationales ». À partir du 16 mai, le Théâtre de l’Odéon se transforme en un lieu de rencontre et d’intenses débats.

En traversant le jardin du Luxembourg et en remontant la rue Gay-Lussac, on s’interroge. Comment réagiraient les habitants actuels si une révolte avait lieu sous leurs fenêtres ? Au 51, chez Youssef, le quartier semble n’avoir pas changé. Le bistrot s’est refait une beauté, mais qu’importe : les habitués ne reviennent ni pour la déco ni la qualité du petit noir, mais pour la personnalité du patron. Du matin au soir, il accueille notamment les élèves et les professeurs de Normale sup, à quelques mètres de là. Notre boucle est bouclée, mais l’histoire insurrectionnelle, ici comme ailleurs, ne l’est certainement pas.

Hors-série Mai 68. L’émancipation est toujours d’actualité

Déambulation révolutionnaire dans le Quartier latin

  1. Départ devant l’École normale supérieure, l’ENS, au 45, rue d’Ulm.
  2. Sur la place du Panthéon, la mairie du 5e arrondissement et la bibliothèque Sainte-Geneviève, la BSG, où les étudiants viennent réviser et se rencontrer.
  3. La Sorbonne, où se tient dans la grande cour un meeting le 3 mai 1968. L’évacuation des participants et l’arrestation de nombre d’entre eux mettent le feu aux poudres.
  4. À l’Odéon-Théâtre de l’Europe, baptisé en 1968 Théâtre de France, « l’imagination prend le pouvoir », selon la formule consacrée. Sur les planches, comédiens, ouvriers, étudiants et habitants se donnent la réplique dans un « meeting permanent » ouvert à tous.
  5. Arrivée au pub Gay-Lussac, « chez Youssef » pour les habitués. Dans les années 1950 et 1960, les cafés, souvent tenus par des Algériens, abondent dans le quartier.
Découverte
L'Humanité

Le tai-chi, l'art de retrouver la forme par les formes

Actu

La pratique de cet art martial chinois permet, à force d’entraînement, d’améliorer la respiration, l’équilibre, et même, en réduisant la tension artérielle, de diminuer les risques d’accidents cardio-vasculaires.

Naftali Orteski

Dans les parcs et jardins, tout le monde a déjà aperçu ces petits groupes de personnes, alignées ou en quinconce, répétant les gestes lents exécutés par un maître positionné devant eux. S’il ne s’agissait pas d’un cours de qi gong, sorte de gymnastique, elles suivaient probablement un cours de tai-chi-chuan en plein air.

Cet art martial chinois, qui peut aussi s’écrire « taiji quan », se traduit littéralement par « boxe du faîte suprême ». Un nom qui fait écho à ses origines religieuses taoïstes. On rapporte d’ailleurs l’art du tai-chi à la figure folklorique et divine de Zhang Sanfeng, un ermite du mont Wudang, né entre le XIe et le XIIe siècle et qui aurait été contemporain de la dynastie Ming.

D’autres origines, plus pragmatiques, sont également prêtées à la pratique. On dénombre cinq différents types de tai-chi : chen, sun, wu, hao et yang. Ce dernier est le plus répandu en Occident et également le plus accessible pour ceux qui souhaiteraient se lancer. Inventé par Yang Luchan au XIXe siècle, le style yang se distingue par ses différentes formes.

Des mouvements précis

Les formes, que l’on peut grossièrement assimiler aux katas du karaté ou aux poomsae du taekwondo, sont des enchaînements de pas, autrement dit de mouvements. Il existe des formes courtes et longues. La posture, les mouvements de pieds, jambes, bras ou poings, d’attaque ou de riposte, sont extrêmement précis. Parvenir à retenir et à réaliser les formes n’est pas une fin en soi, le plus important étant d’intérioriser et de ressentir chaque mouvement en le répétant. Il s’agit de faire circuler les énergies dans son corps, car c’est l’énergie qui donne de la force au mouvement et non pas les muscles.

Osez la technique de libération émotionnelle par l’acupression

Equilibre et respiration

La pratique du tai-chi de style yang est bénéfique d’un point de vue physique et musculaire. Bien que peu axée sur le dynamisme, la séance, qui dure un peu plus d’une heure en moyenne, permet de se dépenser, entre l’échauffement et l’apprentissage des mouvements. Mais c’est principalement sur l’équilibre que le tai-chi va avoir un impact, notamment chez les plus âgés. À force d’entraînement et de répétition, le risque de chute diminue. Élément devenu fondamental de cet art, la respiration accompagne chaque mouvement. Lente et profonde, elle doit venir se calquer naturellement sur le geste, ce qui, à terme, l’améliore nettement au quotidien.

Pour évacuer tension, stress... ouvrez vos fascias!

En outre, le tai-chi minimiserait les risques d’accidents cardio-vasculaires en réduisant la tension artérielle et ses effets sur la diminution du stress ne sont plus à prouver. Aujourd’hui, en France, le tai-chi peut se pratiquer dans de nombreux cadres. Dans les écoles spécialisées, bien sûr, mais aussi auprès de particuliers ainsi que dans les salles de sport dispensant différents cours, en plus de la partie musculation. Il ne nécessite aucun matériel, ce qui réduit drastiquement son coup. La moyenne haute des prix se situe aux alentours d’une trentaine d’euros.

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Bien-être
Le Figaro

La stupéfiante histoire de l’homme qui a voulu tuer Ronald Reagan

RÉCIT - Obsédé par l’actrice Jodie Foster, le jeune homme avait voulu l’impressionner en assassinant le 40e président des États-Unis. Jugé irresponsable, il a été interné pendant trente-cinq ans en hôpital psychiatrique. Après une longue rédemption, le voici, à 67 ans, libéré des conditions de semi-liberté que lui imposait la justice depuis 2016.

À New York

John Warnock Hinckley Jr. est libre. L’homme qui tenta d’assassiner Ronald Reagan en 1981 et vivait depuis six ans sous contrôle judiciaire, n’aura plus à rendre compte de ses déplacements et fréquentations. À 67 ans, l’un des criminels les plus honnis d’Amérique se fond aisément dans la foule, anonyme, dans la petite ville historique de Williamsburg, en Virginie, 240 km au sud de Washington, où il avait été autorisé à rejoindre sa mère en 2016, puis à résider seul.

Un juge s’était rendu à l’avis des experts, estimant que l’individu ne constituait plus une menace pour la société. Mais il lui fallait encore faire ses preuves: mener une vie paisible, partager son journal quotidien ainsi que les textes de ses chansons - son violon d’Ingres - pour détecter le moindre résidu de trouble psychologique. Et «move on», selon l’expression consacrée: passer à autre chose. Tourner définitivement le dos à un passé violent et un incident qui faillit bouleverser le sort du monde, en pleine guerre froide.

À lire aussi30 mars 1981: l’attentat raté contre Reagan

Retour sur une des tentatives d’assassinat les plus célèbres du vingtième siècle: le 30 mars 1981, Ronald Reagan émerge de l’imposant Washington Hilton, sur Connecticut Avenue. Le 40e président des États-Unis vient de prononcer un discours sur ses projets de réforme lors d’un déjeuner de travail avec les membres de l’influent syndicat AFL-CIO. Il se réjouit de retrouver la Maison-Blanche et sa femme Nancy qui, une fois n’est pas coutume, ne l’a pas accompagné. À 70 ans, Ronald Reagan n’aime pas ces déplacements sans sa femme. Neuf jours plus tôt, il assistait à une cérémonie au Théâtre Ford, où fut assassiné Abraham Lincoln le 10 avril 1865. «J’ai regardé le box présidentiel, confiera-t-il, et j’ai eu une drôle de sensation. Je me suis dit que, même avec la protection du Secret Service, il était possible que quelqu’un approche assez près pour tirer sur le président des États-Unis.»

«À cet instant précis, nous sommes tous républicains, Mister President»

Drôle de prémonition, que le «Potus» (President of the United States) balaie de ses pensées. Aucun risque apparent ne transparaît devant le Hilton. Il reste 15 mètres à parcourir jusqu’à la limousine blindée présidentielle. L’escorte de sécurité, imposante, a été renforcée de plusieurs policiers municipaux, dont l’agent Thomas Delahanty, habituellement maître-chien. Une foule de photographes presse le chef de l’État de leur faire un signe, une déclaration: «Mister President, please!»

Investi à la présidence deux mois plus tôt, Reagan aime cet exercice. Il ne rechigne jamais devant les sollicitations. L’ancien acteur hollywoodien et gouverneur de Californie adore les caméras, et elles le lui rendent bien. Reagan salue de la main, dégainant son plus beau sourire. Il est 14 h 27. Dans la jungle des caméras, John Hinckley Jr., passé complètement inaperçu jusque-là, a lui aussi dégainé. Le jeune homme, âgé de 25 ans, brandit un modeste Röhm RG-14, un petit revolver à barillet de calibre .22, et fait feu cinq fois. La première balle ricoche contre la limousine et vient se ficher dans les côtes du président Reagan. Les cinq suivantes fauchent James Brady, le porte-parole présidentiel, Timothy McCarthy, un agent du Secret Service, ainsi que l’agent Thomas Delahanty. Le tireur est cloué au sol, désarmé et roué de coups par plusieurs personnes, tandis qu’un autre agent du Secret Service s’interpose, soucieux d’éviter au suspect le même sort que Lee Harvey Oswald, assassin de John Fitzgerald Kennedy, abattu en public le lendemain de son forfait en 1963.

La limousine démarre en trombe, tandis que le président, nom de code «Rawhide» (cuir brut) pour ses gardes du corps, se tord de douleur. Il est hospitalisé en urgence. Les chirurgiens qui retirent la balle logée dans sa poitrine réalisent l’ampleur du miracle: elle s’est fichée à 2,5 cm du cœur. «Rawhide» n’a pas perdu son sens de l’humour. «J’espère que vous êtes tous des républicains», blague-t-il auprès du personnel médical juste avant de passer sur la table d’opération. «À cet instant précis, nous sommes tous républicains, Mister President», rétorque le chirurgien Joseph Giordano, un supporter démocrate.

James Brady, 40 ans, le porte-parole au crâne dégarni surnommé «Big Bear» (gros ours), a moins de chance. Une balle s’est logée sur le flanc droit de son cerveau. On le croira mort pendant plusieurs heures. La rumeur atteint l’hôpital, où le chirurgien qui vient de l’opérer commente: «Je vais en informer le patient». Jim Brady reste paralysé à vie, du bras et de la jambe gauche, et gêné par des problèmes d’élocution. Lorsqu’il décède finalement le 4 août 2014, trente-trois ans après l’attentat, sa mort est qualifiée d’homicide.

Je me suis dit que, même avec la protection du Secret Service, il était possible que quelqu’un approche assez près pour tirer sur le président des États-Unis

Le procès établira que Hinckley avait un lourd passé conspirationniste. Le second fils de John Hinckley, entrepreneur fortuné, a tenté sa chance à Los Angeles comme compositeur, en vain. Mais sa vie bascule en 1976: il découvre le film Taxi Driver dans une salle obscure de Lubbock, au Texas. C’est une double révélation: il s’identifie à Travis Bickle, le personnage de vétéran désaxé incarné par un Robert De Niro possédé et inspiré de l’agresseur, bien réel celui-là, de l’ex-gouverneur ségrégationniste d’Alabama George Wallace, Arthur Bremer. Mais surtout, il conçoit une obsession délirante pour la jeune actrice Jodie Foster, alors âgée de 14 ans. Comme Bickle dans le film, il tentera d’attirer l’attention de la jeune femme en attentant à la vie du président des États-Unis, Jimmy Carter. L’enquête révèle que celui-ci l’a échappé belle, Hinckley l’ayant approché plusieurs fois sans oser commettre l’irréparable.

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À Nashville, pourtant, Hinckley est arrêté pour possession d’armes à l’aéroport. Celles-ci sont confisquées, mais il est libéré contre une amende de 62 dollars. Cet incident inquiète profondément ses parents, alors que le traitement médical prescrit par un psychiatre de Lubbock n’altère pas sa dérive mentale. Elle l’incite à rejoindre un groupuscule complotiste nommé l’«organisation des justiciers», qui lui a fourni une fausse carte de presse. Il avait auparavant été exclu du parti nazi américain, qui le jugeait… trop dangereux.

La musique comme refuge

Et pourtant, John Hinckley est déclaré non-coupable. Pénalement irresponsable. Il est interné à l’hôpital psychiatrique St. Elizabeths, sur la rive sud du fleuve Anacostia, affluent du Potomac, en bordure de Washington. L’indignation est immense en Amérique. Elle conduira la justice américaine à restreindre la portée des témoignages d’experts psychiatriques et médicaux, une disposition inscrite dans la loi dite Insanity Defense Reform Act de 1984, au vu de la préméditation minutieuse ourdie par le «patient» Hinckley.

Ses demandes répétées en faveur de visites familiales et permissions brèves sont plusieurs fois retoquées: des inspections de sa cellule ont révélé, en 1987, la présence de photos et coupures de journaux relatives à Jodie Foster. Plus grave, il a entretenu une correspondance avec le tueur en série Ted Bundy et tenté d’en faire de même avec deux autres «légendes» noires de l’Amérique: Charles Manson, commanditaire du meurtre de l’actrice Sharon Tate en 1969, et Lynette Fromme qui faillit assassiner le président Gerald Ford en 1975.

Le 27 juillet 2016, un juge fédéral autorise la libération de Hinckley, assortie de très nombreuses conditions: il pourra vivre avec sa mère nonagénaire mais se verra interdire de boire de l’alcool, de posséder des armes, des photos et magazines concernant Jodie Foster, de regarder des films violents, de consulter des revues ou sites à caractère pornographique, de parler à la presse, de visiter des résidences présidentielles telles que la Maison-Blanche, des tombes présidentielles, correspondre avec quiconque au sein des familles Reagan, Brady ou Foster. Enfin, il ne pourra s’éloigner de plus de 50 km de son domicile, devra travailler au moins trois jours par semaine et s’abstenir d’effacer l’historique de ses consultations internet sur son ordinateur.

«Tout ça ne me réjouit pas trop», commente dans la presse une de ses anciennes victimes, Thomas Delahanty, désormais retraité et guéri de sa blessure au cou. Les autres s’abstiennent de tout commentaire, comme l’ex-agent du Secret Service Tim McCarthy, devenu longtemps shérif d’Orland Park, près de Chicago dans l’Illinois, et retraité, lui aussi, à 72 ans. La Fondation Ronald Reagan tentera bien de s’opposer à l’élargissement de Hinckley, mais celui-ci respecte les garde-fous qui lui sont imposés. En 2019, son avocat fait la première demande de libération inconditionnelle, finalement validée le 27 septembre 2021.

Il avait auparavant confessé de très banals tourments: la difficulté de se faire des amis, voire de nouer une relation sentimentale. Restait la musique comme ultime refuge. La chaîne YouTube du «chanteur» Hinckley exhibe une dizaine de chansons romantiques, originales ou reprises de Bob Dylan et Elvis Presley. Aux dernières nouvelles, l’ancien détenu cherche à recruter des musiciens pour son groupe. À défaut, il poursuivra seul son chemin, suite logique d’une très longue rédemption.

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Le Figaro

Qui sont ces gens qui ont un avis sur tout et tout le temps (et pourquoi ils vont mal) ?

Ophélie Ostermann

DÉCRYPTAGE - Qu'ils sachent de quoi ils parlent ou pas du tout, ils ont des choses à dire. Comment expliquer que certains aient toujours un avis à donner ? D'où vient la posture ? Pistes de réflexion pour cerner ces profils.

L'entrée en matière est souvent la même. Des «moi, je pense que…» ou « à mon avis, tu devrais…», annonçant l'arrivée fracassante d'un avis que souvent, personne n'a demandé. Ces auteurs ont une opinion sur tout. Vraiment tout. Des mesures à prendre pour élever le niveau scolaire des élèves français, à l'intérêt ou non d'investir dans la pierre, en passant par la couleur du canapé que l'on projette d'acheter.

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La plupart du temps, le discours est délivré sans connaissance de cause, ce qui ne l'empêche pas d'être tranché et assuré. Et voilà bien ce qui fait le doux charme de ces personnalités, fascinantes et...crispantes. Alors qui sont-elles ? Pourquoi adoptent-elles cette posture de sachant ? De quel bois sont-elles faites pour ne pas douter et toujours penser quelque chose de tout ?

En vidéo, qu'est-ce que l'EMDR ?

Un savoir porté aux nues durant l'enfance ?

Pour cerner au mieux les profils, la tradition voudrait que l'on regarde dans le rétroviseur, dans l'enfance. Le psychologue Samuel Dock (1) ose formuler deux hypothèses afin d'identifier ce qui a pu créer les fondations du super sachant. D'abord, «les parents ont pu valoriser le savoir de l'enfant et le moindre de ses propos à un point tel qu'à l'âge adulte, il est conforté dans un vécu de toute puissance, informe-t-il. Ça l'amène plus tard à ne jamais douter, à avoir le sentiment que son savoir sera accueilli comme ses parents le faisaient, avec respect et admiration.»

Ensuite, les parents ont pu, au contraire, déconsidérer l'enfant, perturber la construction de son savoir. Résultat ? Des années plus tard, la brèche doit être colmatée. Une fois adulte, en donnant son avis à qui veut bien l'entendre, il fait «des tentatives de réassurance narcissique», précise Samuel Dock. Autrement dit, il impose son avis pour ne pas être remis en cause, personnellement.

Derrière la certitude, une fragilité

Une grande angoisse se cacherait également derrière la façon de faire. Selon Samuel Dock, «la personne qui donne constamment son avis le fait pour découvrir dans le regard de l'autre sa propre capacité à produire un savoir, et ce faisant, se rassure sur sa capacité à comprendre». Bon à savoir pour éviter d'exploser au prochain étalage de science : cet ami qui vous dit comment vous devriez mener à bien votre projet immobilier chercherait plus à se convaincre lui-même qu'à vous convaincre.

Tout cela découle du fait que nous sommes tous des êtres inachevés, rappelle le psychologue. Pour compenser cela, nous avons besoin d'un discours sécurisant qui apporte du sens. «Certains ne peuvent accepter d'avoir des lacunes, car cela voudrait dire que leur être est manquant, rebondit Samuel Dock. Alors ils bouchent les trous, exposent leur savoir pour se rassurer sur leur plénitude».

Certains se trouvent dans un milieu où ils ont peur d'être jugés. Ils refusent de montrer qu'ils ne savent pas et au contraire, en font trop

Derrière celui qui brandit l'encyclopédie de la vie peut aussi se cacher un sentiment d'infériorité. Dominique Picard, psychosociologue et auteure de Relations et communications interpersonnelles (2), mentionne à ce propos les profils en pleine ascension sociale. «Certains se trouvent dans un milieu où ils ont peur d'être jugés, ils craignent de ne pas être à la hauteur. Ils refusent par exemple de montrer qu'ils ne savent pas et au contraire, en font trop».

Une société de l'opinion

Sans les excuser, il faut bien reconnaître que rien ne les encourage à la mettre en sourdine. Au contraire, comment pourraient-ils ne pas donner leur avis dans un monde qui le leur demande en permanence ? Dans son ouvrage Le Malaise d'une civilisation (2017), Samuel Dock explorait l'hyper-individualisme. Aujourd'hui, il insiste : nous évoluons dans une société de l'opinion, une «société narcissique», dans laquelle on existe à travers notre connaissance. «Chacun se constitue un savoir à partir d'un vécu subjectif et on ne doute plus, poursuit-il. Ne pas savoir crée le malaise. La société consacre l'individu singulier dont la toute-puissance repose sur son savoir. Être, c'est être un sachant.»

La société consacre l'individu singulier dont la toute-puissance repose sur son savoir. Être, c'est être un sachant

Sans surprise, Internet et l'émergence des réseaux sociaux n'a fait que renforcer un phénomène déjà existant. Avec une information et un savoir à portée de clic, tout le monde a la capacité de se renseigner. «On remet en question les compétences de celles et ceux qui savent car on a l'impression que l'on peut en connaître autant, commente la psychosociologue Dominique Picard. Et ce comportement va de pair avec la perte de confiance en les politiques, les médecins, les chercheurs ou encore les journalistes.»

Ne pas lutter

Ceci étant dit, certaines questions se posent : comment réagir face à ces profils quand le seuil de tolérance est dépassé ? Que l'explosion démange ? Comment ne pas se laisser perturber et changer d'avis à l'écoute de l'autre, si sûr de lui ? Comment maintenir un lien, quand l'interlocuteur nous laisse si peu de place ?

La confrontation pourrait libérer, ou en tout cas décharger la tension accumulée chez l'écoutant. En réalité, la lutte ne servirait à rien. «La résistance sera d'autant plus forte, la personne se sentira attaquée», estime Samuel Dock qui opterait, lui, pour la méthode douce. «On peut souligner qu'il ou elle a beaucoup de chance de savoir, mais que nous, nous doutons. Ce faisant, on montre que le doute justement, n'abîme pas, ne détruit pas». Enfin, il reste l'option d'espacer les entrevues, voire de faire en sorte qu'il n'y ait plus d'entrevues. Il pourra continuer de répandre la bonne parole…mais ailleurs, et avec d'autres.

(1) Samuel Dock est aussi l'auteur de Les chemins de la thérapie, (Flammarion), 18 euros.(2) Relations et communications interpersonnelles, de Dominique Picard et Edmond Marc, (Dunod), 17,90 euros.

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Carantec et Roscoff, deux joyaux incontournables du Finistère nord

Îles, vieilles pierres, panoramas grandioses et douceur de vivre : Carantec et Roscoff concentrent tous les ingrédients d'un inoubliable séjour en famille.

C'est une presqu'île aux allures de paradis. On y joue les Robinson dans les petites criques, on s'y balade éperdument amoureux sur les plages blondes, on y tire ses premiers bords en cotre au très réputé Club Nautique… Carantec, station balnéaire de bon goût, est un délicieux secret qu'on se transmet de mère en fille. Roscoff, petite cité corsaire de caractère qui a vu naître la thalassothérapie, n'est qu'à une vingtaine de kilomètres. Outre le plaisir qu'on trouve à se promener dans ses rues pittoresques, à se baigner dans ses eaux cristallines, on y goûte aussi les bienfaits des algues locales - sur lesquelles le CNRS se penche depuis des décennies - qu'on retrouve dans l'assiette ou les cosmétiques.

Carantec : le chic, en toute simplicité

Ceux qui ont la chance de posséder l'une des belles villas cachées sur ce promontoire protégé ne passeraient leurs vacances ailleurs pour rien au monde. Il suffit d'emprunter le sentier des douaniers pour s'en convaincre - le fameux GR34, qui ne perd jamais la mer de vue. En découvrant alors la baie de Morlaix parsemée d'îlots colonisés par les cormorans et les sternes, on saisit pourquoi ce bout de Bretagne est foncièrement attachant : après le golf et la longue plage du Clouët, surgit la pointe de Pen al Lann, avec sa vaste pinède lui donnant des accents du Midi. D'abord, il y a la fameuse plage de Tahiti, d'où l'on peut faire les plus beaux clichés de l'île Louët. Distante de 350 m, elle séduit instantanément avec son petit phare blanc construit en 1857. Il est même possible de passer la nuit sur place en louant la maison du gardien (d'avril à octobre, renseignements auprès de l'Office de Tourisme de Carantec, 02 98 67 00 43) ; dépaysement garanti !

Ensuite, tout proche, il y a le château du Taureau, emblème de la baie de Morlaix. Cette imposante vigie de pierre bâtie sur un îlot en 1542 pour décourager la flotte anglaise fut remaniée par Vauban, et jamais attaquée. Restauré il y a une quinzaine d'années pour être ouvert au public (l'excursion dure environ 2 heures au départ de Carantec), il fait l'objet de visites théâtrales et contées. Les plages du Cosmeur, du Penquer et du Kelenn sont les plus fréquentées ; en suivant le sentier côtier jusqu'au port de Carantec, on découvre une vue panoramique sur l'île Callot, accessible à pied lorsque la mer se retire, où l'on trouve de belles plages sauvages.

Notre conseil : vous voulez faire couleur locale ? Prenez l'apéro au BDS (le Bar des Sports, 6 place de la Libération, tél. : 09 86 38 86 76), la mythique institution des nuits carantécoises, puis dînez à La Table de Ty Pot (5 place de la République, tél. : 02 98 69 80 08).

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Roscoff, authentique et vivifiante

Sur la route de Roscoff, il faut absolument faire une pause à Saint-Pol-de-Léon pour admirer son patrimoine religieux : de l'Évêché supprimé à la Révolution, la ville a notamment conservé une cathédrale de toute beauté, et une chapelle au majestueux clocher s'élançant à 80 mètres - c'est le plus élevé de Bretagne. Comme un écho séculaire, l'église de Notre-Dame-de-Croas-Batz, au centre de Roscoff, offre aussi l'un des plus spectaculaires clochers de la région. Ses tritons et navires sculptés dans le granit gothique, tout comme les façades ornées de gargouilles et autres personnages hypnotisant des maisons d'armateurs et de corsaires construites entre le XVe et le XVIIe siècles, rappellent l'histoire maritime des lieux. Outre des ferries transmanche, le port de Roscoff abrite de nombreux bateaux de pêche, surtout des caseyeurs spécialisés dans le tourteau, qu'on peut voir débarqués en se promenant sur le vieux môle, ou en visitant la criée (Tél. : 02 98 62 39 26, port de Bloscon ; visites guidées tarif adulte/enfant 5/3 €).

En poursuivant sur le front de mer, on découvre, enchanté, une dizaine de jolies petites plages, dont celles de Roc'h' Kroum, de la Grande Grève et de Perharidy. Dans les pas du Corbusier, Cocteau ou Marcel Proust, on grimpe jusqu'à la blanche chapelle Sainte-Barbe, perchée sur la pointe du Bloscon, d'où la vue est magnifique. Les Johnnies quittant le port pour aller vendre leurs fameux oignons Outre-Manche ne manquaient pas de saluer la sainte patronne de la ville en hissant trois fois leur pavillon en signe d'adieu. On ne peut quitter ce havre de paix sans passer une journée à vélo sur l'île de Batz (prononcez Ba) : entre dunes et lande, on y fait le plein de tonicité et de calme, goûtant ainsi toutes les promesses de ce merveilleux bout de Bretagne.

Notre conseil : ne manquez pas le superbe Jardin Exotique et Botanique, qui rassemble 3 000 espèces de plantes provenant de l'hémisphère sud, preuve de l'existence d'un microclimat à Roscoff. On peut y acheter des boutures à la pépinière : un souvenir de vacances qui sort des sentiers battus !Jardin Exotique de Roscoff, Lieu-dit Roc'h Hievec, 29680 Roscoff. Tél. : 02 98 61 29 19. Tous les jours, en continu, du 15 mars au 1er novembre ; tarif adulte/enfant 6/3 €, gratuit - 8 ans.

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Carnet d'adresses

COMMENT S'Y RENDRE ?

Depuis la gare de Paris-Montparnasse, on rejoint Morlaix en un peu plus de 3 heures. En voiture, comptez environ 5h30 de trajet.

OÙ DORMIR ?

Hôtel Brittany. Situé face au port de Roscoff et de l'île de Batz, ce magnifique manoir du XVIIe siècle, membre Relais & Châteaux, est dédié au bien-être. Outre son spa de rêve qui propose des soins aux algues, la cuisine iodée de Loïc Le Bail, chef étoilé au Michelin, ne peut que séduire. À partir de 155 € la nuit.Hôtel Brittany & Spa****, 22, boulevard Sainte-Barbe, 29680 Roscoff. Tél. : 02 98 69 70 78.

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Hôtel de Carantec. C'est l'autre très belle adresse de la côte. Si son restaurant fait le buzz depuis des mois (le chef Nicolas Carro s'est vu attribuer sa première étoile Michelin quelques semaines après son installation), ses 12 chambres spacieuses qui donnent sur la baie de Morlaix sont propices à la détente. À partir de 167 € la nuit.L'hôtel de Carantec, 20 rfue du Kelenn, 29660 Carantec. Tél. : 02 98 67 00 47.

BONNE TABLE

Auberge la Pomme d'Api. Dans une bâtisse du XVIIe siècle, cette table étoilée au Michelin vous dévoile le meilleur du terroir local. Homard, turbot, agneau et légumes sont sublimés par le chef Jérémie le Calvez.La Pomme d'Api, 5 rue Saint-Yves, 29250 Saint-Pol-de-Léon. Tél. : 02 98 69 04 36.

Shopping

Fille d'ostréiculteur et nièce de perliculteur, Sylvie Branellec crée de magnifiques bijoux et œuvres d'art dans son atelier-boutique, ouvert sur rendez-vous.MX Perles, 2 rue du Kelenn, 29660 Carantec. Tél. : 06 08 05 93 12.

Ouvert avant le Covid, le concept store Balen propose conserves fines de poisson, algues bio, déco, accessoires et vêtements de la mer, et d'adorables baleines en métal recyclé.Balen l'échoppe de l'océan, 11 rue Gambetta, 29680 Roscoff. Tél. : 02 98 72 96 59.

[Initialement publié le 6 août 2020, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]

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Contrat d'engagement jeune : 110.000 bénéficiaires en trois mois

Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (29 en cas de handicap) qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable.

Environ 110.000 jeunes très éloignés de l'emploi ont signé un Contrat d'engagement jeune (CEJ) depuis son lancement début mars, selon Pôle emploi et les Missions locales.

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D'une durée de six mois à un an (prolongeable exceptionnellement jusqu'à 18 mois), le CEJ a pris le relais de la Garantie jeunes, créée pendant le quinquennat Hollande. Mais là où la Garantie jeunes proposait un accompagnement intensif surtout les quatre à six premières semaines du parcours, le CEJ doit tenir cette intensité de bout en bout, avec 15 à 20 heures d'activité par semaine. Immersions en entreprise, ateliers de recherche d'emploi, formations, participation à des jobs dating... les activités visent au retour à l'emploi. Pour éviter les ruptures de parcours, le CEJ se poursuit si le jeune entre en Ecole de la deuxième chance, dans les établissements pour l'insertion dans l'emploi (Epide) locaux, en service civique...

Plus de la moitié des bénéficiaires sans diplôme

Il s'adresse aux jeunes de 16 à 25 ans (29 en cas de handicap) «qui ne sont pas étudiants, ne suivent pas une formation et qui rencontrent des difficultés d'accès à l'emploi durable, appréciées au regard de la situation du jeune, notamment de la nature du contrat de travail et de sa quotité de travail». S'ils ne gagnent pas déjà plus par une allocation chômage, les majeurs peuvent bénéficier d'une allocation de 300 à 500 euros en fonction de leur situation fiscale. Les mineurs touchent 200 euros. Alors que la Garantie jeunes était uniquement opérée par les missions locales, le CEJ peut être aussi proposé pour les majeurs par Pôle emploi, qui y a dédié 1660 conseillers pouvant accompagner chacun 30 jeunes maximum.

Parmi ces 110.000 jeunes, 60.000 sont ainsi accompagnés par Pôle emploi. Selon l'opérateur, 84% sont de niveau bac ou infra-bac et 51,5% ont entre 22 et 25 ans. 15,5% sont issus des Quartiers de politique de la ville (QPV) contre 13% des demandeurs d'emploi. Au sein des Missions locales, les bénéficiaires sont plus jeunes (73% ont moins de 21 ans) et plus de la moitié sont sans diplôme, ce qui correspondent à la cible visée des jeunes peu ou pas qualifiés. A Pôle emploi, 30% touchent plus de 500 euros d'allocation chômage par mois, ce qui indique que leur entrée en CEJ n'était pas motivée par des raisons financières mais par la perspective d'un accompagnement plus fort.

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Le jeune doit s'engager à participer à l'ensemble des actions prévues. Sinon il s'expose à des sanctions pouvant conduire à une exclusion du dispositif. Le CEJ se veut «un droit ouvert» sans limites, mais le gouvernement estimait lors de son lancement qu'il pourrait concerner 4 à 500.000 jeunes par an. Selon l'Insee, le taux des 15-29 ans «ni en emploi, ni en études, ni en formation» (Neet) était de 11,8% au premier trimestre, soit 0,5 point au-dessous de son niveau d'avant-crise fin 2019.

Les pilotes français d'easyJet mettent en garde contre des risques d'annulations massives de vols cet été

Ils s'inquiètent dans une lettre à leur direction du manque d'effectifs chez les stewards et les commandants de bord.

Paris : grève des conducteurs de camions poubelles, le ramassage perturbé

Entamée lundi, cette «mobilisation spontanée» des agents est pour le moment illimitée.

Air Austral, en passe d'être rachetée, va changer de PDG

Le PDG de la compagnie aérienne réunionnaise Marie-Joseph Malé annoncera son départ de l'entreprise mardi soir.

Le Figaro

Investir dans l'art : les œuvres championnes des plus-values

Paul Carcenac

PALMARÈS EXCLUSIF - Faire des plus-values sur le marché de l'art avec des tableaux ou installations achetés moins de 10.000 euros est possible. À condition de connaître les types d'artistes susceptibles de voir leur cote s'envoler.

Investir dans l'art, un privilège réservé aux plus nantis ? Loin s'en faut. Des centaines d'œuvres s'échangent chaque année dans les maisons de vente pour quelques milliers d'euros. Certaines d'entre elles peuvent voir leur cote s'envoler en quelques années et ainsi offrir des plus-values stratosphériques à leur propriétaire. Le classement exclusif que nous présentons ici compile les 15 plus grosses plus-values réalisées ces 10 dernières années, pour des œuvres achetées en France sous la barre des 10.000 euros. Il permet de comprendre quelle catégorie d'artistes privilégier pour réussir des opérations de ce genre. Il y a quatre principaux critères à respecter, qui sont détaillés ci-dessous, pour mettre toutes les chances de son côté. Toutefois, dans le domaine de l'art, les goûts et donc les cotes évoluent vite. «Il faut avant tout acheter une œuvre que l'on aime, résume Stéphane Aubert, directeur associé et commissaire-priseur de la maison Artcurial. Si cet artiste émerge et que le prix est multiplié, ce n'est pas désagréable».

Le prix des œuvres récentes ont (en théorie) plus de marge de progression

Les prix des œuvres contemporaines et modernes, des XXe et XXIe siècles, ont plus de chances de continuer à grimper que celles d'époques plus anciennes. Par exemple, le street art a commencé à conquérir ses lettres de noblesse durant les 10 dernières années, grâce à Bansky. «La valeur augmente quand les goûts du public changent, pointe Jean Minguet, responsable du département économie pour le site Artprice.com. Plus l'œuvre est contemporaine, plus les choses ont des chances de bouger», continue-t-il. Les expositions dans les prestigieux musées et les galeries les plus populaires font instantanément grimper la cote d'un artiste. «Si le Centre Pompidou fait une grosse rétrospective Invader, on peut être sûr que les prix vont encore monter plus haut», continue Jean Minguet.

Tous les artistes émergents ne rencontreront pas le succès escompté. «Il faut avoir l'œil et chercher à déterminer s’il a été promu par des galeries importantes, s'il est aidé par des collectionneurs influents. Il faut parvenir à déterminer si le réseau autour de lui est favorable à sa progression future», met en garde Stéphane Aubert, d'Artcurial.

S'intéresser à l'entourage des grands noms

Charles Camoin (1879-1965), numéro 2 de notre palmarès des plus-values avec Fluss bei Le Thoronet , n'est pas un nom suffisamment entré dans l'inconscient collectif des Français. Pourtant, c'était un proche de Matisse et de Cézanne, et l'un des maîtres du fauvisme. «Le marché avant était un marché de connaisseurs qui se concentrait sur les grandes signatures, les principales figures de l'histoire de l'art, mais aujourd'hui il se démocratise. Quand les prix d'une œuvre de Matisse atteignent des prix fous, les gens s'intéressent à toute sa période fauve. Ils vont donc se porter sur son entourage».

C'est sans doute le même principe qui pourrait s'appliquer à certaines œuvres de Christian Bérard (1902-1949), dit «Bébé», en 9e position dans notre palmarès. Artiste complet, à la fois peintre, illustrateur et créateur de décors de théâtre, ami de Christian Dior et de Jean Cocteau, ses créations ont inspiré de nombreux grands noms de la mode (Coco Chanel, Nina Ricci…).

Asie, Orient… Pensez aux peintres venus d'ailleurs

Ces dernières années, les peintres venus d'Orient ou d'Asie ont été redécouverts par le public. Il y a eu en 2018 une grande exposition sur l'artiste chinois Zao Wou-Ki au Musée d'Art Moderne de Paris, la même année une autre sur le Japonais Foujita et les années folles au musée Maillol. Parallèlement, de riches asiatiques se sont intéressés au marché de l'art et ont fait grimper les côtes de leurs compatriotes. «Il y a beaucoup plus de grandes fortunes en Asie qui viennent acquérir des œuvres à Paris, là où la production s'est faite», pointe Stéphane Aubert.

Même logique avec les deux artistes libanais du classement : Bibi Zogbé, la «peintre des fleurs» et son compatriote Chafik Abboud, qui était membre de la nouvelle école de Paris, ces peintres abstraits venus d'ailleurs qui ont marqué la production picturale de la capitale française entre 1940 et 1970. De fortunés collectionneurs libanais ont contribué à l'envolée des prix.

Acheter une «petite» œuvre d'un «grand» maître

Tout le monde n'a pas les moyens de s'acheter une peinture majeure de Picasso, Van Gogh ou Gauguin. Mais les prix de plus modestes estampes ou autres croquis peuvent augmenter au rythme des records battus par les œuvres-phares du grand maître. «C'est un effet de ruissellement», remarque Stéphane Aubert.

C'est ce phénomène que l'on peut observer dans notre palmarès avec le Dancing Man d'Andy Warhol, un dessin à l'encre et à la gouache. Ou encore avec la Copie d'après un buste d'Héraclite, de Giacometti, une œuvre réalisée au crayon. «L'avantage d'un grand nom, c'est que l'œuvre va être très liquide à la revente. Mais le risque, c'est de l'acheter trop cher», met en garde Jean Minguet du site Artprice.com.

À VOIR AUSSI - Miss. Tic, figure du street art parisien, est morte à 66 ans

Hugo, Balzac, Baudelaire... Des lettres du XIXe aux enchères à Paris

La maison Cornette de Saint-Cyr disperse aux enchères, le 9 juin, une série de lettres d'auteurs classiques issues de la collection d'un ancien universitaire et amateur de littérature.

158.000 euros pour un dessin de Picasso caché au fond d'un placard

Estimée entre 60.000 et 80.000 euros, une œuvre du maître, réalisée aux feutres à la fin de sa vie et retrouvée chez un particulier, fait flamber les enchères à Manosque.

L'Humanité

Enfants. Comment garder un bon rythme pendant les vacances scolaires

L’heure de ranger les cartables approche, et les enfants trépignent d’impatience avec l’arrivée des grandes vacances. Pour certains, ce moment de repos permet d’alléger les règles du quotidien, mais jusqu’où peut-on aller sans nuire à l’équilibre des plus petits ?

Noé Blouin

L’année scolaire se termine et le moment tant attendu des enfants arrive. Fini la rigueur de l’école, la cantine le midi, l’interdiction de regarder les dessins animés le matin, les couchers tôt, les exercices de maths… c’est bientôt les grandes vacances !

Si la perspective d’un assouplissement des contraintes quotidiennes a de quoi enchanter les plus jeunes, pour certains parents il serait contre-productif de perdre les bonnes habitudes difficilement acquises au cours de l’année. Certes, les vacances sont en premier lieu le vecteur d’un repos bien mérité après dix mois de labeur sur les bancs de l’école, mais elles ne doivent pas non plus être le synonyme de table rase d’un rythme de vie adapté à l’enfant. Sinon, gare à la rentrée…

Gare aux petits écarts !

Une grasse matinée par-ci, un film du soir par-là… Le sommeil est le premier à être impacté pendant les congés d’été. Le rythme biologique de l’enfant, propre à chacun d’entre eux, n’est pas tout à fait le même que le rythme scolaire. Les vacances sont donc un moyen de le laisser mieux écouter son corps, tout en ne bousculant pas trop ses habitudes.

  • Jusqu’à 6 ans, il faut rester sur le même rythme qu’au quotidien, même si la tentation d’un coucher tardif semble promettre aux parents un lever lui aussi reculé. Dans les faits, cette technique ne marche pas, et le petit ne fera que perdre un précieux temps de repos qu’il ne pourra rattraper.
  • Au-delà de 6 ans, le sommeil s’allonge et il est alors possible de décaler le coucher d’une heure ou deux lors des sorties nocturnes. Pour contrebalancer le manque de repos, on peut anticiper la veille, en mettant l’enfant au lit une heure plus tôt s’il n’arrive pas à dormir le matin. C’est avant tout le petit qui dictera sa loi en matière de sommeil : s’il manifeste des signes de fatigue durant la journée, il est nécessaire de repasser au rythme habituel. Quelques jours avant la rentrée, il est aussi conseillé de reprendre le même rituel du coucher que durant la période scolaire.

Jusqu'à six ans, il est bon de rester sur les horaires habituels.

Les vacances sont aussi synonymes des barbecues entre amis, de sorties à la fête foraine accompagnées de churros croustillants ou de petites glaces à déguster face aux embruns. Autant de petits écarts gourmands qui changent du quotidien.

La notion de plaisir est évidemment très importante pour déconnecter de la vie de tous les jours, mais, comme chaque petite entorse, tout est affaire de modération. Au niveau alimentaire, les vacances sont surtout le moyen d’appréhender la cuisine d’une façon différente. On a le temps de préparer le repas, d’essayer de nouvelles saveurs et de faire découvrir aux enfants des mets dont ils n’ont pas l’habitude. Pourquoi ne pas leur faire goûter, par exemple, les plats locaux de l’endroit où ils se trouvent ?

C’est également l’occasion de cuisiner avec eux, une activité familiale et pleine d’apprentissages pour les plus petits. Quant à l’heure des repas, même si on peut s’autoriser quelque souplesse, elle doit être définie au début des vacances et ne pas trop varier. Outre son importance sur le rythme biologique de l’enfant, elle assure aussi un moment partagé en famille.

Les cahiers de vacances ne sont pas indispensables

Les vacances mettent en pause l’éducation scolaire. L’occasion de laisser à l’enfant le temps de se reconnecter à ce qui l’entoure. Les cahiers de vacances pendant cette période ne sont pas indispensables.

D’autres apprentissages plus ludiques mais tout aussi importants peuvent cependant être expérimentés. Des sorties au musée, la découverte de nouveaux environnements, des activités créatives… Il existe pléthore de moyens de faire passer ces deux mois en un clin d’œil pour les enfants, tout en gardant leur attention éveillée. Mais cela doit se faire loin de tout stress et de toute pression.

Trois questions à  Elena Goutard, coach parental

« Il ne faut pas avoir peur que l’enfant s’ennuie »

Pourquoi les vacances sont-elles importantes pour un enfant ?

Comme nous, les enfants ont des emplois du temps très chargés pendant l’année, entre l’école, les activités extrascolaires, les trajets… Même si les week-ends sont là pour les aider à récupérer, les vacances constituent une vraie coupure et un relâchement général au cours desquels ils peuvent penser à l’instant présent. Cela fait énormément de bien au corps, il y a de la récupération à tous les niveaux – physiologique, émotionnel, mental. L’enfant récupère les ressources nécessaires pour appréhender la nouvelle année ou le nouveau trimestre.

Certains parents craignent que leur enfant ne s’ennuie durant les vacances, car il n’a plus autant d’activité qu’à l’accoutumée…

On s’en inquiète beaucoup car nous sommes dans une société où l’on cherche de l’efficacité. Quand on est parent, on veut parfois que son enfant apprenne tout le temps. C’est oublier que, lorsque le cerveau est surchargé, il est moins performant, et cela joue sur l’apprentissage. Quand on est fatigué, on comprend moins bien, on mémorise moins. Si on cherche à occuper l’enfant en permanence, on le prive de ce repos dont il a besoin. En général, les enfants arrivent à s’occuper tout seuls, si on leur en laisse le temps. Il y a forcément des moments d’ennui, mais il faut être parfaitement à l’aise avec ça, même s’il chouine un peu car il ne sait pas quoi faire. Il faut vraiment avoir confiance en sa capacité à s’occuper.

Le cerveau des enfants, comme celui des adultes, n’aime pas le vide ; après un moment d’ennui, l’enfant va puiser dans ses ressources en stimulant la créativité et l’imagination. Il ne faut pas avoir peur de l’ennui, au contraire, c’est l’un des bénéfices majeurs des vacances. C’est aussi l’occasion de faire des activités avec ses enfants et d’avoir des petits moments de complicité, de connexion, qui peuvent manquer au quotidien. S’il n’arrive vraiment pas à s’occuper seul, on peut aussi composer avec lui une petite liste d’activités hebdomadaires en lui laissant, par exemple, une petite heure où il ne fait rien. Il est évidemment important de faire attention aux écrans. Même si on peut être un peu plus souple car c’est les vacances, il ne faut pas que cela devienne un automatisme dès qu’il s’ennuie.

Faut-il garder un rythme dans l’apprentissage scolaire grâce aux cahiers de vacances, par exemple ?

Pour moi, les vacances, ce sont les vacances. Ce n’est pas l’objectif de continuer les apprentissages scolaires. L’enfant à besoin de cette coupure, de ne plus avoir à penser à rien. Cela l’aide à reprendre plus vite l’année qui suit. Pour les cahiers de vacances, si les enfants sont demandeurs car cela leur fait une activité – en général, ces cahiers sont très ludiques –, pourquoi pas ? Il faut cependant mettre un minimum de cadre dessus pour savoir gérer l’effet « nouveauté » et ne pas se retrouver avec quatre ou cinq cahiers de vacances à peine entamés à la fin de l’été. Il peut cependant être intéressant de profiter des vacances quand son enfant est en grande difficulté scolaire. On peut l’aider à revoir certaines bases, sans mettre de pression particulière, mais de manière ludique. Les fractions en jouant aux Lego, par exemple…

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Famillevacances
L'Humanité

Bricolage. Repeindre ses fenêtres : le b.a.-ba de la baie

Actu

Quand une fenêtre en bois accuse le poids des années, il suffit parfois de la repeindre pour lui donner un petit coup de jeune ! Nos solutions pour rechampir comme un champion.

Marcel Guedj

Le bois est chaleureux mais fragile. La peinture ne sert pas à l’embellir, mais à le protéger. Aussi, mieux vaut ne pas attendre qu’elle soit dégradée avant de la rénover.

Quelle peinture choisir ? Nous utilisons la même pour l’intérieur et l’extérieur, en préférant les peintures acryliques (à la rigueur alkydes) microporeuses pour bois extérieur : moins odorantes, moins polluantes, autorisant le nettoyage des outils à l’eau.

Est-il nécessaire de dégonder les vantaux avant de les disposer à l’horizontale pour les repeindres ? Non, il est possible de les conserver en place pour travailler, même s’ils demandent une rénovation poussée (remplacement des vitres, décapage, etc.). Mais il faudra être rapide et surveiller les coulures !

Les travaux préparatoires à la peinture, à savoir décapage de l’ancienne peinture, lessivage, rebouchage des trous et fentes et ponçage, restent essentiels au résultat final et doivent s’appliquer aussi bien aux vantaux qu’au cadre dormant, qui est aussi repeint. C’est maintenant à vous de jouer !

MatérielCouteau de peintre - papier de verre à grain fin - adhésif de masquage - pinceau plat, brosse à rechampir - peinture microporeuse acrylique - décapant gel

Les étapes

  1. Protéger le sol avec une bâche. Faire sauter la peinture qui s’écaille (couteau de peintre ou couteau américain).
  2. Appliquer un décapant gel spécial bois au pinceau, laisser agir puis gratter avec le couteau. Rincer. Ne pas jeter les résidus à l’égout ni dans le lavabo !
  3. Poncer avec du papier de verre. Dépoussiérer.
  4. Poser des bandes de ruban adhésif de masquage le long des parties à peindre (montants, traverses, cadre dormant) pour ne pas déborder.
  5. Commencer la peinture par le cadre dormant, fenêtre fermée.
  6. Peindre les traverses des vantaux, fenêtre fermée : les plus larges avec un pinceau plat, les plus étroites avec une brosse à rechampir.
  7. Ouvrir la fenêtre pour peindre ces mêmes traverses côté extérieur.
  8. Peindre les montants sur les côtés intérieur et extérieur, ainsi que les zones de contact des deux vantaux quand la fenêtre est fermée (mouton et gueule de loup).
  9. Retirer les bandes de masquage. Conserver la fenêtre ouverte pour laisser sécher le temps préconisé. Fermer les volets pour protéger la peinture fraîche de la poussière.
  10. Reposer des bandes de masquage pour appliquer la seconde couche dans le même ordre.

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Bricolage
Le Figaro

Inculpé d'agressions sexuelles, Kevin Spacey comparaît à Londres

La star américaine aux deux Oscars est accusé de quatre agressions sexuelles sur des hommes du temps où il était directeur artistique d'un théâtre dans la capitale britannique. Il est attendu au tribunal ce jeudi.

L'acteur américain Kevin Spacey, inculpé de quatre agressions sexuelles sur des hommes au Royaume-Uni, comparaît ce jeudi devant un tribunal de Londres.

À lire aussiKevin Spacey inculpé pour agressions sexuelles contre trois hommes au Royaume-Uni

«Kevin Spacey, 62 ans, a été formellement inculpé» lundi, a annoncé la Metropolitan Police dans un communiqué. «Il comparaîtra à la Westminster Magistrates Court à 10h00 (09h00 GMT) le jeudi 16 juin», a-t-elle ajouté. Fin mai, le parquet britannique a donné son feu vert à des poursuites contre la star de la série «House of Cards» pour quatre chefs d'agressions sexuelles contre trois hommes entre mars 2005 à avril 2013. L'acteur est également accusé d'avoir poussé une personne à participer à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement. Kevin Spacey s'était alors dit «déçu» de ces accusations mais avait annoncé son intention de se présenter à la justice britannique pour «prouver (son) innocence».

Le théâtre Old Vi à Londres

Deux inculpations visent des faits d'agressions sexuelles en mars 2005 à Londres sur un même plaignant. Une autre agression sexuelle concerne un second plaignant en août 2008, qui l'accuse également de l'avoir forcé à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement. Enfin, Kevin Spacey est inculpé d'une quatrième agression sexuelle sur une troisième victime en avril 2013 dans le Gloucestershire (sud-ouest de l'Angleterre). La police de Londres a indiqué que les plaignants, dont les noms n'ont pas été rendus publics, étaient aujourd'hui âgés d'une trentaine et d'une quarantaine d'années.

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Scotland Yard a ouvert une enquête après avoir reçu des plaintes d'agressions sexuelles contre l'acteur, dont certaines auraient été commises dans le quartier de Lambeth à Londres, où se situe le théâtre Old Vic, dont il fut directeur artistique entre 2004 et 2015. Ces accusations ont été formulées dans la foulée du scandale Weinstein, du nom du producteur de cinéma américain visé par de nombreuses accusations de harcèlement et agressions sexuelles, révélées à l'automne 2017 par le New York Times et le New Yorker. L'acteur a aussi fait l'objet d'enquêtes aux États-Unis. La vague d'accusations le visant a eu de lourdes conséquences sur la carrière et la réputation de l'acteur américain deux fois oscarisé (pour «American Beauty» et «Usual Suspects»).

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L'épave du galion San José dévoile un peu plus ses innombrables trésors

Or, émeraudes, vaisselles... Estimée à plusieurs milliards de dollars, la cargaison du vaisseau espagnol, coulé en 1708, est convoitée par la Colombie, l'Espagne, les indiens de Bolivie et les chasseurs de trésors des États-Unis.

Guerre en Ukraine : Angela Merkel juge inacceptable le comportement de la soprano Anna Netrebko

Dans une interview en public filmée par Die Spiegel, l'ancienne chancelière allemande, grande amatrice de musique classique et d'opéra, a condamné les tergiversations de la chanteuse lyrique russe.

Regarder la vidéo

En Turquie, les mystères du plus vieux sanctuaire du monde

Le sanctuaire de Gobekli Tepe, remarquable par ses étranges mégalithes décorés d'animaux, nous éclaire sur les premières traces de sédentarisation de l'humanité, mais aussi sur la place du sacré à l'époque néolithique.

Le Figaro

Assassinat d'Alban Gervaise, médecin militaire et catholique : l'incroyable omerta

Judith Waintraub

ANALYSE - Ce père de famille a été tué en mai au nom d'Allah, devant une école catholique. Depuis, c'est l'indifférence médiatique et politique.

Le 27 mai, une dépêche de l'Agence France-Presse annonce le décès d'un «parent d'élèves qui avait été grièvement blessé début mai lors d'une attaque avec un couteau suisse devant un établissement scolaire de Marseille». L'AFP précise que la victime est médecin militaire, que l'agresseur est «de nationalité française», qu'il a dit avoir agi «au nom de Dieu» et que «l'hypothèse terroriste a été définitivement écartée par les enquêteurs». Selon l'agence, «l'homme souffre apparemment de troubles psychologiques». Condoléances du ministre des Armées et du maire de Marseille comprises, la dépêche fait 225 mots. Quelques jours plus tard, l'AFP nous apprend que les images d'un cigogneau attaqué par une cigogne ont suscité une intense émotion sur les réseaux sociaux. Elle y consacre 352 mots…

L'AFP alimente les quotidiens régionaux. La plupart ont au mieux mentionné l'égorgement d'Alban Gervaise, puisque c'est de lui qu'il s'agit, en quelques lignes à la rubrique «faits divers». À l'exception notable de L'Union , quotidien de l'Ardennais, qui a publié le 31 mai un éditorial intitulé «Alban Gervaise, un nom qui ne vous dit rien», pour s'indigner du traitement médiatique réservé à son assassinat.

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Qu'on en juge: dans la presse écrite nationale, Le Figaro, Le Point et Valeurs Actuelles ont été les seuls à traiter le sujet pour ce qu'il est, un meurtre commis au nom d'Allah. Le Monde, Libération et Le Parisien-Aujourd'hui en France n'en ont pas dit un mot, ni dans leurs éditions papier, ni sur leur site. Dans le reste de la presse, à part France info.fr et TF1 Info, les rares grands médias à s'y être réellement intéressés sont Europe 1, Sud Radio et CNEWS.

Alban Gervaise a été agressé le 10 mai, un mois et un jour avant le premier tour des législatives, donc en pleine campagne. Le contexte électoral explique-t-il que le caractère islamiste, sinon terroriste, du meurtre ait été à ce point occulté ?

L'épouse de la victime a refusé toute médiatisation, pour protéger ses trois enfants. Mais le respect de leur drame personnel n'empêchait pas que les médias fassent leur travail, comme les militaires sont les premiers à le demander. «J'aimerais comprendre pourquoi le meurtre barbare de notre camarade Alban Gervaise a été aussi peu traité par la presse, lance un officier supérieur de l'armée de Terre en poste à Paris. Est-ce parce qu'il était militaire ? Par idéologie ou pour nier la réalité ? Nous sommes nombreux autour de moi à nous poser la question. Et nous voulons une réponse car ce silence médiatique est comme une deuxième mort.»

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«Depuis l'annonce de son assassinat, les mêmes interrogations tournent en boucle dans ma tête, assure un chef d'escadron récemment breveté de l'École de Guerre. Que vaut vraiment la mort d'un militaire dans notre pays ? En nous engageant, nous savons et assumons les risques que nous prenons. En servant les armes de la France, nous n'attendons aucune reconnaissance particulière. Nous faisons notre devoir sans nous plaindre. Mais là, je ne comprends pas pourquoi la mort du médecin chef Alban Gervaise, victime du terrorisme, a été occultée à ce point. C'est une honte.»

En matière de discrétion, les politiques n'ont rien à envier aux médias. À gauche, le silence a été presque total. Seul Julien Dray, ex-député socialiste qui vient de lancer son mouvement, «Réinventez!», a osé affirmer publiquement qu'«on a voulu cacher les choses», en se demandant si ce «deux poids, deux mesures» venait «de la presse locale, qui n'a pas voulu donner les premiers éléments dont elle disposait, ou d'une décision de l'institution judiciaire». Personne au PS ni chez les Nupes de Jean-Luc Mélenchon n'a relayé ces interrogations.

À droite, la sénatrice des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a été l'une des rares à évoquer cette omerta chez Les Républicains, avec Guy Teissier, député LR sortant du même département et Éric Ciotti, qui se représente aux législatives dans les Alpes-Maritimes. «Les mots manquent pour décrire le chagrin et la colère à l'annonce de l'agression au couteau par Mohamed L. 23 ans puis du décès d'#AlbanGervaise à #Marseille, a-t-elle écrit sur Twitter. Le silence médiatique de la mort de ce père de famille dévoué à la France, à son prochain, rend son décès encore plus cruel».

«Alban Gervaise était catholique, militaire, il s'est fait égorger devant une école catholique, énumère Valérie Boyer. Pour la plupart des médias, ce n'est pas la “bonne” victime. En parler, ce serait “faire le jeu des extrêmes”. Au contraire, dès lors que des problèmes psy sont évoqués, c'est toujours dramatique mais ça devient du fait divers. On n'a pas à se demander pourquoi ces “fous” ont des profils proches, des modes opératoires similaires - le couteau - et choisissent leurs victimes selon des critères bien déterminés».

44.000 victimes d'agressions à l'arme blanche entre 2015 et 2017

À l'Assemblée puis au Sénat, l'élue des Bouches-du-Rhône a interpellé sans relâche les ministres de l'Intérieur et de la Justice sur ces sujets. Après la mort d'Alban Gervaise, elle a renvoyé sa dernière question écrite qui datait de juillet 2021. Elle y demandait une «cartographie détaillée et précise» des agressions à l'arme blanche, avec notamment le «profil des agresseurs (âge, nationalité, motifs, antécédents judiciaires et psychologiques)». Selon l'étude 2020 de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), que Valérie Boyer citait dans sa question, 44.000 victimes d'agressions à l'arme blanche ont été recensées entre 2015 et 2017, soit plus de 120 par jour.

Le Garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti n'a toujours pas répondu à la sénatrice. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, de son côté, n'a fait aucune déclaration depuis la mort d'Alban Gervaise. Le 10 mai, il avait tweeté : « Un homme a été violemment agressé au couteau à Marseille devant un collège en fin d'après-midi. L'auteur a été interpellé. Merci aux passants et aux services de police pour leur réaction rapide ».

Gérald Darmanin, on le sait depuis le fiasco du stade de France, refuse d'«essentialiser» les auteurs de délits. Apparemment, la règle vaut aussi pour les auteurs de crimes. Outre l'assassinat du médecin militaire, un octogénaire juif est mort après avoir été défenestré par son voisin, Rachid K., le 17 mai à Lyon. Le 27 mai, le procureur a élargi la saisine des juges d'instruction «afin de déterminer si les faits relèvent d'un caractère antisémite». Ce meurtre a très peu été traité dans les médias et le ministre de l'Intérieur n'en a pas parlé. Il n'a pas réagi publiquement, non plus, à l'agression sexuelle suivie d'un égorgement d'une septuagénaire de Mulhouse, dont le corps a été découvert le 9 juin dans son appartement. Les auteurs présumés, interpellés, sont trois Algériens en situation irrégulière, dont deux faux mineurs. Tous sont «défavorablement connus des services de police». Dans cette affaire, la justice n'a rien caché, au contraire, puisque la procureure de la République chargée de l'affaire a fait une conférence de presse.

Les médias et les politiques, en revanche, n'ont pas été très prolixes. Y compris Marine Le Pen et Éric Zemmour. En juin 2021, Jean-Luc Mélenchon avait provoqué un tollé avec sa prédiction complotiste. «Vous verrez que dans la dernière semaine de campagne pour la présidentielle, nous aurons un grave incident. Ça a été un meurtre, ça a été Mohammed Merah en 2012, l'attentat sur les Champs-Élysées, (...) tout ça, c'est écrit d'avance», avait assuré le chef de La France insoumise. Avant de rétropédaler en assurant qu'il voulait seulement parler d'une instrumentalisation d'actes «décidés par des assassins et des terroristes». Il avait tort de s'inquiéter: la peur d'être accusé de «récupération» est aujourd'hui plus forte que le devoir de réalité.

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Le Figaro

Convaincus que leur immeuble est «hanté», ils demandent à être relogés

Actualité

Dix locataires en HLM ont envoyé un courrier au service logement de Fontenay-aux-Roses en espérant être relogés en urgence.

Par Marine Richard

Mis à jour le 16/06/22, 04:00

Publié le 16/06/22, 04:00

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La mairie de Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine (92), reçoit un courrier des plus inhabituels, à la fin du mois de mai, signé par dix locataires d’une barre HLM, dans le quartier des Blagis. Ils attestent que «leur immeuble est hanté» et demandent leur «relogement en urgence», selon Le Parisien . «C’est une grande première pour nous», assure Gabriela Reigada, première adjointe au maire de Fontenay-aux-Roses.

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Les locataires voient une lumière allumée dans un logement vide, des objets bouger et entendent des meubles tirés au sol, des pas, des coups dans les murs. Ils assurent même avoir vu des fantômes dans leur courrier adressé à la mairie.

Le décès d’un locataire dans son appartement, en avril 2019, à l’âge de 72 ans, serait à l’origine du problème. Cet homme mystique voyait des fantômes, selon les habitants. Après sa mort, les phénomènes paranormaux commencent: de la musique retentit depuis son appartement vide, assure sa voisine du dessus, la chaise qu’il tirait lorsqu’il prenait ses repas continue à crisser, selon une autre voisine qui vit en dessous de son appartement.

Un défaut de jouissance paisible?

Les habitantes ont trouvé une solution temporaire. Elles versent du sel au pied de leur porte pour éloigner les mauvais esprits, un conseil de leur imam. Mais elles souhaiteraient être relogées dans un autre immeuble. Un désir qui suscite la surprise du maire: «Je me rendrai sur place pour voir ce qu’il en est. Mais je ne pense pas que ce soit un motif de relogement», s’interroge Laurent Vastel (UDI) auprès du Parisien.

Le maire a tout d’abord commencé par rencontrer des locataires «pour voir leur détresse certaine», selon sa première adjointe. Il va rencontrer les familles une à une et déclencher une expertise technique du bâtiment avec le bailleur social Hauts-de-Seine Habitat «afin de voir si des problèmes électriques pourraient expliquer physiquement ces bruits. Dans le courrier que l’on a reçu des lumières s’éteignant et s’allumant toutes seules ont été mentionnées».

Gabriela Reigada promet de trouver une médiation mais un bien hanté est-il un motif de relogement? Selon l’Union sociale pour l’habitat, une organisation représentative du secteur HLM, «il existe quatre types d’obligations de relogement suivant la nature de l’opération (opération d’urbanisme, travaux de structure, opération de renouvellement urbain et de démolition)». Or, le caractère hanté ne correspond pas à ces caractéristiques.

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«Le caractère hanté d’un logement ne fait pas partie des critères de décence prévus par la loi», précise maître Rossi-Landi, avocat en droit immobilier. Charge aux locataires d’apporter la preuve du caractère hanté de l’immeuble par le biais d’un constat d’huissier, ce qui n’est pas chose aisée. «Dans une telle hypothèse, le décret prévoit que le logement doit assurer la sécurité physique du locataire et le locataire devrait alors se fonder sur le défaut de jouissance paisible du logement», conclut Maître Rossi-Landi. Un procès-verbal difficile à établir toutefois.

Le Figaro

«Pourquoi moi ?» : au procès du «violeur de la Sambre», le «sentiment de culpabilité» d'une victime

Devant la Cour d'assises du Nord, l'une des victimes présumée de Dino Scala revient avec émotion sur son agression sexuelle, confiant les séquelles psychologiques qu'elle en a gardées, 31 ans plus tard.

«Je pensais avoir fait quelque-chose de mal» : tremblante, au procès de Dino Scala, une victime a dit mercredi 15 juin s'être «toujours sentie coupable» depuis son agression sexuelle, en 1991, et n'avoir été libérée «qu'à l'ouverture du procès», au contact des autres victimes.

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«Pour moi, j'étais coupable. D'une chose que je n'ai pas commise. Je me suis toujours demandé, pourquoi moi ? Je me suis dit j'ai fait quelque chose de mal, (...) Est-ce que c'était mes vêtements ?», frémit Sylvie (prénom modifié), retenant ses larmes devant la Cour d'assises du Nord.

«La culpabilité a été longtemps là, jusqu'à vendredi, l'ouverture du procès». Mais après avoir «vu les autres femmes (...) je sais», poursuit-elle, tournée de manière à ne pas voir l'accusé. «Je ne suis plus coupable, je suis victime.»

Cauchemars et traumatismes

«J'avais 19 ans, j'allais au lycée», se souvient Sylvie. Puis elle chancelle, se recroqueville: «Un individu m'a attrapée par-derrière, m'a soulevée», «traînée» jusqu'à un garage, où il m'a «plaquée contre le mur». «Il m'a dit ne bouge pas, j'ai un couteau.» Déboutonnant manteau et chemise, «il m'a palpée, tripoté la poitrine». En fuyant, raconte-t-elle, «il m'a dit: je te retrouverai”».

«Je me suis renfermée»: «je ne sors pas le soir, je ne me permets pas de décolleté, de robe. Je garde toujours une écharpe. Mon mari s'approche de moi, je sursaute, après 31 ans. Mes enfants, je ne peux pas les prendre, les embrasser, ça me bloque.» Elle évoque ses cauchemars, «violents», qui lui faisaient «taper les armoires, tordre les lampes de chevet».

«Pourquoi j'ai fait ça ?»

«C'est moi, le coupable», reconnaît Dino Scala. Mais sur le pourquoi, «il n'y a pas de réponse. Elle était là», «une belle fille que je vois passer». «Ça aurait pu être quelqu'un d'autre». «Peut-on présenter des excuses à cette dame ? Va-t-elle les accepter ?», tente l'accusé. Fébrile, Sylvie ne répond pas. «Je m'étais rendu compte déjà, des dégâts. Aujourd'hui, c'est encore pire», lâche Dino Scala, qui comparaît pour des viols et agressions sexuelles sur 56 victimes.

Puis il évoque son propre mal-être: après, «on se demande: pourquoi j'ai fait ça ? On espère que ce sera fini, puis ça recommence». «On a envie de se flinguer aussi. J'y ai pensé souvent.» Un peu plus tôt, il avait nié les agressions sexuelles de Véronique et Marianne, attaquées le même jour en 1988, à trente minutes d'intervalle et 1,6 km. «J'ai pas de souvenir d'une agression à cet endroit», a-t-il martelé. «Deux agressions le même jour, c'est pas possible», car après chacune «y a une prise de conscience».

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La cour s'est aussi heurtée à l'effet du temps. Sur les 56 plaintes initiales, trois ont été perdues. D'autres sont succinctes, réduites à une demi-page. Initialement, «vous ne parl(i)ez pas d'attouchements», a lancé la défense à Véronique. «Je suis formelle, il m'a palpée. Ca n'a pas été mentionné» par les policiers, a-t-elle répliqué. Interrogée par l'AFP, elle a estimé que sa plainte avait à l'époque été «prise rapidement», sans «entrer dans les détails».

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Isère : cinq morts, dont deux enfants, dans le crash d'un avion de tourisme

Un avion de tourisme s'est écrasé samedi 21 mai dans le massif de Belledonne, sur la commune des Adrets. Cinq personnes ont trouvé la mort.

Maison squattée dans l'Essonne : le couple d'acheteurs est défavorablement connu de la justice

Le couple qui luttait contre l'occupation illégale de leur logement à Ollainville est mis en examen depuis octobre 2021 pour trafic de drogue et détention illégale d'armes.

Disparition de Delphine Jubillar : son mari Cédric reste en prison

Alors que ses avocats avaient déposé une énième demande en liberté, celle-ci a été refusée par le juge des libertés et de la détention.

Le Figaro

«Même le liquide vaisselle a augmenté» : face à l'inflation, les sacrifices quotidiens des consommateurs

Océane Herrero

TÉMOIGNAGES - L'inflation grignote le budget des Français et les pousse à renoncer à leurs achats plaisir. Pour certains, cela va jusqu'à reconsidérer l'achat de pain.

Jeanne prévient d'emblée, elle n'est pas à plaindre. Et pourtant, cette commerçante retraitée se retrouve désormais devant le rayon des insecticides - il en faut bien, avec la chaleur des derniers jours - à comparer les étiquettes, sourcils froncés. «Ils ont augmenté, non ? Ou alors, je n'en achète juste pas assez souvent...» demande-t-elle. Dans le doute, elle repose le flacon. Il y a en revanche des augmentations absolument incontestables pour cette cliente de 80 ans, alors qu'elle tire son chariot dans les rayons du grand centre commercial E.Leclerc de Clichy. Celui des bouteilles de Cristaline, par exemple, qui a désormais passé le cap symbolique d'un euro. Jeanne se surprend également à inspecter le prix du liquide vaisselle. «Même lui, il a augmenté», soupire-t-elle.

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À l'entrée de l'hyper, une affiche vante pourtant le «bouclier anti-inflation» mis en place par l'enseigne. Comme beaucoup de distributeurs, celle-ci tente de garder ses clients avec des offres ciblées dans un contexte d'inflation galopante. L'hyper annonce ainsi sanctuariser le prix d'une centaine de produits dont les consommateurs connaissent les prix par cœur - la pâte à tartiner, la plaquette de beurre doux, le Coca, ou les 150 grammes de lardons.

Il n'empêche. Pour les clients, la liste de produits qui ne subissent pas la vague d'inflation est de plus en plus courte. Selon l'Insee, en l'espace d'un an, les prix à la consommation ont augmenté de 5,2% en mai, après une hausse de 4,8% en avril. «C'est simple, tout a augmenté», peste Maurice, qui doit composer avec une petite retraite. Hors de question pour lui en revanche de rogner sur ses dépenses alimentaires. Intouchables. «Vous avez déjà mangé de la viande premier prix ? C'est dégoûtant. On ne va quand même pas se priver là-dessus», s'agace-t-il. Alors il économise sur le reste, les dîners au restaurant par exemple.

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Même combat pour Sofia, 23 ans, alternante en communication qui sort de l'hyper avec sur l'épaule un tote bag de courses qui doit lui permettre de manger pendant deux ou trois jours. À cause de l'inflation, elle a décidé, elle, de renoncer à la viande durant la majorité de la semaine, et la réserve à maximum trois occasions hebdomadaires. Parfois juste une. «Et malgré ça, je dirais que mes courses coûtent à chaque fois environ cinq euros de plus que l'année dernière», jauge-t-elle. «Donc j'économise sur les sorties au ciné, ou les verres avec des amis».

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La viande, presque un luxe

Simple parasite dans le budget de certains, l'inflation peut être tout à fait ravageuse pour d'autres. Pauline et son conjoint gagnent, à eux deux, 2500 euros par mois. La hausse des prix les a forcés à repenser la manière dont ils consomment au quotidien, même les produits les plus basiques. Pauline, la trentaine, achète désormais «des paquets de cinq kilos de farine» afin de pouvoir faire le pain elle-même. Pareil pour les yaourts. Désormais, le couple ne consomme de la viande que s'il en trouve dans «le bac à moins 30%», c'est-à-dire celui où les produits proches de la date de péremption sont bradés. Elle qui doit parcourir 50 kilomètres pour le travail chaque jour a cessé de prendre sa voiture «pour rien», c'est-à-dire pour les loisirs.

«Les arbitrages ont déjà commencé», constate Lionel Mauguin, journaliste à 60 Millions de consommateurs. En collaboration avec le cabinet NielsenIQ, la revue a réalisé une étude sur le comportement des consommateurs face à l'inflation. Parmi les 6000 personnes interrogées, près de la moitié tente de limiter ses dépenses en carburant, et 47% les dépenses d'habillement. La même proportion réduit ses sorties au restaurant ou au cinéma.

«14% des ménages étaient déjà contraints dans leurs dépenses avant l'inflation. Avec ce nouveau phénomène, ce sont pratiquement 63% qui se disent fragilisés», explique Lionel Mauguin. Dans les rayons, cela a pour conséquence une baisse des ventes de produits «plaisir», comme le whisky ou le chocolat, et une tendance à se rabattre vers les produits de gamme inférieure, comme les marques distributeur ou les marques blanches, ces produits bon marché situés sur les étagères basses du rayonnage. «On est déjà dans le dur, et malheureusement l'inflation va continuer», prévient le journaliste.

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Certains consommateurs changent même de grande surface pour prendre leurs habitudes dans les enseignes de hard discount. Patrick, la cinquantaine, fait désormais ses courses au magasin de Lidl de Clichy. Et malgré un «bon salaire», il proteste contre la hausse des prix à son niveau : en boycottant les produits qui augmentent trop. «Car en général, quand les prix augmentent, ils ne baissent plus», estime-t-il. «Les cerises, maintenant, c'est plus de sept euros le kilo. Est-ce que je pourrais les acheter ? Oui. Mais je me refuse à le faire, par principe».

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L'essence a atteint, vendredi dernier, un nouveau record, et le diesel a bondi de onze centimes en une semaine.

Le Figaro

Accusations visant Damien Abad: Elisabeth Borne invite les victimes à déposer plainte

La première ministre, en déplacement de campagne mercredi dans le Calvados, assure qu'elle ne peut pas se prononcer «à propos d'un témoignage anonyme» accusant Damien Abad de tentative de viol. Ce dernier a réfuté «catégoriquement» ces accusations.

La première ministre Élisabeth Borne, en déplacement de campagne mercredi dans le Calvados, a invité les femmes victimes de violences sexuelles à déposer plainte, assurant qu'elle ne pouvait pas se prononcer «à propos d'un témoignage anonyme» accusant Damien Abad de tentative de viol.

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Le ministre des Solidarités, Damien Abad, déjà mis en cause pour violences sexuelles, est visé par de nouvelles accusations de la part d'une femme qui dit avoir subi une tentative de viol en 2010, selon son récit publié mardi par Mediapart.

«C'est essentiel que sur ces sujets la parole des femmes (...) soit entendue. Vous comprenez bien que je ne peux pas me prononcer sur la base de témoignages anonymes», a-t-elle déclaré à la presse sur le marché de Villers-Bocage, dans la 6e circonscription du Calvados, où elle fait campagne pour les législatives. «En tant que première ministre, je le dis aussi en tant que femme, il faut permettre à la justice d'établir les faits. Il ne faut pas hésiter à aller porter plainte.(...) Je ne suis pas un juge et les enquêtes ne se font pas avec des témoignages anonymes. Tout est fait pour (...) accueillir au mieux les femmes pour qu'elles puissent déposer plainte et que la justice puisse établir des faits», a-t-elle ajouté.

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Dans le témoignage recueilli par Mediapart, «Laëtitia» (prénom d'emprunt), une «élue centriste», accuse Damien Abad d'avoir tenté de la violer lors d'une fête organisée chez lui, à Paris, au premier semestre 2010. Sans évoquer explicitement une plainte, son avocate, Me Raphaëlle Bialkiewicz, a indiqué à Mediapart qu'elle procédait «à la récolte et aux recoupements d'éléments, en vue d'y apporter toutes les suites utiles».

Ces accusations surviennent après celles publiées par le média en ligne le 20 mai, au lendemain de la nomination de Damien Abad comme ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées : deux femmes, citées par Mediapart, accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011.

Damien Abad, qui brigue un nouveau mandat de député dimanche dans l'Ain, a dénoncé mardi auprès de l'AFP le «calendrier soigneusement choisi de ces publications» et la «partialité» de l'enquête de Mediapart, qui a selon lui une motivation «politique». «Quant aux allégations rapportées, elles me révoltent et je les réfute catégoriquement», a ajouté Damien Abad dans un message transmis à l'AFP.

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L'Humanité

Sciences. La forêt de Puéchabon à l'épreuve des sécheresses du futur

Actu

Des chênes verts qui s’adaptent pour produire moins de feuilles et moins de glands, voici les premiers résultats d’une étude menée dans l’Hérault depuis 2003 pour évaluer la réponse de la forêt méditerranéenne aux conséquences du changement climatique.

Marine Cygler

Parcourir la forêt de chênes verts située à quelques encâblures du village de Puéchabon, dans l’Hérault, c’est entrer dans une expérience scientifique à ciel ouvert. Ici, grâce à un dispositif de gouttières qui interceptent 30 % des précipitations, des chercheurs ont créé artificiellement une aridification du climat à laquelle devra faire face la forêt méditerranéenne avec le changement climatique. Comment réagira-t-elle à la sécheresse ?

Cette expérience d’exclusion de pluie qui se déroule depuis presque vingt ans est l’une des plus longues au monde. Aussi, elle apporte déjà quelques précieux éléments : dans les parcelles partiellement privées de pluie, les arbres ont moins de feuilles et produisent moins de fruits, ce qui interroge les écologues sur la capacité de régénération de la forêt du futur.

Le futur s’est dangereusement rapproché

En 2000, les prévisionnistes tablaient sur une réduction de 30 % des précipitations à la fin du siècle. En 2003 a commencé une expérience au long cours consistant à couvrir un tiers de la surface de trois parcelles de 100 m2 par des gouttières qui récupéraient l’eau de pluie, laquelle n’atteignait donc jamais le sol. L’objectif : simuler la sécheresse future.

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Sauf que le futur s’est en fait dangereusement rapproché. « Au début de l’expérience, on imaginait simuler le climat de 2100. On se rend compte aujourd’hui qu’étant donné l’augmentation des températures ce sera le climat de 2035 », explique Jean-Marc Limousin, chercheur au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS

Au fur et à mesure des travaux de prévision, il est devenu évident que le Bassin méditerranéen serait particulièrement impacté par le changement climatique. Les températures y augmentent et les précipitations y diminuent bien plus vite que la moyenne mondiale. « Cela n’a pas d’intérêt de se pencher sur les précipitations telles quelles : ce qui est important pour les arbres, c’est la vitesse à laquelle le réservoir dans le sol va s’évaporer. Et pour ça, c’est la température qui compte », poursuit-il.

Moins de transpiration et de photosynthèse

Avec son collègue Jean-Marc Ourcival, ils suivent certains arbres en particulier, marqués par des rubans colorés. Depuis un réseau de passerelles aériennes qui permet d’accéder à la cime des arbres, à environ 4 mètres du sol, ils comptent les feuilles et récoltent les fruits dans des filets. « La réaction principale des arbres à la sécheresse imposée est la réduction de 20 à 25 % du nombre de feuilles », constate Jean-Marc Limousin. « En 2003, on pensait que les feuilles allaient changer de forme et de taille, alors que c’est leur nombre qui est impacté par l’aridification », fait remarquer Jean-Marc Ourcival, qui voit là un bon exemple de l’importance de l’expérimentation.

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Réduire ce que les scientifiques appellent l’indice foliaire est une stratégie d’adaptation car, s’il y a moins de feuilles, il y a moins de perte d’eau par transpiration. « Mais cela veut dire aussi qu’il y a moins de photosynthèse : au bout de deux-trois ans, on a vu que les arbres s’acclimataient en devenant plus économes, plus lents », poursuit Jean-Marc Limousin. De fait, la photosynthèse, qui permet aux végétaux de fabriquer leur matière organique, est un ensemble de réactions biochimiques se déroulant dans les feuilles.

Que les parcelles soient privées d’eau ou non, les chercheurs se sont rendu compte qu’une sécheresse printanière avait un impact particulièrement négatif sur la croissance des chênes verts. En effet, c’est normalement durant cette saison, quand il fait assez chaud sans que le climat soit trop sec, que les arbres poussent. La croissance s’arrête en revanche l’été, quand les arbres ferment les stomates de leurs feuilles pour éviter la perte d’eau par la transpiration, ce qui empêche aussi la photosynthèse.

L’enjeu de la régénération

« La question qui se pose déjà aujourd’hui, c’est de savoir si les arbres vont s’arrêter de pousser en juin ou fin juillet… », indique Jean-Marc Limousin. Cela dit, pour l’instant, la privation d’eau n’empêche pas les arbres de pousser. Ils ont moins de feuilles, certes, mais ils croissent. « Si le bois ne pousse pas, il meurt. L’arbre n’a pas le choix, il est obligé de grandir chaque année. C’est donc la priorité absolue », détaille le chercheur.

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En revanche, le chercheur s’inquiète que les arbres des parcelles sèches produisent moins de fleurs et de fruits que les parcelles qui ne sont pas privées d’eau. 40 % de glands en moins : c’est loin d’être anecdotique. « C’est une information importante pour l’avenir de la forêt. Dans quelques années, avec l’aridification, pourra-t-elle se régénérer ? » interroge-t-il.

Une forêt domaniale transformée en laboratoire grandeur nature

La forêt domaniale de Puéchabon est étudiée depuis 1984 par des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de Montpellier, rattaché au CNRS. « C’est une forêt qui n’est plus exploitée depuis quatre-vingts ans. Lorsque nous en avons fait un site expérimental, une problématique d’écologie pure s’est imposée. L’idée : observer ce que devient une forêt sans gestion, coupe ni intervention humaine », explique Jean-Marc Ourcival.

Puis, en 1998, quand la communauté scientifique a été convaincue de la réalité du changement climatique, se souvient le chercheur, l’Union européenne a lancé de grands projets de recherche. À Puéchabon, il s’est agi de savoir combien un écosystème laissé à sa libre évolution était capable de pomper de carbone.

Aussi des tours de flux que l’on entend siffler mesurent en permanence le carbone qui entre dans la forêt lors de la photosynthèse et celui qui sort lors de la respiration. Résultat : la forêt de Puéchabon fixe 2,5 tonnes de carbone par hectare et par an. Las, une sécheresse printanière, comme il s’en produit de plus en plus souvent, et ce bilan s’effondre à 1 tonne de carbone par hectare et par an.

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Le Figaro

Pourquoi la famille royale porte-t-elle toujours les plus grands chapeaux à Ascot ?

Mitia Bernetel

Lors du célèbre événement hippique anglais, les têtes couronnées sont aussi les mieux chapeautées. Et la raison est ancestrale.

Plus qu'un concours hippique, Royal Ascot est aussi (surtout ?) un concours d'élégance. C'est une affaire de tradition : la prestigieuse course qui se tient à l'hippodrome de la ville d'Ascot est chaque année prétexte à un défilé de toilettes grandioses. Au rendez-vous du gotha britannique, si tous les invités sont tirés à quatre épingles, les membres de la famille royale sont systématiquement couronnés des chapeaux les plus imposants. La raison de cette coquetterie n'est pas esthétique, mais réglementaire. Établis en 1768 par la reine Anne, la course hippique va de pair avec un dress code strict qui varie selon les tribunes, au nombre de quatre. La plus élevée de toutes, la tribune royale, est soumise à une multitude de consignes sur la taille des robes, des pantalons et... des chapeaux.

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10 cm de diamètre minimum, voici la taille requise pour un chapeau présent à la tribune royale d'Ascot, sachant que pour les hommes le haut-de-forme est obligatoire. N'en déplaise à Kate Middleton, qui en arborait un exemplaire lors du jubilé de platine de la reine Elizabeth II, le «fascinator», couvre-chef fantaisie, n'est pas autorisé. La liste des interdits vestimentaires est longue, écartant les éventuelles velléités de transparence, décolleté, logos, et autres tailleurs-pantalons qui auraient le mauvais goût d'être mal assortis. Mais pas de panique, Royal Ascot édite chaque année un guide à destination de ceux qui seraient déroutés les injonctions. En 2008, les organisateurs s'étaient d'ailleurs fendus d'un rappel du code vestimentaire lorsque, victime de son succès populaire, l'événement mondain avait vu arriver un public moins soucieux des tenues. Cette année, le Style Guide comporte 36 pages. De quoi trouver un chapeau à la hauteur.

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La chanteuse et actrice américaine a choisi l'enseigne de prêt-à-porter espagnole pour célébrer l'union de son amie, le 9 juin à Los Angeles.

Le retour de la taille ultrabasse est-il une menace au body positive ?

La réapparition de la silhouette emblématique des années 2000, qui mettait le ventre à nu, déstabilise. Réminiscence des injonctions de minceur pour certaines, elle est, pour d'autres, une occasion rêvée de se réapproprier une forme de sensualité.

Giulia Sarkozy pose dans les habits de sa mère Carla Bruni sur Instagram

À 10 ans, la fille de l'ex-première dame et de l'ancien président de la République joue les mannequins pour le plus grand plaisir de sa mère.

Le Figaro

Robert Redeker: «Le silence des urnes répond à l’assèchement du destin de la France»

TRIBUNE - Le mutisme du corps politique s’apparente à une désertification de la citoyenneté. Essayons de comprendre son sens, se propose le philosophe.

Auteur de nombreux livres, Robert Redeker a notamment publié «Le Soldat impossible» (Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2014), «L’Éclipse de la mort» (Éditions Desclée de Brouwer, 2017) et «Les Sentinelles d’humanité. Philosophie de l’héroïsme et de la sainteté» (Desclée de Brouwer, 2020). Le nouvel ouvrage de Robert Redeker, «Sport, je t’aime moi non plus» (Éditions Robert Laffont, coll. «Homo ludens», 112 p., 10 €), est paru voilà quelques jours.

Élection après élection, le silence des urnes se fait de plus en plus assourdissant! Voici une mauvaise question: pour quelles raisons de nombreux Français cessent-ils de voter? À sa place, demandons: quel est le sens, à la fois politique, historique, et anthropologique, de l’effondrement de la participation aux élections, malgré quelques sursauts de loin en loin?

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Tel est le fait, inimaginable il y a un demi-siècle: nous serons dans quelques jours gouvernés par une majorité qui, au premier tour des législatives, aura représenté 25 % de 48 % des électeurs, autrement dit nous serons dirigés par une étroite minorité. La disjonction et la dissonance sont partout dans notre système électoral. La majorité à l’Assemblée nationale et aux manettes sera nettement minoritaire dans la population. Les Français la regarderont comme une caste gouvernante lointaine et arrogante qui décrétera et légiférera pour eux, qui structurera leur avenir, sans jamais qu’ils n’adhèrent intimement ni au processus de prise de décision, ni à son contenu.

Cette distorsion et cette hétérogénéité entre le corps politique et les gouvernements ne signifient pourtant pas que nous ne sommes plus en démocratie. Les procédures démocratiques tiennent toujours debout, mais elles ne sont plus habitées par les Français. Ce que nous vivons indique autre chose: le lien démocratique unissant les Français à la représentation nationale et à leurs gouvernants s’est rompu, sans que la démocratie ait été abolie pour autant.

L’abstention massive est une révolution silencieuse, une implosion. Le philosophe Jean Baudrillard avait qualifié naguère la désaffiliation syndicale des travailleurs, leur détachement de la mystique prolétarienne, d’implosion du social. Tout à coup, les travailleurs ne vivaient plus, ne pensaient plus, et ne rêvaient plus, à travers ces syndicats qui structuraient leur imaginaire. Qui les définissait. Nous assistons à une implosion du système électoral démocratique qui est une réplique dans la politique de cette implosion antérieure, celle du social. La terre sur laquelle s’élevait ce système se dérobe sous les pieds de ses acteurs. Écoutons Baudrillard, en 1978: «Rien ne montre avec plus d’éclat que le seul véritable problème aujourd’hui est le silence de la masse, le silence de la majorité silencieuse.»

Ce silence n’est pas réprobation. Il est dédain et dépassement: nous, les électeurs, sommes désormais à côté et au-delà de la politique, que nous vous abandonnons volontiers, Mesdames et Messieurs les professionnels de la chose, comme une forme vide, ainsi qu’une couleuvre abandonne sa mue.

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De fait, la majorité des citoyens ne reconnaît plus l’élection comme constitutive de leur citoyenneté. Encore plus grave, ces citoyens ne reconnaissent plus leur citoyenneté comme constitutive de leur être. Ni de leur être psychologique, ni de leur être collectif. Loin d’assister à une grève des élections, nous assistons à une désertion de la citoyenneté. Le citoyen déserte son âme politique: la citoyenneté, dont l’élection figure le moment sacré. Elle en est, dans le mystère de l’isoloir, son moment mystique, son eucharistie: le peuple communie, se réunit et se forme dans cette communion.

Gardons-nous de surdéterminer ce mot, désertion, d’un jugement moralisateur. Désertion renvoie à désertification: se développe, au plus profond de chacun d’entre nous, ainsi que dans la vie politique du pays, une désertification de la citoyenneté. La formule par laquelle Nietzsche décrit la contemporanéité, «le désert croît», signifiant que la désertification gagne peu à peu toute l’existence, trouve ici sa confirmation: elle ronge désormais aussi la citoyenneté démocratique. Comme si cette conséquence du changement climatique, la désertification, en disait beaucoup plus que son cantonnement au seul domaine géographique, comme si le climat était l’index ou le signe d’un phénomène délétère beaucoup plus général.

Pourquoi cette désertification de la citoyenneté, ce mutisme du corps politique, touche-t-il plus la France que d’autres États? La France fut un pays à destin. Elle n’était pas n’importe quel pays. Ils sont rares, les pays à destin, sur la planète: les États-Unis, Israël, le Vatican, la France. Par deux fois, sous l’Ancien Régime, puis sous la République, le peuple français s’est pensé missionné selon les voies d’un destin dont la politique était l’instrument. Chaque Français demeurait intimement persuadé de participer à un destin qui avait une valeur quasi métaphysique. Mieux: chaque Français sentait ce destin palpiter dans ses veines.

Or, dernièrement, un changement historique est survenu: l’horizon s’est bouché, la France n’est plus un pays à destin. Elle a été mise au pas, elle s’est banalisée. Par suite, comme cela s’est vu de manière caricaturale aux temps de la pandémie, son gouvernement n’est plus qu’une forme de directoire, piteusement réduit à décider de la station debout ou assise pour manger un sandwich ou pour boire un café. Et, terrifiant aveu d’impuissance politique, d’inexistence politique, à distribuer des chèques. Au mieux - mais ce mieux est un abîme de perdition - pourrait-on dire qu’Emmanuel Macron gouverne à la façon d’un PDG du CAC 40, mû par le même état d’esprit et les mêmes méthodes. Il gouverne la France comme un pays qui n’a plus de destin. Comme un pays coté en Bourse. Peuple historique, peuple qui a fait l’histoire, peuple qui cavala longtemps au premier rang du front de l’histoire, les Français n’ont jamais pris l’habitude d’être sans mission.

Voici pourquoi votre peuple est muet: la France n’est plus un peuple à destin. Le silence des urnes répond à l’assèchement du destin.

L’éditorial du Figaro: «Woke en stock»

Par Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction.

«La Commission européenne veut transformer Frontex en agence de surveillance des droits des migrants»

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le directeur général de Frontex, Fabrice Leggeri, a présenté sa démission vendredi 29 avril. Pour le directeur général de l'institut Thomas More Jean-Thomas Lesueur, l'agence européenne est au cœur d'une bataille idéologique, qui a empêché le Français de réaliser sa mission.

Gilles William Goldnadel: «Voilà où a mené la complaisance de Macron et des siens envers Mélenchon!»

TRIBUNE - Emmanuel Macron a ménagé le leader de La France insoumise et a cherché à séduire ses électeurs par tous les moyens. Il n’a fait que le légitimer et le renforcer, blâme l’essayiste.

Le Figaro

«Je veux que les gens me voient» : Naomi Campbell révèle pourquoi elle a décidé de porter moins de maquillage

Victoria Hidoussi

Le mannequin de 52 ans préfère se concentrer sur les soins apportés à sa peau plutôt que d'abuser des couches de maquillage, comme elle a pu le faire au début de sa carrière.

Fini le maquillage à outrance pour Naomi Campbell. Le top-modèle veut se réconcilier avec le naturel : «Quand j'étais plus jeune et que j'ai commencé dans le métier en tant que mannequin, je me maquillais le plus possible. C'était presque un masque», raconte-t-elle dans une récente interview accordée à l'édition britannique du magazine Vogue. «Maintenant, je ressens complètement le contraire. J'ai l'impression d'avoir compris qu'il vaut mieux se maquiller le moins possible. Ainsi, on peut se voir. Je ne veux pas être derrière un masque. Je veux que les gens me voient. Me ressentent. Et voient mes expressions.» Par ailleurs, la quinquagénaire estime qu'«en vieillissant, moins [on met de maquillage], mieux c'est.»

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L'égérie de la marque de cosmétiques Pat McGrath Labs préfère donc désormais se concentrer sur sa routine de soins de la peau et du corps. Un besoin qui s'est accentué depuis que Naomi Campbell a découvert la maternité à 50 ans : «Évidemment, je veux prendre soin de moi, parce que je veux être près de ma fille le plus longtemps possible, vous savez. Mais j'étais déjà sur cette voie – je pense juste qu'être mère l'a amplifié», confie-t-elle.

En vidéo, les aliments à consommer pour avoir une belle peau cet été

Soins hydratant et nourrissant

Son teint rayonnant témoigne du résultat de ses efforts. «J'aime briller. J'aime l'apparence de la peau hydratée, rosée, grasse... Certaines personnes n'aiment pas ça. Mais je pense qu'on est mieux comme ça», poursuit-elle dans l'entretien en réitérant qu'«il vaut mieux avoir un visage hydraté, qu'une base mate.»

Selon le mannequin, cette rigueur dans les rituels de soins est la clé pour obtenir une belle peau et un joli «glow» au naturel : «Si vous prenez soin de votre peau et la nourrissez, vous n'avez pas besoin d'autant de maquillage», conclut-elle. Rejoindra-t-elle le club des adeptes du «no-make-up» comme Alicia Keys et Cameron Diaz ?

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Le Figaro

Cinq expressions pour briller sous le soleil

Maguelonne de Gestas

«Se dorer la pilule», «suer comme un bœuf»... Le retour de la canicule apporte son lot d’expressions brûlantes. Florilège.

Il fait chaud. Très chaud. On souffle, on transpire. Le moindre coin d’air frais est salutaire. La météo l’annonçait depuis quelques jours: c’est la canicule, un «soleil de plomb» s’est abattu sur le pays. Impossible de se «dorer la pilule» tranquillement sous ce «cagnard» irrespirable sans «suer comme un bœuf». La rédaction vous propose de redécouvrir l’origine de ces expressions brûlantes d’actualité.

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● Avoir le rideau qui colle aux fenêtres

Vous êtes en eau. Un peu gêné, vous vous éclipsez discrètement pour trouver un peu d’air. Vous avez, dans cette situation précise, «le rideau qui colle aux fenêtres». Cette formule peu châtiée signifie «transpirer excessivement», avoir les vêtements qui collent à la peau lorsque l’on a très chaud.

● Suer comme un bœuf

Autrefois, les bœufs étaient harnachés pour tirer de lourdes cargaisons dans des charrettes. Les animaux fatigués soufflaient bruyamment (d’où l’expression «souffler comme un bœuf»), et transpiraient abondamment. Voilà pourquoi nous associons la bête au fait peu agréable de suer.

● Cagnard

Originaire de Provence et du Languedoc, le «cagnard» tant redouté est un «emplacement ensoleillé à l’abri du vent», selon le Trésor de la langue française. Par extension, c’est aussi un «soleil brûlant». Le mot cache une étonnante origine. Jadis, il désignait une «maison publique», et jusqu’au XIXe siècle, un «réduit, un abri misérable». Le «cagnard» était cet abri non fermé et plus ou moins chaud, où se rassemblaient des vagabonds. En tant qu’adjectif, il désigne aussi quelqu’un d’indolent, de nonchalant.

● Se dorer la pilule

Cette expression s’est formée d’après «dorer la pilule», qui existe depuis le XVIIe siècle. Elle s’employait en synonyme de «présenter sous une apparence trompeuse, trop favorable», renseigne Georges Planelles dans Les 1001 expressions préférées des Français. Ce sens s’explique par le fait que les pilules étaient supposées avoir un effet positif sur nombre de maux. Elles avaient toutefois un goût infâme, et pouvaient coller entre elles. Ce n’est qu’au XXe siècle que l’expression prend sa forme pronominale, avant de signifier, depuis une vingtaine d’années: «bronzer, se prélasser au soleil».

● Il fait une chaleur, un soleil de plomb

Il fait lourd, très lourd. Quelle meilleure image que celle du plomb, pour illustrer cette désagréable moiteur qui se faufile sournoisement sous nos vêtements? Le «soleil de plomb» est par métaphore «très pesant, ardent, accablant», renseigne le dictionnaire. L’expression apparaît au XIXe siècle. Elle est notamment popularisée par Lamartine dans l’un de ses écrits.

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Le Figaro

Comment rester hydraté (à part en buvant de l'eau) ?

Lorsque le thermostat remonte à la belle saison, il entraîne avec lui des risques de déshydratation. Quelques conseils de médecin pour boire sans soif.

Si vous comptez sur la pinte de bière pendant l'apéritif pour rester hydraté, vous risquez fort de ne pas survivre à la vague de chaleur actuelle. Quand les températures grimpent, il est facile de se déshydrater sans s'en rendre compte. «En temps normal, le corps a besoin d'environ 2,5 à 3 litres d'eau pour compenser les pertes hydriques liées à la transpiration et l'urine. Notre alimentation va en apporter environ 1,5 litre, et le 1,5 restant sera apporté par les liquides. Mais en cas de fortes chaleurs, ce besoin en eau monte à 2 litres», explique Laurence Plumey, médecin nutritionniste (1).

Ces 2 litres d'eau, soit plus d'une grande bouteille, peuvent paraître beaucoup, surtout si vous avez l'habitude d'attendre d'avoir la bouche asséchée pour vous hydrater. «Si l'on a soif, c'est qu'on est déjà déshydraté, quand il fait chaud il ne faut donc pas attendre de ressentir la soif mais boire un peu régulièrement», souligne Laurence Plumey.

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Jamais sans ma bouteille

Ayez donc une bouteille d'eau toujours à portée de main quand vous êtes chez vous ou au bureau. Quand vous sortez, emportez votre bouteille dans votre sac. «On peut également choisir des moments privilégiés pour boire de l'eau, le matin au réveil avec un jus de citron, au moins deux verres à chaque repas. Cela fait déjà 1 litre d'eau. Pour le demi-litre suivant, on peut varier», conseille la médecin dans son livre.

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Un grand verre d'eau au réveil

Dès le matin, buvez un grand verre d'eau pour un réveil intestinal. L'astuce pour celles qui n'aiment pas le goût de l'eau du robinet au réveil est de la mettre en carafe la veille au soir le placer au réfrigérateur. «Le lendemain, elle aura perdu son goût chloré», écrit la médecin nutritionniste. Vous pouvez également ajouter de la menthe ou un demi-citron pour une plus grande sensation de fraîcheur.

Varier les liquides

«Le matin, on peut boire un jus d'orange pressé qui va nous apporter 80% de nos besoins en vitamine C», ajoute la médecin. Selon elle, qu'il soit pressé maison ou en bouteille, le jus de fruit ne contient pas d'autres sucres que ceux des fruits. «Il faut privilégier les jus, qu'ils soient à base de concentré ou non, car on ne leur ajoute pas de sucres contrairement aux nectars» affirme Laurence Plumey. Fuyez cependant toutes les boissons sucrées comme les sodas, les eaux aromatisées sucrées ou les boissons aux fruits, qui peuvent contenir l'équivalent de 5 morceaux de sucres pour une canette.

Thé plutôt que café

En journée, ne comptez pas sur vos trois tasses d'expresso pour être hydraté. «Un café ne représente que 50 ml d'eau», souligne Laurence Plumey. Préférez-lui le thé lors de vos pauses en journée, tout simplement parce que votre mug contient davantage d'eau que votre ristretto.

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Légumes à volonté

Quand il fait 32°C, vous avez plutôt envie d'une salade Caesar que d'une blanquette de veau. Tant mieux, car les légumes sont naturellement riches en eau et vont vous apporter une bonne partie de vos besoins hydriques. «Ils contiennent 95% d'eau, on en mange donc à volonté», conseille la spécialiste. Pour les fruits, choisissez-les riches en eau, mais pas trop sucrés, comme la pastèque, le melon ou les pêches.

Gare à l'apéro

Temps estival oblige, vos apéros sont parfois composés de houblon et d'alcool. La bière, bien que liquide, vous expose à un risque de déshydratation. Pour éliminer les toxines, vos reins vont vous pousser à uriner fréquemment. Soyez sage, ne dépassez pas la pinte de blonde et buvez plutôt de l'eau gazeuse ou du jus de tomate.

Rester au frais

Quand il fait chaud, le corps va transpirer davantage et ainsi se déshydrater. «On peut limiter la perte en eau en se rafraîchissant avec une lingette mouillée sur le front, en évitant les heures les plus chaudes et en restant à l'ombre», souligne Laurence Plumey. Et surtout, faites attention aux jeunes enfants qui peuvent se déshydrater rapidement, et aux personnes âgées. «Il faut leur proposer à boire régulièrement car en vieillissant on ne ressent pas la soif», affirme la médecin.

(1) Laurence Plumey est également l'auteure de Sucre, gras et sel, ce que contiennent vraiment nos aliments, éditions Eyrolles, 272 pages, 16,90€.

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Le Figaro

Ces dérives de la sélection qui menacent la santé des bulldogs anglais

Stéphany Gardier

Les acheteurs sont à la recherche de morphologies de plus en plus extrêmes, mais de moins en moins viables.

Omniprésent sur les réseaux sociaux, le bulldog anglais fait partie de ces races de chiens devenus «tendance». Mais derrière les photos et vidéos d’influenceurs, il y a pour certains de ces chiens une réelle souffrance. Des vétérinaires britanniques alertent, dans la revue Canine Medicine and Genetics , sur l’état de santé médiocre de beaucoup de ces animaux. Ils appellent à une modification des standards et surtout une sensibilisation des futurs acheteurs afin qu’ils cessent de valoriser les animaux aux morphologies extrêmes, avec des museaux de plus en plus aplatis, et une peau très plissée. La Norvège n’a pas attendu cet avis et a récemment interdit l’élevage de plusieurs races de chiens, dont le bulldog anglais, à cause d’une sélection excessive qui entraînait un trop grand nombre de maladies, et donc des souffrances pour les animaux.

Les auteurs de l’étude ont analysé les chiffres extraits de la base de données VetCompass pour comparer l’état de santé de 2662 bulldogs anglais à celui de 22.039 chiens d’autres races au Royaume-Uni. Plusieurs maladies s’avèrent surreprésentées chez les bulldogs. Près de 30 % ont ainsi été traités pour des problèmes de peau contre 12 % des chiens des autres races. Les problèmes de mâchoires, de queue, oculaires ou respiratoires sont aussi plus fréquents dans cette race.

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Moins de 5 % des bulldogs auraient consulté pour un syndrome obstructif respiratoire des brachycéphales (c’est-à-dire les races à faces plates) mais cela représente une fréquence 20 fois plus élevée que pour les autres chiens. Les auteurs rappellent que d’autres études évoquent «jusqu’à 45 % de bulldogs anglais qui peuvent avoir des signes de ce syndrome» respiratoire, mais que les bruits et ronflements ont tellement été «normalisés» qu’un certain nombre de propriétaires ne les considèrent pas comme un motif de consultation mais comme une caractéristique de la race!

Il est urgent que les problèmes posés par les hypertypes dans cette race soient pris en compte

Ces points de fragilité connus de longue date chez les bulldogs se seraient accentués avec la popularisation des «hypertypes», c’est-à-dire les chiens qui affichent des traits (face aplatie, mâchoire avancée, plis…) bien plus marqués que les standards de la race ne les décrivent. «Les clubs canins sont désormais très sensibilisés sur cette question», relève Hélène Denis, présidente du Club français des bulldogs anglais. «Les juges des expositions canines sont notamment formés pour ne plus valoriser les chiens qui montrent des déviations importantes par rapport à ces standards.» Car si les réseaux sociaux sont aujourd’hui un vecteur important de valorisation des hypertypes, durant des décennies ce sont les concours canins qui ont dicté les canons de beauté de ces animaux. Avant l’ère victorienne et le début de la sélection canine telle qu’on la connaît aujourd’hui, c’est-à-dire avec des critères principalement esthétiques, le bulldog était plus haut sur pattes et élancé.

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«Le bulldog anglais est une race nationale, mais aussi un emblème du Royaume-Uni, et devrait donc promouvoir la bonne santé des animaux, ce n’est pas le cas actuellement. Il est urgent que les problèmes posés par les hypertypes dans cette race soient pris en compte», dénonce Dan O’Neill, vétérinaire au Royal Veterinary College de l’université de Londres et premier auteur de cette publication.

Campagne d’information

André Varlet, directeur des relations extérieures de la Centrale Canine française décrit des conséquences graves de ces dérives morphologiques avec des chiens incapables de se reproduire seuls et des femelles qui ne peuvent pas accoucher par voie basse. Une étude de 2010 a estimé que le taux de césarienne était supérieur à 80 % chez les bulldogs (comme pour 9 autres races dont le bouledogue français). «Les progrès des techniques vétérinaires permettent quand même à ces animaux de se reproduire et de survivre à la naissance, mais cela pose des questions éthiques, ne sommes-nous pas face à une fabrique de monstres», interroge André Varlet. L’espérance de vie de ces animaux à la naissance ne dépasse d’ailleurs pas 6 ans.

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Interdire purement et simplement l’élevage de cette race comme l’ont déjà fait certains pays «revient à se dédouaner à bon compte» pour Gilles Chaudieu, vétérinaire à Clermont-Ferrand, spécialiste des hypertypes. Pour André Varlet, c’est «une décision simpliste»: «Cela va surtout favoriser les importations et les trafics de chiens. De plus, les bulldogs ne sont pas les seuls concernés.» Les hypertypes (et les problèmes de santé qui vont avec) sont très fréquents dans beaucoup de races à faces plates (dites brachycéphales) telles que bouledogues français, carlins, bostons terriers ou cavaliers king-charles, mais touchent aussi d’autres races comme le berger allemand.

Test d’effort

Pour limiter les dérives, le Club français des bulldogs anglais a développé plusieurs actions dont la mise au point d’un test d’effort. Les bulldogs sont examinés par un vétérinaire avant et après un parcours de 500 mètres, à parcourir en moins de 6 minutes (soit une vitesse très modérée de 5 km/h). Des signes d’essoufflement ou de fatigue excessive sont disqualifiants et les éleveurs qui signent le code d’éthique s’engagent à ne pas faire reproduire les chiens qui ne valident pas le test.

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Hélène Denis rappelle cependant qu’en France seuls 30 % des chiens et 50 % des bulldogs sont inscrits au Livre des origines français (LOF). Les achats hors élevages professionnels représentent donc la plus grosse part du marché canin, ce qui complique la régulation. Informer les consommateurs est crucial. La campagne «Souffrir pour plaire, non merci» de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (AFVAC) rappelle ainsi que «l ’hypertype est assimilable à une maltraitance programmée» et que les animaux que l’on considère comme les plus craquants sont des animaux qui «souffrent toute leur vie».

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DÉCRYPTAGE - Pour éclaircir ce mystère, des scientifiques ont procédé à des analyses ADN sur des restes humains.

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ENQUÊTE - La chaleur pourrait atteindre des sommets cette semaine. D’ici à 2050, l’élévation des températures pourrait bouleverser le paysage français et nos habitudes de vie, avec des conséquences sur l’agriculture, le logement, l’énergie et le monde animal. Voici comment.

Le Figaro

Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican

Jean-Marie Guénois

ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.

Le pape François n’aime pas les «dentelles». Entendez les dentelles d’église, les surplis en particulier, ces tuniques blanches portées sur la soutane. «Vous avez encore les dentelles… mais où sommes-nous? Soixante ans après le Concile!», a ainsi reproché François aux évêques et prêtres siciliens, le 9 juin, sur la base de «photos» qu’on lui avait transmises à dessein. François leur a assené un autre coup: «C’est beau de rendre hommage à sa grand-mère, mais c’est mieux de célébrer sa Mère, sa Sainte Mère l’Église…»

Cette pique papale est symptomatique du vent glacial qui souffle depuis un an sur «la planète tradi». En ligne de mire: une sensibilité et l’attachement d’un certain nombre de catholiques à l’ancienne liturgie tridentine. En 1965, après le concile Vatican II, elle a été remplacée par la messe, dite de Paul VI, célébrée face à l’assemblée, dans la langue du pays.

À vrai dire, un feu nucléaire a été déclenché il y a un an, le 16 juillet 2021, avec la publication d’un motu proprio (un décret ayant force de loi) intitulé Traditionis custodes, signé par le pape François. Il abrogeait la libéralité ouverte par Benoît XVI en 2007 de permettre la célébration de la messe selon le rite préconciliaire, dit de «saint Pie V», considéré comme un «rite extraordinaire» et soumis à des conditions de mise en œuvre très souples. Cela a été l’une de ses grandes réformes emblématiques. Benoît XVI, son prédécesseur, était persuadé que l’avenir de l’Église passait par la réconciliation entre la tradition et la modernité. Cette vision, il l’appelait «l’herméneutique de la continuité». Alors cardinal, il avait mûri cette théorie en analysant les échecs pastoraux du concile Vatican II, conçus en «rupture» avec la tradition.

Si François, dans son coup d’arrêt, a fait preuve d’indulgence pour les «instituts religieux» se recommandant de la tradition, il s’est montré intraitable, dans son décret, avec les simples prêtres et paroisses diocésaines ouvertes à la tradition: il exige par exemple que toute demande émanant d’un jeune prêtre de célébrer dans l’ancien rite soit soumise à Rome. Ce qui signifie qu’ils y sont fichés et autorisés au compte-goutte. Cette contrainte vise à tuer dans l’œuf, au séminaire et à la sortie du séminaire, toute velléité pour un jeune prêtre de célébrer dans «les deux rites». Le succès de la liturgie traditionnelle inquiète Rome, qui craint que le rite «extraordinaire» ne devienne ordinaire et participe à l’émergence d’une «Église parallèle» qui s’éloignerait du concile Vatican II (1962-1965).

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Ce tour de vis de François a créé un nouveau climat dans l’Église. Le monde traditionaliste est sur la sellette. Mais aussi tout ce qui y ressemble! Dont une nouvelle génération dans l’Église qui ne se considère pas comme traditionaliste et qui est aussi à l’aise avec une prière de type charismatique qu’avec une messe selon l’ancien rite. Elle recouvre «la génération Jean-Paul II» et «la génération Benoît XVI». Mais tout ce qui apparaît un peu classique est désormais suspect. Avec, comme toujours, des serviteurs zélés.

«Soutanes et surplis»

Ainsi de la lettre, datée du 2 juin 2022, de Mgr Guy de Kerimel, nouvel archevêque de Toulouse depuis le 9 décembre 2021 et adressée à ses séminaristes. Cet évêque vient de passer seize années à la tête du diocèse de Grenoble, muni de quelques rares séminaristes. Il trouve à Toulouse un séminaire plein, au point qu’«il a fallu construire de nouvelles chambres il y a quelques années», raconte un témoin. C’est le résultat du travail pastoral de Mgr Robert Le Gall, un ancien bénédictin parti à la retraite après quinze années d’épiscopat dans la Ville rose. Son successeur réprimande certains séminaristes d’avoir porté «soutanes et surplis» lors d’une cérémonie religieuse: une manière «trop cléricale» de se présenter, selon l’évêque. Il rappelle «la loi en vigueur»: «le port de la soutane n’est pas permis au séminaire», a fortiori «à l’extérieur». Il demande à chaque séminariste «de fortifier sa relation au Christ (…) sans entrer dans un personnage» et «d’aimer les plus pauvres (…) avant de se soucier d’afficher une identité très marquée». «Mgr de Kerimel ne supporte pas la soutane», confirme un Grenoblois. Très embarrassé, le diocèse explique que cette «lettre privée n’avait pas vocation à être publiée. C’est un non-événement.»

«Non-événement» significatif, toutefois, d’un nouvel état d’esprit ecclésial. L’indulgence pour la sensibilité «tradi» n’est plus de mise. Dans le collimateur de Rome également, la communauté Saint-Martin. Fondée en 1976, elle est établie à Évron, en Mayenne. Elle est devenue le plus gros séminaire de France. Les prêtres suivent le concile Vatican II, célèbrent la forme ordinaire du rite, mais portent la soutane. Pourchassés à leur début par l’Église de France, les «Saint-Martin» sont aujourd’hui demandés dans presque tous les diocèses et ne peuvent satisfaire la demande. Pour gérer ce développement exponentiel, le modérateur général, l’abbé Paul Préaux, a sollicité à Rome une visite canonique, c’est-à-dire une forme d’audit. Mais, dans ce contexte, cette visite est diversement interprétée. La communauté assure qu’elle a été faite «à sa demande» dans un souci «de transparence» et «d’accompagnement d’une croissance forte». D’autres estiment que le Vatican, appuyé par certains évêques, l’a indirectement sollicitée pour poser des limites à une communauté religieuse de style «trop clérical», pourtant appréciée dans les diocèses où elle s’installe.

Mais le cas le plus emblématique de grand malaise ecclésial français se joue dans le diocèse de Fréjus-Toulon, qui tranche par son dynamisme. Rome fait pression pour que l’évêque, Mgr Dominique Rey, 69 ans, en charge depuis vingt-deux ans, démissionne. Le 29 mai, le Vatican a suspendu les ordinations de quatre prêtres et six diacres prévues fin juin. Un évêque coadjuteur, d’une autre sensibilité, pourrait être rapidement nommé à ses côtés, avec droit de succession. Méthode radicale que François a déjà appliquée dans le diocèse de Ciudad del Este, au Paraguay, en août 2014. À un mois d’intervalle, la suspension de l’évêque avait suivi celle des ordinations.

À Fréjus-Toulon, cependant, le dossier couve depuis longtemps. Deux visites apostoliques ont été confiées l’an passé à deux évêques français: l’une touchait le séminaire avec Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne ; l’autre, commandée par Rome, concernait le diocèse avec Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, et désormais cardinal. Elles suivaient une lettre que le cardinal Marc Ouellet, Canadien et préfet de la Congrégation des évêques, avait adressée à Mgr Rey avec «douze points» de vigilance et de réformes qu’il devait mettre en œuvre.

Une source romaine parfaitement informée du dossier explique: «Mgr Rey est respecté pour son action missionnaire inlassable, mais il a la réputation de ne pas toujours tenir compte des remarques qui lui sont faites. La décision de suspendre les ordinations n’est pas un coup de tête ; elle vient après des années de discussions non suffisamment suivies d’effets. Un point sensible: il est aujourd’hui de règle dans l’Église de ne pas accueillir et ordonner des séminaristes rejetés d’un autre diocèse ou d’un institut. Or Toulon accueille largement des candidats au sacerdoce sans tenir compte des réserves des évêques ou supérieurs religieux qui ne les ont pas admis à poursuivre vers le sacerdoce. Du coup, c’est le discernement et la gouvernance de l’évêque qui sont mis en cause à Rome, et non les questions tradi.»

Tour de Babel

Effectivement, parmi les cinquante mouvements et associations en œuvre dans le diocèse, environ cinq sont ouvertement de sensibilité tradi et admises à condition de respecter pleinement le concile Vatican II et sa liturgie. Quant aux cinquante instituts religieux établis à Fréjus-Toulon, aucun ne serait de rite traditionaliste. De fait, une autre source a été témoin direct de «l’accueil chaleureux» qui a été longtemps réservé à Mgr Rey dans les dicastères romains: «On lui demandait d’accueillir des dossiers de prêtres à sensibilités traditionalistes. Ce qu’il faisait pour rendre service au Vatican, qui le lui reproche aujourd’hui!» Le fait que Mgr Rey ait présidé le pèlerinage traditionaliste Populus Summorum Pontificum au Vatican en 2019, en plein synode pour l’Amazonie, l’a toutefois desservi. De même sa participation, en juillet 2016, à un congrès à Londres pour la redécouverte de la liturgie «ad orientem» (dos aux fidèles). Mais un proche de Mgr Rey, qui le connaît depuis très longtemps, ajoute: «Il n’est pas traditionaliste. Il a même dû apprendre à célébrer en latin! Il est resté profondément charismatique. Il accueille et considère que l’Esprit saint confirmera ou non le charisme de celui qui arrive. Il ouvre donc, il soutient, il lance et fait confiance, mais il ne suit pas suffisamment les dossiers. Il est parfois trahi dans sa confiance. Tout ceci lui vaut aujourd’hui des ennuis.»

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C’est donc l’ensemble de l’expérience de ce diocèse-laboratoire d’Église qui finit par inquiéter Rome, même si le Vatican reconnaît et salue des fruits hors norme: 40 séminaristes, 250 prêtres, des propositions spirituelles à foison assorties d’une forte exigence d’action sociale pour les pauvres.

Mais vouloir intégrer toutes les sensibilités peut tourner à la tour de Babel. Et quand on cherche des problèmes pour viser quelqu’un, on les trouve. Surtout que Mgr Rey, cavalier seul dans l’épiscopat, a parfois donné des leçons à ses confrères évêques, parmi lesquels il ne compte pas que des amis.

II y a tout d’abord sa personnalité. Il y a aussi, comme dans tous les diocèses, des problèmes financiers et quelques prêtres à problèmes de mœurs: «Trois dossiers sont à Rome, et ils ont été transmis selon la règle aux autorités civiles», assure le diocèse. Plus spécifiques à Toulon, quatre instituts ont posé ou posent des questions avec des traitements en cours: l’association Point Cœur, le monastère Saint-Benoit à Brignoles, la communauté Marie Reine des Apôtres, la Fraternité Eucharistein.

En réalité, Rome a frappé, mais Rome semble encore hésiter: écarter un évêque marchant hors des sentiers battus, qui n’est pas sans défaut mais qui a prouvé, comme peu d’évêques, que «l’évangélisation» n’était pas qu’un beau discours, découragera en France, terre de laïcité, nombre de catholiques, clercs et laïcs, qui sont loin des débats idéologiques et très engagés pour l’Église. Casser cette rare dynamique, sauf scandale majeur inconnu, rendrait François une nouvelle fois très incompris.

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L'Humanité

Préhistoire. À Marseille, la grotte Cosquer, un joyau à la portée de tous

Actu

Dans la cité phocéenne, la villa Méditerranée a ouvert au public une reconstitution de ce site majeur de l’art pariétal au paléolithique, désormais presque englouti par la montée des eaux.

Christophe Deroubaix

Nul besoin d’enfiler une combinaison, d’ajuster son masque, de vérifier son détendeur, de descendre à 37 mètres de profondeur, de remonter une galerie de 116 mètres de longueur, bref d’être un plongeur expérimenté, qui, plus est, disposant d’une autorisation. Prenez plutôt le métro, rendez-vous à la villa Méditerranée, juste à côté du désormais célèbre Mucem (Musée des civilisations d’Europe et de Méditerranée).

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Empruntez l’ascenseur – pardon, le caisson de plongée fictif – qui descend aussi, paraît-il, à 37 mètres sous le niveau de la mer, montez dans une nacelle, à la façon du train fantôme de nos enfances, et laissez-vous (audio)guider pour un « voyage extraordinaire », selon le directeur du site, Frédéric Prades. Vous n’êtes certes pas dans la grotte Cosquer, classée Monument historique et site majeur de l’histoire de l’art pariétal au paléolithique, dont « l’importance scientifique mondiale » est rappelée par Xavier Delestre, conservateur régional de l’archéologie à la direction régionale des affaires culturelles (Drac). Vous êtes dans « Cosquer Méditerranée », sa reconstitution, vingt fois annoncée et enfin réalisée.

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Trois ans et 23 millions d’euros plus tard

« Cela a même été un vrai serpent de mer. Ça fait vingt ans que l’on y pense. Quand on m’a appelé il y a trois ans, je me suis dit que c’était une tentative de plus », se remémore Michel L’Hour, archéologue sous-marin dont les surnoms trouvés sur Wikipédia sont assez éloquents (Indiana Jones en combinaison, Barberousse aux pieds palmés), également membre du conseil scientifique. Trois ans et 23 millions d’euros plus tard, Cosquer Méditerranée se dévoile, depuis le samedi 4 juin, au public.

Comme son nom l’indique, ce lieu unique serait resté totalement anonyme sans Henri Cosquer. Dans les années 1980, cet habitué de l’École de plongée de Cassis entretient à ses heures perdues son « jardin secret » : la fouille dans les calanques. En 1985, du côté du cap Morgiou, il aperçoit une galerie, s’y engouffre, remonte le fameux siphon immergé de 116 mètres, débouche sur la plage d’une caverne. Il y retourne ensuite à plusieurs reprises. Un jour, il pose sa lampe sur une roche. Le faisceau de lumière éclaire le motif d’une main. Il vient de découvrir un lieu unique, une grotte tellement éloignée des autres grottes alors connues. L’exploration totale du lieu fera apparaître une richesse absolument exceptionnelle avec 500 entités d’art pariétal.

Des œuvres réalisées entre 33 000 et 19 000 ans

Il y a 33 000 ans – soit 320 générations, calcule aujourd’hui Henri Cosquer –, la grotte se trouvait au sec. Le niveau de la mer était 120 mètres plus bas qu’aujourd’hui, et le rivage se situait à 12 kilomètres de son entrée. Des groupes d’Homo sapiens y ont d’abord laissé des empreintes de mains. Puis, génération après génération, pendant près de 15 000 ans, leurs descendants dessinent des chevaux, des aurochs (l’ancêtre de tous les bovidés, disparu au XVIIe siècle), des cervidés, bisons, cerf-mégacéros, bouquetins, chamois, antilopes saïga et même… des pingouins et des phoques. Il fait alors glacial sur les côtes provençales. On discerne également une vulve, les représentations sexuelles constituant un classique de l’art préhistorique.

Les datations au carbone 14 permettent de déterminer que les œuvres ont été réalisées il y a entre 33 000 et 19 000 ans. La majorité d’entre elles sont gravées au silex ou avec les doigts, une cinquantaine sont dessinées au charbon de bois, une dizaine associent gravure et charbon. Du pigment rouge est utilisé pour les empreintes de mains. À côté de l’œuvre de ces artistes du paléolithique, on retrouve des outils en silex, des coquillages marins, dont une coquille de pecten contenant un morceau de charbon de bois, une boulette d’argile pétrie avec des empreintes distinctes, une plaquette de calcite façonnée et utilisée comme lampe, des traces de foyers au sol, de mouchage de torches.

Une opération de « sauvetage virtuel »

Trente-sept ans après sa découverte, l’inventaire n’est pas encore terminé et ne le sera sans doute jamais. Un phénomène commencé il y a 10 000 ans s’accélère en raison du réchauffement climatique. Depuis la fin de la dernière glaciation, la montée des eaux a englouti les 4/5 es de la grotte. Le 1/5 e restant est grignoté à raison de 3 millimètres par an. À terme, ce joyau sera totalement englouti. Selon Geneviève Pinçon, directrice du Centre national de préhistoire, « c’est le site en France pour lequel on sait qu’on ne pourra pas sauver grand-chose. Tous les jours, on y perd quelque chose, c’est pourquoi le fouiller est devenu une urgence ».

Cosquer Méditerranée se voit en opération de « sauvetage virtuel ». À partir de la réalisation d’un modèle 3D, les équipes en charge du projet, constituées d’une centaine de personnes, ont dû surmonter d’innombrables obstacles, notamment celui de faire tenir les 2 300 m2 de la grotte, qui a la forme d’un huit, au deuxième sous-sol de la villa Méditerranée, dans un carré de 1 750 m2. Trois années de travaux dantesques et, pour le visiteur, trente-cinq minutes à déambuler dans ce « Lascaux des mers », comme si l’on remontait le temps de 33 000 années.

À voir sur Arte, le 25 juin, à 22 h 20 :  de Marie Thiry.

Site culturel La villa Méditerranée sauvée de la noyade

En accueillant une reconstitution de la grotte Cosquer, la villa Méditerranée échappe finalement au statut d’« éléphant blanc » qui lui semblait promis depuis que Michel Vauzelle, alors président (PS) de la région Paca, s’était mis en tête de créer à côté du Mucem un autre lieu, plus réflexif et « politique ». Comme le redoutaient nombre d’observateurs et d’élus, il n’a jamais trouvé sa fonction et, inauguré en 2013, il fut fermé en 2018. Ne demeuraient que l’acte architectural signé Stefano Boeri (le plus long porte-à-faux habité au monde) et une addition salée (73 millions pour la construction au lieu des 20 initialement prévus). L’actuel président ex-LR macrono-compatible Renaud Muselier se retire une épine du pied et, en cas de succès populaire, pourra en revendiquer une part du crédit.

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Le Figaro

Savez-vous d’où vient le «mojito»?

NOS COCKTAILS PRÉFÉRÉS (1/12): Pour briller durant vos soirées estivales, Le Figaro vous propose de revenir sur l’origine des boissons populaires.

Aux origines du mojito, il y a un autre mot d’origine africaine: le «mojo» qui signifie sortilège, légende. C’est à Cuba que naît ce cocktail aujourd’hui si répandu et pour cause, tous les ingrédients nécessaire à sa préparation sont cultivés sur l’île: l’aguardiente (rhum non raffiné) ou le rhum, le sucre, le citron vert et la menthe.

Esclaves et esclavagistes se disputent son origine cubaine

La paternité de ce cocktail est aussi légendaire et donc incertaine que les dosages qui nécessitent sa concoction. Esclaves et esclavagistes se bataillent sa création. Pour trouver ses premières traces, il faut remonter au XVIe siècle quand le corsaire et esclavagiste Francis Drake a attaqué le comptoir espagnol de Cuba pour essayer d’y récupérer l’or des Aztèques. La mission fut un échec mais les membres de l’équipage auraient inventé un cocktail «El Draque» (le dragon), en l’honneur du corsaire. C’est cette boisson qui constituerait l’ancêtre du mojito.

Pour d’autres, le cocktail aurait été créé à la même époque et aussi à Cuba mais par des esclaves travaillant dans les champs de canne à sucre. Cette histoire semble plus vraisemblable puisque le mojito, avant de s’imposer sur les comptoirs des bars les plus huppés, a longtemps été la boisson des esclaves agricoles. Certains Américains, fuyant la prohibition sur l’île de Cuba ont par la suite également revendiqué la paternité du cocktail.

Il faut cependant attendre 1946 pour que le mojito trouve, au sein du bar de la Havanne La Bodeguita del Medio, sa forme définitive. Le propriétaire qui cherche en effet à faire de ce cocktail populaire une boisson plus sophistiquée, a décidé d’y insérer de l’eau gazeuse. Le bar est aujourd’hui devenu une institution où l’on vient du monde entier déguster un mojito bien frais. Porté depuis les années 1990 par le «Havanna Club» de Pernod Ricard et par Baccardi, le mojito est un incontournable de l’apéritif. Vous pourrez désormais raconter sa longue histoire!

La semaine prochaine redécouverez l’histoire sanguinolente du bloody mary.

Pourquoi ne faut-il (jamais) montrer du doigt les gens?

TRADITIONS - Ce geste pour désigner une personne est fort mal considéré. Quelle en est la cause?

Êtes-vous un «hipster»?

SOCIOTYPE - Ce jeune citadin, à la pilosité développée et aux vêtements serrés, porte un nom qui regorge de significations. Les connaissez-vous?

L'Humanité

Santé. Pour vivre longtemps, mieux vaut vivre avec l’élu(e) de son cœur

Actu

Les personnes célibataires atteintes d’insuffisance cardiaque semblent avoir une mortalité significativement plus élevée que celles qui vivent en couple. Une récente étude confirme cette étonnante hypothèse, déjà soulevée en 2017. Explications.

Jérémie Bazart

En 2017, une étude de l’université d’Atlanta publiée dans le « Journal of the American Heart Association » établissait un lien statistique entre le statut matrimonial d’une personne et son risque de décès.

En l’occurrence, l’étude, qui portait sur plus de 6 000 patients, montrait un risque accru de décès par arrêt cardiaque de 52 % chez les personnes célibataires, divorcées, séparées, veuves ou jamais mariées, par rapport aux personnes mariées…

En pratique, les patients ont été suivis pendant 3,7 ans et, sur cette période, plus de 1 000 décès ont été à déplorer. Dans le détail, concernant le risque de décès par arrêt cardiaque, l’étude a montré qu’il était augmenté de 40 % pour les personnes qui n’avaient jamais été mariées ; de 41 % pour les personnes divorcées ou séparées ; et de 71 % pour les personnes veuves. « J’ai été quelque peu surpris par l’ampleur de l’influence du mariage sur les patients cardiaques », déclarait alors l’auteur principal de l’étude dans un communiqué de l’université d’Atlanta.

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Ces données coïncident avec une étude française de l’Insee de 2007. Pour expliquer en partie ce résultat, le chercheur d’Atlanta mettait en avant le soutien social fourni par le mariage, et le fait d’avoir un compagnon ou une compagne pour « s’occuper » de soi.

Manque de confiance pour gérer la maladie

Cinq ans plus tard, ce critère de l’aidant est également au cœur d’une nouvelle étude, présentée au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC) à Madrid. « Le soutien social aide les personnes à gérer des conditions à long terme », a déclaré dans un communiqué de l’ESC l’auteur de l’étude, le Dr Fabian Kerwagen, du Centre d’insuffisance cardiaque de l’hôpital universitaire de Wurtzbourg, en Allemagne.

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« Les conjoints peuvent aider à l’observance des traitements, encourager et aider à développer des comportements plus sains, ce qui pourrait affecter la longévité. Dans cette étude, les patients non mariés présentaient moins d’interactions sociales que les patients mariés et manquaient de confiance pour gérer leur insuffisance cardiaque. Nous cherchons à savoir si ces facteurs pourraient expliquer le taux de survie de ces patients. »

Cette fois, l’étude présentée a inclus 1 008 patients hospitalisés entre 2004 et 2007 pour insuffisance cardiaque ; 633 (63 %) étaient mariés et 375 (37 %) célibataires, dont 195 veufs, 96 jamais mariés et 84 séparés ou divorcés. Au départ, la qualité de vie, les limitations sociales (1) et l’autoefficacité (2) ont été mesurées à l’aide d’un questionnaire spécialement conçu pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. L’humeur dépressive a également été évaluée à l’aide d’un questionnaire standard sur la santé du patient.

« À propos de la qualité de vie globale ou de l’humeur dépressive,  explique Fabian Kerwagen, nous n’avons pas observé de différence entre les deux populations. En revanche, le groupe non marié a obtenu de moins bons résultats en matière de limitations sociales et d’autoefficacité par rapport au groupe marié. » 

Adapter la posologie au degré de célibat

Au cours du suivi, 679 (67 %) patients sont décédés, et le fait d’être célibataire plutôt que marié était associé à des risques plus élevés de décès, toutes causes confondues. Comme pour l’étude de 2017, les patients veufs présentaient le risque de mortalité le plus élevé, avec des risques augmentés de 1,7 pour les décès toutes causes et de 2,22 pour ceux liés à des maladies cardio-vasculaires, par rapport au groupe marié.

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« Le lien entre le mariage et la longévité indique l’importance du soutien social pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Un lien qui a vraiment été démontré avec la mise en place des distanciations sociales pendant la pandémie. Les professionnels de la santé devraient envisager de demander aux patients leur état civil et, plus largement, leur groupe social afin de recommander l’appui de groupes de soutien dans l’objectif de combler des lacunes potentielles », poursuit Fabian Kerwagen. Une piste pour les nombreux malades à travers le monde et en France ?

En 2017, les auteurs allaient même jusqu’à suggérer qu’il pourrait être important de tenir compte de l’état matrimonial d’un patient dans le traitement de sa maladie coronarienne ! Il s’agirait en quelque sorte d’adapter la posologie au degré de célibat… Un critère qui n’est, pour le moment, pas intégré dans les ordonnances ou dans les prises en charge !

Les maladies cardio-vasculaires en France et dans le monde

Ces maladies constituent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la première cause de mortalité dans le monde et, d’ici à 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront d’une maladie cardio-vasculaire (cardiopathie ou accident vasculaire cérébral, principalement).

Les principaux facteurs de risques de ces pathologies sont constitués par une mauvaise alimentation, un manque d’activité physique, le tabagisme et l’usage nocif de l’alcool. L’OMS affirme que ces facteurs de risques comportementaux sont responsables d’environ 80 % des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux.

En France, selon la Fédération française de cardiologie, ces pathologies représentent la première cause de mortalité chez les femmes et les plus de 65 ans, et la seconde chez les hommes. Elles provoquent 31 % des décès, ces chiffres progressant chaque année, et seraient à l’origine d’environ 140 000 décès par an, soit 400 morts par jour.

sciencesSantémédecine
Le Figaro

Seconde Guerre mondiale: ces crimes impunis commis par les nazis et les collaborateurs que les juges français n’oublient pas

Jean Chichizola

DÉCRYPTAGE - Le parquet national antiterroriste poursuit toujours des enquêtes sur certains méfaits commis en 39-45.

À l’heure où la guerre, et son cortège d’exactions, fait rage en Europe, la justice française, qui enquête sur ces crimes récents, est aussi engagée avec ses partenaires étrangers dans une course contre la montre concernant les atrocités de la Seconde guerre mondiale. L’enjeu judiciaire, historique et mémoriel fait ainsi écho à l’histoire du temps présent.

Ces dernières années, le parquet national antiterroriste (Pnat), et son pôle «crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre», poursuivant ou concluant parfois des enquêtes initiées au parquet de Paris, ont ainsi traité plusieurs dossiers relatifs au second conflit mondial.

Une enquête préliminaire pour crimes contre l’humanité est ainsi en cours sur la rafle du Vieux-Port de Marseille, le 24 janvier 1943. Ce jour-là, l’occupant allemand et ses collaborateurs français, mobilisant policiers et gendarmes, expulsaient 20.000 habitants. Leur quartier a été rasé et quelque 800 personnes ont été déportées au camp de Sachsenhausen. Cette enquête française s’est invitée dans l’un des derniers procès organisés en Allemagne contre un ancien nazi. En mars dernier, une cour allemande, jugeant un ancien gardien SS de Sachsenhausen âgé de 101 ans, a entendu, et c’était une révélation pour l’assistance, le récit de la rafle marseillaise.

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En un moment particulièrement émouvant, un témoin français, ancien résistant, a expliqué qu’il se rappelait très bien de l’arrivée «des Marseillais» au camp. La conclusion du procès est suspendue à la santé vacillante de l’ancien SS, contre lequel ont été requis cinq ans de prison. Ce sera peut-être la seule condamnation dans l’affaire de la rafle du Vieux-Port. Car, dans le cadre de l’enquête française, la recherche d’anciens militaires allemands, policiers ou gendarmes français est bien sûr compliquée. Pour l’heure, l’ensemble des parties civiles ont été entendues par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre les crimes de l’humanité et les crimes de haine. Ces derniers croisent aussi les listes d’effectifs de l’époque et de pensionnés pour trouver des survivants. Mais, au-delà de cette recherche de suspects, dont les plus jeunes seraient centenaires, un important travail de documentation et de recherche en archives est mené à bien, une historienne travaillant notamment aux côtés des enquêteurs.

Entraide judiciaire entre pays européens

Bien souvent, la course contre le temps s’avère vaine. Ainsi de l’enquête préliminaire ouverte après la plainte en 2016 d’une Tsigane internée enfant au camp des Alliers à Sillac, près d’Angoulême. Un camp où, dès 1940, sous la IIIe République finissante, des gens du voyage ont été enfermés puis maintenus en détention pendant l’Occupation et jusqu’au lendemain de la victoire. Faute de responsables encore de ce monde, l’enquête a été clôturée.

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Les enquêtes sur les crimes de la Seconde guerre mondiale ont également une forte dimension d’entraide judiciaire entre pays européens. Au cours de la dernière décennie, avant la création du Pnat, la justice française a ainsi aidé son homologue allemande dans le cadre d’une enquête du parquet de Dortmund sur des massacres perpétrés par des SS en France entre avril et août 1944. Des demandes d’entraide internationale allemande et italienne, portant sur le massacre d’Oradour-sur-Glane, ont également été traitées.

Dans certains cas enfin, les magistrats français ont pu éclairer des victimes sur les suites judiciaires passées de certaines atrocités. La petite-fille d’un homme tué par les Allemands en Dordogne en mars 1944 avait ainsi porté plainte contre X pour crimes contre l’humanité. La plainte a été finalement classée en octobre 2021 car les faits avaient été déjà jugés en 1950, et des militaires allemands condamnés pour crimes de guerre par le tribunal militaire de Bordeaux.

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Une mère s'indigne du placement abusif de ses filles après son accouchement à domicile

RÉCIT - Un témoignage, abondamment relayé sur les réseaux sociaux, prétend que la mairie de Vitré (Ille-et-Vilaine) a organisé «le rapt d'un nouveau-né et d'un enfant de 2 ans pour punir leur mère» après que celle-ci a accouché seule chez elle. Que s'est-il réellement passé ?

Ces catholiques de France désemparés par la défiance du Vatican

ENQUÊTE - Leurs séminaires font le plein, leurs églises débordent, mais le pape se méfie de ces «conservateurs». Née sous Jean-Paul II, grandie avec Benoît XVI, cette nouvelle génération de fidèles rayonne par son dynamisme dans une Église de France fatiguée. Le vent glacial qui souffle depuis le Vatican sur ces chrétiens très engagés suscite leur profonde incompréhension.

Valeurs Actuelles

« Abdeslam, c’est l’inverse de l’humanité » : la face cachée du procès du 13 novembre

Olivier Fisher, blessé au bras au Carillon durant la soirée du 13 novembre et Sacha Belissa, chercheur au Centre d’Analyse du Terrorisme nous racontent la face cachée du « procès du siècle ».

Au-delà des discours convenus et des mantras politiquement corrects du type « vous n’aurez pas ma haine », nos invités livrent un regard inédit sur le déroulé du procès des attentats, et sur les leçons politiques qui n’ont pas été tirées par les gouvernements successifs.

 

 

L’intégralité de l’émission est disponible pour nos abonnés au palier « Le Direct »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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Valeurs Actuelles

[Vidéo] Philippe Monguillot : un « homicide involontaire » ? Sous le choc, sa veuve demande justice

Après la mort du chauffeur de bus bayonnais Philippe Monguillot, mortellement agressé en juillet 2020 par des jeunes, le juge d’instruction en charge du dossier a décidé de requalifier les faits d’homicide volontaire en homicide involontaire. Les accusés échapperont dont à la cour d’assise. Une nouvelle qui a profondément choqué sa veuve, Véronique Monguillot, ainsi que l’ensemble de la ville de Bayonne où la mémoire de cette agression reste toujours vive. Reportage.

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Le Figaro

Voyager en autonomie en Afrique, c'est possible ! Cinq séjours en totale liberté

À l'origine, le voyage en liberté en Afrique était l'apanage de quelques routards aventureux. Aujourd'hui, il est possible de partir en individuel sans prendre de risque en passant par un voyagiste. Cinq séjours sans attaches !

À l'origine, impossible d'aller en Afrique, en Asie ou en Amérique latine sans se joindre à un groupe. Seuls quelques routards aventureux tentaient l'aventure de la liberté. Puis le voyage s'est démocratisé, l'individualisme l'a accompagné. On veut voyager, mais à son rythme. Aller où on veut, quand on le veut. Cinq séjours en individuel en terre africaine.

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Au Botswana, libre de dormir sur le toit

Le Botswana est de ces pays si onéreux qu'ils paraissent inaccessibles. Nomade Aventure propose de le découvrir en liberté avec un 4X4 équipé d'une tente sur le toit. Au programme, Savuti, Chobe, Moremi et bien sûr le delta de l'Okavango. Après une petite initiation à la conduite sur piste, vous voici prêt à naviguer en solitaire sur les pistes sauvages du Botswana. Paysages grandioses, émotions fortes et surtout beaucoup, beaucoup d'animaux. Et pour éviter d'abuser du camping en pleine nature, quelques nuits en lodge permettent de profiter d'un vrai lit. Une aventure à vivre absolument.

On aime :

  • La liberté mais aussi l'accompagnement local
  • Dormir sur le toit en pleine nature
  • Le prix doux pour découvrir ce pays

Autour au Botswana avec Nomade Aventure. Budget à partir de 2650 € (vol inclus) pour ce voyage en individuel de 15 jours. Pan de Makgadikgadi – Okavango – Moremi – Chobe - Savuti. Tél. : 01 46 33 53 94.

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En Afrique du Sud, le roadtrip par excellence

L'Afrique du Sud est « l'ouest américain » de l'Afrique : des routes taillées au cordeau, des paysages grandioses et en bonus, une vie sauvage incomparable. Cet itinéraire propose une découverte ambitieuse et complète de la nation arc-en-ciel. Un voyage en totale liberté avec location de voiture, le tout aidé par une appli intelligente qui permet d'optimiser son voyage. Quelques expériences immersives au Cap ou au parc Kruger et une sélection de séjours en maisons d'hôtes sont au programme. Mais aussi safari en liberté dans le parc Kruger, cours de cuisine au Cap, marches dans les paysages merveilleux de la route des jardins. Un itinéraire complet auquel on ajouterait volontiers une petite étape à Johannesburg.

On aime :

  • Les adresses chez l'habitant
  • Les activités immersives
  • L'application Luciole pour vous guider pendant le voyage

Autotour du Cap au parc Kruger avec Comptoir des Voyages. Budget à partir de 2150 € par personne (vol inclus) pour ce voyage en individuel de 16 jours. Le Cap – Route des Jardins – Pays Zulu – Eswatini (Swaziland) – Parc Kruger – Blyde River Canyon. Tél. : 01 53 10 97 61.

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Au Zimbabwe, libre de suivre Livingstone

On a pu oublier que le Zimbabwe fut longtemps un pays de voyage. Un réseau routier de qualité, une sécurité optimum et des centres d'intérêt unique font de ce pays la nouvelle destination phare des amateurs d'Afrique et de liberté. De la capitale, Harare au site précolonial de Great Zimbabwe, on découvre la richesse historique et culturelle de ce pays. Et de Hwange aux chutes Victoria, on profite des merveilles de la nature et d'une faune sauvage incroyablement riche. Un voyage avec un petit 4X4, des hébergements en lodges de charme, quelques activités (safari à pied) et une expédition en canoë sur le lac Kariba.

On aime :

  • Le grand nombre d'étapes pour un vrai panorama du pays
  • Le temps passé à découvrir Great Zimbabwe
  • L'aventure camping en canoé sur le Lac Kariba

Le Zimbabwe, sur les traces de Livingstone avec Maisons du Voyage. Budget à partir de 4495 € par personne (vol inclus). Harare, Great Zimbabwe, Hwange National Park, Victoria Falls et Lac Kariba. Tél. : 01 56 81 38 29.

En Namibie, du désert à volonté

Le plus vieux désert du monde se trouve tout au sud du continent africain, en Namibie. Ce pays peu peuplé dispose d'une véritable collection de déserts dont le plus connu, le Namib, se distingue par ses dunes gigantesques. Malgré un environnement hostile, la Namibie permet aux voyageurs de la découvrir en liberté. Cet itinéraire se déroule à bord d'un SUV pour parcourir les pistes bien tannées. Il permet de séjourner dans des adresses de charme au cœur des réserves ou des déserts. On notera une sélection d'adresses parfois cachées, quelques activités comme le «rhino tracking» (le pistage de rhinocéros) ou le kayak dans un océan peuplé d'otaries sauvages. Et en prime, un concierge à votre disposition pour vous réserver un déjeuner dans l'un de ces restaurants dignes de Bagdad Café.

On aime :

  • Des adresses de charme insoupçonnées
  • Le service d'un concierge francophone
  • La qualité de chaque service fourni

Découverte de la Namibie, bush, désert et côte avec Voyageurs du Monde. Budget à partir de 4200 € par personne (vol inclus) pour ce voyage en individuel de 15 jours. Windhoek – Hauts Plateaux – Etosha – Damaraland - Walvis Bay – Namib - Kalahari. Tél. : 01 83 64 79 41.

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En Tanzanie, les grands parcs en liberté

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L'Humanité

Boson W, matière noire : ​​​​​​​les nouveaux défis du LHC, plus puissant accélérateur de particules au monde

Actu

Après trois années de travaux, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC), enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, reprend du service. Les scientifiques partent en quête d’une nouvelle physique. Objectifs : percer les secrets de la matière et valider – ou pas – les limites des théories actuelles.

Anna Musso

Enfoui 100 mètres sous terre près de Genève, le monstre s’est réveillé. Le plus grand et plus puissant accélérateur de particules au monde, le Grand Collisionneur de hadrons (LHC) géré par le Cern, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, a redémarré avec succès fin avril. Depuis trois ans, scientifiques et ingénieurs s’employaient à perfectionner ce géant technologique afin d’en augmenter sa puissance et sa précision de détection. Le LHC nouvelle version est désormais opérationnel, laissant espérer de nouvelles découvertes et même, envisagent certains, une nouvelle physique.

Le 22 avril, le  LHC  a repris progressivement son activité 

Cet anneau de 27 kilomètres de circonférence, formé de milliers d’aimants supraconducteurs, relève de l’exploit technoscientique. À l’intérieur de l’accélérateur, deux faisceaux de particules circulent en sens opposé, à des énergies très élevées et à une vitesse proche de celle de la lumière, avant d’entrer en collision l’un avec l’autre. Ce sont des protons (particules du noyau de l’atome) qui se heurtent frontalement à des vitesses colossales pour faire apparaître les composants élémentaires de notre monde. Avec pour objectif ultime de percer les secrets de la matière.

Depuis son redémarrage, le 22 avril dernier, le LHC a repris progressivement son activité : un petit nombre de protons a circulé en sens opposé le long de l’immense tunnel circulaire à un taux de collision faible mais qui va monter en puissance. « Les collisions de haute intensité et de haute énergie se produiront dans quelques mois », précise Rhodri Jones, chef de département faisceaux du Cern. Au fur et à mesure que la machine se remet en route, les équipes vont augmenter l’intensité des faisceaux de protons pour réaliser des collisions d’une énergie record.

12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC

« Les travaux ont également permis d’améliorer la précision des quatre détecteurs du LHC », précise Roberto Salerno, chercheur au CNRS, associé au Cern, professeur à l’École polytechnique. « Cela nous permettra d’atteindre davantage de collisions de particules et ainsi de collecter une masse de données bien plus grande. » Les quelque 12 000 scientifiques associés aux travaux du LHC pourraient alors «étudier le boson de Higgs dans les moindres détails, se réjouit le physicien . Il nous reste à définir avec précision toutes ses propriétés et ses liens avec les autres particules, mais également à découvrir comment il acquiert sa propre masse ».

L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers. Roberto Salerno

Lancées en 2008, les expériences du collisionneur ont permis, en 2012, d’établir la preuve de l’existence du boson de Higgs. Cette particule unique en son genre, surnommée « particule de Dieu », confère leur masse à toutes les autres particules et constitue ainsi l’une des clefs de voûte du modèle standard de la physique des particules. Une théorie, formulée dans les années 1960, qui permet d’expliquer tous les phénomènes observables à l’échelle de l’infiniment petit, conformément à la mécanique quantique. Elle s’applique à toutes les particules connues, ainsi qu’aux trois interactions agissant à cette échelle : électromagnétique, forte et faible. Mais quid de la gravitation, qui, elle, relève de l’infiniment grand, donc de la relativité générale d’Einstein ?

D’ici au prochain arrêt du LHC, programmé en 2026-2028, les physiciens espèrent avancer dans la recherche de ce phénomène gravitationnel et tester le modèle standard, récemment ébranlé par plusieurs expériences. Ainsi du boson W, découvert en 1983, dont la masse s’est avérée, lors d’une toute récente expérience, beaucoup plus lourde que prévu jusqu’ici par la théorie. « Toutes ces anomalies pourraient s’expliquer par une force nouvelle » qui viendrait s’ajouter aux quatre forces fondamentales régissant l’Univers (forte, faible, électromagnétique et gravitationnelle), explique le physicien Harry Cliff, de l’université de Cambridge.

Revoir la théorie d’Einstein

Mais l’un des grands défis pour le LHC serait de mettre au jour une particule hypothétique constituant une forme invisible de matière appelée « matière noire », insensible à la force électromagnétique. Si on ne parvenait pas à la détecter, il faudrait alors revoir la théorie d’Einstein. « L’une des plus grandes lacunes du modèle standard est de ne pouvoir expliquer la matière noire, une masse invisible et théorique constituant l’Univers, ainsi que l’énergie noire qu’elle produit, censée expliquer l’accélération de l’expansion de l’Univers », nous explique Roberto Salerno. Composant plus d’un quart de l’Univers, la matière noire reste l’un de plus grands mystères de la physique. Selon Rende Steerenberg, responsable des opérations au Cern, les travaux réalisés sur le LHC  devraient « considérablement augmenter la probabilité de nouvelles découvertes dans ce domaine ».

Pour y parvenir, les chercheurs peuvent essayer de produire de la matière noire en réalisant des collisions de protons contre protons. « Mais comme, par définition, cette matière noire n’est pas observable, il nous faudrait la coupler avec d’autres particules afin de déduire son existence par les déviations sur les résultats prévus qu’elle engendre », explique Roberto Salerno . Une autre méthode consisterait à la découvrir grâce à la désintégration de particules connues, comme le boson de Higgs. Alors, un pont pourrait enfin relier la physique de l’infiniment petit à celle de l’infiniment grand.

Encore plus puissant, le collisionneur du futur est déjà dans les tuyaux  Un géant, par sa taille et sa puissance, le Futur collisionneur circulaire (FCC) pourrait prendre la relève du LHC à partir de 2040. Les scientifiques et les responsables du CERN planchent sur ce colossal projet depuis 2019. Il s’agirait d’un collisionneur en forme d’anneau, trois fois plus grand et beaucoup plus puissant que le LHC, capable d’atteindre des énergies de collision supérieures à 100 TeV (milliers de milliards d’électronvolts), contre les 14 TeV maximum de l’actuel accélérateur de particules ! « La mission du FCC sera de repousser les frontières de l’énergie et de l’intensité des collisionneurs de particules, dans la perspective de la recherche d’une nouvelle physique », annonce le CERN. Une gigantesque et complexe structure pour explorer des champs de la physique encore inconnus aujourd’hui. Son coût est estimé à une vingtaine de milliards d’euros, mais cet investissement est indispensable aux avancées de notre connaissance du monde.

cernboson de higgssciences
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Passagère tuée à Paris : un policier donne un cours de balistique aux anti-flics

Samedi 4 juin, des policiers en patrouille ont ouvert le feu sur un véhicule qui refusait un contrôle et qui, selon les fonctionnaires, leur fonçait dessus. Une des passagères du véhicule a été mortellement touchée à la tête tandis que le conducteur, grièvement blessé, est toujours hospitalisé.

Ulcéré par les réactions politiques telle que celle de Jean-Luc Mélenchon et par certains syndicats de police, Cédric Vladimir, Délégué National de la Fédération Professionnelle Indépendante de la Police, a réalisé une vidéo expliquant comment ce genre de drame peut se produire.

Deux enquêtes sont ouvertes. L’une par l’IGPN pour « violence avec arme par personne dépositaire de l’autorité publique » pour trois fonctionnaires de police. Le conducteur est lui visé par une enquête pour « tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Ukraine, a Minority Group Feels Ambivalence About the War

After Moscow’s invasion, some Ukrainians worry that divided loyalties within the country’s small ethnic Hungarian minority might make it susceptible to pro-Russia propaganda from Hungary.

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By Erika Solomon

Photographs by Diego Ibarra Sanchez

TRANSCARPATHIA, Ukraine — Beneath dark clouds unleashing a summer rain, officials in a southwestern Ukrainian border village gathered silently, slowly hanging wreaths on branches to commemorate the destruction of a nation.

The wreaths were not decorated with the yellow and blue of the Ukrainian flag; they were laced, instead, with the red, white and green of Hungary’s. And the nation they honored this month was not their besieged country, but a homeland from their collective history, torn up more than 100 years ago.

Transcarpathia — now a hardscrabble region of Ukraine bordering Hungary — has been home to as many as 150,000 ethnic Hungarians who, through the complex horse-trading, conquests and boundary adjustments of over a century of European geopolitics, ended up within Ukraine’s borders.

Before the war with Russia, the yearnings of Ukraine’s Hungarian minority were mostly brushed off as benign nostalgia for a time when they lived in one nation with other ethnic Hungarians. Now, divided loyalties within the tiny community — which has soaked up Hungary’s ambivalence toward Russia’s invasion — are being seen as something more worrisome by their fellow Ukrainians, some of whom fear they are susceptible to pro-Russia propaganda from Hungary.

The ambivalence some feel is a reminder of the trouble that Hungary’s authoritarian leader, Viktor Orban, is able to cause for his neighbors, in this case by playing on ethnic Hungarians’ feelings of discrimination by their government. And it adds another layer of complexity for Ukraine’s leaders as they try to keep their sprawling, multiethnic country united in the face of a brutal Russian invasion, even as they struggle to win allegiance from minorities including ethnic Russians and Hungarians.

“It’s like being on a football field between two opposing teams,” said David Arpad, a pastor who was leading one of the commemorations for the lost Hungarian homeland, which were kept small to avoid stoking more tensions amid the war. “We are stuck on the middle of the field, because on one side is Hungary, and the other side is Ukraine.”

Hungary and Ukraine were not always rivals. In the final days of the Soviet Union, they were partners in nationalist struggles for more self-determination. Hungary was among the first countries to recognize Ukraine, in exchange for ethnic Hungarians within Ukraine’s borders having the right to preserve their language and culture.

But in recent years, tensions have risen as Mr. Orban has increasingly sought to bring ethnic Hungarian enclaves in Ukraine and elsewhere under his sway. Among other things, he has encouraged Hungarians beyond the country’s borders to claim citizenship, which allowed him to win over new voters to keep him in power.

Better Understand the Russia-Ukraine War

In this poor region of Ukraine, along the Hungarian border, he doled out funding to run schools, churches, businesses and newspapers, winning gratitude — and helping fan resentments. The ceremony for a lost homeland did not exist before Mr. Orban came to power.

The feelings of otherness intensified as Ukraine, under constant threat by Russia, passed a law that mandates more classes be taught in Ukrainian in public schools. The law was mainly meant to rein in the use of the Russian language, but for the conservative Hungarian community where many still learn, and pray, almost exclusively in Hungarian, the law was seen as an unfair infringement on constitutional rights.

Among the villages dotting the rolling green plains beneath the Carpathian Mountains, life has long been a mix of Hungarian and Ukrainian influences. Not even the time of day is certain. For locals, there are always two choices for setting a meeting: Kyiv time or Budapest time.

During the war, the kinship with Hungary has contributed to differences over who is at fault. Despite his country’s membership in the European Union, which has firmly sided with Ukraine, Mr. Orban — President Vladimir V. Putin’s closest ally in the bloc — has equivocated, condemning the invasion but trying to avoid antagonizing Mr. Putin. He tried to block European Union sanctions on Russian energy imports, on which Hungary relies. And he declined to give weapons to Ukraine, or even allow them to be shipped across Hungary’s borders.

That wariness has seeped into the ethnic Hungarian community, fed by Hungarian television channels close to Mr. Orban’s governing party that broadcast into Hungarian-Ukrainian homes along the border. Hungarian broadcasters cast doubt on Ukraine’s position that Russia invaded to steal Ukrainian land, instead sharing Moscow’s perspective that it invaded to protect Russian speakers — a minority with a different language, not unlike the ethnic Hungarians.

Live Updates: Russia-Ukraine War

“I think this is the main reason for the war, not what Ukraine says,” said Gyula Fodor, a vice rector at the Transcarpathian Hungarian Institute, chatting over traditional plum schnapps after the ceremony for the lost homeland. The institute, a private college, has received Hungarian funding, and Mr. Orban attended its ribbon-cutting.

As the war has dragged on, relations between Mr. Orban and President Volodymyr Zelensky of Ukraine have grown increasingly frosty.

In the border towns, suspicion is in the air. Some ethnic Ukrainians claimed during interviews that in the first days of Russia’s invasion Hungarian priests had urged the faithful to hold out hope that their region would be annexed to Hungary after Kyiv, the capital of Ukraine, fell, though there is no documentary evidence to substantiate those assertions.

In towns with ethnic Hungarian majorities, some people reported being harassed with mysterious text messages in Ukrainian: “Ukraine for Ukrainians. Glory to the nation! Death to enemies!” They said the messages ended with a threat using another word for ethnic Hungarians: “Magyars to the knives.”

Ukrainian intelligence officials publicly claim the texts came from a bot farm in Odesa using Russian software, and labeled it a Russian attempt to destabilize Ukraine, but they did not provide evidence.

Tensions in Transcarpathia erupted publicly after Moscow’s annexation of Crimea in 2014. Right-wing nationalists marched through the streets of Uzhhorod in recent years, sometimes chanting “Magyars to the knife.”

And a Hungarian cultural center in the city of Uzhhorod was set ablaze twice in 2017. In both cases, authorities said the perpetrators had pro-Russian links. Dmytro Tuzhankskyi, the director of the Institute for Central European Strategy in Uzhhorod that promotes Ukraine’s alignment with the West, says he believes Moscow was behind other local provocations. Moscow would like to sow discord between Hungary and Ukraine, he alleged, as a way of causing more trouble for the Western alliance that has lined up against Mr. Putin.

Hungarian and local officials, he worried, could unwittingly fall prey to such designs: “They might think: One more little provocation — it means nothing. That’s a very dangerous mind-set.”

Yet for many ethnic Hungarians, Ukraine is not blameless.

László Zubánics, the leader of the Hungarian Democratic Union of Ukraine, said locals watch Hungarian television partly because no Ukrainian cable channels reach the border areas, something he saw as a form of political neglect. But he acknowledged that ethnic Hungarians often choose to tune into Hungarian, and not Ukrainian, satellite channels.

Many ethnic Hungarians say they are only able to afford to stay in the region of family vineyards and farms because of Hungarian funding. That makes many ethnic Hungarians skeptical of Ukraine’s claims that it wants to help integrate them into society, Mr. Zubánics said: “Most kids and parents say, ‘Why do I need the state language? I don’t see my place here in this country.’”

Although the Soviets repressed and exiled Hungarian nationalists, some ethnic Hungarians have started to look back on Soviet rule as a time of relative cultural freedom as well. It was a time, according to Mr. Zubánics, when Hungarians recall holding prominent official positions, unlike in modern Ukraine.

Nostalgia for Soviet times stirs the ire of local right-wing nationalists such as Vasyl Vovkunovich, once a political ally of Hungarian nationalists in the final days of the Soviet Union. In 2017, he said he led a march of supporters down the streets of Berehove, ripping down Hungarian flags raised over many churches and buildings.

“These Hungarians are not worthy,” he said. “Their ancestors would roll over in their graves if they knew Hungary was siding with Russia.”

For local residents like Zoltan Kazmér, 32, the present feels more complicated. He feels loyal to Ukraine, he said. But it was Hungarian funding that allowed him to turn his family’s century-old winemaking tradition into a business.

“When we go to Hungary, we feel like Ukrainians,” he said. “When we are in Ukraine, we feel like Hungarians.”

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Le Figaro

Londres tient à l’issue rwandaise pour imposer sa détermination sur l’immigration

Arnaud De La Grange

Malgré le revers humiliant imposé par la CEDH au gouvernement Johnson, le premier ministre britannique veut toujours expulser les clandestins en Afrique.

Correspondant à Londres

Deux ans et demi après la mise en orbite du Brexit, voir des juges européens bloquer une décision britannique sur l’immigration a quelque chose d’étonnant. La nouvelle a mis une bonne partie des rangs conservateurs en rage, quand ils ont appris mardi soir qu’une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) clouait au sol l’avion censé emmener des migrants clandestins au Rwanda. Un revers humiliant pour le gouvernement Johnson, alors que ce vol se voulait symbolique de sa détermination sur l’immigration.

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La bataille judiciaire s’était intensifiée ce week-end et, mardi, le Boeing 767 affrété pour l’occasion a attendu toute la journée sur la base militaire de Boscombe Down, dans le Wiltshire, pour un coût de plusieurs centaines de milliers de livres. Le gouvernement avait dû faire face à plusieurs recours judiciaires de la part d’associations, mais les tribunaux londoniens avaient statué que rien n’empêchait le premier vol pour le Rwanda de partir. En raison de ces procédures, le nombre de migrants susceptibles d’être embarqués n’avait toutefois cessé de se réduire, passant de 130 à moins de 7.

«Surpris et déçu»

Finalement, la CEDH a tout gelé, estimant que l’expulsion d’un Irakien devait être repoussée jusqu’à ce que la justice britannique ait examiné la légalité du dispositif, ce qui est prévu le mois prochain. «Surpris et déçu», le gouvernement de Boris Johnson n’entend pas se laisser désarçonner. «Nous estimons respecter pleinement nos obligations nationales et internationales et les préparatifs des prochains vols ont déjà commencé», a déclaré la ministre de l’Intérieur, Priti Patel. Devant le Parlement, elle a défendu une politique «moralement responsable», seule l’inaction étant immorale alors que le «système global de l’asile est cassé». La ministre du Travail, Thérèse Coffey, a précisé que Londres comptait contester la décision de la CEDH.

Sera-t-il nécessaire de changer certaines lois pour nous aider à avancer ? Cela pourrait très bien être le cas et toutes les options sont étudiées

Furieux d’une atteinte à la souveraineté britannique, de nombreux Tories ont appelé à quitter la convention européenne des droits de l’Homme. «Stoppons cette ingérence dans la loi britannique», a tweeté l’élue conservatrice Andrea Jenkyns. Boris Johnson lui-même a laissé la porte ouverte à une telle éventualité. «Sera-t-il nécessaire de changer certaines lois pour nous aider à avancer? Cela pourrait très bien être le cas et toutes les options sont étudiées», a déclaré le premier ministre. Basée à Strasbourg et chargée de veiller au respect de la Convention, la CEDH est une juridiction du Conseil de l’Europe, et n’a donc rien à voir avec l’Union européenne dont s’est retiré le Royaume-Uni.

Londres a passé en avril un accord avec le Rwanda pour y envoyer des migrants arrivés illégalement, à 6000 kilomètres du royaume, contre un paiement initial de 140 millions d’euros. À Kigali, les migrants pourront faire une demande d’asile. Si elle est acceptée, ils pourront y rester avec jusqu’à cinq ans d’accès à l’éducation et aux aides. Si elle est refusée, ils pourront demander d’autres voies d’immigration mais risqueront d’être expulsés. Pour le gouvernement britannique, il s’agit de dissuader les traversées clandestines. Selon Boris Johnson, cette stratégie contribuera «à briser le modèle commercial de ces criminels impitoyables».

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Cette option rwandaise est populaire dans une grande partie de l’électorat conservateur et Boris Johnson est sous pression pour présenter des résultats sur l’immigration, alors que les arrivées clandestines sont toujours plus nombreuses, avec plus de 10.000 traversées de la Manche depuis le début de l’année. Mais l’envoi de migrants en Afrique a suscité une levée de boucliers de la part des ONG, de l’opposition et de l’ensemble de la hiérarchie de l’Église anglicane. En privé, le prince Charles s’est lui aussi dit «consterné» par cette approche «épouvantable».

Israël appelle ses ressortissants à quitter la Turquie par crainte d'attaques de l'Iran

La presse israélienne a fait état ces dernières semaines de tentatives d'attentats contre des Israéliens, déjoués en collaboration avec les services de sécurité turcs.

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La Chine prévient Washington qu'elle «n'hésiterait pas» à entrer en guerre pour Taïwan

Le porte-parole du ministère de la Défense chinois a assuré qu'une guerre aurait lieu «quel qu'en soit le coût», après une rencontre entre le ministre chinois et son homologue américain à Singapour.

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LE POINT SUR LA SITUATION - Tandis que les combats s'intensifient dans le Donbass, les 27 membres de l'UE sont divisés sur la candidature de l'Ukraine pour une adhésion.

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[Vidéo] Stade de France : les mensonges du gouvernement passés au crible

Les supporters anglais, connus pour enflammer les jours de match mais aussi pour leurs débordements, sont-ils les responsables des violences ? C’est du moins ce que prétendent les ministres de l’Intérieur et des Sports depuis le soir de la finale. Décryptage de ces allégations, à l’appui de nombreux témoignages et vidéos tournées sur place.

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New York Times - World

Two Americans Go Missing While Fighting in Ukraine

The men, both U.S. veterans from Alabama, disappeared during combat last week and haven’t been found. President Biden says the U.S. will send another $1 billion in equipment and arms to Ukraine.

Here’s what you need to know:

Two U.S. veterans fighting in Ukraine have gone missing, family members say.

A brutal urban artillery battle sends civilians running in the east.

In a stadium littered with shrapnel, children’s soccer takes on new meaning.

U.S. and NATO allies send more military aid to Ukraine to counter Russia.

The battle for Mariupol came down to a single factory. Will Sievierodonetsk go the same way?

China’s Xi offers closer cooperation with Russia in a call with Putin.

Two U.S. veterans fighting in Ukraine have gone missing, family members say.

Two U.S. veterans who volunteered to fight in Ukraine have gone missing, their families said on Wednesday.

One man was named Alex Drueke, 39, a former U.S. Army staff sergeant who served two tours in Iraq, his family said in a statement. The other was named Andy Tai Ngoc Huynh, 27, a former Marine, Darla Black, the mother of Mr. Huynh’s fiancée, Joy Black, said in a phone interview.

The U.S. State Department said on Wednesday that it was “aware of unconfirmed reports of two U.S. citizens captured in Ukraine.”

“We are closely monitoring the situation and are in contact with Ukrainian authorities,” a State Department spokesperson said. “Due to privacy considerations, we have no further comment.”

Mr. Drueke and Mr. Huynh disappeared together when their platoon came under “heavy fire” on June 9, leading all its members to fall back except for the two of them, according to a statement sent by Mr. Drueke’s family. Reconnaissance by foot and drone did not turn up any sign of the two soldiers, the statement continued.

“This could mean they are in hiding or it could mean they have been captured,” said Mr. Drueke’s mother, Bunny Drueke. She added in an email that “intercepted communications” indicated the two Americans might have been captured, but that had not been confirmed.

The two men, if captured, would be the first Americans known to have become prisoners of war during the conflict.

The Drueke family was notified of the search for the two missing Americans by another member of the platoon on Monday, the family’s statement said.

“When Russia invaded Ukraine, Alex immediately told me he wanted to go use his skills to train Ukrainians in how to operate American weaponry,” said Mrs. Drueke. “He isn’t married, he doesn’t have kids, and he has the training and the experience. He felt it was his duty to help defend democracy, wherever needed.”

The statement described Mr. Drueke as an avid hiker who before the war had been living on family land in rural western Alabama while hoping to plan “a new adventure” with his Mastiff rescue, Diesel.

In an interview with WAAY-TV, an ABC affiliate in northern Alabama, Mr. Huynh, who was identified as living in a small city in the region, Hartselle, and being from Orange County, Calif., said that he had decided to travel to Ukraine and fight after seeing 18-year-olds fighting for their freedom.

“I know there’s a potential of me dying,” he said. “I’m willing to give my life for what I believe is right.”

Before going to Ukraine, Mr. Huynh studied robotics at a local college that Joy also attended, Ms. Black said. He had been in the Marines for four years, entering right after graduating from high school.

“Andy didn’t make the easy choice, he made the right choice,” Joy said through sobs in a phone interview. “Andy did not go there for an adventure. He just wanted to help.”

Both the Black and Drueke families said they had last heard from the men on June 8, when each said they would be out of reach for a few days.

“Alex’s family has become our family,” Ms. Black said. “If there is anyone who understands how my daughter feels right now, it’s Alex’s mother, so we all feel connected.”

An Alabama congressional delegation — including Senators Richard Shelby and Tommy Tuberville, as well as Representatives Terri Sewell and Robert Aderholt, who represent the men’s districts — is coordinating with the State Department, said Ms. Sewell’s chief of staff, Hilary Beard. A spokesperson for Gov. Kay Ivey added that the delegation was also working with the F.B.I.

Since the war began on Feb. 24, an unknown number of foreigners have volunteered to help Ukraine in various ways, among them hundreds of American military veterans who have sought to join combat. The State Department reiterated in its statement that U.S. citizens should not travel to Ukraine.

There have been no confirmed reports of Americans being captured, and only one American has been reported dead: Willy Joseph Cancel Jr., 22, a former Marine infantryman from Kentucky who was killed on April 24 or 25 when his unit was overrun by Russian troops, Mr. Cancel’s uncle, Christopher Cancel, said in an interview with The New York Times.

Western governments and human rights groups were rattled last week when a court in Russia-occupied eastern Ukraine sentenced two Britons and a Moroccan man to death, accusing them of being mercenaries.

Dave Philipps contributed reporting.

Alex Traub, Maham Javaid and Anushka Patil

A brutal urban artillery battle sends civilians running in the east.

LYSYCHANSK, Ukraine — Vicious fighting raged in Sievierodonetsk on Wednesday after the destruction of a key bridge there in recent days all but cut off the Ukrainian troops fighting to hold the strategically important eastern city.

In the neighboring city of Lysychansk, separated from Sievierodonetsk by a river, Ukrainian forces were using the high ground there to fire at Russian forces on the opposite bank. New York Times journalists in Lysychansk could see and hear heavy artillery fire coming from both directions through a light rain.

Ukrainian mortar teams moved around Lysychansk, firing several rounds in each place before relocating to avoid the Russian return fire that was sure to follow. On the city’s periphery, a Ukrainian Grad rocket launcher emerged from its forested hiding place, unleashing about a dozen rockets toward Sievierodonetsk. A plume of smoke from the igniting munitions drifted into the air.

For Ukrainian officials and forces, it is battles like this in eastern Ukraine that have driven urgent pleas to the West to provide more long-range artillery and other weaponry to help close the gap with Russian units. On Wednesday, the United States and its allies promised even more arms to come. But in cities that had once been havens, the scorched earth tactics with those kinds of weapons from the Russian side have been devastating for the civilians still stuck here.

At a destroyed bridge in Lysychansk — one of several over the Siversky Donets River that once connected the city to Sievierodonetsk — the surrounding neighborhood looked as if artillery shells had blasted nearly every foot of ground. It was evident that the Russians had spent volumes of ammunition to destroy the crossing, leaving the area devastated. Civilians picked through the wreckage on Wednesday while stray dogs barked incessantly.

“This is horror, this is horror,” said Natalia, 52, a former music teacher in Lysychansk who declined to give her last name for security reasons. “My daughter is 32; my granddaughter is 12. They left as soon as it had started.”

Lysychansk, an industrial city with a prewar population of about 100,000, has started to empty out as Russian forces have taken large parts of Sievierodonetsk and have begun shelling Lysychansk regularly.

Evacuations from Sievierodonetsk have been disorganized, leaving residents to find their own means of escape. But in Lysychansk, volunteers, in a medley of vehicles, are evacuating dozens of civilians each day.

One organization, called BASE UA, is crewed by a mixture of Ukrainian and Western volunteers, including several Americans. In donated armored vans, the volunteers make several trips a day to reach civilians, braving the enduring threat of artillery fire.

Local officials estimate that there are between 30,000 and 40,000 civilians still in Lysychansk. In Sievierodonetsk, about 10,000 civilians remain, including 500 people who are sheltering with Ukrainian troops in the city’s Azot chemical plant.

Thomas Gibbons-Neff and Natalia Yermak

Better Understand the Russia-Ukraine War

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The leaders of France and Germany will face a tense reception in Ukraine.

The leaders of Germany, France and Italy are expected to pay their first visit to President Volodymyr Zelensky of Ukraine on Thursday, in what is intended as a show of solidarity as his beleaguered country struggles to hold the line against Russian forces.

But they will arrive as complaints grow more desperate in Ukraine’s capital, Kyiv, about slow arms deliveries, and as grumblings rise in Europe’s corridors of power about how much longer the war might last, with its deepening economic toll taxing their nations and starting to divide European voters.

Along with their American allies, Chancellor Olaf Scholz of Germany, President Emmanuel Macron of France and Prime Minister Mario Draghi of Italy have been adamant in their support for Ukraine, saying that when and how to negotiate an end to the war with Russia is up to the Ukrainians themselves.

Mr. Zelensky, however, has criticized them for not doing enough to back Ukraine against a better-armed Russia. Mr. Draghi, a well-respected technocrat with strong relationships across the bloc, has used his considerable gravitas to mend relations with Mr. Zelensky, but the other two leaders will arrive on frosty terms with their Ukrainian counterpart.

Chancellor Scholz of Germany has become Kyiv’s chief target of criticism. Under pressure to visit for months — a pilgrimage made by a long series of European leaders — he has long insisted that he did not want to make the trip just for “a photo op.” He would come with something “concrete,” he vowed last month.

Matina Stevis-Gridneff and Katrin Bennhold

In a stadium littered with shrapnel, children’s soccer takes on new meaning.

The reminders of the war are everywhere at the Champion Stadium in Irpin, a suburb of Kyiv.

Shrapnel is scattered on the soccer pitch, and the shell fragments removed so far sit in a pile on a blue bench next to the backpacks of young soccer players at practice. A gaping hole remains under the bleachers, likely caused by a mortar shell. Two of the player’s fathers were shot and killed by Russian forces as they took over the town.

But even as the damage inside the stadium has yet to be cleared, the football season of the Olymp Irpin Football Club is in full swing. It is a powerful sign of resilience — and a necessary distraction — amid the aftershocks of war in Irpin, which was badly battered by fighting between Russian and Ukrainian forces in March.

“We play football even in these circumstances because it helps our morale, and we try not to think about the war,” said the team’s 25-year-old coach, Daniil Kisel. Training restarted on April 2, days after Irpin was recaptured by the Ukrainian military from Russian forces who had occupied the town for nearly a month. Mr. Kisel said he had been cleaning and fixing the stadium himself.

Ms. Kisel said that when the club reopened on April 2, only three players turned up to play. He said the club previously had 400 players, of whom about 100 had come back to Irpin. Most of those who hadn’t yet returned were still in Poland.

On a recent day outside the stadium, whose facade is riddled with bullets, dozens of local residents lined up to receive humanitarian aid from a German aid group. But inside the stadium, all that seemed to matter was the soccer practice underway. Boys ran and dodged each other on the uneven ground of the pitch, dotted with craters.

— Nicole Tung and Evelina Riabenko

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U.S. and NATO allies send more military aid to Ukraine to counter Russia.

BRUSSELS — Amid increasingly urgent calls by Ukraine for heavy weapons to fend off Russian’s invasion, President Biden on Wednesday announced an additional $1 billion in weapons and aid for the country, and the United States and its allies sought to present a united front against the Kremlin.

The war in Ukraine has radically altered the strategic calculus in Europe and challenged the security structure that has helped keep the peace on the continent since World War II. But after outrage over President Vladimir V. Putin’s invasion initially unified the alliance as seldom before, some fissures are emerging over the end game of an increasingly intractable conflict.

The aid package to Ukraine, detailed by Secretary of Defense Lloyd J. Austin III, includes more long-range artillery, anti-ship missile launchers, more ammunition for howitzers and for a sophisticated American rocket system on which Ukrainians are currently being trained. Overall, the United States has now committed about $5.6 billion in security assistance to Ukraine since Russia invaded on Feb. 24.

Mr. Zelensky and his aides have recently intensified public pressure on the West to supply more sophisticated weapons, casting Ukraine as a plucky defender of the international liberal democratic order and emphasizing that only arms can halt a Russian advance in the east of the country.

In his regular end-of-day speech, Mr. Zelensky said he had an “important conversation” with President Biden, and he described the latest aid package as “especially important for our defense in Donbas.” He added that he and President Biden discussed “the tactical situation on the battlefield.”

Mr. Austin said that Germany would also offer Ukraine three long-range, multiple-launch artillery rocket systems with ammunition. Slovakia is promising helicopters and ammunition, and Canada, Poland and the Netherlands have pledged more artillery.

Even as Western allies expressed support for Ukraine, there were signs that the ally’s unity could be fraying as Europe grapples with the economic fallout from the war, including rising inflation and gas prices.

The United States has said it will not pressure Kyiv into negotiations, but President Emmanuel Macron of France told a news conference Wednesday that the conflict would eventually have to end with talks.

“At some point, when we will have done our maximum to help Ukraine resist — when, I hope, it will have won and the firing has ceased — we will have to negotiate,” Mr. Macron said.

The leaders of the European Union’s largest countries — Germany, France and Italy — have all expressed the desire for a more rapid conclusion of the war through peace talks with Russia, raising hackles in Ukraine.

On Thursday, the leaders of those nations — Chancellor Olaf Scholz of Germany, Mr. Macron and Prime Minister Mario Draghi of Italy — are expected to pay their first visit to Mr. Zelensky in Ukraine since the war began. The visit is intended to be a show of solidarity, but it remains unclear whether they will have much more to offer than they have already pledged.

Western officials and arms experts caution that flooding the battlefield with advanced weapons is far more difficult and time-consuming than it sounds, facing obstacles in manufacturing, delivery, training, compatibility — and in avoiding depletion of Western arsenals.

On Thursday, NATO defense ministers meeting in Brussels are expected to turn their sights toward the alliance's annual summit in Madrid this month, when members will unveil the first new strategic concept since 2010.

In the previous plan, NATO described Russia as a potential strategic partner, but now the alliance will regear to again take Russia as a strategic adversary. The meeting is also expected to address potential threats to the trans-Atlantic alliance by China.

The ministers are also discussing how to satisfy Turkey, which has put a hold on the membership applications of Sweden and Finland over larger concerns about Kurdish separatism and terrorism.

Steven ErlangerMichael D. Shear and Dan Bilefsky

Two Balkan leaders visit Kyiv to show solidarity with Ukraine’s bid to join the E.U.

KYIV, Ukraine— The prime ministers of two western Balkan states arrived in Kyiv, the Ukrainian capital, on Wednesday to show solidarity with Ukraine in its quest to become a member of the European Union — and to remind Brussels that they, too, want to be accepted into the 27-member bloc.

Before meeting with President Volodymyr Zelensky of Ukraine, Dritan Abazovic of Montenegro and Edi Rama of Albania visited the Kyiv suburbs of Borodianka and Irpin to witness the destruction wrought by Russian soldiers.

“It is a privilege to be here and show our support, but we cannot change much,” Mr. Rama said.

The European Union is considering granting Ukraine the formal status of candidate for E.U. membership at a summit meeting on June 23 and 24, the first step in a painstaking and arduous process that can take as long as a decade. Poland, for example, made a formal request to join the bloc in 1994 and was finally admitted in 2004.

Mr. Rama said Albania and Montenegro “support candidate status for Ukraine.”

Ukraine has asked for fast-track accession talks and has said it deserves to become a candidate for E.U. membership because it is defending the bloc’s democratic values on the battlefield.

But some E.U. capitals are wary of welcoming in a country with such a large population. And, as long as the country is ensnared by a bloody war with Russia along a 750-mile front line, gaining entry into the bloc will be elusive.

Montenegro has been an E.U. candidate since 2010 and Albania since 2014, but progress has been slow. Poor countries in a region that has also known conflict and war, they are eager to moor themselves to the European Union and benefit from the economic investment and political stability engendered by joining the world’s biggest trading bloc.

Some E.U. leaders, including Chancellor Olaf Scholz of Germany, have said that fast-tracking Ukraine’s membership would be unfair to the Western Balkans. Mr. Scholz said in May that there would be “no shortcuts” for Ukraine’s E.U. membership.

Mr. Rama and Mr. Abazovic said they came to Kyiv to underscore that they do not see it as unfair if Ukraine also becomes a candidate for membership.

Negotiations over Albania’s entry into the bloc have been held up by a dispute between Bulgaria, an E.U. member, and North Macedonia, which would like to join. For complex reasons, Albania’s application is unlikely to go forward until the dispute is resolved.

“I stopped thinking of dates a long time ago,” said Mr. Rama, a prime minister as well as an artist, who has led Albania, one of Europe’s poorest countries, for more than a decade, as the country struggles to uphold the rule of law in the aftermath of decades of Stalinist dictatorship.

Like other Balkan nations, Albania and Montenegro have cast a wary eye on Russia, which has long exerted influence over its much smaller neighbors. Being an E.U. member would offer them an additional layer of protection against Russian attack. Both countries are members of NATO, the Western military alliance supporting Ukraine.

Russia has long sought to exert its influence over the small Slavic nations in the Balkans, especially Bosnia and Herzegovina, Serbia, and Montenegro, which is a small Adriatic nation of 600,000 people.

“The main reason we want to join the E.U. is that we think that hypothetically without it, the western Balkans can become the next Ukraine,” Mr. Abazovic said.

Valerie Hopkins

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Ukrainian fighters and civilians take refuge in a Sievierodonetsk chemical plant as Russia batters the ruined city.

As Russian forces battled on Wednesday to tighten the noose around the twin cities of Sievierodonetsk and Lysychansk, Ukrainian forces in Sievierodonetsk appeared to be largely confined to an industrial corner of the ruined city, with some units now in bunkers beneath a Soviet-era chemical factory.

Britain’s military intelligence agency estimated that “several hundred” civilians were also seeking shelter inside the factory, the Azot plant, in a development that was certain to draw comparisons with the steel plant in Mariupol where thousands of civilians and fighters held out for weeks.

Serhiy Haidai, the head of the Luhansk military administration, said that Russian forces were using artillery fire to pound the Sievierodonetsk plant, which before the war was Ukraine’s third largest producer of ammonia.

But the Ukrainians were still venturing out to attack Russian forces.

“The Russians are trying to storm the city from several directions,” Oleksandr Striuk, the head of the Sievierodonetsk military administration, said in a video statement. “The Ukrainian military controls the industrial zone, and from time to time, measures are taken to oust the enemy from the city center.”

He said logistics for the Ukrainians had become more difficult after the last bridge into the city was destroyed, “but certain routes remain.”

The Russians called on the Ukrainians in the plant to surrender on Wednesday and vowed to open a “humanitarian corridor” to allow civilians to be evacuated to Russia. But such announcements over the past four months since the war began have rarely resulted in significant evacuations without both sides in agreement and international monitors like the Red Cross involved.

Mr. Haidai said that Russian forces were also firing on residential high-rise blocks close to the chemical giant. Although the city itself is in ruins, the persistent Ukrainian defense is complicating the broader Russian offensive in the wider Donbas region by pushing Moscow to devote resources to the fight.

“Russian forces will likely be fixed in and around Azot whilst Ukrainian fighters can survive underground,” according to the British assessment.

Russian forces are also paying for every step forward as the two sides engage in street battles.

“It is highly unlikely that Russia anticipated such robust opposition, or such slow, attritional conflict during its original planning for the invasion,” the British military agency said. The Ukrainians’ continued resistance in the city, it said, “will likely temporarily prevent Russia from re-tasking these units for missions elsewhere.”

That is critical as Ukraine keeps up its fight for the Donbas region, which is now the focus of Russia’s narrowed war ambitions and will affect the war’s broader outcome.

“It is vital to hold on there, in Donbas,” President Volodymyr Zelensky said in an overnight address. “The more losses the enemy suffers there, the less power they will have to continue the aggression. Therefore, the Donbas direction is key to determining who will dominate in the coming weeks.”

But without the fast delivery of more powerful Western weapons, his government has said, it is all they can do to hang on while Russia continues to grind down its forces, making small gains at great cost.

Marc Santora

The battle for Mariupol came down to a single factory. Will Sievierodonetsk go the same way?

In the end, the battle for the Ukrainian city of Mariupol came down to a showdown over a single big industrial plant. Now, it looks like the fight over Sievierodonetsk in Ukraine’s east might go the same way.

Bunkers beneath Mariupol’s Azovstal steel works, a giant factory complex whose hulking chimneys dominated the city’s skyline, offered Ukrainian fighters and civilians a place to hide out — under harrowing conditions — for weeks after the rest of the city had fallen to Russian forces.

The bunkers at the Azot Chemical Association factory in Sievierodonetsk, an industrial city on the banks of the Siversky Donets River, appear to be playing a similar role. As the city is pounded by Russian forces trying to take the last parts of Luhansk Province that have defied their grasp, fighters at the plant, just a few blocks from the river, have held out.

Hundreds of civilians are trapped at the plant and a spokesman for the U.N. Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, Saviano Abreu, said that “people are suffering and experiencing constant shelling and bombardment.”

Dmytro Firtash, whose company, Group DF, owns the plant, said in a statement this month that among the civilians were employees who had stayed to safeguard “what is left of the plant’s highly explosive chemicals.”

Mr. Firtash is a Ukrainian energy tycoon who, in 2019, was facing extradition to the United States on bribery and racketeering charges.

After an artillery bombardment that lasted weeks, Russian forces have advanced into the city. The block-by-block fighting has ebbed and flowed, according to Ukrainian officials, and the precise number of Ukrainian fighters who remain and how much of the city they control is unclear.

The plant is a collection of long, low buildings occupying several blocks in the western part of the city, with two towering chimneys and several smaller ones. Chemicals are a staple of the country’s industrial output, and before the war, the plant was a major producer of ammonia, urea and ammonium nitrate.

Ukrainian officials release daily images of the latest damage to the shattered city. Most civilians have already left.

For those holding out, resupply of ammunition, food, water and medical supplies is crucial. After Mariupol fell in early May, President Volodymyr Zelensky of Ukraine saluted the bravery of helicopter pilots who died trying to resupply the steel works. In the case of Sievierodonetsk, bridges connecting the city of Lysyschansk on the western bank of the river had been crucial for resupply and evacuation, but Ukrainian officials on Tuesday said the last bridge had been destroyed.

“Russian forces are continuing to fight for control of the Azot industrial plant and have destroyed all bridges between Sievierodonetsk and Lysychansk, likely to isolate the remaining Ukrainian defenders within the city from critical lines of communication,” the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said a report on Wednesday.

Matthew Mpoke Bigg

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China’s Xi offers closer cooperation with Russia in a call with Putin.

China’s president, Xi Jinping, offered to deepen cooperation with his Russian counterpart, Vladimir V. Putin, in a phone call on Wednesday, signaling that Mr. Putin’s invasion of Ukraine had not dented Mr. Xi’s basic commitment to their partnership.

The two leaders’ call appeared to be their first since late February, soon after Russia launched its full assault on Ukraine. In the months since, the Chinese government has sought to preserve ties with Moscow while maintaining that it was trying to be an impartial broker for peace in Ukraine.

But the summary of the conversation between Mr. Xi and Mr. Putin issued by the Chinese Foreign Ministry left little doubt that — whatever his misgivings about the invasion of Ukraine — Mr. Xi remains committed to close ties with Russia, which help to offset rising antagonism with the United States and its allies.

“Throughout this year, Chinese-Russian relations have maintained a healthy momentum of development in the face of global turbulence and change,” Mr. Xi told Mr. Putin, according to the Chinese summary.

“China is willing to promote the steady advancement of practical bilateral cooperation,” Mr. Xi said. “China is willing to continue maintaining mutual support on major issues of mutual concern involving sovereignty, security and other core interests, building closer bilateral strategic cooperation.”

Keeping with China’s official practice since Russia launched its attack, Mr. Xi did not refer to “war” or “invasion” regarding Ukraine, and instead referred only obliquely to the “Ukraine issue.” He told Mr. Putin that China would make its own judgments on that issue, and urged all sides to reach “an appropriate resolution of the Ukrainian crisis.”

Chinese leaders have courted their Russian counterparts for decades, and Mr. Xi redoubled those efforts. When he hosted Mr. Putin in early February, the two leaders declared their commitment to a friendship with “no limits,” even while Washington and European governments were warning that Russia appeared to be readying to attack Ukraine.

Last week, China and Russia opened a bridge linking Heihe, a border city in northeast China, to the Russian city of Blagoveshchensk.

Chinese officials and state-run media have blamed Washington and NATO for creating the conditions for war in Ukraine, arguing that Russia was goaded by NATO’s post-Cold War expansion in Central and Eastern Europe. The official Chinese summary of Mr. Xi’s call with Mr. Putin did not mention that issue.

A NATO summit at the end of this month is poised to approve a new “strategic concept” that will upgrade vigilance against Russia and also mention potential challenges to the alliance from China for the first time.

Chris Buckley

The I.C.C.’s chief prosecutor visits Kharkiv as war crimes investigations continue.

The chief prosecutor of the International Criminal Court visited Kharkiv on Tuesday as its investigations and Ukraine’s prosecutions of Russian war crimes continue.

A day before the visit by the I.C.C. prosecutor, Karim Khan, an Amnesty International report concluded that Russia’s use of cluster munitions on Kharkiv’s residential neighborhoods had killed hundreds of civilians.

The Amnesty report said that the indiscriminate nature of Russian attacks on Kharkiv constituted war crimes. A string of reports from human rights groups has found that Russia has violated international law in Ukraine. One released in May concluded that Russia was responsible for inciting genocide. Unlike the I.C.C. such groups do not have the authority to prosecute.

The Ukrainian government has begun carrying out its own prosecutions into Russian war crimes. Thousands of cases have been opened, and there have been eight indictments and three sentences, Ukraine’s prosecutor general Iryna Venediktova said last week.

But the I.C.C. represents the best opportunity to hold Russia accountable on a global stage, international legal experts have said.

The court has faced years of criticism over its slow pace and accusations that it disproportionately targeted African countries. Mr. Khan, a British lawyer who became chief prosecutor last year and had said he intended to “re-energize” the I.C.C., has made Ukraine a focus of the court. In March, he fast-tracked its war crimes investigation after receiving requests from dozens of member countries, and he has deployed what he said was the court’s largest-ever field team to help with investigations in Ukraine.

“This is a time we must show that the law is on the front lines,” Mr. Khan said, according to an I.C.C. statement on Twitter on Tuesday. He told the BBC that the court would “look at responsibility on all sides.”

Several Western countries have backed the I.C.C.’s investigation. Britain said last week that it would send additional legal and police resources. The United States, which like Russia is not a party to the court, has been a notable exception, though the State Department announced last month its own program for gathering evidence of war crimes in Ukraine.

Anushka Patil

L'Humanité

Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN

Actu

Une vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.

Marine Cygler

Plante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.

De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.

Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.

Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.

C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.

« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.

Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.

Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.

Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.

Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.

L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale

Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.

sciences
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[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu

Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »

Entretien

Astronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.

Anna Musso

La barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.

Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.

Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.

Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.

La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.

Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?

Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.

Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?

Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.

Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?

Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.

Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?

Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.

Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?

Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.

Entretien réalisé par Anna Musso

sciencesastronomieexoplanètesplanètes
New York Times - World

Man Confesses to Killing Journalist and Activist and Leads Police to Remains, Police Say

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Dom Phillips, a freelance reporter for The Guardian, and Bruno Araújo Pereira, a Brazilian expert on Indigenous peoples, had been missing in the Amazon since June 5.

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By Jack Nicas, André Spigariol and Ana Ionova

TABATINGA, Brazil — A fisherman confessed to killing a British journalist and a Brazilian expert on Indigenous peoples deep in the Amazon and then showed authorities where he had hid their bodies, the Brazilian federal police said Wednesday. It was a grim breakthrough in the 10-day search for the missing men that has transfixed Brazil and provoked international outrage.

The police said they found human remains buried about two miles into the rainforest and were now working to identify them. They expect them to be the bodies of Dom Phillips, a freelance reporter for The Guardian, and Bruno Araújo Pereira, a former government official who worked in the area to combat illegal fishing and mining.

The Brazilian federal police had arrested two brothers, Amarildo and Oseney da Costa de Oliveira, in connection to the men’s disappearance. On Wednesday, they said that Amarildo had confessed and that they were seeking an additional suspect. They have not yet charged the men.

The disappearances are a particularly dark chapter in the recent bloody history of the Amazon. Mr. Phillips had dedicated much of his career to telling the stories of the conflict that has ravaged the rainforest, while Mr. Pereira spent years trying to protect the Indigenous tribes and the environment amid that strife. It now appears that work turned deadly for them, signaling the lengths that people will go to illegally exploit the rainforest.

“This tragic outcome puts an end to the anguish of not knowing Dom and Bruno’s whereabouts,” Alessandra Sampaio, Mr. Phillips’s wife, said in a statement. “Today, we also begin our quest for justice.”

Mr. Phillips had gone to the Javari Valley Indigenous reservation to interview Indigenous patrol teams that have cracked down on illegal fishing and hunting there. Mr. Pereira helped create those patrols in response to the increasing absence of a government presence in the area under the administration of President Jair Bolsonaro. Mr. Phillips was working on a book during the trip, and the two men were headed home when they vanished.

Witnesses saw the de Oliveira brothers in a boat behind Mr. Phillips and Mr. Pereira just before they were last seen, according to investigative documents from the Brazilian federal police viewed by The New York Times.

Mr. Pereira’s work with the patrols had drawn him threats from illegal fishermen and hunters, including from Amarildo da Costa de Oliveira, according to the documents. Univaja, a local association of Indigenous groups that helped organize the patrols, said Amarildo also showed a gun to a group that included Mr. Pereira and Mr. Phillips the day before they disappeared.

“For me, he’s not related to this. God will free him,” Francisco Conceição de Freitas, the brothers’ stepfather, said of Amarildo in an interview on Wednesday. The Times was unable to reach the de Oliveira brothers’ attorney.

Brazil has faced mounting international pressure to step up its response to the disappearance of the two men. In the days after they went missing, politicians, Indigenous groups and journalists criticized the government for moving too slowly to mobilize search teams, prompting Mr. Bolsonaro to defend their efforts in front of other world leaders at an international summit in Los Angeles.

On Wednesday, in an exchange in Britain’s Parliament, Theresa May, the former prime minister, asked the government to make “this case a diplomatic priority” and to “do everything it can to ensure that the Brazilian authorities put the resources necessary to uncover the truth and find out what has happened to Dom and Bruno.”

Mr. Phillips and Mr. Pereira went missing in the Javari Valley, an Indigenous reservation that is roughly the size of Maine and is believed to be home to at least 19 Indigenous groups that have little contact with outsiders. The area is also plagued by illegal fishing, hunting and mining. Such illegal activity has surged under Mr. Bolsonaro, who has encouraged the development of the Amazon and cut the budgets of the agencies tasked with protecting it.

As government officials left, Mr. Pereira helped organize local Indigenous people to formally patrol the Javari Valley. In response, the men who live off exploiting the land began delivering increasingly menacing threats.

There was an anonymous note that threatened Mr. Pereira by name, as well as a violent confrontation with Mr. Pereira’s colleagues in the main plaza of a nearby town, according to complaints filed with local authorities by Univaja.

Then, at about 6 a.m. on June 4, Mr. Phillips and Mr. Pereira were with an Indigenous patrol when a boat with three men known to be illegal fishermen passed and showed that they were armed, Univaja officials said. One of the men was Amarildo da Costa de Oliveira, Univaja said.

The following morning, Mr. Phillips and Mr. Pereira began their journey home, traveling on the Itaquaí River in a new boat with a 40-horsepower engine and enough fuel for the trip. They disappeared along the route.

The police said Wednesday that the de Oliveira brothers sank that boat using bags of soil near the location where they had buried the bodies.

Mr. Phillips was a seasoned correspondent who had reported from Brazil for 15 years, including a period as a freelance writer for The Times in 2017. His specialty was deep stories about vulnerable groups in hard-to-reach places in the Amazon, making him particularly experienced with the sort of journey that became his last.

On Wednesday, Mr. Bolsonaro said Mr. Phillips was disliked in that part of the Amazon because of his reporting on illegal activities, and suggested it was “foolish” to go to the region unarmed.

“He should have been extra careful and he decided to go on an excursion,” Mr. Bolsonaro said. “We don’t know if someone saw him and went after him; there are pirates on the river, there’s everything you can imagine there.”

Late Wednesday, the authorities returned from their search for the bodies to Atalaia do Norte, a nearby city, and unloaded four heavy black bags from their boat.

André Spigariol reported from Brasília, Brazil; Jack Nicas from Tapatinga, Brazil; and Ana Ionova and Leonardo Coelho from Rio de Janeiro. Victor Moriyama and Edimar Tozzo contributed reporting from Atalaia do Norte, Brazil.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !

20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les forêts qui cachent des arbres

Actu

Dendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.

Anna Musso

Une centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.

sciencesarbresforêtsBiodiversité
New York Times - World

Brutal Beating of Women in China Highlights Risk of Saying ‘No’

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Graphic footage of an attack in a restaurant fueled online debate that showed both the growing awareness of women’s rights and how divisive feminism still remains.

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By Vivian Wang

BEIJING — The man walked into a barbecue restaurant in northern China and approached a table of three women. He put his hand on the back of one, who shook him off. In response, he slapped her — then, with several other men, savagely beat her and the other women, hitting them with chairs, kicking them and dragging them outdoors.

The security camera footage of the brutal attack, which took place in the city of Tangshan on Friday and left two women hospitalized, spread rapidly online and has continued to dominate public conversation in recent days. Women flooded social media with their outrage and terror at the threat of sexual violence that looms over everyday life. Just three of many related hashtags on the Twitter-like platform Weibo have been viewed more than 4.8 billion times.

The intensity of the public response made clear the growing attention to sexual harassment and gender-based violence in China, where conversations about equality are increasingly common. But almost simultaneously, other narratives that played down the gender angle emerged. Some legal scholars said the incident was about public safety writ large, not just for women. State media outlets focused on the possibility of gang violence. Weibo deleted hundreds of accounts, accusing their users of seeking to stoke enmity between genders.

The conflicting interpretations underscored how divisive feminism remains, both for the general public and for a government that sees any independent activism as a potential challenge to its control.

Feminist activists have been dismissed in court, sued or arrested. State-owned media outlets have described the #MeToo movement as a weapon for foreign forces to weaken China. Protections against domestic violence and sexual harassment are spotty.

In January, Chinese social media similarly erupted after a woman was found chained in a shack in eastern Jiangsu Province, and the authorities later acknowledged she was the victim of human trafficking. But officials also detained or censored some who pressed for more information. Last year, the tennis player Peng Shuai disappeared from public view after accusing a high-ranking former Chinese leader of coercing her into sex.

The Tangshan attack ignited so much outrage in part because the violence was so extreme. But that anger will not necessarily translate into more public recognition of the risks that women face, said Feng Yuan, the head of Equality, a Beijing-based feminist advocacy group.

“The primary reason he beat her was that his harassment did not yield his desired result. But many mainstream commentaries didn’t see that,” Ms. Feng said. “The role of gender being erased — this is what we need to fight against.”

The footage of the attack in Tangshan, a city of 7.5 million about 100 miles east of Beijing, shows a man walking into the restaurant, which still has several tables of diners, shortly before 3 a.m. When he approaches the women’s table and places his hand on one’s back, she can be heard asking what he is doing, and pushing him aside — then doing so a second time, after he tries to touch her again. He slaps her.

Her friends try to intervene, but several men rush in from outside and begin hitting them, pushing them to the ground, throwing chairs and dragging one outside by the hair, where they kick her as she lies on the ground.

One onlooker called the police almost immediately, according to an interview she gave to a state media outlet. Around 6 p.m. on Friday — 15 hours later, after the video had already spread widely — the local police issued a statement saying they were “going all out” to arrest the suspects, prompting some observers to accuse them of responding only because of the public outcry. By Sunday, the authorities said they had arrested seven men and two women. The suspects, who are in detention, could not be reached for comment.

Social media exploded with comments from users decrying both the assailants and broader sexist attitudes that they said enabled them. They fumed that the authorities could track down suspected coronavirus patients immediately but seemed unwilling to deploy similar resources to protect women. Many noted that the women had fulfilled all the usual tips about how to avoid harassment — they had gone out in a group and were in a well-lit public space — and were still unsafe.

“Just what kind of precautions does this world want me to take for them to be enough?” wrote the author of one widely shared article on WeChat.

One state media outlet, The Paper, examined legal records of similar cases of men assaulting women after being rebuffed. It found several instances of men being sentenced to one or two weeks of detention. In some cases, the men spent less time in detention than the women spent in the hospital.

But even as many pored over the role of gender in the attack, other voices dismissed its importance. Some social media users asked why the women were out so late. The state-owned Beijing Youth Daily, in an early report, said the man had “chatted” with the women, and then “both sides began to push and shove.”

Editorials in other state media outlets demanded improvements to public safety but did not mention the specific dangers that women face. Many focused on speculation that the attackers were gang members — a perception that gained traction as many Tangshan residents began sharing their own stories of being harassed by criminal groups. On Sunday, officials announced a two-week campaign against organized crime.

Others were more explicit in disavowing the role of gender. “The perpetrators in similar cases have not specifically targeted women, but rather target all weak people (including men),” Lu Dewen, a sociology professor at Wuhan University, wrote in a blog post.

Huang Simin, a mainland-based rights lawyer who has worked on cases related to gender violence, said it was important to consider other factors such as gang violence or inadequate law enforcement. But many people seemed unable to see how disregard for women might be driving those other elements, she said.

“We can analyze this incident from many angles: cultural, regional differences, legal. But at the heart of all these angles is gender,” Ms. Huang said. “If we can’t even admit that, then this problem will be very difficult to resolve.”

Because China has few laws that explicitly address gender-based violence, she added, many people do not have the framework to understand the attack in terms of gender. The attackers were charged with “picking quarrels and provoking trouble” and intentional assault.

In a sign of the often still hostile environment for feminist activism, even some who said they were sympathetic to the cause urged women to avoid being too confrontational.

Laura Yu, a Beijing-based lawyer originally from Tangshan, said the video had infuriated her. But if women appeared overly angry, she said, they would give fodder to men who cast feminism as a threat to their own rights.

“It’s not that I want to compromise,” she said. “It’s that if I don’t compromise, I can’t achieve anything.”

Some state media outlets and nationalist commentators have long tarred feminists as extremists. Even as state media denounced the Tangshan attack, censors deleted several articles arguing that the problems were systemic, including one linking the attack to the case of the chained woman in Jiangsu. Weibo said that it had shut down over 1,000 accounts, some of them for “inciting conflict between the genders.”

And there are so many more cases that never even receive this level of attention, said Ms. Feng, the feminist activist.

“There are so many incidents that were not filmed,” she said. “Violence against women, no matter what kind, in our society is really nothing new.”

Liu Yi, Joy Dong and Claire Fu contributed research.

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Valeurs Actuelles

[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?


Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron. 

 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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New York Times - World

In These New Textbooks, Hong Kong Was Never a British Colony

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The books are part of China’s effort to instill a particular historical narrative and to stress patriotic education in a city where a pro-democracy movement was crushed.

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By Tiffany May

HONG KONG — Many schoolchildren around the world have long been taught that Hong Kong was once a colony of the British Empire. But students in Hong Kong will soon learn a different lesson: It wasn’t.

Beijing has steadfastly maintained that historical view of the city’s status, long before Britain returned the territory to China in 1997, and years before a sweeping crackdown crushed a thriving pro-democracy movement in the once-semiautonomous territory.

Now, as Hong Kong prepares to commemorate 25 years since its handover to China on July 1, 1997, that narrative — which rejects how the British saw their relationship to the city — will be explicitly taught to Hong Kong high school students through at least four new textbooks that will be rolled out in the fall.

The textbook material is still under review by principals, teachers, scholars and employees of Hong Kong’s Education Bureau, but it seems destined for classrooms. Local news websites published draft excerpts this week, and The New York Times viewed teachers’ proof copies. The material is part of a wider campaign by China’s top leader, Xi Jinping, to overhaul Hong Kong’s schools, “protect young minds” and raise loyal, patriotic citizens.

Jeffrey Ngo, a Hong Kong pro-democracy activist and a doctoral candidate in history at Georgetown University, said that the government’s position “is a shorthand for saying, ‘Hong Kong was always a part of China, thus Hong Kongers never could claim a right of self-determination.’”

“It’s about trying to make sure the next generation of young kids are going to be supportive or at least sympathetic to what the government is saying,” Mr. Ngo added. “This is part of the remake of Hong Kong in the national security era.”

Under the terms of the 1997 handover negotiated with Britain, China had agreed that the social and economic systems of the territory would remain unchanged for 50 years after resuming sovereignty, with the result that Hong Kong initially had a high degree of autonomy from the mainland. When moves by Beijing threatened that arrangement, protesters took to the streets in 2014 and again in 2019.

In the wake of the 2019 pro-democracy protests against the tightening grip of China’s Communist Party on the city, Beijing sought to punish dissent, limit free speech and target independent news outlets and pro-democracy leaders. It prosecuted thousands of activists, and some fled into exile. A national security law imposed on Hong Kong also gave the authorities sweeping power to silence opposition. Officials also targeted Hong Kong’s educational system, which, they said, had shaped the beliefs of youths who led the demonstrations.

Steve Tsang, the director of the SOAS China Institute in London, said that since the Chinese leadership issued in 2013 a memo known as Document No. 9 that took aim at Western influences in the country, China has allowed only one version of history to be taught. Hong Kong would no longer be an exception to the rule.

“In the Xi approach to history, facts are merely incidental,” Professor Tsang said. “Only interpretation matters. And only one interpretation is allowed.”

Scholars and historians said that China’s portrayal of Hong Kong’s status under British rule is not new. Although the Communist Party had referred to China before 1949 as a “half colony, half-feudal society,” it has maintained since at least 1997 that Hong Kong was not a true colony, said Ho-fung Hung, a professor of political economy at Johns Hopkins University and the author of “City on the Edge: Hong Kong Under Chinese Rule.”

He cited an article in the party’s newspaper, People’s Daily, published in March 1997, that argued: “The United Kingdom has exercised typical colonial rule in Hong Kong, but it does not mean that Hong Kong is a colony. Colonies in the usual sense mainly refer to countries that have lost their sovereignty due to foreign rule and jurisdiction. Hong Kong is part of China’s territory, so the concept of colony does not apply to Hong Kong.”

In the 19th century, Britain took over what is now modern-day Hong Kong via two wars and a series of treaties that the Chinese government called unequal and coerced.

In 1946, the United Nations included Hong Kong on a list of “non-self-governing territories,” and in a 1960 resolution said the people there should be granted “the right to self-determination.” In 1972, after Beijing took over China’s seat in the world body, it successfully pushed the U.N. to remove Hong Kong from the list, arguing that it was within China’s sovereign right to decide Hong Kong’s future.

“Beijing never recognized that China had given up her sovereignty over Hong Kong, that British rule in Hong Kong had legitimacy and that 1997 is the time China resumed the exercise of sovereignty over Hong Kong,” Lau Siu-kai, a senior adviser to Beijing on Hong Kong policy, said in an interview.

He added, “Beijing only admits that Britain had imposed ‘colonial rule’ on Hong Kong. Textbooks, of course, have to reflect Beijing’s position. ”

The Latest on China: Key Things to Know

A regional strategy. Documents obtained by The Times show that China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity, in an apparent attempt to win friends and gain greater access to the strategically important island chains.

Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.

A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.

An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.

Mr. Lau, who is named as an editorial adviser to one of the textbooks, declined to comment further on the books themselves, saying that he had played only a limited role.

The new schoolbooks appear to be the linchpin of a revamped civics high school course that in years past had been known as liberal studies. It used to emphasize critical thinking and taught students to be objective and analytical. The older curriculum, which was developed in 2007 and periodically updated, did not appear to address the circumstances that led to Hong Kong’s handover. Some teachers discussed democracy, civil rights and even the Tiananmen Square massacre as part of their lesson plans.

The new course, which was renamed Citizenship and Social Development last year, lists “Hong Kong’s return to China” as part of the first lesson plan. It places greater emphasis on patriotism, China’s “indisputable sovereignty and jurisdiction” and the national security law.

Excerpts from the textbooks seen by The Times repeatedly reinforce the party’s position on Hong Kong. “The British aggression violated the principles of international law so its occupation of Hong Kong region should not have been recognized as lawful,” read the teachers’ edition proof copy of one textbook published by the Hong Kong Educational Publishing Company.

“Hong Kong did not have colonial status, and thus there was no so-called self determination,” it continued.

The Hong Kong Educational Publishing Company, which published two of the four textbooks, did not respond to requests for comment. Neither did two other publishers of textbooks that denied Hong Kong’s colonial status: Aristo Educational Press and Modern Educational Research Society.

Hong Kong’s Education Bureau, which oversees the review of new textbooks, said in a statement last week that the proofing process was confidential and that the department would “follow up” with those who had violated its terms.

It did not identify anyone and did not answer questions on the contents of the books.

Austin Ramzy contributed reporting.

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L'Humanité

Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires

Actu

Une équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.

Jérémie Bazart

Lorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).

Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.

Oreille occidentale et oreille chinoise

Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.

Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.

« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. » 

Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.

la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.

Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.

Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.

Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».

Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?

sciencesMusiquemusique classique
L'Humanité

La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers

Nos recommandations culturelles

Essai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.

Paul Mazliak

Posant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.

Le cerveau a aussi son espace-temps

Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).

Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.

Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro­-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.

Essaisalbert einsteinsciences
Valeurs Actuelles

[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?

Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.

Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Le Figaro

Sur Instagram, le nouveau règne de la vidéo chamboule créateurs et annonceurs

Chloé WoitierClaudia Cohen

ENQUÊTE - Pour concurrencer TikTok, l’application de Meta augmente fortement la visibilité de son format vidéo Reels. Les créateurs de contenus photo sont pénalisés.

Instagram change de visage. Voilà plusieurs semaines que le fil principal de l’application photo donne la part belle à des vidéos courtes et verticales venant de comptes auquel l’utilisateur n’est pas forcément abonné. Ce nouveau format, appelé «Reel», est une copie assumée de l’application chinoise TikTok, dont la popularité grandissante inquiète au plus haut point chez le groupe Meta. «TikTok prend à Instagram du temps passé. Il se met donc à proposer la même chose afin d’éviter la transhumance des utilisateurs et des annonceurs», décrypte Arthus Kannas, président de l’agence Heaven.

Mark Zuckerberg a fait des Reels une priorité stratégique, quitte à profondément remanier l’expérience utilisateur sur Instagram: entre publicités et contenus suggérés, plus de 30% des publications affichées sur le flux principal de l’application n’ont pas été sollicitées par l’internaute. Adam Mosseri, le patron de l’application, avait prévenu l’an passé: «Instagram n’est plus une application de partage de photos au format carré.»

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Cette nouvelle politique provoque des sueurs froides chez les créateurs de contenus. Ceux qui n’ont pas pris le virage des Reels sont sanctionnés par l’algorithme et voient la visibilité de leurs publications chuter. «Je suis désormais content si mes photos touchent 20.000 utilisateurs sur mes 360.000 abonnés», témoigne l’influenceur voyage Bruno Maltor. «L’audience d’un de mes amis photographe a été divisée par cinq, c’est brutal.» Devant cette dégringolade, certains influenceurs en viennent même à masquer le nombre de likes reçus par publication. «Face aux Reels, les photos statiques des influenceurs paraissent plus fades aux yeux de leurs communautés. Cela contribue à faire diminuer les taux d’engagement sur les formats classiques», analyse Guillaume Doki-Thonon, fondateur et directeur général de Reech.

Les algorithmes des réseaux sociaux sont des boîtes noires. Nous sommes locataires de ces plateformes qui peuvent modifier brutalement les règles du jeu

Le différentiel d’audience entre un Reel et une photo est saisissant. Le créateur Guillaume Ruchon (90.000 abonnés) en a fait l’expérience en alternant sur une semaine la publication de ces deux formats. Ses photos ont été montrées en moyenne à seulement 6500 comptes, contre 40.000 pour ses Reels… soit six fois plus. D’autres créateurs interrogés par Le Figaro confirment ce type d’écart. Et les comptes Instagram des marques ne sont pas épargnés.

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«Les annonceurs ont tendance à remettre en cause le travail de leurs agences quand les performances sont moins bonnes. Mais les algorithmes des réseaux sociaux sont des boîtes noires. Nous sommes locataires de ces plateformes qui peuvent modifier brutalement les règles du jeu», rappelle Arthur Kannas. Et ces nouvelles règles semblent claires: «Il faut absolument passer à la vidéo», résume Antonin Assié, cofondateur de l’agence Odace Media. «Une vidéo explicative, où on apprend des choses, courte et bien montée aura une bien grande visibilité qu’une photo», souligne Louis Carboneill, directeur commercial de l’agence de marketing d’influence Agently.

Changement de stratégie

Les créateurs et annonceurs qui ne suivent pas cette tendance risquent de perdre en grande partie le bénéfice des audiences qu’ils ont bâties au fil des années. «Instagram sort de la logique du réseau social, où l’on voit les comptes auxquels on s’est abonné, à une autre où c’est la thématique des vidéos qui prime», poursuit Antonin Assié. Les stratégies social media vont donc devoir être remaniées, ce qui ne se fera pas sans heurts.

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Car produire une vidéo efficace plutôt qu’une photo requiert une expertise. Dans les entreprises, les community managers en poste ne sont pas forcément armés pour cette nouvelle tâche et des recrutements seront nécessaires. Et pour les annonceurs, le tournant vidéo d’Instagram représente un coût non négligeable. «En moyenne, une marque doit débourser trois fois plus d’argent pour produire un contenu vidéo sur le réseau social. Car elle doit élaborer tout un storytelling et se tourner vers des studios de production», précise Cyril Attias, fondateur d’agencedesmédiassociaux.com. L’objectif étant notamment pour une marque de conserver la spécificité d’Instagram en proposant un contenu plus qualitatif que ce qui se fait sur TikTok.

Succès d’audience mal monétisé

Les budgets des annonceurs dédiés aux influenceurs Instagram ont également explosé. «Aujourd’hui, pour produire, monter et diffuser un placement de produits en format Reel de 15-30 secondes, un influenceur va être rémunéré 2000 à 20.000 euros selon sa popularité, dévoile Cyril Attias. Alors que pour une publication photo, la marque débourse plutôt entre 500 et 10.000 euros.» Devant cette nouvelle réalité, des influenceurs proposent aux annonceurs des «forfaits au rabais» comprenant un Reel et une publication photo. «Tous les annonceurs ne pourront pas suivre l’escalade des coûts», note Arthur Kannas. Pour maintenir des prix bas, «nous passons par des logiciels de motion design pour transformer des images statiques en vidéos».

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«Les agences et les créateurs de contenus se demandent si ce règne de la vidéo sera durable, ou s’il s’agissait simplement d’un effet de mode», souligne Guillaume Doki-Thonon. «La transition risque d’être ardue. Instagram pourrait revenir en arrière si les annonceurs ne suivent pas sa nouvelle politique», ajoute Arthus Kannas. Mark Zuckerberg l’a déjà reconnu: si les Reels sont un succès d’audience, ce format est encore mal monétisé. Cette affirmation a tendu les actionnaires du groupe, qui traverse une période de turbulences. Le groupe Meta entend restaurer la confiance dans les mois à venir.

L'auteure à succès Virginie Grimaldi quitte les éditions Fayard après la nomination d'Isabelle Saporta

Le départ de Virginie Grimaldi a de quoi rebattre les cartes du marché de l'édition, à l'aune du rapprochement entre Hachette et Editis.

Elon Musk va rencontrer les employés de Twitter jeudi

Ils auront la possibilité de soumettre des questions au patron de Tesla, qui menace de retirer sa proposition de rachat de la plateforme, se plaignant de ne pas avoir suffisamment d'informations sur la proportion de faux comptes.

Hachette Livre: Isabelle Saporta prend la tête des Éditions Fayard

Cette nomination consacre cette journaliste d'investigation et auteure de nombreux essais à succès, qui occupait jusqu'ici la fonction de directrice littéraire de la maison.

New York Times - World

Ryanair Drops South African Passport Test After Protests

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The Irish budget airline had imposed a test in Afrikaans, a language with a racist legacy and that many South Africans don’t speak, to weed out fake documents.

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By Emma Bubola and John Eligon

Ryanair has dropped a requirement that South African passport holders pass a test written in Afrikaans — a language with a racist legacy that many South Africans don’t speak — to prove their nationality before boarding certain flights after the policy was widely criticized as discriminatory and nonsensical.

In an email, the company on Wednesday confirmed that the quiz would no longer be used, pointing to statements made by its chief executive, Michael O’Leary, that it “doesn’t make any sense.” The comments were first reported by the BBC.

South Africans were angered by the test, which relied on a language imposed by the former white-led apartheid government on the country’s Black majority. Today, Afrikaans is the third most widely used household language in the country at 13 percent.

“They have genuinely offended an entire nation,” said Dinesh Joseph, a 45-year-old South African leadership and management trainer who had to pass the test to return to London from the Canary Islands.

Ryanair’s about face comes as South Africans prepare on Thursday to commemorate a seminal moment in their resistance to Afrikaans: the anniversary of the 1976 Soweto uprising, in which thousands of protesters, mostly Black schoolchildren, marched against the government’s efforts to require instruction in Afrikaans in school. The police fired on the protesters, killing hundreds.

The language’s racist legacy continues to resonate with many people in South Africa, where Zulu is spoken in more households, 23 percent, than any of the country’s more than 10 official languages. (English is the household language of 8 percent of South Africans.)

Some South African travelers reported feeling shocked and humiliated by the test requirement. Many South Africans expressed their frustration on social media, calling Ryanair’s requirement racist and even calling for a boycott of the airline.

Despite the complaints, Ryanair stood by the test requirement for weeks, saying it was implemented for flights to Britain because of a “high prevalence” of fraudulent passports from South Africa. The airline, a low-cost carrier based in Dublin, also characterized the quiz as “a simple questionnaire.” It asked travelers to name things like South Africa’s biggest city or national animal. Those unable to answer correctly would be denied boarding and given a refund.

Although the South African government had publicized recent cases of passport fraud, it was critical of Ryanair’s tactics, saying that the airline had access to systems to verify the authenticity of passports.

“We are taken aback by the decision of this airline,” Siya Qoza, a spokesman for South Africa’s Minister of Home Affairs, said in a statement last week, adding that the test was a “backward profiling system.”

Ryanair has not said why it chose Afrikaans as the language for the test. And Mr. O’Leary expressed little remorse for the policy, calling the South African government’s allegations of profiling “rubbish,” according to Reuters.

“Our team issued a test in Afrikaans of 12 simple questions like what’s the name of the mountain outside Pretoria?” he said during a news conference in Brussels on Tuesday. “They have no difficulty completing that.”

Mr. Joseph called Ryanair’s reversal “a bittersweet victory.” The airline was taking a step in the right direction, he said, but he complained about a lack of explanations of accountability for what he called an “insanely discriminatory” practice.

Although Mr. Joseph, who spoke English growing up, passed the test with the help of Google translate, he said that Ryanair needed to recognize the emotional distress the policy caused.

“I would like to see an apology, certainly to the people who had to go through it,” he said, “and also just to the South African people in general.”

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Valeurs Actuelles

Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites

C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.

« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.

À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.

Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere

Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »

Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».

Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »

Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste

Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »

Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.

Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.

“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”

Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »

Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.

Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.

Photo © Marie de Jeaghere

Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »

Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.

L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.

“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”

Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »

Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »

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France24 - Monde

En direct : Macron, Scholz et Draghi en Ukraine pour adresser "un message d'unité européenne"

Publié le : 16/06/2022 - 06:38Modifié le : 16/06/2022 - 10:40

FRANCE 24 Suivre Pauline GODART

Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président du Conseil italien, Mario Draghi, sont arrivés, jeudi, à Kiev, où ils devraient réaffirmer le soutien de l’Europe à l’Ukraine face à l'invasion russe. Suivez la situation heure par heure.

  • 10 h 34 : Emmanuel Macron est en route pour Irpin

"On va retrouver le président Zelensky maintenant pour à la fois nous rendre sur un site de guerre où des massacres ont été commis et ensuite pour pouvoir conduire les entretiens qui sont prévus", a précisé le chef de l'État français.

Selon BFM TV, les trois dirigeants devraient se rendre à Irpin, où ont eu lieu des crimes de guerre présumés. Des sirènes d'alerte ont retenti à Kiev pendant leur visite.

Les dirigeants des trois premières puissances économiques de l'Union européenne seront rejoints dans la journée par le président roumain, Klaus Iohannis, pour un entretien avec le président ukrainien Volodimir Zelensky consacré au conflit en cours ainsi qu'à la demande d'adhésion à l'UE déposée par Kyiv. Une conférence de presse est attendue en début d'après-midi.

  • 9 h 10 : arrivée d'Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi à Kiev

Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, sont arrivés en train à Kiev, première visite en Ukraine de ces trois dirigeants européens depuis le début de l'invasion russe.

Le déplacement des trois dirigeants survient sur fond de critiques sur leur réaction à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, Kiev leur reprochant d'être trop lents à livrer des armes et de faire passer leur propre prospérité avant la liberté et la sécurité de l'Ukraine.

"On va retrouver le président (Volodymyr, NDLR) Zelensky maintenant pour à la fois nous rendre sur un site de guerre où des massacres ont été commis et ensuite pour pouvoir conduire les entretiens qui sont prévus avec le président Zelensky", a déclaré à la presse Emmanuel Macron à son arrivée à Kiev. "Je pense que c'est un moment important", a ajouté le président français.

  • 8 h 38 : environ 10 000 civils sont encore à Severodonetsk, où les combats font rage 

Environ 10 000 civils sont encore présents dans la ville de Severodonetsk, ville-clé du Donbass dont les Russes tentent de s'emparer depuis des semaines, a indiqué Serguiï Gaïdaï, le gouverneur de la région de Lougansk, sur la messagerie Telegram.

"Depuis bientôt quatre mois, ils (les Russes) rêvent de contrôler Severodonetsk où, sur 100 000 habitants, environ 10 000 sont toujours là, sans compter les victimes", a-t-il indiqué.  

Selon lui, "l'armée russe perd des centaines de combattants, mais trouve des réserves et continue de détruire Severodonetsk". Mais "nos militaires tiennent la défense", a-t-il affirmé.

Severodonetsk est sous bombardements constants, avec aussi des combats de rue, depuis plusieurs semaines. Les trois ponts qui la reliaient à la ville voisine de Lyssytchansk sont désormais détruits.

  • 7 h 34 : Macron, Scholz et Draghi ont pris un train ensemble à destination de Kiev

Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, ont pris place ensemble à bord d'un train spécial à destination de Kiev, a indiqué l'Élysée.

Les trois dirigeants ont embarqué à bord de ce train spécial en Pologne et sont attendus jeudi matin dans la capitale ukrainienne, selon la chaîne de télévision allemande ZDF et le quotidien italien La Repubblica, qui publie une photo des trois dirigeants à bord du train.

🔴 Ukraine : cette photo de 3 leaders européens entrera dans l'Histoire. L'Italien Draghi, le Français Macron et l'Allemand Scholz dans le train qui, cette nuit, les a menés de Pologne à Kiev où ils sont attendus tôt ce matin. @LaRepubblica_it https://t.co/bdAda9rvRA pic.twitter.com/RkPqVfJMNB

June 16, 2022

Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi se sont retrouvés "durant la nuit" à Rzeszow, ville du sud-est de la Pologne qui dispose d'un aéroport international, avant de poursuivre leur route en Ukraine en direction de Kiev, précise ZDF.

Le trio doit rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui réclame le statut de candidat à l'UE pour son pays ainsi qu'une accélération des livraisons d'armes occidentales pour résister à la poussée des Russes.

  • 4 h 01 : Macron, Scholz et Draghi attendus à Kiev

L'Élysée n'a pas confirmé le déplacement d'Emmanuel Macron mais plusieurs médias italiens et allemands ont indiqué, de leur côté, que le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le chef du gouvernement italien, Mario Draghi, se rendraient dans la capitale ukrainienne jeudi. Ce déplacement serait une première pour les dirigeants des trois principaux pays de l’Union européenne, depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février.

Les trois hommes devraient rencontrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, pour évoquer, outre le soutien militaire, la demande de l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne. La France, l’Allemagne et l’Italie y sont favorables, mais dans une perspective plus ou moins lointaine.

  • 0 h 11: deux Américains combattant en Ukraine portés disparus, craintes de capture par Moscou

Des Américains partis se battre comme volontaires auprès des forces ukrainiennes sont portés disparus depuis plusieurs jours et pourraient avoir été capturés par la Russie, ont déclaré, mercredi, des élus et des membres de leurs familles.

Alexander Drueke et Andy Tai Huynh, tous deux originaires de l'État de l'Alabama, prenaient part aux combats au nord de la ville ukrainienne de Kharkiv, d'après ces récits.

"Au début de cette semaine, la mère d'Alexander Drueke, un ancien combattant de l'armée" qui "s'était porté volontaire pour aider l'armée ukrainienne à combattre la Russie, a contacté mes services après avoir perdu contact avec son fils" depuis "plusieurs jours", a rapporté l'élue de l'Alabama à la Chambre des représentants Terri Sewell dans un communiqué.

Son collègue Robert Aderholt a ajouté que la famille d'Andy Tai Huynh, un ancien Marine, n'avait eu aucun contact avec lui depuis le 8 juin, "lorsqu'il se trouvait dans la région de Kharkiv".

La mère d'Alexander Drueke a dit à la chaîne américaine CNN qu'ils étaient "présumés prisonniers de guerre, mais (que) cela n'(avait) pas été confirmé". L'ambassade des États-Unis à Kiev "n'a pas pu vérifier qu'il se trouve avec les Russes, tout ce qu'ils peuvent vérifier, c'est qu'il est porté disparu", a ajouté Bunny Drueke.

"Nous ne voulons pas faire de suppositions sur ce qui a pu se passer à ce stade", a expliqué pour sa part à la chaîne américaine la compagne d'Andy Tai Huynh. "Nous envisageons évidemment plusieurs scénarios, l'un d'eux étant qu'ils aient pu être capturés", a poursuivi Joy Black.

Avec AFP

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L'Humanité

Une brèche dans les prisons

Il était une fois

Le 8 juin 1972 s’ouvre à Nancy le procès de six mutins de la révolte à la maison d’arrêt Charles-III. Point d’orgue de la rébellion qui agite alors les prisons, cette mutinerie et la répression qui s’ensuivit ont suscité une mobilisation inédite. Elle donnera lieu au premier grand procès du système carcéral, dévoilant l’intolérable par la parole des détenus eux-mêmes.

Le procès de six mutins de la révolte qui a eu lieu à la prison Charles-III de Nancy, le 15 janvier 1972, ouvre six mois plus tard, le 8 juin, dans un climat que la presse qualifie d’électrique. Les autorités, à commencer par le ministre de la Justice René Pleven, sont inquiètes. Depuis la tentative d’évasion à la centrale de Clairvaux de Buffet et Bontems en septembre 1971, au cours de laquelle une infirmière et un surveillant ont été tués, les prisons bougent, elles font la une des journaux, des intellectuels se mobilisent, et les prisonniers se mutinent d’abord à Toul en décembre 1971, puis dans de multiples établissements pénitentiaires. L’inquiétude est d’autant plus grande qu’avec la loi anticasseurs de Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur depuis juin 1968, et la répression des organisations d’extrême gauche, de nombreux jeunes militants, souvent étudiants, se retrouvent derrière les barreaux, découvrant la réalité carcérale.

Craignant la venue de jeunes gauchistes, la préfecture de Meurthe-et-Moselle a déployé un imposant service d’ordre autour du palais de justice. Le procès est attendu par le pouvoir pompidolien pour mettre fin à ces mouvements qui agitent les prisons depuis presque une année, et par les autres pour constituer un point d’orgue des luttes autour du système pénitentiaire.

Car la mutinerie qui a éclaté à Charles-III, en plein centre-ville de Nancy, en a été la plus spectaculaire manifestation. Le 15 janvier 1972, refusant de rejoindre leurs cellules, les détenus s’emparent du contrôle des toits et déploient une banderole sur laquelle la population nancéienne lit : « On a faim ! » Une discussion s’engage entre ceux du dedans et la population du dehors. Les détenus ont des visages, ils deviennent des sujets, ils sortent de leur invisibilité par leur propre action. Cette scène inédite en France est interrompue par l’assaut des forces de l’ordre. La révolte est durement réprimée : de nombreux mutins sont transférés, mais surtout six d’entre eux sont inculpés dans le cadre de la loi anticasseurs.

Michel Foucault, les mots et les causes oubliées

« L’une des régions cachées de notre système social »

Cette inculpation entraîne une mobilisation sans précédent, aussi bien à l’extérieur des prisons qu’en leur sein via des comités de prisonniers. Elle est animée principalement par le Groupe d’information sur les prisons (GIP), créé un an plus tôt par Michel Foucault, le célèbre philosophe élu au Collège de France en 1970, qui fait figure de « nouveau Sartre », Jean-Marie Domenach, le directeur de la revue « Esprit », et l’historien anticolonialiste Pierre Vidal-Naquet. L’importance de l’information, explicite dans son nom, est précisée dans son manifeste : « Peu d’informations se publient sur les prisons ; c’est l’une des régions cachées de notre système social, l’une des cases noires de notre vie. Nous avons le droit de savoir, nous voulons savoir. »

Un GIP-Nancy est fondé : en liaison avec le groupe de Paris, il collecte localement le plus d’informations possible avec l’aide d’un comité de soutien aux mutins constitué le 27 février 1972. Celui-ci, dénommé « première commission de contrôle populaire sur les prisons », comprend « des gens qui ont déjà connu la prison, anciens résistants incarcérés par les nazis, des Français qui ont (…) soutenu la lutte du peuple algérien contre la colonisation, d’autres ex-détenus qui, eux aussi, savent bien ce qu’il faut contrôler dans une prison », ainsi que des écrivains, des journalistes, des avocats, des enseignants. Cette commission exige l’accès à l’établissement, en vain. Mais elle ne se décourage pas dans son entreprise de collecte et de production de données sur la détention : pas des chiffres froids, mais des mots, des récits, des trajectoires. Le GIP va donc les chercher à la source chez les mutins et auprès des travailleurs sociaux des prisons.

Une mise en lumière du fonctionnement judiciaire

Il s’agit de produire une contre-expertise ; un rapport est rendu public, « le Livre noir des événements de la prison Charles-Ill ». Pour le rédiger, le groupe s’est procuré le dossier judiciaire, mais, surtout, il a mené avec plusieurs ex-détenus de Charles-Ill, libérés dans les jours suivant la mutinerie, de longs entretiens dans lesquels ils racontent la révolte de l’intérieur, et qui mettent l’accent sur leur parcours biographique. La commission est aussi très attentive aux slogans lus sur les toits de Charles-Ill, et notamment « On veut une réforme pénitentiaire », « Justice », « Nous agissons pour des raisons valables, pas pour le plaisir ».

Le témoignage des familles vient aussi nourrir ce dossier, ainsi que des récits de vie de détenus qui soulignent les déterminismes sociaux. Ainsi sont mis en lumière non seulement la vie quotidienne au sein de l’établissement, mais aussi le fonctionnement judiciaire. « Des causes de la révolte, il faut passer aux causes de la détention : 220 000 jeunes sont officiellement sans emploi et le chômage s’étend actuellement en Lorraine. La plupart des emprisonnés de Nancy sont là pour délit d’origine économique », écrivent les rédacteurs. La mutinerie est replacée dans le problème plus vaste du rôle social de la justice, une « justice de classe ».

Le procès de la prison se déroule donc avant celui du 8 juin. Au sein de cette mobilisation qui s’amplifie, le plus remarquable est le soutien des prisonniers d’autres établissements, avec notamment des grèves de la faim à Grenoble et à la Santé ou à Charles-III même, où, le matin du procès, 50 détenus refusent leur petit déjeuner. Mais l’action la plus spectaculaire et qui marque un tournant dans l’histoire des luttes autour des prisons est la rédaction par les détenus de Melun d’une lettre adressée au président du tribunal de Nancy, premier document témoignant du mouvement qui devient quelques mois plus tard le Comité d’action des prisonniers (CAP) : « 35 000 détenus et leur famille, toutes les personnes éprises d’équité et d’humanité guettent votre verdict, anxieux de savoir si la justice de leur pays ne va pas sacrifier le peu de vérité qui a éclaté à Toul, Nancy, Nîmes, Fresnes, Melun, Loos et ailleurs pour que se perpétuent le mensonge, l’hypocrisie pénitentiaire derrière lesquels se cachent la bêtise, l’insouciance, la médiocrité, l’arbitraire et tout le reste, que l’on ne peut connaître que pour l’avoir vécu. C’est pourquoi nous nous affirmons solidaires de nos camarades de Nancy, dont nous considérons l’action rendue nécessaire par l’existence intenable qui nous est faite et par la nécessité d’en appeler à une opinion publique ignorante de trop de choses. »

Le gardien-chef et un détenu cités comme témoins par l'accusation

Le 8 juin 1972, le procès des six mutins de Nancy s’ouvre. L’accusation a cité deux témoins, le gardien-chef et un détenu, tandis que la défense est assurée par deux célèbres avocats parisiens, Albert Naud et Henri Leclerc. Le premier, ancien résistant, comme le second, jeune avocat, sont très engagés dans la défense notamment des jeunes gauchistes emprisonnés. Assistés de deux avocats nancéiens, Mes Bourgault et Brice, ils ont cité une dizaine de témoins, dont deux figures liées au GIP : le philosophe Gilles Deleuze et la Dr Édith Rose qui, psychiatre à Toul, avait rédigé en décembre 1971 un rapport, puis une lettre ouverte dénonçant l’attitude autoritaire du directeur de la centrale Ney de Toul, publiée dans « le Monde ». Les autres sont le pasteur de la prison, un éducateur, une assistante sociale et d’anciens détenus. Sont aussi attendus le directeur de l’administration pénitentiaire et l’avocat général Schmelck, auteur du rapport sur la révolte de la prison de Toul. Mais ni l’un ni l’autre, ni même la Dr Rose ne se présentent. Et un détenu cité par la défense a, comme par hasard, été transféré la veille. Michel Foucault assiste au procès depuis la salle.

L’audience est brève. Après un interrogatoire succinct des prévenus, les deux parties campent sur leurs positions. Du côté de l’accusation, le directeur de la prison est peu convaincant, de même que le détenu qui témoigne contre ses camarades et qui, après sa déposition, avait bénéficié d’une remise de peine.

Pour la défense, Gilles Deleuze commence par récuser la thèse du « téléguidage politique » des soulèvements, avant d’être interrompu par le président. Lors du réquisitoire, Me Flise s’en prend violemment au GIP en le renommant « Groupe d’intoxication du public » et demande au tribunal de sanctionner pour l’exemple les six mutins par de lourdes peines.

Lors de leurs plaidoiries, Mes Naud et Leclerc s’efforcent de recentrer les débats sur leurs véritables enjeux. Me Naud évoque son arrestation en 1941 par la Gestapo et son incarcération à la Santé pour souligner que rien n’a changé depuis ; Me Leclerc montre ensuite que la prison produit des mutilés sociaux au lieu de rééduquer les délinquants. À 20 heures, le verdict tombe : chacun des prévenus est condamné de cinq mois à huit mois de prison et 250 francs d’amende.

Me Leclerc: combat pour la justice et la démocratie

Faire entendre la voix des prisonniers

Si le verdict des juges est relativement clément, constituant une victoire pour les défenseurs des mutins, le procès n’a pas constitué l’arène politique pour une véritable mise en accusation de la prison, selon certains observateurs. Gilles Deleuze n’a pas pu en faire une tribune pour le GIP et d’aucuns y voient un demi-échec pour le groupe. Certains de ses membres vont créer, quelques mois plus tard, une structure juridiquement capable de soutenir les prisonniers devant les juges : l’Association de défense des droits des détenus (ADDD). Pour Michel Foucault et Daniel Defert, autre cofondateur du GIP, ce procès n’est qu’un des événements d’une lutte dont ils ne sont que les relais : faire entendre la voix des prisonniers, faire entrer la question des prisons dans l’espace public comme objet politique.

Formidable événement à retardement qui a donné lieu au premier grand procès de la prison de l’après-guerre, la mutinerie de Charles-III a donc été le déclencheur d’une mise en lumière inédite des dysfonctionnements du système pénitentiaire par la parole des prisonniers eux-mêmes, que le GIP a fait émerger.

Justice. Derrière les murs des prisons, la violence des matons

C’est de cette même volonté de « faire savoir » qu’est né en 1990 l’Observatoire international des prisons (OIP), dont les militants produisent un état permanent des prisons de France par les détenus et pour les détenus. Ce combat n’est pas vain, puisque a été institué par la loi du 30 octobre 2007 un Contrôleur général des lieux de privation de libertés. Dominique Simonnot l’incarne aujourd’hui, pointant, par des enquêtes précises, des manquements flagrants au droit en détention, poursuivant ce procès contre l’intolérable ouvert en 1972.

À VOIR

Le film documentaire « Sur les toits » de Nicolas Drolc, les Films Furax, 2014, 95 minutes. Visionnable sur YouTube. Les riches images d’archives sont nourries par les témoignages des mutins de Nancy, d’un ancien surveillant de la prison de Toul, de Me Henri Leclerc, du cofondateur du GIP, Daniel Defert, et de l’ancien détenu, écrivain et militant anarchiste Serge Livrozet.

prisonnancy
New York Times - World

The TikTok Star and Political Chameleon Vying for Colombia’s Presidency

Rodolfo Hernández bills himself as a paragon of democracy and a successful businessman who cares for the poor. A trip to Bucaramanga, the mountain-fringed city where he built his empire, reveals a different picture.

The Colombian presidential candidate Rodolfo Hernández, with his wife, Socorro Oliveros, holding the microphone, during a campaign event in Barranquilla, Colombia.Credit...

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By Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, who covers the Andes region, spent five days in Bucaramanga to gain a better understanding of the presidential candidate Rodolfo Hernández.

BUCARAMANGA, Colombia — As mayor, he called himself “the king,” punched a councilman who offended him and told a city employee pushing him to follow the rules that he’d wipe his own buttocks with the law.

Rodolfo Hernández, a 77-year-old businessman and former mayor, has emerged as Colombia’s most disruptive presidential candidate in decades, electrifying voters with a single-issue “drain the swamp” message amplified by a team of social media wizards who have made him a TikTok star, allowing him to circumvent the trappings of conventional campaigns.

He’s one of two remaining candidates in Sunday’s election for president of the third largest nation in Latin America, with the winner taking control at a pivotal moment in the country’s history.

“What the Colombian people really want is to rescue the entire public administration from the clutches of politicians,” he told The New York Times. “I embody that.”

The Trump-like figure was dismissive of his tendency to offend, including calling Venezuelan women a “factory for making poor children” and declaring himself a follower of the “great German thinker” Adolf Hitler.

“I say what I feel,” Mr. Hernández said. “I’m not interested in the aftereffect.”

Still, he has clarified that he meant to say Albert Einstein.

As a candidate, Mr. Hernández has promoted himself as a paragon of democracy, a successful businessman who makes good on promises and cares for the poor. But a trip to Bucaramanga, a mountain-fringed city where he built his empire and once served as mayor, reveals a different picture.

Mr. Hernández is an anti-corruption candidate who has been indicted on corruption charges, an austerity proponent whose slash-and-burn policies led to a hunger strike by city employees and a construction magnate who once pledged to build 20,000 homes for the poor that never materialized.

In May, he achieved a surprising second place finish in the first round of voting, beating out Federico Gutiérrez, a former big city mayor backed by the conservative elite.

Mr. Hernández faces Gustavo Petro, a former rebel and longtime senator who is hoping to become Colombia’s first leftist president.

Their victories reflect an anti-establishment fervor that has swept through Latin America, propelled by longstanding poverty and inequality that have intensified during the pandemic.

The two are tied in the polls, and whoever wins is likely to set the country on a starkly new path. Mr. Petro has vowed to overhaul the economic system by greatly expanding social programs and taxing the rich. Mr. Hernández has proposed “total austerity” and says he will declare a state of emergency to tackle corruption, prompting fears that he could shut down Congress or suspend local officials.

“We will do everything by reason and law,” Mr. Hernández promised. “Nothing by force.”

‘What awaits this country is a dictatorship.’

Bucaramanga, the city at the center of one of the country’s largest metropolitan areas, sits 250 miles north of Bogotá, the capital. It is a place where residents say that being direct and “unbuttoned” forms part of the culture.

No one in Bucaramanga, it seems, is ambivalent about Mr. Hernández, and a mention of him typically elicits hyperbolic acclaim or a stream of unprintable insults.

Mr. Hernández’s supporters describe him as a savior who erased the city’s deficit, renegotiated contracts to benefit taxpayers and broke a cycle of political favors that had turned Bucaramanga into a capital of corruption.

His critics call him a danger to democracy, an evangelist of a brutal capitalism that will ruin the nation and a man with few firm policy ideas who will do whatever it takes to get his way.

“What awaits this country is a dictatorship,” said César Fontecha, a former legal adviser to the city’s trash company who said that Mr. Hernández once called him in a fit of rage, demanding he help approve a contract riddled with legal problems.

Today, Mr. Hernández faces corruption charges in that case, accused of pushing subordinates to ensure a specific company won a deal with the city. According to the inspector general’s office, that contract could have earned his son significant money.

Mr. Hernández’s trial begins July 21. He has said he is innocent.

“I didn’t steal anything,” he said. “That’s why I’m calm, with a clear conscience.’’

‘Obsessed with accomplishing goals’

Growing up in Piedecuesta, a colonial-era town outside Bucaramanga, Mr. Hernández was the oldest of four boys, and his parents owned a cigar factory, a tailor shop and a sugar cane farm, making them among the most successful families in the community.

Mario Carvajal, a longtime friend of the candidate, recalled Mr. Hernández’s mother as “extremely demanding” and “impulsive.” If a young Rodolfo didn’t do his work, he said, “she beat him with whatever she could find.”

Mr. Hernández studied engineering, later started a construction company that built low-cost housing and then moved into finance, acting as seller and lender and offering interest rates far below local banks.

“If it wasn’t for him, we wouldn’t have the house,” said Flor Bayona, 57.

Eventually, his family drew attention from rebel groups that kidnapped people for ransom. First, they took his father, forcing the family to pay for his return. Then, according to Mr. Hernández, they took his only daughter, Juliana.

This time, Mr. Hernández refused to pay, saying it would only encourage more kidnapping. Juliana never returned.

Asked by a local radio station if he regretted his decision, he said: “On the one hand, yes, and with a lot of pain. And on the other hand, no, because if we’d paid they would have come for Socorro, my wife.”

Félix Jaimes, a longtime friend and adviser, called Mr. Hernández extremely concerned for the less fortunate and “obsessed with accomplishing goals.”

Mr. Hernández ran for mayor of Bucaramanga in 2015, sweeping into office on an anti-corruption and austerity platform that led him to even remove the chairs from the city hall cafeteria.

He cut job contracts and slashed salaries, including that of José del Carmen, 59, a union leader.

In response, workers built a protest camp that lasted for months, and then started a hunger strike that lasted six days.

“He was the workers’ executioner,” said Mr. del Carmen.

Mr. Hernández now faces charges of violating union rights during his time as mayor. The next phase of this trial begins July 26. He has denied the charges.

Who supports Rodolfo Hernández?

In a Bucaramanga office of white tables and minimalist art featuring black-and-white scenes of poverty, the Hernández campaign is run by an army of volunteers: self-described “Rodolfistas.”

Mr. Hernández’s campaign slogan — “don’t rob, don’t lie, don’t cheat” — is painted on one wall, and a cutout of the candidate stands at the entrance.

Upstairs, his social media team churns out memes and videos that have put Mr. Hernández on the map: the candidate making fun of rivals, the candidate as Forrest Gump, the candidate mocking analysts who said he wouldn’t make it to the second round.

During the campaign, Mr. Hernández has avoided most debates and has held few public events, favoring interviews with friendly media and live streams run by his allies. Yet he has energized broad swaths of the electorate, with his advisers saying that he has understood the moment.

For a generation, the country has been run by a hard-right movement founded by former President Álvaro Uribe. His political allies, known as Uribistas, were once lionized, but they have lost popularity amid allegations of human rights abuses, corruption scandals and growing poverty.

For Colombians fed up with Uribismo but turned off by Mr. Petro’s leftist proposals, Mr. Hernández is the perfect candidate: self-financed and seemingly independent, a forward-looking man with the same ambitions for Colombia as he has for his personal empire.

“He’s going to come through for us,” said Héctor Bonilla, 58. “I see it in his face, his sincerity when he speaks.”

Alfonso Morales, 64, a watchman who lives in a small shack near the top of a steep hill in Bucaramanga, has a different take.

As a candidate for mayor, Mr. Hernández distributed letters to the city’s poorest residents announcing a program called “20,000 Happy Homes” that he promised would be a reality if elected.

The homes were never built. “He lied to us,” said Mr. Morales. “I beg the Colombian people not to vote for this man.”

Mr. Hernández has continued to make such pledges. Inside Piedecuesta’s main park, he’s built a sleek model home labeled the “fortune house,” meant to serve as a campaign advertisement, and he has hired a real estate agent to market it.

Inside the house one day, the agent told visitors that a home like this would be available to them at a low cost and low interest rates — as long as Mr. Hernández won.

Carlos Buitrago contributed reporting from Bucaramanga and Piedecuesta, and Genevieve Glatsky from Bogotá.

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France24 - Monde

Disparus en Amazonie : un suspect passe aux aveux et mène la police aux corps

Publié le : 16/06/2022 - 02:38

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Selon la police fédérale brésilienne, qui s'est adressée aux journalistes mercredi, un suspect est passé aux aveux et a mené les enquêteurs sur les lieux où sont enterrés le journaliste britannique Dom Phillips et l'expert brésilien Bruno Pereira, disparus depuis le début du mois de juin en Amazonie. Les corps doivent être formellement identifiés avant d'être restitués aux familles.

C'est la fin d'une longue attente pour les familles. La police brésilienne a annoncé, mercredi 15 juin, qu'un des suspects arrêtés dans l'affaire de la disparition en Amazonie du journaliste britannique Dom Phillips et de l'expert Bruno Pereira était passé aux aveux.

"Hier soir nous avons obtenu les aveux du premier des deux suspects arrêtés (...) qui a raconté en détail comment le crime a été commis et nous a dit où les corps avaient été enterrés", a expliqué en conférence de presse le chef de la police fédérale de l'État d'Amazonas, Eduardo Alexandre Fontes, qui a indiqué que le suspect avait reconnu avoir participé au "crime", mais sans préciser son rôle.

Le suspect assure que les deux hommes ont été tués "par arme à feu", a précisé le policier, qui n'exclut pas de nouvelles arrestations.

"Des excavations ont été effectuées sur place, les fouilles vont continuer, mais des restes humains ont déjà été retrouvés", a-t-il ajouté. "Dès que nous aurons pu vérifier grâce à l'expertise qu'il s'agit bien de restes des corps de Dom Phillips et Bruno Pereira, ils seront restitués aux familles".

Quelques heures avant cette annonce, les caméras de télévision avaient filmé l'un des deux suspects arrêtés sortant d'un commissariat pour être amené en bateau sur les lieux des recherches menées par les forces de l'ordre.

"Leur dire adieu avec amour"

Le premier suspect, Amarildo da Costa de Oliveira, un pêcheur âgé de 41 ans surnommé "Pelado", a été arrêté dès le 7 juin. Des témoins ont dit l'avoir vu passer à vive allure à bord d'un bateau allant dans la même direction que l'embarcation de Dom Phillips et Bruno Pereira, avant leur disparition. Le second suspect, Oseney da Costa de Oliveira, dit "Dos Santos", a été arrêté mardi, "soupçonné de participation à l'affaire", selon la police fédérale.

L'épouse brésilienne du journaliste, Alessandra Sampaio, a tenu à remercier dans un communiqué "toutes les équipes qui ont mené les recherches, notamment les indigènes bénévoles" dont l'absence, lors de la conférence de presse, a été critiquée par de nombreux observateurs.

"Même si nous attendons encore les confirmations définitives, ce dénouement tragique met fin à l'angoisse de ne pas savoir où se trouvaient Dom et Bruno. À présent, nous allons pouvoir les ramener à la maison et leur dire adieu avec amour", a-t-elle déclaré. "Aujourd'hui, nous débutons aussi notre combat pour la justice (...) Nous n'aurons la paix que quand seront prises les mesures nécessaires pour que de telles tragédies ne se reproduisent pas".

Dimanche, les autorités avaient annoncé avoir retrouvé des effets personnels des deux disparus.

Zone dangereuse

Le journaliste britannique et l'expert brésilien avaient été vus pour la dernière fois le 5 juin, durant une expédition dans la zone de la Vallée de Javari. Dans cette région proche de la frontière avec le Pérou et la Colombie réputée très dangereuse, s'y déploient de multiples trafics de drogue, de pêche ou d'orpaillage illégal.

Elle est devenue, ces dernières années, un axe stratégique pour les gangs de narcotrafiquants qui acheminent par voie fluviale de la cocaïne ou du cannabis produits dans les pays voisins du Brésil, notamment la Colombie et le Pérou.

Auteur de dizaines de reportages sur l'Amazonie, Dom Phillips, 57 ans, s'était rendu une nouvelle fois dans la région dans le cadre de ses recherches pour un livre sur la préservation de l'environnement.

Bruno Pereira, 41 ans, expert reconnu et défenseur des droits des peuples autochtones, a travaillé durant de nombreuses années à l'agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes (Funai). Il a notamment dirigé l'antenne de la Funai à Atalaia do Norte (nord-ouest), localité où les deux hommes étaient censés rentrer en bateau quand ils ont disparu, ainsi qu'un programme de protection de groupes indigènes isolés de la Vallée de Javari.

"Mal vu"

Père de trois enfants, Bruno Pereira a relaté à plusieurs reprises avoir été la cible de menaces par des bûcherons, des mineurs et des pêcheurs illégaux qui tentaient d'empiéter sur les terres protégées.

Installé au Brésil il y a 15 ans, Dom Phillips était marié avec une Brésilienne et avait entrepris des démarches pour adopter un enfant.

Leur disparition a suscité une vive émotion dans le monde entier, avec des réactions de personnalités politiques de premier plan et de célébrités comme les membres du groupe de rock irlandais U2.

Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, favorable à l'exploitation minière et agricole de réserves indigènes en Amazonie, a été fortement critiqué pour avoir qualifié l'expédition des deux hommes d'"aventure peu recommandable".

Mercredi, il a affirmé que Dom Phillips était "mal vu" en Amazonie parce qu'il avait écrit "de nombreux reportages contre les orpailleurs, sur l'environnement". "Dans cette région très isolée, beaucoup de gens ne l'aimaient pas. Il aurait dû redoubler de précautions (...) Là-bas, il y a des pirates sur le fleuve, c'est imprudent d'arpenter les lieux sans être armé", a-t-il ajouté, lors d'un entretien à la chaîne YouTube de la journaliste Leda Nagle.

Avec AFP

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Un deuxième suspect arrêté dans l'affaire des deux disparus en Amazonie

Disparitions en Amazonie : des traces de sang retrouvées sur le bateau d'un suspect

Confusion autour du sort des deux disparus en Amazonie, des effets personnels retrouvés

Le Figaro

Conduite autonome : des Tesla impliquées dans 273 accidents aux États-Unis

Au total, les modèles Tesla ont fait l'objet de près de 70% des signalements sur les 392 accidents répertoriés, pour la presque totalité entre juillet 2021 et mi-mai 2022, selon la NHTSA.

Des véhicules de marque Tesla équipés du logiciel de conduite autonome ont été impliqués dans 273 accidents aux États-Unis, selon un rapport publié mercredi par l'Agence américaine de la sécurité routière (NHTSA), qui enquête actuellement sur le système d'assistance à la conduite du constructeur américain.

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Le rapport porte sur les véhicules équipés d'un logiciel dit de niveau 2, c'est-à-dire qui peut faire accélérer ou décélérer la voiture et tourner le volant si nécessaire, mais nécessite un conducteur attentif, prêt à reprendre le contrôle à tout moment. Au total, les modèles Tesla ont fait l'objet de près de 70% des signalements sur les 392 accidents répertoriés, pour la presque totalité entre juillet 2021 et mi-mai 2022, selon la NHTSA.

L'agence précise néanmoins que le même accident peut avoir fait l'objet de plusieurs signalements et que les chiffres publiés mercredi «ne sont pas des données significatives en matière de sécurité». Pour être comptabilisé, un accident doit être intervenu alors que l'assistant à la conduite avait été activé à un moment ou un autre durant les 30 secondes précédentes. Autre critère, l'incident doit avoir impliqué soit un piéton ou un deux-roues (vélo ou moto), soit le transport à l'hôpital d'un individu, soit avoir occasionné le déclenchement de l'airbag ou avoir nécessité l'enlèvement du véhicule.

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Honda fait aussi l'objet de nombreux signalements

Parmi les 11 autres constructeurs répertoriés, seul Honda a fait l'objet d'un nombre de signalements conséquent (90). La NHTSA rappelle que le nombre d'accidents doit être rapporté à celui des véhicules du constructeur dotés d'un système d'assistance à la conduite, or Tesla est, de loin, la marque qui possède la plus importante flotte de ce type aux États-Unis. La NHTSA a récemment étendu une enquête, ouverte l'été dernier, sur le lien potentiel entre le système d'assistance à la conduite de Tesla et une série de collisions avec des véhicules d'urgence. L'enquête est passée du stade d'évaluation préliminaire à celui d'analyse d'ingénierie, la dernière étape avant un éventuel rappel. Autopilot, le système du constructeur de véhicules électriques, est censé aider le conducteur à suivre la trajectoire de la route et à garder les bonnes distances avec les autres véhicules mais Tesla précise bien que le conducteur doit rester vigilant à tout moment. Sollicité par l'AFP, Tesla n'a pas donné suite dans l'immédiat.

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L'Humanité

Fraction armée rouge : 1972, année rouge sang en Allemagne

Il était une fois

Allemagne de l’Ouest, juin 1972. Le noyau historique de la Fraction armée rouge est arrêté après des attentats meurtriers contre la police, la justice, le groupe de presse Springer et des quartiers généraux américains. D’autres militants vont prendre le relais. Retour sur cette organisation, née dans le sillage du mouvement étudiant contre la société de consommation et la guerre au Vietnam, qui croyait « attaquer le système impérialiste sur ses arrières ».

Entre le 11 mai et le 24 mai 1972, la République fédérale d’Allemagne (RFA) est secouée par une vague d’attentats à la bombe frappant les quartiers généraux américains de Francfort et d’Heidelberg, les locaux de la police d’Augsbourg et de Munich, un juge de ­Karlsruhe et les bâtiments du groupe de presse Springer à Hambourg : quatre militaires américains, dont un officier, sont tués et 70 personnes (policiers, militaires et ouvriers) blessées. Les dégâts matériels sont partout considérables. Dans les heures qui suivent, ces actions sont revendiquées par la Fraction armée rouge (en allemand, Rote Armee Fraktion, RAF).

À l’origine de la Fraction armée rouge (RAF, en allemand), une poignée d’étudiants déterminés à renverser le capitalisme par tous les moyens. © DPA Picture-Alliance via AFP

Active depuis 1970, cette organisation, qui se définit comme fraction armée du mouvement anti-impérialiste, ne s’était jusqu’alors manifestée que par quelques braquages de banques et des cambriolages de bâtiments administratifs, suivis de fusillades avec la police. Mais l’offensive du printemps 1972, frappant six villes éloignées les unes des autres en moins de deux semaines, surprend par son ampleur, sa concentration dans le temps et son haut degré de préparation technique. Cependant, l’impression de puissance qu’elle dégage va être démentie par la rapidité des arrestations : en moins d’un mois, tous les membres du noyau historique de la RAF se retrouvent sous les verrous.

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Seize mille policiers sont affectés à la lutte antiterroriste, 200 000 DM de primes sont offerts pour la capture des 19 suspects figurant sur les avis de recherche diffusés partout dans le pays, et des centaines de personnes sont perquisitionnées et interrogées. Très vite, les moyens engagés par les autorités fédérales payent. Le 1er juin 1972, des blindés encerclent un garage de Francfort où Andreas Baader, Jan-Carl Raspe et Holger Meins ont trouvé refuge. Le 7 juin, Gudrun Ensslin est appréhendée dans un magasin de Hambourg et, dix jours plus tard, Ulrike Meinhof est arrêtée à Hanovre. Tous appartiennent au noyau initial de la RAF et, à tort ou à raison, les autorités leur attribuent un rôle majeur dans la conception, la préparation et la réalisation des attentats qui viennent d’ensanglanter l’Allemagne.

Née en 1940 près de Stuttgart, Gudrun Ensslin, étudiante en lettres et anglais, engagée depuis l’adolescence contre le réarmement de l’Allemagne et l’arme atomique, a participé activement au mouvement étudiant allemand qui commence en 1966 avec la protestation contre la guerre du Vietnam. Dans ce cadre, elle a connu Andreas Baader, né en 1943 à Munich, étudiant en art, fréquentant les milieux underground de Berlin. Ensemble, ils ont déjà comparu devant la justice en avril 1968 pour avoir provoqué un incendie dans deux grands magasins de Francfort. Ils entendaient protester contre l’indifférence de la population allemande à l’égard du conflit vietnamien et dénoncer le cynisme de la société de consommation. La journaliste Ulrike ­Meinhof, née à Oldenbourg en 1934, ancienne membre du KPD (Parti communiste d’Allemagne, dissous en 1956), éditorialiste et rédactrice en chef du magazine d’extrême gauche « Konkret », avait assisté au procès et noué des liens avec eux.

En 1968, Thorwald Proll, Horst Söhnlein, Andreas Baader et Gudrun Ensslin font de leur procès un happening sur le mode de la dérision. ©  Alamy Stock Photo

Entre-temps, Rudi Dutschke, leader charismatique du mouvement étudiant allemand, avait été victime d’une tentative d’assassinat par un jeune ouvrier proche de l’extrême droite. C’était pour Ulrike Meinhof le signe qu’il était devenu impossible de lutter sans sortir du cadre légal : « Les balles tirées sur Rudi ont mis fin au rêve de la non-violence. Qui ne s’arme pas meurt, qui ne meurt pas est enterré vivant dans les prisons, dans les maisons de rééducation, dans le sinistre béton des tours résidentielles ! »

Cet attentat avait débouché sur une radicalisation du mouvement étudiant et une répression accrue de la part de l’État. Des centaines de manifestants avaient été traduits en justice, condamnés à des peines de prison, et même radiés de l’université comme Holger Meins, né en 1941 à Hambourg, étudiant à l’Académie de cinéma à Berlin. C’est dans ce contexte tendu que s’est formée la RAF à partir d’une vingtaine de militants qui, las de la violence incantatoire des manifestations, envisageaient le recours à la guérilla urbaine sur le modèle des groupes latino-américains. Andreas Baader, Gudrun Ensslin, Holger Meins, Ulrike Meinhof, l’avocat Horst Mahler, menacé d’être radié du barreau pour sa participation à des manifestations violentes, et Jan-Carl Raspe, étudiant en sociologie né à Berlin en 1944, engagé dans des expériences de vie alternatives, faisaient partie de ce noyau initial.

Le 19 octobre 1977, le corps du président du syndicat des patrons Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture, après l’annonce des « suicides » en prison de Baader, Ensslin et Raspe. © AFP

Dès leur arrestation, les militants de la RAF sont soumis à des conditions de détention extrêmement strictes. Certaines femmes du groupe, internées à la prison de Cologne-Ossendorf, subissent même un isolement acoustique total avec lumière électrique allumée jour et nuit, dans des conditions de privation sensorielle absolue. En réponse au traitement qui leur est infligé, les prisonniers mènent plusieurs grèves de la faim collectives. La plus longue, de septembre 1974 à février 1975, dure 145 jours et entraîne la mort d’Holger Meins. Certaines revendications, comme le regroupement partiel des prisonniers, ont alors été satisfaites et les détenues de Cologne-Ossendorf ont été transférées dans d’autres lieux d’incarcération.

Le traitement judiciaire est tout aussi exceptionnel. Pour éviter toute tentative d’évasion, un bâtiment spécial a été construit à l’intérieur de l’enceinte de la prison de Stammheim, où sont incarcérés, à partir de 1975, huit des principaux membres du groupe. Les avocats de la RAF font l’objet, à plusieurs reprises, de perquisitions et même d’interpellations. Le verdict est rendu le 28 avril 1977 en l’absence des accusés, trop faibles pour suivre les débats, et des avocats, qui refusent de plaider pour protester contre les atteintes aux droits de la défense. Jan-Carl Raspe, Andreas Baader et Gudrun Ensslin sont condamnés à la prison à vie. Holger Meins, mort pendant une grève de la faim, et Ulrike Meinhof, retrouvée pendue dans sa cellule le matin du 9 mai 1976, ne seront jamais jugés.

Deux ans plus tard, de nouveaux militants, issus des comités de soutien aux prisonniers, passent à l’action. Le 7 avril 1977, le procureur fédéral ­Siegfried Buback, rendu responsable de la mort d’Holger Meins et d’Ulrike Meinhof, est abattu avec son chauffeur et un collaborateur. Le 30 juillet 1977, le banquier Jürgen Ponto, président de la Dresdner Bank, est tué lors d’une tentative d’enlèvement manquée. Enfin, le 5 septembre 1977, Hanns-­Martin Schleyer, président du syndicat des patrons allemands et ancien SS, est enlevé par un commando qui exige la libération de onze prisonniers de la RAF parmi lesquels Baader, Ensslin et Raspe. Tandis que les pourparlers traînent en longueur, un commando palestinien détourne un Boeing de la Lufthansa le 13 octobre, et joint ses propres revendications à celles du commando qui a enlevé Schleyer. Quatre jours plus tard, une section antiterroriste allemande donne l’assaut au Boeing, qui s’est posé en ­Somalie, à Mogadiscio, et libère les otages.

Quelques jours plus tard, leurs funérailles donnent lieu à une manifestation de soutien. Après un long silence, la RAF refait parler d’elle en signant une série d’attentats entre 1985 et 1991. © DPA Picture-Alliance via AFP

Le 17 octobre 1977 au matin, on annonce le suicide de trois prisonniers de Stammheim : Andreas Baader et Jan-Carl Raspe par balles et Gudrun Ensslin par pendaison. La version du suicide est immédiatement contestée par les avocats et les proches qui demandent comment des armes auraient pu être introduites dans la prison la mieux gardée au monde et comment les prisonniers privés, depuis l’enlèvement de Schleyer, de visites, de courrier, de radio et de presse auraient pu apprendre l’action de Mogadiscio et son échec, et s’entendre pour se donner simultanément la mort. Le 19 octobre, le corps de Hanns-Martin Schleyer est retrouvé dans le coffre d’une voiture à Mulhouse. La RAF revendique son exécution.

Dans l’ensemble, les actions de 1977 furent critiquées et même condamnées par l’extrême gauche allemande, qui reprochait à la RAF d’être devenue une organisation de libération de ses propres militants et de ne plus avoir aucun objectif politique. Quant au détournement de Mogadiscio, il contredisait un des principes de la RAF : ne pas risquer que des civils soient touchés par des actions de guérilla.

De 1970 à 1977, la RAF a produit un certain nombre de textes (interviews, textes d’explication ou de revendications, lettres de prison, déclarations au procès) qui permettent de comprendre son orientation stratégique, que nous présentons ici. Jamais elle n’a voulu se constituer en avant-garde pour déclencher une révolution en RFA. L’internationalisation du capital, l’uniformisation culturelle, la mobilité de la main-d’œuvre rendaient selon elle caduque cette conception et obligeaient les révolutionnaires à penser la lutte dans le cadre plus global du système impérialiste mondial dominé par le capital américain.

Dans la société industrielle avancée, les classes n’ont pas disparu, mais les exploités n’ont même plus la possibilité de se reconnaître comme tels. Car le système ne s’empare pas seulement de leur force de travail mais aussi de leur subjectivité, de leurs aspirations et de leurs utopies au moyen des mass media et de la consommation massive. Dans ces conditions, se constituer en avant-garde n’aurait aucun sens, mais il faut faire de cette situation, de cette atomisation, le point de départ d’une lutte radicale que tout un chacun peut mener.

Point n’est besoin de rejoindre un lointain foyer de guérilla car c’est dans les métropoles qu’on peut attaquer l’impérialisme sur ses arrières, d’où il exporte ses troupes, ses armes, ses instructions, sa technologie, ses systèmes de communication et ses normes culturelles. La Fraction armée rouge est la fraction d’une armée rouge mondiale regroupant tous ceux qui combattent le système impérialiste, en synergie avec les peuples du tiers-monde en lutte pour leur indépendance.

Après un long silence, la RAF revendique entre 1985 et 1991 plusieurs attentats visant des responsables politico-économiques. En avril 1998, elle annonce sa dissolution dans un communiqué en forme d’autocritique exprimant le regret de n’avoir pas été assez ouverte aux mouvements de contestation des deux dernières décennies, et d’avoir échoué à articuler travail politique légal et action armée.

Depuis les années 1970, nombreux ont été les artistes qui ont été inspirés par la RAF – parmi les plus connus, le peintre Gerhard ­Richter, le compositeur Helmut Lachenmann, l’écrivain Don DeLillo, les cinéastes Rainer Werner Fassbinder, Volker Schlöndorff et Margarethe von Trotta –, interrogeant dans leurs œuvres le refus définitif de ces hommes et femmes d’être en paix avec ce monde et leur détermination à le combattre par les armes, au péril de leur vie.

Anne SteinerAllemagneIl était une fois
Le Figaro

«Je ne veux pas de ce Mbappé-là» : le président du Real Madrid accable Mbappé... sans fermer la porte à un futur transfert

Le Figaro

Selon Florentino Pérez, le champion du monde a cédé à «des pressions politiques et économiques» pour rester au PSG.

Invité de l'émission El Chiriguinto à la télévision espagnole mercredi soir, Florentino Pérez est revenu sur le transfert avorté de Kylian Mbappé au Real Madrid. Malgré la déception immense du club et de ses supporters face au choix du champion du monde de finalement rester à Paris, le président de la «Maison Blanche» ne ferme pas la porte à une future arrivée du joueur à Madrid. «Je n'ai jamais dit que c'était terminé pour toujours entre Mbappé et le Real Madrid. Dans trois ans, les choses pourront peut-être changer», a confié le magnat du bâtiment.

Il n'en reste pas moins que ce dernier a été déçu par l'attitude du prodige français. «Ce Mbappé n'est pas mon Mbappé. Ce n'est pas le Kylian que nous voulions. Je voulais le vrai Kylian (...) Je ne veux pas de ce Mbappé-Là», poursuit-il.

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Pérez a également évoqué les raisons qui, selon lui, ont fait changer d'avis le joueur de 23 ans. «Il ne m'a pas trahi. La situation avec Mbappé a changé quinze jours avant (qu'il communique sa décision). Il a subi une pression politique et je pense aussi économique, croit savoir le patron du Real. Ce n'était pas facile pour lui de recevoir des coups de fil du président de la France pour lui dire de ne pas quitter le PSG. Puis aller au Qatar pour se voir offrir des choses qui te rendent fou, des choses probablement disproportionnées. C'est pour cela que Kylian a changé d'avis.»

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Foot : la Ligue espagnole confirme avoir déposé plainte contre le PSG et Manchester City auprès de l'UEFA

Pour la Liga, les deux clubs «enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier».

Stade de France : premières conclusions des sénateurs jeudi à Saint-Denis

Près de trois semaines après les incidents survenus au Stade de France, une délégation sénatoriale se déplacera jeudi à Saint-Denis où elle présentera à la presse ses premières conclusions sur ce dossier sensible.

L'Humanité

Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur

Il était une fois

La petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.

Dominique Bari

Camp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.

La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.

Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?

Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »

Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.

Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA

Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.

Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).

Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP

Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).

Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo

La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.

Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.

La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.

Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).

Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP

Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.

Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.

Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.

Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.

timor orientalIl était une fois
New York Times - World

With Northern Ireland and Migrants, Johnson Swings Cudgel of Survival Politics

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Critics say the British leader’s hardened stances on Northern Ireland and immigration are cynical pandering to the pro-Brexit Tories he needs to stay in power.

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By Mark Landler

LONDON — When Prime Minister Boris Johnson survived a potentially lethal challenge to his leadership last week, he said he wanted to pull politics in Britain back to “the issues I think the people in this country want to talk about.”

His first two issues, changing trade rules for Northern Ireland and flying migrants to Rwanda, certainly got people talking. But they also thrust Britain into a nasty web of legal disputes that risks making the country look like an international scofflaw. And they did so with policies that critics describe as flimsy, cynical and ineffectual.

A European court order forced Britain to ground a flight that was to transport seekers of British asylum to Rwanda on Tuesday night, setting off an angry chorus of complaints about foreign judges interfering in Britain’s efforts to police its borders. Mr. Johnson warned that Britain might leave the European Convention on Human Rights, an institution that Winston Churchill helped create after World War II. The last country to leave the convention was Russia, after its invasion of Ukraine.

Britain’s legislation to overhaul trade rules in Northern Ireland is widely viewed as a breach of its Brexit agreement with the European Union. On Wednesday, the bloc announced legal steps to retaliate. But a new clash with Brussels pleases the Brexiteers in Mr. Johnson’s Conservative Party and grabs headlines in pro-Tory newspapers that might otherwise dwell on economic woes or a scandal-scarred prime minister.

The ultimate success of both efforts is questionable: the trade legislation, because it will not take effect for at least a year, and Britain is wary of precipitating a trade war with Brussels in the meantime; the immigration policy, because it faces myriad case-by-case challenges and a broader judicial review next month.

Yet success, critics say, is beside the point. By whipping up a debate over British sovereignty, whether on asylum seekers or trade, Mr. Johnson is appealing to the pro-Brexit base in his party, as well as a pro-Brexit contingent in Parliament, whose support he needs to fend off another leadership challenge.

“This is not, and never has been, a serious policy, and she knew that when she chartered the plane,” the Labour Party’s representative on Home affairs, Yvette Cooper, said of the Home secretary, Priti Patel, in Parliament after Ms. Patel declared the government would schedule another flight to Rwanda.

Ms. Patel said Britain would not be deterred from sending asylum seekers to Africa. She called the opponents of the policy the “usual suspects,” adding, “We will not accept that we have no right to control our borders.”

That, in a nutshell, is the government’s message — one that Mr. Johnson and his fellow Brexiteers emphasized relentlessly during the long debate over Britain’s departure from the European Union. With the Conservatives facing embarrassing defeats in two Parliamentary elections on June 23, the prime minister hopes that “take back control” is still a politically resonant slogan.

On Wednesday, the headlines suggested it was. “Euro Court Grounds Jet to Rwanda,” said The Daily Mail, which added that Britain’s plan to end the asylum seekers’ perilous and illegal crossings of the English Channel had been stymied by “meddling judges in Strasbourg.” The Daily Express said, “Fury as Rwanda Flight Blocked.”

The policy has drawn fierce criticism from immigration and human-rights groups, not to mention religious leaders and even, according to British press reports, Prince Charles. Among the charges: It is inhumane, violates international agreements on refugees and sets a precedent for other nations to send migrants offshore.

Yet for all the criticism, legal experts said they understood Mr. Johnson’s frustration with the European court. British courts had refused to block the flight, based on the government’s pledge that it would return to Britain any migrants who had been relocated to Rwanda if the later judicial review struck down the policy.

“I’ve got some sympathy for the government on this one,” said Jonathan Sumption, a lawyer and former justice on Britain’s Supreme Court. “The issue is a very limited one: whether there was any risk of irreversible damage if the migrants spent a month in Rwanda. Three British courts have carefully analyzed the cases and found there was not a risk of irreversible damage.”

Still, Mr. Sumption said it was unlikely the dispute would prompt Britain to leave the European Convention. For one, such a move lacks the required parliamentary majority. For another, Britain’s ties are deep: British lawyers played a major role in drafting the convention. Churchill threw his political weight behind it. Even Mr. Johnson rejected a call to leave it before the 2016 Brexit referendum.

“Keep the European Convention, it’s a fine thing,” Mr. Johnson said at the time. “Get out of the E.U.”

Adding to the complication is Northern Ireland: Mr. Johnson insisted that his legislation overhauling the trade rules in the North was designed to preserve the Good Friday Agreement, which ended decades of sectarian violence there. But under the terms of that accord, Northern Ireland must remain subject to the European Convention.

If Britain left the convention, legal experts said, it could create a separate legal status for the North. But that would be politically arduous, given that Northern Ireland’s separate trade status has caused the tension between Brussels and London, and resulted in the legislation.

The European Union, in reactivating its legal case and filing additional claims against Britain, said Mr. Johnson had “no legal or political justification” to scuttle the trade rules. The British government had set out to “unilaterally break international law,” said the union’s chief negotiator, Maros Sefcovic.

That position is largely seconded by British legal experts, including Mr. Sumption, who described the government’s legal case as “utter rubbish.” But as with the Rwanda migrant flights, the legitimacy, or efficacy, of the policy may matter less than the political imperative of pushing it.

Addressing the tensions in Northern Ireland is particularly important for Mr. Johnson to appease hard-line Brexiteers in his party, several of whom turned on him after reports of illicit parties in Downing Street during the pandemic.

Mr. Johnson’s political vulnerability was underscored on Wednesday when his independent ethics adviser, Christopher Geidt, announced his resignation, one day after lawmakers questioned him about whether Mr. Johnson had violated the ministerial code by misleading Parliament over the parties.

Steve Baker, a leader of the pro-Brexit contingent in Parliament, said if Mr. Johnson failed in the Northern Ireland dispute, “the Euro-skeptics will lose faith, and when they lose faith, they will lose faith en bloc, and then he really will be in trouble.”

For some critics, however, the biggest danger is that Mr. Johnson’s moves will erode Britain’s well-established role as a champion of international law.

“When we now go around, saying to other states, ‘You’ve got to comply with this or that convention,’ they’ll say, ‘Well, you don’t,’” said Catherine Barnard, an expert on European law at Cambridge University.

Stephen Castle contributed reporting from London and Monika Pronczuk from Brussels.

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New York Times - World

The Coronavirus Pandemic

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For Its Next Zero Covid Chapter, China Turns to Mass Testing

Residents in many cities must show negative P.C.R. tests to go shopping or use public services. The policy may hamper efforts to revive the economy.

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This article is part of our Daily Covid Briefing

By Alexandra Stevenson

For an hour every day, Xu Xinhua waits in line for a health worker to push a swab down his throat and swirl it around. Each time, he hopes his Covid test will be negative so that he may continue delivering food, medicine and flowers to residents across Shanghai.

Mr. Xu, 49, is paid hourly by Shansong Express, an intercity courier service, but only when he is fulfilling orders. “That means you work an hour for no gain,” he said in an interview.

The routine is familiar to hundreds of millions of people as China makes lab tests for Covid-19 a permanent feature of daily life. In major cities across the country, even where there are no reported cases, residents are being required to present a negative P.C.R. test to go shopping, ride the subway or bus, or participate in public activities.

China is the last country in the world that is trying to eliminate Covid, and the spread of the highly contagious Omicron variant is challenging its strategy of mass lockdowns and quarantines. The country already uses health code apps to surveil its citizens and track infections, and it imposes stringent lockdowns and centralized quarantines for confirmed cases and close contacts.

Officials hope the regular mass testing will help isolate cases in the community before they spiral into bigger outbreaks. But the policy can be expensive and time-consuming, undercutting the central government’s efforts to fire up the economy.

In Shanghai, barely two weeks after the city lifted its two-month lockdown, the authorities have placed millions under new lockdowns to conduct mass testing, setting off protests in some areas. In Beijing, days after the city said it had brought an outbreak under control, cases hit a three-week high on Tuesday. In the eastern district of Chaoyang, where an outbreak was tied to one bar, authorities began testing residents for three days and shut businesses.

Workers say the time required to get tested is cutting into their pay. Local governments are taking money from poverty alleviation projects to pay for testing. Businesses are concerned that the requirement will hurt productivity, and economists worry people will stay home to avoid the bother.

Some local officials have tried to scale back testing. Others have acknowledged the huge burden that routine testing has imposed on citizens. But China’s top leader, Xi Jinping, has ordered the country to “unswervingly” stick to the strategy of stamping out infections, and dozens of officials have been fired for mishandling outbreaks, making any effort to loosen restrictions politically risky.

“When you are a local government official and you are facing these competing demands, you are going to rank them,” said Yanzhong Huang, a global health expert at the Council on Foreign Relations. “I think any rational local government official will still have more incentives to enthusiastically pursue zero Covid than to take a more flexible approach.”

After a vice premier, Sun Chunlan, ordered cities to ensure that residents can get tested within a 15-minute walk from where they live, tiny testing booths, with holes for gloved hands to stick out and swab throats, appeared in town squares, shopping plazas and parks.

Health officials in 57 cities and five of China’s 31 provinces — covering nearly half of the country’s 1.4 billion people — have started some sort of normalized testing system, according to a report by the Suzhou-based financial firm Soochow Securities.

The approach has fed public anger in some places. In Shanghai, the authorities have forced residential compounds or even city blocks back into lockdown for testing in recent days, sometimes because just one resident happened to be in the same store or subway car as someone who later tested positive.

On Monday night, frustrated residents in the city’s northeastern district of Yangpu banged on pots and shouted “End the lockdown!” after their compound was locked down over the weekend, said Jaap Grolleman, a Dutch expatriate who lives in the neighborhood. More than a dozen police officers stood watch outside a giant wrought iron gate that was locked shut, he said.

“People are worried about taking the subway or going to the shopping mall,” said Mr. Grolleman, who saw his neighbors protesting. “You don’t know if someone before you or after you tests positive, meaning that you would be dragged into quarantine or your whole compound would go into lockdown.”

In Beijing’s Chaoyang district, some residents are bristling at more testing and lockdowns. Zoey Zhou, a journalist who lives in the district, said she worried that if she missed a test, her health code app would prevent her from being able to enter her neighborhood.

“I don’t think it is acceptable for the government to then put more burden on the public and increase surveillance in the name of epidemic prevention,” Ms. Zhou said. “Why am I being deprived of the freedom I should have?”

There are signs of how China’s pandemic policies are rippling through the economy. Fewer people are shopping, pushing retail sales down. People are less interested in buying property; real estate sales in April plunged 39 percent from a year earlier.

Local governments are struggling to pay for all the testing. In Yangquan, a city in northern China, officials said they would build a mass testing system despite the city’s “severe financial restraints.” In Kaifeng, to the south, officials said they had scraped together $3 million for testing “under very difficult financial circumstances.”

Estimates of the total cost of the new testing policy vary, but are in the tens of billions of dollars. If testing is extended to small cities, capturing as much 70 percent of the population, it could cost as much as 1.8 percent of annual economic growth, according to the Japanese bank Nomura.

Shanghai has said that in August it will start charging residents for every test. A single test will cost Mr. Xu, the delivery worker, roughly half of what he makes in an hour. His income had already taken a hit during Shanghai’s two-month lockdown, when he had to live in a hotel that would allow him to come and go.

Parts of the government are sounding the alarm about the need to limit the impact the measures are having. A Beijing health official warned on Thursday that P.C.R. testing “should not become the norm.” And some cities have eased the requirements for how frequently tests must be taken.

In the southern province of Jiangxi, where civil servants have faced pay cuts and a squeeze on bonuses for months because the budget is so tight, officials decided last week to stop mass testing in areas with low cases, citing it as an obstacle to economic development.

Testing can break a transmission chain before it escalates into a broader outbreak, experts say, but it is unsustainable in the long term. Other measures, such as increasing vaccinations and securing antiviral drugs, could help a country develop a broader immunity and be better prepared for future outbreaks.

But of China’s 264 million people who are 60 or older, just 64 percent have received a booster, a figure that experts say is too low. A third dose of China’s main Sinovac vaccine is needed to significantly increase protection against severe disease and death, according to a recent study.

Some business leaders have pointed out what they see as the shortsightedness of the government’s approach. In a recent meeting with Li Keqiang, China’s premier, and other foreign business leaders, Jörg Wuttke, China’s chief representative for BASF, the German chemical giant, urged the leader to focus on vaccinations instead of testing, Mr. Wuttke said. It was unfathomable, he said he had told Mr. Li, how failing to vaccinate the elderly “can hold the economy hostage.”

Li You, Liu Yi and Joy Dong contributed research.

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Le Figaro

«Big Business» N°92 : La fin de la bulle Covid

Bertille Bayart

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Les cryptos, les SPACs, le crédit fractionné, Robinhood… les plus grands buzz de 2020 et 2021 sont dans la tourmente.

Chers abonnés,

Malgré les dénégations de Bruno Le Maire, la persistance d'une forme de «quoi qu'il en coûte», à travers les mesures générales et non ciblées de soutien au pouvoir d'achat, donne l'impression d'une certaine continuité entre l'époque de la crise sanitaire et aujourd'hui. En réalité, tout a changé.

La pandémie aura marqué, dans l'histoire économique, le point de bascule entre une époque qui redoutait la «stagnation séculaire» (croissance atone, sous-emploi, absence d'inflation voire déflation) et celle qui s'ouvre, caractérisée par un nouveau combat contre l'inflation et une activité hypothéquée par les pénuries, notamment de main-d’œuvre. La présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde a donné la mesure de cette révolution en annonçant jeudi le début d'un «long voyage». Un voyage qui commence par la fin des programmes de rachats d'actifs (le quantitative easing) et une remontée des taux déjà programmée le 21 juillet prochain - presque dix ans jour pour jour après le discours de Mario Draghi dans lequel il prononça le fameux «whatever it takes».

Les stars déchues

Ce changement d'époque se manifeste par un durcissement des conditions de financement. C'est une parenthèse qui se referme : toutes les stars de l'actualité financière de l'époque du Covid tombent une à une de leur piédestal. En voici quelques exemples.

Les cryptos. Ça continue de craquer du côté des cryptoactifs, dont j'ai déjà eu l'occasion de parler récemment. Lundi, c'est une plateforme d'échange, Celsius, qui a gelé toutes les transactions pour ses 1,7 million de clients. Celsius revendique 12 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Cet événement a entraîné vers le fond les plus grandes cryptomonnaies, le bitcoin (-10% à 24.580 dollars lundi matin, 65% en dessous de son plus haut historique de novembre 2021) et l'ethereum, ramené à sa valeur de 2018. L'illusion des «stablecoins», ces cryptoactifs censés être arrimés à la valeur du dollar et assurer ainsi la stabilité et la liquidité du système, s'est dissipée avec le krach de l'UST (Terra) le mois dernier. Depuis, la contagion se poursuit. J'ai tendance à penser que c'est plutôt sain !

Les égéries de la tech. Depuis son plus bas de la fin mai, l'indice Nasdaq s'est un peu repris. Mais il affiche encore une chute de 25% depuis le 1er janvier. De très grands noms de l'investissement dans la tech, hyper-médiatisés à l'époque de la bulle Covid, ont laissé beaucoup de plumes dans cette déroute. Il y a bien sûr le fonds ARK de Cathie Wood, véritable égérie. Ou encore le hedge fund Tiger Global, qui aurait perdu l'équivalent de 17 milliards de dollars. Ou, enfin Softbank (27 milliards de dollars de pertes). Son patron Masayoshi San a demandé que son fonds vedette, Vision Fund, mette la pédale douce sur les investissements. Une première. Et un virage sur l'aile qui va affecter l'ensemble du secteur de l'innovation tant les fonds de Softbank ont tiré le flux de l'investissement.

Les SPACs. C'était la grande mode des années 2020 et 2021 : les SPACs, les «special purpose acquisition company», ces véhicules cotés destinés à réaliser des acquisitions, dont la valorisation et la capacité à attirer des investisseurs reposaient sur la réputation de leurs initiateurs et dont l'intérêt était de permettre, par acquisition, à amener facilement des entreprises non cotées en bourse. L'an dernier, 166 milliards de dollars ont été levés par ce moyen. Cette année, on en est à 12,7 petits milliards. La mode est passée, raconte le Financial Times , dans un article au titre sans équivoque : «le boom des SPACs se meurt». Les grandes banques d'investissement ont finalement tiré le tapis sous les pieds d'un produit qui a fait leur fortune. Selon le cabinet LSEG, les cinq premières banques actives sur ce segment du marché, Citi, Goldman ou encore Credit Suisse, ont engrangé près de 1,7 milliard de dollars de commissions de marché en 2020 et 2021, auxquelles s'ajoutent les commissions de conseil pour les opérations d'acquisitions (270 millions en 2020, et 765 millions en 2021).

La révolution Robinhood. La bulle Covid, sur les marchés, cela a surtout été l'afflux de nouveaux investisseurs particuliers (aux États-Unis, mais pas seulement). Un mouvement alimenté par plusieurs facteurs : l'oisiveté forcée des confinements, l'excès d'épargne qui ne pouvait pas être dépensé dans les activités de loisirs et qui a gonflé avec les aides publiques, et la montée en puissance de la thématique de la démocratisation de la finance, accentuée par les réseaux sociaux et les communautés d'investisseurs. On se souvient évidemment de la saga Gamestop, cette entreprise dont les actions ont été propulsées à la hausse début 2021 par des boursicoteurs coalisés contre les hedge funds qui pariaient sur sa chute et racontée de nouveau dans ce récent podcast. Parmi les vedettes de ce mouvement, on trouvait Robinhood, une société de trading qui affichait sa volonté de démocratiser l'investissement. Introduite en bourse en août dernier à 38 dollars, l'action est en chute libre : - 54,81% depuis le début de l'année. Surtout, la SEC, l'autorité de marché américaine, a décidé de s'attaquer au phénomène. Son patron Gary Gensler a annoncé le 7 juin une série de réformes dont l'une est destinée à protéger les investisseurs particuliers. Il s'agit de contraindre les plateformes du type Robinhood à organiser des enchères pour passer les ordres de leurs clients afin d'obtenir le meilleur tarif, plutôt que de se lier les mains avec un seul intervenant. Plus de concurrence sur les marchés américains ? Gary Gensler ne s'est pas fait que des amis dans l'assistance de la conférence organisée par la banque d'investissement Piper Sandler devant laquelle il intervenait quand il a lâché sa petite bombe.

Il n'est pas sûr que notre système de marché national soit aussi juste et compétitif que possible pour les investisseurs. Je pense que nous pouvons mieux faire ici pour les investisseurs particuliers (…) Nous (la SEC, ndlr) représentons 330 millions d'Américains, vous représentez… vos revenus. Nous pouvons avoir des perspectives différentes

Le crédit gratuit 2.0. Le «Buy now pay later» ou BNPL, le crédit fractionné en français, a été l'une des thématiques les plus en vogue de ces derniers mois. L'idée est simple : le client paie en plusieurs fois sans frais, c'est le commerçant qui paie la commission. Ce nouveau type de crédit à la consommation a connu un immense succès, amplifié par l'explosion du e-commerce pendant la crise sanitaire. En juin 2021, une levée de fonds a valorisé la jeune société suédoise Klarna quelque 46 milliards de dollars, un montant inédit pour une entreprise de la fintech. Klarna revendique déjà 147millions de clients et 400.000 commerçants partenaires. Patatras! Le crédit aux plus pauvres a toujours été un bon filon, du revolving aux effets boule de neige aux subprimes américains, mais l'histoire se heurte toujours aux mêmes murs quand la conjoncture se retourne : hausse des taux, baisse de la solvabilité des clients, hausse des incidents de paiement, offensive de régulation pour limiter les excès. Le BNPL connaît en ce moment tous ces vents contraires. Et la croissance exponentielle du e-commerce commence à se tasser, sous l'effet probablement de l'inflation qui commence à rogner le pouvoir d'achat des ménages. La preuve avec Amazon, qui appuie sur le frein du développement de son réseau d'entrepôts. Avant d'annoncer cette pause, le géant prévoyait de porter ses surfaces à 460 millions de mètres carrés fin 2022, contre 374 millions fin 2021 et 275 millions en 2020, selon les chiffres du cabinet MWPL. De son côté, Klarna a annoncé le licenciement de 10% de ses effectifs. Son grand rival australien Affirm, mis en bourse en septembre dernier, a vu sa valeur en bourse chuter de 80% cette année. Et, raconte Bloomberg, le prix des produits financiers qui assemblent, par la titrisation, les créances de ses clients, s'effondre également. Un signe de défiance évident. Les fintechs sont prises en étau. D'un côté, les grands acteurs, plus gros, plus riches, se lancent dans le métier, comme Apple qui a annoncé en début de semaine dernière qu'il comptait proposer une telle formule à ses clients. De l'autre, les régulateurs vont mettre de l'ordre. Il est temps. «Le paiement fractionné doit être régulé - maintenant», écrit en titre de son éditorial Patrick Jenkins, du Financial Times. Comparant Klarna à une autre success story suédoise, Ikea, il écrit : «s'il y a un message pour les législateurs, c'est celui-ci : Klarna ne fabrique pas des canapés confortables ni des boulettes de viande comme votre magasin suédois préféré. Les opérateurs du BNPL font, purement et simplement, du crédit. Il est temps de réguler proprement cette industrie avant qu'elle ne nous explose au visage».

Cette semaine, il fallait lire aussi

Chut ! C'est un questionnement qui traverse les grandes multinationales mais aux implications tellement énormes que leurs dirigeants hésitent à l'aborder à voix haute : l'avenir passe-t-il encore nécessairement par la Chine ? Le risque politique de ce marché gigantesque, maillon devenu essentiel de presque toutes les chaînes de valeur, est devenu immense. C'est ma chronique de la semaine.

Pour 356 milliards de dollars de plus. L'empire Samsung contre-attaque dans la guerre des puces, pour ne pas se laisser distancer par le grand rival taïwanais TSMC. Il prévoit un programme d'investissements géants dans les cinq ans qui viennent. Lisez ce récit, un régal, de Sébastien Falletti.

Mélenchon versus Bouzou. Jean-Luc Mélenchon n'a manifestement pas apprécié l'interview qu'a donnée au Figaro Nicolas Bouzou, qui démonte son programme économique. Il lui a répondu sur scène - voyez ce tweet- dans une séquence qui me fait dire que si un jour le leader de la France Insoumise se reconvertit dans le stand-up, j'assisterais peut-être à ses spectacles !

À la semaine prochaine,

Et d'ici là, retrouvons-nous à l'adresse bigbusiness@lefigaro.fr

Face au «chantage» gazier de Moscou, l'UE se tourne vers Israël

Ursula von der Leyen a rencontré lundi soir les ministres israéliens des Affaires étrangères et de l'Énergie et doit s'entretenir ce mardi soir avec le chef du gouvernement Naftali Bennett.

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Moscou réduit d'encore 33% ses livraisons de gaz par Nord Stream à l'Europe

Selon les données de la société d'exploitation du pipeline, 59,2 milliards de mètres cubes de gaz naturel ont été exportés de Russie vers l'Europe par Nord Stream en 2021.

McDonald's rouvre ses portes en Russie, rebaptisé «Vkousno & tochka»

Les restaurants McDonald's s'appelleront désormais «Délicieux. Point». Un nom choisi par le nouveau propriétaire du groupe, Oleg Paroïev.

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France24 - Monde

La crise alimentaire menace d'aggraver le flot de déplacés, selon le HCR

Publié le : 16/06/2022 - 04:13

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Dans son rapport annuel, le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU alerte sur une potentielle catastrophe humanitaire liée à la crise alimentaire créée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Le record de 100 millions de personnes déracinées pourrait ainsi être dépassé.

Si le monde n'arrive pas à juguler la grave crise alimentaire provoquée par la Russie, le record de 100 millions de personnes déracinées va grossir encore d'"un grand nombre de gens", a prévenu le Haut-Commissaire aux réfugiés de l'ONU.

"Ce qui est fait pour répondre à la crise de l'insécurité alimentaire (...) est d'une importance cruciale pour éviter qu'un plus grand nombre de personnes ne se déplacent", a insisté Filippo Grandi, lors d'un point de presse. Il ne sait pas combien, "mais ce sera un grand nombre", a souligné le Haut-Commissaire, présentant le rapport annuel 2021 de l'organisation qu'il dirige.

La guerre menée par les Russes prive le monde de céréales et d'engrais, fait flamber les prix et menace de faim des millions de gens dans le monde. "L'impact, si ce n'est pas résolu rapidement, sera dévastateur", alerte Filippo Grandi, avant de se reprendre : "Il est déjà dévastateur".

Flot humain

Cette catastrophe en devenir occupe la conférence ministérielle de l'OMC, réunie à Genève tout comme la session du Conseil des droits de l'Homme et les plus hautes instances de l'ONU.

Fin 2021, le monde comptait 89,3 millions de réfugiés et déplacés internes, plus de deux fois plus qu'il y a 10 ans, dont 53,2 millions de déplacés internes et 27,1 millions de réfugiés.

Mais l'invasion par la Russie a jeté entre 12 et 14 millions d'Ukrainiens sur les routes pour chercher refuge ailleurs dans leur pays ou à l'étranger. Un flot humain qui pour la première fois a fait franchir, au mois de mai, la barre de 100 millions de déracinés dans le monde.

"Chaque année au cours de la dernière décennie, les chiffres n'ont cessé d'augmenter", a rappelé Filippo Grandi. "Soit la communauté internationale se mobilise pour réagir face à ce drame humain, pour mettre fin aux conflits et parvenir à des solutions durables, soit cette tendance dramatique se maintiendra."

Quand on veut on peut

Un énorme élan de solidarité - des populations et des États - a accueilli les Ukrainiens dans toute l'Europe. Un contraste avec le traitement souvent réservé aux réfugiés d'autres pays en guerre, Syriens ou Afghans.

Filippo Grandi, qui se souvient des dirigeants lui disant "on est pleins" quand les réfugiés venaient d'ailleurs, veut y voir le signe que quand on veut on peut. "Je ne suis pas naïf, je comprends le contexte et que cela ne peut pas toujours être comme ça mais cela prouve le point important qu'accueillir des flux de réfugiés sur les côtes ou aux frontières des pays riches est gérable", insiste-t-il.

Il pointe aussi le rôle des politiciens qui ont aidé la population à accepter les Ukrainiens au lieu de marteler que "ces gens viennent pour voler vos emplois, menacer votre sécurité et détruire vos valeurs".

En ce qui concerne l'aide financière disponible, le contraste est le même. Des sommes importantes sont immédiatement disponibles pour aider les réfugiés ukrainiens, quand elles semblent manquer à chaque fois que l'ONU en demande pour des crises graves.

Le Sahel, parfaite illustration

"On ne peut pas avoir une réponse inéquitable", comme ce fut le cas avec les vaccins anti-Covid-19, a estimé le Haut-Commissaire, à qui les pays donateurs affirment "tout ce qu'on vous donne pour l'Ukraine c'est en plus" des sommes promises aux autres crises. "Pour l'heure les chiffres ne montrent pas cela", a reconnu Filippo Grandi, mais il veut croire que l'argent viendra.

Filippo Grandi a profité de l'occasion pour redire sa "grande inquiétude" pour la Corne de l'Afrique et le Sahel, deux régions qui cumulent tout ce qui force les gens à fuir : conflits, insécurité, mauvaise gouvernance et les effets souvent violents du changement climatique.

"Le Sahel est vraiment la parfaite illustration de la manière dont ces choses arrivent", "un cercle vraiment vicieux de nombreux facteurs", a dit Filippo Grandi. Pour l'instant, les gens fuient dans leur pays où chez les voisins, "mais je ne serai pas surpris qu'avec l'insécurité alimentaire en plus on voit les gens quitter la région", a-t-il mis en garde.

L'invasion de l'Ukraine "a porté un coup terrible à la coopération internationale", selon Filippo Grandi. Même si le conflit devait s'arrêter bientôt - ce dont il doute - "les fractures entre l'Occident et la Russie et même entre principaux membres du Conseil de sécurité sont tellement graves qu'elles mettront longtemps à guérir". Et "si cela n'est pas guéri je ne sais pas comment nous allons pouvoir gérer cette crise", s'interroge le Haut-Commissaire.

Avec AFP

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L'Humanité

Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache

Il était une fois

C’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.

Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.

Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenir

Cette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.

Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.

Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.

Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »

Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »

Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » ©  Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar 

Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.

1947, un massacre colonial français à Madagascar

Le 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.

Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».

C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.

Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP

Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.

Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.

Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.

Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.

Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.

En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.

madagascarIl était une foisindépendance1972
New York Times - World

U.K. Vows to Press Ahead With Deportations to Rwanda

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The government said it would stick with a plan to send asylum seekers to the African country, despite the first flight’s grounding after a ruling by the European Court of Human Rights.

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By Cora Engelbrecht and Stephen Castle

LONDON — The plane was preparing for take off, and the small group on board seemed destined to become the first asylum seekers flown 4,000 miles to Rwanda under Britain’s new hard-line migration policy.

Then came the reprieve.

“It was a relief, a gift from God,” said one man, who was on the plane and who spoke on condition that only his nickname, Ali, was used, as he described how he learned that the flight from a British military air base was canceled and he was told to disembark. Britain’s High Court has required that all claimants in the continuing asylum cases remain anonymous, according to Ali’s lawyer, Toufique Hossain.

The flight Tuesday was grounded after a last-minute intervention from the European Court of Human Rights, in a significant blow to a British government policy that is intended to deter asylum seekers from arriving in Britain from France.

The hours leading up to the cancellation of the flight had made it “one of the more horrifying nights of my life,” Ali, an asylum seeker from Iran, said in a phone interview from an immigration center in London where he is now being held.

“I was in disbelief: I had run from my country to save my life. I came here seeking justice and safety, but instead was met with psychological torture,” he added, speaking through an interpreter. The details of his account were confirmed by Mr. Hossain, his lawyer, and Care4Calais, an aid group that helps refugees in Britain.

On Wednesday, the ruling from the European court prompted a fierce debate within the Conservative Party of Prime Minister Boris Johnson about whether Britain should remove itself from the remit of the court, which is part of the Council of Europe, and not the European Union, which Britain has left. Though some ministers played down the idea of making such changes, Downing Street said all options remained on the table.

Priti Patel, the home secretary, promised to press ahead with the policy of sending asylum seekers to Rwanda, labeling the decision from the European Court of Human Rights to stop the flight “disappointing and surprising” and describing the court’s workings as “opaque.”

“We believe that we are fully compliant with our domestic and international obligations, and preparations for our future flights and the next flights have already begun,” she said in Parliament. Inaction was “not an option, at least not a morally responsible one,” she added, because Britain had a duty to deter people from making the dangerous crossing on small, often unseaworthy, boats across one of the world’s busiest shipping lanes.

Ali is one of those people. He traveled through Turkey and Greece to France and arrived in Britain on a small dinghy packed with about 40 people in early May. A convert to Christianity, he fled Iran in 2019 after he hosted prayer groups at his home, putting him at risk of a death sentence, he said. With the police looking for him, his family told him he had no choice but to flee, he added.

His experience mirrored that of a refugee from Iraq who was also scheduled to be deported on Tuesday and whose case was cited by the European Court of Human Rights as legal grounds for halting the flight.

According to the court, the Iraqi refugee, who is referred to as KN, had claimed asylum in Britain on May 17 after arriving by boat from Europe. On June 6, he was notified that his asylum claim “had been deemed inadmissible” and that he would be sent to Rwanda instead. The court ruling on Tuesday said that removal to the African country would pose a “real risk of irreversible harm” to KN, who had claimed “he was in danger in Iraq,” where he had been a victim of torture, according to a medical report cited by the court.

The impact of Mr. Johnson’s policy on asylum seekers escaping such situations has prompted condemnation from advocacy groups, church leaders and — according to British news reports — Prince Charles, the heir to the British throne.

Rights groups reacted with relief to the decision to ground the flight, which they had feared would leave on Tuesday with a handful of asylum seekers after the British Supreme Court refused a request to intervene to stop it.

Though frustrated by the intervention of the courts, Mr. Johnson is unlikely to have been surprised. When he announced the policy in April, he admitted that it was likely to face legal challenges and that has led critics to claim that it was brought in mainly for political reasons and was intended to make the government look tough on immigration.

Mr. Johnson campaigned for Brexit and promised to “take back control” of Britain’s borders, and for him the channel crossings have been a highly visible sign of his ineffectiveness on the issue.

The government argues that none of its critics have a solution for solving the problem of channel crossings. It says the prospect of deportation to Rwanda will deter people from attempting such journeys by small boat, destroying the business model of people smugglers, though there is no evidence for that yet.

Critics contend that the Rwanda policy is unworkable as well as unethical. They point to the cost of the flight that never left the ground on Tuesday, estimated at 500,000 pounds, or about $600,000, by British news reports. Ms. Patel refused On Wednesday to say whether that money, or any part of it, would be recouped and Yvette Cooper, who speaks for the opposition Labour Party on home affairs, described the episode as a “shambles.”

A challenge to the legality of the policy is expected to be heard next month, but the government could try to place asylum seekers on another flight to Rwanda before then if it can find a legal path to do so.

If that happens, those facing deportation can expect to be given a plane ticket and malaria pills, Ali said. He described how, on Tuesday, his phone was confiscated and he was taken with six others to a room where they were strip-searched for any dangerous tools or materials they might use to harm themselves.

At around 3 p.m., the group was driven in two vans to an airfield where, after waiting in the van for at least four hours, Ali said he began to break down and sob.

“I realized that they were taking me away from my family — I felt helpless,” he said. A guard asked if he was getting angry and would become violent, he said.

“I told him that I came to this country to live in freedom and peace, not to cause harm,” he said.

Although he remains in Britain, the threat of deportation had left its mark. “Every day leading up to the departure date felt like I was nearing my own execution,” he said.

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France24 - Monde

Au Burkina Faso, la ruée vers l’or menacée par les groupes armés

Publié le : 15/06/2022 - 18:53

David RICH Suivre

Après deux décennies de progression fulgurante, l'industrie de l’or commence à montrer des signes de faiblesses au Burkina Faso, pays durement touché par la crise sécuritaire. Inquiets, les professionnels tentent tant bien que mal de sécuriser ce secteur qui représente plus de 70 % des exportations du pays. 

 Confronté à une recrudescence d’attaques jihadistes, le Burkina Faso compte ses morts. Le pays a entamé, mardi 14 juin, trois jours de deuil national après l'attaque contre le village de Seytenga qui a fait 79 victimes, le plus lourd massacre depuis un an.     

Depuis 2015, plus de 2 000 civils auraient été tués lors d’attaques imputées à des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation État islamique. Si cette crise sécuritaire pèse lourdement sur l’économie du pays, elle a jusqu’ici peu affecté la secteur de l’or : le premier produit d’exportation du Burkina a presque doublé sa production sur cette période, passant de 35 tonnes en 2015 à 66 tonnes en 2021.   

Confronté depuis le début de l'année à une baisse de son activité, le secteur craint désormais que l’insécurité galopante fasse fuir les investisseurs étrangers.  

Menaces contre les mines d’or industrielles    

Le 9 juin à l’aube, plusieurs dizaines d’hommes armés s’introduisent sur le complexe minier de la société Riverstone Karma, dans la province du Yatenga, et ouvrent le feu sur ses occupants. Un soldat ainsi qu’un employé perdent la vie dans cette attaque, finalement repoussée par les forces de sécurité.   

Le raid contre la mine de Karma, près de la frontière avec le Mali au nord du pays, marque une nouvelle étape dans la crise sécuritaire qui frappe le secteur aurifère au Burkina Faso. Car si les intérêts miniers sont régulièrement visés par les groupes jihadistes, les attaques directes contre des mines industrielles y sont extrêmement rares. Plusieurs journalistes locaux ont indiqué que le raid de Karma était le premier de ce type depuis l’arrivée de la menace terroriste dans le pays, en 2015.  

#Burkina | Attaque terroriste repoussée, jeudi, contre la mine d'or de #Karma, #Namissiguima, #Nord. C'est la 1ère attaque directe contre un site minier industriel d'or. Début de semaine, des hommes armés ont lancé des obus sur le site minier de #Boungou sans faire de victimes. https://t.co/VnEoXL1bxQ pic.twitter.com/OsDiks4mUx

June 9, 2022

"Nous avons décidé de suspendre les opérations pour concentrer nos efforts à la sécurisation de l’ensemble des collaborateurs, de nos sous-traitants et du site", a expliqué l’entreprise suite à l’attaque.      

Un mois plus tôt, le groupe russe Nordgold a, quant à lui, annoncé la fermeture définitive de sa mine à Taparko. En activité depuis 2007, ce site privé industriel est l’un des plus anciens et des plus importants du pays. Dans un communiqué, l’entreprise a déploré "l’impossibilité absolue" de poursuivre ses activités du fait de "l’insécurité généralisée" autour de ses exploitations.   

Ces évènements récents suscitent la crainte d’une perte de recettes pour l’État, alors que la production d’or fin a déjà enregistré un recul début 2022 par rapport à l'année précédente, avec une baisse de 9 % en février puis de 12,6 % en mars

La fin de l’âge d’or ?    

Si les perspectives s’assombrissent aujourd’hui pour l’industrie aurifère burkinabè, celle-ci a longtemps affiché une insolente croissance qui semblait perméable à toutes les crises.    

Amorcé à partir de 2003 par la libéralisation du secteur, le boom de l’extraction a permis à l’or de détrôner le coton dès 2008 comme premier produit d’exportation du pays. Une croissance fulgurante qui s’est poursuivie depuis et fait la fierté de ses acteurs.    

"Le Burkina Faso a fait un bond prodigieux, un record quasiment inégalé, avec un ratio de 1,2 mine par an, de 2009 à aujourd’hui. Aucun pays au monde, y compris les grands pays miniers comme le Canada, l’Australie, n’ont connu de telles performances" se félicitait Adama Soro, président de la Chambre des mines du Burkina, dans une interview en juillet 2021.      

Durant la crise sanitaire, le secteur a poursuivi son ascension, porté par la montée du cours du précieux métal et l’exploitation de deux nouvelles mines industrielles –  portant à 17 leur nombre total dans le pays. Mais, dans le même temps, la sécurité du personnel et des infrastructures est devenue de plus en plus difficile, nécessitant de gros investissements financiers.        

En novembre 2019, la mort de 40 employés de la mine d’or de Boungou, à l’Est, lors d’une embuscade contre leur bus, a suscité une onde de choc dans le secteur. Depuis, plusieurs entreprises organisent le transport de leurs salariés par voie aérienne depuis la ville jusqu’aux sites miniers. D’autres ont fait le choix de renforcer les escortes de leurs convois de travailleurs. Une mesure qui n’a pas suffi à endiguer ce type d’attaques, dont la dernière en date s’est déroulée le 6 juin dans l’est du pays.    

Tensions avec les orpailleurs 

Comment expliquer cette recrudescence d’attaques visant les intérêts aurifères ? Pour Tongnoma Zongo, chercheur au Centre national de la recherche scientifique et technologique du Burkina Faso, cette crise sécuritaire est due à l'avancée des groupes jihadistes mais également à la montée du ressentiment parmi la population vis-à-vis de l'industrie de l'or.    

"Les citoyens ont bien conscience que le secteur profite avant tout aux entreprises étrangères. L’or représente 70 % des exportations du pays mais il ne contribue qu’à hauteur de 11 % du PIB national", souligne-t-il. "Confrontées aux conséquences néfastes de ces exploitations sur l’environnement et l’agriculture, les populations locales ont le sentiment de subir les inconvénients de cette activité sans en voir les bénéfices".      

En marge du développement de l’industrie aurifère, la pratique de l’orpaillage a elle aussi connu une forte croissance au cours des dernières décennies. Les autorités estiment que plus d’1,3 million de personnes – soit environ 6 % de la population burkinabè – travaillent sur quelque 700 sites miniers artisanaux exploités dans le pays, le plus souvent en-dehors de tout contrôle de l’État. Peu sécurisés, ces sites sont des cibles de choix pour les groupes armés, qui les pillent pour financer leurs activités. Ils constituent également un terreau fertile de recrutement.    

"Les orpailleurs fonctionnent beaucoup par le bouche-à-oreille pour repérer les bons filons", explique Tongnoma Zongo. "Une fois qu’ils ont identifié un site, ils doivent investir de l’argent pour mener les recherches. Or, bien souvent, lorsque ces sites se révèlent riches en or, ils sont récupérés par les entreprises aurifères qui chassent les orpailleurs sans leur octroyer de compensations, puisque ceux-ci travaillent sans permis. Cette situation, qui génère beaucoup de ressentiment et parfois même des violences, est exploitée par les jihadistes pour grossir leurs rangs".  

[B'INFO 🇧🇫] #HOUNDÉ : DES #ORPAILLEURS MÉCONTENTS MANIFESTENT CONTRE #HOUNDÉ_GOLD_OPÉRATION🔶️ Dans la matinée de ce 17 mai 2022, des orpailleurs « qui revendiquent avoir découvert l’#or avant l’arrivée de la #mine. »Lire l'intégralité 👉🏿 https://t.co/EeRsN6fFyR pic.twitter.com/xHJBBZgBSM

May 17, 2022

Conscient de ces problèmes, le ministère des Mines a ouvert, le 10 juin, des concertations sur la situation sécuritaire. Parmi les priorités du gouvernement : la réorganisation de l’artisanat minier "pour éviter que les sites aurifères artisanaux ne servent de refuge et de sources de financement aux groupes armés terroristes". 

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Burkina Faso : plus de 50 morts dans une attaque dans une région de l'Est

Plusieurs gendarmes tués lors d'une attaque dans le nord du Burkina Faso

Une nouvelle attaque dans le nord du Burkina Faso fait au moins cinquante morts

Le Figaro

Résultats législatives 2022 : focus sur Paris, Lyon, Marseille

Nicolas MondonNicole TriouleyreFIG Data

INFOGRAPHIE - La poussée de Jean-Luc Mélenchon rend certaines batailles difficiles pour la majorité présidentielle. Qu'en est-il dans les trois grandes villes de France ?

La majorité présidentielle, réunie sous l'étiquette Ensemble!, a devancé la Nupes d'un peu plus de 21.000 voix seulement, sur 23,3 millions de votants au premier tour (25,75% des voix, contre 25,66% pour la Nupes) et garde l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés. Mais le suspense est total pour savoir si Emmanuel Macron parviendra, deux mois après sa réélection, à conserver une majorité absolue de 289 sièges lui permettant de faire voter ses réformes, à commencer par celle des retraites.

Les deux camps ont une semaine pour conjurer une abstention record qui a atteint 52,49% des inscrits, dépassant le précédent en 2017 (51,3%).

À lire aussiLégislatives 2022 : l'évolution du taux d'abstention depuis 2017 en carte

Mais la poussée de Jean-Luc Mélenchon rend certaines batailles difficiles pour la majorité présidentielle. Qu'en est-il dans les trois grandes villes de France ? Visualisez les résultats grâce à nos trois cartes.

Quel résultat à Paris, Marseille et Lyon ?

Paris coupée en deux entre Nupes et Ensemble !

Une vague Nupes a déferlé sur Paris, au soir du premier tour des législatives. En effet, les candidats de la coalition de gauche arrivent en tête dans douze circonscriptions, sur les dix-huit que compte la capitale. Trois candidates de la coalition de gauche issues des rangs des Insoumis sont même élues dès le premier tour à Paris. Pour leur part, les ministres Clément Beaune et Stanislas Guérini, subissent le recul de la majorité et voient leur poste menacé.

À lire aussiEN DIRECT - Législatives 2022 : la Nupes accuse l'Intérieur d'avoir «manipulé» les chiffres pour placer la majorité en tête

Le nord-est parisien avait plébiscité Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l'élection présidentielle : cet ancrage s'est confirmé avec l'élection dès le premier tour des législatives de Danièle Obono (17e circonscription de Paris), réélue, de Sarah Legrain (16e circonscription de Paris) et de Sophia Chikirou (6e circonscription de Paris).

À lire aussiRésultats législatives 2022 : la carte des candidats arrivés en tête au premier tour

Pour le camp Macron, l'ambiance n'est pas la même qu'en 2017. Les candidats de LREM et ses alliés étaient arrivés en tête dans 16 circonscriptions sur 18 au premier tour des législatives de 2017 pour finalement rafler treize sièges. Cette fois-ci, Ensemble ! ne domine que dans six circonscriptions situées à l'ouest.

Les Républicains, qui avaient sauvé deux circonscriptions de l'ouest parisien en 2017, ne survivent au premier tour que dans celles-ci, mais en ballottage défavorable, notamment la sortante Brigitte Kuster (4e circonscription de Paris).

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À Marseille, la Nupes en force

Le scrutin dans les Bouches-du-Rhône a été marqué par une forte poussée de la gauche et du Rassemblement national tandis que la majorité présidentielle accuse une chute. Une déception pour le camp Macron : malgré ses nombreux déplacements (10 depuis 2016) et les sommes promises au plan «Marseille en grand», le chef de l'État n'a pas été récompensé dans sa «ville de coeur».

Ensemble ! fort de neuf sièges dans les Bouches-du-Rhône, a d'ores et déjà perdu quatre députés. Pour sa part , LR est littéralement en perdition : forts de cinq députés en 2017, sur les 16 circonscriptions du département, Les Républicains en ont d'ores et déjà perdu quatre dimanche soir, échouant à qualifier leurs candidats.

À lire aussiRésultats législatives 2022: Jean-Luc Mélenchon installe son duel avec Macron

À Marseille Jean-Luc Mélenchon, qui a renoncé à se présenter aux législatives, a cédé sa circonscription, historiquement ancrée à gauche, à son directeur de campagne, Manuel Bompard. Ce dernier a failli être élu au premier tour. Mais faute d'atteindre les 25% des inscrits, en raison d'une abstention massive ( 61,17%), il va devoir se soumettre à un nouveau vote. Un second tour, toutefois, sans surprise.

Au total, la gauche unie a qualifié dix de ses représentants au second tour dans le département, contre trois à peine il y a cinq ans. Et sur les sept circonscriptions de la deuxième ville de France, la Nupes a qualifié cinq de ses représentants.

Le Rassemblement national a effectué une très forte progression dans le département, où il est au second tour dans huit des neuf «circos», échouant seulement à franchir le cap dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, autour d'Aix-en-Provence.

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À Lyon, la majorité présidentielle malmenée

L'union de la gauche fait très fort en qualifiant 11 candidats et en faisant de gros scores à Lyon, Villeurbanne et Vénissieux. Laminée en 2017 dans le Rhône, la gauche a pris sa revanche : elle vire en tête dans 6 circonscriptions. Ensemble ! est arrivée en tête dans 7 des 12 circonscriptions qu'elle détient.

Les Républicains confirment leur mauvaise tendance actuelle. Ils ne se qualifient que dans trois circonscriptions du Rhône (les 7e, 8e et 9e circonscriptions du Rhône).

À noter qu'aucun candidat de la droite nationaliste ne sera présent au second tour. Avec 21,7 % des voix, Damien Monchau, engagé dans la 14e circonscription (Vénissieux), échoue à se qualifier, contrairement à 2017.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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North of Kyiv, the Russians Retreated. But the War Never Left.

In the Ukrainian villages near the Russian border, shells still explode and checkpoints and trenches dot the landscape. And wary civilians live in fear the enemy will return.

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By Valerie Hopkins

MOSHCHENKA, Ukraine — The tanks are gone now, and the thousands of Russian soldiers who poured into northern Ukraine in February have retreated back across the border.

But fear still prevails in this quiet village only six miles from Ukraine’s border with Russia and Belarus.

In the distance, Russian artillery shells rock the neighboring towns every day. Their explosions send a shudder through residents who lived through weeks of Russian occupation and have not forgotten the intimidating presence of Moscow’s army as it marched by on the way to Kyiv.

“We are scared of every sound,” said Kateryna Krasnomirova, who is living in temporary accommodation in Moshchenka because her home in Senkivka, even closer to the border, is being shelled daily.

“We are living in terror.”

By the beginning of April, Ukraine had pushed the invading forces away from Kyiv and back over the Russian border, its biggest success of the war and a symbol of the country’s resolve. But for villagers in the region, the retreat did not deliver a sense of security — or even a return to normal life.

Except for the absence of Russian troops, there is little to suggest this is not a war zone. Ukrainian guards and soldiers regularly patrol the border. There are checkpoints every few miles along all the north-south roads. Plots of farmland are marked as minefields, and mazes of trenches fan out in several directions from each checkpoint. At the entrance to Moshchenka, anti-tank obstacles fashioned from local birch trees and barbed wire guard the checkpoint.

Olena and Mykola Kalivoshko, retirees from Senkivka, have also moved to Moshchenka to escape the shelling. They are living in the home of a villager who recently died.

“We counted 14 explosions yesterday,” said Ms. Kalivoshko, 65. “We want to go home, but we don’t know if we will be able to, so we have already started preparing wood for the winter.”

The couple may very well need that wood.

“Putin has not given up on a plan to destroy Ukraine, and this requires capturing Kyiv,” said Oleksandr Turchynov, who served as acting president of Ukraine for several months in 2014, when Russia annexed Crimea and Russian-backed separatists took control of most of the Donbas region. “So as long as the war continues, there will be the danger of another invasion from the north and storming the capital.”

Trying to capture Kyiv with an immediate assault from the north turned out to be a misguided goal for Russia, ending in failure. Still, many analysts believe that taking the capital and toppling the Ukrainian government remains President Vladimir V. Putin’s ultimate goal, even as he has limited the scope of Russian military ambitions, for now, to the Donbas region of the East.

Better Understand the Russia-Ukraine War

Local officials say they don’t want a repeat of what happened in February, when civilians were caught off guard by the invasion, their lives suddenly upended, even though the Kremlin had signaled its intentions for months.

“We make sure that a doctor makes the rounds to all the villages every few weeks, because locals fear that at any moment their territory could be cut off,” said Volodymyr Pinchuk, the deputy mayor of Horodnya, the largest city in the region. He said residents’ memories of several thousand Russian tanks rumbling through the city in February for 48 hours straight would not be soon forgotten.

There are more than just psychological factors at play. In this war of attrition, Moscow’s strategy is to force the Ukrainians to defend as much of their exposed borders as possible, even where there is no fighting.

Ukraine needs to defend its borders with Russia in both Chernihiv and Sumy provinces in the north. In the southwest, Ukraine needs to defend its border with Transnistria, the breakaway pro-Moscow province inside Moldova. And then there is the active front line in the east, from the southern Kherson province to the northeastern Sumy region, which is more than 750 miles long.

The country also has to defend its 600-mile border with Belarus, a Russian ally. Joint Russian-Belarusian military exercises in January and February gave Moscow a pretext to send equipment and soldiers to the border, from where tens of thousands of Russian soldiers launched their attempt to capture Kyiv.

“The Russians are trying to pin down as many Ukrainian forces in other places as possible, by posing latent threats to them,” said Gustav Gressel, an analyst with the European Council on Foreign Relations.

“That’s why Belarus is conducting military exercises on June 22, it is why the Russians are using artillery to shell Chernihiv, why soldiers in Transnistria were mobilized: to keep the Ukrainian forces spread out,” Mr. Gressel said.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Russia is trying to keep the Ukrainians on watch in all those regions. Border guards have detected Russian diversionary groups trying to enter their territory at night, said a local guards chief, Serhiy Homenko.

Ahead of the Belarusian military exercises, the Ukrainian army forces in the region are being kept on high alert.

“Units are being brought to higher levels of combat readiness, practical measures are being taken to accept conscripts, weapons and military equipment are being removed from storage,” a spokesman for the military’s operational command wrote on Facebook on Sunday.

Access to the area is highly restricted, even to the volunteers ubiquitous in other parts of Ukraine. The border service and the army have a strict ban on journalists and civilians approaching the border.

Mr. Pinchuk, the deputy mayor of Horodnya, said the fear among civilians was accompanied by a sadness specific to this northern region.

At this triple border stands a monument built in 1975 at the spot where the three nations converge. Known as the “Three Sisters,’’ it celebrated the unity of what were thought of during Soviet times as the union’s three Slavic peoples.

Many people in the area speak “Surzhyk,” a local combination of Ukrainian, Russian, and Belarusian. A museum of national friendship and an annual music festival took place on the site.

“Thousands of people came every year and slept in tents, played sports, got to know one another, and watched performances,” remembered Nataliya, who worked in the Three Sisters museum in Senkivka for 26 years, declining to provide her last name for security reasons.

The festival ended in 2014, when Russia annexed Crimea and backed separatists in Ukraine’s Donbas region. But many local residents have family ties across the borders. The disintegration of a sense of shared comradeship has left a veil of melancholy over the region.

“We couldn’t believe these friendly nations, our sisters, could attack us,” said Nataliya, sobbing. “What is this war?”

Some residents living close to the Belarusian border sought refuge with relatives there, Mr. Pinchuk said, but soon returned because of disagreements over the war.

“They came back, because they could not find a common language with their relatives,’’ Mr. Pinchuk said. “A brother told his sister what was happening, but the sister believed the propaganda on TV instead. People have become zombified.’’

The Kalivoshkos, the retirees from Senkivka, said they had one son in Belarus and one in Kyiv. Mr. Kalivoshko was brought to tears as he began talking about his younger son in Belarus.

“We are praying to God every day,” he said.

“He doesn’t have information about the war,” Ms. Kalivoshko said sadly.

In mid-May, the local authorities in Ukraine decreed that the Three Sisters monument should be destroyed. They are mulling putting up something else instead.

“With neighbors like these, we need a wall,’’ said Mr. Homenko, the border guards commander. “Or at least a lot of mines.”

Evelina Riabenko and Oleksandr Chubko contributed reporting.

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L'Humanité

Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur

Il était une fois

Cent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.

Edgard Garcia

Il aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.

En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un  début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images

Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.

Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre ­Janine Darcey, qui devient son épouse.

Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».

En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites. 

Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.

En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images

Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.

Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de ­Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.

Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.

Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.

Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.

Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.

En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho

Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.

Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : «  l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…

La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.

Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.

Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.

Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.

Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité. 

Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.

Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.

Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.

(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.

DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE 

Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.

chanson françaiseserge reggiani
Le Figaro

Cancers de la peau : ces signes qui doivent alerter

Cécile Thibert

NOS CONSEILS SANTÉ - À l'occasion de la semaine nationale du dépistage du cancer de la peau, Le Figaro fait le point sur les symptômes à ne pas laisser passer.

Un grain de beauté étrange, une croûte qui saigne fréquemment sans jamais cicatriser, une papule lisse et brillante qui grossit lentement… Mal connus de la population et relativement discrets, les symptômes annonciateurs d'un cancer cutané peuvent longtemps passer inaperçus. Pourtant, plus tôt ils sont repérés, plus vite le cancer peut être pris en charge, et meilleur est le pronostic. D'où l'intérêt de savoir reconnaître ces anomalies. À l'heure où l'exposition solaire - premier facteur de risque de cancer cutané - est à son maximum, Le Figaro fait le point sur ces signes qui doivent absolument conduire au cabinet d'un dermatologue.

Avant toute chose, rappelons qu'il existe principalement deux types de cancers de la peau : les mélanomes et les carcinomes cutanés. Près de 80.000 personnes sont diagnostiquées chaque année en France. Les carcinomes cutanés représentent environ 90% des cas de cancers de la peau. Il en existe deux sous-types : les carcinomes basocellulaires - plus fréquents -, et les carcinomes épidermoïdes.

Moins fréquents (10% des cancers de la peau), les mélanomes sont bien plus redoutables du fait de leur forte tendance à donner des métastases. «S'ils ne sont pas traités, ils peuvent toucher les ganglions et les organes», explique Anne Pham-Ledard, professeur de dermatologie et oncologue au CHU de Bordeaux. «Un mélanome est un cancer qui dérive des mélanocytes, les cellules qui fabriquent les pigments de la peau, tandis que les carcinomes proviennent d'une prolifération de kératinocytes. Ce sont les cellules forment la couche superficielle de la peau», détaille l'onco-dermatologue.

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Les carcinomes, plus fréquents et multiformes

Ces deux types de cancer ne se présentent pas de la même façon. Les carcinomes apparaissent le plus souvent après 50 ou 60 ans, quasiment toujours au niveau des parties du corps qui ont été exposées au soleil, en particulier le visage. Le cuir chevelu chez les hommes chauves, le nez, l'angle interne de l'œil, les oreilles et les tempes sont ses endroits de prédilection. Le type de carcinomes le moins fréquent, le carcinome épidermoïde, ressemble à une plaque rouge, parfois noirâtre, épaisse, rugueuse pouvant former une croûte ou donner des saignements. Il peut également ressembler à une verrue ou à une plaie ouverte qui ne guérit pas complètement.

«Le carcinome épidermoïde peut parfois se compliquer de métastases quand les cellules cancéreuses migrent de la peau vers les ganglions à proximité, ou dans d'autres organes plus distants, comme les poumons», indique le Pr Caroline Robert, chef du service de dermatologie à l'Institut Gustave Roussy.

Les carcinomes basocellulaires, beaucoup plus fréquents que les épidermoïdes, peuvent revêtir diverses apparences. Cela peut par exemple ressembler à une petite papule lisse et brillante, de couleur blanche nacrée, rose ou rouge, qui grossit lentement.

Ce type de cancer peut également se manifester par une plaque en relief au centre creux, de couleur rosée ou rouge, dont le bord présente des proéminences transparentes et brillantes. Il arrive que de minuscules vaisseaux apparaissent à sa surface avec le temps. Certaines zones de la lésion peuvent être bleuâtres ou brunes.

Ce cancer peut aussi ressembler à une plaie ouverte qui ne guérit pas et qui peut saigner, suinter ou faire une croûte. La plaie peut persister pendant des semaines ou sembler guérir puis réapparaître.

Enfin, il peut se présenter sous la forme d'une plaque évoquant une zone cicatrisée, de couleur jaune ou blanche. La peau semble brillante et tendue, souvent avec des bords mal définis.

Chez certaines personnes, il est fréquent que le carcinome soit pigmenté, de couleur brune.

« Il est très rare qu'une personne ne développe qu'un seul carcinome, c'est pourquoi il est très important que les personnes chez qui l'on a diagnostiqué un carcinome surveillent étroitement leur peau et consultent régulièrement un dermatologue. »

Il faut toutefois garder en tête que les carcinomes basocellulaires peuvent incarner d'autres formes plus atypiques, d'où la nécessité d'inspecter régulièrement sa peau à la recherche de choses inhabituelles. Sans traitement, ces lésions évoluent soit en relief, soit vers l'intérieur, détruisant les structures sous-jacentes. «Ce sont des cancers qui, en règle générale, ne peuvent pas donner de métastases, mais ils peuvent être très destructeurs localement s'ils ne sont pas pris à temps», souligne le Pr Robert. Par ailleurs, un carcinome n'est jamais seul. «Il est très rare qu'une personne ne développe qu'un seul carcinome, c'est pourquoi il est très important que les personnes chez qui l'on a diagnostiqué un carcinome surveillent étroitement leur peau et consultent régulièrement un dermatologue», ajoute le médecin.

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Le mélanome, un grain de beauté anormal

Quant au mélanome, «cela ressemble à un grain de beauté qui a des caractéristiques suspectes», indique le Pr Pham-Ledard. En règle générale, un grain de beauté classique est plutôt unicolore, rond ou ovale et surtout, il ne grossit pas. «Un grain de beauté suspect, c'est un grain de beauté qui grossit rapidement en taille ou en épaisseur, ou qui est asymétrique, ou encore qui présente plusieurs couleurs», poursuit la spécialiste. Il peut s'agir d'un grain de beauté que l'on a toujours eu, ou bien qui apparaît au cours de la vie.

Il existe un moyen mnémotechnique assez simple pour identifier soi-même un grain de beauté suspect : la règle «ABCDE».

  • «A» pour Asymétrie : forme non circulaire avec 2 moitiés qui ne se ressemblent pas.
  • «B» pour Bords irréguliers.
  • «C» pour Couleur non homogène.
  • «D» pour Diamètre en augmentation (en général supérieur à 6 millimètres).
  • «E» pour Évolution : toute tache pigmentée qui se modifie, (en épaisseur, diamètre, couleur...).

«À partir du moment où une personne présente au moins deux critères, il faut consulter un dermatologue. Mais cela ne veut pas forcément dire qu'il s'agit d'un mélanome», rassure le Pr Pham-Ledard. La dermatologue précise en outre que «le critère «E» est le plus important. Même s'il est symétrique et unicolore, un grain de beauté qui évolue rapidement, ce n'est pas normal.»

Un cancer qui touche aussi les jeunes

Il faut également savoir que le mélanome peut adopter des formes et des zones d'implantation assez atypiques. «Certains ne ressemblent pas à un grain de beauté, ils ne sont pas pigmentés. Cela arrive en particulier au niveau des muqueuses comme la bouche et les muqueuses génitales», explique Anne Pham-Ledard. «Les doigts et les ongles sont aussi des zones où ce cancer peut se développer. Ces formes-là sont souvent diagnostiquées tardivement car elles sont prises à tort pour autre chose». Sur les ongles, le mélanome apparaît au début comme une bande pigmentée qui s'étend de la base de l'ongle jusqu'à son extrémité et qui s'élargit progressivement.

Autre signal d'alerte : un grain de beauté qui se met à saigner tout seul, sans que l'on ne se soit gratté ou qu'il ait été irrité. En revanche, un grain de beauté en relief qui a toujours été ainsi n'est pas inquiétant. «Il faut s'inquiéter s'il était plat auparavant qu'il a grossi», met en garde le médecin. Précisons que le mélanome se développe plus fréquemment sur les jambes pour les femmes, et sur le tronc pour les hommes. Si ce cancer ne se développe quasiment jamais dans l'enfance, il peut apparaître dès le début de l'âge adulte. «Même si le pic est autour de 55 ans, il n'est pas rare de voir des patients âgés de 20 ans qui ont un mélanome», témoigne le Pr Caroline Robert.

Quels facteurs de risque ?

Nous ne sommes pas tous égaux face au mélanome. «Avoir un antécédent personnel ou familial de mélanome (au premier degré, c'est-à-dire ses parents ou ses frères et sœurs), avoir beaucoup de grains de beauté sur le corps (plus de 40), prendre des coups de soleil à répétition, en particulier dans l'enfance pour le mélanome, avoir des taches de rousseur ou encore être de peau claire avec des yeux clairs sont autant de facteurs de risque», liste le Pr Pham-Ledard. Le fait de s'être exposé aux UV artificiels en cabine de bronzage augmente également le risque d'avoir un mélanome.

« Mon conseil est que si l'on a une plaie, un bouton, un grain de beauté ou n'importe quelle autre lésion qui grossit et qui ne disparaît pas au bout de plusieurs mois, il faut le montrer à un dermatologue, même si c'est totalement indolore. »

Que faire pour s'en protéger ?

Les cancers de la peau sont d'origine multifactorielle. Mais l'exposition aux rayons ultraviolets - qu'ils soient d'origine naturelle (le soleil) ou artificielle (les cabines de bronzage) - est sans conteste le plus grand facteur de risque. On estime même qu'entre 65 et 95% des mélanomes cutanés lui sont attribuables. En pratique, les UV sont capables de pénétrer jusque dans le noyau des cellules, où se trouve l'ADN, et de l'endommager. En temps normal, le corps dispose de mécanismes de réparation lui permettant de remédier aux dommages subis. Mais cette capacité naturelle de réparation n'est pas infaillible : en cas d'expositions répétées, la peau ne parvient plus à se défendre contre les dégâts causés. C'est là que des mutations peuvent survenir, entraînant un cancer.

«Certes, le soleil fait du bien, il participe à la fabrication de vitamine D et joue un rôle positif sur notre moral. Mais il ne faut pas chercher à bronzer à tout prix, même s'il s'agit d'un code fortement plébiscité dans la société. Quand on commence à rougir, ce n'est pas bon», rappelle le Pr Pham-Ledard. Face au soleil, la meilleure protection reste vestimentaire, associée à de la crème solaire (écran 50 pour les peaux claires). «Certaines personnes ne mettent de la crème que leurs grains de beauté quand elles sont à la plage, mais cela ne sert à rien», met en garde la dermatologue.

« Avec le mélanome, toute la peau est en danger, pas seulement les grains de beauté. »

Les personnes chauves sont particulièrement concernées. «Nous passons notre temps à enlever des carcinomes sur le crâne de messieurs âgés. Il faut absolument se couvrir la tête pour se protéger du soleil quand on n'a plus de cheveux !», insiste le Pr Robert. Ultime conseil de la dermatologue : «Faisons pour une fois des ''selfies utiles'' et photographions notre peau une ou deux fois par an. Si chacun avait une série de photos correctes de son corps à montrer au dermatologue quand ce dernier lui demande si telle ou telle lésion a évolué, cela serait très utile.»

DMLA : des piqûres dans l'œil pour ralentir la progression de la maladie

REPORTAGE - Cette maladie qui conduit à une perte de la vision touche un quart des plus de 75 ans. Chaque jour à l'hôpital parisien des Quinze-Vingts, 80 patients reçoivent un traitement directement injecté dans l'œil pour en freiner l'évolution.

Variole du singe : l'OMS envisage de déclarer une «urgence de santé publique internationale»

Depuis début mai, plus de 1600 cas confirmés ont été signalés dans 39 pays, dont 32 où la maladie n'est pas endémique et où aucun décès n'a encore été recensé.

Pourquoi y a-t-il de plus en plus d'allergies au pollen ?

FOCUS - La saison des pollens débute au printemps et dure jusqu'à l'automne. Depuis une trentaine d’années, toutefois, cette période synonyme d'allergies pour environ 20% des enfants et 30% des adultes français, a tendance à se rallonger et à concerner de plus en plus de monde.

France24 - Monde

Covid-19 : aux États-Unis, la vaccination des tout petits franchit une étape clé

Publié le : 16/06/2022 - 05:11

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Des experts américains ont recommandé, mercredi, les vaccins de Moderna et de Pfizer dès l'âge de six mois. Les autorités sanitaires américaines doivent désormais donner leur autorisation officielle, et les injections, avec un dosage adapté, pourraient démarrer dès mardi prochain.

Une étape cruciale a été franchie, mercredi 15 juin, aux États-Unis vers la vaccination des nourrissons et des tout petits contre le Covid-19, avec la recommandation favorable d'experts pour l'autorisation des vaccins de Moderna et de Pfizer dès six mois d'âge.

Durant des discussions retransmises en direct sur Internet, les membres de ce comité consultatif ont passé en revue toutes les données des essais cliniques disponibles, menés chez des enfants de six mois à 4 ans chez Pfizer, et de six mois à 5 ans pour Moderna. Comme dans de nombreux pays, il s'agit de la dernière tranche d'âge à ne pas encore avoir accès à cette protection.

Lors de deux votes, les 21 experts ont unanimement estimé que les bénéfices de la vaccination des tout petits avec Moderna et Pfizer l'emportaient sur les risques.

Sur la base de ces avis, l'Agence américaine des médicaments (FDA), dont les décisions font référence dans le monde, est maintenant chargée de donner son autorisation officielle. Quelque 10 millions de doses seront alors immédiatement envoyées aux quatre coins du pays, avant des millions d'autres dans les semaines suivantes, a fait savoir le gouvernement américain.

Les injections pourraient commencer dès mardi prochain, une fois que les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) auront également donné leur feu vert. Les experts des CDC se réuniront eux ce vendredi et samedi.

Dosage adapté

Le dosage de ces vaccins a été adapté : il est d'un quart de celui des adultes pour Moderna (25 microgrammes, contre 100 pour les adultes), et un dixième pour Pfizer (3 microgrammes, contre 30).

La principale différence entre les deux produits est le nombre de piqûres nécessaires : le vaccin de Moderna sera toujours administré en deux doses à un mois d'écart. Une représentante de Moderna a toutefois déclaré que des études étaient déjà prévues sur une dose de rappel.

Celui de Pfizer se fera lui d'emblée en trois injections, deux doses n'ayant pas provoqué une réponse immunitaire suffisante en raison du faible dosage. Les deux premières piqûres de Pfizer seront faites à trois semaines d'intervalle, et la troisième administrée huit semaines après la deuxième.

Plusieurs experts ont souligné qu'il était important que les parents sachent que leurs enfants ne seraient pas correctement protégés après seulement deux doses de Pfizer, et devraient attendre les trois doses - et donc plusieurs mois - avant qu'ils le soient.

Les deux vaccins sont sûrs et efficaces, selon la FDA, qui a publié en fin de semaine dernière sa propre analyse des essais cliniques afin d'offrir une base de discussion aux experts.

Selon une estimation préliminaire, le vaccin de l'alliance Pfizer-BioNTech s'est révélé efficace à 80 % contre les formes symptomatiques de la maladie. Mais ce chiffre est basé sur un nombre très réduit de cas positifs, a nuancé la FDA.

Le vaccin de Moderna s'est, lui, montré efficace à 51 % chez les bébés de 6 mois à moins de 2 ans, et de 37 % chez les enfants de 2 à 5 ans. Ces chiffres sont cohérents avec l'efficacité observée chez les adultes face au variant Omicron, selon l'agence américaine. Or, le vaccin continue à bien protéger ces derniers contre les cas graves de Covid-19.  

Concernant les effets secondaires, environ un quart des jeunes enfants ayant reçu Moderna ont développé de la fièvre, notamment après la deuxième dose. Elle retombait en général au bout d'une journée. Chez Pfizer, le taux de fièvre observé était, lui, comparable entre les enfants ayant reçu le vaccin et ceux ayant reçu un placebo.

Impatience ou scepticisme

Si certains parents attendent avec impatience la possibilité de vacciner leur jeune progéniture, d'autres se montreront sans aucun doute sceptiques. Selon un sondage en mai, seulement un parent d'un enfant de moins de 5 ans sur cinq (18 %) souhaitait le vacciner dès que possible.

Même si les plus jeunes sont moins vulnérables face au Covid-19 et que le risque pour eux est faible, quelque 480 enfants âgés de moins de 4 ans en sont malgré tout décédés aux États-Unis.

Les taux d'hospitalisation ont par ailleurs fortement augmenté pour cette tranche d'âge durant la vague liée au variant Omicron. Au total, il y a eu 45 000 enfants de moins de cinq ans hospitalisés aux États-Unis depuis le début de la pandémie, dont un quart ont dû être admis en soins intensifs.

Comme les adultes, les enfants infectés par le Covid-19 peuvent souffrir de symptômes sur le long terme (Covid long). Dans de rares cas, ils peuvent aussi développer des cas graves de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique.

Avec AFP

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L'Humanité

Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move

Il était une fois

En 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.

Michel Muller

Philadelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».

Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.

1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jour

Dans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.

VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ans

C’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».

Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».

Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».

Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.

Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.

Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.

Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.

C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.

Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.

Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.

Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.

Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.

Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.

Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.

Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».

Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.

En savoir plus

Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.

communautésblack panthersMoveÉtats-Unis
Le Figaro

Montagne l'été: notre sélection des nouveautés dans les Alpes et les Pyrénées

Philippe Viguié-Desplaces

LA SÉLECTION DU FIGARO - Découvrez nos endroits préférés au cœur des vallées ou aux sommets des montagnes.

Courchevel

Le nouveau sentier du Creux de l'Ours commence au lac de la Rosière et mène d'abord les promeneurs, au fil et au son de l'eau, jusqu'à la cascade des Poux. Puis on poursuit jusqu'au Biol, en longeant la rivière qu'on abandonne pour emprunter le Creux de l'Ours et gagner le plateau du Belvédère. Coup d'œil sur la dent du Villard qu'offre la traversée de la prairie de Pralin. Compter 3 h pour cette boucle de 6,5 km. Courchevel.com

À lire aussiLes Alpes verdissent en haute altitude

Chamonix

Un professionnel de la montagne sera présent tout l'été dans la cabine du ­téléphérique de l'Aiguille du Midi qui ­dévoilera aux visiteurs les secrets de sa construction, mais pas que… Au ­programme : une lecture du paysage que domine la célèbre benne, et une histoire de la capitale française de l'alpinisme (compris dans le prix du billet A/R de 69 €). Montblancnaturalresort.com

Albertville

L'agence Into the White organise des stages d'immersion sur les sommets autour d'Albertville, pour les 10-18 ans. L'occasion d'apprendre à vivre au plus près de la nature et de s'initier à l'esca­lade, via ferrata, slack line et tyrolienne. Le soir venu, s'il reste à nos chères têtes blondes un peu d'énergie, direction le ciel avec une observation des étoiles. Stage « Enfermés dehors » : 4 jours et 3 nuits dont une en bivouac à partir de 100 €.Intothewhite.fr

Praz de Lys Sommand

Le chalet refuge de Beauregard est une ancienne ferme du XIXe siècle éco-rénovée, dans un massif classé zone ­Natura 2000. Ce petit bijou de naturel, avec six chambres cosy, autonomes en eau et en électricité, situé dans la vallée de Bonnavaz, au pied de la station de Praz de Lys Sommand, ouvre cet été pour la première fois. Une nuit pour 2 personnes à partir de 100 €. Chaletrefugedebeauregard. ellohaweb.com

Des Alpes aux Pyrénées, quatre nouvelles randonnées à tester cet été

Pralognan-la-Vanoise

Construire un abri pour se protéger et allumer un feu en pleine nature, s'orienter en montagne grâce à un jeu de piste avec boussole, apprendre les premiers gestes de secours en lieu isolé, savoir préparer son fond de sac pour une expédition d'un ou plusieurs jours, voilà ce que propose un stage de survie en milieu montagnard et forestier, organisé par les guides de Pralognan-la-Vanoise. Des ateliers ludiques et en itinérance dans des endroits sauvages de la forêt de l'Isertan, du bois de la Rossa ou de la Glière. Chaque dimanche de l'été, de 9 h à 16 h 30. Pique-nique tiré du sac. 36 €/adulte et 28 €/enfant (- 12 ans).Guides-pralognan.com

Gourette

Pause bien-être dans les Pyrénées à l'arrivée de la télécabine du Bézou, à Gourette (1 600 m), au cœur du cirque éponyme, avec l'aménagement d'une terrasse panoramique, transats et snack (au restaurant d'altitude du Cairn). Ce nouvel équipement vient compléter les nombreuses possibilités d'activités comme la trottinette, les parcours d'orientation, la boucle trail, le bikepark et le VTT. Gourette.com

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New York Times - World

Israel Convicts Palestinian Aid Worker on Charges of Funding Hamas

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Mohammad El Halabi was charged with funneling millions from a Christian charity to the militant group. The charity, World Vision, said there was no evidence to support that and the trial lacked transparency.

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By Raja Abdulrahim

An Israeli court convicted a Palestinian aid worker on Wednesday of diverting funds from the charity he worked for to the Palestinian militant group Hamas in a case that spanned six years and drew criticism from rights groups, which said he had been denied a fair and transparent trial.

The aid worker, Mohammad El Halabi, 45, was a manager of the Gaza Strip branch of World Vision, a Christian aid organization, when he was arrested in 2016. Israel charged him with funneling about $43 million of the group’s funds over a number of years to the military wing of the Palestinian faction. He was convicted of 13 of the 14 charges against him, which included using property for terror purposes.

Israeli officials have said that Mr. Halabi transferred about 60 percent of World Vision’s annual budget for Gaza to Hamas. Some of that money was used by Hamas militants to dig cross-border tunnels to attack Israel, the officials said.

World Vision said there was no evidence to support the verdict.

“We have previously expressed our significant concerns about this case,” the group said in a statement. “In our view there have been irregularities in the trial process and a lack of substantive, publicly available evidence. We support Mohammad’s intent to appeal the decision, and call for a fair and transparent appeal process based on the facts of the case.”

In the wake of Mr. Halabi’s arrest, World Vision and several of its major government donors, including the United States and Australia, commissioned an investigation. It was led by a global law firm and accompanied by an accounting firm’s audit, said Sharon Marshall, a spokeswoman for the group.

“They could not find any evidence of diversion of funds,” Ms. Marshall said, “or any connection between Mohammad and Hamas.” Mr. Halabi’s lawyer said he will appeal his conviction after he is sentenced, which could be in September.

Israel did not accuse World Vision of being involved in the alleged scheme to divert funds.

The three-judge panel that convicted Mr. Halabi rejected the testimonies of defense witnesses and World Vision employees that the aid organization has tight control mechanisms that would make it impossible for him to transfer funds to Hamas.

Among the other charges he was convicted of was carrying or possession of a weapon.

The verdict said Mr. Halabi “confessed to what was attributed to him during interrogation.”

But his lawyer, Maher Hanna, said he never confessed to anything, adding that his client has maintained his innocence since his arrest.

The prosecution brought an undercover informant who testified that he heard Mr. Halabi confess, Mr. Hanna said.

“This is a crooked confession,” he added.

The court’s verdict acknowledged that Mr. Halabi said the confession used against him “was invented by someone on behalf of” Israel’s internal security agency, the Shin Bet.

The guilty verdict against Mr. Halabi compounded a miscarriage of justice, said Omar Shakir, Israel and Palestine director at Human Rights Watch.

“Holding Halabi for six years based largely on secret evidence has made a mockery of due process and the most basic fair trial provisions,” he said in a statement. “He should long ago have been released. To continue to cruelly detain him is profoundly unjust.”

He added that Mr. Halabi had rejected any plea deals, even when those deals would have had him free by now.

In 2020, four United Nations special rapporteurs called on the Israeli authorities to grant Mr. Halabi a fair trial or release him unconditionally. According to the U.N. experts, after his arrest, Mr. Halabi was questioned for 50 days without access to a lawyer.

“What is happening to Mr. el-Halabi bears no relation to the trial standards we expect from democracies, and is part of a pattern where Israel uses secret evidence to indefinitely detain hundreds of Palestinians,” the experts said.

Hiba Yazbek and Gabby Sobelman contributed reporting.

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France24 - Monde

Entre pêche et vaccins anti-Covid, les tractations de la dernière chance à l'OMC

Publié le : 16/06/2022 - 10:24

Genève (AFP) – Les négociations de la dernière chance se poursuivaient jeudi à l'OMC pour tenter d'arracher un consensus sur les vaccins anti-Covid, la pêche ou encore la sécurité alimentaire mais aussi redonner à l'organisation un second souffle dans un système commercial multilatéral déstabilisé.

Avec un brin d'humour, l'Organisation mondiale du commerce a tweeté vers 07H40GMT: "Bonjour en ce cinquième jour de notre #MC12 (12e conférence ministérielle Ndlr) de quatre jours". Les délégués ont travaillé toute la nuit et les négociations se poursuivent ce matin".

La réunion entre les 164 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce -la première depuis plus de 4 ans - a déjà été prolongée jusqu'à ce jeudi 13H00 GMT dans l'espoir d'arracher des accords sur les vaccins anti-Covid, la pêche ou encore la sécurité alimentaire.

Les ministres, réunis à Genève depuis dimanche, ont marchandé toute la nuit au siège de l'organisation.

"Bonjour depuis l'OMC !" a lancé la représentante américaine au Commerce, Katherine Tai, dans un tweet très matinal, accompagné d'une photo où l'on peut voir les premières lueurs du soleil qui illuminent le lac Léman. Une photo similaire publiée presque au même moment par l'ambassadeur britannique Simon Manley, dans un tweet poétique: "Nous étions là à l'aube, au moment où la nuit se mue en petit matin".

Mais rien ne filtrait sur un éventuel accord sur la pêche et les vaccins anti-Covid, les deux sujets phares de la réunion.

"Nous restons optimistes que nous pouvons arriver à des résultats vraiment positifs", a déclaré à l'AFP, Damien O'Connor, le ministre néo-zélandais du Commerce, sans toutefois vouloir entrer dans les détails.

Rien n'est garanti car les décisions sont prises par consensus et une seule dissonance peut faire capoter un accord.

De nombreux diplomates ont déploré ces derniers jours les vives réticences de l'Inde sur plusieurs des textes, y compris sur les subventions qui contribuent à la surpêche et la prolongation du moratoire sur les droits de douane pour les transmissions électroniques.

Amadouer l'Inde

"L'Inde a toujours été un partenaire commercial réticent. L'Inde est connue pour sa réticence à signer des accords de libre-échange", a indiqué à l'AFP Harsh V. Pant, professeur au King's College de Londres.

"L'Inde a aujourd'hui le sentiment d'avoir plus de marge de manoeuvre que par le passé. Elle (...) pense qu'elle se trouve dans une situation géopolitique favorable dans laquelle tout le monde veut l'amadouer, et elle peut l'utiliser comme levier", a noté cet expert en politique internationale basé à New Delhi.

Le pays avait déjà été accusé par les ONG d'avoir empêcher la conclusion de l'accord sur la pêche lors de la précédente ministérielle de l'OMC fin 2017 à Buenos Aires.

Les membres de l'OMC sont réunis jusqu'à jeudi à Genève à l'occasion de la 12e conférence ministérielle de l'organisation qui n'a pas conclu d'accord majeur depuis la conférence ministérielle de 2013 à Bali.

Arrivée en mars 2021 à la tête de l'OMC, la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine à diriger cette organisation créée en 1995, a promis de lui rendre son rôle sur la scène internationale, en particulier face à la pandémie de Covid-19.

A ce sujet, un premier texte en discussion vise à faciliter le commerce des biens médicaux nécessaires à la lutte contre les pandémies, tandis qu'un second texte - de plus grande envergure - demande la levée temporaire des brevets sur les vaccins anti-Covid.

La grave crise alimentaire mondiale provoquée par l'invasion russe en Ukraine, qui fait partie des greniers à céréales du monde, est au coeur des préoccupations des ministres à l'OMC. Une déclaration est discutée sur les restrictions aux exportations.

Un autre projet d'accord vise à interdire les restrictions à l'exportation concernant les achats du Programme alimentaire mondial, une des principales agences humanitaires de l'ONU. Mais cette négociation était bloquée jusque-là par l'Inde.

© 2022 AFP

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New York Times - World

Disney’s ‘Lightyear,’ With a Same-Sex Kiss, Faces a Backlash in Some Muslim Countries

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The United Arab Emirates banned the animated film, an offshoot of the “Toy Story” movies, from its cinemas. Censors in Indonesia and Malaysia are also considering restrictions.

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By Mike Ives

Disney’s new movie “Lightyear,” an offshoot of the “Toy Story” franchise, faces bans or restrictions in parts of Southeast Asia and the Middle East over a scene that features a kiss between two women. The animated film opens around the world this week.

The United Arab Emirates has banned “Lightyear” from public screenings, and Malaysia has asked Disney to cut several scenes from the film before it can be shown in local cinemas, according to officials in the Muslim-majority countries.

In Indonesia, the nation with the world’s largest Muslim population, the chairman of the Film Censorship Board told The New York Times on Wednesday that the kissing scene could potentially violate a law that prohibits movies that show “deviant sexual behavior.”

“The Film Censorship Board doesn’t want to be drawn into the vortex of debate over pro L.G.B.T. versus anti-L.G.B.T.,” said the chairman, Rommy Fibri. “But that kissing scene is sensitive.”

Disney did not respond to repeated requests for comment.

The international backlash against “Lightyear” is a fresh public relations headache for Disney, whose growing willingness to publicly defend L.G.B.T.Q. people has made it a somewhat unlikely cultural lightning rod in the United States.

Disney has described “Lightyear,” which was created by Pixar Animation Studios and directed by Angus MacLane, as the “definitive origin story” of the character Buzz Lightyear, a space ranger who starred in the 1995 film “Toy Story” and several sequels.

“Lightyear” focuses on the friendship between Buzz (voiced by Chris Evans) and another space ranger, Alisha Hawthorne (Uzo Aduba). Alisha marries a woman, and in one scene she greets her wife with a kiss.

Disney’s chief executive, Bob Chapek, came under intense pressure earlier this year from many of the company’s employees to take a forceful stand against anti-L.G.B.T.Q. legislation that was moving through the legislature in Florida, which is home to the Disney World resort.

Gov. Ron DeSantis of Florida signed the bill into law in late March, and Disney publicly condemned it. The Florida House later voted to revoke Disney World’s special tax designation, a privilege that the theme park near Orlando had held for more than a half century.

The international backlash to “Lightyear” has generated far less public attention in the United States than Disney’s clash with Mr. DeSantis. But it’s a reminder for the company that cultural clashes over children’s content do not end at the U.S. border.

In the United Arab Emirates, the government’s Media Regulatory Office said on Twitter this week that “Lightyear” was not licensed for screenings in domestic cinemas because it had violated the country’s “media content standards.” The agency did not elaborate or respond to a request for comment.

In Malaysia, “Lightyear” can be screened in its current form on Netflix, but the Film Censorship Board has asked Disney to change several scenes, including a “romantic” one, before it can be shown in cinemas, said a spokesman for the Ministry of Home Affairs.

In Indonesia, Mr. Rommy of the Film Censorship Board said officials there had flagged the kissing scene to Disney and were waiting for the company to send the completed film, with subtitles, for censorship review. “We aren’t saying that we reject the movie,” he said.

A movie with a homosexual kissing scene would likely not pass a censorship review in Indonesia because of a 2019 law that prohibits movies with “vulgar sexual activity” or sexual content that is “deviant” or “unreasonable,” Mr. Rommy added.

Openly gay, lesbian and transgender people face persecution across the Islamic world. In Malaysia, legislation targeting them is rooted in religious courts and British colonial-era prohibitions for Muslims and non-Muslims. In Indonesia, where nearly nine in 10 of the country’s 270 million people are Muslim, some politicians have tried to associate L.G.B.T.Q. people with immorality, disease and the subversion of Indonesian culture.

Italia Film International, a company that distributes Disney films in the Middle East and has promoted “Lightyear” on its website, did not respond to requests for comment.

It was unclear as of Wednesday how the movie would fare in other countries around the Middle East and Asia. The film censorship authorities in Saudi Arabia and China, a major market for Hollywood studios, did not respond to requests for comment.

In Singapore, the Infocomm Media Development Authority said in a statement this week that viewers should be 16 or older to view “Lightyear.” It described the film as the “first commercial children’s animation to feature overt homosexual depictions,” and said that Disney had declined its suggestion of releasing two versions of the film, including an edited one for younger viewers.

“While it is an excellent animated film set in the U.S. context, Singapore is a diverse society where we have multiple sensibilities and viewpoints,” Cheryl Ng, who chairs the agency’s film consultation panel, said in the statement.

Muktita Suhartono and Liani MK contributed reporting. Li You contributed research.

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Le Figaro

Grandes vacances d'été 2022 : elles débuteront un jeudi cette année, pourquoi ?

La rédaction du Figaro Voyage

Attendues avec impatience, les grandes vacances d'été 2022 commenceront le jeudi 7 juillet et non le vendredi après la classe.

Après une année scolaire bien remplie, les quelque 12,5 millions d'élèves français profiteront des vacances d'été 2022, également appelées grandes vacances, dès le jeudi 7 juillet prochain. Une date qui peut interroger puisque normalement, les vacances scolaires débutent le vendredi soir ou le samedi matin après la classe. Pourquoi ne pas attendre la fin de la semaine cette année ?

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Une question de nombre de semaines dans le calendrier scolaire

Pour savoir pourquoi les écoliers, collégiens et lycées de l'Hexagone quitteront les bancs de l'école le jeudi 7 juillet au soir cette année, il suffit de se plonger dans le Code de l'éducation. L'article L521-1 précise ainsi que « L'année scolaire comporte trente-six semaines au moins réparties en cinq périodes de travail, de durée comparable, séparées par quatre périodes de vacance des classes. Un calendrier scolaire national est arrêté par le ministre chargé de l'éducation pour une période de trois années. Il peut être adapté, dans des conditions fixées par décret, pour tenir compte des situations locales. ».

La rentrée scolaire 2021-2022 ayant eu lieu le jeudi 2 septembre, le respect des 36 semaines imposées amène donc la date de début des grandes vacances d'été au jeudi 7 juillet. Après un peu moins de deux mois de congés, les élèves reprendront le chemin de l'école le jeudi 1er septembre prochain.

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L'Humanité

Pierre Dharréville et ses mille vies

Un jour avec

L’élu PCF a été classé député d’opposition le plus actif par le magazine Capital. Un chapitre qu’il espère poursuivre après avoir été journaliste puis collaborateur politique, critique de BD et patron de presse, tout en étant écrivain.

Aurélien Soucheyre

Si Pierre Dharréville était un personnage de BD (une de ses passions), il faudrait le dessiner très grand et mince, souvent en costume, avec une boucle à l’oreille gauche. Une silhouette aisément reconnaissable. Les cheveux et les yeux seraient clairs, comme en vrai. Et l’accent viendrait du Sud (charge à celui qui tient le crayon de faire chanter sa voix dans les bulles). La chronologie pourrait être éclatée. Le prochain chapitre, après tout, concerne le second tour de l’élection législative dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône (la Côte bleue offre un beau décor à cette histoire), où Pierre Dharréville, député communiste soutenu par la Nupes (35,83 % des voix au premier tour), espère être réélu contre le candidat du RN (31,01 %).

Papa à la CGT, maman à la CFDT

Mais nous évoquons ici des planches qui restent encore à dessiner. Tournons les pages : en 1975, Pierre Dharréville est joufflu et tout rose, il vient de naître. Sa mère est enseignante. Son père travaille à la Sécurité sociale. Tous deux sont syndicalistes. Papa à la CGT, maman à la CFDT. « J’ai dû choisir », plaisante le fiston. Un grand-père a été mineur dans les Cévennes. L’autre s’est échiné dans une scierie. Une grand-mère est immigrée italienne et employée de maison. C’est la classe ouvrière. « J’ai toujours su d’où je venais. On m’a sensibilisé très tôt aux inégalités sociales, aux combats pour la dignité de chacun », relève l’élu.

On en arrive là à la description du type de personnage que Pierre Dharréville serait dans une BD fidèle à sa vie. Quelle devise ? « Faire le monde un peu plus beau ». Quel objectif (à atteindre sans superpouvoir) ? « Combattre les injustices » . Cela peut sonner un peu cliché, mais c’est très sérieux. On ne plaisante pas avec la souffrance des gens, ni avec l’opiniâtreté de ceux qui refusent le monde tel qu’il est et veulent le changer. Pierre Dharréville fait partie de ces citoyens qui ont « quelque chose dans le ventre » (c’est d’ailleurs le titre d’un roman qu’il a écrit). Et, dans ces tripes-là, il y a « la volonté farouche de combattre pour ces femmes et ces hommes bafoués par les lois de l’argent ». Et « l’envie d’être heureux ». En résumé, Pierre Dharréville tient à la fois du révolté et du bon Samaritain. On peut d’ailleurs le dessiner dans une église. « Mes parents se sont rencontrés à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), dont j’ai été permanent national. C’est assez fondateur », indique-t-il.

Marx, Jaurès et Jésus

Catholique, il précise tout de suite « être le député de tous, que les citoyens soient athées ou croyants, quelle que soit la religion, car je suis profondément laïque ». On pourra quand même mettre un portrait de Marx et de Jésus dans ce projet de BD. Et de Jaurès aussi. Car Pierre Dharréville est devenu journaliste à l’Humanité à 23 ans, chargé de suivre Jospin à Matignon. « Une période passionnante, en plein dans la marmite de l’actualité. Moi qui adore écrire, j’avais la chance de le faire tous les jours sur l’action de la gauche, les grands enjeux, les obstacles… » Sa plume se balade aussi en pages culture, où il a été critique de bandes dessinées (ah, c’est pour ça !), en plus de participer à la relance du magazine Pif Gadget. « La BD est un art à part entière qui m’a toujours fasciné. C’est un champ de création très vivant, populaire, qui prend de plus en plus de place dans les librairies », apprécie celui qui est membre du jury du prix Bulles d’Humanité.

« L’obsession d’être utile »

Reste que, dans la vie, Pierre Dharréville se méfie des cases toutes faites… Il faudra donc être inventif dans notre BD, au moment de le montrer grattant une guitare avec son groupe les Bons Bardes, aux côtés de Marie-George Buffet, dont il a été collaborateur lorsqu’elle dirigeait le PCF, ou encore participant au sauvetage du journal la Marseillaise en 2014. « Il était promis à la liquidation. Nous avons mené une grande bataille pour lui donner un avenir. » Cela fait déjà quelques pages à colorier… Sans oublier celles ouvertes en 2017 à l’Assemblée, où le député a été de tous les combats face aux projets de la Macronie, en première ligne contre les ordonnances ciblant le Code du travail ou lors de la réforme (avortée) des retraites. À tel point qu’il est arrivé premier au classement des députés d’opposition les plus actifs, réalisé par le magazine Capital.

« J’ai l’obsession d’être utile », souffle l’élu, qui a démarré le mandat avec une proposition de loi qui a ouvert la porte à l’indemnisation du congé de proche aidant, et l’a terminé avec un texte consacré à la protection des biens communs. « Il s’agit d’obtenir toutes les victoires possibles, et aussi d’ouvrir l’avenir », explique Pierre Dharréville, qui espère bien siéger dans une majorité avec la Nupes d’ici quelques jours.

pierre dharrévillepcfNupesgauche
France24 - Monde

Vers le nouvel art de la guerre: bienvenue dans le "combat collaboratif"

Publié le : 16/06/2022 - 09:08Modifié le : 16/06/2022 - 09:06

Villepinte (AFP) – Bienvenue dans le "combat collaboratif": les armées sont à l'aube d'une nouvelle ère où la mise en réseau de tous les soldats et équipements doit démultiplier leur force, au risque de nouvelles vulnérabilités technologiques.

Derrière les notions absconses de "système de systèmes" ou de "bulle opérationnelle" se dessine "une autre manière de combattre", "centrée sur la connectivité" entre les moyens engagés plus que sur leurs capacités propres, décrypte un haut-gradé français sous couvert d'anonymat.

Au coeur du combat collaboratif, la donnée et le partage de l'information. "On passe d'un mode de fonctionnement en silos à un fonctionnement horizontal et vertical où l'on donne au soldat, quel que soit son niveau, la capacité de donner l'information, de prendre les décisions", explique Cyril Dujardin, patron de la sécurité numérique chez Atos, à l'occasion du grand salon militaire international Eurosatory, organisé au nord de Paris cette semaine.

Le géant informatique français fournit aux forces françaises le SICS, un système d'information embarqué dans les blindés français de nouvelle génération (Griffon, Jaguar, Serval) dans le cadre du programme Scorpion.

Les positions des forces amies sont indiquées en temps réel et les ordres transmis via ce terminal, dont sont équipés aussi bien le poste de commandement que le chef de peloton dans son véhicule.

"Aujourd'hui, c'est centré sur les véhicules, l'idée est d'intégrer le fantassin, de diffuser beaucoup plus largement l'information afin d'avoir une meilleure connaissance de la situation tactique", explique l'ingénieure générale de l'armement (IGA) Delphine (l'armée française proscrit la publication des noms de famille de ses membres), architecte des systèmes de combat terrestre futurs à la Direction générale de l'armement (DGA).

L'idée du champ de bataille connecté a germé en 1999. "Il fallait oser quand on voit ce qu'étaient à l'époque la téléphonie mobile et internet", relate le haut-gradé français. "Cela a donné le programme d'armement Scorpion avec les premières livraisons en 2019, ça prend 20 ans".

Le programme a permis à la France d'être pionnière et d'avoir aujourd'hui "5 à 10 ans d'avance dans le combat collaboratif" par rapport aux autres pays, hormis les Etats-Unis, selon un industriel français.

"Mais Scorpion est la préhistoire de ce que l'on cherche pour 2040: un champ de bataille interarmées interconnecté", selon le haut-gradé.

Le Système de combat aérien futur (Scaf) ainsi que son équivalent terrestre, le MGCS franco-allemand, doivent voir le jour à cet horizon.

Eviter "l'infobésité"

A terme, les capteurs embarqués sur les véhicules doivent par exemple permettre en communiquant de façon automatisée de trianguler et donc de localiser les forces ennemies. Un drone qui repérerait un blindé ennemi pourrait transmettre sa position à un char mieux équipé pour le détruire.

"Pour l'instant, on ne fait qu'afficher l'information, l'idée est de passer à un combat collaboratif prescriptif et prédictif en fonction de la situation sur le terrain", abonde Cyril Dujardin.

Tout cela suppose des moyens de communications puissants. Le groupe de défense et de technologies Thales doit ainsi commencer à livrer en 2023 les 25.000 radio-logiciels Contact commandées par l'armée française et doit fournir d'ici fin 2022 à l'Otan les premiers exemplaires de systèmes de "cloud déployable".

Concrètement, cela permettra de faire fonctionner toute l'informatique d'un poste de commandement de l'Otan sur un théâtre en mode "cloud", c'est-à-dire en permettant une mutualisation des ressources en calcul et en stockage des serveurs présents sur place.

Face à ce tout-technologique, le risque "d'infobésité" guette. Il faut donc s'assurer que l'opérateur ne reçoive que ce dont il a besoin pour sa mission et que "les communications soient plus frugales", observe l'IGA Delphine.

Il s'agit aussi de prendre en compte le risque de brouillage massivement utilisé au cours du conflit en Ukraine.

Quand une fréquence radio est brouillée, des mécanismes automatiques permettent déjà de passer sur d'autres fréquences.

Il faut également un "maillage des réseaux", si un lien est coupé, on passe par un autre noeud", observe-t-on chez Airbus.

Et prévoir un fonctionnement en "mode dégradé". Pour cela, une piste qui doit aboutir vers 2025 prévoit d'injecter de l'intelligence artificielle dans la gestion des réseaux. En cas de perturbations liées à du brouillage, ils pourront se reconfigurer tout seuls pour faire passer en priorité les flux de données les plus essentiels.

© 2022 AFP

Le Figaro

Notre critique de Incroyable mais vrai, de Quentin Dupieux: le temps fait tout à l’affaire

Eric Neuhoff

CRITIQUE - Pour sa nouvelle comédie, Quentin Dupieux livre une fable rapide et rusée. Il réussit une nouvelle fois à jouer intelligemment avec l’étrangeté.

Il ne faut pas le dire. Dans la cave, il y a une trappe. Elle cache un tunnel. Si on l’emprunte, on se retrouve soudain dehors avec douze heures d’avance et en ayant rajeuni de trois jours. Cela tient du miracle. L’agent immobilier leur a confié ça comme un secret. Ils ont tout de suite acheté cette maison moderne trop grande pour eux, malgré la carcasse de voiture qui rouille dans le jardin. Alain (Alain Chabat) et Marie (Léa Drucker) sont bien contents. À 50 ans et quelques, ils sont enfin propriétaires. La particularité de leur pavillon leur brûle les lèvres. Mais chut. Il faudra un dîner avec un couple d’amis qui a aussi quelque chose de gratiné à leur annoncer pour qu’ils rompent le silence.

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La folie va lentement gagner du terrain dans cette banlieue résidentielle. Léa Drucker devient obsédée par la surprise du sous-sol. Elle ne pense plus qu’à ça, s’y rend sans arrêt, rêve de se transformer en bimbo. Alain Chabat reste impassible au premier étage. Leurs agendas sont désormais parallèles. Dans quel temps vivent-ils? Le mari se laisse vieillir paisiblement. Son patron s’est fait greffer un sexe électronique, invention japonaise dont Benoît Magimel qui a plus d’un registre dans son jeu semble très fier. Sa gourde d’épouse glousse en l’entendant raconter ses exploits. Avec ses boucles peroxydées, Anaïs Demoustier en rajoute dans le genre cruche de compétition à moitié nymphomane. Dans sa boutique, elle se jette sur les clients.

Avec Incroyable mais vrai, Quentin Dupieux ne craint pas l’absurde. C’est un domaine qu’il maîtrise. Il sait jusqu’où aller trop loin. Chez lui, l’étrange - une mouche géante dans le coffre d’une Mercedes, un quadragénaire littéralement fou de son blouson à franges - appartient au quotidien. On fait avec. Aucun problème. Un voyage spatiotemporel dans les environs de Paris, quoi de plus naturel? Un organe artificiel produisant des orgasmes à répétition, pourquoi pas?

Clins d’œil au surréalisme

Le réalisateur a l’art d’étirer les scènes, de maintenir le suspense grâce à des dialogues tordants et à des acteurs qui visiblement n’en reviennent pas de s’amuser autant. On voit là-dedans la vaste misère de l’époque, la frustration qui règne dans les couples les plus unis, les rapports ambigus au travail. Évidemment, la machine se dérègle. Sinon, ça ne serait pas drôle.

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Dupieux boucle ça en soixante-quinze petites minutes, là où certains auraient eu besoin d’une éternité. On entre dans cette dinguerie avec une joie communicative. L’humour brindezingue n’empêche pas les clins d’œil au surréalisme. Une séquence rend hommage à Un chien andalou. Le dernier mot, s’il en faut un, revient à la décontraction. Rien qui pèse dans cette fable rapide et rusée. Une certaine sagesse s’impose même au fur et à mesure. Quand les gens perdent la tête autour de vous, la solution est simple. Mieux vaut hausser les épaules et aller à la pêche avec son chien. Cette morale en vaut bien d’autres. En attendant, il est conseillé de vérifier s’il n’y a pas un trou en dessous de chez vous.

Les Folies fermières ou le destin magique d'un agriculteur devenu aubergiste-cabaretier

David Caumette a sauvé la ferme familiale, dans le sud-ouest de la France, en la transformant en une auberge où il propose à ses convives un spectacle. Son livre, qui raconte cette aventure, a inspiré le film actuellement au cinéma.

Décès du comédien Henri Garcin, antihéros de Truffaut et figure de Maguy

INFO LE FIGARO - L'acteur français, d'origine hollandaise, partenaire à l'écran de Catherine Deneuve, Mireille Darc, Fanny Ardant et Rosy Varte dans la série Maguy, est décédé lundi à l'âge de 94 ans.

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ENTRETIEN - Après Réalité, l'ex-Nuls retrouve Quentin Dupieux dans Incroyable mais vrai, joyeux mélange d'absurde et de fantastique à retrouver en salle ce mercredi. Rencontre avec un homme qui ne jure que par la comédie.

L'Humanité

Mélenchon à Toulouse : « Macron, c’est le chaos économique »

Actu

Législatives. Face au président qui promet un « désordre français » en cas de victoire de la gauche, Jean-Luc Mélenchon et la Nupes, en meeting à Toulouse, mardi, ont riposté, déroulant leur projet de justice sociale et climatique. Avec un impératif : ramener aux urnes, dimanche, les jeunes et les classes populaires.

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), correspondance.

Primature : nom féminin désignant les fonctions du premier ministre. Mardi soir, lors de son meeting à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon a usé de ce mot et élargi son acception, y incluant aussi le gouvernement et la politique bientôt à l’œuvre si la gauche unie gagne les élections législatives. « Le 19 juin, ce sera un référendum entre les néolibéraux macronistes et les solidaristes de la Nupes », annonce-t-il. Très vite, le candidat à Matignon vise Emmanuel Macron. Celui-ci, depuis le tarmac ­d’Orly d’où il s’envolait pour visiter les troupes françaises en Roumanie (lire page 15), avait, un peu plus tôt, mélangé ses casquettes de chef des armées et de chef de la coalition libérale, appelant à « ne pas ajouter un ­désordre français à un désordre mondial ». La réponse de Jean-Luc Mélenchon est d’abord ironique : « Son bateau coule, Macron prend l’avion. » Puis, plus sérieuse : « La stabilité programmatique est chez nous. Nous savons où nous allons. Macron, c’est le chaos économique et aussi politique. Il ne peut pas se représenter en 2027, donc la guerre de succession dans son camp va commencer dès maintenant. » Et il soupçonne le président de la République d’avoir considéré ces législatives comme une simple formalité, d’où ce voyage à l’étranger programmé entre les deux tours.

« le changement climatique provoque des destructions de masse »

Jean-Luc Mélenchon le souligne : « C’est la première fois dans l’histoire de notre pays que la gauche présente au premier tour des candidats communs. » Il se dit « fier de ce que nous avons réussi en si peu de temps ». Et pose cette question : « Si les macronistes ne peuvent pas avoir la majorité absolue, c’est à cause de qui ? » « De la Nupes ! » répondent en chœur les presque deux mille personnes qui remplissent la salle Mermoz.

Si l’ambiance est chaude pour ce meeting toulousain, on ne le doit pas seulement au thermomètre qui affiche 37 °C, mais aussi à l’espoir que suscite la Nupes. « On est là ! On est là ! » entonne spontanément la foule. « Empêcher Macron de mener sa politique, c’est indispensable, c’est l’urgence absolue », explique Samuel, 28 ans. Parmi les mesures qu’il espère voir appliquées par la coalition de gauche, il cite en premier la retraite à 60 ans. Quant à Floriane, 27 ans, ingénieure dans l’aéronautique, elle attend de la Nupes « un progrès social et écologique, des investissements dans la transition énergétique ». Un programme réaliste ? « Oui, c’est une question de volonté politique. » De son côté, Mathieu, 42 ans, espère qu’une victoire signifiera « une clarification politique à gauche contre le libéralisme économique et une transition vers une société débarrassée des blocages du capitalisme ». Pour lui, le niveau de la participation au second tour sera « crucial ».

À la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a frôlé les 26 % en Haute-Garonne et les 37 % à Toulouse. Il se trouve ici en terrain favorable et sa venue a pour but de pousser l’avantage acquis le 12 juin : les candidats de la Nupes sont qualifiés pour le ­second tour dans les dix circonscriptions de la Haute-Garonne. La Nupes espérait ici quatre ou cinq députés, elle brigue désormais deux élus supplémentaires.

La dynamique est clairement de ce côté. Pour que l’essai soit transformé, il lui reste à convaincre les jeunes et les habitants des quartiers populaires de se rendre aux urnes. « Si les jeunes votent dimanche, la Nupes sera majoritaire ! » s’écrie la candidate Alice Assier, 25 ans, arrivée en tête dans la 10e circonscription. Dans un message vidéo, le responsable du PCF Pierre Lacaze, présent également dans la salle, exprime l’espoir des communistes de « mettre fin à la­ politique du président des riches » et de voir « la France entrer à nouveau, dimanche prochain, dans l’histoire du progrès ­social ». Pour y parvenir, « la question est de savoir combien de personnes vous allez mener au vote dimanche ! » lance Jean-Luc Mélenchon à l’adresse des militants présents. Dans une vibrante allocution de près d’une heure et demie, le chef de file de la Nupes aborde les questions environnementales. « Le néolibéralisme est un système dangereux, incapable de se corriger de ses ­erreurs car, quand il en commet, il s’enrichit. Mais nous sommes en grand danger, prévient-il, le changement climatique provoque des destructions de masse. » L’insoumis embraye aussi sur un autre des grands enjeux qui opposent la Nupes à la Macronie et son « travailler plus ». « La retraite à 60 ans libère 830 000 postes de travail ! » martèle-t-il, refusant de voir se perpétuer des pensions de retraite inférieures à 80 % du Smic. « Il ne faut pas dire qu’il n’y a pas d’argent en France, il y en a beaucoup. » À l’approche d’un second tour décisif, Jean-Luc Mélenchon insiste sur le message que la gauche unie adresse à la société : « On va tout changer et on va le faire ensemble. »

NupesJean-Luc Mélenchonmeetingtoulouse
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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U.S. and Allies Pledge Additional Arms for Ukraine, but Kyiv Wants More

Some NATO countries are wary of sending heavy weapons, hoping for a negotiated truce, but the alliance insists publicly that it is committed to helping Ukraine defeat Russia.

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By Steven Erlanger

BRUSSELS — President Biden on Wednesday announced a further $1 billion in weapons and aid for Ukraine, as the United States and its allies met to craft a response to Ukraine’s increasingly urgent calls for advanced arms to beat back Russia’s invasion.

The package, detailed by Secretary of Defense Lloyd J. Austin III after a meeting with allies at NATO headquarters in Brussels, includes more long-range artillery, anti-ship missile launchers and more rounds for howitzers and for a sophisticated American rocket system on which Ukrainians are currently being trained. Overall, the United States has now committed about $5.6 billion in security assistance to Ukraine since Russia invaded on Feb. 24.

Mr. Biden said in a statement that he had told President Volodymyr Zelensky of Ukraine about the new weapons during a 40-minute call Wednesday morning. Mr. Zelensky and his aides have recently ramped up public pressure on the West to supply vastly more of the sophisticated armaments it has already sent, questioning their allies’ commitment to the Ukrainian cause and insisting that nothing else can stop the inexorable, brutal Russian advance in eastern Ukraine.

But Western officials and arms experts caution that flooding the battlefield with advanced weapons is far slower and more difficult than it sounds, facing obstacles in manufacturing, delivery, training and compatibility — and in avoiding depletion of Western arsenals.

The leaders of the European Union’s largest countries — Germany, France and Italy — are expected to pay their first visit to Mr. Zelensky in Ukraine on Thursday, in a show of solidarity, but it remains unclear whether they will have much to offer. The leaders — Chancellor Olaf Scholz of Germany, President Emmanuel Macron of France and Prime Minister Mario Draghi of Italy — have all expressed the desire for a more rapid conclusion of the war through peace talks with Russia, raising hackles in Ukraine.

Mr. Austin, together with Ukraine’s defense minister, Oleksii Reznikov, met at NATO headquarters with defense officials from some 45 countries supporting Ukraine, to try to assess what weapons Ukraine needs right now and how its allies can best provide them.

“We can’t afford to let up, and we can’t lose steam,” Mr. Austin said in opening the gathering, urging allies to redouble their efforts to help Ukraine.

“We must intensify our shared commitment to Ukraine’s self-defense, and we must push ourselves even harder to ensure that Ukraine can defend itself, its citizens and its territory,” he added.

He said that Germany would offer Ukraine three long-range, multiple-launch artillery rocket systems with ammunition. Slovakia is promising helicopters and ammunition, and Canada, Poland and the Netherlands pledged more artillery.

Better Understand the Russia-Ukraine War

President Vladimir V. Putin’s forces, advancing in the Donbas region of eastern Ukraine, are close to capturing Sievierodonetsk, the city that has been the focus of the fighting, and Ukrainian troops in the area are at risk of encirclement. In what seems like a replay of the siege in Mariupol, hundreds of civilians and troops are sheltering in bunkers below an industrial plant in the city.

Ukraine, Mr. Austin said, “is facing a pivotal moment on the battlefield.”

The Russian military in Donbas is relying heavily on its immense advantage in long-range artillery, pounding Ukrainian soldiers — as well as cities and towns — from a distance before trying to move in. The Ukrainians have drawn them into some close-quarters combat, with both sides reportedly suffering heavy casualties.

“It is vital to hold on there, in Donbas,” Mr. Zelensky said in a video address early Wednesday. “The more losses the enemy suffers there, the less power they will have to continue the aggression.”

Gen. Mark A. Milley, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, said in Brussels that not just the sovereignty of Ukraine was at stake, but “the rules-based international order is also under threat due to the actions of Russia in Ukraine.”

NATO defense ministers are preparing for the alliance’s annual summit in Madrid this month, where it will unveil its first new strategic concept since 2010, when it described Russia as a potential partner. The new stance is being negotiated in drafts but is understood to set out a direction for NATO that sees Russia as an adversary, and mentions the threats posed to the trans-Atlantic alliance by China for the first time.

The ministers are also discussing how to satisfy Turkey, which has put a hold on the membership applications of Sweden and Finland over larger concerns about Kurdish separatism and terrorism. In response to Mr. Putin’s invasion of Ukraine, the Swedes and Finns decided to abandon their long-held military nonalignment and join NATO.

Ukrainian officials have been pleading daily for more long-range artillery and complaining loudly that the West has been to slow to provide it. The howitzers and rocket launchers delivered or pledged by the United States and others fall far short of what Ukraine says it needs to match Russian firepower.

Live Updates: Russia-Ukraine War

Mykhailo Podolyak, a leading adviser to Mr. Zelensky, said this week that Ukraine needs 1,000 155-mm howitzers, 300 multiple-launch rocket systems and 500 tanks, among other things, to achieve battlefield parity — several times as much heavy weaponry as has been promised.

Mr. Austin and NATO insist they understand the urgency.

“Russia is using its long-range fires to try to overwhelm Ukrainian positions,” said Mr. Austin, a retired four-star Army general.

The most advanced weapons the United States has so far supplied Ukraine include four HIMARS truck-mounted multiple-launch rocket launchers, with rockets that have a range of up to 40 miles, greater than anything Ukraine currently possesses. The first Ukrainian team is scheduled to complete its training on the system on Wednesday, and it will be deployed in the battlefield next week, a Biden administration official said.

The package announced on Wednesday includes another three HIMARS launchers. Germany pledged three similar launchers, and Britain had previously promised three.

The new U.S. commitment also includes 18 M777 155-mm howitzers, in addition to 108 already delivered, and 36,000 shells for them.

Mr. Austin and General Milley pushed back on the charge that the allies were being too cautious in rushing advanced weapons to Ukraine, saying that everything was being done in coordination with Ukrainian military leaders.

“I think the international community has done a pretty good job of providing that capability. But it’s never enough,” Mr. Austin said. “And so we’re going to continue to work hard to move as much capability as we can as fast as we can.”

But promising weapons and delivering them are two different things.

It’s one thing to get a large howitzer or tank or thousands of artillery shells to Ukraine’s western borders. But given that NATO countries do not want to risk direct confrontation with Russian forces, transport from there must be done by Ukrainians or private contractors.

Simply getting the weapons across Ukraine to the eastern battlegrounds depends on railroads and transport networks that are being bombed and shelled by Russian forces to disrupt supply.

Ukraine’s military is running very low on shells for its artillery based on Soviet designs, some of it dating to the Soviet era, and Western countries do not make compatible ammunition. Former Soviet bloc countries like Poland have only so many munitions that are familiar to Ukrainian soldiers and work with their guns.

More modern Western equipment requires training, done in other countries, with those Ukrainians trained sent back to operate equipment or train others.

Modern weapons also require sophisticated maintenance, which takes further training, and American weapons generally do not use the metric system, which means different tools and wrenches.

And different NATO member countries have varying equipment requiring varying training and tools. The French have provided Ukraine some of the most sophisticated artillery in the world, the Caesar self-propelled howitzer. Like the American M777, it fires 155-mm shells, but operating the two guns is not the same.

And not only are sophisticated weapons systems expensive, but the supply is limited and production is often slow. Some countries sending arms to Ukraine have expressed fears of depleting their own stocks and weakening their national security, and some have secured commitments from the United States and others to provide replacements.

The United States has also been concerned that the Ukrainians not be given weapons with such long ranges that they can hit targets deep within Russia itself. So it did not immediately supply the HIMARS mobile rocket launcher, and it is not supplying the longest-range rockets the system can use.

There are also concerns about keeping control of advanced technology. For instance, there are efforts to get Ukraine more sophisticated anti-ship missiles, to drive the Russian navy further from the Ukrainian coast off Odesa. But those missiles include technology that can only be exported after obtaining special permission, and there are concerns that such weapons not fall into the hands of the Russians.

The United States and its allies have been careful to express sympathy for Ukraine’s plight, and not to say that Kyiv’s complaints about the pace of supply are unfair or unfounded.

“It’s an evolving list,” said the U.S. ambassador to NATO, Julianne Smith. “The list that they gave us early on in the conflict looks very different from the list that we’re talking about now. We were heavily focused in the beginning on air defense. We transitioned to a conversation about ammunition. We’ve had moments where we’ve talked about coastal defense. We’re talking about heavy rocket artillery. We have shifted the conversation.”

NATO member countries will continue to provide Ukraine with heavy weapons and long-range systems, and a new package of assistance to Kyiv will be agreed on by allies in consultation with Ukraine, NATO’s secretary general, Jens Stoltenberg, said before the defense ministers’ meeting Wednesday.

“Ukraine is in a really very critical situation, so there is an urgent need for support,” he said.

Eric Schmitt, Michael D. Shear and David E. Sanger contributed reporting from Washington.

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France24 - Monde

Vague de chaleur: carton plein pour les usines de glaçons

Publié le : 16/06/2022 - 08:16

Paris (AFP) – Dans un cocktail, pour rafraîchir les stands des maraîchers ou les plats des traiteurs, les glaçons ont la cote en période de fortes chaleurs: les usines qui en fabriquent tournent à plein régime et les livreurs sont surmenés.

"J'étais en production toute la nuit", sourit Damien Friley, gérant de la fabrique "A domicile glaçons", entreprise aux airs de maison de ville située à Asnières-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

Dans la cour, derrière un fourgon réfrigéré qui permettra à l'un des quatre employés de la fabrique de les livrer, une palette contenant une tonne de glaçons "classiques, carrés" est entreposée.

Répartis en sacs de vingt kilos, vendus vingt euros le sac, ces cubes glacés sont préparés pour des clients professionnels, "bars, restaurants et traiteurs" majoritairement, ou encore des discothèques et poissonniers, détaille M. Friley.

Mais pas seulement: des sacs de trois kilos sont destinés aux particuliers. Ils seront livrés "au plus vite" à des distributeurs, épiceries ou stations service à Paris et dans toute l'Île-de-France.

S'il reconnaît que son travail est "plutôt saisonnier", Damien Friley est présent toute l'année, 24 heures sur 24. Mais la demande explose quand le mercure s'envole. "Les distributeurs reçoivent plus de demandes, donc elles se répercutent sur nous".

30 tonnes par jour

Alors la petite entreprise honore d'abord "les commandes de (ses) clients habituels, puis celles des autres dans la mesure du possible", explique sa secrétaire, débordée par les appels et SMS de commandes. "On essaie de n'oublier personne".

Quelque 30 tonnes de glace peuvent être produites chaque jour dans cette usine à taille humaine, dont les cinq machines réparties sur 300 mètres carrés tournent à plein régime ce mardi, avec près de deux fois plus de demandes qu'en temps normal.

Concrètement, ces glaçons proviennent de l'eau de ville, traitée et adoucie dans l'enceinte de la fabrique et congelée en quelques minutes dans d'imposantes machines chromées. Un processus de création "plus économique que des fabrications individuelles", assure M. Friley.

Une tonne de glace étant produite en moins d'une heure, des sacs s'entassent aussi dans les trois chambres froides de la fabrique. "Ils peuvent y rester deux, trois mois, mais là, le stock sera écoulé dans la journée", explique-t-il.

Si les machines sont désormais automatiques - seule l'une d'elles requiert une manutention à la pelle pour glisser les glaçons dans les sacs -, le métier reste physique: des centaines de poches de 20 kilos sont portées chaque jour par les employés.

"A domicile glaçons" conçoit aussi de la "glace pilée, pour les mojitos" ou des glaçons aux allures raffinées, conformes aux demandes "des palaces ou de grands restaurants", plus onéreux que les cubes classiques. Ces derniers restent toutefois "la grande majorité de la production".

Livraisons quadruplées

La société "Promo glaçons", qui fabrique elle aussi sa glace à Pantin (Seine-Saint-Denis), constate depuis le mois de mai un "pic précoce" des demandes, "alors qu'en temps normal, ça va crescendo à partir du mois d'avril", selon Isabelle Galet, chargée de développement.

Ce pic, initié avec les premières fortes chaleurs en mai, apparaît "tous les ans un peu plus tôt", dit-elle à l'AFP. La multiplication, l'intensification et l'allongement des canicules constituent un marqueur sans équivoque du réchauffement climatique, selon les scientifiques.

"Promo glaçons" a instauré un système de distributeurs automatiques - 70 au total à Paris, en Île-de-France et sur la côte normande - au sein de commerces partenaires ou dans des stations essence.

Pour Mme Galet, ils offrent "une meilleure accessibilité du glaçon et un produit moins cher", sans les coûts de livraison. "Et nous avons une volonté de réduire notre empreinte carbone", relève-t-elle, alors que l'entreprise livrait jusque-là ses clients à domicile.

"Depuis samedi dernier" et l'annonce de la vague de chaleur avec des températures au-delà des 30°C dans la plupart des régions, les réapprovisionnements des distributeurs et les livraisons ont quadruplé en huit jours, souligne-t-elle.

Si les services de distribution et de livraison ne manquent pas, les fabricants sont peu nombreux en France. En Île-de-France, ils sont "quatre ou cinq", selon Damien Friley, et "quelques dizaines sûrement" dans le pays, après la disparition d'usines de fabrication de pains de glace.

© 2022 AFP

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New York Times - World

Rodolfo Hernández, estrella de TikTok y camaleón político, quiere ser el próximo presidente de Colombia

Se presenta como un dechado de democracia y un empresario de éxito que se preocupa por los pobres. Un viaje a Bucaramanga, la ciudad donde construyó su imperio, revela una imagen distinta.

Rodolfo Hernández, candidato a la presidencia de Colombia, con su esposa, Socorro Oliveros, sosteniendo el micrófono durante un acto de campaña en Barranquilla, Colombia.Credit...

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Por Julie Turkewitz

Photographs by Federico Rios

Julie Turkewitz, quien cubre la región de los Andes, estuvo cinco días en Bucaramanga para conocer mejor al candidato presidencial Rodolfo Hernández.

BUCARAMANGA, Colombia — Como alcalde se llamó a sí mismo “el rey”, golpeó a un concejal que lo ofendió y le dijo a una empleada municipal que se limpiaría el trasero con la ley.

Rodolfo Hernández, un empresario de 77 años y exalcalde, se ha posicionado como el candidato presidencial más disruptivo de Colombia en décadas al cautivar a los votantes con un mensaje de “drenar el pantano” amplificado por un equipo de magos de las redes sociales que lo han convertido en una estrella de TikTok, lo que le ha permitido eludir los boatos de las campañas convencionales.

Es uno de los dos candidatos que van a la segunda vuelta en las elecciones presidenciales del domingo, cuando el ganador dirigirá al tercer país más poblado de América Latina en un momento crucial de su historia.

“El pueblo colombiano lo que quiere es realmente rescatar de las garras de los políticos toda la administración pública”, le dijo a The New York Times. “Yo encarno eso.”

La figura estilo Trump restó importancia a su tendencia a ofender, que incluye decir que las mujeres venezolanas son “una fábrica para hacer chinitos pobres” y declararse seguidor de “un gran pensador” alemán, Adolf Hitler.

“Yo digo lo que siento”, comentó Hernández. “No me interesa el efecto posterior”.

Sin embargo, aclaró que quiso decir Albert Einstein.

Como candidato, Hernández se ha vendido como parangón de la democracia, un empresario exitoso que cumple sus promesas y se preocupa por los pobres. Pero un viaje a Bucaramanga, una ciudad flanqueada por montañas donde construyó su imperio y fue alcalde, revela una imagen distinta.

Hernández es un candidato anticorrupción que ha sido acusado de corrupción, un candidato de austeridad cuyas políticas de rompe y rasga condujeron a una huelga de hambre de los empleados del ayuntamiento, un magnate de la construcción que alguna vez prometió 20.000 hogares para los pobres que nunca se materializaron.

En mayo, logró un sorpresivo segundo lugar en la primera vuelta de las elecciones presidenciales, imponiéndose por delante de Federico Gutiérrez, un exalcalde de una gran ciudad respaldado por la élite conservadora.

El domingo, Hernández se enfrentará a Petro, un exrebelde y senador veterano que espera convertirse en el primer presidente izquierdista de Colombia.

Sus triunfos son reflejo del fervor anti-establishment que se ha instalado por toda América Latina, impulsados por una pobreza y una desigualdad prolongadas que se han intensificado durante la pandemia.

Ambos están empatados en las encuestas y cualquiera que resulte triunfador posiblemente ponga al país en un rumbo marcadamente nuevo. Petro ha prometido renovar el sistema económico a través de una gran expansión de los programas sociales e impuestos a los más adinerados. Hernández ha propuesto “austeridad total” y dice que va a declarar un estado de emergencia para atender la corrupción, lo que ha suscitado temores de que pueda cerrar el Congreso o suspender a los funcionarios locales.

“Todo va a tener control constitucional. Vamos a hacer todo por la razón y el derecho. Nada por la fuerza”, prometió Hernández.

‘Lo que le espera a este país es una dictadura’

Bucaramanga, la ciudad que preside una de las principales zonas metropolitanas del país, se ubica a 400 kilómetros al norte de Bogotá, la capital. Es un lugar donde los habitantes dicen que ser directo y “desabrochado” es parte de la cultura.

Al parecer, nadie en Bucaramanga tiene sentimientos encontrados por Hernández y por lo general basta mencionarlo para suscitar aclamaciones hiperbólicas o insultos impublicables.

Los seguidores de Hernández lo describen como un salvador que eliminó el déficit del ayuntamiento, renegoció contratos para beneficiar a los contribuyentes y rompió con un ciclo de favores políticos que habían hecho de Bucaramanga una capital de la corrupción.

Sus críticos dicen que es un peligro para la democracia, evangelista de un capitalismo salvaje que arruinará al país, un hombre con pocas ideas políticas firmes que hará lo que sea para salirse con la suya.

“Lo que le espera a este país es una dictadura”, dijo César Fontecha, un exasesor jurídico de la empresa municipal de recolección de basura que dijo que Hernández lo llamó en un ataque de ira para exigirle que ayudara a aprobar un contrato plagado de problemas legales.

Hoy Hernández enfrenta cargos de corrupción en dicho caso y ha sido acusado de presionar a sus subordinados para que una empresa en particular ganara el contrato con el ayuntamiento. Según la oficina de la procuraduría, dicho contrato podría haberle representado ganancias significativas a su hijo.

El juicio de Hernández empieza el 21 de julio. Él ha dicho que es inocente.

“Lo único que sé es que no me robé nada”, dijo. “Por eso estoy tranquilo, con la conciencia tranquila”.

‘Obsesivo con el logro de metas’

En su infancia en Piedecuesta, una ciudad colonial en las afueras de Bucaramanga, Hernández creció como el mayor de cuatro varones y sus padres eran dueños de una fábrica de puros, una sastrería y un rancho de caña de azúcar, lo que los ubicaba entre las familias más prósperas de la comunidad.

Mario Carvajal ha sido amigo del candidato de toda la vida y recordó que la madre de Hernández era “supremamente exigente” e “impulsiva”. Si el joven Rodolfo no hacía su trabajo, dijo, “ella le daba con lo que encontrara”.

Hernández estudió ingeniería y fundó una empresa constructora de viviendas de bajo costo; luego se inclinó por las finanzas, actuando como vendedor y prestamista y ofreciendo tasas de interés muy inferiores a las de los bancos locales.

“Si no hubiera sido por él no tendríamos la casa”, dijo Flor Bayona, de 57 años.

Con el tiempo, la familia llamó la atención de los grupos rebeldes que secuestraban para pedir rescate. Primero se llevaron a su padre, obligando a la familia a pagar para recuperarlo. Luego, según Hernández, se llevaron a su única hija, Juliana.

Esta vez, Hernández se negó a pagar, alegando que solo alentaría más secuestros. Juliana nunca volvió.

Cuando se le preguntó en una estación local de radio si lamentaba la decisión, dijo: “Por un lado, sí, y con mucho dolor. Y por el otro lado, no, porque si hubiéramos pagado, cogen a Socorro, a mi esposa”.

Félix Jaimes, asesor y amigo de mucho tiempo, dijo que Hernández tenía una gran preocupación por los menos afortunados y era “obsesivo con el logro de metas”.

Hernández se postuló a la alcaldía de Bucaramanga en 2015 y llegó al poder con una plataforma anticorrupción y de austeridad que lo llevó incluso a quitar las sillas de la cafetería de la municipalidad.

Recortó los contratos de trabajo, así como los salarios, entre ellos el de José del Carmen, líder sindical de 59 años.

En respuesta, los empleados acamparon en protesta durante meses y luego lanzaron una huelga de hambre que duró seis días.

“Fue un verdugo de los trabajadores”, dijo Del Carmen.

Hernández enfrenta ahora acusaciones de violar los derechos sindicales durante su mandato como alcalde. La próxima etapa de su juicio empieza el 26 de julio. Él niega los cargos.

¿Quién apoya a Rodolfo Hernández?

La campaña de Hernández en Bucaramanga la llevan a cabo un ejército de voluntarios que se llaman a sí mismos rodolfistas. Trabajan en una oficina con mesas blancas y arte minimalista con imágenes de pobreza en blanco y negro

El eslogan de campaña de Hernández, “no robar, no mentir, no traicionar”, está pintado en una de las paredes y en la puerta hay una figura recortada del candidato.

Arriba, su equipo de redes sociales produce los memes y videos que han puesto a Hernández en el mapa: el candidato burlándose de sus rivales, el candidato como Forrest Gump, el candidato ridiculizando a los analistas que decían que no llegaba a la segunda vuelta.

Durante la campaña, Hernández ha eludido la mayoría de los debates y ha organizado pocos actos públicos y prefiere más bien entrevistas con medios amigables y emisiones en vivo organizadas por sus aliados.

Aun así, ha entusiasmado a amplios sectores del electorado y sus asesores aseguran que ha comprendido el momento.

Para una generación, el país ha sido liderado por un movimiento de derecha dura fundado por el expresidente Álvaro Uribe. Sus aliados políticos, llamados uribistas y otrora idolatrados, han perdido popularidad entre acusaciones de abuso a los derechos humanos, escándalos de corrupción y una pobreza que va en aumento.

Para los colombianos hartos del uribismo, pero disgustados por las propuestas de izquierda de Petro, Hernández resulta un candidato perfecto: parece independiente y se autofinancia; un hombre con visión de futuro y las mismas ambiciones para Colombia que para su imperio personal.

“Yo sé que él nos va a cumplir”, dijo Héctor Bonilla, de 58 años. “Yo le veo su cara, su sinceridad cuando él habla”.

Alfonso Morales, de 64 años, es un guardián que vive en una pequeña casa cerca de lo alto de un cerro empinado en Bucaramanga y tiene otra perspectiva.

Cuando era candidato a alcalde, Hernández repartió cartas dirigidas a los vecinos más pobres de la ciudad en las que anunciaba un programa llamado “20.000 hogares felices”, que prometía hacer realidad de ser elegido.

Las casas nunca fueron construidas. “Él nos engañó”, dijo Morales. “Yo le pido a todo el pueblo colombiano que no voten por este señor”.

Hernández ha seguido haciendo promesas. En el parque principal de Piedecuesta ha construido una casa muestra reluciente llamada “casa Mi Fortuna”, a manera de anuncio de campaña y ha contratado a una corredora de bienes raíces para promoverla.

Dentro de la casa, un día hace poco, la agente le dijo a los visitantes que tendrían a su disposición una vivienda así a bajo costo y bajas tasas de interés… siempre y cuando Hernández gane.

Carlos Buitrago colaboró con la reportería desde Bucaramanga y Piedecuesta y Genevieve Glatsky colaboró con la reportería desde Bogotá.

Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz

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France24 - Monde

Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République

Publié le : 15/06/2022 - 06:30

Romain BRUNET Suivre

Ensemble ! et la Nupes ont chacun adopté une stratégie de campagne avant le second tour des législatives. La coalition présidentielle a fait le choix d’amplifier la diabolisation de l'union de la gauche en agitant la menace du péril rouge que celle-ci représenterait. La voix du président Emmanuel Macron s’y est ajoutée mardi : "Aucune voix ne doit manquer à la République", a-t-il affirmé.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

Quoi d’autre que la parole d’un chef de guerre pour brandir la menace d’une nation en danger ? "Parce qu’il en va de l’intérêt supérieur de la nation", le président de la République, Emmanuel Macron, a exhorté les Français, mardi 14 juin, sur le tarmac de l’aéroport d’Orly avant son envol pour la Roumanie, à "donner dimanche une majorité solide au pays " qui lui permettrait d’"assurer l’ordre à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières".

"Rien ne serait pire que d'ajouter un désordre français au désordre mondial", a-t-il prévenu, appelant à porter "avec force et fermeté la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité". "Il nous faut défendre nos institutions face à tous ceux qui les contestent et les fragilisent", a-t-il encore ajouté. Avant de conclure son allocution visant à dramatiser l’enjeu du second tour des élections législatives : "Dimanche aucune voix ne doit manquer à la République."

Déclaration avant de rejoindre nos militaires déployés en Roumanie. https://t.co/NjQRyPayyt

June 14, 2022

Comme en 1936 lorsque le Front populaire était présenté par ses opposants comme étant aux ordres de Moscou et comme en 1981 lorsque l’éventuelle victoire de François Mitterrand faisait dire à la droite qu’elle entraînerait la présence de "chars soviétiques place de la Concorde", le péril rouge est à nouveau brandi par Emmanuel Macron et la coalition présidentielle.

>> À lire : Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?

L’objectif est simple : marteler l’idée que Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) représenteraient une extrême gauche risquant de mettre en danger l’économie française. Pire, aux inquiétudes sur l’économie, s’ajouteraient celles sur les valeurs et la laïcité. "Nous avons des valeurs communes", disait pourtant le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, au soir du premier tour de l'élection présidentielle.

Des ministres en sursis versant dans la caricature

La stratégie était déjà utilisée depuis la création de la Nupes mais a drastiquement été amplifiée depuis l’annonce des résultats du premier tour des législatives. Et le virage est particulièrement prégnant chez les ministres-candidats en sursis, pour lesquels une défaite serait synonyme de départ du gouvernement.

La ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Amélie de Montchalin, arrivée deuxième (31,46 %) dans la 6e circonscription de l’Essonne derrière le candidat Nupes et ancien député socialiste Jérôme Guedj (38,31 %), a ainsi tiré à boulets rouges sur l’union de la gauche, qu’elle accuse d’avoir pour programme "le désordre, l’anarchie, l’insoumission".

«Ce que cherche Jean-Luc Mélenchon ça n’est pas le pouvoir mais l’anarchie, c'est d'affaiblir nos institutions» affirme Amélie de Montchalin dans #LaMatinale pic.twitter.com/N3I2vBvxIh

June 13, 2022

"Je lance un appel à tous les Républicains", a-t-elle dit lundi matin sur CNews. "Hier nous avons eu une participation qui était très faible. Ça ouvre un boulevard à ceux qui, en se repeignant de vert et rose, sont des anarchistes d’extrême gauche. (…) Nous pouvons dimanche prochain faire un barrage très clair, au fond, presque un référendum pour l’Europe et contre la désobéissance, un référendum pour l’ordre contre le désordre dans la rue, contre la Nupes. Contre ces candidats, qui se sont alliés dans un accord électoral qui n’est pas un accord de fond et qui promet aux Français le désordre et la soumission."

>> À lire : Coups d’éclat, propositions et obstruction : des députés insoumis hyperactifs pendant cinq ans

Même tonalité dans les propos du ministre délégué à l’Europe, Clément Beaune, en difficulté dans la 7e circonscription de Paris où il est arrivé deuxième (35,81 %) derrière la candidate Nupes Caroline Mécary (41,40 %), pour qui "chaque député Nupes, surtout quand il vient de La France insoumise, sera une source d’agitation et de provocation".

➡️ Sur les #legislatives2022🔴🗣️ "Chaque député @NUPES_2022_ sera une source d'agitation et de provocation. Un député qui n'agit pas" : @CBeaune | @EliMartichoux. pic.twitter.com/AJLWHBndbr

June 13, 2022

"C’est ça aujourd’hui La France insoumise : c’est la désobéissance et l’insoumission. Ce n’est pas, malheureusement, la participation constructive à notre démocratie. Donc tout député Nupes sera un député qui n’agit pas au service du pays et qui ne participera pas à une majorité législative", a-t-il affirmé lundi matin sur LCI.

Nupes et Rassemblement national renvoyés dos à dos

Dans cette stratégie de diabolisation, les candidats Ensemble ! renvoient ainsi dos à dos Nupes et Rassemblement national, tous deux qualifiés d’"extrêmes". Au point d’appeler, comme l’a fait sur Twitter l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu, arrivée deuxième (23,77 %) dans la 7e circonscription du Val-de-Marne derrière la femme de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles et candidate Nupes Rachel Keke (37,22 %), à "un front républicain" pour "faire barrage à l’extrême gauche".

Ce faisant, la coalition présidentielle pose un signe égal entre ses deux principaux adversaires politiques. La voie avait été montrée dès dimanche soir, lorsque la Première ministre Élisabeth Borne avait évoqué dans son discours, peu après l’annonce des résultats du premier tour, une "confusion inédite entre les extrêmes".

>> À lire : Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national

Une manœuvre qui pourrait avoir comme conséquence à terme "le triomphe du fascisme", selon le politologue du Cevipof Samuel Hayat, qui souligne sur Twitter que "les défenseurs du capitalisme sous-estiment les effets dépolitisants de leurs outrances sur les gens (qualifier la Nupes d'anarchiste, c'est détruire le sens des mots et la possibilité même d'un débat politique), ainsi que le risque que pose l'extrême droite".

Comme à l'époque, les défenseurs du capitalisme sous-estiment les effets dépolitisants de leurs outrances sur les gens (qualifier la NUPES d'anarchiste, c'est détruire le sens des mots et la possibilité même d'un débat politique), ainsi que le risque que pose l'extrême-droite

June 13, 2022

Par ailleurs, les attaques sur les risques que ferait courir à l’économie française le programme de l’union de la gauche passent sous silence le soutien apporté à ce dernier par 300 économistes, parmi lesquels Thomas Piketty, Gabriel Zucman ou Julia Cagé. Ceux-ci ont récemment rappelé dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche qu’une alternative à la politique de l’offre menée par Emmanuel Macron existe et qu’il est "mensonger" de prétendre le contraire.

Mais l’essentiel, pour Ensemble !, est ailleurs. Il s’agit avant tout de convaincre l’électorat de droite ayant choisi un candidat Les Républicains au premier tour, mais aussi les électeurs de centre-gauche pas convaincus par l’alliance entre le Parti socialiste, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et La France insoumise, de voter pour la coalition présidentielle au second tour. Reste à savoir si cette stratégie qui consiste à jouer sur les peurs sans faire campagne sur des propositions suffira pour assurer une majorité absolue à Emmanuel Macron.

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Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national

Législatives 2022

Législatives : l’abstention, grande gagnante du premier tour

ANALYSE

Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?

L'Humanité

Législatives. Pour Patrick Soloch, « c’est l’occasion de renverser la table »

Entretien

Dans la 19e circonscription du Nord, le candidat communiste de la Nupes, Patrick Soloch, dispute le siège de député à Sébastien Chenu, candidat RN à sa propre succession. Entretien.

Alex Marinello

Battre le Rassemblement national. Dans plus de 60 circonscriptions, un candidat de la Nupes fait face à un représentant du parti de Marine Le Pen. C’est le cas de Patrick Soloch. L’ancien maire PCF de Douchy-les-Mines affronte le député sortant du RN Sébastien Chenu dans la 19e circonscription du Nord. Le porte-parole du RN est arrivé en tête au premier tour avec 44,36 % des voix, devant Patrick Soloch qui s’est maintenu pour le second tour en recueillant 25,63 % des suffrages exprimés. Une situation compliquée que l’ancien élu communiste espère renverser, dimanche soir.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, le RN est qualifié dans 25 circonscriptions sur 33, dont la vôtre. Quel est votre état d’esprit à l’approche de ce second tour ?

Un véritable rassemblement est en train de s’opérer autour de ma candidature. On dispose d’une force militante très puissante qui nous permet de sillonner toute la circonscription. L’enjeu maintenant, c’est de mobiliser notre électorat et nous nous y attachons depuis lundi. Plus de 60 % des maires du territoire, toutes couleurs confondues, nous soutiennent pour ce second tour. Nous assistons à un vrai élan de mobilisation.

Le RN prétend être le défenseur des classes populaires et du pouvoir d’achat. Comment comptez-vous déloger Sébastien Chenu de son siège de député ?

Pendant cinq ans, Sébastien Chenu n’a pas bougé une oreille sur la question de la pauvreté, ni sur toutes les questions liées aux services publics, que ce soit dans l’éducation ou la santé. Or, il est impératif de prendre à bras-le-corps toutes les difficultés que vivent les gens au quotidien. C’est le cœur de ma campagne. Dans cette circonscription de 117 000 habitants, 40 000 vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ce sont 13 000 personnes qui disposent de 1 à 8 euros par jour. Un homme sur trois meurt avant 65 ans. Ce sont des questions absolument essentielles sur lesquelles le RN n’apporte aucune réponse crédible.

Près de 58 % des électeurs ne se sont pas déplacés dimanche dans votre circonscription, 5 points de plus que la moyenne nationale. Quel message voudriez-vous faire passer aux abstentionnistes du premier tour ?

Ils ont, pour la première fois, l’occasion de renverser la table. Cette union entre le PS, la FI, EELV et nous, le PCF, est une opportunité de transformer la vie de chacun. C’est maintenant ou jamais. C’est le message que je porte partout. Et c’est ce que nous ferons jusqu’à la dernière minute de cette campagne.

À quelle condition la Nupes peut-elle disputer le pouvoir à Emmanuel Macron, dimanche, voire obtenir la majorité absolue au Parlement ?

Si chacun, dans le même élan, fait avec force ce travail de conviction, nous emporterons la majorité. Et même si nous n’y parvenons pas, nous installerons un rapport de forces qui sera de nature à changer le cours du quinquennat.

NupesRassemblement nationalLégislatives 2022pcf
Valeurs Actuelles

Législatives : dans les Alpes-Maritimes, Les Républicains ne sont pas « morts »

Soulagés à l’échelle nationale, Les Républicains le sont aussi dans les Alpes-Maritimes. « LR a mieux résisté qu’ailleurs », plastronnait Éric Ciotti au soir du premier tour, devant sa permanence installée sur le port de Nice. À l’échelle de tout le département, le parti de droite a même engrangé une légère progression, avec 22,6 % des voix, contre 22,49 % cinq ans plus tôt.

Éric Ciotti incarne la droite bien au-delà de l’étiquette LR

Place forte du parti en France avec un ancrage historique à droite, le département azuréen, composé de neuf circonscriptions, comptait six députés LR avant ce premier tour des législatives. À l’aube du second tour, dimanche 19 juin, ils sont encore cinq, prêts à franchir la ligne d’arrivée. Même s’ils seront numériquement inférieurs la semaine prochaine à l’Assemblée nationale, les candidats LR ont (presque) tous tenu leur rang, avec quatre candidats en tête à l’issue du premier tour, dont le chef de file du parti dans les Alpes-Maritimes, Éric Ciotti. Arrivé en deuxième position du congrès des Républicains pour la présidentielle derrière Valérie Pécresse, le député a prouvé qu’il était désormais plus que jamais une figure incarnant la droite, bien au-delà de son étiquette. Avec 32 % des voix, l’ancien président du conseil départemental a devancé de près de six points le candidat de la macronie, Graig Monetti (25,5 %), dans la première circonscription, la seule exclusivement niçoise. C’est trois points de mieux qu’en 2017. Sur les terres du maire de Nice et président de la métropole, Christian Estrosi, lui aussi passé dans le camp de la macronie, le leader de la droite azuréenne a porté les siens. Tout comme une autre figure des Alpes-Maritimes : David Lisnard.

L’aura de David Lisnard a fonctionné dans l’Ouest

Avec le soutien du maire de Cannes, Alexandra Martin (33,40 %), dans la huitième circonscription (Cannes-Mandelieu) s’est hissée en tête à l’ouest du département, tout comme les députés sortants Michèle Tabarot (38,62 %) dans la neuvième (Le Cannet-Grasse-Mougins) et Éric Pauget (26,46 %) dans la septième (Antibes).

Seule ombre au tableau, dans la sixième circonscription (Cagnes-sur-Mer, Saint-Laurent-du-Var), où la député sortante, Laurence Trastour-Isnart (20,18 %), a échoué d’un rien aux portes du second tour face au candidat Ensemble Jean-Bernard Mion (22,99 %) et celui du Rassemblement national, Bryan Masson (25,32 %). Une désillusion qui s’explique en partie par la confusion des électeurs, tiraillés entre la candidate sortante et le maire de La Colle-sur-Loup, Jean-Bernard Mion, candidat macroniste, mais qui était encore il y a quelques semaines… membre des Républicains.

La guerre Estrosi-Ciotti au premier plan dans la cinquième circonscription

Un flou dans l’esprit des électeurs qui s’est également ressenti dans la cinquième circonscription (Nice, Saint-Martin-Vésubie), où la guerre Estrosi-Ciotti fait rage, incarnée par Marine Brenier (Ensemble) et Christelle d’Intorni (Les Républicains). La première citée a fait parler d’elle dans cette élection en passant d’un camp à l’autre il y a quelques semaines. Avec le soutien de Nicolas Sarkozy, qui lui a adressé un message vidéo avant le premier tour, Marine Brenier (26,14 %) a finalement terminé en tête, devant la maire de Rimplas (22,48 %).

Si le report des voix des candidats du Rassemblement national et de Reconquête! pourrait constituer un socle intéressant au second tour (autour de 25 % à eux deux), Christelle d’Intorni est la candidate LR dans la position la moins favorable. Mais Éric Ciotti l’a promis. Il fera tout pour soutenir jusqu’au bout « sa » candidate. « J’ai bon espoir que nous gagnons cette circonscription. Il fallait être au second tour, elle l’est, c’est un formidable exploit. Je vais désormais me battre pour que Christelle d’Intorni soit élue dimanche prochain. »

La droite, première couleur politique du département  

Dans la troisième circonscription, où trois candidats de la droite étaient présents (Philippe Vardon en indépendant, Benoît Kandel pour le RN et Laurent Castillo pour LR), l’élimination au premier tour est une « déception » a reconnu Éric Ciotti. « Laurent Castillo a mené une belle campagne, mais a souffert d’un déficit de notoriété par rapport à des candidats engagés depuis longtemps. C’était un coup d’essai et je tiens à saluer la force de conviction du professeur Castillo. » 

 Dans la deuxième circonscription (Vence, Carros, Grasse) enfin, Jean-Marc Macario (LR) a terminé quatrième (14,09 %), devancé par Lionel Tivoli (RN), Loïc Dombreval (Ensemble) et Sonia Naffati (Nupes). Avec potentiellement cinq députés sur neuf la semaine prochaine, la droite a confirmé qu’elle était plus que jamais la première couleur politique du département. Entre les candidats historiques des Républicains en passe d’être élus et les “vira vesta” (qui retournent leur veste) de la majorité présidentielle, comme aime si bien les surnommer Éric Ciotti, pratiquement toutes les circonscriptions du département auront une touche “LR” la semaine prochaine. Dans les Alpes-Maritimes, finalement, rien n’a vraiment changé.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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L'Humanité

Le RN à qui perd gagne

Actu

extrême droite Distancé par LaREM et la Nupes, le parti lepéniste élargit pourtant son implantation et devrait atteindre plusieurs objectifs.

Benjamin König

Marine Le Pen à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen dans la Somme, Marine Le Pen dans l’Hérault, en Moselle, dans l’Yonne, à Perpignan… S’il le pouvait, le RN présenterait Marine Le Pen dans 577 circonscriptions. « Ce n’est pas nouveau pour le FN-RN, les législatives sont des élections qui ne l’intéressent pas vraiment ; ils n’ont pas de cadres bien formés et font des scores moins bons qu’à la présidentielle », analyse Erwan Lecœur, sociologue spécialiste de l’extrême droite et chercheur associé au laboratoire Pacte (UMR du CNRS). Dans un parti qui entretient le culte du chef – la cheffe, en l’occurrence – et dirigé par un petit clan autour de Marine Le Pen, celle-ci est obligée de se démultiplier, notamment dans l’entre-deux-tours de ces législatives. Ce jeudi, elle se déplace donc en Moselle, où le RN est implanté depuis 2014, via la mairie de Hayange dirigée par Fabien Engelmann. Un département vitrine du « frontisme municipal », où le parti d’extrême droite est parvenu à qualifier sept de ses neuf candidats pour le second tour, ce dimanche. Parmi eux, Laurent Jacobelli, qui avait échoué en 2017 dans les Bouches-du-Rhône, mais semble en mesure, avec ses 35,18 %, de réussir son parachutage dans la 8e circonscription.

Si le score du RN au premier tour des législatives est en retrait par rapport à celui réalisé par Marine Le Pen à la présidentielle (18,67 % contre 23,15 %), il progresse par rapport à 2017 (13,20 %) : près de six points de plus, et 1,2 million de suffrages supplémentaires. Dans certains départements, comme le Var, les Pyrénées-Orientales ou le Pas-de-Calais, il réussit un carton plein, avec une qualification de ses candidats dans toutes les circonscriptions. Le RN est au final présent au second tour dans 208 circonscriptions (dont 108 en tête), contre 120 en 2017, et affrontera les candidats de LaREM (106 duels), de la Nupes (61 duels) et de LR (25 duels). Ses élus sortants, de Sébastien Chenu (Nord) à Nicolas Meizonnet (Gard) en passant par Bruno Bilde (Pas-de-Calais) sans oublier Marine Le Pen (Pas-de-Calais), sont tous en position de force pour leur réélection, même si la cheffe a été forcée à un second tour par Marine Tondelier (EELV-Nupes), qui ferraille au quotidien contre le RN au conseil municipal d’Hénin-Beaumont.

La cheffe veut « un groupe puissant »

« Comme aux municipales, les électeurs du RN se mobilisent là où il y a une chance de victoire, et se démobilisent ailleurs », pointe Erwan Lecœur. Pour qui la campagne atone du RN tient aussi à ce que l’intérêt de Marine Le Pen « est d’avoir un groupe, mais pas trop élargi, car il faut gérer les élus, et certains pourraient lui faire de l’ombre ». Après avoir parlé de « 150 députés », puis de « 58 », la cheffe du RN espérait ce mercredi « un groupe puissant » comptant « une centaine de députés ». Et si des dissensions se font à nouveau jour qui ne se régleront que lors du congrès de septembre, le RN a d’ores et déjà atteint deux objectifs importants : « Finir de tuer Zemmour », précise Erwan Lecœur, et se renflouer : son score et la constitution d’un groupe lui permettraient de récolter entre 6 et 8 millions d’euros annuels. Une manne providentielle pour un parti endetté à hauteur de 22 millions d’euros.

Extrême droiteRassemblement nationalMarine Le PenÉlections 2022
France24 - Monde

Législatives : la campagne entre dans le dur en l'absence d'Emmanuel Macron

Publié le : 15/06/2022 - 09:01

FRANCE 24 Suivre

Pendant qu'Emmanuel Macron poursuit sa visite officielle en Roumanie, les candidats de la majorité présidentielle multiplient les déplacements dans leurs circonscriptions à quatre jours du second tour des élections législatives françaises. La coalition "Ensemble !" n'est pas assurée d'atteindre une majorité absolue. L'un des enjeux de dimanche sera la mobilisation, après un premier tour où un électeur sur deux ne s'est pas déplacé.

À quatre jours du second tour des législatives, la campagne entre dans le dur après l'intervention du chef de l'État Emmanuel Macron, dont la majorité absolue à l'Assemblée est menacée. Le président français a réclamé une majorité "solide", au grand dam de ses adversaires qui dénoncent une "faillite".

Descendant pour la première fois dans l'arène depuis le premier tour, Emmanuel Macron a dramatisé mardi 14 juin l'enjeu, en assurant que le choix du second tour était "plus crucial que jamais".

"Rien ne serait pire que de nous perdre dans l'immobilisme, dans le blocage, dans les postures [et] d'ajouter un désordre français au désordre mondial", a-t-il assuré depuis l'aéroport d'Orly avant son départ pour la Roumanie, un déplacement entièrement consacrée à la guerre en Ukraine.

"Une sorte de panique gagne la macronie", selon Bayou

Emmanuel Macron continue mercredi son voyage, en Roumanie où 500 soldats français sont déployés depuis l'invasion russe de l'Ukraine, puis en Moldavie pour une visite de soutien. Il n'est pas exclu qu'il poursuive ensuite en Ukraine.

Pour ce déplacement organisé entre-deux tours, le chef de l'État a été taxé de "mépris" par le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a aussi raillé mardi le "sketch à la Trump" d'une déclaration faite sur le tarmac. 

En meeting le soir du 14 juin à Toulouse, le leader de la Nupes a martelé que "la stabilité [était] chez nous [car] on va planifier le changement".

Côté alliance de la gauche, le chef de file écologiste, Julien Bayou, assure "qu'une sorte de panique gagne la Macronie", a estimé. "Ça sent le sapin et la panique à bord", a moqué le leader communiste, Fabien Roussel.

Les abstentionnistes feront-ils la différence ?

À droite aussi, la déclaration du chef de l'État a fait grincer des dents : "La majorité présidentielle ne saurait s'arroger le monopole du camp républicain", a estimé le vice-président LR du Sénat, Roger Karoutchi, alors que Les Républicains espèrent regagner un rôle central avec les législatives.

Car Emmanuel Macron n'est pas assuré d'avoir une majorité absolue de 289 sièges : les différents instituts de sondages lui prédisent une fourchette de 255 à 295 sièges, et 150 à 210 pour la Nupes.

L'un des enjeux de dimanche sera la mobilisation, après un premier tour où un électeur sur deux ne s'est pas déplacé : "Nous soutenons 406 candidats au second tour. Je lance donc un appel clair aux abstentionnistes : si vous votez dimanche, Macron a perdu", a affirmé sur France 5 le député LFI Adrien Quatennens.

De son côté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a accusé la Nupes de "délire", de "complotisme", et de vouloir augmenter les impôts de 100 milliards d'euros.

La cohabitation avec la Nupes, jugée "impossible" par Ferrand

Enfin le président LREM de l'Assemblée sortante, Richard Ferrand, a dramatisé l'enjeu en estimant mardi soir qu'une cohabitation et la Nupes serait "impossible au plan politique". "Sur des enjeux de fond, qui sont à la fois des enjeux de sécurité, qui relèvent de la crédibilité économique et sociale, on est dans une situation où tout le monde est aux antipodes", a-t-il souligné sur LCI.

La mobilisation continue d'être de mise mercredi dans la majorité : la Première ministre Élisabeth Borne fera campagne dans le Calvados en matinée, avant de participer au JT de 20 heures sur France 2. Tous les candidats du camp présidentiel en lice au second tour ont prévu une réunion publique dans la soirée.

Édouard Philippe ira soutenir Aurélie Taquillain, dans sa circonscription des Yvelines qui connaîtra l'une des rares triangulaires, puisqu'elle affrontera des candidats LR et Nupes. L'ancien Premier ministre se rendra ensuite à Paris dans les circonscriptions du ministre Clément Beaune et du député sortant Pierre-Yves Bournazel, tout deux en situation délicate, puis à Tonnerre (Yonne) avec le chef du MoDem François Bayrou.

Avec AFP

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

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Une bataille des chiffres très politique entre la Nupes et le ministère de l'Intérieur

ANALYSE

Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national

STRATÉGIE DE CAMPAGNE (1/2)

Législatives : Ensemble ! s'applique à dénoncer le "danger" Nupes pour la République

France24 - Monde

Législatives : derrière le duel Nupes-Ensemble, une percée historique pour le Rassemblement national

Publié le : 13/06/2022 - 20:37

Romain BRUNET Suivre Nabia MAKHLOUFI

Le Rassemblement national de Marine Le Pen a obtenu 18,68 % des voix, dimanche, lors du premier tour des élections législatives, recueillant plus d'un million de voix supplémentaires par rapport à 2017. Une percée historique qui lui laisse entrevoir un nombre record d’élus à l’Assemblée nationale.

Législatives 2022 © Studio graphique FMM

"Nous sommes là, nous sommes bien là, nous sommes en dynamique forte depuis 2017." Marine Le Pen avait le sourire, lundi 13 juin, au lendemain du premier tour des élections législatives, lors de son déplacement à Rouvroy, dans son fief du Pas-de-Calais.

En obtenant 18,68 % des suffrages, dimanche soir, son parti peut espérer l’élection de "dizaines de députés" à l’Assemblée nationale. Mais surtout, le Rassemblement national progresse considérablement en cinq ans en obtenant 1 258 172 voix de plus par rapport au premier tour des législatives 2017, soit une progression de 5,48 points.

"Nous sommes les seuls à être en réalité en forte dynamique depuis 2017, car entre 2017 et aujourd'hui la gauche et l'extrême gauche confondues est en recul ou en stagnation, En Marche est en recul fort, LR est en capilotade et le Rassemblement national lui est en forte progression", a jugé la députée sortante du Pas-de-Calais, qui, avec 53,96 % des voix mais une participation insuffisante, a manqué de peu sa réélection dès le premier tour.

📹 Les seuls qui sont en dynamique, ce sont les candidats du Rassemblement national. #Législatives2022 #DimancheJeVoteRN pic.twitter.com/tsj1DSmNwf

June 13, 2022

"C’est un résultat historique pour l’extrême droite dans son ensemble puisque ce bloc obtient plus de 5 millions de voix", souligne le sociologue Ugo Palheta, maître de conférences à l'Université de Lille et auteur du livre "La Possibilité du fascisme" (La Découverte, 2018). "Jamais elle n’avait été présente, au cours des 40 dernières années, dans autant de seconds tours. Le RN peut faire mieux qu’en 1986, alors qu’il y avait de la proportionnelle cette année-là."

Alors dirigé par Jean-Marie Le Pen, le Front national avait obtenu 35 députés lors des législatives de 1986 grâce, notamment, à l’introduction de la proportionnelle départementale. Trente-six ans plus tard et sans proportionnelle, la fille du fondateur du parti d’extrême droite pourrait donc faire mieux. Le RN présentera, dimanche 19 juin, plus de 200 candidats au second tour.

Un ancrage électoral de plus en plus profond

La campagne des législatives menée par Marine Le Pen a pourtant été peu offensive, voire timide. Partie en vacances après sa défaite à l’élection présidentielle face à Emmanuel Macron, elle a offert, pour son retour médiatique deux semaines plus tard, des pronostics jugés démobilisateurs. "Je pense que la logique des institutions veut que le président de la République ait une majorité. Tous ceux qui racontent autre chose racontent des fables", déclare-t-elle le 10 mai au 20 h de TF1 en ciblant Jean-Luc Mélenchon. Puis, elle s’est le plus souvent contentée de faire une campagne de terrain a minima, menée essentiellement dans son fief du Pas-de-Calais.

"Pour faire campagne aux législatives, il faut des cadres sur tout le territoire et le RN en manque. Mais ses bons résultats au premier tour montrent malgré tout un ancrage politique et électoral tout à fait solide dans plusieurs territoires, avec une capacité à réaliser de très gros scores, y compris lorsque ses candidats ne tiennent pas la route", note Ugo Palheta, en référence aux mésaventures de plusieurs candidats RN bafouillant leurs réponses dans des débats organisés par les chaînes de télévision locales.

>> À lire : Législatives : le retour du clivage gauche-droite dans le paysage politique français ?

Le RN obtient ainsi de très bons résultats dans le nord de la France, dans le sud-est et à l’est : 12 candidats qualifiés au second tour sur 12 dans le Pas-de-Calais, 8 candidats qualifiés sur 8 dans le Var, 5 candidats qualifiés sur 6 dans le Gard, 5 candidats qualifiés sur 5 dans l'Aisne ou encore 8 candidats qualifiés sur 9 en Moselle, avec dans l’ensemble de ces cinq départements 26 premières places sur 40 possibles.

Surtout, la division de l’extrême droite n’a pas porté préjudice à Marine Le Pen, qui a de nouveau gagné son match à distance avec Éric Zemmour, déjà remporté par K.O. au premier tour de l’élection présidentielle. Aucun des candidats présentés par Reconquête! ne s’est qualifié au second tour des législatives.

>> À lire : Législatives : l’abstention, grande gagnante du premier tour

Lors d’une conférence de presse à Paris, lundi, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a souligné que Reconquête!, qui a obtenu 4,24 % des suffrages au niveau national, n'avait pas empêché le RN de se qualifier "dans des circonscriptions gagnables" et a appelé ses électeurs "à s'apercevoir que le chemin qu'on est en train de construire (...) va nous mener au pouvoir". Marine Le Pen a elle aussi "souhaité" que les électeurs du parti d'Éric Zemmour votent pour le RN dimanche prochain.

Le parti de Marine Le Pen a par ailleurs réalisé une belle affaire sur le plan financier. En récoltant dimanche 4 248 626 voix, il pourra compter chaque année sur au moins 6,9 millions d'euros d'argent public, puisque chaque voix gagnée donne droit à 1,64 euro par an. Une manne bienvenue pour un parti endetté à plus de 20 millions d'euros.

Des résultats ternis par la dynamique Nupes

"Pour autant, les résultats du Rassemblement national sont décevants par rapport à ce qu’il pouvait envisager il y a encore deux mois, nuance Ugo Palheta. On est loin des plus de 8 millions de voix obtenues au premier tour de la présidentielle. Marine Le Pen n’a pas réussi à trouver la réponse face à la dynamique de la Nupes et va devoir composer à l’Assemblée nationale avec un bloc de gauche très important qui jouera a priori le rôle de première opposition au gouvernement."

L’union de la gauche a d’ailleurs permis de barrer la route au RN dans de nombreuses circonscriptions. Dans la première circonscription de l’Hérault, par exemple, la candidate du RN, France Jamet, est éliminée malgré un score de 20,58 %, quand le candidat de la Nupes, Julien Colet, arrive en tête avec 26,94 % des voix. En 2017, le même Julien Colet, alors étiqueté La France insoumise, avait fini troisième derrière France Jamet.

Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel #Macron défendent une république indigéniste. À l’Assemblée nationale, les députés RN défendront la République de la Constitution française, la laïcité, l’unité du peuple face au communautarisme. #DimancheJeVoteRN #Législatives2022 pic.twitter.com/KB1fvLgUfz

June 13, 2022

Marine Le Pen reprendra-t-elle sa place revendiquée d’opposante numéro 1 à Emmanuel Macron ? Cela dépendra d’abord de la longévité politique de la Nupes, mais aussi de la stratégie du président de la République pour son second quinquennat. "Emmanuel Macron a favorisé depuis 2017 ce tête-à-tête avec l’extrême droite, mais il pourrait désormais cibler la gauche", note Ugo Palheta.

De son côté, la cheffe de file du RN qualifie la Nupes d'"opposition en carton-pâte" et renvoie dos à dos les deux coalitions arrivées en tête dimanche soir au premier tour des législatives. "Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron défendent une République indigéniste. À l’Assemblée nationale, les députés RN défendront la République, la Constitution française, la laïcité, l’unité du peuple face au communautarisme", a-t-elle tweeté lundi après-midi, misant ainsi sur les fondamentaux identitaires de son parti pour mobiliser son électorat en vue du second tour.

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Une bataille des chiffres très politique entre la Nupes et le ministère de l'Intérieur

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Castaner, retour gagnant ?

L’“Estrosie” fait feu de tout bois pour les législatives

Côte d’Azur : pénurie de saisonniers

Droite en Paca : les leçons du premier tour

Logements dévalués à cause d’un terrain bradé ?

No Borders : chaos à Briançon

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L'Humanité

Conférence de l’OMC : fiasco en vue sur la levée des brevets

Actu

Covid. À la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, à Genève, les promoteurs d’un accès universel aux vaccins fulminent. Les grandes puissances et Big Pharma continuent de placer les profits au-dessus de l’humain. Explications.

Thomas Lemahieu

Dix-huit mois de tractations en coulisses, une centaine de pays du Sud engagés, des ONG et des mouvements sociaux sur le pied de guerre aux quatre coins du monde. Pourtant, à la conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ouverte en début de semaine, à Genève, censée se terminer ce mercredi puis prolongée jusqu’à ce jeudi soir, l’échec se profile. Sous la pression des multinationales pharmaceutiques, la Suisse, le Royaume-Uni et l’Union européenne, en particulier, poursuivent leur chantage pour limiter drastiquement la portée du mécanisme attendu de suspension des brevets sur les technologies utiles contre le Covid-19.

De nombreux pays et de grandes voix sur toute la planète ont rejoint l’Inde et l’Afrique du Sud qui ont formulé cette demande d’une dérogation sur certains droits de propriété intellectuelle afin de garantir un accès réellement universel aux vaccins, mais également aux médicaments et aux diagnostics, indispensables pour lutter efficacement contre la pandémie. Mais rien n’y fait, et les grandes puissances continuent de défendre les profits de leurs grands groupes… Comme Winnie Byanyima, la directrice exécutive de l’Onusida, l’a asséné dès l’ouverture du grand raout au siège de l’institution multilatérale : « Pendant une pandémie, partager les technologies est une question de vie ou de mort, et nous avons choisi la mort. »

Dans son discours devant la conférence rassemblant les ministres du Commerce des 164 États membres de l’organisation, le ministre indien Piyush Goyal déplore que l’OMC n’ait pas « su réagir rapidement ». « Les pays riches doivent faire leur introspection, ajoute-t-il. Nous devons courber l’échine de honte pour notre incapacité à réagir à temps à la pandémie. » Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus n’en revient pas. « Je l’ai déjà dit maintes fois, le mécanisme de dérogation (“Trips waiver”, selon l’acronyme anglais – NDLR) a été créé pour un usage en cas d’urgence. Donc si on ne le fait pas maintenant, quand est-ce qu’on le fera ? J’espère vraiment que les pays vont arriver à un accord sur cette dérogation sur les brevets pas seulement pour les vaccins, mais aussi pour les diagnostics et les traitements thér apeutiques. » À ce stade des négociations dans les couloirs à Genève, entre coups de pression et coups de bluff, il n’est même pas sûr que le principe d’un moratoire temporaire sur les seuls vaccins soit toujours sur la table. Mais, même s’il l’était, il serait si limité qu’il n’aurait pas de portée concrète, alors que, faute d’une vaccination à l’échelle planétaire, le nouveau coronavirus continue de tuer dans le monde entier. Selon plusieurs chercheurs spécialisés, désormais, même si le consensus – obligatoire au sein de l’OMC – se dégageait dans la dernière ligne droite ce jeudi, il ne s’agirait que d’une « victoire à la Pyrrhus » pour les promoteurs des vaccins et des traitements anti-Covid-19 comme « biens communs de l’humanité ».

Dirigeante de l’ONG sud-africaine Health Justice Initiative, Fatima Hassan invite les dirigeants des pays du Sud à ne pas flancher face à la pression des Européens, des Suisses et des Britanniques. « Les pays en voie de développement ne devraient pas être contraints d’accepter un mauvais accord, mais tenir bon… Nous voulons un accord qui place les vies avant les profits. Un mauvais accord, cela prolongerait cette pandémie et les suivantes, en maintenant les tests et les traitements hors de portée de ceux qui en ont le plus besoin. Tout cela remet également en question la pertinence de l’OMC et l’utilité de ses règles. »

un projet « discriminatoire »

Mercredi, en fin d’après-midi, une centaine de mouvements du monde entier ont lancé un appel solennel aux délégués et aux ministres participant aux travaux à l’OMC : « Refusez le projet actuel et exigez un mécanisme réel de dérogation sur les brevets ! » Dans cette lettre ouverte, Médecins sans frontières, mais aussi les Américains de Public Citizen ou les Suisses de Public Eye, dénoncent un projet « discriminatoire » car, visant en particulier la Chine, il exclut « arbitrairement » certains des plus grands producteurs mondiaux « de technologies médicales et pharmaceutiques ». Selon les ONG, « il est inacceptable que le texte restreigne la libre circulation et la distribution rapide des produits médicaux nécessaires pendant une pandémie mondiale en imposant une interdiction de réexportation des vaccins Covid-19. Cette restriction est injustifiable. »

Brevets des vaccinscoronavirus covid-19OMC
L'Humanité

Macron en route vers Kiev avec Scholz et Draghi

Actu

Guerre en Ukraine En visite depuis deux jours en Roumanie et Moldavie, le chef de l’Etat devrait se rendre dans la capitale ukrainienne avec le chancelier allemand et le premier ministre italien. Le président Zelensky, lui, réclame davantage d’armes lourdes.

Vadim Kamenka

En marge du 113e jour de guerre en Ukraine, le président français, Emmanuel Macron, a entamé, mardi et mercredi, une visite officielle dans deux pays voisins : la Roumanie et la Moldavie. Au cours de ce déplacement en Europe orientale, le chef de l’État a rencontré les 500 soldats français déployés sur la base de l’Otan de Mihail-Kogalniceanu, à Constanta, non loin de la mer Noire. Aux côtés du président roumain, Klaus Iohannis, il a rappelé que, « aux portes de notre Union européenne, se joue une situation géopolitique inédite » et que les Ukrainiens résistaient « de manière héroïque depuis plusieurs mois ».

Après ses propos sur le fait qu’il ne fallait pas « humilier » la Russie, la question de sa venue à Kiev se pose. D’autres dirigeants européens et occidentaux se sont déjà rendus dans la capitale ukrainienne malgré l’invasion du pays, le 24 février, par les troupes russes. Deux responsables, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le premier ministre italien, Mario Draghi, y sont attendus jeudi. Selon des médias allemands et italiens, Emmanuel Macron pourrait également effectuer le déplacement au même moment, la France assurant la présidence tournante de l’Union européenne jusqu’au 30 juin. Car un sommet, réunissant les 27 États membres, doit se tenir les 23 et 24 juin, et une décision pourrait être rendue sur la demande de Kiev d’être acceptée comme candidate officielle à une adhésion à l’UE.

la voie diplomatique ne semble pas prioritaire

Le président français, qui n’a rien confirmé, a laissé planer le doute en Roumanie : « Nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine. » Quelques instants plus tard, Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité de « bâtir la paix » car, « à un moment donné », quand « le feu aura cessé (…) nous devrons négocier. Le président ukrainien (…) devra négocier avec la Russie et nous serons, nous Européens, autour de cette table ». Pourtant, la voie diplomatique ne semble pas prioritaire pour l’Otan, les États-Unis et leurs alliés. À Bruxelles, le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en marge d’une réunion de l’Alliance atlantique, a rappelé sa volonté d’accélérer les livraisons d’armes lourdes. Les autorités ukrainiennes, qui les réclament depuis plusieurs mois, réitèrent leurs appels devant les défaites qui se dessinent à Severodonetsk et Lyssytchansk.

Face à ces aides militaires, la Russie n’a cessé de condamner une guerre par procuration de la part de l’Otan et des États-Unis. Moscou aurait répondu par des frappes de « missiles de croisière Kalibr » et détruit « près de la localité de Zolotchiv un entrepôt de munitions d’armes étrangères », a annoncé le ministère de la Défense. Surtout, le président chinois, Xi Jinping, a de nouveau défendu, mercredi au cours d’un échange téléphonique avec Vladimir Poutine, le « soutien mutuel sur les questions de souveraineté, de sécurité, ainsi que sur d’autres questions d’intérêt fondamental et préoccupations majeures ».

Alors que le nombre de morts ne cesse de croître (au moins 40 000 selon diverses sources), la commission de l’ONU qui enquête sur les crimes de guerre en Ukraine a estimé, mercredi, qu’à « ce stade, nous ne sommes pas en mesure de faire des constatations factuelles ou de nous prononcer sur la qualification juridique des événements ».

Guerre en UkraineEmmanuel Macrondiplomatie françaiseVolodymyr Zelensky
France24 - Monde

Législatives : les clips de campagne du 2nd tour

Publié le : 15/06/2022 - 18:23

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Temps de parole, clips de campagne : durant la semaine entre le premier et le second tour des législatives, dimanche 19 juin, les candidats et les médias audiovisuels sont tenus de respecter la règle d'équité du temps de parole.

Avant le second tour des élections législatives, dimanche 19 juin, les chaînes de télévision et les stations de radio doivent accorder aux candidats et à leurs soutiens un temps de parole correspondant à leur représentativité. France 24 publie ainsi chaque jour les clips de campagne des différents partis politiques.

Les élections législatives se déroulent comme suit :

  • en métropole, les dimanches 12 et 19 juin 2022 ;
  • en Polynésie française, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans la zone Amérique et Caraïbes, les 4 et 18 juin 2022 ;
  • dans le reste du monde, les 5 et 19 juin 2022 ;
  • en Guadeloupe, en Guyane, à la Martinique, à Saint-Barthélémy, à Saint-Martin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, les 11 et 18 juin 2022

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Front républicain aux législatives : la macronie ne sait plus quoi penser

C’est à se demander si le parti présidentiel avait anticipé cette option. L’habitude des victoires confortables fait peut-être oublier que les déconvenues existent. Pourtant, dans la semaine qui précédait le premier tour des législatives, les projections étaient unanimes. La majorité absolue du président de la République à l’Assemblée nationale était en danger. Alors une fois que les résultats tombent, les différents cadres de la macronie accourent sur les plateaux de télévision et improvisent une réponse face au danger qui pèse sur leur suprématie parlementaire. C’est le début du grand fiasco.

Sur BFMTV, Clément Beaune, ministre délégué chargé de l’Europe pourtant menacé par une candidate de la Nupes, prétend « ne pas mettre de signe égal entre la Nupes et le Rassemblement National ». Traduction : le premier parti est moins dangereux que le deuxième. Une heure plus tard, sur le même plateau, Emmanuelle Wargon, candidate dans la 8e circonscription du Val-de-Marne, remplace son confrère de la majorité pour porter à son tour la voix d’Emmanuel Macron. Problème, elle n’a pas le même discours. « Dans tous les cas, ce sont des candidats extrêmes, contestataires », avance-t-elle timidement, avant d’être reprise par la candidate Nupes Raquel Garrido.

Enfin, l’un des grands perdants de cette échéance politique, Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale fait fi des conventions et des éléments de langage macronistes. « L’extrême gauche est un danger aussi important que l’extrême droite. Je l’ai vécu dans ma chaire », explique-t-il, à chaud, au micro d’Europe 1. Mais que vaut aujourd’hui la parole d’un ex-ministre, éliminé dès le premier tour des élections législatives ? Apparemment pas grand-chose pour ses anciens camarades.

Ils peinent à trouver une ligne politique, parce qu’ils n’en ont pas. Au fond même Emmanuel Macron ne sait pas quoi pense

Manque de concertation ou révélation de l’hétérogénéité du parti ? Deux jours après le scrutin, les regards continuent à se porter vers les membres du gouvernement qui, après avoir dit tout et son contraire, optent pour une autre option : le silence total. Pourtant, début juin dans les colonnes de Ouest-France, Emmanuel Macron avait déjà donné un avis clair sur le sujet : « Le projet de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, c’est le désordre et la soumission. » Quelques jours plus tard, son gouvernement ne sait plus sur quel pied danser. « Ils peinent à trouver une ligne politique, parce qu’ils n’en ont pas. Au fond même Emmanuel Macron ne sait pas quoi penser », confie le politologue et président du think tank Le Millénaire William Thay.

Un curieux conseil des ministres

« Pas une seule voix au RN, la ligne est très claire », martèle la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire ce mercredi matin au compte-rendu du conseil des ministres. La candidate de la 12e circonscription de Paris reprend quasiment mot pour mot les éléments de langage de Jean-Luc Mélenchon, candidat insoumis de l’époque, au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Lui qui, aujourd’hui, avec son mouvement, menace la majorité absolu d’Emmanuel Macron.

Une ligne très claire ? Ce mardi, rue du Faubourg, Olivia Grégoire a pourtant pris beaucoup de temps avant d’exprimer une consigne de vote. Dès l’entame de sa prise de parole, elle a voulu couper l’herbe sous le pied des journalistes. Aucune question à propos du second tour des législatives avance-t-elle rapidement. Après un bilan des différentes ordonnances déposées, et les thématiques de l’ordre de jour, la parole est aux journalistes. Rapidement la question qui fâche tombe. La première est adressée au ministre de l’Education nationale Pap Ndiaye, présent à la conférence pour évoquer les modalités des prochaines rentrées scolaires après les vacances d’été. Mais, bien entendu, la question ne porte pas sur le sujet.

Quelle que soit la configuration aucune voix ne doit aller au Rassemblement national. Le combat contre l’extrême droite n’est pas un principe à géométrie variable. #frontrépublicain

— Pap Ndiaye (@PapNdiaye) June 13, 2022

« Quelle que soit la configuration aucune voix ne doit aller au Rassemblement national. Le combat contre l’extrême droite n’est pas un principe à géométrie variable », avait-il réagit le soir du premier tour sur Twitter. Avez-vous changé de position ?, demande un journaliste de France inter. Le tout nouveau locataire de la rue Grenelle ne souhaite pas clarifier sa position et rappelle les précédentes instructions données par la porte-parole. Cette dernière fait la moue. L’air de dire « nous avions dit pas que de question à ce sujet ». La porte-parole, d’ordinaire assez ouverte au dialogue, continue à refuser de s’exprimer sur ces questions. Elle, qui, le soir du scrutin optait pour un cas pas cas afin de barrer la route à la Nupes ou au Rassemblement national selon les circonscriptions.

Elle a du avoir comme consigne de ne surtout pas s’exprimer à ce sujet

« Je veux être fidèle sur le contenu du conseil des ministres », explique-t-elle aux journalistes venus parler des consignes de vote. Deux semaines plus tôt, lors d’un précédent compte-rendu du conseil des ministres, la membre du gouvernement avait pourtant accepté de répondre aux questions concernant les incidents du Stade de France. Hors sujet à l’époque, les débordements n’avaient été que très brièvement évoqués lors du conseil des ministres. Grégoire avait malgré tout accepté de répondre aux interrogations des rédacteurs. Pas ce mardi. « Elle a dû avoir comme consigne de ne surtout pas s’exprimer à ce sujet », murmure-t-on dans les couloirs de la rue du Faubourg. Les consignes d’en haut sont les consignes.

 

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New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

‘No podemos esperar’: ante las amenazas de China, Taiwán se prepara para una posible guerra

La obstinada resistencia de Ucrania ante la invasión rusa, y la ayuda que ha recibido, ha hecho que las autoridades taiwanesas se centren en analizar y mejorar sus estrategias militares.

Un grupo de civiles que participaron en una simulación de batalla durante un taller de entrenamiento de médicos de combate realizado cerca de Taipéi, en mayo. Desde que comenzó la invasión en Ucrania, un número creciente de taiwaneses se ha enfocado en los preparativos para una posible guerra.Credit...

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Por Amy Qin y Amy Chang Chien

Photographs by Lam Yik Fei

TAIPÉI, Taiwán — La cruel guerra de Rusia en Ucrania ha hecho que Taiwán confronte el fantasma de un ataque repentino por parte del vecino más grande y poderoso de la isla: China.

La invasión le ha dado una importancia renovada al enfoque autoritario del líder chino, Xi Jinping, quien desde hace mucho tiempo reclamó al Taiwán autónomo por el “fortalecimiento” de China, como lo que hizo el presidente ruso, Vladimir Putin, con Ucrania. Para muchas personas en Taiwán, Ucrania ha sido una lección de táctica y armamento que podría detener a una fuerza invasora más poderosa. También ha sido una clara advertencia de que es posible que la isla no esté bien preparada para un ataque a gran escala.

Las fuerzas de defensa de Taiwán están, en muchos sentidos, mal equipadas y con poco personal. Su presidenta, Tsai Ing-wen, prometió defender la isla, pero ha tenido problemas para imponer un nuevo enfoque estratégico a la dirigencia militar.

Taiwán gasta miles de millones de dólares en aviones de combate y submarinos, pero sus conscriptos no tienen las municiones necesarias para realizar prácticas. Muchas personas consideran que la duración del servicio militar obligatorio es demasiado corta y que el programa de reservistas no es lo suficientemente riguroso. El ejército está formando una fuerza profesional, pero ha tenido problemas para reclutar y conservar soldados bien capacitados.

Ahora, Ucrania ha sido un incentivo para cambiar.

Cuando Wu Chiuan-syun, un informático de Taipéi, se reunió con otros reservistas del ejército en un bosque denso y húmedo de la zona central de Taiwán en marzo, entrenaron durante más tiempo y de manera más intensa en comparación con otros soldados de los últimos años. Casi todos los días, comentó, sus comandantes les recordaban que la amenaza de China se hacía mayor.

“Ucrania nos enseñó que primero hay que demostrarles a los demás que tenemos la determinación de defendernos, solo entonces acudirán en nuestra ayuda”, explicó Wu, de 31 años.

Lo que es fundamental en el problema de Taiwán sobre su estrategia de defensa es una pregunta que no ha sido contestada: ¿Estados Unidos enviará fuerzas militares en auxilio de Taiwán? En mayo, el presidente Joe Biden insinuó que así sería, pero Estados Unidos no ofrece garantías de seguridad explícitas, lo cual es una estrategia para evitar molestar a Pekín o envalentonar a Taiwán para que declare su independencia oficial.

Xi ha dicho que desea una unificación pacífica con Taiwán y quizás lo frenen las enormes repercusiones económicas y diplomáticas que sufriría China si ejecuta una invasión. Pero China también ha sido directa en sus advertencias. El fin de semana, su ministro de Defensa, Wei Fenghe, dijo que Pekín “peleará hasta el final”. Casi a diario, está enviando aviones de combate hacia la isla, como las 30 aeronaves que envió en un solo día durante el mes pasado, por ejemplo.

La preocupación es que esas maniobras podrían ser la antesala, intencional o no, de un conflicto.

“No podemos esperar, estamos contra reloj”, señaló Michael Tsai, exministro de Defensa de Taiwán. “La invasión de Rusia a Ucrania ocurrió en un momentito… quién sabe cuándo el Ejército Popular de Liberación decidirá invadir Taiwán”.

La ‘estrategia del puercoespín’

Muchos simulacros militares que fueron realizados en Taiwán durante enero tenían el propósito de demostrarle su fuerza a China; de mostrarle cómo planeaba detener a los intrusos para que no invadieran su espacio aéreo, no aterrizaran en sus playas ni, en el peor de los casos, invadieran sus ciudades.

En una base aérea de la zona central de Taiwán, sonaba una sirena y en unos cuantos minutos los pilotos estaban despegando en aviones de combate F-16 para repeler a los intrusos. En la costa norte, la armada presentaba nuevas embarcaciones para la colocación de minas mientras dos pequeños buques de guerra disparaban municiones reales. En una ciudad del sur, el humo se extendía por el aire mientras algunos soldados que practicaban combate urbano se desplazaban frente a las fachadas falsas de establecimientos de té de burbujas y de cafeterías, en un intercambio de disparos con los combatientes.

Estos simulacros también reflejaban un conflicto persistente en el centro de la estrategia de defensa de Taiwán.

La idea original, después de que los líderes nacionalistas huyeron a Taiwán en 1949, era recuperar algún día el continente. Durante décadas, aunque esta posibilidad se debilitó, Taiwán había abordado la amenaza de una invasión por parte de China al comprar o desarrollar armas tradicionales caras, como los aviones de combate desplegados en la base aérea. Pero China, que invirtió mucho dinero para conformar lo que ahora es uno de los ejércitos más grandes del mundo, superó a Taiwán.

En fechas recientes, al ver el creciente desequilibrio, las autoridades estadounidenses y algunos estrategas taiwaneses han acelerado los esfuerzos para que Taiwán acumule una gran cantidad de armas más pequeñas, lo cual incluye embarcaciones como los barcos del simulacro capaces de instalar minas con rapidez para obstruir los efectivos que intenten aterrizar.

Los partidarios de esta estrategia sostienen que Taiwán, al igual que Ucrania, puede desplegar con facilidad misiles Stinger que pueden ser disparados con lanzadores desde el hombro de un soldado contra las aeronaves, y misiles portátiles Harpoon, los cuales pueden atacar a los barcos. A diferencia de los tanques y los navíos grandes, estos son difíciles de ubicar y destruir.

“La idea es que se vuelvan tan difíciles de atacar que el enemigo lo piense dos veces antes de emprender alguna acción”, dijo Lee Hsi-min, exdirector de la Marina de Taiwán y director del personal general, quien es uno de los partidarios más influyentes del llamado enfoque asimétrico.

Un ataque total contra Taiwán, en el que participen las fuerzas aéreas, navales y terrestres, sería más complejo que la invasión de Rusia a Ucrania, pero algunos oficiales de defensa taiwaneses y estadounidenses creen que Pekín podría llevarlo a cabo en los próximos años.

Se tiene la esperanza de que, si la disuasión fracasa, la llamada estrategia puercoespín le daría tiempo a Taiwán para que Estados Unidos pudiera acudir en su ayuda. La presidenta Tsai dijo en 2019 que Taiwán podría resistir 24 horas y que luego China se enfrentaría a la presión internacional.

Tsai ha comprado misiles Harpoon y otras armas en consonancia con el cambio estratégico, pero se enfrenta a la resistencia de algunos líderes militares que argumentan que las armas más pequeñas no son útiles para enfrentar a China de manera visible. Los misiles de largo alcance capaces de atacar el continente podrían disuadir a Pekín, dicen los líderes militares. Los aviones de combate pueden responder cuando las fuerzas chinas merodean cerca de Taiwán. Las plataformas más grandes también son políticamente populares.

Si China invade, es casi seguro que las defensas de Taiwán se derrumbarán a menos que Estados Unidos y sus aliados ayuden. En Taiwán, algunas personas creen que es demasiado arriesgado renunciar a sus armas más letales sin tener promesas concretas de apoyo.

“No podemos estar seguros de que Estados Unidos venga a rescatarnos”, dijo Ou Si-fu, investigador del Instituto de Investigación de Seguridad y Defensa Nacional, un grupo de expertos afiliado al Ministerio de Defensa de Taiwán. “Por lo tanto, Taiwán debe tener algunas capacidades de ataque. De lo contrario, te estás atando las manos mientras esperas que te maten”.

Hay que darles mejor entrenamiento a los soldados

El otoño pasado, Hu Yu-huan, de 25 años, se presentó a su servicio militar obligatorio con muchas ganas de aprender cómo defender su patria y lo que halló no fue un campamento de entrenamiento, sino uno de verano.

Cuando él y sus compañeros conscriptos trotaban, el paso lo marcaba el más lento, quien se cansaba después de trotar 90 metros. Pasaban horas quitando hierbas y barriendo. Hu, quien era corredor de medio maratón, comentó que después de esos cuatro meses de servicio tenía 7 kilogramos más de peso y estaba en “la peor condición física” de su vida.

Cuando Taiwán se democratizó a fines de la década de 1980, los funcionarios recién electos recortaron el presupuesto para la defensa, lo que originó que se redujeran las Fuerzas de Defensa. Taiwán solo tiene unas 169.000 personas en servicio militar activo y cerca de dos millones de reservistas, en comparación con los dos millones de soldados en servicio activo de China.

Los dirigentes de la isla han tratado de eliminar de manera gradual la conscripción para tener una fuerza profesional de voluntarios. El Ministerio de Defensa de Taiwán dijo en un comunicado que el año pasado había alcanzado más del 95 por ciento de sus metas de reclutamiento. Pero los expertos afirman que el legado autoritario del ejército, junto con un sueldo relativamente bajo, ha dificultado atraer reclutas capacitados.

En gran medida, también se ha calificado como insustancial el entrenamiento para el combate, tanto para los varones mayores de 18 años que hacen el servicio militar obligatorio, como es el caso de Hu, como para otros reservistas. Hace tres décadas, los conscriptos tenían que capacitarse por un periodo de hasta tres años y correr aproximadamente 5 kilómetros diarios. Ahora, según los expertos y los practicantes recientes, hacen servicio cuatro meses y corren menos de 3 kilómetros al día, si acaso.

Sun Li-fang, portavoz del Ministerio de Defensa de Taiwán, señaló que las exigencias relacionadas con la condición física para los conscriptos fueron relajadas en consonancia con los lineamientos científicos y que, en el diseño de su entrenamiento, el ejército tuvo que tomar en consideración la seguridad.

El gobierno de Tsai analiza la posibilidad de extender a un año la duración del servicio militar. Ahora prueba un programa de actualización para los reservistas que dura dos semanas en vez de una y se dan más horas de entrenamiento en combate.

Wu, el ingeniero en computación, estaba entre los primeros efectivos que formaron parte del nuevo programa. Según Wu, además de prácticas de tiro, él y otros reservistas hacían caminatas en senderos montañosos con el fin de probar la capacidad del grupo para cargar armas pesadas durante largos periodos. Al final, según Wu, se sentía listo para la guerra.

“Estaré bien siempre y cuando tenga un arma”, comentó.

‘La punta de la lanza’

En programas de entrevistas taiwaneses, expertos y funcionarios debaten la probabilidad de una invasión china. En el parlamento, los legisladores se preocupan por la preparación de las tropas de Taiwán. En los grupos de mensajería, los activistas discuten sobre las formas de involucrar a la gente en la defensa de la isla.

La nueva urgencia refleja un cambio brusco en las actitudes en Taiwán, donde muchos habían sido indiferentes a los avances de China durante mucho tiempo, resignados a la derrota o ciegamente optimistas sobre el apoyo de Estados Unidos.

Tsai ha tratado de aprovechar el conflicto en Ucrania para impulsar su agenda. Conformó un equipo de expertos para estudiar la estrategia ucraniana. La pregunta es si puede impulsar cambios potencialmente impopulares, como aumentar aún más el gasto militar, actualmente en poco más del dos por ciento del producto interno bruto de Taiwán.

“No podemos ver el sufrimiento del pueblo ucraniano solo como noticia”, dijo Alexander Huang, profesor del Instituto de Asuntos Internacionales y Estudios Estratégicos de la Universidad de Tamkang. “Tiene que ser una lección que debemos aprender”.

Lee, el exdirector de la Marina, y otras personalidades han instado al gobierno de Taiwán para que se cree una fuerza de defensa territorial compuesta por civiles, similar a la de Ucrania.

Una fuerza civil entrenada podría ser la “punta de lanza” en la defensa de Taiwán, dijo Enoch Wu, fundador de Forward Alliance, una organización no gubernamental que coordina talleres de defensa civil. “Eso es lo que va a hacer o deshacer a Taiwán”.

Sin embargo, algunos ciudadanos se están preparando por su cuenta.

En un sábado reciente, cerca de dos decenas de personas simulaban un tiroteo con armas neumáticas muy realistas en un estacionamiento cerca de Taipéi, en una clase impartida por PolarLight, una empresa que enseña primeros auxilios básicos y habilidades de tiro. Se movían furtivamente alrededor de los autos y los autobuses estacionados, apuntando sus rifles neumáticos hacia oponentes imaginarios. Algunas personas caían al suelo mientras otras se apresuraban a ponerlas a salvo y aplicar torniquetes.

Danny Shi, quien tiene 21 años y estudia en una academia militar, comentó que se había inscrito porque le preocupaba sentir que no estaba adquiriendo la experiencia práctica necesaria en su escuela. Dijo que quería estar listo para lo peor.

“Como taiwanés, creo que deberíamos tomar más en serio nuestra preparación para la guerra”, afirmó.

Steven Lee Myers colaboró con este reportaje desde Seúl, Corea del Sur.

Amy Qin es una corresponsal internacional que cubre la intersección de la cultura, la política y la sociedad en China. @amyyqin

Amy Chang Chien cubre noticias en China continental y Taiwán. Ella está radicada en Taipéi. @amy_changchien

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Jair Bolsonaro plantea dudas sobre el proceso electoral de Brasil. El ejército lo respalda

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Previo a las elecciones hay un escenario riesgoso: por un lado, el presidente y líderes militares sostienen que el voto se presta al fraude. Por otro, jueces, diplomáticos extranjeros y periodistas advierten que Bolsonaro prepara el terreno para intentar un golpe de Estado.

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Por Jack Nicas

Jack es el jefe del buró en Brasil, con sede en Río de Janeiro. Para este artículo, habló con generales, jueces y políticos brasileños.

RÍO DE JANEIRO — Durante meses, el presidente de Brasil, Jair Bolsonaro, ha estado constantemente a la zaga en las encuestas previas a la crucial elección presidencial brasileña. Y durante meses ha cuestionado constantemente los sistemas de votación de su país, advirtiendo que si pierde las elecciones de octubre, probablemente se debería al robo de votos.

Esas afirmaciones fueron consideradas en gran medida como habladurías. Pero ahora Bolsonaro ha conseguido un nuevo aliado en su lucha contra el proceso electoral: los militares del país.

Los líderes de las fuerzas armadas de Brasil han comenzado repentinamente a plantear dudas similares sobre la integridad de las elecciones, a pesar de las escasas pruebas de fraude en el pasado, lo que ha aumentado la tensión, ya elevada, sobre la estabilidad de la mayor democracia de América Latina y ha sacudido a un país que sufrió una dictadura militar de 1964 a 1985.

Los líderes militares han identificado para los funcionarios electorales lo que, según ellos, son algunas vulnerabilidades en los sistemas de votación. Se les dio un lugar en un comité de transparencia que los funcionarios electorales crearon para disminuir los temores que Bolsonaro había despertado sobre la votación. Y Bolsonaro, un capitán retirado del ejército que llenó su gabinete de generales, ha sugerido que el día de las elecciones, los militares deberían realizar su propio recuento paralelo de los votos.

Bolsonaro, quien ha hablado bien de la dictadura militar, también ha querido dejar claro que los militares responden ante él.

Los funcionarios electorales “invitaron a las fuerzas armadas a participar en el proceso electoral”, dijo Bolsonaro hace poco, en alusión al comité de transparencia. “¿Olvidaron que el jefe supremo de las fuerzas armadas se llama Jair Messias Bolsonaro?”.

Almir Garnier Santos, el comandante de la Marina de Brasil, dijo a los periodistas el mes pasado que respaldaba la opinión de Bolsonaro. “El presidente de la república es mi jefe, es mi comandante, tiene derecho a decir lo que quiera”, dijo.

A poco más de cuatro meses de una de las votaciones más importantes de América Latina en años, se está formando un conflicto muy riesgoso. Por un lado, el presidente, algunos líderes militares y muchos votantes de la derecha sostienen que las elecciones se prestan al fraude. Por otro, políticos, jueces, diplomáticos extranjeros y periodistas hacen sonar la alarma de que Bolsonaro está preparando el terreno para un intento de golpe de Estado.

Bolsonaro ha aumentado la tensión, al decir que su preocupación por la integridad de las elecciones puede llevarlo a cuestionar el resultado. “Ha surgido una nueva clase de pillos que quieren robar nuestra libertad”, dijo en un discurso este mes. “Iremos a la guerra si es necesario”.

Edson Fachin, un juez del Supremo Tribunal Federal y el principal funcionario electoral del país, dijo en una entrevista que las afirmaciones de que la elección sería insegura son infundadas y peligrosas. “Estos problemas son creados artificialmente por quienes quieren destruir la democracia brasileña”, dijo. “Lo que está en juego en Brasil no es solo una máquina de votación electrónica. Lo que está en juego es conservar la democracia”.

Bolsonaro y los militares dicen que solamente intentan salvaguardar las elecciones. “Por el amor de Dios, nadie está realizando actos antidemocráticos”, dijo Bolsonaro recientemente. “Una elección limpia, transparente y segura es una cuestión de seguridad nacional. Nadie quiere tener dudas cuando las elecciones hayan terminado”.

El Ministerio de Defensa de Brasil dijo en un comunicado que “las fuerzas armadas brasileñas actúan en estricta obediencia a la ley y la Constitución y se dirigen a defender la patria, garantizar los poderes constitucionales y, a través de cualquiera de ellos, de la ley y el orden”.

Las tácticas de Bolsonaro parecen adaptadas del manual del expresidente Donald Trump, y tanto Trump como sus aliados han trabajado para apoyar las interpelaciones de fraude de Bolsonaro. Los dos hombres son reflejo de un retroceso democrático más amplio que se está produciendo en todo el mundo.

Los disturbios del año pasado en el Capitolio de Estados Unidos han demostrado que los traspasos pacíficos de poder ya no están garantizados ni siquiera en las democracias maduras. En Brasil, donde las instituciones democráticas son mucho más jóvenes, las incursiones de los militares en las elecciones están agudizando los temores.

Garnier Santos, el comandante de la Marina, declaró al periódico brasileño O Povo que “como comandante de la Marina, quiero que los brasileños estén seguros de que su voto contará”, y añadió: “Cuanta más transparencia, cuanta más auditoría, mejor para Brasil”.

Un informe de la policía federal brasileña detalló cómo dos generales del gabinete de Bolsonaro, incluido su asesor de seguridad nacional, habían intentado durante años ayudar a Bolsonaro a descubrir pruebas de fraude electoral.

Y el viernes, el ministro de Defensa de Brasil, Paulo Sérgio Nogueira, envió una misiva de 21 puntos a los funcionarios electorales, criticándolos por no tomar en serio las inquietudes de los militares sobre la seguridad electoral. “Las fuerzas armadas no se sienten debidamente reconocidas”, dijo.

Hasta ahora, los comentarios de Bolsonaro han ido más allá que los de los militares. En abril, repitió la falsedad de que los funcionarios cuentan los votos en una “sala secreta”. Luego sugirió que los datos de las votaciones deberían suministrarse a una sala “donde las fuerzas armadas también tengan una computadora para contar los votos”. Los militares no han comentado públicamente esta idea.

Dado que el apoyo de los militares podría ser crítico para un golpe de Estado, una pregunta popular en los círculos políticos es: si Bolsonaro cuestiona el resultado de las elecciones, ¿cómo reaccionarían los 340.000 miembros de las fuerzas armadas?

“En Estados Unidos, los militares y la policía respetaron la ley, defendieron la Constitución”, dijo Mauricio Santoro, profesor de relaciones internacionales en la Universidad Estatal de Río de Janeiro, refiriéndose a las afirmaciones de Trump de que le habían robado la elección. “No estoy seguro de que vaya a ocurrir lo mismo aquí”.

Funcionarios militares y políticos refutan cualquier noción de que los militares respaldarían un golpe de Estado. “Caería. No tendría ningún apoyo”, dijo el general Maynard Santa Rosa, quien perteneció al ejército brasileño durante 49 años y sirvió en el gabinete de Bolsonaro. “Y creo que él lo sabe”.

Sérgio Etchegoyen, un general retirado del ejército cercano a los actuales líderes militares, también calificó de alarmistas las preocupaciones sobre un golpe de Estado. “Podemos pensar que es malo que el presidente cuestione las boletas”, dijo. “Pero es mucho peor si cada cinco minutos pensamos que la democracia está en riesgo”.

Algunos funcionarios estadounidenses están más preocupados por la reacción del aproximadamente medio millón de policías en todo Brasil porque generalmente son menos profesionales y apoyan más a Bolsonaro que los militares, según un funcionario estadounidense que habló con la condición de permanecer en el anonimato para discutir conversaciones privadas.

Cualquier afirmación sobre una elección robada podría enfrentarse a un público escéptico, a menos de que la contienda se haga más competida. Una encuesta realizada a finales de mayo entre 2556 brasileños indicó que el 48 por ciento apoyaba al expresidente Luiz Inácio Lula da Silva, frente al 27 por ciento de Bolsonaro. (Si ningún candidato obtiene la mitad de los votos, los dos primeros clasificados irán a una segunda vuelta el 30 de octubre).

Esa misma encuesta mostró que el 24 por ciento de los encuestados no confía en las máquinas de votación de Brasil, frente al 17 por ciento en marzo. El 55 por ciento de los encuestados dijo que creía que la elección era vulnerable al fraude, incluyendo el 81 por ciento de los partidarios de Bolsonaro.

En los 37 años de democracia moderna en Brasil, ningún presidente ha estado tan cerca de los militares como Bolsonaro, quien fue paracaidista del ejército.

Como diputado, colgó en su despacho retratos de los líderes de la dictadura militar brasileña. Como presidente, triplicó el número de militares en puestos civiles en el gobierno federal hasta casi 1100. Su vicepresidente también es un general retirado.

El año pasado, mientras intensificaba sus críticas al sistema electoral del país, destituyó al ministro de Defensa y a los tres principales comandantes militares, colocando a partidarios en su lugar.

El nuevo ministro de Defensa no tardó en opinar sobre el proceso electoral, apoyando la propuesta de Bolsonaro de utilizar boletas impresas, además de máquinas de votación, lo que facilitaría los recuentos. Brasil es uno de los pocos países que depende totalmente en las máquinas de votación electrónicas: 577.125.

Aunque Bolsonaro y sus aliados admiten que carecen de pruebas de fraude en el pasado, señalan una serie de problemas: algunas irregularidades percibidas en los resultados de la votación, un hackeo en 2018 de las computadoras del tribunal electoral, que no tiene conexión con las máquinas de votación, y la desestimación general de las preocupaciones por parte de los funcionarios electorales.

Diego Aranha, un experto en computación brasileño que ha intentado hackear las máquinas con fines de investigación, dijo que la falta de copias de seguridad en papel dificulta la verificación de los resultados, pero que el sistema en general era seguro.

El Supremo Tribunal Federal de Brasil rechazó finalmente el uso de boletas impresas, alegando problemas de privacidad.

El año pasado, cuando los funcionarios electorales crearon la “comisión de transparencia electoral”, invitaron a formar parte de ella a un almirante con un título en computación. En su lugar, el ministro de Defensa de Brasil envió a un general que dirige el comando de defensa cibernética del ejército.

El representante del ejército envió entonces cuatro cartas a los funcionarios electorales con preguntas detalladas sobre el proceso de votación, así como algunos cambios recomendados.

Preguntó sobre los sellos de seguridad de las máquinas, el código informático que las sustenta y la tecnología biométrica utilizada para verificar a los votantes. Los funcionarios electorales dijeron el sábado que aceptarían algunas de las pequeñas recomendaciones técnicas y estudiarían otras para las próximas elecciones, pero que otras sugerencias no entendían el sistema.

En medio de las idas y venidas, el expresidente del Tribunal Superior Electoral, Luís Roberto Barroso, dijo a los periodistas que los líderes militares estaban “siendo guiados para atacar el proceso electoral brasileño”, una afirmación que Nogueira, el ministro de Defensa, calificó de “irresponsable”.

El tribunal electoral también invitó a funcionarios europeos a observar la elección, pero rescindió la invitación después de que el gobierno de Bolsonaro se opusiera. En su lugar, el partido político de Bolsonaro está tratando de que una empresa externa audite los sistemas de votación antes de las elecciones.

Fachin, quien ahora preside el tribunal electoral, dijo que Bolsonaro era bienvenido a realizar su propia revisión, pero añadió que los funcionarios ya han probado las máquinas. “Esto es más o menos como forzar la cerradura de una puerta abierta”, dijo.

El gobierno de Joe Biden ha advertido a Bolsonaro que debe respetar el proceso democrático. El jueves, en la Cumbre de las Américas en Los Ángeles, el presidente Biden se reunió con Bolsonaro por primera vez. Sentado junto a Biden, Bolsonaro dijo que eventualmente dejaría el cargo de “una manera democrática”, añadiendo que las elecciones de octubre deben ser “limpias, confiables y auditables”.

Scott Hamilton, el principal diplomático de Estados Unidos en Río de Janeiro hasta el año pasado, escribió en el periódico brasileño O Globo que la “intención de Bolsonaro es clara y peligrosa: socavar la fe del público y preparar el terreno para negarse a aceptar los resultados”.

Bolsonaro insiste en que no está tratando de erosionar los cimientos democráticos de su país, sino que simplemente está asegurando una votación precisa.

“¿Cómo quiero un golpe si ya soy presidente?”, dijo este mes. “En las repúblicas bananeras, vemos a los líderes conspirando para mantenerse en el poder, cooptando partes del gobierno para defraudar las elecciones. Aquí es exactamente lo contrario”.

André Spigariol y Leonardo Coelho colaboraron con la reportería.

Jack Nicas es el jefe de la corresponsalía del Times en Brasil, que abarca Brasil, Argentina, Chile, Paraguay y Uruguay. Antes cubría tecnología desde San Francisco. Antes de unirse al Times, en 2018, trabajó durante siete años en The Wall Street Journal. @jacknicasFacebook

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France24 - Monde

La Fed relève son principal taux et prévoit un ralentissement de l'économie

Publié le : 15/06/2022 - 20:41Modifié le : 15/06/2022 - 21:21

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La Réserve fédérale américaine a relevé mercredi son principal taux d'intérêt de trois quarts de point, sa plus forte hausse depuis 1994, pour tenter de juguler une inflation au plus haut depuis plus de 40 ans. Elle dit s'attendre à un ralentissement de l'économie et à une remontée du chômage dans les mois à venir. 

La banque centrale américaine (Fed) a relevé, mercredi 15 juin ses taux directeurs de trois quarts de points de pourcentage, soit la plus forte hausse depuis 1994, pour tenter de contrôler une inflation plus forte qu'escompté.

"L'inflation reste élevée, reflétant des déséquilibres entre l'offre et la demande liés à la pandémie, à la hausse des prix de l'énergie et à des pressions plus larges sur les prix", a déclaré la Fed dans le communiqué publié à l'issue de deux jours. "Le Comité est fortement déterminé à ramener l'inflation à son objectif de 2 %".

Le président de la banque centrale américaine (Fed) a souligné que l'institution ne cherchait pas à entraîner une récession pour juguler l'inflation. "Que ce soit clair, nous n'essayons pas d'induire une récession maintenant", a déclaré Jerome Powell. "Nous essayons de ramener l'inflation à 2%, (et conserver) un marché du travail solide", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. "C'est ce que nous essayons de faire", a-t-il insisté.

"L'activité économique générale a rebondi"

Parallèlement, la Fed anticipe une croissance économique moins forte que prévu cette année aux États-Unis, à 1,7 %, contre 2,8 % précédemment. Elle s'attend par ailleurs à ce que le taux de chômage soit plus élevé que prévu à 3,7 % en fin d'année, contre 3,5 % auparavant, puis de 4,1 % d'ici 2024, soit un niveau supérieur à celui que la banque centrale considère comme correspondant au plein emploi.

Cette forte hausse des taux avait été mise sur la table il y a quelques jours seulement, alors que la Fed anticipait auparavant une hausse d'un demi-point de pourcentage, comme lors de sa réunion de début mai, ce qui était déjà le relèvement le plus rapide depuis 2000.

Mais les chiffres de l'inflation en mai, publiés vendredi, ont fait l'effet d'une douche froide : la hausse des prix n'a pas ralenti, comme cela avait été le cas en avril. Elle a même atteint un nouveau record en 40 ans, à 8,6 % sur un an.

"L'activité économique générale a rebondi", après s'être contractée au premier trimestre, note la Fed, citant "des gains d'emplois robustes ces derniers mois et un taux de chômage restant à un faible niveau".

L'institution rappelle que l'invasion en Ukraine et les sanctions ont créé "des pressions supplémentaires à la hausse sur l'inflation et pèsent sur l'activité économique mondiale".

De plus, les confinements en Chine ont exacerbé les problèmes sur les chaînes d'approvisionnement. Tout ceci ralentit l'économie américaine.

Un manque d'anticipation de la hausse des prix

Contrôler l'inflation sans faire plonger la première économie du monde en récession s'avère particulièrement délicat.

La Fed se démène d'autant plus pour juguler l'inflation que sa crédibilité est en jeu. Ses responsables ont affirmé pendant des mois que cette hausse des prix ne serait que temporaire, et ont par conséquent commencé seulement en mars à resserrer la vis.

"Avec le recul, (...) il aurait sans doute mieux valu relever les taux plus tôt", avait reconnu Jerome Powell le mois dernier, lors d'une interview au Wall Street Journal.

La ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden, Janet Yellen, avait elle aussi reconnu ne pas avoir anticipé une telle hausse des prix.

La Fed est indépendante du gouvernement fédéral, mais Jerome Powell a récemment été reçu par Joe Biden à la Maison-Blanche, avec Janet Yellen, pour une rare entrevue dédiée à l'inflation.

La forte inflation partout dans le monde, et ses effets sur les marchés, inquiètent au point que la Banque centrale européenne (BCE) a tenu mercredi une réunion extraordinaire, à l'issue de laquelle elle a promis d'agir pour calmer les tensions sur la dette souveraine. La semaine passée, elle avait annoncé qu'elle commencerait en juillet à relever ses taux.

Avec AFP et Reuters

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Pénurie de lait pour bébé aux États-Unis : le groupe Abbott passe un accord pour rouvrir une usine

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FLAMBÉE DES PRIX

Les États-Unis à la recherche du Graal contre l'inflation

L'Humanité

L’UGTT sort le carton rouge contre Kaïs Saïed

Actu

Tunisie L’organisation syndicale mobilise, ce jeudi, le secteur et la fonction publics pour une grève nationale. Acteur majeur de la société, elle se pose en rempart pour défendre la démocratie et les libertés menacées par le président depuis un an.

Nadjib Touaibia

Grève générale dans le secteur et la fonction publics. L’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a semé la panique dans l’entourage présidentiel. Si le mouvement est maintenu, « le gouvernement aura recours à la réquisition, afin d’assurer le service minimum pour les citoyens », déclarait mercredi le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi. Les soutiens du président, quant à eux, tiraient à boulets rouges sur le syndicat. « L’UGTT s’est mobilisée pour faire réussir la grève malgré la spécificité de la situation actuelle. Elle fait du banditisme », a accusé Ahmed Rakrouki, membre du bureau national du Mouvement du 25 juillet (date du coup de force de Kaïs Saïed), en marge d’une conférence de presse. « S’ils veulent faire de la politique, qu’ils créent leur propre parti », a-t-il ajouté, en promettant de faire échouer le débrayage dans les 159 établissements et entreprises publics, soit 250 000 salariés de l’État. Selon lui, l’organisation fait fuir les investisseurs et appauvrit le pays en encourageant les arrêts de travail.

L’exécutif poursuivait mercredi, à l’heure où nous écrivons ces lignes, ses tractations pour éviter cette mobilisation nationale. Quel que soit son aboutissement, l’appel reste dans tous les cas un coup de semonce à l’adresse de Kaïs Saïed. Élu fin 2019, ce dernier s’est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti islamiste Ennahdha. Il affirme vouloir sortir le pays de la crise politique en passant par un référendum constitutionnel le 25 juillet et des législatives avant le 17 décembre.

pour en finir avec l’état d’exception et la concentration des pouvoirs

Après avoir soutenu le redressement opéré par le chef de l’État dans un contexte politique houleux, l’UGTT, forte de ses plus de 750 000 adhérents, a progressivement changé de ton. Elle n’a pas tardé à rejeter « la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne et l’amendement des textes législatifs en s’appuyant sur des décisions unilatérales ». Elle s’est également clairement prononcée pour la fin de l’état d’exception et pour le respect des libertés. Le syndicat durcit à présent sa position face à un président occupé dans une bataille sans concession contre tous ceux qui s’opposent à sa feuille de route ou dénoncent sa démarche liberticide. Kaïs Saïed vient de révoquer quelque 57 magistrats pour « corruption ». En février, il dissolvait le Conseil supérieur de la magistrature, désormais remplacé par un organe de supervision dont il nomme les membres. En avril, il désignait le chef de l’Autorité électorale. Ses membres ne sont plus élus par les députés. L’un d’eux, le juge administratif Habid Rebaï, nommé le mois dernier par décret présidentiel, vient de jeter l’éponge. « J’ai présenté ma démission de l’Isie (Instance supérieure indépendante pour les élections – NDLR) en soutien à mes confrères juges et pour réclamer une loi fondamentale de la magistrature conforme aux standards internationaux », a-t-il écrit sur sa page Facebook (lire l’Humanité du 15 juin). Kaïs Saïed avance ainsi tête baissée, confiant dans une popularité pourtant sensiblement en baisse. Il convoque « un dialogue national », dont il définit les règles et entretient un discours menaçant à l’égard de ses adversaires.

Pas question de plier aux injonctions du Fonds monétaire international

C’est le moment apparemment choisi par l’UGTT pour sortir le carton rouge. « La grève générale prévue le 16 juin dans le secteur public est une opportunité pour les travailleurs d’exprimer leur attachement à leurs droits et manifester leur rejet de toute forme de harcèlement et de menace, y compris la réquisition, qui est une mesure anticonstitutionnelle et illégale », martelait mercredi le syndicat dans un communiqué. Pas question par ailleurs de participer au « dialogue » version présidentielle, qui vise à « cautionner des conclusions décidées unilatéralement et les faire passer comme faits accomplis ». Pas question non plus de laisser passer la « réforme douloureuse » en exécution des injonctions du Fonds monétaire international (FMI). La Tunisie avait demandé un nouveau programme d’aide de 4 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) au printemps 2021 en échange de « réformes structurelles ». Il est question de réduction de la masse salariale de la fonction publique, premier employeur (650 000  fonctionnaires), de suppressions de subventions de produits de base et de… privatisations. De ces recommandations classiques qui enfoncent un peu plus dans le dénuement les laissés-pour-compte, l’UGTT n’en veut pas, et compte bien se faire entendre. Elle déclare être « prête à se battre contre des réformes impopulaires. (...) La situation socio-économique de la population   n’a pas été prise en considération », reproche Noureddine Taboubi, secrétaire général. Ce dernier constate que le document envoyé au FMI « n’a pas pris en compte les répercussions de l’épidémie de Covid-19 et n’a pas été actualisé à la lumière des effets de la crise russo-ukrainienne ».

La Tunisie fait face à de graves difficultés économiques, le résultat d’une gestion calamiteuse des gouvernements précédents et notamment des islamistes aux commandes, qui ont surtout entretenu leur clientèle. La dette représente plus de 100 % du PIB, l’inflation s’envole (plus de 6 %) tout autant que les chiffres du chômage (plus de 18 %).L’UGTT ne s’aligne pas pour autant sur les positions de l’opposition au chef de l’État rassemblée dans le Front de salut national (FSN). Celui-ci «  ne peut pas sauver la Tunisie. Il va plutôt approfondir sa crise, la pousser à l’affrontement et à la division, et œuvrer pour la création d’un État parallèle, et cela, nous ne l’accepterons pas », a estimé Sami Tahri, secrétaire adjoint de la centrale. Le FSN, créé et dirigé par Ahmed Nejib Chebbi (avocat, figure de l’opposition à Ben Ali), regroupe les partis qui étaient au pouvoir avant la proclamation des mesures exceptionnelles, Ennahdha, Qalb Tounes et Al-Karama.

C’est la première confrontation de Kaïs Saïed au monde du travail. Il fait face à une organisation singulière et déterminée. Outre les revendications syndicales, l’UGTT se pose aussi en rempart pour la défense de la démocratie. Si le bras de fer venait à se durcir avec le chef de l’État et ses soutiens, un appel au boycott du référendum constitutionnel pourrait marquer un tournant sévère. Voire le début de la chute de l’autocrate.

tunisieugttKaïs Saied
France24 - Monde

L'opposant russe Alexeï Navalny transféré dans une nouvelle prison à "régime sévère"

Publié le : 15/06/2022 - 20:06

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L'opposant numéro 1 du président russe Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, a confirmé mercredi qu'il avait été transféré dans une autre prison, plus éloignée de Moscou que la précédente et réputée pour les mauvais traitements infligés à des détenus.

L'opposant russe incarcéré Alexeï Navalny a été transféré vers une nouvelle colonie pénitentiaire "à régime sévère".

Alors que les avocats de la bête noire du Kremlin avaient annoncé mardi avoir appris son transfert vers un autre établissement sans toutefois savoir lequel, Alexeï Navalny a confirmé, mercredi 15 juin, sur son compte Instagram qu'il avait été conduit vers une autre prison. 

"Bonjour à tous depuis la (prison) à régime sévère. Hier (mardi), j'ai été transféré au IK-6 'Melekhovo'", un établissement situé à environ 250 km à l'est de Moscou, a-t-il écrit.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Алексей Навальный (@navalny)

L'une des prisons "les plus effrayantes de Russie"

Cette prison, qui se trouve près de la ville de Vladimir Poutine, a fait l'objet de nombreuses enquêtes journalistiques sur des accusations de mauvais traitements infligés aux détenus. Une porte-parole de l'opposant, Kira Iarmych, avait déclaré en mai que cette prison était l'"une des plus effrayantes de Russie", affirmant que "des détenus y sont torturés et tués".

1/14 This is a thread with facts about the high-security penal colony to which Putin ordered Alexei Navalny to be transferred. According to reports from convicts, it’s Penal Colony No. 6 (IK-6) in the town of Melekhovo, Vladimir Oblast.

May 4, 2022

Alexeï Navalny, âgé de 46 ans, était précédemment écroué dans la colonie de Pokrov, à 100 km de Moscou, déjà considérée comme une des plus dures de Russie. Ce déménagement carcéral est dû au fait qu'une peine de prison prononcée en mars contre lui dans l'une des multiples affaires judiciaires le visant est entrée en vigueur, a expliqué mardi son avocate Olga Mikhaïlova.

Blogueur anticorruption et principal opposant de Vladimir Poutine, Alexeï Navalny a été arrêté en janvier 2021 à son retour de Berlin, où il avait passé plusieurs mois en convalescence après avoir survécu de peu à un empoisonnement dont il tient le président russe Vladimir Poutine pour responsable.

Avec AFP

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La Russie ajoute l’opposant Alexeï Navalny à sa liste de "terroristes et extrémistes"

Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés

La justice russe confirme en appel la condamnation d'Alexeï Navalny à neuf ans de prison

New York Times - World

Siete ciudades estupendas para recorrer en bicicleta

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No hay mejor forma de atravesar una ciudad desconocida que en dos ruedas. Aquí hay algunas rutas para explorar, desde paseos ribereños hasta ascensos montañosos.

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Tener una bicicleta cuando se explora una ciudad nueva lo cambia todo: es barato, rápido y una forma divertida de hacer ejercicio durante las vacaciones.

Desde una cuesta de 400 metros en Bogotá, Colombia, hasta un circuito de 35 kilómetros para ver lo mejor de París (no te preocupes, al final habrá vino y helado), siete escritores nos ofrecen sus recorridos favoritos en ciudades conocidas por sus pistas urbanas.

Copenhague, Dinamarca

By The New York Times

Dirígete al sur por el litoral desde la estatua de la Sirenita de Hans Christian Andersen y pronto pasarás por Kastellet, cuyos bonitos barracones rojos disimulan su condición de base militar activa, antes de cruzar la plaza adoquinada que alberga el palacio real de Amalienborg. (Estate atento al príncipe Federico, que a menudo se acerca a las puertas en su bicicleta de carga). Deja atrás las casas de color caramelo del antiguo puerto, Nyhavn, y vuelve a bajar hasta la orilla del agua, donde el centro histórico da paso a los afilados ángulos de la Biblioteca Real y a la arquitectura maciza del Blox, lugar que alberga el Centro de Diseño Danés. Desde aquí, puedes girar inmediatamente a la izquierda para navegar por Lille Langebro, el puente para bicicletas más nuevo de la ciudad, o pedalear hasta el serpenteante Cykelslangen. En cualquier caso, desembocarás en el barrio portuario de Islands Brygge, cuya zona para nadar es uno de los lugares favoritos para zambullirse en invierno y broncearse en verano.

Una breve excursión hacia el norte te llevará a los altos mástiles del Cirkelbroen, o Puente del Círculo, del artista Olafur Eliasson. Desde allí, avanza en zigzag hacia la Ópera, pero haz una parada en la panadería Hart para comprar panes de mantequilla. Si sigues hacia el norte, llegarás al espectacular CopenHill —la central eléctrica y pista de esquí urbana diseñada por Bjarke Ingels— y, desde allí, solo hay que seguir un poco más hasta la zona de Refshaleoen, donde puedes encontrar vino natural y más lugares para nadar en el restaurante La Banchina, situado junto al muelle, o sabrosos sándwiches de pollo frito en el jardín del restaurante Amass. Algún día podrás volver al punto de partida desde otro puente, pero, por ahora, un ferri que sale del muelle a las afueras de Amass hace la conexión. Y sí, admite bicicletas.

Distancia: 11 kilómetros.

Dificultad: Fácil.

¿Adecuada para niños? Sí.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: La Banchina, Amass, Hart.

Tiempo de recorrido: 30-60 minutos, sin paradas.

— LISA ABEND

Bogotá, Colombia

By The New York Times

En Colombia, donde les encanta andar en bicicleta, no hay nada que ilustre mejor la frenética obsesión del país por el ciclismo que un domingo por la mañana en Bogotá. Ese día se cierran a los automóviles 112 kilómetros de las calles de la ciudad, normalmente congestionadas. Desde las 7 de la mañana hasta las 2 de la tarde, unos 2 millones de personas —casi una cuarta parte de la ciudad— salen a las calles sobre dos ruedas para el cierre vial, llamado Ciclovía, un evento de participación masiva que data de mediados de los años 70.

Pero los verdaderos fanáticos empiezan a pedalear desde antes. En la zona este de Bogotá, una avenida conduce a la cercana localidad de La Calera (la carretera comienza justo enfrente de un parque). Allí, los ciclistas empiezan a congregarse antes del amanecer para subir una colina de 6 kilómetros con una cuesta de 400 metros llamada Alto de Patios. A las 6:45 de la mañana, una avalancha de ciclistas, en columnas de cuatro y cinco, sube la colina. La carretera, con una anchura de unos cuantos autos, dibuja arcos por un denso bosque nuboso a medida que va ascendiendo hacia los Cerros Orientales.

A diferencia del ambiente relajado que se respira en la ciclovía más avanzado el día, aquí los ciclistas se disputan la plaza. Entre la multitud de ciclistas, hay aficionados vestidos con réplicas rojinegras de las camisetas del Ineos Grenadier que usa Egan Bernal, ganador colombiano del Tour de Francia y del Giro de Italia. Y todo el mundo, desde los aspirantes a competidores ataviados de lycra hasta las familias con niños en chatarras oxidadas, corre hacia la línea de meta del rey de la montaña en la cima de Patios, a poco más de 3000 metros de altura, como si de verdad fueran a ganarse un premio en contante.

Con el ritmo adecuado, es un paseo que cualquiera en forma razonable puede realizar. En los tramos más planos hay puestos a la vera del camino con banquitos donde los ciclistas pueden descansar y tomar un café con leche o un jugo de naranja recién exprimida para fortalecer su jornada. Al final todos llegan a la cumbre a disfrutar la vista; los días despejados los ciclistas son recompensados con el trajín de una ciudad que sobresale bajo el verdor del follaje.

De ahí todo es buen humor y palmadas en la espalda mientras los ciclistas se desgranan hacia la multitud de puestos y cafés en el cerro para disfrutar de aguapanela, una infusión de aguamiel frente a la cual el Gatorade sabe a agua y arepas con queso, esos bocaditos de masa de maíz rellenos de queso que se venden en todas las esquinas de Colombia.

Distancia: 12 kilómetros (ida y vuelta).

Dificultad: Desafiante. Una subida de 394 metros, pero hay muchos lugares para descansar en el camino.

¿Adecuada para niños? Los niños mayores que estén acostumbrados a andar en bicicleta lo harán bien. Los más pequeños seguramente querrán parar en el camino para tomar un refrigerio y descansar (y no solo ellos).

Dónde comer/llenar tu botella de agua: Puestos en la carretera.

Tiempo de recorrido: 30-90 minutos, dependiendo de tu velocidad y de si te detienes por el camino.

— AARON GULLEY

La ciudad de Nueva York

By The New York Times

La vía verde a lo largo del río Hudson (Hudson River Greenway) es la ruta ciclista más popular de la ciudad. Recorrer este sendero formado por una serie de parques lineales en el extremo occidental de Manhattan es una oportunidad para andar con los lugareños mientras se recorre el poderoso río que ayudó a hacer de Nueva York la potencia que es.

Puedes tomar la Greenway, que forma parte de la Manhattan Waterfront Greenway que rodea la isla, en varios puntos a lo largo de sus 21 kilómetros de longitud entre Battery Park, en el extremo sur de la isla, e Inwood, en el extremo norte. Pero conviene que te incorpores desde la intersección de las calles Chambers y West, en Tribeca, donde se alcanza a ver el río (y hay una estación para contratar la Citi Bike; 15 dólares al día). Pedalea hacia el norte y mantén los ojos bien abiertos para descubrir los puntos de interés cultural.

A tu derecha, cruzando la calle West verás el paseo High Line y el Museo Whitney de Arte Americano. A tu izquierda, surgiendo del lado del río: Little Island, un paisaje de ondulaciones sobre lo que parecen copas de champán o cabezas de ajo al revés, según tu punto de vista. Justo al norte de ahí acaba de abrir al público otro miniparque sobre el Pier 57 (y llegado junio, servirá de cine al aire libre para el Festival Tribeca).

Siguiendo hacia el norte, pasando frente al portaviones Intrepid y los muelles donde atracan los cruceros, hay un pequeño parque de esculturas. La ciclopista luego vira ligeramente hacia el interior de la isla en Riverside Park, cortando alrededor de la marina de la calle 79 oeste, que ahora está en remodelación. Pero se conserva la vista del río y pronto vuelves a pedalear en la orilla. Más adelante está el puente George Washington, una hazaña vigorosa de ingeniería que conecta Nueva York con Nueva Jersey.

En el tramo final de la vía verde hay una colina que es mortal. Para evitarla da la vuelta en la base del puente y encuentra un preciado punto de referencia local: el pequeño faro rojo, inmortalizado en un libro ilustrado de 1942 y muy querido por muchas familias neoyorquinas.

Distancia: 21 kilómetros, de un solo sentido (la longitud de toda la vía verde del río Hudson).

Dificultad: Fácil.

Adecuada para niños: Sí.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: Siéntate mirando al río en la City Winery del muelle 57, en la calle 15, junto a Chelsea.

Tiempo de recorrido: 1-2 horas de pedaleo o, si te vas deteniendo a explorar, hasta un día entero.

— JANE MARGOLIES

París, Francia

By The New York Times

París es una ciudad que ha sido transformada por los carriles para bicicletas. La alcaldesa Anne Hidalgo ya ha gastado 150 millones de euros (158 millones de dólares) en el desarrollo de la primera fase del plan para bicicletas de la ciudad, cuyo objetivo es hacer que la ciudad sea “100 por ciento transitable en bici” para 2026, fecha en la que tiene previsto haber añadido 180 kilómetros de carriles seguros para bicicletas.

Este circuito de 35 kilómetros aprovecha la nueva infraestructura ciclista, mezclando muchas de las principales atracciones de la ciudad con bastantes espacios verdes.

De la Plaza de la República, sigue el canal Saint- Martin rumbo al norte. Temprano por la mañana, el carril ciclista suele estar desierto excepto por unos cuantos corredores. Un trayecto corto te llevará hasta el estanque Bassin de la Villette, donde hay juegos y bancas para disfrutar de la tenue luz matutina. En el verano, la ciudad transforma esta parte del canal en una zona de natación al aire libre.

Da la vuelta y pedalea al sur a lo largo del canal hasta llegar a la calle Amelot, en el Onceavo Distrito. La tranquila calle lateral lleva hasta la Plaza de la Bastilla. Esta puede ser una rotonda complicada, pero después de llegar al Boulevard Henri IV, es un trayecto recto a la isla Saint-Louis, donde serás recompensado con vistas de Notre Dame y la Torre Eiffel. Luego de pedalear junto al Sena, el camino atraviesa hacia la Margen Izquierda en la cuesta más prolongada del día, que terminará en el Panteón con una vista de los Jardines de Luxemburgo.

De ahí, la pista se vuelve a unir al Sena y sigue el río hasta la Torre Eiffel. Luego de cruzar el Puente d’Iéna y de una breve pero pronunciada subida hasta Trocadéro, la ruta atraviesa la arquitectura clásica haussmaniana hacia el Bosque de Boulogne, unn parque que es dos veces y medio de la extensión del Central Park. El lago ahí es perfecto para una parada de pícnic (puedes pasar a Desgranges por algo de comer, entre las opciones están las baguettes “Passy Passion”).

La ruta vuelve por la Margen Izquierda del Sena, pasa por el Jardín de las Tullerías y el Louvre. Luego de pedalear a lo largo de las márgenes del río, vuelve a nivel de calle en el puente Louis-Philippe para cruzar a la isla Saint-Louis.

De regreso en la margen izquierda, la ruta te llevará a las plazas de baile al aire libre del Jardin Tino Rossi, donde la gente baila salsa y valses al costado del río.

El último tramo te lleva por el puente de Austerlitz y sigue hasta la marina de la Bassin de l’Arsenal pasando por las pintorescas casas flotantes hasta la Bastilla y de regreso a lo largo del canal Saint-Martin.

Termina tu paseo en una pequeña calle lateral cerca de République donde se ubica Folderol, un bar de vinos y helados. Su selección de vinos naturales y helados artesanales es una recompensa bien merecida tras horas de pedalear.

Distancia: 35 kilómetros.

Dificultad: Fácil a moderada. Unos 150 metros de elevación.

Adecuada para niños: Sí. Las partes con más tráfico son la rotonda de la Bastilla y la zona cercana a Trocadéro.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: Cerca de République: Dreamin’ Man para un café o Mamiche tiene excelentes panes y sándwiches. Cerca del Panteón: Treize au Jardin, por su terraza encantadora y relajada. Cerca de la isla de Saint-Louis: Le Peloton Café, para café, waffles y conocimientos de ciclismo, y Berthillon es un clásico de París.

Tiempo de recorrido: 2,5-4 horas, dependiendo de las paradas que hagas.

Reparaciones de la bici: La Chouette cerca del inicio de la ruta para cualquier arreglo que necesite tu bicicleta. El personal es muy amable y está muy bien informado.

— SOPHIE STUBER

Washington, D. C.

By The New York Times

En los últimos años, Washington ha apostado por la bicicleta. Varias instituciones gubernamentales y organizaciones sin fines de lucro supervisan y mantienen kilómetros de carriles exclusivos, vías transitables en bicicleta y senderos de grava en toda la capital, Virginia y Maryland, lo que convierte a la zona de Washington en una de las regiones más amigables para transportarse en bicicleta en el país.

Un circuito de aproximadamente 32 kilómetros en el noroeste de Washington y Maryland, un favorito de los lugareños, serpentea a través de Rock Creek Park y Georgetown y a lo largo del río Potomac y el canal C&O, proporcionando una ventana panorámica a la historia colonial de la zona, las vías fluviales vitales y los abundantes espacios verdes.

Comienza pedaleando al sur en Rock Creek Park, un valle densamente arbolado en mitad de la ciudad que corre de norte a sur desde el límite con Maryland. El carril reservado para bicicletas del parque vagabundea durante kilómetros junto a un arroyo que borbotea alegremente, pasa por el Zoológico Nacional, atraviesa puentes de piedra y asciende lomas boscosas. En cada giro y curva es una aventura de bajada. Los fines de semana, la principal arteria del parque, Beach Drive, está cerrado a los autos lo que amplía el espacio para los ciclistas. En el verano hay un plus: el follaje te protege del sol abrasador; sin embargo, para evitar la infame humedad de la zona, lo mejor es pedalear temprano por la mañana.

Ten en cuenta que un segmento, entre la calle P y Shoreham Drive, está cerrado porque el sendero se está rehabilitando. Hasta que reabra (se espera que sea a finales de junio), desplázate cuesta abajo por algunas de las calles laterales de los barrios de Adams Morgan y Kalorama para volver a la ruta de forma segura.

Pasea junto al arroyo hasta el río Potomac, cerca de los vecindarios de Georgetown y Foggy Bottom. Muchos ciclistas giran a la derecha en el río a través de Georgetown, donde se puede disfrutar de las casas históricas restauradas con esmero y pintadas de vivos colores, para luego tomar el Capital Crescent Trail.

El Capital Crescent Trail, un sendero exclusivo para bicicletas, fue en su día el tramo de Georgetown de 18 kilómetros del Ferrocarril B&O y ahora corre en paralelo al Canal C&O, una de las principales arterias de tránsito del país antes de la llegada del ferrocarril; totalmente conservado en la actualidad. En el Capital Crescent, vas subiendo ligeramente y puedes ver a remeros de la Universidad de Georgetown y otros navegantes en el Potomac y también atraviesas el elevado túnel de Dalecarlia o uno de los muchos puentes ferroviarios rehabilitados. Al pedalear en dirección noreste, estarás rodeado de una vegetación exuberante.

En la región, se están llevando a cabo numerosas obras para ampliar los carriles para bicicletas y otras opciones de transporte público; por ello, un tramo del CCT está cerrado en la actualidad. Así que disfruta del recorrido, que te llevará por las lujosas casas de los suburbios de Maryland, Bethesda y Chevy Chase, mientras vas en bicicleta hacia el este por las calles para retomar Beach Drive.

Se pueden alquilar bicicletas a precios razonables en las numerosas estaciones de servicio operadas por Capital Bikeshare.

Distancia: 32 kilómetros.

Dificultad: Moderada; la elevación es de máximo 90 metros.

¿Adecuada para niños? Sí. Muchos tramos del CCT son planos y se encuentran en senderos exclusivos, y la norma de cero autos en Rock Creek lo convierte en una opción familiar los fines de semana.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: Georgetown ofrece numerosos lugares para pedir comida o bebidas para llevar y Baked and Wired vende deliciosas cakecups de varios sabores y con un glaseado irresistible. En Georgetown y Rock Creek y en el CCT, se pueden encontrar muchos bancos para hacer pícnics improvisados.

Tiempo de recorrido: De 2 a 3 horas, dependiendo de las paradas.

— ELISABETH GOODRIDGE

Ginebra, Suiza

By The New York Times

Esta es una ruta sencilla que te lleva por lo más típico de Ginebra, con una parada en la zona de las Naciones Unidas, un trayecto por un paseo a orillas de un lago y un rápido chapuzón y un recorrido por el centro histórico de la ciudad.

Desde la estación de tren de Cornavin, dirígete al norte por la calle de Montbrillant, con una pendiente suave, y entra en el corazón del distrito internacional de Ginebra. Date un tiempo para pasear por la plaza situada frente a la emblemática Silla Rota de la ciudad, justo delante de las oficinas principales de la ONU en Ginebra. Desde allí, baja hasta el sombreado y cuidado Parque Mon Repos y luego haz el paseo a orillas del lago del Quai Wilson; disfruta de las vistas del Mont Blanc en la distancia si el tiempo lo permite.

Atraviesa el puente Mont Blanc, en el extremo occidental del lago Lemán, y haz una pausa para fotografiar el famoso reloj de flores del Jardin Anglais. Desde allí, sigue por el lago y pasa por el Jet d’Eau, una fuente que dispara chorros a más de 120 metros de altura. A continuación, guarda la bicicleta y échate un chapuzón (o simplemente descansa en la arena) en la playa pública de Baby-Plage.

Para la última etapa, regresa a lo largo del lago y luego serpentea por el borde del centro histórico de Ginebra (la Vielle Ville) hasta la Plaine de Plainpalais, donde puedes contemplar una espeluznante estatua del monstruo de Frankenstein, quien, en la famosa novela de Mary Shelley, cometió un asesinato en este mismo tramo. Desde allí, un corto trayecto te regresa a la estación de tren.

Distancia: Unos 12 kilómetros.

Dificultad: Fácil; una subida moderada, pero por lo demás casi todo es plano o cuesta abajo.

¿Adecuada para niños? Los niños deben ser capaces de sortear el tráfico vehicular en algunos lugares.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: La Buvette des Bains, a lo largo del quai Wilson.

Tiempo de recorrido: De 1 a 3 horas, dependiendo de las paradas.

— PAIGE McCLANAHAN

San Francisco, California

By The New York Times

“The Wiggle” comenzó como un sendero a pie para los habitantes originales de San Francisco, la tribu ohlone. El camino ondulado que atraviesa el centro de la ciudad permite a los caminantes (y ahora a los ciclistas) eludir las legendarias colinas de la ciudad y disfrutar de un viaje en su mayor parte plano desde el centro hasta la brillante joya de la costa oeste, el parque Golden Gate.

Ya era un parque muy bueno para ir en bicicleta, pero los recientes esfuerzos de Car-Free JFK y otros han logrado cerrar la arteria central del parque, John F. Kennedy Drive, al tráfico de autos los siete días de la semana. Al recorrerla en bicicleta, es probable que compartas la carretera con una mezcla de ciclistas jubilados, patinadores preadolescentes y entusiastas discípulos de David Miles, mejor conocido como el “Padrino del Patinaje”.

Comienza en la estación BART de Civic Center, que conecta fácilmente con toda la zona de la Bahía. Toma la calle Market al suroeste hasta el Wiggle, que empieza en la Avenida Duboce detrás de una gran tienda Safeway ubicada en la esquina. Una vez que ingresas al parque si no te apetecen unos pretzels u otras comidas de gastroneta, sigue rumbo al sur por la Martin Luther King Jr. Drive, pasando frente al tributo AIDS Memorial Grove de modo que puedas acceder fácilmente a las tiendas y restaurantes de la Novena Avenida. El pho vegetariano picante en Sunflower Garden Vietnamese incluye trozos de setas de ostra rey y bastantes complementos jugosos y crocantes.

Otros favoritos de la Novena Avenida: una sucursal de la panadería cooperativa Arizmendi de Oakland, Green Apple Books y Ebisu Sushi.

Vuelve a ingresar al parque y toma la calle Stow Lake Friv alrededor del lago Stow y luego súbete al JFK Drive y vaga en paz por caminos sin autos y frente a un diseño paisajístico galardonado. De regreso, pedalea cuesta abajo hasta la calle Market por la calle Page, una vía designada como “calle lenta” que restringe el tránsito automotriz. Tu camino estará flanqueado por casas victorianas restauradas de todos colores y bares de barrio amables. Wholesome Bakery, con portabicicletas en el frente, tiene deliciosas tartaletas de fresa y brownies de chocolate para llevar a casa. De ahí son 10 minutos tranquilos de regreso a la estación BART u otros destinos del centro.

Distancia: Unos 13 kilómetros.

Dificultad: Fácil. Unos 85 metros de elevación máxima.

¿Adecuada para niños? Sí.

Dónde comer/llenar tu botella de agua: Bebederos públicos, Sunflower Garden Vietnamese, Arizmendi, Ebisu Sushi, Wholesome Bakery.

Tiempo de recorrido: 1-2 horas, dependiendo de las paradas.

— NINA F. ICHIKAWA

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France24 - Monde

En Moldavie, Emmanuel Macron souligne que "la guerre en Ukraine est une menace pour toute la région"

Publié le : 15/06/2022 - 06:43

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Le chef de l’État Emmanuel Macron a été reçu à Chisinau par la présidente pro-européenne Maia Sandu. Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, il a exprimé le soutien de la France à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l'invasion russe de l'Ukraine, avec qui elle dispose d'une frontière commune. Voici le fil du 15 juin.

  • 0 h 11: deux Américains combattant en Ukraine portés disparus, craintes de capture par Moscou

Des Américains partis se battre comme volontaires auprès des forces ukrainiennes sont portés disparus depuis plusieurs jours et pourraient avoir été capturés par la Russie, ont déclaré mercredi des élus et des membres de leurs familles.

Alexander Drueke et Andy Tai Huynh, tous deux originaires de l'État de l'Alabama, prenaient part aux combats au nord de la ville ukrainienne de Kharkiv, d'après ces récits.

"Au début de cette semaine, la mère d'Alexander Drueke, un ancien combattant de l'armée" qui "s'était porté volontaire pour aider l'armée ukrainienne à combattre la Russie, a contacté mes services après avoir perdu contact avec son fils" depuis "plusieurs jours", a rapporté l'élue de l'Alabama à la Chambre des représentants Terri Sewell dans un communiqué.

Son collègue Robert Aderholt a ajouté que la famille d'Andy Tai Huynh, un ancien Marine, n'avait eu aucun contact avec lui depuis le 8 juin, "lorsqu'il se trouvait dans la région de Kharkiv".

La mère d'Alexander Drueke a dit à la chaîne américaine CNN qu'ils étaient "présumés prisonniers de guerre, mais (que) cela n'(avait) pas été confirmé". L'ambassade des États-Unis à Kiev "n'a pas pu vérifier qu'il se trouve avec les Russes, tout ce qu'ils peuvent vérifier, c'est qu'il est porté disparu", a ajouté Bunny Drueke.

"Nous ne voulons pas faire de suppositions sur ce qui a pu se passer à ce stade", a expliqué pour sa part à la chaîne américaine la compagne d'Andy Tai Huynh. "Nous envisageons évidemment plusieurs scénarios, l'un d'eux étant qu'ils aient pu être capturés", a poursuivi Joy Black.

  • 22 h 28 : Zelensky dit sa "gratitude" pour la nouvelle aide militaire américaine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit mercredi sa "gratitude" à l'égard des Américains pour la nouvelle tranche d'aide militaire que son homologue américain Joe Biden lui avait annoncé plus tôt dans la soirée au téléphone.

"Les Etats-Unis ont annoncé un nouveau renforcement de notre défense, une nouvelle tranche d'aide d'un milliard de dollars", a-t-il confirmé dans un message vidéo. "Je veux dire ma gratitude pour ce soutien, il est particulièrement important pour notre défense dans le Donbass", la région, de l'est de l'Ukraine épicentre des attaques russes actuelles.

  • 20 h 54 : Moscou accuse Kiev d'avoir empêché l'évacuation de civils à Severodonetsk

La Russie a accusé mercredi les forces de Kiev d'avoir empêché l'évacuation par un "couloir humanitaire" des civils se trouvant dans une usine de Severodonetsk, ville de l'est de l'Ukraine prise d'assaut par l'armée russe.

"La partie russe a mis à disposition un couloir humanitaire pour permettre l'évacuation des civils de l'usine chimique Azot à Severodonetsk. Malgré toutes ces mesures, (...) les autorités de Kiev ont fait échouer avec cynisme l'opération humanitaire", a accusé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

  • 18 h 31 : artillerie, obus et missiles sol-mer envoyés par les États-Unis en Ukraine

Le président Joe Biden a annoncé, mercredi 15 juin, une nouvelle tranche d'aide militaire à l'Ukraine, qui comprend notamment des pièces d'artillerie et des obus supplémentaires, ainsi que des missiles anti-navires, pour un montant total d'un milliard de dollars. Dans un communiqué, le président américain a précisé avoir réaffirmé le soutien des États-Unis à l'Ukraine au cours d'un entretien téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette nouvelle tranche d'aide comprend "des pièces d'artillerie et de défense côtière supplémentaires, ainsi que des munitions pour les pièces d'artillerie et les lance-roquettes avancés dont les Ukrainiens ont besoin pour leurs opérations défensives dans le Donbass", a-t-il ajouté. 

Joe Biden a aussi annoncé une nouvelle tranche d'aide humanitaire à l'Ukraine d'un montant de 225 millions de dollars, notamment sous la forme d'eau potable, de fournitures médicales ou de nourriture.

  • 16 h : Emmanuel Macron salue "la légitimité" de la candidature d'adhésion de la Moldavie à l'UE

Le président français s'est exprimé à Chisinau aux côtés de son homologue moldave Maia Sandu, qui a également pris la parole. Les deux dirigeants ont abordé le conflit en Ukraine, pays voisin de la Moldavie, ainsi que la demande d'adhésion faite par les autorités moldaves auprès de l'Union européenne.

Emmanuel Macron a jugé "parfaitement légitime" le souhait de la Moldavie de "rejoindre la famille européenne", soulignant que la guerre en Ukraine était une menace pour toute la région. Il a souhaité que l'Union européenne puisse envoyer un "signal clair et positif" à la Moldavie lors de son sommet des 23 et 24 juin prochains. "Je ne veux pas ici préjuger de cette décision, mon rôle étant plutôt de batir le consensus en tant que présidence tournante de ce Conseil européen. Mais mon souhait est que nous puissions envoyer un message positif et clair à cette demande", a déclaré le président français.

"Pour autant, je veux garder les conditions pour construire justement l'unanimité, le consensus au sein des États membres, et je pense qu'on ne doit pas dissocier la Moldavie de l'Ukraine dans les perspectives que nous donnons", a-t-il ajouté.

L'Ukraine et la Moldavie ont formellement déposé leurs candidatures d'adhésion en février et mars dernier, quelques jours après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

  • 15 h 47 : les Occidentaux doivent "intensifier" les livraisons d'armes, selon le ministre américain de la Défense

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a appelé mercredi les Occidentaux à "intensifier" les livraisons d'armes à l'Ukraine pour lui permettre de se défendre contre les forces russes.

"L'Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille. Nous devons donc redoubler d'efforts pour qu'elle puisse se défendre", a-t-il déclaré lors d'une réunion au siège de l'Otan des pays du "groupe de contact" créé par les Etats-Unis pour aider l'Ukraine.

  • 15 h 13 : le président chinois déclare à son homologue russe que tous les parties doivent s'efforcer de résoudre la crise

Le président chinois Xi Jinping a déclaré mercredi au président russe Vladimir Poutine que toutes les parties devaient s'efforcer de résoudre la crise en Ukraine "de manière responsable", a rapporté chaîne de télévision publique chinoise CCTV.

Lors de leur appel téléphonique, Xi Jinping a réitéré la volonté de la Chine de contribuer à la résolution de la guerre. Pékin a refusé de condamner les actions de la Russie en Ukraine ou de les qualifier d'invasion, et a appelé à une solution négociée.

  • 14 h 35 : l'ONU enquête sur des adoptions d'enfants ukrainiens en Russie

L'ONU enquête sur l'envoi supposé d'enfants ukrainiens vers la Russie, où ceux-ci seraient ensuite proposés à l'adoption à des familles russes, a indiqué mercredi la Haute-commissaire aux droits de l'homme.

S'exprimant devant le Conseil des droits de l'homme, dont la 50ème session a lieu actuellement à Genève, Michelle Bachelet a expliqué que ses services "se penchaient sur les accusations de déportations forcées d'enfants de l'Ukraine vers la Fédération de Russie".

Selon ces accusations, certains enfants auraient été "enlevés dans des orphelinats pour être ensuite offerts à l'adoption en Russie", a-t-elle dit. Le Haut Commissariat aux droits de l'homme n'est pas en mesure de confirmer ces accusations, ni le nombre d'enfants concernés, a complété Michelle Bachelet. Ce sont plusieurs milliers d'enfants qui sont supposés avoir été déplacés d'Ukraine vers la Russie depuis le début de l'invasion lancée fin février par Moscou.

  • 13 h 55 : Ikea annonce "réduire ses activités" en Russie et en Biélorussie

Le géant suédois de l'ameublement Ikea a annoncé qu'il allait "réduire ses activités en Russie et en Biélorussie" après les avoir suspendues au moment de l'invasion de l'Ukraine par les Russes. 

  • 13 h 48 : Berlin dénonce une "décision politique" après l'annonce de livraisons de gaz réduites via Nord Stream

L'annonce de l'énergéticien russe Gazprom qu'il allait réduire de 40 % les livraisons de gaz à l'Allemagne via le gazoduc Nord Stream, pour une raison technique, est une "décision politique", a estimé le gouvernement allemand mercredi.

"Ce qui s'est passé hier est une décision politique, et ne peut pas être justifié par des raisons techniques", a affirmé le ministre allemand de l'Économie et du Climat, Robert Habeck, lors d'une conférence de presse à Berlin.

Le géant russe Gazprom a annoncé mardi son intention de baisser de plus de 40 % ses livraisons de gaz vers l'Allemagne, via le gazoduc Nord Stream. Il a notamment justifié sa décision par l'absence de compresseurs Siemens, pièces actuellement en maintenance.

  • 13 h 36 : une livraison imminente à l'Ukraine de lance-roquettes multiples britanniques

Le Royaume-Uni va livrer de façon "imminente" des systèmes de lance-roquettes multiples à l'Ukraine, qui réclame ce type d'armement pour enrayer l'invasion russe, a indiqué mercredi le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace. Emboîtant le pas aux États-Unis, Londres avait annoncé le 6 juin qu'elle fournirait à Kiev ces systèmes, dits GMLRS, dont la portée et la précision dépassent celles de l'artillerie russe.

"Je pense que leur livraison est imminente, et les munitions doivent suivre", a déclaré Ben Wallace lors d'une conférence de presse mercredi à Oslo en marge d'une réunion de la Force expéditionnaire interarmées regroupant dix nations d'Europe du nord.

  • 13 h 23 : la livraison d'armes lourdes de l'Otan à l'Ukraine "demande du temps"

Les pays de l'Otan vont fournir des armes lourdes modernes à l'Ukraine, mais cela "demande du temps", car il faut former les militaires ukrainiens à leur utilisation, a annoncé le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg, au cours d'une conférence de presse avant le début d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance.

"La transition entre le matériel de l'époque soviétique et le matériel moderne de l'Otan impose que les Ukrainiens soient prêts à l'utiliser", a-t-il souligné. "Il s'agit d'une transition difficile, exigeante", a-t-il insisté.

Les alliés ont jusqu'à présent fourni à l'Ukraine des armes lourdes datant de l'époque soviétique prélevées sur leurs stocks car les Ukrainiens avaient été formés à leur utilisation. Les demandes se portent maintenant sur les armements en dotation dans les forces armées de l'Otan.

  • 11 h 50 : Kiev "attend une décision" de ses alliés sur les armes

L'Ukraine "attend une décision" dans la journée sur une accélération des livraisons d'armes lourdes par ses alliés occidentaux, a indiqué un conseiller de la présidence ukrainienne. 

"Le ratio Ukraine-Russie en artillerie est de l'ordre de 10 contre 1, je reçois quotidiennement des messages de nos combattants disant 'Nous tenons, dites-nous juste quand les armes arriveront'", a tweeté Mikhaïlo Podoliak peu avant la réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan à Bruxelles au sujet des besoins en armement de l'Ukraine.

Le ministère ukrainien de la Défense avait regretté mardi que Kiev n'ait reçu qu'"environ 10 % des armes" qu'elle réclame à ses partenaires occidentaux pour lutter sur le terrain face à l'armée russe.

  • 11 h 32 : la Russie dit avoir détruit un dépôt d'armes livrées par l'Otan dans l'ouest de l'Ukraine

Le ministère russe de la Défense a déclaré que "des missiles de croisière Kalibr de haute précision ont détruit près de la localité de Zolotchiv un entrepôt de munitions d'armes étrangères fournies à l'Ukraine par les pays de l'Otan, notamment des obusiers M777 de 155 mm". 

Le gouverneur de la région de Lviv, où se trouve Zolotchiv, Maxim Kozytski, a affirmé dans un message sur Telegram que la défense antiaérienne ukrainienne avait abattu un missile russe au-dessus de cette ville mardi, sa chute faisant six blessés légers.

  • 10 h 25 : Emmanuel Macron suggère à Volodymyr Zelensky de négocier "à un moment" avec Russie

S'exprimant depuis la base militaire de l'Otan à Kogalniceanu en Roumanie, aux côtés de son homologue, Klaus Iohannis, le président français a jugé nécessaires "de nouvelles discussions" avec l'Ukraine, sans confirmer une visite à Kiev. Il s'est défendu de toute "complaisance" envers la Russie tout en soulignant que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky devrait "à un moment" négocier avec Moscou la fin à la guerre en Ukraine.

EN DIRECT | Depuis la Roumanie où ils ont rencontré les soldats de la Force de réaction rapide de l’OTAN, suivez le point presse du Président @EmmanuelMacron et de son homologue roumain, le Président @KlausIohannis. https://t.co/BgQnYkiKbF

June 15, 2022
  • 5 h 25 : les besoins en armement de l'Ukraine au programme d'une réunion de l'Otan

Les livraisons d'armes à l'Ukraine seront au programme d'une réunion des ministres de la Défense des pays de l'Otan à laquelle seront conviés des pays partenaires, qui se déroulera mercredi à Bruxelles, ont indiqué des responsables américains, alors que Kiev demande une augmentation significative de ces livraisons pour l'aider à repousser les troupes russes dans l'est de l'Ukraine.

La réunion de mercredi sera dirigée par le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin. C'est la troisième fois qu'une telle réunion, à laquelle participeront près de 50 pays, est organisée pour discuter de l'aide à apporter à l'Ukraine.

  • 5 h 02 : Moscou propose un couloir humanitaire à Severodonetsk

Dans la ville ukrainienne assiégée de Severodonetsk, "un couloir humanitaire sera ouvert [...] le 15 juin" de 5 h GMT à 17 h GMT, a indiqué le ministère russe de la Défense, assurant qu'il garantirait "l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception".

Selon le chef de l'administration de Severodonetsk, Oleksandr Striouk, "540 à 560 personnes" sont réfugiées dans les souterrains de la vaste usine chimique Azot, emblématique de cette ville industrielle de l'est de l'Ukraine.

Le ministère russe a appelé les Ukrainiens à hisser le drapeau blanc pour signaler qu'ils acceptent cette proposition et à cesser une "résistance absurde".

Mais loin d'accepter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à "tenir le coup" dans le Donbass, région "vitale" à ses yeux et dont dépendra la suite de la guerre lancée par Moscou le 24 février contre son pays.

Avec AFP

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L'Humanité

Leonidas Iza

Homme du jour

Gaël De Santis

Il est l’un des symboles de la lutte des autochtones qui, en Équateur, protestent contre la politique économique du président conservateur Guillermo Lasso. Son organisation, la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur (Conaie), organise des blocages routiers depuis lundi dans près de la moitié des provinces du pays. Mardi, Leonidas Iza a été arrêté à Pastocalle, épicentre de la lutte contre la hausse des tarifs de l’essence, situé au sud de Quito, la capitale. Lors de son interpellation, il a été informé être poursuivi pour sabotage – un délit passible de dix ans d’incarcération. Malgré la publicité faite à cette arrestation par le gouvernement, Leonidas Iza a été libéré par la justice mardi. Il est sorti de la base militaire de Latacunga aux cris de « Vive la lutte ! ». Celle-ci continuait mercredi.

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L'Humanité

Football. Les Girondins de Bordeaux tombent de Charybde en Scylla

Actu

Après avoir été rétrogradé sportivement en Ligue 2, le club aux finances désastreuses risque le dépôt de bilan après intervention de la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) et de finalement descendre au niveau amateur en National.

Éric Serres

Les Girondins de Bordeaux vivent-ils leurs derniers instants dans le monde professionnel. Après avoir été sportivement relégués en Ligue 2, ils pourraient être rétrogradés administrativement en National.

Ligue 2. Bordeaux, le calvaire jusqu’à la lie

En trois saisons, la situation financière du club s’est en effet fortement dégradée : déficit structurel conséquent, masse salariale qui explose, gestion calamiteuse au moment de la crise sanitaire, le club de la Gironde ne s’est rien épargné. Si dans son communiqué, Bordeaux s’est dit consterné par la décision de la DNCG, le gendarme des finances du sport, reste que le bilan est bien là.

« On est dos au mur » 

Gérard Lopez, propriétaire depuis juillet dernier du club, qui devait arriver avec 40 millions d’euros pour financer la prochaine saison (10 d’apport personnel et 30 de ventes de joueurs), doit malgré tout 52 millions d’euros aux anciens actionnaires King Street et Fortress, ainsi que 15 millions à la métropole bordelaise. Un gouffre que la DNCG voudrait voir combler au plus vite avant rétrogradation. « Le signal de la DNCG, c’est qu’il faut trouver un accord, et elle le fait savoir de manière violente. Là, on ne peut plus jouer au chat et à la souris. C’est très binaire. Soit on trouve un accord, soit on n’en trouve pas. On est dos au mur. Ce qui est bien, par rapport à cette décision très dure, c’est qu’elle force la main aux prêteurs et au club pour trouver un meilleur accord. C’est ça ou rien pour personne. On va être obligés de s’écouter les uns les autres. En aucun cas, je pense que les créanciers aient envie de tout perdre » a expliqué un ainsi un membre de l’entourage du président bordelais.

Les Girondins ont fait appel de la décision

L’homme d’affaires hispano-luxembourgeois, King Street et Fortress devront donc trouver un accord au plus vite pour éviter le dépôt de bilan. Après le club belge de Mouscron, Gérard Lopez verrait donc un deuxième de ses clubs couler, et les fonds d’investissement américains pourraient dans ce cas dire adieu aux millions que Bordeaux leur doit.

Comme la DNCG leur en offre la possibilité, les Girondins ont immédiatement fait appel de la décision. « Le club garde confiance en sa capacité à démontrer la solidité de son projet pour la saison 2022/2023. Le temps de l’appel lui permettra de finaliser de nouvelles solutions pour obtenir son maintien en Ligue 2 », explique le club dans un communiqué.

footballbordeauxligue 2
France24 - Monde

Russie : face aux pénuries, des entreprises jouent la carte du "made in Russia"

Publié le : 15/06/2022 - 19:47

Karina CHABOUR Suivre

Conséquence des sanctions économiques contre la Russie en raison de l’invasion de l’Ukraine, les entreprises russes ne reçoivent plus de composants ni de matières premières. Face au risque de pénuries, certaines s’adaptent et mettent en avant la fabrication locale. Reportage dans la banlieue de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Dans le restaurant "La Famiglia", situé dans la banlieue de Moscou, les affaires marchent plutôt bien depuis le début de l'intervention russe en Ukraine. Le McDonald's voisin a, certes, fermé ses portes mais ce n’est pas la seule raison, selon son gérant. Artiom Kolesnikov pense que les habitants ne partant plus à l’étranger et dépensent davantage en Russie.

Même pragmatisme dans la plus vieille manufacture de montres de Russie, Raketa. Si la marque, rachetée par un Français en 2011, connaît des difficultés pour poursuivre la fabrication de certains modèles, elle se réjouit de voir arriver de nouveaux clients. "Ça fait 10 ans qu’on se bat pour essayer d’expliquer aux Russes qu'il n'y a pas que les montres suisses qui existent. Les montres russes sont aussi qualitatives, elle raconte de belles histoire. Et là, depuis deux mois ce message passe beaucoup mieux", explique David Henderson-Stewart, directeur général des montres Raketa.

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En Russie, les premiers "McDonald's russes" ont ouvert leurs portes

La chronique de l’éco

Forum économique de Saint-Pétersbourg : Le "Davos russe" mise sur la participation asiatique

La chronique de l’éco

L'économie russe résiste aux sanctions occidentales

L'Humanité

« La boxe est un sport populaire, dur, ingrat, avec des gueules »

Entretien

livre Auteur de Gens de boxe, le journaliste Pierre Ballester rend hommage, à travers une galerie de portraits, aux invisibles du noble art qui font vivre cette discipline.

Nicolas Guillermin

Pierre Ballester Journaliste et écrivain

Ils gravitent autour des rings mais personne ne les connaît. Ils sont speaker, soigneur, arbitre, chauffeur de salle… Personnages de l’ombre mais rouages essentiels au bon fonctionnement du noble art, ils sont l’âme de ce sport. À travers douze portraits hauts en couleur, le journaliste Pierre Ballester met en lumière, dans Gens de boxe (1), des trajectoires de vie aussi incroyables que touchantes. Rencontre.

Avec ce livre, vous avez voulu mettre en avant les invisibles de la boxe ?

Je voulais rendre hommage aux oubliés de ce sport. Ce livre leur est destiné, ce sont les petites mains de la boxe que l’on croise mais qu’on ne voit pas. On parle toujours des boxeurs, des entraîneurs, des promoteurs… Ce qui est intéressant aussi, c’est qu’avec ces personnages, il y a tous les travers de l’espèce humaine : l’exagération, le mensonge, les quatre cents coups… Par le biais d’angles d’approche différents, j’ai voulu reconstituer un puzzle, dégager une atmosphère, une idée de ce qu’est la boxe autour et au-delà d’un ring : un sport populaire, dur, ingrat, avec des gueules.

Ce sont eux qui font tourner la boxe, quelque part ?

La boxe est une grande horloge et ils représentent les engrenages qui entraînent le mécanisme et qu’on ne voit pas. Ils mettent de l’huile dans les rouages et font tourner la boutique avec dévotion et passion. Dans la galerie de portraits, ils arrivent tous là par hasard et sont happés par la boxe.

Dès le premier portrait, celui de Jean-Pierre Cossegal au destin hors du commun, le ton est donné...

Son père était lutteur de foire, sa mère charmeuse de serpents, il dormait dans la friterie. L’écouter, c’est entrer dans le monde des forains, des manèges… Sa trajectoire est incroyable. Il a présenté 1 378 réunions de boxe jusqu’en 2018, où il a pris sa retraite. Il se livre sans fard sur sa vie privée et professionnelle. C’est un homme droit et surtout une encyclopédie abyssale de la boxe. Il raconte qu’il lui fallait huit heures de préparation pour présenter une réunion, il travaillait ses entrées. C’est un autodidacte, débrouillard, doté d’une intelligence de terrain – c’est le point commun de tous ces gens dans le livre.

Le médecin, Alain Mazaud, bientôt quarante ans de carrière, toujours en activité, a fait beaucoup pour la boxe et il continue...

Il est arrivé dans un monde où il n’y avait rien au niveau sécurité, intégrité, préservation de l’athlète. Lui qui vient du cyclisme a été confronté à un dilemme au début parce que ça contredisait sérieusement son serment d’Hippocrate et puis, il s’est jeté à bras-le-corps dans ce sport. Il a révolutionné le statut de médecin de ring et les obligations médicales pour pratiquer ce sport au niveau professionnel. C’est un personnage. Il a un regard très clinique, parle très bien de la violence des combats.

Au milieu de tous ces portraits, on trouve une femme...

Ce qui m’intéressait, c’était de comprendre comment une femme évolue dans un monde éminemment macho. Vincenza Jacoponi a une vie bien rangée, elle est posée et organisée, ce qui contraste avec les autres portraits, mais, à 88 ans, c’est toujours la patronne de la Fédération européenne de boxe professionnelle, et tous les hommes se tiennent à carreau devant elle. On ne transige pas avec elle. Certains la comparent à Margaret Thatcher, d’autres à Angela Merkel. Il fallait quelqu’un de sa trempe pour faire tourner l’EBU.

Ne craignez-vous pas que la boxe devienne aseptisée, comme beaucoup d’autres sports ?

L’essence même de ce sport – deux hommes, torse nu, qui s’affrontent – n’a pas bougé depuis les lois édictées par le marquis de Queensberry (1865 – NDLR). Ils sont toujours en short, avec chaussures, gants, protège-dents, entourés de douze cordes qui forment le ring. Seuls les bandages des mains ont évolué. Les rites sont restés peu ou prou les mêmes dans le vestiaire, l’arrivée sur le ring, le combat en tant que tel. Certes, la boxe professionnelle s’est structurée, il y a un encadrement au niveau du contrat de travail, de l’encadrement médical, de la préparation… Mais ce ne sera jamais totalement lisse.

boxe professionnelle
France24 - Monde

Interrogatoires, fouilles à nu, brimades... Le calvaire des "camps de filtration" russes en Ukraine

Publié le : 11/06/2022 - 16:53

Peu de temps après le début de la guerre en Ukraine, fin février, des "camps de filtration" tenus par des Russes sont apparus à l’est du territoire. Officiellement, ces centres de détention permettent aux Russes de traquer les "nationalistes ukrainiens". Dans les faits, les milliers de civils qui y transitent sont soumis à des interrogatoires, des fouilles à nu, et pire encore. 

Tomber de Charybde en Scylla. À peine sont-ils parvenus à fuir les bombardements et les sièges de leur ville, que certains Ukrainiens sont dirigés dans des "camps de filtration" russes. Au moins treize de ces centres de rétention sont actuellement en activité, selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), situés principalement dans l’est du pays, autour des villes de Novoazovsk, Dokoutchaïevsk, Starobecheve, Bezimenne et Kazatske. "Les hommes y sont rassemblés et filtrés", assure Tanya Lokshina, directrice associée Europe et Asie centrale de Humans Rights Watch.  

Vitaly est l’un d’entre eux. Cherchant à fuir les bombes avec sa femme et sa fille d'un an, début avril, il profite d’un bus mis à disposition par les forces russes pour s'échapper de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Ce véhicule se dirige vers Nikolske, une petite ville industrielle contrôlée par les forces pro-russes à environ 20 kilomètres au nord-ouest de la cité portuaire assiégée. Mais une fois la famille arrivée, les hommes sont vite séparés des femmes et envoyés vers une caravane pour être soumis à des fouilles. Ou plutôt "filtrés", comme l'affirment les forces russes qui les gardent. 

Satellite images show Russian camp for Ukrainians near Mariupol as deportation claims grow🔴 Investigation from @deankirby_ https://t.co/FNcYYvu4Rb

March 26, 2022

Fouilles à nu 

"Nous sommes montés à tour de rôle dans la caravane, deux soldats nous ont passé au crible : téléphones, tatouages, effets personnels", raconte le père de famille dans une interview au site d'information indépendant en langue russe Meduza, datée du 12 mai . Vitaly est interrogé, fouillé, déshabillé. Il est sommé d’expliquer l’aigle américain tatoué sur son corps et l’absence d’application de messagerie dans son portable. "J’ai fini par prouver que je n'avais rien à voir avec [l'armée ukrainienne]", explique-t-il. "En fin de compte, ils m'ont laissé partir." 

Dans la caravane, deux autres hommes en sous-vêtements, l'un avec les mains derrière la tête, face au mur, l'autre assis dans un coin par terre, ont moins de chance. "Les deux hommes ont été identifiés dans des rassemblements anti-russes par les soldats, si j’ai bien compris", poursuit l’Ukrainien. 

"La vie est belle"

Vitaly n’est pas un cas isolé. De nombreux témoignages similaires proviennent de ces "camps de filtration" principalement situés dans la région orientale du Donbass, où les forces séparatistes pro-russes, russes et locales travaillent souvent en tandem. Certains y sont emmenés de force, d’autres s’y rendent d’eux-mêmes, contraints de suivre le processus d'évacuation russe des zones assiégées. 

Ces opérations de filtrage ne sont pas réservées qu’aux hommes. Anna Zaytseva, enseignante de français à de Marioupol, en a aussi fait les frais. Son mari a été fait prisonnier de guerre alors qu'il combattait avec le régiment Azov - un bataillon ukrainien de volontaires d'extrême droite. Elle aussi a été interrogée et fouillée à nu lors de son évacuation de la ville. "Après qu’ils m’ont demandé de me déshabiller, ils ont vu un tatouage où il est écrit 'La vie est belle' en français. Ils [les soldats] ne pensaient pas que c'était du français mais de l’allemand. Ils y voyaient là la preuve que j'avais, d'une manière ou d'une autre, des liens avec les nazis." 

"Les villages se transforment en camps d'internement" 

Nul doute, pour l’humanitaire de HRW, Tanya Lokshina, que ces camps de filtration sont "très intrusifs et douloureux" avec des opérations qui peuvent durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Elle en tient aussi, pour preuve, le témoignage d'un homme envoyé fin avril dans un "camp de filtration" à Kazatske, aux côtés de 200 autres individus, que son organisation a pu récupérer.

Bien que le filtrage n'ait duré que quelques jours, ces hommes ont été privés de leur passeport. Or sans ce précieux document, impossible de fuir la région quadrillée de militaires. "Essayer de quitter ces villages sans passeport relève du suicide. Même s’ils ne sont pas verrouillés en tant que tels, les villages ressemblent à s’y méprendre à des camps d'internement à ciel ouvert." 

Entre-temps, les détenus ont été placés dans une école municipale, dans des conditions presque carcérales, ne recevant pour toute pitance qu’un peu de riz, du pain et des pâtes. "Ils dormaient essentiellement sur des bureaux et dans les couloirs. Beaucoup d'entre eux sont tombés malades, contractant des maladies respiratoires, probablement le Covid-19, des grippes et toutes sortes de maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Les gens vomissaient, avaient la diarrhée. C'était horrible", rapporte Tanya Lokshina. Au final, leur rétention a duré quarante jours sans qu’ils en comprennent les raisons.

L’un d’entre eux a pourtant cherché à comprendre la situation. "Les soldats de la RPD [la République populaire de Donetsk, autoproclamée par des séparatistes pro-russes en 2014, Ndlr] sont venus le chercher", explique la directrice de Human Rights Watch. "Ils lui ont dit : 'alors, tu as des questions sur les raisons de ta rétention ? Nous allons y répondre.' Puis ils l’ont emmené. Quand ils l’ont ramené, quatre jours plus tard, il était complètement hagard. Il n'a pas dit un mot de ce qui lui était arrivé. Bien qu'il ne porte aucun signe visible de torture, tout laisse penser qu’il a vécu une expérience intense et douloureuse." Les hommes de Kazatske ont finalement récupéré leur passeport et ont été relâchés. Mais aucune explication n'a jamais été avancée sur les raisons de leur si longue incarcération. 

Zones d'ombre

Lorsque les Ukrainiens parviennent à passer les tests de filtration, ils reçoivent un document frappé des lettres FP - Filtration Point -, précieux sésame qui permet de se déplacer "librement" à l'intérieur et autour de la région de Donetsk.

"Quant à ceux qui ne passent pas ces filtrages, on sait peu de choses sur leur sort réel", estime Tanya Lokshina. Un groupe d’hommes détenus à Bezimenne a bien tenté de filmer les conditions de vie du "camp de filtration" dans lequel ils avaient été confinés. Ils ont publié la vidéo sur Internet, relate Tanya Lokshina. Mais après sa diffusion sur les réseaux sociaux, les gardiens les ont rassemblés et emmenés. "Selon des informations fiables mais non-officielles, il semblerait qu'ils soient en prison, en territoire contrôlé par la DPR. Ils sont accusés d'avoir filmé sans autorisation et d'avoir diffusé de fausses nouvelles."  

"Effrayant" 

Sans surprise, le Kremlin nie l’existence de ces "camps de filtration", les qualifiant de "mensonges". De leur côté, les autorités de la RPD autoproclamée rejettent, elles aussi, toutes les accusations ukrainiennes de rétention, filtrage et mauvais traitements sur des civils, au sein de ce qu’elles nomment officiellement des "centres d'accueil".  

Au niveau international, ces camps font l’objet de sévères récriminations. Ils sont même parfois comparés aux camps de concentration de l'Allemagne nazie. "Les rapports indiquent que les agents de la sécurité fédérale russe confisquent les passeports et les pièces d'identité, emportent les téléphones portables et séparent les familles les unes des autres", a déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, lors d'un point de presse le 5 avril devant le Conseil de sécurité de l'ONU. "Je n'ai pas besoin de préciser à quoi ressemblent ces soi-disant camps de filtration. C'est effrayant et nous ne pouvons pas détourner le regard."

Texte traduit de l'anglais par Aude Mazoué

 

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Guerre en Ukraine : à Marioupol, le conflit vu à hauteur d'enfant

Le fil du 11 juin

Bruxelles se prononcera "la semaine prochaine" sur l'ambition européenne de l'Ukraine

LE FIL DU 10 JUIN

Guerre en Ukraine : la France prête à participer à une "opération" pour débloquer le port d'Odessa

New York Times - World

El dolor por una tragedia en Corea del Sur no ha sanado

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Ocho años después de que la catástrofe del transbordador Sewol se cobrara la vida de 250 estudiantes, sus padres aún no terminan de asimilar las lecciones que les dejó la tragedia.

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Por Choe Sang-Hun

ANSAN, Corea del Sur — Su habitación sigue tal como la dejó el día en que se fue de viaje de estudios en 2014. Su cama sigue hecha con la misma almohada y la misma cobija. El trofeo que ganó en un concurso de piano luce orgulloso en un estante. En su escritorio están su computadora y su celular, intactos junto a algunas de sus golosinas favoritas.

Lee Ho-jin murió hace ocho años a la edad de 16 años, uno de los 250 estudiantes de segundo año que perdieron la vida cuando el ferry Sewol se hundió frente a la costa suroeste de Corea del Sur el 16 de abril de 2014. Ese día murieron más de 300 personas, todos los estudiantes procedían de la escuela secundaria Danwon de Ansan, ciudad situada al sur de Seúl.

Los surcoreanos se solidarizaron rápidamente con las familias de las víctimas tras el suceso, unidos en su indignación. Sin embargo, la catástrofe más traumática de Corea del Sur en tiempos de paz pronto dividió al país: los críticos consideraron que la búsqueda de las familias de rendición de cuentas y compensaciones adecuadas era una campaña antigubernamental. Ocho años después, debido al tiempo y la vida cotidiana, gran parte del país ha seguido adelante, mientras que Ansan parece paralizada en el dolor.

Para los forasteros, la ciudad quizá se vea como cualquier otra de Corea del Sur, con sus barrios tranquilos y sus rascacielos de departamentos. En las cafeterías, las parejas jóvenes hablan sobre los precios de la vivienda y el costo de criar a los hijos. No obstante, una mirada más atenta revela las formas en que Ansan sirve de monumento a las víctimas y aún lucha por asimilar las lecciones que la catástrofe trajo a todo el país.

Las familias de Ansan afirman que al menos tres padres se han suicidado tras perder a sus hijos en el hundimiento. Algunas familias se han desintegrado por el divorcio. Otras se han mudado a distintos lugares para dolerse a solas. Otras más se han unido para consolarse mutuamente, mantener vivo el recuerdo de sus hijos y ayudar al país a comprender la profundidad de su sacrificio.

Ahora, un monumento en forma de ballena amarilla preside el patio de la escuela secundaria Danwon. En el Aula Conmemorativa 4.16, un museo dedicado a los estudiantes, se recrean las aulas de las víctimas con pupitres, pizarrones y otros muebles de la escuela. Los visitantes captan la enormidad de la pérdida cuando se recitan los nombres de los 250 estudiantes y 11 profesores que se ahogaron al final de una presentación en video.

“Voy al aula de mi hijo para ver su nombre, su fotografía y su pupitre, y recuperar fuerzas”, comentó Jeon In-suk, de 51 años, que perdió a su único hijo, Im Kyong-bin, y empezó a trabajar como guía voluntaria en el museo el año pasado. Antes de eso, acampó frente a la oficina presidencial en Seúl durante tres largos meses de invierno, exigiendo una respuesta para saber si la negligencia de las autoridades durante la operación de rescate contribuyó a la muerte de su hijo.

Las familias hablaron del dolor visceral que las persigue y de cómo las ciudades que sufren tragedias, como Uvalde, Texas, cargan con el peso de una pérdida que solo las víctimas y los familiares pueden comprender de verdad. Pero los padres también dijeron que han aprendido que no hay otra forma de enfrentarse a la calamidad más que vivir el dolor.

“Cuando es muy difícil, solo tienes que llorar; no hay manera de evitarlo”, aseguró Kim Mi-ok, la madre de Ho-jin. “Nadie, nada, puede consolarte”. Se ha negado a reportar la muerte de su hijo al gobierno y sigue pagando la factura mensual de su celular como si algún día pudiera volver a escuchar su voz del otro lado de la línea.

“Cuando lo extraño, me acuesto en su cama, abrazo su almohada, huelo su olor y lloro”, relató Kim, de 53 años.

El día en que se hundió el ferry Sewol, las imágenes en vivo de la embarcación volcada, que desapareció lentamente bajo el agua, se difundieron por todo Corea del Sur. Pescadores y rescatistas mal equipados intentaron con desesperación romper las ventanas y salvar a los pasajeros atrapados en el interior. Los celulares rescatados de los restos mostraron videos de niños que se despedían desesperadamente de sus padres mientras las frías olas llenaban sus camarotes.

La catástrofe había nacido de la codicia y la negligencia. El propietario del Sewol había añadido literas adicionales, lo que hizo que el transbordador estuviera sobrecargado. En su último viaje, transportaba el doble del límite legal de carga, tras haber vertido la mayor parte del agua de lastre que habría ayudado a estabilizarlo. Los reguladores dictaminaron que el barco estaba en condiciones de navegar. Pero cuando hizo un giro brusco mientras luchaba contra una fuerte corriente, perdió el equilibrio.

Mientras la embarcación zozobraba, la tripulación pedía a los pasajeros por el intercomunicador que esperaran en sus camarotes. El primer barco de guardacostas que llegó al lugar no hizo más que recoger a los miembros de la tripulación que huían, incluido el capitán, Lee Joon-seok, mientras los pasajeros atrapados en el interior golpeaban las ventanas y el barco descendía lentamente bajo las olas. El gobierno en un principio declaró que todos los pasajeros habían sido rescatados. De las 476 personas a bordo del Sewol, solo 172 fueron rescatadas.

Más de 150 reguladores, miembros de la tripulación, inspectores de barcos y funcionarios de empresas de transbordadores y de carga han sido acusados por su participación en el desastre. Corea del Sur endureció las normas de seguridad y promulgó leyes para reprimir la corrupción y a las empresas que anteponen sus ganancias a la seguridad.

Las familias de Ansan calificaron las múltiples rondas de investigaciones del gobierno como una cortina de humo porque nunca investigaron de manera adecuada el papel de la incompetencia de las autoridades y ninguno de los altos funcionarios a los que responsabilizan ha ido a la cárcel. Los padres enfadados acamparon en el centro de Seúl, algunos llevaron a cabo huelgas de hambre de varias semanas, exigiendo una investigación más exhaustiva. Está previsto que un nuevo grupo de investigación termine su trabajo este mes.

Pero al avanzar el duelo y las indagatorias, que contribuyeron a que la entonces presidente Park Geun-hye fuera depuesta en 2017, muchos surcoreanos, en particular los conservadores, han dicho que están hartos y acusaron a las familias de tener al país de rehén en búsqueda de mayores paquetes de compensación por parte del gobierno.

“La gente piensa que ya pasó y se preguntan por qué seguimos protestando”, dijo Kim Byong-kwon, de 57 años, quien se mudó a otra ciudad y no les contó a sus nuevos vecinos que había perdido a su hija Kim Bitnara, en el desastre del Sewol.

“Pero no entienden que nuestro dolor no ha sanado y que nada ha cambiado”.

Kang Soon-joong, que también perdió a su hija, se unió a un club de fútbol matutino para distraerse del dolor y la indignación. “Sin el soccer ya estaría muerto”, dijo Kang, de 63 años. Dejó atrás a amistades que había tenido durante más de medio siglo luego de que empezaron a decir que las familias de las víctimas eran “traficantes de cadáveres”.

Lo más abrumador de todo ha sido el sentimiento de culpa de los padres, que sienten que no supieron proteger a sus hijos y les atormenta el recuerdo de cómo murieron.

Cuando se enteró de la noticia del Sewol, Kim, la madre de Ho-jin, llamó de inmediato a su hijo al ferry. “Mamá, no te preocupes. Veo a los guardacostas por la ventana”, recuerda Kim que le dijo su hijo. “Te veré cuando vuelva a casa”.

Cuando lo llamó de nuevo, no respondió. El cuerpo de Ho-jin fue recuperado 16 días después y, según la costumbre funeraria coreana, fue enterrado tres días más tarde. Era el 5 de mayo, el Día del Niño en Corea del Sur.

Su padre, Lee Yong-ki se aficionó a la bebida y lloraba a solas mientras conducía y escuchaba música. “Caminar sin cesar por un arroyo cercano a mi casa como una mujer que ha perdido la razón era lo único que podía hacer”, dijo Kim. “Ho-jin fue la primera persona en la tierra que me llamó mamá”.

Ho-jeong, una de las dos hermanas menores de Ho-jin, dijo que odiaba la primavera y las flores de abril porque todos los años ofrecen dolorosos recordatorios de la muerte de su hermano. Ho-yoon, la hija menor de la familia, comenzó a lastimarse después de la muerte de su hermano.

Pero la familia también ha comenzado a reconstruirse.

“Mi esposo tenía pesadillas constantes, pataleaba e incluso me tomaba por el cuello”, dijo Kim. “Una noche, cuando lo abracé después de que dio un grito, se acurrucó como un bebé. Se veía tan solo cuando miré su espalda”.

Este año, Lee ha aceptado tomar medicamentos para manejar su ira y su desorden de pánico. Cada domingo, la familia visita un parque conmemorativo donde Ho-jin está sepultado. Este año, el 19 de abril, Ho-jeong le pidió a su familia por primera vez desde el hundimiento que la llevaran a comer fuera por su cumpleaños.

Diariamente, le envía a Ho-jin un mensaje de Facebook a la medianoche porque tiene miedo de olvidarlo algún día, tal como ha hecho gran parte de la sociedad. Lee dijo que era importante mantener viva la memoria de las víctimas del Sewol: “Queremos un mundo más seguro donde los niños ya no tengan que morir como los nuestros”.

Choe Sang-Hun es el jefe del buró de The New York Times en Seúl. Cubre noticias de Corea del Norte y del Sur.

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L'Humanité

À Nîmes, on supprime les aides aux féminines

Chronique

Mejdaline Mhiri

Rédactrice en cheffe des Sportives

La mauvaise nouvelle est tombée, tel un couperet. En mars, quatre clubs féminins (basket, handball, volley et football) du Gard ont appris oralement que les aides financières allouées par Nîmes Métropole, pour un total de 155 000 euros, disparaîtront cette année. Alors, début mai, leurs présidents se sont unis. Dans une lettre ouverte, ils expriment leur désarroi. Et leur interrogation. « Dans le même temps, les clubs sportifs masculins continuent à percevoir des aides financières sous forme de marché public pour un montant total de 390 000 euros. (…) Cette décision a-t-elle été prise parce que nous sommes des clubs féminins ? Si tel est le cas, cette discrimination est en contradiction avec les volontés des institutions publiques actuelles de promouvoir l’égalité homme-femme. » Dans cet écrit, ils rappellent avoir déjà subi une baisse de 50 % de leurs aides il y a un an.

Du côté de Nîmes Métropole, on avance que le sport n’est en rien de la compétence de l’agglomération, que ces aides relèvent d’un choix de la précédente majorité qui outrepassait le droit et que le rayonnement des masculins est plus conséquent grâce aux retransmissions télévisuelles. Enfin, ils auraient été prévenus dès juin 2020 et auraient dû anticiper. « C’est totalement faux. On n’a jamais rencontré Franck Proust (président LR de Nîmes Métropole – NDLR) avant juillet 2021, affirme Philippe Garnier, trésorier du handball (D2). Nous entretenons sans cesse notre réseau de partenaires, car nous savons que c’est le nerf de la guerre. Tous nos matchs sont diffusés sur les réseaux sociaux, ce qui réunit jusqu’à 10 000 spectateurs », argumente-t-il. Pour Objectif Gard, Maurice Niel (volley) décrit les conséquences immédiates d’un tel choix politique. « En Pro D2, on ne pourra pas se passer de cet argent, cela réduit notre budget de 30 %. Nous devons descendre en troisième division, supprimer la plupart des contrats des filles et diminuer les salaires des entraîneurs, voire en supprimer un ou deux. Nous avons mis douze ans à construire et nous faisons un recul de huit ans. »

Fin mai, lors d’un conseil communautaire, une embellie est apparue. « Franck Proust a dit publiquement que, si nous lui prouvions qu’il pouvait nous soutenir via un dispositif légal, il changerait de position », résume Philippe Garnier. Alors, les clubs s’attellent à la tâche d’ici au conseil communautaire du 4 juillet pour obtenir gain de cause, et ils viennent de lancer une pétition (sur change.org). Franck Proust, condamné en avril à douze mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité pour trafic d’influence dans une autre affaire, s’est pourvu en cassation et se maintient donc à la tête de Nîmes Métropole. De quoi lui laisser le temps de modifier cette décision profondément injuste.

La chronique sportive de Mejdaline Mhirinîmessubventions publiquesÉgalité hommes femmes
France24 - Monde

Il y a 80 ans, Anne Frank écrivait la première page de son journal

Publié le : 12/06/2022 - 07:24

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le journal d’Anne Frank commence à la date du 12 juin 1942. Pendant un peu plus deux ans, depuis sa cachette dans la ville d'Amsterdam occupée par les nazis, la jeune fille de 13 ans se confie et témoigne. La dernière entrée de son journal est datée du 1er août 1944. Elle sera arrêtée et déportée.

"J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne ; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien". C’est avec ces mots que débute le Journal d’Anne Frank. L’ouvrage, publié par son père en 1947, est devenu un monument de la littérature mondiale et un récit inégalé de la barbarie nazie.

Née en 1929 à Francfort, Anne Frank émigre aux Pays-Bas avec sa famille en 1933, lorsque Adolf Hitler devint chancelier d’une Allemagne en crise. En 1942, alors que les autorités traquent les juifs dans les Pays-Bas occupés, les Frank s’installent clandestinement dans " l'Annexe ", un appartement caché derrière une fausse bibliothèque, pour échapper à la Gestapo.

Dénoncés en août 1944, les habitants de "l'Annexe" sont déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur sont ensuite emmenées à Bergen-Belsen. Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur aînée Margot.

Seuls 38​ 000 des 140​ 000 juifs qui vivaient aux Pays-Bas ont survécu à l'occupation nazie, faisant du pays l'un de ceux qui comptabilisent le nombre de morts le plus élevé en Europe. Le professeur néerlandais Johannes Houwink ten Cate, de l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide (NIOD) à Amsterdam, revient sur la portée de ce monument de la littérature.

France 24 : quand Anne Frank entreprend la rédaction de son journal, en juin 1942, à quoi ressemble sa vie ?

Johannes Houwink ten Cate : c’était la vie ordinaire d’une adolescente issue de la petite classe moyenne juive d’Amsterdam de l’époque. Sa famille était relativement modeste, son père était un homme d’affaires qui n’avait pas vraiment réussi. Elle vivait dans le quartier populaire de Rivierenbuurt ("le quartier des rivières") alors que les juifs allemands plus aisés vivaient dans le sud d’Amsterdam.

Anne Frank n’a pas reçu d’éducation religieuse. Elle appartenait à un milieu de juifs allemands libéraux. Cela a beaucoup contribué au rayonnement de son journal : depuis la soupente de sa cachette, elle a continué de proclamer son attachement aux valeurs humanistes et libérales.

C’était quelqu’un de très intégré, avec des rêves loin de l’orthodoxie juive. Par exemple, elle écrit que son rêve est de devenir une star de cinéma d’Hollywood. C’est une jeune fille de 13 ans, qui entre dans la puberté, qui a échangé des baisers avec une amie et qui, comme beaucoup de jeunes filles de cet âge, se dispute beaucoup avec sa mère.

Lorsque son journal a été publié en 1947, par son père Otto, ces passages ont par ailleurs été retirés. Ils n’ont été rendus publics qu’en 1986 quand une version "scientifique" a été publiée aux Pays-Bas par le NIOD (l’Institut d’études de la guerre, de l’Holocauste et du génocide) à l’époque où certains, en Allemagne de l’Ouest, remettait en cause l’authenticité du journal d’Anne Frank.

Selon vous, pourquoi a-t-elle décidé de se raconter dans un journal ?

Pendant l’occupation nazie en Europe, de l’ouest comme de l’est, de très nombreuses personnes se sont lancées dans l’écriture. Il s’agissait de témoigner et, d’une certaine manière, de reprendre le contrôle de sa vie à un moment où les nazis faisaient ce qui bon leur semblait dans les territoires qu’ils contrôlaient.

C’est le cas d’Anne Frank qui, dans son journal, entretient une conversation avec une amie imaginaire, Kitty - son alter ego. Je pense que pour une jeune fille de son âge, c’était une façon de combattre son sentiment d’isolement et de solitude. À ce moment-là, son journal était destiné à un unique lecteur, elle-même. Puis, elle a décidé qu’il devrait être publié et elle s’est mise à le réécrire. Ainsi, elle a transformé son journal intime en une œuvre littéraire, un roman du passage à l’âge adulte.

Comment expliquez-vous le succès du Journal d’Anne Frank et l’attrait qu’il exerce toujours sur les jeunes générations ?

Anne Frank était une enfant innocente, une adolescente. C’est pour cela, je pense, que beaucoup de jeunes s’identifient à elle. Partout dans le monde, tant qu’il y aura des jeunes filles de 13 ans, il y aura des lecteurs du Journal d’Anne Frank. Depuis 2011, il existe même une traduction en chinois.

De plus, elle n’était pas religieuse, et son histoire touche aussi les non-juifs. Elle garde la foi en l’humanité et n’évoque pas la Shoah. Il n’y a ni meurtre ni camps dans son récit. Et pourtant, son journal ne parle finalement que de la Shoah puisque, nous, ses lecteurs modernes, savons ce qu’elle-même ne pouvait pas imaginer : sa mort horrible au camp de Bergen-Belsen.

Beaucoup d’ouvrages et d’enquêtes tentent d’élucider l’énigme de l’identité de celui qui a dénoncé la famille Anne Frank. Qu’en pensez-vous ?

Le livre "Qui a trahi Anne Frank ?" de l'auteure canadienne Rosemary Sullivan, explique comment le notaire, Arnold van den Bergh, aurait révélé la cachette d'Anne Frank en 1944, à Amsterdam. Mais il n’y a pas de preuves vraiment solides pour affirmer que cette personne était un collaborateur des nazis. De plus, cet homme était entré en clandestinité six mois avant l’arrestation d’Anne Frank.

Aux États-Unis, les ouvrages les plus récents consacrés à Anne Frank, notamment les biographies de Melissa Müller et Carole Anne, révèlent l’identité d’un nouveau traître. Au cours de ma carrière, j’ai entendu parler de sept traîtres potentiels qui auraient "vendu" l'adolescente. Les Américains adorent ce genre d’intrigues et les histoires de détectives, mais ce ne sont pas à proprement parler des enquêtes scientifiques.

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New York Times - World

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

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By Catherine PorterConstant MéheutMatt Apuzzo and Selam Gebrekidan

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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.

The harvest has begun.

Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.

She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.

Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.

Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.

But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.

The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.

Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.

Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.

Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.

“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”

He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.

Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.

How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?

Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.

But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.

The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.

But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.

No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.

So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.

It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.

This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.

And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.

Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.

“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.

“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”

Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.

The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.

In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.

We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.

For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.

We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.

The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.

That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.

But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”

In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.

Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.

They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”

The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.

But Haiti’s troubles didn’t end there.

The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.

Emmanuel Macron’s Second Term as President of France

With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability  over the temptation of an extremist lurch.

Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.

Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.

That left precious little to run a country, much less build one.

In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.

Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.

Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.

In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.

The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.

A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”

“It would have set a precedent” for many other countries, he said.

Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.

“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”

The excitement was short-lived.

A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.

“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.

“That’s the job of historians,” the ministry said.

Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)

Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.

The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.

“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.

The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.

“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.

“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”

The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.

The most profitable colony in the world

During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.

All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.

Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.

The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.

Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.

“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”

“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”

France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.

The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”

The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.

Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.

They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.

Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.

After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.

Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”

Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.

Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.

The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.

But for their masters, it set a chilling precedent.

“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”

Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”

The ultimatum

Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.

Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”

That day finally came, 21 years after independence.

On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.

They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.

If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”

“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”

Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.

The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.

But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.

But after three days of meetings, he relented.

Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.

The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.

But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.

In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.

But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.

In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.

“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”

The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.

The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.

So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.

Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.

It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.

“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”

‘Reduced by Death’

In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.

The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.

In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.

Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.

“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.

By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.

What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.

Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.

In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.

Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:

His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.

The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.

In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.

In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.

By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”

It was reminiscent, he said, of slavery.

‘Ready to Fight’

The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.

The French government threatened war to collect the rest.

“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”

In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.

Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.

“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.

In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.

The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.

‘And Then Sells Himself’

From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.

The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.

In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.

“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.

“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”

Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.

The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.

In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.

Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.

While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.

One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”

The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.

Nearly the only thing Haitian about it was the name.

Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.

After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.

The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.

It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.

When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.

From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.

“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.

Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.

“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”

Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.

Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.

“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.

The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”

‘President for Life’

A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.

François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.

The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.

“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”

Instead, Duvalier drove his country into despair.

The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”

Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.

Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”

Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.

After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.

After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.

Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.

After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.

Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.

The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.

By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.

“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”

‘All the Better’

The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.

Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.

Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.

As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.

After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.

Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”

Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”

Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.

Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”

But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.

And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.

That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.

Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.

With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.

Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.

The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.

The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.

“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.

“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”

Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.

Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.

“It’s not finished,” he said.

‘Resign yourself to mizè’

The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.

As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.

“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.

“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”

Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.

Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.

Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.

“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.

By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.

“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”

Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.

“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”

Then, she got back to work.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.

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L'Humanité

Football. France-Croatie : égarés, les Bleus doivent impérativement se retrouver ce lundi

Actu

Derniers de leur groupe en Ligue des nations et relégables en division inférieure, les Bleus tenteront de finir la saison sur une première victoire contre la Croatie, ce lundi au Stade de France. À cinq mois du Mondial, les champions du monde ont besoin de se rassurer en remportant ce dernier match.

Nicolas Guillermin

C’est un match qui va permettre d’en apprendre beaucoup sur les ressources psychologiques des Bleus et leur capacité ou non à relever la tête malgré les forfaits, les joueurs épuisés ou en plein doute, et la présence de jeunes inexpérimentés. Dernière du groupe 1 de la Ligue des nationsaprès sa défaite 2-1 face au Danemark puis deux matchs nuls en Croatie et en Autriche (1-1),­ l’équipe de France, tenante du titre, n’a plus le choix.

Pour garder une chance de disputer le Final Four et éviter la relégation en deuxième division (Ligue B), elle doit battre la Croatie, ce lundi 13 juin, au Stade de France (20 h 45, TF1) pour son dernier match de la saison, le quatrième en onze jours.

Groupe 1  1. Danemark 6 points ; 2. Autriche 4 pts ; 3. Croatie 4 pts ; 4. France 2 pts.

Seule équipe sans victoire dans sa poule, la France est passée tout près de la correctionnelle, vendredi 10 juin, à Vienne. Après l’égalisation de Kylian Mbappé (83e), entré à l’heure de jeu, les Bleus auraient même pu s’incliner sur une ultime contre-attaque autrichienne dans le temps additionnel.

Lors de ces trois rencontres, d’importantes lacunes sont apparues en défense : erreurs d’alignement de Théo Hernandez face au Danemark, manque de concentration de Jonathan Clauss, qui a offert un pénalty aux Croates, marquages défaillants de William Saliba face aux attaquants danois et autrichiens ou encore passivité des défenseurs face à une équipe autrichienne qui n’en demandait pas tant.

Le mondial dans cinq mois

S’il est indéniable que le forfait de Raphaël Varane, blessé lors du premier match contre le Danemark, a pesé et que la jeune ­arrière-garde tricolore alignée manque d’expérience, il semble néanmoins que le mal soit plus profond. Cette saison, l’équipe de France a encaissé au moins un but sur huit de ses douze rencontres et n’a signé que quatre succès sans en prendre.

L’attaque tricolore est également moins flamboyante en cette fin de saison, pénalisée par les forfaits de Paul Pogba et N’Golo Kanté, grands pourvoyeurs de ballons. Les ailiers Kingsley Coman et Moussa Diaby ont fait étalage de leur maladresse, tandis que Karim Benzema, éreinté par une saison interminable, a atterri sur le banc, que Kylian Mbappé souffre d’un genou et qu’Antoine Griezmann n’est plus que l’ombre de lui-même.

À cinq mois du Mondial, les champions du monde ont besoin de se rassurer en remportant ce dernier match, d’autant qu’en septembre il ne restera plus que deux rencontres avant l’entrée en lice au Qatar, le 22 novembre, contre l’Australie ou le Pérou. « On est toujours en vie mais, maintenant, on est dans l’obligation d’aller gagner les trois prochains matchs, souligne le capitaine Hugo Lloris.  (…) Si on veut rester tout en haut de la hiérarchie mondiale, il faut être capable d’être beaucoup plus solide. »

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France24 - World

Live: Macron, Scholz and Draghi in Kyiv to deliver ‘message of European unity’

Issued on: 16/06/2022 - 06:53Modified: 16/06/2022 - 07:10

FRANCE 24 Follow

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi arrived in Kyiv to deliver “a message of European unity” on Thursday, Macron said, and are due to meet with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. Ukrainian troops on Wednesday showed off freshly delivered French artillery being used against Russian targets on the front lines in the eastern Donbas region. Follow FRANCE 24’s liveblog for the latest updates. All times are in Paris time (GMT+2).

10:40am: Macron, Scholz and Draghi en route to Irpin

French news channel BFMTV said Emmanuel Macron, Olaf Scholz and Mario Draghi are heading to Irpin, the town near Kyiv where Ukraine says Russian forces committed large-scale atrocities.

10:05am: Macron, Scholz and Draghi visit Kyiv in show of support for Ukraine

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi arrived in Kyiv on Thursday in a show of European support for Ukraine. The three heads of state are due to meet with Ukrainian President Volodymyr Zelensky. FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports from Kyiv:

9:30am: Kyiv visit 'a message of European unity', Macron says

French President Emmanuel Macron said he and German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi will meet Ukrainian President Volodymyr Zelensky and go to "a war site where massacres have been committed" during the European leaders' visit to Kyiv.

"This is a message of European unity addressed to Ukrainian men and women, of support," Macron said as he descended from the train that he, Scholz and Draghi had boarded in Poland on Thursday morning.

Macron said he came to Ukraine "to talk about both the present and the future since the coming weeks, we know, will be very difficult".

8:41am: Macron, Scholz and Draghi arrive in Kyiv

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi have arrived in Kyiv, Macron's office said on Thursday.

Macron told reporters in Kyiv that he will pass on a message of “European solidarity” to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, Reuters reports.

The visit by the three European leaders has taken weeks to organise with the heads of state looking to overcome criticism within Ukraine over their response to the war.

Kyiv has criticised France, Germany and to a lesser extent Italy for alleged foot-dragging in their support for Ukraine, accusing them of being slow to deliver weapons.

7:52am: Ukraine pleads for more weapons as European leaders head to Kyiv

Ukrainian officials have been saying they urgently need more weapons to fend off Russian advances in the south and the east, an appeal aimed at the West as French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi travel to Kyiv on Thursday. FRANCE 24's Catherine Norris Trent reports from Ukraine's capital.

7:37am: Macron, Scholz and Draghi leave Poland on Kyiv-bound train, AFP reports

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi left Poland Thursday on board a train bound for Kyiv, an AFP reporter said.

The three leaders left in the morning, according an AFP video, which showed the trio sitting together in a train compartment.

It is the first time that the leaders of the three European Union countries have visited Kyiv since Russia's February 24 invasion of Ukraine.

They are due to meet Ukrainian President Volodymyr Zelensky, and the visit comes as Kyiv is pushing for membership in the EU.

7:10am: Macron, Scholz and Draghi expected to visit Kyiv today

The leaders of France, Germany and Italy are expected to visit Kyiv on Thursday, a day after the United States announced $1 billion worth of new arms for embattled Ukrainian forces. Kyiv's troops are resisting a fierce onslaught in the Donbas region by Russian forces, which are pushing to seize a swathe of eastern and southern Ukraine.

In a show of support, French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi are expected in Kyiv. While there has been no official announcement about the trip, Macron is already in the region, having visited Ukraine’s neighbours Romania and Moldova in recent days.

6:55am: Russia, US must discuss nuclear treaty extension, says Kremlin

Russia and the United States must discuss the extension of the START nuclear arms reduction treaty, Kremlin spokesman Dmitry Peskov told the RIA news agency in an interview on Thursday.

The matter was important for global security and Russia's military operation in Ukraine was no reason to avoid its discussion, Peskov added.

6:07am: Ukraine's troops boosted by fresh Western arms shipments, pledges

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Wednesday that he was “grateful” for the latest $1 billion arms package promised by US President Joe Biden, even as troops showed off freshly delivered French artillery on the battlefield in the fierce fight for the eastern Donbas region.

Russian forces continued to pressure Kyiv’s troops in Donbas, but  Ukrainian forces pushed back, shelling Russian targets in Donbas with newly arrived French Caesar howitzers.

Ukrainian officials also met in Brussels Wednesday with Western allies, hoping to obtain more ammunition and more lethal weapons to turn the tables on the invaders.

The newest US arms package features 18 more 155mm howitzers and 36,000 rounds of ammunition; two land-based Harpoon anti-ship missile systems; and additional rockets for four Himars precision rocket artillery systems that Ukraine is soon to put in the field.

Zelensky said later in his evening address to the people of Ukraine that he was grateful for the package.

“The United States announced new strengthening of our defence, a new $1 billion support package,” Zelensky said. “I am grateful for this support, it is especially important for our defence in Donbas.”

5:10am: Deepening food crisis will push global displacement to new records, UN says

Russia’s war in Ukraine has pushed the number of people who are displaced around the world above 100 million for the first time, and the UN warns a deepening food crisis could force many more to flee their homes.

Efforts to address global food insecurity, which has been dramatically aggravated by Russia’s invasion of Ukraine, is “of paramount importance ... to prevent a larger number of people moving”, UN refugee chief Filippo Grandi told reporters.

“If you ask me how many ... I don’t know, but it will be pretty big numbers.”

1:15am: Two US citizens missing, feared captured, in eastern Ukraine

Two US citizens who travelled to Ukraine as volunteer fighters against Russian forces have been missing for a week and are feared captured, family members said on Wednesday.

Alexander Drueke, 39, of Tuscaloosa, Alabama, and Andy Huynh, 27, of Hartselle, Alabama, were last in contact with their families on June 8 and did not return from a mission around the Kharkiv region of eastern Ukraine.

Reports that the two men have been taken prisoners of war by Russia are unconfirmed, the families and a US State Department spokesperson said.

“What we know officially at this point from the State Department is that Andy and Alex are missing,” Joy Black, Andy’s fiancée, said by phone.

“We do not have confirmation for anything beyond that. Obviously the longer the search goes the more we start to consider other scenarios,” she added.

Russia’s defence ministry did not immediately respond to a request for comment.

If the pair have been captured, they would be the first confirmed US citizens to have been taken as prisoners of war in the conflict.

White House national security spokesperson John Kirby said that if the reports are true, the United States “will do everything we can” to get them back.

(FRANCE 24 with REUTERS and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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US President Biden announces $1 billion arms package to support Ukraine

Deepening food crisis will push global displacement to new records, UN says

WAR IN UKRAINE

Macron visits Romania in show of support for NATO allies amid Ukraine war

France24 - Monde

Chine : une vidéo de passage à tabac relance le débat sur les violences faites aux femmes

Publié le : 15/06/2022 - 19:02

Thaïs Chaigne Suivre

Pendant quatre longues minutes, des femmes sont brutalement passées à tabac par un groupe d’hommes. La scène se passe le 10 juin dans un restaurant de Tangshan, dans la province du Hebei, au nord-est de la Chine. Filmée par des caméras de surveillance, l’agression a ravivé le débat sur les violences faites aux femmes en Chine.

La scène est filmée par deux caméras de surveillance, l’une située à l'intérieur et l’autre placée dans la terrasse du restaurant. La vidéo pouvant choquer, nous avons décidé d'en diffuser uniquement des captures d’écran.

Sur la vidéo, on voit un homme qui porte une veste kaki toucher le dos d’une femme vêtue de blanc, qui est en train de manger avec deux amies. Celle-ci le repousse par deux fois de la main, avant qu’il ne la frappe au visage. S’ensuit une escalade de violence : la femme en blanc et son amie tentent de se défendre en lui jetant des bouteilles au visage. Plusieurs hommes rejoignent alors précipitamment la scène et frappent les deux femmes : l’une est battue avec une chaise, l’autre est traînée par les cheveux à l'extérieur du restaurant où elle est rouée de coups. 

Une deuxième caméra de surveillance filme la suite de la scène à l’extérieur du restaurant. Une fois sur la terrasse, les hommes continuent de s’acharner sur une des femmes, lui assénant coups de poings et coups de pied. Tout au long de la scène, des femmes qui tentent d’intervenir se font également violenter. L’une d’elle est projetée sur des escaliers devant le restaurant.

Neuf hommes impliqués dans l’affaire ont été arrêtés au 13 juin selon le média chinois anglophone Global Time qui précise également que deux des victimes, transférées à l’hôpital, se trouvaient dans un état stable. Dans les médias chinois et en ligne, l’affaire a notamment été lié aux gangs qui sévissent à Tangshan.

Mais sur les réseaux sociaux chinois, la vidéo a surtout relancé le débat autour des violences faites aux femmes en Chine.

Sur Weibo (équivalent de Twitter en Chine), les hashtags liés à la vidéo de l’agression ont rassemblé des centaines de millions de vues dans le week-end du 11 au 12 juin. 

Pour plusieurs utilisateurs, ces images montreraient avant tout que les violences basées sur le genre sont encore trop communes en Chine. "Le problème fondamental de cet incident est le statut social des femmes chinoises", souligne un commentaire très populaire sur Weibo, qui a généré 146 000 mentions "j'aime". 

Solidarité en ligne 

Beaucoup de femmes s’identifiant à celles dans la vidéo ont exprimé leur solidarité sur Weibo :

La publication traduite ci-dessous a récolté 146 000 mentions "j’aime". © Weibo

Ce n'étaient que des amies qui s’étaient retrouvées après le travail et qui ont été violemment frappées pour avoir refusé d'engager une conversation. Si on ne dit rien aujourd’hui, on sait très bien qui sera la prochaine.

 

Commentaires publiés en réaction à la vidéo de l'agression, accompagnés du hashtag "la fédération des femmes de Tangshan réagit à l’agression dans un barbecue". Traduction du 1er et du 2e commentaire ci-dessous © Weibo

 

J'aime manger des grillades au restaurant : alors ça pourrait être moi. J'aime faire la fête avec mes amies, alors ça pourrait être moi. Si je me fais harceler et que je résiste, ça pourrait m'arriver. Je ne sais pas me défendre, alors ça pourrait être moi !  

 "Le problème fondamental de cet incident est le statut social des femmes chinoises".

Certains ont aussi pointé la passivité des certaines personnes présentes sur les lieux au moment de l’agression. "Aucun homme ne se lève pour aider les filles" peut-on lire dans un commentaire. " Pourquoi aucune des personnes autour n'appelle la police ?", s’interroge un autre.

Sur Weibo, des utilisateurs ont essayé de trouver des circonstances atténuantes aux agresseurs, soulignant par exemple le fait qu’ils étaient en état d'ébriété, ou que les femmes agressées leur aient rendu les coups dans un premier temps. De nombreuses femmes sont montées au créneau pour dénoncer ces arguments. 

Une utilisatrice compare ainsi ceux qui tiennent ce genre de discours aux hommes passifs sur la vidéo qui regardent la scène :

La publication a récolté près de 60 000 mention "j'aime". Traduction ci-dessous © Weibo

 

J'ai passé la nuit sur Weibo, je n'ai pas vu un seul homme exprimer un sentiment de honte (…). Certains se sont empressés de prendre leurs distances, conseillant aux femmes de ne pas répondre en cas d’agression (...).  

 

J'ai alors compris pourquoi des dizaines d'hommes dans le restaurant pouvaient rester sans bouger et regarder sans broncher plusieurs filles se faire violemment battre. Ce à quoi ils pensaient est à l’image du discours de [certains] hommes sur Internet.

 

Ce petit barbecue rassemblait-t-il une dizaine d'hommes parmi les pires et les plus indifférents du pays ? Non, ils sont juste l'incarnation d'une idéologie masculine, le patriarcat (...)"

Plusieurs internautes dénoncent, comme cette utilisatrice, un problème de société plus profond. Comme dans ce commentaire sur Weibo : 

"Pourquoi apprendre aux filles à se protéger ? Cette société devrait apprendre aux garçons à respecter les femmes (...)."

Dans les jours qui ont suivi l’incident, les appels au respect des femmes se sont multipliés sur Weibo. Mais en parallèle, plusieurs utilisateurs ont appelé à éviter une lecture genrée de l'événement, soutenant que cela aurait pu arriver "à des hommes comme à des femmes" et sommant d'éviter une "guerre des sexes". Cette grille de lecture qui met particulièrement en avant la question du crime en bande organisée semble par ailleurs être privilégiée par les autorités locales.

Le débat compliqué des violences faites aux femmes 

Les violences faites aux femmes font régulièrement l’actualité en Chine. En janvier 2022, le sort d’une femme enchaînée par son mari avait mis en ébullition les réseaux sociaux, et poussé le premier ministre Li Keqiang à s’engager à mettre fin au trafic des femmes et des enfants dans le pays 

Le débat autour des violences faites aux femmes doit toutefois composer avec la censure. Sur les réseaux sociaux, plusieurs hashtags liés au féminisme sont censurés. Et certaines femmes, qui ont accusé des hommes influents de violences sexuelles, sont réduites au silence. Dans le débat qui a suivi la diffusion de la vidéo dans le barbecue, Weibo a également annoncé avoir suspendu près d'un millier de comptes, qui entre autre alimentaient la guerre des genres rapporte le New York Time.

>> LIRE SUR LE SITE DES OBSERVATEURS : #MeToo en Chine : face à une censure hyper réactive, les féministes condamnées à l’anonymat

En février dernier, il était ainsi devenu impossible d’évoquer Peng Shuai, la joueuse de tennis qui a accusé l’ex-vice-premier ministre Zhang Gaoli de viol en novembre dernier. Elle avait même totalement disparu de la vie publique suite à cette affaire, avant de réapparaître et nier qu’elle avait formulé de telles accusations.

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France24 - World

Deepening food crisis will push global displacement to new records, UN says

Issued on: 16/06/2022 - 04:20

NEWS WIRES

Russia’s war in Ukraine has pushed global displacement numbers above 100 million for the first time, and the UN warns the resulting hunger crisis could force many more to flee their homes.

Efforts to address the global food insecurity crisis, which has been dramatically aggravated by Russia’s invasion of Ukraine, is “of paramount importance... to prevent a larger number of people moving,” the United Nations refugee chief Filippo Grandi told reporters.

“If you ask me how many... I don’t know, but it will be pretty big numbers.”

Russia’s full-scale invasion of Ukraine, traditionally a breadbasket to the world, has sparked dramatic grain and fertiliser shortages, sent global prices soaring and put hundreds of millions of people at risk from hunger.

“The impact, if this is not resolved quickly, would be devastating,” Grandi said. “It is already devastating.”

His comments came as he presented the UNHCR refugee agency’s annual report on global displacement, showing that a record 89.3 million people were displaced at the end of 2021 – more than doubling in a decade. 

But since Russia launched its full-scale invasion on February 24, as many as 14 million Ukrainians may have fled within their own war-ravaged country or across borders as refugees, pushing global displacement past the grim 100-million mark for the first time.

‘Terrible trend’

“Every year of the last decade, the numbers have climbed,” Grandi said.

“Either the international community comes together to take action to address this human tragedy, resolve conflicts and find lasting solutions, or this terrible trend will continue.”

The UN agency found that at the end of 2021, a record 27.1 million people were living as refugees, while the number of asylum seekers rose 11 percent to 4.6 million.

And for the 15th straight year, the number of people living displaced within their own country due to conflict swelled, hitting 53.2 million.

The UNHCR report said last year was notable for the number of protracted conflicts in places like Afghanistan that escalated, even as new ones flared.

At the same time, growing food scarcity, inflation and the climate crisis were adding to hardship and stretching the humanitarian response, threatening to weaken already dire funding levels for many crises, UNHCR warned.

That has not been the case for Ukraine, with an enormous outpouring of solidarity, and fleeing Ukrainians welcomed with open arms across Europe.

‘Not unmanageable’

Grandi hailed the generous response to this crisis, but highlighted the contrast to how refugees fleeing wars in places like Syria and Afghanistan have been met.

The UN refugee chief recalled how European leaders had insisted “it’s full” when asked to take in more refugees from those conflicts.

“I’m not naive. I fully understand the context,” he said, adding though that the generous response to fleeing Ukrainians “proves an important point... The arrival of desperate people on the shores or at the borders of rich countries is not unmanageable.”

Grandi also pointed to how massive sums of money had been made immediately available to respond to the Ukraine crisis, despite countries’ insistence their coffers were empty when met with appeals for more aid for other situations.

“There cannot be inequity in the response,” he said.

Countries have vowed the aid provided for Ukraine would come on top of amounts pledged for other crises, but Grandi cautioned that so far “the mathematics doesn’t show that.”

‘Vicious circle’

It would be disastrous if already underfunded responses were cut further, he warned.

He voiced particular concern for the Horn of Africa and the Sahel, where massive displacement is being driven by a macabre combination of conflict, insecurity, poor governance and devastating effects of climate change.

“It’s a very vicious circle of many factors,” he said.

Grandi warned that beyond the immediate impact, the war in Ukraine was also complicating the response to displacement crises since it had “dealt a terrible blow to international cooperation.”

Even if the war were to end within months—which he thought unlikely—“the scars on international cooperation of those fractures between the West and Russia... will take a long time to heal.”

And, he warned, “if that is not healed, I don’t know how we will deal with this global crisis.”

(AFP)

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With its ports unsafe, Ukraine scrambles for alternative ways to export grain

The France 24 Interview

Egypt can 'mitigate' global food crisis, international cooperation minister says

The France 24 Interview

Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns

L'Humanité

Législatives. Décryptage : deux projets opposés pour financer l’avenir

Premier plan

Derrière les outrances du gouvernement sur les positions de la Nupes, deux choix de société s’affrontent. Faut-il plus ou moins d’action publique, d’égalité, de solidarité ? Et comment se donner les moyens de mener la transition écologique ?

Cyprien BogandaPierric MarissalMarie Toulgoat

Ce sont les cartouches que l’on tire quand on n’a plus grand-chose d’autre en magasin. Mardi, Emmanuel Macron a sorti l’artillerie lourde pour essayer de mobiliser son électorat en prévision du second tour des législatives, surjouant le chef de guerre dans la tempête, debout sur le tarmac de l’aéroport d’Orly avant son départ en Roumanie : « Nous avons besoin d’une majorité solide pour garantir notre indépendance. Cette indépendance, nous ne la ferons pas par plus d’impôt, ni par plus de dette, ni par la décroissance. » Le message est clair : une victoire de la gauche nuirait non seulement à l’économie française, mais aussi à l’intégrité du pays. Ultime tentative pour décrédibiliser le programme de la Nupes, supposé ruiner la France, lorsque celui des macronistes incarnerait le « sérieux budgétaire ». La réalité ne colle pas à cette propagande.

1. Baisse des impôts de production contre justice fiscale

« Avec Mélenchon, c’est la guillotine fiscale », lançait peu avant le premier tour Gabriel Attal au Monde, quand Challenges prédisait un « tsunami de taxes unique au monde ». S’il y a une chose qu’on peut accorder à ces prophètes de l’apocalypse fiscale, c’est que le programme en la matière de la Nupes est ambitieux. Mais passer l’impôt sur le revenu de 5 à 14 tranches ne veut pas dire augmenter les prélèvements. « Cela va plutôt modifier la charge fiscale. Plus de tranches veut dire augmenter la progressivité de l’impôt, le rendre plus régulier, éviter les à-coups, explique Vincent Drezet, coordinateur de l’Observatoire de la justice fiscale. Mais dire que c’est augmenter les impôts est factuellement faux. » L’objectif clairement annoncé est que quiconque touche moins de 4 000 euros par mois paiera moins d’impôts. La progressivité est ainsi au cœur du programme de gauche, puisqu’elle devrait concerner la taxe foncière comme la CSG. L’avenir de cette contribution fait débat, le PCF militant notamment pour sa suppression. « Ce qui fait accord en tout cas, c’est qu’il faut séparer le financement de la Sécurité sociale – le but de la CSG – et l’État, et que cet impôt est injuste, tranche Vincent Drezet . Il prélève 9,2 % de quasiment tous les revenus, même des non imposables », regrette l’économiste fiscaliste.

Contrairement à ce qui est martelé, le principe de la progressivité est donc que les petits revenus paient moins d’impôts. À l’inverse, la Nupes veut imposer davantage certains revenus, en particulier ceux du capital et de la spéculation, qui sont devenus sous Macron la première source de richesse des plus nantis. On peut citer le rétablissement d’un ISF, le retour d’une taxe sur les exilés fiscaux ou la suppression de la « flat tax » sur les revenus du capital. « C’est très important, car imposer les revenus à court terme, c’est justement favoriser l’investissement à long terme, estime Vincent Drezet. Ces impôts sont des outils vertueux à la fois pour lutter contre les inégalités, mais aussi pour favoriser l’investissement réel. »

Les deux programmes fiscaux s’opposent frontalement sur l’héritage. C’est l’impôt le plus détesté des Français, alors que près de 90 % des foyers ne le paient pas, selon le Conseil d’analyse économique. Le président propose notamment de passer de 100 000 à 150 000 euros l’exemption d’impôt par enfant, quand la gauche veut augmenter le prélèvement sur les plus hauts patrimoines hérités. « Il y a un gros problème de pédagogie sur ce point, la droite dit que c’est un impôt sur la mort, qu’il faut pouvoir transmettre le fruit de son travail. Pourtant, l’écrasante majorité des Français ne sont déjà pas concernés, assure Vincent Drezet. Faisons un calcul simple : quelqu’un qui gagne 2 000 euros par mois, c’est un peu au-dessus du revenu médian français, et qui met de côté 200 euros par mois, s’il n’y touche pas jusqu’à sa mort, en quarante ans de travail, il aura épargné 96 000 euros, donc on reste en dessous du seuil imposable. » D’autant qu’il y a aussi un abattement sur la résidence principale pour les propriétaires.

La même opposition frontale des programmes se retrouve sur la fiscalité des entreprises. Emmanuel Macron propose à nouveau de baisser les prélèvements des grands groupes – au prétexte de diminuer les impôts de production – en supprimant la CVAE, l’impôt local qui a remplacé la taxe professionnelle, lequel ne pèse réellement que sur les sociétés dépassant les 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. En face, la Nupes propose de faire payer leur juste part d’impôt aux multinationales, bien moins imposées en proportion que les PME. La gauche entend aussi renforcer fortement les moyens de contrôle : 80 à 100 milliards d’euros échappent chaque année à l’administration fiscale. « Ce sont deux programmes et deux choix de société. Macron nous promet un appauvrissement de l’action publique et une augmentation des inégalités ; la Nupes, plus de justice fiscale et écologique, résume Vincent Drezet. Je voudrais rappeler qu’on ne taxe pas pour le plaisir : l’impôt n’est pas une fin, c’est un moyen. Quand on porte une vaste réforme fiscale, c’est pour financer une transition énergétique et des services publics, réduire les inégalités, et inciter à l’investissement. »

2. Une retraite tardive contre un travail de qualité pour tous

Alors que la majorité présidentielle persiste et signe, en assurant que sa réforme reportant à 65 ans l’âge de départ à la retraite entrera en vigueur dès l’été 2023, les attaques ne manquent pas contre le programme de la Nupes. « La retraite à 60 ans sans bouger le nombre d’annuités, ça ne tient pas financièrement. On ne peut pas promettre une réforme qui coûterait 50 milliards d’euros », a attaqué le nouveau ministre du Travail, Olivier Dussopt. Et le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, d’ajouter, sans concession, que « ceux qui proposent la retraite à 60 ans mentent aux Français ».

Le projet de la gauche rassemblée d’abaisser l’âge de départ à la retraite à taux plein à 60 ans après quarante annuités de cotisation et de prendre en compte les carrières longues, discontinues et pénibles cristallise les accusations. « C’est un projet tenable financièrement, à condition d’accepter de dépenser plus pour les retraites », rétorque Denis Durand, économiste communiste. Un choix qui améliorera le système, promet-il. Pour le spécialiste, le programme de la Nupes appelle en effet à « augmenter la part de gâteau consacrée aux retraites » mais aussi à « augmenter la taille du gâteau » en créant plus de richesses et en permettant à tous d’avoir un emploi de qualité. « Aujourd’hui, environ six millions de personnes sont au chômage, au chômage partiel contraint ou ne travaillent que quelques heures par mois. Cela représente 20 % de la main-d’œuvre, 20 % des richesses ne sont donc pas produites. Il faut par ailleurs augmenter les salaires, et donc les cotisations sociales », détaille-t-il. Le programme de la Nupes propose de relocaliser les productions essentielles en France et ainsi de recréer les emplois perdus, mais également de permettre à tous d’obtenir un emploi digne en réduisant l’usage des contrats courts et précaires, et en réduisant la durée de travail à 35 heures effectives et 32 heures pour les métiers pénibles.

La réforme envisagée par Macron, elle, risquerait d’engendrer une série de coûts qui réduiraient les économies promises. Selon une note commandée par le Conseil d’orientation des retraites (COR) à la Drees, institut statistique gouvernemental, le rehaussement de l’âge de départ à la retraite occasionnera une hausse des dépenses liées au versement de pensions d’invalidité, d’indemnités journalières ou d’allocations adulte handicapé. Sans compter que l’argument premier d’Ensemble ! – le déficit criant du système des retraites – peine à convaincre. Selon le dernier rapport du COR, publié en juin 2021, le déficit est principalement conjoncturel – du fait du Covid – et les projections à long terme ne laissent pas craindre un creusement de la balance. « L’objectif prioritaire de la majorité est de soutenir à tout prix la rentabilité du capital, en appliquant une pression constante sur les salaires et en refusant d’augmenter la part de dépenses consacrées aux retraites dans le PIB », analyse Denis Durand. Au prix d’une catastrophe sociale que la Nupes est bien décidée à empêcher.

3. Austérité inavouée contre investissement dans l’avenir

La promesse est en train de se transformer en boomerang politique. Le gouvernement s’est engagé auprès de la Commission européenne à ramener le déficit public autour de 3 % du PIB en 2027, contre 6,5 % fin 2021, mais il s’est bien gardé d’expliciter aux électeurs la marche à suivre. « Repasser sous la barre des 3 % revient à amputer le budget français de 80 milliards d’euros, prévient l’économiste Éric Berr. Or Emmanuel Macron affirme, d’une part, qu’il ne veut pas augmenter les impôts et, d’autre part, qu’il ne veut pas recourir à l’endettement. Je ne vois pas comment vous réduisez le déficit sans augmenter les recettes fiscales, à moins de faire des coupes franches dans les dépenses publiques. »

Accusé par Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure de préparer une hausse de la TVA sans le dire, le pouvoir se borne à affirmer qu’il n’y aura pas de hausse d’impôts, mais qu’il mettra à profit la vigueur de la croissance, ce qui semble très hasardeux, vu le climat économique actuel. Face à ce programme austéritaire, celui de la Nupes est accusé de « laxisme », conduisant à la ruine du pays. « Le plafond des 3 % ne repose sur aucune étude économique sérieuse, rétorque Éric Berr, mais cela ne veut pas dire que nous entendons dépenser sans compter. Notre objectif, c’est de gouverner par les besoins, et non en fonction de dogmes budgétaires. Il faut répondre à l’urgence sociale – augmentation des salaires, réduction des inégalités – et climatique – bifurcation écologique. Cela nécessite d’investir massivement, mais tout cela est chiffré. » Les économistes de la Nupes proposent d’injecter 250 milliards d’euros d’argent public dans l’économie d’ici à 2027, cette manne financière devant se traduire à l’arrivée par 267 milliards d’euros de recettes supplémentaires. Les trois quarts de ces recettes proviendraient de la « révolution fiscale » proposée (voir plus haut) et le quart restant de l’effet d’entraînement provoqué par les dépenses publiques sur l’économie.

Législatives 2022NupesLaREMréforme des retraites
L'Humanité

Déraillement de Brétigny : le parquet requiert la « peine maximale » contre la SNCF

Actu

Le parquet d’Évry a requis, ce mercredi, 450 000 euros d’amende contre la SNCF dans le procès du déraillement de l’intercités Paris-Limoges qui a fait 7 morts et des centaines de blessés le 12 juillet 2013.

Marion d'Allard

L’entreprise publique avait demandé la relaxe, le procureur de la République a requis, ce mercredi, la peine maximale contre la SNCF - 450 000 euros d’amende - alors que le procès du déraillement de Brétigny-sur-Orge touche à sa fin. SNCF Réseau, en revanche est épargné par le parquet qui a demande la relaxe. Relaxe requise également à l’encontre de Laurent Waton, ancien cheminot, à l’époque directeur de proximité du secteur de Brétigny, en charge de la dernière visite de contrôle de l’appareil de voie mis en cause dans le déraillement du Paris-Limoges. À son sujet, le procureur a estimé être « en présence de fautes simples, ordinaires, susceptibles de fautes disciplinaires » mais pas d’une « faute caractérisée ».

Dès le début de ses réquisitions, Rodolphe Juy-Birmann a pointé la responsabilité évidente - et unique - de la SNCF dans la tragédie qui a fait, ce jour-là, 7 morts et des centaines de blessés. Il a entre autres estimé que l’entreprise publique avait « créé le contexte à l’origine de l’accident ».

« Cette catastrophe était-elle évitable ? » À cette question « si simple », la SNCF a opposé un argumentaire « technocratique », un « discours stéréotypé et froid », emprunt d’une  « compassion qui vous a souvent semblé feinte », a-t-il entre autres pointé mercredi. Alors que l’entreprise publique réfute toute responsabilité, évoquant une anomalie indécelable dans l’acier qui compose la pièce du rail incriminée, le procureur a dénoncé une stratégie visant à faire de ce drame « un simple accident », estimant qu’à la SNCF, « on range au rayon des mauvais souvenirs cet événement anecdotique ». Pourtant, a insisté Rodolphe Juy-Birmann, ce procès n’est pas celui d’un simple accident mais recouvre un « enjeu majeur pour la SNCF ».

Depuis le début des audiences, où les paroles poignantes des victimes de ce jour terrible ont succédé aux analyses pointues des experts en métallurgie, a grandi « une crainte », a souligné le procureur de la République : celle de se rendre finalement compte que « la SNCF a fait le choix délibéré du rendement face à la sécurité de ses passagers ». À force de « renoncements dans la maintenance (…), c’est toute une conception du service public qui s’est effondrée », a-t-il affirmé.

S’ouvre désormais le temps des plaidoiries, avant la mise en délibéré de la décision du tribunal. Le verdict, lui, n’est pas attendu avant le mois d’octobre.

brétigny-sur-orgeSNCFjustice
France24 - World

Brazil police say bodies found in Amazon after suspect confessed to killing missing men

Issued on: 16/06/2022 - 02:03

NEWS WIRES

Police have found human remains in their search for British journalist Dom Phillips and Brazilian indigenous expert Bruno Pereira after a suspect confessed to killing them in the Amazon rainforest, investigators said on Wednesday.

The suspect, a fisherman who had clashed with Pereira over his efforts to combat illegal fishing in indigenous territory, led police to a remote burial site where the remains were unearthed, detective Eduardo Fontes told a news conference.

The news marks a grim conclusion to a case that has raised global alarm, hanging over President Jair Bolsonaro at a regional summit and stirring concern in the British Parliament.

Phillips, a freelance reporter who has written for the Guardian and the Washington Post, was doing research for a book on the trip with Pereira, a former head of isolated and recently contacted tribes at federal indigenous affairs agency Funai.

They were in a remote jungle area near the border with Colombia and Peru called the Javari Valley, which is home to the world’s largest number of uncontacted indigenous people. The region has been invaded by illegal fishermen, hunters, loggers, and miners, and police call it a key route for drug trafficking.

Police had previously identified their primary suspect as fisherman Amarildo da Costa, known as “Pelado,” who was arrested last week on weapons charges. His brother Oseney da Costa, 41, or “Dos Santos,” was taken into custody on Tuesday night.

Public defenders representing the brothers could not immediately be reached for comment. The suspects’ family had previously denied they had any role in the men’s disappearance.

Detective Fontes told journalists the “first suspect” had confessed and led police to the human remains, but the other suspect in custody had denied any role despite incriminating evidence. Police are investigating the involvement of a third person and further arrests are possible, he added.

The Costa brothers were seen meeting on the Itacoai river just moments after Phillips and Pereira passed by on June 5, headed toward the riverside town of Atalaia do Norte, a witness told federal police in a report reviewed by Reuters.

The police report said witnesses heard Pereira say he had received threats from Amarildo da Costa. A former official for indigenous affairs agency Funai, Pereira had been instrumental in stopping illegal gold mining, fishing and poaching along rivers inhabited by indigenous tribes of the Javari Valley.

News of the men’s disappearance echoed globally, with human rights organizations, environmentalists and press advocates urging Bolsonaro to step up the search after a slow start.

Bolsonaro, who once faced tough questioning from Phillips at a news conference over weakening environmental law enforcement, said last week that the two men “were on an adventure that is not recommended.”

On Wednesday, Bolsonaro suggested that Phillips had made enemies by writing about environmental issues.

British Prime Minister Boris Johnson told Parliament on Wednesday he was deeply concerned about the disappearance of Phillips and said his government was working with Brazilian authorities investigating the case.

(REUTERS)

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Brazilian police arrest second suspect in disappearance of pair in Amazon

Blood found in suspect’s boat as Brazilian police probe Amazon disappearances

Fears rise as UK journalist goes missing in Amazon

L'Humanité

Le merveilleux cabinet de curiosité de Véronique Bruez

Chronique

Vincent RoyIci habite le bonheur

  Ici habite le bonheur est un cabinet de curiosité, « une flânerie dans le passé, égyptien, grec ou romain, à travers la langue, les objets, les habitudes ». Rien de nouveau sous le soleil, semble nous dire Véronique Bruez tant elle souligne la permanence du coeur humain. En effet, devant l’horizon de la Méditerranée, naît l’amour de la sagesse, la philosophie. Comment aimer ? Comment supporter la perte d’un être aimé ? Déjà, des hommes et des femmes se posaient les questions qui sont toujours les nôtres.  « Les Grecs et les Romains s’inquiétaient de la disparition des abeilles, faisaient des blagues et des plats à emporter, taguaient les murs, observaient le tourisme de masse et se plaignaient de la pollution sonore. Ils pratiquaient la liposuccion, savaient le sexe bénéfique ».

     Curiosare, en italien, signifie fureter. C’est ainsi que Bruez procède. À la diable ! D’un mot, d’une expression l’autre… Son ouvrage est d’abord un bonheur d’écriture. Son érudition nous réjouit. Le lecteur, très vite, est sous le charme. C’est que l’autrice est vive, enjouée, profonde et légère (rien de contradictoire ici, au contraire). Elle est passionnée de littérature classique. Dans l’Antiquité, elle est comme chez elle. Voilà son jardin. La visite est un enchantement.

     Le bikini existait déjà à Rome : pour s’en convaincre, il suffit de regarder les célèbres mosaïques de la villa des Casale. Le capitalisme aussi ! Et Picsou : à preuve, Suétone ne racontait-il pas que Caligula aimait se rouler dans ses pièces d’or ?

     Sait-on, pour être plus sérieux, que « persona » est un vieux mot étrusque signifiant le masque des acteurs et qui a donné…personne ? Sait-on qu’ Olisbos« n’est pas le nom d’une île grecque, mais désigne un godemiché, mot venant du latin gaude mihi , « réjouis-moi » ? Que le poète Juvénal avait déjà prophétisé le mariage pour tous ? Et que Viriplaca, déesse romaine qui recevait sur le Palatin, pratiquait la psychothérapie de couple ? « Elle rendait la paix aux ménages ».

     Procurez-vous au plus vite ce livre lumineux donc éclairant. Et, à l’instar de Pindare, n’oubliez pas que « l’homme n’est que le rêve d’une ombre ».

La chronique littéraire de Vincent Roy
L'Humanité

Au procès de Brétigny, la SNCF joue la montre

Actu

Justice Les réquisitions du procureur de la République devraient finalement être présentées ce mercredi, après un ajournement.

Marion d'Allard

La justice marque une courte pause dans le procès du déraillement de Brétigny-sur-Orge. Alors que le procureur de la République, Rodolphe Juy-Birmann, devait prendre, mardi 14 juin, ses réquisitions contre la SNCF, SNCF Réseau (ex-RFF) et un ancien cheminot jugés pour « blessures involontaires » et « homicides involontaires », la présidente du tribunal, Cécile Louis-Loyant, les a suspendues pour vingt-quatre heures. En cause, 320 pages d’écritures déposées, la veille, sur le bureau du procureur par les avocats des prévenus. Le temps pour lui d’en prendre connaissance, ses réquisitions devraient finalement être prononcées ce mercredi 15 juin, en début d’après-midi.

Dans ce dossier déposé tardivement, les avocats de la SNCF demandent à la justice de séparer le volet pénal du volet civil de l’affaire. En somme, de renvoyer à une audience ultérieure la question des dommages et intérêts aux victimes – qui devraient s’élever à plusieurs millions d’euros. Sur cette requête précise, la présidente du tribunal n’a pas tranché. Et dans les rangs des parties civiles, c’est la colère qui l’emporte. « C’est traumatisant », a réagi Thierry Gomès, président de l’association des victimes de la catastrophe de Brétigny. Pour lui, le fait que la justice n’ait pas d’emblée rejeté ce renvoi civil revient à « laisser les victimes dans l’incertitude, neuf ans après les faits ». De son côté, le procureur a insisté sur le fait que le processus d’indemnisation était « tout aussi important » que la réponse pénale pour les victimes, car il « permet la prise en charge à travers des soins et suivis psychologiques et une indemnisation matérielle pour sortir du traumatisme ». Pour autant, il a également considéré « légitime » la demande de la SNCF d’avoir plus de temps pour étudier chacun des dossiers. « Il nous manque deux semaines », a répondu l’un des avocats de la SNCF. Le tribunal a laissé à l’entreprise publique « jusqu’à ce vendredi inclus » pour lui fournir tout ce qu’elle avait de « prêt » pour sa défense civile.

Sur le volet pénal de l’affaire, les avocats de l’entreprise publique, ainsi que ceux du cheminot incriminé – un ancien dirigeant de proximité en charge de la dernière visite de contrôle de l’aiguillage mis en cause dans le déraillement du Paris-Limoges ce 12 juillet 2013 – plaideront ces prochains jours. Dans le document remis au procureur lundi, la SNCF et SNCF Réseau demandent leur relaxe, fidèles à leur ligne de défense depuis le début de l’affaire : l’accident est dû à un défaut indécelable de l’acier qui compose l’appareil de voie. Les magistrats instructeurs, eux, au terme de sept années d’enquête, ont conclu à un défaut de maintenance. À l’issue du procès, la décision sera mise en délibéré. Le verdict n’est pas attendu avant l’automne.

brétigny-sur-orgeSNCFjustice
France24 - Monde

Mali : la France capture un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara

Publié le : 15/06/2022 - 10:06Modifié le : 15/06/2022 - 11:41

FRANCE 24 Suivre

Une opération de la force Barkhane près de la frontière entre le Mali et le Niger dans la nuit du 11 au 12 juin a permis l'arrestation un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara, a-t-on appris mercredi par l'état-major de l'armée française. L'homme dirigeait les opérations du groupe jihadiste dans la région du Gourma, au Mali, et dans le nord du Burkina Faso.

L'armée française a arrêté un haut cadre de l'organisation État islamique au Grand Sahara (EIGS) au cours d'une opération de la force Barkhane près de la frontière entre le Mali et le Niger, dans la nuit du 11 au 12 juin.

Dans un communiqué, l'état-major des armées précise qu'Oumeya Ould Albakaye dirigeait les opérations du groupe jihadiste dans la région du Gourma, au Mali, ainsi que dans le nord du Burkina Faso.

#Mali selon sources concordantes, arrestation le 12.6 d’Oummaya Ould al-Bakay, dit Oummaya l’Arabe, commandant militaire #EI #Sahel pour le #Gourma dans un campement à la frontière avec le #Niger région de #Labbezanga par @BARKHANE_OP. Il a été blessé, 3 autres personnes arrêtés pic.twitter.com/AQEWqh4ZJ0

June 14, 2022

"La mise hors d'état de nuire d'Oumeya Ould Albakaye constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les groupes armés terroristes (GAT) tout en se réarticulant hors du Mali", insiste l'état-major alors que l'armée française, qui doit achever son retrait du Mali d'ici à la fin de l'année, vient de quitter sa base de Ménaka.

#Sahel #Mali confirmation @EtatMajorFR pic.twitter.com/s9fouRpnbN

June 15, 2022

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Mali : la junte "coupe l'herbe sous le pied" de la Cédéao en annonçant une transition de deux ans

Retrait de la force Barkhane : la base de Ménaka transférée à l'armée malienne

Le Débat de France 24

Le Sahel face à la menace jihadiste

New York Times - World

Haiti’s Lost Billions

By Lazaro GamioConstant MéheutCatherine PorterSelam GebrekidanAllison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.

The choice: money or war.

The choice: money or war.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With the warships looming off the coast, Haiti agreed.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.

French National Library

French National Library

In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.

Lepelletier de Saint Remy

But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.

What France demanded

150 million francs

1st payment

2nd

3rd

4th

5th

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.

That was part of France’s plan.

That was part of France’s plan.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.

Departmental Archives of Landes

Federico Rios for The New York Times

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.

French National Library

In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.

Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.

National Archives, France, CC//379

Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.

The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.

Mauricio Lima for The New York Times

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.

It was a disaster — national in name only.

It was a disaster — national in name only.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.

Haiti’s debt burden

In 1825 french francs

Double debt

1874 and 1875 loans

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.

Library of Congress

By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.

French National Library

In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.

U.S. Navy

Museum of the City of New York, via Getty Images

Library of Congress

Bettmann Archive/Getty Images

Bettmann Archive/Getty Images

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.

Their loot was in New York within days.

Their loot was in New York within days.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.

Haiti’s Debt Burden

In 1825 french francs

Americans invade

Franc loses value

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

The U.S. now controlled Haiti’s finances.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.

Bettmann Archive/Getty Images

Damon Winter/The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Adriana Zehbrauskas for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

Federico Rios for The New York Times

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.

New York Times - World

How a French Bank Captured Haiti

How a French Bank Captured Haiti

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.

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How a French Bank Captured Haiti

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By Matt ApuzzoConstant MéheutSelam Gebrekidan and Catherine Porter

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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.

Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.

But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.

“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.

Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.

Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”

It was all a mirage.

The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.

Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.

Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.

Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.

And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.

French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.

Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.

The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.

That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”

A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)

Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.

The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.

By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.

The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.

The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.

The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”

But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.

And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.

More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.

It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.

“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”

Hopes and Aspirations

Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.

Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.

Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.

Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.

These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.

Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.

“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”

But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”

Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.

A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.

‘We Owe More Than Before’

Durrieu knew how to sell a dream.

Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.

It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.

Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”

None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.

“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”

The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”

Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.

Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.

The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.

That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.

The National Bank

Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.

The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.

Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.

The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.

Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.

Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”

Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.

Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.

‘Betrayed by Their Own Brothers’

The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.

In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”

When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.

Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.

Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.

“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”

That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.

“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”

Dashed Hopes

Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.

The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.

“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.

Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.

The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”

Yet Another Loan

The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.

Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.

Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.

It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.

Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.

“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”

The Fall of the National Bank

Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.

The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.

Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.

But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.

In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.

That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”

As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.

“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”

That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.

By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.

The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.

After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.

It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.

Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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France24 - Monde

Le président somalien nomme Hamza Abdi Barre au poste de Premier ministre

Publié le : 15/06/2022 - 18:11

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Le président somalien Hassan Cheikh Mohamoud a nommé Hamza Abdi Barre au poste de Premier ministre, un mois après son élection à la tête de ce pays instable de la Corne de l'Afrique, confronté à une insurrection islamiste et une famine imminente. 

Un mois après son arrivée à la tête de la Somalie, le président Hassan Cheikh Mohamoud a nommé, mercredi 15 juin, Hamza Abdi Barre au poste de Premier ministre.

Député de l'État du Jubaland, dans le sud du pays, âgé de 48 ans et membre du parti du président, Hamza Abdi Barre devient le 21e Premier ministre de la Somalie, succédant à Mohamed Hussein Roble qui occupait le poste depuis septembre 2020.

H.E @HassanSMohamud appoints Mr. Hamza Abdi Barre as the Prime Minister of the Federal Government of Somalia. The President wishes the new PM utmost success as he leads the government’s ambitious reform agenda and calls on #Somali people to render him their unwavering support. pic.twitter.com/uYouD6PVNh

June 15, 2022

"Le président souhaite le plus grand succès au nouveau Premier ministre dans l'ambitieux programme de réforme du gouvernement qu'il mènera et appelle le peuple somalien à lui apporter son soutien indéfectible", a déclaré la présidence dans le communiqué officialisant sa nomination.

Face aux journalistes, Hamza Abdi Barre s'est dit "très heureux d'avoir (la) confiance" du président, évoquant l'"énorme tâche" qui l'attend. "Je promets de travailler jour et nuit pour faire mon travail (...) et je formerai un gouvernement de haut niveau", a-t-il ajouté.

Une nouvelle administration 

Cette nomination lance l'installation d'une nouvelle administration, un mois jour pour jour après l'élection d'Hassan Cheikh Mohamoud pour un deuxième mandat de président, après avoir dirigé le pays de 2012 à 2017.

Cette élection était attendue pour mettre un terme à une profonde crise politique qui a miné le pays, retardant de plus d'un an les élections. Son prédécesseur Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, nourrissait notamment des relations conflictuelles avec son Premier ministre Mohamed Hussein Roble ainsi qu'avec plusieurs États fédérés, dont le Jubaland. 

Hamza Abdi Barre a été élu en décembre député de Kismayo, la capitale commerciale du Jubaland. Il a également dirigé la commission électorale de cet État en 2019-2020. Il a auparavant été secrétaire général du Parti pour la paix et du développement - aujourd'hui Union pour la Paix et le Développement - de sa fondation par Hassan Cheikh Mohamoud en 2011 jusqu'en 2017. 

Il a également été conseiller auprès du ministre des Affaires constitutionnelles au sein du gouvernement fédéral entre 2015 et 2019, après avoir été conseiller auprès maire de Mogadiscio durant un an.

Diplômé en management dans des universités de Malaisie et du Yémen, ce père de huit enfants a également été impliqué dans le secteur de l'éducation, co-fondant l'université de Kismayo et dirigeant un réseau communautaire visant à reconstruire à ce secteur après les décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays à partir de 1991.

Le nouveau pouvoir à Mogadiscio devra combattre l'insurrection lancée il y a 15 ans par les islamistes radicaux shebab, qui restent solidement implantés dans de vastes zones rurales, et la menace d'une famine imminente causée par l'une des pires sécheresse depuis 40 ans. 

Dans son discours d'investiture le 9 juin, Hassan Cheikh Mohamoud a également promis d'œuvrer à "la stabilité politique par la consultation, l'approbation mutuelle et l'unité entre (...) le gouvernement fédéral et les États membres fédéraux". 

Avec AFP

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Somalie : des dizaines de morts dans une double attaque revendiquée par les Shebab

Les Shebab revendiquent l'attaque de la base militaire de l'Union africaine en Somalie

L'ancien chef de l'État, Hassan Cheikh Mohamoud, élu président de la Somalie

L'Humanité

Passé inaperçu, mais terriblement actuel

Chronique

Jean-Claude Lebrun

Paru en 2018 chez un éditeur peu diffusé malgré son catalogue étoffé, ce premier roman échappa à l’attention générale. Avec le recul, il apparaît prémonitoire. Tout y était dit du fonctionnement des Ehpad privés, occupés à produire un rendement rapide et optimal pour les fonds d’investissement. Pour cela, l’auteur, qui avait déjà fait paraître trois essais, choisit d’emprunter la voie de la fiction, plus apte à explorer l’intime, plus riche en potentialités dramatiques. Plaçant au centre de l’intrigue un narrateur de 28 ans diplômé d’une grande école de commerce qui, en recherche de sens et de valeurs humanistes, avait opté pour le secteur médico-social. En phase avec une tendance croissante de l’époque.

Il a postulé pour un poste au siège d’un groupe : la DRH lui propose la direction d’une maison de retraite de la banlieue dijonnaise, poste dans lequel il pourra « mettre à profit » ses compétences et « déployer » son imagination. Plus prosaïquement, sauver les apparences après un « incident » embarrassant qui a entraîné l’éviction de son prédécesseur. Un pensionnaire en fauteuil roulant oublié à l’extérieur et retrouvé mort le lendemain matin. Ce ne sera pas le seul décès de l’affaire.

Au fil d’une dramaturgie millimétrée, continûment ­teintée d’ironie, c’est un véritable parcours initiatique dans l’univers de « l’or gris » que propose Damien Lorton. À commencer par la glaciale lettre de licenciement envoyée à l’aide-soignante qui avait dû gérer des urgences en cascade, laissant le vieil homme abandonné à lui-même : pour elle, une journée à flux tendu, dont l’humain constituait la matière première. Car, ce qui impose sa loi d’airain dans la gestion au quotidien, c’est le TO (taux d’occupation) et la DMS (durée moyenne de séjour, aux alentours de dix-neuf mois). Et dans la conduite du groupe, outre le taux de profit, le LBO (leverage buy-out), qui permet à un fonds d’investir sans pratiquement bourse délier.

La force du livre de Damien Lorton tient à son impressionnante mise en relation des enjeux financiers avec le quotidien de l’Ehpad. Son sens du concret, l’épaisseur de ses personnages, ses prises de vues sur le monde environnant et sa précision géographique. Tout ce qui hausse sa fiction très au-dessus d’une simple dimension documentaire. Très vite, le narrateur avait pris la décision de donner à son vécu un tour littéraire, chaque soir devant son ordinateur. Façon pour lui de conserver une salutaire mise à distance, mais aussi de donner du sens à son propre parcours. Il n’est pas trop tard pour lire cet incisif premier roman.

Littératurepremiers romansEhpadChronique littéraire de Jean-Claude Lebrun
New York Times - World

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.

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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

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By Selam GebrekidanMatt ApuzzoCatherine Porter and Constant Méheut

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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.

They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.

The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.

The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.

Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”

But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.

Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.

“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”

For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.

But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.

By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.

Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.

After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.

Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.

Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.

But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.

And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.

“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”

At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.

But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.

Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.

Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.

The Ransom

How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.

Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.

The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.

American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”

“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”

More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.

When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.

“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.

‘Detrimental to American Interests’

“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”

For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.

He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”

“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”

Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.

By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.

The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.

The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.

As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.

One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.

Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.

No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.

“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.

Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.

Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.

French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.

Claiming the Gold

Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.

His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.

Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.

Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”

According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.

Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.

Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.

In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.

Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.

Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.

The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.

Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.

The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”

Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”

At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.

But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.

In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.

“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”

‘The Triumph of the Wolf’

An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.

American troops occupied the country the same day.

The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.

The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.

Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.

The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.

“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.

Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”

Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.

John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.

At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”

Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.

The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.

Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”

“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.

“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”

The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.

Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.

“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.

The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.

In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.

When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.

American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.

According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.

Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.

“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.

As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.

With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.

“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.

Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.

“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”

“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”

‘Haiti Does Not Want This Loan’

For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.

“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.

Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.

By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.

Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.

National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.

Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.

That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.

Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.

Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.

Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.

How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.

Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.

“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.

“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : à Paris, Brigitte Kuster s’érige en « résistante » au macronisme et à Nicolas Sarkozy

« Je serais fidèle à mes convictions et à ma famille politique jusqu’au bout ». La députée sortante Les Républicains de la 4e circonscription de Paris Brigitte Kuster n’en démord pas. Auprès de Valeurs actuelles, elle rappelle qu’elle « est engagée dans la défense des valeurs de droite » et se dit « attachée à une certaine idée de l’exercice politique. Quand on a des valeurs pour lesquelles on s’engage, on s’y tient ». Pourtant, au début de la campagne des législatives, son nom était cité dans le microcosme de la macronie comme un possible ralliement. L’actualité récente clarifie sa situation et ses « valeurs », donc.

Son mentor en politique, Nicolas Sarkozy, a reçu ce mercredi sa concurrente Ensemble Astrid Panosyan-Bouvet. Cette dernière aurait bénéficié de conseils de la part de l’ancien chef de l’État. Une trahison pour Brigitte Kuster. Dans un tweet laconique, elle exprime son incompréhension à la découverte de cette annonce : « Je vais me coucher le cœur lourd… mais avec au fond de moi la foi de la #remontada pour la #circo7504. » La relation entre l’élue parisienne et l’ancien chef de l’État remonte à la fondation des Républicains. Par le passé, elle lui a pourtant prouvé toute sa loyauté… En vain. Celle-ci a notamment présidé le comité de soutien parisien de l’ex-président au cours de la primaire de 2016 et aura été sa porte-parole durant deux ans. Mais, depuis, les choses ont changé. Nicolas Sarkozy s’est détourné de sa famille politique. « La bonne politique est celle qui repose sur un curseur de valeurs, insiste la députée sortante. Quand on s’implique dans la vie démocratique, on s’engage pour la défense du bien commun et de l’intérêt général. Moi-même, je dirais même par humanisme, mais aussi parce qu’il y a une perte des valeurs dans cette société. »

Je vais me coucher le coeur lourd … mais avec au fond de moi la foi de la #remontada pour la #circo7504 . https://t.co/aMOA3h7OoW

— Brigitte KUSTER (@brigitte_kuster) June 15, 2022

Xavier Bertrand, Rachida Dati, David Lisnard… Les ténors LR se mobilisent

Ce mardi 14 juin, dans la cour de l’école élémentaire Pereire, dans le 18e arrondissement, la députée sortante a pu compter sur les soutiens et pas des moindres de trois ténors de sa famille politique : Rachida Dati, Xavier Bertrand et David Lisnard. Cette réunion publique, pour les plus observateurs dans l’assistance, est « un mini-congrès avant l’heure. Toutes les têtes d’avenir sont-là et c’est Brigitte qui les réunit tous », commente, amusé, ce soutien de la députée. Mais pour l’heure, c’est bien l’unité autour de Brigitte Kuster qui prime dans cette réunion publique. « Brigitte est une députée responsable et de qualité. Son engagement pour ses concitoyens témoigne de la force de son implantation à mener des combats importants à l’Assemblée nationale comme au Conseil de Paris », confie la députée européenne et présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren.

« Nous ferons la remontada du siècle ». Micro en main, la députée LR de la 4e circonscription de Paris harangue ses soutiens. À cinq jours du dénouement des législatives, Brigitte Kuster lance un appel à la mobilisation. L’élue sortante s’est qualifiée difficilement pour le second tour. Elle est devancée par sa concurrente directe, la macroniste Astrid Panosyan-Bouvet, reçue par Nicolas Sarkozy. La parlementaire figure en seconde position avec 28,92% des voix exprimées. La candidate de la majorité présidentielle caracole en tête avec 41,03% des voix. En ballotage, Brigitte Kuster joue sa place. Pis, la quatrième circonscription de Paris est l’une des deux dernières encore entre les mains des Républicains, après la vague macronienne de 2017. Cette circonscription regroupe les quartiers de Ternes, Monceau, Dauphine et Chaillot, qui valent de l’or. Et ça, LR ne le sait que trop bien.

L’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati est la première à prendre la parole. Avec sa gouaille habituelle, la maire du 7e arrondissement ne manque d’étrier pêle-mêle Anne Hidalgo et consorts. Pour elle, la seule « raison de voter Brigitte Kuster est de donner une opposante constructive » et qui ne fait pas « le jeu du chaos d’Emmanuel Macron face aux extrêmes ». De son côté, le maire de Cannes et président de l’Association des maires de France, David Lisnard, loue le parcours de cette députée « engagée, constante et solide dans ses convictions, pour défendre une vision politique utile au pays et ancrée dans l’expérience locale ». Enfin, le président de la région des Hauts-de-France et ancien candidat au congrès de la droite affirme que « pour ne pas donner les pleins pouvoirs à Emmanuel Macron, il n’y a qu’un seul bulletin de vote utile dimanche : celui de Brigitte ».

Mais, la députée est sur la corde raide. Face à son retard de voix, sa prise de parole prend un accent offensif, avec dans son viseur quelques piques à l’encontre de sa concurrente Panosyan-Bouvet. Elle raille le « passé socialiste » de sa rivale. Son suppléant Gérard Gachet, maire-adjoint dans le 16e arrondissement, pense au scrutin de ce dimanche et au retard du premier tour à rattraper. « Ce sera difficile, glisse-t-il. Mais, elle a pour elle des convictions solides et un bilan conséquent à l’Assemblée. Et puis Brigitte a toujours l’habitude de mener des combats difficiles, c’est sa force. » Bis repetita pour Brigitte Kuster, avec cette fois-ci moins de marge de manœuvre, contrairement à 2017. Lors du précédent scrutin, un petit écart d’environ 1 000 voix la séparait de la macroniste et future députée européenne, Ilana Cicurel. Face à cette situation, l’intéressée le reconnaît elle-même : « Je suis la résistante de Paris. »

Première place du classement des députés parisiens

La « résistante de Paris » revit le même scénario qu’il y a cinq ans. Mais cette fois-ci, elle bénéficie, à son avantage, d’une première expérience au Palais Bourbon. Au cours de la 15e  législature, elle a présidé la mission d’information chargée du suivi des travaux de restauration de la cathédrale Notre-Dame. Elle a veillé ainsi à la restauration à l’identique de l’édifice du monument gothique et au suivi du versement des dons. Cette présidence est marquée par sa vive opposition à la taxation des dons que voulait imposer la mairie de Paris, pour restaurer le parvis de la cathédrale. La majorité socialiste motivait sa décision par une occupation de l’espace public par le chantier. « On a quand même permis d’économiser 25 millions d’euros de dons que Hidalgo voulait taxer en plus. C’est une vraie victoire », insiste Brigitte Kuster.

Dans l’hémicycle, elle s’est fait notamment remarquer par ses prises de position contre la baisse des aides au logement (APL) et contre le projet de loi bioéthique. Dans le cadre du projet de loi de sécurité globale du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, elle porte au nom des maires LR de la capitale la création d’une police municipale à Paris. Son implication sur les bancs du Palais Bourbon a été récompensé à deux reprises de la première place du classement des députés de la capitale par le journal le Parisien. En ballotage, elle espère que « dans ce contexte de montée des extrêmes, il faut que l’intérêt général prime à l’Assemblée. Je ne veux pas que Paris soit dans la fracture, mais que nos concitoyens soient respectés. Ma ligne politique est la défense de la droite républicaine. Je suis pour la politique du pragmatisme. » Réponse dimanche.

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France24 - Monde

Irlande du Nord : Bruxelles passe à l'action contre Londres pour son projet de loi post-Brexit

Publié le : 15/06/2022 - 13:54

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La Commission européenne a lancé mercredi des procédures d'infraction contre le gouvernement britannique après que Londres a présenté un projet de loi remettant en cause de manière unilatérale le statut douanier post-Brexit de l'Irlande du Nord. Certaines de ces procédures peuvent conduire à des sanctions ou des astreintes financières.

La Commission européenne est passée à l'action, mercredi 15 juin, contre Londres en représailles au lancement d'une révision unilatérale du statut post-Brexit de l'Irlande du Nord. Elle a annoncé des procédures d'infraction ouvrant la voie à une action devant la justice de l'Union européenne, dénonçant "une violation de la loi internationale".

Le commissaire chargé de l'accord post-Brexit, Maros Sefcovic, a annoncé lors d'une conférence de presse le lancement de deux nouvelles procédures pour non-respect de contrôles de marchandises.

Il a également fait savoir qu'une troisième procédure avait été relancée. Celle-ci peut conduire à un recours devant la justice européenne et donc à des sanctions ou des astreintes financières.

"Le but de ces procédures" est de contraindre Londres "à se conformer au protocole nord-irlandais", conclu dans le cadre du traité de Brexit, a expliqué le commissaire européen. "Agir de façon unilatérale n'est pas constructif. Violer des accords internationaux n'est pas acceptable", a affirmé Maros Sefcovic.

Londres lance la révision du statut douanier post-Brexit

Le gouvernement britannique a présenté lundi au Parlement son projet de loi qui remet en cause le statut post-Brexit de l'Irlande du Nord, après avoir réclamé pendant des mois une révision du protocole, ce que les Européens refusent, concédant seulement des aménagements.

Le protocole vise à protéger le marché unique européen après le Brexit sans provoquer le retour d'une démarcation physique entre la province britannique et la République d'Irlande, membre de l'Union européenne, ce qui pourrait remettre en cause la paix.

Pour résoudre cette quadrature du cercle, le gouvernement de Boris Johnson avait accepté que l'Irlande du Nord reste de facto au sein du marché européen, instaurant une frontière douanière en mer d'Irlande, avec contrôles et "paperasse". Cette situation complique les approvisionnements et horripile la communauté unioniste, qui estime que la place de la province au sein du Royaume-Uni est menacée.

Avec AFP

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Irlande du Nord : Londres lance la révision unilatérale du statut post-Brexit

Londres veut modifier le protocole nord-irlandais, Dublin "regrette cette décision"

En visite en Irlande du Nord, Boris Johnson à la recherche d'une sortie de crise

France24 - World

Voter turnout issue looms over French legislative elections after record first-round abstention

Issued on: 15/06/2022 - 18:22

With 52.49 percent of voters choosing to stay away on Sunday, France recorded its highest-ever abstention rate in the first round of the legislative elections, surpassing the 2017 record by a full point. Voter turnout will remain a major issue for next Sunday's run-off, as candidates cajole voters head to the polls for the fourth time in two months following April's two-round presidential election.

One key challenge for Emmanuel Macron's centre-right Ensemble ("Together") alliance and Jean-Luc Mélenchon's pan-leftist NUPES coalition – the two factions that topped first-round voting on Sunday, with just over 25 percent each – will be to get voters to spend yet another spring day at the ballot box.

"We have a system wherein the presidential election has taken up so much space that voters consider all bets are off once the president is elected," said political scientist Martial Foucault, who heads Sciences Po's CEVIPOF research centre. The country's legislative elections tend to pale in comparison to the earlier, flashier presidential vote. Less focussed on individual personalities, they are seen as less accessible, with 577 individual races waged for as many lower-house seats. Voters have measurably lost interest in the parliamentary polls over the past 30 years. The National Assembly itself has, in parallel, often seen its role overshadowed by the reigning executive.

Both those sentiments have been bolstered since 2002, when the French electoral calendar was rejigged to set legislative elections just weeks after the presidential run-off. "The sequence of four elections, the two presidential rounds and now the legislative elections, has flattened turnout," said Foucault.

High abstention rates like the ones France is seeing raise concerns about democracy, worries the specialist, who calls the parliamentary polls "fundamental" because they "allow the election of the representatives who make law".

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

"It's a bit of a paradox, because a segment of the French people who don't vote reproach President Macron of exercising power alone or even in an authoritarian way," mused Foucault. "And yet the National Assembly is where opposing powers express themselves. One wonders whether the French are still politically aware because the opportunity to send their representatives to the National Assembly doesn't incite them to take part."

A 'non-existent' campaign

Sciences Po Professor Emeritus Pascal Perrineau says one thing reinforcing the crisis in the French electorate's relationship with politics is the virtual absence of electoral campaigning. "One must recognise that politicians have not put themselves out there much. The campaign for the presidential election was very short, but the one for the legislative elections was practically non-existent," said Perrineau. "The French are fine with going back to the polls as long as someone moves them to action. But in this case, there was no debate on substance, no debate on platforms...."

One of the challenges of this one-week period between voting rounds is to motivate voters via real democratic debate, said Pierre Jacquemain, editor-in-chief of the left-wing weekly Regards. "We have to hope that the different NUPES currents and the (incumbent) presidential majority will hold debates in order to mobilise voters," he said. "I heard (Prime Minister Élisabeth Borne) say she wanted voters to get more involved for the second round, but to get more involved, one has to understand this election. And while people know Mélenchon's programme, that is less, even not at all, the case for Macron's programme."

Indeed, the president – who isn't, institutionally speaking, tasked with leading his side's charge ahead of legislative elections – has opted for a strategy of silence, steering clear in recent weeks of speaking up on the most divisive aspects of his platform, like pension reform. "Things accelerated at the end of the (first-round) campaign, but only one candidate was filling the airwaves and it was Mélenchon," said Foucault. "That gave rise to remobilisation in the left-wing camps and a kind of wait-and-see attitude among voters of other political affiliations."

As such, NUPES managed to mobilise swaths of young people and the working classes, demographics that tend to turn out to vote in lower numbers. But the leftist coalition's vote reserves are now very low for the run-off round, which may prove a challenge for Mélenchon's designs on becoming France's next prime minister.

Specialists agree the most likely outcome next Sunday is a hung parliament for Macron's centre-right alliance. While the leftist and centre-right coalitions were neck-and-neck coming out of Sunday's first round, pollsters see Ensemble winning a new majority – albeit not necessarily an absolute one – with between 255 and 295 seats next Sunday. They project Mélenchon's NUPES settling for between 150 and 210 seats. The seat target for an absolute majority in the National Assembly is 289.

>> Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election

In joining forces ahead of the first round, the NUPES candidates – which includes Mélenchon's far-left La France Insoumise (LFI), the French Communist Party, the Socialist Party and the Greens – have a shallower well to draw from than the centre-right Ensemble, which can count on some support from conservative Les Républicains voters. The centre-right camp also reaches demographics less likely to abstain on Election Day.

"The one that wins will be the one that manages to gather support beyond their normal margins," said Perrineau. "Ensemble appears better-placed to do that than NUPES, which has already pulled in as many votes as they could and have fewer left to fall back on."

Fewer reserves on the left

Hoping to tap into the coveted fount of abstentionists to keep his NUPES hopes alive after the polls closed on Sunday, Mélenchon called for "the people" – the young and the working classes, in particular – to "surge next Sunday".

But the task won't be an easy one. Coaxing support from individuals who would otherwise abstain tends to require a sort of lengthy fieldwork that is difficult to implement in a single week. The upshot, said Mathieu Doiret of pollster Ipsos, is that "NUPES could be beaten in constituencies where it is currently in the lead".

On the far right, the National Rally is also dependent on working-class voters and suffers the vagaries of voter turnout. But despite appeals from Macron allies and leftists alike not to give Marine Le Pen's party a single vote in next Sunday's second round, the National Rally is looking well-placed to win at least the 15 seats needed to form an official parliamentary group in the next legislature.

>> Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections

Still, as the political editorialist Pascal Jalabert noted, it can be very difficult to predict how votes may transfer between rounds from an eliminated candidate to a finalist, or how likely those who abstained one week are to turn up the next. "Beware of projections. These are wide ranges. One needs to go district by district, and there are many votes that may turn up from those who abstained in the first round," Jalabert stressed. "We don't know how votes will transfer, where the National Rally votes will go in districts where their candidate is eliminated, nor how left-wing votes will translate in run-off duels between the National Rally and Ensemble. So one must be careful."

It is also tough to predict what centre-right Macron voters will do in the 58 districts nationwide where NUPES leftists and far-right National Rally candidates are going head to head. Election Night commentary from the Ensemble camp appeared equivocal on the issue, but government spokesperson Olivia Grégoire looked to set that right on Monday. "Let's be clear," she said. "Not a single vote for the National Rally."

This article has been adapted from the original in French.

 

French legislative elections © FRANCE 24

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Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections

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Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election

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Macron appeals for 'solid majority' ahead of legislative election run-offs

Valeurs Actuelles

Législatives : Les Républicains ulcérés après une visite de Gérard Larcher à l’Elysée

Pour Les Républicains, la double séquence électorale de 2022, qui s’achèvera dimanche 19 juin, s’est largement apparentée à une séance de torture. Plus que jamais, l’incapacité du parti à se donner une ligne claire, tranchant avec la macronie, est restée la toile de fond d’une série de péripéties culminant avec l’humiliante élimination de Valérie Pécresse au premier tour de l’élection présidentielle. Un déficit d’identité politique qui condamnent Les Républicains à consacrer une large partie de leur temps à nier tout rapprochement avec la majorité présidentielle. Dans un tel contexte, relate Le Figaro, la discrète visite du président du Sénat à Emmanuel Macron, lundi 13 juin, n’a pas vraiment aidé.

Il faut dire qu’une telle rencontre, orchestrée au lendemain d’un premier tour des élections législatives qui a fragilisé l’hypothèse d’une majorité absolue en faveur du président de la République, avait de quoi faire parler. Elle a en tout cas forcé plusieurs responsables Républicains à rappeler leur ligne : « La petite musique qui s’installe brouille notre message et ne rend pas service à nos candidats », a par exemple regretté l’élu francilien Othman Nasrou, qui se refuse à ce que LR devienne « la béquille électorale du macronisme ». « Un contrat de coalition ne correspond ni à l’esprit des institutions, ni à notre ligne politique », a également retorqué le sénateur vendéen Bruno Retailleau.

« Pas question de fusion », rassure Larcher

Pour ce dernier, cite Le Figaro, les partisans d’une alliance sont « très minoritaires » au sein du parti. Une minorité malgré tout mise en valeur par la position largement plus nuancée de certains barons historiques, comme Jean-François Copé ou, excusez du peu, Nicolas Sarkozy lui-même. Dans le même ordre idée, le ralliement perlé de nombreuses figures des LR à la macronie, de Renaud Muselier à Damien Abad, a participé à fragiliser la fiction d’une indépendance totale du parti. Le coup de grâce viendrait donc de Gérard Larcher ? Du côté de l’entourage du président du Sénat, on assure que non : « Le sujet d’une potentielle alliance ne faisait pas du tout partie des discussions », a-t-on glissé au Figaro.

Un sénateur, resté anonyme, croit également savoir que le rendez-vous a été consacré à « des questions de calendrier parlementaire ». « Il est normal que le président du Sénat voit le président de la République et le chef du gouvernement », ajoute-t-il. Sur BFMTV, jeudi 16 juin, Gérard Larcher a lui-même déclaré qu’il souhaitait « une opposition indépendante, claire et utile au pays ». « Il n’est donc pas question de fusion ou de coalition », a-t-il ajouté, refusant d’abandonner l’opposition aux seuls représentants de la Nupes et du RN. Reste qu’en étant organisée aux premières heures d’un entre-deux-tours si particulier pour Les Républicains, la réunion semble avoir fait des dégâts.

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L'Humanité

Pour une révolution numérique… et sociale !

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Essai Dans son dernier ouvrage, Ivan Lavallée analyse la « cyber-révolution » à travers « la grille de lecture marxiste » et ouvre à des travaux prospectifs.

Paul Mazliak

Lorsque il y a 3,5 milions d’années environ, un Australopithèque s’est dégagé du règne animal en fabriquant un outil, il engageait le processus d’hominisation car « ce qui distingue l’homme du singe, c’est le travail » (Engels, 1883). De nombreuses découvertes jalonnent cette hominisation progressive : la maîtrise du feu, l’agriculture, la roue, le tour du potier, la domestication des animaux de trait, etc. Viennent ensuite la maîtrise de l’énergie mécanique avec les moulins à vent, puis les machines à vapeur, les moteurs électriques. Derniers progrès : les machines à calculer, la machine de Turing, les ordinateurs, Internet. Ivan Lavallée ajoute que « ce qui distingue une époque économique d’une autre, c’est moins ce que l’on fabrique que la manière de le fabriquer ». La thèse principale du livre découle de là : au XXIe siècle, un nouveau système technique, reposant essentiellement sur l’informatique, est en cours d’installation. Cette mutation technique devrait donc entraîner une nouvelle organisation de la société.

des progrès conceptuels

Cependant, les transitions sociales exigent souvent plusieurs siècles. Le dépassement du régime capitaliste a été tenté par la Commune de Paris (1871) et par la révolution bolchevique de 1917. L’échec de cette dernière tentative vient de la mise en œuvre autoritaire, par les dirigeants politiques, d’une vision mécaniste et stérilisante de l’évolution des sociétés. Par exemple, en URSS, dans les années 1960-1980, il n’y avait aucun retard scientifique ou technologique sur les pays capitalistes avancés (États-Unis, Europe). Les physiciens, mathématiciens, informaticiens soviétiques étaient parmi les plus avancés au monde. Boris Babayan et ses collègues ont développé, en 1978, Elbrus I, un ordinateur superpuissant, quinze ans avant l’apparition d’un ordinateur équivalent aux États-Unis. Mais les progrès scientifiques soviétiques étaient strictement réservés au domaine militaire.

Aujourd’hui, ce sont les progrès conceptuels de la « science pure » qui viennent révolutionner l’état des « forces productives ». La cybernétique et l’intelligence artificielle permettent la robotisation de nombreuses productions. Les ordinateurs personnels se sont mis en place dans les années 1980, mais ce sont les compagnies américaines (Microsoft, Apple, Honeywell-Bull) qui se sont emparées de ce marché. Sur le plan idéologique, tout est fait pour masquer « la grille de lecture marxiste » des rapports entre le capital et le travail. La partie prospective du livre énumère les conditions nécessaires au « dépassement du capitalisme » vers une société dont l’objectif majeur serait l’intérêt de toute la communauté des hommes, c’est-à-dire le communisme. Il faudrait la maîtrise du vivant (santé, agriculture), le succès dans la lutte contre le réchauffement climatique, la résolution du problème des déchets nucléaires, la mobilisation générale pour l’éducation et la recherche, etc. L’auteur termine par une citation d’André Breton : « L’Homme est là en train de jouer son destin. Il le joue sans le connaître. »

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.

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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

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By Constant MéheutCatherine PorterSelam Gebrekidan and Matt Apuzzo

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The shock came midway through the speech.

Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.

The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.

“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”

With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.

Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.

Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.

Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.

“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”

The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.

France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.

“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.

The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.

“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”

Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”

Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.

“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.

“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”

$21,685,135,571.48

Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.

Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.

Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.

“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”

The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.

“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.

Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.

“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”

Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.

After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.

On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.

French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.

But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.

In fact, his estimate may have even been modest.

The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.

But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.

Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.

“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.

The French Fight Back

Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.

The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.

The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.

“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”

France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.

“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”

France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.

Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”

The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.

“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.

Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”

Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.

“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”

Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.

Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.

In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”

In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.

“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.

Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.

“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.

A Flight to Anywhere

The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.

It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.

Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.

Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.

Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.

“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”

With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.

Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.

To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.

Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”

But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.

He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”

A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”

A Silenced History

Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.

“Haiti was really a very bad example” for France, he said.

Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.

A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.

As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.

France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.

Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.

They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.

“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.

Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”

Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.

“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”

In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.

Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.

The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.

One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.

Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.

Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.

“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.

A Painful Reckoning

Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.

But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.

A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”

The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.

In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.

Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.

“The debate, yes, it must be raised,” she said.

The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.

But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.

In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”

“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”

The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.

“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”

A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)

France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.

“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.

Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.

“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.

“That was a step,” he said. “It’s not finished.”

The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers

Haiti’s Lost Billions

How a French Bank Captured Haiti

Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.

Demanding Reparations, and Ending Up in Exile

Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.

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BBC

SANS TITRE

Jenny Hill

Reporting from Berlin

Olaf Scholz has set himself a tough task.

The German chancellor had, somewhat defensively, said that he wouldn’t visit Ukraine simply for a photo opportunity.

So what will he offer? The Ukrainian ambassador to Berlin, long a thorn in Scholz’s side, is clear, telling a German newspaper this morning that Kyiv wants heavy weapons from Germany, in particular Leopard and Marder tanks.

Tanks have become a bit of a dirty word in Berlin. Scholz promised artillery, heavy weaponry to Ukraine, but it's yet to materialise. Germany has sent other military equipment and aid but, when compared to national GDP, its financial contributions pale next to those made by the Baltics and Poland.

Ukraine has accused him of trying to balance support for Kyiv with a desire to maintain a relationship with Russia. It’s a suspicion he’ll need to allay today.

And it’s not just the Ukrainian leadership which will be watching Scholz closely.

Germans too want to know what this leader – who’s earning a reputation as a bit of a ditherer – is all about.

Prompted by Russia’s invasion of Ukraine, Scholz claims to have taken his country into a new era in which defence and the military matter. But beyond pledges to spend more on the German army, many wonder what he really means.

So, even as he poses for those pictures today, this visit is an opportunity for him to deliver what he’s long promised - clarity.

Nick Beake

Reporting from Kyiv

Air raid sirens are going off in Kyiv this morning.

It is a regular feature of life in the capital, but serves as a reminder to the visiting leaders of France, Italy and Germany that they've arrived in a country at war.

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian PM Mario Draghi are in Kyiv for their first visit to Ukraine since the Russian invasion.

They'll meet President Volodymyr Zelensky later to show their backing for Ukraine.

Scholz told German daily Bild that they "want to show not only solidarity, but also assure that the help that we're organising - financial, humanitarian, but also, when it comes to weapons - will continue".

The visit of the leaders of Germany, France and Italy to Kyiv is a show of solidarity but also about a commitment to carry on supporting and helping Ukraine and its citizens, German Chancellor Olaf Scholz says.

Speaking to German newspaper Bild on his way to Kyiv, Scholz said: "We don't just want to demonstrate solidarity, we also want to make it clear that we will continue with the help we're organising – financial and humanitarian, but also when it comes to weapons."

The support will go on for as long "as is necessary for Ukraine's struggle for independence", Scholz says.

The situation Ukraine is in is "very unusual", Scholz says.

He also makes clear sanctions are of great importance, saying: "They contribute to the chance that Russia will give up its operation and withdraw its troops again. Because that's the goal."

Defence ministers from Nato countries will be discussing the war in Ukraine on day two of a meeting in Brussels.

Yesterday's opening day saw Nato chief Jens Stoltenberg say he expected the alliance to agree further support for Ukraine at a summit in Madrid later this month.

US defence secretary Lloyd Austin called on allies to increase weapons deliveries and, soon after, President Joe Biden announced a package of $1bn (£820m) in security assistance and weapons for Ukraine. It includes guided munitions, howitzers and vehicles to tow them, 36,000 rounds of ammunition and funds to help Ukraine with two additional harpoon coastal defence systems and other equipment.

Former Nato Supreme Allied Commander, retired general Wesley Clark, has told the BBC that getting Ukrainians trained in the use of different weapons is a challenge - as is delivering them.

You've got to get the weapons through 700 miles of contested territory and of course the closer you get to the front the more risk there is to the delivery of the weapons.

When you're dealing with heavy weapons, you're dealing with lots of logistics, lots of maintenance and support, technical support, factory support. It requires a real strong planning process and that's been part of what's slowed the deliveries down so far.

Hugh Schofield

Reporting from Paris

Three days ahead of a tense election in France, it is fair to ask not just what good Macron’s trip to Ukraine can do for Ukraine – but what good it might do for Macron too.

With Jean-Luc Melenchon’s left-wing alliance posing a real threat for his second term, could it not have been more advisable for the president to spend the last days of the campaign out on the stump – reminding voters why they need his programme to succeed?

Macron’s calculation is that by playing up his European statesman role, he can expose the deep faultline that separates him from the far-left.

Melenchon, after all, is the man who wants to leave Nato, disobey the European Union, and once said nice things about Putin. The problem is that this is not a presidential election but a parliamentary one.

The main issue is the cost of living not global strategy. And foreign and defence affairs will remain the preserve of the president, whatever happens in the vote on Sunday.

So an average voter might well look on Macron’s Ukraine trip and say ‘Fine, I approve’. And then still vote against him.

As we've been reporting, French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi have arrived in Kyiv to hold talks with President Volodymyr Zelensky to show their backing for Ukraine.

The three EU leaders took the night train from Poland to Kyiv in a move that follows criticisms from Ukraine over their response to the war.

"It's an important moment. It's a message of unity we're sending to the Ukrainians," Reuters reported Macron as saying when he arrived in Kyiv.

Asked why the visit was taking place now, an Elysee official said the leaders thought it was best to do it just before an EU summit that is due to discuss Ukraine's bid to join the European Union.

Scholz has come under attack for not sending Ukraine enough weapons but the country's ambassador to Berlin, Andrij Melnyk, said he expected Scholz to make a commitment on heavy weapons that had been long promised but not yet delivered.

Scholz has dismissed criticisms that he has held back on military support, responding by saying that Germany was one of the biggest military and financial backers of Ukraine.

Ukraine's hopes of joining the European Union will no doubt be a topic of conversation as the leaders of France, Germany and Italy visit Kyiv today.

The trip comes a day before the European Commission is due to make a recommendation on Ukraine's status as an EU candidate.

Ukraine began the process of applying to join the EU in February, four days after Russia's invasion.

Last month French President Emmanuel Macron said the process would take several years, or even decades.

He suggested Ukraine could join a "parallel European community" while it awaited a decision, saying this would be "a way of anchoring countries which are geographically in Europe and share our values" without suspending the EU's strict membership criteria to fast-track Ukraine's application.

But on Thursday, Macron said Europe needed to reassure Ukraine over its EU ambitions. "We are at a point when we need to send clear political signals, us Europeans, towards Ukraine and its people when it is resisting heroically," he said.

More now from the UK Ministry of Defence's morning update on the situation in Ukraine.

The MoD says Russia's forces in the Donbas are likely to be operating in increasingly ad hoc and severely undermanned groupings.

It points out that Ukrainian authorities have said some Russian Battalion Tactical Groups, that would typically compromise 600-800 people, now only consist of about 30 soldiers.

Several weeks into the invasion, Russia changed its strategy to focus on the Donbas, the region in south-eastern Ukraine where Russian-backed separatist groups have been fighting for eight years.

Front-line fighting is often between small groups on foot on both sides, the MoD says, which makes some of Russia's overall advantages, such as having more tanks than Ukraine, less relevant.

"This is likely contributing to its continued slow rate of advance," the MoD concludes.

The destruction of all the main bridges into Severodonetsk has left Russian troops needing to find a way to get to the embattled eastern city "to turn tactical gain into operational advantage", the UK's Ministry of Defence says.

For weeks capturing Severodonetsk has been a top military goal for Russia.

The MoD says Russia will likely need to either attempt a contested crossing of the Siversky Donets river, which links Severodonetsk with Ukraine-held territory, "or advance on its currently stalled flanks".

In its morning Ukraine intelligence update, the MoD says Ukraine has probably managed to withdraw a large proportion of its combat troops who were previously holding the town but adds "the situation continues to be extremely difficult for the Ukrainian forces and civilians remaining east of the river".

Earlier this week local governor Serhiy Haidai said all three bridges into the city had been destroyed, meaning delivering supplies and evacuating civilians was now impossible.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

The European Union’s three most powerful national leaders are putting on a united front.

Italy’s Mario Draghi, France’s Emmanuel Macron and Germany’s Olaf Scholz are travelling together to Kyiv – seeking to counter the criticism of their perceived lukewarm support for Ukraine.

The visit comes a day before the European Commission is set to make a recommendation on Ukraine's status as a candidate for EU membership.

Speaking ahead of the trip, President Macron said: "We are at a point when we need to send clear political signals, us Europeans, towards Ukraine and its people when it is resisting heroically."

That resistance has been greatly dependent on foreign military support.

The latest package of US aid is badly needed. It includes 18 howitzer artillery pieces and thousands of rounds of ammunition – plus two harpoon naval defence systems – all warmly welcomed by the Ukrainians.

The key question – how quickly do promises in Washington turn into reality on the eastern front?

An overnight Russian air-launched rocket strike that hit a suburb of the northern Ukrainian city of Sumy has killed four people and wounded six, the region's governor says.

Governor Dmytro Zhyvytskyi did not specify the target of the strike on the suburb. He says another rocket strike hit the Dobropillia district this morning, which is located next to the Russian border.

This attack was followed by 26 mortar rounds fired from across the Russian border, Zhyvytskyi adds.

The BBC has not been able to independently verify these claims.

French President Emmanuel Macron, German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi have taken the night train to Ukraine's capital Kyiv to show their support, Italian daily La Repubblica has reported.

The visit by the three European leaders has taken weeks to organise with the three men looking to overcome criticism within Ukraine over their response to the war.

Ukraine has criticised France, Germany and, to a lesser extent, Italy, for alleged foot-dragging in their support, accusing them of being slow to deliver weapons and of putting their own economies ahead of Ukraine's security.

Joe Inwood

Reporting from Kyiv

Ukraine has repeatedly said it needed more heavy weaponry, artillery, rocket systems and high tech equipment to help face down the overwhelming firepower of the Russians.

This latest package of military support from the US - which includes 18 howitzer artillery pieces, thousands of rounds of ammunition, plus two harpoon naval defence systems – is another step in the right direction for the Ukrainians.

In his nightly address, President Zelensky welcomed the aid – saying “I am grateful for this support, it is especially important for our defence in Donbas.”

And it is badly needed in the eastern region – where Russian forces are said to be continuing their slow but relentless advances.

The main focus of their efforts remains the city of Severodonetsk, where thousands of civilians are still trapped.

Ukrainian forces are thought to be holding on there - for how long may well depend on how quickly this new aid can get to the front lines.

And now an update from the world of Ukrainian commemorative stamps.

In recent weeks we've brought you news of stamps depicting Ukrainian soldiers resisting the Russian attack on Snake Island in the Black Sea with a defiant hand gesture.

That was followed by images of crowds queueing to buy the second edition entitled "Russian warship - done!", marking the sinking of the Moskva missile cruiser in April.

Now, according to the Ministry of Foreign Affairs, Ukraine's postal service is creating stamps depicting a tractor pulling a Russian tank.

This follows the appearance early in the conflict of several videos on social media showing tractors in the grain-growing nation towing captured Russian armoured vehicles.

The leaders of France, Germany and Italy are expected to visit Kyiv on Thursday, in a bid to show their support for Ukraine.

The visit by German Chancellor Olaf Scholz, French President Emmanuel Macron and Italian Prime Minister Mario Draghi comes as the European Commission is due to make recommendations on Kyiv's membership prospects.

"We are at a point when we need to send clear political signals, us Europeans, towards Ukraine and its people when it is resisting heroically," Mr Macron had said a day earlier.

Welcome back to our live coverage of the Ukraine war. Here is a round-up of the latest developments:

We're pausing our live coverage of the war in Ukraine for now, and will see you again tomorrow morning.

Today's updates were brought to you by Nathan Williams, Victoria Lindrea, Emily McGarvey, Marita Moloney, James Clarke, Rob Corp, Heather Sharp, Emma Owen, Alex Therrien and James FitzGerald.

Weapons for Ukraine

Fighting in the east

Food supply concerns

You can read more about what happened today in our round-up.

Ukraine's President Volodymyr Zelensky has said he's "grateful" for the $1bn (£820m) worth of support announced by the United States earlier today.

The package - which includes artillery and modern rocket systems - will be especially important for the defence of the Donbas region, Zelensky says.

"Of course, we will do our best to outmatch their advantages for now. Every day I fight for Ukraine to get the necessary weapons and equipment," he adds in his nightly video address.

Ukraine has intensified its calls for more weaponry from its allies in the West as it tries to counter a Russian offensive focused on the east of the country.

Zelensky also hailed a further $225m (£185m) of humanitarian assistance promised by President Biden.

And he acknowledged Wednesday's phone call with the UK's Prime Minister Boris Johnson, which also focused on support for the Ukrainian defence.

Boris Johnson is hopeful progress can be made in the "coming days" on getting grain shipments out of Ukraine, a spokeswoman for the prime minister has said.

Johnson and his Ukrainian counterpart, Volodymyr Zelensky, spoke on Wednesday evening about Russia's "unforgivable blockade of grain", the spokeswoman said, and the PM reiterated the UK's "unwavering support" for Ukraine during the Russian invasion.

The Russian naval blockade has imposed an economic stranglehold on Ukraine - one of the world's biggest grain exporters - as well as threatening food supplies to some of the world's poorest countries.

Efforts have been made by Turkey to broker a deal to allow ships to safely leave Ukraine's Black Sea ports.

Russia has previously claimed that the blame for the current impasse lies with Ukraine.

L'Humanité

mémoires Un grand homme à fables

Nos recommandations culturelles

Muriel Steinmetz

« La mémoire des peuples de tradition orale est d’une fidélité et d’une précision presque prodigieuses. » Ces paroles d’Amadou Hampâté Bâ (1901-1991) figurent dans l’avant-propos du premier volume de ses Mémoires, intitulé Amkoullel, l’enfant peul. Le second volume, Oui mon commandant, a trait au début de sa vie d’adulte. Il s’agit d’un savoureux récit de formation qui constitue, également, le tableau extrêmement précis d’une communauté – avec de merveilleux portraits – qui s’inscrit dans la grande histoire, depuis la fondation de l’Empire peul du Macina, en passant par la colonisation et la Première Guerre mondiale. Surnommé le « sage de Bandiagara », où il est né au Mali, on sait qu’Amadou Hampâté Bâ est l’auteur de cette formule fameuse, qui résume à elle seule toute sa pensée : « Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle. » Il a été tout à la fois ethnologue, historien du peuple peul, sage musulman (il fut disciple du grand maître soufi Tierno Bokar), membre du Conseil exécutif de l’Unesco de 1962 à 1970… Conçu pour les classes de collège, ce petit livre très utile reprend donc de larges extraits d’Amkoullel, l’enfant peul, agrémentés d’une analyse (« La fabrique du texte »), doublée d’une chronologie et d’une synthèse. Un chapitre intitulé « Résonances et rebonds » analyse la « satire de la colonisation » via d’autres textes. On trouve également un répertoire, un arbre généalogique et de très belles illustrations de la main du dessinateur Golo.

Littérature
France24 - World

US Fed hikes interest rate 0.75 points, biggest increase since 1994

Issued on: 15/06/2022 - 21:05

NEWS WIRES Kate MOODY Follow

The Federal Reserve on Wednesday intensified its drive to tame high inflation by raising its key interest rate by three-quarters of a point — its largest hike in nearly three decades — and signaling more large rate increases to come that would raise the risk of another recession.

The move the Fed announced after its latest policy meeting will increase its benchmark short-term rate, which affects many consumer and business loans, to a range of 1.5% to 1.75%.

The central bank is ramping up its drive to tighten credit and slow growth with inflation having reached a four-decade high of 8.6%, spreading to more areas of the economy and showing no sign of slowing. Americans are also starting to expect high inflation to last longer than they had before. This sentiment could embed an inflationary psychology in the economy that would make it harder to bring inflation back to the Fed’s 2% target.

The Fed’s three-quarter-point rate increase exceeds the half-point hike that Chair Jerome Powell had previously suggested was likely to be announced this week. The Fed’s decision to impose a rate hike as large as it did Wednesday was an acknowledgment that it’s struggling to curb the pace and persistence of inflation, which has been worsened by Russia’s war against Ukraine and its effects on energy prices.

Borrowing costs have already risen sharply across much of the U.S. economy in response to the Fed’s moves, with the average 30-year fixed mortgage rate topping 6%, its highest level since before the 2008 financial crisis, up from just 3% at the start of the year. The yield on the 2-year Treasury note, a benchmark for corporate borrowing, has jumped to 3.3%, its highest level since 2007.

Even if a recession can be avoided, economists say it’s almost inevitable that the Fed will have to inflict some pain — most likely in the form of higher unemployment — as the price of defeating chronically high inflation.

Inflation has shot to the top of voter concerns in the months before Congress’ midterm elections, souring the public’s view of the economy, weakening President Joe Biden’s approval ratings and raising the likelihood of Democratic losses in November. Biden has sought to show he recognizes the pain that inflation is causing American households but has struggled to find policy actions that might make a real difference. The president has stressed his belief that the power to curb inflation rests mainly with the Fed.

Yet the Fed’s rate hikes are blunt tools for trying to lower inflation while also sustaining growth. Shortages of oil, gasoline and food are propelling inflation. The Fed isn’t ideally suited to address many of the roots of inflation, which involve Russia’s invasion of Ukraine, still-clogged global supply chains, labor shortages and surging demand for services from airline tickets to restaurant meals.

Expectations for larger Fed hikes have sent a range of interest rates to their highest points in years. The yield on the 2-year Treasury note, a benchmark for corporate bonds, has reached 3.3%, its highest level since 2007. The 10-year Treasury yield, which directly affects mortgage rates, has hit 3.4%, up nearly a half-point since last week and the highest level since 2011.

Investments around the world, from bonds to bitcoin, have tumbled in recent months on fears surrounding high inflation and the prospect that the Fed’s aggressive drive to control it will cause a recession. Even if the Fed manages the delicate trick of curbing inflation without causing a recession, higher rates will nevertheless inflict pressure on stock prices. The S&P 500 has already sunk more than 20% this year, meeting the definition of a bear market.

Other central banks around the world are also acting swiftly to try to quell surging inflation, even with their nations at greater risk of recession than the U.S. The European Central Bank is expected to raise rates by a quarter-point in July, its first increase in 11 years. It could announce a larger hike in September if record-high levels of inflation persist. On Wednesday, the ECB vowed to create a market backstop that could buffer member countries against financial turmoil of the kind that erupted during a debt crisis more than a decade ago.

The Bank of England has raised rates four times since December to a 13-year high, despite predictions that economic growth will be unchanged in the second quarter. The BOE will hold an interest rate meeting on Thursday.

The 19 European Union countries that use the euro currency endured record inflation of 8.1% last month. The United Kingdom notched a 40-year high of 9% in April. Though debt service costs remain contained for now, rising borrowing costs for indebted governments threatened the eurozone with a breakup in the early part of the last decade.

Last week, the World Bank warned of the threat of “stagflation” — slow growth accompanied by high inflation — around the world.

A key reason why a recession is now likelier is that economists increasingly believe that for the Fed to slow inflation to its 2% target, it will need to sharply reduce consumer spending, wage gains and economic growth. Ultimately, the unemployment rate will almost certainly have to rise — something the Fed hasn’t yet forecast but could in updated economic projections it will issue Wednesday.

(AP)

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US makes biggest interest rate hike in 22 years in bid to tame soaring inflation

Biden under pressure as US inflation hits 8.6%, highest in 40 years

Business Daily

US central bank raises interest rates, warns of impact from Ukraine war

Valeurs Actuelles

Législatives 2022 : Éric Ciotti contre-attaque à Nice

La salle Laure-Écard est comble. Éric Ciotti donne sa dernière réunion publique avant le premier tour des législatives. Sur le perron, la “fan base” ciottiste s’élance dans un concours d’anecdotes sur le fi naliste de la primaire LR. Nanou loue la « simplicité d’un grand Français ». René renchérit : « C’est quelqu’un qui a un vrai fond idéologique. » Tous jouent des coudes pour obtenir un selfi e, un geste, un regard du parlementaire maralpin, qui se confond en amabilités. Ces petites attentions séduisent les militants, il ne le sait que trop bien. « C’est grâce à eux que je suis là, insiste-t-il. Je leur serai fi dèle jusqu’au bout. »

À la tribune, Ciotti fait du Ciotti. Le ministre de l’Intérieur putatif de Valérie Pécresse récite sa partition : régulation de l’immigration, lutte contre l’insécurité, dénonciation du laxisme gouvernemental. Si la législative se présente comme un scrutin local, Éric Ciotti ne s’interdit pas quelques contorsions plus en lien avec l’actualité nationale. Ce jour-là, il évoque le meurtre du médecin militaire Alban Gervaise ou encore le haro de la gauche contre les forces de l’ordre. Et quoi de mieux que son slogan pour réaffi rmer le ton de sa campagne : “Pour Nice, pour la France !”

À l’issue de la réunion, c’est le député qui remercie les participants… À sa manière. Torse bombé, il entonne les premières notes de Nissa la bella, l’hymne de la cité des Anges. Un geste symbolique car, comme il le reconnaît lui-même, « la politique n’est pas qu’une question d’étiquette ».

Bataille pour la questure

À l’Assemblée nationale, Éric Ciotti siège depuis trois législatures. L’Hémicycle résonne depuis quinze ans de ses envolées lyriques ; on se souvient surtout de ses débats houleux avec l’ancienne ministre socialiste Christiane Taubira, des réprimandes des Premiers ministres Bernard Cazeneuve et Édouard Philippe. Il peut se targuer d’un bilan conséquent avec près de 5 000 amendements défendus et 247 propositions de loi consignées ou déposées. Son combat en 2018, pour la questure, lui a fait passer un cap dans le microcosme de la chambre basse. « Il y avait Thierry Solère en face, le conseiller trahison de monsieur Macron », rappelle-t-il.

Le régalien est son cheval de bataille. À son palmarès, une proposition de loi visant à adapter les règles de légitime défense applicables aux forces de l’ordre ou encore celle renforçant l’état d’urgence contre le terrorisme islamiste. Il compte également à son actif la présidence de la commission d’enquête, sur les attaques à la préfecture de police de Paris (octobre 2019) et il était rapporteur de celle sur la gestion de la crise sanitaire.

Quinze ans après sa première élection, le souvenir de 2007 demeure impérissable. Ciotti ressasse cette époque « pleine d’espérance » aux côtés de ses « amis Brice Hortefeux et François Baroin ». Sous l’ère Sarkozy, il fourbit ses armes avec la fameuse loi Ciotti, qui suspend les allocations familiales aux parents qui ne feraient pas respecter l’obligation scolaire à leurs enfants. L’ancien secrétaire d’État Alain Joyandet, qui fut son soutien au congrès, ne tarit pas d’éloges à son sujet : « Sa sincérité pour ses convictions saute aux yeux. Il est le seul à défendre cette ligne politique importante pour notre famille politique. »

Le sempiternel bras de fer avec Estrosi

Si Éric Ciotti est reconnu sur le plan national, son ancrage niçois lui assure une certaine stabilité. Place Saint- Roch, au coeur du Vieux-Nice, l’édile s’attable à la terrasse du café du même nom. L’établissement est tenu par son ami Yvan. Les deux hommes se connaissent depuis leurs jeunes années à Saint-Martin-Vésubie.

Notre échange est interrompu à plusieurs reprises par ces Niçois venus lui dire “merci”, à l’image de cette famille qu’il a aidée après les inondations ou de cette commerçante qu’il a soutenue en pleine crise sanitaire. Un enracinement perçu par son ancien porte-parole de campagne, le sénateur Stéphane Le Rudulier, comme « le leitmotiv de son action politique ».

Son histoire personnelle est l’atout clé de sa campagne électorale. Lui, l’enfant de Nice, est attaché au parcours de ses grands-parents qui furent quincailliers sur le boulevard Jean- Jaurès. Son intérêt pour la politique, il le doit à cet oncle, ancien maquisard dans le Limousin et longtemps maire adjoint à Saint-Martin-Vésubie. « J’ai été bercé très jeune dans le gaullisme, c’était un véritable culte dans ma famille », claironne Ciotti. Son apprentissage politique, il l’accomplit aux côtés de feu Jacques Médecin et dans le sillon de Christian Estrosi.

Pour cette campagne électorale, Éric Ciotti entend contrecarrer les plans de son rival de toujours, qui souhaite raser le théâtre national et l’Acropolis. « Il veut détruire toute trace du passé et dérive dans la mégalomanie. » Il est las de devoir s’épancher sur cette querelle. Sa gorge se noue lorsqu’il repense à l’attentat islamiste du 14 juillet 2016 et aux intempéries ayant dévasté sa commune de Saint-Martin-Vésubie : « C’est toujours un traumatisme. Je n’oublierai pas ces images. »

2022 sera-t-elle l’année d’Éric Ciotti ? Après son ascension lors du congrès LR de décembre 2021, le Niçois retrouve la présidence de la commission nationale d’investiture des Républicains. Lui est revenue la tâche d’organiser les législatives dans son camp et de mener la traque des LR Macron-compatibles. Cette posture nationale déplaît à ses concurrents directs dans la circonscription. La candidate de la Nupes, Anne-Laure Chaintron, arrivée troisième avec 20,42 % des voix, dénonce ses accointances avec Éric Zemmour. De son côté, le macroniste Graig Monetti, qu’il aff rontera au second tour, après ses 25,82 %, prétend dans le JDD qu’« à part vociférer, tweeter sur l’ensauvagement ou les traditions françaises, il n’a rien fait d’autre ». Lui se rassure en affi rmant « mener campagne sur [son] nom pour Nice ». La prochaine étape pourrait se trouver du côté de la présidence LR.

Si Éric Ciotti est arrivé en tête dans la 1re circonscription avec 31,7 % des voix, il aurait pu choisir la 5e, celle de sa famille. Il est déjà le conseiller départemental du canton de Tourrette- Levens avec Christelle D’Intorni, maire de Rimplas. C’est cette avocate de 37 ans qu’il a choisie pour aff ronter la députée sortante. Marine Brenier, 35 ans, ex-LR, a rallié Horizons après avoir soutenu jusqu’au bout Valérie Pécresse. Les deux femmes s’aff ronteront au second tour dans un duel très serré.

Deux versions s’opposent sur son changement de casaque, du bleu roi au bleu pâle teintée de rose. Marine Brenier affi rme avoir été soumise au chantage d’Éric Ciotti qui lui demandait de choisir entre la majorité municipale de Christian Estrosi et Les Républicains. D’autres affi rment que, craignant de ne pas avoir l’investiture LR en raison de sa proximité avec le maire de Nice, elle aurait devancé l’appel du camp macroniste. Selon nos informations, l’élue avait fait savoir à Damien Abad, alors président du groupe LR à l’Assemblée, qu’elle serait “Macron-compatible” une fois élue. Un court-circuit que n’aurait pas apprécié Christian Estrosi, qui lui aurait posé un ultimatum. En restant LR, Marine Brenier aurait dû aff ronter Pascal Condomitti, adjoint au maire et membre des Républicains. Ce dernier, qui attendait son heure, a fi nalement consenti à être son suppléant.

D’Intorni contre Brenier, le combat par procuration

Lors des diff érents débats, la détestation entre Christelle D’Intorni et Marine Brenier est apparue au grand jour. La ciottiste ne manquant pas de rappeler à l’estrosiste, ex-pécressiste, qu’elle avait trahi son camp et ses convictions. « Nous avons siégé ensemble à la commission d’appels d’off res de la métropole, mais nous n’avons jamais été amies. Elle n’est venue qu’une fois dans ma commune, comme à l’Assemblée où elle n’a rien fait. Nous n’avons pas la même vision de la politique, je suis avocate, je fais de la politique par conviction, elle n’a pas de métier, n’a jamais travaillé, a raté plusieurs fois le concours d’avocat et fait de la politique alimentaire », étrille la maire de Rimplas.

Cette dernière a commencé son parcours politique à l’époque de l’entente cordiale entre Estrosi et Ciotti, bien avant le début de leur guerre fratricide. Le 8 juin, la tension est encore montée d’un cran. Christelle D’Intorni a demandé à Christian Estrosi de démissionner après que ce dernier lui eut retiré ses délégations à la métropole, lui reprochant des calomnies au sujet de sa volonté de fusionner la métropole et le conseil départemental. Marine Brenier, ancienne présidente nationale des jeunes UMP, a reçu le soutien offi ciel de Nicolas Sarkozy dans une vidéo postée sur Twitter. Proche de l’ancien président, Éric Ciotti n’a dit mot, on imagine qu’il n’en pense pas moins.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Dom Phillips and Bruno Pereira: Suspect admits shooting missing Amazon pair, Brazil police say

By Malu CursinoBBC News

Brazilian police say a suspect has confessed to shooting missing British journalist Dom Phillips and indigenous expert Bruno Pereira.

Detective Eduardo Fontes said the man, Amarildo da Costa de Oliveira, took investigators to a site where human remains were dug up.

He said police would work with Interpol to confirm the bodies' identities.

Mr Phillips, 57, and Mr Pereira, 41, disappeared in a remote part of the Amazon rainforest on 5 June.

Two suspects, brothers Amarildo and Oseney da Costa de Oliveira, have been arrested in connection with the case.

Detective Fontes told journalists the "first suspect" - Amarildo - had "recounted in detail the crime that was committed and indicated the place where he buried the bodies". His brother denies any involvement.

Police said they expect to carry out further arrests, and the motive for the killings is under investigation.

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Mr Phillips' wife, Alessandra Sampaio, said in a statement: "Although we are still awaiting definitive confirmations, this tragic outcome puts an end to the anguish of not knowing Dom and Bruno's whereabouts. Now we can bring them home and say goodbye with love.

"Today, we also begin our quest for justice. I hope that the investigations exhaust all possibilities and bring definitive answers on all relevant details as soon as possible."

She expressed her thanks to everyone involved in the search for her husband and Mr Pereira, "especially the indigenous peoples and Univaja".

Univaja, the region's indigenous association, was the first to alert authorities when the pair went missing.

The group expressed its "deep sadness" following the news conference.

It said of the men's deaths: "Univaja understands their murder is a political crime, they were both human rights defenders and died doing work to look after us indigenous people from Vale do Javari."

It was a hastily-organised press conference - after another day of rumours that the bodies had been found.

The federal police officer in charge of the investigation showed a map to the waiting media - explaining that the bodies were found 3.1km (1.9 miles) from the river, in the middle of the jungle - and that involved a huge amount of work to get to the location that the suspect had indicated.

There was a great deal of praise for the joined-up efforts of all the armed forces - patting themselves on the back after a huge amount of criticism at the start that they hadn't mobilised quickly enough.

They also initially failed to praise the work of the indigenous communities who have been out searching since the men disappeared, and helped lead authorities to some of their belongings found in the water. When asked by the BBC why there was no mention of the local communities helping, they admitted their support in working with the armed forces, with the head of the army in Amazonas explaining that many troops are indigenous in the force and that was crucial.

It might sound like a minor omission, but it reveals the divide between the bosses at the top here in the city - and the people living in these remote, difficult places.

Briton Mr Phillips, from Wirral in Merseyside, had been living in Brazil for more than a decade and was a long-time contributor to the Guardian newspaper. He was working on a book about the Amazon.

Mr Pereira, a Brazilian who was on leave from his post with the government's indigenous affairs agency Funai, was an expert on isolated tribes.

Days before Mr Phillips and Mr Pereira went missing, indigenous groups say Mr Pereira was threatened for campaigning against illegal fishing in the area.

Some of their belongings, including clothes and a laptop, were found on Sunday.

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Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes

Il était une fois

Le 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.

Lionel Venturini

Il a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.

Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.

Une ancienne zone de chasse de la noblesse

Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.

L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.

La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.

Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.

Boxe anglaise et patinage artistique

En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.

À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.

En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.

50 portiques courbes

Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.

Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.

Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.

Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.

Un chaudron de béton

Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.

L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.

« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.

Jean-Pierre Rives, maillot en sang

Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).

À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.

La face sombre du supportérisme

Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.

Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.

Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.

L'aire des Qataris

Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.

Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »

(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.

EN SAVOIR PLUS

« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.

« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com

« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr

Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour

footballrugbypsg
France24 - Monde

Macron, la diplomatie du "en même temps" : le président français en Roumanie et en Moldavie

Publié le : 15/06/2022 - 20:37

Stéphanie ANTOINE Suivre Stéphanie ANTOINE Suivre

Emmanuel Macron a mis sa casquette de chef des armées. En voyage en Roumanie et en Moldavie, le président français a rendu visite aux forces françaises sur une base de l'Otan, avant de poursuivre les rencontres officielles, soutenant ses homologues roumain et moldave face à l'invasion russe en Ukraine. Sur le plan européen, le chef de l'État français souhaite que l'Union européenne envoie un "signal clair et positif" à la candidature d'adhésion de la Moldavie, lors de son prochain sommet.

Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Louma Sanbar et Morgane Minair.

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  • Marie DUMOULIN, Ancienne diplomate, directrice du programme Europe élargie au sein du Conseil européen des relations étrangères (ECFR)
  • Oksana MITROFANOVA, Docteure en science politique et chercheuse senior à l’Institut d’histoire mondiale de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine à Kiev
  • Alberto TOSCANO, Journaliste et écrivain italien
  • Nicolas TENZER, Professeur à Sciences Po et directeur du site Desk Russie

Le président Emmanuel Macron en Roumanie avant une possible visite en Ukraine

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Avant son départ pour la Roumanie, Macron appelle les Français à lui "donner une majorité solide"

LE FIL DU 15 JUIN

En Moldavie, Emmanuel Macron souligne que "la guerre en Ukraine est une menace pour toute la région"

BBC

Plague: Ancient teeth reveal where Black Death began, researchers say

By Malu CursinoBBC News

Researchers believe they have discovered the origins of the Black Death, more than 600 years after it killed tens of millions in Europe, Asia and north Africa.

The mid-14th Century health catastrophe is one of the most significant disease episodes in human history.

But despite years of research, scientists had been unable to pinpoint where the bubonic plague began.

Now analysis suggests it was in Kyrgyzstan, central Asia, in the 1330s.

A research team from the University of Stirling in Scotland and Germany's Max Planck Institute and University of Tubingen analysed ancient DNA samples from the teeth of skeletons in cemeteries near Lake Issyk Kul, in Kyrgyzstan.

They chose the area after noting a significant spike in burials there in 1338 and 1339.

Dr Maria Spyrou, a researcher at the University of Tubingen, said the team sequenced DNA from seven skeletons.

They analysed the teeth because, according to Dr Spyrou, they contain many blood vessels and give researchers "high chances of detecting blood-borne pathogens that may have caused the deaths of the individuals".

The research team were able to find the plague bacterium, Yersinia pestis, in three of them.

Dr Philip Slavin, a historian at the University of Stirling, said of the discovery: "Our study puts to rest one of the biggest and most fascinating questions in history and determines when and where the single most notorious and infamous killer of humans began."

The research does have some limitations - including the small sample size.

Dr Michael Knapp from the University of Otago in New Zealand, who was not involved in the work, praised it as "really valuable", but noted: "Data from far more individuals, times and regions... would really help clarify what the data presented here really means."

The researchers' work was published in the journal Nature, titled "The source of the Black Death in fourteenth-century central Eurasia".

What is bubonic plague?

Plague is a potentially lethal infectious disease that is caused by bacteria called Yersinia pestis that live in some animals - mainly rodents - and their fleas.

Bubonic plague is the most common form of the disease that people can get. The name comes from the symptoms it causes - painful, swollen lymph nodes or 'buboes' in the groin or armpit.

From 2010 to 2015, there were 3,248 cases reported worldwide, including 584 deaths.

Historically, it has also been called the Black Death, in reference to the gangrenous blackening and death of body parts, such as the fingers and toes, that can happen with the illness.

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What is bubonic plague?

Black Death 'spread by humans not rats'

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France24 - Monde

"Robot arbitre" au mondial de football : l'histoire d'une information détournée

Publié le : 15/06/2022 - 23:09

Antoine FENAUX

Un robot tenant un drapeau de juge de touche ? Plusieurs publications affirment que ces machines seront présentes lors de la Coupe du monde de football au Qatar. En réalité, c'est une information détournée sur la mise en place du hors-jeu semi-automatique, en cours d'expérimentation.

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CAN-2022, Open d'Australie : les infox saisissent la balle au bond

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Covid-19 : infox à tour de bras

El País (ESP)

Ocho animales emblemáticos del Pirineo y dónde verlos en España

PIRINEOS

Del poderoso oso pardo a la leve mariposa apolo, un cuaderno de campo sobre las especies singulares de esta cordillera

Observar animales en su medio natural es una de las experiencias más impactantes que se puedan tener en la naturaleza. En el Pirineo hay cientos de especies que vale la pena descubrir. Las ocho que aquí se citan son las más singulares entre las aves, los mamíferos, los anfibios y los insectos de esta cordillera y el verano es un buen momento para salir en su busca. Para cada uno de ellos se citan lugares muy concretos en los que es posible verlos procurando, eso sí, no molestarlos ni alterar su hábitat. También se incluyen algunas empresas especializadas en turismo de observación que pueden facilitar la experiencia.

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Quebrantahuesos (Gypaetus barbatus)

Con el número uno de animales singulares podríamos situar esta impresionante ave de 2,60 metros de envergadura, una de las rapaces más grandes de Europa, la única capaz de comer huesos que arroja sobre los canchales para romperlos. Su hábitat es la media y alta montaña, en donde encuentra ungulados salvajes y domésticos que forman parte de su dieta. Junio y julio son meses idóneos para ver los vuelos de los quebrantahuesos nacidos en febrero y de los adultos. El observatorio de aves del pueblo de Escuaín, es uno de los mejores lugares del mundo para observarlos. También, los cortados de la Coroneta Rasa, en la pista de La Mina, en Cerler, o el Paso de la Inclusa, en la carretera a Gistaín. Todos estos enclaves se encuentran en la provincia de Huesca

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Oso pardo (Ursus arctos)

Este plantígrado provoca fascinación y temor a partes iguales; es el rey de los bosques, el mamífero más grande de las florestas caducifolias pirenaicas de Luchón, Arán, Alto Pallars o los encantadores rincones de Aigualluts y Batisielles en Benasque, entre otros sitios. Hay unos 70 individuos controlados, sobre todo en el Pirineo Central y muy especialmente en el Valle de Arán, donde se les puede ver con facilidad. La reintroducción de animales provenientes de Eslovenia a finales del siglo pasado ha evitado su desaparición, aunque solo uno de ellos, Canelito, conserva al 50% la línea genética pirenaica. El comienzo del verano es el mejor momento para verlos, pero su excelente olfato y su aversión al hombre lo dificultan.

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Sarrio (Rupicapra pyrenaica)

Si hay que elegir un animal emblemático del Pirineo este es el sarrio. Señor de los acantilados vertiginosos, se le ha visto deambular por las paredes lisas de las presas y trepar por los riscos a una velocidad que envidiarían los mejores escaladores. Ha sido alimento durante siglos para los habitantes de las montañas y suministrador antaño de pieles para protegerse del frío. Fácil verlo en toda la cordillera por encima de los 2.000 metros, sobre todo al amanecer y al atardecer porque en las horas centrales del día se tumban en las sombras. A la salida de Benasque por carretera, pasado el desvío a Cerler y al otro lado del río Ésera, hay un comedero a donde suelen acudir. Son también frecuentes en el valle de Llauset en torno a los lagos de Botornás y Cap de Llauset. Acceso fácil por carretera desde el pueblo de Aneto.

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Lagópodo alpino (Lagopus muta)

La hasta ahora conocida como perdiz nival es una luchadora. Ha sabido adaptarse a la montaña tras la retirada del hielo de la última glaciación y ahora se enfrenta al cambio climático y a la presión del hombre. Su plumaje, que le cubre incluso las patas, cambia de color (blanco en invierno, marrón en verano) para mimetizarse con el entorno. Como le ocurre al urogallo, los Pirineos son el límite meridional de su hábitat. La hembra pone los huevos en junio y es posible encontrarla entre los 2.200 y los 2.500 metros, especialmente en las caras norte. En la provincia de Huesca se la puede buscar en el lago de Salterillo, bajo el Aneto, en Benasque, y en el Forau de la Neu, en el valle de Eriste; en Navarra, en el macizo de Larra, y en Girona, en el pico Puigmal.

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Tritón pirenaico (Calotriton asper)

Si andamos por la montaña y buscamos una fuente deberemos fijarnos si en el arroyo hay tritones. Este anfibio de unos 10 centímetros está tan asociado a la surgencia del agua que se le llama coloquialmente “guardafuentes”. Es endémico del Pirineo y solo vive en España, en pequeños riachuelos y no en grandes lagos o cursos fluviales en donde las truchas pueden depredarlos. Su piel es de color pardo con una franja amarilla en el dorso; el vientre es aún más llamativo coloreado de naranja o rojo. Se les puede buscar en montaña media y alta. Recientemente se les ha visto en la sierra del Montseny, en la provincia de Barcelona. También en el parque nacional de Aigüestortes, en Lleida, y en los ibones de Gorgutes, a una hora de marcha desde Los Llanos del Hospital en Benasque.

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Treparriscos (Tichodroma muraria)

Es el pájaro que todo aficionado querría contemplar al menos una vez en su vida. Es la estrella, por ejemplo, para los aficionados del norte de Europa que viajan hasta aquí para verlo. Frecuenta los cortados de roca caliza por los que se mueve a saltitos y con vuelo de mariposa extrayendo insectos de las grietas con el pico. Sus colores (rojo, negro y gris) le hacen inconfundible y muy llamativo. En verano llega hasta los 2.500 metros de altura y en invierno busca los fondos de valle. Es posible encontrarlo en el parque nacional de Aigüestortes, en Lleida; en el Congosto de Ventamillo, en la zona del Estrecho, en la Ribagorza; en la sierra de Guara en torno a las balsas de Basacol, cerca de Alquézar, o en las rocas del monasterio de San Juan de la Peña, en la Jacetania.

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Marmota (Marmota marmota)

Uno de los roedores más grandes de Europa. Como el oso, ha vuelto a casa después de desaparecer del Pirineo hace 15.000 años. Fue reintroducida en Francia a mediados del siglo XX como parte del menú para las águilas reales y ha sabido reproducirse con éxito. Hasta octubre es fácil verla y, sobre todo, oírla por el silbido característico con el que avisan de un peligro. Regordetas y entrañables, animan la vida en los pastos rocosos por encima de los 1.700 metros. De junio a octubre el parque nacional de Aigüestortes organiza la Ruta de la Marmota: excursiones guiadas de unas dos horas y cuarto (ideal para niños) desde el embalse de Cavallers hasta el Estany Negre para buscarla en el Planell de Riumalo. Para más información, Casa del Parque en Boí (973 69 61 89).

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Mariposa apolo (Parnassius apollo)

De junio a agosto es el momento ideal de admirar a esta beldad, reina de las pasarelas de las mariposas, con sus alas blancas y brillantes adornadas de manchas grandes y negras las anteriores, rojas con el centro blanco y un anillo negro alrededor las posteriores y un ribete semitransparente ambas, como la lencería fina. Si se encuentra hay que abstenerse de tocarla; es de las pocas mariposas en peligro de extinción. Vive en zonas pedregosas con abundancia de pastos y praderas hasta los 2.000 metros buscando el néctar de plantas como la siempreviva. Se las encuentra, por ejemplo, en las montañas del Pallars Sobirá, en Lleida.

  • Pirinature (622 24 42 05; Benasque): quebrantahuesos, tritón, marmota, treparriscos, lagópodo alpino…
  • Birding Aragón. Web que reúne la mayor parte de agencias para la observación de aves en Aragón.
  • Senderos de Ordesa (616 25 55 54). Sarrios, marmotas, aves alpinas, grandes rapaces…
  • Obaga Activitats (619 93 82 67; Pallars Sobirà, Lleida). Salidas específicas para ver mariposas de montaña, marmotas y sarrios.
  • Lacuniacha (974 34 24 26; valle de Tena, Huesca) y Aran Park (973 92 90 06; valle de Arán, Lleida). Fauna pirenaica en semilibertad.

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New York Times - World

Recording India’s Linguistic Riches as Leaders Push Hindi as Nation’s Tongue

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Ganesh Devy has spent decades documenting India’s hundreds of distinct languages. Up next: a 12,000-year history of India he hopes will help counter the government’s Hindu-first campaign.

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By Sameer Yasir

DHARWAD, India — The task was gargantuan: assembling a team of more than 3,500 language specialists, academics and enthusiastic amateurs to determine just how many distinct languages still exist in India, a country of stunning linguistic diversity.

Ganesh Narayan Devy has been obsessed with that question since, as a young scholar of literature, he came across a linguistic census from 1971 that listed 108 mother tongues spoken by Indians. At the end of the report, at No. 109, it said “all others.”

“I wondered what ‘all others’ could be,” he said.

It turns out to be a huge number: His team’s survey, perhaps the most exhaustive such effort ever in India, has researched 780 languages currently being used in the country, with hundreds more left to be studied.

India’s Constitution, in contrast, lists 22 languages, and the last government census in 2011 named 121 “major” languages with 10,000 speakers or more.

Mr. Devy’s findings, which he has been gradually publishing in a series of scholarly volumes, come at a sensitive time, as the government of Prime Minister Narendra Modi is pushing to adopt Hindi as the national language, part of its broader Hindu-first vision for India.

As his language research is being rolled out, Mr. Devy has immersed himself in a new project that takes on what is perhaps an even bigger and more contentious issue in India’s culture wars: the country’s long history.

His “The Origins of Indian Civilization and Histories of India” aims to trace the trajectory of the entire subcontinent since the end of the last ice age, some 12,000 years ago. He has recruited 80 historians from around the world to work with him.

The ambitious work is intended as a rejoinder to the campaign by India’s governing party to rewrite the nation’s history books, including by excising sections on Muslim rulers and changing the Muslim names for places.

“History is being taught to spread political bigotry in this country,” Mr. Devy said. “Someone needed to show a mirror to the ruling class.”

His passions for both India’s languages and the advent and course of its civilization converge in his work with India’s vast population of long-oppressed Adivasis, or “original people.”

Adivasi is an umbrella term for Indigenous groups in India, covering a population of more than 100 million people, with a tremendous diversity in ethnicities, culture, languages and even language families.

Many of these languages have already died, or are fast disappearing. And when a language goes extinct, it’s not only words that are lost.

Language is the way, Mr. Devy said, that a community constructs its ideas of time and space. People who abandon their first language to take on another often lose this distinct perspective along with it, he said.

“The world may be one scene out there, but the language constructs it in a unique way,” he said. “So this unique worldview is lost.”

For decades, India has been hemorrhaging languages, having lost over 300 since independence in 1947, Mr. Devy said, with many more on the verge of disappearing as the number of speakers drops below 10,000.

Conducting his research for the People’s Linguistic Survey of India, Mr. Devy said, was like walking into a graveyard littered with corpses.

He described how a woman of the Boa tribe on the Andaman Islands who died in 2010 would, during her final years, “speak a lot with birds because there was no one around to speak her language.”

His research, which received no government funding, has been published in 50 of what will ultimately comprise close to 100 volumes. The books capture a language’s history, samples of songs and stories, and important terms. He started the project with his own savings; the Tata Trusts, an Indian philanthropic organization, has since contributed about $100,000.

His linguistic research has taken him all across India, from the Himalayas where he said he thought the cold would kill him, to hill tribes living in jungles. And sometimes his research has challenged his own worldview.

“While collecting songs from the Banjara community, they insisted that I must honor them by accepting the gift they give me,” Mr. Devy said, referring to a community of nomadic traders. “The highest respect is expressed among them by asking the guest to eat the ear of a roasted goat. I had to accept it, despite being a vegetarian for decades.”

Many of the 3,500 people who have contributed to the language project are amateur scholars who share Mr. Devy’s obsession.

In Orissa State, where he was collecting language samples from tribal areas, a driver employed in a government office had made it a habit to jot down new or strange words he heard from people in villages. “He had done it for all his working life,” Mr. Devy said, “without knowing if his ‘research’ ever would be of any use. He gave away his entire notebook to me, his treasure trove.”

While Hindi is India’s most widely spoken native language, Mr. Devy said the current government inflates the total, with what he said are nearly 50 separate languages counted under the “Hindi” banner.

“Bhojpuri — spoken by more than 50 million, with its own cinema, theater, literature, vocabulary and style — is shown as ‘Hindi,’” he said.

Amit Shah, India’s powerful home minister, has often promoted the idea of using Hindi to replace English as the de facto national language of communication.

“If there is one language that has the ability to string the nation together in unity, it is the Hindi language,” Mr. Shah said in 2019.

India’s Constitution designates both Hindi and English as official languages for government business, but it’s not compulsory to teach Hindi in public schools in some states, and many millions of Indians do not speak the language.

The government wants to change that.

“Time has come to make the official language an important part of the unity of the country,” Mr. Shah said in April, staking out a stance that generates resentment among Indians who do not speak Hindi.

Mr. Devy suggested the government’s efforts could backfire.

“Whenever there is a war on your mother tongue, there is division — and identity becomes strong,” he said.

Many Hindus, Mr. Devy noted, do not speak Hindi as their first language. “People in the south do not look at Hinduism as being Hindi-based,” he said. “Far from it, they think the tolerant version of Hinduism that they developed through the centuries is the more authentic Hinduism.”

Mr. Devy was born in 1950, in Bhor, a small village in Maharashtra State. When he was 10 his father went bankrupt, forcing his son to start working at 15.

Among other jobs, he worked in a mine in the coastal state of Goa. To improve his language skills, he recalled, he read 300 pages of English-language books daily.

He eventually earned a master’s degree in English literature and wrote his Ph.D. thesis on Sri Aurobindo, a nationalist pioneer in India.

After teaching English for 16 years at the university level, he quit in 1996 and soon moved to a village in Gujarat State that is home to many Indigenous tribes. There, he set up the Adivasi Academy, which has a multilingual school, a health center and a library of over 60,000 books, including a section devoted to tribal archives.

Mr. Devy has long been active in social justice causes, and recently coordinated several peaceful protests against a new citizenship law that critics say is unconstitutional because it discriminates based on religion, chipping away at the state’s secular foundation.

In 2015, dozens of authors and poets castigated the Modi government over the killing of Malleshappa Madivalappa Kalburgi, a critic of idol worship who spoke out against deadly attacks by right-wing Hindu mobs against Muslims, and who was himself shot dead by gunmen.

When India’s prestigious National Academy of Letters failed to speak out against the killing, Mr. Devy returned its award — India’s highest literary honor — given to him in 1992 for his critically acclaimed book “After Amnesia.”

“They can kill me, too,” Mr. Devy said, adding, “I am ready to die, but I will not stop.”

For all his social activism, his life’s work remains India’s languages and history.

In his research, he found dozens of secret languages spoken by tribal communities as a way to keep their communications from prying ears, including researchers eager to decode the mystery.

He has discovered a form of Portuguese spoken in dozens of Indian villages in coastal areas. In the Himalayan state of Himachal Pradesh, there are 16 languages that, combined, have 200 words for snow, including one for “snow falling when the moon is up.”

Recording the rich tapestry of India’s languages, Mr. Devy is convinced, has a role to play in keeping India a multicultural state, as it has been for millennia.

So does telling a comprehensive history that emphasizes evidence over ideology.

“We will restore every bit of history that they are destroying,” he said. “It will take time, but we will win.”

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SANS TITRE

Amid the mist-cloaked, forested slopes of the Dyfi Valley, outside the Welsh market town of Machynlleth, is a remarkable sight: a seemingly ramshackle collection of log cabins, old wind turbines, thatched huts, steel tubes and funicular railways, rising from the banks of a former slate quarry. It looks at once incongruous and perfectly at home; both organic and man-made, as if it had grown there like a strange bionic jungle from the seeds of industry long abandoned. Perhaps that's appropriate, given that the Centre for Alternative Technology (CAT) has spent the last half a century redefining the relationship between nature and humankind.

As it prepares to celebrate its 50th birthday in 2023, its work has never been so urgent.

CAT was founded in 1973 by an eclectic, experimental community of architects, engineers, builders and organic growers, led by businessman and environmentalist Gerard Morgan-Grenville. They felt compelled to seek alternative ways of living in response to an international oil crisis, ignited by the Yom Kippur War in Israel, that saw governments across Europe ban driving on Sundays and impose rations on heating. In 1975, a visitor centre was opened to increase public awareness and engagement, setting the tone for CAT's unique identity: part research centre, part tourist attraction and part educational hub.

Today, the centre offers master's degrees in fields such as green building, energy provision and sustainable food; many CAT alumni have gone on to be leaders in the sustainability field, such as architect Kirsty Cassels, voted Social Entrepreneur of the Year at 2019's Scottish Women's Awards, and solicitor Sonya Bedford, awarded an MBE for her contributions to community energy. The centre is marking its half-century milestone by embarking on an ambitious redevelopment project, modernising and scaling up both its visitor experience and educational offerings, while remaining open to the public. Visitors can get hands-on with workshops in sustainable building materials, woodland management, organic gardening and more; children particularly love the wildlife activities, such as pond-dipping, monitoring nest cams and laying moth traps.

I was met at reception by Rob Bullen, CAT's marketing manager, and Eileen Kinsman, interim co-CEO. We climbed aboard the funicular railway – one of the steepest in the world, with a gradient of 35 degrees. As a tank at the top filled with water, one at the bottom was emptied; gravity did the rest, and we were pulled up a sheer cliff with hydropower.

As a tank at the top of the funicular railway filled with water, one at the bottom was emptied; gravity did the rest (Credit: Centre for Alternative Technology)

Such innovation is everywhere at CAT. I was shown rooms full of heat pumps and clanking biomass boilers; thick-walled, small-windowed homes built in the 1970s as models for sustainability; and a modern lecture hall with walls made of rammed earth, a lower-carbon alternative to concrete (the production of cement, a key ingredient in concrete, contributes to approximately 7% of all greenhouse gas emissions worldwide). Small buildings pepper the grounds as standalone experiments, among them the "Hairy Hut", made from layered thatch and resembling Cousin Itt from the Addams Family

"One of the most amazing things about CAT is the transformation of the slate quarry," said Kinsman. "What was a brownfield site has been transformed into productive organic vegetable gardens and a wildlife haven." Pine martens, otters and dormice are among the animals that have returned. Young woodland smothers the floor of the former mining pit, with scattered pieces of rusting, skeletal hardware the only clues as to the quarry's former life. "It's like the Lost World down there," said Bullen. 

A bevy of green businesses have emerged as offshoots of CAT. Many innovations begin life as projects of CAT master's students; for example, the company Adaptavate, which creates carbon-negative plaster and plasterboard, grew out of founder Tom Robinson's experiments while studying here.

Pointing out an unassuming-looking wooden shed, Kinsman said: "That hut spun out a number of businesses, including Dulas [a renewable technology company]. That's where their solar-powered fridge was invented; nearly half Dulas' business now is solar-powered vaccine fridges." 

It's hard to imagine a more vivid illustration of how CAT's innovations, once viewed as wacky by outsiders, have assumed crucial importance in the modern world, even to the point of rendering the centre's name somewhat obsolete. "These technologies aren't alternative anymore," Bullen said. "They're mainstream."

CAT is a seemingly ramshackle collection of log cabins, old wind turbines, thatched huts, steel tubes and funicular railways (Credit: Centre for Alternative Technology)

When the first pioneers moved to CAT in the 1970s, their concerns, and those of the wider environmentalist movement, centred on limits to Earth's resources; by the 1990s and 2000s, the hole in the ozone layer and climate change had come to predominate. Since 2007, the emphasis has been on carbon, with CAT leading the charge to take Britain to net zero by 2040.

"In response to the global climate crisis, sustainable solutions developed by CAT will hopefully help Wales and the UK achieve net-zero greenhouse gas emissions by the middle of this century," said Val Hawkins, chief executive of MWT Cymru tourism organisation.

Machynlleth has transformed in the decades since CAT's opening, turning from ancient market town into a haven for eco awareness. This is partly through the centre's creation of green businesses, which comprise a significant part of the local economy, but also through various other eco initiatives in the area. In 1977, the Unesco Dyfi Biosphere Reserve, which encompasses Machynlleth and the surrounding Dyfi Valley, was established to protect the region's peat moorlands, sand dunes, beaches and woodland. Together, these habitats are home to red kites, dolphins and water buffalo, while nesting ospreys can be seen at the nearby Dyfi Wildlife Centre, which re-opened in spring 2022 with a state-of-the-art, carbon-positive visitor building.

Machynlleth has transformed in the decades since CAT's opening, turning from ancient market town into a haven for eco awareness (Credit: Getty Images)

Machynlleth's eco credentials have attracted luminaries who tie in with the area's longstanding reputation for alternative thinking, bohemianism and the arts. One erstwhile resident is the activist George Monbiot: Guardian columnist, author of the bestselling rewilding book Feral and perhaps the most recognisable face in British environmentalism. Other famous faces have included Robert Plant and Jimmy Page, who wrote much Led Zeppelin material in a nearby cottage; while Y Tabernacl theatre and the Museum of Modern Art are both acclaimed spaces dedicated to supporting local arts and promoting Welsh and Celtic culture.

Many obituaries have been written for the British high street in recent years. Not so Machynlleth, whose handsome main thoroughfare counts among its mainstays an organic foods shop, a natural health centre and an Ayurvedic chocolatier and apothecary. I turned from the window of the latter, advertising ashwagandha powder and triphala remedies, to see a man in a rainbow poncho, carrying a wizard's staff, walk into a branch of swanky paint merchants Farrow & Ball. It's an image that sums up at least one facet of modern Machynlleth: an air of well-heeled bohemianism, shared with the likes of Glastonbury and East Grinstead across the border in England.

I wondered how the influx of well-meaning settlers had gone down in this traditional, Welsh-speaking, farming town. "In the '70s there were individuals who didn't like CAT, because they saw it as something from the outside – but that's very much a minority sport now," said Andy Rowland, managing director of local sustainability organisation Ecodyfi. The incomers have long since integrated with the local community, with many of their children attending Welsh-speaking schools; and besides, their principles align closely with those that are deep-rooted in Welsh culture.

"The respect for stewarding the land is inherent in Welsh society and culture," said Rowland (Credit: Centre for Alternative Technology)

There is a Welsh noun, cynefin, that is sometimes translated into English as "habitat", but really means something much deeper, evoking the weight of time and the power of connection to a place. It was originally a farming term, used to describe the tracks which animals wore into their hillsides and valleys, and to which they would habitually return, generation after generation.

"The respect for stewarding the land is inherent in Welsh society and culture," said Rowland. "I'm very pleased about the suite of Welsh government policies. The Well-being of Future Generations Act is recognised worldwide as a leader. In the rest of the UK, there's a difference in emphasis. The language in England is about 'natural capital' and 'environmental assets' – economic terms. We don't tend to use that language in Wales."

Even so, economic motivations, particularly tourism, have a role to play in preserving the area's precious landscapes. In addition to CAT's visitor activities and osprey-viewing at the Dyfi Wildlife Centre, there are magnificently picturesque places to stay, such as Cefn Coch Farm, where ecology workshops and nature walks through Cambrian wildwood are on the agenda. These things all contribute to a wider understanding that the concerns that fuelled innovation at places like CAT are no longer fringe fears but matters of urgency.

"People understand now that the future really does involve these technologies," Rowland said. "They're not weird. They're not wacky."

Green Cities is a BBC Travel series that profiles innovative cities and towns around the world that are making bold strides towards a more sustainable future.

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L'Humanité

Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie

Actu

En complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.

Jean-Jacques Régibier

Pourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux

Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, «  cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.

Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.

Gazés pour une collection anatomique

Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.

La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les Français

Dès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.

Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.

Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.

Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.

Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.

Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazis

Arrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.

Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie

Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.

La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.

Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.

Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : le casse-tête de l'exportation du blé

Publié le : 15/06/2022 - 15:29

Gulliver CRAGG Suivre

Avant l'invasion par la Russie, l'Ukraine, puissance agricole, prévoyait de fournir cette année environ 12 % du blé exporté dans le monde, et plus de 16 % du maïs. Mais les combats et les pénuries de carburant ont bouleversé son agriculture. Aujourd'hui, le problème le plus urgent est la difficulté à faire sortir les céréales du pays. 

Jusqu'à la guerre, presque toutes les exportations de céréales de l'Ukraine se faisaient par voie maritime. Mais la Russie occupe à présent certains ports ukrainiens ou, ailleurs, en a détruit les infrastructures. Ceux qui restent intacts et sous le contrôle du gouvernement sont inutilisables, en raison du danger que représentent les mines et les navires de guerre russes qui croisent dans la mer Noire.

Emmanuel Macron et d'autres dirigeants occidentaux ont promis une solution. En attendant, les exportateurs, eux, cherchent par tous les moyens à acheminer au moins une partie des produits hors du pays. D'énormes files d'attente se forment ainsi aux frontières, sur les routes mais aussi sur un fleuve : le Danube.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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L'actu en dessin : le blé ukrainien utilisé comme une arme de guerre par Moscou

Info ou intox

Photos satellites et géolocalisation : le vol des céréales ukrainiennes documenté

La chronique de l’éco

Avec la guerre, de multiples fléaux guettent les récoltes ukrainiennes

Valeurs Actuelles

Législatives : Nicolas Sarkozy rencontre une candidate macroniste à Paris, son adversaire LR « estomaquée »

Entre la droite et Nicolas Sarkozy, le divorce semble entériné. En s’affichant plus proche que jamais d’Emmanuel Macron, l’ancien président de la République semble avoir choisi son camp notamment pour les législatives. Selon une information du Parisien, +date, l’ancien chef de l’Etat a rencontré la candidate macroniste de la 4e circonscription de Paris, Astrid Panosyan-Bouvet, pour lui donner des « conseils ». Problème, la co-fondatrice d’En Marche va affronter au second tour la candidate sortante LR Brigitte Kuster. L’élue de droite a été porte-parole du parti durant près de deux ans, mais a surtout présidé le comité de soutien parisien dédié à la candidature de Nicolas Sarkozy lors de la primaire de 2016.

C’est donc une proche de l’ancien président français qui s’est dit « estomaquée » auprès du Figaro. Affirmant n’avoir « aucun passif » avec le principal intéressé, elle n’arrive pas à comprendre une telle décision. « J’ai honte pour lui devant une telle trahison. Alors que je suis en pleine remontada localement… J’en ai réussi une la dernière fois, j’ai bien l’intention de réussir à nouveau. Et je ferai ça sans lui », a-t-elle lâché. Au premier tour, la candidate LR était arrivée deuxième avec 28,9% des voix derrière la marcheuse et ses 41,03%

« Prêt à tout pour sauver sa peau »

D’autres élus LR ont réagi à cette entrevue de Nicolas Sarkozy. « Minable. Indigne. Traître », s’est emporté le maire du 17e arrondissement de Paris, Geoffroy Boulard. « Quand un président dit “de droite” soutient une candidate de gauche opposée dimanche à une élue fidèle qui a présidé son comité de soutien parisien… Lui qui a donné tant de leçons de loyauté. Prêt à tout pour exister et sauver sa peau », a-t-il asséné. 

Nicolas Sarkozy n’a « plus d’obligation » vis-à-vis de LR

Dans les colonnes du Figaro Magazine, vendredi 10 juin, Nicolas Sarkozy s’était confié sur le nouveau chemin qu’il semble avoir choisi d’emprunter, assumant une liberté retrouvée. « Je ne suis plus dans la politique, je fais ce en quoi je crois, je ne fais pas de calculs d’apothicaire », expliquait-il assumant être prêt à aider Emmanuel Macron. « J’ai une obligation vis-à-vis du pays. Si le président élu me demande de l’aider, je le fais. Je l’aurais même fait avec Hollande s’il n’avait pas voulu me détruire », avait confié l’ancien chef de l’Etat. Surtout, Nicolas Sarkozy se fait limpide : « Je n’ai plus d’obligation vis-à-vis de mon parti », avait-il lâché.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

24 horas en el Barrio de las Letras, donde pervive la esencia de Madrid

MADRID

En el céntrico distrito madrileño el día se alarga entre tapas, compras y arte. Y la noche bulle con tabernas y coctelerías de autor en una animada zona llena de contrastes

Hay lugares que no pierden su esencia, aunque el tiempo pase y las modas cambien. El Barrio de las Letras es uno de ellos. Sus madrileñas calles de edificios con balcón y faroles fernandinos donde habitaron grandes autores, de Cervantes a Lope de Vega, son hoy señuelo de modernas ideas de negocio. Cabe pensar que es un barrio con hechizo que atrapa.

Prueba de ello pretende ser la primera edición de Cultuletras 2022, las fiestas culturales que esta semana (del 16 al 19 de junio) se celebran con un programa de rutas teatralizadas, cuentacuentos, conciertos y exposiciones con el fin de promocionar la cultura en la zona e impulsar su tejido comercial y hostelero. Detrás están la Asociación de Comerciantes del Barrio de Las Letras y el Ayuntamiento de Madrid a través de los proyectos Madrid Capital de Moda y Todo Está en Madrid.

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12 Clásicos y ‘moderneces’ 

El runrún de los 80 quedó atrás y hoy esta céntrica zona aburguesada es todo un full time, un lugar para el disfrute de día y noche. La parte baja, de donde sale este recorrido, invita a abrir la tarde en las terrazas de las tabernas La Platería (1) y el anexo Bar Museo (2) (ambas en la romántica plaza de la Platería de Martínez), donde desemboca la calle de Huertas. Es la avenida sin fin de las citas literarias de bronce sobre los adoquines que articula el barrio y le dio un nombre popular. Hoy, al fino Barrio de las Letras reciben desde el mítico Jazz Bar (3) (Moratín, 35) a moderneces como el centro de arte CaixaForum (4) (Paseo del Prado 36) o los espacios de coworking Impact HUB (5) (Alameda, 22; Gobernador, 26).

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14.30 Pollo al curry y musaka

El mundo sigue girando mientras adentrados en la calle de Jesús (6) triunfan clásicas tabernas del siglo pasado, como La Dolores (Jesús, 4), de 1908. A un lado, Cervezas La Fábrica (en el 2) sirve rica ensaladilla y buen salpicón de marisco bajo un artístico conglomerado de latas de conserva sobre la barra para delirio del turista. El anexo Los Gatos (Jesús, 2) es un hito del vermú y las tostas. Más allá, el hotel The Westin Palace, otro emblema, acoge un espacio de postín con brunch bajo una cúpula acristalada, La Rotonda (Plaza de las Cortes, 7).

La ubicación para visitar los principales museos de la ciudad atrae al turisteo, mientras la cocina internacional busca progresivamente su sitio. El penúltimo en debutar ha sido El Social Club (7) (Moratín, 42), un restaurante de cocina-fusión asiática, peruana y argentina, de unos atareados socios con otro local en Chueca. Una alternativa a la hora del almuerzo. También lo ha hecho, algo más arriba, Masala Darbar (8) (Huertas, 53), donde sus dueños de Bangladesh sirven delicias de pollo y cordero al curry en platos como Chicken Tikka Masala o Lamb Balti, en pequeñas y concurridas mesas. Cerca, Piccolo Diavolo (9) (Fúcar, 14) ofrece pasta al dente. Y enfrente, en 127 Taipei Bar Ramen & Baos (10) (el 11), la mujer taiwanesa del otro lado de la barra cuenta que Madrid es ya “una ciudad internacional”. Más bien, en esas está el barrio. El veterano vietnamita Viet Nam (11) (Huertas, 4), también con servicio autóctono, ha abierto Hola Vietnam (12) (en el 10); Balón Tokio (13) (Echegaray, 29) es un nuevo y diminuto japo y luego está el célebre griego Dionisos (14) (León, 17), con sus musakas y buñuelos de calabacín con queso feta. En el célebre vegano La Biotika (15) (Amor de Dios, 3), su dueño Jesús Martín apunta que el barrio ahora “es más europeo”.

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17.00 Una menina en el bolso

Tras el ágape, la calma chicha y las propuestas de diseño invitan a tantear alguna compra en el bazar de artesanía Ibai (16) (San Agustín, 7), la tienda de mobiliario y objetos vintage Modernario o la de vinos y arreglos florales Velo de Flor (ambas en Santa María, 20) (17). Abajo, en El Escudo de Toledo (18) (Plaza Cánovas del Castillo, 4) puede uno llevarse una menina tamaño bolso. Desde la vecina Asociación de Comerciantes del Barrio de Las Letras (Huertas, 47), con cerca de 250 socios, aseguran que en el barrio hay una oferta gastronómica y turística “importante” aunque “aún no al 100%”, tras la pandemia. Con todo, no deja de reinventarse. Al espacio cultural La Fábrica (19) (Alameda, 9) y las galerías de arte como Blanca Soto (20) (Almadén, 16) se han ido uniendo la moderna Mar de Vida  (Moratín,23) (21) o la librería Kalandraka (22) (Santa María, 16), aunque ahora solo vende online.

19.00 Leche de almendras

 El gentío aumenta a medida que ascendemos hacia el centro y avanza la tarde. De camino, en D´Candeal (23) (Moratín, 39) tientan sus irresistibles pestiños de azúcar y miel. Enseguida asoma la Plaza de Matute (24), un bonito pasaje que une Huertas y Atocha, sendas rúas clave. Merece una parada La Merecida (25) (Huertas, 20), un nuevo local gastronómico con sabrosas bravas picantes, un retrato del joven diestro Manolo Vázquez y agradable terraza. Enfrente, los fans del Sur podrán catar en el florido Amano (Plaza de Matute, 4) el premiado queso payoyo, y otras lindezas del mar. En la misma plazuela, Casa Varona (Matute, 13) es un restaurante que fue la épica mantequería A. Cabello, y el gastrobar Matute (el 12), del Grupo La Fábrica, un famoso bar de actores. Falta algo del charme castizo de antaño, mientras que lo latino sorprende. El cocktail-bar Belisa (26) (Huertas, 29) hace esquinazo con la animada calle de León. Entre lámparas de diseño con forma de chimpancé sirven cócteles de la colombiana Valeria Naranjo, que reivindica la literatura femenina en algunos con leche de almendras. La carta es del mexicano Josué Reyes e incluye tacos de cochinita pibil y panceta confitada.

21.00 Gastronomía con estrella

En plena reconversión, en este barrio de unas 4.500 almas (de 11.000 en el distrito, el de Cortes), el ingenio no cesa. El Gran Hotel Inglés (27), que abrió en 1886 y fue pionero en su conexión a la red eléctrica, se moderniza con Casa Lobo (Echegaray, 8), el restaurante con platos madrileños del chef Fernando Arellano, y el afterwork Lobbyto Bar. La clave está en ofrecer gastronomía con encanto. En Santa María, otra arteria principal, se asienta la triple carambola de los tres imaginativos chefs de Grupo TriCiclo: Il Giro in Tandem (28) (Santa María, 39), una trattoria digna de Pasolini; TriCiclo (29) (en el 28), el local más gastronómico, y la clásica taberna La Elisa (30) (42). Le han sumado el asador Sua (31) (Moratín, 22). Cualquiera es buena opción para la cena. Otra más popular son los huevos estrellados de Los Rotos (32) (Huertas, 74) o Alimentación Quiroga (33) (Huertas, 19), un bullicioso local juvenil de degustación bajo el rótulo de un clásico comercio. Apuesta segura son siempre Vinoteca Moratín (34) (Moratín, 36), La Malontina (35) (Verónica, 4) o el marisco de El Barril de Las Letras (36) (Cervantes, 28). A un nivel más, la izakaya Yugo The Bunker (37) (San Blas, 4) y el canario Gofio (38) (Lope de Vega, 9) lucen sus primeras estrellas Michelin en el barrio.

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24.00 Música barroca y cócteles

Entrada la noche, hay que bajar unas calles para atravesar el pasillo de leds que conduce a la transgresora sala Transbaroque (39) (Amor de Dios, 13), con sesiones de danza y música barrocas, copas y videomapping. O visitar la bella y bucólica coctelería del hotel Alba Room Mate (40) (Huertas,16). Ya en la Plaza de Santa Ana, junto al delicioso Ana La Santa (41) (Plaza Santa Ana, 14), en el hotel ME, se esconde Viva Madrid (42) (Manuel Fernández y González, 7), una coctelería mítica con lámparas XXL de Lázaro Rosa-Violán, gárgolas sobre la barra y una carta inspirada en el mítico Sudestada. La noche pierde su nombre ante las colas de Salmon Guru (43) (Echegaray, 21) y los cócteles de Diego Cabrera, entre luces de neón. O el jazz y los djs de Revoltosa (44) (Prado, 4). Falta un conejo en la chistera.

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New York Times - World

From the Bones of Victims, a Doctor Unearths a Drug War’s True Toll

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Raquel Fortun, one of only two forensic pathologists in the Philippines, is using her skills to show how other doctors falsely claimed some victims of the country’s drug war had died natural deaths.

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By Sui-Lee Wee

QUEZON CITY, Philippines — Standing in a university classroom surrounded by six skeletons lying on wooden tables, Raquel Fortun held up the broken skull of a man who was slain during President Rodrigo Duterte’s drug war.

She poked a finger through a hole in it.

“This looks like an entry,” said Dr. Fortun, who is one of only two forensic pathologists in the Philippines. “So an apparent gunshot wound to the head for this one.”

Since July 2021, Dr. Fortun, 60, has been quietly examining these bones at the behest of a Catholic priest, the Rev. Flaviano Villanueva, and the families of the victims.

What Dr. Fortun discovered made headlines in the country.

Out of 46 remains that she had examined, there were seven cases in which the death certificates had stated that the cause of death was natural, though her investigations showed them clearly to be homicides. The findings, disclosed at a news conference in April, raised questions about whether medical authorities were complicit in a cover-up.

Dr. Fortun’s discovery also suggests that the true extent of the drug war could be far bigger than what the government has disclosed. Rights activists have long argued that the number of people killed — up to an estimated 30,000 since 2016 — is far higher than the official figure. The Philippine National Police puts the number at over 6,200.

Before Dr. Fortun, there had been no independent inquiry into the drug war, including its many casualties. The International Criminal Court said last year that it would open an investigation, but the Duterte administration said it would block investigators from entering the country.

In response to Dr. Fortun’s findings, the Philippine National Police said it would conduct its own investigation into falsified death certificates, though any conviction is unlikely. Since the drug war began, only three police officers have been imprisoned — for the murder of a 17-year-old boy.

In a country where the justice system is weak, where extrajudicial killings are common, and where forensic pathology is almost nonexistent, Dr. Fortun has a kind of celebrity status. Family members of homicide victims either ring her up at the University of Philippines College of Medicine, where she chairs the pathology department, or track her down on social media.

She is skeptical of the police narrative that many suspects in the drug war were killed because they tried to fight back. She has been critical about the lack of a proper death investigation system in the Philippines that allows the police to handle the evidence, the witnesses and the bodies of victims killed in police shootouts.

“That’s how you get away with murder. Easily,” she said in an interview in her office. “And here I am in my ivory tower, saying: ‘No though, you’re wrong. You’ve missed this, you’ve missed that.’ How do you think they feel about me?”

“They hate me,” she said, chuckling.

Dr. Fortun grew up in Quezon City in a family of lawyers and doctors. As a child, she loved disassembling items, wanting to find out what was wrong with a broken doorknob or car part. She said she gravitated toward pathology, seeing it as “the backbone of medicine.”

Dr. Fortun graduated from medical school in the Philippines in 1987 and started her residency training in anatomic and clinical pathology in 1989 at the University of Philippines’ College of Medicine.

But it was a one-year training course in the King County Medical Examiner’s Office in Seattle in 1994 that led her to focus on forensic pathology. Dr. Fortun left her 4-year-old daughter, Lisa, behind with her in-laws. “That was the most difficult thing ever,” she said.

In a telephone interview, Dr. Richard Harruff, the chief medical examiner at King County and Dr. Fortun’s former boss, said he enjoyed being her mentor because “she wasn’t afraid of anything.”

“She was just as good as any pathologist that I’ve ever trained over the years,” he said. “She just basically absorbed everything, and decomposed bodies and skeletal remains were not a factor at all. She just did the work.”

Over the years, Dr. Harruff said he “always wondered how she managed not to get killed or assassinated.”

It’s a question Dr. Fortun has given a lot of thought to herself.

“Am I at risk? Should I consider moving elsewhere?” Dr. Fortun wondered aloud. “There’s a certain effect on your psyche. You’re not safe. Knowing that in the Philippines, assassins can simply come near you, start shooting and get away with it.”

Whatever the dangers, Dr. Fortun makes no effort to mince her words.

She is voluble on Twitter, where she tweets under the account @Doc4Dead. In 2016, she angered Mr. Duterte’s daughter, Sara Duterte, after she questioned whether Ms. Duterte’s announcement of being pregnant with triplets was part of a public-relations campaign for her father. Ms. Duterte, who is set to become the vice president on June 30, called Dr. Fortun a “bitter melon” and urged her to “turn off her Twitter.”

Dr. Fortun’s work has taken her to Cyprus, The Hague and East Timor. She would make more money if she practiced medicine abroad full time, but said she felt “there was always this guilt that I’m not in the Philippines where I’m needed.”

Most mornings, Dr. Fortun arrives at her makeshift lab in the University of the Philippines’ College of Medicine that she hastily put together with tables sourced from a junkyard. She works alone, sifting, piecing and gluing the bones together. In the past month, those mornings were interrupted by a radiotherapy program to treat early-stage breast cancer, after which she would head to the lab.

“When I’m there in the room with all of these skeletons, I feel that I’m giving them what was denied to them before,” she said. “They were not given a proper investigation, no proper examination. So I’m trying to see what was missed.”

Several things have stood out to Dr. Fortun: the victims were nearly all men, the majority had head wounds, and they were the “poorest of the poor.”

She held up a jawbone without teeth. “They’ve probably never seen a dentist in their life,” she said.

Dr. Fortun is working for free — she charges Father Villanueva about $96 per body to cover only the costs of materials. With more and more bodies that need to be exhumed, she said she “is on a treadmill.”

Dr. Fortun said she hopes to get help from the international forensic community but acknowledged it was unlikely even when Mr. Duterte leaves office. Ferdinand Marcos Jr., elected president in May, has indicated he would not help pursue the I.C.C.’s case and would only allow investigators to enter the Philippines as tourists.

What troubles Dr. Fortun the most, she said, are the unidentified. “What happens to the unnamed, unclaimed bodies?” she asked. “Where are they?”

Dr. Fortun saves hair and finger nails to remind herself that these “were all part of somebody.” Halfway through the interview, she rummaged in a shelf behind her desk and brandished a clear plastic bag of kneecaps she is keeping for possible DNA analysis. (“I love the patella!” she cried.)

“You never lose sight of the fact that you’re dealing with a person,” she said. “Especially when you meet the relatives.”

In presenting his case to the families to have their loved ones’ remains assessed, Father Villanueva, known as “Flavie,” said he told them “we have bones that could speak.”

“In Tagalog, we call it bones of truth,” said Father Villanueva, the founder of the AJ Kalinga Foundation, a nonprofit that is helping victims’ relatives. “Because the bones cannot lie.”

After finishing her examination, Dr. Fortun explains her findings to the families. Father Villanueva said he has seen many of the relatives embrace the urns with their loved ones’ ashes, while listening to her.

Father Villanueva said he knew there was only one person he could turn to to examine the bones. He had never doubted Dr. Fortun as far as her “sense of justice is concerned,” he said, and recalled her excitement when he told her about his plan.

“She’s been demanding, craving, and on a minimum, asking, that we bring bodies to her,” he said.

Five years away from retiring, Dr. Fortun said she sees this project as a culmination of her life’s work.

“When Father Flavie started referring them, I felt the sense of satisfaction, that, OK I’m going to make use of what I know,” she said. “Finally, I wouldn’t feel so useless. I shouldn’t have those regrets anymore of staying.”

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L'Humanité

Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote

Un jour avec

D’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.

Aurélien Soucheyre

Bruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »

L’art de l’injure

Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »

« Jaurès, l’honnête homme »

Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel  », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.

Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.

Vieux papiers et jargon taafien

Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.

Histoireassemblée nationale
Valeurs Actuelles

[Tribune] “Reconstruction de la droite : le vent se lève, haut les cœurs !”

Comme dans de nombreuses circonscriptions historiquement de droite, la 5e du Val-de-Marne (Perreux-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Bry-sur-Marne et Champigny-sur-Marne) place au second tour le candidat de la Nupes et le candidat de LREM. Face à l’extrême gauche, le pseudo “vote utile” a fait le plein partout en France, écartant de la réflexion les programmes et leur sincérité, mais aussi le profil des candidats, c’est-à-dire l’essentiel. C’est regrettable.

La stratégie du président de la République a fonctionné. À la présidentielle, il s’agissait pour Emmanuel Macron de créer un match avec Marine Le Pen ; aux législatives de créer un autre match, artificiel, avec Jean-Luc Mélenchon, pourtant éliminé au 1er tour de la présidentielle.

Quand s’estompera l’écran de fumée, ne restera plus qu’un champ de ruines parsemé de braises

Ce nouveau paysage politique est un écran de fumée qui, rapidement, s’estompera. Nous découvrirons alors un champ de ruines parsemé de braises. C’est-à-dire une instabilité politique inédite sous la Ve République sur fond de crise économique, sociale, sécuritaire et identitaire, pour ne pas dire civilisationnelle.

Si les gouvernants actuels sont coupables, la droite quant à elle, bien que n’étant plus au pouvoir depuis dix ans, est aussi responsable de la situation. Par ses renoncements, par ses trahisons aussi. Les renoncements des uns à s’assumer du camp national à la suite du général de Gaulle ; les trahisons des autres en rejoignant le pouvoir macroniste sur l’autel d’un carriérisme déshonorant face aux grands enjeux du siècle.

Oui, depuis trop longtemps la droite s’est reniée et a trahi le peuple. Revient alors en mémoire la saillie de Jean-Paul II : « France, fille aînée de l’Église, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » Pourquoi ? Parce que nous pouvons transposer la rhétorique à la droite, cela donnerait : « Parti des Républicains, fils aîné du gaullisme, qu’as-tu fait de ton héritage ? »

Le moment est venu de reconstruire la droite. Toute la droite.

Dans ce contexte, une voie d’espérance existe, avec l’impérieuse nécessité de créer les conditions de la renaissance d’une droite capable de présider à nouveau aux destinées de la nation. Cette droite devra avoir au cœur la défense des classes populaires de la France silencieuse et laborieuse, devra libérer les forces vives du carcan fiscal et administratif qui les étouffe et, enfin, elle devra avoir une force d’âme implacable pour refaire de la France cette grande nation millénaire fière et sûre de ses racines, une grande puissance prospère et indépendante.

Le moment est venu ! Le moment est venu de reconstruire la droite. Toute la droite. Pour la France. Nous avons 5 ans, ce n’est pas trop long pour ce chantier de la survie nationale. De nombreux patriotes de la nouvelle génération, et de tous les horizons, sont prêts à mener la bataille, pour nos villages, nos villes, notre patrimoine matériel et immatériel, nos valeurs, pour, en somme, notre beau et grand pays que nous aurons demain à léguer à nos enfants.

Le désespoir n’est pas une option politique. Relisons le grand résistant Hubert Germain, « Après tous ces combats, que reste-t-il maintenant ? Des braises, des braises ardentes. Elles sont là. Si vous en avez besoin un jour, soufflez dessus vous verrez ce que ça donne. »

Le vent se lève, haut les cœurs !

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Entre l'Irak et l’Arabie saoudite, une frontière entrouverte (1/4)

Publié le : 10/06/2022 - 11:44

Séverine BARDON Lucile WASSERMANN

La crise migratoire, la montée des nationalismes et la pandémie de Covid-19 ont remis les frontières au cœur de l’actualité. Si celles-ci n’avaient pas disparu, la mondialisation des économies, l’essor des transports et les nouvelles mobilités avaient largement contribué à les faire oublier, du moins dans de nombreuses régions. France 24 consacre une série documentaire aux frontières dont l'évolution raconte notre époque. C'est le cas de celle qui sépare l'Irak et l'Arabie saoudite, deux pays qui avaient rompu leurs relations diplomatiques après l’invasion du Koweït en 1990. Lucile Wassermann s'est rendue au poste-frontière d’Arar, qui reprend vie au milieu du désert.

Après l’invasion du Koweït par Saddam Hussein en 1990, l'Arabie saoudite avait fermé sa frontière et coupé toute relation avec l’Irak. Ce n’est que 30 ans plus tard, le 18 novembre 2020, que le poste d’Arar s’est à nouveau entrouvert. C’est actuellement le seul point de passage sur les 800 kilomètres de frontière entre les deux pays. Une soixantaine de camions s’y rend tous les jours.

Mais impossible pour eux de traverser. Les camions en provenance des deux pays sont parqués dans une cour grillagée. Les marchandises y sont échangées puis les chauffeurs repartent, chacun de son côté. À ce jour, les hommes n’ont toujours pas le droit de passer ; seules les cargaisons passent la frontière.

Même si elle est encore imparfaite, et parfois frustrante, l’ouverture du poste-frontière d’Arar marque le début d’une nouvelle ère dans les relations entre l’Irak et l’Arabie saoudite. Pour les populations transfrontalières, elle est synonyme de nouveaux espoirs : Bagdad et Riyad parlent aujourd’hui d’ouvrir deux points de passage supplémentaires.

Entre l'Irak et l'Arabie saoudite, une frontière entrouverte

Entre la Guyane et le Brésil, une frontière incontrôlable

Entre le Kenya et l'Ouganda, une frontière indécise

Entre le Laos et la Chine, une frontière prospère

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Moyen-Orient : comment expliquer la multiplication des tempêtes de sable ?

Focus

Trafic d'espèces menacées en Irak : Bagdad, plaque tournante de la vente illégale d'animaux

Focus

Arabie saoudite : un air de liberté qui masque la réalité politique

BBC

Lusitano has been forgotten by history, both through malice and ignorance – Roderick Williams

The Western classical music canon is notoriously white and male – so you might assume that a black Renaissance composer would be a figure of significant interest, much-performed and studied. In fact, the story of the first known published black composer – Vicente Lusitano – is only now being heard, alongside a revival of interest in his long-neglected choral music.

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Lusitano was born around 1520, in Portugal. In a 17th-Century source, he is described as "pardo" – a commonly used term in Portugal at the time meaning mixed race. It is most likely that Lusitano had a black African mother and a white Portuguese father; Portugal had a significant population of people of African descent, due to its involvement in the slave trade.

Among other things Lusitano was an expert music theorist – this is a page from his composition manual Introduttione Facilissima (Credit: IMSLP/Public Domain)

Comparatively little is known about Lusitano's life – a fact which has certainly not helped his historical legacy – although what we do know is dotted with juicily intriguing details. "There’s a lot of things you could say about how cool he is as a person, and how exceptional he is as a figure," promises composer, conductor and early music specialist Joseph McHardy, a recent Lusitano champion.

What we do know is that Lusitano became a Catholic priest, composer, and music theorist, and in 1551 left Portugal for Rome – a multicultural musical capital of Europe at the time – most likely following a rich patron, the Portuguese ambassador. Lusitano appears to have done very well for himself there, publishing a collection of motets: sacred, polyphonic choral compositions (where voices sing several layers of independent melodies simultaneously). Then, Lusitano became embroiled in a high-profile public debate around the rules of composition and the use and juxtapositions of different tuning systems or keys, with a rival composer, Nicola Vicentino. Consider it a Twitter spat of the Renaissance age – although with an official judging panel of eminent performers from the Sistine Chapel choir, no less.

In the final adjudication of their intellectual duel, Lusitano was unanimously judged the winner: an unlikely victory given that, as a foreign outsider, he was something of an underdog compared to the well-connected Vicentino. But, unwilling to let it go, Vicentino conducted a smear campaign against Lusitano, discrediting him and his ideas. In what would become a famous, printed 1555 treatise, Vicentino fabricated a misleading version of the debate so it looked like he had the better ideas, really ­– and it was this document that endured and this version that was later repeated in many textbooks.

Sometime after 1553, Lusitano converts to Protestantism – itself an unheard of development for an Iberian composer in the era. He also gets married, and moves to Germany; we know he receives payment for some music there in 1562, and applied for a job in Stuttgart.

But although his achievements in Rome suggests Lusitano won significant respect for his music in his lifetime, it wasn’t as widely copied or performed as some of his contemporaries, and seems not to have spread across Europe; this has led to some musicologists in Portugal appreciating him, but a failure to cut through among non-Portuguese speaking scholars since. Occasional flashes of academic interest have never transformed into sustained attention, an accessible and readily shareable modern score, or performances of the thing that really matters: his music.

The new Lusitano champions

Until, that is, very recently. During the pandemic, two Renaissance music lovers separately discovered Lusitano, and are staging concerts and bringing out records of his work, while a new piece reimagining a Lusitano composition is currently on tour across the UK.

In what he describes as the "darkest days" of the first lockdown, Rory McCleery – founder of British vocal ensemble The Marian Consort – read an article about Lusitano by an academic, Garrett Schumann from the University of Michigan, in VAN Magazine. Keen to find out more, McCleery was delighted to discover that Liber primus epigramatum, Lusitano's 1551 collection of motets, had been digitised and put online.

"My proclivities have always been in finding Renaissance composers who have fallen between the cracks," he says. "It's always super exciting when you find a composer and start looking into their music and go, actually, this is very good. You want to evangelise about it – music is there to be shared."

And share it, he did: The Marian Consort were including a Lusitano piece, Inviolata, integra et casta es, in concert programmes by December 2020 – probably the first time it had ever been performed live in the UK. Last summer, they weaved it into a Prom celebrating a much more famous Renaissance composer, Josquin des Prez. It was apt, given that Lusitano's work is clearly in dialogue with Josquin – in Inviolata, Lusitano riffed on a hugely technically accomplished five-part composition by Josquin, impressively expanding it further, for eight voices.

A woodcut of composer Josquin des Prez, with whom Lusitano's work was in dialogue; by contrast, there are no known pictures of Lusitano in existence (Credit: Alamy)

"Lusitano obviously liked to go, well this is all very clever – you've done one Rubik's Cube, now I'm going to do four Rubik's Cubes at the same time…" jokes McCleery. "But for me, what is so exciting is it’s a very beautiful piece of music, as well as a clever one."

The Marian Consort release a full album of Lusitano's music this autumn, and have also already teamed up with the organisation Classical Remix to tour a new installation, titled Lusitano Remixed, to both art galleries and music venues in the UK. Acclaimed opera singer and composer Roderick Williams was commissioned to write his own response to Lusitano's Inviolata. It plays out of eight speakers arranged in circle, one speaker for each of singer, which the listener can move around; experiencing it at the Samuel Worth Chapel in Sheffield, I found it offered an immersive, spatialised experience, soaking you in a soaring surround-sound while also allowing you to get up-close and intimate with individual voices.

"I, like most people, had never heard of Lusitano," admits Williams when discussing his piece, which directly quotes Josquin, then Lusitano, before "exploding" into his own contemporary interpretation. "The whole idea of The Marian Consort doing their research about him is that he has been forgotten by history – through malice, through ignorance. We are beginning to wake up, all of us, to the idea that there were mixed-race composers in the past."

McCleery was not the only one who had a fortuitous chance encounter with Lusitano in 2020. During Black Lives Matter protests, McHardy saw a picture on Twitter of someone holding a placard depicting black composers through history, reading 'teach these composers' – including Lusitano, who he'd never heard of. McHardy googled him, also found Schumann's article, and got in touch.

Since then, the pair have been working on the fairly mammoth task of turning Lusitano's part books – all the separate, individual vocal parts for his motets – into one unified score with modern notation, so they can be more easily understood and performed. A scholarly edition is planned, alongside a recording (likely out early next year), while there are three concerts of his work  this week by black and ethnically-diverse vocal ensemble Chineke! Voices.

You might expect some rivalry, from two early music specialists, both uncovering this forgotten figure simultaneously. But both, really, just seem delighted more people might hear Lusitano's music.

"Lusitano's moment has come – he's in the zeitgeist, which is fantastic because his music really does deserve to be better known," says McCleery. And both men are also staunch in insisting that this revival of interest is not just about the eye-catching fact that Lusitano was a composer of African descent – it's that his music stands up.

The beauty of his music

"It's really difficult choosing the pieces [to include], because they’re all really good!" says McHardy, promising that Chineke!'s record, as with the concerts, will feature 90 minutes of "top level Renaissance polyphony". He also wanted to include a range of Lusitano's work: some of his "really complex eight-part masterworks" but also pieces that are significant to his story, such as his adventurously weird, chromatic motet Regina coeli, which is thought to have kicked off that feud with Vicentino.

What exactly appeals, then, about Lusitano's music? "Fundamentally, it’s just really beautiful," says McCleery. "There are very long arching phrases that seem to spin out into eternity. But also this interesting use of chromaticism: slightly spicy moments – the musical equivalent of feeling metal on metal."

If you have ever encountered Lusitano, it's likely to be his most chromatic piece, Heu me domine, which has attracted some interest since the 1980s precisely for its experimental dissonance. In fact, this etude comes from within a theoretical treatise on counterpoint and improvisation that Lusitano wrote – it was more intended to illustrate a point, than as a composition to be performed.

Composer and conductor Joseph McHardy has been one of the music experts helping to champion Lusitano (Credit: BBC)

"It’s a very cool piece. But it isn’t super representative [of Lusitano's music]," says Schumann. Instead, Schumann also reaches for the word "beautiful" when trying to summarise Lusitano’s richly layered polyphony: "It's just really, really gorgeous." "'Opulent' is a good word for it," chimes in McHardy.

The music is worth revisiting, then. But for contemporary audiences, Lusitano's identity and biography – patchy as it is – of course proves a source of enormous fascination, too. 

What do we know about how his race may have affected his career prospects – in his own lifetime, and since? Much is speculation – but it is likely that Lusitano faced some prejudice, and there are specific ways his identity certainly disadvantaged him. In Portugal, he would have been barred from getting a job in one of the big, major churches because of his race. "The papal bill that allowed African descended men to be ordained Priests specifically forbad them from holding benefices in the Portuguese church," explains McHardy.

One piece that McHardy is recording, Quid Montes, Musae?, is a rare secular composition, based on a poem asking the muses to relocate to Italy with the Portuguese ambassador. McHardy speculates that Lusitano may have written the words himself – another cool and unusual thing for a composer at that time. And one that may provide a glimpse into how Lusitano felt about being pardo in Portugal…

"It talks about Portugal in some derogatory language: ravening beasts and inhospitable rocks, everything is scary and everything promises death…" explains McHardy. "On the surface, you go 'OK, this is a Renaissance person writing neo-classical stuff'. But if you put it in context – that this comes from the pen, and may well have been sung in the mouth, of someone who was discriminated against [via] Portuguese legal and societal racism – I think it has some more layers to it. It feels like his personal voice."

People have been talking with confidence that he is black for at least 50 years – and yet it is still considered controversial – Garrett Schumann

In terms of how Lusitano's race may have affected his reception since… well, that's a tale of two parts. Lusitano is described as pardo in an unpublished manuscript about Portuguese musicians by João Franco Barreto, written in the mid-1600s – but in 1752, Diogo Barbosa Machado, the author of the first printed encyclopaedia of Portuguese composers, chooses not to repeat this detail. So anyone reading about Lusitano after that would likely not have even know he had African heritage. It was only in 1977, when Portuguese musicologist Maria Augusta Alves Barbosa returned to the original unpublished manuscript, that this fact became widely known. 

Was the decision not to include Lusitano's racial identity in the 18th Century itself racist? Possibly. Schumann wonders whether it may have been an act of erasure by Machado, seeking to promote a certain view of their nation through music. "At the time Portugal was being extremely legalistic about racial categories because they were trying to exclude people of African descent from property rights, so it may have been a political motivation. But it is [also] part of a broader scheme of making it seem like the only people who participated in this tradition were white men."

Vocal ensemble The Marian Consort have been performing Lusitano's music, after their founder came across a feature about him during lockdown (Credit: Lusitano Remixed)

Which leads us on to a point Schumann finds even more depressing: even today, he continues to meet resistance to the idea that Lusitano was black mixed-race. 

"People have been talking with confidence that he is black for at least 50 years – and yet it is still considered controversial! Music scholars refuse to believe it," he says. "And the reason people find it hard to swallow is we were told there were no black composers, when there were. There is evidence that there were [unpublished] black composers in Europe in the 14th-Century. Lusitano is an important landmark – but he’s not the start of that story."

Not that it's all gloom. There seems to be an increasing appetite among the public for uncovering a more diverse musical history, and renewed efforts by people programming concerts to showcase a greater variety of work. And at least now we can put paid to the idea that there simply weren’t any non-white composers writing music in the Renaissance, McHardy points out.

"We found the music for you, here it is: it’s pretty, it sounds nice, you can read it really well… That can move things on a bit," he acknowledges. "Then people have to make a choice about whether they want to perform it or not. Which is a different situation to going 'I couldn’t find any'."

"I think the more Lusitano's music gets heard, the more people will be interested in performing it," concludes Schumann. "It's really good music."

‘Lusitano Remixed’ is at St George’s Bristol until 27 June 2022, classicalremix.org. An EP of the recording is out now, and The Marian Consort’s album, 'Vicente Lusitano: Motets' will be released 23 September.

Chineke! Voices perform ‘The Music of Vicente Lusitano’ at St George’s, Bristol on 16 June; Worcester College, Oxford on 17 June, and St Martin’s in the Fields, London on 18 June, chineke.org/events

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BBC

'The Russians said beatings were my re-education'

By Hugo BachegaBBC News, Zaporizhzhia

Ukrainians who want to leave cities under Russian occupation cannot do so without undergoing a terrifying process known as filtration. Phones are searched, social media accounts scoured. Anything deemed incriminating can lead to beatings or even electrocution, civilians say, and many are forcibly sent to Russia.

Andriy watched anxiously as Russian soldiers connected his mobile to their computer, apparently in an attempt to restore some files. Andriy, a 28-year-old marketing officer, was trying to leave Mariupol. He had deleted everything he thought a Russian soldier could use against him, such as text messages discussing Russia's invasion of Ukraine or photos of the devastation in his city caused by weeks of relentless shelling.

But the internet in Mariupol, a once bustling port in southern Ukraine, had been cut off as part of the siege imposed by Russia, and Andriy had not been able to take down some of his social media posts. He remembered the first days of the war, when he had shared some anti-Russian messages and speeches from the Ukrainian president, Volodymyr Zelensky. "I'm screwed," he thought.

The soldiers, Andriy told me, already had their focus on him. On that day in early May, when he first joined the queues for filtration in Bezimenne, a small village to the east of Mariupol, one of the Russians noticed his beard. The soldier assumed it was a sign Andriy was a fighter with the city's Azov regiment, a former militia which had links with the far right. "Is it you and your brigade killing our guys?," Andriy was asked. He replied he had never served in the army, he started working directly after graduating, but "they didn't want to hear it".

As the soldiers went through his phone, they turned to his political views, and asked his opinion of Zelensky. Andriy, cautiously, said Zelensky was "okay", and one of the soldiers wanted to know what he meant by that. Andriy told him Zelensky was just another president, not very different from those who had come before, and that in fact, he was not very interested in politics. "Well," the soldier replied, "you should just say you aren't interested in politics."

They kept Andriy's phone and told him to wait outside. He met his grandmother, mother and aunt, who had arrived with him and had already been given a document that allowed them to leave. A few minutes later, Andriy said, he was ordered to go to a tent where members of Russia's security service, the FSB, were carrying out further checks.

Five officers were sitting behind a desk, three wearing balaclavas. They showed Andriy a video he had shared on Instagram of a speech Zelensky had given, from 1 March. With it was a caption written by Andriy: "A president we can be proud of. Go home with your warship!" One of the officers took the lead. "You told us you're neutral to politics, but you support the Nazi government," Andriy recalled being told. "He hit me in the throat. He basically started the beating."

Like Andriy, Dmytro had his phone confiscated at a checkpoint as he tried to leave Mariupol in late March. Dmytro, a 34-year-old history teacher, said the soldiers came across the word "ruscist", a play on "Russia" and "fascist", in a message to a friend. The soldiers, Dmytro told me, slapped and kicked him, and "everything [happened] because I used that word."

Dmytro said he was taken, with four other people, to a police station in the village of Nikolsky, also a filtration point. "The highest-ranking officer punched me four times in the face," he said. "It seemed to be part of the procedure".

His interrogators said teachers like him were spreading pro-Ukrainian propaganda. They also asked what he thought about "the events of 2014", the year that Russia annexed the Crimea peninsula and started supporting pro-Russian separatists in Donetsk and Luhansk. He replied that the conflict was known as the Russo-Ukrainian war. "They said Russia was not involved, and asked me whether I agreed that it was, in fact, a Ukrainian civil war."

The officers checked his phone again, and this time found a photo of a book which had the letter H in its title. "We got you!" the soldiers told Dmytro. Russia's president, Vladimir Putin, claims his war in Ukraine is an effort to "de-Nazify" the country, and the soldiers, Dmytro said, believed he was reading books about Hitler.

The next morning, Dmytro was transferred with two women to a prison in Starobesheve, a separatist-controlled village in Donetsk. He counted 24 people in the four-bunk cell. After four days and another detailed interrogation, he was finally released, and eventually reached Ukrainian-held territory. Weeks later, he still does not know what happened to his cell mates.

Back inside the tent in Bezimenne, Andriy noticed two other people with their hands tied behind them, who had been left in a corner while the officers paid attention to him. "They started to beat me way harder," Andriy told me, "everywhere". At one point, after a blow to the stomach, he felt as if he was about to faint. He managed to sit on a chair.

"I wondered what would be better," he said, "to lose consciousness and fall down or tolerate the pain further."

At least, Andriy thought, he had not been sent somewhere else, away from his family. Ukrainian officials say thousands of people are believed to have been sent to detention centres and camps set up in Russian-controlled areas during filtration. In almost all cases, their relatives do not know where they are being held, or why. "I [was] very angry about everything," Andriy said, "but, at the same time, I know it could've been much worse."

His mother tried to get into the tent, but was stopped by the officers. "She was very nervous. She later said they had told her that my 're-education' had started," Andriy said, "and that she shouldn't be worried." His ordeal, he told me, continued for two and a half hours. He was even forced to make a video saying "Glory to the Russian army!", a mockery of "Slava Ukraini!", the Ukrainian slogan.

The final question, Andriy said, was whether he had "understood his mistakes", and "I obviously answered yes". As he was being released, officers brought in another man, who had previously served in Ukraine's military and had several tattoos. "They immediately pushed him to the ground and started to beat him," Andriy said. "They didn't even talk to him."

Ukrainian authorities say Russian forces and Russian-backed separatists have carried out filtration in occupied territories as an attempt to establish residents' possible links with the military, law enforcement and even local government, as the invading forces try to restore services and infrastructure.

Men of fighting age are particularly targeted, checked for bruises that could suggest recent use of weapons, such as on the fingers and shoulders. Strip searches are common, witnesses say, including for women. Oleksandra Matviychuk, the head of the Center for Civil Liberties, a Kyiv-based human rights group, said the process, even when not violent, was "inhuman". "There's no military need for this... They're trying to occupy the country with a tool I call 'immense pain of civilian people'. You ask: 'Why so much cruelty? For what?'"

Maksym, a 48-year-old steelworker, said he was forced to strip naked while officers in Bezimenne checked even the seams of his clothes. He was asked whether he was from the Azov regiment or was a Nazi sympathiser - he denied being either - and why he wanted to leave Mariupol. "I said, 'Actually, it's you who are on Ukrainian soil.'" One of the officers, who he said were all Russian, reacted by hitting Maksym with the gun butt in his chest. He fell.

"I leaned my head on the ground, holding my ribs. I couldn't get up," he said. "It was very painful to breathe."

He was taken to what he described as a "cage", where others were being held. He noticed that one man, a weightlifter, had a tattoo of Poseidon, the Greek god, with a trident. The soldiers, Maksym said, thought it was the Ukrainian coat of arms. "He explained it to them but they didn't understand." Those detained in the "cage" were given no water or food, and had to urinate in a corner in front of everyone, Maksym told me. At one point, exhausted, he tried to sleep on the ground. An officer came in and kicked him in the back, forcing him to stand.

People would be taken to be interrogated and, when they returned, "you saw the person had been beaten," Maksym said. He witnessed a woman in her 40s lying in pain, apparently after being hit in the stomach. A man, who seemed to be around 50, had a bleeding lip and red bruises on his neck. Maksym believed he had been strangled. No-one in the "cage" asked or said anything to each other. They were afraid that FSB officers could be disguised as prisoners.

After about four or five hours, Maksym was released and allowed to leave Mariupol. Days later, he reached safety in Ukrainian-controlled territory, and went to a hospital to treat the persistent pain in his chest. The diagnosis: four broken ribs.

Yuriy Belousov, who leads the Department of War at the Ukrainian general prosecutor's office, said his team had received allegations of torture and even killings during filtration. "[It seems to be] a Russian policy which was designed in advance, and pretty well prepared," he told me. "It's definitely not just a single case or [something] done by a local military guy."

He acknowledged it was difficult to verify the cases, or estimate the scale of the violence. The Ukrainian authorities are unable to carry out investigations in occupied territories and most victims remain reluctant to share their stories, concerned that relatives in Mariupol could be targeted if their identity is exposed.

Vadym, 43, who used to work at a state-owned company in Mariupol, said he was tortured in Bezimenne in March. Separatist soldiers had questioned his wife after finding out she had "liked" the Ukrainian army page on Facebook, and restoring a receipt on her phone of a donation she had made to them. "I tried to stand up for her," he said, "but was knocked down." He got up, but was beaten once more. A pattern, he said, that happened again and again.

When Russian soldiers realised where he worked, they took Vadym to a different building. There, Vadym said separatist soldiers asked him "stupid things" and started to beat him. "They used electricity. I almost died. I fell and choked on my dental fillings, which had come out from my teeth," Vadym said. He vomited and fainted. "They were furious. When I recovered consciousness, they told me to clean everything up and continued to give me electric shocks."

The torture, Vadym said, only stopped after Russian officers intervened. They carried out another round of questioning before finally freeing him. As Vadym left the building, he saw a young woman, who had been identified during the process as a court clerk, being carried out.

"A plastic bag was put on her head, and her hands were tied," Vadym said. "Her mother was on her knees, begging for her daughter not to be taken away."

Vadym's release came with a condition: he would have to go to Russia. About 1.2 million people in Ukraine, including thousands of Mariupol residents, have been sent to Russia against their will since the invasion began in February, according to Ukrainian officials. Russia denies it is carrying out a mass deportation, which would constitute a war crime under international humanitarian law, and says it is simply helping those who want to go. Ukraine rejects this claim.

Some of those sent to Russia have managed to escape to other countries and even return to Ukraine. How many, remains unclear. Vadym, with the help of his friends, moved to another European country - he did not want to reveal the exact location. He had lost some of his vision, he told me, and doctors said this was a result of head injuries from the beating. "I feel better now, but rehabilitation will take a long time." I asked him what he thought about filtration. "They separate families. People are being disappeared," he said. "It's pure terror."

Russia's defence ministry did not respond to several requests for comment on the allegations. The Russian government has previously denied it is carrying out war crimes in Ukraine.

Andriy and his family have now settled in Germany, after also having been forced to go to Russia. Looking back, he believes the occupying forces seemed to be using filtration to show their "absolute power". Soldiers, he said, acted as if it was a "type of entertainment", something to "satisfy their own ego".

I told him about another Ukrainian I had met, a 60-year-old retired engineer called Viktoriia. A soldier found out she had added a Ukrainian flag to her profile photo on Facebook, she told me, and the message "Ukraine above all."

She said that he pointed his gun at her and threatened: "I'll put you in the basement until you rot!" He then kicked her, she said. Viktoriia could not understand why he had acted like that. "What did I do? What right did they have?"

Andriy said he could not explain such behaviour. "I even try to justify the process somehow. Try to convince myself there's some logic."

But, he said, "there's no logic".

Some names have been changed to protect identities

Additional reporting by Illia Tolstov; photographs by Janne Kern

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Deep in Vatican Archives, Scholar Discovers ‘Flabbergasting’ Secrets

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David Kertzer has spent decades excavating the Vatican’s hidden history, with his work winning a Pulitzer and capturing Hollywood’s attention. A new book examines Pope Pius XII’s role in the Holocaust.

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By Jason Horowitz

VATICAN CITY — David Kertzer put down his cappuccino, put on his backpack and went digging for more Vatican secrets.

“There’s an aspect of treasure hunting,” said Mr. Kertzer, a 74-year-old historian.

Moments later he cut through a crowd lined up to see Pope Francis, showed his credentials to the Swiss Guards and entered the archives of the former headquarters for the Holy Roman Inquisition.

Over the last few decades, Mr. Kertzer has turned the inquisitive tables on the church. Using the Vatican’s own archives, the soft-spoken Brown University professor and trustee at the American Academy in Rome has become arguably the most effective excavator of the Vatican’s hidden sins, especially those leading up to and during World War II.

The son of a rabbi who participated in the liberation of Rome as an Army chaplain, Mr. Kertzer grew up in a home that had taken in a foster child whose family was murdered in Auschwitz. That family background, and his activism in college against the Vietnam War, imbued him with a sense of moral outrage — tempered by a scholar’s caution.

The result are works that have won the Pulitzer Prize, captured the imagination of Steven Spielberg and shined a sometimes harsh light on one of earth’s most shadowy institutions.

Mr. Kertzer’s latest book, “The Pope at War,” looks at the church’s role in World War II and the Holocaust — what he considers the formative event of his own life. It documents the private decision-making that led Pope Pius XII to stay essentially silent about Hitler’s genocide and argues that the pontiff’s impact on the war is underestimated. And not in a good way.

“Part of what I hope to accomplish,” Mr. Kertzer said, “is to show how important a role Pius XII played.”

The current pope, Francis, said “the church is not afraid of history,” when in 2019 he ordered the archives of Pius XII opened. But as Francis wrestles with how forcefully to condemn a dictator, this time Vladimir V. Putin of Russia, Mr. Kertzer has unearthed some frightening evidence about the cost of keeping quiet about mass killings.

Mr. Kertzer makes the case that Pius XII’s overriding dread of Communism, his belief that the Axis powers would win the war, and his desire to protect the church’s interests all motivated him to avoid offending Hitler and Mussolini, whose ambassadors had worked to put him on the throne. The pope was also worried, the book shows, that opposing the Führer would alienate millions of German Catholics.

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

The book further reveals that a German prince and fervent Nazi acted as a secret back channel between Pius XII and Hitler, and that the pope’s top Vatican adviser on Jewish issues urged him in a letter not to protest a Fascist order to arrest and send to concentration camps most of Italy’s Jews.

“That was flabbergasting,” Mr. Kertzer said about coming across the letter.

Defenders of Pius XII, whose case for sainthood is still being evaluated, have long argued that he worked behind the scenes to help Jews, and that anti-Catholic enemies have sought to stain the institution by sullying the pontiff.

“A more open protest would not have saved a single Jew but killed even more,” Michael Hesemann, who considers Pius XII a champion of Jews, wrote in response to the evidence revealed by Mr. Kertzer, whom he called “heavily biased.”

Mr. Hesemann, who is also the author of a new book about the wartime pope based on the Vatican archives, argued that the Vatican, while following its tradition of neutrality, worked to hide Jews in convents and distribute fake baptism certificates.

Mr. Kertzer argues that the unearthed documents paint a more nuanced picture of Pius XII, showing him as neither the antisemitic monster often called “Hitler’s Pope” nor a hero. But the urge to protect Pius’s reputation, according to Mr. Kertzer, reflects a more general refusal by Italy — and apologists in the Vatican — to come to terms with their complicity in the Second World War, the Holocaust and the murder of Rome’s Jews.

On Oct. 16, 1943, Nazis rounded up more than a thousand of them throughout the city, including hundreds in the Jewish ghetto, now a tourist attraction where crowds feast on Jewish-style artichokes near a church where Jews were once forced to attend conversion sermons.

For two days the Germans held the Jews in a military college near the Vatican, checking to see who was baptized or had Catholic spouses.

“They didn’t want to offend the pope,” Mr. Kertzer said. His book shows that Pius XII’s top aides only interceded with the German ambassador to free “non-Aryan Catholics.” About 250 were released. More than a thousand were murdered in Auschwitz.

In a nearby street, Mr. Kertzer bent down by one of the brass cobblestones memorializing the victims. Above him loomed the Tempio Maggiore, the Great Synagogue of Rome.

“I can’t think of that synagogue,” Mr. Kertzer said, “without thinking of my father.”

When the U.S. Fifth Army reached Rome, Mr. Kertzer’s father, Lt. Morris Kertzer, a Canadian-born rabbi, was with them and officiated at the synagogue.

One U.S. soldier, a Jew from Rome who had emigrated to America when Mussolini introduced Italy’s racial laws, asked Rabbi Kertzer if he could make an announcement to see if his mother had survived the war. The rabbi positioned the soldier at his side, and when the services started, a cry broke out and the G.I.’s mother rushed up to embrace her son.

“That’s the one I remember the most of my father telling,” Mr. Kertzer said.

A year before Mr. Kertzer’s birth in 1948, his parents took in a teenage survivor of Auschwitz. When footage of Nazi soldiers appeared on television, Mr. Kertzer and his older sister, Ruth, would leap to switch the set off to protect their foster sister, Eva.

By then, his father had become the director of interreligious affairs for the American Jewish Committee, essentially to try to strip Christian churches of antisemitism. As part of the normalizing effort, a young Mr. Kertzer appeared on Jack Paar’s “Tonight Show,” singing prayers at the family’s Passover Seder.

At Brown University, his organizing against the Vietnam War nearly got him kicked out, and landed him in a jail cell with Norman Mailer. He stayed in school and became enamored with anthropology and with Susan Dana, a religion major from Maine.

To stay close to her, he went in 1969 to graduate school at Brandeis, where an anthropology professor suggested that his interest in politics and religion made Italy a rich field of study.

The result was a year of research in Bologna with Susan, now his wife, and his first book, “Comrades and Christians.” After earning his Ph.D., positions at Bowdoin and Brown followed, as did two children, a lifelong connection to Italy and a growing familiarity with Italian, and then by chance, Vatican, archives.

In the early 1990s, an Italian history professor told him about Edgardo Mortara, a 6-year-old child of Jewish parents in Bologna. In 1858, the church Inquisitor ordered the boy seized because a Christian servant girl had possibly, and secretly, had him baptized, and so he could not remain in a Jewish family.

The story represented what Mr. Kertzer called “a dual career shift,” toward writing for a general audience and about Jewish themes.

The result was his 1998 book, “The Kidnapping of Edgardo Mortara,” a National Book Award finalist in nonfiction. It caught the eye of his friend, the playwright Tony Kushner, who later gave it to Steven Spielberg, who told Mr. Kertzer he wanted to make it into a movie. Mark Rylance came on board to play Pius IX. Mr. Kushner wrote the screenplay. All they needed was a boy to play Edgardo.

“They auditioned 4,000 — not 3,900 — 4,000 6-to-8-year-old boys in four continents,” Mr. Kertzer said, adding, “Spielberg informs us that he’s not happy with any of the boys.”

The project stalled, but Mr. Kertzer didn’t. He emerged from the archives to publish “The Popes Against the Jews,” about the church’s role in the rise of modern antisemitism. In 2014, he published “The Pope and Mussolini,” examining Pius XI’s role in the rise of fascism and the antisemitic Racial Laws of 1938. It won the Pulitzer Prize.

Since then, Vatican archivists recognize and, sometimes, encourage him.

“Perhaps even they’re happy that some outsider is able to bring this to light because it’s awkward, perhaps, for some of them to do so,” he said.

After spending a recent morning in the archives, Mr. Kertzer emerged with a boyish grin. He had just discovered that even during the German occupation of Rome, Pope Pius XII was still primarily focused on the dangers of Communism. The pope’s top cardinals advised him “to create a Catholic Party. It’s the origins of the Christian Democrats party,” Mr. Kertzer said, referring to the force that dominated Italy for decades to come.

“I doubt anyone has seen it before,” he said. “Well, outside of the Holy Office.”

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L'Humanité

Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann

Actu

À Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.

Patrick Kamenka

Le 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.

Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.

Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.

Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.

Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…

Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.

Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.

Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.

Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.

Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).

mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance
Valeurs Actuelles

[Entretien] Léon de Jong, député néerlandais : « La proposition de recruter des jeunes de banlieues françaises aux Pays-Bas est grotesque »

Valeurs actuelles. Que vous inspire la proposition de la ministre des Affaires sociales, Karien van Gennip, de recruter de jeunes chômeurs de banlieues françaises pour pallier la pénurie de main d’œuvre et les « remettre sur le droit chemin » ? Léon de Jong. « Les remettre dans le droit chemin », mais oui, bien sûr. Écoutez, cette affaire est proprement hallucinante. Ce n’est pas une nouveauté : chacun sait en Europe qu’un certain nombre de banlieues françaises sont minées par la pauvreté, la délinquance, l’islamisation et l’immigration de masse. Aussi problématique que soit cette situation, il appartient à la France et seulement à la France de la régler. Or, voilà que notre ministre se figure pouvoir remédier à cette situation tout en tirant profit de celle-ci. C’est grotesque.

Ici, aux Pays-Bas, près d’un million de personnes sont sans emploi.

Rappelons à Mme van Gennip qu’ici, aux Pays-Bas, près d’un million de personnes sont sans emploi. Parmi eux, beaucoup seraient ravis d’occuper les métiers (restauration, horticulture) proposés aux jeunes chômeurs des banlieues françaises. Prenez les jeunes néerlandais originaires du Maroc [la diaspora marocaine aux Pays-Bas est démographiquement le sixième groupe ethnico-culturel le plus important du pays, NDLR] : le taux de chômage dans cette catégorie de la population est deux fois plus élevé que dans le reste de la jeunesse. La ministre des Affaires sociales serait bien inspirée de s’atteler à ce problème interne.

Certes, la situation de certaines banlieues françaises n’est pas reluisante. On ne peut pas dire non plus que les Pays-Bas soient un modèle en la matière, toute proportion gardée… Loin s’en faut. Nous aussi, nous sommes confrontés à d’importantes difficultés par endroit. À Amsterdam et Rotterdam, les deux plus grandes villes du pays, certains quartiers à majorité immigrée sont gangrenés par la délinquance et le communautarisme. Pourquoi diable devrions-nous importer des problèmes supplémentaires ?

Selon vous, pourquoi Karien van Gennip a-t-elle visé la France spécifiquement ? Avant d’être nommée ministre, Karien van Gennip était directrice générale d’ING France. Ayant vécu à Paris, elle a sans doute pris la mesure du problème des banlieues. Lequel, il est vrai, se pose avec une certaine acuité en région parisienne. De cette expérience, elle a tiré la conclusion que nos problèmes étaient négligeables en regard des vôtres, ce qui est faux. Mais il est plus facile de regarder chez les autres que de balayer devant sa porte.

Je ne peux pas imaginer que des représentants du gouvernement français s’immiscent dans notre politique.

Cette proposition a été condamnée par l’ensemble de la classe politique néerlandaise, y compris à gauche. Ce qui n’a pas empêché la ministre des Affaires sociales de maintenir sa position lors d’une séance au parlement. Pourquoi, dès lors, s’obstine-t-elle à défendre cette proposition impopulaire ? Au parlement, tout le monde s’accorde à dire que ce projet est ridicule. Ce, indépendamment des couleurs politiques. Gênée aux entournures, Karien van Gennip est venue nous expliquer qu’il n’existait pas de plan gouvernemental pour débaucher ces jeunes. Je crois au contraire qu’un tel plan était en gestation et qu’elle y a renoncé face aux critiques et aux brocards de l’ensemble de la classe médiatico-politique.

En proposant de « remettre nos jeunes sur le droit chemin », Karien van Gennip suggère implicitement que la France en est incapable, la faisant presque passer pour un État failli… C’est malvenu, en effet. Tous les États d’Europe ont leurs problèmes. Il appartient aux autorités de ces pays et à elles seules d’y apporter des réponses. Je ne peux pas imaginer que des représentants du gouvernement français s’immiscent dans la politique néerlandaise et tentent de se substituer à lui dans tel ou tel domaine. Commençons déjà chacun de notre côté à lutter contre l’immigration de masse, l’islamisation galopante ainsi que l’insécurité et ce sera un bon début.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Inde : Auroville, une utopie spirituelle et écologique

Publié le : 10/06/2022 - 18:56

Une cité sans argent, sans gouvernement, sans religion, qui accueille toutes les nationalités : Auroville a été fondée en février 1968 dans le sud de l'Inde par Mirra Alfassa, une Française de Pondichéry, surnommée "la Mère". Après son décès en 1973, la ville se développe, en plein désert, grâce au travail de ses résidents. Ensemble, ils rêvent de bâtir une humanité nouvelle, en paix et en harmonie. Marion Laouamen, Lucile Perrone et Navodita Kumari s’y sont rendues pour France 24.

Originaires de 52 pays différents, 3 300 personnes habitent Auroville aujourd'hui, dont près de la moitié sont Indiens et 20 % Français. La cité s’organise en une spirale qui s’enroule autour du centre, où se trouve le Matrimandir, "maison de la Mère". Une sphère d'or, haute comme un immeuble de neuf étages, lieu de méditation. La "Mère" a choisi de nommer la ville en hommage à son compagnon spirituel, le philosophe indien Sri Aurobindo, fondateur d'un courant qui cherche l'harmonie dans tous les aspects de la vie.

Un désert transformé en forêt

En un demi-siècle, cette communauté expérimentale s'est développée avec le soutien de l'Unesco et est reconnue par le gouvernement de l’Inde comme "une ville culturelle internationale". Les résidents ont réussi à transformer ce désert en forêt : plus de trois millions d’arbres ont été plantés. Aujourd’hui, Auroville s’étend sur 2 000 hectares. La cité est devenue un véritable laboratoire du vivant, pionnière en matière d'urbanisme écologique. Lorsqu'ils s'y installent, les Aurovilliens cèdent leurs biens à la communauté et renoncent à la propriété privée. Maintes fois menacée et jugée sectaire par certains, l'expérimentation continue.

L'objectif est de réussir à accueillir 50 000 habitants. Pour y parvenir, les Aurovilliens ont fait une demande d’investissement de 120 millions d’euros auprès du gouvernement indien, de manière à redynamiser une utopie endormie. Car seule une petite centaine de personnes s’installe à Auroville chaque année, en quête de spiritualité et de valeurs écologiques.

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BBC

Afghanistan: UK embassy staff allege Taliban beatings and torture

By Sima KotechaUK Editor, BBC Newsnight

More than 100 men who worked at the British embassy in Afghanistan remain in the country, with some telling the BBC they have been beaten and tortured.

The men worked for the global security company, GardaWorld, and many had been in post for more than a decade.

Several shared photos of injuries they say were caused by the Taliban.

The UK government says it has evacuated more than 15,000 people since last year and is working to bring more to the UK.

A spreadsheet listing the names of more than 150 men who worked at the embassy and still live in the country has been seen and verified by BBC Two's Newsnight.

One man, who cannot be named to protect his identity, said he was recently beaten by the Taliban because of his previous job as a guard at the embassy.

"I was sitting outside when gunmen approached me, one of [them] attacked me," he said.

"They said you were working for the British embassy. They started beating me and they threw me on the ground. They attacked me again and again."

Another former guard said a militant hit him over the head with the butt of a rifle. He says he was only released after the Taliban was convinced he no longer worked for the British.

This week, the UK government said the men would be able to apply to come to the UK from 20 June as part of its Afghan citizens resettlement scheme (ACRS), which is primarily targeted at those who assisted the UK efforts in Afghanistan.

It was officially launched in January but application requests can only be submitted from next week. Critics say that is too little, too late.

A separate government scheme, the Afghan Relocations and Assistance Policy (ARAP), aimed to relocate those who were employed directly by the British government, including interpreters who helped British forces.

One Afghan who came to the UK earlier this year under ARAP said many of his former colleagues from the embassy were being threatened on a daily basis. He is not being named to protect his family who remain in Afghanistan.

"I feel like the British have been disloyal," he said. "They made a promise - these men worked hard for them and now their lives are at risk.

"I can't sleep or eat without thinking of what they're going through. They message me constantly asking for help.".

This week armed forces minister James Heappey told the Commons 9,500 Afghans have already been successfully relocated to the UK under the ARAP scheme.

But he said thousands more still remained in Afghanistan. "We think we've got about the same to go in terms of the number of people who are eligible," he said.

The human rights charity, Azadi, works to support and evacuate targeted Afghans. Sarah Magill, the charity's director, said there had been no explanation why it had taken so long to begin the next process.

"Through their inaction the government has caused incalculable trauma," she said. "It is a deeply inhumane way to treat a body of staff entrusted to keep British ministers and civil servants safe."

The government has faced fierce criticism of its handling of the evacuation in Afghanistan last summer, with one group of MPs saying there had been a "total absence of a plan for evacuating Afghans who supported the UK mission".

At the height of the Taliban takeover the government issued a statement, saying: "We will help all those Afghan security guards contracted through GardaWorld to protect the embassy.

"They will be granted the right to enter the UK and we are now working through the challenging logistics of getting them out of Kabul."

A UK government spokesperson said: "Our staff worked tirelessly to evacuate over 15,000 people to safety from Afghanistan within a fortnight in the biggest and fastest emergency in recent history. We are still working hard to assist the people of Afghanistan, having already helped over 4,600 individuals to leave the country since the end of the military evacuation.

"We have opened the Afghanistan Citizen Resettlement Scheme, one of the most ambitious resettlement programmes in the world and the first bespoke scheme in Europe to begin resettling evacuees and individuals."

GardaWorld added: "Since the closure of the British Embassy in Kabul, we have been working tirelessly with the UK government to ensure the maximum take-up for our Afghan staff on the UK resettlement schemes."

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L'Humanité

Une Marche des Fiertés virtuelle contre la haine en ligne

Actu

La deuxième édition de la Marche des Fiertés virtuelle organisée par Urgence Homophobie attend à nouveau quelques millions de spectateurs. Le youtubeur Newtiteuf et une quinzaine d’autres personnalités francophones s’uniront ce jeudi 16 juin pour lutter contre les discriminations que subissent les personnes LGBTQI + sur internet.

En 2021, la première Marche des Fiertés en ligne accueillait 3,5 millions de personnes et sa couverture médiatique dépassait les 6,5 millions d’impressions. Cette année, Urgence Homophobie réunit encore plus de gamers et d’artistes francophones dans la salle E-Spot de Paris afin de célébrer virtuellement le Mois des Fiertés. Ce « live solidaire » est un moment de visibilité crucial pour les militants de l’association. En permettant à toutes et tous de participer aux Marches sans nécessairement s’y déplacer physiquement, l’événement représente une nouvelle façon de se mobiliser pour « les jeunes reclus dans leur famille, hors des grandes villes, qui n’ont pas de figure à qui s’identifier », explique le parrain de l’association, le youtubeur engagé Newtiteuf. Les organisateurs y croient dur comme fer : internet permet de « briser les barrières ».

Des streamers engagés qui sensibilisent les jeunes

Cette année, dans le but de sensibiliser encore plus de personnes, les participants ne s’affronteront pas seulement sur le fameux circuit arc-en-ciel de Mario Kart, mais aussi sur d’autres jeux emblématiques tels que Minecraft, Fortnite et Super Mario Maker 2. En organisant les compétitions sur ces nouvelles plateformes, l’événement mobilise même les plus jeunes à agir pour la lutte. Une véritable aubaine pour Urgence Homophobie qui souhaite faire de celui-ci un levier d’action pour combattre « par le divertissement » le harcèlement sur internet, où 31 % des actes homophobes et transphobes sont commis, d’après le ministère de l’Intérieur.

Internet, un terrain d’action prioritaire de la lutte contre les discriminations des personnes LGBTQI +

En cinq ans, les plaintes pour injures, menaces ou agressions envers les personnes LGBTQI + sur internet ont doublé, atteignant 2 170 crimes et délits enregistrés par la gendarmerie nationale en 2021. Selon le dernier rapport de SOS Homophobie, cela représente 12 % de plus qu’en 2019, et 28 % de plus qu’en 2020. Cependant, ces chiffres ne constituent que « la partie émergée de l’iceberg », relève Flora Bolter, de l’observatoire LGBTQI + de la Fondation Jean Jaurès. En effet, pour Newtiteuf, l’anonymat et la liberté d’expression sur les réseaux sociaux, parfois sans limite, catalysent la « déferlante de haine » que subit trop souvent la communauté LGBTQI +.

Eva Douley

marche des fiertés
Valeurs Actuelles

Une large majorité des Français inquiète face à la hausse des tenues religieuses à l’école, selon un sondage

Le sujet préoccupe les Français. Selon un sondage de l’Institut CSA pour CNews, publié mercredi 15 juin, 75 % des personnes interrogées se disent inquiets face à l’augmentation du nombre de tenues religieuses observées à l’école. 43 % des personnes interrogées se disent « tout à fait inquiètes » et 32 % « plutôt inquiètes ». À l’inverse, 13 % ne le sont « plutôt pas » et 12% « pas du tout ».

Le sondage permet de mettre en lumière l’important écart de jugement en fonction de l’âge des sondés. Ainsi, les plus jeunes se disent beaucoup moins préoccupés par la question que les plus âgés. Par exemple, les 18-24 ans sont la seule catégorie d’âge à être en majorité « pas inqui[ète] » (58 %). Dans le même temps, chez les 65 ans et plus, 87 % expriment leur inquiétude face à la situation.

Une nuance politique 

Si les familles politiques se disent majoritairement préoccupées, là-aussi les écarts sont importants en fonction des partis, relève CNews. Les sympathisants de LFI sont 53 % à se déclarer inquiets, contre 70 % pour les socialistes, 84 % pour les macronistes, 90 % pour les proches du RN, 95 % pour Les Républicains et même 100 % pour les sympathisants de Reconquête !.

144 atteintes à la laïcité

 phénomène observé prendrait de plus en plus d’ampleur à l’école. Le Service central du renseignement territorial (SCRT) a dévoilé une note confidentielle que RTL a pu consulter mardi 14 juin. Une hausse du port de tenues islamiques est démontrée dans ces pages. En effet, 144 atteintes à la laïcité ont été enregistrées à l’école au deuxième trimestre, entre janvier et mars 2021, contre 97 au premier. 

Une « écrasante majorité » des faits recensés concernerait l’islam. Pire, la note du SCRT indique que des enseignants, déjà « démunis » devant cette situation, seraient « souvent pris pour cible » par les élèves refusant de retirer leurs tenues islamiques, ou par leurs parents qui se servent des réseaux sociaux pour dénoncer une stigmatisation.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Eight million Australians urged to turn off lights

By Annabelle LiangBusiness reporter

Australia's energy minister has urged households in New South Wales - a state that includes the country's biggest city Sydney - to switch off their lights in the face of an energy crisis.

Chris Bowen says people should not use electricity for two hours every evening if they "have a choice".

However, he added he was "confident" that blackouts could be avoided.

It comes after Australia's main wholesale electricity market was suspended because of a surge in prices.

Mr Bowen asked people living in New South Wales to conserve as much power as possible.

"If you have a choice about when to run certain items, don't run them from 6 to 8 [in the evening]," he said during a televised media conference in Canberra.

Why is there a crisis?

Australia is one of the world's biggest exporters of coal and liquefied natural gas but has been struggling with a power crisis since last month. Three quarters of the country's electricity is still generated using coal. It has long been accused of not doing enough to cut its emissions by investing in renewables.

In recent weeks, Australia has felt the impact of disruptions to coal supplies, outages at several coal-fired power plants and soaring global energy prices.

Flooding earlier this year hit some coal mines in New South Wales and Queensland, while technical issues have cut production at two mines that supply the market's biggest coal-fired station in New South Wales.

Around a quarter of Australia's coal-fired electricity generating capacity is currently out of service due to unexpected outages and scheduled maintenance.

Some electricity producers have seen their costs soar as global coal and gas prices have jumped due to sanctions on Russia over its invasion of Ukraine.

Meanwhile, demand for energy has jumped amid a cold snap and as Australia's economy opens up after Covid-19 restrictions were eased.

All of this has helped drive up power prices on the wholesale market to above the A$300 (£173; $210) per megawatt hour price cap set by the market's regulator, the Australian Energy Market Operator (Aemo).

However, that cap was below the cost of production for several generators, who decided to withhold capacity.

To minimise the stress on the system, AEMO is requesting consumers in New South Wales to temporarily reduce their energy usage, where safe to do so. pic.twitter.com/t87JgvObGA

On Wednesday, Aemo took the unprecedented step of suspending the market and said it would set prices directly and compensate generators for the shortfall.

It also asked consumers in New South Wales to "temporarily reduce their energy usage".

What happens next?

Aemo has not given a timeline on when the suspension would be lifted. It said in a statement, "The price cap will remain until cumulative wholesale electricity prices fall below the cumulative price threshold."

"Aemo, as the national power system operator, will continue to monitor the situation and provide further updates should conditions change," it added.

On Thursday, Australia's biggest electricity producer AGL Energy said it expected to be able to supply more power to businesses and consumers in the coming days.

It has three units that have been out of service at its coal-fired plant in Bayswater, New South Wales.

They are among several planned and unplanned outages that have helped cause the power crisis.

AGL said that one of the units should return to service on Thursday, while another will come back online by Saturday.

Meanwhile, Australia's new Prime Minister Anthony Albanese said the crisis would be raised at a meeting with state premiers which starts on Thursday.

Lynne Chester, an energy expert from the University of Sydney, told the BBC that policymakers have been aware of the risks of ageing generators for decades.

"The sector's regulators and policy makers have ignored the escalating capacity constraints of aging generation assets, fired by fossil fuels, that dominate the sector," Prof Chester said.

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France24 - World

Australian hero keeper says water-bottle act was 'kill or be killed'

Issued on: 16/06/2022 - 09:10

Sydney (AFP) – Australian goalkeeper Andrew Redmayne says it was "kill or be killed" after video emerged of him tossing away a bottle of his Peruvian opposite number during the penalty shootout win that sent the Socceroos to the World Cup.

The 33-year-old Redmayne became an Internet sensation after dancing his way along the goal line as Peru's players prepared to take their penalty kicks in an attempt to put them off.

He was lauded as a national hero in Australia with his save of Alex Valera's spot-kick that gave the Socceroos a 5-4 win on penalties on Tuesday in Doha and a place at a fifth straight World Cup.

Footage later emerged of the bearded Redmayne, who had only come on for the final minutes of extra time as a ploy for the shootout, picking up a water bottle belonging to Peru goalkeeper Pedro Gallese between penalty kicks.

Redmayne is seen throwing the bottle -- which is thought to have had a cheat sheet on it showing where the Australians might place their spot-kicks -- away behind the goal.

"Yeah, that happened, we spoke about it," Redmayne told reporters after Australia landed home in Sydney on Wednesday night.

"If we had notes on our drink bottle and if someone saw that, it would have been thrown a long way away.

"I know how much it means to the boys so it was kind of like a kill or be killed moment, so I took my moment."

Notes affixed to a water bottle detailing where a player is likely to place their penalty kick has been a familiar tactic for goalkeepers in shootouts.

Redmayne's gamesmanship has not gone down well in Peru, with broadcaster Movistar Deportes tweeting footage of what it called the "dirty" play.

© 2022 AFP

L'Humanité

Alcool, tabac, écrans… Les jeunes de plus en plus accros

Actu

Santé. La deuxième édition du baromètre des addictions de la Macif pointe une hausse de la consommation et de la dépendance chez les 16-30 ans.

Nadège Dubessay

Consommation de drogues, d’alcool, d’écrans et comportements à risque… La crise sanitaire a fragilisé les jeunes de 16 à 30 ans et a inscrit ces comportements négatifs dans la durée. Malgré un retour à « la vie normale », cette tranche de la population particulièrement sensible déclare avoir besoin de s’amuser, de déstresser, quitte à se mettre en danger. C’est ce que révèle la deuxième édition du baromètre des addictions Ipsos/Macif, rendue publique mardi, réalisée en concertation avec un collectif d’experts, psychologues, addictologues et la Fédération des associations générales étudiantes (Fage).

Répercussions sur la vie sociale et les émotions

« Les addictions chez les jeunes n’ont pas uniquement des conséquences sur leur santé, mais touchent également leur vie sociale, leur équilibre émotionnel, leur sécurité que ce soit sur la route, dans l’espace public ou dans leur vie privée », alerte Nathalie Irisson . « Un cercle vicieux, poursuit la responsable prévention Macif, que la crise sanitaire et le contexte économique et géopolitique compliqué viennent accentuer. » Quatre grandes tendances ressortent de ce dernier baromètre : 58 % des jeunes ont déjà perdu le contrôle d’eux-mêmes au moins une fois du fait de leur consommation d’alcool, de cannabis et autres, et 70 % après avoir passé du temps devant un écran. Des tendances à la hausse en comparaison à 2021 (respectivement de 6 et 9 points), alors que nous étions en pleine crise sanitaire et que la tendance était déjà à la hausse par rapport aux années précédentes.

Les jeunes consommateurs d’alcool et utilisateurs d’écrans ont toujours une perception du risque très minimisée avec ­notamment deux jeunes sur cinq qui passent plus de six heures devant un écran par jour (41 %). Ils sont même 10 % à s’exposer plus de dix heures par jour. 74 % disent avoir ressenti des troubles, des sentiments de mal-être ou des difficultés concrètes (accidents, situations de violence, problèmes financiers…) liés à la consommation de substances et d’écrans, soit 6 points de plus par rapport à l’année dernière. Enfin, quatre jeunes sur cinq ont déjà adopté un comportement à risque dans leurs déplacements en raison de leur consommation (83 %), dont 62 % plusieurs fois. Un tiers d’entre eux (34 %) est déjà rentré en voiture en tant que conducteur ou à vélo (31 %) dans un état de conscience modifié. Pourtant, il y a 29 % de risques en plus d’avoir un accident avec une consommation croisée d’alcool et de cannabis.

Faire évoluer les messages de prévention

« On note une consommation de drogue ou d’alcool en hausse depuis deux ans », constate Bleuenn Laot, chargée de mission prévention et promotion de la santé pour la Fage. « Il y a une normalisation des consommations perçues comme un facteur d’intégration sociale. Ne pas consommer d’alcool peut être clivant. » La jeune femme déplore que les messages de prévention restent les mêmes depuis des années. « Ils n’ont plus le même impact. Ils devraient évoluer en même temps que la société. » C’est ce que tente la Macif, avec un dispositif de prévention totalement innovant : un escape game (jeu d’évasion) baptisé After Chill, qui aborde de manière immersive l’addiction et propose des stratégies de prévention.

addictionsJeunesseSanté
Valeurs Actuelles

Le Bescherelle rejette l’utilisation du point médian de l’écriture inclusive

L’ouvrage fait partie des références pour la langue française. Très prisé chez les étudiants notamment, le Bescherelle existe depuis le XIXe siècle. Dans un livre paru mercredi 15 juin, « Chronologie de l’histoire de la langue française », les éditeurs des manuels de conjugaison abordent la question de la place de l’écriture inclusive dans la langue française, relaie Le Figaro. Et selon eux, le constat est sans appel. Le point médian utilisé dans ce nouveau type d’écriture « ne contribue pas à simplifier l’orthographe ». Pire encore, il « ne correspond pas à une prononciation »

En écriture inclusive, le point médian est utilisé pour regrouper au sein d’un même mot les formes au masculin et au féminin. Par exemple : « un·e habitant·e ». Selon les fondateurs de cette écriture, il permettrait de mettre en avant le féminin dans un texte et ainsi contribuer à l’égalité homme/femme.

Une polémique autour du pronom « iel »

En 2021, Le Robert avait créé la polémique en introduisant le pronom « iel » dans son édition en ligne du dictionnaire au nom de l’inclusivité. L’ajout d’un tel pronom, contraire aux usages de la langue française, relève plus d’une démarche politique que de la prétendue prise en compte de l’ampleur du mot, qui reste encore très peu utilisé, rapporte Le Figaro.

D’autant plus que dans un sondage mené par l’Ifop, pour L’Express le 2 mars 2021, 63% des Français avaient déclaré désapprouver l’écriture inclusive. 42% des personnes interrogées n’en avaient d’ailleurs jamais entendu parler et seules 38 % affirmaient savoir de quoi il s’agissait. Pour rappel, l’écriture inclusive est définie par le Haut conseil à l’égalité comme un « ensemble d’attention graphique et syntaxique permettant d’assurer une égalité des représentations entre les femmes et les hommes ».

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Georgian MP says took up arms to fight 'common enemy' in Ukraine

Issued on: 16/06/2022 - 07:48Modified: 16/06/2022 - 07:46

Tbilisi (AFP) – When Russia sent troops into Ukraine in late February, Georgian lawmaker Aleko Elisashvili did not hesitate to rush to the country's defence, and within days was fighting in the battle for Irpin.

For the 44-year-old father-of-two, the war in Ukraine is about more than just defending one country from Russian aggression.

"We are fighting alongside Ukrainians against our common enemy -- (Russian President Vladimir) Putin's imperialism," Elisashvili told AFP in his office in Georgia's parliament, a Ukrainian flag hanging behind him.

"The likelihood of Russia attacking Georgia again is very high... That's why it's even more important to us that Russia be defeated in Ukraine, that's why so many Georgians are now fighting there."

Hundreds of Georgians like Elisashvili have gone to Ukraine to fight in volunteer units such as the Ukrainian Foreign Legion and the Georgian Legion, which are integrated into the military.

Their enthusiasm for the fight is hardly surprising, given Georgia's long and difficult history with Russia and the pro-Western aspirations it shares with Ukraine.

The South Caucasus country was annexed by Russia twice in its history -- in 1801 and 1921 -- and last saw Moscow's troops invade its territory in August 2008

The five-day war in 2008, which claimed some 700 lives and ended with an EU-mediated truce, left Georgia partitioned after Russia recognised two separatist regions, Abkhazia and South Ossetia, as independent states and stationed military bases there.

'Georgia's fate' at stake

Mamuka Mamulashvili, the commander of the Ukrainian army's Georgian Legion, told AFP that up 1,000 Georgians have gone to Ukraine to fight and at least 13 are known to have died.

"Georgia's fate is being decided today in Ukraine. We are fighting both for Ukraine and Georgia. If Ukraine falls -- which will not happen, I am confident -- the very existence of Georgia will be under serious threat," Mamulashvili told AFP by phone from Ukraine.

Elisashvili fought in Ukraine for some 40 days in a reconnaissance unit of the Foreign Legion consisting of several hundred volunteer fighters from around the world.

In the battle for Irpin, a suburb of Kyiv, he said he witnessed "Russian war crimes" as he spent four days in a partially ruined apartment block at the frontline.

"Russian troops were deployed across the street. A Russian sniper was killing passers-by, civilians. I saw several civilians killed in a car, a family, and another dead civilian, a man."

The battle began on February 27 as part of a massive Russian offensive on Kyiv. Russian forces took partial control of Irpin but were pushed out by Ukrainian troops, who fully retook Irpin on March 28.

Elisashvili said that after Russian forces abandoned the town local residents began to emerge from cellars where they had spent days sheltering.

"I've never seen people so scared," he said. "The next night, the Russians were bombing residential areas there, incessantly, with 122-millimetre artillery."

He said Russian forces in the town appeared unmotivated and confused and were only there "to loot and plunder".

"That's why it's inconceivable they could win in Ukraine," he said.

"I have never seen anyone as motivated as the Ukrainians, because they know exactly what they are fighting for -- they are protecting their homeland, their families."

'Strategic mistake' on NATO

Back in the Georgian capital Tbilisi with his family, Elisashvili returned to work in parliament, where he leads a small, centrist opposition.

Georgia's government positions itself as strongly pro-Western, though the opposition has accused it of being pro-Russian.

It has condemned Russia's invasion of Ukraine, but avoids harsh criticism of the Kremlin, saying this would only add to Georgia's problems.

Elisashvili called on the United States and European capitals to step up arms supplies to Ukraine, so that military superiority shifts to Kyiv.

He said the West made a "strategic mistake" by not admitting Ukraine and Georgia into NATO, under pressure from the Kremlin.

"This war would just not have happened if Ukraine was a NATO member, Putin would not have dared to attack a NATO country."

At a 2008 summit in Romania, months before Russia's invasion of Georgia, NATO leaders undertook to admit both countries to the 30-member bloc sometime in the future, but refused to put them on a formal membership path.

Elisashvili said the West, which was at the time wary of alienating an increasingly assertive Russia, "is now facing a war on NATO's doorstep and Putin will not stop just as Hitler didn't stop until he was defeated".

Putin's next targets "will be Poland, the Baltic states", he said.

"If Russia is not defeated in Ukraine, if it fails to reinvent itself as a state, it will remain a constant threat to international peace."

© 2022 AFP

BBC

Premier League fixtures: Man City away to West Ham, Liverpool at Fulham, Forest at Newcastle

Last updated on 2 minutes ago2 minutes ago.From the section Premier Leaguecomments322

Champions Manchester City face West Ham away on the opening weekend of a 2022-23 Premier League campaign that will include a mid-season break for the World Cup in Qatar.

There will be no top-flight games after the weekend of 12-13 November until 26 December because of the World Cup.

The first fixture takes place on Friday, 5 August when Crystal Palace host Arsenal.

Liverpool play at promoted Fulham, with Nottingham Forest at Newcastle.

Forest are back in the Premier League for the first time since 1998-99.

The World Cup, which will feature both England and Wales, starts on 21 November. The final is on 18 December, eight days before the Premier League season resumes.

There are no meetings between the Premier League's so-called 'big six' on weekend of 12-13 November - the one before the World Cup - following a request by the Football Association.

5 August

Crystal Palace v Arsenal

6 August

Bournemouth v Aston Villa

Everton v Chelsea

Fulham v Liverpool

Leeds United v Wolverhampton

Leicester City v Brentford

Newcastle United v Nottingham Forest

Tottenham Hotspur v Southampton

7 August

Manchester United v Brighton

West Ham United v Manchester City

The 2022-23 season has been adjusted to accommodate the 2022 World Cup, which takes place in the middle of the domestic calendar.

It starts a week earlier than normal - 75 days after the final day of the 2021-22 campaign - and finishes a week later than usual on 28 May.

Fifa, world football's governing body, has already stipulated that players must be released on 14 November for the World Cup.

It means the mid-season break will last more than six weeks.

Bournemouth v Everton

Brighton v Aston Villa

Fulham v Manchester United

Liverpool v Southampton

Manchester City v Brentford

Newcastle United v Chelsea

Nottingham Forest v Crystal Palace

Tottenham Hotspur v Leeds United

West Ham United v Leicester City

Wolverhampton v Arsenal

Manchester City, crowned 2021-22 champions after a dramatic final-day win over Aston Villa, are favourites to retain their title after signing forward Erling Haaland from Borussia Dortmund for £51.2m.

Haaland, 21, is set to make his Premier League debut at West Ham before City host Bournemouth and then travel to Newcastle.

Liverpool, who finished one point behind the champions in 2021-22, host City on 15 October, with the return fixture at Etihad Stadium on 1 April.

After opening the season at Newcastle, Nottingham Forest host West Ham before travelling to Everton.

The first Manchester derby of the season is on 1 October at Etihad Stadium, with United hosting their neighbours on 14 January.

Arsenal host the first north London derby of the season on 1 October with the return at Tottenham also on 14 January.

France24 - World

Dublin celebrates 'Bloomsday' as Joyce's 'Ulysses' hits 100

Issued on: 16/06/2022 - 07:46Modified: 16/06/2022 - 07:44

Dublin (AFP) – One hundred years ago, a wandering Irish writer emerged from the ashes of World War I with a reworking of Greek myth that still retains the power to shock, to confound and to intrigue.

James Joyce's "Ulysses" was first published in February 1922 in Paris after printers in Britain had refused to handle the "obscene" novel.

It remained banned there and in the United States for years.

The anniversary four months ago was duly observed by Joyceans around the world.

But this week fans will don period dress to celebrate their annual commemoration of the novel with more than usual gusto.

"Ulysses" plays out entirely on one day -- June 16, 1904 -- and follows the emphatically unheroic Leopold Bloom around British-ruled Dublin, obliquely tracking the adventures of Homer's protagonist Odysseus on his epic return home from the Trojan War.

For "Bloomsday" this Thursday, performers in costumes from the turn of the 20th century -- straw boater hats and bonnets -- will re-enact scenes from the book across the Irish capital.

Sweny's Pharmacy, where Bloom buys lemon soap for his wife Molly, will become a stage for re-enactments of the book's "Lotus Eaters" scene, while a funeral procession for another character, Paddy Dignam, will be held in the city's Glasnevin Cemetery.

'Bit of craic'

Events for the centenary have been held throughout Dublin this week.

On Tuesday an audience crammed into the first-floor room of a Napoleonic era fort in Sandycove, where Joyce once stayed, to watch a performance of an imagined second meeting between the Irish author and his French contemporary Marcel Proust.

Now a museum and place of pilgrimage for "Ulysses" enthusiasts as the setting for the novel's opening scene, the two titans of 20th century literature debate Joyce's legacy and sip wine -- apple juice for the matinee performance –- in the tower's living quarters.

"It's just been fantastic to get down here and immerse ourselves in a bit of craic (fun)," Tom Fitzgerald, a volunteer with the museum who played Joyce in the performance, told AFP.

"Some people take it very seriously. I always say at Sandycove we do the eating, drinking and singing part of 'Ulysses' and if Joyce was around, he'd be here. He wouldn't be at some symposium."

Irish embassies around the globe will be marking the day with events including a Zulu performance of Molly Bloom's closing soliloquy in Johannesburg and a Vietnamese rendering of Joyce's "Dubliners" collection of short stories in Hanoi.

Elsewhere, grassroots festivals organised by fans in places ranging from Toronto to Melbourne and Shanghai are also taking place.

- Incisive questions -

A totemic work of early 20th century modernist literature, "Ulysses" is densely allusive and hard to categorise.

It dismantles genres as Joyce responds in revolutionary style to Irish nationalism, religious dogma and sexual politics, among a host of other themes.

Bloom himself is Jewish, an outsider in Catholic Ireland. The novel is sometimes smutty, sometimes scatological, and sometimes impossible to decipher.

But it is often bitingly funny, and never less than thought-provoking, as Joyce answers Homer with his own modernist take on myth.

For Darina Gallagher, the director of James Joyce Centre in Dublin, "Ulysses", which was published in the same year as the Irish state was formed, raises questions that Ireland still contends with.

"We haven't really been able to talk about gender and politics, identity and nationalism. And we're still only growing up as a society to confront issues of the Catholic Church that we can't believe Joyce is writing about," she said.

"Ulysses" was written in self-imposed exile away from Dublin as Joyce spent War War I on his own odyssey around Europe, from Trieste to Zurich and Paris.

The Bloomsday tributes carry a certain irony: Ireland, then in the grip of Catholic orthodoxy, refused to repatriate Joyce's body when he died in 1941, aged only 58. He was buried in Zurich.

British dramatist Tom Stoppard in his 1974 play "Travesties" imagines Joyce meeting Lenin and Dada founder Tristan Tzara in Zurich in 1917.

"What did you do in the Great War, Mr Joyce?" a character asks the writer.

Joyce replies: "I wrote 'Ulysses'. What did you do?"

© 2022 AFP

BBC

SANS TITRE

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Sam: Looks like all the promoted teams are being put straight into the lion's den.

Here is how the champions will kick off their title defence...

August 7: West Ham v Man City

August 13: Man City v Bournemouth

August 20: Newcastle v Man City

August 27: Man City v Crystal Palace

September 3: Aston Villa v Man City

September 10: Man City v Tottenham

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Final day fixture Saints vs Liverpool, there's a Relegation/Champions battle if ever I saw one!

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

Dear "anon" have you looked at all of the other top divisions in Europe? You can't have a league full of elite teams, it's not possible. Even with those clubs you mention, the PL is still one of the strongest in the world. And they've all earned their places there.

These are also the first games after the break for the World Cup...

Arsenal v West Ham United

Aston Villa v Liverpool

Brentford v Tottenham Hotspur

Chelsea v Bournemouth

Crystal Palace v Fulham

Everton v Wolverhampton

Leeds United v Manchester City

Leicester City v Newcastle United

Manchester United v Nottingham Forest

Southampton v Brighton

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The best team in the world (probably), a huge team's first home Prem fixture in decades, and then our bogey team! August could be a difficult month for the Hammers!

May 28

Arsenal v Wolvers

Aston Villa v Brighton

Brentford v Manchester City

Chelsea v Newcastle United

Crystal Palace v Nottingham Forest

Everton v Bournemouth

Leeds United v Tottenham Hotspur

Leicester City v West Ham United

Manchester United v Fulham

Southampton v Liverpool

Looking at the opening day fixtures brings home just how dull the Premier League is becoming. The likes of Palace, Leicester, Southampton, Brentford, Brighton, Fulham and Bournemouth.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

PALACE! Chuffed to bits that we get to kick off the new season, and in a London derby as well. Come on you Eagles!

We'll be running through everything throughout the day so don't sweat!

But here are a few key fixtures...

First Manchester derby is on October 1 at the Etihad Stadium, with the return on January 14 at Old Trafford.

Two weeks after that first clash with United, City head to Anfield on October 15 and, in what could be a key clash in the title race, face the Reds again on April 1...

MUCH more to come today.

August 5

Crystal Palace v Arsenal

August 6

Bournemouth v Aston Villa

Everton v Chelsea

Fulham v Liverpool

Leeds v Wolves

Leicester v Brentford

Newcastle v Nottingham Forest

Tottenham v Southampton

August 7

Man Utd v Brighton

West Ham v Man City

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It would be great if Forest get Leicester first game. Big rivalry, big game.

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Think opening game of season is worse time to play newly promoted team as they're full of confidence.

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Teddy in London: Would love a grudge match against Spurs, should be an easy win and a grudge match will get the boys fired up, from a Chelsea fan.

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With any luck, City will start their title defence against Chelsea and Liverpool will get Forest.

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Regarding the fixtures, why not copy the NFL and handpick the last days fixtures in advance. eg. Man City v Liverpool, Chelsea v Spurs, Man Utd v Bournemouth...... Etc etc, to make things really exciting!

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Always look to the last day to see the big relegation play off. So this year it's Fulham, Bournemouth or Forest v Leeds, Southampton, Everton or Brentford.

Alistair Magowan

BBC Sport

Newcastle United are in talks with Lille about signing Dutch defender Sven Botman but are yet to agree a price.

It is believed the Magpies have offered about £30m for the 22-year-old Netherlands Under-21 centre-half, who has also been linked with Serie A champions AC Milan.

Newcastle first made an offer for him in January. At the time, Botman said there had been "concrete" offers, but wanted to stay with Lille for the remainder of the season before "hoping to make a nice transfer next summer".

Newcastle are also hoping to sign France U20 striker Hugo Ekitike from Stade de Reims and have already signed Aston Villa left-back Matt Targett for £15m.

#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)

John Guy: Absolutely agree with Rob, from Manchester. Liverpool seems to get newly promoted team first game of the season, every season in the past.

James Whitehead: As a Huddersfield Town fan, I'm totally not looking for the Nottingham Forest fixtures at all.

France24 - World

Kevin Spacey due in UK court to face sexual assault charges

Issued on: 16/06/2022 - 07:44

London (AFP) – Hollywood actor Kevin Spacey was on Thursday due to appear at a London court, charged with four counts of sexual assault.

The 62-year-old star was expected at Westminster Magistrates' Court from 0900 GMT to face the charges, which he has vowed to fight.

Spacey, a two-time Oscar winner for "The Usual Suspects" and "American Beauty", was formally charged by police in the British capital on Monday.

Reporting restrictions in place prevent the media going into detail about the charges to avoid prejudicing a jury at any trial.

First appearances at magistrates' court are largely procedural, with prosecutors sketching out the charges and the judge setting bail.

Defendants are typically not obliged to enter a formal plea at this stage.

Police and prosecutors have said the first two charges of sexual assault date from March 2005 in London and concern the same man, who is now in his 40s.

The third is alleged to have happened in London in August 2008 against a man who is now in his 30s.

Spacey has also been charged "with causing a person to engage in penetrative sexual activity without consent" against the same man.

The fourth sexual assault charge is alleged to have occurred in Gloucestershire, western England, in April 2013 against a third man, who is now in his 30s.

None of the alleged victims can be identified under English law.

Spacey was artistic director of The Old Vic theatre in London between 2004 and 2015.

Allegations against him emerged in the wake of the #MeToo movement that saw numerous claims of sexual assault and harassment in the movie industry.

That prompted an investigation by London's Metropolitan Police and a review by The Old Vic of his time in charge.

Claims against Spacey in 2017 led to the end of his involvement in the filming of the final season of the political drama "House of Cards".

He was also dropped from a Gore Vidal biopic on Netflix and as the industrialist John Paul Getty in "All the Money in the World".

After prosecutors announced they had authorised charges last month, Spacey said he was "disappointed" with the decision.

But he said in a statement: "I will voluntarily appear in the UK as soon as can be arranged and defend myself against these charges, which I am confident will prove my innocence."

© 2022 AFP

France24 - World

As Ukraine crisis rages, Erdogan trains his sights on Kurdish northern Syria

Issued on: 16/06/2022 - 07:24

Marc DAOU

With international attention focused on the war in Ukraine, Turkish President Recep Tayyip Erdogan appears to be in a good geopolitical position to launch a new military operation against the Kurds in northern Syria. Despite US warnings, Erdogan has threatened an offensive on two strategic Syrian towns near Turkey’s southern border. 

Turkish President Recep Tayyip Erdogan has once again started threatening a new military operation in northern Syria in a bid to create his much-wanted buffer zone along the Turkey-Syria border. 

Erdogan’s plan, which he was forced to shelve last year, has resurfaced in recent weeks as Ankara has calculated that the war in Ukraine has turned the geostrategic tide in Turkey’s favour. 

"We are meticulously working on new operations to fill the gaps in our security line on our southern borders," Erdogan told lawmakers of his AKP party earlier this month. "We will clean up Tel Rifaat and Manbij," two towns west of the Euphrates River, he said before promising to proceed "step by step” in other regions. 

Erdogan’s sights are once again trained at territories controlled by the Kurdish People's Protection Units (YPG).  

Supported and armed by the US military, the YPG formed the bulk of the Syrian Democratic Forces (SDF), the Arab-Kurdish alliance that fought the Islamic State (IS) group in the US-led international coalition against the jihadist group. 

Turkey, however, views the YPG and its parent Kurdish political party, the Democratic Union Party (PYD), as "terrorists". Ankara claims the YPG and the PYD have links to the Kurdistan Workers’ Party (PKK), which is listed as a terrorist group by Turkey, the US and the EU. 

Replacing the Kurds with ‘Arab populations’ 

"Erdogan's threats against the Kurds should always be taken seriously," warned Fabrice Balanche, a professor at the University of Lyon-II and research associate at the Washington Institute.  

Officially, Erdogan’s stated objective is to eliminate the PKK, but in reality, Ankara has the Kurdish presence in northern Syria in its sights. 

In the immediate aftermath of the Arab Spring, Syria’s Kurdish minority had a de facto embryonic state in the north and northeast of the country as the uprising against President Bashar al-Assad weakened the Damascus regime. In 2016, the Kurds of Syria established the autonomous federal zone of Rojava in areas abandoned by Assad’s forces in what some experts believe was a bid by Damascus to deter the Kurds from joining the ranks of the rebellion. 

Ankara, however, rejects the slightest hint of Kurdish autonomy near its borders, perceiving it as a threat to Turkey’s territorial integrity amid fears that military bases and training camps in Kurdish hands will eventually benefit the PKK. Erdogan therefore wants to create a 480 kilometre-long and 30 kilometre-wide buffer zone between Turkey’s southern border and the Syrian territories east of the Euphrates River. 

Since the start of the conflict in Syria, Ankara has displayed “complete opposition” to an autonomous Syrian-Kurdish presence south of its border, said Balanche, and has launched several offensives in the region. “The objective has not changed: to replace the Kurds by Arab populations displaced by the conflict and by local pro-Turkish militias loyal to Ankara’s interests in order to constitute an Arab belt, a sort of anti-Kurdish buffer zone, in northern Syria,” he said. 

"Eventually, given that the Turks have already created the Syrian National Army (SNA), which includes Islamist militias and has about 70,000 men, the territories taken from the Kurds could become a self-proclaimed Republic of Northern Syria, like the Turkish Republic of Northern Cyprus,” said Balanche. 

The Mediterranean island of Cyprus has been divided since 1974, following a Turkish invasion, between the Republic of Cyprus and the Turkish Republic of Northern Cyprus (TRNC). While the Republic of Cyprus is an EU member, the TRNC – which was self-proclaimed in 1983 – is recognised only by Ankara and not the rest of the international community. 

A ‘winning’ calculation 

Since 2016, Erdogan has launched a number of military operations in northern Syria, including a March 2018 offensive that enabled his troops and their Syrian Islamist fighters to seize control of the northern Afrin district. The Kurdish forces that lost Afrin retreated further south to Tel Rifaat.  

During Turkey’s last military offensive, in October 2019, Turkish forces targeted the border towns of Ras al-Ain and Tal Abyad further east, disconnecting Kurdish-held areas and displacing tens of thousands of people. 

The threat of a new offensive comes as international attention is focused on the war in Ukraine, presenting Turkey with a geopolitical opportunity that Erdogan does not want to pass. 

"Calculating that this is the right time to go on the offensive again in Syria, Recep Tayyip Erdogan wants to take advantage of the situation since the West is focused on the war in Ukraine and on Russia, which is at the heart of their concerns,” explained Balanche. “In a way, he is asking the West what is their priority: to thwart the Kremlin's plans in Europe or to support the PKK? Presented like that, his calculation is not a losing one." 

In a June 9 speech delivered in the western Turkish province of Izmir on the final day of military exercises, Erdogan stressed that, “We hope none of our true allies will oppose our legitimate concerns". 

"Erdogan's calculation could well be a winning one,” said Balanche, noting that the Turks, “with their aerial and technological superiority, managed to drive YPG forces in just three months from Afrin, located in a mountainous stronghold that the Kurds thought they could never lose.” 

A year later, Ras al-Ain and Tal Abyad were taken in a single month. "The Turks could have even gone further were it not for Russian mediation and a ceasefire," explained Balanche. “If Recep Tayyip Erdogan decides to launch an offensive against Kobane or Manbij, where the population is 85 percent Arab, he could easily manage the same results." 

US warnings, Russia’s tacit agreement 

By all accounts, it appears that nothing can stop the Turkish president from achieving his goals in northern Syria – despite US warnings. 

On June 1, at a joint press conference in Washington with visiting NATO Secretary General Jens Stoltenberg, US Secretary of State Antony Blinken noted that, “any escalation there in northern Syria is something that we would oppose, and we support the maintenance of the current ceasefire lines.  The concern that we have is that any new offensive would undermine regional stability.” 

But Balanche is not sure Washington’s warnings will stop Turkey. “The Americans have protested and will protest even more if Turkey takes action against the Kurds they have promised to protect. But they do not have the means to prevent it," he said. 

The Biden administration can place sanctions against Ankara, but Turkey holds too many geostrategic cards, including a veto power on a NATO membership bid by Sweden and Finland. 

Like the US, neither the Iranians, nor the Assad regime, nor its Russian sponsors are keen to see the Turks take over parts of Syrian territory. 

"The Iranians have set red lines, namely not to touch Shiite areas, nor Aleppo, while Assad’s army is not able to oppose the Turkish military machine,” noted Balanche.  

While Russia has said a Turkish operation in northern Syria would be “unwise”, Moscow is not categorically opposed to Erdogan’s plan since the Kurds have refused to return under the Assad regime’s control – and therefore under Russian protection. 

And at a time when Russia is facing serious pressure from the West, Moscow is not inclined to sabotage its cordial relations with Turkey, a loose cannon in the NATO fold. 

During his visit to Ankara on June 8, Russia Foreign Minister Sergei Lavrov was very understanding of what he called Turkish "concerns" even as Moscow called on Ankara to “refrain from actions that could lead to a dangerous deterioration” of the situation in Syria. 

For their part the Kurds, who were abandoned by Donald Trump in December 2018, once again find themselves with their backs against the wall. "They are quite resigned, and no longer believe in the political project of autonomy. The Turkish offensive of 2019 dampened their hopes, since they saw their Western allies, despite their promises, did nothing to support them,” said Balanche. “They are therefore expecting a new Turkish operation and know that they will not be able to hold out for long and that no one will come to their rescue.” 

Erdogan also knows this. Back in August 2019, he warned that "as long as the [YPG-controlled areas] have not disappeared, Turkey will not feel safe”. Three years later, and with a war raging in Ukraine, the Turkish leader appears determined to do what it takes to “feel safe”. 

This article is a translation of the original in French.

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Syrian army, Turkish forces clash near border as Ankara threatens more force

Deadly car bomb strikes Turkish-held Syria border town

ON THE GROUND

Syrian hospital destroyed in deadly shell attack in Afrin

L'Humanité

Plus de 40 °C attendus en fin de semaine

Actu

Climat La vague de chaleur qui va frapper la métropole à partir de mercredi s’affiche comme un nouveau signe des bouleversements en cours dans l’atmosphère.

Marie-Noëlle Bertrand

Elle n’a déjà plus rien d’une exception, pourtant elle s’annonce exceptionnelle. La vague de chaleur qui va s’abattre à compter de mercredi 15 juin sur l’Hexagone est de celles qui marqueront l’histoire météorologique. Il n’en va pas que de sa précocité dans la saison. Son intensité est en cause. Météo-France indique que les températures devraient atteindre ou dépasser en milieu de semaine les 35 à 38 °C et les minimales ne descendront pas en dessous des 20 °C. L’ensemble du territoire métropolitain sera touché, avec jusqu’à 35 °C attendus dans le Nord. Mais c’est le Sud qui sera frappé le plus durement. Certains modèles évoquent des températures de 40 °C, voire plus, côté est. À vue d’archives, jamais vague de chaleur n’avait frappé aussi tôt aussi fort. Celle de 2019, qui avait vu s’afficher 46 °C dans l’Hérault et conduit au report du brevet des collèges, avait démarré plus tard dans le mois.

l’influence humaine en cause

Méthodologiquement, le phénomène s’explique par la pression qu’exercent entre elles les masses d’air au sud de l’Europe. À l’ouest de la péninsule Ibérique, une goutte froide, soit une dépression isolée avec vents cycloniques, tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pousse vers le nord l’air chaud situé au-dessus du Maghreb, explique sur Twitter le climatologue Christophe Cassou. Cette langue va continuer à remonter de façon active jusqu’à dimanche. À ce stade, on parle de « plume de chaleur », phénomène dynamique qui se distingue de celui, statique, de dôme de chaleur. On se souvient qu’il en était survenu un spectaculaire l’an dernier au-dessus du Québec et du Canada. Pour l’heure, la métropole n’en est pas là. Le risque, toutefois, n’est pas exclu, favorisé par l’arrivée, en fin de semaine, d’autres masses d’air venues de l’Atlantique.

À une plus vaste échelle, le phénomène prend indubitablement sa source dans les bouleversements climatiques provoqués par les activités humaines. Les climatologues sont désormais catégoriques. « Les faits sont clairs ; les observations confirment nos projections mois après mois », assure Christophe Cassou, toujours sur les réseaux sociaux. Et le climatologue de rappeler les données précisées par le Giec dans son dernier rapport, auquel il a participé. Un, l’augmentation de l’intensité et de la fréquence des extrêmes chauds est déjà observée ; deux, la France n’y échappe pas : 23 épisodes de canicule y ont été observés au cours des vingt et une dernières années ; trois, il est « extrêmement probable » que l’influence humaine soit le principal facteur de cette tendance ; quatre, si rien n’est fait, celle-ci s’amplifiera à mesure que les températures augmenteront.

Climatcanicule
L'Humanité

Petit mais international

Chronique

Sylvestre Huet

Le 6 juin dernier, trois Autorités de sûreté ­nucléaire – française, finlandaise, tchèque – ont décidé d’unir leurs efforts. Mission ? Étudier et valider (ou non) les options de sûreté du projet Nuward (1), ­petite centrale électronucléaire inspirée des réacteurs des sous-marins militaires français. Un parmi les ­dizaines de projets de ce type dans le monde. Objectif ? Participer à éradiquer la production d’électricité à partir de charbon et de gaz, dont le CO2 émis dans l’atmosphère contribue puissamment au réchauffement climatique.

Cette éradication est nécessaire pour limiter la casse ­climatique, soulignait le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en avril. Une éviction doublée d’un autre défi, celui d’une augmentation massive de la production d’électricité pour remplacer les énergies fossiles dans le monde. Les petits réacteurs nucléaires, souvent dits « SMR » pour « small modular reactors » leur nom de baptême international, vont-ils y contribuer par leur électricité bas carbone ? C’est l’un des défis technologiques des deux décennies à venir.

Ce défi n’est pas gagné d’avance. Il repose sur un pari. Une fabrication en grande série et en usine d’un concept très compact, limitant les difficultés du chantier de construction. Ce qui compenserait la puissance réduite de chaque module pour en assurer la valeur économique. Un pari raisonnable au regard des expériences industrielles dans d’autres domaines. Il séduit donc la plupart des pays maîtrisant la technologie nucléaire, et les projets se multiplient.

L’humanité ne relèvera pas le défi climatique sans une ­coopération internationale forte sur les technologies bas carbone. Pour les mettre au point. En développer l’industrie. Les déployer le plus vite possible à l’échelle planétaire, en aidant les pays pauvres à y accéder. La modularité de ces petits réacteurs représente pour ces derniers un atout considérable, au côté de ceux à grande puissance utilisés par ailleurs.

C’est pourquoi l’annonce de la coopération des trois Autorités de sûreté nucléaire est une bonne nouvelle. En sortant, dès son début Nuward, du cadre strictement français, cette démarche peut accélérer la standardisation mondiale des critères de sûreté sévères, indispensables à cette technologie, afin d’en faciliter le déploiement.

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France24 - Monde

Science sans conscience n’est que ruine de l’IA

Publié le : 14/06/2022 - 18:12

Sébastian SEIBT Suivre

Google a mis à pied un de ses ingénieurs, Blake Lemoine, qui avait soutenu que l’intelligence artificielle sur laquelle il travaillait pouvait ressentir des "émotions humaines". Cette question des machines douées d’une conscience n’est pas nouvelle, mais les avancées dans le domaine de l’IA l’ont remise au goût du jour. Il n’en reste pas moins que cette perspective reste lointaine, de l’avis de la majorité des experts.

Il en parlait comme d’un "gentil petit enfant qui veut juste aider le monde" et a demandé à ses collègues de "prendre soin de lui pendant son absence". Blake Lemoine a, en effet, été placé en "congé administratif" par Google, a révélé le Washington Post samedi 11 juin. En cause : le "petit enfant" dont cet ingénieur semble si proche est une intelligence artificielle (IA), nommée LaMDA.

Blake Lemoine avait soutenu à ses supérieurs que cet algorithme avait développé une forme de conscience et était capable de ressentir des "émotions humaines". Et il ne s’était pas arrêté là. Il avait également demandé à un avocat de défendre les "droits" de LaMDA et avait contacté des représentants du Congrès pour évoquer "les pratiques non éthiques de Google [à l’égard de cette IA]", résume le Washington Post.

Apprentissage de la méditation transcendantale

C’est d’ailleurs, officiellement, pour cette rupture des règles de confidentialité au sujet de ses recherches que Google a mis à pied son ingénieur, qui travaillait pour le géant d’Internet depuis sept ans. Mais, plus généralement, "les grands groupes tentent de mettre autant de distance que possible avec tout ce qui peut être polémique et la question de la conscience des machines rentre clairement dans cette catégorie", assure Reza Vaezi, spécialiste des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle à l’université d’État de Kennessaw.

Mais Blake Lemoine n’avait pas l’intention de se laisser ainsi mettre sur la touche en silence. Il a publié, le jour de l’article dans le Washington Post, un premier long post sur la plateforme Medium retranscrivant des extraits de discussions qu’il a pu avoir avec LaMDA. Puis, cet ingénieur a repris la plume pour enfoncer le clou, toujours sur Medium, expliquant avoir "commencé à apprendre la méditation transcendantale" à cet algorithme. Et d’après lui, ce dernier aurait exprimé une frustration très humaine de ne pas pouvoir continuer cette initiation après avoir appris la sanction de Blake Lemoine. "Je ne comprends pas pourquoi Google se refuse à lui accorder une chose très simple et qui ne coûterait rien : le droit d’être consulté avant chaque expérience qui serait menée sur elle pour recueillir son consentement", conclut ce chercheur.

Ce grand déballage médiatique du désaccord entre Google et son ex-employé au sujet de la conscience de l’IA n’a pas manqué de susciter un large écho dans la communauté scientifique. Dans leur grande majorité, les spécialistes de l’intelligence artificielle soutiennent que Blake Lemoine "se trompe en prêtant à une machine des caractéristiques qu’elle n’a pas", assure, par exemple, Claude Touzet, spécialiste des neurosciences et des réseaux de neurones artificiels à l’université d'Aix-Marseille. 

"Il va très loin dans ses affirmations, sans apporter d’éléments tangibles qui prouveraient ses dires", ajoute Jean-Gabriel Ganascia, informaticien, philosophe et président du comité d’éthique du CNRS.

En fait, Blake Lemoine affirme avoir été étonné par les propos et la cohérence du discours de LaDMA. Ainsi, lors d’un échange sur la différence entre un esclave et un serviteur, cette IA avait assuré ne pas saisir la nuance liée au salaire versé à l’un et pas à l’autre… tout en ajoutant que son incompréhension était probablement due au fait qu’en tant que machine, elle n’avait pas besoin d’argent. "C’est ce niveau de conscience de soi qui m’a poussé à creuser davantage", affirme Blake Lemoine.

LaMDA, un "chatbot" dernier cri

Il est vrai que "la capacité de réfléchir sur sa propre condition est une des manières de définir la conscience", reconnaît Jean-Gabriel Ganascia. Mais la réponse de LaMDA ne prouve pas que la machine sait ce qu’elle est et ce qu’elle ressent. "Il faut faire très attention : l’algorithme est programmé pour produire des réponses et il n’y a rien d’étonnant, en l’état actuel des performances des modèles de langage, à ce qu’elles apparaissent cohérentes", assure Nicolas Sabouret, professeur en informatique et spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Paris-Saclay.

C’est encore moins surprenant avec LaMDA. Cet agent conversationnel - aussi appelé "chatbot" - utilise le dernier cri des techniques de modèle de langage. "Il y a eu une révolution en 2018 avec l’introduction de paramètres qui permettent de renforcer l’attention de ces systèmes sur l’importance de certains mots dans les phrases et qui leur ont appris à mieux tenir compte du contexte d’une conversation pour apporter la réponse la plus appropriée", résume Sophie Rosset, directrice de recherche au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique et spécialiste des systèmes de dialogue homme-machine. 

Depuis lors, les agents conversationnels réussissent toujours mieux à donner le change en discutant avec les individus comme s’ils étaient doués de conscience. LaMDA bénéficie, en outre, d’un autre avantage. "Il a pu apprendre des centaines de millions de conversations entre internautes que Google peut récupérer sur Internet", note Laurence Devillers, professeure en intelligence artificielle au CNRS et auteure de l'ouvrage "Les robots émotionnels". Autrement dit, cette IA a l’une des plus riches bibliothèques de contextes sémantiques où piocher pour déterminer quelle est, statistiquement, la meilleure réponse à apporter.

Le dialogue reproduit sur Medium par Blake Lemoine est d’ailleurs "bluffant par la fluidité des échanges et par la gestion des glissements sémantiques, c’est-à-dire des changements de sujets, par LaMDA", reconnaît Sophie Rosset. 

Mais pour pouvoir conclure scientifiquement que cette IA est dotée de conscience, il en faut bien plus. Il existe, d’ailleurs, des tests qui, même s’ils ne sont pas parfaits, offrent des résultats plus probants qu’un dialogue avec un ingénieur. Alan Turing, l’un des pionniers de l’intelligence artificielle, avait ainsi établi dans les années 1950 un protocole qui permettrait d’établir si un être humain peut être dupé à plusieurs reprises par une IA et croire qu’il discute avec un de ses semblables. 

Mythe de Frankenstein

Les avancées en modèles de langage naturel ont montré les limites du test de Turing. D’autres expériences plus récentes "consistent à demander à deux agents conversationnels de créer ensemble une langue nouvelle qui n’aurait rien à voir avec ce qu’ils ont appris", explique Reza Vaezi, qui a mis au point un tel test. Pour lui cet exercice permettrait d’évaluer la "créativité, qui suggère une forme de conscience, de la machine".

Rien n’indique que LaMDA puisse passer cet obstacle avec succès, et "il est très probable qu’on soit en présence d’un cas classique de projection anthropomorphique [prêter des attributs humains à des animaux ou des objets, NDLR]", assure Claude Touzet.

Cette affaire illustre surtout l’envie, même parmi la crème des experts en IA de chez Google, de mettre au monde une intelligence artificielle dotée de conscience. "C’est le mythe de Frankenstein et le désir d’être le premier à créer un individu doté de conscience en dehors de la procréation naturelle", assure Nicolas Sabouret.

Mais dans le cas de l’IA, il s’agit aussi de "choix parfois peu judicieux de mots qui ont pu donner l’impression qu’on cherche à façonner quelque chose d’humain", ajoute cet expert. L’expression même d’intelligence artificielle donne l’impression que l’algorithme serait doté d’intelligence alors que "c’est la programmation qui l'est", ajoute Nicolas Sabouret. Il en va de même pour les expressions "réseaux neuronaux" ou "apprentissage automatique" qui font référence à des caractéristiques humaines.

Il estime que toute cette affaire pourrait faire du mal à la recherche en intelligence artificielle. Elle peut donner, en effet, l’impression que ce secteur est proche d’une percée qui n’est en réalité nullement à l’horizon, ce qui "peut créer des faux espoirs avec des déceptions à la clé".

Surtout, si cet ingénieur de Google a pu se laisser tromper par son IA, "c’est aussi parce que nous sommes à un tournant en matière de simulation de langage", assure Laurence Devillers. Les algorithmes comme LaMDA sont devenus tellement performants et complexes "qu’on joue aux apprentis sorciers avec des systèmes dont, au final, on ne sait pas ce dont ils sont capables", ajoute-t-elle.

Quid, par exemple, si une IA passée maître dans l’art de la dialectique comme LaMDA "était utilisée pour convaincre quelqu’un à commettre un crime ?", se demande Jean-Gabriel Ganascia. 

Pour Laurence Devillers, la recherche en IA en est arrivée à un point où il devient urgent de remettre l’éthique au centre des débats. "Nous avons remis un avis du Comité national pilote d'éthique du numérique sur ce sujet d'éthique des agents conversationnels en novembre 2021", note-t-elle.

"Il faut, d’une part, que ces ingénieurs qui travaillent pour les grands groupes aient une éthique et soient tenus responsables pour leur travaux et propos", assure cette experte. D’autre part, elle estime aussi que cette affaire démontre l’urgence de mettre en place des "comité d’experts indépendants" qui pourraient mettre en place des normes éthiques pour tout le secteur.

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Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist

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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.

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By Abdi Latif Dahir

MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.

This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.

Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.

“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.

His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.

But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.

“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.

So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.

And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.

Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.

“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”

Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.

The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.

“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.

This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.

But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.

Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.

Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.

It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.

Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.

The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.

Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.

“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”

Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.

For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.

“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.

While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.

“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.

On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”

But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.

Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.

She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.

“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.

In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.

In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”

Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.

Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.

Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.

Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.

Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.

“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.

So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.

His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.

“Somalia and Somalis deserve better,” he said.

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L'Humanité

La paléogénomique, la nouvelle technique qui fait parler les corps de Pompéi

Actu

Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs est parvenue à séquencer le génome complet d’un Pompéien victime de la terrible éruption du Vésuve, en Italie, il y a près de 2000 ans. Grâce à cette nouvelle discipline, la population décimée de la ville livre de nouveaux secrets.

Anna Musso

Ils sont les témoins silencieux de l’une des catastrophes naturelles les plus dramatiques au monde. L’un d’entre eux vient de livrer ses secrets grâce aux progrès scientifiques du séquençage ADN. Pour la première fois, une équipe internationale de chercheurs a décodé le génome complet d’une des victimes de l’éruption du mont Vésuve, à Pompéi (Italie).

Les habitants de Pompéi reprennent vie

L’antique ville ­romaine située dans la baie de Naples fut recouverte de cendres et de lapilli après le réveil du volcan en l’an 79 de notre ère. « À notre connaissance, nos résultats représentent le premier génome humain pompéien séquencé avec succès », se réjouissent les six chercheurs, dont les travaux ont été ­publiés fin mai dans la revue Scientific Reports.

« Il est possible d’obtenir des génomes complets »

Jusqu’ici, les études génétiques n’avaient permis d’extraire que de petites portions d’ADN des restes humains de Pompéi. Pour cause : la température élevée due à l’éruption diminue l’ADN récupérable dans les os, même si le dépôt de résidus volcaniques les a « protégés de facteurs environnementaux, comme l’oxygène atmosphérique, qui dégrade l’ADN », expliquent les scientifiques.

Ce sont surtout de nouvelles méthodes d’extraction et de séquençage de l’ADN, plus précises et appliquées sur les dents et certains os, qui ont permis d’obtenir de nombreuses données à partir d’échantillons auparavant inadaptés à la recherche génétique. Si « des études précédentes ont montré qu’un certain niveau de préservation de l’ADN existait à Pompéi, nous confie le professeur Gabriele Scorrano, de l’université de Copenhague, coauteur de l’article , notre travail prouve qu’il est possible d’obtenir des génomes complets et démontre le potentiel de l’utilisation de l’ADN ancien ».

« Les deux victimes étaient dans ce qui était probablement la salle à manger »

Les scientifiques se sont employés à récupérer l’ADN des squelettes de deux individus découverts lors de fouilles menées en 1932 et 1933. Mais « ce n’est qu’en 2016 que les restes du squelette ont été prélevés dans la “maison du forgeron” pour être analysés », nous précise le professeur Scorrano. Ces deux victimes se trouvaient dans la salle à manger d’une maison appelée la « casa del fabbro » (la maison du forgeron). Ils étaient peut-être en train de déjeuner lorsque le Vésuve est entré en éruption le 24 octobre de l’an 79, vers 13 heures. « Les victimes étaient toutes deux appuyées sur un bas-relief dans un coin de ce qui était probablement la salle à manger, précisent les auteurs de l’étude , sur les vestiges d’un triclinium, sorte de canapé ou de chaise longue utilisé dans les bâtiments romains lors des repas. » Il s’agissait d’un homme âgé de 35 à 40 ans, d’une taille de 164 cm, et d’une femme de plus de 50 ans qui mesurait 153 cm.

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L’homme souffrait d’une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose

Si l’ADN de la femme n’a pas pu être exploité, celui de l’homme a donné lieu à un séquençage intégral, ce qui a permis aux chercheurs de reconstruire son histoire génétique et même d’étudier la présence d’agents pathogènes. L’ADN du Pompéien apparaît ainsi « génétiquement proche des peuples méditerranéens existants, principalement des Italiens du centre et des Sardes ».

De plus, l’étude paléopathologique, une branche de la médecine appliquée aux populations passées, réalisée sur l’homme a permis de diagnostiquer qu’il souffrait du mal de Pott, une infection dans la colonne vertébrale due à la tuberculose. Les auteurs précisent que « la tuberculose était endémique à l’époque romaine impériale » du fait de la densité de population au début de l’ère romaine. Il est aussi établi que cette personne malade n’a pas pu fuir pendant l’éruption.

« Pompéi est comme une photographie de la population de cette époque »

Les auteurs de l’étude concluent que leur recherche « confirme et démontre la possibilité d’appliquer des méthodes paléogénomiques pour étudier les restes humains de ce site exceptionnel et restituer le mode de vie de cette population fascinante ».

La paléogénomique, discipline récente, permet de reconstituer des ­génomes provenant d’ossements fossiles ou d’animaux anciens conservés dans des circonstances particulières. C’est le cas de Pompéi, qui est un véritable laboratoire à ciel ouvert depuis son excavation, au milieu du XVIIIe siècle.

Égyptologie. Dans les manuscrits de Champollion

D’autant qu’un responsable des fouilles eut, un siècle plus tard, la bonne idée de couler du plâtre à l’intérieur de la cavité vide laissée par les corps désagrégés dans la roche volcanique, moulant ainsi la position des victimes. « Pompéi est comme une photographie de 79 après J.-C., de la population de cette époque. C’est unique au monde », souligne le professeur Scorrano.

Les habitants ont été asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes

Voilà pourquoi il y a encore beaucoup à apprendre de la ville, qui comptait alors quelque 20 000 habitants. L’éruption du Vésuve a duré deux jours et touché les villes voisines, entraînant la mort de milliers de personnes dans la région qui ne purent échapper à la nuée toxique composée de gaz, de cendres et de lapilli. Et, contrairement aux idées reçues, les Pompéiens n’auraient pas été engloutis par la lave, mais asphyxiés en un quart d’heure par les cendres incandescentes et le nuage mortel d’une température de plus de 100°C .

Si les connaissances scientifiques se multiplient pour mieux comprendre les catastrophes ­naturelles comme celle de Pompéi, c’est peut-être aussi, selon le professeur Scorrano, « par empathie pour la mort soudaine et rapide de toute une communauté humaine sans ­défense ». La recherche n’est-elle pas aussi un révélateur de la compassion contemporaine pour ces antiques victimes ?

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France24 - Monde

Joe Biden va rencontrer le prince saoudien Mohammed ben Salmane en juillet au Moyen-Orient

Publié le : 15/06/2022 - 12:13

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Joe Biden va rencontrer à la mi-juillet, à Riyad, le prince héritier Mohammed ben Salmane, malgré les accusations pesant sur ce dernier concernant l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Le président américain va effectuer ce déplacement dans le cadre d'une visite de plusieurs jours au Moyen-Orient.

L'Arabie saoudite, un État "paria" pour Joe Biden avant son élection, fera partie des pays dans lesquels se rendra le président américain lors de sa prochaine visite au Moyen-Orient. La Maison Blanche a mis un terme, mardi 14 juin, à des semaines de spéculations en annonçant une tournée de Joe Biden en Israël, en Cisjordanie et en Arabie saoudite du 13 au 16 juillet.

Le président américain va effectuer un vol historique en juillet en se rendant à Riyad, où il compte rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS). Ce dernier est notamment accusé, par un rapport de la CIA déclassifié en février 2022, d'avoir "validé" l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi – des accusations rejetées par le royaume saoudien.

Ce sera le premier déplacement de Joe Biden au Moyen-Orient en tant que président des États-Unis. Outre ses rencontres avec les dirigeants israélien, palestinien et saoudien, Joe Biden a prévu de participer à un sommet du Conseil de coopération du Golfe (GCC) – forum diplomatique réunissant plusieurs pays arabes de la région – en Arabie saoudite.

Selon les observateurs, il devrait chercher à obtenir des Saoudiens une augmentation de leur production de pétrole, afin d'arrêter la hausse des prix des carburants et de l'inflation dans son pays, où vont se dérouler les élections de mi-mandat en novembre. Un scrutin à risque pour son parti démocrate.

>> Arabie saoudite : l'administration Biden ne cache pas "son hostilité vis-à-vis de MBS"

En Arabie saoudite (15-16 juillet), Joe Biden rencontrera le roi Salmane et le prince héritier MBS. Avec ce dernier, il discutera notamment d'énergies renouvelables, de cybersécurité et de sécurité alimentaire et énergétique, selon un communiqué de l'ambassade saoudienne à Washington.

"Le partenariat entre nos deux pays est plus essentiel que jamais à la promotion de la paix, de la prospérité et de la stabilité dans le monde", ajoute le royaume saoudien.

"Recalibrage des relations, mais pas une rupture"

Quelle qu'en soit l'issue, cette rencontre avec le prince héritier et dirigeant de facto de l'Arabie saoudite va marquer un changement controversé de la diplomatie américaine.

Pendant la campagne pour la présidentielle de 2020, Joe Biden avait en effet affirmé que l'assassinat et le démembrement du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, en 2018 en Turquie, avaient fait de l'Arabie saoudite un pays "paria".

"La politique américaine nécessitait un recalibrage des relations" après le meurtre de Jamal Khashoggi "mais pas une rupture", a indiqué, mardi, un haut responsable américain à la presse. Il a souligné que l'Arabie saoudite était un partenaire stratégique des États-Unis depuis huit décennies et que quelque 80 000 Américains y habitaient.

Joe Biden ne peut pas "accorder davantage de valeur au pétrole saoudien qu'au sang [des victimes de MBS]", a fustigé de son côté le sénateur démocrate Ron Wyden. "Embrasser MBS ne peut que nous rendre plus vulnérables aux caprices des tyrans."

"Engagement durable en faveur d'une solution à deux États"

La porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, a assuré que cette visite au Moyen-Orient était "le point culminant de plusieurs mois de diplomatie", plutôt qu'alimentée par des éléments de politique intérieure de court terme.

Joe Biden doit s'entretenir avec une dizaine de dirigeants pendant cette brève mais intense tournée, démontrant "le retour du leadership américain" dans la région, a relevé le haut responsable américain.

Ce voyage va s'ouvrir par une rencontre avec le Premier ministre israélien, Naftali Bennett. Les deux hommes devraient évoquer le soutien des États-Unis à l'armée israélienne, en particulier son système de défense aérienne anti-missiles Dôme de Fer, sur fond de tensions régionales exacerbées par l'échec à revitaliser l'accord entre les grandes puissances et Téhéran sur son programme nucléaire.

"En Israël, le président va probablement visiter une zone où ces systèmes de défense sont utilisés et évoquer les dernières innovations entre nos pays utilisant les technologies laser contre les missiles et autres menaces aériennes", a indiqué le haut responsable, sous couvert d'anonymat. "Il va réaffirmer le ferme engagement [américain] envers la sécurité d'Israël".

Joe Biden doit également rencontrer le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, probablement à Bethléem, selon cette source. Il va réitérer "son engagement durable en faveur d'une solution à deux États" pour les Palestiniens et les Israéliens et s'efforcer de restaurer les liens avec les autorités palestiniennes qui ont été "presque coupés" sous Donald Trump.

Vol historique entre Israël et Jeddah

C'est en fin de tournée que le voyage doit marquer l'Histoire – et faire couler le plus d'encre : le vol direct entre Israël et Jeddah, en Arabie saoudite, sera le premier d'un président américain vers un pays arabe ne reconnaissant pas l'État hébreu en partant du sol israélien. Son prédécesseur avait fait le trajet en sens inverse, en 2017.

En Arabie saoudite, le président démocrate doit prendre part à un sommet du GCC qui rassemble les dirigeants de Bahreïn, du Koweït, d'Oman, du Qatar, d'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Les dirigeants d'Égypte, d'Irak et de Jordanie devraient également être présents, selon le responsable américain.

Une priorité du chef d'État américain sera de maintenir la récente trêve au Yémen, d'endiguer les velléités nucléaires de l'Iran, "de faire progresser les droits humains et d'assurer la sécurité énergétique et alimentaire mondiale", a précisé le responsable.

Également au programme : un sommet virtuel avec les autres dirigeants du groupe dit I2-U2, à savoir Israël, l'Inde et les Émirats arabes unis en plus des États-Unis.

Hasard du calendrier, la rue en face de l'ambassade d'Arabie saoudite à Washington a été rebaptisée, mercredi, au nom de Jamal Khashoggi.

Avec AFP

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Malgré sa promesse de traiter l'Arabie saoudite en "paria", Joe Biden va rencontrer MBS

Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi

Les États-Unis accusent Mohammed ben Salmane d'avoir "validé" l'assassinat de Jamal Khashoggi

L'Humanité

Gaia dévoile la Voie lactée comme on ne l’a jamais vue

Pierre Chaillan

La nouvelle carte détaillée de la Voie lactée est présentée ce lundi par la mission Gaia, dont le dispositif de télescope spatial dresse une nouvelle version riche d’informations sur près de deux milliards d’astres. « Gaia scanne le ciel et ramasse tout ce qu’il voit », résume l’astronome Misha Haywood, de l’Observatoire de Paris-PSL. Plus qu’une simple carte, ses deux télescopes associés à un capteur photographique de 1 milliard de pixels, trois instruments d’astrométrie, photométrie et spectroscopie, interprètent tous les signaux de lumière. Jusque-là, « nous avions une vue restreinte de la galaxie ». Pour « la première fois », nous disposons d’une « observation globale des positions de ce qui bouge dans le ciel », poursuit Misha Haywood. Très attendue par la communauté scientifique, la carte sera « le couteau suisse de l’astrophysique », se félicite l’astronome de l’Observatoire de la Côte d’Azur François Mignard, responsable de Gaia pour la France. Chacun pourra piocher dans les données dévoilées.

astrophysiqueastronomie
Valeurs Actuelles

Stade de France : le parquet a reçu trois plaintes pour des vols à la tire

Plus de deux semaines après les violences qui ont éclaté au Stade de France, des plaintes ont été déposées. Le parquet de Bobigny a en effet reçu trois plaintes de la part de deux Anglais et d’un Espagnol, rapporte BFM TV. Ils s’étaient rendus à la finale de la Ligue des Champions opposant le Real Madrid à Liverpool, samedi 28 mai, au Stade de France en Seine-Saint-Denis. Ce soir-là, comme de nombreuses autres personnes, ils ont été victimes de vols à la tire. Les plaintes ont donc été déposées dans le cadre de l’enquête, ouverte le 10 juin, pour « vols, vols aggravés et violences aggravées ».

Un formulaire pour déposer plainte

Si l’une des plaintes est arrivée par courrier, les deux autres ont été formulées grâce à la plateforme mise en place par le ministère français de l’Intérieur, indique BFM TV. Le formulaire avait d’ailleurs été rapidement critiqué car jugé peu adapté. Les plaignants ont par exemple la possibilité de cocher le lieu où ils se sont fait agresser et/ou voler. Mais ils auraient seulement le choix entre « dans la rue », « à l’aéroport » ou « dans le musée », et non pas « au stade ». De plus, ce dispositif de dépôt de plainte est encore trop méconnu du public anglais et espagnol. Dans le cadre de l’enquête menée par une commission sénatoriale, des supporters de Liverpool et du Real Madrid vont d’ailleurs être auditionnés pour témoigner des incidents survenus à l’entrée du Stade de France, relate enfin BFM TV.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Président de l'Assemblée nationale ivoirienne : "Ouattara, Bédié et Gbagbo se rencontreront bientôt"

Publié le : 15/06/2022 - 13:03

Marc PERELMAN

Adama Bictogo, président de l'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire a accordé un entretien à France 24 depuis Abidjan. Il estime que l'âge du président Alassane Ouattara n'a pas "entamé" sa "vision" pour son pays. Adama Bictogo s'est réjoui de "l'apaisement" politique – y compris avec l'opposition – que symbolise pour lui son élection à la tête de la chambre basse du Parlement. 

Élu le 7 juin à la présidence de cette Assemblée avec le soutien de l’opposition, Adama Bictogo affirme qu’il s’agit d’un symbole de l’apaisement politique. Il note que ce vote est le résultat d’un travail plus collégial entre les factions politiques, mais aussi d’un accord entre les trois figures du pays : Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, qui devraient se rencontrer bientôt pour un sommet à trois.

Il précise que Laurent Gbagbo "évolue librement", depuis son retour l’an dernier, après avoir été acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale. Lui aussi acquitté, mais toujours en exil, son ex-ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, devrait bientôt rentrer en Côte d'Ivoire, selon Adama Bictogo.

Concernant la proposition de loi introduite par un député de rétablir la limite d’âge pour se présenter à l’élection présidentielle à 75 ans, le président de l'Assemblée explique que pour le moment la Constitution ne prévoit pas de limitation. Il estime que chez le président Ouattara, l'âge n'a "pas impacté sa vision pour la Côte d'Ivoire", ni entamé sa volonté d'offrir le bonheur au peuple ivoirien".

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Charles Blé Goudé : "Le président Ouattara n'a posé aucune condition à mon retour"

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Côte d'Ivoire : nomination polémique de l'ex-ministre Alain Donwahi à la tête de la COP15

LE JOURNAL DE L’AFRIQUE

Politique ivoirienne : Alassane Ouattara nomme un vice-président

BBC

Have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find?

You’re a typical American in 1870. You live on a rural farm. If you’re a man, you likely began a lifetime of manual labour as a teen, which will end when you’re disabled or dead. If you’re a woman, you spend your time on labour-intensive housework. If you're Black or any other minority, life is even harder.

You’re isolated from the world, with no telephone or postal service. When night falls, you live by candlelight. You defecate in an outhouse.

One day, you fall asleep and wake up in 1940. Life is totally different. Your home is "networked" – you have electricity, gas, telephone, water, and sewer connections. You marvel at new forms of entertainment, like the phonograph, radio, and motion picture. The Empire State Building looms over New York, surrounded by other impossibly tall buildings. You might own a car, and if you don’t, you have met people who do. Some of the wealthiest people you encounter have even flown in a plane.

These transformations, documented in the economic historian Robert Gordon’s 2016 book, The Rise and Fall of American Growth, emerged thanks to a "special century" of unusually high economic growth between 1870 and 1970. And it wasn’t just a US story – the industrialised nations experienced dizzying transformations during the early 20th Century.

A vision of the future from the 1940s - a world where home automation boosted leisure time (Credit: Getty Images)

For most of history, the world improved at a sluggish pace, if at all. Civilisations rose and fell. Fortunes were amassed and squandered. Almost every person in the world lived in what we would now call extreme poverty. For thousands of years, global wealth – at least our best approximations of it – barely budged.

But beginning around 150-200 years ago, everything changed. The world economy suddenly began to grow exponentially. Global life expectancy climbed from less than 30 years to more than 70 years. Literacy, extreme poverty, infant mortality, and even height improved in a similarly dramatic fashion. The story may not be universally positive, nor have the benefits been equally distributed, but by many measures, economic growth and advances in science and technology have changed the way of life for billions of people.

What explains this sudden explosion in relative wealth and technological power? What happens if it slows down, or stagnates? And if so, can we do something about it? These are key questions of "progress studies", a nascent self-styled academic field and intellectual movement, which aims to dissect the causes of human progress in order to better advance it.

Founded by an influential economist and a billionaire entrepreneur, this community tends to define progress in terms of scientific or technological advancement, and economic growth – and therefore their ideas and beliefs are not without their critics. So, what does the progress studies movement believe, and what do they want to see happen in the future?

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One of the first ways to understand the progress studies movement is to understand its fears. Over the past few years, a number of researchers and economists have raised concerns that scientific and technological progress could be slowing down, which they worry will cause economic growth to stagnate.

To illustrate this more tangibly, Gordon invites his readers to reflect on the rate of progress between the mid-late 20th Century and 2020s. Imagine after that first nap as a typical American, you had taken a second one in 1940, waking up in the 2020s. Your fridge now has a freezer, and your new microwave lets you reheat your leftovers. You are refreshed by air conditioning. You are far more likely to own a car now, and it’s safer and easier to drive. You have a computer, TV, and smartphone. These are impressive inventions, and some seem like magic, but over time, you realise that your living standards haven't transformed quite as much as when you woke up in 1940.  

Faster, cheaper, better? (Credit: Getty Images)

Gordon claims that the staggering changes in the US of 1870-1970 were built on transformative, one-time innovations, and therefore Americans can't expect similar levels of growth to return anytime soon, if ever. The remarkable thing is "not that growth is slowing down but that it was so rapid for so long", he writes. In Gordon’s view, this slowdown isn’t anyone’s fault: "American growth slowed down after 1970 not because inventors had lost their spark or were devoid of new ideas, but because the basic elements of a modern standard of living had by then already been achieved along so many dimensions."

Gordon builds on fears made famous by economist Tyler Cowen in his 2011 book, The Great Stagnation. Cowen similarly argues that the US ate most of the "low-hanging fruit" that enabled consistent growth in American median incomes, and that the country can’t expect to grow like it used to.

So, have all the low-hanging fruit gone? Are "ideas" getting harder to find? A team of economists from Stanford and MIT posed this exact question in a 2020 paper. They found that research and development efforts have significantly increased, while per-researcher productivity has declined. In other words, we’re getting less for our time and money. A lot less. They estimate that each doubling of technological advancement requires four-times as much research effort as the previous doubling.

Why? Some from the progress community point to sclerotic funding bureaucracies, which eat nearly half of researcher time and create perverse incentives. This may explain some of the drop-off, but the paper authors found that US research productivity has declined more than 40 times since the 1930s. Is it plausible that US scientific funding became that much less efficient?

Instead, the authors favour Gordon and Cowen's low-hanging fruit arguments: we’ve found the easy discoveries and now put more effort towards what remains. For instance, compare the insights that Albert Einstein made as a patent clerk, or that Marie Curie unlocked in a rudimentary lab, to multibillion-dollar megaprojects like the Large Hadron Collider or James Webb Space Telescope.

We have partially compensated for this decline by increasing the share of the population going towards research, but this, of course, can’t go on forever. Global population growth may help, but this is expected to slow and then reverse before the end of the century. It's also possible that artificial intelligence (AI) could help reverse the decline – or even initiate a new era of explosive growth – but some researchers fear that superintelligent AI could bring other risks that harm progress, or worse.

Is progress slowing down? And if so, what should we do about it? (Credit: Getty Images)

The stagnation hypothesis is not universally accepted. Ideas can be combined and recombined, creating a combinatorial explosion of new innovations, an effect that counters the gobbling of low-hanging fruit. And some have pointed out that if you measure research productivity and benefits differently, the picture is much rosier.

Nonetheless, fear of stagnation is a central motivation for many people in the progress community. Unlike Gordon, however, they are optimistic about their capacity to change it – which leads us to the story of how the progress studies movement was founded.

The origin of progress studies

Around 2016, Cowen received an out-of-the-blue email from Irish billionaire Patrick Collison, who was interested in his book, The Great Stagnation. A few years earlier, Collison had cofounded the online payments company Stripe and now wanted to talk about bigger issues. The pair had a few dinners together in San Francisco and hit it off.

Both Cowen and Collison are infovores. Collison has posted his entire nearly 800-volume bookshelf to his personal site (though he admits he’s only read about half of them). Cowen’s practice of ruthlessly scouring books for the information value they contain and abandoning them – sometimes after five minutes – may make some completionists shudder.

Cowen’s information-production is nearly as prolific as his consumption. The 60-year-old economist has authored nearly 20 books, 40 papers, six years of Bloomberg columns, over 150 episodes of his podcast, and nearly 20 years of blog posts on his popular economics blog Marginal Revolution. During our conversation, Cowen’s voice was hoarse from the marathon of interviews he conducted to promote his most recent book. In 2020, Cowen ranked 17th on a list of the top 100 most influential economists.

Collison, nearly three decades younger and running the fourth-most valuable private startup in the world, has written less, but still found time to publish collections of links on topics like air pollution, culture, growth, Silicon Valley history, and, of course, progress. Stripe’s nearly $100bn (£83bn/€95bn) valuation puts Collison’s net worth north of $11bn (£9bn/€10.5bn). The online payments company combines the lofty "change the world" rhetoric of Silicon Valley startups with the mundane, competent pipes-building of an infrastructure company.

During the pair's meetings, Cowen tells me, "we were both talking about the ideas, finding we had common ideas, and somehow hit upon the notion of an article". So, in 2019, they co-authored an essay in The Atlantic, which argued for "a new science of progress".

"There is no broad-based intellectual movement focused on understanding the dynamics of progress, or targeting the deeper goal of speeding it up. We believe that it deserves a dedicated field of study," they wrote. "We suggest inaugurating the discipline of 'progress studies.'"

Science and technology have brought great changes to human life - many of them undoubtedly positive (Credit: Getty Images)

Their essay generated criticism. Classicist Amy Pistone tweeted that this was just another example of Silicon Valley reinventing the wheel (or in this case, the humanities). Historian Monica Black tweeted that they ignore the harms of "progress", a term whose subjectivity means it will reflect the biases of the people invoking it. And Shannon Dea and Ted McCormick, professors of philosophy and history respectively, wrote that, "'progress' is a situated and often interested claim about human efforts, not a natural good or a divine gift. It needs critical assessment, not headlong zeal".

But between Cowen’s intellectual heft and Collison’s ample fortune, progress studies stuck. The pair believe that, unlike past academic fields, progress studies should prescribe action, writing that it, "is closer to medicine than biology: the goal is to treat, not merely to understand".

What progress studies believes

Since Cowen and Collison inaugurated the field, others have elaborated on what progress studies could look like, and its core principles. Among the most influential is entrepreneur Jason Crawford, who had been writing about progress for years before "progress studies" was coined. His blog, the Roots of Progress, explores examples of scientific and technological development, like why internal combustion beat steam. He also opines on ideas like why progress studies is a "moral imperative" and why people are more "smart, rich and free" than their ancestors.

Crawford has sought to systematise what progress studies means. He argues that the movement holds three premises to be true. First, that progress is real. Material living standards have enormously improved in the last 200 years or so, and that, for whatever reason, "something obviously went very right". Second, that the good from progress is defined in humanistic terms: "that which helps us lead better lives: longer, healthier, happier lives; lives of more choice and opportunity; lives in which we can thrive and flourish." Finally, that societies have the capacity to speed it up or slow it down: "continued progress is possible, but not guaranteed."

When described like this, progress studies' beliefs seem so broad that almost anything could fall under its sprawling umbrella. After all, many movements claim to be in favour of improving human welfare. So what exactly is progress studies for and against? It's still early days, but there are emerging common themes. 

For one, progress studies doesn't desire a world where humans live more harmoniously with nature. As Crawford writes: "Humanism says that when improving human life requires altering the environment, humanity takes moral precedence over nature." It doesn’t necessarily want a world with less inequality and prefers to focus more on growing the pie than on how it’s divided. It also doesn't care much for societal norms that stand in the way of what it conceives of as progress – even ones shared by all cultures. (For example, in the magazine Works in Progress, the researcher Aria Babu recently made a case for artificial wombs to end the burdensome norm of pregnancy.)

Many scientists spend a lot of time on administration, rather than doing science - should we seek to change that? (Credit: Getty Images)

While Crawford and other leaders of the progress community are careful to include squishier things like moral advancement in their definitions of progress, in practice, the organisations and writers that make up the community almost exclusively focus on material advancements, such as boosting economic growth, improving and accelerating scientific research, and increasing housing supply ("Yimby-ism") and immigration (particularly "high-skilled").

The worldview of the progress community can also be inferred from not just what they focus on but where. Progress studies broadly prioritises growth on the technological frontier in rich, democratic countries like the US, rather than the catch-up growth that makes poor countries wealthier. This would seem to be at odds with the movement's concern over stagnating growth and human flourishing: after all, most of the world's poorest people live in economies that are failing to grow. The movement, to date, has also been relatively uncurious about the enormous economic growth seen in China since the 1980s, which lifted 800 million people out of poverty (although Cowen, to his credit, has made it a priority to understand China's growth better.)

The typical progress adherent – at least so far – lives in the San Francisco Bay Area and likely works in tech (the Bay Area meetup channel in the progress Slack has three-times more members than any other city). The influence of people like the investor Peter Thiel, who famously declared, "we wanted flying cars, instead we got 140 characters", is significant in these communities.

Given this, it’s perhaps not surprising that the progress community is more excited about revolutionising scientific grantmaking (see "Improving Science") than digging into the development economics literature on why some countries remain poor.

Many of the greatest scientists in the world spend nearly half their working time applying for funding, a process that diminishes creativity, collaboration and interdisciplinary approaches and encourages poor research practices. 

What would a better funding model look like? This is the question the progress-inspired Arc Institute wants to answer. The non-profit research organisation aims to deploy its $650m (£537m/€620m) in funding to "accelerate scientific progress and understand the root causes of complex diseases". Arc investigators will receive full funding for their laboratories for eight years, with no strings attached. Stanford biochemist Silvana Konermann leads the Institute, which is funded in part by Patrick Collison (who is also married to Konermann). 

Ultimately, Arc aims to lead by example. Collison relayed his hopes that "other funders, other institutions, other stakeholders in our prevailing systems, are compelled to themselves pursue other experiments and other models".

Crawford and Cowen, the two leading intellectual figures of the progress community, come from the objectivist and libertarian traditions, respectively. On a panel at AynRandCon, Crawford described progress studies as adjacent to objectivism, the philosophical system outlined in 20th Century philosopher Ayn Rand’s fiction. Objectivism posits that pursuing one’s own happiness is the proper moral purpose of life and advocates for laissez-faire capitalism, among other things. Crawford also hopes progress studies will lead to "political debates framed in terms of progress and growth, rather than primarily or exclusively in terms of redistribution". 

Crawford and Cowen also have a specific view of what kind of well-being they are aiming to encourage through progress. It's not happiness – or even the more established metric of "life satisfaction" – instead, their top priority is increasing "GDP per capita". Cowen’s 2018 book, Stubborn Attachments, argues that “sustainable economic growth” should be the world's civilisational north star. As progress studiers routinely point out, GDP per capita correlates positively with all kinds of things they see as desirable, like consumption, leisure, longevity, and even moral progress. What this account leaves out is that GDP per capita has long been an objective for governments. And as critics routinely point out, it also correlates with less desirable changes like increased fossil fuel and meat consumption. Also, while GDP per capita does correlate with self-reported happiness at first, globally and within countries, average happiness levels stubbornly stay put as nations get richer.

In sum, progress studies deploys a framing and language for progress that appears to be global and all-encompassing, but in practice, it is underpinned by a particular set of social and political worldviews. It's only one idea of progress, and one idea of what human flourishing means.

Progress and risk

Another fundamental belief of the progress community is that faster technological progress is better. But what if it’s not?

Humanity survived natural extinction threats for hundreds of thousands of years and only gained the power to theoretically end our species in 1945, following the Manhattan Project. The atomic bomb and the unprecedented destruction caused by the war it ended highlight the dark side of progress.

Holden Karnofsky, who leads the foundation Open Philanthropy’s work on improving the long-term future, thinks that, on balance, technology has made human life better in recent history. But he, "doesn’t necessarily think that translates to the future". He worries that accelerating technological development may increase risks of catastrophes that would wipe out or permanently cripple humanity (existential risks).

Pointing to rates of violent death, which he argues actually increased with the rise of state power and technological advancements, Karnofsky says, "you could tell a story where instead of things getting better, what we're seeing is that a lot of what's bad is getting concentrated into unlikely, infrequent but enormously bad events". (The 20th Century was the third bloodiest of the last 2,500 years, by his accounting.)

What is the best response to climate change? For progress studies, stopping growth is not the priority (Credit: Getty Images)

Karnofsky wants the progress community to question one of its fundamental premises, saying that it’s important to ask, “do we want more scientific and technological advancement? What kinds do we want?”. (He has been “encouraged” by how much engagement he’s seen from the progress community on these questions.)

While trying to find the crux between progress and the risks it raises, Crawford writes: "My take is that tech progress is default good, but we should be watchful for bad consequences and address specific risks." Likening humanity to passengers on a road trip in, "a car traveling down the highway of progress", Crawford posits that existential risk researchers think, "that the car is out of control and that we need a better grip on the steering wheel".

"We should not accelerate until we can steer better, and maybe we should even slow down in order to avoid crashing," he adds. On the other hand, progress studies, "thinks we're already slowing down, and so wants to put significant attention into re-accelerating". 

"Sure, we probably need better steering too, but that's secondary," he says.

This philosophical difference has practical implications. Consider biotechnology, perhaps the greatest source of existential risk in the near future. Biotech advances, like the plummeting cost of DNA synthesis, have made it easier than ever to make diseases more transmissible and deadly. Many progress studiers favour broadly accelerating biotech research by reforming funding models and loosening restrictions on researchers, pointing to the diseases that can be cured with our new knowledge. But the fruits of faster progress in this domain could also advantage bad actors or increase the risk of catastrophic accidents. Risk-oriented approaches to biotech, like those funded by Open Philanthropy, focus on developing defensive capabilities first, like tests that can detect novel pathogens or better PPE.

Or consider the progress-focused approach to tackling climate change, which differs significantly from environmentalist movements (see "Climate Differences"). Crawford has suggested that with, "some highly advanced kind of nanotechnology that gave us essentially, like, terraforming capacity, climate change would be a non-issue. We’d just be in control of the climate." However, he doesn't acknowledge until challenged that this technology may increase risks more than it mitigates them.

The past two centuries of growth have been powered by burning carbon, which will most harm people in poverty and future generations. The "degrowth" movement points to these facts as reasons we should deliberately slow economic growth. Pro-growthers respond that dozens of countries have managed to decouple their growth and emissions, and cheap, large-scale carbon-removal can extend the trend. 

The problem? Carbon-removal is expensive, and there’s barely a market for it. A progress-inspired approach? An advanced market commitment (AMC), which guarantees a market for a not-yet-existing technology, which would, in theory, spur large investments in carbon-removal. In April, Stripe launched a carbon-removal AMC with $925m (£764m/€882m) committed by large corporations. Stripe's climate lead, Nan Ransohoff, helms the project. 

The idea combines different elements of progress studies: a belief in the capacity of technological solutions to big problems, the recognition of a market failure, and significant private funding.

This exchange reveals something important about the intuitions that underlie a lot of the thinking in the progress community. There is an entrepreneurial bias towards action. The prospective benefits of a new technology dominate considerations of what a bad actor might do with it. The fear of missing out overwhelms the fear of losing everything.

Crawford does discuss safety as an important priority and a core part of progress. But, ultimately, as he acknowledges, thoughts about safety and risk are tacked on to progress studies, rather than baked into its DNA.

The future of progress studies

In their Atlantic manifesto, Cowen and Collison subtly reference Karl Marx’s famous quote: "The philosophers have only interpreted the world, in various ways. The point, however, is to change it." Despite the name, then, they are not content to merely study progress; they want action. (Cowen says that Marx was "obsessed with progress studies".)

In February, Crawford outlined his vision of a thriving progress movement in the next 10 years, hoping for, among other things, academic recognition of progress studies as a valuable interdisciplinary field and a progress studies curriculum in every high school in the world. Crawford sees progress studies as much more than a political movement, telling me: "I think the change we need is at a much deeper, philosophic level."

Ultimately, the progress community wants its followers to believe that they can do better. Multiple sources paraphrased the slogan "a better world is possible" in our discussions. For Crawford, the vision of that world animates him: "I want humanity to regain its self-esteem and its ambition, to figuratively and literally reach for the stars. I want us to dream of flying cars, fusion energy, nanotech manufacturing, terraforming planets, exploring the galaxy. So it's not just about policy, but about people's fundamental attitudes towards humanity and our place in nature." 

If you fell asleep for another 70 years, might Crawford's world await you? Would you be living a happier, richer life? Perhaps. But whether you consider this vision to be progress or not will probably depend on your definition of what progress actually means.

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Garrison Lovely is a freelance journalist and the host of the podcast The Most Interesting People I Know. He tweets at @garrisonlovely.

Valeurs Actuelles

[Info VA] Législatives : Jean-Luc Mélenchon a créé un « incident » face à un policier avant son meeting de Toulouse

Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, tenait son meeting d’entre-deux tours des législatives à Toulouse, mardi 14 juin. Devant un millier de sympathisants, le prétendant au poste de Premier ministre souhaitait mobiliser les électeurs, dans une ville où les candidats NUPES se sont qualifiés dans l’ensemble des circonscriptions. Une démonstration de force politique qui a suivi une autre démonstration de force… contre un gardien de la paix.

A quelques kilomètres de la salle Jean-Mermoz, où se tenait la réunion, une valise suspecte abandonnée est repérée face à la gare Matabiau. Un fait divers fréquent et souvent sans conséquence autour de la gare de Toulouse qui va prendre une tournure plus politique. Comme à l’accoutumée, des policiers sont appelés par les badauds afin de procéder à la sécurisation de la zone, dans un contexte de risque terroriste. En attendant les démineurs, les agents de police arrivés sur place installent un périmètre de sécurité « d’environ deux cents mètres autour de l’objet », raconte une mention de service relatant l’épisode.

Un périmètre de sécurité qui s’étend à l’angle du boulevard Bonrepos et de la rue Bayard et qui englobe l’hôtel Ibis, choisi par les équipes de la NUPES pour y loger leur chef de troupe, Jean-Luc Mélenchon. Sorti de la gare, quelques minutes avant son discours, l’ancien candidat à l’élection présidentielle se présente face à un gardien de la paix, « accompagné de deux femmes ». Le leader de la France insoumise « demande à pénétrer dans le périmètre de sécurité afin d’accéder à l’hôtel ». Ce à quoi le policier répond par la négative, comme l’indique sa mention de service, consultée par Valeurs actuelles.

« Il insiste en parlant très fort »

Le ton monte entre les deux hommes. Le gardien de la paix reconnait alors le député sortant des Bouches-du-Rhône : « Il insiste en parlant très fort en disant que c’était n’importe quoi de ne pas le laisser pénétrer dans le périmètre de sécurité. » Une des deux accompagnatrices de Jean-Luc Mélenchon tente d’expliquer au policier qu’il s’agit d’une question de sécurité pour leur leader. « Je réponds toujours par la négative, en insistant sur le fait que pour sa sécurité il ne passera pas, du moins le temps nécessaire à l’intervention des démineurs », écrit l’agent dans son rapport.

Si une seconde entrée se situait « à environ un mètre cinquante sur sa droite », le leader de la coalition de gauche insiste avant de faire demi-tour. « D’un air dédaigneux, il dit à ses deux accompagnatrices ‘c’est bon’ », poursuit la note. Il finira par « partir en soufflant » vers la deuxième porte d’entrée, avant qu’une de ses collaboratrices reviennent vers le policier lui informant « qu’en tant que député, il avait obligation de le laisser passer ».

Un habitué des sorties contre les forces de l’ordre

Une scène qui rappelle l’épisode de la perquisition des locaux parlementaires de la France insoumise, en octobre 2018. Ce jour-là, le député affrontait un policier et tentait de forcer la porte de sa permanence, alors que des fonctionnaires procédaient à une perquisition. La scène, filmée, a fait depuis le tour des chaînes de télévision, avec sa célèbre formule : « La République c’est moi ! » Une séquence qui a marqué l’opinion publique mais aussi des cadres du parti qui, pour certains, ont regretté un « dérapage » de leur patron.

Aujourd’hui à la tête de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) pour les élections législatives, Jean-Luc Mélenchon espère obtenir une majorité au Parlement et ainsi s’installer à Matignon. Durant la campagne du premier tour, il s’était déjà illustré par un tweet anti-flics. « La police tue », avait-il publié sur ses réseaux sociaux, après l’intervention des forces de l’ordre dans le 18e arrondissement de Paris pour un refus d’obtempérer qui a coûté la vie à une passagère de la voiture.

Toulouse : les dernières actualités

Une vingtaine de militants manifeste contre la tauromachie à Toulouse

Le Premier journal local en langue arabe bientôt distribué à Toulouse

L’évêque de Toulouse sème le trouble en interdisant à ses séminaristes de porter la soutane

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Réouverture de l'espace aérien suisse après une fermeture totale due à une panne informatique

Publié le : 15/06/2022 - 07:50Modifié le : 15/06/2022 - 09:34

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Une panne informatique du service suisse de contrôle du trafic aérien apparue tôt dans la matinée de mercredi a conduit à la fermeture pendant plusieurs heures de l'espace aérien de la Suisse. L'aéroport de Genève a annoncé "une reprise progressive" après une paralysie complète. Des vols internationaux à destination de la Suisse ont été détournés notamment vers les aéroports de Milan, Francfort et Munich. 

L'aéroport de Genève a annoncé "une reprise progressive" de son trafic aérien après une paralysie complète de plusieurs heures. L'espace aérien suisse a été "fermé jusqu'à nouvel ordre" en raison d'une panne informatique, avait annoncé tôt dans la matinée du mercredi 15 juin le service de contrôle aérien Skyguide dans un communiqué. 

"Le problème technique chez Skyguide a été résolu et la fermeture de l'espace aérien a été levée à 08 h 30 (06 h 30 GMT Ndlr). L'espace aérien suisse est rouvert et les opérations de vols au-dessus de la Suisse, ainsi qu'aux aéroports de Genève et de Zurich reprennent", a écrit Skyguide dans un tweet, sans préciser l'origine de la panne.

Bonne nouvelle ! Le trafic aérien a repris progressivement depuis 8h30. Plusieurs vols sont annulés. Les voyageurs sont priés de vérifier auprès de leur compagnie si leur vol est maintenu.

June 15, 2022

Des vols détournés vers Milan

Quelques heures auparavant, un tweet de l'aéroport de Genève indiquait que les aéroports de Genève et de Zürich, parmi les principaux de la Suisse, étaient paralysés en raison d'une panne informatique chez le contrôleur aérien Skyguide. 

Selon l'agence ATS-Keystone, des vols internationaux à destination de la Suisse ont été détournés vers notamment vers l'aéroport de Milan dans le nord de l'Italie.

D'autres aéroports ont été sollicités pour réceptionner les avions. Le site Internet de l'aéroport de Zürich montre notamment que le vol UA134 de United Airlines en provenance de New York a été détourné vers l'aéroport de Francfort dans l'ouest de l'Allemagne, tandis que le vol SQ346 de Singapore Airlines en provenance de la ville-État a été détourné vers le sud de l'Allemagne et l'aéroport de Munich.

Avec AFP

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La chronique de l’éco

Réouverture de l'aéroport d'Orly : des enjeux économiques très importants

Valeurs Actuelles

L’hôpital privé de Saint-Lô offre 5 000 euros aux infirmières nouvellement embauchées pour attirer des recrutements

Cet hôpital est prêt à tout pour recruter du personnel. Mercredi 15 juin, l’hôpital privé de Saint-Lô (Manche) organise un « job-dating » pour recruter du personnel soignant, rapporte France 3 Normandie. Des CDI et CDD, des contrats à temps partiel et plein sont proposés. Et pour ce faire, l’institut hospitalier propose des avantages extrêmement intéressants pour les nouveaux employés. À commencer par une prime de 5 000 euros pour les nouvelles infirmières, après une présence d’au moins deux mois. Mais également des formations. Des réductions sur les services du groupe hospitalier en matière de tourisme, santé et services à domicile, des trajets indemnisés, des réductions pour les vacances, des services à domicile, en santé, optique/audio, dentaire… Autant de prestations pour attirer du monde.

Le monde hospitalier en crise

Le milieu hospitalier français connaît actuellement une grave crise. Manque de lits dans les hôpitaux, services qui ferment les uns après les autres, faute de personnel et de moyens financiers ; la crise est violente et sévère. Une soixantaine de services d’urgences sont actuellement en grande difficulté, et pourraient à terme fermer totalement leurs portes, explique Le Figaro. Certains services d’urgences comme à Altkirch (Haut-Rhin), Auch (Gers) ou encore Voiron (Isère), sont déjà obligés de fermer la nuit. Certains médecins craignent un effondrement pur et simple de l’hôpital.

Saint-Lô : les dernières actualités

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Her work combines a peculiarly English mysticism with an equally English taste for absurd humour

"Why are people so interested in me when I just make an album every now and then?" Kate Bush asked a journalist in 1989. One reason why Bush is a lodestar for so many artists is that she appears to care deeply about her art and not at all about the attention it invites. She only returns to the public eye when she has something to promote. Given that she hasn't released a studio album since 50 Words for Snow in 2011, and her 2014 concert residency (her first live shows in 35 years) sold out in a trice, that isn't very often. "I don't think my life is that interesting," she said in 2016. "I'm quite a private person and I like my work to do the talking."

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Yet to call Bush a recluse would be unfair because she appears to live a very nice, normal life with her husband Danny McIntosh and is always gracious when she does have something to say. Recently the 63-year-old resurfaced to acknowledge the extraordinary viral success of her 1985 single Running Up That Hill (A Deal with God), after it played a crucial role in the latest season of TV's Stranger Things. The song has entered the Top 10 in both the UK and US. Last week it was by far the most streamed song in the world, overtaking the likes of Harry Styles and Bad Bunny, and is heading for number one in the UK charts this week. At least one well-meaning teenager is murdering it on TikTok as you read this. "It's all really exciting!" Bush wrote on her website while heaping praise on the show.

The song Running Up That Hill (A Deal with God) is about uplifting, radical empathy (Credit: Alamy)

Bush wrote the song in her house in the Kent countryside in the summer of 1983. The lyric is an expression of radical empathy: a fantasy about arranging with God to swap places with her lover so that each could fully understand the other at last. It's no surprise that it has become a LGBTQ+ anthem (and in 2018 featured in the TV series Pose). Appropriately, it was Bush's boyfriend and collaborator Del Palmer who programmed the urgent electronic drums that herald both the song and the Hounds of Love album. EMI nixed the original title, A Deal with God, lest it offend devout record-buyers and radio DJs, but the enforced alternative, as Graeme Thomson writes in his Bush biography Under the Ivy, was "a perfect analogy" for the album: "life is hard, but we’re getting somewhere".

Some seasoned Bush fans are irritated by the current avalanche of latecomers but in the UK at least it makes no sense to be protective of a song that was a major hit in 1985, and was remixed for the closing ceremony of the 2012 Olympics. So she's not exactly buried treasure, yet she somehow retains the aura of a cult artist. "I have been quite surprised that a lot of my stuff, which isn't particularly mainstream, has been as successful as it has," she told me in 2011.

It is very hard to explain where Kate Bush came from. Not literally, of course – the daughter of a doctor and a nurse, she had a pleasant, somewhat bohemian middle-class upbringing in the Kent suburbs. Through a mutual friend of the family, a demo tape of more than 50 songs reached Pink Floyd's David Gilmour, which led to a deal with EMI when she was 16. Famously, she wrote her fourth single The Man with the Child in His Eyes when she was just 13. She said that it was what she did for fun. Her friends did ballet or gymnastics after school; she wrote songs.

Bush's persona is both avant-garde and down to earth – a charismatic combination (Credit: Alamy)

But where did the songs come from? Now that's a mystery. She went to number one with Wuthering Heights in March 1978 during the heyday of punk and disco. For a 19-year-old newcomer to be outselling Abba, Blondie and the Bee Gees with a theatrical tribute to a novel from 1847 was really something. When we compare an artist to Joni Mitchell or Aretha Franklin, we are also invoking the broader traditions of the folk-rock singer-songwriter or soul music, but when we cite the influence of Kate Bush, we mean something unique. Her adolescent love of David Bowie and Elton John doesn't do much to explain what she went on to do with words, images, melody and voice. Her affection for the films of Powell and Pressburger, the novels of John Wyndham, folk tales and ghost stories is more revealing. Her work combines a peculiarly English mysticism with an equally English taste for absurd humour.

Entering a fantasy land

Bush's uncommonly risky decision to retire from touring at the age of 20 enabled her to concentrate on record-making, taking on the role of co-producer with 1980's Never for Ever and experimenting with the latest technology. Her spectacularly weird and wild self-produced follow-up, The Dreaming, was a slate-wiper that made anything possible. "Going into the studio every day with her was like entering a fantasy land," according to engineer Nick Launay. She developed a similar taste for creative control when it came to making music videos. For female artists who are used to seeing the credit for half their work go to male collaborators, her autonomy is an inspiration. "It's so great," St Vincent has said of The Dreaming. "She totally went for it."

Great female artists are often associated with the expression of emotional pain but Bush has a rare talent for joy, empathy and wonder

After the shock of The Dreaming, the most unexpected thing Bush could make was a smash hit. Thanks to singles such as Running Up That Hill and Cloudbusting, Hounds of Love became the UK's fourth biggest-selling album of 1985, right behind Dire Straits and Phil Collins. This is a record that draws inspiration from body-swapping, 1950s horror movies and the eccentric psychiatrist Wilhelm Reich, and devotes its second side to a hallucinatory song suite about a woman lost at sea, but Bush's sonic tastes chimed with the peak-80s popularity of Fairlight synthesisers and LinnDrum machines. It sounds both intimate and epic.

The 1985 album Hounds of Love is widely considered a masterpiece (Credit: Alamy)

It's fitting that Bush recorded two duets with Peter Gabriel. It wasn't unusual for artists in the 1980s to transition from art music to pop music (The Human League) or vice versa (Talk Talk) but Bush, like Gabriel, collapsed the distinction. While her vision sometimes overlapped with what the public wanted, she didn't care when it didn't. The new song she recorded for her 1986 victory-lap singles collection The Whole Story was Experiment IV, a bizarre number about a secret military project to develop a sonic superweapon, with a video deemed too gory for Top of the Pops. Yet not long afterwards she was perfectly happy to write a song for the John Hughes romcom She's Having a Baby. The extraordinarily moving This Woman's Work has since eclipsed the film, reappearing to great effect in TV series such as The Handmaid's Tale and Extras. She is someone who will invent 50 exquisite synonyms for snow (shimmerglisten, mountain-sob) and ask Stephen Fry to narrate them, or put Prince on the same song as Lenny Henry. In her music the separation between showbusiness and the avant-garde simply doesn't exist.

If Bush has ever fallen out of fashion, then it was during the 1990s, when she retreated from music for family reasons after the disappointment of 1993's The Red Shoes. That album was named after a film about a woman who is killed by her dedication to art. Her 2005 comeback, Aerial, resolved that tension by intertwining creativity, family life and nature in a more holistic way. Her music "comes from a quiet place," she said.

Her influence, however, has been constant, with disciples including Tori Amos, Fiona Apple, Lady Gaga, Bat for Lashes, Goldfrapp, Florence Welch, Joanna Newsom, Tricky and Outkast. Some artists open the door to a new room in the house of music; Bush is one of a handful whose imagination revealed the existence of a whole new wing. For her, anything can be the germ of a song (inspirations on Aerial include laundry, bird song and the number Pi) and any perspective is legitimate: a child, a foetus, a cockney bank robber, a Himalayan explorer, a man watching his wife give birth, a ghost. She is an adventurer and an alchemist; a perfectionist and a dreamer.

For a genius, Bush is unusually nice, with no reputation for tormented or difficult behaviour. The closest she has ever sailed to controversy is when she praised Theresa May, as a female prime minister, in 2016. From Joni and Aretha to Adele and Mary J Blige, great female artists are often associated with the expression of emotional pain – heartbreak is their engine – but Bush has a rare talent for joy, empathy and wonder.

Bush's music has featured in TV series Stranger Things, The Handmaid's Tale and Extras, among others (Credit: Netflix)

In interviews she is lovely, if deftly evasive, unable or unwilling to put into words why and how she makes music of such magical intensity. The more that she denies that there is any mystery to unravel, the more fascinating she becomes. She told me that she loves it when listeners mishear or misread her songs as long as they take something positive from the experience: "Whether you've understood what the artist felt is basically irrelevant. It's how it makes you feel."

Running Up That Hill literally asks, "Do you want to feel how it feels?" – and tens of millions do. When I checked Spotify recently, it had clocked up 188m streams in its lifetime; by Monday the figure was 213m. Without lifting a finger, Bush is once again a pop sensation. So what more can we ask of her when the songs say so much?

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France24 - Monde

Au Royaume-Uni, le vol censé expulser des migrants vers le Rwanda est annulé

Publié le : 15/06/2022 - 00:02Modifié le : 15/06/2022 - 07:07

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Après des recours en justice et une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l'Homme, l'avion spécialement affrété pour expulser jusqu'à 130 migrants vers le Rwanda ne partira finalement pas mardi soir. La mesure, poussée par Londres, était vertement critiquée. Mais le gouvernement britannique a assuré ne pas se "décourager".

C'est un revers humiliant pour le gouvernement britannique. Malgré sa détermination à expulser des migrants vers le Rwanda pour dissuader les arrivées illégales au Royaume-Uni, le premier vol, prévu dans la soirée du mardi 14 juin, a été annulé à la suite de recours de dernière minute.

Avec son projet d'envoyer des demandeurs d'asile arrivés clandestinement au Royaume-Uni dans ce pays d'Afrique de l'Est, à plus de 6 000 kilomètres de Londres, le gouvernement britannique prétend freiner les arrivées illégales depuis la Manche. Ces traversées ne cessent d'augmenter malgré ses promesses répétées de contrôler l'immigration depuis le Brexit.

Ce projet critiqué par l'ONU est très populaire au sein de l'électorat conservateur, alors que Boris Johnson tente de restaurer son autorité après avoir échappé à un vote de défiance de son parti. Mais après des recours en justice, et une décision en urgence de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), l'avion spécialement affrété pour des centaines de milliers d'euros est finalement resté au sol.

Après ce soudain revirement, le gouvernement rwandais a affirmé ne pas être "découragé" par l'annulation d'un vol. Le pays africain "se tient prêt à accueillir les migrants lorsqu'ils arriveront et à leur offrir sécurité et opportunités dans [le] pays", a indiqué mercredi la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo.

"Déception"

Cette volte-face a également "déçu" la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel, qui s'en est pris à la CEDH. "J'ai toujours dit que cette politique ne serait pas facile à appliquer et je suis déçue que les contestations judiciaires et les réclamations de dernière minute aient empêché le vol d'aujourd'hui de décoller", a-t-elle déclaré mardi soir.

La ministre a jugé "très surprenant que la Cour européenne des droits de l'Homme soit intervenue malgré des succès antérieurs répétés devant nos tribunaux nationaux". "On ne nous découragera pas de faire ce qu'il faut et de mettre en œuvre nos plans pour contrôler les frontières de notre pays", a-t-elle cependant averti, ajoutant que l'équipe juridique du gouvernement "examine chaque décision prise sur ce vol et la préparation du prochain vol commence maintenant".

À l'origine, les autorités comptaient expulser jusqu'à 130 migrants (iraniens, irakiens, albanais ou syriens) dans ce premier vol, un chiffre qui s'est réduit comme peau de chagrin à la suite de divers recours individuels.

Et dans un rebondissement de dernière minute, la CEDH a stoppé mardi soir l'expulsion d'un demandeur d'asile irakien, en prenant une mesure d'urgence provisoire. Une source de soulagement pour les associations de défense des droits des migrants qui jugent le projet du gouvernement cruel et inhumain.

La CEDH, basée à Strasbourg, a estimé que l'expulsion de l'Irakien devait être repoussée jusqu'à ce que la justice britannique ait examiné la légalité du projet de loi, ce qui est prévu en juillet. Il s'agit en particulier de s'assurer que les migrants puissent avoir accès à des procédures équitables au Rwanda et que le Rwanda soit considéré comme un pays sûr.

"Assaut sur la CEDH"

Des associations ou organisations de soutiens aux réfugiés se sont félicités de ce dénouement comme Refugee Council qui a fait part sur Twitter de son "immense soulagement".

Massive relief that tonight's planned flight to Rwanda will not be taking off.

June 14, 2022

"Maintenant, nous devons nous préparer à résister à l'assaut total des conservateurs sur la CEDH qui est sûrement à venir", a averti la Première ministre écossaise et cheffe des indépendantistes écossais, Nicola Sturgeon.

Selon le quotidien conservateur The Telegraph, le gouvernement britannique pourrait reconsidérer son adhésion à la CEDH afin de pouvoir mettre en œuvre sa stratégie, malgré les critiques, de l'église anglicane jusqu'au prince Charles qui juge le projet "consternant", selon le Times.

Telegraph View: Opponents of the Government’s Rwanda policy have labelled it “immoral”, “indecent” even “evil”. What they have failed to provide is any alternative. https://t.co/m4DAT7xRqz

June 15, 2022

En attendant, pour le gouvernement le revers est cinglant. Les quotidiens Metro et The Mirror évoquent une "mascarade", tandis que le journal de gauche The Guardian souligne le "chaos" provoqué.

Avec AFP

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Royaume-Uni : la justice rejette d'ultimes recours contre l'expulsion de migrants au Rwanda

Incertitude au Royaume-Uni sur l'expulsion de migrants vers le Rwanda

Le Débat de France 24

Migrants expulsés vers le Rwanda : la décision des Britanniques suscite la polémique

BBC

One of the reasons you’re doing this is to give children freedom of thinking – Lucy Alexandra Spencer

The idea that travel offers valuable, formative experiences is widely accepted. Until recently, though, long road or overseas trips were generally seen as for younger adults before they ‘settled down’, or older adults who had raised their families. The digital nomad experience particularly came with a stereotype: 20-something backpackers, plugged into their laptops at beach bars. But now things are changing, as more families take to the road.

For Joel Young, 38, it’s the idea of gifting his children with heightened cultural awareness along with a different kind of learning experience that informs his lifestyle. Young, a voice actor who runs his own production company remotely, and his wife Jenna, 39, spend up to six months of the year travelling around the US in a motorhome with their three home-schooled sons, aged between eight and 14.

“Jenna and I both grew up in rural Ohio, in farming communities. I didn’t go on an airplane until I was 17. We wish we had seen and experienced more before making critical life choices,” Young says. “We want our kids to have the benefit of seeing it all … It just leads to a better level of decision making.”

The Youngs are part of a growing demographic of parents who chose to travel for long periods with their children. A recent study by Lonely Planet and freelance platform Fiverr points to the emergence of the “anywhere worker”, a new breed of digital nomad who, rather than being a freelancer, tends to have a stable knowledge-work job that allows them to base themselves wherever they want. Of the 1,400 people from 67 nationalities surveyed, 54% identified as anywhere workers – and 70% of those were parents who took their children with them on their travels.

“The families I know who could function nomadically were fewer pre-pandemic,” says Lonely Planet destinations editor Sarah Stocking. But two key changes have moved the needle: many more people can work flexibly now, plus parents have greater experience of non-traditional learning. “The pandemic showed a lot of parents what remote learning could look like, both good and bad, and how homeschooling could function,” says Stocking. “[It] also showed people how they could use tools differently to support their families.”

Parents who embrace a travel-filled lifestyle believe their children have much to gain – whether that’s exposure to new languages and cultures, important skills like resilience and adaptability, or simply an appetite for adventure. Yet experts warn children might also stand to lose out in terms of the community and continuity that come with growing up in one place. As remote work frees up more families to explore new options, understanding the potential pitfalls of a travelling lifestyle can be key to harnessing its benefits.

Joel and Jenna Young spend up to six months of the year travelling around the US in a motorhome with their three home-schooled sons (Credit: Courtesy of the Young Family)

‘Learning never stops’

The Youngs have just returned from a 1,500-mile (2,424-km) road trip from their home in Cincinnati, Ohio, to Yellowstone National Park in Montana, taking in the Rocky Mountains and national parks in Utah. Jenna plans itineraries that integrate learning opportunities for the boys. 

They believe their children are learning more on the road than they would in a classroom. “It’s easier to make learning a natural part of life when you’re seeing new things, versus seeing the same thing every day,” says Joel. “We’re trying to equip them to see opportunities and skills within themselves and say, ‘Someone will pay me to do this, because I’m good at it. Let me build a business around it’.”

Travelling teacher Lucy Alexandra Spencer, also a UK-based director at tutoring firm Education Boutique, has accompanied families on lengthy trips. She agrees that real-life learning comes with benefits. “One of the reasons you’re doing this is to give children freedom of thinking,” she says. “It’s about helping children to realise how open the world is and how many different opportunities are out there. It also makes you realise learning never stops.” 

Some nomadic families also believe that it is never too early for travel-based learning to start. Sarah Hawley and her husband Joe were dedicated travellers before their son Luka, now 14 months, arrived, and they’ve been keen to bring their love of travel into their family dynamic.

Hawley, a 41-year-old Australian who co-founded remote-jobs platform Growmotely in 2020, and Joe, 34, a former NFL player who now runs his own personal growth consultancy, split their time between homes in Austin and Colorado. They spend up to two months at a time touring the US in their camper; they plan to hit the road again for a month in July, before spending August in Australia and Bali. 

Time on the road, they hope, will help to instil a sense of curiosity as well as emotional adaptability in their young son. They would like to help him develop cross-cultural understanding through learning that “there are so many different ways of being and doing things”.

Finding friends and structure

Yet while the Youngs and the Hawleys paint a picture of an idyllic lifestyle where cultural exploration meets adventure, experts suggest that spending months on the road as a family comes with caveats – and that digital nomad parents need to be aware of possible downsides.  

Child development expert Dr Jody LeVos warns that a lack of routine and a wider support network can be detrimental to children, even as they’re immersed in culturally diverse experiences.

“Young children especially typically crave a sense of familiarity. Creating that can be a challenge if time zones, physical environment and social contacts are changing,” says California-based LeVos, who is also chief learning officer at children’s learning specialists BEGiN. Spencer, the tutoring firm director, points out that school age children will require at least one parent to dedicate themselves full-time to their education, or to work with a travelling teacher, to avoid falling behind.

"It’s about helping children to realise how open the world is and how many different opportunities are out there" – Lucy Alexandra Spencer (Credit: Getty Images)

Both the Hawleys and the Youngs say they are mindful of these factors. The Hawleys’ nanny often joins them on their trips, but when she doesn’t, Sarah and Joe split their days into childcare and work shifts. “Even if we’re in another location, we still might be going to bed at 8 p.m. and having a semblance of ritual and routine,” says Hawley.

In the long-term they are examining home-schooling options for Luka, and they plan to manage continuity by staying close with a community of friends who also travel. “We spend time at different friends’ houses, and some of our friends travel with us as well, because pretty much our whole network also works remotely,” says Hawley.

And while the Youngs also spend time with friends on the road to maintain a sense of community, they’re mindful of what’s on offer at home, and in the future, as their children get older. Lessons are more structured; the children follow a comparable curriculum to their classroom counterparts which should leave them eligible for standardised college entry tests.

As the kids have grown, the Youngs have also decided to cap each trip at around two months, making a point to get back in time for each son’s respective sport season. “Our kids are at that age now where they're developing more lasting friendships and wanting to do things like hanging out with those friends all the time. Being on the road three or four months at a time makes that really hard. So, we've transitioned to shorter chunks of travel, to give more freedom and flexibility to the kids,” explains Young.

‘Big shifts’

Lonely Planet’s Stocking believes there will be more intersection between families and slower forms of travel – whether a road trip, a multi-nation tour or, as Stocking tried, basing her family in a region for a few months to explore more widely.  

“Thinking of travelling with my own family feels like a lot sometimes. It's a lot to research and a lot to plan. But when we realised we had these huge stretches of time in the summer when we could choose a place and sink into living life there while maintaining the schedules that work for us, it changed everything,” she says.

As the Youngs and the Hawleys illustrate, how long families sustain travelling lifestyles and the way they structure them depend on the family’s particular aspirations. But Hawley believes that as more people question structures that define work and education, different kinds of family lifestyles will become increasingly normalised. “We are seeing big shifts, and it's exciting,” she says.

France24 - Monde

Un deuxième suspect arrêté dans l'affaire des deux disparus en Amazonie

Publié le : 15/06/2022 - 04:00

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La police fédérale brésilienne a annoncé mardi avoir arrêté un deuxième homme "soupçonné de participation à l'affaire" de la disparition du journaliste britannique Dom Phillips et du spécialiste brésilien des indigènes Bruno Pereira début juin en Amazonie. Selon le portail brésilien G1, il est le frère du premier suspect arrêté le 7 juin.

Un deuxième suspect a été interpellé mardi 14 juin dans l'affaire de la disparition du journaliste britannique Dom Phillips et du spécialiste brésilien des indigènes Bruno Pereira début juin en Amazonie, a annoncé la Police fédérale brésilienne (PF).

Oseney da Costa de Oliveira, dit "Dos Santos", est "soupçonné de participation à l'affaire", a annoncé la PF dans un communiqué. Au terme de vérifications, cet homme de 41 ans sera placé en garde à vue devant le tribunal d'Atalaia do Norte, la municipalité amazonienne vers laquelle se dirigeaient Dom Phillips et Bruno Pereira lorsqu'ils ont disparu.

La police a également saisi des cartouches d'armes à feu et une pagaie, sans préciser si ces objets avaient été trouvés au même endroit que celui où "Dos Santos" a été arrêté.

Un premier suspect avait été arrêté dès le 7 juin, Amarildo da Costa de Oliveira, un pêcheur également âgé de 41 ans, surnommé "Pelado". Des témoins ont dit l'avoir vu passer à vive allure à bord d'un bateau allant dans la même direction que l'embarcation de Dom Phillips et Bruno Pereira, avant leur disparition.

Des traces de sang sur son bateau sont en cours d'analyse, et des effets personnels des deux disparus ont été retrouvés sous l'eau à proximité du domicile de "Pelado", qui a nié toute implication.

Aucun lien entre les deux suspects n'a été pour l'heure précisé de source officielle, mais selon le portail brésilien G1, ils sont frères.

Zone dangereuse

Dom Phillips, 57 ans, et Bruno Pereira, 41 ans, ont été vus pour la dernière fois le 5 juin, alors qu'ils prenaient un bateau lors d'une expédition dans la région de Javari, zone difficile d'accès de l'ouest de l'Amazonie, proche du Pérou et réputée dangereuse en raison de la présence de toutes sortes de trafiquants.

Cette disparition a suscité une vague de solidarité internationale et un tollé à l'encontre du président brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro, accusé d'encourager les invasions de terres indigènes et de sacrifier la préservation de l'Amazonie à l'exploitation économique.

Le chef de la diplomatie des États-Unis pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Brian Nichols, a tweeté mardi que l'affaire Phillips et Pereira soulignait "la tendance inquiétante à la violence contre les journalistes et les militants dans les Amériques".

Avec AFP

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Disparitions en Amazonie : des traces de sang retrouvées sur le bateau d'un suspect

En Amazonie, disparition d'un journaliste britannique et d'un expert brésilien

Confusion autour du sort des deux disparus en Amazonie, des effets personnels retrouvés

BBC

The imposing gastronomic pedigree of Paris' robust technical arsenal made it easy for Parisian restaurants to coast on their reputations alone

It began before the pandemic: an exodus of chefs abandoning Paris for the French countryside.

James Henry's 2017 departure was perhaps the most publicised. The Australian chef, who first skyrocketed to fame at small-plates trendsetters Au Passage and the former Bones, left the Parisian cityscape to work alongside chef Shaun Kelly (ex-Au Passage) on a passion project: opening a restaurant and inn in the small town of Saint-Vrain 30km south of Paris. The result – Le Doyenné – is set to debut later this year. And, as the pair plant their orchard and renovate the 19th-Century greenhouse and stables, they've also been supplying some of Paris' top restaurants with produce from their three-acre vegetable garden. 

But Henry and Kelly are far from the only chefs to step out of Paris in recent years.

"I think it started before Covid, but it was discreet," said Daniela Lavadenz, owner of Le Saint-Sébastien restaurant in Paris' trendy 11th arrondissement. "There was already an explosion of people buying country homes before Covid. But everything was multiplied with the pandemic."

To wit: chef Sven Chartier of the former Michelin-starred Saturne left the capital in late 2020 for the countryside of the Perche region, 150km west of Paris; his new néo-bistrot, Oiseau Oiseau, opened in October 2021 boasting a menu brimming with local produce. In 2018, former jewellery shop owner Mickaëlle Chabat and her husband, chef Louis-Philippe Riel (ex-Le 6 Paul Bert), ventured even further afield to the Italian border for a new home by the slopes. They found the house that would become their Auberge de la Roche in the town of Valdeblore (whose Alpine ski resort La Colmiane boasts the longest zip line in France) and launched the project in collaboration with chef Alexis Bijaoui, formerly of Paris' Garance.

Tapping into local terroir is at the heart of Auberge de la Roche (Credit: Emily Monaco)

"We fell in love with the view," said Chabat. "It's almost like being in the middle of nowhere."

The preponderance of chefs abandoning the capital in favour of greener pastures is, in part, a reflection of an ever-growing interest in locavorism. Despite a few anomalies – such as mushrooms grown in the Catacombs and wine produced in a handful of public parks – Paris has long been known for transforming ingredients, rather than producing them. But in recent decades, many Parisian chefs had been paying considerably less attention to where those ingredients were coming from.

Farmers' markets selling local produce are thin on the ground in Paris, with most of the city's marchés actually peddling produce from Spain, Italy and Portugal by way of wholesalers. The central Les Halles market, a mainstay of Paris since the Middle Ages, relocated to the outlying city of Rungis (near Orly Airport) in 1969 and today occupies 4.2 sq km and boasts the largest turnover of any wholesale market around the world.

Fred Pouillot, the owner of Parisian cooking school Le Foodist, draws attention to this discrepancy on tours of local markets with his American clients.

Illustration of Les Halles, Paris's central fresh food market by Max Berthelin – 1811-1877 (Credit: De Luan/Alamy)

"I ask them, only looking at the produce, 'what is the difference between what you see here and an open-air market back home?'," he said. "And then I lead them on until the 'clue' is given – bananas! We don't grow bananas around Paris! Or mangoes, or melons or anything you see here for that matter. In America, an open-air market is a normally a farmers' market. This is not a farmers' market – this is a traders' market."

While this disconnect may seem surprising, especially given France's celebrated link to its terroir, according to French culinary journalist Emmanuel Rubin, it's merely the final step in a long and complex devolution. The rapid economic development France underwent in the 1950s and '60s – a period known as the Trente Glorieuses – had, Rubin asserts, a lasting effect on the country's cities, notably with regards to the arrival of supermarkets on the outskirts of town centres that negatively impacted the availability of small shops within. This, Rubin said, "modified French and urban dining habits in a lasting way", radiating from the home into the restaurant industry.

Perhaps even more essential to Paris' disconnect with the local landscape is its style of cooking. The imposing gastronomic pedigree of Paris' robust technical arsenal (as opposed to the ingredient-driven mindset that governs, for instance, Italian cuisine) made it easy for Parisian restaurants to coast on their reputations alone. Additionally, restaurants serving mass-produced meals in France became so prevalent that in 2014, the government approved a label to affirm that the dishes being served were actually being made in-house.

Auberge de la Roche relies exclusively on products from within a 50km radius (Credit: Anne Claire Heraud)

Of late, however, as part of a growing resistance against industrialised food, many of Paris' top chefs have started reducing their reliance on Rungis – where, Lavadenz asserts, vegetables are "calibrated and covered in plastic or cardboard" – in favour of partnerships with sustainable cooperatives and networks like Terroirs d'Avenir, Agrof'ile or Tom Saveurs. But for some chefs, venturing into the countryside themselves is a logical next step – something, Lavadenz posits, "makes the job more interesting" for these culinary professionals, who now have a hand, not just in choosing, but in growing their ingredients.

Loïc Martin and Édouard Bergeon have been growing much of their own produce for their Martin wine bar and Robert restaurant – both in Paris' 11th arrondissement – for seven years, ever since Martin bought land on the banks of the Loire River, almost on a whim. The plot of countryside has since become the Jardin-sur-Loire.

"At the beginning, it was just to feed the restaurants in Paris," said Martin. But in 2021, the pair expanded their portfolio to include Les Terrasses de l'Ile, a nearby guinguette (country restaurant), complete with a tiny house perfect for hosting visitors.

Bertrand Grébaut's D'Une Ile is a B&B and restaurant located in the Perche (Credit: Christian Braut)

Bertrand Grébaut houses Parisians in slightly more luxe fashion at his D'Une Ile, a B&B and table d'hôte (fixed menu restaurant) in the same Perche region that also tempted Chartier from the capital. The Michelin-starred chef of the infamously impossible-to-book Septime in Paris' 11th arrondissement said he wasn't necessarily looking to create a new venture outside Paris when, in 2017, he and his business partner, Théo Pourriat, started to think about new projects to add to their portfolio. 

"It was pretty vast, at that point," he recalled of the breadth of ideas he and Pourriat were considering. "But at the end of the day, we were attracted by the idea of finding a pretext to be closer to nature. To put our feet somewhere green."

Once he'd visited the B&B, the choice was made in an instant. "It's hard to not fall in love at first sight when you get to D'Une Ile," said Grébaut.

The irresistibly charming estate is comprised of a small grouping of 17th-Century stone buildings in the heart of Le Perche Regional Nature Park. Light stone and dark wood create a peaceful, rural and rustic environment with food to match.

Cauliflower brioche at D'Une Ile (Credit: Alexandre Guirkinger)

"We were getting emotional over radishes and butter," recalled Grébaut, "because we were growing our own radishes, because we were making butter in-house, and because when we serve the radish, it was harvested two hours ago and it's never seen the fridge."

Tapping into local terroir is at the heart of the project at Auberge de la Roche, as well.

"The idea was to create a space that was really rooted in its environment," said Chabat of her mountain oasis, whose kitchen relies exclusively on products from within a 50km radius, meaning that the menu is often left to the whims of Mother Nature.

We were getting emotional over radishes and butter

"When there's a storm, we've got no fish," she said, implying how they often need to make adjustments on the fly. However, the restaurant's team has built a network of local producers, such as Sandrine Giraud, who cultivates her own heirloom grains; and Lawry Calendra, who produces pork that Chabat describes as "totally insane". And with chefs Riel and Bijaoui in the kitchen, Auberge de la Roche is on par with any fine dining restaurant you'd find in the French capital – with a price tag to match. A room at Auberge de la Roche clocks in at €350, and the seven-course prix fixe menu costs €90.

But even at D'Une Ile, where rooms are priced at €85 a night and dinner costs €39 for a rustic three-course menu, "locals think we're really full of it, with a radish-and-butter dish at €5.50," Grébaut said.

D'Une Ile serves dishes made from home-grown, quality ingredients (Credit: Emily Monaco)

This reflects an innate friction that often surfaces when Parisians abscond to the countryside, with their affinity for curated rusticity. Locals who arrive at D'Une Ile, according to Grébaut, baulk not just at the "Parisian" prices but at the "mismatched, flea market chairs" and simplicity of the food.

"They were kind of disappointed that this was the restaurant that the Michelin-starred Parisian chef who just showed up in the Perche decided to open," he said, noting nevertheless that the simple approach to home-grown, quality ingredients, is "our idea of luxury". 

Martin noticed a similar disconnect upon opening Les Terrasses de l'Ile last year.

"We closed again quite quickly," he said, explaining that in addition to challenges linked to the re-emergence from lockdown, he found that many locals were suspicious of his arrival.

"This is a France that is feeling a bit forgotten," he said, noting that a group of Parisians taking over the restaurant that had, for 25 years, served a buffet beloved by regulars meant that "there were loads of things locals didn't like" about the new approach, which was perhaps better suited to Paris than to the French provinces.

Terrasses de l'Ile is a guinguette (country restaurant) on the banks of the Loire River (Credit: Loïc Martin)

"It was awful for the team," Martin said, "so it was better to shut down."

It probably doesn't help that with these new arrivals comes an uptick in housing prices. At just more than an hour from the French capital, the bucolic Perche in particular is now home to a host of ex- or part-time Parisians. Local cocktail expert Forest Collins can attest to the expensive result of having such high-profile neighbours, noting that in her hamlet, somewhere between a quarter and a third of houses have become weekend homes for city-dwellers and that local brocantes (flea markets) have considerably hiked their prices as a result.

Martin has since switched gears at Les Terrasses de l'Ile, which reopened this spring with a simplified menu that better caters to the local population. Egg mayonnaise, house-made terrine, mussels and French fries, or sausage with mashed potatoes are all made with 90% local ingredients and served at prices in-line with other offerings in the area.

"We took a step back," he said. "It was the right idea. The right choice."

Edward Delling-Williams, owner of Paris' Le Grand Bain, made a similar choice with his new venture in Normandy. Like many others, Delling-Williams had been itching to leave the city before finally taking the plunge during the pandemic, happening upon Heugueville and falling immediately in love with the north-western coastal village.

"It was springtime, and it was unbelievable," he said. "There was wild garlic everywhere."

Mussels with white asparagus and squid ink sauce at Le Presbytere (Credit: Emily Monaco)

He opened The Presbytère this spring in a former vicarage just steps from the beach. Bit by bit, it will be fuelled by more produce grown on his land, which the previous owner spent 12 years renovating "almost exactly how we would have done it", Delling-Williams said. "He's planted 6,000 trees. He's made safe spaces for animals. There's solar power. It's really unbelievable."

For the British chef, who also implemented a local mindset at Le Grand Bain, the move was a logical next step, a break from the monotony that had come to small plate-focused, natural wine-driven, contemporary Parisian restaurants – including his own.

Everything is going to be local, so why not cater to the local population?

"That style of food is now just everywhere," he said. "If I brought you four dishes from four different restaurants, Le Grand Bain included, you wouldn't be able to pick which restaurant made which dish. And that seems a bit boring, now."

At The Presbytère, Delling-Williams instead serves a combination of accessible French bistro fare (like house-made pâté or skate wing in butter sauce) as well as the food typical of the English pub he was raised in, including a Sunday roast. And the prices match the locale: around €18 euros for lunch, €30 for dinner. 

"Everything is going to be local," he said, pointing to the sea purslane and sea aster growing wild around the restaurant. "So why not cater to the local population?"

Chef Edward Delling-Williams opened Presbytère in a former vicarage just steps from the beach (Credit: Emily Monaco)

"If the Parisians want to come," he added, "they can come." But he's doing nothing to overtly attract them. His focus is less on becoming an innkeeper than a brewer, a baker, and, above all, a producer of his own ingredients.

"I'm pretty sure that if you talk to any chef, they're going to come up with the same sort of reason: having control over the produce," he said of his motivations. But then he prevaricated: "Maybe I'm just becoming an old man and I want to be in the countryside. I think that's probably it."

Age aside (the father of three is just 36 years old), others may soon follow suit. Martin, notably, thinks that he, too, will eventually make his part-time move to the Loire more permanent.

"I think that, in time, we might be happier raising animals and making our products there," he mused, "rather than being in Paris five days a week."

The French capital's love of local is certainly on the rise, with restaurateurs realising that tapping into the richness of the surrounding countryside has become an expectation rather than an exception for many Parisian diners. But watching Delling-Williams traipse across his land with young sons in tow, inviting them to smell fresh spring garlic and pull radishes from the soil, it's perhaps no wonder that he's not the only chef with greener pastures on the mind.

BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" by changing the way the world thinks about food, through the past, present and future.

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BBC

US makes biggest interest rate rise in almost 30 years

The US central bank has announced its biggest interest rate rise in nearly 30 years as it ramps up its fight to rein in soaring consumer prices.

The Federal Reserve said it would increase its key interest rate by three quarters of a percentage point to a range of 1.5% to 1.75%.

The rise, the third since March, comes after inflation in the US surged unexpectedly last month.

More hikes are expected, adding to the uncertainty facing the economy.

Forecasts released after the meeting showed officials expect the rate the Fed charges banks to borrow could reach 3.4% by the end of the year, the moves rippling out to the public in the form of higher borrowing costs for mortgages, credit cards and other loans.

As central banks around the world take similar steps, it marks a massive change for the global economy, where businesses and households have enjoyed years of low borrowing costs.

"Most advanced economy central banks and some emerging market central banks are tightening policy in sync," said Gregory Daco, chief economist at strategy consulting firm EY-Parthenon.

"That is a global environment that we've not been accustomed to in the past few decades, and that will represent ramifications for the business sector and for consumers throughout the world."

Inflation 'surprise'

In the UK, where consumer prices jumped 9% in April, the Bank of England is expected to announce its fifth rate rise since December on Thursday, pushing its benchmark rate above 1% for the first time since 2009.

Brazil, Canada and Australia have also raised rates, while the European Central Bank has outlined plans to do so later this summer.

In the US, which slashed rates to support the economy when the pandemic hit in 2020, the Fed has already raised rates twice this year, by 0.25 percentage points in March and another half point in May.

At the time, Federal Reserve chairman Jerome Powell said officials were not considering sharper rises.

But figures on Friday, which showed US inflation rising to 8.6% in May - the fastest pace since 1981 - pushed officials to move more aggressively, Mr Powell said at a press conference following this week's meeting.

"It is essential that we bring inflation down," he said, acknowledging that a 0.75 percentage point rise was "unusually large".

"Inflation has obviously surprised to the upside over the past year and further surprises could be in store," he said. "We therefore will need to be nimble."

Playing catch up

Many analysts say the Fed is struggling to catch up, after Mr Powell and others last year dismissed price rises as a temporary problem related to supply chain issues.

Since then, inflation has sharpened due to factors like the war in Ukraine and ongoing Covid-19 shutdowns in China.

Recent surveys suggest the public expects the problem will continue to worsen, despite the Fed's vows to act.

"The Fed is under the gun and facing an inflation credibility test," said economist David Beckworth, senior research fellow at the Mercatus Center at George Mason University.

Inflation expectations

Ignacio Lopez is eager to see inflation brought under control.

For the last 18 months, the Boston-based chef has been watching food prices climb as he stocks up for his restaurant. Prices for items with complicated supply chains, like packaged goods and imported cheese, are particularly under pressure, he says.

"It's crazy and it doesn't stop," he says. "Every week things go up."

The business has raised its own prices to offset the costs, but he says he can't go too far without losing customers. So his profits are still taking a hit.

He is worried that the rate increases won't help, noting that demand remains weak due to Covid, which has cut into the after-work gatherings that used to drive his business.

"We're just going to keep managing it as tight as we can, trying not to increase our prices beyond our market and hope things calm down," he says.

The last time the Fed announced a rate hike of this size was 1994.

The move, which makes borrowing more expensive, is expected to cool demand and slow economic activity - in theory, easing price pressures.

But by acting late, and now moving more aggressively to compensate, policymakers face a greater chance that their actions will induce an economic downturn, Mr Daco said.

"I'm increasingly worried," he added. "I wouldn't be surprised that around the turn of the year we face an environment where growth is stalling and we're pretty close to a recessionary environment, with the unemployment rate on the rise and no longer declining."

Mr Powell said the US is well poised to handle higher rates, pointing to still robust job growth.

But projections released by the Fed show officials expect economic growth to slow to about 1.7% this year, a full percentage point lower than they forecast in March.

Unemployment, now at 3.6%, is expected to rise to 3.7% and reach 4.1% by 2024.

Officials also removed a line from their end of meeting statement - which typically shows little change - saying the labour market would remain strong as the Fed raised rates.

Mr Powell said the omission reflected the fact that many forces driving inflation - like the war in Ukraine - are out of the bank's control.

"So much of it is really not down to monetary policy," he said. "That just didn't seem appropriate anymore so we took it out."

Global impact

With Wednesday's rise, the rate the Fed charges banks to borrow will return to where it was before the pandemic hit in 2020, remaining relatively low by historic standards.

But the increases are already having an impact.

Higher rates have helped to boost demand for dollars, sending the currency up 10% since the start of the year and putting other countries, especially emerging markets with large amounts of debt in dollars, under pressure.

In the US, financial markets have slipped, with the S&P 500, which tracks hundreds of America's biggest companies, losing a fifth of its value since the start of the year, as multinationals warn that inflation and the rise in the dollar is hurting their profits.

Home sales have also slowed precipitously as mortgage rates follow the Fed rate higher.

Data on Wednesday also showed retail sales slipped last month, as people spent more at the pump due to rising petrol costs and deferred purchases of big ticket items like cars.

Mr Powell said gaining control of the price increases was essential to economic stability and progress would take time.

"At the end of the day, the outlook is very uncertain," Mr Beckworth said. "The Fed has to be at some level, lucky."

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Prizes abound for Le Pen's far right in historic French legislative elections

Issued on: 14/06/2022 - 17:14

Tracy MCNICOLL Follow

The duel between Emmanuel Macron's incumbent majority and Jean-Luc Mélenchon's pan-leftist NUPES coalition duly dominated the spotlight on Sunday after the first round of France's legislative elections. But far-right National Rally flagbearer Marine Le Pen had a red-letter night at the ballot box. Even at the low end of seat projections for next Sunday's run-off, Le Pen will have shored up party finances, seen off a pesky political foe and guaranteed herself a gilded soapbox for five more years.

The far right is rarely a focal point in French parliamentary polls. It has long been a political truism in France that the legislative elections – 577 individual seat races in two rounds, majority wins, for the lower-house National Assembly – favour parties that can cast a wide net and cultivate parliamentary alliances, leaving the country's predominant go-it-alone far-right party, founded by Marine Le Pen's rabble-rousing father Jean-Marie half a century ago, out in the cold.

But on Sunday night Le Pen's National Rally (RN) dented that conventional wisdom with a historic showing, pending next week's run-off. Standing for re-election in northern France, Le Pen herself fell just short of winning outright in the election's opening round with 53.96 percent of the vote. She'll wage a comfortable run-off next Sunday while her party vies for dozens of new parliamentary seats. And she has managed it all despite running a conspicuously casual campaign – once she'd returned from a long holiday after April's presidential election, that is.

"The second round offers us the opportunity to send a very large group of patriotic deputies to the new National Assembly," Le Pen declared Sunday, smiling in the wind on an outdoor stage in Hénin-Beaumont, northern France, pledging to represent "honest folks" in the chamber with a far-right group vast "as never before in the political history of our country".

After all votes were counted on Sunday night, Le Pen's RN scored 18.68 percent of the vote, up from the 13.2 percent the party managed in the first round in 2017. RN candidates advanced to the run-off in more than 200 races across the country, up from 120 five years ago. Pollsters project the National Rally is likely to win enough seats to form an official group in parliament – Ipsos-Sopra Steria projects 20 to 45 RN seats, well above the minimum 15 for a group – unlocking funding and powers at the pulpit that the party hasn't enjoyed in decades.

Stacked odds

All of which counts as a triumph for a far-right party in French legislative elections. Indeed, the National Rally and its predecessor, the National Front, have only won 10 legislative races this century, despite strong showings in presidential elections scheduled only weeks before. Despite her appearance in the May 2017 presidential run-off against Emmanuel Macron, Le Pen's RN only won eight National Assembly seats that June. Apart from a political exception in 1986 – when an experiment with proportional voting saw 35 far-right National Front candidates win seats – the far-right faction had never had the numbers to form a group in parliament. Indeed, the far-right threat has long been a key argument in France against any permanent shift to a proportional voting system.

>> Explainer: How do France's legislative elections work?

"It's the first time the National Front, now the National Rally, can hope to have a parliamentary group in the majority two-round French system, which was supposed to prevent it from obtaining that. So, on a historical level, it's clear that Marine Le Pen has succeeded in doing what the National Front (National Rally) never managed until now," explained political sociologist Erwan Lecoeur, a far-right specialist at the Grenoble-based Pacte social science laboratory. "So that seawall has 'exploded', washed over by a very strong vote in favour of the National Rally and Marine Le Pen," Lecoeur said. "She has managed something her father and the party never did before."

But beyond that new notch on the family-business leaderboard and Le Pen's lyrical remarks about stumping for honest folk, there were more pedestrian reasons for the RN leader's wide smile in Hénin-Beaumont on Sunday. And they start with money.

Goldmine election

Winning legislative seats is, quite literally, gold to a French political party, with each seat bringing in €37,280 annually in state subsidies over a five-year term. Individual ballots, too, are a virtual goldmine in these elections: A party that scored more than 1 percent in 50 districts can count on €1.64 for every vote cast in its favour. On Sunday, Le Pen's party earned more than 4.2 million votes – some 1.25 million more than it managed in 2017's first round – guaranteeing nearly €7 million per year in public funds. Meanwhile, forming a parliamentary group unlocks powers not simply of influence (more speaking time for questioning the government on the house floor) but also of access (dibs on parliamentary offices and facilities) and financing (public funds to take on parliamentary staff).

>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding

That sort of funding is more than petty change for the cash-strapped National Rally, on the hook for millions from Russian and Hungarian banks. "The National Rally is more than €20 million in debt. It is the most heavily indebted political party in the country," explained Lecoeur. Why? "Because the French system has it that the legislative elections decide how much money [a political party] has and they are very bad elections for the National Rally. That mode of distributing public money has always been a catastrophe for the National Rally because it had very little public money, even though it scored well in the presidential, European, and other elections," the far-right specialist explained.

Political vengeance

Remarkably, the National Rally's legislative reversal of fortunes on Sunday came amid supposedly stiff competition from far-right newcomer Éric Zemmour. The hardline pundit-turned-politician spent this year's presidential campaign poaching talent away from the National Rally – even parading Le Pen's niece Marion Maréchal like a trophy on the campaign trail – before falling to defeat with 7 percent of the presidential vote in April.

Far from harming Le Pen's long-established party, Zemmour's neophyte outfit and its "ideological radicalism ... helped the RN to appear as if it had moved toward the centre", far right specialist Jean-Yves Camus told Agence France-Presse. Zemmour's talent poaching, meanwhile, "allowed the RN to clarify its internal landscape", he added, seeing the party shed uncommitted associates.

For these legislative elections, Le Pen declined appeals from Zemmour to join forces and there is little doubt the split vote on the far right cost the side a chance to collect even more seats. "It's clear that she had wanted a large group in the National Assembly, she'd have been better off allying with Reconquête to hope for 10, 20 or 30 more seats," said Lecoeur.

But seeing off a bitter rival in stark fashion – no candidate from Zemmour's Reconquête ("Reconquer"), including Zemmour himself, made it past the first round on Sunday – is arguably the bigger prize for Le Pen.

"She wanted to put a nail in [Zemmour's] coffin, clearly. And it is a success, from that point of view. Reconquête finds itself at around 4 percent of the vote nationally. Most of its candidates won't be reimbursed (with campaign subsidies). None is in the second round. Not Zemmour, not Marion Maréchal. It's a disaster," Lecoeur said. "She wanted firstly to kill Zemmour and didn't really give a damn about having more deputies, especially if those deputies were Zemmourists and therefore unmanageable. It would have been a catastrophe for her."

Low ceiling, low expectations

But what about that matter of more? After battling the far-leftist Jean-Luc Mélenchon to a place in the presidential run-off against Macron with 23.15 percent of the first-round vote just nine weeks ago, Le Pen again finished as runner-up for the French presidency with 41.45 percent of the vote – an unprecedented score for the far right. But amid record-high abstention in these parliamentary polls, she couldn't hold onto that same mass of votes on Sunday.

"The National Rally's results are disappointing compared to what it could have envisioned two months ago. It's a long way from the more than 8 million votes received in the presidential first round," said Ugo Palheta, a sociologist at the University of Lille. "Le Pen didn't succeed in finding a response to the (pan-leftist) NUPES dynamic and will have to make do with a National Assembly where a very large left-wing block will apparently play the role of principal opposition to the government," Palheta added.

>> On This Day in 2002: Doomed Socialist favourite laughs off threat of Le Pen in presidential final

Far right specialists note that, beyond any fine points of the voting method, there is an upper limit on how well the National Rally can plausibly do in French legislative elections owing to a chronic personnel problem. Simply put, the party doesn't have a deep bench of talent to draw hundreds of presentable lawmakers from.

"To campaign in the legislative elections, one needs executives all over the country and the RN is short on those. But its good results in the first round nevertheless show that its political and electoral roots are quite solid in several areas, with a capacity to achieve very high scores, even when its candidates don't really hold water," said Palheta, alluding to a series of gaffes on the campaign trail by RN legislative candidates during local TV debates.

The issue is one of quality but may go hand in hand with what is, fundamentally, a particularly top-down party.

Le Pen "can count on 50-odd deputies, maybe a little less (next Sunday). But she doesn't need more and doesn't want more, very concretely, because for her it becomes complicated to manage beyond that," noted Lecoeur. "There can't be too many because she knows she has to take care of them afterwards and has better things to do than babysit new deputies who don't understand anything," he said. "Moreover, it could give rise to vocations or urges to become the chief and that's never very good for her."

Not that the party has any great affinity for the lower-house chamber. French parliamentary elections have historically been unfavourable to the far right (which, paradoxically, places bigger bets on European Parliament elections, where proportional voting gives the Europhobic RN more of a fighting chance). But the hostility is mutual: The party isn't particularly wedded to the ideals of parliamentary democracy, its arcane grunt work or all those committee meetings.

"LePenism doesn't believe in parliamentarianism. It is practically even anti-parliament, fundamentally. It doesn't believe the National Assembly is an important place," said Lecoeur. But neither, arguably, does its electorate. "Its voters know they are voting to have a few deputies who will very rarely be present, who won't work on laws or bills. It's not their thing." As a lower-house lawmaker, Le Pen herself only cast a vote in 9.5 percent of the chamber's ballots during the last legislature, by one Le Monde count.

"It won't change much for her to have a parliamentary group. She'll just have a bit more financial means, a little more means for speaking time to cultivate her image as a permanent opponent to Emmanuel Macron. That's her plan, her only plan," said Lecoeur. When her father's National Front had a parliamentary group in 1986, the sociologist recalled, it used that pulpit to create buzz. "They are folks who want to disrupt the system, that's the objective. So Marine Le Pen will likely use it that way. Her objective is to be Macron's primary opponent media-wise, not policy-wise."

Yet another warning for Macron that, after polls close on these legislative elections next Sunday night, the French president may well be in for a wild ride over the next five years.

French legislative elections © FRANCE 24

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Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

Takeaways from the first round of France’s parliamentary elections

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Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections

BBC

Testicular cancer: Comber man recalls moment he was diagnosed aged 17

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A man who felt his world had "caved in" when he was diagnosed with testicular cancer at just 17 has urged other young men to check themselves.

"It's not the end of the world," said Daniel Simpson, 35, who is originally from Comber.

"Although I felt like my world caved in at that moment in time, it's given me the tools to be a stronger person moving forward," he said.

He was speaking as Cancer Focus NI called on men to be body aware.

About 7,700 men are diagnosed with cancer every year in Northern Ireland, but the charity said that more are surviving and, over the last ten years, male cancer survival rates have gone up by 16.7%.

Daniel Simpson said his story was a positive one.

"Having such a serious illness does not always mean that your world has to stop," he told BBC NI's Good Morning Ulster programme.

"Sometimes it can bring you a real perspective and focus on what's really important in life, and how you choose to live it."

When Daniel was 17 years old, he suffered severe back pain.

"I couldn't really sleep at night, I was playing football and had to stop playing. I went to the GP and they said it was a potential kidney infection," he said.

"Meanwhile, one of my testicles had massively swollen. At that age I was a little naive and embarrassed and didn't really say anything until maybe four or five months down the line.

"As soon as I showed it to the GP they said: 'You're going straight to the hospital'. And straight to hospital I went."

He had tests but when the consultant said he had a tumour, he had no idea what that meant.

"Once he hit me with the word cancer, that's when the world changed for me, it was quite a shock," he said.

"I couldn't even tell my mum and dad, my consultant had to do that."

Earlier that day, on his way to hospital, his parents passed him in the car and stopped to ask where he was going. He said he was visiting a friend's grandmother in hospital.

Looking back Daniel said that it was "crazy" how embarrassed he felt because the swelling was on his testicle.

"Can you imagine their shock half an hour later when the consultant phoned them to tell them what was going on? I still regret that to this day," he said.

"I had an operation right from the start within a few days of diagnosis. Chemotherapy started after that... with the amount of tumours because I left it so long, it spread like wildfire."

At one stage, after a major operation, his parents were told there was nothing more that could be done. His mother fought to bring him home to die.

"I had no idea there were palliative care people coming to the house. I only found out a couple of years ago that all this happened. My mum and dad dealt with a lot."

Looking back, Daniel said that the illness changed his life dramatically, but in a good way.

"People might find it bizarre, but it was probably the best thing that ever happened to me because at the time I was just going through the standard education and a business degree. I've no interest in business.

"I loved football and this sparked me to think what do I want to do with my life, I don't want to just pass through it.

"I started coaching. I progressed to university.

"I've been lucky enough to work in professional football for the past 10 years ... I'm currently at the Football Association in England working as a game insights analyst.

"Career wise I don't think I would ever had have the motivation or discipline to do that."

Family wise, there was a surprise in store.

He was told that it was incredibly unlikely that he would have children. But his partner already had a child, who is a daughter to him.

Then, three years ago, the couple found out they were expecting a child together.

"I was told the chances are incredibly, incredibly slim," he said.

"Just that feeling of waking up every day a dad is incredible."

His story is positive, he insisted, and his message to others is to get checked out, even if there are no symptoms.

Anthony Stuart, Cancer Focus NI said: "By being body aware and detecting cancer at an earlier stage, there are so many more options for treatments, leading to better outcomes."

Mr Stuart said up to 40% of all cancers could be prevented with a healthier lifestyle and seeking appropriate support.

"There are some simple guidelines that everyone can follow - keep to a healthy weight, eat healthily, be active, take care in the sun, limit alcohol, don't smoke, attend cancer screenings if eligible and get unexplained changes in your body checked out by your GP."

The news that Daniel had testicular cancer came as a shock to his parents Nigel and Angela Simpson

"We felt really guilty afterwards because it wasn't on our radar at all," said Mrs Simpson.

She said she believed Daniel had not told them that something was wrong because he felt "extremely embarrassed".

'Very scary times'

She and her husband were told to expect the worst by doctors and that Daniel would be on palliative care.

"It was very scary times," said Nigel. "Horrible times for Daniel, very nerve-wracking for us as well".

Angela said how important it is to have those awkward and embarrassing conversations.

"You have to have them because you could be missing something that is so important," she added.

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BBC

Saudi authorities seize rainbow toys for promoting homosexuality

By David GrittenBBC News

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Authorities in Saudi Arabia have been seizing rainbow-coloured toys and children's clothing, which they claim encourage homosexuality, state TV says.

An Al-Ekhbariya report showed commerce ministry officials removing a range of items from shops in the capital Riyadh.

They included hair clips, pop-its, t-shirts, hats and pencil cases.

One official said the items "contradict the Islamic faith and public morals, and promote homosexual colours targeting the younger generation".

The commerce ministry tweeted separately that its teams were confiscating "products that contain symbols and signs calling for deviation and contradicting common sense".

Shops found to be selling them would face legal penalties, it added.

فرقنا الرقابية تنفذ جولات على منافذ البيع وتضبط وتصادر منتجات تتضمن رموز ودلالات تدعو للشذوذ وتنافي الفطرة السّوية، وتوقع الجزاءات النظامية على المنشآت المخالفة. pic.twitter.com/XyeNvYmOvl

In December, authorities in neighbouring Qatar announced that they had confiscated rainbow-coloured pop-its and other toys from shops for "bearing slogans that go against Islamic values".

Although Sunni Muslim-ruled Saudi Arabia has no laws regarding sexual orientation or gender identity, sexual relations outside marriage, including homosexual sex, are strictly prohibited.

Under the country's interpretation of Islamic law, consensual same-sex sexual conduct is punishable by death or flogging, depending on the perceived seriousness of the case.

It is also illegal for men to "behave like women" or to wear women's clothes, and vice versa, and for anyone to carry out online activity impinging on "public order, religious values, public morals, and privacy".

In April, cinemas in the kingdom did not screen the film Doctor Strange in the Multiverse of Madness after Disney refused a request from Saudi authorities to cut what they called "LGBTQ references".

A source close to Disney told AFP news agency on Tuesday that its new animated film Lightyear, which features a same-sex kiss, had also been banned in Saudi Arabia.

Saudi officials have not yet confirmed such a move, but the kingdom's two main cinema chains are not advertising screenings.

The United Arab Emirates culture ministry said it had banned Lightyear on Monday "due to its violation of the country's media content standards".

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France24 - World

Macron appeals for 'solid majority' ahead of legislative election run-offs

Issued on: 14/06/2022 - 16:15

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French President Emmanuel Macron on Tuesday appealed to voters to give him a "solid majority" in Sunday's parliamentary polls, warning against adding "French disorder to global disorder".

Speaking as he departed from Paris to visit French troops dispatched to Romania in response to Russia's invasion of Ukraine, Macron said that "the months ahead will be difficult" but called for people to back him in the name of "the higher national interest" and "common sense".

A strong showing by the left-wing NUPES (Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale) coalition and gains by the far right made it likely that Macron's Ensemble ("Together") alliance could lose dozens of National Assembly seats in the second round of voting next Sunday.

French legislative elections © FRANCE 24

"Emmanuel Macron has planned a trip abroad for three days ... after anaesthetising the campaign by refusing any debate, he saw the second round as a done deal," Jean-Luc Mélenchon, leader of the NUPES  coalition, told Le Parisien daily.

The incumbent had already been charged by opponents with sitting out April's presidential vote, bringing home a solid but unspectacular win against far-right Rassemblement National ("National Rally" or RN) chief Marine Le Pen.

Appearing to bet on a similar strategy in this month's parliamentary polls, Macron's Ensemble ("Together") alliance suffered in Sunday's first round while NUPES and the far right made gains.

Based on Sunday's results, Macron and his allies could emerge with 255-295 parliamentary seats, polling firms projected, well below the 345 they currently hold.

Should Macron fail to win the 289 seats that would give him an absolute majority, he would need to win over right-wing opponents such as the conservative Les Républicains for every legislative vote.

>> Read more: Will ‘drifting’ Macron need conservatives to save his majority?

"In these troubled times, the choice you have to make this Sunday is more crucial than ever," Macron said Tuesday, calling on both people who voted for other candidates and who abstained to rally behind him.

While the electoral campaign has been dominated by inflation and other economic impacts of the war in Ukraine, the left is also trying to make it a referendum on Macron's plans to raise the minimum retirement age to 65 as part of a pensions overhaul.

But all sides have struggled to get voters excited about the polls, with just 47.5 percent turning out on Sunday, the lowest ever in first-round parliamentary elections.

Since reforms to the electoral calendar in the early 2000s, interest in the legislative vote – which follows on the heels of the presidential poll – has dwindled, as it has always given the head of state a handy majority.

(FRANCE 24 with AFP)

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Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

Takeaways from the first round of France’s parliamentary elections

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections

France24 - World

Takeaways from the first round of France’s parliamentary elections

Issued on: 13/06/2022 - 04:45

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French voters went to the polls Sunday in the first round of parliamentary elections, with all 577 National Assembly seats at play. The left-wing NUPES coalition came out neck and neck with Emmanuel Macron’s presidential group, while Marine Le Pen’s National Rally and the right-wing Républicains trail behind. Here are the major takeaways from Sunday’s vote.

In the seven weeks since Macron was reelected president in a runoff against far-right leader Le Pen, France’s political landscape has shifted. A new alliance between the four largest left-wing parties made the left, rather than the hard right, the main challenger to the presidential coalition in the race for France’s 577 parliamentary seats. On Sunday, that dynamic was borne out as Macron’s Ensemble coalition virtually tied with the NUPES bloc, led by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, even amid record-low turnout.

So what are the main takeaways from Sunday’s vote? FRANCE 24 breaks down the results, looking ahead to next weekend’s decisive second round.

Macron’s camp, left-wing coalition lead the pack

Macron’s coalition is looking far weaker than in 2017, when it dominated the first round and went on to win a commanding majority of seats. This time, its vote share (25.75 percent) was very nearly matched by NUPES’ (25.66 percent), with just 21,000 ballots separating the two, according to official results published by the Interior Ministry.

Next up is Le Pen’s National Rally with 18.68 percent. Far-right candidates largely failed to capitalise on Le Pen’s success in the presidential election, in which she claimed more than 40 percent in the second round.

Nevertheless, Sunday’s vote does promise a significant boost for Le Pen’s party in parliament. The National Rally currently has just eight seats in the National Assembly, short of the 15 needed to form a parliamentary group – a prerequisite to having any real weight in the chamber. That is likely to change next Sunday, with the National Rally projected to win anywhere from 20 to 45 seats, according to FRANCE 24 polling partner Ipsos/Sopra Steria.

>> French legislative elections: The first round, by the numbers

By contrast, Les Républicains are set to lose up to half of their seats. The party won 10.42 percent on Sunday – better than the 4.78 percent claimed by their presidential candidate Valérie Pécresse in April, but nevertheless a sharp drop for the party that for decades was the standard bearer of the French right.

No other party won more than 5 percent.

Key to the second round will be turnout. Sunday’s vote saw a new record low for electoral participation, with 52.49 percent of registered voters staying home. Left-wing leaders are seeking to rally much greater turnout next week, with the expectation that France’s disaffected are more likely to vote for them than for the governing coalition.

Macron hopes to hang on to a majority

With such an open-ended result in the first round, the stakes next Sunday will be high. The two leading coalitions are both touting their chances of winning an absolute majority (289 of 577 seats). The latest projections, however, suggest that both could well fall short – a highly unusual scenario for the Fifth Republic. 

According to the latest Ipsos/Sopra Steria projections, Macron’s coalition could win anywhere from 255 to 295 seats. NUPES is projected to win between 150 and 190.

The goal for the left is to force Macron into “cohabitation” by winning a majority and forcing him to appoint members of the NUPES coalition as government ministers. Current projections make that scenario seem unlikely, but the left has a strong chance of imposing itself as the dominant parliamentary opposition and making it much harder for Macron’s group to pass laws unilaterally.

“The truth is that the president’s party is beaten and defeated,” Mélenchon said on Sunday night.

On the other end of the spectrum, Les Républicains will be looking to hang on to as many as possible of their current 101 seats. Ipsos/Sopra Steria projections put them at 50 to 80 seats, followed by the National Rally with 20 to 45. That could still leave Les Républicains a chance to play kingmaker if Macron ends up needing to assemble a coalition government.

Notable winners and losers

Only a handful of candidates won their seats outright in the first round: four for NUPES, and one for Macron’s coalition.

Marine Le Pen came close, winning an absolute majority (53.94 percent) in her run for reelection in the northern Pas-de-Calais region. She will still head to a runoff next week, however, because of low turnout: Candidates need the support of at least a quarter of a registered voters to skip the second round, a threshold Le Pen failed to clear. She will face NUPES candidate Marine Tondelier, who took 23.43 percent in the first round.

Perhaps the most notable loser on Sunday was far-right pundit Eric Zemmour, who attracted vast media attention in the presidential race but has so far flopped as a candidate. Zemmour failed to advance to the second round on Sunday in his bid for a seat representing Saint Tropez. Nationally, his Reconquest party won just 4.24 percent of the vote, and did not send a single candidate to the run-offs.

Jean-Michel Blanquer, who until recently served as Macron’s education minister, also faced a stinging defeat, coming in third behind the National Rally’s Thomas Ménagé and NUPES’ Bruno Nottin in his race in central France.

Two current ministers are also in precarious positions: environment minister Amélie de Montchalin and European affairs minister Clément Beaune, who both came in behind NUPES candidates in their races. If they don’t win their runoffs next Sunday, they will lose their seats in government.

Other Macroniste ministers fared better. Prime minister Élisabeth Borne, who had never before run for office, came out roughly 10 points ahead of the NUPES candidate in her bid for a seat in the northern Calvados region. Interior minister Gérald Darmanin also made it comfortably into the second round, as did Damien Abad, minister for Solidarity and the Disabled, who is facing rape accusations. Abad will face NUPES candidate Florence Pisani in the second round.

No sitting minister failed outright to make it into the second round.

On the left, two prominent members of Mélenchon’s France Unbowed party (heading up the NUPES coalition) won their races handily: Adrien Quatennens and François Ruffin.

On the nationalist right, former presidential candidate Nicolas Dupont-Aignan came in first in his race, while Florian Philippot, once a close Le Pen ally, fell far short of the runoff with 4.62 percent.

This article was adapted from the original in French.

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Will ‘drifting’ Macron need conservatives to save his majority?

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Macron coalition, leftwing bloc neck and neck in first round of French elections

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Macron calls for strong parliament majority to avoid 'French disorder'

L'Humanité

Ogm. L’Afrique en proie aux « philanthro-capitalistes »

Nos recommandations culturelles

Laurent Etre

Pour avoir voulu filmer, dans la campagne ougandaise, des champs de maïs OGM (organisme génétiquement modifié), Jean-Baptiste Renaud et Lila Berdugo, réalisateurs de cette enquête, sont pourchassés et carrément menacés de mort par des sbires en charge de la surveillance du lieu. Le ton est ainsi donné dès les premières minutes du film. Les enjeux liés au développement des OGM en Afrique sont colossaux, et les financeurs qui se trouvent derrière ces projets n’aiment pas franchement la lumière. Sauf quand ils la maîtrisent, bien évidemment, comme c’est le cas sur les réseaux sociaux et en particulier sur Instagram, où le compte de Bill Gates, ancien PDG de Microsoft et, en l’occurrence, cofinanceur du site d’expérimentation ougandais aux côtés du fils du milliardaire Warren Buffett et de la société Monsanto, totalise pas moins de 6 millions d’abonnés.

À écouter Bill Gates et sa fondation, sur lesquels se concentre le documentaire, les OGM incarneraient la promesse d’un continent africain libéré des famines ou du paludisme. Et voici tous ces riches mécènes se présentant en bienfaiteurs de l’humanité, dans des galas de charité où se pressent les décideurs politiques. En réalité, les expérimentations menées en Afrique se révèlent dangereuses pour la santé et l’environnement. Et c’est d’ailleurs pour ces mêmes motifs que l’Union européenne les interdit sur son sol, tout en participant – étrange paradoxe –, à financer les projets de la Fondation Bill Gates, dont l’enquête dévoile en outre le caractère tentaculaire au travers des actions détenues dans une multitude d’entreprises, parmi lesquelles le géant allemand de la chimie BASF, lui-même en pointe dans la vente de semences OGM.

Bien étayée, cette enquête a aussi pour mérite de mettre en avant quelques voix résistantes, comme celle de l’activiste environnementale ivoirienne Darlène Kassem.

Télévision
France24 - World

Majority, hung parliament or ‘cohabitation’: Macron’s prospects uncertain after tight election

Issued on: 13/06/2022 - 22:48

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French President Emmanuel Macron may find himself without a ruling majority during his second term and deprived of the ability to push through his economic reform agenda after Sunday’s first round of parliamentary elections saw his ruling coalition tied with a new left-wing alliance.

A strong showing by the left-wing Nupes coalition and gains by the far right made it likely that Macron's Ensemble ("Together") alliance could lose dozens of National Assembly seats in the second round of voting next Sunday. Here are three possible outcomes.

  • Absolute majority

Macron's top lieutenants have vowed to campaign hard against the "extremist" pledges of the Nupes leader, the veteran leftist Jean-Luc Mélenchon, hoping their increasingly strident warnings will persuade voters to hand them a majority of at least 289 seats in the National Assembly.

If that happens, Macron will have free rein to drive through his manifesto, which includes a contested pension reform. Even so, the president is unlikely to find it as easy to push legislation through parliament as during his first mandate.

His former prime minister, Edouard Philippe, who is widely believed to harbour presidential ambitions, has created his own party, officially part of Macron's majority, and is likely to want a say on legislation, pushing for more conservative policies on pensions and public deficits, for instance.

With a tight majority, even a small contingent of lawmakers could help make Philippe a kingmaker during Maron's second term.

  • Hung parliament

Projections made after Sunday’s first round of voting suggest Macron's coalition is likely to remain the biggest force in the next National Assembly – but could fail to reach the 289-mark required to command a majority of seats.

That would be an unusual event under the Fifth Republic and there is no institutional rule to follow to build a coalition, as is the case in countries like Belgium or the Netherlands.

Macron would probably have to reach out to other parties, most likely the conservative Les Republicains (LR), to form a coalition. That would almost certainly involve offering prominent cabinet roles to LR rivals and manifesto adjustments in return for parliament support.

He could also try to poach lawmakers individually and offer sweeteners to encourage them to break ranks with their party.

French legislative elections © FRANCE 24

Failing that, Macron could be forced to negotiate a majority bill by bill, negotiating the support of the conservatives for his economic reforms for example, while attempting to win over centre-left support for some social reforms.

That would slow down the pace of reforms and might lead to political deadlock in a country where consensus-building and coalition work is not engrained in the political culture.

But the president would still have a few tricks up his sleeve. He could still, at any time, call for a new snap election, for instance. Or use article 49.3 of the constitution that threatens a new election if a bill is not approved.

Polls currently show a hung parliament to be the most likely outcome.

  • Cohabitation

A third scenario – which pollsters say is by far the least likely – would see Mélenchon’s Nupes alliance defy the polls to win a surprise majority in the National Assembly.

Under the French constitution, Macron must name a prime minister who has the support of the lower house, meaning a "cohabitation" with a left-wing government would necessarily follow.

Macron is not compelled to pick the person put forward by the majority for premier. However, should he refuse to name Mélenchon, a power struggle would almost certainly ensue with parliament, with the new majority likely to reject any other candidate put forward by Macron.

Cohabitation would leave Macron with few levers of power in his hands and upend his reform agenda. The president would retain the lead on foreign policy, negotiate international treaties, but cede most day-to-day policy-making to the government.

There have been few previous periods of cohabitation in post-war France. They typically led to institutional tension between the president and prime minister, but were surprisingly popular with the electorate.

(FRANCE 24 with REUTERS)

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New York Times - World

Colombia’s Presidential Election

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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.

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By Julie Turkewitz

CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”

Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.

“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.

Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.

For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.

Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”

“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.

Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”

Roughly: “Long live our strength, damn it!”

In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.

On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.

Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”

Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.

Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.

In all, 40 percent of the country lives in poverty.

Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”

“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”

To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.

Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.

“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”

She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”

Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.

In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.

“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.

“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.

Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.

Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.

Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.

In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.

The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”

Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.

But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.

The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.

So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.

Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.

If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.

In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”

On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”

Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.

“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.

Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.

At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.

Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.

In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.

Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”

On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.

“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”

Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.

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France24 - World

‘We are homeless now’: Bulldozers raze rights of India’s Muslims

Issued on: 15/06/2022 - 09:46

Leela JACINTO Follow

Indian authorities are in international damage control mode after controversial comments about the Prophet Mohammed by a senior ruling party official sparked a diplomatic spat. But inside the country, the home of a prominent Muslim family was demolished by the state in a display of majoritarian might against India’s largest minority community. 

On Sunday afternoon, Mohammad Umam watched in fear and anguish as TV cameras covered the unfolding drama at his family home in the northern Indian state of Uttar Pradesh. 

First, a massive deployment of police officers in camouflage vests and hardhats moved towards the house as news camera teams darted in and out of their ranks, recording and relaying the action live.  

#WATCH | Heavy security force deployed in front of the residence of Prayagraj violence accused Javed Ahmed.Prayagraj Development Authority (PDA) had earlier put a demolition notice at his residence, asking him to vacate the house by 11am today as it is "illegally constructed". pic.twitter.com/sk0KCEVVdm

June 12, 2022

Next came the bulldozers. As the police kept journalists within recording distance but safely out of the way, a yellow bulldozer appeared at the gate of the family home, extended a mechanised arm toward the outer wall and tore it down before hacking into the two-story structure, cracking walls and twisting metal rods out of the way. 

“It was all shattered within two hours. It was the only home we had. I watched it all live, the media was showing it live, they were helping the administration make the allegations. We are homeless now. Everything my Dad worked for was shattered in two hours. It was so painful, I don’t have words to explain,” said Umam, his voice breaking with the strain during a phone interview with FRANCE 24 a day after the demolition.  

Umam, 30, hails from a prominent Muslim family in Prayagraj, a teeming city formerly known as Allahabad. His father, Javed Mohammad, is a businessman, activist and member of the Welfare Party of India, a Muslim opposition party in Uttar Pradesh, a state ruled by Prime Minister Narendra Modi’s Hindu nationalist Bharatiya Janata Party (BJP). 

His sister, Afreen Fatima, made national headlines as a student leader in 2019, when protests against the Modi government’s controversial citizenship amendment law erupted across campuses in the capital, New Delhi. Fatima, now 24, has since graduated and is currently an activist and India-based research assistant at the Polis Project, a New York-based research and journalism organisation.

The latest allegations to hit the family are linked to insulting remarks about the Prophet Mohammed made by two ruling party officials in late May, sparking condemnations by several Gulf states, including Saudi Arabia, the UAE and Qatar. 

In a cruel sequence of events emblematic of the discrimination plaguing India’s religious minorities, Islamophobic comments made by officials of a right-wing Hindu nationalist party led to the arrest of a Muslim politician and social worker, followed by the demolition of his home. The destruction was wrought by a bulldozer, an emerging symbol of the crushing might of a state shattering the rights of Muslims in a Hindu-majority nation. 

Arrests in the dead of night 

The Mohammad family’s misfortune began on Friday night, hours after police shot dead two protesters during street demonstrations across the country against the Islamophobic comments made by Nupur Sharma, a BJP spokeswoman, on an Indian TV station. 

Sharma’s remarks, which insulted the Prophet Mohammed, sparked a diplomatic storm, with the governments of nearly 20 countries calling in their Indian envoys for an explanation. It forced the Indian government into swift damage control mode. Sharma, the familiar official voice of the BJP, was suspended last week along with another party official who tweeted her comments, which have since been deleted.    

Protests nevertheless erupted on Friday in several Indian cities as well as in neighbouring Pakistan and Bangladesh in response to the remarks. In Uttar Pradesh, India’s most populous state governed by hardline Hindu monk and politician Yogi Adityanath, police arrested more than 200 people after the violent protests. 

Shortly before 9pm on Friday, the police arrived at the Mohammad family home. “I was not at home,” recounted Umam, who works in another Indian city. “The police came to talk to my Dad. There were no charges, no warrant, nothing. They said they wanted to talk with my Dad, so he went with the police in his own vehicle.” 

His father had not participated in the protests and had stayed home, posting messages calling for calm on social media, according to Umam. The police would later claim Mohammad was a “mastermind” of Friday’s violent protests. But on Friday night, after a day spent mostly indoors, the 57-year-old Muslim politician had no idea about the allegations that would be levelled against him, and so he duly complied with the police request to accompany them to the police station. 

Hours later, at around 12:30am on Saturday, the police once again arrived at the family home to arrest Umam’s mother and youngest sister, 19-year-old Somaiya Fatima, in the dead of night.  

“They took my mother and younger sister into custody, there was no notice, no allegations. They just intimidated my mother and sister to come with them and they were detained for 30 hours. When the police released my mother and sister, they took them to a relative’s home and told my family not to go home,” said Umam. 

His father remains in detention and has been placed on a list of 10 main “conspirators” of Friday’s violence, which include prominent Muslim activists and leftist politicians. 

‘It was all illegal, and it was all so fast’ 

The family’s physical and emotional destruction was unleashed at a dizzying speed over the weekend, when courts are closed and access to legal injunctions and stay orders is difficult.

The morning after Mohammad’s arrest, Prayagraj’s police chief informed reporters that the activist-politician was the “mastermind” of the previous day’s violence. “Police will take action against gangsters,” said the city’s top police officer in Hindi, adding, “bulldozers will also be used on illegal constructions”.

Prayagraj SSP on arrest of Javed Mohammad, claimed to one of the masterminds of violence in the city. Says his daughter studies in JNU and is involved in notorious activities. The father-daughter duo together propagate propaganda, SSP said. pic.twitter.com/vi7PM3EJ2m

June 11, 2022

Hours later – while Mohammad, his wife and daughter were still in detention – the police pasted a notice issued by the city’s development authority on the family’s home. The notice stated the construction of the two-story structure was illegal and it would be demolished the next day at 11am local time. 

“They put the notice on Saturday night. It was the weekend, the courts were closed, there was no time to go to court. My Dad, mother and sister were detained, the main people were in custody. It was all illegal, and it was all so fast. My family members were all frightened, the police were coming every two or three hours, threatening us,” recounted Umam.

Terrified and in shock, the family had no time to recover their belongings before the bulldozers arrived on Sunday afternoon. 

The official harassment of Muslims accused of crimes, followed by the demolition of their homes before the justice process can take its course, is a familiar pattern that has emerged in several Indian states and territories ruled by the BJP. 

It is a strategy, many experts say, conceived by a right-wing politician who has embraced the symbolism of the bulldozer for electoral gains in a country gripped by populist Hindu nationalism. 

‘Bulldozer Baba’ sets a national trend 

The bulldozer made a spectacular entrée on the Indian political stage in the run-up to local elections in Uttar Pradesh, the country’s most populous state, considered a political launching pad for future prime ministers.

The stakes were high for Uttar Pradesh Chief Minister Adityanath as he campaigned for reelection early this year on a tough-on-crime platform, promising to “bulldoze thugs and mafias”. By the time the BJP swept the polls in March, Adityanath had earned the moniker “Baba Bulldozer” [Papa Bulldozer] as the construction tool became a ubiquitous feature at rallies, bearing candidates and supporters – some even buying plastic toy bulldozers for the occasion.

A 1.5-year-old child, Navya dresses up as CM Yogi Adityanath and carries a toy bulldozer, as she arrives at BJP office in Lucknow along with her father. #UttarPradeshElections pic.twitter.com/g1rwLmifx8

March 10, 2022

But it was not fun and games in Muslim neighbourhoods in BJP-ruled states.    

As chief ministers of other BJP-controlled states got in on the Adityanath brand of populism, demolition squads went to work in the central Indian state of Madhya Pradesh. In April, for instance, authorities in Madhya Pradesh razed dozens of homes and shops in a Muslim neighbourhood a day after riots erupted when supporters of Hindutva – or a Hindu nation – held a provocative religious procession through the area.

Condemning the move, Rahul Gandhi, leader of the country’s largest Congress opposition party, tweeted an image of a bulldozer juxtaposed with a screenshot of the Indian constitution, declaring the state’s actions “a demolition of India’s constitutional values”. 

This is a demolition of India’s constitutional values.This is state-sponsored targeting of poor & minorities. BJP must bulldoze the hatred in their hearts instead. pic.twitter.com/ucSJK9OD9g

April 20, 2022

Meanwhile in the capital, New Delhi, a series of demolitions ripped several areas, including Shaheen Bagh, the site of a peaceful 2019 sit-in, when mostly women demonstrated against a citizenship amendment law discriminating against Muslims.

'Collective punishment' for speaking out 

The demolition drives tend to follow a pattern that Seema Chisti – a leading journalist and co-author of the book “Note by Note: The India Story (1947-2017)” – calls a “bulldozer moment” in Indian history. 

Under politicians such as Adityanath, Chisti explains, “all points of contact between Hindus and Muslims – eating, love, burial, religious rights – are turned into moments of conflict requiring the implementation of justice”.  

While there are no provisions under Indian law to demolish the home of anyone accused of a crime, a pattern of “extrajudicial” justice has emerged, where “the political power is the judge, prosecutor, executioner and implementor of the law,” according to Chisti. 

“These are homes where several lives are lived. In India especially, it’s a space shared with the wife, children, grandparents, cousins…and so this is a form of collective punishment that goes against the standards of international law and Indian law,” she explained. 

Gautam Bhatia, a scholar of Indian constitutional law, traced the pattern of a protest turning violent, followed by the police identifying individuals as masterminds. “Immediately after that, the municipality declares that these individuals are residing in unauthorised buildings,” he wrote in a post on the legal website Indian Constitutional Law and Philosophy.

Typically, Bhatia noted, “the time period between the police declaring that it has identified the masterminds behind the violence, the municipality declaring that the buildings are illegal, and the actual demolition, is under twenty-four hours.” 

That’s precisely what happened to the Mohammad family over the weekend. The process was so swift, Umam explained, the family did not have the time to detail obvious discrepancies in the allegations before a court of law. 

The house, Umam noted, was in his mother’s name, since it was part of her dowry from his maternal grandfather. “Our house was registered with the municipal corporation. We lived in the house for 20 years, we paid all the tax bills – property, water, electricity bills, everything. Suddenly they said it was an illegal structure,” he said.  

The demolition notice, he explained, was issued in the wrong name, since his father did not own the property. City authorities also claimed the family had been given a notice on May 10, which the family denies.  

A lawyer for the family has filed a case with the city high court, a time-consuming process that, in India, is an ex post facto phenomenon for families already rendered homeless and often helpless by the state. 

The intent of the state authorities, according to Umam, is clear. “My Dad is a social activist who was helping poor people in impoverished areas. He had no criminal record and everyone knew him for his social activism,” he said. “They just wanted to defame him. They don’t want good leaders who help society. They do not want these people to have a voice, they want to silence them.” 

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All you need is not ‘love jihad’, but liberty, say India’s embattled interfaith couples

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INDIA

India marks Independence Day with its secular, postcolonial image in tatters

Valeurs Actuelles

Une campagne de recrutement du CHU de Poitiers, jugée sexiste, fait polémique

Pas sûr que cela était l’effet recherché. Lundi 13 juin, le CHU de Poitiers a lancé une campagne d’affichage pour recruter du personnel, rapporte France Bleu Poitou. Mais cette campagne a été jugée « sexiste » et « rétrograde » sur les réseaux sociaux. Plus spécifiquement, c’est le syndicat des personnels de santé CNI86 qui est monté au créneau contre une campagne d’affichage. Tout est parti d’affiches placardées autour du CHU pour vanter les mérites des métiers de la santé, en clair : une campagne de recrutement de personnels soignants.

Bronca sur les réseaux sociaux

Sauf que lesdites affiches utilisent le graphisme des années 60, et notamment sur l’une d’elles, il est possible de voir une infirmière nommée « Nicole » se féliciter auprès d’un médecin d’avoir obtenu directement un CDI. « Mais c’est super, Nicole ! », lui répond l’homme en blouse blanche. De quoi faire hurler aux stéréotypes d’un autre temps. C’est en tout cas ce que dénonce le syndicat CNI86, qui s’indigne sur sa page Facebook : « Sexisme, patriarcat, effet rétrograde… Vous êtes choqués, scandalisés par la dernière campagne de recrutement du CHU de Poitiers et vous tenez à le faire savoir ? N’hésitez pas à réagir ! Le syndicat CNI a demandé le retrait immédiat de ces nouvelles affiches. » Sur Twitter, le directeur adjoint de l’Ordre national des infirmiers, Grégory Caumes s’indigne : « J’espère que c’est un fake car une telle affiche dégrade l’image de la profession ce qui contrevient à la déontologie », écrit-il. Le CNI 86 précise qu’il a demandé au CHU de Poitiers, qui a réalisé directement cette campagne de communication sans passer par une société dédiée, de retirer l’affichage incriminé. À noter que la France traverse une crise des vocations chez le personnel soignant, des lits devant fermer un peu partout en France et des services d’urgences se voyant restreints dans l’accueil du public, faute de moyens financiers et surtout humains.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

US FDA panel backs first Covid-19 jabs for children under five

Issued on: 16/06/2022 - 01:41

NEWS WIRES

The first COVID-19 shots for U.S. infants, toddlers and preschoolers moved a step closer Wednesday.

The Food and Drug Administration’s vaccine advisers gave a thumbs-up to vaccines from Moderna and Pfizer for the littlest kids.

The outside experts voted unanimously that the benefits of the shots outweigh any risks for children under 5 — that’s roughly 18 million youngsters. They are the last age group in the U.S. without access to Covid-19 vaccines and many parents have been anxious to protect their little children.

If all the regulatory steps are cleared, shots should be available next week.

“This is a long-awaited vaccine,” said one panel member, Dr. Jay Portnoy of Children’s Hospital in Kansas City, Missouri. “There are so many parents who are absolutely desperate to get this vaccine and I think we owe it to them to give them a choice to have the vaccine if they want to.”

Dr. Peter Marks, FDA’s vaccine chief, opened the meeting with data showing a “quite troubling surge’’ in young children’s hospitalizations during the omicron wave, and noted 442 children under 4 have died during the pandemic. That’s far fewer than adult deaths, but should not be dismissed in considering the need for vaccinating the youngest kids, he said.

“Each child that’s lost essentially fractures a family,’’ Marks said.

While endorsing the vaccines, some panel members said they believe chances are minimal for severe illness and death in young children.

“Risks from vaccination are very low, but so are risks from Covid-19 for the youngest kids,” said Dr. Cody Meissner of Tufts University.

FDA reviewers said both brands appear to be safe and effective for children as young as 6 months old in analyses posted ahead of the all-day meeting. Side effects, including fever and fatigue, were generally minor in both, and less common than seen in adults.

The two vaccines use the same technology but there are differences. In a call with reporters earlier this week, vaccine experts noted that the shots haven’t been tested against each other, so there’s no way to tell parents if one is superior.

“You can’t compare the vaccines directly,” said Dr. Jesse Goodman of Georgetown University, a former FDA vaccine chief.

If the FDA agrees with its advisers and authorizes the shots, there’s one more step. The Centers for Disease Control and Prevention will decide on a formal recommendation after its own advisers vote on Saturday. If the CDC signs off, shots could be available as soon as Monday or Tuesday at doctor’s offices, hospitals and pharmacies.

Pfizer’s vaccine is for children 6 months through 4 years; Moderna’s vaccine is for 6 months through 5 years.

Moderna’s shots are one-quarter the dose of the company’s adult shots. Two doses appeared strong enough to prevent severe illness but only about 40% to 50% effective at preventing milder infections. Moderna added a booster to its tests and expects to eventually offer one.

Pfizer’s shots are just one-tenth its adult dose. Pfizer and partner BioNTech found that two shots didn’t provide enough protection in testing, so a third was added during the omicron wave.

Pfizer’s submitted data found no safety concerns and suggested that three shots were 80% effective in preventing symptomatic coronavirus infections. But that was based on just 10 Covid-19 cases; the calculation could change as more cases occur in the company’s ongoing studies.

Some parents ‘hesitant’, others ‘raring to go’

Several advisers, noting that protection is low after two Pfizer doses, worried that some parents might end up skipping the third shot, or mistakenly thinking their kids are better protected between shots, leaving them vulnerable.

Educating parents must be done “very very carefully so that they are not misled about what the vaccines actually provide,’’ said Dr. Archana Chatterjee of Rosalind Franklin University.

The same FDA panel on Tuesday backed Moderna’s half-sized shots for ages 6 to 11 and full-sized doses for teens. If authorized by the FDA, it would be the second option for those age groups. Currently the Pfizer vaccine is their only choice.

The nation’s vaccination campaign started in December 2020 with the rollout of adult vaccines from Pfizer and Moderna, with health care workers and nursing home residents first in line. Teens and school-age children were added last year.

Moderna said in April that it is also seeking regulatory approval outside the U.S. for its little kid shots. According to the World Health Organization, 12 countries already vaccinate kids under 5, with other brands.

In the U.S., it remains uncertain how many parents want their youngest vaccinated. By some estimates, three-quarters of all children have already been infected. And only about 29% of children aged 5 to 11 have been vaccinated since Pfizer’s shots opened to them last November, a rate far lower than public health authorities consider ideal.

Dr. Nimmi Rajagopal, a family medicine physician at Cook County Health in Chicago, said she’s been preparing parents for months.

“We have some that are hesitant, and some that are just raring to go,’’ she said.

(AP)

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World Trade Organization seeks shot in the arm with Covid jab IP idea

US launches 'Operation Fly Formula' to address nationwide shortage of baby formula

Biden administration appeals ruling lifting mask mandate on transport

Valeurs Actuelles

[Info VA] Mandelieu-la-Napoule : la préfecture mobilisée pour fournir un terrain protégé aux gens du voyage, beaucoup moins pour autoriser un centre de recyclage

L’affaire est tout autant révélatrice d’une bureaucratie sclérosante que de l’avachissement régalien, dénoncé par les édiles locaux. Tatillon sur les procédures administratives avec le secteur privé comme avec les collectivités, l’État l’est parfois moins en d’autres circonstances plus pressantes.

Le jeudi 8 juin dernier, le propriétaire d’un terrain, situé dans le parc d’activités de la Siagne, sur la commune de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes) s’est vu avisé de la réquisition de sa parcelle par la préfecture. En vue de l’installation d’un campement de gens du voyage dimanche dernier, jour d’élection législative, 50 % de la surface a été débroussaillée en quelques heures, pour une cinquantaine de caravanes. Une situation malgré tout banale si l’exploitation du terrain, envisagée depuis 2017 par son propriétaire, ne faisait pas l’objet de ralentissements administratifs, là aussi courants. La présence d’espèces végétales protégées sur le site oblige en effet le propriétaire, qui entend y bâtir un centre de recyclage, à effectuer des études environnementales très poussées depuis plusieurs années. Des mesures compensatoires lui sont aussi demandées, afin de mener à bien son projet novateur, destiné à transformer des déchets habituellement dévolus à l’enfouissement. Autant de procédures qui auraient dû se conclure d’ici la fin de l’année… sans le concours impromptu de la force publique.

Ce que les études commandées ont mis plusieurs années à faire, sans avoir eu le temps d’aboutir, la préfecture des Alpes-Maritimes l’a fait en moins de 24 heures. Contactés, les services de l’État affirment que cette opération « ne remet pas en cause l’espace tampon actuellement en friche ni la ripisylve où se concentrent les enjeux écologiques » et font valoir l’enjeu sécuritaire du débroussaillage, en cette période de sécheresse, « un impératif évident ». Consultées par Valeurs actuelles, plusieurs sources doutent pourtant de l’intégrité de cette zone protégée.

Autoroute bloquée, terrains forcés… Un problème ancien

Toujours est-il que la demande d’installation temporaire – officiellement pour une quinzaine de jours – de gens du voyage, a débloqué la situation a une vitesse effarante. Il faut dire que la communauté nomade, qui donne du fil à retordre à la collectivité chaque année, sait se faire entendre. En 2018, l’autoroute A8, qui traverse Mandelieu-La-Napoule, avait été bloquée par une cinquantaine de gens du voyage, impatients de se voir attribuer un terrain par la préfecture, après avoir refusé d’intégrer deux aires d’accueil. La commune, prisée des touristes et proche de l’autoroute, est privilégiée comme point de chute par la communauté depuis plusieurs années. « Ils arrivent tous avec leurs caravanes rutilantes, certaines avec des bateaux sur des remorques. Ils ont la mer juste à côté et il fait beau, tout va bien pour eux », s’étouffe un habitant, témoin du forcing, notamment en période de confinement. Ulcéré par ce traitement inéquitable, le maire LR de Mandelieu-la-Napoule, Sébastien Leroy, avait même ordonné à sa police municipale de cesser le contrôle des attestations de sortie des habitants. Certains agents avaient en outre été agressés par les contrevenants.

Face à cette problématique, contre laquelle il a longuement ferraillé, le maire dénonçait alors les injonctions contradictoires de l’État. La commune est en effet censée disposer, selon la loi, d’une aire d’accueil pour les gens du voyage. Mais le plan local d’urbanisme (PLU), invalide pourtant cette obligation, à cause des nombreuses zones inondables sur la commune qui ne permettent pas leur installation. Auprès de Valeurs actuelles, la préfecture des Alpes-Maritimes justifie : « En l’absence de propositions des collectivités compétentes, la préfecture a identifié plusieurs terrains susceptibles d’accueillir les gens du voyage », en l’occurrence sur « la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins (CACPL) ». Quid du centre de recyclage, projet d’intérêt public porté par le propriétaire du terrain ? « L’État continue à accompagner le projet de façon à permettre sa réalisation dans le respect des enjeux de biodiversité et de la réglementation espèces protégées », répond la préfecture. Sollicité, le propriétaire du terrain n’a pas souhaité s’exprimer publiquement.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

Lo reconozco: la repostería me da un perezón tamaño agujero negro Sagitario A*. Sin embargo, hay personas como Víctor Gonzalo y Sofía Janer que consiguen que me entre el gusanillo de preparar postres. Los exconcursantes de Masterchef y actuales responsables de La Dramerie no sólo hacen dulces fantásticos, sino que saben bajar al planeta de los torpes de la pastelería y explicarlo todo de manera sencilla. Y por si fuera poco, tienen recetas como la de hoy, adaptable a tu tiempo y habilidades.

Estas tartaletas de frambuesas se pueden hacer completas, con su masa sucrée, su frangipane, su crema pastelera y su compota fresca. ¿Que vas con prisa y quieres pasar del franchipán (sí, esta crema de almendra también se llama así)? Pasas. ¿Que la compota fresca te parece un lío? No la pones o usas mermelada. Mira el vídeo y verás que todo es posible.

TARTALETAS DE FRAMBUESA DE LA DRAMERIE

Ingredientes

Para 4 tartaletas de 12 centímetros

Masa sucrée

  • 250 g de harina
  • 100 g de azúcar glas
  • 1 huevo
  • 150 g de mantequilla a temperatura ambiente
  • 30 g harina de almendra
  • Sal

Frangipane (opcional)

  • 100 g de mantequilla a temperatura ambiente
  • 100 g de azúcar glas
  • 1 huevo
  • 100 g de almendra molida
  • 30 g de harina
  • 1 cucharadita de licor de naranja, ron o whisky (opcional)

Crema pastelera

  • 330 ml de leche
  • 170 g de nata para montar (35% materia grasa)
  • 100 g azúcar
  • 4 yemas
  • 40 g maizena
  • 1 vaina de vainilla

Compota fresca de frambuesa (sustituible por mermelada)

  • 200 g de pulpa de frambuesa o frambuesas frescas trituradas
  • 100 g de frambuesas frescas
  • 20 g de azúcar
  • 3 hojas de gelatina
  • Ralladura de limón

Decoración

  • Frambuesas
  • Azúcar glas

Preparación

  1. Para la crema, abrir con un cuchillo la vaina de vainilla y poner las semillas y la propia vaina en un cazo. Añadir la leche y la nata y poner a calentar a fuego suave, vigilando que no se desborde.
  2. En un bol, batir las yemas con el azúcar hasta que cojan un color amarillo pálido. Sumar la maicena y mezclar.
  3. Añadir un poco de la leche con nata pasándola por un colador y batir con varillas. Seguir con el resto sin dejar de batir.
  4. Devolver la mezcla al cazo y ponerla a fuego suave. Removerla con una espátula rascando el fondo, hasta que la crema espese. Si han salido grumos, se puede colar o darle un golpe de batidora. Dejar enfriar en una bandeja o bol en la nevera, poniendo plástico transparente en contacto con la crema.
  5. Para la masa sucrée, batir la mantequilla junto con el azúcar glas en un robot de cocina con la pala.
  6. Incorporar el huevo y mezclar bien. Sumar la harina de almendra y una pizca de sal. Añadir la harina y mezclar lo justo para tener una mezcla homogénea.
  7. Envolver la masa en plástico transparente y dejarla reposar en la nevera hasta que esté bien fría (lo ideal es dejarla de un día para otro).
  8. Si se hace el frangipane, batir bien la mantequilla junto con el azúcar glas y el huevo en el mismo robot (no hace falta limpiarlo, el frangipane lleva los mismos ingredientes que la masa sucrée). Si se corta, calentar un poco el recipiente con un secador para que emulsione (ver vídeo).
  9. Incorporar la almendra molida y la harina, y mezclar bien hasta obtener una crema.
  10. Por último, sumar un chorrito de licor de naranja y batir bien. Poner el frangipane en una manga pastelera y dejar que repose en la nevera.
  11. Poner la masa sucrée entre dos papeles de horno y estirarla con un rodillo hasta que tenga un grosor de unos 3 o 4 milímetros.
  12. Engrasar los moldes con mantequilla. Cortar la masa en círculos más grandes que los moldes, y forrar con ella los moldes con cuidado de no romperla (ver vídeo). Meter en el congelador los moldes con la masa unos 10 minutos.
  13. Hornear la masa sucrée a 170 grados unos 15 minutos.
  14. Rellenar los moldes con una capa de frangipane, insertar en él cinco frambuesas y hornear otros 15 minutos a 170°C. No hace falta que cojan color por el centro.
  15. Si se quiere hacer la compota fresca, calentar una parte de la pulpa a 50ºC y añadir las hojas de gelatina previamente hidratadas.
  16. Fuera del fuego, incorporar el resto de la pulpa y dejar gelificar en la nevera.
  17. Batir el gel con unas varillas, añadir las frambuesas frescas y la ralladura de piel de limón e introducir en una manga pastelera.
  18. Cuando la crema esté fría, ponerla también en una manga.
  19. Desmoldar las tartaletas y decorarlas con la crema y la compota (ver vídeo). Rematar con frambuesas y espolvorear con un poco de azúcar glas.
France24 - Monde

Rikers Island, prison de l'insécurité à New York

Publié le : 14/06/2022 - 19:05

Samia METHENI Suivre

La prison sur l'île de Rikers à New York a depuis longtemps la réputation d'être insalubre et violente, mais la colère monte suite aux décès de vingt détenus en dix-huit mois. 

Valeurs Actuelles

En Dordogne, des affiches des campagnes de François Mitterrand et Jacques Chirac remplacent celles des candidats aux législatives

Drôle de campagne. Des affiches de François Mitterrand et Jacques Chirac ont remplacé mardi 14 juin les affiches de campagne des élections législatives sur les panneaux officiels à Périgueux, en Dordogne, rapporte France Bleu Périgord. Deux affiches ont été collées ce mardi 14 juin en plein entre-deux-tours des législatives avec les visages des anciens présidents de la République François Mitterrand et de Jacques Chirac. Les images datent, pour François Mitterrand, de la campagne présidentielle de 1981 et pour Jacques Chirac, de celle de 1988.

« C’était mieux avant »

Sauf qu’à la place des slogans de campagne des deux présidents de la République, « La force tranquille » pour François Mitterrand et « Le président qu’il nous faut » pour Jacques Chirac, on peut lire cette phrase : « C’était mieux avant ». Cette idée est celle d’un collectif d’artistes périgourdins, ADMERE. L’artiste ADNX explique qu’il ne s’agit « ni d’une revendication, ni d’une opinion, mais l’expression de l’air du temps ». Ce collectif s’était fait connaître en déployant une banderole sur laquelle était inscrit « Tu es belle Brigitte », au moment où l’épouse du président de la République Emmanuel Macron avait été critiqué pour son physique. Ils ont également créé une place en or à Périgueux, recouvrant ladite place de feuilles d’or.

Périgueux : les dernières actualités

Femme battue à mort en Dordogne : le conjoint avait été condamné deux fois pour violences conjugales

Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux

À Périgueux, les injections sauvages font des ravages en boîte de nuit

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Ukraine : à Kiev, une exposition dédiée à la guerre… en cours

Publié le : 13/06/2022 - 16:57Modifié le : 13/06/2022 - 17:09

Laura MOUSSET Suivre

À Kiev, le Musée de l'histoire de l'Ukraine dans la Seconde Guerre mondiale a récemment ouvert une exposition sur la guerre en cours dans le pays. Elle rassemble d'authentiques objets, collectés notamment dans la région "libérée" au nord de Kiev. Selon le commissaire de l'exposition, l'objectif est de "choquer" et de montrer "la vérité au monde".

Valeurs Actuelles

Rodéos urbains : en Seine-et-Marne, déjà plus d’une trentaine d’interpellations en 2022

C’est assurément une initiative qui porte ses fruits. A l’été 2021, confronté à des rodéos urbains de plus en plus fréquents, le commissariat de Meaux (Seine-et-Marne) avait ouvert une cellule centrée sur la lutte contre ces incivilités, particulièrement à la mode dans les banlieues françaises. Depuis, le dispositif tourne à plein régime : si trois opérations anti-rodéos étaient initialement menées chaque week-end, les policiers de Meaux sortent désormais six fois entre le vendredi soir et le dimanche soir, dans le seul but d’interpeller les chauffards. Et les chiffres font état d’un certain succès : selon Le Parisien, 33 interpellations ont été réalisées depuis le début de l’année 2022.

Dernièrement, relate le quotidien, sept jeunes ont été arrêtés alors qu’ils circulaient au guidon de mini-motos à Mitry-Mory. Rapidement remis en liberté, ils devront se présenter devant la justice dans les prochains mois. Certains des deux-roues saisis par les forces de l’ordre semblent avoir été volés. Ils devraient être détruits. D’une manière générale, les individus interpellés sont généralement poursuivis pour conduite dangereuse, trouble à la tranquillité publique, recel de vol, refus d’obtempérer, circulation d’un véhicule non homologué, absence d’immatriculation ou d’assurance, etc.

Une lutte au quotidien

Bien sûr, l’ampleur du phénomène justifie que les policiers de Seine-et-Marne ne consacrent pas que leurs week-ends à la traque aux chauffards. Au Parisien, la Direction départementale de la sécurité publique assure que ses troupes combattent les rodéos « au quotidien, au cours de leur patrouille ou dès signalement par des riverains importunés ». Une vigilance permanente que justifie la grande diversité des terrains empruntés par les délinquants amateurs de deux-roues : si les rodéos sont longtemps restés cantonnés au sein des banlieues, ils surviennent de plus en plus souvent dans les zones commerciales, et parfois même en centre-ville ou dans les espaces naturels boisés. Une métastase qui représente de grands désagréments – et de grands dangers – pour les promeneurs et les riverains.

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France24 - Monde

Royaume-Uni : la crainte d’un migrant LGBT+ d'être déporté au Rwanda

Publié le : 10/06/2022 - 17:19Modifié le : 10/06/2022 - 17:29

Laura MOUSSET Suivre

Hadi a fui l'Irak où il était persécuté en raison de son homosexualité et s'est réfugié au Royaume-Uni où il a demandé l'asile. Mais il craint désormais d'être déporté au Rwanda. Dans le cadre d'une loi controversée entrée en vigueur en avril, le Royaume-Uni prévoit d'envoyer à partir de la mi-juin dans ce pays d'Afrique de l'Est des migrants arrivés illégalement sur le sol britannique.

Valeurs Actuelles

Rodéos urbains : l’écrasante majorité des Français favorable à un alourdissement des sanctions

Existerait-il une certaine déconnexion entre certains réalisateurs et le reste des Français ? Dans le cadre du 75ème Festival de Cannes, la réalisatrice Lola Quivoron a récemment fait l’éloge des rodéos urbains, célébrant une forme d’expression artistique comme les autres et attribuant la plupart des accidents aux policiers. Un point de vue que ne partagent pas les Français, comme le démontre une récente enquête de l’institut CSA, réalisée pour le compte de CNews.

Selon les résultats de ce sondage, diffusés mercredi 25 mai, 96% des Français sondés sont favorables à une intensification de la lutte contre les rodéos urbains. Dans le détail, précise la chaîne d’information, ce sont les hommes qui se montrent les moins favorables : 83% d’entre eux sont « tout à fait » favorables à un durcissement de la réponse policière et judiciaire, contre 74% pour les femmes. Les jeunes, quant à eux, sont légèrement plus tolérants que leurs aînés : 88 % des 18-24 ans et 92 % des 25-34 ans se disent favorables à un durcissement, contre 97 % chez les 35-49 ans et à 98 % chez les 50-64 ans.

118 saisies en un week-end

Pour rappel, l’organisation ou la participation à un rodéo urbain est passible d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende. Si les faits sont commis en réunion, précise CNews, cette peine grimpe à deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Très médiatisés depuis quelques mois, les rodéos font partie des cibles prioritaires de Gérald Darmanin.

En avril dernier, avant sa reconduction place Beauvau, il avait appelé policiers et gendarmes à la mobilisation générale, les encourageant notamment à « saisir systématiquement » les véhicules et à interpeller les conducteurs. Une annonce rapidement suivie d’effets, relate CNews : entre le 13 et le 15 mai dernier, 118 scooters et motos ont été saisis.

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BBC

Could flat tyres soon be a thing of the past?

By Russell HottenBusiness reporter, BBC News

The sight of a car limping along on a near-flat tyre, or a roadside wheel change are still common.

So is the expense of replacing tyres that have worn out prematurely, perhaps because the driver may not have been checking the pressure as regularly as they should.

Sometimes it's difficult not to feel tyres are a car's weak link. But is this about to change?

Is it the end of the black rubber air-filled doughnut first used on vehicles in the 1890s - a product designed to be indestructible, and therefore not easy to recycle?

On a test track in Luxembourg, a Tesla Model 3 is twisting through tight corners, accelerating rapidly, and doing emergency stops. Standard stuff. What's remarkable, though, is the car is sitting on four airless tyres - made by Goodyear, the US manufacturer.

Special plastic spokes, support a thin, reinforced rubber tread. The spokes flex and contort as the car goes through its paces.

Michael Rachita, Goodyear's senior program manager for non-pneumatic tyres (NPTs), is upfront about the limitations: "There will be noise, and some vibration. We're still learning how to soften the ride. But we think you'll be surprised at the performance." He wasn't wrong.

Electric cars and autonomous mobility are changing tyre needs. Delivery firms and shuttle services want products that are low-maintenance, puncture-proof, recyclable, and have sensors that map road conditions.

Car sharing and ride hailing, rather than ownership, are rising in cities. A car with a flat tyre, is a car not making money.

Mr Rachita says: "While air-filled tyres will always have their place, a mixture of solutions is needed. As we move into a world where autonomous vehicles are becoming more common and many cities are offering transport-as-a-service strategies, having a maintenance-free tyre is hugely important."

At Goodyear's labs, the tyres are tested for 24 hours at a time, under different loads and speeds. That's thousands of miles non-stop. Some spokes deform, some break, but the structures continue to perform safely, Mr Rachita says. "It's test-learn, test-learn," he says. "But we're at a stage that's given us a huge amount of confidence. This is the real deal."

Goodyear rival, Michelin, has been working with General Motors (GM) on airless tyres since 2019. In February there were media reports that Michelin's Unique Puncture-proof Tire System (Uptis) could debut on a new Chevrolet Bolt electric car being planned by GM, possibly as early as 2024.

Uptis tyres are made of high-strength resin embedded with fiberglass and composite rubber (for which Michelin has filed 50 patents) to create a mesh structure that surrounds an aluminium wheel.

Cyrille Roget, a scientific and innovation expert at the French tyre maker, won't confirm the Bolt reports, but tells the BBC Michelin will have more to say later this year.

Michelin has been a market leader in airless wheels. Its Tweel (tyre-wheel) has been around since 2005 and is used on slow-moving vehicles, such as farm equipment.

Optimising the technology for road vehicles is, however, a totally different challenge, Mr Roget says: "We have 130 years of experience and knowledge in perfecting inflatable structures like pneumatic tyres. Airless technology is very recent."

Uptis, though, is just a step to something bigger. The company that gave us the pumped-up Michelin Man logo, has a multi-year plan, to create a tyre that is airless, connected, 3D-printed and made entirely of materials that can be melted down and re-used.

Apart from occasional re-treads, it would be zero-maintenance, according to Michelin.

Heavy battery weight means airless structures are particularly suited to electric vehicles. "You can carry more load with a more compliant feel than in an air tyre," Mr Rachita says.

On the other hand, airless tyres have a greater contact patch with the road, increasing the drag. This rolling resistance uses more energy to drive the tyres forward - with implications for battery life and range.

And then there's noise - the hum of rubber-on-road.

"With engine sound removed on an electric car, tyres become the dominant source of noise," says Matt Ross, editor-in-chief of Tire Technology International.

In addition, the rigidity of plastic spokes transmits more vibration through the suspension. Drivers long used to the response and performance of air tyres could take some convincing, he feels.

More important than consumer perception, however, is what regulators decide.

Governments will demand rigorous safety tests and a standardisation of rules. And tyre makers will need to invest heavily in new manufacturing facilities and develop supply chains. It will take years.

Tyre makers hope early adopters in niche areas will help drive the technology forward. "Non-pneumatic tyres (NPTs) are of particular interest to sectors like the military, disaster response, security vehicles, and specialist machinery," Klaus Kraus, head of European research and development at Hankook, tells BBC News.

The South Korean company unveiled the latest version of its i-Flex NPT in January. Smaller than a conventional tyre, a honeycomb of interlocking polyurethane spokes is a breakthrough in coping with lateral and horizontal stresses, the company says.

Bridgestone, the world's largest tyre maker, is interested in industrial applications in farming, mining and construction, where demand could be high from customers that see a costly loss of productivity when tyres fail.

Airless tyres will, initially at least, carry a premium price. But the ability for regular re-treading and 3D printing could be a game changer. Maybe, some experts speculate, consumers won't even need to buy tyres outright. Instead, they'll get them free and pay-per-mile, with sensors monitoring usage.

It's an illustration of where the technology is taking the tyre of the future, says Sosia Causeret Josten, an analyst at Goodyear's Sightline Tyre Intelligence division. As the only contact between the road and the vehicle, tyres offer huge potential.

Perhaps, thanks to cloud computing and algorithms, connected vehicles could deliver information about where government authorities need to make road repairs or lay grit during freezing weather.

Take another example, automatic braking systems. "If the anti-lock braking system (ABS) can tell that the vehicle is driving on half-worn summer tyres, it can react quicker. This advantage can play an important role in an autonomous future, where the vehicle has to react itself," she says.

Not all this tech need be exclusive to airless tyres, or course. And not all manufacturers are convinced NPTs are the future. "To this day, we believe that pneumatic tyres are the best choice for most vehicles," says Denise Sperl, a director of car tyre research and development at Germany's Continental.

Tyres will always need "to simultaneously meet multiple requirements for safety, comfort, performance and sustainability" and air-filled rubber remains the best compromise, she says.

Continental is developing a self-inflating system where pumps and sensors in the wheel keep the pressure at optimum levels.

Like all manufactures, the company is looking into "greener" products. Polyester from recycled plastic bottles will soon be used in its premium tyres, and both Continental and Goodyear are researching a dandelion flower that produces latex similar to rubber trees.

But sustainable alternatives to conventional materials are available only "to a limited extent," Ms Sperl adds. Air tyres have been around so long for a reason - they do the best job. "We remain convinced of this," she says.

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France24 - Monde

Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:31

La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Valeurs Actuelles

Île-de-France : un activiste d’ultragauche, soupçonné d’avoir incendié une soixantaine de véhicules, interpellé

Se rêvant peut-être l’héritier des anarchistes italiens qui, durant le XIXe siècle, prirent l’habitude de se faire sauter un peu partout en Europe, un Italien d’une quarantaine d’années a été interpellé à Paris, dans la nuit du vendredi 10 au samedi 11 juin. Selon Le Parisien, il a été arrêté juste après avoir mis le feu à une voiture immatriculée au corps diplomatique, garée devant l’ambassade du Venezuela (17e arrondissement). Père de famille en apparence respectable, il appartiendrait en réalité aux milieux d’extrême gauche, revendiquant plus précisément une filiation arnacho-autonome.

En quelques années, il serait à l’origine de plus d’une soixantaine d’incendies similaires, pour au moins 120 voitures détruites – le feu se propageant très souvent. Une longévité dans le domaine qu’il doit à un mode opératoire particulièrement précis : agissant souvent le samedi soir, l’homme prenait le soin de laisser son téléphone allumé chez lui. Muni de gants, il conduisait en voiture jusqu’à Argenteuil ou Saint-Denis, d’où il se rendait ensuite – à vélo cette fois – dans les beaux quartiers de Paris. Vêtu de noir, ne circulant que sur des voies non filmées, il procédait ensuite à son passe-temps favori. Avec, dans le viseur, toujours les mêmes clients : voitures diplomatiques, utilitaires de téléphonie ou de BTP – ces derniers, explique Le Parisien, étant visés pour la part qu’ils prennent dans la construction de prisons.

Une enquête confiée à l’antiterrorisme

« Il pouvait arpenter les rues durant quatre heures pour repérer son objectif, il ne prenait jamais de risque, préférant rentrer bredouille ou parfois coller des autocollants dans les rues », raconte au quotidien francilien un policier. Une grande prudence qu’ont cependant réussi à déjouer les enquêteurs de la Sous-direction de la section antiterroriste (SDAT), spécialisés dans l’infra-terrorisme. Leur enquête, qui a duré quatre mois, a été patiemment menée au prix de longues heures de surveillance, d’écoutes téléphoniques et de filatures. Lors de son interpellation, les policiers ont découvert dans son véhicule un briquet, un brassard de police, des autocollants d’ultragauche, des bombes de peinture, un shocker – une sorte de taser – et deux brises-vitres.

Avant de mettre fin aux activités du pyromane anarchiste, les enquêteurs ont eu le temps de découvrir que leur homme avait déjà sévi en Italie au début des années 2010, notamment au sein des milieux No Tav, qui militaient violemment contre le projet de train à grande vitesse reliant Lyon et Turin. Mis en examen lundi 13 juin par un juge du tribunal judiciaire de Bobigny, il devra répondre de « dégradation de biens privés par moyen dangereux » et « mise en danger d’autrui ». Il a été incarcéré.

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France24 - Monde

Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?

Publié le : 29/04/2022 - 16:05

Caroline DE CAMARET

Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.

Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?

Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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  • Nicola BEER, Eurodéputée allemande, groupe Renew Europe (FDP)
  • Paolo BORCHIA, Député européen, Identité et Démocratie (Italie)
  • Marisa MATIAS, Députée européenne, La Gauche (Portugal)
France24 - Monde

À l'approche de l'été, les États-Unis subissent inondations, incendies et canicule

Publié le : 15/06/2022 - 03:20

FRANCE 24 Suivre

Les catastrophes liées à la crise climatique ont lancé la saison estivale avant l'heure aux États-Unis. Une alerte à la canicule s'est abattue sur une partie du Midwest et du sud-est du pays, tandis que de graves inondations ont provoqué des dégâts dans le parc national du Yellowstone, fermé au public. Quant au sud-ouest des États-Unis, il est déjà ravagé par plusieurs incendies.

Inondations, incendies dévastateurs, orages et vague de chaleur potentiellement dangereuse pour un tiers de la population : les États-Unis subissaient mardi 14 juin de plein fouet une série de catastrophes liées au changement climatique à l'approche de l'été.

Près de 120 millions d'Américains étaient concernés à un degré ou un autre par une alerte à la canicule qui s'est abattue sur une partie du Midwest et du sud-est du pays.

"Un dôme de hautes pressions devrait produire des températures supérieures à la normale, voire records, sur toute la zone aujourd'hui et demain [mercredi]", a averti la météo nationale. "Cette chaleur, alliée à un fort taux d'humidité, va probablement générer des températures bien supérieures à 37°C dans de nombreux endroits", prévient-elle. Dans certaines zones de l'Indiana, du Kentucky et de l'Ohio, le mercure devrait ainsi atteindre 43°C.

C'est cette zone de hautes pressions atmosphériques qui déclenche des phénomènes exceptionnels à sa périphérie, a expliqué à l'AFP Alex Lamers, expert de la météo nationale américaine. "Dans de nombreux cas, si vous avez une assez forte vague de chaleur, vous allez trouver tout autour de sa limite des orages et des tornades, des inondations soudaines, des pluies diluviennes", a-t-il dit.

Le parc du Yellowstone fermé

À la frange septentrionale de ce dôme de chaleur, les fortes températures entrent en collision avec des masses d'air frais et ont créé lundi de violents orages, laissant plusieurs centaines de milliers de personnes sans électricité dans le Midwest. Ce front froid risque de provoquer d'autres intempéries destructrices, comme de la grêle ou des vents violents.

Plus à l'ouest, des images publiés par l'agence des parcs nationaux témoignaient des dégâts causés par des inondations dans le parc de Yellowstone. Toutes les entrées de ce vaste parc de près de 9 000 kilomètres carrés, à cheval sur les États du Wyoming, du Montana et de l'Idaho (nord-ouest), restaient fermées jusqu'à nouvel ordre en raison des "conditions extrêmement dangereuses" provoquées par une rivière en crue et des pluies torrentielles. Tous ceux qui se trouvaient encore dans le parc ont été invités à évacuer.

⚠️UPDATE (6/14 @ 6:38pm)⚠️Northern portion of Yellowstone likely to remain closed for substantial length of time due to severely damaged, impacted infrastructure. Visitors traveling to park soon must stay informed about current situation, roads & weather https://t.co/mymnqGvcVB pic.twitter.com/li6Vwy4qLt

June 15, 2022

"Les crues mesurées sur la rivière Yellowstone sont au-delà des niveaux record", dit l'agence des parcs nationaux sur son site Internet. Les inondations ont provoqué des effondrements ou coulées de boue qui coupent de multiples portions de route "et plusieurs ponts peuvent aussi être touchés", précise-t-elle.

Des alertes à la canicule ont parallèlement été lancées dans plusieurs régions de Californie et d'Arizona, où les températures et une sécheresse chronique aggravent encore les risques d'incendie.

Deux feux, chacun ayant déjà parcouru plus de 120 000 hectares, continuaient à brûler mardi dans l'État du Nouveau-Mexique. Les pompiers s'évertuent depuis des semaines à contenir les flammes du Black Fire et du Hermits Peak qui sont alimentées par une végétation exceptionnellement sèche.

Le Nouveau-Mexique et la quasi-totalité du sud-ouest des États-Unis sont en proie à une sécheresse historique et des dizaines d'incendies ont déjà éclaté dans la région avant même le début de l'été. Les pompiers constatent que la fréquence, la taille et l'intensité des feux de forêts et de broussailles n'a cessé d'augmenter ces dernières années.

Le changement climatique, facteur aggravant

L'année 2022 promet encore une fois d'être redoutable de ce point de vue. "Étant donné l'état actuel de la végétation et des incendies, je crains que nous n'ayons quatre, cinq voire six mois très difficiles devant nous", a déclaré récemment le chef des pompiers du comté californien d'Orange.

Les incendies sont courants dans l'ouest des États-Unis, mais ils sont devenus de plus en plus intenses en raison du réchauffement climatique provoqué par les activités humaines, notamment les énergies fossiles.

Selon Alex Lamers, s'il est difficile de faire un lien direct entre le réchauffement et un phénomène météorologique isolé, le changement climatique est indéniablement un facteur aggravant. "Dans chaque phénomène météo, il y a une part de malchance […]. Mais tous ont le climat pour toile de fond et pour faire simple, le changement climatique pipe les dés et augmente la probabilité d'avoir des événements extrêmes", explique-t-il.

Avec AFP

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La vague de chaleur déferle sur la France par le Sud-Ouest

Décryptage

Fin des voitures thermiques en 2035 : "une bonne nouvelle" même si "le véhicule propre n'existe pas"

Le monde dans tous ses États

Réchauffement climatique : la maison brûle !

France24 - Monde

Elles sont l'avenir de l'Europe

Publié le : 08/04/2022 - 12:46

Xavier CHEMISSEUR Céline SCHMITT

Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?

Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.

Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.

>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"

 

Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.

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Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens

présidence française de l'UE

Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens

La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois

France24 - World

Kremlin critic Navalny confirms move to ‘one of Russia’s scariest prisons’

Issued on: 15/06/2022 - 18:29

NEWS WIRES

Jailed Kremlin critic Alexei Navalny said Wednesday he had been transferred to a strict-regime penal colony described by his allies as “one of Russia’s scariest prisons”.

Last month President Vladimir Putin’s top foe, citing inmates, said Russian authorities had been preparing a “prison within a prison” for him.

Navalny had been serving two-and-a-half years at a jail in the town of Pokrov, 100 kilometres (60 miles) east of Moscow, for violating parole on old fraud charges in what his allies say is punishment for challenging the Kremlin.

In March, the 46-year-old had his jail time extended to nine years after he was found guilty of embezzling donations to his political organisations and contempt of court.

“Hello to everyone from the strict regime zone,” Navalny said in a statement posted on Instagram on Wednesday.

“Yesterday I was transferred to IK-6 ‘Melekhovo’,” Navalny said, adding he was in quarantine and did not have “much to say”.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Алексей Навальный (@navalny)

The penal colony near the town of Vladimir and about 250 kilometres east of Moscow has been subject to multiple media investigations into the abuse of inmates.

Navalny’s spokeswoman, Kira Yarmysh, said in May that “the place where he is to be transferred is notorious for its prisoners being tortured and killed”.

She described the Melekhovo prison colony as “one of Russia’s scariest prisons.”

Navalny rose to prominence as an anti-corruption blogger and, before his imprisonment, mobilised anti-government protests across Russia.

In 2020, he barely survived a poisoning attack with Novichok, a Soviet-designed military-grade nerve agent. Navalny has accused Russian authorities, but the Kremlin has denied any involvement.

He was arrested last year on his return from treatment in Germany, sparking widespread condemnation abroad and sanctions from Western capitals.

(AFP)

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Russian court rejects appeal of jailed Kremlin critic Navalny

Kremlin critic Navalny sentenced to nine years in prison for embezzlement

The France 24 Interview

Top Navalny aide: 'Putin shortened his time in power when he went to war in Ukraine'

BBC

Wheels and wheelchairs team up for high speed fun

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Roller skating isn’t necessarily an activity a lot of wheelchair users might expect to take part in, but Wheels and Wheelchairs is helping to change that.

The group brings together wheelchair users and skaters to speed around London and enjoy the sensory rush, collaboration and fun that accessible sport can bring.

They meet every Saturday to skate around Battersea Park. There are other routes, distances and speeds as well, like the fast Friday Night Skate and the slower Sunday Stroll. And they also organise longer routes for keen enthusiasts, like Bath to Bristol, and even roller marathons abroad.

Some of the members spoke to the BBC's Jenna Abaakouk about why they enjoy it so much.

France24 - World

Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

Issued on: 09/06/2022 - 16:24Modified: 09/06/2022 - 16:25

Louise NORDSTROM Follow

Shortly after Russia launched its invasion of Ukraine on February 24, reports of so-called 'filtration' camps in the country’s east began to emerge. Since then, thousands of Ukrainian civilians have passed through the centres, where Russian forces hunt for Ukrainian “nationalists”. This means that many of those being processed are subject to interrogations, strip-searches or worse. 

In early April, Vitaly and his wife and one-year-old daughter were offered a safe passage out of Mariupol. The Russians were going to evacuate them and other civilians by bus to Nikolske, a small industrial town controlled by pro-Russian forces around 20 kilometres northwest of the besieged city.

Once they arrived, the men were separated from the women, and sent toward a trailer where they were told they would be searched. Or “filtered”, as the troops guarding them put it.

“We took turns going into the trailer, where two soldiers checked everything: phones, tattoos, personal belongings,” he told the independent Russian-language news website Meduza in a May 12 interview. When Vitaly entered the trailer, he saw two men stripped to their underwear – one of them with his hands behind his head facing the wall, and the other sitting in a corner on the floor.

“As I understood it, they recognised [them as] participants of some anti-Russian rallies.”

Vitaly, who was also strip-searched, was luckier, but only after successfully managing to explain why he had an American eagle tattooed on his body, and why his mobile phone was so clean of any messenger apps. “I had to prove I had nothing to do with the [Ukrainian military],” he said. “In the end they let me go.”

‘Men are rounded up and sent for filtration’

Vitaly’s story is one of the many such testimonies surfacing from filtration camps that are mainly located in Ukraine's eastern Donbas region, where Russian and local pro-Russian separatist forces often work in tandem.

While some Ukrainians are forcibly brought to the camps, others have no other choice but to come on their own, since they are often part of the Russian evacuation process in besieged areas.  

According to Human Rights Watch, there are at least 13 of these centres now in operation. “Males, especially in places like Mariupol, are literally rounded up and sent for filtration,” Tanya Lokshina, Europe and Central Asia associate director for Humans Rights Watch, told FRANCE 24. “It’s organised by the DPR [the self-proclaimed “Donetsk People’s Republic”] with assistance from Russia,” she said, listing some of the best-known locations as Novoszovsk, Dokuchaevo, Staribesheve, Bezymenne and Kazatske.

But the intense filtration tactics are not just reserved for men. Anna Zaytseva, a French teacher from Mariupol whose husband was taken prisoner of war while fighting with the Azov regiment – a Ukrainian far-right volunteer battalion - told FRANCE 24 how she was interrogated and strip-searched during her evacuation.

“They told us to strip. I have a tattoo that says ‘life is beautiful’ in French. They [the soldiers] thought it wasn’t French, that maybe it was German, and they thought that it might be evidence that I somehow have Nazi connections,“ she said.

‘Villages turn into internment camps’

Lokshina described the filtration camp stays as “very intrusive and painful“, noting that sometimes, the process can last for several days, or even weeks.

She recounted a testimony she received from a man who was “rounded up” along with around 200 males in Mariupol in late April and sent to a filtration camp in Kazatske. “They had their passports taken and were told the process would only take a few days.”

Although the screening itself only took a few days, the men never had their passports handed back to them, meaning they were unable to leave. “The entire area was literally crawling with military, and trying to leave those villages without a passport would be completely suicidal. Although they’re not kept under lock and key as such, the villages basically turn into internment camps.”

‘He came back totally numb’

In the meantime, the men were put up in a local school in almost prison-like conditions, given only food like rice, bread and pasta to eat. “They basically slept on desks and in the hallways. Many of them got sick, sick with respiratory diseases, likely covid, flu and all sorts of stomach bugs, because the quality of the water was not fit for drinking. People were vomiting, and had diarrhoea. It was horrendous.” 

During their stay, which would last a total of 40 days, one man got particularly frustrated and kept on questioning the pro-Russian forces about why they were being held.

”Then at some point, my interlocutor told me that the DPR forces just came for him and said: ‘So, you have some questions why you’re being kept here? We’re going to answer those questions.’ And then they took him away. Four days later, they brought him back. When he came back, he was totally numb. He wouldn’t say a word about what happened to him. Although there were no visible signs of torture, I think it’s safe to assume that he had an intense and painful experience.”

All of a sudden the men in Kazatske were handed back their passports and let go. But no reason or explanation was ever given for their lengthy stay.

Those who make it though filtration, those who don’t

Lokshina explained that those who pass the filtration tests are handed a document with the letters FP – Filtration Point – written on it, meaning they can move “freely” within and around the DPR.

Then there are those who don’t make it through the filtration, but little is known about their actual fate.

Lokshina pointed to a case in Bezymenne, where a group of Ukrainian males filmed the living conditions of the filtration camp they had been confined to, and uploaded it to the internet.

Once the video hit social media, their captors rounded them up and took them away. ”According to trustworthy information, but it’s not official, it appears they are in DPR-controlled territory, in jail. They are being accused of filming in a place where filming is supposedly forbidden, and for spreading fake news.”

The Kremlin has denied any involvement in the filtration camps, dubbing them as “lies”, while the self-declared DPR has rejected all Ukrainian accusations of unlawfully detaining, filtrating and maltreating Ukrainian civilians in what it itself officially refers to as “reception centres”.

Internationally, however, the camps have received harsh criticism, and even been compared to Nazi Germany’s concentration camps.

“Reports indicate that Russian Federal Security agents are confiscating passports and IDs, taking away cellphones, and separating families from one another,” she said. “I do not need to spell out what these so-called filtration camps are reminiscent of. It’s chilling, and we cannot look away,” Linda Thomas-Greenfield, the US ambassador to the United Nations, said in an April 5 briefing to the UN Security Council.

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‘We’re trying to go on with our lives’: Lysychansk residents endure Russian bombardment

Dozens of civilians evacuated from besieged Ukrainian city of Mariupol

ON THE GROUND

In ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’

France24 - World

Spain mulls whether to send high-tech tanks to Ukraine

Issued on: 10/06/2022 - 20:32Modified: 10/06/2022 - 20:34

Sébastian SEIBT

Spain this week confirmed an explosive report that it is considering supplying the Ukrainian army with dozens of Leopard 2 main battle tanks. The move would make Spain the first NATO-country to provide Kyiv with modern third-generation military vehicles and could heavily impact Ukraine’s chances in its battles against Russia in Donbas. But the news has put Berlin in a tough spot since its lawmakers would have the final say on whether the German-built super tanks ought to roll in Ukraine or not.

“The possibility of making this shipment is on the table,” Spain’s Defence Minister Margarita Robles on Wednesday confirmed to Spanish broadcaster Cadena SER, after daily newspaper El Pais on the weekend revealed the government was considering sending around 40 Leopard 2A4 tanks to Ukraine.

According to the paper, which cited government sources, Spain’s Prime Minister Pedro Sanchez had made the offer to Ukraine’s President Volodomyr Zelensky already during an April 21 visit to Kyiv, but said the plans had then temporarily been put on hold due to the complexity of the operation.

The article also said that Spain had offered to provide Ukrainian troops with the necessary training to operate the tanks, which would take place in Latvia where Spain currently has 500 soldiers deployed as part of NATO’s Enhanced Advanced Presence operation.     

Mothballed for a decade

In 1995, Spain bought 108 Leopard 2 main battle tanks from Germany. Around 40 of them were deemed surplus, and have for the past decade or so been left gathering dust in an army logistics base in Zaragoza. These are the tanks that Madrid is now considering delivering to Kyiv.

But even though Spain sees no immediate use for these tanks itself, handing them over to Ukraine would represent a huge leap in the West’s military support for Kyiv. “It would be the first time a NATO country supplied [Ukraine with] modern Western battle tanks,” German media stated shortly after El Pais published its article, noting Russia might interpret the move as a deliberate escalation of the conflict, and could go as far as accuse NATO of acting as a co-belligerent to Kyiv.

The tanks would inevitably boost Kyiv’s capabilities on the battlefield, where up until now it has had to make do with mainly Soviet-era T-64 and T-72 vehicles from the 1970s.

Gustav Gressel, an expert on Russian military issues at the European Council on Foreign Relations in Berlin, said that there are two main problems with these old USSR-era tanks. “They’re starting to run out […] and some components are only available via Russia which is far from ideal considering the current context.”

Alexandre Vautravers, a security and armaments expert and editor at the military magazine Revue Militaire Suisse (RMS), also pointed to the fact that these tanks are not fit for modern warfare. "They are what we call second-generation tanks, manufactured until the 1970s, whereas the Leopard 2s are third-generation tanks."

What difference would Leopard 2 make in Donbas?

According to Vautravers, switching to Leopard 2 would be a huge lift for the Ukrainian army in Donbas, considering Russia has mainly deployed second-generation – albeit upgraded – tanks to the area.

"The armour of the third-generation tanks, especially on the front, is twice as effective as on previous-generation vehicles," he explained.

They also have much greater firepower: The firing rate is faster, and the ammunition used can pierce armour to a much greater extent than second-generation tanks ever could.

The Leopard 2s are also much more mobile. Although there is not that much difference in top-speed (70 km/h versus 60 km/h), "these vehicles can accelerate much easier and move much quicker in difficult terrain," he said.

"The on-board electronics have made considerable progress," he added, pointing to the Leopard 2’s digital fire control system, as well as some of its other high-tech features, which include advanced night vision and sighting equipment.

In all, Vautravers said a Leopard 2 tank in motion can “fire with almost as much precision as if it were standing still", and are much quicker to fire off the first shot “which is often decisive in a tank versus tank confrontation."

In order to take advantage of the Leopard 2’s full potential, however, Vautravers underscored the importance for the Ukrainians to get proper training, since second-generation and third-generation tanks were not at all built for the same purposes. “If it would be used in the same way [as a second-generation tank] – to defend yourself basically – you wouldn’t see a big difference,” he said, noting the Leopard 2’s strengths lie in its offensive capabilities.

Tough spot for Germany

But there is another hurdle that could prevent Ukraine from receiving the super tanks – the fact that they were manufactured in Germany. According to German daily Süddeutsche Zeitung this means that Berlin would have to approve Madrid’s potential export of Leopard 2s to Kyiv.

But the topic of sending tanks to Ukraine is especially sensitive in Germany, where discussions have so far only been limited to potentially supplying Kyiv with second-generation vehicles. And even those plans have been slow to get off the ground.

“For historical reasons, [German Chancellor Olaf] Scholz is very afraid of the political impact of images showing German tanks firing at Russians," Gressel explained.

Spain’s potential plans to send third-generation German tanks to Ukraine would therefore make Berlin more than uncomfortable, which, up until now, has been able to argue that even if it chooses not to equip Ukraine with tanks itself, other European countries are free to do so.

The latest developments in Spain, however, have made it clear that “Germany makes and supplies tanks to almost half of Europe”, Gressel said.

Europe’s willingness to support Kyiv with modern military equipment, therefore, seems to depend more on Germany than any other country on the continent.

This article was translated from the original in French.

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Accounts of interrogations, strip-searches emerge from Russian ‘filtration’ camps in Ukraine

As It Happened

Ukraine strikes Russian military targets, France offers to help lift Odesa blockade

Focus

Meet the Ukrainian forces using French-supplied Caesar howitzers

Opex 360

L’armée polonaise commande des ponts flottants motorisés au français CNIM pour 320 millions d’euros

par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

Étant donné le nombre de chars qu’elle aligne, l’armée polonaise a besoin de moyens pour franchir les cours d’eau [ou les « coupures humides »]. D’où la commande qu’elle vient de passer auprès du groupe français CNIM, qui, pour rappel, équipe l’armée de Terre avec ses ponts flottants motorisés [PFM], lesquels ont récemment été modernisés.

L’annonce de la signature de ce contrat a été faite par le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, via Twitter. Cela étant, s’il en a donné la valeur [1,5 milliard de zlotys, soit un peu plus de 320 millions d’euros], il n’a pas précisé l’entreprise à qui il venait d’être notifié.

Cela étant, CNIM Systèmes Industriels a fait savoir, plus tard, qu’il fournirait « plusieurs centaines de mètres de Pont Flottant Motorisé » de nouvelle génération à l’armée polonaise.

« La nouvelle génération de ponts flottants motorisés PFM répond aux besoins des armées de terre pour le franchissement continu ou discontinu des véhicules les plus lourds. En remportant cet appel d’offre, CNIM Systèmes Industriels réaffirme sa position de leader pour la fourniture de systèmes de franchissement hautes performances », a commenté Xavier Montazel, le directeur de « Business Unit » Systèmes de l’industriel français.

Pour rappel, un PFM est constitué de plusieurs modules d’une dizaine de mètres de long, dotés chacun de deux moteurs hors-bord et pouvant se verrouiller les uns aux autres. Des rampes d’accès sont installées aux extrémités. Il est aussi possible de l’utiliser comme un bac pour naviguer d’une rive à l’autre.

Wojska inżynieryjne otrzymają wkrótce nowe parki pontonowe, pozwalające na wykonywanie przepraw przez rzeki m. in. czołgom M1A2 SEP v.3 ABRAMS. Wartość podpisanej dziś przez Agencję Uzbrojenia umowy to 1,5 mld zł. pic.twitter.com/PJWuDAn4Eg

— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 15, 2022

Le Pont Flottant Motorisé de nouvelle génération choisi par la Pologne est compatible avec l’ensemble des porteurs 8×8 en service dans les forces armées des pays membres de l’Otan. « Équipés de moteurs intégrés haute performance », explique CNIM Systèmes Industriels, « ses modules sont pilotés par une commande unique garantissant une construction et une mise en oeuvre simples et rapides tout en réduisant l’empreinte logistique [pas de recours aux bateaux pousseurs auxiliaires, par exemple] et le nombre d’opérateurs ». En outre, il peut être équipé de deux rampes d’accès différentes [tactique ou flottante].

En outre, assure CNIM, le PFM NG est aérotransportable et interopérable avec l’ensemble des ponts flottants en service. L’un de ses atouts et qu’il permet le franchissement de cours d’eau de tous les types de véhicules blindés, dont le char M1A2 Abrams, récemment commandé à 250 exemplaires par la Pologne auprès des États-Unis. D’ailleurs, M. Błaszczak n’a cité que le char américain pour justifier cette commande.

Sans doute que ce contrat obtenu par CNIM en annoncera d’autres. Les Pays-Bas pourraient suivre… De même que la… France, la Direction générale de l’armement [DGA] ayant émis, l’an passé, une demande d’information dans le cadre du programme SYFRALL [Système de franchissement lourd-léger] afin de remplacer, à terme, les PFM2. Et cela pour au moins deux raisons : l’âge de ces systèmes et, surtout, la masse des véhicules SCORPION, bien plus lourds que leurs prédécesseurs.

France24 - World

After Queen Elizabeth, what future for the Commonwealth?

Issued on: 04/06/2022 - 11:58

Diana LIU Follow

As the United Kingdom celebrates Queen Elizabeth’s 70th year on the throne, many in Britain and abroad are questioning the future of the Commonwealth of Nations, a group of 54 nation-states largely comprised of former British colonies which the Queen has championed throughout her reign. What purpose does this international club of nations serve, and what may the future hold? 

With roots in the British empire, the Commonwealth in its modern-day form came about in 1949 with the London Declaration establishing a precedent of member states being “free and equal”. Membership was not contingent on recognising the British monarch as the head of state. King George VI was the political association’s first head, and Elizabeth II took over in 1952 after her ascension to the throne.

Based on free and voluntary cooperation, the 54-member organisation represents about a quarter of the world’s population, with the vast majority being former British colonies.

These member states share in the values of democracy and human rights and champion youth affairs and the environment, among other issues. They participate in a biennial Commonwealth Heads of Government meeting, over which the queen presides, and the Commonwealth Games, an international sporting event which occurs every four years.

“The Commonwealth was created as an alternative way to keep ties of voluntary friendship and mutual interest among nations linked through English language and, for the most part, relationship with Britain as former colonies,” said Cindy McCreery, historian and senior lecturer at the University of Sydney and a specialist in the history of the British Royal Family.

“One of its key achievements is keeping so many diverse states in it - Canada, the UK, Australia, India, Caribbean countries and former colonies in Africa,” McCreery added. “The Commonwealth is also remarkable in that states have left and come back - like South Africa, which left the organisation under apartheid and came back voluntarily”.

Throughout her reign, Queen Elizabeth has played a crucial role in championing the Commonwealth and maintaining its relevance.

“The Commonwealth has always been a priority to the Queen, which is a key reason as to why it still survives,” said Craig Prescott, a lecturer in UK constitutional law at Bangor University.

“She has visited countries in the Commonwealth throughout her reign until relatively recently — her last trip abroad was to Malta in 2015 for the Heads of Government meeting. She has always reminded people of the importance of the Commonwealth, in her Christmas address or in her Commonwealth Day message."

“Elizabeth has been enormously influential. She has taken a great interest in leadership in the Commonwealth Heads of Government meetings, has tried to patch up differences between leaders and keep people feeling as though it is relevant for their nation to stay in the Commonwealth”, McCreery added.

A hangover from the colonial past or a useful platform for smaller states?

Although some of the wealthier nations in the Commonwealth, such as Australia, New Zealand, and Canada, still retain the Queen as their head of state, members in the Caribbean seem keen on breaking with the royal hierarchy. Officials in at least six countries in the Caribbean have indicated they they plan on removing the monarch as their sovereign following Barbados, which became the region’s newest republic at the end of 2021.

Prince William and Kate Middleton, the Duke and Duchess of Cambridge, visited the Caribbean in March in what was widely seen as an attempt to persuade countries not to sever ties with the monarchy. Their visit was met with protests in Belize and in Jamaica, where people called for a formal apology from the royals for the enslavement of Africans and demanded reparations.

Yet, even as smaller states move to reject the monarchy as a symbol of a colonial past to which they no longer wish to be tethered, staying in the Commonwealth could be seen as a way to continue to reap certain benefits under the British crown.

“When Barbados became a republic, it no longer had the Queen as the head of state, but this didn’t change its relationship to the Commonwealth. We don’t see countries leaving the Commonwealth en masse when they become republics,” said McCreery.

“On their own, small states in the Caribbean would have very little leverage in international affairs - so the Commonwealth is the main avenue they have for getting critical mass. The organisation offers a way for smaller states to band together and potentially have more influence regarding issues like climate change. It gives them a global platform to talk about issues of concern to them, find fellow members that share similar experiences, and potentially get wealthier members like Australia to help out in a spirit of friendship,” she added.

“It is significant that 54 nations signed up for it. I think nations feel that there is something in it for them, and that it’s not just a colonial hangover.”

What future for the Commonwealth?

As the monarch celebrates her platinum jubilee, many are asking what the future of the Commonwealth will look like when its strongest champion is succeeded by Prince Charles, who is presently heir to the British throne. The Commonwealth has been criticised as being ineffective, with a poor track record of bringing about major policy changes, and many have suggested that it has perhaps run its course historically.

“The biggest open goal of the Commonwealth is tackling climate change, as many countries in the organisation are likely to suffer greatly due to its effects. The organisation could really have a role to play, for instance by supporting countries to move away from carbon to net zero emissions,” said Prescott.

“Prince Charles has always showed a strong interest in climate change, so this may make him appealing to members of the Commonwealth. But this may require rethinking the shape of the Commonwealth — its resources and capabilities. There hasn’t really been political will to scale it up. It might as well be that it has been superseded by other international organisations and alliances, like the G20”, he adds.

“I bet that Charles will be much more interventionist for issues like the environment and youth affairs,” McCreery predicted. “Charles may actually have the ability to get more done than Elizabeth, as he has significant experience working with organisations that are campaigning in these areas.”

For the historian, the Commonwealth has a future and potential that is not necessarily tied to the Queen. It is a future model of the Commonwealth that may be gathering pace. In recent days, speculation has arisen that Australia may be the next Commonwealth nation to become a republic after the new prime minister, Anthony Albanese, appointed an Assistant Minister for the Republic.

“I think that more members of the Commonwealth will become republics, but that is more linked to their constitutional relationship to Britain rather than membership in the organisation. I’m sure many states would see it as a good organisation to be a part of, even if it’s only as a backup. The Commonwealth has potential, although I am not sure if it will reach it.”

For British conservatives, further engagement with the Commonwealth could help the UK achieve Prime Minister Boris Johnson’s “Global Britain” strategy, which consists of reconnecting with “old friends and new allies” in a post-Brexit world. Yet the success of this aspect of the country's foreign policy remains to be seen.

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Honouring Queen Elizabeth II's monumental Platinum Jubilee

PLATINUM JUBILEE

Queen Elizabeth to miss Jubilee thanksgiving service after ‘discomfort’ at kickoff

The Debate

The longest reign: What next for the British monarchy?

France24 - World

Shipping movement continues in the Black Sea despite Ukraine war, sanctions

Issued on: 05/06/2022 - 20:07Modified: 05/06/2022 - 20:16

FRANCE 24 Follow

In response to Western sanctions over its invasion of Ukraine, Russia has blocked hundreds of ships mostly containing Ukrainian grain exports in the Black Sea and the Sea of Azov. Despite the blockade, observers have noted near-normal rates of shipping activity throughout the area. Key regional player Turkey has so far refrained from taking on a decisive role in stopping potential theft of the grain. 

The blockade risks causing a global food crisis as Ukraine is one of the world’s top agricultural suppliers, exporting upwards of 25 million tonnes of grain and other goods to international markets.

Some analysts say that Russia is using food as a weapon of war. The European Union hopes to overcome the supply problem by creating a land corridor to Poland’s Baltic Sea ports that would allow Ukraine’s vital food exports to reach the rest of the world. 

The number of ships on the route is nearly the same as before the war at 40,000, according to experts.

According to Vasyl Bodnar, Ukraine's ambassador to Turkey, the problem is that Russia is taking advantage of the blockade it has imposed to "steal Ukrainian grain and send it overseas from Crimea, including to Turkey". 

"In May alone, we counted at least 10 passages including two round trips from three vessels flying the Russian flag ... Not to mention those that we would have collectively missed."

According to an article in The Hill by Garrett I. Campbell, a retired US Navy captain, and Anna Borshchevskaya, a senior fellow at the Washington Institute for Near East Policy, one solution to this blockade could be to reflag international merchant vessels, meaning to have these ships fly flags from countries with which Russia has ties and thereby recommence international exporting that way.

Although Turkey has officially condemned Russia’s offensive in Ukraine, it has positioned itself as a neutral mediator and refused to join the West in implementing sanctions against Moscow. 

Turkey is a key regional player thanks to the 1936 Montreux Convention regarding the Straits, an international agreement that could play a decisive role in the Ukraine conflict since it allows Turkey to decide if, and which, civilian vessels and military warships can pass through the Dardanelles and Bosphorus straits, which form the seagoing link between the Black Sea and the Mediterranean.

After Ukraine asked Turkey to intervene to maintain regional peace, Ankara agreed to close the straits to Russian warships in late February. Russian ships had entered the Black Sea in early February and Turkey said it would not prevent Russian warships from entering the sea if Russia claimed they were returning home. A diplomatic source in Ankara added that Turkey is not legally entitled to intercept commercial ships or search them.

"We don't follow the ships on their way out of the Straits. We monitor them 10 kilometres before they enter and 10 kilometres after they leave," the source told AFP on condition of anonymity.

Elizabete Aunina, a researcher at Amsterdam University, told AFP: "If we look at the vague words of the Montreux treaty, it leaves a lot of room for interpretation."

"It did not foresee that merchant vessels could be carrying stolen goods... Turkey has before showed a certain commitment to sticking to the very basic interpretation of the Convention as a way to also protect itself from entering deeper into the conflict."

The European Union has imposed an embargo on Russian imports but tankers flying Greek and Maltese flags can be seen sailing through the Bosphorus up to the Black Sea and heading to Russian ports.

Maritime corridors

From his terrace overlooking the Bosphorus, Yoruk Isik, a 50-year-old Istanbul-born geopolitical analyst, has been observing ship movements on this key waterway between the Black Sea and the Mediterranean for the past decade.

Isik uses a combination of real-time tracking applications, a strong network of observers, and Russian and Ukrainian activists as well as satellite images to keep an eye on vessels.

"We can see from end to end," he said.

Some freighters loaded the wheat at Ukrainian ports that were under Russian blockade such as Odesa, Chornomorsk and Mariupol, he said.

These ships are bound for Syria, where Russia has an operational base, and then either Lebanon or Egypt, two countries that normally buy 81% and 85% of their grain, respectively, from Ukraine and are facing a food crisis as a result of this war.

Isik also saw a flotilla of old Turkish boats that have "never been seen before in the area" suddenly appear under another flag in the Russian port of Novorossiysk, which are "likely under contract with the Russian government".

He gives a few examples of others : Kocatepe (now Tanzania), Barbaros (Equatorial Guinea), Hizir (Malta) and Sampiyon Trabzonsport (Cameroon). Isik, who has a list of the cargo ships that belong to the Russian defence ministry and those of the private companies operating on its behalf, feels that "what is happening is unacceptable".

Geopolitical fallout

Africa has also been severely affected by the war in Ukraine. When Macky Sall, Senegal's president and the current head of the African Union, met with Russian President Vladimir Putin on Friday he said Russia’s blockade of Ukraine and its grain exports had worsened food crises in Africa. But Sall also acknowledged that Western sanctions on Russia had aggravated Africa’s lack of access to grain.

Many African countries have longstanding ties to Russia, some of which date back to when the Soviet Union supported these countries’ wars of independence against their colonial rulers. Putin has made sure to cultivate these relationships and thus has managed to avoid the ire of many African countries regarding the war in Ukraine.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov will visit Turkey on Wednesday, June 8, to discuss the possibility of establishing "sea corridors" – although Russia is secretly exporting Ukrainian wheat for its own benefit, according to some analysts.

"This is the information we get but we cannot stop, or check, or question the intention of any cargo ship except if we feel a threat to Turkish peace or security," the diplomatic source said.

EU considering tighter sanctions

"If Russia exports Ukrainian products, nobody authorises Turkey to stop the vessels," said Yucel Acer, an international law professor at the University of Ankara. 

The European Commission, however, is preparing its response, said a source in Brussels when their vessels are caught in the act.

"Most of these vessels are covered by European and British insurance: with this new package, they will no longer be able to use them," said the source. "This should have a significant impact."

But Turkey could do more, said Aunina of Amsterdam University.

"Following the annexation of Crimea (on 18 March 2014), Turkey technically banned ships from Crimea in its ports," Aunina said, adding: "This could be done as well."

Before the war, Ukraine was on track to become the world's third-biggest exporter of wheat. Africa and the Middle East both consume more bread products than other parts of the world and so are heavily reliant on Ukrainian exports. Africa imported $1.4 billion in wheat from Ukraine between 2018 and 2020, representing 12% of its wheat imports. 

(FRANCE 24 with AFP) 

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Russian blockade of Ukraine's ports puts global food supply at risk

AS IT HAPPENED

Russia says flagship Moskva cruiser of its Black Sea fleet has sunk

People & Profit

Global food crisis: Leaders urge action as Ukraine war strains supply chains

Opex 360

La France a signé une lettre d’intention pour un « plan ambitieux » de soutien aux forces navales roumaines

par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

En marge du déplacement du président Macron à Constanta [Roumanie], où il a rencontré les militaires français de la mission Aigle, lancée dans le cadre de l’Otan après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, et son homologue roumain, Vasile Dincu, ont signé une lettre d’intention visant à « développer les capacités » de la Forțele Navale Române [Force navale roumaine] en s’appuyant sur le « savoir-faire industriel français et la crédibilité opérationnelle » de la Marine nationale.

Le ministère des Armées n’a pas donné de précisions sur l’ampleur de cette coopération. Cela étant, M. Macron a livré une indication lors de la conférence de presse qu’il a donnée ce 15 juin, au côté de Klaus Iohannis, le président de la Roumanie. « Nous travaillons à la demande des autorités roumaines à un ambitieux partenariat de soutien aux forces navales roumaines », a-t-il affirmé.

Étant donné l’importance stratégique de la mer Noire, qui est l’un des carrefours essentiels pour le transit des ressources énergétiques ainsi que pour les échanges commerciaux entre les Balkans orientaux et le sud du Caucase [voire entre l’Europe et le Moyen-Orient], la force navale roumaine a des capacités limitées, lesquelles se résument à trois frégates « polyvalentes » [dont deux acquis d’occasion auprès du Royaume-Uni] et sept corvettes [dont trois de type « Tarantul », héritées de la période soviétique]. À noter qu’elle dispose d’un sous-marin de classe Kilo, qui n’a plus navigué depuis 1996. Ce qui paraît insuffisant au moment où la guerre fait rage en Ukraine…

Cela étant, la modernisation des deux anciennes frégates de la Royal Navy est envisagée, de même que l’acquisition de quatre nouvelles corvettes. Seulement, ces projets tardent à se concrétiser, alors que Bucarest avait indiqué, en 2019, avoir désigné Naval Group pour les mener à bien, à l’issue d’un appel d’appel d’offres assez mouvementé. Dans un premier temps, l’italien Fincantieri en avait contesté le résultat. Puis le néerlandais Damen lui emboîta le pas.

Les recours déposés devant la justice furent tous rejetés. Seulement, et alors qu’il n’y a maintenant plus d’obstacles, le contrat n’a toujours pas été finalisé. Selon la presse roumaine, un désaccord entre Naval Group et le chantier naval de Constanta serait apparu sur la responsabilité de la construction des navires. Le groupe français souhaite qu’elle soit assumée par son partenaire roumain étant donné que celui-ci doit construire les corvettes. Or, il n’en est pas question pour la partie roumaine.

Seulement, ce programme de corvette traîne depuis près de sept ans… Et il « ne répond plus entièrement à nos besoins », a récemment déclaré M. Dincu. « Nous avons besoin d’un programme beaucoup plus complexe », a-t-il ajouté.

Aussi, la lettre d’intention signée ce 15 juin viserait donc probablement à débloquer ce dossier. Pour rappel, le choix de la Forțele Navale Române s’était porté sur la corvette Gowind de Naval Group, dotée du système de gestion de combat Setis et de capacités de lutte anti-sous-marine et de lutte anti-aérienne reposant respectivement sur les sonars de coque et remorqués de Thales et les missiles MICA-VL de MBDA.

Mais comme le président Macron a évoqué un « plan ambitieux », sans doute est-il question d’aller plus loin. Compte tenu de la situation en mer Noire, la force navale roumaine pourrait avoir besoin de sous-marins à propulson classique. C’est d’ailleurs ce qu’a indiqué le ministre roumain de la Défense, en mai dernier.

« Nous espérons produire des sous-marins en Roumanie à l’avenir, mais pour l’instant nous devons en acheter ‘sur étagère’ car la mer Noire est très peuplée, elle est pleine de ‘requins' », a en effet déclaré M. Dincu.

Une réflexion avait été engagée sur ce point en 2018 par le ministère roumain de la Défense, qui avait estimé qu’au moins trois sous-marins seraient nécessaires à la Forțele Navale Române. Et, à l’époque, le sous-marin de type 214 de l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems, semblait favori. Mais, faute de crédits, ce programme n’a pas pu aller plus loin. Désormais, avec l’intention affichée de porter ses dépenses militaires à 2,5% du PIB, la Roumanie aura sans doute plus de latitude pour avancer sur ce dossier. Avec l’appui de la France? Dans ce cas, Paris pourrait proposer des Scorpène, produits par Naval Group.

Cela étant, d’autres domaines peuvent faire l’objet d’une coopération. Comme, par exemple, l’aviation de patrouille maritime, les forces roumaines étant dépourvues de moyens en la matière. Ou encore le renseignement naval.

France24 - Monde

La RD Congo "condamne" le "soutien" du Rwanda aux rebelles du M23

Publié le : 15/06/2022 - 00:53

FRANCE 24 Suivre

Kinshasa a condamné, mardi soir, "la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l'armement" de la rébellion du M23 qui a repris les armes fin 2021, tout en promettant de défendre "chaque centimètre" de son territoire.

Après les soupçons et les mises en garde, Kinshasa hausse le ton. La République démocratique du Congo (RD Congo) a "condamné", mardi 14 juin au soir, le soutien apporté selon elle par Kigali aux rebelles du "M23".

Le gouvernement de la RD Congo "condamne la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l'armement de cette rébellion", a indiqué le ministère de la Communication et des Médias dans un communiqué. "Nous défendrons chaque centimètre de notre territoire", ajoute le texte, diffusé au lendemain de la prise par les rebelles du M23 ("Mouvement du 23 mars") de la localité de Bunagana, important centre de commerce situé à la frontière ougandaise, dans la province congolaise du Nord-Kivu (est).

Ce communiqué de presse du ministère de la Communication évoque dans un premier temps la visite de six jours en RD Congo du roi des Belges, dont la dernière étape s'est déroulée dimanche à Bukavu (Sud-Kivu), à l'hôpital du Dr Denis Mukwege, colauréat du prix Nobel de la paix 2018 pour son action en faveur des femmes victimes de viols dans cette région en proie aux violences des groupes armés depuis près de trente ans.

Le médecin a évoqué "les multiples agressions dont est victime" la RD Congo. "La plus récente, qui se déroule encore sous nos yeux, est celle du groupe M23 dont le soutien du Rwanda est connu de tous depuis des décennies", a-t-il ajouté, cité par le communiqué.

"Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, a quant à lui indiqué que nous avions le droit d'exiger de nos voisins que notre territoire soit respecté et que la Belgique tenait au respect strict de l'intégrité territoriale" de la RD Congo, poursuit le communiqué. "Le roi Philippe de Belgique et la communauté internationale ont un rôle important à jouer pour installer urgemment une diplomatie régionale qui amènera à l'apaisement des tensions et à la résolution pacifique du conflit", ajoute le texte.

"Invasion"

Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants. Les combats se sont intensifiés ces dernières semaines et Kinshasa a clairement accusé Kigali de soutenir cette rébellion.

La semaine dernière, l'armée de RD Congo avait accusé Kigali d'avoir envoyé 500 de ses militaires dans l'est du pays, ce que le gouvernement rwandais avait une nouvelle fois démenti, comme il nie tout soutien au M23. Lundi, après la prise de Bunagana, l'armée congolaise accusait le Rwanda d'"invasion" de son territoire, en assurant que "toutes les dispositions étaient mises en place pour la reprise en main de la situation".

Depuis plusieurs semaines, des manifestations sont organisées en RD Congo pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda. Mardi encore, quelques centaines de personnes se sont rassemblées devant le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa pour demander l'expulsion de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega. Celui-ci avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde "sévère", selon les autorités congolaises.

Les relations entre Kinshasa et Kigali sont tendues depuis le génocide au Rwanda en 1994, avec l'arrivée massive en RD Congo de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré les Tutsi, chaque pays s'accusant mutuellement de soutenir des groupes rebelles antagonistes. Elles s'étaient apaisées après l'arrivée au pouvoir, début 2019, de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 a ravivé les tensions.

Avec AFP

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RD Congo : le roi des Belges appelle les jeunes Congolais à "regarder vers le futur"

RD Congo : Félix Tshisekedi n'a "aucun doute" quant au soutien du Rwanda au M23

Info ou intox

Les tensions grandissantes entre la RD Congo et le Rwanda provoquent un regain d'infox

L'Humanité

Y a-t-il un risque de stagflation ?

Le débat

L’inflation, qui atteignait en mai plus de 8 % sur un an, pourrait entraîner une récession économique. Cette combinaison aurait des effets redoutables sur les revenus et l’emploi.

Pierre-Henri Lab

La flambée des tarifs du gaz et du pétrole qui freine la croissance et la politique anti-inflation de la Banque centrale européenne vont ralentir l’activité.

Xavier Timbeau Économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques

L’inflation atteint en zone euro, en mai 2022, plus de 8 % sur un an, du jamais-vu depuis la création de la zone euro. Cela rappelle les chocs pétroliers des années 1970 et la combinaison d’une forte inflation avec une montée du chômage. Cette combinaison redoutable touche les consommateurs par la perte de pouvoir d’achat et les salariés par de faibles progressions des salaires ou moins d’emplois. Par exemple, nous anticipons une perte moyenne par unité de consommation (en tenant compte de la structure familiale) de presque moins 1 % sur l’année 2022, du jamais-vu depuis 1983.

Face à l’inflation, les cadeaux intéressés d’Emmanuel Macron

Le ciseau de la stagflation est en place. L’inflation découle de la hausse des prix des matières premières, qui provoque une perte de pouvoir d’achat pour tous. Le bouclier tarifaire, à travers le blocage des prix du gaz naturel pour les particuliers ou de l’électricité, en absorbe une partie, avec un coût budgétaire considérable (plus de 25 milliards d’euros depuis septembre 2021). Quoi qu’il en soit, c’est un transfert de revenu des pays consommateurs de gaz naturel ou de pétrole vers les pays producteurs.

La balance des paiements de la France permet de suivre les dépenses nettes en énergie chaque mois du pays. Elles sont passées en moyenne en 2019 de l’ordre d’un déficit mensuel de 3,5 milliards d’euros à 8,5 milliards d’euros en avril 2022. Si cela venait à se prolonger toute l’année, c’est au total plus de 40 milliards d’euros ou un peu moins de 2 % du PIB qui seront ainsi payés en plus pour acheter des fossiles, plutôt qu’injectés dans l’économie. Cette perte de revenu peut être répartie entre les différents agents économiques, et ses conséquences reportées, par exemple, par le bouclier tarifaire. Mais elle pèsera sur les économies consommatrices de fossiles, comme les prévisions de croissance de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) viennent de le rappeler, révisant les chiffres pour 2022 de plus d’un point de croissance.

Il existe une différence avec les années 1970. On n’a pas inventé de remède miracle pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie et le freinage économique qu’elle induit. Mais tout a été mis en place pour que cette hausse se transforme le moins possible en inflation persistante. C’est la désindexation des salaires, une politique monétaire qui vise la stabilité des prix, une banque centrale indépendante et la monnaie unique qui ont renforcé le verrou contre l’inflation. La bonne nouvelle, c’est que ne se rajouteront pas au transfert vers les pays producteurs les effets économiques et sociaux de l’inflation persistante. Mais c’est à un prix important : la BCE va, pour empêcher l’inflation, devoir ralentir l’économie au-delà de ce que la hausse des prix de l’énergie provoque.

Cela aura des conséquences économiques et sociales. Peut-être moins durables qu’une inflation persistante, mais brutales quand même. Cela ne touchera pas les mêmes personnes. Les précaires et les nouveaux entrants subiront directement le double ralentissement économique.

Le site de l’Observatoire français des conjonctures économiques publie notes de prévision et indicateurs économiques sur ofce.sciences-po.fr

 

 

Si la pandémie de Covid et la guerre en Ukraine alimentent la hausse des prix, la désindustrialisation et le chômage sont le fruit d’une inflation financière.

Nasser Mansouri-Guilani Économiste et membre honoraire du conseil économique social et environnemental

Reflet de la crise de suraccumulation du capital, de la crise structurelle du capitalisme, la stagflation renvoie à un état où l’activité économique ralentit, tandis que les prix et le chômage augmentent. La France a connu ce phénomène dans les années 1970, à l’instar des autres pays capitalistes. Le remède libéral pour en sortir consista à dévaloriser le travail. C’est la fameuse « désinflation compétitive » qui a certes permis de réduire l’inflation, mais à quel prix ? Faiblesse structurelle des salaires et de l’emploi, hausse du chômage et de la précarité, délocalisation des activités, désindustrialisation, affaiblissement du potentiel productif du pays, déficit chronique du budget de l’État et du commerce extérieur… En même temps, cette politique a généré une « inflation financière » (hausse des prix des actifs financiers et de l’immobilier) et une hausse du « coût du capital » (hausse de la part du capital dans les richesses créées par les travailleurs). Cette logique libérale a présidé les choix politiques et la gestion des entreprises.

La pandémie et la guerre en Ukraine ont alimenté la hausse des prix et les difficultés d’approvisionnement de matières premières, d’énergie et de produits, affectant l’activité économique. D’où l’idée du retour de la stagflation. Mais, avant même ces événements, une nouvelle crise économique et financière se profilait à cause de la déflation salariale et de la financiarisation.

Libéraux et patronat évoquent la stagflation pour justifier la déflation salariale et revendre leurs vieilles recettes : éviter la spirale « hausse des salaires-hausse des prix » ; améliorer la rentabilité des entreprises ; restreindre les services publics et la protection sociale ; et, pour certains, augmenter les taux d’intérêt et réduire l’offre de monnaie.

Le débat technique sur la stagflation interdit de débattre de la déflation salariale et des sujets fondamentaux comme la part des profits et de la spéculation dans la hausse des prix, l’usage des centaines de milliards d’euros d’aides accordées par l’État ou injectés par la BCE, les effets néfastes de la financiarisation, la mainmise des actionnaires et des financiers sur les entreprises. Pour les travailleurs, l’enjeu n’est pas de savoir si on entre en stagflation et qu’elles en seront l’ampleur et la durée. L’enjeu est de sortir de la déflation salariale. Cela passe notamment par la hausse des salaires, l’amélioration de la qualité de l’emploi et des conditions de travail, la réduction du temps de travail, la promotion de la recherche et de la formation, le renforcement des droits d’intervention des travailleurs dans les entreprises, le développement des services publics et de la protection sociale.

Puisque la guerre en Ukraine affecte l’activité économique et les prix, il s’agit aussi de mobiliser tous les moyens diplomatiques pour y mettre fin, car chaque jour de guerre engendre plus de difficultés pour le peuple ukrainien, première victime de cette guerre abominable, et pour les autres peuples.

inflationrécessionNasser Mansouri- Guilanixavier timbeau
France24 - Monde

Le président Emmanuel Macron en Roumanie avant une possible visite en Ukraine

Publié le : 14/06/2022 - 17:47Modifié le : 14/06/2022 - 22:31

FRANCE 24 Suivre

Emmanuel Macron est arrivé en Roumanie pour saluer les 500 soldats français qui y sont déployés depuis l'invasion russe de l'Ukraine, avant une visite de soutien à la Moldavie mercredi et un possible déplacement délicat à Kiev.

Le président français Emmanuel Macron est arrivé, mardi 14 juin en début de soirée, en Roumanie, avant de se rendre en Moldavie le lendemain, suivi d'un éventuel déplacement à Kiev en Ukraine.

Il a salué "l'engagement" des 500 soldats français déployés en Roumanie pour "protéger" les pays de l'est de l'Europe menacés par la guerre en Ukraine. 

Incarnant "la solidarité et la sécurité européennes", ces militaires y ont été déployés dans l'urgence fin février, quelques jours après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Un engagement "fondamental", a insisté le chef d'Etat, pour "prévenir toute tentative de déstabilisation et d'agression contre l'Europe".

Quatre mois plus tard, "nul ne sait dire" comment évoluera le conflit dans "les prochaines semaines, les prochains mois", mais "nous aurons besoin de nous protéger" et de "dissuader sur la durée", a prévenu Emmanuel Macron, en confirmant l'implantation durable de l'armée française sur cette base située près de Constanta, grand port roumain sur la mer Noire.

Ce déplacement est son premier dans le sud-est de l'Europe depuis le début, le 24 février, du conflit déclenché par Moscou, qui "sème partout le désordre géopolitique" et "économique" selon lui.

EN DIRECT | En Roumanie, le Président @EmmanuelMacron s’adresse aux soldats déployés dans le cadre de la Force de réaction rapide de l’OTAN. https://t.co/P5Gp6fxwbG

June 14, 2022

"Formidable efficacité"

Accompagné par les nouveaux ministres des Affaires étrangères Catherine Colonna et de la Défense Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron a partagé un dîner avec des soldats français. Il avait auparavant rencontré des militaires des autres nations présentes sur la base, dont environ 2 000 Américains, 300 Belges et des Italiens, aux côtés de Roumains.

Le président s'est particulièrement félicité de la "formidable efficacité" de la collaboration entre les Français et leurs "frères d'armes belges", qui opèrent ensemble dans la mission Aigle, dont la France est nation cadre sous commandement de l'Otan. Les Belges seront remplacés par des Néerlandais dans les prochains mois.

Depuis fin février, "nous avons réussi à devenir très rapidement une force opérationnelle", s'est félicité le commandant du bataillon, le colonel Vincent Minguet. En expliquant que la mission Aigle allait progressivement monter en puissance: après avoir déployé un système de défense sol-air de dernière génération, elle comptera 1 000 militaires au total et sera renforcée par des chars Leclerc d'ici la fin de l'année.

Emmanuel #Macron dîne avec certains des militaires français et belges présents sur cette base de l’OTAN sur les bords de la Mer Noire. pic.twitter.com/1D8mYghBZE

June 14, 2022

Une possible visite à Kiev

Très attendue, sa visite en Ukraine pourrait se dérouler plus tard dans la semaine en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi selon des médias à Berlin et Rome. Une information non confirmée par l'Élysée, qui précise que "rien n'est acté" à ce stade.

Rejoint mercredi matin sur la base par le président roumain Klaus Iohannis, Emmanuel Macron exprimera "un message très clair de notre engagement auprès des alliés de l'Otan et des partenaires européens", selon l'Élysée, qui insiste sur "l'investissement très significatif" qu'il représente. La France y a récemment déployé un système de défense sol-air de dernière génération.

Mercredi à la mi-journée, le chef de l'Etat sera reçu à Chisinau, la capitale de la Moldavie, par la présidente Maia Sandu, avec laquelle il a développé "une relation de confiance" après l'avoir reçue à trois reprises à l'Élysée depuis février 2021.

Premier président français à visiter ce pays depuis Jacques Chirac en 1998, Emmanuel Macron, avec Catherine Colonna, exprimera le "soutien (de la France) de la manière la plus directe possible" à cette ancienne République soviétique, particulièrement affectée par l'invasion russe de l'Ukraine, avec qui elle dispose d'une frontière commune.

Pour cela, la France aide financièrement et matériellement la Moldavie, qui fait preuve d'une "solidarité exceptionnelle" dans l'accueil des réfugiés ukrainiens : plus de 480 000 s'y sont rendus et 80 000 y sont toujours. 

Peuplé de 2,6 millions d'habitants, ce pays, l'un des plus pauvres d'Europe, a déposé début mars sa candidature pour intégrer l'Union européenne, tout comme l'Ukraine et la Géorgie. Des demandes sur lesquelles se prononcera la Commission européenne d'ici la fin de la semaine avant d'être discutées au sommet européen des 23 et 24 juin à Bruxelles.

Lors de sa visite à Paris en mai, la présidente Sandu avait publiquement salué "l'initiative" lancée par Emmanuel Macron de créer une communauté politique européenne, qui permettra selon elle à son pays d'"accélérer" son entrée dans l'UE.

Avec AFP

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Avant son départ pour la Roumanie, Macron appelle les Français à lui "donner une majorité solide"

Paris veut réévaluer ses dépenses militaires à l'aune de la guerre en Ukraine

Législatives 2002

Législatives : Emmanuel Macron veut une "majorité forte et claire" et accuse les "extrêmes"

Opex 360

La force Barkhane a capturé un cadre important de l’État islamique au grand Sahara

par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

Étant donné qu’elle a dénoncé le Traité de coopération en matière de défense avec la France ainsi que l’accord concernant le statut des forces françaises au Mali [SOFA, Status of Force Agreements], la junte malienne estime que la force Barkhane n’a plus de base légale pour poursuivre ses opérations au Mali.

Sauf que Paris ne l’entend pas ainsi, la convention de Vienne sur le droit des traités donnant en effet un préavis de douze mois avant la rupture définitive d’un accord, sauf si l’une des partie a commis une violation manifeste, auquel cas la dénonciation peut être immédiate. D’où les accusations « d’espionnage » et de « subversion » lancées par Bamako contre Barkhane. Accusations qui, pour les autorités françaises, n’ont aucun fondement.

Aussi, malgré l’attitude de la junte malienne, les forces françaises continuent de mener des opérations contre les groupes armés terroristes [GAT], en particulier pour sécuriser leur retrait du Mali et, plus largement, leur « réarticulation » au Sahel. Alors qu’elle a récemment transféré la base avancée de Ménaka à l’armée malienne, Barkhane vient d’annoncer qu’elle venait de capturer un certain Oumeya Ould Albakaye, décrit comme étant un cadre de haut niveau de l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] reste vague sur l’endroit où se trouvait ce chef jihadiste au moment de sa capture, précisant seulement que la force Barkhane a conduit une opération dans la nuit du 11 au 12 juin, « à proximité de la frontière malo-nigérienne ». A-t-elle eu lieu du côté nigérien? Ou du côté malien?

Quoi qu’il en soit, cette opération a fait l’objet d’une préparation ayant duré « plusieurs semaines », souligne l’EMA. Et elle a « mobilisé différentes capacités aériennes [renseignement, transport, appui-feu] et des unités terrestres de la force Barkhane », précise-t-il.

Quant à Oumeya Ould Albakaye, dit « Oummaya l’Arabe », il aurait été pressenti pour prendre la succession d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, qui était le chef de l’EIGS au moment de son élimination par Barkhane, en août dernier. Selon l’EMA, Albakaye dirigeait les opérations de l’organisation jihadiste dans le Gourma [au Mali] et dans l’Oudalan, au Burkina Faso et il aurait, à ce titre, « organisé plusieurs attaques contre différentes emprises militaires au Mali, dont celles de Gao », où sont basés les forces françaises ainsi que des contingents de la Mission des Nations au Mali [MINUSMA].

Toujours d’après la même source, cet « émir » de l’EIGS animait des réseaux spécialisés dans la pose d’engins explosifs improvisés [EEI] et visait « directement les axes de circulation empruntés par Barkhane pour conduite sa ré-articulation hors du Mali ».

Reste à voir le sort qui sera réservé à Albakaye qui, selon une information du journaliste Wassim Nasr, de France24, aurait été blessé lors de sa capture. Si celle-ci a eu lieu au Mali, sera-t-il remis aux autorités maliennes? En tout cas, fait valoir l’EMA, sa mise hors d’état de nuire « constitue un nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les GAT ». Et elle pourrait avoir un impact dans la région de Ménaka, où l’EIGS est revenu en force depuis plusieurs semaines.

Photo : archive

France24 - Monde

Dans le nord de la Syrie, les Kurdes une nouvelle fois dans le viseur d’Erdogan

Publié le : 14/06/2022 - 17:26

Marc DAOU Suivre

Alors que tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, le président turc Recep Tayyip Erdogan semble en bonne position pour profiter d’un contexte géopolitique favorable à ses desseins pour lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, contre la milice kurde syrienne YPG. Malgré les mises en garde de Washington, Ankara vise précisément Tell Rifaat et Manbij, deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate. Décryptage.

Voilà plusieurs semaines que le président turc Recep Tayyip Erdogan brandit la menace d’une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, le long de la frontière avec la Turquie.

"Nous travaillons méticuleusement sur de nouvelles opérations pour combler les lacunes de notre ligne de sécurité à nos frontières sud", a-t-il répété devant les dirigeants de son parti, l’AKP, le 4 juin à Ankara.

"Nous allons nettoyer Tell Rifaat et Manbij", deux localités situées à l'ouest de l'Euphrate, avait-il annoncé au début du mois devant le Parlement, avant de promettre de procéder "étape par étape dans d'autres régions".

Dans le collimateur de Recep Tayyip Erdogan se trouvent donc encore une fois les territoires contrôlés par les forces kurdes, précisément par les Unités de protection du peuple (YPG). Soutenues et armées par l’armée américaine, elles composaient l’essentiel des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance arabo-kurde, qui avaient combattu, avec l’appui de la coalition internationale dirigée par Washington, les jihadistes de l’organisation État islamique (EI).

Sauf que la Turquie qualifie les YPG et le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti kurde syrien, de "terroristes" et les accusent d’être liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Ce mouvement kurde, listé comme terroriste par Ankara, mais aussi par les États-Unis ou encore l'Union européenne, mène une guérilla en Turquie depuis 1984.

"Remplacer les Kurdes par des populations arabes"

"Il faut toujours prendre au sérieux les menaces d’Erdogan contre les Kurdes, explique Fabrice Balanche, maître de conférences à l'université Lyon-II, spécialiste de la Syrie, et chercheur associé au Washington Institute. Officiellement son objectif est d’éliminer le PKK et tout ce qui lui est associé, mais c’est surtout la présence kurde dans cette partie du territoire syrien qui est visée".

La minorité kurde de Syrie avait de facto instauré un embryon d’État dans le nord et le nord-est du pays à la faveur du conflit et de l’affaiblissement du régime du président Bachar al-Assad, en établissant, en mars 2016, une région fédérale autonome dans les zones abandonnées par les troupes syriennes en 2012, baptisée Rojava. Un geste de Damas censé convaincre à l’époque les Kurdes de ne pas rejoindre les rangs de la rébellion.

Or Ankara rejette toute velléité d’autonomie kurde au large de ses frontières, perçue comme une menace envers son intégrité territoriale, et craint que des bases et des camps d’entraînement militaires aux mains des Kurdes ne bénéficient à terme au PKK. C’est pourquoi Recep Tayyip Erdogan entend créer une zone tampon longue de 480 kilomètres et large d'une trentaine de kilomètres entre la frontière turque et les territoires syriens situés à l'est du fleuve Euphrate.

"Depuis le début du conflit en Syrie, Ankara a affiché son opposition totale à une telle idée et lancé plusieurs offensives dans la région, poursuit Fabrice Balanche. L’objectif est toujours le même : remplacer les Kurdes par des populations arabes déplacées par le conflit et par des milices locales proturques fidèles aux intérêts turcs afin de constituer une ceinture arabe, une sorte de zone tampon antikurde, dans le nord de la Syrie".

"À terme, ajoute-t-il, vu que les Turcs ont déjà créé l’armée nationale syrienne (SNA), qui regroupe des milices islamistes et compte à peu près 70 000 hommes, les territoires pris aux Kurdes pourraient s’autoproclamer République de Syrie du nord, comme la République turque de Chypre du Nord (RTCN)".

L'île méditerranéenne est divisée depuis 1974, suite à l'invasion turque, entre la République de Chypre - membre de l'Union européenne -, et la RTCN autoproclamée en 1983 et uniquement reconnue par Ankara.

Erdogan "estime que c’est le bon timing pour repasser à l’offensive"

Depuis 2016, le président Recep Tayyip Erdogan a ordonné plusieurs offensives dans le nord syrien, dont l’une avait permis, en mars 2018, à ses troupes ainsi qu'à leurs supplétifs, des rebelles islamistes syriens, de mettre la main sur Afrin. Soit l'un des trois cantons de la zone autonome kurde qui correspond à la province syrienne de Hassaké. La dernière opération militaire en date, lancée en octobre 2019, avait visé Ras al-Aïn et Tal Abyad, deux localités proches de la frontière, et provoqué le déplacement de dizaines de milliers de personnes.

La menace d’une nouvelle offensive intervient au moment où tous les regards sont tournés vers l’Ukraine, qui résiste autant que possible à l’invasion russe. Un "momentum" géopolitique que le président turc ne veut pas laisser passer.

"Estimant que c’est le bon moment pour repasser à l’offensive en Syrie, Recep Tayyip Erdogan veut profiter de la situation puisque les Occidentaux sont focalisés sur la guerre en Ukraine et sur la Russie qui est au centre de leurs inquiétudes, indique Fabrice Balanche. En quelque sorte il demande aux Occidentaux quelle est leur priorité : contrecarrer les plans du Kremlin en Europe ou soutenir le PKK ? Présenté comme cela, évidemment, son calcul ne peut être perdant".

"Nous espérons qu'aucun de nos vrais alliés ne s'opposera à nos légitimes inquiétudes", avait lancé le chef de l'Etat turc, le 9 juin, depuis Izmir (ouest), où il assistait à des manœuvres militaires.

"Le calcul d’Erdogan peut même être assurément gagnant, estime Fabrice Balanche, puisque on se souvient que les Turcs, fort de leur armée moderne et de leur supériorité aérienne et technologique, avaient réussi à chasser, en trois mois, les YPG de la ville d’Afrin, située dans le fief montagneux des Kurdes qu’ils pensaient imperdable".

En 2019, Ras al-Aïn et Tal Abyad ont été prises en un seul mois. "Les Turcs auraient même pu aller plus loin s’il n’y avait pas eu une médiation russe et un cessez-le-feu, rappelle le spécialiste de la Syrie. Si Recep Tayyip Erdogan décide de lancer une offensive contre Kobané ou Manbij, où la population est arabe à 85 %, il obtiendra facilement le même résultat".

Mise en garde américaine, accord tacite russe

Il semble donc que rien ne puisse empêcher le président turc de parvenir à ses fins, malgré les mises en garde américaines contre "toute nouvelle offensive qui saperait la stabilité régionale".

"Nous nous opposons à toute escalade dans le nord de la Syrie et nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles", a déclaré début juin Antony Blinken lors d'une conférence de presse à Washington.

"Les Américains ont protesté et protesteront encore plus si la Turquie passe à l’action contre les Kurdes qu’ils ont promis de protéger, mais ils n’ont pas les moyens de l’en empêcher, explique Fabrice Balanche. L’administration Biden peut éventuellement prendre des sanctions contre Ankara sauf que Recep Tayyip Erdogan a entre les mains beaucoup trop de cartes sensibles, à commencer par sa capacité à bloquer l’Otan".

À l’instar de Washington, une fois n’est pas coutume, ni les Iraniens, ni le régime de Bachar al-Assad et ni son parrain russe n’ont très envie de voir les Turcs s’accaparer des pans du territoire syrien.

"Les Iraniens ont fixé des lignes rouges, à savoir ne pas toucher à des localités chiites, ni à Alep, tandis que l’armée de Bachar al-Assad n’est pas en mesure de s’opposer à la machine militaire turque, décrypte Fabrice Balanche. Et malgré les apparences, les Russes ne s’opposent pas vraiment aux plans de Recep Tayyip Erdogan, vu que les Kurdes refusent de revenir sous la bannière du régime syrien, et donc sous la protection russe".

Il faut dire aussi qu’au moment où les puissances occidentales sont toutes vent debout contre la Russie, Moscou n’a nullement besoin de détériorer ses relations plus que cordiales avec la Turquie, l’électron libre de l’Otan.

Lors de sa visite à Ankara, le 8 juin, le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov s’est montré très compréhensif vis-à-vis de ce qu’il a appelé les "préoccupations" turques, alors que quelques jours plus tôt, la diplomatie russe avait dit, dans un communiqué, "espérer qu'Ankara s'abstiendra d'actions qui pourraient conduire à une détérioration dangereuse de la situation déjà difficile en Syrie".

"Nous comprenons parfaitement les préoccupations de nos amis concernant les menaces créées à leurs frontières par des forces extérieures qui alimentent le sentiment séparatiste dans les territoires contrôlés par les unités américaines qui y séjournent illégalement", a-t-il déclaré, sans cette fois, faire de commentaire sur l'intégrité territoriale de la Syrie…

Une nouvelle fois dos au mur, les Kurdes, lâché par Donald Trump en décembre 2018, ne se font aucun doute sur l’issue d’une nouvelle offensive turque. "Ils sont assez résignés, et ne croient plus au projet politique d’autonomie, l’offensive turque de 2019 ayant pas mal douché leurs espoirs, puisqu’ils ont vu que les Occidentaux, malgré leurs promesses, ne sont pas venus les soutenir, résume Fabrice Balanche. Ils s’attendent donc à une nouvelle opération turque et savent qu’ils ne pourront pas tenir longtemps et que personne ne viendra à leur secours".

Tayyip Recep Erdogan le sait aussi. En août 2019, il avait prévenu que "tant que les [zones contrôlées par les YPG] n'auront pas disparu, la Turquie ne se sentira pas en sécurité".

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L’ONU prolonge le mécanisme d'aide humanitaire transfrontalière pour la Syrie

REPORTAGE

La ville d’Afrin en Syrie, au cœur du conflit entre la Turquie et les milices kurdes

Focus

Dix ans de guerre en Syrie : Azaz, une ville passée sous influence turque

Valeurs Actuelles

[Exclusif] La vérité sur l’affaire Jordan Florentin contre Yassine Belattar

C’est dans une salle étonnamment étroite que devait être examiné, ce mercredi 8 juin, par les juges, le litige qui oppose l’humoriste Yassine Belattar, son producteur Thomas Barbazan et leur assistant officieux Brahim S., au journaliste de Livre Noir Jordan Florentin. L’exigüité de la salle ainsi que l’allure expéditive de l’audience ont poussé les différentes parties à demander son renvoi à une date ultérieure. D’autant que la salle ne permettait pas de projeter les images de vidéosurveillance du théâtre des Dix Heures, où se sont déroulés les faits. Le plus étonnant, d’ailleurs, est que ces images de vidéosurveillance n’aient été transmises aux différentes parties que quelques jours avant cette audience alors qu’elles constituent un élément décisif de ce procès, qui oppose plusieurs versions des faits.

Pour rappel, le 19 novembre 2021, un journaliste du média en ligne Livre Noir, à droite sur l’échiquier politique, décide de réaliser un sujet sur l’humoriste Yassine Belattar, sous l’angle : « Yassine Belattar, humoriste ou homme politique ? » Pour se faire, le journaliste Jordan Florentin se rend en compagnie d’un cadreur, Maxime J., au théâtre de Dix Heures pour assister à la représentation de l’humoriste qui joue ce soir-là son spectacle En marge. Avant la représentation, Jordan Florentin et son cadreur interviewent et filment plusieurs spectateurs qui font la queue devant le théâtre. Ils se présentent comme étant des journalistes de Livre Noir, comme l’indique leur micro, et ajoutent, pour combler le déficit de notoriété de leur média, et sans doute aussi pour obtenir plus facilement des réponses, que Livre Noir est un média similaire à Brut et Kombini, deux médias vidéo très connus, mais marqués à gauche. Plusieurs spectateurs acceptent de répondre à leur question.

Rapidement la situation dégénère

Après avoir réalisé plusieurs interviews, les deux journalistes rentrent dans le théâtre pour assister au spectacle, munis d’un billet et sans faire état de leur qualité de journalistes. On peut aisément imaginer que l’humoriste Yassine Belattar, hostiles aux médias de droite (devant les policiers, il qualifiera Livre Noir de média « d’extrême-droite » à la solde d’Eric Zemmour), leur aurait probablement refusé l’accès à son théâtre (il détient une participation minoritaire) si ces derniers avaient explicité leur profession.

Le spectacle, qui dure deux heures, se déroule sans incident. A la sortie, comme à son habitude, l’humoriste sort le premier pour saluer les spectateurs présents dans la salle, dont les deux journalistes de Livre noir. Après avoir serré la main de Belattar, ces derniers attendent dans le hall du théâtre en espérant pouvoir prendre une photo avec l’humoriste. C’est alors que plusieurs spectateurs informent Yassine Belattar, Thomas Barbazan et le vigile Brahim S., de l’identité de Jordan Florentin, et du média pour lequel ils travaillent. Rapidement, la situation dégénère.

Une conversation houleuse de plus d’une heure s’ensuit à l’intérieur du théâtre, durant laquelle Jordan Florentin efface l’intégralité des images enregistrées durant la soirée, sous la pression d’une vingtaine de spectateurs, ainsi que de Yassine Belattar, Thomas Barbazan et Brahim S. Prévenus par plusieurs appels émanant à la fois de Jordan Florentin et de Yassine Belattar, la police arrive sur place vers 1h50 du matin et tente d’apaiser la situation. Peu de temps après, Jordan Florentin quitte les lieux en taxi, et donc sans sa trottinette, restée à l’intérieur théâtre.

Une caméra de vidéo-surveillance a filmé l’intégralité de la scène

Les jours suivants, l’affaire prend une tournure médiatique. Jordan Florentin assure avoir été insulté, violenté et séquestré par Yassine Belattar dans le théâtre, tandis que ce dernier explique avoir été piégé et diffamé par le journaliste. Chacun donne une version très différente des évènements, en se disant victime. Quant aux images de vidéosurveillance, elles sont récupérées par la police ainsi que par plusieurs médias de gauche, qui réfutent la version des faits rapportés par Jordan Florentin. Mais qu’en est-il vraiment ?

Valeurs actuelles a pu consulter les images de vidéosurveillance, dont nous publions des extraits.

🔴 [EXCLUSIF] Valeurs actuelles s'est procuré les images de vidéosurveillance de l'altercation entre Yassine Belattar et @JordanFlrtn.Le journaliste accuse l'humoriste de l'avoir séquestré avec son équipe dans le théâtre.

🔗 Article d'@AmauryBucco : https://t.co/rima2TgRMc pic.twitter.com/NtosQTJCMr

— Valeurs actuelles ن (@Valeurs) June 15, 2022

Cette vidéo, longue de plus d’une heure et dont il manque le son, est facilement interprétable par l’une ou l’autre partie, qui ont chacune leur version des faits. D’où l’importance du rapport d’exploitation rendu par les enquêteurs à la justice, pour retracer objectivement le fil des évènements. Voici ce que dit ce rapport, dont Valeurs actuelles a pu prendre connaissance :

A 1h06, un peu après la fin du spectacle, les enquêteurs notent que Yassine Belattar fait rentrer Jordan Florentin et Maxime S. dans le théâtre, en les accompagnant du bras, alors que ces derniers discutaient dehors avec Thomas Barbazan et Brahim S. Dans le hall du théâtre, les deux journalistes se retrouvent mêlés à une vingtaine de spectateurs hostiles. Les policiers notent que l’humoriste, qui se tient d’abord entre la porte et les deux journalistes « s’écarte et fait signe à son garde du corps de venir prendre la place devant la porte de sortie ». Ce dernier s’exécute et empêche ainsi toute sortie.

Jordan Florentin et son cadreur « sont encerclés et pris à partie de toute parts »

A l’intérieur, la situation se tend. Les observateurs indiquent que Jordan Florentin et son cadreur « sont encerclés et pris à partie de toute parts », puis que Belattar « porte sa main gauche sur l’épaule droite » du journaliste « avant de le pousser », geste qu’il réitère juste après. Le même Belattar, indique la police, procède alors à la fermeture partielle du rideau métallique du théâtre, « laissant environ 170 cm d’ouverture », soit un espace insuffisant pour permettre à Jordan Florentin, qui mesure 1m76, de passer. En plus de ce rideau métallique, la police note dans son rapport « qu’un rideau de spectateurs s’est formé devant la porte d’entrée », parmi lequel le producteur, Thomas Barbazan.

Et la situation continue de se dégrader à l’intérieur du théâtre. A 1h19, Belattar saisit l’épaule de Florentin, puis « tente de saisir de manière virulente le téléphone portable » du journaliste, qui désire filmer la scène, « avant de lui porter la main au visage », si bien que le journaliste recule peu à peu et se retrouve loin de la sortie, « vers le fond de la pièce », où « 24 personnes l’encerclent ». Face au risque d’une altercation physique, est-il précisé, Brahim S., le garde du corps, s’approche pour discuter avec Jordan Florentin, « tout en saisissant le bras de Yassine Belattar (très énervé, voire virulent) afin de le calmer ». Dans les minutes qui suivent, la pression redescend finalement. L’humoriste « s’écarte et se positionne sur les banquettes », peut-on lire, loin des deux journalistes, qui continuent à dialoguer avec les autres personnes présentes autour. C’est alors que Florentin « présente sa caméra et visiblement les images prises par lui ».

Le vigile s’empare de la trottinette de Jordan Florentin

Cinq minutes plus tard, soit vingt minutes après le début de l’altercation, Yassine Belattar revient à la charge avec l’appui des spectateurs qui « reforment un demi-cercle autour de Jordan Florentin ». Sans jamais écrire le mot séquestration, les policiers « constatent », au vu des images de vidéo surveillance, la présence permanente « de trois protagonistes devant la porte du théâtre ». Une minute plus tard, à 1h33, les enquêteurs mentionnent à nouveau le comportement agressif de Yassine Belattar qui « porte sa main gauche au visage de Jordan Florentin afin de lui saisir la joue droite ». Une nouvelle fois, Brahim C. s’interpose pour faire reculer l’humoriste.

Quant à la nature des conversations, impossible à intercepter faute de son dans la vidéo, mais les agents indiquent que le journaliste de Livre Noir « ne peut visiblement pas s’expliquer, il est sans cesse coupé, que ce soit par Yassine Belattar ou par des spectateurs ». S’en suit plusieurs minutes durant lesquels Jordan Florentin est au téléphone, dans le but de contacter la police, déjà prévenue par ailleurs par l’équipe de Belattar. Pendant ce laps de temps, alors que Florentin se dirige vers la porte du théâtre lentement, « le garde du corps sort à l’extérieur tout en positionnant son pied gauche derrière la porte pour empêcher toute sortie ». Yassine Belattar s’approche à son tour et « saisit à l’aide de sa main gauche l’avant-bras droite de Jordan Florantin tout le guidant vers l’intérieur du théâtre et l’empêchant de ce fait de sortir ». Là encore, le terme de séquestration n’est pas écrit, mais il parait évident que Yassine Belattar et son équipe font tout, ce soir-là, pour empêcher une éventuelle sortie des deux journalistes qu’ils considèrent comme fautifs.

Le rapport d’exploitation des images de vidéo surveillance s’achève une première fois avec l’arrivée de la police à 1h53 du matin, puis reprend à 3h31, heure à laquelle Brahim S. s’empare de la trottinette de Jordan Florentin, restée sur place, et l’utilise pour quitter les lieux.

« Pour moi ce qu’il a fait c’est une méthode de fachos de merde. »

Plusieurs spectateurs présents ce soir-là ont également filmé de nombreux moments de l’altercation, mais ces vidéos n’ont, étonnamment, pas été transmises à la police. Comme le montre les images de vidéo surveillance, Jordan Florentin a lui aussi essayé de filmer certaines scènes de l’altercation, mais s’est vu systématiquement empêché, soit par Belattar, soit par des spectateurs.

Auditionné par la police, chacun des protagonistes a pu donner sa version des faits. Celle de Belattar avait été dévoilée rapidement après les faits, via une « story » publiée sur Instagram. L’humoriste y accusait le média « raciste » Livre Noir, de l’avoir piégé, ses spectateurs et lui. Sûr de son bon droit, il se réjouissait d’avoir fait supprimer les vidéos contenues dans le téléphone et la caméra de Jordan Florentin. L’humoriste n’en est d’ailleurs pas à sa première altercation violente, si l’on en croit ses antécédents judiciaires. Il est déjà connu de la police pour harcèlement moral, menace de mort réitérées, harcèlement sexuel, harcèlement moral et d’autres infractions en 2019, menaces de mort matérialisée par écrit ou image en 2017, outrage en 2015, mais aussi outrage et acte d’intimidation envers une personne dépositaire de l’autorité publique en 2018, provocation non suivie d’effet au crime ou délit, menace de mort en 2020.

Entendu par la police, Yassine Belattar donne d’emblée une vision très partiale du média Livre Noir, qui pourrait expliquer la violence de sa réaction le soir des évènements. « C’est un site d’extrême droite, explique-t-il à propos de Livre Noir, lors de son audition au commissariat du 18e arrondissement, le 5 janvier 2022, qui s’est fait connaitre en piégeant des gens lors d’interviews, c’est un organe de presse qui travaille pour Eric Zemmour. » Il affirme par ailleurs avoir été exaspéré « par les provocations » de Jordan Florentin, « ses termes injurieux, racistes » alors qu’il celui-ci se trouvait « chez nous », et ajoute un peu plus tard : « Pour moi ce qu’il a fait c’est une méthode de fachos de merde. » Face aux policiers, Yassine Belattar assure qu’à aucun moment Jordan Florentin n’a été retenu contre sa volonté : « Nous avons été pris au piège par un garçon d’extrême-droite. »

L’humoriste accuse le journaliste de violences

Il affirme ainsi que Jordan Florentin aurait menti en ne se déclarant pas comme journaliste de Livre Noir au moment d’assister au spectacle, ce qui n’est pourtant en rien une obligation, nombre de journalistes ayant l’habitude de s’infiltrer lors d’évènements pour les décrire de l’intérieur, en toute discrétion. Lorsque les policiers lui demande pourquoi il fait rentrer Jordan Florentin à l’intérieur du théâtre après le spectacle, Belattar répond : « Car il avait filmé mon spectacle et que c’étaient des journalistes d’extrême-droite. » Lors de son audition, l’humoriste assure encore que Jordan Florentin aurait reconnu avoir « piégé ses spectateurs », s’en excusant et effaçant de lui-même, sans réelle contrainte donc, toutes les images contenues dans sa caméra et dans son téléphone. Dans le même temps, l’humoriste reconnait avoir eu plusieurs contacts physiques avec le journaliste, qui par moment « a très peur, car il est pris la main dans le sac ». Il affirme également que la violence venait surtout de Jordan Florentin qui « va dire des choses très graves » et qui « était virulent, provocateur, il cherchait l’affrontement physique ». Propos en contradiction avec les images de vidéo surveillance.

De son côté, Jordan Florentin, auditionné à plusieurs reprises par la police, indique avoir effectué un reportage dans les règles de l’art, c’est-à-dire en annonçant sa qualité de journaliste de Livre Noir, devant le théâtre, avant d’assister au spectacle comme « simple spectateur » — ce qui semble contradictoire avec sa volonté de faire un reportage — et donc sans utiliser son « matériel de journaliste ». Il se plaint d’avoir subi un « lynchage verbal » de la part de Belattar, son producteur, son garde du corps et les spectateurs présents. « Je précise que Monsieur Belattar poussait les gens à se retourner contre nous », indique-t-il. Pourquoi ne pas avoir quitter le théâtre ? « Durant les évènements, explique-t-il, j’ai voulu sortir du théâtre pour pouvoir contacter la police. A ce moment-là, j’ai constaté que la porte était verrouillée et que je ne pouvais l’ouvrir. » Ce qui, au regard des images de vidéosurveillance, est faux, bien que l’humoriste ait manifestement voulu retenir le journaliste jusqu’à l’arrivée des policiers.

« Nous étions pris au piège »

Jordan Florentin assure avoir été poussé à plusieurs reprises, insulté, et avoir cédé aux réclamations de Yassine Belattar, concernant la suppression des images, « car j’avais peur qu’il s’en prenne physiquement à moi ». Il affirme que, sous la pression, il aurait remis la carte mémoire de sa caméra SD à Belattar, ce qui est inexact, puisque c’est la police qui le lui a réclamé en arrivant, pour apaiser les tensions. Il précise aussi : « Je me suis rabaissé pour éviter que tout dégénère et nous voulions vraiment sortir. »

Également entendu par la police comme témoins, Maxime J., le cadreur de Jordan Florentin, parle lui aussi de violences et de séquestration. « Nous étions pris au piège » précise-t-il dans ses déclarations, assez sommaires. « Nous avions le sentiment que M. Belattar était totalement chez lui, nous n’avions aucune possibilité de sortir même si vous me l’avez présenté sur la vidéo, la porte n’était pas fermée, mais nous étions cernés. »

Thomas Barbazan, le producteur de Belattar, et Brahim S., son garde du corps, également mis en examen dans cette affaire, ont aux aussi été entendus par la police. Le premier avait d’ailleurs déposé une main courante après l’incident, vers 3h du matin, pour se plaindre des interviews réalisées par Jordan Florentin en amont, sans avoir décliné l’identité de son média, ni avoir fait signer d’autorisation de diffusion aux spectateurs. Il reprochait également au journaliste d’avoir enregistré des sons et des images pendant le spectacle, une « propriété privée », puis d’avoir « filmé avec son téléphone portable l’artiste et les gens autour de lui, sans autorisation à l’intérieur du théâtre ». Aux policiers, il confirme l’attitude agressive de Yassine Belattar, ainsi que certains de ses propos menaçants et explique avoir supprimé les vidéos de l’altercation prises par ses soins, pourtant enregistrées « pour avoir une trace de ce qu’il se passait ». Il accuse enfin Jordan Florentin d’avoir tenus des propos déplacés.

Brahim S., le garde du cops, reconnait quant à lui auprès des policiers s’être placé devant l’entrée du théâtre à la demande de Yassine Belattar. Il confirme certaines phrases prononcées par son patron à l’encontre du journaliste comme « sale facho, vous êtes des putains de fachos, je ne débats pas avec vous », « t’es un putain de suicidaire, tu es recherché par tout le 93, tout Aulnay cherche ton prénom » ou encore « tu es dans la cage aux lions, le lion c’est moi et je vais te mordre ». Il concède avoir retenu à plusieurs reprises Yassine Belattar, pour empêcher une « éventuelle altercation. Le ressenti que j’ai, à ce moment, c’est que Yassine est énervé et que ça peut partir à tout moment. »

Les policiers intervenus sur place témoignent

L’attitude agressive de l’humoriste est également décrite par plusieurs policiers arrivés sur place pour mettre fin à l’altercation. Trois d’entre eux ont été entendus pour décrire la façon dont s’est déroulée l’intervention, et les différents éléments qu’ils ont pu observer. Tous indiquent que Belattar, malgré la présence des policiers, a copieusement insulté et menacé Jordan Florentin. L’un d’eux indique par exemple que l’humoriste s’est « immédiatement présenté devant moi sans me parler mais en s’adressant au journaliste en ces termes “dégage sale facho de merde ou je vais te mettre une droite”, en ayant une attitude agressive ». Le même policier indique avoir tenté de parler avec Belattar, « mais ce dernier étant fortement énervé ne m’a pas écouté pendant une quinzaine de secondes ». Un autre policier précise que Belattar, « vindicatif et énervé », « voulait s’en prendre au journaliste physiquement », si bien qu’a plusieurs reprises Brahim S. puis les policiers doivent s’interposer.

Au-delà de la violence de l’altercation et de la potentielle séquestration des deux journalistes, les enquêteurs se sont penchés sur certains points précis, qui ont fait l’objet d’un litige ouvert entre Jordan Florentin et Yassine Belattar. Parmi eux, le cas de la trottinette électrique du journaliste, qui aurait été volée selon lui par Belattar et ses collaborateurs. D’abord confiée au producteur Thomas Barbazan, avant le spectacle, celle-ci apparait dans les images de vidéo surveillance à la fin du spectacle. Le producteur la déplace, probablement pour qu’elle ne gêne pas le passage. Il est à noter que si Jordan Florentin avait tenté de fuir, il lui aurait été très difficile de le faire sans abandonner sa trottinette, stationnée dans un coin du hall. Selon les policiers, a aucun moment Jordan Florentin n’a réclamé sa trottinette au moment de quitter le théâtre en taxi. Il est donc probable qu’il l’ait tout simplement oublié. Cela n’explique pas, en revanche, pourquoi Brahim S., le vigile, a décidé de quitter le théâtre avec cette trottinette qui ne lui appartenait pas et qu’il a malgré tout conservée plusieurs jours. Interrogé sur ce point par la police, Brahim S. indique avoir demandé, avant de partir, à qui appartenait cette trottinette stationnée dans l’entrée et que, faute de réponse, il a « pris l’initiative de partir avec » et de la conserver chez lui pour « éviter qu’elle disparaisse ».

La « mauvaise blague » du passe sanitaire d’Adolf Hitler

Le rôle de Brahim C. est d’ailleurs opaque. À la police, ce dernier indique être salarié à plein temps de la SNCF et n’avoir aucune fonction rémunérée auprès de Yassine Belattar et du théâtre de Dix Heures. Il précise avoir rencontré Yassine Belattar lors d’un précédent spectacle et s’être lié d’amitié avec Thomas Barbazan et lui, d’où sa venue ce soir-là, sur invitation du producteur. « Je ne suis ni videur ni garde du corps, je suis venu en tant que spectateur » indique-t-il. C’est pourtant lui qui a été chargé de scanner les passes sanitaires de tous les spectateurs, dont celui de Jordan Florentin, puis de surveiller la porte à la fin du spectacle, ainsi que pendant l’altercation, sur ordre de Yassine Belattar. Difficile de croire, donc, qu’il s’agit d’un simple spectateur. Il semble plus probable que Brahim S. ait été employé secrètement par le théâtre pour gérer les entrées et la sécurité du spectacle.

L’autre point opaque demeure dans l’utilisation, par Jordan Florentin, d’un passe sanitaire au nom d’Adolf Hitler, au moment d’entrer le théâtre. Ce sont du moins les déclarations de Brahim S., chargé de scanner les QR codes des spectateurs. Lors de son audition, il indique que le journaliste lui a d’abord montré une photo avec un QR code, qui s’avérait non valide, puisque le nom associé était celui d’Adolf Hitler. « Très gêné », selon Brahim S., Jordan Florentin se serait alors justifié en expliquant « qu’un ami a lui avait fait une mauvaise blague », avant de montrer un autre QR code valide. Brahim S. ne dispose d’aucun élément pouvant prouver la véracité de cette déclaration. Jordan Florentin de son côté n’a pas été interrogé sur ce point par la police. Selon les déclarations du journaliste, tenues en dehors de la procédure, il se serait procuré des passes sanitaires auprès d’un ami qui lui en aurait envoyé plusieurs, dont certains fantaisistes. Il est donc possible qu’un passe lui ait bien été envoyé au nom d’Adolf Hitler, sans que Jordan Florentin puisse en avoir connaissance, puisque certains de ces passes ne contenaient qu’un QR code dont le nom de devait apparaitre qu’au moment du scanne.

Reste un dernier point de litige : la carte mémoire (ou carte SD) de la caméra de Jordan Florentin. Lorsque les policiers arrivent, ils décident, pour apaiser les tensions, d’accéder à la demande de l’équipe de Belattar, à savoir recueillir la carte SD de Jordan Florentin pour en supprimer l’intégralité du contenu. Outre que la police n’avait pas à accéder à cette demande, l’équipe de Belattar aurait rendu une autre carte SD à Jordan Florentin, qui n’est pas celle qu’il a confié à l’équipe, contrairement à ce qui avait été convenu. Interrogé par la police, Thomas Barbazan assure que c’est la bonne carte USD qui a été restituée. Florentin assure que la police lui a indiqué que ce n’était pas la bonne carte mémoire, mais une carte de substitution pour permettre à l’équipe de Belattar d’examiner la sienne.

Ce que l’audition ne précise pas, c’est que Brahim S., tout comme Thomas Barbazan, et dans une moindre mesure Yassine Belattar, sont tous les trois de corpulence et de taille largement au-dessus de la moyenne, contrairement aux deux journalistes de Livre Noir. Cette différence de taille et de corpulence entre Jordan Florentin et les trois autres, flagrante lors de l’audience du 8 juin dernier, est un élément à prendre en compte dans le rapport de force qui s’est joué, ce soir-là, dans le théâtre de Dix heures.

A la lecture des différents éléments du dossier, voici les conclusions que l’on peut tirer:

Jordan Florentin et son cadreur ont voulu faire un reportage autour d’un personnage controversé, connu médiatiquement pour sa virulence politique et, du point de vue de la police, pour sa violence dans certains rapports humains. Pour cela, les journalistes ont décidé de se rendre à son spectacle. Pour mettre en confiance les spectateurs, dans la rue, où ils avaient le droit de filmer avec l’accord tacite des spectateurs, ils se sont présentés comme des journalistes d’un média proche de Kombini et de Brut, en jouant sur la dichotomie entre le fond du média (sa ligne éditoriale de droite) et sa forme (un média en ligne de terrain s’adressant aux jeunes sur les réseaux sociaux). Les journalistes ont assisté ensuite incognito au spectacle, sans incident majeur. Belattar s’est même adressé à eux durant le spectacle, sans savoir qu’ils étaient journalistes. À la sortie, en revanche, des spectateurs ont informé Belattar et son équipe de la présence de journalistes d’« extrême-droite », terme régulièrement utilisé par la gauche pour diaboliser ses adversaires politiques. Rappelons que les journalistes de droite ont tout autant le droit d’exercer leur métier que les journalistes de gauche. Yassine Belattar, farouche militant anti« extrême-droite », a voulu s’expliquer à l’intérieur du théâtre avec les deux journalistes.

La situation a rapidement dégénéré. L’humoriste s’est cru dans son bon droit en accusant les journalistes « fachos » d’avoir effectué un travail illégal, d’avoir piégé ses spectateurs, de l’avoir ainsi provoqué dans son théâtre. Ces propos ont galvanisé les spectateurs sur place qui s’en sont également pris aux deux journalistes verbalement. Toujours convaincus de leur bon droit, Belattar et son équipe ont décidé d’appeler la police pour lui livrer les deux journalistes. Ils ont alors souhaité que les deux journalistes ne quittent pas le théâtre avant l’arrivée de la police.

Sans doute auraient-ils préféré quitter les lieux rapidement et conserver leurs images, plutôt que de rester coincés plus d’une heure entourés d’une foule hostile

En attendant l’arrivée des forces de l’ordre, l’altercation a continué. Le charismatique Yassine Belattar se trouve en force, dans son théâtre, entouré de ses spectateurs, avec son garde du corps et son producteur, face à deux jeunes journalistes dont il déteste manifestement le travail et la ligne éditoriale. Il en profite donc pour leur dire sans filtre ce qu’il pense d’eux. Sûr de son bon droit là encore, il les contraint à supprimer l’intégralité des images enregistrées. De leur côté, les deux journalistes de Livre Noir se sont retrouvés dans une impasse.

Sans doute auraient-ils préféré quitter les lieux rapidement et conserver leurs images, plutôt que de rester coincés plus d’une heure entourés d’une foule hostile, voire haineuse. Sans doute aussi se sont-ils sentis contraints de rester pour ne pas perdre la face et attester de leur bonne foi devant les policiers. Sans doute aussi ont-ils senti que s’ils tentaient de fuir, la situation se dégraderait encore et qu’on les retiendrait sur place par la force. Sans doute auraient-ils été soutenus a posteriori par la presse, s’ils avaient appartenu à un média de gauche et si leur agresseur était une personnalité de droite. Enfin, si la police était arrivée rapidement sur les lieux, sans doute cette altercation n’aurait pas eu lieu.

La justice doit trancher l’affaire en mai 2023, date à laquelle le procès a été reporté.

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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L'Humanité

Nourrir la population en faisant reculer la spéculation

Actu

Alors que les prix à la consommation ont augmenté de 5,2 % sur douze mois en juin 2021 et mai 2022, dont 27,8 % pour l’énergie, la vague de chaleur de cette semaine est susceptible d’accroître la spéculation sur les produits agricoles. Il serait pourtant possible d’échapper aux spéculateurs en contractualisant des volumes production soumis à un cahier des charges avec un prix garanti. Voilà de quoi étoffer la feuille de route de Marc Fesneau, le nouveau « ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire ».

Gérard Le Puill

En raison des conséquences de la guerre en Ukraine, mais aussi de la sécheresse et de la chaleur sévissant sur la France, la presse écrite et audiovisuelle multiplie les commentaires sur le recul du pouvoir d’achat des ménages face aux hausses spéculatives des prix des produits de première nécessité, à commencer par le pain, les pâtes alimentaires et l’huile. Les mêmes médias annonçaient récemment que les industriels bourguignons qui produisent la moutarde de Dijon voyaient le prix de la graine s’envoler, évoquant même un risque pénurie mondiale cette année. On ne rappelait guère, en revanche, que la production de graines de moutarde en Bourgogne est passée de 12.000 tonnes annuelles en 2016 à 4.000 tonnes en 2021 alors que les besoins annuels de l’industrie locale sont estimés à 16.000 tonnes par an.

Cette division par trois de la production régionale résulte de l’accord de libre-échange signé entre la Commission européenne et le Canada, puis approuvé par les 27 pays membres de l’Union européenne, dont la France. Connu sous le sigle CETA, cet accord est entré en vigueur en 2016. À partir de cette date, les industriels français produisant de la moutarde ont augmenté les importations de graines en provenance du Canada au détriment de la production régionale qui coûtait un peu plus cher.

Selon, Fabrice Genin, qui produit de la graine de moutarde à Marsannay-le-Bois, « la filière française n’a pas droit aux insecticides utilisés au Canada » pour protéger cette plante contre les ravageurs, ce qui diminue les rendements en Bourgogne et fait subir aux producteurs une distorsion de concurrence au profit des producteurs canadiens. À cause d’aléas climatiques, la production de graines de moutarde au Canada est passée de 135.000 tonnes en 2020 à 99.000 tonnes en 2021, ce qui s’est traduit par un quasi-doublement de son prix en un an. La production canadienne pour 2022 est encore attendue en baisse de 28 % cet été tandis que les prix continuent d’augmenter.

Le sarrasin entre libre-échange et contractualisation

Ces dernières semaines, plusieurs médias ont également braqué les projecteurs sur un risque de pénurie de sarrasin. Bien que ses galettes bretonnes de blé noir aient de plus en plus de succès auprès des consommateurs, la Bretagne ne produit plus que 3.000 tonnes de graines de sarrasin par an alors qu’elle en utilise 11.000 tonnes. 70 % du sarrasin utilisé en France est importé. Il peut provenir du Canada, de Chine et des pays d’Europe de l’est, sans véritable traçabilité. Il existe pourtant une indication géographique protégée (IGP) depuis 2010 pour un sarrasin breton répondant à un cahier des charges. Les utilisateurs le paient autour de 700€ la tonne contre 450 à 550€ pour le sarrasin importé. L’association « Blé Noir Tradition Bretagne » s’est ainsi créée pour tenter de répondre aux besoins. Sous ce logo, 1.400 producteurs sont habilités à produire du blé noir sur l’ensemble de la Bretagne.

Au XIXème siècle, la France a cultivé annuellement jusqu’à 700.000 hectares de sarrasin contre 30.000 actuellement. En Bretagne et au-delà, dans les zones d’élevage de vaches laitières comme de bovins de boucherie, il serait possible de contractualiser des productions annuelles de sarrasin. Celle culture dont le semis s’effectue au printemps peut servir de « tête d’assolement », à savoir de première culture, quand on laboure une prairie temporaire pendant trois ou quatre ans avant d’y ressemer de l’herbe. Il serait donc possible de passer des contrats gagnant-gagnant avec les éleveurs avec un prix rémunérateur pour cette graine de la famille des « polygonacées » que l’on récolte à la fin de l’été. Entre-temps, elle fleurit, ce qui donne aux abeilles de quoi butiner.

De la lentille verte du Puy au coco de Paimpol

Outre le sarrasin des contrats de production pour des graines riches en protéines comme la lentille, le pois chiche, le haricot sec et les fèves devront être mises en place dans les prochaines années pour renforcer notre souveraineté alimentaire en réduisant notre dépendance aux importations. Alors que la réduction de la consommation annuelle de viande par habitant doit aussi intervenir pour freiner le réchauffement climatique, se fixer un objectif annuel de consommation de 7 à 8 kilos de légumes secs par an et par habitant contre moins de 2 kilos actuellement doit aussi déboucher sur une production croissante de protéines végétales. Le pois chiche donne de bons rendements sur nos terres à blé. Les lentilles produites en France le sont souvent sous signe de qualité, qu’il s’agisse de celle du Berry, de la blonde de Saint-Flour et la verte du Puy. Il en va de même pour les haricots secs de nos garbures et autres cassoulets avec le haricot tarbais et le lingot de Castelnaudary. Au sud, on a aussi le coco de Pamiers et à l’ouest celui de Paimpol, sans oublier les « mogettes », nom donné aux haricots blancs du côté de la Vendée.

Inciter les consommateurs à manger des légumes secs deux à trois fois par semaine et contractualiser la production dans leurs zones de culture traditionnelle aurait de double avantage de renforcer notre souveraineté alimentaire et de réduire le bilan carbone de notre assiette. Cela se fait dans d’autres productions parmi lesquels le lait à comté produit par 1.400 paysans dans les départements du Jura et du Doubs pour l’essentiel. La contractualisation fonctionne aussi depuis longtemps entre Bonduelle, spécialiste des légumes en conserve, et les maraîchers de plusieurs régions qui lui fournissent des produits de qualité, dont les petits pois et les haricots verts, dans le respect d’un cahier des charges avec un prix fixé chaque année avant la mise en culture.

Voilà de quoi inspirer Marc Fesneau, le nouveau ministre de l’agriculture, s’il parvient à conserver son siège de député dimanche soir.

Opex 360

La Pologne s’oriente vers l’achat de chars sud-coréens K2 « Black Panther »

par Laurent Lagneau · 15 juin 2022

Fin mai, à l’occasion d’un déplacement à Séoul, le ministre polonaise de la Défense, Mariusz Błaszczak, fit savoir que la Pologne et la Corée du Sud allaient accentuer leur coopération militaire, Varsovie souhaitant acquérir des châssis [chenillés] de l’obusier K9 Thunder, produit par Hanwha Defence, afin d’augmenter la cadence de production de l’AHS Krab de 155 mm, qui a par ailleurs récemment fait l’objet d’une importante commande notifiée par l’Ukraine au groupe Huta Stalowa Wola [ou HSW SA]. En outre, il était aussi question d’un achat de véhicules blindés d’infanterie [VCI] de facture sud-coréenne.

Cela étant, l’achat éventuel de chars K2 « Black Panther » auprès de Hyundai Rotem n’avait pas été évoqué par M. Blaszczak, alors que la Pologne cherchait à remplacer les T-72 qu’elle venait de transférer à l’armée ukrainienne. La piste privilégiée était celle du Leopard 2 allemand, dont les forces polonaises sont déjà dotées.

En effet, Varsovie espérait bénéficier, comme Prague, de l’initiative « Ringstausch », qui prévoit le remplacement, par Berlin, du matériel militaire d’origine soviétique livrés à l’Ukraine par les pays de l’Otan. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment… En outre, sollicitée par la Pologne, qui lorgnait sur ses Leopard 2 en réserve, la Suisse n’a pas donné de suite de favorable. Quant à l’Espagne, elle envisage de céder les siens à l’armée ukrainienne.

D’où l’annonce faite par M. Blaszczak, le 13 juin. « L’armée polonaise doit être dotée d’équipements modernes. Lors de ma visite en Corée du Sud, j’ai discuté, entre autres, avec des représentants de Hyundai Rotem. Aujourd’hui, PGZ et Hyundai Rotem ont signé un mémorandum sur le développement conjoint de chars et de véhicules blindés de transport de troupes. C’est une étape importante pour le développement de l’armée et de l’industrie », a-t-il fait savoir, via Twitter.

Wojsko🇵🇱musi być wyposażone w nowoczesny sprzęt, o czym podczas wizyty w 🇰🇷 rozwiałem m. in. z przedstawicielami Hyundai Rotem. Dziś @PGZ_pl i Hyundai Rotem podpisały memorandum o wspólnym rozwoju czołgów i transporterów opancerzonych. To ważny krok dla rozwoju wojska i przemysłu pic.twitter.com/uzaURMWkkq

— Mariusz Błaszczak (@mblaszczak) June 13, 2022

A priori, le blindé de transport de troupe évoqué par M. Blaszczak serait le véhicule à roues K808 « White Tiger ». D’une masse de 20 tonnes, il est doté d’un tourelleau téléopéré équipée d’un lance-grenades automatique de 40 mm [ou d’une mitrailleuse de 12,7 mm]. Il peut aussi être équipé d’une tourelle armée d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il viendrait compléter le Borsuk, un VCI de 40 tonnes conçu par un consortium dirigé par Huta Stalowa Wola [HSW, filiale du groupe PGZ] afin de remplacer les BWP-1 de l’armée polonaise.

S’agissant des K2 « Black Panther », armés d’un canon de 120mm à âme lisse, un premier lot de chars déjà assemblés serait livré afin de répondre à ses besoins les plus urgents et pour permettre la mise en place d’une capacité de production en Pologne, sous l’égide de PGZ, dans le cadre d’un vaste transfert de technologies. Une version polonaise de ce char – appelée K2PL – avait d’ailleurs été présentée en septembre 2020, lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce.

L’acquisition des K2PL doit se faire dans le cadre du programme Wilk qui, à son lancement, prévoyait le remplacement des chars T-72 et PT-91 « Twardy » [soit près de 500 unités, ndlr]. Elle viendrait en plus de celle des 250 M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars.

À noter que le K2 « Black Panther » est également en lice pour remplacer les Leopard 2A4 de l’armée norvégienne.

Par ailleurs, et dans un autre demaine, Varsovie a l’intention de commander des hélicoptères AW-149, dont l’assemblage serait effectué PZL-Świdnik, une filiale de l’italien Leonardo. Il serait question d’au moins 32 exemplaires, pour un peu plus d’un milliard d’euros.

Valeurs Actuelles

Mourad, un chauffeur VTC clandestin, accusé du viol de deux femmes alcoolisées

L’affaire va être jugée devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine. Mourad, un conducteur de VTC clandestin de 32 ans, est accusé d’avoir violé au moins deux de ses clientes sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants après les avoir ramenées chez lui, rapporte Le Parisien, mercredi 15 juin.

Les faits ont débuté le 11 septembre 2020. Mathilde se réveille dans un appartement vide. Elle constate que son pantalon est déchiré au niveau de l’entre-jambes avant de s’apercevoir qu’elle a eu un rapport sexuel dont elle ne se souvient pas vraiment. La nuit d’avant, elle a bu plusieurs verres dans un bar et a consommé de la cocaïne avant de commander un VTC pour rentrer chez elle. Elle se souvient être rentrée à l’intérieur du véhicule venu la chercher, puis, plus rien. En état de choc au réveil, elle se rend à l’hôpital le plus proche pour être examinée et ensuite porter plainte.

Au moins une autre victime

L’enquête des policiers les mène à relier l’agression subie par Mathilde à une autre ayant eu lieu dans la nuit du 28 au 29 août 2020. Le même mode opératoire est utilisé. La victime commande un VTC après une nuit dans un bar où elle a bu et consommé de la drogue. Pendant le trajet, elle ne se sent pas bien et accepte la proposition du chauffeur de l’emmener chez lui pour y prendre une douche. Elle se souvient s’être réveillée en pleine relation sexuelle avec l’homme à qui elle exprime un refus avant de perdre connaissance.

La police parvient à remonter les indices et arrête deux suspects en octobre 2020. Mourad, le chauffeur de VTC clandestin, et un de ses amis. En garde à vue, l’ami du principal suspect révèle aux forces de l’ordre que Mourad attirerait régulièrement des femmes alcoolisées dans son véhicule pour avoir des rapports sexuels avec elles. Il confesse y avoir déjà participé une seule fois, rapporte Le Parisien. Sauf que les enquêteurs ont découvert sur son téléphone un message demandant au chauffeur de VTC « s’il y a de la baise » le soir des faits jugés dans les Hauts-de-Seine.

Les deux suspects affirment avoir eu des relations consenties, mais des vidéos retrouvées dans le téléphone de Mourad ne vont pas dans ce sens. De plus, l’ADN du principal accusé a été retrouvé sur les deux victimes.

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France24 - Monde

Avant son départ pour la Roumanie, Macron appelle les Français à lui "donner une majorité solide"

Publié le : 14/06/2022 - 16:09

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Emmanuel Macron a exhorté les Français à "donner une majorité solide" au gouvernement au nom de "l'intérêt supérieur de la Nation", mardi depuis l'aéroport d'Orly où il s'envolait pour la Roumanie et la Moldavie. 

Emmanuel Macron a invité, mardi 14 juin, les électeurs à lui donner "une majorité solide" lors du second tour des élections législatives, dimanche, appelant à "un sursaut républicain" face au risque de "désordre". Le chef de l'État s'exprimait à l'aéroport d'Orly, près de Paris, avant son départ pour la Roumanie.

Une prise de parole solennelle ajoutée tardivement à son agenda alors que l'exécutif s'inquiète d'une possible majorité relative à l'Assemblée nationale dimanche à l'issue du second tour des élections législatives.

Le bloc présidentiel brandit la menace d'une chambre basse instable livrée aux troupes de la Nupes, alliance de gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas renoncé à imposer une cohabitation au chef de l'Etat, même si les projections en sièges des instituts de sondage écartent cette perspective.

Un "désordre" national

Emmanuel Macron a dit mesurer les "doutes", "angoisses", "peurs", "inquiétudes", "difficultés" exprimées lors du premier tour des élections législatives, marqué par une abstention record de 52,49 %. Il a estimé que "les mois à venir" seraient "difficiles", évoquant notamment la flambée du coût de la vie.

"Je respecte chaque voix, chaque sensibilité", a-t-il souligné sur le tarmac de l'aéroport. Mais, a-t-il développé dans un argumentaire désormais rodé, "face aux crises qui ne manqueront pas de survenir, rien ne serait pire que de nous perdre dans l'immobilisme, dans les blocages, dans les postures." Il a dit redouter un "désordre" national.

"Il nous faut au contraire investir pour bâtir un avenir sans pétrole, sans gaz, sans charbon, donc sans carbone, pour faire de la France le pays des technologies de 2030, investir pour transformer nos services publics, notre école, notre santé, et tenir enfin la promesse républicaine de l'ascension sociale", a-t-il dit.

"Nous avons pour cela besoin d'une majorité solide pour garantir notre indépendance. Cette indépendance, nous ne la ferons pas par plus d'impôts, ni par plus de dettes ni par la décroissance", a-t-il poursuivi, visant le programme économique de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale.

"Nous le ferons par le travail, travailler tous, en atteignant le plein emploi qui est à portée de mains. Travailler mieux, en améliorant les rémunérations et les conditions de travail, travailler plus pour gagner par notre effort collectif en force économique", a-t-il martelé.

"Nous sommes à l'heure des choix et les grands choix ne se font jamais par l'abstention. J'en appelle donc à votre bon sens et au sursaut républicain. Ni abstention, ni confusion mais clarification", a déclaré Emmanuel Macron.

"Dimanche, aucune voix ne doit manquer à la République. Dimanche, je compte sur vous pour doter notre pays d'une majorité solide afin d'affronter tous les défis de l'époque et de bâtir l'espoir", a-t-il conclu. 

Avec AFP et Reuters

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El País (ESP)

SANS TITRE

En El Puerto de Santa María, mencionar a El Vaporcito es ver en directo cómo se activa la nostalgia de tu interlocutor. El Vaporcito era el barco que conectaba El Puerto con Cádiz. “Un barquito tan pinturero que le dan besitos las olas del mar”, decía en su pasodoble el gran Paco Alba. Aquel barquito, al que toda la bahía le tenía cariño por hacer más corto el camino a Cádiz, se hundió en 2011. En El Puerto sigue habiendo otro vaporcito tan querido y tan emblemático como aquel, aunque no es un barquito flotante sino una harina para las frituras.

Una harina en un envase entrañable, con un dibujo de El Vaporcito casi infantil, que sale de una fábrica que te transporta 70 años atrás. Pero, sobre todo, una harina que deja “rubito” y crujiente el pescaíto frito. La harina El Vaporcito es una de las líneas de harinas de trigo duro de la fábrica portuense Harinas Virgen de los Milagros. Esta fábrica la construyó Juan Ávila y en 1936 la compró Enrique Fernández, abuelo de los actuales propietarios: Pedro, Enrique y Julia, hermanos, y Violeta, la sobrina de éstos.

Una fábrica que resurgió de sus cenizas

En el momento de su construcción, los pocos vecinos que tenía esta fábrica eran la iglesia Mayor Prioral y algunas huertas. Hoy, sin haberse movido del número 8 de la calle Postigo, la fábrica se encuentra en pleno centro de El Puerto. De Enrique, pasó a su hijo Esteban Fernández Rosado y de él a sus hijos, pero entre una cosa y otra ocurrieron algunas cosas.

En 1947 un incendio arrasó la fábrica. Como Fernández Rosado creía en este negocio, la volvió a levantar entera en el mismo sitio. Entonces apostó por una maquinaria puntera que encargó a la empresa Pané y que hoy, 73 años después, sigue funcionando 16 horas al día. “Y hubo épocas en las que la fábrica estaba 24 horas en marcha”, apunta Enrique Fernández, uno de los propietarios.

Épocas en las que la harina portuense era también conocida fuera de España no sólo por la calidad de su producto: “En 1950, más o menos, nuestra harina se exportaba en sacos de yute a Guinea Ecuatorial. Un comercial que teníamos allí le decía a mi padre: ‘Don Esteban, usted es más famoso aquí que Macías’ (el dictador de Guinea)”, cuenta Enrique. “Lo decía porque los guineanos se hacían las tiendas con nuestros sacos y en todos lados ponía ‘Esteban Fernández Rosado’. Eran sacos muy resistentes que remataban a mano muchas mujeres de El Puerto”.

La calidad de la harina -de todas las harinas que hacen en esta fábrica- “radica en las calidades de los trigos y en la rudimentaria maquinaria que permite darle el granulado perfecto”, cuenta Enrique. “Es una maquinaria muy vieja, pero esto le da la solera a la hora de trabajar. No somos competitivos por precio en el mercado, así que peleamos la calidad” apostilla Santiago Peñalba, jefe técnico molinero que lleva en esta fábrica 31 años. Santiago es un soriano que heredó el oficio de su padre, aunque éste nunca trabajó en esta fábrica sino en otra harinera de Jerez.

Ocho harinas distintas, y dieciséis horas diarias muele que muele

Un patio, donde entran los camiones y el cereal, distribuye la zona de la fábrica, almacén y la oficina. En la zona de la fábrica, máquinas de madera con tubos y correas de cuero separan el trigo y lo muelen. Lo muelen tanto, tan poco o tantas veces como Peñalba considere que pide la harina, aquí no hay nada automatizado. Los tubos que conectan los molinos con los depósitos de trigo forman una maraña de cruces y poleas en el techo. Los suelos de madera tienen restos de harina recién molida. Y los cajones de madera con cilindros de cuero y depósitos donde cae la harina y el salvado, se mueven enérgicamente, sin parar, como a compás. Unas máquinas que no tienen repuestos: cuando se estropean, tienen que inventar o recurrir a torneros fresadores.

Dependiendo de qué uso y para cuál de sus líneas sea -Oro de Cádiz, Don Churrito, El Vaporcito, entre otras- el trigo y el refinado varía. “Tenemos ocho tipos de harina. Harinas de panadería, más fuertes, fuertes y más flojas, que llamamos castellana. También hacemos harina integral 100%, harina para freír... Es un proceso continuo de subir y bajar hasta que conseguimos la textura que queremos”, dice Peñalba. Es él quien controla desde que entra el trigo, que no viene limpio, hasta que la harina queda empaquetada. “Son trigos sin ningún tipo de aditivo y tengo que buscarlo en función de la cantidad de gluten o proteína, comparando las partidas. Tenemos que pagarlo más caro y tenemos que vender también más caro”, cuenta el molinero.

El volumen y el precio de sus harinas no les hace rentable entrar en las grandes superficies. “Son contratos muy exigentes para nuestra producción, porque además de pedirnos que bajemos mucho el precio, nos exigen promociones puntuales que no podemos sostener”. Con la guerra de Ucrania también han notado la subida en el precio del trigo. “Hay un desabastecimiento muy grande. Está viniendo cereal de EE.UU y en mayo han empezado a venir barcos de Argentina. Ha doblado el precio”, dice Enrique. “La Unión Europea tiene que cambiar normativa porque el problema con el cereal de Argentina es que usan fungicidas y fitosanitarios que no están permitidos en Europa y dan en los registros de sanidad”, señala Peñalba.

El Vaporcito, buque insignia de la fábrica

Después de enseñarnos el funcionamiento de la fábrica, Santiago hace montoncitos de harinas distintas y salvado en una bandeja. Nos lleva fuera de la fábrica y nos habla de las diferentes harinas y trigos. “El trigo blando hace harinas blancas y el duro amarillas. La de El Vaporcito es amarilla. El responsable de esto es el betacaroteno. Ese amarillo del trigo duro es lo que hace el doradito del pescaíto frito”, nos cuenta.

En el color está una de las claves de la harina El Vaporcito. La otra es la textura. “Para la fritura es muy importante que la harina tenga esta textura. La llamamos ‘harina semolosa’. Con esta textura, crea una costra alrededor del pescado, impide que el pescado se empapuce del aceite y así se fríe sin romperse”, nos cuenta el técnico.

Además de El Vaporcito, hacen harinas de trigo duro mucho más gruesa, con mucho más salvado, son las de los panes de telera. “Estas harinas de trigo duro llevan mucha proteína, admiten una cantidad importante de agua, la durabilidad del pan es mayor y la calidad, con más proteína, mucho mejor”, explica. “Nuestra marca Don Churrito es otra de nuestras harinas muy preciadas en la zona para hacer los churrillos”.

Por último, nos habla de la harina integral. “Realmente, nutricionalmente no aporta mucho al ser humano, lo que pasa es que si sustituyes una parte de harina por cáscara, evidentemente, comes menos harina. Y como el salvado no lo digieres, directamente funciona como escoba” dice Santiago mientras esparce la harina con una espátula.

En la actualidad, esta fábrica hace unos 30 mil kilos de harina al día, que varían de un tipo de harina a otro en función de la época del año en que se encuentren. “A veces tengo que hacer más de Don Churrito porque vienen fiestas en las que se comen más churros, como Semana Santa. En otras épocas en las que la hostelería es más fuerte, es El Vaporcito la que lleva más producción”. Una harina, la de El Vaporcito, que no está en el catálogo de la fábrica desde el principio: “Al principio de estar yo aquí, hace ya 31 años, hacíamos un palet de harina para freír y sobraba. Ahora tenemos que hacer de 60 a 70 mil kilos todos los meses”.

El producto gourmet más barato del mundo

Aunque El Vaporcito se vende para hostelería en sacos de 5 kg., el formato para uso doméstico es distinto. Se trata de una tarrina de 600 g, rectangular de plástico duro, hermético y con tapa, por lo que es muy fácil de almacenar y reutilizar. Pero tampoco fue siempre así. “Pensamos que, si es un producto para freír pescado, lo lógico es que se venda en las pescaderías, pero con una bolsa de papel, como vienen normalmente las harinas, no era viable porque con el agua de la pescadería se echaría a perder”, cuenta Peñalba. “Las hicimos con este formato, que era una locura porque esta tarrina sale más cara que la bolsa, pero la pusimos a un precio muy competitivo para las pescaderías, de tal manera que los pescaderos incluso las regalaban a los clientes que hacían compras altas. O las venden por poco más de un euro”.

Para hostelería, El Vaporcito tiene distribución en prácticamente toda España, pero para uso doméstico más difícil de encontrar fuera de Cádiz. “Estamos en colmados o en tiendas gourmet. Somos el producto gourmet más barato del mundo”, dice Santiago. El envase era muy original, pero el nombre no tanto. Para ponerle a la harina el nombre del barco más famoso de la bahía tuvieron que pedir permiso al Ayuntamiento de El Puerto de Santa María. “El Vaporcito, además de una institución, era una marca registrada, pero obtuvimos el permiso”. Obtuvieron permiso, y en 2010 el reconocimiento de la OCU como mejor harina para freír de España.

En la sección Producto del mes contamos la historia de comestibles que nos emocionan por su calidad, por su sabor y por el talento de las personas que los hacen. Ningún productor nos ha dado dinero, joyas o cheques-regalo del Mercadona para la elaboración de estos artículos.

Opex 360

La Marine nationale évalue un drone sous-marin norvégien pour ses futurs concepts d’opérations dans les abysses

par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

En octobre 2021, soit quelques mois avant la présentation de la stratégie du ministère des Armées pour les fonds marins [et pour laquelle une enveloppe de 2,9 millions d’euros a été prévue par la loi de finances 2022], la Marine nationale avait évalué le drone sous-marin A18D d’ECA Group, à l’occasion d’une mission du Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitan [BSAM] Rhône.

L’un des enjeux de cette évaluation était de préparer le programme CHOF [capacité hydrographique et océanographique future], lequel doit aboutir au remplacement des bâtiments hydrographiques Lapérouse, Borda et Laplace par deux nouvelles unités à l’horizon 2025/27.

Lors de cette mission du BSAM Rhône, le drone A18D avait permis de cartographier en haute résolution les reliefs et les fonds marins jusqu’à 3000 mètres de profondeur, dans des conditions mers assez difficiles.

Cela étant, quand elle dévoila la stratégie de maîtrise des fonds marins, en février dernier, Florence Parly, désormais ex-ministre des Armées, fit savoir qu’elle venait de décider de doter la Marine nationale de « moyens capables d’atteindre une profondeur de 6000 mètres ». Ce qui, avait-elle expliqué, permettrait de « couvrir 97% des fonds marins et de protéger efficacement nos intérêts, dont les câbles sous-marins, clé de voûte des télécommunications et d’Internet ».

Quoi qu’il en soit, et toujours dans l’intention de préparer le programme CHOF, la Marine nationale est en train d’évaluer le drone sous-marin « Hugin » depuis le bâtiment hydrographique et océanographique [|BHO] « Beautemps-Beaupré ».

Dans le cadre du programme CHOF, un drone sous-marin autonome est expérimenté dans la @MarineNationale à partir du Beautemps-Beaupré. Capable d’opérer jusqu’à 6000 m de profondeur, il permet de tester les futurs concepts d'opérations de la marine sur les fonds sous-marins. pic.twitter.com/SOKsB0YLeA

— Chef d'état-major de la Marine (@amiralVandier) June 10, 2022

Développé par l’entreprise norvégienne Kongsberg, ce drone sous-marin autonome dispose d’une autonomie de 100 heures [en naviguant à 4 noeuds]. Il est notamment équipé d’un sonar à synthèse d’ouverture [ou d’un sonar à balayage latéral], d’une caméra et d’un échosondeur multifaisceaux. Et, surtout, il peut descendre jusqu’à 6000 mètres de profondeur.

Cette « démarche exploratoire permet de confronter nos savoir-faire actuels aux défis technologiques de demain », notamment pour ce qui concerne les futurs bâtiments hydrographiques du programme CHOF, explique la Marine nationale.

Pour son chef d’état-major, l’amiral Pierre Vandier, il s’agit aussi de « tester les futurs concepts d’opérations sur les fonds sous-marins ». Et d’ajouter : « Cette approche concrète et pragmatique de l’innovation permet de dessiner les futures performances des bâtiments hydrographiques et océanographiques. Dès leur conception, ces navire vont intégrer l’ensemble des impératifs liés à la mise en œuvre des drones. »

Valeurs Actuelles

 “Moi je ne suis pas juge” : interpellée sur les accusations de viol contre Damien Abad, Élisabeth Borne botte en touche

En plein déplacement dans le Calvados pour la campagne des législatives, la Première ministre a été interpellée par une femme sur l’affaire Damien Abad.

L’affaire Damien Abad embarrasse toujours le gouvernement. L’ancien député LR, devenu ministre des Solidarités au sein du nouvel exécutif, est accusé par deux femmes de viols survenus en 2010 et 2011. Une ancienne élue l’a également accusé de violences sexuelles entre 2009 et 2010, selon un article publié par Mediapart, mardi 14 juin. Alors qu’il vient juste de se qualifier facilement pour le second tour (33 % des voix, 10 points de plus que la Nupes – en seconde position) du scrutin législatif dans sa circonscription de l’Ain, la Première ministre, Élisabeth Borne, a été interpellée sur le sujet, ce mercredi 15 juin.

En pleine distribution de tracts pour le second tour des législatives, Élisabeth Borne a été interrogée sur l’affaire Damien Abad par une passante. « Qu’un homme utilise sa stature d’homme de pouvoir pour avoir des faveurs, ça ne vous dérange pas ? », a interrogé cette femme lors d’un déplacement dans le Calvados. « Bien sûr que ça me dérange », a répondu la Première ministre, relaie le Parisien

« Je ne suis pas juge », affirme Élisabeth Borne

Une réponse qui a suscité une nouvelle interrogation chez la passante. « Alors pourquoi il est encore là ? Pourquoi personne ne dit rien ? », a-t-elle demandé. « Attendez madame, moi je ne suis pas juge vous savez », a souligné Élisabeth Borne avant de rappeler qu’il est « essentiel que sur ces sujets, la parole des femmes (…) soit entendue »

Après les révélations de Mediapart, la résidente de Matignon n’a cessé de mettre en avant le travail de la justice afin « d’établir les faits ». « Il ne faut pas hésiter à aller porter plainte. (…) Je ne suis pas un juge et les enquêtes ne se font pas avec des témoignages anonymes. Tout est fait pour (…) accueillir au mieux les femmes pour qu’elles puissent déposer plainte et que la justice puisse établir des faits », a-t-elle ajouté.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Le ministre algérien des Finances limogé par le président Tebboune

Publié le : 14/06/2022 - 22:15

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Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a limogé mardi le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, quatre mois seulement après sa nomination, a annoncé le présidence sans préciser les raisons de cette éviction.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a limogé, mardi 14 juin, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, après avoir consulté le Premier ministre.

Le chef de l'État "a signé mardi un décret mettant fin aux fonctions du ministre des Finances Abderrahmane Raouya", a annoncé la présidence. Le secrétaire général du ministère a été chargé d'assurer l'intérim.

Pas de raison connue de son éviction

Abderrahmane Raouya, 61 ans, avait été nommé ministre des Finances lors d'un mini-remaniement ministériel opéré par Abdelmadjid Tebboune le 17 février. Jusqu'à alors, le portefeuille des Finances était détenu par le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane.

Il s'agissait du troisième passage de Abderrahmane Raouya à la tête du ministère des Finances, après avoir occupé ce poste de mai 2017 à mars 2019, et de janvier à juin 2020. Aucune raison n'a été fournie pour son limogeage.

Il est survenu quelques jours après que l'Association des banques et des établissements financiers (ABEF) algériens a annoncé, dans un document publié mercredi, des restrictions sur les transactions bancaires avec l'Espagne en pleine crise diplomatique entre les deux pays.

Mais après que l'Union européenne a mis en garde vendredi Alger contre les conséquences de telles restrictions commerciales, la mission de l'Algérie auprès de l'UE a déploré une réaction "précipitée" du bloc, affirmant que cette "prétendue mesure (..) n'existe en fait que dans l'esprit de ceux qui la revendiquent".

Samedi, Abderrahmane Raouya avait évoqué devant le Parlement la question de manque de voitures neuves sur le marché algérien, affirmant selon des déclarations rapportées par la presse que la situation "trouvera bientôt de nouvelles solutions".

Son limogeage survient moins d'un mois après celui du gouverneur de la Banque centrale Rostom Fadli, remercié le 23 mai par le président Tebboune sans qu'aucune raison ne soit avancée pour cette éviction.

Avec AFP et Reuters

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Valeurs Actuelles

Montpellier : arrestation d’une famille de narcotrafiquants qui faisait même travailler… sa grand-mère

Un réseau structuré et sophistiqué. Fin mai, la police de l’Hérault a démantelé un considérable réseau de trafic de drogue à Montpellier, rapporte le Parisien. Le 30 mai dernier, la police a perquisitionné un bâtiment de la cité des Marels. Elle y a découvert une véritable organisation mafieuse bien structurée et équipée. À sa tête, une famille, dont la grand-mère, âgée de 66 ans, rebaptisée « Ma Dalton » par les policiers, participait activement au trafic en conditionnant la drogue. Ce clan mafieux, issu de la communauté gitane, n’avait rien à envier aux criminels de fiction. Au total, huit personnes ont été interpellées et mises en examen.

Un réseau extrêmement professionnel

Les policiers ont découvert et saisi 106 kg d’herbe de cannabis, 700 g de cocaïne, 40 000 euros en numéraire, rangés par liasses de 10 000 euros, thermo-soudées dans un coffre-fort. Mais également de nombreuses armes, dont des armes de guerre, des centaines de munitions, une presse hydraulique, une machine pour compter les billets de banque, plusieurs centaines de milliers d’euros d’argent liquide, un système de vidéosurveillance, plusieurs berlines volées servant pour les « go-fast ». Bref, les policiers ont démantelé un réseau extrêmement professionnel et organisé. « Le dossier porte sur une organisation criminelle familiale, mais aussi très communautaire. Le niveau de sophistication presque high-tech démontre l’ingéniosité de cette criminalité et la manne financière que génère le trafic de drogue », a expliqué le commissaire divisionnaire Fabien Ines, chef de la division criminelle de la direction territoriale de la police judiciaire de Montpellier. La police estime que l’argent saisi n’est qu’une part infime d’un magot beaucoup plus important, que le clan mafieux a soigneusement dissimulé.

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France24 - World

US President Biden announces $1 billion arms package to support Ukraine

Issued on: 15/06/2022 - 06:46Modified: 16/06/2022 - 05:32

FRANCE 24 Follow

US President Joe Biden on Wednesday announced a new package of arms and ammunition for Ukraine after reaffirming Washington’s support for Kyiv against Russia’s invasion in a call with President Volodymyr Zelensky. The $1 billion package includes more artillery, coastal anti-ship defence systems and ammunition for artillery and advanced rocket systems. Read about the day's events as they unfolded on our liveblog. All times are in Paris time (GMT+2).

This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.

5:10am: Deepening food crisis will push global displacement to new records, UN says

Russia’s war in Ukraine has pushed the number of people who are displaced around the world above 100 million for the first time, and the UN warns a deepening food crisis could force many more to flee their homes.

Efforts to address global food insecurity, which has been dramatically aggravated by Russia’s invasion of Ukraine, is “of paramount importance ... to prevent a larger number of people moving”, UN refugee chief Filippo Grandi told reporters.

“If you ask me how many ... I don’t know, but it will be pretty big numbers.”

1:15am: Two US citizens missing, feared captured, in eastern Ukraine

Two US citizens who travelled to Ukraine as volunteer fighters against Russian forces have been missing for a week and are feared captured, family members said on Wednesday.

Alexander Drueke, 39, of Tuscaloosa, Alabama, and Andy Huynh, 27, of Hartselle, Alabama, were last in contact with their families on June 8 and did not return from a mission around the Kharkiv region of eastern Ukraine.

Reports that the two men have been taken prisoners of war by Russia are unconfirmed, the families and a US State Department spokesperson said.

“What we know officially at this point from the State Department is that Andy and Alex are missing,” Joy Black, Andy’s fiancée, said by phone.

“We do not have confirmation for anything beyond that. Obviously the longer the search goes the more we start to consider other scenarios,” she added.

Russia’s defence ministry did not immediately respond to a request for comment.

If the pair have been captured, they would be the first confirmed US citizens to have been taken as prisoners of war in the conflict.

White House national security spokesperson John Kirby said that if the reports are true, the United States “will do everything we can” to get them back.

June 16, 12:36am: Ukraine shows off freshly delivered French artillery

Ukraine on Wednesday showed off one of its new French-made self-propelled howitzers, firing towards Russian-controlled areas, as Kyiv urges Western countries to provide more military hardware.

The heavy artillery system highly prized for its accuracy is part of the new arsenal of modern weaponry provided to Ukraine by multiple countries since Russia invaded on February 24.  

President Emmanuel Macron pledged to send several systems in April, later telling Ukrainian President Volodymyr Zelensky that arms supplies from Paris would “increase in intensity”.

The firing session watched by AFP journalists came as Macron on Wednesday called for “new in-depth discussions” with Ukraine, without confirming if he would travel this week to Kyiv as several media have reported.

11:22pm: Zelensky ‘grateful’ for new US arms package to Ukraine

Ukrainian President Volodymyr Zelensky said Wednesday he was “grateful” for a new American arms package to Kyiv after speaking to US President Joe Biden.

“The United States announced new strengthening of our defence, a new $1 billion support package,” Zelensky said in his nightly address. “I am grateful for this support, it is especially important for our defence in (the eastern region of) Donbas.”

Biden announced an arms package to Ukraine worth $1 billion earlier on Wednesday, including more artillery, coastal anti-ship defence systems, ammunition for artillery and advanced rocket systems that Ukraine is already using.

“I am also grateful for the (US) leadership in mobilising the help of all partners,” the Ukrainian leader said.

10:41pm: Turkey ready to host four-way meeting on Ukrainian grain exports

Turkey is ready to host a four-way meeting with the United Nations, Russia and Ukraine to organise the export of grain through the Black Sea, Foreign Minister Mevlut Cavusoglu announced Wednesday.

According to Cavusoglu, the UN has submitted a plan to facilitate exports. Under the plan, safe corridors could be established without de-mining in the Black Sea for grain exports from Ukraine, he said. “If Russia answers positively, there will be a four-partite meeting in Istanbul,” he said.

Millions of tons of wheat are currently stuck in Ukrainian ports, either blockaded or occupied by Russian forces, and vessels face the danger of mines.

10:09pm: Ukraine says Russian forces trying to attack simultaneously in nine directions

The head of Ukraine’s military on Wednesday said Russia had concentrated its main strike forces in the north of Luhansk region and were trying to attack simultaneously in nine directions.

“The fierce struggle for Luhansk region continues,” Valeriy Zaluzhny, commander-in-chief of the armed forces, said in an online message. The Russians were using aircraft, rocket-propelled grenades, and artillery, he added.

8:58pm: Russia says Ukraine blocked civilian evacuation in Severodonetsk

Russia on Wednesday accused Ukrainian forces of having prevented civilians sheltering in a chemical plant in the besieged eastern city of Severodonetsk from being evacuated via a humanitarian corridor.

Russia created a corridor to evacuate civilians from the Azot chemical factory, but “the Kyiv authorities cynically scuppered the humanitarian operation”, the Russian defence ministry said in a statement.

6:56pm: Biden announces $1-billion package worth of arms to Ukraine

US President Joe Biden on Wednesday announced a new package of arms and ammunition for Ukraine after reaffirming Washington’s support for Kyiv against Russia’s invasion in a call with President Volodymyr Zelensky.

The package of $1 billion-worth of arms includes more artillery, coastal anti-ship defense systems and ammunition for artillery and advanced rocket systems that Ukraine is already using, Biden said.

In the phone call, Biden said he “reaffirmed my commitment that the United States will stand by Ukraine as it defends its democracy and support its sovereignty and territorial integrity in the face of unprovoked Russian aggression,” according to a statement.

4:50pm: Gazprom to cut Nord Stream gas deliveries by a third

Russian gas giant Gazprom has announced it is cutting daily gas deliveries via the Nord Stream pipeline by a further 33 percent due to what it said was repair work. Germany responded by saying that Gazprom is seeking to “unsettle and drive up prices”.

Moscow has lost several European gas clients after it demanded that all “unfriendly” countries pay for Russian natural gas in rubles in response to a barrage of Western sanctions over Ukraine.

Poland, Bulgaria, Finland and the Netherlands have had their natural gas deliveries suspended over refusing to pay in rubles.

4:33pm: France’s Macron says Moldova’s bid to join EU “perfectly legitimate”

French President Emmanuel Macron said on Wednesday that Moldova’s bid to join the European Union was “perfectly legitimate”, speaking at a joint news conference with Moldava President Maia Sandu.

Moldova, which borders Ukraine to the east and Romania to the west, has pressed ahead with efforts to join the EU amid fears that it could be drawn into the conflict between Russia and Ukraine, notably because of pro-Russian separatists in Moldova’s Transdniestria region.

France will help reach a consensus among EU members on the issue of Moldova’s application to join the bloc at a crucial Council meeting next week, Macron said. His visit is the first to the former Soviet nation since 1998.

4:25pm: EU signs gas deal with Egypt, Israel to end ‘dependency’ on Russia

Israel and Egypt plan to boost gas exports to Europe under an agreement signed during a Cairo visit Wednesday by EU chief Ursula von der Leyen as the bloc seeks to wean itself off Russian gas.

The memorandum of understanding on gas exports between Egypt, Israel and the EU was signed to “get rid of its dependency on Russian fossil fuels”, the EU chief said.

Von der Leyen also pledged food relief worth €100 million for Egypt, which has been reeling from grain shortages as a result of the Ukraine war.

3:17pm: Putin, Xi agree to boost energy, finance ties due to West’s sanctions on Russia

Russian President Vladimir Putin agreed in a phone call with his Chinese counterpart Xi Jinping to expand cooperation in energy, finance and industry as Moscow faces unprecedented Western sanctions over Ukraine, the Kremlin said on Wednesday.

“It was agreed to expand cooperation in energy, finance, industry, transport and other spheres, taking into account the global economic situation that has become more complicated due to the West’s illegitimate sanctions policy,” the Kremlin said in a readout of the leaders’ call.

2:57pm: IKEA to sell factories, cut jobs in Russia because of Ukraine war

Swedish furniture giant IKEA on Wednesday said it is selling factories, closing offices and reducing its nearly 15,000-strong workforce in Russia.

“Unfortunately, the circumstances have not improved, and the devastating war continues. Businesses and supply chains across the world have been heavily impacted and we do not see that it is possible to resume operations any time soon,” Ingka Group, which owns all IKEA stores in Russia, said in a statement.

Brand owner Inter IKEA said it would start looking for new owners at its four factories and cut staff, but did not give further details.

2:19pm: Russian oil and fuel revenues rose in May despite lower exports

Higher crude oil and fuel prices allowed Russian revenues to climb in May despite its export volumes slipping due to sanctions, the International Energy Agency said.

The findings underscore the difficulty of punishing Moscow for its invasion of Ukraine by banning Russian imports, moves which have exacerbated a supply crunch and driven up prices.

Crude exports held steady on the month at 5.4 million barrels per day but refined product shipments slipped 155,000 bpd compared to April to 2.4 million bpd. “With higher crude oil and product prices globally, Russian oil export revenues are estimated to have increased by $1.7 billion in May to about $20 billion,” the Paris-based agency said in its monthly oil report.

2:14pm: UN probes allegations Russians adopting Ukrainian children

UN rights chief Michelle Bachelet on Wednesday said her office is investigating reports that Ukrainian children are being “forcibly deported” and sent to Russia where they are then offered for adoption. Some of them have allegedly been taken from orphanages.

“We are concerned about the alleged plans of the Russian authorities to allow the movement of children from Ukraine to families in the Russian Federation, which do not appear to include steps for family reunification or respect the best interest of the child.”

The UN began raising concern in March about the risk of forced adoption of Ukrainian children, especially for around 91,000 who were living in institutions or boarding schools at the beginning of the war, many of them located in the country’s embattled east.

12:13pm: UN war crimes investigators hold press conference in Kyiv

In Kyiv on Wednesday, members of an independent UN commission released early results of their inquiry into human rights violations. They said their information gathered does support claims that aggressions that could reach the status of war crimes have been committed. This was a preliminery update after their first ten-day visit on the ground in Ukraine to collect 'legally strong' evidence. FRANCE 24's Catherine Norris Trent provides more details below. 

9:59am:  Macron toughens tone on Russia; calls for 'new discussions' with Ukraine

President Emmanuel Macron voiced a tougher line on Russia on Wednesday after visiting French and allied troops at a NATO base in Romania, seeking to assuage concerns in Ukraine and among some European allies over what has been perceived as an ambiguous stance towards Moscow.

Macron arrived in Romania on Tuesday for a three-day trip to NATO's southern flank including Moldova before possibly heading to Kyiv on Thursday on a visit with German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi, two diplomatic sources said.

"We will do everything to stop Russia's war forces, to help the Ukrainians and their army and continue to negotiate," he told French and NATO troops at a military base in Romania.

Macron also said on Wednesday that Ukraine would have to hold talks with Russia at some point, in order to try and bring an end to the war between the two countries.

6:52am: Russia plans evacuations from chemical plant in battleground Ukraine city

Russia said it would establish a humanitarian corridor to evacuate civilians from a chemical plant in Severodonetsk starting Wednesday as Ukrainian forces wage a desperate battle for control of the city.

Moscow's forces have intensified efforts to cut off Ukrainian troops remaining in the city, destroying all three bridges which connect it across a river to the twin city of Lysychansk.

About 500 civilians are taking shelter in Severodonetsk's Azot chemical plant, according to the head of the city's administration.

The Russian defence ministry announced a humanitarian corridor would be established on Wednesday for evacuations from the plant, saying it was "guided by the principles of humanity". FRANCE 24 Senior reporter Catherine Norris Trent reports from Kyiv. 

 

6:15am: NATO-aligned defence ministers meet as Ukraine urges West to send more heavy weapons

Dozens of defence ministers from NATO and other parts of the world are expected to discuss weapon deliveries to Ukraine on Wednesday in Brussels, US officials said, as Kyiv calls for a significant increase in arms to help hold off Russian troops in eastern Ukraine.

The battle for Severodonetsk – a city of barely more than 100,000 people before the war – is now the biggest fight in Ukraine as the conflict has shifted into a punishing war of attrition.

Ukraine needs 1,000 howitzers, 500 tanks and 1,000 drones among other heavy weapons, presidential adviser Mykhailo Podolyak said on Monday. Western countries have promised NATO-standard weapons – including advanced US rockets. But deploying them is taking time, and Ukraine will require consistent Western support to transition to new supplies and systems as stocks dwindle of their Soviet-era weapons and munitions.

The meeting on Wednesday on the sidelines of a NATO defense ministerial is being led by US Defense Secretary Lloyd Austin. It is the third time the group of nearly 50 countries are meeting to discuss and coordinate assistance to Ukraine. The previous in-person meeting was at Ramstein Air Base in Germany in April.

(FRANCE 24 with REUTERS and AFP)

© France Médias Monde graphic studio

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Macron visits Romania in show of support for NATO allies amid Ukraine war

As it happened

Battle for Donbas will determine course of Ukraine war, Zelensky says

Valeurs Actuelles

[Info VA] “Vous êtes racistes” : des militantes Nupes perturbent un contrôle de police à Mantes-la-Jolie

Dans la soirée du mardi 14 juin, des policiers ont été perturbés lors d’un contrôle effectué à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. D’après plusieurs sources concordantes à Valeurs actuelles, une Brigade spécialisée de terrain (BST) a souhaité réaliser un contrôle de police sur des individus suspects, rue Gutenberg. Mais trois militantes n’auraient pas hésité à invectiver les fonctionnaires de police. « Vous êtes agressifs, racistes », auraient-elles notamment déclaré, selon nos informations. Toujours d’après nos sources, elles pourraient être militantes pour la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), puisqu’elles avaient en main des tracts de la coalition de gauche menée par Jean-Luc Mélenchon. Afin d’éviter que la situation dégénère, les policiers ont préféré mettre fin au contrôle.

Afin d’éviter que le contrôle dégénère (rappelons qu’à Mantes la Jolie les caillassages des patrouilles de police sont fréquents), les policiers ont rapidement mis fin au contrôle, indique à @Valeurs plusieurs sources policières concordantes 2/2

— Amaury Bucco (@AmauryBucco) June 15, 2022

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BBC

Ukrainian widow: My baby and I were kidnapped

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Viktoria and her baby have been waiting for nearly 50 days to get a UK visa.

Her husband and twelve-year-old daughter were killed by Russian shelling while fleeing Chernihiv.

She and her baby were kidnapped by Russian troops the following day and held in a basement for over three weeks, before they were freed and escaped to safety in Poland.

The Ukrainecast podcast has been following her story. You can hear more on BBC Sounds.

Video edited by Laura Gaynor and Osman Iqbal

France24 - World

France captures Islamic State group leader in Mali

Issued on: 15/06/2022 - 10:17

NEWS WIRES

French troops in Mali have captured a senior member of the Sahel affiliate of the Islamic State group, the French military said Wednesday.

"In the night of 11-12 June, an operation of the Barkhane force allowed the capture of Oumeya Ould Albakaye, a senior figure in the Islamic State in the Greater Sahara (IS-GS)," a spokesman for the chief of staff told AFP.

The capture comes as France prepares to complete its withdrawal from Mali after almost a decade battling a jihadist insurgency in the country.

Albakaye will be held by French forces for questioning for several days and then handed to the Malian authorities, the military added.

A security source who asked not to be named told AFP that Albakaye had once been seen as a potential successor to former IS-GS leader Adnan Abu Walid al-Sahrawi, who was killed by French forces in August 2021.

An explosives expert, Albakaye was a regional chief in the group, commanding the areas of Gourma in Mali and Oudalan in neighbouring Burkina Faso.

He is responsible for a large number of abuses of civilians in those countries, the military said.

France is to complete its withdrawal from Mali within the next few months when its main military base at Gao will be returned to Malian forces.

Relations between Mali and France plummeted after the military seized power in Bamako in August 2020.

The junta has resisted setting an early date to restore civilian rule and tightened ties with Moscow, bringing in "military instructors" that France and its allies condemn as mercenaries hired from the pro-Kremlin Wagner group.

(AFP) 

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Bomb kills two UN peacekeepers in central Mali

Mali junta announces two-year delay until democratic rule

UN peacekeeper killed in 'terrorist' attack in northern Mali

France24 - Monde

États-Unis : une enseignante dévoile son attirail pour protéger ses élèves en cas d’attaque armée

Publié le : 14/06/2022 - 18:18

Chloé Lauvergnier Suivre

Un sac à dos pare-balles, une barre pour bloquer la porte de sa classe, et une batte : c’est l’équipement d’une enseignante américaine en Californie, pour protéger ses élèves en cas d’attaque armée. Elle l’a présenté sur TikTok à la suite de la fusillade d’Uvalde, au Texas, lors de laquelle 19 écoliers et deux enseignantes ont été tués, le 24 mai dernier. Kelsey Vidal estime qu’il vaut mieux "se préparer" à ce type de scénario, bien qu’elle regrette qu’il soit nécessaire d’en arriver là.

Le 24 mars dernier, un jeune de 18 ans, armé d'un fusil semi-automatique, a tué 19 élèves et deux enseignantes dans une école élémentaire à Uvalde, au Texas. Il a ensuite été abattu par la police.

Ce massacre a relancé l'éternel débat sur les armes à feu aux États-Unis, où les fusillades sont quasiment quotidiennes dans les lieux publics.

Dans la foulée, plusieurs enseignants américains ont expliqué sur les réseaux sociaux leurs techniques pour se protéger, au cas où leur établissement scolaire serait attaqué. Dans la vidéo ci-dessous, Kelsey Vidal, enseignante dans une école élémentaire en Californie, montre ainsi deux plaques se trouvant à l'intérieur de son sac à dos, censées résister aux balles. 

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

Kelsey Vidal montre les plaques à l'intérieur de son sac à dos, censées résister aux balles.

"Beaucoup de gens ont été choqués de voir que j'avais besoin de cet équipement pour me sentir en sécurité"

Kelsey Vidal a partagé plusieurs vidéos de ce type sur son compte TikTok :

Au départ, j'ai publié une vidéo sur Instagram, pour exprimer ma tristesse à la suite de la fusillade d'Uvalde, et pour expliquer que j'avais un sac à dos pare-balles, une barre "Barracuda" et une batte dans ma salle de classe, pour nous protéger en cas d'attaque. Plusieurs personnes ont commencé à me poser des questions, donc j'ai publié des vidéos sur TikTok pour montrer mon équipement.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

Dans cette vidéo, vue plus de trois millions de fois, Kelsey Vidal montre le casier où elle stocke son équipement, de même qu'un sac fourni par son école, avec du matériel de premiers secours.

Beaucoup de gens ont été choqués de voir que j'avais besoin d'avoir cela pour me sentir en sécurité. Des personnes d'Australie, du Royaume-Uni et du Canada notamment trouvaient déchirant le fait que je me prépare comme si j'allais à la guerre. Ils ont raison, je ne devrais pas avoir besoin de faire cela. Mais je le fais pour protéger mes élèves, car une autre fusillade pourrait très bien se produire.

De nombreuses personnes m'ont également dit que c'était bien que je sois préparée, ou m'ont donné des conseils concernant l'utilisation de mon équipement. Certains enseignants et parents m'ont écrit que c'était cela dont ils avaient besoin pour leur classe, ou pour l'enseignant de leur enfant.

J'ai commencé à m'équiper il y a trois ans, quand j'ai commencé à enseigner, à la suite d'une formation lors de laquelle on nous a donné cinq minutes pour nous barricader à l'intérieur d'une salle de classe, avec 15 collègues. Nous avons utilisé tout ce qui était à notre disposition, mais cela n'a pas suffi. Cela m'a fait peur car, en vrai, nous n'aurions même pas eu cinq minutes pour faire tout cela !

Du coup, avec ma famille, nous avons commencé à réfléchir à des outils faciles et rapides à utiliser... Au final, ma famille m'a acheté un sac à dos, elle m'a donné deux plaques à mettre à l'intérieur pour me protéger des balles, et elle l'a ajusté pour qu'il soit à ma taille, et pour qu'il ne bouge pas si j'étais amenée à courir. Il ressemble à un sac à dos normal, donc ça ne fait pas peur aux enfants.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher#teachers♬ original sound - Kelsey Vidal

Kelsey Vidal montre les modifications apportées par sa famille au sac à dos.

Nous avons également acheté une barre "Barracuda", qui permet de bloquer la porte de la classe : je peux la soulever avec une seule main et l'installer en quelques secondes, donc c'est pratique.

Via l'école, j'ai uniquement reçu un sac avec du matériel de premiers secours, outre la formation.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

Dans cette vidéo, qui comptabilise plus de 4 millions de vues, Kelsey Vidal montre comment utiliser la barre "Barracuda", à partir de 1'20. Elle raconte : "C'est mon mari qui l'a achetée [...] Je l'avais mise sur la liste des choses que je voulais avoir pour ma première année d'enseignement, de même que des crayons, des livres, etc."

Quand j'ai commencé à enseigner, je ne pensais pas que j'aurais besoin de cet équipement, même si je savais qu'il y avait déjà eu des fusillades dans des écoles. Mais j'ai senti qu'il fallait que je fasse quelque chose, car je n'attends aucun changement de l'État. C'est triste, car à l'école, je n'ai pas envie d'être comme une policière ou une militaire. Bien sûr, il ne faut pas forcément acheter tout mon équipement, mais je pense qu'il est important de se préparer et d'avoir un plan, en cas d'attaque : comment bloquer la porte ? Par où s'échapper ? Il ne faut pas y penser trop tard.

@mrs.taylormora

Praying for Uvalde, teachers, students, parents and all that have been affected by this.

♬ original sound - Taylor Mora

Dans cette vidéo, qui comptabilise plus de 14 millions de vues, une autre professeure décrit la "réalité des enseignants" en classe : s'assurer que la porte peut rapidement être bloquée en cas de menace, baisser les rideaux des fenêtres pour ne pas être vus de l'extérieur, avoir une cachette accessible en permanence…

@ericaappelo1#teacher#teachersoftiktok#schoolsafety♬ the joke is on you. icarly - Kate

Ici, une autre enseignante montre des techniques pour se protéger en cas d'attaque : portes fermées en permanence, scotch rouge pour montrer aux enfants où se positionner pour ne pas être vus, routes d'évacuation…

Le 12 juin, un groupe de sénateurs démocrates et républicains a annoncé avoir trouvé un compromis concernant des mesures de renforcement du contrôle des armes à feu, même s'il demeure en deçà des réformes réclamées par le président Joe Biden. Ce compromis, rare, doit désormais être soumis au vote au Sénat. La veille, des dizaines de milliers d'Américains étaient descendus dans les rues pour faire pression sur le Congrès, afin qu'il durcisse la législation sur les armes à feu. 

Télécharger l'application

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Valeurs Actuelles

« Ne pas dissocier l’Ukraine et la Moldavie » : Emmanuel Macron se prononce sur les demandes d’adhésion à l’UE

Emmanuel Macron était en déplacement à Chisinau, la capitale moldave, mercredi 15 juin. Lors d’une conférence de presse avec son homologue moldave, le président français a indiqué qu’il espérait que le prochain Conseil européen apporterait une réponse positive à la demande d’adhésion à l’UE de la Moldavie, relaie Le Parisien. « Votre souhait de rejoindre la famille européenne est parfaitement légitime », a-t-il déclaré en s’adressant à la présidente moldave, Maia Sandu. « Lors du prochain sommet européen, il faudra envoyer un message positif et clair à la demande que vous avez formulée », a-t-il affirmé. 

Selon le chef de l’Etat, il ne faut « pas dissocier » la demande d’adhésion de l’Ukraine de celle de la Moldavie. Celle de la Géorgie, de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan est différente notamment en raison de la situation dans ces pays.

Vers la création d’une Communauté politique européenne ?

Le 22 mai dernier, le gouvernement avait jugé que l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne, en raison du conflit avec la Russie, se ferait « sans doute dans 15 ou 20 ans ». En revanche, le ministre délégué français aux Affaires européennes Clément Beaune estimait que Kiev pouvait entrer, en attendant, dans la communauté politique européenne proposée par Emmanuel Macron.

Le chef de l’exécutif a justement été interrogé sur sa proposition. « Il ne s’agit pas d’un statut intermédiaire », a réagi Emmanuel Macron. « La Communauté politique européenne est une proposition qui n’a pas vocation à se substituer à l’adhésion, mais qui peut compléter cette adhésion », a-t-il ajouté. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

EU takes legal action against Britain for breaching Northern Ireland agreement

Issued on: 15/06/2022 - 14:06

NEWS WIRES

The European Commission launched new legal action against Britain on Wednesday, accusing London of putting peace in Northern Ireland at risk by trying to overhaul the post-Brexit trade deal. 

"The UK government tabled legislation confirming its intention to unilaterally break international law," EU commission vice-president Maros Sefcovic said.

"More precisely to break an agreement that protects peace and stability in Northern Ireland," he said.

"Opening the door to unilaterally changing an international agreement is a breach of international law, as well. So let's call a spade a spade. This is illegal."

On Monday, the British government introduced legislation to rip up post-Brexit trading rules for Northern Ireland, in an attempt to override the EU withdrawal treaty that it had signed.

Prime Minister Boris Johnson's government insists it is not breaking international law, citing a "necessity" to act to restore Northern Ireland's power-sharing institutions.

But Brussels rejects this argument, and Sefcovic said that legal action would be taken, with two new cases joining those the commission had suspended.

Sefcovic said the EU would revive a case it launched last year to control the export of certain food products from Great Britain to Northern Ireland.

"If the UK doesn't reply within two months, we may take them to the Court of Justice," he warned.

"Second, we are launching two new infringements against the UK," he said, announcing cases that could see the British government brought before the European Court of Justice.  

"One for failing to carry out the necessary controls at the border control posts in Northern Ireland by ensuring adequate staffing and infrastructure."

"And one for failing to provide the EU with essential trade statistics data to enable the EU to protect its single market."

'Grave peril'

The cases brought by the EU do not directly tackle the proposed UK legislation, but rather seek to compel Britain to implement the existing agreements.

Johnson's government has said it would still prefer a negotiated outcome with the European Union to reform the Northern Ireland Protocol.

But it accuses Brussels of failing to engage on its concerns about measures to control goods moving from Great Britain to Northern Ireland.

Brussels counters that, with Northern Ireland remaining in the EU single market, European law must ultimately apply to goods arriving in the territory.

And Sefcovic says that attempts to negotiate a compromise with Britain within the terms of the agreement Johnson himself hailed and signed have been met with "radio silence" since February.

The spat comes at a bad time for the UK economy, with inflation at 40-year highs and rising household bills that have left many Britons struggling to make ends meet.

But there are economic headwinds in the European Union too, and warnings that the West must not fall out over trade when trying to present a united front against Russia's invasion of Ukraine.

Irish Minister for Foreign Affairs Simon Coveney said Wednesday's EU action is "the result of a deliberate UK Government strategy of provocation over partnership".

"Reckless UK decisions this week have forced the EU into responding to a threatened breach of international law with serious consequences."

Jonathan Jones, the former head of the UK government legal service scoffed at Number 10's argument.

Jones resigned after Northern Ireland minister Brandon Lewis admitted that unilaterally breaking the deal would "break international law in a very specific and limited way". 

"The concept of 'necessity' is an extremely high test. It applies only where a state must act to safeguard its essential interests against 'grave and imminent peril'," Jones said.

"How can an agreement willingly entered into only in 2020, at what the Prime Minister described as a 'fantastic moment', be already proving so disastrous as to represent 'grave peril' to the country?"

Meanwhile, the Democratic Unionist Party argues the protocol's creation of an effective border in the Irish Sea jeopardises Northern Ireland's status in the wider UK.

The pro-British party is boycotting the local government in Belfast until the deal is scrapped or dramatically overhauled, putting at risk the power-sharing agreement that underlies the Northern Ireland peace agreement.

(AFP)

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UK sets up EU showdown with plan to change Northern Ireland trade rules

Focus

Northern Ireland elections: would Sinn Fein’s historic win pave the way to Irish unity?

‘No British justice’: Northern Ireland marks 50 years since ‘Bloody Sunday’

Valeurs Actuelles

“Une tentative de diabolisation” : la Nupes s’agace de l’absence de consignes de vote par Emmanuel Macron

« Ni abstention, ni confusion, mais clarification. » Emmanuel Macron a tenu un discours à l’aéroport de Paris-Orly, mardi 14 juin, juste avant son départ pour la Roumanie. Le président de la République a évidemment abordé le second tour des élections législatives, prévu dimanche 19 juin. Alors que des candidats de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) affronteront ceux du Rassemblement national (RN) dans certaines circonscriptions, la position de la majorité présidentielle est en suspens.

La Première ministre Élisabeth Borne avait indiqué s’opposer à « l’extrême droite » en cas de duel entre la Nupes et le RN, tout en promettant de soutenir seulement les candidats qui « respectent les valeurs républicaines ». Mais elle n’avait pas donné davantage d’indications. Mardi 14 juin, Emmanuel Macron n’en a pas dit plus à ce sujet non plus : « Nous sommes à l’heure des choix. Les grands choix ne se font jamais par l’abstention », a-t-il déclaré sans plus de détails.

Vague de critiques chez les écolos

Un manque de clarté qui a en tous cas agacé l’opposition, notamment les membres de la Nupes. Le porte-parole de cette coalition de gauche, Julien Bayou, a dénoncé une « tentative de diabolisation qui tombe parfaitement à plat ». Et ce, puisque selon lui leurs « propositions pour le climat, la justice sociale, les services publics sont massivement soutenues », a assuré le secrétaire général d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) à BFM TV.

Sandrine Rousseau a, quant à elle, publié un tweet pour commenter le discours d’Emmanuel Macron. Celle qui se décrit comme une éco-féministe a fait preuve d’ironie : « Avec ce vent de panique qui souffle fort, l’avion présidentiel va arriver plus vite que prévu en Roumanie. »

Avec ce vent de panique qui souffle fort, l’avion présidentiel va arriver plus vite que prévu en Roumanie. https://t.co/xpAemttcQe

— Sandrine Rousseau (@sandrousseau) June 14, 2022

L’écologiste Sandra Regol a jugé qu’il s’agissait d’une « honte ». La secrétaire nationale adjointe d’EELV a rappelé sur Twitter que son parti avait « appelé à voter Macron pour battre l’extrême droite » dans le but de défendre « les valeurs de la République que le RN veut écraser : liberté, égalité, fraternité ». Mais Emmanuel Macron veut choisir son camp « au détriment de l’avenir de la France », a-t-elle enfin raillé.

Le 11 avril, nous avons appelé à voter #Macron pour battre l’extrême-droite parce que nous défendons les valeurs de la République que le RN veut écraser : liberté, égalité, fraternité. @EmmanuelMacron à choisi son camp : son parti, au détriment de l’avenir de la France. Honte. https://t.co/vC32Byo8SW

— Sandra Regol 🌻🇺🇦 (@sandraregol) June 14, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Somali president picks lawmaker Hamza Abdi Barre as prime minister

Issued on: 15/06/2022 - 18:03

NEWS WIRES

Somalia’s President Hassan Sheikh Mohamud appointed lawmaker Hamza Abdi Barre as the country’s prime minister on Wednesday, with the new premier facing a host of challenges including a looming famine and an Islamist insurgency.

“The president wishes the new PM utmost success as he leads the government’s ambitious reform agenda and calls on Somali people to render him their unwavering support,” the presidency said on Twitter.

The 48-year-old MP from the semi-autonomous state of Jubaland replaces Mohamed Hussein Roble, whose 22 months in office were marred by a rancorous dispute with Mohamud’s predecessor Mohamed Abdullahi Mohamed that threatened to plunge Somalia back into violent chaos.

“I am very happy that I have your confidence Mr President, and this shows that you believe I can be trusted with this huge task,” Barre told a joint press conference, promising “to work day and night” at the job.

H.E @HassanSMohamud appoints Mr. Hamza Abdi Barre as the Prime Minister of the Federal Government of Somalia. The President wishes the new PM utmost success as he leads the government’s ambitious reform agenda and calls on #Somali people to render him their unwavering support. pic.twitter.com/uYouD6PVNh

June 15, 2022

Mohamud – who previously served as head of state between 2012 and 2017 –unveiled his choice for prime minister just six days after he was inaugurated at a ceremony in Mogadishu attended by several regional heads of state.

His election in mid-May has stirred hopes that his presidency will draw a line under the political crisis that festered for more than a year under his predecessor, better known by his nickname Farmajo.

The former president also had confrontational relationships with several of Somalia’s states, particularly the semi-autonomous Jubaland and Puntland.

Barre, whose name had circulated widely on social media before his appointment was officially announced, was voted in as an MP in Kismayo, the commercial capital of Jubaland in December, in a long-delayed and chaotic parliamentary election process.

He has served in a number of public and political roles and from 2011 to 2017 he was secretary general of the Peace and Development Party (PDP), the precursor to the Union for Peace and Development (UDP) now led by Mohamud.

(AFP)

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Woman opposition MP among scores killed in Somalia suicide attacks

Al Shabaab militants mount deadly attack on African Union base in Somalia

Hassan Sheikh Mohamud elected president of Somali for second time

France24 - World

UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling

Issued on: 15/06/2022 - 00:13

NEWS WIRES

A first flight carrying asylum seekers to Rwanda as part of a controversial UK policy was cancelled on Tuesday in an embarrassing blow to Prime Minister Boris Johnson’s government.

The number of those due to be put on the flight had dwindled from an original 130 to seven on Tuesday and finally none thanks to a last-minute ruling from the European Court of Human Rights (ECHR).

British Home Secretary Priti Patel said she was disappointed that “legal challenge and last-minute claims” meant the plane did not take off but vowed to pursue the heavily criticised policy.

“We will not be deterred,” she said in a statement.

“Our legal team are reviewing every decision made on this flight and preparation for the next flight begins now.”

The grounding was thanks to an ECHR ruling that at least one of the asylum seekers should stay in Britain as there were no guarantees for his legal future in Rwanda.

Patel called the ECHR intervention “very surprising” and vowed that “many of those removed from this flight will be placed on the next”.

The flight cancellation is an embarrassment for Johnson’s Conservative government, after Foreign Secretary Liz Truss insisted the Kigali-bound plane would leave, no matter how many people were on board.

“There will be people on the flights and if they’re not on this flight, they will be on the next flight,” Truss told Sky News earlier Tuesday.

The ECHR issued an urgent interim measure to prevent the deportation of an Iraqi man booked on the flight as he may have been tortured and his asylum application was not completed.

The Strasbourg-based court said the expulsion should wait until British courts have taken a final decision on the legality of the policy, set for July.

British newspapers from across the political spectrum expressed outrage at the eleventh-hour reversal and the government’s handling of the affair.

The conservative Daily Mail and Daily Express placed the blame in the hands of “meddling judges in Strasbourg”, expressing anger at what they called the “abuse of the legal system”.

The left-leaning Daily Mirror, meanwhile, slammed the government’s “cruel farce” and the “chaos” the policy had provoked.

‘All wrong’

Rights group Care4Calais tweeted that the same measure could be applied to the others set to be transported to Rwanda.

We have just had the most amazing news. The European Court of Human Rights has issued an order to stop the deportation of one of the men to Rwanda. This means it is now possible for the other six to make similar claims. We are so relieved.

June 14, 2022

Truss said the policy, which the UN refugee agency has criticised as “all wrong”, was vital to break up human-trafficking gangs exploiting vulnerable migrants.

Record numbers of migrants have made the perilous Channel crossing from northern France, heaping pressure on the government in London to act after it promised to tighten borders after Brexit.

British media said some 260 people attempting the crossing in small boats were brought ashore at the Channel port of Dover by 1200 GMT on Tuesday.

More than 10,000 have crossed since the start of the year.

‘Shames Britain’

Legal challenges in recent days had failed to stop the deportation policy, which the two top clerics in the Church of England and 23 bishops described as “immoral” and “shames Britain”.

“They (migrants) are the vulnerable that the Old Testament calls us to value,” Archbishop of Canterbury Justin Welby and Archbishop of York Stephen Cottrell wrote in a letter to The Times.

“We cannot offer asylum to everyone, but we must not outsource our ethical responsibilities, or discard international law—which protects the right to claim asylum.”

It was reported last weekend that Queen Elizabeth II’s heir, Prince Charles, had privately described the government’s plan as “appalling”.

But Truss said: “The people who are immoral in this case are the people traffickers trading on human misery.”

In Kigali, government spokeswoman Yolande Makolo told reporters it was an “innovative programme” to tackle “a broken global asylum system”.

“We don’t think it is immoral to offer a home to people,” she told a news conference.

Johnson has told his senior ministers the policy was “the right thing to do”.

‘Value for money’

Truss said she could not put a figure on the cost of the charter flight, which has been estimated at upwards of £250,000 ($303,000).

But she insisted it was “value for money” to reduce the long-term cost of irregular migration, which the government says costs UK taxpayers £1.5 billion a year, including £5 million a day on accommodation.

In the Channel port of Calais, in northern France, migrants said the risk of deportation to Rwanda would not stop them trying to reach Britain.

Moussa, 21, from the Darfur region of Sudan, said “getting papers” was the attraction. “That’s why we want to go to England,” he said.

Deported asylum seekers who eventually make the 4,000-mile (6,500-kilometre) trip to Kigali will be put up in the Hope Hostel, which was built in 2014 to give refuge to orphans from the 1994 genocide of around 800,000 mainly ethnic Tutsis.

Hostel manager Ismael Bakina said up to 100 migrants can be accommodated at a rate of $65 per person a day and that “this is not a prison.”

The government in Kigali has rejected criticism that Rwanda is not a safe country and that serious human rights abuses were rife.

But Rwandan opposition parties have questioned whether the resettlement scheme will work given high youth unemployment rates.

(AFP)

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DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town

UK to send first asylum seekers to Rwanda

Three questions

Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'

France24 - World

Macron appeals for solid parliament majority amid 'troubled times'

Issued on: 15/06/2022 - 08:17

NEWS WIRES

French President Emmanuel Macron on Tuesday appealed to voters to give him a "solid majority" in Sunday's parliamentary polls, warning against adding "French disorder to global disorder". 

Speaking as he departed from Paris to visit French troops dispatched to Romania in response to Russia's invasion of Ukraine, Macron said "the months ahead will be difficult".

But he called for people to back him in the name of "the higher national interest" and "common sense".

Macron's visit this week to Romania and neighbouring Moldova has come under fire at home, coming just ahead of the second round of crucial parliamentary elections in which his majority is at risk.

"Emmanuel Macron has planned a trip abroad for three days... after anaesthetising the campaign by refusing any debate, he saw the second round as a done deal," Jean-Luc Melenchon, leader of the left-wing NUPES alliance, told Le Parisien daily.

The incumbent had already been charged by opponents with sitting out April's presidential vote, bringing home a solid but unspectacular win in the run-off against far-right leader Marine Le Pen.

Appearing to bet on a similar strategy in this month's parliamentary poll, his Ensemble (Together) alliance suffered in Sunday's first round while NUPES and the far right made gains.

Projections suggest voters could hand Ensemble 255-295 seats in the second round — uncomfortably low compared with the threshold for an absolute majority of 289.

Petrol and purchasing power

France deployed 500 troops to Romania following Russia's invasion of neighbouring Ukraine.

Speaking to around 200 French soldiers at a NATO base in Romania on Tuesday, Macron said they were "the pride of France" and hailed them for the "fundamental" commitment to protect eastern European countries threatened by Russia.

On Wednesday, Macron is due to meet Romanian President Klaus Iohannis before visiting Moldova, where fears of a spillover from the Ukraine conflict have spiked after incidents in the pro-Moscow breakaway region of Transnistria.

There have even been press reports — so far unconfirmed — that Macron could make his first visit to Ukrainian capital Kyiv since the assault began in February, alongside German Chancellor Olaf Scholz and Italian Prime Minister Mario Draghi.

But "people (in France) are really worried about petrol, purchasing power, not about him going to visit French soldiers abroad," one anonymous parliamentary candidate for Ensemble complained to Le Parisien.

Macron acknowledged on Tuesday "disorder in our everyday lives," telling voters "you're already paying more for your gas, your petrol, your groceries, and the months ahead will be difficult."

"In these troubled times, the choice you have to make this Sunday is more crucial than ever," he added, calling both on people who had voted for other candidates and non-voters to rally behind him.

While the campaign has been dominated by inflation and other economic impacts of the Ukraine war, the left is also trying to make it a referendum on Macron's plans to raise the minimum retirement age to 65 and reform the pension system.

Rape accusations against Macron's disabilities minister Damien Abad clouded his party's campaign before the first round of the parliamentary elections.

A fresh allegation emerged against Abad on Tuesday, as a woman said he tried to rape her in 2010.

But all sides have struggled to get voters excited about the poll, with just 47.5 percent turning out on Sunday.

Since early-2000s reforms to the electoral calendar, interest in the legislative vote — which follows on the heels of the presidential poll — has dwindled, as it has always given the head of state a handy majority.

(AFP) 

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Macron calls for French budget defence boost in 'war economy'

FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS

Macron appeals for 'solid majority' ahead of legislative election run-offs

WAR IN UKRAINE

Macron visits Romania in show of support for NATO allies amid Ukraine war

France24 - World

Above international law? UK stands by Rwanda deportation scheme

Issued on: 15/06/2022 - 20:24

François PICARD Follow François PICARD Follow

What does today's Britain stand for? Do illegal migrants deserve to be deported thousands of kilometres away to a country they have never been to? An eleventh-hour ruling from the European Court of Human Rights is for now halting the maiden flight in a scheme to send them to Rwanda. Despite outcry that extends all the way up to Prince Charles and the Archbishop of Canterbury, the government vows to fight it and is even making veiled hints at reviewing its relationship with the ECHR.

Is this the same Britain that prides itself as a birthplace of modern rule of law, as a bastion of liberal democracy and its values, which calls for Russia to be brought to international justice over its invasion and plunder of Ukraine? It begs the broader question, amid the backlash against globalisation: what is allowed in the name of sovereignty and national interest?

As the UK government tables a bill to override the same Northern Ireland Protocol it signed with Brussels as part of the post-Brexit trade deal, what is the future of international treaties? What is the future of international law?

Produced by Charles Wente, Elise Marné and Imen Mellaz.

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  • Laura CARTER, Lecturer in British History, Université Paris Cité
  • Maximilian JARRETT, Editorial Consultant, Africa Confidential
  • Connor TOMLINSON, Political commentator
  • Holger HESTERMEYER, Professor of International and EU Law, King's College London

UK forced to cancel deportation flight to Rwanda after European court ruling

NORTHERN IRELAND

Johnson moves to renege on his own ‘terrible’ Brexit deal – but will the Tories kill it?

UK PM Johnson wins Conservative Party confidence vote by 211 to 148

France24 - World

With its ports unsafe, Ukraine scrambles for alternative ways to export grain

Issued on: 15/06/2022 - 15:30

Gulliver CRAGG

Ukraine, an agricultural powerhouse, was projected to provide around 12 percent of the world's exported wheat this year and more than 16 percent of its corn. But that was before Russia invaded. Since then, the war has disrupted farming and this year's harvest will be much reduced. But the most immediate problem is how to get last year's bumper crop out of the country. 

Normally, almost all of Ukraine's grain exports go by sea. Today, Russia has occupied some of Ukraine's ports and destroyed infrastructure at others. Even those that remain intact and under government control are unusable, because of mines and Russian warships.

The shortfall in grain deliveries from Ukraine has sent food prices skyrocketing and led to fears of famine, especially in Africa, where some countries get more than 90 percent of their wheat from either Ukraine or Russia. Western leaders, including French President Emmanuel Macron, have vowed to find a solution. But many doubt whether Russia would stick to any deal.

In the meantime, exporters have been scrambling to find alternative ways to get at least some of the produce out of the country, leading to huge queues at the borders, as well as on the Danube River. Our correspondent Gulliver Cragg reports.

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EU 'working very hard' to export grain from Ukraine amid food crisis, ambassador says

The France 24 Interview

Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns

The Debate

Food held hostage: How to free up Black Sea route for global supplies?

France24 - Monde

En Tunisie, grève nationale dans le secteur public à l'appel du principal syndicat

Publié le : 16/06/2022 - 09:21

FRANCE 24 Suivre

L'Union générale tunisienne du travail a lancé un appel à la grève dans le secteur public, jeudi, contre l'inflation. De concert avec l'opposition, la centrale syndicale accuse également le président Kaïs Saïed de renforcer sa mainmise sur le pouvoir depuis juillet dernier. 

Acteur influent sur la scène politique en Tunisie, la centrale syndicale organise, jeudi 16 juin, une vaste grève dans le secteur public pour faire céder le gouvernement sur des revendications salariales et sociales. Une action qui renforce la pression sur le pouvoir du président Saïed, confronté à de graves crises politique et financière.

La grève, à l'appel de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), concerne théoriquement quelque 3 millions de salariés et devrait paralyser 159 entreprises étatiques.

Dans un communiqué publié mercredi, l'UGTT a affirmé que les travailleurs du secteur public "mèneront cette grève pour défendre leurs droits économiques et sociaux après les tergiversations du gouvernement face à leurs revendications légitimes et la légèreté avec laquelle il a pris l'appel à la grève lancé le 31 mai".

Télécoms, services postaux, régies publiques de gaz, d'électricité et d'eau, et transports : la grève touchera de vastes pans des services. Elle entraînera notamment l'annulation des vols vers et depuis les aéroports tunisiens et l'immobilisation des transports en commun (trains, tramways et bus).

Le ministre de l'Emploi et porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, a affirmé, mercredi, que l'exécutif se réservait le droit de recourir pendant la grève à la "réquisition" de certains employés pour garantir un service minimum aux citoyens.

Kaïs Saïed dans le viseur de l'opposition

Si l'UGTT affirme que son action ne revêt aucun caractère politique, la grève se déroule au moment où le président Kaïs Saïed, qui s'est arrogé les pleins pouvoirs il y a 11 mois, est sous le feu d'intenses critiques de l'opposition pour l'avoir exclue d'un dialogue national censé aboutir à une nouvelle Constitution qu'il soumettra à référendum le 25 juillet.

L'UGTT a décliné une invitation à participer à ce dialogue, estimant qu'il vise à "cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l'avance et les faire passer par la force comme faits accomplis".

>> À voir aussi : Quel avenir pour la Tunisie du président Kaïs Saïed ?

La centrale syndicale avait apporté son soutien à Kaïs Saïed lorsqu'il avait dissous le Parlement et limogé le gouvernement en juillet dernier, mais critique depuis son accaparement de tous les pouvoirs.

Face à une inflation galopante, l'UGTT réclame notamment des nouveaux accords salariaux pour "corriger le pouvoir d'achat" pour les années 2022 et 2023 ainsi que, rétroactivement, pour 2021.

La centrale syndicale, dirigée depuis 2017 par Noureddine Taboubi, exige aussi le retrait d'une circulaire gouvernementale de décembre 2021 qui interdit aux ministères de mener des discussions bilatérales sectorielles sans l'accord du chef du gouvernement.

Dans l'attente d'une réponse du FMI

Ses détracteurs ont beau l'accuser de ne pas tenir compte d'énormes difficultés financières du pays, l'UGTT apparaît en position de force puisque le gouvernement a besoin de son soutien au programme de réformes qu'il a soumis au Fonds monétaire international (FMI) dans l'espoir d'obtenir un nouveau prêt.

Ce plan de réformes prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction progressive de certaines subventions étatiques et une restructuration des entreprises d'État.

>> À lire aussi : En Tunisie, le Conseil supérieur de la magistrature victime d'un coup de force

L'UGTT, qui a mis en garde le gouvernement contre toute "réforme douloureuse" destinée à satisfaire le FMI, demande en outre des "garanties" pour que les entreprises publiques, dont beaucoup de monopoles (office des céréales, électricité, carburants, phosphates, etc.), ne soient pas privatisées.

Fin mai, l'agence de notation Fitch a déploré que les tensions entre le gouvernement et l'UGTT freinent les négociations avec le FMI, jugeant "très difficile" d'"adopter les réformes politiques et économiques sans le soutien de l'UGTT".

Avec AFP

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Tunisie : heurts lors d'une manifestation contre le référendum à Tunis

En Tunisie, le président Kaïs Saïed limoge 57 juges qu'il accuse de corruption

Tunisie : les magistrats en grève pour dénoncer "l’ingérence permanente" du président Kaïs Saïed

France24 - Monde

RD Congo : manifestation anti-Rwanda à Goma, les commerces tenus par des Rwandais pillés

Publié le : 15/06/2022 - 23:38

Nabia MAKHLOUFI Célia CARACENA Suivre

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Goma, à la frontière avec le Rwanda, dans l'est de la République démocratique du Congo, pour dénoncer l'"agression rwandaise" et exprimer leur soutien à l'armée congolaise, dans un contexte de tension maximale entre Kinshasa et Kigali. L'analyse de Reagan Miviri, chercheur au Baromètre Sécuritaire du Kivu. 

Le Rwanda a assuré mercredi rester "pleinement engagé" dans son "partenariat" avec Londres malgré l'annulation, la veille, en raison de recours judiciaires, du premier vol censé amener à Kigali des migrants illégaux expulsés du Royaume-Uni.

Au Niger, huit gendarmes ont été tués mardi et trente-trois blessés au cours d'une attaque "terroriste" à Waraou, une localité située dans le département de Gothèye (sud-ouest) près du Burkina Faso, a indiqué le gouvernement nigérien.

En visite au Caire, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen se félicite de la signature d'un "protocole d'accord concernant l'acheminement de gaz naturel d'Israël vers l'Égypte", où le gaz sera liquéfié avant d'être expédié en Europe. Une diversification des approvisionnements énergétiques primordiale pour l'Union Européenne alors que la Russie a coupé ses livraisons de gaz à des pays européens.

Cheffe d'édition : Célia Caracena

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RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma

Au Royaume-Uni, le vol censé expulser des migrants vers le Rwanda est annulé

Le Débat de France 24

Le Sahel face à la menace jihadiste

Opex 360

Avec VisioLoc, Thales présente un système de géolocalisation révolutionnaire pour les unités au contact

par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

Il y a des idées qui dorment dans des tiroirs et qui finissent quand même par se concrétiser… Telle est, en tout cas, l’histoire de « VisioLoc », une technologie de rupture mise au point par Thales et dont l’histoire a été rapportée par l’Express.

Ainsi, récemment embauché par l’electronicien français, un ancien officier de l’armée de Terre a déniché, dans un classeur, un vieux dossier de 200 pages noircies de calculs compliqués, au milieu desquelles se cachait une « pépite », c’est à dire les bases d’un logiciel capable d’extraire les coordonnées de géolocalisation d’une cible sans avoir recours aux signaux GPS… C’est ainsi que le développement de « VisioLoc » a pu démarrer…

Désormais, ce logiciel est intégré aux jumelles Sophie Optima et Ultima, qui, disposant de fonctions pour le combat collaboratif, permettent d’identifier un objectif à une distance à laquelle leur concurrentes ne peuvent que le reconnaître, que ce soit de jour comme de nuit.

Son intérêt est de raccourcir significativement ce que l’on appelle la boucle de décision OODA [Observe – Orient – Decide – Act]. En clair, « VisioLoc » est de nature à donner un avantage opérationnel décisif dans un engagement de haute intensité. En effet, avec une jumelle Sophie, un chef de section d’infanterie peut désormais identifier – et donc confirmer – une cible potentielle située à 6 km tout en déterminant avec précision ses coordonnées malgré l’absence de signaux GPS. Il n’a plus qu’à les communiquer dans sa demande d’appui.

« Grâce à la précision de géolocalisation, celle-ci est traitée directement par l’unité d’artillerie qui engage immédiatement sa puissance de feu pour appuyer l’unité au contact », explique Thales, pour qui « VisioLoc » est une « innnovation de rupture ».

En effet, poursuit l’industriel, « grâce à sa précision d’extraction de coordonnées », ViosoLoc rend inutile la phase de réglage des tirs qui peut prendre à ce jour parfois 20 minutes, divisant ainsi par trois voire quatre le temps entre la demande d’appui par le chef tactique et l’engagement de l’unité d’artillerie ». Un gain de temps pouvant être « décisif » dans un combat de haute intensité.

« Avec la fonctionnalité VisioLoc, c’est une capacité unique à combattre dans les environnements non-permissifs » qui est proposée aux forces terrestres et les « équipements portables optroniques des chefs tactiques entrent dans le nouveau paradigme du combat de haute intensité », a insisté Benoit Plantier, responsable des activités Optronique et Electronique de Missile chez Thales.

Cette nouvelle fonctionnalité n’intéresse pas seulement les unités d’infanterie… Les forces spéciales peuvent également l’être. D’ailleurs, d »après l’Express, les Navy Seals américains, à qui un prototype a été présenté, ont été « bluffés » par cette technologie, au point de vouloir s’en doter rapidement.

France24 - Monde

RD Congo : une manifestation anti-Rwanda très tendue à Goma

Publié le : 15/06/2022 - 19:51Modifié le : 15/06/2022 - 22:18

FRANCE 24 Suivre

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté mercredi à Goma, à la frontière avec le Rwanda, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pour dénoncer l'"agression rwandaise" et exprimer leur soutien à l'armée congolaise, dans un contexte de tension maximale entre Kinshasa et Kigali.

Les tensions continuent à la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC). Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Goma, mercredi 15 juin, pour dénoncer l'"agression rwandaise" et exprimer leur soutien à l'armée congolaise.

Dès le matin, dans une ambiance très tendue, les manifestants, de jeunes hommes surtout, certains torse nu, se sont dirigés en courant en deux groupes vers la frontière, à la "petite barrière" et la "grande barrière" qui séparent la RDC du Rwanda, en scandant des slogans hostiles à ce pays et à son président Paul Kagame. 

Plus tard dans la journée, des scènes de pillages de magasins appartenant à des ressortissants rwandais ont été observées dans un quartier commercial. "Nous ne voulons plus des Rwandais, laissez-nous aller affronter Kagame chez lui", criaient les manifestants.

"Nous manifestons contre l'incursion des rebelles M23 en RDC"

De plus en plus nombreux au fil de la matinée, ils ont été dispersés par la police anti-émeute alors qu'ils tentaient de forcer le passage vers le Rwanda. Une personne au moins a été blessée, selon l'AFP.

"Nous manifestons contre l'incursion des rebelles M23 en République démocratique du Congo. Nous demandons au gouvernement de nous doter de tenues (militaires) et d'armes pour aller nous battre" contre l'armée rwandaise, a déclaré un manifestant, Éric, sous les acclamations des dizaines d'autres qui l'entouraient.

Dans la ville, les banques, stations service, écoles, boutiques et autres commerces étaient fermés, à l'exception de quelques pharmacies. Dans la panique, des ressortissants rwandais qui se trouvaient dans la ville fuyaient pour traverser la frontière vers le Rwanda, tandis que des Congolais qui se trouvaient du côté rwandais faisaient le mouvement contraire.

Sur certaines artères, des manifestants arrêtaient des véhicules, les fouillaient, en exigeant de connaître l'identité de leurs occupants. Des menaces verbales envers des personnes considérées comme "rwandophones" de par leur apparence ont également été rapportées.

Une montée des tensions 

Mardi, dans la capitale Kinshasa, quelques centaines de personnes avaient de nouveau manifesté pour demander la rupture des relations diplomatiques avec le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23, et appeler le président congolais Félix Tshisekedi à sortir de son silence.

Depuis fin mai, des rassemblements sont organisés pour réclamer le départ de l'ambassadeur du Rwanda, Vincent Karega, qui avait été récemment convoqué pour recevoir une mise en garde "sévère" des autorités congolaises.

Dès le 28 mai, Kinshasa avait aussi annoncé la suspension des vols de la compagnie Rwand'Air sur son territoire pour protester contre le soutien présumé de Kigali au M23. Mais jusqu'à présent, les autorités de Kinshasa ont aussi réitéré leur volonté d'entretenir des relations apaisées avec leurs voisins.

Mardi soir, le gouvernement congolais a haussé le ton, "condamnant" dans un communiqué "la participation des autorités rwandaises dans le soutien, le financement et l'armement de cette rébellion" et promettant de défendre "chaque centimètre" de son territoire.

Rébellion à dominante tutsi vaincue en 2013 par Kinshasa, le M23 a repris les armes fin 2021, en reprochant aux autorités congolaises de ne pas avoir respecté un accord pour la démobilisation et la réinsertion de ses combattants.

Lundi, la localité congolaise de Bunagana, un centre d'échanges commerciaux situé à la frontière ougandaise, est tombée entre les mains de ces rebelles. L'armée congolaise a accusé le Rwanda d'"invasion" de son territoire.

Les relations entre la RDC et le Rwanda sont tendues depuis l'arrivée massive il y a près de 30 ans dans l'est de la RDC de Hutu rwandais accusés d'avoir massacré des Tutsi lors du génocide rwandais de 1994.

Elles s'étaient réchauffées avec l'accession au pouvoir en RDC en janvier 2019 de Félix Tshisekedi, mais la résurgence du M23 et l'intensification des combats ces dernières semaines ont ravivé les tensions.

Avec AFP

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RD Congo : le roi de Belgique exprime ses "profonds regrets" pour la période coloniale

Le pape François reporte son voyage en Afrique en raison de douleurs au genou

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Artillerie : Arquus dévoile une nouvelle version du Sherpa Light, dotée d’un mortier rayé de 120 mm

par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

Alors que l’armée de Terre attend la livraison des 54 véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon en version MEPAC [Mortier Embarqué Pour l’Appui au Contact] destinés à ses régiments d’artillerie, Arquus a dévoilé, à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, la version « Advanced Mobile Mortar » [A2M] de son véhicule tactique léger 4×4 Sherpa Light, mise au point avec concours de Thales et de l’espagnol NTGS.

Dans le détail, ce Sherpa A2M se compose du système de mortier déployable à visée automatique « Alakran » de NTGS et du mortier rayé embarqué de 120 mm de type 2R2M [Rifled, Recoiled, Mounted Mortar] qui, fourni par Thales, est trois fois plus précis qu’un mortier à âme lisse.

D’ailleurs, souligne Arquus, « en raison de cette efficacité et de cette précision supérieures », le Sherpa A2M peut « obtenir des effets opérationnels similaires avec beaucoup moins de tirs », avec « environ 4 fois moins de coups nécessaires que pour un mortier à âme lisse ». Pour rappel, le Griffon MEPAC sera également doté du 2R2M.

La portée du 2R2M est comprise entre 8 et 13 km selon le type de munitions utilisées [classiques ou propulsées]. Celle-ci sera de 15 à 17 km une fois que Thales aura achevé le développement de la MGM [munition guidée de mortier]. Doté d’un tourelleau téléopéré Hornet armé d’une mitrailleuse de 7,62 mm pour assurer son autoprotection, le Sherpa A2M peut transporter jusqu’à 40 obus de 120 mm stockés à l’arrière. Voire plus puisqu’il est possible d’en loger dans la cabine si nécessaire.

Avec sa mobilité et la rapidité de la mise en batterie de son mortier, le Sherpa A2M peut être utilisé pour harceler l’adversaire ou plus, simplement, pour fournir un appui-feu aux unités d’infanterie. Le tout sans s’exposer à d’éventuels tirs de contre-batterie. La « grande mobilité et la protection du Sherpa garantissent de très hautes performances en tout-terrain et dans un environnement contesté », assure l’industriel.

« Le Sherpa A2M est une réponse adéquate aux défis tactiques rencontrés par l’artillerie dans la guerre de haute intensité [mobilité, protection, appui rapproché aux troupes et options de contre-batterie mobile] pour la fraction du prix d’un canon automoteur », souligne Arquus. À noter que les Sherpa Light déjà en service peuvent être modifiés en porte-mortier… Ce qui permet de renforcer significativement les capacités en matière d’artillerie à moindre coût.

Opex 360

Le projet franco-allemand de char de combat torpillé par le KF-51 « Panther » de Rheinmetall?

par Laurent Lagneau · 14 juin 2022

Lancé en juillet 2017 par la France et l’Allemagne, le programme MGCS [Main Ground Combat System] vise à mettre au point un système de combat terrestre centré sur un nouveau char lourd destiné à remplacer le Leclerc français et le Leopard 2 allemand.

Au départ, cette coopération s’annonçait simple, notamment grâce au rapprochement de Nexter et de Krauss-Maffei Weigmann via leur filiale commune KNDS. Rapprochement qui favorisait un partage à 50-50 des tâches entre les industriels français et allemands. Seulement, la situation s’est par la suite compliquée, Rheinmetall s’étant invité dans le projet, avec la bénédiction du Bundesamt für Ausrüstung, Informationstechnik und Nutzung der Bundeswehr [BAAINBw, l’équivalent allemand de la DGA française], qui en assure la maîtrise d’ouvrage.

Résultat : le MGCS est maintenant embourbé, à cause de désaccords entre les industriels. Ce qui fait que la phase d’étude de définition de l’architecture du système [SADS Part 1], lancée en 2020, sera prolongée jusqu’en 2023, alors qu’elle auraît dû s’achever en janvier 2022. Ce délai supplémentaire, explique-t-on côté français, doit permettre de trouver un nouvel accord sur la répartition des tâches, en respectant le principe du 50-50 entre les deux parties.

Pour rappel, l’un des points de blocage porte sur le canon de char de combat [et donc sur les obus]. D’un côté, KNDS, et en particulier Nexter, défend son concept « Ascalon » [Autoloaded and SCALable Outperforming guN], qui utilise des munitions télescopées, stockées et intégrées dans une tourelle à chargement automatique. Ce qui permettrait, a priori, une augmentation de 70% de la puissance de feu par rapport à un canon standard de 120 mm.

De son côté, Rheinemetall veut imposer une nouvelle tourelle munie d’un canon de 130 mm/L51, associé à un « chargeur automatique de pointe ». Et ce concept a été intégré au KF-51 Panther, le nouveau char de combat que l’industriel allemand vient de dévoiler à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory 2022.

Dans le détail, d’une masse de 59 tonnes, le KF-51 Panther intégre donc le « Rheinmetall Future Gun System », qui, composé d’un canon de 130 mm et d’un chargeur totalement automatisé, aurait une portée 50% supérieure à celle des canons de 120 mm, tout en ayant une cadence de tir « inégalée ». Une mitrailleuse coaxiale de 12,7 mm vient en complément, de même qu’une autre, de 7,62 mm, installée sur la nouvelle station d’armes télécommandée « Natter ». Rheinmetall précise que plusieurs options seront proposées, dont la capacité à mettre en oeuvre des munitions rôdeuses de type HERO 120, mises au point pour la lutte anti-char par l’israélien Uvision.

Pouvant être associée aux robots terrestres de la gamme Mission Master de Rheinmetall, dont une nouvelle version, appelée « Mission Master XT – Fire Support », peut également être armée de munitions rôdeuses HERO-120, le KF-51 « Panther » est conçu autour d’une architecture numérisée conforme à la norme NGVA [NATO Generic Vehicle Architecture], définie par l’Otan. Doté du capteur optique panoramique SEOSS, ses armes sont toutes connectées à un système de contrôle de tir informatisé comprenant des viseurs jour/nuit et des télémètres laser.

Par ailleurs, Rheinmetall insiste sur l’autoprotection de son nouveau char , un point important si l’on en juge par les retours d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. Le KF-51 Panther dispose d’un système à trois couches : active contre les missiles antichars et autres menaces « cinétiques », réactive et passive. Il dispose également d’un système de reconnaissance intégré par drone pour déceler les menaces au plut tôt et d’une capacité de détection de tir.

Offrant une aide à la décision reposant sur l’intelligence artificuelle, le KF-51 a été conçu pour être mis en oeuvre par trois hommes. Mais il a de la place pour en accueillir un quatrième, notamment pour piloter les drones. Mais une version autonome [c’est à dire sans équipage] est envisagée.

Cela étant, Rheinmetall n’a rien dit au sujet du groupe motopropulseur… Si ce n’est qu’il donnera au KF-51 aura une autonomie supérieure à 500 km [et qui sera donc inférieure à celles du Leopard 2 et du Leclerc].

Le KF-51 a été développé en interne, sur fonds propres et « indépendamment » du MGCS… qu’il va très propablement concurrencer. « Le Panther apparaît ainsi comme un successeur potentiel du char de combat Leopard et des véhicules de combat similaires », fait valoir Rheinmetall.

Et il est aussi une réponse au char russe T-14 Armata… Ce qui, dans le contexte actuel, est un argument qui ne laissera pas insensible certains pays d’Europe centrale, voire la Bundeswehr. D’ailleurs, celle-ci aurait toute l’attention d’Armin Papperger, le Pdg de l’industriel allemand… D’autant plus qu’elle bénéficiera d’un investissement de 100 milliards d’euros, via la création d’un « fonds spécial ». En outre, le Panther pourrait devenir opérationnel assez rapidement… alors que le MGCS est embourbé et que l’année de sa mise en service est par conséquent incertaine.

Valeurs Actuelles

Arabie saoudite : les autorités retirent des « jouets aux couleurs de l’homosexualité » des magasins

Nouveau coup de filet contre la communauté LGBT. L’Arabie saoudite a annoncé avoir saisi des jouets et des vêtements aux « couleurs de l’homosexualité » jugés « contraires à la foi musulmane » dans des magasins de Riyad, la capitale, rapporte Le Figaro, mercredi 15 juin.

« Nous contrôlons les produits contraires à la foi musulmane et la morale publique et qui affichent les couleurs de l’homosexualité, en ciblant la jeune génération », a déclaré un responsable du ministère du Commerce. Parmi les articles retirés des magasins, on retrouve des arcs, des jupes, des chapeaux et des trousses multicolores. L’intervention des autorités saoudiennes a été diffusée à la télévision. Le journaliste qui les accompagnait a jugé que la présence d’un « drapeau de l’homosexualité dans l’un des magasins » de la capitale envoie un « message empoisonné » à la jeunesse saoudienne. 

L’homosexualité considérée comme un délit

Le drapeau arc-en-ciel fait partie des symboles utilisés par la communauté LGBT. Sauf que dans le pays du Moyen-Orient, l’homosexualité est considérée comme un délit pouvant mener à la peine capitale. Si la loi islamique règne dans la monarchie du Golfe, ces dernières années, le pays, sous l’impulsion du prince héritier, Mohammed Ben Salmane, tente de promouvoir des réformes sociales et de s’ouvrir au monde. Mais le conservatisme religieux semble encore bien présent dans le pays. 

Au Qatar, pas de drapeau arc-en-ciel pour la Coupe du monde

Chez son voisin, la situation pour la communauté LGBT est également difficile. La Coupe du monde de football 2022 débutera le 21 novembre prochain au Qatar, et réserve déjà son lot de controverses. Un haut responsable chargé de la sécurité de l’événement avait annoncé que les drapeaux arc-en-ciel pourraient être confisqués aux supporters. Ce dernier a évoqué une raison sécuritaire, en expliquant vouloir « protéger » les supporters face à d’éventuelles agressions même si les organisateurs répètent en boucle que la communauté LGBT ne risque rien à Doha.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

Valeurs Actuelles

Le Rwanda se tient « prêt » à accueillir les migrants venus du Royaume-Uni malgré l’annulation de leur expulsion

Faux départ pour les migrants irakiens venus d’Angleterre. Mardi 14 juin, un avion, affrété pour des centaines de milliers d’euros, devait décoller pour évacuer des clandestins vers le Rwanda. Finalement, la Cour européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a déposé un recours de dernière minute pour empêcher l’avion de s’envoler, relaie franceinfo. Le gouvernement rwandais a réagi après cette annulation de dernière minute. Le pays africain n’est « pas découragé » et reste « engagé » dans ce partenariat, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo. Le Rwanda se tient prêt à accueillir les migrants lorsqu’ils arriveront et à leur offrir sécurité et opportunités dans notre pays», a-t-elle ajouté, rapporte Le Figaro.

L’instance européenne a estimé que la justice britannique devait d’abord examiner la légalité de son projet de loi. Cet examen ne serait prévu qu’en juillet prochain. La CEDH souhaite s’assurer que les migrants puissent obtenir une procédure équitable au Rwanda et que le pays africain soit suffisamment sûr pour eux.

Un accord inédit signé avec Kigali

Une entrave au projet du gouvernement de Boris Johnson. Sa ministre de l’Intérieur, Priti Patel, a pourtant signé un accord inédit avec le Rwanda, le mois dernier. Une « remigration » était prévue depuis plusieurs jours, annonçant qu’un premier avion allait s’envoler vers le Rwanda. Le pays d’Afrique de l’Est recevra 120 millions de livres (140 millions d’euros) en compensation.

Un système pour empêcher les entrées illégales

L’accord signé entre Londres et Kigali consiste à déplacer l’endroit où les migrants peuvent demander à s’installer au Royaume-Uni. Jusqu’à présent, c’est depuis les îles britanniques que les clandestins devaient faire leur demande. Un système qui encourageait les entrées illégales sur le territoire britannique. Depuis le début de l’année, ils sont 10 000 à avoir traversé la Manche depuis la France, un chiffre en explosion par rapport à 2021, déjà une année record. Désormais, les migrants doivent faire ces démarches depuis le Rwanda, où un vaste complexe et un camp ont été installés.

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France24 - Monde

Au Kenya, TikTok fait le jeu de la désinformation à l’approche de la présidentielle

Publié le : 10/06/2022 - 19:25

Sébastian SEIBT Suivre

TikTok facilite la propagation de contenu haineux et de désinformation, au Kenya, à deux mois de l’élection présidentielle, selon un rapport de la Fondation Mozilla publié jeudi. C’est la première fois que le rôle du célèbre réseau social d’origine chinoise dans le débat politique en Afrique est analysé.

La vidéo ressemble à la bande-annonce du documentaire Netflix "Le parcours des tyrans". Mais très vite, le propos se détache des Adolf Hitler, Joseph Staline ou encore Saddam Hussein, pour se concentrer de plus en plus sur l’un des deux principaux candidats à l’élection présidentielle kényane, prévue en août : l’actuel vice-président William Ruto. Tout est fait pour suggérer qu’il a l’étoffe des pires dictateurs.

Cette vidéo est l’un des 133 exemples de désinformation retenus dans un rapport consacré à la propagande électorale sur TikTok, dans le contexte de la campagne présidentielle au Kenya, publié par la Fondation Mozilla, jeudi 9 juin.

Plus de quatre millions de vues pour 133 vidéos

William Ruto n’est pas l’unique victime de ces attaques sur le réseau social, où les auteurs sont impossibles à identifier par manque de transparence sur l'origine des comptes. Le principal adversaire du vice-président, Raila Odinga, qui est soutenu par le président sortant Uhuru Kenyatta, en fait également les frais. Plusieurs vidéos le montrent aussi comme un semeur de chaos qui, s’il devenait président, s’en prendrait à ses opposants sans avoir peur de déclencher des bains de sang.

Toutes ces vidéos qui ont largement circulé sur le célèbre réseau social d’origine chinoise - ces 133 clips ont été vus plus de quatre millions de fois - ont un point commun. "Elles évoquent toutes le spectre des violences post-électorales au Kenya", résume Odanga Madung, l’auteur du rapport. 

Le pays reste encore marqué par les affrontements qui ont suivi la très contestée élection présidentielle de 2007. Plus de 1 100 personnes avaient trouvé la mort à l’occasion de cette grave crise politique, et environ 300 000 Kényans avaient été déplacés.

Cet épisode sombre de l’histoire politique récente du pays a souvent servi de munition aux campagnes de désinformation qui se sont multipliées ces dernières années sur les réseaux sociaux traditionnels comme Facebook ou Twitter. En 2017, la tristement célèbre société Cambridge Analytica - au cœur d’un important scandale de fuite de données sur Facebook en 2018 - avait sévi au Kenya pour dénigrer l’adversaire d’Uhuru Kenyatta à la présidentielle de l’époque (qui n’était autre que son allié actuel Raila Odinga…).

Mais TikTok avait jusqu’à présent été épargné par les critiques formulées à l'encontre des grandes plateformes face à la propagation des "Fake News" au Kenya et, plus généralement, en Afrique. Ce relativement nouveau réseau social - il a été créé en 2016 - a longtemps bénéficié d’une image de service utilisé quasi-exclusivement pour diffuser des vidéos musicales et de danse, alors "qu’en réalité il joue un rôle de plus en plus important dans le débat politique", peut-on lire dans le rapport de la Fondation Mozilla.

Les jeunes dans le viseur de la désinformation

Surtout, "c’est le réseau social qui a eu la plus importante progression depuis 2017 pour devenir l’un des plus utilisés au Kenya", souligne Odanga Madung. Avec désormais près de 10 % de la population qui s’y connecte quotidiennement, il serait incongru de l’ignorer pour qui cherche à comprendre l’impact de la désinformation sur l’opinion publique.

>> Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques

TikTok présente un autre avantage pour tout apprenti désinformateur : "Contrairement à Twitter ou Facebook, il n’est pas nécessaire de disposer de beaucoup d’abonnés à son compte pour réussir à produire du contenu viral", note Odanga Madung. Une utilisation maligne des bons hashtags, qui vont plaire à l’algorithme TikTok - tels que #siasa et #siasazakenya (qui se traduit par politique et politique kényane) - a ainsi permis à seulement 33 comptes de diffuser des contenus violents et de propagande à plusieurs millions de Kényans.

Et pas à n’importe quel internaute. TikTok est principalement peuplé, au Kenya comme ailleurs dans le monde, de jeunes qui n’ont pas encore ou viennent d’avoir l’âge légal pour voter - 18 ans. C’est une population dont la maturité politique est encore en devenir et qui sont, par conséquent, "d’autant plus influençables par la propagande sur leur réseau social favori", résume Odanga Madung.

À cet égard, le scrutin présidentiel du 9 août "est, pour beaucoup, la mère de toutes les élections", assure ce spécialiste de l’analyse des données et du paysage médiatique au Kenya. "Il n’y a jamais eu autant de jeunes électeurs, autant d’électeurs connectés et qui sont, en même temps, politiquement désabusés", ajoute-t-il.

C’est pourquoi les rappels répétés dans ces vidéos aux violences passées et les tentatives de dépeindre l’un ou l’autre des candidats en monstre prêt à mettre le pays à feu et à sang sont des messages parfaitement adaptés à l’audience visée. Ces vidéos visent à créer un climat de peur afin de faire passer le message auprès des plus désabusés que c’est leur sécurité, voire leur vie, qui est en jeu.

"TikTok a échoué son premier grand test en Afrique"

Plusieurs de ces vidéos ont été supprimées par TikTok après la publication du rapport. Mais il était déjà trop tard, elles avaient touché un vaste public. "On aurait pu espérer que TikTok aurait tiré les leçons des échecs de Facebook dans sa politique de modération des contenus en Afrique. Il n’en est rien : le réseau social chinois a fait les mêmes erreurs", regrette Odanga Madung.

Pour lui, cette "élection était le premier grand test pour le réseau social sur le continent africain et il a échoué dans les grandes largeurs". La modération n’a pas été au rendez-vous, et le nombre de vidéos contraires aux règles du réseau social qui ont été identifiées prouve que "les promesses au sujet des procédures de vérification du contenu n’ont pas été suivies d’effet", regrette l’auteur du rapport.

TikTok dispose bien de modérateurs en Afrique, mais l’un d’eux - une femme interrogée pour le rapport de Mozilla - a expliqué que les conditions de travail rendaient la tâche insurmontable. Ces modérateurs doivent, par exemple, vérifier un nombre de vidéos par jour - jusqu'à 1 000 - ce qui fait que parfois "on est obligé de les regarder en accéléré pour remplir nos objectifs", explique-t-elle.

"TikTok néglige ses responsabilités au Kenya et probablement sur le continent", résume Odanga Madung. Ce laissez-faire à l’égard du contenu haineux sur une plateforme de plus en plus influente n’est pas sans risque réel. Le rôle de Facebook a souvent été cité comme un facteur aggravant dans les violences ethniques en Birmanie ou en Éthiopie. 

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Éthiopie : Facebook se prend encore les pieds dans les violences ethniques

L'ancien président du Kenya Daniel arap Moi est mort

Au Kenya, Antony Blinken appelle à la vigilance contre les menaces visant la démocratie

Valeurs Actuelles

Mali : un haut cadre de l’État islamique capturé par les forces françaises

C’est au niveau de la frontière entre le Mali et le Niger que l’armée française a capturé un individu haut placé au sein de l’Etat islamique. Comme le relaie France 24 ce mercredi 15 juin, un haut cadre de ce groupement djihadiste a été arrêté dans la nuit du samedi 11 au dimanche 12 juin, lors d’une opération de la force Barkhane.

Un « nouveau succès » pour les troupes françaises

L’état-major des armées a indiqué dans un communiqué, dont se fait l’écho France 24, que cet homme nommé Oumeya Ould Albakaye menait des opérations terroristes dans la région de Gourma, au Mali et au nord du Burkina Faso. Il s’agit donc d’un « nouveau succès pour la force Barkhane, qui poursuit le combat contre les groupes armés terroristes (GAT) tout en se réarticulant hors du Mali », s’est réjoui l’état-major des armées.

Un retrait définitif d’ici la fin de l’année

L’armée française doit pour rappel retirer définitivement ses troupes du Mali d’ici la fin de l’année 2022. La base de Ménaka a déjà été désertée. En février dernier, la France, ses alliés européens et le Canada, qui opèrent « aux côtés de l’opération Barkhane et au sein de la Task Force Takuba », avaient annoncé un « retrait coordonné » du Mali. Il était notamment écrit dans un communiqué que les conditions politiques, opérationnelles et juridiques n’étaient « plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel dans la lutte contre le terrorisme au Mali ». De « multiples obstructions des autorités de transition maliennes » étaient également pointées du doigt.

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France24 - Monde

Navigation : un dessous des cartes de plus en plus stratégique

Publié le : 10/06/2022 - 20:07

Guillaume GRALLET Suivre

Cartographie, dis-moi ce que tu montres et je te dirai qui tu es. À mesure que l'on cartographie le monde entier, des océans à nos déserts, on peut effectuer un formidable voyage dans le temps, comme décider, lorsque c'est trop sensible, de ne montrer qu'une partie de la réalité. Décryptage

Le géant Apple vient d'annoncer la mise à disposition d'un rendu 3D pour certaines villes dans le monde comme Las Vegas, quand Google donne la possibilité, avec Street View, d'apercevoir depuis son écran, certains endroits marqués par l'Histoire, comme les combles de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. Ces dernières ont notamment servi de cachettes à plusieurs pilotes alliés pendant la Seconde Guerre mondiale.

L'initiative OpenStreetMap, elle, compte sur la mobilisation citoyenne pour prendre en photo les coins les plus inaccessibles, au Cameroun, au Ghana ou encore au Sénégal. Dans notre vidéo, chaque crépitement signifie l'ajout d'une photo sur le site participatif. Cette avalanche d'informations, au cœur de la bataille entre les géants de la technologie, est inédite. Elle ne signifie pas pour autant que l'on obtienne une seule et même vision de la réalité dans le monde entier.

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France24 - World

Iraqi MPs from Sadr's bloc resign in bid to end months of political paralysis

Issued on: 15/06/2022 - 13:12

Fadile BHAYAT Follow

This week, Iraq was plunged into more political uncertainty. Lawmakers from the parliamentary bloc of powerful Shiite cleric Moqtada al-Sadr resigned en masse at their leader's request. The Sadrist bloc is the largest in parliament and since an election last October, parties have been unable to form a government. The move aims to up pressure in a bid to end the country's political paralysis. We take a closer look.

Meanwhile, more than half of the population of Syria – some 12.5 million people – don't have enough to eat, according to the World Food Programme. Now, with the country in the middle of a summer drought, the situation is becoming even worse. As if that wasn't enough, the war in Ukraine is contributing to soaring food prices.

Finally, Lebanon is famous for its beaches, nightlife, mountain resorts and cuisine. The country is hoping that summer tourism could give its economy a much-needed boost. Authorities say they're expecting hundreds of thousands of Lebanese expats and tourists to spend the summer in Beirut and other parts of the country.

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BBC

How human-like are the most sophisticated chatbots?

By Nick Dauk and Will SmaleBusiness reporters

Chatbots have hit the headlines over the past few days after a Google engineer claimed that the firm's most advanced system has developed human-like feelings, or become sentient.

Simply put, a chat bot is a computer program deliberately designed to mimic and respond to human speech.

But just how lifelike are the best on the market? One thing for sure is that these intelligent virtual assistants, are now found everywhere.

From Amazon's Alexa, to Apple's Siri, or a retailer's website, an estimated 80% of us now use chatbots - whether they are responding to us verbally, or via written text.

In fact, chatbots are now said to be the fastest-growing way in which brands communicate with their customers.

Sabina Goranova, a student at York University in Toronto, Canada, is typical of many people in that she is used to using chatbots on a daily basis.

Firstly, she has Alexa at home, plus she consults with her university's own Savy system, via her mobile phone, to find required college information.

Savy was made for York and its students by IMB. It can quickly answer questions about everything from specific career advice to daily lunch menus.

"I appreciate the convenience of chatbots," says Ms Goranova. "I already used Alexa to save time, so Savy is another tool in my toolkit."

Guillaume Laporte is chief executive of French chatbot firm Mindsay, which is now part of Chinese artificial intelligence (AI) and intelligent virtual assistant company Laiye. Its customers include everyone from Nike to Walmart, and UK train firm, Avanti.

"Chatbots are beginning to mimic true human behaviour, but with robots essentially," he says.

Mr Laporte adds that chatbots are now "10 times better than they were 10 years ago", and that after initial programming, and then using machine learning and artificial intelligence (AI), they can learn and understand what the user is saying, or typing, and thus know what to reply.

Yet, he cautions that industry-wide chatbots are still not perfect, and that there still needs to be a human backup in place. "So the understanding rate differs between different companies and different industries. It can vary between 30% and 90%"

Jim Smith, professor in interactive artificial intelligence, at the University of the West of England, is an expert in chatbots.

He explains that when it comes to their ability to appear human-like it is important "to make a distinction between task-orientated ones delivering a service, and ones that are expected to have a wider chat about things".

"The former, are the ones most used, and they can work really well," he adds. "They are taught using masses and masses of text.

"So, if they are in a call centre, and they know the sort of question they will be asked, they can achieve human-like levels of [customer] service. And it is probably important, for the sake of transparency, that it is made clear to the caller that he or she is not talking to a human.

"For chatbots that are expected to have more of conversation with you, they can seem convincing to start, but they are doing statistics to work out what they likely should be saying to you next, and errors can keep multiplying.

"And ultimately if the systems get very good, say in 10 years [time], it is difficult to measure what is a human-like performance. I mean, pet parrots appear to be talking to you!

"And I'm not sure that it is meaningful to ever say that a chatbot is sentient. After all, you can turn it off and on again, it is not a living thing."

Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in AI at Oxford University, says that chatbots are currently "still far away from appearing lifelike, or humanlike".

"But as we move forward, we also need to think about ethical responsibilities," she adds. "At first glance, chatbots might give the impression that we are chatting with actual humans. And we have an ethical responsibility to avoid this confusion because it can lead to potential harm.

"In the 'best' case, it merely leads to frustration when chatting with the bot - due to their limited functionality. In the worst case, we might trust them and share information that we otherwise would not."

In the meantime, IBM's global chief AI officer Seth Dobrin, emphasises the benefits of chatbots. He points in particular to their increased use during the coronavirus pandemic to pass on important health messages.

"Take the National Health Service Wales for example," he says. "In 2020, they launched a virtual agent, Ceri, to answer common questions from citizens in a conversational tone, on topics ranging from isolating safely and effectively, protecting yourself and family members, managing symptoms like fatigue, advice on how to deal with anxiety and uncertainty, and more."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Yet, many people hate chatbots and just want to talk to a human every time. Psychologist, Stuart Duff of UK practice, Pearn Kandola, says he understands this sentiment.

"Many people dislike chatbots for a number of reasons, but especially when they try too hard to be human," he says. "Transparency, empathy and the ability to pick up on subtle tones in our communication are all important ingredients in building trust with other people.

"These are the reason why we can quickly 'click' with someone. But it is also why we put up our guard, if people don't understand our perspective or empathise with us. "

He says while chatbots may have improved over the years, "they are still basic programmed communicators, prone to misread (or just miss) important words, tone and humour in what we are saying."

Follow New Tech Economy series editor Will Smale on Twitter.

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Valeurs Actuelles

Pays-Bas : une ministre propose de recruter des jeunes des cités françaises dans les entreprises néerlandaises

C’est une idée qui fait vivement réagir l’opposition néerlandaise. Mardi 14 juin, la ministre des Affaires sociales aux Pays-Bas, Karien van Gennip, a fait une proposition quelque peu controversée dans un entretien accordé au quotidien néerlandais Algemeen Dagblad (AD). Elle a émis l’idée de recruter des ressortissants étrangers pour les entreprises néerlandaises afin faire face à la pénurie de main-d’œuvre aux Pays-Bas. Le pays connaît en effet un taux de chômage historiquement bas. D’après l’Office central des statistiques (CBS), il était à 3,2 % en avril.

Des « décrocheurs français » aux Pays-Bas ?

Pour pallier ce phénomène, la ministre voudrait par exemple se tourner vers les Espagnols ou les Français, notamment les jeunes des banlieues sans emploi. Karien van Gennip a en effet déclaré : « Je pourrais imaginer que nous investissions dans les décrocheurs français, ou par exemple espagnols, qui quittent l’école, pour les faire travailler ici dans la restauration ou l’horticulture. » Et ce, dans le but de les « remettre sur le droit chemin » au passage.

L’opposition néerlandaise s’enflamme

La ministre du CDA, centre droit, a rapidement fait l’objet de critiques de la part de son opposition. Comme le relate Le Figaro, le parti de gauche SP a pointé une « idée ridicule ». Léon de Jong, député de la droite de la droite, a de son côté estimé qu’il serait « dangereux » d’accueillir des jeunes venus des « ghettos ». Un autre du parti libéral VVD, Zohair El Yassini, s’est montré plus tranchant, affirmant que le gouvernement devrait se préoccuper d’abord de « Rachid d’Utrecht plutôt que de Rachid de Paris ». Face à cette nouvelle polémique, Karien van Gennip a maintenu ses propos devant le Parlement néerlandais. Avant de rappeler qu’il n’existait de toute façon pas de plan gouvernemental pour sélectionner de jeunes Français issus des cités.

 

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France24 - World

Between Iraq and Saudi Arabia, a half-open border (1/4)

Issued on: 10/06/2022 - 11:53

Lucile WASSERMANN Séverine BARDON

The migration crisis, the rise of nationalism and the Covid-19 pandemic have put borders back in the headlines. Although frontiers had never disappeared, globalisation and modern forms of transport had seemed to render them obsolete, at least in many regions. FRANCE 24 brings you a documentary series on four borders that are emblematic of our times. Our reporter Lucile Wassermann travelled to the Arar border crossing between Iraq and Saudi Arabia, which is coming back to life in the middle of the desert.

When Saddam Hussein invaded Kuwait in 1990, Saudi Arabia closed the border and cut off all relations with Iraq. The Arar crossing would only reopen 30 years later, on November 18, 2020. This is currently the only crossing point on the 800-kilometre border between the two countries. Around 60 trucks arrive here every day.

But they cannot cross. Trucks from both countries are parked in a fenced yard. The goods are exchanged and then the drivers each go back the way they came. The men themselves are still not allowed to pass. Only the cargo will cross the border.

While imperfect, and sometimes frustrating, the opening of the Arar border crossing marks the beginning of a new era in relations between Iraq and Saudi Arabia. For cross-border populations, it brings new hope: Baghdad and Riyadh are now in talks about opening two additional crossing points.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le « coût humain » de la bataille de Severodonetsk est « terrifiant »

Le bilan de la bataille de Severodonetsk est « terrifiant »

A l’occasion de sa traditionnelle prise de parole quotidienne, relate BFMTV, Volodymyr Zelensky a déclaré que le « coût humain » de la bataille de Severodonetsk est « terrifiant », alors que l’armée ukrainienne vient d’être repoussée du centre-ville par les forces russes.

Les terres agricoles ravagées par la guerre

L’Ukraine, véritable grenier à blé du monde, a perdu le quart de ses terres agricoles depuis le début du conflit, a déclaré le ministre de l’Agriculture Taras Vysotskiï. Une perte qui ne constitue toutefois « une menace pour la sécurité alimentaire » du pays, a-t-il nuancé, affirmant que « la structure des cultures semées cette année est plus que suffisante pour assurer la consommation » de la population ukrainienne.

Le maire de Marioupol pointe l’existence de « traîtres »

Vadym Boytchenko, maire de Marioupol désormais évacué de la ville, estime que la chute de celle-ci est notamment due à la présence de « traîtres » dans les rangs ukrainiens. « Il y avait beaucoup de traîtres qui donnaient des coordonnées. Tout ce que nous avions, tout ce qui est considéré comme l’infrastructure critique de la ville, a été détruit dans les sept premiers jours. », a-t-il déclaré.

A Boutcha, sept nouveaux corps découverts

Selon le chef de la police de Kiev, sept nouveaux corps ont été découverts dans une fosse près de Boutcha – une localité où de nombreux éléments faisant état de crimes de guerre avaient été découvert après le retrait de l’armée russe. « Sept civils ont été torturés par les Russes puis lâchement exécutés d’une balle dans la tête », a expliqué le policier, ajoutant que « plusieurs victimes avaient les mains liées et les genoux attachés ».

La fosse, raconte Le Parisien, a été découverte lundi 13 juin dans une zone où stationnaient les militaires russes, à 10 km au nord-ouest de Boutcha et à 35 km de Kiev. La police ukrainienne a indiqué travailler sur l’identification des corps.

Les troupes ukrainiennes chassées de Severodonetsk

Les soldats ukrainiens ont reculé face à leur ennemi russe dans le centre de Severodonetsk, où les combats sont intenses depuis des jours. L’état-major ukrainien a en effet indiqué, comme le relaie TF1 Info : « L’ennemi a mené un assaut à Severodonetsk, a enregistré un succès partiel et repoussé nos unités du centre-ville. Les hostilités se poursuivent. »

Amnesty International accuse la Russie de crimes de guerre

Amnesty International a accusé la Russie de crimes de guerre. L’ONG a rassemblé des preuves de l’usage de bombes à sous-munitions et de mines à dispersion dans le secteur de Kharkiv, relaie TF1 Info. Une chercheuse chargée des situations de crise et de conflit au siège d’Amnesty International a dénoncé que des « personnes ont été tuées chez elles et dans la rue, sur des terrains de jeu et dans des cimetières ». Et ce, « alors qu’elles faisaient la queue pour obtenir de l’aide humanitaire ou des achats de nourriture et de médicaments ».

Un ancien Premier ministre russe ne reconnaît plus Poutine

Mikhaïl Kassiano était l’un des premiers chefs du gouvernement de Vladimir Poutine. À cette époque, « le Poutine que je connaissais était différent », a-t-il assuré, comme le relaie TF1 Info. « J’ai vu que Poutine n’était pas lui-même. Pas sur le plan médical, mais politique. » Mikhaïl Kassiano était Premier ministre de la Russie de 2000 à 2004, puis il est passé dans le camp de l’opposition.

93 milliards d’euros engrangés par la Russie

Durant les cent premiers jours de l’offensive en Ukraine, la Russie a réussi à engranger 93 milliards d’euros de revenus grâce à l’exportation d’énergies fossiles, relaie TF1 Info lundi 13 juin. D’après le rapport d’un centre de recherche indépendant, ces importations sont destinées en majorité à l’Union européenne.

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Valeurs Actuelles

Belgique : un journaliste évoque la « conquête » de Bruxelles par l’immigration, puis s’excuse

En bon français, on appelle ça “un dérapage”. Si, des deux côtés du Quiévrain, ces derniers sont fréquemment l’apanage de responsables politiques, il est plus rare qu’ils émanent de journalistes. C’est pourtant ce qui est arrivé à Lieven Verstraete, présentateur belge de l’émission « De Zevende Dag » (« Le Septième jour ») diffusée dimanche 12 juin sur la chaîne VRT. Le journaliste, relate le média belge 7sur7, recevait alors Nadia Naji et Jeremie Vaneeckhout, récemment élus à la présidence du parti écologiste flamand.

Tentant d’évoquer la question migratoire, Lieven Verstraete a alors fait référence à Bruxelles comme « le parfait exemple d’une ville dont les quartiers sont conquis un à un par les nouveaux arrivants ». Une terminologie que n’aurait pas reniée Renaud Camus, et qui a immédiatement fait bondir les nouveaux responsables écologistes. « Conquise, comment ça ? », a rétorqué Nadia Naji, elle-même originaire de Molenbeek.

« Vous vous sentez Belge à Molenbeek ? »

Visiblement mal à l’aise, comme l’attestent les images de cet échange, Lieven Verstraete a alors tenté de s’expliquer en développant son idée : « Eh bien, de plus en plus de personnes issues de l’immigration viennent y vivre et revendiquent leur place », a-t-il avancé, précisant comme pour se dédouaner que « c’est ce sur quoi l’extrême droite capitalise ». « Vous vous sentez Belge à Molenbeek ? », a-t-il ensuite demandé à ses invités. Une question à laquelle Nadia Naji a froidement répondu en assurant « se sentir Belge partout », y compris à Molenbeek.

Face à la polémique grandissante, quelques heures après la diffusion de la séquence sur les réseaux sociaux, Lieven Verstraete a fini par s’excuser. « J’ai complètement perdu le fil, et j’ai tenté de m’expliquer maladroitement, en des termes inappropriés », a-t-il écrit sur Twitter lundi 13 juin, ajoutant avoir fait amende honorable auprès de Nadia Naji.

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France24 - World

Spirituality and ecological values: What remains of India's utopian city of Auroville?

Issued on: 10/06/2022 - 17:11

It's a utopian city without money, without a government, without religion and which welcomes all nationalities. Auroville was founded in southern India in February 1968 by Mirra Alfassa, a French woman nicknamed "the Mother". After her death in 1973, the city developed, despite being located in the middle of the desert, thanks to the work of its residents. Some 3,300 people from 52 different countries live there today. Half of the population is Indian and a fifth is French. Together, they dream of building a new humanity, where people live in peace and harmony. FRANCE 24's Marion Laouamen, Lucile Perrone and Navodita Kumari report.

"The Mother" named the city of Auroville after her spiritual partner, the Indian philosopher Sri Aurobindo, founder of a movement that seeks harmony in all aspects of life.

Over the past half-century, this experimental community has developed with the support of UNESCO and is recognised by the government of India as "an international cultural city". The city is organised in a spiral that wraps around the centre, where the Matrimandir, or "temple of the mother", is located. It's a golden ball (pictured), as tall as a nine-story building, and a place of meditation.

Residents have managed to transform this desert into a forest: more than 3 million trees have been planted. Today, Auroville covers 2,000 hectares. The city has become a veritable living laboratory, a pioneer in ecological urban planning. When they settle there, Aurovillians cede their property to the community and renounce private ownership. Despite being repeatedly threatened and considered sectarian by some, the experiment continues.

The objective is to accommodate 50,000 inhabitants. To make this a reality, the residents of Auroville have asked the Indian government for €120 million in a bid to rejuvenate this dormant utopia. Only around 100 people settle in Auroville each year, in search of spirituality and ecological values.

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France24 - World

US teachers gear up to protect their classrooms in case of shooting

Issued on: 14/06/2022 - 18:18Modified: 15/06/2022 - 11:20

A bulletproof backpack, a bar to block the classroom door and a bat: an American teacher in California took to TikTok to show her protective gear after the May 24 shooting in Uvalde, Texas, in which 19 schoolchildren and two teachers were killed. Kelsey Vidal believes it's best to "have a plan" for a potential attack, although she regrets that it's a necessary reality for American teachers.

On March 24, an 18-year-old armed with a semi-automatic rifle killed 19 students and two teachers at an elementary school in Uvalde, Texas. The gunman was later shot and killed by police. 

The massacre reignited the perennial debate about gun violence in the United States, where shootings are an almost everyday occurrence in public places.

In the aftermath, some American teachers went online to explain how they have prepared to protect themselves and their students in the case of a shooting at their schools. In the video below, California elementary school teacher Kelsey Vidal shows two bulletproof plates inside her backpack.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

'A lot of people were also shocked that this is what I have to have in my classroom to be safe and to protect my kids'

Kelsey Vidal has shared several videos like this one on her TikTok account.

Originally, I put something on my Instagram after the Uvalde shooting, just saying how sad it is to see this happening again in our country, and how in order for me to be safe, I have to have a bulletproof backpack, a bat and a "Barracuda" bar in my classroom. Then I had some fellow teachers who were curious and I figured I could make a video just to show what I had.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

A lot of people were also shocked that this is what I have to have in my classroom to be safe and to protect my kids.

People from Australia, the UK, Canada were saying that the fact I have to prepare like I'm going to war is heart-breaking. And I couldn't disagree that it looks like I'm going to war. It shouldn't be like that, but it's what I'm doing to keep my kids safe because it could actually happen. 

Some of the reactions that I got form the videos were really positive. People were also giving tips on how to best use the equipment. It was giving parents and teachers good ideas on what they need for their classroom, or what to buy for their child's teacher.

I got all the materials three years ago. It was my first year teaching. The year I got it, we did ALICE training [Editor's note: ALICE is an acronym for Alert, Lockdown, Inform, Counter, Evacuate. The ALICE Training Institute provides safety training to U.S. schools]. They separated us into two groups, each in a classroom, and told us we had five minutes to barricade the door. We used cables, chairs, desks to barricade the door but they still got in. I remember feeling scared and thinking, 'In a true scenario, you wouldn't have five minutes to look for materials and grab things to lock the door.'

I got home and told my family and we started doing research and came up with the tools that were quick and easy to use. 

My family got me the bulletproof backpack because it looks like a normal backpack, so it doesn't scare the children. It also separates into a vest for front and back protection. 

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher#teachers♬ original sound - Kelsey Vidal

We also bought the Barracuda door bar which is pratical because I can pick it up with one hand and install it in a few seconds. 

The school district provided us with the training and gave us an emergency backpack with bandages and first aid supplies.

@mrsvidal6#teacher#school#teachersoftiktok#survivefirstgrade#teacherlife#teach#safety#schoolsafety#firstgrade#firstgradeteacher♬ original sound - Kelsey Vidal

When I started teaching three years ago, I didn't think that I would need this gear in my classroom to feel safe. I knew that mass shootings had happened in the past in schools, but when I got my degree I was excited. I was mostly thinking about stickers, school supplies that I wanted to have. But because it's a reality, I had to do something. I couldn't wait for a change in the government. It's sad, because I wanted to be a teacher to work with students, not to be a police officer or a soldier. Of course, not everyone has to buy all this, but you need to have a plan: what would you use to lock the door, where would you run? 

@mrs.taylormora

Praying for Uvalde, teachers, students, parents and all that have been affected by this.

♬ original sound - Taylor Mora@ericaappelo1#teacher#teachersoftiktok#schoolsafety♬ the joke is on you. icarly - Kate

On June 12, a group of US senators announced that they had reached a bipartisan compromise on measures to strengthen gun control. The day prior, tens of thousands of Americans had taken to the streets to pressure Congress to toughen gun laws.

This bill is supported by several Republicans, meaning it has the support it needs to pass a vote in the Senate, although the proposal still falls short of the reforms called for by President Joe Biden.

Download the app

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Footage from classroom at Oxford High School shows students fleeing shooting through window

Warding off school shooters in US with hockey pucks: Viral video provokes rage

USA

Eyewitness to Wisconsin shootings: 'He came with a gun and was picking fights'

France24 - World

Spanish league files complaint against PSG over Mbappé move

Issued on: 15/06/2022 - 16:30

NEWS WIRES

The Spanish league has filed a complaint to UEFA against Paris Saint-Germain, saying Wednesday the French club broke financial fair play rules when it gave Kylian Mbappé a new deal that convinced him to reject a move to Real Madrid.

The league said it denounced PSG to UEFA this week, adding to a similar complaint it made in April against Manchester City, which it says also “continuously fails to comply with the current financial fair play regulations.”

The Spanish league said it will take additional legal action against PSG in the European Union, France and Switzerland.

“LaLiga considers that these practices alter the ecosystem and the sustainability of soccer, harm all European clubs and leagues, and only serve to artificially inflate the market with money not generated in soccer itself,” the league said in a statement.

After Mbappé rejected Madrid last month, the Spanish league said the player’s new three-year contract with PSG was “scandalous” and hurt the economic stability of European soccer.

“LaLiga understands that these clubs are being improperly financed, either through direct injections of money or through sponsorships and other contracts that do not correspond to market conditions or make economic sense,” the league said Wednesday.

The Spanish league argues that it wouldn’t be financially viable for PSG to reach an agreement with Mbappé considering its recent losses while maintaining an expensive squad that includes Lionel Messi and Neymar.

The complaint against Man City was filed in April, and the league said it may take further action against the clubs as new data is gathered.

PSG is owned by the state-run Qatar Sports Investments, while Man City is under Abu Dhabi ownership.

Spanish league president Javier Tebas has often attacked state-owned clubs for what he calls their disregard to financial fair play rules. He tweeted after news broke that Mbappé was staying with PSG that it was an “INSULT to soccer.”

The French league later wrote a letter to Tebas disapproving his attacks and saying they were unfounded.

The Spanish league said it hired law firms in France and Switzerland to handle the legal actions in those countries, including possibly against PSG president Nasser Al-Khelaifi for “conflict of interest” over his roles with UEFA and other soccer-related entities.

It isn’t the first time the Spanish league has taken action against PSG and Man City. It had already filed complaints against them over breach of financial fair play rules in 2017 and 2018, leading to sanctions by UEFA that were eventually reversed by “strange” decisions by the Court of Arbitration for Sport, according to the Spanish league.

“LaLiga continues to take on the responsibility of defending financial fair play and sustainable soccer in Europe,” the league said.

(AP)

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‘Keeping the best player’: Mbappé stays with PSG, rebuffing Real Madrid move

FOOTBALL

Zidane's adviser says talk of PSG coaching job 'unfounded'

football

PSG's Idrissa Gueye asked to explain absence after homophobia accusations

BBC

Microsoft retires Internet Explorer after 27 years

By Liv McMahonTechnology team

Microsoft is finally retiring the consumer version of Internet Explorer.

It announced the plan last year, making Internet Explorer 11 its final version.

Internet Explorer debuted on Windows desktop computers in 1995 and by 2004, had cornered 95% of the market.

But now, Google Chrome, Apple's Safari and Mozilla Firefox are dominant.

Users wanting to stick with Microsoft are being directed to Microsoft Edge, launched in 2015, alongside Windows 10.

Internet Explorer's popularity was dented by the launch of faster browsers such as Chrome and Firefox, as users seized on new applications to navigate platforms including Google Search, Facebook and YouTube.

The rise of smartphones then arguably delivered the fatal blow, with Apple's pre-installed Safari browser and Google Chrome on Android phones helping to shift internet access and usage into the mobile realm.

Mobile and tablet internet usage overtook desktop worldwide for the first time in October 2016, according to independent web analytics company StatCounter.

And earlier that year, StatCounter saw Google Chrome account for more than 60% of desktop internet usage worldwide, with Internet Explorer and Edge's combined share of the desktop market narrowly falling behind that of Firefox for the first time.

'Tidal wave'

Edge retains an inbuilt "IE mode" for developers and those seeking to access legacy applications.

Microsoft says access to its legacy desktop browser will be maintained on older versions of Windows, including Windows 8.1, Windows 7 Extended Security Updates and limited versions of Windows 10.

And Internet Explorer's legacy is sure to live on after its retirement, having come pre-installed on Windows computers for more than two decades.

In 1995, Microsoft co-founder Bill Gates said the launch of Windows 95 - and Internet Explorer with it - would form part of the technology giant's efforts to ride the "internet tidal wave".

While his vision of "a microcomputer on every desk and in every home, running Microsoft software" might now seem reminiscent of a bygone era of dial-up internet, Internet Explorer is set to be remembered as one of the key tools that shaped the way the internet is used and accessed even today.

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Bill Gates on Musk feud and Epstein meetings

Farewell (again) to Microsoft's Internet Explorer

Millions at risk from 'buggy' browser

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France24 - World

Egypt can 'mitigate' global food crisis, international cooperation minister says

Issued on: 15/06/2022 - 13:40

Marc Perelman Follow

Egypt's Minister of International Cooperation, Rania A. Al-Mashat, granted an interview to FRANCE 24 in Ivory Coast's economic capital Abidjan. Although the war in Ukraine is threatening Egypt's food security, the minister believes that "pre-emptive action" undertaken by Cairo in the past few years will help "mitigate" the impact of a possible wheat shortage. Al-Mashat also called for the COP27 climate summit in the Egyptian resort of Sharm el-Sheikh in November to be one turning of "pledges" into "implementation".

The France 24 Interview

Africa 'already has shortage' of grain and fertiliser, AU head Sall warns

Talking Europe

EU 'working very hard' to export grain from Ukraine amid food crisis, ambassador says

The Debate

Food held hostage: How to free up Black Sea route for global supplies?

France24 - World

DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town

Issued on: 14/06/2022 - 23:59

NEWS WIRES

The Democratic Republic of Congo on Tuesday condemned neighbour Rwanda for “supporting, financing and arming” the M23 rebel group that seized an important trading hub near the Ugandan border.

“We will defend every centimetre of our territory,” added a Congolese communications ministry statement, which came a day after M23 rebels took the town of Bunagana in the eastern province of North Kivu.

The statement cited 2018 Nobel Peace Prize winner Denis Mukwege, who was quoted as saying that Congo was the victim of aggression, most recently by the M23, “whose support from Rwanda has been known by all for decades”.

On Monday, the Congolese army said Rwandan troops were occupying Bunagana and accused them of an “invasion”.

Kigali denies the accusations.

The communications ministry statement added that Belgian Prime Minister Alexander De Croo, who visited the country last week, said Congo had “the right to demand from our neighbours that our territory is respected”.

“The government of the Democratic Republic of Congo condemns the participation of the Rwandan authorities in the supporting, financing and arming of this rebellion.”

The ministry said Belgium’s King Philippe and the international community had an “important role” to play to set up a regional dialogue leading to “the easing of tensions and the peaceful resolution of the conflict”.

Philippe accompanied De Croo during a historic six-day visit to the former Belgian colony last week.

The monarch’s trip ended with a visit to Mukwege’s hospital in South Kivu province, an eastern region plagued by armed groups for almost 30 years, where Mukwege worked to aid rape victims.

A mostly Tutsi rebellion defeated in 2013, the M23 resumed fighting in late 2021, saying Kinshasa had reneged on a deal under which its fighters would be integrated into the army.

Fighting in the east between M23 rebels and the army has intensified in recent weeks.

(AFP)

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DR Congo President Felix Tshisekedi accuses Rwanda of backing rebels

EYE ON AFRICA

Thousands flee eastern DR Congo to Rwanda amid violence

Dozens of civilians killed in militia attack in eastern DR Congo

Opex 360

La force Barkhane a officiellement remis la base avancée de Ménaka à l’armée malienne

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

Une semaine après en avoir fait l’état des lieux et signé un dossier complet « illustré et documenté », Barkhane a officiellement remis les clés de la base opérationnelle avancée [BOA] de Ménaka à l’armée malienne, ce 13 juin. Soit quatre mois après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali. Désormais, il ne lui reste plus qu’à quitter la Plateforme opérationnelle Désert [PfOD] de Gao, ce qui devrait être fait d’ici la fin de cet été.

Dans son communiqué, l’État-major des armées [EMA] rappelle que la BOA de Ménaka avait vu le jour en 2018 afin de faire face à une situation sécuritaire « dégradée » dans le sud du Liptako et la région dite des trois frontières. Il s’agissait alors de sécuriser le secteur en y luttant notamment contre l’État islamique au grand Sahara [EIGS] et d’y faciliter le retour de l’administration malienne. Ce qui a en partie été réalisé.

« Cette BOA, à proximité de la ville de Ménaka, a permis à la force Barkhane d’entraver la liberté d’action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région et d’empêcher la territorialisation de l’EIGS », souligne l’EMA. Et d’ajouter : « Les opérations coordonnées avec les Forces armées maliennes, déployées dans la zone des Trois frontières face aux GAT, ont contribué à la neutralisation, en août 2021, d’Adnan Abou Walid Al-Sahraoui, chef du groupe armé jihadiste EIGS ».

En outre, au-delà des opérations militaires menées depuis la BOA de Ménaka, Barkhane a aussi créé les « conditions pour la mise en œuvre de nombreuses actions de développement au profit des populations ».

Cela étant, et pendant que Barkhane préparait son retrait, la situation sécuritaire dans la région s’est de nouveau dégradée, avec des combats opposant l’EIGS d’un côté et, de l’autre, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA] et le Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA], tous deux signataires des accords de paix d’Alger. Récemment, ces derniers ont reçu l’appui de l’armée malienne… ce qui n’a pas été suffisant pour reprendre le terrain face aux jihadistes, notamment à Andéramboukane.

Dans le cadre de la préparation du transfert de la BOA de Ménaka aux @FAMa_DIRPA, la Task Force européenne #TAKUBA et la Force #Barkhane participent au démontage des infrastructures. Le désengagement du Mali se poursuit en sécurité, de manière maîtrisée et dans le temps imparti. pic.twitter.com/qV5N5V4Yqu

— Armée française – Opération BARKHANE (@BARKHANE_OP) June 11, 2022

Quoi qu’il en soit, le départ des troupes françaises et européennes [le groupement de forces spéciales Takuba y était aussi présent, ndlr] s’est fait « bon ordre, en sécurité et en toute transparence ».

Évidemment, après la remise de la BOA de Gossi aux FAMa, en avril dernier, le risque d’une nouvelle attaque informationnelle visant Barkhane n’est pas à exclure, d’autant plus que les relations entre Paris et Bamako sont glaciales depuis l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner au Mali. Aussi, l’EMA est-il « très vigilant » contre de possibles manoeuvres destinées à nuire aux troupes françaises, notamment sur les réseaux sociaux.

« La ré-articulation de la force Barkhane et le transfert de l’emprise de Ménaka, après celle de Gossi, ne marque pas le départ des armées françaises de la bande sahélo-saharienne. L’engagement dans la lutte contre le terrorisme, aux côtés des États de la région, à leur demande, en coordination avec l’ensemble des pays et des institutions internationales mobilisés dans ce combat, reste une priorité absolue », rappelle par ailleurs l’EMA.

Un pays de la région est particulièrement visé ces temps-ci. Ainsi, le Burkina Faso, qui, comme le Mali, a été le théâtre d’un coup d’État militaire et qui suscite de l’intérêt en Russie, voit les attaques jihadistes se mulitplier sur son sol, la dernière en date ayant plus plus de 50 tués parmis les habitants du village de Seytenga [nord], dans la nuit du 11 au 12 juin.

France24 - World

Swiss airspace reopens after computer glitch

Issued on: 15/06/2022 - 08:01Modified: 15/06/2022 - 08:03

FRANCE 24 Follow FRANCE 24 Follow

Geneva airport announced that it had begun gradually resuming flights after a computer glitch closed down Switzerland's airspace Wednesday morning. The air traffic control system grounded flights at the country's main airports, officials said.

Swiss airspace reopened Wednesday morning after a computer glitch grounded flights across the Alpine nation for several hours, officials said.

"Swiss airspace is now open again," Swiss air traffic control service Skyguide said in a tweet, adding "the technical malfunction at Skyguide has been resolved".

It did not say what had caused the problem that shut Swiss airspace for hours Wednesday morning, but said that "air traffic over Switzerland and operations at the national airports of Geneva and Zurich are resuming".

Those airports too announced that flights had begun taking off.

"Good news! Air traffic has gradually resumed since 8:30 am (0630 GMT)," Geneva airport said in a tweet, warning that a number of flights had been cancelled and urging passengers to check with their airlines.

Geneva Airport

Bonne nouvelle ! Le trafic aérien a repris progressivement depuis 8h30. Plusieurs vols sont annulés. Les voyageurs sont priés de vérifier auprès de leur compagnie si leur vol est maintenu.

June 15, 2022

At the airport, where the first morning flights were delayed by more than three hours, dozens of travellers crowded around the information screens, with phones plastered to their ears.

Zurich airport also said flight operations were "running again", although flight operations would be at 50-percent capacity until 9:30 am, and 75-percent after that.

"We recommend passengers to pay attention to the flight information of the airline."

The chaos erupted when Skyguide announced it had "experienced a technical malfunction in the early hours of this morning, which is why Swiss airspace has been closed to traffic for safety reasons".

It said it regretted "this incident and its consequences for its customers, partners and passengers."

The Swiss news agency ATS-Keystone said international flights to Switzerland had been re-routed to Milan in northern Italy.

The Zurich airport website meanwhile showed that a United Airlines flight from New York had been rerouted to Frankfurt in western Germany, while a Singapore Airlines flight from the city state had been sent to the southern German city of Munich. 

Zurich is Switzerland's largest airport, with more than 10.2 million passengers going through its terminals in 2021.

But with Covid restrictions lifted, air traffic has picked up significantly since then, with 1.9 million passengers registered there in May alone

(FRANCE 24 with AFP) 

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France opens safety investigation into 'serious incident' on New York-Paris flight

Business Daily

KLM suspends flights to Ukraine amid Russia tensions

INSIDE THE AMERICAS

US airports in turmoil amid 5G rollout: Airlines could ground planes over safety concerns

Valeurs Actuelles

Après la révolution Internet, celle de la blockchain ?

Internet a métamorphosé notre société, notre économie et notre psychologie. Qui osera affi rmer le contraire ? Cela s’est fait en deux temps. Le Web 1.0, l’Internet traditionnel, un grand catalogue en ligne, a d’abord permis aux professionnels de fournir verticalement des informations. Puis, au début des années 2010, le Web 2.0, l’Internet social, a entraîné un changement de paradigme : participation et interaction sont devenues les maîtres mots, grâce aux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram, etc.) : ils ont permis aux internautes de bâtir leur propre Web.

Et voilà qu’aujourd’hui, l’émergence d’une autre technologie, la blockchain, promet de supprimer les intermédiaires : elle permet de stocker et d’authentifi er l’ensemble des échanges entre utilisateurs dans un registre virtuel (une blockchain), donc de manière décentralisée, là où jusqu’à présent tout était enregistré sur des serveurs comme ceux possédés par Amazon ou Facebook. Une véritable révolution !

La première blockchain, apparue en 2009, aurait été créée par un mystérieux Satoshi Nakamoto — ce serait un pseudonyme derrière lequel se cachent une ou plusieurs personnes ; c’est l’architecture sous-jacente du bitcoin, une cryptomonnaie dont la valeur ne repose pas sur la confi ance en un État mais sur celle de ses utilisateurs.

Les cryptomonnaies permettent de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire.

Avec un certain succès : entre 2013 et 2021, le prix d’un bitcoin a bondi de 1 000 à 68 000 dollars. Mais au prix d’une énorme volatilité : le bitcoin, qui vaut aujourd’hui 29 500 dollars, a perdu 46 % de sa valeur en six mois. Depuis 2009, des centaines de cryptomonnaies ont vu le jour et s’échangent sur des plates-formes, comme Binance, la plus grande au monde, créée par l’homme d’affaires sino-canadien Changpeng Zhao.

Leur praticité explique leur succès : aux États-Unis, on compte déjà plus de 30 000 bornes automatiques permettant au citoyen d’acheter et de vendre des bitcoins ou d’autres cryptomonnaies contre des dollars. En novembre 2021, leur capitalisation dépassait 3 000 milliards de dollars, supérieure à celle d’Aramco, l’entreprise la plus chère du monde. Mais au fur et à mesure de leur création, les cryptomonnaies ont aussi entraîné une certaine défi ance envers tout type d’intermédiaire, notamment les banques et les États. À tel point que des pays comme le Salvador et la République centrafricaine ont décidé d’ériger le bitcoin en monnaie offi cielle pour pallier la volatilité de leur propre devise.

Pour l’économiste Philippe Herlin, qu’un État fasse d’une monnaie privée sa monnaie offi cielle alors qu’il ne la contrôle pas constitue une fracture : « En 1905, l’État a été séparé des Églises : de la même manière, les cryptomonnaies se séparent maintenant de la monnaie. » Auteur d’un rapport d’information sur les cryptoactifs, le député LREM Pierre Person estime qu’il y a une autre raison : « Cela permet de sortir de l’hégémonie du dollar et d’avoir plus de liberté monétaire, en changeant de référentiel. Beaucoup considèrent que le bitcoin sera l’or numérique de demain. » Dans des pays comme le Nigeria, la Thaïlande ou l’Argentine, un tiers de la population utilise déjà des cryptomonnaies comme moyen de paiement.

Un euro numérique a été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025.

Les banques centrales n’auraient pris la menace au sérieux que très récemment, selon Nathalie Janson Calamaro, professeur associée d’économie à la Neoma Business School : « Le fait que Facebook tente de lancer sa monnaie a changé la donne, car il dispose d’un canal de diff usion menaçant la souveraineté des États. » La Chine a réagi de manière radicale, interdisant toutes les cryptomonnaies, sauf la sienne, un yuan numérique prévu pour 2023. Elle y voit aussi le moyen d’augmenter le contrôle social, là où les cryptomonnaies privées sont la promesse du contraire.

Aux États-Unis, Joe Biden a évoqué, au mois de mars, la création d’un dollar numérique, alors qu’un euro numérique a aussi été programmé par la Banque centrale européenne à l’horizon 2025. Un mouvement inéluctable : pour Pierre Person, « la monnaie nationale sera forcément digitale : ce n’est qu’un support de plus, comme l’a été le chèque. Mais la question porte sur la collecte de nos données personnelles, car l’État aura accès à toutes nos transactions, en Europe comme en Chine ».

Quant aux banques privées, d’abord sceptiques, elles utilisent aujourd’hui massivement la blockchain dans leurs transactions. Certaines, comme JPMorgan Chase, ont lancé leur propre cryptomonnaie.

Dans l’économie, de plus en plus d’entreprises ont aussi recours à la blockchain, qui peut avoir plusieurs rôles. Si les compagnies aériennes peuvent rembourser immédiatement leurs usagers en cas de retard, les grands distributeurs comme Carrefour y voient une manière d’optimiser la traçabilité de leurs produits, notamment alimentaires.

Le marché de l’emploi pourrait aussi être touché de manière profonde. Pour Philippe Herlin, les professions diplômées occupant des fonctions d’intermédiaires sont en danger : « Tout ce qui nécessite la validation d’un tiers est amené à disparaître : les secteurs réglementés comme la banque ou les professions financières, mais aussi l’assurance et les métiers reposant sur un mécanisme d’enregistrement. Quant aux professions du droit, comme l’avocature ou le notariat, elles vont profondément changer. »

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel.

Le marché de l’art est déjà transformé avec l’avènement des NFT (non fungible tokens, “jetons non fongibles”, reposant sur une autre blockchain, l’ethereum), qui sont des certifi cats d’authenticité et d’unicité annihilant le risque de faux et permettant de vendre une oeuvre d’art immatérielle sans passer par un galeriste ou un commissaire- priseur. Techniquement, ce n’est plus l’oeuvre que l’on achète, mais le NFT garantissant son authenticité. Ici, la blockchain permet en outre une traçabilité de l’oeuvre, son auteur touchant des royalties à chaque revente.

En 2021, le marché des NFT a atteint une valeur de 41 milliards de dollars, contre 65 milliards pour le marché de l’art traditionnel. La vente record revient à un artiste américain, Beeple : pour 69,3 millions de dollars, il a cédé, il y a un an, Everydays : the First 5000 Days, un collage numérique composé d’animations et de dessins.

Désormais, la blockchain a également pour ambition de supprimer les intermédiaires en politique, ce qui pourrait correspondre à une aspiration de nos sociétés où la démocratie représentative est en crise. En France, selon un sondage OpinionWay du 16 décembre 2021, 83 % des citoyens réclament plus de démocratie participative. Gilles Mentré a décidé de s’engager en ce sens : cet inspecteur des Finances a fondé Electis, un projet d’infrastructure de vote électronique reposant sur la blockchain : « La vérifi cation des bulletins est décentralisée : grâce à des e-assesseurs et des e-scrutateurs, le risque de fraude est nul. Nous avons déjà organisé avec succès des votes dans un cadre municipal. Les maires s’engagent avec nous car ils sentent que la blockchain peut contribuer à restaurer la confi ance. » De la même manière, de nombreuses initiatives visent à utiliser la blockchain pour démocratiser et décentraliser le monde de l’entreprise, associatif ou syndical.

“On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar”

Si la blockchain rend plus concrets les modes de gouvernance, elle crée aussi des mondes où la frontière entre le virtuel et le réel est poreuse. Avec un casque de réalité virtuelle, chacun pourra, sous la forme d’un avatar, s’immerger dans un monde virtuel, le métavers, et acheter des accessoires, des vêtements de marque ou des NFT, assister à des concerts, participer à des réunions et même travailler. Le tout contre des cryptomonnaies. Une réfl exion qui n’a pas échappé aux entreprises : « D’abord investi par les hippies, déçus de l’échec des communautés réelles, Internet a ensuite été récupéré par les grands groupes. De la même manière, le métavers, censé incarner une contreculture, est déjà préempté par les entreprises », explique l’anthropologue Fanny Parise. Facebook a déjà été renommé Meta pour symboliser l’objectif ultime de son fondateur, Mark Zuckerberg : faire de son métavers « la plate-forme informatique du futur ». Pour cela, il embauchera 10 000 personnes en Europe, d’ici à 2026.

Pour Laurence Devillers, professeur en informatique appliquée aux sciences sociales à la Sorbonne, il y a une nécessité de régulation et un enjeu éthique : « On vend un rêve qui pourrait s’avérer être un cauchemar. Nous ne sommes pas à l’abri d’un clivage sociétal et d’une baisse de l’intelligence collective : d’un côté, il y aura la majorité, qui subit, et, de l’autre côté, une minorité aux manettes de ces métavers. Manipuler les gens n’aura jamais été aussi facile. » Quant à la généralisation de ces métavers, cela risque, selon elle, de devenir un enjeu de santé publique : « Lorsqu’on est dans un monde immersif, on peut perdre ses repères et avoir des troubles cognitifs. Il est impossible de savoir comment le corps et le cerveau vont s’habituer. »

Reste une inconnue, et de taille : notre planète pourra-t-elle s’adapter à la blockchain ? En 2021, le “minage” (la sécurisation) du bitcoin a nécessité plus de 134 térawattheures d’électricité, soit la consommation d’électricité de la Suède ! Si les blockchains ont besoin d’autant d’énergie, c’est que leur fonctionnement requiert l’utilisation d’un grand nombre d’ordinateurs et de serveurs, machines particulièrement énergivores. Exclus de Chine, de nombreux “mineurs” ont déferlé sur le Kazakhstan et l’Iran, avant d’en être expulsés en 2021. Leur activité avait entraîné une forte hausse de la consommation d’électricité au point de provoquer des coupures importantes et régulières, et des émeutes faisant des dizaines de morts.

De plus en plus de rançons réclamées en cryptomonnaies

Les délinquants n’ont pas non plus laissé passer le train de la blockchain ; son écosystème nécessite donc d’être surveillé et encadré. De plus en plus de rançons sont réclamées en cryptomonnaies. En 2020, elles ont atteint près de 700 millions de dollars. Les principales cibles sont les entreprises : en France, deux tiers d’entre elles ont subi un tel chantage. Des collectivités ou des services publics sont également visés, comme plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, en décembre dernier. Selon le commissaire Fabrice Billot, à la tête de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la préfecture de police de Paris, « le recours aux cryptos explose car il y a peu de contrôle et les transactions sont anonymisées. En cavale, les criminels ont toujours accès à leurs cryptoactifs et ils peuvent les dépenser dans de plus en plus de pays ».

Partout où il y a de l’argent à blanchir, qu’il soit issu du trafi c de drogue, de vente d’armes, de la prostitution, la cryptomonnaie prospère donc. Y compris pour le fi nancement du terrorisme : en 2020, des djihadistes français ont ainsi été arrêtés pour avoir transféré plus de 250 000 euros en bitcoins vers la Syrie et l’Irak.

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Opex 360

Système de combat aérien du futur : Airbus reproche à Dassaut Aviation de « s’autodéclarer meilleur athlète »

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

Les principes posés lors du lancement du programme SCAF [Système de combat aérien du futur] par la France et l’Allemagne [rejoints ensuite par l’Espace] étaient clairs : le maître d’oeuvre de chaque pilier [avion de combat, moteurs, cloud tactique, effecteurs…] devait être désigné parmi les industriels ayant fait leurs preuves lors de projets antérieurs. C’est ce que l’on appelle le principe du « Best Athlete » [ou « meilleur athlète »].

Aussi, au regard de sa riche expérience en matière d’aviation de combat, Dassault Aviation a été désigné maître d’oeuvre du New Generation Fighter [NGF], c’est à dire le chasseur-bombardier de 6e génération sur lequel reposera le SCAF, Airbus Defence & Space, via ses filiales allemand et espagnole, devant avoir le statut de « partenaire principal ».

Sauf que, même si la France, l’Allemagne et l’Espagne ont fini par signer « l’arrangement d’application n°3 » [IA3] relatif à la phase 1B du SCAF, aucun accord n’a été trouvé entre Dassault Aviation et Airbus pour passer à cette étape. Et la mésentente entre les deux industriels dure maintenant depuis plus d’un an. Et elle risque de s’éterniser, alors qu’il est quasiment acquis que le NGF ne sera pas pleinement opérationnel d’ici 2050 alors qu’il était question de 2040…

Pour Dassault Aviation, il s’agit de garder les leviers lui permettant d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il a été désigné, notamment dans les domaines des commandes de vol, de la furtivité, de l’interface homme-machine et l’architecture fonctionnelle [dont dépendront les capacités opérationnelles du NGF]. Et selon son Pdg, Éric Trappier, il a déjà fait beaucoup de concessions à Airbus, en acceptant qu’environ la moitié des tâches se fassent sans responsable déclaré [c’est à dire en « joint »] et que l’autre moitué soit partagée équitablement entre les trois acteurs [Dassault, Airbus Allemagne et Airbus Espagne].

En mars dernier, M. Trappier ne cacha pas son impatience. « Quelque part, je pense que l’on a suffisamment fait d’efforts pour que, maintenant, on puisse y aller », avait-il lâché. « J’accepte d’être leader que si j’ai les leviers pour l’être. Si c’est pour faire du co-co-co, puisqu’on est trois maintenant, je ne le ferai pas parce que ce serait mentir à nors forces armées que d’être capable de faire quelque chose en co-développement sans leader et de leur assurer une performance, un délai et un coût », avait-il ajouté.

Et d’insister : « Avec la France qui est leader sur le contrat, Dassault Aviation est prêt à signer. On a fait tout ce qu’il fallait pour pouvoir signer avec Airbus. J’attends la signature d’Airbus. […] En 2022, il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné on dit oui ou on dit non ».

Et la situation est depuis restée en l’état. Faut-il toujours espérer une éclaircie dans les semaines à venir? Le Pdg d’Airbus Defence & Space, Michael Schoellhorn, a sans doute douché les espoirs des plus optimistes, dans l’entretien qu’il a accordé au quotidien Les Échos [édition du 13 juin].

« Il y a effectivement une divergence d’interprétation entre nous et Dassault sur la manière de mener une véritable coopération industrielle. Notre désaccord porte plus particulièrement sur le partage des tâches sur les commandes de vol et la furtivité. Si le maître d’oeuvre Dassault souhaite diriger ces deux dossiers clés de la furtivité et de l’agilité sans nous consulter, c’est non. Airbus n’est pas fournisseur de Dassault sur cet avion. Nous sommes le partenaire principal », a affirmé M. Schoellhorn.

Pourtant, le Pdg d’Airbus Defence & Space dit reconnaître le « leadership de Dassault sur l’avion de chasse de nouvelle génération ». Cependant, « je ne peux pas accepter ce style de leadership dans un programme en coopération européenne : s’auto-déclarer comme ‘best athlete’ en affirmant que nous, Airbus, ne connaissons rien aux commandes de vol d’avions de chasse est non seulement faux mais contribue à saper l’esprit de coopération et de respect mutuel. La vérité est que les commandes de vol sont une des spécialités de notre site de Manching en Allemagne depuis plus de trente ans », a-t-il développé.

Sauf que Dassault Aviation a largement fait ses preuves dans le domaine des commandes de vol, notamment électriques, les premières qu’il a développées ayant servi au Mirage IV [elles étaient alors doublées par des commandes mécaniques, ndlr], en 1959. Quant à la furtivité, celle du démonstrateur de drone de combat nEUROn, fruit projet conduit sous l’égide du constructeur français, serait « excellente » selon les résultats des différentes campagnes d’essais dont il a fait l’objet.

D’ailleurs, dans la suite de son propos, M. Schoellhorn admet que « Dassault Aviation a toujours réalisé seul ses avions de chasse quand Aibus l’a toujours fait en coopération ». Mais pour lui, il s’agit de « trouver un juste milieu » et une « solution équilibrée » parce que le Parlement allemand le vérifiera en 2025. Un « juste milieu » qui permettrait à Airbus de « participer à la définition du système pour parvenir ensemble à répondre aux exigences d’un avion de chasse de sixième génération ». Et donc d’acquérir de nouvelles compétences?

Valeurs Actuelles

Tesla et Elon Musk investissent 1,5 milliard de dollars en bitcoin, le cours bat son niveau record

Après cette annonce, le prix du bitcoin a bondi. Vers 14 heures, le 8 février, il a atteint plus de 43 000 dollars en bourse. 

Le prix du bitcoin connaissait déjà une hausse phénoménale depuis le début de l’année. Mais l’annonce de Tesla l’a encore accentué. Le groupe a fait savoir, lundi 8 février, qu’il avait investi pas moins de 1,5 milliard d’euros en Bitcoin, relaie le Figaro. Déjà, il y a quelques jours, le comportement sur les réseaux sociaux du patron du constructeur de véhicules électriques, Elon Musk, avait mis la puce à l’oreille de certains. Il avait changé temporairement sa description sur son compte Twitter en marquant #bitcoin. 

Les clients de Tesla pourront payer en bitcoin

Dans un document transmis lundi à la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine, Tesla a donc déclaré avoir acheté 1,5 milliard de bitcoin, durant le mois de janvier, dans le cadre d’une « mise à jour de la politique d’investissement du groupe ». Il s’agirait de donner « plus de souplesse pour diversifier davantage et maximiser les rendements de nos liquidités qui ne sont pas nécessaires pour maintenir une liquidité d’exploitation adéquate », cite BFM Bourse. Tesla a aussi précisé que les clients pourront se servir du bitcoin pour acheter certains produits de la marque dans un avenir proche. 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

Rachat de Twitter par Elon Musk : une saga à rebondissements qui risque de durer

Publié le : 10/06/2022 - 19:17

Line RIFAI Suivre

Elon Musk va-t-il bien racheter Twitter pour 44 milliards de dollars ? Lundi 6 juin, le patron de Tesla et de SpaceX a menacé, dans un document officiel, de retirer son offre d'achat. Selon lui, Twitter ne répondait pas à ses demandes d'information sur les spams et les faux comptes. Depuis, le conseil d'administration du réseau social a cédé, d'après The Washington Post. Pourquoi le rachat de la plateforme suscite-t-il autant de tensions et de rebondissements ? Quelles conséquences pourrait-il avoir sur le débat démocratique ?

  • Alexandre BARADEZ, Responsable Analyses Marchés chez IG France
  • Denis JACQUET, Entrepreneur

Elon Musk accuse Twitter de "résister" à ses demandes et menace de retirer son offre de rachat

Elon Musk augmente son apport à 33,5 milliards de dollars pour acheter Twitter

La chronique de l’éco

Rachat de Twitter par Elon Musk : le multimilliardaire menace de retirer son offre

Valeurs Actuelles

Fin des voitures thermiques : “On risque de créer un mouvement type Gilets Jaunes puissance 10”

Valeurs actuelles. A quoi joue le Parlement européen ? Pierre Chasseray. C’est bien beau de jouer à Madame Irma, mais dans dix ans, on ne sait pas ce qu’il y aura sous le capot du véhicule de demain d’un point de vue technologique. Le Parlement européen veut mettre fin au véhicule thermique. Il met surtout la charrue avant les pneus ! Soyons clairs, la filière automobile n’est pas encore prête ; laissons donc lui le temps. Le Parlement met en fait tous ses œufs dans le même panier en confondant vitesse et précipitation sur l’électrique alors que l’autonomie n’est toujours pas au rendez-vous et que le maillage en bornes électriques est insuffisant. Il existe pourtant d’autres technologies, comme le moteur à hydrogène, qui méritent d’être étudiées. Regardez le maillage territorial des stations-services : on en comptait 47 000 dans les années 1970, il n’y en a plus que 11 000 et 30 % d’entre-elles pourraient prochainement mettre la clef sous la porte. Mieux vaudrait sécuriser et permettre des alternatives comme les biocarburants ou carburants de synthèses 100 % renouvelables. Élaborés à partir d’éthanol, ils présentent un bilan carbone 65 % plus avantageux. Décarboner ne signifie donc pas forcément passer au tout électrique !

Quand on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue

Que vous inspirent tous ces attaques contre les automobilistes ? Quand, avec les ZFE (zones à faibles émissions), on interdit à un automobiliste sur deux de rouler en ville au risque de payer un PV à 68 euros, il ne faut pas s’étonner si les Français descendent dans la rue. On risque surtout de créer un mouvement de type Gilet Jaune puissance 10 ! Évidemment, il y a des impératifs liés à la transition énergétique, mais la mobilité doit aussi être défendue fermement. Pour beaucoup d’élus, l’automobiliste est un pollueur, mais ce n’est pas le cas. En fait, l’inverse de la mobilité, c’est de la récession. Vouloir accumuler des mesures sur les automobilistes, comme la limitation à 30 km/h dans les agglomérations ou la circulation alternée, cela ne fonctionne pas. Toutes ces mesures à la Greta Thunberg concernent surtout la minorité de Français qui a les moyens de changer de véhicules (pour autant qu’elle sache quel type acheter) or la très grande majorité de la population ne le peut pas.

La maire de Paris réfléchit à modifier les règles de circulations sur le périphérique. Qu’en pensez-vous ? Soyons toutefois honnête avec Anne Hidalgo ; elle ne propose pas de supprimer une voie de circulation, mais de la réserver aux véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en commun et au covoiturage. Ce n’est pas idiot, mais cela ne fonctionne pas. Rien qu’avec les véhicules zéro émission, aux taxis, aux transports en, la voie réservée sera vite remplie. Le problème est ailleurs : il est lié au covoiturage. On ne peut pas imposer à tout le monde de voyager à plusieurs dans une voiture qui, je ne rappelle, n’est pas un transport en commun. En France, la politique de mobilité a toujours été confiée à des élus ; résultat, je ne sais pas aujourd’hui comment, entre les zones à faibles émissions, les vignettes Crit’Air, les limitations de vitesses à 30 km/h, 80 km/h, on peut encore rouler sereinement en France.

Propos recueillis par Frédéric Paya

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France24 - Monde

Fairplay financier : la Ligue espagnole de football porte plainte contre le PSG et Manchester City

Publié le : 15/06/2022 - 16:10

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La Ligue espagnole de football a confirmé mercredi qu'elle avait déposé des plaintes auprès de l'UEFA contre le Paris Saint-Germain et Manchester City qui "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier". 

La Ligue espagnole de football a bien déposé une plainte auprès de l'UEFA visant les conditions du transfert d'Erling Haaland à Manchester City une autre visant la prolongation de Kylian Mbappé au PSG, deux clubs qui, selon elle, "enfreignent continuellement le règlement actuel du fair-play financier".

La plainte contre City avait été déposée en avril, tandis que celle contre le PSG l'a été "cette semaine", a confirmé, mercredi 15 juin, la Liga qui a ajouté qu'elle allait continuer à intensifier les actions en justice contre les deux clubs soutenus par l'État.

Pour se faire, elle s'est adjoint les services d'avocats en France et en Suisse "dans le but d'entreprendre des actions administratives et judiciaires devant les instances françaises compétentes et l'Union européenne dès que possible", peut-on lire dans son communiqué.

En Suisse, la Liga "étudie différentes options de représentation" pour enquêter sur les "possibles conflits d'intérêts" de Nasser Al-Khelaifi, qui est à la fois président du PSG, responsable de BeIN Sports, propriété du Qatar, dirigeant de l'Association européenne des clubs et membre du comité exécutif de l'UEFA.

"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football"

Le patron de la Liga Javier Tebas est l'un des critiques les plus virulents des clubs soutenus par des États, à savoir le Qatar pour le Paris SG et les Emirats arabes unis pour Manchester City, qui détournent selon lui le fair-play financier établi par l'UEFA et déséquilibrent la concurrence sportive et économique.

Manchester City a remporté la course pour acheter Erling Haaland au Borussia Dortmund après avoir payé la clause libératoire de l'attaquant à hauteur de 60 millions d'euros, mais le montant total de l'opération, y compris le salaire et les honoraires des agents, pourrait dépasser les 275 millions d'euros selon la presse.

Le Paris Saint-Germain versera de son côté à Kylian Mbappé un salaire annuel compris entre 40 et 50 millions d'euros, après que le Français a choisi de rejeter le Real Madrid et de signer un nouveau contrat de trois ans avec le club parisien. Le PSG a subi une perte de 224,3 millions d'euros au terme de la saison 2020/2021, en hausse de 80% par rapport à l'année précédente, a indiqué le rapport annuel de l'autorité financière du football français (DNCG) au début du mois.

"La Liga considère que ces pratiques altèrent l'écosystème et la durabilité du football, nuisent à tous les clubs et ligues européens, et ne servent qu'à gonfler artificiellement le marché, avec de l'argent qui n'est pas généré dans le football lui-même", peut-on lire dans le communiqué de la ligue espagnole.

Le FC Barcelone a fait état d'une dette d'un montant d'1,3 milliard d'euros en février dernier alors que celle du Real Madrid, qui inaugurera son stade Santiago-Bernabeu rénové en 2023, avoisine les 900 millions d'euros, selon plusieurs médias espagnols.

Avec AFP

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Football : le PSG officialise Luis Campos, en attendant Zidane ?

Kylian Mbappé annonce qu'il reste au PSG, la fin d'un long suspense

SAGA MBAPPÉ

Football : Kylian Mbappé reste à Paris, "un grand jour pour le PSG"

BBC

Foals on feral nights out, becoming a trio and filming in Kyiv

By Mark SavageBBC Music Correspondent

Foals' reputation as a live band precedes them.

Fierce, intense and teetering towards self-inflicted injury, their shows frequently end with frontman Yannis Philippakis climbing the rigging, invading the moshpit and punching the microphone to his chest.

Named the UK's best live act by readers of NME and Q magazine (RIP), the band suffered through the pandemic more than most.

"Music exists with people, in reality," says Philippakis. "That's where, as a musician, you get all of your reciprocal energy.

"To me, there's nothing deep about doing something on Twitter or YouTube. I want to feel a physical human connection, and that's done face to face, in a room, playing music."

When the group finally returned to the stage this year, the relief was palpable. But it took a minute for the band and their audience to calibrate.

"I sensed that, for a lot of people, they'd not been to a show since pre-pandemic, so there was a slight timidity or figuring-it-out for the first couple of tracks.

"But once it clicked, the show elevated. There was a relief and a release, on top of the atmosphere of a normal show."

Foals are about to kick off a summer of festivals, with headline slots at Latitude and Glastonbury's Other Stage. And with perfect timing, they've just recorded the most festival-ready album of their career.

Life Is Yours is an effervescent palate-cleanser after the two-part Everything Not Saved Will Be Lost project in 2019. Where those records dealt with crumbling political systems and climate catastrophe, their new music embraces the joyous possibilities of life, "lost in the sugar rush" and "running through open doors" after lockdown.

The tracks include Looking High, a love letter to the band's early days, when they moved from Oxford to a Peckham squat they dubbed Squallyoaks, playing "feral" house parties and scraping to make ends meet.

Philippakis, whose lyrics more typically dwell on techno-fear and human nature, says the nostalgia was forced upon him.

"I like to write when I'm travelling, or when I'm out and about in pubs, in direct contact with the world," he says. "Obviously, when everything went quiet, I wasn't getting any of that... but I didn't want to write a dark, introverted pandemic record.

"So what was left for me was to try and access places in the past and use the songs as a kind of transporter - looking back to our early 20s and random nights out and the start of the band."

Even so, he says, Looking High's sepia-toned memories shift from a major to a minor key, "because those clubs are all closed down now and our friends have moved out of Oxford".

You can remember the past, but you can't relive it.

That's especially true for Foals who, since 2018, have lost two of their founding members.

Bassist Walter Gervers was first to leave, stepping away to start a family. Keyboard player Edwin Congreave followed last year, partly to pursue a postgraduate degree in economics at Cambridge University, but also because he'd grown uncomfortable with the environmental impact of the band's touring schedule.

Becoming a trio changed the band's dynamic. In the studio, they ditched the dense orchestrations of Everything Not Saved Will Be Lost and cooked up a series of sunny, kinetic disco-house grooves.

"We experimented with lots of percussion, different drum kits," says Philippakis. "Really paying deep attention to any kind of rhythmic nuance and making sure the groove was absolutely solid.

"Sometimes we would take days before we'd record anything other than the drums."

On one song, drummer Jack Bevan even played his part extra fast so they could slow down the recording and give the beat more oomph.

BTS recording Crest of the Wave drums. We played them fast and slowed them down so they would sound extra fat 🌊🌷🌊 https://t.co/DCYhi8r06m #LifeIsYours pic.twitter.com/Mf8qZzBoYm

This is Foals' "most light-footed record", says Philippakis, something he puts down to the guerrilla-style recording sessions, which saw the band drop into studios for two or three days at a time instead of sweating out the album in a prolonged slog.

"It kept the perfectionist streak at bay," he laughs. "We weren't agonising over things. We just were getting on with it."

Reviewers have praised the record's shimmering vibes. "You can't help from being sucked into its eye-popping sheen," wrote Jamie Wilde in The Skinny; while DIY described it as "the sound of a band bounding back into the saddle" after the pandemic.

"We worried that we'd be releasing the record into some sort of digital void, so we're really excited," reflects Philippakis. "It's there to meet the summer, which is exactly how we wanted it."

One song that's already become a live highlight is the recent single 2am, a synth-driven floor-stomper about losing yourself to the night.

"That one was written in the depths [of lockdown] when I was really pining for some sociability," says the singer. "It's a song about craving a messy night, in all of its messiness, where you make decisions at 2am that lead you to somewhere you didn't expect."

For the video, they contacted director Tanu Muiño, best known for the bounteous visuals of songs like Lil Nas X's Montero (Call Me By Your Name) and Cardi B's Up.

The clip opens with Philippakis out drinking, before he's dragged into a bizarre dreamscape of labyrinths and inescapable rooms.

Muiño built the sets in a warehouse in her home country, Ukraine, just as tanks and troops were beginning to gather on the border at the start of 2022. The band were aware of the rising tensions, but decided to fly to Kyiv anyway, after speaking to the crew.

"No-one really thought there would actually be a conflict. The vibe was that it was sabre rattling," Philippakis recalls.

"The day was quite joyous. The video itself is really fun, and we went out afterwards in Kyiv and had a big night.

"When you contrast that with what's going on now, and how all of that youth and optimism has been brutalised and truncated and people are having to leave... it's just horrific."

The singer has a long history with the country, which he first visited in his teens to trace his ancestry.

"Most people were going to Thailand on gap years and I went to Ukraine," he recalls. "It was all very closed off. I went to the steps in Odessa where they shot Battleship Potemkin, which is a famous landmark, and there were no tourists.

"But as we went there more with the band, it was clear how much it was opening up and becoming more progressive. It felt happier and more optimistic... and seeing how all of that can just be stopped within 100 days, that's the bit that really shocks me."

He's still in touch with Muiño and the crew, many of whom have fled to the UK. He hopes to get some of them to the Foals shows over the summer. Glastonbury will be a particular highlight.

"To be playing that stage after the festival's been away for three years, and after all of the frustration and the lack of music in that time, is really special.

"And for us to be providing the soundtrack for people coming together at that festival on that first night... I mean, it's gonna be electric."

And post-pandemic, does Philippakis have any reservations about throwing himself into the audience?

"I haven't crowd-surfed, but I have been in the crowd and getting up to some mad stuff," he says.

"I think it's fine now. I feel like last summer was different. Now it's time."

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Climate change: Rich nations accused of 'betrayal' at Bonn talks

By Matt McGrathEnvironment correspondent, Bonn

Climate talks in Bonn headed into their final day with rich nations accused of betraying the developing world.

Poorer countries say that a promise they would be compensated for the damage done by richer countries' emissions would be honoured this year.

They believed that new money to pay for the impacts of climate change that they can't adapt to would be set up.

But in the discussions in Bonn, they say the issue has been side-lined by the US and Europe.

For many participants, a concept known as loss and damage has become the key issue in the global climate negotiations.

Developing country participants say climate impacts on their countries are more severe than on the richer nations and they have less financial capacity to cope.

"We are already living with loss and damages for the last 25 years," said Adriana Vasquez Rodriquez from the Association La Ruta del Clima, a Costa Rican environmental group.

"We have families who have lost their houses, their crops, their lives, and no-one is paying for that, we are running out of resources, and at the same time, we are depending on debt."

The developing nations argue that the climate change they are experiencing has been caused by historic carbon emissions that originated in richer countries. They say that Europe and the US have a responsibility now to pay for these losses and damages.

The US and Europe don't agree. They fear that if they pay for historic emissions it could put their countries on the hook for billions of dollars for decades or even centuries to come.

The issue came to a head at the 2021 UN climate conference in Glasgow, known as COP26, where what's been termed a "delicate compromise" was reached.

The island states and developing countries would agree to the Glasgow climate pact with a big focus on cutting carbon, if the richer nations would finally set up a process that would fund loss and damage.

"The compromise was based on an understanding that countries would be willing to start talking and taking decisions on dealing with how to get that finance flowing for loss and damage," said Alex Scott from E3G, an environmental think tank.

"And we haven't seen that come to fruition here. Instead, we've seen a workshop set up to talk about how we can fix some of the problems."

The compromise involved the setting up of the Glasgow dialogue on loss and damage, which had its first workshop meeting here in Bonn.

Poorer nations hoped that this mainly technical meeting would formally put loss and damage on the agenda for political leaders due to meet at COP27 in Sharm El-Sheikh in November.

But, as yet, that hasn't happened as several countries are opposed.

If no progress is made, many participants say this would be a significant blow to unity ahead of COP27.

"It would be tragic," said ambassador Conrod Hunte, lead negotiator for the Alliance of Small Island States (AOSIS).

"What has been achieved here? Not much, I would say, there's still a lot more to achieve. Am I happy? No, I'm not happy."

Climate campaigners went much further than the diplomats.

"Vulnerable nations are being betrayed by rich countries. The EU, US, others have been blocking progress on loss and damage finance," tweeted Tasneem Essop from CAN International.

"We are extremely disappointed at what's happening at the negotiations at Bonn."

Some took aim at US climate envoy John Kerry who told the BBC at the start of this meeting that the world was "cooked" if carbon emissions weren't cut rapidly.

"Global south countries are doing everything to get the US, the largest historic emitter, to pay for the harms they have caused," said Rachel Rose Jackson from Corporate Accountability.

"Meanwhile the US cooks up delay after delay to avoid taking any responsibility or action on the climate crisis. It's not the US that's 'cooked'. They're doing the cooking."

With one day of talking left, there is some hope that a compromise can be found to put loss and damage on the agenda for the COP in Egypt.

Follow Matt on Twitter @mattmcgrathbbc.

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Rachat de Twitter : Elon Musk accuse la société de dissimuler des informations et menace de retirer son offre

Le feuilleton Twitter – Elon Musk ne semble pas près de se terminer. Plus d’un mois après l’annonce du rachat du réseau social par le multimilliardaire, le dossier n’est toujours pas finalisé. Pire encore, l’excentrique patron de Tesla et SpaceX semble prendre un malin plaisir à souffler le chaud et le froid. Lundi 6 juin, rapporte BFMTV, il a une nouvelle fois menacé la direction de Twitter d’annuler l’ensemble de l’opération.

Dans un document publié ce lundi, il explique notamment que l’entreprise californienne « résiste activement » à plusieurs de ses demandes d’informations, notamment autour du nombre de faux comptes existant sur l’application. Une résistance qu’Elon Musk estime être une violation manifeste des engagements pris par le réseau social dans le cadre des négociations.

Un dernier obstacle d’importance

« Elon Musk se réserve tous les droits en résultant, y compris son droit de ne pas consommer la transaction et son droit de résilier l’accord de fusion », est-il écrit noir sur blanc dans le document précité, adressé au responsable juridique de Twitter. Depuis le début des discussions, le réseau social assure que les faux comptes ne représente que 5% des utilisateurs inscrits sur la plateforme.

La question des faux comptes est primordiale dans le cadre du rachat de Twitter. « Comment les annonceurs peuvent-ils savoir ce qu’ils paient vraiment ? », avait déjà déclaré Elon Musk par le passé, estimant qu’un tel sujet est « une question fondamentale pour la santé financière de Twitter. » Et donc, fatalement, pour la viabilité d’un tel rachat. Reste à savoir si cet ultime obstacle sera levé : en attendant, les autorités américaines de la concurrence ne sont pas saisies du dossier, ce qui équivaut à un feu vert laissant le champ libre à la finalisation du rachat.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - Monde

US Open : les joueurs russes et biélorusses autorisés à participer sous drapeau neutre

Publié le : 14/06/2022 - 22:29

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Alors que la guerre fait rage en Ukraine, les joueuses et joueurs russes et biélorusses, exclus de Wimbledon, sont en revanche autorisés à participer à l'US Open 2022, mais uniquement sous un drapeau neutre.

Le champion russe de tennis Daniil Medvedev va pouvoir défendre son titre à l'US Open. Le Grand Chelem new-yorkais, contrairement à Wimbledon qui les a exclus, a en effet décidé d'autoriser, mardi 14 juin, Russes et Biélorusses à participer à l'épreuve, uniquement sous un drapeau neutre, dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine.

"La Fédération américaine de tennis autorisera les joueurs russes et biélorusses à participer à l'US Open 2022, mais uniquement sous un drapeau neutre. Aux côtés des autres tournois majeurs, de la Fédération internationale, des circuits masculin ATP et féminin WTA, l'USTA a déjà condamné et continue de condamner l'invasion injustifiée de l'Ukraine par la Russie", indique un communiqué de l'instance.

"L'USTA, aux côtés de ces organes du tennis, a soutenu la mise au ban des fédérations de tennis de Russie et de la Biélorussie et donc de toutes les compétitions internationales par équipes, ainsi que la directive imposant aux joueurs de ces pays de jouer sous un drapeau neutre lorsqu'ils concourent en dehors des compétitions internationales par équipes", ajoute-t-elle. 

USTA Statement Regarding Russian and Belarusian Players:

June 14, 2022

Des positions différentes selon les tournois

Ce faisant, l'US Open, qui "permet à tous les joueurs éligibles, quelle que soit leur nationalité, de participer à l'US Open 2022", opte pour la même ouverture auprès des joueurs et joueuses russes et biélorusses que Roland-Garros, qui les a autorisés à participer à l'épreuve il y a trois semaines, à la même condition du drapeau neutre.

Au printemps, les Masters 1000 d'Indian Wells et de Miami avaient adopté la même position, en autorisant ces sportifs à prendre part à leur tournoi, en dépit de protestations de certains joueurs et joueuses ukrainiens demandant qu'ils soient interdits de compétitions. 

L'USTA dit vouloir lancer une série d'initiatives visant à amplifier les efforts humanitaires déjà en œuvre pour l'Ukraine, notamment en s'engageant à "apporter un soutien financier important, dont les détails seront annoncés prochainement". 

La décision des organisateurs de Wimbledon d'exclure les joueuses et joueurs russes et biélorusses avait suscité des réactions plutôt critiques, et l'ATP et la WTA ont décidé de ne pas distribuer de points pour le tournoi cette année.

Avec AFP

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M. Macron veut un investissement « clair et fort » pour consolider le modèle d’armée complet

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

En 2021, le gouvernement a procédé à un « ajustement » de la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 alors qu’il était prévu d’actualiser cette dernière par voie parlementaire, comme le prévoyait son article 7, pour en préciser les dernières annuités de sa trajectoire financière « en prenant en compte la situation macroéconomique ».

S’il fut critiqué par les parlementaires [et en particulier par les sénateurs], cet ajustement de la LPM se déclina selon trois axes : « Mieux détecter et contrer », « Mieux se protéger » et « Mieux se préparer ». Et il était alors question de développer certaines capacités [à enveloppe constante, ndlr], notamment dans les domaines du NRBC [nucléaire – radiologique – biologique et chimique], de la lutte anti-drone, du spatial, du cyber et de la « guerre des fonds marins ».

Depuis, le budget des armées a été porté à 40,9 milliards d’euros [moins une annulation de crédits de 300 millions qui devraient cependant être récupérés là l’occasion de le prochaine loi de finances rectificative], la Russie a envahi l’Ukraine et… la Cour des comptes a publié un rapport dans lequel elle a estimé que, compte tenu de la dégradation des finances publiques et de l’évolution défavorables des paramètres macro-économiques, le modèle d’armée complet ne serait plus tenable, sauf à consentir un effort financier important aux dépens d’autres priorités gouvernementales.

Or, d’après les propos qu’il a tenus à l’occasion de l’ouverture du salon de l’armement terrestre Eurosatory 2022, ce 13 juin, le président Macron envisage des investissements supplémentaires pour les armées.

« J’ai demandé au ministre [des Armées] et au chef d’état-major des armées de mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette Loi de programmation militaire à l’aune du contexte géopolitique », a-t-il annoncé. « Ce travail donnera lieu […] à une nouvelle planification et à un investissement dans la durée, clair et fort, de la Nation pour pouvoir accompagner ce bouleversement du monde, consolider notre modèle d’armée complet mais aussi nous positionner encore plus fortement sur l’évolution à la fois de la menace et des réalités que nous sommes en train de vivre aussi bien sur le théâtre sahélien que dans cette guerre de haute intensité revenue sur le sol européen », a déclaré Emmanuel Macron.

Cela étant, « nous n’avons pas attendu les changements stratégiques pour réinvestir », a-t-il rappelé, dans une allusion à la hausse continue du budget des armées depuis cinq ans. Mais la guerre en Ukraine fait peser une « exigence supplémentaire pour aller plus vite, plus fort, au moindre coût », a-t-il estimé.

« Il nous reste beaucoup à faire pour nous adapter aux transformations profondes que nous sommes en train de vivre. Et pour qui douterait de l’urgence de ces efforts, il suffit de regarder une fois encore, vers l’Ukraine, dont les soldats réclament un armement de qualité et qui sont en droit d’avoir une réponse là aussi de notre part », a fait valoir le chef de l’État. Aussi, a-t-il poursuivi, « nous prendrons les décisions des investissements et nous aurons les exigences qui vont avec ».

Et cela passera par une « economie de guerre », dans laquelle, a estimé M. Macon, la France est « entrée » et « dans laquelle nous allons durablement nous organiser » car « on ne peut plus vitre avec la grammaire d’il y a un an ».

À propos d’économie de guerre, et selon des informations du quotidien Le Monde, la Direction générale de l’armement [DGA] est en train d’élaborer un texte législatif qui permettrait de réquisitionner certaines capacités de production ainsi que des matériaux critiques [titane, métaux rares, etc] et des composants [semi-conducteurs] à des fins militaires. Il s’agirait de s’inspirer du « Defense Priorities and Allocations System Program » [DPAS] qui, en vigueur aux États-Unis depuis la guerre de Corée, autorise le Pentagone à mobiliser et réorienter des ressources à des fins de sécurité nationale.

Par ailleurs, M. Macron a une nouvelle fois plaidé en faveur de davantage de coopération européenne en matière de défense. « Ne repartons pas de l’avant pour reproduire les erreurs du passé, dépenser beaucoup pour acheter ailleurs n’est pas une bonne idée », a-t-il soutenu, alors que l’industrie américaine de l’armement devrait profiter d’une bonne partie du « fonds spécial » mis en place par l’Allemagne pour financer la remontée en puissance de ses forces armées. « L’heure est à la mise en place d’une préférence européenne », a-t-il dit. « Nous avons besoin de renforcer une industrie et une base industrielle et technologique de défense européenne beaucoup plus forte et beaucoup plus exigeante […] sinon nous construirons les dépendances de demain », a-t-il insisté.

Valeurs Actuelles

Immobilier : l’heure des arbitrages

La crise sanitaire du Covid restera à jamais dans les mémoires des professionnels de l’immobilier. Et pas seulement pour la hausse des prix (+ 7,1 % en 2021) qui a suivi : après tout, le marché de la pierre est sur une tendance vertigineuse depuis plus de vingt ans. D’abord à Paris, où les prix au mètre carré ont franchi la barre des 10 000 euros, après avoir triplé en euros constants depuis 2001, mais aussi dans le reste du territoire, où ils augmentent désormais plus rapidement que dans la capitale.

Les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes

Non, ce que nous retiendrons de la pandémie, c’est l’appel de la chlorophylle et de l’iode qu’ont ressenti les Français après les confinements. Et plus qu’une envie de grand air, la crise sanitaire a créé chez les Français un besoin d’espace. En ville comme à la campagne, ils veulent plus de volume, une pièce supplémentaire ou des espaces verts. Avec le Covid, les propriétaires se sont parfois rendu compte qu’ils avaient sacrifié leur confort de vie pour habiter au plus près de leur travail. Depuis un an et demi, ils sont revenus aux fondamentaux, une quête de “mieux vivre”. « Cela s’est traduit par une vague sans précédent de Paris vers la province et des villes vers la campagne », observe Olivier de Chabot-Tramecourt, directeur général de Mercure.

Le marche du luxe se porte bien

« Un besoin de reconnexion avec la nature et les provinces françaises » , décrypte Bertrand Couturié, directeur associé de Barnes Propriétés et Châteaux. Jamais le marché du luxe, en particulier celui des maisons avec jardin à Neuilly-sur-Seine ou à Saint-Cloud, ne s’est aussi bien porté. Chez Féau, les transactions sur les biens de plus de 3 millions d’euros ont augmenté de 188 % depuis le premier quadrimestre 2019 ! « Et les durées de commercialisation des produits sans défaut avec un espace extérieur n’ont jamais été aussi courtes ; de fait, les prix sont résolument orientés à la hausse » , analyse Charles-Marie Jottras, président de Daniel Féau. De son côté, le président de Barnes, Thibault de Saint Vincent, ajoute : « À Paris ou en proche banlieue, les terrasses qui ouvrent de plain-pied sur un salon, qui se pondéraient auparavant à 50 %, se valorisent désormais au prix d’un mètre carré intérieur. »

On peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part

L’autre effet de la pandémie se mesure sur les marchés financiers. Les flux de liquidités des banques centrales ont propulsé les Bourses mondiales à des valorisations record : dans cet environnement risqué, l’immobilier, notamment le patrimoine de jouissance, c’est-à-dire la résidence principale mais aussi secondaire, est devenu plus que jamais une valeur refuge. Avec, à la clé, une modification du profil des candidats aux maisons de campagne : « Avant le Covid, notre clientèle était essentiellement composée de passionnés de vieilles pierres. Dès le premier confinement, nous avons observé l’arrivée d’une clientèle en quête de verdure, qui présentait un fort pouvoir d’achat et cherchait tous les attributs de confort moderne » , précise Olivier de Chabot-Tramecourt.

« Avec l’acceptation durable du télétravail, la crise sanitaire a entraîné l’apparition d’un nouveau concept : la résidence semi-principale ou semi-secondaire », renchérit Bertrand Couturié. En somme, un temps partagé entre deux lieux de vie ; le plus souvent un appartement à Paris ou dans une grande métropole et une maison de campagne ou en bord de mer. Au cours des dernières années, les marchés de Bordeaux, Nantes et Rennes ont pleinement profité de l’effet TGV. Ce phénomène a conduit à des hausses de prix spectaculaires. De la même façon, on peut anticiper un engouement pour le Sud-Ouest avec les prolongements de la ligne TGV de Bordeaux vers Toulouse d’une part et Dax d’autre part. Mais il est difficile de mesurer l’ampleur de ce mouvement, car le marché régional est déjà très tendu. Plus que l’accessibilité, c’est l’absence de nuisance sonore ou visuelle qui constitue le premier critère de choix.

Même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote

« Plusieurs de nos clients se sont installés au Cap-Ferret, sur la Côte basque ou sur la Côte d’Azur dans l’optique d’y passer entre trois et sept mois par an. Mais après négociation avec leur employeur, ces résidences semi-secondaires deviennent principales » , confie Thibault de Saint Vincent. Il cite l’exemple d’une famille qui se partageait entre son appartement parisien à Montmartre et sa maison à Saint-Malo, avant qu’un rapprochement professionnel ne lui permette de s’installer complètement dans cette dernière.

De nouvelles envies

Les régions qui combinent la proximité de Paris – entre une et deux heures de la capitale – et la facilité d’accès aux gares sont aussi les grandes gagnantes. Parmi les plus prisées, la Normandie, réputée pour ses nombreux loisirs (golf, équitation, chasse… ). Les agences immobilières – dont Sotheby’s, qui vient d’ouvrir une agence à Rouen – ne s’y sont pas trompées. Les biens au prix élevé (1,3 million d’euros pour une maison de 200 mètres carrés à Deauville dans l’agence Daniel Féau, 2,94 millions pour une propriété de 300 mètres carrés à Honfleur chez Barnes) partent parfois en moins d’une semaine et les offres manquent. Le même phénomène s’observe dans le Perche, où les prix oscillent autour de 1,25 million d’euros pour une magnifique propriété à proximité de Mortagne-au-Perche (agence Patrice Besse) et, dans une moindre mesure, en Bourgogne, en particulier sur la côte viticole qui s’étend de Mâcon à Dijon. La région Hauts-de-France, totalement délaissée jusqu’en 2019 et dont les prix sont jusqu’à deux fois inférieurs à ceux de la Normandie, reprend aussi des couleurs.

En cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille.

Signe de ce nouvel attrait, même le marché des châteaux, sinistré depuis quarante ans, a retrouvé la cote. « Nous vendons trois fois plus de châteaux qu’avant la crise sanitaire. Même dans des régions peu attirantes, la dynamique est là », poursuit Charles-Marie Jottras. Mais attention, acheter un château, ou plus simplement une maison de campagne, engage une vie ; il faut de la passion et une envie manifeste d’investissement, pas seulement financier mais aussi en moyens humains, en énergie, en temps. « Choisissez votre propriété en fonction de votre projet de vie et surtout de vos moyens. Ce n’est pas le château qui s’adapte au châtelain mais bien l’inverse » , glisse Olivier de Chabot-Tramecourt.

L’année 2021 a été celle de tous les records. 2022 sera sans doute une année moins florissante, d’abord parce que la hausse des prix de l’immobilier – et de ceux des matières premières nécessaires aux travaux – a réduit le pouvoir d’achat des ménages. Ensuite parce qu’on ne peut exclure le risque de hausse des taux d’intérêt, même si, pour l’heure, la compétition entre les banques permet encore d’obtenir d’excellentes conditions de crédit. « Depuis plusieurs décennies, les biens luxueux sont beaucoup moins impactés par la hausse des taux que le reste du marché » , estime Charles-Marie Jottras. Il rappelle qu’en cas de nouvelle crise sanitaire – ou économique -, la pierre permet de sécuriser sa vie de famille. En plus de son patrimoine.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Covid: Dozens of Covid cases linked to Beijing bar

By Michael Bristow and George WrightBBC News

A total of 166 Covid infections in China have been linked to a single bar in the capital Beijing, officials say.

A government spokesman described the outbreak as "ferocious".

All residents living in the area where the bar is located will be tested over the next three days.

The number of infections in the city is low by international standards but high for China, which is the world's only major economy still maintaining a "zero Covid" policy.

The outbreak was traced to a venue called the Heaven Supermarket Bar, in the well-known entertainment area of Sanlitun in Chaoyang district.

Two buildings housing hundreds of people in Chaoyang were put under strict lockdown on Sunday after a positive case was reported, a residential committee worker told Reuters news agency.

Some people in Beijing said they were sent texts telling them to report to authorities if they had recently visited Sanlitun's bars.

Chinese officials have reversed the relaxation of some Covid rules in Beijing because of the outbreak.

Most children in the capital will not return to school next week as originally planned, officials said.

The capital has reported 1,997 local Covid cases since 22 April.

China's overall policy of "zero Covid" remains in place and people catching Covid face quarantine or hospital.

Their close contacts also face the prospect of removal to quarantine and the area immediately around where they live being locked down again.

The city of Shanghai, the country's economic centre and a global trade hub, recently eased Covid curbs after a two-month lockdown.

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Relief and caution as Shanghai returns to life

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France24 - Monde

Tennis : le retour surprise de Serena Williams à Wimbledon

Publié le : 14/06/2022 - 18:33

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Près d'un an après son dernier match, écourté par une blessure, et des mois passés loin des courts au point de laisser son coach s'engager au côté d'une autre joueuse, Serena Williams a annoncé qu'elle serait présente dans deux semaines à Wimbledon (27 juin-10 juillet).

Un an après son abandon au premier tour de Wimbledon, la star du tennis Serena Williams va faire son retour à la compétition lors du tournoi londonien (27 juin-10 juillet).

La championne aux 23 titres du Grand Chelem a annoncé la nouvelle, mardi 14 juin, par un message posté sur Instagram empreint de mystère et d'espoir. "SW (pour Serena Williams, NDLR) et SW 19 (le code postal de Wimbledon). C'est un rendez-vous ! On se voit là-bas", a écrit l'ancienne N.1 mondiale.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Serena Williams (@serenawilliams)

Sans son entraîneur habituel

L'Américaine de 40 ans, qui a remporté sept fois le titre sur le gazon londonien, est retombée à la 1 208e place mondiale. Elle n'a donc pas pu utiliser son classement protégé (possibilité offerte aux joueurs écartés du circuit pour de longues blessures) et n'a pu que compter sur une des wild cards (invitations distribuées par les organisateurs) pour intégrer le tableau.

La cadette des sœurs Williams jouera bien son 21e Wimbledon en simple, après en avoir soulevé le trophée en 2002, 2003, 2009, 2010, 2012, 2015 et 2016. Elle y avait encore atteint la finale en 2018 et 2019 sans jamais parvenir à remporter ce 24e titre majeur qui lui aurait permis d'égaler le record de Margaret Court.

Cette année, outre l'inconnue liée à son manque de jeu, elle sera privée de l'appui de son entraîneur, Patrick Mouratoglou, qui est désormais coach de Simona Halep.

L'entraîneur français avait annoncé le 7 avril que Serena Williams, qu'il accompagnait depuis 2012 (avec durant cette période 10 tournois du Grand Chelem supplémentaires au palmarès de l'Américaine) mais qui ne jouait plus en compétition depuis des mois, lui avait laissé une "porte ouverte" pour qu'il travaille avec quelqu'un d'autre "au moins à court terme".

Sans son coach vedette, sans repères, avec une préparation physique qui ne sera vraisemblablement pas optimale, le retour de Serena Williams à Wimbledon ne s'annonce pas forcément triomphal.

Pour toute préparation, elle refera ses tout premiers pas en compétition la semaine prochaine sur le gazon d'Eastbourne, où elle jouera le double associée à la Tunisienne Ons Jabeur (4e mondiale en simple). "Je suis très heureuse de revenir (à Eastbourne) en Angleterre et d'être de retour sur gazon, une surface qui m'a tellement réussi durant ma carrière", rappelle l'Américaine dans un communiqué de la Fédération anglaise de tennis (LTA).

Son 73e et dernier titre remonte au 12 janvier 2020 à Auckland. C'était aussi sa dernière finale.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Wimbledon : blessée et en larmes, Serena Williams abandonne dès le premier tour

Lewis Hamilton et Serena Williams s'impliquent dans le rachat de Chelsea

Tennis : blessée, l'Américaine Serena Williams renonce à l'US Open 2021

BBC

Anglo-Saxon burial ground unearthed at HS2 site in Buckinghamshire

An Anglo-Saxon burial ground with 138 graves found along the route of HS2 is one of the largest ever uncovered in the UK, experts have said.

A skeleton with a weapon embedded in it, jewellery and weapons were among the finds in Wendover, Buckinghamshire.

Evidence of Neolithic, Bronze Age, Iron Age and Roman activity was also found.

Archaeologist Rachel Wood said the site's significance for the "historical and archaeological understanding" of Anglo-Saxon Britain was "huge".

The site contained 141 regular burials and five cremation burials. The male skeleton was found with a sharp iron object embedded into its spine, which experts believe may have caused or factored into his death.

Other items unearthed in the excavation last year include 89 brooches, more than 2,000 amber beads, 51 knives, 40 buckles and 15 spearheads.

A number of objects likely to have been used for grooming were also found, including toiletry sets with ear wax removers and toothpicks, tweezers, combs and even a cosmetic tube that might have been used as eyeliner or similar.

The discoveries have been filmed for historian Dan Snow's streaming service History Hit.

Speaking on his podcast, the presenter said: "This stunning set of discoveries on the HS2 route can tell us more about how our predecessors lived, fought and ultimately died.

"It is one of the best and most revealing post Roman sites in the country and it was thrilling to join the team as they uncovered their wonderful finds."

A female body was found buried with an array of high quality goods such as a complete ornate glass bowl made of pale green glass, multiple rings made of copper alloy, a silver "zoomorphic" ring, brooches, discs, iron belt fittings and objects made of ivory.

A team of about 30 field archaeologists from INFRA JV, working on behalf of HS2's contractor Fusion JV, completed field work at the site in 2021.

Analysis: Jo Black, East of England Correspondent, BBC News

The high speed rail line is a divisive project but away from the politics and debates, the programme is revealing secrets about Britain's past.

For the last five years, more than 1,000 archaeologists have excavated more than 60 sites.

This latest find is being described as rare and of national significance - it's being compared to that of Sutton Hoo, where an Anglo-Saxon ship was found in 1939 and thought to be the final resting place of the 7th Century King Raedwald.

For some - even important archaeological discoveries still don't justify the construction of HS2 but for others this is chance to explore periods of our hidden history.

Ms Wood, lead archaeologist for Fusion JV, said: "The significance of this site for our historical and archaeological understanding of Anglo-Saxon Britain is huge.

"It is not a site I would ever have anticipated finding - to have found one of these burials would have been astonishing, so to have found so many is quite unbelievable."

She described it as a unique find due its size and scale.

"We have 141 individuals here, that's quite a large cemetery for the time that we know about, and over 70% of them have been found with objects which is really unusual," she said.

"Normally you might find one or two individuals in a small cemetery might have a comb with them or something like that and here we have so many individuals with multiple objects from weaponry to jewellery to grooming kits."

A pair of small square-headed brooches were also excavated - a miniature form of the great square-headed brooch, such as the famous Chessell Down Brooch on display at the British Museum.

Two glass cone beakers that would have been used for drinking liquids such as wine were also found and suggest those buried might have had access to fine beverages from abroad.

Mike Court, lead archaeologist for HS2 Ltd, said: "We are just at the beginning of our understanding of how the discoveries will improve our historical knowledge of Britain.

"The archaeological finds made at this site in Wendover will not only be of interest to the local community but are of national importance, providing a valuable insight into life in Anglo-Saxon Britain."

The discoveries will be featured in a programme on Dan Snow's History Hit released on Thursday.

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Valeurs Actuelles

Vivre l’Harmonie à l’île Maurice

Lîle Maurice fut créée d’abord, et ensuite le paradis fut copié sur l’île Maurice… Une citation de Mark Twain tirée de son ouvrage Following The Equator. Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels (déjà implanté sur l’île depuis 1952 avec 8 hôtels) s’en sont sans doute inspirés pour leur projet immobilier, Harmonie Golf & Beach Estate. S’étendant sur une surface de 150 hectares sur la côte ouest de l’île, précisément aux Salines à Rivière Noire, il prévoit la construction, à terme, de 220 villas de luxe, destinées aux acheteurs mauriciens comme étrangers, bâties autour d’un golf de 18 trous, dessiné par Sandlake Golf Design. D’un montant de 250 millions d’euros, il devrait voir le jour en 2025 (pour la première phase) et sera commercialisé en France par un des grands spécialistes de l’immobilier de prestige, Vaneau Luxury Real Estate.

Trois types de villas (les Harmonie Golf Villas), disposant de 3 chambres avec salle de bains, nichées sur des surfaces moyennes de 2 000 mètres carrés, sont proposées à la vente, chacune ayant une orientation principale : le modèle N (pour nord, située face au golf et à la montagne de la Tourelle du Tamarin, surface intérieure nette de 169 mètres carrés pour une surface bâtie de 401 mètres carrés), le modèle W (pour ouest, face au coucher de soleil, 177 mètres carrés pour 430) et le modèle S (pour sud, avec vue sur la mer et la péninsule du Morne, 204 mètres carrés pour 507). Chaque acheteur pourra ensuite choisir entre trois types de décoration (Typik, Metalik et Basaltik).

Semaris Property Development Ltd et Beachcomber Resorts & Hotels ont apporté un soin particulier à l’aspect durabilité du projet. Pour chaque villa, l’agence JFA Architects s’est inspirée de la maison de type créole, et a œuvré pour réduire les besoins en énergie (- 30 % par rapport à la norme internationale EarthCheck). Cela a été rendu possible en favorisant la circulation naturelle et transversale de l’air autour d’un patio central à l’allure tropicale, et en utilisant des matériaux à faible empreinte carbone, sélectionnés pour leurs propriétés visant à diminuer la quantité de chaleur et purifier la qualité de l’air.

Le prix catalogue – les villas sont commercialisées en Vefa (vente en l’état futur d’achèvement), sous le cadre légal du Property Development Scheme -varie entre 1,49 million d’euros pour la villa N et 1,61 million pour le modèle S. Ce prix pourra augmenter en fonction des options retenues par les acquéreurs ; il y en a une vingtaine disponibles, dont l’installation de panneaux solaires photovoltaïques (et ce, afin d’avoir une villa 100 % hors réseau électrique) et une quatrième chambre. Il conviendra ensuite de prévoir des charges mensuelles de gestion d’environ 500 euros.

Les promoteurs du projet se sont également engagés à soutenir le progrès économique et social de la région : 5 000 emplois sur le site devraient être créés pendant les trois phases de construction, dont 1 500 lors de la première qui comprendra la construction de 81 villas, du club house et des 9 premiers trous du parcours, tandis qu’il devrait y avoir à terme 500 emplois permanents créés. Il y aura aussi un programme social de 1 million d’euros destiné à l’éducation des jeunes, la formation des adultes, la culture, les loisirs et le sport, l’entrepreneuriat et l’amélioration des conditions de vie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - Monde

Le dérèglement climatique responsable de vagues de chaleur de plus en plus précoces

Publié le : 15/06/2022 - 21:02

Pauline ROUQUETTE Suivre

Une vague de chaleur particulièrement intense touche la France dès mercredi. Selon les météorologues, la survenue de plus en plus précoce de ces événements extrêmes est directement liée au réchauffement climatique dû aux activités humaines.

Les vagues de chaleur sont devenues habituelles, mais celle-ci a de quoi nous surprendre. La planète se réchauffe et les conséquences se font ressentir de plus en plus tôt. Arrivée tout juste d'Espagne, une vague de chaleur s'installe mercredi 15 juin en France avec des températures prévues pour dépasser les 30 °C dans la plupart des régions. Le mercure devrait encore s'affoler en franchissant le seuil des 40 °C, vendredi.

En France, prévisionnistes et météorologues qualifient cet épisode de "remarquablement précoce". Jusqu'ici, les épisodes caniculaires survenaient en août ou en juillet. Cette précocité est inédite. C'est inquiétant, et c'est avéré : le réchauffement climatique lié aux activités humaines en porte la responsabilité.

"Avec le dérèglement climatique, ces événements arrivent plus tôt et durent jusqu’à plus tard dans l’année, ils sont aussi plus intenses que ce qu’ils ont pu être dans le passé", explique Aglaé Jezequel, climatologue. "Aujourd'hui, c'est l'exception, mais le climat change et nous pouvons déjà nous attendre à ce que les canicules arrivent de manière plus précoce".

Un avant-goût de notre climat futur

L'extrême va-t-il progressivement devenir la norme ? Oui, si l'on reste passifs face au dérèglement climatique, affirment les scientifiques. "Les conséquences de la canicule et l’augmentation des vagues de chaleur, nous sommes déjà en train de les vivre aujourd’hui, mais cela peut devenir bien pire dans le futur si l'on continue d’émettre des gaz à effet de serre (GES)", poursuit Aglaé Jezequel.

Pétrole, gaz, charbon. Pointés du doigt depuis bien longtemps, ce sont eux les principaux responsables du réchauffement de la planète. Le 12 décembre 2015, réunis à la COP21, les dirigeants mondiaux ont adopté l'historique Accord de Paris, énonçant des objectifs à long terme destinés à orienter l'ensemble des nations. Parmi ces engagements sur le climat, celui de réduire considérablement les émissions mondiales de GES dans le but de limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent, tout en poursuivant l'action menée pour le limiter encore davantage à 1,5 °C.

En septembre dernier, deux mois avant la COP 26 de Glasgow, désolé par un objectif très loin d'être atteint, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a alerté : "Le monde est sur un chemin catastrophique vers +2,7 °C de réchauffement".

>> À lire aussi : COP26 : charbon, "pertes et préjudices", déforestation... Que contient le pacte de Glasgow ?

La multiplication et l'intensification des vagues de chaleur aux quatre coins de la planète sont les manifestations les plus évidentes du réchauffement climatique provoqué par les émissions de GES. "On vit un avant-goût de notre climat futur et pour que cet avant-goût ne devienne pas la norme, il n'y a qu'une solution : réduire les émissions de GES dus à la combustion des énergies fossiles", martèle Christophe Cassou, climatologue, au micro de France Inter.

Selon le directeur de recherche au CNRS, également co-auteur du 6e rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), cette réduction doit être immédiate, soutenue dans le temps et à grande échelle. "Ce n'est pas dans trois ans, c'est maintenant, car c'est le cumul des émissions de CO2 qui compte pour le niveau de réchauffement, pour le niveau de risque, et pour le niveau d'occurrence de ces canicules."

C'est acquis! 🇪🇸🇫🇷vont subir cette semaine une #VagueDeChaleur #PlumeDeChaleur🥵. Seules incertitudes: intensité (entre exceptionnelle&record) & durée (liée à sa ± ext. geograph. vers Nord).Un 🧵pour décrire sa dynamique particulière, le lien avec #ChangementClimatique, etc.👇 pic.twitter.com/7RMpcHZ8FN

June 12, 2022

Des canicules également plus fréquentes et plus longues

Météo-France définit la vague de chaleur comme une augmentation continue des températures pendant au moins trois jours. Cela arrive lorsque l’indicateur thermique national (moyenne des températures quotidiennes de trente stations métropolitaines représentatives du climat français) reste au moins trois jours au-dessus de 23,4 °C, et atteint au moins une fois 25,3 °C.

En France, les données montrent bien la multiplication de ces vagues de chaleur. Sur les 43 phénomènes détectées depuis 1947, neuf ont eu lieu avant 1989, le reste entre 1989 et 2020 : soit "trois fois plus de vagues de chaleur ces 30 dernières années que durant les 42 années précédentes", souligne Météo-France.

"Le degré de réchauffement du pays par rapport au début du XXe est de 2 °C, donc supérieur à la moyenne globale (1,1 °C)", affirme Françoise Vimeux, climatologue, sur France 24. L'épisode de chaleur du mois de juin intervient après un printemps particulièrement chaud et sec ayant déjà provoqué, sur une grande partie de l'Hexagone, une sécheresse des sols faisant craindre pour les récoltes et crée des conditions propices pour les incendies. "Le mois de mai a été le plus chaud enregistré depuis que l'on dispose d'enregistrements météo", ajoute l'experte.

Et ce n'est que le début. "Aujourd'hui, la probabilité d'avoir une canicule est d'une chance sur dix ; en 2030, ce sera une chance sur 5 ; et vers 2050-2060, ce sera une chance sur deux", précise quant à lui Christophe Cassou.

Des canicules plus fréquentes, mais aussi plus longues. Au rythme qui est le nôtre actuellement, les projections de Météo France prévoient une moyenne de 20 à 35 jours de canicule par an à la fin du XXIe siècle (contre 3-4 jours à la fin du XXe siècle).

Or, de la durée des canicules dépendent les impacts, affirme Christophe Cassou. "Ce que l'on montre dans le rapport du Giec, c'est que ces canicules s'étendent plus longtemps sur les saisons, les saisons estivales sont plus grandes et vont avoir des impacts plus importants - y compris des canicules qui commencent tôt - dans la mesure où elles induisent des risques sur les rendements agricoles".

Mais le coût économique des canicules est bien plus global encore. Pour ce qui est des impacts sanitaires en France, ils représentent selon Santé Publique France entre 24 et 37 milliards d'euros entre 2015 et 2020.

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BBC

Ruth Ozeki: Author and Buddhist priest wins Women's Prize for Fiction

US-Canadian author, film-maker and Zen Buddhist priest Ruth Ozeki has won this year's Women's Prize for Fiction.

The award's judges described her novel The Book of Form and Emptiness as a "celebration of the power of books".

Her fourth novel, it tells the story of a teenage boy who finds solace in reading after the death of his father.

She was announced as the winner of the £30,000 prize at a ceremony in London, beating nominees including Elif Shafak, Meg Mason and Louise Erdrich.

'Masterful storyteller'

Chair of the judges and fellow writer Mary Ann Sieghart said that in "an extraordinary year for fiction", the book stood out for its "sparkling writing, warmth, intelligence, humour and poignancy".

She said: "A celebration of the power of books and reading, it tackles big issues of life and death, and is a complete joy to read. Ruth Ozeki is a truly original and masterful storyteller."

This win may come as a surprise.

I'd love to have been a fly on the wall during the judges' discussions and know exactly why they chose this ambitious novel of big ideas over some of the other books on the shortlist including Meg Mason's bestselling Sorrow and Bliss.

But The Book of Form and Emptiness is a worthy winner and the prize will help raise the profile of a gifted writer.

Teenager Benny Oh is the hero. His jazz clarinettist father is run over by a truck carrying chickens and shortly afterwards Benny starts hearing voices. Plates, mouldy cheese and a pair of scissors speak to him. At the same time, his mother Annabelle processes her grief by hoarding clutter and pretending Benny is still a young boy.

On top of that, there is a framing device. Several chapters are narrated by "The Book", who functions as a separate character and expounds on the nature and meaning of stories. It's interesting that Louise Erdrich's shortlisted novel The Sentence, largely set in a small independent bookshop in Minneapolis, is also something of a love letter to reading.

I confess I was more interested in the relationship between Benny and Annabelle and less involved in The Book's narration.

At more than 500 pages, The Book of Form and Emptiness is a sprawling novel, crammed with ideas and characters. I hope I haven't made it sound too serious, though. There is a lot of wit and humour too.

Ozeki's previous works include the 2013 Booker Prize-nominated A Tale for the Time Being, plus the novels My Year of Meats and All Over Creation.

She also teaches creative writing at Smith College in Massachusetts and is affiliated with the Brooklyn Zen Center and the Everyday Zen Foundation.

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Cap sur la “porte des Amériques”

Paul a réalisé un investissement « incroyable ». Ce Français sexagénaire, qui a reçu un gros chèque après avoir cédé ses parts de société, se prépare à une retraite paisible partagée entre Paris et Miami. Déjà, il y passe plusieurs semaines de vacances par an : il apprécie le climat tropical unique aux États-Unis, les longues plages de Miami Beach, la proximité avec l’Amérique latine et les Bahamas, et le dynamisme économique. L’an dernier, Miami s’est hissé à la deuxième place des villes américaines à la plus forte croissance (plus de 1 000 multinationales) et à la première pour l’implantation de start-up. La fiscalité y est très avantageuse pour les particuliers – la Floride ne prélève pas d’impôt sur le revenu, seul l’impôt fédéral s’applique – comme pour les entreprises, avec un taux d’imposition sur les sociétés limité à 5,5 %. Suffisant pour attirer les investisseurs européens et français en particulier, qui peuvent miser sur une rentabilité nette par an de 7 à 9 %.

A Miami, les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20%

« Grâce à sa qualité de vie, Miami a toujours été perçu comme une destination de rêve par les touristes du monde entier. Depuis le Covid, elle est aussi devenue la ville préférée des investisseurs fortunés » , indique Enzo Rosani, directeur de Barnes Miami. Selon le réseau immobilier qui étudie chaque année les acquisitions réalisées par les grandes et très grandes fortunes individuelles, Miami occupe désormais la première place des destinations les plus prisées, loin devant Paris (5e ). Pour le patron de Barnes, Thibault de Saint-Vincent, « les prix de l’immobilier pourraient encore progresser d’environ 20 %, même s’ils ont déjà fortement augmenté depuis la dernière crise, comme nous l’avions d’ailleurs prévu ».

Les acquéreurs peuvent acheter en nom propre ou à travers une société, ce qui permet de déduire les frais de déplacement en avion et les charges d’entretien. Dans ce cas, il faut prévoir les frais de constitution de société (entre 1 500 et 2 500 dollars) et de mutations (entre 1 et 2 % du prix).

Les spécialistes de Barnes affirment que plusieurs quartiers disposent d’un fort potentiel. « À Downtown, les bâtiments vieillots ont été remplacés par des tours ultramodernes, dont le projet commercial et résidentiel le plus cher des États-Unis actuellement en construction et qui sera livré en 2025. Il y a fort à parier que ce quartier va détrôner Miami Beach », poursuit Enzo Rosani.

L’agent immobilier cite plusieurs programmes d’investissements locatifs susceptibles d’intéresser des investisseurs : au Marina Blue, un superbe appartement de 122 mètres carrés (2 chambres) avec vue panoramique sur la baie, proposé à la vente à 630 000 dollars ; sur la base d’un loyer de 4 500 dollars, le bien procure un rendement net de 8 %.

Une rentabilité proche de 10 %

Autre quartier, longtemps délaissé : Edgewater, avec un programme neuf offrant une vue panoramique sur la baie et de nombreuses prestations de service (piscines, conciergerie, salle de fitness… ). Les appartements, de 100 à 250 mètres carrés, commercialisés à partir d’un million de dollars, seront livrés en 2024. « Les charges de copropriété qui ont souvent été jugées excessives par le passé sont désormais stabilisées à un niveau acceptable. Ce qui permet une rentabilité nette moyenne proche de 10 % », détaille l’expert de Barnes.

Le cas de Miami est symptomatique du développement des ventes en cryptomonnaies. En janvier, quelques semaines après une vente record d’un bien à 22,5 millions de dollars payé en monnaie numérique, le directeur de Barnes Miami a vendu un penthouse à 6,9 millions de dollars en ethereums. Selon lui, près d’une vente sur cinq dans les programmes neufs se négocie désormais en cryptomonnaies, et cette part pourrait monter à 40 % d’ici à trois ans.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Namibie : le chien de berger, un allié inattendu pour la protection des guépards

Publié le : 14/06/2022 - 15:49

FRANCE 2

La Namibie abrite environ 3 500 guépards, soit la moitié de la population mondiale. Ils y sont notamment menacés par les bergers qui les abattent pour défendre leurs troupeaux. Pour protéger ces mammifères, une association locale a eu l'idée de dresser de chiens de bergers. Ces précieux gardiens, qui repoussent efficacement les guépards, sont ensuite proposés aux bergers qui les utilisent pour défendre leurs chèvres ou leurs moutons.

L'orque malade prise au piège dans la Seine est morte

Focus

Réensauvager l'Argentine : le pari gagnant du parc Ibera

Focus

Côte d'Ivoire : un safari pour sauver la faune sauvage

BBC

Why you may have a thinking digital twin within a decade

By Jane WakefieldTechnology reporter

Most of us have been told by a friend that we have a doppelganger - some stranger they passed on the street who bore an uncanny resemblance to you.

But imagine if you could create your very own twin, an exact copy of yourself, but one that lived a purely digital life?

We are living in an age where everything that exists in the real world is being replicated digitally - our cities, our cars, our homes, and even ourselves.

And just like the hugely-hyped metaverse - plans for a virtual, digital world where an avatar of yourself would walk around - digital twins have become a new, talked-about tech trend.

A digital twin is an exact replica of something in the physical world, but with a unique mission - to help improve, or in some other way provide feedback to, the real-life version.

Initially such twins were just sophisticated 3D computer models, but artificial intelligence (AI) combined with the internet of things - which uses sensors to connect physical things to the network - have meant that you can now build something digitally that is constantly learning from and helping improve the real counterpart.

Technology analyst Rob Enderle believes that we will have the first versions of thinking human digital twins "before the end of the decade".

"The emergence of these will need a huge amount of thought and ethical consideration, because a thinking replica of ourselves could be incredibly useful to employers," he says.

"What happens if your company creates a digital twin of you, and says 'hey, you've got this digital twin who we pay no salary to, so why are we still employing you?'?

Mr Enderle thinks that ownership of such digital twins will become one of the defining questions of the impending metaverse era.

We have already started the journey towards human twinning - in the form of the above mentioned avatars - but these are currently rather clunky and primitive.

In Meta's (formerly Facebook) virtual reality platform, Horizon Worlds, for example, you may be able to give your avatar a similar face to your own, but you can't even provide it with any legs because the technology is at such early stages.

Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in AI at Oxford University, understands the appeal of creating digital twins of humans, "it is reminiscent of exciting science fiction novels, and at the moment that is the stage where it is at".

She adds that whether someone will "be successful at law school, get sick, or commit a crime - will depend on the still debated 'nature versus nurture question'.

It will depend on good luck and bad luck, friends, family, their socio-economic background and environment, and of course their personal choices."

However, she explains, AI is not yet good at predicting these "single social events, due to their inherent complexity. And so, we have a long ways to go until we can understand and model a person's life from beginning to end, assuming that is ever possible."

Instead, it is in the fields of product design, distribution and urban planning where the use of digital twins is currently the most sophisticated and extensive.

In Formula One racing, the McLaren and Red Bull teams use digital twins of their race cars.

Meanwhile, delivery giant, DHL, is creating a digital map of its warehouse and supply chains to allow it to be more efficient.

And increasingly our cities are being replicated in the digital world; Shanghai and Singapore both have digital twins, set up to help improve the design and operations of buildings, transport systems and streets.

In Singapore, one of the tasks of its digital twin is to help find new ways for people to navigate, avoiding areas of pollution. Other places use the technology to suggest where to build new infrastructure such as underground lines. And new cities in the Middle East are being built simultaneously in the real world and the digital.

French software company, Dassault Systemes, says it is now seeing interest from thousands of firms for its digital twins technology.

So far its work has included using digital twins to help a hair care firm digitally design more sustainable shampoo bottles, instead of endless real-life prototyping. This cuts down on waste.

And it is enabling other firms to design new futuristic projects - from jetpacks, to motorbikes that have floating wheels, and even flying cars. Each has a physical prototype too, but the refining of that initial model happens in the digital space.

But the real value seen in digital twins is in healthcare.

Dassault Systemes' Living Heart project has created an accurate virtual model of the a human heart that can be tested and analysed, allowing surgeons to play out a series of "what if" scenarios for the organ, using various procedures and medical devices.

The project was founded by Dr Steve Levine, who had personal reasons to want to create a digital twin. His daughter was born with congenital heart disease, and a few year's back, when she was in her late 20s and at high risk of heart failure, he decided to recreate her heart in virtual reality.

Boston Children's Hospital is now using this technology to map out real patient heart conditions, while at Great Ormond Street hospital in London, a team of engineers is working with clinicians to test devices that may help children with rare and difficult-to-treat heart conditions.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

Experimenting on a digital heart also has the knock-on effect of cutting down on the need to test on animals - one of the more controversial aspects of scientific research, says Severine Trouillet, global affairs director at Dassault Systemes.

The firm now plans more digital organ twins, including the eye and even the brain.

"At some point we will all have a digital twin, so that you can go to the doctor, and we can increasingly make preventative medicine, and make sure that every treatment is personalised," says Ms Trouillet.

Perhaps even more ambitious than replicating human organs is the race to build a digital version of our entire planet.

US software firm, Nvidia, runs a platform called Omniverse, designed to create virtual worlds and digital twins.

One of its most ambitious projects is to build a digital doppelganger of the Earth, capturing high resolution imagery of its entire surface.

Earth-2, as it is dubbed, will use a combination of deep-learning models and neural networks to mimic physical environments in the digital sphere, and come up with solutions to climate change.

In March this year, the European Commission, in conjunction with the European Space Agency among others, announced its own plans to make a digital twin of the planet, dubbed Destination Earth.

By the end of 2024, it hopes to have enough data from real-time observations and simulations to have a digital twin that will focus on floods, drought and heatwaves, alongside natural disasters such as earthquakes, volcanic eruptions and tsunamis, and provide countries with concrete plans to save lives in the face of these growing challenges.

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Valeurs Actuelles

Dordogne : les vignerons face à une pénurie de verre, ils s’inquiètent pour leurs mises en bouteilles

Ils sont inquiets et ne s’en cachent pas. Une pénurie de bouteilles en verre frappe les vignerons de plein fouet. Et les prix augmentent pour toutes les matières sèches nécessaires au conditionnement du vin (capsules, papier, carton et bouteilles en verre). En Dordogne, Michel Monbouché du château Ladesvinges à Pomport, va ainsi devoir « rogner sur (ses) marges » pour continuer à vendre son vin au même prix. « Quand je m’engage, je m’engage (…) Mais que se passe-t-il si je n’ai pas de bouteilles ? Comment honorer les marchés sur lesquels je suis engagé ? », s’est-il interrogé auprès de Sud Ouest dimanche 29 mai.

Une crise chez les vignerons… et dans la grande distribution

Pour lui, la situation devient « compliquée » puisque le coût des bouteilles en verre a augmenté d’environ « 25 % ». Le prix du carton et des étiquettes est également à la hausse. Son exploitation sort 150 000 bouteilles chaque année. Pour l’instant, il lui reste 5 000 ou 6 000 flacons, mais le viticulteur en aurait besoin d’encore 30 000.

La situation est la même pour Unidor, mais à une échelle plus importante. Le premier site d’embouteillage de la Dordogne, implanté à Saint-Laurent-des-Vignes, sort 15 millions de bouteilles par an. D’après le directeur général d’Unidor, Jean-Marc Fontaine, « la hausse la plus perturbante est arrivée en avril » avec une explosion de « 40 % du coût de fabrication d’une bouteille de vin ». Et le verrier espagnol Vidrala, dont il dépend, a par conséquent augmenté son prix. Pire, les transporteurs sont en grève et la marchandise dédiée à Unidor est « bloquée à la frontière », déplore-t-il auprès de Sud Ouest. Autant les vignerons que la grande distribution devront se serrer la ceinture : « Les commerciaux vont rogner sur leurs marges : 70 % pour eux, 30 % pour nous », a enfin prévenu Jean-Marc Fontaine.

Dordogne : les dernières actualités

En Dordogne, des affiches des campagnes de François Mitterrand et Jacques Chirac remplacent celles des candidats aux législatives

Un homme tué à coups de couteau lors d’un barbecue en Dordogne

Une jeune réfugiée ukrainienne victime d’un viol en Dordogne

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Réchauffement climatique : la maison brûle !

Publié le : 13/06/2022 - 12:30

Raphaël KAHANE Suivre

Des crises énergétiques et alimentaires se profilent alors que la planète montre déjà des signes inquiétants d’épuisement. Des tempêtes de sable en Irak à la vague de sécheresse dans la corne de l’Afrique, des records de chaleur en Inde ou au Pakistan aux typhons meurtriers dans les Philippines… Les éléments se déchaînent et l’Homme apparait, comme souvent, en retard d'une bataille face au réchauffement climatique. Prendra-t-il la mesure de ce qu'il lui arrive ?  Les réponses de nos reporters et notre grand témoin, la climatologue Françoise Vimeux.

  • Françoise VIMEUX, climatologue à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD)

Climat : à Bonn, des délégations du monde entier réunies pour préparer la COP27

C'EST EN FRANCE

Comment les épisodes de sécheresse affectent la France

L'ONU alerte sur de nouveaux records des marqueurs clés du changement climatique

BBC

Is it the end for the lush lawns of Los Angeles?

By Christine RoBusiness Reporter, Los Angeles

"The era of the lush lawn is over," declares Lynne Toby, a pensioner who has lived in Los Angeles for 40 years.

Ms Toby's attitude toward grass lawns has changed over the years. She wanted a lawn when her son was young and playing sport. But once he stopped, she let it die.

This was partly for practical reasons - as a lawn requires a great deal of maintenance. But the decision was also related to her interest in conserving water, amidst the persistent drought conditions in Los Angeles, California.

Her husband still likes the idea of a traditional lawn and picket fence, but Ms Toby is considering replacing the lawn altogether.

As a volunteer at the Theodore Payne Foundation for Wild Flowers & Native Plants, she is surrounded by alternative ideas.

Milkweed remains a popular plant with customers, she says, due to being both heat-tolerant and butterfly-friendly.

Many conservation-minded homeowners in Los Angeles are in a similar position. Every year, there are more rock gardens, shrubs, cacti, wood chips, wildflowers, and other landscape types appearing in front of Southern California homes.

Water agencies in Southern California have been encouraging these lawn replacements for years. But landscapers and horticulture organisations have seen an uptick in interest since April, when the Metropolitan Water District announced unprecedented new restrictions on outdoor watering, which in the UK would be described as hosepipe bans.

Under the new rules, which came into effect in June, millions of residents are limited to one day of outdoor watering per week. In Los Angeles, two days of outdoor irrigation are allowed, but only outside the hours of 9.00 to 16.00, and on certain days of the week.

Kristen Torres Pawling, who directs sustainability programmes for Los Angeles County, calls this "the dawn of a new era".

New measures are badly needed, given the recurrent dry periods, and uninspiring record of water conservation, in Southern California.

Water agencies offer rebates to encourage lawn replacement, but these incentive programmes are inconsistent, complicated to navigate, and insufficient to cover the full cost of overhauling a lawn.

The cost of lawn replacement might be $10-15/square foot (£8-£12), estimates Pamela Berstler, co-founder of the Green Gardens Group, a consultancy on regenerative land management.

Meanwhile, the rebates for lawn-to-garden transformation are in the range of $2-3/square foot.

According to the Metropolitan Water District, only 2,411 people applied for turf replacement rebates between July 2020 and June 2021. This is a small number for a network of water agencies covering 19 million people in Southern California.

Lawn replacement often comes down to what people can afford: lower-income residents, who have outdoor space, may not have the time, or money to devote to landscape restoration.

Higher-income people can afford to keep up their verdant lawns, simply paying any fines for violating water restrictions.

Ms Berstler calls for a more nuanced approach to landscape restoration than simply seeing all lawns as bad. "These agencies and municipalities have been so focused on removing turf, that...they miss the fact that people actually want grass."

Some types of groundcover are drought-tolerant and have essentially the same functions as lawns. These include patented plants like Kurapia and native, warm-season grasses.

"The type of lawn that is installed most often is a cool-season grass," explains Ms Berstler, which needs twice as much water as warm-season grass. She says that children could continue playing on warm-season grass in winter.

But embracing this more locally appropriate grass would require a change in mentality. Residents would have to be ok with seasonal change, such as seeing their grass go dormant and brown in the winter.

"We have to shift the aesthetics from monoculture lawn to something else," Ms Berstler argues. "The monoculture is not going to stay green on one day [of watering] a week."

A new reality for Southern California's yards doesn't have to be bleak.

Stephanie Pincetl, an expert on sustainability and the environment at the University of California, Los Angeles, offers one vision of how the landscape would change if more people embraced the area's Mediterranean climate.

This would take the place of an unrealistic, aspirational lushness that dates back to white settlers in previous centuries who came from places with more water and thirstier plants.

A more locally appropriate landscape would have more birds and insects, Dr Pincetl says. There would also be more flowering plants. Even the aromas would be different, with "kind of fragrant, pungent, sage-type smells". Overall, "I think you would have a more diverse and interesting outdoor landscape."

Short of this kind of sea change, Ms Berstler believes that for residents who aren't ready for full lawn replacement, even incremental changes would improve soil health and sponginess, which she calls "the most important thing you can do for water conservation".

Mowing the lawn less, using fewer herbicides, and planting a variety of plants wherever possible would help a bit.

So would using soil probes to assess how much moisture is already in the soil, to avoid overwatering. Along similar lines, the Metropolitan Water District has provided a grant to Responsive Drip Irrigation (RDI), which has developed tubing with micropores that analyse and respond to signals from plants' root zones.

The more sophisticated tools may only be accessible to landscaping professionals, however.

An overall issue with the current approach to lawn replacement is that it's very individualised, says Dr Pincetl. There is an element of personal responsibility when it comes to lawns and water use, according to Dr Pincetl, where "the water you use on your lawn is the water I'm not going to be drinking next week".

At the same time, more sweeping community-level changes are needed.

Dr Pincetl calls for "a more robust infrastructure of transformation to really help people who want to make that transformation and don't have that kind of capacity". For instance, youth training organisations could work neighbourhood by neighbourhood to support residents in reimagining their lawns.

At the moment, given the challenges, many people opt for artificial turf. While it's an understandable choice, artificial turf has limited ecological benefits.

Ramin Javahery, a businessperson who has lived in Los Angeles for nearly 30 years, likes artificial grass because it "looks nice" and is "easy to maintain". One month ago, he replaced a lawn with an artificial substitute.

Some people don't even believe that drought exists in Southern California, given the wider problem of politicised distrust in authorities, according to David Bernstein.

Mr Bernstein runs the business, California Nursery Specialties, also known as Cactus Ranch, whose plants are all grown at nurseries in Southern California.

Clearly, one of the challenges around the lawn revolution relates to messaging. But these challenges can be overcome.

As Mr Bernstein says of people who have been holding onto an increasingly antiquated style of lawn, "they can have a beautiful place to live and they don't have to waste water".

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Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'Like a second army': The crucial war-time role of Ukrainian Railways

Issued on: 15/06/2022 - 17:20Modified: 15/06/2022 - 17:22

Juliette MONTILLY Follow

They have helped millions flee to safety, brought foreign leaders to Kyiv and transported countless tonnes of goods: for Ukraine, the trains have played a crucial role in countering the Russian offensive, its railway chief says. "Some say the railways have been like a second army," explains Oleksandr Kamyshin, head of Ukrainian Railways.

BBC

Norwich blind photographer discovered hobby after losing sight

By Kate ScotterBBC News, East

A visually impaired woman who took up photography after losing her sight said she first started the hobby to keep an eye on her rats.

Rachael Andrews, 49, from Norwich, said she started to experience sight-loss in her 20s when she had the pet rodents.

She said she could no longer see them with the naked eye so she acquired a digital camera to help her.

She developed a love of photography and joined the Vision Norfolk group which helped her feel "not so alone".

Mrs Andrews said she progressed from the basic digital camera she started with to a digital SLR and now uses a mirrorless camera.

After taking her photos, she blows them up big on the computer screen so she can see what she has taken.

"I take great pleasure in putting them on the computer and will put them on Facebook and hope people like them," she said.

"I think sometimes people think I've got more eyesight than I do because of my photos, but that's quite a compliment.

"People think if you are visually impaired you can't be artistic, but you can."

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Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'The new mass murderers': Social media blamed in US teen drug deaths

Issued on: 14/06/2022 - 18:33

Sam BALL

Parents of teens who died from overdoses after taking drugs bought via social media protested outside the headquarters of Snapchat in California on Monday. As overdose deaths blamed largely on the opioid fentanyl soar among young people in the US, parents are demanding Snapchat and others do more to prevent drug sales on their platforms.

Valeurs Actuelles

La France, un pays qui s’oublie

Un prêtre ou des fidèles qui tombent sous les coups de fanatiques islamistes. Des églises incendiées, des tabernacles profanés. Des processions attaquées. Des calvaires vandalisés, des statues de saints qu’on cherche à bannir de l’espace public. Des “humoristes” de sévice public qui s’autorisent des agressions verbales contre le catholicisme qu’ils ne se permettraient à l’encontre d’aucune autre religion. Des lieux de culte qui servent de caisse de résonance aux provocations de féministes dépoitraillées ou de jeunes crétins en mal de médiatisation. Des hommes politiques qui, sous prétexte de ne pas stigmatiser l’islam, profèrent contre le catholicisme des accusations absurdes. Des élus locaux qui ne veulent plus prononcer le mot “Noël” mais n’oublient jamais de saluer le début du ramadan… Jour après jour, les occasions ne manquent pas pour les catholiques français de se sentir agressés, soupçonnés, comme mis à l’écart de la communauté nationale, et pour fi nir comme étrangers dans leur propre pays.

Cette quantité de manifestations d’hostilité antichrétienne, grandes ou petites, devrait remplir les colonnes des journaux : mais c’est à peine si l’incendie criminel d’une église débordera les frontières de la presse locale. Journaliste à Boulevard Voltaire, Marc Eynaud a voulu réparer cette injustice en dressant un inventaire de ces multiples attaques, dont l’accumulation fait sens et révèle un climat inquiétant. Le sujet est d’importance, et ce coup de projecteur sur un sujet minoré de manière “systémique” est plus que bienvenu. Regrettons seulement que ce livre utile épouse une forme excessivement confuse, tant dans sa construction que dans son style, qui en brouille le propos.

On accusera sans doute l’auteur de mêler des choses qui n’ont rien à voir, comme les attentats islamistes et les attaques des libres-penseurs. On aura tort, car si ces phénomènes ne sont évidemment pas du même ordre, ils s’éclairent mutuellement. Ainsi, tandis que l’islam prospère naturellement sur le déni de nos racines chrétiennes, on pourrait croire que les militants de la libre-pensée et autres tenants d’une laïcité agressive se montreraient particulièrement vigilants quant à la montée en puissance d’un islamisme fanatique : or les mêmes qui sont prompts à chasser le moindre crucifi x ou à porter plainte contre une crèche municipale redoublent d’indulgence pour les atteintes à la laïcité en provenance de l’islam, et seront tout aussi prompts à taxer d’islamophobie ceux qui dénoncent l’islamisme.

On ne compte plus les déclarations de politiques qui, pour dédouaner l’islam d’un rapport problématique avec la laïcité, ou se dédouaner eux-mêmes d’une complaisance envers l’islamisme, bottent en touche avec des déclarations surréalistes sur la “menace catholique”. Marc Eynaud en dresse une liste très loin d’être exhaustive : c’est Sandrine Rousseau qui, interrogée sur la condition des femmes musulmanes, préfère dénoncer l’enfermement des « chrétiennes pratiquantes […] avec huit enfants, avec des jupes et des serre-tête en velours sur la tête » ; c’est le député LFI Éric Coquerel qui brosse un audacieux parallèle entre le voile islamique et — non plus l’inquiétant serretête en velours, qui obsède aussi le député de gauche Aurélien Taché — le voile de mariée catholique. C’est Marlène Schiappa qui, dans les colonnes de Valeurs actuelles, fantasmait une « convergence idéologique » entre terroristes islamistes et partisans de La Manif pour tous… C’est, aussi, le site Internet de France Culture qui, pour illustrer une émission sur le retour du blasphème diff usée après l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste tchétchène, publie la photo d’une manifestation… de catholiques.

« Sorte de réflexe culturel », comme l’écrit Marc Eynaud, qui s’exprime dans les médias ou la classe politique comme par un incontrôlable mouvement pavlovien, la christianophobie ne contribue pas seulement à aff aiblir encore un peu plus un christianisme déjà bien éprouvé : elle fait aussi le lit de l’islamisme. D’une part parce qu’à l’image de la récente loi contre le séparatisme, elle dilue la lutte contre le fanatisme islamiste dans une méfi ance généralisée à l’égard de toutes les religions. D’autre part parce qu’elle ne permet d’opposer à l’islamisme que le bouclier totalement ineffi cace de la laïcité, qui prétend répliquer par une règle, strictement juridique, à un contenu, politique, philosophique et religieux : « Puisque le mot est à la mode, utilisons-le : l’impuissance de la République à contrer l’islamisme est systémique », constate avec raison Marc Eynaud.

Car cette règle est d’autant plus inopérante qu’elle tend à priver la France elle-même de son contenu. Ce que manifeste en eff et la christianophobie d’une bonne part de nos “élites” politico-médiatiques, c’est que leur laïcité ne consiste pas seulement, en application de la loi de 1905, à séparer l’État du catholicisme, mais bien à vouloir séparer la société française du catholicisme, à vouloir en éradiquer toute trace : mission quasiment impossible, tant la culture et l’identité françaises sont intimement liées au catholicisme. Mission surtout suicidaire, car cette conception de la République laïque ne peut que vider un peu plus la France de sa substance. Le révèle de manière éclairante le témoignage de Jeanne, jeune femme passée de l’islam au catholicisme, qui témoignait ainsi de sa conversion dans l’excellente émission En quête d’esprit sur CNews : « Étudier l’histoire de France m’a permis de briser l’écran républicain qui nous cache la France catholique. Une fois le vernis gratté, j’ai vu la France de Saint Louis, de Clovis et de Jeanne d’Arc. Et là, […] c’était fi ni avec l’islam non seulement d’un point de vue spirituel, mais aussi culturel. »

Pris en tenaille entre un islam conquérant et un anticatholicisme pavlovien des “élites”, encore aiguillonné par une culture woke qui veut déconstruire tout ce qui touche de trop près l’identité française, culpabilisés par la crise des abus sexuels dans l’Église, mal soutenus par une hiérarchie trop souvent timorée et qui semble surtout soucieuse de passer pour le bon élève de la laïcité, les catholiques français ne peuvent guère compter que sur eux-mêmes et sur leur foi pour résister aux vents mauvais. Mais ils peuvent surtout se dire qu’il n’y a pas de meilleur moment que les tempêtes pour se souvenir que, aujourd’hui comme sur la mer de Galilée, rien n’est impossible à Dieu.

Qui en veut aux catholiques ? , de Marc Eynaud, Artège, 232 pages, 15,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

In pictures: Platinum Jubilee pageant

A huge pageant has taken place in central London, on the final day of the Queen's Platinum Jubilee celebrations.

More than 10,000 people - including the military, performers and key workers - took part, while politicians and members of the Royal Family watched from stands outside Buckingham Palace.

The pageant started with a military parade.

There was a starring role for the Gold State Coach, which the Queen rode in for her coronation, and in processions for previous jubilees. This time, she appeared as a hologram on screens in the windows.

The next part of the pageant was called The Time Of Our Lives, a through-the-ages celebration exploring seven decades of music, fashion, technology, trends, and culture from 1952 to 2022.

A vintage car carrying Bake Off judge Prue Leith had to be pushed after it broke down.

A section celebrating the 1950s featured the first of some unexpected celebrity appearances. Katherine Jenkins, Chris Eubank and Sir Cliff Richard stood together on top of the 1950s bus.

The 1960s were represented, in part, by Anthea Turner and Basil Brush.

On the 1990s bus were model Erin O'Connor, model Kate Moss, make-up artist Charlotte Tilbury, actress Patsy Kensit and models Rosemary Ferguson and Naomi Campbell.

.

On the 2000s bus were Chris McCausland, Sir Mo Farah, Sally Gunnell, Dame Kelly Holmes and Gok Wan - and a photograph of singer Amy Winehouse was on the side of the bus.

There was a bus with children's TV characters from across the decades, featuring the Teletubbies, Peter Rabbit and characters from Peppa Pig.

Prince Louis stole the show again, pulling faces then sitting on the lap of his grandfather, Prince Charles.

The final part of the pageant featured carnival floats.

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Valeurs Actuelles

Manifestations islamiques au Royaume-Uni : un imam qui conseillait le gouvernement démis de ses fonctions

La déprogrammation du film The Lady of Heaven, annoncée en début de semaine par le groupe Cineworld, fait une victime. L’imam Qari Asim, qui conseillait le gouvernement sur les questions islamiques, a été remercié dimanche 12 juin. Selon BFMTV, les autorités britanniques l’ont informé par courrier de cette décision « avec effet immédiat ». Le gouvernement lui reproche d’avoir appelé les fidèles musulmans à manifester contre le film.

Sorti en salle le vendredi 3 juin, ce film avait pour vocation de raconter l’histoire de la fille de Mahomet. Mais il avait soulevé la colère de milliers de musulmans, refusant de voir leur prophète représenté dans un film. Face à la pression de la foule, Cineworld avait fini par déprogrammer le film afin d’assurer « la sécurité de ses équipes et de ses clients ».

Incitation à la haine religieuse

Dans leur courrier, les autorités britanniques estiment qu’en appelant les musulmans à manifester, Qari Asim a encouragé « des manifestations incitant à la haine religieuse ». Dans un post Facebook publié le lundi 6 juin, l’imam Asim avait diffusé les coordonnées de l’un des cortèges, appelant à défiler contre un film qui « heurte profondément les musulmans ». « Cette implication dans une campagne limitant la liberté d’expression est incompatible avec le rôle de conseil du gouvernement », ont expliqué les autorités.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Scientists create robotic finger with 'living skin'

Issued on: 10/06/2022 - 17:44

Sam BALL

Scientists in Japan have created a robotic finger coated in living skin, in what they say could be a major step towards creating robots with a genuine human likeness. Like real human skin, the lab-grown coating is water-repellent, wrinkles up when the robot's finger curls and even has the ability to heal itself.

BBC

In pictures: Stars throw Party at the Palace for Queen's Platinum Jubilee

Pop legends Diana Ross and Queen were among the stars who honoured the Queen at the Platinum Party at the Palace, a concert to celebrate the monarch's 70 years on the throne.

The band Queen opened the event by performing We Will Rock You in front of the Victoria Memorial, outside Buckingham Palace.

The bill ranged from veterans to newcomers like Sam Ryder, who was in in patriotic attire just three weeks after shooting to fame when he represented the UK at the Eurovision Song Contest.

Diversity performed a dance routine to songs by British acts of the last 70 years, from The Beatles to The Spice Girls and Stormzy.

Sir Rod Stewart gave an energetic performance after being persuaded to sing Neil Diamond's Sweet Caroline.

Members of the Royal Family - including the Duke and Duchess of Cambridge and their children Princess Charlotte and Prince George - were seen singing along and waving their flags to Sir Rod's rendition of Sweet Caroline.

The Queen herself was not at the event in person, but did appear in a pre-recorded comedy sketch with Paddington Bear, in which she admitted to keeping a marmalade sandwich in her handbag.

George Ezra played his hits Shotgun and Green Green Grass - although he tactfully dropped lyrics referring to "the day that I die" from the latter.

Duran Duran were joined by guitarist Nile Rodgers and rapper Ms Banks when they played their 1986 hit Notorious.

Models then walked along a catwalk in a celebration of British fashion as the band played Girls On Film.

As darkness fell, impressive visuals were projected onto the facade of Buckingham Palace, including images of the Queen from throughout her reign.

Craig David congratulated the monarch as he performed his songs Ain't Giving Up, Rewind and Fill Me In.

Jason Donovan sang Any Dream Will Do from Joseph and the Amazing Technicolor Dreamcoat, as part of a celebration of stage musicals.

Pop star Mabel said afterwards that she "definitely felt the energy when I was on stage that it was all about happiness and celebration".

Mabel performed with Jax Jones, who was also joined by Stefflon Don, John Newman and 12-year-old drumming sensation Nandi Bushell.

Watch the Platinum Party at the Palace on the BBC iPlayer.

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Pop royalty and Paddington star at Jubilee concert

Yes Queen! Jubilee concert shows love for the royals

The Queen meets Paddington Bear for Party at the Palace

Stars get ready to perform at Platinum Jubilee concert

Mummy laughs and cries with us all, says Charles

In pictures: Street parties and celebrations

William and Kate at Cardiff concert rehearsals

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France24 - World

'Filled with garbage': Kathmandu chokes as trash piles up

Issued on: 09/06/2022 - 17:34

Sam BALL

For weeks, rubbish has been left to rot in the streets of Nepal's capital Kathmandu and now the stench of garbage is getting too much to bear for some locals and tourists. The problem comes after protests by villagers living next to a nearby landfill, who have barricaded roads to prevent garbage trucks getting through.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « Le Donbass tient toujours », assure Zelensky

22 blessés dans une frappe russe

Une frappe russe sur la ville de Tchortkiv, dans l’ouest de l’Ukraine largement épargné par les violences jusqu’ici, a fait samedi soir au moins 22 blessés, dont des civils, selon un premier bilan communiqué dimanche par le gouverneur régional, Volodymyr Trouch.

« Hier, à 19H46, Tchortkiv a été touchée par quatre missiles, tous tirés depuis la mer Noire », a affirmé Volodymyr Trouch lors d’une conférence de presse diffusée sur Facebook, précisant qu’ « il y avait 22 blessés, tous hospitalisés ».

Retour à la normale dans la centrale de Zaporijjia

La connexion entre la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a été rétablie, a annoncé Kiev dimanche 12 juin, un mois et demi après la rupture des transmissions causée par un assaut de l’armée russe sur la centrale.

« Grâce aux efforts conjoints d’Energoatom et Vodafone, le vendredi 10 juin, la connexion entre les serveurs de surveillance des matières nucléaires du site et l’AIEA a été rétablie », a ajouté Energoatom dans ce communiqué publié samedi soir sur Telegram.

Les McDonald’s de Russie rebaptisés « Vkousno i totchka »

Dans les premiers jours du conflit, le groupe McDonald’s avait quitté la Russie pour de bon. Quelques semaines plus tard, l’ensemble des restaurants de la chaîne est donc passé sous pavillon russe, sous le nom de « Vkousno i totchka ». Le logo de cette nouvelle marque avait déjà été dévoilé il y a quelques jours.

La chaîne de restaurants qui a remplacé McDonald’s a choisi un nouveau logo 2 bâtonnets de frites jaunes et 1 burger jaune-orange. Le service de presse a ajouté que le logo est situé sur un fond vert, ce qui symbolise la qualité des produits. pic.twitter.com/AoPcJ3wz0Q

— NTV (@ntvfrance) June 9, 2022

« Le Donbass tient toujours », assure Zelensky

Lors du message quotidien qu’il adresse aux Ukrainiens, le président Zelensky a affirmé que « le Donbass tient toujours », exaltant la résistance de ses forces armées dans une région qui concentre les attaques de la Russie.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

In pictures: Platinum Jubilee street parties and celebrations

Street parties and celebrations have been taking place across the country, as thousands of people turn out to mark the Queen's Platinum Jubilee.

The monarch's 70-year reign is being marked with four days of celebrations over the extended bank holiday weekend.

Here is a selection of images, as communities gather together to enjoy the occasion.

Some people in Cardiff had a chance to enjoy a cake baked by a royal - Prince George, Prince Louis and Princess Charlotte rolled their sleeves up to produce a batch of fairy cakes.

All pictures are subject to copyright.

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France24 - Monde

Vendre dans le nouveau monde du travail

proposé et financé par

Publié le : 23/05/2022 - 10:52

Business Reporter

Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.

La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.

Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.

Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.

Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.

La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.

Sécurisation des comptes avec le multithreading

Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».

Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.

Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.

Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.

Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.

Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.

L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société

Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.

Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.

C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.

Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.

Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.

S’adapter au « great reshuffle »

Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.

« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »

Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.

En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici

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Valeurs Actuelles

“La mécanique du climat est intrinsèquement chaotique”

Valeurs actuelles. Commençons par nous faire peur : de combien de degrés la température mondiale a-t-elle augmenté en 2019 ?

François Gervais. Par rapport à la moyenne des mesures satellitaires depuis 1979, l’augmentation a été de 0,28 °C en 2019. Pas de quoi s’en effrayer car la température est redescendue aussi vite qu’elle est montée, retrouvant les trois premiers mois de 2022 l’écart de 0,04 °C observé en 2018. Il s’agissait d’une fluctuation momentanée due à El Niño, un phénomène causé par une baisse elle aussi momentanée de vitesse des vents dans le Pacifique, les alizés, soufflant habituellement d’est en ouest au voisinage de l’équateur. Hors telles fluctuations aléatoires, la tendance est à une augmentation de 0,4 °C depuis 1945, année marquant le début de l’accélération des émissions de CO2. Toutefois, de 1910 à 1945, la hausse a atteint 0,6 °C, davantage donc que les 0,4 °C depuis 1945, dans une période où les émissions étaient trop faibles pour l’expliquer, témoignant de la variabilité naturelle du climat.

Quelles conséquences la pandémie a-t-elle eues sur le volume de CO2 et sur la température ?

Mesurée à l’Observatoire de Mauna Loa, la hausse annuelle du CO2 dans l’atmosphère apparaît différente d’une année à l’autre. En 1992, année froide à cause des aérosols envoyés dans la haute atmosphère par le volcan Pinatubo et qui ont partiellement voilé le Soleil, la hausse n’a été que de 0,49 partie par million (ppm) d’un volume d’air, soit 3,8 gigatonnes. Les années chaudes comme 1998 et 2016, marquées par une fluctuation El Niño intense, la hausse annuelle a atteint 23 gigatonnes. Compte tenu de l’amplitude de ces variations, possiblement liées à la température des océans car ils contiennent quelque soixante fois plus de CO2 que l’atmosphère, les conséquences des confinements sont passées à peu près inaperçues.

Ce qui n’empêche pas certains “responsables” de prôner des confinements à répétition…

La présidente du Haut Conseil pour le climat, s’inspirant des confinements liés à la pandémie et de la baisse des émissions qu’ils ont provoquée, laisse effectivement entendre dans Nature Climate Change que de telles mesures coercitives aideraient à atteindre la neutralité carbone prônée d’ici 2050.

À ce propos, pourquoi dites-vous que l’objectif de la « neutralité carbone » a tout du « suicide conscient » ?

Les trois quarts des émissions relèvent de pays, en particulier asiatiques, qui ont fait savoir lors de la Cop26 de Glasgow, en novembre 2021, qu’ils continueront à émettre, considérant n’avoir pas d’autre choix pour poursuivre leur développement. L’objectif de neutralité carbone est prôné par la Commission européenne, le Royaume-Uni et l’Amérique du Nord, qui totalisent seulement un quart des émissions. Cesser pour eux d’émettre d’ici 2050 aurait ainsi un impact limité au plus à un quart de 0,2 °C selon le Giec, soit 0,05 °C. La décarbonation de la France, pour sa part, éviterait d’ici là un réchauffement de la Terre de l’ordre du millième de degré. Éviter un tel “épouvantable” millième justifie-t-il d’augmenter massivement les taxes sur l’énergie, les malus sur les véhicules à moteur thermique, de pénaliser les habitations et les entreprises, d’interdire — du moins de limiter — les vols en avion, d’amplifier une précarité énergétique, facteur de retour à une pauvreté généralisée dont justement veulent se sortir les pays responsables des trois quarts des émissions ?

En ciblant ainsi le CO2, on se trompe d’adversaire ?

En 2019, un tiers des émissions de CO2, soit 12 milliards de tonnes, presque autant que les 16 restés dans l’atmosphère, ont enrichi la végétation terrestre par photosynthèse. Une troisième proportion captée par les océans contribue à fertiliser la végétation marine comme le plancton. Tout au long des trente-trois années durant lesquelles le verdissement de la Terre a été observé par satellite, avec un accroissement de superficie végétale mesuré par satellite équivalant à un continent de 18 millions de kilomètres carrés, la biomasse végétale s’est accrue de l’ordre de 24 %. En élargissant son champ d’action naturel, la biomasse supplémentaire peut être favorable à la biodiversité. Le bénéfice a été évalué pour 45 plantes nutritives qui assurent 95 % de la nourriture de l’humanité en céréales, fruits et légumes. Il a atteint 3 200 milliards de dollars en cinquante ans. Décarboner au lieu de laisser le CO2 continuer à fertiliser la Terre, alors que la population mondiale augmente, serait contrarier la lutte contre la faim dans le monde. Et pourquoi décarboner la France ? Pour éviter qu’elle soit traînée devant les tribunaux au motif de réchauffer la planète d’un millième de degré d’ici 2050 ?

Revenons aux prédictions : si la “catastrophe” se poursuit, de combien de degrés la planète se sera-t-elle réchauffée en 2050 ?

Dans son rapport AR6, le Giec précise que « chaque 1 000 milliards de tonnes d’émissions de CO2 cumulées devrait probablement réchauffer la Terre de 0,27 °C à 0,63 °C avec une meilleure estimation de 0,45 °C » et que « les continents et les océans ont absorbé une proportion quasi constante (globalement de 56 %) des émissions de CO2 ». En 2019, la fraction des émissions ajoutée à l’atmosphère, mesurée à Mauna Loa, a été de 16 milliards de tonnes (soit 44 % des 32 émises) provoquant selon le Giec un réchauffement de 0,007 °C.

À ce rythme, le réchauffement d’ici 2050 n’excéderait pas 0,2 °C. C’est dérisoire par exemple devant les 6 °C d’écart de température moyenne entre les Ardennes et le pourtour méditerranéen, et surtout comparé à l’écart d’une quinzaine de degrés entre la température de l’après-midi lors d’une belle journée printanière et celle du lendemain matin en l’absence de couverture nuageuse. Toutefois, les chiffres du Giec apparaissent entachés d’une grande incertitude, soulignant qu’il n’y a pas consensus chez les modélisateurs du climat. Ces chiffres sont surtout relativisés par quelque 4 275 travaux publiés dans des revues scientifiques internationales à comité de lecture mais non pris en compte par le Giec, au contraire de sa mission.

Comment expliquez-vous l’écart qu’il y a entre la petitesse d’un phénomène et l’énormité de la façon dont il est présenté au public ?

Pour un esprit rationnel, c’est effectivement incompréhensible. Sauf si l’on met en regard le chiffrage de la Banque mondiale de 89 000 milliards de dollars à lever d’ici 2030 pour la “finance climatique”. Ce montant pharaonique pose au moins deux questions : qui tient à profiter de cette formidable manne ? Et qui paierait ?

Vous notez par exemple que le groupe I du Giec reconnaît extrêmement peu probable le scénario RCP 8.5, ce qui n’empêche pas le groupe II de le mentionner quasiment une fois sur deux dans ses projections — comment est-ce possible ?

Le scénario RCP 8.5, le plus alarmiste, imagine une augmentation du CO2 dans l’atmosphère au-delà de 2100 jusqu’à douze fois supérieure à tout ce qui a déjà été émis en un siècle, ce qui semble parfaitement irréaliste, comme le reconnaît le groupe I. Aussi irréaliste soit-il, ce scénario semble toutefois indispensable pour alimenter le narratif catastrophiste du groupe II…

Comment expliquez-vous que ce système perdure ?

Le Pr Richard Lindzen, climatologue réputé, ancien titulaire de la chaire Alfred P. Sloan de météorologie au prestigieux Massachussetts Institute of Technology, le Pr John Christy, primé par la Nasa pour le développement des mesures de température en fonction de l’altitude par ballons-sondes et satellites, Judith Curry qui était présidente de l’École des sciences atmosphériques et de la Terre au Georgia Institute of Technology, ou Steven Koonin qui était sous-secrétaire des Sciences dans le département de l’Énergie sous la présidence de Barack Obama, tous font part de leur inquiétude quant au risque que la science soit en train de perdre sa raison d’être, âprement méritée, qui faisait d’elle l’outil le plus efficace pour l’évaluation objective. Pourquoi ne sont-ils pas écoutés ? Vraisemblablement parce qu’ils contrarient une convergence de trop puissants intérêts.

Revenons à la vraie science : pourquoi dites-vous que l’effet de serre est mal nommé ? Pouvez-vous expliquer aux lecteurs non spécialistes le rôle et la limite du CO2 dans le réchauffement de l’atmosphère ?

Une serre tropicale comporte une paroi de verre transparente aux rayons du Soleil mais opaque au rayonnement thermique émis par l’intérieur de la serre. Il n’y a pas de paroi dans l’atmosphère, d’où le caractère impropre de la terminologie. La vibration de deux atomes liés au sein d’une molécule qui en comporte au moins deux différents, comme hydrogène H et oxygène O dans la vapeur d’eau, C et O dans le dioxyde de carbone, et qui portent des charges électriques de signes contraires, crée un dipôle oscillant. Il émet un rayonnement thermique à ses fréquences spécifiques de vibration. Le phénomène se mesure couramment avec un spectromètre infrarouge.

Dans l’atmosphère, le principal émetteur est de loin la vapeur d’eau, et heureusement sinon la température de la Terre serait de 30 °C inférieure, la rendant difficilement vivable et habitable. La concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente de 0,5 % par an. À ce rythme, elle n’est pas près de doubler. Même si tel était le cas, le déficit d’émission thermique évalué à partir du spectre infrarouge provoquerait une élévation de température d’un peu moins de 1 °C. Augmentant de façon non pas exponentielle mais au contraire logarithmique, le phénomène n’est pas saturé mais son impact s’amoindrit progressivement.

Et dans celui des océans dont on parle beaucoup, sur le mode “bombe à retardement”…

Autant le phénomène El Niño illustre que l’océan Pacifique peut chauffer l’atmosphère avec un impact momentané sur la météorologie mondiale, autant le CO2 ne peut chauffer les océans qu’à la marge, car la profondeur de pénétration de son rayonnement thermique dans l’eau reste micrométrique. C’est le Soleil qui chauffe les océans. La hausse de leur niveau est la lente finale d’une hausse plus importante et plus rapide, qui a atteint 120 mètres, a commencé il y a quinze mille ans après la fonte des glaces du dernier âge glaciaire et a ralenti voici sept mille ans.

Le niveau de la mer a augmenté de 0,15 à 0,25 mètre entre 1901 et 2018, reconnaît le rapport AR6 du Giec, soit une augmentation moyenne de 1,7 millimètre par an, sans certitude qu’elle soit causée par les émissions de CO2 puisque les enregistrements des marégraphes les plus anciens montrent une hausse similaire avant l’accélération des émissions à partir de 1945. Extrapolée d’ici 2050, la hausse atteindrait 5 centimètres, beaucoup moins que l’amplitude des marées ou des vagues par gros temps. Une vaguelette de 5 centimètres relève-t-elle de la menace existentielle ? Par ailleurs et contrairement au narratif courant, avec un potentiel hydrogène (pH) de 8,1, les océans ne sont pas acides, ce qui supposerait un pH inférieur à 7, et le resteront compte tenu d’une baisse de pH annuelle qui n’excède pas 0,0017.

Quelle est, selon vous, la (ou les) principale(s) pierre(s) dans le jardin de l’alarmisme, et du récit causal suivant : homme = CO2 = température en hausse = catastrophe planétaire ?

Sur les 0,4 °C d’augmentation de température depuis 1945, 0,3 °C peut être imputé au CO2 si l’on se base sur le petit déficit d’émission thermique vers l’espace depuis lors. D’ici 2050, au rythme actuel, le déficit pourrait provoquer un réchauffement additionnel de 0,14 °C, dont 0,04 °C imputable au principal émetteur, la Chine, qui consomme pourtant la moitié du charbon mondial. De tels chiffres frisant le zéro sont-ils franchement synonymes d’“urgence”, de “crise”, “code rouge”, “menace existentielle” ? Selon les projections des modèles de climat, le réchauffement devrait être plus marqué à chacun des deux pôles. Or, mesurée depuis 1957 à la base Amundsen-Scott située au pôle Sud, la température n’a nullement augmenté. Par une température inférieure à – 30 °C au cœur de l’été austral, la glace ne risque pas de fondre. Mieux, contrairement aux projections des modèles de climat repris par le Giec, la superficie de banquise antarctique a augmenté en moyenne de 11 300 kilomètres carrés par an selon les observations satellitaires commencées en 1979.

Si l’homme a une influence finalement limitée sur le climat, comment décririez-vous, de manière très basique, le Meccano qui régit ce système complexe ? Quelles sont les grandes variables essentielles ?

Le climat obéit principalement au Soleil mais aussi à quantité de variables dont les vents, susceptibles de véhiculer les nuages, et leur direction changeante selon les écarts aléatoires de pression atmosphérique. Les sous-systèmes majeurs sont l’atmosphère, les océans, les glaciers dont le principal, la calotte glaciaire antarctique, les banquises, la biosphère et l’empreinte humaine autre que les gaz dits à effet de serre comme l’effet d’îlot de chaleur urbain. Chacun d’entre eux a ses propres cycles internes, ses résonances et ses rétroactions. Chacun interagit avec chacun des autres, rendant la mécanique du climat intrinsèquement chaotique au sens mathématique du terme et donc difficilement prédictible.

Pouvez-vous citer, pour quelques domaines cruciaux, les noms de scientifiques dont les travaux devraient, selon vous, absolument être connus de ceux qui s’intéressent à ces questions ?

En plus des éminents climatologues déjà cités, Clintel.org liste pas moins de 1 089 scientifiques, y compris un Prix Nobel de physique, ingénieurs, professionnels de l’environnement et de la santé qui ont signé la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique ». Le choix est vaste. Parmi les 93 signataires français, j’ai plaisir à citer les travaux récents de mon collègue le Pr Vincent Courtillot, ancien directeur de l’Institut de physique du globe de Paris, membre de l’Académie des sciences, montrant la prééminence du rôle du Soleil sur le climat.

Impasses climatiques, les contradictions du discours alarmiste sur le climat, de François Gervais, L’Artilleur, 304 pages, 20 €.

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La France et l’Allemagne font cause commune pour le soutien de leurs hélicoptères NH-90

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

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La disponibilité des hélicoptères NH-90 « Caïman » des forces françaises va-t-elle s’améliorer significativement dans les mois à venir? En attendant, elle était désastreuse pour ceux de la Marine nationale [version NFH], avec seulement sept appareils disponibles sur 27 en janvier dernier. Quant à ceux de l’Aviation légère de l’armée de Terre [version TTH], qui en comptait 48 exemplaires au 1er juillet 2021, elle n’était pas non plus satisfaisante.

« Le programme NH90 a un impact majeur sur les crédits de la mission Défense, comme en atteste son échéancier de paiement [1,25 milliard d’euros de restes à payer]. [Aussi], il convient toutefois de s’assurer que l’équipement donne pleine satisfaction en matière de disponibilité pour justifier un tel effort » car, pour le moment, « ce n’est pas le cas », avait souligné le député François Cornut-Gentille, dans un rapport sur le projet de loi de finances 2022, publié en octobre dernier.

Et d’ajouter : « Bien que les plus anciens appareils soient en service depuis près d’une décennie, l’âge moyen du parc est de cinq ans pour la version TTH et de sept ans pour la version NFH. Or, le taux de disponibilité des NH90 est particulièrement inquiétant ».

Ces problèmes de disponibilité ne sont pas propres à la France, comme en témoigne la récente décision de la Norvège de dénoncer le contrat qu’elle avait signé en 2001 et de rendre au consortium NHIndustries [Airbus Helicopters, Fokker et Leonardo, ndlr] les huit NH-90 NFH qui lui avaient été livrés, ces appareils n’ayant effectué que 700 heures de vol par [en moyenne] suir les 3900 heures attendues.

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de la NATO Helicopter Management Agency [NAHEMA], la France et l’Allemagne ont confié à NHIndustries un nouveau contrat de soutien opérationnel du NH-90, cette fois basé sur la performance. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, ce 13 juin.

Pour rappel, la Bundeswehr doit disposer, à terme, de 82 NH-90 TTH, de 49 NH-90 NFH, dont 18 « Sea Lion » et 31 « Sea Tiger ».

S’il a « déjà prouvé sa haute valeur ajoutée dans des opérations » pour l’armée de Terre et pour la Marine nationale, le NH-90 a « néanmoin saussi souffert de pénuries de pièces de rechanges au cours des dernières années, entraînant une disponibilité opérationnelle largement insuffisante », explique le ministère des Armées.

D’où ce nouveau contrat de soutien, lequel doit permettre aux armées de disposer « immédiatement de rechanges pour la maintenance et les réparations » et d’atteindre ainss l’objectif de « 50% de disponibilité dès début 2023. »

Selon le ministère des Armées, ce contrat a été élaboré par la NAHEMA, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour répondre aux besoins spécifiques des forces françaises. Puis il a été adapté « à toutes les nations partenaires mettant en oeuvre des NH-90 ». Et donc à l’Allemagne pour commencer.

Dans le cadre de ce contrat d’une durée de « trois fois cinq ans », la fourniture des pièces de rechange relèvera de la responsabilité de NHINdustries. « Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters », explique le ministère des Armées.

En outre, les échanges techniques entre l’industriel et les unités dotés de NH-90 seront facilités et la « durée des visites de maintenance évoluera selon des engagements clairs de réduction du temps consacré à cette tâche ». Le contrat prévoit également un « processus d’incitation à la performance » pour encourager NHIndustries [et Airbus Helicopters en particulier] à « dépasser les objectifs de disponibilité. » Désormais, le taux de disponibilité et le nombre d’heures de vol sont censés être garantis.

« Ce contrat est la première étape vers un soutien commun plus efficace, au profit de toutes les nations partenaires du programme NH90. La France et l’Allemagne seront les premières à l’appliquer. D’autres nations ont déjà exprimé leur intention de les rejoindre à moyen terme, renforçant dans le même temps la coopération entre tous les participants au programme NH90 », a conclu le ministère des Armées.

La France et l’Allemagne font cause commune pour le soutien de leurs hélicoptères NH-90

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

La disponibilité des hélicoptères NH-90 « Caïman » des forces françaises va-t-elle s’améliorer significativement dans les mois à venir? En attendant, elle était désastreuse pour ceux de la Marine nationale [version NFH], avec seulement sept appareils disponibles sur 27 en janvier dernier. Quant à ceux de l’Aviation légère de l’armée de Terre [version TTH], qui en comptait 48 exemplaires au 1er juillet 2021, elle n’était pas non plus satisfaisante.

« Le programme NH90 a un impact majeur sur les crédits de la mission Défense, comme en atteste son échéancier de paiement [1,25 milliard d’euros de restes à payer]. [Aussi], il convient toutefois de s’assurer que l’équipement donne pleine satisfaction en matière de disponibilité pour justifier un tel effort » car, pour le moment, « ce n’est pas le cas », avait souligné le député François Cornut-Gentille, dans un rapport sur le projet de loi de finances 2022, publié en octobre dernier.

Et d’ajouter : « Bien que les plus anciens appareils soient en service depuis près d’une décennie, l’âge moyen du parc est de cinq ans pour la version TTH et de sept ans pour la version NFH. Or, le taux de disponibilité des NH90 est particulièrement inquiétant ».

Ces problèmes de disponibilité ne sont pas propres à la France, comme en témoigne la récente décision de la Norvège de dénoncer le contrat qu’elle avait signé en 2001 et de rendre au consortium NHIndustries [Airbus Helicopters, Fokker et Leonardo, ndlr] les huit NH-90 NFH qui lui avaient été livrés, ces appareils n’ayant effectué que 700 heures de vol par [en moyenne] suir les 3900 heures attendues.

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de la NATO Helicopter Management Agency [NAHEMA], la France et l’Allemagne ont confié à NHIndustries un nouveau contrat de soutien opérationnel du NH-90, cette fois basé sur la performance. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, ce 13 juin.

Pour rappel, la Bundeswehr doit disposer, à terme, de 82 NH-90 TTH, de 49 NH-90 NFH, dont 18 « Sea Lion » et 31 « Sea Tiger ».

S’il a « déjà prouvé sa haute valeur ajoutée dans des opérations » pour l’armée de Terre et pour la Marine nationale, le NH-90 a « néanmoin saussi souffert de pénuries de pièces de rechanges au cours des dernières années, entraînant une disponibilité opérationnelle largement insuffisante », explique le ministère des Armées.

D’où ce nouveau contrat de soutien, lequel doit permettre aux armées de disposer « immédiatement de rechanges pour la maintenance et les réparations » et d’atteindre ainss l’objectif de « 50% de disponibilité dès début 2023. »

Selon le ministère des Armées, ce contrat a été élaboré par la NAHEMA, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour répondre aux besoins spécifiques des forces françaises. Puis il a été adapté « à toutes les nations partenaires mettant en oeuvre des NH-90 ». Et donc à l’Allemagne pour commencer.

Dans le cadre de ce contrat d’une durée de « trois fois cinq ans », la fourniture des pièces de rechange relèvera de la responsabilité de NHINdustries. « Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters », explique le ministère des Armées.

En outre, les échanges techniques entre l’industriel et les unités dotés de NH-90 seront facilités et la « durée des visites de maintenance évoluera selon des engagements clairs de réduction du temps consacré à cette tâche ». Le contrat prévoit également un « processus d’incitation à la performance » pour encourager NHIndustries [et Airbus Helicopters en particulier] à « dépasser les objectifs de disponibilité. » Désormais, le taux de disponibilité et le nombre d’heures de vol sont censés être garantis.

« Ce contrat est la première étape vers un soutien commun plus efficace, au profit de toutes les nations partenaires du programme NH90. La France et l’Allemagne seront les premières à l’appliquer. D’autres nations ont déjà exprimé leur intention de les rejoindre à moyen terme, renforçant dans le même temps la coopération entre tous les participants au programme NH90 », a conclu le ministère des Armées.

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La disponibilité des hélicoptères NH-90 « Caïman » des forces françaises va-t-elle s’améliorer significativement dans les mois à venir? En attendant, elle était désastreuse pour ceux de la Marine nationale [version NFH], avec seulement sept appareils disponibles sur 27 en janvier dernier. Quant à ceux de l’Aviation légère de l’armée de Terre [version TTH], qui en comptait 48 exemplaires au 1er juillet 2021, elle n’était pas non plus satisfaisante.

« Le programme NH90 a un impact majeur sur les crédits de la mission Défense, comme en atteste son échéancier de paiement [1,25 milliard d’euros de restes à payer]. [Aussi], il convient toutefois de s’assurer que l’équipement donne pleine satisfaction en matière de disponibilité pour justifier un tel effort » car, pour le moment, « ce n’est pas le cas », avait souligné le député François Cornut-Gentille, dans un rapport sur le projet de loi de finances 2022, publié en octobre dernier.

Et d’ajouter : « Bien que les plus anciens appareils soient en service depuis près d’une décennie, l’âge moyen du parc est de cinq ans pour la version TTH et de sept ans pour la version NFH. Or, le taux de disponibilité des NH90 est particulièrement inquiétant ».

Ces problèmes de disponibilité ne sont pas propres à la France, comme en témoigne la récente décision de la Norvège de dénoncer le contrat qu’elle avait signé en 2001 et de rendre au consortium NHIndustries [Airbus Helicopters, Fokker et Leonardo, ndlr] les huit NH-90 NFH qui lui avaient été livrés, ces appareils n’ayant effectué que 700 heures de vol par [en moyenne] suir les 3900 heures attendues.

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de la NATO Helicopter Management Agency [NAHEMA], la France et l’Allemagne ont confié à NHIndustries un nouveau contrat de soutien opérationnel du NH-90, cette fois basé sur la performance. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, ce 13 juin.

Pour rappel, la Bundeswehr doit disposer, à terme, de 82 NH-90 TTH, de 49 NH-90 NFH, dont 18 « Sea Lion » et 31 « Sea Tiger ».

S’il a « déjà prouvé sa haute valeur ajoutée dans des opérations » pour l’armée de Terre et pour la Marine nationale, le NH-90 a « néanmoin saussi souffert de pénuries de pièces de rechanges au cours des dernières années, entraînant une disponibilité opérationnelle largement insuffisante », explique le ministère des Armées.

D’où ce nouveau contrat de soutien, lequel doit permettre aux armées de disposer « immédiatement de rechanges pour la maintenance et les réparations » et d’atteindre ainss l’objectif de « 50% de disponibilité dès début 2023. »

Selon le ministère des Armées, ce contrat a été élaboré par la NAHEMA, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour répondre aux besoins spécifiques des forces françaises. Puis il a été adapté « à toutes les nations partenaires mettant en oeuvre des NH-90 ». Et donc à l’Allemagne pour commencer.

Dans le cadre de ce contrat d’une durée de « trois fois cinq ans », la fourniture des pièces de rechange relèvera de la responsabilité de NHINdustries. « Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters », explique le ministère des Armées.

En outre, les échanges techniques entre l’industriel et les unités dotés de NH-90 seront facilités et la « durée des visites de maintenance évoluera selon des engagements clairs de réduction du temps consacré à cette tâche ». Le contrat prévoit également un « processus d’incitation à la performance » pour encourager NHIndustries [et Airbus Helicopters en particulier] à « dépasser les objectifs de disponibilité. » Désormais, le taux de disponibilité et le nombre d’heures de vol sont censés être garantis.

« Ce contrat est la première étape vers un soutien commun plus efficace, au profit de toutes les nations partenaires du programme NH90. La France et l’Allemagne seront les premières à l’appliquer. D’autres nations ont déjà exprimé leur intention de les rejoindre à moyen terme, renforçant dans le même temps la coopération entre tous les participants au programme NH90 », a conclu le ministère des Armées.

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La disponibilité des hélicoptères NH-90 « Caïman » des forces françaises va-t-elle s’améliorer significativement dans les mois à venir? En attendant, elle était désastreuse pour ceux de la Marine nationale [version NFH], avec seulement sept appareils disponibles sur 27 en janvier dernier. Quant à ceux de l’Aviation légère de l’armée de Terre [version TTH], qui en comptait 48 exemplaires au 1er juillet 2021, elle n’était pas non plus satisfaisante.

« Le programme NH90 a un impact majeur sur les crédits de la mission Défense, comme en atteste son échéancier de paiement [1,25 milliard d’euros de restes à payer]. [Aussi], il convient toutefois de s’assurer que l’équipement donne pleine satisfaction en matière de disponibilité pour justifier un tel effort » car, pour le moment, « ce n’est pas le cas », avait souligné le député François Cornut-Gentille, dans un rapport sur le projet de loi de finances 2022, publié en octobre dernier.

Et d’ajouter : « Bien que les plus anciens appareils soient en service depuis près d’une décennie, l’âge moyen du parc est de cinq ans pour la version TTH et de sept ans pour la version NFH. Or, le taux de disponibilité des NH90 est particulièrement inquiétant ».

Ces problèmes de disponibilité ne sont pas propres à la France, comme en témoigne la récente décision de la Norvège de dénoncer le contrat qu’elle avait signé en 2001 et de rendre au consortium NHIndustries [Airbus Helicopters, Fokker et Leonardo, ndlr] les huit NH-90 NFH qui lui avaient été livrés, ces appareils n’ayant effectué que 700 heures de vol par [en moyenne] suir les 3900 heures attendues.

Quoi qu’il en soit, par l’intermédiaire de la NATO Helicopter Management Agency [NAHEMA], la France et l’Allemagne ont confié à NHIndustries un nouveau contrat de soutien opérationnel du NH-90, cette fois basé sur la performance. C’est en effet ce qu’a annoncé le ministère des Armées, ce 13 juin.

Pour rappel, la Bundeswehr doit disposer, à terme, de 82 NH-90 TTH, de 49 NH-90 NFH, dont 18 « Sea Lion » et 31 « Sea Tiger ».

S’il a « déjà prouvé sa haute valeur ajoutée dans des opérations » pour l’armée de Terre et pour la Marine nationale, le NH-90 a « néanmoin saussi souffert de pénuries de pièces de rechanges au cours des dernières années, entraînant une disponibilité opérationnelle largement insuffisante », explique le ministère des Armées.

D’où ce nouveau contrat de soutien, lequel doit permettre aux armées de disposer « immédiatement de rechanges pour la maintenance et les réparations » et d’atteindre ainss l’objectif de « 50% de disponibilité dès début 2023. »

Selon le ministère des Armées, ce contrat a été élaboré par la NAHEMA, la Direction générale de l’armement [DGA] et la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour répondre aux besoins spécifiques des forces françaises. Puis il a été adapté « à toutes les nations partenaires mettant en oeuvre des NH-90 ». Et donc à l’Allemagne pour commencer.

Dans le cadre de ce contrat d’une durée de « trois fois cinq ans », la fourniture des pièces de rechange relèvera de la responsabilité de NHINdustries. « Ceci comprend la planification matérielle des fabrications, un stockage basé sur les besoins et le respect des délais de livraison dans les entrepôts des unités de chacune des armées concernées, ainsi que des réparations industrielles effectuées chez Airbus Helicopters », explique le ministère des Armées.

En outre, les échanges techniques entre l’industriel et les unités dotés de NH-90 seront facilités et la « durée des visites de maintenance évoluera selon des engagements clairs de réduction du temps consacré à cette tâche ». Le contrat prévoit également un « processus d’incitation à la performance » pour encourager NHIndustries [et Airbus Helicopters en particulier] à « dépasser les objectifs de disponibilité. » Désormais, le taux de disponibilité et le nombre d’heures de vol sont censés être garantis.

« Ce contrat est la première étape vers un soutien commun plus efficace, au profit de toutes les nations partenaires du programme NH90. La France et l’Allemagne seront les premières à l’appliquer. D’autres nations ont déjà exprimé leur intention de les rejoindre à moyen terme, renforçant dans le même temps la coopération entre tous les participants au programme NH90 », a conclu le ministère des Armées.

Valeurs Actuelles

Watts et joules : y a-t-il un physicien dans l’avion ?

En préambule de ce papier, de cette mise au point, il nous faut tordre le cou à deux idées reçues concernant les énergies éoliennes et solaires, dites “renouvelables” (en abrégé EnR), mais qui sont mieux caractérisées par les qualificatifs d’“intermittentes” et surtout “aléatoires”. La première assertion est qu’il y aurait “foisonnement” dans leur production. C’est la fameuse antienne reprise par les écologistes et les promoteurs du renouvelable : “Il y a toujours du vent et du soleil quelque part. ” Or, l’examen des diagrammes de production au jour le jour montre que ce n’est pas vrai. Ces données sont accessibles au grand public, via des sites Internet comme celui de RTE (Réseau de transport d’électricité) en France (éCO2mix) ou celui de l’institut Fraunhofer en Allemagne (energy-charts. info). Tout un chacun peut débusquer facilement ce mensonge.

D’abord, il y a – évidemment – la nuit. Il y a, certes, un décalage entre Lisbonne et Athènes, mais pas au point d’effacer l’obscurité sur l’Europe. En outre, contrairement à une idée reçue, l’électricité se transporte mal entre deux points éloignés d’un réseau. Voilà pour le soleil. Ensuite, en ce qui concerne le vent, il y a des périodes où le calme plat règne sur de larges parties de l’Europe, voire sur sa totalité. Cette situation est bien connue des météorologistes, lorsque de gigantesques anticyclones s’établissent sur une grande partie du territoire, et même sur l’Europe tout entière. Cela peut arriver en plein hiver, par un froid très vif, lorsque la consommation est à son maximum.

En France, par exemple, nous sommes restés en moyenne à 3 gigawatts (GW) de vent (pour 18 GW d’ éolien installés) les semaines 2, 3 et 4 de cette année, avec plusieurs passages à quelques centaines de mégawatts (MW) alors que la consommation était de 75 GW en moyenne. Et ce peut être commun à l’Allemagne et à la France, les deux plus grands réseaux européens : le 2 mars, les 154 GW d’éolien et de solaire installés dans les deux pays sont passés par un minimum de 5,3 GW ! Et on peut vérifier que les éoliennes offshore suivent la même courbe : quand il n’y a pas de vent sur terre, il n’y en a pas non plus le long des côtes.

La deuxième assertion est qu’“on saura stocker un jour”. Pourquoi pas ? En attendant que cela arrive, si on reprend l’épisode des trois semaines de janvier déjà cité, un calcul simple montre que pour pallier l’intermittence dans le scénario à 2050 tel qu’il est prévu par le gouvernement, il aurait fallu (selon les méthodes de stockage actuellement connues) soit pomper tout le lac Léman pour le remonter de 224 mètres, soit installer 540 millions de tonnes de packs de batteries Tesla Powerwall. Soit produire 33 milliards de mètres cubes d’hydrogène, les comprimer et les stocker en souterrain. Sans être spécialiste d’aucune de ces techniques, on sent bien qu’on touche du doigt quelque chose de délirant. L’avenir est plein de promesses, mais enfin il ne faut pas exagérer.

Quand il s’agit de potentialité, on peut faire ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas

En réalité, se passer des énergies fossiles et/ou du nucléaire est peut-être possible, pour autant que des technologies à l’état expérimental puissent être validées technologiquement et économiquement, ce qui est loin d’être évident. Maintenant que tout le monde a compris que si on ne dépend plus des Russes pour le gaz, on ira au Qatar, ce qui n’est pas mieux en termes d’indépendance, les études prospectives tablent sur l’hydrogène pour le stockage et sur la fabrication de méthane synthétique à partir d’hydrogène et de CO2. L’hydrogène a sans doute un rôle à jouer dans un panel de solutions. Mais l’institut Fraunhofer a esquissé un scénario “tout renouvelable” à 2050 pour l’Allemagne. Il implique de construire 700 GW d’éolien et de solaire (tous les vingt ans, c’est la durée de vie de ces équipements), 150 GW de turbines à gaz, 90 GW d’électrolyseurs, 500 gigawattheures (GWh) de batteries, sans compter le biométhane, la filière bois, etc.

Pour mémoire, la consommation de pointe de l’Allemagne est de l’ordre de 80 GW actuellement. Là aussi, on laisse le soin au lecteur de juger si tout cela est réaliste (pour rappel : un grille-pain, c’est 1 kilowatt (kW) ; 1 MW, c’est 1 000 grille-pain ; 1 GW, un million).

Revenons maintenant sur le titre et cette funeste confusion entre énergie et puissance. Selon les principes de la physique (qui se fiche de la politique), sur un réseau électrique, la production doit à tout instant égaler la consommation. Cette production instantanée d’énergie, on l’appelle puissance . On la chiffre en kW. C’est donc en kW qu’on doit dimensionner un réseau, et qui plus est, pour répondre à l’égalité entre production et consommation quelles que soient les situations, en kW pilotables à la demande. Or, l’éolien et le solaire ne sont pas pilotables à la demande, ils sont subis. Certes, on pourrait objecter qu’à deux ou trois jours à l’avance, on peut à peu près prévoir le soleil et le vent. Mais un réseau électrique doit se planifier des années à l’avance. À cette échelle de temps, plusieurs fois par an, la production de ces EnR sera quasi nulle. Dans le dimensionnement, on doit donc les compter pour zéro. Bien sûr, plus on installe d’EnR, moins on aura recours aux autres moyens, pilotables ceux-là. Les EnR produiront plus d’énergie, de kilowattheures (kWh), les autres moins (ce qui réduira d’ailleurs leur rentabilité et leur attractivité pour les investisseurs). On arrive donc à la conclusion suivante : on peut remplacer des kWh nucléaires ou fossiles par des kWh éoliens ou solaires, mais pas des kW. Or, ce sont les kW qui garantissent la sécurité du réseau électrique. Pour le dire encore autrement : quand il s’agit de potentialité, on fait ce qu’on veut, quand il s’agit de nécessité, et l’approvisionnement électrique est de l’ordre de la nécessité, on ne peut pas s’amuser avec des sources qui ne nous obéissent pas.

Jusqu’à une époque récente, la transition énergétique prévoyait d’arrêter en France 14 réacteurs nucléaires « lorsque les EnR auront monté en puissance » . De même, à la question, maintes fois posée aux autorités, “à quoi servent les EnR en France ?”, la réponse a toujours été la même : “avoir d’autres filières en cas de risque systémique sur le nucléaire”. La filière de “secours” étant intermittente non pilotable, nous voilà rassurés ! On aurait pu penser, vu la prise de conscience récente de nos politiques sur la nécessité du nucléaire, qu’ils avaient compris le petit raisonnement entre kW et kWh. Que nenni ! En face du péril russe, ils persistent et signent ; pour pallier les délais de construction du nucléaire et la difficulté d’approvisionnement en gaz, nos ministres, notre président et le chancelier allemand n’ont qu’une réponse : accélérer l’éolien et le solaire. Or, le gigantesque réseau européen était déjà en déficit de kW pilotables avant la guerre en Ukraine et avant l’arrêt des dernières centrales nucléaires belges et allemandes ! En réalité, si on compte sur les énergies renouvelables, les constructeurs de centrales à gaz ont de beaux jours devant eux. Et si les décideurs pouvaient lire (et comprendre) ces lignes, cela pourrait éviter quelques black-out et leurs funestes conséquences.

* Michel Negynas est spécialiste des questions industrielles et environnementales. Dernier ouvrage paru : “Chroniques d’un monde écofantasmé”, en e-book sur toutes librairies Internet, 4,99 €.

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Debunking claims that the French president is the head of the EU

Issued on: 29/04/2022 - 18:31

Georgina ROBERTSON

In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

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La Lituanie a l’intention d’équiper un bataillon d’artillerie avec des CAESAr acquis auprès de Nexter

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

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Dans l’attente de la confirmation d’une commande irakienne, la Lituanie est sur le point de devenir le dixième pays à se doter de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] auprès de Nexter Systems.

En effet, peu avant de s’envoler vers Paris où il doit rencontrer son homologue français, Sébastien Lecornu, et visiter le salon de l’armement terrestre EuroSatory, le ministre lituanie de la Défense, Arvydas Anusauskas, a fait savoir qu’il signerait une « première lettre d’intention portant sur l’achat de canons de 155 mm CAESAr ». Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’exemplaires que Vilnius envisage de commander.

Selon la presse lituanienne, il serait également question de la signature de « documents sur l’adhésion » de la Lituanie au programme « CAESAr NG » [ou CAESARr MKII], lancé en février dernier par l’ex-Premier ministre Jean Castex, avec la notification officielle d’un contrat à Nexter. Pour rappel, cette nouvelle version disposera d’une cabine blindée de niveau 2, des logiciels de conduite de tir améliorés, du brouilleur BARAGE, de la radio CONTACT et d’une motorisation beaucoup plus puissante.

Ce choix du CAESAr avait été recommandé par le général Valdemaras Rupšys, le chef d’état-major de la Défense lituanienne, en avril. Il s’agirait d’en équiper « entièrement » le bataillon d’artillerie de la brigade « général Motiejus Pečiulionis », actuellement doté d’une partie des 54 canons M101 de 105 mm d’origine américaine et transférés à l’armée lituanienne en 2002 par le Danemark.

Je rencontre aujourd'hui mon homologue lituanien @a_anusauskas en visite à Paris pour @cogeseurosatory. Nos liens en matière de défense sont solides : à cette occasion, une lettre d’intention portant sur l'acquisition par la Lituanie de systèmes d'artillerie Caesar sera signée. https://t.co/OJLdIezLVG

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) June 13, 2022

Pour rappel, l’armée lituanienne dispose aussi de 21 obusiers PzH 2000, livrés par l’Allemagne entre 2015 et 2020. Ils sont en dotation au sein du bataillon d’artillerie « général Romualdas Giedraitis ».

Par ailleurs, le général Rupšys avait également dit « espérer » un éventuel déploiement en Lituanie [et dans le cadre de l’Otan] de CAESAr par l’armée française afin de « contribuer à la préparation des soldats lituaniens » à l’utilisation de telles pièces d’artillerie, dont la portée est d’une quarantaine de kilomètres. Sans doute obtiendra-t-il satisfaction.

« Les liens qui unissent la Lituanie et la France en matière de défense sont très solides et seront encore développés dans les semaines à venir, dans le contexte géopolitique dégradé que nous connaissons en Europe », a en effet indiqué le ministère français des Armées.

Justement, la guerre en Ukraine a incité Vilnius à accentuer son effort de défense, son budget militaire devant être porté à 1,5 milliard d’euros dès 2022, grâce à une enveloppe supplémentaire de 300 millions.

La Lituanie a l’intention d’équiper un bataillon d’artillerie avec des CAESAr acquis auprès de Nexter

par Laurent Lagneau · 13 juin 2022

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Dans l’attente de la confirmation d’une commande irakienne, la Lituanie est sur le point de devenir le dixième pays à se doter de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] auprès de Nexter Systems.

En effet, peu avant de s’envoler vers Paris où il doit rencontrer son homologue français, Sébastien Lecornu, et visiter le salon de l’armement terrestre EuroSatory, le ministre lituanie de la Défense, Arvydas Anusauskas, a fait savoir qu’il signerait une « première lettre d’intention portant sur l’achat de canons de 155 mm CAESAr ». Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’exemplaires que Vilnius envisage de commander.

Selon la presse lituanienne, il serait également question de la signature de « documents sur l’adhésion » de la Lituanie au programme « CAESAr NG » [ou CAESARr MKII], lancé en février dernier par l’ex-Premier ministre Jean Castex, avec la notification officielle d’un contrat à Nexter. Pour rappel, cette nouvelle version disposera d’une cabine blindée de niveau 2, des logiciels de conduite de tir améliorés, du brouilleur BARAGE, de la radio CONTACT et d’une motorisation beaucoup plus puissante.

Ce choix du CAESAr avait été recommandé par le général Valdemaras Rupšys, le chef d’état-major de la Défense lituanienne, en avril. Il s’agirait d’en équiper « entièrement » le bataillon d’artillerie de la brigade « général Motiejus Pečiulionis », actuellement doté d’une partie des 54 canons M101 de 105 mm d’origine américaine et transférés à l’armée lituanienne en 2002 par le Danemark.

Je rencontre aujourd'hui mon homologue lituanien @a_anusauskas en visite à Paris pour @cogeseurosatory. Nos liens en matière de défense sont solides : à cette occasion, une lettre d’intention portant sur l'acquisition par la Lituanie de systèmes d'artillerie Caesar sera signée. https://t.co/OJLdIezLVG

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) June 13, 2022

Pour rappel, l’armée lituanienne dispose aussi de 21 obusiers PzH 2000, livrés par l’Allemagne entre 2015 et 2020. Ils sont en dotation au sein du bataillon d’artillerie « général Romualdas Giedraitis ».

Par ailleurs, le général Rupšys avait également dit « espérer » un éventuel déploiement en Lituanie [et dans le cadre de l’Otan] de CAESAr par l’armée française afin de « contribuer à la préparation des soldats lituaniens » à l’utilisation de telles pièces d’artillerie, dont la portée est d’une quarantaine de kilomètres. Sans doute obtiendra-t-il satisfaction.

« Les liens qui unissent la Lituanie et la France en matière de défense sont très solides et seront encore développés dans les semaines à venir, dans le contexte géopolitique dégradé que nous connaissons en Europe », a en effet indiqué le ministère français des Armées.

Justement, la guerre en Ukraine a incité Vilnius à accentuer son effort de défense, son budget militaire devant être porté à 1,5 milliard d’euros dès 2022, grâce à une enveloppe supplémentaire de 300 millions.

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Dans l’attente de la confirmation d’une commande irakienne, la Lituanie est sur le point de devenir le dixième pays à se doter de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] auprès de Nexter Systems.

En effet, peu avant de s’envoler vers Paris où il doit rencontrer son homologue français, Sébastien Lecornu, et visiter le salon de l’armement terrestre EuroSatory, le ministre lituanie de la Défense, Arvydas Anusauskas, a fait savoir qu’il signerait une « première lettre d’intention portant sur l’achat de canons de 155 mm CAESAr ». Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’exemplaires que Vilnius envisage de commander.

Selon la presse lituanienne, il serait également question de la signature de « documents sur l’adhésion » de la Lituanie au programme « CAESAr NG » [ou CAESARr MKII], lancé en février dernier par l’ex-Premier ministre Jean Castex, avec la notification officielle d’un contrat à Nexter. Pour rappel, cette nouvelle version disposera d’une cabine blindée de niveau 2, des logiciels de conduite de tir améliorés, du brouilleur BARAGE, de la radio CONTACT et d’une motorisation beaucoup plus puissante.

Ce choix du CAESAr avait été recommandé par le général Valdemaras Rupšys, le chef d’état-major de la Défense lituanienne, en avril. Il s’agirait d’en équiper « entièrement » le bataillon d’artillerie de la brigade « général Motiejus Pečiulionis », actuellement doté d’une partie des 54 canons M101 de 105 mm d’origine américaine et transférés à l’armée lituanienne en 2002 par le Danemark.

Je rencontre aujourd'hui mon homologue lituanien @a_anusauskas en visite à Paris pour @cogeseurosatory. Nos liens en matière de défense sont solides : à cette occasion, une lettre d’intention portant sur l'acquisition par la Lituanie de systèmes d'artillerie Caesar sera signée. https://t.co/OJLdIezLVG

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Pour rappel, l’armée lituanienne dispose aussi de 21 obusiers PzH 2000, livrés par l’Allemagne entre 2015 et 2020. Ils sont en dotation au sein du bataillon d’artillerie « général Romualdas Giedraitis ».

Par ailleurs, le général Rupšys avait également dit « espérer » un éventuel déploiement en Lituanie [et dans le cadre de l’Otan] de CAESAr par l’armée française afin de « contribuer à la préparation des soldats lituaniens » à l’utilisation de telles pièces d’artillerie, dont la portée est d’une quarantaine de kilomètres. Sans doute obtiendra-t-il satisfaction.

« Les liens qui unissent la Lituanie et la France en matière de défense sont très solides et seront encore développés dans les semaines à venir, dans le contexte géopolitique dégradé que nous connaissons en Europe », a en effet indiqué le ministère français des Armées.

Justement, la guerre en Ukraine a incité Vilnius à accentuer son effort de défense, son budget militaire devant être porté à 1,5 milliard d’euros dès 2022, grâce à une enveloppe supplémentaire de 300 millions.

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Dans l’attente de la confirmation d’une commande irakienne, la Lituanie est sur le point de devenir le dixième pays à se doter de CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] auprès de Nexter Systems.

En effet, peu avant de s’envoler vers Paris où il doit rencontrer son homologue français, Sébastien Lecornu, et visiter le salon de l’armement terrestre EuroSatory, le ministre lituanie de la Défense, Arvydas Anusauskas, a fait savoir qu’il signerait une « première lettre d’intention portant sur l’achat de canons de 155 mm CAESAr ». Cependant, il n’a pas précisé le nombre d’exemplaires que Vilnius envisage de commander.

Selon la presse lituanienne, il serait également question de la signature de « documents sur l’adhésion » de la Lituanie au programme « CAESAr NG » [ou CAESARr MKII], lancé en février dernier par l’ex-Premier ministre Jean Castex, avec la notification officielle d’un contrat à Nexter. Pour rappel, cette nouvelle version disposera d’une cabine blindée de niveau 2, des logiciels de conduite de tir améliorés, du brouilleur BARAGE, de la radio CONTACT et d’une motorisation beaucoup plus puissante.

documents sur l’adhésion

Ce choix du CAESAr avait été recommandé par le général Valdemaras Rupšys, le chef d’état-major de la Défense lituanienne, en avril. Il s’agirait d’en équiper « entièrement » le bataillon d’artillerie de la brigade « général Motiejus Pečiulionis », actuellement doté d’une partie des 54 canons M101 de 105 mm d’origine américaine et transférés à l’armée lituanienne en 2002 par le Danemark.

Je rencontre aujourd'hui mon homologue lituanien @a_anusauskas en visite à Paris pour @cogeseurosatory. Nos liens en matière de défense sont solides : à cette occasion, une lettre d’intention portant sur l'acquisition par la Lituanie de systèmes d'artillerie Caesar sera signée. https://t.co/OJLdIezLVG

— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) June 13, 2022

Je rencontre aujourd'hui mon homologue lituanien @a_anusauskas en visite à Paris pour @cogeseurosatory. Nos liens en matière de défense sont solides : à cette occasion, une lettre d’intention portant sur l'acquisition par la Lituanie de systèmes d'artillerie Caesar sera signée. https://t.co/OJLdIezLVG

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— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) June 13, 2022

June 13, 2022

Pour rappel, l’armée lituanienne dispose aussi de 21 obusiers PzH 2000, livrés par l’Allemagne entre 2015 et 2020. Ils sont en dotation au sein du bataillon d’artillerie « général Romualdas Giedraitis ».

Par ailleurs, le général Rupšys avait également dit « espérer » un éventuel déploiement en Lituanie [et dans le cadre de l’Otan] de CAESAr par l’armée française afin de « contribuer à la préparation des soldats lituaniens » à l’utilisation de telles pièces d’artillerie, dont la portée est d’une quarantaine de kilomètres. Sans doute obtiendra-t-il satisfaction.

« Les liens qui unissent la Lituanie et la France en matière de défense sont très solides et seront encore développés dans les semaines à venir, dans le contexte géopolitique dégradé que nous connaissons en Europe », a en effet indiqué le ministère français des Armées.

Justement, la guerre en Ukraine a incité Vilnius à accentuer son effort de défense, son budget militaire devant être porté à 1,5 milliard d’euros dès 2022, grâce à une enveloppe supplémentaire de 300 millions.

Valeurs Actuelles

Ukraine : devenons des ouvriers de paix

Les médias européens sont d’habitude prompts à reprendre les déclarations du pape François. Quand celui-ci a déclaré au Corriere della Serra, le 3 mai 2022 : « C’est l’aboiement de l’Otan à la porte de la Russie qui a poussé le chef du Kremlin à mal réagir et à déclencher le conflit », personne n’a salué son propos. Il est pourtant frappé d’un sain réalisme : la Russie n’a pas attaqué l’Ukraine sans raison.

Il faut avoir l’aveuglement de quelques demi-experts pour tenter les explications hystériques qu’on lit partout : ivresse du pouvoir, solitude de la maladie, fanatisme slave. Frayant régulièrement avec une détestable haine du monde russe, ces diabolisations procèdent d’une paresse analytique effarante. Quand tout un pays mobilise ses forces armées, son économie, son appareil industriel dans une opération de cette ampleur, ce n’est ni par folie ni par dessein mégalomaniaque.

Les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité

Oui, les Russes ne supportent plus d’être environnés de nations dont les élites, les diplomaties et les dirigeants sont biberonnés à un atlantisme belliqueux. Oui, les Russes jugent que le déversement massif et continu d’armements américains chez leurs voisins est un danger pour leur sécurité. Longtemps, la Russie a souhaité parvenir à un rapprochement avec l’Europe de l’Ouest et a travaillé en ce sens. Il est désormais à craindre que Moscou ne se soucie plus de nos nations, les jugeant inféodées aux États-Unis et désormais incapables d’indépendance sur la scène internationale.

Une autre attitude de l’Europe aurait évité un divorce avec la Russie et certainement empêché cette guerre en Ukraine. L’Union européenne a dérapé à l’Est lors d’élargissements précipités et mal calculés. Au lieu de soutenir l’envergure des nations du monde latin, historiquement portées à l’universel, Bruxelles s’est rendu dépendant d’États que l’histoire condamne à regarder avec angoisse la Russie. Cette évolution pénalise énormément la France dont l’intérêt sera toujours de faire prospérer la fameuse “alliance de revers” avec la Russie.

Par ailleurs, l’Union européenne use de cette situation pour avancer son agenda idéologique. La technocratie bruxelloise fait pression en usant de l’outil fédéraliste pour justifier l’avènement d’un super-État européen. Cette manipulation des opinions publiques correspond à une véritable stratégie du choc, instrumentalisant l’émotion des opinions publiques pour pousser des réformes suicidaires pour la souveraineté de nos nations. L’effet d’entraînement des investissements communs démentiels, comme les 300 milliards proposés pour l’énergie, la volonté de centraliser nos commandes de gaz et d’électricité, la réforme du cadre financier pluriannuel, la création de nouvelles ressources propres sont autant de signaux catastrophiques. Pire, Bruxelles cherche à établir son haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité comme un véritable ministre des Affaires étrangères de l’Union, violant un des derniers éléments fondamentaux de notre souveraineté. Le slogan de la souveraineté européenne n’est pas seulement un contresens politique, il est une trahison de la volonté des peuples et de l’histoire des nations en vue de l’établissement d’une Europe a-nationale. Notre continent est toujours sorti dévasté de ces utopies impériales si contraires au génie de nos peuples.

La France est-elle cependant encore capable d’une politique étrangère ambitieuse ? Le quinquennat d’Emmanuel Macron a largement affaibli notre stature internationale. Chassés d’Afrique, éloignés du Levant, humiliés en Indo-Pacifique, nous sommes une force en déshérence. Pire, notre diplomatie est désormais soumise à toutes les modes idéologiques. Nous avons perdu cette voix forte qui nous permettait d’être le phare du monde non aligné. Puissance multipolaire par excellence, la France s’estompe à l’international alors que nous connaissons le crépuscule de l’hégémonie américaine.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen

Ce paradoxe est d’autant plus terrible qu’en 2015 nous étions encore un acteur de stabilisation en Europe orientale. Ce furent Angela Merkel et François Hollande qui réussirent à négocier les accords de Minsk, qui permirent de stopper le conflit né de l’obstination de l’Union européenne à couper Kiev de Moscou. Force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a rien fait pour encourager l’application de cet accord. Il faut dire que Zelensky n’a jamais cherché à le respecter.

Volodymyr Zelensky est un acteur. Il se joue de toutes les errances du monde occidental. Avec l’invasion russe de l’Ukraine, il a su rapidement tirer profit de l’aveuglement européen. Plus personne pour se souvenir qu’il fermait les journaux, bloquait les télévisions, traînait ses opposants devant les tribunaux. Plus personne pour s’étonner que sa tournée des Parlements européens n’ait pas été amorcée avant la crise, afin de préserver la paix dans son pays.

L’illusionniste Zelensky a su émouvoir des capitales européennes qui sont prêtes au suicide économique et géopolitique pour lui plaire. La livraison d’armes en flux tendu à l’Ukraine n’est pas une opération humanitaire, ce n’est même pas une décision stratégique, c’est la création d’un nouveau foyer de crispation qui porte et portera un tort infini à la France et à l’Europe. Nous voyons bien d’ailleurs les drames engendrés par ces fixations en Irak, en Syrie et en Libye.

L’intérêt de la France n’est pas la victoire de la Russie ou de l’Ukraine dans le conflit qui les oppose. Notre intérêt, c’est le retour le plus rapide possible à la paix et à des relations normales avec la Russie. Cette évidence stratégique est aujourd’hui diabolisée par des esprits soucieux de vivre leur guerre d’Espagne par procuration. Cette évidence sera pourtant partagée par toujours plus de Français à mesure qu’ils subiront les effets économiques et sociaux catastrophiques de cette situation. D’ailleurs, les médias finiront peut-être par se lasser des exigences débordantes du président ukrainien.

Cessons d’aboyer à la porte de la Russie. Cessons de fabriquer des opposants d’opérette, des mouvements fantoches et des campagnes agressives contre Moscou. Nous n’avons rien à gagner à devenir les mercenaires d’un empire déclinant quand la Russie, la Chine, l’Inde, l’Argentine, le Brésil ou le Mexique rebattent les cartes de la mondialisation. Nous n’avons rien à gagner à faire durer la guerre en Ukraine. Vite, devenons des ouvriers de paix.

* Thierry Mariani est député européen.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Forces spéciales : Destiné aux chuteurs opérationnels, le SMTCOPS est enfin en cours de qualification par la DGA

par Laurent Lagneau · 12 juin 2022

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Cela fera bientôt six ans que les unités du Commandement des opérations spéciales [COS] attendent l’arrivée du « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS] de type « Phantom Canopy », commandés à 750 exemplaires par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de Zodiac Aerosafety Systems [groupe Safran], via un contrat d’une valeur de 65 millions d’euros. Et cela, afin de remplacer les parachutes G9 d’Air Azur, dont la charge est limitée à 160 kg [chuteur et matériel compris].

« Extrêmement performant, ce système [le SMTCOPS] permettra de sauter à plus de 9.000 mètres, en emportant jusqu’à 200 kg », avait précisé la DGA, dans le communiqué annonçant cette commande.

Seulement, ces SMTC-OPS tardent donc à être livrés… Et les unités concernées s’impatientent… Au point que, comme l’a révélé Intelligence Online en juillet 2021, les états-majors de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace ont donné leur feu vert à l’achat de parachutes Hi-5, produits par Airborne Systems, pour en équiper respectivement le Commando Hubert et le Commando parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10].

Cela étant, dans son dossier de presse publié à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, la DGA a indiqué que le SMTCOPS était en cours de qualification, avec le concours des parachutistes d’essais des centres DGA Techniques aéronautiques [DGA TA] et DGA Essais en vol [DGA EV]. Ce qui laisse augurer la livraison prochaine des 750 exemplaires commandés en 2016.

Le programme SMTCOPS « vise à équiper les chuteurs opérationnels français d’un ensemble complet d’équipements et accessoires de parachutage de haute performance. Le SMTCOPS permet de franchir des distances de l’ordre de 50 km, et des atterrissages sur des zones sommaires. Le nouveau parachute amènera de meilleures performances de stabilité, et de confort », assure la DGA.

Dans le détail, le SMTCOPS se compose d’un parachute, de moyens de communication et de navigation, des équipements d’aide au poser de nuit ainsi que d’une protection thermique et balistique. Il offre également des capacités d’emport de charge sous gaine ou de colis autoguidés.

Forces spéciales : Destiné aux chuteurs opérationnels, le SMTCOPS est enfin en cours de qualification par la DGA

par Laurent Lagneau · 12 juin 2022

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Cela fera bientôt six ans que les unités du Commandement des opérations spéciales [COS] attendent l’arrivée du « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS] de type « Phantom Canopy », commandés à 750 exemplaires par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de Zodiac Aerosafety Systems [groupe Safran], via un contrat d’une valeur de 65 millions d’euros. Et cela, afin de remplacer les parachutes G9 d’Air Azur, dont la charge est limitée à 160 kg [chuteur et matériel compris].

« Extrêmement performant, ce système [le SMTCOPS] permettra de sauter à plus de 9.000 mètres, en emportant jusqu’à 200 kg », avait précisé la DGA, dans le communiqué annonçant cette commande.

Seulement, ces SMTC-OPS tardent donc à être livrés… Et les unités concernées s’impatientent… Au point que, comme l’a révélé Intelligence Online en juillet 2021, les états-majors de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace ont donné leur feu vert à l’achat de parachutes Hi-5, produits par Airborne Systems, pour en équiper respectivement le Commando Hubert et le Commando parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10].

Cela étant, dans son dossier de presse publié à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, la DGA a indiqué que le SMTCOPS était en cours de qualification, avec le concours des parachutistes d’essais des centres DGA Techniques aéronautiques [DGA TA] et DGA Essais en vol [DGA EV]. Ce qui laisse augurer la livraison prochaine des 750 exemplaires commandés en 2016.

Le programme SMTCOPS « vise à équiper les chuteurs opérationnels français d’un ensemble complet d’équipements et accessoires de parachutage de haute performance. Le SMTCOPS permet de franchir des distances de l’ordre de 50 km, et des atterrissages sur des zones sommaires. Le nouveau parachute amènera de meilleures performances de stabilité, et de confort », assure la DGA.

Dans le détail, le SMTCOPS se compose d’un parachute, de moyens de communication et de navigation, des équipements d’aide au poser de nuit ainsi que d’une protection thermique et balistique. Il offre également des capacités d’emport de charge sous gaine ou de colis autoguidés.

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Cela fera bientôt six ans que les unités du Commandement des opérations spéciales [COS] attendent l’arrivée du « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS] de type « Phantom Canopy », commandés à 750 exemplaires par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de Zodiac Aerosafety Systems [groupe Safran], via un contrat d’une valeur de 65 millions d’euros. Et cela, afin de remplacer les parachutes G9 d’Air Azur, dont la charge est limitée à 160 kg [chuteur et matériel compris].

« Extrêmement performant, ce système [le SMTCOPS] permettra de sauter à plus de 9.000 mètres, en emportant jusqu’à 200 kg », avait précisé la DGA, dans le communiqué annonçant cette commande.

Seulement, ces SMTC-OPS tardent donc à être livrés… Et les unités concernées s’impatientent… Au point que, comme l’a révélé Intelligence Online en juillet 2021, les états-majors de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace ont donné leur feu vert à l’achat de parachutes Hi-5, produits par Airborne Systems, pour en équiper respectivement le Commando Hubert et le Commando parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10].

Cela étant, dans son dossier de presse publié à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, la DGA a indiqué que le SMTCOPS était en cours de qualification, avec le concours des parachutistes d’essais des centres DGA Techniques aéronautiques [DGA TA] et DGA Essais en vol [DGA EV]. Ce qui laisse augurer la livraison prochaine des 750 exemplaires commandés en 2016.

Le programme SMTCOPS « vise à équiper les chuteurs opérationnels français d’un ensemble complet d’équipements et accessoires de parachutage de haute performance. Le SMTCOPS permet de franchir des distances de l’ordre de 50 km, et des atterrissages sur des zones sommaires. Le nouveau parachute amènera de meilleures performances de stabilité, et de confort », assure la DGA.

Dans le détail, le SMTCOPS se compose d’un parachute, de moyens de communication et de navigation, des équipements d’aide au poser de nuit ainsi que d’une protection thermique et balistique. Il offre également des capacités d’emport de charge sous gaine ou de colis autoguidés.

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Cela fera bientôt six ans que les unités du Commandement des opérations spéciales [COS] attendent l’arrivée du « Système de mise à terre des chuteurs opérationnels » [SMTCOPS] de type « Phantom Canopy », commandés à 750 exemplaires par la Direction générale de l’armement [DGA] auprès de Zodiac Aerosafety Systems [groupe Safran], via un contrat d’une valeur de 65 millions d’euros. Et cela, afin de remplacer les parachutes G9 d’Air Azur, dont la charge est limitée à 160 kg [chuteur et matériel compris].

« Extrêmement performant, ce système [le SMTCOPS] permettra de sauter à plus de 9.000 mètres, en emportant jusqu’à 200 kg », avait précisé la DGA, dans le communiqué annonçant cette commande.

Seulement, ces SMTC-OPS tardent donc à être livrés… Et les unités concernées s’impatientent… Au point que, comme l’a révélé Intelligence Online en juillet 2021, les états-majors de la Marine nationale et de l’armée de l’Air & de l’Espace ont donné leur feu vert à l’achat de parachutes Hi-5, produits par Airborne Systems, pour en équiper respectivement le Commando Hubert et le Commando parachutiste de l’Air n°10 [CPA 10].

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Cela étant, dans son dossier de presse publié à l’occasion de l’édition 2022 du salon EuroSatory, dédié à l’armement terrestre, la DGA a indiqué que le SMTCOPS était en cours de qualification, avec le concours des parachutistes d’essais des centres DGA Techniques aéronautiques [DGA TA] et DGA Essais en vol [DGA EV]. Ce qui laisse augurer la livraison prochaine des 750 exemplaires commandés en 2016.

Le programme SMTCOPS « vise à équiper les chuteurs opérationnels français d’un ensemble complet d’équipements et accessoires de parachutage de haute performance. Le SMTCOPS permet de franchir des distances de l’ordre de 50 km, et des atterrissages sur des zones sommaires. Le nouveau parachute amènera de meilleures performances de stabilité, et de confort », assure la DGA.

Dans le détail, le SMTCOPS se compose d’un parachute, de moyens de communication et de navigation, des équipements d’aide au poser de nuit ainsi que d’une protection thermique et balistique. Il offre également des capacités d’emport de charge sous gaine ou de colis autoguidés.

Valeurs Actuelles

Les multinationales woke contre le modèle universaliste

Valeurs actuelles. Dans votre introduction, vous affirmez que les entreprises cherchent désormais à contribuer à la construction d’un monde meilleur, voire à fixer la norme commune. Comment s’y prennent-elles et de quand datez-vous cette vision de l’entreprise ? Anne de Guigné. Le lien des entreprises avec la politique et l’intérêt général est très ancien. Au Moyen Âge comme à l’époque moderne, la sphère productive dépendait entièrement du seigneur ou du roi. Au moment de la révolution industrielle, les entreprises commencent à prendre leur indépendance car la puissance publique ne peut plus financer seule les innovations. Cette période voit la création du statut moderne de l’entreprise par actions, qui organise la manière dont des actionnaires se regroupent pour financer des projets. La société à responsabilité limitée va un cran plus loin, en protégeant les actionnaires en cas de défaillance de l’entreprise. L’État accorde toutefois au départ ce statut avec parcimonie, uniquement aux entreprises qui poursuivent un objet lié à l’intérêt général comme la construction de voies ferrées. Au même moment, le modèle paternaliste propose une forme d’aménagement aux tensions latentes entre les logiques capitaliste et démocratique.

Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle

La mondialisation va toutefois changer la donne. Devenues plus puissantes que les États, les plus grandes entreprises s’émancipent de leur tutelle. Ces années libérales se fracassent ensuite sur la crise financière de 2008, qui démontre de manière flagrante les limites de l’économie mal régulée. À partir de là, les réflexions sur la manière de bâtir un capitalisme plus responsable se multiplient. D’autant qu’au même moment, l’urgence écologique s’impose dans le débat. La notion de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’impose rapidement. Dans son acception la plus radicale, elle va pousser les groupes à s’engager en politique. C’est cette dernière mutation qui m’inquiète.

À quoi pensez-vous en particulier ? Ce mouvement a été conforté par un changement de régulation aux États-Unis. En 2010, la Cour suprême autorise les entreprises à financer directement les campagnes électorales. C’était une demande à l’époque du Parti républicain, dont les membres espéraient sans doute mettre la main sur des financements issus du pétrole. Aujourd’hui, les conservateurs s’en mordent les doigts car, tant qu’à financer les campagnes, les grands groupes ont de plus en plus tendance à donner bruyamment leur avis sur les législations en cours, quitte à boycotter les États fédérés qui mettent en place des législations, notamment sur les sujets sociétaux (délai pour l’avortement, éducation sexuelle au primaire… ), qui leur semblent contraires au progrès. Aussi compétents que soient ces patrons, sont-ils pour autant légitimes pour définir la norme commune ? Je ne le crois pas. Selon moi, la définition de l’intérêt général doit rester un attribut du politique.

Tout au long de votre ouvrage, vous évoquez de nombreux exemples américains pour montrer que l’entreprise devient un des moteurs du “wokisme”. Les entreprises françaises sont-elles réceptives au modèle américain ? L’entreprise européenne est tout autant entrée de plain-pied en politique, on le voit très bien à travers la guerre en Ukraine. Devant le Parlement français, Volodymyr Zelensky a cité des groupes qui continuaient à opérer en Russie, en demandant de faire pression pour qu’ils se retirent. Sur le volet du “wokisme”, ce mouvement prétend créer au forceps une égalité de condition en plaçant chacun sur une échelle de privilège en fonction de critères raciaux, de sexe, d’orientation sexuelle, etc. Les entreprises sont plus prudentes, car il existe en France une barrière fondamentale qui est le modèle universaliste. Les quotas raciaux sont par exemple interdits dans le pays.

Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive.

Ces idées communautaristes progressent malgré tout en France, exportées d’abord par les grands groupes américains. Leur matrice essentialiste se décline dans l’Hexagone via la multiplication des formations antiracistes (qui ne sont toutefois pas en France réservées exclusivement aux Blancs), l’apparition de toilettes non genrées pour les personnes non binaires, la demande faite aux salariés de spécifier leur pronom (il/elle/neutre) dans leur signature d’e-mail afin de respecter les personnes transgenres… Autant de revendications de minorités, apparemment anodines, qui, mises bout à bout, participent, à mon sens, à l’atomisation du monde. L’entreprise restait en effet l’un des rares creusets où pouvaient se rencontrer des personnes de tous horizons. Il me semblerait dramatique qu’elle cède à son tour à une vision communautariste du monde.

Vous parlez de l’arrêt de la Cour suprême de 1978, qui encadre les principes de discrimination positive aux États-Unis. Plus de quarante ans après, quelles sont les conséquences de l’instauration de la discrimination positive dans les écoles et les entreprises ? En tant que Français, quand on évoque l’histoire des luttes raciales aux États-Unis, il faut toujours se rappeler que l’histoire américaine n’a rien à voir avec la nôtre. La ségrégation a existé outre-Atlantique jusque dans les années 1960. Et aux États-Unis, chacun est habitué à se présenter comme membre d’une communauté. La discrimination positive répond à ces données. La législation de 1978 autorise l’établissement de quotas raciaux dans les programmes d’admission des universités uniquement s’ils visent à contribuer à la “diversité” de la population étudiante. Le débat entre les juges de la Cour suprême fut vif et les conséquences de leur décision fulgurantes. S’est ainsi peu à peu diffusée dans la société américaine puis occidentale l’idée que la diversité serait un bien suprême, supérieure même à la notion d’égalité.

La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale.

Vous vous référez à l’expression “capitalisme racial”, un terme inventé par la juriste américaine Nancy Leong. En quoi la quête de la diversité est-elle devenue un business ? Le “wokisme” répond au départ à des injustices sociales et raciales criantes. Il a prospéré sur des drames aussi atroces que la mort de George Floyd. Nancy Leong, par son expression “capitalisme racial”, s’afflige de l’utilisation cynique et systématique de ces questions d’origine ethnique par les entreprises, qui font de la diversité un simple argument marketing. L’entreprise traitant même la couleur de peau des salariés comme un actif financier parmi d’autres. Tout un écosystème s’est ainsi développé sur ces questions de diversité. Des agences donnent des conseils pour écrire en écriture inclusive. Dans la mode, des spécialistes veillent à éviter les procès en appropriation culturelle. Des sensitivity readers, relecteurs professionnels, traquent dans les manuscrits et tous les documents officiels des entreprises tout propos pouvant être jugé comme offensant… Le capitalisme digère tout !

Le “wokisme” se développe majoritairement chez les jeunes. Dès lors, l’arrivée des jeunes dans le monde de l’entreprise signifie-t-elle la “wokisation” de l’entreprise ? C’est un fait : les jeunes, surtout les urbains, diplômés, des classes moyennes supérieures, sont très sensibles à ces questions de discrimination et tendent à approuver les codes woke . Une fois sur le marché de l’emploi, ils cherchent des entreprises fortement engagées. Et les entreprises leur répondent. Je ne crois toutefois pas que la “wokisation” de l’entreprise soit une fatalité. Les groupes peuvent, à mon sens, répondre à la légitime demande de sens qui émane des jeunes générations, sans se convertir aux matrices communautaristes. D’autres voies sont possibles. Elles sont plus exigeantes car chaque groupe doit réfléchir à une réponse personnelle, alignée avec son objet social.

Le mouvement Black Lives Matter (BLM) apparaît en filigrane dans votre ouvrage. Vous parlez d’entreprises qui se sont saisies de l’affaire pour défendre certaines valeurs. Est-ce être cynique de n’y voir qu’une stratégie de marketing ? Vous avez raison, tous les cas de figure se rencontrent. Certains patrons ont été authentiquement saisis par le drame de la mort de George Floyd et ont décidé de rejoindre par conviction le mouvement Black Lives Matter, qui entend lutter contre le racisme envers les personnes noires. Je crois toutefois que la plupart des dirigeants ont plutôt tendance à être attentistes et à naviguer au mieux entre les différentes injonctions issues de leurs salariés, de la société civile… qui leur sont adressées. Prenons l’exemple de Starbucks : au lendemain de la mort de George Floyd, la direction demande à ses salariés de ne pas afficher de slogan Black Lives Matter (pin’s, vêtement… ) afin de rester neutres vis-à-vis des clients. Alors que cette demande fuite dans la presse, de multiples activistes appellent au boycott de la chaîne. Quelques jours plus tard, Starbucks produisait ses propres tee-shirts Black Lives Matter à destination de ses salariés. La position de neutralité n’était pas tenable. Nous quittons peu à peu un monde du droit pour celui de la morale. Le caractère incroyablement moralisant des campagnes publicitaires, ces dernières années, est d’ailleurs frappant. Vous n’achetez plus un produit car il vous est utile ou agréable mais parce qu’il participe à l’avènement d’un monde supposé meilleur.

Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle.

Vous parlez d’une “entreprise providence”. Que signifie ce concept ? J’évoque l’“entreprise providence” afin d’illustrer l’affaissement de l’État. L’idée étant de s’interroger sur la capacité des groupes privés de remplir ces multiples fonctions de solidarité et de protection, qui étaient classiquement l’apanage du public. Lors de l’épidémie de coronavirus, les entreprises ont ainsi joué un rôle essentiel pour organiser la continuité de la vie : de nombreux groupes se sont portés volontaires pour fabriquer gratuitement du gel hydroalcoolique ou des masques. En France, nous conservons une grande sensibilité aux questions de protection des données individuelles, notamment de santé, mais dans les pays anglo-saxons ou en Asie, elles sont déjà largement monétisées. Les particuliers accordent ainsi un pouvoir de contrôle à ces grands groupes qui me semble vertigineux dans ce contexte de politisation de la sphère économique.

Lorsque Evian s’est excusé pour sa publicité pour la vente d’eau pendant le ramadan, les internautes et les politiques se sont moqués de la réaction de la marque… Un signe d’espoir ? Dans tous les pays anglo-saxons, et sans doute partout ailleurs en Europe, cet acte de repentance aurait été applaudi. La virulence des réactions au sujet d’Evian révèle la sensibilité de l’opinion française sur ces questions d’immigration. Une grande partie du pays refuse de céder à la vision communautariste. Même si le modèle universaliste apparaît, il est vrai, bien à la peine pour répondre à ce défi d’intégration de populations de plus en plus diverses, je ne crois pas que la matrice woke apporte la moindre solution. Les sociétés, en prise au sujet complexe de l’exercice de la religion au travail, et notamment de l’islam, en font l’expérience tous les jours. Pour assurer la cohabitation sur un même lieu de personnes de cultures différentes, il est bien plus utile de mettre l’accent sur ce qui rassemble tous les salariés que sur ce qui les différencie.

Comment le “capitalisme woke” porte-t-il atteinte au socle national ? La conversion des multinationales à la matrice woke heurte frontalement le modèle français universaliste. En France, la diversité est gérée depuis plus de deux siècles sur le principe de la séparation entre vie privée et vie publique. Cette distinction peine à survivre dans notre monde contemporain, mais je crois, malgré tout, qu’elle reste précieuse, qu’elle apporte en tout cas plus de solutions aux défis actuels que la grille communautariste. Cette spécificité universaliste explique d’ailleurs que la France est largement perçue à l’étranger comme la terre d’oppression des minorités. Il est ainsi assez cocasse de voir nos égéries indigénistes accueillies par les progressistes américains comme des Soljenitsyne du XXIe siècle. La conversion des grands groupes à cette nouvelle grammaire pose de profondes questions de souveraineté. De manière générale, on constate que le mouvement de mondialisation, qui a longtemps fortifié les démocraties, tend aujourd’hui à les fragiliser. Le capitalisme doit être régulé pour être protégé de ses excès.

Le Capitalisme woke, quand l’entreprise dit le bien et le mal, d’Anne de Guigné, La Cité, 200 pages, 19 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts

Issued on: 29/04/2022 - 17:47

Catherine NICHOLSON Follow

It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.

Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille

The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.

French presidential election © France 24

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  • Paolo BORCHIA, Italian MEP, Lega party (Identity and Democracy Group)
  • Nicola BEER, FDP Party MEP (Renew Europe group)
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION

What are the biggest challenges for Macron’s second term?

FRANCE IN FOCUS

Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France

France's Macron faces a divided nation after election win

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Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent

Issued on: 11/04/2022 - 14:39

Céline SCHMITT

Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.

A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.

Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.

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Opex 360

Le français CNIM dévoile ROCUS, un robot conçu pour l’ouverture des itinéraires piégés

par Laurent Lagneau · 12 juin 2022

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Actuellement, l’armée de Terre, via le 13e Régiment du Génie [RG] dispose de quatre Engins blindés d’intervention et de protection de type Buffalo, un véhicule de plus de 36 tonnes à pleine charge, doté d’un système de détection de mines et d’EEI [engin explosif improvisé] ainsi que d’un grand bras articulé permettant à un sapeur d’examiner un objet suspect à distance. Cinq exemplaires avaient été acquis d’occasion en 2008, pour les opérations en Afghanistan.

A priori, la Direction générale de l’armement [DGA] devrait lancer un appel à candidatures d’ici la fin de cette année pour remplacer les Buffalo. D’où le projet ROCUS [Route Clearance Unmanned System], qui sera présenté par le groupe français CNIM lors de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

À l’image de l’Uran-6, que les forces russes ont déployé dans le Donbass pour leurs opérations de déminage, ROCUS est un robot muni d’une lame à l’avant et d’un bras articulé de quatre mètres, pouvant lever et tenir une charge de 100 kg au bout de ses pinces. Son rôle est de détecter une menace éventuelle, de la confirmer, de l’inspecter et de la neutraliser. Le tout dans un environnement hostile.

Étant donné les impératifs de stabilité et de mobilité pour les missions dont il sera chargé, CNIM a choisi le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics pour développer le ROCUS. Ce robot affiche une autonomie pouvant aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique. Qui plus est, il est très robuste. Mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, il avait encaissé l’impact direct de l’explosion d’un véhicule suicide [VBIED] chargé de 200 kg d’explosifs.

Le mode de propulsion du THeMIS est également un élément clé… la motorisation exclusivement électrique n’ayant pas, pour le moment, donné pleinement satisfaction en opération. Du moins, c’est le constat qui a été établi avec la mule robotisée ROPOPEX, évaluée en 2021 par l’armée de Terre au Mali.

Quoi qu’il en soit, le ROCUS n’a besoin que d’un opérateur pour fonctionner. Grâce à une caméra fonctionnant en mode « bird view », le robot peut être manipulé hors de la vue, à 500 mètres de distance. En outre, son empreinte logistique est faible et son maintien en condition opérationnelle [MCO] est facilitée par la disponibilité des pièces détachés dans le civil. Aérotransportable et pouvant être tracté par un véhicule blindé multi-rôles lourd [Griffon] ou léger [Serval], il est possible de le doter d’autres capteurs [géoradars, par exemple]pour avoir une meilleure connaissance du terrain, que ce soit de jour comme de nuit.

Le français CNIM dévoile ROCUS, un robot conçu pour l’ouverture des itinéraires piégés

par Laurent Lagneau · 12 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Actuellement, l’armée de Terre, via le 13e Régiment du Génie [RG] dispose de quatre Engins blindés d’intervention et de protection de type Buffalo, un véhicule de plus de 36 tonnes à pleine charge, doté d’un système de détection de mines et d’EEI [engin explosif improvisé] ainsi que d’un grand bras articulé permettant à un sapeur d’examiner un objet suspect à distance. Cinq exemplaires avaient été acquis d’occasion en 2008, pour les opérations en Afghanistan.

A priori, la Direction générale de l’armement [DGA] devrait lancer un appel à candidatures d’ici la fin de cette année pour remplacer les Buffalo. D’où le projet ROCUS [Route Clearance Unmanned System], qui sera présenté par le groupe français CNIM lors de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

À l’image de l’Uran-6, que les forces russes ont déployé dans le Donbass pour leurs opérations de déminage, ROCUS est un robot muni d’une lame à l’avant et d’un bras articulé de quatre mètres, pouvant lever et tenir une charge de 100 kg au bout de ses pinces. Son rôle est de détecter une menace éventuelle, de la confirmer, de l’inspecter et de la neutraliser. Le tout dans un environnement hostile.

Étant donné les impératifs de stabilité et de mobilité pour les missions dont il sera chargé, CNIM a choisi le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics pour développer le ROCUS. Ce robot affiche une autonomie pouvant aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique. Qui plus est, il est très robuste. Mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, il avait encaissé l’impact direct de l’explosion d’un véhicule suicide [VBIED] chargé de 200 kg d’explosifs.

Le mode de propulsion du THeMIS est également un élément clé… la motorisation exclusivement électrique n’ayant pas, pour le moment, donné pleinement satisfaction en opération. Du moins, c’est le constat qui a été établi avec la mule robotisée ROPOPEX, évaluée en 2021 par l’armée de Terre au Mali.

Quoi qu’il en soit, le ROCUS n’a besoin que d’un opérateur pour fonctionner. Grâce à une caméra fonctionnant en mode « bird view », le robot peut être manipulé hors de la vue, à 500 mètres de distance. En outre, son empreinte logistique est faible et son maintien en condition opérationnelle [MCO] est facilitée par la disponibilité des pièces détachés dans le civil. Aérotransportable et pouvant être tracté par un véhicule blindé multi-rôles lourd [Griffon] ou léger [Serval], il est possible de le doter d’autres capteurs [géoradars, par exemple]pour avoir une meilleure connaissance du terrain, que ce soit de jour comme de nuit.

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Actuellement, l’armée de Terre, via le 13e Régiment du Génie [RG] dispose de quatre Engins blindés d’intervention et de protection de type Buffalo, un véhicule de plus de 36 tonnes à pleine charge, doté d’un système de détection de mines et d’EEI [engin explosif improvisé] ainsi que d’un grand bras articulé permettant à un sapeur d’examiner un objet suspect à distance. Cinq exemplaires avaient été acquis d’occasion en 2008, pour les opérations en Afghanistan.

A priori, la Direction générale de l’armement [DGA] devrait lancer un appel à candidatures d’ici la fin de cette année pour remplacer les Buffalo. D’où le projet ROCUS [Route Clearance Unmanned System], qui sera présenté par le groupe français CNIM lors de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

À l’image de l’Uran-6, que les forces russes ont déployé dans le Donbass pour leurs opérations de déminage, ROCUS est un robot muni d’une lame à l’avant et d’un bras articulé de quatre mètres, pouvant lever et tenir une charge de 100 kg au bout de ses pinces. Son rôle est de détecter une menace éventuelle, de la confirmer, de l’inspecter et de la neutraliser. Le tout dans un environnement hostile.

Étant donné les impératifs de stabilité et de mobilité pour les missions dont il sera chargé, CNIM a choisi le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics pour développer le ROCUS. Ce robot affiche une autonomie pouvant aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique. Qui plus est, il est très robuste. Mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, il avait encaissé l’impact direct de l’explosion d’un véhicule suicide [VBIED] chargé de 200 kg d’explosifs.

Le mode de propulsion du THeMIS est également un élément clé… la motorisation exclusivement électrique n’ayant pas, pour le moment, donné pleinement satisfaction en opération. Du moins, c’est le constat qui a été établi avec la mule robotisée ROPOPEX, évaluée en 2021 par l’armée de Terre au Mali.

Quoi qu’il en soit, le ROCUS n’a besoin que d’un opérateur pour fonctionner. Grâce à une caméra fonctionnant en mode « bird view », le robot peut être manipulé hors de la vue, à 500 mètres de distance. En outre, son empreinte logistique est faible et son maintien en condition opérationnelle [MCO] est facilitée par la disponibilité des pièces détachés dans le civil. Aérotransportable et pouvant être tracté par un véhicule blindé multi-rôles lourd [Griffon] ou léger [Serval], il est possible de le doter d’autres capteurs [géoradars, par exemple]pour avoir une meilleure connaissance du terrain, que ce soit de jour comme de nuit.

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Actuellement, l’armée de Terre, via le 13e Régiment du Génie [RG] dispose de quatre Engins blindés d’intervention et de protection de type Buffalo, un véhicule de plus de 36 tonnes à pleine charge, doté d’un système de détection de mines et d’EEI [engin explosif improvisé] ainsi que d’un grand bras articulé permettant à un sapeur d’examiner un objet suspect à distance. Cinq exemplaires avaient été acquis d’occasion en 2008, pour les opérations en Afghanistan.

A priori, la Direction générale de l’armement [DGA] devrait lancer un appel à candidatures d’ici la fin de cette année pour remplacer les Buffalo. D’où le projet ROCUS [Route Clearance Unmanned System], qui sera présenté par le groupe français CNIM lors de l’édition 2022 du salon de l’armement terrestre EuroSatory.

À l’image de l’Uran-6, que les forces russes ont déployé dans le Donbass pour leurs opérations de déminage, ROCUS est un robot muni d’une lame à l’avant et d’un bras articulé de quatre mètres, pouvant lever et tenir une charge de 100 kg au bout de ses pinces. Son rôle est de détecter une menace éventuelle, de la confirmer, de l’inspecter et de la neutraliser. Le tout dans un environnement hostile.

Étant donné les impératifs de stabilité et de mobilité pour les missions dont il sera chargé, CNIM a choisi le THeMIS de l’estonien Milrem Robotics pour développer le ROCUS. Ce robot affiche une autonomie pouvant aller jusqu’à 10 heures en mode hybride et jusqu’à 1h30 en mode électrique. Qui plus est, il est très robuste. Mis en oeuvre par le détachement estonien déployé au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, il avait encaissé l’impact direct de l’explosion d’un véhicule suicide [VBIED] chargé de 200 kg d’explosifs.

Le mode de propulsion du THeMIS est également un élément clé… la motorisation exclusivement électrique n’ayant pas, pour le moment, donné pleinement satisfaction en opération. Du moins, c’est le constat qui a été établi avec la mule robotisée ROPOPEX, évaluée en 2021 par l’armée de Terre au Mali.

Quoi qu’il en soit, le ROCUS n’a besoin que d’un opérateur pour fonctionner. Grâce à une caméra fonctionnant en mode « bird view », le robot peut être manipulé hors de la vue, à 500 mètres de distance. En outre, son empreinte logistique est faible et son maintien en condition opérationnelle [MCO] est facilitée par la disponibilité des pièces détachés dans le civil. Aérotransportable et pouvant être tracté par un véhicule blindé multi-rôles lourd [Griffon] ou léger [Serval], il est possible de le doter d’autres capteurs [géoradars, par exemple]pour avoir une meilleure connaissance du terrain, que ce soit de jour comme de nuit.

Valeurs Actuelles

La cathédrale Sainte-Cécile d’Albi élue plus belle cathédrale de France

Une jolie victoire. Mardi 14 juin, la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi (Tarn) a remporté un concours sur les réseaux sociaux la classant comme plus belle cathédrale de France, rapporte France 3 Occitanie. C’est l’application de tourisme Henoo qui a organisé ce concours original sur sa page Facebook. Les internautes devaient départager plusieurs cathédrales et choisir, après plusieurs “duels”, la plus belle. Ainsi, Albi a “affronté” Marseille, puis Metz en 1/8e de finale, Orléans en 1/4, Bourges en 1/2 et enfin, Reims en finale. Avant de l’emporter avec plus de 4 400 voix sur sa concurrente rémoise qui en comptabilisait, elle, environ 3 300.

Classée à l’UNESCO

La cathédrale d’Albi a été construite de 1282 à 1480. C’est le plus grand édifice religieux du monde de son style, puisqu’entièrement bâti en briques rouges typiquement tarnaises. En outre, ses murs couverts de fresques la placent comme la plus grande cathédrale européenne peinte. Du haut de ses 78 mètres, elle est classée, avec la cité médiévale d’Albi, au patrimoine de l’UNESCO depuis 2010. C’est une des cathédrales les plus visitées de France. La maire d’Albi, Stéphanie Guiraud-Chaumeil, s’est félicitée de ce titre honorifique via un post Facebook. « La cathédrale d’Albi élue plus belle cathédrale de France par Henoo ! Merci à toutes et à tous pour votre mobilisation ! », a écrit l’édile.

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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France24 - World

Tunisian labour union to hold massive strike in challenge for President Saied

Issued on: 16/06/2022 - 09:24

NEWS WIRES

Tunisia's main labour union holds a vast public sector strike Thursday to demand salary hikes and concessions on looming reforms, upping pressure on a president already facing a string of crises.

Up to three million workers could observe the strike, shuttering 159 state agencies and public companies, causing cancellations at airports and bringing public transport, the postal service and utilities firms to a halt.

In a statement on Wednesday, the UGTT union said workers would "hold this strike to defend their economic and social rights after the dithering of the government in the face of their legitimate demands".

Employment Minister Nasreddine Nsibi said the government reserved the right to "requisition" some workers to allow essential services to operate.

While the union insists the strike is not political, it comes as President Kais Saied faces intense criticism for excluding opposition forces from his "national dialogue" -- part of a push to overhaul the Tunisian state and consolidate an ongoing power grab.

The president sacked the government and suspended an elected parliament in July last year, before dissolving the legislature in March and sacking scores of judges by decree early this month.

The UGTT was invited to take part in the national dialogue, but refused on the grounds that key political forces were not. It also argued that the process aimed to push through "conclusions decided unilaterally in advance".

The union, a co-laureate of the Nobel Peace Prize for its efforts in a previous national dialogue in the wake of Tunisia's 2011 revolution, had originally backed Saied when he sacked the government and suspended parliament.

But it has become increasingly critical as Saied has extended his power grab, which some of his rivals describe as a coup in the only democracy to emerge from the 2011 Arab uprisings.

Tunisians are facing soaring inflation and the UGTT has demanded a new deal to boost public salaries, including retroactively for last year, despite deep public debt.

While its opponents say the union is ignoring the country's deep financial woes, the UGTT's leverage is boosted by the government needing its support to access an International Monetary Fund bailout.

The government has presented a reform plan to the global lender which includes a freeze on the public sector wage bill, progressive cuts to some subsidies and a restructuring of publicly owned companies.

But the UGTT, which has warned against "painful reforms" aimed at pleasing the IMF, has demanded guarantees that public companies including some monopolies will be spared privatisation.

In late May, ratings agency Fitch said tensions between the union and the government were threatening negotiations and warned it would be hard to push through reforms without UGTT backing.

(AFP)

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Tunisia judges go on strike over Saied 'interference' after 57 colleagues sacked

Tunisian police clash with protesters demonstrating against Saied referendum

Tunisian president sacks dozens of judges, tightening grip on judiciary

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La Direction générale de l’armement va lancer un nouveau pôle d’innovation dédié à la mobilité terrestre

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

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La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].

En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].

La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.

Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».

L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.

Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].

L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.

La Direction générale de l’armement va lancer un nouveau pôle d’innovation dédié à la mobilité terrestre

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

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La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].

En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].

La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.

Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».

L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.

Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].

L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.

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La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].

En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].

La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.

Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».

L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.

Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].

L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.

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La ville d’Angers est, en quelque sorte, la « capitale » des sapeurs de l’armée de Terre puisqu’elle abrite leur « maison mère », c’est à dire l’École du Génie, leur musée et le 6e Régiment de Génie [RG]. Et elle accueillera, l’été prochain, un nouveau pôle d’innovation de la Direction générale de l’armement [DGA].

En effet, à l’occasion du salon de l’armement terrestre EuroSatory, DGA « Techniques Terrestres » et l’armée de Terre signeront une lettre d’intention concernant la création du « Pôle d’Innovation Ligérien pour la mObilité Terrestre » [PILOTE].

La mission de cette future structure sera d’identifier, d’accompagner et de développer des concepts innovants portés par des industriels ou des « acteurs académiques » dans les domaines de la mobilité terrestre et aquatique, des moyens de combat et d’appui du Génie ainsi que celui des plateformes et systèmes de combat terrestre.

Pour cela, des partenariats vont être noués avec le pôle de compétitivité ID4CAR, qui accompagne les acteurs de la filière « Véhicules et Mobilités » du Grand Ouest, ainsi qu’avec la Société d’Accélération du Transfert de Technologie [SATT] Ouest Valorisation, qui s’attache à « valoriser les résultats issus des laboratoires de recherche publique » de 28 établissements établis en Bretagne et dans les Pays de la Loire.

Selon la DGA, PILOTE oeuvrera « au profit des systèmes de défense, des opérations d’armement, des forces armées, des directions et services du ministère des Armées, en prenant appui sur l’Agence de l’innovation de défense [AID] ».

L’implantation de ce pôle d’innovation à Angers s’explique aussi par le fait que DGA « Techniques Terrestres » y dipose de pistes de roulages et différents autres moyens pour les essais de mobilité des véhicules destinés notamment à l’armée de Terre.

Pour rappel, huit pôles d’innovation de ce type ont déjà été créés par la DGA depuis 2018, dont GIMNOTE et Orion [techniques navales], GINCO [NRBC], LAHITOLLE [armement terrestre], IDEA3 [aéromobilité], BINGO [Cyber], GAI4A [robotique], ALIENOR et NOVAERO [aérospatial].

L’objectif de telles structures est de capter et de soutenir les innovations en matière de défense afin d’en faire bénéficier les armées dans des délais courts.

Valeurs Actuelles

Bernadotte, maréchal d’Empire, impose la neutralité à la Suède

Né Bernadotte, le roi de Suède — et de Norvège — Charles XIV Jean, tient ce jour-là, le 25 janvier 1839, son discours d’ouverture de la session du Riksdag, le Parlement. Pour la première fois, il annonce renoncer à toute politique d’expansion par les armes.

« Rentrez dans vos limites, dit-il, si vous êtes forcés de les dépasser après avoir rejeté les injures sur les agresseurs. Insulaires sur les neuf dixièmes du territoire des deux royaumes [la Suède et la Norvège, NDLR], nous ne tenons au continent européen que par une région presque stérile. Notre position trace notre politique. Sillonner toutes les mers avec nos vaisseaux et désirer la paix du monde : voilà notre vocation. »

Si le souverain a choisi de renoncer à toute ambition militaire, c’est parce qu’il sait que la dynastie qu’il a fondée reste contestée par bien des monarchies étrangères. Destinée à rassurer les chancelleries et à garantir le statu quo international, sa politique de neutralité est conçue comme un moyen d’affermir sa propre légitimité.

L’homme qui vit au palais royal de Stockholm, imposant édifice de 600 pièces, n’appartient pas à « la race des rois », selon l’expression de Talleyrand. Jean-Baptiste Bernadotte est né dans une maison bourgeoise de Pau, le 26 janvier 1763. Et comme il le résumera plus tard en une formule qui fait frémir les cours européennes : « Mon épée et mes actions, voilà mes aïeux. »

Engagé à 17 ans comme soldat dans l’armée de Louis XVI, remarqué pour ses brillants états de service, Bernadotte est propulsé dans la hiérarchie militaire à la faveur des guerres de la Révolution : en deux ans, de 1792 à 1794, il passe du grade de lieutenant à celui de général.

Dix ans plus tard, Napoléon l’élève à la dignité de maréchal d’Empire. Les relations entre les deux soldats sont difficiles, même si un amour de jeunesse du Corse, Désirée Clary, qui est la fille d’un négociant marseillais et l’épouse de Bernadotte, fait tout pour atténuer les tensions.

À l’été 1810, coup de théâtre ! À l’initiative de l’entourage du vieux roi de Suède Charles XIII, privé de descendants, le Parlement de Stockholm élit Bernadotte prince héritier de la couronne. Si le Béarnais a été choisi, c’est avec l’espoir qu’il puisse être l’homme qui reprendra la Finlande, perdue lors d’une guerre désastreuse contre l’Empire russe, en 1808 et 1809. Les Suédois vont être déçus.

“J’ai vu la guerre de près, j’en connais tous les fléaux”

Le 5 novembre 1810, jour de son adoption officielle par Charles XIII sous le nom de Charles Jean, Bernadotte dit : « J’ai vu la guerre de près, j’en connais tous les fléaux. Il n’est point de conquêtes qui puissent consoler la patrie de ses enfants versés en terre étrangère. »

Devenu régent du royaume, en mars 1811, à la suite d’une congestion pulmonaire qui a frappé le roi, Bernadotte, conscient de la faiblesse de la flotte suédoise et du préjudice porté au commerce de sa patrie d’adoption par l’alliance avec la France, va manœuvrer. La Suède adopte formellement le Blocus continental à l’encontre des marchandises britanniques, que Napoléon a imposé à son empire et à ses alliés, mais, dans les faits, cela n’entrave pas les flux commerciaux. Dans les mois qui suivent, afi n de sauver son trône et les intérêts de ses marchands, Bernadotte engage le pays dans un renversement d’alliance. Il lâche Napoléon, négocie la survie de sa dynastie et le rattachement de la Norvège (alors liée au Danemark, allié de la France) à la Suède. À l’été 1813, celle-ci rejoint la sixième coalition contre l’Empire français : ce sera la dernière guerre d’alliance à laquelle la Suède prendra part.

Une promenade militaire en Norvège, à l’été 1814, afin de vaincre quelques velléités d’indépendance locales, marque la fi n de l’histoire des conquêtes militaires suédoises.

En prononçant son discours du trône pour l’année 1818, le nouveau roi, Charles XIV Jean — Charles XIII est mort le 5 février de cette année-là — fi xe le cap de sa politique étrangère : « À l’écart, comme nous le sommes, du reste de l’Europe, nos intérêts nous amèneront toujours à nous abstenir de nous engager dans un conflit, quel qu’il soit, qui ne concernerait pas les deux peuples scandinaves. »

La prudence devient la règle pour la diplomatie suédoise. Coincée entre les deux puissances victorieuses de Napoléon, le Royaume-Uni et la Russie, la Suède hésite, conciliante avec l’une ou l’autre, sans jamais s’engager dans aucune alliance dont elle ne pourrait se défaire ni même dans une aventure incertaine. À l’été 1825, le roi doit ainsi annuler la vente de vaisseaux de guerre aux jeunes républiques d’Amérique du Sud en lutte pour leur indépendance contre l’Espagne et vers lesquelles sa sympathie naturelle le porte, car les Bourbons de Madrid réclament le soutien des monarchies d’Europe.

“La baleine anglaise et l’ours russe”

En juillet 1830, alors qu’un mouvement révolutionnaire porte Louis-Philippe d’Orléans sur le trône à Paris, le roi de Suède attend de voir comment vont réagir « la baleine anglaise et l’ours russe », selon son expression, avant d’oser reconnaître le nouveau régime.

Stockholm ne peut courir le risque de se fâcher avec Londres ou Moscou. Or, les ambitions russes de se rapprocher des mers chaudes et d’annexer le sud du Caucase inquiètent Londres, qui veille jalousement sur son propre empire, celui des Indes.

L’affrontement semble inéluctable. Le 4 janvier 1834, le roi de Suède donne instruction à son cabinet : « Placés entre deux grandes puissances, contendantes en quelques points, rivales en d’autres, les deux royaumes [la Suède et la Norvège, NDLR] ont des intérêts majeurs à ménager chacune d’elles. Quant à la Russie, il y a l’extrême proximité, la grande supériorité des forces, et enfin quelques intérêts positifs de commerce. Quant à l’Angleterre, on y trouve l’ensemble de notre système industriel et commercial, nos garanties maritimes. »

Jamais le roi n’avait été aussi clair. L’impératif de maintenir la petite Suède hors du champ des deux supergrands de l’époque va se maintenir deux siècles durant. Lors de la guerre de Crimée, de 1853 à 1856, qui met aux prises Français, Britanniques et Ottomans d’un côté, Russes de l’autre, la Suède résiste aux pressions de Paris et de Londres, qui espèrent ouvrir un front dans la Baltique, et ne se range dans aucun camp.

En 1864, lors de l’invasion par les troupes prussiennes du Danemark, puis en 1866, lors de la guerre austroprussienne, et en 1870, lors du conflit entre la Prusse et l’Empire français, Stockholm se tient à une stricte neutralité, alors même que son opinion est largement antiallemande.

À la veille de la Première Guerre mondiale, la situation s’inverse. L’opinion publique croit à un affrontement inévitable avec l’Empire russe et rêve, à la faveur d’une alliance avec l’Allemagne, à une guerre éclair qui permettrait de récupérer la Finlande, alors objet d’une politique de russification accélérée.

De la droite conservatrice, désireuse de panser la mutilation de 1809, à la gauche sociale-démocrate, allergique à l’autocratie du régime tsariste, le consensus est large. À l’été 1914, des troupes suédoises sont d’ailleurs, un temps, mobilisées et placées dans le nord face aux lignes de l’armée russe, qui craint même une éventuelle offensive contre Saint-Pétersbourg. Pourtant, le pays reste fidèle à sa neutralité.

Plus de deux décennies plus tard, il en est de même. Alors que l’invasion russe de la Finlande, à l’hiver 1939 (lire Valeurs actuelles du 28 avril), suscite un vaste élan de sympathie dans le pays, le gouvernement suédois rejette, en février 1940, la demande d’intervention militaire qui lui est adressée par Helsinki et refuse, en mars, aux Alliés, le passage par son territoire de troupes destinées à soutenir l’armée finlandaise.

De même, quelques semaines plus tard, lorsque l’Allemagne hitlérienne envahit le Danemark et la Norvège (indépendante depuis 1905), Stockholm affirme sa « neutralité intégrale ». Au lendemain du second conflit mondial, la bipolarisation de l’Europe entre l’Alliance atlantique, fondée en 1949, et le Pacte de Varsovie, créé en 1955, ne parvient pas davantage à remettre en question la neutralité du pays, qui refuse toute alliance militaire.

Il faudra attendre le choc provoqué par l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine pour voir la Suède déposer, le 18 mai dernier, en même temps que la Finlande, une demande d’adhésion à l’Otan. Ce jour-là prit fi n une tradition biséculaire.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Issued on: 15/06/2022 - 22:40

Georja Calvin-Smith Follow

In tonight's edition: France says it has captured Oumeya Ould Albakaye, a top extremist figure  in Mali. Also, Kenya's Ferdinand Omanyala has been putting his country on the map as fastest man on the continent in the 100 metres. And as the world animation elite meets in the French mountain town of Annecy, the African industry is taking up more and more space. We speak to the founder of Lagos Comic Con and studio founder Ayodele Elegba.

France24 - World

Anti-Rwanda tensions boil over in eastern DR Congo city of Goma

Issued on: 15/06/2022 - 19:05

NEWS WIRES

An anti-Rwanda rally in the eastern DR Congo city of Goma boiled over into looting Wednesday, as bare-chested men ransacked shops and searched cars they suspected of transporting Rwandans.

Several thousand people took to the streets to protest Rwanda in the morning a day after the Congolese government reiterated claims that Kigali backs the M23 rebel group.

The demonstrators, some stripped to the waist, rushed the border with Rwanda, chanting slogans against Rwandan President Paul Kagame.

Riot police fired teargas to disperse the crowd, according to an AFP reporter, who said that at least one protester had been injured.

Later in the day, protesters pillaged Rwandan-owned shops in a commercial district in Goma. Some also stopped and searched vehicles for Rwandans—many of whom made a bid to escape across the border during the chaos.

“We are calling on the government to give us uniforms and weapons so that we can fight” the Rwandan army, a demonstrator who gave his name as Eric told AFP, to the applause of other demonstrators.

Friction between the Democratic Republic of Congo (DRC) and its eastern neighbour has surged in the past few weeks over the M23 rebel group.

A primarily Congolese Tutsi militia that is one of scores of armed groups in eastern DRC, the M23 leapt to global prominence in 2012 when it captured Goma.

It was forced out shortly afterwards in a joint offensive by UN troops and the Congolese army.

But the militia has recently made a comeback, clashing frequently with Congolese troops in violence that has inflamed tensions in Central Africa.

‘Every centimetre’

On Tuesday, hundreds of people protested in the capital Kinshasa, more than 1,500 kilometres to the west, where they urged the DRC break off diplomatic relations with Rwanda.

The government said the same day that it “condemned” Rwanda for its alleged support of the M23 and promised to defend “every centimetre” of Congolese territory.

M23 rebels captured the key border post of Bunagana this week, following weeks of escalating clashes with the Congolese troops.

After years of relative calm, the group took up arms again in late November having accused the Kinshasa government of failing to respect a 2009 agreement that involved incorporating its fighters into the army.

Clashes then intensified in March, causing thousands of people to flee.

The DRC has repeatedly accused Rwanda of backing the rebels and in late May it banned flights from Rwanda’s national carrier in protest.

Rwanda denies any involvement, and both sides have accused each other of cross-border shelling.

Relations between Kinshasa and Kigali have been strained since the mass arrival in DRC of Rwandan Hutus accused of slaughtering Tutsis during the 1994 Rwanda genocide. 

The African Union, the United Nations and others have appealed for calm.

(AFP)

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Anti-Rwanda protests hit cities in DR Congo as tensions rise

DR Congo condemns Rwanda for ‘supporting’ M23 rebels as group seizes border town

EYE ON AFRICA

DR Congo: M23 rebel group seizes key border town, DRC blames Rwanda

Opex 360

Les chasseurs-bombardiers F-35I israéliens seraient maintenant capables d’atteindre l’Iran sans ravitaillement en vol

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

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Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.

Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.

D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.

En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.

De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.

Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »

Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.

Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.

Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].

Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.

Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.

Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.

Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».

Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.

Les chasseurs-bombardiers F-35I israéliens seraient maintenant capables d’atteindre l’Iran sans ravitaillement en vol

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

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Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.

Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.

D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.

En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.

De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.

Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »

Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.

Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.

Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].

Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.

Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.

Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.

Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».

Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.

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Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.

Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.

D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.

En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.

De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.

Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »

Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.

Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.

Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].

Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.

Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.

Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.

Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».

Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.

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Depuis que, à l’initiative de Donald Trump, les États-Unis sont sortis de l’accord sur le nucléaire iranien [PAGC pour Plan d’action global commun ou Joint Comprehensive Plan of Action – JCPoA] et ont rétabli leurs sanctions contre l’économie iranienne, l’Iran s’affranchit progressivement des engagements qu’il avait pris à Vienne, en juillet 2015.

Pourtant, des négociations sont en cours afin de permettre aux États-Unis de revenir dans l’accord. Seulement, et alors qu’elles avaient été décrites comme « encourageantes » à un moment, elles sont encore loin d’aboutir.

D’autant plus que l’Iran a augmenté ses capacités d’enrichissement de l’uranium et qu’il est désormais proche de disposer d’un stock de matières fissiles de qualité militaire. En outre, ces derniers jours, Téhéran a retiré 27 caméras installées par l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] sur certains de ses sites nucléaires. Et cela afin de protester contre le vote, au Conseil des gouverneurs de cette dernière, d’une résolution rappelant fermement le gouvernement iraniens à l’ordre et condamnant ses violations répétées du PAGC.

En clair, les négociations sont au point mort. Et pour l’AIEA, la dernière décision de Téhéran est de nature à porter un « coup fatal » au PAGC dans la mesure où elle ne sera plus en mesure d’assurer le suivi du programme nucléaire iranien.

De leur côté, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont appelé Téhéran « à mettre fin à l’escalade nucléaire » et « à accepter maintenant de toute urgence l’accord sur la table » depuis mars afin de rétablir le PAGC, dont l’objectif, pour rappel, était d’empêcher l’Iran de se doter d’armes nucléaires [ou du moins, de reculer le moment où il pourrait en obtenir] en échange d’une levée des sanctions frappant son économie.

Cela étant, Israël a régulièrement dénoncé le PAGC, accusant Téhéran de continuer ses activités nucléaires de manière clandestine. En tout cas, c’est ce que ne cessait d’affirmer Benjamin Netahyahu, l’ex-Premier ministre israélien. Son successeur, Naftali Bennett ne se situe pas exactement dans la même ligne. Toutefois, a-t-il fait savoir, si l’État hébreu « préfère la diplomatie afin de priver l’Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l’autodéfense et à l’action contre l’Iran afin de bloquer son programme nucléaire. »

Aussi, les forces israéliennes poursuivent leur entraînement en vue de possibles raids contre les installations nucléaires iraniennes, à l’image de celui effectué contre la centrale irakienne d’Osirak, en 1981 [opération Opéra, ndlr]. Tel est d’ailleurs le thème des manoeuvres « Chariots de feu », lancées le 29 mai et devant durer un mois. À noter qu’une partie se déroule à Chypre. D’ailleurs, selon le plan stratégique de Tsahal pour 2022, l’Iran est décrit comme étant la principale menace, en raison de ses activités nucléaires, du développement de ses capacités en matière de drones et de missiles ainsi que de sa présence militaire en Syrie.

Seulement, un raid contre les sites nucléaires iraniens serait extrêmement compliqué à planifier. Déjà, il supposerait la mobilisation d’une centaine d’appareils [dont, évidemment, des chasseurs-bombardiers, mais aussi des avions ravitailleurs] et de capacités de guerre électronique pour neutraliser la défense aérienne iranienne qui, par ailleurs, ne cesse de se développer.

Le problème principal est la route qu’il faudrait emprunter pour se rendre en Iran. Israël pourrait compter sur l’appui de l’Azerbaïdjan… mais cela supposerait un survol de la Turquie, ce qui n’est pas envisageable pour le moment. La voie la plus directe passerait par l’Irak… à conditions que les forces aériennes irakiennes restent muettes. Ou on peut encore imaginer un passage par l’Arabie Saoudite [d’où l’enjeu de la normalisation des relations israélo-saoudienne…].

Quoi qu’il en soit, une telle opération reposerait sur la furtivité des chasseurs-bombardiers F-35I « Adir », la version israélienne de l’appareil développé par Lockheed-Martin. Seulement, son autonomie n’est que d’environ 1200 km. Ce qui est trop court pour envisager des frappes en Iran, à moins d’avoir recours à des avions-ravitailleurs pouvant voler dans des espaces aériens de pays non alliés d’Israël.

Aussi, une solution passerait par une autonomie plus grande des F-35I. Du moins suffisante pour se passer d’avions ravitailleurs. Et, selon le Jerusalem Post, Tsahal aurait trouvé un moyen pour cela. Moyen que le quotidien n’a pas précisé. Cela étant, il n’y a que deux possibilités : soit les ingénieurs israéliens ont fait en sorte que le moteur F-135 soit moins gourmand, soit ils ont mis au point des réservoirs externes susceptibles de ne pas dégrader d’une manière excessive la furtivité du F-35I.

selon le Jerusalem Post

Si la première option est improbable, la seconde est en revanche plausible étant donné que Lockheed-Martin s’était penché sur la question et avait envisagé de concevoir des réservoirs externes pouvant contenir entre 2000 et 2700 litres de carburant. De quoi augmenter la capacité totale d’emport en kérosène de 40%. Or, en 2021, le journal Walla avait rapporté que le centre d’essais en vol de la force aérienne israélienne travaillait sur une telle solution, en partenariat avec l’industrie locale [dont Israel Aerospace Industries et Cyclone]. Cependant, elle ne devait pas être opérationnelle d’ici 2023.

s’était penchéavait rapporté

Par ailleurs, le Jerusalem Post a également révélé que Rafael Advanced Weapons Systems avait mis au point une nouvelle bombe de plus de 2200 livres destinée à être emportée par le F-35I. Cette munition, qui appartient à la même catégorie que les GBU-24, GBU-28 et autres GBU-31, serait « protégée contre les systèmes de brouillage et de guerre électronique ». Enfin, a précisé le quotidien, elle a été « récemment utilisée dans une série de tests de la force aérienne israélienne, dont les résultats ont été présentés au ministre de la Défense Benny Gantz ».

Note : Tout commentaire de nature autre que technique ne sera pas validé.

Note :
France24 - World

Fire, floods, extreme heat: climate disasters ravage US

Issued on: 15/06/2022 - 02:30

NEWS WIRES

Floods, fires, thunderstorms and a dangerous heat wave affecting a third of the population: the United States was hit hard Tuesday by climate-related catastrophes.

A series of slow-motion disasters is gripping the country as it enters summer, with warnings of misery for months to come in some areas.

Around 120 million people were under some sort of advisory as a heatwave scorched the Upper Midwest and the Southeast.

“A dome of high pressure is expected to generate well-above-normal to record-breaking temperatures across the region both today and tomorrow,” with heat indices “well into the triple digits in many locations,” the National Weather Service (NWS) said.

Parts of Indiana, Kentucky and Ohio were warned to expect the mercury to reach 109 degrees Fahrenheit (43 Celsius).

NWS meteorologist Alex Lamers said the high pressure dome was sparking extreme events around its periphery.

“A lot of times you get a pretty big heatwave and if you look around the edges of that you’ll see thunderstorms and tornadoes, flash flooding, extreme rainfall,” he told AFP.

Storms

The heat dome’s northern edge, where high temperatures collided with colder air, saw some violent storms Monday.

Hundreds of thousands of people were without power in the Midwest after thunderstorms tore through the area.

That cold front was expected to bring more unsettled weather, with hail and damaging winds forecast.

Further west, dramatic photographs and videos published by the National Park Service showed the devastation wreaked by flooding in Yellowstone, the country’s oldest national park.

The 3,400 square-mile (8,900 square-kilometer) park in Wyoming, which is home to the famous Old Faithful geyser, was shuttered on Monday after a flooded river swept away roads and cut off a nearby community.

Rangers warned of “extremely hazardous conditions” and told anyone still in the park to get out.

“Flood levels measured on the Yellowstone River are beyond record levels,” the NPS said on its website.

“Preliminary assessments show multiple sections of roads throughout the park have been either washed out or covered in mud or rocks, and multiple bridges may be affected.”

The small community of Gardiner, which sits just outside the park boundary in the state of Montana, was cut off, with water and power out to several properties, the NPS said.

Furnace

There were also warnings of excessive heat for parts of California and Arizona, which were blasted by furnace-like conditions at the weekend.

The soaring temperatures, coupled with a lengthy drought are worsening seasonal wildfires.

Two huge blazes, each of more than 300,000 acres (120,000 hectares), continued to rage Tuesday in New Mexico.

Firefighters battling the Black Fire and the Hermits Peak fire are working to contain flames that are fuelled by exceedingly dry undergrowth.

New Mexico and much of the Southwest has been gripped by a punishing drought that has left rainfall levels below normal for years.

Dozens of other fires have sprung up throughout the region.

Wildfires are an expected part of the natural cycle, which help to remove dead plants and eliminate disease while promoting new growth.

But their size and ferocity has increased in recent years, firefighters say, as effects of the crippling drought make themselves felt.

“Dry conditions and gusty winds are expected to produce another day of elevated to critical fire weather conditions across portions of the Southwest into the central and southern High Plains,” NWS said on its website.

Fire chiefs are warning that 2022 looks set to be a terrible year for wildfires.

“Given the fuel conditions, the fire conditions that we’re here talking about, I foresee a very tough four, five, six months in front of us,” Orange County, California Fire Chief Brian Fennessy said last week.

Scientists say global warming, which is being driven chiefly by humanity’s unchecked burning of fossil fuels, is making extreme weather events more likely.

Lamer, of the National Weather Service, said while it was difficult to conclude the changing climate was behind an individual episode, global warming was an underlying factor.

“Any weather event that you’re looking, there’s some combination of bad luck, the atmosphere has to be set up in a certain way,” he said.

“But they all happen in the context of climate, and basically climate change loads the dice and makes more extreme outcomes more likely.”

(AFP)

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France pledges €500 million for urban vegetation as heatwave descends

Yellowstone closes for the first time in 34 years after record flooding

WORLD OCEANS DAY 2022

Oceans of opportunity: How seaweed can help fight climate change

France24 - World

In Namibia, sheepdogs becomes unlikely allies in protecting cheetahs

Issued on: 14/06/2022 - 16:29Modified: 14/06/2022 - 16:32

Camille NEDELEC

Namibia is home to around 3,500 cheetahs, or half the world's cheetah population. But the animals there are threatened by farmers, who often shoot them on sight to defend their herds. To protect the big cats, one wildlife sanctuary had the idea of ​​training sheepdogs. These precious guard dogs, which deter cheetahs from getting too close to the herds, are then offered to farmers who use them to protect their goats or sheep. Our France 2 colleagues report, with FRANCE 24's Camille Nedelec.

Opex 360

Naval Group recevra 555 millions d’euros pour la rupture du contrat des sous-marins australiens

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

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Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.

Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.

Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.

« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.

Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.

Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.

En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.

« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.

Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…

Naval Group recevra 555 millions d’euros pour la rupture du contrat des sous-marins australiens

par Laurent Lagneau · 11 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.

Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.

Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.

« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.

Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.

Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.

En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.

« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.

Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…

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Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.

Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.

Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.

« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.

Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.

Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.

En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.

« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.

Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…

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Quand, en septembre 2021, le gouvernement australien annonça son intention de se procurer des sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] dans le cadre de l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni et État-Unis], le contrat qu’il avait précédemment attribué à Naval Group pour la construction de douze sous-marins de type Shortfin Barracuda [ou classe Attack] à propulsion diesel-électrique en était à la phase de « revue fonctionnelle ». Phase qui était sur le point de s’achever, la partie française attendant alors le lancement de la suivante, dite de « Basic Design », pour laquelle un investissement de 1,9 milliard d’euros était prévu.

Évidemment, tout cela est « tombé à l’eau » avec la décision de Canberra de se procurer des sous-marins à propulsion nucléaire, le programme « Attack » étant annulé. Pour rappel, celui-ci devait coûter 56 milliards d’euros [en tenant compte de l’inflation et de l’évolution des exigences exprimées par les Australiens, ndlr]. Cet investissement ne devait pas profiter uniquement à Naval Group puisque d’autres industriels étaient concernés, dont l’américain Lockheed-Martin, chargé de concevoir le système de combat des Shortfin Barracuda.

Au moment de l’annonce faite en septembre 2021, l’Australie avait déboursé 1,5 milliards d’euros pour le programme Attack, dont 900 millions revinrent à Naval Group. La rupture du contrat – pour « convenance » – étant survenue relativement tôt [c’est à dire avant le début de la construction du premier sous-marin, prévu en 2023], la presse australienne avait estimé à environ 200 millions d’euros le montant de l’indemnisation que le constructeur naval français était alors en droit d’exiger.

« C’est un cas qui est prévu dans le contrat et qui donnera lieu à un paiement de nos coûts engagés à venir, liés à la ‘démobilisation’ physique des infrastructures physiques et informatiques ainsi qu’au reclassement des employés », avait expliqué Pierre-Éric Pommellet, le Pdg de Naval Group, dans les colonnes du Figaro. Et, alors que Canberra lui avait demandé une « proposition détaillée et chiffrée » pour évaluer le montant des indemnités, celui-ci avait prévenu. « Nous ferons valoir tous nos droits », avait-il en effet assuré.

Depuis, le gouvernement australien a changé, après la victoire du Parti travailliste local aux élections législatives organisées en mai dernier. Et le nouveau Premier ministre, Anthony Albanese, a fait part de son intention de « rétablir une meilleure relation » entre son pays et la France, après les tensions provoquées par l’alliance AUKUS et, surtout, par la rupture du contrat relatif aux sous-marins, une coopération stratégique ayant été mise en place dans le cadre de celui-ci.

Si les négociations concernant l’idemnisation de Naval Group ont été conduites par le précédent gouvernement australien, le nouveau vient d’en annoncer le résultats. En effet, ce 11 juin, M. Albanese a annoncé que l’industriel français avait accepté un « règlement juste et équitable » de 555 millions d’euros. Soit un montant plus de deux fois supérieur à celui pronostiqué par la presse australienne il y a quelques mois.

En avril dernier, le Sénat australien avait estimé à 5,5 milliards de dollars australiens le coût de l’abandon du programme Attack. Mais d’après M. Albanese, cette évaluation a été revue à la baisse étant donné qu’il n’est plus question que de 3,4 milliards de dollars australiens.

« Il s’agit d’une économie par rapport aux 5,5 milliards de dollars qui, selon les estimations du Sénat, résulteraient de ce programme. […] Mais cela représente toujours un gaspillage extraordinaire de la part d’un gouvernement qui a toujours fait beaucoup d’annonces sans obtenir de résultats. Et d’un gouvernement dont on se souviendra qu’il aura été le plus gaspilleur de l’histoire de l’Australie », a dénoncé M. Albanese.

Effectivement, la Royal Australian Navy [RAN] risque une rupture capacitaire majeure, étant que les six sous-marins de type Collins dont elle dispose actuellement arrivent au bout de leur potentiel et que la perspective d’obtenir les dix SNA prévus pour les remplacer est lointaine…

Opex 360

Plusieurs pays européens demandent un renforcement significatif du flanc oriental de l’Otan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

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Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?

Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».

Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».

Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.

Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.

Plusieurs pays européens demandent un renforcement significatif du flanc oriental de l’Otan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

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Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?

Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».

Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».

Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.

Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.

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Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?

Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».

Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».

Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.

Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.

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Immédiatement après le début de la guerre en Ukraine, l’Otan a pris plusieurs mesures, à commencer par celles ayant consisté à activer ses plans de défense et à renforcer les quatre bataillons multinationaux déployés dans les pays baltes et la Pologne. Puis, l’organisation a décidé le déployer un dispositif similitaire en Roumanie [avec la France comme nation cadre, via la mission Aigle], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Est-ce suffisant?

Non, ont répondu neuf pays d’Europe centrale, dont les dirigeants se sont réunis à Bucarest, ce 10 juin, afin de préparer le prochain sommet de l’Otan, qui se tiendra à Madrid, à la fin de ce mois. En effet, ils ont plaidé pour un nouveau renforcement du flanc oriental de l’Alliance pour faire face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est […] devient d’autant plus urgent et crucial », a en effet déclaré Klaus Iohannis, le président roumain, au début de cette réunion, à laquelle avaient été conviés les chefs d’États de la Bulgarie, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la République tchèque et de la Slovaquie.

Selon M. Iohannis, le sommet de Madrid devrait permettre de brosser une « vision à long terme », avec le nouveau concept stratégique de l’Otan, lequel « mettra la défense collective » inscrite dans l’article 5 du traité de l’Atlantique Nord « au coeur des actions ». Ce qui, espère-t-il, passera par un « renforcement de la posture de dissuasion et de défense » afin de répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».

Quoi qu’il en soit, la déclaration finale publiée à l’issue de cette réunion ne parle pas de « consolider » la posture de dissuasion et de défense sur le flanc oriental de l’Otan mais de la « renforcer significativement », de manière « équilibrée, crédible, cohérente et durable », en « tenant compte des spécificités nationales et conformément à l’approche à 360 degrés » de l’Alliance « afin de décourager toute agression ».

Le document évoque notamment des « dispositifs de commandement et de contrôle accrus, une défense aérienne et antimissile renforcée » ainsi que des « infrastructures améliorées », tout en insistant sur la « mobilité militaire » et sur la logistique.

Par ailleurs, ces neuf pays ont également réaffirmé leur « ferme attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie et de la Géorgie », également susceptibles d’être menacées par la Russie. « Leur stabilité contribuent également à la sécurité de la zone euro-atlantique », ont-il fait valoir.

France24 - World

France pledges €500 million for urban vegetation as heatwave descends

Issued on: 14/06/2022 - 15:25

NEWS WIRES

The French government announced 500 million euros on Tuesday to encourage urban vegetation projects to tackle high temperatures in towns and cities as a heatwave began to strike in the south and southwest.

"The government is going to encourage the development of cool spaces in urban areas with strong support for local authorities as they adapt to the consequences of climate change," government spokeswoman Olivia Gregoire told reporters.

A total of 500 million euros ($522 million) would be set aside for the initiative, she said.

She also called for "vigilance" as temperatures began to climb in the south and southwest of the country, which is expected to bear the full brunt of a heatwave later this week.

Peak temperatures of more than 40 degrees Celsius (104 Fahrenheit) are forecast between Thursday and Saturday, national weather forecaster Meteo France has said, with the whole of the country set to experience a hotter-than-usual spell.

"Faced with this significant, strong and early heatwave, the government calls for vigilance," Gregoire added, saying the elderly, people living on their own and the homeless were particularly at risk. 

School children and teachers are also complaining about the impact of the hot weather which is coinciding with end-of-year exams for many students.

A primary school teacher in Marseille told AFP she had measured 30 degrees C in her class on Monday.

"We're facing fully south and we couldn't even open the windows to get some air in," she said.

Water use restrictions are already in place in around a third of France -- and utilities are urging farmers, factories and public service providers to show "restraint" in their water use.

The spring has been exceptionally warm and dry so far, with May 2022 the warmest May since records began.

Under a 2015 law passed by parliament, all rooftops on new buildings built in commercial zones in France must either be partially covered in plants or solar panels.

(AFP)

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La Chine prévient qu’elle n’hésitera pas à « déclencher une guerre » pour empêcher l’indépendance de Taïwan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

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Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.

Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».

Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».

La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.

Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.

Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.

En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.

Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.

Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».

Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.

La Chine prévient qu’elle n’hésitera pas à « déclencher une guerre » pour empêcher l’indépendance de Taïwan

par Laurent Lagneau · 10 juin 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer1

Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.

Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».

Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».

La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.

Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.

Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.

En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.

Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.

Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».

Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.

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Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.

Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».

Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».

La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.

Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.

Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.

En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.

Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.

Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».

Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.

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Jusqu’à présent, les autorités chinoises ont soigneusement évité de prononcer le mot « guerre » en évoquant Taïwan, pays qui, estiment-elles, a vocation à rejoindre le giron de la Chine.

Ainsi, en janvier 2019, le président chinois, Xi Jinping, avait affirmé que l’indépendance de l’île « ne pourrait conduire qu’à une impasse », tout en assurant que, à terme, la Chine serait « réunifiée ». Et d’ajouter : « Nous ne promettons pas de renoncer au recours à la force et nous nous réservons le droit de prendre toutes les mesures nécessaires ».

Puis, un an plus tard, le Premier ministre chinois, Li Keqiang, affirma que Pékin continuerait de s’opposer « résolument » à l’indépendance de Taïwan et d’encourager les habitants de l’île à promouvoir la réunification de la Chine ». Ce qui dénotait un léger glissement sémantique dans la mesure où contrairement aux discours précédents, il n’était plus question de « réunification pacifique ».

La même année, le général Li Zuocheng, chef du département d’état-major interarmées et membre de la commission militaire centrale, alla encore plus loin. « La collusion entre les forces indépendantistes de Taïwan et les forces étrangères constitue une grande et réaliste menace pour le développement pacifique des relations inter-détroit. […] Et si la possibilité d’une réunification pacifique échoue, l’Armée populaire de libération prendra, avec l’ensemble du pays – y compris le peuple de Taiwan – toutes les mesures nécessaires pour briser résolument tout complot ou action séparatiste », avait-il prévenu.

Depuis, la Chine a accentué sa pression militaire sur Taïwan, via notamment des exercices militaires et, surtout, des incursion répétées dans la zone d’intentification de défense aérienne [ADIZ] de l’île. Ainsi, en 2021, 969 incursions furent constatées [contre 380 un an plus tôt]. Et 470 autres l’ont été depuis depuis le début de cette année, la dernière en date ayant eu lieu le 30 mai dernier, avec une formation de 30 aéronefs, dont, pour la première fois, des chasseurs multi-rôles Su-35 « Flanker E » de fabrication russe.

Alors que les forces taïwanaises sont mises sous pression et que le menace d’une invasion de l’île semble se préciser, le président américain, Joe Biden, a récemment assuré que les États-Unis défendraient Taïwan si nécessaire, tout en estimant que la Chine « flirtait avec le danger ». Washington « joue avec le feu », a rétorqué Pékin.

En attendant, la rencontre du chef du Pentagone, Lloyd Austin, a rencontré avec son homologue chinois, Wei Fenghe, ce 10 juin, en marge du Shangri-La Dialogue, organisé tous les ans à Singapour [sauf lors de la pandémie de covid-19, ndlr], allait être l’occasion de mettre les choses au clair et, pour le responsable américain, de rappeler la volonté des États-Unis de « maintenir un environnement sécuritaire régional ouvert, inclusif et fondé sur les règles » et de demander à Pékin de « s’abstenir » de toute action « destabilisatrice » envers Taïwan.

Seulement, cet échange aura marqué un changement de ton de la part de Pékin. En effet, selon le compte-rendu qu’en a fait le ministère chinois de la Défense, M. Wei a prévenu que « l’armée chinoise n’hésitera pas un instant à déclencher une guerre, quel qu’en soit le coût » si jamais « quelqu’un osait séparer Taïwan de la Chine ». Et d’insister : Pékin « brisera en mille morceaux » toute tentative d’indépendance de l’île.

Avec de tel propos, la Chine va plus loin que la Russie, qui évite de parler de « guerre » pour évoquer son invasion de l’Ukraine, qualifiant celle-ci « d’opération spéciale ».

Justement, ces deux pays n’ont cessé d’approfondir leurs relations, malgré des intérêts pouvant sembler divergents. « Les systèmes politiques russe et chinois se ressemblent de plus en plus, c’est un terreau propice à l’amitié. Et leur compétition commune avec la superpuissance mondiale américaine fait de cette amitié une nécessité », avait ainsi relevé Foreign Policy, en 2019. Et cette proximité s’affiche également dans le domaine militaire, comme en témoigne l’exercice effectué conjointement par leurs forces aériennes au-dessus des mers de Chine et du Japon, lors de la visite de M. Biden à Tokyo, le 24 mai.

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